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Samedi 19 juin – 21h
Ludwig van Beethoven
Chansons populaires écossaises et irlandaises
« The lovely lass of Inverness » « On the massacre of Glencoe »
« Again my lyre »
« Womankind » « Lochnagar »
« Constancy » « Oh! thou art the lad of my heart, Willy! »
« The soldier's dream »
« The return to Ulster »
« When mortals all to rest retire »
« Wife, children and friends »
entracte ------------------
Franz Joseph Haydn Trio n° 45 en mi bémol majeur, pour piano,
violon et violoncelle (« Dans le style allemand »)
Poco allegretto
Andantino ed innocente mente
Finale : Presto assai
Ludwig van Beethoven
Chansons populaires
Lorna Anderson, soprano
Paul Agnew, ténor
Peter Harvey, baryton
Alessandro Moccia, violon
Alix Verzier, violoncelle
Jérôme Hantaï, pianoforte
« Glencoe »
« Duncan Gray »
« Oh who, my dear Dermot »
« What shall I do »
« Come, draw we round a cheerful ring »
« The parting kiss »
« The wandering minstrel »
Durée du concert avec entracte : 1h40
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------En coproduction avec le
Légion d’Honneur
PARCOURS BEETHOVEN
IRISH AND SCOTTISH SONGS
CHANSONS POPULAIRES ECOSSAISES ET IRLANDAISES
The Lovely Lass of Inverness
The lovely lass of Inverness,
Nae joy nor pleasure can she see;
For e'en and morn she cries, alas!
And ay fue salt tear blinds her ele:
Drumossie muir, Drumossie day,
A waefu' day it was to me;
For there I lost my father dear,
My father dear and brothers three ! `
Their winding sheet the bluidy clay,
Their graves are growing green to see;
And by them lies the dearest lad
That ever blest a womans e’e !
Now wae to thee, thou cruel lord !
A bluidy man I trow thou be;
For mony a heart thou hast made sair,
That ne'er did wrong to thine or thee.
Robert Burns
La Belle Fille d'lnverness
La belle fille d'lnverness
N'éprouve ni joie ni plaisir,
Car du matin au soir elle pleure, hélas !
Et les larmes au goût salé I'aveuglent à tout moment:
La lande de Drumossie, le jour de Drumossie,
Ce fut un jour funeste pour moi ;
C'est là que j'ai perdu mon père chéri,
Mon père chéri et mes trois frères !
Leur linceul la terre sanglante,
Leur sépulture I'herbe verte qui pousse ;
Et à leurs cotés gît le plus beau garçon
Qui jamais ravit œil de femme.
Or sois maudit, seigneur cruel !
En vérité tu es un homme sanguinaire,
Car tu as donné de la peine à maint cœur
Qui jamais ne fit de mal à toi ou aux tiens.
Robert Burns
On the Massacre of Glencoe
Oh! tell me Harper, wherefore fIow
Thy wayward notes of wail and woe
Far down the desert of Glencoe,
Where none may list their Melody ?
Say, harp'st thou to the mists that fly,
Or to the dun deer glancing by,
Or to the eagle, that from high
Screams chorus to thy minstrelsy ?
Le Massacre de Glencoe
Oh dis-moi, harpiste, pourquoi égrènes-tu
Tes notes rebelles plaintives et chagrines
Au loin dans Glencoe déserté,
Où personne ne peut écouter leur mélodie ?
Joues-tu pour les brumes qui planent,
Ou pour le cerf brun qui file,
Ou pour l’aigle qui des hauteurs
Joint ses cris en chœur à tes chants ?
Long have my harp's best notes been gone,
Few are its strings, and faint their tone,
They can but sound in desert lone
Their grey-hair'd master's misery.
Were each grey hair a mlnstrel string,
Each chord should Imprecations fling,
'TiII startled Scotland loud should ring,
«Revenge for blood and treachery !»
Walter Scott
Les meilleures notes de ma harpe se sont évanouies iI y a longtemps,
Peu nombreuses sont ses cordes, faible leur sonorité,
Elles ne peuvent que chanter dans la solitude
La misère de leur maître aux cheveux gris.
