Press kit – fr - antiAtlas des frontières
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Press kit – fr - antiAtlas des frontières
L’antiAtlas des frontières L’antiAtlas des frontières constitue l’une des « étapes» du parcours Ulysses, événement majeur de MarseilleProvence 2013 porté par le Frac (Fonds régional d’art contemporain). Cette manifestation est co-produite par l’Institut Méditerranéen de Recherches Avancées (IMéRA), l’École Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence (ESAA), le laboratoire PACTE (Université de Grenoble-CNRS), le lieu de création La compagnie, et Isabelle Arvers, commissaire d’exposition indépendante. L’antiAtlas se fixe un triple objectif : scientifique, artistique et pédagogique. À travers un dispositif transmédia, il propose d’exposer et d’expliquer une approche inédite des mutations des frontières des États (qu’elles soient terrestres, maritimes, aériennes ou virtuelles) et de leurs traversées au 21e siècle. Pour ce faire, cette manifestation s’appuie sur 5 supports : Un colloque international ouvert aux chercheurs, aux institutionnels et au grand public organisé au nouveau conservatoire Darius Milhaud d’Aix-en-Provence, du 30 septembre au 2 octobre 2013 Une première exposition art - science au Musée des Tapisseries d’Aix-en-Provence du 1er octobre au 3 novembre 2013 Une seconde exposition art - science à La compagnie, lieu de création à Marseille du 13 décembre 2013 au 1er mars 2014 Un site web artistique et scientifique qui complétera les expositions et les pérennisera La publication d’un ouvrage, en partenariat avec la Maison Méditerranéenne des Sciences de l'Homme : L’antiAtlas des frontières du 21e siècle Les deux expositions, le colloque international et le site de documentation web permettront de toucher des publics dont les pratiques et les attentes sont différentes : instances européennes, chercheurs et artistes, grand public, scolaires, ainsi que de nombreuses associations. L’antiAtlas est l’aboutissement d’un projet de recherche trans-disciplinaire mené depuis 2011 par l’IMéRA, en partenariat avec l’ESAA, le Laboratoire Pacte, l’IREMAM (Institut de Recherche et d’Études sur le Monde Arabe et Musulman) et le LAMES (Laboratoire Méditerranéen de Sociologie), et financé par la Région PACA (projets APEX 2011 et 2012). Il réunit des artistes, des chercheurs en sciences humaines, des chercheurs en sciences dures, et des professionnels (douaniers, industriels, militaires...). Regroupant ces différentes disciplines, institutions et acteurs, l’antiAtlas des frontières s’efforce d’opérer un décloisonnement entre les champs de la connaissance à destination des chercheurs, des artistes, des privés et du grand public. Équipe artistique, scientifique et administrative : Cédric Parizot - coordinateur du projet, anthropologue du politique, IMéRA, IREMAM, CNRS, Aix-Marseille Université Jean Cristofol - philosophe, ESAA Anne-Laure Amilhat-Szary - géographe, Université J. Fourier, Grenoble, Euroborderspaces, 7e PCRD Paul Emmanuel Odin - critique, ESAA, programmation du lieu de création La compagnie Nicola Mai - résident de l’IMéRA, vidéaste, anthropologue, London Metropolitan University, Londres Joana Moll - concept et création web, artiste nouveaux medias Antoine Vion - sociologue, économiste, LEST, Aix-Marseille Université Isabelle Arvers - programmation artistique, coordination des partenariats et de la communication Virginie Boulnois - gestion administrative, coordination Myriam Boyer - design graphique, communication Arnaud Garcette -(IREMAM – AMU / CNRS I - COLLOQUE INTERNATIONAL Du 30 septembre au 2 octobre 2013, au conservatoire Darius Milhaud, un colloque international réunira les chercheurs en sciences humaines et en sciences dures, les artistes et les professionnels qui ont participé au projet L’objectif de ce colloque est de présenter et diffuser nos travaux à l’intention du monde universitaire, des institutionnels, des politiques et bien sûr du grand public. Une large communication sera donc faite autour de cet événement en partenariat avec la presse écrite, radio et télévisée. Les représentants d’institutions publiques et privées ainsi que d’Organisations Non Gouvernementales directement concernées par la thématique seront invités à participer aux débats de ce colloque : le secrétaire général de l’organisation mondiale des douanes (OMD), des personnalités universitaires centrales dans les recherches sur la frontière, des représentants d’entreprises impliquées dans le contrôle des frontières (telles que Thales, Cassidian), des hommes politiques, des institutionnels et des représentants des associations travaillant avec les migrants (telles que Migreurop, La Cimade, etc.). Le programme est articulé autour des thèmes qui ont structuré le projet transdisciplinaire et les expositions : - Escalade sécuritaire et technologique à la frontière - Frontières, flux et réseaux - Contrôle, espace et territoire - Incorporation et biographisation de la frontière - Détournements de frontières Les interventions auront lieu en français et en anglais avec traduction simultanée. L’organisation de ce colloque au moment de l’ouverture de l’exposition au Musée des Tapisseries renforcera le décloisonnement que nous nous efforçons d’opérer entre les mondes de la recherche, de l’art et du politique. II - L’EXPOSITION EN DEUX TEMPS Commissaire d’exposition : Isabelle Arvers Isabelle Arvers est auteur, critique et commissaire d’exposition indépendante. Son champ d’investigation est l’immatériel, au travers de la relation entre l’Art, les Jeux Vidéo, Internet et les nouvelles formes d’images liées au réseau et à l’imagerie numérique. Après avoir organisé de nombreuses expositions en France et à l’étranger (Australie, Canada, Brésil, Norvège, Italie, Allemagne...) elle collabore régulièrement avec le Centre Pompidou et des festivals français et internationaux. A - Scénario Dépassant la cartographie, l’antiAtlas propose une approche inédite des frontières et de leurs vécus au 21e siècle. Les deux expositions présenteront des œuvres élaborées en collaborations par des chercheurs en sciences humaines, des chercheurs en sciences dures et des artistes. Elles offriront plusieurs niveaux de lecture et de formes de participation : les visiteurs pourront découvrir des œuvres artistiques et transdisciplinaires inédites, évoluer dans un espace de documentation transmédia et participer à des expérimentations. Ils seront également confrontés à des photos et des vidéos issues d’un appel à contribution international invitant le public et les migrants à présenter leurs vécus des frontières. L’antiAtlas mettra le public en interaction direct avec des robots, des drones, des jeux vidéos, des murs ou des installations interactives : l’objectif est de perturber le rapport de simple contemplation entre le visiteur et l’objet de l’exposition. En somme, l’antiAtlas ne vise pas seulement à exposer les mutations des frontières contemporaines, mais il cherche également à interpeller les visiteurs pour souligner combien eux-mêmes sont directement concernés par ces changements. Le scénario est articulé autour de cinq thématiques : - Escalade sécuritaire et technologique à la frontière - Frontières, flux et réseaux - Contrôles, espaces et territoires - Incorporation et biographisation de la frontière - Détournements de frontières 1 - Escalade sécuritaire et technologique à la frontière Il s’agira de présenter les transformations les plus significatives des frontières des États entre la fin du 20e siècle et le début du 21e siècle, ainsi que le projet de recherche exploratoire de l’IMéRA qui a permis de cerner ces mutations. L’escalade sécuritaire aux frontières, sur terre, en mer, dans les airs et sur la toile, en Europe et dans le reste du monde, a radicalement transformé leur nature et leur mode de fonctionnement. Dans le contexte du développement des flux de personnes, de marchandises et d’informations, les dispositifs de contrôle se détachent des territoires pour donner aux frontières des formes réticulaires, ponctiformes, ou même s’inscrire dans le corps des individus. 2- Frontières, flux et réseaux Les dispositifs de contrôle créent des disjonctions entre les flux de personnes, de marchandises et les mouvements financiers, ainsi que des disjonctions entre leurs niveaux de fluidité. Si les circulations des marchandises et des flux financiers sont facilitées, celles des hommes sont en revanche assujetties à des contrôles de plus en plus stricts. Ces dispositifs ont bouleversé et profondément réorienté les flux et les dynamiques migratoires. Ils ont enfin multiplié les drames humains aux frontières. 