Saint Jean des Bois

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Saint Jean des Bois
SAINT JEAN DES BOIS.
L'éGLISE.
Une première église a été certainement construite anciennement dans ce
bourg de Saint Jean des Bois, qui est appelé sous l'ancien régime Saint
Jean de Fourmaheut. Maheut est un prénom de femme au Moyen-Age.
On peut donc dire, le lieu où se trouve le four de Maheut.
Cette église a été dédiée à Saint Jean-Baptiste. Son culte était le favori
des couteliers. Ils se recommandaient à lui à cause du couteau qui lui
trancha la tête. On trouve des fabricants de couteaux à Saint Jean des
Bois depuis au moins le XVIème siècle.
Le 7 juillet 1773, Pierre Alexandre Bourcier, ingénieur géographe du duc
d'Orléans, accompagné de Pierre Masson, entrepreneur de bâtiments de
Saint Quentin les Chardonnets, ont été convoqués « pour visiter les
réparations à faire au choeur et chancel de l'église paroissiale de la
paroisse de Saint Jean des Bois » et en faire un procès-verbal des travaux
à y faire. Ceux-ci incombent à « M(aîtr)e Jouin curé et chanoine de
l'église collégialle et chapelle royalle de Mortain gros décimateur en la
ditte paroisse » de Saint Jean des Bois et aux héritiers « de feu M(aîtr)e
Barbes curé de » Saint Jean des Bois. Voici ce qu'ils en disent : « avons
trouvés quelle a 21 pieds 3 pouces de longueur, 19 pieds 7 pouces de
largeur hors œuvre et 10 pied de hauteur depuis le rez-de-chaussée
jusquà l'arras, moyenne proportionnelle Arihemetique entre le plus haut
et le plus bas, construit en maconnerie de pierre commune du païs et
mortier d'argile, ayant visités le pignon vers le levant contre lequel est
adossé le retable du maitre autel, nous avons remarqués qu'il est deversé
notament dans sa pointe et lézardé sur sa largeur ou épaisseur et dans un
état qui menace de ruine, pourquoi, nous estimons qu'il est necessaire de
le demolir de fond en comble pour estre refait totalement a neuf en bonne
maçonnerie susditte et même mortier de meme de l'ancien qui est de deux
pieds et demi, en se reservant des anciens matériaux en tant que bons,
obsersant d'y pratiquer une baye de ponte pour entrer dans dans la
sacristie, de même hauteur et largeur, afin d'y faire reservir l'ancien
ventail, qui y sera replacé avec ses ferrures, a pres la construction du quel
pignon, le retable sera scêllé et rattaché solidement et dans la meme
position qu'il est actuellement. A l'égard du mur lattéral vers midi nous
avons observé qu'il a esté originairement al construit et de mauvais
matériaux, que la plus part des joints en sont ouverts et degradés et est
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bouclé en différents endroits, et enfin hors d'etat de subsister longtems, il
est donc utille de le demolir en contrebas pour estre aussi refait à neuf de
même epaisseur que l'ancien et en meme maconnerie, observant les
empatements et fruits necessaires, et deux croisées ou vitraux dont l'une
proche la porte de la sacristie des mêmes dimantions de l'ancienne ayant
4 pieds 9 pouces de hauteur sur 2 pieds 9 pouces de largeur, avec trois
barreaux de fer montants et quatre de traverse, et l'autre du même côté
vers la nef ayant 2 pieds 7 pouces de hauteur et 21 pouces de largeur en
se reservant de l'ancienne pierre de taille, ainsi qu'aux encoignures du
susdit pignon, on replacera aussi les anciens barreaux de fer de la petie
croisée. Il sera refait aussi valeur dune toise et demie de pareille
maconnerie de l'autre côté vers le nord à une partie qui se trouve preste a
carrier joignant l'angle que forme le dit choeur avec la chapelle de la
vierge, et ensuite on rejointoyera tous les dits murs à faire à neuf, à
l'extérieur avec bon mortier de chaux et sable, et ils seront enduits à
l'intérieur de meme mortier et blanchir de trois couches de lait de chaux
vive, pour faire et fournir tous les ouvrages contenus au present article
nous avons estimés qu'il convient la somme de 321 livres. Etant entrés
dans l'intérieur du dit choeur, nous avons remarqué que son aire est pour
la plus grande partie pavé en pierres plattes du païs et le surplus de sa
surface de deux tombeaux en pierres de taill de carreau gris, lequel pavé
est hors de niveau et depeuplé cassé et dejoint, doit estre totalement
relevé pour estre refait à neuf, en fournissant la pierre necessaire, ayant
attention de relever aussi les dits tombeaux pour estre, comme le surplus
remis de niveau. Le dit pavé posé avec mortier d argille. Etant montés
dans le sanctuaire, nous avons observé que les deux tombeaux qui en
font la marche sont hors de niveau seront relevés pour estre reposés, qu'il
faut fournir cinq planches neuves de bois de chêne à l aire du sanctuaire
pour remplacer celles sont qassées et defectueuses et pour suppléer à la
diminution des mauvais joints des anciennes qui seront retournées et
rejointes a plats joints avec gougeons. A l'égard du marche pied de
l'autel, nous l'avons trouvé en bon etat ainsi que sa table, gradins et
tabernacle ; pour ce qui est du tableau, qui fait le fond du retable,
represantant la dessente de la croix, peint à huille sur toille, il est usé de
vétusté, il doit estre fait et fourni a neuf peint à … suivant les regles de
l'art. Le marche pied du banc de Mr le Curé à droite en entrant dans le dit
choeur à besoin d'estre reparé en y fournissant une planche de chêne de
trois pieds et demi de longueur pour suppléer au deffaut des autres dont
les joints sont usés, et seront rejoints à plats joints et gougeonnées, sa
fournir avec deux solettes au dit marche pied, les quelles seront
assemblées à angle droit et les deux montants du prie Dieu seront
entenoncé et retenus dans celle du devant, y fournissant un accoudoir,
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l'ancien etant defectueux, on raffermira le dossier du dit banc qui est en
etat de subsister. A l'autre banc à gauche, on rejoindera les planches du
marche pied fait en planches de hêtre, les quelles seront à plats joints et
gougeonnées , en y fournissant une planche neuve de cinq pieds et demi
de longueur pour suppléer à la diminution des joints usés des anciennes.
Raffermir aussi le … prie Dieu de la chaise de devant le l... dont les
montants seront assemblés dans une petite solette qui sera fournie au
devant et assemblée avec celles des deux cotés pour faire les ouvrages
contenus au dit article il convient la somme de 127 livres. Il est d
observation quil se trouve un banc àdossé au mur lattéral vers midi dont
le dossier est d'assemblage et le marchepied construit en planches, lequel
a esté placé à cet endroit pour l'utilité des paroissiens, pourquoi nous n'en
faisons mention que pour memoire. Les dits vitreaux qui eclairent le dit
choeur vers midi seront fermés de panneaux de verre à lozenges montés
en plomb neuf en se reservant des anciennes en tant que bonnes et
entieres avec les attaches necessaires pourquoi faire et fournir nous
estimons qu'il convient la somme de 8 livres. Ensuite ayant visité la
sabliere intérieure du dit choeur du côté du nord, avons observé quelle
est pourrie dans une de ses extrémitées au droit de la chêre par les eaux
pluvialles et deffaut de couverture, pourquoi il en sera fourni et placé une
longueur denviron 10 pieds de meme echantillon que le surplus, ayant
attentio d'y rassembler solidement les differentes pieces de charpente,
comme elles etoient, et de refaire les ruptures qu'on sera obligé de faire
au bas du lambris du rond point, de ce côté pour parvenir à repasser cette
piece, l'autre sablière intérieure du côté du midi est pourrie en differents
endroits par les pluies et deffaut de couverture et est hors d'etat de
subsister, sera fournie à neuf sur toute la longueur du dit choeur et au
même echantillon que celle de l'autre coté opposé pour quoi faire et
fournir nous setimons qu'il convient la somme de 48 livres. La sabliere
extérieure du même côté du midi se trouve aussi defectueuse par vetusté,
sera remplacée d'une neuve de toute la longueur du dit choeur de
grosseur convenable, entretoisée solidement à l'intérieure, pourquoi faire
et fournir nous estimons quil convient la somme de 15 livres. A l'egard
du lambris du rond point nous l avons trouvé en bon etat, lors qu'on y
aura refait ce qui est dit cy dessus pour remetre la sabliere en place.
Ayant visité la charpente du comble, nous l'avons trouvée aussi en tres
bon etat. La couverture du dit comble faite en essentes de chene sera
reparée en y fournissant un millier d essente pour faire une bonne
recherche sur le pan vers midi, l'autre pan et la noë entre la chapelle est
totalement pourri, sera refait avec le lattis ainsi que la ditte noë en y
fournissant environ deux milliers d essentes avec le lattis necessaire,
observant de replacer les faitieres qui seront derengées a bain de mortier
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de chaux et sable, une autre partie du même côté au bout vers le levant
ainsi que la noë d'entre le choeur et la chapelle y fournissant un millier
d'essente avec le lattin necessaire. Pour faire et fournir les ouvrages
compris au present article, nous estimons quil convient la somme de 64
livres cy. ». Fait suite la visite et le constat de la grange que nous avons
inséré dans son chapitre.
La transformation des pieds et des pouces, nous donne la mesure
métrique de l'ancienne église de Saint Jean des Bois : 6 m 50 de long, 6
m de large, et 3 m 04 de hauteur au haut du mûr avant la toiture.
Une chapelle de la Vierge dite de Notre Dame ou du Rosaire a été
construite au nord vers 1700 (voir son chapitre particulier).
Il y a un autel dédié à Saint Mamers, puisque le 7 mai 1715, est inhumé
au dessous le corps de Françoise Huard, âgée de 22 ans, femme de Jean
Moulin. Ce saint fut un évêque de Vienne en Dauphiné qui mourut en
477. Il est fêté le 11 mai et se trouve être le premier des trois saints de
glace.
Proche des fonds baptismaux, le corps de la femme d'Abraham Moulin
est inhumée le 13 avril 1714. Elle est dite âgée de 45 ans. Son nom est
Jeanne Hardouin et c'est l'ancêtre directe de Michelot Moulin, le célèbre
chouan.
Suite à un arrêté du préfet de l'Orne, le 12 ventose an XI (1803), le maire
fait un procès-verbal de « l'état actuel » de son église de Saint Jean des
Bois. Il écrit « j'ai remarqué qu'elle etoit ornée d'un hotel (pour autel),
d'un candélabre, d'une lampe, d'une chaire de vérité et de plusieurs
images et statues, d'un confessionnal, et d'une quantité de bans et
bancelles, et toutes les croisées revitrées en neuf... ».
Dans sa séance du 27 mars 1829, le conseil municipal délibère et décide
des réparations sur la toiture de l'église et de celle du clocher.