Si chaque cheveu était une corde de ménestrel,
Cette corde jetterait des imprécations,
Jusqu'à ce que retentisse dans toute l'Écosse étonnée :
« Vengeance pour le sang et la trahison »
Walter Scott
Again my Lyre
Again my Lyre, yet once again !
With tears I wake thy thrilling strain
O sounds to sacred sorrow dear,
I weep, but could for ever hear !
Ah ! cease ! nor more past scenes recall,
Ye plaintive notes ! thou dylng fall !
For lost, beneath thy lov'd control,
Sweet Lyre ! is my dissolving soul.
Encore, ma Lyre
Encore, ma Iyre, oui encore une fois
Avec mes larmes j'éveille tes accents vibrants !
Ô sons chers à la douleur sacrée,
Je pleure, mais pourrais vous écouter à jamais !
Ah ! cessez ! Ne me rappelez plus de scènes du passé,
Notes plaintives, échos qui meurent !
Car perdue, sous ta domination bien aimée,
Lyre chérie, est mon âme qui se dissout !
Around me airy forms appear,
And Seraph songs are in mine ear !
Ye Spirits blest, oh bear away
To happier realms my humble lay!
For still my Love may deign to hear
Those human notes that once were dear !
And still one angel sigh bestow
On her who weeps, who moums below.
William Smyth
Autour de moi paraissent des formes aériennes,
Et j'entends résonner des chants de séraphin !
Esprits bénis, emportez avec vous
Vers d'autres contrées plus heureuses mon humble lai !
Car mon amour daignera peut-être entendre
Ces notes humaines qui autrefois lui furent chères !
Et accorder encore un soupir d'ange
À celle qui pleure, qui se lamente ici-bas.
William Smyth
Womankind
The hero may perish his country to save
And he Iives in the records of fame;
The sage may the dungeons of tyranny brave,
Ever honour'd and blest be his name !
But virtue that silently tells and expires,
No wreath, no wreath for the brow to adorn,
That ash but a smile, but a fond sigh requires;
O woman, that virtue is thine !
William Smyth
La Femme
Le héros peut périr pour sauver son pays,
Et il vivra dans les annales de la gloire ;
Le sage peut braver les cachots du tyran,
Son nom sera honoré et béni à jamais!
Mais la vertu qui peine et se meure en silence,
Sans couronne de laurier pour parer le front,
Qui ne demande qu'un tendre soupir :
Ô Femme, cette vertu est la tienne !
William Smyth
Lochnagar
« Away ye landscapes ye gardens of roses,
in you let the minions of luxury rove,
restore me the rocks where the snow flake reposes,
for still they are sacred to freedom and love.
And yet, Caledonia, beloved are thy mountains,
around their white summits the elements war;
tho' cataracts foam 'stead of smooth flowing fountains,
I sigh for the valley of dark Lochnagar.
Years have roll'd on, Lochnagar, since I left you,
years must elapse ere I tread you again,
nature of verdure and flowers has bereft you,
yet still are you dearer than Albions plain.
England! thy beauties are tame and domestic
to one who has rov'd on the mountains afar,
O for the crags that are wild and majestic,
the steep frowning glories of dark Lochnagar. »
Lord Byron
Lochnagar
« Partis sont les paysages et les jardins couverts de roses,
en vous laissez pénétrer la luxure,
restaurez les rochers où le flocon de neige repose,
pour l´éternité, ils sont sacrés symboles de la liberté et de l´amour.
Maintenant, Calédonie, chères à mes yeux sont ces montagnes,
autour leur sommet revêtu de blanc, tourmentés sont les éléments;
de la mousse à la place des belles fontaines,
je soupire pour la Vallée du sombre Lochnagar.
Les années ont passé, Lochnagar, depuis mon départ,
Les années doivent s´écouler ici,
la nature verdoyante et les fleurs vous ont remplies,
maintenant vous êtes plus chères à mes yeux que les plaines de l’Albion.
Angleterre! Votre beauté est douce et domestique
pour ceux qui ont marché sur vos montagnes,
ou pour vos collines rocheuses sauvages et majestueuses,
les berges glorieuses du sombre Lochnagar. »
Lord Byron
Constancy
Tho' cruel fate should bid us part
As far's the pole and line,
Her dear idea round my heart
Would tenderly entwine.
