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DOCUMENT D’OBJECTIFS NATURA 2000 DOCUMENT D’OBJECTIFS NATURA 2000 FALAISE DU BESSIN OCCIDENTAL Zone de Protection Spéciale FR 2510099 TOME I : État des lieux et diagnostics socio-économique et écologique Validé par le comité de pilotage du 11 octobre 2010 2011 GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. DOCUMENT D’OBJECTFS DU SITE NATURA 2000 FR2510099 « FALAISE DU BESSIN OCCIDENTAL » Maître d’ouvrage État : Préfecture du Calvados et Préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord MEEDDM – Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement de Basse-Normandie (DREAL) Suivi de la démarche : Sandrine ROBBE Opérateur Groupe Ornithologique Normand (GONm) Rédaction du document d’objectifs Rédaction / Coordination : François JEANNE Contribution / Rédaction / Relecture : Gilbert VIMARD, Rosine BINARD, Gérard DEBOUT, Alain CHARTIER, Régis PURENNE, Bruno LANG. Cartographie : Vottana TEP et François JEANNE Crédits photographiques (1re de couverture) Panoramique : F. LECLERC Mouette tridactyle au nid : P. DUMONT Vue aérienne de la pointe du Hoc en 1994 : DREAL Basse-Normandie ; Nb : La photographie a été prise avant les travaux de réaménagement du site historique de la pointe du Hoc. Fulmar boréal en vol : R. BINARD Référence à utiliser JEANNE F., 2011. DOCOB Natura 2000. ZPS FR2510099 « Falaise du Bessin occidental ». Tome I. État des lieux et diagnostics socio-économique et écologique. GONm, DREAL de BasseNormandie. 121 p. -3- GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Le DOCOB en trois tomes Le DOCOB est constitué de trois tomes. Le premier est intitulé « Tome 1 : État des lieux et diagnostics socio-économique et écologique ». Le second a pour titre « Tome II : Enjeux, objectifs et mesures de gestion ». La charte Natura 2000 du site figure dans le troisième tome. Figure 1 : Les trois tomes du DOCOB. Les annexes et l’atlas cartographique figurent dans un document séparé. Le comité de pilotage du site Natura 2000 : « Falaise du Bessin occidental » Le Comité de pilotage (COPIL1) est chargé d'assurer le suivi et la réalisation du document d'objectifs Natura 2000. Il a été créé et mis en place par l'arrêté interpréfectoral du 26 novembre 2009 (Annexe I). Ce comité de pilotage est co-présidé par Monsieur le Préfet de la région Basse-Normandie, Préfet du Calvados et par Monsieur le Préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord. L’ensemble des comptes rendus réalisés à l’issue des différents comités de pilotage de la ZPS figure en Annexe (Annexe II) 1 Tous les acronymes sont détaillés dans le glossaire en fin de document. -4- GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. REMERCIEMENTS Nous tenons à remercier vivement l’ensemble des personnes, des collectivités, des associations et des organismes administratifs et scientifiques qui ont participé au bon déroulement de la rédaction de ce document d’objectifs notamment pour leur disponibilité lors des réunions des comités de pilotage, des groupes de travail ou des réunions bilatérales. Mme Bindault-Lemaître, mairie de Louvières, Mme d’Hérouville, mairie d’Englesqueville-laPercée ainsi que Mme André et Mme Legrand, M. Houyvet, mairie de Saint-Pierre-du-Mont, M. Oxéant, mairie de Vierville-sur-Mer, M. Pain, mairie de Cricqueville-en-Bessin, M. Lelong, Conseiller général du canton d’Isigny-sur-Mer et président de la communauté de communes d’Isigny Grandcamp-Intercom, M. Thomines, Président de la communauté de communes de Trévières, Mme Boutard, M. Daguet et M. Leduc, Conseil Général du Calvados (CG14), M. Démoulin, Fédération Départementale des Chasseurs du Calvados (FDC14), Mme Bouet et M. Demeusoy, Comité départemental de randonnée pédestre du Calvados, M. Françoise et M. Lecaplain, Comités Locaux des Pêches (CLP), M. Green, Association de chasse maritime des rivages du Bessin, M. chenal, M. Grigy et M. Potey, Association ICARE, M. Fauvel, Chambre d’agriculture du Calvados, Mme Vasseur, M. Leymarie, M. Renard et M. Vial, Antenne normande du Conservatoire du Littoral (CdL), Mme Paul, Mme Richard, Mme Hamon et M. Parrad, Comité Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins (CRPMEM), M. Siquot, Président du club pêche plaisance de Lion-sur-Mer (CPPL), M. Durand, Club nautique de Port-en-Bessin, Mme Robbe, Mme De Rosa, M. Brécin, M. Defenouillère, M. Dumeige et M. Rungette, Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement (DREAL) de Basse-Normandie, Mme Binard, M. Chartier, M. Debout, M. Le Guillou, M. Purenne et M. Vimard, Groupe Ornithologique Normand (GONm), Mme Leroux, Groupement Régional des Association de Protection de l’Environnement (GRAPE), M. Toison et M. Aulert, Agence des Aires Marines Protégées (AAMP), M. Pigeon et M. De Saint-Jores, Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), M. Hooker et M. Gassion, American Battle Monuments Commission (ABMC), M. Brac de la Perrière, Comité du débarquement, Mme Martelin-Poder, Mme Saille, M. Jolimaitre et M. Zucchet, Syndicat Mixte Calvados Littoral Espaces Naturels (SMCLEN), Mme Chevalier, Mme Le Villain, Mme Guével et M. Longavenne, Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) du Calvados, M. Cadiou, Groupement d’Intérêt Scientifique Oiseaux Marins (GISOM), Observatoire Régional des Oiseaux Marins (OROM) de Bretagne et Bretagne Vivante, M. Dubois, Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), M. Foucher, IFREMER, M. Dumont, Association les fous du Cap, M. Le Corre, Université de la Réunion, M. Turbout, Université de Caen Basse-Normandie, M. Mallory, Canadian Wildlife Service, M. Omo, Animal Tracking, Technsmart, Mme Kotzerka, Université de Kiel, M. Wolf, Syndicat Mixte du SCOT Bessin, Mme Lallemand et M. Senne, Préfecture maritime, M. Le Direach, adjoint du Préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord chargé de l’action de l’État en mer et M. Ranchère, sous préfet de Bayeux, ainsi que toutes les personnes qui auraient été oubliées dans cette liste et qui ont contribué de près ou de loin à la rédaction de ce document d’objectifs. Les auteurs des photographies : Bescond V., Binard R., Brodin A., Chartier C., le CRPMEM de Basse-Normandie, la DREAL de Basse-Normandie, Dumont P., Flaherty J., Groupe Mammalogique Normand (GMN), Leclerc F., Millot M., Purenne R., Ruchet C., et Vimard G. -5- GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. SOMMAIRE REMERCIEMENTS ..................................................................................................................... - 5 SOMMAIRE ................................................................................................................................. - 6 TABLE DES ILLUSTRATIONS ................................................................................................. - 8 I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE LA DÉMARCHE NATURA 2000 ET DU SITE - 10 I.1. Présentation générale de Natura 2000 ..................................................................- 11 I.1.1. Natura 2000 : le réseau des sites naturels européens les plus remarquables...........- 11 I.1.2. Directive « Oiseaux » 2009/147/CE .......................................................................- 12 I.1.3. Natura 2000 à l’échelle de l’Europe .......................................................................- 14 I.1.4. Natura 2000 en France : situation et démarche .......................................................- 15 I.1.5. Natura 2000 en région Basse-Normandie ...............................................................- 17 I.2. Présentation générale de la ZPS ...........................................................................- 18 I.2.1. Localisation et contexte Natura 2000 local .............................................................- 18 I.2.2. Voies de communications : axes routiers................................................................- 19 I.2.3. Superficie ................................................................................................................- 19 I.2.4. Description rapide ...................................................................................................- 20 I.2.5. Tendances démographiques et population ..............................................................- 21 I.2.6. Données communales .............................................................................................- 21 I.2.7. Historique du site ....................................................................................................- 22 I.2.8. Climat ......................................................................................................................- 22 I.2.9. Réseau hydrographique ...........................................................................................- 23 I.2.10. Géologie ................................................................................................................- 24 I.2.11. Risques naturels et anthropiques ...........................................................................- 25 I.2.12. Hydrodynamique côtière et morphologie des falaises ..........................................- 26 I.3. Inventaires, classements, statuts et gestion du site ..............................................- 29 I.3.1. Inventaires du patrimoine naturel ...........................................................................- 29 I.3.2. Mesures de classement et de protection ..................................................................- 31 I.3.3. Aspects réglementaires et documents de planification ...........................................- 40 I.3.4. Maîtrise foncière et gestion du site .........................................................................- 42 I.4. Paysages du Bessin et grands milieux de la ZPS .................................................- 49 I.4.1. Paysages du Bessin .................................................................................................- 49 I.4.2. Grands milieux de la ZPS .......................................................................................- 50 - -6- GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. II. DIAGNOSTIC SOCIO-ECONOMIQUE ET ECOLOGIQUE DE LA ZPS « FALAISE DU BESSIN OCCIDENTAL » - 52 II.1. Activités et usages ...................................................................................................- 53 II.1.1. Activités agricoles du Bessin et de la ZPS ............................................................- 54 II.1.2. Pêche professionnelle embarquée ..........................................................................- 56 II.1.3. Pêche à pied professionnelle et de plaisance .........................................................- 61 II.1.4. Trafic maritime ......................................................................................................- 65 II.1.5. Tourisme ................................................................................................................- 67 II.1.6. Pratique du vol libre sur la ZPS .............................................................................- 71 II.1.7. Activités nautiques dans le Bessin et pêche de plaisance ......................................- 73 II.1.1. Chasse ....................................................................................................................- 74 II.1.2. Naturalisme ............................................................................................................- 74 II.1.3. Projet de parc éolien au large de Courseulles-sur-Mer ..........................................- 75 II.1.4. Opérations de déminage ........................................................................................- 75 II.1.5. Evaluation des incidences ......................................................................................- 76 II.2. Diagnostic écologique du site .................................................................................- 79 II.2.1. Diagnostic ornithologique .....................................................................................- 80 Faucon pèlerin Falco peregrinus (A103) .....................................................................- 87 Mouette tridactyle Rissa tridactyla (A188) ..................................................................- 90 Fulmar boréal Fulmarus glacialis (A009) ...................................................................- 96 Mouette mélanocéphale Larus melanocephalus (A176) ............................................- 101 Mouette pygmée Larus minutus (A177) ....................................................................- 104 Harle huppé Mergus serrator (A069) ........................................................................- 106 II.2.2. Autres connaissances floristiques et faunistiques disponibles ............................- 113 Habitats naturels et espèces floristiques .....................................................................- 113 Autres espèces animales .............................................................................................- 115 BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................... - 116 GLOSSAIRE ............................................................................................................................. - 119 CREDITS PHOTOGRAPHIQUES........................................................................................... - 121 - -7- GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. TABLE DES ILLUSTRATIONS Cartes : Carte 1 : Réseau Natura 2000 à l’échelle de l’Europe....................................................................................... - 14 Carte 2 : Sites Natura 2000 en France en 2009. ................................................................................................ - 15 Carte 3 : Zones de Protection Spéciale du Nord Cotentin et de l’Ouest du Calvados en 2009. ........................ - 18 Carte 4 : Emprise du périmètre de la ZPS. ........................................................................................................ - 19 Carte 5 : Densité de population de la région Basse-Normandie en 1999. ......................................................... - 21 Carte 6 : Pluviométrie en Basse-Normandie. .................................................................................................... - 23 Carte 7 : Géologie du secteur terrestre de la ZPS.............................................................................................. - 24 Carte 8 : Risques naturels sur le secteur terrestre de la ZPS. ............................................................................ - 25 Carte 9 : ZNIEFF bas-normandes. .................................................................................................................... - 29 Carte 10 : Znieff à proximité de la ZPS. ........................................................................................................... - 30 Carte 11 : Parties membres de la Convention de Bonn. .................................................................................... - 31 Carte 12 : Parties de la CBD et du CPB. ........................................................................................................... - 33 Carte 13 : Les cinq régions du nord-est de l’Atlantique concernées par la convention OSPAR. ...................... - 33 Carte 14 : Territoire d’application de l’accord AEWA et Parties contractantes. .............................................. - 34 Carte 15 : Territoire du SCOT Bessin. .............................................................................................................. - 41 Carte 16 : Entités paysagères du Bessin. ........................................................................................................... - 49 Carte 17 : Occupation du sol sur la ZPS. .......................................................................................................... - 55 Carte 18 : Zones de chalutage aux alentours de la ZPS. ................................................................................... - 60 Carte 19 : Classement sanitaire des zones de production de coquillage du Calvados. ...................................... - 62 Carte 20 : Localisation des zones de pêche à pied de loisir des coquillages du littoral du Calvados. ............... - 62 Carte 21 : Localisation du gisement de moules classé 14-140 sur la ZPS. ....................................................... - 63 Carte 22 : Organisation du trafic maritime en Manche en 2009. ...................................................................... - 65 Carte 23 : Vulnérabilité de l’avifaune de la ZPS face aux pollutions marines. ................................................. - 66 Carte 24 : Lieux touristiques majeurs sur le territoire du SCOT Bessin. .......................................................... - 67 Carte 25 : Activités « touristiques » sur la ZPS. ............................................................................................... - 68 Carte 26 : Utilisation de la ZPS par les pratiquants de vol libre. ...................................................................... - 72 Carte 27 : Synthèse des principales activités socio-économiques de la ZPS. ................................................... - 78 Carte 28 : Paléarctique occidental. .................................................................................................................... - 79 Carte 29 : Sectorisation de la ZPS. .................................................................................................................... - 82 Carte 30 : Répartition des colonies de mouette tridactyle à l’échelle nationale en 2000. ................................. - 91 Carte 31 : Répartition des effectifs nicheurs de mouette tridactyle de 2003 à 2011. ........................................ - 91 Carte 32 : Secteur de nidification du fulmar boréal en France en 1997-1998. .................................................. - 97 Carte 33 : Répartition des effectifs nicheurs de fulmar boréal de 2004 à 2011................................................. - 97 Carte 34 : Répartition spatio-temporelle des effectifs de harle huppé hivernant de 2004 à 2010. .................. - 107 - Tableaux : Tableau I : Nombre et superficies (en ha) des sites Natura 2000 bas-normands. .............................................. - 17 Tableau II : État d’avancement de l’élaboration des DOCOB sur les sites Natura 2000 bas-normands. .......... - 17 Tableau III : Informations relatives aux communes concernées par la ZPS. .................................................... - 21 Tableau IV : Récapitulatif des données abiotiques de la ZPS. .......................................................................... - 29 Tableau V : Récapitulatif des espèces de la ZPS visées par les textes internationaux. ..................................... - 35 Tableau VI : Récapitulatif des données administratives. .................................................................................. - 48 Tableau VII : Réglementation de la pêche des coquillages sur la ZPS. ............................................................ - 57 Tableau VIII : Caractéristiques des ports de pêche du Calvados en 2005......................................................... - 58 Tableau IX : Captures débarquées en criée en 2007. ........................................................................................ - 58 Tableau X : Infrastructures et activités des stations balnéaires du Bessin. ....................................................... - 73 Tableau XI : Tableau récapitulatif des activités socio-économiques sur la ZPS. .............................................. - 77 Tableau XII : Récapitulatif des espèces visées par l’arrêté ministériel, le FSD et le DOCOB. ........................ - 83 Tableau XIII : Évaluation de la population nicheuse de faucon pèlerin sur la ZPS. ......................................... - 88 Tableau XIV : Évaluation de la population nicheuse de mouette tridactyle sur la ZPS. ................................... - 93 Tableau XV : Évaluation de la population nicheuse de fulmar boréal sur la ZPS. ........................................... - 99 Tableau XVI : Évaluation de la population hivernante de mouette mélanocéphale sur la « ZPS ». ............... - 103 Tableau XVII : Évaluation de la population hivernante de mouette pygmée sur la ZPS. ............................... - 105 Tableau XVIII : Évaluation de la population hivernante de harle huppé sur la ZPS....................................... - 108 Tableau XIX : Calendrier de présence des six principales espèces patrimoniales sur la ZPS. ........................ - 110 Tableau XX : Populations, habitats et statuts de conservation des espèces retenues pour le DOCOB. .......... - 112 - -8- GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Figures : Figure 1 : Les trois tomes du DOCOB. ............................................................................................................... - 4 Figure 2 : Constitution du réseau Natura 2000 et processus de désignation des sites. ...................................... - 11 Figure 3 : Photographie d’une portion de falaise de la ZPS en 2008. ............................................................... - 20 Figure 4 : Photographie du sentier du littoral en cours de fermeture par la végétation en 2010. ...................... - 20 Figure 5 : Vue aérienne de la pointe du Hoc. .................................................................................................... - 22 Figure 6 : Succession géologique en pied de falaise de la ZPS. ........................................................................ - 24 Figure 7 : Lignes d’égale amplitude de marée et lignes de courant en Manche. ............................................... - 26 Figure 8 : Schéma d’évolution générale d’érosion de la falaise. ....................................................................... - 27 Figure 9 : Localisation des loupes d’arrachement sur une portion de la ZPS en 2008. ..................................... - 27 Figure 10 : Aspects dynamiques à la base de la falaise de la Pointe du Hoc. ................................................... - 28 Figure 13 : Photographie d’une portion du sentier du littoral sur la ZPS. ......................................................... - 40 Figure 14 : Schéma de la véloroute en cours de réalisation sur la ZPS. ............................................................ - 42 Figure 15 : Photographies des panneaux matérialisant la réserve de Saint-Pierre-du-Mont en 2010. .............. - 43 Figure 16 : Corniche de nidification des mouettes tridactyles sur la réserve de Saint-Pierre-du-Mont. ........... - 44 Figure 17 : Photographies du chantier de la pointe du Hoc au commencement des travaux. ........................... - 45 Figure 18 : Emprise du Domaine Public Maritime (DPM). .............................................................................. - 46 Figure 19 : Compétences et gestionnaires du Domaine Public Maritime (DPM). ............................................ - 47 Figure 20 : Photographies de la zone marine et du platier de la ZPS en 2009. ................................................. - 50 Figure 21 : Éboulement calcaire sur le platier de la ZPS en 2009..................................................................... - 50 Figure 22 : Portion de la falaise sur la ZPS en 2008. ........................................................................................ - 51 Figure 23 : Photographie aérienne des parcelles en haut de falaise en 2008. .................................................... - 51 Figure 24 : Graphique illustrant l’occupation du sol en haut de falaise sur la ZPS........................................... - 55 Figure 25 : Photographie aérienne du littoral de la commune de Vierville-sur-Mer en 2008. .......................... - 69 Figure 26 : Photographie aérienne du site historique de la pointe du Hoc. ....................................................... - 69 Figure 27 : Survols aériens de la ZPS par l’US Airforce. ................................................................................. - 70 Figure 28 : Photographie aérienne l’aire d’envol des parapentes sur la ZPS en 2008 et................................... - 71 Figure 29 : Infrastructures et activités nautiques sur le territoire du SCoT Bessin. .......................................... - 73 Figure 30 : Embarcation en pied de falaise. ...................................................................................................... - 74 Figure 31 : Schéma du cycle biologique annuel des populations d’oiseaux du Paléarctique occidental........... - 80 Figure 32 : Représentation schématique des deux grands axes français de migration des anatidés. ................. - 81 Figure 33 : Ouvrages de référence pour les effectifs d’oiseaux. ....................................................................... - 85 Figure 34 : Évolution du nombre de couples de faucon pèlerin et du nombre de jeunes menés à l’envol sur la ZPS de 2003 à 2011. ................................................................................................................................................. - 88 Figure 35 : Évolution des deux colonies de mouette tridactyle sur la ZPS de 1975 à 2011. ............................. - 92 Figure 36 : Évolution des effectifs nicheurs de mouette tridactyle sur les deux colonies de la ZPS................. - 93 Figure 37 : Évolution des effectifs nicheurs de fulmar boréal sur la ZPS de 2004 à 2011................................ - 98 Figure 38 : Effectifs postnuptiaux et hivernants de mouette mélanocéphale sur la ZPS de 2003 à 2010. ...... - 102 Figure 39 : Évolution des effectifs hivernants de harle huppé sur la ZPS de 2004 à 2011. ............................ - 108 Figure 40 : Photographie d’un phoque veau marin. ........................................................................................ - 115 Figure 41 : Photographie de grands dauphins. ................................................................................................ - 115 - -9- GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. DOCUMENT D’OBJECTIFS NATURA 2000 FALAISE DU BESSIN I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE LA DÉMARCHE NATURA 2000 ET DU SITE - 10 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. I.1. PRESENTATION GENERALE DE NATURA 2000 I.1.1. Natura 2000 : le réseau des sites naturels européens les plus remarquables Le réseau Natura 2000, formé (Figure 2) par les Zones Spéciales de Conservation (ZSC) et les Zones de Protection Spéciales (ZPS), est le réseau des sites naturels les plus remarquables de l’Union européenne (UE). Ce réseau a pour objectif de contribuer à préserver la diversité biologique sur le territoire des 27 pays de l’Europe. Il vise à assurer le maintien ou le rétablissement dans un état de conservation favorable des habitats naturels et des habitats d’espèces de la flore et de la faune sauvages d’intérêt communautaire. Figure 2 : Constitution du réseau Natura 2000 et processus de désignation des sites.† Le réseau est composé de sites désignés par chacun des pays en application de deux directives européennes : - la Directive 79/409/CEE du 2 avril 1979 concernant la conservation des oiseaux sauvages dite « Directive Oiseaux » remplacée par la Directive 2009/147/CE du 30 novembre 2009 et, - la Directive 92/43/CEE du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages dite « Directive Habitats-Faune-Flore ». Un site peut être désigné au titre de l’une ou l’autre de ces deux directives, ou au titre des deux sur la base du même périmètre ou de deux périmètres différents. Les directives listent des habitats naturels et des espèces rares dont la plupart émanent des conventions internationales telles celles de Berne ou de Bonn (cf. I.3.2). L’ambition de la démarche Natura 2000 est de concilier les activités humaines et les engagements pour la biodiversité dans une synergie faisant appel aux principes d’un développement durable. Le site Natura 2000 « Falaise du Bessin Occidental » a été désigné en Zone de Protection Spéciale (ZPS) par arrêté ministériel le 6 janvier 2005 au titre de la Directive « Oiseaux » (Annexe III). * pSIC : Proposition de Site d’Importance Communautaire et SIC : Site d’Importance Communautaire. - 11 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. I.1.2. Directive « Oiseaux » 2009/147/CE L'intégralité du texte de la Directive « Oiseaux » est disponible à cette adresse internet (http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2010:020:0007:0025:fr:PDF). Article 4.1 et annexe I L’article 4.1 de la Directive « Oiseaux » stipule que : « Les espèces mentionnées à l’annexe I font l’objet de mesures de conservation spéciale concernant leur habitat, afin d’assurer leur survie et leur reproduction dans leur aire de distribution. À cet égard, il est tenu compte: a) des espèces menacées de disparition; b) des espèces vulnérables à certaines modifications de leurs habitats; c) des espèces considérées comme rares parce que leurs populations sont faibles ou que leur répartition locale est restreinte; d) d’autres espèces nécessitant une attention particulière en raison de la spécificité de leur habitat. Les États membres classent notamment en zones de protection spéciale les territoires les plus appropriés en nombre et en superficie à la conservation de ces espèces dans la zone géographique maritime et terrestre d’application de la présente directive ». Article 4.2 L’article 4.2 précise que : « Les États membres prennent des mesures similaires à l’égard des espèces migratrices non visées à l’annexe I dont la venue est régulière, compte tenu des besoins de protection dans la zone géographique maritime et terrestre d’application de la présente directive en ce qui concerne leurs aires de reproduction, de mue et d’hivernage et les zones de relais dans leur aire de migration. À cette fin, les États membres attachent une importance particulière à la protection des zones humides et tout particulièrement de celles d’importance internationale ». Pour clarifier les choses, l’état français via le Muséum National d’Histoire Naturel (MNHN) a publié la liste des espèces migratrices devant faire l'objet de mention en cas de présence significative et régulière dans la ZPS (Annexe IV). C’est notamment le cas de la mouette tridactyle et du fulmar boréal, deux espèces emblématiques de la ZPS. La désignation d’un site en ZPS se base donc sur la présence d’espèces soit listées à l’annexe I de la Directive « Oiseaux », soit présentes sur la liste nationale (celle du MNHN pour la France) des espèces migratrices (en référence à l’article 4.2 de la Directive « Oiseaux »). Les espèces présentes de façon significative sur la ZPS et visées par la Directive « Oiseaux » seront largement détaillées dans le diagnostic ornithologique (cf. II.2.1). - 12 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Quelques définitions préalables La définition des habitats naturels et des habitats d’espèces est précisée dans l’article 1er de la Directive « Habitats-Faune-Flore » de 1992. Ainsi, on entend par : - habitats naturels : des zones terrestres ou aquatiques se distinguant par leurs caractéristiques géographiques, abiotiques et biotiques, qu'elles soient entièrement naturelles ou semi-naturelles, - habitats d’espèce : le milieu défini par des facteurs abiotiques et biotiques spécifiques où vit l’espèce à l’un des stades de son cycle biologique. Les espèces dites d'intérêt communautaire, sont celles considérées comme : - en danger, excepté celles dont l'aire de répartition naturelle s'étend de manière marginale sur le territoire de l’UE et celles qui ne sont ni en danger ni vulnérables dans l'aire du Paléarctique occidental (cf. II.2) ; - vulnérables, c'est-à-dire dont le passage dans la catégorie des espèces en danger est jugé probable dans un avenir proche en cas de persistance des facteurs qui sont cause de la menace ; - rares, c'est-à-dire dont les populations sont de petite taille et qui, bien qu'elles ne soient pas actuellement en danger ou vulnérables, risquent de le devenir. Ces espèces sont localisées dans des aires géographiques restreintes ou éparpillées sur une plus vaste superficie ; - endémiques et elles requièrent une attention particulière en raison de la spécificité de leur habitat et/ou des incidences potentielles de leur exploitation sur leur état de conservation. Les espèces prioritaires sont des espèces d’intérêt communautaire et pour la conservation desquelles l’UE porte une responsabilité particulière compte tenu de l'importance de la part de leur aire de répartition naturelle comprise dans le territoire de l’UE. L’état de conservation d'une espèce est la résultante des influences qui peuvent affecter à long terme la répartition et l'importance de ses populations sur le territoire de l’UE. L' « état de conservation » sera considéré comme « favorable », lorsque : - les données relatives à la dynamique de la population de l'espèce en question indiquent que cette espèce continue et est susceptible de continuer à long terme à constituer un élément viable des habitats naturels auxquels elle appartient et, - l'aire de répartition naturelle de l'espèce ne diminue ni ne risque de diminuer dans un avenir prévisible et, - il existe et il continuera probablement d'exister un habitat suffisamment étendu pour que ses populations se maintiennent à long terme. - 13 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. I.1.3. Natura 2000 à l’échelle de l’Europe Le réseau européen de sites Natura 2000 (Carte 1) comprend, en 2011, 26 106 sites pour les deux directives couvrant une superficie totale de 949 910 km² (Commission européenne, 2011). Parmi ces sites Natura 2000, on dénombre 566 ZPS marines et 1 247 SIC marins. Ces sites marins couvrent une superficie de 198 760 km² à l’échelle du territoire européen. Carte 1 : Réseau Natura 2000 à l’échelle de l’Europe. (Source : Commission européenne, 2012) Chaque pays est doté, ou se dote progressivement, d’un réseau de sites correspondant aux habitats et espèces mentionnés dans les directives. Ils sont invités à désigner un réseau en accord avec la réalité de la richesse écologique de leur territoire. Le réseau Natura 2000 est l’une des réponses de la France à ses responsabilités internationales et à ses engagements internationaux relayés par les discours des responsables français (Johannesburg en 2002, conférence internationale sur « biodiversité et gouvernance » à Paris en 2005, par exemple). - 14 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. I.1.4. Natura 2000 en France : situation et démarche Le réseau français de sites Natura 2000 (Carte 2) comprend, en 2011, 1 752 sites (ZPS + SIC) couvrant 110 088 km² soit 12,5 % du territoire métropolitain (Commission européenne, 2011) : - 1 368 sites en SIC au titre de la Directive « Habitats-Faune-Flore » pour 46,78 km², - 384 sites en ZPS au titre de la Directive « Oiseaux » pour 34,92 km². La France possède 207 sites marins au titre des deux Directives soit 41,3 km². Carte 2 : Sites Natura 2000 en France en 2009. (Source : annuaire.natura2000.fr) La loi Développement des Territoires Ruraux de 2005 La loi n°2005-157 du 23 février 2005 relative au Développement des Territoires Ruraux, dite loi « DTR », a induit plusieurs changements dans la mise en œuvre du réseau Natura 2000 comme par exemple l’annexion de la charte Natura 2000 aux documents d’objectifs des sites Natura 2000 ou l’exonération de la TFNB (Taxe Foncière sur le Non Bâti). Le DOCOB La France s’est dotée d’un outil pour la gestion concertée de chacun des sites du réseau Natura 2000 appelé document d’objectifs (DOCOB). Ce document définit, sur la base d'inventaires scientifiques, les mesures de gestion à mettre en œuvre sur le site pour répondre aux objectifs de conservation de la biodiversité. Il précise également les modalités de financement et les procédures de suivi et d'évaluation de ces mesures. Une fois validé, le document d'objectifs s’applique au site pour une durée de six ans (décret du 20 décembre 2001). Le document d'objectifs comporte un diagnostic socio-économique et écologique du site, des objectifs de gestion, un programme d’actions, des cahiers des charges des mesures contractuelles (contrat Natura 2000, projet agro-environnemental, charte Natura 2000), ainsi que des outils d’évaluation. - 15 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. La concertation : comité de pilotage, groupe de travail et réunions bilatérales Le document d'objectifs doit faire l'objet d'une large concertation entre les acteurs du territoire. Pour ce faire, chaque site est doté d’un comité de pilotage (COPIL) qui a en charge l’élaboration et la validation du document d'objectifs (approuvé par le Préfet) puis le suivi de sa mise en œuvre. Le COPIL est composé, des représentants des collectivités territoriales concernées, des organismes socioprofessionnels et des services de l’État mais également d’experts naturalistes. Sa présidence est assurée par le représentant élu (au sein du collège des collectivités du COPIL) d’une collectivité ou par l’État notamment lorsqu’il s’agit de sites majoritairement marins. Ce collège désigne également l’opérateur local : structure chargée d’élaborer le document d'objectifs puis la structure animatrice chargée du suivi de sa mise en œuvre. Le comité de pilotage du site « Falaise du Bessin Occidental » (dont la liste des membres figure en Annexe I), est co-présidé par le Préfet de département (Calvados) et par le Préfet maritime. Le Groupe Ornithologique Normand (GONm) a été désigné opérateur local. Par ailleurs, un second niveau de concertation est établi au travers des groupes de travail qui sont des lieux de débats rassemblant de petits groupes d’acteurs autour de thématiques précises. Ils permettent de discuter et de hiérarchiser des éléments à inclure dans le document d'objectifs. Ils ont pour objectifs de favoriser la participation des acteurs locaux en sollicitant les compétences et les connaissances de chacun sur le site. L’inscription à ces groupes de travail relève d’une démarche volontaire. Ils sont ouverts à tous les acteurs intéressés par l’élaboration du document d'objectifs et la gestion future du site. Les membres de ces groupes de travail prennent connaissance des inventaires et élaborent, avec l’opérateur local, les propositions techniques. Un unique groupe de travail a été institué sur le site « Falaise du Bessin Occidental » (la liste des membres de ce groupe de travail ainsi que les comptes-rendus de réunions sont présentés en Annexe V). Enfin, la concertation est également organisée via les réunions bilatérales entre l’opérateur et les acteurs du territoire. Ces réunions permettent notamment de cerner les enjeux sur le site et de collecter de nombreuses informations. Ainsi, 20 réunions bilatérales ont eu lieu avec les différents acteurs de la ZPS (Annexe VI). Les mesures contractuelles L’État français a pris le parti de privilégier une démarche contractuelle avec les acteurs locaux pour l’application des directives Habitats et Oiseaux. L’un des rôles du document d’objectifs est précisément d’établir les termes du « contrat » qui permettra de maintenir chaque site reconnu d’importance européenne en bon état de conservation au regard de la biodiversité. Le dispositif contractuel s’articule autour de trois outils : - Les Mesures Agro-Environnementales territorialisées (MAEt) : sur les milieux agricoles, cet outil permet de financer des pratiques favorables à la biodiversité du site. Ces contrats ont une durée de cinq ans. - 16 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. - Le contrat Natura 2000 : pour les milieux non agricoles, ce contrat permet de financer jusqu’à 100 % les travaux de restauration et/ou d’entretien des milieux naturels. Il a une durée minimale de cinq ans. - La charte Natura 2000 : le bénéficiaire s’engage à respecter des pratiques en accord avec les objectifs de conservation du site pendant une durée de cinq ou dix ans. Elle n’ouvre pas droit à rémunération. Pour les parcelles agricoles, la charte est signée par le propriétaire et l’exploitant. Les signataires de ces différents « contrats » peuvent bénéficier d’une exonération de la TFNB durant la durée de leur engagement. Cette perte pour les collectivités est compensée par l’État. I.1.5. Natura 2000 en région Basse-Normandie En 2009, 67 sites Natura 2000 (dont 12 ZPS) étaient désignés en Basse-Normandie pour une surface totale de 558 084,69 ha (Tableau I). Sur ces sites, 14 sont à réaliser, 16 documents d'objectifs sont en cours d’élaboration, 20 ont été validés, 14 ont été approuvés et trois sont en révision (Tableau II). Tableau I : Nombre et superficies (en ha) des sites Natura 2000 bas-normands. (Source : DREAL Basse-Normandie 2009) Superficie Statut du site Nombre Superficie BN Superficie DPM terrestre pSIC 4 81 896,00 0,00 81 896,00 SIC 48 229 963,69 42 446,00 187 517,69 ZSC 3 1 604,00 0,00 1 604,00 ZPS 12 244 621,00 73 603,00 171 018,00 Total 67 558 084,69 116 049,00 442 035,69 Tableau II : État d’avancement de l’élaboration des DOCOB sur les sites Natura 2000 bas-normands. (Source : DREAL Basse-Normandie 2009) État d'avancement Superficie Proportion en Nombre DOCOB BN % A lancer 14 302 161,00 54,14 En cours d’élaboration 16 174 347,90 31,24 Validé 20 32 762,84 5,87 Approuvé 14 11 559,95 2,07 Révision 6,68 3 37 253 Total 67 558 084,69 100,00 - 17 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. I.2. PRESENTATION GENERALE DE LA ZPS Le site Natura 2000 FR2510099 « Falaise du Bessin Occidental » a été désigné en Zone de Protection Spéciale (ZPS) par arrêté ministériel le 6 janvier 2005 au titre de la Directive Oiseaux. Ce site constitue l’un des sites français les plus riches en oiseaux marins nicheurs et accueille, avec le Cap Blanc Nez (Nord-Pas-de-Calais), une des deux principales colonies françaises de mouette tridactyle. I.2.1. Localisation et contexte Natura 2000 local La ZPS se situe sur le littoral nord-ouest du département du Calvados en Basse-Normandie, à 60 km au nord-ouest de la ville de Caen et 20 km à l’est de la ville de Carentan (Carte 3). Carte 3 : Zones de Protection Spéciale du Nord Cotentin et de l’Ouest du Calvados en 20093. Deux autres ZPS sont localisées à proximité immédiate, la ZPS « Basses vallées du Cotentin et Baie des Veys » et la ZPS « Baie de Seine Occidentale ». Signalons que le site Natura 2000 « Baie de Seine Occidentale » a été désigné, comme le site « Marais du Cotentin et du Bessin » au titre des deux Directives « Habitats-faune-flore » et « Oiseaux ». Le périmètre de la ZPS « Baie de Seine Occidentale » jouxte le périmètre de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » dans sa partie Nord et Ouest. En revanche, le périmètre de la proposition de Site d’Importance Communautaire (pSIC de la Directive « Habitat- 3 Toutes les cartes spécifiques à la ZPS sont consultables au format A3 dans l’Atlas cartographique. - 18 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Faune-Flore ») s’étend au sein de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » jusqu’à la ligne de basse-mer. L’opérateur du site Natura 2000 « Basse Vallée du Cotentin et Baie des Veys » est le Parc Naturel Régional Marais du Cotentin et du Bessin (PNRMCB). Sur ce site, le DOCOB est opérationnel. Le site Natura 2000 « Baie de Seine Occidentale » a été désigné plus récemment. La rédaction du DOCOB a été confiée à deux organismes : le Comité Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins (CRPMEM) et l’Agence des Aires Marines Protégées (AAMP). I.2.2. Voies de communications : axes routiers La route d’accès à la ZPS est la route départementale (RD) 514 qui longe la côte à plus de 500 m en retrait du bord de la falaise. Cette route départementale est relativement peu fréquentée hormis en période estivale. La RD 514 est reliée, par les RD 125 et RD 113, à la route nationale (RN) 13, axe principal situé à proximité et reliant Caen et Cherbourg. I.2.3. Superficie La superficie de la Zone de Protection Spéciale est de 1 526 ha, dont 95 % sur le Domaine Publique Maritime (DPM) et 5 % sur la bande côtière (Carte 4). Toutefois, au regard des enjeux de gestion et de conservation, la partie terrestre revêt une importance capitale puisque c’est sur cette partie que doivent cohabiter les activités humaines (agriculture, aménagements, loisirs, etc.) et les colonies d’oiseaux marins nicheurs. Carte 4 : Emprise du périmètre de la ZPS. - 19 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. I.2.4. Description rapide La ZPS est constituée d’un linéaire ininterrompu d’environ sept kilomètres de falaises calcaires marneuses présentant un abrupt maximal d’une quarantaine de mètres (Figure 3). Figure 3 : Photographie d’une portion de falaise de la ZPS en 2008. Le plateau sommital est occupé par de grandes parcelles cultivées (blé, orge, maïs). La zone, située entre la falaise et ces parcelles, accueille des fourrés d’ajoncs, de tamaris et de prunelliers ; elle correspond à l’ancien sentier du littoral interdit d’accès depuis 2001 en raison de l’érosion rapide de la falaise. Localement, ce sentier est en cours de fermeture par la végétation (Figure 4). Figure 4 : Photographie du sentier du littoral en cours de fermeture par la végétation en 2010. Un platier rocheux se trouve au pied de la falaise, son accès est rendu difficile par les nombreux éboulements de la paroi calcaire. Soumis à l’influence des marées, il fait partie intégrante de la zone marine d’environ un mille marin de largeur incluse au périmètre de la ZPS. - 20 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. I.2.5. Tendances démographiques et population Le secteur Nord-ouest du Bessin se caractérise par des communes plutôt rurales, faiblement urbanisées (Carte 5). La densité de population sur les communes de la ZPS n’excède pas 40 habitants par km². Ce secteur est enclin à une déprise démographique, engagée depuis le début des années 70 (-16 % entre 1968 et 1999). Carte 5 : Densité de population de la région Basse-Normandie en 1999. (Source : Région Basse-Normandie, 2004) I.2.6. Données communales L’ensemble des communes concernées par la ZPS est inclus dans le territoire du Schéma de Cohérence Territorial (SCoT) Bessin (cf. I.3.3). Cinq communes sont concernées sur leurs franges littorales par le périmètre Natura 2000 de la ZPS. Ces communes sont regroupées au sein de deux communautés de communes : la communauté de communes de Trévières et celle d’Isigny Grandcamp Intercom (Tableau III). Tableau III : Informations relatives aux communes concernées par la ZPS. Nb. hab. Commune Superficie Intercommunalité en 2006 Isigny Grandcamp Cricqueville-en-Bessin 182 8,55 km² Intercom Isigny Grandcamp Englesqueville-la-Percée 93 7,88 km² Intercom Louvières 68 4,19 km² Trévières Isigny Grandcamp Saint-Pierre-du-Mont 78 4,96 km² Intercom Vierville-sur-Mer 240 6,41 km² Trévières - 21 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. I.2.7. Historique du site Le secteur de falaise de la ZPS qui comprend la pointe du Hoc, fut le théâtre d’une partie de l’opération Overlord lors de la Seconde Guerre mondiale. En effet, située entre la plage d’Utah Beach (à l’ouest) et d’Omaha Beach (à l’est), la pointe du Hoc avait été fortifiée par les allemands (construction du poste d’observation notamment). Peu avant le débarquement pour permettre l’ascension des rangers américains depuis le pied de falaise, des bombardements massifs de la pointe ont été entrepris. Les stigmates de ces bombardements sont aujourd’hui toujours bien visibles (Figure 5). Figure 5 : Vue aérienne de la pointe du Hoc. I.2.8. Climat La ZPS est soumise à un climat océanique tempéré marqué par une influence maritime forte. La pluviométrie interannuelle est de 800 mm (Carte 6). Le mois d’août est le plus sec, avec 46,5 mm de pluie en moyenne. Les précipitations les plus importantes sont enregistrées entre octobre et janvier (Source : CITADIA, 2008). Les températures sont relativement douces et les amplitudes saisonnières peu marquées. La température moyenne annuelle est de 11° C. Les mois les plus froids de l’année sont décembre, janvier et février, avec des températures moyennes variant de 6,4 à 7,1° C. Ces températures témoignent d’un hiver relativement doux. Les températures moyennes estivales atteignent 17° C en juillet et août. Toutefois, nous ne savons rien de la météorologie stationnelle de la partie marine ni, de la météorologie microstationnelle des falaises qui, exposées au Nord, souvent dans l’ombre et fortement soumises aux embruns, ne disposent certainement pas des mêmes conditions que le plateau. Les vents dominants sont de secteur ouest, avec un axe secondaire de secteur nord-est notamment en période anticyclonique. Les mois de septembre, octobre et décembre comptent plus de cinq jours de brouillard chacun. - 22 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Les orages sont plus fréquents de mai à juillet (entre 2,5 et 3 jours). Les jours de grêle sont rares, avec une moyenne de 4,6 jours sur l’année. En janvier et février, on enregistre plus de trois jours de neige par mois, et un total de 13,6 jours de neige sur l’année. Carte 6 : Pluviométrie en Basse-Normandie. (Source : Météo-France 2001 in CITADIA, 2008, Normale 1971-2000) I.2.9. Réseau hydrographique La ZPS est inscrite sur un bassin versant côtier, pour lequel aucun Schéma d’Aménagement et de Gestion de l’Eau (SAGE) n’est en cours d’élaboration. Par ailleurs, aucun cours d’eau ne traverse directement le périmètre de la ZPS, seule la rivière du Véret coule au sud du site, elle se jette à l’ouest de la ZPS au pont du Hâble. - 23 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. I.2.10. Géologie Le Nord du Bessin est caractérisé par des dépôts calcaires du Jurassique (Carte 7). La succession géologique sur la ZPS est composée de bas en haut par les Marnes de Port-enBessin et par les calcaires de Saint-Pierre-du-Mont. Carte 7 : Géologie du secteur terrestre de la ZPS. La photographie suivante (Figure 6) montre à la base de la falaise, les couches marneuses surmontées par les couches calcaires. Figure 6 : Succession géologique en pied de falaise de la ZPS. - 24 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. I.2.11. Risques naturels et anthropiques Risques d’inondation Selon la carte des profondeurs de nappe en période de très hautes eaux (DREAL de BasseNormandie), trois secteurs de la ZPS sont soumis à des risques de remontée de nappe. Cependant, au regard des niveaux atteints par la ou les nappes, seules les infrastructures relativement profondes sont visées. De plus, suivant l’atlas des zones inondables (DREAL de Basse-Normandie), la ZPS se trouve en dehors de toute zone inondable par débordement. Glissements de terrain L’atlas des glissements de terrain (DREAL de Basse-Normandie) met en évidence trois zones prédisposées aux mouvements de terrain en raison de pentes très fortes. Il s’agit des pans de falaise situés de part et d’autre de la pointe du Hoc et du secteur de falaise situé entre Vierville-sur-Mer et Louvières. Chutes de blocs D’après la DREAL de Basse-Normandie, l’ensemble du linéaire de falaise de la ZPS se trouve en zone de prédisposition forte aux chutes de blocs. La figure suivante (Carte 8) récapitule les risques naturels présents sur le secteur de la ZPS. Carte 8 : Risques naturels sur le secteur terrestre de la ZPS. - 25 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. I.2.12. Hydrodynamique côtière et morphologie des falaises Le phénomène des marées Sur le littoral bas-normand, le marnage4 varie de cinq mètres devant Cherbourg jusqu'à plus de douze mètres en baie du Mont-Saint-Michel et notamment dans l’archipel des îles Chausey. Sur la ZPS, le marnage est compris entre cinq mètres et six mètres (Figure 7). Figure 7 : Lignes d’égale amplitude de marée et lignes de courant en Manche. (Source : Guérin et coll., 2003) Dynamique de recul de la falaise et évolution du trait de côte (Source : ANTEA, 2009 ; BRGM, 2008 ; SAVOURET, 2007 ; BRIAUD, 2008) Les falaises du Bessin sont des falaises vives, c'est-à-dire qu’elles font l’objet d’une érosion continuelle, provoquant des effondrements de masse ponctuels et brutaux (Figure 8). La géométrie des falaises est régie par des phénomènes physico-chimiques dont les principaux sont, du haut vers le bas : - des phénomènes chimiques de dissolution des formations géologiques par gel et dégel, circulation d’eau (infiltration des eaux de ruissellement notamment), imbibition et dessiccation ; - des phénomènes de décompression horizontale caractérisée par l’absence d’étreinte latérale et générant des phénomènes d’appel au vide (on parle alors d’écroulements limités de type « écaillage ») ; - des phénomènes mécaniques, l’impact des vagues est susceptible de déchausser et « aspirer » des blocs. Ce phénomène conduit à la formation de cavités, fragilisant le pied de la falaise. La rupture du toit de ces cavités est à l’origine d’écroulements. D’une manière générale, les « morceaux » de paroi effondrés sont appelés loupes d’arrachement (Figure 9). La vitesse moyenne de recul (maximale car prenant en compte les effets des bombardements) entre 1942 et 2006 a été estimée à 0,17 m/an en tête de falaise. 