THEME SIMULATION D`UN REACTEUR SLURRY POUR LA
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THEME SIMULATION D`UN REACTEUR SLURRY POUR LA
République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de L'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université M'hamed Bougara Boumerdès Faculté des Hydrocarbures et de la chimie Mémoire de Magister Spécialité : Génie des Procédés Chimiques Option : Technologie des Hydrocarbures THEME SIMULATION D’UN REACTEUR SLURRY POUR LA TECHNOLOGIE Gas-To-Liquid Présenté par : Mr. NADOUR Tahar Soutenu publiquement le : 09/ 06/ 2010 Devant les membres du Jury : Mr. HAMMOUDI Khaled Professeur UMBB Président Mr. MIMOUN Hadj Maître de Conférences/A UMBB Rapporteur Mr. HAMADA Boudjema Professeur UMBB Examinateur Mr. BEN TAHAR Nourdine Maître de Conférences/B UMBB Examinateur Mr. KADI Houcine Professeur UMMTO Examinateur Boumerdès 2010 Remerciements Je tiens en premier lieu à exprimer toute ma gratitude au Dr. Mimoun Hadj pour m’avoir orienté au courant de la réalisation de ce travail. Son soutien et sa confiance durant ces années de thèse ont permis la réalisation de ce travail. Je tiens à remercier tous particulièrement Melle nora pour nos nombreuses discussions, scientifiques qui ont été une source de motivation permanente, et pour sa curiosité et son intérêt envers ce travail. Je voudrais aussi remercier tous mes collègues et amis dont les conseils, l’aide directe et indirecte m’ont permis de mener à bien ce travail. Résumé Résumé La conception ainsi que l’optimisation d’un réacteur slurry à l’échelle industrielle exige des informations détaillées sur l’hydrodynamisme, la cinétique des réactions, les systèmes catalytiques et sur la chimie de la synthèse Fischer-Tropsch. L’objectif de cette étude consiste en la modélisation d’un réacteur slurry pour la synthèse Fischer Tropsch sur un catalyseur à base de fer fonctionnant dans un régime d'écoulement hétérogène. Après avoir passé en revue les différents travaux réalisés dans ce domaine et présentés dans le premier chapitre, il a été considéré dans le deuxième chapitre les différents catalyseurs et réacteurs pouvant être mis en application. Ensuite, il a été examiné le mécanisme probable des deux réactions mises en jeu qui sont la réaction Fischer-Tropsch et de celle de Water Gas Shift. Des études cinétiques de la consommation du gaz de synthèse sur deux catalyseurs à base de fer et de cobalt ont été effectuées. Mots clés : GTL, Synthèse Fischer-Tropsch, réacteur slurry, catalyseur -i- Abstract Abstract The scale up and optimization of an industrial slurry reactor requires detailed information of the hydrodynamics, kinetics of the reactions, catalytic system and the chemistry of the FischerTropsch synthesis. The objective of this study is the modelling of a slurry reactor for the synthesis Fischer Tropsch on an iron catalyst functioning in a heterogeneous flow regime. After having an overview from the upstream and downstream side of the Fischer-Tropsch synthesis presented in the first chapter, the second is subject of various catalysts and reactors which could be made in application. After that, we will examine the probable mechanism for the two reactions concerned which are the Fischer-Tropsch reaction and the reaction of water gas shift. Kinetic studies of synthesis gas consumption over two catalysts of iron and cobalt will be discussed in details. All the theory observed will be applied in order to draw the optimal case of the selected reactor for a given capacity. Keywords: GTL, Fischer–Tropsch; Slurry reactor; Catalyst -ii- ﻣﻠﺨﺺ ﻣﻠﺨﺺ اﻟﺘﺼﻤﻴﻢ واﻟﺘﺤﺴﻴﻦ ﻣﻦ ﻣﻔﺎﻋﻞ اﻟﻄﻴﻦ ﻋﻠﻰ ﻧﻄﺎق ﺻﻨﺎﻋﻲ ﻳﺘﻄﻠﺐ ﻣﻌﻠﻮﻣﺎت ﻣﻔﺼﻠﺔ ﻋﻦ اﻟﻬﻴﺪروﻧﺎﻣﻴﻜﺎ ، ﺣﺮآﻴﺔ اﻟﺘﻔﺎﻋﻞ ،وﻧﻈﻢ ﺣﺎﻓﺰ اﻟﻜﻴﻤﻴﺎء ﻣﻦ ﻓﻴﺸﺮ ﺗﺮوﺑﺶ اﻟﺘﻮﻟﻴﻒ .اﻟﻬﺪف ﻣﻦ هﺬﻩ اﻟﺪراﺳﺔ ﺗﺘﻀﻤﻦ ﻧﻤﺎذج ﻣﻦ اﻟﻄﻴﻦ ﻟﻤﻔﺎﻋﻞ ﻓﻴﺸﺮ ﺗﺮوﺑﺶ اﻟﺘﻮﻟﻴﻒ ﻋﻠﻰ ﺣﺎﻓﺰ ﻣﻦ أﺳﺎس اﻟﺤﺪﻳﺪ ﻓﻲ ﺗﺸﻐﻴﻞ ﻧﻈﺎم ﺗﺪﻓﻖ ﻏﻴﺮ ﻣﺘﺠﺎﻧﺴﺔ. ﺑﻌﺪ أن اﺳﺘﻌﺮﺿﺖ ﻣﺨﺘﻠﻒ اﻟﺠﻬﻮد ﻓﻲ هﺬا اﻟﻤﺠﺎل ،وﻗﺪم ﻓﻲ اﻟﻔﺼﻞ اﻷول ،واﻋﺘﺒﺮ أﻧﻪ ﻓﻲ اﻟﻔﺼﻞ اﻟﺜﺎﻧﻲ ﻣﻦ اﻟﻤﺤﻔﺰات اﻟﻤﺨﺘﻠﻔﺔ ،واﻟﻤﻔﺎﻋﻼت ﻳﻤﻜﻦ ﺗﻨﻔﻴﺬهﺎ .ﺛﻢ ،ﻓﺈﻧﻪ آﺎن ﻳﻌﺘﺒﺮ ﺁﻟﻴﺔ ﻣﺤﺘﻤﻠﺔ ﻻﺛﻨﻴﻦ ﻣﻦ ردود اﻟﻔﻌﻞ اﻟﺘﻲ ﻗﺪ ﺗﺼﺎب هﻲ ﻓﻴﺸﺮ ﺗﺮوﺑﺶ اﻟﺘﻔﺎﻋﻞ واﻟﺘﺤﻮل ﻣﻦ اﻟﻐﺎز اﻟﻤﻴﺎﻩ .دراﺳﺎت اﻟﺤﺮآﻴﺔ ﻟﻼﺳﺘﻬﻼك اﺛﻨﻴﻦ ﻣﻦ اﻟﻤﺤﻔﺰات اﻟﻘﺎﺋﻤﺔ ﻋﻠﻰ اﻟﺤﺪﻳﺪ واﻟﻜﻮﺑﺎﻟﺖ ﺑﺬﻟﺖ. اﻟﻜﻠﻤﺎت اﻟﺮﺋﻴﺴﻴﺔ :ﺗﺤﻮﻳﻞ اﻟﻐﺎز إﻟﻰ ﺳﻮاﺋﻞ ﻓﻴﺸﺮ ﺗﺮوﺑﺶ اﻟﻤﺰﻳﺞ ﻓﻰ اﻟﻤﻔﺎﻋﻞ ،ﺣﺎﻓﺰا -iii- Nomenclature Nomenclature A section du réacteur (m2) ac aire spécifique du transfert thermique (m-1) C rapport convertie d’H2 /CO Cp.s Capacité calorifique de la phase slurry DT le diamètre de la colonne DL le coefficient de diffusion dans la phase liquide DL,ref le coefficient de diffusion dans un liquide pur dr Diamètre des tubes de refroidissement F rapport d’H2 /CO de la charge g l’accélération terrestre, 9,81 m s-1 H hauteur du réacteur ∆HR.j la chaleur de réaction correspondant à la réaction j (J mol-1) Ki constante d’équilibre kLa le coefficient volumétrique de transfert de masse MCat la masse du catalyseur (kg) mi sélectivité molaire miGL solubilité du constituant i dans la phase gazeuse m la moyenne du nombre d’atome d’hydrogène des produits d'hydrocarbure. n le nombre de carbone Rj la vitesse de la réaction FT (j =1) ou de la réaction de Water Gas Shift (j =2) 1 ( mol kg cat S 1 ) p pression partielle s site catalytique UG la vitesse superficielle globale du gaz Udf la vitesse superficielle des petites bulles UG – Udf la vitesse superficielle des grandes bulles US la vitesse superficielle du slurry Vpetite la vitesse d'élévation des petites bulles Vpetite,ref la vitesse d'élévation des petites bulles dans un liquide pur -iv- Nomenclature T Température, K Tr Température constante de la vapeur d’eau, 495 K XCO+H2 Taux de conversion du gaz de synthèse XH2 Taux de conversion d’hydrogène ε la rétention des bulles de gaz ( m 3 m R3 ) εb la rétention des grandes bulle ( mb3 m R3 ) εdf la rétention des petites bulle ( mdf3 m R3 ) εs la concentration en catalyseur dans la phase slurry ( m S3 m R3 ) εL la rétention du liquide ( m L3 m R3 ) εdf,ref la rétention des petites bulle dans un liquide pur εtran la rétention des petites bulles au point de transition du régime ρG la densité du gaz aux conditions ambiantes ρGref la densité du gaz aux conditions ambiantes dans un liquide pur ρS la densité du catalyseur αeff coefficient globale de transfert thermique, (W m-2 K-1) αc le facteur de contraction vij le coefficient stœchiométrique pour le composant i dans la jème réaction. λS coefficient de conduction, (W m-1 K-1) θi S la fraction de surface des sites catalytiques occupés par les espèces adsorbés ηS’ viscosité du slurry ωS fraction massique du catalyseur Plug flow écoulement homogène Holdup rétention, LHHW Langmuir-Hinshelwood-Hougen-Watson WGS la réaction de Water Gas Shift -v- Liste des Tableaux Liste des Tableaux Tableau I. 1 : Composition du gaz de synthèse .......................................................................... 9 Tableau I. 2 : Les différentes réactions qui se déroulent dans la synthèse Fischer-Tropsch. ... 12 Tableau I. 3 : Nomenclature et compositions des fuels conventionnels................................... 13 Tableau I. 4 : Qualité des produits............................................................................................ 14 Tableau II. 1 : Les prix relatifs des métaux .............................................................................. 19 Tableau II. 2 : Récapitulatif des différents avantages et inconvénients des deux catalyseurs (Cobalt et Fer)................................................................................................... 22 Tableau III. 1 : Mécanisme proposé de la synthèse d'hydrocarbure de CO et l’H2 .................. 32 Tableau III. 2 : Contrôle de la sélectivité dans la synthèse Fischer-Tropsch par les conditions opératoire et la composition du catalyseur. ...................................................... 39 Tableau IV. 1 : Les études cinétiques sur les catalyseurs à base de cobalt et de fer ................ 97 Tableau IV. 2 : Etudes cinétiques sur la réaction de Water Gas Shift .................................... 100 Tableau V. 1 : Les facteurs importants entrant dans la conception d’un réacteur. ................... 52 Tableau V. 2 : Les équations de la vitesse correspondant à la synthèse de la réaction FischerTropsch ........................................................................................................... 101 Tableau V. 3 : Réactions principales pour la réaction de Water Gas Shift ............................ 102 Tableau V. 4 : Equations la vitesse pour la réaction de Water Gas Shift RCO2 (mol kg-1cat s-1) ........................................................................................................................ 103 Tableau V. 5 : Conditions opératoires et propriétés physiques .............................................. 105 -vi- Liste des Figures Liste des Figures Figure I. 1 : Schéma fonctionnel de la configuration du processus global de Fischer-Tropsch. 7 Figure I. 2 : Les réactions possibles du gaz de synthèse ............................................................ 8 Figure I. 3 : Charges et catalyseurs........................................................................................... 11 Figure I. 4 : Les réacteurs possibles pour la synthèse de Fischer-Tropsch. a. Réacteur slurry; b. Réacteur de Multitubulaires ; c. Réacteur à lit fluidisé de circulation ; d. Réacteur à lit fluidisé. ......................................................................................................... 16 Figure II. 1 : Comparaison de la productivité entre le catalyseur à base de fer (240°C) et le catalyseur à base de cobalt (220°C)..................................................................... 20 Figure II. 2 : Réacteur de TFBR fabriqué par Sasol. ................................................................ 25 Figure II. 3 : Réacteur de en mode lit agité fabriqué par Sasol. ............................................... 26 Figure III. 1 : Les espèces adsorbés observés et proposés pendant la synthèse de FischerTropsch. ............................................................................................................... 31 Figure III. 2 : Mécanisme de carbure pour la synthèse Fischer-Tropsch. ................................ 32 Figure III. 3 : Réactions secondaires des oléfines .................................................................... 33 Figure III. 4 : Mécanisme de réaction de décalage de gaz d'eau par l'intermédiaire d'espèce de formiate................................................................................................................ 34 Figure III. 5 : Mécanisme de décalage de gaz d'eau par l'intermédiaire d'oxydation directe ... 35 Figure III. 6 : Sélectivité des hydrocarbures sur différents types de catalyseur et conditions opératoires. .......................................................................................................... 37 Figure III. 7 : Rapport oléfines / paraffines sur différents types de catalyseur et conditions opératoires. .......................................................................................................... 37 Figure III. 8 : Distribution générale des produits sur un catalyseur précipité de Fe/Cu/K. ...... 38 Figure III. 9 : Effet du temps de séjour sur le méthane, C5, n-butane, et la sélectivité du 1butène sur Co/TiO2 .............................................................................................. 40 Figure III. 10 : Exemple de la courbe de ASF pour calculer le facteur de croissance. Nous avons deux α sur cette courbe. ............................................................................. 95 Figure IV. 1 : Vitesse de réaction de consommation de gaz de synthèse sur des catalyseurs de fer………………………………………………………………………………98 Figure IV. 2 : Comparaison d'activité à différentes vitesses de l'espace sur des catalyseurs de fer………………………………………………………………………………99 Figure V. 1 : Etapes de développement d’un réacteur industriel.............................................. 55 Figure V. 2 : Les aspects à considérer durant la modélisation d’un réacteur ........................... 56 Figure V. 3 : Schéma de la réaction du monoxyde de carbone et de l’hydrogène ................... 59 Figure V. 4 : Les réactions élémentaires de la synthèse FT pour le modèle appliqué ............. 63 Figure V. 5 : Les réactions élémentaires pour la réaction de Water Gas Shift suivant le modèle appliqué ............................................................................................................... 67 Figure V. 6 : Schéma de l’hydrodynamique du réacteur slurry opérant dans un régime turbulent ............................................................................................................... 68 Figure V. 7 : Influence de l’augmentation de la concentration du slurry sur la rétention total du gaz........................................................................................................................ 69 Figure V. 8 : Influence de l’augmentation du diamètre de la colonne sur la rétention total du gaz........................................................................................................................ 71 Figure V. 9 : Modèle de conception d’un réacteur slurry de Fischer Tropsch ......................... 74 -vii- Liste des Figures Figure V. 10 : Effet de la vitesse superficielle du gaz et de la concentration en catalyseur sur la conversion du gaz de synthèse (Conditions opératoires : DT = 7 m, L = 30 m, T = 543 K, P = 3.0 MPa, Rapport de la charge H2/CO = 1.0).................................... 79 Figure V. 11 : Effet de la vitesse superficielle du gaz et de la concentration en catalyseur sur la productivité du réacteur (Conditions opératoires : DT = 7 m, L = 30 m, T = 543 K, P = 3.0 MPa, Rapport de la charge H2/CO = 1.0)........................................... 80 Figure V. 12 : Effet de la vitesse superficielle du gaz et de la concentration en catalyseur Cobalt sur le nombre de tubes de refroidissement (Conditions opératoires : DT = 7 m, L = 30 m, P = 3.0 MPa, Rapport de la charge H2/CO = 1.0, εs = 0.30).......... 81 Figure V. 13 : Effet de la température de la réaction sur la sélectivité des produits (Conditions opératoires : DT = 7 m, L = 30 m, P = 3.0 MPa, Rapport de la charge H2/CO = 1.0, εs = 0.30) ....................................................................................................... 82 Figure V. 14 : Effet de la pression de la réaction sur la sélectivité des produits (Conditions opératoires : DT = 7 m, L = 30 m, T = 543 K, Rapport de la charge H2/CO = 1.0, εs = 0.30) .............................................................................................................. 82 Figure V. 15 : Effet du rapport de la charge H2/CO sur la sélectivité des produits (Conditions opératoires : DT = 7 m, L = 30 m, P = 3.0 MPa, T = 543 K, εs = 0.30) ............... 83 Figure V. 16 : Effet de la vitesse superficielle du gaz et de la concentration en catalyseur à base de cobalt sur la conversion du gaz de synthèse ........................................... 85 Figure V. 17 : Effet de la vitesse superficielle du gaz et de la concentration en catalyseur Cobalt sur la productivité du réacteur.................................................................. 86 Figure V. 18 : Model de propagation de la chaine…………………………………………..104 -viii- Sommaire Sommaire Résumé......................................................................................................................................... i Abstract ......................................................................................................................................ii ﻣﻠﺨﺺ.......................................................................................................................................... iii Nomenclature ............................................................................................................................ iv Liste des Tableaux .................................................................................................................... vi Liste des Figures ......................................................................................................................vii Sommaire................................................................................................................................... ix Introduction générale ................................................................................................................ 1 Chapitre I : Apérçu général de la Synthèse Fischer-Tropsch I.1. Histoire de la Synthèse Fischer-Tropsch : ............................................................................ 3 I.2. La Technologie GTL (Gas-To-Liquids) :.............................................................................. 4 I.2.1. Production de Gaz de Synthèse : .................................................................................... 8 I.2.2. La Synthèse Fischer-Tropsch (SFT) : .......................................................................... 11 I.2.3. Elaboration des produits finis : .................................................................................... 12 I.3. Cinétique de la Réaction Fischer Tropsch : ........................................................................ 14 I.4. Sélectivité des Produits : ..................................................................................................... 14 I.5. Les Réacteurs : .................................................................................................................... 15 I.6. Aspect Economique du Procédé Fischer-Tropsch : ............................................................ 17 I.7. Perspectives de la Synthèse Fischer-Tropsch : ................................................................... 17 Chapitre II : Catalyseurs et Réacteurs de la Synthèse Fischer-Tropsch II.1. La Catalyse de Fischer-Tropsch : ...................................................................................... 19 II.1.1. Catalyseurs : ................................................................................................................ 19 II.1.1.1. Productivité du catalyseur :.................................................................................. 20 II.1.1.2. Les phénomènes de désactivation des catalyseurs de la SFT : ............................ 22 II.2. Les Réacteur : .................................................................................................................... 23 II.2.1. Les développements et mode d’opération des réacteurs de FT : ................................ 23 II.2.1.1. Synthèse de FT à basse température (LTFT) : ..................................................... 24 II.2.1.2. Synthèse de FT à haute température (HTFT) : .................................................... 28 Chapitre III : Mécanisme et Sélectivité de la Synthèse Fischer-Tropsch III.1. Mécanisme de la Synthèse Fischer-Tropsch : .................................................................. 30 III.1.1. Réaction de Fischer-Tropsch : ................................................................................... 30 III.1.2. Réaction de Water Gas Shift : ................................................................................... 33 III.2. Sélectivité de la Synthèse Fischer-Tropsch : .................................................................... 36 III.2.1. Introduction : ............................................................................................................. 36 -ix- Sommaire III.2.2. Influence des Conditions Opératoires sur la Sélectivité : .......................................... 38 III.2.2.1. La Température : ................................................................................................ 39 III.2.2.2. La Pression Partielle d’H2 et de CO : ................................................................. 39 III.2.2.3. La Vitesse Spatiale : ........................................................................................... 40 III.2.2.4. Le Temps de Séjour : .......................................................................................... 40 Chapitre IV : Cinétique de la Synthèse Fischer-Tropsch IV.2. Cinétique : ........................................................................................................................ 42 IV.2.1. Introduction : ............................................................................................................. 42 IV.2.2. Conversion générale du gaz de synthèse : ................................................................. 42 IV.2.2.1. Catalyseurs à base de Fer : ................................................................................. 43 IV.2.2.2. Cinétique de Water Gas Shift : ........................................................................... 47 Chapitre V : Simulation d'un réacteur Slurry V. 1. Conception des réacteurs chimiques :............................................................................... 51 V. 1. 1. Facteurs et disciplines entrant dans la conception des réacteurs : ............................ 51 V. 1. 2. Etapes rationnelles de la conception d’un réacteur industriel : ................................ 53 V. 1. 3. Conception des réacteurs par modélisation mathématique :..................................... 54 V. 1. 2. Modèle mathématique : ............................................................................................ 56 V. 2. Simulation d’un réacteur slurry : ...................................................................................... 57 V. 2. 1. Cinétique et sélectivité des produits : ....................................................................... 58 V. 2. 1. 1. Cinétique de la réaction FT : ............................................................................ 59 V. 2. 1. 2. Cinétique de la Réaction de Water Gas Shift : ................................................. 64 V. 2. 2. Hydrodynamique du réacteur de colonne à bulles (slurry) :..................................... 68 V. 2. 3. Modèle mathématique du réacteur slurry pour la synthèse Fischer Tropsch : ......... 74 V. 2. 4. Procédure de la simulation : ..................................................................................... 77 V. 2. 5. Résultats de la Simulation : ...................................................................................... 78 V. 2. 5. Comparaison : ........................................................................................................... 83 Conclusions .............................................................................................................................. 87 Bibliographie ............................................................................................................................ 89 Annexe ...................................................................................................................................... 