Le 24 septembre 1837, le conseil municipal se réunit pour délibérer. Il
est écrit que ses membres reconnaissent « la nécessité de l'accroissement
de l'église 2° qu'il lui semble qu'en la prolongeant et lui donnant la laise
possible, contre et au bout du sanctuere serait le plus avantageux et le
plus économique 3° volontiers desirerait bien qu'il y aurait une tour à
l'église si les moyens le permettait d'une largeur proportionnée à une
moyenne hauteur vu la position de l'élévation du terrain, avec un dome.
4° il serait d'avis vu que l'église est trop petite que la première occupation
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devrait être l'acroissement de l'église. 5° Le Conseil Municipal ne
prévoyant aucune ressource, n'en ayant pas à sa disposition ne peut
compter que sur les actes de générosité des personnes zélées pour les
actes de bienfaisances, pour la confection de ses travaux, et est d'avis à
ce que le Conseil Général de la fabrique les emploiyer d'après sa
prudence et sa sagesse ».
L'église de Saint Jean des Bois a été reconstruite de fond en comble
1840. C'est sans doute sur la décision de Julien Prieur, son curé qu'eut
lieu cette entreprise. La pierre tombale de ce desservant l'indique : « Au
fondateur de cette église ». Elle a la forme d'une croix latine s'ouvrant par
un clocher particulièrement haut. A l'est a été construit une sacristie. Sa
longueur extérieure est d'environ 35 mètres. La largeur du choeur est de
22 mètres.
SES VITRAUX.
Le 12 ventose an XI (1803), dans le procès-verbal de la visite de l'église
de Saint Jean des Bois, le maire écrit que « toutes les croissées (ont été)
revitrées en neuf ».
A l'automne 1927, pendant une mission et lors de la célébration des
noces d'or sacerdotales de Pierre Barbé, curé, il est écrit dans la revue de
la Semaine Catholique du diocèse de Séez, qu'il « a fait bénir une série de
vitraux destinés à perpétuer dans la paroisse , le souvenir des pasteurs.
Puissent leurs portraits, ou du moins leurs noms inviter les fidèles,
instruits de leur vie et de leur fin, à toujours imiter leur foi ! ».
En 1944, après la libération, l'abbé Lefèvre, curé de la paroisse, déclare à
la mairie que « tous les vitraux hors d'usage ».
SON MOBILIER.
En 1956, dans une lettre de la coopérative de reconstitution mobilière des
églises et édifices religieux du département de l'Orne, il est dit que l'abbé
Gahéry, curé de Saint Jean des Bois, a déclaré « que le mobilier de
l'Eglise n'a subi aucun dommage par fait de guerre ». Les vitraux avaient
seulement été brisés sans doute par le souffle des bombes.
Le maître-autel.
Pendant la Révolution ce maître-autel a dû être détruit, vu que le six
thermidor an XIII (1805), le curé desservant demande au conseil
municipal « que le mur ou étoit la contetable soit chaus(s)é et qu'on y
applique un bleu celeste ». Il demande encore « qu'il soit érigé des deux
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côtés de l'hautel deux statues propres et décentes, une de St Jean-Baptiste
et l'autre de St Clair patrons de cette paroisse 3° qu'il soit placé un christ
entre le cœur et la nef 4° que l eglise soit incessamment blanchie 5° que
le balustre qui est au tour du coeur soit refait la même mannière a peu
près qu'il étoit ci devant 6° qu'il soit fait a l autel des gradins qui soient
de la longueur avec un tabernacle convenable
La chaire.
Le dimanche 12 novembre 1758, lors de l'assemblée des paroissiens de
Saint Jean des Bois, Jean Durand, son trésorier, dans son compte-rendu,
dit que lors des visites archidiaconales, le représentant de l'évêque a
demandé « qu'il seroit fait une chaire de predicateur neuve ». Aussi voici
ce qu'il a été décidé « la vieille chaire sera refaite et placée dans le choeur
au coignage du mur de la chapelle, afin que le prêtre qui expliquera
l'évangile se fasse voir et entende de tout le peuple »
Les bancs.
Le dimanche 12 novembre 1758, devant les principaux paroissiens de
Saint Jean des Bois, Jean Durand, le trésorier, fait un compte-rendu de
visite archidiaconale d l'évêché de Bayeux. Il dit que ce représentant de
l'évêque a « ordonné que dans la place de mauvaises bancelles placées
dans la nef, il y seroit mis des bancs uniformes... ». Il est donc décidé et il
est écrit « a quoy obstemperant pour le bon ordre, et pour se procurer a l
avenir de quoy fournir ou du moins aider a l entretien de la nef de leur
église en les choses les plus necessaires, ils ont deliberé que dans la place
des bancelles il sera fait des bancs uniformes des deux cotés de la d(ite)
nef de la longueur de chaque banc de cinq pieds et demi ou environ, de
sorte qu'il ne pourra avoir plu de longueur que la tierce partie de la
largeur de la nef, que chacun des d(its) bancs sera de deux pieds et demi
de lèze, le dossier de trois pieds et demi de hauteur au dessus du chantier,
le siège d'un pied six pouces trois quarts aussi de hauteur, le tout en bon
bois de chêne, assemblé, liés et consolidés, et conformes ; que pour avoir
plus de place dans la dite nef, le balustre sera haussé jusque sous la place
de la vieille chaire, et réduit a la même élevation des bancs, pour servir
d'accoudoir a ceux qui occuperont les premiers, ainsi que de siège et
dossier à ceux du choeur... et comme la première place debutant du coté
de l'évangile que du coté de l'épitre a été publiée par trois fois et mises a
prix par le d(it) s(ieu)r Guillouet a 40 sols, par Jean Moullin a pareille
somme de 40 sols, et par Jacques Lorent la seconde du coté de l'épitre a
la même somme de 40 sols. Les d(its) paroissiens ont dés a present fieffé
la première place du coté de l'évangile au d(it) s(ieu)r Guillouet, s(ieu)r
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de la Jollaye et la place du coté de l'épitre au dit s(ieu)r Jean Moullin fils
Michel sur le pied de 40 sols de rente a courir comme du premier de
janvier prochain en un an et ainsi d'an en an et a perpétuité, aux charges
et predites de faire faire les d(its) bancs a leurs frais, comme il est dit cy
dessus, ce qu'ils ont accepté parce que les solles seront placées avant tout
aux frais du trésor, dont les mortaises et l'alignement serviront de regle
pour ces bancs et pour tous les autres qui y seront enclavé ; tous lesquels
bans aucun ne pourra
prétendre que le droit de sepulture par preference pour luy et les siens en
payant suivant les reglemens, laquelle sepulture sera faite d'un banc sous
l'autre, cest a dire que l occupant du premier sera enterré vers la voye, et l
occupant du second vers le mur, et ainsi des autres. Au surplus le
trésorier qui alors sera en charge autorisé de faire bannir les autres places
pour les accorder après trois publications attestées par le s(ieu)r curé, a
celuy ou ceux qui feront les meilleures offres, et leur en passer contrat de
fieffe aux mêmes charges et conditions que cy dessus, parce qu'ils feront
les frais des d(its) contrats, et en mettront un executoire aux mains du
d(it) trésorier pour être mis dans le coffre du trésor avec les autres titres
et papiers. Fait et arrêté presence et du consentement des susdits
denommés et soussignés le d(it) jour et an que dessus, et comme il s'est
presenté Jacques Laurent fils feu Thomas qui a fait offre de pareille
somme de 40 sols pour la seconde place du coté de l'epitre, elle lui a été
pareillement dés a present fieffée aux mêmes charge que dessus. Ce qui a
été approuvé ».
Ainsi nous savons comment s'organise la location perpétuelle de ses
bancs dans la nef, du côté de l'évangile, qui est au nord.
La première : à Jacques Christophe Guillouet, sieur de la Jollaye,
propriétaire de la Guillonnière, fieffée le 12 novembre 1758, pour 40 sols
par an. En 1773, il est dit que cette place de banc a été revendue par le dit
Guillouet au sieur Badiou et à Pierre Moulin, fils Charles.
La 2ème : à Jean Maillot, tabellion à Tinchebray, le 30 novembre 1758
devant maître Pitot tabellion à Tinchebray, pour 30 sols par an.
La 3ème : fieffée à Julien Moullin, sieur des Clos, fils feu Gabriel, le 30
novembre 1758, pour 30 sols par an.
La 4ème : fieffée à Pierre et Jacques Aumont, laboureurs, le 11 février
1759, pour 30 sols par an.
La 5ème : fieffée à Louis Aumont, marchand sabotier, le 11 février 1759,
pour 25 sols par an.
La 6ème : fieffée à René Gaucher, Guillaume Gaucher, fils feu
Guillaume, et la veuve du dit feu Guillaume et pour René Gaucher, son
fils, le 11 février 1759, pour 25 sols par an.
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Du côté épître, qui est le sud :
La première : à Jean Moullin, fils Michel, fieffée le 12 novembre 1758,
pour 40 sols par an.
La 2ème : à Jacques Laurent, sieur de la Preverie, fils feu Thomas, fieffée
le 12 novembre 1758, pour 40 sols par an.
La 3ème : à Jean Renault, et Pierre Moullin, fils François, le 30
novembre 1758, pour 30 sols par an.
La 4ème : à maître Guillaume Lemeignen, prêtre et vicaire de Saint Jean
des Bois, le 30 novembre 1758, pour 30 sols par an.
La 5ème : à Jean Maillot, charpentier, et à Julien Renault, coutelier, le 11
février 1759, pour 20 sols par an.
La 6ème : à René Jouvin, et à son gendre Pierre Moullin, fils feu Pierre,
le 11 février 1759, pour 20 sols par an.
Cela nous permet de voir que les six premiers bancs, de chaque côtés de
la nef sont vendus. Les deux premiers sont plus recherchés car les plus
chers, puis plus on recule moins le prix est élevé surtout le côté épître,
donc sud. Ainsi les plus riches pouvaient s'offrir un banc et les moins
aisés, voir pauvres, restaient debout dans le bas de la nef. On peut
imaginer aussi que certains apportaient leurs chaises ou leurs tabourets
pour les cérémonies.
Au XIXème siècle, quand les bancs sont entièrement construits dans la
nef, la pratique d'y apporter son siège y fut interdit dans certaines
paroisses.
Le trésor religieux et ses objets liturgiques.
Dans l'inventaire des titres du trésor, il est rappelé que Abraham Poupion
a offert « un saint cyboire avec un soleil d'argent » au profit de l'église de
Saint Jean des Bois le 20 octobre 1680.
A la fin de l'année 1710, François Esneu, curé de Saint Jean des Bois, qui
est muté à Tinchebray, fait l'inventaire de l'argenterie. Il s'y trouve un
ostensoir, dit soleil, avec sa custode, deux calices et un ciboire, le tout en
argent.