4 Différence de niveau d’eau entre deux marées. - 26 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Figure 8 : Schéma d’évolution générale d’érosion de la falaise. (Source : D’après DIKAU et coll., 1996) Ce recul s’effectue de façon discontinue avec (à peu près tous les 25 ans) un effondrement majeur sur quelques dizaines de mètres d’un pan de falaise. Figure 9 : Localisation des loupes d’arrachement sur une portion de la ZPS en 2008. (Côté est de la pointe du Hoc) - 27 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Dynamique hydro-sédimentaire sur le secteur de la pointe du Hoc (Source : SAVOURET, 2007 in ANTEA, 2009) Le secteur Ouest de la ZPS comporte une dissymétrie dynamique du comportement érosif de la falaise en raison de la présence de la pointe du Hoc. Le recul du trait de côte est plus important à l’est qu’à l’ouest de la pointe. En effet, le secteur à l’ouest de la pointe est relativement abrité des grandes dynamiques météo marines de nord-ouest par la péninsule du Cotentin. De plus, ce secteur est, en raison de son orientation par rapport à la pointe (comparable à un épi), protégé des houles de secteur nord-est. Par opposition, la façade orientale de la pointe est exposée aux houles et tempêtes de nord-est. Il en résulte un faciès en pied de falaise différent à l’est et à l’ouest de la pointe du Hoc, le secteur est, soumis aux houles efficaces de nord-est, est plutôt sableux alors que le secteur ouest est garni de dépôts sédimentaires et présente un cordon de galets, recouvert d’algues vertes (Figure 10). Figure 10 : Aspects dynamiques à la base de la falaise de la Pointe du Hoc. (Source : SAVOURET, 2007 in ANTEA, 2009) Le tableau suivant (Tableau IV) récapitule les données abiotiques de la ZPS. - 28 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Tableau IV : Récapitulatif des données abiotiques de la ZPS. Données abiotiques Quantification Qualification générales Géologie Dépôts calcaires et marnes Hydrologie Pas de cours d'eau Bassin versant côtier Climat Pluviométrie interannuelle : 800 mm/an Morphologie des falaises Recul maximal de 0,17 m par an Climat océanique tempéré, températures douces à faibles amplitudes, vents d'ouest/sud-ouest Érosion marine importante, prédispositions fortes aux chutes de blocs I.3. INVENTAIRES, CLASSEMENTS, STATUTS ET GESTION DU SITE Le chapitre suivant récapitule les inventaires ZNIEFF, les classements et les statuts de protection dont font l’objet la ZPS et ses environs. Il traite également des démarches globales et localisées de gestion territoriale. Cette partie ne traite pas la Directive « Oiseaux » qui fait l’objet d’un chapitre particulier dans le chapitre II.2.1 et dans le diagnostic ornithologique. I.3.1. Inventaires du patrimoine naturel Les ZNIEFF Carte 9 : ZNIEFF bas-normandes. (Source : DIREN Basse-Normandie, 2008) Une Zone Naturelle d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) se définit par l’identification scientifique d’un territoire particulièrement intéressant sur le plan écologique, où ont été notés des éléments rares, remarquables, protégés ou menacés du patrimoine naturel. - 29 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. L'inventaire ZNIEFF est un outil de connaissance. Il ne constitue pas une mesure de protection juridique directe. Il s'agit d'un instrument d'appréciation et de sensibilisation, destiné à éclairer les décisions publiques ou privées. Les ZNIEFF ont constitué le principal outil de connaissance pour la désignation des sites Natura 2000. Les ZNIEFF de type I reconnaissent les espaces présentant un intérêt biologique remarquable. Elles concernent des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’associations d’espèces ou de milieux rares, remarquables ou caractéristiques du patrimoine naturel régional ou national. Les ZNIEFF de type II reconnaissent les grands ensembles naturels riches et peu modifiés (marais, massifs forestiers, landes, etc.) aux potentialités biologiques importantes. Elles peuvent inclure des ZNIEFF de type I. La Basse-Normandie recèle d’abondantes zones naturelles intéressantes reconnues par de nombreux classements en ZNIEFF (Carte 9). Le périmètre de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » contient la ZNIEFF de type I : « Falaises et estran rocheux du Bessin Occidental » (Annexe VII), une ZNIEFF de type II : « Platier rocheux de Grandcamp » se situe à l’ouest de la ZPS (Carte 10). Carte 10 : Znieff à proximité de la ZPS. - 30 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. I.3.2. Mesures de classement et de protection La France est signataire de nombreux textes relatifs à la protection de l’environnement (concernant pour beaucoup l’avifaune) à l’échelle supranationale et se doit notamment de transcrire en droit national les décisions prises par le Conseil et le Parlement de l’UE (Directives). Les conventions internationales - La convention de Washington (1973) La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES selon le sigle anglo-saxon) est un accord intergouvernemental signé le 3 mars 1973 à Washington. Son objectif est de garantir que le commerce international des espèces inscrites dans ses annexes, ainsi que des parties et produits qui en sont issus, ne nuit pas à la conservation de la biodiversité et repose sur une utilisation durable des espèces sauvages. Toutes les espèces inscrites à la CITES, ainsi que d'autres espèces que l’Union protège sur son territoire ou dont elle souhaite maîtriser les flux, sont inscrites dans quatre annexes A, B, C et D. Deux espèces d’oiseaux visées par cette convention sont présentes sur la ZPS : le faucon pèlerin et l’aigrette garzette. - La convention de Bonn (1979) La Convention sur la conservation des espèces migratrices (CMS) appartenant à la faune sauvage dénommée également Convention de Bonn est un traité international signé en 1979 et visant la protection des espèces animales migratrices. Carte 11 : Parties membres de la Convention de Bonn. (Source : www.cms.int) La convention scinde les espèces migratrices en fonction des risques qui pèsent sur chacune des espèces en deux annexes. La première annexe contient la liste des espèces migratrices en danger. La convention interdit tout prélèvement d’espèces inscrites sur cette annexe. La seconde annexe contient les espèces dont l’état de conservation est défavorable. Le traité demande, pour les espèces protégées par l’annexe II, la mise en œuvre des mesures visant le - 31 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. rétablissement de l’espèce. Les états (113 parties) de l’aire de répartition (Carte 11) sont chargés de la protection de ces espèces en fonction de l’annexe concernée. Une espèce d’oiseaux, inscrite à l’annexe I de la Convention de Bonn est présente sur la ZPS : le puffin des Baléares. On recense également neuf espèces d’oiseaux visées par l’annexe II de la Convention de Bonn présentes sur la ZPS : le faucon pèlerin, la macreuse noire, le harle huppé, le plongeon catmarin, le plongeon arctique, le grèbe esclavon, la mouette mélanocéphale, la sterne caugek, la sterne pierregarin. - La convention de Berne (1982) La Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe, ou Convention de Berne, a été signée le 19 septembre 1982. Elle s'applique aux pays membres du Conseil de l'Europe avec extension possible. Cette convention a pour objet d'assurer la conservation de la flore et de la faune sauvages et de leurs habitats naturels. Elle accorde une attention particulière aux espèces menacées d'extinction et vulnérables énumérées dans les annexes. La Convention de Berne s'accompagne de quatre annexes, toute forme de capture intentionnelle, la détérioration ou la destruction intentionnelle des sites de reproduction des animaux figurant à l'annexe II sont interdits, les espèces animales figurant à l'annexe III sont des espèces dont l'exploitation doit être réglementée, l'annexe IV énumère les moyens de capture et de mise à mort interdits. Dix espèces présentes sur la ZPS sont citées à l’annexe II de la convention de Berne : l’aigrette garzette, le plongeon catmarin, le plongeon arctique, le grèbe esclavon, la sterne pierregarin, la sterne caugek, le faucon pèlerin, la mouette mélanocéphale, la mouette pygmée et la mouette tridactyle ; dix autres sont inscrites à l’annexe III : le fulmar boréal, le grand cormoran, le cormoran huppé, le puffin des Baléares, le fou de Bassan, le harle huppé, la macreuse noire, la mouette tridactyle, le guillemot de Troïl et le pingouin torda. - La Convention sur la diversité biologique (1992) La Convention sur la diversité biologique (CDB) est un traité international adopté lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992, avec trois buts principaux : la conservation de la diversité biologique (ou biodiversité), l'utilisation durable de ses éléments et le partage juste et équitable des avantages découlant de l'exploitation des ressources génétiques. La CDB compte actuellement 193 parties (Carte 12). De nombreux pays signataires ont établi des plans d'action en faveur de la biodiversité pour mettre en œuvre la convention, l'Europe a proposé un réseau écologique, dont le réseau Natura 2000 organise les noyaux. La convention a pris une « importance particulière » en 2010, année internationale de la biodiversité. - 32 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Carte 12 : Parties de la CBD et du CPB. (Source : http://www.cbd.int/countries/) Nb : Le CPB est le Protocole de Carthagène sur la biosécurité (CPB). - La convention OSPAR (1992) La Convention OSPAR (Oslo-Paris) de 1992 est l'instrument légal actuel qui guide la coopération internationale pour la protection de l’environnement marin de l'Atlantique du nordest (Carte 13). Les travaux dans le cadre de la convention sont menés par la Commission OSPAR, composée des représentants des gouvernements des quinze Parties Contractantes et de la Commission Européenne, représentant l’Union Européenne. Ces travaux mettent en pratique l’approche écosystémique en matière de gestion des activités de l’homme et sont divisés en six stratégies : protection et conservation de la biodiversité marine et des écosystèmes, eutrophisation, substances dangereuses, industrie du pétrole et du gaz en offshore, substances radioactives, surveillance continue et évaluation. Carte 13 : Les cinq régions du nord-est de l’Atlantique concernées par la convention OSPAR. (Source : www.ospar.org) La Stratégie diversité biologique et écosystèmes comprend quatre éléments : - les objectifs de qualité écologique : à l'appui de l'approche écosystémique à la gestion des activités de l'homme, - 33 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. - espèces et habitats : évaluation des espèces et habitats menacés et/ou en déclin, et élaboration des programmes et mesures en matière de leur protection ; - zones marines protégées : création en cours d'un réseau écologiquement cohérent d’aires marines protégées bien gérées ; - activités humaines : les activités humaines dans la zone maritime OSPAR ayant des effets préjudiciables potentiels sont en cours d'évaluation et des programmes et mesures visant à les résorber en cours d'élaboration. Des objectifs de qualité écologique (EcoQOs) ont été développés comme des outils pour aider OSPAR et le processus des conférences de la Mer du Nord à honorer l'engagement d'appliquer l'approche écosystémique à la gestion des activités humaines qui peuvent affecter l'environnement marin (Source : www.ospar.org). Deux espèces présentes sur la ZPS sont considérées comme menacées et/ou en déclin par la convention OSPAR : la mouette tridactyle et le puffin des Baléares. - L’accord AEWA (1995) L’accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie (AEWA) développé dans le cadre de la CMS (Bonn) et conclu le 16 juin 1995 à La Haye, Pays-Bas, est entré en vigueur le 1er novembre 1999. Depuis, l’accord est un traité international indépendant. La zone géographique couverte par l’AEWA (118 pays) s’étend des zones septentrionales du Canada et de la Fédération russe jusqu’à la pointe la plus australe du continent africain (Carte 14). L’accord prévoit des actions concertées et coordonnées qui doivent être prises par les États de l’aire de répartition dans le cadre du système de migration des oiseaux d'eau auxquels il s’applique. Sur les 118 États de l’aire de répartition, 63 pays (au 1er février 2010) sont actuellement Parties contractantes à l’AEWA. Carte 14 : Territoire d’application de l’accord AEWA et Parties contractantes. (Source : www.unep-aewa.org) Dix espèces identifiées par l’AEWA sont présentes sur la ZPS : la mouette pygmée, la mouette mélanocéphale, la sterne pierregarin, le goéland brun, le goéland marin, le plongeon arctique, le plongeon catmarin, le grèbe esclavon, le harle huppé et la macreuse noire. - 34 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Tableau V : Récapitulatif des espèces de la ZPS visées par les textes internationaux. (Hors Directive « Oiseaux ») Annexe I de Annexe I Annexe II Annexe II Annexe III la de la de la de la de la convention OSPAR AEWA convention convention convention convention de de Bonn de Bonn de Berne de Berne Washington Plongeon catmarin Plongeon arctique Grèbe esclavon Faucon pèlerin Aigrette garzette Harle huppé Macreuse noire Mouette mélanocéphale Mouette tridactyle Mouette pygmée Sterne caugek Sterne pierregarin Puffin des Baléares Pingouin torda Guillemot de Troïl Goéland brun Goéland marin Fulmar boréal Grand cormoran Cormoran huppé Fou de Bassan Total (21 espèces) x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x 2 1 9 10 10 2 10 Le Tableau V récapitule les espèces présentes sur la ZPS et visées par les différents textes internationaux hors Directive « Oiseaux »5. Au total, ce sont 21 espèces d’oiseaux présentes sur le périmètre de la ZPS qui sont concernées par des conventions ou des accords internationaux. 5 Les espèces visées par la Directive « Oiseaux » sont traitées spécifiquement dans la partie II.2.1. - 35 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Les autres Directives européennes - La DCE : Directive Cadre sur l’Eau (2000) L'Europe a adopté le 23 octobre 2000 une Directive Cadre sur l'Eau (DCE 2000/60/CE). L'objectif général est d'atteindre d'ici à 2015 le bon état des différents milieux aquatiques, dénommés masses d’eau, sur tout le territoire européen. La directive reprend le principe de la gestion par bassin développée en France depuis la loi sur l'eau de 1964. La ZPS est incluse dans le bassin SeineNormandie. Le SDAGE (Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux) SeineNormandie est l’outil de planification. Il fixe les orientations fondamentales d'une gestion équilibrée de la ressource en eau dans l'intérêt général et dans le respect de la loi sur l'eau. Il se décompose par sous-bassin versant en SAGE (Schéma d’Aménagement et de Gestion de l’Eau). Il n’existe pas à l’heure actuelle de SAGE sur le bassin versant côtier contenant la ZPS. En 2000, la Directive Cadre sur l’Eau a reconnu et identifié des domaines où il fallait de nouveaux textes législatifs spécifiques, dont le milieu marin. Le Réseau Hydrologique Littoral Normand (RHLN) a été mis en place par IFREMER en 2000 afin d’évaluer et de suivre les niveaux d’eutrophisation des masses d’eaux normandes et ainsi de répondre aux exigences de la Directive Cadre sur l'Eau (DCE). Dix-huit masses d’eaux littorales ont été définies, la ZPS se situe dans la zone HC 11. La qualité de cette masse d’eau est considérée comme moyenne. - La DCSMM : Directive Cadre Stratégie pour le milieu marin (2008) La Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin (2008/56/CE) établit un cadre d'action communautaire pour le milieu marin. Ce projet de l’UE complète la DCE, pour ses aspects marins. La Directive a fait l’objet d’une approche dite « fondée sur les écosystèmes ». Elle introduit le concept d'« eaux européennes » qui sont les « eaux situées au-delà de la ligne de base servant pour la mesure de la largeur des eaux territoriales et s'étendant jusqu'aux confins de la zone placée sous la souveraineté ou la juridiction des États membres, y compris le fond et le sous-sol de l'ensemble de ces eaux ». Elle vise à atteindre le « bon état écologique » du milieu marin et à améliorer l’état de conservation de la biodiversité marine. Trois types de mesures se complètent pour rendre la stratégie opérationnelle. Dans les milieux marins, les états-membres devront protéger et conserver les écosystèmes, ou rétablir leur fonctionnement, prévenir et éliminer progressivement la pollution, contenir l'utilisation des services et des biens marins et les autres activités menées dans ce milieu à des niveaux compatibles avec les usages futurs et les écosystèmes marins. - 36 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Les mesures nationales, régionales, départementales et locales - Les sites inscrits et classés Le classement des sites inscrits et classés, issus de la Loi des Sites protégés du 2 mai 1930, consiste pour l'essentiel à instaurer une servitude interdisant de procéder à des travaux autres que l'exploitation courante ou l'entretien normal sauf autorisation spéciale délivrée par le préfet ou le ministre (Pivot, 2004). La pointe du Hoc, comprise dans le périmètre de la ZPS fait l’objet de ce type de classement. La ZPS contient, un site classé : Pointe du Hoc, à Cricqueville-en-Bessin par arrêté du 28/02/1955 ; un site inscrit : Pointe du Hoc (parking), à Cricqueville-en-Bessin par le même arrêté (Annexe VIII). - L’intervention du Conservatoire du Littoral (CdL) (Source : Conservatoire du Littoral) Le Conservatoire du Littoral, établissement public à caractère administratif, créé en 1975, mène une politique d’acquisition foncière visant à la protection des espaces naturels et des paysages sur les rivages maritimes et lacustres. Il acquiert des terrains fragiles ou menacés à l'amiable, par préemption, ou exceptionnellement par expropriation. Le domaine de compétence du Conservatoire du Littoral s’étend sur tous les cantons littoraux, ainsi que dans les communes riveraines des estuaires et des deltas et des lacs de plus de 1 000 ha. Pour faciliter son action, le Conservatoire du Littoral bénéficie la plupart du temps du droit de préemption que lui délègue le Conseil Général, dans la mesure où celui-ci a créé une zone de préemption correspondant au périmètre d’acquisition du Conservatoire. En l’absence de zone de préemption, il procède à des acquisitions par voie amiable, en partenariat avec les SAFER ou encore, depuis la loi du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité, par l’institution d’un droit de préemption propre. Le Conservatoire du Littoral confie la gestion des terrains aux communes, à d'autres collectivités locales ou à des associations pour qu'elles en assurent la gestion dans le respect des orientations définies. Par ailleurs, l’article L 322-1 du code de l’environnement et la loi du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité, élargi le domaine de compétence du Conservatoire au domaine public maritime (DPM). Désormais, il peut se voir confier par attribution ou affectation des espaces du domaine public maritime de l’État. Citons, pour exemple, les 5 000 ha du DPM de Chausey qui font l’objet, depuis 2007, d’une attribution au Conservatoire pour une durée de douze ans. En Normandie, le Conservatoire du Littoral protège, en 2008, 6 757 ha sur 59 sites et 61 km de côtes auquel il faut ajouter l’attribution du DPM de Chausey. Sur la ZPS, le Conservatoire du Littoral est le propriétaire du site historique de la Pointe du Hoc (cf. I.3.4). - 37 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Les Aires Marines Protégées (AMP) Une Aire Marine Protégée est un espace délimité en mer, sur lequel est fixé un objectif de protection de la nature à long terme. Ainsi, peuvent être considéré comme AMP, la partie maritime des sites Natura 2000 côtiers (et à ce titre la ZPS ici étudiée fait partie des AMP), les sites Natura 2000 en mer, les parties maritimes des parcs nationaux, des réserves naturelles nationales (Source : www.aires-marines.fr). La coordination en matière d'AMP est assurée par l'Agence des Aires Marines Protégées (AAMP). En parallèle à la création de l'Agence des Aires Marines Protégées, la loi du 14 avril 2006 a créé un nouveau type d'aire marine protégée : le parc naturel marin. À l’heure actuelle, il existe deux parcs naturels marins, la Parc naturel marin d’Iroise (au large du Finistère en Bretagne) créé en 2007 et la parc naturel marin de Mayotte créé en 2010. D’autres projets sont à l’étude comme le Parc normand-breton dont le périmètre reste à définir précisément. Outre certains sites Natura 2000 ayant une façade maritime, en novembre 2008 la France avait proposé 76 sites marins (sur 24 000 km²) au réseau "Natura 2000 en mer". Le site Natura 2000 « Falaise du Bessin occidental » fait partie du réseau des Aires Marines Protégées. Les Opérations Grand Site Une Opération Grand Site (OGS) est une démarche initiée par l'État (ministère en charge de l’Environnement) qui organise la protection et la gestion de sites de très grande notoriété, exposés à une fréquentation importante via un programme général de mise en valeur. L'opération est conçue, financée et réalisée en partenariat avec les acteurs locaux, au premier rang desquels se placent les collectivités locales et territoriales. L'Opération Grand Site Normandie 1944, a pour originalité de concerner onze paysages historiques (Pointe du Hoc, Omaha Beach, Pegasus Bridge, Marais du Merderet, Utah Beach, Gold Beach, Arromanches, Abbaye d’Ardenne, Pont de Pontaubault, Côte 314, Couloir de la Mort) illustrant les phases cruciales de la bataille de Normandie. Elle a fait l’objet d’un protocole d’accord signé le 2 juillet 2002 en présence du Ministre en charge de l’Environnement. Ce protocole concrétise l’engagement de l’État et des collectivités pour la mise en œuvre des orientations de gestion et d’aménagement définies pour chacun des sites : Conseil Régional de Basse-Normandie, Conseils Généraux du Calvados, de la Manche et de l’Orne, Parcs naturels régionaux des Marais du Cotentin et du Bessin ainsi que Normandie Maine, le Conservatoire du Littoral, le Comité du Débarquement. Les sites retenus pour cette opération sont les espaces naturels dans lesquels se sont déroulés des événements majeurs de la bataille de Normandie, déjà reconnus aux plans national ou international. - 38 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Les plans ORSEC et POLMAR Le volet POLMAR (POLlution MARitime) des plans ORSEC (Organisation de la Réponse de SEcurité Civile) constitue un plan d’intervention en cas de pollution accidentelle des milieux marins, permettant la mobilisation et la coordination des moyens de lutte préalablement identifiés. La circulaire du 17 décembre 1997 a confirmé deux types d’intervention : - le plan POLMAR/MER est confié aux préfets maritimes ; - le plan POLMAR/TERRE, sur la frange côtière, est confié aux préfets des départements concernés, qui en assurent la mise en œuvre, sous l’autorité du Ministre de l’Intérieur. La DREAL de Basse-Normandie dans le cadre de la Mission Interservices Mer Et Littoral (MIMEL) a mené un travail d’actualisation des atlas de sensibilité du littoral aux pollutions marines pour les départements côtiers de Basse et Haute Normandie. L’atlas de sensibilité pour le département du Calvados (Le Berre et coll., 2010) est en ligne sur le site de la DREAL (www.basse-normandie.developpement-durable.gouv.fr). - Les réserves conventionnelles associatives Quelques associations de protection de l’environnement travaillent depuis longtemps à la mise en place de réserves conventionnelles (ou libres) dans le but de protéger des espaces naturels d’intérêt faunistique ou floristique. Ce type de réserve ne possède qu’un statut juridique de droit privé, il s’agit le plus souvent d’un accord écrit, formalisé par une convention de gestion, avec un ou plusieurs propriétaires privés, quand l’association elle-même n’est pas le propriétaire des terrains mis en réserve. En Basse-Normandie, citons notamment, le réseau de 56 réserves du CFENBN (Conservatoire Fédératif des Espaces Naturels de Basse-Normandie), les conventions de préservation de sites de reproduction de chauve-souris signés par le GMN (Groupe Mammalogique Normand) et le réseau des 31 réserves ornithologiques du GONm dont la réserve de Saint-Pierre-du-Mont (cf. I.3.4). - 39 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. I.3.3. Aspects réglementaires et documents de planification Sentier du littoral L’accès au sentier permettant le passage des piétons sur le littoral (Figure 11) au titre de l’article L160.6 du code de l’urbanisme, entre l’extrémité Est de l’agglomération de Grandcamp-Maisy et l’extrémité Ouest de l’agglomération de Saint-Côme-du-Fresne est interdit (Article 1er de l’arrêté préfectoral du 30 mars 2001, Annexe IX). Cet arrêté a été pris en raison du danger lié aux éboulements de falaise et mouvements de terrain consécutifs aux fortes pluies et aux remontées de nappes phréatiques sur le secteur du Bessin considéré. Figure 11 : Photographie d’une portion du sentier du littoral sur la ZPS. Plage d’Englesqueville-la-Percée et chemin des falaises de Saint-Pierre-du-Mont Suite à la découverte récente de nouveaux engins explosifs datant de la dernière guerre mondiale et suivant la dangerosité de ceux-ci, la plage, zone située au pied des falaises sur le territoire de la commune d’Englesqueville-la-Percée est formellement interdite à toute personne (Article 1er de l’arrêté municipal du 24 août 2009). Par ailleurs, le maire de la commune de Saint-Pierre-du-Mont a, pour faire suite à l’arrêté préfectoral d’interdiction du sentier du littoral, interdit par arrêté municipal la circulation (piétonne, deux-roues et autres) sur le chemin des falaises de la commune (Annexe X). Hauteur de survol L’aviation civile est soumise aux « règles de l’air et de circulation aérienne » (Arrêté du 3 mars 2006), la réglementation impose de voler à une altitude minimale de 500 pieds (soit 150 mètres) au dessus du sol ou de l’eau. Cette hauteur minimale de survol peut toutefois être remontée à 300 m (au dessus du territoire d’un parc national par exemple). Concernant l’aviation militaire, il n’existe pas de hauteur de survol minimale. Évaluation des incidences sur les sites Natura 2000 La liste nationale des documents de planification, programmes ou projets ainsi que des manifestations et interventions qui doivent faire l’objet d’une évaluation des incidences sur un site Natura 2000, est fixée par le décret n° 2010-365 du 9 avril 2010 (Annexe XI). Des listes locales (dites 1 et 2) viennent compléter la liste nationale (Annexe XII). Les listes locales 2 constituent un régime d’autorisation propre à Natura 2000. L’évaluation des incidences est l’outil qui assure l’équilibre entre préservation de la biodiversité sur un site Natura 2000 et activités humaines. Le document d’évaluation des incidences se penche précisément et exclusivement sur l’état de conservation des habitats naturels et des espèces qui ont justifié la désignation du site (Source : http://www.natura2000.fr). Au même titre que - 40 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. l’étude d’impact, l’évaluation des incidences est établie par le pétitionnaire ou le maître d’ouvrage. Les actions relevant du document d’objectifs et de la charte Natura 2000 sont toutefois exclues du champ de l’évaluation des incidences. Une fiche de pré-évaluation des incidences, établie, par la DREAL de Basse-Normandie est disponible à l’adresse suivante : http://www.basse-normandie.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Formulaire_preeval_incid_N2000_BN_version_3_mars_2011_cle587162.pdf. Le SCoT Bessin et les documents d’urbanisme communaux Le Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT), créé par la loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbain) du 13 décembre 2000, est l’outil réglementaire de conception et de mise en œuvre d’une planification intercommunale. Au vu du diagnostic de territoire, il fixe les orientations générales, selon une logique de développement durable, en termes d’organisation de l’espace sur les 15 à 20 ans à venir (avec une révision obligatoire au bout de 10 ans) et détermine les grands équilibres entre espaces urbains et espaces naturels et agricoles au travers du Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD). Le Document d’Orientations Générales (DOG) traduit en objectifs concrets les orientations du PADD. L’arrêté préfectoral en date du 3 juillet 2002 a fixé le périmètre du SCoT du Bessin. Après quelques évolutions et notamment la création d’une nouvelle communauté de communes dénommée « Bessin Seulles et Mer », le SCoT concerne sept communautés de communes : Balleroy-Le Molay Littry Intercom, Bayeux Intercom, Bessin Seulles et Mer, IsignyGrandcamp Intercom, Orival, Trévières Intercom, Val de Seulles et une commune : Carcagny, soit 140 communes au total (Carte 15). Carte 15 : Territoire du SCOT Bessin. Le Syndicat Mixte du SCoT Bessin a été créé par arrêté préfectoral en date du 26 mai 2003, avec pour objet l’élaboration, l’approbation, le suivi, la gestion et la révision du SCoT Bessin. Le PADD du Bessin affiche trois orientations stratégiques : valoriser l'environnement et le cadre de vie, structurer et organiser le territoire et dynamiser et mettre en cohérence le développement économique du territoire. La première orientation comprend notamment, la - 41 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. préservation des entités naturelles sensibles (comme la ZPS par exemple) et l’encadrement de la valorisation littorale. Les parcelles contenues dans la ZPS sont inscrites en zone ND des Plans d’Occupation des Sols (POS) communaux respectifs. Le zonage ND correspond au maintien en état naturel des lieux. I.3.4. Maîtrise foncière et gestion du site La maîtrise foncière de la partie terrestre de la ZPS est en cours de transfert. En effet, le Conseil Général du Calvados a lancé en 2003, via l’Établissement Public Foncier (EPF) de Normandie, une procédure d’acquisition d’une bande d’une largeur de 20 à 30 mètres entre le haut de falaise et les parcelles adjacentes, afin de créer une voie verte appelée véloroute. À l’heure actuelle, la maîtrise foncière est morcelée et l’on recense une vingtaine de propriétaires privés. Les terrains préemptés par le Conseil Général et la véloroute Le projet de véloroute qui a fait l’objet d’une Déclaration d’Utilité Publique (DUP), s’inscrit dans le cadre du schéma régional des véloroutes et voies vertes et du plan vélo Calvados (Source : Schéma des véloroutes et voies vertes du Calvados). La DUP a été accordée au Conseil Général en 2007. Cette opération relevant d’une approbation administrative et devant faire l’objet d’une étude d’impact au titre de l’Article L 122-1 du Code de l’environnement et du décret n°77-11-41 du 12 octobre 1997 modifié est soumis à évaluation des incidences au titre de Natura 2000 (II.1.5). La restitution de l’emprise des terrains préemptés aurait dû être faite fin 2011 par l’EPF de Normandie (comm. pers. E. Daguet CG14). Toutefois, l’acquisition totale des parcelles est désormais prévue pour fin 2013 (Bescond, 2011). L’aménagement de la véloroute consiste en la réalisation d’un itinéraire balisé (ou infrastructure de type routière), sécurisé, et continu, d’une largeur de 2 à 4 m (Figure 12). Figure 12 : Schéma de la véloroute en cours de réalisation sur la ZPS. (Source : Ouest Infra, 2006) L’étude d’impact de la véloroute a été réalisée en 2005-2006 (OuestInfra, 2006), elle comporte une évaluation des incidences. Rappelons que les voies vertes sont définies par le décret 2004-998 du 16 septembre 2004 qui modifie le Code de la route en introduisant une nouvelle catégorie de voies réservées aux déplacements non motorisés. « Une voie verte est une route exclusivement réservée à la circulation des véhicules non motorisés, des piétons et des cavaliers » (art. R.110-2 du Code de la route). - 42 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Pour le moment, au sein de la ZPS, quatre mesures spécifiques de réduction des impacts sont prévues et inscrites dans l’étude d’impact : - un retrait de 30 m par rapport à la falaise au lieu de 20 ms sur le restant du tracé (l’Annexe XIII présente le tracé retenu dans la DUP) ; - une canalisation du public sur le sentier si nécessaire par des clôtures ; - la mise en place de panneaux d’information sur la réglementation applicable dans la ZPS : interdiction de perturbation de l’activité des oiseaux nicheurs ; - la réalisation du chantier d’aménagement de la véloroute en dehors des périodes favorables à la reproduction (mars-juillet). L’étude d’impact prévoit en outre sur l’ensemble du tracé : - une largeur de sentier limitée à 3 m, cette largeur est limitée à 2 m au droit du cimetière américain (hors ZPS) ; - une surveillance régulière assurant notamment des mesures de police (notamment en ce qui concerne le patrimoine naturel). En raison de la réalisation « ancienne » de l’étude d’impact, une discussion a été entreprise avec le Conseil Général du Calvados afin de réfléchir aux meilleures mesures de réduction ou de compensations des impacts de la véloroute sur la ZPS. En effet, à titre d’exemple, le retrait du sentier à 30 m ne sera pas toujours réalisable sur la ZPS (comm. pers. E. Daguet). Il convient donc de veiller notamment à un retrait stratégique de la véloroute aux endroits les plus sensibles (cf. carte n°18, atlas cartographique). Le front de falaise Le front de falaise appartient aux propriétaires des terrains sus-jacents. La propriété du front de falaise est donc actuellement, comme le parcellaire du haut de falaise, morcelée en une vingtaine de propriétaires. Le rachat par le Conseil Général du Calvados des terrains en haut de falaise va toutefois impliquer un changement de propriétaire du front de falaise. La réserve ornithologique du GONm Le secteur de Saint-Pierre-du-Mont, dont le kilomètre de falaise accueille la plus forte concentration de mouettes tridactyles nicheuses, a été désigné en réserve ornithologique le 10 octobre 1980 (Figure 13 et Figure 14) par convention entre les propriétaires des parcelles adjacentes, la commune de Saint-Pierre-du-Mont et le GONm (Annexe XIV). Figure 13 : Photographies des panneaux matérialisant la réserve de Saint-Pierre-du-Mont en 2010. - 43 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Depuis 2011, A. Chartier a remplacé G. Vimard au poste de conservateur bénévole de la réserve ornithologique et R. Purenne est le garde technicien, salarié du GONm depuis 2001. Depuis la création de la réserve, un suivi ornithologique précis est réalisé sur la réserve mais également sur l’ensemble de la ZPS. Les résultats, synthétisés dans un rapport annuel intégré dans l’État des Réserves du GONm (ERG), ont servi notamment à la réalisation du diagnostic ornithologique de la ZPS (Vimard et coll., 2008) et du présent document d’objectifs. Figure 14 : Corniche de nidification des mouettes tridactyles sur la réserve de Saint-Pierre-du-Mont. Le rachat des terrains par le CG14 va rendre caduque la convention et par conséquent la réserve ornithologique. Une discussion devra absolument être menée afin de mettre à jour cette convention pour reconduire la réserve ornithologique et ainsi permettre au GONm d’animer dans les meilleures conditions la mise en œuvre du DOCOB. Les terrains du Conservatoire du Littoral (CdL) Le Conservatoire du Littoral est le propriétaire du site historique de la pointe du Hoc, 25 ha acquis entre 1978 et 1986 sur les communes de Cricqueville-en-Bessin et de Saint-Pierre-du-Mont. La gestion de ces terrains est assurée par le Syndicat Mixte Calvados Littoral Espaces Naturels (SMCLEN). La jouissance exclusive du site a été consentie par l’État au gouvernement des États-Unis d’Amérique sous forme d’un traité en 1956. Les 12 ha constituant le champ de bataille (parcelles section C n° 93 à 101) ont été cédés à perpétuité le 11 janvier 1979 par le décret n°79-383 (Annexe XV), au gouvernement américain, ce dernier a confié la charge de son entretien à l’American Battle Monuments Commission (ABMC). Une convention de gestion tripartite, établie entre le Conservatoire du Littoral, l’ABMC et le Département du Calvados, a été signée le 8 août 2007 pour une durée de neuf ans (Annexe XVI). - 44 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Les travaux de confortement de la pointe du Hoc À partir d’avril 2006, un travail a été mené par l’ABMC, le Conservatoire du Littoral, la DIREN (devenue DREAL) et la DDEA6 (devenue DDTM) sous l’égide de la sous-préfecture de Bayeux pour conforter la pointe du Hoc. Son objectif était de ralentir le recul de la falaise pour pérenniser ce haut lieu de mémoire. Pour ce faire, les cavités créées principalement par l’érosion marine et situées au pied de la falaise et au droit du site historique ont été comblées à l’aide d’un béton aux caractéristiques « érosives » similaires à la roche environnante d’après le dossier communiqué par l’ABMC (comm. pers. R. Leymarie, CdL). Le béton a été recouvert de blocs calcaires. Une présentation du projet a été réalisée le 3 mars 2009 en Souspréfecture de Bayeux. Les travaux ont débuté le 8 février 2010 (Figure 15) et se sont achevés en septembre 2010. Figure 15 : Photographies du chantier de la pointe du Hoc au commencement des travaux. (En février et avril 2010) Le conservateur de la réserve (GONm) de Saint-Pierre-du-Mont, avait précisé que les travaux, ponctuels à l’échelle du site, ne concernaient que quelques couples de fulmars boréaux. Ce projet a en outre fait l’objet d’une évaluation des incidences au titre de Natura 2000. Le DPM (Source : Conservatoire du Littoral, 2010) C'est en 1681, par l'Ordonnance de la Marine de Colbert que se crée le Domaine Public Maritime où « tout ce que la mer couvre et découvre et jusqu'où le grand flot de mars peut étendre sur les grèves ». Il ne peut être ni vendu, ni cédé, ni usurpé. Il correspond aujourd'hui à l'estran (zone intertidale) et au sol et sous sol ainsi que les lais et relais de la mer (« terrains formés par les dépôts de la mer sur la côte et terrains à découvert après le retrait de la mer, mais qui ne sont plus recouverts par les grandes marées »). Il s'étend vers le large à la zone des eaux territoriales des 12 milles nautiques (22 km). Le DPM naturel est donc constitué (Figure 16) : - du sol et sous-sol de la mer, compris entre la limite haute du rivage (celle des plus hautes mers en l’absence de perturbations météorologiques exceptionnelles) et la limite de la mer territoriale côté large, - des étangs salés en communication naturelle avec la mer, - des lais et relais de mer (dépôts alluvionnaires). 6 Direction Départementale de l’Équipement et de l’Agriculture. - 45 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Figure 16 : Emprise du Domaine Public Maritime (DPM). (Source : CdL, 2010) Le DPM artificiel comprend les ouvrages portuaires et les infrastructures liées à la navigation (phares, balises, etc.). Le DPM est délimité administrativement à partir de critères "naturels" : constatation sur le terrain (rivage de la mer, lais et relais) ou utilisation de procédés scientifiques. La domanialité publique, imprescriptible et inaliénable, est donc "gelée" à un moment donné mais celle-ci peut s’accroître en cas d’avancée de la mer. En revanche, en cas de retrait de la mer, les lais et relais dégagés demeurent du domaine public. L'utilisation du DPM est orientée vers la satisfaction des besoins collectifs et repose, par conséquent, sur un principe de liberté d'accès et de gratuité de l'usage public. Une utilisation privative peut toutefois être exercée sur une partie délimitée du DPM, sous réserve d'autorisation préalable de la part de l'administration. Elle est accordée contre paiement d'une redevance sous forme d'Autorisation d'Occupation Temporaire (AOT). À l'exception des usages professionnels et des services publics, la circulation au moyen de véhicules terrestres à moteur y est interdite. Une très grande partie du site Natura 2000 relève du DPM et est donc soumis à cette réglementation spécifique. Aucune AOT n’a été accordée sur la ZPS. La loi du 3 janvier 1991 relative à la circulation des véhicules terrestres dans les espaces naturels et l’article 30 de la loi « Littoral » affirme comme principe l’interdiction de la circulation des véhicules à moteur sur le DPM. Toutefois, et sauf indications contraires, cette interdiction générale ne s’applique pas aux véhicules destinés à remplir une mission de service public ainsi qu’aux véhicules utilisés à des fins professionnelles de recherche, d’exploitation ou d’entretien des espaces naturels (Mary et Vial, 2009). Enfin, les maires exercent un pouvoir de police spéciale sur une zone de mer de 300 mètres à partir de la limite des eaux en matière de baignade et d’activités nautiques pratiquées à partir du rivage avec des engins de plage ou des engins non immatriculés (Figure 17). - 46 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Figure 17 : Compétences et gestionnaires du Domaine Public Maritime (DPM). (Source : CdL, 2000) - 47 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Le tableau suivant (Tableau VI) récapitule les « données administratives » de la ZPS. Tableau VI : Récapitulatif des données administratives. Données administratives Région Département Communes Habitants PNR Quantification Qualification 1 1 Basse-Normandie Calvados Vierville-sur-Mer, Louvières, Englesqueville-laPercée, Saint-Pierre-du-Mont, Cricqueville-enBessin 5 661 en 2006 dans les communes de la ZPS 1 situé à proximité Enjeux par rapport à Natura 2000 Gouvernance Gouvernance Gouvernance Population rurale en déprise démographique PNR des Marais du Cotentin et du Bessin Terrains du Conservatoire du Littoral 25 ha Section C, parcelles n° 92 et 102 : commune de Cricqueville Section A, parcelles n° 1, 2 et 3 : commune de Saint-Pierre-du-Mont Gestion concertée avec le SMCLEN Aire Marine Protégée Environ 1 500 ha Zone marine de la ZPS Gestion concertée avec l’AAMP Etats-Unis d’Amérique 12 ha Site classé 2 Site inscrit 1 OGS : Opération Grand Site 1 Normandie 44 Richesse historique, tourisme développé SAGE, SDAGE Pas de SAGE en cours, SDAGE Seine-Normandie SDAGE Seine-Normandie Bonne qualité des eaux marines Section C, parcelles 93 à 101 : commune de Cricqueville-en-Bessin Pointe du Hoc à Cricqueville-en-Bessin Omaha-Beach Pointe du Hoc à Cricqueville-en-Bessin (Parking) Gestion concertée avec l'ABMC Richesse historique, tourisme développé Très fort : Bande de 30 m de large sur toute la frange littorale de la ZPS Création de la Véloroute ZNIEFF 1 de type 1 et 1 de type 2 Cf. Annexe VII Autres sites Natura 2000 à proximité 2 ZPS « Basses vallées du Cotentin et Baie des Veys » ZPS « Baie de Seine Occidentale » Terrain du CG 14 - Augmentation potentielle du dérangement, + aménagements, gestion concertée… Présence d'espèces remarquables Coordination avec les autres opérateurs (PNRMCB et AAMP/CRPMEM) - 48 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. I.4. PAYSAGES DU BESSIN ET GRANDS MILIEUX DE LA ZPS I.4.1. Paysages du Bessin Les paysages du Bessin sont variés, on y différencie quatre grands types de paysages et dix entités paysagères (Carte 16) : - les paysages bocagers à maille plus ou moins large sur des reliefs plus ou moins marqués, - les paysages de marais (marais du Véret, marais de Ver et Graye-sur-Mer, marais de l’Aure), - les paysages agricoles mixtes en mutation (campagne de Caen, entrée de plaine) et, - les paysages littoraux (baie des Veys, falaises verticales du Bessin, côte de Nacre). Carte 16 : Entités paysagères du Bessin. (Source : CAUE7 2005) Les falaises du Bessin se divisent en deux secteurs : à l’Est, les falaises du Bessin oriental et à l’Ouest, les falaises du Bessin occidental. 7 CAUE : Conseils d'Architecture, d'Urbanisme et d'Environnement - 49 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. I.4.2. Grands milieux de la ZPS On distingue quatre grands types de milieux sur la ZPS des falaises du Bessin Occidental : la zone marine, l’estran découvert à marée basse, le front de falaise et le haut de falaise. La zone marine et l’estran découvert à marée basse La zone marine (Figure 18) s’étend sur une longueur de sept kilomètres pour une largeur d’un mille marin (1 852,3 m). Toutefois, en fonction des marées et des cœfficients de marée, la surface en eau et la profondeur varient notablement. Figure 18 : Photographies de la zone marine et du platier de la ZPS en 2009. L’estran découvert à marée basse est constitué d’un platier rocheux ou marneux plus ou moins recouvert par des éboulements calcaires (Figure 19) issus de l’érosion de la paroi de la falaise et des loupes d’arrachement. Outre le platier rocheux, on trouve quelques secteurs sableux ou à galets, essentiellement aux extrémités de la ZPS. Figure 19 : Éboulement calcaire sur le platier de la ZPS en 2009. - 50 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Le front de falaise et le haut de falaise Le front de falaise se caractérise par une paroi verticale calcaire formée, du fait de la friabilité de la roche, d’une multitude de corniches, trous, fissures et surplombs rocheux plus ou moins végétalisés (Figure 20). Figure 20 : Portion de la falaise sur la ZPS en 2008. Cette structure variée et en perpétuel remaniement permet l’accueil de nombreux oiseaux nicheurs comme le faucon pèlerin, le fulmar boréal, le cormoran huppé, les goélands brun et argenté et la mouette tridactyle. Par ailleurs, en raison de sa verticalité, la paroi apporte une sécurité aux oiseaux nicheurs vis-à-vis des prédateurs terrestres (mammifères carnivores). Le plateau sommital est constitué principalement de parcelles cultivées (Figure 21). Toutefois, quelques prairies sont encore présentes. Le secteur situé entre les parcelles et le bord de la falaise est occupé soit par des pelouses calcicoles soit par un peuplement d’arbustes (fourrés landicoles et calcicoles, cf. II.2.2 ) qui accueille la majorité des passereaux nicheurs de la ZPS. Figure 21 : Photographie aérienne des parcelles en haut de falaise en 2008. (Secteur du Bec et de la Baie du Mont) - 51 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. DOCUMENT D’OBJECTIFS NATURA 2000 FALAISE DU BESSIN II. DIAGNOSTIC SOCIO-ECONOMIQUE ET ECOLOGIQUE DE LA ZPS « FALAISE DU BESSIN OCCIDENTAL » - 52 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. II.1. ACTIVITES ET USAGES Au regard de la faible superficie de la ZPS sur la partie terrestre et de l’occupation du sol sur la frange littorale concernée (secteur de falaises), les activités économiques sont peu nombreuses en comparaison à d’autres sites naturels normands classés Natura 2000 (baie du Mont Saint-Michel, estuaire de l’Orne, etc.). L’agriculture représente la principale activité en haut de falaise, le secteur marin est, quant à lui, utilisé principalement pour la pêche professionnelle et de plaisance. Enfin, les activités de loisirs (tourisme, vol libre, etc.) se pratiquent majoritairement en bordure de falaise. Les différentes activités sont présentées ci-après sous forme de fiches synthétiques. - 53 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. II.1.1. Activités agricoles du Bessin et de la ZPS Généralités (Source : CITADIA, 2008) L'agriculture du Bessin est caractérisée par la prédominance de l’élevage laitier à l'Ouest et de la culture intensive céréalière à l'Est. Elle bénéficie d'atouts déterminants qui font du Bessin l’un des secteurs du Calvados où l’agriculture conserve encore une part prépondérante. La Surface Agricole Utile (SAU) représente 80 % du territoire du Bessin qui compte 1 043 exploitations professionnelles. Leur superficie moyenne avoisine les 72 ha. Cette superficie est en forte augmentation (49 ha en 1988). Enfin, l'agriculture du Bessin se caractérise par la relative jeunesse des exploitants (les moins de 50 ans contrôlent 67 % de la SAU). L'agriculture est traditionnellement tournée vers l'élevage bovin et la production laitière qui concernent 73 % des exploitations professionnelles. Il existe des AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) pour le beurre et la crème à Isigny-sur-Mer (Coopérative d'Isigny-Sainte-Mère). Malgré une forte structuration et la qualité des productions, l'agriculture du Bessin reste confrontée à des enjeux importants et à de profondes mutations mises en évidence par le SCoT : - une évolution brutale de la structure des exploitations : L’élévation du seuil de rentabilité au cours de ces dernières années s’est traduite par une sélection drastique des plus grandes exploitations au détriment des plus petites. - une diminution de la Surface Toujours en Herbe (STH) : en 12 ans elle a perdu 11 000 ha (soit -23 %) alors que les terres labourables en gagnaient 7 600 (soit +22 %), principalement au profit des céréales (+3 500 ha) et des cultures fourragères (+1 500 ha). Au total, en 2 000, la STH ne représentait plus que 47 % de la SAU du Bessin. - une diminution du nombre des exploitations agricoles : le nombre d’exploitations professionnelles est passé de 1 547 en 1988 à 1 043 en 2000, soit une baisse de 32 %. - une diminution de la population agricole : elle est passée de 7 566 personnes en 1988 à 5 170 en 2 000 (-31 %). - une adaptation du parcellaire agricole : à l’Est, les opérations de remembrement traduisent l’avancée de l’ « openfield » de la plaine de Caen jusqu’à Bayeux. - un bocage en péril : compte tenu de l’évolution prévisible de l’armature productive du Bessin qui privilégie l’ « openfield » et la culture céréalière et fourragère, de l’avancée de l’urbanisation dans la plaine de Caen, et de phénomènes naturels ayant de grandes incidences sur l’écosystème du Bessin (graphiose de l’orme), les paysages de bocages sont menacés. Son maintien est un enjeu majeur pour la mise en place d’un développement harmonieux et respectueux de l’environnement. Le parcellaire sur la ZPS La consultation des cadastres, réalisée lors des entretiens avec les maires des communes faisant partie de la ZPS, a permis de recueillir, d’une part, les informations relatives aux propriétaires des parcelles incluses dans le périmètre de la ZPS et, d’autres part, celles concernant les exploitants de ces mêmes parcelles. Ainsi, on dénombre une vingtaine d’exploitants et autant de propriétaires. - 54 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Les pratiques agricoles en haut de falaise L’occupation du sol a été déterminée par photo-interprétation à l’aide de l’orthophoto et par vérification sur le terrain. À l’intérieur de la ZPS, en haut de falaise, les parcelles en culture sont largement dominantes (90 %), toutefois il subsiste quelques parcelles en prairies (7 %). Enfin, le site de la pointe du Hoc, ainsi que les quelques parcelles boisées ou en friches et les parcelles « urbanisées » (parking, aménagements, etc.) apparaissent dans la catégorie « Autres » et représentent 3 % du parcellaire en haut de falaise (Carte 17 et Figure 22). Carte 17 : Occupation du sol sur la ZPS. Occupation du sol en haut de falaise 7% 3% 90% Cultures Prairies Autres Figure 22 : Graphique illustrant l’occupation du sol en haut de falaise sur la ZPS. Sur certains secteurs (Saint-Pierre-du-Mont notamment) des portions de l’ancien sentier littoral ont été mises en culture provoquant une mise à nu des terres jusqu’au bord de la paroi. - 55 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Cette situation constitue une menace dans la mesure où elle peut avoir des conséquences dans l’accélération et l’amplification des phénomènes d’érosion engendrant les écroulements de la paroi. L’utilisation de traitements chimiques sur les parcelles cultivées en haut de falaise et particulièrement à l’aplomb des colonies de mouettes tridactyles est également une menace pour la conservation de l’avifaune du site. II.1.2. Pêche professionnelle embarquée Généralités (Source : Agreste Calvados, IFREMER, CITADIA, CRPMEM de Basse-Normandie) On peut dire que, contrairement au pêcheur de loisir, le pêcheur professionnel tire son revenu du produit de sa pêche. Le pêcheur est assimilable à un chasseur ou un cueilleur. Bien qu’on le considère souvent comme un « producteur », le pêcheur ne produit pas, mais il prélève une part de la ressource naturelle. La ressource naturelle est renouvelable, mais elle n’est pas illimitée. Le pêcheur a donc une responsabilité en terme de développement durable. Il est souvent partagé entre la nécessité économique (nécessité individuelle) et la préservation des ressources naturelles (nécessité collective). La ressource n’est pas « patrimonialisable » et les zones de pêche sont des espaces ouverts très convoités (nombreux pêcheurs professionnels et plaisanciers). Le pêcheur ne maîtrise pas son champ de « production ». Il pêche sur des zones ouvertes à la concurrence d’autres pêcheurs. Il est à la merci des éléments naturels (vents, marées, tempêtes, etc.) qui rendent les captures difficiles, voire impossibles certaines fois. Ses possibilités d’anticipation sont donc faibles même si son expérience professionnelle lui permet d’améliorer ses performances. Aspects réglementaires et organisationnels L’exercice de la pêche maritime est régi par décret – loi du 9 janvier 1852 relatif à l’exercice de la pêche maritime sauf articles 3, 3-1, 3-2 et 5, la loi n°97-1051 du 18 novembre 1997 d’orientation sur la pêche maritime et les cultures marines sauf son article 2 et l’ordonnance n°2010-462 du 6 mai 2010 créant un livre IX du code rural relatif à la pêche maritime et à l’aquaculture marine. La loi n°91-411 du 2 mai 1991 crée l’organisation interprofessionnelle des pêches maritimes et des élevages marins. Celle-ci regroupe les membres des professions qui se livrent aux activités de production, premier achat et transformation des produits des pêches maritimes. L’organisation comprend le comité national (CNPMEM), les comités régionaux (CRPMEM) et les comités locaux (CLPMEM), dotés de la personnalité morale et de l’autonomie financière (cette organisation a été revue le 1er janvier 2012, les comités locaux sont devenus les antennes locales du comité régional). La loi n°91-411 du 2 mai 1991 a été abrogée et remplacée par l’ordonnance n°2010-462 du 6 mai 2010 créant un livre IX du code rural relatif à la pêche maritime et à l’aquaculture marine. L’organisation reste cependant pratiquement inchangée. La baie de Seine occidentale, et par voie de conséquence la ZPS, est concernée par les domaines de compétence du Comité Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins de Basse-Normandie (CRPMEM) et des Comités locaux des Pêches Maritimes (CLPMEM) de Port-en-Bessin et de Grandcamp-Maisy. Outre le rôle de représentation des marins pêcheurs professionnels bas-normands, le CRPMEM a pour objectif de mettre en place des outils de gestion de la ressource dans les 12 milles marins. Dans ce contexte, les espèces de coquillages, de crustacés et de céphalopodes - 56 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. (seiches) faisant l’objet d’une exploitation professionnelle sont soumises à l’obtention d’une licence de pêche délivrée par le CRPMEM de Basse Normandie. À cela s’ajoute une réglementation particulière spécifique mise en place par les professionnels (via le CRPMEM) rendue obligatoire par arrêté préfectoral. Réglementation de la pêche embarquée pour les coquillages et les crustacés (Source : CRPMEM de Basse-Normandie) Chaque espèce est exploitée durant une période déterminée dépendant de critères biologiques (repos biologique estival de la coquille St-Jacques, praire, bulot, araignée, etc.) ou de critères commerciaux (réduction de la période de pêche en fonction des apports prévus ou de la qualité des animaux). Toutes les espèces de coquillages sont soumises à une réglementation particulière, (licences ou autorisations administratives). Les bivalves, bulots, coquilles StJacques et praires sont encadrées par un système de licence de pêche qui limite le nombre de navires Casier à étrille, CRPMEM. exploitants et fixe les règles pratiques de pêche comme les quotas journaliers, les périodes de fermeture et d’ouverture, les horaires de pêche, les caractéristiques des engins de pêche, etc. Toutes les espèces de crustacés ont une taille réglementaire de pêche. De plus, une politique d’encadrement de l’effort de pêche a été mise en place depuis 1994 (au niveau européen, mais depuis plus longtemps au CRPMEM). Elle prévoit : une limitation du nombre de navires autorisés à exploiter les crustacés (220 caseyeurs pour la région bas-normande). La pêche des crustacés n’est autorisée qu’à l’aide de casiers ou de filets de maillage > 220 mm (filets spécifiques pour la pêche de l’araignée). Le nombre de casiers à crustacés est limité à 200 casiers par homme et plafonné à 1 000 casiers par navire. Une obligation de marquage des casiers à gros crustacés et crabe vert est en place, l’usage modéré des casiers pièges (dont la quantité ne peut excéder 50 % du nombre total de casiers) soit 100 casiers par homme ou 500 casiers par navire et leur interdiction dans les zones sensibles sont instaurés. La réglementation relative aux principales espèces pêchées à proximité ou sur la ZPS est donnée dans le tableau suivant. Tableau VII : Réglementation de la pêche des coquillages sur la ZPS. (Source : CRPMEM, 2010) Espèces NAVIRES ENGINS Taille réglementaire en cm Contingent Conditions Quota par jour Coquille St-Jacques (Baie de Seine) 11 158 <16 m <330 kw 250 kg / homme Moule 4 65 <16 m <30 Tjb 360 kg / homme Bulot 4,5 50 <12 m 300 kg / homme Quota par navire PERIODE Maillage en mm Nombre Ouverture Nombre jours/ sem Temps de pêche 92 16 dragues anglaises De déc à fév ou mars 4 lun 12 h ven 12 h 1,8 t / jour - 1 drague variable (de mai- juin à oct -nov) 5 dim 23 h - ven 18 h 900 kg / jour - 240/homme Toute l’année max. (sauf en 720/navire janvier) 5 lun 00 hven 24 h - 57 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Flottille et captures (Source : CRPMEM) Le Bessin compte trois principaux ports de pêche Port-en-Bessin, 2e port de pêche artisanale de Normandie, Grandcamp-Maisy, 3e port de pêche et Courseulles-sur-Mer (Tableau VIII). Il est doté d'une structure d'exploitation remarquable à l'échelle du Calvados (62 % des bateaux de pêche du département). Les principales captures sont la seiche, la coquille Saint-Jacques et les poissons divers. Grandcamp-Maisy est principalement un port de débarque pour la coquille St Jacques. Les navires côtiers débarquent du bulot, des crustacés, de la seiche Port de pêche de Grandcamp, CRPMEM. et des poissons divers. L’essentiel des captures est vendu en centre de marée (Tableau IX), quelques navires pratiquant la vente directe sur Grandcamp-Maisy et Courseulles-sur-Mer. La transformation des captures sur place (Port-en-Bessin) concerne le filetage des poissons et la mise en noix des coquilles ainsi que leur congélation. Tableau VIII : Caractéristiques des ports de pêche du Calvados en 2005. (Source : CRPMEM 2010 pour la flottille et DRAM 2007) Ports de pêche Bateaux Apport (en tonne) Chalutiers de plus de 10 m Nombre de marins Production Grandcamp 43 ? 17 127 Coquille, poissons, moules 10 ? 