Un tram-bus pour rien ?

Transcription

Un tram-bus pour rien ?
GRATUIT N°27
UNE à NÎMES
I Le e -magazine des gens qui aiment leur ville I O c tobre 2012 I
Un tram-bus
pour rien ?
Jean-Claude Gruette
Le portrait du facteur
www.uneanimes.fr
sa Fra
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Q et
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Un nouveau gastro:
Le SKAB
Le lauréat du prix
Hemingway
Le crocodile de la place
du marché
S
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M
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A
I
R
E
A la Une:
Un tram bus pour rien ? Les Nîmois donnent leur avis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . pages 4/5
Chronique d'une Nîmoise
Miss Blablabla se transforme en bricole-girl . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 6
Dans le rétro:
Un des auteurs de la déclaration des droits de l'homme est nîmois . . . . . . . . . . . page 7
Découverte d'un commerce (pas encore) mythique: le restaurant SKAB . . . . . . pages 8/9
Jean-Claude Gruette portrait du facteur chance du centre ville . . . . . . . . . . . . . . . page 11
Francesca expatriée à Doha au Qatar explique sa vie nouvelle . . . . . . . . . . . . . . . page 12
Reg'art sur le lauréat du prix Hemingway . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 14
Un mois, un mot nîmois...
Mornifle:
Créature jeune et de toute petite taille qui se
mêle de ce qui ne le regarde pas.
2 UNEÀNÎMES N°27 I octobre 2012
UNE à NÎMES
Directeur de la publication : Jérôme Puech. Rédacteurs:
Miss Blablabla, Georges Mathon, Emeline Majorczyk et Jérôme Puech. Photographes: Alain Bérard et la rédaction.
Webmaster: Tommy Desimone. Maquette: Agence Binome.
Relecture: Aurélia Dubuc. Nous écrire: uneanimeslemag@
gmail.com. Site : www.uneanimes.fr. Retrouvez tous les n°.
Mensuel et gratuit. Dépôt légal numérique BNF. Diffusion:
12 000 destinataires mail. Régie publicitaire: Esprit Média:
04 66 29 75 19.
Nîmes, la mosaïque !
N
îmes est exceptionnelle de par sa diversité. Pour moi, c’est une
mosaïque.
Pourquoi ?
Jean-Paul
Boré
est
conseiller régional (PC)
délégué à la jeunesse,
au handicap, aux luttes
contre les discriminations, le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie.
Il prépare avec l'association "Tous pour Nîmes
et son agglomération"
un projet municipal pour
2014.
www.touspournimes.com
Parce que la différence avec toutes les expressions désignant le vivre
ensemble, l’union, le rassemblement et j’en passe, s’il manque une
pièce, la mosaïque n’est pas complète. On compare souvent Nîmes
à un gros village où tout le monde se connait. Ici on est capable de
s’étriper et de se retrouver dans les grands moments.
La féria n’en est-elle pas l’exemple ?
Au risque de passer pour un naïf, cette image me plait et me fait aimer
Nîmes comme aucune autre ville. Pourtant, Nîmes a vécu des périodes
dures durant son histoire, comme en témoigne entre autres, Christian
Ligier dans "Nîmes sans visa". Mais qu’importe. Aujourd’hui, protestants et catholiques rejoints par toutes les autres religions se parlent,
communient et recherchent ensemble la concorde. Le temps de la
main tendue est venu si l’on est ambitieux pour l’avenir de Nîmes.
Naïf, certainement encore quand je rêve de voir se réaliser cela au plan
politique. Pourtant, c’est ce qui me fait vibrer et me lever le matin.
Comme dirait l’autre: j’y pense en me rasant.
Cette gageure a guidé une bande d’amis pour créer l’association Tous
Pour Nîmes et son Agglomération. Ses membres viennent de toutes
parts, sauf du bord de l’exclusion et du refus de l’autre. Portés par
l’idée majeure de dépasser les clivages inutiles, cette équipe relève le
défi de miser sur l’intelligence, la créativité et la participation du peuple mosaïque de Nîmes : citoyens de tous les quartiers, acteurs économiques, militants politiques, syndicaux ou associatifs, afin d’ouvrir
une perspective fondée sur des valeurs humanistes.
Affranchis des contraintes du seul calendrier électoral, nous voulons
avec tous, imaginer la ville pour les décennies à venir pour aimer Nîmes plus encore.
