2011-Livret Expo Trisha Brown
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2011-Livret Expo Trisha Brown
Trisha Brown Dance company Mouvements browniens Exposition vidéographique 6 janvier au 18 février 2011 à la Scène nationale d’Albi www.sn-albi.fr www.adda81.com ExpositionÊ TrishaÊ BrownÊ DanceÊ company MouvementsÊ browniens ExpositionÊ vidŽ ographiqueÊ duÊ 6Ê janvierÊ auÊ 18Ê fŽ vrierÊ 2011 à la Scène nationale d’Albi PPPProposée par l’ADDA du Tarn et la Scène nationale d’Albi réalisée par le Centre National de la Danse, enÊ partenariatÊ avecÊ laÊ CinŽ math• queÊ deÊ laÊ danseÊ deÊ Paris Remerciements au Centre d’art Le LAIT EntrŽ eÊ libreÊ duÊ mardiÊ auÊ samediÊ deÊ 12h30Ê ˆ Ê 18h30 Cette exposition donne à voir des traces filmées du travail de Trisha Brown. Sans constituer une rétrospective, les vidéos présentées évoquent un parcours artistique qui n’a cessé de se renouveler. Dès ses premières oeuvres, dans les années 1960, la chorégraphe américaine développe une voie de recherche originale : l’improvisation structurée. Cette approche trouve un prolongement dans les Equipment Pieces (1964-1974) où Trisha Brown, défiant la pesanteur, explore des supports divers (façades, arbres, treillis…). Elle crée ensuite des danses basées sur des systèmes mathématiques d’accumulation qui donnent naissance aux Accumulation Pieces (1971-1978). Avec Glacial Decoy (1979), puis Set and Reset (1983), elle initie son premier cycle de spectacles pour la scène à l’italienne, en collaboration avec Robert Rauschenberg et Laurie Anderson. Du cycle Valiant Serie ˆ Back to Zero, elle renonce à la virtuosité pour travailler sur le mouvement inconscient. Suit un cycle «musique» où elle entame des collaborations avec l’opéra (avec pour point d’orgue L’Orfeo de Monteverdi) ; elle crée aussi une trilogie autour du jazz, avec le plasticien Terry Winters et le compositeur Dave Douglas. Dans ItÕ s a Draw en 2002, ses oeuvres plastiques et picturales se mêlent pour aboutir à une performance où le mouvement produit une trace graphique. Sc• neÊ nationaleÊ tŽ l.Ê 05Ê 63Ê 38Ê 55Ê 56Ê / ADDA du Tarn Tél 05 63 77 32 18 VisitesÊ accompagnŽ esÊ organisŽ esÊ pourÊ lesÊ scolairesÊ etÊ groupes Calendrier des visites de l’exposition Trisha Brown, mouvements browniens Durée de la visite de 45 minutes à 1h15 selon le niveau des classes concernées Les visites sont accompagnées par Nathalie Auboiron, ADDA du Tarn ; Patrick Lamouroux, CPD EPS IA Tarn ; Denis Drubay, CPC EPS IEN Albi Calendrier Les créneaux disponibles sont notés en noir. S’inscrire auprès de Denis Drubay pour la circonscription d’Albi ou Nathalie Auboiron pour les autres circonscriptions et collèges. Jeudi 27 janvier 14h à 16h avec Patrick Lamouroux Vendredi 28 janvier 14h à 16h avec Nathalie Auboiron Lundi 31 janvier 14h à 16h avec Nathalie Auboiron : Classe de 6e Collège Balzac Brigitte Blanquet Vedredi 4 février 10h à 12h et de 14h à 16h avec Patrick Lamouroux Mardi 8 février 14h à 15h30 avec Nathalie Auboiron et Densi Drubay : 2 Classes Cécile Nissen CE1 et Richard Garcia CP Carmaux Jeudi 10 février 10h à 12h avec Nathalie Auboiron et Denis Drubay Mardi 15 février 10h à 12h avec Denis Drubay et 14h à 15h avec Nathalie Auboiron Le parcours se déroule de la manière suivante : 1. Regarder 3 ou quatre extraits vidéo : un ou deux early Works, Set and reset, L’Orféo Dire, énoncer ce que je vois ? par exemple Où se déroule la danse ? Dans quel lieu ? Dans quels espaces ? Décrire ce lieu, cet espace ? Combien de danseurs sont concernés ? Que font-ils ? Quels mouvements ? Quelle musique ou quel environnement sonore ? 