Le 12 ventose an XI (1803), le maire fait un compte-rendu de ce qu'il y a
dans la sacristie : un calice d'argent avec la patène, un missel, deux
processionnaires et cinq petits livres à chant, un rituel, « un émortuaire »,
deux pierres sacrées, un emporte pièce, trois ampoules pour les saintes
huiles, un cuveau de plomb pour l'eau « fécondée », deux croix de cuivre,
dix purificatoirs, un panier pour le pain béni, deux cordeaux pour les
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morts, le coffre de la sacristie, six chandeliers, les bouquets, deux
chandeliers de cuivre et un de bois, une boite à pain, deux tabourets de
cœur et une petite table, les « carthes » de l'autel, les burettes, les
clochettes, le bénitier de métal...
Le 6 thermidor an XIII (1805), le curé desservant demande au conseil
municipal de faire « réparer la custode ou on porte le viatique aux
malades ».
En 1944, après la libération, l'abbé Lefèvre, curé desservant déclare à la
mairie que dans l'église « une custode en argent, une croix de chanoine
en vermeil, une étole pastorale riche » ont disparus.
Les vêtements liturgiques.
A la fin de l'année 1710, François Esneu, curé de Saint Jean des Bois, qui
est muté à la cure de Notre Dame de Tinchebray, fait l'inventaire de ce
qui appartient à la paroisse. On y lit « une chasuble blanc(he) avesque la
bource et (un) devant d autel de Damas blanc deux chasuble(s) de Damas
rouge avesque une bource et le devant d autel, une chasuble violette
avesque la bource, une chasuble de moirre de coulleur noire, une chap(p)
e, une chasuble et deux tunique(s) le tout presque uzé, une autre chasuble
de camelot rouge presque uzé(e), 15 nappes d autel, 4 devant(s) d autel
de for(t) beau point tant de France que d Angleterre, 37 serviettes tant d
œuvre que de toille ».
Le 12 ventose an XI (1803), le maire fait un compte-rendu de ce qu'il a
trouvé dans la sacristie : deux corporaux, deux nappes, deux aubes, deux
amicts, un cordon et une chasuble de plusieurs couleurs, une chasuble
couleur rose, une chasuble couleur rouge, une chasuble noire, trois
chapes neuves et trois autres vieilles de plusieurs couleurs, deux chapes
noires, une couverture de dais avec la « chaipe ».
Le 6 thermidor an XIII (1805), le curé desservant demande au conseil
municipal qu'il soit fourni à la sacristie : une aube propre pour les
simples dimanches et quatre ou six corporeaux fins.
Le coffre du trésor.
Dans toute église ou sa sacristie se trouvait autrefois le coffre du trésor. Il
servait à ramasser précieusement l'argent des quêtes et de son revenu
ainsi que les titres ou actes concernant les biens de la cure. On en trouve
encore de conservés et depuis le XIXe siècle ils sont appelés le meuble
de confrérie ou de … Ce meuble de bois solide est souvent renforcé de
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fer pour sa sécurité. Il s'ouvrait par une porte se fermant par trois serrures
et ne devait être ouvert qu'en présence de trois personnes ayant chacun
une des clefs. La première se trouvait entre les main du curé desservant,
la deuxième par le trésorier de la paroisse et la troisième par le procureur
syndic ou le seigneur patron de la dite paroisse.
Il est fait mention du coffre du trésor de Saint Jean des Bois dans un acte
du 12 novembre 1758. En effet, ce dimanche là, après les vêpres « au son
de la cloche et a la diligence de Jean Durand tresorier », les habitants et
principaux paroissiens se sont réunis pour délibérer sur l'installation et la
fieffe de nouveaux bancs dans l'église. Ainsi il est écrit par le notaire de
Tinchebray, qui est venu en dresser acte que les frais des contrats seront
à la charge des acquéreurs des dits bancs et qu'ils « en mettront un
executoire aux mains dud(it) trésorier pour etre mis dans le coffre du
trésor avec les autres titres et papiers ».
Le 19 juin 1773, il est fait un état du coffre du trésor de Saint Jean des
Bois. Ainsi, il est écrit « nous nous sommes transportés dans l'église de la
d(ite) paroisse pour faire inventaire et repertoire des titres et papiers
dudit trezor et après ouverture faitte du coffre de tous les papiers dicelui
tirés ».
Le 12 ventose an XI (1803), dans le procès-verbal d'inventaire de l'église,
il est inventorié « le cofre de la sacristie », qui doit être le coffre du trésor
et de la fabrique.
LA CHAPELLE ET LA CONFRéRIE DU SAINT ROSAIRE.
Le 26 avril 1693, Martin Rebullet les Jardins, marchand demeurant à
Saint Germain en Laye, donne une rente de 17 livres au trésor et fabrique
de Saint Jean des Bois pour y établir une confrérie du Saint Rosaire. Il
charge Jacques Rebulet la Fontaine, son frère, demeurant au dit lieu de
Saint Jean des Bois de se charger des clauses de cette donation. Le 31
mars 1695, le dit donateur est dit décédé et Suzanne Rebullet, sa fille, a
amorti la dite rente pour la somme de 305 livres 14 sols. C'est pourquoi
les paroissiens ont transporté la dite somme pour la continuité de la dite
rente à Julien Letessier, fils d'Etienne.
C'est donc à la suite de cette donation que fut crée cette confrérie et que
fut construite dans l'église sa chapelle. Elle a dû être placée au nord
entre le choeur et la nef avec sans doute son autel particulier. Elle est
mentionné dans des actes des registres paroissiaux. Le même jour 6
octobre 1703, sont inhumés dans cette chapelle : les corps de Marguerite
Durand, femme de Jean Maucorps, âgée d'environ 35 ans, et de Pierre
Maucorps, âgé d'environ 55 ans. Le 24 janvier 1715, Emond Durand, âgé
de 70 ans environ est « inhumé dans la chapelle de la Sainte Vierge ». Le
26 mars 1718, Françoise Durand , âgée de 76 ans environ, est aussi
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inhumée dans la dite même chapelle. Le 23 février 1719, Madeleine
Boiltière, femme de Christophe Durand, âgée de 33 ans environ, est
inhumée dans l'église. Le 6 février 1721, Jacques Aumont, meunier âgé
de 60 ans environ, est inhumé aussi dans cette chapelle. Il semble que
cette chapelle avait été construite contre la nef avec une porte pour entrer
dans l'église. En effet, il est dit que le 26 novembre 1724, Gilette
Lelievre, veuve de Jacques Aumont, âgée de 75 ans environ, est inhumée
« dans notre église devant la porte de la chapelle. Le 11 avril 1732, Pierre
Maucorps, fils de Jean baptiste, âgé de 32 ans environ, est inhumé « dans
la chapelle du Rosaire ». Le 26 juin 1733, Julien Letessier la Fieffe, âgé
de 70 ans environ, est inhumé aussi « dans la chapelle du Rosaire ». Le
24 juillet 1773, Michel Moulin, fils Charles, âgé de 23 ans, a été inhumé
« dans la chapelle de l'église ».
L'éGLISE PENDANT LA RéVOLUTION.
On apprend dans un document de la justice de Tinchebray daté du 21
février 1793 que la municipalité de Saint Jean des Bois se réunissait dans
son église. En effet, Pierre Lorent, menuisier, âgé de 35-36 ans, habitant
de cette dernière commune, a été amené à la prison de cette ville pour
avoir « troubler la dite municipalité » de Saint Jean des Bois. Il est dit
que la veille ces membres « étant allors en l'église de Saint Jean des Bois
occupés de l'exécution de la loy sur l'inscription des Volontaires et le
Recrutement de l'armée et pour avoir le dit Lorent injurié la dite
municipalité et tenu les prôpos les plus déplacés ». Il est interrogé et doit
s'expliquer sur invectives. On lui reproche d'avoir dit « qu'il a accusé les
dits officiers Municipaux de faire des loix et d'être des pillards de
paroisse ». Il a aussi dit à propos de la dite Municipalité « quelle servait
le diable et que tous les citoyens qui avaient prêté le serment étaient
damnés ». Il a même ajouté « qu'il se foutait de la municipalité et de la
Garde Nationale ». Il répond qu'il ne s'en rappelle pas vu qu'il était
« dans l'ivresse » et qu'il était prêt à leur faire des excuses. Le 27 mars
suivant, après avoir auditionné quelques habitants et témoins de Saint
Jean des Bois, le dit Pierre Lorent est convaincu d'être fanatique contrerévolutionnaire. Il est condamné « en une amende de quatre fois sa
contribution mobiliaire et à un emprisonnement de deux mois ».
LA CURE.
Le curé de Saint Jean des Bois est nommé par le chanoine de la prébende
de Notre Dame de Tinchebray qui est en résidence à la collégiale de
Mortain.
11
Cette collégiale fut fondée en 1082 par Robert, comte de Mortain, et son
épouse Mathilde. Ce frère, du bâtard Guillaume duc de Normandie,
établit des chanoines dans cette église de Mortain et leurs octroie des
dîmes à prendre sur ses terres de Tinchebray et de Saint Jean des Bois.
LES CURéS.
Claude Durand est cité curé de cette paroisse de 1624 à 1646. Il est
certainement né à Saint Jean des Bois vers 1580. Il a au moins un frère :
Gilles Durand, sieur de la Haute Chapelle. Il fait partie d'une des familles
les plus anciennes de cette paroisse dont les biens sont situés au nord à la
limite et aussi sur Yvrandes. Il érige un petit calvaire près du bourg,
justement au bord d'un chemin qui descend du village de la Haute
Chapelle. Sur le socle, on y lit : M(aître) Claude Durand P(prêtre) curé
1624. Le 16 septembre 1628, en tant que curé de cette paroisse, il reçoit
le testament de Philippe Moulin, prêtre de sa paroisse. En 1634, il est
présent au contrat de mariage de Claude Durand, sieur de la Haute
Chapelle, son neveu de Saint Jean des Bois, avec Marguerite Tesson,
noble demoiselle de la paroisse de Saint Médard de Cellant. Le 27 avril
1646, le dit « venerable et discrette personne maître Claude Durand
prestre curé » fait don du pré du Gué, situé au village de la Mestrie, à la
paroisse de Saint Jean des Bois, à charge aux prêtres de célébrer tous les
samedis de chaque semaine une messe basse à son intention. Il est dit
qu'il donna encore 60 sols de rente à cette dite paroisse à charge de
chanter « quatre libéra aux vespres des quatre principalle feste de l
année ».
Guillaume David. Il est cité comme curé de Saint Jean des Bois le 30
novembre 1665, quand il passe un accord avec les héritiers de Grégoire
Moulin, prêtre, pour la continuité du don d'une rente au trésor de sa
paroisse.
Julien Durand est cité curé de cette paroisse de 1672 à 1692. Il est né en
février 1639 du mariage de Pierre Durand, sieur de Leslière, et de Jeanne
du Hamel. Christophe Durand, son grand-père, était sieur de la Béharie
en Yvrandes, proche de Saint Jean des Bois. Le 9 mars 1692, il
abandonne sa cure au profit de Etienne Onfroy, prêtre de Frênes, pour
une pension de 200 livres par an.