La Constance
Que le destin cruel nous oblige à nous séparer
Jusqu'au Pôle ou au Méridian,
La seule pensée d'elle enlacerait
Tendrement mon cœur.
Tho' mountains frown, and desarts howl,
And oceans roll between;
Yet, dearer than my deathless saul,
I still would love my Jean.
Robert Burns
Que les montagnes se dressent devant nous, que les
déserts mugissent,
Que les océans coulent entre nous,
Pourtant, plus que mon âme immortelle
J'aimerais encore ma Jeanne.
Robert Burns
Oh! Thou art the lad of my heart, Willy
Oh! Thou art the lad of my heart, Willy!
There's love, and there's life, and glee,
There's a cheer in thy voice, and thy bounding step
And there's bliss in thy blythesome e'e.
But, oh, how my heart was tried, Willy
For little I thought to see,
That the lad who won the lasses all,
Would ever be won by me.
Adown this path we came, Willy !
T'was just at this hour of eve;
And will he or will he not, I thought,
My fluttering heart relieve ?
Oh, tu es le garçon de mon cœur, Willy !
Oh, tu es le garçon de mon cœur, Willy !
Il y a l'amour, la vie, la joie,
Il y a de la bonne humeur dans ta voix et ton pas bondissant,
Et il y a le bonheur dans ton œil allègre.
Mais oh ! comme cela a éprouvé mon cœur, Willy
Car je ne croyais jamais
Que le gars qui séduisait toutes les filles,
Un jour je le gagnerais pour moi.
Nous descendions ce chemin, Willy !
C'était juste à cette heure-ci du soir ;
Et je me disais, va-t-iI, oui ou non,
Soulager mon cœur palpitant ?
So oft as he paused, as we saunter'd on,
T'was fear and hope and fear;
But here at the wood, as we parting stood,
T'was rapture his vows to hear!
À chaque fois qu'iI s'arrêtait pendant notre promenade,
C'était la peur, I’espoir, puis la peur ;
Mais ici, au bois, au moment de se quitter,
Ce fut I'extase d'entendre ses vœux !
Ah! vows, so soft thy vows, Willy !
Who would not, like me, be proud !
Sweet lark! with thy soaring echoing song,
Come down from thy rosy cloud.
Come down to thy nest, and tell thy mate,
But tell thy mate alone,
Thou hast seen a maid, whose heart of love
Is merry and light as thine own.
William Smyth
Tes vœux, si doux tes vœux, Willy !
Qui n'aurait été fière comme moi ?
Douce alouette, avec ton chant qui résonne dans les hautes sphères,
Descends de ton nuage teint en rose.
Descends vers ton nid, et dis à ton époux,
Mais à lui tout seul,
Que tu as vu une fille dont le cœur amoureux
Est aussi gai et léger que le tien !
William Smyth
The Soldier's Dream
Our bugles sung truce, for the night-cloud had low'r'd,
And the centinel stars set their watch in the sky,
And thousands had sunk on the ground, overpow'r'd,
The weary to sleep, and the wounded to die.
When reposing that night on my pallet of straw,
By the wolf-scaring faggot that guarded the slain,
At the dead of the night a sweet vision I saw,
And thrice ere the moming I dreamt It again.
Le Rêve du Soldat
Nos clairons sonnaient la trêve, car les nuages de la nuit étaient déjà bas,
Et les étoiles montaient la garde au ciel,
Et des milliers d'hommes s'étaient affalés par terre, écrasés,
Les las pour dormir, les blessés pour mourir.
Pendant que je reposais cette nuit sur ma paillasse,
À côté du fagot brûlant qui écartait les loups et gardait les morts,
Au plus profond de la nuit j'eus une vision exquise,
Et j'en rêvai encore trois fois avant le matin.
Methought frem the battle field's dreadful array,
Far, far I had roam'd on a desolate track :
« Twas autumn, and sunshine arose on the way
To the home of my fathers, that welcom'd me back.
