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HTA-INFO HTA-INFO
DÉCEMBRE 2001
HTA-INFO
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F R A N Ç A I S E
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Numéro 10
http://www.sfhta.org
Filiale de la Société Française de Cardiologie
S O M M A I R E
É D I T O R I A L
L’invité
Pression pulsée et longévité humaine
Michel Beaufils, rédacteur en chef
T
el est le titre d’un article de A. Aviv, paru récemment dans Hypertension (2001 ; 37 :
1060-66), qui tente d’établir un lien entre la rigidité artérielle et diverses modalités du
phénomène de vieillissement. Nous savons depuis Framingham que l’âge avançant, la
pression systolique tend à augmenter et la diastolique à rester stable voire à diminuer, la
résultante étant une augmentation de la pression pulsée. Celle-ci est très largement corrélée
à la rigidité artérielle, surtout proximale. En un temps déjà reculé, la pression diastolique
était considérée comme l’indice de gravité majeur des hypertensions. Puis la pression systolique a occupé le devant de la scène, que lui dispute aujourd’hui la pression pulsée. En
fait bien différentes physiologiquement apparaissent la pression moyenne (celle qui
dépend du débit cardiaque et de la vasoconstriction) et la pression pulsée, essentiellement
fonction de la rigidité des gros troncs artériels et donc du vieillissement. Aviv discute trois
mécanismes potentiels de ce vieillissement.
Le premier se met en place in utero, c’est la fameuse hypothèse de Barker. De fait, les
enfants ayant souffert d’un retard de croissance intra-utérin sont plus exposés que d’autres à
la survenue d’une HTA ou d’un diabète de type II à l’âge adulte. Les études de corrélation
entre le poids de naissance et la pression artérielle ultérieure pointent sur une relation portant
essentiellement sur la systolique. Une relation inverse est également constatée entre le poids
de naissance et la vitesse de l’onde de pouls. Ainsi, par des voies métaboliques encore
bien mal comprises, la croissance fœtale défectueuse (qui correspond en général à une
carence d’apport maternofœtal) enclencherait un processus de vieillissement artériel très précoce dans la vie postnatale, ce qu’Aviv nomme un resetting of arterial age.
Le second mécanisme potentiel s’appuie sur les différences observées entre hommes et
femmes sur les paramètres cardiovasculaires. À âge identique l’homme et la femme non
ménopausée n’ont, toutes choses égales par ailleurs, pas la même pression pulsée et pas la
même vitesse de l’onde de pouls. Après la ménopause, la pression pulsée augmente au
contraire plus vite chez la femme. Encore certains paramètres physiologiques (transports
ioniques, réactivité vasculaire rénale au sodium) ont-ils une influence très différente sur la
pression artérielle chez l’homme et la femme. Le profil de risque cardiovasculaire associé à
une pression pulsée élevée est également différent entre hommes et femmes. Ces faits suggèrent fortement que les œstrogènes retardent le vieillissement artériel, et que leur privation
après la ménopause l’accélère. Les femmes ayant eu des grossesses tardives auraient ainsi
une longévité accrue. Le mécanisme de cette « éternelle jeunesse » œstrogénique n’en est
pas pour autant élucidé, mais le dernier mécanisme envisagé pourrait n’y être pas étranger.
La littérature abonde ces derniers temps d’articles reliant la longueur des télomères à la pression artérielle et au risque vasculaire. Les télomères sont des séquences de bases (TTAGGG)
répétées à la fin des chromosomes. Leur longueur refléterait le nombre de cycles de réplication
....................................................... 2
Cédérom pour la FMC
Programme
................ 3
.......................................... 4
Bourses et allocations
................ 6
Initiatives ................................................. 8
Essais cliniques
.............................. 10
Actualités ............................................. 12
Chroniques bestiales ................ 14
Nouvelles des sponsors ......... 15
HTA-INFO
Éditions Imothep Médecine-Sciences
19, avenue Duquesne – 75007 PARIS
Tél. : 01 47 05 84 38
Fax : 01 45 55 84 42
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Web : www.imothep.com
Rédacteur en chef: Michel Beaufils
Directeur de la publication: Nicolas Postel-Vinay
Comité de rédaction: Pierre-François Plouin
Jean-Michel Mallion – Bernard Waeber
Faïez Zannad
Secrétariat de rédaction: Yveline Postel-Vinay
© 2001 HTA-INFO. Tous droits de traduction, d'adaptation
et de reproduction, par tous procédés, réservés pour tous
pays. Les opinions exprimées dans HTA-INFO ne reflètent
pas nécessairement la position de la SFHTA et n'engagent
que la responsabilité de leurs auteurs. Titres et intertitres sont
de l'éditeur. Iconographie : Imothep Médecine-Sciences.
Impression : Traeger, 33, bld. Anatole-France, 93200 SaintDenis. Dépôt légal 4e trimestre 2001. ISSN 1276-1362.
HTA-INFO – NUMÉRO 10 – DÉCEMBRE 2001
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SUITE
cellulaire (« horloge mitotique »),
jusqu’à une limite, marquant l’arrêt
des réplications, c’est-à-dire la sénescence. L’attrition des télomères au fil
des cycles reproductifs serait accrue
par le stress oxydatif, mais aussi par
d’autres facteurs, telle l’homocystéine,
accélérant le vieillissement. Elle serait
au contraire contre-balancée, au
moins dans certains types cellulaires,
par une télomérase, qui permet la
resynthèse de novo des séquences en
question. Certaines études suggèrent
que la longueur des télomères serait
inversement corrélée à la pression pulsée (l’une d’entre elles sera présentée
par A. Benetos aux prochaines Journées de l’hypertension). Là encore la
différence entre hommes et femmes
est présente.
Ainsi, le corollaire de la primauté pronostique de la pression pulsée pourrait être que le monde du vieillissement prend le pas sur celui de la
vasoconstriction, sans qu’il y ait
nécessairement entre les deux une
étroite relation causale. Ce vieillissement pourrait s’amorcer dès la vie
embryonnaire, et être régulé, ou au
moins largement influencé par divers
facteurs biologiques (les œstrogènes
n’en sont sans doute qu’un exemple),
agissant pour une part à l’échelon
chromosomique. Ce processus est-il en
marge, synergique, ou antagoniste des
gènes de prédisposition dont la mise
en évidence avance à grands pas ? ■
M. B.
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Génétique de l’hypertension
artérielle humaine:
l’avenir de notre discipline ?
Le jeudi 13 décembre à 11h 15, lors des XXIes Journées de l’hypertension artérielle
la conférence plénière des journées porte son regard sur l’avenir avec pour invité
Xavier Jeunemaitre. Coup d’œil.
D
epuis plus de 50 ans, des études de
populations et des analyses familiales (grandes familles, jumeaux) ont
montré que le niveau de pression artérielle est en partie hérité, en partie
dépendant de nombreux facteurs d’environnement (mode de vie surtout). Malgré la description et l’analyse de nombreux systèmes participant à la régulation
de la pression artérielle, les anomalies
2
primaires à l’origine du développement
de l’hypertension artérielle restent pour
la plupart inconnues. L’explosion des
techniques de génétique moléculaire et
statistique permet de nos jours une
approche totalement nouvelle du problème. L’exposé aura pour but de décrire
les principales stratégies qui sont actuellement utilisées pour tenter d’identifier
les variations génétiques responsables de
l’hypertension artérielle. La première
consiste en l’analyse de gènes candidats,
par exemple les gènes codant pour le système rénine angiotensine, dont on sait
qu’ils codent pour des protéines impliquées dans des systèmes de régulation de
la pression artérielle. La seconde consiste
en l’analyse de l’ensemble du génome,
sans a priori, soit sur des populations
HTA-INFO – NUMÉRO 10 – DÉCEMBRE 2001
humaines, soit sur des modèles animaux.