2. Donner des repères Qui est Trisha Brown ? Quelle danse ? Dans quel courant se situe t-elle ? Du vocabulaire : Improvisations, performances Citer les noms d’au moins deux de ses pièces Citer l’un de ses collaborateurs artistiques ? Qui est Robert Rauschenberg ? Citer une des musiques d’Opéra choisis ? Qu’est ce que l’Orféo ? 3. « Jouer de l’œuvre » Mettre en jeu quelques consignes tirées des pièces de Trisha Brown, comme par exemple -Accumuler des mouvements et répéter : debout et au sol -Improviser une courte séquence à partir de « tâches » comme par exemple : s’asseoir, enlever un vêtement et le remettre, lire à haute voix un texte, quand vous ne savez plus quoi faire se mettre en ligne… (à travers les extraits regardés au préalable imaginer les consignes ou tâches demandées aux danseurs. -Jouer avec les notions de verticalité et horizontalité… Pistes d’exploitation en classe Consulter le site de Trisha Brown dance company pour retrouver des extraits vidéos Travailler à partir des photos et poursuivre le jeu des tâches et consignes Ecouter des extraits d’Opéra : Orféo de Monteverdi, Hippolyte et Aricie de Rameau Découvrir des œuvres de Rauschenberg Trisha Brown Dance Company mouvements browniens Trisha Brown Trisha Brown est née en 1936 à Aberdeen (Washington) sur la côte ouest des États-Unis. Après une formation en modern dance et lors d’un atelier chez Anna Halprin à San Francisco, elle rencontre Simone Forti. Elle découvre également les « tâches » (principe d’improvisation et de composition à partir de consignes de mouvements ordinaires). En 1960, elle s’installe à New York, suit l’atelier de composition de Robert Dunn et, aux côtés de Robert Rauschenberg, Yvonne Rainer, Steve Paxton, Deborah Hay, David Gordon notamment, elle participe au Judson Dance Theater, expérimental et pluridisciplinaire, creuset de la post-modern dance. En 1970, elle fonde sa compagnie. Elle pratique l’improvisation structurée et explore des approches aujourd’hui qualifiées de « somatiques », qui favorisent la disponibilité maximale du corps par la conscience de ses mécanismes. Au fil de questionnements successifs, Trisha Brown évolue d’un cycle de recherche à l’autre : « Equipment Pieces », « Accumulations », « Unstable Molecular Structures », « Valiant Works », « Back to Zero », « Music Cycle ». Son travail artistique dépasse le strict cadre de la chorégraphie lorsqu’elle aborde en 1998 la mise en scène d’opéras – de Claudio Monteverdi à Jean-Philippe Rameau en passant par Salvatore Sciarrino. Reconnue pour son œuvre de plasticienne, elle est invitée par la Documenta de Kassel en 2007 et le Walker Art Center de Minneapolis en 2008. Première femme chorégraphe récompensée par la prestigieuse Genius Grant (bourse du génie) de la MacArthur Foundation en 1991, elle a reçu en France les insignes de commandeur des Arts et des Lettres en 2004. Le mouvement brownien est, selon Le Petit Robert, le « mouvement désordonné des très petites particules […] dû à l’agitation thermique […] ». En 1979, dans Artpress, le critique et écrivain Guy Scarpetta applique à Trisha Brown cette expression qui sera largement reprise. Or celle-ci renvoie à une qualité gestuelle perceptible à partir de Locus, éclatante dans Water Motor ou Glacial Decoy et qui culminera avec les « Unstable Molecular Structures » – et Set and Reset en 1983. Refusant explicitement d’être définie par ce seul style fluide et multipolaire, Trisha Brown explore