Rapport final - DRDJSCS Auvergne-Rhône-Alpes

Transcription

Rapport final - DRDJSCS Auvergne-Rhône-Alpes
Réalisé par l'Observatoire régional de la santé d'Auvergne
L VAISSADE, S MAQUINGHEN
ÉTAT DES LIEUX DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE
D’INTERPRETARIAT ET DE TRADUCTION
EN MILIEU SOCIO-MEDICAL EN AUVERGNE
ET PISTES D’AMELIORATIONS
Rapport complet
Juin 2012
Direction régionale de la jeunesse, des sports
et de la cohésion sociale d’Auvergne
34 rue Albert Thomas
63 038 CLERMONT-FERRAND
Tel : 04 73 34 91 91 Fax :
www.auvergne.drjscs.gouv.fr
Observatoire régional de la santé d'Auvergne
58 allée du Pont de la Sarre
63000 CLERMONT-FERRAND
Tél. 04 73 98 75 50 Fax 04 73 91 55 84
www.ors-auvergne.org
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
1
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
2
Cette étude était inscrite dans la mise en œuvre de l’orientation n°7 du Programme régional d’intégration
des populations immigrées (Pripi), orientation transversale à toutes les actions intitulée
« Interprétariat ». Elle a été réalisée dans le cadre de la Plate-forme de l’observation sanitaire et sociale
d’Auvergne.
Réalisation de l’étude
Laure VAISSADE, Chargée d’études, Observatoire régional de la santé d’Auvergne
Comité de pilotage de l’étude
Éric RUTAULT, DRJSCS
Alain FERNANDEZ, Directeur du Centre d’accueil des demandeurs d’asile de Langeac
Didier ROSTAING, Ville de Clermont-Ferrand
Composition du groupe de travail
Alain BRASQUIES, Directeur Pôle Emploi de Cusset
Nicole CHAMBON, Conseillère Centre communal d’action sociale (CCAS) de Clermont-Ferrand
Zubeyda COSKUN, Conseillère sociale/Interprète Service accompagnement migrants Auvergne (Sama)
Pascal DESSENNE, Responsable du Relais santé Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM)
Alain FERNANDEZ, Directeur du Centre d’accueil des demandeurs d’asile de Langeac
Christiane LABONDE, Directrice de la Résidence sociale ALTIC
Robert MONTEL, Directeur du Centre de demandeurs d’asile (Cada) de Chambon/Lignon
Catherine POINTUD, Éducatrice spécialisée, Conseil général du Puy-de-Dôme
Didier ROSTAING, Ville de Clermont-Ferrand
Michèle ROUSSEL, Inspectrice des affaires sanitaires et sociales Agence régionale de santé d’Auvergne
(ARS)
Éric RUTAULT, Responsable de la mission Appui, DRJSCS
Céline SERMEZE, Formatrice FIT Formation
Laure VAISSADE, Chargée d’études, Observatoire régional de la santé d’Auvergne
Composition du comité d’experts
Hélène ASENSI, Cabinet médical de psychiatrie, Psychiatre - Directrice médicale du CMPP
Catherine BONEBEAU, Interprète Profession libérale, Expert, Membre de la Société française des
traducteurs
Éric CEDIEY, Responsable service traduction / interprétariat, ISM Corum
Panita DECROIX, Interprète, Déléguée Auvergne de la société française des traducteurs
Pascal DESSENNE, Directeur du Relais Santé de Clermont-Ferrand
Silvia DUCHÉ, Gérante de Melting Trad
Alain FERNANDEZ, Directeur du Centre d’accueil des demandeurs d’asile de Langeac
Pascal GRAND, Directeur de Fit-Formation
Frédérique LEYMONIE, CHRS - Anef 63
Véronique MAUPOINT, Directrice territoriale de l’Office Français de l’immigration et de l’intégration
Jéléna MORICEAU, Expert, Interprète
Marc REBET, Directeur d’ISM Corum
Laurent REY, Fonctionnaire de Police, Ministère de l’intérieur
Didier ROSTAING, Service Politique de la ville de Clermont-Ferrand
Michèle ROUSSEL, Agence régionale de santé d’Auvergne, Inspecteur DT – Puy-de-Dôme
Mickaël ROUX, Pôle cohésion sociale, DRJSCS
Éric RUTAULT, Responsable de la Mission Appui, DRJSCS
Mimica SANEVA, Directrice d’Est-Trad
Laure VAISSADE, Chargées d’études à l’Observatoire régional de la santé d’Auvergne
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
3
Sommaire
Introduction
Première partie – Les besoins en interprétariat et traduction en Auvergne
1. Objectifs
2. Méthodologie
2.1
Définition de la zone d’enquête
2.2
Champ et période de l’enquête
2.3
Constitution de l’échantillon d’enquête
2.4
Méthode de recueil et données collectées
2.5
Saisie et analyse des données
2.6
Conservation et sécurité des données
3. Résultats
3.1
Le taux de réponse à l’enquête
3.2
Des besoins en interprétariat et en traduction variables et irréguliers
3.3
De nombreuses langues demandées
3.4
Le volume potentiel d’interprétariat et de traduction dans la région
3.5
Les moyens mis en œuvre actuellement pour répondre aux besoins
3.6
Les attentes à l’égard des interprètes professionnels
3.7
Les financements pour l’interprétariat et la traduction
Deuxième partie - L’offre d’interprétariat et de traduction en Auvergne
1. Objectifs
2. Méthodologie
3. Résultats
3.1
Constats généraux
3.2
Structuration de l’offre d’interprétariat et traduction en Auvergne
3.3
Qualités et compétences des interprètes
Troisième partie – Description de l’offre d’interprétariat hors région Auvergne
1- Migrations Santé Alsace - Strasbourg
1.1
Présentation
1.2
Financements
1.3
Prestations offertes et fonctionnement
2- ISM - Paris
2.1
Présentation
2.2
Soutien financiers et utilisateurs
2.3
Prestations offertes et fonctionnement
3- ISM-Corum - Lyon
3.1
Présentation
3.2
Financements et utilisateurs
3.3
Prestations offertes et fonctionnement
4- Carmi - Toulouse
4.1
Présentation
4.2
Soutien financiers et utilisateurs
4.3
Prestations offertes et fonctionnement
5- Mana - Bordeaux
5.1
Présentation
5.2
Financements et utilisateurs
6- Primo Levi - Paris
6.1
Présentation
6.2
Les financeurs
6.3
Prestations et fonctionnement
7- ADATE - Grenoble
7.1
Présentation
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
6
8
9
9
9
9
10
11
11
11
12
12
14
16
17
17
20
21
22
23
23
23
23
24
29
30
31
31
31
31
32
32
32
33
34
34
34
35
35
35
35
36
36
36
36
37
37
37
37
37
37
4
7.2
Les financeurs
7.3
Prestations et fonctionnement
8- Outils utiles pour interprètes ou utilisateurs d’interprètes
8.1
Guide de l’acheteur de traduction
8.2
Guide de la prise en charge médico-psycho-sociale des migrants/étrangers
8.3
Guides pour les utilisateurs d’interprètes
8.4
Le profil de l’interprète en milieu social
Quatrième partie – Les inadéquations entre l’offre et la demande d’interprétariat et de
traduction et les pistes d’améliorations
1- Inadéquations entre l’offre et la demande et dysfonctionnements
1.1
Les difficultés liées aux financements
1.2
Les difficultés liées au manque de lisibilité de l’offre d’interprétariat
1.3
La rencontre difficile entre l’offre et la demande
1.4
L’inadaptation des solutions mises en œuvre
1.5
L’irrégularité des besoins
2- Vers des solutions ou pistes d’améliorations
2.1
Les principaux défis à relever
2.2
Des pistes d’améliorations
2.3
Regroupement d’interprètes et traducteurs : sous quelle forme ? pour quelles missions ?
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
38
38
39
39
39
39
39
40
41
41
41
41
41
41
41
41
42
43
5
Introduction
L’interprétariat et la traduction en milieu social et médical sont des outils indispensables d’une politique
d’intégration orientée vers la diversité et l’égalité des chances. En effet, pouvoir s’exprimer et
comprendre les informations est un prérequis fondamental de l’accès équitable aux droits. Lorsque les
personnes n’accèdent pas à la langue française, les problèmes de communication ont pour conséquence
un retard de l’aide, de l’accompagnement et des soins.
Les effets des barrières linguistiques sur l’accès des publics aux dispositifs d’accompagnement social et
de santé comme sur la qualité des soins font l’objet de nombreuses études. Il est reconnu que
l’interprétariat et la traduction en milieu médical et social sont des outils indispensables dans la mise en
œuvre d’une politique d’accueil et d’intégration orientées vers les populations immigrées vivant souvent
dans l’isolement donc des outils indispensables pour de nombreuses organisations à vocation sociale et
pour les services publics qui souhaitent améliorer la qualité de leurs services aux personnes n’accédant
pas à la langue française.
En cas de difficulté de communication linguistique, la présence d’un interprète professionnel est toujours
préférable à celle d’accompagnateurs (« interprètes de proximité ») qui manquent souvent de la
neutralité nécessaire, qui ont une maîtrise de la langue parfois réduite et dont la nature de leur relation
avec le patient peut influencer considérablement la prise en charge. Pourtant, en dépit de quelques
expériences positives comme le recours gratuit dans les services de maladies infectieuses et les centres
de dépistage anonyme et gratuit grâce au soutien financier de la Direction générale de la santé, il n’existe
pas de service public d’interprétariat en France.
L’interprétariat et la traduction sont des métiers qui ont leurs propres règles de fonctionnement, de
formation, d’éthique et de déontologie (neutralité, objectivité, secret professionnel). Or, si l’interprétariat
et la traduction professionnels sont bien reconnus et admis dans des champs traditionnels comme celui
de la diplomatie, du commerce international, de la justice ou de la recherche, l’interprétariat et la
traduction professionnels restent méconnus et sous-estimés dans les champs social et médical.
Le recours à l’interprétariat professionnel représente donc un enjeu majeur dans la prise en charge des
populations n’accédant pas à la langue française par les services sociaux et de santé. Il est essentiel de
faire prendre conscience aux acteurs intervenant dans ces domaines :
-
des avantages d’un accès à des interprètes professionnels formés au métier de l’interprétariat, soumis
aux règles de la confidentialité, du secret professionnel et de la neutralité et formés aux thématiques
médicales, sociales et administratives ;
-
des limites de l’utilisation d’interprètes ad hoc comme la famille, les amis, voisins ou les proches.
En Auvergne, le Programme régional d’intégration des populations immigrées 2010-2012 (Pripi) piloté
par la Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale, fixe les grandes
orientations de la politique d’intégration de la population immigrée en Auvergne. L’une des actions
transversales menées dans ce cadre consiste à réaliser une étude sur l’offre et la demande
d’interprétariat et de traduction afin de pouvoir envisager des pistes d’amélioration de l’organisation de
ce secteur. Plusieurs axes de travail sont privilégiés pour réaliser cette étude.
•
Une enquête sur la demande d’interprétariat et de traduction en Auvergne
Une enquête par questionnaire réalisée auprès des services ou structures travaillant dans les domaines
sanitaire, social, de la justice ou administratifs pouvant accueillir des populations immigrées n’accédant
pas à la langue française permet :
-
de faire un état des lieux des besoins en interprétariat et traduction exprimés par les services ou
structures ;
-
d’examiner les ressources et solutions mises en œuvre par ces services ou structures pour répondre à
ces besoins en interprétariat et traduction ;
-
d’identifier les outils attendus par les utilisateurs d’interprètes et traducteurs pour faciliter leur travail
d’accueil, d’accompagnement et de prise en charge des populations immigrées n’accédant pas à la
langue française.
•
Une enquête sur l’offre d’interprétariat et de traduction en Auvergne
Une enquête par entretiens individuels auprès des interprètes et traducteurs ou services et associations
prestataires de services d’interprétariat et de traduction de la région permet :
-
de décrire l’offre régionale d’interprétariat et de traduction dans la région ;
-
de mettre en évidence des constats généraux concernant le secteur de l’offre d’interprétariat ;
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
6
-
d’identifier les compétences et qualités requises pour les interprètes en milieu social et médical.
•
Une recherche documentaire sur des services d’interprétariat et de traduction existant hors région
Les informations recueillies permettent d’identifier certains modes d’organisation, de fonctionnement et
de financement qui pourront nourrir la réflexion sur l’élaboration de pistes d’actions ou de préconisations
en Auvergne.
•
Une réunion d’un comité d’experts sur les orientations et pistes d’actions
Des pistes d’actions ou des recommandations pour améliorer l’adéquation entre l’offre et la demande
d’interprétariat et de traduction en Auvergne émanent des trois premiers axes de travail. Elles seront
débattues et enrichies par un comité d’experts qui s’est réuni le 25 avril 2012.
Le présent rapport regroupe les éléments :
-
de l’état des lieux des besoins en interprétariat et traduction ;
-
de la description de l’offre d’interprétariat et traduction en Auvergne ;
-
de dysfonctionnements et inadéquations identifiés entre l’offre et la demande ;
-
d’améliorations ou de pistes d’actions suggérées par les acteurs de l’offre et de la demande
d’interprétariat et traduction.
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
7
Première partie – Les besoins en interprétariat et traduction
en Auvergne
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
8
1. Objectifs
L’analyse de la demande d’interprétariat et de traduction en Auvergne repose sur la réalisation d’une
enquête dont l’objectif est triple :
-
faire un état des lieux des besoins en interprétariat et en traduction exprimés par les services ou
structures qui accueillent et prennent en charge des populations immigrées n’accédant pas à la langue
française ;
-
examiner les ressources et solutions effectivement mises en œuvre pour répondre à ces besoins ;
-
identifier les outils attendus par les services ou structures utilisateurs d’interprètes et traducteurs pour
faciliter leur travail d’accueil et de prise en charge de ces publics n’accédant pas à la langue française.
2. Méthodologie
La méthodologie adoptée pour l’enquête est validée dans son ensemble par le comité de pilotage et le
groupe de travail.
Les services ou structures accueillant et prenant en charge des populations immigrées n’accédant pas à la
langue française en Auvergne étant nombreux dans le champ couvert par l’étude (administratif, sanitaire
et social), le choix d’une enquête spécifique de type quantitatif auprès de ces services ou structures
utilisateurs d’interprétariat et de traduction est privilégié. En effet, une analyse quantitative est adaptée
non seulement pour la description et la quantification des besoins en interprétariat et traduction mais
aussi pour recueillir les attentes des services ou structures en termes de profil des interprètes et d’outils
à mettre en œuvre pour faciliter leur travail d’accueil et de prise en charge de populations immigrées
n’accédant pas à la langue française.
2.1 Définition de la zone d’enquête
Trois critères sont utilisés pour sélectionner les communes appartenant à la zone d’enquête :
-
les communes où sont implantés les services ou structures d’accueil, d’hébergement, d’aide et autres
services ou structures spécifiquement ou majoritairement dédiés aux migrants et aux étrangers à
savoir les centres d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada), les foyers pour travailleurs migrants ou
foyers Adoma et les centres d’hébergement d’urgence et de réinsertion sociale (CHRS) ou centre
d’hébergement d’urgence.
Les communes concernées en Auvergne sont : Commentry, Cusset, Gannat, Montluçon, Montmarault,
Varennes-sur-Allier, Vichy, Aurillac, Saint-Flour, Aurec-sur-Loire, Brioude, Le Chambon sur Lignon,
Langeac, Monistrol-sur-Loire, Le Puy-en-Velay, Val Près Le Puy, Yssingeaux, Bussières et Pruns,
Cébazat, Châteaugay, Clermont-Ferrand, Issoire, Riom, Thiers.
-
les communes de plus de 10 000 habitants ou appartenant aux grandes communautés
d’agglomérations1, les agglomérations et les pôles d’emploi ruraux où la population immigrée
représente au moins 5 % de la population totale (Les dossiers de l’Insee n°13, 2005).
Parmi les communes concernées en Auvergne par ce critère, ont été retenues : Abrest, Désertines,
Domérat, Dompierre-sur-Besbre, Montluçon, Moulins, Saint Victor, Vichy, Brioude, Le Puy-en-Velay,
Sainte-Sigolène, Clermont-Ferrand, Cournon d’Auvergne, Gerzat, Lempdes, Les Martres-de-Veyre,
Pont-du-Château, Riom, Saint-Georges-de-Mons, Thiers, Volvic2.
-
les communes identifiées comme pertinentes par le groupe de travail parce qu’elles accueillent une
population immigrée ayant des besoins potentiels en interprétariat et traduction.