Etienne Onfroy est cité curé de cette paroisse de 1692 à 1700. Il est né à
Frênes vers 1660. Le 9 mars 1692, il prend la cure de Saint des Bois en
versant une pension de 200 livres à Julien Durand, prêtre, le curé
titulaire. Il est dit malade le 3 octobre 1700 par Michel Moulin, curé de
12
Moult, qui se trouve à Saint Jean des Bois pour le remplacer lors du
baptême d'un enfant. Il est mort peu après car il est inhumé dans le
choeur de son église le 5 octobre suivant.
Jean Guillouet est curé de cette paroisse de 1700 à 1702. Il est né vers
1658, peut-être à Saint Jean des Bois, du mariage de Jean Guillouet, sieur
des Vallées, avocat, et de Perrine Durand. En 1679, son père lui donne
une rente cléricale pour parvenir aux ordres ecclésiastiques. Devenu
prêtre, il est nommé chapelain de la chapelle des Genétés à Tinchebray
qui appartient à sa famille. Fin 1700, il semble avoir été pourvu à cette
cure de Saint Jean des Bois après le sus-dit prédécesseur. Le premier
février 1702, il est dit avoir résigné sa cure à François Esneu.
François Esneu est curé de cette paroisse de 1702 à 1710. Il est sans
doute originaire de Ger où dans une paroisse voisine. Le premier février
1702, alors qu'il est dit demeurant à Mortain, il est pourvu à la cure de
Saint Jean des Bois. Vers la fin de l'année 1710, il est nommé à la cure de
Notre Dame de Tinchebray. Avant de partir, il écrit l'inventaire de
l'argenterie et des ornements sacerdotaux se trouvant appartenant à la
paroisse. Le 15 janvier 1713, il revient à l'église de Saint Jean des Bois,
pour recevoir l'abjuration de Daniel Salles, fils de David, et de
Marguerite Duchemin.
Julien Gourdain, dont on ne trouve pas d'autres renseignements, est cité
dans les registres paroissiaux comme curé de Saint Jean des Bois. Il signe
les actes depuis le 27 janvier 1711 jusqu'au 28 mars 1729. Le 14 février
1722, il marie Grégoire Loisel, originaire de Lapenty, qui est dit être son
domestique depuis plus de dix ans, avec Françoise Laurent. Le 15 août
1727, il est dit malade comme l'écrit Jean Despois, prêtre, qui le remplace
pour baptiser un enfant de Saint Jean des Bois. Le 13 août 1728, il
n'assiste pas à l'enterrement dans l'élise de Saint Jean des Bois « d'une
bonne femme agée d'environ 80 ans, belle mère du sieur curé, demeurant
chez Monsieur le curé depuis 15 ans ». Il s'agissait sans doute de la
veuve de son père qui était venue habiter chez lui. Le 30 mai 1729, il est
dit décédé quand Jean Despois, prêtre de Saint Cornier des Landes,
dépose son testament chez le notaire de Tinchebray. Il dit que c'est lui
qui a reçu ses dernières volontés « pendant la maladie dont il seroit
décédé après l'avoir appellé pour luy administrer les d(ernie)rs
sacrements ». Julien Gourdain a fait son testament le 10 octobre 1728. Il
la écrit lui-même d'une écriture tremblotante. Il écrit « m apercevant que
la mort s aprochoit a grands pas de moy je pense serieusement a donner
ordre aux affaires de mon salut y ayant satisfait de mon mieux et ayant
gemi devant Dieu sur la multitude et l enormite de mes crimes ensuite je
13
voulu disposer des meubles que j avois amassé au depend du benefice et
les rendre tous a l eglise en premier lieu, a mes deptes, et a prier le
seigneur pour le repos de mon ame, mes deptes sont (à) mes domestiques
a qui je dois beaucoup. Gregoire sera payé de 120 livres, Gil(l)e(s) son
frère sera payé de 60 livres et mari ma servante de 60 livres. Je veux etre
inhumé dans le cimetière proche ma croix de bois et que aussitôt que
mon ame sera separée de mon corps. Je sois mis dans un cercueil voulant
etre inhumé comme un laique, on evitera la multitude des cierges n en
voulant que six a l autel et quatre proche le corps, c en est assez pour un
pecheur. Quand a mes livres on les partagera a des p(rê)tres parce quil
diront et se chargeront de messes. Par exemple pour le tome de S(ain)t
Thomas 10 messes a l intention de celui a qui est (plutôt sera) le livre,
pour 8 tomes Le Theologien 8 messes a la meme intention de celui a qui
est le livre. Et ainsi de tous mes autres livres. Je prie Dieu juge des
vivants et des morts d'avoir pitié de mon ame et que toutes choses soient
executées selon mon intention. J'en suplie Mr Despois Jean Moulin fils
Michel et Charles Pegasse telle est mon intention. Gourdain p(rê)tre
curé ».
Michel Courtouault est né à Moulines vers 1693. Le 26 mai 1729, il est
pourvu à la cure de Saint Jean des Bois. Il meurt le 8 mars 1743 âgé
d'environ 50 ans. Il est inhumé dans le cimetière de Saint Jean des Bois
« comme il l'avait désiré ».
Nicolas Barbes est né vers 1699. Sa signature, comme curé de Saint Jean
des Bois, apparaît dans les registres paroissiaux le 11 mai 1743. Il a dû
être nommé à cette cure par « vénérable et discrete personne Jacques
Jouin curé de la ville de Mortain, chanoine de Notre Dame (de
Tinchebray) et de Saint Jean des Bois patron honoraire (et) présentateur
des dites paroisses ». Ce dernier est le beau-frère de son frère vu que
Françoise Jouin a épousé François Barbes, sieur de la Vivionière. A la
mort de celui-ci, Marie Barbes, sa fille, vient vivre au presbytère de Saint
Jean des Bois. C'est sans doute, cette oncle qui lui fait connaître et
épouser Jean-Baptiste Etienne Pitot, une des personnes les plus en vue de
Tinchebray. Le mariage a lieu à Saint Jean des Bois le premier octobre
1754. Le marié est dit commissaire aux saisies réelles de la vicomté de
Tinchebray, fils de Adrien Michel Pitot, greffier et fermier du domaine
du duc d'Orléans en cette même vicomté. C'est ce dernier qui va faire
construire le château actuel de Tinchebray. La cérémonie de ce mariage
est faite par les deux oncles de la mariée : les dits curés de Mortain et de
Saint Jean des Bois. Le 16 mars 1773, Nicolas Barbes meurt âgé de 74
ans environ. Il est inhumé le lendemain dans le cimetière, sans doute par
humilité.
14
Louis Mondet est curé de cette paroisse de 1773 à 1792. Il est né à
Tinchebray. Après son ordination, il devient vicaire de l'église Notre
Dame des Montiers. Puis le 25 mars 1773, il est pourvu à la cure de Saint
Jean des Bois ayant été présenté par le chanoine de la prébende de Notre
Dame de Tinchebray dans l'église collégiale à Mortain. Jeanne Saillard,
sa mère, est inhumée à Saint Jean des Bois le 25 juillet 1788. Le 9 mars
1792, le procureur de la commune de Saint Jean des Bois assigne une
action devant le juge de paix du canton de Tinchebray contre « le sieur
Louis Mondet cy devant curé de Saint Jean des Bois ». Le but s'est de lui
faire remettre à la municipalité « six chappes, les chasubles, étolles et
autres ornements pour servir à l'église de la ditte paroisse dont il a
déclaré être saisi ». Pendant la Révolution, il prend le maquis et
transporte avec lui un gobelet en étain sur lequel a été soudé deux anses.
Il a été gravé à l'entour, sans doute postérieurement, cette inscription
« calice consacré l'an 1793 pour M. Mondet curé de Saint Jean des Bois
et autres prêtres catholiques ». En 1794, il est dit prisonnier comme bien
d'autres prêtres dans le couvent des Carmes à Caen pour avoir refusé de
signer le serment de la constitution civile du clergé. Il est libéré et prend
le maquis puisque son registre paroissial clandestin a été conservé de
1795 et 1796. Il est mort le 5 juillet 1798. Le 17 messidor an VI, Antoine
François Lelievre de la Prévotière, juge de paix et officier de police
judiciaire du canton de Tinchebray, assisté de Charles Etienne Lepetit,
son greffier, se rend au bourg de Saint Jean des Bois, pour dresser un
procès-verbal. Il y est écrit « En consequence de l avertissement de la
mort a nous donne de Louis Mondet excuré insermenté de la commune
de Saint Jean des Bois et du requisitoire du commissaire du directoire
éxecutif prés l administration municipale du canton de Tinchebray. Nous
nous sommes transportés en la ditte commune au dit lieu du bourg
accompagné des c(itoye)ns Girardel capitaine commandant et Cardonne
sous lieutenant de la troisieme compagnie du premier bataillon de la 6e ½
brigade d'infanterie legere, ou parvenu et entré dans la maison commune
et de la dans un cabinet a costé ou nous avons trouvé ledit Louis Mondet
couché dans son lit le visage entierement decouvert et ayant la palleur
que donne la mort. Nous dit juge de paix et greffier qui le connoissons
bien tandis quil étoit vivant l avons parfaitement reconnu mort, et avons
interrogé Pierre Laurent, et Francoise Patry son epouze et Marie Patry sa
sœur et belle sœur loccataire de laditte chambre, sur la cause de sa mort
et la longueur de sa maladie, tous les trois onts repondus quil y aura au
soir quinze jour quil fut pris de la maladie dont il est decedé ce jourd'huy
environ quatre heures du matin. Que depuis l attaque quil a éprouvée il a
été visité et soigné par les c(itoy)ns Durand, Friloux du Coudray, Noël, et
Dumesnil, officiers de santé a Saint Cornier, La Chappelle Biche,
15
Tinchebray et Flers ; que malgré les remedes quils ont puporter a sa
maladie, il a perdu connoissance hier sur les huit heures du soir, et enfin
est decedé ce jourdhuy sur les quatre heures du matin de mort naturelle
comme il est cy devant dit. Ensuite nous avons interpellé les les dits
Pierre Laurent, francoise et Marie Patry de nous declaree a qui pouvoit
appartenir dans la ditte maison au dit feu Louis Mondet, aux fins de
satisfaire a lautre objet du requisitoire du Commissaire du directoire
executif, lesquels nous onts dits quils ne connaissoient a luy appartenant
dans la ditte maison que six ou huit chemises ; que deux armoires a deux
vollets se trouvant dans la ditte chambre et tout ce qui est contenu sont
aux dits Pierre Laurent a sa femme ou a sa belle sœur, que le lit sur lequel
est couché le dit Louis Mondet appartient a Margueritte Dubois v(euv)e
d André Berthout dem(euran)t en la c(ommu)ne du Fresne Poret, de qui il
a eté emprumté le jour d'hier, et qu'enfin rien de ce qui est dans la ditte
maison nappartient audit Louis Mondet ; que par fois il y etoit logé par
charité et par occassion et quil ny a apporté que les six ou huit chemises
dont il est cy devant parlé, les quelle ne nous ont point etés representée,
nous ayant eté declarés quelle sont salle. Vu quoy nous n avons pu
apposé aucuns scellés, les quelle declarations ont étés signée après
lecture des dits Pierre Laurent, Francoise et Marie Patry également que
du citoyen Jean Moulin agent municipal de laditte commune de Saint
Jean des Bois... Ensuite ouverture faite par les dits Pierre Laurent, sa
femme et sa belle sœur, de l armoire a costé de la cheminée en presence
de tous les dessus dits officiers et agent municipal. Il sy est trouvé une
aube plyée de toille blanche et garnie par le pied de filet 2e un surply et
un amy aussy de toille qui nous ont etés declaré par les dits Laurent sa
femme et sa belle sœur appartenu audit feu Louis Mondet et dont notre
greffier sest saissit pour en etre fai la representation et remise toute fois
et quante a qui il appartiendra et quelque exacte perquisition qui ont été
faite, il ne s'est rien trouvé autre choses que quelque mauvaise redingotte,
une veste verte, une vieille culotte, le tout de très peu de valleur... Vu le
proceds verbal cy dessus constatant la mort naturelle dudit Louis Mondet
et l indentité de l indivindu, nous dit juge de paix avons permis de l
inhumer et autorizer l agent municipal de la ditte commune de Saint Jean
des Bois d enregistrer l acte de sa sepulture... ».