I flew to the pleasant fields, travers'd so oft
In life's moming march, when my bosom was young ;
I heard my own mountain goats bleating aloft,
And knew the sweet strain that the comreapers sung.
Il me sembla que, loin des affreux rangs de bataille,
J'avais erré loin, très loin, sur un chemin désert :
C'était I'automne, et le soleil se leva alors que j'étais en route
Pour lamaison de mes ancêtres qui mesouhaitèrent la bienvenue.
Je courus aux beaux champs, si souvent traversés
Au printemps de ma vie, quand mon cœur était jeune ;
J'entendais les chèvres qui balaient d'en haut,
Et je reconnus la douce mélodie que chantaient les moissonneurs.
Then pledg'd we the winecup, and fondly I swore,
From my home and my weeping friends never to part ;
My little ones kiss'd me a thousand times o'er,
And my wife sobb'd aloud in her fullness of heart.
Stay, stay with us, rest thou art weary and worn ;
And fain was their war-broken soldler to stay ;
But sorrow return'd with fue dawning of morn,
And the voice in my dreaming ear melted away.
Thomas Campbell
Alors nous trinquâmes, et je jurai avec joie
De ne plus jamais quitter mon foyer et mes amis en larmes ;
Mes petits m’embrassèrent mille fois,
Et ma femme sanglota fort, tellement son cœur débordait.
Reste, reste avec nous, repose-toi ! Tu es fatigué et las ;
Et leur soldat brisé par la guerre serait volontiers resté,
Mais la tristesse revint au moment où poignait le jour,
Et la voix dans mon oreille de rêveur s'évanouit.
Thomas Campbell
The Return to Ulster
Once again but how chang'd since my wand'rings began
l have heard the deep voice of the Lagan and Bann
And the pines of Clanbrassil resound to the roar
That wearias the echoes of fair Tullamore.
Alas my poor bosom , and why shouldst thou burn !
With the scenes of my youth can its raptures return?
Can I live the dear life of delusion again
That flow'd when these echoes first mix'd with my strain?
Le Retour en Ulster
De nouveau, après mes errances qui m'ont tellement transformé,
J'ai entendu la voix profonde du Lagan et du Bann
Et les pins du Clanbrassil retentissent aux mugissements
Qui fatiguent les échos du beau Tullamore.
Hélas, pauvre cœur pourquoi dois-tu brûler ?
Avec les scènes de ma jeunesse mes transports peuvent-ils revenir ?
Puis-je vivre à nouveau cette précieuse vie d'illusions qui était la mienne
Quand ces échos se mêlaient à mes accents pour la première fois ?
It was then that around me though poor and unknown
High spells of mysterious enchentment were thrown;
The streams were of silver, of diamond the dew,
The land was an Eden, for fancy was new.
I had heard of our bards, and my soul was on fire
At the rush of their verse and the sweepof their Iyre.
To me 'twas not legend, nor tale to the ear,
But a vision of noontide, distinguish'd and clear.
Walter Scott
C'est alors qu'autour de moi pauvre et inconnu
Furent jetés des sorts d'enchantement mystérieux ;
Les torrents étaient en argent, la rosée en diamant,
La terre était un Éden, car ma perception était toute neuve.
J'avais entendu parler de nos bardes, et mon âme s'enfiévrait
Devant I'élan de leurs vers, Ia puissance de leur lyre.
Pour moi ce ne fut pas une légende, ni un conte de fées pour I'oreille,
Mais une vision de plein jour, claire et distincte.
Walter Scott
When mortals all to rest retire.
When mortals all to rest retire,
O Moon! thou hear'st my whisp'ring lyre
To thee I wake the mournful lay;
For sure thou lookst as if thy ray
Would comfort, if it could,convey,
And happier songs inspire.
And I will happier be;
My heart, though late, shall wisdom learn,
From love's delusion free:
My spirit shall indignant burn,
And I with maiden pride will spurn
His strange inconstancy.
William Smyth
Quand les Mortels...
Quand les Mortels tous reposeront,
O Lune! Entends les suppliques de ma lyre
Pour vous je sillonne les poèmes tristes;
Pour sûr, vous êtes une lumière qui conforterait,
transporterait, et inspirerait de plus gaies chansons.
