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DÉCEMBRE 2001 HTA-INFO L E T T R E D ’ H Y P D E E R L A T E N S O C I É T É S I O N A F R A N Ç A I S E R T É R I E L L E Numéro 10 http://www.sfhta.org Filiale de la Société Française de Cardiologie S O M M A I R E É D I T O R I A L L’invité Pression pulsée et longévité humaine Michel Beaufils, rédacteur en chef T el est le titre d’un article de A. Aviv, paru récemment dans Hypertension (2001 ; 37 : 1060-66), qui tente d’établir un lien entre la rigidité artérielle et diverses modalités du phénomène de vieillissement. Nous savons depuis Framingham que l’âge avançant, la pression systolique tend à augmenter et la diastolique à rester stable voire à diminuer, la résultante étant une augmentation de la pression pulsée. Celle-ci est très largement corrélée à la rigidité artérielle, surtout proximale. En un temps déjà reculé, la pression diastolique était considérée comme l’indice de gravité majeur des hypertensions. Puis la pression systolique a occupé le devant de la scène, que lui dispute aujourd’hui la pression pulsée. En fait bien différentes physiologiquement apparaissent la pression moyenne (celle qui dépend du débit cardiaque et de la vasoconstriction) et la pression pulsée, essentiellement fonction de la rigidité des gros troncs artériels et donc du vieillissement. Aviv discute trois mécanismes potentiels de ce vieillissement. Le premier se met en place in utero, c’est la fameuse hypothèse de Barker. De fait, les enfants ayant souffert d’un retard de croissance intra-utérin sont plus exposés que d’autres à la survenue d’une HTA ou d’un diabète de type II à l’âge adulte. Les études de corrélation entre le poids de naissance et la pression artérielle ultérieure pointent sur une relation portant essentiellement sur la systolique. Une relation inverse est également constatée entre le poids de naissance et la vitesse de l’onde de pouls. Ainsi, par des voies métaboliques encore bien mal comprises, la croissance fœtale défectueuse (qui correspond en général à une carence d’apport maternofœtal) enclencherait un processus de vieillissement artériel très précoce dans la vie postnatale, ce qu’Aviv nomme un resetting of arterial age. Le second mécanisme potentiel s’appuie sur les différences observées entre hommes et femmes sur les paramètres cardiovasculaires. À âge identique l’homme et la femme non ménopausée n’ont, toutes choses égales par ailleurs, pas la même pression pulsée et pas la même vitesse de l’onde de pouls. Après la ménopause, la pression pulsée augmente au contraire plus vite chez la femme. Encore certains paramètres physiologiques (transports ioniques, réactivité vasculaire rénale au sodium) ont-ils une influence très différente sur la pression artérielle chez l’homme et la femme. Le profil de risque cardiovasculaire associé à une pression pulsée élevée est également différent entre hommes et femmes. Ces faits suggèrent fortement que les œstrogènes retardent le vieillissement artériel, et que leur privation après la ménopause l’accélère. Les femmes ayant eu des grossesses tardives auraient ainsi une longévité accrue. Le mécanisme de cette « éternelle jeunesse » œstrogénique n’en est pas pour autant élucidé, mais le dernier mécanisme envisagé pourrait n’y être pas étranger. La littérature abonde ces derniers temps d’articles reliant la longueur des télomères à la pression artérielle et au risque vasculaire. Les télomères sont des séquences de bases (TTAGGG) répétées à la fin des chromosomes. Leur longueur refléterait le nombre de cycles de réplication ....................................................... 2 Cédérom pour la FMC Programme ................ 3 .......................................... 4 Bourses et allocations ................ 6 Initiatives ................................................. 8 Essais cliniques .............................. 10 Actualités ............................................. 12 Chroniques bestiales ................ 14 Nouvelles des sponsors ......... 15 HTA-INFO Éditions Imothep Médecine-Sciences 19, avenue Duquesne – 75007 PARIS Tél. : 01 47 05 84 38 Fax : 01 45 55 84 42 E-mail : [email protected] Web : www.imothep.com Rédacteur en chef: Michel Beaufils Directeur de la publication: Nicolas Postel-Vinay Comité de rédaction: Pierre-François Plouin Jean-Michel Mallion – Bernard Waeber Faïez Zannad Secrétariat de rédaction: Yveline Postel-Vinay © 2001 HTA-INFO. Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction, par tous procédés, réservés pour tous pays. Les opinions exprimées dans HTA-INFO ne reflètent pas nécessairement la position de la SFHTA et n'engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Titres et intertitres sont de l'éditeur. Iconographie : Imothep Médecine-Sciences. Impression : Traeger, 33, bld. Anatole-France, 93200 SaintDenis. Dépôt légal 4e trimestre 2001. ISSN 1276-1362. HTA-INFO – NUMÉRO 10 – DÉCEMBRE 2001 É D I T O R I A L SUITE cellulaire (« horloge mitotique »), jusqu’à une limite, marquant l’arrêt des réplications, c’est-à-dire la sénescence. L’attrition des télomères au fil des cycles reproductifs serait accrue par le stress oxydatif, mais aussi par d’autres facteurs, telle l’homocystéine, accélérant le vieillissement. Elle serait au contraire contre-balancée, au moins dans certains types cellulaires, par une télomérase, qui permet la resynthèse de novo des séquences en question. Certaines études suggèrent que la longueur des télomères serait inversement corrélée à la pression pulsée (l’une d’entre elles sera présentée par A. Benetos aux prochaines Journées de l’hypertension). Là encore la différence entre hommes et femmes est présente. Ainsi, le corollaire de la primauté pronostique de la pression pulsée pourrait être que le monde du vieillissement prend le pas sur celui de la vasoconstriction, sans qu’il y ait nécessairement entre les deux une étroite relation causale. Ce vieillissement pourrait s’amorcer dès la vie embryonnaire, et être régulé, ou au moins largement influencé par divers facteurs biologiques (les œstrogènes n’en sont sans doute qu’un exemple), agissant pour une part à l’échelon chromosomique. Ce processus est-il en marge, synergique, ou antagoniste des gènes de prédisposition dont la mise en évidence avance à grands pas ? ■ M. B. L ’ I N V I T É Génétique de l’hypertension artérielle humaine: l’avenir de notre discipline ? Le jeudi 13 décembre à 11h 15, lors des XXIes Journées de l’hypertension artérielle la conférence plénière des journées porte son regard sur l’avenir avec pour invité Xavier Jeunemaitre. Coup d’œil. D epuis plus de 50 ans, des études de populations et des analyses familiales (grandes familles, jumeaux) ont montré que le niveau de pression artérielle est en partie hérité, en partie dépendant de nombreux facteurs d’environnement (mode de vie surtout). Malgré la description et l’analyse de nombreux systèmes participant à la régulation de la pression artérielle, les anomalies 2 primaires à l’origine du développement de l’hypertension artérielle restent pour la plupart inconnues. L’explosion des techniques de génétique moléculaire et statistique permet de nos jours une approche totalement nouvelle du problème. L’exposé aura pour but de décrire les principales stratégies qui sont actuellement utilisées pour tenter d’identifier les variations génétiques responsables de l’hypertension artérielle. La première consiste en l’analyse de gènes candidats, par exemple les gènes codant pour le système rénine