Jean François Vautier est cité curé de cette paroisse du 9 mars au 3 mai
1792. Dans son premier acte de l'état civil, il est dit « vicaire épiscopal de
l'orne ». Sa nomination fait suite au refus de son prédécesseur de signer
allégeance à la Révolution.
Jean Baptiste Alexandre Legrand est cité curé de cette paroisse le 6 mai
1792 au 7 mai 1793. Il a dû signer la constitution civile du clergé.
16
Jean Baptiste Champion est né à Saint Quentin les Chardonnets vers
1754 du marage de Michel Champion et de Françoise Guiton. Pendant la
Révolution, il s'exile. Il est dit desservant à Saint Jean des Bois en l'an
XIII (1805). Il est nommé curé de Saint Jean des Bois. Il est mort en son
presbytère le 5 août 1830, à cinq heures et demie du matin.
François Prieur est curé de cette paroisse de 1830 à 1860. Il est né à
Montsecret vers 1794 du mariage de Julien Prieur et de Jeanne Viel.
Après son ordination, il devient vicaire de Saint Jean des Bois. Puis après
la mort de son curé en 1830, il lui succède. Il est alors âge de 36 ans.
Marie Prieur, sa sœur, deux ans plus jeune, est venue habiter avec lui au
presbytère. Elle est dite sa cuisinière ainsi que celle de son vicaire. Il
prend en charge de reconstruire la nef et le clocher de son église de Saint
Jean des Bois, ainsi que sa décoration. Il meurt âgé de 68 ans le 2 juin
1862, à trois heures de l'après-midi. Son tombeau, élevé par ses
paroissiens reconnaissants, se trouve proche de la croix dans le cimetière
de Saint Jean des Bois. Il y est écrit : « Au fondateur de cette église. A
leur vénéré pasteur ».
Adolphe Frédéric Fouque est curé de cette paroisse de 1862 à 1880. Il est
né à La Ferrière aux Etangs le 22 mai 1816 du mariage de Grégoire
Fouque et de Marie Léonore Letourneur. Il est nommé curé de Saint Jean
des Bois le 25 août 1862. Agé de 64 ans, il meurt dans son presbytère le
18 août 1880 à 11 heures du soir. Son tombeau, élevé par sa belle-soeur
et les paroissiens, se trouve proche de la croix dans le cimetière de Saint
Jean des Bois.
L'abbé Lepont est nommé curé de Saint Jean des Bois en 1880.
Auparavant, il était curé de Belfonds. En 1887, il est dit neveu de l'abbé
Lepont, curé de Sainte Honorine la Chardonne.
Pierre Barbé est curé de cette paroisse de 1907 à 1933. Il est né à Frênes
le 17 novembre 1851 du mariage de Pierre Barbé, tisserand, et de Félicité
Desert. Il est ordonné prêtre le 26 mai 1877 et nommé vicaire à Bellou en
Houlme. Le 10 novembre 1881, il est muté comme vicaire à Rânes. Le 8
septembre 1883, il devient vicaire-administrateur de Vieux-Pont puis
curé du dit Vieux-Pont le 5 décembre 1883. Le 11 août 1907, il est
nommé curé de Saint Jean des Bois. Lors d'une mission dans sa paroisse
en 1927, il est dit âgé de 77 ans et il fête ses noces d'or sacerdotales. Il
meurt dans son presbytère le 8 août 1933. Il est écrit dans sa nécrologie
« Depuis plusieurs années déjà, l'état de santé de Monsieur l'abbé Barbé
inspirait des inquiétudes à ceux qui le connaissaient intimement. Dans la
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paroisse cependant, vu da très forte constitution, on ne se faisait pas à
cette idée. Mais la merche lui était devenue extrêmement pénible ; et
l'une de ses grandes privations était de ne plus pouvoir visiter comme il
l'aurait voulu ses paroissiens et surtout ses chers malades. Comme il
s'affligeait de se voir ainsi prisonnier dans son presbytère ! Pour les
grandes fêtes, il ne pouvait plus s'astreindre aux longues fatigues du
confessionnal ; un charitable Père de Ste Marie de Tinchebray venait le
remplacer. S'il continuait encore ses prônes chaque dimanche, et ses
catéchismes toujours parfaitement expliqués, c'était en vertu d'un zèle
méritoire pour le salut des âmes. Une première attaque de congestion
précéda de quelques semaines seulement celle qui en deux jours devait le
conduire à la tombe. Aussitôt il reçut les derniers sacrements avec la plus
vive piété, s'unissant et répondant aux prières liturgiques, et
recommandant son âme à la Ste Vierge et à Ste Barbe. Le mardi 8 août,
exactement 26 ans après sa première arrivée à St jean, il rendait son âme
à Dieu. La cérémonie funèbre fut célébrée le vendredi 11 août à St Jean
des Bois, au milieu d'une foule recueillie et attristée ; le soir, eut lieu
l'inhumation au tombeau de famille, à Fresnes, sa paroisse natale. Après
la messe des obsèques, Monsieur le chanoine Garnier, curé-doyen de
Tinchebray, retraça en termes émus les grandes lignes de sa vie
sacerdotale du vénéré défunt ». Ce dernier dit « Un mal, contre lequel la
science reste impuissante, a terrassé presque subitement votre bon Curé ;
selon toutes les apparences, et malgré son âge avancé il aurait pu
continuer quelques années encore son ministère au milieu de vous ; il est
tombé comme un vaillant au poste du devoir. Nous sommes venus
confrères et amis, nous associer à votre deuil, et témoigner notre
respectueuse sympathie à cette sœur, intelligemment dévouée, qui fut, en
toutes circonstances, sa confidente discrète et son appui. ».
Paul Lefèvre est curé de cette paroisse de 1934 à 1951. Il est né à
Ronfeugeray le 30 décembre 1873. Il est ordonné prêtre à Séez le 4 juin
1898 et peu après, il est nommé vicaire à Tinchebray. Le 11 octobre
1900, il est nommé professeur et ensuite Préfet de discipline à l'Ecole
Saint François d'Alençon. Le 9 septembre 1934, il est appelé pour
desservir la cure de Saint Jean des Bois. Il y réside jusqu'en 1951, puis va
habiter à Croisilles où il meurt le 15 mars 1952.
Louis Gahéry est nommé curé administrateur de Saint Jean des Bois et de
Saint Christophe de Chaulieu en septembre 1951. C'est le dernier curé en
titre de Saint Jean des Bois. A partir de 1972, des prêtres voisins vont
venir dans cette paroisse pour y faire les cérémonies religieuses.
LE PRESBYTèRE.
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Le 24 avril 1753, Nicolas Barbes, prêtre curé de Saint Jean des Bois,
ayant demandé des réparations à « la maison presbiteralle », le
« Commun et général des paroissiens et habitants » de la dite paroisse ont
fait venir un maître-maçon et un charpentier-menuisier pour en faire
procès-verbal. Ce presbytère est dit en mauvais état si bien que les
travaux de restauration se montent à la somme de 173 livres 16 sols.
Voyant que ses paroissiens « se prêtent volontiers » à ces travaux, le dit
curé s'est engagé « à nourrir les massons et charpentiers pendant leur
travail ».
En l'an XIII (1805), l'abbé Champion, desservant de Saint Jean des Bois,
demande au conseil municipal « qu'il lui soit fait un presbytère neuf ou
que l'ancien soit racomodé d'une manière solide le plus promptement
possible ».
Le 25 janvier 1806, le conseil municipal délibère sur la reconstruction du
presbytère et demande de faire faire des devis.
Dans sa séance du 27 mars 1829, le conseil municipal décide à faire
quelques réparations à sa couverture.
LE CIMETIèRE.
Depuis l'origine du christianisme et l'installation d'une église à Saint Jean
des Bois, un cimetière autour y a été adjoint. Il sert pour l'inhumation de
la plupart de ses habitants. Les curés avaient le privilège de se faire
inhumer dans le choeur, et des personnes, en payant, pouvaient se faire
inhumer dans la nef. Des curés ont quelques fois demandé à se faire
inhumé dans le cimetière par humilité.
Dans chaque cimetière se trouve une croix autour duquel se déroulait des
cérémonies religieuses comme les rameaux. Vu ses moulures sur le
granit, celle de Saint Jean des Bois a pu être dressée au XVIIème siècle.
Suite à l'édit royal du 10 mars 1776, interdisant d'inhumer dans les
églises, les curés ont été obligés d'être enterrés dans les cimetières. Ils le
furent au plus proche de la croix. C'est pourquoi ont y trouve la plupart
de leurs tombeaux quand ils ont été sauvés de la destruction naturelle ou
par les guerres.
Les inhumations ont lieu très vite après la mort. L'enterrement a le plus
souvent fait le lendemain d'un décès surtout, mais il peut avoir lieu le
jour même par peur des épidémies. Ainsi le 28 octobre 1756, lors de
l'inhumation de René Dumont, il est écrit « décédé de ce matin de mal
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contagieux ». Aussi, on trouve le 24 janvier 1735 « un étranger agé
d'environ 68 ou 70 ans qui s'est nommé Alexandre Violaine et a déclaré
être natif de Neuilly St Front proche Soissons en Picardie, décédé de ce
jour … … son inhumation a été avancée a cause de la corruption
extraordinaire qui incommodait trop ».
LES PRêTRES PENDANT LA RéVOLUTION.