ensuite le mouvement masculin avec le cycle « Valiant Works », dont Newark est la chorégraphie emblématique. Le titre de cette exposition vidéographique souligne la pertinence de l’expression « mouvement brownien », analogie visionnaire entre la physique et la danse. Au pluriel, Mouvements browniens rend aussi compte de la perpétuelle évolution d’une œuvre qui continue de se réinventer. Denise Luccioni Trisha Brown, Early Works 1966-1979, éditions Artpix, 2004 : A Conversation with Trisha Brown and Klaus Kertess 2004, 72 min. Prise de vue : Roberto Guerra, Stephen Vitiello Montage : Roberto Guerra Enregistré au Trisha Brown Studio, New York Nous tenons à remercier Vidéodanse pour la traduction. Trisha Brown Dance Company mouvements browniens Early Works Les Early Works (premières pièces) de Trisha Brown remontent aux années 1960 et 1970. Elles sont présentées dans des studios, des galeries, des rues, des musées, des parcs ou sur des toits. Dans le contexte bouillonnant de cette époque à New York, une certaine danse s’engouffre dans la brèche ouverte par Merce Cunningham et Anna Halprin. Elle rejette les codes dominants de la création et de la représentation et se réinvente ainsi à partir d’un corps non virtuose, du mouvement quotidien et d’un militantisme plus ou moins actif, artistique et social. D’expérience en expérience, Trisha Brown élabore le langage et la méthode au fondement de son œuvre ultérieure. Improvisations structurées par des consignes explicites et jeux avec la perception de l’espace et du temps sont à l’origine de séquences de danse isolées, associées par accumulation et tissage subtil. Que Trisha Brown déjoue la pesanteur à l’aide de machines et de harnachements (les « Equipment Pieces ») ou qu’elle renonce à la conquête de l’espace (les « Accumulations »), elle dépouille le mouvement, le libère et lui fait parcourir une gamme de signes, du geste intime et minimal à l’inscription grandeur nature sur le canevas de la ville. Deux pièces charnières synthétisent sa trajectoire avant le passage à la scène en 1979 : Line Up (1976) – suite d’expérimentations sur la consigne « En ligne ! » – et Locus (1975) – conclusion d’une première recherche sur une écriture à la fois fortement structurée, poétique et irrationnelle. Denise Luccioni Trisha Brown, Early Works 1966-1979, éditions Artpix, 2004 : Homemade (1966) 1996, 6 min. Réalisation : Mark Robison, Characters Generators Inc. Interprétation : Trisha Brown Avec la projection d’un film de Robert Whitman Enregistré au Howard Gilman Opera House, Brooklyn Academy of Music, New York Man Walking Down the Side of a Building (1970) 1970, 4 min. Réalisation : Peter Muller Projet développé par Trisha Brown, avec Richard Nonas et Jared Bark Interprétation : Joseph Schlichter Enregistré au 80 Wooster Street, New York Floor of the Forest (1970) 1975-2003, 6 min. (extrait) Réalisation : American Dance Festival Video (montage : Seoungho Cho et Stephen Vitiello) et Contemporary Arts Museum Documentation (montage : ttweak) Conception et scénographie : Trisha Brown Interprétation : Trisha Brown, Elizabeth Garren (American Dance Festival) ; étudiants de la High School for Performing and Visual Arts, Houston (Contemporary Arts Museum) Enregistré à l’American Dance Festival, Connecticut College, New London (1975) et au Contemporary Arts Museum, Houston (2003) Leaning Duets (1970) 1970, 2 min. (extrait) Interprétation : Trisha Brown, Jared Bark, Carmen Beuchat, Ben Dolphin, Caroline Goodden, Richard Nonas, Patsy Norvell, Lincoln