3 - Contrôles, espaces et territoires Cette thématique traite du rapport à l’espace et au territoire que provoquent l’escalade sécuritaire et les conflits aux frontières parmi les populations locales et les populations mobiles. Le durcissement du contrôle des mobilités, dans un monde où se développent des moyens de communication de plus en plus rapides, favorise la création d’espaces et de mondes asymétriques et décalés. Il s’agira donc ici de montrer comment les populations mobiles, mais aussi ceux qui décrivent leurs expériences (chercheurs et artistes) réagissent et s’adaptent en développant de nouvelles formes de sociabilités et de pratiques de l’espace. Les oeuvres exposées souligneront également les limites de la cartographie classique pour cerner les espaces vécus et reconstruits par les populations frontalières et mobiles. 4 - Incorporation et biographisation de la frontière Il s’agira du processus de détachement de la frontière par rapport au territoire et de son inscription dans les corps. L’individualisation du contrôle en fonction de profils bio-sociaux et psychosociaux de plus en plus précisément définis ne conduit pas uniquement à créer de nouvelles hiérarchies définissant des droits à la mobilité distincts entre les citoyens et les non citoyens. Elle provoque également une incorporation du contrôle et une biographisation de la frontière. Pour ne plus être identifiés ou fichés par l’intermédiaire de leurs empreintes digitales certains migrants n’hésitent pas à se brûler ou se limer les doigts ; d’autres entreprennent de transformer leur identité nationale, leur histoire personnelle et parfois leur identité sexuelle pour pouvoir bénéficier de programme de protection et d’assistance humanitaire, et ainsi ne pas être victimes de déportation. 5 - Détournements de frontières L’État n’est plus le seul acteur aux frontières. Les politiques migratoires et les systèmes de contrôle aux frontières sont mis en œuvre dans le cadre de coopérations complexes entre les États et une multitude d’acteurs infra et supra-étatiques, publics et privés. De même, le renforcement du contrôle pousse les populations vivant aux frontières et celles qui les traversent à réajuster leurs activités, leurs parcours et leurs modes de passage. Faute de moyens, ces populations sont souvent contraintes de se tourner vers des individus ou des groupes spécialisés dans le contournement des obstacles physiques (murs, barrières, etc.), des systèmes de surveillances (radars, drones, systèmes biométriques), des réglementations juridiques (visas, systèmes de permis de déplacement, contrats de travail, etc.) ou encore des barrières virtuelles. L’escalade sécuritaire à la frontière ouvre donc toujours des opportunités pour des passeurs, des contrebandiers, des fabricants de faux papiers, mais aussi pour des agences spécialisées dans le recrutement d’employés étrangers, etc. En tirant profit de cette demande et des failles de ces systèmes, ces acteurs contribuent à faire émerger une économie sociale et politique complexe. Que ce soit pour l’étudier, la perturber ou encore mettre en lumière les dynamiques qui la structurent, les chercheurs et les artistes participent directement à cette économie. B- Scénographie de l’exposition au Musée des Tapisseries Du 1er octobre au 3 novembre 2013 Le Musée des Tapisseries dispose au premier étage d’une salle gothique, et au second étage, de plusieurs salles d’exposition aménagées pour accueillir les expositions permanentes, ainsi que de salles d’exposition temporaires. Afin de donner un caractère fluide à la circulation des visiteurs, nous mettrons à leur disposition des appareils audio. Dès l’entrée, après avoir donné leurs papiers pour obtenir des écouteurs, les visiteurs seront invités à donner leur empreinte digitale. Puis, lorsqu’ils consulteront les vidéos de chercheurs ou d’artistes, ils se feront “voler” provisoirement leur image par des robots paparazzi, image qu’ils retrouveront exposée dans d’autres salles de l’exposition. Les écouteurs leur permettront d’accéder, tout au long de l’exposition, à la bande son de chaque interview de chercheur ou à chaque vidéo d’artiste dès qu’ils se positionnent devant les écrans. Certains écrans seront construits en fonction des exigences de la scénographie et du lieu (hauteur de plafond, focale, distance entre écrans et projecteurs). Nous avons fait le choix de ne pas avoir recours à un dispositif de présentation linéaire pour laisser aux visiteurs la possibilité de se tourner vers les questions qui les préoccupent et les stimulent le plus. En outre, chacun des cinq thèmes renvoie aux quatre autres. La configuration et la dimension de chacune des salles sont prises en compte dans les propositions qui sont faites (nombre et caractéristiques des pièces). Artistes et travaux de recherché exposés : Ian Howard, Walls, 2004-2011 Amy Franceschini, Finger Print Maze, 2003 Ken Rinaldo, Paparazzi Bots, 2009 Hackitectura, Cartographie critique de Gibraltar, 2004 Claude Chuzel, X-ray, 2006 Stéphane Rosière, Planisphère des frontières fermées, 2012 Philippe Rekacewicz , Cartographie, 2012 RYBN, Robot ADM9, 2011 Gold Extra, Frontiers the game, 2012 Till Roeskens, Videomappings : Aida, Palestine, 2009 Dana Diminescu, E-diasporas, 2012 Sigalit Landau, Barbed Hula, 2000 Heath Bunting, BorderXing, 2002 Joana Moll, The Texas Border, 2010 The Electronic Disturbance Theater 2.0 / b.a.n.g. lab. Micha Cardenas, Brett Stalbaum, Ricardo Dominguez, Amy Sara Carroll, Elle Mehrmand, The Transborder Immigrant Tool, 2009 Francis Alys, Sometimes doing something poetic can become political and sometimes doing something political can become poetic, 2004-2005 Simona Koch, Borders C - Scénographie de l’exposition à La compagnie Du 13 décembre 2013 au 1er mars 2014 Le lieu de création La compagnie à Marseille a été réhabilité par Rudy Ricciotti en 1996 et comporte un espace d’exposition dédié à la présentation d’images contemporaines (parmi les événements passés, ont été présentés les grandes installations de Gary Hill, Thierry Kuntzel, ou les photographies de Myr Muratet). Elle poursuit une tradition d’accueil et de production d’expositions transdisciplinaires qui ont vocation à voyager et à dépasser les frontières. « Franchir les distances sociales inséparables des pratiques et des savoirs », Gilles Deleuze sur le tombeau de Michel Foucault. L’exposition propose au public d’évoluer dans un espace de documentation transmédia et de participer à des expérimentations. Par ailleurs, pendant l’exposition seront proposés d’un côté des ateliers et de l’autre des soirées spécifiques avec des projections et des rencontres. La compagnie a des relations consolidées avec le milieu scolaire et les associations du centre-ville, ce sont ces relations privilégiées qui permettront d’ouvrir l’exposition à des publics et des générations qui restent souvent an marge des activités culturelles, scientifiques et artistiques. Enfin, un appel à projet international est lancé en avril 2013 afin de donner la parole aux migrants, ainsi qu’aux photographes et vidéastes du monde entier. Cet appel à projet est relayé par les structures partenaires de la manifestation (comme Migreurop) et permet d’ouvrir l’exposition à des acteurs divers. Artistes et travaux de recherché exposés : Ken Rinaldo, Drone eat drone: American scream, 2013 Collectif DAAR, Decolonizing Architecture, 2012 Boats 4 people & Forensic architecture, Forensic Oceanography : Watch the Med, 2013 Migreurop, Carte dynamique des étrangers détenus aux frontières des États, 2012 Stephanos Mangriotis, Europa Inch’Allah, 2009 - 2010 Nicola Mai, Emborders, 2013 Jeu vidéo de Douglas Stanley et Cédric Parizot, 2013 Masaki Fujihata, Field Work@Alsace, 2004 - 2005 Stéphanie Latte Abdallah et Khaled Jarrar, Inner mapping, 2013 Soirée économie de la frontière : Lucas Bambozzi, De outro de lado, 2004 Soirée fiction de la frontière : Alex Rivera, Sleep Dealer, 2008 Soirée sur le camp de Rivesaltes : films de Till Roeskens (2005), Serge Lesquer (2009), Claire Angelini (2011) Atelier jeu et machinima avec Isabelle Arvers et Ahmed El Shaer, 2013 III - SITE WEB www.antiatlas.net www.antiatlas.net/en Un complément aux deux expositions Le site Internet de l’antiAtlas des frontières est conçu comme une véritable extension en ligne des expositions. Accessible aux visiteurs pendant la manifestation grâce à des moniteurs disposés dans les