La troisième, la plus fructueuse à ce jour,
consiste à identifier les gènes responsables de formes très rares d’hypertension artérielle, de transmission mendélienne (dominante ou récessive), mais
exemplaires dans les conséquences
qu’elles ont sur la prise en charge de ces
patients et de leurs familles et dans la
compréhension qu’elles nous donnent
des mécanismes intimes d’élévation de la
pression artérielle. Enfin, sera abordé le
développement futur de la pharmacogénétique, avec la recherche de la prédiction de la réponse à des médicaments
existants et la recherche de nouvelles
cibles thérapeutiques. ■
X. J.
L ’ I N V I T É
Cette année Xavier Jeunemaitre est l’invité des Journées
de l’HTA. Il vient nous expliquer quels sont les tenants
et les aboutissants de la génétique de l’hypertension
A
près un séjour de deux ans à Institute
of Human Genetics, Salt Lake City
(États-Unis), il revient en France pour travailler notamment au Collège de France
(Inserm U36). Professeur des universités
et praticien hospitalier en génétique,
Xavier Jeunemaitre est actuellement responsable du département de génétique de l’hôpital
européen Georges-Pompidou,
structure à vocation clinique et
biologique. Clinique, avec une
consultation de génétique qui
accueille les pathologies héréditaires de l’adulte essentiellement
cardiovasculaires (hypertension
artérielle familiale, cardiomyopathies, pathologies vasculaires
héréditaires) et oncologiques en
particulier cancers digestifs et
mammaires ; biologique, avec un
laboratoire de génétique.
Xavier Jeunemaitre a joué un rôle
clé dans la première découverte d’un
gène impliqué dans l’hypertension artérielle. Parmi ses principaux thèmes de
recherche, citons l’identification de marqueurs liés à l’hypertension artérielle
essentielle et à l’hypertension artérielle de
la grossesse ; la découverte de mutations
du gène de l’angiotensinogène et l’étude
de leurs conséquences fonctionnelles in
vivo chez l’homme et in vitro avec expression cellulaire et analyse de la protéine
recombinante ; l’identification de polymorphismes génétiques possiblement
impliqués dans la réabsorption sodée et la
régulation de la pression artérielle (sousunités du canal sodium épithélial, système
kallikréine kinine) ; la démonstration du
caractère familial de la fibrodysplasie
artérielle rénale – pathologie vasculaire
parfois responsable d’HTA –, la participation à d’autres travaux en particulier la recherche de gènes favorisant la néphropathie diabétique;
la découverte d’une première
localisation sur le chromosome 16 d’un gène responsable d’une anomalie malformative cardiaque fréquente dans la population (2-5 %), le prolapsus valvulaire mitral
(maladie de Barlow) ; l’étude de
formes rares monogéniques d’hypertension artérielle avec identification et caractérisation des premières familles françaises ; la localisation d’un nouveau gène
sur le chromosome 12 et l’identification
de deux gènes codant pour une nouvelle
famille de sérine/théronine kinases comme
responsables d’une forme particulière
héréditaire d’hypertension artérielle.
Difficile de résumer ici son expérience,
puisqu’un seul clic sur Medline avec
< jeunemaitre > en mot-clé ramène cent
treize articles (1er octobre 2001). Cette
année 2001, il publie dans Science, avec
Sandra Disse-Nicodème et Jean-Michel
Achard, la découverte de deux nouveaux
gènes pour une forme héréditaire
d’hypertension artérielle. La revue Médecine Sciences commente cet article en
concluant : « L’identification de WNK1 et
WNK4 comme responsables de cette forme
particulière d’hypertension artérielle permet
de révéler des gènes inattendus impliqués
dans le contrôle du transport ionique et de la
pression artérielle. Ce travail ouvre la porte à
de nombreux travaux qui permettront de
mieux comprendre le mécanisme d’action
physiologique de cette nouvelle famille de
sérine/thréonine kinases. La localisation possible d’un gène de susceptibilité pour l’HTA
essentielle au niveau du locus PHA2B, la
sensibilité de près de la moitié des sujets
hypertendus aux diurétiques thiazidiques
suggèrent aussi la possibilité de mécanismes
communs entre cette maladie rare et
l’hypertension artérielle commune de la
population. » ■
Un nouveau CÉDÉROM
pour animer vos séances de FMC
Cinq modules disponibles :
✔ Urgence hypertensive, P.-F. Plouin, J.-P. Fillastre
✔ HTA résistante, T. Denolle
✔ Observance, B. Waeber, N. Postel-Vinay
✔ Sténose de l’artère rénale, M. Laville
✔ HTA et diabète non insulinodépendant, J.-P. Fillastre
Comprend également le texte des Recommandations Anaes
pour la prise en charge de l’HTA (avril 2000)
Groupe pédagogique de la SFHTA : J.- P. Fillastre
Pour obtenir le cédérom, écrire à la SFHTA :
15, rue de Cels, 75014 Paris.
Renseignements : voir les précédents numéros
de HTA-INFO en ligne sur www.sfhta.org
HTA-INFO – NUMÉRO 10 – DÉCEMBRE 2001
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PRO
Mercredi 12 décembre
18.30
Symposium Satellite
Hypertendus et protection rénale : nouveaux repères
Organisé par les Laboratoires MERCK-SHARP & DOHME-CHIBRET
20.00
Jeudi 13 décembre
9.00
Atelier 1
Atelier 2
Actualité des
essais cliniques
en HTA,
décisions
thérapeutiques
Automesure
de la PA
et éducation
thérapeutique
H. Milon
B. Chamontin
(Toulouse),
J.-P. Fillastre
(Lyon)
(Boisguillaume)
Communications
orales 1
Communications
orales 2
Cœur
et vaisseaux I
J.-P. Degaute
(Bruxelles, Belgique),
A. Carré (Lille)
Génétique
L. Tiret (Paris),
X. Jeunemaitre
Mise au point
HTA et troubles du
rythme cardiaque
J.-Y. Artigou (Bobigny)
10.45
11.15
12.00
(Paris)
Mise au point
Aspects actuels de
l’insulinorésistance
M. Marre
(Paris)
Atelier 3
10.00 – 12.00
Atelier Infirmières :
Habitudes de vie
et HTA
H. Gomert
(Grenoble),
H. Pierre (Grenoble),
T. Denolle (SaintMalo)
Pause, Visite des posters
Conférence Plénière
Modérateur : S. Laurent
(Paris)
Gènes de susceptibilité et HTA
X. Jeunemaitre (Paris)
Déjeuner, Visite des posters
14.00 Communications Communications Communications Communications
orales 3
orales 4
orales 5
orales 6
Formation
pratique
Épidémiologie I
J.-P. Cambou
Pharmacologie I
P. Bousquet
(Strasbourg),
C. Kreft-Jais
Rein
J.-F. de Plaen
Clinique
B. Fiquet-Kempf
(Paris),
M. Galinier
Infirmières
X. Chanudet
(Saint-Mandé),
P. Poncelet
(Toulouse),
M. Gouton
(Lyon)
Mise au point
HTA et déclin
cognitif
F. Pasquier
16.05
16.20
(Saint-Denis)
Mise au point
Structure tridimensionnelle de la paroi artérielle
(Lille)
Mise au point
HTA et stress
oxydatif
L. Rochette
(Dijon)
(Toulouse)
(Hénin-Beaumont)
Mise au point
Bilan de l’hypertendu
B. Waebe
(Lausanne, Suisse)
Remise des prix
Modérateurs : S. Laurent
HTA-INFO – NUMÉRO 10 – DÉCEMBRE 2001
(Paris),
N. Chraibi
Présentation de travaux soutenus par la SFHTA
Symposium Satellite
20.00
4
(Paris)
(Le Mans)
Pause
16.45 « Hot topics »
18.00
P. Lacolley
(Bruxelles, Belgique),
P. Lebon
Accidents vasculaires cérébraux (AVC) : agir sur l’artère
Organisé par SERVIER MEDICAL
(Casablanca, Maroc)
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TION
RGANISA
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D
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I
COM
Président
Membres
Stéphane Laurent
Jean-François Arnal
Jean-Yves Artigou
Thierry Denolle
Milou-Daniel Drici
Jean-Paul Fillastre
Xavier Girerd
Daniel Herpin
Claude Julien
Gérard London
Jean-Michel Mallion
Vice-Président
Christian Thuillez
Secrétaire Général
Jean-Luc Elghozi
Secrétaire Adjoint
Bernard Chamontin
Secrétaire Scientifique
Michel Beaufils
Hugues Milon
Albert Mimran
Claire Mounier-Vehier
Pierre-François Plouin
Sophie Visvikis
Faiez Zannad
Vendredi 14 décembre
8.30
Atelier 4
Atelier 5
Communications
orales 7
Communications
orales 8
Le patient
polyvasculaire
Traitement
hormonal
substitutif et
risque vasculaire
Épidémiologie II
T. Lang (Toulouse),
S. Visvikis
Pharmacologie II
Cœur II
M. Grima
et vaisseaux
(Strasbourg),
C. Boulanger (Paris),
C. Richer-Giudicelli
D. Hayoz
P.-F. Plouin
(Paris)
T. Simon
(Paris)
(Vandœuvre-lès-Nancy)
(Krémlin-Bicêtre)
Mise au point
Les prédicteurs du
risque vasculaire
P. Boutouyrie
10.30
11.00
Communications
Orales 9
(Paris)
(Lausanne, Suisse)
Mise au point
Mise au point
Le syndrome d’apnée L’HTA de l’accident
du sommeil
vasculaire cérébral
J.-M. Mallion (Grenoble)
M. Zuber
(Paris)
Pause, Visite des posters
Symposium Satellite
Prévention des complications cardiovasculaires et rénales chez le patient hypertendu diabétique de type II
Organisé par BRISTOL-MYERS SQUIBB/SANOFI-SYNTHELABO
12.30
Assemblée générale
Déjeuner, Visite des posters
14.00
Lecture du président de l’ISH (International Society of Hypertension) – A. Mimran
14.30
Table Ronde
15.30
16.00
17.40
Modérateur : S. Laurent (Paris)
La PA cible est-elle fonction des facteurs de risque cardiovasculaire ?
