Les vêtements de signalisation EN471

Transcription

Les vêtements de signalisation EN471
Quelle tenue d’intervention?
VU ET ÈTRE VU !
Les vêtements de signalisation EN471 !
Pour améliorer la sécurité, en particulier sur la route, la Norme
Européenne de la haute visibilité EN 471 : 2003 spécifie les
caractéristiques essentielles des couleurs du vêtement et défini ses
qualités rétroréfléchissantes afin d'assurer, de jour comme de nuit,
une performance visuelle optimale en toutes circonstances.
Visibilité des piétons la nuit (source: 3M)
La matière de base de couleur fluorescente, est destinée à être
hautement visible. La haute visibilité de ces tissus, dont la surface
semble émettre une lumière propre, est obtenue par leur capacité à
absorber l’énergie dans les zones proches de l’ultraviolet, puis à la
transformer en lumière visible. De ce fait, les couleurs fluorescentes
semblent plus éclatantes que les couleurs standards et rendent
l’individu portant ces vêtements plus visible le jour.
La matière rétroréfléchissante est un rétroréflecteur qui renvoie la
lumière vers la source émettrice, rendant l’objet éclairé ‘visible’ en
cas de faible luminosité. La rétroréflexion aide l’œil à capter la
lumière lorsque cette dernière est faible. Ainsi, en réfléchissant les
rayons lumineux vers la source initiale, par exemple la lumière émise
par les phares d’une voiture, le tissu semble plus brillant aux yeux du
conducteur et rendent plus visible l’individu portant ces vêtements la
nuit.
Trois classes de vêtements de signalisation
Les classes I, II et III.
La classe III offre le plus grand niveau de protection et la classe I le
plus bas. La quantité de matière réfléchissante de base utilisée est
liée directement à la classe du vêtement.
Le classement est déterminé par les surfaces de matériaux
fluorescents (visibles de jour) et réfléchissants (visibles de nuit).
Chacune des trois classes doit avoir des surfaces minimales de
matières constituant le vêtement:
Classe 3
Classe 2
Classe 1
Matière de base
0,80 m2
0,50 m2
0,14 m2
Matière rétroréfléchissante
0,20 m2
0,13 m2
0,10 m2
Classe I
Est le niveau de visibilité le plus faible que l’on trouve par exemple
sur les pantalons portés seuls, baudriers ou petites pièces (gants,
bonnets). Ils ne peuvent pas être utilisés pendant l'exécution de
travaux sur ou le long de la voie publique.
Classe II
Représente le niveau intermédiaire, que l’on retrouve sur les gilets
ou bien des vestes sans bandes rétroréfléchissantes sur les
manches. Ils peuvent être portés le jour, par conditions
atmosphériques favorables assurant une bonne visibilité, ainsi que
par les services de secours de jour ou de nuit lors d’une intervention
de courte durée( classe 3 recommandée).
Le torse aura deux bandes horizontales de
matériel rétroréfléchissant au moins,
distantes de 50 mm de la bande horizontale
inférieure, éloignée au moins de 50 mm à
partir du rebord inférieur du vêtements, avec
des bandes au-dessus de chaque épaule,
joignant l'avant et le dos de la bande
supérieur.
Classe III
Concerne le niveau de visibilité le plus élevé et regroupe des vestes
à manches longues, des parkas, des combinaisons et des
ensembles veste-pantalon. Ils doivent toujours être portés en cas de
moins bonne visibilité, par exemple à la nuit tombante ou en cas
d'intempéries, ainsi que par les services de secours, d'intervention et
de dépannage.
Le torse est donné comme pour les gilets,
les manches intégrales devraient avoir deux
bandes de matériel rétroréfléchissant
assortis à ceux sur le torse ; la bande
supérieure entre le coude et l'épaule, la
bande inférieure au moins à 50 mm à partir
du rebord inférieur de la manche.
Marquage
Un vêtement de signalisation à haute visibilité est accompagné d’un
pictogramme et les niveaux de performances le cas échéant.
X = la classe sur la base de la superficie de la matière fluorescente
Y = la classe sur la base de la superficie des bandes réfléchissantes
le plus petit des chiffres X et Y indique la classe du vêtement
Bibliographie, source: http://www.sisl.ch/technique/yellow_color.htm Quelle tenue d’intervention alors?