salles d’exposition, il leur permettra de naviguer à travers différents types de ressources, scientifiques et artistiques. Pendant les expositions, cette documentation web jouera un rôle de complément des œuvres exposées, soit en donnant accès au guide de vulgarisation en ligne, soit en faisant le lien avec des interviews des chercheurs, des cartes, et autres types de documents en ligne. Son accès au gré du parcours des visiteurs garantira la dimension résolument transdisciplinaire de ces deux expositions. Un outil de communication et de diffusion En amont des deux expositions et du colloque, le site web permettra d’assurer une partie de la communication autour de ces événements. Il permettra notamment de lancer l’appel à projet international sur le vécu des frontières et de recueillir les projets, grâce à un formulaire de dépôt. Un outil de travail collaboratif et de pérennisation A la suite de la manifestation, ce site et la documentation web qu’il offrira aux internautes permettra de pérenniser le travail réalisé lors du projet de recherche transdisciplinaire et au cours de cette manifestation. Il jouera également le rôle d’un site d’archives et de documentation à destination du grand public, des artistes, des chercheurs et des institutionnels. Création et conception web : Joana Moll Contenu : Courtes interviews de chercheurs et d’artistes présentant leur travail au cours du programme de recherche de l’IMéRA. Ces interviews réalisées par Isabelle Arvers, Myriam Boyer et Cédric Parizot, sont mixées à différentes sources vidéo, audio, textuelles et cartographiques. D’une durée de 10 minutes, le discours de chaque intervenant est enrichi visuellement et traite de la frontière et de l’intérêt de la démarche pluridisciplinaire de l’antiAtlas. Séléction de présentations faites au cours des séminaires internationaux organisés à l’IMéRA, à l’Ecole d’Art d’Aix-en-Provence et à la MMSH entre 2011 et 2013. Galerie en ligne d’œuvres d’artistes numériques. Cette galerie vient compléter et augmenter l’exposition d’œuvres de net.art, d’œuvres interactives en ligne, de vidéastes ou de photographes qui traitent des questions posées par l’exposition. Une bibliothèque de liens vers des sites de recherches, d’institutions, d’artistes et d’activistes traitant des mutations des frontières au 21e siècle. Un agrégateur de flux qui effectuera un travail de veille sur les événements, actualités, travaux, œuvres artistiques liés à la thématique des frontières. Consultation et téléchargement du guide de vulgarisation. Ce site permettra de consulter et de télécharger le guide de vulgarisation élaboré par le comité artistique et scientifique, des médiateurs culturels et des professionnels de l’éducation. IV - EDITIONS Un partenariat avec la revue Analogue et son cahier de 12 pages «Semaine» invite chaque structure ou lieu associé au FRAC dans le cadre de la programmation Ulysses à avoir sa propre Semaine (sorties chronologiques) avant la tenue des deux expositions. Chaque lieu associé achètera 500 exemplaires de son numéro et 100 exemplaires du volume Analogue. Parallèlement le FRAC s’engage à préacheter 2200 exemplaires de chacun des deux volumes. En 2014 sera publié L’antiAtlas des frontières du 21° siècle. L’objectif de cet ouvrage est de présenter les travaux développés depuis septembre 2011 dans le processus de recherche entre les chercheurs en sciences humaines, les chercheurs en sciences dures, les artistes et les professionnels. L’ambition est de produire une publication hybride qui articulera les dimensions de la recherche, de la pratique et de la création pour appréhender de manière critique les transformations des dispositifs de contrôle aux frontières et les expériences de leurs traversées. Interdisciplinaire et de qualité, cet ouvrage sera destiné à la fois au grand public, au monde de la rechercher et à celui de l’art. V - ARTISTES ET BIOGRAPHIES Thématique 1 : Escalade sécuritaire et transformation des frontières De la Grande Muraille à ce mur-là: Tijuana, Ian Howard, 2013 "Parcourant les murs inlassablement depuis les années 1960, Ian Howard s'empare des réalités matérielles de béton et de barbelés en y appliquant de larges toiles ou feuilles de papier sur lesquelles il décalque, à la craie grasse, l'empreinte de ces artefacts fermés. Roulés et rapportés dans son atelier, en Australie, il en retravaille le relief au crayon. Ainsi transformés, les traces offrent à la fois des compositions abstraites et un témoignage des barrières érigées par les hommes dans des buts contradictoires. Après un long projet aux confins de la Chine et de la Russie, Ian Howard revient vers la frontière la plus médiatisée, la ligne Etats-unis Mexique, pour tenter de saisir les paradoxes de Tijuana : 300 000 traversées/ jour mais une barrière pour limiter les flux de migrants, et surtout le contraste entre deux mondes, celui des bidonvilles autour des maquilas vis-à-vis de la verdure de San Diego." Ian Howard est actuellement Doyen du College of Fine Arts (COFA), University of New South Wales, Sydney, Australie et Président de l’Association australienne pour les Arts VIsuels (NAVA). Diplômé des universities de Sydney (Diploma of Art Education), Londres (Graduate Diploma of Advanced Studies, Film and Television) et Montreal (Master of Fine Arts), son travail est aujourd’hui présenté dans des expositions internationals. Il se présente comme un artiste praticien, travaillant sur la relation entre cultures civiles et militaires, à partir notamment des frontières politiques, des murs et barrières tout comme des véhicules blindés, tanks et avions. Amy Franceschini, Fingerprint Maze, 2003 Fingerprint Maze est une installation artistique qui utilise le langage des jeux vidéo pour nous laisser errer dans un labyrinthe en 3D construit à partir de notre propre empreinte digitale scannée. En jouant un jour aux jeux vidéo avec des amis, Amy Franceschini a imaginé pénétrer à l'intérieur de sa propre empreinte et chercher son chemin à l'intérieur de gorges tortueuses comme on le ferait à l’intérieur d’un labyrinthe. Un scanner prend l'empreinte digitale d'un participant, la modélise en un labyrinthe virtuel en trois dimensions et l’image est ensuite projetée sur un mur. Le participant peut alors entrer dans le labyrinthe de son empreinte digitale comme s'il s'agissait d'un labyrinthe topiaire. Amy Franceschini est une pionnière dans le domaine du net art, une forme d'art qui est créé, distribué et vécu au travers d’Internet. Elle est la fondatrice de Futurefarmers, un groupe collaboratif entre art et design consacré à l'expression des intérêts environnementaux et communautaires au travers des médias numériques. Amy Franceschini a également contribué en 1995 au démarrage d’Atlas, un magazine en ligne et a enseigné l'art et le design dans différentes écoles, ainsi qu'à l'université de Stanford. Elle a exposé au Yerba Buena Center for the Arts, au Cooper-Hewitt, au National Design Museum et à la Transmediale de Berlin. Elle a été invitée, avec Futurefarmers à participer à la Whitney Biennal 2000. Ken Rinaldo, Paparazzi Bots, 2009 et Drone eat drone: American scream, 2013 Les Paparazzi Bots sont une série de cinq robots autonomes à taille humaine. Composés de plusieurs caméras, de capteurs et d’actionneurs robotiques sur une plate-forme à roulement, ils se déplacent à la vitesse de marche d'un être humain, en évitant les murs et les obstacles grâce à des capteurs infrarouges. Ils cherchent une seule chose, prendre des photos de personnes et rendre ces images publiques. Chaque robot prend de façon autonome la décision de photographier certaines personnes, tout en en ignorant d'autres. Les technologies de surveillance reposent sur un équilibre délicat dans notre culture contemporaine entre protection et intrusion, où nous sommes tous photographiés à notre insu par les téléphones cellulaires, les caméras cachées. Drone eat drone: American scream se compose de deux drones Reaper entrant en collision, montés sur un aspirateur Roomba cracké et reprogrammé. Sur la base du robot s’élève une maison de campagne bucolique, avec des hommes et des vaches miniatures. La pièce évoque les problèmes de la diffusion de l’utilisation des drones, au départ utilisés comme des robots militaires autonomes et qui apparaissent aujourd’hui sur les marchés domestiques du le monde entier.Comme le savent ceux qui étudient les technologies et les questions de frontières, les drones sont devenus une arme de premier choix pour traverser les frontières et mener des