Les communes intégrées dans la zone d’enquête sont : Le Mayet-de-Montagne, Saint-Eloy-les-Mines,
Brassac-les-mines, Sainte-Florine, Ambert, La Monnerie-le-Montel et Celles-sur-Durolle.
La zone d’enquête est ainsi composée de 45 communes.
2.2 Champ et période de l’enquête
L’enquête est réalisée auprès des services ou structures pouvant accueillir des populations immigrées
n’accédant pas à la langue française et travaillant dans les domaines identifiés comme prioritaires par le
comité de pilotage à savoir le domaine sanitaire, le domaine du social et le domaine de la justice ou des
administrations.
1
Montluçon, Moulins, Vichy, Aurillac, Le Puy-en-Velay et Clermont Communauté
Certaines communes dont la population immigrée représente au moins 5 % de la population totale mais estimées non pertinentes
pour le sujet d’étude n’ont pas été retenues : Lamaids, Neuilly-le-Réal, Prémilhat, Serbannes, Souvigny, Teillet-Argenty, Aubière et
Romagnat.
2
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
9
Le questionnaire est envoyé entre le 16 et le 31 mai 2011. Un délai de trois semaines est laissé aux
participants pour répondre à l’enquête. La période de remplissage du questionnaire n’a pas d’incidence
sur les résultats.
2.3 Constitution de l’échantillon d’enquête
L’enquête ne vise ni l’exhaustivité ni la représentativité : il s’agit d’une enquête sur les besoins en
interprétariat et en traduction auxquels sont confrontés les services ou structures sanitaires, sociaux et
de la justice dans leur activité quotidienne ou habituelle.
L’échantillon d’enquête est composé des services ou structures suivants :
•
Domaine sanitaire
-
Hôpitaux : les services des urgences, de médecine, d’obstétrique, de psychiatrie, de médecine légale,
les permanences d’accès aux soins
-
Établissements de psychiatrie et les équipes mobiles de psychiatrie
-
Panel de médecins généralistes exerçant sur certains quartiers prioritaires : dans les communes où
sont implantés les Cada et dans les quartiers prioritaires (CUCS, ZUS)
-
Panel de psychiatres prenant en charge les populations migrantes
-
Services d’accueil de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) : centre santé solidarité, Cap
Santé jeune, les sièges, agences et antennes
-
Dispensaire Émile Roux
-
Services d’accueil et centres de santé dédiés aux personnes en situation de précarité : ISBA et SASP
-
Centre régional information prévention sida (APS-Crips Auvergne)
-
Centre d’accueil pour la documentation et l’information sur le Sida (Cadis)
-
Instance régionale d’éducation et de promotion de la santé Auvergne (Ireps) et quatre comités
départementaux d’éducation pour la santé
-
Aides Auvergne
-
Service de soins interuniversitaire (SSIU)
-
Associations de dépistage organisé du cancer (Ardoc ET Abidec)
•
Domaine social
-
Centres d’accueil de demandeurs d’asile (Cada)
-
Centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) et centres d’hébergement d’urgence
-
Résidences sociales – Foyers Jeunes travailleurs – Hôtel social
-
Foyers pour travailleurs migrants
-
Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous)
-
Services d’accueil de la Caisse d’allocation familiale (Caf)
-
Services de l’action sociale, de protection maternelle et infantile et de l’aide sociale à l’enfance des
quatre conseils généraux
-
Services sociaux de la Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail (Carsat)
-
Centres communaux d’action sociale (CCAS)
-
Missions locales et Points accueil écoute jeune (PAEJ)
-
Espace Info Jeune et Points information jeunesse (Pij)
-
Point info famille (Udaf)
•
Domaine de la justice et démarches administratives
-
Établissements et services de la protection judiciaire de la jeunesse
-
Établissements d’accueil et d’hébergement pour mineurs : maisons d’enfants à caractère social,
services d’action éducative en milieu ouvert, Clubs équipe de prévention, foyers de l’enfance.
-
Juridictions : tribunal d’instance, tribunal de grande instance, tribunal de police
-
Préfectures et sous-préfectures : services des démarches administratives
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
10
-
Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII)
-
Commissariats de police
-
Brigades de gendarmerie
2.4 Méthode de recueil et données collectées
Le questionnaire est élaboré à partir de l’analyse de la littérature, des réflexions du groupe de travail et
des questionnements de cadrage définis par le comité de pilotage.
Les informations recueillies portent sur :
-
le nom et les coordonnées (postales, téléphoniques et courriel) du service ou de la structure;
-
les besoins en interprétariat et en traduction ;
-
les moyens et ressources mis en œuvre pour répondre à ces besoins ;
-
les attentes en termes de profil d’interprètes et d’outil pour améliorer l’accueil et la prise en charge
des populations immigrées n’accédant pas à la langue française.
Un questionnaire est adressé à chaque service ou structure recensé dans les 45 communes de la zone
d’enquête (Cf. annexe). Au total, 636 questionnaires ont été envoyés aux différents services ou
structures. Le questionnaire est transmis par voie postale aux participants ainsi qu’aux directions des
services ou structures. Il est accompagné d’un courrier d’information présentant le contexte, l’objectif et
les résultats attendus de l’enquête ainsi que d’une enveloppe préaffranchie pour le retour du
questionnaire rempli. Le courrier d’information accompagnant le questionnaire précise également qu’un
remplissage collégial du questionnaire est à privilégier par le service ou la structure répondant à
l’enquête.
2.5 Saisie et analyse des données
Les données collectées sur questionnaire papier auprès de chaque service ou structure sont saisies sur
support informatique par l’ORS Auvergne à l’aide du logiciel EpiData 3.1®.
Le caractère confidentiel et anonyme des informations recueillies est assuré. L’identification du service ou
structure n’est pas saisie et n’est utilisée que pour un éventuel contrôle qualité des données recueillies et
pour la classification du service ou de la structure.
L’analyse des données est réalisée à l’aide du logiciel Stata 7.0® sur des données agrégées. Les données
peuvent être analysées par type de services ou structures.
2.6 Conservation et sécurité des données
Les questionnaires sont conservés sous clés à l’ORS Auvergne. Les données informatiques sont stockées
à l’ORS Auvergne. Le droit d’accès à la base de données est limité au maître d’œuvre qui réalise
l’analyse. L’accès aux ordinateurs est sécurisé par un mot de passe spécifique à son utilisateur.
L’anonymat des services ou structures est respecté : les résultats
service ou une structure.
ne permettent pas d’identifier un
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
11
3. Résultats
3.1 Le taux de réponse à l’enquête
Tableau 1 : Liste des services ayant répondu à l’enquête
ASE
Aide sociale à l’enfance et maisons d’enfants
CAF
Caisse d’allocations familiales
CCAS
CG
SOCIAL
HEB
PIJ
CADA
DDF
CPAM
CH
ML
URG
SANTÉ
PSY
Santé
(divers)
Santé
(précarité)
ADMINISTRATIONJUSTICE
Centres communaux d’actions sociales
Conseils généraux
Structures d’hébergement d’urgence, Centre d’hébergement et de
réinsertion sociale, résidences sociales…
Point informations jeunesse et missions locales
Centre d’accueil de demandeurs d’asile
Associations de défense des droits des femmes
Caisse primaire d’assurance maladie
Services hospitaliers : bureaux des entrées, services de médecine
et de gynéco-obstétriques
Médecins libéraux généralistes, pédiatres, gynécologues de ville
Services hospitaliers des urgences, Samu, Permanences d’accès
aux soins de santé (Pass)
Services de psychiatrie : CMP, CMPP, services hospitaliers,
psychiatres libéraux
Services de santé divers
Services de santé dédiés aux personnes fragilisées ou en situation
de précarité (dispensaire, centres de santé solidarité…)
PE
Services d’accueil de Pôle Emploi
PG
Commissariats de police et brigades de gendarmerie
TGI
Tribunaux de grande instance
PREF-Ofii
Source : Enquête Interprétariat et traduction
Préfecture et Ofii
Exploitation : ORS Auvergne
Sur 636 questionnaires envoyés, 26 destinataires ou boîtes sont qualifiés « non identifiables » par les
services de La Poste, 222 questionnaires sont retournés dont 13 correspondent à des services ou
structures qui n’étaient pas destinataires du questionnaire.
Le taux de réponse s’élève à 36,4 %. Les résultats présentés dans ce rapport ne peuvent pas être
généralisés, mais le taux de réponse est estimé satisfaisant pour pouvoir réaliser une analyse cohérente
des données recueillies qui permet de mettre en évidence des ordres de grandeur des besoins en
interprétariat et en traduction dans la région.
Le taux de réponse est supérieur à 50 % pour les Cada, les services de psychiatrie, les agences de Pôle
Emploi, les forces de l’ordre, les services de santé dédiés aux personnes défavorisées et en situation de
précarité et les tribunaux de grande instance.
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
12
Tableau 2 : Taux de réponse à l’enquête par type de services ou structures
Nombre de
questionnaires
envoyés
Destinataires du questionnaire
Cada
Destinataires
non
identifiables
Nombre de
questionnaires
reçus
7
7
Services de psychiatrie
19
12
Service d’accueil de Pôle Emploi
21
12
Commissariats de police
brigades de gendarmerie
37
et
Santé (Précarité)
1
20
Services non
interrogés
initialement
Taux de
réponse
100,0
3
63,2
57,1
4
55,6
12
6
50,0
Tribunal de grande instance
6
3
50,0
Réseau femmes
9
4
44,4
Services hospitaliers
51
22
Préfecture et Ofii
14
6
42,9
Santé (divers)
12
5
41,7
CCAS
45
18
103
38
Conseil généraux
Structures d’hébergement
Aide sociale à l'enfance et
maisons d’enfants
Services
hospitaliers
des
urgences
Médecins
généralistes,
pédiatres, gynécologues
Missions
locales
et
Points
d’information jeunesse
2
1
43,1
40,0
36,9
65
15
16
2
29
1
8
28,6
28
8
28,6
29
6
1
32,0
20,7
45
3
8
19,0
Services d’accueil de la Caf
36
2
6
17,6
Services d’accueil et centres de
la CPAM
32
3
5
17,2
Avocats
11
0
0,0
Carsat
25
0
0,0
1
Non réponse
TOTAL
Source : Enquête Interprétariat et traduction
12
636
26
222
13
36,4
Exploitation : ORS Auvergne
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
13
3.2 Des besoins en interprétariat et en traduction variables et irréguliers
Sur
636
services
ou
structures
interrogés, 66 (soit 29,7 %) déclarent
recevoir
souvent
des
personnes
n’accédant pas à la langue française, 123
(55,4 %) en reçoivent occasionnellement
et 33 (14,9 %) n’en reçoivent jamais.
Les 33 services ou structures déclarant
ne pas recevoir de personnes n’accédant
pas à la langue française sont retirés de
l’analyse et les taux de réponse aux
questions sont calculés sur la base de
189 services ou structures ayant répondu
des
besoins
en
interprétariat
et
traduction.
Figure 1 : Répartition selon la fréquence d’accueil de
personnes n’accédant pas à la langue française
15,7%
Quotidiennement
14,1%
52,4%
2-3 fois par semaine
5-6 fois par mois
Moins de 5 fois par mois
17,8%
Source : Enquête Interprétariat et traduction
Exploitation : ORS Auvergne
Figure 2 : Répartition des services ou structures selon la fréquence d’accueil de personnes
immigrées n’accédant pas à la langue française et selon le domaine d’intervention
100%
90%
moins de 5 fois
par mois
80%
47,6
49,1
70%
63,2
5-6 fois par mois
60%
50%
15,5
40%
30%
23,6
15,8
17,9
7,3
20%
10%
2-3 fois par
semaine
19,0
20,0
Social
Santé
15,8
Quotidiennement
5,3
0%
Source : Enquête Interprétariat et traduction
Administration-Justice
Exploitation : ORS Auvergne
Les besoins en interprétariat et traduction en Auvergne sont très variables et irréguliers, inégalement
répartis dans l’année et difficilement quantifiables.
Près d’un tiers des structures reçoivent des personnes n’accédant pas à la langue française au moins
deux ou trois fois par semaine en moyenne. Ce résultat masque des disparités de fréquence d’accueil de
population n’accédant pas à la langue française (donc des disparités de fréquence de besoins) entre type
de service ou structure. En effet, respectivement 19 % et 20 % des services ou structures sociaux et de
soins déclarent accueillir quotidiennement des personnes n’accédant pas à la langue française alors que
cette proportion est de 5,3 % pour les services administratifs et de Justice (commissariat de police,
brigades de gendarmerie, tribunaux de grande instance, préfectures…).
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
14
Figure 3 : Répartition des différents types de services ou structures selon la fréquence
d’accueil de personnes immigrées n’accédant pas à la langue française
100%
10,0
90%
20,0
25,0
80%
moins de 5 fois
par mois
42,9
20,0
66,7
56,8
60%
16,7
33,3
30,0
70%
16,7
20,0
40,0
71,4
25,0
40,0
45,5
33,3
77,8
66,7
72,7
75,0
50% 100,0
100,0
20,0
0,0
40%
42,9 36,4
18,9 50,0
30%
20,0
7,1
20%
10%
0%
14,3
7,1
16,2
60,0
8,1
2-3 fois par
semaine
66,7
50,0
40,0
50,0
20,0 16,7
5,6
Social
16,7
9,1
14,3
10,0
9,1
Santé
Quotidiennement
33,3
18,2
33,3
5-6 fois par mois
50,0
77,8
9,1
33,3
5,6
12,5
12,5
Administration et Justice
Source : Enquête Interprétariat et traduction
Exploitation : ORS Auvergne
Les services ou structures dont la fréquence d’accueil de personnes immigrées n’accédant pas à la langue
française est la plus élevée sont ceux des domaines social et sanitaire, notamment les Cada, les services
d’hébergement d’urgence, les services d’accueil des Caf, les associations de défense des droits des
femmes, les médecins libéraux, les services de santé divers, les services de santé dédiés aux personnes
fragilisées ou en situation de précarité et les services de la préfecture et/ou l’Ofii.
Le nombre moyen de personnes n’accédant pas à la langue française rencontrées par mois et par service
ou structure s’élève à 30,4 personnes. Le nombre minimum s’élève à une personne par an et le
maximum est de 2 000 personnes3 par mois. La moitié des services ou structures ayant répondu à
l’enquête reçoivent moins de quatre personnes n’accédant pas à la langue française par mois et un quart
des services ou structures en reçoivent plus de dix par mois.
Tableau 3 : Services ou structures recevant le plus de personnes immigrées n’accédant pas à
la langue française
Services
Nombre de services estimant
recevoir par mois plus de dix
personnes n’accédant pas à la
langue française
Nombre de services
ayant répondu à
l’enquête
En %
4
3
3
3
3
2
2
1
1
4
7
2
1
1
1
38
6
6
6
6
7
5
5
3
4
16
38
12
12
18
22
166
66,7
50,0
50,0
50,0
42,9
40,0
40,0
33,3
25,0
25,0
18,4
16,7
8,3
5,6
4,5
22,9
PREF-OFII
CAF
Services
Santé (Précarité)
Cada
CPAM
Santé (divers)
TGI
DDF
HEB
CG
PSY
PE
CCAS
CH
Total
Source : Enquête Interprétariat et traduction
Exploitation : ORS Auvergne
3
Il s’agit d’un regroupement de services d’accueil de la CPAM. Cet effectif représente vraisemblablement la file active
des services d’accueil concernés plutôt que le nombre de personnes immigrées n’accédant pas à la langue française
reçues par ces services.
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
15
3.3 De nombreuses langues demandées
Plus de 50 langues sont rencontrées par les services ou structures, dont certaines correspondent à des
langues rares comme le tigrigna, le tamoul ou le pachtoune.
Les langues les plus souvent rencontrées par les services ou structures en Auvergne sont, par ordre
décroissant : l’arabe maghrébin ou classique (près des deux tiers des services ou structures ont des
besoins en interprétariat pour cette langue), le roumain, le turc, l’anglais, le tchétchène, le serbo-croate,
le portugais, le russe, le rom, l’albanais et les langues d’Afrique sub-saharienne. Les besoins exprimés
pour les autres langues concernent moins d’un tiers des services ou structures de l’échantillon (Cf.
Annexe : Liste complète des langues demandées).
Concernant la langue arabe, la plus souvent demandée, 20 % des services ou structures déclarent avoir
des besoins fréquents (2-3 fois par semaine ou plus) en interprétariat ou traduction pour cette langue.