Louis Mondet est curé de Saint Jean des Bois quand la Révolution
intervient. Sa dernière signature dans les registres paroissiaux est du 4
mars 1792. Ayant refusé de signer la constitution civile du clergé, il est
remplacé par J. F. Vautier. Ce dernier se dit « vicaire épiscopal de l'Orne
et desservant de cette paroisse (Saint Jean des Bois) » à partir du 9 mars
1792. Il se le dit jusqu'au 3 mai suivant. Le 6 mai 1792, Jean Baptiste
Alexandre Legrand est dit curé, sans doute jureur, de Saint Jean des Bois.
Il y est encore cité le 7 mai 1793. Pendant ce temps, l'abbé Louis Mondet
célèbre son ministère clandestinement. En 1794, il est dit fait prisonnier
et envoyé à Caen. Il a dû être libéré et prend le maquis puisqu'en 1795 et
1796, il rédige un registre paroissial qui a été conservé. Il se cache et
parcourt la campagne pour célébrer des baptêmes dans sa commune, mais
aussi à Sourdeval, Le Fresne-Poret, Yvrandes, et Ger. Ainsi le 14 avril
1795, à Saint Jean des Bois, il baptise Jean Charles Auler, fils de feu Jean
Auler « mort dans la persécution pour la foy catholique » et de Jeanne
Dufay. Dix jours avant, il baptise un enfant « pour l'absence du sieur curé
de Ger fuyant la persécution » et cinq jours après, il en baptise un autre
« pour l'absence du curé constitutionnel du Fresne Poret ». Le 25 mai de
cette dite année, il écrit qu'il a baptisé « à la maison par necessité et en
secret à cause de la persécution » et le 14 août suivant « dans une maison
particulière de la dite paroisse (de St Jean des Bois), l'église étant fermée
à cause de la persécution ». Il célèbre ou réhabilite aussi des mariages.
Ainsi, le 5 octobre 1795, il écrit que Michel Moulin, « sciotier », fils de
feu Michel et de Jeanne Houel, et son épouse Marie Jeanne Charlotte
Aumont, fille de François, laboureur, et de Marie Charlotte Foucault,
« les quels bien repentants et reconnaissant avec douleur l'invalidité du
prétendu mariage qu'ils avaient contracter constitutionnellement pendant
les années d'erreurs, le 25 janvier 1794, contre les lois de l'église
catholique apostolique et romaine et les édits du roy non devant leur
légitime pasteur mais devant Michel Patry prêtre intrus de St Cornier ».
Le 26 mars 1795, il fait des prières suite à l'enterrement d'une femme où
il n'a pu assister. A ce propos, il écrit « toute les ceremonies du culte
nous étant interdites hors de l enceinte de ce lieu quy est destiné par le
décret de la convention... ». Il enregistre des actes d' inhumations puisque
le 7 février 1796, il fait ceux de Julien Postel, 36 ans environ, fils de
20
Jacques et de Marguerite Moulin, et de Pierre François Gabriel Moulin,
fils de François, forgeron, et de feue Suzanne Laurent. A chaque, il écrit
qu'ils sont « mort et homicidé d'hier par les soldats de la persécution
exercées en notre paroisse ». Dans l'acte du 19 avril suivant, lors de
l'inhumation de Jean François Levalois, fils de feu Jean et de Jacqueline
Laurent, âgé de 24 ans environ, il écrit qu'il « est mort le 14 du présent
homicidé dans la persécution du temps présent et enterré le 15 ». Quatre
jours plus tard, à propos de Charles Michel Moulin, fabricant de
« sciots », il écrit qu'il est « mort le 22, de mort violente âgé de 35 ans »
et déclaré par Pierre Houel, coutelier, son oncle. Le même jour, il
enregistre le décès de Jacques François Lemaignen, coutelier « mort la
nuit du 22 au 23 de mort violente », âgé de 38 ans environ. Le 2 mai
1796, Louis Mondet, prêtre, enregistre encore l'enterrement de Jean
Chanu, diacre, fils de feu Jean Antoine, et de Jeanne Jouvin, âgé de 30
ans et originaire de la paroisse Notre Dame de Tinchebray. Il écrit qu'il
« a été homicidé le jour d'hier par les soldats de la persécution dans notre
paroisse par le seul motif qu'il étoit ecclésiastique et a été inhumé dans le
cimetière de ce lieu ou l'impiété lui a donné la mort ». Il dit que cela lui a
été déclaré par Gilles Jouvin, laboureur d'Yvrandes, cousin germain du
mort. Une semaine plus tard, il écrit que Jean Durand lui a déclaré le
décès de Jean Durand, son fils âgé de 27 ans environ, issu de Anne
Lemoing, son épouse. Il écrit qu'il « a été homicidé le jour d'hier par les
soldats de la persécution dans sa fuite pour les éviter ». Il devait avoir un
autre registre tenus par ce dit curé, mais il n'a pas été conservé. Son
ciboire « de campagne » ne fut pas déclaré lors du procès-verbal de sa
mort. Il a été précieusement caché et se trouve conservé à la mairie de
Saint Jean des Bois.
Guillaume Moulin est né en mai 1734 au village des Coteaux à Saint
Jean des Bois, fils de Jean Moulin et de Suzanne Buffard. Il reçut la
tonsure et les Ordres mineurs, le 25 septembre1757. Ordonné prêtre en
1762, il est « envoyé, après son ordination, en qualité de vicaire, dans la
paroisse de Frênes, prés de Tinchebray, il s'y concilia l'estime de tous les
fidèles par sa piété, son grand amour de la retraite et sa charité pour les
pauvres... Il composa aussi plusieurs cantiques, afin d'exciter les fidèles à
un plus grand amour de Jésus-Christ et de sa sainte Mère. Il venait d'être
nommé curé d'une paroisse peu éloignée de Tinchebray, lorsque la
révolution éclata. Chassé de son église pour avoir refusé le serment, il
revint à Saint Jean des Bois, où il donna de nouvelles preuves du zèle
ardent dont il était dévoré pour la gloire de Dieu. Il passait presque toutes
les nuits à parcourir sa paroisse natale, ou celles de Saint-Christophe, de
Ger et du Mênil-Ciboult, afin de procurer aux mourants les secours de la
religion. Sans cesse il se voyait exposé à tomber entre les mains des
21
persécuteurs ; mais il avait confiance en Dieu, sans la permission duquel
il ne tombe pas un seul cheveu de notre tête, et ne refusait jamais de
suivre ceux qui venaient le chercher pour des malades même inconnus et
très éloignés. Je suis indigne de mourir martyr, disait-il à ceux qui
essayaient de le retenir, Dieu ne fera jamais cet honneur à un pécheur
comme moi. Après la mort de M. Mondet (5 juillet 1798), M. Moulin,
chargé par l'autorité diocésaine d'administrer cette paroisse, sembla
redoubler encore de charité pour les fidèles confiés à ses soins. Il leur
prodiguait avec joie son argent, son repos, sa santé et sa vie. Dieu,
voulant récompenser ce fidèle serviteur de son inépuisable charité, lui
donna cette belle couronne du martyre dont il s'estimait indigne. Le 30
octobre 1799, vers sept heures du matin, le bon pasteur venait d'entrer
dans la maison d'un de ses paroissiens pour s'y reposer des fatigues de la
nuit, lorsque la servante vint précipitamment l'avertir de prendre la fuite,
parce que la colonne mobile arrivait. En effet, les républicains, voyant les
mouvements précipités de cette fille, avaient pensé aussitôt qu'il y avait
dans la maison quelque personne suspecte ; ils s'étaient détournés de leur
route et s'avançaient rapidement pour faire une perquisition. Une
personne engagea alors M. Moulin à dire qu'il n'était pas prêtre ; mais il
lui répondit : Que Dieu me préserve de sauver ma vie par un mensonge.
Il avait à peine achevé ces mots qu'il vit entrer les satellites républicains.
Est-tu prêtre ? Lui dit le chef de la colonne.
Oui, je le suis, répondit le serviteur de Dieu.
As-tu prêté le serment constitutionnel, as-tu fait les soumissions exigées
par la loi ?
Non.
En ce cas suis-nous, reprit le chef de brigade.
⦁ Moulin, voyant bien qu'on allait le conduire à la mort, fit ses adieux
aux fidèles du village de la Préverie, chez qui il avait été arrêté, et suivit
ses bourreaux en priant. Ils le conduisirent jusqu'au village du Haut
Hamel, situé à un demi-kilomètre de la Préverie, le firent mettre à genoux
et le fusillèrent.
Le soir, quatre hommes vinrent pour enlever le corps du martyr et lui
donnèrent la sépulture. Ils le trouvèrent baigné dans son sang, et portant
au cœur et au front deux larges blessures. Ils roulèrent dans un drap le
corps de cette pieuse victime de la charité, et, après l'avoir déposé dans
un cercueil, ils le portèrent dans le cimetière de Saint Jean des Bois.
Dans l'état des biens saisis au profit de la Nation daté du 23 floréal an II,
il est dit que ceux de Charles Letessier et de Michel Moulin, tous deux
prêtres de Saint Jean des Bois de sur les prêtres « déportés émigrés » en
font partie.
22
LES VICAIRES.
Jean Leboucher est cité vicaire de 1700 à 1716.
Monsieur Debon est cité vicaire en 1715.
Jean Benoist est cité vicaire en 1723.
Charles Thoumin, prêtre, originaire de Notre Dame de Tinchebray, est
cité vicaire à Sain Jean des Bois en 1739. Le 4 décembre 1743, il est
nommé à la cure de Notre Dame de Tinchebray.
C... Robbes est dit vicaire en 1745.
Pierre Angué est dit vicaire en 1749.
Guillaume Lemeignen est dit vicaire en 1752. Le 8 avril 1758, il prend
par adjudication, pendant cinq ans, la location du pré du Gué, qui
appartient au trésor et fabrique. Le loyer est de 30 livres par an pour en
avoir le foin et la pâture, ainsi que la tonture, une fois seulement, à
condition d'en entretenir les haies. Le 21 juillet 1769, il est nommé curé
du Ménil Ciboult.
G... Leboucher est cité vicaire en 1776.
Guillaume Aubine, prêtre, originaire de Landisacq, est cité vicaire de
Saint Jean des Bois en 1777. Le 14 janvier 1778, il est nommé à la cure
de Truttemer le Petit.
Jean baptiste Champion est dit vicaire de 1778 à janvier 1790.
En l'an XIII (1805), l'abbé Champion, desservant de Saint Jean des Bois
demande un vicaire. Il dit qu'il est « morallement impossible qu'un prêtre
seul subvienne aux besoins spirituels de tous les paroissiens et que dans
le cas d'une maladie épidemique plusieurs seroient exposé à mourir sans
sacrements ».
Pierre Jean François Véniard, né à Saint Pierre d'Entremont en 1810, fut
nommé vicaire de Saint Jean des Bois après son ordination le 4 avril
1835. Il y resta jusqu'au 16 septembre 1846 avant d'être nommé curé de
Bréel.
VIE RELIGIEUSE.
