West Side Story - Théâtre + Cinéma scène nationale Grand Narbonne

Transcription

West Side Story - Théâtre + Cinéma scène nationale Grand Narbonne
Dossier pédagogique
West Side Story, en concert
Contact : Maud Binet
L’Hameçon, 65-73 rue du Bourbonnais, 69009 Lyon.
Tél : 04 78 37 02 52 – [email protected]
Site internet : www.lespcl.com
1
Sommaire
Introduction p. 3
I/ West Side Story, en concert p. 4
A.
B.
C.
Retour sur l’œuvre originale p. 4
Distribution p. 5
Notes d’intention p. 6
Jean Lacornerie, mise en espace p. 6
Gérard Lecointe, transcription musicale p. 6
Etienne Guiol, illustration p. 7
II/ Entrées et pistes pédagogiques p. 8
A.
B.
C.
D.
E.
F.
Roméo et Juliette p. 8
Le film et la comédie musicale p. 8
Les problématiques sociales p. 9
L’œuvre musicale p. 9
Les instruments de West Side Story p. 11
L’image p.14
III/ Les Percussions Claviers de Lyon p. 15
A.
B.
Un répertoire ouvert et éclectique p. 16
Une démarche de transmission p. 16
III/ Les Solistes de Lyon - Bernard Tétu p. 18
Annexes p. 19
1.
2.
3.
4.
5.
A propos de West Side Story p. 19
Assister à un spectacle p. 20
Les ateliers-création p. 21
Discographie des PCL p. 23
Disque associé au dossier pédagogique p. 24
2
Introduction
West Side Story, en concert est un hommage aux auteurs de la comédie musicale de 1957 et du film
de 1961, qui ont conçu une œuvre qui se transmet jusqu’à nous sans prendre une ride. Son histoire
est empruntée à Shakespeare et les thèmes abordés sont sombres et violents, mais l’œuvre contient
aussi l’audace juvénile, la force de l’idéal et de l’amour. C’est pourquoi cette œuvre mythique
concerne les adolescents au premier chef et aussi les élèves à partir de 9 ans.
La version de concert reprend tous les thèmes musicaux de la comédie musicale, donnés par 4
chanteurs solistes et un ensemble instrumental composé de percussions mélodiques et d’un piano :
les Percussions Claviers de Lyon.
S’ajoute à ce concert une mise en espace qui plante le décor d’un West Side Story réactualisé. La
projection vidéo des illustrations se mélange à des éléments scénographiques révélateurs de
l’atmosphère de l’œuvre, et c’est au milieu de cette ambiance à la fois concrète et virtuelle que les
percussionnistes et les chanteurs réalisent une transcription de la partition de Leonard Bernstein.
Pour un public d’enfants ou d’adolescents, une préparation peut aider à la lecture de ce concert. Son
rôle n’est évidemment pas de l’analyser ou de le décrire par avance, mais simplement de placer cette
venue au théâtre sous le signe de la disponibilité, de l’ouverture et de la curiosité. Cette préparation
doit cependant laisser le champ libre au plaisir de la découverte ; c’est pourquoi la forme que
prendra cette préparation nous paraît des plus importantes.
Pour notre part, nous animons des ateliers musicaux qui constituent une forme de préparation (cf.
Annexe 3). En lien avec les choix artistiques de West Side Story, nous privilégions durant ces ateliers
une approche d’ordre sensible et musical, en abordant notamment la créativité et l’écoute.
Pour autant ce n’est qu’une forme de préparation parmi d’autres, souvent complémentaire de celle
que peuvent proposer des enseignants en cadre scolaire. Un des objectifs de ce dossier est donc de
vous proposer des pistes dont vous pourrez vous servir pour élaborer la préparation qui
correspondra le mieux à vos élèves et à vous-mêmes.
Nous n’avons que peu abordé le film West Side Story, dont la documentation est riche et facilement
accessible, pour nous concentrer sur la partie plus spécifique de notre production. Vous trouverez cidessous la présentation du concert et de ses auteurs (I), des interprètes (II et III), puis celle des
différentes ‘entrées’ possibles (IV).
Nous joignons aussi au dossier un disque illustrant la partie musicale ; il contient des morceaux issus
du concert et du répertoire des PCL (cf. Annexe 5).
Tous ces éléments sont bien sûr à choisir, à panacher, organiser, développer en fonction des
aspirations du (des) enseignant(s), du profil et de l’âge des élèves, voire de l’intégration de West Side
Story dans un projet pédagogique plus large.
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I. West Side Story , en concert
A/ Retour sur l’œuvre originale
West Side Story, 1957
Le 26 novembre 1957, le Winter Garden Théâtre de Broadway (New-York) accueille une nouvelle
comédie musicale : West Side Story. Sur la musique de Leonard Bernstein, les paroles de Stephen
Sondheim, le livret d’Arthur Laurents et la mise en scène de Jerome Robbins, cette comédie
musicale s’inspire de la tragédie Roméo et Juliette de William Shakespeare qu’elle transfère dans un
contexte contemporain, le New-York des années 1950, dans le quartier du West Side, où s’affrontent
les gangs.
Par la danse et la chorégraphie, les auteurs entendent affirmer une nouvelle esthétique sauvage,
jeune, violente qui renouvelle par contraste l’onirisme de l’idylle entre Roméo et Juliette, rebaptisés
Tony (un ex-membre du gang des "Jets") et Maria (la jeune sœur du chef des "Sharks", gang des
portoricains). L’idée d’adapter le mythe romantique de Roméo et Juliette avait été proposée à
Leonard Bernstein par Jerome Robbins dès 1949, après On the town, mais la forme tarde à se fixer.