X. Girerd (Paris), H. Milon (Lyon), P.-F. Plouin (Paris)
Pause, Visite des posters
Mises au point en plénière
16.00
Modérateur : J. de Champlain
16.20
16.40
Anesthésie du
malade
hypertendu
HTA du sujet
noir
P. Coriat
M. Laville
(Paris)
(Lyon)
Atteinte des
organes cibles :
aspects barométriques et non
barométriques
G. London
(Fleury-Mérogis)
17.00
17.20
Aldostérone et
organes cibles
F. Zannad
(Montréal, Canada)
(Nancy)
Automesure
AFSSAPS
B. Vaisse (Marseille)
S. Ragot (Poitiers)
Clôture des Journées
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Lauréats des bourses
et allocations sfhta
2001
La SFHTA soutient activement la recherche. Nous publions ici la liste des lauréats des bourses (26678,58 € /175 000 F chacune),
des allocations (7622,45 € /50 000 F chacune) et des allocations exceptionnelles.
A
ttribution des six bourses
de la SFHTA incluant la bourse
Synthélabo et la bourse GlaxoWellcome (montant de chaque
bourse 26678,58 €)
Erwan Bozec
Directeur de recherche : Pr S. Laurent
Inserm EMI-U 0107, faculté de médecine, 15, rue de l’École de médecine,
75270 Paris Cedex 06.
Tél.: 01440790 30 – Fax: 0144 079040
E-mail : [email protected]
Projet : Influence des gènes du système
rénine-angiotensine sur la rigidité artérielle : études pharmacologiques chez la souris transgénique.
cardique entre le stress oxydatif radicalaire
et le système rénine-angiotensine : Incidences métaboliques et fonctionnelles.
Albert Sarkis
Directeur de recherche:
Pr D. Benzoni.
Laboratoire de physiologie
et de pharmacologie clinique,
faculté de pharmacie, CNRS UMR-5014,
8, avenue Rockefeller,
69373 Lyon Cedex 08.
Tél.: 04787770 86 – Fax: 04787771 18
E-mail: [email protected]
Projet : Influence de l’angiotensine II sur le
flux sanguin rénal médullaire et la natriurèse de pression : étude chez le rat hypertendu de souche lyonnaise.
Anne Ponthieux
Directeur de recherche: Dr S. Visvikis
Inserm U525,
30, rue Lionnois, 54000 Nancy.
Tél.: 03831790 37 – Fax: 0383 179031
E-mail : [email protected]
Projet : Les déterminants génétiques et
environnementaux des molécules d’adhésion : implications dans le risque cardiovasculaire.
Alexandra Oudot
Directeur de recherche:
Pr L. Rochette.
Facultés de médecine
et de pharmacie, laboratoire de
physiopathologie et de pharmacologie
cardiovasculaires expérimentales, 7, boulevard Jeanne-d’Arc, BP 87 900, 21079
Dijon Cedex.
Tél.: 03803932 91 – Fax: 0380 39 3293
E-mail : [email protected]
Projet : Étude des relations au niveau myo6
Bourses GlaxoWellcome
et Sanofi Synthélabo
Marianne Gervais-Taurel
(Bourse GlaxoWellcome)
Directeur de recherche : Pr P. Corvol
Inserm Unité de recherche U36, Collège
de France, 11, place Marcelin Berthelot,
75231 Paris Cedex 05.
Tél.: 0144271675 – Fax: 0144271691
E-mail: [email protected]
Projet: Étude de la migration et de la localisation intracellulaire de la sérine/thréonine
kinase Akt dépendante de l’activation du
récepteur de type 1 de l’angiotensine II. Rôle
de sa migration dans la prolifération cellulaire.
Laure Hammer
(Bourse Sanofi Synthélabo)
Directeur de recherche :
Pr J.-M. Mallion,
CHU Grenoble, médecine
HTA-INFO – NUMÉRO 10 – DÉCEMBRE 2001
interne et cardiologie, BP 217,
38043 Grenoble Cedex 9.
Tél. : 04 76 76 75 75 –
E-mail : [email protected]
Projet : Étude du phénotype cardiovasculaire des patients porteurs d’un syndrome
d’apnées du sommeil : rôle de l’hypertension
artérielle.
Attribution de deux allocations
régulières de la SFHTA (montant
de chaque allocation 50 kF)
Anne-Paule Gimenez Roqueplo
Directeurs de recherche : P r X. Jeunemaitre, Pr P.-F. Plouin. Hôpital européen
Georges-Pompidou, 20, rue Leblanc,
75908 Paris Cedex 15.
Tél. : 01 56 09 38 78
Projet : Étude génétique de l’implication de
la chaîne respiratoire mitochondriale dans
la genèse des phéochromocytomes.
Raphaël Lasserre
Directeur de recherche :
Dr Ph. Gosse
Groupe hospitalier SaintAndré, 1, rue Jean-Burguet,
33075 Bordeaux Cedex.
Tél. : 05 56 79 58 04/47 20 –
Fax : 05 56 79 57 86 –
E-mail : [email protected]
Projet : Caractérisation tissulaire du myocarde par vidéodensitométrie (analyse de
niveaux de gris) chez le patient hypertendu
en échocardiographie transthoracique
2e harmonique : Analyse et comparaison de
séquences enregistrées sur support analogique (vidéo) et sur support numérique
(disque magnéto-optique).
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Réversibilité des atteintes cardiovasculaires et rénales associées à l’hypertension
induite par le L-NAME chez le rat
Le travail proposé consiste à évaluer les effets du blocage du système rénine-angiotensine (losartan ou énalapril),
de l’endothéline (bosentan) et leur combinaison dans la réversibilité des atteintes cardiovasculaires et rénales
associées à l’hypertension induite par inhibition chronique de la génération de monoxyde d’azote par le L-NAME.
Après quatre semaines de L-NAME, l’administration pendant deux semaines de losartan et d’énalapril réduit la
pression artérielle et l’hypertrophie cardiaque et vasculaire. En revanche, le bosentan n’a pas d’effet antihypertenseur et anti-hypertrophiant. L’hypofiltration et l’hypoperfusion dues au L-NAME sont partiellement améliorées
par l’énalapril et le bosentan, et normalisées par le losartan. Une régression des lésions vasculaires rénales est
obtenue avec les trois agents pharmacologiques, l’effet étant supérieur pour le losartan. Ces résultats indiquent que
le losartan et l’énalapril ont un effet systémique et local (probablement dépendant de l’effet sur la pression) et que
le bosentan n’améliore que les lésions rénales, suggérant une participation locale de l’endothéline dans ce modèle
d’hypertension avec dysfonction endothéliale. Il reste à déterminer si la combinaison de ces agents peut apporter
un meilleur contrôle des atteintes des organes cibles.
Bernard Jover. Groupe Rein et Hypertension, EA 3127 – Université de Montpellier.