Plus heureux je serais;
Mon cœur, quoique tardivement, devrait apprendre la
sagesse,
Libéré des désillusions de l´amour:
Mon esprit devrait brûler de colère,
Moi et ma fierté de novice dédaigneront son étrange
inconstance.
William Smyth
Wife, Children and Friends
When the black letter'd Iist to the gods was presented,
The list of what Fate to each mortal intends,
At the long string of ills a kind Goddess relented,
And slipt in three blessings: wife, children and friends.
In vain surly Pluto maintain'd he was cheated;
For justice divine could not compass its ends:
The scheme of man's penance he swore was defeated
For earth becomes heaven with wife, children and friends.
Though spice breathing gales o'er his caravan hover,
Though round him Arabia's whole fragrance ascends,
The merchant still thinks of the woodbines that cover
The bower where he sat with wife, children and friends.
The day spring of youth, still unclouded by sorrow,
Mone on itself for enjoyment depends:
But drear is the twilight of age, if it borrow
No warmth from the smiles of wife, children, and friends
W.R Spencer
Épouse, Enfants et Amis
Quand la liste écrite en noir fut présentée aux dieux,
Cette liste des maux que le Destin prévoit pour chaque mortel,
Une déesse bienveillante s'apitoya devant tant de malheurs,
Et y glissa trois bienfaits : épouse, enfants et amis
C'est en vain que Pluton bourru maintint qu'on I'avait trompé,
Car la justice divine ne pourrait arriver à ses fins :
Il jura que le plan de la pénitence humaine en était déjoué,
Car la terre devient le paradis avec épouse, enfants et amis.
Si des zéphyrs qui l'embaument planent au-dessus de ses caravanes,
Si autour de lui tous les parfums de l'Arabie s'élèvent,
Le marchand pense toujours au chèvrefeuille qui recouvre
La charmille où il s'était assis avec épouse, enfants et amis.
Le printemps de la vie, non encore atteint par la douleur,
Ne dépend que de lui-même pour la jouissance ;
Mais le crépuscule de I'âge est bien morne, s'iI n'emprunte
Aucune chaleur des sourires de I'épouse, des enfants et des amis.
W.R Spencer
CHANSONS POPULAIRES
On the Massacre of Glencoe
Oh! tell me Harper, wherefore fIow
Thy wayward notes of wail and woe
Far down the desert of Glencoe,
Where none may list their Melody ?
Say, harp'st thou to the mists that fly,
Or to the dun deer glancing by,
Or to the eagle, that from high
Screams chorus to thy minstrelsy ?
Le Massacre de Glencoe
Oh dis-moi, harpiste, pourquoi égrènes-tu
Tes notes rebelles plaintives et chagrines
Au loin dans Glencoe déserté,
Où personne ne peut écouter leur mélodie ?
Joues-tu pour les brumes qui planent,
Ou pour le cerf brun qui file,
Ou pour l’aigle Qui des hauteurs
Joint ses cris en chœur à tes chants ?
Long have my harp's best notes been gone,
Few are its strings, and faint their tone,
They can but sound in desert lone
Their grey-hair'd master's misery.
Were each grey hair a minstrel string,
Each chord should imprecations fling,
'TiII startled Scotland loud should ring,
«Revenge for blood and treachery !»
Walter Scott
Les meilleures notes de ma harpe se sont évanouies iI y a longtemps,
Peu nombreuses sont ses cordes, faible leur sonorité,
Elles ne peuvent que chanter dans la solitude
La misère de leur maître aux cheveux gris.
Si chaque cheveu était une corde de ménestrel,
Cette corde jetterait des imprécations,
Jusqu'à ce que retentisse dans toute l'Écosse étonnée :
« Vengeance pour le sang et la trahison »
Walter Scott
Duncan Gray
« Duncan Gray came here to woo,
ha, ha, the wooing o't!
On new year's night when we were fu',
ha, ha, the wooing o't!
Maggie coost her head fu' heigh,
lock'd ask lent and unco skeigh,
gart poor Duncan stand abeigh,
ha, ha, etc..