Les paroles au départ confiées à Leonard Bernstein lui-même seront ensuite écrites par le jeune
Stephen Sondheim, alors inconnu. Sous le masque d’une guerre des communautés, se joue aussi la
critique d’un système américain, bien incapable d’assurer la réussite de l’intégration et d’empêcher la
délinquance des jeunes citadins... La musique de Bernstein demeure d’une force animale, d’une
irrépressible poésie à l’évocation du pur amour qui aimante le couple de Maria et de Tony. Sa
partition est
devenue extrêmement populaire grâce à des airs
comme Something’s coming, Maria, America, Somewhere, Tonight,
I Feel Pretty, One Hand, One Heart.
L’histoire revisitée par Bernstein et Robbins atteint le statut de
mythe grâce au cinéma quand l’œuvre est portée en 1961 au grand
écran sous la supervision visuelle de Robert Wise, lequel signe un
premier chef d’œuvre en écriture cinématographique. West Side
Story, le film, remporte le plus grand succès à Hollywood dans la
catégorie “comédie musicale” : pas moins de 10 oscars célèbrent
sa réussite, dont celui du meilleur film de l’année 1961. Tony et
Maria deviennent deux figures légendaires auxquelles toute la
jeunesse anglo-saxonne et européenne s’identifie.
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B/ Distribution
Musique de Leonard Bernstein
Paroles de Stephen Sondheim
Transcription, direction musicale : Gérard Lecointe
Mise en espace : Jean Lacornerie
Illustration : Etienne Guiol
Scénographie : Bruno de Lavenère
Costume : Robin Chemin
Avec :
Les Chœurs et Solistes de Lyon-Bernard Tétu : Perrine Madoeuf (soprano), Landy
Andriamboavonjy (mezzo-soprano), Pierre-Antoine Chaumien (ténor), Fabrice Alibert (baryton).
Les Percussions Claviers de Lyon : Raphaël Aggery, Sylvie Aubelle, Jérémy Daillet, Gilles Dumoulin
et Gérard Lecointe.
Piano : Fabrice Boulanger.
Chanté en anglais, sous-titres en français.
Durée :
1h15 environ
À partir de 9 ans
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C / Notes d’intention
Mise en espace - Jean Lacornerie
Gérard Lecointe et ses amis percussionnistes ont conçu une version
tout à fait particulière de West Side Story, à la fois par son orchestration
et par sa forme. Il ne s’agit pas d’une représentation de la comédie
musicale, mais d’une version de concert où le ballet des mailloches sur
les claviers remplace celui de la troupe des danseurs et où quatre
chanteurs des Solistes de Lyon-Bernard Tétu se répartissent les voix de
tous les personnages. Une version de concert à laquelle je vais ajouter
une mise en espace (des instruments et des chanteurs) dans une
scénographie de Bruno de Lavenère.
West Side Story, pour beaucoup d’entre nous, est avant tout un film et
j’ai pensé que l’image doit jouer un rôle essentiel dans cette œuvre.
Mais une image d’aujourd’hui. Plutôt que de projeter des séquences du film de Robert Wise (ce qui
de toute façon est impossible du point de vue du droit d’auteur), j’ai eu l’idée de passer commande à
un jeune artiste du dessin et de l’animation, Etienne Guiol. Et de lui offrir tout un jeu de surfaces de
projections dans l’espace et sur des matériaux bruts constitués de rideau de chaînes proche des
escaliers métalliques de la production d’origine. Avoir le regard d’un jeune artiste "2D" sur cette
œuvre, qui date déjà de plus d’un demi-siècle, m’a paru la bonne réponse à cette nouvelle version de
West Side Story.
West Side Story fait désormais partie de nos classiques et il est donc urgent de le revisiter et le
réinterpréter. Car les thèmes qui y sont développés sont d’une brûlante actualité : immigration,
violence urbaine, multiculture. Autant de thèmes à traiter par les artistes dans une année électorale
où les politiques risquent d’en faire mauvais usage.
Transcription musicale - Gérard Lecointe
Dès la création des Percussions Claviers de Lyon, la transcription étant
l’un des postulats de notre projet artistique, la musique de West Side
Story me semblait être un choix musical juste, ayant du sens au regard
des sonorités et des possibilités orchestrales de notre nouveau groupe.
En 1986, je me mets au travail, réalise une suite instrumentale, et la
présente à Leonard Bernstein qui l’écoute attentivement. Quelle
surprise ! Le Maître ne s’attendait pas à cela, et le plaisir d’entendre sa
musique ainsi transcrite le ravit. Quelques jours plus tard, il donne son
accord pour cette version tout en m’encourageant à orchestrer la
totalité de l’œuvre.
Profondément enracinée dans notre conscience musicale collective,
West Side Story, comédie musicale ayant la puissance d’un opéra, résonance universelle de Roméo
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et Juliette, s’accorde toujours à notre interprétation, nouvelle et précieuse écoute de ces mélodies
dont les rythmes nous chavirent encore. Bernstein observait lui-même que sa musique possède une
incroyable faculté d’adaptation tout en semblant décidément rajeunir.
Souvenons-nous des trois premières notes, quarte suivie d’une quarte augmentée, harmonie
instable, symbole et socle de la construction mélodique, harmonique et dramatique, qui ont
contribué à faire le chef d’œuvre que l’on connaît.
La partition aujourd’hui proposée reprend la quasi-totalité de l’arrangement initial. Elle s’enrichit de
quatre chanteurs interprétant les parties vocales originales, et d’un piano qui amplifie la dimension
symphonique de l’orchestration.
Associer chant et percussions m’a permis de redonner toute la puissance, toute la violence, tout le
lyrisme et l’amour contenus dans cette partition, tout en transformant les numéros initialement
dansés en véritable ballet musical des percussionnistes.
C’est ainsi que depuis plus de vingt ans les Percussions Claviers de Lyon dansent aux sons de la
musique de Bernstein.