Travaux effectués avec le soutien de la Société française d’hypertension artérielle
Appel À candidature:
bourses 2002
La Société française d’hypertension artérielle, filiale de la Société française de cardiologie appelle à candidature
pour les bourses 2002
obtenus feront l’objet d’une présentation lors
des journées de l’hypertension artérielle. Les
projets exclusivement consacrés à un médicament commercialisé ou en voie de commercialisation ne seront pas retenus. Le montant
de chaque bourse sera versé à un organisme
(université, Inserm, CNRS, association sans
but lucratif, etc.) chargé de la gérer et de faire
les retenues légales.
Quatre bourses de recherche
en HTA 2002 d’un montant brut
de 175 000 F chacune
Elles seront attribuées en octobre 2002 par la
Société française d’hypertension artérielle
(SFHTA) à des candidats dont les travaux
contribueront à développer les connaissances
dans le domaine de l’hypertension artérielle.
Le niveau habituellement requis est celui du
DEA ou de la thèse de doctorat. Les résultats
Le dossier de candidature
comportera les éléments suivants :
1. Le sujet du DEA ou de la thèse (le cas
échéant).
2. Un projet de travail d’un an en cinq pages
dactylographiées.
3. Un résumé du projet d’une douzaine de
lignes.
4. Un curriculum vitae rappelant le contexte
personnel du candidat (la bourse étant pré-
férentiellement destinée à favoriser une
soudure avec un poste).
5. Une lettre du chef de service ou du directeur de recherche s’engageant à soutenir le
projet au sein de son équipe.
6. Pour les travaux de recherche sur les personnes l’avis du CCPPRB.
Les candidats seront informés en juin du
résultat du classement. Cette bourse ne sera
pas cumulable avec un autre soutien.
Quatre allocations de recherche
en HTA 2002 d’un montant brut
de 50 000 F chacune
Elles seront attribuées en octobre 2002 par la
Société Française d’Hypertension Artérielle
(SFHTA) à des équipes travaillant dans le
domaine de l’hypertension artérielle. Une
préférence sera donnée aux thématiques nouvelles. Les résultats obtenus feront l’objet
HTA-INFO – NUMÉRO 10 – DÉCEMBRE 2001
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d’une présentation lors des journées de
l’hypertension artérielle. Les projets exclusivement consacrés à un médicament commercialisé ou en voie de commercialisation ne
seront pas retenus. Le montant de chaque
allocation sera versé à un organisme (université, Inserm, CNRS, association sans but
lucratif, etc.) chargé de la gérer et de faire
les retenues légales.
Le dossier de candidature
comportera les éléments suivants :
1. Le sujet du projet.
2. Le projet de travail en cinq pages
dactylographiées.
3. Un résumé du projet d’une douzaine
de lignes.
4. Le demandeur, responsable du projet,
joindra son curriculum vitae. L’intégration du projet dans l’équipe et le
rôle clé du demandeur pour sa réalisation seront des éléments déterminants
de l’attribution.
5. Les cofinancements et l’utilisation des
fonds demandés.
6. Pour les travaux de recherche sur les
personnes l’avis du CCPPRB.
Les demandeurs seront informés en juin
du résultat du classement. Les dossiers
spécifieront la nature de la demande
(bourse ou allocation, ces deux aides à la
recherche n’étant pas interchangeables).
Ils seront adressés en cinq exemplaires à
l’adresse suivante : Société française
d’hypertension artérielle, filiale de la
Société française de cardiologie, 15, rue
Cels, 75014 Paris.
Date limite de réception des dossiers :
12 avril 2002 (les dossiers parvenus
après cette date seront retournés à leurs
auteurs). ■
I N I T I A T I V E S
Participez à l’essai Folir
Folir : essai randomisé, contrôle en double insu versus placebo, multicentrique, évaluant l’effet d’une
supplémentation en vitamines du groupe B sur la morbidité-mortalité cardiovasculaire des insuffisants
rénaux chroniques hémodialysés. Appel à volontaire.
L’
essai Folir se propose d’évaluer les
bénéfices cardiovasculaires d’une
baisse de l’homocystéine plasmatique
dans une population de patients payant
un lourd tribut à la pathologie cardiovasculaire : les insuffisants rénaux chroniques
hémodialysés. Cette étude a obtenu le
soutien de la Société de néphrologie et du
groupe Homocystéine France.
Cet essai a débuté il y a maintenant
quelques mois. Nous avons ouvert une
trentaine de sites d’hémodialyse. Nous
avons l’ambition d’ouvrir une centaine de
centres d’hémodialyse. L’inclusion d’une
dizaine de patients par centre d’hémodialyse en moyenne permettrait d’atteindre
le difficile objectif de 1 060 inclusions
(patients hémodialysés de plus de 40 ans).
Une rémunération du temps passé par les
néphrologues investigateurs est prévue ;
malheureusement, cette rémunération n’est
pas très élevée (le financement est quasi
intégralement un financement public).
L’attachée de recherche clinique en
charge de cette étude, Moufida Dabbech,
ainsi que les membres du comité direc-
8
teur sont à votre disposition pour toute
information complémentaire concernant
cet essai thérapeutique. La coopération
du plus grand nombre est indispensable à
la réalisation de cet essai scientifique.
Nous vous serions reconnaissants si vous
pouviez vous joindre à nous.
Objectif : réduction statistiquement significative d’un critère combiné de morbidité-mortalité cardiovasculaire dans le
groupe traitement actif.
Critère principal de jugement : l’apparition
d’un infarctus du myocarde ou d’un accident vasculaire cérébral ischémique (événements mortels ou non).
Comité directeur de l’étude
Dr Jacques Blacher
Hôpital Broussais, Paris
Service de médecine interne
Dr Pierre Ducimetière
Hôpital Paul-Brousse, Villejuif
Inserm-U 258
Dr Gérard London
Hôpital F.-H. Manhes, Fleury-Mérogis
Service de néphrologie
HTA-INFO – NUMÉRO 10 – DÉCEMBRE 2001
Pr Michel Safar
Hôpital Broussais, Paris
Service de médecine interne
Comité de surveillance
et de validation des événements
Dr Halimi
Hôpital Bretonneau, Tours
Service de néphrologie
Dr Marie-Aline Charles
Hôpital Paul-Brousse, Villejuif
Inserm-U 258
Dr Pierre Iaria
Hôpital Broussais, Paris
Service de médecine interne
Suivi scientifique
et logistique de l’essai
Moufida Dabbech
Attachée de recherche clinique
Tél. : 01 43 95 81 40/81 27
Fax : 01 45 43 38 94
Service de médecine interne du Pr Safar
Hôpital Broussais
96, rue Didot,
75674 Paris Cedex 14. ■
I N I T I A T I V E S
PROTÉGER : la SFHTA et la Fondation
de France se penchent sur l’avenir
vasculaire des plus de 70 ans
Grâce au soutien financier de la Société française d’hypertension artérielle et de la Fondation de France, 333 patients âgés
de plus de 70 ans, hospitalisés en service de médecine gériatrique (hôpitaux Émile-Roux et Charles-Foix), ont été inclus de juin
2000 à novembre 2001 dans une étude prospective d’observation s’intéressant au pronostic cardiovasculaire et à l’optimisation
thérapeutique en gériatrie (étude Protéger).
A
lors que la majorité des événements
cardiovasculaires fatals ou non
surviennent chez des sujets âgés de plus
de 70 ans, peu de travaux s’intéressent à
ces populations. La pathologie cardiovasculaire représentant la première cause
de mortalité en France (comme dans les
autres pays industrialisés), il importe de
développer des stratégies d’évaluation du
risque cardiovasculaire adaptées à ces
populations, dans le but d’une meilleure
individualisation des thérapeutiques
préventives à visée cardiovasculaire.
Les sujets inclus dans Protéger bénéficient
d’un bilan clinique, d’un bilan biologique
centré sur les paramètres nutritionnels,
inflammatoires, et d’insulinorésistance,
d’explorations par échographie-doppler
cardiaque et artériel, d’explorations
hémodynamiques non invasives (tonométrie d’aplanation, vitesse de l’onde du
pouls, pressions centrales…), et d’un suivi
de deux ans (fin en novembre 2003) avec
recueil des événements cardiovasculaires
morbides ou mortels.