23
En 1925, une mission se déroule à Saint Jean des Bois. Page 269 de la
Semaine Catholique.
Il s'en déroule une autre du 19 au 29 novembre 1927 qui est prêchée par
le révérend père Lemaitre, missionnaire de Notre Dame sur Vire. Un
compte-rendu en est fait dans la revue de La Semaine Catholique du
diocèse de Séez. Il est dit qu'à cette occasion fut célébré les noces
d'argent sacerdotale de l'abbé Pierre Barbé, le curé de cette paroisse, âgé
de 77 ans et que dernier a béni aussi de nouveaux vitraux.
LES BIENS FONCIERS DE LA CURE AVANT LA RéVOLUTION.
La cure, sous l'ancien régime, est propriétaire d'un domaine foncier qui
lui a été aumoné par des fidèles à des dates oubliées ou perdues. Nous en
avons quelques mentions dans l'inventaire de ses titres qui a été fait le 19
juin 1773
Sa propriété et son dénombrement nous est connu suite à sa saisie
pendant la Révolution au profit de la Nation. En 1791, un « état des biens
écclesiastique, dépendant de la cure et paroisse de Saint Jean des Bois,
district de Domfront canton de Tinchebray » est fait. Nous y lisons « La
maison presbitéralle est composée de deux petite salle, et une cave au
bout ver le nord, trois chambre tant sur la d(ite) salle que sur la d(ite)
cave et au bout vers le midy est le jardin potager en un quarré de viron
une vergée. Item en outre le quarré du dit jardin potager, il s étend encore
par le derrière ver le couchand de la d(ite) maison presbiteralle de viron
quinze perches, dans le coin ver le nord d'icelle portion, le sieur curé
actuel y auroit fait bastir une maison, qui se consiste en une salle et
chambre dessus ; et au dessous d icelle maison, ainsi que de la totalité du
d(it) jardin potager est une piece de terre labourable dependante de la
d(ite) cure de continence d'environ trois vergée compris les hayes et
fossés, laquelle pièce de terre et les quinze perches ou viron de jardin a
legume et un pressoir y tenant bâti et construit au bout de la cave du d(it)
sieur curé avons estimé le tout a la somme de 400 livres une fois payé.
Bien entendu que la maison construite par le sieur curé n'est du compris
de la dite estimation ayant été bastie en considération que la d(ite) salle
serviroit de logement a une maîtresse d ecolle, ce qui paroist assez a
propos, pour l egard de la chambre il seroit très a propos aussi qu elle
fust delaissée a la municipalité pour y tenir ses sceances. Item la grange
dixmeresse avec les tasseries, une étable et une écurie au bout, derriere et
au bout d'icelle est un jardin a pommiers de contenance de viron trente
perches, et au bout ver le nord de la d(ite) grange et du plant est une
portion labourable contenant une vergée ou viron, le tout pouvant être de
valleur de 800 livres une fois payé. Item un autre jardin fruistier séparé
des heritages si dessus par deux chemins, lequel est de contenance de
24
viron 55 perches dans lequel jardin est basti le fournil du d(it) sieur curé
estimé comme dessus valloir 600 livres. Et est tout le contenu du terrein
depandant de la d(ite) cure les estimations duquel montent en total a la
somme de 1800 livres. D ailleurs il est tenu et fait valloir en cette
paroisse par M. le curé d'Yvrande un pray de continence de viron une
acre et demie, qui paroist avoir été autres fois en étangs, par la chaussée
qui éxiste encore, ce qui pouroit être du temps que cette église d'Yvrande
étoit un monastère de Religieux, que nous estimons valloir 1500 livres de
même une fois payé ».
Ainsi, nous pouvons voir ce que possédait la cure mais aussi ce qui
appartenait à celle d'Yvrandes sur le territoire de Saint Jean des Bois.
Dans un état, daté du 23 floréal an II, des biens saisis au profit de la
Nation, il est dit que « le pré du Vivier provenant du temporel de la cure
d Ivrande situé sur cette commune » est d'un revenu de 90 livres par an.
Cette pièce de terre est donc le pré contenant environ une acre et demi
dans l'état ci-dessus de 1791. Cette mesure d'ancien régime correspond à
environ un hectare. Cela nous permet de savoir qu'il donnait un revenu
annuel de 90 livres.
Par un acte écrit le 25 janvier 1791 et déposé au Bureau du Directoire du
District de Domfront, tous ses biens furent convoités par Noël
Lemeignen, laboureur de Saint Jean des Bois. Il est dit que ses biens sont
situés dans le bourg, sauf le susdit pré du Vivier qui est dit situé au
village du Gérier.
La grange aux dîmes.
Depuis le moyen-âge, les curés ont droit de percevoir sur les habitants de
leurs paroisses des dîmes. Ce droit, qui fut aboli à la Révolution de 1789,
représentait environ 10 % de la récolte des paysans. Cette dîme se
partageait souvent avec un autre décimateur en l'occurrence à Saint Jean
des Bois avec un chanoine de Mortain.
Ainsi le 9 juillet 1773, Jacques Jouin, curé de Mortain et chanoine de la
prébende de Notre Dame de Tinchebray et de Saint Jean des Bois,
demeurant au presbytère du dit Mortain « loue trois ans et récoltes,
commençant (depuis la) Saint Jean-Baptiste dernier, à maître Louis
Mondet curé de Saint Jean des Bois : les dimes de seigle, froment, orge,
avoines et autres » qu'il a droit de prendre sur la dite paroisse. Ce droit, il
le dit « en sa qualité de gros décimateur » dont le dit feu Barbes, ancien
curé en a jouis. Le bail est de 120 livres par an qui seront payés en deux
termes, moitié à Noël, et l'autre à la Saint Jean, ainsi que « l'entretenir de
gleu la grange dimeresse ».
Comme nous l'avons vu dans le procès-verbal du domaine immobilier de
25
la cure de Saint Jean des Bois du 7 juillet 1773, la description de sa
grange aux dîmes y est faite. Il est écrit « Ayant passé à la visite de la
grange, nous avons trouvé qu'elle a 46 pieds 9 pouces de longueur et 22
pieds 4 pouces de largeur mesurés hors œuvre et environ 11 pieds et
demi de hauteur moyenne entre le plus haut et le plus bas, depuis le rezde-chaussée jusqu'à l'arras. Nous avons observés que la côtière vers le
couchant a esté reparée en differents endroits et a differentes reprises,
quelle n'est plus d'alignement et quelle est de... en sa plus notable partie
cependant elle peut encore subsister quelque tems, attendu que la
maconnerie est encore en bonne liaison et fait corps, on en refera les
joints ouverts avec pierres et mortier de chaux et sable aux endroits
necessaires. Dans le pignon vers le nord, il se trouve un lezard proche
l'encoignure de sa cotière au levant, lequel doit estre repris avec pierres
et mortier de chaux et sable, laquelle reparation sera refaite sur toute la
hauteur du dit lezard qui est de 15 pieds sur environ 3 pieds de largeur, la
pointe de l eguille de ce pignon a prendre depuis le petit jour qui y est
pratiqué est considerablement deversée, sera refaite en bonne
maconnerie, de 4 pieds de hauteur, le surplus du dit pignon quoi que
bouclé notament au parement intérieur est en etat de subsister. La côtière
vers le levant sera en passable etat lors qu'on en aura refait les joints
ouverts avec pierres et mortier de chaux et sable et que l'on aura fait un
renformis au pied avec meme mortier. Dans la pointe du pignon vers
midi, il se trouve un endroit bouclé à l'exterieur, lequel doit estre refait à
mi mur et bien raccordé autant que faire se pourra avec le surplus, a bon
mortier de chaux et sable, au reste le dit pignon est en etat de durer
lorsqu'on aura fait un petit renformis au pied du dit mur, tant par dans
l'etable que l'ecurie. Il est d observation que dans le corps de batiment
destiné pour en faire la grange on y a pratiqué une étable aux vaches au
bout vers midi, la quelle occupe environ 11 pieds de largeur dans œuvre,
ce qui deveroit estre à la charge du sr curé de St Jean des Bois attendu
que l humidité causée par le jus du fumier contenu d... suite le
deperissement du dit pignon vers midi, ou est adossé aussi de l autre côté
… et étable a porcs, pourquoi nous est fourn... mentions des menues
reparations qui seront à faire à cette étable. En entrant dans la ditte
grange, nous avons remarqué quil est necessaire de refaire une traverse
en bois de chene portant … au bas de son ventail et redoubler la pl... de
bout qui porte les pentures de son guichet … laquelle est trop mince, ce
qui fait que les crampons qui y sont ne peuvent estre … retenus, on
rassemblera le guichet à … debout, le quel est dejoint en y fournissant
deux planches, pour suppléer à la diminution des joints usés, le tout r...
sur les deux anciennes barres, qui sont en etat de reservir. Repicquer
vivement en terre l aire de batterie. Ayant visiter la charpente du comble,
26
nous avons trouvé, quelle est composée de trois … dont deux à long
poinçon et la croix vers le nord avec entrait et court poinçon. Il paroist
quelle etoit cy devant construite comme les autres, mais qu'on a coupé le
tirant pour plus de facilité à tasser, le tout en passable etat, à l'exception
des sablières extérieures qui sont hors de place ne portant presque plus
sur les murs et de peu de valeur, seront remplacées d'un cours de neuves
de chaque côté, ayant cinq pouces d épaisseur et huit à neuf pouces de
largeur, entretenues solidement par des entretoises espacées de trois
pieds avec les intérieures, il sera fourni deux cent pieds de cheveron
neuf, bois de chêne de trois pouces sur deux et demi de gros au pan vers
le levant pour remplacer ceux qui sont mauvais et de rondins et repeupler
ceux qui sont trop espacés ; en fournir 80 pieds dans l'autre pan opposé.
Pour faire et fournir tous les ouvrages compris au present article, nous
estimons quil convient la somme de 153 livres, dont 3 livres à la charge
des héritiers de feu Mr le curé de St Jean. La couverture en paille sera en
bon etat lors qu'on en aura refait une partie qui se trouve presque usée
dans le pan vers le couchant de cinq pieds de largeur et de toute la
hauteur du dit pan, l autre pan opposé est en bon etat ; on refait la ditte
couverture sur toute sa longueur avec gazon comme il est d'uzage. Pour
faire et … les ouvrages contenus au present article, nous estimons qu'il
convient la somme de 18 livres cy. Tous les matériaux qui seront
employés aux dits ouvrages seront de bonne qualité, et bien et dument
faits, suivant les regles de l'art, la place rendüe nette et propre, il est bien
entendu que l'entrepreneur se reservira des anciens materiaux en tant que
bons et fera son benefice particulier de tous ceux qui provienderont des
demolitions. Ce fait ne nous restant plus rien a visiter nous avons clos et
arreté notre present devis ou memoire sur sept rolles de papier celuy cy
compris ... ». La transformation de ses anciennes mesures en mètres et
centimètres permet de voir qu'elle faisait 14 m 30 de long sur 6 m 80 de
large avec une hauteur du pied à l'assise de la toiture de 3 m 50.