94 -x- Introduction générale Introduction Introduction générale Le GTL ou " Gas to Liquid ", une technologie qui permet d’avoir des carburants de qualité supérieure à partir d'autres sources de carbone que le pétrole brut a fait l’objet d’un intérêt grandissant depuis quelques années, de la part des compagnies pétrolières, des Etats, des industriels, des universités et des centres de recherche et de développement technologique. La technologie qui repose sur des principes chimiques et physiques connus depuis les années 1920, n’est pas encore au point ; cela est dû au manque de données à l’échelle industrielle du couple réacteur/catalyseur principalement lié à la particularité de la réaction Fischer-Tropsche qui caractérise cette technologie. Au cœur du génie de la réaction chimique, il y a une conclusion certaine citée dans les différents ouvrages qui dit que la conception des réacteurs ne pourra jamais être réalisée sans les données expérimentales ; cependant beaucoup de travaux ont été orientés pour minimiser l’utilisation de ces données et de se limiter uniquement aux données obtenues à l’échelle laboratoire (cinétiques des réactions). La transposition à l’échelle industrielle est réalisée en utilisant les modèles mathématiques adéquats. Sans oublier que toute information provenant de l’échelle pilote ou du réacteur industriel et des praticiens de la conception est d’une grande importance et elle est utilisée avec fiabilité. La synthèse de Fischer-Tropsch (SFT) s’intègre dans la technologie GTL qui est le processus global de transformation du gaz naturel en fractions pétrolières liquides de haute qualité telles que naphta ou gasoil. Suite à la demande croissante en carburant diesel, la politique nationale converge vers l’adoption de cette technologie afin non seulement diminuer la dépendance à l’importation mais de prendre une part dans le marché extérieur. L’objectif de cette étude est la modélisation d’un réacteur slurry pour la synthèse Fischer Tropsch sur un catalyseur à base de fer fonctionnant dans un régime d'écoulement hétérogène. Le modèle tient en compte les deux réactions de Water Gas Shift et de FT, ainsi que les vitesses de formation des produits. Des expressions cinétiques détaillées pour tous les réactifs et les produits d'hydrocarbure sont combinées avec l'hydrodynamique du réacteur slurry et des caractéristiques de transfert de masse pour prévoir la composition détaillée des produits des deux phases gaz et liquide en fonction des conditions opératoires. -1- Introduction Cette synthèse constitue un enjeu économique important à l’heure actuelle particulièrement en présence des fluctuations du prix du pétrole, car elle apparaît comme l’un des moyens de valoriser le gaz naturel et le gaz associé au pétrole sur les gisements pétroliers. De plus, elle permet une valorisation du gaz associé qui se situe loin des zones d’exploitation et contribue à la diminution de la pollution atmosphérique due aux émissions de CO2 en constituant une alternative au torchage. -2- Chapitre I : Aperçu général de la Synthèse Fischer-Tropsch Aperçu général de la synthèse Fischer-Tropsch Chapitre I : La synthèse de Fischer-Tropsch (SFT) permet d’obtenir à partir d’un gaz de synthèse, constitué d’un mélange de CO et d’H2 différents produits tels que les hydrocarbures (majoritairement paraffines et oléfines), les alcools et de l’eau. Son intérêt est de produire des hydrocarbures à longues chaînes, sources d’un gazole propre, sans aromatiques et sans soufre afin de mieux satisfaire les nouvelles normes de la commission européenne. Les hydrocarbures à longues chaînes sont obtenus suivant la réaction : n CO + 2n H2 - (CH2)- + nH2O ΔH298 = -165 kJ.mole -1 I.1 Cette synthèse constitue un enjeu économique important à l’heure actuelle surtout en présence des fluctuations importantes du prix du pétrole, car elle apparaît comme l’un des moyens de valoriser le gaz naturel et le gaz associé au pétrole sur les gisements pétroliers. De plus, elle permet une valorisation du gaz associé qui se situe loin des zones d’exploitation et contribue à la diminution de la pollution atmosphérique due au dégagement de CO2 en constituant une alternative au torchage. I.1. Histoire de la Synthèse Fischer-Tropsch : Le processus de Fischer-Tropsch (FT) est baptisé du nom de Franz Fischer et Hans Tropsch qui ont découvert en 1923 que le gaz de synthèse (CO/H2) peut être converti sous un catalyseur en hydrocarbures et eau [1]. En Utilisant le processus de FT, des carburants de qualité supérieure peuvent être produits à partir d'autres sources de carbone que le pétrole brut. C'était la plus importante stratégie pour l'Allemagne avant la deuxième guerre mondiale, car le pays n'a eu pratiquement aucune source pétrolière, mais avait des réserves considérables de charbon et voulait être énergétiquement indépendant. En même temps que le procédé d'hydrogénation de charbon de Bergius, la synthèse de FT pourrait être employée pour assurer un approvisionnement en combustibles liquides [6]. Déjà en 1935 Ruhrchemie commençait l'application commerciale du procédé de FT et construisait la première sur les neuf unités. La production maximum des carburants atteignait en 1944 les 4.1 millions de barils par an [1]. Les unités de FT opéraient à pression atmosphérique ou à une pression moyenne (5-15 bars) sous un catalyseur à base de cobalt. Dans le catalyseur standard le kieselguhr, le minéral (principalement SiO2) a été utilisé en tant que support qui a été chargé de 31 % en poids de cobalt. L'ajout du thorium (1.6 % en poids) et du magnésium (2.6 % en poids) est avérée crucial de virer la distribution des produits vers des hydrocarbures lourds plus désirés et de protéger le catalyseur des impuretés. Après la -3- Chapitre I : Aperçu général de la synthèse Fischer-Tropsch deuxième guerre mondiale, la production des carburants synthétiques n'été pas économiquement viable ; par conséquent, toutes les usines ont été démantelées [6]. Bien que les unités allemandes cessaient de fonctionner en 1945, un grand intérêt vers le processus FT continuait, du fait des estimations des réserves de pétrole brut qui ont été à ce moment-là limité [7, 8]. Cependant, après la découverte des énormes gisements de pétrole dans le Moyen-Orient autour de 1955, le prix du pétrole a brusquement chuté et la plupart des activités de recherches ont été abandonnées. Seulement dans l'Afrique du Sud, l'intérêt scientifique et industriel est conservé. Dans ce pays avec de grandes réserves en charbon à bas prix de revient, le gouvernement voulait devenir énergétiquement indépendant – comme c’était le cas d'avant-guerre en Allemagne– et stimulait le développement et la possession d’un propre processus industriel de FT. La compagnie Sasol construisait plusieurs grandes unités de FT à compter de 1955, et est actuellement le plus grand joueur dans l'industrie des carburants synthétiques. Dans les années 70, l'embargo sur le pétrole par les principaux pays producteurs de pétrole et les prévisions au sujet des réserves d'effacement d'huile régénéraient l'intérêt global pour le processus de FT. Les compagnies pétrolières comme Shell, ExxonMobil, Gulf/Chevron et Statoil ont commencées leurs programmes de recherche et tous ont maintenant leur propre position défendue avec une brochure de brevets [9]. I.2. La Technologie GTL (Gas-To-Liquids) : Le charbon et le gaz naturel peuvent servir de la matière de base pour l'industrie chimique et du marché des carburants de transport. La conversion du gaz naturel en hydrocarbures liquides par la voie GTL est actuellement l’un des sujet les plus prometteurs dans l'industrie de l’énergie due à l’utilisation économique des réserves de gaz éloignées des centres de consommation pour la production de carburants propres, des produits chimiques de spécialité et des cires. Alternativement, le charbon ou les résidus lourds peuvent être employés sur leurs emplacements où ils sont disponibles à des coûts relativement bas [10]. La réaction de synthèse de Fischer-Tropsch (SFT) s’intègre dans la technologie GTL (Gas-ToLiquids) qui est le processus global de transformation du gaz naturel en fractions pétrolières liquides telles que naphta ou gasoil. Les hydrocarbures obtenus par le procédé GTL se caractérisent par: le caractère essentiellement paraffinique des structures carbonées, l’absence de composés aromatiques, l’absence de soufre. -4- Chapitre I : Aperçu général de la synthèse Fischer-Tropsch Le caractère paraffinique des chaînes confère à la coupe gasoil produite par voie GTL un degré de cétane élevé, et des caractéristiques de combustion permettant de satisfaire les spécifications les plus contraignantes. La SFT produit des chaînes paraffiniques saturées accompagnées d’α-oléfines et d’alcools linéaires en proportions variables suivant les paramètres opératoires, dont la nature du catalyseur. Les chaînes d’hydrocarbures de longueur > C20 se présentent sous forme de cires aux conditions ambiantes. Il convient d’harmoniser les longueurs de chaînes autour des valeurs caractéristiques des coupes naphta et diesel et de fournir des produits saturés exempts d’oxygène. La troisième étape consiste en une section de post-traitement des effluents issus de SFT comme l’hydrogénation, l’isomérisation, le craquage, etc. pour l’obtention des produits finis. En règle générale le procédé GTL nécessite un volume d’environ 260 Nm3 de gaz pour faire 0,158 m3 de produits liquides finis. La technologie GTL devient de plus en plus importante, non seulement pour des raisons de protection de l’environnement, mais aussi parce qu’elle offre une solution à la fois efficace et sûre au problème du transport du gaz naturel sur longue distance. Une véritable course contre la montre s’est engagée entre les différents groupes, mus par des intérêts stratégiques ou commerciaux, qui s’évertuent à développer leur propre procédé en vue de réduire les coûts de production et d’augmenter les rendements des produits finis. L’intérêt du procédé GTL est également lié aux ressources des diverses sources d’énergie fossiles disponibles. On estime que le total des réserves de gaz naturel connues dépasse 75 ans de consommation actuelle, alors que les réserves de pétrole brut sont plus courtes (environ 40 ans). Cependant une bonne partie de ces réserves de gaz sont considérées comme inexploitables car elles sont trop distantes des lieux de consommation et difficiles à transporter. La technologie GTL permet de convertir ces réserves de gaz inexploitées en produits qui peuvent être stockés, transportés et vendus par tankers, pipelines, et systèmes de distribution conventionnels. Du point de vue logistique, la voie GTL est donc plus attrayante que celle du GNL (gaz naturel liquéfié) qui demande une chaîne logistique dédiée et hautement sécurisée [11]. La synthèse de Fischer-Tropsch permet également d’utiliser les ressources de charbon disponibles après transformation par l’intermédiaire des procédés de gazéification en gaz de synthèse. Le charbon représente la source de carbone primaire dans les unités de FT opérées par la compagnie Sasol. Le méthane est aujourd’hui préféré au charbon à cause du coût de -5- Chapitre I : Aperçu général de la synthèse Fischer-Tropsch l’unité de génération de gaz de synthèse et aussi à cause de son meilleur rendement thermique dans le contexte technique et économique actuel. Le procédé GTL est un procédé complexe faisant intervenir plusieurs étapes de réaction. Le Figure I.1 montre un schéma fonctionnel de la configuration générale du processus de FischerTropsch. Le processus commercial implique trois sections principales, à savoir : Génération et purification de gaz de synthèse (CO + xH2) à partir du gaz naturel ou du charbon, Transformation du gaz de synthèse en hydrocarbures liquides par la synthèse de Fischer Tropsch (SFT), et Transformation du mélange d’hydrocarbures liquides issu de la SFT en produits finis. Ces différentes étapes sont détaillées ci-dessous. La technologie GTL qui repose sur des principes chimiques et physiques connus depuis les années 1920, est encore loin de sa maturité malgré l’existence de quelques unités industrielles en Afrique du sud, une en Malaisie et de quelques prototypes de démonstrations industriels. Compte tenu de l’enjeu aussi bien pour les Etats que pour les compagnies pétrolières, d’importantes ressources financières sont consacrées à l’amélioration de la rentabilité des procédés à une échelle de production compétitive avec celle d’une raffinerie d’huile. Aboutissement de cette première série d’efforts, plusieurs projets d’envergure sont d’ores et déjà lancés, au Qatar notamment, dont le premier démarrage été en 2006. Malgré les progrès techniques accomplis et qui seront démontrés dans cette première vague d’industrialisation à grande échelle, l’économie de la filière GTL reste fragile, car soumise à la nécessité de bénéficier de l’accès à un gaz à bas prix et d’un prix du pétrole durablement élevé sur le marché. Néanmoins, la conjoncture actuelle joue en faveur d’une perspective de maintien durable des prix du pétrole à un niveau supérieur à 20$/baril, seuil de rentabilité universellement reconnu pour la filière GTL. En effet, entre 2002 et 2004, le retour de la croissance a provoqué une hausse de la demande de 3,6 millions de barils par jour dont environ 60% pour les Etats-Unis et la Chine. Des risques de pénuries sont à prévoir dans à peine quelques dizaines d’années. En plus des problèmes de pénuries décrits ci-dessus qui pèseront sur le prix du baril il va falloir également tenir compte des incertitudes géostratégiques et politiques. -6- Aperçu général de la synthèse Fischer-Tropsch Chapitre I : Aujourd’hui, le renouveau d’intérêt pour le procédé Fischer-Tropsch répond principalement à la nécessité de satisfaire la demande en carburant propre tout en offrant un moyen d’exploiter économiquement les réserves de gaz éloignées des centres de consommation et d’utiliser les ressources de gaz associées aux ressources pétrolières en limitant le torchage. Production du gaz de synthèse Gaz Naturel Charbon Gazéification Vapeur d'eau + O2 (Catalytique) Oxydation Partielle Vapeur d'eau Reformage à la vapeur Gaz de synthèse refroidissement, purification Reformage à la vapeur Vapeur d'eau Synthèse FisherTropsch CH4 Récupération des produits Eau Produits oxygénés Synthèse de Fisher-Tropsch Gaz de pétrole (GPL) C2H4 (polyéthylène) C3H6 (polypropylène) Amélioration de la qualité des produits Amélioration des produits: - Hydrocracking - Isomérisation - Reforming Cat. - Alkylation Pentènes/hexènes Naphta Diesel Cires Figure I. 1 : Schéma fonctionnel de la configuration du processus global de Fischer-Tropsch -7- Aperçu général de la synthèse Fischer-Tropsch Chapitre I : I.2.1. Production de Gaz de Synthèse : Le charbon et le gaz naturel peuvent être convertis en gaz de synthèse, mélange principalement de CO et H2, que ce soit par oxydation partielle, par le processus de reforming à la vapeur, etc. Les réactions possibles du gaz de synthèse sont montrées sur la Figure I.2. CH3OH Gaz naturel Charbon CO + H2 F-T Alcools et produits oxygénés à haut poids moléculaire Hydrocarbures Figure I. 2 : Les réactions possibles du gaz de synthèse Le gaz de synthèse peut être obtenu par des procédés appropriés à partir des combustibles fossiles: charbon, gaz naturel, résidus de raffinerie, biomasse ou gaz d'échappement industriels. Cette synthèse peut être réalisée par différents procédés tels que le vaporeformage, le reformage autothermal (ATR), l’oxydation partielle non catalytique, le reformage par le dioxyde de carbone et l’oxydation partielle catalytique [12]. Les trois premiers procédés sont largement utilisés dans l’industrie tandis que les deux derniers procédés ne sont qu’au stade de développement. Les réactions les plus importantes sont : Reformage à la vapeur CH4 + H2O CO + 3H2 Reformage du CO2 CH4 + CO2 2 CO + 2H2 Oxydation partielle CH4 + ½ O2 CO + 2H2 a. Le vaporeformage (Steam Reforming) conduit à un large excès d’hydrogène par rapport à la quantité nécessaire à la SFT. Cet excès peut être utilement séparé en aval de la section de reformage et utilisé comme appoint de combustible non carboné participant à l’apport calorifique nécessaire à la réaction fortement endothermique. -8- Aperçu général de la synthèse Fischer-Tropsch Chapitre I : b. L’oxydation partielle (POX) conduit en pratique à un ratio un peu inférieur au ratio nécessaire à la SFT, ce qui implique la nécessité d’une installation complémentaire de vaporeformage pour enrichir le mélange final en hydrogène. c. Le reformage autothermal (ATR) met en jeu simultanément l’action de l’oxygène et de la vapeur d’eau. Sa conception présente des similitudes avec celle du procédé d’oxydation partielle de par son caractère fortement exothermique. L’introduction de la vapeur d’eau permet d’ajuster le rapport H2/CO à l’exacte stoechiométrie nécessaire à la SFT, mais moyennant la coproduction du CO2 en quantité un peu plus élevée qu’avec l’oxydation partielle, et une perte de taux de conversion du méthane du fait d’une température de réaction un peu plus basse (1050°C au lieu de 1400°C). Les deux voies d’oxydation partielle et ATR sont préférablement mises en oeuvre avec de l’oxygène pur plutôt qu’avec de l’air en raison de l’important volume de gaz inerte introduit sous forme d’azote dans le cas de l’air et de son impact sur le coût d’investissement. La séparation de l’oxygène de l’air est réalisée par voie cryogénique en amont du processus d’oxydation du méthane, et constitue une opération gourmande en capitaux (de l’ordre de 20% du coût de la chaîne GTL globale incluant les trois étapes) et en énergie. La dépense énergétique consentie au niveau des processus d’oxydation partielle ou ATR s’en retrouve comparable à celle consentie dans le cas du vaporeformage, malgré le caractère exothermique de ces processus. Le choix entre ces trois procédés se justifie sur le plan industriel en fonction de la taille de la chaîne envisagée et des caractéristiques du cahier des charges de l’usine. Les projets de plus grosse taille (> 3 MNm3/j de gaz naturel) favorisent aujourd’hui les voies à l’oxygène, oxydation partielle ou ATR [11]. La composition de gaz de synthèse des diverses matières premières et processus est donnée dans le Tableau I.1. Charge Gaz naturel, vapeur d'eau Gaz naturel, vapeur d'eau, CO2 Gaz naturel, O2 Processus VR OPC - VR RAT Composition (% vol) H2 CO CO2 Autre 73.8 15.5 6.6 4.1 52.3 26.1 8.5 13.1 60.2 30.2 7.5 2.0 VR = VapoReformage, OPC = Oxydation Partielle Cat., RAT= Reformage Autotérmal Tableau I. 1 : Composition du gaz de synthèse -9- Chapitre I : Aperçu général de la synthèse Fischer-Tropsch Il est à noter que le rapport du mélange H2/CO sortant varie en fonction du procédé de reformage. Or la SFT nécessite un mélange avec un rapport H2/CO proche de 2, ce qui implique une conception globale de la chaîne de procédé différente selon le choix du mode de génération de gaz de synthèse. Habituellement, une combinaison des procédés de production de gaz de synthèse est employée pour obtenir le gaz de synthèse avec un rapport stœchiométrique d’hydrogène et d’oxyde de carbone. Le gaz de synthèse produit dans des générateurs à gaz modernes à partir du charbon (des générateurs à gaz de Shell/Koppers ou de Texaco) et à partir des résidus lourds de pétrole contient un taux élevé en CO par rapport au gaz de synthèse produit du gaz naturel. Si du gaz de synthèse avec un rapport de H2/CO au-dessous de 2 est utilisé, la composition n'est pas stœchiométrique pour les réactions de Fischer-Tropsch (voir le Tableau I.1). Alors la réaction de Water Gas Shift est importante pour changer le rapport de H2/CO à 2. La Figure I.3 montre les gammes d'application pour les catalyseurs de fer (Activité WGS élevée) et de cobalt (aucune activité de WGS). Les catalyseurs peu coûteux de fer par rapport à ceux du cobalt peuvent directement convertir le rapport H2/CO bas de gaz de synthèse sans réaction de décalage externe [13]. Les nouvelles membranes en céramique pourraient devenir intéressantes pour la réduction significative des coûts de production de gaz de synthèse par 30-50 %. La réduction des coûts de gaz de synthèse pourrait également être accomplie par une diminution des rapports de vapeur/carbone et oxygène/carbone de la matière première [14]. Basini et Piovesan [14] ont comparé des évaluations économiques du reforming à la vapeur-CO2, le reformage autothermal (ATR), et le processus de reforming combiné. Ils ont conclu que la reformation combinée a le plus bas coût de production et d’investissement à un rapport H2/CO de 2. -10- Aperçu général de la synthèse Fischer-Tropsch Chapitre I : Charbon Naphta Résidu sous vide Fuel Gaz Gaz Naturel & Naturel Vapeur d’eau Asphaltes Fer (Fe) Cobalt (Co) 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2 1.4 1.6 1.8 2.0 H2 / CO Figure I. 3 : Charges et catalyseurs I.2.2. La Synthèse Fischer-Tropsch (SFT) : Cette synthèse peut être résumée de la manière suivante: La réaction du gaz de synthèse sur un catalyseur approprié initie un processus de croissance de chaîne qui conduit à un mélange d’hydrocarbures de structure paraffinique, de longueur de chaîne comprise entre C1 et C100 ou plus, dont la répartition obéit en première approche aux lois statistiques de la polymérisation. Cette réaction se caractérise par une très forte exothermicité. La conversion du gaz de synthèse en hydrocarbures aliphatiques sur des catalyseurs en métal a été découverte par Franz Fischer et Hans Tropsch à l'institut de Kaiser Wilhelm pour la recherche en charbon dans Mtillheim en 1923 [1]. Ils ont montré que l’hydrogénation de CO sur des catalyseurs de fer, cobalt ou de nickel à 180-250 °C et à pression atmosphérique donne un mélange de produit d’hydrocarbures linéaires. Le spectre de produit de Fischer-Tropsch se compose d'un mélange complexe à plusieurs constituants d’hydrocarbures linéaires et branchés et des produits oxygénés. Les produits principaux sont les paraffines linéaires et les α-oléfines. Les réactions globales de la synthèse Fischer-Tropsch sont récapitulées dans le Tableau I.2. La synthèse d'hydrocarbure est catalysée par des métaux tels que le cobalt, le fer, et le ruthénium. A présent, le fer et le cobalt sont commercialisés et fonctionnent à une température de 200 à 300 °C et à une pression de 10 à 60 barre [15, 16]. -11- Aperçu général de la synthèse Fischer-Tropsch Chapitre I : Réactions principales : (2n + 1) H2 + nCO 1. Paraffines 2nH2 + nCO 2. Oléfines 3. Réaction de Water Gas Shift CO + H2O CnH2n+2 + nH2O CnH2n + nH2O CO2 + H2 Réactions secondaires : 2nH2 + nCO 4. Alcools 5. Réactions de boudouard CnH2n+2O + (n-1) H2O 2CO C + CO2 6. Désactivation du catalyseur par oxydation a. MxOy + yH2 yH2O + xM b. MxOy + yCO yCO2 + xM Modifications du catalyseur : 7. formation du carbide yC + xM MxCy Tableau I. 2 : Les différentes réactions qui se déroulent au courant de la synthèse FischerTropsch. Les réactions de la synthèse FT sur des catalyseurs de fer peuvent être simplifiées comme une combinaison de la réaction de FT et de la réaction de décalage du gaz à l'eau : CO + (1 + m/2n) H2 CO + H2O Où : 1/nCnHm + H2O CO2 + H2 (FT) - ∆HFT = 165kJ/mol (WGS) - ∆HWGS = 41.3 kJ/mol n est le nombre de carbone m est la moyenne du nombre d’atome d’hydrogène des produits d'hydrocarbure. L’eau est le produit primaire dans la réaction de FT, et CO2 peut être produit par la réaction de WGS. L’activité de cette dernière peut être élevée sur des catalyseurs de fer imprégnés de potassium et négligeable sur des catalyseurs de cobalt ou de ruthénium. I.2.3. Elaboration des produits finis : Des processus conventionnels de raffinerie peuvent être employés pour la séparation des produits liquide et des cires de Fischer-Tropsch. Il existe un certain nombre de processus possibles pour les produits de FT qui sont : hydrocraquage de cire, hydrotraitement des distillats, reforming catalytique, hydrotraitement de naphte, alkylation et isomérisation [17]. Les carburants produits par la synthèse FT sont d'une haute qualité due à l’absence -12- Aperçu général de la synthèse Fischer-Tropsch Chapitre I : d’aromaticité et de soufre. Le jet de produit se compose de divers types de carburant : GPL, essence, carburant diesel (gasoil), carburéacteurs. Les définitions et les compositions conventionnelles des différents types de carburant sont