Voici un article du journal des sapeurs-pompier suisse paru en février 2011
Techniques 95
118 swissfire.ch 2|2011
EN 471, EN 469
Etre visibles oui, mais au
prix de quels sacrifices?
Photo: Publication approuvée par Growag Feuerwehrtechnik GmbH.
Lors de toute intervention, la visibilité du sapeur-pompier est
primordiale pour sa sécurité. Mais la recherche de cette visibilité
est-elle en adéquation avec la protection fondamentale que doit
offrir le vêtement principal du sapeur-pompier?
Par exemple une veste mise en service en 2007,
lavée 50 fois, a le coefficient moyen de rétroréflexion 3 fois plus éleve que le minimum normatif.
Afin de pouvoir analyser toutes les composantes de ce concept, nous allons, dans
un premier temps, rafraîchir nos connaissances en la matière pour ensuite aborder
les normes et les réglementations en vigueur.Quelle différence y a-t-il entre un
matériau fluorescent et un matériau rétroréfléchissant?
Matériau fluorescent
Les pigments spéciaux qui sont utilisés
pour sa fabrication ont la particularité
de capter une partie des rayons ultraviolets
émis par le soleil et non visibles par l’œil
humain. L’absorption de ces rayons a
pour effet d’engendrer un rayonnement
lumineux qui est, cette fois-ci, visible par
l’œil humain. Le matériau fluorescent
ne réagit toutefois qu’en présence d’une
source de rayonnement lumineux ultraviolet naturel (soleil) ou artificiel. Les
couleurs pigmentées avec des produits
fluorescents renforcent la vivacité et la
clarté de la couleur, en particulier dans des
conditions de faible luminosité naturelle
(par exemple ciel couvert, brouillard,
tombée de la nuit, lever du jour). Les matériaux fluorescents offrent le meilleur
contraste avec la plupart des arrière-plans.
Donc, par définition, les matériaux fluorescents affichent une meilleure visibilité
le jour, particulièrement au crépuscule et
à l’aube, et c’est donc ce type de matériaux
qui sont utilisés pour la haute visibilité
dite de jour.
Il ne faut pas les confondre avec les
matériaux photoluminescents qui vont
continuer d’être lumineux un certain temps
après la suppression de la source rayonnante (de lumière) d’activation.
Matériau rétroréfléchissant
Il renvoie le rayonnement lumineux directement à sa source. Cette propriété permet
par exemple au conducteur d’un véhicule
de voir la lumière réfléchie par le matériau
rétroréfléchissant fixé sur un vêtement tant
que la personne qui l’endosse se tient dans
le faisceau lumineux émis par les phares de
son véhicule. Ce principe est obtenu par
deux procédés: au moyen de microbilles de
verre (environ 60 millions au m2) enchâssées dans une résine réflectorisée sur un
tissu de maintien ou grâce à des prismes
acryliques alignés correctement et soudés à
un film de maintien. Les matériaux rétroréfléchissants sont efficaces dans des conditions de faible luminosité ambiante. Ils peuvent aussi réfléchir la lumière le jour, mais
le manque de contraste avec le milieu ambiant les rend alors inefficaces. Ces caractéristiques font que les matériaux rétroréfléchissants sont utilisés pour la haute visibilité dite de nuit.
Les matériaux réfléchissants font en
quelque sorte «rebondir» la lumière qui
frappe leur surface selon un certain angle
et avec plus ou moins de diffusion selon
l’état de la surface. Nous pouvons dire que
la plupart des surfaces réfléchissent naturellement la lumière. Le terme réfléchissant n’est pas utilisé dans la norme. Ces
matériaux peuvent être utilisés en combinaison avec d’autres matériaux pour élaborer les matériaux dits rétroréfléchissants.
Matériau combiné
Dans ce cas, les deux principes (fluorescences et rétroréflexion) sont regroupés
dans un seul matériau. Cette association
est toutefois susceptible de diminuer les
performances de chacun des produits de
base. Actuellement, avec la rapide évolution technologique, ce type de produit
peut être utilisé dans la fabrication de
vêtements qui correspondent aux classes
de visibilité 2 et 3 de la norme EN 471.
Pour cela, ils doivent répondre à toutes
les exigences imposées autant au matériau
de base qu’au matériau rétroréfléchissant.
Ils peuvent être utilisés pour la signalisation de visibilité sur des vêtements de
96 Techniques
Journal des sapeurs-pompiers suisses
rayon réfléchi
Tissus microbilles.
rayon incident
Films micro-prismatiques.