angiotensine, dont on sait qu’ils codent pour des protéines impliquées dans des systèmes de régulation de la pression artérielle. La seconde consiste en l’analyse de l’ensemble du génome, sans a priori, soit sur des populations HTA-INFO – NUMÉRO 10 – DÉCEMBRE 2001 humaines, soit sur des modèles animaux. La troisième, la plus fructueuse à ce jour, consiste à identifier les gènes responsables de formes très rares d’hypertension artérielle, de transmission mendélienne (dominante ou récessive), mais exemplaires dans les conséquences qu’elles ont sur la prise en charge de ces patients et de leurs familles et dans la compréhension qu’elles nous donnent des mécanismes intimes d’élévation de la pression artérielle. Enfin, sera abordé le développement futur de la pharmacogénétique, avec la recherche de la prédiction de la réponse à des médicaments existants et la recherche de nouvelles cibles thérapeutiques. ■ X. J. L ’ I N V I T É Cette année Xavier Jeunemaitre est l’invité des Journées de l’HTA. Il vient nous expliquer quels sont les tenants et les aboutissants de la génétique de l’hypertension A près un séjour de deux ans à Institute of Human Genetics, Salt Lake City (États-Unis), il revient en France pour travailler notamment au Collège de France (Inserm U36). Professeur des universités et praticien hospitalier en génétique, Xavier Jeunemaitre est actuellement responsable du département de génétique de l’hôpital européen Georges-Pompidou, structure à vocation clinique et biologique. Clinique, avec une consultation de génétique qui accueille les pathologies héréditaires de l’adulte essentiellement cardiovasculaires (hypertension artérielle familiale, cardiomyopathies, pathologies vasculaires héréditaires) et oncologiques en particulier cancers digestifs et mammaires ; biologique, avec un laboratoire de génétique. Xavier Jeunemaitre a joué un rôle clé dans la première découverte d’un gène impliqué dans l’hypertension artérielle. Parmi ses principaux thèmes de recherche, citons l’identification de marqueurs liés à l’hypertension artérielle essentielle et à l’hypertension artérielle de la grossesse ; la découverte de mutations du gène de l’angiotensinogène et l’étude de leurs conséquences fonctionnelles in vivo chez l’homme et in vitro avec expression cellulaire et analyse de la protéine recombinante ; l’identification de polymorphismes génétiques possiblement impliqués dans la réabsorption sodée et la régulation de la pression artérielle (sousunités du canal sodium épithélial, système kallikréine kinine) ; la démonstration du caractère familial de la fibrodysplasie artérielle rénale – pathologie vasculaire parfois responsable d’HTA –, la participation à d’autres travaux en particulier la recherche de gènes favorisant la néphropathie diabétique; la découverte d’une première localisation sur le chromosome 16 d’un gène responsable d’une anomalie malformative cardiaque fréquente dans la population (2-5 %), le prolapsus valvulaire mitral (maladie de Barlow) ; l’étude de formes rares monogéniques d’hypertension artérielle avec identification et caractérisation des premières familles françaises ; la localisation d’un nouveau gène sur le chromosome 12 et l’identification de deux gènes codant pour une nouvelle famille de sérine/théronine kinases comme responsables d’une forme particulière héréditaire d’hypertension artérielle. Difficile de résumer ici son expérience, puisqu’un seul clic sur Medline avec < jeunemaitre > en mot-clé ramène cent treize articles (1er octobre 2001). Cette année 2001, il publie dans Science, avec Sandra Disse-Nicodème et Jean-Michel Achard, la découverte de deux nouveaux gènes pour une forme héréditaire d’hypertension artérielle. La revue Médecine Sciences commente cet article en concluant : « L’identification de WNK1 et WNK4 comme responsables de cette forme particulière d’hypertension artérielle permet de révéler des gènes inattendus impliqués dans le contrôle du transport ionique et de la pression artérielle. Ce travail ouvre la porte à de nombreux travaux qui permettront de mieux comprendre le mécanisme d’action physiologique de cette nouvelle famille de sérine/thréonine kinases. La localisation possible d’un gène de susceptibilité pour l’HTA essentielle au niveau du locus PHA2B, la sensibilité de près de la moitié des sujets hypertendus aux diurétiques thiazidiques suggèrent aussi la possibilité de mécanismes communs entre cette maladie rare et l’hypertension artérielle commune de la population. » ■ Un nouveau CÉDÉROM pour animer vos séances de FMC Cinq modules disponibles : ✔ Urgence hypertensive, P.-F. Plouin, J.-P. Fillastre ✔ HTA résistante, T. Denolle ✔ Observance, B. Waeber, N. Postel-Vinay ✔ Sténose de l’artère rénale, M. Laville ✔ HTA et diabète non insulinodépendant, J.-P. Fillastre Comprend également le texte des Recommandations Anaes pour la prise en charge de l’HTA (avril 2000) Groupe pédagogique de la SFHTA : J.- P. Fillastre Pour obtenir le cédérom, écrire à la SFHTA : 15, rue de Cels, 75014 Paris. Renseignements : voir les précédents numéros de HTA-INFO en ligne sur www.sfhta.org HTA-INFO – NUMÉRO 10 – DÉCEMBRE 2001 3 ? ? ? E M M A R G PRO Mercredi 12 décembre 18.30 Symposium Satellite Hypertendus et protection rénale : nouveaux repères Organisé par les Laboratoires MERCK-SHARP & DOHME-CHIBRET 20.00 Jeudi 13 décembre 9.00 Atelier 1 Atelier 2 Actualité des essais cliniques en HTA, décisions thérapeutiques Automesure de la PA et éducation thérapeutique H. Milon B. Chamontin (Toulouse), J.-P. Fillastre (Lyon) (Boisguillaume) Communications orales 1 Communications orales 2 Cœur et vaisseaux I J.-P. Degaute (Bruxelles, Belgique), A. Carré (Lille) Génétique L. Tiret (Paris), X. Jeunemaitre Mise au point HTA et troubles du rythme cardiaque J.-Y. Artigou (Bobigny) 10.45 11.15 12.00 (Paris) Mise au point Aspects actuels de l’insulinorésistance M. Marre (Paris) Atelier 3 10.00 – 12.00 Atelier Infirmières : Habitudes de vie et HTA H. Gomert (Grenoble), H. Pierre (Grenoble), T. Denolle (SaintMalo) Pause, Visite des posters Conférence Plénière Modérateur : S. Laurent (Paris) Gènes de susceptibilité et HTA X. Jeunemaitre (Paris) Déjeuner, Visite des posters 14.00 Communications Communications Communications Communications orales 3 orales 4 orales 5 orales 6 Formation pratique Épidémiologie I J.-P. Cambou Pharmacologie I P. Bousquet (Strasbourg), C. Kreft-Jais Rein J.-F. de Plaen Clinique B. Fiquet-Kempf (Paris), M. Galinier Infirmières X. Chanudet (Saint-Mandé), P. Poncelet (Toulouse), M. Gouton (Lyon) Mise au point HTA et déclin cognitif F. Pasquier 16.05 16.20 (Saint-Denis) Mise au point Structure tridimensionnelle de la paroi artérielle (Lille) Mise au point HTA et stress oxydatif L. Rochette (Dijon) (Toulouse) (Hénin-Beaumont) Mise au point Bilan de l’hypertendu B. Waebe (Lausanne, Suisse) Remise des prix Modérateurs : S. Laurent HTA-INFO – NUMÉRO 10 – DÉCEMBRE 2001 (Paris), N. Chraibi Présentation de travaux soutenus par la SFHTA Symposium Satellite 20.00 4 (Paris) (Le Mans) Pause 16.45 « Hot topics » 18.00 P. Lacolley (Bruxelles, Belgique), P. Lebon Accidents vasculaires cérébraux (AVC) : agir sur l’artère Organisé par SERVIER MEDICAL (Casablanca, Maroc) ? ? ? TION RGANISA ’O D É T I COM Président Membres Stéphane Laurent Jean-François Arnal Jean-Yves Artigou Thierry Denolle Milou-Daniel Drici Jean-Paul Fillastre Xavier Girerd Daniel Herpin Claude Julien Gérard London Jean-Michel Mallion Vice-Président Christian Thuillez Secrétaire Général Jean-Luc Elghozi Secrétaire Adjoint Bernard Chamontin Secrétaire Scientifique Michel Beaufils Hugues Milon Albert Mimran Claire Mounier-Vehier Pierre-François Plouin Sophie Visvikis Faiez Zannad Vendredi 14 décembre 8.30 Atelier 4 Atelier 5 Communications orales 7 Communications orales 8 Le patient polyvasculaire Traitement hormonal substitutif et risque vasculaire Épidémiologie II T. Lang (Toulouse), S. Visvikis Pharmacologie II Cœur II M. Grima et vaisseaux (Strasbourg), C. Boulanger (Paris), C. Richer-Giudicelli D. Hayoz P.