Illustration - Etienne Guiol
Le travail sur West Side Story est dans la continuité de ce que je
veux développer en termes d’image. Le spectacle est conçu sous
forme de concert avec l’ensemble des Percussions Claviers de Lyon
et plusieurs solistes au chant, le rôle de l’image est de donner
l’ambiance urbaine typique à la composition de Bernstein, et la
notion de mouvement qui rappelle la comédie musicale de Leonard
Bernstein et Arthur Laurents ainsi que les mouvements citadins du
film de Jerome Robbins et Robert Wise.
Proches du cinéma d’animation, projetés non pas comme une séance de cinéma mais comme un
élément scénique à part entière, le dessin et l’animation viennent donner la représentation figurative
ou symbolique de l’environnement développé par la musique et par le chant. Cette ré-interprétation
de West Side Story donne à voir une facette de la pièce chorégraphique avec un caractère formel
fondamentalement différent de la version d’origine. L’esprit de l’œuvre d’origine y est, la partition, le
chant et la ville y sont mais d’une manière vivante, directe, mise en espace.
La projection se mélange à des éléments scénographiques, encore une fois, révélateurs de
l’atmosphère de l’œuvre, plusieurs rideaux de chaînes qui viennent filtrer, démultiplier la projection, et
c’est au milieu de cette ambiance à la fois concrète et virtuelle mais toujours figurative que les
percussionnistes ainsi que les chanteurs développent la partition rythmique de Leonard Bernstein.
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II. Entrées et pistes pédagogiques
Nous proposons dans cette partie des pistes éventuelles dans le cadre d’une préparation à West
Side Story. Vous y trouverez diverses suggestions à choisir, agrémenter et développer en fonction
notamment de l’âge des élèves. Elles peuvent utiles à la collaboration entre professeurs de musique,
de français, d’anglais et/ou d’art plastique.
A. Roméo et Juliette
L’œuvre originale West Side Story a été conçue par ses auteurs comme une version actualisée mais
fidèle de la tragédie de Shakespeare. Même si, dans notre version de concert, l’action n’est pas
jouée par des comédiens, les chanteurs-solistes incarnent les personnages et donnent le
déroulement de l'histoire : si les élèves ont - selon leur âge - étudié ou lu Roméo et Juliette, ou
simplement en connaissent l’intrigue, leur compréhension sera facilitée et ils seront plus sensibles à
la reprise moderne d’une même histoire ; c’est une bonne préparation au concert.
On pourra aussi aborder d’autres œuvres inspirées de Roméo et Juliette telles que Les amants de
Vérone, film d'André Cayatte, Roméo + Juliette, film de Baz Luhrmann, ou l’opéra homonyme de
Charles Gounod.
Sur le site web du CRDP de l’Académie de Paris, un dossier pédagogique est disponible sur la pièce
de Shakespeare mise en scène par Magali Léris : http://crdp.ac-paris.fr/piece-demontee/pdf/romeoet-juliette_total.pdf .
B. Le film et la comédie musicale
La présentation aux élèves de la version filmée de West Side Story est bien sûr la préparation la plus
directe au concert. La version originale en anglais (éventuellement sous-titrée en français) est à
privilégier pour familiariser les élèves avec les textes anglais qu’ils retrouveront au concert.
La comédie musicale (antérieure à la version filmée) doit être abordée car elle est considérée
aujourd’hui comme un sommet du genre (cf. Annexe 1). On pourra étudier les éléments qui ont
d’abord fait l’immense succès du spectacle : adaptation moderne de la tragédie de Shakespeare,
apport du genre opéra à celui de la comédie musicale, intégration de la musique, du jeu d’acteurs et
des ballets chorégraphiés etc.
Plus généralement, la préparation à West Side Story peut être l’occasion d’étudier différentes formes
artistiques : comédie musicale, opéra, ballet, chanson, danse etc.
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C/ Les problématiques sociales
L’intégration des communautés immigrées dans le New York des années 50 est un des thèmes forts
de West Side Story. La guerre des gangs, la pauvreté des immigrés, les tensions sociales en
résultant sont décrites de façon parfois décalée (Gee, Officer Krupke, America) ou le plus souvent
tragique.
On rapprochera facilement certaines problématiques de celles de notre époque tant elles semblent
encore d’actualité. Cela peut être le point de départ de plusieurs études sur les plans historique et
social : histoire des Etats-Unis, flux migratoires et intégration des minorités, racisme et violences
urbaines, place des femmes dans la société etc.
D/ L’œuvre musicale
Leonard Bernstein et West Side Story
Quel que soit l’âge des élèves, l’écoute et/ou l’analyse de la musique de Bernstein peuvent être une
bonne préparation à West Side Story.
On pourra choisir dans son œuvre des pièces contrastées pour mettre en valeur la diversité de ses
talents et susciter la curiosité des élèves. Par exemple : extraits de West Side Story, Chichester
Psalm, Sérénade pour cordes et Candide, que Bernstein a composé simultanément à West Side
Story.
On pourra aussi repérer avec les élèves les styles musicaux utilisés par Bernstein dans West Side
Story : Blues, Cha-cha, mambo… et des techniques de composition : fugato*, thème récurrents et
notamment l’élément mélodique basé sur un triton*, qui apporte une cohérence magistrale à
l’ensemble de la composition.
Pour susciter une attention soutenue au rôle de la musique dans le film, on pourra aussi creuser les
notions d’orchestration (cf § suivant), de caractère (en lien avec le sens des paroles), et mettre en
évidence différents choix d’interprétation pour une même pièce.
• Fugato : Une fugue, en musique, est une forme d'écriture contrapuntique exploitant le principe de l'imitation. On désigne, à partir du
XVIIe siècle du nom de « fuga » (de fugere, « fuir » en latin) une composition entièrement fondée sur ce procédé : « fuir », parce que l'auditeur a
l'impression que le thème de la fugue fuit d'une voix à l'autre.