Jean Paul Boré
UNEÀNÎMES N°27 I octobre 2012 3
la Une à Nîmes
Le tram bus, un gaspillage ?
Ça y est le tram-bus tant attendu est en service depuis le 29 septembre dernier. Une à Nîmes
revient sur ce projet phare de 79 millions d'euros. La rédaction a demandé aux Nîmois ce qu’ils
en pensent. Cette ligne n’est elle pas trop coûteuse pour un bus amélioré ?
L
’ironie de l’histoire est ainsi.
Nîmes possédait jusqu’en
1952 un tramway. Une ligne
partait de la gare et faisait le tour
des boulevards. Une autre faisait
des allers-retours d’est en ouest.
Certains nîmois se souviennent
l’avoir pris le dimanche pour se
rendre aux mazets. A l’époque,
avec peu de moyens de se
déplacer, le tramway était
une solution. Aujourd’hui c’est
l’inverse, le recours au tram-bus
a pour objectif de désengorger
la circulation et le stationnement
en incitant les usagers à
utiliser ce nouveau transport
en commun. « Ma femme était
obligée de m’accompagner en
voiture jusqu’au centre ville.
Désormais elle me laissera à la
4 UNEÀNÎMES N°27 I octobre 2012
sortie de Caissargues pour que
je le prenne » explique curieux,
Michel, cadre au Conseil général
du Gard.
Crédit photo: nemausensis.com
Une facture de 79 millions
d’euros pour une seule
ligne
La première ligne mise en
service depuis le 29 septembre
permet aux usagers de prendre
un tram-bus (d’une capacité de
135 personnes) toutes les cinq
minutes. Il circule sur une voie
exclusivement réservée (en site
propre) de la sortie de l’autoroute
de Caissargues jusqu’aux arènes.
La ligne passe par le Mas de
Vignole (non loin de Géant
Casino), le Parnasse, la piscine,
Capouchiné, le boulevard JeanJaurès, la rue de la République
et les arènes (un demi-tour). Ce
sont près de 6 000 voyageurs/
jour qui sont attendus d’ici 2015
la Une à Nîmes
et ses commerçants avaient été
les tristes victimes ainsi que les
contribuables.
pour un euro le trajet. Avec
9 stations et un tracé de 4,5
kilomètres. L'opération a coûté «
79 millions d’euros * ».
Quoi qu’il en soit Nîmes et son
agglomération devaient se lancer
dans la mise en œuvre d’un nouveau
transport en commun.
Un coût déraisonnable pour
un bus amélioré ?
Le coût du kilomètre du tram bus de
Nîmes revient à 17,5 millions d’euros
alors que la moyenne du coût du
kilomètre pour la construction d’un
tramway reviendrait en moyenne
entre 10 et 15 millions d’euros**.
Pour exemple, la ville d’Avignon
va s’équiper d’un vrai tramway. Le
coût annoncé est de 250 millions
d’euros pour 14,7 km soit donc
17 millions d’euros le kilomètre.
Alors dans ce cas pourquoi la
communauté d’agglomération de
Nîmes se paie un tram bus au prix
d’un vrai tramway ? La question
mérite d’être posée ce d’autant
que les élus communautaires
envisagent une ligne de tramway
cette fois-ci d’est en ouest pour
2017. Les études ont été lancées
en ce sens.
Et l’avenir ?
Le tram bus a vocation à faire le
tour des boulevards de l’Ecusson
dans les années à venir. « A cause
d’une poignée de réactionnaires
nous n’avons pas pu faire ce trajet»
a indiqué Jean-Paul Fournier dans
son discours inaugural. Une bataille
risque à nouveau de s’engager
autour de la préservation des
arbres. Cette bataille avait fait, non
seulement polémique, mais aussi
l’objet d’une bataille juridique entre
associations et la communauté
d’agglomération. Le centre ville
Cependant les questions demeurent:
à ce niveau d’investissement
ne fallait-il pas prendre un vrai
tramway ? Les Nîmois adopterontils ce nouveau mode de transport ?
Ne fallait-il pas commencer par une
ligne desservant la gare SNCF ?
Les réponses à ces questions comme
les changements de comportement
prendront sans doute du temps au
pays des « réboussiers » de tout
poil.
Jérôme Puech n
* Selon Midi Libre édition Nîmes du 29
septembre 2012 page 3
** Source Wikipédia
Cinq avis...
Thierry- Bernis
Je ne prendrai pas
le bus car il n’est
pas
écologique.