obtenues à partir des processus de raffinage de pétrole brut et sont données dans le Tableau I.3. Nom Composition Fuel Gaz C1 – C2 GPL C3 – C4 Essence C5 – C12 Naphta C8 – C12 Kérosène C11 – C13 Diesel C13 – C17 Distillats moyens C10 – C20 Cires légères C19 – C23 Cires moyennes C24 – C35 Cires dures C35+ Tableau I. 3 : Nomenclature et compositions des fuels conventionnels La fraction diesel a un indice de cétane élevé et ayant pour résultat des propriétés supérieures de combustion et des émissions réduites (voir le Tableau I.4). Les nouvelles et rigoureuses réglementations peuvent favoriser le remplacement ou la formulation des carburants conventionnels par les produits de FT. En outre, d'autres produits hors les carburants peuvent être fabriqués par le processus de Fischer-Tropsch en combinaison avec des procédés d’amélioration de qualité « upgrading processes », par exemple, l'éthylène, le propène, les αoléfines, les alcools, les cétones, les solvants, les cires de spécialité, et d’autre encore. Ces sous-produits du processus de FT ont une grande valeur ajoutée, ayant comme résultat une économie du processus plus attractive. La valeur des produits de Fischer-Tropsch utilisés comme base pour la formulation des carburants (kérosène et diesel) est plus haute que celle générée par des produits dérivés de pétrole brut due à leurs propriétés excellentes (voir le Tableau I.4). -13- Aperçu général de la synthèse Fischer-Tropsch Chapitre I : Produit Diesel Kérosène Produits obtenus du pétrole brut Produits obtenus par hydrocraquage des cires de la SFT Spécifications Indice de Cétane 70 > 74 min 40 Point d’écoulement, °C - 10 -7 -20 à +20 > 100 > 50 min 19 – 25 - 47 - 43 max. -47 à -40 Propriétés Point de fumée, mm Point de congélation, °C Tableau I. 4 : Qualité des produits I.3. Cinétique de la Réaction Fischer Tropsch : La complexité du mécanisme de la réaction de FT et le grand nombre d'espèce impliqués est le problème principal pour le développement des expressions cinétiques fiables. La plupart des études faite sur le catalyseur visent l'amélioration de ce dernier et postulent des lois empirique solide de la cinétique pour les conversions du monoxyde de carbone et la vitesse de formation de dioxyde de carbone [18, 19]. La réaction de Water Gas Shift peut jouer un rôle dominant sur des catalyseurs de fer. Seulement quelques études indiquent sur la cinétique du WGS sur des catalyseurs de fer sous les conditions de la SFT. Une comparaison complète des modèles de littérature disponibles est présentée en chapitre 2. I.4. Sélectivité des Produits : Les produits de la synthèse Fischer-Tropsch forment un mélange complexe de plusieurs composés avec la variation substantielle du nombre de carbone et de la nature du produit. Les produits principaux sont les paraffines linéaires et des α-oléfines. La distribution des hydrocarbures issus de la synthèse de Fischer-Tropsch (SFT) est généralement expliquée par le modèle de polymérisation des fragments intermédiaires qui peut être décrit par le modèle mathématique proposé par Anderson, Schulz et Flory [3]. Soient respectivement rp = vitesse de propagation de la chaîne, et rt = vitesse de terminaison de la chaîne. On définit la probabilité de croissance de chaîne α = rp/ (rp+rt). La probabilité de terminaison devient : l- α La fraction molaire m d’un hydrocarbure de longueur de chaîne n est: mn = (1- α) * α n-1 -14- Chapitre I : Aperçu général de la synthèse Fischer-Tropsch Le facteur de probabilité de croissance α est indépendant de n. α. détermine la distribution totale du nombre de carbone des produits de FT. L’intervalle de α. dépend des conditions de réaction et du type de catalyseur. Dry [21] a reporté des gammes typiques de α. sur le Ru, le Co, et le Fe de : 0.85-0.95, 0.70-0.80, et 0.50-0.70, respectivement. Des références plus récentes rapportent des catalyseurs de Co avec des facteurs de croissance de chaînes entre 0.85-0.95. Des déviations significatives de la distribution d'ASF sont rapportées en littérature : Rendement de méthane relativement élevé. Rendement d’éthylène relativement bas. Changement du paramètre de croissance de chaînes α et la diminution exponentielle du rapport oléfine/paraffine avec l'augmentation du nombre de carbone. Ces déviations sont principalement provoquées par des réactions secondaires des α-oléfines, qui peuvent se réadsorber dans des sites de croissance sur la surface de catalyseur et continuer à se développer par propagation avec du monomère ou à se terminer comme produit d'hydrocarbure. Des détails sur les caractéristiques de la sélectivité des produits et sur la modélisation de la sélectivité seront discutés en chapitre III. I.5. Les Réacteurs : La section de la synthèse Fischer-Tropsch se compose de: réacteurs de FT, recyclage et compression du gaz de synthèse non convertie, élimination de l’hydrogène et du dioxyde de carbone, reformage du méthane produit et la séparation des produits de la SFT. Les aspects les plus importants pour le développement des réacteurs commercial de Fischer-Tropsch sont la chaleur élevée de la réaction et le grand nombre de produits avec des pressions de vapeur variables (gaz, liquide, et hydrocarbures solides). Les types de réacteur les plus intéressant qui ont été proposés et développés après les années 1950 sont [22, 23]: 1. Réacteurs triphasiques à lit fluidisé ou réacteurs slurry avec des tubes de refroidissement interne (SSPD : Sasol ;GasCat :Énergie Internationale, Agc-2 : Exxon, voir Figure I.4a) 2. Réacteur multitubulaire à lit fixe avec un refroidissement interne (Arge : Sasol ; SMDS : Shell, voir Figure I.4b) 3. Réacteur à lit mobile fluidisé avec des solides de circulation, recyclage et refroidissant de gaz dans la boucle de circulation de gaz/solide (Synthol : Sasol) (Figure I.4c) 4. Réacteurs à lit fluidisé avec un refroidissement interne (SAS : Sasol) (Figure I.4d) -15- Chapitre I : Aperçu général de la synthèse Fischer-Tropsch Sie [24] a comparé les avantages et les inconvénients de deux systèmes de réacteur les plus préférés pour la synthèse de Fischer-Tropsch des produits à haut poids moléculaire : c’est le réacteur multitubulaires et le réacteur slurry. Les inconvénients principaux de la colonne de bulle sont les conditions de la séparation continue du catalyseur et des produits liquides, et la possibilité d'usure des particules de catalyseur. Les avantages sont [25] 1. Faible perte de charge le long du réacteur. 2. Caractéristiques excellentes de transfert thermique ayant pour résultat des températures stables dans le réacteur. 3. Aucunes limitations de diffusion. 4. Possibilité de refroidissement continu des particules du catalyseur. Les inconvénients du réacteur multitubulaires sont : les particules de catalyseur qui sont grandes, l’exigence d’égalité de la distribution des jets de gaz et de liquide le long de tous les tubes, et le grand poids du réacteur dû à un grand nombre de tubes pour une section de transfert thermique efficace. Cependant, l'inconvénient le plus important du réacteur multitubulaire est probablement le coût élevé de 10 à 100.000 tubes, typiques pour la balance commerciale. Figure I. 4 : Les réacteurs possibles pour la synthèse de Fischer-Tropsch [16, 23]. a. Réacteur de colonne à bulle (slurry); b. Réacteur de Multitubulaires ; c. Réacteur à lit fluidisé de circulation ; d. Réacteur à lit fluidisé. Swart [26] a modélisé un processus de FT sous un catalyseur à base de cobalt dans des réacteurs multitubulaire et dans des réacteurs slurry. La conclusion majeure était que 10 réacteurs multitubulaires (6 m de diamètre, 20 m de long) ou 4 réacteurs slurry (7.5 m de -16- Chapitre I : Aperçu général de la synthèse Fischer-Tropsch diamètre, 30 m de taille) peuvent produire 5000 tonnes de distillats moyens (C5+) par jour. Principalement dû au taux élevé de transfert thermique générer dans le système slurry, les frais financiers de ce système censément peuvent être 60 % plus bas que ceux du système multitubulaires [26]. Jager [27] a déclaré que les coûts d'un système de réacteur slurry de 10.000 bbl/jour est d’environ 25 % de ceux d'un réacteur tubulaire à lit fixe. Bien que ces chiffres de frais financiers semblent impressionnants, il est nécessaire encore de souligner que la sélectivité de C5+ est cruciale à l’économie globale. En d'autres termes, si un réacteur à bas prix fournit une faible sélectivité de C5, la plus grande section requise de gaz de synthèse peut excentrer les avantages initiaux. I.6. Aspect Economique du Procédé Fischer-Tropsch : Choi et coll [1] ont donné une évaluation économique des coûts engendrés par les trois différentes sections de 45.000 bbl/jour d’une unité de FT. La préparation de gaz de synthèse (c'est à dire l'usine de séparation d'air, l'oxydation partielle, reforming à la vapeur du gaz naturel, et le refroidissement du gaz de synthèse) est d’environ 66 % du total des frais financiers sur site. La section de la synthèse FT se composant de réacteurs de FT, d’élimination du CO2, compression et recyclage du gaz de synthèse, et la récupération de l'hydrogène et des hydrocarbures est de 22 % des coûts totaux. En dernier, la section de l’élaboration des produits finis et de raffinage des hydrocarbures est d’environ 12 %. En conséquence, la réduction des coûts de production de gaz de synthèse est le plus profitable. Il est à noter, cependant, qu’à un taux de production fixe, la sélectivité du processus FT affecte directement la taille de la section de génération du gaz de synthèse. Une sélectivité élevée du processus FT vers les produits désirés est de grande importance de l’économie globale. Bien que les frais financiers prédominent, le prix d'achat du gaz naturel est également un facteur important dans l’économie globale du processus de GTL. Les gisements de gaz à distance ou le gaz naturel associé à la production de pétrole brut ont un coût bas ou une valeur négative comme sous-produit peu désiré. La réduction du torchage du gaz naturel associé et l’économie défavorables de réinjection de gaz rendent le processus de Fischer-Tropsch économiquement viable. Les carburants dérivés par la synthèse FT sont facilement transportés dans des navires ou des canalisations standard à gaz naturel et à GNL relatifs. I.7. Perspectives de la Synthèse Fischer-Tropsch : L'intérêt actuel pour la synthèse FT est conduit par plusieurs facteurs : demandes environnementales, les changements des réserves en énergie fossiles, les raisons géopolitiques -17- Chapitre I : Aperçu général de la synthèse Fischer-Tropsch et les prix élevés du pétrole brut. Les contraintes environnementales sont présentes au niveau des sites de production de pétrole brut où le torchage du gaz naturel associé doit être réduit autant que possible [8]. En utilisant la synthèse FT, ce gaz naturel peut être converti en combustibles liquides qui ne contiennent pas de soufre ou azote (Gaz-to-Liquids, GTL). Ces carburants ultra propres de FT peuvent être mélangés avec des carburants traditionnels pour permettre d’atteindre les spécifications de plus en plus strictes. Les changements de l'évaluation des réserves en énergie fossile sont le deuxième conducteur pour l'intérêt pour la synthèse FT. Les réserves connues actuellement du gaz naturel dépassent celles du pétrole brut, mais sont souvent situées loin des marchés. La conversion du gaz en liquides permet leur transport et une valeur ajoutée économiquement. En outre, les aspects géopolitiques sont importants pour l'intérêt actuel pour la réaction de FT. En utilisant la synthèse FT, des carburants de transport peuvent être obtenus à partir d'autres sources de carbone que le pétrole brut, comme le charbon (CTL) et également la biomasse (BTL), abaissant de ce fait la dépendance sur les pays exportateur de pétrole. Le dernier facteur pour l'intérêt actuel pour la synthèse FT est le prix du pétrole à des valeurs au-dessus de 20$/barrel, qui rend la production des carburants synthétiques économiquement viable. De nos jours, Sasol et Shell actionnent commercialement le processus de Fischer-Tropsch avec une production combinée de 0.2 million de barils par jour [8]. Bien que ceci semble être grand, c'est plutôt peu comparé aux plans annoncés par Shell, Sasol, ExxonMobil et ConocoPhilips pour construire une unité de transformation du gaz naturel basée sur la synthèse FT au Qatar d'une capacité totale de 0.8 million de barils par jour en 2011 [28]. A part cet énorme projet au Qatar, il est considérable d’évoquer la construction de petites unités en Australie, en Chine, au Nigeria et d'autres pays. Ceci prouve que l’importance du processus de Fischer-Tropsch -plus de 70 ans après son introduction- est en plaine croissance. -18- Chapitre II : Catalyseurs et Réacteurs de la Synthèse de Fischer-Tropsch Chapitre II : Catalyseur et Réacteur de La Synthèse de Fischer-Tropsch II.1. La Catalyse de Fischer-Tropsch : II.1.1. Catalyseurs : Les catalyseurs de Fischer-Tropsch les plus communs sont les métaux du groupe VIII (Co, Ru, et Fe). Les catalyseurs de fer sont généralement les plus employés, dus à leurs bas prix (voir le Tableau II.1) par rapport à d'autres métaux actifs. Les premiers catalyseurs qui ont été mis en jeux dans la SFT ont été préparés avec des techniques de précipitation [31]. Les nouvelles méthodes de préparation des catalyseurs sont l’agglomération et la fusion des oxydes des métaux avec des promoteurs désirés. Les catalyseurs de fer sur un promoteur alcalin ont été appliqués industriellement pour la synthèse Fischer-Tropsch pendant plusieurs années [13]. Ces catalyseurs ont une activité élevée de Water Gas Shift, sélectivité élevée aux oléfines et semblent être stables quand le gaz de synthèse avec un rapport élevé de H2/CO est converti [15]. Métal rapport prix Fer Cobalt Nickel Ruthenium Rhodium 1 230 250 31,000 570,000 Tableau II. 1: Les prix relatifs des métaux adaptés par Rao et coll [13] Les catalyseurs de cobalt donnent les rendements les plus élevés et ont la plus longue vie, ainsi produisent principalement des alcanes linéaires. Un catalyseur à base de cobalt devenait en Allemagne le catalyseur standard pour des buts commerciaux durant la deuxième guerre mondiale. Les inconvénients sont les coûts élevés de cobalt et la basse activité de Water Gas Shift. Par conséquent, les catalyseurs de cobalt sont viables pour des procédés de FischerTropsch basés sur le gaz naturel pour la production des distillats moyens et des produits de haut poids moléculaire. Les catalyseurs de cobalt ne sont pas inhibés par l'eau, ayant pour résultat une productivité plus élevée à une conversion élevée de gaz de synthèse [24, 30]. Le ruthénium est un catalyseur très actif mais cher pour la synthèse Fischer-Tropsch par rapport à Co et Fe. Aux pressions relativement basses (P < 100 bars), le ruthénium produit beaucoup de méthane tandis qu'à basses températures et à hautes pressions, il est sélectif vers -19- Chapitre II : Catalyseur et Réacteur de La Synthèse de Fischer-Tropsch des cires de haut poids moléculaire [31]. La masse moléculaire du polyméthylène pourrait atteindre un million à basse température (100 °C) et haute pression (bars 1000-2000). Vannice [37] a déterminé l'activité des métaux du groupe VIII ayant comme support A12O3 et a rapporté une diminution de l'activité dans l'ordre RU, Fe, Co, Rh, Pd, Pt, et Ir. Les activités des catalyseurs de Cr et de Mo ont été mesurées chez Sasol [31], mais se sont avérées sensiblement inférieures à celle du fer. II.1.1.1. Productivité du catalyseur : Si nous comparons les catalyseurs de cobalt et de fer pour un niveau semblable de conversion de CO, l'avantage du catalyseur à base de cobalt s'applique à des conditions moins sévères, mais le fer est le catalyseur préféré pour des conditions de réaction plus sévères (une vitesse spaciale, température et pression plus élevées...). Figure II. 1 : Comparaison de la productivité entre le catalyseur à base de fer (240°C) et le catalyseur à base de cobalt (220°C) Pour un catalyseur à base de fer, la productivité dépend fortement du niveau de conversion de CO tandis que pour un catalyseur à base de cobalt, la productivité dépend de la dispersion du catalyseur. Ci après une comparaison est illustrée pour les deux catalyseurs à base de fer et de cobalt (Tableau II.2) -20- Chapitre II : Catalyseur et Réacteur de La Synthèse de Fischer-Tropsch Points de Comparaison (i) Distribution des produits de réaction Fe/Co (i) Les produits de réaction obtenus sur le fer sont essentiellement constitués d’hydrocarbures oléfiniques et des alcools tandis que sur le Co, ils sont essentiellement constitués d’hydrocarbures paraffiniques qui peuvent, après rectification, être utilisés dans les coupes diesels ou comme lubrifiants (ii) Activité (ii) Les catalyseurs à base de Fe sont moins actifs par rapport à leurs homologues à base de Co (iii) Formation de l’eau (iii) Les catalyseurs à base de Fe sont plus sensibles à l’eau formé au cours du teste que ceux à base de Co (iv) Problèmes de désactivation (iv) Les catalyseurs à base de Fe se désactivent plus rapidement par rapport aux catalyseurs à base de Co. (v) Sensibilité vis-à-vis des produits soufrés (v) Les catalyseurs à base de Fe sont nettement moins sensibles vis-à-vis des traces de composés soufrés dans la charge que ceux à base de Co. Dans le cas du Co, il est impératif de diminuer au maximum la concentration des composés soufrés. (vi) Prix de revient (vi) Le Fe coûte moins cher que le Co -21- Chapitre II : Catalyseur et Réacteur de La Synthèse de Fischer-Tropsch (rapport de prix d’environ 1 pour 1.000 entre le Fer et le Cobalt). Mais comme le Fe est moins actif que le Co et pour atteindre la même activité pour les deux catalyseurs, alors la masse du catalyseur au fer doit être supérieure que celle au cobalt, en effet le prix devient approximativement le même. Tableau II. 2 : Récapitulatif des différents avantages et inconvénients des deux catalyseurs (Cobalt et Fer) II.1.1.2. Les phénomènes de désactivation des catalyseurs de la SFT : Les catalyseurs de la SFT se désactivent suivant plusieurs phénomènes tels que l’oxydation, l’empoisonnement ou par la formation de carbone. Parmi ces différentes causes, l’oxydation est de loin le facteur de désactivation le plus important. Elle est essentiellement due à la vapeur d’eau, au CO2 et aux composés oxygénés formés lors de la réaction. Vis-à-vis du phénomène de désactivation par oxydation, le cobalt est plus résistant que le fer (sauf lorsque le premier est préalablement empoisonné par du soufre). Une des possibilités de désactivation du catalyseur est l’oxydation de la surface de la phase active par l’eau ou par les composés oxygénés formés durant la réaction. L’oxydation diminue la surface spécifique du catalyseur diminuant ainsi l’activité du catalyseur. L’oxydation de la phase active change également la sélectivité des produits. Quand le rapport des pressions partielles de PH2O/PH2 arrive à une certaine valeur critique, l’oxydation de la phase active démarre. Par exemple, cette valeur est égale à 0,3 pour le cobalt. De plus, un phénomène d’adsorption compétitive se produit entre les molécules d’eau et le CO et de ce fait, plus la pression partielle d’eau est élevée dans le lit catalytique, moindre est l’adsorption du CO. Dans le processus d’oxydation, les petites particules s’oxydent plus vite que les grandes. Ce résultat peut être expliqué par le mécanisme de Shrinking Core Model (SCM) où les premières couches d’oxyde jouent le rôle de barrière de diffusion freinant ainsi la cinétique d’oxydation des couches inférieures. Dans ce type de mécanismes, la vitesse d’oxydation diminue rapidement au fur et à mesure que le processus d’oxydation a lieu. En accord avec le mécanisme proposé, les petites particules avec un rapport d’atomes de surface sur atomes de coeur plus important s’en trouvent donc plus sensibles [33]. -22- Chapitre II : Catalyseur et Réacteur de La Synthèse de Fischer-Tropsch La réaction WGS se réalise sur les oxydes de métaux. Sur un catalyseur à base de fer ou de cobalt, La quantité d’oxyde (Fe et Co) augmente au cours de la réaction, et que la pression partielle d’eau augmente aussi en sortie du réacteur. Donc, il est possible que l’augmentation de la quantité d’oxyde soit la raison du développement de la réaction WGS. La vitesse de la réaction de FT diminue donc à cause de la réaction de WGS. La réaction de WGS peut donc changer la concentration des réactifs et des produits et finalement changer la sélectivité Le soufre est un agent important pour empoisonner les phases actives. On ne peut pas éliminer totalement le soufre du gaz entrant, mais il faut minimiser la quantité du soufre le plus possible. Le maximum de soufre dans les gaz entrants doit être compris entre 2 et 4 ppm [15]. Pour le catalyseur à base de cobalt le soufre a un effet plus dévastateur que pour le fer et il faut essayer de le supprimer complètement. Le soufre peut être éliminé grâce à l’oxyde de zinc [34]. II.2. Les Réacteur : II.2.1. Les développements et mode d’opération des réacteurs de FT : Les résultats détaillés dans les paragraphes ci-dessus ont montré que la réaction de FT est une réaction extrêmement complexe faisant intervenir plusieurs phases (gaz, liquide et solide) au sein d’un même réacteur et des mécanismes de transformation multiples entre les différents intermédiaires réactionnels (propagation de chaîne par ré-adsorption des fragments oléfiniques, insertions des fragments =CH2, méthanation, WGS, etc...) pour l’obtention des produits finaux. Comme nous allons voir ci-dessous, les unités industrielles de la réaction de FT se sont améliorées au fur et à mesure des enseignements tirés des anciennes unités afin de trouver le compromis parfait entre la catalyse d’une part et la nature du réacteur d’autre part. En effet, contrairement à la plupart des procédés catalytiques où l’optimisation du catalyseur est de loin la phase la plus importante dans un développement industriel, la réaction de FT nécessite non pas une optimisation du catalyseur mais également celle du réacteur en vue des résultats finaux. Ce dernier participe de façon non négligeable dans la productivité du système mis en jeu. Nous allons voir plus loin que malgré un contrôle relativement bien maîtrisé de la catalyse mise en jeu dans la réaction de FT, les modifications ultérieures sont nécessaires afin de permettre au couple catalyseur-réacteur d’atteindre le bon compromis de fonctionnement qui est encore loin d’être atteint à l’heure actuelle. En plus de cela, il faudrait encore ajouter les impératifs économiques qui pèsent sur les technologies utilisées. Dans le paragraphe suivant nous nous allons voir les différents procédés mis en jeu dans les développements -23- Chapitre II : Catalyseur et Réacteur de La Synthèse de Fischer-Tropsch industriels de la réaction de FT en fonction des enseignements tirés au fur et à mesure des résultats obtenus. En général, la réaction de la synthèse Fischer-Tropsch peut être réalisée à basse (LTFT) ou haute (HTFT) température en fonction des produits de réaction désirés. La suite de cette partie présente les principales caractéristiques de chaque synthèse ainsi que leurs avantages et inconvénients. II.2.1.1. Synthèse de FT à basse température (LTFT) : La réaction de synthèse LTFT est la plus adaptée à la production des hydrocarbures à longue chaîne et favorise donc la production de coupes liquides et solides par rapport aux coupes gazeuses. Il existe plusieurs avantages à l’utilisation de la synthèse LTFT. Les hydrocarbures linéaires constituant la coupe diesel (obtenue à partir de transformations des produits issus de la synthèse FT) ont un indice de cétane égal à 75 (l’indice de cétane