• Triton : En musique, triton est un autre nom de l'intervalle de quarte augmentée, ou encore de quinte diminuée. Ce nom est dû au fait que cet
intervalle fait exactement trois tons, soit une demi-octave.
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La transcription
La transcription est l’adaptation d’une musique pour des instruments différents de ceux pour
lesquels elle a été conçue. Les PCL ont utilisé ce procédé depuis la création de l’ensemble, et joué
ainsi des œuvres de compositeurs comme Debussy, Ravel, Stravinsky, Prokofiev… et Bernstein.
Une transcription pour quintette de percussions se prêtait donc bien à West Side Story, et Gérard
Lecointe l’a entreprise bien avant la conception du spectacle :
« Dès la création du groupe, la musique riche en couleurs, en rythmes et en percussions, de cette
incroyable comédie musicale me semblait être adaptable à notre formation. En 1986, je me mets au
travail, réalise une suite instrumentale, et la présente à Leonard Bernstein. Donnant son autorisation,
il devint membre d’honneur de notre formation. Plus tard je réalise une version chantée, adaptée pour
4 chanteurs, version qui reprend les principaux airs de cette oeuvre majeure de la musique
américaine du 20ème siècle.
Associer chant et percussions m’a permis de redonner toute la puissance, toute la violence, tout le
lyrisme et l’amour contenus dans cette partition, tout en transformant les numéros initialement
dansés en véritable ballet musical des percussionnistes ».
Cette approche du procédé de transcription peut donner lieu à l’écoute des différentes versions
d’une même pièce : version du film, version des Danses Symphoniques (suite orchestrale écrite par
Bernstein) et version des PCL transcrite par Gérard Lecointe (cf Annexes 4 et 5).
Ces séances d’écoute peuvent aussi être l’occasion de reconnaissance de timbres, voire d’une étude
des procédés d’adaptation à travers des musiques d’autres compositeurs et d’autres époques.
On trouvera sur l’album Point Bak des PCL les trois Nocturnes de Debussy, écrits à l’origine pour
orchestre et chœur de femmes.
Les musiques de West Side Story
Voici les chansons, adaptées pour quintette de percussions, qui sont jouées pendant le concert, en
intégralité ou non :
Prologue (instrumental)
One hand, one heart
Jet Song
Tonight
Something’s coming
The rumble (instrumental)
The Dance at the Gym (instrumental)
Cool
Maria
A Nightmare (instrumental)
Balcony Scene
A boy like that
America
I have a love
Scherzo (instrumental)
Tauting scene
Gee, Officer Krupke
Somewhere
I feel pretty
Procession (instrumental)
Chacha (instrumental)
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E. Les instruments de West Side Story
Les
PCL
jouent
couramment
une
multitude d’instruments à percussions:
Elle comprend deux vibraphones (claviers
jaune doré sur la photo), deux marimbas
(à droite et à gauche), un marimba basse
(au fond à droite), un xylophone (au fond
à gauche) et trois glockenspiels (petits
claviers
argentés
au
fond)
–
tous
instruments mélodiques.
Cet assemblage d’instruments est une
base qui est adaptée en fonction de la
musique jouée. Les autres instruments à percussion dans toute leur diversité peuvent ainsi être
ajoutés ou substitués, de la timbale aux gongs en passant par les bendirs, maracas, batteries ou
encore d’autres claviers de percussion…
Dans West Side Story, un piano s’adjoint au quintette pour élargir la palette sonore de l’orchestre qui
soutient les quatre chanteurs solistes.
Ces claviers, joués avec deux ou quatre baguettes, sont conçus de la même manière : des lames en
bois ou en métal accordées et rangées chromatiquement, sous lesquelles se placent des tubes
résonateurs en rapport avec la note correspondante.
Le Xylophone
Le xylophone est l’instrument le plus connu de la famille des claviers car il est utilisé par les
compositeurs européens depuis le XIXème. Camille Saint-Saëns l'employa pour la première fois dans
la Danse des fossiles du Carnaval des Animaux en 1874.
C'est cependant au cours des deux premières décennies du vingtième siècle que le xylophone eut
son heure de gloire, en partie grâce à son répertoire de ragtime, galops, charlestons... très populaires
à cette période (cf. disque Rags des PCL).
Le xylophone est un instrument véloce et brillant par son jeu et son timbre. Il se joue généralement
avec des baguettes à têtes dures en bois ou en plastique, d'où sa sonorité caractéristique claquante
et aiguë. C'est d'ailleurs pour sa couleur et sa sonorité particulière qu'il a été très souvent employé
par les compositeurs du XXème siècle (Ravel, Stravinsky, Bartok, Prokofiev).
Dans West Side Story, le xylophone est souvent utilisé pour donner de l’éclat à la sonorité de
l’ensemble, à l’image des cuivres dans un orchestre symphonique. Il donne aussi le thème principal
du Cha-cha des Dance at the Gym, sa sonorité courte et incisive correspondant bien au caractère de
cette danse.
A écouter sur le CD :
The Rumble (disque plage 1). Dans l’introduction, le xylophone joue à l’octave aigue des marimbas et
vibraphones et apporte à l’ensemble une sonorité percutante. Cha-cha extrait des Dances at the Gym (plage 2).
Après une introduction donnée aux marimbas et vibraphone (ponctuation de crotale), le thème est donné au
xylophone, joué avec des baguettes douces et accompagné par les marimbas.
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Le Marimba
Le marimba se présente comme le "grand frère" du xylophone : il
possède des lames en bois et des résonateurs analogues, mais sa
tessiture est plus grave.
Ce n'est qu'à la fin du XIXème siècle que le marimba commence à
être connu du public aux USA sous une forme alors répandue dans
toute l’Amérique centrale et utilisée pour la musique populaire.