Il aurait été tout
électrique, je le
prendrai volontiers.
Je l’essaierai pour
la prochaine Féria
Martine- Nîmes
Je pense que ça
va être bien, mieux
desservi et plus rapide. Il va passer à
des endroits inhabituels. Il va me poser juste à côté de
mon travail. Idéal.
Yoan
Corinne, Ilana et
Bar les 2 mondes
Esteban - Nîmes
J’espère que ça va
redynamiser le centre ville. J’attends
ça depuis des années comme les
commerçants de la
rue de la République. Imaginez donc
3 ans de travaux.
Ma crainte est que
les Nîmois s’en servent pour aller à
l’extérieur.
Je ne le prendrai
pas si ce n’est occasionnellement
pour aller à la polyclinique ou à Géant
Casino. J’habite le
centre ville donc
cela ne m’est pas
très utile.
Sandrine
commerçante- Nîmes
C’est du n’importe quoi ! Il fallait un tramway
ou un bus. Là ça
ne veut rien dire.
Je ne pense pas
que le tram-bus
amènera plus de
monde en centre
ville. On a souffert des travaux
pendant deux ans
pour rien.
UNEÀNÎMES N°27 I octobre 2012 5
Chronique de Miss Blablabla
age
rap
t
t
a
r
e
d
n
o
Sessi
L
e mois d’octobre, c’est un peu
le mois des deuxièmes chances.
Comme une vaste session de
rattrapage de tout ce que l’on n’aurait
pas pu faire avant. L’excuse absolue
de ne pas s’y être mis avant.
Ben oui, en janvier nous prenons tous,
à l’occasion de la nouvelle année et
son florilège d’espérances, moultes
résolutions que nous prendrons grand
soin de ne pas réaliser, parce que
c’est pas un poil qu’on a dans la main,
mais un baobab: arrêter de fumer
(LoL), perdre du poids (AHAHAH),
trouver l’amour de sa vie (oui tu vas le
trouver… plusieurs fois dans l’année),
se mettre au sport (le quoi ?)…
Bref, on y croit dur comme fer.
Et un mois après la
rentrée, faisant le point
sur soi même, sa vie, son
œuvre, on se rend compte
qu’on est un peu une fiente
de pigeon mourant : pas
grand-chose. Parce qu’on
n’a pas encore amorcé un
début de commencement
d e
l’une de nos résolutions de janvier.
Perso, ma résolution de rattrapage,
c’est d’enfin accrocher un cadre
qui traine chez moi. Pour cela, j’ai
emprunté à mon Père-cet-être-delumière sa perceuse… qui doit avoir
le même âge que lui. Et j’ai désormais
la conviction que les années perceuse
sont les mêmes que les années
chiens : beaucoup plus nombreuses
que pour nous, humains.
Me voilà donc seule, face au mur,
la perceuse à la main avec son long
fil, la cheville, la vis. Comme il fait
encore une belle chaleur et que Papa
m'a toujours dit que pour pas faire de
bêtise en bricolant, faut être habillé
à l'aise, j'ai décidé de me mettre
SUPER à l'aise : j’ai enfilé le maillot
de bain vieux comme Hérode, donc
parfait pour bricoler. Un deux-pièces
en lurex rose. Oui.
Comme celui de Barbie.
Ne
me
demandez
surtout pas d’où je
sors ce spécimen.
C’est inavouable.
ole
Barbie bric
quoi !
La honte sur soi
C’est donc en Octobre que tout se
joue pour ne pas finir l’année avec ce
boulet de honte accroché à la cheville.
On redémarre une année de taf/fac/
recherche d’emploi sur la session de
rattrapage des résolutions. Ca tombe
un peu pile poil et là, tu ne peux que
constater que quand même, la nature
est drôlement bien faite (sauf en ce qui
concerne l’inégalité des métabolismes
devant une tablette de chocolat, mais
c’est un autre sujet).
Puis
grosse
prise
de conscience : en
perçant, je risque de
prendre des éclats de béton
dans les yeux (on voit que j’ai pas
l’habitude, hein ?). Sans lunettes de
bricoleuse, je prends ce que j’ai sous
la main et qui peut être abîmé… et
me voilà avec mes lunettes de soleil
aux verres de couleur rose sur le
nez.
Total monochrome. Barbie bricole,
quoi.