Figure 4 : Fréquence des besoins en interprétariat ou traduction pour les 15 langues les plus
demandées
*
22,2%
Mongol
7,1 7,1
85,7
2,2%
Kurde
7,1 7,1
85,7
25,9%
27,5%
Espagnol 2,0
2,0
18,4
77,6
Arménien 3,85,8 3,8
32,8%
Afrique Subsaharienne
34,9%
Albanais
35,4%
Rom
8,1
86,5
59,7
22,6
9,7
Quotidiennement
40,2%
40,7%
41,3%
42,3%
42,3%
44,4%
46,6%
Portugais
5,1 6,4
Tchétchène
2,5
5,0
Anglais
Turc
15,0
8,3 8,3
Roumain 4,5
Arabe
9,2
Moins de 5 fois
par mois
62,5
77,5
16,7
66,7
15,9
11,7
5-6 fois par mois
69,2
22,5
4,5
63,5%
75,3
19,2
7,5 7,5
2-3 fois par
semaine
68,4
21,1
5,35,3
6,5 5,2 13,0
Serbo-croate
62,7
23,9
7,5 6,0
Russe
65,2
16,7
13,6 4,5
75,0
15,0
64,2
En %
-
20,0
40,0
60,0
80,0
100,0
* : Proportion de services ou structures ayant des besoins pour la langue concernée. Exemple : 44,4 % des services ou
structures ont des besoins d’interprétariat ou traduction en Turc, 40,7 % des services ou structures ont des besoins en
Portugais…
Source : Enquête Interprétariat et traduction
Exploitation : ORS Auvergne
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
16
La fréquence élevée des besoins en interprétariat pour l’anglais s’explique vraisemblablement par
l’utilisation de cette langue comme dénominateur commun pour communiquer avec les populations
originaires de certains pays asiatiques ou certains pays d’Afrique (anciennes colonies britanniques).
Globalement, 73 % des besoins exprimés toutes langues confondues correspondent à un besoin dont la
fréquence est inférieure à 5 fois par mois, 15 % sont des besoins dont la fréquence s’élève à 5-6 fois par
mois, 5,7 % sont des besoins fréquents (2-3 fois par semaine) et 6,4 % sont quotidiens.
3.4 Le volume potentiel d’interprétariat et de traduction dans la région
Le taux de réponse aux questions portant sur l’estimation des besoins potentiels et des besoins
effectivement couverts en interprétariat et traduction est relativement faible : la moitié des services ou
structures ont répondu à ces questions soit environ 110 services ou structures. Il convient donc de
considérer les résultats suivants comme des ordres de grandeur.
Les besoins potentiels en interprètes et traducteurs professionnels sont conséquents. En volume et pour
l’ensemble des services et structures ayant répondu à l’enquête, ils s’élèveraient à:
-
613 heures par mois pour l’interprétariat avec présence physique ;
-
322 heures par mois pour l’interprétariat téléphonique ;
-
263 pages pour la traduction.
Les besoins potentiels annuels correspondraient ainsi à un volume supérieur à 7 300 heures
d’interprétariat avec présence physique et plus de 3 800 heures d’interprétariat par téléphone.
Ces besoins potentiels estimés ne sont que partiellement couverts par un recours à des interprètes et
traducteurs professionnels. En effet, dans 58 % des cas les services ou structures ne font pas appel à des
interprètes professionnels pour leurs besoins en interprétariat avec présence physique. Ce taux de non
recours à des professionnels s’élève à 43 % pour l’interprétariat par téléphone et à 36 % des cas pour la
traduction.
Tableau 4 : Estimations des besoins potentiels et des besoins effectivement couverts par mois
Besoins potentiels
recensés par mois
Besoins non
satisfaits par mois
%
Interprétariat (présence physique)
613 heures
357 heures
58,2 %
Interprétariat (par téléphone)
322 heures
140 heures
43,5 %
Traduction (documents écrits)
263 pages
95 pages
36,1 %
Source : Enquête Interprétariat et traduction
Exploitation : ORS Auvergne
Les besoins urgents non programmables sont peu fréquents. Un quart des services ou structures ayant
répondu à cette question (taux de réponse : 93 %) n’ont jamais de besoins urgents. Environ 40 %
déclarent avoir des besoins urgents de manière occasionnelle (moins d’une fois par mois), 17 % ont des
besoins urgents jusqu’à 5 fois par mois, 14 % déclarent avoir des besoins urgents régulièrement
(plusieurs fois par semaine) et deux services ont des besoins urgents non programmables
quotidiennement.
Pour mesurer l’urgence du besoin, les services sont interrogés sur le délai maximum qu’ils peuvent
supporter jusqu’à l’arrivée de l’interprète. Le délai supportable est inférieur à 12 heures pour 71 % des
services ou structures ayant répondu à cette question (taux de réponse : 48 %), 12 % des services ou
structures peuvent attendre jusqu’à 24 heures et pour 12,1 %, le délai peut aller jusqu’à 48 heures.
Seuls 5 % de ces besoins urgents non programmables sont complètement couverts et 21,6 %
partiellement couverts par un recours à un interprète professionnel.
3.5 Les moyens mis en œuvre actuellement pour répondre aux besoins
3.5.1 Peu de recours aux interprètes et traducteurs professionnels
La solution la plus souvent évoquée par les services ou structures pour répondre à leurs besoins
d’interprétariat est l’interprétariat de proximité, à savoir le recours aux parents, amis ou compatriotes
adultes. Une large majorité des services ou structures (61,5 %) utilisent toujours ou souvent cette
solution. Seuls huit services ou structures soit moins de 5 % déclarent ne jamais recourir aux parents,
amis ou compatriotes pour répondre à leurs besoins.
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
17
La deuxième solution la plus souvent évoquée est le recours aux enfants de moins de 18 ans
accompagnant la personne n’accédant pas à la langue française : elle concerne plus d’un tiers des
services ou structures.
Le personnel bilingue présent dans le service ou la structure est toujours ou souvent utilisé pour 17 %
des services ou structures.
Enfin, les recours aux traducteurs professionnels, assermentés ou non, sont rares.
Figure 5 : Répartition des services/structures selon les moyens mis en œuvre pour faciliter la
communication avec les personnes non francophones
100,0
1,9
2,4
2,0
1,5
3,1
Ne sait
pas
33,9
38,8
54,0
70,0
60,0
En %
0,7
1,4
16,3
90,0
80,0
2,6
4,6
63,8
47,5
70,5
69,3
Jamais
61,6
76,6
82,8
50,0
40,0
30,0
Parfois ou
rarement
41,4
61,5
26,7
23,4
20,0
36,2
10,0
17,4
17,1
19,4
11,3
0,0
9,4
20,5
7,9
Toujours
ou
souvent
29,1
15,3
7,3
6,6
10,9
3,1
Source : Enquête Interprétariat et traduction
Exploitation : ORS Auvergne
Près de la moitié des services ou structures (49 %) pour l’interprétariat et près des trois quarts pour la
traduction n’ont jamais recours à des professionnels, qu’ils s’agissent d’interprètes assermentés ou non,
ou d’interprétariat téléphonique ou avec présence physique4.
Les raisons les plus souvent évoquées pour expliquer le faible recours aux interprètes professionnels sont
les raisons financières, l’absence de liste ou d’annuaire d’interprètes ou encore les difficultés rencontrées
pour organiser un rendez-vous avec l’interprète et la préférence pour l’interprétariat de proximité. Pour
l’ensemble de ces raisons, l’interprétariat de proximité est souvent privilégié.
Tableau 5 : Raisons d’un recours limité à l’interprétariat professionnel
Raisons
financières
Absence
de liste
ou
annuaire
Organisation
trop
compliquée
Préférence pour
l’interprétariat
de proximité
Manque de
temps pour
la
recherche
Professionnali
sation inutile
Désuétude
des
annuaires
ou listes
Méfiance
vis-à-vis
des
interprètes
Doute sur
la qualité
du
service
Eff
83
61
56
48
34
13
11
7
6
%
37,4
27,5
25,2
21,6
15,3
5,9
5,0
3,2
2,7
Source : Enquête Interprétariat et traduction
4
Exploitation : ORS Auvergne
Les absences de réponse à ces questions sont considérées comme un non recours.
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
18
3.5.2 Le recours à des associations ou organisations d’interprètes professionnels
Un tiers des services ou structures déclarent recourir à des associations ou cabinets privés prestataires
de services d’interprétariat et traduction et un quart des associations ou cabinets cités sont implantés
hors de la région Auvergne (ISM Paris, ISM Corum, Cabinet Rick, Adate…).
Les organismes cités sont :
•
des organismes prestataires de services d’interprétariat et traduction : Est-Trad, ISM Corum, ISM
Paris, Melting Trad, Cabinet Rick et Tradex ;
•
des centres de formation : Cavilam, Greta, Fit Formation dans le cadre de CAI ;
•
la sécurité sociale : centre des liaisons européennes et internationales de sécurité sociale (Cleiss),
service de traduction du centre de la sécurité sociale des travailleurs migrants ;
•
des associations : Horizon, association de portugais, association dauphinoise pour l'accueil des
travailleurs étrangers (Adate), association d’entraide du Puy-de-Dôme (Anef), centre d’information sur
le droit des femmes (CIDF), association de traducteurs agréés de la Cour d’Appel de Lyon,
Sama/Clisma… ;
•
autres : Ofii, Cada, interprètes et traducteurs libéraux, liste de personnels volontaires bilingues sur
intranet hôpital, liste traducteurs agréés auprès de la Cour d’Appel de Riom, annuaire des interprètes
diffusé dans les unités de gendarmerie, service départemental d’incendie et de secours.
3.5.3 Les documents utilisés
Près d’un service ou structure sur trois utilisent des documents de type plaquettes d’information ou de
prévention, formulaires… traduits dans plusieurs langues ou illustrés par des pictogrammes.
Les documents utilisés évoqués sont :
•
des documents administratifs :
-
documents d’information, livret et formulaires destinés aux demandeurs d'asiles
-
contrats de séjour (Office français de protection des réfugiés et apatrides)
-
fiches d’information d’identito-vigilance
-
formulaires de notification des droits d'une personne en garde à vue
-
plaquettes d’information sur la prise en charge d'identité
•
des documents relatifs à la santé :
-
livrets d’information santé, livrets de santé bilingue traduit dans 24 langues5
-
documents d'aide à la consultation et à la visite de prévention
-
documents de prévention et d’éducation à la santé (INPES)
-
documents infoSida (CRIPS et Inpes)
-
support éducatifs fournis par les laboratoires pharmaceutiques
-
plaquettes de prévention sur le dépistage du cancer (Institut national du cancer)
-
plaquettes de la PMI et de soutien à la parentalité
•
des documents portant sur le fonctionnement du service ou de la structure d’accueil :
-
documents de travail
-
questionnaires qualité
-
consignes incendie
-
règlement de fonctionnement ou règlement intérieur du service ou de la structure
-
charte du patient hospitalisé
-
guide du gendarme
-
plaquettes de présentation de la structure
•
des documents bilingues divers :
-
dictionnaires (en possession des personnes immigrées n’accédant pas à la langue française)
-
pictogrammes et plaquettes fournis par la DDCS (campagne hivernale) ou trouvés sur internet
-
kits de communication (Edition Masson) - Germes de parole (Edition Masson)
5
Ce livret bilingue est le fruit d’une collaboration entre des associations d’aide aux personnes migrantes - le Comité médical pour les
exilés (Comede), la Cimade, Médecins du monde, Secours catholique – et des institutions publiques - Direction générale de la Santé
(DGS), Direction de la population et des migrations (DGPM), Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS),
Agence nationale de l’accueil des étrangers et des migrations (Anaem) et Institut national de prévention et d’éducation pour la santé
(Inpes).
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
19
-
kits de communication de l’APHP
-
« Mme vous avez des droits » (LDH/FASILD)
3.5.4 Les outils et réseaux utilisés pour faire appel aux interprètes et traducteurs
Les services ou structures indiquent les outils et réseaux utilisés pour faire appel à des interprètes et
traducteurs :
•
Réseaux :
-
réseau social : bouche à oreilles via les autres structures
-
réseaux informel et personnel : connaissances
-
réseaux professionnels
-
réseaux associatifs
-
réseaux familiaux
-
réseau local adulte relais
-
réseau constitué par l'association Cantara-grem et par les Cada de la région
•
Annuaires ou listes :
-
pages jaunes
-
internet
-
annuaire des interprètes de la préfecture
-
annuaire commun aux services de gendarmerie et police
-
liste des experts agréés auprès de la Cour d’Appel
-
liste nationale des experts de la Cour de Cassation
-
liste des personnels volontaires de la structure servant d’interprètes et traducteurs
-
liste propre à la structure constituée au fil du temps
-
guide des associations clermontoises
•
Associations ou structures :
-
CHRS
-
centre opérationnel de la gendarmerie 63
-
association ISM Corum de Lyon
-
DRE
-
Cada : interprètes professionnels pouvant répondre aux obligations (Siret) et référence Adoma
-
GRETA
-
France Terre d'Asile
-
ISM Paris
-
OFII
-
Fit Formation
-
Consulat Ambassade
-
CAVILAM
-
Est-trad
-
Melting Trad
-
Tradex
3.6 Les attentes à l’égard des interprètes professionnels
Les qualités incontournables des interprètes professionnels les plus souvent évoquées par les services ou
structures enquêtés sont la discrétion et la confidentialité, la fidélité et l’objectivité des messages et la
neutralité.
Tableau 7 : Qualités incontournables des interprètes
Eff
%
Discrétion et
confidentialité
Fidélité et
objectivité des
messages
Neutralité
Précision et
rigueur
Impartialité
Distanciation
Empathie
146
65,8
117
52,7
116
52,3
102
45,9
80
36,0
41
18,5
36
16,2
Source : Enquête Interprétariat et traduction
Exploitation : ORS Auvergne
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
20
Dans la moitié des services ou structures, il
est toujours ou souvent indispensable que les
interprètes et traducteurs disposent de
connaissances
et
d’un
vocabulaire
spécifiques au domaine d’intervention.
Figure 6 : Répartition des services selon la
fréquence
où
il
est
indispensable
que
l’interprète/traducteur ait des connaissances
spécifiques au domaine d’intervention
12,3%
15,6%
Dans 42 % des services ou structures, les
interprètes professionnels bilingues n’ayant
pas de compétences spécifiques au domaine
d’intervention semblent suffire.
Toujours
Souvent
Parfois
37,7%
Jamais
34,4%
Source : Enquête Interprétariat et traduction
Exploitation : ORS Auvergne
3.7 Les financements pour l’interprétariat et la traduction
Très peu de services ou
structures bénéficient d’un
budget
spécifique
pour
l’interprétariat
ou
la
traduction.
Les financeurs cités par les
services ou structures sont
principalement des services
de l’État, des collectivités
territoriales, des fondations
et associations.
Figure 7 : Répartition des services selon leurs moyens
financiers pour recourir à l’interprétariat et la traduction
Obtention de financements
15,3
69,3
15,3
Budget spécifique pour la
traduction
NSP
29,6
59,2
11,2
Non
Oui
Budget spécifique pour
l'interprétariat
29,2
57,1
13,7
0,0
20,0
Source : Enquête Interprétariat et traduction
40,0
60,0
80,0
En %
Exploitation : ORS Auvergne
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
21
Deuxième partie - L’offre d’interprétariat et de traduction en
Auvergne
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
22
1. Objectifs
L’analyse de l’offre d’interprétariat et de traduction en Auvergne repose sur la réalisation d’une enquête
dont les objectifs principaux sont :
-
d’offrir une description de l’offre d’interprétariat et de traduction en Auvergne sur les pratiques des
interprètes, leurs besoins et perceptions, leur fonctionnement… ;
-
d’identifier les qualités et compétences des interprètes ;
-
d’enrichir la compréhension des données recueillies par questionnaire auprès des services ou
structures utilisateurs d’interprétariat et de traduction et d’en faciliter l’interprétation.
2. Méthodologie
La méthodologie adoptée pour cette enquête est validée dans son ensemble par le comité de pilotage et
le groupe de travail.
La démarche qualitative est retenue parce qu’elle est adaptée pour repérer les besoins et attentes des
interprètes, pour comprendre leurs pratiques et pour identifier les dysfonctionnements et inadéquations
avec la demande d’interprétariat. Cette phase de l’étude se présente comme un élément constitutif de
l’amélioration de l’adéquation entre l’offre et la demande d’interprétariat et de traduction dans la région
puisqu’elle permet d’informer les personnes interrogées sur l’état des lieux et ainsi, de les mobiliser et de
les inscrire en amont dans la démarche globale du diagnostic, de l’élaboration de préconisations et de la
mise en œuvre d’actions.
