Communiqué de presse

Transcription

Communiqué de presse
Communiqué de presse
Quel avenir pour
l’apprentissage en France ?
Alors que la loi sur la formation professionnelle vient d’être votée, les Compagnons du Devoir
tirent la sonnette d’alarme sur l’effondrement programmé de l’apprentissage.
Après la loi de finances rectificative pour 2013 et le budget 2014, la loi sur la formation professionnelle, l’emploi et la démocratie sociale, a presque finalisé la réforme de l’apprentissage. Les
Compagnons du Devoir sont satisfaits de voir que l’apprentissage est affiché comme une priorité
du gouvernement qui a annoncé un objectif de 500 000 jeunes en apprentissage pour 2017.
Mais, en réalité, les décisions qui sont prises desservent l’apprentissage et les chiffres sont historiquement alarmants. Après une baisse de 8 % des contrats d’apprentissage en 2013, la Dares confirme cette tendance en 2014 avec une baisse de 20 % sur les deux premiers mois de cette année par
rapport à l’année dernière.
Des mesures à l’encontre de l’apprentissage
Selon les Compagnons du Devoir, outre la situation économique difficile, d’autres facteurs jouent
en défaveur de cette voie d’excellence. Ils sont intrigués par exemple par la suppression de l’indemnité compensatrice de formation (ICF) et son remplacement par l’aide ciblée sur les TPE de –10 salariés, mais aussi par la limitation du crédit d’impôt à la première année de formation.
L’affectation d’une part de la taxe d’apprentissage directement à la région est aussi une mesure
problématique pour l’organisme de formation qui a peur d’un éloignement entre les entreprises
et les centres de formation.
Il y a ensuite des mesures comme la limite d’âge pour l’entrée en apprentissage. Même si aujourd’hui
les jeunes de moins de 15 ans peuvent commencer une formation en apprentissage, la nécessité
d’inscrire le jeune sous statut scolaire rend l’accès à ce dispositif difficile pour les Compagnons du
Devoir. Et pour les entreprises, un jeune de moins de 15 ans est considéré plus comme un scolaire/
stagiaire à qui on ne peut pas confier une mission à part entière.
À cela se rajoutent certaines mesures réglementaires, comme le décret sur le travail en hauteur qui
impose un nombre de jours de formation trop important pour l’organisme de formation qui peine
déjà à tout “caser” dans les plannings de ses apprentis.
Et, dernière inquiétude, la multiplication des dispositifs de soutien à l’emploi qui semblent quand
même prendre des places à l’apprentissage.
Quelques questionnements
L’analyse que les Compagnons du Devoir font de la situation actuelle de l’apprentissage se veut
plus constructive que rhétorique. L’association a toujours fait confiance à l’apprentissage et est
convaincue que cette voie est la mieux adaptée pour permettre d’accéder à une qualification durable et rapide des jeunes dans l’emploi (les statistiques le prouvent). L’apprentissage apporte des
compétences plus recherchées, un réseau relationnel efficace, une meilleure connaissance du
monde de l’entreprise.
Néanmoins, son secrétaire général, Jean-Claude Bellanger se pose certaines questions : « Les relations entre entreprises et établissements de
formation ne seront-elles pas pénalisées avec la création d’une fraction
régionale de la taxe ? Ne faut-il pas donner l’initiative aux entreprises
dans la définition des diplômes, comme en Allemagne par exemple ? Au
regard des moyens disponibles, ne faut-il pas donner la priorité aux apprentissages des métiers manuels et techniques, de l’ouvrier à l’ingénieur,
plutôt que de l’exploiter en substitution aux formations scolaires et estudiantines généralistes, administratives et commerciales ? Les juristes
parlent de compétences de droit commun de l’apprentissage données
aux régions, mais n’oublions pas que l’apprentissage existe grâce aux entreprises. Sans entreprise, pas d’apprenti.
En tant qu’organisme qui accompagne des apprentis vers l’apprentissage d’un métier, je souhaite que
nous soyons capables de former les professionnels dont l’économie aura besoin demain pour satisfaire
les besoins sociaux et humains de notre pays. »
Une autre problématique que les Compagnons du Devoir soulèvent est liée à la diminution du
nombre d’Organismes collecteurs de la taxe d’apprentissage (Octa). En effet, avec la loi du 5 mars,
les Compagnons du Devoir voient disparaître leur Octa, ce qui met en danger le système de financement de leurs CFA régionaux. « Nous sommes actuellement dans l’incertitude. Quelle sera la nouvelle répartition de la taxe d’apprentissage ? Est-ce que cette répartition nous permettra de sécuriser le
financement de la formation de nos apprentis ? », ajoute Jean-Claude Bellanger. Autant de questions
auxquelles les Compagnons du Devoir espèrent trouver des réponses dans les prochaines semaines.
À propos des Compagnons du Devoir et du Tour de France
L’Association ouvrière des Compagnons du Devoir et du Tour de France (AOCDTF) est une association de loi 1901 reconnue d’utilité publique, qui réunit des femmes et des hommes de métier
mobilisés autour d’un même idéal professionnel : permettre à chacun de s’épanouir dans et par son
métier.
L’originalité de leur formation repose sur le Compagnonnage, dont le concept est inscrit sur la liste
du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Les Compagnons du Devoir
proposent des formations en alternance allant du CAP à la licence professionnelle.
Ils forment actuellement 10 000 jeunes suivant un parcours de formation en alternance en entreprise dont la spécificité est la mobilité. Avec 6 filières regroupant 28 métiers, les Compagnons du
Devoir et du Tour de France sont présents dans quatre secteurs d’activités : bâtiment, industrie,
matériaux souples et du goût.
Pour plus d’informations :
ƒƒ Rendez-vous sur le site des Compagnons du Devoir : www.compagnons-du-devoir.com
ƒƒ Pour rejoindre les Compagnons du Devoir et du Tour de France sur Facebook :
www.facebook.com/CompagnonsDuDevoir
Contact presse :
Agence Carré final, Caroline & Chloé
Tél : 09 84 41 18 81 – [email protected]

Documents pareils