Et Barbie bricole, pour le plus grand
plaisir du voisin d’en face, qui n’a pas
raté une miette du biniou. Ce dont
je ne me suis aperçue qu’une fois le
cadre enfin accroché au mur. Vive le
vis-à-vis.
D’ores et déjà, pour 2013, je mets en
numéro 1 de la liste de résolutions:
ACHETER DES RIDEAUX.
Retrouvez Miss Blablabla:
http://blog.missblablabla.com
6 UNEÀNÎMES N°27 I octobre 2012
Dans le Rétro
Un des auteurs de la déclaration des droits de l'homme, Rabaut St Etienne
Le défenseur de la liberté de conscience
Article 10:
Nul ne doit être inquiété
pour ses opinions, même
religieuses, pourvu que leur
manifestation ne trouble pas
l'ordre public établi par la
loi.
Au moment
où l’actualité
oppose la liberté
d’expression
au respect des
cultes, Une à
Nîmes revient
sur l’histoire de
l’auteur nîmois
de l’article 10
de la déclaration
universelle. Un
homme de grande
tolérance.
Un militant de la
cause protestante
Jean-Paul
Rabaut,
surnommé
SaintÉtienne, naquit à Nîmes
le 14 novembre 1743.
Il était le fils de Paul
Rabaut dont le nom est si
célèbre dans l'histoire du
protestantisme français
au XVIIIème ; frappé
dès sa naissance par
les lois de proscription
qui pesaient sur les
protestants.
Jean-Paul
Rabaut
marcha sur les traces de
son père et se distingua
à une époque si troublée
par la modération des
pensées et des actions.
Le défenseur de
la liberté de la
presse
Il forma le projet de
faire convertir en droit
la tolérance dont les
protestants
étaient
l'objet et alla à Paris pour
solliciter plus activement
la
concession
d'un
état civil pour les
protestants. Ses succès
le firent choisir par les
habitants de Nîmes
comme député du tiers
état aux États Généraux.
Dans cette assemblée,
il fut le champion et le
défenseur de l'égalité
entre les trois ordres, de
la liberté de Conscience,
de la liberté de la presse
et de l'institution du
jury pour les délits de
la presse. Comment
ce
Nîmois
réagirait
aujourd'hui face aux
caricatures de Mahomet
de Charlie Hebdo ?
Une fin tragique
Le Nîmois fit partie du
groupe des Girondins qui
auraient voulu arrêter
la France sur la voie
des changements qui
paraissaient inévitables
mais
pour
lesquels
il comprenait que le
peuple n'était pas mûr.
Malgré
cela,
quand
sur la proposition de
Grégoire l'abolition de
la royauté fut acclamée
le 21 septembre 1792
par l'Assemblée tout
entière, Rabaut SaintÉtienne
vota
pour
la réclusion du Roi ;
malgré ses efforts,
la sentence de mort
ayant été prononcée, il
ne resta plus à Rabaut
Saint-Étienne
qu'à
voter pour un sursis.
Nommé le 23 janvier
1793
président
de
l'Assemblée nationale,
il fut mis en accusation
après les événements
du 31 mai. Rabaud Saint
Etienne fut guillotiné
le 5 décembre 1793 à
l’âge de 50 ans.
Georges Mathon n
www.nemausensis.com
UNEÀNÎMES N°27 I octobre 2012 7
Les gastronomes
en culottes courtes
Sébastien et Alban en haut
8 UNEÀNÎMES N°27 I octobre 2012
Sébastien et Alban, jeunes trentenaires, ouvrent
un restaurant gastronomique en octobre rue de la
République. De belles expériences et une énorme
envie pour se faire une place parmi les meilleures
tables de la ville.
L
eur histoire débute en 2004 chez Pierre Gagnaire
à Paris, le restaurant trois étoiles Michelin. Alban
est alors chef de rang et Sébastien est chef de
partie en cuisine. « Nous sommes devenus amis à ce
moment là puis chacun a réalisé sa trajectoire » explique Alban, le plus bavard. Alban s’est exilé à Hong Kong
pour être sommelier et Sébastien a vécu diverses expériences parisiennes dans des hôtels quatre étoiles et au
restaurant « La truffe noire » (une étoile Michelin). En
2011, les deux compères décident de « voler de leurs
propres ailes ». Ils prospectent dans le Gard : Sommières, Uzès, Nîmes.