Duncan fleech'd and Duncan pray'd,
ha, ha, etc..
Meg was deaf as Ailsa Craig,
ha, ha, etc..
Duncan sigh'd baith out and in,
grat his een baith bleert and blin',
spake o'low pin o'er a linn;
ha, ha, etc..
Time and chance are but a tide,
ha, ha, etc..
Slighted love is sair to bide,
ha, ha, etc..
Shall I, like a fool, quoth he,
for a haughty hizzie die?
She may gae to France for me!
ha, ha, the wooing o't! »
R. Burns
Duncan Gray
« Duncan Gray vint en ce lieu pour trouver l´âme sœur,
ha, ha, l’amour!
A la Saint Silvestre nous étions fous,
ha, ha, l’amour!
Maggie leva la tête,
le regarda sournoisement et avec une certaine fierté,
le pauvre Duncan resta debout à côté,
ha, ha, etc..
Duncan s’agenouilla et pria,
ha, ha, etc.
Meg était sourde comme Ailsa Craig,
ha, ha, etc.
Duncan éprouva un sentiment de lassitude et soupira
pleura jusqu’à ce que ses yeux soient rouges et aveugles,
parlant de ces collines et de ces cascades;
ha, ha, etc.
Temps et chance sont tout sauf une marée,
ha, ha, etc.
Amour offensé est dur à oublier,
ha, ha, etc.
Dois-je, tel un fou, dit-il,
mourir pour une hautaine coquine?
Elle pourrait se rendre en France pour mes beaux yeux!
ha, ha, l’amour!"
R. Burns
Oh who, my dear Dermot...
Oh! who, my dear Dermot, has dar'd to deceive thee,
And what's the dishonour this gold is to buy?
Back, back to thy tempter, or Norah shall leave thee,
To hide her in woods, and in deserts to die.
Oh look at yon lark, where the sky shines so brightly,
Say, why does it carol its echoing lay:
Is't singing so gaily and mounting so lightly
Because it finds gold in the dawn of the day?
Oh! Dermot, thy heart is with agony swelling,
For once it was honest, and honour its law.
An Irishman thou, and have bribes in thy dwelling!
Back,back to thy tempter, go, Erin to Bragh!
William Smyth
Oh vous, mon cher Dermot...
Oh! Vous, mon cher Dermot, qui a osé vous devoir,
et quel déshonneur pourrait acheter tout cet or ?
Tentateur partez, ou Norah pourrait partir,
se cacher dans les bois, ou au fin fond des déserts pour y mourir.
Oh regardez votre alouette, où le soleil brille de mille feux,
Dis-moi pourquoi l’écho de ce poème :
pourquoi ce chant gai et si léger
parce que l’or apparaît à la tombée du jour?
Oh! Dermot votre cœur est gonflé d´agonie,
une fois ce fut honnête, et honore sa loi.
Un Irlandais, dont le toit est corrompu !
Tentateur partez, partez, de Erin à Bragh!
William Smyth
What shalll do to show how much I love her?
What shalll do to show how much I love her ?
Thoughts that oppress me, o how can I tell ?
WiII my soft passion be able to move her ?
Language is wanting, when loving so well.
Can sighs and tears, in their silence, betoken
Half the distress this fond bosom must know ?
Or will she melt when a true heart is broken,
Weeping, too late, o'er her lost lover's woe.
Que dois-je faire pour montrer combien je I'aime ?
Que dois-je faire pour montrer combien je I'aime ?
Ô pensées qui m'opprimez, comment le saurai-je ?
Ma douce passion saura-t-elle la toucher ?
Le langage est défaillant quand on aime tant ,
Les soupirs et les larmes silencieux peuvent-iIs témoigner
De la moitié de la détresse que doit connaître ce tendre cœur ?
Où ne fondra-t-elle qu'après avoir brisé un cœur fidèle,
Pleurant trop tard le malheur de son amant perdu ?
Is there a grace comes not playful before her ?
Is there a virtue, and not in her train ?
Is there a swain but delights to adore her ?
Pains she a heart but it boasts of her chain ?
Existe-t-iI une grâce qui ne vienne jouer devant elle ?