0 10 Moules, seiche, crustacés, poissons 31 8 920 20 153 Seiche, encornet, coquille, sole, divers poissons Isigny, Asnelles Meuvaines, Ver-sur-Mer Port-en-BessinHuppain Tableau IX : Captures débarquées en criée en 2007. (Source : OPBN8) GrandcampDonnées en criée 2007 (en kg) Port-en-Bessin Maisy Coquilles Saint-Jacques 1 162 003,00 1 010 410,80 Poissons 526 520,40 4 476 462,60 Céphalopodes 129 693,50 1 366 629,10 Coquillages : bulots et pétoncles 28 923,00 173 353,10 Crustacés 635,00 444,00 Total 1 847 774,90 7 027 299,60 8 OPBN : Organisation de Producteurs de Basse-Normandie. - 58 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Utilisation de la zone marine de la ZPS (Sources : CRPMEM, CLPMEM) Seuls les petits navires originaires des ports de Grandcamp, Asnelles, Isigny-sur-Mer, Versur-Mer et de Port-en-Bessin travaillent sur la zone marine de la ZPS. Ils sont polyvalents, pratiquant les casiers à crustacés (araignées, tourteaux, étrilles), à bulots ou à seiches ainsi que les filets et parfois la drague à moule. Les fileyeurs sont des navires conçus pour mettre à l’eau des filets maillants ou emmêlants qui, selon les espèces recherchées, peuvent être calés sur le fond. L'essentiel de la flotte des fileyeurs est constitué de petits bateaux (inférieurs à 12 m), qui permettent également l'utilisation d'autres engins de pêche passifs (casiers, tamis, etc.). Les caseyeurs sont, comme les fileyeurs, plutôt des navires de petite taille (en grande majorité inférieurs à 12 m). Ils pratiquent une pêche côtière, dans la zone des 12 milles, où ils mouillent leurs casiers pour pêcher des crustacés, des bulots et des seiches. Une vingtaine de ces navires, attachés aux ports de Grandcamp-Maisy et de Port-en-Bessin, utilisent la ZPS pour leurs activités (comm. pers. M. Parrad, CRPMEM). Les « dragueurs », navires pratiquant la pêche à la drague peuvent, lorsque la ressource le permet, exploiter des gisements de moules en mer dont certains (en fonction des années) se trouvent dans la ZPS ou à proximité. En effet, il existe une zone de pêche à la moule en mer, incluant la ZPS, entre Gatteville-phare et le clocher de Vierville-sur-Mer. Cette zone est exploitée par 65 navires disposant d’une licence spécifique. Drague de moules, CRPMEM Chaque année, au mois de mars, une évaluation du gisement est effectuée par le CRPMEM Basse-Normandie en partenariat avec la station IFREMER de Port-en-Bessin, à bord d’un navire professionnel. Les périodes et quotas de pêche sont fixés annuellement par arrêté préfectoral sur proposition de la commission du CRPMEM (réunissant professionnels, scientifiques et administrations). Les dates habituelles d’ouverture figurent dans le Tableau VII. Coquilles Saint-Jacques, CRPMEM. Par ailleurs, plusieurs navires originaires de Port en Bessin et de Grandcamp-Maisy sont titulaires d’une licence permettant de pêcher la coquille Saint-Jacques en baie de Seine. Il est exceptionnel que la ressource en coquille Saint-Jacques se trouve sur le périmètre de la ZPS. La coquille Saint-Jacques se pêche à la drague. La pêche en baie de Seine est ouverte généralement de fin novembre et début décembre à fin février ou mars. Suite à la campagne COMOR (coquilles Manche orientale) menée annuellement par la station Ifremer de Port-enBessin pour évaluer le gisement de la baie de Seine, les dates et quotas sont fixés par arrêté préfectoral sur propositions des comités régionaux des pêches. - 59 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Plus de la moitié des navires sont polyvalents, pouvant pratiquer la pêche des moules à la drague, le tamis à civelle, les filets ou les casiers. Le chalutage du lançon est autorisé dans la bande côtière des 3 milles (pour les navires titulaires d’une autorisation administrative) à partir de la laisse de basse mer (arrêté 57/2008 réglementant l’usage des filets remorqués à moins de 3 milles de la laisse de basse mer du département du Calvados et de l’est du département de la Manche. Titre III). Seul le chalutage du lançon est autorisé dans la ZPS, et pratiqué par une dizaine de navires (9 titulaires d’autorisations en 2010). Dans la bande située entre 1,5 mille et trois milles (Carte 18Erreur ! Source du renvoi introuvable.) de la laisse de basse-mer, le chalutage fait l’objet d’une réglementation particulière et est notamment soumise à la détention d’une autorisation administrative individuelle délivrée par la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) du Calvados. De manière générale, les navires ne possédant pas d’autorisation individuelle ne peuvent pas pêcher au chalut entre la côte et la limite des trois milles. Les zones de chalutage situées sur et à proximité de la ZPS sont présentées sur la figure suivante, la ligne bleue correspond à la limite Sud de chalutage pour la sole, la seiche et le maquereau alors que la ligne rouge marque la limite Nord. Carte 18 : Zones de chalutage aux alentours de la ZPS. Les zones jaunes représentent les zones de chalutage pour le bouquet d’Europe. Cette pêche ne peut être pratiquée que par des navires inférieurs à 10 mètres, d’une puissance inférieure à 200 CV et titulaires d’une autorisation administrative. - 60 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. II.1.3. Pêche à pied professionnelle et de plaisance Généralités (Source : DDTM 14) La pêche à pied se pratique sur l'estran lorsque la marée descend, avec des pics de fréquentation lors des gros coefficients de marée. Dans le département du Calvados, de nombreuses espèces de coquillages (coques, palourdes, moules, bigorneaux, couteaux) et de crustacés (crevettes grises, étrilles, bouquets, tourteaux, homards) voire de poissons (lançons/équilles) peuvent être ramassées. La région Basse-Normandie compte 400 pêcheurs professionnels (CRPMEM de Basse-Normandie). Dans le Calvados, la bande littorale de Grandcamp à Ouistreham est très prisée. Aspects organisationnels et réglementaires de la pêche à pied professionnelle La pêche à pied professionnelle n’a été que récemment reconnue comme une profession à part entière. Depuis 2001, la pêche à pied professionnelle est dotée d’un statut à part entière. Le décret n°2001-426 du 11 mai 2001 modifié par le décret n°2010-1653 du 28 décembre 2010 et l’arrêté du 11 juin 2001 déterminent le cadre juridique de l’activité. Le permis de pêche à pied est délivré pour une durée d’un an par le préfet de département dans lequel le demandeur exerce son activité principale, il est valide sur l’ensemble du territoire national Depuis 2003, les pêcheurs à pied sont intégrés aux Comités Locaux des Pêches Maritimes (devenus antennes locales du comité régional). Ces derniers mettent en place un système de licence garantissant l’accès à un gisement de coquillages en particulier. Le Comité Régional des pêches de Basse-Normandie a délivré, de son côté et pour l’ensemble de la région, 400 licences de pêche à pied en 2010. La majorité des timbres délivrés permettent de pêcher des coques (60 %) et des moules (30 %). Les objectifs principaux de la mise en place de licences sont d’adapter l’effort de pêche en contingentant l’activité, de gérer la répartition des métiers et de maintenir une activité viable en fixant les mesures techniques (périodes d’ouverture, horaires, quotas et engins de pêche) (CRPMEM de Basse-Normandie). L’arrêté du 21 mai 1999 (relatif au classement de salubrité et à la surveillance des zones de production et des zones de reparcage des coquillages vivants) stipule que la pêche des coquillages ne peut être pratiquée à titre professionnel que dans les zones de production classées sanitairement A, B, ou C (Carte 19). Cette classification est basée sur une évaluation des niveaux de la contamination microbiologique et chimique des gisements : - zones A : les coquillages peuvent être récoltés pour la consommation humaine directe, - zones B : les coquillages peuvent être récoltés mais ne peuvent être mis sur le marché pour la consommation humaine directe qu’après avoir subi, soit un traitement dans un centre de purification associé ou non à un reparcage, soit un reparcage, - zones C : les coquillages ne peuvent être mis sur le marché pour la consommation humaine directe qu’après un reparcage de longue durée, associé ou non à une purification, ou après une purification intensive mettant en œuvre une technique appropriée. La pêche à pied de loisirs est interdite. - zones D : les coquillages ne peuvent être récoltés ni pour la consommation humaine directe, ni pour le reparcage, ni pour la purification. La pêche à pied de loisirs est interdite. - 61 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Carte 19 : Classement sanitaire des zones de production de coquillage du Calvados. (Source : DDTM, 2010) Carte 20 : Localisation des zones de pêche à pied de loisir des coquillages du littoral du Calvados. (Source : DDTM, 2009) - 62 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. La pêche de loisir des coquillages, même si elle est moins « encadrée » n’en est pas moins réglementée (décret n° 90-618 du 11 juillet 1990 modifié par les décrets n°99-1163 du 21 décembre 1999 et n° 2007-1317 du 6 septembre 2007). Les règles suivantes doivent être respectées par tous les pêcheurs plaisanciers : - interdiction de vendre le produit de la pêche, - ne ramasser les coquillages que dans les zones ouvertes à la pêche (Carte 20), - respecter les tailles minimales de pêche des coquillages et n’utiliser que les engins autorisés, - respecter les quotas individuels autorisés, - ne pratiquer la pêche des coquillages qu’entre le lever et le coucher du soleil. Utilisation de la zone marine de la ZPS (Sources : CRPMEM, DDTM 14) Face aux communes de Vierville-sur-Mer, Louvières et Englesqueville-la-Percée (Carte 21Erreur ! Source du renvoi introuvable.), la ZPS contient le gisement de moules classé 14-140. Ce gisement est exploité par les pêcheurs à pied professionnels et de plaisance lors des ouvertures, qui ont lieu à des fréquences variables, selon la biomasse présente (notons qu’il existe un contingent régional limitant à 150 le nombre de pêcheurs professionnels sur l’ensemble des gisements de moules classés du Calvados et de la Manche). Les dernières ouvertures ont eu lieu, du 10 juillet 2003 au 5 juin 2004, 2 930 kg récoltés et du 21 juillet 2008 au 10 avril 2009, 1 604 kg récoltés (CRPMEM de Basse-Normandie). Carte 21 : Localisation du gisement de moules classé 14-140 sur la ZPS. (Source : DDTM 14) - 63 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. D'autre part, les pêcheurs de plaisance récoltent également sur la zone bigorneaux et étrilles. La réglementation relative à la pêche à pied de plaisance figure en annexe (Annexe XVII). La fréquentation du platier de la ZPS dépend fortement des coefficients de marée et des périodes de l’année (week-end, vacances, ouverture des gisements, etc.). Lors du comptage national des pêcheurs à pied (enquête IODDE/ Vivarmor), le week-end des 7 et 8 avril 2012 (coefficient de 113), environ 70 pêcheurs à pied ont été recensés sur la ZPS. Ces derniers exploitaient principalement les secteurs Est et Ouest de la ZPS. En raison des conditions d’accès, particulièrement difficiles, l’estran de la partie centrale de la ZPS (secteurs principaux de nidification, Saint-Pierre-du-Mont et Englesqueville-la-Percée) n’est fréquenté que par moins d’une dizaine de pêcheurs à pied, ces derniers se concentrent sur les extrémités de la ZPS, à l’Est sur la commune de Louvières en accédant à l’estran par la commune de Vierville-sur-Mer et à l’Ouest de la ZPS en accédant par la commune de Cricqueville-en-Bessin. Par ailleurs, les pêcheurs à pied ont tendance naturellement à s’éloigner de la falaise pour pratiquer leur activité. Aussi, c’est plus lors des trajets (allers-retours) permettant de rejoindre les « zones » de pêche que ces usagers peuvent potentiellement avoir un impact (dérangement) sur les oiseaux nicheurs des falaises. La mise en place de panneaux informatifs sur les zones d’accès à l’estran et la diffusion d’une plaquette de communication permettront de sensibiliser les usagers du platier à la sensibilité géographique et saisonnière des oiseaux de la ZPS. Quelques pêcheurs à la ligne (principalement des pêcheurs de bar) utilisent le platier rocheux centrale de la ZPS à marée basse. Signalons que des engins motorisés (tracteurs, quads…) sont ponctuellement présents sur l’estran pour permettre le transport des moules récoltées (comm. pers. M. Parrad, CRPMEM) et que certains pêcheurs à pied sont accompagnés de leur chien dans leurs activités. Ces pratiques n’ont pas, en l’état actuel, été mises en cause dans le dérangement de l’avifaune du site. - 64 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. II.1.4. Trafic maritime Donnant accès aux grands ports de commerce du nord de l'Europe (la fameuse « rangée du Nord »), la Manche est l’un des couloirs maritimes les plus fréquentés du monde (Carte 22). Avec plus de 20 % du trafic mondial des navires déclarés, ce sont entre 200 et 500 bateaux qui entrent ou sortent chaque jour de cette mer. Une dizaine d’entre eux au moins transporte des produits dangereux. La proximité du complexe industrialo-portuaire du Havre et celle du terminal pétrolier d’Antifer, engendrent un important trafic maritime auquel s’ajoutent les liaisons transmanche régulières entre Ouistreham et Porsmouth. La côte du Calvados est par conséquent relativement exposée au risque de pollution marine (Le Berre et coll., 2009). Carte 22 : Organisation du trafic maritime en Manche en 2009. (Source : Atlas Transmanche-Espace Manche, Université de Caen Basse-Normandie (UCBN), programme Interreg IV A CAMIS) En 2006, la délégation Normandie du Conservatoire du Littoral, en partenariat avec l’antenne normande du Conservatoire Botanique National de Brest (CBNB) a lancé un projet ATRACTIV (Aménagement du Territoire, Réseaux d’Acteurs et Compétitivité par les Technologies de l’Information et de la Communication) dénommé « Vulnérabilité des espaces naturels littoraux aux pollutions marines ». Ce projet s’est prolongé en 2007-2008 sous l’appellation « Pollutions marines et Littoral ». L’objectif du projet consistait, dans un premier temps, à « caractériser les habitats naturels de Basse-Normandie les plus vulnérables face aux pollutions marines », en vue de constituer un état de référence. Dans un second temps, « un cadre opérationnel de veille et de gestion de crise pour protéger ces espaces » a été mis en place notamment pour appuyer les collectivités dans le cas de pollutions marines de faible ampleur hors du champ d’action Polmar. - 65 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Dans le cadre de l’état de référence, la Délégation Normandie du CdL a confié au GONm la réalisation d’une expertise sur la fréquentation des sites littoraux de Normandie par l’avifaune (Binard et coll., 2008). Sur la base de dires d’experts, cette étude a consisté en une cartographie des sites importants pour l’avifaune sur le littoral bas-normand et l’organisation des données avifaunistiques relatives à ces secteurs dans une base de données. Les secteurs de reproduction, d’alimentation, de reposoir ou de dortoir dans la bande littorale comprise entre l’étage infralittoral d’une part, et la dune embryonnaire, le haut de falaise ou la limite des prés salés d’autre part, ont été cartographiés et caractérisés pour 37 espèces d’oiseaux côtiers. L’état de référence a mis en évidence une vulnérabilité importante de la ZPS face aux pollutions marines (Carte 23). Carte 23 : Vulnérabilité de l’avifaune de la ZPS face aux pollutions marines. (Source : CdL, GONm, 2008) La mise en œuvre du dispositif permettra donc de limiter les effets secondaires en cas de pollution marine. Il conviendra également, dans le cadre de la révision ou de l’écriture des dispositifs de gestion des pollutions marines, de prendre en considération l’avifaune d’intérêt communautaire. Rappelons que les recensements annuels des oiseaux échoués sur le littoral normand menés par le GONm montrent que sur 20 210 cadavres d’oiseaux (dont 12 500 concernent des espèces strictement inféodées au milieu marin), 8 252 soit 65 % sont morts directement ou indirectement du fait des pollutions par les hydrocarbures (Le Guillou, 2007). - 66 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. II.1.5. Tourisme Généralités (Source : CITADIA, 2008) Avec près de 3 400 000 visiteurs en 2003, dont de nombreux étrangers (anglais, américains…), le Bessin est un des principaux pôles d’attraction touristique de Normandie. En effet, le territoire du Bessin dispose d’un potentiel touristique diversifié reposant notamment sur son patrimoine architectural et historique (fermes, manoirs, châteaux, églises, Tapisserie, Cathédrale et hôtels particuliers de Bayeux…), ses plages du débarquement (Omaha beach, Utah beach, cimetière américain de Colleville-sur-Mer, musées…) et son patrimoine naturel (marais du Cotentin et du Bessin, Forêt de Cerisy, falaise du Bessin…). Toutefois, il semblerait que le Bessin soit une destination de visite et non de séjour. Ainsi, les séjours semblent relativement courts sur le territoire : 2/3 d’entre eux durent moins de 2 jours et leur durée moyenne des séjours est de 4,8 jours (pour comparaison, elle est de 7,70 en Charente-Maritime). La figure suivante (Carte 24) présente les sites touristiques majeurs du territoire du SCoT Bessin. Carte 24 : Lieux touristiques majeurs sur le territoire du SCOT Bessin. (Source : CITADIA, 2008) - 67 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Ancien sentier du littoral et future véloroute La pratique de la randonnée fut courante sur la ZPS du fait de la traversée du sentier de Grande Randonnée (GR) 223 et de l’afflux touristique généré par la pointe du Hoc. Toutefois, depuis la fermeture du GR par arrêté préfectoral du 30 mars 2001 (Annexe IX), la fréquentation est nettement moins importante. Cependant, suite à la future création de la véloroute dans l’emprise de la DUP (Carte 25) et sur la ZPS, la fréquentation du haut de falaise risque d’augmenter fortement, et ce par les piétons mais également par de nouveaux usagers « autorisés » (cyclistes…) voire « non autorisés » (engins à moteurs type motocyclettes, quads, etc.). Il conviendra donc d’être vigilant et de se donner les moyens (ouvrages, surveillance, etc.) pour empêcher les engins à moteurs de circuler sur la véloroute, au moins à l’intérieur de la ZPS afin de ne pas générer de nouvelles perturbations pour l’avifaune. Ces recommandations seront rappelées dans le Tome II du DOCOB et dans la charte Natura 2000 de la ZPS (Tome III). Carte 25 : Activités « touristiques » sur la ZPS. (Nb : cette figure ne tient pas compte d’un retrait maximal sur les secteurs les plus sensibles) La création de la véloroute s’avère toutefois être une opportunité pour garantir la quiétude nécessaire en haut de falaise. En effet, une restauration naturelle des secteurs actuellement cultivés (ancien sentier) doit être menée afin de réduire le dérangement lié aux activités agricole en haut de secteurs de falaises particulièrement sensibles. - 68 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Structures d’accueil En terme de structures d’accueil, sur la ZPS ou à proximité immédiate, signalons les campings de Grandcamp-Maisy et de Vierville-sur-Mer (Figure 23), respectivement d’environ 400 et 200 emplacements, ainsi qu’une centaine de chambres d’hôtel sur les mêmes communes. Figure 23 : Photographie aérienne du littoral de la commune de Vierville-sur-Mer en 2008. (Extrémité Est de la ZPS) Haut lieu de mémoire : la pointe du Hoc Le site historique de la Pointe du Hoc (Figure 24) est géré dans le cadre d’une convention de gestion tripartite entre le Conservatoire du Littoral, l’ABMC et le département du Calvados (Annexe XVI), signée le 8 août 2007 pour une durée de neuf ans. Figure 24 : Photographie aérienne du site historique de la pointe du Hoc. - 69 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Le décret 79-383 du 3 mai 1979 (Annexe XV) fixe l’accord entre le gouvernement de la République française et le gouvernement des États-Unis d’Amérique concernant la mise à disposition des parcelles C93 à C101 au gouvernement américain. Ce site compte environ 950 000 visiteurs par an avec une fréquentation répartie principalement sur le mois d’avril, puis sur la période de juin à septembre (ABMC). Des cérémonies de commémoration du 6 juin 1944 ont lieu lors de certaines dates anniversaires (1994, 2004, 2014…) sur le site de la pointe du Hoc. Le Comité du débarquement est la structure organisatrice de ces cérémonies. Ainsi, il est prévu en juin 2014 le tir d’un feu d’artifice sur le site de la pointe du Hoc (comm. pers., M. Brac de La Perrière) . Les cérémonies de commémoration sur le site de la pointe du Hoc peuvent générer des perturbations importantes pour l’avifaune nicheuse de la ZPS. En effet, différents types d’aéronefs (avions, hélicoptères…) sont amenés à survoler les falaises à basse voire très basse altitude provoquant l’envol répété des colonies d’oiseaux marins et de mouettes tridactyles notamment (comm. pers. G. Vimard). Les survols aériens sont soumis à l’arrêté du 3 mars 2006 relatif aux règles de l'air et aux services de la circulation aérienne. Il apparaît important de mettre en place une concertation aves les acteurs concernés (Comité du débarquement, armées, ABMC, Conservatoire du Littoral, etc.) notamment via la charte Natura 2000 de la ZPS pour réduire ces perturbations sachant que le mois de juin est une période critique pour les oiseaux nicheurs du site. Le Comité du débarquement semble volontaire à la signature de la charte Natura 2000 de la ZPS (comm. pers. M. Brac De La Perrière). Figure 25 : Survols aériens de la ZPS par l’US Airforce. (4 juin 2012) - 70 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. II.1.6. Pratique du vol libre sur la ZPS L’activité de vol libre se pratique sur la ZPS ; l’aire d’envol se situe sur la commune de Vierville-sur-Mer à l’Est de la ZPS (Figure 26). Ce site aménagé à la fin de l’été 2005 et géré par l’association ICARE, est utilisé par vent de Nord-est, sa fréquentation est donc fortement dépendante des conditions météorologiques (comm. pers. P. Grigy). L’utilisation de la ZPS est partielle (Carte 26) car les pratiquants ne dépassent qu’exceptionnellement le « bec du Mont ». Ainsi, les parapentistes utilisent préférentiellement le secteur Est de la ZPS à l’aplomb de la plage de Vierville (comm. pers. P. Grigy) et les impacts sur l’avifaune sont semble-t-il, dans l’état actuel de la pratique, relativement réduits (comm. pers. G. Vimard). Figure 26 : Photographie aérienne l’aire d’envol des parapentes sur la ZPS en 2008 et parapentiste en vol sur la ZPS. Notons que la zone d’utilisation exceptionnelle peut s’étendre jusqu’à la pointe du Hoc, toutefois les conditions d’atterrissage sont alors périlleuses et par conséquent, le nombre de parapentistes sur ce secteur très limité (comm. pers, P. Grigy). Une information relative à l’intérêt ornithologique du site et à destination des parapentistes doit être envisagée. La charte Natura 2000 de la ZPS devra prendre en compte cette activité afin d’établir une « charte de bonne conduite du parapentiste ». - 71 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Carte 26 : Utilisation de la ZPS par les pratiquants de vol libre. - 72 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. II.1.7. Activités nautiques dans le Bessin et pêche de plaisance Le nautisme sur le littoral du Bessin représente une part importante de l'attractivité touristique du territoire. Avec quatre ports de plaisance (Isigny-sur-Mer, Grandcamp-Maisy, Port-enBessin, Courseulles-sur-Mer) et 1 077 anneaux, le Bessin représente 26 % de l'offre totale départementale (Figure 27). Notons que l’activité nautique pourrait se développer fortement puisque le port d’Isigny par exemple compte 6 000 à 7 000 demandes d’anneaux. La ZPS est concernée par la pêche de plaisance embarquée ou pêche maritime de loisir, en particulier pendant la période estivale, toutefois à l’heure actuelle aucune donnée quantitative précise n’a pu être collectée. D’un point de vue réglementaire, c’est également le décret n° 90-618 du 11 juillet 1990 modifié par les décrets n°99-1163 du 21 décembre 1999 et n° 2007-1317 du 6 septembre 2007, qui réglemente la pratique de la pêche embarquée de loisir. Ce décret interdit la vente du poisson pêché ainsi que l’achat des produits issus de la pêche qui doivent être réservés à la consommation exclusive du pêcheur et de sa famille. Par ailleurs, l’offre nautique est complétée sur d'autres communes par des activités ludiques liées à la mer et au vent, char à voile, plongée, canoë kayak, etc. (Tableau X). Figure 27 : Infrastructures et activités nautiques sur le territoire du SCoT Bessin. (Source : Plan nautique départemental) Tableau X : Infrastructures et activités des stations balnéaires du Bessin. (Source : Observatoire départemental du nautisme) Commune Infrastructures Activités Isigny-sur-Mer Port de plaisance (45 places, 5 pour les visiteurs) Voile Grandcamp-Maisy Saint-Laurent-sur-Mer Voile Voile Voile, char à voile, longe côte, kayak… Port-en-Bessin Arromanches Asnelles Port de plaisance (248 places, 15 pour les visiteurs) / Centre de pleine nature d’Omaha Beach : Eolia Normandie Port de plaisance (70 places) / / Courseulles-sur-Mer Port de plaisance (800 places, 25 pour les visiteurs) Colleville-sur-Mer Plongée sous marine Voile et char à voile Voile, char à voile, plongée sous marine, Canoë kayak - 73 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Notons que le Centre de Pleine Nature d’Omaha Beach (CPNOB) aussi appelé « Eolia Normandie » situé à Colleville-sur-Mer organise différents types d’activités comme le longe-côte ou le kayak parfois sur le site Natura 2000 (comm. pers. Guérin L. et Gassion O.). Des sorties en zodiac se font également de temps en temps sur la ZPS afin d’y observer les oiseaux (Figure 28). Une information relative à l’intérêt ornithologique du site et à destination des pratiquants d’activités nautiques doit être envisagée. La charte Natura 2000 de la ZPS devra prendre en compte ces activités afin d’établir une « charte de bonne conduite des activités nautiques sur la ZPS » (respect de distances…). Figure 28 : Embarcation en pied de falaise. Par ailleurs, l’AAMP et EcoNav travaillent depuis 2012 à la mise en place d’un référentiel « Econaviguer dans une aire marine protégée ». La charte de la ZPS pourra être amendée en fonction des résultats de ce référentiel. Les grandes lignes de ce projet figurent en Annexe XVIII. II.1.1. Chasse La chasse au gibier de terre se pratique de manière localisée sur le plateau sommital (parcelles agricoles, fourrés) de la fin septembre à la fin février. Cette activité n’a pas été identifiée comme ayant un impact sur les oiseaux marins nicheurs absents à cette période. L'activité de chasse au gibier d'eau, ouverte dès le début du mois d'août sur le DPM, peut-être considérée comme nulle sur la ZPS si ce n'est la rare présence d'un ou deux chasseurs sur l'estran à l'ouest du secteur de Cricqueville-en-Bessin (comm. pers. G. Vimard). II.1.2. Naturalisme La présence d’une avifaune dense et remarquable sur la ZPS génère un attrait pour les ornithologues ainsi que pour les amateurs de photographies animalières. Cette fréquentation est le plus souvent le fait d’un public averti et conscient des problématiques liées aux espèces présentes (dérangements, etc.). Toutefois, certaines personnes peu scrupuleuses peuvent parfois engendrer des perturbations pour les espèces les plus sensibles (faucon pèlerin, fulmar, etc.). - 74 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. II.1.3. Projet de parc éolien au large de Courseulles-sur-Mer L’éolien offshore La région Basse-Normandie possède le 2e potentiel éolien français, après la Bretagne. Le département du Calvados présente une importante ressource éolienne disponible notamment en offshore. L’énergie éolienne en mer présente des avantages certains : une énergie disponible plus importante avec des vents plus forts et plus réguliers que sur les terres, des puissances plus importantes avec des puissances unitaires de machines plus élevées. La possibilité d’implantation de tels parcs sur le littoral bas-normand est réelle. L’atlas éolien de l’espace maritime du Calvados met en évidence les surfaces potentiellement favorables à l’implantation d’éoliennes offshore. En retirant les zones militaires et de servitudes techniques maritimes, les zones de servitudes portuaires et aéronautiques, les zones environnementales et le couloir de migration au niveau de la baie des Veys, les zones de chalutage et les secteurs de gisement de coquilles St Jacques, de buccins et de pétoncles, il a été mis en évidence que 160 km² de surface maritime pourraient accueillir des éoliennes. Un parc éolien est actuellement en cours de réalisation au large de Courseulles-sur-Mer (non loin de la ZPS) dans le cadre d’un appel à projet national. Un parc éolien offshore peut avoir des impacts sur l’avifaune locale et notamment sur les populations d’oiseaux de la ZPS (diminution du succès reproducteur, mortalité éventuelle, dérangement…). Ainsi, si le volet ornithologique de l’étude d’impact du projet révèle des menaces quant à la conservation de l’avifaune de la ZPS, une attention particulière devra être apportée quant à la mise en œuvre de mesures compensatoires adaptées permettant la sauvegarde de la richesse ornithologique des falaises du Bessin occidental II.1.4. Opérations de déminage La Directive « Oiseaux » prévoit dans son article 9 que les Etats membres peuvent déroger, s’il n’existe pas d’autre solution satisfaisante, aux objectifs de protection des oiseaux d’intérêt communautaire, dans l’intérêt de la santé et de la sécurité publique. - Sur terre : Les services de déminage de la sécurité civile interviennent en cas de découverte d’engins explosifs sur la partie terrestre de la ZPS. Ces dernières années, seules deux interventions ont eu lieu sur la partie terrestre, les 5 et 26 juin 2008 sur la commune d’Englesqueville-la-Percée. Les obus mis à jour ont été hélitreuillés et emmenés en lieu sûr afin de procéder à leur sécurisation (Source : Sécurité civile, 2011). - Sur l’estran : Lors de la découverte d’engins explosifs sur l’estran des communes de la ZPS, le GPD (Groupement des Plongeurs Démineurs) intervient afin de pétarder les engins dangereux. Ces dernières années plusieurs interventions ont eu lieu. En mai et juin 2010, les engins explosifs découverts ont été tractés au large pour les faire exploser en ayant préalablement mis en place un périmètre de - 75 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. sécurité (Source : GPD, 2010). Ces opérations sont fortement dépendantes des conditions météorologiques (conditions de la mer), du marnage, du type d’engin explosif et du site concerné. En 2011, des engins enrochés particulièrement dangereux ont été découverts sur le platier d’Englesqueville-la-Percée, ces engins en raison de leur dangerosité ont du être pétardés sur place. Dans la mesure du possible, ce genre d’opérations doit absolument être envisagé en dehors des périodes de reproduction. II.1.5. Évaluation des incidences Depuis la parution du décret n°2010-365 du 9 avril 2010, les projets, plans, programmes ou manifestations susceptibles d’affecter de façon notable les habitats naturels et les espèces présents sur un site Natura 2000 doivent faire l’objet d’une évaluation des incidences. La liste des activités soumises à une évaluation des incidences Natura 2000 est traduite dans l’article R414-19 du code de l’environnement. Le premier décret a été suivi d’un second, le décret n°2011-966 du 16 aout 2011 relatif au régime d’autorisation administrative propre à Natura 2000. Il encadre les projets et activités qui ne sont pas soumis à un régime administratif. Ces deux décrets figurent en Annexe XI. Une déclinaison au niveau local du décret du 9 avril 2010 s’est traduite par la rédaction de listes locales visées par arrêtés préfectoraux (Annexe XII). L’arrêté du préfet maritime Manche Mer du Nord présente une liste d’activités, projets, manifestations situés au-delà de la laisse de basse-mer qui sont désormais soumis à évaluation des incidences Natura 2000. Pour les activités situées sur terre et/ou sur l’estran, chaque préfet de département a pris son arrêté. Une déclinaison au niveau local du décret du 16 aout 2011 s’est traduite par un arrêté préfectoral du préfet de région dont une annexe concerne le département du Calvados. (Annexe XII). Il est important de signaler que les signataires de la charte Natura 2000 sont dispensés d’évaluation des incidences tout comme les actions prévues par le DOCOB. - 76 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Le tableau suivant (Tableau XI) récapitule les activités et les usages sur la ZPS et présente leurs impacts potentiels, une cartographie de synthèse des activités socio-économiques est également présentée page suivante (Carte 27). Tableau XI : Tableau récapitulatif des activités socio-économiques sur la ZPS. Activités humaines et occupation du sol Cultures Qualification Chambre d'agriculture, DDTM, syndicats Prairies Pêche professionnelle embarquée Pêche à pied professionnelle et de plaisance Nautisme Activité cynégétique Naturalisme Faible en raison de la future création de la véloroute Quasi nul ou nul Impact sur la ressource trophique inconnu + dérangement faible Dérangement Faible à fort par dérangement à marée basse (platier + bar) Dérangement + érosion+ caillassage vandalisme (haut et bas) Moyen à fort Dérangement ++ Fort en période de reproduction Dérangement + érosion Enjeu très fort pour la ZPS Dérangement Faible par vent de nordest, dans l’état actuel de la pratique Dérangement Inconnu, à évaluer Dérangement Quasi nul ou nul Dérangement Nul à faible en fonction des comportements Dérangement, destruction potentiel de site de nidification Pas d’impact observé Consolidation de la pointe du Hoc (ABMC) Dérangement + érosion Faible à moyen, impact à long terme inconnu Parcs éoliens offshore (Hors ZPS) Disponibilité de la ressource alimentaire + collisions + succès reproducteur… Inconnu, à évaluer Fédération nationale des pêcheurs plaisanciers et sportifs de France de la région Basse-Normandie Survol d'aéronefs sur la pointe du Hoc et sur l'ensemble de la ZPS Création de la véloroute par le CG 14 Association ICARE Ligue de vol libre de BasseNormandie Clubs nautiques de Port-enBessin, de Colleville-sur-Mer, ports à proximité de la ZPS… Association de Chasse Maritime des Rivages du Bessin Fédération départementale des chasseurs du Calvados Ornithologie Photographie animalière Sécurité civile Déminage Impacts Disponibilité de la ressource alimentaire + dérangement Pointe du Hoc Pratique du vol libre Ruissellement, érosion, pollution et eutrophisation Conservation des prairies CRPMEM Comité local des pêches maritimes et des élevages marins de Port-en-Bessin Comité local des pêches maritimes et des élevages marins de Grandcamp CRPMEM Sentier du littoral Tourisme Enjeux par rapport à Natura 2000 Groupement des Plongeurs Démineurs (GPD) Projets - 77 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Carte 27 : Synthèse des principales activités socio-économiques de la ZPS. - 78 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. II.2. DIAGNOSTIC ECOLOGIQUE DU SITE Carte 28 : Paléarctique occidental. (Source : Beaman M. & Madge S., 1998) - 79 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. II.2.1. Diagnostic ornithologique Généralités Environ 10 000 espèces d’oiseaux peuplent le globe. Les espèces rencontrées en Europe appartiennent au domaine biogéographique appelé Paléarctique occidental (Carte 28). Le Paléarctique occidental est une unité faunistique plus naturelle que l’Europe seule étant donné que le Sahara et les déserts d’Arabie forment la véritable limite méridionale de l’ « Europe » pour de nombreuses espèces et non la Méditerranée. Près de 900 espèces d’oiseaux ont été répertoriées à ce jour dans le Paléarctique occidental. Ce nombre inclut quelques 600 espèces nicheuses, tandis que les autres sont pour la plupart des espèces occasionnelles et, par conséquent, des visiteurs extrêmement rares (Beaman M. & Madge S., 1998). En date du 30 juin 2007, selon la CAF (Commission de l’Avifaune Française) et sur la base des données du CHN (Comité d’Homologation National), 554 espèces d’oiseaux étaient observables en France. Sur ces 554 espèces, 400 sont observées de façon régulière (avec 306 nicheurs, certains de manière irrégulière) et une centaine de migrateurs ou d’hivernants (MNHN, LPO, 2006). Pour la Normandie, ce sont 385 espèces qui sont observables dont 187 nicheurs et 252 hivernants (Jean-Baptiste, GONm, à paraître). Les espèces d’oiseaux sédentaires, accomplissent l’intégralité de leur cycle biologique sur une aire donnée relativement circonscrite. Les espèces dites migratrices occupent quant à elles des secteurs géographiques distincts pour leur reproduction et leur hivernage. Pour ces espèces, le cycle biologique peut être scindé dans le temps en deux entités distinctes : la période nuptiale pendant laquelle les espèces accomplissent leur cycle de reproduction (parades, accouplement, construction du nid, ponte et élevage des jeunes), la période internuptiale, correspondant, aux migrations et à l’hivernage. Lors de la période internuptiale, on distingue deux types de migration, depuis l’aire de reproduction vers la zone d’hivernage, on parle alors de migration postnuptiale, celle-ci se déroule entre les mois de juin et de décembre selon les espèces, et les trajets de retour vers les zones de reproduction caractérisent la migration prénuptiale qui s’étalent de fin janvier au mois de mai (Figure 29). Figure 29 : Schéma du cycle biologique annuel des populations d’oiseaux du Paléarctique occidental. (Source : GIP Loire Estuaire modifié) - 80 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Contexte de la ZPS La ZPS accueille des oiseaux à un stade extrêmement important de leur cycle biologique puisque c’est lors de la reproduction et de l’élevage des jeunes que les oiseaux sont les plus nombreux sur les falaises. En hiver, de nombreux oiseaux séjournent également sur la partie marine de la ZPS. En période migratoire et notamment en période postnuptiale, des milliers d’oiseaux, dont de nombreux anatidés transitent devant les falaises en direction de l’ouest (Figure 30), pour rejoindre leurs aires d’hivernage plus à l’ouest et au sud comme par exemple, la baie des Veys ou la baie du Mont-Saint-Michel en Basse-Normandie. Figure 30 : Représentation schématique des deux grands axes9 français de migration des anatidés. (Source : Yésou, 1983) Méthodes de suivi et d’évaluation L’évaluation ornithologique de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » s’appuie sur l’étude réalisée en 2008 par le GONm (Vimard et coll., 2008). Les effectifs retenus lors de cette évaluation sont ceux ayant été observés entre 2004 et 2008. Une actualisation des données a été menée pour la réalisation du présent document avec les données de suivi obtenues en 2009 et 2010. Pour des raisons de clarté, seule une synthèse des principaux résultats est présentée dans le corps du rapport, l’annexe scientifique (Annexe XVIII) regroupe l’ensemble des données de suivi issues du diagnostic. Sectorisation de la ZPS Pour des raisons pratiques de décompte et de localisation des nicheurs, cinq secteurs ont été définis à l’intérieur de la ZPS (Carte 29) : Cricqueville-en-Bessin, Saint-Pierre-du-Mont, Englesqueville-la-Percée Ouest, Englesqueville-la-Percée Est, Louvières-Vierville. 9 Flèches épaisses : axes principaux, flèches fines : autres axes importants - 81 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Carte 29 : Sectorisation de la ZPS. Choix des espèces pour l’évaluation Les espèces retenues pour la réalisation du diagnostic ornithologique de la ZPS sont les mêmes que celles du diagnostic ornithologique de 2008. Elles correspondent tout d’abord aux espèces ayant justifié la désignation du site et figurant sur l’arrêté ministériel de désignation (Annexe III) : elles regroupent sept espèces inscrites à l’Annexe I de la Directive Oiseaux 79/409 et seize espèces migratrices concernées par l’article 4.2 de cette même Directive, soit 23 espèces. La mouette pygmée précédemment visée par l’article 4.2 est désormais inscrite à l’Annexe I de la Directive Oiseaux, ce qui fait donc huit espèces de l’Annexe I et quinze concernées par l’article 4.2 sur la ZPS. Toutefois, quelques modifications de cette « première liste » ont été effectuées au vu des connaissances ornithologiques actuelles et des évolutions des populations présentes sur le site. Le plongeon imbrin qui faisait partie de la liste des espèces de l’Annexe I de l’arrêté de désignation puis le courlis corlieu, le grèbe à cou noir et le grèbe jougris qui faisaient partie de la liste des espèces migratrices concernées par l’article 4.2 n’ont pas été retenues lors de la réalisation du diagnostic ornithologique en 2008 et pour le présent document d'objectifs en raison de la rareté de leurs observations sur le périmètre de la ZPS. À l’inverse, certaines espèces ont été ajoutées comme l’aigrette garzette, la mouette mélanocéphale, le puffin des Baléares (Annexe I, Dir. Oiseaux) puis le goéland marin et le puffin des anglais (article 4.2) dont les effectifs en migration et en hivernage (selon les espèces) atteignent des niveaux de valeur nationale. Signalons que toutes les espèces visées par le DOCOB (hormis la macreuse noire) figurent sur la liste des espèces d’oiseaux protégées (Arrêté ministériel du 29 octobre 2009). Les tableaux d’évaluation pour le diagnostic ornithologique de la ZPS comptent au final 24 espèces dont dix espèces inscrites à l’Annexe I et 14 concernées par l’article 4.2. (Tableau XII) - 82 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Code Natura 2000 Tableau XII : Récapitulatif des espèces visées par l’arrêté ministériel, le FSD et le DOCOB. Article Annexe I 4.2 Arrêté Nom commun Nom latin Directive FSD 10 Directive Ministériel Oiseaux Oiseaux Gaviidés A001 Plongeon catmarin A002 A003 Plongeon arctique Plongeon imbrin A005 A006 A007 A008 Grèbe huppé Grèbe jougris Grèbe esclavon Grèbe à cou noir A009 A013 A384 Fulmar boréal Puffin des anglais Puffin des Baléares A016 Fou de Bassan A017 A018 Grand cormoran Cormoran huppé A026 Aigrette garzette A065 A069 Macreuse noire Harle huppé A103 Faucon pèlerin A158 Courlis corlieu A177 A183 A184 A187 A188 Mouette mélanocéphale Mouette pygmée Goéland brun Goéland argenté Goéland marin Mouette tridactyle A191 A193 Sterne caugek Sterne pierregarin A199 A200 Guillemot de Troïl Pingouin torda A176 10 Gavia stellata x Gavia arctica x Gavia immer x Podicipédidés Podiceps cristatus Podiceps grisegena Podiceps auritus x Podiceps nigricollis Procellariidés Fulmarus glacialis Puffinus puffinus Puffinus mauretanicus x Sulidés Morus bassanus Phalacrocoracidés Phalacrocorax carbo Phalacrocorax aristotelis Ardéidés Egretta garzetta x Anatidés Melanitta nigra Mergus serrator Falconidés Falco peregrinus x Charadriiformes Numenius phaeopus Laridés Larus melanocephalus x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x Larus minutus x Larus fuscus Larus argentatus Larus marinus Rissa tridactyla Sternidés Sterna sandvicensis x Sterna hirundo x Alcidés Uria aalge Alca torda Total : 10 DOCOB x x x x x x x 14 x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x 23 x x 23 x x 24 Arrêté ministériel du 5 janvier 2005 portant désignation du site Natura 2000. - 83 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Importance spécifique de la ZPS (Source : MNHN & MEDD, 2002) L’évaluation de l’importance de la ZPS a été réalisée pour chaque espèce et en fonction de chaque « statut » (nicheur, hivernant, migrateur) en calculant, lorsque cela était possible, la contribution de la population d’une espèce de la ZPS par rapport à la population nationale de l’espèce. En fonction de l’importance de cette contribution, une « note » est attribuée, celle-ci s’échelonne de A à D avec : - A population très importante (> 15 % de la population nationale), - B (entre 2 % et 15 %), - C (entre 0,1 % et 2 %), - et D population non significative. À titre d’exemple, avec entre 1 297 et 2 210 couples, la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » accueille entre 23 % et 39 % de la population nicheuse nationale de mouette tridactyle. Cette contribution correspond pour cette espèce en période de reproduction à la « note » A. Présentation des principales espèces Le chapitre suivant présente les espèces patrimoniales pour lesquelles la ZPS joue un rôle à l’échelle nationale (note A ou B) soit cinq espèces (le fulmar boréal, les mouettes tridactyle, mélanocéphale et pygmée et le harle huppé). Le faucon pèlerin, dont la population sur la ZPS n’atteint pas quantitativement de valeur nationale (population inférieure à 1 % de la population nationale), a aussi été inclus en raison de son arrivée récente dans l’avifaune du site, de son impact sur les autres espèces d’oiseaux, de son caractère patrimonial (seule espèce de l’annexe I nicheuse) et de l’importance de cette population à l’échelle régionale (30 %). Pour chacune des six espèces, une fiche synthétique est présentée ci-après ; elle regroupe une description rapide de l’espèce et des informations relatives à la biologie (habitat, reproduction, régime alimentaire, migration), l’état des populations à l’échelle, régionale, nationale et européenne, l’utilisation spatio-temporelle de la ZPS, l’évolution de la population sur le site, une carte de localisation11 des effectifs nicheurs ou hivernants, les menaces et les éventuelles préconisations de gestion à apporter pour supprimer ou réduire ces menaces. Une bonne partie de ces informations est tirée des cahiers d’habitat « Oiseaux » MEEDDATMNHN. Des fiches plus exhaustives (comprenant notamment des cartes de répartition à l’échelle européenne), relatives aux 23 espèces retenues pour l’évaluation, sont présentées en annexe (Annexe XIX). Les informations (description, biologie et écologie, menaces) utilisées pour la réalisation des fiches sont issues des cahiers d’« Habitat » oiseaux (MNHN et Ministère en charge de l’environnement) et du « Diagnostic ornithologique de la ZPS » réalisé en 2008 par le GONm (Vimard et coll. 2008). 11 Lorsque cela est judicieux. - 84 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Sources des données d’effectifs : Concernant les effectifs régionaux : - les effectifs nicheurs sont tirés du « Nouvel atlas des oiseaux nicheurs de Normandie » (Debout, coord., 2009), - les effectifs hivernants proviennent de l’« Atlas des oiseaux de Normandie en hiver » (GONm, 2004), les prospections ayant été réalisées sur les hivers 1998/1999, 1999/2000 et 2000/2001, nous retiendrons le plus souvent les effectifs de l’année 2000. Les effectifs nationaux sont extraits, soit du « Nouvel inventaire des oiseaux de France » (Dubois et coll., 2008), soit pour les espèces marines nicheuses du « Cinquième recensement national des oiseaux marins nicheurs en France métropolitaine 2009-2011 » (Cadiou, coord, 2011), soit pour les rapaces de « Rapaces nicheurs de France » (Thiollay et Bretagnolle, 2004). Toutefois, lorsque des résultats annuels plus récents étaient disponibles, ces derniers ont été utilisés. Les effectifs européens sont issus de « Birds in Europe » (BirdLife International, 2004) qui regroupe des données collectées autour de l’année 2000. Les estimations nationales et internationales sont plus anciennes que celles données pour la Normandie, ce qui introduit un certain biais dans le calcul des catégories. Les références bibliographiques contenues dans les cahiers d’habitat « Oiseaux » ne sont pas citées dans le texte par souci de clarté, on les trouve en annexe (Annexe XIX). Figure 31 : Ouvrages de référence pour les effectifs d’oiseaux. - 85 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. LES TROIS PRINCIPALES ESPÈCES PATRIMONIALES NICHEUSES DE LA ZPS - 86 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Faucon pèlerin Falco peregrinus (A103) Description de l’espèce Rapace diurne, trapu de la taille d’un gros pigeon, les parties supérieures de l’oiseau sont gris bleu à gris ardoise et le réseau serré de stries transversales du dessous paraît gris. Le mâle, comme pour de nombreux rapaces, est un tiers plus petit que la femelle. La tête sombre, où la moustache arrondie contraste avec les joues claires, est caractéristique de l’espèce. Le vol battu est en général direct et puissant ; les battements d’ailes sont un peu raides et pas très amples. Ce mouvement part de l’épaule, à la différence des autres grands faucons. Les mouvements sont plus souples et articulés au poignet. Aucun autre rapace n’avance aussi vite avec des mouvements d’ailes aussi limités. En vol plané, direct ou circulaire, les ailes sont horizontales ou les mains légèrement relevées, formant un V plat. Sur les lieux de nidification et aux environs, le faucon pèlerin lance de forts caquètements, des cris rauques, plus ou moins plaintifs et d’autres cris plus brefs. Longueur totale du corps : 34-50 cm. Poids : 600-750 g (mâle), 900-1 300 g (femelle). Statut : Annexe I de la Directive « Oiseaux ». Biologie et écologie Habitat : l’espèce affectionne les sites rupestres (falaises) disposant à proximité d’une avifaune riche et diversifiée et s’est habituée depuis une vingtaine d’années aux constructions humaines (bâtiments, tours…). Régime alimentaire : c’est un chasseur de haut vol capable d’atteindre des vitesses vertigineuses (> 200 km/h), pour capturer les oiseaux en vol (du roitelet huppé au héron cendré !) qui constituent quasi exclusivement son régime alimentaire avec une prédilection pour les espèces de taille petite à moyenne, comme le pigeon ramier, le geai des chênes, les étourneaux et les turdidés. Reproduction et activités : l’espèce ne construit pas de nid, et niche à même le substrat (replat) mais peut également utiliser un nid abandonné. La ponte a lieu généralement de la mi-février à la fin de mars. Les trois à quatre œufs sont couvés par les deux adultes pendant 29-32 jours. Les jeunes restent au nid 35-42 jours et accompagnent leurs parents deux mois environ après l’envol. Migration : espèce essentiellement sédentaire en Europe occidentale (malgré son nom). État des populations En Normandie, on dénombre environ 30 couples en 2006 dont une dizaine en Basse-Normandie. La population française est estimée, selon la dernière enquête en 2002, à 1 100 à 1 400 couples. Enfin, la population européenne est estimée, quant à elle en 2000, entre 12 000 et 25 000 couples. Utilisation spatio-temporelle du site : Pour la ZPS, ce rapace est une acquisition très récente de la liste des espèces nicheuses puisque le premier couple est détecté en 2003. L’espèce est présente sur la ZPS toute l’année, les couples se cantonnant sur leur site de nidification à la fin de l’hiver (février). L’aire est installée en falaise sur une corniche de la paroi. Lors de leurs périodes de repos, les adultes et les jeunes volants se perchent aussi bien en falaise que sur les arbustes de la zone sommitale. Les territoires de chasse, qui s’étendent au-delà du périmètre de la ZPS, concernent la falaise, le plateau sommital, le platier et la mer. Pour des raisons de conservation de l’espèce, la localisation exacte des aires de nidification de cette espèce sensible ne sera pas précisée. janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc NB : La période critique pour l’espèce (ponte, incubation, élevage…) figure en hachuré. Évolution de la population nicheuse de la ZPS Depuis 2004, ce sont au moins deux couples de faucon pèlerin qui se sont reproduits chaque année sur la ZPS. En sept années, au moins 30 jeunes ont été menés à l’envol (Figure 32). Fortement suspectée en 2007 et 2008, la reproduction d’un troisième couple au centre de la ZPS a pu seulement être confirmée en 2009. - 87 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Figure 32 : Évolution du nombre de couples de faucon pèlerin et du nombre de jeunes menés à l’envol sur la ZPS de 2003 à 2011. Évaluation de la population de la ZPS Avec de 2 à 3 couples sur la période 2004-2011, l’effectif de faucon pèlerin de la ZPS représente environ 30 % de la population régionale (10 couples en Basse-Normandie, Chartier in Debout, coord, 2009) et entre 0,14 % et 0,27 % de la population nationale (Tableau XIII). La population de la ZPS représente donc un intérêt à l’échelle régionale. Au regard de la densité de couple nicheur (0,43 couple par kilomètre), la ZPS constitue également un des sites accueillant les plus fortes densités à l’échelle nationale. Tableau XIII : Évaluation de la population nicheuse de faucon pèlerin sur la ZPS. % de la population Population nationale et régionale Évaluation Population ZPS Min. Max. Min. Max ZPS (2004-2011) Basse-Normandie (2006) Normandie (2006) France (2000-2002) Europe (« 2000 ») 2 3 10 30 1 100 12 000 0,14 20 6,6 0,27 30 10 C 1 400 25 000 Menaces et préconisations de gestion Jusque dans les années 70, l’impact de l’utilisation des pesticides organochlorés12 avait fait chuter l’effectif européen et nord-américain de faucon pèlerin à 200 couples, le Nord-Ouest de la France étant totalement déserté par les nicheurs. L’interdiction de l’usage de ces produits et le statut de protection réglementaire ont permis à la population française de se reconstituer, notamment sur le littoral de la Mer de la Manche où les falaises accueillent à nouveau des couples nicheurs depuis 1994. La principale menace sur la ZPS pour cette espèce est le dérangement humain au cours de la période de reproduction (février à juillet) puisque toute intrusion sur le territoire d’un couple, que ce soit en bas ou en haut de falaise, peut provoquer au mieux une spectaculaire alarme des oiseaux adultes et au pire, lors d’une présence humaine prolongée, la désertion du site de nidification. Le futur tracé de la véloroute en retrait de trente mètres du bord de la paroi devra permettre d’éviter les dérangements en haut de falaise. Le problème du stationnement humain prolongé (pêcheurs essentiellement) en 12 Les organochlorés, concentrés le long des chaînes trophiques, contaminent suffisamment ce super-prédateur pour perturber le fonctionnement endocrinien des femelles. Celles-ci pondent alors des œufs dont la coquille est amincie et qui se brise sous le poids du couveur. - 88 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. bas de falaise devant un site de nidification pourrait être résolu par une information directe du petit nombre des utilisateurs du platier de la ZPS. Selon les observations faites sur place, le couple de faucon pèlerin du secteur proche de l’aire d’envol des parapentes ne semble pas perturbé par cette activité qui est relativement peu développée pour l’instant. Il conviendra donc à l’avenir de continuer le suivi de la fréquentation du site par les amateurs de vol libre et d’en préciser l’impact pendant la période d’installation et de nidification du couple de février à juillet. L’utilisation du site d’envol par des engins motorisés (ULM) est à proscrire. Enfin, afin d’évaluer l’impact des travaux de réaménagement du sentier et dans le but d’accroître les connaissances de l’état de conservation de la population (notamment en termes de succès reproducteur) il apparait essentiel d’affiner les suivis sur cette espèce patrimoniale. - 89 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Mouette tridactyle Rissa tridactyla (A188) Description de l’espèce La mouette tridactyle est un petit laridé pélagique13 à manteau et ailes gris uniforme et à corps blanc. La pointe des ailes est entièrement noire, ce qui la distingue des autres goélands. Les pattes sont noires et le bec jaune verdâtre. Le plumage des juvéniles est caractérisé par une bande noire formant un W sur le dessus des ailes. Le vol est gracieux et l’espèce est parfaitement à son aise par gros temps. Son cri caractéristique est à l’origine de son nom anglais « Kittiwake ». Longueur totale du corps : 38 à 40 cm. Poids : 300 à 450 g (265-500 g). Statut : article 4.2 de la Directive « Oiseaux ». Biologie et écologie Habitat : en période de reproduction, l’habitat naturel de la mouette tridactyle est la falaise maritime, mais l’espèce peut aussi s’installer sur divers édifices (phares, digues, entrepôts, etc.) dans des régions quand les sites naturels viennent à manquer. Régime alimentaire : durant la saison de nidification, les adultes s’alimentent à quelques dizaines de kilomètres des côtes exclusivement en mer. Principalement piscivore (lançon, sprat, capelan, tacaud), la mouette tridactyle peut aussi consommer d’autres proies, particulièrement des crustacés planctoniques ; elle exploite aussi abondamment les rejets de pêche. Reproduction et activités : la mouette tridactyle construit son nid sur d’étroites corniches ou de simples aspérités de la roche, à flanc de falaise. Les partenaires sont généralement fidèles entre eux et à leur colonie comme à leur nid lorsqu’ils y élèvent des poussins chaque année. Le nid, assez volumineux, est constitué d’herbes, d’algues et de terre. La ponte compte un à trois œufs. En cas d’échec précoce, une ponte de remplacement est souvent entreprise. La période de ponte s’étale sur deux mois environ et le pic des pontes peut varier entre colonies voisines. Les deux partenaires se relaient sur le nid durant l’incubation qui dure quatre semaines. L’élevage demande six semaines environ. Les premiers jeunes volants sont observés la première quinzaine de juillet. Le succès de la reproduction varie en fonction de multiples facteurs, par exemple, l’âge des parents, les conditions météorologiques ou l’intensité de la prédation naturelle. La maturité sexuelle est atteinte à l’âge de trois ans (très rarement dès deux ans), mais certains oiseaux peuvent se reproduire pour la première fois seulement à l’âge de six ou sept ans voire plus tard encore. La longévité maximale connue est de 28 ans pour un oiseau britannique. Migration : en période internuptiale, les mouettes tridactyles des colonies européennes n’entreprennent pas de véritables migrations orientées, mais se dispersent en Atlantique Nord, généralement d’autant plus loin que les individus sont jeunes. Si certaines de ces mouettes effectuent des déplacements transatlantiques, d’autres, parmi les plus âgées, peuvent rester hiverner à proximité des colonies. Les colonies de reproduction et leurs abords immédiats sont fréquentés par des pré-reproducteurs de toutes classes d’âge, y compris par quelques oiseaux de première année, mais ce n’est qu’à partir de deux ans que les retours se généralisent. État des populations L’effectif cumulé des quatre colonies normandes (Saint-Pierre-du-Mont, Englesqueville-la-Percée, la PoterieCap-d’Antifer et Fécamp-Cap Fagnet) en 2005 fait état de 2 531 nids. À l’échelle nationale, en 2000, ce sont 5 694 couples reproducteurs qui ont été dénombrés sur 13 colonies (Carte 30). L’effectif normand représente ainsi près de la moitié de l’effectif national, les deux colonies de la ZPS jouent donc un rôle essentiel pour cette espèce en France. Toutefois, l’effectif français représente une infime partie des effectifs nicheurs européens estimés en 2000, à plus de 2 100 000 couples. Comme pour le fulmar boréal, la majorité des effectifs se concentrent sur les côtes Nord occidentales de l’Europe et notamment en Islande (plus de 600 000 couples). 