des diesels est généralement compris entre 40 et 50) et moins de produits aromatiques par rapport à la convention US (2% produits aromatiques au lieu de 32%). La coupe naphta formée pendant la réaction LTFT ne contient pas de produits aromatiques et la formation d’alcanes linéaires est importante. Cependant, la coupe naphta issue de la SFT est une très mauvaise essence. Par contre, elle constitue une charge potentiellement intéressante pour le vaporeformage. La température de réaction dépend fortement de la formulation du catalyseur utilisé (Co ou Fe), mais elle est toujours inférieure à 260°C afin d’éviter la formation de CH4/CO2 et maximiser la sélectivité vers les hydrocarbures à chaîne longue (notamment en évitant le craquage des hydrocarbures liquides) [35]. Avant 1970, le réacteur le plus employé pour la synthèse LTFT était le réacteur multitubulaire fonctionnant en mode « lit fixe» (TFBR = Tubular Fixed Bed Reactors). Les premiers réacteurs industriels TFBR utilisés par SASOL mesuraient 12 m de long, 5 cm de diamètre et étaient constitués de 2050 tubes parallèles pour une production de l’ordre de 460 barils/jour chacun. L’emploi des réacteurs multitubulaires est dicté par la nécessité d’évacuer aussi rapidement que possible la chaleur formée au niveau du lit catalytique. En effet, la forte exothermicité de la réaction de FT provoque une élévation de température dans le lit catalytique et conduit à une perte significative en sélectivité vers des hydrocarbures liquides. Le diamètre des tubes et la forte vitesse de passage des réactifs permettent un passage des réactifs en régime turbulent plus efficace dans les échanges de chaleur avec le solide. La -24- Chapitre II : Catalyseur et Réacteur de La Synthèse de Fischer-Tropsch chaleur extraite est évacuée par échange avec les parois du tube qui sont refroidies par un système de circulation d’eau à l’extérieur du réacteur produisant de la vapeur d’eau en sortie. Pour ces unités industrielles, une température de 220°C, une pression de 25 bars et un catalyseur à base de Fe étaient utilisés [15]. En 1987, SASOL a mis en service un réacteur TFBR plus performant permettant de doubler la capacité grâce à un fonctionnement sous 45 bars de pression. Ce nouveau réacteur était constitué de 5000 tubes parallèles avec une capacité de 900 bbl/jour. Mais la majorité des produits formés dans ce réacteur sont des hydrocarbures légers (entre C2 et C4) car la température de fonctionnement ne peut être maintenue suffisamment basse. Compte tenu des limitations de l’opération en lit fixe, SASOL a reporté ses efforts de développement sur le réacteur de type slurry, dans lequel le catalyseur est noyé et brassé dans un bain de liquide, ce qui permet une meilleure évacuation de la chaleur. Ces actions se sont concrétisées par la mise en service en 1990 d’un réacteur slurry de 1 m de diamètre, suivie en 1993 d’une unité commerciale de 5 m de diamètre fonctionnant avec un catalyseur au fer. Figure II. 2 : Réacteur de TFBR fabriqué par Sasol [7]. -25- Chapitre II : Catalyseur et Réacteur de La Synthèse de Fischer-Tropsch La conversion du gaz augmente avec l’augmentation de la température de réaction. Mais il y a une limite à cette augmentation. En effet, une température trop élevée, entraîne la formation de carbone sur la surface du catalyseur modifiant ainsi l’accès des sites actifs et la densité de ces derniers avec comme conséquence directe une chute des performances catalytiques. Le dépôt de carbone pourrait également modifier la sélectivité des produits. Outre le fait que le dépôt de carbone peut désactiver le catalyseur, une quantité du dépôt trop importante entraîne un risque de bouchage des tubes du réacteur. Un autre inconvénient du TFBR est la perte de charge très importante du lit catalytique (3 ou 7 bars suivant le réacteur). Pour régler ces problèmes, l’idée d’utiliser un réacteur en mode lit agité a été proposée par Kôlbel [36]. La société SASOL a démarré les premiers tests sur une unité expérimentale de petite échelle en 1980, i.e. un réacteur de 5 cm de diamètre. Cette unité pilote du laboratoire a été suivie par une autre unité de taille plus importante, i.e. 1 m de diamètre, qui permet une meilleure compréhension du mode de fonctionnement du réacteur en lit agité. Finalement en 1993, un réacteur en mode lit agité de 5 m de diamètre et 22 m de hauteur a été mis en œuvre par la même société en lieu et place des anciens réacteurs TFBR contenant 5.000 tubes chacun (Figure II.2) [15]. Trois phases sont présentes dans le réacteur en mode lit agité: solide (catalyseur), gaz et liquide (hydrocarbures liquides). Les réactifs entrent par le bas du réacteur ; ensuite les bulles du mélange réactionnel diffusent à travers ces phases. Les produits hydrocarbonés les plus lourds et les cires restent dans la partie basse du réacteur alors que les hydrocarbures les plus légers et l’eau diffusent à travers sous la forme de bulles pour arriver au niveau supérieur du réacteur et finalement sortir du réacteur. Figure II. 3 : Réacteur en mode lit agité fabriqué par Sasol [7]. -26- Chapitre II : Catalyseur et Réacteur de La Synthèse de Fischer-Tropsch Les avantages du réacteur en mode lit agité sont nombreux par rapport à celui travaillant en mode lit fixe. Nous pouvons citer par exemple : 1. une bonne homogénéisation de température, i.e. absence de gradient de température à l’intérieur du système, et une grande surface de contact entre les réactifs et le catalyseur en suspension. 2. les catalyseurs sont baignés dans un milieu liquide permettant une meilleure évacuation de la chaleur formée durant la réaction évitant ainsi la formation des points chauds qui sont indésirables à la fois pour le catalyseur et pour la sélectivité des produits finaux. Le meilleur contrôle de la température dans le réacteur en mode lit agité permet également de mieux agir sur l’activité et la sélectivité des produits. Ceci est particulièrement intéressant lorsque la nature de la phase active est modifiée, i.e. remplacement d’un catalyseur peu actif à base de Fe par un catalyseur plus actif à base de Co. 3. les pertes de charge du réacteur en mode lit agité sont moindres que celles rencontrées avec le réacteur en mode lit fixe permettant de s’affranchir des problèmes de mauvaise distribution du flux de réactifs. 4. le chargement du catalyseur est nettement plus simple dans le réacteur en mode lit agité que dans celui du réacteur en mode lit fixe, i.e. ce problème est essentiellement lié au nombre élevé des tubes utilisés en mode lit fixe. Le nombre important de tubes, i.e. > 2.000 tubes, induit une masse plus importante au réacteur. 5. les conversions obtenues avec un réacteur en mode lit agité sont nettement supérieures à celles obtenues avec un réacteur en mode lit fixe, i.e. la quantité de catalyseur utilisée dans un réacteur en mode lit agité représente environ le tiers de celle utilisée en mode lit fixe. Par exemple, un réacteur en mode lit agité pouvait produire environ 10.000 bbl par jour alors que le plus gros des réacteurs fonctionnant en mode TFBR ne permet qu’une production d’environ 1.500 bbl par jour [15]. Néanmoins, il est à rappeler que l’utilisation en mode LTFT d’un réacteur en mode lit agité ne présente pas que des avantages et les inconvénients suivants, qui ne sont pas les moindres, sont à prendre en compte: 1. Une forte tendance à la formation d’oléfines dans le réacteur en mode lit agité [15] nécessitant une étape d’hydrogénation supplémentaire qui induit un surcoût non négligeable. -27- Chapitre II : Catalyseur et Réacteur de La Synthèse de Fischer-Tropsch 2. Les problèmes de séparation catalyseur-produits en fonction de l’avancement de la réaction. En effet, lorsque le milieu réactionnel est saturé avec des hydrocarbures lourds, la différence de densité entre ces derniers et les grains de catalyseurs est minime dès lors très difficile de séparer le catalyseur du milieu réactionnel. En effet, le catalyseur le plus utilisé dans les unités utilisant les réacteurs en mode lit agité est du fer massique obtenu par précipitation. Ce catalyseur présente deux inconvénients importants qui font appel encore à des études d’optimisation : (i) la faible densité et (ii) la faible résistance vis-à-vis de l’attrition. La densité apparente du catalyseur à base de fer précipité est de l’ordre de 0,7 g/cm3 qui est très proche de celle des cires obtenues dans la réaction de FT, i.e. 0,68 g/cm3. Ceci rend les processus de séparation problématique à cause du faible pouvoir de sédimentation du catalyseur dans le milieu réactionnel. La faible résistance des catalyseurs vis-à-vis des problèmes d’attrition induit la formation de poussières qui bouchent les systèmes de filtration. Néanmoins, il semblerait que ce problème ait été résolu par la compagnie Sasol qui a développé un système de séparation plus performant. Cependant, les détails de ce système restent encore flous car aucune publication détaillée n’a été publiée. 3. Une plus grande sensibilité vis-à-vis de l’empoisonnement par les composés soufrés. En effet, dans un réacteur multitubulaire travaillant en mode lit fixe, les composés soufrés sont essentiellement adsorbés sur la partie haute du lit catalytique et ne perturbent pas le reste du lit alors qu’en mode lit agité les composés soufrés sont dispersés dans l’ensemble du lit et menace l’ensemble du catalyseur présent. II.2.1.2. Synthèse de FT à haute température (HTFT) : Les produits de la synthèse FT à haute température (HTFT) sont plus légers et contiennent un nombre plus important de molécules branchées par rapport à ceux obtenus à basse température. Ce phénomène peut être attribué à une existence de réactions secondaires plus importantes sur la surface du catalyseur avec une insertion du CH sur les carbones nonterminaux. Ceci peut être également favorisé par une plus faible énergie d’adsorption du CO sur la surface du catalyseur à cause de la température de réaction plus élevée. La température idéale pour cette synthèse est comprise entre 250°C et 350°C. L’indice de cétane est de 55 dans cette synthèse. La quantité d’alcènes formée (surtout des C3-C5) est relativement importante (70% au total). Les oxygénés, alcools, aldéhydes, cétones, aromatiques et acides sont les produits secondaires formés à haute température. Leur pourcentage augmente avec la température [37]. -28- Chapitre II : Catalyseur et Réacteur de La Synthèse de Fischer-Tropsch Comme la majorité des produits sont des hydrocarbures légers, cette méthode de synthèse serait intéressante pour la production d’essence. Cependant, la présence de produits aromatiques et d’alcènes n’est pas favorable à cette production. En effet, la limite de benzène et d’aromatiques autorisée dans l’essence est de 5%. L’essence idéale, d’un point de vue environnemental, est à base d’alcènes branchés. A cause des problèmes d’environnement, la synthèse de LTFT est plus commerciale pour la production de diesel [23]. Pour valoriser les produits formés pendant la synthèse de HTFT, il existe des procédés de post-traitement spécifiques en fonction de la longueur de chaîne des hydrocarbures obtenus. Pour les alcènes C3 et C4 qui sont les produits majoritaires, on fait de l’hydrogénation pour avoir des alcanes branchés ayant un indice d’octane plus élevée ou l’oligomérisation avec un catalyseur acide; l’isomérisation est utilisée pour les alcènes C5 et C6 ; le reformage avec du platine pour les alcènes de C7 à C10 (l’hydrogénation est aussi une méthode pour les alcènes de C5 à C10). Les alcènes avec des longues chaînes formées lors de la synthèse de HTFT peuvent être dissociés pour former des alcools linéaires grâce à l’hydroformylation avec un catalyseur à base d’un complexe de cobalt. Les alcools ont un point d’ébullition plus élevé que les hydrocarbures, on peut donc réussir à les séparer très facilement sans purification [37]. Pour chaque molécule de monoxyde de carbone consommée, une molécule d’eau est formée. A la sortie du réacteur, des produits oxygénés comme: alcools lourds, aldéhydes, cétones et acides se condensent et se dissolvent dans l’eau. SASOL a lancé des recherches pour utiliser cette partie aqueuse après les avoir séparés. Le gaz sortant du réacteur lors d’une synthèse de HTFT contient également des phénols, crésols et ammoniac qui vont être condensés avant d’être séparés. Le catalyseur qui est actif et présentant une bonne résistance à la désactivation dans le procédé HTFT, est celui à base de Fe. Le type de réacteur utilisé normalement est en mode lit agité. En effet, à cause de la température élevée employée pour cette synthèse, on a besoin d’un réacteur avec une bonne conductivité thermique, i.e. milieu liquide avec un fort pouvoir calorifique entourant les grains de catalyseur permettant de maintenir la température de surface de la phase à des valeurs proches de celles fixées par le chauffage. -29- Chapitre III : Mécanisme et Sélectivité de la Synthèse Fischer-Tropsch Mécanisme et Sélectivité de la Synthèse Fischer-Tropsch Chapitre III: III.1. Mécanisme de la Synthèse Fischer-Tropsch : III.1.1. Réaction de Fischer-Tropsch : Le mécanisme de formation d’hydrocarbure et des produits oxygénés suivant la SFT a été étudié par plusieurs auteurs [3, 31, 38]. Dans ce chapitre, nous allons donner un résumé des mécanismes pour la formation des hydrocarbures linéaires qui sont consolidés par des expériences. La SFT est une réaction de polymérisation ayant les étapes suivantes : 1. adsorption de réactif; 2. Initiation de la chaîne; 3. Croissance des chaînes; 4. Terminaison de la chaîne; 5. Désorption de produit ; 6. Réabsorption et déroulement d’autres réactions. Plusieurs variétés d'espèces de surface ont été proposées pour décrire l’initiation et la croissance de la chaîne. La Figure III.1, adapté de Schuiz et coll [39] et Rofer-De Poorter [40] donne une idée générale des espèces observées et postulées sur la surface de catalyseur pendant la synthèse Fischer Tropsch. Réactifs: 1.2.3.4.5; Intermédiaires oxygénés : 6.7.8 et Intermédiaires d'hydrocarbure: 9.10.11.12. Plusieurs composés sont des monomères possibles pour la croissance de la chaîne. CO + H2 C O 1 2 R H C-O 8 C=O 3 H C 9 H2 C 10 O C R H C 4 5 6 H3 C 11 OH R C=O 7 R CH2 12 H O 13 -30- Mécanisme et Sélectivité de la Synthèse Fischer-Tropsch Chapitre III: Produits principaux : R-CH3 R-CH=CH2 R-CH2-OH H2O R : H ou alkyl Figure III. 1 : Les espèces adsorbés observés et proposés pendant la synthèse Fischer-Tropsch (adaptée de Schulz et coll. [39]). Le mécanisme le plus important de croissance de la chaîne pour la formation d'hydrocarbure sur les catalyseurs de cobalt, de fer [41] et de ruthénium est le mécanisme de carbène (=CH2) de surface par l'insertion de CH2 [1, 31, 42]. La Figure III.2 montre une représentation schématique de l’initiation, la croissance et la terminaison des chaînes selon ce mécanisme. Le monomère du mécanisme de carbène est le méthylène (CH2) (voir Figure III.1 : nr. 10). CO et H2 sont supposés de s’adsorber séparément. Plusieurs espèces comme CH (9), CH2 (10) et CH3 (11) peuvent être formés de cette façon. La croissance de la chaîne se produit par l'insertion du monomère alkyl croissant (12). La terminaison peut avoir lieu par arrachement d'hydrogène à une oléfine ou, par l'addition d’un CH3 (11) ou de l'hydrogène pour former une paraffine. La présence du méthylène a été identifié avec l'utilisation des techniques de traceur isotopique sur Ru/SiO2, sur le Co sans support, Ni/SiO2, et Ru/Al2O3 et sur Fe/Al2O3. Plusieurs auteurs ont mentionné un mécanisme où CH2 est formé par l’hydrogène avec la dissociation de CO [42, 43]. Le CO adsorbé non dissocié réagit avec l'hydrogène avant que l'espèce CH2 soit formée. Puis, l'espèce (HCOH) énolique est dissociée dans l'eau avec le méthylène, alors que la croissance de la chaîne continue d'une manière semblable. C=O C O 4 1 2 1) C=O H H H-H 5 C H C +H* 2) 1 9 H2 C 3) + 10 +H* H2 C 10 R CH2 R CH2 CH2 12 12 -31- Mécanisme et Sélectivité de la Synthèse Fischer-Tropsch Chapitre III: 4) R CH2 CH2 12 -H* +H* R-CH=CH2 R-CH2-CH3 Figure III. 2 : Mécanisme de carbène pour la synthèse Fischer-Tropsch [38, 44]. Le mécanisme de carbène par insertion de CH2 est le mécanisme le plus plausible pour les réactions de formation d'hydrocarbure sur le ruthénium, le cobalt, et le fer. Il est incertain si la formation de monomère procède par l'intermédiaire de l'hydrogénation de CO dissociée ou non dissociée. L'ensemble des réactions élémentaires proposées pour la formation des hydrocarbures linéaires sont indiquées dans le Tableau III.1 [22, 38, 45, 46]. Adsorption 1 2 3 Reactions de surface Formation de l’eau 4 5 or Initiation de la chaîne 6 7 8 Or Méthanation 9 CO + s COs + s H2 + 2s COs Cs + Os 2Hs Os + Hs HOs + Hs Os + H2 HOs + s H2O + 2s H2O + s Cs + Hs CHs + Hs CH2s + Hs COs + H2 CHs + s CH2s + s CH3s + s CHOHs CH3s + Hs CH4 + s Propagation de la chaîne Cn+1H2n+3s + s 10 CnH2n+1s + CH2s Hydrogénation vers les paraffines Cn+1H2n+2 + 2s 11 CnH2n+1s + Hs β-déshydrogénation vers les oléfines CnH2n + Hs 12 CnH2n+1s Tableau III. 1 : Mécanisme proposé de la synthèse d'hydrocarbure de CO et l’H2 -32- Mécanisme et Sélectivité de la Synthèse Fischer-Tropsch Chapitre III: Les réactions secondaires se produisent quand des produits de base se désorbent d'un site et réagie sur un autre site catalytique avant de quitter le réacteur. Les réactions secondaires possibles des α-oléfines sont: i. hydrogénation pour donner des n-paraffines, ii. isomérisation, iii. craquage et hydrogénolysis, iv. insertion dans les chaînes croissantes, la plupart du temps efficaces pour C2H4 et C3H6, v. readsorption et initiation des chaînes d'hydrocarbure. Schulz et coll [47] ont montré un mécanisme de réaction possible pour la readsorption des oléfines suivis d’une hydrogénation pour avoir des paraffines, ou isomérisation aux oléfines de double liaison interne par l'intermédiaire des réactions secondaires de double liaison (la Figure III.3). Les réactions secondaires peuvent influencer le type (nature) et le poids moléculaire des produits d'hydrocarbure. R-CH2-CH=CH2 +H* R-CH2-CH2-CH2 +H* R-CH2-CH2-CH3 R-CH=CH2-CH3 +H* R-CH2-CH-CH3 +H* Figure III. 3 : Réactions secondaires des oléfines (Schulz et coll. [39]) III.1.2. Réaction de Water Gas Shift : Plusieurs mécanismes pour la réaction de Water Gas Shift ont été proposés dans la littérature. Des études sur la réaction de Water Gas Shift sur des catalyseurs de fer et de cobalt suggèrent l’apparition de l’espèce formiate (HCOO*) [19]. Un mécanisme basé sur une intermédiaire de formiate est montré sur la Figure III.4 [45, 48]. L'espèce de formiate peut être formée par la réaction entre une espèce d’hydroxyle ou l'eau et l'oxyde de carbone dans la phase gazeuse ou dans l’état adsorbée. L’intermédiaire hydroxyle peut être formé par la décomposition de l’eau. L’intermédiaire de formiate est réduite au dioxyde de carbone adsorbé ou gazeux. -33- Mécanisme et Sélectivité de la Synthèse Fischer-Tropsch Chapitre III: Rofer-De Poorter [40] a suggéré qu'un mécanisme avec l'oxydation directe du CO adsorbé ou en phase gazeuse au CO2 [48, 49], présenté dans la Figure III.5, est plus possible en même temps que la synthèse Fischer Tropsch sur des catalyseurs de fer. L'intermédiaire oxygéné peut être formée par la dissociation de l’eau. L'oxydation directe de CO se fait par l'intermédiaire d'un mécanisme régénéré ou redox où H2O oxyde la surface avec la formation de H2, et par conséquent CO réduit la surface avec la formation de CO2. Rethwisch et Dumesic [48] ont étudié la réaction de Water Gas Shift sur plusieurs catalyseurs d'oxyde de fer et d'oxyde de zinc avec ou sans support. Ils ont proposé que la réaction de WGS sur la magnétite (Fe3O4) sans support procède par l'intermédiaire d'un mécanisme d'oxydation direct, alors que tous les catalyseurs de fer supportés opèrent par l'intermédiaire d'un mécanisme avec l'espèce de formiate due au changement limité de l'état d'oxydation des cations de fer. De ces considérations ci-dessus, nous concluons que la réaction de Water Gas Shift sur les catalyseurs de fer supporté pendant la SFT procède dans la phase de la magnétite par la réaction CO non dissocié suivant une intermédiaire de formiate. HO CO OH CO2 O C H O C O + CO2 OH + H CO + CO2 + H H2O H OH + Figure III. 4 : Mécanisme de réaction de décalage de gaz d'eau par l'intermédiaire d'espèce de formiate (Lox et Froment [45]). -34- Mécanisme et Sélectivité de la Synthèse Fischer-Tropsch Chapitre III: CO O CO2 + CO2 O CO H 2O or CO2 + -H* OH -H* O Figure III. 5 : Mécanisme de décalage de gaz d'eau par l'intermédiaire d'oxydation directe (Lox et Froment [45]) -35- Chapitre III: Mécanisme et Sélectivité de la Synthèse Fischer-Tropsch III.2. Sélectivité de la Synthèse Fischer-Tropsch : III.2.1. Introduction : Les produits de la synthèse FT sur le Co, Fe, et Ru présentent les caractéristiques suivantes : [3, 30, 42] : 1. La distribution du nombre de carbone pour les hydrocarbures donne la concentration la plus élevée en C1 et diminue monotoniquement pour des nombres de carbone plus élevés ; cependant autour de C3-C4 un maximum est souvent observé. Des exemples de ces distributions pour les catalyseurs de fer [50], de cobalt [51] et de ruthénium [30] sont représentés dans la Figure III.6 2. Les hydrocarbures monométhylique substitués sont présents à des quantités modérées alors que les produits diméthyliniques sont présents à des quantités plus petites que les monométhyles. Aucun de ces produits branchés ne contient les atomes de carbone quaternaire sur le Co, le Fe, et le Ru [3]. 3. Les oléfines des catalyseurs de fer dépassent 50% des produits des hydrocarbures à faible nombre de carbone, et plus de 60% de ces produits sont des α-oléfines. La sélectivité de l'éthylène est basse par rapport au propène. La quantité d'oléfine diminue asymptotiquement à zéro avec l'augmentation du nombre de carbone sur des catalyseurs de Co, de Ru, et de Fe. Pour des catalyseurs de cobalt les fractions des oléfines totales et des α-oléfines sont plus petites, et toutes les deux diminuent avec le nombre de carbone (voir Figure III.7). 4. Un changement du paramètre de croissance de la chaîne dans la distribution est seulement observé pour les paraffines linéaires et non pour des oléfines (voir Figure III.8). 