Les recherches scientifiques pour l’arrangement
des bandes rétroréfléchissantes sur le concept du
«Body Langage» (langage du corps) permettent de
signaler clairement l’activité d’une silhouette humaine.
résine réflectorisée
protection pour sapeurs-pompiers comme
expliqué ci-après.
Que disent les normes
EN 471 et EN 469?
Les normes indiquent les informations nécessaires pour effectuer les contrôles de
performances que doivent subir les équipements ainsi que les informations nécessaires à la fabrication. Evoquer toutes ces
informations dans le présent article serait
fastidieux. Pourtant, nous allons nous attacher à mettre en évidence les principaux
éléments constituants des exigences ainsi
que leur champ d’application dans un domaine où effectivement on trouve malheureusement encore sur le marché des articles
qui font référence à des normes qui ne les
concernent pas.
microbille de verre
rayon réfléchi
rayon incident
prismes
acryliques
film extérieur
PVC de couleur
La norme EN 469
Comme évoqué dans notre précédent article et à titre de rappel, elle s’applique
aux vêtements de protection devant être
portés lors d’intervention de lutte contre
film PVC
de soudure
l’incendie et d’activités associées telles
que par exemple les opérations de sauvetage. Cette norme inclut la protection
contre les projections accidentelles de liquides chimiques ou inflammables. Par
Grafiques: 3M
La norme EN 471
Son domaine d’application concerne les vêtements de protection pour une utilisation
professionnelle ayant pour but de signaler
visuellement la présence des utilisateurs
afin de les détecter et de les voir dans toutes
les conditions de luminosité, de jour comme
de nuit, dans la lumière des phares. Le
choix et l’utilisation des vêtements de signalisation à haute visibilité est défini par
le pays dans lequel la norme est mise en application et ceci en fonction d’une évaluation des risques de la situation qui impose
le port de ce type de vêtements.
tissu
Techniques 97
118 swissfire.ch 2|2011
1
2
Libellé
EN 471
EN 469 et annexe B
Classement par degré de visibilité.
Trois classes.1
Dès qu’un matériau pour la visibilité est
utilisé lors de la confection du vêtement,
la norme et son annexe doivent être respectées.
Surface minimale des matériaux.
Selon la classe de visibilité.2
0,20 m2 pour les matériaux fluorescents
et combinés. 0,13 m2 pour les matériaux
réfléchissants.
Couleur du matériau de base.
Jaune fluorescent
Orange-rouge fluorescent
Rouge fluorescent.3
Selon EN 471.
Utilisation séparée des matériaux.
Non.2
Dans les classes 2 et 3, les matériaux
doivent être utilisés conjointement. Dans
la classe 1, les matériaux de base et rétroréfléchissants peuvent être remplacés
par un matériau combiné.
Oui.
Largeur de la bande rétroréfléchissante.
Minimum 50 mm.
Sauf baudriers, minimum 30 mm.
Libre.
Positionnement des matériaux dans
la confection.
Réglementée dans la norme.4
Il est uniquement précisé que les
bandes rétroréfléchissantes doivent au
minimum permettre une visibilité circulaire par encerclement des bras, des
jambes et du buste des articles d’habillement.
Exigences photométriques des matériaux
rétroréfléchissants et combinés à l’état
neuf.
Réglementées dans la norme. Pour les
matériaux rétroréfléchissants, valeurs
minimales selon le degré de visibilité.
Selon EN 471. Pour les matériaux rétroréfléchissant, les valeurs minimales
doivent correspondre au tableau de la
classe 2 de la norme EN 471.
Exigences de rétroréflexion après essais.
Réglementées dans la norme.
Après avoir subi les essais de résistance thermique conformes à la norme
EN 469, les matériaux doivent être
conformes aux exigences de rétroréflexion de la norme EN 471.
Résistance thermique, résistance
à la flamme.
Aucune.
Réglementées dans la EN 469.
Trois classes de vêtements de signalisation sont définies compte tenu des
surfaces minimales des matières à utiliser. Les vêtements de la classe 3 offrent une plus grande visibilité dans la plupart des milieux urbains et ruraux
que les vêtements de la classe 2 qui sont eux-mêmes supérieurs à ceux de
la classe 1.