-F. Plouin (Paris) T. Simon (Paris) (Vandœuvre-lès-Nancy) (Krémlin-Bicêtre) Mise au point Les prédicteurs du risque vasculaire P. Boutouyrie 10.30 11.00 Communications Orales 9 (Paris) (Lausanne, Suisse) Mise au point Mise au point Le syndrome d’apnée L’HTA de l’accident du sommeil vasculaire cérébral J.-M. Mallion (Grenoble) M. Zuber (Paris) Pause, Visite des posters Symposium Satellite Prévention des complications cardiovasculaires et rénales chez le patient hypertendu diabétique de type II Organisé par BRISTOL-MYERS SQUIBB/SANOFI-SYNTHELABO 12.30 Assemblée générale Déjeuner, Visite des posters 14.00 Lecture du président de l’ISH (International Society of Hypertension) – A. Mimran 14.30 Table Ronde 15.30 16.00 17.40 Modérateur : S. Laurent (Paris) La PA cible est-elle fonction des facteurs de risque cardiovasculaire ? X. Girerd (Paris), H. Milon (Lyon), P.-F. Plouin (Paris) Pause, Visite des posters Mises au point en plénière 16.00 Modérateur : J. de Champlain 16.20 16.40 Anesthésie du malade hypertendu HTA du sujet noir P. Coriat M. Laville (Paris) (Lyon) Atteinte des organes cibles : aspects barométriques et non barométriques G. London (Fleury-Mérogis) 17.00 17.20 Aldostérone et organes cibles F. Zannad (Montréal, Canada) (Nancy) Automesure AFSSAPS B. Vaisse (Marseille) S. Ragot (Poitiers) Clôture des Journées HTA-INFO – NUMÉRO 10 – DÉCEMBRE 2001 5 V I E D E L A S O C I É T É Lauréats des bourses et allocations sfhta 2001 La SFHTA soutient activement la recherche. Nous publions ici la liste des lauréats des bourses (26678,58 € /175 000 F chacune), des allocations (7622,45 € /50 000 F chacune) et des allocations exceptionnelles. A ttribution des six bourses de la SFHTA incluant la bourse Synthélabo et la bourse GlaxoWellcome (montant de chaque bourse 26678,58 €) Erwan Bozec Directeur de recherche : Pr S. Laurent Inserm EMI-U 0107, faculté de médecine, 15, rue de l’École de médecine, 75270 Paris Cedex 06. Tél.: 01440790 30 – Fax: 0144 079040 E-mail : [email protected] Projet : Influence des gènes du système rénine-angiotensine sur la rigidité artérielle : études pharmacologiques chez la souris transgénique. cardique entre le stress oxydatif radicalaire et le système rénine-angiotensine : Incidences métaboliques et fonctionnelles. Albert Sarkis Directeur de recherche: Pr D. Benzoni. Laboratoire de physiologie et de pharmacologie clinique, faculté de pharmacie, CNRS UMR-5014, 8, avenue Rockefeller, 69373 Lyon Cedex 08. Tél.: 04787770 86 – Fax: 04787771 18 E-mail: [email protected] Projet : Influence de l’angiotensine II sur le flux sanguin rénal médullaire et la natriurèse de pression : étude chez le rat hypertendu de souche lyonnaise. Anne Ponthieux Directeur de recherche: Dr S. Visvikis Inserm U525, 30, rue Lionnois, 54000 Nancy. Tél.: 03831790 37 – Fax: 0383 179031 E-mail : [email protected] Projet : Les déterminants génétiques et environnementaux des molécules d’adhésion : implications dans le risque cardiovasculaire. Alexandra Oudot Directeur de recherche: Pr L. Rochette. Facultés de médecine et de pharmacie, laboratoire de physiopathologie et de pharmacologie cardiovasculaires expérimentales, 7, boulevard Jeanne-d’Arc, BP 87 900, 21079 Dijon Cedex. Tél.: 03803932 91 – Fax: 0380 39 3293 E-mail : [email protected] Projet : Étude des relations au niveau myo6 Bourses GlaxoWellcome et Sanofi Synthélabo Marianne Gervais-Taurel (Bourse GlaxoWellcome) Directeur de recherche : Pr P. Corvol Inserm Unité de recherche U36, Collège de France, 11, place Marcelin Berthelot, 75231 Paris Cedex 05. Tél.: 0144271675 – Fax: 0144271691 E-mail: [email protected] Projet: Étude de la migration et de la localisation intracellulaire de la sérine/thréonine kinase Akt dépendante de l’activation du récepteur de type 1 de l’angiotensine II. Rôle de sa migration dans la prolifération cellulaire. Laure Hammer (Bourse Sanofi Synthélabo) Directeur de recherche : Pr J.-M. Mallion, CHU Grenoble, médecine HTA-INFO – NUMÉRO 10 – DÉCEMBRE 2001 interne et cardiologie, BP 217, 38043 Grenoble Cedex 9. Tél. : 04 76 76 75 75 – E-mail : [email protected] Projet : Étude du phénotype cardiovasculaire des patients porteurs d’un syndrome d’apnées du sommeil : rôle de l’hypertension artérielle. Attribution de deux allocations régulières de la SFHTA (montant de chaque allocation 50 kF) Anne-Paule Gimenez Roqueplo Directeurs de recherche : P r X. Jeunemaitre, Pr P.-F. Plouin. Hôpital européen Georges-Pompidou, 20, rue Leblanc, 75908 Paris Cedex 15. Tél. : 01 56 09 38 78 Projet : Étude génétique de l’implication de la chaîne respiratoire mitochondriale dans la genèse des phéochromocytomes. Raphaël Lasserre Directeur de recherche : Dr Ph. Gosse Groupe hospitalier SaintAndré, 1, rue Jean-Burguet, 33075 Bordeaux Cedex. Tél. : 05 56 79 58 04/47 20 – Fax : 05 56 79 57 86 – E-mail : [email protected] Projet : Caractérisation tissulaire du myocarde par vidéodensitométrie (analyse de niveaux de gris) chez le patient hypertendu en échocardiographie transthoracique 2e harmonique : Analyse et comparaison de séquences enregistrées sur support analogique (vidéo) et sur support numérique (disque magnéto-optique). V I E D E L A S O C I É T É Réversibilité des atteintes cardiovasculaires et rénales associées à l’hypertension induite par le L-NAME chez le rat Le travail proposé consiste à évaluer les effets du blocage du système rénine-angiotensine (losartan ou énalapril), de l’endothéline (bosentan) et leur combinaison dans la réversibilité des atteintes cardiovasculaires et rénales associées à l’hypertension induite par inhibition chronique de la génération de monoxyde d’azote par le L-NAME. Après quatre semaines de L-NAME, l’administration pendant deux semaines de losartan et d’énalapril réduit la pression artérielle et l’hypertrophie cardiaque et vasculaire. En revanche, le bosentan n’a pas d’effet antihypertenseur et anti-hypertrophiant. L’hypofiltration et l’hypoperfusion dues au L-NAME sont partiellement améliorées par l’énalapril et le bosentan, et normalisées par le losartan. Une régression des lésions vasculaires rénales est obtenue avec les trois agents pharmacologiques, l’effet étant supérieur pour le losartan. Ces résultats indiquent que le losartan et l’énalapril ont un effet systémique et local (probablement dépendant de l’effet sur la pression) et que le bosentan n’améliore que les lésions rénales, suggérant une participation locale de l’endothéline dans ce modèle d’hypertension avec dysfonction endothéliale. Il reste à déterminer si la combinaison de ces agents peut apporter un meilleur contrôle des atteintes des organes cibles. Bernard Jover. Groupe Rein et Hypertension, EA 3127 – Université de Montpellier. Travaux effectués avec le soutien de la Société française d’hypertension artérielle Appel À candidature: bourses 2002 La Société française d’hypertension artérielle, filiale de la Société française de cardiologie appelle à candidature pour les bourses 2002 obtenus feront l’objet d’une présentation lors des journées de l’hypertension artérielle. Les projets exclusivement consacrés à un médicament commercialisé ou en voie de commercialisation ne seront pas retenus. Le montant de chaque bourse sera versé à un organisme (université, Inserm, CNRS, association sans but lucratif, etc.) chargé de la gérer et de faire les retenues légales. Quatre bourses de recherche en HTA 2002 d’un montant brut de 175 000 F chacune Elles seront attribuées en octobre 2002 par la Société française d’hypertension artérielle (SFHTA) à des candidats dont les travaux contribueront à développer les connaissances dans le domaine de l’hypertension artérielle. Le niveau habituellement requis est celui du DEA ou de la thèse de doctorat. Les résultats Le dossier de candidature comportera les éléments suivants : 1. Le sujet du DEA ou de la thèse (le cas échéant). 