On construit ensuite un marimba moderne, ressemblant à un
xylophone grave mais joué, comme les marimbas d'Amérique
Centrale, avec des baguettes à têtes douces. Dans les années vingt
à quarante, cet instrument séduit les américains et de nombreux
concerts d’ensembles de marimbas ont alors beaucoup de succès
(jusqu'à cent marimbas à la fois !).
Le marimba connaît depuis une trentaine d'années un essor extraordinaire dans le monde, grâce à
l'intérêt des compositeurs mais surtout grâce à l'évolution de la technique instrumentale sur cet
instrument (technique à quatre baguettes).
Le marimba moderne possède jusqu'à cinq octaves et le bois de ces lames est de padouk ou de
palissandre, les tubes résonateurs sont en métal.
Dans West Side Story, deux marimbas jouent souvent les parties principales. La partie aiguë de leur
tessiture peut être utilisée pour tenir un rôle mélodique particulièrement percussif, tandis que la partie
grave permet un jeu plus legato. L’un de ces deux musiciens joue également de la batterie,
alternativement ou simultanément.
Le marimba basse est un instrument légèrement plus grave que les deux autres. En général joué
avec deux baguettes à têtes très douces, il remplit le rôle de basse. Trois timbales, adjointes à la
partie de marimba basse, sont jouées par le même musicien.
A écouter sur le CD :
Jet Song (plage 3). Après une courte introduction, la partie chantée est donnée par un marimba soliste,
accompagné par les autres marimbas, les vibraphones et la cymbale charleston
Le Vibraphone
C'est l'instrument dont la conception est la plus moderne. II naquit en 1916 de l'initiative d'un
fabriquant de marimba qui voulait confectionner un clavier avec des lames en acier.
Aujourd’hui en alliage métallique, les lames sont jouées avec des baguettes douces, d’une manière
analogue au marimba mais le son obtenu est bien plus long. C’est pourquoi l’instrument possède une
pédale qui, comme au piano, permet de stopper ou de laisser résonner le son. Un vibrato est produit
par la rotation d’une série de disques placés entre la lame et le tube résonateur.
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A partir des années 20, on connaîtra de grands vibraphonistes
de jazz tels que Lionel Hampton, Milt Jackson et surtout Gary
Burton dont la technique phénoménale a apporté aux claviers de
percussion de nouvelles possibilités musicales.
En France, le vibraphone s’est répandu plus tôt que le marimba
(à partir du milieu du XXème siècle) grâce à des compositeurs
comme Edgar Varèse ou Pierre Boulez.
Dans West Side Story, les vibraphones jouent des parties
mélodiques ou harmoniques. Leur longue résonance permet de
jouer aisément des parties mélodiques, notamment dans le
registre aigu.
L’un des musiciens jouant le vibraphone joue également divers
instruments à percussion dont le xylophone et le glockenspiel.
Vibraphone (au second plan, glockenspiel et xylophone)
A écouter sur le CD :
Something’s coming (plage 4). Après une introduction des marimbas, le thème est donné par un vibraphone.
Son timbre résonnant correspond bien au caractère enjoué de cette mélodie chantée par Tony.
Le Glockenspiel
Le Glockenspiel (jeu de clochettes) ou en français jeu de timbres vient directement du métallophone
d'Asie et de Polynésie. Ses lames métalliques l’apparentent au vibraphone, mais sa tessiture très
aiguë et sa sonorité brillante l’en distinguent nettement.
Employé pour la première fois par Mozart dans sa Flûte Enchantée, il est devenu essentiellement un
instrument d'orchestre utilisé ensuite par de nombreux compositeurs, rajoutant ainsi à l'orchestre
symphonique un timbre supplémentaire et une nouvelle couleur aiguë.
Dans West Side Story, le glockenspiel est souvent utilisé pour apporter une couleur brillante ou
féerique aux orchestrations. Il est joué sur le même poste qu’un des vibraphones.
A écouter sur le CD :
Extrait de I Feel Pretty (plage 5). Au début de cet extrait, une mélodie parodique est donnée au glockenspiel,
doublé par les autres instruments. La particularité de son timbre renforce l’humour de ce passage.
En savoir plus sur les instruments à percussion : Daphnis et Chloé de Maurice Ravel, édité par le
Scéren-CNDP
En savoir plus sur le groupe : http://www.lespcl.com
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F. L’image
Les images projetées, dessins fixes ou animés, ont été réalisées spécialement pour cette production,
elles ont la particularité d’être intégrées à cette version de concert.
La plupart des images ne suggèrent que le « background », l’arrière-plan des personnages, l’action
elle-même étant suggérée par les chanteurs et par l’accompagnement des percussionnistes.
Pourtant ces images sont très attirantes pour le regard du spectateur (certaines sont projetées sur
12m de base). Un jeu s’instaure donc d’emblée entre une présence virtuelle de ces éléments
figuratifs et une présence bien réelle des musiciens sur scène.
L’environnement et l’ambiance de New York, leur importance dans l’histoire, sont transmis par les
dessins qui prennent dans la perception de l’histoire un rôle fort. Milieu urbain, modernité, pauvreté,
angoisse des délinquants se retrouvent dans les images et « habillent » les musiciens qui semblent
porter le déroulement de l’histoire sans pour autant prendre le rôle de comédiens.
Analyser des éléments picturaux du film (escaliers métalliques, voitures etc.) aidera les élèves à bien
voir leur adaptation par le dessin et à cerner cet apport des images.
Un autre rôle des images projetées est d’apporter la traduction en français. Les élèves qui n’auront
pas étudié les textes anglais avec leur professeur comprendront donc les paroles des chansons et
certains dialogues. Les sous-titres permettent aussi de passer outre certaines tournures du parlé new
yorkais. Cette traduction française est d’ailleurs celle réalisée dans les années soixante et comporte
quelques différences avec le français contemporain.