Pour chacune des classes, une surface minimale est demandée pour les
matériaux fluorescents et rétroréfléchissants, ainsi que pour les matériaux
combinés. A noter que les matériaux combinés ne sont utilisés que dans la
classe 1. Néanmoins, avec l’évolution technologique, les matériaux combinés peuvent être utilisés en classe 2 et 3 pour autant qu’ils remplissent les
exigences demandées par ces classes quand ils sont testés séparément
comme matériaux rétroréfléchissants ou fluorescents. Ces surfaces sont à
prendre en considération pour la plus petite taille du vêtement fabriqué.
La répartition des surfaces doit être plus ou moins égale entre le dos et
l’avant (50% +/–10%).
contre, ces types de vêtements ne sont pas
conçus pour protéger lors d’opérations de
décontamination chimique et/ou en présence de gaz. Elle ne couvre pas non plus
les vêtements spéciaux destinés à être
utilisés dans des situations à risques élevés
comme par exemple les vêtements de
protection aluminisés contre le rayonnement thermique, les tenues d’interventions
chimiques, bactériologiques, etc. Et, remarque importante, elle n’englobe pas non
3
4
Trois couleurs pour les matériaux de base et les matériaux à caractéristiques combinées sont définies avec leurs coordonnées chromatiques: le
jaune fluorescent, l’orange-rouge fluorescent et le rouge fluorescent.
Les matériaux rétroréfléchissant doivent répondre à des critères minimum
de réflectivité et une largeur minimale est exigée en fonction de la classe de
visibilité. Leur positionnement dans la confection ainsi que les distances les
séparant sont clairement définis. Une inclinaison maximale de +/–20° est
autorisée pour la ou les bandes horizontales. Il existe trois configurations de
positionnement des bandes rétroréfléchissantes sur l’avant et le dos. Les
manches des vestes et les canons des pantalons doivent être entourés par
deux bandes.
plus la protection de la tête qu’assurent les
cagoules et les casques, la protection des
mains qu’assurent les gants ni la protection des pieds qu’assurent les bottes ou les
chaussures.
Dans cette article, nous évoquerons uniquement le contenu de l’annexe B pour
l’édition de la norme actuellement en vigueur. Cette dernière traite des exigences
de visibilité et elle présente un caractère
normatif et non informatif.
Qu’ils soient rétroréfléchissants, fluorescents ou combinés, les matériaux utilisés doivent être conformes à la norme
EN 471 sur certains points. Pour illustrer
les différences existantes entre les deux
normes, nous avons réalisé deux tableaux
comparatifs.
Comme nous pouvons le constater sur le
tableau 2, les exigences en termes de surfaces de la norme 469 se situent entre les
classes de visibilité 1 et 2 de la norme 471.
98 Techniques
Journal des sapeurs-pompiers suisses
ment la norme EN 471 ne prend pas en
compte ce style de confection (y compris la
largeur des bandes) dans le calcul de la surface totale de la matière, alors que la norme
EN 469 le fait.
Tableau 2
Ceci n’est pas un compromis de la norme
EN 471 mais le fruit de résultats obtenus
suite à une analyse de la visibilité de jour et
de nuit de modèles de vêtements pour sapeurs-pompiers équipés de signalisations
avec des matériaux rétroréfléchissants et
fluorescents qui étaient déjà proposés sur le
marché. Il ressort aussi de cette étude que
les résultats obtenus de jour comme de nuit
avec la combinaison de bandes posées horizontalement et verticalement et formant
un carré sur l’avant et le dos étaient nettement supérieurs à la moyenne.
Il est intéressant de relever que, dans la
norme EN 469 et son annexe B, aucun test
n’est demandé en ce qui concerne la soliUne personne équipée de matériaux rétroréfléchissants est visible à 160 m minimum. Une personne
sans matériaux rétroréfléchissants est visible
jusqu’à 30 m.
dité de la couleur de la matière de base, soit
le matériau fluorescent.
Ce que nous savons encore
L’utilisation de bandes rétroréfléchissantes
pour accroître les chances d’être vu de nuit
ou par faible luminosité par un automobiliste a fait ses preuves. L’avantage indéniable réside dans le fait qu’une personne portant un vêtement équipé de bandes
rétroréfléchissantes est perçue à plus de
160 m, ce qui est une distance minimale si
l’on tient compte qu’il faudra environ
120 m à un automobiliste pour arrêter son
véhicule roulant à 90 km/h par temps sec à
partir du moment où il aura perçu le danger.