5. Les rendements des alcools sont maximaux au C2 et diminuent avec le nombre de carbone. Les rendements faibles du méthanol sont probablement le résultat des limitations thermodynamiques (voir Figure III.8). -36- Chapitre III: Mécanisme et Sélectivité de la Synthèse Fischer-Tropsch Figure III. 6 : Sélectivité des hydrocarbures sur différents types de catalyseur et conditions opératoires. Co/TiO2 (T = 473 K, H2/CO = 2.1, P = 2.0 MPa, données d'Iglesia et coll [51]), Ru/SiO2 (T = 485 K, H2/CO = 2, P = 0.51 MPa, données de Madon et coll [30]), et Fe/Cu/K fondu et précipité (données de Donnelly et coll [50]). Figure III. 7 : Rapport oléfines / paraffines sur différents types de catalyseur et conditions opératoires. Co/TiO2 (T = 473 K, H2/CO = 2.1, P = 2.0 MPa, données d'Iglesia et coll [51]), Ru/SiO2 (T = 485 K, P = 0.51 MPa, H2/CO = 2, données de Madon et coll [30]), et Fe/Cu/K précipité (T = 489 K, P = 1.62 MPa, H2/ CO = 2, données de Madon et coll [30]) -37- Chapitre III: Mécanisme et Sélectivité de la Synthèse Fischer-Tropsch Figure III. 8 : Distribution générale des produits sur un catalyseur précipité de Fe/Cu/K, H2/CO = 0.7, T = 263 °C, P = 2.4 MPa (de Donnelly et de Satterfield [52]). III.2.2. Influence des Conditions Opératoires sur la Sélectivité : Les conditions opératoires aussi bien que le catalyseur influencent la sélectivité des produits. L'effet de la température, des pressions partielles de H2 et de CO, du temps de séjour, de la composition et de la désactivation du catalyseur seront discutés brièvement. Le Tableau III.2 montre en général l'influence des différents paramètres sur la sélectivité. L’influence de la conversion de gaz de synthèse sur la sélectivité des produits est fortement liée à l'influence des conditions opératoires (voir également le paragraphe sur l'influence de la vitesse spatiale). Donnelly et Satterfield [52] et Dictor et Bell [41] ont montré que le facteur de croissance de la chaîne était peu sensible à la conversion sur un large intervalle. -38- Mécanisme et Sélectivité de la Synthèse Fischer-Tropsch Chapitre III: Longueur Branchement Sélectivité Sélectivité Déposition Sélectivité de la chaîne de la chaîne aux oléfines aux alcools du carbone au méthane Température ↓ ↑ * ↓ ↑ ↑ Pression ↑ ↓ * ↑ * ↓ H2 /CO ↓ ↑ ↓ ↓ ↓ ↑ Conversion * * ↓ ↓ ↑ ↑ Vitesse spaciale * * ↑ ↑ * ↓ Paramètres Augmente avec l’augmentation du paramètre ↑ Diminue avec l’augmentation du paramètre ↓ Relation complexe * Tableau III. 2 : Contrôle de la sélectivité dans la synthèse Fischer-Tropsch par les conditions opératoires et la composition du catalyseur (Röper [53]). III.2.2.1. La Température : L’augmentation de la température conduit à un décalage vers des produits ayant un nombre de carbone plus bas sur des catalyseurs de fer [41, 52], de ruthénium, et de cobalt [31]. Donnelly et Satterfield [52], Dictor et Bell [41], et Anderson [31] ont observé une augmentation du rapport oléfines/paraffines avec l'augmentation de la température sur des catalyseurs de fer supportés par des promoteurs de potassium. Cependant, Dictor et Bell [41] ont rapporté une diminution de la sélectivité des oléfines avec l’augmentation de la température sur des poudres d'oxyde de fer non alcalins. III.2.2.2. La Pression Partielle d’H2 et de CO : La plupart des études prouvent que la sélectivité des produits tend vers des produits plus lourds et plus oxygénés avec l’augmentation de la pression totale [31]. L’élévation du rapport H2/CO dans le réacteur a comme conséquence des hydrocarbures plus légers et un taux inférieur en oléfines [41, 52]. Donnelly et Satterfield [52] ont observé une diminution du rapport oléfines/paraffines de 6 à 1 en augmentant le rapport H2/CO de 0.3 à 4. Dry [31] a montré une relation entre la sélectivité du méthane et le facteur PH1 /2 2 /( PCO PCO2 ) pour des catalyseurs de fer avec un support alcalin dans un réacteur à lit fluidisé. Ceci indique que le CO2 joue un rôle important. L’élévation de la pression du CO2 provient d’une diminution de la sélectivité du méthane. -39- Chapitre III: Mécanisme et Sélectivité de la Synthèse Fischer-Tropsch III.2.2.3. La Vitesse Spatiale : L'influence de la vitesse spatiale du gaz de synthèse sur la sélectivité a été examinée [54, 55]. L’augmentation du rapport oléfines/paraffines avec l’augmentation de la vitesse spatiale (donc une diminution de la conversion) a été observée par Kuipers et coll [56] sur un catalyseur à base de cobalt poly cristallin, Bukur et coll [54] sur un catalyseur commercial de fer (Fe/Cu/K/SiO2), et Iglesia et coll [55] sur des catalyseurs de ruthénium supportés par TiO2. Bukur et coll [54] ont constaté qu’il n’existe aucun effet de la vitesse spatiale sur le poids moléculaire des hydrocarbures, alors qu'Iglesia et coll [55] observaient une élévation du poids moléculaire moyen avec la diminution de la vitesse spatiale. La sélectivité au méthane et aux oléfines diminue avec la diminution de la vitesse spatiale, alors que la sélectivité vers les paraffines ne change pratiquement pas (voir Figure III.9, obtenu à partir d'Iglesia et coll [51]). Figure III. 9 : Effet du temps de séjour sur le méthane, C5, n-butane, et la sélectivité du 1butène sur Co/TiO2 (473 K, 2.0 MPa, H2/CO = 2.1, conversion de CO : 9.5-72 % [51]). III.2.2.4. Le Temps de Séjour : La désactivation des catalyseurs pendant la synthèse FT peut affecter l'activité et la sélectivité vers les produits désirés. L’augmentation de la sélectivité des produits oxygènes est publiée -40- Chapitre III: Mécanisme et Sélectivité de la Synthèse Fischer-Tropsch par Donnelly et Satterfield [52] après un temps d’utilisation d’un catalyseur à base de fer de 1300 heures. Un accroissement de la sélectivité du méthane et des produits à faible poids moléculaire a été observé [52, 54]. Il est connu que les changements de la sélectivité au cours du temps peuvent être provoqués par la formation des dépôts carbonés sur des sites ayant des promoteurs de potassium. Dry [31] a montré que ces dépôts peuvent être éliminés d'un catalyseur à base de fer au moyen d’un traitement par hydrogène à des températures supérieures à 350°C. -41- Chapitre IV : Cinétique de la Synthèse de Fischer-Tropsch Cinétique de la Synthèse Fischer-Tropsch Chapitre IV : IV.2. Cinétique : IV.2.1. Introduction : Le problème principal en décrivant la cinétique de la réaction FT est la complexité de son mécanisme réactionnel et du grand nombre d'espèce impliqués. Comme discuté ci-dessus, le mécanisme de la synthèse FT emploi une variété d'espèces et différentes étapes élémentaires de réaction, ayant pour résultat des expressions de loi empiriques puissantes pour la cinétique [18]. Cependant, les types d'équations de vitesse de Langmuir-Hinshelwood-Hougen-Watson (LHHW) et d'Eley-Rideal ont été aussi appliqués [42, 45]. Dans la plupart des cas, l'étape déterminante est supposé d’être la formation du monomère [42, 44, 60]. Ces expressions de vitesse pour la consommation du gaz de synthèse se diffèrent principalement dans la nature du monomère et de l'adsorption du CO, H2 et des produits (H2O et CO2) sur la surface du catalyseur. Kellner et Bell [61] et Takoudis [62] ont modélisé les vitesses de production des hydrocarbures sans prétentions sur celles déterminant l'étape. Cependant, plusieurs suppositions ont été prises en considération pour résoudre l'ensemble d'équations résultant. Lox et Froment [45] et Hovi et coll [46] ont examiné si l'incorporation du monomère ou la réaction de terminaison des hydrocarbures sont les facteurs limitant les étapes. Dans le meilleur des cas, le développement des expressions cinétiques de vitesse devrait être basé sur chaque vitesse possible déterminant le processus dans un schéma de mécanisme bien défini pour les hydrocarbures formant les réactions. Des études cinétiques de la consommation du gaz de synthèse sur des catalyseurs de fer et de cobalt seront discutées en détail, aussi bien que des études cinétiques de la réaction de Water Gas Shift sur des catalyseurs de fer. En conclusion, des modèles cinétiques qui décrivent la vitesse de formation des produits seront revus dans la partie pratique. IV.2.2. Conversion générale du gaz de synthèse : Des équations cinétiques peuvent être basées sur la consommation moyenne du gaz de synthèse ( R H 2 CO RCO R H 2 ), qui est indépendante de l’équilibre du Water Gas Shift, ou basé sur la consommation de CO pour donner des produits d'hydrocarbure ( R FT RCO RWGS ). La vitesse de consommation de gaz de synthèse se diffère de la vitesse de la synthèse FT uniquement par la stœchiométrie de la réaction R H 2 CO (2 m / 2m) R FT . Des équations de vitesse de réaction sont généralement exprimées soit en concentrations en -42- Chapitre IV : Cinétique de la Synthèse Fischer-Tropsch phase liquide, ou bien de préférence en pressions partielles en phase gazeuse. Puisque les constantes d’Henry dépendent de la température, les énergies d'activation seront également influencées par l’utilisation des termes de concentrations que ce soit en phase liquide ou gazeuse [60, 63]. Les équations cinétiques de vitesse présentées pour la consommation du gaz de synthèse [31, 43, 63] ne présentent pas une image uniforme (voir Tableau IV.1, Annexe -IV-). Pour quelques unes, principalement plus anciennes, des études cinétiques on été testées dans des réacteurs à lit fixe aux conversions élevées de gaz de synthèse. Des études cinétiques intégrales de la synthèse FT dans des réacteurs à écoulement piston ne sont pas facilement interprétées parce que la pression partielle de CO et de H2 aussi bien que la composition du catalyseur changent le long du réacteur [42]. Les complications supplémentaires se produisent en raison des effets possibles de transfert de masse et de chaleur, des réactions secondaires et d’inhibition des produits. En général, la composition du catalyseur aussi bien que les conditions de réaction déterminent les valeurs numériques des paramètres intrinsèques de vitesse. De plus, les équations de vitesse ne sont pas identiques, ainsi k peut être composé de différentes combinaisons des constantes cinétiques et d'adsorption. Il y a une évidence expérimentale que l'activité de Fischer-Tropsch du Fe et du Co dépend de la méthode de préparation, chargement en métal du catalyseur, et du support de ce dernier [64]. IV.2.2.1. Catalyseurs à base de Fer : Des résumés (Reviws) des équations cinétiques sur des catalyseurs de fer sont donnés par Huff et Satterfield [43] et Zimmerman et Bukur [63]. Des études cinétiques de la SFT sur des catalyseurs de fer sont présentées dans le Tableau IV.1, Annexe - IV-. En général, pour des catalyseurs de fer, la vitesse de la réaction FT augmente avec de la pression partielle d’H2 et diminue avec la pression partielle de l’eau. Satterfield et coll [65] ont observé une diminution réversible de l'activité du catalyseur par l'addition de 12 et 27 mol % de l'eau au gaz d'alimentation. Cependant, après avoir ajouté 42 mol% de l'eau, le catalyseur n'avait pas regagné son activité initiale. Les expressions cinétiques de vitesse pour le mécanisme des catalyseurs de fer sont toutes basées sur la formation de l'espèce monomère considérée comme l’étape déterminante dans la consommation du gaz de synthèse. Plusieurs théories pour la formation de l'espèce monomère sont mentionnées dans la littérature: -43- Chapitre IV : Cinétique de la Synthèse Fischer-Tropsch i) mécanisme Carbide: CO se dissocie sur la surface et le carbone adsorbé s’hydrogène donnant des espèces de méthylène [38]. ii) mécanisme combiné enol/carbide: l’espèce méthylène est formée par l'hydrogénation du complexe énolique hydroxylé CO-H2 [42]. Les deux mécanismes ont été discutés ci-dessus (voir le chapitre III). Huff et Satterfield [43] ont dérivé et ont revu les équations cinétiques IV.1 et IV.5 basés sur La formation du monomère, méthylène. Les suppositions pour les équations de vitesse étaient: 1. L'étape déterminante est la réaction du dihydrogène et du carbone intermédiaire ; 2. L'oxyde de carbone et l'eau sont fortement adsorbés sur la surface du catalyseur ; 3. L'hydrogène est supposé de réagir à l’état moléculaire via la phase gazeuse ou par l'intermédiaire de l'état adsorbé associé [38, 68]. Anderson [31] a proposé une équation de vitesse en incluant l'inhibition de l'eau: R FT kPCO PH 2 PCO aPH 2O (IV.1) Dry [68] et Huff et Satterfield [43] ont dérivé la même équation du mécanisme combiné d'enol/carbide, en supposant une forte adsorption de CO et de l’eau par rapport à H2 et CO2. Atwood et Bennett [69] ont utilisé l’Eq. IV.1 pour décrire la cinétique sur le catalyseur à base de fer (fused nitrided iron catalyst). L'énergie d'activation a été déterminée en tant EA = 85 kJ/mol pour la constante cinétique k et une enthalpie d'adsorption de –ΔHad= 8.8 kJ/mol pour le paramètre d'adsorption a : k k exp( E A / RT ) (IV.2) a a exp(H ad / RT ) (IV.3) Shen et coll [69] ont modélisé leurs données avec la même expression de vitesse et ont rapporté une énergie d'activation de 56 kJ/mol pour k et une enthalpie d'adsorption de –ΔHad= -60 kJ/mol pour a sur un catalyseur commercial de Fe/Cu/K. L'énergie d'activation observée pour la constante cinétique est basse par rapport à la plupart des énergies d'activation pour les vitesses de réaction de Fischer-Tropsch qui sont entre 70 et 105 kJ/mol [43, 63]. Pour l'enthalpie d'adsorption: –ΔHad > 0, la constante d'adsorption est une combinaison de la constante d'adsorption de l'oxyde de carbone et celle de l'eau. En conséquence, la chaleur de -44- Chapitre IV : Cinétique de la Synthèse Fischer-Tropsch l'adsorption pour l'eau est de 60 kJ/mol plus grande que celle de l'adsorption de l'oxyde de carbone. Aux conversions de H2 + CO inférieure à 60% et dans le cas d'une activité élevée du catalyseur aux produits indésirables, l'eq IV.1 peut être simplifiée au première ordre par rapport à l’H2, dû aux basses pressions partielles de l’eau [31, 68]: R FT kPH 2 (IV.4) Dry et coll. [68] ont mesuré la cinétique de FT sur un catalyseur à base de fer dans différents réacteurs à lit fixe, et ont trouvé le comportement décrit par l'Eq. IV.4 avec une énergie d’activation de 7l kJ/mol. Huff et Satterfield [43] ont observé une diminution linéaire du paramètre d'adsorption a dans l'Eq. IV.1 avec la pression d'hydrogène sur un catalyseur à base de fer et ont incorporé ceci en modifiant l'Eq. IV.1 à: R FT kPCO PH22 PCO PH 2 a PH 2O (IV.5) Notez que a' dans l'Eq. IV.5 égale a/PH2 dans l'Eq. IV.1. L'équation IV.5 peut être obtenue à partir de la théorie de carbide aussi bien que de la théorie enol/carbide qui ont des descriptions mathématiques identiques (voir Huff et Satterfield [43] pour la dérivation de ces équations de vitesse). Deckwer et coll. [71] avaient utilisé l'Eq. IV.5 pour décrire les résultats cinétiques des rapports d'alimentation de H2/CO entre 0,8-2,0 sur un catalyseur à base de fer avec un promoteur de potassium dans la phase slurry. Cependant, à des rapports d'alimentation bas de H2 /CO cette équation ne pouvait pas décrire les résultats dus à l'activité élevée de Water Gas Shift. Shen et coll [69] avaient utilisé l'Eq. IV.5 pour modéliser leurs données et ont rapporté une énergie d'activation de 56 kJ/mol pour k et une enthalpie d'adsorption de –ΔHad= -62 kJ/mol pour a sur un catalyseur commercial précipité de Fe/Cu/K. Les auteurs n'ont pas distingué entre les modèles dans les Eqs. IV.1 et IV.5 sur la base de l'ajustement. Le Water Gas Shift peut augmenter ou diminuer le taux de conversion de la réaction de la synthèse Fischer-Tropsch en alternant les concentrations des réactifs et des produits. D'une façon générale, l'inhibition de CO2 n'est pas aussi forte que l'inhibition de l'eau due à une grande différence entre les coefficients d'adsorption [63, 68]. Cependant, les catalyseurs de fer avec une activité élevée de la réaction de Water Gas Shift convertissent des quantités -45- Cinétique de la Synthèse Fischer-Tropsch Chapitre IV : significatives de l’eau en CO2. Ledakowicz et coll. [73], Nettelhoff et coll. [60] et Deckwer et coll. [71] ont rapporté l'équation suivante comprenant l'inhibition de CO2: R FT kPCO PH 2 PCO aPCO2 (IV.6) Ledakowicz et coll. [73] ont employé un catalyseur précipité de fer (100 Fe/1.3 K) avec une activité élevée de la réaction WGS et Nettelhoff et coll [60] un catalyseur commercial de fer de la synthèse d'ammoniaque (BASF S6-1o). Ledakowicz et coll [73] ont proposé une expression généralisée de vitesse pour des catalyseurs de fer avec une activité élevée et basse de la réaction de WGS : R FT kPCO PH 2 PCO aPH 2O bPCO2 (IV.7) Cependant, un appoint en CO2 à la charge gazeuse a prouvé que l'addition du CO2 n’affecte pas la vitesse de la réaction de la consommation du gaz de synthèse de manière significative [74]. Yates et Satterfield [74] ont supposé que l'inhibition attribuée au CO2 [60, 71, 73] sur des catalyseurs avec une activité élevée aux réactions secondaires est provoquée par H2O, puisque la réaction est ou près de l'équilibre sur ces catalyseurs: RCO2 K P PCO PH 2O (IV.8) PH 2 Où Kp est la constante d'équilibre pour la réaction de Water Gas Shift. La Figure IV.1, Annexe IV, montre les résultats des équations de vitesse rapportées en fonction de la pression partielle de H2, CO, H2O, et CO2 respectivement. Toutes les équations montrent une augmentation avec la pression partielle de H2 et de CO, alors que les autres composés (H2O et CO2) inhibent la réaction. La grande variation des prévisions est due à de différents effets d'inhibition et à des formes fonctionnelles des équations de vitesse. L'activité de Water Gas Shift des catalyseurs de fer est de grande importance pour les effets d’inhibition de l'eau et probablement de CO2. De ce fait, des expressions cinétiques peuvent seulement être comparées si l'expression cinétique optimale pour les réactions WGS est incluse. Les expressions cinétiques et les bilans de matière doivent être résolus simultanément. La Figure IV.2, Annexe IV compare les résultats des expressions cinétiques de la synthèse FT et de la réaction WGS de trois (03) études faites sur des catalyseurs de fer [63, 69]. La conversion globale du gaz de synthèse est calculée en fonction de la vitesse spaciale à 1,5 MPa, 523 K, -46- Chapitre IV : Cinétique de la Synthèse Fischer-Tropsch rapport de la charge H2 /CO=1 dans un réacteur slurry et de phase complètement mixte. Les équations cinétiques appliquées sont également montrées sur la Figure IV.2. L'étude cinétique de Shen et coll. [69] a été réalisée dans un réacteur gaz-solide à l’inverse de l'étude utilisant un réacteur slurry utilisé par Bukur et coll. [54]. Toutes les expressions de vitesse proposées ont été développées avec l’hypothèse que l'étape déterminante est la réaction de l'hydrogène indissocié avec un carbone intermédiaire. Les équations de vitesse sont valides seulement pour les catalyseurs spécifiques ayant une activité de la réaction WGS et pour les conditions opératoires employées pour développer les expressions. Par conséquent, nous concluons que le développement des équations cinétiques de FT exige encore plus de recherche. Les expressions de vitesse détaillées de LHHW qui ont été examinées dans des réacteurs gaz-slurry et gaz-solide sont nécessaires pour une description précise des vitesses de consommation des réactifs pendant la synthèse Fischer-Tropsch sur des catalyseurs de fer. IV.2.2.2. Cinétique de Water Gas Shift : Les catalyseurs de cobalt n’ont pas une activité vers la réaction de Water Gas Shift contrairement aux catalyseurs de Fischer-Tropsch basés sur le fer [19]. Le Water Gas Shift peut augmenter ou diminuer la vitesse de la synthèse Fischer-Tropsch. Etant donné que ces réactions partagent les mêmes composés, les réactions d’adsorption et de désorption aussi bien que la dissociation d’H2, H2O et CO2 et les réactions des espèces formiate doivent de même être partagées. La cinétique individuelle de WGS a été étudiée [19, 48], parfois en combinaison avec la réaction de méthanation ou la synthèse de méthanol [49, 75]. Seulement quelques études ont indiqué la cinétique de WGS sur des catalyseurs de fer sous les conditions de la SFT. Le Tableau IV.2 Annexe IV donne une idée générale. Basée sur des résultats non publiés, Dry [68] a rapporté la première expression cinétique (empirique) pour la réaction de WGS sous des conditions de la SFT qui est indépendante de la concentration en eau : RWGS k w PCO (IV.9) La même équation a été employée par Feimer et coll. [76] sur un catalyseur précipité de Fe/Cu/K, avec une énergie d'activation de 124 kJ/mol. Puisque la réaction de WGS est une réaction d'équilibre ou près de l'équilibre sous les conditions de la réaction de Fischer-Tropsch, la réaction réversible doit être prise en -47- Cinétique de la Synthèse Fischer-Tropsch Chapitre IV : considération. Pour la dépendance de la constante d’équilibre kp de la réaction de WGS à la température, la relation suivante peut être utilisée [77]: PCO2 PH 2 log K P log PH O PCO 2 2073 2.029 eq T (IV.10) Zimmerman et Bukur [63] ont mesuré la cinétique de la réaction de WGS à 250 °C tous les deux sur un catalyseur local (préparé au laboratoire) de fer (100 Fe/0.3 Cu/0.2 K) et un catalyseur commercial précipité de fer (Ruhrchemie LP 33/81). Les conditions expérimentales sont mentionnées dans le Tableau IV.1 Annexe IV. Le catalyseur (100 Fe/0.3 Cu/0.2 K) a obtenu une activité plus élevée de WGS par rapport au catalyseur commercial, ayant pour résultat une ampleur plus élevée des constantes d'équilibre et de vitesse. Les auteurs ont testé plusieurs modèles cinétiques à leurs vitesses expérimentales de WGS. Certaines de leurs équations cinétiques contiennent la même forme fonctionnelle du dénominateur comme il a été utilisé dans leurs équations cinétiques de la SFT : RWGS k w PH 2O PCO PCO2 PH 2 / K P (IV.11) PCO PH 2 a PH 2O Ils ont également dérivé une expression cinétique avec le dénominateur de l'expression de vitesse de la réaction FT de Huff et Satterfield [43] : RWGS k w PH 2O PCO PCO2 PH 2 / K P PCO a PH 2O b PCO2 (IV.12) Ceci implique que la réaction a eu lieu dans les mêmes sites catalytiques que ceux de la SFT. Aucune dépendance à la température n’est indiquée. Les évaluations des constantes d'adsorption étaient vraiment différentes par rapport aux constantes de la synthèse FT. Si ces réactions ont eu lieu dans les mêmes sites catalytiques, la constante d'adsorption peut être la même. Cependant, les auteurs ont cité qu'ils ne pouvaient pas dériver des équations cinétiques fiables pour la cinétique de WGS sous des conditions de la SFT, et leurs résultats sont en grande partie empiriques. Pour les deux catalyseurs appliqués, la constante d'adsorption b pour le CO2 dans l'Eq. IV.12 n'était pas vraiment différente de zéro. La modélisation de la cinétique de WGS pour le catalyseur de (100 Fe/0.3 Cu/0.2 K) était également bonne avec les Eqs. IV.11 et IV.12 et légèrement amélioré avec l’Eq. IV.9. La vitesse de la réaction de WGS pour -48- Cinétique de la Synthèse Fischer-Tropsch Chapitre IV : le catalyseur commercial a été mieux décrite par l'Eq. IV.11 avec le coefficient d'adsorption ‘a’ d’H2O égal à zéro. Shen et coll. [69] ont mesuré la cinétique de WGS sur le même catalyseur commercial dans un réacteur gaz-solide. Voir le Tableau IV.1, Annexe IV, pour les conditions expérimentales. Ils ont rempli leurs données par les mêmes équations et ont trouvé des énergies d'activation pour kw dans les Eqs. IV.11 et IV.12 de 88 kJ/mol et de 125 kJ/mol, respectivement. Les constantes d'adsorption apparentes dans le dénominateur ont été choisies exactement comme celles dans les équations cinétiques de FT, en indiquant que les auteurs ont également supposé que ces deux réactions se déroulent sur les mêmes sites catalytiques. Lox et Froment [45] ont également étudié la cinétique de la SFT et de WGS sur un catalyseur commercial précipité de fer (Ruhrchemie LP33/81). La discrimination entre les modèles cinétiques du rival LHHW a eu comme conséquence l'équation optimale suivante : RWGS k w PH 2O PCO PCO2 PH1 /2 2 / K P 1 a P H 2O 1/ 2 H2 /P (IV.13) En accord avec le rapport de Rethwisch et de Dumesic [48], l'étape la plus lente est la réaction entre le CO adsorbé et l'espèce d'hydroxyle adsorbée résultant de la dissociation de l’eau. Ils ont supposé que la réaction de WGS se déroule dans des sites catalytiques différents de ceux de la SFT. Comme discuté ci-dessus, il est supposé en générale pour les catalyseurs supporté de fer que la magnétite est la phase la plus active pour les réactions de WGS, tandis que les réactions de FT se déroulent sur des carbures de fer. L'énergie d'activation rapportée de 27,7 kJ/mol est relativement basse par rapport à d'autres études cinétiques, mais comprend la contribution des enthalpies d'adsorption des réactifs et des produits et une vraie énergie d'activation. L'enthalpie d'adsorption de a n'était pas vraiment différente de zéro. Il est à noter que ces résultats ont été obtenus dans un réacteur à lit fixe à des conversions et des températures relativement élevées de 523-623 K ainsi qu’à des rapports de la charge d’H2/CO également élevés entre 3,0-6,0. Nous concluons que la cinétique de WGS sous des conditions de FT exige encore plus de recherche. Lox et Froment [45] ont dérivé des expressions détaillées de vitesse de LHHW qui devraient être testées sur d'autres études avec des catalyseurs de fer aux conditions habituelles de FT dans les deux réacteurs slurry et gaz-solide recyclé. En outre, la connaissance sur les sites actifs de la SFT et de WGS devrait fournir plus d'informations pour modéliser la cinétique de ce réseau de réactions. -49- Chapitre V : Partie pratique Simulation d’un réacteur slurry Chapitre V : Modélisation et simulation d’un réacteur slurry Cette partie prendra en considération la modélisation d’un réacteur slurry pour la synthèse Fischer Tropsch utilisant un catalyseur à base de fer fonctionnant dans un régime d'écoulement hétérogène. Le modèle tient en compte les deux réactions de Water Gas Shift et de FT, ainsi que les vitesses de formation des produits. Des expressions cinétiques détaillées pour les réactifs et les produits d'hydrocarbure, qui ont été inspirés d’une étude expérimentale [3], sont combinées avec l'hydrodynamique du réacteur slurry et des caractéristiques de transfert de masse pour prévoir la composition détaillée des produits des deux phases gaz et liquide en fonction des conditions industrielles appropriées (pression du réacteur de 1,2 - 4,0 MPa, rapport d’alimentation en H2/CO de 0,25 - 3,0 et une température de 520 – 570 K). Les résultats obtenus de la simulation seront comparés à une étude réalisé sur le même type de réacteur pour la même capacité de production, cependant utilisant un catalyseur à base de cobalt. -50- Chapitre V : Modélisation et simulation d’un réacteur slurry V. 1. Conception des réacteurs chimiques : On admet que le choix du type de réacteur et sa conception sont obtenus à partir d’une procédure bien structurée et logique de tous les cas de faisabilité possible. Cependant, au plan pratique ce n’est pas le cas, la conception ne se fait pas de cette manière et ceci est montré clairement par le cas suivant. On rencontre durant la conception des réacteurs une multitude de solutions pour un même problème. Ces solutions peuvent être en principe raisonnables du point de vue technique et économique. Aucune de ces solutions ne se montre clairement supérieure aux autres pour permettre au concepteur d’opter pour l’une d’elles. Mais en réalité, le choix se fait autrement et la solution optimale est obtenue par les spécialistes de la conception après une recherche intensive sur la base de considérations qualitatives et semiqualitatives. Le but recherché dans la conception des réacteurs est considéré comme simple, il est interprété comme uniquement le choix d’un type de réacteur et le calcul de son volume pour des conditions opératoires désirées. Dans le cas d’un réacteur existant, le but consiste en la recherche des conditions de marche optimale. Ceci est vrai, mais n’est obtenu que si plusieurs facteurs et plusieurs disciplines sont impliqués comme la thermodynamique, la mécanique des fluides, les travaux aux laboratoires, etc. une description de ces facteurs est donnée ci-dessous avec un résumé qui regroupa les facteurs les plus importants qui sont représentés dans le Tableau V.1 [78]. V. 1. 