RACINES232 - juin 2012

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RACINES. Vivre entre Sèvre et Loire
Par Benoît Delabre
Grain de beauté
(Photo : M. Tricoci)
ou grain de sable ?
Les grains de beauté sont un terrain propice au développement
du cancer de la peau. Les surveiller est important. Quelques conseils…
ls nous accompagnent depuis
l'enfance. Au point que l’on n’y
fait plus attention. Mais les grains
de beauté, ou plutôt les nævus en
terme médical, sont pourtant à placer sous surveillance. Ils sont en effet
un terrain propice au cancer de la
peau en risquant de dégénérer en
mélanome. Heureusement, tout grain
de beauté ne se transforme pas en
tumeur. La plupart sont sans danger.
D’ailleurs, seuls 35 % des mélanomes
sont liés à un nævus préexistant. Les
autres apparaissent spontanément.
Mais, du fait de leur ressemblance,
ils peuvent être masqués par les
grains de beauté qui offrent un
camouflage idéal pour la maladie.
Il est communément admis qu’un
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RACINES
adulte a entre 20 à 30 grains de
beauté sur le corps. Le risque supplémentaire de mélanome, lui, est
considéré au-delà de 50 grains de
beauté.
L’exposition aux rayonnements
ultraviolets, qu’ils soient naturels
(soleil) ou non (cabines à UV), est un
facteur de risque aggravant du cancer de la peau. C’est la raison pour
laquelle il est fortement recommandé
de se protéger de ces rayonnements.
Les enfants sont naturellement les
premiers à protéger. Mais les personnes ayant une fréquence d’exposition importante, comme les
jardiniers, les bricoleurs au grand air
doivent également penser à se protéger (portez des manches longues,
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un couvre-chef et utilisez une protection solaire adaptée).
Mélanome ou nævus ?
Dans tous les cas, une surveillance
étroite est recommandée. En effet,
comme tout cancer, la nécessité de
détecter précocement un mélanome
est primordiale. Diagnostiqué au stade
débutant, les chances de guérison sont
très importantes. À l’inverse, non traité,
le mélanome peut se propager vers
d’autres organes et donc être plus
grave, voire mortel. Le médecin ou le
dermatologue sont naturellement les
mieux à même de distinguer un joli
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grain de beauté d’un potentiel mélanome. C’est donc à eux qu’appartient la décision d’enlever ou non un
nævus suspect. Faire examiner régulièrement sa peau est primordial chez
les personnes jugées plus à risque
que les autres (voir encadré).
Mais il est aussi possible et même
recommandé de bien connaître soimême ses grains de beauté et prendre régulièrement le temps de les
observer pour déceler au plus tôt tout
changement. Pour cela, il faut
d’abord bien connaître ce que l’on
observe. Alors que le grain de
beauté est plutôt rond et symétrique,
le mélanome, lui, est asymétrique
et la tache s’étend davantage d’un
côté que de l’autre. De plus, le
mélanome a des bords irréguliers
et festonnés, à l’inverse du grain
de beauté, dont le contour est régulier. Les grains de beauté sont de
couleur homogène, brun clair ou
foncé, et généralement de petite
taille. Le mélanome, lui, est de plusieurs couleurs inhomogènes :
nuances de brun, apparition de
couleurs noire, bleue ou rouge ; il
est souvent de plus de deux teintes.
Son diamètre est souvent supérieur
à 6 mm. Enfin, le mélanome évolue, grossit, change de couleur, de
forme, d’épaisseur…
Des orteils au crâne
Maintenant que vous savez quoi
chercher, rendez-vous devant le
miroir. Il est conseillé de réaliser un
auto examen deux à trois fois par an
sur la totalité de sa peau. Pour être
sûr de ne rien oublier, pratiquez de
la manière suivante. Scrutez d’abord
les bras, les avant- bras, puis la
paume et le dos des mains, les
ongles, les doigts et les espaces entre
les doigts. Renouvelez l’opération
pour les cuisses, les jambes, les pieds
et les orteils (ongles compris). Puis,
devant un miroir à pied, examinez
votre peau de haut en bas : le visage,
les oreilles et également le cou, la
poitrine, le ventre, puis les côtés, en
se tournant successivement à droite
puis à gauche, les bras levés à la verticale. Place ensuite aux parties les
plus inaccessibles : le cuir chevelu,
la nuque et le dos, ainsi que les fesses
et la face postérieure des bras et des
cuisses. On peut pour cela s’aider
d’un miroir à main, ou solliciter un
proche. Puis, assis sur un tabouret,
examiner la face postérieure des mollets, la plante des pieds et la région
génitale.
Si vous remarquez un grain de
beauté différent des autres, une tache
brune qui évolue rapidement, de couleur non homogène (brun foncé ou
noire), asymétrique et à bords irréguliers ; ou si l’un de vos grains de
beauté se modifie, s’élargit, s’épaissit, change de couleur, démange, ou
encore si un “bouton” persiste, ne
guérit pas, coloré ou non coloré (parfois de couleur chair, rosé)… prenez
rendez-vous avec votre médecin ou
un dermatologue.
L’exposition aux
rayonnements
ultraviolets, qu’ils
soient naturels (soleil)
ou non (cabines à
UV), est un facteur de
risque aggravant du
cancer de la peau.
Qu’est-ce qu’un grain de beauté ?
La plupart des grains de beauté apparaissent durant l’enfance
(à partir de 6 à 12 mois) et à l’adolescence. Il semblerait que leur apparition
soit liée à des facteurs génétiques, mais aussi à la fréquence et l’importance
de l’exposition au soleil. Il s’agit d’un amas de cellules mélanocytaires (ou
mélanocytes). Ces dernières sont responsables de la pigmentation de la peau,
innée (peaux sombres) ou provoquée (bronzage). Ces cellules sont naturellement marron, ce qui explique la couleur dominante des grains de beauté,
avec parfois des teintes rouges, rosées, bleutées…Les grains de beauté peuvent être présents sur toute partie de la peau, du cuir chevelu aux doigts de
pieds. Ils peuvent aussi se rencontrer sur les muqueuses et même au niveau
des ongles sur lesquels ils donnent des bandes foncées.
Suis-je très exposé ?
Les personnes considérées comme à risques sont celles :
• Avec plus d’une cinquantaine de grains de beauté. Avec des antécédents
de mélanome familial ou personnel.
• Avec des nævus de grande taille aux formes et couleurs variées (naevus
dit atypiques), à peau claire, yeux et cheveux clairs.
• Qui prennent facilement des coups de soleil.
• Qui, durant l’enfance ou l’adolescence, ont présenté des brûlures solaires
intenses avec de nombreuses taches de rousseur.
• Qui ont pratiqué de nombreuses séances d’UV en cabine.
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