Ce projet s’inscrit dans l’apport que la
mesure de ces paramètres hémodynamiques, artériels, échocardiographiques
et biologiques pourrait représenter pour
l’évaluation du risque cardiovasculaire
individuel des sujets âgés, c’est-à-dire
pour une démarche clinique d’adaptation
et d’optimisation des thérapeutiques
préventives à mettre en œuvre. Cette
étude, portant spécifiquement sur une
population de sujets âgés hospitalisés se
veut complémentaire à d’autres travaux
menés dans des populations générales. ■
K. Le Dudal, P. Iaria,
H. Safar, O. Henry,
A. Fontbonne, S. Meaume,
X.Girerd, P. Ducimetière,
M. Safar, J. Blacher
L’Afssaps ouvre
le chantier
de l’automesure tensionnelle
L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) vient
de prendre la décision de conduire un contrôle des performances des appareils
de mesure électronique automatique ou semi-automatique d’automesure
tensionnelle.
P
our ce faire, l’Afssaps a récemment
demandé aux différents fabricants de
lui fournir :
– des informations sur le produit : copie
des certificats CE, descriptif général du
produit, description de la population à
laquelle est destiné l’appareil, notice
d’utilisation, le procédé de calibration,
documentation commerciale, les résultats
de l’analyse des risques, le nombre d’unités vendues en France en 2000 ;
– la liste des normes et les données techniques prises en compte dans le cadre des
procédures de certification de conformité,
les rapports d’études ;
– les données cliniques de validation,
publiées ou non.
Les données cliniques seront étudiées par
un groupe de travail de six experts. Le but
est d’apprécier autant le protocole d’évaluation clinique utilisé que les résultats de
cette évaluation. L’Afssaps a également
demandé aux fabricants de lui fournir trois
appareils de chaque type commercialisé
pour tester la reproductibilité des mesures.
À l’issue de ce test de reproductibilité et de
l’étude des documents d’informations et
surtout de l’étude de validation, l’Afssaps
publiera une liste des appareils pouvant être
recommandés pour l’automesure tensionnelle. Affaire à suivre… ■
G. Bobrie, Paris
HTA-INFO – NUMÉRO 10 – DÉCEMBRE 2001
9
E S S A I S
C L I N I Q U E S
PHASTE: Mieux prendre
en compte l’HTA
systolique
et la pression pulsée
Après avoir été présentée dans les détails lors des dernières journées de l’HTA (2000),
l’étude PHASTE (Pression artérielle pulsée et risque cardiovasculaire chez l’hypertendu
ambulatoire sous traitement: évaluation en médecine générale) vient d’être publiée
dans la revue Hypertension (1).
C
ette enquête, coordonnée par JeanJacques Mourad (hôpital SaintMichel, Paris), et réalisée avec le soutien
de Therval médical, avait pour objectif
de réaliser une vaste cartographie des
hypertendus suivis en médecine générale,
axée sur le niveau de la pression pulsée,
dont le caractère péjoratif a été largement
mis en exergue ces dernières années.
Entre mars et décembre 1999, 2975 médecins généralistes ont inclus 17 716 sujets
hypertendus non contrôlés (PAS > 140
mmHg et/ou PAD > 90 mmHg) traités
ou non. Un questionnaire incluant les
facteurs de risque associés et le type de
traitement en cours a été rempli pour
chaque patient. L’âge moyen était de 62 ±
12 ans (extrêmes 18-103 ans), 53 %
étaient des hommes, 72,4 % étaient trai-
tés pour l’HTA avec une moyenne de 1,4
classe thérapeutique par patient. Dixneuf pour cent étaient fumeurs et 17 %
étaient diabétiques. Le cholestérol total
était connu du médecin généraliste chez
15 731 patients et était de 2,34 ± 0,4 g/l.
Les patients ont été répartis en cinq classes
d’âge, selon l’existence ou non d’un traitement antihypertenseur en cours. Le traitement antihypertenseur comportait les
diurétiques (25 %), les inhibiteurs de
l’enzyme de conversion (25 %), les bêtabloquants (21 %), les inhibiteurs calciques (20 %), les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (9 %), les antihypertenseurs centraux (6 %), les alphabloquants (3 %) seuls ou en association.
Dans cette cohorte, 2 569 patients
(14,5 %) prenaient un hypolipémiant
Tableau – Caractéristiques des patients
selon les cinq classes d’âge
Âge (années)
< 45
45-54
55-64
65-74
≥ 75
Effet âge
Nombre
NT
T
668
698
1383
2245
1392
3457
1088
4378
348
2059
–
–
Femmes
NT
T
37,6
37,2
37,6
38,8
43
42,7
53,1
50,3
61,8
63,9
P < 0.001
P < 0.001
PAS (mm Hg) NT
T
163 ± 13
159 ± 13°
164 ± 12
160 ± 12°
165 ± 12
1 61 ± 12°
166 ± 13
1 62 ± 12°
168 ± 13
1 65 ± 14°
P < 0.001(*)
P < 0.001(*)
PAD (mm Hg) NT
T
96 ± 9
94 ± 9y
96 ± 9
94 ± 9°
95 ± 9
93 ± 9°
94 ± 9
92 ± 9°
92 ± 10
90 ± 10°
P < 0.001(*)
P < 0.001(*)
PAM (mm Hg) NT
T
118 ± 9
116 ± 9°
119 ± 8
116 ± 8°
118 ± 8
115 ± 8°
118 ± 9
115 ± 9°
PP (mm Hg) NT
T
67 ± 12
65 ± 12°
68 ± 12
66 ± 11°
70 ± 12
68 ± 11°
Tableau: moyennes ± 1 déviation standard; NT: non traités; T: traités;
(*) ajusté pour le sexe; y p < 0,05, ° p < 0,001 NT vs T.
10
HTA-INFO – NUMÉRO 10 – DÉCEMBRE 2001
72 ± 12
70 ± 11°
117 ± 9
116 ± 9°
NS
NS
75 ± 13
74 ± 13
P < 0.001(*)
P < 0.001(*)
Imothep
(statines ou fibrates) et 3 153 (17,8 %)
patients étaient pharmacologiquement
traités pour un diabète. Les principaux
résultats de cette enquête sont résumés
dans le tableau.
L’HTA systolique isolée n’est pas
l’apanage exclusif des sujets âgés
Ainsi, malgré des valeurs plus basses des
pressions systoliques, diastoliques et
moyennes chez les patients traités par rapport aux sujets non traités, la pression
pulsée n’était que marginalement inférieure chez les sujets traités (-2 mmHg),
et uniquement chez les patients de moins
de 75 ans. Sur l’ensemble de la population, la pression artérielle moyenne était
équivalente dans les cinq classes d’âge,
alors que la pression diastolique diminuait
progressivement après 55 ans. Les pressions artérielles systolique et pulsée augmentaient progressivement avec l’âge (fig.),
et cette augmentation ne semblait pas être
influencée par l’existence d’un traitement
antihypertenseur. Enfin, la prévalence de
l’hypertension artérielle systolique isolée
(définie par une PAS > 140 mmHg et une
PAD < 90 mmHg) augmentait progressivement avec l’âge mais n’était pas l’apanage
exclusif du sujet âgé, puisque 20 % des
sujets de moins de 45 ans présentaient
E S S A I S
C L I N I Q U E S
PAD. De nos jours, la grande majorité
des patients hypertendus non équilibrés
par le traitement le sont en raison d’un
contrôle imparfait de la PAS. Les mécanismes physiopathologiques impliqués
dans l’élévation de la PAS (rigidité des
gros troncs artériels, ondes de réflexion,
éjection ventriculaire gauche) sont radicalement différents de ceux de la PAD
(élévation des résistances périphériques).
Le développement de nouvelles molécules spécifiquement efficaces sur la PAS,
ou une reconsidération de l’efficacité des
molécules actuelles sur la PAS et la PP
semblent indispensables pour gagner la
bataille de la pression artérielle systolique, ce qui permettra d’améliorer substantiellement la prise en charge de
l’HTA. ■
Fig. – Évolution des différents paramètres de pression
artérielle avec l’âge
95
170
90
160
85
150
80
140
75
130
70
120
65
110
60
100
PAD
< 45
45-54
55-64
65-74
mmg
mmg
PP
PAS
PAM
> 74
ans
cette forme d’HTA. Dans cette population, les sujets traités présentaient plus
fréquemment une HTA systolique isolée
que les sujets non traités de la même
classe d’âge.
Les résultats de Phaste confirment les
données anglo-saxonnes issues des
registres de populations (NHANES) ou
d’essais thérapeutiques prospectifs
J.-J. M., Paris
(STOP2…) : le profil des patients hypertendus pris en charge en ambulatoire a
profondément changé en trente ans.