13 Espèces fréquentant la haute mer à plus de 12 miles marins des côtes (Comolet-Tirman et al., 2007) - 90 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Carte 30 : Répartition des colonies de mouette tridactyle à l’échelle nationale en 2000. (Cadiou et coll., 2004) Carte 31 : Répartition des effectifs nicheurs de mouette tridactyle de 2003 à 2011. - 91 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Utilisation spatio-temporelle du site En dehors de quelques individus fréquentant la zone marine de la ZPS en période hivernale, l’espèce est surtout de retour devant la falaise dès le mois de février, les premiers oiseaux s’installant sur la paroi afin de construire leurs nids. Le platier et les zones marines qui se trouvent à proximité immédiate des colonies sont également utilisés par les oiseaux pour le repos et les activités de confort (baignade collective notamment), les principales zones d’alimentation se trouvant en dehors du périmètre de la ZPS. Les colonies sont complètement désertées à la fin du mois d’août après l’élevage des jeunes. L’ensemble des couples de mouettes tridactyles est réparti en deux secteurs de nidification : la colonie de Saint-Pierre-du-Mont qui regroupe 75 % des effectifs et celle d’Englesqueville-la-Percée (25 %) (Carte 31). Signalons que le secteur du pont du Hable situé sur la commune de Grancamp-Maisy (en dehors de la ZPS) est régulièrement utilisé en période de reproduction par les mouettes tridactyles pour l’alimentation, le repos et les baignades collectives. janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc NB : La période critique pour l’espèce (ponte, incubation, élevage…) figure en hachuré. Évolution de la population nicheuse de la ZPS : Les deux colonies de la ZPS font l’objet d’un suivi régulier par les observateurs du GONm depuis l’installation de l’espèce en 1975. Le graphique d’évolution des effectifs nicheurs (Figure 33) montre la forte dynamique de la population nicheuse de Saint-Pierre-du-Mont de 1975 à 2000, la colonie accueillant à l’époque plus de 2 500 couples, soit près de la moitié des effectifs nationaux. À Englesqueville-la-Percée, les premiers couples s’installent en 1994 pour mener à l’envol les premiers jeunes en 1995. L’effectif croît ensuite régulièrement pour culminer en 2004 avec 701 couples nicheurs recensés. Depuis 2003 et jusqu’en 2007, la tendance générale sur la ZPS est à la baisse avec des effectifs nicheurs passant de 2 811 couples en 2003 au plus « bas historique » en 2007 avec 1 297 couples. Cette diminution s’explique par une perte d’effectifs sur Saint-Pierre-du-Mont non compensée par les effectifs fluctuants de la colonie d’Englesqueville. Depuis 2007, les fluctuations observées varient de 1 297 couples (2007) à 1 669 couples (2009). Toutefois depuis 2009, les effectifs nicheurs diminuent d’année en année (Figure 33). Figure 33 : Évolution des deux colonies de mouette tridactyle sur la ZPS de 1975 à 2011. - 92 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Figure 34 : Évolution des effectifs nicheurs de mouette tridactyle sur les deux colonies de la ZPS de 2003 à 2011. Évaluation de la population nicheuse de la ZPS : Avec entre 1 297 et 2 811 couples de mouette tridactyle sur la période 2003-2011, la ZPS accueille entre 51 % et 100 % de l’effectif nicheur normand et entre 23,6 % et 56,2 % de l’effectif national nicheur (Tableau XIV). La ZPS héberge en fonction des années, la première ou la seconde colonie française (avec le cap Blanc Nez, Pas-deCalais) et constitue donc pour cette espèce, un site majeur de reproduction à l’échelle nationale. Notons que la Normandie accueille près de la moitié des effectifs nicheurs nationaux. Tableau XIV : Évaluation de la population nicheuse de mouette tridactyle sur la ZPS. Population ZPS (2003-2011) Normandie (2005) 14 France (2009-2010 ) Europe (« 2000 ») 14 Population Min. Max. 1 297 2 811 2 531 5000 5500 2 100 000 % de la population nationale et normande Min. 23,6 51,24 Max 56,2 100 Évaluation ZPS A Estimation (Cadiou, 2011). - 93 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Menaces En Bretagne, les causes les plus évidentes des échecs massifs sont à rechercher dans des épisodes de prédation systématique, pour l’essentiel au stade des œufs. Ce sont les corvidés (grand corbeau Corvus corax, corneille noire Corvus corone) qui sont en cause, une seule famille de ces oiseaux étant capable de prélever dans une même saison la quasi-totalité des pontes d’une colonie de plusieurs centaines de couples ([Cadiou et Monnat, 2004 - Mouette tridactyle]. In Cadiou B., Pons J.-M. & Yésou P. (Éds), 2004). Sur la ZPS, ce type de prédation n’a pas été mis en évidence toutefois une attention particulière devra y être portée. En revanche, l’installation récente du faucon pèlerin sur la ZPS a eu un impact important sur la colonie de mouette tridactyle de Saint-Pierre-du-Mont et, à un degré moindre, sur celle d’Englesqueville-laPercée. Un suivi précis a permis de démontrer que la prédation directe des faucons pèlerins (espèce ornithophage) sur les mouettes est faible et que ce sont les dérangements d’origine humaine qui, engendrant des démonstrations d’alarme (comportements de défense territoriale) des faucons nicheurs, touchent indirectement les couples de mouettes nicheuses en provoquant des mouvements de panique très perturbateurs. Ces dérangements sont liés aux passages de piétons, pêcheurs essentiellement, en bas de falaise et promeneurs principalement en haut de falaise. Toutefois, la présence du faucon pèlerin ne saurait expliquer à elle seule le déclin des effectifs nicheurs de mouette tridactyle de la ZPS puisqu’une étude précise de la nidification a également mis en évidence une forte baisse de productivité des couples de mouettes. Ainsi, en 2008, sur les 111 nids construits du secteur central de la colonie de Saint-Pierre-du-Mont, 63 étaient abandonnés, 35 nids étaient occupés par un seul jeune et seulement 13 nids accueillaient deux jeunes. Comme pour le fulmar boréal, l’hypothèse de la modification des réseaux trophiques provoquant l’éloignement des espèces-proies semble expliquer la difficulté des couples à alimenter leur progéniture, cet éloignement est probablement lié au réchauffement des eaux marines qui provoque une translation vers le nord de l’aire de répartition des espèces proies. De plus, comme pour toutes les espèces nichant sur la paroi, l’érosion de la falaise peut également avoir un impact sur l’évolution de la population de mouettes tridactyles par la réduction du nombre de sites propices à l’installation des nicheurs. Si ce phénomène est naturel et inéluctable, on peut néanmoins craindre son accélération sur certains secteurs où, après l’abandon de l’ancien sentier littoral, la bande de terrain contiguë à la paroi a été mise en cultures avec pour conséquences la mise à nu des sols exploités pouvant provoquer une fragilisation de la paroi par l’infiltration plus rapide des eaux pluviales. Vansteenwegen (1998) stipule par ailleurs, que les colonies de mouettes tridactyles ne sont pas établies sur la durée, qu’à moyen terme, elles apparaissent, croissent puis régressent et finissent par disparaître. À partir de l’observation d’individus individuellement marqués, les études menées au Cap Sizun ont montré que des mouvements massifs de reproducteurs peuvent intervenir au « détriment » d’une colonie vers une autre (Monnat et coll., 1990 ; Danchin & Monnat, 1992 ; Danchin et coll., 1998). Les cas de fortes infidélités au site de reproduction se produisent principalement à la suite d’échecs généralisés ou répétés de la reproduction dans la colonie d’origine. Dans cette situation, les colonies affectées voient le départ de la majorité des individus en échec vers des secteurs plus prospères ; ce sont en outre ces derniers qui recrutent préférentiellement de jeunes reproducteurs (Danchin, 1991 ; Danchin & Monnat, 1992). Il ne s’agit pas là d’un phénomène particulier aux colonies françaises marginales, sa réalité ayant été constatée outreManche (Lloyd et coll. 1991, Mavor et al. 2001). En mer, l’espèce peut comme les autres oiseaux marins être victime des pollutions et des activités de pêche (captures accidentelles par des engins de pêche, palangre, filets dérivants, etc., [Cadiou et Monnat, 2004 Mouette tridactyle]. In Cadiou B., Pons J.-M. & Yésou P. (Éds), 2004). Enfin, l’impact de la force du vent au moment de l’installation de la colonie semble avoir une importance capitale. Coulson (2011) a en effet montré qu’au-delà de 25 km/h les premières étapes de l’installation des oiseaux sont totalement inhibées. Préconisations de gestion - En haut de falaise : L’aménagement de la véloroute en retrait de 20 à 30 mètres du bord de la falaise, sur tout le linéaire de la ZPS, devra résoudre, à court terme, le problème de la présence humaine en haut de falaise. Ce retrait pourrait être accompagné de la plantation d’une végétation écran entre la véloroute et le bord de la paroi sur les secteurs sensibles (aires de nidification du faucon pèlerin) afin de limiter les comportements d’alarme des faucons. - En pied de falaise : Une information directe des utilisateurs du DPM devrait permettre de réduire les dérangements. - 94 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - Autres : Suivre la reproduction des mouettes tridactyle en veillant notamment à l’impact direct ou indirect de la prédation par les corvidés et par les faucons pèlerins. Nb : À Fréhel, des opérations de tir de corneilles noires ont été entreprises, avec une certaine efficacité, dans le cadre d’arrêtés préfectoraux (Cadiou, 2002). - 95 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Fulmar boréal Fulmarus glacialis (A009) Description de l’espèce Le fulmar boréal présente des parties inférieures blanches et des parties supérieures grises. La tête est blanche avec une tâche noire juste en avant de l’œil. Le bec est très caractéristique, avec deux narines tubulaires proéminentes sur la mandibule supérieure. L’espèce vole toujours les ailes rigides, et alterne des périodes de vol plané avec de plus courtes séquences de rapides battements. Longueur totale du corps : 45 à 50 cm. Poids : 500 à 1000 g. Statut : article 4.2 de la Directive « Oiseaux ». Biologie et écologie Habitat : en période de reproduction, le fulmar boréal s’installe généralement sur des falaises maritimes (insulaire ou non) ou des îles escarpées, dont la hauteur et les caractéristiques physiques sont très variables. Régime alimentaire : le fulmar boréal s’alimente en haute mer à des distances variables de la colonie (allant de plusieurs dizaines à quelques centaines de kilomètres). Le spectre alimentaire est très large, avec un régime principalement constitué de zooplancton, de céphalopodes et de poissons, et l’espèce peut également exploiter de manière non négligeable les déchets de poissons derrière les bateaux de pêche. Reproduction et activités : le fulmar boréal ne construit pas de nid. Les couples s’établissent sur des corniches herbeuses, terreuses ou rocheuses souvent appelées vires, ou dans des cavités d’érosion. L’œuf unique est déposé à même le substrat, dans une cuvette sommairement aménagée. Les pontes ont lieu durant la seconde quinzaine de mai et l’incubation dure 49 jours en moyenne. Il n’y a pas de ponte de remplacement. C’est sur une courte période, allant de la fin du mois d’août au début du mois de septembre, que se produit l’envol des jeunes, à l'âge de 53 jours en moyenne. Le fulmar boréal est, pour l’avifaune européenne, l’oiseau de mer dont l’âge de première reproduction est le plus tardif, allant de 6 à 19 ans et le plus souvent vers 8 ans. La longévité maximale connue est supérieure à 40 ans. L’espèce est en outre caractérisée par une fidélité au partenaire et au site de reproduction. Migration : en période internuptiale, les fulmars boréaux des colonies européennes n’entreprennent pas de véritables migrations orientées, mais se dispersent en Atlantique Nord, la limite méridionale de répartition se situant vers 40°N de latitude. Les adultes reproducteurs sont ceux qui s’éloignent le moins, demeurant à quelques centaines de kilomètres du littoral. L’espèce est présente en hiver au large des côtes françaises, de la mer du Nord au golfe de Gascogne (nb : elle n’hiverne pas dans le Golfe de Gascogne). État des populations En 2006, la population normande nicheuse est estimée à 207 couples (dont 84 sur la ZPS et 123 sur le littoral seino-marin). La population nicheuse française (Carte 32) est estimée sur la période 1997-1998 entre 1 076 et 1 237 couples, enfin la population nicheuse européenne est supérieure à 1 500 000 couples (dont les plus gros effectifs sont notés dans le Nord de l’Europe et particulièrement en Islande avec plus d’un million de couples nicheurs). - 96 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. . Carte 32 : Secteur de nidification du fulmar boréal en France en 1997-1998. (Cadiou et coll., 2004) Carte 33 : Répartition des effectifs nicheurs de fulmar boréal de 2004 à 2011. - 97 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Utilisation spatio-temporelle du site L’espèce arrive sur la ZPS dès début novembre. Les oiseaux sont observés posés en mer ou installés sur des corniches en falaise. Celle-ci accueille à la fois des couples nicheurs et des oiseaux non reproducteurs, ces derniers repartant en mer en mai et juin. Vers la mi-avril, les couples reproducteurs s’absentent de la colonie pour effectuer l’exode préposital et sont de retour début mai. Les derniers jeunes désertent le site au début du mois de septembre. Les principales zones d’alimentation se trouvent au delà du secteur marin de la ZPS. La figure (Carte 33) présente d’une part les effectifs moyens de fulmar boréal nicheur par secteur sur les six dernières années de suivis précis (2004-2009) et d’autre part l’évolution annuelle des effectifs par secteur. Globalement, ce sont les deux secteurs d’Englesqueville-la-Percée qui accueillent le plus de couples avec, en moyenne, 28 % des couples sur le secteur Ouest et 25 % sur le secteur Est. Le secteur de Cricqueville compte en moyenne 20 % des effectifs, les secteurs de Saint-Pierre-du-Mont et de Louvières-Vierville accueillant chacun 13 % des effectifs nicheurs. Il est difficile de contrôler le contenu des « nids » de fulmar compte tenu des difficultés d’accès aux falaises et de l’immobilité des oiseaux sur leur site. La méthodologie de dénombrement des couples reproducteurs, conseillée par le GISOM (Annexe XX), consiste à utiliser comme unité de dénombrement le Site Apparemment Occupé (SAO). Le comptage des SAO, effectué à la bonne période, donne le nombre de couples propriétaires de sites et non le nombre de reproducteurs effectifs, mais c’est cependant un indice fiable de la taille de la population et un élément de référence pour des comparaisons, entre années ou entre colonies (GISOM, 2009). Le SAO est défini en fonction de quelques critères précis comme le comportement de l’oiseau et les caractéristiques physiques du site. Enfin, le SARi est le Site Avec Reproduction identifiable, c'est-à-dire le site pour lequel une preuve de reproduction est visible le jour de l’observation (œuf, poussin, bout de coquille…). janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc NB : La période critique pour l’espèce (ponte, incubation, élevage…) figure en hachuré. Évolution de la population nicheuse de la ZPS Un suivi de l’ensemble des falaises du Bessin de 1977 à 1987 (Lang, 1998) a montré la forte expansion de l’espèce jusqu’au milieu des années 80 avec un nombre maximum de 100 poussins, correspondant à 250 couples reproducteurs recensés. Ensuite, jusqu’en 1997, cet effectif est relativement stable et constitue à l’époque la plus forte densité de fulmars nicheurs des côtes françaises. Après une période de pression d’observation plus faible, la population nicheuse de fulmar boréal fait l’objet d’un suivi régulier depuis 2003 sur l’ensemble de la ZPS. Outre la disparité de répartition des couples reproducteurs selon les secteurs et les années, c’est une tendance au déclin qui caractérise cette période puisque l’effectif nicheur s’est réduit de moitié entre 2004 et 2008 (Figure 35). Vimard et coll., 2008, estiment que le constat est encore plus frappant si l’on considère le nombre de poussins produits puisqu’un recensement exhaustif sur la totalité de la ZPS en août 2007 n’a permis de comptabiliser que deux pulli (jeunes). Toutefois depuis 2007, les effectifs nicheurs semblant repartir à la hausse, il convient dans les années à venir de mieux suivre le succès reproducteur de cette espèce menacée. La difficulté des oiseaux adultes à trouver la nourriture pour alimenter leur unique jeune est l’hypothèse généralement avancée pour expliquer le déclin de la population nicheuse de la ZPS, la cause première suspectée étant une modification des réseaux trophiques en relation avec le réchauffement planétaire (Dubois et coll., 2008). Figure 35 : Évolution des effectifs nicheurs de fulmar boréal sur la ZPS de 2004 à 2011. - 98 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Évaluation de la population nicheuse de la ZPS : Avec 101 couples en 2011, la population de la ZPS représente environ 12 % de la population nationale et représente donc un site d’importance nationale pour l’espèce (Tableau XV). Tableau XV : Évaluation de la population nicheuse de fulmar boréal sur la ZPS. % de la population Population nationale et normande Évaluation Population ZPS Min. Max. Min. Max ZPS (2004-2011) 62 164 7,3 20,3 Normandie (2006) 207 29,9 79,2 B 15 France (2009-2010 ) 807 848 Europe (« 2000 ») 1 500 000 Menaces Sur la ZPS, outre la principale menace que constitue le réchauffement climatique, l’évolution érosive de la falaise peut avoir un impact sur la nidification du fulmar boréal par la disparition de corniches favorables à l’installation des couples. Si la présence de pêcheurs sur le platier, le passage d’embarcations en bas de falaise ou d’aéronefs à basse altitude ne génèrent aucun impact sur l’espèce, la présence humaine en haut de falaise peut engendrer un abandon des sites de reproduction situés généralement vers le haut de la paroi. Cette menace concerne essentiellement les promeneurs utilisant l’ancien sentier du littoral qui, s’ils stationnent en bord de falaise, peuvent provoquer l’envol des oiseaux installés sur leur corniche de nidification. Signalons également des cas d’intoxication des fulmars liés à l’ingestion des diverses particules plastiques (bouchon…) et mentionnons qu’au niveau européen (Van Franecker & al., 2005), hors côtes française, 90 % des cadavres de fulmar boréal rejetés à la côte présentaient des morceaux de plastique dans leur système digestif. En lien avec la convention OSPAR un réseau spécifique de suivi de l’espèce a été mis en place dans le cadre de EcoQOs (Ecological Quality objectives). Préconisations de gestion Le projet du Conseil Général du Calvados de mettre en place une véloroute à environ trente mètres du bord de la falaise et la plantation d’une végétation écran sur certain secteur ou son expression spontanée sur d’autre devra permettre, à court terme, la suppression définitive du dérangement par le haut de falaise. Enfin, afin d’évaluer l’impact des travaux de création de la véloroute et dans le but d’accroître les connaissances de l’état de conservation de la population de la ZPS (notamment en terme de succès reproducteur), il apparaît essentiel d’affiner les suivis sur cette espèce patrimoniale menacée. 15 Estimation (Cadiou, 2011). - 99 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. LES TROIS PRINCIPALES ESPÈCES PATRIMONIALES HIVERNANTES ET MIGRATRICES DE LA ZPS - 100 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Mouette mélanocéphale Larus melanocephalus (A176) Description de l’espèce L’adulte possède un plumage blanc presque immaculé. En plumage nuptial, la tête se couvre d’un capuchon noir, qui descend assez bas sur la nuque, tandis qu’en hiver, une marque noire, plus ou moins importante, est visible en arrière de l’œil. Le bec, assez épais, est rouge carmin ; il est de la même couleur que les pattes. L’espèce présente plusieurs séquences de plumage. Le cri est le plus souvent un peu guttural et plaintif, montant puis descendant. Longueur totale du corps : 37 à 40 cm. Poids : 220380 g. Statut : Annexe I de la Directive « Oiseaux » Biologie et écologie Habitat : la mouette mélanocéphale niche sur les ilots de végétation dans les marais salants, des lagunes, des roselières sur les fleuves, ou même dans des milieux artificiels comme les sablières, les digues de béton (musoirs) ou les bassins de décantation de sucrerie, les stations de lagunage et sur les étangs. Elle niche fréquemment en colonie mixte avec la mouette rieuse, mais aussi avec les sternes Sterna sp. En hiver, outre son comportement pélagique, on la rencontre fréquemment sur les plages, les estuaires, dans les ports, en compagnie d’autres laridés. Elle est rare à cette époque à l’intérieur des terres (fleuves, grands plans d’eau, etc.). Régime alimentaire : pendant la période de reproduction, l’espèce se nourrit essentiellement d’insectes terrestres ou aquatiques. En période internuptiale, cette mouette est plus éclectique. Elle se nourrit alors de petits poissons, de mollusques divers, de gastéropodes, et dans les champs, de vers de terre, de larves de coléoptères, voire de petits rongeurs. De même en Europe de l’Est, elle se nourrit parfois abondamment d’orthoptères. Reproduction et activités : l’arrivée sur les colonies se produit en général à partir de la seconde moitié d’avril et en mai, bien que certains nicheurs précoces puissent le faire dès la fin mars sur le littoral atlantique français, ainsi que dans le nord de la France et même dès la mi-mars dans le département de l’Hérault. L’espèce est monogame, mais on ignore si le couple reste uni d’une année sur l’autre. Les couples peuvent être déjà formés avant l’arrivée sur la colonie. Ceux-ci paradent alors sur le site de reproduction et établissent le nid à même le sol, souvent dans la végétation herbacée. Celui-ci consiste en une simple excavation grattée, garnie de débris végétaux et de plumes. Les œufs, crème ou gris pâle marqués de brun noir, déposés en mai et juin, sont au nombre de trois. Il y a parfois une ponte de remplacement en cas de perte de la première. L’incubation dure de 23 à 25 jours et les deux adultes se relaient pour cette tâche. Les jeunes nidifuges naissent simultanément. L’envol se produit entre le 35 et le 40 jour. Le succès de reproduction est très variable, parfois très bas. L’âge de la première reproduction intervient à trois ans, parfois à deux. L’espèce peut atteindre l’âge de 15 ans (reprise de bague), mais probablement plus en réalité. Migration : dès la fin de la reproduction, l’espèce se disperse, souvent loin des colonies. Ce mouvement postnuptial débute à la fin du mois de juin et se poursuit jusqu’en octobre. Fin août, des centaines de migrateurs arrivent sur les côtes françaises. Des oiseaux d’Europe orientale et d’Ukraine peuvent se retrouver sur la façade atlantique. L’espèce est grégaire en toute saison, en dortoir comme sur les sites de reproduction (en mer, comme dans les champs ou les labours). La migration de retour est décelable dès le mois de février, mais elle bat son plein en mars et se prolonge en avril. À cette époque, de gros stationnements sont notés du Centre-Ouest à la Basse-Normandie (y compris, en nombre moindre, en Bretagne) et sur le littoral méditerranéen où des milliers d’oiseaux peuvent se rassembler entre l’Hérault et les Alpes-Maritimes. Ailleurs en Europe, le passage s’échelonne entre début mars et fin mai. e e État des populations En Normandie, l’espèce niche ponctuellement, dans l’Eure (réserve GONm de la Grande-Noë) et parfois dans la Manche sur la tourbière de Baupte. En revanche, l’espèce est bien présente en période internuptiale : en 2000 les effectifs hivernants sont estimés à 2 000-2 500 individus. Pour la France, les effectifs hivernants sont mal connus, le « Nouvel inventaire des oiseaux de France » (Dubois et coll., 2008) fait état d’au minimum 8 000 individus durant l’hiver 2004-2005 pour une population nicheuse estimée en 2006 à environ 5 000 couples. Concernant les effectifs européen hivernants « Birds in Europe » (Birdlife International, 2004) fait état de plus de 12 000 hivernants, mais les fluctuations sont très importantes (par exemple les plus gros effectifs, hivernants en Italie et en Turquie varient de 7 000 à 23 000 individus). - 101 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Utilisation spatio-temporelle du site La ZPS accueille l’espèce en période internuptiale avec un nombre maximal d’individus lors du passage postnuptial. L’espèce est présente sur le site de mi-juin à début avril. Elle exploite l’estran (platier, zones sableuses) ainsi que le plateau sommital cultivé de l’ensemble de la ZPS avec une concentration de la quasitotalité de l’effectif à l’ouest du secteur de Cricqueville entre le Moulin de Cricqueville et le Pont du Hâble (81 % des effectifs observés). Bien que situé en dehors du périmètre de la ZPS, l’estran du Pont du Hâble, qui correspond au débouché en mer du ruisseau du Véret, est particulièrement attractif pour les mouettes mélanocéphales qui s’y regroupent par centaines pour s’alimenter, se toiletter et se reposer. Étant donné l’importance de ce secteur pour ses capacités d’accueil, une proposition d’extension du périmètre de la ZPS vers ce secteur doit être faite et fera partie des mesures de gestion à mettre en place (cf. Tome II). Cette extension sera d’autant plus bénéfique qu’elle profitera à d’autres espèces de Laridés, dont la mouette tridactyle, pour certaines activités de leur cycle biologique quotidien (toilette, repos,…). À l’extrémité orientale de la ZPS, le secteur de Vierville-sur-Mer et sa plage sont également fréquentés par l’espèce surtout en dehors de la période touristique. janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc Évolution de la population de la ZPS Les effectifs présentés (Figure 36) correspondent aux recensements du secteur du Pont du Hâble. Le nombre important d’individus porteurs de bagues codées nous renseigne sur l’origine des oiseaux présents sur le site, l’essentiel de l’effectif provenant des colonies belges de la basse Vallée de l’Escaut ainsi que du littoral français du Nord-Pas-de-Calais. L’évolution des effectifs met en évidence deux réductions de moitié des effectifs hivernants : entre 2004 et 2006 et de 2007 à 2008 ; depuis ces effectifs semblent se stabiliser. 700 600 500 400 300 200 100 0 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Années Effectif postnuptial Effectif hivernant Figure 36 : Effectifs postnuptiaux et hivernants de mouette mélanocéphale sur la ZPS de 2003 à 2010. - 102 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Évaluation de la population hivernante de la ZPS Avec entre 92 et 408 individus hivernants, la ZPS accueille entre 1,15 % et 6,18 % des effectifs hivernants français (Tableau XVI). La ZPS constitue donc un site d’importance nationale pour l’espèce en hivernage. Notons que la Normandie héberge au minimum un quart des effectifs hivernants nationaux et que la « ZPS étendue » compte entre 3 et 20 % des effectifs normands.. Tableau XVI : Évaluation de la population hivernante de mouette mélanocéphale sur la « ZPS ». % de la population Population nationale et normande Évaluation Population ZPS Min. Max. Min. Max ZPS (2004-2009) 92 408 1,15 6,18 Normandie (2000) 2 000 2 500 3,7 20,4 B-C France (2004-2005) 6 600 8 000 Europe (« 2000 ») 12 000 ? Menaces et préconisations de gestion Le dérangement humain occasionné par les utilisateurs de l’estran (pêcheurs à pied, estivants, promeneurs), peut affecter l’espèce sur les sites d’hivernage (cf. Annexe XIX). La systématisation des recensements au dortoir, un suivi des déplacements des oiseaux concernés et une localisation des sites d’alimentation seraient particulièrement utiles à la mise en œuvre de mesures de gestion. - 103 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Mouette pygmée Larus minutus (A177) Description de l’espèce Espèce essentiellement pélagique, la mouette pygmée est la plus petite de toutes les espèces de mouettes et de goélands. Le plumage des oiseaux adultes est très largement blanc, à l’exception du dessous de l’aile noir bordé de blanc, et de la tête, encapuchonnée de noir au printemps et en début d’été. Avec la mue qui suit la reproduction, la tête devient presque blanche, marquée d’une petite calotte noirâtre et d’une tache de même teinte en arrière de l’œil. Les pattes sont rouge vif. Le bec, d’un brun rougeâtre très foncé, paraît souvent noir. Les mâles et les femelles sont semblables, mais les jeunes oiseaux ont un plumage différent : leur tête est comme celle des adultes après la reproduction, le dessous de l’aile est blanc, le dessus de l’aile blanc est marqué de larges bandes noires dessinant un W, et la pointe de la queue est bordée de noir. Longueur totale du corps : 25 à 30 cm. Poids : 90 à 120 g. Statut : Annexe I de la Directive « Oiseaux ». Biologie et écologie Habitat : nicheuse de la Sibérie du Sud-est à la Finlande, la mouette pygmée fréquente les côtes françaises au cours des déplacements migratoires et durant l’hivernage. L’espèce niche sur la végétation aquatique au sein de grandes zones humides d’eau douce, plus rarement sur des bancs de sable. En migration, elle se déplace près des côtes et affectionne les milieux lagunaires, qu’il s’agisse de grandes lagunes naturelles saumâtres, ou de milieux artificiels comme les bassins d’épuration. Lors de leur hivernage en mer, ces mouettes se tiennent généralement au large, alternant prospections alimentaires en vol et repos sur l’eau. Poussées vers les côtes par les tempêtes, elles cherchent à rejoindre rapidement le large, ne se reposant guère dans les ports abrités. Régime alimentaire : sur les plans d’eau douce ou saumâtre qu’elle fréquente en reproduction puis en migration, la mouette pygmée se nourrit essentiellement d’invertébrés divers : odonates, phryganes, hémiptères, hyménoptères, diptères (dont fréquemment des chironomidés, sous forme de larves et d’imagos), coléoptères, et d’autres invertébrés aquatiques. Également des sauterelles et criquets, de petits poissons. Son régime alimentaire est quasiment inconnu durant l’hivernage en mer : probablement du macro-plancton flottant en surface et des petits poissons. Reproduction et activités : l’installation sur les sites de nidification se fait en avril-mai. La mouette pygmée forme des colonies sur la végétation émergée basse (nénuphars, cariçaie, etc.) de plans d’eau douce peu profonds. Le nid est constitué d’herbes, de fragments de tige de roseau, de feuilles diverses. La ponte compte deux ou trois œufs, l’incubation dure 23 à 25 jours, et les jeunes s’envolent environ trois semaines après l’éclosion. Les oiseaux quittent alors rapidement les sites de nidification pour entamer leur migration vers le milieu marin. La dynamique de population de l’espèce n’a pas été étudiée. Migration : la migration postnuptiale se déroule de fin juillet à fin novembre, avec un pic en octobre. La migration prénuptiale débute en février et s’achève en mai. État des populations En Normandie, l’espèce n’est présente qu’en période internuptiale, les effectifs hivernants sont mal connus, retenons les 316 individus notés lors de l’enquête de 1996-1997. À l’échelle nationale, il en va de même, les effectifs hivernants comme leur répartition sont mal connus ; le « Nouvel inventaire des oiseaux de France » (Dubois et coll., 2008) fait état de groupes hivernants au large (centaines voire milliers) notamment dans le Golfe de Gascogne et d’une présence hivernale sporadique dans les terres. Retenons un minimum de 250 hivernants sur la période 2004-2005. Concernant les effectifs européens hivernants « Birds in Europe » (Birdlife International, 2004) fait état de plus de 11 000 hivernants. La population nicheuse européenne est, quant à elle, estimée entre 24 000 et 58 000 couples. Utilisation spatio-temporelle de la ZPS La mouette pygmée exploite exclusivement les eaux de la zone marine de la ZPS pour l’alimentation et le repos. Elle est surtout présente lors de la migration postnuptiale de mi-septembre à mi-décembre, avec le passage de plusieurs milliers d’individus, et durant l’hivernage. La carte de répartition spatio-temporelle des effectifs, pour cette espèce qui fréquente l’ensemble de la zone marine de la ZPS, n’a pas été réalisée. janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc - 104 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Évolution de la population hivernante du site L’effectif hivernant, bien qu’atteignant un niveau national avec les chiffres connus, représente moins de dix oiseaux dénombrés chaque année en janvier mais il correspond à une prospection très partielle de la zone marine à partir de la côte. Des suivis plus poussés en période hivernale et au large de la ZPS devront être envisagés afin de mieux connaître la fréquentation du site par cette espèce de l’Annexe I de la Directive « Oiseaux ». Évaluation de la population hivernante de la ZPS Avec seulement 5 à 7 individus hivernants, la ZPS représente entre 2 % et 2,8 % de la population française hivernante. Toutefois ces résultats sont à prendre avec beaucoup de précaution en raison du manque de connaissance de cette espèce en hivernage, au large des côtes. Tableau XVII : Évaluation de la population hivernante de mouette pygmée sur la ZPS. % de la population Population nationale et normande Évaluation Population ZPS Min. Max. Min. Max ZPS (2004-2009) 5 7 2 2,8 Normandie (1996-1997) ? 316 ? ? B France (2004-2005) 250 ? Europe (« 2000 ») 12000 ? Menaces et préconisations de gestion : Il n’existe pas de menace identifiée pour cette espèce sur la ZPS mais l’évolution des ressources trophiques de la zone marine peut influer sur les effectifs migrant et hivernant. Un suivi standardisé, réalisé lors de séances de guet à la mer et complété par des observations embarquées, permettrait d’avoir une idée plus précise de l’évolution des effectifs sur la ZPS. - 105 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Harle huppé Mergus serrator (A069) Description de l’espèce Canard plongeur de taille moyenne, le harle huppé a un corps fuselé prolongé par un cou long et mince. Observé à distance, la silhouette apparaît svelte. De plus près, la tête noire à reflet vert du mâle adulte ornée d'une double huppe ébouriffée est caractéristique. Le bec mince conçu pour la capture des poissons est rouge. Il est crochu à son extrémité. L'iris est rouge ou jaune orangé. La poitrine roussâtre tachetée de noir se prolonge par un collier blanc. Le devant des flancs noirs porte de nettes taches blanches. La femelle et le juvénile, assez semblables, ont tout le corps gris. Seule la tête est brun roux sans limite précise avec le cou blanc sale. En vol, les ailes brun-noir portent un grand miroir blanc très visible partagé par deux barres noires. Le dessous est blanc. Le harle huppé vole le cou étiré et bat des ailes rapidement à mouvements d’amplitude faible. Ses cris habituels ressemblent à des petits raclements rauques et bas, émis avec parcimonie. Le mâle en parade s'annonce par de faibles et rares hoquets rythmiques et éternuements entrecoupés de pauses. La femelle se manifeste par des caquètements continus. Longueur du corps : 52 à 61 cm. Poids : de 950 à 1 350 g pour le mâle et de 700 à 1 100 g pour la femelle. Statut : Article 4.2 de la Directive « Oiseaux ». Biologie et écologie Habitat : en hiver, le harle huppé fréquente principalement le littoral maritime, privilégiant les estuaires et les baies. Moins commun sur les eaux continentales, il peut fréquenter des plans d'eau ou les lacs les plus vastes comme le lac du Der en Champagne ou le lac Léman. Semblant éviter les cours d'eau, les observations sur le cours du Rhin, par exemple, sont irrégulières et ne concernent que quelques individus isolés. Régime alimentaire : il comprend essentiellement des poissons de faible taille (8 à 10 cm, extrême 28 cm) qu'il capture en plongeant à deux ou trois m de profondeur, six au maximum. Les plongées durent en moyenne 20 à 25 s, mais peuvent atteindre 45 s, voire deux min. Sur les sites maritimes, il se nourrit d'une grande variété de poissons (flets, éperlans, anguilles, gobies, harengs, chabots, etc.), de vers (arénicoles, néréides…), de crustacés (gammares, crabes, etc.) et de mollusques (hydrobies, moules, littorines, etc.). En eau douce, il capture des carpes, des brochets, des perches et bien d'autres espèces. Les insectes et leurs larves, les crustacés et les grenouilles sont également consommés. Les plantes aquatiques restent occasionnelles. La pêche collective, qui consiste à entourer les poissons en formant un demi-cercle, apparaît la plus rapide et la plus rentable des méthodes. Reproduction et activités : le harle huppé niche sur les îles et les rivages maritimes, ainsi qu'au bord des lacs situés dans la toundra et dans les forêts boréales et tempérées. Dès l'arrivée sur les sites de reproduction, les parades nuptiales des mâles, qui avaient déjà commencé durant l'hiver, s'intensifient. Chez certaines femelles, la fidélité au site a été prouvée, notamment en Finlande et en Allemagne. Le nid, simple dépression garnie d'herbes et de feuilles, disposé au sol sous la végétation ou dans un trou peu profond, est toujours à proximité de l'eau. La ponte a lieu de la fin avril au début de juin en Grande-Bretagne et du début de juin jusqu'à la fin de juillet au Danemark et en Islande. En cas de perte, une ponte de remplacement peut avoir lieu. L'incubation des neuf à dix œufs (extrêmes 5 à 15), assurée par la femelle, dure 29 à 35 jours. Le nid est recouvert d'un duvet gris brunâtre lors des absences de la femelle. Les poussins nidifuges quittent le nid 24 heures après l'éclosion. À l'âge de 15 jours, ils s'associent à d'autres nichées, formant des crèches qui peuvent compter jusqu’à 60 poussins, voire plus, généralement accompagnés par deux ou trois femelles. Les jeunes sont indépendants avant 50 jours et leur envol intervient à l'âge de 60 à 65 jours. Les deux sexes ne se reproduisent pas avant leur deuxième année et la plupart des femelles se reproduisent à partir de leur troisième année. La longévité maximale observée grâce aux données de baguage est de 21 ans et trois mois. Migration : l'arrivée sur les sites d'hivernage peut débuter en octobre, parfois en septembre, mais c'est surtout de novembre à décembre que le gros des effectifs s'installe en France. Les hivernants séjournent jusqu'en mars, voire avril. Cependant, quelques rares oiseaux estivent régulièrement, notamment en Bretagne et sur le littoral de la Manche. Sociable, le harle huppé se rassemble en petites troupes (souvent des familles) comptant de 5 à 15 individus, parfois des centaines en automne sur les sites nordiques. - 106 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Carte 34 : Répartition spatio-temporelle des effectifs de harle huppé hivernant de 2004 à 2010. État des populations En Normandie, l’espèce hiverne principalement entre la pointe de Barfleur dans la Manche et le plateau du Calvados où plus de 1 000 individus peuvent être recensés au cœur de l’hiver, auxquels il faut ajouter les effectifs hivernaux de l’archipel des îles Chausey qui atteignent en moyenne depuis 2000 une centaine d’individus (Gallien F. & Debout G., 2009). Signalons également que cet archipel est le seul site de nidification de l’espèce en France, reproduction annuelle détectée pour la première fois en 1993 et confirmé par la découverte du nid en 2008 (Gallien, 2008). Concernant l’hivernage en France, sur la période 1997-2006, ce sont en moyenne 4 340 individus recensés (Dubois et coll., 2008). En Europe (Birdlife International, 2004), plus de 89 000 individus hivernent et on dénombre entre 73 000 et 120 000 nicheurs (principalement en Europe du Nord). Utilisation spatio-temporelle de la ZPS Présent de début octobre à début avril, le harle huppé utilise essentiellement le secteur marin de la ZPS qu’il exploite en petits groupes pour s’alimenter ou pour se reposer et se toiletter en surface. Quelques rares individus stationnent sur le platier pour leur activité de repos et de confort (Vimard et coll., 2008). La figure précédente (Carte 34) présente d’une part les effectifs moyens de harle huppé hivernant en mer par secteur sur les six dernières années de suivis précis (2004 à 2010) et d’autre part l’évolution annuelle des effectifs par secteur. C’est le secteur de Cricqueville qui concentre la majorité des harles avec en moyenne 75 % des individus hivernants sur la ZPS. Les autres secteurs accueillent moins de 10 % des effectifs chacun : 6 % pour SaintPierre-du-Mont, 8 % pour Englesqueville-la-Percée Ouest, 6 % pour Englesqueville-la-Percée Est et 4 % pour Louvières-Vierville. janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc - 107 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Évolution de la population hivernante de la ZPS L’évolution des effectifs hivernants de harle huppé sur la ZPS (Figure 37) paraît traduire localement deux déclins : un premier divisant les effectifs de moitié entre 2004 et 2005-2006, puis un second déclin important et rapide entre 2006 et 2007. L’année 2009 semble marquer le « plus bas historique » enregistré avec seulement 12 individus observés. En 2010, l’espèce est plus présente, 40 individus ont été recensés lors du Wetlands International (WI) et 85 individus sont observés quelques jours plus tard devant Cricqueville-en-Bessin. Toutefois, la répartition très fluctuante de l’espèce en baie de Seine (près de 900 oiseaux en 2006) rend difficile toute interprétation. On soulignera tout de même l’importance du secteur de Cricqueville-en-Bessin qui accueille la majorité des oiseaux et qui correspond à la limite orientale du secteur des Rochers de Grandcamp-Maisy dont les ressources trophiques sont particulièrement attractives pour les oiseaux plongeurs qui utilisent également la zone située directement à l’ouest, hors ZPS. Figure 37 : Évolution des effectifs hivernants de harle huppé sur la ZPS de 2004 à 201116. Évaluation de la population hivernante de la ZPS Avec un maximum de 302 individus observés en 2004, la ZPS représente jusqu’à 8,31 % de l’effectif hivernant national de harle huppé et constitue donc potentiellement un bastion important à l’échelle nationale. Tableau XVIII : Évaluation de la population hivernante de harle huppé sur la ZPS. % de la population Population nationale et normande Évaluation Population ZPS Min. Max. Min. Max ZPS (2004-2009) 12 302 0,26 8,31 Normandie (1998-2002) 1 100 1 27,4 B-C France (WI 2000-2006) 3 634 4 563 Europe (« 2000 ») 89 000 ? Menaces et préconisations de gestion : Il n’existe pas de menace particulière identifiée pour le harle huppé sur la ZPS hormis, à une échelle plus large que celle du site, les éventuelles pollutions aux hydrocarbures et l’eutrophisation des masses d’eau littorales. 16 Effectifs recensés lors du Wetlands International (WI) à la mi-janvier. - 108 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Bilan des principales espèces nicheuses, migratrices et hivernantes de la ZPS - Nicheurs Seule espèce de l’Annexe I nichant sur la ZPS, le faucon pèlerin constitue un élément important de l’avifaune du site par son arrivée récente et surtout par son impact sur les autres espèces. Avec un maximum de trois couples recensés, la population de la ZPS se situe en catégorie C car la population de la ZPS représente seulement entre 0,14 et 0,27 % de la population nationale. Toutefois, ces trois couples constituent près du tiers de la population régionale (30 %) qui s’élève à environ 10 couples (Chartier in Debout, coord., 2009). Les effectifs nicheurs du fulmar boréal et de la mouette tridactyle (atteignant respectivement les catégories B et A), confèrent à la ZPS une importance de niveau national, la falaise du secteur de Saint-Pierre-du-Mont accueillant la première ou la seconde (en fonction des années) colonie française de mouette tridactyle. - Hivernants et migrateurs Parmi les espèces inscrites à l’Annexe I de la Directive « Oiseaux », deux espèces en hivernage, la mouette mélanocéphale et la mouette pygmée, sont en catégorie B, c'est-à-dire que leurs effectifs sur la ZPS représentent entre 2 et 15 % des effectifs nationaux hivernants. L’effectif de mouette mélanocéphale en hivernage et au cours de la migration confère à la ZPS une importance nationale. On notera que l’essentiel de cet effectif se partage entre la zone la plus occidentale de la ZPS (Ouest du secteur de Cricqueville-en-Bessin) et le secteur contigu de Grandcamp-Maisy non inclus pour le moment dans la ZPS. Le modeste effectif hivernant de mouette pygmée, bien qu’atteignant le niveau d’évaluation B, correspond à des oiseaux dénombrés depuis la côte. Il est probable qu’une prospection plus approfondie de la zone marine révèle une présence plus importante de l’espèce au cours de cette période. Les autres espèces (aigrette garzette, grèbe esclavon, plongeons arctique et catmarin, et sterne caugek) pour lesquelles existait une référence nationale sont toutes classées en catégorie C, ce qui est une preuve de la richesse de cette ZPS. Migrateur régulier au cours du passage postnuptial, les effectifs récents (2008) du puffin des Baléares sur la zone marine de la ZPS jusqu’au début du mois de décembre (plusieurs dizaines d’oiseaux au repos ou en pêche) semblent confirmer la présence désormais régulière de l’espèce en Manche orientale en période postnuptiale voire hivernale. Atteignant un niveau d’évaluation B-C, la population hivernante de mouette tridactyle fréquentant la zone marine est probablement sous-estimée par des dénombrements ne s’effectuant que de la côte. L’effectif fluctuant des populations hivernantes du harle huppé le long des côtes de la baie de Seine rend délicate l’évaluation de l’espèce pour la ZPS, la tendance au déclin constatée ces dernières années pourrait la faire évoluer vers la catégorie C, mais on rappellera l’importance de l’effectif de harle huppé sur le secteur de Grandcamp-Maisy situé à la limite occidentale du secteur de Cricqueville-en-Bessin. Enfin, la présence des passereaux nordiques migrateurs/hivernants de l’article 4.2, alouette haussecol (Eremophila alpestris) et bruants des neiges (Plectrophenax nivalis) et lapon (Calcarius lapponicus), est notée ponctuellement, sur la ZPS. Toutefois, au regard du caractère occasionnel de ces observations, aucune évaluation concernant ces espèces ne peut être menée. - 109 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. L’ensemble des données, relatives aux espèces de l’Annexe I et de l’article 4.2 de la Directive « Oiseaux », est récapitulé dans six tableaux annexés (Annexe XIX). Par ailleurs, pour les principales espèces, des tableaux d’évolution des effectifs par secteur y sont également présentés. Le tableau suivant (Tableau XIX) présente le calendrier de présence des six principales espèces patrimoniales sur la ZPS. Notons que la ZPS accueille tout au long de l’année des espèces patrimoniales et que la période critique pour ces espèces s’étale de mi-février à mi- septembre. Tableau XIX : Calendrier de présence des six principales espèces patrimoniales sur la ZPS. janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov Nicheurs Faucon pèlerin Mouette tridactyle Fulmar boréal Hivernants Mouette mélanocéphale Mouette pygmée Harle huppé déc Statut de conservation des espèces Le tableau page suivante (Tableau XX) récapitule pour chaque espèce retenue, les populations en fonction de chaque « statut » (nicheur, hivernant, migrateur), le ou les habitat(s) de l’espèce sur la ZPS, la note d’évaluation pour l’espèce17 et présente, lorsque cela est possible, le statut de conservation estimé en fonction de l’évolution des populations de l’espèce et des menaces pesant sur celle-ci à l’échelle de la ZPS. L’évaluation du statut de conservation des espèces sur la ZPS a été réalisée pour les espèces nicheuses et pour cinq espèces en hivernage faisant l’objet d’un décompte précis et d’une pression d’observation constante (permettant d’avoir une évaluation des populations pertinente) : le harle huppé, les deux cormorans et les deux mouettes, mélanocéphale et pygmée. En revanche, en période internuptiale et pour les autres espèces, la pression d’observation ayant diminuée depuis ces cinq dernières années, il est délicat de présenter des tendances d’évolution justes. Ainsi, il ne nous a pas été possible d’évaluer le statut de conservation pour ces espèces. Toutefois, nous rappelons ici l’évaluation du statut de conservation réalisé à l’échelle européenne et donné par les cahiers d’habitat du MNHN. - Espèces de l’annexe I : Plongeon catmarin et arctique : l’état de conservation de ces deux espèces est jugé défavorable à l’échelle européenne en raison d’un large déclin général. À l’échelle de la ZPS, il n’existe pas de menaces spécifiques identifiées sur le site hormis les éventuelles pollutions aux hydrocarbures. Grèbe esclavon : l’état de conservation de cette espèce est jugé « en déclin » à l’échelle européenne. Toutefois, une actualisation de cette évaluation serait nécessaire. Un suivi précis des hivernants sur la ZPS permettrait de mieux cerner l’état de conservation de cette espèce. Aigrette garzette : son statut est jugé favorable en Europe, il n’a pas pu être évalué sur la ZPS. Faucon pèlerin : alors que son statut est jugé favorable en Europe, sur la ZPS le statut de conservation du faucon pèlerin a été évalué défavorablement en raison des nombreux dérangements constatés en période de reproduction. 17 Si plusieurs « notes » ont pu être calculées, seule la meilleure est présentée dans le tableau, l’Annexe scientifique apporte plus de précision. - 110 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Mouettes mélanocéphale et pygmée : l’hivernage de ces deux espèces étant principalement localisé au secteur du pont du Hâble (site particulièrement bien suivi en période internuptiale), les effectifs observés ainsi que leurs tendances d’évolution permettent d’évaluer favorablement le statut de conservation pour ces deux espèces. Sternes caugek et pierregarin : à l’échelle de l’Europe, le statut de conservation de la sterne caugek est défavorable alors que celui de la sterne pierregarin est favorable. Aucune évaluation de statut n’a pu être menée pour ces deux espèces de la ZPS, présentes majoritairement en migration. Puffin des Baléares : le statut de cette espèce est jugé en « en danger critique » en Europe. - Espèces de l’article 4.2 : Grèbe huppé : cette espèce possède un statut de conservation favorable à l’échelle européenne, aucune évaluation de statut n’a pu être menée sur la ZPS. Fulmar boréal : le statut de conservation de cette espèce est jugé favorable à l’échelle européenne. Sur la ZPS, en raison de l’évolution décroissante des effectifs nicheurs depuis ces cinq dernières années et des problèmes de dérangement constatés, son statut de conservation est jugé défavorable. Puffin des anglais : de tendance non connue en Europe, le statut de cette espèce est qualifié de « localisé ». Le statut de conservation sur la ZPS n’a pas pu être évalué. Fou de Bassan : le statut de cette espèce est jugé favorable en Europe, il n’a pas pu être évalué sur le ZPS. Grand cormoran : présentant des effectifs stables, le statut de conservation du grand cormoran est jugé favorable sur la ZPS comme en Europe. Cormoran huppé : sur la ZPS comme à l’échelle européenne, le statut de conservation de cette espèce est jugé favorable. Macreuse noire : le statut de conservation de la macreuse noire n’a pas pu être évalué sur la ZPS alors qu’il est jugé favorable à l’échelle européenne. Harle huppé : en raison de la répartition très fluctuante de l’espèce en baie de Seine et donc sur la ZPS, il est difficile d’interpréter l’importance du site pour le harle huppé. Toutefois, au regard des effectifs importants certaines années (jusqu’à plus de 8 % de la population nationale), le statut de cette espèce est jugé favorable sur la ZPS. Rappelons que le secteur du pont du Hable semble jouer un rôle important pour cette espèce. Goélands brun et argenté : les effectifs nicheurs de ces deux espèces présentant des tendances décroissantes (notamment en 2010 avec seulement deux couples pour le goéland brun et 120 couples pour le goéland argenté) et en raison des dérangements constatés en période de reproduction, le statut de ces deux goélands sur la ZPS est jugé défavorable. Goéland marin : le statut de cette espèce est jugé favorable en Europe, il n’a pas pu être évalué sur la ZPS en l’absence de décompte précis et régulier en hivernage. Mouette tridactyle : le statut de cette espèce emblématique de la ZPS est jugé défavorable sur le site en raison du déclin de la population nicheuse. En Europe, il est jugé favorable. Guillemot de Troïl et pingouin torda : ces deux espèces bénéficient d’un statut de conservation favorable en Europe. À l’échelle de la ZPS, ce statut n’a pas pu être évalué, en raison de l’absence de décompte précis et régulier en hivernage. - 111 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Tableau XX : Populations, habitats et statuts de conservation des espèces retenues pour le DOCOB. Nom scientifique de l’espèce Nom commun de l'espèce Code européen Natura 2000 Estimation de la population de la ZPS N M H Évolution des effectifs Habitat de l'espèce Statut de conservation à l'issue de l'inventaire Évaluation de l’importance de la ZPS Liste des espèces d'oiseaux de l'Annexe I retenue pour l’évaluation de la ZPS Gavia stellata Plongeon catmarin A001 1à6 1à6 ? Zone marine Gavia arctica Plongeon arctique A002 Max. 2 1à4 ? Zone marine Podiceps auritus Grèbe esclavon A007 1à4 1à3 ? Zone marine Egretta garzetta Aigrette garzette A026 15 à 50 ? Estran découvert à marée basse Falco peregrinus Faucon pèlerin A103 Larus melanocephalus Mouette mélanocéphale A176 Larus minutus Mouette pygmée A177 Sterna sandvicensis Sterne caugek A191 C Favorable en Europe, inconnu sur la ZPS C C C 2à4 Croissant Falaise+estran+haut de falaise Max 600 Max. 110 Stable Zone marine +estran Max 200 < 10 Stable Zone marine centaines 1à2 ? Zone marine +estran ? Zone marine +estran Favorable en Europe, défavorable sur la ZPS : en raison des dérangements de février à juillet. Favorable en Europe, favorable sur la ZPS + extension du périmètre au platier de Grandcamp En déclin en Europe, favorable sur la ZPS Défavorable à l'échelle européenne, inconnu sur la ZPS Favorable en Europe, inconnu sur la ZPS 1 ? Zone marine En danger critique en Europe, inconnu sur la ZPS ? 2à3 couples . Défavorable à l'échelle européenne, inconnu sur la ZPS Défavorable à l'échelle européenne, inconnu sur la ZPS Favorable en Europe, inconnu sur la ZPS Sterna hirundo Sterne pierregarin A193 centaines Puffinus mauretanicus Puffin des Baléares A394 Max. 100 Podiceps cristatus Grèbe huppé A005 Fulmarus glacialis Fulmar boréal A009 Puffinus puffinus Puffin des anglais A013 C B-C B C ? Liste des espèces d'oiseaux migratrices (Article 4.2) retenue pour l’évaluation de la ZPS Max 80 62 à 164 5 à 172 Max. 150 136 à 226 1 à 20 ? Zone marine Favorable en Europe, inconnu sur la ZPS ? Décroissant Zone marine + falaise Favorable en Europe, défavorable sur la ZPS : déclin de la population, dérangement en haut de falaise + modification du réseau trophique + érosion de la falaise B ? Zone marine Localisé en Europe, inconnu sur la ZPS ? Morus bassanus Fou de Bassan A016 centaines Max. 700 ? Zone marine Favorable en Europe, inconnu sur la ZPS ? Phalacrocorax carbo Grand cormoran A017 91 à 177 Stable Zone marine + falaise Favorable en Europe, favorable sur la ZPS C Phalacrocorax aristotelis Cormoran huppé A018 10 à 44 Croissant Zone marine + falaise Favorable en Europe, favorable sur la ZPS D Melanitta nigra Macreuse noire A065 4 à 34 ? Zone marine C-D Mergus serrator Harle huppé A069 56 à 302 « Décroissant » Zone marine B-C 0à9 Max 100 Larus fuscus Goéland brun A183 3à9 1à6 Décroissant Zone marine + falaise + haut de falaise + estran Favorable en Europe, inconnu sur la ZPS Favorable en Europe et favorable sur la ZPS + encore plus si extension Favorable en Europe, défavorable sur la ZPS : dérangement Larus argentatus Goéland argenté A184 97 à 218 358 à 579 Stable Zone marine + falaise + haut de falaise + estran Favorable en Europe, favorable sur la ZPS C Larus marinus Goéland marin A187 57 à 230 ? Zone marine + falaise + haut de falaise +estran B-C Rissa tridactyla Mouette tridactyle A188 Max. 12 Décroissant Zone marine et falaise Uria aalge Guillemot de Troïl A199 Max. 19 3à7 ? Zone marine Favorable en Europe, inconnu sur la ZPS Favorable en Europe, défavorable sur la ZPS : déclin de la population, dérangements humains + modification du réseau trophique + érosion de la falaise Favorable en Europe, inconnu sur la ZPS Alca torda Pingouin torda A200 Max. 35 5 à 283 ? Zone marine Favorable en Europe, inconnu sur la ZPS ? 