Enfin, une séquence se détache des autres car elle est entièrement animée. Lorsque « Cool » est
joué, un personnage (projeté) apparait et danse en faisant allusion au ballet correspondant dans la
version filmée. Ses mouvements sont synchronisés avec la musique, notamment avec des impacts
récurrents et très facilement perceptibles. Cette séquence peut être l’occasion d’un travail
transversal entre les cours d’art plastiques et de musique.
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III - Les Percussions Claviers de Lyon
Cinq musiciens passionnés et exigeants relèvent depuis 1983 le défi de faire exister un ensemble
toujours innovant dédié aux claviers de la percussion, un quintette unique qui développe un répertoire
sans cesse en évolution.
Associant marimbas, vibraphones et xylophones, et toujours dans une volonté d’excellence et
d’échange avec le public, les musiciens, audacieux et virtuoses, explorent et dépassent les genres,
les formes et les techniques, s’approprient et recréent avec talent les musiques de notre patrimoine,
suscitent l’intérêt des compositeurs actuels, et proposent au final un répertoire éclectique constitué
de transcriptions reconnues et de créations.
Leur orchestre à cinq musiciens surprend et séduit les publics de Lyon à Shanghai avec ses rythmes
enlevés, ses mélodies toutes en nuances et construit l’histoire d’un spectacle définitivement inachevé
où se rencontrent Bach, Ravel, Bernstein et les créateurs de notre temps.
……………………………………………………………………………………………………………………….
Les interprètes - musiciens percussionnistes : Raphaël Aggery, Sylvie Aubelle, Gilles Dumoulin,
Jérémy Daillet et Gérard Lecointe.
Direction artistique - Gérard Lecointe
Coordination des Actions culturelles – Gilles Dumoulin
……………………………………………………………………………………………………………………….
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B/ Un répertoire ouvert et éclectique
Composé aujourd’hui d’une centaine d’œuvres, le répertoire des PCL est sans cesse en évolution…
Chaque saison fait exister des créations, des spectacles et des transcriptions au gré des rencontres
et des projets avec les compositeurs, les artistes, les œuvres, à la recherche de liaisons entre les
imaginaires, les formes, les écritures, les époques...
L’Art de la transcription et la création contemporaine
En 1983, en créant les PCL, les jeunes musiciens du CNSM de Lyon venaient de proposer une
nouvelle formation avec un instrumentarium en plein devenir, mais dont les publics et les
compositeurs n’avaient pas encore une grande connaissance.
Les PCL ont donc souhaité très tôt travailler avec les créateurs d’aujourd’hui, écrire leur propre
musique et interpréter les œuvres du XXème siècle pour constituer un répertoire éclectique, inscrivant
de nouveaux horizons dans l’évolution artistique et culturelle de la percussion et de la musique de
chambre.
Garder la puissance, se délecter dans le factice et l'artificiel au point d'en faire une réalité plus vraie
que nature… sans hésiter à provoquer une virtuosité diabolique pour les percussionnistes…
En réhabilitant le procédé de la transcription, les PCL montrent que l'art de l'illusion a encore de
beaux jours devant lui… Depuis ses débuts, l’ensemble se prête à cet exercice de style où
l'instrumentation, au final, devient le vecteur innovant d'une pensée musicale pour un instant donné
Les transcriptions des PCL, pour la plupart réalisées par Gérard Lecointe, sont reconnues tant par le
public que les professionnels. On y retrouve aussi bien Bach que Debussy, Ravel, ou Bernstein.
Parallèlement ce sont aussi les œuvres de compositeurs d’aujourd’hui tels que Denis Badault, Gavin
Bryars, Thierry Pécou, Thierry De Mey … qui se retrouvent sous leurs milliers de coups de baguettes.
Les spectacles musicaux
Grand mouvement artistique de la fin du XXème siècle, le spectacle musical est un espace où le
musicien s’épanouit en trouvant un investissement supplémentaire et novateur à son seul jeu
instrumental, renouvelé au contact de la matière d’autres disciplines artistiques.
Depuis les années 1990, les PCL proposent des spectacles musicaux. Après Blok en 2004, ce sont
aujourd’hui deux nouveaux spectacles qui sont proposés au public, Les Folies d’Offenbach et Trois
contes.
C/ Une démarche de transmission
Depuis la création de l’ensemble en 1983, les membres des Percussions Claviers de Lyon ont à cœur
de développer des actions pédagogiques et culturelles : des ateliers sont proposés dans les écoles,
les collèges et lycées, sur le temps scolaire et extrascolaire ; des résidences sont organisées dans
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des centres culturels et scènes régionales, avec des actions en direction de tous les publics ; des
master-classes et des ateliers d’improvisation sont proposés aux étudiants en percussion des écoles
de musique et des conservatoires.
En tournée ou dans leur lieu de création situé à Lyon, l’Hameçon, les PCL transmettent leur passion
par l’accompagnement et la sensibilisation à leur musique mais aussi par le partage du processus
créatif.
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IV- Les Solistes de Lyon – Bernard Tétu
Depuis plus de trente ans, les Chœurs et Solistes de Lyon-Bernard Tétu irriguent le monde musical
en Rhône-Alpes, en France et dans le monde avec une soixantaine de concerts par an. Leur parcours
est indissociable de la personnalité de leur directeur musical, Bernard Tétu, qui développe leur
activité depuis 1979.
La structure regroupe plusieurs formations : un ensemble de solistes (8 à 16 chanteurs) et un chœur
de chambre (16 à 32 chanteurs) pour l’interprétation d’œuvres dédiées à de petits et moyens
effectifs, et de spectacles musicaux (Solistes de Lyon-Bernard Tétu).
Pour les programmes symphoniques, le Chœur d’oratorio de Lyon rejoint les deux ensembles pour
former un grand chœur symphonique (Chœurs de Lyon-Bernard Tétu). Cette configuration variable,
alliée à la curiosité musicale de Bernard Tétu, leur permet d’aborder toutes sortes de répertoires et
de formes : œuvres rares du patrimoine musical français, grandes pages classiques et romantiques,
créations contemporaines, spectacles musicaux...