Des entretiens semi-directifs individuels sont réalisés à l’aide d’une grille d’entretien auprès d’un
interprète indépendant, de cinq organismes privés prestataires de services d’interprétariat et de
traduction (deux étant commerciaux et trois associatifs) et auprès d’une délégation syndicale de
traducteurs.
L’analyse du contenu des entretiens est transversale et thématique. Elle consiste en
thématique des entretiens afin de mener une analyse transversale, c’est-à-dire de
cohérence globale pour chaque thème abordé. Au-delà des critères et des thèmes les plus
apparaissent les plus importants dans les discours recueillis, sont recherchés les points
invariants, les récurrences ou les divergences.
un découpage
chercher une
saillants et qui
communs, les
Les thématiques qui constituent la grille d’entretien sont les suivantes :
-
les modalités de travail : l’accès aux demandes d’interprétariat et de traduction, les difficultés
spécifiques liées aux domaines sanitaire et social pour l’identification des besoins des services et
structures intervenant dans ces domaines, identification de dysfonctionnement dans la couverture des
besoins… ;
-
le profil de l’interprète professionnel : fonctions et missions principales, compétences essentielles et
qualité humaines requises, formation… ;
-
les pistes d’améliorations, solutions : projets de développement pour mieux couvrir les besoins et
améliorer les prestations, propositions pour réduire le recours à l’interprétariat de proximité, pistes
d’action à mettre en œuvre pour améliorer l’organisation du secteur de l’interprétariat et de la
traduction en Auvergne…
3. Résultats
3.1 Constats généraux
3.1.1 Des demandes d’interprétariat et de traduction irrégulières
L’instabilité de la demande d’interprétariat et de traduction est telle qu’il est difficile de vivre de cette
activité professionnelle qui ne garantit pas des revenus suffisants et réguliers. Un complément d’activité
est souvent indispensable mais parfois difficilement compatible avec les besoins en interprétariat et
traduction de certains services ou structures qui surviennent par vagues : ces besoins peuvent être
importants en volume, urgents et concentrés sur une courte période.
Cette instabilité de la demande en interprétariat implique des difficultés pour fidéliser les interprètes. Ces
difficultés sont accrues par l’inconstance de certains interprètes dans leur activité qui alternent entre
périodes creuses où ils sont absents (retour dans leur pays d’origine) et périodes pleines où ils
s’investissent fortement dans l’interprétariat.
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
23
3.1.2 Une diminution des financements publics
L’interprétariat en milieu social a été très dynamique de 2004 à 2007 mais il l’est moins depuis. Une large
majorité des demandes d’interprètes passaient par les Cada. La crise en 2007-2008 a entraîné une baisse
des financements publics consacrés à l’interprétariat et à la traduction : les demandes des organismes
sociaux ont donc diminué. Depuis septembre 2011, les crédits alloués aux Cada, notamment à
l’interprétariat et à la traduction, ont encore diminué. Ainsi, les interprètes qui accompagnaient
auparavant les demandeurs d’asile pour leurs consultations avec les services psychiatriques ne sont plus
pris en charge par les Cada.
La diminution des financements publics alloués à l’interprétariat et à la traduction constatée ces dernières
années a inévitablement conduit à une diminution des recours aux interprètes et traducteurs
professionnels qui ont vu leur niveau d’activité diminuer. Certains interprètes interviennent
occasionnellement de manière bénévole.
Des difficultés de travailler avec certains services ou structures, lorsque le donneur d’ordre et le payeur
ne sont pas les mêmes services, sont évoquées par les interprètes : des délais importants peuvent
survenir pour le paiement des factures mettant les interprètes en difficulté.
3.1.3 Les spécificités du suivi psychiatrique
Les psychiatres et psychologues travaillent beaucoup avec les populations immigrées. Les cassures et
douleurs vécues par les populations immigrées se manifestent de différentes manières et ces
professionnels peuvent y remédier. L’absence d’interprète et donc de prise en charge psychiatrique de
ces personnes immigrées souffrantes représentent un réel danger. Les interprètes considèrent essentiel,
pour un patient donné, que l’interprète soit le même tout au long de la prise en charge psychiatrique. En
effet, l’interprète aura une meilleure connaissance de l’histoire du patient, il développera une affinité au
niveau de l’élocution et du vocabulaire, permettant un travail plus approfondi et un meilleur suivi.
3.1.4 Les services ou structures utilisateurs d’interprètes et traducteurs professionnels
Les demandes adressées aux interprètes et traducteurs interviewés proviennent d’organismes sociaux ou
associations divers : Cada, CCAS, mairies, CHRS, Solidarité Santé 63, Cimade, Association Cecler, Udaf,
ASTI, Emmaüs, Secours catholique, les mains ouvertes, Horizon, APEV, Clisma, CHU (service logistique et
économique), Carsat (convention), Ofii, Relais Santé (CPam).
3.1.5 Un secteur difficile, très concurrentiel
Face aux demandes irrégulières et à la difficulté de s’assurer une clientèle stable, le secteur de l’offre
d’interprétariat et de traduction en Auvergne est qualifié comme étant très concurrentiel.
3.2 Structuration de l’offre d’interprétariat et traduction en Auvergne
3.2.1 Les interprètes et traducteurs indépendants
Les interprètes-traducteurs indépendants ont le statut d’auto-entrepreneur ou travaillent avec une
société de portage salarial. Ils ne paient pas la TVA donc peuvent appliquer des tarifs plus concurrentiels
que ceux pratiqués par les organismes privés commerciaux. Le coût des prestations des interprètes
indépendants serait donc moins élevés que celui des organismes privés commerciaux.
L’accès aux formations semble plus difficile pour les interprètes-traducteurs indépendants qui doivent
financer eux-mêmes leurs formations.
L’accès aux demandes d’interprétariat et traduction est plus difficile pour les travailleurs indépendants et
se fait souvent par le « bouche à oreille ». Les difficultés de s’assurer une clientèle stable sont évoquées.
Un interprète-traducteur indépendant, faisant également partie de la liste des interprètes d’un organisme
privé, est confronté à une difficulté lorsqu’il est directement sollicité par des services ou structures clients
de l’organisme privé commercial. Dans le respect d’une éthique professionnelle, il se voit dans l’obligation
de refuser de travailler pour le service ou structure demandeur.
Les interprètes indépendants préparent les entretiens en amont à l’aide de livres, dictionnaires et autres
outils utiles à l’interprétariat.
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
24
3.2.2 Les organismes privés commerciaux d’interprétariat et traduction
•
Difficultés des organismes privés commerciaux
-
Les prestations offertes par les cabinets privés sont souvent jugées trop coûteuses. Le coût plus élevé
est justifié par la qualité des prestations offertes, la couverture linguistique proposée, la formation des
interprètes et le paiement de la TVA et de charges.
-
Les interprètes ayant besoin de chercher une activité complémentaire, il n’est pas possible de leur
faire signer une clause d’exclusivité lorsqu’ils travaillent pour les organismes privés commerciaux.
-
Le tarif de certaines interventions est parfois fixé par le demandeur, comme par exemple le prix des
interventions auprès des gendarmes fixé par le code de la procédure pénale. Dans ce cas, une fois la
TVA déduite et l’interprète payé, il ne reste qu’une somme minime à l’organisme privé qui assure une
grande partie du travail et qui porte la responsabilité de l’intervention.
•
Recrutement des interprètes
-
Les responsables des cabinets d’interprétariat rencontrent systématiquement les interprètes en faceà-face avant de les envoyer sur une mission : le profil et le comportement de l’interprète sont évalués,
ainsi que ses connaissances, ses qualités et les domaines d’intervention qu’il peut couvrir. Seules sont
retenues les personnes ayant une maitrise en langue ou un profil linguistique.
-
Pour certaines langues rares, les interprètes retenus n’ont pas obligatoirement un profil linguistique
mais leur niveau d’étude (études de pharmacie ou en médecine) et un niveau scolaire en français et
en anglais leur permettent d’intervenir de manière satisfaisante.
-
Une charte d’engagement doit être signée par l’interprète. Elle peut être, par exemple, calquée sur le
code de déontologie de l’Union Européenne.
•
Formation des interprètes et préparation des entretiens
-
La durée des formations des interprètes par les organismes privés commerciaux est variable. Le
premier rendez-vous correspond à un entretien d’embauche et peut durer entre deux et trois heures
dans certains cas. La présentation de la personne est importante et cet entretien permet de creuser la
personnalité. Sont également contrôlées les connaissances, les diplômes et certaines caractéristiques
selon les domaines d’intervention. Une préparation psychologique doit être assurée aux interprètes : il
faut être passionné pour faire ce travail et être émotionnellement fort.
-
Une formation des interprètes permet de leur transmettre des connaissances sur le service
demandeur, sur le vocabulaire, sur le fonctionnement du cabinet, sur la disposition dans la salle, la
discrétion de l’interprète…
•
Retour sur le service rendu
-
Les organismes privés commerciaux demandent à leurs interprètes un retour sur le service rendu.
L’interprète doit fournir un compte rendu ou une fiche d’intervention faisant état de la manière dont
s’est déroulé l’entretien, tout en respectant la confidentialité des échanges.
-
L’assurance d’un travail fiable passe par une communication régulière entre la direction de l’organisme
privé et ses interprètes-traducteurs.
•
Réponse aux urgences et couverture linguistique large
-
Les organismes privés commerciaux travaillent avec un réseau important d’interprètes-traducteurs et
ils couvrent un maximum de langues. Le nombre important d’interprètes-traducteurs permet non
seulement de répondre plus facilement aux urgences mais aussi de mettre en place des relectures et
vérifications pour les traductions. Une relation de confiance s’établit entre l’organisme privé et ses
clients.
-
Les organismes privés commerciaux sont souvent connus, plus visibles que les interprètes-traducteurs
indépendants et en mesure de signer des conventions avec les gros services demandeurs, donc ils ont
un accès plus aisé aux demandes.
-
Dans l’interprétariat, le corps parle, tout n’est pas contenu dans les mots. D’où l’importance d’une
présence physique de l’interprète. L’interprétariat téléphonique, rarement proposé par les cabinets
privés rencontrés, l’est essentiellement pour répondre aux demandes en langues rares pour lesquelles
les interprètes sont peu nombreux et rarement disponibles. Les cabinets privés privilégient les
interprètes de la région.
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
25
3.2.3 Les organismes privés associatifs
•
Le Clisma
Le CLisma (Association Loi 1901) a été créé en 1987 suite à la fusion de deux associations qui avaient le
même but : Clim (Comité de liaison interservices migrant) et ISM. Une antenne avait été créée au Puyen-Velay suite à l’arrivée de Bosniaques.
-
Objectifs et domaines d’intervention
Le Clisma avait pour objectifs l’insertion et l’intégration des populations étrangères et la facilitation de la
communication entre la population étrangère arrivée dans les années 70 et le pays d’accueil. Ces
domaines d’interventions et d’actions étaient l’accueil, l’orientation et l’accompagnement. De ces
domaines découlaient d’autres services : la traduction et l’interprétariat, un service de formation
linguistique, l’insertion et l’intégration avec des cours de français dans les différents quartiers recueillant
des populations étrangères nombreuses (quartiers Nord, Saint Jacques, Fontaine du Bac, Aulnat, Gerzat,
Cournon…).
L’accueil dans le cadre de permanences sociales et administratives comporte le montage de
dossiers parfois lourds : logement, accès aux soins, droits des étrangers… L’accompagnement individuel
de la personne et de sa famille se faisait par exemple auprès des Institutions, de l’école, de la justice,
pour l’accès à l’emploi et l’accès au droit commun.
Des activités éducatives périscolaires étaient organisées pour compléter le travail auprès des familles. Le
Clisma travaillait avec les maisons de quartier, les centres sociaux, des étudiants pour la mise en place
d’activités culturelles autour d’un projet global : théâtre, sorties culturelles pour une découverte de la
société d’accueil…
-
Fonctionnement du service d’interprétariat et traduction
Le Clisma disposait de trente interprètes (soit dix ETP) et possédait une vraie politique salariale avec une
direction : la professionnalisation des salariés était assurée ainsi que la mutualisation des savoir-faire et
des métiers. Le service de traduction disposait d’une personne chargée de répartir le travail. En outre,
une personne relisait systématiquement toutes les traductions.
Les langues principales couvertes étaient l’arabe, le turc, le portugais et l’espagnol. Les autres langues
d’intervention étaient le russe, le tchétchène et les langues de l’ancienne Yougoslavie (serbe, croate,
bosniaque, albanais, kosovar).
Le Clisma s’adaptait à l’arrivée de nouvelles populations en Auvergne : les interprètes intervenaient dans
tous les domaines. L’interprétariat permettait de faire l’interface avec les institutions et les traductions
écrites officielles pour les demandeurs d’asile, pour les regroupements familiaux.
-
Recrutement et formation des interprètes-traducteurs
Les interprètes et traducteurs qui travaillaient au Clisma étaient recrutés pour leurs compétences et leur
connaissance parfaite des deux langues et des deux cultures. Le Clisma travaillait beaucoup avec
l’université (Langues étrangères appliquées ou étudiants étrangers).
Le Clisma était, en tant qu’association, assermenté par la Cour d’Appel de Riom. Il fonctionnait avec un
cahier des charges. Même si tous les interprètes n’étaient pas assermentés, ils étaient contrôlés.
-
Financement du Clisma
Le financement du Clisma provenait : pour 60 % de subvention de l’État, du Conseil général du Puy-deDôme (convention de partenariat pour des interventions dans le cadre de la PMI et dans le domaine de
l’action sociale, de Clermont-Communauté pour l’accueil de populations immigrées et des cours de
français), de Clermont-ville, d’autres communes, de la Caf, de la Cpam et de la Ddass (pour des
traductions de documents constitutifs des dossiers des demandeurs d’asile).
L’accompagnement, l’information et l’accueil du public étaient des services gratuits.
-
Les demandes d’interprétariat et traduction
Les demandes arrivaient par trois canaux : les particuliers qui venaient à l’accueil du Clisma, les
professionnels (médecins généralistes, spécialistes, avocats…) et les institutions (Éducation nationale,
établissements scolaires…).
Une réflexion était menée avec certains services de l’hôpital (en particulier avec la gynécologieobstétrique) où les problèmes de confidentialité et de manque d’information des patientes sont
importants. Une convention avait été signée entre l’hôpital et le Clisma qui assurait la présence à l’hôpital
d’interprètes en arabe, portugais et turc une demi-journée par mois.
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
26
-
Disparition du Clisma en 2009
Des problèmes de gestion et de baisses de subvention ont conduit à la disparition du Clisma en 2009. Le
passage d’un fonctionnement avec des subventions aux marchés publics s’était bien opéré. Pour les
journées de formation civique, le Clisma avait obtenu le marché.
•
Fit Formation
Fit Formation est un organisme de formation de type associatif (Association Loi 1901) qui offre des
formations dans l’objectif de favoriser l’insertion des publics en difficultés : de niveau V, V bis et VI6, le
public concerné se trouve dans une démarche d’insertion sociale ou professionnelle.
-
Domaines d’intervention
À la suite de la fermeture du Clisma en 2009, Fit Formation a obtenu le marché pour l’organisation des
journées de formation civique : deux formations obligatoires dans le cadre du Contrat d’accueil et
d’intégration (CAI) à savoir la formation civique et les sessions sur la vie en France (environ 85 sessions
annuelles).
-
Recrutement et formation des interprètes
Dans le cadre des sessions de formations obligatoire du CAI, Fit formation a constitué son réseau
d’interprètes pour la traduction simultanée. L’équipe est composée d’anciens interprètes du Clisma et
d’interprète ayant fait l’objet d’un recrutement propre par Fit Formation.
Vingt-cinq interprètes travaillent pour Fit Formation et couvrent une vingtaine de langues : pour certaines
langues pour lesquelles la demande est fréquente (arabe, turc, russe) plusieurs interprètes travaillent
avec Fit formation. Les langues rares sont l’ouszbek, le khmer, le bengali, le pachtoun…
Les interprètes travaillent comme auto-entrepreneurs et se font facturer leurs heures. D’autres ont un
contrat avec Fit Formation.