Scott, Kei Takei… Enregistré au 80 Wooster Street, New York Walking on the Wall (1971) 1971, 5 min. (extrait) Réalisation : Elaine Summers Interprétation : Trisha Brown, Carmen Beuchat, Barbara Dilley, Douglas Dunn, Mark Gabor, Sylvia Palacios, Steve Paxton Enregistré au Whitney Museum of American Art, New York Accumulation (1971) 1996, 5 min. Réalisation : Mark Robison, Character Generators Inc. Interprétation : Trisha Brown Musique : « Uncle John’s Band », The Grateful Dead Enregistré au Howard Gilman Opera House, Brooklyn Academy of Music, New York Primary Accumulation (1972) 1974, 5 min. Vidéo : James Dearing, Carlota F. Schoolman Interprétation : Trisha Brown Enregistré au Trisha Brown Studio, New York A Fifi Corday Production © 1974 Avec le soutien du New York State Council of the Arts Group Primary Accumulation (1973) 1987, 18 min. (extrait) Interprétation : Trisha Brown, Irene Hultman, Lisa Schmidt, Shelley Sabina Senter Enregistré à Toulouse Production : La Sept TV Roof and Fire Piece (1973) 1973-2004, 32 min. Un film de Babette Mangolte Interprétation : Trisha Brown, Carmen Beuchat, Douglas Dunn, Tina Girouard, Caroline Goodden, David Gordon, Nancy Green, Susan Harris, Elsi Miranda, Emmett Murray, Sylvia Palacios, Eve Poling, Sara Rudner, Nanette Seivert, Valda Setterfield, Liz Thompson Enregistré entre le 420 West Broadway et le 35 White Street, New York © 1973-2004 Trisha Brown Company Structured Pieces II (1974) 1974, 7 min. (extrait) Interprétation : Trisha Brown, Carmen Beuchat, Caroline Goodden, Sylvia Palacios Enregistré au Walker Art Center, Minneapolis Spiral (1974) 1975-2003, 2 min. Réalisation : New Museum of Contemporay Art, Roberto Guerra et Stephen Vitiello Interprétation : Trisha Brown, Elizabeth Garren, Judith Ragir… (American Dance Festival) ; Jodi Melnick, Seth Parker, Todd Stone (New Museum of Contemporary Art) Enregistré à l’American Dance Festival, Connecticut College, New London et au New Museum of Contemporary Art, New York Locus (1975) 1977, 14 min. Interprétation : Trisha Brown, Elizabeth Garren, Judith Ragir, Mona Sulzman Enregistré au Mills College, Oakland Structured Pieces III (1975) 1975, 8 min. Interprétation : Trisha Brown, Elizabeth Garren, Judith Ragir… Enregistré à l’American Dance Festival, Connecticut College, New London Sololos (1976) 1976, 2 min. Interprétation : Trisha Brown, Wendy Perron Enregistré au Trisha Brown Studio, New York Line Up (1976) 1977, 41 min. Interprétation : Trisha Brown, Elizabeth Garren, Terry O’Reilly, Steve Paxton, Wendy Perron, Judith Ragir, Mona Sulzman Musique : « Early Mornin’ Rain », Gordon Lightfoot, repris par Bob Dylan Enregistré au Mills College, Oakland Spanish Dance (issu de Accumulating Pieces, 1973, et Line Up, 1976) 1973, 4 min. Réalisation : Roberto Guerra et Stephen Vitiello Montage : Seoungho Cho et Stephen Vitiello Interprétation : Sandra Grinberg, Carolyn Lucas, Hope Mohr, Brandi Norton, Cori Olinghouse Musique : « Early Mornin’ Rain », Gordon Lightfoot, repris par Bob Dylan Water Motor (1978) 1978, 7 min. Réalisation : Babette Mangolte Chorégraphie et interprétation : Trisha Brown Enregistré au Merce Cunningham Studio, New York Accumulation with Talking plus Water Motor (1979) 1986, 11 min. Réalisation : Jonathan Demme Chorégraphie et interprétation : Trisha Brown Enregistré au 541 Broadway, New York © KCET and TCPT – Tous droits réservés Early Works aux Tuileries, captation Cinémathèque de la Danse, 2008 : Group Primary Accumulation (1973), Line Up (1976), Sticks (1973), Accumulation (1971), Floor of the Forest (1969-1971), Spanish Dance (1973), Figure Eight (1974) 2008, 23 min. Réalisation : Romain Baujard et Sylvie Kuhn, de la Cinémathèque de la Danse Interprétation : Todd Stone, Leah Morrison, Hyun-Jin Jung, Tony Orrico, Todd McQuade, Tamara Riewe, Judith Sanchez Ruiz, Melinda Myers, Laurel Tentindo Enregistré au jardin des Tuileries dans le cadre du festival Paris quartier d’été 2008 Trisha Brown Dance Company mouvements browniens Trisha Brown et les arts plastiques Trisha Brown entretient avec les arts plastiques une profonde intimité qui structure son œuvre depuis ses débuts. Dès le Judson Dance Theater puis sa première création sur scène en 1979 jusqu’à la mort du plasticien en 2008, elle trouve un complice en la personne de Robert Rauschenberg (Glacial Decoy, Set and Reset, Astral Convertible et Astral Converted, Foray Forêt, If You Couldn’t See Me). Ses collaborations avec des plasticiens sont de deux ordres. D’une part, la danse peut être perçue comme superposée à un fond vertical (en général, une toile peinte) : par vibration, les deux dimensions se mêlent alors dans l’espace pour en créer une troisième, comme dans Lateral Pass (Nancy Graves), El Trilogy (Terry Winters), PRESENT TENSE (Elizabeth Murray), O Composite (Vija Celmins)… D’autre part, le décor se déplace dans l’espace et dans le temps – diapositives, toiles sectionnant l’espace scénique… –, intervenant à part entière dans la chorégraphie, comme dans Glacial Decoy, Newark (Donald Judd), One Story as in Falling (Roland Aeschlimann)… La technologie joue un grand rôle dans cette conception de la danse, des harnachements des « Equipment Pieces » aux sculptures interactives de Rauschenberg (Astral Convertible). Quant à la motion capture – captations du mouvement en temps réel projetées sur un tulle à l’avant-scène –, elle traduit l’attrait de la chorégraphe pour les secrets du visible (How long does the subject linger on the edge of the volume). Trisha Brown développe aussi une œuvre de plasticienne. Elle déclare que ses dessins ne jouent aucun rôle dans sa chorégraphie – et vice versa. Pourtant, elle a parfois proposé une « performance » où les mouvements de son corps s’imprimaient sur le papier ; et elle conçoit les décors de sa mise en scène d’un opéra de Rameau présenté en 2010 au festival d’Aix-en-Provence. Denise Luccioni Glacial Decoy (1979) s.d., 4 min. (extrait) Présentation visuelle : Robert Rauschenberg Astral Convertible (1989) s.d., 3 min. (extrait) Costumes : Robert Rauschenberg Musique : John Cage Set and Reset (1983) s.d., 4 min. (extrait) Réalisation : James Byrne Costumes : Robert Rauschenberg Musique : Laurie Anderson Long and Dream (1994) 1994, 6 min. (extrait) Costumes et improvisation : Trisha Brown, Steve Paxton Newark (Niweweorce) (1987) s.d., 7 min. (extrait) Costumes : Donald Judd Musique : Peter Zummo You Can See Us (1995) 1996, 4 min. (extrait) Costumes et musique : Robert Rauschenberg Interprétation : Trisha Brown, Mikhail Baryshnikov Foray Forêt (1990) 1990, 4 min. Présentation visuelle : Robert Rauschenberg If You Couldn’t See Me (1994) 2000 (extrait) Costumes et musique : Robert Rauschenberg Interprétation : Trisha Brown Enregistré par Video D Studios au Joyce Theater, New York Aeros (1990) 1990, 27 min. Réalisation : Burt Barr Présentation visuelle : Robert Rauschenberg Musique : Richard Landry Interprétation : Nicole Juralewicz, Gregory Lara, Carolyn Lucas, Lisa Schmidt, Shelley Senter, Wil Swanson, David Thompson, Lance