guerres non déclarées. Ces drones et la technologie qu’ils emploient jouent un rôle grandissant dans la politique mondiale et particulièrement dans l’industrie militaire aux Etats-Unis et dans le reste du monde. Alors que les lobbyistes cherchent à financer davantage de robots militaires et que nous sommes proches de drones autonomes capables de décider par algorithme si une personne est un combattant ennemi ou non, ce travail critique les alliances commerciales telles que celle d’IRobot (producteur de robots militaires et de l’aspirateur domestique Roomba) et des frabricants de drones General Atomics. La pièce questionne et défie cet acte de guerre continue et ses effets sur les populations civiles, surtout dans les régions cibles comme le Pakistan, la Somalie et le Yemen. Le Bureau de journalisme d’investigation basé au Royaume Uni a découvert que sur une période de neuf ans, 400 civils dont 94 enfants ont été tués, en 372 vols. Cette pièce questionne également la notion de frontières, là où les pays et les lobbys du gouvernement investissent dans l’usage des nouvelles technologies ce qui vient perturber les notions d’autonomie et de frontières. Drone eat drone est lui même un robot autonome car il utilise une intelligence artificielle programmée par l’artiste. Celui-ci a cracké la programmation et la logique de l’aspirateur Roomba qui révèle beaucoup de similitudes avec les robots militaires. La pièce confronte les terres des pays étrangers avec l’espace de notre salon et cherche à aider à comprendre les relations entre la consommation de biens domestiques et les complexes de l’industrie militaire qui contrôlent et manipulent de plus en plus la politique étrangère à travers ces machines à tuer robotiques et autonomes. Ken Rinaldo est un artiste et un théoricien qui crée des installations multimédias interactives qui brouillent les frontières entre l'organique et l’inorganique. Il a travaillé à l'intersection de l'art et de la biologie depuis plus de deux décennies en robotique interactive, art biologique, vie artificielle, communication inter espèces, imagerie numérique et prototypage rapide. Ses œuvres ont été commandées et exposées dans divers musées, galeries et festivals (Perth, Madrid, Linz, Kiasma, Sydney, Chicago, Séoul, Rotterdam, Los Angeles, San Francisco). Hackitectura: Cartographie Critique de Gibraltar, 2004 En 2004, une équipe de collaborateurs a développé le projet d’une cartographie des territoires géopolitiques du détroit de Gibraltar. Deux cartes papier présentent des lectures alternatives de ce territoire unique. Parallèlement aux flux migratoires passant les frontières, Hackitectura propose une cartographie des réseaux qui se déploient dans le détroit: ceux liés au complexe militaro-industriel, les réseaux financiers, de communication et de surveillance. hackitectura.net (2001 - 2012) est un groupe d’architectes, de programmeurs, d'artistes et d'activistes qui se consacrent à l’étude théorique et pratique des corps en mouvement et des flux électroniques, dans les territoires émergents qui incluent un espace physique. Se déplaçant en douceur entre l'espace numérique et physique, utilisant des logiciels libres, et explorant de nouvelles formes de grille de production, le noyau se compose de Pablo Soto, Sergio Moreno et Jose Perez de Lama, alias osfa. Ces derniers travaillent régulièrement avec des personnes de réseaux différents et à géométrie variable, locale et globale. Parmi les projets auxquels ils ont collaboré, on retrouve le GISS (Stream Global Support indépendant, 2005-2007), Indymedia Détroit (2003-2007), Fadaiat (Tarifa - Tanger, 2004-2005), Emerging Géographies TCS2, Estrémadure (2007) ou Libertés Plaza, Sevilla (2005-2007), Claude Chuzel, X-ray, 2006 Dans X-ray, la peinture vient interroger l'image photographique et devient le signe même du regard. Une photo de passagers clandestins dans un camion de bananes destinée à la promotion d'un matériel sophistiqué de détection aux rayons X devient le canevas sur lequel vont s'inscrire des formes peintes, provoquant des intentions de regard, de la compassion à la mise à distance. Cette peinture sur photo interroge les frontières du visible, à travers l'utilisation des rayons X, le contexte de mondialisation économique et le champ artistique, par la confrontation des médiums. Claude Chuzel artiste protéiforme, montre le monde du doigt, par la vidéo, la photo ou la peinture. Plasticienne, agrégée de lettres, elle vit et travaille à Paris. Ses travaux traversent la photo, l’écriture, la vidéo, la peinture comme un voilà des choses. Un mode de production par mutations. À travers différents états et traitements de l’image se produit un dérèglement des codes de la représentation, une effraction. Travaux de recherche Stéphane Rosière: Planisphère des frontières fermées Cette carte présente une esquisse globale des frontières fermées dans le monde à l’aube du 21e siècle. Elle donne ainsi une vision générale du processus de « blindage» des frontières linéaires à l’heure de la globalisation. Trois catégories de fermeture sont prises en compte: les « barrières » frontalières formées le plus souvent de clôtures (renforcées par différents dispositifs) ou plus rarement de murs en béton, qui sont dotés de check points pour filtrer les entrées ; les lignes de front, gardés par des armées, plus classiques et généralement infranchissables (parfois aucun de point de passage) ; enfin, les détroits fermés sont des bras de mer placés sous forte surveillance pour empêcher l'immigration illégale, ces détroits deviennent des zones de forte létalité. Publié une première fois en 2009, ce planisphère sera réactualisé à l’occasion de l’exposition. Stéphane Rosière est géographe et spécialiste de géographie politique et géopolitique. Il est professeur des universités depuis 2006 au département de Géographie de l'université de Reims Champagne-Ardenne. Depuis 2010, il est aussi professeur à la faculté de Relations internationales et sciences politiques de l'Université Matej Bel (Banska Bystrica, Slovaquie). Il dirige la revue en ligne L'Espace Politique, revue de géographie politique et géopolitique référencée par l'AERES. Membre du conseil du Comité national français de géographie, il représente la France dans le cadre de la Commission de géographie politique de l'Union géographique internationale. Et l’Europe se fond dans l’Asie en une immense étreinte, Philippe Rekacewicz, 2013 Autant les limites occidentales de l'Europe sont facile à déterminer, autant trouver les lieux réels de ses limites orientales relève du défi. « Ceux qui se disent européens trouvent que l’Europe des patries (?), ce n’est pas assez, et que l’Europe de l’Atlantique à l’Oural, c’est trop. Et vous, vous sentez-vous européen ? », demande le journaliste Michel Droit à Charles de Gaulle en décembre 1965…« Alors, répond le président, on ne fait pas de politique autrement que sur des réalités : bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant “l’Europe ! l’Europe ! l’Europe !” Mais ça ne signifie rien ! » De Gaulle affirmait que l’Europe allait « de l’Atlantique à l’Oural ». Cette définition mythique ne reposait en effet sur rien d’autre que sa propre vision européenne : la «belle et bonne alliance» avec Moscou contre l’Allemagne. Les limites de l’Europe sont multiples : avec ou sans la Turquie, avec ou sans Israël, avec ou sans l’Arménie… Il y a ceux qui attendent derrière les portes de Schengen, comme la Roumanie ; ceux qui en rêvent la nuit, comme la Géorgie ; ceux qui, comme les Grecs, s’interrogent sur une Europe qui les a trahis. Puis, il y a nos lointains voisins d’Asie centrale, membres d’institutions européennes. De tous ceux-là, qui sont les plus européens ? Et si, simplement, l’Europe à l’est était sans fin. Et si l’Europe venait juste se fondre dans l’Asie en une immense étreinte ? Philippe Rekacewicz, né en novembre 1960 à Paris, est géographe, cartographe et journaliste. Après avoir achevé ses études de géographie à l’université de Paris I (Panthéon-Sorbonne) en 1988, il devient un collaborateur permanent du mensuel français le Monde diplomatique. De 1996 à 2007, il a dirigé le département de cartographie d’une unité (délocalisée en Norvège) du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE-GRID-Arendal). Spécialisé en géopolitique, il s’intéresse à toutes les nouvelles formes de représentation du monde, aux relations qui unissent la cartographie avec l’art, la science et la politique, et enfin l’utilisation de la carte comme objet de propagande