2. Un projet de travail d’un an en cinq pages dactylographiées. 3. Un résumé du projet d’une douzaine de lignes. 4. Un curriculum vitae rappelant le contexte personnel du candidat (la bourse étant pré- férentiellement destinée à favoriser une soudure avec un poste). 5. Une lettre du chef de service ou du directeur de recherche s’engageant à soutenir le projet au sein de son équipe. 6. Pour les travaux de recherche sur les personnes l’avis du CCPPRB. Les candidats seront informés en juin du résultat du classement. Cette bourse ne sera pas cumulable avec un autre soutien. Quatre allocations de recherche en HTA 2002 d’un montant brut de 50 000 F chacune Elles seront attribuées en octobre 2002 par la Société Française d’Hypertension Artérielle (SFHTA) à des équipes travaillant dans le domaine de l’hypertension artérielle. Une préférence sera donnée aux thématiques nouvelles. Les résultats obtenus feront l’objet HTA-INFO – NUMÉRO 10 – DÉCEMBRE 2001 7 V I E D E L A S O C I É T É d’une présentation lors des journées de l’hypertension artérielle. Les projets exclusivement consacrés à un médicament commercialisé ou en voie de commercialisation ne seront pas retenus. Le montant de chaque allocation sera versé à un organisme (université, Inserm, CNRS, association sans but lucratif, etc.) chargé de la gérer et de faire les retenues légales. Le dossier de candidature comportera les éléments suivants : 1. Le sujet du projet. 2. Le projet de travail en cinq pages dactylographiées. 3. Un résumé du projet d’une douzaine de lignes. 4. Le demandeur, responsable du projet, joindra son curriculum vitae. L’intégration du projet dans l’équipe et le rôle clé du demandeur pour sa réalisation seront des éléments déterminants de l’attribution. 5. Les cofinancements et l’utilisation des fonds demandés. 6. Pour les travaux de recherche sur les personnes l’avis du CCPPRB. Les demandeurs seront informés en juin du résultat du classement. Les dossiers spécifieront la nature de la demande (bourse ou allocation, ces deux aides à la recherche n’étant pas interchangeables). Ils seront adressés en cinq exemplaires à l’adresse suivante : Société française d’hypertension artérielle, filiale de la Société française de cardiologie, 15, rue Cels, 75014 Paris. Date limite de réception des dossiers : 12 avril 2002 (les dossiers parvenus après cette date seront retournés à leurs auteurs). ■ I N I T I A T I V E S Participez à l’essai Folir Folir : essai randomisé, contrôle en double insu versus placebo, multicentrique, évaluant l’effet d’une supplémentation en vitamines du groupe B sur la morbidité-mortalité cardiovasculaire des insuffisants rénaux chroniques hémodialysés. Appel à volontaire. L’ essai Folir se propose d’évaluer les bénéfices cardiovasculaires d’une baisse de l’homocystéine plasmatique dans une population de patients payant un lourd tribut à la pathologie cardiovasculaire : les insuffisants rénaux chroniques hémodialysés. Cette étude a obtenu le soutien de la Société de néphrologie et du groupe Homocystéine France. Cet essai a débuté il y a maintenant quelques mois. Nous avons ouvert une trentaine de sites d’hémodialyse. Nous avons l’ambition d’ouvrir une centaine de centres d’hémodialyse. L’inclusion d’une dizaine de patients par centre d’hémodialyse en moyenne permettrait d’atteindre le difficile objectif de 1 060 inclusions (patients hémodialysés de plus de 40 ans). Une rémunération du temps passé par les néphrologues investigateurs est prévue ; malheureusement, cette rémunération n’est pas très élevée (le financement est quasi intégralement un financement public). L’attachée de recherche clinique en charge de cette étude, Moufida Dabbech, ainsi que les membres du comité direc- 8 teur sont à votre disposition pour toute information complémentaire concernant cet essai thérapeutique. La coopération du plus grand nombre est indispensable à la réalisation de cet essai scientifique. Nous vous serions reconnaissants si vous pouviez vous joindre à nous. Objectif : réduction statistiquement significative d’un critère combiné de morbidité-mortalité cardiovasculaire dans le groupe traitement actif. Critère principal de jugement : l’apparition d’un infarctus du myocarde ou d’un accident vasculaire cérébral ischémique (événements mortels ou non). Comité directeur de l’étude Dr Jacques Blacher Hôpital Broussais, Paris Service de médecine interne Dr Pierre Ducimetière Hôpital Paul-Brousse, Villejuif Inserm-U 258 Dr Gérard London Hôpital F.-H. Manhes, Fleury-Mérogis Service de néphrologie HTA-INFO – NUMÉRO 10 – DÉCEMBRE 2001 Pr Michel Safar Hôpital Broussais, Paris Service de médecine interne Comité de surveillance et de validation des événements Dr Halimi Hôpital Bretonneau, Tours Service de néphrologie Dr Marie-Aline Charles Hôpital Paul-Brousse, Villejuif Inserm-U 258 Dr Pierre Iaria Hôpital Broussais, Paris Service de médecine interne Suivi scientifique et logistique de l’essai Moufida Dabbech Attachée de recherche clinique Tél. : 01 43 95 81 40/81 27 Fax : 01 45 43 38 94 Service de médecine interne du Pr Safar Hôpital Broussais 96, rue Didot, 75674 Paris Cedex 14. ■ I N I T I A T I V E S PROTÉGER : la SFHTA et la Fondation de France se penchent sur l’avenir vasculaire des plus de 70 ans Grâce au soutien financier de la Société française d’hypertension artérielle et de la Fondation de France, 333 patients âgés de plus de 70 ans, hospitalisés en service de médecine gériatrique (hôpitaux Émile-Roux et Charles-Foix), ont été inclus de juin 2000 à novembre 2001 dans une étude prospective d’observation s’intéressant au pronostic cardiovasculaire et à l’optimisation thérapeutique en gériatrie (étude Protéger). A lors que la majorité des événements cardiovasculaires fatals ou non surviennent chez des sujets âgés de plus de 70 ans, peu de travaux s’intéressent à ces populations. La pathologie cardiovasculaire représentant la première cause de mortalité en France (comme dans les autres pays industrialisés), il importe de développer des stratégies d’évaluation du risque cardiovasculaire adaptées à ces populations, dans le but d’une meilleure individualisation des thérapeutiques préventives à visée cardiovasculaire. Les sujets inclus dans Protéger bénéficient d’un bilan clinique, d’un bilan biologique centré sur les paramètres nutritionnels, inflammatoires, et d’insulinorésistance, d’explorations par échographie-doppler cardiaque et artériel, d’explorations hémodynamiques non invasives (tonométrie d’aplanation, vitesse de l’onde du pouls, pressions centrales…), et d’un suivi de deux ans (fin en novembre 2003) avec recueil des événements cardiovasculaires morbides ou mortels. Ce