Il est important de fidéliser les interprètes pour Fit Formation qui propose des contrats de sept heures
plutôt que d’une heure (25 € par heure pour 7 heures, mais l’interprète paye ensuite ses charges) et qui
indemnise les déplacements des interprètes (tarifs négociés selon le lieu de la formation). Une clause de
confidentialité est incluse dans le contrat.
Des interprètes qualifiés sont recherchés. Ils doivent être parfaitement bilingues, posséder un bon lexique
et être neutres. Ils doivent également avoir une bonne connaissance de l’environnement socioéconomique et présenter des capacités d’adaptation. Ils doivent réussir à se faire comprendre et être
capable de parler de notions difficiles ou techniques comme la décentralisation, le Conseil constitutionnel,
les stratégies avec des schémas…
La durée de la formation dépend du niveau de base de l’interprète et de son expérience. Les interprètes
qui travaillaient au Clisma auparavant ont une formation plus rapide. Pour l’interprète d’une langue rare,
la formation durera au moins une demi-journée.
Le contenu de la session de formation que l’interprète devra traduire est fourni aux interprètes trois
semaines avant la session.
•
Le Sama
Le Sama a été créé par sept anciens salariés du Clisma, dont cinq sont formatrices (embauchées en
CDD), diplômées d’un master Français langue étrangère. Le Sama a conservé le même objectif général
que le Clisma, à savoir faciliter l’intégration et l’insertion des populations étrangères et d’origine
étrangère.
-
Domaines d’intervention
En fonction de ses moyens, le Sama assure un accueil et la mise en place de cours de français, surtout
dans le cadre de la socialisation. Il ne s’agit pas d’un centre de formation. Les cours permettent une
autonomie vers d’autres services comme l’inscription au Pôle Emploi, l’accès aux réunions parentsprofesseurs. Ce genre de service n’est pas rendu par des organismes comme le Greta ou l’Afpa. Les cours
de français représentent douze actions à Clermont-Ferrand et trois actions à Cournon.
Un service de traduction et d’interprétariat se monte en parallèle : des vacataires interviennent sur des
missions précises. Une convention est signée dans ce cadre avec le Relais santé de la CPam. La Caf
dispose d’un service de médiation formalisé qui adresse des demandes au Sama. Un délai de dix jours à
deux semaines est nécessaire pour organiser les rendez-vous et répondre aux demandes d’interprétariat.
-
6
Recrutement et formation des interprètes
Commission statistique nationale de la formation professionnelle et de la promotion sociale, DRTEFP
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
27
Une discussion préalable est engagée par le personnel de Sama et les interprètes. Une charte de
déontologie est fournie à l’interprète par le Sama.
Pour les domaines d’intervention très pointus ou très sensibles, les interprètes sont informés au
préalable. Ils doivent échanger avec le demandeur des précisions s’ils ne comprennent pas un mot ou
une phrase. Ils se munissent d’un dictionnaire et sont incités à demander lorsqu’ils ne comprennent pas
la signification de la phrase à interpréter plutôt que de traduire avec des contresens.
Les interprètes retenus doivent avoir la double culture ainsi qu’un cursus scolaire dans le pays d’origine.
Il peut s’agir de jeunes issus de l’immigration et qui passent leur langue d’origine au bac.
Pour les traductions, un test est réalisé par les traducteurs (travail collaboratif avec ISM Lyon).
Les langues les plus couramment demandées sont le turc, l’arabe, le portugais, l’espagnol, le russe,
l’albanais, le kurde et le serbe.
-
Financements
Les financement du Sama proviennent de conventions avec la CPam et avec le Conseil général du Puyde-Dôme, de l’Éducation nationale (dispositif de réussite éducative) et de l’Office public de l’habitat et de
l’immobilier social (traduction d’un questionnaire destiné aux habitants de certains quartiers). Enfin, une
adhésion annuelle minimale de 30 euros est demandée aux usagers.
3.2.4 Un syndicat : la société française des traducteurs
•
Objectifs et missions
La Société française des traducteurs (SFT) est le syndicat national des traducteurs professionnels en
France. Elle compte plus d'un millier d'adhérents, traducteurs (libéraux, salariés ou d'édition) et
interprètes (libéraux ou salariés), dont un certain nombre d'experts judiciaires.
La SFT mène une politique active d'information auprès de ses adhérents, des donneurs d'ordres et des
futurs professionnels. Elle assiste les traducteurs dans les divers aspects liés à l'exercice de leur
profession. La SFT, très consciente de l'importance de la qualité pour les donneurs d'ordres et pour les
traducteurs, mène également un combat quotidien pour une plus grande professionnalisation de la
traduction et pour la mise en application des meilleures pratiques professionnelles.
•
Publications
La SFT propose à ses adhérents, aux donneurs d'ordres et aux futurs professionnels différentes
publications : la revue Traduire, fenêtre ouverte sur le monde de la traduction, la lettre d'information
électronique mensuelle Trad'zine, adressée à ses adhérents, le Vademecum du traducteur, mine
d'informations utiles pour le futur professionnel (http://www.sft.fr).
La SFT publie également sur son site Internet l'annuaire de tous ses adhérents. Un moteur de recherche
entièrement
repensé
et
renforcé
facilite
désormais
l'accès
au
traducteur
cherché
(http://www.sft.fr/trouveruntraducteur.html).
•
Formations
La professionnalisation de la profession de traducteur passe par l'organisation de formations accessibles
tant aux adhérents qu'aux non adhérents : formations à la traduction médicale, Université d'été de la
traduction financière, formation aux outils de traduction, séminaires sur le développement de clientèle, ...
•
Protection des adhérents
Grâce aux différentes commissions animées par ses mandataires, la SFT défend collectivement les
intérêts des traducteurs auprès de nombreux organismes officiels. Outre ses actions ponctuelles en
direct, la SFT participe aux travaux de l'Union nationale des professions libérales à laquelle elle est
affiliée. La SFT a également défendu activement les intérêts des traducteurs lors des travaux de rédaction
de la norme européenne, et propose à ses adhérents plusieurs services : un contrat cadre d'assurance
responsabilité civile professionnelle, un contrat d'assistance et de conseil juridique, etc.
•
La délégation régionale
Les nombreuses délégations régionales de la SFT sont très actives et organisent régulièrement des
réunions. La délégation auvergnate de la société française de traduction existe depuis 2003. Elle dispose
d’un site internet qui lui est propre sur lequel est mise à disposition la liste des traducteurs et interprètes
professionnels indépendants et libéraux installés dans la région et membres de la SFT
(http://traducteurs.auvergne.free.fr/pages_auvergne_traducteurs/traducteurs.html).
La liste fournit les informations suivantes : noms, prénoms, coordonnées (mail, commune de domicile et
tel), langues pratiquées, numéro de Siret, catégorie (interprète et/ou traducteur) et les spécialités
d’intervention. Les interprètes/traducteurs ont le statut d’auto-entrepreneur ou ont recours au portage
salarial.
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
28
La SFT Auvergne organise une réunion trimestrielle et une à deux formations annuelles.
3.3 Qualités et compétences des interprètes
3.3.1 Les connaissances
De manière générale, le profil de l’interprète professionnel, décrit par les interprètes eux-mêmes, est
concordant avec les attentes des services ou structures demandeurs d’interprétariat. Selon les interprètes
et services d’interprétariat professionnels, trois types de compétences sont indispensables aux interprètes
professionnels.
•
Compétences linguistiques
Les compétences linguistiques nécessitent une connaissance approfondie de la langue à interpréter et
une parfaite maîtrise de la langue source pour garantir la fiabilité et la compréhension du message. La
valeur ajoutée d’un interprète professionnel est de garantir la fiabilité du message, de faire passer un
message proche de ce qui a été dit, de manière la plus compréhensible, sans que ce ne soit pour autant
du « mot à mot ». Il faut que l’interprète s’adapte pour que la personne comprenne, cela implique que
l’interprète comprenne parfaitement lui-même ce qui est dit.
•
Connaissances culturelles
L’interprète doit avoir une très bonne connaissance des cultures des deux pays pour éviter les impairs et
tenir compte du poids de la culture. Il doit être capable d’expliquer les mimiques et les codes.
•
Connaissances du domaine d’intervention
L’interprète doit avoir une connaissance générale dans le domaine d’intervention. Elle implique la capacité
de comprendre et d’expliquer, la curiosité d’esprit et l’agilité intellectuelle pour pouvoir s’adapter à ce
domaine. L’adaptation au domaine d’intervention est indispensable. En revanche, le suivi d’une formation
spécifique au domaine d’intervention ne semble pas l’être, l’expérience pouvant suffire.
3.3.2 Qualités humaines : discrétion, sensibilité, neutralité et objectivité
Les interprètes professionnels doivent en outre disposer de qualités humaines essentielles :
•
la neutralité : l’interprète doit rester neutre pour instaurer un climat de confiance et assurer un travail
professionnel tout en veillant à ce que les personnes présentes ne se sentent pas stigmatisées ;
•
la discrétion et la responsabilité : l’interprète est tenu au secret professionnel en vertu de l’article 22613 du Code pénal français et il doit respecter le donneur d’ouvrage ;
•
la sensibilité : l’interprète doit avoir la fibre et être sensible à la situation avec un certain niveau
d’affect tout en restant fort et objectif ;
•
l’objectivité : l’interprète ne doit pas prendre parti ou interférer, il ne doit pas dire ce qu’il pense et
doit être capable d’aider les deux parties à se comprendre, de leur apporter un éclairage voir un
décodage culturel.
3.3.3 Rôle de médiateur ou d’assistant social
L’interprète doit avoir un rôle de médiateur, notamment dans les situations conflictuelles. Il a d’une
certaine manière un rôle sociologique de décodage des codes culturels à assurer. Il doit donc être
diplomate pour aider les deux parties à se comprendre et à assimiler le mode de raisonnement de l’autre,
les deux parties étant souvent issues de cultures différentes qu’il faut aider à se rapprocher.
Les interprètes doivent avoir beaucoup de tact, faire preuve de diplomatie et de bienveillance. Dans le
cadre de la formation civique et des sessions sur la vie en France, ils endossent notamment un rôle
d’assistant social qui va au-delà du cadre de leur mission : ils doivent répondre aux attentes des
personnes présentes.
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
29
Troisième partie – Description de l’offre d’interprétariat hors
région Auvergne
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
30
Une recherche documentaire sur des services d’interprétariat et de traduction existant hors région
permet de recueillir des informations sur les modes d’organisation, de fonctionnement et de financement
qui ont pu être développés dans d’autres régions françaises. Elle est complétée par une recherche d’outils
existants potentiellement utiles aux acteurs intervenant dans le secteur de l’offre et de la demande
d’interprétariat et de traduction. L’ensemble des éléments identifiés pourront nourrir la réflexion sur
l’élaboration de pistes d’actions ou de préconisations en Auvergne.
1- Migrations Santé Alsace - Strasbourg
1.1 Présentation
Association crée en 1975 et sollicitée par des partenaires de la santé et du social (services publics ou
associations), Migrations santé a pour mission de contribuer à la promotion de la santé des migrants en :
-
s’engageant sur le terrain pour un égal accès aux droits, aux dispositifs de soins et de santé ;
-
informant les populations migrantes du rôle qu’elles peuvent jouer dans la protection de leur santé et
pour une meilleure insertion sociale.
Migration Santé promeut l’interprétariat professionnel :
-
intervention d’interprètes professionnels et expérimentés, respectant un cadre déontologique établi
(fidélité des traductions, neutralité, confidentialité) ;
-
offre de formations initiales continues dans le domaine de l’interprétariat médical et social.
En plus de ses activités d’interprétariat, Migrations santé met en œuvre des actions d’éducation et de
promotion de la santé et propose des formations destinées aux professionnels de la santé et du social
pour les aider à adapter leurs pratiques face à des difficultés de communication et à des personnes de
grande diversité culturelle.
En chiffre…
•
Juillet 2007- août 2008 = 7 352 heures d’interprétariat et 35 langues couvertes
•
Adhésion des interprètes à une charte de l’interprète
•
Service gratuit pour l’usager
•
14 000 consultations par an assurées en Alsace : établissements hospitaliers, structures de soins de
proximité, centres de PMI, cabinet de médecine de ville, services d’action sociale, d’éducation ou de
protection de l’enfance, associations et foyers d’hébergement.
1.2 Financements
Des financements publics ou privés assument le coût des interventions.
-
Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS)
-
Agence régionale de santé (ARS)
-
Direction de l'accueil, de l'intégration et de la citoyenneté (DAIC) Ministère de l'Intérieur, de l'Outremer, des Collectivités territoriales et de l'Immigration
-
Régime local d'assurance maladie d’Alsace Moselle
-
Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS)
-
Sidaction
-
L’Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (Acsé)
-
Collectivités territoriales : Villes de Strasbourg, Schiltigheim et Colmar, Conseil Général du Bas-Rhin...
-
Co-financement du Fond Européen pour les réfugiés
1.3 Prestations offertes et fonctionnement
Les interprètes sont des médiateurs linguistiques et culturels entre les usagers et acteurs professionnels :
leur traduction n'est pas exclusivement littérale. Migrations santé missionne les interprètes et s’attache à
ce que les rendez-vous successifs d’une personne dans un même service soient assurés dans la mesure
du possible par le même interprète.
Le cadre et le fonctionnement du partenariat sont fixés par une convention. Toute demande
d’interprétariat doit être préalablement et impérativement enregistrée par l’association qui est seule
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
31
habilitée à missionner les interprètes dont elle est l'employeur. Cette règle impérative s’applique
également pour les besoins d’interventions téléphoniques ; elle est néanmoins modulée en cas de prise
de rendez-vous de « suivis » : le professionnel peut fixer le prochain rendez-vous avec l’interprète
présent, mais doit en informer immédiatement Migrations Santé, et ce alors que l'interprète n'a pas
encore quitté le lieu d'intervention.
Contacts
Tél : 03 88 22 60 22
Fax : 03 88 22 60 09
[email protected]
2- ISM - Paris
2.1 Présentation
ISM Interprétariat (Inter Services Migrants) est une association non gouvernementale, à but social et non
lucratif créée à Paris en 1970 par des personnes soucieuses de l’accueil et de l’intégration des personnes
d’origine étrangère au sein de la société française.
En chiffre…
En 2009, ISM Interprétariat a atteint la taille d’une entreprise sociale :
•
320 salariés dont 290 interprètes de langues et cultures étrangères ;
•
125 000 heures d’interprétariat en « face à face » en Ile de France ;
•
60 000 interprétariats par téléphone ;
•
6 000 pages traduites ;
•
12 000 consultations juridiques par téléphone.
•
Charte de l’association : refus de la discrimination, égalité d’accès aux droits et nécessité d’actions
citoyennes en faveur de la communication et de la compréhension dans le respect de l’identité des
personnes.
2.2 Soutien financiers et utilisateurs
Financeurs
Utilisateurs
- Direction générale de la santé (DGS)
- Police de l’air et des frontières
- Préfecture de Paris
- Mairies
- Agence nationale pour la cohésion
sociale et l’égalité des chances (Acsé)
- Conseils généraux
- Direction
de
l’accueil,
de
l’immigration et de la citoyenneté
(Daic)
- Hôpitaux
- Préfecture de Seine Saint Denis
- Ville de Paris
- Comité catholique contre la faim et
pour le développement (CCFD)
- Conseil régional d’Île de France
- Ministère de la justice
- Samu social
- Missions locales
- Éducation nationale
- Pompiers
- Samu
- Cada
- Office français de protection des réfugiés et des apatrides
(Ofpra)
- Cour nationale des demandeurs d’asile (CNDA)
- Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII)
- France terre d’asile
- La Croix rouge
- L’Éducation nationale
- Le groupe La Poste
- Prestations
- Prestations d’interprétariat en milieu social, de traduction
écrite, d’information juridique et d’écrivain public.
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
32
2.3 Prestations offertes et fonctionnement
2.3.1
Interprétariat par téléphone
Dès que la demande est reçue, elle est immédiatement identifiée grâce à un code d’accès préalablement
attribué. À l’écran apparaît la « fiche demandeur » contenant déjà des informations de base de type
administratif : nom de la structure, adresse, téléphone, fax, administration de tutelle, référence du
contrat ou de la convention signée… Ces paramètres sont fixes. Il y a des paramètres variables qui sont
directement complétés par l’opérateur ISM au début de la demande, en interrogeant l’appelant : nom du
professionnel qui appelle, le service (si c’est un hôpital, par exemple), la langue souhaitée et le nom de
l’interprète qui va assurer la prestation.