et de manipulation. Depuis 2007, tout en continuant d’assurer ses activités au Monde diplomatique, il participe à divers projets carto-artistiques un peu partout en Europe et expose dans de nombreux musées. Espace de documentation Pour compléter ce premier tour d’horizon offert par les oeuvres artistiques et les travaux de recherche, les visiteurs pourront accéder à l’espace de documentation transmedia dès la première salle. Cet espace regroupe 2 types de supports matériel et numérique : (1) le catalogue de l’exposition et une documentation bibliographique incluant des livres et revues de référence sur la thématique des Frontières; (2) des ressources numériques: un guide de vulgarisation en ligne et une documentation web (pour plus de détails sur la documentation web, se reporter au point II Documentation Web) qui seront accessibles à partir des écrans de consultation mis à disposition des visiteurs. Le guide de vulgarisation et le site web fonctionneront comme de véritables extensions de l’exposition. Ils permettront aux visiteurs d’approfondir leur connaissance sur la thématique de leur choix. Outre les moniteurs offrant aux visiteurs la possibilité de naviguer librement à travers la documentation web, plusieurs écrans disposés entre les oeuvres présenteront des “interviews enrichies” avec des chercheurs et des artistes qui ont participé au programme transdisciplinaire entre 2011 et 2012 (voir ci-dessous Documentation WEB). Thématique 2 : Frontières flux et réseaux Rybn, Robot ADM9, 2011 Au Quotidien, RYBN présente son robot trader ADM9 (Antidatamining). Introduit en septembre 2011 sur les marchés financiers, il achète et vend des actions jusqu'à sa banqueroute programmée. ADM9 est un dispositif d'écoute des marchés financiers : connecté à différents instruments de mesure analogiques customisés (hydrographe, sismographe et imprimante), il enregistre sur papier les variations de l'activité spéculative en temps réel. Les tracés réalisés se déploient progressive- ment dans l'espace de l'exposition. Par la transcription physique des ondes de choc qui traversent le système financier, ADM9 tente de déceler les signes avant-coureurs d'une catastrophe imminente. Au travers d'une série de robots « contrôleurs de hasard », développés à partir d’algorithmes et logiciels sur mesure et dont le but n’est pas de s’enrichir, RYBN matérialise les activités financières, les failles du système et les phénomènes de déséquilibres socioéconomiques. RYBN est un collectif artistique pluridisciplinaire créé en 2000, basé à Paris, spécialisé dans la réalisation d'installations, de performances et d'interfaces faisant autant référence aux systèmes codifiés de la représentation artistique (peinture, architecture, contre-cultures) qu'aux phénomènes humains et physiques (géopolitique, socio-économie, perception sensorielle, systèmes cognitifs). Issu de la communauté Open Source, RYBN s’intéresse aux contre-modèles et aux moyens de révéler « ce qui se cache derrière» l’opacité des systèmes. Travail de recherche Carte dynamique des étrangers détenus aux frontières des États La carte des lieux de détention réalisée dans le cadre de Migreurop est à la base du projet d’établissement d’une cartographie dynamique de l’enfermement des étrangers. Le but est de décrire ces entités géographiques avec leurs corollaires d’attributs[1], en prenant aussi en compte la dimension temporelle (1980 - 2012) qui est un facteur important pour comprendre l’évolution du confinement des migrants qui s’opère au sein de l’Union européenne et au-delà de ses frontières, dans les pays voisins. Comme dans tout système d’information géographique, la base de données mise en place vise à mieux identifier, décrire et localiser les lieux d’enfermement. L’idée est de présenter une analyse cartographique et dynamique des camps contemporains à différentes échelles, allant du plan de l’établissement à une carte régionale ou européenne en passant par des strates intermédiaires. Le projet ambitionne également de proposer des outils pratiques[2] tant pour les détenus que pour les familles ou amis qui souhaiteraient contacter des proches. Ce travail est réalisé par Olivier Clochard (géographe à MIGINTER, CNRS) en collaboration avec Agathe Etienne, David Lagarde et Louise Tassin de Migreurop, ainsi que Nicolas Lambert et Ronan Ysebaert du laboratoire Riate (Paris 7). Ces auteurs ont déjà travaillé ensemble depuis 2011, soit dans le cadre de l’Atlas des migrants en Europe. Géographie critique des politiques migratoires (paru chez Armand Colin en novembre 2012, 144 p.) et sur la carte des camps. [1] Longitude, latitude, date(s) d’ouverture, date(s) de fermeture, type de bâtiment, capacité d’accueil, effectif des personnes maintenues, présence d’hommes, de femmes, de mineurs, de transsexuels et/ou de familles, présence d’avocats, de service médical, présence ou non de sociétés privées, etc. [2] Adresse, numéros de téléphone, services proposés dans l’établissement, etc. Jeu vidéo Gold Extra, Frontiers the game, 2012 Sous-titré You’ve reached fortress Europe, ce jeu vidéo met en scène les barrières aux frontières européennes, soit dans le rôle d’un émigré ayant fuit son pays et cherchant l’asile en Europe, soit dans celui d’un policier des frontières contrôlant l’immigration. Dans les deux cas, le joueur est amené à découvrir la réalité des barrières à l’entrée de l’Europe et prendre conscience de la vie qui s’y déroule. Les auteurs tentent de remettre la question de l’immigration en contexte dans le but d’améliorer la perception et la compréhension de la situation des émigrés au-delà du niveau superficiel des nouvelles catastrophiques. La route présente le Sahara algérien, l’enclave de Ceuta du côté marocain, un port maritime sur les côtes espagnoles jusqu’à la destination finale, un port industriel de Rotterdam. Les artistes ont aussi modélisé des profils d’émigrés, que les joueurs incarneront. Gold extra est un collectif artistique autrichien qui produit des œuvres interdisciplinaires, entre performance, musique et médias hybrides. Ils ont créé un grand nombre de projets qui transcendent les frontières entre beaux-arts et art de la performance, présentés dans des festivals tels que le Nightline Ars Electronica, le European Media Art Festival, CYNETart Dresde, le Doppelgängerfestival (capitale culturelle Linz09). Le collectif a reçu le prix des arts interdisciplinaires du ministère autrichien de l'Education et de l'Art 2012 et le prix pour l'art des médias de la région de Salzbourg 2012. Les membres du collectif sont : Reinhold Bidner, Tobias Hammerle, Georg Hobmeier, Doris Prlic, Sonja Prlić, Karl Zechenter. Oeuvre participative Exposition participative issue d’un appel à contribution international Pour donner une dimension participative au projet, un appel à projet international est lancé en Février 2013, pour une exposition participative de photos et de vidéos donnant la parole aux migrants, ainsi qu’aux photographes et vidéastes du monde entier. Cet appel à projet est relayé par les structures partenaires de la manifestation (Amnesty International, Migreurop) et permet d’ouvrir l’exposition à des acteurs divers, tels que les migrants eux-mêmes, des photographes et vidéastes et la population dans son vécu et ses représentations multiples de la frontière. Le travail de Simona Koch a été sélectionné pour l'exposition au Musée des Tapisseries. Simona Koch, Borders, 2010 Les êtres vivants laissent derrière eux des traces à travers leur existence, les chemins qu'ils empruntent, les actions qu'il réalisent, et influencent alors les vies d'autres organismes. Ils ont tendance à marquer leur territoire, ou, comme l'être humain, à tracer des frontières. Les frontières nationales marquent les limites de dominations. Une frontière signifie toujours à la fois inclusion et exclusion, et affecte les facteurs politiques, sociaux, culturels et économiques. En général, le déplacement des frontières se produit au cours de guerres, impliquant des effusions de sang et des tragédies humaines et écologiques. Pour les exilés et les réfugiés, cela signifie la perte de leur pays natal, de leurs racines et des lieux chers à leurs cœurs. Pour la nature, cela peut entraîner la dévastation de pans entiers de terres. Dans le cas de l'Armada espagnole du 16e siècle, la moitié du pays fut rasée pour construire une flotte avec laquelle les Espagnols cherchèrent à conquérir l'Angleterre. La légende raconte qu'avant cet dégagement massif, les écureuils pouvaient voyager des Pyrénées