1. Facteurs et disciplines entrant dans la conception des réacteurs : La chimie : elle permet d’étudier en général la théorie et l’établissement ou l’étude des mécanismes réactionnels. Le raisonnement à partir des bases de la chimie est important dans les décisions à prendre sur la conception et le fonctionnement du réacteur. La thermodynamique : cette discipline permet de calculer la chaleur de réaction, la conversion pour une marche adiabatique et la conversion à l’équilibre comme une fonction de la température et de la pression. La représentation graphique de la conversion en fonction de la température est utilisée pour déterminer les limites des conditions opératoires. La combinaison des informations fournies par la chimie et la thermodynamique permettent de limiter le domaine de faisabilité du procédé et tous les travaux qui succèdent se font à l’intérieur de ce domaine. -51- Chapitre V : Modélisation et simulation d’un réacteur slurry La vitesse de réaction : les données les plus importantes du modèle du réacteur sont : la vitesse de réaction établie au laboratoire ou bien les données de transposition de l’échelle pilote à l’échelle industrielle déterminées pour une composition et un type de catalyseur spécifique. Les propriétés physique des réactifs et produits : ces données sont nécessaires surtout pour un calcul de conception détaillé. Aussi, ces données sont utilisées pour l’étude de l’hydrodynamique, le transfert de chaleur et les caractéristiques concernant leurs utilisations. Les risques d’intoxication et les effets sur l’environnement doivent être également déterminés et évalués. Les propriétés du catalyseur : les caractéristiques physiques et chimiques sont nécessaires notamment en ce qui concerne le domaine de stabilité à la température. Cette information permet de limiter le domaine de faisabilité obtenu à partir des données de la chimie et la thermodynamique. Etude des réactions principales et des réactions secondaires possibles, La thermodynamique et la chimie La thermodynamique : calcul des chaleurs des réactions, la conversion à l’équilibre en fonction de T et P et les propriétés des réactifs. Etablissement du model cinétique, La cinétique des réactions Etude de l’influence des phénomènes de diffusion. La stabilité thermique, Les dimensions des particules et leurs formes, Les propriétés du catalyseur La porosité de la particule, La résistance mécanique, L’évolution des propriétés au cours du fonctionnement. Les facteurs économiques La régulation La construction mécanique Les besoins en énergie, La perte de charge, les limitations du débit traité. Le contrôle de la température, La distribution de l’écoulement. Les matériaux de construction Tableau V. 1 : Les facteurs importants entrant dans la conception d’un réacteur. -52- Chapitre V : Modélisation et simulation d’un réacteur slurry V. 1. 2. Etapes rationnelles de la conception d’un réacteur industriel : Le passage d’une réaction observée au laboratoire à la production dans un réacteur industriel nécessite un certain nombre d’étapes successives ou simultanées. Faut de temps et de moyens, certaines d’entre elle sont parfois omises. Il arrive que le rôle qui leur est dévolu soit mal compris. Nous donnons, ci-dessous, tous les aspects du problème qui sont envisagés dans leur enchaînement logique. La démarche s’applique essentiellement à la conception d’un réacteur spécifique, en vue de fabriquer un produit déterminé, selon un procédé qui sera exploité pendant plusieurs années. A l’inverse, certains produits sont fabriqués par compagnes dans des réacteurs polyvalents existant [79]. Cette démarche répond à la question suivante : comment concevoir un réacteur particulier adapté à une réaction donnée à partir des essais de laboratoires ? Ces étapes sont représentées sur la Figure V.1 pour un réacteur industriel quelconque. 1. La première étape consiste à étudier la faisabilité du procédé en laboratoire : détermination des conditions opératoires de fonctionnement, choix du catalyseur, nature des produits obtenus, identifications des contraintes expérimentales. Cette étude peut se faire a priori dans un réacteur quelconque. 2. Dans une deuxième étape, après avoir reconnu les limitations thermodynamiques, il est nécessaire d’obtenir une expression de la vitesse de réaction. Cette étude est réalisée dans un réacteur où toutes les limitations du phénomène de transfert de masse et de chaleur sont évitées, dont le but d’obtenir une vitesse de réaction débarrassée de résistance de diffusion. Pour des réactions simples, les mesures de vitesse peuvent se faire dans un réacteur fermé (réaction lente) ou en écoulement piston (réaction rapide). Lorsque le processus cinétique est plus compliqué, il est préférable d’utiliser un réacteur de type différentiel ou un réacteur parfaitement agité en continu. Ce dernier réacteur a l’avantage de fournir directement les vitesses pour une composition donnée du mélange réactionnel. 3. Une fois le model cinétique local incorporant les phénomènes de transfert est obtenu, la conception est immédiatement réalisée si la réaction est simple. 4. Lorsque la réaction est plus complexe (milieu polyphasique, écoulement étagé, etc.), il est conseillé de construire une maquette froide où les fluides sont remplacés, par exemple, par de l’eau ou de l’air et le catalyseur par des grains inertes, afin d’étudier l‘hydrodynamique du réacteur (pertes de charge, régime d’écoulement, distribution des -53- Chapitre V : Modélisation et simulation d’un réacteur slurry temps de séjour) et éventuellement les phénomènes de transfert de masse et de chaleur macroscopique entre phases. Ceux-ci peuvent être estimés par des corrélations de la littérature, quand elles existent. A ce stade, il est parfois intéressant de faire fonctionner une maquette tiède (réactions, modèles de fluides usuels, conditions moins sévères). Cette étape d’opération est en voie d’être supplantée au moins dans les milieux monophasiques, par un calcul numérique à priori des caractéristiques de l’écoulement. 5. Dans une dernière étape, quelquefois parallèle à la deuxième étape et que le choix du réacteur est arrêté, les essais en pilote sont entamés. Le rôle d’une installation pilote est essentiellement d’étudier tous les problèmes accompagnant l’acte de la transformation chimique, la sécurité, la résistance des matériaux, la corrosion, la tenu des pompes, l’instrumentation et la commande ainsi que la séparation et la fiabilité du matériel. En outre, le pilote permet de se familiariser avec la conduite de la réaction et de produire des quantités significatives de produits recherchés pour divers essais et l’établissement des spécifications commerciales. V. 1. 3. Conception des réacteurs par modélisation mathématique : Il y a une conclusion certaine citée dans les différents ouvrages de génie de la réaction chimique, qui dit que la conception ou la conduite des réacteurs ne pourra jamais être réalisée sans les données expérimentales, cependant beaucoup de travaux ont été orientés pour minimiser l’utilisation de ces données et de se limiter uniquement aux données obtenues à l’échelle laboratoire (cinétiques des réactions). La transposition à l’échelle industrielle est réalisée en utilisant les modèles mathématiques adéquats. Sans oublier que toute information provenant de l’échelle pilote ou du réacteur industriel et des praticiens de la conception est d’une grande importance et elle est utilisée avec fiabilité. La conception ou l’analyse d’un réacteur en utilisant les modèles mathématiques est continuellement confrontée au choix du degré de complexité nécessaire à la justification de son utilisation. La réponse à ce problème ne peut pas être discutée de façon générale. Le degré de sophistication du modèle dépend du procédé étudié, du mécanisme réactionnel et de sa sensibilité aux perturbations et aux conditions opératoires. A ceci, il y a lieu d’ajouter le degré d’exactitude avec lequel la cinétique est établie. La Figure V.2 montre les problèmes rencontrés durant la modélisation et la conception d’un réacteur. Ces problèmes sont liés principalement aux problèmes de diffusion externe et interne de la particule de catalyseur et à l’hydrodynamique des fluides dans une configuration spécifique. -54- Chapitre V : Modélisation et simulation d’un réacteur slurry Réacteur de laboratoire (Faisabilité) Réacteur d’étude cinétique (vitesse de réaction débarrassée de la cinétique physique) Premier choix d’un type de réacteur Simulation numérique de l’écoulement et/ou expérimentation en maquette froide. (Hydrodynamique, temps de séjours). Echelle réduite ou vraie grandeur. Estimation des paramètres de transport et de transfert (cinétique physique) : mesures, corrélations Compétition réaction / diffusion. Réacteurs : modèle de simulation Modèle d’écoulement Maquette tiède (modèles de réactions, conditions moins sévères) Modèle de cinétique locale incorporant les phénomènes de transport Modèle générale macroscopique du réacteur Pilote Problèmes techniques, sécurité, commande, production (facultatif) Choix Final Petite maquette chaude (microscopique) (Réaction en conditions vraies dans le même type de réacteur à petite échelle) (facultatif) Dessin du réacteur commercial Figure V. 1 : Etapes de développement d’un réacteur industriel -55- Modélisation et simulation d’un réacteur slurry Chapitre V : Cinétique des réactions Site de catalyseur Echelle microscopique Particule de catalyseur Gradient externe ΔC, ΔT ? Gradient interne ΔC, ΔT ? Type de transfert de masse et de chaleur Echelle macroscopique Réacteur Ecoulement piston ? + dispersion axiale ou radiale ? Vitesse non uniforme : + dispersion radiale ? Figure V. 2 : Les aspects à considérer durant la modélisation d’un réacteur V. 1. 2. Modèle mathématique : Le modèle mathématique est un ensemble d’équation décrivant le comportement d’un système ou d’un sous système étudié. La majorité des équations sont des relations de conservation de masse, d’énergie et de quantité de mouvement. Le type de ces équations peut varier d’un système d’équation algébrique à un système d’équations différentielles. Dans les modèles sophistiqués, les équations peuvent être des équations différentielles aux dérivées partielles. Le modèle est aussi fonction de paramètres ajustables, qui permettent d’étudier le comportement du système à différentes conditions. La modélisation des réacteurs slurry est réalisée en appliquant les équations de conservation à un élément de volume représentatif. Le résultat de cette étape est un modèle complexe, du fait qu’il tient compte des phénomènes qui se manifestent à l’intérieur de l’élément du volume. Ces difficultés ne se limitent pas uniquement à la description de ces phénomènes, mais la plus part du temps sont dues aux calculs des paramètres décrivant ces phénomènes. En suite des hypothèses sont introduites sur le modèle dans le but de surmonter les difficultés liées principalement à la description des phénomènes à l’état microscopique par l’utilisation de paramètres effectifs. -56- Chapitre V : Modélisation et simulation d’un réacteur slurry V. 2. Simulation d’un réacteur slurry : Le gaz de synthèse (CO et H2) obtenu à partir du charbon ou du gaz naturel peut être converti par le processus de Fischer Tropsch en un mélange d’hydrocarbures dont les hydrocarbures linéaires sont les prédominants. La synthèse FT dans des réacteurs slurry est relativement plus attractive par rapport aux réacteurs à lit fixe [25]. Les avantages sont principalement : 1) Faible pertes de charges le long du réacteur 2) Excellentes caractéristiques de transfert thermique ayant comme résultat des températures de réacteur plus stables 3) Pas de limitations de diffusion 4) Possibilité de refroidissement en continu des particules du catalyseur 5) Une construction relativement simple et des coûts d’investissement plus bas Une modélisation mathématique du réacteur slurry pour la synthèse FT a été publiée par Saxena et coll [24] et plus récemment par Saxena [80]. Le problème semble d’être le manque des équations cinétiques fiables pour tous les produits et réactifs basés sur des mécanismes réactionnels plus réalistes. L’hydrodynamisme du réacteur slurry est un point important à prendre en considération ; il est très complexe dont le régime turbulent ou hétérogène est le plus optimal pour la synthèse de FT [26]. Dans ce régime, il existe différentes bulles de gaz de tailles différentes qui peuvent être divisées en deux classes: 1) les petites bulles avec un diamètre constant de moins de 0,01 m, et 2) les grandes bulles dont le diamètre est supérieur à 0,01 m avec une forme irrégulière et de taille variable. Le comportement du mélange des deux classes de bulles est complètement différent, cela est due principalement à la différence dans leurs vitesses d'élévation [26, 81, 82]. Des équations appropriées de la vitesse de réaction pour la synthèse Fischer Tropsch et la réaction de Water Gas Shift sont nécessaires pour modéliser les colonnes à bulles opérant avec des catalyseurs de fer. Inga et Morsi [72], Prakash et Bendale [83] et Prakash [85] ont inclus des expressions de la vitesse pour les réactions de FT et de WGS pour obtenir des profils axiaux précis de concentration en hydrogène et en oxyde de carbone. Jusqu’à maintenant, aucun des modèles disponibles dans la littérature ne peut décrire la distribution complète des produits de la synthèse FT à des conditions industrielles (de température et pression élevées) -57- Chapitre V : Modélisation et simulation d’un réacteur slurry en fonction de la consommation globale des constituants du gaz de synthèse et des conditions opératoires. Cette étude prendra en considération la synthèse Fischer Tropsch dans un réacteur slurry sur un catalyseur à base de fer fonctionnant dans un régime d'écoulement hétérogène. Le modèle tient en compte les deux réactions de Water Gas Shift et de FT, ainsi que les vitesses de formation des produits. Des expressions cinétiques détaillées pour les réactifs et les produits d'hydrocarbure sont combinées avec l'hydrodynamique du réacteur slurry et des caractéristiques de transfert de masse pour prévoir la composition détaillée des produits des deux phases gaz et liquide en fonction des conditions opératoires. V. 2. 1. Cinétique et sélectivité des produits : Introduction : La cinétique de la synthèse de Fischer-Tropsch sur un catalyseur commercial de Fe-Cu-KSiO2 a été étudiée dans un réacteur gaz-slurry continu. Un modèle de distribution des produits pour décrire la sélectivité des produits de la synthèse gaz-solide de FT [70], a été appliqué pour modéliser la distribution des produits obtenus à des conditions industrielles appropriées (pression du réacteur de 1,2 - 4,0 MPa, rapport d’alimentation en H2/CO de 0,25 - 3,0 et une température de 520 – 570 K). Le nouveau modèle, appelé Modèle de Distribution des Produits par Réadsorption des Oléfines (ORPDM), combine un modèle de mécanisme de réadsorption des oléfines avec la cinétique de la croissance et de la terminaison de la chaîne sur les mêmes sites catalytiques. Dans la phase slurry, ce modèle décris les déviations de la distribution classique d'AndersonSchulz-Flory (voir chapitre IV) Les expériences de la cinétique mise en application sur un large domaine de conditions industrielles de la synthèse FT (réaction Fischer Tropsch et réaction de Water Gas Shift) ont permis de dériver des équations de la vitesse des réactions mises en jeux sur la base d’un mécanisme assez détaillé possible. -58- Modélisation et simulation d’un réacteur slurry Chapitre V : V. 2. 1. 1. Cinétique de la réaction FT : La synthèse Fischer-Tropsch peut être simplifiée comme une combinaison de la réaction FT et la réaction de Water Gas Shift. L'eau est un produit primaire de la réaction FT, et le CO2 ne peut être produite que par la réaction de WGS (RWG. RCO2). La réaction de Water Gas Shift est une réaction réversible parallèle à l'égard de CO (voir Figure V.3). CO2 + RF CO + H2 H2O + -(CH2)- RWGS CO + H2O Figure V. 3 : Schéma de la réaction du monoxyde de carbone et de l’hydrogène Le problème majeur dans la description de la cinétique de la réaction Fischer-Tropsch est la complexité de son mécanisme réactionnel ainsi que le grand nombre d'espèces concernées mise en jeux. La littérature sur la cinétique de la synthèse Fischer-Tropsch peut être divisée en deux classes. La plupart des études visent à l'amélioration du catalyseur et suggèrent des lois empiriques de la cinétique pour la vitesse de disparition du monoxyde de carbone [64, 68]: b RCO k PHa2 PCO (V.1) Et pour la formation du dioxyde de carbone ou la réaction de Water Gas Shift [18, 19]: d RCO2 k PHc2O PCO (V.2) Pratiquement, peu d'études visent à comprendre les mécanismes de la réaction. Certains auteurs ont obtenu des expressions de Langmuir-Hinshelwood-Hougen-Watson (LHHW) de la vitesse de disparition des réactifs [42, 45]. Dans la plupart des cas, l'étape déterminante est supposée d'être la formation du monomère du méthylène [44, 68]. Plusieurs modélisations des réactions WGS et de FT sur des catalyseurs de fer avec une activité de WGS ont été publiées. Zimmerman et Bukur [63] et Shen et coll. [69] ont adopté des expressions cinétiques à leurs données, mais leurs expressions de vitesse pour le WGS ont été quasiment empiriques. Dans -59- Modélisation et simulation d’un réacteur slurry Chapitre V : notre application, on considère des expressions intrinsèques de la vitesse de conversion de CO vers des produits de Fischer-Tropsch et de la réaction de Water Gas Shift sur un catalyseur à base de fer suivant un mécanisme réaliste. Ces expressions ont été développées par G.P. Van der Laan [70] misent en évidence par des expériences de la réaction Fischer Tropsch sur un catalyseur commercial de fer Fe-Cu-K-SiO2 dans un réacteur de type slurry aux conditions industrielles citées ci-dessus. V. 2. 1. 1. 1. Réactions Principales : Le mécanisme de la formation des hydrocarbures au cours de la synthèse FT a été examiné et publié par plusieurs auteurs [3, 31, 38, 68]. Le plus important mécanisme de croissance de chaîne pour la formation des hydrocarbures est le mécanisme de carbure de surface par insertion de CH2 [1, 42, 68]. La présence de méthylène adsorbé a été identifiée avec des techniques de traceurs isotopiques sur Fe/Al2O3. L'hydrogène réagit soit par adsorption dissociative ou à l'état moléculaire. L'adsorption dissociative de l'hydrogène se produit sur deux sites actifs libres: H2 + 2s1 2Hs1 s1 signifie un site catalytique où les hydrocarbures peuvent se former. Le monoxyde de carbone s'adsorbe à l’état moléculaire sur un site actif : CO + s1 COs1 Le CO adsorbé peut être dissocié dans un second état: COs1 + s1 Cs1 + Os1 Le carbone de surface réagie avec l'hydrogène dissocié adsorbé, Cs1 + Hs1 CHs1 + s1 CHs1 + Hs1 CH2s1 + s1 Ou bien avec l'hydrogène moléculaire, -60- Modélisation et simulation d’un réacteur slurry Chapitre V : Cs1 + H2 CH2s1 L'oxygène est enlevé rapidement et de manière irréversible de la surface par des réactions d'hydrogénation successives [38, 61, 46], Os1 + Hs1 HOs1 + s1 HOs1 + Hs1 H2Os1 + s1 H2Os1 H2O + s1 Ou avec l'hydrogène moléculaire suivant le mécanisme Eley-Ride all [38, 43, 61], Os1 + H2 H2Os1 H2Os1 H2O + s1 Un autre éventuel mécanisme commence par le monoxyde de carbone moléculaire adsorbé et de l'hydrogène dissocié [42, 43], COs1 + Hs1 HCOs1 + s1 HCOs1 + Hs1 Cs1 + H2Os1 Ou avec de l'hydrogène moléculaire, COs1 + H2 HCOHs1 + s1 HCOHs1 + H2 CH2s1 + H2O -61- Chapitre V : Modélisation et simulation d’un réacteur slurry V. 2. 1. 1. 2. Les Equations Cinétiques de la Vitesse: Afin de décrire les équations de la vitesse, l'étape déterminante a été identifiée, alors que toutes les autres étapes sont supposées d'être en équilibre. Les hypothèses suivantes, toutes basées sur la littérature, ont été prises en compte: 1. Le sens de la réaction pour la consommation de CO vers le monomère de méthylène, CH2, comprend une vitesse irréversible de l'étape déterminante (élémentaire), par analogie avec Ref. [75]. 2. Toutes les concentrations des intermédiaires sur la surface du catalyseur sont considérées dans un état stationnaire [67, 75] 3. Les sites catalytique sont actifs en vers la formation des hydrocarbures, qui sont uniformes et réparties de façon homogène [67, 75]. 4. L'adsorption initiale de l'hydrogène et du monoxyde de carbone est en quasi-équilibre avec les concentrations de la phase gazeuse [38]. 