D’autres recherches ont démontré que la
juxtaposition des bandes rétroréfléchissantes permettait l’identification aisée de la
silhouette d’une personne, indépendamment de sa position. Notons qu’actuelle-
Que dit la législation en Suisse?
Avec les accords européens, nous appliquons dans notre pays les différentes directives européennes élaborées par les Etats
membres. A ce niveau, c’est la directive
89/686 du Conseil qui prescrit les exigences
minimales de sécurité des équipements de
protection individuelle.
Cette directive fait partie des composants
de base pour l’élaboration ou la révision des
normes. Sur le plan suisse, ces directives
influencent nos lois et nos ordonnances directement ou indirectement. En ce qui
concerne les problèmes de visibilité, l’article 48 de l’ordonnance sur les règles de la
circulation routière (OCR) précise que les
personnes qui effectuent des travaux sur la
chaussée ou aux abords de celle-ci porteront des vêtements fluorescents et rétroréfléchissants conformes à la norme suisse
SN 640 710 leur permettant d’être bien visibles de jour comme de nuit. L’ordonnance
sur les travaux de construction, (OTConst)
précise, à l’art. 6, que lors de travaux effectués à proximité des moyens de transport,
des vêtements de couleurs voyantes et munis de bandes réfléchissantes doivent être
portés.
La norme suisse SN 640 710c a été
élaborée par l’Union des professionnels
suisses de la route. Elle fait référence à la
norme EN 471 et précise au point 8: «Les
personnes affectées à des travaux sur les
routes publiques ont en principe l’obliga-
W Pictogramme de conformité
Le pictogramme de conformité
EN 471 doit être accompagné de
deux valeurs:
• la valeur x représente la classe
de visibilité du vêtement
(1, 2 ou 3);
• la valeur y représente le niveau
de performance des bandes rétroréfléchissantes (1 ou 2).
Techniques 99
118 swissfire.ch 2|2011
Veste fabriquée avant la mise en vigueur de l’annexe B de la norme EN 469.
Nous pouvons apprécier l’importance de la surface minimum de matière rétroréfléchissante demandée par la norme, soit 0,13 m2.
Cette veste ci-dessus a une surface totale mesurée de matériau rétroréfléchissant de 0,09 m2.
Photos: Clara Rüsi
Veste conforme à la norme 469, annexe B, ce modèle présente une signalisation verticale qui favorise la perception d’une silhouette selon le principe
du Body-Langage.
Veste conforme aux normes EN 469, annexe B, et EN 471. Dans cette configuration, les surfaces jaunes fluorescentes favorisent le contraste
avec le milieu ambiant, mais comme on peut le percevoir, seuls les bandes rétroréfléchissantes sont efficaces de nuit.
tion de porter des vêtements de signalisation à haute visibilité, de la classe 2 et/ou
3.» Contrairement à la classe 3, il suffit,
pour la classe 2, de porter soit le pantalon,
soit la veste ou le blouson. Lorsque la présence sur la chaussée est de courte durée, la
classe 2 est suffisante (p. ex. gilet de protection).
En conclusion
Nous avons une indication précise des
exigences de conformité requises par les
deux normes. Un vêtement de protection
conforme à la norme EN 469 annexe B
n’est pas conforme d’office à la norme
EN 471. Pour l’être, il doit aussi remplir les
exigences de la norme EN 471. Certaines
indications fournies peuvent être ambiguës
dans la formulation des indications et des
descriptions des vêtements. Il est dès lors
nécessaire de s’assurer de la conformité de
ces derniers par un contrôle du marquage.
Le cas échéant, la demande du certificat de
conformité peut être nécessaire. Le marquage pour la norme EN 471 a l’avantage
d’être clair (voir Pictogramme de conformité).
100 Techniques
Il est important d’être renseigné correctement sur la classe de visibilité des vêtements, soit de la veste et du pantalon assorti. Il est probable que, pour certains vêtements, la classe de visibilité soit respectée
uniquement si la veste et le pantalon assorti
sont portés simultanément.
La technologie réflective a été commercialisée par l’entreprise 3M en 1940. Depuis, les matériaux évoluent et bénéficient
de l’ensemble des découvertes réalisées
dans ce domaine. Actuellement, les matériaux rétroréfléchissants sont très résistants aux agressions externes générées par
les interventions des sapeurs-pompiers et
présentent d’excellentes qualités de stabilité. Nous avons pu apprécier ces résultats
dans le cas, par exemple, d’une veste mise
en service en 2007 dans un centre d’instruction et portée quotidiennement dans
des exercices incluant des conteneurs de
simulations de phénomènes thermiques.