à l'Andalousie, sautant d'arbre en arbre, sans jamais avoir à toucher le sol. Les conflits des frontière conduisent également à la perte de racines culturelles - même après plusieurs générations, les traces du déplacement d'une frontière sont toujours palpables. Simona Koch a visualisé ces traces dans une série d'animations vidéo. Elle a d'abord utilisé des cartes historiques pour rechercher les déplacements de frontières. Ensuite, pour l'animation, elle dessine les frontières au crayon sur une feuille blanche, les effaçant successivement pour les remplacer par les différents changements qu'elles on subi jusqu'à aujourd'hui. Avec la vue plongeante on peut observer l'humanité, telle des insectes, se creuser un territoire sur la Terre. Et finalement, les frontières d'aujourd'hui finissent par s'effacer aussi. Ne subsistent que de vagues formes des différentes régions du monde dessinées par une myriade de lignes floues. Simona Koch est fascinée par la variété du monde du vivant. D'où vient la vie, et où va-t-elle ? Comment les êtres sont-ils reliés les uns aux autres, et quel rôle jouent les humains dans ce cadre ? Après avoir obtenu un diplôme en design graphique, Simona Koch a étudié à l'Académie des Beaux arts de Nuremberg en Allemagne. Son travail multi-supports est montré à travers le monde. Elle a reçu plusieurs prix et bourses, comme la bourse du ministère de l'éducation et des affaires culturelles bavarois pour un voyage de six mois, qui a donné naissance au projet ORGANISM 4 / Fungi (<a href="http://organism4.en-bloc.de" target="_blank">http://organism4.enbloc.de</a>) en 2009. Elle a également obtenu le Kunstförderpreis, prix bavarois pour les arts visuels en 2012. En 2012 également a été publié son livre "ORGANISMS", aux éditions Verlag für moderne Kunst. www.en-bloc.de Thématique 3 : Espaces, contrôle et territoire Francis Alÿs, "Sometimes doing something poetic can become political and sometimes doing something political can become poetic", 2004-2005 Une action de Francis Alÿs menée les 4 et 5 juin 2004 à Jérusalem. Il marche du Sud au Nord de la ville en suivant la frontière qui avait été de facto reconnue après l'armistice de 1949 entre Israël et les Etats Arabes, la ligne verte : frontière aujourd'hui gommée, abolie par la colonisation, absente des cartes officielles israéliennes. Il marche pendant deux jours, sur 24 kilomètres, utilisant 58 litres de peinture qu'il laisse négligemment couler d'un pot tenu au bout de son bras, inscrivant la carte même sur la terre. Il passe devant les soldats qui n'y voient rien, devant des enfants qui rient, devant des adultes qui ne comprennent pas. Neuf mois plus tard, il demande à onze personnes, journaliste (Amira Hass), activiste (Michel Warschawski), cinéaste (Eyal Sivan, auteur de Route 181), architecte (Eyal Weizman) ou députée à la Knesset (Yael Dayan, fille du militaire qui participa à la définition du tracé de la Ligne verte sur la carte en 1949) de réagir à son action, de l'insérer dans le contexte de leur histoire, de leurs opinions, de leur actions. Francis Alÿs naît en 1959 à Anvers. Il suit une formation d'architecte à l'Institut supérieur d'architecture Saint-Luc à Tournai, puis à l'IUAV, à Venise. En 1987, il est ingénieur au Mexique pour participer à un projet de secours du gouvernement belge pour la capitale Mexico détruite par un tremblement de terre. Il s'y établit. La base de ses activités trouve sa source dans ses promenades à travers la ville. Son œuvre, à la fois performances, vidéos, dessins, peintures et sculptures, se développe dans plusieurs villes, dont New York, Londres, Lima et Jérusalem. Avec des actions simples, ironiques et significatives, il étudie l'influence de l'art sur la vie dans la ville. En 2011, il est classé, par le magazine Newsweek, 7e dans leur classement des 10 artistes les plus importants au monde4. Till Roeskens, Videomappings : Aida, Palestine, 2009 Till Roeskens a demandé aux habitants du camp Aïda à Bethléem d’esquisser des cartes de ce qui les entoure. Les dessins en train de se faire ont été enregistrés en vidéo, de même que les récits qui animent ces géographies subjectives. À travers six chapitres qui forment autant de courts-métrages potentiellement indépendants, les visiteurs découvrirent pas à pas le camp de réfugiés et ses environs, suivent les trajets de quelques personnes et leurs tentatives de composer avec l’état de siège sous lequel ils vivent. Un hommage à ce qu’il appelle la résistance par contournement, à l’heure où la possibilité même de cette résistance semble disparaître. Grand Prix de la Compétition Française, Festival International du Documentaire FID Marseille 2009 Amateur de géographie appliquée, Till Roeskens appartient à la famille des artistes-explorateurs. Son travail se développe dans la rencontre avec un territoire donné et ceux qui tentent d'y tracer leurs chemins. Ce qu'il ramène de ses errances, que ce soit sous la forme d'un livre, d'un film vidéo, d'une conférence-diaporama ou autres formes légères, se propose comme un questionnement permanent sur ce qu'il est possible de saisir de l'infinie complexité du monde. Œuvres transdisciplinaires DAAR, Decolonizing Architecture En septembre 1993, à Washington, Israéliens et Palestiniens déclaraient officiellement la fin des hostilités et l’amorce de négociations de paix. Ce processus a donné lieu au redécoupage des Territoires Palestiniens occupés par Israël, définissant trois types de zones en Cisjordanie: la zone A, placée sous administration de l’Autorité palestinienne nouvellement crée, la zone B placée sous contrôle civile palestinien et sous contrôle militaire israélien, la zone C, restant sous contrôle israélien. En 2000, quand le processus de négociation échoua et que cette organisation spatiale, conçue au départ comme temporaire, s’est solidifiée en une géographie éclatée faite d’interdiction multiples, un quatrième type de zone a été découvert: celle comprise entre la largeur des lignes séparant ces zones. D’une épaisseur de moins d’un millimètre sur une carte à l’échelle de 1:20000, elle s’étend sur un espace de 5 mètres de large dans l’espace réel. Le projet DAAR se focalise sur cette épaisseur de la ligne dont le tracé évolue le long des limites des villes et des villages palestiniens, à travers les champs d’olives et les vergers, les jardins, les crèches, les stades de football, les mosquées ainsi que dans un large château récemment construit. http://www.decolonizing.ps/site/battir-3/ DAAR est un collectif artistique et architectural basé à Beit Sahour (Palestine) qui accueille des chercheurs, des artistes et des architectes en résidence. Son travail porte sur les discours, les interventions spatiales, l’éducation, l’apprentissage collectif, des réunions publics et les défis juridiques. L’objectif de DAAR est de répondre au défi de se positionner à la fois comme un acteur émettant un point de vue critique tout en élaborant des propositions d’actions dans un environnement où les forces politiques sont profondément distordues. Ses membres ont recourt à la subversion, la détournement et le recyclage d’infrastructures existantes de l’occupation coloniale. Les projets de DAAR ont été exposés dans plusieurs biennales et musées (Venise, Bruxelle, Berlin, Istanbul, Rotterdam, Beirout, Innsbruk, Londres, Oslo, ainsi que le Centre Pompidou à Paris). En 2010, DAAR a reçu le Claus Prize d’architecture, le Art intiative Grant et préselectionné pour le Prix Chrnikov. E-diasporas, Dana Diminescu. L'Atlas augmenté des e-diasporas, est une expérience unique en matière de recherche sur les diasporas, ainsi que dans l'édition, une première dans la restitution des résultats scientifiques et leur présentation. Les évolutions récentes du phénomène migratoire montrent que les parcours des migrants d’aujourd’hui passent aussi – et parfois bien avant d’investir le parcours physique – par les territoires numériques. L'un des changements majeurs intervenu depuis les années 80 dans le domaine des diasporas tient à la multiplication des communautés en dispersion dans l’espace physique et à leurs nouvelles formes de regroupement, d’action et d’occupation dans les territoires numériques. Ces nouvelles pratiques communicationnelles des migrants ont produit dans les dernières années un vaste corpus, dont l'exploration, l'analyse et l'archivage n'ont jamais été tentée auparavant. Le résultat des efforts de plus de 80 chercheurs du monde entier, l'Atlas e-diasporas est le premier de son genre, avec environ 8.000 sites Internet