L’âge moyen des hypertendus a augmenté
et la fréquence de l’HTA systolique est en
constante augmentation. Les traitements
antihypertenseurs ont été historiquement
développés et commercialisés sur la base
de leur efficacité sur l’abaissement de la
Référence
1. Mourad JJ, Blacher J, Blin P, Warzocha U.
Conventional antihypertensive drug therapy does not
prevent the increase of pulse pressure with age.
Hypertension. 2001; 38: 958-61.
Abréviations
PAS: pression artérielle systolique
PAD: pression artérielle diastolique
PAM: pression artérielle moyenne
PP: pression pulsée
PROGRESS : du nouveau pour
la prévention des récidives d’AVC
Un peu plus d’un quart des patients récidivent après un AVC. L’association diurétique-IEC est efficace. L’IEC seul déçoit.
L
a méta-analyse faite par Gueyffier et
coll., en 1997, montre que la baisse de
la pression artérielle chez des patients survivant à un AVC diminue la récidive d’AVC
mortels et non mortels de 28 % (1). Les
résultats de l’étude Progress (perindopril protection against recurrent stroke study) sont
publiés dans le Lancet (2). Le but était de
préciser les effets de la baisse tensionnelle
induite par le périndopril associé ou non à
l’indapamide chez des patients ayant un
AIT ou un AVC, et étant hypertendus ou
normotendus. L’essai est réalisé contre placebo (3051 patients ont un traitement actif,
3054 un placebo). Le praticien décide de
placer son patient dans le groupe: périndopril 4 mg vs placebo ou dans le groupe
périndopril 4 mg + indapamide 2,5 mg vs
placebo.
Les deux groupes sont homogènes avec une
moyenne d’âge de 64 ans et 300 % de
femmes, 48 % des patients sont classés
comme sujets hypertendus à la première
consultation de l’essai et une pression arté-
rielle est en moyenne de 159/94 mmHg, les
autres sont définis comme normotendus
avec des chiffres de pression artérielle de
136/79 mmHg. Le suivi a été de quatre ans.
La baisse tensionnelle a été pour l’ensemble
des patients traités de 9,0/4,0 mmHg mais
beaucoup plus importante pour ceux recevant périndopril + indapamide (12,3/
5,0 mmHg) que pour ceux ne recevant que
le périndopril (4,9 ± 2,8 mmHg). Cet effet
rapidement obtenu s’est maintenu pendant
toute la durée du suivi: 22% des patients
HTA-INFO – NUMÉRO 10 – DÉCEMBRE 2001
11
E S S A I S
C L I N I Q U E S
ont arrêté l’essai, un même nombre sous
traitement actif que sous placebo et aussi un
même nombre chez les hypertendus et chez
les normotendus.
Sept cent vingt-sept patients ont eu une
récidive d’AVC: 307 sous traitement actif et
420 sous placebo. Le traitement entraîne
une réduction du risque de récidive de 28%
(IC 95%, 17-38%).
Le pourcentage annuel de nouveaux cas
d’AVC était de 2,7% pour les sujets traités
et de 3,8% pour les sujets sous placebo –
123 AVC ont été mortels ou laissant des
séquelles importantes dans le groupe traité
(contre 181 dans le groupe non traité).
La prévalence des rechutes est très
significativement diminuée chez les
patients recevant l’IEC + diurétique
(150 vs 255) alors qu’elle est non
significative pour les patients recevant
seulement le périndopril (157 vs 165)
La diminution des récidives est aussi bien
notée chez les patients hypertendus que
chez les normotendus (163 vs 235 et 144 vs
185). Bien qu’il n’y ait pas de différence
dans le nombre de décès étiquetés « vasculaires » (181 vs 198), il apparaît une réduction du risque d’infarctus myocardique chez
les sujets ayant un traitement actif. Trois
cent six patients dans le groupe traité et 319
sous placebo sont décédés pendant l’essai.
L’association périndopril-indapamide diminue de façon importante le risque de récidive d’AVC chez les patients hypertendus
ou non ayant eu au préalable un accident
vasculaire neurologique. On est surpris par
la très faible différence de rechutes entre
patients traités par le seul périndopril et
patients sous placebo. En revanche, rappe-
lons que dans l’essai PATS (3) l’indapamide
seul (2,5 mg/l) abaissait en moyenne la pression artérielle de 5/2 mmHg et réduisait la
fréquence des récidives d’AVC mortels ou
mortels de 29%. ■
J.-P. Fillastre, Rouen
Références
1. Gueyffier F, Boissel JP, Boutitie F, Pocock S, Coope
J, Cutler J, et al. Effect of antihypertensive treatment in
patients having already suffered from stroke.
Gathering the evidence. The INDANA (INdividual
Data ANalysis of Antihypertensive intervention trials)
Project Collaborators. Stroke 1997; 28: 2557-62.
2. Randomised trial of a perindopril-based bloodpressure-lowering regimen among 6,105 individuals
with previous stroke or transient ischaemic attack.
Lancet 2001; 358: 1033-41.
3. Post-stroke antihypertensive treatment study. A
preliminary result. PATS Collaborating Group. Chin
Med J 1995; 108: 710-7.
A C T U A L I T É S
Traitement hormonal substitutif
après infarctus du myocarde:
attention aux premières semaines
Les femmes ayant eu un infarctus myocardique ne tirent pas bénéfice du THS quant à la possible récidive
de l’atteinte coronaire . Il y aurait même une augmentation du risque de récidive au cours des premiers mois suivant
l’introduction du THS.
C
hez les femmes ménopausées ayant
un infarctus myocardique et suivant
un traitement hormonal substitutif, deux
études ont suggéré une diminution du
risque de récidive d’atteintes coronaires (1,
2). Cependant, l’essai randomisé H.E.R.S
(Heart and Estrogen Progestin Replacement) est venu contredire les faits antérieurs montrant une augmentation du
risque coronarien au cours de la première
année de traitement (et surtout au cours
des quatre premiers mois) chez les femmes
prenant le THS et une réduction du
risque lors du suivi sur 4 ans: ceci par rapport au groupe prenant le placebo (3).
Une nouvelle publication mérite d’être
12
signalée pour compléter les informations
sur ce sujet (4).
S.R. Heckbert et coll. – un groupe épidémiologique de Seattle (États-Unis) – ont
suivi une cohorte de femmes ayant survécu après un premier infarctus du myocarde. Neuf cent quatre-vingt et une
femmes ménopausées, âgées en moyenne
de 68 ans, avec un suivi postinfarctus de
3,5 ans en moyenne (soit 3 599
patients/année). Dix-neuf pour cent de
ces femmes ont suivi un traitement hormonal, 186 femmes ont eu une récidive
d’infarctus myocardique ou un décès
d’origine cardiaque. Les données brutes
sans ajustement de risque montrent pour
HTA-INFO – NUMÉRO 10 – DÉCEMBRE 2001
les femmes sous THS une réduction du
risque (rr = 0.69, 0,45 -1,05, IC 95 %)
mais après ajustement par l’âge, les
comorbidités (en particulier le diabète), les
traitements par aspirine et bêtabloquants,
il n’y a plus de différence selon que l’on
prend ou non le THS (rr 0.96, 0,62, 1,50
IC 95).
L’analyse faite en fonction de la date de
début du THS montre que chez les
femmes traitées par THS, il y a une nette
augmentation du risque de récidives
d’infarctus dans les 60 premiers jours (RH
2.16, 0,94, 4,95, IC 95%). Vient ensuite
une diminution du risque après un an de
traitement par THS.
A C T U A L I T É S
Il est important de signaler que
l’étude de cette cohorte confirme les
résultats de l’étude H.E.R.S.
Rappelons que dans l’étude H.E.R.S., le
risque (RH = 2.29) était augmenté au
cours des 4 premiers mois du THS et au
moment de leur parution en 1998,
avaient surpris compte tenu des résultats
antérieurs de Grady en 1992 et de Sullivan en 1990. ■
cours de la première année soit 1.52 (1.01
-2.29 IC 95 %) pour devenir beaucoup
plus faible à la 4e ou 5e année (RH. 0,75,
0,50 - 1,13 IC 95%).