Durant cette période, cette veste a été lavée 50 fois. L’état visuel du matériau rétroréfléchissant était excellent et son coefficient moyen de rétroréflexion mesuré
était supérieur à 300 cd/(lx.m2). La norme
prescrit, après l’essai de lavage, un coefficient minimum de rétroréflexion de
100 cd/(lx.m2). La surface prescrite par la
norme EN 469 correspond au degré de visibilité 2 de la norme EN 471 et, de toute
évidence, les vêtements de protection
équipés de ce produit ne peuvent qu’augmenter la sécurité de ceux qui les portent
sans altérer la protection thermique qu’ils
doivent procurer. Pour répondre de manière exhaustive au degré de visibilité 2, il
faudrait encore que le vêtement de protection présente une surface totale de matériau fluorescent de 0,5 m2. Et c’est bien là
que le bât blesse: pour atteindre une aussi
Journal des sapeurs-pompiers suisses
grande surface, la fabrication des bandes
traditionnelles composées d’une partie rétroréfléchissante et fluorescente péjorerait
les caractéristiques du matériau de base
servant à la couche externe du vêtement de
protection comme par exemple la résistance à la vapeur d’eau. Des recherches
sont menées qui prennent en compte ces
différents paramètres et nous voyons apparaître différents matériaux en fibre
d’aramide teintés aux couleurs correspondantes à la norme EN 471. Dans ce cas,
s’il est possible de satisfaire aux exigences
de colorimétrie à l’état neuf et après exposition au xénon selon la norme EN 471, il
n’y a encore aucune certitude sur la stabilité du matériau lorsqu’il est exposé aux
composants chimiques des fumées, de la
chaleur et de l’humidité générés lors d’incendies, car la norme EN 471 ne prévoit
qu’un test de la résistance de la couleur au
frottement, à la transpiration et au lavage
selon étiquetage. Comme nous pouvons le
remarquer, les vêtements de protection
sont bien spécifiques à leur domaine d’utilisation et l’optimalisation de ces derniers
reste, dans cette perspective, la priorité
afin de viser à la protection maximale de
l’utilisateur.
Selon ce qui précède et en tenant compte
de la législation en vigueur sur le plan
suisse, restons pragmatiques: les sapeurspompiers ne «travaillent» pas mais interviennent de manière ponctuelle et de courte
durée. Ils sont en général en groupes,
équipés avec du matériel devant aussi assurer leur propre sécurité et ils bénéficient
d’une formation dans ce domaine. Malgré
toutes les casquettes que doivent porter aujourd’hui les sapeurs-pompiers, leur mission de base reste la lutte contre les incendies et ils doivent être équipés en consé-
La signalisation sur cet équipement propose un
arragement de bandes rétroréflechissantes et de
bandes combinées fluorescentes et rétroréflechissantes.
quence. C’est pour toutes ces raisons que la
Fédération suisse des sapeurs-pompiers recommande ce qui suit.
En cas d’intervention sur la chaussée
telle que feu de véhicule, désincarcération,
mise en place des dispositifs de sécurité
pour l’intervention, etc., il est recommandé
que les vêtements qui équipent les sapeurspompiers soient conformes à la norme
SN EN 469 et son annexe B.
Il est recommandé aux sapeurs-pompiers
qui, durant l’intervention, reçoivent des
missions explicites de sécurité telles que régulation du trafic, déviation du trafic, etc.,
de porter un équipement conforme à la
norme SN EN 471, degré de visibilité 2. Ce
dernier peut être un vêtement de type gilet
en classe de visibilité 2 porté par-dessus le
vêtement de protection conforme à la
norme SN EN 469 annexe B, ou bien un
vêtement de protection conforme aux
normes SN EN 469 annexe B et 471, classe
de visibilité 2.
Pour tous les sapeurs-pompiers affectés
au service de la circulation («Pol route»),
un vêtement conforme à la norme SN
EN 469 n’étant pas nécessaire, il est recommandé que le vêtement porté soit conforme
à la norme SN EN 471, classe de visibilité
3. Néanmoins, ce dernier doit au minimum
être conforme à la classe de visibilité 2 de
la norme SN EN 471.
f
Jean-Philippe Croset
Chef du centre de prestations techniques
Clara Rüsi, rédactrice en chef adjoint