migrants archivés et observé dans leurs interactions . Dana Diminescu , sociologue, enseignant-chercheur à Telecom ParisTech. Depuis 2003, elle est le directeur scientifique du programme TIC Migrations à la Fondation Maison des Sciences de l'Homme, Paris. Ce programme a largement contribué à la théorisation et à l'analyse du «migrant connecté». Thématique 4 : Incorporation et biographisation de la frontière Sigalit Landau, Barbed Hula, 2000 Cette action – faire tourner un cerceau de fil de fer barbelé autour du corps nu de l’artiste – est une performance effectuée au lever du soleil sur une plage du sud de Tel-Aviv, où les pêcheurs et les personnes âgées viennent commencer leur journée et leurs exercices. La plage est la seule frontière calme et naturelle dont Israël dispose. Le danger est généré par l'histoire incorporée dans la vie et dans le corps. Dans cette vidéo en boucle Sigalit Landau joue une danse du ventre au hula hoop. Il s'agit d'un acte personnel, sensible et politique concerné par les frontières invisibles, sous-cutanées, qui entourent le corps activement et sans fin. Tout son travail est lié, d'une façon ou d'une autre, à une perte d'orientation. La douleur ici, s’échappe par la vitesse de l'acte, et le fait que les pointes des barbelés sont principalement tournées vers l'extérieur. Sigalit Landau a passé sa jeunesse entre Israël, Angleterre et les États-Unis. Elle est diplomée de l’académie des beauxarts et du design Bezalel, à Jérusalem. Sigalit Landau a représenté Israel à la biennale internationale de Venise en 1997 et en 2011 ; elle a participé à de nombreuses expositions internationales, parmi lesquelles la Documenta X à Kassel en 1997 et l’Armory Show à New York en 2005. Oeuvre transdisciplinaire Nick Mai, Emborders: problématiser l'humanitarisme sexuel par le cinéma expérimental Emborders est une mise en scène, qui s’appuie sur une démarche scientifique, des histoires de vie de migrants qui sont considérés par les institutions humanitaires comme «vulnérables» en raison à leurs activités sexuelles : des “victimes de la traite” et des “réfugiés sexuels”. Le projet assemble les récits produits dans le cadre des interviews de recherche et de l’observation ethnographique, avec tout ce qu'ils manifestent comme formes de victimisation ou d'émancipation. Emborders re-présente de vraies histories de vie et de vraies personnes, qui sont jouées par des acteurs de façon à protéger l’identité des interviewés mais aussi de stimuler une réflexion épistémologique et artistique sur la dimension performative qui caractérise leur autoreprésentation. Par ce travail de mise en scène, Emborders problématise interroge ce qui constitue une réalité crédible et acceptable en termes scientifiques, filmiques et humanitaires. Nick Mai est anthropologue et cinéaste. Il est professeur associé à la London Metropolitan University et il enseigne dans le département d’études sur les migrations. Ses recherches portent sur la négociation du genre, de la sexualité et de la subjectivité dans le processus de migration, avec une référence particulière au travail sexuel (féminin et masculin) comme un espace de contrôle et d’autonomie complexe et ambivalent. Dans ses travaux universitaires et ses films, Nick Mai problématise les perceptions dominantes du commerce global du sexe comme étant caractérisées par l'exploitation et la victimisation de ses acteurs, en montrant la complexité des investissements subjectifs des personnes impliquées. Thématique 5 : Détournements des frontières Heath Bunting, BorderXing, 2002 “L’invisibilité est normalement le privilège d’une élite” - Heath Bunting. BorderXing est une investigation qui vise à fournir un guide pour franchir les frontières illégalement, à la fois pour les militants et pour ceux qui n'ont pas de papiers. Le site documente des passages à pied à travers des frontières nationales, avec des indications précises, détaillées (photos, plans) où l'artiste a évité la police et la douane. C'est à la fois une base de données et un carnet de voyage à travers les frontières, essentiellement européennes. Une plate-forme en ligne existe pour suivre le projet BorderXing, qui n'autorise que de façon limitée l'accès de ses visiteurs - il faut demander à l'artiste une accréditation ou se déplacer physiquement à l'un des endroits énumérés dans une liste d'habilitation. De cette façon, le site reflète ironiquement dans son fonctionnement les formes du contrôle territorial des Etats : les frontières sont réputées inviolables et internet ouvert à tous. Heath Bunting est un artiste britannique contemporain né en 1966. Basé à Bristol, il est le fondateur du site irational.org (avec Daniel García Andújar, Rachel Baker et Minerva Cuevas) et a été l'un des fondateurs du Net.art dans les années 1990. Le travail de Bunting est basé sur la création de systèmes ouverts et démocratiques en utilisant les technologies de communication. En 1997, son travail en ligne le “Guide des visiteurs de Londres” a été inclus dans l'exposition de la 10e Documenta de Kassel. Comme militant, il a créé un site factice pour le laboratoire européen du Collision Network (CERN) et il travaille au maintien d’une liste de stations de radio pirates à Londres. Joana Moll et Héliodoro Santos Sanchez, The Texas Border, 2011 «La frontière du Texas" est une pièce audiovisuelle en ligne qui affiche les retransmissions live des caméras de surveillance placées par BlueServo le long de la frontière Mexique USA au Texas. BlueServo est une plate-forme Internet gérée par la Coalition du Texas Border Sheriff qui ouvre plusieurs caméras de surveillance à toute personne désireuse de contrôler ceux qui tentent d'entrer aux États-Unis de manière illégale et de déclarer ces actions par le biais d'un site Web. La pièce comprend 64 vidéos, dont une partie des archives BlueServo, qui montrent des tentatives d’incursions sur le territoire américain ayant échoué, conséquence directe des rapports envoyés par les utilisateurs anonymes de BlueServo. L'acte d'observation qui vise à «protéger» le pays, est devenue une performance de surveillance vraiment symbolique réalisée par des citoyens américains, dans laquelle les images qui apparaissent sur les écrans n'ont même pas besoin d'être réelles. Joana Moll (Barcelone, 1982) est titulaire d'une maîtrise en arts numériques de l'Universitat Pompeu Fabra, Barcelone, d’un baccalauréat en arts visuels de l'UAB (Université autonome de Barcelone) et d'un diplôme en design industriel de l'Escola Eina, Barcelone. Elle a exposé son travail internationalement dans des lieux tels que les Arts Santa Monica à Barcelone, le Center for Contemporary Art à Tel-Aviv, le Musée Bat Yam pour l'art contemporain en Israël et dans plusieurs lieux espagnols et israéliens. Elle a été commissaire du Festival International de Vidéo QuickFlick à Tel Aviv et a organisé plusieurs ateliers et masterclasses dans l'art et la technologie en Israël et en Espagne. Héliodoro Santos Sanchez détient une maîtrise en arts numériques à l’Université Pompeu Fabra de Barcelone, en Espagne (2009-2010), un diplôme en arts visuels de l’Université de Guadalajara (2002-2006), et vient de terminer l’atelier de peinture de l’Université de Colima IUBA (1998-2000) et a obtenu un diplôme en art, médias et technologie (art numérique) au Centre de Cultura Casa Lamm, Mexico, DF (2007-2008). Il a également poursuivi différentes études parallèles et des cours en art sonore, graphisme et art contemporain avec les enseignants: Manuel Rocha Iturbide, Ivan Abreu, Betsabeé Romero, Santiago Ortiz et le groupe Graffiti Research Lab, entre autres. The Transborder Immigrant Tool, Micha Cardenas, 2009 Le Transborder Immigrant Tool est conçu pour réutiliser des téléphones portables bon marché usagés qui sont pourvus d’antennes GPS (grâce à l'ajout d'un logiciel conçu pour le projet) pour fournir une navigation d'urgence personnelle, en aidant à guider les migrants déshydratés vers des sites d'eau salubre mis en place par les activistes et pour fournir une “alimentation” audio poétique. L’objectif principal du Transborder Immigrant Tool, en tant que projet militant et culturel, est d’aborder les questions de sécurité publique générées par les politiques d'immigration des États-Unis, un sujet d'un intérêt considérable pour de nombreuses communautés dans la ville refuge de San Francisco. Micha Cárdenas est artiste et théoricienne, elle travaille sur les formes de pratiques sociales dans leur relation avec des dispositifs électroniques portables. Elle est