5. L'eau est enlevée de manière irréversible après la dissociation de CO [38, 61]. 6. Le CO est fortement adsorbé par rapport à l'H2 sur les catalyseurs de fer, entraînant une concentration élevée de CO ou de CO dissocié sur la surface du catalyseur par rapport à l'H2 [21, 68]. 7. H2O s’adsorbe fortement et peut inhiber la vitesse de la réaction de FT [63]. Avec ces hypothèses, 7 différents modèles cinétiques restent possibles. Ces modèles sont résumés dans le Tableau V.2 (Annexe V). Le développement des équations cinétiques est illustré uniquement pour le modèle qui est le plus adapté et dont les résultats expérimentaux sont les meilleurs. Le modèle se réfèrent à l'ensemble des réactions élémentaires et à la réaction principale qui n'est pas en équilibre (qui est l'étape déterminante, dans ce cas c’est la réaction 2). L'ensemble des réactions élémentaires pour le modèle appliqué est indiqué dans le Figure V.4. La vitesse de la réaction de l’étape déterminante est: 1 R FT K 2 COs1 Hs1 ( mol kg cat s 1 ) (V.3) -62- Modélisation et simulation d’un réacteur slurry Chapitre V : La fraction du carbone en surface peut être calculée à partir de l’équilibre du site actif : 1 CO + s1 2 COs1 + Hs1 3 HCOs1 + Hs1 4 Cs1 + Hs1 5 CHs1 + Hs1 6 H2 + 2s1 2Hs1 7 H2O + s1 H2Os1 COs1 HCOs1 + s1 Cs1 + H2Os1 HCs1 + s1 CH2s1 + s1 Figure V. 4 : Les réactions élémentaires de la synthèse FT pour le modèle appliqué K1 COs1 PCO s1 K6 2 Hs 1 s21 PH COs1 K 1 PCO s1 => 1 (V.4) 1 Hs1 K 6 2 PH 2 s1 => 2 (V.5) 2 Et donc, 1 1 RFT K 2 K1 PCO K 6 2 PH 22 s21 (V.6) D’après les hypothèses 6 et 7, il en résulte que seulement le carbone et l'eau en surface occupent une fraction importante du nombre total de sites, l’équilibre du site devient: s1 COs1 H Os1 1 (V.7) 2 D’après la réaction 7 K7 H Os1 2 PH 2O s1 => H Os1 K 7 PH O s1 2 2 (V.8) La substitution des fractions en carbone et en eau en surface dans l’équation principale V.8 nous donne: -63- Modélisation et simulation d’un réacteur slurry Chapitre V : 1 RFT 1 K1 K 2 K 6 2 PCO PH 22 (1 K1 PCO K 7 PH 2O ) 2 (V.8) Le dénominateur est une équation de second degré dans le cas où l'étape déterminante est une réaction élémentaire de double site. Le dénominateur signifie la contribution individuelle des espèces largement abondantes sur la surface du catalyseur. 1 RFT k PCO PH 22 (1 a PCO b PH 2O ) 2 (V.9) L’Eq. V.8 est l’expression de la vitesse de la réaction FT, RFT, considérée dans la littérature 1 s 1 ) suivant le modèle le plus optimal appliqué pour notre simulation. ( mol kg cat Avec : k = K1 K2 K61/2 a = K1 b = K7 D’après les résultats expérimentaux, [2] k (mol kg-1 s-1 MPa-1,5) = 0.0339 a (MPa-1) = 1,185 b (MPa-1) = 0,656 V. 2. 1. 2. Cinétique de la Réaction de Water Gas Shift : V. 2. 1. 2. 1. Mécanisme de la réaction : Plusieurs mécanismes de la réaction de Water Gas Shift ont été proposés dans la littérature. Seulement des études de cette réaction sur des catalyseurs supportés par des métaux suggèrent l'apparition de l'espèce formiate [19, 45, 48, 75]. Ce dernier peut être formé par une réaction entre le monoxyde de carbone et soit avec les espèces hydroxyles ou avec de l'eau; cette réaction peut se dérouler dans la phase gazeuse ou à l'état adsorbé. L'intermédiaire hydroxyle peut être formé par la décomposition de l'eau. L'intermédiaire formiate peut être réduit au dioxyde de carbone soit adsorbé ou gazeux (voir le Tableau V.3 (Annexe V). Rethwisch et Dumesic [48] ont étudié la réaction de Water Gas Shift sur plusieurs catalyseurs d'oxyde de fer -64- Chapitre V : Modélisation et simulation d’un réacteur slurry et d'oxyde de zinc avec/ou sont support. Ils ont suggéré que la réaction de WGS sur la magnétite (Fe3O4) sans support se déroule via un mécanisme d'oxydation direct, alors que tous les catalyseurs de fer en présence d'un support opèrent via un mécanisme des espèces formiate en raison du changement limité de l'état d'oxydation des cations de fer. -65- Modélisation et simulation d’un réacteur slurry Chapitre V : V. 2. 1. 2. 2 Les Expressions Cinétiques : Plusieurs hypothèses ont été faites afin de tirer les expressions de la vitesse de LHHW : 1. L'état stationnaire des espèces adsorbées. 2. Une seule équation de vitesse de l'étape déterminante dans la séquence des réactions élémentaires sur tout le domaine des conditions expérimentales. 3. Les concentrations en surface des espèces intermédiaires sont négligeables [75]. 4. Les sites actifs pour la réaction WGS (type 2) sont différents de ceux pour la réaction de la formation des hydrocarbures (type 1) [45]. 5. La vitesse de l'étape déterminante est une réaction principale de double site entre deux espèces adsorbées [45]. 6. L'adsorption des réactifs et la désorption des produits sont en équilibre. Avec les hypothèses mentionnées, deux étapes déterminantes sont possibles. Premièrement, l'étape déterminante est : COs2 + OHs2 HCOOs2 + s2 Les espèces hydroxyle sont formées par la dissociation de l'eau: H2O + 2s2 OHs2 + Hs2 Deuxièmement, la réaction entre l'eau adsorbée et le monoxyde de carbone peut être une étape déterminante: COs2 + H2Os2 HCOOs2 + Hs2 Sur la base du mécanisme formiate et les hypothèses mentionnées, deux équations cinétiques de la vitesse ont été développées. Les expressions sont indiquées dans le Tableau V.4 (Annexe V). L'adsorption d'H2 et du CO2 sont supposées d'être négligeables par rapport au CO et de H2O [45, 63, 68]. Ainsi, le bilan massique des sites catalytiques, s2, est: S 2 H 2O COS 2 1 (V.10) La détermination d'autres expressions cinétiques fondées sur l'adsorption de plusieurs composants est possible à partir de l'équation ci-dessus. Puisque la réaction WGS est une réaction d'équilibre, la réaction inverse doit être prise en compte. Pour la dépendance de la -66- Modélisation et simulation d’un réacteur slurry Chapitre V : constante d'équilibre, 'KP', de la réaction de WGS à la température, la relation suivante a été utilisée (Graaf et coll. [77]): PCO PH 2073 2 2 log K P log 2.029 PH O PCO 2 eq T (V.11) Les études de la cinétique de la réaction WGS sur un catalyseur à base de fer et sous des conditions de la réaction FT sont résumées dans le Tableau IV. 1 (Annexe IV) 1 CO + s2 2 CO2 + s2 3 H2O + s2 4 H2Os2 + s2 5 H2 + 2s2 COs2 CO2s2 H2Os2 OHs2 + Hs2 2Hs2 6 COs2 + OHs2 HCOOs2 + s2 7 HCOOs2 + s2 Hs2 + CO2s2 Figure V. 5 : Les réactions élémentaires pour la réaction de Water Gas Shift suivant le modèle appliqué RWGS k5 K 3 K1 ( PCO PH 2O PCO2 PH 2 / K P ) K ( PCO 3 PH 2O ) 2 K1 1 kWGS k5 K 3 / K1 (mol kg cat s 1 MPa 1. 5 ) (V.12) (V.13) K K 3 / K1 L’Eq. V.12 est l’expression de la vitesse pour la réaction de Water Gas Shift, RWGS 1 ( mol kg cat s 1 ) Avec [2] : kWGS /(mol kg-1 s-1 ) = 0.0292 K = 3.07 Kp = 85,81 -67- Chapitre V : Modélisation et simulation d’un réacteur slurry V. 2. 2. Hydrodynamique du réacteur de colonne à bulles (slurry) : Les réacteurs de colonnes à bulles (slurry) peuvent fonctionner soit dans un régime d’écoulement homogène ou hétérogène (turbulent). Le régime homogène est établi dans le réacteur pendant le fonctionnement à faible débits de gaz: des petites bulles de gaz (1-10 mm) sont réparties uniformément dans la phase slurry (liquide + particules solides du catalyseur). Avec l'augmentation du débit de gaz, la transition du régime homogène au régime turbulent se produit. Dans le régime hétérogène, les petites bulles se combinent entre elles (s’agglomèrent) pour former des grosses bulles (20 - 70 mm). Ces dernières passent à travers la colonne à des grandes vitesses (entre la gamme de 1-2 m/s) et ont comme effet de remuer la phase slurry. Les petites bulles, qui coexistent avec les grosses bulles dans le régime turbulent sont entraînées dans la phase slurry et par une bonne approximation elles ont les mêmes caractéristiques de mélangeage que la phase slurry. L'hydrodynamique du réacteur slurry fonctionnant dans un régime turbulent est représenté dans la Figure V.6. Tubes de refroidissement Huldup des petites bulles = ε df La fraction solides dans le slurry = εs Slurry Huldup des grandes bulles =εb Huldup des particules solides =1- ε Liquide Gaz de synthèse Figure V. 6 : Schéma de l’hydrodynamique du réacteur slurry opérant dans un régime turbulent Le régime turbulent est le plus optimal pour la synthèse FT [66]. L'un des paramètres les plus importants à être estimé pour la conception et le design d’un réacteur slurry est la rétention des -68- Chapitre V : Modélisation et simulation d’un réacteur slurry bulles de gaz, ε, dans ce dernier. Suivant le modèle de Krishna et coll. [15] pour le régime turbulent, la rétention du gaz peut être déterminée comme suit: b df 1 b (V.14) Avec εb est la rétention des grandes bulles et εdf est la rétention des petites bulles. Quoiqu'en réalité la population des bulles dans le régime turbulent a une différente distribution de dimension. Notre modèle choisi considère uniquement deux classes de bulle (grandes et petites), dont les caractéristiques ont été mentionnées dans le paragraphe précédent. Dans le régime turbulent, la rétention des petites bulles εdf reste pratiquement constante avec l'augmentation de la vitesse superficielle de gaz. εdf est égal à la valeur de la rétention de gaz au point de la transition du régime. La rétention de gaz dans le réacteur est affectée par la concentration en catalyseur, le diamètre de la colonne et de la pression. L'effet de la concentration en catalyseur, défini ici comme fraction volumique dans la phase slurry, εs (absence de gaz), est très importante, comme on peut le constater d'après Figure V.7 [59]. Figure V. 7 : Influence de l’augmentation de la concentration du catalyseur sur la rétention total du gaz L'addition des particules solides augmente la coalescence des petites bulles, se qui entraîne l'augmentation de la gamme de ces dernières et la diminution de leur rétention, et par conséquent la rétention total de gaz. La corrélation pour la rétention des petites bulles, obtenue par ajustement par des données expérimentales [59], est la suivante: -69- Modélisation et simulation d’un réacteur slurry Chapitre V : 0 .7 df ,ref df df ,ref 1 . s (V.15) Où εdf,ref est la rétention des petites bulles dans un liquide pur (sans solide). Dans le calcul de εs, il est supposé que les pores des particules du catalyseur sont complètement remplis par le liquide. L’Eq. V.15 montre que la rétention des petites bulles diminue avec l'augmentation de la fraction volumique du solide εs ; pour une valeur de εs environ 38%, la population des petites bulles est pratiquement détruite et seulement les grandes bulles sont présentes dans le réacteur slurry. D’autres hypothèses du modèle est que la rétention des grandes bulle n'est pas influencée par la concentration en catalyseur. L'augmentation de la taille des petites bulles due à l’augmentation de la concentration en catalyseur provoque l’accroissement de leur vitesse d'élévation, Vpetite 0 .8 V petite V petite ,ref 1 . s V prtit ,ref (V.16) Où Vpetite,ref est la vitesse d'élévation des petites bulles dans un liquide pur. Les paramètres εdf,ref et Vpetite,ref doivent être déterminés expérimentalement et dépendent des propriétés du liquide. Les valeurs des paramètres des équations V.15 et V.16 pour les paraffines, εdf,ref = 0.27 et Vpetite,ref =0.095 m/s, sont déterminées expérimentalement et sont supposées d’être applicable pour la synthèse Fischer Tropsch [59]. L'influence du diamètre de la colonne sur la rétention total de gaz est illustrée dans la Figure V.8, où une comparaison a été faite sur des données pour des colonnes de 0,1 et 0,38 m, à une concentration en slurry de 35 vol%. La Vitesse d'élévation des grandes bulles est influencée par le diamètre de la colonne; l'augmentation du diamètre du réacteur augmente la vitesse d'élévation des grandes bulles, et donc diminue la rétention de ces dernières ; par conséquent, diminue la rétention totale de gaz. La rétention des grandes bulles pour des concentrations en catalyseur εs supérieur à 0.16 peut être estimée par la relation suivante [59]: b 0.3 4 1 1 5 U U G df 0.18 0.22 DT U G U df (V.17) -70- Chapitre V : Modélisation et simulation d’un réacteur slurry Où DT est le diamètre de la colonne, UG la vitesse superficielle globale du gaz, Udf la vitesse superficielle des petites bulles, alors que (UG – Udf) est la vitesse superficielle des grandes (petites) bulles (voir fig. 1). Udf est donné par : U df df . V petite (V.18) Ce modèle suppose que la dépendance du diamètre de la colonne de la rétention des grandes bulles persiste jusqu'à 1 m. Pour des plus grandes colonnes, telles que les réacteurs slurry industriels, DT =1 doit être introduit dans l’Eq. V.17. La Figure V.8, présente la courbe de la rétention total de gaz pour un diamètre de colonne de 7 m, estimée par un modèle hydrodynamique décrit par les Eqs. V.14 – V.18. Ile devrait être évident de la Figure V.8 que le dimensionnement disant de l'installation pilote de diamètre de 0,1 m à un réacteur commercial de diamètre de 7 m n'est pas directe et une attention particulière doit être prêtée aux règles de la conception. Figure V. 8 : Influence de l’augmentation du diamètre de la colonne sur la rétention total du gaz En outre les effets de la pression doivent être pris en considération durant le dimensionnement des résultats obtenus par des études hydrodynamiques. De telles études hydrodynamiques sont habituellement réalisées à pression atmosphérique et une température ambiante, avec de l'air ou de l'azote comme phase gazeuse; la densité du gaz dans ces conditions est de 1,3 kg/m3. La synthèse FT à caractère commerciale est opérée sous une pression de 30 – 40 bars et une température de 520 – 570 K pour les catalyseurs de fer. La densité du gaz de synthèse à 30 bars et à 240°C est de 7 kg/m3. Quand la pression (ou la densité de gaz) augmente, la rétention -71- Modélisation et simulation d’un réacteur slurry Chapitre V : total de gaz augmente et la transition du régime homogène au régime turbulent est retardée [32]. La vitesse superficielle de gaz au point de transition du régime d’écoulement est décalée à des valeurs plus élevées avec l’augmentation des pressions du système. Ceci implique que la rétention de gaz au point de transition de régime accroît avec l'élévation de la pression du système; cet effet est l’opposé de celui de l’accroissement de la concentration en solides. La corrélation de Reilly et coll [29] est recommandée pour la rétention des petites bulles quand aucune donnée expérimentale en pression n'est disponible. Cette corrélation ne prévoit que la rétention des petites bulles au point de transition du régime, εtrans, augmentations avec ρG. L'effet de la pression est présenté dans l’Eq. V.19 comme suit, gardant dans l'esprit que : df trans : df df ,ref G G ,ref 0.48 1 0 .7 . s df , ref (V.19) Où ρG , ref est la densité du gaz aux conditions ambiantes qui est égale à ρG , ref = 1,3 kg/m3. Le coefficient volumétrique de transfert de masse, kLa est un autre paramètre important, qui doit être présenté dans le modèle de réacteur. Les corrélations les plus admises pour kLa dans la littérature sont ceux d'Akita - Yoshida [32] et de Calderbank - Moo-Young [29] ; cependant, ces corrélations ont été obtenues dans des colonnes de bulle fonctionnant dans un régime homogène et peuvent décrire seulement le transfert de masse à partir des petites bulles, qui sont considérées en tant que sphères rigides. Vermeer et Krishna [20] ont mesuré kLa à partir des grandes bulles, et ont trouvé des valeurs plus élevées de kLa comparées à ceux prévues par les corrélations d'Akita et de Calderbank si on considère la taille des bulles dans la gamme de 20–70 mm. Les grandes bulles se fusionnent et se dissocient continuellement au cours de leur élévation le long de la colonne [26]. Cela est très important pour le transfert de masse interphasique, parce qu’en réalité les grandes bulles ont seulement une existence momentanée. Par conséquent, le renouvellement d'interface gaz– liquide est très fréquent et les caractéristiques de transfert de masse pour de telles grandes bulles sont meilleures que celles prévues par les théories conventionnelles. Les données de Vermeer–Krishna pour le système N2–turpentine-5, montre une valeur constante pour le rapport entre kLa et la rétention de gaz des grandes bulles : -72- Modélisation et simulation d’un réacteur slurry Chapitre V : k L a grande 0.5 b N 2 turpentine5 s 1 (V.20) Le rapport ci-dessus peut être pris comme une référence constante pour prévoir kLa des grandes bulles pour différents systèmes k L a grande b k L a grande b DL N 2 turpentine 5 DL ,ref 0 .5 DL D L ,ref (V.21) Où DL est le coefficient de diffusion dans la phase liquide, alors que DL,ref est égal à 2x109 m2/s. Le coefficient de transfert de masse pour la population des petites bulles est déterminé d'une façon analogue en utilisant une constante de 1,0 au lieu de 0,5, c.-à-d. k L a petite df 1.0 DL DL ,ref (V.22) Les diffusivités, DL des espèces H2 et de CO à une température de réaction de 250°C sont de 17,2 x 109 et 45,5 x 109 m2/s, respectivement [2]. -73- Modélisation et simulation d’un réacteur slurry Chapitre V : V. 2. 3. Modèle mathématique du réacteur slurry pour la synthèse Fischer Tropsch : U GH D= 7 m Gaz Liquide H= 30 m Plug flow model Tubes de refroidissement Liquide UL Bon mélangeag KLGrande a rétention des grandes bulles = ε b UG – Udf Gaz de synthèse Bon mélangeag KLPetite a Huldup des petites bulles = ε df UL Huldup des particules solides = εs Udf UGin Figure V. 9 : Modèle de conception d’un réacteur slurry de Fischer Tropsch Une description mathématique pour la simulation d'un réacteur industriel de type slurry pour la réaction Fischer-Tropsch est présentée dans la Figure V.9. Le modèle du réacteur peut être appliqué dans un régime hétérogène ou turbulent. Les grandes bulles sont supposées d’être en écoulement homogène (plug flow) passant à travers la colonne à une vitesse superficielle de gaz de UG – Udf. La phase liquide avec le catalyseur en suspension et les petites bulles entraînées sont considérées bien mélangés. La vitesse superficielle des petites bulles de gaz présentes dans la phase mélangée est Udf, qui est égal à la vitesse superficielle totale de gaz au régime transitoire. Le modèle mathématique pour la synthèse Fischer-Tropsch est fondé sur les hypothèses suivantes: 1. La résistance de transfert de masse gaz-liquide est située dans la phase liquide. 2. Les grandes bulles de gaz sont dans l’écoulement homogène causé par les vitesses élevées d'élévation, qui sont en général de l’ordre de 1-2 m/s. 3. La phase gazeuse constituée des petites bulles de gaz, et la phase liquide sont complètement mélangées en raison du grand diamètre du réacteur qui est de 7 m [20]. La distribution du catalyseur est uniforme dû au flux ascendant de la phase slurry, du grand diamètre du réacteur et de la turbulence créée par l’élévation rapide des grandes bulles. -74- Modélisation et simulation d’un réacteur slurry Chapitre V : 4. Seulement les paraffines et les oléfines sont supposées d’être en équilibre dans la phase gazeuse et liquide à la sortie du réacteur. 5. Le réacteur opère en isotherme en raison du bon mélangeage de la phase. 6. La vitesse du slurry est constante. 7. Le réacteur fonctionne dans un état stationnaire. 8. Le facteur d'efficacité des particules de catalyseur est égal à l'unité et les résistances des transferts de masse et thermique entre le catalyseur et le liquide sont négligeables, cela est due aux petites dimensions des particules utilisées (50μm). Le bilan de matière de la phase gazeuse pour le composant i (avec i = CO ou H2) dans les grandes bulle, montant dans un écoulement homogène est: d U G U df C igrande ,G dh k L a grande i C igrande ,G C i , L 0 m GL i (V.23) Avec des concentrations en mole/m3 sujet aux conditions aux limites à l'entrée du réacteur: C ipetite . h=0: C igrande ,G ,G Le bilan de matière de la phase gazeuse pour le composant i dans les petites bulles (complètement mélangées) est: U df H C in i ,G C petite i ,G k a L petite i Cipetite ,GGL Ci , L m i (V.24) Le bilan de matière pour le composant i dans la phase liquide complètement mélangée est écrit comme suite: C igrande ,G grande 0 k L a i H GL mi C ipetite M Cat petite ,G C i , L dh k L a i H GL C i , L m U A G i n j 1 ij R j U L Ci,L 0 (V.25) Où Rj est la vitesse de la réaction FT (j =1) ou de la réaction de Water Gas Shift (j =2) 1 S 1 ), vij est le coefficient stœchiométrique pour le composant i dans la jème ( mol kg cat réaction. -75- Modélisation et simulation d’un réacteur slurry Chapitre V : La chaleur de la réaction est enlevée par des tubes de refroidissement verticaux de diamètre de 50 mm à une température Tr constante de la vapeur d’eau de 495 K. Le coefficient global de transfert thermique αeff de la phase slurry au liquide réfrigérant est estimé à partir de la corrélation de Deckwer et coll. [20] : eff 0.1 U 0.25 S0.'75 C P0..5S ' g 0.25 S'0.25 0S.'5 (V.26) Voir Tableau V. 5, annexe V. A des vitesses de gaz supérieurs à 0,10 m.s-1, le coefficient de transfert thermique n’augmente pratiquement pas et il est calculé à partir de l'Eq.V.26 avec UG égal à 0,10 m s-1. Le bilan énergétique pour la phase slurry, en supposant que la température du catalyseur et celle du liquide est la même, est: M Cat UG A Où H R n R. j j 1 j eff a c H T Tr U S ' S ' C P . S 'T in S ' C P .S 'T out 0 (V.27) a c est l’air (surface) spécifique du transfert thermique (m-1), Cp,S’ est la capacité calorifique de la phase slurry, ρS’ est la densité du slurry et – ∆HR ,j est la chaleur de réaction correspondant à la réaction j (J mol-1). Le débit molaire de la phase gazeuse change du fait de l’avancement de la réaction. La vitesse superficielle est supposée d’être une fonction linéaire de la conversion globale du gaz de synthèse, Xco+H2 [5]: U G 1 c X CO H 2 U Gin 1 c 1 C / 1 F X H 2 U Gin Où (V.28) c est le facteur de contraction, définie comme suite: c U G X CO H 2 1 U G X CO H 2 0 U G ( X CO H 2 0) (V.29) -76- Modélisation et simulation d’un réacteur slurry Chapitre V : C est le rapport de l'hydrogène à l'oxyde de carbone (-RH2 /-RCO) convertie et F est le rapport d'alimentation d’H2 à l’CO. Les valeurs publiées de de contraction c sont entre -0,5 et -0,65 [20]. Le facteur c est déterminé par la sélectivité des produits (m et n). V. 2. 4. Procédure de la simulation : Pour le calcul des propriétés physiques du liquide, on a supposé que les cires de FT se composent des n-paraffines avec un nombre de carbone de 28 (C28H58). Les propriétés physiques à 523K sont présentées dans le Tableau V.5, annexe V [26, 27]. La loi d'henry est employée pour décrire l'équilibre gaz-liquide. De plus, les pressions partielles considérées dans la cinétique sont les pressions partielles d'équilibre de la concentration liquide, et sont calculées à partir: PG,i X L,i mi P Où: X L ,i C L ,i C L ,t (V.30) (V.31) Les coefficients d'henry sont estimés pour CO, H2, CO2, H2O, N2, et des hydrocarbures C1–C3 en utilisant la corrélation développée par Marano et Holder [5] et pour d'autres composants en termes d'extrapolation en utilisant les pressions saturées de vapeur des éléments purs: PSVn H n H n1 PSVn1 mi C G ,i C L ,i Hi C L ,i RT (V.32) (V.33) , C ipetite , C i , L , UG–Udf , Udf , UL), a été Le model d'équations, incluant six (06) inconnus ( C igrande ,G ,G mis en application dans un code Fortran. Les équations différentielles pour les grandes bulles sont résolues par la méthode de Gears. Les équations algébriques non linéaires pour le bilan de matière des petites bulles et de la phase liquide sont numériquement résolues par une méthode d'itération hybride. -77- Chapitre V : Modélisation et simulation d’un réacteur slurry V. 2. 