1 297 à 2 210 D A ? Code couleur : : Statut de conservation de l’espèce sur la ZPS jugé favorable. : Statut de conservation de l’espèce sur la ZPS jugé défavorable. - 112 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. II.2.2. Autres connaissances floristiques et faunistiques disponibles Habitats naturels et espèces floristiques Trois sources de données ont été utilisées pour caractériser les communautés végétales et algales : l’inventaire ZNIEFF pour le platier, l’analyse du Conservatoire Botanique National (CBN) de Brest de 2007 (Zambettakis, 2007) et le tome I du plan de gestion de la véloroute (Bescond, 2011). Les deux dernières études ne sont pas spécifiques à la ZPS puisqu’elles concernent l’ensemble des falaises du Bessin. Flore algale du platier rocheux : Une intéressante flore algale a été recensée sur le platier rocheux. Parmi les espèces les plus remarquables, on peut citer Asparagopsis armata, Catenella caespitosa, Chondria dasyphylla, Gonimophyllum buffhamii, Lomentaria clavellosa, Pterocladia pinnata, Sphondylothamnion multifidum, Spyridia filamentosa, toutes correspondantes à des algues rouges (Rhodophytes). On trouve également au sein de la ZPS, sur les parois rocheuses, la fougère martitime (Asplenium marinum). Habitats « naturels » du plateau sommital : La végétation du plateau sommital est fortement influencée par les caractéristiques édaphiques du secteur mais également par l’exploitation agricole du plateau. Ainsi, sur les secteurs les plus naturels une végétation majoritairement calcicole domine en haut de falaise. Plusieurs habitats naturels concernent la ZPS : Les fourrés calcicoles littoraux typiques (Code Corinne 31.8112) : Ces fourrés ou haies sont caractérisés par la présence de l’aubépine (Crataegus monogyna), du merisier (Prunus avium), du prunellier (Prunus spinosa), du sureau noir (Sambucus nigra), du frêne (Fraxinus excelsior), du saule roux-cendré (Salix atrocinerea) et du saule des chèvres (Salix caprea), du lierre (Hedera helix) et des ronces (Fructicosus grp.). Sur les ourlets herbacés de ces fourrés se développent également l’aigremoine (Agrimonia eupatoria), la clématite (Clematis vitalba) et le brachypode penné (Brachypodium pinnatum). Les pelouses et ourlets calcicoles typiques (Code Corinne 34.32) : Dans les secteurs pentus de falaises, sur les secteurs piétinés ou enfin sur les secteurs entretenus par fauche, se développent des pelouses diversifiées marquées par la présence plus ou moins recouvrante du brachypode penné. Au sein du cortège de ces pelouses, se rencontrent plusieurs orchidées calcicoles, comme notamment, l’orchis de Fuchs (Dactylorhiza fuchsii), l’orchis bouc (Himantoglossum hircinum), l’orchis pyramidal (Anacamptis pyramidalis), l’ophrys abeille (Ophrys apifera). On y trouve également, la rare gentiane amère (Gentianella amarella) et la sous-espèce endémique de Normandie du séneçon blanchâtre (Senecio helenitis subsp. candidus). Les formations de pelouses, d’ourlets et de fourrés calcicoles se rattachent aux groupements définis par le code Natura 2000 (6210) - Pelouses sèches semi-naturelles et faciès d’embuissonnement sur calcaires (Festuco-brometalia). Ces formations végétales d’intérêt européen sont inscrites à l’Annexe I de la Directive « Habitats-Faune-Flore » (Code Natura 6210). - 113 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Les fourrés landicoles (Code Corinne 31.85) : En quelques secteurs, s’expriment des fourrés à caractère acidiphile (s’expliquant par une acidification en surface des sols liés aux phénomènes de lixiviations : entraînement des minéraux par infiltration). Ces fourrés sont marqués par la présence d’ajonc d’Europe (Ulex europaeus), de chèvrefeuille (Lonicera periclymenum) et de germandrée (Teucrium scorodonia). Les prairies mésophiles à xérophiles (Code Corinne 38.1 et 81.1) : Il subsiste quelques prairies mésophiles pâturées sur la ZPS (38.1). Celles-ci sont pour la plupart fertilisées. Aussi, on parlera de « prairies sèches améliorées : pâturage intensifs sec ou mésophile » (81.1). Les cultures : Enfin, les cultures, comme nous l’avons vu précédemment, domine largement le plateau. Ces cultures sont traitées intensivement. Elles correspondent au code Corinne 82.2 « Cultures avec marge de végétation spontanée ». Rudéralisation des habitats : Les habitats de pelouses et/ou de fourrés subissent, lorsqu’ils sont en contact avec les secteurs cultivés, divers types de dégradations : dépôts de gravats, de déchets ou de résidus de récoltes, remaniement de terre aux abords d’aménagements divers, dérive de pulvérisation de produits agricoles (engrais, produits phytosanitaires), compaction du sol par passage des engins agricoles. L’ensemble de ces dégradations appauvrit notablement la diversité végétale sur cette bande relativement étroite du littoral située entre cultures et falaise. On observe alors, accompagnant le brachypode penné voire se substituant à lui, l’implantation d’espèces rudérales : espèces spontanées des friches, terrains vagues et décombres comme par exemple le cirse commun (Cirsium vulgare), le liseron des champs (Convolvulus arvensis), le gaillet gratteron (Galium aparine), la doche (Rumex crispus), le dactyle aggloméré (Dactylis glomerata). Ces habitas correspondent au code Corinne 87.1 et 87.2 « Terrains en friche et terrain vagues ; zones rudérales », sans aucun intérêt botanique. Flore protégée et rare Trois espèces de plantes notées sur les falaises du Bessin au sens large disposent d’un statut de protection : La gentiane amère est protégée au niveau national, toutefois elle n’a pas été contactée depuis 2004 sur les falaises du Bessin (dernier contact à l’est de Port-en-Bessin, hors ZPS). Le sénéçon blanchâtre (photo ci-contre) est présent sur la ZPS sur huit stations (Bescond, 2011). Il est protégé en Basse-Normandie. La fougère maritime est également protégée régionalement. Notons la présence de cinq espèces jugées très rares sur les falaises du Bessin : l’orchis de Fuchs (une station sur la ZPS), l’euphorbe à feuille plate (Euphorbia platyphyllos), la porcelle glabre (Hypochaeris glabra), la gesse tubéreuse (Lathyrus tuberosus) et le tétragonolobe siliqueux ou lotier à gousse carrée (Tetragonolobus maritimus). Flore bryophytique, lichens et champignons Il n’existe malheureusement pas à notre connaissance de données relatives aux bryophytes, aux lichens et aux champignons. - 114 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Autres espèces animales Mammifères : (Source : Vimard et. coll. 2008) Désignée pour sa richesse ornithologique, la zone marine de la ZPS est également fréquentée par trois espèces de mammifères marins : Le phoque veau-marin, Phoca vitulina (Figure 38) qui se reproduit en baie des Veys, est régulièrement observé en pied de falaise. Figure 38 : Photographie d’un phoque veau-marin. Quelques individus solitaires de marsouin commun, Phocoena phocoena sont également noté sur la partie marine de la ZPS. Enfin, le grand dauphin, Tursiops truncatus (Figure 39) est fréquemment observé en groupe d’une demi-douzaine d’individus aux abords de la falaise. Figure 39 : Photographie de grands dauphins. La présence de mammifères plus communs (lièvre, sanglier, renard…) est également notée sur le platier sommital. Nous ne disposons pas d’information relative à la présence de chiroptères. Autres espèces : Il n’existe pas à notre connaissance d’inventaire spécifique aux autres taxons sur la ZPS (reptiles et amphibiens, invertébrés, etc.) - 115 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. BIBLIOGRAPHIE ANTEA, 2009. Confortement de la falaise de la Pointe Du Hoc à Cricqueville en Bessin (14). Etude d’impact sur l’environnement. Mars 2009 – Rapport n°A53138/A. 125 p. + annexes. BESCOND V. 2011. 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GLOSSAIRE ABMC : American Battle Monuments Commission AEWA : African-Eurasian Waterbird Agreement AAMP : Agence des Aires Marines Protégées AMP : Aire Marine Protégée AOC : Appellation d’Origine Contrôlée AOT : Autorisation d’Occupation Temporaire ATRACTIV : Aménagement du Territoire, Réseaux d’Acteurs et Compétitivité par les Technologies de l’Information et de la Communication BRGM : Bureau de Recherches Géologiques et Minières CAD : Contrat d’Agriculture Durable CAF : Commission de l’Avifaune Française CAUE : Conseils d'Architecture, d'Urbanisme et d'Environnement CBN : Conservatoire Botanique National CDB : Convention sur la Diversité Biologique CdL : Conservatoire du Littoral CEE : Communauté Économique Européenne CFENBN : Conservatoire Fédératif des Espaces Naturels de Basse-Normandie CHN : Comité d’Homologation National CIADT : Comité Interministériel d’Aménagement et de Développement du Territoire CITES : Convention on International Trade of Endangered Species CLPMEM : Comité Local des Pêches Maritimes et des Élevages Marins CMS : Convention on Migratory Species CNPMEM : Comité National des Pêches Maritimes et des Élevages Marins COPIL : Comité de pilotage (d’un site Natura 2000) CPB : (The) Cartagena Protocol on Biosafety CPNOB : Centre de Pleine Nature d’Omaha Beach CRPMEM : Comité Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins DCE : Directive Cadre sur l’Eau DCSMM : Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin DDAM : Direction Départementale des Affaires Maritimes DDTM : Direction Départementale des Territoires et de la Mer DDEA : Direction Départementale de l’Équipement et de l’Agriculture DIREN : DIrection Régionale de l’Environnement (nouvellement DREAL) DOCOB : Document d’objectifs (d’un site Natura 2000) DOG : Document d’orientations Générales DPM : Domaine Public Maritime DRAM : Direction Régionale des Affaires Maritimes DREAL : Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement DUP : Déclaration d’Utilité Publique EPF : Etablissement Public Foncier ERG : État des Réserves du GONm FEADER : Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural FEDER : Fonds Européen de Développement Régional FSD : Formulaire Standard de Données (base de données officielle européenne de chaque site Natura 2000) GISOM : Groupement d’Intérêt Scientifique Oiseaux Marins GMN : Groupe Mammalogique Normand GONm : Groupe Ornithologique Normand GPD : Groupement des Plongeurs Démineurs ICPE : Installation Classée pour la Protection de l’Environnement IFREMER : Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer IODDE : Ile d’Oléron Développement Durable Environnement LERN : Laboratoire d’Étude et de Recherche MAEt : Mesure Agro-Environnementale territorialisée MEEDDAT : Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement Durable et de l'Aménagement du Territoire MEEDM : Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer MNHN : Muséum National d’Histoire Naturelle OGS : Opération Grand Site - 119 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. ONU : Organisation des Nations Unies OPBN : Organisation de Producteurs de Basse-Normandie ORSEC : Organisation de la Réponse de Sécurité Civile PADD : Projet d’Aménagement et de Développement Durable PNRMCB : Parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin PLU : Plan Local d’Urbanisme POLMAR : POLution MARitime POS : Plan d’Occupation du Sol pSIC : proposition de Site d’Importance Communautaire (directive Habitats) RHLN : Réseau Hydrologique Littoral Normand SAFER : Société d’Aménagement Foncier de l’Espace Rural SAGE : Schéma d’Aménagement et de Gestion de l’Eau SAO : Site Apparemment Occupé (cf. fiche espèce fulmar) SARi : Site Avec Reproduction identifiable (cf. fiche espèce fulmar) SAU : Surface Agricole Utile SCOT : Schéma de COhérence Territoriale SDAGE : Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux SHOM : Service Hydrographique et Océanique de la Marine SIC : Site d’Importance Communautaire (directive Habitats) SMCLEN : Syndicat Mixte Calvados Littoral Espace Naturel SRU : Solidarité et Renouvellement Urbain STH : Surface Toujours en Herbe TFNB : Taxe Foncière sur le Non Bâti UE : Union Européenne UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature UTA : Unité de Travail Annuel ZDE : Zone de Développement Eolien ZNIEFF : Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique ZPS : Zone de Protection Spéciale (directive Oiseaux) ZSC : Zone Spéciale de Conservation (directive Habitats) - 120 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. CREDITS PHOTOGRAPHIQUES 1re de couverture : Vue panoramique du haut de falaise : F. Leclerc (idem page 40) Mouette tridactyle au nid : P. Dumont (idem page 90) Pointe du Hoc, photo aérienne : © DREAL Basse-Normandie Fulmar boréal en vol : R. Binard (idem page 86) Page 10 : Vue de la ZPS de la descente de Saint-Pierre-duMont : G. Vimard Page 20 : Figure 3 : G. Vimard Figure 4 : F. Jeanne Page 22 : Figure 5 : J. Flaherty Page 24 : F. Jeanne Page 27 : Figure 9 : J. Flaherty, modifiée Page 43 : Figure 15 : F. Jeanne Page 44 : Figure 16 : F. Jeanne Page 45 : Figure 17 : à g., R. Purenne ; à dr. F. Jeanne Page 50 : Figures 20 et 21 : G. Vimard Page 51 : Figure 22 : R. Purenne Figure 23 : Flaherty J. Page 52 : F. Jeanne Pages 57 à 59 : CRPMEM de Basse-Normandie Page 63 : G. Vimard Page 69 : Figure 25 et 26 : J. Flaherty Page 70 : Figure 27 : R. Purenne Page 71 : Panneaux : F. Jeanne Figure 28 : J. Flaherty et G. Vimard Page 74 : Figure 30 : F. Jeanne Page 86 : Mouettes tridactyles : M. Millot et faucon pèlerin : C. Chartier (idem page 87) Page 96 : Fulmars boréaux : F. Jeanne Page 100 : Mouette mélanocéphale : A. Brodin (idem page 101) Mouette pygmée : F. Leclerc (idem page 104) Harle huppé : C. Ruchet (idem page 106) Page 114 : Figure 40 : GMN Page 115 : Figure 41 : GMN Page 114 : Sénéçon blanchâtre : V. Bescond - 121 - DOCUMENT D’OBJECTIFS NATURA 2000 DOCUMENT D’OBJECTIFS NATURA 2000 FALAISE DU BESSIN OCCIDENTAL Zone de Protection Spéciale FR 2510099 TOME II : Enjeux, objectifs, mesures et actions de gestion Validé par le comité de pilotage du 6 juillet 2012 2012 GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. DOCUMENT D’OBJECTFS DU SITE NATURA 2000 FR2510099 « FALAISE DU BESSIN OCCIDENTAL » Maître d’ouvrage État : Préfecture du Calvados et Préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord Ministère en charge de l’écologie – Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement de Basse-Normandie (DREAL). Suivi de la démarche : Sandrine ROBBE Opérateur Groupe Ornithologique Normand (GONm). Rédaction du document d’objectifs Rédaction / Coordination : François JEANNE Cartographie : Vottana TEP et FRANÇOIS JEANNE Contribution / Rédaction / Relecture : Gilbert VIMARD, Rosine BINARD, Gérard DEBOUT, Alain CHARTIER, Régis PURENNE, Bruno LANG. Crédits photographiques (1ère de couverture) Panoramique : F. LECLERC. Mouette tridactyle en vol : F. LECLERC. Pointe du Hoc vue de Cricqueville-en-Bessin : F. JEANNE. Fulmar boréal en falaise : F. JEANNE. Référence à utiliser JEANNE F., 2012. DOCOB Natura 2000. ZPS FR2510099 « Falaise du Bessin occidental ». Tome II. Enjeux, objectifs, mesures et actions de gestion. GONm, DREAL de Basse-Normandie. 112 p. -3- GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Le DOCOB en trois tomes Le DOCOB est constitué de trois tomes. Le premier est intitulé « Tome 1 : État des lieux et diagnostics socio-économique et écologique ». Le second a pour titre « Tome II : Enjeux, objectifs et mesures de gestion ». La charte Natura 2000 du site figure dans le troisième tome. Figure 1 : Les trois tomes du DOCOB. Les annexes et l’atlas cartographique figurent dans un document séparé. Le comité de pilotage du site Natura 2000 : « Falaise du Bessin occidental » Le comité de pilotage (COPIL1) est chargé d'assurer le suivi et la réalisation du document d'objectifs Natura 2000. Il a été créé et mis en place par l’arrêté interpréfectoral du 26 novembre 2009 (Annexe I). Ce comité de pilotage est co-présidé par Monsieur le Préfet de la région Basse-Normandie, Préfet du Calvados et par Monsieur le Préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord. L’ensemble des comptes rendus réalisés à l’issue des différents comités de pilotage de la ZPS figure en Annexe (Annexe II). 1 Tous les acronymes sont détaillés dans le glossaire en fin de document. -4- GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. REMERCIEMENTS Nous tenons à remercier vivement l’ensemble des personnes, des collectivités, des associations et des organismes administratifs et scientifiques qui ont participé au bon déroulement de la rédaction de ce document d’objectifs notamment pour leur disponibilité lors des réunions des comités de pilotage, des groupes de travail ou des réunions bilatérales. Mme Bindault-Lemaître, mairie de Louvières, Mme d’Hérouville, mairie d’Englesqueville-laPercée ainsi que Mme André et Mme Legrand, M. Houyvet, mairie de Saint-Pierre-du-Mont, M. Oxéant, mairie de Vierville-sur-Mer, M. Pain, mairie de Cricqueville-en-Bessin, M. Lelong, Conseiller général du canton d’Isigny-sur-Mer et président de la communauté de communes d’Isigny Grandcamp-Intercom, M. Thomines, Président de la communauté de communes de Trévières, Mme Boutard, M. Daguet et M. Leduc, Conseil Général du Calvados (CG14), M. Démoulin, Fédération Départementale des Chasseurs du Calvados (FDC14), Mme Bouet et M. Demeusoy, Comité départemental de randonnée pédestre du Calvados, M. Françoise et M. Lecaplain, Comités Locaux des Pêches (CLP), M. Green, Association de chasse maritime des rivages du Bessin, M. chenal, M. Grigy et M. Potey, Association ICARE, M. Fauvel, Chambre d’agriculture du Calvados, Mme Vasseur, M. Leymarie, M. Renard et M. Vial, Antenne normande du Conservatoire du Littoral (CdL), Mme Paul, Mme Richard, Mme Hamon et M. Parrad, Comité Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins (CRPMEM), M. Siquot, Président du club pêche plaisance de Lion-sur-Mer (CPPL), M. Durand, Club nautique de Port-en-Bessin, Mme Robbe, Mme De Rosa, M. Brécin, M. Defenouillère, M. Dumeige et M. Rungette, Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement (DREAL) de Basse-Normandie, Mme Binard, M. Chartier, M. Debout, M. Le Guillou, M. Purenne et M. Vimard, Groupe Ornithologique Normand (GONm), Mme Leroux, Groupement Régional des Association de Protection de l’Environnement (GRAPE), M. Toison et M. Aulert, Agence des Aires Marines Protégées (AAMP), M. Pigeon et M. De Saint-Jores, Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), M. Hooker et M. Gassion, American Battle Monuments Commission (ABMC), M. Brac de la Perrière, Comité du débarquement, Mme Martelin-Poder, Mme Saille, M. Jolimaitre et M. Zucchet, Syndicat Mixte Calvados Littoral Espaces Naturels (SMCLEN), Mme Chevalier, Mme Le Villain, Mme Guével et M. Longavenne, Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) du Calvados, M. Cadiou, Groupement d’Intérêt Scientifique Oiseaux Marins (GISOM), Observatoire Régional des Oiseaux Marins (OROM) de Bretagne et Bretagne Vivante, M. Dubois, Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), M. Foucher, IFREMER, M. Dumont, Association les fous du Cap, M. Le Corre, Université de la Réunion, M. Turbout, Université de Caen Basse-Normandie, M. Mallory, Canadian Wildlife Service, M. Omo, Animal Tracking, Technsmart, Mme Kotzerka, Université de Kiel, M. Wolf, Syndicat Mixte du SCOT Bessin, Mme Lallemand et M. Senne, Préfecture maritime, M. Le Direach, adjoint du Préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord chargé de l’action de l’État en mer et M. Ranchère, sous préfet de Bayeux, ainsi que toutes les personnes qui auraient été oubliées dans cette liste et qui ont contribué de près ou de loin à la rédaction de ce document d’objectifs. Les auteurs des photographies : ATEN, Binard R., Leclerc F. Omo G., Purenne R. et Vimard G. -5- GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. SOMMAIRE REMERCIEMENTS ..................................................................................................................... - 5 SOMMAIRE ................................................................................................................................. - 6 TABLE DES ILLUSTRATIONS ................................................................................................. - 7 III. ANALYSE DE L’EXISTANT, DÉFINITION DES ENJEUX, DES OBJECTIFS ET DES MESURES DE GESTION ET D’ÉVALUATION .......................................................... - 8 III.1. Les objectifs de développement durable et les mesures associées ......................- 10 Objectif n° 1 : Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS .............................................- 12 pour les oiseaux d’intérêt communautaire. ......................................................................- 12 Mesure 1.1 Accompagner le Conseil Général du Calvados et le SMCLEN dans l'aménagement de la véloroute et la gestion des terrains annexes................................- 21 Mesure 1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune d’intérêt communautaire. .............................................................................................- 25 Mesure 1.3 Assurer une cohérence administrative et technique sur la ZPS.....................- 33 Mesure 1.4 Contribuer aux démarches de gestion des pollutions marines ......................- 37 Objectif n° 2 : Poursuivre et approfondir les programmes de connaissance et de suivis de l’avifaune d’intérêt communautaire. ............................................................................- 39 Mesure 2.1 Poursuivre et pérenniser les suivis existants. ................................................- 43 Mesure 2.2 Renforcer et développer les suivis ornithologiques. .....................................- 44 III.2. Les actions de gestion .............................................................................................- 47 IV. PLAN D’ACTION ......................................................................................................... - 100 - V. CAHIERS DES CHARGES .......................................................................................... - 103 V.1.1. Principes et objectifs ...........................................................................................- 104 V.1.2. Avantages pour les contractants ..........................................................................- 105 - BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................... - 109 GLOSSAIRE ............................................................................................................................. - 111 CREDITS PHOTOGRAPHIQUES........................................................................................... - 112 - -6- GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. TABLE DES ILLUSTRATIONS Cartes : Carte 1 : Sensibilité au dérangement de l’avifaune rupestre en l’état des connaissances.................................. - 18 Carte 2 : Proposition d’extension de la ZPS au secteur de Grandcamp-Maisy. ................................................ - 34 Carte 3 : Localisation des points fixes d’observation sur la ZPS. ..................................................................... - 88 - Tableaux : Tableau I : Récapitulatif des espèces visées par le DOCOB et leurs statuts UICN. ......................................... - 11 Tableau II : Nature des usages et impacts potentiels sur la ZPS. ...................................................................... - 19 Tableau III : Actions préconisées par le MNHN sur les ZPS classées en AMP................................................ - 20 Tableau IV : Effectifs maximaux des espèces concernées par l’extension de la ZPS. ...................................... - 35 Tableau V : Récapitulatif des mesures et des actions liés à l’objectif n°1. ....................................................... - 38 Tableau VI : Pression d’observation annuelle sur la ZPS. ................................................................................ - 40 Tableau VII : Récapitulatif des mesures et des actions liées à l’objectif n°2. ................................................... - 46 Tableau VIII : Récapitulatif des actions préconisées dans le cadre de la mesure 1.3........................................ - 56 Tableau IX : Récapitulatif des actions préconisées dans le cadre de la mesure 1.2. ......................................... - 72 Tableau X : Récapitulatif des actions préconisées dans le cadre de la mesure 1.2............................................ - 76 Tableau XI : Récapitulatif des actions préconisées dans le cadre de la mesure 1.4. ......................................... - 80 Tableau XII : Suivis ornithologiques à réaliser en période nuptiale. ................................................................ - 85 Tableau XIII : Suivis ornithologiques à réaliser en période internuptiale. ........................................................ - 89 Tableau XIV : Récapitulatif des actions préconisées dans le cadre de la mesure 2.1. ...................................... - 91 Tableau XV : Récapitulatif des suivis préconisés en mer et estimation des coûts. ........................................... - 93 Tableau XVI : Récapitulatif des actions préconisées dans le cadre de la mesure 2.2. ...................................... - 98 Tableau XVII : Récapitulatif des actions préconisées dans le cadre du DOCOB et estimatif du nombre de jours à consacrer par action. ......................................................................................................................................... - 99 Tableau XVIII : Plan d’action pour la réalisation de l’objectif n°1. ............................................................... - 101 Tableau XIX : Plan d’action pour la réalisation de l’objectif n°2. .................................................................. - 102 Tableau XX : Caractéristiques des contrats Natura 2000. ............................................................................... - 105 Tableau XXI : Les deux cahiers des charges retenus. ..................................................................................... - 106 - Figures : Figure 1 : Les trois tomes du DOCOB. ............................................................................................................... - 4 Figure 2 : Récapitulatif de la démarche de rédaction du DOCOB ...................................................................... - 9 Figure 3 : Corniche de nidification des mouettes tridactyles. ........................................................................... - 12 Figure 4 : Regroupement de mouettes tridactyles devant les falaises. .............................................................. - 12 Figure 5 : Variations observées a) de la température moyenne à la surface du globe, b) du niveau moyen de la mer à l’échelle du globe, selon les données recueillies par les marégraphes (en bleu) et les satellites (en rouge), et c) de la couverture neigeuse dans l’hémisphère Nord en mars-avril. ................................................................ - 13 Figure 6 : Facteurs théoriques explicatifs de la variabilité de la réaction de l’oiseau à la présence humaine. .. - 15 Figure 7 : Gradient de réponse des oiseaux aux dérangements d’origine humaine. .......................................... - 16 Figure 8 : Haut de falaise actuel sur la commune de Vierville-sur-Mer et schéma du futur aménagement de la véloroute pour rappel. ....................................................................................................................................... - 17 Figure 9 : Estran en pied de falaise et goélands au repos. ................................................................................. - 17 Figure 10 : Cyclistes sur l’ancien sentier du littoral. ......................................................................................... - 21 Figure 11 : Projet de clôtures ............................................................................................................................ - 22 Figure 12 : Caractéristiques des chicanes.......................................................................................................... - 23 Figure 13 : Descente « aménagée » de Saint-Pierre-du-Mont en 2010. ............................................................ - 24 Figure 14 : Survols aériens de la ZPS ............................................................................................................... - 26 Figure 15 : Cavité de nidification d’un fulmar boréal. ...................................................................................... - 39 Figure 16 : Corniches de nidification des mouettes tridactyles. ........................................................................ - 39 - -7- GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. DOCUMENT D’OBJECTIFS NATURA 2000 FALAISE DU BESSIN OCCIDENTAL III. ANALYSE DE L’EXISTANT, DÉFINITION DES ENJEUX, DES OBJECTIFS ET DES MESURES DE GESTION ET D’ÉVALUATION -8- GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Figure 2 : Récapitulatif de la démarche de rédaction du DOCOB -9- GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. III.1. LES OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT DURABLE ET LES MESURES ASSOCIEES Le présent chapitre constitue la partie analytique des diagnostics effectués précédemment (Figure 2). Il a pour but de définir les objectifs de développement durable de la ZPS. L’enjeu principal de la ZPS et du DOCOB est de préserver les populations d’oiseaux d’intérêt communautaire c'est-à-dire les oiseaux inscrits à l’Annexe I de la Directive « Oiseaux » ou les oiseaux visés par l’article 4.2 de cette même Directive. Le tableau de la page suivante (Tableau I) récapitule les espèces visées par le DOCOB et leurs statuts (Directive « Oiseaux » et niveau de vulnérabilité UICN). La préservation de l’avifaune de la ZPS est bien évidemment liée à un second enjeu qui est la conciliation entre le maintien des activités socio-économiques et la préservation de l’avifaune. Deux objectifs de développement durable, permettant d’assurer la réussite des deux enjeux précités, ont pu être mis en évidence. Ces objectifs correspondent pour partie aux objectifs affichés sur d’autres ZPS comprenant une partie marine comme l’archipel de Chausey (Vial, 2010) ou Belle-île (Froger, 2006). Ils sont présentés sous forme de fiches ci-après. La préservation des populations d’oiseaux d’intérêt communautaire passe en premier lieu par le maintien de l’intégrité du site dans son ensemble, et en particulier au maintien de la quiétude de la ZPS et de la fonctionnalité des milieux, condition sine qua non de la pérennité des colonies d’oiseaux. Il en résulte l’objectif n° 1 : Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux d’intérêt communautaire Par ailleurs, dans le contexte de développement des aires marines protégées dont la ZPS fait partie et sachant que l’amélioration de la connaissance est un élément primordial à la mise en œuvre et à l’évolution des mesures de gestion, la poursuite et le développement des suivis ornithologiques apparaissent comme essentiels. Il en résulte l’objectif n° 2 : Poursuivre et approfondir les programmes de connaissance et de suivis de l’avifaune d’intérêt communautaire - 10 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Code Natura 2000 Tableau I : Récapitulatif des espèces visées par le DOCOB et leurs statuts UICN. Catégorie Annexe I Article 4.2 Liste rouge Nom commun Nom latin Directive Directive France Oiseaux Oiseaux N H M Gaviidés Catégorie Liste rouge mondiale A001 Plongeon catmarin Gavia stellata x NA DD LC A002 Plongeon arctique Gavia arctica x NA DD LC Podicipédidés A005 Grèbe huppé Podiceps cristatus A007 Grèbe esclavon Podiceps auritus x LC NA LC VU LC LC x Procellariidés A009 Fulmar boréal Fulmarus glacialis x LC NA A013 Puffin des anglais Puffinus puffinus x VU A384 Puffin des Baléares Puffinus mauretanicus x NA NA LC VU CR Sulidés A016 Fou de Bassan Morus bassanus x NT NA LC NA LC Phalacrocoracidés A017 Grand cormoran Phalacrocorax carbo x LC LC A018 Cormoran huppé Phalacrocorax aristotelis x LC NA LC LC NA LC Ardéidés A026 Aigrette garzette Egretta garzetta x Anatidés A065 Macreuse noire Melanitta nigra x LC A069 Harle huppé Mergus serrator x NA LC NA LC LC Falconidés A103 Faucon pèlerin Falco peregrinus x LC NA NA LC Laridés A176 Mouette mélanocéphale Larus melanocephalus x LC NA NA LC A177 Mouette pygmée Larus minutus x NA LC NA LC A183 Goéland brun Larus fuscus x LC LC NA LC A184 Goéland argenté Larus argentatus x LC NA A187 Goéland marin Larus marinus x LC NA NA LC A188 Mouette tridactyle Rissa tridactyla x NT NA DD LC LC Sternidés A191 Sterne caugek Sterna sandvicensis x VU NA LC LC A193 Sterne pierregarin Sterna hirundo x LC NA LC LC NA LC Alcidés A199 Guillemot de troïl Uria aalge x EN DD A200 Pingouin torda Alca torda x CR DD LC Catégories UICN France et coll. 2011 : CR : En danger critique ; EN : En danger ; VU : Vulnérable ; NT : Quasi menacée ; LC : Préoccupation mineure ; DD : Données insuffisantes ; NA : Non Applicable. - 11 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Objectif n° 1 : Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux d’intérêt communautaire. ⇒ Secteurs concernés : Toute la ZPS. ⇒ Espèces et habitats d’espèces : Figure 3 : Corniche de nidification des mouettes tridactyles. * Habitats d’espèces concernés : - la zone marine - l’estran - le front de falaise - le haut de falaise * Espèces Natura 2000 concernées (en gras les espèces inscrites à l’Annexe I) : - Plongeons catmarin et arctique - Grèbe esclavon - Aigrette garzette - Faucon pèlerin - Mouettes mélanocéphale et pygmée - Sternes caugek et pierregarin - Puffin des Baléares - Grèbe huppé - Fulmar boréal - Puffin des anglais - Fou de Bassan - Grand cormoran - Cormoran huppé - Macreuse noire - Harle huppé - Goéland brun - Goéland argenté - Goéland marin - Mouette tridactyle - Guillemot de Troïl - Pingouin torda Figure 4 : Regroupement de mouettes tridactyles devant les falaises. - 12 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. ⇒ Facteurs influençant l’objectif : Le changement climatique et son impact sur l’avifaune Le dernier rapport de synthèse disponible sur le changement climatique publié par le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC, 2007) rend compte des changements climatiques observés et des effets constatés. Selon ce rapport, « le réchauffement du système climatique est sans équivoque ». La Figure 5 témoigne à l’échelle du globe d’une hausse des températures moyennes de l’atmosphère et de l’océan, d’une fonte massive de la neige et de la glace et d’une élévation du niveau moyen de la mer. Dans ce même rapport, le GIEC estime que, d’ici 2100, les températures mondiales augmenteront, en fonction des différents scénarios, de 1,8 °C à 3,6 °C par rapport aux années 2000 en raison de l’augmentation de la concentration des gaz à effet de serre. Figure 5 : Variations observées a) de la température moyenne à la surface du globe, b) du niveau moyen de la mer à l’échelle du globe, selon les données recueillies par les marégraphes (en bleu) et les satellites (en rouge), et c) de la couverture neigeuse dans l’hémisphère Nord en mars-avril2. (Source : GIEC, 2007) Les scientifiques ont constaté des signes d’un réchauffement climatique dans le comportement de certaines espèces d’oiseaux. 2 Tous les écarts sont calculés par rapport aux moyennes pour la période 1961-1990. Les courbes lissées représentent les moyennes décennales, et les cercles correspondent aux valeurs annuelles. Les zones ombrées représentent les intervalles d’incertitude qui ont été estimés à partir d’une analyse poussée des incertitudes connues (a et b) et à partir des séries chronologiques (c). - 13 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Oiseaux marins et changements climatiques Hüppop et Hüppop (2003) ont montré une avancée de la date de retour printanier de tous les oiseaux migrateurs. En 2003, la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) a réalisé une étude traitant des conséquences du réchauffement climatique sur les oiseaux (Dubois, 2003). Cette étude a fait l’objet d’une actualisation en 2007 (Dubois, 2007) à la lumière des nombreux travaux parus sur ce sujet entre les deux dates. Dans cette dernière étude, l’auteur insiste tout d’abord sur le fait qu’ « il est difficile de tracer des lignes claires entre la situation en France et celle à l’échelle de l’Europe. Ainsi, pour une espèce donnée, ce qui peut être considéré comme un impact négatif à l’échelle de notre pays ne l’est pas forcément à l’échelle européenne. Une espèce qui n’hiverne plus - ou moins - en France du fait de l’accroissement des températures plus au nord, lui épargnant ainsi des déplacements importants (et qui, à terme, pourra disparaître des frontières hexagonales) peut être considérée en France comme subissant l’impact des changements climatiques de façon négative (disparition de l’espèce). En réalité, à une autre échelle (l’Europe, ou son aire de répartition globale), cet impact est positif puisque cela lui épargne notamment un déplacement saisonnier important (et si ses effectifs ne présentent par ailleurs aucun signe de diminution) ». À l’échelle de la ZPS, le réchauffement climatique peut induire des modifications écosystémiques. Les principales références citées dans l’étude de Dubois (2007) et relatives aux espèces de la ZPS sont reprises ci-après. Sandvik et coll. (2005) ont notamment mis en évidence que les effets de l’indice de l’Oscillation Nord-Atlantique (l’indice ONA mesure la différence de pression atmosphérique entre l’anticyclone des Açores et la dépression d’Islande) et les températures à la surface de la mer ont un effet sur le taux de survie des oiseaux marins de façon indirecte à travers la chaîne alimentaire. De même, Frederisken et coll. (2004) et Grobois et Thompson (2005) ont montré qu’une élévation de la température à la surface de la mer entraîne une diminution du taux de survie adulte chez la mouette tridactyle et le fulmar boréal. L’élévation de la température des eaux marines peut également entraîner certaines espèces plus au nord que par le passé, à la recherche de proies ayant ellesmêmes migré vers des latitudes plus élevées, c’est notamment le cas du puffin des Baléares (Wynn et coll. 2007). En 2004 et 2006 (Pitches, 2005), l’augmentation de 1°C de la température de l’eau de la Mer du Nord a entraîné un dysfonctionnement de toute une chaîne alimentaire. Le phytoplancton présent au large de l’Écosse a eu tendance à migrer vers le nord, pour trouver une eau plus fraîche nécessaire à son développement. Le zooplancton qui s’en nourrit, l’a suivi, entraînant à son tour certaines espèces de poissons comme les lançons (Ammodytes sp.). Face à cette pénurie alimentaire, certains oiseaux marins comme les mouettes tridactyles, ont eu le plus grand mal à élever leurs jeunes. L’échec de la reproduction fut important, certaines colonies de plusieurs milliers de couples n’élevant aucun jeune. Dans le même temps, d’autres poissons de la famille des syngnathes comme les entélures Entelurus sp., progressent et prospèrent vers le nord. Ces poissons, ressemblant un peu à des lançons (espèce notamment recherchée par les mouettes tridactyles) sont capturés par les oiseaux marins, mais leur pouvoir nutritionnel est bien moindre et de plus, leurs morphologies très « osseuses » en font des proies quasiment impossibles à ingurgiter par les jeunes oiseaux, lesquels meurent d’inanition (info RSPB, août 2007). La pollution marine Comme nous l’avons évoqué précédemment, la ZPS se situe en zone vulnérable à très vulnérable face aux pollutions marines. La menace d’une pollution marine due aux hydrocarbures sur la ZPS ne peut être écartée et il convient d’envisager les réponses à apporter en situation de crise. - 14 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Les usages et le dérangement La notion de dérangement et ses conséquences sur l’avifaune Triplet & Schricke (1998) ont proposé une définition du dérangement : celui-ci peut être défini comme « tout évènement généré par l’activité humaine qui provoque une réaction de fuite ou de défense d’un animal, ou qui induit directement ou indirectement, une augmentation des risques pour les individus de la population considérée (mortalité, diminution du succès reproducteur, etc.) ». L’ensemble des activités humaines peut avoir un impact sur les oiseaux et avoir une influence sur leur comportement (Figure 6). Figure 6 : Facteurs théoriques explicatifs de la variabilité de la réaction de l’oiseau à la présence humaine. (Source : Lecorre, 2009) Ceux-ci tendent, par exemple, à modifier leurs comportements alimentaires au profit d’une vigilance accrue vis-à-vis des éléments dérangeants. Les réponses des oiseaux face à la fréquentation sont variables selon l’intensité des dérangements. S’ils sont répétitifs, on peut constater d’importantes modifications des comportements : diminution des temps d’alimentation ou de repos, abandon des sites propices à l’alimentation, diminution de l’attention portée aux couvées, etc. - 15 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Figure 7 : Gradient de réponse des oiseaux aux dérangements d’origine humaine. (Source : Caillot, 2005) Ces modifications de comportements peuvent avoir à long terme des conséquences particulièrement néfastes pour les espèces concernées : perturbation du cycle biologique de l’oiseau et augmentation des dépenses énergétiques pouvant entraîner une diminution des effectifs et une diminution du succès reproducteur. Concrètement, les effets directs du dérangement se traduisent par des comportements d’alerte, de panique, par l’envol des oiseaux, voire la désertion temporaire du site. Les effets indirects sont moins apparents, mais peuvent s’exprimer par l'abandon ou la séparation des couvées, par la prédation des œufs ou des jeunes, par l'épuisement des oiseaux et peuvent aussi conduire à la diminution des populations, suite à une faible production en jeunes ou à l'abandon des colonies (Figure 7). Le dérangement sur la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » Sur la ZPS, les principales sources de dérangement constatées sont : - la fréquentation du haut de falaise par des promeneurs, - les survols aériens à basse altitude notamment lors des commémorations du 6 juin 1944, - la fréquentation en pied de falaise (pêcheurs à pied et à la ligne, suivis ornithologiques), - mais également des actes de vandalisme tels des « caillassages », - et potentiellement, la fréquentation embarquée (plaisance, pêche, etc.) sur la zone marine. Ces activités peuvent toucher tous les habitats fonctionnels de l’avifaune : secteurs de nidification et d’alimentation, reposoirs. Ainsi, on peut craindre, au pire une désertion du site par les espèces les plus sensibles, au « mieux », des perturbations du cycle biologique de certaines espèces (augmentation de la vigilance, comportement de fuite, prédation des couvées, baisse de la productivité, etc.). - La fréquentation en haut de falaise : Le haut de falaise est, à l’heure actuelle, constitué de fourrés discontinus, de l’ancien sentier du littoral, interdit depuis 2001 et en cours de fermeture par la végétation et de parcelles cultivées ou en prairie (Figure 8). La création d’une « véloroute » est en projet sur le haut de falaise. La fréquentation en haut de falaise est potentiellement dérangeante notamment en période de reproduction pour plusieurs espèces, d’intérêt communautaire, identifiées dans le diagnostic ornithologique : faucon pèlerin, fulmar - 16 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. boréal, etc. Aussi, la prise en compte de la « problématique dérangement de l’avifaune nicheuse » dans l’aménagement de la véloroute devrait permettre de limiter les sources de dérangement. Figure 8 : Haut de falaise actuel sur la commune de Vierville-sur-Mer et schéma du futur aménagement de la véloroute pour rappel. - La fréquentation en pied de falaise (estran à marée basse) : comme la zone marine, l’estran est utilisé (Figure 9) par de nombreuses espèces d’oiseaux pour l’alimentation et le repos tout au long de l’année, le recouvrement tidal jusqu’au pied de la falaise interdisant toute nidification (Vimard et coll., 2008). La principale menace sur cette unité est le dérangement des oiseaux stationnant sur l’estran par le passage « répété » de piétons. Ce dérangement reste néanmoins modeste dans la mesure où il est causé par quelques pêcheurs habitués des lieux. De plus, compte tenu de la difficulté d’accès et de progression sur le platier, le dérangement humain du bas de la falaise est, en l’état actuel, réduit. Il n’est pas anodin de constater que l’installation des oiseaux sur le site de Saint-Pierre-du-Mont, là où ils sont les plus nombreux (réserve du GONm), s’est fait à l’endroit où l’eau bat le plus longtemps au pied des falaises et limite donc l’accès des hommes au maximum. La gestion des accès à l’estran semble être un point important à prendre en compte dans les futurs aménagements. Par ailleurs, l’information des usagers pourrait être une des mesures permettant de limiter l’impact de cette fréquentation. Figure 9 : Estran en pied de falaise et goélands au repos. - 17 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - La fréquentation de la zone marine : la zone marine est utilisée tout au long de l’année par les espèces prioritaires de la ZPS (mouettes tridactyle, pygmée, mélanocéphale, fulmar boréal, etc.). Ces espèces utilisent la zone marine essentiellement pour le repos et l’alimentation, sans que cette dernière activité ne soit réellement quantifiée sur la ZPS pour les espèces citées. Cette activité est observée plus fréquemment pour les plongeons et les alcidés (espèces également visées par le DOCOB). Toutefois, la zone marine concernée par le périmètre de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » est assez réduite (1 mille marin) et elle ne constitue pas la zone fonctionnelle globale pour l’avifaune pélagique (mouettes tridactyle et pygmée, fulmar boréal, etc.). En effet, les zones de prospection alimentaire de ces espèces sont considérablement plus étendues que la zone concernée par la ZPS. Coulson (2011), estime que la plupart des individus se nourrissent entre 10 et 90 km de leur colonie. Ceci méritera d’ailleurs d’être confirmé par la mise en place d’une étude des zones d’alimentation en période de reproduction (cf. Action 2.25). Ces zones d’alimentation peuvent notamment s’étendre bien plus au nord et se situer au sein ou au-delà de la ZPS Baie de Seine Occidentale qui constitue, comme la ZPS « Falaise du Bessin Occidental », une Aire Marine Protégée (AMP). La carte suivante (Carte 1) présente, en fonction des connaissances actuelles, la sensibilité saisonnière au dérangement de l’avifaune patrimoniale. Cette cartographie doit permettre de guider les mesures de gestion à entreprendre pour garantir la quiétude nécessaire à l’avifaune. Elle devra être mise à jour si les suivis permettent de mettre en évidence la présence régulière d’espèces patrimoniales sur des secteurs précis de la zone marine ou sur d’autres secteurs terrestre. Signalons qu’à partir du mois de février, les mouettes tridactyles, et plus ponctuellement les fulmars, se regroupent devant les falaises avant l’installation des couples sur la paroi. Carte 1 : Sensibilité au dérangement de l’avifaune rupestre en l’état des connaissances3. 33 Toutes les cartes spécifiques à la ZPS sont consultables au format A3 dans l’Atlas cartographique. - 18 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. L’érosion des sols et l’érosion de la falaise Comme cela a été évoqué dans le diagnostic socioéconomique, la mise en culture des parcelles et même parfois de l’ancien sentier jusqu’au bord de la falaise, ainsi que l’absence de couvert herbacé sur les parcelles cultivées en période hivernale constituent des facteurs accélérant l’érosion de la falaise. L’évolution de la réglementation fait que la présence d’un couvert hivernal sur les parcelles cultivées devient obligatoire. Par ailleurs, le futur aménagement de la véloroute sur la ZPS devrait impliquer la suppression des labours en haut de falaise. La prise en compte de cette problématique dans l’aménagement de la véloroute pourrait permettre de supprimer l’accentuation de l’érosion. Il a d’ailleurs été prévu dans l’étude d’impact (OuestInfra, 2006), la mise en place d’un complexe fossé/talus afin d’intercepter les eaux de ruissellement. Il serait opportun que ce type d’aménagement soit également planté d’une haie constituée d’espèces locales et qu’il soit réalisé sur les secteurs présentant un ruissellement important. Le tableau suivant (Tableau II) récapitule les activités ayant potentiellement un impact sur l’avifaune de la ZPS. Un travail de quantification des impacts des différentes activités de la ZPS devra être mené dans la phase d’animation du DOCOB (cf. Action 1.27). ⇒ Rappel des principaux usages et leurs impacts potentiels sur les espèces patrimoniales : Tableau II : Nature des usages et impacts potentiels sur la ZPS. Nature Mode Favorisant Défavorisant Transport maritime Pollution accidentelle aux hydrocarbures / Accumulation de substances toxiques dans les organismes et mort des individus Pêche à pied professionnelle et de loisir Déplacement et rassemblement à proximité des gisements / Effets directs et indirects du dérangement de l'avifaune Pêche professionnelle embarquée Déplacement et stationnement sur la zone marine Rejets de pêche source de nourriture facilement accessible Aviation civile et militaire Vols à faible altitude / Déminage Destruction d’engins explosifs en mer ou sur terre / Effets directs et indirects du dérangement de l'avifaune Vol libre / Effets directs et indirects du dérangement de l'avifaune Tourisme / Effets directs et indirects du dérangement de l'avifaune Nautisme / Effets directs et indirects du dérangement de l'avifaune Création de la véloroute Arrêt de l'exploitation agricole des terrains à l'aplomb de la falaise, limitation de l'érosion, recul Effets directs et indirects du dérangement de l'avifaune Activités sportives, récréatives et touristiques 4 4 Effets directs et indirects du dérangement de l'avifaune, impact sur la ressource trophique inconnu, captures accidentelles possibles Effets directs et indirects du dérangement de l'avifaune Se référer aux notions page 15. - 19 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. ⇒ Principales mesures de gestion passées et actuelles : Dans le cadre d’une convention tripartite entre le GONm, le propriétaire des terrains sus-jacents et la mairie de Saint-Pierre-du-Mont, le secteur de falaise de Saint-Pierre-du-Mont accueillant la colonie de mouettes tridactyles est désigné en réserve conventionnée depuis le 10 octobre 1980 (Annexe XIV). Le site historique de la pointe du Hoc est géré dans le cadre d’une convention de gestion tripartite entre le Conservatoire du Littoral, l’ABMC et le département du Calvados (Annexe XVI), signée le 8 août 2007 pour une durée de 9 ans, Les volets Polmar Mer et Polmar Terre en cas de pollution de grande ampleur ainsi que les Plans Communaux de Sauvegarde (PCS), pour les communes qui en sont dotées, constituent des plans d’intervention en cas de pollutions marines. La prise en compte de la vulnérabilité de la ZPS dans ces plans d’intervention apparait opportune. À l’heure actuelle, les cahiers des charges pour la mise en œuvre de mesures de gestion sur le domaine maritime des sites Natura 2000 ne sont pas réalisés. La ZPS fait partie du réseau des Aires Marines Protégées. Un travail de collaboration est actuellement mené par l’Agence des AMP (AAMP) au niveau de la façade Manche-Mer du Nord afin de répertorier les suivis et les besoins en suivis sur les ZPS marines. Concernant l’acquisition de connaissances sur les ZPS marines, un guide méthodologique du MNHN (Valéry, 2010) pour l’évaluation de l’état de conservation des habitats d’oiseaux marins a été réalisé à la demande de l’AAMP. Ce guide propose une harmonisation des protocoles d’acquisition de connaissances, pour un certain nombre de suivis récapitulés dans le tableau suivant (Tableau III). Tableau III : Actions préconisées par le MNHN sur les ZPS classées en AMP. Renvoi aux actions Actions préconisées par le MNHN sur les ZPS marines du DOCOB Mortalité induite par les activités humaines : 12.3 recensement, collecte et analyse de cadavres Suivi du dérangement d'origine anthropique 14.1 Suivi de la reproduction stricto sensu 21.1 Distribution spatiale des oiseaux en mer 22.2 et 22.3 Suivi de l'accès à la ressource 22.4 Suivi du risque de prédation et de transformation Sans objet des habitats de reproduction Qualité de la ressource Sans objet Mortalités induites par les activités humaines : prises accidentelles Sans objet Les suivis ornithologiques actuellement réalisés sur la ZPS sont détaillés dans le préambule de l’objectif n° 2. - 20 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. ⇒ Mesures préconisées pour l’atteinte de l’objectif n° 1 : Mesure 1.1 Accompagner le Conseil Général du Calvados et le SMCLEN dans l'aménagement de la véloroute et la gestion des terrains annexes La mesure se compose de huit actions : 1.11 à 1.18. Les fiches actions sont détaillées dans le prochain chapitre. 1.11 Collaborer avec le CG 14 et le SMCLEN pour l’aménagement et la gestion de la véloroute. Fiche action : page 48 Cette mesure répond à un enjeu primordial pour la ZPS à savoir, garantir la meilleure intégration possible de la véloroute sur la ZPS en prenant en compte la richesse ornithologique du site. Figure 10 : Cyclistes sur l’ancien sentier du littoral. Ce point a d’ailleurs fait l’objet d’une mention spéciale par le sous-préfet de Bayeux lors de la réunion du COPIL du 11 octobre 2010. L’accompagnement de la création de la véloroute passe en premier lieu par une collaboration étroite entre le CG 14, le SMCLEN et la structure animatrice du DOCOB. Cette collaboration se traduit par l’apport, au travers de l’animateur de la ZPS, d’une connaissance la plus précise possible de l’avifaune du site afin de veiller notamment à : prendre en compte le dérangement de l’avifaune patrimoniale nicheuse, veiller au respect des recommandations formulées dans la charte Natura 2000 (Tome III), prendre en compte l’érosion des sols et de la falaise, mener une gestion pertinente des accès à l’estran et informer efficacement les usagers. Par ailleurs, l’étude d’impact de la véloroute (OuestInfra, 2006) prévoit la mise en place, sous la maîtrise d’ouvrage du Conseil général du Calvados, d’aménagements et de mesures spécifiques visant à limiter l’impact de cet aménagement touristique sur le patrimoine naturel. Ces mesures sont ici reprises, pour le secteur de la ZPS, et récapitulées sous forme d’actions (1.12 à 1.16). Un travail de collaboration a déjà été initié lors de réunions de travail entre la structure animatrice, le CG14 et le SMCLEN. Ce travail s’est également formalisé lors de la rédaction du « plan de gestion des espaces naturels de l’emprise de la véloroute littorale du Bessin » par le SMCLEN (Bescond, 2011). - 21 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. 1.12 Encourager la mise en place d’une surveillance régulière sur la ZPS et participer à la surveillance du site. Fiche action : page 49 La première des actions préconisées par l’étude d’impact de la véloroute est la mise en place d’une surveillance régulière. Sur la ZPS, la surveillance sera particulièrement pertinente durant la période de reproduction des espèces d’oiseaux les plus sensibles (de la mi-février à la mi-septembre) et une collaboration étroite entre l’animateur de la ZPS et l’ONCFS est ici préconisée. La surveillance régulière permettra, comme sur d’autres sites naturels bas-normands, de limiter les dérangements et de faire respecter la réglementation existante (notamment la réglementation relative à la protection des espèces et des habitats d’espèces). Si, dans le futur, une telle mesure peut être proposée sur la partie marine de la ZPS, il conviendra de l’envisager. 1.13 Installer des clôtures permettant de canaliser le public sur la véloroute. Fiche action : page 50 Le premier aménagement prévu par l’étude d’impact consiste à canaliser le public sur la véloroute par la pose de clôtures en bordure de celle-ci sur tout son linéaire. Toutefois, des discussions pourront avoir lieu, lors de la phase opérationnelle des travaux, entre le CG14, le SMCLEN et l’opérateur afin de clôturer prioritairement les secteurs les plus sensibles d’un point de vue ornithologique. Cette discussion relève de l’Action 1.11. Figure 11 : Projet de clôtures sur la véloroute. (Source : OuestInfra, 2006) 1.14 Mettre en place un complexe fossé/talus en limite des parcelles agricoles cultivées au niveau des secteurs où des problèmes de ruissellement sont identifiés. Fiche action : page 51 Le second aménagement prévu par l’étude d’impact concerne la mise en place d’un complexe fossé/talus en limite des parcelles agricoles cultivées. Le rôle de cet aménagement sera de collecter les eaux de ruissellement et ainsi de ralentir le processus d’érosion d’origine anthropique (labours) de la falaise qui contribue à la disparition temporaire d’habitats favorables à la nidification d’espèces patrimoniales. Ce complexe peut également permettre de limiter les apports organiques et minéraux sur les pelouses calcicoles du haut de falaise. Le Conseil Général a annoncé lors du 2nd groupe de travail (14/03/12) qu’une mission spécifique visant à envisager les meilleures solutions pour la collecte et l’évacuation des eaux de ruissellement serait mise en place. - 22 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. 1.15 Installer des chicanes interdisant l’accès de la véloroute aux engins motorisés. Fiche action : page 52 Le troisième aménagement prévu par l’étude d’impact est la pose de chicanes. Il a pour objectif d’interdire l’accès d’engins motorisés sur la véloroute. En effet, la fréquentation de la véloroute par des engins motorisés type quads, motocyclettes, etc., risque de générer une accélération de l’usure du revêtement, des conflits d’usages et des risques de collision (avec les piétons et les cyclistes). De plus, des perturbations sonores très préjudiciables à la quiétude de l’avifaune, notamment en période de reproduction, sont à craindre. Figure 12 : Caractéristiques des chicanes. (Source : OuestInfra, 2006) La mise en place, par le Conseil Général, d’une signalétique spécifique, notamment la pose de panneaux C115 « voie verte – voie réservée à la circulation des piétons et des véhicules non motorisés » est prévue. Cette signalétique pourra être complétée par la pose du panonceau M4y désignant les cavaliers. La surveillance régulière de la véloroute (Action 1.12) devra permettre de faire respecter cette réglementation sur la ZPS et notamment en période de reproduction de l’avifaune patrimoniale. 