Compte rendu des cafés parents
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Compte rendu des cafés parents
Compte rendu des deux premières rencontres « café-parents » Le thème proposé pour ces premières rencontres est l’envahissement de l’écran dans le quotidien de nos enfants. Nous l’avons intitulé « écran total ». Le but de ces rencontres est d’échanger sur le thème choisi. Il s’agit de faire part des contraintes et problématiques repérées, mais aussi des intérêts et avantages apportés. C’est également l’occasion de partager des astuces et autres solutions mises en place par certains d’entre nous. Ces rencontres ont permis à certains d’entre nous de prendre conscience de risques ou dangers sous jacents à l’utilisation de ces nouvelles technologies. Cela a permis de d’envisager des actions de sensibilisations et de prévention pour apporter des conseils de « bonne pratique » de ces outils. La télévision et autres écrans : Le temps Même si des statistiques montrent une diminution du temps passé devant la télévision, cela ne veut pas dire que l’enfant passe moins de temps devant un écran. Il y a quelques années, il n’y avait que la télévision. On parlait alors du « petit écran ». Aujourd’hui l’écran est de plus en plus présent, avec les ordinateurs, les consoles de jeux et nouveaux téléphones mobiles. Le temps passé devant ces écrans peut entraîner une fatigue physique et visuelle. Mais il apparaît difficile de fixer des horaires, et de les faire respecter par les jeunes. Une minuterie ou un réveil peut être un outil pertinent, la sonnerie rappelle à l’utilisateur qu’il est temps d’arrêter. C’est vrai que même les adultes, pris dans l’action (travail, divertissement ou communication), ne se rendent pas compte du temps qui passe et restent parfois trop longtemps devant ces écrans. Une autre astuce utilisée est d’accorder un temps de jeux vidéo ou TV égal au temps passé à la lecture d’un livre. Mais il faut leur trouver des lectures qui intéressent. Pour limiter l’utilisation de ces technologies avant l’endormissement, on peut aussi récupérer les appareils portables le soir, mais aussi éviter d’installer ces écrans dans les chambres. Cela permet ainsi de réinvestir ce lieu pour se détendre, lire, réfléchir... L’emprise des jeux vidéos perdurent, même longtemps après. Ceci crée des difficultés à s’endormir. Il est donc conseillé de ne pas les utiliser avant d’aller se coucher. Une autre contrainte réside dans le fait de faire adhérer l’enfant au respect de ces horaires. Une astuce peut être de le faire participé à la réflexion sur les limites d’utilisation de ces écrans. Leur faire part des risques, méfaits et contraintes qu’induit l’utilisation de ces technologies, et l’impliquer dans l’élaboration du cadre à mettre en place, semblerait en faciliter le respect. La maturité de l’utilisateur La vigilance dans ce domaine semble plus facile à mettre en œuvre. Les parents disposent de repères par l’âge minimum conseillé sur les films et jeux vidéo. Cependant, il semble plus facile de faire respecter ces consignes quand il n’y a pas de frère ou sœur aîné. Le manque de maturité implique un certain manque de conscience des risques et des dangers. Ce qui explique la facilité avec laquelle les enfants utilisent les nouvelles technologies, et ce de plus en plus tôt. C’est le cas pour les ordinateurs et internet. Cependant ce manque de maturité ajouté à l’illusion de protection et de confidentialité que renvoie l’écran, augmente les risques et dangers auxquels s’expose le jeune. Internet MSN - Mails Ce moyen de communication renforce les problématiques relationnelles. Il conforte le sentiment d’isolement quand on est exclu du groupe de discussion, tout comme du groupe de copains à l’école. Par contre, une relation trop intense trouve un prolongement par ce biais et peut rendre insupportable une éventuelle séparation à l’occasion de départ en vacances par exemple. De plus, on écrit sans prendre le temps de la réflexion et on ne mesure pas la portée des messages transmis. Le destinataire n’est parfois pas prêt à recevoir des messages blessants ou éprouvants. Cela peut avoir des conséquences dramatiques. Ces échanges peuvent aussi accentuer les conflits, car non seulement les paroles peuvent dépasser les pensées, mais les messages écrits sont conservés et peuvent être utilisés comme preuves. L’écran donne une illusion de confidentialité. On utilise un pseudo, et le sentiment d’être anonyme nous incite à nous exprimer librement, sans retenue. Nos propos peuvent alors faire beaucoup de mal à leur destinataire, mais aussi à nous-mêmes. En effet, ce sentiment de confidentialité pousse certains à faire part d’éléments très personnels. Pourtant, une personne avertie peut avoir accès au contenu de ces discussions alors qu’elle n’est pas concernée. Les éléments donnés lors de ces échanges permettent aussi de savoir qui se cache derrière les pseudos, mais il permettent aussi de rentrer en relation avec eux et de les mettre en confiance. Pour palier le manque de vigilance des enfants, certains parents ont décidé d’installer l’ordinateur dans un lieu ou la présence d’un adulte est constante, ou alors dans un endroit ou il y a du passage. Blogs et sites L’adolescent ne mesure pas forcément qu’il y a des choses à garder pour soit. Certains donnent facilement leur coordonnées, et vont parfois même jusqu’à mettre des photos montrant leur environnement de vie. Puis, lors d’un départ en vacances par exemple