Il y a d’autres paramètres qui sont automatiquement renseignés par l’ordinateur (comme la date et
l’heure de l’appel), puis par l’autocommutateur téléphonique au début et à la fin de la connexion exacte
entre l’interprète et le service demandeur (horaire et durée précis de la prestation à la seconde).
La prestation débute au moment de la connexion avec l’interprète et c’est bien la durée de la prestation
d’interprétariat téléphonique réellement effectuée qui est calculée et ensuite facturée. Chaque opératrice
ou opérateur ISM est responsabilisé dans son travail et la qualité de celui-ci. Dans ce sens et afin, le cas
échéant, d’identifier l’origine d’une erreur, les initiales de chaque opérateur sont automatiquement
portées sur les opérations effectuées.
L’interprétariat par téléphone entre dans le cadre des techniques modernes de communication, utilisant
des moyens techniques particuliers qui associent l’informatique et la téléphonie. Si le principe de base est
simple (mettre en contact direct un interprète et un service utilisateur, à distance, par voie téléphonée),
son organisation technique est complexe. Elle ne s’improvise pas. Elle suppose le « mariage » réussi de la
téléphonie et de l’informatique.
En téléphonie : des autocommutateurs puissants qui gèrent plusieurs appels entrants et sortants. Les
autocommutateurs utilisent un logiciel spécifique pour la durée des prestations d’interprétariat.
En informatique : un serveur central très puissant et un logiciel spécifique pour la gestion des plannings
et du travail des interprètes.
Le matériel nécessaire à l’interprétariat par téléphone constitue un investissement lourd (achat, location,
suivi, locaux, assurance), que seul un niveau élevé d’activité permet de rentabiliser. L’organisation du
système est également lourde et nécessite savoir-faire, sérieux et garantie : elle suppose des interprètes
salariés fidélisés (avec des contrats de travail en bonne et due forme), une formation, un encadrement et
un suivi. Elle suppose aussi une « administration » : comptabilité, statistiques, direction.
ISM Interprétariat est leader dans cette prestation à rayonnement national, qu’elle a été la première à
introduire en France en 1989. Un audit commandité par l’État a été particulièrement élogieux pour ISM,
tant du point de la gestion du service que de sa performance générale. L’audit a conclu à un « très haut
niveau d’efficience » et reconnaît à ISM un « caractère d’utilité publique ».
2.3.2
Interprétariat par déplacement
La réalisation de ces activités nécessite une organisation spéciale et rigoureuse. Une équipe de sept
personnes coordonne l’ensemble des réservations des interprètes et écrivains publics et leurs
interventions sur le terrain.
Animée par une chef de service, l’équipe des coordinatrices ISM reçoit la demande, aide à la préciser et
l’enregistre (date et heure du rendez-vous, adresse, moyen de transport…). Ensuite elle charge
l’interprète de se rendre au lieu indiqué, aux dates et heures convenues.
Les demandes sont faites en direct, avec identification du client par un code « demandeur »
préalablement attribué.
Chaque jour, ISM reçoit en moyenne 150 demandes d’interprètes par déplacement, soit autant d’appels
téléphoniques « entrants », et provoquant 200 autres appels « sortants » en direction des interprètes ou
des clients (pour attribution des missions, confirmation, rectification…).
La mise en œuvre des actions d’ISM suppose réactivité, identification des demandes (origine, nature,
langue, spécificités…), gestion des plannings et disponibilités des interprètes, gestion des trajets et des
difficultés de transport… Une organisation adaptée, des équipes compétentes et polyvalentes et un
équipement matériel moderne utilisant principalement le téléphone et l’informatique et la combinaison
des deux (autocommutateurs puissants de gestion en direct) rende possible le travail d’ISM.
L’ensemble des services du siège fonctionne en réseau et utilise un logiciel sur mesure et intégré :
gestion des demandes d’interprétariat, des plannings des salariés, du fichier « clients », de la
facturation…
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
33
2.3.3
Traduction
Dépôt des demandes au guichet aux heures d’ouverture (de 11h à 17h), par envoi postal, par email ou
par fax. Le document est examiné pour en évaluer la complexité éventuelle et déterminer les délais de
réalisation, selon des conditions de fiabilité, de rapidité et de sécurité.
Un tarif forfaitaire est fixé pour les documents de type administratif (passeport, carte d’identité, permis
de conduire, diplôme…). Pour tout autre document, le devis est personnalisé.
De nombreux paramètres entrent en ligne de compte pour évaluer la difficulté et par là même le coût
d’une traduction : la nature du document, la lisibilité du document, le volume du texte à traduire, les
délais souhaités, la mise en page d’origine ou création d’une nouvelle mise en page, les caractères
d’écriture qui peuvent rendre la mise en page plus ou moins complexe : latins (français, allemand,
anglais, espagnol…), latins adaptés (turc, vietnamien, …) ou autres (chinois, arabe, russe, géorgien,
arménien, tamoul, japonais…).
Les délais sont définis en fonction de l’urgence de la demande, de la nature et de la taille du document,
de la langue de traduction et de la disponibilité des traducteurs. De façon générale, un délai de 8 à 15
jours constitue une moyenne raisonnable.
Le traducteur ISM est tenu au respect absolu du secret professionnel et de la confidentialité.
Contacts
251 rue du Faubourg Saint Martin – 75010 PARIS Tel : 01 53 26 52 50
[email protected]
3- ISM-Corum - Lyon
3.1 Présentation
ISM-Corum créée en 1978 s'est donné pour mission la médiation et l'ingénierie sociale et culturelle et
regroupe un département interprétariat traduction et un Centre d'observation et de recherche sur l’urbain
et ses mutations (Corum).
Son activité traditionnelle est la traduction et l'interprétariat, au service des migrants, des collectivités,
des administrations et organisations publiques en lien avec ces populations. Les nombreuses
interventions d’ISM-Corum ont permis de tisser sur la région un réseau de partenariats actif avec les
associations et les services publics (État, collectivités territoriales, établissements publics ou privés et
organismes HLM).
Le service Interprétariat – Traduction d'ISM-Corum :
-
traduit des documents officiels ou privés ;
-
intervient en tant qu'interprète auprès des juridictions administratives ;
-
assiste les personnes dans leurs démarches et apporte un service de médiation linguistico-culturelle.
La fiabilité technique des traductions est assurée par un dispositif efficace de relecture, une importante
ressource documentaire, un cahier des charges assignant aux traducteurs les normes de présentation, les
obligations et les réserves à émettre devant un document dont l’authenticité serait douteuse et une vision
large et une approche multi dimensionnelle des problèmes sociaux.
Un groupe-qualité a pour mission de veiller au respect des règles déontologiques. Il travaille également
sur des procédures visant à une homogénéité de présentation des documents administratifs. Le groupe
qualité met à disposition des interprètes des fiches thématiques représentant les champs d’intervention
des organismes. Engagements de neutralité, de secret professionnel et de médiation des interprètes.
En chiffre…
•
Plusieurs milliers d’interventions par an
•
Une centaine d'interprètes et traducteurs
•
Interventions dans près de 50 langues ou dialectes
•
Traductions assurées dans 4
accompagnement des réfugiés.
•
Charte de l’association : favoriser une meilleure communication, combattre les causes de la
discrimination touchant les populations d’origine immigrée, lutter contre les formes de ségrégations.
domaines
principaux :
santé,
action
sociale,
éducation
et
3.2 Financements et utilisateurs
Les commanditaires sont nombreux : voir http://www.ismcorum.org/commanditaires-M19-R19.html
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
34
Il s’agit d’établissements publics/administrations, de collectivités territoriales, de villes et agglomérations,
d’organisme d’habitat et logement, de partenaires sociaux ou d’entreprises privées.
3.3 Prestations offertes et fonctionnement
3.3.1
Interprétariat
Un accueil téléphonique est ouvert du lundi au jeudi, de 8h30 à 12h00 et de 13h00 à 17h30 et le
vendredi de 8h30 à 12h00. Il reçoit les demandes d’interprétariat émanant des organismes utilisateurs.
Les demandes d’interprétariat peuvent également être adressées par télécopie ou courrier électronique
([email protected]).
3.3.2
Traduction
Le service traduction assure un accueil du public du lundi au jeudi, de 13h00 à 17h30 et le vendredi de
8h30 à 12h00. Chaque intervention est facturée selon un barème qui tient compte de la complexité et de
la longueur de la prestation.
Contacts
32, Cours Lafayette - 69421 Lyon Cedex 03
Tél : 04 72 84 78 99
Fax : 04 72 84 78 92
[email protected]
4- Carmi - Toulouse
4.1 Présentation
Le Centre d'assistance, de ressources, de médiation et d'interprétariat (Carmi) est un réseau
d’interprètes formés développé par l’association CCPS qui s'adresse prioritairement aux populations
d'origines culturelles variées (tsiganes, étrangères ou d'origine étrangère : migrants, demandeurs d'asile,
réfugiés...) dont la mission est la promotion humaine et culturelle, la protection sanitaire et sociale des
groupes de populations en difficulté ou sujettes de discrimination.
Le CARMI propose le service d'interprètes formés dans la perspective d'améliorer l'accueil et l'orientation
des personnes d'origine étrangère, favoriser l'accès au droit et proposer aux institutions un accueil digne
pour ces personnes.
L'interprète est lié par des règles déontologiques (le secret professionnel, la neutralité face aux
convictions de l'usager, la distance et le respect des limites de sa fonction). Ceci nécessite une réflexion
constante sur cette fonction. Il est soutenu par une formation initiale et un groupe d'analyse des
pratiques (tous les 2 mois). La responsable technique du CARMI, la psychologue interculturelle qui
assurent le fonctionnement du dispositif, les représentants de chaque association du réseau ont pour
objectif d'assurer la pérennisation du réseau, de l'élargir en recrutant d'autres interprètes.
En chiffre…
Pour l'année 2009 :
•
1 463 heures sur Toulouse et ses environs y compris départements environnants (soit environ 150
heures d’interventions par mois, action étalée sur les jours ouvrables de l’année).
•
Périmètre de l'action délimité par les conventions mises en place par les différents partenaires
utilisateurs de nos services.
•
35 langues parlées et 31 interprètes
•
Domaines d’intervention : éducatif, médical et social (interventions en constante augmentation depuis
six ans)
•
Une centaine d'usagers par mois de tout âge, tout sexe, de toute origine, la plupart sont des
bénéficiaires de minima sociaux.
4.2 Soutien financiers et utilisateurs
-
Hôpitaux : CHU
-
Écoles pour les enfants nouvellement arrivés en France (Enaf)
-
Centres médico-psychologiques
-
CADA
-
Centre provisoire d’hébergement pour réfugiés
-
Associations d'insertion et d'aide.
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
35
-
Conseil général : unité territoriales d’actions médico-sociales
-
Mairies
-
Académie de Toulouse : collèges, lycées
Ce sont les institutions publiques qui financent (non le bénéficiaire) donc qui sont les donneurs d'ordre
des prestations.
4.3 Prestations offertes et fonctionnement
Des conventions sont passées avec les différentes institutions pour mettre en œuvre des interventions
dans le cadre d'accompagnements avec un agent social ou un praticien. C'est uniquement dans ce cadre
que l'intervenant CARMI, interprète formé, intervient.
Ce service est mis en œuvre sur la base de procédures établie par les institutions.
Afin de développer son service, le Carmi structure et pérennise ce réseau d'interprètes compétents et
formés en proposant une offre de service variée en termes de langues et de domaine d'intervention. Le
Carmi assure la rémunération des interprètes pour leurs interventions, la mise en place de rencontres
régulières de formation et d'analyse de pratiques.
5- Mana - Bordeaux
5.1 Présentation
Fondée en juin 1998, Mana, est une association dont les objectifs sont le soin psychothérapeutique et la
prévention auprès des populations migrantes. L’équipe de Mana assure des consultations de psychiatrie
transculturelle au sein de l’hôpital, organisent des formations, des séminaires, et a une activité de
recherche.
Mana assurent d’autres activités : l’art thérapie, la prévention, les recherches et publications,
l’enseignement et les formations
Ses différentes interventions, qu’elles soient d’ordre clinique, préventive ou autre ne peuvent s’accomplir
sans un travail de traduction et/ou de médiation effectué par des traducteurs spécialisés, des adultes
relais et médiateurs santé.
Des interprètes/médiateurs qualifiés, sont formés par Mana dans le domaine du soin et de la
psychothérapie. Ils interviennent dans les consultations médicales, sociales et psychologiques à l'hôpital
et à la demande de professionnels et de structures.
En chiffre…
Pour l'année 2009
•
Une trentaine de langues
•
Charte de l’interprète
5.2 Financements et utilisateurs
Les ressources financières de Mana proviennent de :
-
Financement annuel ;
-
l’État : Acsé, Ddass, Direction du droit des femmes ;
-
la CPAM ;
-
le Conseil Général ;
-
la Mairie de Bordeaux ;
-
la Caf ;
-
Participent également : le Sidaction
-
L’hôpital rembourse les prestations des interprètes (convention avec Mana).
À cela s'ajoute les formations, adhésions, ainsi que les dons des particuliers.
Contacts
Tel : 06 73 40 83 49
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
36
6- Primo Levi - Paris
6.1 Présentation
L’Association Primo Levi est une association loi 1901 créée en mai 1995 et née de la volonté de cinq
associations au service de la même cause : Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT),
Amnesty international section française (AISF), Juristes sans frontières (JSF), Médecins du monde
(MDM), Trêve.
Ses actions sont :
-
Soigner en accueillant des personnes victimes de la torture et de la violence politique dans un centre
de soins et en proposant une prise en charge pluridisciplinaire (suivi médical, kinési thérapeutique et
psychologique, accompagnement social et juridique, interprétariat).
-
Former les professionnels qui travaillent au contact de migrants ayant été victimes de la torture et de
la violence politique en France et à l'étranger.
-
Informer en transmettant l'expérience acquise par l'association et témoignant à travers des
publications et un centre de documentation spécialisé.
-
Agir et témoigner en initiant et participant à des campagnes de communication et de sensibilisation,
en interpellant les pouvoirs publics nationaux et internationaux sur les thèmes de la lutte contre la
torture, la politique d’accueil des demandeurs d’asile, la défense du droit d'asile et les violations des
droits de l’homme.
6.2 Les financeurs
L’Association Primo Levi tient à remercier tout particulièrement ses donateurs et ses bailleurs de fonds
pour leur confiance et leur soutien.
L’essentiel de ses ressources provient de l’Union européenne (53,5 %), de l’État français (25,4 %), de
fondations et mécènes associatifs (7,9 %), de ses donateurs privés (8,5 %).
6.3 Prestations et fonctionnement
Le centre de soins de l’Association Primo Levi accueille des adultes, des adolescents et des enfants (dont
des mineurs isolés), ayant subi la torture ou la violence politique dans leur pays d’origine, exilés en
France, quel que soit leur statut administratif.
Depuis sa création, le centre s’est efforcé de faciliter la communication entre les patients non
francophones et les intervenants de l’équipe. En effet, dans le cadre de la thérapie, la traduction des
propos des patients par leurs proches va à l’encontre de la confidentialité des échanges, et la
communication approximative (via signes ou dessins) reste insuffisante. De plus, respecter la langue de
l’autre signifie aussi l’accueillir et accueillir sa souffrance.
Les consultations ont donc lieu, dans la mesure du possible, dans la langue d’origine du patient. Certaines
langues étrangères sont maîtrisées par les psychothérapeutes du centre. En ce qui concerne les patients
ne parlant aucune de ces langues, l’intervention d’interprètes professionnels s’est imposée.
Dans la même logique, le centre s’efforce de faire en sorte que le suivi d’un patient soit assuré par un
seul et même interprète professionnel et de proposer un interprète différent à chacun des membres d’une
famille dans le cas de prises en charge individuelles.
Contacts
107, avenue Parmentier - 75011 Paris
Tél. : 01 43 14 88 50
Fax : 01 43 14 08 28
[email protected]
www.primolevi.org
7- Adate - Grenoble
7.1 Présentation
L’Adate (Association dauphinoise accueil travailleurs étrangers) est une association loi 1901 qui place
l’étranger, l’immigré et l’exilé, au centre de ses actions. Elle a accompagné et suivi, depuis 1974, le
bouleversement du paysage migratoire aussi bien dans ses évolutions sociales et juridiques que dans ses
mutations culturelles. Ses principales missions sont :
-
de faciliter l’accès aux droits, pierre angulaire de l’intégration de l’étranger dans la société d’accueil :
un service juridique spécialisé en droit des étrangers informe, conseille et accompagne les migrants et
leurs familles dans leurs démarches d’insertion et d’intégration ;
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
37
-
d’aider à mieux se comprendre ;
-
d’améliorer l’accueil des demandeurs d’asile : dispositif d’hébergement, accompagnement sanitaire et
social, mise en œuvre d’un réseau de proximité ;
-
de promouvoir l’égalité des chances face à l’emploi ;
-
de penser, agir et anticiper avec un service « Développement interculturel », afin de mettre en débat
et d’interroger les grands thèmes d’actualité liés à l’interculturalité : laïcité, communautés, identités,
genres, discriminations, minorités ethniques, mémoires, histoire de l’immigration...
