Autorité et Pouvoir - Ancien Carmel de Condom

Transcription

Autorité et Pouvoir - Ancien Carmel de Condom
Café Philo n°6
Ancien Carmel de Condom
Samedi 20 octobre 2012 de 10h à 12h
au Salon « La belle équipe »
Autorité et Pouvoir
Le Pouvoir vient du verbe pouvoir qui signifie « avoir la capacité » ou « avoir la possibilité » de faire, de
percevoir etc. Par exemple, lorsqu'on dit que l'on peut faire quelque chose, cela veut dire que :
▪ on en possède la capacité ;
▪ personne ne nous en empêche ;
▪ on ne craint pas les conséquences ;
Le pouvoir personnel, individuel, est limité par les lois de la physique et par notre condition humaine. Ainsi, en
second lieu, que par l'interdépendance entre les êtres. Deux personnes ne peuvent produire des actions à la fois
simultanées et incompatibles.
La notion de pouvoir individuel entraine des paradoxes que l'on ne peut dépasser qu'en dépassant la notion
d'ego. On parlera alors de l'intérêt général, ou intérêt collectif, d'éthique, de la société etc.
Dans un système simple, le pouvoir ne peut être que rapport de forces. Ainsi avoir du pouvoir sur quelqu’un
consiste à l’obliger à faire quelque chose qu’il ne souhaite pas faire. Mais les sociétés humaines sont complexes,
et il existe tout un réseau d'obligations réciproques qui lient les gens, et les obligent à (ou les empêchent de) se
comporter d'une certaine façon quand ils sont placés dans certaines conditions, au risque, sinon, de tout perdre
ou d'être emprisonné.
Par ailleurs la question du pouvoir renvoie aussi à celle de la soumission et de la liberté. Certaines personnes (ou
institutions) vont accepter de remettre de façon plus ou moins inconditionnelle leur pouvoir dans les mains
d’autrui.
L'Autorité ne correspond pas à une qualité intrinsèque, mais à une attribution ou une conférence qui légitime le
pouvoir de commander et d'être obéi. En dehors des domaines psychologiques et sociologiques, trois sources de
légitimation de l'autorité sont distingués : les règlements, les structures et les capacités. Ces sources peuvent se
cumuler ou être différenciées.
▪ L'autorité d'un magistrat tient de la Loi, ainsi que de sa fonction au sein de la justice (règlement, structure).
Mais il peut être reconnu compétent ou non (capacité).
▪ L'autorité d'un parent tient de sa fonction au sein de la famille (structure). La Loi encadre sa fonction, mais ne
la définit pas (règlement), et il peut être reconnu « bon » ou « mauvais » (capacité).
Dans un groupe informel, l'autorité d'une personne tient de la reconnaissance de ses attitudes, connaissances et
compétences (capacité) et de rien d'autre (ni règlement, ni structure explicite). Dans la dynamique des groupes,
on distingue deux éléments essentiels : les phénomènes de leadership et les phénomènes d'autorité. À savoir que
le leadership, notion en vogue dans le management contemporain (années 2000), fait appel à des compétences
telles que la séduction et le sens de la mise en scène, de sorte à provoquer des effets de motivation au sein d'une
équipe. Le leadership trouve donc sa place dans le cadre d'une structure normée aux objectifs prédéfinis.
L'autorité, quant à elle, est bien à situer au niveau de sa valeur reconnue, attribuée et conférée par le groupe, de
sorte que des personnes sont reconnues mieux à même de faire autorité que d'autres. Cela n'est pas sans poser
des contradictions, des querelles et des volontés de pouvoir, notamment lorsque la structure du groupe est
informelle. Formelle, la structure garantit une certaine stabilité à l'autorité, qui n'en est pas moins sujette à
contestation, si elle est jugée contre-productive pour le groupe. En effet, toute société humaine ne saurait
s'organiser qu'autour de l'autorité (personnelle, morale, politique ou spirituelle), car l'autorité est une valeurréférence et une valeur-repère pour la communauté.
Les buts de l'autorité sont la sauvegarde du groupe et la conduite du groupe vers des objectifs collectifs
consentis.
Questions
L’autorité est-elle source de pouvoir ?
Peut-on imaginer des situations où l’autorité et le pouvoir sont en conflit ?
Peut-on exercer un pouvoir sans disposer de l’autorité nécessaire ?
Que penser de l’autorité naturelle, voire du charisme ?

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