projet s’inscrit dans l’apport que la mesure de ces paramètres hémodynamiques, artériels, échocardiographiques et biologiques pourrait représenter pour l’évaluation du risque cardiovasculaire individuel des sujets âgés, c’est-à-dire pour une démarche clinique d’adaptation et d’optimisation des thérapeutiques préventives à mettre en œuvre. Cette étude, portant spécifiquement sur une population de sujets âgés hospitalisés se veut complémentaire à d’autres travaux menés dans des populations générales. ■ K. Le Dudal, P. Iaria, H. Safar, O. Henry, A. Fontbonne, S. Meaume, X.Girerd, P. Ducimetière, M. Safar, J. Blacher L’Afssaps ouvre le chantier de l’automesure tensionnelle L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) vient de prendre la décision de conduire un contrôle des performances des appareils de mesure électronique automatique ou semi-automatique d’automesure tensionnelle. P our ce faire, l’Afssaps a récemment demandé aux différents fabricants de lui fournir : – des informations sur le produit : copie des certificats CE, descriptif général du produit, description de la population à laquelle est destiné l’appareil, notice d’utilisation, le procédé de calibration, documentation commerciale, les résultats de l’analyse des risques, le nombre d’unités vendues en France en 2000 ; – la liste des normes et les données techniques prises en compte dans le cadre des procédures de certification de conformité, les rapports d’études ; – les données cliniques de validation, publiées ou non. Les données cliniques seront étudiées par un groupe de travail de six experts. Le but est d’apprécier autant le protocole d’évaluation clinique utilisé que les résultats de cette évaluation. L’Afssaps a également demandé aux fabricants de lui fournir trois appareils de chaque type commercialisé pour tester la reproductibilité des mesures. À l’issue de ce test de reproductibilité et de l’étude des documents d’informations et surtout de l’étude de validation, l’Afssaps publiera une liste des appareils pouvant être recommandés pour l’automesure tensionnelle. Affaire à suivre… ■ G. Bobrie, Paris HTA-INFO – NUMÉRO 10 – DÉCEMBRE 2001 9 E S S A I S C L I N I Q U E S PHASTE: Mieux prendre en compte l’HTA systolique et la pression pulsée Après avoir été présentée dans les détails lors des dernières journées de l’HTA (2000), l’étude PHASTE (Pression artérielle pulsée et risque cardiovasculaire chez l’hypertendu ambulatoire sous traitement: évaluation en médecine générale) vient d’être publiée dans la revue Hypertension (1). C ette enquête, coordonnée par JeanJacques Mourad (hôpital SaintMichel, Paris), et réalisée avec le soutien de Therval médical, avait pour objectif de réaliser une vaste cartographie des hypertendus suivis en médecine générale, axée sur le niveau de la pression pulsée, dont le caractère péjoratif a été largement mis en exergue ces dernières années. Entre mars et décembre 1999, 2975 médecins généralistes ont inclus 17 716 sujets hypertendus non contrôlés (PAS > 140 mmHg et/ou PAD > 90 mmHg) traités ou non. Un questionnaire incluant les facteurs de risque associés et le type de traitement en cours a été rempli pour chaque patient. L’âge moyen était de 62 ± 12 ans (extrêmes 18-103 ans), 53 % étaient des hommes, 72,4 % étaient trai- tés pour l’HTA avec une moyenne de 1,4 classe thérapeutique par patient. Dixneuf pour cent étaient fumeurs et 17 % étaient diabétiques. Le cholestérol total était connu du médecin généraliste chez 15 731 patients et était de 2,34 ± 0,4 g/l. Les patients ont été répartis en cinq classes d’âge, selon l’existence ou non d’un traitement antihypertenseur en cours. Le traitement antihypertenseur comportait les diurétiques (25 %), les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (25 %), les bêtabloquants (21 %), les inhibiteurs calciques (20 %), les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (9 %), les antihypertenseurs centraux (6 %), les alphabloquants (3 %) seuls ou en association. Dans cette cohorte, 2 569 patients (14,5 %) prenaient un hypolipémiant Tableau – Caractéristiques des patients selon les cinq classes d’âge Âge (années) < 45 45-54 55-64 65-74 ≥ 75 Effet âge Nombre NT T 668 698 1383 2245 1392 3457 1088 4378 348 2059 – – Femmes NT T 37,6 37,2 37,6 38,8 43 42,7 53,1 50,3 61,8 63,9 P < 0.001 P < 0.001 PAS (mm Hg) NT T 163 ± 13 159 ± 13° 164 ± 12 160 ± 12° 165 ± 12 1 61 ± 12° 166 ± 13 1 62 ± 12° 168 ± 13 1 65 ± 14° P < 0.001(*) P < 0.001(*) PAD (mm Hg) NT T 96 ± 9 94 ± 9y 96 ± 9 94 ± 9° 95 ± 9 93 ± 9° 94 ± 9 92 ± 9° 92 ± 10 90 ± 10° P < 0.001(*) P < 0.001(*) PAM (mm Hg) NT T 118 ± 9 116 ± 9° 119 ± 8 116 ± 8° 118 ± 8 115 ± 8° 118 ± 9 115 ± 9° PP (mm Hg) NT T 67 ± 12 65 ± 12° 68 ± 12 66 ± 11° 70 ± 12 68 ± 11° Tableau: moyennes ± 1 déviation standard; NT: non traités; T: traités; (*) ajusté pour le sexe; y p < 0,05, ° p < 0,001 NT vs T. 10 HTA-INFO – NUMÉRO 10 – DÉCEMBRE 2001 72 ± 12 70 ± 11° 117 ± 9 116 ± 9° NS NS 75 ± 13 74 ± 13 P < 0.001(*) P < 0.001(*) Imothep (statines ou fibrates) et 3 153 (17,8 %) patients étaient pharmacologiquement traités pour un diabète. Les principaux résultats de cette enquête sont résumés dans le tableau. L’HTA systolique isolée n’est pas l’apanage exclusif des sujets âgés Ainsi, malgré des valeurs plus basses des pressions systoliques, diastoliques et moyennes chez les patients traités par rapport aux sujets non traités, la pression pulsée n’était que marginalement inférieure chez les sujets traités (-2 mmHg), et uniquement chez les patients de moins de 75 ans. Sur l’ensemble de la population, la pression artérielle moyenne était équivalente dans les cinq classes d’âge, alors que la pression diastolique diminuait progressivement après 55 ans. Les pressions artérielles systolique et pulsée augmentaient progressivement avec l’âge (fig.), et cette augmentation ne semblait pas être influencée par l’existence d’un traitement antihypertenseur. Enfin, la prévalence de l’hypertension artérielle systolique isolée (définie par une PAS > 140 mmHg et une PAD < 90 mmHg) augmentait progressivement avec l’âge mais n’était pas l’apanage exclusif du sujet âgé, puisque 20 % des sujets de moins de 45 ans présentaient E S S A I S C L I N I Q U E S PAD. De nos jours, la grande majorité des patients hypertendus non équilibrés par le traitement le sont en raison d’un contrôle imparfait de la PAS. Les mécanismes physiopathologiques impliqués dans l’élévation de la PAS (rigidité des gros troncs artériels, ondes de réflexion, éjection ventriculaire gauche) sont radicalement différents de ceux de la PAD (élévation des résistances périphériques). Le développement de nouvelles molécules spécifiquement efficaces sur la PAS, ou une reconsidération de l’efficacité des molécules actuelles sur la PAS et la PP semblent indispensables pour gagner la bataille de la pression artérielle systolique, ce qui permettra d’améliorer substantiellement la prise en charge de l’HTA. ■ Fig. – Évolution des différents paramètres de pression artérielle avec l’âge 95 170 90 160 85 150 80 140 75 130 70 120 65 110 60 100 PAD < 45 45-54 55-64 65-74 mmg mmg PP PAS PAM > 74 ans cette forme d’HTA. Dans cette population, les sujets traités présentaient plus fréquemment une HTA systolique isolée que les sujets non traités de la même classe d’âge. Les résultats de Phaste confirment les données anglo-saxonnes issues des registres de populations (NHANES) ou d’essais thérapeutiques prospectifs J.