1.16 Installer des panneaux informatifs sur la véloroute. Fiche action : page 53 La dernière action prévue par l’étude d’impact et à la charge du Conseil Général est l’installation de panneaux d’information sur la réglementation applicable dans la ZPS : « interdiction de perturbation des oiseaux nicheurs ». Nous préconisons qu’en plus de rappeler la réglementation, les panneaux sensibilisent le public à la richesse ornithologique de la ZPS. Outre les mesures prévues par l’étude d’impact de la véloroute, nous recommandons ci-après deux actions complémentaires aux précédentes (Actions 1.17 et 1.18). - 23 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. 1.17 Planter des écrans végétaux côté mer sur les secteurs de vis à vis sensibles au dérangement. Fiche action : page 54 En complément de la mesure 1.13 Installer des clôtures…, la plantation d’écrans végétaux constitués d’espèces locales (comme l’aubépine, le prunellier, etc. sur les secteurs calcicoles ou l’ajonc d’Europe sur les secteurs acides ; cf. Tome I), entre les clôtures et le bord de la falaise, sur les secteurs les plus sensibles (identifiés par la Carte 1) permettra de garantir une quiétude visuelle pour les oiseaux nicheurs de la ZPS. 1.18 Maintenir un accès à la réserve ornithologique. Fiche action : page 55 En conséquence de la pose de clôtures sur la véloroute, il faudra veiller à conserver une interruption du linéaire clôturé sur quelques dizaines de mètres au niveau de la réserve ornithologique. Ceci permettra d’accéder à la descente « aménagée » de Saint-Pierre-du-Mont (Figure 13). Figure 13 : Descente « aménagée » de Saint-Pierre-du-Mont en 2010. Lien vers la charte Natura 2000 du site Un chapitre spécifique à la création et à la gestion de la véloroute est intégré dans la charte Natura 2000 de la ZPS (cf. Tome III). Le Conseil Général et le SMCLEN sont invités à être signataires de la charte. - 24 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Mesure 1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune d’intérêt communautaire. La mesure comporte 14 actions : 1.21 à 1.214. Les fiches actions sont détaillées dans le prochain chapitre (cf. III.2). Création d’un APPB 1.21 Appuyer le Projet Potentiellement Éligible (PPE) de création d’un APPB envisagé dans le cadre de la SCAP. Fiche action : page 57 Le 24 novembre 2011, la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » a été retenue comme Projet Potentiellement Éligible (PPE) à la création d’un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope (APPB) dans le cadre de la Stratégie de Création des Aires Protégées (SCAP) terrestres. L’APPB est proposé par l’État, en la personne du Préfet et généralement étudié par les DREAL concernées et signé après avis de la Commission Départementale de la Nature, des Sites et des Paysages (CDNPS), de la chambre d'agriculture, et le cas échéant du directeur régional de l’ONF si une forêt publique est concernée ou si le territoire est soumis au régime forestier. Il n’est pas soumis à enquête publique, mais un avis des conseils municipaux est systématiquement demandé bien que non obligatoire. Sur le domaine public maritime, c'est le ministre chargé des pêches maritimes qui prend la décision. La mise en place d’un APPB permet de protéger un habitat naturel abritant une ou plusieurs espèces animales et/ou végétales sauvages et protégées par une réglementation spécifique. Il peut notamment promulguer l’interdiction de certaines activités susceptibles de porter atteinte à l’équilibre biologique des milieux et/ou à la survie des espèces protégées y vivant. À titre d’exemple, les falaises du Nez-de-Jobourg (50) font l’objet d’un APPB depuis 1995 en raison de la nidification du faucon pèlerin, du fulmar boréal, du cormoran huppé, du goéland marin et du grand corbeau. Cet APPB interdit la pratique des activités suivantes du 15 février au 15 juillet : escalade, descente en rappel, circulation en pied de falaise, vol libre (deltaplane et parapente), survols à moins de 200 m de la paroi, travaux publics et privés, de quelque nature qu’ils soient et jets de projectiles. - 25 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Cérémonies de commémoration du 6 juin 1944 et survols aériens 1.22 Accompagner le Comité du débarquement et éventuellement l’ABMC lors de l’organisation des cérémonies de commémoration du 6 juin 1944 sur le site de la pointe du Hoc pour limiter les impacts sur l’avifaune patrimoniale nicheuse. Fiche action : page 58 Comme il avait été mentionné dans le diagnostic ornithologique de la ZPS (Vimard et coll., 2008), les cérémonies de commémoration du 6 juin 1944 (survols, feux d’artifices, etc.) génèrent des perturbations importantes pour l’avifaune patrimoniale du site en pleine période de reproduction. Les survols civils et militaires répétés à basse altitudes par divers aéronefs (hélicoptères, avions, ULM) provoquent des envols récurrents au sein des colonies d’oiseaux marins en pleine période sensible. L’année 2014, 70e anniversaire du débarquement, sera une « année phare » pour ces cérémonies de commémoration. Figure 14 : Survols aériens de la ZPS par l’US Airforce. Ainsi, il nous apparaît essentiel que l’opérateur du site Natura 2000 soit associé à l’organisation des cérémonies de commémoration et que la conservation des oiseaux marins nicheurs soit prise en compte lors de l’organisation de ces manifestations. Lien avec la charte Natura 2000 du site Un chapitre spécifique aux cérémonies de commémoration du 6 juin 1944 est intégré dans la charte Natura 2000 de la ZPS. Le Comité du débarquement et l’ABMC sont invités à être signataires. 1.23 Sensibiliser les pilotes d’aéronefs et la DGAC à la présence d’une avifaune patrimoniale sur la ZPS. Fiche action : page 59 Un minimum de six sociétés privées propose des survols, en avion ou en ULM, de la pointe du Hoc et donc de la ZPS. Il semble important de réaliser une information directe au niveau de ces sociétés afin de proposer un plan de vol cohérent avec la conservation des oiseaux de la ZPS notamment en période de reproduction. - 26 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Il ne s’agit pas d’interdire le survol de la pointe du Hoc mais de veiller à ce que des hauteurs minimales de survol soient respectées pour conserver la quiétude aux colonies patrimoniales d’oiseaux marins nicheurs (secteurs de Saint-Pierre-du-Mont et d’Englesqueville-la-Percée). Un travail de collaboration avec la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) est également prévu à cet effet. Lien avec la charte Natura 2000 du site Un chapitre spécifique au survol de la ZPS est intégré dans la charte Natura 2000. Les sociétés proposant le survol de la pointe du Hoc sont invitées à être signataires de cette charte. Opérations de déminage 1.24 Accompagner le GPD et la sécurité civile pour limiter l’impact des opérations de déminage. Fiche action : page 60 Les opérations de déminage relèvent du champ de la sécurité publique. Aussi comme le prévoit l’article 9 de la Directive « Oiseaux », les États membres peuvent déroger aux obligations de protection pour permettre d’assurer la sécurité publique. Toutefois, certaines recommandations peuvent être établies afin de limiter l’impact des opérations de déminage (date d’intervention, mesures d’accompagnement…). Ce point n’est pas intégré à la charte Natura 2000 car il relève de la cohérence des actions de l’État. Évaluation des incidences 1.25 Accompagner les pétitionnaires dans les démarches d’évaluation des incidences. Fiche action : page 61 Cette action concerne l’accompagnement des pétitionnaires dans leurs démarches d’évaluation des incidences. En effet, il a été demandé aux opérateurs des sites Natura 2000 d’aider les petits porteurs de projets (ceux n’ayant pas les moyens suffisants pour faire appel à un bureau d’étude) en mettant à leur disposition les connaissances disponibles. Il faudra notamment veiller à la bonne prise en compte du patrimoine ornithologique dans ces démarches et orienter au besoin les porteurs de projets vers des solutions alternatives. - 27 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. 1.26 Faire adopter la charte Natura 2000 et la développer. Fiche action : page 62 La charte Natura 2000 (Tome III) est le document qui permet d'affirmer la cohérence des pratiques humaines exercées sur le site avec les objectifs de conservation mis en évidence dans le document d'objectifs. Il s’agit de « faire reconnaître » ou de « labelliser » la gestion et les pratiques qui ont permis ou permettent le maintien des espèces et des habitats d’espèces remarquables. Démarche volontaire et contractuelle, l’adhésion à la charte marque un engagement fort aux valeurs et aux objectifs de la démarche Natura 2000. Un travail particulier sera mené, dès les premiers temps de la mise en œuvre du DOCOB, pour faire adopter la charte Natura 2000 par les propriétaires et les usagers de la ZPS. La charte Natura 2000, bien que déjà assez complète, devra néanmoins être parachevée par des engagements et recommandations propres à certaines activités se déroulant sur l’estran et plus largement sur le domaine maritime : pêche professionnelle à pied ou embarquée, nautisme, etc. Pour cela, des réunions spécifiques avec les représentants des activités, des usagers et des associations en question seront organisées par l’animateur de la ZPS afin de définir le contenu des recommandations et des engagements les concernant. La réflexion devra s’appuyer sur le retour d’expériences notamment du fait de la mise en place des documents d’objectifs sur les sites Natura 2000 marins. La nouvelle charte Natura 2000 complétée devra faire l’objet d’une validation en comité de pilotage. Évaluation du dérangement 1.27 Mener une évaluation du dérangement sur les espèces nicheuses d’intérêt communautaire. Fiche action : page 63 Le dérangement de l’avifaune constitue la principale menace identifiée sur la ZPS, du fait des usages et des activités qui s’y pratiquent. La répartition spatiale de ces activités et leur cumul peuvent amener à interdire aux oiseaux des sites de repos, d’alimentation ou de nidification. La mesure de l’impact des activités humaines sur l’avifaune patrimoniale de la ZPS a été réalisée sur la base d’observations régulières et à dires d’expert mais en l’absence d’un réel suivi standardisé. Afin d’évaluer précisément l’impact des pressions anthropiques, la mise en place sur la ZPS d’un suivi standardisé et reproductible du dérangement nous apparaît essentiel. Ce suivi permettra de mesurer l’évolution des pressions et de mieux quantifier leurs impacts. - 28 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. À ce titre, nous proposons de suivre le protocole du MNHN mis en place en 2010 (Valéry, 2010). Ce protocole devra être adapté au contexte de la ZPS. La fiche « Action 1.27 » résume les modalités d’application de ce protocole. Activité de vol libre 1.28 Installer un panneau de sensibilisation sur l’aire d’envol des pratiquants de vol libre. Fiche action : page 65 Afin de concilier le mieux possible la pratique du vol libre et la conservation de l’avifaune, nous prévoyons la mise en place d’un panneau de sensibilisation au niveau de l’aire d’envol des pratiquants de vol libre sur la commune de Vierville-sur-mer. Ce travail sera le fruit d’une collaboration avec l’association ICARE gestionnaire du site de décollage de Vierville-sur-Mer. Le panneau aura pour vocation d’informer sur la sensibilité de l’avifaune rupestre. La fiche « Action 1.28 » détaille les modalités de mise en œuvre de cet aménagement. 1.29 Etudier la mise en place d’une signalétique spécifique en crête de falaise. Fiche action : page 66 En complément de l’action précédente, la mise en place d’une signalétique spécifique destinée à délimiter les zones de nidification en crête de falaise peut être étudiée sur la ZPS. Ce travail sera le fruit d’une collaboration avec l’association ICARE gestionnaire du site de décollage de Vierville-sur-Mer, la Ligue de pratique du vol libre et le SMCLEN futur gestionnaire de la véloroute. Signalons qu’un travail similaire a déjà été envisagé par le SMCLEN sur la commune de Tracy-sur-Mer à l’Est de la ZPS. Des balises de signalisation ont été imaginées afin de guider les pratiquants du vol libre et de minimiser leurs impacts potentiels sur l’avifaune nicheuse. La fiche « Action 1.29 » présente les aménagements envisagés et les modalités de leur mise en œuvre. Lien avec la charte Natura 2000 du site Une convention d’usage en vue de la pratique du vol libre sur le littoral de BasseNormandie a été signée en 2007 (pour une durée de 3 ans) entre le Conservatoire du littoral, le SMCLEN, le SyMEL et la Ligue de pratique du vol libre. L’article 4 de cette convention - 29 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. mentionne la présence de colonies d’oiseaux pouvant être dérangées par la pratique de ce sport à trop faible distance et notifie la possibilité d’interdiction de vol durant les périodes de nidification. Un chapitre spécifique à la pratique du vol libre, reprenant pour partie les termes de la convention d’usage mentionnée ci-dessus, est intégré dans la charte Natura 2000 de la ZPS. Activité de pêche à pied 1.210 Élaborer et diffuser une plaquette de sensibilisation à destination des usagers de l’estran. Fiche action : page 67 Comme évoqué dans le diagnostic socio-économique, l’élaboration et la diffusion d’une plaquette de sensibilisation à destination des usagers de l’estran de la ZPS est préconisée. Cette plaquette permettra de : - faire figurer sur une carte les secteurs sensibles en pied de falaise pour l’avifaune, - rappeler l’intérêt patrimonial du site et sensibiliser les usagers aux comportements dérangeants, - mentionner la réglementation en vigueur. Mentionnons l’existence d’un projet national « pêche à pied » porté par IODDE et VivArmor Nature. C’est dans ce cadre que des comptages nationaux des pêcheurs à pied sont réalisés. 1.211 Mettre en place des panneaux d’information sur les zones d’accès à l’estran. Fiche action : page 68 Des panneaux d’information et de sensibilisation pourront être installés sur les communes de Cricqueville-en-Bessin, Vierville-sur-mer (accès à l’estran) et Saint-Pierre-du-Mont (accès à la réserve ornithologique). La fiche « Action 1.211 » présente les aménagements envisagés et les modalités de leur mise en œuvre. Lien avec la charte Natura 2000 du site Un chapitre spécifique à la pratique de la pêche à pied sur la ZPS est intégré dans la charte Natura 2000. - 30 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Nautisme et pêche embarquée 1.212 Élaborer et diffuser une plaquette de sensibilisation à destination des pratiquants d’activités nautiques et des pêcheurs embarqués. Fiche action : page 69 Comme évoqué dans le diagnostic socio-économique, l’élaboration et la diffusion d’une plaquette d’information à destination des pêcheurs embarqués et des pratiquants d’activités nautiques de la ZPS est préconisée. Cette plaquette permettra de : - - faire figurer sur une carte les secteurs sensibles sur la zone marine pour l’avifaune, rappeler l’intérêt patrimonial du site et sensibiliser les usagers aux comportements dérangeants, mentionner la réglementation en vigueur. Lien avec la charte Natura 2000 du site Un chapitre spécifique aux activités nautiques et à la pêche embarquée est intégré dans la charte Natura 2000 de la ZPS. Page Internet 1.213 Élaborer et mettre à jour une page Internet spécifique à la ZPS. Fiche action : page 70 La réalisation d’une page Internet spécifique à la ZPS permettra d’informer largement avec un accès simple et rapide. Le site Internet du GONm (www.gonm.org) pourra héberger cette page propre à la ZPS qui pourra être mentionnée sur les sites de la DREAL, de l’Agence des Aires Marines Protégées (AAMP), des communes de la ZPS mais également sur les sites Internet dédiés à la pratique d’activités sur la ZPS (notamment sur le site de la Fédération Française de Vol Libre et du CRPMEM). - 31 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Animations/sensibilisation du grand public et des scolaires 1.214 Organiser des animations à destination du grand public et des scolaires. Fiche action : page 71 Afin de sensibiliser localement la population aux intérêts de la ZPS et à sa sensibilité, nous prévoyons l’organisation d’animations à destination du grand public et des scolaires. Ainsi, quatre animations par an étalées des mois de mai à août pourront être réalisées. Les enfants des communes de la ZPS seront un public particulièrement visé par ces animations. - 32 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Mesure 1.3 Assurer une cohérence administrative et technique sur la ZPS. Cette mesure se compose de trois actions : 1.31, 1.32, 1.33. Les fiches actions sont détaillées dans le prochain chapitre. Réserve ornithologique 1.31 Établir une nouvelle convention de gestion de la réserve ornithologique. Fiche action : page 73 La première action retenue sera de pérenniser la gestion contractuelle de la réserve ornithologique. Ceci passera par la réécriture de la convention en prenant en compte les futurs changements de propriété foncière sur le haut de falaise (préemption du CG 14) rendant la convention actuelle caduque. Extension de la ZPS 1.32 Effectuer les démarches pour étendre la ZPS au secteur de Grandcamp et réajuster le périmètre en haut de falaise. Fiche action : page 74 Les suivis ornithologiques effectués sur la ZPS ont montré qu’un secteur important pour l’avifaune mériterait d’être intégré à son périmètre. Il s’agit du secteur de Grancamp-Maisy ainsi que de la zone marine attenante (atteignant par endroits un mille marin pour rejoindre la limite sud de la ZPS « Baie de Seine Occidentale ») entre les deux ZPS : « Falaise du Bessin occidental » et « Basses vallées du Cotentin et Baie des Veys » (Carte 2). - 33 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Carte 2 : Proposition d’extension de la ZPS au secteur de Grandcamp-Maisy. Ce secteur se singularise par la présence d’une zone rocheuse (« Les Rochers de Grandcamp ») particulièrement attractive par ses ressources trophiques pour l’avifaune et notamment pour l’avifaune de la ZPS ici étudiée. En effet, le rattachement de cette zone à la ZPS « Falaise du Bessin occidental » nous semble cohérent par la présence d’une structure géologique commune (les rochers de Grandcamp et le platier de la falaise font partie de la même assise jurassique datant du Bathonien moyen) et surtout par le cortège avifaunistique qui l’exploite. La partie marine de ce secteur est particulièrement intéressante pour le stationnement d’espèces d’oiseaux plongeurs en période internuptiale, notamment le grèbe huppé et le harle huppé qui présentent des effectifs significatifs. L’estran, qui peut se découvrir de façon importante lors des basses mers de vives eaux, est également très attractif pour les laridés en stationnement notamment pour la mouette mélanocéphale et la mouette tridactyle, qui trouvent là un habitat fonctionnel pour leurs activités d’alimentation, de repos et de confort. En marge de la baie des Veys, cet estran est également fréquenté par des anatidés, tadorne de Belon et bernache cravant essentiellement, en période internuptiale. Les espèces fréquentant régulièrement ce secteur sont présentées avec leurs effectifs maximaux dans le Tableau IV ; les espèces principales figurant en gras. Par ailleurs, par souci de cohérence administrative, un réajustement du périmètre de la ZPS devrait également être mené sur le plateau sommital en fonction du périmètre d’acquisition du CG14 dans le cadre de la DUP. - 34 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Tableau IV : Effectifs maximaux5 des espèces concernées par l’extension de la ZPS. PERIODE NUPTIALE (nombre d'individus) Code Natura 2000 A188 Nom vernaculaire Nom scientifique Effectifs max. (2004 à 2008) Mouette tridactyle Rissa tridactyla 175 HIVERNAGE (nombre d'individus) Code Natura 2000 A001 A002 A005 A007 A008 A026 A028 A046 A048 A065 A069 A137 A141 A169 A176 A191 A199 A200 Code Natura 2000 A005 A046 A048 A069 A094 A141 A158 A162 A176 A191 A229 A248 5 Nom vernaculaire Nom scientifique Effectifs max. (2004 à 2008) Plongeon catmarin Plongeon arctique Grèbe huppé Grèbe esclavon Grèbe à cou noir Aigrette garzette Héron cendré Bernache cravant Tadorne de Belon Macreuse noire Harle huppé Grand gravelot Pluvier argenté Tournepierre à collier Mouette mélanocéphale Sterne caugek Guillemot de Troïl Pingouin torda Gavia stellata Gavia arctica Podiceps cristatus Podiceps auritus Podiceps nigricollis Egretta garzetta Ardea cinerea Branta bernicla Tadorna tadorna Melanitta nigra Mergus serrator Charadrius hiaticula Pluvialis squatarola Arenaira interpres Larus melanocephalus Sterna sandvicensis Uria aalge Alca torda 1 1 140 6 5 44 10 41 68 30 142 30 4 8 200 1 4 5 Nom vernaculaire Grèbe huppé Bernache cravant Tadorne de Belon Harle huppé Balbuzard pêcheur Pluvier argenté Courlis corlieu Chevalier gambette Mouette mélanocéphale Sterne caugek Martin-pêcheur d'Europe Alouette hausse-col MIGRATION (nombre d'individus) Effectifs Nom scientifique max. Commentaires (2004 à 2008) 110 Podiceps cristatus migration postnuptiale 520 Branta bernicla migration postnuptiale Tadorna tadorna migration pré et postnuptiale 16 170 Mergus serrator migration postnuptiale Pandion haliaetus migration prénuptiale 1 Pluvialis squatarola migration postnuptiale 6 Numenius phaeopus migration pré et postnuptiale 30 Tringa totanus migration postnuptiale 52 600 Larus melanocephalus migration pré et postnuptiale 390 Sterna sandvicensis migration postnuptiale Alcedo atthis migration postnuptiale 2 Eremophila alpestris migration postnuptiale 1 En période nuptiale, en hivernage et en migration. - 35 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Articulation avec les AMP 1.33 Inscrire la ZPS dans un réseau cohérent d’AMP et en particulier de ZPS. Fiche action : page 75 Le gouvernement français a adopté le 20 novembre 2007 une stratégie nationale pour la création d’Aires Marines Protégées (AMP) sur le territoire métropolitain. Ceci s’est entre autres traduit par l’extension en mer du réseau Natura 2000. Cette stratégie a été révisée et adoptée par le ministère en avril 2012 : http://www.aires-marines.fr/Documentation/Strategie-nationalepour-la-creation-et-la-gestion-des-aires-marines-protegees. À ce titre, la gestion de la ZPS est à coordonner, pour sa partie maritime, aux autres sites Natura 2000 à proximité (« Baie de Seine occidentale » et « Basses vallée du Cotentin et baie des Veys » en particulier). Il conviendra de chercher la synergie et l’harmonisation des démarches et à établir des liens entre les sites : harmonisation des protocoles de suivi, intégration des projets nationaux et cohérence des mesures de gestion mises en place lorsqu’elles sont susceptibles de concerner plusieurs sites, et ce à différentes échelles (locale, régionale et façade Manche mer du Nord). La collaboration avec l’AAMP apparaît essentielle. Une des premières étapes consistera à intégrer la ZPS dans le projet d’observatoire « oiseaux marins » actuellement en cours à l’échelle de la façade Manche-Mer du Nord. - 36 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Mesure 1.4 Contribuer aux démarches de gestion des pollutions marines La mesure se compose de trois actions : 1.41, 1.42, 1.43. Les fiches actions sont détaillées dans le prochain chapitre. 1.41 Répondre aux sollicitations de l’Etat en cas de déclenchement du volet POLMAR du plan ORSEC. Fiche action : page 77 1.42 Participer au réseau de correspondants Pollutions marines et littoral. Fiche action : page 78 1.43 Participer au réseau « EcoQOs ». Fiche action : page 79 Dans une optique de gestion des pollutions marines, il convient de s’associer aux démarches de prévention et d’intervention entreprises à des échelles plus larges que celle de la ZPS dans la mesure où ces démarches ne sont pas redondantes ni en contradiction. Pour cela, le DOCOB prévoit la participation de l’animateur à trois réseaux de veille et de gestion des pollutions marines : - les volets Polmar Mer et Terre, - le réseau de correspondants Pollution marines et littoral animé par le Conservatoire du Littoral (CdL), - le réseau « EcoQOs » animé par le GONm et la LPO et qui s’inscrit dans le cadre de la convention OSPAR. - 37 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Tableau V : Récapitulatif des mesures et des actions liés à l’objectif n°1. Objectif n° 1 : Garantir l'intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux. Mesures 1.1 Accompagner le Conseil Général du Calvados et le SMCLEN dans l'aménagement de la véloroute et la gestion des terrains annexes. Actions 1.11 Collaborer avec le CG 14 et le SMCLEN pour l’aménagement et la gestion de la véloroute. p.21 p. 48 1.12 Encourager la mise en place d’un gardiennage et participer à la surveillance du site. p.22 p. 49 1.13 Installer des clôtures permettant de canaliser le public sur la véloroute. p.22 p. 50 1.14 Mettre en place un complexe fossé/talus en limite des parcelles agricoles cultivées. p.22 p. 51 1.15 Installer des chicanes interdisant l’accès de la véloroute aux engins motorisés. p.23 p.52 1.16 Installer des panneaux informatifs sur la véloroute. p.23 p.53 1.17 Planter un écran végétal côté mer sur les secteurs sensibles au dérangement. p.24 p.54 1.18 Maintenir un accès à la réserve ornithologique. P.24 p.55 1.21 Appuyer le Projet Potentiellement Éligible (PPE) de création d’un APPB envisagé dans le cadre de la SCAP. p.25 p.57 1.22 Accompagner le Comité du débarquement et éventuellement l’ABMC lors de l’organisation des cérémonies de commémoration du 6 juin 1944 sur le site de la pointe du Hoc pour limiter les impacts sur l’avifaune patrimoniale nicheuse. p.26 p.58 1.23 Sensibiliser les pilotes d’aéronefs et la DGAC à la présence d’une avifaune patrimoniale sur la ZPS. p.26 p.59 1.24 Accompagner le GPD et la sécurité civile pour limiter l’impact des opérations de déminage. p.27 p.60 1.25 Accompagner les pétitionnaires dans les démarches d’évaluation des incidences. p.27 p.61 p.28 p.62 p.28 p.63 p.29 p.65 1.29 Etudier la mise en place d’une signalétique spécifique en crête de falaise. p.29 p.66 1.210 Élaborer et diffuser une plaquette de sensibilisation à destination des usagers de l’estran. 1.211 Mettre en place des panneaux d’information sur les zones d’accès à l’estran. 1.212 Élaborer et diffuser une plaquette de sensibilisation à destination des pratiquants d’activités nautiques et des pêcheurs embarqués. 1.213 Élaborer et mettre à jour une page internet spécifique à la ZPS. p.30 p.30 p.31 p.31 p.67 p.68 p.69 p.70 1.214 Organiser des animations à destination du grand public et des scolaires. 1.31 Établir une nouvelle convention de gestion de la réserve ornithologique de Saint-Pierre-du-Mont. 1.32 Effectuer les démarches pour étendre la ZPS au secteur de Grandcamp et réajuster le périmètre en haut de falaise. p.32 p.33 p.33 p.71 p.73 p.74 1.33 Inscrire la ZPS dans un réseau cohérent d’AMP et en particulier de ZPS p.36 p.75 1.41 Répondre aux sollicitations de l'Etat en cas de déclenchement des volets Polmar Mer et Polmar Terre. 1.42 Participer au réseau de correspondants Pollutions marines et littoral animé par le Conservatoire du littoral. 1.43 Participer au réseau « EcoQo ». p.37 p.37 p.37 p.77 p.78 p.79 1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités 1.26 Faire adopter la charte Natura 2000 et la développer. anthropiques sur 1.27 Mener une évaluation du dérangement sur les espèces nicheuses d'intérêt communautaire. l’avifaune d’intérêt 1.28 Installer un panneau de sensibilisation sur l’aire d’envol des pratiquants de vol libre. communautaire. 1.3 Assurer une cohérence administrative et technique sur la ZPS. 14 Contribuer aux démarches de gestion des pollutions marines Pages Mesure/Action - 38 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Objectif n° 2 : Poursuivre et approfondir les programmes de connaissance et de suivis de l’avifaune d’intérêt communautaire. ⇒ Secteurs concernés : Toute la ZPS. ⇒ Espèces et habitats d’espèces : Figure 15 : Cavité de nidification d’un fulmar boréal. * Habitats d’espèces concernés : - la zone marine - l’estran - le front de falaise - le haut de falaise * Espèces Natura 2000 concernées (en gras les espèces inscrites à l’Annexe I) : - Plongeons catmarin et arctique - Grèbe esclavon - Aigrette garzette - Faucon pèlerin - Mouettes mélanocéphale et pygmée - Sternes caugek et pierregarin - Puffin des Baléares - Grèbe huppé - Fulmar boréal - Puffin des anglais - Fou de Bassan - Grand cormoran - Cormoran huppé - Macreuse noire - Harle huppé - Goéland brun - Goéland argenté - Goéland marin - Mouette tridactyle - Guillemot de Troïl - Pingouin torda Figure 16 : Corniches de nidification des mouettes tridactyles. - 39 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. ⇒ Principales mesures de suivi actuelles et passées : Les prospections ornithologiques sur la ZPS sont réalisées par le GONm (le conservateur bénévole de la réserve de Saint-Pierre-du-Mont assisté d’un salarié financé par les fonds propres du GONm jusqu’à très récemment et avec l’aide de l’AESN depuis 2010). Elles se font soit par le haut de la falaise, soit par le platier à marée basse, exceptionnellement à partir de la mer, cette dernière méthode présentant trop de difficultés de mise en œuvre a été abandonnée. - Concernant les oiseaux nicheurs, tout d’abord, des suivis sont réalisés à partir du haut de falaise dès le mois de mars et jusqu’au mois d’août à raison de trois passages par mois. Ils permettent notamment d’étudier les dates d’arrivée sur les sites de reproduction pour les différentes espèces, sauf pour le fulmar qui arrive dès la fin de novembre. Ces suivis sont complétés par deux prospections annuelles6 exhaustives de la ZPS par le pied de la falaise malgré les difficultés de déplacement sur le platier. - En période internuptiale (de septembre à mars), un suivi est réalisé chaque mois par le haut de la falaise en différents points de la ZPS. Les comptages concernent les stationnements des oiseaux en mer, sur les falaises, les dortoirs de cormorans et de mouette mélanocéphale. Signalons qu’un des suivis s’intègre au recensement national des oiseaux d’eau effectué dans le cadre du Wetlands International (WI). Enfin, un suivi des oiseaux migrateurs est effectué du haut de la falaise (en guet à la mer), depuis le point de vue du « Moulin de Cricqueville-enBessin », afin de dénombrer les oiseaux de passage sur la ZPS. Le tableau suivant récapitule (Tableau VI) les suivis actuellement réalisés par le GONm. Tableau VI : Pression d’observation annuelle sur la ZPS. Haut de falaise « Lieu d’observation » Fréquence Pied de falaise (platier) Suivis Type de suivi Espèces suivies Temps Nombre de personnes 6 jours 1-2 1 par mois (septembre à mars) 6 Hivernants, passage, nicheurs précoces Oiseaux des falaises et stationnement en mer Mouette tridactyle, fulmar boréal (SAO), faucon pèlerin, goélands et cormorans, plongeons, grèbes, harles… 100 par an (septembre à mars) 100 Hivernants et passage Guet à la mer Migrateurs, anatidés… 100 demijournées 1 18 Phénologie, Observations complémentaires, Surveillance Oiseaux des falaises Mouettes tridactyles, fulmars (SAO), faucon pèlerin, goélands argenté et brun, cormoran huppé 9 jours 1-2 Mouette tridactyle (NAO), Fulmar boréal (SAO), Faucon pèlerin, goélands et cormorans 2 jours Min. 2 Jeunes fulmars (SARi) 2 jours Min. 2 3 par mois (mars à août) Total Nombre de passages 1 par an (2 jours consécutifs mi-juin) 1 par an (2 jours consécutifs début août) 1 Recensement global Oiseaux des falaises 1 126 Succès reproducteur (nombre de jeunes) 69 jours 6 Idéalement deux jours consécutifs à la mi-juin pour les nicheurs et deux jours consécutifs durant la première quinzaine d’août pour les jeunes fulmars. - 40 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. ⇒ Usages et impacts sur les espèces : En dépit des précautions prises, les deux recensements réalisés en pied de falaise génèrent quelques perturbations pour l’avifaune. Cependant, ils sont essentiels à l’évaluation de l’état de santé des populations d’oiseaux sur la ZPS et il n’existe pas d’autre méthode qui serait moins perturbatrice mais aussi efficace et exhaustive. ⇒ Problématique : Un suivi de longue date mené par le GONm mais des lacunes et des limites Le suivi des oiseaux nicheurs de la ZPS, réalisé depuis près de 40 ans par le GONm, a permis de justifier la désignation du site en ZPS et de mener une première évaluation de l’état de conservation des populations nicheuses d’oiseaux d’intérêt communautaire. Le suivi des oiseaux hivernants, bien que plus récent, a, quant à lui, permis d’affiner les connaissances sur l’avifaune en période internuptiale. Ces suivis doivent absolument être poursuivis ; c’est l’objet de la première mesure (Mesure 2.1). Certains suivis particulièrement intéressants n’ont pas pu être réalisés de façon systématique, faute de moyens financiers et/ou humains sur la ZPS : c’est par exemple le cas de la productivité des mouettes tridactyles. Par ailleurs, certaines lacunes apparaissent. Les connaissances relatives à l’avifaune sur la partie marine de la ZPS (hivernage de certaines espèces, fonctionnalité du milieu, etc.) sont, à l’heure actuelle et en dépit des suivis déjà réalisés (depuis la terre en guet à la mer), insuffisantes pour établir des préconisations de gestion en mer. De nouveaux suivis Suite au constat précédent, un ensemble de suivis est préconisé ci-après (Mesure 2.2) afin d’accroître les connaissances scientifiques relatives aux espèces ayant justifié la désignation du site. Certains de ces suivis sont ceux préconisés par le guide du MNHN dans l’objectif d’évaluer l’état de conservation des habitats d’oiseaux marins. Des études en cours à de larges échelles et des réseaux informels Le constat (généralisable à bon nombre de ZPS marines) du manque de données en mer a conduit l’Agence des Aires Marines Protégées à lancer un programme d’acquisition de connaissances sur les oiseaux et les mammifères marins (PACOMM) en 2011. Des suivis offshores ont aussi été réalisés ces dernières années dans le cadre du programme CHARM III (2009-2012) en Manche occidentale avec des observateurs embarqués sur des Ferrys et d’autres navires. Il existe également des données issues de suivis menés dans le cadre des études d’impacts de projet éoliens offshores, malheureusement ces données ne sont actuellement pas diffusables pour des questions de clause de confidentialité. - 41 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Des réseaux informels d’observateurs se sont mis en place au fil des années, avec une mutualisation des données au niveau national ou européen (voir les sites internet http://www.trektellen.nl ou http://www.migraction.net). Un réseau d’observateurs est animé depuis 2009 entre juin et novembre pour centraliser et valoriser les observations de puffin des Baléares. Ce réseau a été étendu à l’ensemble du littoral de l’Atlantique et de la Manche dans le cadre du programme FAME (Futur of the Atlantic Marine Environnement) qui cessera fin 2012 (http://www.fameproject.eu/fr/). L’observatoire des ZPS Depuis 2009, la DREAL de Basse-Normandie a demandé au GONm de mener à bien des études qui constituent l’« Observatoire régional des Zones de Protection Spéciale », permettant à échéance régulière : - d’actualiser les données ornithologiques de chaque ZPS ; - d’analyser les modalités d’utilisation spatio-temporelle du site par les oiseaux, - de déterminer les unités fonctionnelles et leurs tendances d’évolution ; - d’analyser les enjeux majeurs liés à la pérennité des populations d’oiseaux. Cet observatoire a notamment pour ambition de définir et de cartographier les habitats fonctionnels de l’avifaune d’intérêt communautaire. Il concerne la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » pour les années 2011 et 2014. L’intervention de l’Agence des Aires Marines Protégées (AAMP) Dans le cadre de ses missions l’AAMP peut être amenée à financer pour partie des études relatives à la connaissance de l’avifaune de la ZPS ici étudiée. - 42 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. ⇒ Mesures préconisées pour l’atteinte de l’objectif n°2 : Mesure 2.1 Poursuivre et pérenniser les suivis existants. La mesure se compose de trois actions : 2.11 à 2.13. Les fiches actions sont détaillées dans le prochain chapitre. 2.11 Poursuivre et pérenniser les recensements annuels des oiseaux nicheurs. Fiche action : page 81 Les oiseaux rupestres nicheurs de la ZPS, qui forment l’originalité et le caractère patrimonial du site, font l’objet de plusieurs recensements annuels. La première action à entreprendre est de pérenniser ces recensements. En effet, ils permettent de connaître précisément l’évolution numérique des populations reproductrices des espèces d’intérêt communautaire de la ZPS et ils donnent ainsi une première mesure de l’état de conservation des populations d’oiseaux. Les protocoles de suivi sont rappelés dans la fiche « Action 2.11 ». 2.12 Poursuivre et pérenniser les recensements annuels des oiseaux en période internuptiale. Fiche action : page 86 La seconde action concerne principalement les oiseaux hivernants. Comme pour les oiseaux nicheurs, les suivis réalisés en période internuptiale participent à l’évaluation de l’état de santé des populations d’oiseaux de la ZPS et constituent, par là même, une étape essentielle à la conservation des espèces du site. Les protocoles de suivi sont rappelés dans la fiche « Action 2.12 ». 2.13 Poursuivre et pérenniser le recensement annuel des oiseaux échoués. Fiche action : page 90 Enfin, le dernier suivi à pérenniser est le recensement annuel des oiseaux échoués, organisé dans le cadre du réseau EcoQos. En effet, ce suivi permet d’apporter une évaluation de l’impact des pollutions marines sur les oiseaux. Cette action fait écho à l’ « Action 14.3 Participer au réseau EcoQo ». - 43 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Mesure 2.2 Renforcer et développer les suivis ornithologiques. La mesure se compose de six actions : 2.21 à 2.26. Les fiches actions sont détaillées dans le prochain chapitre. 2.21 Réaliser une campagne d'échantillonnage en mer. Fiche action : page 92 Afin d’améliorer les connaissances ornithologiques des parties marines des ZPS, le guide méthodologique du MNHN (Valéry, 2010) préconise une campagne d’échantillonnage en mer, étalée sur une année et comprenant douze sorties. La partie marine de la ZPS est concernée par des comptages depuis la mer et depuis le rivage. Le protocole de suivi pour la réalisation de ces sorties est légèrement différent que celui prévu par le guide méthodologique, il est présenté dans la fiche « Action 2.21 ». 2.22 Réaliser un suivi régulier en mer de l’avifaune. Fiche action : page 93 Afin de compléter et de poursuivre les suivis en mer qui seront initiés suite à la réalisation de l’action précédente et si ces derniers montrent une efficacité supérieure à la seule réalisation de points d’observation réalisés depuis la terre, nous préconisons un suivi régulier de l’avifaune prévoyant la réalisation annuelle de trois sorties sur la partie marine de la ZPS. 2.23 Évaluer la productivité des couples de mouettes tridactyles et de fulmars. Fiche action : page 94 Dans un souci d’évaluation du succès reproducteur des mouettes tridactyles et des fulmars boréaux, nous préconisons de développer une évaluation de la productivité des couples reproducteurs. Le protocole de suivi est fourni dans la fiche « Action 2.23 ». 2.24 Suivre l'accès des mouettes tridactyles, des fulmars et des cormorans huppés à la ressource alimentaire Fiche action : page 95 La guide du MNHN prévoit la mesure d’un indicateur indirect de la qualité du milieu, à savoir, le temps de présence au nid des parents pendant la période de nourrissage du ou des jeune(s). Ce paramètre reflète, en effet, « l’investissement reproducteur » du couple pour nourrir son ou ses jeune(s) et informe sur la facilité/difficulté des parents à trouver leur nourriture. La mesure de ce paramètre pour les mouettes tridactyles, pour les fulmars boréaux et si possible pour les cormorans huppés sera initiée sur la ZPS dès la mise en œuvre du DOCOB et devra idéalement être menée annuellement. Le protocole de suivi est donné dans la fiche « Action 2.24 ». - 44 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. 2.25 Étudier les zones d’alimentation des mouettes tridactyles et des fulmars. Fiche action : page 96 Un point important mis en évidence par le diagnostic écologique de la ZPS est l’absence de connaissance relative à la localisation des zones d’alimentation des mouettes tridactyles et des fulmars. Kotzerka et coll. (2009) estime que certaines populations de mouettes tridactyles ont décliné ces dernières années en raison notamment d’un accès restreint à la nourriture. Ainsi, nous préconisons la mise en place d’une étude des zones d’alimentation en mer pour deux espèces : la mouette tridactyle et le fulmar boréal. Un suivi télémétrique par la pose d’émetteurs est envisagé. Ce travail a fait l’objet d’une réflexion préalable (Jeanne, 2012) s’appuyant sur le travail réalisé par G. D. Omo au Svalbard (photos ci-contre). Par ailleurs, l’opérateur pourra s’appuyer sur l’Observatoire des Oiseaux Marins qui est en projet à l’échelle de la façade Manche-Mer du Nord. 2.26 Organiser et rédiger l'Observatoire de la ZPS. Fiche action : page 97 Durant la mise en œuvre du présent DOCOB, la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » est concernée par l’Observatoire des ZPS, étude commandée par la DREAL de BasseNormandie à échéance régulière. Il convient de prévoir l’organisation et la rédaction de l’Observatoire pour la période de mise en œuvre du DOCOB. - 45 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Tableau VII : Récapitulatif des mesures et des actions liées à l’objectif n°2. Objectif n° 2 : Poursuivre et approfondir les progr ammes de connaissance et de suivis concernant l’avifaune d’intérêt communautaire. Mesures 2.1 Poursuivre et pérenniser les suivis existants. 2.2 Renforcer et développer les suivis ornithologiques. Actions Pages Mesure/Action 2.11 Poursuivre et pérenniser les recensements annuels des oiseaux marins nicheurs. p.43 p.81 2.12 Poursuivre et pérenniser les recensements annuels des oiseaux en période internuptiale. p.43 p.86 2.13 Poursuivre et pérenniser le recensement des oiseaux échoués. p.43 p.90 2.21 Réaliser une campagne d'échantillonnage en mer. p.44 p.92 2.22 Réaliser un suivi annuel en mer. p.44 p.93 2.23 Evaluer la productivité des mouettes tridactyles et des fulmars. 2.24 Suivre l'accès des mouettes tridactyles, des fulmars et des cormorans huppés à la ressource alimentaire. 2.25 Étudier les zones d’alimentation des mouettes tridactyles et des fulmars p.44 p.94 p.44 p.95 p.45 p.96 2.26 Organiser et rédiger l'Observatoire de la ZPS. p.45 p.97 - 46 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. III.2. LES ACTIONS DE GESTION Les mesures présentées ci-après relève de deux ordres : - l’animation du DOCOB, - les mesures contractuelles. L’établissement de ces actions a pour objectif de mettre en cohérence les objectifs du DOCOB et d’intégrer les acteurs locaux dans la gestion concertée du site. Signalons que contrairement aux mesures contractuelles sur la partie terrestre des sites Natura, il n’existe pas, lors de la rédaction de ce DOCOB, de cahiers des charges pour les mesures en mer. Une réflexion est actuellement menée par l’AAMP sur des mesures de gestion en mer (réunion le 2 février 2011, comm. pers. V. Toison). Une fois la mise en place des cahiers des charges effectuée, il conviendra de penser à leur application ou non pour la révision du présent DOCOB. Les mesures présentées ci-après concernent donc uniquement la partie terrestre de la ZPS et la réalisation de suivis scientifiques. Les pictogrammes suivants sont utilisés pour symboliser les actions à entreprendre : £ Communication Étude Veille/suivi Travaux/aménagements Cohérence réglementaire Instruction/collaboration Indicateur : Un encadré est présent en bas de chaque fiche action, il présente l’indicateur retenu pour l’évaluation de la réalisation de ces mêmes actions. - 47 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Actions 1.1 Action 1.11 Collaborer avec le CG 14 et le SMCLEN pour l’aménagement et la gestion de la véloroute. Rappel de l’objectif n°1 : p12. Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux. Rappel de la mesure : p21. 1.1 Accompagner le Conseil Général du Calvados et le SMCLEN dans l'aménagement de la véloroute et la gestion des terrains annexes Le but de cette action est de rechercher une prise en compte optimale de l’avifaune patrimoniale de la ZPS par la mise en œuvre conjointe d’aménagements spécifiques ayant pour vocation de limiter l’impact de la véloroute sur l’avifaune. Les travaux d’aménagement de la véloroute devraient débuter en 2012-2013, c’est alors que le travail de collaboration sera le plus important. Le rôle de l’animateur sera : - - de participer aux groupes de travail mis en place par le CG 14 pour l’aménagement de la véloroute, d’apporter une assistance scientifique et technique notamment en transmettant les éléments actualisés relatifs à l’avifaune de la ZPS pour garantir sa bonne prise en compte, de veiller au respect des périodes de nidification lors des travaux d’aménagement et d’entretien de la véloroute, etc. Comment : Qui : et avec qui : Financement : Priorité : Nombre de jours consacré à l’action par la structure animatrice : Instruction et collaboration, Veille et suivi Communication. Structure animatrice du DOCOB. CG 14, SMCLEN, DREAL et DDTM. Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER). Estimatif = 66 jours sur la période de mise en œuvre du DOCOB. (soit 11 jours par an) Indicateur 1.11 : Nombre de réunions associant l’opérateur le SMCLEN et/ou le CG14 dans le cadre de l’aménagement et de l’entretien de la véloroute. Indicateur 1.13 : Part du linéaire de la ZPS clôturé. Indicateur 1.14 : Part du linéaire de la ZPS présentant un complexe talus/fossé en limite de parcelles agricoles cultivées. Indicateur 1.15 : Nombre de chicanes installées. Indicateur 1.16 : Nombre de panneaux informatifs installés. - 48 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Actions 1.1 Action 1.12 Encourager la mise en place d'un gardiennage et participer à la surveillance du site. NB : Les actions 11.2 à 11.6 sont celles prévues pour partie par le CG 14 dans le cadre de son étude d’impact de la véloroute (Ouest Infra, 2006). Rappel de l’objectif n°1 : p12. Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux. Rappel de la mesure : p22. 1.1 Accompagner le Conseil Général du Calvados et le SMCLEN dans l'aménagement de la véloroute et la gestion des terrains annexes. Cette action a pour but de limiter le dérangement de l’avifaune et de faire respecter la réglementation existante (notamment la réglementation relative à la protection des espèces et des habitats d’espèces et le code de la route interdisant l’accès de la véloroute aux engins à moteur). Afin de veiller au respect de la réglementation, nous préconisions la présence d’un garde assermenté, notamment en période de reproduction des espèces patrimoniales de la ZPS. Cette action a d’ailleurs été prévue par le Conseil général du Calvados dans son étude d’impact pour la création de la véloroute : « le projet prévoit la présence de gardes sur le terrain de manière à éviter les actes de malveillance susceptibles de porter atteinte au patrimoine naturel » (Ouest Infra, 2006). Le rôle de l’animateur sera : - - de collaborer avec le conservateur de la réserve ornithologique et les gardes de l’ONCFS et du GONm pour garantir un gardiennage régulier sur la ZPS en période de reproduction, de centraliser les constatations d’infractions et de dérangements sur la ZPS afin d’agir en conséquence. d’étudier la possibilité de mettre en place un gardiennage sur la partie marine de la ZPS. Comment : Qui : et avec qui : Financement : Priorité : Nombre de jours consacré à l’action par la structure animatrice : Instruction/collaboration, Veille/suivi, £ Cohérence réglementaire. Structure animatrice du DOCOB, ONCFS, SMCLEN et GONm. CG 14, CdL, DREAL. Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER). Estimatif = 10 jours par an. (principalement en période de reproduction) Indicateur 1.12 : Nombre d’heures de surveillance en période de reproduction des oiseaux visés par le DOCOB. - 49 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Actions 1.1 Action 1.13 Installer des clôtures permettant de canaliser le public sur la véloroute. NB : Les actions 11.2 à 11.6 sont celles prévues pour partie par le CG 14 dans le cadre de son étude d’impact de la véloroute (Ouest Infra, 2006). Rappel de l’objectif n°1 : p12. Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux. Rappel de la mesure : p22. 1.1 Accompagner le Conseil Général du Calvados et le SMCLEN dans l'aménagement de la véloroute et la gestion des terrains annexes. Cette action a pour but de canaliser le public sur la véloroute par des clôtures pour limiter le dérangement de l’avifaune par le haut de falaise. Cette mesure a été prévue pour partie par le CG 14 dans le cadre de l’étude d’impact de la véloroute (Ouest Infra, 2006) : « Canalisation du public sur le sentier si nécessaire par des clôtures en particulier à la traversée de la réserve ornithologique libre du GONm. ». Nous préconisons en réalité l’installation de clôtures sur tous les secteurs sensibles identifiés par la carte de sensibilité saisonnière de l’avifaune (Carte 1). Le rôle de l’animateur est détaillé dans l’action 1.11. Comment : Qui : et avec qui : Financement : Priorité : Travaux/Aménagement, Instruction et collaboration. CG14. SMCLEN et structure animatrice du DOCOB. CG 14. Indicateur 1.13 : Part du linéaire sensible de la ZPS clôturé. - 50 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Actions 1.1 Action 1.14 Mettre en place un complexe fossé/talus en limite des parcelles agricoles cultivées. NB : Les actions 1.12 à 1.16 sont celles prévues pour partie par le CG 14 dans le cadre de son étude d’impact de la véloroute (OuestInfra, 2006). Rappel de l’objectif n°1 : p12. Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux. Rappel de la mesure : p22. 1.1 Accompagner le Conseil Général du Calvados et le SMCLEN dans l'aménagement de la véloroute et la gestion des terrains annexes. Cette action a pour but de collecter les eaux de ruissellement et de ralentir le processus d’érosion de la falaise. Cette mesure a été prévue par le CG 14 dans le cadre de l’étude d’impact de la véloroute : « le sentier sera séparé des parcelles agricoles par un fossé et un talus destinés à délimiter l’aménagement et à intercepter les eaux de ruissellement » (Ouest Infra, 2006). Par ailleurs, rappelons que le Conseil Général a annoncé lors du 2nd groupe de travail (14/03/12) qu’une mission spécifique visant à envisager les meilleures solutions pour la collecte et l’évacuation des eaux de ruissellement serait mise en place. Le rôle de l’animateur est détaillé dans l’action 1.11. Comment : Qui : et avec qui : Financement : Priorité : Travaux/Aménagement, Instruction et collaboration. CG14. SMCLEN, Structure animatrice du DOCOB. CG 14. Indicateur 1.14 : Part du linéaire de la ZPS présentant un complexe talus/fossé en limite de parcelles agricoles cultivées. - 51 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Actions 1.1 Action 1.15 Installer des chicanes interdisant l’accès de la véloroute aux engins motorisés. NB : Les actions 1.12 à 1.16 sont celles prévues pour partie par le CG 14 dans le cadre de son étude d’impact de la véloroute (OuestInfra, 2006). Rappel de l’objectif n°1 : p12. Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux. Rappel de la mesure : p23. 1.1 Accompagner le Conseil Général du Calvados et le SMCLEN dans l'aménagement de la véloroute et la gestion des terrains annexes. Le but de cette action est d’interdire l’accès d’engins motorisés sur la partie de la véloroute incluse dans la ZPS. Cette mesure a été prévue par le CG 14 dans le cadre de l’étude d’impact de la véloroute (Ouest Infra, 2006) : « la signalisation (interdit à tous véhicules à moteur) et les chicanes permettront d’empêcher les engins motorisés d’emprunter le sentier du littoral ». Le rôle de l’animateur est détaillé dans l’action 1.11. Comment : Qui : Et avec qui : Financement : Priorité : Travaux/Aménagement, Instruction et collaboration. CG14. Structure animatrice du DOCOB et SMCLEN. CG 14. Indicateur 1.15 : Nombre de chicanes installées. - 52 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Actions 1.1 Action 1.16 Installer des panneaux informatifs sur la véloroute. NB : Les actions 1.12 à 1.16 sont celles prévues pour partie par le CG 14 dans le cadre de son étude d’impact de la véloroute (OuestInfra, 2006). Rappel de l’objectif n°1 : p12. Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux. Rappel de la mesure : p23. 1.1 Accompagner le Conseil Général du Calvados et le SMCLEN dans l'aménagement de la véloroute et la gestion des terrains annexes. Le but de cette action est de rappeler la réglementation existante sur le site et de sensibiliser le public à la richesse ornithologique de la ZPS. Cette action a été, pour partie, prévue par le CG 14 dans le cadre de l’étude d’impact de la véloroute (Ouest Infra, 2006) : « Panneaux d’information sur la réglementation applicable dans la ZPS : interdiction de perturbation des oiseaux nicheurs ». Nous préconisons la mise en place de trois panneaux sur la ZPS : - un à l’est de la Pointe du Hoc avant la réserve de Saint-Pierre-du-Mont, - un au niveau de l’aménagement d’un point de vue, - un au niveau de l’entrée de la ZPS par le secteur Est sur la commune de Vierville-surmer. Toutefois, à l’heure actuelle le plan de gestion de la véloroute prévoit la mise en place de seulement un panneau sur la ZPS, au niveau du secteur Est de la Pointe du Hoc. Le rôle de l’animateur est détaillé dans l’action 1.11. Comment : Qui : et avec qui : Financement : Priorité : Instruction et collaboration, aménagements, Communication. CG14. Structure animatrice du DOCOB, SMCLEN et DREAL. CG 14. Indicateur 1.16 : Nombre de panneaux informatifs installés. - 53 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Actions 1.1 Action 1.17 Planter un écran végétal côté mer sur les secteurs sensibles au dérangement. Rappel de l’objectif n°1 : p12. Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux. Rappel de la mesure : p24. 1.1 Accompagner le Conseil Général du Calvados et le SMCLEN dans l'aménagement de la véloroute et la gestion des terrains annexes. Le but de cette action est de garantir une quiétude visuelle pour les oiseaux nicheurs patrimoniaux. Cet aménagement est complémentaire des mesures précédentes et notamment de l’installation de clôtures. Il sera particulièrement préconisé au niveau des aires de reproduction du faucon pèlerin et des deux colonies de mouette tridactyle. Le rôle de l’animateur sera en tant que maître d’ouvrage : - d’établir un cahier des charges pour l’aménagement (localisation et linéaires, espèces, calendrier d’intervention, etc.), de rechercher une maîtrise d’œuvre (demande et sélection de devis, etc.), d’assurer le suivi du chantier tant d’un point de vue technique qu’administratif (mobilisation de la mesure A32323P, visite de chantier, etc.). Aménagement/plantation, Comment : Qui : et avec qui : Financement : Instruction et collaboration. CG14 Structure animatrice du DOCOB, SMCLEN et DREAL. Europe (FEADER), Etat et CG 14 (20 % autofinancement). Priorité : Contrat Natura 2000 : La mesure A32323P pourra être mobilisée. Indicateur 1.17 : linéaire d’écran végétal planté. - 54 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Actions 1.1 Action 1.18 Maintenir un accès à la réserve ornithologique. Rappel de l’objectif n°1 : p12. Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux. Rappel de la mesure : p23. 1.1 Accompagner le Conseil Général du Calvados et le SMCLEN dans l'aménagement de la véloroute et la gestion des terrains annexes. Le but de cette action est de garantir un accès facilité à la réserve ornithologique de Saint-Pierre-du-Mont. Afin de maintenir un accès à la descente « aménagée » de Saint-Pierre-du-Mont, menant à la réserve ornithologique, il a été convenu lors d’une réunion de concertation (12/05/11) rassemblant le CG14, le SMCLEN, la DREAL et la structure animatrice du DOCOB qu’une interruption de la clôture serait réalisée au droit de la descente. Rappelons que la mise en place d’un dispositif de sécurisation (ligne de vie) serait également nécessaire au niveau de cette descente particulièrement périlleuse. Comment : Travaux/Aménagement, Qui : et avec qui : CG14. Structure animatrice du DOCOB. Priorité : Instruction et collaboration. Indicateur 1.18 : réalisation de l’action. - 55 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Actions 1.1 ⇒ Récapitulatif de la Mesure 1.1 « Accompagner le Conseil Général du Calvados et le SMCLEN dans l’aménagement de la véloroute et la gestion des terrains annexes » : Tableau VIII : Récapitulatif des actions préconisées dans le cadre de la mesure 1.3. Nombre de jours consacrés aux Actions MO* Financement actions par la structure animatrice 1.11 Collaborer avec le CG 14 et le SMCLEN pour l’aménagement et la gestion de la véloroute. Structure animatrice du DOCOB 1.12 Encourager la mise en place d'un gardiennage et participer à la surveillance du site. Structure animatrice du DOCOB, ONCFS et GONm Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER) 11 jours par an. 10 jours par an 1.13 Installer des clôtures permettant de canaliser le public sur la véloroute. 