Un monde, une race humaine, des droits de la personne universels
Transcription
Un monde, une race humaine, des droits de la personne universels
Un monde, une race humaine, des droits de la personne universels. Warren Allmand Le fondement de la doctrine des droits de la personne c’est leur universalité. Ces droits s’appliquent également à tous les êtres humains sans distinction de race, de langue, de religion, de sexe ou d’âge. Ils s’appliquent aux minorités comme aux majorités, à nos alliés comme à nos ennemis, aux Arabes, aux romanichels, aux handicapés, aux pauvres, aux peuples autochtones, et aux personnes souffrant de sous-développement. En 1945, les Nations Unies ont reconnu qu’il ne pouvait y avoir de paix dans le monde sans respect pour les droits universels de l’homme. La Charte de l’ONU contient plusieurs dispositions importantes à cet égard : le principe de la nondiscrimination, le principe de l’auto-détermination des peuples, et l’engagement à la coopération internationale pour promouvoir les droits de la personne pour tous les peuples. La Charte de l’ONU appelait à la création d’une commission des droits de l’homme qui fut créée en 1946 et son premier mandat fut de rédiger la Déclaration universelle des droits de l’homme. Il faut se souvenir que ces initiatives ont été prises au sortir de la deuxième guerre mondiale au cours de laquelle des abus horribles avaient été commis – le Holocauste, le bombardement indiscriminé d’innocents civils, l’épuration ethnique, des meurtres, des viols et de la torture. Tous ces abus étaient frais dans la mémoire de ceux qui poussaient pour la rédaction de la Charte des Nations Unies et d’une convention internationale des droits de la personne. D’aucuns reconnaissaient que les autres objectifs de l’ONU (paix et sécurité internationale, plus le développement économique et social) étaient étroitement liés au respect des droits de la personne et devaient être poursuivis ensemble. Animée par les contributions d’Eleanor Roosevelt, René Cassin et du Canadien John Humphrey, la Commission des droits de l’homme a mis un point final à la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948 et celle-ci a été adoptée par l’Assemblée générale par un vote de 48 à 0 avec 8 abstentions. C’était une réalisation exceptionnelle, une pierre de touche importante dans l’histoire de l’humanité. Eleanor Roosevelt a décrit la Déclaration universelle comme la « Magna Carta du genre humain ». Il est difficile à croire qu’un document aussi fondamental, avec des préceptes aussi élevés ait été adopté par tant de pays de cultures, religions, langues, races et systèmes politiques différents. Mais à cette époque, la volonté politique était au rendez-vous. Vint s’ajouter à ce dispositif la Convention contre le génocide adopté par l’ONU la même semaine. Puis l’ONU adopta les quatre Conventions de Genève, définissant les crimes de guerre (1949), la Convention sur les réfugiés (1951), le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (1967), plus les conventions contre la discrimination raciale (1969), contre l’Apartheid (1971) et contre la torture (1984). Il y eut aussi les conventions établissant les droits des femmes (1981) et les droits des enfants (1989). Tout cela pour dire que les Nations Unies ont connu des succès considérables pour ce qui est d’adopter des normes de droits de la personne applicables au monde entier, à tous les peuples, tous les continents et toutes les races et cultures. Mais il y a eu des problèmes sérieux au plan de leur mise en œuvre. On s’attendait à ce que le plus haut niveau de réalisation serait atteint par l’adoption de législations de mise en œuvre par les états ayant ratifié les conventions, adopté des chartes des droits de l’homme et mis sur pied des commissions de droits de la personne, le tout conformément aux Principes de Paris adoptés par l’ONU en 1993. Il faut noter que le Canada a ratifié toutes les grandes conventions des droits de la personne mentionnées ci-dessus, a adopté des lois en conséquence, mis sur pied des commissions des droits de la personne et adopté une Charte sur les Droits et Libertés. Bon nombre d’autres pays ont fait de même. Néanmoins, on ne cesse de constater un nombre considérable de violations des droits de la personne et des histoires d’horreur – Ruanda, Syrie, Afghanistan, Tchétchénie, Kosovo et Darfour, les romanichels en Europe, les autochtones dans les Amériques. En fait, aucun état n’est sans faute. Mais la solution ne consiste pas à affaiblir ou à dissoudre l’ONU et les autres institutions internationales. Notre objectif doit être de renforcer les procédures de mise en œuvre et les mécanismes de vérification. L’adoption par les Nations Unies de nombreux instruments liés aux droits de la personne depuis 1945 a illustré la volonté de faire de ces droits une réalité vivante ainsi qu’une condition essentielle pour la paix. La Cour pénale internationale a été créée en 1998; l’examen périodique universel de tous les membres de l’ONU en 2006; et la Responsabilité de Protéger a été entérinée par l’ONU en 2005 tandis que des efforts sont consacrés de nos jours à peaufiner les procédures de mise en œuvre. La tâche qui incombe aux Canadiens et à tout le genre humain est de travailler ensemble à faire avancer la cause de la paix, de la justice et des droits de la personne. Ce ne peut être l’œuvre d’états individuels ou d’une petite coalition d’états. Pour qu’il aboutisse, l’effort doit être universel et entrepris par une Organisation des Nations Unies réformée et efficace. Le Canada dans le passé a fait preuve de beaucoup de leadership à l’appui des opérations de maintien de la paix, du développement et des droits de la personne aux Nations Unies. C’est une glorieuse tradition qui doit être poursuivie et accentuée. L’honorable Warren Allmand – P.C., O.C., C.R. - est le président national du Mouvement fédéraliste mondial pour le Canada. Il a été président de Droits et Démocratie (le Centre international des droits de l’homme et du développement démocratique) de 1997 à 2002. Auparavant il a été membre du Parlement pendant 30 ans au cours desquels il a occupé plusieurs postes ministériels, dont ceux de Solliciteur général, ministre des Affaires indiennes et du Nord, et Ministre de la Consommation et des Affaires commerciales. Cet ouvrage a été préparé et publié en tant que projet du Mouvement canadien pour une Fédération mondiale (www.worldfederalistscanada.org). Les points de vue et opinions exprimés dans chacun des articles demeurent la seule responsabilité de leurs auteurs. Il est mise à disposition selon les termes de la License Creative Commons Attribution 3.0 non transposé. Pour obtenir des copies supplémentaires: Mouvement fédéraliste mondial – Canada (613 232‐ 0647; ou par courriel: [email protected]).