Gries, Diane Madden It’s a Draw (2003) 2003, 64 min. Chorégraphie et interprétation : Trisha Brown © 2003 Montpellier Danse et Trisha Brown Dance Company Trisha Brown Dance Company mouvements browniens Trisha Brown et la musique Longtemps Trisha Brown travaille dans le silence, sur fond de paysage sonore, naturel ou urbain. Lorsqu’elle décide d’utiliser de la musique, dans les années 1980, après avoir investi la scène traditionnelle, elle collabore avec des compositeurs de sa génération – Robert Ashley, Donald Judd, Alvin Curran… Leur musique constitue un environnement plastique et sensoriel qui enveloppe la danse. Seule exception à cette approche « atmosphérique », Set and Reset, pour lequel Laurie Anderson livre une partition scrupuleusement calquée sur la chorégraphie. À partir de la moitié des années 1990, Trisha Brown plonge dans l’écriture musicale et se tourne vers les précurseurs de la musique classique, de l’opéra et de la musique sérielle – respectivement Bach, Monteverdi et Webern –, puis vers la musique romantique et le jazz contemporain. Elle explore un lien très personnel entre la danse et la musique, qui n’est ni l’association étroite généralement rencontrée dans la danse classique et la modern dance ni la dissociation à la Cunningham : elle choisit d’exploiter les temps, les espaces et les rythmes généralement négligés dans la rencontre entre les deux formes. Un dialogue surprenant se noue entre une danse visuellement musicale et une composition sonore ouvrant des passages concrets à la danse. Ses mises en scène d’opéra vont plus loin que ce « simple » dialogue, et incorporent narration et émotion en un kaléidoscope d’expériences sensorielles qui nourrissent ensuite de nouvelles chorégraphies. Denise Luccioni El Trilogy (2000) 2001, 8 min. (extrait) Costumes et scénographie : Terry Winters Musique : Dave Douglas Enregistré au Lincoln Center Festival, New York Twelve Ton Rose (1996) s.d., 5 min. (extrait) Costumes : Burt Barr Musique : Anton Webern L’Orfeo (1998) 1998, 10 min. (extrait) Réalisation : Pierre Barré Musique : Claudio Monteverdi Direction musicale : René Jacobs Livret : Alessandro Striggio Mise en scène et chorégraphie : Trisha Brown Interprétation : Trisha Brown Dance Company © RTBF 1998 Canto Pianto (1998) s.d., 5 min. (extrait) Musique : L’Orfeo, Claudio Monteverdi Direction musicale : René Jacobs Costumes : Burt Barr et Roland Aeschlimann M.O. (1995) s.d., 5 min. (extrait) Musique : Jean-Sébastien Bach Direction musicale : Kenneth Weiss L’Amour au théâtre (2009) 2009, 14 min. (extrait) Musique : Hippolyte et Aricie, Jean-Philippe Rameau Costumes : Elizabeth Cannon Extrait du BO Bulletin Officiel du ministère de l'Education Nationale et du ministère de la Recherche Hors-série N°4 du 30 août PROGRAMME DES ENSEIGNEMENTS ARTISTIQUES DES CLASSES TERMINALES DES SÉRIES GÉNÉRALES ET TECHNOLOGIQUES A. du 20-7-2001 . JO du 4-8-2001 NOR : MENE0101651A RLR : 524-7 ; 524-9 MEN - DESCO A4 Vu code de l'éducation, not. art. L. 311-1 à L. 311-3 et L. 311-5 et art. L. 121-6 et L. 312-7 ; D. n° 90-179 du 232-1990 ; A. du 14-2-1992 ; A. du 15-9- 1993 mod. ; A. du 18-3-1999 mod. ; avis du CNP du 29-5-2001 ; avis du CSE des 5 et 6-7- 2001 Set and reset de Trisha Brown, 1982 Le déroulement des œuvres de Trisha Brown peut se lire par cycles, chaque cycle répondant aux questions successives que se pose la chorégraphe. Comme toujours chez Trisha Brown, les options philosophiques et esthétiques du cycle sont en relation avec le travail du corps. Ses recherches