Des locaux à leur goût
Après mures réflexions, ils achètent l’ancien « Toril »,
7 rue de la République. « Les 600 mètres carré de volume et son patio extérieur nous ont séduit » déclare
Alban. « Ce lieu est pour nous fonctionnel, évolutif et
Des goûts dans leurs locaux
« On n’est pas Nîmois mais on va le devenir de cœur »
expliquent les deux gastronomes. Et question intégration dans l’identité culinaire locale, Sébastien est intarissable. « Nous proposerons toute l’année des produits
locaux de saison comme la picholine, l’asperge, la gariguette, l’oignon des Cévennes, le navet de Pardailhan,
le pélardon… ». Au rayon des poissons, il veut travailler
avec tout le monde. Il commencera avec la poissonnerie Mathieu. Pour les viandes, il va explorer les filières
courtes et fera appel à ses vieux réflexes en passant
par le marché de Rungis. Son plat préféré est « le foie
gras » répond le jeune homme originaire du sud ouest.
Arborant un t-shirt d’une célèbre équipe de rugby de
là bas, nul doute que les produits des Landes seront à
l’honneur dans ce nouveau lieu.
Une approche sociétale de Nîmes
Alban et Sébastien misent sur l’évolution positive du
quartier avec la mise en service du tram bus depuis
quelques jours, la proximité avec les arènes, la Chambre
de Commerce, les tribunaux et bien sur le futur musée de la romanité. Ils ont fait appel à des savoir-faire
typiquement d’ici. « Nous avons fait intervenir Aurélie
Granier, architecte d’intérieur découverte sur TV sud ».
Ils se sont attachés les conseils en communication de
la pétillante Barbara Dodet (portrait Une à Nîmes n°16
cf. www.uneanimes.fr), responsable de la communication des Costières de Nîmes puis de Diane Lehnisch,
ancienne réceptionniste du Royal Hôtel. Les pianos ont
commencé à diffuser leurs premières odeurs enivrantes…c’est peut être un détail pour vous mais pour eux
ça veut dire beaucoup !
Jérôme Puech
Skab restaurant
7, rue de la République
30 000 Nîmes
Tél. 04 66 21 94 30
www.restaurant-skab.fr
à notre goût » poursuit-il. Le lieu sera aux couleurs grises anthracite et orange style année 70. Roche Bobois
aménagera l’accueil. Le mobilier provient de Richard
Diffusion sur commande spéciale des deux entrepreneurs. Deux salles privées seront à disposition de la
clientèle d’affaire : un laboratoire de 20 couverts et
une pièce ouverte de 6-8 personnes à côté d’une superbe cave vitrée. « La cuisine sera ouverte et à la vue
de tous » complète Sébastien car « nous n’avons rien à
cacher bien au contraire ». Seulement 30 couverts seront dressés dans le but « de vraiment choyer chaque
client» insiste Alban.
Le restaurant Skab
en quelques chiffres :
400 000 euros d’investissement
(achat et travaux)
5 + 2 employés et responsables
8 octobre : ouverture
80 références de vin
100% des produits « faits maison »
22 euros (à partir de) pour déjeuner
UNEÀNÎMES N°27 I octobre 2012 9
Plaisirs de voir et d'entendre
Raphael Larie et Manau
Avant Raphael Larie était restaurateur. Il tenait avec
un certain don le restaurant à tapas Le Pian, non loin
de la place Montcalm. Ses amis et les meilleurs clients
le voyaient prendre quelques fois, en fin de soirée,
sa guitare. Des souvenirs inoubliables. Mais ça c'était
avant. Raphael se lance dans une carrière d'auteurcompositeur-interprêtre.
Raphael fera la première partie du concert de Manau
(si souviens-toi "la tribu de Dana...") prévu le le 26
octobre à l'espace de Vergèze. Si Manau jouera les
titres de son album "Panique celtique 2 - le village", le
Nîmois interpretera des titres de son dernier album de
5 titres comme "le soleil et la lune" et "cambrioleur".
Info & Réservations : 04 90 33 79 56
www.manauofficiel.com - Réseaux fnac et ticketnet
Tarif : de 20€ à 26,80€
Espace Vergèze – rue Victor Hugo – 30310 - Vergèze
UNEÀNÎMES N°27 I octobre 2012 10
Raphael Larie
Rencontre nîmoise
Le facteur
chance
Jean-Claude
Gruette
Le petit questionnaire
Portrait croqué par Jérôme Puech
Un Nîmois :
André Kabile, le
joueur de foot du
Nîmes Olympique.