Cette grange est citée en 1791 dans son « Etat des biens écclesiastiques,
dependant de la cure et paroisse de Saint Jean des Bois... ». Elle a dû être
vendue comme bien saisi au profit de la Nation. Sur le premier plan
cadastral de Saint Jean des Boisa
LES PRêTRES ORIGINAIRES DE SAINT JEAN DES BOIS.
Badiou Richard. Dans les registres paroissiaux de Saint des Bois, à la
date du 12 mai 1757, il est dit mort à Isigny dans le Cotentin où il était
vicaire.
Desdoits Maurice. Il reçoit le second des ordres mineurs lors de
27
l'ordination à Séez le 29 juin 1952.
Durand Gabriel est né vers 1671 du mariage d'Emon Durand, sieur de la
Haute Chapelle, et de Jeanne Moulin. En 1698, il reçoit une rente
cléricale pour parvenir à la prêtrise. Il est mort au village de la Haute
Chapelle avant le jour du matin 17 septembre 1745 et fut inhumé dans
l'église de Saint Jean des Bois dans la journée. Il est dit âgé d'environ 74
ans.
Durand Robert, frère du sus-dit est né vers 1685. En 1712, il reçoit aussi
une rente cléricale pour lui aider à devenir prêtre. Le 4 septembre 1727, il
est dit curé de « Clersy » lorsqu'il vient à Saint Jean des Bois pour
célébrer le mariage de Christophe Durand, son frère, avec Marie
Pringault.
Gigand pierre. Il reçoit le second des ordres mineurs lors de l'ordination à
Séez le 29 juin 1952.
Hamon Charles. Il reçoit l'ordre de diacre le 25 mars 1950 lors d'une
ordination à Séez.
Hamon Emile Léopold est né à Saint Jean des Bois vers 1830. Il est mort
curé de Nonant le 20 juillet 1918. Nécro (page 369) dans la Semaine
Catholique.
Herny Marie, de Saint Jean des Bois, est ordonné en 1893 et nommé
vicaire au Merlerault.
Laurent Augustin est né à Saint jean des Bois, est frère de Frédéric, aussi
prêtre. En 1890, il est dit Lazariste et missionnaire à Evreux.
Laurent Dominique, de Saint Jean des Bois, est ordonné en 1891.
Laurent Frédéric est né à Saint Jean des Bois. Économe du Petit
Séminaire de Saint Aquilin d'Evreux depuis 20 ans, en 1890, il est
nommé supérieur du Petit Séminaire de Montpellier. Il est dit frère
d'Augustin Laurent, prêtre, lazariste et missionnaire à Evreux.
Lemaignen Guillaume. Il est dit sous-diacre en 1750 et vicaire à saint
Jean des Bois en 1752.
Lemeignen Pierre. Le 21 août 1757, Jacques Lemeignen, marchand
coutelier, son père, lui donne une rente de 150 livres par an, afin de
parvenir aux ordres ecclésiastiques. Il est dit clerc, étudiant à Paris. Cette
28
rente cléricale est à prendre sur les biens de son père qui sont situés à la
Butte en Saint Jean des Bois.
Lemeignen Pierre. Il est dit professeur émérite de l'ancienne université de
Paris. Par testament du 26 décembre 1817, il donne une rente de 180
francs au profit des pauvres de Saint Jean des Bois. Il est mort le 11 mai
1818, 11 rue du Puits de l'Ermite à Paris.
Lemonnier Prosper, de Saint Jean des Bois, ordonné en 1868, est nommé
vicaire à Sainte Gauburge.
Letessier Charles, prêtre, est fils de Julien et de Madeleine Rebulet. Le
23 floréal an II, dans un état des biens saisis au profit de la Nation, les
siens en font partie comme prêtre « déporté émigré ». Ils sont dits d'un
revenu de 120 livres par an. Il décède au village de la Fieffe Fauvel à
Saint Jean des Bois le 4 nivose an VIII, âgé de 87 ans. Il est dit
« cydevant curé de Saint Loy » lors de la déclaration de sa mort par
Michel Renaut, son neveu âgé de 40 ans.
Maucorps Jean Baptiste François est né à Saint Jean des Bois le 26
février 1851. Il est ordonné en 1876. Le 3 décembre 1892, il est nommé
curé de Saint Brice sous Domfront où il meurt le 11 janvier 1902.
Moulin Adrien est né vers 1675 à Saint Jean des Bois, fils de Michel
Moulin, sieur de la Talboisière, et de Suzanne Moulin. Prêtre, il est cité
curé d'Airan en 1700 et en 1721, curé d'Argences.
Moulin Arsène Victor est né à Saint Jean des Bois le 8 avril 1864. Il est
ordonné prêtre le 26 mai 1888 et nommé vicaire à Vimoutiers. Le
premier août 1895, il est nommé curé d'Anceins. Agé de 62 ans, il
démissionne de sa cure le 30 avril 1926. Il faisait partie de la confrérie
des prêtres du Saint Sacrement de L'Aigle. Il est mort comme prêtre
habitué à Giel le 19 mai 1929.
Moulin Cyrille Joseph est né à Saint Jean des Bois le 20 décembre 1878.
Il est ordonné prêtre en 1903 et nommé vicaire à Champsecret. Il fut
nommé curé d'Almenèche où il meurt le 22 janvier 1961.
Moulin Grégoire. Prêtre, par son testament du 18 mars 1622, il fait don
d'une rente de 70 sols pour le trésor de Saint Jean des Bois
Moulin Julien. Diacre, il est mort à Saint Jean des Bois le 10 août 1761 et
il est inhumé dans l'église le lendemain.
29
Moulin Louis. Prêtre, il est présent le 17 novembre 1750 au mariage de
son frère Pierre.
Moulin Michel est né vers 1650 du mariage de François Moulin, sieur de
la Mestrie. Prêtre, il est dit demeurant à Saint Germain le Vasson en
1674. En 1688, il est dit curé de Moult. Le 3 octobre 1700, il est présent
à Saint Jean des Bois et remplace le curé malade pour baptiser un enfant.
Moulin Michel est né vers 1737. Prêtre, il est cité en septembre 1762
comme vicaire à Yvrandes. Il vient mourir dans sa famille à Saint Jean
des Bois et y est inhumé dans l'église le 19 juillet 1774. Il est dit
desservant de Hubert-Folie, âgé de 47 ans environ.
Moulin Michel est né en 1762 à Saint Jean des Bois du mariage de
Charles Moulin et de Françoise Fleury. Il devient curé de Saint Louet sur
Vire et y est cité en juin 1791. Il y meurt le 8 mars 1816, âgé de 54 ans.
Moulin Michel. Dans un état, daté du 23 floréal an II, des biens saisis au
profit de la Nation, les siens en font partie comme prêtre « déporté
émigré ». Ils sont dit d'un revenu de 60 livres car le reste est en indivision
avec une sœur.
Moulin Philippe est né vers 1550. Prêtre, par testament du 16 septembre
1628, il donne une rente au profit de l'église afin de dire trois messes
chantées « a diacre et soudiacre avec vigiles » à son intention. Il laissa
des héritages à Frédeville et à la Vallée dont se partagèrent ses neveux et
nièce en 1635.
Moulin Pierre est né à Saint Jean des Bois en décembre 1745 fils de
Charles Moulin et de Marie Poupion. Il devient prêtre et meurt dans sa
commune d'origine le 16 décembre 1797. La déclaration de son décès à
la mairie est faite par Charles Moulin, son frère.
Pringault Jean Baptiste est né à Saint Jean des Bois le 24 juin 1802. Le
28 mai 1825, il est ordonné prêtre et nommé vicaire à La Ferté Macé. Le
premier juillet 1834, il est nommé curé de Lougé sur Maire. Le 15 juillet
1854, il est nommé curé de Bellou en Houlme. Il y meurt le 22 novembre
1885. Voir sa nécro (page 796 de La Semaine Catholique).
Renault François Dominique est né à Saint Jean des Bois le 17 janvier
1850. Il est ordonné prêtre le 22 mai 1875 et nommé vicaire de SeptForges. Le 20 janvier 1877, il est nommé vicaire à Athis. Le 5 janvier
1881, il est nommé curé de Taillebois. Il y meurt le premier février 1886.
30
LES RELIGIEUSES.
Sœur Emélie est née à Saint Jean des Bois le 18 octobre 1813. Supérieure
des religieuses de la Miséricorde de Flers, elle y est morte en 1886.
LES RENTES ENVERS L'éGLISE.
Le 19 juin 1773, il a été fait l'inventaire des titres et papiers se trouvant
dans le coffre du trésor de Saint Jean des Bois. Voir photos 51 à 71.
Le 23 floréal an II, dans un état des rentes appartenant à la fabrique de
Saint Jean des Bois, il est dit que « différentes parties de rentes sur des
particuliers formant la somme de 61 livres 5 sols, une autre rente pour les
pauvres de la p(aroi)sse düe par Michel Jean : 50 livres, une rente de 200
livres sur la cy devant Maison de ville dont on ne peut representer le
contrat ayant été soustrait on ne sait par qui ».
Le 7 février 1863, par testament, Jean Baptiste Aubert, propriétaire de
Saint Jean des Bois, donne une somme de 4000 francs pour être
employés en messes basses à perpétuité, une somme de 4000 francs pour
être employée en rente et être distribuée en pain et en aliments
nécessaires aux pauvres de Saint Jean des Bois et à deux familles pauvres
du Fresne-Poret, une somme de 2000 francs à la fabrique de Saint Jean
des Bois pour être placée en rente et les « arrérages employés aux
réparations les plus urgentes de l'église » .
LES SACRISTAINS.
Sous l'ancien régime, ceux-ci sont appelés custos. Ils ont la charge de
l'entretien de l'église, de l'aide à son curé et surtout de faire sonner les
cloches. Celles-ci appellent les paroissiens à la prière et pour les
cérémonies religieuses. Le son des cloches règlent aussi la vie des
habitants pour le temps de la journée, le début et la fin du travail, et pour
l'heure des repas. Il les appelle aussi pour se réunir en cas d'incendie et
de guerre.
Après la révolution, ce mot custos tombe en désuétude et devient
marguillier et plus souvent : sacristain.
Cet employé est choisi après une réunion des principaux habitants de la
paroisse. Souvent cette charge devient héréditaire, sans doute par la
connaissance qui se transmet de père à fils.
Jean Hebert est dit custos en 1775. Le 4 novembre de cette dite année, il
est présent à une inhumation avec un enfant de choeur nommé Jean
Baptiste Ambroise Constantin Anfray.
31
Michel Durand est dit custos en 1781, époux de Marie Chevrel (alias
Lechevrel).
Thomas Leteinturier est dit custos en 1785.
Jean Thurmel est dit custos en 1791.
Michel Ledemé est dit custos le 6 mai 1792, peu après il est appelé
marguillier.
32