-J. M., Paris (STOP2…) : le profil des patients hypertendus pris en charge en ambulatoire a profondément changé en trente ans. L’âge moyen des hypertendus a augmenté et la fréquence de l’HTA systolique est en constante augmentation. Les traitements antihypertenseurs ont été historiquement développés et commercialisés sur la base de leur efficacité sur l’abaissement de la Référence 1. Mourad JJ, Blacher J, Blin P, Warzocha U. Conventional antihypertensive drug therapy does not prevent the increase of pulse pressure with age. Hypertension. 2001; 38: 958-61. Abréviations PAS: pression artérielle systolique PAD: pression artérielle diastolique PAM: pression artérielle moyenne PP: pression pulsée PROGRESS : du nouveau pour la prévention des récidives d’AVC Un peu plus d’un quart des patients récidivent après un AVC. L’association diurétique-IEC est efficace. L’IEC seul déçoit. L a méta-analyse faite par Gueyffier et coll., en 1997, montre que la baisse de la pression artérielle chez des patients survivant à un AVC diminue la récidive d’AVC mortels et non mortels de 28 % (1). Les résultats de l’étude Progress (perindopril protection against recurrent stroke study) sont publiés dans le Lancet (2). Le but était de préciser les effets de la baisse tensionnelle induite par le périndopril associé ou non à l’indapamide chez des patients ayant un AIT ou un AVC, et étant hypertendus ou normotendus. L’essai est réalisé contre placebo (3051 patients ont un traitement actif, 3054 un placebo). Le praticien décide de placer son patient dans le groupe: périndopril 4 mg vs placebo ou dans le groupe périndopril 4 mg + indapamide 2,5 mg vs placebo. Les deux groupes sont homogènes avec une moyenne d’âge de 64 ans et 300 % de femmes, 48 % des patients sont classés comme sujets hypertendus à la première consultation de l’essai et une pression arté- rielle est en moyenne de 159/94 mmHg, les autres sont définis comme normotendus avec des chiffres de pression artérielle de 136/79 mmHg. Le suivi a été de quatre ans. La baisse tensionnelle a été pour l’ensemble des patients traités de 9,0/4,0 mmHg mais beaucoup plus importante pour ceux recevant périndopril + indapamide (12,3/ 5,0 mmHg) que pour ceux ne recevant que le périndopril (4,9 ± 2,8 mmHg). Cet effet rapidement obtenu s’est maintenu pendant toute la durée du suivi: 22% des patients HTA-INFO – NUMÉRO 10 – DÉCEMBRE 2001 11 E S S A I S C L I N I Q U E S ont arrêté l’essai, un même nombre sous traitement actif que sous placebo et aussi un même nombre chez les hypertendus et chez les normotendus. Sept cent vingt-sept patients ont eu une récidive d’AVC: 307 sous traitement actif et 420 sous placebo. Le traitement entraîne une réduction du risque de récidive de 28% (IC 95%, 17-38%). Le pourcentage annuel de nouveaux cas d’AVC était de 2,7% pour les sujets traités et de 3,8% pour les sujets sous placebo – 123 AVC ont été mortels ou laissant des séquelles importantes dans le groupe traité (contre 181 dans le groupe non traité). La prévalence des rechutes est très significativement diminuée chez les patients recevant l’IEC + diurétique (150 vs 255) alors qu’elle est non significative pour les patients recevant seulement le périndopril (157 vs 165) La diminution des récidives est aussi bien notée chez les patients hypertendus que chez les normotendus (163 vs 235 et 144 vs 185). Bien qu’il n’y ait pas de différence dans le nombre de décès étiquetés « vasculaires » (181 vs 198), il apparaît une réduction du risque d’infarctus myocardique chez les sujets ayant un traitement actif. Trois cent six patients dans le groupe traité et 319 sous placebo sont décédés pendant l’essai. L’association périndopril-indapamide diminue de façon importante le risque de récidive d’AVC chez les patients hypertendus ou non ayant eu au préalable un accident vasculaire neurologique. On est surpris par la très faible différence de rechutes entre patients traités par le seul périndopril et patients sous placebo. En revanche, rappe- lons que dans l’essai PATS (3) l’indapamide seul (2,5 mg/l) abaissait en moyenne la pression artérielle de 5/2 mmHg et réduisait la fréquence des récidives d’AVC mortels ou mortels de 29%. ■ J.-P. Fillastre, Rouen Références 1. Gueyffier F, Boissel JP, Boutitie F, Pocock S, Coope J, Cutler J, et al. Effect of antihypertensive treatment in patients having already suffered from stroke. Gathering the evidence. The INDANA (INdividual Data ANalysis of Antihypertensive intervention trials) Project Collaborators. Stroke 1997; 28: 2557-62. 2. Randomised trial of a perindopril-based bloodpressure-lowering regimen among 6,105 individuals with previous stroke or transient ischaemic attack. Lancet 2001; 358: 1033-41. 3. Post-stroke antihypertensive treatment study. A preliminary result. PATS Collaborating Group. Chin Med J 1995; 108: 710-7. A C T U A L I T É S Traitement hormonal substitutif après infarctus du myocarde: attention aux premières semaines Les femmes ayant eu un infarctus myocardique ne tirent pas bénéfice du THS quant à la possible récidive de l’atteinte coronaire . Il y aurait même une augmentation du risque de récidive au cours des premiers mois suivant l’introduction du THS. C hez les femmes ménopausées ayant un infarctus myocardique et suivant un traitement hormonal substitutif, deux études ont suggéré une diminution du risque de récidive d’atteintes coronaires (1, 2). Cependant, l’essai randomisé H.E.R.S (Heart and Estrogen Progestin Replacement) est venu contredire les faits antérieurs montrant une augmentation du risque coronarien au cours de la première année de traitement (et surtout au cours des quatre premiers mois) chez les femmes prenant le THS et une réduction du risque lors du suivi sur 4 ans: ceci par rapport au groupe prenant le placebo (3). Une nouvelle publication mérite d’être 12 signalée pour compléter les informations sur ce sujet (4). S.R. Heckbert et coll. – un groupe épidémiologique de Seattle (États-Unis) – ont suivi une cohorte de femmes ayant survécu après un premier infarctus du myocarde. Neuf cent quatre-vingt et une femmes ménopausées, âgées en moyenne de 68 ans, avec un suivi postinfarctus de 3,5 ans en moyenne (soit 3 599 patients/année). Dix-neuf pour cent de ces femmes ont suivi un traitement hormonal, 186 femmes ont eu une récidive d’infarctus myocardique ou un décès d’origine cardiaque. Les données brutes sans ajustement de risque montrent pour HTA-INFO – NUMÉRO 10 – DÉCEMBRE 2001 les femmes sous THS une réduction du risque (rr = 0.69, 0,45 -1,05, IC 95 %) mais après ajustement par l’âge, les comorbidités (en particulier le diabète), les traitements par aspirine et bêtabloquants, il n’y a plus de différence selon que l’on prend ou non le THS (rr 0.96, 0,62, 1,50 IC 95). L’analyse faite en fonction de la date de début du THS montre que chez les femmes traitées par THS, il y a une nette augmentation du risque de récidives d’infarctus dans les 60 premiers jours (RH 2.16, 0,94, 4,95, IC 95%). Vient ensuite une diminution du risque après un an de traitement par THS. A C T U A L I T É S Il est important de signaler que l’étude de cette cohorte confirme les résultats de l’étude H.E.R.S. Rappelons que dans l’étude H.E.R.S., le risque (RH = 2.29) était augmenté au cours des 4 premiers mois du THS et au moment de leur parution en 1998, avaient surpris compte tenu des résultats antérieurs de Grady en 1992 et de Sullivan en 1990. ■ cours de la première année soit 1.52 (1.01 -2.29 IC 95 %) pour devenir beaucoup plus faible à la 4e ou 5e année (RH. 0,75, 0,50 - 1,13 IC 95%). Les résultats de la présente étude confirment bien les résultats de H.E.R.S qui, au Références 1. Grady D, Rubin SM, Petitti DB, Fox CS, Black D, Ettinger B, Ernster VL, Cummings SR. Hormone therapy to prevent disease and prolong life in postmenopausal women. Ann Intern Med 1992 ; 117 : 1016-37. 