En chiffre…
•
70 salariés dont 40 ETP
7.2 Les financeurs
L’association est soutenue principalement par le Conseil Général de l’Isère, l’État et le Fasild, ainsi que
par les nombreuses communes avec lesquelles elle travaille, les bailleurs sociaux et organismes semipublics et paritaires, ANPE, Caf… Elle intervient sur les 4 contrats d’agglomération de l’Isère et collabore
avec les réseaux associatifs locaux, les partenaires éducatifs et sociaux et les acteurs du développement
local et solidaire.
Elle est membre du Crefe (Centre de ressources enfance famille école), du Collectif départemental
d’accès à la nationalité française, du Comité national de liaison des associations d’accueil (Clara). Elle fait
partie de l’association européenne d’interprétariat et de traduction en milieu social (Babelea), du réseau
européen des associations de lutte contre la pauvreté et l’exclusion.
7.3 Prestations et fonctionnement
•
Domaines d’intervention : administratif, juridique, hospitalier, médico-social, éducatif et scolaire,
humanitaire, économique, culturel, échanges internationaux. L’ADATE est expert près la Cour d’Appel
de Grenoble.
•
Missions :
-
favoriser la communication et l’intercompréhension entre personnes porteuses de langues et de codes
culturels différents ;
-
contribuer à une meilleure prise en compte de l’étranger non francophone par les prestataires de
services (services publics et autres...) ;
-
œuvrer au développement des échanges interculturels pour une société plus ouverte.
•
Partenaires : collectivités territoriales et leurs services sociaux, centres hospitaliers, établissements
scolaires, tribunaux, établissements d’éducation spécialisée, services de prévention, centres
d’hébergement, entreprises, musées…
• Les traducteurs-interprètes travaillent principalement dans leurs langues maternelles. Ils connaissent
les missions et les modalités d’intervention en milieu social.
• Engagement : respect des délais, rapidité, exigence de qualité, respect de la confidentialité, neutralité,
souci du dialogue, transparence (devis, facturation…)
•
Services de télé-traduction : transmission des documents par courrier, courriel ou fax et interprétariat
téléphonique.
•
Accès aux services d’Adate : Devis gratuit, les prix pouvant être transmis par courrier, fax ou courriel.
•
Contacter le secrétariat pour être en relation avec un interprète et convenir d’un rendez-vous.
Contacts
Responsable traduction : Asuman PLOUHINEC
04 76 44 92 70
[email protected]
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
38
8- Outils utiles pour interprètes ou utilisateurs d’interprètes
8.1 Guide de l’acheteur de traduction
Traduction faire les bons choix - Petit guide de l’acheteur de traduction, Société française de traduction.
8.2 Guide de la prise en charge médico-psycho-sociale des migrants/étrangers
Migrants/étrangers en situation précaire – Prise en charge médico-psycho-sociale – Guide pratique
destiné aux professionnels, 2008, Comede.
Ce guide propose des solutions et des éléments de réflexion face aux problèmes de santé des exilés,
migrants/étrangers en situation précaire, à partir de l’expérience quotidienne des professionnels et des
partenaires du Comede. Face à une demande souvent associée de soutien, de soins, d’accès aux soins et
de conseil juridique, la connaissance des aspects médicaux, psychologiques, sociaux et administratifs du
parcours des personnes est déterminante pour la prise en charge pluridisciplinaire. Ce guide propose des
solutions et des éléments de réflexion face aux problèmes de santé des exilés, migrants/étrangers en
situation précaire, à partir de l’expérience quotidienne des professionnels et des partenaires du Comede.
Face à une demande souvent associée de soutien, de soins, d’accès aux soins et de conseil juridique, la
connaissance des aspects médicaux, psychologiques, sociaux et administratifs du parcours des personnes
est déterminante pour la prise en charge pluridisciplinaire.
8.3 Guides pour les utilisateurs d’interprètes
Comment travailler avec un interprète face à face ? - ISM Paris
Comment travailler avec un interprète par téléphone ? - ISM Paris
Du bon usage de l’interprétariat Alsace
Conseils : comment travailler avec un interprète? - Migration Santé
8.4 Le profil de l’interprète en milieu social
Profil métier de l’interprète social – Projet Belge EQUAL, Coordination Fédérale de la Traduction et de
l’Interprétariat Social
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
39
Quatrième partie – Les inadéquations entre l’offre et la
demande d’interprétariat et de traduction et les pistes
d’améliorations
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
40
1- Inadéquations entre l’offre et la demande et dysfonctionnements
L’état des lieux sur la demande et l’offre d’interprétariat et de traduction en milieu social et médical en
Auvergne fait apparaître un certain nombre de dysfonctionnements et d’inadéquations.
1.1 Les difficultés liées aux financements
On assiste à une réduction des financements publics pour l’interprétariat et la traduction alors que ces
services représentent un coût. Il est en outre reconnu essentiel de privilégier le recours aux interprètes et
traducteurs professionnels en milieu médical et social plutôt que de faire appel à des interprètes de
proximité.
1.2 Les difficultés liées au manque de lisibilité de l’offre d’interprétariat
Les professionnels du milieu médico-social sont peu informés de l’offre d’interprétariat et traduction qui
existe dans la région ce qui reflète un manque de lisibilité. L’absence de liste ou d’annuaire d’interprètestraducteurs est très souvent évoquée comme un obstacle aux recours à des professionnels. De même, les
difficultés pour organiser les rendez-vous avec les interprètes sont évoquées comme un frein.
1.3 La rencontre difficile entre l’offre et la demande
La rencontre entre l’offre et la demande n’est pas aisée : l’accès aux demandes pour les interprètes
traducteurs semble difficile de la même manière que les services ou structures ayant des besoins en
interprétariat et traduction expriment leurs difficultés à accéder aux interprètes et traducteurs.
1.4 L’inadaptation des solutions mises en œuvre
Il existe dans tous les CHU une liste des personnels hospitaliers bilingues mise à disposition des différents
services de l’hôpital. Cette liste peut être précieuse pour certains services (urgences, bureau des
entrées…) mais pour d’autres services (psychiatrie, gynécologie…) il est difficile de travailler avec ces
personnels qui, même s’ils maîtrisent les deux langues, ne sont pas des professionnels de l’interprétariat.
Alors qu’il est désormais reconnu que l’interprétariat professionnel en milieu médical et social représente
un outil indispensable pour améliorer la qualité des services aux personnes n’accédant pas à la langue
française, la majorité des services ou structures enquêtés en Auvergne a essentiellement recours à
l’interprétariat de proximité.
1.5 L’irrégularité des besoins
L’irrégularité des besoins en interprétariat et traduction en milieu social et médical (les demandes pour
certaines langues étant souvent étroitement liées aux vagues migratoires) rend difficile la création d’une
structure assurant une activité unique d’interprétariat et traduction. La plupart des structures de type
associatif ayant développé un service d’interprétariat et de traduction dans les autres régions (ISM
Corum, Migration santé Alsace, Adate…) ne sont pas uniquement prestataires de services d’interprétariat.
Il s’agit souvent d’associations qui, pour assurer leurs missions principales d’accueil et
d’accompagnement social et/ou sanitaire de populations étrangères, de migrants ou de demandeurs
d’asile, ont développé, en interne, un service d’interprétariat et de traduction.
2- Vers des solutions ou pistes d’améliorations
2.1 Les principaux défis à relever
Face aux inadéquations et dysfonctionnement identifiés dans le secteur de l’offre et de la demande
d’interprétariat et de traduction en Auvergne, les principaux défis à relever sont de :
-
promouvoir la rencontre entre l’offre et la demande ;
-
rechercher des financements pour l’interprétariat et la traduction ;
-
s’orienter vers une professionnalisation de l’interprétariat et de la traduction en milieu social et
médical : réduire le recours à l’interprétariat de proximité, favoriser la formation des interprètes,
assurer une norme de qualité des prestations… ;
-
développer une ou des solutions adaptées à l’irrégularité des besoins qui permettent non seulement
de répondre aux besoins des services ou structures demandeurs mais aussi d’assurer un niveau
minimum d’activité aux interprètes et traducteurs.
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
41
2.2 Des pistes d’améliorations
Les solutions ou pistes d’améliorations proposées ci-dessous sont suggérées par les acteurs de l’offre et
de la demande d’interprétariat et de traduction de la région. L’observation de modes d’organisation et de
fonctionnement de l’offre d’interprétariat développés dans d’autres régions a permis de nourrir la
réflexion sur l’élaboration de préconisations. Les pistes d’améliorations sont également enrichies par les
réflexions d’un comité d’experts qui s’est réuni à Clermont-Ferrand le 25 avril 2012.
2.2.1
Améliorer l’accès aux interprètes et traducteurs
•
Élaboration d’un annuaire des interprètes et traducteurs professionnels
-
Création d’un annuaire ou d’une liste des interprètes-traducteurs de la région contenant les
coordonnées, les langues proposées, les domaines d’intervention, la disponibilité des interprètes…
avec une mise à jour annuelle et une mise en ligne sur un site internet unique et reconnu par tous.
-
Création et diffusion d’une liste d’interprètes volontaires, bénévoles sur la région.
Avis du comité d’experts
L’existence d’un annuaire unique recensant l’ensemble des interprètes et traducteurs professionnels dans
le milieu médico-social semble nécessaire mais pas suffisante pour faciliter l’adéquation entre l’offre et la
demande. Une mise à jour annuelle de cet annuaire ne serait pas suffisante.
•
Création d’une plate-forme
-
Création d’une plate-forme téléphonique gratuite centralisant toutes les demandes et ouverte sept
jours sur sept.
-
Mise en place de permanences dans des lieux clairement identifiés pour faciliter l’accès à
l’interprétariat.
-
Création d’une plate-forme ou d’un réseau, par mutualisation des moyens, pour coordonner les
différents services d’interprétariat et traduction afin d’assurer une meilleure lisibilité de l’offre, avec
par exemple une grille de rémunération connue. Ce réseau pourrait être ouvert à tous les interprètes
et services d’interprétariat volontaires qui répondraient à certains critères de qualité et de formation
préalablement fixés.
Avis du comité d’experts
Une plate-forme d’intermédiation entre l’offre et la demande s’avère indispensable.
La disparition du Clisma a conduit à une déstabilisation du secteur de l’offre et de la demande
d’interprétariat en Auvergne : cette structure assurait en effet un rôle d’intermédiation entre l’offre et la
demande. Depuis, chaque service ayant des besoins en interprétariat fait face à un manque de lisibilité
de l’offre pour accéder aux interprètes et traducteurs. Il convient néanmoins d’être prudent et de veiller à
ne pas reproduire les mêmes erreurs que celles du passé. Il s’agit aujourd’hui d’élaborer des propositions
compatibles et cohérentes avec les possibilités de financement et de réalisation.
Une plate-forme d’intermédiation devrait permettre de garantir la professionnalisation des interprètestraducteurs. Il s’agirait d’un regroupement de l’offre, quelle que soit la structure d’appartenance de
l’interprète (cabinet privé, auto-entrepreneurs, association…).
Le concept de « centre ressources » pourrait également être envisagé pour qualifier ce regroupement
d’interprètes professionnels ou cette plate-forme.
•
Développement de la visio-conférence
Avis du comité d’experts
Le développement de la visio-conférence comme alternative à l’interprétariat téléphonique ne semble pas
être une proposition prioritaire dans la mesure où elle ne peut pas se substituer à un entretien en face-àface. Lorsque la présence physique de l’interprète n’est pas indispensable, l’interprétariat téléphonique
semble être une solution technique plus simple et habituelle.
•
Développement d’outils de type plaquettes d’information, de prévention, formulaires…
2.2.2
Rechercher et multiplier les sources de financement et optimiser les crédits
•
De la part des services ou structures demandeurs, rechercher des financements pour rémunérer les
interprètes et traducteurs professionnels.
•
Rechercher des financements adaptés pour faire fonctionner une structure de type plate-forme : suivi
administratif, gestion des emplois du temps, interface à créer entre l’offre et la demande…
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
42
•
Rechercher des financements publics, notamment pour les consultations médicales.
•
Prévoir des conventionnements clairs et reconnus avec certains services publics ayant une forte
demande permettant d’assurer un certain niveau d’activité aux interprètes et traducteurs d’une part et
de bénéficier de tarifs préférentiels d’autre part.
•
Examiner l’utilisation des budgets spécifiques dédiés à l’interprétariat et à la traduction.
Avis du comité d’experts
Des demandes de financement sont à chercher au niveau européen : des fonds existent et sont très peu
mobilisés comme le Fonds européen d’intégration (FEI) ou le Fonds européen pour les réfugiés (FER).
Il est important d’entrer dans une logique de mutualisation en matière de recherche de financements afin
de pouvoir proposer un volume d’activité suffisant pour répondre à une demande plus importante.
La constitution commune de dossiers de demande de subvention permettrait d’éviter des pertes d’énergie
et de temps pour chaque partenaire.
Le regroupement des interprètes dans une plate-forme pourrait également permettre de regrouper les
financements des uns et des autres, de proposer des tarifs raisonnables et de conduire ainsi à un
accroissement des demandes.
Des financements régionaux doivent également être recherchés : DRJSCS, ARS…
2.2.3
•
Améliorer la qualité de l’interprétariat
Améliorer la formation des interprètes et traducteurs.
Avis du comité d’experts
Le suivi de formations semble indispensable pour avoir un statut d’interprète professionnel. L’enjeu
consiste à identifier les interprètes qui interviennent en milieu social et/ou médical et de les former à ces
secteurs d’intervention.
Les interprètes et traducteurs qui interviennent pour des organismes privés ou associatifs ont un accès
plus aisé aux formations.
Certains organismes mettent en place des groupes d’analyse de la pratique réunissant des interprètes
volontaires. Ces groupes sont animés par un psychologue et ont pour objectif de revenir sur les situations
les plus difficiles rencontrées par les interprètes dans le cadre de leur activité afin de mieux les préparer
et de les aider à faire face à ce type de difficultés.
•
Mettre en place une charte déontologique impliquant les interprètes et traducteurs sur l’éthique, la
discrétion, le secret professionnel, l’impartialité…
Avis du comité d’experts
Le développement d’une charte de l’interprétariat permet de préciser les codes déontologiques
élémentaires et d’homogénéiser les pratiques des interprètes.
•
Pour le suivi psychologique d’un patient, s’assurer que l’interprète est le même tout au long de la prise
en charge.
•
Créer une sorte de « labellisation » qui permettrait de faire confiance aux interprètes.
•
Si une plate-forme ou un réseau de coordination des acteurs de l’offre étaient créés, mettre en place
un système d’agrément permettant aux travailleurs indépendants d’entrer dans le dispositif.
2.3 Regroupement d’interprètes et traducteurs : sous quelle forme ? pour quelles missions ?
Parmi les solutions mentionnées à la fois par les acteurs du secteur de l’interprétariat et de la traduction
en milieu médico-social mais aussi par le comité d’experts, le regroupement des interprètes et
traducteurs dans une même « structure » est considéré comme une étape essentielle vers une
amélioration de l’adéquation entre l’offre et la demande.
Les experts approfondissent donc la réflexion en s’interrogeant sur la forme que devrait prendre cette
structure, les missions qu’elle devrait remplir, le fonctionnement qu’elle devrait adopter.
•
Le terme « plate-forme » est utilisé dans cette synthèse par commodité pour désigner la structure à
développer parce qu’il est souvent utilisé par les acteurs de l’offre et de la demande d’interprétariat et
de traduction. Toutefois, les concepts suivants sont également évoqués par les experts : « réseau »,
« centre ressources », « groupement », « observatoire »…
•
Cette plate-forme devrait avoir une première mission d’information sur l’offre disponible en
interprétariat et traduction sur la région Auvergne. Un recensement et une qualification minimale de
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
43
l’offre d’interprétariat et de traduction devrait donc être réalisés. Une mise à jour régulière de ces
informations devrait également être prévue.