Partenaires vocaux privilégiés de l’Orchestre national de Lyon, les Chœurs et Solistes de LyonBernard Tétu collaborent avec de nombreuses institutions culturelles et lyonnaises et de
l’agglomération, rayonnent dans les grands festivals et les salles de renom. Chaque saison, ils sont
entendus par plus de 25 000 mélomanes, sans compter les captations audiovisuelles et leurs
enregistrements discographiques (Universal,EMI, Harmonia Mundi...). Bernard Tétu et son ensemble
ont reçu le prix de l’Institut de France décerné par l’académie des Beaux-Arts.
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ANNEXES
Annexe 1 - A propos de West Side Story
"A mi-chemin entre Broadway et l'Opéra"
"Le répertoire du théâtre musical commercial d'Amérique est de plus en plus accepté comme
artistiquement valable et durable.... La ligne ténue qui sépare Broadway et l'opéra a rarement été
aussi floue depuis la création de “West Side Story”, qui est directement responsable de cette
situation. On peut bien se demander comment quelque chose d'aussi populaire, d'aussi
profondément enraciné dans notre conscience musicale collective que “West Side Story”, a pu être
associé à un mode d'expression théâtral si chargé d'associations élitistes... Les publics même bien
disposés peuvent se montrer aveugles à la nature véritable d'une oeuvre d'art.
En écrivant “West Side Story”, Bernstein et ses collaborateurs voulurent créer une oeuvre ayant la
puissance d'un opéra, mais en utilisant les techniques de la comédie musicale. Le résultat, “West
Side
Story” fut d'abord acclamé pour avoir réalisé le désir que Broadway nourrissait de longue date, une
œuvre intégrant drame, musique et danse.
“West Side Story” eut la résonance universelle du sujet de “ Roméo et Juliette ” et réalisa l'idéal de
théâtre total plus complètement et plus aisément que tout ce que Bernstein avait écrit jusque là. La
partition est plus unifiée, personnelle et moderne que celles qu'il avait écrites auparavant pour la
scène de Broadway. On accueillit cependant tout d'abord avec perplexité la nette rupture de “West
Side Story” avec le passé gai et léger de Broadway. On dénigra même la partition sous prétexte
qu'elle manquait de "tubes" en puissance !
Pourtant, “West Side Story” peut parfaitement revendiquer un statut d'opéra. Sa partition possède
une forte unité thématique et est nourrie d'accords construits sur une quarte augmentée. Cette
harmonie instable est présente dans tous les mouvements aussi bien descriptifs que lyriques. On
l'entend dès le début et cette alternance de sons, transposés ou non, se retrouve dans tous les
thèmes, en particulier dans le song "Cool" porteur d'une agression et d'une violence présente tout au
long de l'oeuvre.
Mais ce qui en fin de compte est le plus important, c'est l'universalité de “West Side Story”, comme
en témoigne sa faculté d'adaptation aux conditions environnantes changeantes des temps
modernes, si bien que cette musique semble véritablement rajeunir. Bernstein n'a pu s'empêcher de
faire cette observation lui-même.”
David Patrick STEARNS
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Annexe 2 - Assister à un spectacle 1
Permettre l’accès des enfants à des spectacles vivants est une mission essentielle de l’école.
« … les élèves bénéficient de rencontres sensibles avec des œuvres qu’ils sont en mesure
d’apprécier »
« l’histoire des arts porte à la connaissance des élèves des œuvres de référence qui appartiennent au
patrimoine ou à l’art contemporain ».
Or, pour mettre nos élèves en situation d’ « apprécier » effectivement ces œuvres, un parcours sera
nécessaire. En effet, les formes de spectacle auxquelles ils peuvent être confrontés leurs sont parfois
totalement étrangères. L’expression « spectacle pour enfants » ne devrait en effet avoir aucune
signification de caractère esthétique. « Au même titre que l’expression « théâtre populaire », illustrée
par Jean Vilar, elle désigne un public et non un genre théâtral différent ».
Il nous appartient donc de leur permettre une approche à la fois sensible et raisonnée qui leur
permettra « d’entrer » plus facilement dans le spectacle pour en retirer toute l’émotion et la richesse
culturelle qui peuvent s’en dégager.
Il s’agit d’un véritable parcours d’initiation, en amont et en aval, prolongeant largement le cadre strict
des représentations. Le but n’est pas d’ « infantiliser » le spectacle, mais au contraire de donner à
l’enfant quelques clés d’accès à un mode d’expression complexe (d’autant plus, dans le cas qui
nous intéresse, qu’il est au carrefour entre plusieurs modes d’expression artistique). Il ne s’agit pas
pour autant de « tout dévoiler » (ce serait d’ailleurs une prétention bien vaine), mais de laisser
subsister chez le jeune spectateur la part d’interrogation, de mystère, qui donnera toute sa dimension
au spectacle auquel il va assister. « Autrement dit, il reste judicieux de « préparer » [sa] venue sans
jamais risquer de [le] priver du plaisir d’une découverte personnelle du spectacle, sans jamais induire
ou contrarier le libre cours de [son] plaisir et la perspective d’une lecture de la représentation qui doit
toujours être vécue comme une démarche pleinement individuelle ».
Il s’avérera donc utile de procurer aux élèves quelques éléments d’information concernant la
spécificité d’une représentation de spectacle vivant, son déroulement, son sens symbolique et ses
« règles du jeu », ses rituels…
Chaque spectateur a sa liberté, chacun ne s’intéresse pas de la même façon aux mêmes aspects du
spectacle. Tous ne sont pas uniformément touchés par le propos, par l’esthétique, tous ne sont pas
émus au même moment ni avec la même intensité. Malgré cela, il faut apprendre à respecter la
présence de tous, ne pas gâcher le plaisir des autres en affichant ou en refusant ostensiblement le
sien.