un message anodin sur le blog informe tout un chacun de l’absence de la famille, pour une durée précise. Au retour, la famille n’est alors pas à l’abri d’une mauvaise surprise. Les jeunes ne mesurent pas non plus à quel point certaines informations peuvent ternir leur image et les desservir. Certaines photos et vidéos déposées sur le net peuvent leur porter préjudice plus tard, lors d’une recherche d’emploi par exemple. Même effacées, elles sont toujours accessibles. En effet, des logiciels permettent de retrouver les informations effacées, par les empreintes qu’elles laissent sur le net. Même si l’élève est vigilant ou réticent à mettre certaines informations ou son image sur le net, ce sont parfois les autres qui le font pour lui, en voulant agrémenter leur blog. Il y a une méconnaissance du droit à l’image. Ceci met bien en évidence la nécessité d’une information et d’une sensibilisation sur les conséquences. Il serait peut être souhaitable que cela ait lieu dès la 6ème. Les collégiens ont tendance à se référencer sur Face-book. Ce site donne un sentiment de sécurité quant à l’accès aux informations, car il faut s’inscrire et donner des éléments personnels, avant d’accéder aux informations des autres. Là encore, il faut rester prudent car personne ne vérifie que les renseignements donnés sont conformes. On peut s’inscrire comme étant une adolescente alors qu’on est un homme d’une quarantaine d’années ! Le téléphone portable Les jeunes peuvent montrer un grand manque de respect des autres dans l’utilisation qu’ils en font. Outre l’envoi de SMS pendant les cours, et les sonneries intempestives, les craintes de certains parents sont encore plus grandes que pour internet, quant à l’utilisation de l’image des autres. En effet, les derniers modèles permettent de prendre des photos et de les transmettre en un temps record à un grand nombre de destinataires. Là encore, il est difficile pour les parents de fixer un cadre. Ils n’ont pas de repères, ne seraitce déjà que pour décider de l’age minimum pour avoir un téléphone portable. Il arrive que des élèves en aient un dès la primaire, alors que d’autres n’en disposent qu’à partir du lycée. Les demandes insistantes des jeunes et le souhait de ne pas le marginaliser poussent certains parents à céder plutôt qu’ils ne l’auraient souhaité. D’autres au contraire sont à l’initiative de l’achat, cherchant ainsi à garantir un lien constant avec leur enfant. Ces nouvelles technologies ont aussi des vertus Le téléphone portable permet au jeune de prévenir ses parents en cas d’imprévu. Mais cela n’est peut être pas indispensable tout le temps, surtout au collège. Une heure de permanence imprévue peut être l’occasion de revoir des cours avec d’autres élèves, de nouer des liens qu’il n’aurait pas eu l’opportunité de faire autrement, et surtout d’apprendre à réorganiser son emploi du temps quand un imprévu se présente. MSN et les mails donnent au jeune la possibilité de rester en contact, de garder le lien avec des amis et de la famille éloignés. Les sites internet sont utiles pour compléter ou agrémenter un cours, trouver des réponses à ses questions personnelles. Cependant, s’il est possible de trouver des sites qui apportent des réponses appropriées à la maturité des jeunes, d’autres sont moins adaptés et peuvent choquer et déstabiliser. Un blog est un moyen de communication et d’expression très apprécié des adolescents. Il leur permet de partager des informations. L’intérêt qu’ils y portent les incite à rédiger et à apprendre à utiliser les programmes nécessaires à sa création. Certains blogs d’élèves sont très bien faits et sont très intéressants. Ce qui montre que ce peut être un projet réfléchi et que cela peut donc aider à l’apprentissage de l’autonomie et à la responsabilisation du jeune. D’une façon générale, ces nouvelles technologies font partie de notre société. Il n’est pas question de les diaboliser ou d’en interdire l’utilisation, mais d’accompagner les jeunes dans l’usage qu’ils en font. Leur apprendre le cadre législatif, ainsi que les risques et les dangers possibles, leur permettra de comprendre les précautions qu’on leur demande de prendre, et ainsi de mieux accepter le cadre qu’on leur donne. Quelques propositions L’information donnée aux élèves de 3ème pourrait être donnée plutôt, pourquoi pas dès la sixième ? En effet il apparaît que ces pratiques ont lieu de plus en plus tôt, mais aussi parce que les parents trouvent que plus l’enfant est jeune, plus il est sensible à leurs recommandations. Après, cela devient plus difficile. Parmi les parents présents à ces rencontres, certains souhaitent pouvoir bénéficier d’informations et de conseils. Ils aimeraient pouvoir profiter également de l’intervention faite auprès des élèves. Cela pourrait se faire, mais sur un temps différent, afin de laisser à chacun la possibilité de s’exprimer librement. La sensibilisation faite à l’école est à poursuivre, car les parents ont parfois l’impression que si l’information ne vient que d’eux, ils ne sont pas écoutés. On devrait prendre du recul sur notre façon de faire, travailler avec un autre mode d’approche. On pourrait essayer de faire prendre conscience de ces risques et dangers par les enfants euxmêmes. Il faudrait les impliquer davantage dans les réflexions menées à ce sujet. Ceci ne pourrait-il pas se faire dans les familles, avec les parents ; mais aussi dans les établissements scolaires, en vie de classe ou par le biais d’un projet éducatif ?