•
Cette plate-forme devrait disposer d’un référentiel commun qui garantisse un niveau minimal de
compétences aux interprètes et traducteurs qu’elle regrouperait. Elle serait donc ouverte à tous les
interprètes et traducteurs volontaires (ou cabinets privés ou associatifs) qui rempliraient les critères
de sélection retenus par la plate-forme.
•
Cette plate-forme aurait une mission de professionnalisation des interprètes-traducteurs par différents
biais :
-
une sélection initiale des interprètes et traducteurs ;
-
un suivi régulier de formations pour chaque interprète et traducteur ;
-
une analyse et des échanges sur leurs pratiques.
•
Cette plate-forme devrait assurer la rencontre et la coordination entre l’offre et la demande
d’interprétariat et de traduction.
•
Cette plate-forme devrait intégrer une permanence téléphonique.
•
Cette plate-forme devrait disposer d’un lieu (site internet) où l’on pourrait retrouver l’ensemble des
informations et qui permettrait de la faire vivre. Néanmoins, pour contribuer efficacement à une
amélioration de l’adéquation entre l’offre et la demande d’interprétariat et de traduction, un simple
site internet ne suffirait pas.
•
Il s’agit bien de créer une entité ayant un niveau d’intégration et de structuration plus élevé qui
assurerait :
-
un travail logistique ;
-
un travail administratif et social de gestion des contrats avec les salariés et/ou avec les soustraitants ;
-
un travail comptable pour la facturation ;
-
un travail de recherche de financements spécifiques, de réponse aux appels d’offre et de constitution
de dossiers de demande de subvention.
•
En conclusion, la forme ou la structuration que pourrait prendre cette plate-forme est difficile à définir
avec précisions à ce stade de l’étude dans la mesure où elle est étroitement liée aux financements qui
pourraient être obtenus pour son développement.
Les dysfonctionnements majeurs identifiés dans le secteur de l’interprétariat et la traduction en milieu
médico-social en Auvergne proviennent d’un manque de financements pour l’interprétariat et la
traduction.
Pour l’ensemble des experts, la faible concordance entre l’offre et la demande d’une part et les
moyens alloués à l’interprétariat et la traduction peu élevés d’autre part rendent nécessaire une
mutualisation des moyens pour réaliser des objectifs communs.
État des lieux sur l’interprétariat et la traduction en milieu social et médical en Auvergne – Rapport complet
44
Annexe 1 – Questionnaire de l’enquête auprès des utilisateurs d’interprétariat
et de traduction
Programme régional d’intégration
des populations immigrées 2010-2012
Enquête « Interprétariat et traduction »
QUESTIONNAIRE
Contexte
L’enquête à laquelle nous vous invitons à participer est réalisée dans le cadre du Programme régional d’intégration des
populations immigrées 2010-2012 (Pripi), piloté par la Préfecture de région, la Direction régionale de la jeunesse, des
sports et de la cohésion sociale (DRJSCS) et l’Office français de l’immigration et de l’intégration.
Le secteur de l’interprétariat et de la traduction apparaît faiblement structuré en Auvergne et de nombreux services et
structures accueillant des populations immigrées non francophones sont confrontés à des difficultés d’accès à des
interprètes. Face à ce constat, une des actions menées dans le cadre du Pripi consiste à réaliser une étude sur l’offre et
la demande d’interprétariat et de traduction afin de pouvoir envisager des pistes d’amélioration de l’organisation de ce
secteur.
Objectifs de l’enquête
Ce questionnaire s’adresse aux services/structures qui, occasionnellement ou régulièrement, accueillent et prennent en
charge des populations immigrées non francophones et sont ainsi « demandeurs » d’interprétariat et/ou de traduction.
Cette enquête permettra d’obtenir un aperçu sur vos besoins en interprétariat et en traduction et sur les moyens mis en
œuvre pour y répondre. Elle tentera aussi de mesurer l’écart entre vos besoins potentiels en interprètes et traducteurs
professionnels et les besoins que vous parvenez à couvrir effectivement. Des informations sur vos attentes vis-à-vis des
interprètes et traducteurs professionnels seront recueillies. Enfin, des questions sont posées sur les aspects financiers et
sur des propositions d’amélioration du recours aux interprètes et traducteurs professionnels.
Remplissage du questionnaire
Nous souhaiterions que ce questionnaire soit rempli collégialement pour que les réponses reflètent les besoins de
l’ensemble du personnel de votre service/structure.
Respect de l’anonymat et résultats
Le respect de l’anonymat des services/structures et le caractère confidentiel des informations recueillies sont assurés.
Les questionnaires seront anonymisés avant l’analyse des données : seuls des résultats agrégés seront diffusés. Les
résultats pourront être détaillés par type de services/structures ou par zone géographique mais aucun résultat ne
permettra l’identification d’un service/structure. Le nom et les coordonnées de votre service/structure ne seront
directement utilisés que pour réaliser une relance téléphonique ciblée ou pour un éventuel contrôle qualité des
informations recueillies. Les résultats de l’étude seront accessibles sur le site Internet de la DRJSCS
(www.auvergne.drjscs.gouv.fr) en début d’année 2012.
Contacts
Nous vous remercions d’avance de votre participation à cette enquête et restons à votre entière disposition pour toute
information complémentaire ou pour répondre à vos questions : vous pouvez vous adresser à Laure Vaissade (04 73 98
75 56, [email protected]). Ce questionnaire est à retourner à la DRJSCS, 34 rue Albert Thomas, 63 038
Clermont-Ferrand CEDEX 1 au plus tard le 17 juin 2011 à l’aide de l’enveloppe préaffranchie jointe au questionnaire.
Nom de votre service/structure : …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Adresse : ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..……….…………..
Tel : ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..…………….……………..
Courriel :…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..……….……………..…
PRIPI 2010-2012 – Enquête « Interprétariat et traduction » - Questionnaire
45
Besoins en interprétariat et traduction
1. Dans votre travail, vous arrive-t-il de recevoir des personnes non francophones ?
Oui, souvent
Oui, occasionnellement
Non, jamais
Ne sait pas
Si vous avez répondu « non », l’enquête est terminée. Nous vous remercions de votre participation et de bien vouloir nous retourner le
questionnaire à l’aide de l’enveloppe préaffranchie fournie.
2. Quelle est la fréquence à laquelle vous recevez ces personnes non francophones ?
Quotidiennement
2-3 fois par semaine
5-6 fois par mois
3. Combien de personnes non francophones recevez-vous par mois ? (estimation)
Moins de 5 fois par mois
.…………….personnes par mois
et/ou
…..………….personnes/places
Quelle est votre file active de personnes non francophones ? (estimation)
4. Quelles sont les langues étrangères que vous rencontrez et pour lesquelles vous avez des besoins en interprétariat ou en
traduction ?
Quotidiennement
2-3 fois par
semaine
5-6 fois par mois
Moins de 5 fois
par mois
Cameroun, Côte d’Ivoire, Congo, Gabon, Rwanda, Togo…)
Lao/Thaï
Mongol
Persan (Dari)
Portugais
Rom
Roumain
Russe
Serbo-croate
Shikomor
Tchétchène
Thaï
Turc
Ukrainien
Autre (précisez) :…………………………………………..
Autre (précisez) :…………………………………………..
Autre (précisez) :…………………………………………..
Autre (précisez) :…………………………………………..
Autre (précisez) :…………………………………………..
Autre (précisez) :…………………………………………..
Autre (précisez) :…………………………………………..
Autre (précisez) :…………………………………………..
Autre (précisez) :…………………………………………..
Autre (précisez) :…………………………………………..
Albanais
Anglais
Arabe maghrébin, arabe classique
Arménien
Créole Haïtien
Espagnol
Hindi
Hongrois
Italien
Kurde
Langues d’Afrique Sub-saharienne (Bénin,
PRIPI 2010-2012 – Enquête « Interprétariat et traduction » - Questionnaire
46
Moyens mis en œuvre pour répondre à ces besoins
5. Quelles ressources utilisez-vous (en situation normale) pour faciliter la communication avec les personnes non francophones ?
Toujours Souvent
Parfois
Rarement
Jamais
Ne sait
pas
Interprètes de proximité
Parents, amis, compatriotes (adultes)
Enfants de moins de 18 ans amenés pour traduire
Personnel bilingue disponible dans le service/la structure
Interprètes professionnels assermentés
Présence physique de l’interprète
Interprétariat par téléphone
Traduction écrite
Interprètes professionnels non assermentés
Présence physique de l’interprète
Interprétariat par téléphone
Traduction écrite
Traducteurs informatiques (logiciels)
Autre (préciser SVP) : ………………………………………………………
……………………………………………………………………………
Autre (préciser SVP) : ………………………………………………………
……………………………………………………………………………
Autre (préciser SVP) : ………………………………………………………
……………………………………………………………………………
6. Recourez-vous à des associations/organisations d’interprètes/traducteurs professionnels ? Oui
Non Ne sait pas
Si oui, lesquels ? ………………………………………………….……..…….………………………………………………………………………………………………….……….
…………………………………………..………………………………………………………………..………………………………………………………………..………..………………
………………………………………..………………………………………………………………..………………………………………………………………..……..……………………
7. Utilisez-vous des documents (plaquettes d’information, de prévention, formulaires…) traduits dans plusieurs langues ou
illustrés par des pictogrammes ?
Oui
Non
Ne sait pas
Si oui, lesquels ?……………………………………………………………………..................………………………………………………………………………………………
………………………………………..………………………………………………………………..………………………………………………………………..…………………………..
8. Quels réseaux/outils/annuaires/services utilisez-vous pour faire appel à des interprètes/traducteurs ?………………………………..
…………………………………………..………………………………………………………………..………………………………………………………………..………………………..
………………………………………..………………………………………………………………..………………………………………………………………..…………………………..
………………………………………..………………………………………………………………..………………………………………………………………..…………………………..
Besoins potentiels en interprétariat et traduction professionnels et besoins effectivement couverts
9. Quels seraient vos besoins en interprétariat professionnel avec présence physique des interprètes ? …..........heures par mois
10. A quelle hauteur parvenez-vous à couvrir ces besoins en recourant à des interprètes professionnels ? ...........heures par mois
11. Quels sont vos besoins en interprétariat professionnel par téléphone ?
…….......heures par mois
12. A quelle hauteur parvenez-vous à couvrir ces besoins en recourant à des interprètes professionnels ? …….….heures par mois
13. Quels sont vos besoins en traduction écrite ?
………...mots par mois
et/ou
………...pages par mois
14. A quelle hauteur parvenez-vous à couvrir ces besoins avec des traducteurs professionnels ?
………...mots par mois
et/ou
………...pages par mois
15. Avez-vous des besoins urgents d’interprétariat (ne pouvant pas être programmés, situations d’urgence) ?
Quotidiennement
2-3 fois/semaine
5-6 fois/mois
PRIPI 2010-2012 – Enquête « Interprétariat et traduction » - Questionnaire
Moins de 5 fois/mois
moins d’une fois/mois Jamais
47
16. Pour ces besoins urgents, quel délai maximum pouvez-vous supporter jusqu’à l’arrivée de l’interprète ? ………...heures
17. Parvenez-vous à couvrir ces besoins urgents en recourant à des interprètes professionnels ?
Oui, complètement
Oui, partiellement
Rarement
Non, jamais
18. Quelle sont les raisons d’un recours limité (ou absence de recours) à l’interprétariat professionnel ? (Plusieurs réponses possibles)
Raisons financières
Professionnalisation inutile
Organisation trop compliquée
Doute sur la qualité du service Méfiance vis-à-vis des interprètes Préférence pour l’interprétariat de proximité
Absence d’annuaire/liste
Désuétude des annuaires/listes
Manque de temps pour la recherche
Attentes vis-à-vis des interprètes/traducteurs professionnels susceptibles d’intervenir dans votre service/structure
19. Quelles sont les qualités incontournables que vous attendez des interprètes professionnels ? (Plusieurs réponses possibles)
Discrétion et confidentialité
Fidélité et objectivité des messages
Impartialité
Précision et rigueur
Distanciation
Empathie
Neutralité
20. Avez-vous besoin d’interprètes professionnels assermentés ?
Quotidiennement
2-3 fois par semaine
5-6 fois par mois
Moins de 5 fois par mois
5-6 fois par mois
Moins de 5 fois par mois
21. Avez-vous besoin de traducteurs professionnels assermentés ?
Quotidiennement
2-3 fois par semaine
22. Jugez-vous indispensable que les interprètes et traducteurs professionnels disposent de connaissances et d’un vocabulaire
spécifiques au domaine d’intervention de votre service/structure ?
Oui, toujours
Oui, souvent
Parfois
Jamais
23. Estimez-vous que les interprètes et traducteurs professionnels bilingues vous suffisent ? Oui
Non
Ne sait pas
Tarif et financement des services d’interprétariat et de traduction professionnels
24. Lorsque votre service/structure utilise des interprètes/traducteurs professionnels, quel sont les tarifs des prestations ?
Interprétariat par téléphone
Interprétariat avec présence physique de l’interprète
Coûts des déplacements
Traduction écrite
Tarif minimum
………………………€/heure
………………………€/heure
………………………€
………………………€/page
Tarif maximum
………………………€/heure
………………………€/heure
………………………€
………………………€/page
25. Votre service/structure dispose-t-il d’un budget spécifique pour recourir à de l’interprétariat professionnel ?
Oui Non
Ne sait pas
26. Votre service/structure bénéficie-t-il d’un budget spécifique pour recourir à des services de traduction professionnelle ?
Oui Non
Ne sait pas
27. Avez-vous déjà obtenu des financements pour recourir à de l’interprétariat professionnel ? Oui Non Ne sait pas
Si oui, auprès de quels financeurs ?……………………..…………….....................................................................................................
Propositions d’améliorations du recours aux interprètes et traducteurs professionnels
28. Verriez-vous un intérêt au développement d’un annuaire régional des interprètes et traducteurs professionnels ?
Oui Non Ne sait pas
29. Auriez-vous d’autres propositions pour améliorer votre recours aux interprètes et traducteurs professionnels ?
…………………………………………..………………………………………………………………..………………………………………………………………..……………………
………………………………………..………………………………………………………………..………………………………………………………………..………………………
Nous vous renouvelons nos plus vifs remerciements pour votre participation à cette enquête et restons à votre disposition pour répondre à vos
questions en vous adressant à Laure Vaissade (04 73 98 75 56, [email protected]). Ce questionnaire est à retourner à la DRJSCS, 34 rue
Albert Thomas, 63 038 CLERMONT-FERRAND CEDEX 1 au plus tard le 17 juin 2011 à l’aide de l’enveloppe préaffranchie jointe au questionnaire.
PRIPI 2010-2012 – Enquête « Interprétariat et traduction » - Questionnaire
48
Annexe 2 - Répartition des services ou structures ayant des besoins en
interprétariat et traduction selon la langue
Langue demandée
Arabe
Roumain
Turc
Anglais
Tchétchène
Serbo-croate
Portugais
Russe
Rom
Albanais
Langues d’Afrique Sub-saharienne (Bénin, Cameroun,
Côte d’Ivoire, Congo, Gabon, Rwanda, Togo…)
Arménien
Espagnol
Kurde
Mongol
Ukrainien
Italien
Shikomor
Thaïlandais
Lao/Thaï
Hindi
Persan (Dari)
Créole Haïtien
Hongrois
Chinois-Mandarin
Kosovar
Allemand
Polonais
Néerlandais
Mahorais
Géorgien
Langue des signes
Sri Lankais
Vietnamien
Amharique
Coréen
Irakien
Japonais
Moldave
Tibétain
Bengali
Bosniaque
Bulgare
Iranien
Lin
Malgache
Pashto
Tamoul
Tchad
Tigrigna
PRIPI 2010-2012 – Enquête « Interprétariat et traduction » - Questionnaire
Nombre de services
ou structures
120
88
84
80
80
78
77
76
67
66
63,5
46,6
44,4
42,3
42,3
41,3
40,7
40,2
35,4
34,9
62
32,8
53
52
49
42
37
28
27
27
25
24
22
21
19
12
8
7
7
6
5
4
3
3
3
2
2
2
2
2
2
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
28,0
27,5
25,9
22,2
19,6
14,8
14,3
14,3
13,2
12,7
11,6
11,1
10,1
6,3
4,2
3,7
3,7
3,2
2,6
2,1
1,6
1,6
1,6
1,1
1,1
1,1
1,1
1,1
1,1
0,5
0,5
0,5
0,5
0,5
0,5
0,5
0,5
0,5
0,5
%
49

Documents pareils