5. Résultats de la Simulation : Lorsque le gaz est injecté du fond du réacteur slurry, le lit du slurry augmente, et la rétention de chaque phase se forme. Chaque phase présente différents modèles de circulation et de vitesse. Le modèle du réacteur devrait non seulement décrire réellement ces caractères hydrodynamiques, mais également illustre les comportements de la réaction chimique. Par conséquent, la simulation est principalement basée sur l’obtention des résultats au sujet de ces deux aspects. Dans ce modèle de réacteur, le modèle détaillé de la cinétique considère le mécanisme par réadsorption des oléfines et les réactions secondaires. Également, le catalyseur (Fe/Cu/K/SiO2) a été choisi pour le système de réaction dont les propriétés sont présentées dans le Tableau V.5 (Annexe V). La rétention et la vitesse du gaz sont deux paramètres hydrodynamiques importants dans les réacteurs slurry. L'influence de la concentration en catalyseur et la vitesse superficielle du gaz sur la rétention total du gaz peuvent être obtenues selon les Eqs. (V.14)-(V.19). La rétention du gaz augmente avec l'augmentation de la vitesse superficielle du gaz, alors que l’augmentation de la concentration en catalyseur diminue la rétention du gaz [4]. La contraction du volume de gaz est l'une des caractéristiques de la réaction de la SFT de l'équation approximative de la réaction, CO + 2H2 = –CH2– + H2O. Dans des réacteurs slurry, la contraction peut être caractérisée en utilisant la vitesse du gaz. La vitesse superficielle du gaz diminue le long du réacteur du fond au sommet en raison de la contraction du volume de gaz. Quand la température de la réaction est augmentée, une diminution évidente de la vitesse superficielle du gaz est observée, qui est attribuée à l'activation plus élevée du catalyseur à température élevée. Certains chercheurs [20, 4, 2] ont employé le facteur de contraction de gaz pour décrire la contraction du gaz du processus de la SFT, et certains d'entre eux [2, 3] ont supposé que la vitesse superficielle est une fonction linéaire de la conversion globale du gaz de synthèse. C peut être obtenu à partir des valeurs de la vitesse superficielle et la conversion du gaz calculées à partir d’un bilan de matière détaillé. Sous les conditions de la simulation, choisis sur la base des expériences développées par G.P. Van der Laan [70], Ug0 =0,10 – 0,40 m/s, εs = 0,09 – 0,35, T = 523 – 573 K, P = 3,0 MPa, H2/CO = 1,0, la valeur de C est entre – 0,53 et – 0,65. -78- Modélisation et simulation d’un réacteur slurry Chapitre V : Des simulations de la productivité et de la sélectivité des produits ont été effectuées pour un réacteur commercial slurry sous différentes conditions. Les influences de la vitesse superficielle du gaz et de la concentration en catalyseur sur la conversion de gaz de synthèse et la productivité du réacteur ont été premièrement examinées. Un réacteur slurry d’un diamètre de 7m et d’une longueur de dispersion de 30m est choisi pour étudier l'influence de la vitesse superficielle du gaz d'admission et la concentration en catalyseur sur les performances da la réaction. Les résultats sont présentés dans la Figure V.10. L'augmentation de la vitesse superficielle du gaz engendre une diminution de la conversion du gaz de synthèse, alors qu'une concentration plus élevée en catalyseur a comme conséquence une conversion plus élevée de la charge. Par exemple, pour le cas εs = 0.35, la conversion du gaz de synthèse diminue de 76.6% correspondant à la plus faible valeur de la vitesse superficielle de gaz, à 58% à la plus haute. Pour le cas Ug0 = 0.30 m/s, la conversion change de 68% pour une concentration plus élevée en catalyseur à 48.6% pour la plus basse. εs=0,20 εs=0,25 εs=0,30 εs=0,35 Conversion du gaz de synthèse (%) 80 70 60 50 40 30 20 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35 0,4 Vitesse superficielle du gaz (m /s) Figure V. 10 : Effet de la vitesse superficielle du gaz et de la concentration en catalyseur sur la conversion du gaz de synthèse (Conditions opératoires : DT = 7 m, L = 30 m, T = 543 K, P = 3.0 MPa, Rapport de la charge H2/CO = 1.0) Figure V.11 montre les profils de la productivité du réacteur. A des faibles concentrations en catalyseur, disant entre εs = 0.15 et εs = 0.20, la productivité du réacteur atteint une valeur maximale avec l'augmentation de la vitesse superficielle du gaz. Lorsque les autres conditions -79- Modélisation et simulation d’un réacteur slurry Chapitre V : sont maintenus constantes, l’élévation de la vitesse superficielle du gaz nécessite l’augmentation du débit de gaz d’admission qui peut pousser la productivité du réacteur à des concentrations plus élevées en catalyseur, tandis que les faibles conversions du gaz de synthèse seront obtenues à une vitesse superficielle de gaz d’admission plus élevée. Par conséquent, dans la conception des réacteurs, les deux facteurs contradictoires doivent être considérés au même temps pour obtenir la productivité désirée du réacteur. Le nombre de tubes de refroidissement nécessaire pour enlever la chaleur produite dépend fortement de la productivité du réacteur et varie de 1300 à 3200 tubes en fonction de la vitesse superficielle de gaz d’admission et de la concentration en catalyseur (Figure V.12). εs= 0,20 εs= 0,25 εs= 0,30 εs= 0,35 Productivité du réacteur (C1+) : (t/jour) 2300 2000 1700 1400 1100 800 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35 0,4 Vitesse superficielle du gaz (m/s) Figure V. 11 : Effet de la vitesse superficielle du gaz et de la concentration en catalyseur sur la productivité du réacteur (Conditions opératoires : DT = 7 m, L = 30 m, T = 543 K, P = 3.0 MPa, Rapport de la charge H2/CO = 1.0) -80- Modélisation et simulation d’un réacteur slurry Chapitre V : εs= 0,20 εs= 0,25 εs= 0,30 εs= 0,35 3500 Nombre de tubes 3000 2500 2000 1500 1000 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35 0,4 Vitesse superficielle du gaz (m/s) Figure V. 12 : Effet de la vitesse superficielle du gaz et de la concentration en catalyseur Cobalt sur le nombre de tubes de refroidissement (Conditions opératoires : DT = 7 m, L = 30 m, T = 543 K, P = 3.0 MPa, Rapport de la charge H2/CO = 1.0) Il est bien connu que les distillats intermédiaires (essence et diesel) des produits de la SFT sont des bons produits de substitution pour ceux obtenus à partir du pétrole brut, et que l'étude de la sélectivité des produits est une tâche très importante dans la conception du réacteur. Les Figure V.13 et Figure V.14 montrent respectivement la variation de la sélectivité des produits en fonction de la température et de la pression de la réaction. D’après la Figure V.13, la sélectivité des distillats intermédiaires augmente à un maximum correspondant à une température de 543 K puis diminue avec l'augmentation de la température de la réaction. On observe une tendance semblable de la sélectivité des distillats intermédiaires avec la variation de la pression comme montre la Figure V.14. Pour obtenir une sélectivité plus élevée des distillats intermédiaires, une température et une pression appropriées de la réaction doivent être choisies dans la conception du réacteur industriel pour le processus de la SFT. D’après les Figues. V.13 et V.14, on conclu que la température et la pression de la réaction devraient être dans la gamme de 533-563K et 2.0-3.0 MPa respectivement pour obtenir une plus grande sélectivité en essence et diesel lorsque le système de la réaction opère dans les conditions de DT = 7m, L = 30m, rapport de la charge H2/CO = 1.0, Ug0 = 0.30 m/s, et εs = 0.30. -81- Modélisation et simulation d’un réacteur slurry Chapitre V : CH4 Essence Diesel C21+ 70 Séléctivité des produits (%) 60 50 40 30 20 10 0 520 530 540 550 560 570 Tem pérature de la réaction (K) Figure V. 13 : Effet de la température de la réaction sur la sélectivité des produits (Conditions opératoires : DT = 7 m, L = 30 m, P = 3.0 MPa, Rapport de la charge H2/CO = 1.0, εs = 0.30) CH4 Essence Diesel C21+ Séléctivité des produits (%) 40 30 20 10 0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 Pression de la réaction (MPa) Figure V. 14 : Effet de la pression de la réaction sur la sélectivité des produits (Conditions opératoires : DT = 7 m, L = 30 m, T = 543 K, Rapport de la charge H2/CO = 1.0, εs = 0.30) -82- Modélisation et simulation d’un réacteur slurry Chapitre V : L'effet du rapport d’admission H2/CO sur la sélectivité des produits est montré dans Figure V.15. L’élévation du rapport d'admission H2/CO engendre une augmentation des distillats plus légers et une diminution des distillats lourds. Une plus haute sélectivité en essence et en diesel sera obtenue pour un rapport d’admission H2/CO de 1.0 à 1.5. CH4 Essence Diesel C21+ 60 Séléctivité des produits (%) 50 40 30 20 10 0 0,5 1,0 1,5 2,0 Rapport de la charge H2/CO Figure V. 15 : Effet du rapport de la charge H2/CO sur la sélectivité des produits (Conditions opératoires : DT = 7 m, L = 30 m, P = 3.0 MPa, T = 543 K, εs = 0.30) V. 2. 5. Comparaison : La comparaison se base sur un cas de simulation d’un réacteur slurry pour la synthèse FT sous un catalyseur à base de cobalt réalisée par Maretto et Krishna (voir Annexe VI). La comparaison se concentre principalement sur les deux importantes caractéristiques à savoir la conversion du gaz de synthèse et la productivité du réacteur en fonction de la vitesse superficielle du gaz. La conversion du gaz de synthèse pour la réaction FT effectuée sous un catalyseur à base de fer est nettement inférieure à celle réalisée sous un catalyseur à base de cobalt pour la même vitesse superficielle du gaz. L'écart s'accentue avec l'élévation de la concentration en -83- Chapitre V : Modélisation et simulation d’un réacteur slurry catalyseur, ce qui est directement lié à la nature du de ce dernier dont le cobalt est hautement actif – voir Figures: V.10 et V.16. Afin d’atteindre l'objectif de cette étude, nous s'intéressons principalement à la productivité du réacteur; en d'autres termes, à la capacité de production journalière du réacteur fixée à 5000 t/jour. En analysant les deux Figures V.11 et V.17, on remarque clairement que les productivités des deux réacteurs sous les deux catalyseurs sont distinctes. Pour le cas de la concentration la plus élevée en catalyseur єs=0.35, quand la productivité du réacteur opérant avec un catalyseur à base de fer change de 1100 correspondant à la valeur la plus basse de la vitesse superficielle à 2200 tC+/jour correspondant à la valeur la plus élevée de cette dernière, la productivité du réacteur opérant avec un catalyseur à base de cobalt varie de 1500 à 3230 tC+/jour. La productivité du réacteur opérant avec le catalyseur à base de fer représente en moyenne 2/3 de la productivité du modèle de référence (à base de cobalt). Un point important est nécessaire de le signaler ; l’élévation de la vitesse superficielle du gaz induit une diminution de la conversion du gaz de synthèse alors que la productivité du réacteur augmente. Dans ce cas, il est évident qu’à la plus haute productivité du réacteur, la conversion du gaz n’est pas complète et le gaz de synthèse non réagie doit être recyclé. Dans la pratique, il est désirable d’opérer à des seuils de conversion aux alentours des 90% afin d’éviter le recyclage du gaz. De ce fait, il est nécessaire d’opérer à une vitesse superficielle du gaz au-dessous de 0.3 m/s pour une synthèse utilisant un catalyseur à base de cobalt. Ce qui n'est pas nécessaire pour une synthèse opérant avec un catalyseur à base de fer étant donné la valeur maximale de la conversion du gaz de synthèse est inférieure à 80%. Donc une unité de recyclage y est nécessaire. Pour atteindre la meilleur performance du réacteur, on doit opérer à la concentration la plus élevée du catalyseur compatible avec l'unité de séparation (catalyseur/ phase liquide) qui est de єs=0.4. En supposant une valeur conservatoire de la concentration du catalyseur qui est de єs=0.35 et une vitesse superficielle du gaz d'admission de 0.3 m/s, l'unité doit comprendre 4 réacteurs opérant avec un catalyseur à base de fer pour atteindre l'objectif des 5000 t/jour de distillat moyen, en supposant que ce dernier représente 70% de la production totale du réacteur. Pour le même objectif et aux mêmes conditions citées ci-dessus, l’unité de GTL doit comprendre 3 réacteurs opérant avec un catalyseur à base de cobalt. -84- Modélisation et simulation d’un réacteur slurry Chapitre V : Figure V. 16 : Effet de la vitesse superficielle du gaz et de la concentration en catalyseur à base de cobalt sur la conversion du gaz de synthèse εs=0,20 εs=0,25 εs=0,30 εs=0,35 Conversion du gaz de synthèse (%) 80 70 60 50 40 30 20 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35 0,4 Vitesse superficielle du gaz (m /s) Figure V.10 : Effet de la vitesse superficielle du gaz et de la concentration en catalyseur à base de fer sur la conversion du gaz de synthèse (Conditions opératoires : DT = 7 m, L= 30 m, T = 543 K, P = 3.0 MPa, Rapport de la charge H2/CO = 1.0) -85- Modélisation et simulation d’un réacteur slurry Chapitre V : Figure V. 17 : Effet de la vitesse superficielle du gaz et de la concentration en catalyseur Cobalt sur la productivité du réacteur εs= 0,20 εs= 0,25 εs= 0,30 εs= 0,35 Productivité du réacteur (C1+) : (t/jour) 2300 2000 1700 1400 1100 800 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35 0,4 Vitesse superficielle du gaz (m/s) Figure V.11 : Effet de la vitesse superficielle du gaz et de la concentration en catalyseur à base de fer sur la productivité du réacteur (Conditions opératoires : DT = 7 m, L = 30 m, T = 543 K, P = 3.0 MPa, Rapport de la charge H2/CO = 1.0) -86- Conclusions Conclusions Conclusions Une utilisation économique des ressources en gaz naturel éloignées des zones d’exploitation est limitée par leur transport excessivement coûteux. Une solution pour ce problème peut être sa conversion en gaz de synthèse qui est ensuite convertie par la synthèse Fischer-Tropsch en produits liquides de haute qualité. Un modèle mathématique triphasiques est développé pour des réacteurs slurry industriels de la SFT, qui, non seulement décrie les caractéristiques hydrodynamiques des réacteurs slurry mais représente également les comportements de la SFT. Cette étude a examiné l'effet de la vitesse superficielle du gaz et la concentration en catalyseur sur la conversion du gaz de synthèse et la productivité du réacteur, respectivement. On a conclu que des domaines appropriés de la vitesse superficielle du gaz et de la concentration en catalyseur devraient être choisis pour l’obtention de la productivité désirée du réacteur. La variation de la sélectivité des produits en fonction de la température, de la pression de la réaction ainsi du rapport d'admission H2/CO a été examinée. Sous les conditions de la simulation, une sélectivité optimale des distillats intermédiaires (essence et diesel) peut être obtenue à une température comprise entre 533-563 K, une pression de 2.0-3.0 MPa, et 1.0-1.5 du rapport d’admission H2/CO. Dans la pratique, il est désirable d’opérer à des seuils de conversion aux alentours des 90% dans le but d’éviter le recyclage du gaz. Ceci est réalisable pour une synthèse de FischerTropsch utilisant un catalyseur à base de cobalt. De ce fait, il est nécessaire d’opérer à une vitesse superficielle du gaz au-dessous de 0.3 m/s. Cependant, pour une synthèse opérant avec un catalyseur à base de fer, ceci n'est pas praticable étant donné la valeur maximale de la conversion du gaz de synthèse est inférieure à 80%. Donc une unité de recyclage y est nécessaire. Le type ainsi que la concentration du catalyseur doivent être soigneusement choisi afin d’atteindre la meilleur performance du réacteur. D’après les résultats de la simulation, on doit opérer à la concentration la plus élevée du catalyseur. Toutefois, cette dernière doit être compatible avec l'unité de séparation (catalyseur/ phase liquide). -87- Conclusions En prenant en considération les résultats obtenus relatifs aux taux de conversion et à la sélectivité dont l’optimum correspond à une concentration du catalyseur qui est de єs=0.35 et une vitesse superficielle du gaz d'admission de 0.3 m/s, l'unité de GTL doit comprendre 6 réacteurs opérant avec un catalyseur à base de fer pour atteindre l'objectif des 5000 t/jour de distillat moyen. Pour le même objectif et aux mêmes conditions citées ci-dessus, l’unité de GTL doit comprendre 3 réacteurs opérant avec un catalyseur à base de cobalt. En finalité, une évaluation économique détaillée basée sur ces données est nécessaire afin de valider ou de rejeter le procédé et de persuader sous quelles circonstances ce dernier représente une alternative attractive des procédés classique de raffinage du pétrole brut. Ceci dit en prenant en considération les fluctuations des prix du brut dont ceux du gaz naturel y sont indexés. -88- Bibliographie Bibliographie Bibliographie [1] A.N. Stranges, Proc. 3rd Top. Conf. Nat. Gas Utilization. 2003, 635. [2] C. Maretto, R. Krishna, Design and optimisation of a multi-stage bubble column slurry reactor for Fischer–Tropsch synthesis, Catal. Today 66 (2001) 241–248. [3] G.P. van der laan, A.C.M. Antonie, Beenackers, R. Krishna, Multicomponent reaction engineering model for Fe-catalyzed Fischer–Tropsch synthesis in commercial scale slurry bubble column reactors, Chem. Eng. Sci. 54 (1999) 5013–5019. [4] L.Z. Pino, R.B. Solari, S. Siuier, L.A. Estevez, M.M. Yepez, A.E. 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Equation d’Anderson-Schulz-Flory (ASF): La distribution des hydrocarbures issus de la synthèse Fischer-Tropsch (SFT) est généralement expliquée par le modèle de polymérisation des fragments intermédiaires qui peut être décrit par le modèle mathématique proposé par Anderson, Schulz et Flory [3]. Soient respectivement rp = vitesse de propagation de la chaîne, et rt = vitesse de terminaison de la chaîne. On définit la probabilité de croissance de chaîne α = rp/ (rp+rt). La probabilité de terminaison devient : l- α La fraction molaire m d’un hydrocarbure de longueur de chaîne n est: mn = (1- α) * α n-1 La fraction massique w d’un hydrocarbure de longueur de chaîne n est: Wn = (mn * Mn) / [∑mi * Mj)] avec Mn et Mi les masses molaires respectives des composés de longueur Cn et Ci. On démontre mathématiquement la limite suivante : lim∞ ∑ (α n-1 xi) = 1/ (1- α)2. En supposant Mi # i x MCH2 avec MCH2 = masse molaire du maillon CH2, il vient la simplification suivante: Wn = [(l-α) * α n-1 * n] / [∑[(1- α) * α i-1 * i]] soit Wn = (α n-1 * n) / [∑( α i-1 * i)] soit Wn = (1- α)2 * α n-1 * n D’où la forme suivante de l’équation d’Anderson Schulz Flory: 1og (wn/n) = n 1og α + 1og [(1- α)2 / α)] D’après la formule la courbe de log Cn en fonction de n devrait être une droite (courbe ASF) dont la pente est égale à log α. -94- Annexe III Figure III. 10 : Exemple de la courbe de ASF pour le calcul du facteur de croissance. Nous avons deux α sur cette courbe [57]. Cependant, la droite idéale n’a pratiquement jamais été observée dans la réalité. La plupart des courbes ASF reportées dans la littérature montrent une portion droite située au-delà de C10 rendant ainsi arbitraire la manière de déterminer le facteur de croissance. Ainsi, dans la plupart des cas la probabilité de croissance des hydrocarbures liquides ou solides ne peut être décrite par un seul α mais souvent par deux voire trois alphas. Certes, plusieurs facteurs peuvent induire l’erreur dans le tracé de la courbe ASF et par conséquent la valeur de α. Parmi ceux-ci on peut citer la non représentativité de l’échantillonnage lors des prélèvements, les problèmes de dissolution des cires lourdes dans le solvant et des problèmes d’évaporation de la fraction liquide dans l’injecteur du chromatographe. Mais ce constat de la multiplicité des facteurs α s’explique en premier lieu par l’existence de réactions secondaires. Koenig et Gaube [58] par exemple, ont expliqué cette déviation dans le cas d’un catalyseur à base de fer dopé au potassium par l’existence de deux sites actifs, eg. Fe et Fe-K, qui présenteraient chacun une valeur d’alpha différente. -95- Annexe III Iglesia et coll. [55] ont également observé cette déviation sur un catalyseur à base de Ru fonctionnant en mode lit fixe. Les auteurs ont attribué cette déviation à des réactions d’insertion des oléfines lourdes dans les produits de réaction. Le modèle proposé permet d’expliquer l’augmentation du poids moléculaire des produits lorsque le temps de contact est augmenté. Le modèle d’incorporation des oléfines lourdes proposé par Iglesia et coll. [55] est basé sur les résultats obtenus par le groupe de Schulz [58]. Les auteurs ont injecté comme coréactif du n-hexadécène-1 marqué avec du 14 C dans le mélange H2/CO. Ils ont observé qu’environ 6 % du n-hexadécène-1 a été incorporé dans les produits lourds. Récemment Puskas et coll. [57] ont montré que les paramètres réactionnels influent aussi d’une manière significative sur la valeur du facteur de croissance. En général, l’α diminue lorsque la température ou le rapport H2/CO augmente ou lorsque l’on ajoute un diluant dans le mélange réactionnel. Lors de la réaction, la concentration des réactifs dans la proximité immédiate du centre actif n’est pas respectée à cause de la formation des produits de réaction au fur et à mesure du temps et le long de l’axe du lit catalytique, ce qui dilue les réactifs. Ces déviations conduisent à des valeurs d’α différentes d’où une déviation par rapport à la droite de l’équation de l’ASF. La modification du facteur α pourrait également être due à l’existence d’un profil de température le long du lit catalytique dans le cas d’un réacteur en mode lit fixe. Il semblerait que la température dans la portion de catalyseur située en tête du lit catalytique soit plus élevée que celle du milieu ou de la fin de lit à cause de la forte concentration des réactifs en tête de lit, ce qui favorise une conversion plus élevée générant les points chauds. Dans cette portion, il se pourrait que les valeurs d’α soient plus faibles que celles obtenues sur le reste du lit catalytique [57] -96- Annexe IV Annexe IV : -97- Annexe IV -98- Annexe IV -99- Annexe IV -100- Annexe IV -101- Annexe V Annexe V : PARTIE PRATIQUE : -102- Annexe V -103- Annexe V -104- Annexe V Tableau V. 5 : Conditions opératoires et propriétés physiques Configuration du réacteur Diamètre du réacteur Hauteur du réacteur Conditions opératoires Pression Température Concentration du catalyseur Vitesse superficielle du gaz Vitesse superficielle du slurry Diamètre des tubes de refroidissement Température du liquide de refroidissement Rapport de la charge H2/CO DT = 7 H = 30 m m P = 30 105 T = 543 εS = 0,20 – 0,35 UG = 0,15 – 0,40 UL = 0,01 dr = 0,05 Pa K m 3S m3L m s-1 m s-1 m Tr = 495 K 0,5 – 2,0 - Phase gazeuse (G) solubilité de H2 (T 240 °C) solubilité de CO (T 240 °C) 2,964 2,478 Phase liquide (L) Viscosité du liquide Densité du liquide Tension superficielle Capacité calorifique du liquide Conductivité calorifique du liquide ηL = 5,95 10-4 ρL = 656,7 σ = 0,017 CP,L = 2721 λL = 0,181 Pa s kg m-3 N m-1 J kg-1 K-1 W m-1 K-1 Phase catalytique Diamètre du catalyseur Densité du catalyseur Capacité calorifique du catalyseur Conductivité calorifique du catalyseur dS = 50 10-6 ρS = 1957 CP,S = 993 λS = 1,7 m kg m-3 J kg-1 K-1 W m-1 K-1 Phase slurry Fraction massique du catalyseur Densité du slurry Viscosité du slurry S S S S L L S ' S S 1 S L S' S ' L 1 4.5 S [19] Capacité calorifique du slurry C P ,S ' S C P , S 1 S C P , L Conductivité calorifique du slurry S ' L 2 L S 2 S L S 2 L S S L S kg m-3 Pa s J kg-1 K-1 W m-1 K-1 -105-