sur les conceptions d'élaboration et de circulation du mouvement sont liées à l'influence de certaines rencontres (exemple : Body Mind Centering). Une fluidité et une virtuosité technique inédites, sans référence à des codes esthétiques préexistants, émergent. Le cycle dans lequel s'inscrit Set and reset pose la question du spectacle et de ses lieux dans une approche politique de l'espace (courant Judson Church), et introduit la collaboration et la "co-signature" de l'œuvre avec d'autres artistes. Vocabulaire - Le poids et les transferts de poids, les qualités du mouvement : la gestuel, état de compréhension et l'utilisation de la gravité par la recherche du poids et de corps ses variations, du contrepoids, permettent au mouvement de surgir et de se dissiper, de trouver l'élan ; enchaînements fluides de mouvements ou de portés inédits (en girations pivots), rencontres aériennes fugitives et insaisissables ; recherche d'une matière fluide, jeu des "particules moléculaires" ; vocabulaire qui s'élabore à partir de "l'impulse" et non de "l'impact" (ce par quoi le mouvement existe dans son initiation, son développement et sa fin) ; liberté de la colonne vertébrale, liberté du bassin qui permet la propagation d'un mouvement continu. - L'espace : le danseur fait usage des expériences du corps dans toutes les dimensions de l'espace, le corps vertical n'est plus l'unique référence, un espace tridimensionnel est mis en jeu. Jeu avec la chute et la stabilité. Les trajectoires sont dynamisées par l'énergie de la rencontre (danseurs projetés les uns sur les autres et interceptés en plein vol) tout en continuant à laisser couler le mouvement. Flux d'actions, de ruptures, de reprises, d'oppositions... Les collisions et les élans sont articulés à partir des rencontres dans l'espace (impression de chaos maîtrisé). - Le mouvement trouve en lui même sa dynamique et sa musicalité. La musique de Laurie Anderson introduit une dimension sonore (exceptionnelle chez Trisha Brown), référence à la scène musicale newyorkaise. Syntaxe, écriture spatiale, phrasé Les phrases chorégraphiques sont initialement élaborées par les danseurs et furent un certain temps traitées par l'improvisation. Une série de consignes organisatrices permet la prise de risque et la récupération chorégraphique pour les danseurs. Elle conduit à des variations d'espace, de temps, de relation : agir spontanément, entrer dans le chemin des autres, "saboter" leur projet (intercepter, contrer, modifier le mouvement de l'autre ou le sien propre...) ; rechercher le rétablissement et l'adaptation en mouvement le plus simplement possible ; utiliser la file, l'alignement comme structure de base. Une "phrase générative" est reproduite. Elle se délite elle-même dans un mouvement ininterrompu d'élans sans cesse enchaînés. L’approche culturelle * Set and reset de Trisha Brown, 1982 L'œuvre est à interroger en lien avec : - certains éléments fondateurs de son art, comme le passage de la chorégraphe à la Judson Church ; - sa relation aux arts plastiques de son époque, en particulier le minimalisme et l'œuvre de Donald Judd ; - les différentes problématiques qui marquent l'évolution de sa pensée artistique (esthétique des cycles) ; - sa remise en cause de l'espace scénique conventionnel : la scénographie de Bob Rauschenberg avec projection de fragments de films récupérés, le support sonore intermittent et répétitif de Laurie Anderson et la création lumière de Beverley Emmons renforcent l'aspect pulvérisé de l'écriture chorégraphique.