1 Cf L’art de devenir spectateur, édité en 2002 par le Théâtre Nouvelle Génération
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Annexe 3 – Les Ateliers-création
L’Atelier-création est l’occasion pour les participants de rencontrer des artistes dans une démarche
active et créative. A la fois préparation au spectacle et parcours artistique autonome, ils sont liés au
concert ou au spectacle auquel les participants assisteront, mettent en oeuvre la sensibilité des
participants et se construisent autour de l’échange.
Ces ateliers proposent une véritable expérience artistique au cours de laquelle chacun cherche,
s’exprime, échange avec les autres participants et avec les artistes. Il peut aboutir à une courte
performance au sein de laquelle des éléments musicaux se répondent et s’agencent selon
l’imaginaire des participants. Ces ateliers peuvent s’intégrer à un projet mené par des enseignants en
relation avec les artistes et s’articuler avec le travail d’un Musicien-Intervenant (dumiste). Dans un
premier temps, l’intervenant présente aux participants les instruments à percussions, le spectacle ou
le concert, le dispositif scénique ainsi que l’univers esthétique des Percussions
Claviers de Lyon. Puis l’artiste propose un parcours dont le contenu est adapté à chaque production
de l’ensemble, à la préparation des participants et à leurs affinités : jeux autour du silence, des sons,
des mots, de l’image, d’un thème… La musique reste la matière première de ces ateliers, abordée
par le jeu improvisé sur des instruments de percussion apportés par le musicien. Au-delà d’une
sensibilisation aux percussions, les participants créent un univers sonore et le mettent au service du
parcours musical qu’ils construisent avec l’artiste. Par cet échange ludique, ceux-ci abordent la
pratique des instruments à percussion, la manipulation de différents supports, les interactions du
travail en équipe et le plaisir du jeu.
Le travail réalisé aboutit à une création collective dans laquelle les participants se reconnaissent et où
ces ressources forment un ensemble cohérent.
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L’Atelier-création autour de West Side Story, en concert
Ces ateliers associent deux musiciens du concert West Side Story : Landy Andriamboavonjy,
chanteuse des Solistes de Lyon-Bernard Tétu, et Gilles Dumoulin, musiciens des Percussions
Claviers de Lyon.
A partir d’éléments musicaux issus de l’œuvre de Leonard Bernstein, ils proposent des approches
complémentaires du chant et de la percussion. Accompagnés par les intervenants (marimba et
piano), les participants façonnent un parcours musical autour d’un ou plusieurs extraits chantés
de West Side Story, et d’improvisations jouées aux percussions. Le chant (America et/ou autre
extrait) est abordé sur le plan de la technique vocale et de l’interprétation musicale puis est mis en
scène par les participants pour le replacer dans son contexte d’origine.
Après une sensibilisation aux percussions et à l’improvisation, des séquences sont construites avec
le percussionniste à partir d’élément musicaux tirés de l’œuvre (Prologue et/ou autre extrait). Les
séquences chantées et jouées aux percussions forment ainsi une trame musicale inspirée librement
de l’œuvre originale.
Dispositif
Deux intervenants : un musicien des Percussions Claviers de Lyon et une chanteuse des Choeurs
et Solistes de Lyon-Bernard Tétu
Public : 30 élèves de collège ou de lycée
Durée : 2 à 6 séances de 3h
Condition particulière
Cet atelier nécessite le travail d’une partition chantée en amont et la mise à disposition d’un
marimba 5 octave et d’un piano.
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Annexe 4 - Discographie des PCL
Tremendum (septembre 2012)
(harmonia mundi)
West Side Story (1992)
(BNL 112830)
New York (2010)
(GB Records - distribution France par Coadex)
Créations de Gavin Bryars
Point Bak (2008)
(Eloquentia - Harmonia Mundi)
Blok (DVD-2007)
(Zhalys distribution)
Mix (2004)
(ORNORM 2)
Circus (2003)
(PAS 1008)
The Desert Music (2001)
(ORNORM 1)
Xu Yi (1999)
(Radio France, MFA)
Debussy – Ravel (1988)
(BNL 112743)
Rags (1987)
(BNL 112733)
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Annexe 5 - Disque associé au dossier pédagogique
Voici un lien permettant d’accéder aux enregistrements du disque :
www.lespcl.com/load/westsidestory-son/
Extraits de West Side Story de Leonard Bernstein,
•
Par les PCL (versions instrumentales) :
1 : The Rumble
0’44
2 : Dance at the Gym
1’04
3 : Jet Song
1’57
4 : Something’s coming
2’07
5: I Feel Pretty
1’31
•
Bande originale du film :
6 : The Rumble
0’45
7 : Dance at the Gym
1’03
8 : Jet Song
0’43
9 : Something’s coming
1’03
10: I Feel Pretty
0’41
Arrangement de morceaux de West Side Story (extraits) :
11 : The Jet Song, tiré de Dave Grusin presents : West Side Story
1’
12: Somewhere, tire de Blue Valentine de Tom Waits
1’
Œuvres du répertoire des PCL :
13 : Xylophonia (arrangement de Bob Becker) de Joe Green
3’50
14 : The Little Shephard tiré des Children’s Corner de Claude Debussy (tr. G. Lecointe)
1’44
15 : Fêtes tiré des Nocturnes de Claude Debussy (transcr. G. Lecointe)
6’01
16 : Mutante tiré de Circus de Jean-Luc Rimey-Meille
3’35
17 : Les Regrets du Poisson / Haute Tension tiré de Mix de J-L Rimey-Meille
4’03
18 : Point Bak (1er mouvement) de G. Lecointe
5’03
19 : One Last Bar Then Joe Can Sing de Gavin Bryars
18’02
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