doctorante en arts médiatiques (IMAP) à l'Université de Californie du Sud et membre de l’ Electronic Disturbance Theater 2.0. Elle a publié en 2012 un essai intitulé Transreal: Political Aesthetics of Crossing Realities, qui traite d'art et de réalité augmentée, ainsi que de l'intersection des pratiques artistiques avec les politiques du genre, dans un contexte transnational. Micha Cardenas a exposé et donné des performances dans différentes biennales, musées et galeries (Los Angeles, San Diego, Tijuana, New York, San Francisco, Montréal, Colombie, Égypte, Équateur, Espagne, Suisse, Irlande). Lucas Bambozzi, Do Outro Lado Do Rio, 2004 DO DO RIO OUTRO LADO est un voyage aux limites du Brésil. Une enquête sur la zone indéfinie entre les villes de Oiapoque (Brésil) et Saint Georges de L' Oyapock (Guyane française), où les identités s’échangent et où une rivière sépare symboliquement une personne de son ou de ses rêves. Oiapoque est une zone d'intersection entre le Brésil et la Guyane française, la porte d'entrée sur une nouvelle vie en territoire français. Cette ville représente le flux le plus élevé de migration aux frontières brésiliennes et témoigne d'un monde en transit. Les personnes qui vivent dans la région et leurs histoires sont au centre de ce documentaire. Obstinés, désespérés et insatisfaits de leurs conditions de vie en Amazonie, ces gens cherchent d'abord et avant tout, à consolider un rêve fragile et incertain, généralement de manière vague. Remplis d'un esprit particulièrement "aventureux", et représentatifs d'un genre d’Ulysse moderne amazonien [le sertanejo], ils préparent constamment leur odyssée sur terre au-delà des frontières. Lucas Bambozzi est un artiste multimédia basé à São Paulo, au Brésil. Ses œuvres sont constituées de pièces d’une grande variété de formats, installations, vidéos, courts métrages, projets interactifs. Elles ont été présentées dans des expositions personnelles et collectives dans plus de 40 pays. Il a été artiste invité au Centre CAiiA-STAR à l'Université de Plymouth, Royaume-Uni. Il a participé en tant que commissaire d’exposition à différents projets (Festival SonarSound (2004); Digitofagia (2004); Life Goes Mobile (Nokiatrends 2005 et 2006), Art & Music Festival MOTOMIX (2006), O Lugar dissonante (2009)). Il est l'un des initiateurs de la arte.mov, International Mobile Media Art Festival (2006-2011). En 2011, le Laboratorio Arte Alameda de Mexico DF, lui a consacré une rétrospective. Oeuvres transdisciplinaires Forensic Oceanography, Watchthemed, 2012 WatchtheMed est une plateforme en ligne mise en place pour cartographier les violations des droits des migrants aux frontières maritimes de l’UE. « Tour de contrôle civile » pour observer le Méditerranée, WatchTheMed tente de documenter les incidents en mer en puisant dans de nombreuses sources tels que des images satellites, les signaux de détresse envoyés par les gardes côtes, les informations fournies par les marins, la presse et les témoignages des migrants. Ces incidents sont inscrits dans la structure complexe de la Méditerranée: zones SAR qui se chevauchent, patrouilles maritimes, couvertures des radars, routes maritimes, zones de pêche, plateformes pétrolières. En assemblant ces différentes sources et en spatialisant ces données, la plateforme WatchTheMed vise à devenir un nouvel outil pour exercer un droit de regard en Méditerranée et mettre un terme à l’impunité qui y règne concernant le traitement des migrants. Forensic Océanographie (FO) est un projet de recherche de l’Université de Goldsmiths à Londres, sur les conditions qui ont causé la mort de plus de 1500 personnes fuyant la Libye à travers la Méditerranée centrale au printemps 2011 (estimation par le HCR). FO a jusqu'ici apporté son expertise en analyse spatiale pour un certain nombre d'organisations et d'institutions qui effectuent des enquêtes sur ces décès. Le projet va encore chercher à élaborer des moyens technologiques et médiatiques pouvant être utilisés pour documenter les violations des droits de l'homme en mer et accroître leur décompte à l'avenir. Masaki Fujihata, Field Work@Alsace Masaki Fujihata associe images de synthèse et données GPS pour générer un système de coordonnées topographiques et temporelles de l'Alsace. Dans Field-work@Alsace, c'est la frontière entre l'Allemagne et la France qui est explorée. Devant nos yeux, défilent, comme suspendues à un rang de perles, des séquences composites de paysages et de personnages. Une interface qui évoque immanquablement les platines d'un DJ invite l'utilisateur à naviguer le long des données GPS ordonnées de manière linéaire dans un espace tridimensionnel. Sa cartographie vidéo, tridimensionnelle ouvre un espace topographique concret d'expérimentation cognitive, visuelle et émotionnelle. Le visiteur commence une excursion virtuelle. Avec la profusion de ses perspectives, Field-Work@Alsace présente une topographie d'une diversité impressionnante. Masaki Fujihata Depuis une dizaine d'années, Masaki Fujihata est une figure majeure de l'art contemporain au Japon. Sa recherche porte principalement sur des thèmes interculturels et sur de nouvelles formes de visualisation de la connaissance, de l'espace et du temps. Aujourd'hui Masaki Fujihata vit et travaille à Tokyo. Professeur à l'Université des Arts de Tokyo, il dirige ces recherche dans le domaine des nouveaux médias. Atelier machinima: Isabelle Arvers et Ahmed El Shaer Les machinima sont des films réalisés à partir de séquences de jeux vidéos. Les jeux vidéo deviennent ainsi un médium pour raconter des histoires autour de la frontière. Les ateliers machinima visent à détourner le jeu vidéo, un objet de consommation de masse et de divertissement, en un outil de production de films et en un moyen d’expression. Chaque étape de l’atelier permet à chacun de s’insérer dans un processus de création : écriture de dialogues et de scènes, création de décors, de personnages, direction d’acteurs virtuels, montage vidéo, mixage sonore et mise en ligne du film réalisé sur une plate forme vidéo. Ahmed El Shaer Né au Caire, en Egypte, en 1980, vit et travaille en Egypte. Ahmed El Shaer est un artiste multidisciplinaire (installation, la photographie, son, vidéo), avec un intérêt particulier pour les technologies numériques. Ses vidéos combinent Machinima, clips vidéos, animations 3D et paysages sonores expérimentaux. Il est le co-fondateur de "LE CAIRE DOCUMENTA" un événement indépendant et il a commencé à établir des "STUDIO TOLON D'ART CONTEMPORAIN» - comme une entreprise individuelle, une organisation à but non lucratif consacrée à l'art contemporain. PARTENAIRES Porteurs du projet Institut Méditerranéen de Recherches Avancées (IMéRA - AMU/CNRS) École Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence (ESAA) Laboratoire Pacte (Université de Grenoble) Isabelle Arvers (commissaire d’exposition indépendante) Institut de Recherche et d’Etudes sur le Monde Arabe et Musulman (IREMAM - AMU/CNRS) Laboratoire Méditerranéen de Sociologie (LAMES - AMU/CNRS) Laboratoire d’Économie et de Sociologie du Travail (LEST- AMU/CNRS) La compagnie, lieu de création à Marseille Partenaires Aix-Marseille Université (AMU) Région Provence-Alpes-Côte d’Azur Conseil Général des Bouches-du-Rhônes Marseille-Provence 2013 (MP 2013) La ville d’Aix-en-Provence Fonds Régional d’Art Contemporain (FRAC) Centre National du Cinéma et de l’image animée / Dispositif pour la Création Artistique Multimédia (CNC/DICRéAM) Ministère de la Culture et de la Communication Identité, Parcours et Mémoire Contrat Urbain Cohésion Sociale (CUCS) Marseille Réseau Français des Instituts d’Études Avancées (RFIEA) Labex RFIEA+ Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) Institut de Recherche et d’Études sur le Monde Arabe et Musulman (IREMAM – AMU/CNRS) Laboratoire Méditerranéen de Sociologie (LAMES – AMU/CNRS) Laboratoire d’Économie et de Sociologie du Travail (LEST- AMU/CNRS) Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme (MMSH) Centre Norbert Elias Marseille Laboratoire d’Études et de Recherche sur le Monde Anglophone LabexMed EA 2076 HABITER Organisation Mondiale des Douanes (OMD) Information, Média production Aviso Events Ville de Marseille Conservatoire Darius Milhaud, Aix en Provence Partenaires média Télérama Arte PARIS Art Culture Science en Provence-Alpes-Côte d’Azur Journal of Borderlands Studies Perspectives (journal du RFIEA) L’Espace Politique Ventilo (journal culturel bimensuel) MCD (Musiques et Cultures Digitales) Digitalarti Poptronics Digicult