Y a-t-iI une vertu qui ne fasse partie de son entourage ?
Y a-t-iI un soupirant qui ne se délecte à l’adorer ?
Le cœur qu'elle atteint ne se vante-t-iI de sa chaîne ?
Could I believe she'd prevent my undoing,
Life's gayest fancies the hope should renew;
Or could I think she’d be pleased with my ruin,
Death should persuade her my sorrows are true !
Anonymous
Si je pouvais croire qu'elle empêcherait ma perte,
Alors renaîtraient les espoirs les plus extravagants ;
Mais si je pensais que ma ruine lui ferait plaisir,
C'est ma mort qui la persuaderait de la vérité de mes
peines !
Come draw we round a cheerful ring
Come draw we round a cheerful ring,
And broach the foaming ale,
And let the merry maiden sing,
The beldame tell her tale :
And let her sightless harper sil
The blazing faggot by;
And let the jester vent his wit,
His tricks the urchin try.
Venez faisons gaiement la ronde
Venez faisons gaiement la ronde
Perçons le baril de bière moussante ;
La jeune fille entonnera sa chanson joyeuse,
La grand-mère racontera ses histoires.
Le harpiste aveugle s’assiéra
À côté du fagot brûlant,
Le farceur laissera libre cours à ses saillies,
Le gamin jouera ses tours.
Who shake the door with angry din;
And would admitted be?
No, Gossip Winter, snug within,
We have no room for thee.
Go, scud it o'er Killarney's lake,
And shake the willows bare,
The water elf his sport doth talke,
Thou'lt find a comrade there.
Qui secoue la porte avec un tel vacarme
Qui aimerait entrer ?
Ah non, compère Hiver : bien chaud ici,
Nous n'avons pas de place pour toi.
Va, file sur le lac de Killarney,
Et fais tomber toute la neige des saules là-bas;
L'ondin s'y amuse,
Là tu trouveras un camarade.
WiII o' the Wisp skips in the dell,
The owI hoots on the tree,
They hold their nightly vigil well,
And so the while will we.
Then strike we up the rousing glee,
And pass the beaker round,
While ev'ry head right merrily
Is moving to fhe sound.
Joanna Baillie
Le feu follet gambade dans le vallon,
La chouette hulule dans son arbre ;
Eux veillent bien toutes les nuits,
Et nous tenons de même.
Alors entonnons ce chant vibrant,
Et passons le gobelet de main en main,
Pendant que chaque tête, emplie de gaîté,
Se balance en mesure.
Joanna Baillie
The Parting Kiss
Laura, thy sighs must now no more
My falt'ring step detain,
Nor dare I hang thy sorrows o'er,
Nor clasp thee thus in vain :
Yet while thy bosom heaves that sigh,
While tears thy cheek bedew,
Ah! think - tho'doom'd from thee to fly,
My heart speaks no adieu.
Le Baiser d'Adieu
Laura, tes soupirs ne doivent plus
Retenir mon pas hésitant ;
Je n'ose pas m'attendrir devant ta peine,
Ni t'enlacer en vain ainsi.
Mais pendant que ta poitrine pousse ce soupir,
Et que les larmes couvrent tes joues de rosée,
Ah, pense que, même condamné à te fuir,
Mon cœur ne prononce aucun adieu.
Thee would I bid to check those sighs,
If thine were heard alone
Thee would I bid to dry those eyes,
But tears are in my own.
One last, long kiss and then we part
Another and adieu!
I cannot aid thy breaking heart,
For mine is breaking too.
William Smyth
Je te dirais volontiers de freiner ces soupirs,
Si seuls les tiens se faisaient entendre ;
Je te prierais de sécher tes larmes,
Mais moi aussi je pleure.
Un long dernier baiser et nous nous quittons,
Encore un, et puis adieu !
Je ne puis secourir ton cœur qui se brise,
Car le mien se brise aussi.
William Smyth
The Wandering Minstrel
«I am bow'd down with years,
and fast flow my tears,
but I wander, I mourn not, your pity to win,
'tis not age, want, or care,
I could poverty bare,
'tis the shame of my heart that is breaking within.