Les résultats de la présente étude confirment bien les résultats de H.E.R.S qui, au
Références
1. Grady D, Rubin SM, Petitti DB, Fox CS, Black D, Ettinger B, Ernster VL,
Cummings SR. Hormone therapy to prevent disease and prolong life in
postmenopausal women. Ann Intern Med 1992 ; 117 : 1016-37.
2. Sullivan JM, Vander-Zwaag R, Hughes JP, Maddock V, Kroetz FW,
Ramanathan KB, Mirvis DM. Estrogen replacement and coronary artery disease.
Effect on survival in postmenopausal women. Arch Intern Med 1990 ; 150 :
2557-62.
3. Hulley S, Grady D, Bush T, Furberg C, Herrington D, Riggs B, Vittinghoff
E. Randomized trial of estrogen plus progestin for secondary prevention of
coronary heart disease in postmenopausal women. Heart and
J.-P. Fillastre, Rouen
Estrogen/progestin Replacement Study (HERS) Research Group. Jama 1998 ;
280 : 605-13.
4. Heckbert SR, Kaplan RC, Weiss NS, Psaty BM, Lin D, Furberg CD, Starr JR,
Anderson GD, Lacroix AZ. Risk of recurrent coronary events in relation to use
and recent initiation of postmenopausal hormone therapy. Arch Intern Med
2001 ; 161 : 1709-13.
Note
Le document d’enseignement de la SFHTA « HTA et traitement substitutif de la
ménopause » (B. Chamontin, 1999) sera actualisé pour intégrer cette nouvelle
donnée.
11 décembre 2001, la Journée
nationale de lutte contre l’HTA
fait le point sur « stress et HTA »
Le Comité français de lutte contre l’hypertension artérielle, partenaire de la Société française d’hypertension artérielle
et affilié à la World Hypertension League, a choisi « Hypertension artérielle et stress » comme thème de sa Journée nationale
de lutte contre l’HTA.
B
eaucoup
d’idées fausses
circulent, le comité
souhaite faire le
point sur ces troubles et donner au
grand public des
informations claires et des conseils pratiques. Les points forts
développés seront:
– Si le stress peut provoquer des élévations
tensionnelles transitoires chez tout le
monde;
– Le stress n’est pas à l’origine de l’hypertension artérielle;
– « Supprimer le stress » n’est pas « supprimé l’hypertension artérielle »;
– Ne pas être « stressé » ne protège pas de
l’hypertension artérielle.
Le CFLHTA édite un livret d’information à
l’attention du grand public et des patients
hypertendus. Il a été rédigé après réalisation
d’une enquête par la Sofrès auprès de deux
mille Français afin de cerner leurs percep-
CONSEILS
DU
CFLHTA
AUX HYPERTENDUS STRESSÉS
➨ Si votre pression artérielle est élevée mais a été
prise dans une période de stress, dites-le à
votre médecin, et faites-la mesurer à nouveau,
dans un moment de calme ou à la maison.
➨ Si vous êtes traité pour une hypertension
artérielle, sachez qu’un stress peut s’accompagner d’une élévation ponctuelle de votre
pression artérielle, comme chez tout le monde.
➨ Les moyens utilisés pour traiter le stress ne sont
pas efficaces pour soigner l’hypertension.
En revanche, ils permettent de mieux la vivre et
de mieux la maîtriser.
➨ Les médicaments de l’hypertension artérielle ne
sont pas des « antistress ». Ils n’empêchent pas
la tension de monter sous l’effet d’une émotion,
d’une contrariété, d’une angoisse.
➨ Il faut apprendre à gérer son stress, en
particulier lorsqu’on est hypertendu. Pour
autant, il ne faut pas chercher à l’éliminer
totalement. Le stress peut, en effet, être positif.
C’est un « moteur » indispensable pour s’adapter aux situations que l’on rencontre dans la vie.
➨ Si vous êtes hypertendu, prenez votre
traitement tous les jours, ne l’interrompez
jamais de votre propre initiative. Même si vous
n’êtes plus dans une situation de stress son
arrêt provoque systématiquement le retour de
l’hypertension.
tions et leurs croyances sur la relation entre
stress et hypertension. Enfin, des conseils du
CFLHTA aux hypertendus stressés sont
donnés sous la forme de six recommandations. Diffusé à 450 000 exemplaires, ce
livret sera disponible chez les médecins
généralistes, les pharmaciens, le site Internet
du CFLHTA < www.comitehta.org >(*) ou
par courrier, sur simple demande écrite, au
CFLHTA/Fédération française de cardiologie 50, rue du Rocher – 75008 Paris. ■
X. Girerd,
président du CFLHTA
(*) Le site du CFLHTA est directement accessible depuis le
site de la SFHTA < www.sflhta.org >
HTA-INFO – NUMÉRO 10 – DÉCEMBRE 2001
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C H R O N I Q U E S
B E S T I A L E S
La mouche:
une drôle de fuite
aortique
Calliphora vomitoria, la mouche bien nommée est quasi inattaquable. Essayez donc d’attraper une mouche d’un mouvement
rapide. Vous échouerez probablement car elle est dotée d’un réflexe qui rend son envol inéluctable dès qu’un ennemi entre
dans son champ de vision. Pourquoi? Un article de Thon explore ces relations entre stimulations visuelles ou tactiles et préparation
à l’action: on y découvre avec surprise que le « système cardiovasculaire » de cet insecte est spécifiquement adapté à la fuite (1).
Et voici pourquoi, on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre.
R
appelons que c’est de l’hémolymphe
et non du sang qui coule dans les
vaisseaux de la mouche, et que celle-ci n’a
pas un cœur structuré comme le nôtre,
mais plutôt une zone spécialisée de
l’aorte qui se contracte, et fait office de
cœur. Ce tube contractile a la particularité d’opérer une série de contractions
vers l’avant pour la tête, en alternance
avec une série de battements pour
l’arrière, destinés aux muscles des pattes
et des ailes. Ainsi, le réconfort (la tête)
alterne avec l’effort (les muscles).
Lorsque la mouche s’échappe, son cerveau est délaissé pour l’envol et sa
réflexion fait place à la fuite. C’est ce qui
s’appelle véritablement prendre ses
jambes à son cou.
Fig. 1 – Représentation du montage de la mouche posée sur le tambour.
La mouche voit de chaque côté une roue blanche et noire. La moitié
gauche est une vue latérale et la moitié droite une vue frontale.
Prendre ses jambes à son cou
Pour mieux comprendre cette admirable
capacité de fuite, Thon a suspendu une
calliphore par le thorax, et fait reposer ses
pattes sur un tambour rotatif. Ainsi,
habilement déposé par notre physiologiste qui n’aurait pas fait de mal à une
mouche, l’animal peut voir de chaque
côté de ses champs de vision un disque
qui lors de sa rotation fait alterner des
croissants noirs et blancs. Un dispositif
d’électrodes enregistre les contractions
musculaires et l’activité électrique du
« cœur », qui diffère selon qu’il s’agit
d’une phase antérograde ou d’une phase
rétrograde. Le chercheur peut alors
déclencher à loisir la rotation du tambour ou du disque coloré. Qu’observe-ton ? Que chaque rotation, qui n’est autre
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Figure empruntée à la référence 1.
qu’une stimulation tactile ou visuelle,
enclenche des contractions « cardiaques »
vers les muscles des pattes et des ailes.
Mieux encore, les contractions du cœur
peuvent préparer le décollage en précédant les contractions des muscles. Le
plein de carburant est ainsi fait avant le
décollage ! Cette adaptation à l’environnement protège la mouche de ses agresseurs en inversant sa circulation, pour
passer d’une irrigation céphalique quasi
intellectuelle à une circulation plus musculaire qui va la sauver.
Mais en répétant trente fois la stimulation visuelle, en lui répétant l’alternance
des croissants blancs et noirs, la réponse
HTA-INFO – NUMÉRO 10 – DÉCEMBRE 2001
s’épuise et s’annule. Autrement dit, la
mouche peut être trompée, mais pas à
l’envi. Pas folle… la mouche ! Comment
alors attraper Calliphora vomitoria ? Il
faut tenter de la prendre par traîtrise,
c’est-à-dire par-derrière. Et si vous
échouez, restez calme et ne prenez pas la
mouche ! ■
J.-L. Elghozi, Paris
N. Postel-Vinay, Paris
Référence
1. Thon B. Habituation of cardiac and motor
responses to a moving visual stimulus in the blowfly
(Calliphora vomitoria). J Comp Physiol Psychol 1980;
94: 886-93.