Je le voyais jouer au
stade Jean Bouin.
Il n’a pas changé.
Il a la pêche. Il m’a
marqué tel un black
qui a réussi.
Un événement :
la féria bien sur. Je
reçois mes amis et
je les amène dans
des endroits que
je connais et je
les rends fous (il
rigole).
Un lieu:
le bar le 421 de la
rue Fresque car je
me sens bien quand
je suis là bas.
Jean-Claude ou « Néné » est le facteur du
centre ville. Inlassablement, il apporte le
courrier aux habitants du centre ville. Ce
personnage atypique fait parti intégrante
du paysage du cœur de la ville. Portrait.
« Le peu que j’ai me rend heureux » est la phrase qui
résume la vie et la bonne humeur de Jean-Claude
alias « Néné ». Ce Nîmois, d’origine martiniquaise,
est facteur pour le quartier de l’Ecusson. Vous
l’avez sans doute croisé un matin lors de ses
innombrables tournées. « Je me sens complètement
chez moi ici. Je me suis approprié la ville. Je connais
tout le monde. Je pourrai me présenter à la mairie »
explique rigolard l’employé de la Poste. Il me montre
son téléphone portable et ses 1247 contacts.
Bienvenue chez les tchi’s
Son parcours est semblable à beaucoup de nîmois.
Né dans le quartier de Montaury, il va à l’école à
Jean-Jaurès puis à celle de Fernand Pelloutier
puis au Chemin bas d’Avignon. Il enchaîne avec
le collège Romain Rolland puis le lycée Camargue.
Sa vie professionnelle débute dans les transports
Badaroux mais il entre en 1978 à la Poste. Il fait 3
ans à Grenoble et 11 années à Aix-en-Provence où
il découvre le football américain.
En 1992, c’est le retour à Nîmes avec le quartier
Gambetta Nord puis les Halles. Aujourd’hui il distribue
les recommandés dans la moitié de l’Ecusson de
8h30 à 14h25. L’interlocuteur que je suis imagine
de facto le film « Bienvenue chez les Chti’s » et ses
tournées arrosées. Néné reste discret. Il ne répond
qu’avec un large sourire et les yeux pétillants à mon
clin d’œil cinématographique.
Si tu aimes les gens…
« J’apporte les mauvaises nouvelles avec mes
recommandés mais j’essaie d’alléger le truc » continue
Jean-Claude. Celui qu’on appelle affectueusement
Pelé, Trésor ou Bambou « se régale » de dire bonjour
et de s’arrêter un instant avec ceux qui l’apprécient.
C’est le cas de son ami François du bar le 421. « Les
Nîmois sont un peu râleurs mais bon quand tu aimes
vraiment les gens ils te le rendent bien ». La Poste
n’est plus l’entreprise de service public qu’elle était.
Sur ce sujet, Jean-Claude ne se prononce pas, droit
de réserve oblige. Il semble épargné par le virage
« libéral » des nouvelles méthodes managériales
« idiotes ». En distribuant 110 recommandés en
moyenne par jour à pied, Jean-Claude a conservé le
facteur-chance.
Une star du football américain
Jean-Claude s’est illustré dans le sport avec le
football américain. Il devient un sacré joueur entre
1987 et 1992. Il est un pilier du club nîmois «les
pit-bull » puis « les centurions ». Educateur et
entraîneur national, Jean-Claude est président du
club de 1996 à 2000. C’est en quelque sorte le
«John café» du film "La ligne verte" en moins grand
mais tout aussi impressionnant. La ligne verte,
justement, il l'a laissée derrière lui. A 54 ans, il se
concentre sur sa famille et ses deux filles (Amélia
et Fanny). Jean-Claude adore recevoir son frère,
Stéphane, le voisin de Montpellier.
A 54 ans, Néné mesure la distance entre maintenant
et sa retraite. Il faudra attendre 6 ans. La vie et ses
accidents l’ont rendu plus mesuré et plus prudent.
Il cite cette année 2010, une année noire : « mon
père adoptif décède en même temps que mon beau
père et ma mère a un grave accident, renversée
par une voiture ». Malgré cela il garde la banane
scotchée entre ses deux oreilles. Il est encore en
vie, à Nîmes au beau milieu des gens qui l’aiment. Le
fameux facteur chance de l’existence.