2. Sullivan JM, Vander-Zwaag R, Hughes JP, Maddock V, Kroetz FW, Ramanathan KB, Mirvis DM. Estrogen replacement and coronary artery disease. Effect on survival in postmenopausal women. Arch Intern Med 1990 ; 150 : 2557-62. 3. Hulley S, Grady D, Bush T, Furberg C, Herrington D, Riggs B, Vittinghoff E. Randomized trial of estrogen plus progestin for secondary prevention of coronary heart disease in postmenopausal women. Heart and J.-P. Fillastre, Rouen Estrogen/progestin Replacement Study (HERS) Research Group. Jama 1998 ; 280 : 605-13. 4. Heckbert SR, Kaplan RC, Weiss NS, Psaty BM, Lin D, Furberg CD, Starr JR, Anderson GD, Lacroix AZ. Risk of recurrent coronary events in relation to use and recent initiation of postmenopausal hormone therapy. Arch Intern Med 2001 ; 161 : 1709-13. Note Le document d’enseignement de la SFHTA « HTA et traitement substitutif de la ménopause » (B. Chamontin, 1999) sera actualisé pour intégrer cette nouvelle donnée. 11 décembre 2001, la Journée nationale de lutte contre l’HTA fait le point sur « stress et HTA » Le Comité français de lutte contre l’hypertension artérielle, partenaire de la Société française d’hypertension artérielle et affilié à la World Hypertension League, a choisi « Hypertension artérielle et stress » comme thème de sa Journée nationale de lutte contre l’HTA. B eaucoup d’idées fausses circulent, le comité souhaite faire le point sur ces troubles et donner au grand public des informations claires et des conseils pratiques. Les points forts développés seront: – Si le stress peut provoquer des élévations tensionnelles transitoires chez tout le monde; – Le stress n’est pas à l’origine de l’hypertension artérielle; – « Supprimer le stress » n’est pas « supprimé l’hypertension artérielle »; – Ne pas être « stressé » ne protège pas de l’hypertension artérielle. Le CFLHTA édite un livret d’information à l’attention du grand public et des patients hypertendus. Il a été rédigé après réalisation d’une enquête par la Sofrès auprès de deux mille Français afin de cerner leurs percep- CONSEILS DU CFLHTA AUX HYPERTENDUS STRESSÉS ➨ Si votre pression artérielle est élevée mais a été prise dans une période de stress, dites-le à votre médecin, et faites-la mesurer à nouveau, dans un moment de calme ou à la maison. ➨ Si vous êtes traité pour une hypertension artérielle, sachez qu’un stress peut s’accompagner d’une élévation ponctuelle de votre pression artérielle, comme chez tout le monde. ➨ Les moyens utilisés pour traiter le stress ne sont pas efficaces pour soigner l’hypertension. En revanche, ils permettent de mieux la vivre et de mieux la maîtriser. ➨ Les médicaments de l’hypertension artérielle ne sont pas des « antistress ». Ils n’empêchent pas la tension de monter sous l’effet d’une émotion, d’une contrariété, d’une angoisse. ➨ Il faut apprendre à gérer son stress, en particulier lorsqu’on est hypertendu. Pour autant, il ne faut pas chercher à l’éliminer totalement. Le stress peut, en effet, être positif. C’est un « moteur » indispensable pour s’adapter aux situations que l’on rencontre dans la vie. ➨ Si vous êtes hypertendu, prenez votre traitement tous les jours, ne l’interrompez jamais de votre propre initiative. Même si vous n’êtes plus dans une situation de stress son arrêt provoque systématiquement le retour de l’hypertension. tions et leurs croyances sur la relation entre stress et hypertension. Enfin, des conseils du CFLHTA aux hypertendus stressés sont donnés sous la forme de six recommandations. Diffusé à 450 000 exemplaires, ce livret sera disponible chez les médecins généralistes, les pharmaciens, le site Internet du CFLHTA < www.comitehta.org >(*) ou par courrier, sur simple demande écrite, au CFLHTA/Fédération française de cardiologie 50, rue du Rocher – 75008 Paris. ■ X. Girerd, président du CFLHTA (*) Le site du CFLHTA est directement accessible depuis le site de la SFHTA < www.sflhta.org > HTA-INFO – NUMÉRO 10 – DÉCEMBRE 2001 13 C H R O N I Q U E S B E S T I A L E S La mouche: une drôle de fuite aortique Calliphora vomitoria, la mouche bien nommée est quasi inattaquable. Essayez donc d’attraper une mouche d’un mouvement rapide. Vous échouerez probablement car elle est dotée d’un réflexe qui rend son envol inéluctable dès qu’un ennemi entre dans son champ de vision. Pourquoi? Un article de Thon explore ces relations entre stimulations visuelles ou tactiles et préparation à l’action: on y découvre avec surprise que le « système cardiovasculaire » de cet insecte est spécifiquement adapté à la fuite (1). Et voici pourquoi, on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre. R appelons que c’est de l’hémolymphe et non du sang qui coule dans les vaisseaux de la mouche, et que celle-ci n’a pas un cœur structuré comme le nôtre, mais plutôt une zone spécialisée de l’aorte qui se contracte, et fait office de cœur. Ce tube contractile a la particularité d’opérer une série de contractions vers l’avant pour la tête, en alternance avec une série de battements pour l’arrière, destinés aux muscles des pattes et des ailes. Ainsi, le réconfort (la tête) alterne avec l’effort (les muscles). Lorsque la mouche s’échappe, son cerveau est délaissé pour l’envol et sa réflexion fait place à la fuite. C’est ce qui s’appelle véritablement prendre ses jambes à son cou. Fig. 1 – Représentation du montage de la mouche posée sur le tambour. La mouche voit de chaque côté une roue blanche et noire. La moitié gauche est une vue latérale et la moitié droite une vue frontale. Prendre ses jambes à son cou Pour mieux comprendre cette admirable capacité de fuite, Thon a suspendu une calliphore par le thorax, et fait reposer ses pattes sur un tambour rotatif. Ainsi, habilement déposé par notre physiologiste qui n’aurait pas fait de mal à une mouche, l’animal peut voir de chaque côté de ses champs de vision un disque qui lors de sa rotation fait alterner des croissants noirs et blancs. Un dispositif d’électrodes enregistre les contractions musculaires et l’activité électrique du « cœur », qui diffère selon qu’il s’agit d’une phase antérograde ou d’une phase rétrograde. Le chercheur peut alors déclencher à loisir la rotation du tambour ou du disque coloré. Qu’observe-ton ? Que chaque rotation, qui n’est autre 14 Figure empruntée à la référence 1. qu’une stimulation tactile ou visuelle, enclenche des contractions « cardiaques » vers les muscles des pattes et des ailes. Mieux encore, les contractions du cœur peuvent préparer le décollage en précédant les contractions des muscles. Le plein de carburant est ainsi fait avant le décollage ! Cette adaptation à l’environnement protège la mouche de ses agresseurs en inversant sa circulation, pour passer d’une irrigation céphalique quasi intellectuelle à une circulation plus musculaire qui va la sauver. Mais en répétant trente fois la stimulation visuelle, en lui répétant l’alternance des croissants blancs et noirs, la réponse HTA-INFO – NUMÉRO 10 – DÉCEMBRE 2001 s’épuise et s’annule. Autrement dit, la mouche peut être trompée, mais pas à l’envi. Pas folle… la mouche ! Comment alors attraper Calliphora vomitoria ? Il faut tenter de la prendre par traîtrise, c’est-à-dire par-derrière. Et si vous échouez, restez calme et ne prenez pas la mouche ! ■ J.