N O U V E L L E S
D E
N O S
S P O N S O R S
Communiqués de presse
■ Losartan et néphroprotection:
les résultats de RENAAL
L’étude RENAAL (Reduction of endpoints
in NIDDM with the angiotensin II antagonist losartan) a été conduite chez 1513 patients atteints de diabète de type II avec
insuffisance rénale suivie pendant 3 à 4 ans
en moyenne (1). Les patients ont été randomisés en deux groupes : 751 ont reçu du
losartan (Cozaar® 50 mg à 100 mg 1/j), 762
du placebo. Ils étaient tous traités en fonction de leur besoin par d’autres antihypertenseurs, à l’exclusion des AAII et des IEC.
Le critère principal d’évaluation était un critère combiné: délai de première survenue ou
d’un doublement de la créatininémie, ou
d’une insuffisance rénale terminale (IRT),
ou encore du décès. Les patients du groupe
losartan ont présenté une amélioration
significative du critère combiné de 16 %
(p = 0,024), par rapport au groupe placebo.
Dans le groupe losartan, les auteurs ont rapporté les résultats suivants:
–Réduction significative (28%, p = 0,002)
du risque de progression vers une IRT
imposant le recours à une dialyse ou à
une transplantation rénale,
– Réduction significative (25%, p = 0,006)
du risque de doublement de la créatininémie,
– Réduction significative (20%, p = 0,010)
du risque d’IRT ou de décès,
– Le risque de décès n’a pas différé de
manière significative entre les groupes
d’étude,
– Réduction significative de la protéinurie
(35%, p < 0,01),
– Réduction significative (32%, p = 0,005)
du nombre d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque.
Des effets similaires ont été enregistrés dans
les deux groupes pour le critère combiné
d’évaluation des événements cardiovasculaires (infarctus du myocarde, AVC, revascularisation, hospitalisation pour angor
instable, hospitalisation pour insuffisance
cardiaque et décès d’origine cardiovasculaire). Les arrêts de traitement en raison
d’événements indésirables cliniques, en
dehors des décès, ont été de 17% dans le
groupe losartan en plus du traitement antihypertenseur classique contre 22% dans le
groupe placebo. Présentant cette étude dans
le cadre d’une conférence de presse (2), Dick
de Zeeuw, MD, PhD, membre du comité
de pilotage de l’étude RENAAL, professeur
et chef de pharmacologie clinique à l’université de Groningue (Pays-Bas) a ainsi indiqué:
« Pour la première fois, nous avons montré que
nous pouvons réduire le risque d’IRT grâce au
traitement de ces patients par Cozaar®. Il s’agit
certainement d’une avancée majeure dans
notre capacité à aider ces patients à contrôler
l’évolution de leur maladie. »
Références
1. Brenner BM, Cooper ME, de Zeeuw D, Keane WF, Mitch
WE, Parving HH, et al. Effects of losartan on renal and
cardiovascular outcomes in patients with type II diabetes
and nephropathy. N Engl J Med. 2001; 345: 861-9.
2. Conférence de presse des laboratoires Merck Sharp
& Dohme-Chibret; Whitehouse Station (New Jersey,
États-Unis) 20 septembre 2001.
N.D.L.R. – Sur ce thème voir les précédents numéros d’HTAINFO (accessibles en full text depuis < www.sfhta.org >)
des informations sur les études PRIME et IDNT.
■ Un livre original pour votre bibliothèque
En ce début du IIIe millénaire, il était tentant
de dresser le bilan du concept d’HTA. C’est
ce que vient de faire l’ouvrage séduisant intitulé: L’hypertension artérielle. Évolution d’un
concept né au XXe siècle.
Ne répondant pas à la définition d’une
maladie, l’HTA peut être décrite comme
une valeur de chiffres tensionnels pour
laquelle une action thérapeutique conduisant à sa diminution, avec ses risques et ses
coûts, entraîne un bénéfice clinique supérieur à une inaction thérapeutique qui comporte elle-même son risque et ses dangers.
Pour en arriver à ce concept, il a fallu observer les patients (le suivi prospectif), établir
des hypothèses de causalité potentielle (la
statistique), puis vérifier le bien-fondé des
hypothèses formulées (étude de l’impact de
la réduction des risques par la prise en charge
médicale). Cette démarche ceci prit un siècle
au cours duquel l’hypertension connut des
moments empiriques, des pages novatrices
(la naissance de l’épidémiologie prospective
moderne, par exemple), des succès (les essais
thérapeutiques contrôlés).
Ce livre associe des analyses et de nombreux
encadrés synthétisant les grands moments de
la bibliographie. Le propos est articulé
autour de sept grands thèmes : apport de
l’épidémiologie descriptive; l’épidémiologie
d’intervention ou les essais cliniques ;
l’approche méta-analytique; parcours de la
méthode ; les grandes recommandations
pour la pratique; l’hypertrophie ventriculaire
gauche; le problème de la variabilité tensionnelle et l’apport des mesures répétées.
Aujourd’hui, nous pensons nécessaire
d’abaisser les chiffres de pression artérielle
proportionnellement au risque absolu du
patient et non plus uniquement proportionnellement à la valeur constatée isolément des
chiffres tensionnels. Des essais thérapeutiques évaluant des stratégies antihypertensives chez des patients inclus en fonction de
leur niveau de risque et indépendamment de
leurs chiffres tensionnels sont en cours. Les
quelques essais de ce type disponibles ont
montré un bénéfice du traitement y compris chez des patients usuellement qualifiés
de normotendus. Ainsi, les termes « normotendus » et « hypertendus » deviennent
inadéquats, comme l’illustre le large regard
proposé par les auteurs. ■
L’hypertension artérielle
Évolutions d’un concept
né au XXe siècle
Coordination : François Diévart
Auteurs : Guillaume Bobrie, Gilles
Chatellier, François Diévart, Xavier Girerd,
Philippe Gosse, François Gueyffier
Nicolas Postel-Vinay
Editions scientifiques L & C, Pierre-Fabre
Ouvrage disponible auprès de la visite
médicale Pierre Fabre Médicament.
HTA-INFO – NUMÉRO 10 – DÉCEMBRE 2001
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HTA-INFO
SOCIÉTÉ FRANÇAISE
D’HYPERTENSION
ARTÉRIELLE
Filiale de la Société
française de cardiologie
15, rue Cels – 75014 Paris
BUREAU
Président
Stéphane Laurent
Présidents sortants
Pierre-François Plouin
Hugues Milon
Vice-président
Christian Thuillez
Secrétaire général
Jean-Luc Elghozi
Secrétaire général adjoint
Bernard Chamontin
Conseil d’administration
J.-F. Arnal; J.-Y. Artigou; M. Beaufils; B. Chamontin; T. Denolle; M.-D. Drici; J.-L. Elghozi;
J.-P. Fillastre; X. Girerd; P. Gosse; F. Gueyffier;
D. Herpin; J.-L. Imbs; S. Laurent; G. London;
J.-M. Mallion; H. Milon; A. Mimran; C. Mounier-Vehier; P.-F. Plouin; M. Safar; C. Thuillez;
F. Zannad.
Conseillers scientifiques
J. de Champlain (Montréal)
N. Chraibi (Casablanca)
H. Ben Maiz (Tunis)
J.-P. Degaute (Bruxelles)
B. Waeber (Lausanne)
La Société Française d’Hypertension Artérielle et le comité de rédaction
d’HTA-INFO remercient pour leur soutien les laboratoires :
www.rcva-
Comment reçevoir HTA-INFO ?
Comment s’exprimer au travers
d’HTA-INFO ?
HTA-INFO, lettre de la Société française d’hypertension artérielle, est adressée gratuitement aux
membres de la Société. Les non-membres peuvent recevoir la lettre sur demande: écrire aux
éditions Imothep Médecine-Sciences.
Les correspondances à la rédaction peuvent
être adressées à Michel Beaufils (hôpital Tenon,
4, rue de la Chine, 75020 Paris), ou à Nicolas
Postel-Vinay (éditions Imothep, 19, avenue
Duquesne, 75007 Paris). Les demandes
d’insertion d’articles, d’annonces de congrès
ou de réunions, d’informations pratiques
diverses sont soumises au comité de rédaction.