Thou art bow'd down with years,
and fast flow thy tears,
but why dost thou wander no pity to win?
Were it age, were it care,
we could sooth, we could share,
but what is the shame thy sad bosom within?
Oh, if you should'st hear
from splendour's high sphere
the sorrow, the tale, which these notes may convey!
Think, think of past hours, thy dear native bowers,
and turn not my love, from thy father away!
Tis from Erin so dear the lay that we hear,
then welcome the minstrel and welcome the lay:
but where are the bowers and what are the hours,
and where is the daughter that wander'd away?
What peace hast thou known
since from me thou hast flown?
And, Eveleen, think but how wretched am I !
Oh, let me but live thy fault to forgive,
again let me love thee, and bless thee, and die!
Oh cease then thy song,
she has languished too long,
she hoped not thy smile of forgiveness to see:
she sunk at the word, thy voice when she heard
and she lives (if she lives) but for virtue and thee. »
William Smyth
L’Errance du Ménestrel
« Les années m’accablent,
et les larmes me viennent,
mais point d’errance, pas de plainte pour gagner votre pitié,
vieillir, vouloir ou prendre soin,
il est possible de supporter la pauvreté,
mais pas cette honte dans mon cœur qui le brise.
Les années m’accablent,
et les larmes me viennent,
mais pourquoi errer sans but?
vieillir, prendre soin,
nous pourrions nous apaiser l’un l’autre, partager,
mais quelle est la honte qui vous attriste?
Oh, si vous pouviez entendre les récits
sur les splendeurs des hautes sphères
le chagrin, le conte, que ces notes pourraient transporter!
pensez, pensez aux heures passées, mes chères tonnelles,
et ne repoussez pas mon amour, l’amour paternel!
Vous Erin si chers sont les poèmes que nous entendons,
alors accueille le ménestrel et son chant:
mais ou sont les tonnelles et que sont les heures,
et où est la fille qui a pris ses distances ?
Quel paix avez-vous connu
depuis que loin de moi vous êtes?
et, Eveleen, pensez à mes tourments !
Oh, laissez-moi simplement expier mes fautes,
aussi vous aimer et vous chérir, et puis mourir!
Oh cessez donc mon ode,
elle se languit trop,
elle n’attend plus de voir le sourire de votre pardon:
elle a disparu à vos mots, à votre voix quand elle se fait entendre
et elle vit (si elle vit) uniquement pour la vertu et vous. »
William Smyth
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------LORNA ANSERSON, soprano
Lorna Anderson chante régulièrement avec l’Orchestra of the Age of Enlightenment, les Arts Florissants, The
King’s Consort, la Chapelle Royale sous les directions de William Christie, Trevor Pinnock, Robert King, Sir
Roger Norrington, Philippe Herreweghe, Christopher Hogwood… Elle se produit également aux côtés des
Orchestres de la BBC, le Royal Liverpool Philharmonic, le Houston Symphony Orchestra, l’Ensemble
Intercontemporain sous la direction de Pierre Boulez.
PETER HARVEY, baryton
Études au Magdalen College d’Oxford, puis à la Guildhall School of Music and Drama de Londres. Spécialisé dans
les répertoires des XVIIe et XVIIIe siècles avec The English Baroque Soloists, The Gabrieli Consort, The Orchestra
of the Age of Enlightenment, The Kings Consort et invité par le Collegium Vocale, les Talens Lyriques, Il
Seminario Musicale. Dans le domaine du Lied, il chante Mozart, Schubert, Schumann mais aussi Wolf en passant
par Fauré, Duparc et Poulenc…
ALESSANDRO MOCCIA, violon
Études au Conservatoire Verdi de Milan. Depuis 1991, 1er violon solo de l’Orchestre des Champs-Elysées avec
Phillippe Herreweghe et depuis 1999, Symon Bychkov l’invite régulièrement comme violon solo de l’Orchestre
WDR de Cologne.
ALIX VERZIER, violoncelle
Premier Prix en 1991au CNSM.
Alix Verzier est violiste et violoncelliste, membre de plusieurs ensembles comme les Arts Florissants (William
Christie) ou l’ensemble Baroque de Limoges (Christophe Coin).