-L. Elghozi, Paris N. Postel-Vinay, Paris Référence 1. Thon B. Habituation of cardiac and motor responses to a moving visual stimulus in the blowfly (Calliphora vomitoria). J Comp Physiol Psychol 1980; 94: 886-93. N O U V E L L E S D E N O S S P O N S O R S Communiqués de presse ■ Losartan et néphroprotection: les résultats de RENAAL L’étude RENAAL (Reduction of endpoints in NIDDM with the angiotensin II antagonist losartan) a été conduite chez 1513 patients atteints de diabète de type II avec insuffisance rénale suivie pendant 3 à 4 ans en moyenne (1). Les patients ont été randomisés en deux groupes : 751 ont reçu du losartan (Cozaar® 50 mg à 100 mg 1/j), 762 du placebo. Ils étaient tous traités en fonction de leur besoin par d’autres antihypertenseurs, à l’exclusion des AAII et des IEC. Le critère principal d’évaluation était un critère combiné: délai de première survenue ou d’un doublement de la créatininémie, ou d’une insuffisance rénale terminale (IRT), ou encore du décès. Les patients du groupe losartan ont présenté une amélioration significative du critère combiné de 16 % (p = 0,024), par rapport au groupe placebo. Dans le groupe losartan, les auteurs ont rapporté les résultats suivants: –Réduction significative (28%, p = 0,002) du risque de progression vers une IRT imposant le recours à une dialyse ou à une transplantation rénale, – Réduction significative (25%, p = 0,006) du risque de doublement de la créatininémie, – Réduction significative (20%, p = 0,010) du risque d’IRT ou de décès, – Le risque de décès n’a pas différé de manière significative entre les groupes d’étude, – Réduction significative de la protéinurie (35%, p < 0,01), – Réduction significative (32%, p = 0,005) du nombre d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque. Des effets similaires ont été enregistrés dans les deux groupes pour le critère combiné d’évaluation des événements cardiovasculaires (infarctus du myocarde, AVC, revascularisation, hospitalisation pour angor instable, hospitalisation pour insuffisance cardiaque et décès d’origine cardiovasculaire). Les arrêts de traitement en raison d’événements indésirables cliniques, en dehors des décès, ont été de 17% dans le groupe losartan en plus du traitement antihypertenseur classique contre 22% dans le groupe placebo. Présentant cette étude dans le cadre d’une conférence de presse (2), Dick de Zeeuw, MD, PhD, membre du comité de pilotage de l’étude RENAAL, professeur et chef de pharmacologie clinique à l’université de Groningue (Pays-Bas) a ainsi indiqué: « Pour la première fois, nous avons montré que nous pouvons réduire le risque d’IRT grâce au traitement de ces patients par Cozaar®. Il s’agit certainement d’une avancée majeure dans notre capacité à aider ces patients à contrôler l’évolution de leur maladie. » Références 1. Brenner BM, Cooper ME, de Zeeuw D, Keane WF, Mitch WE, Parving HH, et al. Effects of losartan on renal and cardiovascular outcomes in patients with type II diabetes and nephropathy. N Engl J Med. 2001; 345: 861-9. 2. Conférence de presse des laboratoires Merck Sharp & Dohme-Chibret; Whitehouse Station (New Jersey, États-Unis) 20 septembre 2001. N.D.L.R. – Sur ce thème voir les précédents numéros d’HTAINFO (accessibles en full text depuis < www.sfhta.org >) des informations sur les études PRIME et IDNT. ■ Un livre original pour votre bibliothèque En ce début du IIIe millénaire, il était tentant de dresser le bilan du concept d’HTA. C’est ce que vient de faire l’ouvrage séduisant intitulé: L’hypertension artérielle. Évolution d’un concept né au XXe siècle. Ne répondant pas à la définition d’une maladie, l’HTA peut être décrite comme une valeur de chiffres tensionnels pour laquelle une action thérapeutique conduisant à sa diminution, avec ses risques et ses coûts, entraîne un bénéfice clinique supérieur à une inaction thérapeutique qui comporte elle-même son risque et ses dangers. Pour en arriver à ce concept, il a fallu observer les patients (le suivi prospectif), établir des hypothèses de causalité potentielle (la statistique), puis vérifier le bien-fondé des hypothèses formulées (étude de l’impact de la réduction des risques par la prise en charge médicale). Cette démarche ceci prit un siècle au cours duquel l’hypertension connut des moments empiriques, des pages novatrices (la naissance de l’épidémiologie prospective moderne, par exemple), des succès (les essais thérapeutiques contrôlés). Ce livre associe des analyses et de nombreux encadrés synthétisant les grands moments de la bibliographie. Le propos est articulé autour de sept grands thèmes : apport de l’épidémiologie descriptive; l’épidémiologie d’intervention ou les essais cliniques ; l’approche méta-analytique; parcours de la méthode ; les grandes recommandations pour la pratique; l’hypertrophie ventriculaire gauche; le problème de la variabilité tensionnelle et l’apport des mesures répétées. Aujourd’hui, nous pensons nécessaire d’abaisser les chiffres de pression artérielle proportionnellement au risque absolu du patient et non plus uniquement proportionnellement à la valeur constatée isolément des chiffres tensionnels. Des essais thérapeutiques évaluant des stratégies antihypertensives chez des patients inclus en fonction de leur niveau de risque et indépendamment de leurs chiffres tensionnels sont en cours. Les quelques essais de ce type disponibles ont montré un bénéfice du traitement y compris chez des patients usuellement qualifiés de normotendus. Ainsi, les termes « normotendus » et « hypertendus » deviennent inadéquats, comme l’illustre le large regard proposé par les auteurs. ■ L’hypertension artérielle Évolutions d’un concept né au XXe siècle Coordination : François Diévart Auteurs : Guillaume Bobrie, Gilles Chatellier, François Diévart, Xavier Girerd, Philippe Gosse, François Gueyffier Nicolas Postel-Vinay Editions scientifiques L & C, Pierre-Fabre Ouvrage disponible auprès de la visite médicale Pierre Fabre Médicament. HTA-INFO – NUMÉRO 10 – DÉCEMBRE 2001 15 HTA-INFO SOCIÉTÉ FRANÇAISE D’HYPERTENSION ARTÉRIELLE Filiale de la Société française de cardiologie 15, rue Cels – 75014 Paris BUREAU Président Stéphane Laurent Présidents sortants Pierre-François Plouin Hugues Milon Vice-président Christian Thuillez Secrétaire général Jean-Luc Elghozi Secrétaire général adjoint Bernard Chamontin Conseil d’administration J.-F. Arnal; J.-Y. Artigou; M. Beaufils; B. Chamontin; T. Denolle; M.-D. Drici; J.-L. Elghozi; J.-P. Fillastre; X. Girerd; P. Gosse; F. Gueyffier; D. Herpin; J.-L. Imbs; S. Laurent; G. London; J.-M. Mallion; H. Milon; A. Mimran; C. Mounier-Vehier; P.-F. Plouin; M. Safar; C. Thuillez; F. Zannad. Conseillers scientifiques J. de Champlain (Montréal) N. Chraibi (Casablanca) H. Ben Maiz (Tunis) J.-P. Degaute (Bruxelles) B. Waeber (Lausanne) La Société Française d’Hypertension Artérielle et le comité de rédaction d’HTA-INFO remercient pour leur soutien les laboratoires : www.rcva- Comment reçevoir HTA-INFO ? Comment s’exprimer au travers d’HTA-INFO ? HTA-INFO, lettre de la Société française d’hypertension artérielle, est adressée gratuitement aux membres de la Société. Les non-membres peuvent recevoir la lettre sur demande: écrire aux éditions Imothep Médecine-Sciences. Les correspondances à la rédaction peuvent être adressées à Michel Beaufils (hôpital Tenon, 4, rue de la Chine, 75020 Paris), ou à Nicolas Postel-Vinay (éditions Imothep, 19, avenue Duquesne, 75007 Paris). 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