11 UNEÀNÎMES N°27 I octobre 2012
Les Nîmoiseries du monde
Une rubrique pour les nîmois
loin de leur terre natale
Chaque mois, Une à Nîmes donne
la parole à un de nos concitoyens
expatriés plus ou moins loin de sa
Tour Magne natale. Tous nous ont,
jusqu’à présent, conté des mondes
forts différents de notre cité des
Antonins. Alors après Strasbourg,
Montpellier , les Etats Unis , Séville,
le Liban, le Japon, Paris, Milan,
Londres, le Canada, le Turkménistan
le Mexique, Sydney, Miami, Prague
et Marie Galante, Varsovie et la
Thaïlande nous voici au Qatar.
12 I UNEÀNÎMES N°27 I octobre 2012
A Doha et à l'oeil
Francesca vit au Qatar
A
lors que le Qatar investit dans les banlieues de France
et dans le Paris Saint Germain (football et handball),
une Nîmoise de 41 ans vit avec sa famille à Doha sous
l'oeil d'une société particulière avec ses règles et ses codes.
Témoignage de la femme d'un entraîneur de football exilée.
Les Nîmoiseries du Monde
L' I N T E R V I E W À D I S TA N C E . . .
lever 6 h 30 ! La circulation à
Doha est terrible, la conduite
hasardeuse, les rond-points
catastrophiques.
J'ai les
mêmes horaires que les
enfants, 8 h-14 h. L'après-midi
est consacrée aux activités
extra-scolaires, le week-end
est également de deux jours
mais vendredi/samedi.
Dis nous ce que tu fais là bas ?
Je suis assistante de direction
au lycée franco-qatarien à Doha.
Je suis au Qatar pour le travail
de mon mari (Stéphane Gilli, de
Nîmes aussi, entraîneur adjoint
de Mécha Bazdarevic).
Je suis ici depuis trois semaines
seulement mais je n'ai pas
chômé! Entre les visites (Musée
d'Art Islamique, les souks, les
marchés) ma recherche d'emploi
et le 4x4 dans le désert, je n'ai
pas perdu mon temps !
Comment les français sont-ils
perçus ?
Les qataris sont très friands de
culture française et souhaitent
que leurs progénitures bénéficient
de notre très prisée éducation.
L'Emir du Qatar a ouvert cette
école en 2007 et elle est
principalement constituée de
qataris mais aussi de libanais,
canadiens, anglais, espagnols
et bien sûr de français ! Dans la
classe de mon fils en 4ème, ils
sont 16 élèves et … 2 français !
Peux tu décrire une journée
type?
Une journée type pour moi c'est
Es-tu heureuse de vivre au
Qatar ?
Pour l'instant je suis enchantée!
J'ai l'impression qu'ici tout est
possible, le travail ne manque
pas et dans de nombreux
domaines comme le gaz et le
pétrole bien sûr mais beaucoup
dans le tourisme aussi. Et un de
mes rêves a été réalisé, vivre au
bord de la mer. Tous les matins
quand je pars travailler, je longe
la corniche. Dans les bouchons
j'ai le temps d'admirer la mer !
Ici tout est contraste, les tours
sans fin à l'américaine, le désert,
les tenues traditionnelles, abaya
pour les femmes, thobe pour les
hommes, l'interdiction d'alcool,
la religion, les grosses fêtes dans
les hôtels avec DJ internationaux,
l'argent qui coule à flots, les
Porsche, Maserati, Ferrari à tous
les coins de rue, les philippins qui
triment sous 50 degrés jour et
nuit, les maids qui suivent leur
patronne en portant les sacs
de luxe. Un véritable choc des
cultures qui passe plus ou moins
bien selon les cas !
L'actualité en France a mis
en avant l'aide du Qatar pour
les banlieues et le PSG, qu'en
penses-tu ?
J'ai vu qu'il y avait une importante
polémique en France concernant
l'aide
financière
dans
les
banlieues notamment la crainte
d'un financement des mouvances
islamistes. Ici ils n'en parlent pas
du tout dans la presse.
Si l'argent du Qatar peut
aider à promouvoir la création
d'entreprise c'est plutôt une
bonne chose. Personne ne
semble être trop choqué des
fonds investis dans le football
avec le PSG. Ce qui vaut pour les
uns devrait l'être aussi pour les
autres.
Etre une femme au Qatar, c'est
compliqué ?
Ce n'est pas du tout difficile
de vivre ici pour une femme
expatriée, on s'habille comme on
veut en restant correctes bien
sûr mais de toute façon j'ai un
peu arrêté la mini jupe !
Quelles similitudes avec Nîmes ?
Pas grand chose à part les
palmiers et les travaux.
Nîmes te manque t-elle ?
Un peu surtout les apéros en
terrasse avec mes copines. Mais
je garde le contact avec la famille
grâce à Skype et je rentrerai
lors des prochaines vacances
scolaires.
Propos recueillis par Jérôme Puechn
UNEÀNÎMES N°27 I octobre 2012 13
Reg' Arts
Une journée porte ouverte aux Arènes en 2010
proposée par les "Aficionados practicos"
Sur le nouveau lauréat du prix littéraire Hemingway
"L'homme qui met la jambe"
14 UNEÀNÎMES N°27 I octobre 2012
Reg' Arts
Dimanche 16 septembre a eu lieu dans les Jardins de l’Impérator la lecture de
la nouvelle récompensée par le Prix Hemingway lors de la féria de Pentecôte.
«Mosquito » de Jean-Paul Didierlaurent en est cette année la lauréate.
La nouvelle
P
L’homme
our la 2ème fois gagnant de ce prix littéraire, Le principe du Prix Hemingway, créé en 2004, est
JPDL a pu faire jaser. « Il n’y a pas de quoi! » de distinguer chaque année une nouvelle inédite
rétorque Jacques-Olivier Liby, un des membres sur le thème de la tauromachie, son univers ou
du comité de lecture. « L’anonymat est tout à fait sa culture. Ce n’était pas des plus évidents pour
respecté lors de la décision du jury : il délibère JPDL originaire des Vosges et qui n’avait jamais vu
entre plusieurs nouvelles dont il ignore totalement une corrida de sa vie avant sa première victoire!
le nom de l’auteur. Si Jean-Paul a été une nouvelle Mais cela ne le rebute pas, bien au contraire ! Tel
fois primé c’est qu’il réussit à transmettre ce un stimulant, un déclencheur d’imaginaire, cela le
plaisir jubilatoire qu’il a à écrire. Il a cette ultra pousse à relever le défi ! Jacques-Olivier Liby le
sensibilité littéraire et ce style si
confirme.
particulier qui le caractérisent,
Après trois premières tentatives
un style empreint d’un rythme « Tel un torero qui
malheureuses où il termine dans
incontestable et d’une parfaite m« Tel un torero qui
les finalistes, c’est en 2010 grâce
maîtrise de la langue. » Ce qui expose sa fémorale
à « Brume » qu’il décroche la 1ère
se vérifie dans « Mosquito » ! Le
place. Heureux, cet employé de France
dans l’arène, JP met
lecteur est embarqué dans une
Télécom descend alors sur Nîmes
la jambe et ose ! »
course folle : lors d’une corrida,
qu’il n’avait jamais visitée. « C’était
un membre de l’orchestre fuit
magique! L’accueil des gens envers moi,
aussi vite qu’il le peut les arènes
la découverte de la ville et de ses ...
qui sonnent désormais pour lui
arènes! Que dire lorsque l’on entre dans ce lieu? Les
comme un lieu de malheur. Mais pourquoi ? Que mots vous manquent ! » Devenu depuis aficionado,
s’est-il passé ?
il vient désormais chaque année accompagné de
famille et amis à Pentecôte et en septembre pour
La rédaction d’Une à Nîmes a pu se procurer l’œuvre: célébrer la féria !
on dévore à vitesse grand V cette nouvelle au
rythme intense qui nous empêche de fermer le livre Un projet en écriture ? « C’est déjà fait ! Ce sera un
avant d’en avoir connu la chute, le dénouement. roman à facettes se déroulant à Paris… » Un peu
Une fois le dernier mot lu, on est presque déçu que de mystère pour ce prochain opus attendu avec
cette nouvelle ne se transforme en roman tant on impatience !
aurait aimé être encore plus rassasié de ce suspens
haletant et de cette si belle écriture !
Emeline Majorczyk
« Mosquito et autres nouvelles du Prix Hemingway », aux
éditions Au diable vauvert, 17 euros.
Jean-Paul Didier Laurent (photo 2)
Jacques Olivier Liby et son épouse (photo 3)
Crédit photos Laurent Bonne
UNEÀNÎMES N°27 I octobre 2012 15
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16 UNEÀNÎMES N°27 I octobre 2012

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