1.14 Mettre en place un complexe fossé/talus en limite des parcelles agricoles cultivées permettant d’intercepter les eaux de ruissellement. 1.15 Installer des chicanes interdisant l’accès de la véloroute aux engins motorisés. CG14 Prévu par l’action 1.11. 1.18 Maintenir un accès à la réserve ornithologique. CG 14 1.16 Installer des panneaux informatifs sur la véloroute rappelant l'intérêt patrimonial de l’avifaune de la ZPS et la réglementation en vigueur. 1.17 Planter un écran végétal côté mer sur les secteurs sensibles au dérangement. Priorité Europe (FEADER). : Contrat Natura 2000 Mesure A32323P mobilisable, Etat et CG 14 (20 %) - - Nous prévoyons 21 jours de travail annuel pour l’animateur afin d’assurer la mise en œuvre des actions prévues dans le cadre de la mesure 1.1. - 56 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Actions 1.2 Action 1.21 Appuyer le Projet Potentiellement Éligible (PPE) de création d’un APPB envisagé dans le cadre de la SCAP. Rappel de l’objectif n°1 : p12. Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux. Rappel de la mesure : p25. 1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune d’intérêt communautaire. Le but de cette action est de réglementer les activités humaines sur les secteurs les plus sensibles de la ZPS. Le rôle de l’animateur sera : - de participer à la rédaction de l’APPB, d’apporter les éléments justificatifs permettant l’instruction de la demande de classement et de fournir les éléments cartographiques d’ajustement du périmètre. Il conviendra également de réfléchir à la réglementation des activités suivantes : fréquentation du platier, activités nautiques, survols à basse altitude, escalade, travaux, pratique du vol libre, etc. Certaines activités de loisir dont les VNM (Véhicules Nautique à Moteur, jet-ski, scooter des mers, etc.) sont particulièrement perturbatrices pour l’avifaune marine nicheuse ou non nicheuse. Même si ces activités ne sont pas actuellement très présentes sur la ZPS, au regard de la sensibilité des espèces, il nous apparaîtrait opportun de réfléchir à leur réglementation préventive au sein de zones protégées telles que les ZPS en mer. Instruction, collaboration. Qui : Structure animatrice du DOCOB. et avec qui : DREAL, DDTM, préfecture du Calvados et préfecture maritime. Financement : Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER). Priorité : Nombre de jours Estimatif = 12 jours une fois sur la période de mise en œuvre du DOCOB. consacré à l’action : (soit 2 jours par an) Comment : Indicateur 1.21 : Publication de l’APPB. - 57 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Actions 1.2 Action 1.22 Accompagner le Comité du débarquement et éventuellement l’ABMC lors de l’organisation des cérémonies de commémoration du 6 juin 1944 sur le site de la pointe du Hoc pour limiter les impacts sur l’avifaune patrimoniale nicheuse. Rappel de l’objectif n°1 : p12. Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux. Rappel de la mesure : p26. 1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune d’intérêt communautaire. Cette action a pour but de minimiser autant que faire se peut l’impact des cérémonies de commémorations du 6 juin 1944 sur l’avifaune nicheuse de la ZPS. La mission de l’animateur consistera à : Accompagner le Comité du débarquement et éventuellement l’ABMC dans l’organisation des cérémonies de commémoration du 6 juin 1944. Comment : Financement : Instruction/collaboration Structure animatrice du DOCOB. Comité du débarquement, ABMC, CdL, CG14 et commune de Cricqueville-en-Bessin. Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER). Priorité : Nombre de jours consacré à l’action : Estimatif = 12 jours sur la période de mise en œuvre du DOCOB. (soit 2 jours par an) Qui : et avec qui : Indicateur 1.22 : Nombre de cérémonies ayant associé la structure animatrice. - 58 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Actions 1.2 Action 1.23 Sensibiliser les pilotes d’aéronefs et la DGAC à la présence d’une avifaune patrimoniale sur la ZPS. Rappel de l’objectif n°1 : p12. Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux. Rappel de la mesure : p26. 1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune d’intérêt communautaire. Le but de cette action est de minimiser autant que faire se peut l’impact des survols sur l’avifaune patrimoniale. Le rôle de l’animateur sera : - de prendre contact avec les structures organisatrices de survols de la pointe du Hoc et avec la DGAC. de mettre en place, en concertation, un plan de vol permettant de garantir la quiétude nécessaire aux oiseaux patrimoniaux. Comment : Qui : et avec qui : Financement : Priorité : Nombre de jours consacré à l’action : Instruction et collaboration Structure animatrice du DOCOB. Sociétés organisatrices de survols de la pointe du Hoc et DGAC Crédits État et FEADER. Estimatif = 6 jours sur la période de mise en œuvre du DOCOB (soit 1 jour par an) Indicateur 1.23 : Nombre réunions avec les sociétés de survol et avec la DGAC. - 59 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Actions 1.2 Action 1.24 Accompagner le GPD et la sécurité civile pour limiter l’impact des opérations de déminage. Rappel de l’objectif n°1 : p12. Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux. Rappel de la mesure : p27. 1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune d’intérêt communautaire. Le but de cette action est de minimiser autant que faire se peut l’impact des opérations de déminage sur la ZPS. Le rôle de l’animateur sera : - Comment : Qui : et avec qui : Financement : Priorité : Nombre de jours consacré à l’action : d’être en relation avec le GPD, la sécurité civile et les services de l’État. d’assurer un suivi technique des opérations de déminage en renseignant notamment sur les enjeux ornithologiques du site (localisation des sites de nidification). Instruction et collaboration Structure animatrice du DOCOB. GPD, sécurité civile, DREAL, sous préfecture et préfecture maritime Crédits État et FEADER. Estimatif = 12 jours sur la période de mise en œuvre du DOCOB (soit 2 jours par an) Indicateur 1.24 : Nombre d’opérations de déminage ayant associé la structure animatrice. - 60 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Actions 1.2 Action 1.25 Accompagner les pétitionnaires dans les démarches d’évaluation des incidences. Rappel de l’objectif n°1 : p12. Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux. Rappel de la mesure : p27. 1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune d’intérêt communautaire. Le but de cette action est d’aider les petits porteurs de projet (ceux n’ayant pas les moyens suffisants pour faire appel à un bureau d’étude) à monter les dossiers d’évaluation des incidences. « Tout plan ou projet non directement lié ou nécessaire à la gestion d’un site mais susceptible d'affecter ce site de manière significative, individuellement ou en conjugaison avec d'autres plans et projets, fait l'objet d'une évaluation appropriée de ses incidences sur le site eu égard aux objectifs de conservation de ce site. » « les autorités nationales compétentes ne marquent leur accord sur ce plan ou projet qu'après s'être assurées qu'il ne portera pas atteinte à l'intégrité du site concerné » (Art. 6.3 de la directive Habitats). L’évaluation des incidences (Article R 414-23 du Code de l’Environnement) doit contenir une présentation simplifiée du projet (avec état des lieux et justification), une carte, un plan de situation détaillé, un exposé sommaire des raisons pour lesquelles le projet est susceptible ou non d’avoir une incidence, et un exposé des mesures d’évitement, de réduction ou de compensation envisagées le cas échéant. Un formulaire de pré-évaluation est disponible sur le site de la DREAL de Basse-Normandie : www.basse-normandie.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Formulaire_de_preeval_Manifs_sportives_240311_cle1ca17d.pdf L’animateur du DOCOB de la ZPS assurera, en lien avec les services de l’état compétents, les missions suivantes : - relayer, auprès des pétitionnaires, l’information sur le dispositif d’évaluation des incidences et sur les enjeux de la ZPS, - « accompagner » les petits porteurs de projets dans leur démarche d’évaluation, - apporter un éclairage aux services instructeurs. Comment : Qui : et avec qui : Financement : Priorité : Nombre de jours consacré à l’action : Instruction/collaboration, £cohérence réglementaire. Structure animatrice du DOCOB. Services instructeurs et pétitionnaires. Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER). Estimatif = 5 jours par an. Indicateur 1.25 : Nombre d’évaluations des incidences ayant mobilisé la structure animatrice. - 61 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Actions 1.2 Action 1.26 Faire adopter la charte Natura 2000 et la développer. Rappel de l’objectif n°1 : p12. Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux. Rappel de la mesure : p28. 1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune d’intérêt communautaire. Le but de cette action est d’affirmer la cohérence des pratiques sur le site avec les objectifs de conservation. Le rôle de l’animateur sera : - Comment : Qui : et avec qui : Financement : Priorité : Nombre de jours consacré à l’action : de proposer aux propriétaires et aux usagers concernés d’adopter la charte Natura 2000, d’organiser des réunions permettant de développer la charte. Instruction, collaboration. Structure animatrice du DOCOB. DDTM et structures représentant les activités visées (CRPMEM, Ligue de vol libre, etc.) Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER) Estimatif = 2 jours par an Indicateur 1.26 : Nombre de signataires ayant adhéré à la charte. - 62 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Actions 1.2 Action 1.27 Mener une évaluation du dérangement sur les espèces d’intérêt communautaire. Rappel de l’objectif n°1 : p12. Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux. Rappel de la mesure : p28. 1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune d’intérêt communautaire. Cette action a pour but d’évaluer précisément l’impact des activités humaines sur l’avifaune de la ZPS. Le rôle de l’animateur sera : - d’effectuer un suivi du dérangement lors de la première année de mise en œuvre du DOCOB, d’effectuer un suivi du dérangement lors de la sixième année de mise en œuvre du DOCOB, de réaliser une synthèse de ces deux suivis et de prévoir une adaptation des mesures de gestion pour la révision du DOCOB. Comment : Qui : et avec qui : Financement : Priorité : Nombre de jours consacré à l’action Instruction et collaboration, Veille et suivi. Structure animatrice du DOCOB. SMCLEN et CG14 Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER) + financement AAMP à étudier. Estimatif = 7 jours par an, deux fois sur la période de mise en œuvre du DOCOB (2 jours par an) Indicateur 1.27 : Nombre de rapports publiés. - 63 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Méthode de suivi (Valéry, 2010), Comme préconisé par le MNHN, le suivi concernera, sur la ZPS, la réserve du GONm et ses colonies de mouette tridactyle et de fulmar boréal. La méthode de suivi retenue est la suivante. La mesure du dérangement se fera à deux moments de la période de reproduction : - période de ponte/incubation, - période d’envol des jeunes. Pour chacune de ces deux périodes, il faudra prévoir six déplacements (3 par beau temps et 3 par mauvais temps). Chaque série de jours sera ventilée de la manière suivante : 1 journée de semaine « ordinaire », 1 journée de semaine de congé scolaire, 1 jour férié ou de week-end. Au cours de chaque journée d’observations, noter tout événement généré par l’activité humaine qui provoque une réaction de défense ou de fuite d’un animal, ou qui est susceptible d’induire, de manière directe ou indirecte, une augmentation des risques de mortalité ou une diminution du succès reproducteur pour les individus de la population considérée. Dans tous les cas, il conviendra de noter la nature (e.g., piétons, quads, ULM…/ pour les aéronefs, estimer l’altitude de vol), le nombre (pour chaque catégorie) et les motifs apparents (promenade, chasse photographie, malveillance…) du dérangement. - 64 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Actions 1.2 Action 1.28 Installer un panneau de sensibilisation sur l’aire d’envol des pratiquants de vol libre. Rappel de l’objectif n°1 : p12. Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux. Rappel de la mesure : p29. 1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune d’intérêt communautaire. Cette action a pour objectif de concilier la pratique du vol libre et la conservation de l’avifaune. - Le rôle de l’animateur sera : de participer à la conception du panneau en partenariat avec la ligue de vol libre ; d’assurer le suivi technique et administratif de la réalisation de l’aménagement (demande de devis, mobilisation du contrat Natura 2000, suivi de chantier, etc.). Les caractéristiques du panneau réalisé par le SMCLEN sont présentées sur le schéma suivant. Concernant l’aménagement sur la commune de Vierville, des adaptations spécifiques à la ZPS devront être apportées (apposition des logos Natura 2000, Europe, FEADER, DREAL, etc.), par ailleurs une sensibilisation relative aux mouettes tridactyles et aux faucons pèlerins devra être ajoutée. Comment : Qui : et avec qui : Financement : Instruction et collaboration, Travaux/Aménagement. Propriétaire du site d’envol. Structure animatrice du DOCOB, ICARE, ligue de vol libre, SMCLEN. Crédits État et FEADER + autofinancement 20 % si collectivité. Priorité : Nombre de jours consacré à l’action : Contrat Natura 2000 : Estimatif = 12 jours sur la période de mise en œuvre du DOCOB (soit 2 jours par an) Mobilisation de la mesure A32326P à étudier. Indicateur 1.28 : Réalisation de l’action. - 65 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Actions 1.2 1.29 Étudier la mise en place d’une signalétique spécifique en crête de falaise. Rappel de l’objectif n°1 : p12. Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux. Rappel de la mesure : p26. 1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune d’intérêt communautaire. Le but de cette action est de concilier la pratique du vol libre et la conservation de l’avifaune. Le rôle de l’animateur sera : - de définir le nombre et l’emplacement des balises en partenariat avec la ligue de vol libre, d’assurer le suivi technique et administratif de la réalisation de l’aménagement (demande de devis, mobilisation du contrat Natura 2000, suivi de chantier, etc.). Les caractéristiques des balises réalisées par le SMCLEN sont présentées sur le schéma suivant. Instruction et collaboration, Travaux/Aménagement. Propriétaire des terrains concernés. Structure animatrice du DOCOB, ICARE, ligue de vol libre, SMCLEN. Crédits État et FEADER + autofinancement 20 % si collectivité. Comment : Qui : et avec qui : Financement : Priorité : Nombre de jours consacré à l’action : Contrat Natura 2000 : Estimatif = 12 jours sur la période de mise en œuvre du DOCOB (soit 2 jours par an) La mesure A32326P pourra être mobilisée. Indicateur 1.29 : Nombre de balises installées. - 66 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Actions 1.2 Action 1.210 Élaborer et diffuser une plaquette de sensibilisation à destination des usagers de l’estran. Rappel de l’objectif n°1 : p12. Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux. Rappel de la mesure : p30. 1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune d’intérêt communautaire. Cette action a pour but de concilier les usages de l’estran et la conservation de l’avifaune de la ZPS. Le rôle de l’animateur sera : - - de concevoir la plaquette en partenariat avec les usagers et/ou leurs représentants (CRPMEM). d’assurer le suivi technique et administratif de la conception (demande de devis, mobilisation du contrat Natura 2000, suivi de chantier, etc.), d’assurer la diffusion de la plaquette, s’intégrer dans le projet national « pêche à pied » (VivArmor nature et IODDE). Comment : Instruction et collaboration Structure animatrice du DOCOB. CRPMEM, AAMP, VivArmor Nature, IODDE, DREAL et DDTM. Crédits État et FEADER. Qui : et avec qui : Financement : Priorité : Nombre de jours consacré à l’action : Estimatif = 12 jours sur la période de mise en œuvre du DOCOB (soit 2 jours par an) Indicateur 1.210 : Nombre de plaquettes diffusées. - 67 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Actions 1.2 Action 1.211 Mettre en place des panneaux d’information sur les zones d’accès à l’estran. Rappel de l’objectif n°1 : p12. Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux. Rappel de la mesure : p30. 1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune d’intérêt communautaire. Cette action a pour but de concilier les usages de l’estran et la conservation de l’avifaune de la ZPS. Le rôle de l’animateur sera7 : - - de concevoir les panneaux en partenariat avec les usagers et/ou leurs représentants (CRPMEM). d’assurer le suivi technique et administratif de la conception (demande de devis, mobilisation du contrat Natura 2000, suivi de chantier, etc.), Comment : Instruction et collaboration Structure animatrice du DOCOB. Collectivités, CRPMEM, AAMP, DREAL et DDTM. Crédit État + collectivité. Qui : et avec qui : Financement : Priorité : Nombre de jours consacré à l’action : Estimatif = 12 jours sur la période de mise en œuvre du DOCOB (soit 2 jours par an) Indicateur 1.211 : Nombre de panneaux installés. 7 Le panneau présenté à titre d’exemple est celui de la ville de Concarneau. - 68 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Actions 1.2 Action 1.212 Élaborer et diffuser une plaquette de sensibilisation à destination des pratiquants d’activités nautiques et des pêcheurs embarqués. Rappel de l’objectif n°1 : p12. Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux. Rappel de la mesure : p31. 1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune d’intérêt communautaire. Le but de cette action est de concilier les usages de la partie marine et la conservation de l’avifaune. Le rôle de l’animateur sera : - - de concevoir la plaquette en partenariat avec le CRPMEM ; d’assurer le suivi technique et administratif de la conception (demande de devis, mobilisation du contrat Natura 2000, suivi de chantier, etc.), assurer la diffusion la plaquette. Comment : Qui : et avec qui : Financement : Priorité : Nombre de jours consacré à l’action : Instruction et collaboration Structure animatrice du DOCOB. CRPMEM, DREAL, AAMP, DDTM. Crédits État et FEADER. Estimatif = 12 jours sur la période de mise en œuvre du DOCOB (soit 2 jours par an) Indicateur 1.212 : Nombre de plaquettes diffusées. - 69 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Actions 1.2 Action 1.213 Élaborer et mettre à jour une page Internet spécifique à la ZPS. Rappel de l’objectif n°1 : p12. Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux. Rappel de la mesure : p31. 1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune d’intérêt communautaire. Cette action a pour but d’informer largement avec un accès simple et rapide. Le rôle de l’animateur sera : - de concevoir et d’actualiser la page internet en collaboration avec le responsable du site internet du GONm ; d’actualiser la page internet en collaboration avec le responsable du site internet du GONm. Comment : Qui : Et avec qui : Financement : Priorité : Nombre de jours consacré à l’action : Instruction, collaboration. Structure animatrice du DOCOB. Personne en charge du site Internet du GONm. Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER) Estimatif = 12 jours sur la période de mise en œuvre du DOCOB (soit 2 jours par an) Indicateur 1.213 : Réalisation de l’action. - 70 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Actions 1.2 Action 1.214 Organiser des animations à destination du grand public et des scolaires. Rappel de l’objectif n°1 : p12. Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux. Rappel de la mesure : p32. 1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune d’intérêt communautaire. Cette action a pour but d’informer et de sensibiliser la population locale aux enjeux de la ZPS. Le rôle de l’animateur sera d'organiser des sorties sur le site et des animations permettant de sensibiliser le public et notamment les jeunes scolaires des écoles situées à proximité du site. Comment : Qui : Et avec qui : Financement : Priorité : Nombre de jours consacré à l’action : Communication, Instruction, collaboration. Structure animatrice du DOCOB. GONm, écoles. Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER) Estimatif = 5 jours par an. Indicateur 1.214 : Nombre de sorties ou d’animations réalisés par la structure animatrice. - 71 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Actions 1.2 ⇒ Récapitulatif de la Mesure 1.2 : Maitriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune d’intérêt communautaire. Tableau IX : Récapitulatif des actions préconisées dans le cadre de la mesure 1.2. Nombre de jours Actions MO* Financement consacrés aux actions Priorité 1.21 Appuyer le Projet Potentiellement Éligible (PPE) de création d’un APPB envisagé dans le cadre de la SCAP. 2 jours par an 1.22 Accompagner le Comité du débarquement et éventuellement l’ABMC lors de l’organisation des cérémonies de commémoration du 6 juin 1944 sur le site de la pointe du Hoc pour limiter les impacts sur l’avifaune patrimoniale nicheuse. 2 jours par an 1 jour par an 1.24 Accompagner le GPD et la sécurité civile pour limiter l’impact des opérations de déminage. 2 jours par an 1.25 Accompagner les pétitionnaires dans les démarches d’évaluation des incidences. 5 jours par an 1.26 Faire adopter la charte Natura 2000 et la développer. 2 jours par an Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER) + financement AAMP à étudier 2 jours par an 1.28 Installer un panneau de sensibilisation sur l’aire d’envol des pratiquants de vol libre. Contrat Natura 2000 Mesure A32326P mobilisable 2 jours par an 1.29 Étudier la mise en place d’une signalétique spécifique en crête de falaise. Contrat Natura 2000 Mesure A32326P mobilisable 2 jours par an Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER) 2 jours par an Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER) 1.23 Sensibiliser les pilotes d’aéronefs et la DGAC à la présence d’une avifaune patrimoniale sur la ZPS. 1.27 Mener une évaluation du dérangement sur les espèces d’intérêt communautaire. 1.210 Élaborer et diffuser une plaquette de sensibilisation à destination des usagers de l’estran. Structure animatrice du DOCOB 1.211 Mettre en place des panneaux d’informations sur les zones d’accès à l’estran. Crédit État + collectivité. 2 jours par an 1.212 Élaborer et diffuser une plaquette d’information à destination des pratiquants d’activités nautiques et des pêcheurs embarqués. Crédits État et FEADER. 2 jours par an 2 jours par an 5 jours par an. 1.213 Élaborer et mettre à jour une page Internet spécifique à la ZPS. 1.214 Organiser des animations à destination du grand public et des scolaires. Intégré à la mission d’animation du DOCOB Au total, afin de garantir la mise en œuvre de la mesure 1.2, nous estimons qu’il est nécessaire de prévoir environ 33 jours de travail pour l’animateur chaque année. Le financement de ce temps de travail est intégralement pris en compte dans la mission d’animation du DOCOB. - 72 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Actions 1.3 En préalable à la mesure 1.3 Assurer une cohérence administrative et technique sur la ZPS, une des missions principales de l’animateur de la ZPS est de collaborer avec la DREAL de Basse-Normandie. Cette mission se traduira notamment par le fait d’informer la DREAL de BasseNormandie de la mise en œuvre du DOCOB et de participer aux réunions du réseau des opérateurs Natura 2000. Nous prévoyons six jours de travail par an pour que l’animateur de la ZPS assure cette mission. Action 1.31 Établir une nouvelle convention de gestion de la réserve ornithologique de Saint-Pierre-du-Mont. Rappel de l’objectif n°1 : p12. Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux. Rappel de la mesure : p33. 1.3 Assurer une cohérence administrative et technique sur la ZPS. Cette action a pour but de pérenniser la gestion contractuelle de la réserve ornithologique de Saint-Pierre-du-Mont. La mission de l’animateur consistera à : - suivre l’évolution des acquisitions par le Conseil Général du Calvados sur la ZPS, entreprendre, une fois les transferts de propriété effectués dans le cadre de la DUP de la véloroute, les démarches pour établir une nouvelle convention de gestion pour la réserve ornithologique. Cette convention quadripartite sera établie entre le GONm, le maire au nom de la commune de Saint-Pierre-du-Mont, le nouveau propriétaire (CG 14) des terrains se situant à l’aplomb de la colonie de mouettes tridactyles de Saint-Pierre-du-Mont et le gestionnaire des terrains du CG 14, à savoir le SMCLEN. Comment : Qui : et avec qui : Priorité : Instruction/collaboration GONm. Mairie de Saint-Pierre-du-Mont, CG14, SMCLEN et structure animatrice du DOCOB. NB : Une convention du même type pourrait être envisagée, avec les mêmes modalités, sur la colonie de mouettes tridactyles d’Englesqueville-la-Percée. Indicateur 1.31 : Date de signature de la nouvelle convention. - 73 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Actions 1.3 Action 1.32 Effectuer les démarches pour étendre la ZPS au secteur de Grandcamp et réajuster le périmètre en haut de falaise. Rappel de l’objectif n°1 : p12. Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux. Rappel de la mesure : p33. 1.3 Assurer une cohérence administrative et technique sur la ZPS. Ajuster le périmètre de la ZPS pour plus de cohérence écologique. La proposition d’extension de la ZPS concernera : - le secteur du platier de Grandcamp-Maisy, les limites de la DUP prise dans le cadre de la création de la véloroute. Le rôle de l’animateur sera : - de suivre l’avancement des acquisitions par le CG14, une fois ces acquisitions réalisées, de proposer une actualisation du périmètre de la ZPS en haut de falaise, et enfin, de fournir aux services de l’Etat les justifications nécessaires pour étendre la ZPS au platier de Grandcamp-Maisy et réajuster le périmètre de la ZPS en haut de falaise. Comment : Qui : et avec qui : Financement : Priorité : Nombre de jours consacré à l’action : Instruction/collaboration. Structure animatrice du DOCOB. AAMP, DREAL, DDTM, autorités administratives. Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER). 12 jours sur la période de mise en œuvre du DOCOB. (soit 2 jours par an) Indicateur 1.32 : Évolution de la superficie et des limites de la ZPS. - 74 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Actions 1.3 Action 1.33 Inscrire la ZPS dans un réseau cohérent d’AMP et en particulier de ZPS. Rappel de l’objectif n°1 : p12. Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux. Rappel de la mesure : p36. 1.3 Assurer une cohérence administrative et technique sur la ZPS. La première « action » consistera, pour l’animateur de la ZPS, à travailler en lien étroit avec l’Agence des Aires Marines Protégées (et notamment avec la personne en charge des sites Natura 2000 en mer) et les autres gestionnaires d’Aires Marines Protégées. Ce travail consistera notamment à participer aux réunions des opérateurs Natura 2000 et aux réunions organisées dans le cadre de la gestion des AMP. Un travail de collaboration visant à définir des mesures de gestion concrètes, en faveur du patrimoine ornithologique, sur la partie marine de la ZPS devra également être mené en fonction de la définition de ces mesures par les services administratifs concernés (mise en place des cahiers des charges). Rappelons que l’Agence des Aires Marines Protégées et le CRPMEM, sont les structures en charge de l’élaboration du DOCOB de la ZPS « Baie de Seine Occidentale ». Cette ZPS est frontalière à la ZPS « Falaise du Bessin Occidental », ainsi le travail de partenariat prendra une importance supplémentaire pour la cohérence des actions à mettre en œuvre dans les années à venir. Comment : Qui : et avec qui : Financement : Instruction/collaboration. Structure animatrice du DOCOB. AAMP, DREAL, autorités administratives. Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER). Priorité : Nombre de jours consacré à l’action : 12 jours sur la période de mise en œuvre du DOCOB. (soit 2 jours par an) Indicateur 1.33 : Nombres de contacts avec l’AAMP concernant la gestion de la ZPS. - 75 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. ⇒ Récapitulatif de la Mesure 1.3 : Assurer une cohérence administrative et technique sur la ZPS. Tableau X : Récapitulatif des actions préconisées dans le cadre de la mesure 1.2. Nombre de jours Opération MO* Financement consacré aux actions - 1.31 Établir une nouvelle convention de gestion de la réserve ornithologique. 1.32 Effectuer les démarches pour étendre la ZPS au secteur de Grandcamp et réajuster le périmètre en haut de falaise. 1.33 Inscrire la ZPS dans un réseau cohérent d’AMP et en particulier de ZPS. Priorité Structure animatrice du DOCOB Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER) 6 jours par an. GONm - - 2 jours par an Structure animatrice du DOCOB Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER) 2 jours par an Au total, afin de garantir la mise en œuvre de la mesure 1.3, nous estimons qu’il est nécessaire de prévoir environ 10 jours de travail pour l’animateur chaque année. Le financement de ce temps de travail est intégralement pris en compte dans la mission d’animation du DOCOB. - 76 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Actions 1.4 Action 1.41 Répondre aux sollicitations de l’Etat en cas de déclenchement des volets Polmar Mer et Polmar Terre. Rappel de l’objectif n°1 : p12. Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux. Rappel de la mesure : p37. 1.4 Contribuer aux démarches de gestion des pollutions marines. Participer aux réseaux de veille et de gestion des pollutions marines et garantir la prise en compte du patrimoine naturel de la ZPS. En cas de pollution marine de grande ampleur, le dispositif ORSEC peut être déclenché par les Préfets de département et/ou maritime, engageant alors les moyens de l’État dans la gestion de crise destinée à apporter une réponse pour la sécurité des personnes et à résorber l’impact de la pollution sur les milieux et les usages. Dans le cadre de la révision du volet POLMAR Terre du dispositif ORSEC, les DREAL sont notamment chargées de la réalisation d’un atlas de sensibilité, annexe à porter au plan de secours, permettant d’apporter des informations sur la vulnérabilité du littoral relativement aux aspects géomorphologiques, écologiques et socio-économiques. Le rôle de l’animateur de la ZPS sera : - de participer aux réunions organisées dans le cadre du dispositif à la demande de l’État, de veiller à la bonne prise en compte du patrimoine ornithologique de la ZPS dans la révision ou l’élaboration des volets Polmar Terre et Mer, en apportant notamment des données récentes relatives à l’utilisation spatio-temporelle de la ZPS par l’avifaune patrimoniale. Comment : Instruction et collaboration Structure animatrice du DOCOB. Services de l’État. Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER). Qui : et avec qui : Financement : Priorité : Nombre de jours consacré à l’action : Estimatif = 1 jour par an. Indicateur 1.41 : Nombre de pollutions marines. - 77 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Actions 1.4 Action 14.2 Participer au réseau de correspondants « Pollutions marines et littoral » animé par le Conservatoire du Littoral. Rappel de l’objectif n°1 : p12. Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux. Rappel de la mesure : p37. 1.4 Contribuer aux démarches de gestion des pollutions marines. Participer aux réseaux de veille et de gestion des pollutions marines et garantir la prise en compte du patrimoine naturel de la ZPS. En cas de pollution de faible ampleur, les collectivités locales (communes) sont chargées de la réponse dans la limite de leur capacité de réaction. Elles peuvent prévoir l’organisation de crise dans l’écriture des Plans Communaux de Sauvegarde (PCS), identifiant les enjeux, risques et réponses. L’état de référence du patrimoine naturel littoral (projet Pollutions marines et Littoral, 2007-2008) propose une identification de la vulnérabilité du patrimoine naturel littoral, et notamment de l’avifaune côtière, à des échelles exploitables localement ou à une échelle élargie. Des cartes opérationnelles, dont celle présentée précédemment (Carte 23 du Tome I), illustrent les enjeux patrimoniaux et proposent des recommandations environnementales associées en cas d’intervention (emplacements proscrits pour l’installation de chantiers en zone naturelle, proposition de chemins d’accès et de circulation sur la côte, aires de stockages primaires, etc.). Ces documents : - mettent en avant une vulnérabilité écologique hiérarchisée sur le littoral, au regard de ses fonctionnalités pour l’expression d’une flore et faune littorales d’intérêt à des échelles locales, - permettent donc d’orienter les actions de dépollution respectueuses des enjeux identifiés. Le rôle de l’animateur de la ZPS sera : - Comment : Qui : et avec qui : Financement : de participer aux réunions organisées dans le cadre du réseau, de veiller à la bonne prise en compte du patrimoine ornithologique de la ZPS dans la révision ou l’élaboration des plans communaux de sauvegarde en apportant notamment des données récentes relatives à l’utilisation spatio-temporelle de la ZPS par l’avifaune patrimoniale. Instruction/collaboration Structure animatrice du DOCOB. Conservatoire du Littoral, collectivités territoriales concernées. Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER). Priorité : Nombre de jours consacré à l’action : Estimatif = 1 jour par an. Indicateur 1.42 : Nombre de réunions dans le cadre du réseau de correspondants « pollutions marines et littorales ». - 78 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Actions 1.4 Action 14.3 Participer au réseau EcoQo. Rappel de l’objectif n°1 : p12. Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux. Rappel de la mesure : p37. 1.4 Contribuer aux démarches de gestion des pollutions marines. Participer aux réseaux de veille et de gestion des pollutions marines et garantir la prise en compte du patrimoine naturel de la ZPS. L’animateur du site veillera pour cette action, en collaboration avec le conservateur de la réserve de Saint-Pierre-du-Mont et le coordinateur France du réseau : - - à participer aux réunions régionales annuelles organisées dans le cadre du dispositif, à faire remonter les informations spécifiques à la ZPS, Le recensement des oiseaux échoués se déroule chaque année lors d’une journée du dernier week-end de février, la participation à ce recensement fait l’objet d’une mesure de suivi spécifique (Action 21.3). Comment : Qui : et avec qui : Financement : Priorité : Nombre de jours consacré à l’action : Instruction/collaboration, Veille/suivi. Structure animatrice du DOCOB. AAMP, le coordinateur France du réseau, le conservateur de la réserve. Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER). Estimatif = 1 jour par an. Indicateur 1.41 : Nombre de réunions suivies dans le cadre du réseau EcoQo. - 79 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Actions 1.4 ⇒ Récapitulatif de la Mesure 1.4 : Contribuer aux démarches de gestion et d’évaluation des pollutions marines. Tableau XI : Récapitulatif des actions préconisées dans le cadre de la mesure 1.4. Nombre de jours Opération MO* Financement consacré aux actions Priorité 14.1 Répondre aux sollicitations de l’Etat en cas de déclenchement des volets Polmar Mer et Polmar Terre. Structure animatrice du DOCOB Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER) 1 jour par an 14.2 Participer au réseau de correspondants « Pollutions marines et littoral » Structure animatrice du DOCOB Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER) 1 jour par an 14.3 Participer au réseau EcoQo sur la ZPS. Structure animatrice du DOCOB Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER) 1 jour par an Au total, afin de garantir la mise en œuvre de la mesure 1.4, nous estimons qu’il est nécessaire de prévoir trois jours de travail pour l’animateur chaque année. Le financement de ce temps de travail est intégralement pris en compte dans la mission d’animation. - 80 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Actions 2.1 Action 2.11 Poursuivre et pérenniser les recensements annuels des oiseaux nicheurs. Rappel de l’objectif n°2 : p39. Poursuivre et approfondir les programmes de connaissances et de suivis de l’avifaune d’intérêt communautaire. Rappel de la mesure : p43. 2.1 Poursuivre et pérenniser les suivis existants. Poursuivre l’acquisition de données relatives aux nicheurs de la ZPS. Les espèces concernées par les recensements sont : - La mouette tridactyle, - Le fulmar boréal, - Le faucon pèlerin, - Le cormoran huppé, - Les goélands argenté et brun. Les protocoles de suivi sont rappelés ci-après. - Le rôle de l’animateur sera : de veiller à la bonne organisation des suivis en partenariat avec le conservateur de la réserve de Saint-Pierre-du-Mont et le garde/technicien du GONm ; de participer aux recensements ; de réaliser une synthèse annuelle ; Comment : Qui : et avec qui : Financement : Priorité : Nombre de jours consacré à l’action : Instruction/collaboration, Veille/suivi. Structure animatrice du DOCOB, bénévoles et salariés du GONm. AAMP. Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER) + AESN, financement AAMP à étudier et autofinancement GONm. Estimatif = 16 jours par an (2 journées d’organisation + 13 jours de suivi + 1 jour de rédaction). Indicateur 2.11 : Publication du rapport relatif à la nidification sur la ZPS. - 81 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Actions 2.1 Méthode globale du suivi des oiseaux nicheurs par le haut de la falaise : Un suivi régulier, identique à celui réalisé avant la mise en œuvre du DOCOB (3 passages par mois de mars à août soit 18 passage sur la période de reproduction), est préconisé par le haut de la falaise. Ce suivi permet d’apporter des informations complémentaires au recensement exhaustif effectué par le pied de la falaise. L’observateur parcourt le haut de la falaise et profite des vues plongeantes sur la paroi. Ce suivi régulier permet, avec un dérangement limité : - d’étudier la phénologie des nicheurs de la ZPS et notamment d’ajuster la date du recensement des colonies de mouettes tridactyles si besoin (par exemple dans le cas de pontes plus tardives) ; - de rechercher des indices de reproduction complémentaires aux suivis réalisés en pied de falaise afin d’affiner l’évaluation des populations (nombre de couples de cormoran huppé, de fulmar boréal, de goélands) et celle du taux de succès reproducteur (jeunes fulmars) non visibles depuis le pied de la falaise. - d’enregistrer des données complémentaires sur la reproduction (présence de jeune, d’œufs, etc. ; relations interspécifiques ; causes d’échecs). - de suivre précisément la reproduction du faucon pèlerin - d’effectuer une surveillance du site. Méthode globale du recensement des oiseaux nicheurs par le pied de la falaise : Cette méthode est la seule qui permet un recensement exhaustif des oiseaux nicheurs. La totalité du linéaire côtier de la ZPS est parcouru au niveau de l’estran deux fois par an, à pied, sur deux jours consécutifs ou rapprochés, à marée descendante ou à marée basse en fonction des conditions. Pour des raisons de sécurité au minimum deux observateurs sont mobilisés. - les passages à la mi-juin : Le comptage effectué autour de la mi-juin (si possible la deuxième semaine de juin si la phénologie classique est observée, sinon la date est adaptée notamment en cas de retard de nidification chez les mouettes tridactyles) permet de dénombrer précisément les couples nicheurs de mouettes tridactyles (Nid Apparemment Occupé : NAO), les Sites Apparemment Occupés (SAO) par les fulmars, les couples de faucon pèlerin, de goélands et de cormorans. Un passage plus avancé dans la saison serait nécessaire pour cette dernière espèce dont la reproduction est particulièrement précoce. La première journée est souvent consacrée au recensement des oiseaux de l’est de la ZPS au départ de la descente aménagée de Saint-Pierre-du-Mont et la seconde, à celui des oiseaux de l’ouest de la ZPS (dont la réserve de Saint-Pierre-du-Mont). - 82 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Actions 2.1 Au fur et à mesure de l’avancement sur le platier, des secteurs à recenser sont définis à l’aide de repères topographiques (corniches, failles, replats, etc.) ou tout autre élément permettant de délimiter « clairement » ces zones (îlot de végétation, etc.). Chaque observateur, muni d’une paire de jumelles, dénombre alors sur la paroi le nombre de SAO, de couples ou de nids occupés (en fonction des espèces), puis les observateurs confrontent leurs résultats. Si deux observateurs recensent c’est la moyenne des deux chiffres qui est retenue. S’il y a trois observateurs ce sont les effectifs les plus proches qui sont considérés pour cela. En tout état de cause si l’écart est trop important entre les résultats de deux observateurs, le comptage est refait. Au final, la somme des effectifs sur chaque secteur donne l’effectif global. - le passage lors de la première quinzaine d’août : Le passage effectué lors de la première quinzaine d’août permet quant à lui d’évaluer la production des fulmars, c’est-à-dire le nombre moyen de jeunes (considéré à l’envol) par couple nicheur en parcourant l’ensemble de la ZPS. Méthode de décompte des couples de fulmars nicheurs (GISOM, 2009) : Rappel du calendrier de présence et de reproduction. janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc - Méthode de dénombrement : La période optimale de recensement correspond aux deux semaines centrales de l’incubation, lorsque les reproducteurs couvent, que de nombreux partenaires sont présents ensemble sur les sites, et que la probabilité d’absence des reproducteurs en échec précoce est la plus faible. C’est durant les deux semaines centrales du mois de juin qu’il est préconisé de réaliser les comptages. Il faut dénombrer le nombre de sites apparemment occupés (SAO). Le site apparemment occupé (SAO) est défini selon quelques critères précis (cf. photo ci-contre) : - comportement de l’oiseau : présence d’un individu en position d’incubation ; - caractéristiques physiques du site : site suffisamment horizontal et jugé assez large pour recevoir un œuf (2 oiseaux sur un site = 1 SAO). On parlera de SAR (Site Avec Reproduction) si la reproduction est prouvée sur le site durant la saison et de SARi (Site Avec Reproduction identifiable), c'est-à-dire le site pour lequel une preuve de reproduction est visible le jour de l’observation (œuf, poussin, bout de coquille, etc.). Si possible, des informations complémentaires seront collectées : nombre d’adulte par site (0,1 ou 2), la présence d’un œuf (couvé, non couvé, cassé) ou d’un poussin (avec adulte ou seul, vivant ou mort). - 83 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Actions 2.1 Méthode d’évaluation de la production de jeunes fulmars : En plus du décompte des SAO, un suivi de la production des jeunes fulmars est réalisé au mois d’août (entre le 10 et le 208) lors de deux journées consécutives. Il s’agit alors de calculer le nombre moyen de jeunes menés à l’envol par couple nicheur. Le fulmar ne pondant qu’un seul œuf, la production donne automatiquement le taux de succès, c'est-à-dire, le pourcentage de couples élevant au moins un jeune à l’envol. Tous les grands poussins (incluant ceux avec encore du duvet mais ayant atteint la taille des adultes voir critère d’âge) peuvent être considérés comme potentiellement produits. Noter également la présence éventuelle de poussins plus jeunes qui nécessiteront si possible une visite ultérieure. Calcul de la production : Le rapport entre le nombre de jeunes potentiellement produits (NBJ) et le nombre de couples nicheurs (NBC) fournira une estimation de la production, en nombre de jeunes par couple nicheur, c'est-à-dire par SAO (PROD = NBJ/NBC) Critère d’âge chez le fulmar boréal : Lors des observations noter la classe d’âge des poussins en utilisant les abréviations suivantes : P1 à P4 P1 (Petit Poussin PP à Poussin Moyen PM), jusqu’à 15 à 20 jours, P2 (Poussin moyen à grand poussin), entre 15-20 et 30-35 jours, P3 (Grand Poussin GP), P4 (JV grand jeune). Pour rappel, la carte de répartition des effectifs nicheurs de fulmar, établie sur la période 2004-2009 (Carte 32, Tome I), indique que l’ensemble des secteurs de la ZPS accueille cette espèce. 8 Au-delà du 20 août, le risque de sous estimation augmente car les premiers départs peuvent s’être déjà produits. - 84 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Actions 2.1 Méthode de décompte des couples nicheurs de mouettes tridactyles : Rappel du calendrier de présence et de reproduction. janv - févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc Méthode de dénombrement : Concernant les mouettes tridactyles le dénombrement s’effectue le même jour que pour les fulmars (deux jours consécutifs durant deux semaines centrales du mois de juin, la période la plus favorable étant généralement la première quinzaine de juin) et de la même façon à une différence près, on parle de NAO (Nid Apparemment Occupé). En effet, contrairement au fulmar, les nids de mouettes tridactyles sont bien visibles sur les parois. Le nid sera considéré comme occupé si son aspect témoigne d’un rechargement récent (algues, fientes, etc.) ou si un adulte l’occupe. Les ébauches de nid qui font office de « reposoir » ne sont pas comptées. Pour rappel, la carte de répartition des effectifs nicheurs de mouette tridactyle, établie sur la période 2004-2009 (Carte 31, Tome I), localise les deux secteurs de la ZPS qui accueillent cette espèce. Le tableau suivant (Tableau XII) récapitule les suivis actuellement réalisés et à poursuivre lors de la mise en œuvre du DOCOB en période nuptiale, il comprend : - les fréquences d’observation, - le nombre de passage à effectuer, - le type de suivi, - les principales espèces à suivre, - l’estimation du temps passé et le nombre de personnes à mobiliser. Tableau XII : Suivis ornithologiques à réaliser en période nuptiale. Pied de falaise (platier) Oiseaux nicheurs des falaises Haut de falaise Lieu d’observation Total Nombre de passages Suivis 3 par mois (de mars à août) 18 Phénologie, Observations complémentaires, Surveillance 1 par an (2 jours consécutifs mi-juin) 1 Recensement global 1 par an (2 jours consécutifs la première quinzaine d’août) 1 Succès reproducteur (nombre de jeunes) Fréquence 20 Espèces suivies Mouette tridactyle, Fulmars boréal (SAO), Faucon pèlerin, goélands argenté et brun, cormoran huppé Mouette tridactyle (NAO), Fulmar boréal (SAO), Faucon pèlerin, goélands et cormorans Jeunes fulmars (SARi) Temps Nombre de personnes 9 jours 1-2 2 jours Min. 2 2 jours Min. 2 13 jours - 85 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Actions 2.1 Action 2.12 Poursuivre et pérenniser les recensements annuels des oiseaux en période internuptiale. Rappel de l’objectif n°2 : p39. Poursuivre et approfondir les programmes de connaissances et de suivis de l’avifaune d’intérêt communautaire. Rappel de la mesure : p43. 2.1 Poursuivre et pérenniser les suivis existants. Poursuivre l’acquisition de données relatives aux hivernants de la ZPS. Les espèces particulièrement concernées par les recensements sont : - Les plongeons catmarin et arctique, - Le grand cormoran et le cormoran - Les grèbes esclavon et huppé, huppé, - L’aigrette garzette, - La macreuse noire, - Le faucon pèlerin - Le harle huppé, - Les mouettes mélanocéphale et - Les goélands argenté, brun et pygmée, marin, - La sterne caugek, - La mouette tridactyle, - Le puffin des Baléares, - Le guillemot de Troïl, - Le fulmar boréal, - Le pingouin torda. - Le fou de Bassan, Les protocoles de suivi sont rappelés ci-après. Le rôle de l’animateur sera : - de veiller à la bonne organisation des comptages en partenariat avec le conservateur de la réserve de Saint-Pierre-du-Mont et le garde/technicien du GONm ; de participer aux recensements ; d’aider à la réalisation de synthèses ; Comment : Qui : et avec qui : Financement : Priorité : Nombre de jours consacré à l’action : Instruction/collaboration, Veille/suivi. Structure animatrice du DOCOB, bénévoles et salariés du GONm. AAMP. Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER) + autofinancement GONm, AESN et financement AAMP à étudier. Estimatif = 10 jours par an (2 journées d’organisation + 7 jours de suivi + 1 journée de rédaction). Indicateur 2.12 : Nombre de jours de suivi en période internuptiale sur la ZPS. - 86 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Actions 2.1 Méthode de recensement des oiseaux hivernants et migrateurs en stationnement sur la ZPS : Les dénombrements mensuels en période internuptiale (septembre à février) sont réalisés en effectuant six points fixes d’observation en haut de falaise à partir des endroits facilement accessibles en voiture ou à pied (pointe du Hoc). Le faible espacement de ces points et leur accessibilité aisée limitent l’éventualité de mouvement des oiseaux entre deux décomptes. Ainsi, les risques d’erreurs par double comptage sont réduits (Carte 3). Les recensements sont effectués par un seul observateur parfois deux ; dans ce cas on parlera d’un recensement concerté, chaque observateur ayant alors en charge trois points d’observation consécutifs. La zone marine se situant face aux points d’observation est balayée à la longue vue en prenant soin de prendre des repères et des distances d’observation, ce qui permet d’éviter les doubles décomptes. Les oiseaux présents sur la mer sont identifiés et dénombrés. Leurs comportements sont généralement notés (posé, en pêche, en vol, etc.). Les oiseaux posés sur la falaise sont aussi recensés et notamment sur la réserve de SaintPierre-du-Mont dont la paroi est entièrement visible depuis le haut de falaise. Ceci nécessite cependant, d’une part, l’observation depuis deux autres points qui ne figurent pas sur la carte, et d’autre part le parcours du linéaire situé entre le point dit du « chemin du Hameau Lefèvre » et la Pointe du Hoc. Un recensement des oiseaux au dortoir (cormorans et laridés, mouette mélanocéphale tout particulièrement) est effectué au moins une fois dans la saison, lors d’une journée ou de deux demi-journées : - pour les cormorans, c’est mi-décembre voire mi-janvier que le recensement a lieu, - pour les mouettes mélanocéphales, un comptage peut avoir lieu à la même période. Il est aussi intéressant de compter les oiseaux précités en journée au reposoir de marée haute lors des comptages mensuels. Notons que le reposoir/dortoir de mouettes mélanocéphales est généralement hors ZPS (à son extrémité ouest) mais que ces oiseaux fréquentent de toute manière le périmètre de la ZPS (cf. proposition d’extension). Les six points d’observation sont : - le chemin du Moulin de Cricqueville (Cricqueville-en-Bessin), - la pointe du Hoc (Cricqueville-en-Bessin), - le chemin du Hameau Lefèvre (Saint-Pierre-du-Mont), - le chemin de Valmont (Englesqueville-la-Percée), - le chemin à l'Est du Bec du Mont (Louvières), - la jetée de Vierville (Vierville-sur-mer). - 87 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Actions 2.1 Carte 3 : Localisation des points fixes d’observation sur la ZPS. Méthode de recensement des oiseaux en migration active : Le guet à la mer est une méthode d’observation qui consiste à dénombrer en mer les oiseaux en migration active (en vol orienté) à partir d’un point fixe et à l’aide d’une longue vue. Sur la ZPS, le suivi des flux migratoires est effectué à partir du point fixe dit du « chemin du moulin de Cricqueville ». En moyenne, 100 demi-journées de guet à la mer sont réalisées par le conservateur de la réserve chaque année. Il est important de mentionner que ce suivi concerne principalement des oiseaux de passage (dont les anatidés qui ne sont pas expressément visés par le DOCOB) et pour lesquels la ZPS ne constitue pas forcément un milieu fonctionnel à proprement parler. Aussi, le temps consacré à ce suivi n’est pas pris en compte dans le nombre de jours consacrés à l’action. - 88 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Actions 2.1 Le tableau suivant (Tableau XIII) récapitule les suivis actuellement réalisés et à poursuivre lors de la mise en œuvre du DOCOB en période internuptiale, il comprend : - les périodes d’observation, - les fréquences d’observation, - le nombre de passages à effectuer, - le type de suivi, - les principales espèces à suivre, - l’estimation du temps passé et le nombre de personnes mobilisées. Oiseaux hivernants et/ou de passage Lieu d’observation Fréquence Haut de falaise Tableau XIII : Suivis ornithologiques à réaliser en période internuptiale. 1 par mois (de septembre à février) + 1 passage dortoir Total Nombre de passages Suivis Espèces suivies Temps Nombre de personnes 7 Hivernants, Passage, nicheurs précoces Mouette tridactyle, fulmar boréal (SAO), faucon pèlerin, laridés et cormorans, plongeons, grèbes, harles… 7 jours 1-2 7 7 jours - 89 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Actions 2.1 Action 2.13 Poursuivre et pérenniser le recensement des oiseaux échoués. Rappel de l’objectif n°2 : p39. Poursuivre et approfondir les programmes de connaissances et de suivis de l’avifaune d’intérêt communautaire. Rappel de la mesure : p43. 2.1 Poursuivre et pérenniser les suivis existants. Évaluer l’impact des pollutions marines sur l’avifaune. Le rôle de l’animateur sera : - - Comment : Qui : Et avec qui : Financement : Priorité : Nombre de jours consacré à l’action de veiller à la bonne organisation des recensements sur la ZPS, en partenariat avec le conservateur de la réserve, et le coordinateur national ; de participer au recensement et de réaliser la synthèse annuelle du recensement sur la ZPS. Instruction/collaboration, Veille/suivi. Structure animatrice du DOCOB. Partenariat AAMP à confirmer. Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER) + autofinancement GONm, financement AAMP à étudier. Estimatif = 2 jours par an (1 journée de recensement + 1 journée de synthèse). Méthode de recensement : Le platier de la ZPS est parcouru par deux observateurs au minimum à marée basse chaque année lors d’une journée du dernier week-end de février. Les oiseaux trouvés morts sont collectés (au préalable une autorisation administrative devra être accordée) et stockés dans un congélateur ou transmis au coordinateur national du programme de suivi. Il est nécessaire de rappeler que le ramassage d’espèces protégées nécessite une autorisation administrative. Il conviendra de faire figurer sur les outils d’information et de communication relatifs à la ZPS (cf. infra) les coordonnées des personnes à prévenir en cas de découverte d’oiseaux échoués sur la ZPS. Indicateur 2.11 : Publication du rapport relatif aux oiseaux échoués sur la ZPS. - 90 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Actions 2.1 ⇒ Récapitulatif de la Mesure 2.1 « Poursuivre et pérenniser les suivis existants » : Tableau XIV : Récapitulatif des actions préconisées dans le cadre de la mesure 2.1. Nombre de Opération MO* Financement jours consacré aux actions 2.11 Poursuivre et pérenniser les recensements annuels des oiseaux nicheurs 2.12 Poursuivre et pérenniser les recensements annuels des oiseaux en période internuptiale. 2.13 Poursuivre et pérenniser le recensement des oiseaux échoués. Structure animatrice du DOCOB Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER) + financement AAMP à étudier Priorité 16 jours par an 10 jours par an 2 jours par an Nous estimons que 28 jours par an seront nécessaires à l’animateur pour mener à bien la réalisation des actions prévues par la mesure 2.1. - 91 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Actions 2.2 Action 2.21 Réaliser une campagne d'échantillonnage en mer. Rappel de l’objectif n°2 : p39. Poursuivre et approfondir les programmes de connaissances et de suivis de l’avifaune d’intérêt communautaire. Rappel de la mesure : p44. 2.2 Renforcer et développer les suivis ornithologiques. Accroître la connaissance de l’avifaune sur la partie marine de la ZPS. Le rôle de l’animateur sera : - - de veiller, en partenariat avec les personnes retenues pour effectuer les sorties (école de voile, association de pêcheurs plaisanciers, etc.), à la bonne organisation des suivis, d’effectuer les suivis en mer, de réaliser le bilan des suivis. Comment : Qui : et avec qui : Financement : Priorité : Nombre de jours consacré à l’action Instruction/collaboration, Veille/suivi. Structure animatrice du DOCOB. AAMP. Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER) + financement AAMP à étudier. Estimatif = 12 jours la première année de mise en œuvre du DOCOB. (soit 2 jours par an) Indicateur 2.21 : Publication du bilan relatif aux sorties en mer sur la ZPS. Méthode de recensement en mer : Le suivi consistera à mener la première année de mise en œuvre du DOCOB, si possible au cours de la première décade de chaque mois, un recensement spatio-temporel des oiseaux de la partie marine de ZPS. Ces recensements seront effectués par bateau en suivant des transects prédéfinis. Durant les transects, l’observateur note les contacts d’oiseaux se situant à moins de 200 m de part et d’autre du bateau. Les principales informations relevées sont les suivantes : nom exact de l’espèce (sp. si la détermination est incertaine), âge : juvénile, immature ou adulte si cela est possible, phase de couleur si nécessaire (fulmar par exemple), nombre d’individus de l’espèce considérée, activité : au repos (posé sur l’eau), en vol, en pêche (en vol ou posé sur l’eau), estimation de la hauteur et de la direction du vol. Il est important de noter dès à présent que l’observation des oiseaux en mer est assez difficile et dépendante des conditions météorologiques. Ainsi, toute appréciation de la distance ou de la hauteur de vol doit être effectivement considérée comme une estimation et non une mesure exacte. Un comptage simultané depuis la côte permettra de confronter les résultats. - 92 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Actions 2.2 Action 2.22 Réaliser un suivi régulier de l’avifaune en mer. Rappel de l’objectif n°2 : p39. Poursuivre et approfondir les programmes de connaissances et de suivis de l’avifaune d’intérêt communautaire. Rappel de la mesure : p44. 2.2 Renforcer et développer les suivis ornithologiques. Accroître la connaissance de l’avifaune sur la partie marine de la ZPS. Afin de compléter les recensements effectués depuis la côte, nous préconisons d’effectuer un recensement avifaunistique lors de trois sorties annuelles sur la zone marine de la ZPS. L’observation de la distribution des oiseaux en mer sera effectuée par navire en suivant des transects. Un comptage simultané depuis la côte permettra de confronter les résultats. - - Le rôle de l’animateur sera : de veiller, en partenariat avec les personnes retenues pour effectuer les sorties (école de voile, association de pêcheurs plaisanciers, etc.) à la bonne organisation des suivis ; d’effectuer les suivis en mer et de réaliser le bilan des suivis. Instruction/collaboration, Veille/suivi. Structure animatrice du DOCOB. AAMP. Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER) + financement AAMP à étudier. Comment : Qui : et avec qui : Financement : Priorité : Nombre de jours consacré à l’action Estimatif = 5 jours par an. (1 journée d’organisation + 3 sorties en mer + 1 journée de bilan) Le tableau suivant récapitule les suivis préconisés en mer et l’estimation de leurs coûts. Indicateur 2.22 : Publication du bilan relatif aux sorties en mer sur la ZPS. Tableau XV : Récapitulatif des suivis préconisés en mer et estimation des coûts. Partie marine Milieux Total Nombre de passages Suivis Espèces suivies Temps Coût Détail 1 par mois uniquement la première année 12 Répartition spatio-temporelle des oiseaux en mer Tous les oiseaux visés par le DOCOB 12 jours 12 000 € (bateau + pilote) + observateurs (12 x 1 000 €) 1 (entre juin et juillet) 1 Répartition spatio-temporelle des nicheurs Mouettes tridactyles, Fulmar boréal, goélands, cormorans 1 jour 1 000 € (bateau + pilote) + Observateurs (1 000 €) 1 (entre octobre et novembre) 1 1 000 € 1 Harle, grèbes, plongeons, puffins, alcidés… Harle, grèbes, plongeons, puffins, alcidés… 1 jour 1 (entre janvier et mars) Répartition spatio-temporelle des hivernants Répartition spatio-temporelle des hivernants 1 jour 1 000 € Fréquence 15 (bateau + pilote) + Observateurs (1 000 €) (bateau + pilote) + observateurs (1 000 €) 15 000 € - 93 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Actions 2.2 Action 2.23 Évaluer la productivité des mouettes tridactyles et des fulmars. Rappel de l’objectif n°2 : p39. Poursuivre et approfondir les programmes de connaissances et de suivis de l’avifaune d’intérêt communautaire. Rappel de la mesure : p44. 2.2 Renforcer et développer les suivis ornithologiques. Évaluer l’état de conservation des colonies de mouette tridactyle. Le rôle de l’animateur sera : - de veiller à la bonne organisation des suivis ; de participer aux suivis ; de réaliser le bilan des suivis. Comment : Qui : et avec qui : Financement : Instruction/collaboration, Veille/suivi. Structure animatrice du DOCOB. AAMP. Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER) + financement AAMP à étudier. Priorité : Nombre de jours consacré à l’action : Estimatif = 7 jours par an (1 journée d’organisation + 5 journées de suivi+1 journée de rédaction). Indicateur 2.23 : Evaluation annuelle de la productivité des deux espèces. Méthode d’évaluation de la production de jeunes tridactyles : Rappel du calendrier de présence et de reproduction : janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc Les premiers jeunes volants étant observés dès la première quinzaine de juillet, les recensements seront réalisés de la fin juin à début juillet. Le suivi sera effectué annuellement durant toute la mise en œuvre du DOCOB. Il portera sur le nombre de jeunes menés à l’envol. Dix nids (et plus si possible) de mouettes tridactyles (dont cinq sur la colonie de SaintPierre-du-Mont et cinq sur celle d’Englesqueville-la-Percée), visibles du haut de falaise, seront suivis annuellement de manière à évaluer le succès de la reproduction. Ainsi, lors du passage de l’observateur pour chaque nid, le nombre de jeunes présent sera noté. Au minimum, deux passages seront effectués. Une moyenne sera établie sur l’ensemble des 10 nids afin d’obtenir la productivité de l’année. Concernant le suivi de la productivité des fulmars, celui-ci est prévu dans le cadre de l’« Action 2.11 ». - 94 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Actions 2.2 Action 2.24 Suivre l’accès des mouettes tridactyles, des fulmars et des cormorans huppés à la ressource alimentaire. Rappel de l’objectif n°2 : p39. Poursuivre et approfondir les programmes de connaissances et de suivis de l’avifaune d’intérêt communautaire. Rappel de la mesure : p44. 2.2 Renforcer et développer les suivis ornithologiques. Évaluer la qualité du milieu. Le rôle de l’animateur sera : - de veiller à la bonne organisation du suivi, de réaliser le suivi, de réaliser le bilan du suivi. Instruction/collaboration, Veille/suivi. Structure animatrice du DOCOB. AAMP. Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER) + financement AAMP à étudier. Comment : Qui : et avec qui : Financement : Priorité : Nombre de jours consacré à l’action : Estimatif = 7 jours par an (1 journée d’organisation, 5 jours de suivi, 1 journée de bilan). Indicateur 2.24 : Publication du bilan de suivi. Méthode de suivi (basée sur la proposition du MNHN, Valéry, 2010) : Le suivi sera effectué annuellement durant toute la mise en œuvre du DOCOB. Il portera sur le temps de présence au nid des adultes (parents) en période de nourrissage. Il concernera trois espèces, la mouette tridactyle, le fulmar boréal et, si possible, le cormoran huppé (réputé pour se nourrir à proximité de son site de nidification). Pendant 5 journées d’observation continue, étalées tout au long de la période de nourrissage, il conviendra de suivre individuellement 10 nids choisis aléatoirement. Par exemple, 6 nids de mouette tridactyles, 2 SAO de fulmar et 2 nids de cormoran huppé. Pour chaque nid, noter les heures de départ et d’arrivée de chacun des parents ainsi qu’à tout moment, le nombre d’adultes présents au nid (pour confirmation). Dans la mesure où le temps de présence au nid des parents est influencé par les conditions météorologiques, il conviendra, pour chaque journée d’observation, de mentionner celles-ci avec précision (notamment, température, vent, précipitations, etc.). - 95 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Actions 2.2 Action 2.25 Étudier les zones d'alimentation des mouettes tridactyles et des fulmars en période de reproduction. Rappel de l’objectif n°2 : p39. Poursuivre et approfondir les programmes de connaissances et de suivis de l’avifaune d’intérêt communautaire. Rappel de la mesure : p45. 2.2 Renforcer et développer les suivis ornithologiques. Identifier les zones d’alimentation des mouettes tridactyles et des fulmars en période de reproduction. Cette action est au stade du projet. Toutefois, un premier protocole a été rédigé en 2012 (Jeanne, 2012) Sa mise en œuvre sera dépendante de l’obtention de financement. L’objectif est de déterminer les zones d’alimentation en mer des oiseaux pélagiques (mouette tridactyle et fulmar boréal) durant la période de nidification. Pour ce faire, on envisage de poser sur des oiseaux adultes et/ou sur des jeunes, des GPS miniaturisés (cf. photo ci contre). Ce système a d’ailleurs été utilisé avec succès au Svalbard (comm. pers. G. Omo)… Le rôle de l’animateur sera : - d’étudier la possibilité tant technique que financière d’un tel suivi ; si possible de mettre en place le suivi et d’analyser les résultats. Comment : Qui : et avec qui : Financement : Priorité : Nombre de jours consacré à l’action : Étude, Veille/suivi. Structure animatrice du DOCOB. AAMP. Co-financement AAMP, DREAL à étudier. Estimatif = 4 jours par an. Indicateur 2.26 : Publication de la cartographie des zones d’alimentation. - 96 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Actions 2.2 Action 2.26 Organiser et rédiger l’observatoire de la ZPS. Rappel de l’objectif n°2 : p39. Poursuivre et approfondir les programmes de connaissances et de suivis de l’avifaune d’intérêt communautaire. Rappel de la mesure : p45. 2.2 Renforcer et développer les suivis ornithologiques. Définir et cartographier à échéance régulière les habitats fonctionnels de l’avifaune de la ZPS. Le rôle de l’animateur sera : - de veiller au bon déroulement des suivis permettant de rédiger l’observatoire ; de rédiger le rapport ; Comment : Qui : et avec qui : Financement : Priorité : Nombre de jours consacré à l’action : Étude, Veille/suivi. Structure animatrice du DOCOB. Bénévoles et salariés du GONm. DREAL Basse-Normandie. Estimatif = 12 jours sur la période de mise en œuvre du DOCOB. (soit 2 jours par an) Indicateur 2.27 : Publication de l’observatoire des ZPS. - 97 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Actions 2.2 ⇒ Récapitulatif de la Mesure 2.2 « Renforcer, développer et mettre en valeur les suivis ornithologiques ». Tableau XVI : Récapitulatif des actions préconisées dans le cadre de la mesure 2.2. Nombre de Opération MO* Financement jours consacré aux actions Intégré à la mission 2.21 Réaliser une d’animation du DOCOB campagne Structure animatrice du (Crédits État et FEADER) 2 jours par an d'échantillonnage en DOCOB. + financement AAMP à mer. étudier Intégré à la mission 2.22 Réaliser un suivi d’animation du DOCOB Structure animatrice du régulier de l’avifaune (Crédits État et FEADER) 5 jours par an DOCOB. en mer. + financement AAMP à étudier Intégré à la mission 2.23 Suivre la d’animation du DOCOB productivité des Structure animatrice du (Crédits État et FEADER) 7 jours par an mouettes tridactyles DOCOB. + financement AAMP à et des fulmars. étudier 2.24 Suivre l’accès des mouettes tridactyles et des fulmars à la ressource alimentaire. Priorité Structure animatrice du DOCOB. Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER) + financement AAMP à étudier 7 jours par an 2.25 Étudier les zones d'alimentation des mouettes tridactyles et des fulmars en période de reproduction. Structure animatrice du DOCOB. Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER) + financement AAMP à étudier 4 jours par an 2.26 Organiser et rédiger l’observatoire de la ZPS. Structure animatrice du DOCOB. DREAL Basse-Normandie 2 jours par an Nous estimons que 27 jours par an seront nécessaires à l’animateur pour mener à bien la réalisation des actions prévues par la mesure 2.2 - 98 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Tableau XVII : Récapitulatif des actions préconisées dans le cadre du DOCOB et estimatif du nombre de jours à consacrer par action. Nb. jours annuels consacré aux actions Mesures 1.1 Accompagner le Conseil Général du Calvados et le SMCLEN dans l’aménagement de la véloroute et la gestion des terrains annexes 1.2 Maitriser l’impact de la pression des activités touristiques et de loisir sur l’avifaune d’intérêt communautaire 1.3 Assurer une cohérence administrative et technique sur la ZPS. 1.4 Contribuer aux démarches d’évaluation des pollutions marines. Sous-total 1 2.1 Poursuivre et pérenniser les suivis existants 2.2 Renforcer et développer les suivis ornithologiques. Sous-total 2 Total : 21 33 10 3 67 28 27 55 122 jours - 99 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. DOCUMENT D’OBJECTIFS NATURA 2000 FALAISE DU BESSIN IV. PLAN D’ACTION - 100 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Tableau XVIII : Plan d’action pour la réalisation de l’objectif n°1. Objectif n° 1 : Garantir l'intégrité et la quiétud e de la ZPS pour les oiseaux. Priorités 1 2 Années 3 4 5 6 Pages p.49 1.11 Collaborer avec le CG 14 et le SMCLEN pour l’aménagement et la gestion de la véloroute. 1.12 Encourager la mise en place d’un gardiennage et participer à la surveillance du site. 1.13 Installer des clôtures permettant de canaliser le public sur la véloroute. Dès que possible p.50 Dès que possible p.51 Dès que possible p.52 Dès que possible p.53 Dès que possible p.54 Dès que possible p.55 1.21 Appuyer le Projet Potentiellement Éligible (PPE) de création d’un APPB envisagé dans le cadre de la SCAP. 1.22 Accompagner le Comité du débarquement et éventuellement l’ABMC lors de l’organisation des cérémonies de commémoration du 6 juin 1944 sur le site de la pointe du Hoc pour limiter les impacts sur l’avifaune patrimoniale nicheuse. 1.23 Sensibiliser les pilotes d’aéronefs et la DGAC à la présence d’une avifaune patrimoniale sur la ZPS. Dès que possible p.57 1.24 Accompagner le GPD et la sécurité civile pour limiter l’impact des opérations de déminage. 1.25 Accompagner les pétitionnaires dans les démarches d’évaluation des incidences. 1.26 Faire adopter la charte Natura 2000 et la développer. 1.27 Mener une évaluation du dérangement sur les espèces nicheuses d'intérêt communautaire. 1.28 Installer un panneau de sensibilisation sur l’aire d’envol des pratiquants de vol libre. 1.14 Mettre en place un complexe fossé/talus en limite des parcelles agricoles cultivées. 1.15 Installer des chicanes interdisant l’accès de la véloroute aux engins motorisés. 1.16 Installer des panneaux informatifs sur la véloroute. 1.17 Planter un écran végétal côté mer sur les secteurs sensibles au dérangement. 1.18 Maintenir un accès à la réserve ornithologique. p.49 p.58 p.59 p.60 p.61 p.62 p.63 Dès que possible p.65 p.66 1.29 Etudier la mise en place d’une signalétique spécifique en crête de falaise. 1.210 Élaborer et diffuser une plaquette de sensibilisation à destination des usagers de l’estran. Dès que possible p.67 1.211 Mettre en place des panneaux d’information sur les zones d’accès à l’estran. Dès que possible p.68 1.212 Élaborer et diffuser une plaquette de sensibilisation à destination des pratiquants d’activités nautiques et des pêcheurs embarqués. Dès que possible p.69 1.213 Élaborer et mettre à jour une page internet spécifique à la ZPS. 1.214 Organiser des animations à destination du grand public et des scolaires. 1.31 Établir une nouvelle convention de gestion de la réserve ornithologique de Saint-Pierre-du-Mont. Dès que possible p.73 1.32 Effectuer les démarches pour étendre la ZPS au secteur de Grandcamp et réajuster le périmètre en haut de falaise. Dès que possible p.74 1.33 Inscrire la ZPS dans un réseau cohérent d’AMP et en particulier de ZPS. Dès que possible p.75 1.41 Répondre aux sollicitations de l'Etat en cas de déclenchement des volets Polmar Mer et Polmar Terre. 1.42 Participer au réseau de correspondants Pollutions marines et littoral animé par le Conservatoire du littoral. 1.43 Participer au réseau « EcoQo ». p.70 p.71 p.77 p.78 p.79 - 101 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Tableau XIX : Plan d’action pour la réalisation de l’objectif n°2. Objectif n° 2 : Poursuivre et approfondir les progr ammes de connaissance et de suivis de l’avifaune d’intérêt communautaire. 2.11 Poursuivre et pérenniser les recensements annuels des oiseaux marins nicheurs. 2.12 Poursuivre et pérenniser les recensements annuels des oiseaux en période internuptiale. 2.13 Poursuivre et pérenniser le recensement des oiseaux échoués. 2.21 Réaliser une campagne d'échantillonnage en mer. 2.22 Réaliser un suivi régulier de l’avifaune en mer. 2.23 Suivre la productivité des mouettes tridactyles et des fulmars. 2.24 Suivre l'accès des mouettes tridactyles, des fulmars et des cormorans huppés à la ressource alimentaire. 2.25 Étudier les zones d’alimentation des mouettes tridactyles et des fulmars en période de reproduction. 2.26 Organiser et rédiger l'Observatoire de la ZPS. Priorités 1 2 Années 3 4 5 6 pages p.81 p.86 p.90 p.92 p.93 p.94 p.95 p.96 p.97 - 102 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. DOCUMENT D’OBJECTIFS NATURA 2000 FALAISE DU BESSIN V. CAHIERS DES CHARGES - 103 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. V.1.1. Principes et objectifs Le contrat Natura 2000 est un outil de gestion contractuel des sites Natura 2000. Il est établi pour une durée minimale de cinq ans et vise à la conservation, la restauration et l’entretien des habitats naturels et habitats d’espèces d’intérêt communautaire, identifiés et cartographiés dans le document d’objectifs. Ces contrats sont passés entre les titulaires de droits réels et personnels volontaires des terrains inclus dans un site Natura 2000 et l’État, représenté par le Préfet de département. Les articles L414-1 à 7 et R414-8 à 18 du Code de l’Environnement instituent les "contrats Natura 2000" comme outil de gestion contractuelle des milieux naturels dans les sites Natura 2000. « Pour l’application du document d’objectifs, les titulaires de droits réels et personnels portant sur les terrains inclus dans le site peuvent conclure avec l’autorité administrative des contrats, dénommés « contrats Natura 2000 ». Le contrat Natura 2000 comporte un ensemble d’engagements conformes aux orientations définies par le document d’objectifs, portant sur la conservation et, le cas échéant, le rétablissement des habitats naturels et des espèces qui ont justifié la création du site Natura 2000. Il définit la nature et les modalités des aides de l’État et les prestations à fournir en contrepartie par le bénéficiaire. En cas d’inexécution des engagements souscrits, les aides de l’État font l’objet d’un remboursement selon des modalités fixées par décret. » Dans la ZPS, les actions pour la mise en œuvre du DOCOB relevant de contrats Natura 2000 sont établies dans le cadre de la mesure 323B (Tableau XX) non agricole du Plan de Développement Rural Hexagonal (PDRH). La déclinaison de cette mesure fait l’objet de trois cahiers des charges. Les aides financières accordées au titre des contrats Natura 2000 sont versées par l’Agence de Services et de Paiement (ASP). Elles proviennent : - de co-financement de l’Union Européenne. Aides au titre du FEADER pour des mesures individuelles contractuelles conformément au PDRH. - du Ministère en charge de l’Écologie. Il prend en charge la contrepartie nationale du financement des mesures contractuelles pour la mise en œuvre des documents d’objectifs sur les terrains non agricoles ainsi que la TVA non récupérée sur ses fonds propres. - de co-financement potentiel émanant des collectivités territoriales, des établissements publics (Agences de l’Eau, Agence des Aires Marines Protégées, Conseils généraux…) et autres acteurs locaux éventuels. Les engagements contenus dans le contrat Natura 2000 doivent être conformes aux orientations de gestion et de conservation définies dans le document d’objectifs. Ils visent à assurer le maintien, voire le rétablissement dans un état de conservation favorable, des espèces et des habitats d’espèces d’intérêt communautaire qui ont justifié la désignation du site. Les caractéristiques propres à chaque habitat : - en terme de fonctionnalité, de couverture végétale, … - conditionnent les modalités d’intervention à respecter pour sa restauration et/ou son entretien. - 104 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Les cahiers des charges proposés ci-après serviront de support pour la préparation des contrats Natura 2000 (Circulaire DEVL1131446C du 27 avril 2012) dans la ZPS « Falaise du Bessin Occidental ». Le cahier des charges constitue la base du contrat Natura 2000. Approuvé par le Préfet, il est annexé au contrat et sert de base pour le contrôle. En s'engageant dans un contrat Natura 2000, le signataire doit respecter la charte Natura 2000 (cf. Tome III). Tableau XX : Caractéristiques des contrats Natura 2000. Surfaces Surface non agricole (contrôle à posteriori : exclusion de toutes surfaces déclarées au S2 jaune et les éléments linéaires situé dans ou en bordure d’un îlot déclaré au S2 jaune) Mesures du PDRH concernées Actions concernées Agriculteurs 323B Toutes les actions A323.. P et R de l’annexe 3.2 sauf 2 actions d’entretien des milieux ouverts : - Gestion pastorale d’entretien des milieux ouverts dans le cadre d’un projet de génie écologique. - Gestion par une fauche d’entretien des milieux ouverts. Non agriculteurs 323B Toutes les actions A323.P et R de l’annexe 3.2 Bénéficiaires (1) : Agriculteurs au sens de la circulaire DGPAAT/SDEA/C2009-3028 du 18 mars 2009 V.1.2. Avantages pour les contractants Le propriétaire qui a souscrit un engagement de gestion prenant la forme d'un contrat ou d'une charte Natura 2000, pour une durée de cinq ans, peut bénéficier d’une exonération de la taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFNB). Parcelles concernées : Parcelles classées dans l’une des catégories fiscales suivantes : terres ; prés et prairies naturels, herbages et pâturages ; vergers et cultures fruitières d’arbres et arbustes ; bois, aulnaies, saussaies, oseraies ; landes, pâtis, bruyères, marais ; lacs, étangs, mares, salins, salines et marais salants. Parcelles qui figurent sur une liste arrêtée par le préfet à l’issue de l’approbation du DOCOB. Conditions d’octroi de l’exonération fiscale : Lorsque les parcelles sont données à bail en application de l’article L. 411-1 du code rural, l’adhésion à la charte et le contrat Natura 2000 doit être cosignés par le preneur. Le propriétaire doit avoir fourni au service des impôts l’engagement souscrit avant le 1 er janvier de la première année au titre de laquelle l’exonération est applicable ou renouvelable. L’exonération fiscale est applicable pendant cinq ans et est renouvelable. L’État compense chaque année, au bénéfice des communes et des Établissement Public de Coopération Intercommunale (EPCI) à fiscalité propre, les pertes de recettes résultant de cette exonération fiscale. - 105 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Deux cahiers des charges sont retenus pour la mise en œuvre des actions relevant d’un contrat Natura 2000 sur la ZPS (Tableau XXI). Tableau XXI : Les deux cahiers des charges retenus. Opérations et numéros des cahiers des charges A 32323P : Aménagements artificiels en faveur d’espèces d’intérêt communautaire 1 A 32326P : Aménagements visant à informer les usagers pour limiter leur impact 2 - 106 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. AMENAGEMENTS ARTIFICIELS EN FAVEUR DES ESPECES JUSTIFIANT LA DESIGNATION D’UN SITE N° du cahier des charges A32323P 1 Objectifs Garantir la quiétude des oiseaux nicheurs en période de reproduction Habitats d’espèce concernés Haut de falaise et paroi. Espèces concernées Résultats attendus A009 fulmar boréal, A103 faucon pèlerin et A188 mouette tridactyle principalement. Maintien ou amélioration de l’état des populations des espèces justifiant la désignation du site. Périmètre d’application de la Les secteurs identifiés comme sensibles. mesure Les actions d’entretien ne sont pas financées par cette action. Conditions particulières d’éligibilité Le chantier sera réalisé dans le cadre des dispositions réglementaires en vigueur. MODALITES DE L’OPÉRATION Respect de la période d’autorisation des travaux : hors printemps et été afin de ne pas déranger l’avifaune reproductrice. Engagements non rémunérés Tenue d’un cahier d’intervention sur la durée du contrat consignant les sites (en référence aux bonnes traités, les dates et les actions réalisées. pratiques) Remise en état des lieux après travaux, le cas échéant. Autoriser l’accès aux terrains pour la réalisation d’inventaires et de suivis. Études et frais d’expert selon les règles d’éligibilité fixées par la circulaire du 21/11/2007 Achats et/ou construction d’équipements (clôtures, formes, etc.). Engagements rémunérés Pose et installation des équipements. Toute autre opération concourant à l’atteinte des objectifs de l’action est éligible sur avis du service instructeur. Dispositions particulières En cas de problèmes d’accessibilité (année climatique défavorable), tout ou partie des travaux prévus pourront être reportés sur demande motivée après avis de l’opérateur local et de la DREAL, sur validation du service instructeur. Les travaux pourront être reportés deux années de suite maximum. Points de contrôle minima associés Détention du cahier d’intervention complété. Comparaison de l’état initial et post-travaux des sites (photographies, orthophotos…). Réalisation effective par comparaison des engagements du cahier des charges et du plan de localisation avec les aménagements réalisés. Vérification de la cohérence des factures ou des pièces de valeur probante équivalente (détention des factures acquittées originales, attestation sur l’honneur, état de frais…) Indicateurs de suivi Indicateurs d'évaluation Nature et nombre d’aménagements réalisés Sites traités et estimation de l’état de conservation des populations d’espèces visées. - 107 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. AMENAGEMENTS VISANT A INFORMER LES USAGERS POUR LIMITER LEUR IMPACT N° du cahier des charges A32326P 2 Objectifs Informer les usagers afin de les inciter à limiter l’impact de leurs activités sur les espèces d’intérêt communautaire sensibles. Habitats d’espèce concernés Tous les habitats d’espèces identifiés dans le DOCOB. Espèces concernées Toutes les espèces d’intérêt communautaire visées par le DOCOB. Résultats attendus Limitation des impacts des activités humaines. Périmètre d’application de la mesure Ensemble des surfaces dans le périmètre du site Natura 2000 couvrant les habitats des espèces précités. Conditions particulières d’éligibilité L’action doit être géographiquement liée à la présence d’un habitat ou d’une espèce identifiée dans le DOCOB et ne peut être contractualisée qu’accompagnée d’autres actions de gestion prévues dans le DOCOB (autres cahiers des charges Natura 2000). Les panneaux finançables sont ceux destinés aux utilisateurs qui risquent, par leur activité, d’aller à l’encontre de la gestion souhaitée. L’animation proprement dite ne relève pas du champ du contrat. MODALITES DE L’OPÉRATION Respect de la charte graphique ou des normes existantes Engagements non rémunérés (en référence aux bonnes Tenue d’un cahier d’intervention sur la durée du contrat consignant les dates pratiques) d’intervention, la nature et l’emplacement des équipements d’information. Engagements rémunérés Conception des panneaux Fabrication (avec poteaux pleins, poteaux creux exclus) Pose et dépose saisonnière ou au terme du contrat s’il y a lieu Rebouchage des trous laissés par les poteaux lors de la dépose Entretien des équipements d’information Études et frais d’expert selon les règles d’éligibilité fixées par la circulaire du 21/11/2007 Toute autre opération concourant à l’atteinte des objectifs de l’action est éligible sur avis du service instructeur Dispositions particulières Points de contrôle minima associés Indicateurs de suivi Indicateurs d'évaluation En cas de problèmes d’accessibilité (année climatique défavorable), tout ou partie des travaux prévus pourront être reportés sur demande motivée après avis de l’opérateur local et de la DREAL, sur validation du service instructeur. Les travaux pourront être reportés deux années de suite maximum. Détention du cahier d’intervention complété Réalisation effective par comparaison des engagements du cahier des charges et du plan de localisation avec les aménagements réalisés Vérification de la cohérence des factures ou des pièces de valeur probante équivalente (détention des factures acquittées originales, attestation sur l’honneur, état de frais…) Existence et tenue du cahier d’enregistrement des interventions Nombre de panneaux et de balises posés. Maintien en bon état des aménagements et estimation de l’état de conservation des espèces d’intérêt communautaire - 108 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. BIBLIOGRAPHIE BESCOND V. 2011. La gestion des espaces naturels de l’emprise de la véloroute littorale du Bessin. Tome I : Plan de gestion. Mémoire de stage. EcoCaen, SMCLEN. 96 p. CAILLOT E., 2005. Stationnement des limicoles côtiers au sein des réserves naturelles de France. Distribution et phénologie des observations, 78 p. COULSON J. C., 2011. 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Mise en place d’un protocole pour les colonies de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental », communes de Saint-Pierre-du-Mont et d’Englesqueville-la-Percée (14). GONm, AAMP. 11 p. KOTZERA J., GARTHE S., & HATCH S., A., 2009. GPS tracking devices reveal foraging strategies of Blacklegged Kittiwakes. J Ornithol (2010) 151: 459-467. LECORRE N., 2009. Le dérangement de l’avifaune sur les sites naturels protégés de Bretagne : état des lieux, enjeux et réflexions autour d’un outil d’étude des interactions hommes/oiseaux. Thèse de doctorat de l’Université de Bretagne Occidentale. Laboratoire Géomer, CNRS, IUEM. 539 p. OUEST INFRA, 2006. Aménagement du sentier littoral du Bessin de Grandcamp-Maisy à Saint-Cômes-deFresne, Dossier d’enquête préalable à la Déclaration d’Utilité Publique. 193 p. PITCHES A., 2005. European ban on sandeel fishery too late to save 2005 season ? British Birds 98 : 385-386. SANDVIK H., ERISKSTAD K.E., BARRETT R.T. & YOCCOZ N.G., 2005. 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VIMARD G., PURENNE R., et BINARD R., 2008. Diagnostic ornithologique de la Zone de Protection Spéciale FR2510099 « Falaise du Bessin Occidental », GONm. 47 p. WYNN R.B., JOSEY S.A., MARTIN A.P., JOHNS D.G. et YESOU P. 2007. Climate-driven range expansion of a critically endangered top predator in northeast Atlantic waters. Biology Letters 3 : 529-532. - 110 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. GLOSSAIRE ABMC : American Battle Monuments Commission AMP : Aire Marine Protégée APPB : Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope ASP : Agence de Services et de Paiement CdL : Conservatoire du Littoral CDNPS : Commission Départementale de la Nature, des Sites et des Paysages COPIL : Comité de pilotage (d’un site Natura 2000) CRPMEM : Comité Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins DGAC : Direction Général de l’Aviation Civile DOCOB : Document d’objectifs (d’un site Natura 2000) DREAL : Direction Régionale de l’Environnement DREAL : Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement EPCI : Établissement Public de Coopération Intercommunale FEADER : Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural GISOM : Groupement d’Intérêt Scientifique Oiseaux Marins GMN : Groupe Mammalogique Normand GONm : Groupe Ornithologique Normand MNHN : Muséum National d’Histoire Naturelle OROM : Observatoire Régional des Oiseaux Marins ORSEC : Organisation de la Réponse de Sécurité Civile PACOMM : Programme d’Acquisition de Connaissance sur les Oiseaux et les Mammifères Marins PCS : Plans Communaux de Sauvegarde PDRH : Plan de Développement Rural Hexagonal POLMAR : POLution MARitime pSIC : proposition de Site d’Importance Communautaire (directive Habitats) RSPB : Royal Society for the Protection of Birds SAO : Site Apparemment Occupé (cf. fiche espèce fulmar) SARi : Site Avec Reproduction identifiable (cf. fiche espèce fulmar) SAU : Surface Agricole Utile SCAP : Stratégie de Création d’Aires Protégées SCOT : Schéma de COhérence Territoriale SIC : Site d’Importance Communautaire (directive Habitats) SMCLEN : Syndicat Mixte Calvados Littoral Espaces Naturels SRU : Solidarité et Renouvellement Urbain STH : Surface Toujours en Herbe PPE : Projet Potentiellement Éligible TFNB : Taxe Foncière sur le Non Bâti UE : Union Européenne UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature UTA : Unité de Travail Annuel ZDE : Zone de Développement Eolien ZICO : Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux ZNIEFF : Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique ZPS : Zone de Protection Spéciale (directive Oiseaux) ZSC : Zone Spéciale de Conservation (directive Habitats) - 111 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. CREDITS PHOTOGRAPHIQUES 1ère de couverture : Vue panoramique du haut de falaise : F. Leclerc Mouettes tridactyles en vol : F ; Leclerc Pointe du Hoc vue de Cricqueville-en-Bessin : F. JEANNE. Fulmar boréal en falaise : F. JEANNE. Page 8 et page 12 figure 3 F. Leclerc Page 12 figure 4 : Figure 4 : F. Jeanne Page 17 : Figure 8 et 9 : F. Jeanne Page 21 : V. Bescond Page 24 : Figure 11 : F. Jeanne Page 26 : R. Purenne Page 27 : Obus sur le platier : F. Jeanne Page 28 : ATEN Page 29 et 30 : G. Vimard Page 31 : F. Jeanne Page 32 : R. Binard Page 33 : F. Jeanne Page 39 : Figure 15 : F. Leclerc Figure 16 : F. Jeanne Page 43 : F. Leclerc Page 45 : G. D. Omo Page 48 : V. Besond Page 50 : Ouest Infra Page 55 : F. Jeanne Page 58 : R. Purenne Page 60 : F. Jeanne Page 62 : ATEN Page 65, 66 et 67 : G. Vimard Page 69 : F. Jeanne Page 71 : R. Binard Page 73 : F. Jeanne Page 83 : F. Leclerc Page 85 : F. Jeanne Page 96 : G. D. Omo Page 100 : F. Leclerc Page 103 : F. Jeanne - 112 - DOCUMENT D’OBJECTIFS NATURA 2000 DOCUMENT D’OBJECTIFS NATURA 2000 FALAISE DU BESSIN OCCIDENTAL Zone de Protection Spéciale FR 2510099 ANNEXES ET ATLAS CARTOGRAPHIQUE Validé par le comité de pilotage du 6 juillet 2012 2012 GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. DOCUMENT D’OBJECTFS DU SITE NATURA 2000 FR2510099 « FALAISE DU BESSIN OCCIDENTAL » Maître d’ouvrage État : Préfecture du Calvados et Préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord MEEDDM – Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement de Basse-Normandie (DREAL) Suivi de la démarche : Sandrine ROBBE Opérateur Groupe Ornithologique Normand (GONm) Rédaction du document d’objectifs Rédaction / Coordination : François JEANNE Cartographie : Vottana TEP et François JEANNE Contribution / Rédaction / Relecture : Gilbert VIMARD, Rosine BINARD, Gérard DEBOUT, Alain CHARTIER, Régis PURENNE, Bruno LANG. Crédits photographiques (1re couverture) Panoramique : F. LECLERC Vue Est de la Réserve de Saint-Pierre-du-Mont : F. JEANNE Mouette tridactyle en vol : F. LECLERC Vue Ouest de la pointe du Hoc : R. PURENNE Référence à utiliser JEANNE F., 2012. DOCOB Natura 2000. ZPS FR2510099 « Falaise du Bessin occidental ». Annexes et atlas cartographique. GONm, DREAL de Basse-Normandie. 297 p. -3- GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Le DOCOB en trois tomes Le DOCOB est constitué de trois tomes. Le premier est intitulé « Tome 1 : État des lieux et diagnostics socio-économique et écologique ». Le second a pour titre « Tome II : Enjeux, objectifs et mesures de gestion ». La charte Natura 2000 du site figure dans le troisième tome. Figure 1 : Les trois tomes du DOCOB. Les annexes et l’atlas cartographique figurent dans un document séparé. Le comité de pilotage du site Natura 2000 : « Falaise du Bessin occidental » Le Comité de pilotage (COPIL1) est chargé d'assurer le suivi et la réalisation du document d'objectifs Natura 2000. Il a été créé et mis en place par l'arrêté interpréfectoral du 26 novembre 2009 (Annexe I). Ce comité de pilotage est co-présidé par Monsieur le Préfet de la région Basse-Normandie, Préfet du Calvados et par Monsieur le Préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord. L’ensemble des comptes rendus réalisés à l’issue des différents comités de pilotage de la ZPS figure en Annexe (Annexe II) 1 Tous les acronymes sont détaillés dans le glossaire en fin de document. -4- GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. REMERCIEMENTS Nous tenons à remercier vivement l’ensemble des personnes, des collectivités, des associations et des organismes administratifs et scientifiques qui ont participé au bon déroulement de la rédaction de ce document d’objectifs notamment pour leur disponibilité lors des réunions des comités de pilotage, des groupes de travail ou des réunions bilatérales. Mme Bindault-Lemaître, mairie de Louvières, Mme d’Hérouville, mairie d’Englesqueville-laPercée ainsi que Mme André et Mme Legrand, M. Houyvet, mairie de Saint-Pierre-du-Mont, M. Oxéant, mairie de Vierville-sur-Mer, M. Pain, mairie de Cricqueville-en-Bessin, M. Lelong, Conseiller général du canton d’Isigny-sur-Mer et président de la communauté de communes d’Isigny Grandcamp-Intercom, M. Thomines, Président de la communauté de communes de Trévières, Mme Boutard, M. Daguet et M. Leduc, Conseil Général du Calvados (CG14), M. Démoulin, Fédération Départementale des Chasseurs du Calvados (FDC14), Mme Bouet et M. Demeusoy, Comité départemental de randonnée pédestre du Calvados, M. Françoise et M. Lecaplain, Comités Locaux des Pêches (CLP), M. Green, Association de chasse maritime des rivages du Bessin, M. chenal, M. Grigy et M. Potey, Association ICARE, M. Fauvel, Chambre d’agriculture du Calvados, Mme Vasseur, M. Leymarie, M. Renard et M. Vial, Antenne normande du Conservatoire du Littoral (CdL), Mme Paul, Mme Richard, Mme Hamon et M. Parrad, Comité Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins (CRPMEM), M. Siquot, Président du club pêche plaisance de Lion-sur-Mer (CPPL), M. Durand, Club nautique de Port-en-Bessin, Mme Robbe, Mme De Rosa, M. Brécin, M. Defenouillère, M. Dumeige et M. Rungette, Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement (DREAL) de Basse-Normandie, Mme Binard, M. Chartier, M. Debout, M. Le Guillou, M. Purenne et M. Vimard, Groupe Ornithologique Normand (GONm), Mme Leroux, Groupement Régional des Association de Protection de l’Environnement (GRAPE), M. Toison et M. Aulert, Agence des Aires Marines Protégées (AAMP), M. Pigeon et M. De Saint-Jores, Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), M. Hooker et M. Gassion, American Battle Monuments Commission (ABMC), M. Brac de la Perrière, Comité du débarquement, Mme Martelin-Poder, Mme Saille, M. Jolimaitre et M. Zucchet, Syndicat Mixte Calvados Littoral Espaces Naturels (SMCLEN), Mme Chevalier, Mme Le Villain, Mme Guével et M. Longavenne, Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) du Calvados, M. Cadiou, Groupement d’Intérêt Scientifique Oiseaux Marins (GISOM), Observatoire Régional des Oiseaux Marins (OROM) de Bretagne et Bretagne Vivante, M. Dubois, Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), M. Foucher, IFREMER, M. Dumont, Association les fous du Cap, M. Le Corre, Université de la Réunion, M. Turbout, Université de Caen Basse-Normandie, M. Mallory, Canadian Wildlife Service, M. Omo, Animal Tracking, Technsmart, Mme Kotzerka, Université de Kiel, M. Wolf, Syndicat Mixte du SCOT Bessin, Mme Lallemand et M. Senne, Préfecture maritime, M. Le Direach, adjoint du Préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord chargé de l’action de l’État en mer et M. Ranchère, sous préfet de Bayeux, ainsi que toutes les personnes qui auraient été oubliées dans cette liste et qui ont contribué de près ou de loin à la rédaction de ce document d’objectifs. Les auteurs des photographies et des dessins : Binard R., Chartier C., Corbeau A., Corteel X., Fossé A., Hogue A., Leclerc F., Leparoux S., Millot M., Ohlmann E., Poncet S., Ruchet C., Toupin Y., Vimard G. et Marie J. P. -5- GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. TABLE DES ANNEXES REMERCIEMENTS ........................................................................................................... - 5 TABLE DES ANNEXES .................................................................................................... - 6 TABLE DES ILLUSTRATIONS ....................................................................................... - 8 Annexe I : Arrêté interpréfectoral du 26 novembre 2009 fixant la composition du comité de pilotage de la ZPS. .............................................................................................................. - 10 Annexe II : Comptes-rendus des réunions du comité de pilotage. ...................................... - 13 Annexe III : Arrêté du 6 janvier 2005 portant désignation du site Natura 2000 ZPS « Falaise du Bessin Occidental ». ....................................................................................................... - 34 Annexe IV : Liste des espèces visées par l’article 4.2 en France. ....................................... - 35 Annexe V : Comptes-rendus des réunions de groupe de travail. ........................................ - 37 Annexe VI : Liste des réunions bilatérales.......................................................................... - 57 Annexe VII : Fiches ZNIEFF. ............................................................................................. - 58 Annexe VIII : Sites classé et inscrit. ................................................................................... - 61 Annexe IX : Arrêté préfectoral du 30 mars 2001. ............................................................... - 65 Annexe X : Arrêtés municipaux. ......................................................................................... - 67 Annexe XI : Décrets relatifs à l’évaluation des incidences Natura 2000. ........................... - 69 Annexe XII : Listes locales complémentaires d’évaluation des incidences........................ - 80 Annexe XIII : Tracé provisoire de la véloroute sur la ZPS. ................................................ - 95 Annexe XIV : Convention de gestion de la réserve de Saint-Pierre-du-Mont .................. - 100 Annexe XV : Décret n° 79-383 relatif à la Pointe du Hoc. ............................................... - 101 Annexe XVI : Convention de gestion tripartite de la pointe du Hoc. ............................... - 104 Annexe XVII : Arrêté n°193/2004 relatif à l’exercice de la pêche maritime de loisir. .... - 109 Annexe XVIII : Grandes lignes du projet de référentiel « Econaviguer dans une aire marine protégée ». ......................................................................................................................... - 112 Annexe XIX : ANNEXE SCIENTIFIQUE. .................................................................. - 115 1. Sources et précision des données du diagnostic ornithologique ........................... - 115 2. Importance spécifique et évaluation de la ZPS ..................................................... - 118 3. Tableaux de données des effectifs d’oiseaux sur la ZPS....................................... - 118 4. Tableaux de données de l’évolution et de la répartition des effectifs des principales espèces de la ZPS .......................................................................................................... - 124 5. Fiches Espèces ....................................................................................................... - 128 Plongeon catmarin Gavia stellata (A001) ................................................................. - 130 Plongeon arctique Gavia arctica (A002) .................................................................. - 135 Grèbe huppé Podiceps cristatus (A005) ................................................................... - 140 Grèbe esclavon Podiceps auritus (A007).................................................................. - 144 Fulmar boréal Fulmarus glacialis (A009) ................................................................ - 148 Puffin des anglais Puffinus puffinus (A013) ............................................................. - 156 Puffin des Baléares Puffinus mauretanicus (A394) .................................................. - 160 Fou de Bassan Morus bassanus (A016) .................................................................... - 165 Grand cormoran Phalacrocorax carbo (A017) ......................................................... - 170 Cormoran huppé Phalacrocorax aristotelis (A018) ................................................. - 177 Aigrette garzette Egretta garzetta (A026) ................................................................ - 183 Macreuse noire Melanitta nigra (A065) ................................................................... - 188 Harle huppé Mergus serrator (A069) ....................................................................... - 192 Faucon pèlerin Falco peregrinus (A103) .................................................................. - 198 Mouette mélanocéphale Larus mélanocéphalus (A176) ........................................... - 205 -6- GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Mouette pygmée Larus minutus (A117) ................................................................... - 212 Goéland brun Larus fuscus (A183) ........................................................................... - 216 Goéland argenté Larus argentatus (A184)................................................................ - 222 Goéland marin Larus marinus (A187) ...................................................................... - 228 Mouette tridactyle Rissa tridactyla (A188) ............................................................... - 233 Sterne caugek Sterna sandvicensis (A191) ............................................................... - 242 Sterne pierregarin Sterna hirundo (A193) ................................................................ - 248 Pingouin torda Alca torda (A200) ............................................................................. - 253 Guillemot de Troïl Uria aalge (A199) ...................................................................... - 259 Annexe XX : Méthode de suivi des oiseaux marins nicheurs : le fulmar boréal. ............ - 265 Annexe XXIII : ATLAS CARTOGRAPHIQUE .......................................................... - 273 N° 1 : ZPS du Nord Cotentin et de l’Ouest du Calvados en 2009. ................................... - 274 N° 2 : Emprise du périmètre de la ZPS « Falaise du Bessin Occidentale ». .................... - 275 N° 3 : Géologie du secteur de la ZPS. ............................................................................... - 276 N° 4 : Risques naturels sur la ZPS. ................................................................................... - 277 N° 5 : ZNIEFF à proximité de la ZPS. .............................................................................. - 278 N° 6 : Territoire du SCOT Bessin. .................................................................................... - 279 N° 7 : Occupation du sol sur la ZPS.................................................................................. - 280 N° 8 : Zones de chalutage aux alentours de la ZPS. ......................................................... - 281 N° 9 : Gisement de moules classés 14-140 sur la ZPS...................................................... - 282 N° 10 : Activités « touristiques » sur la ZPS..................................................................... - 283 N° 11 : Utilisation de la ZPS par les pratiquants de vol libre. .......................................... - 284 N° 12 : Synthèse des principales activités socio-économiques sur la ZPS. ...................... - 285 N° 13 : Sectorisation de la ZPS. ........................................................................................ - 286 N° 14 : Répartition des effectifs nicheurs de mouette tridactyle de 2003 à 2011. ............ - 287 N° 15 : Répartition des effectifs nicheurs de fulmar boréal de 2004 à 2011. ................... - 288 N° 16 : Répartition des effectifs nicheurs de goéland brun de 2004 à 2009. .................... - 289 N° 16 : Répartition des effectifs nicheurs de goéland argenté de 2004 à 2009................. - 290 N° 17 : Répartition des effectifs hivernants de harle huppé de 2004 à 2011. ................... - 291 N° 18 : Sensibilité de l’avifaune rupestre en période de nidification................................ - 292 N° 19 : Proposition d’extension de la ZPS........................................................................ - 293 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................ - 294 GLOSSAIRE ..................................................................................................................... - 295 CREDITS PHOTOGRAPHIQUES ET DESSINS ........................................................... - 297 - -7- GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. TABLE DES ILLUSTRATIONS Cartes : Carte 1 : Répartition normande des effectifs hivernants de plongeon catmarin. ............................................. - 132 Carte 2 : Répartition normande des effectifs hivernants de plongeon arctique. .............................................. - 137 Carte 3 : Répartition normande de grèbe huppé nicheur en 2006. .................................................................. - 141 Carte 4 : Répartition normande des effectifs hivernants de grèbe huppé. ....................................................... - 142 Carte 5 : Répartition normande des effectifs hivernants de grèbe esclavon. ................................................... - 146 Carte 6 : Répartition normande de fulmar boréal nicheur en 2006. ................................................................ - 150 Carte 7 : Répartition des effectifs nicheurs de fulmar boréal sur la ZPS de 2004 à 2011. .............................. - 151 Carte 8 : Répartition normande des effectifs hivernants de puffin des anglais. .............................................. - 158 Carte 9 : Répartition normande des effectifs hivernants de puffin des Baléares. ............................................ - 162 Carte 10 : Répartition normande des effectifs hivernants de fou de Bassan. .................................................. - 167 Carte 11 : Répartition normande de grand cormoran nicheur en 2006............................................................ - 174 Carte 12 : Répartition normande des effectifs hivernants de grand cormoran. ............................................... - 174 Carte 13 : Répartition normande de cormoran huppé nicheur......................................................................... - 179 Carte 14 : Répartition des effectifs nicheurs de cormoran huppé sur la ZPS. ................................................. - 180 Carte 15 : Répartition normande des effectifs hivernants d’aigrette garzette.................................................. - 185 Carte 16 : Répartition normande des effectifs hivernants de macreuse noire. ................................................ - 190 Carte 17 : Répartition normande des effectifs hivernants de harle huppé. ...................................................... - 194 Carte 18 : Répartition normande de faucon pèlerin nicheur. ........................................................................... - 201 Carte 19 : Répartition normande de mouette mélanocéphale nicheuse en 2006. ............................................ - 207 Carte 20 : Répartition normande de mouette mélanocéphale hivernante. ....................................................... - 208 Carte 21 : Répartition normande de mouette pygmée hivernante. .................................................................. - 214 Carte 22 : Répartition normande de goéland brun nicheur. ............................................................................. - 218 Carte 23 : Répartition des effectifs de goéland brun nicheur sur la ZPS de 2004 à 2009. .............................. - 219 Carte 24 : Répartition normande de goéland argenté nicheur. ........................................................................ - 224 Carte 25 : Répartition des effectifs de goéland argenté nicheur sur la ZPS de 2004 à 2009. .......................... - 225 Carte 26 : Répartition normande de goéland marin nicheur en 2006. ............................................................. - 230 Carte 27 : Répartition normande des effectifs hivernants de goéland marin. .................................................. - 231 Carte 28 : Répartition des colonies de mouette tridactyle à l’échelle nationale en 2000. ............................... - 235 Carte 29 : Répartition normande de mouette tridactyle nicheuse. ................................................................... - 236 Carte 30 : Répartition des effectifs nicheurs de mouette tridactyle sur la ZPS. .............................................. - 237 Carte 31 : Répartition normande des effectifs nicheurs de sterne caugek. ...................................................... - 244 Carte 32 : Répartition normande des effectifs hivernants de sterne caugek. ................................................... - 245 Carte 33 : Répartition normande de sterne pierregarin nicheuse en 2006. ...................................................... - 250 Carte 34 : Répartition normande des effectifs hivernants de pingouin torda. ................................................. - 255 Carte 35 : Répartition normande des effectifs hivernants de guillemot de Troïl............................................. - 261 - Figures : Figure 1 : Les trois tomes du DOCOB. ............................................................................................................... - 4 Figure 2 : Diagnostic ornithologique de la ZPS. ............................................................................................. - 115 Figure 3 : Ouvrages de références pour les effectifs nicheurs et hivernant normands (GONm). .................... - 116 Figure 4 : Ouvrages de références pour les effectifs nationaux et européens cités dans le DOCOB. ............. - 118 Figure 5 : Ouvrage utilisé pour caractériser la répartition géographie européenne des oiseaux de la ZPS. .... - 128 Figure 6 : Évolution des effectifs nicheurs de fulmar boréal sur la ZPS de 2004 à 2011................................ - 152 Figure 7 : Évolution du nombre de couples de cormoran huppé sur la ZPS de 2004 à 2011. ......................... - 180 Figure 8 : Évolution des effectifs hivernants de harle huppé sur la ZPS de 2004 à 2011. .............................. - 195 Figure 9 : Évolution du nombre de couples de faucon pèlerin et du nombre de jeunes menés à l’envol sur la ZPS de 2003 à 2011. ............................................................................................................................................... - 202 Figure 10 : Effectifs postnuptiaux et hivernants de mouette mélanocéphale sur la ZPS de 2004 à 2010. ...... - 209 Figure 11 : Évolution du nombre de couples de goéland brun sur la ZPS de 2004 à 2011. ............................ - 220 Figure 12 : Évolution du nombre de couples de goéland argenté sur la ZPS de 2004 à 2011......................... - 226 Figure 13 : Évolution des deux colonies de mouette tridactyle sur la ZPS de 1975 à 2009. ........................... - 237 Figure 14 : Évolution des effectifs nicheurs de mouette tridactyle sur les deux colonies de la ZPS de 2003 à 2009. ............................................................................................................................................................... - 238 - -8- GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Tableaux : Tableau I : Actualisation de l’évaluation de la ZPS : Annexe I - espèces nicheuses. ..................................... - 119 Tableau II : Actualisation de l’évaluation de la ZPS : Annexe I - espèces hivernantes. ................................. - 119 Tableau III : Actualisation de l’évaluation de la ZPS : Annexe I - espèces migratrices. ................................ - 120 Tableau IV : Actualisation de l’évaluation de la ZPS : Article 4.2 - espèces nicheuses. ................................ - 121 Tableau V : Actualisation de l’évaluation de la ZPS : Article 4.2 - espèces hivernantes. ............................... - 122 Tableau VI : Actualisation de l’évaluation de la ZPS : Article 4.2 - espèces migratrices. .............................. - 123 Tableau VII : Répartition et évolution des couples nicheurs de faucon pèlerin sur la ZPS (2003-2011)........ - 124 Tableau VIII : Répartition et évolution du nombre de jeunes de faucon pèlerin menés à l’envol sur la ZPS (20032011). .............................................................................................................................................................. - 124 Tableau IX : Répartition et évolution de l’effectif nicheur du fulmar boréal sur la ZPS (2004-2011). .......... - 125 Tableau X : Répartition et évolution de l’effectifs nicheurs de mouette tridactyle sur la ZPS (2003 à 2011).- 125 Tableau XI : Répartition et évolution de l’effectif nicheur du goéland argenté sur la ZPS (2004-2011)........ - 126 Tableau XII : Répartition et évolution de l’effectif nicheur du goéland brun sur la ZPS (2003-2011). .......... - 126 Tableau XIII : Evolution des effectifs hivernaux et postnuptiaux de la mouette mélanocéphale sur la ZPS (20042010). .............................................................................................................................................................. - 127 Tableau XIV : Evolution des effectifs hivernaux de harle huppé sur la ZPS (2004-2010). ............................ - 127 Tableau XV : Évaluation de la population hivernante de plongeon catmarin sur la ZPS. .............................. - 133 Tableau XVI : Évaluation de la population hivernante de plongeon arctique sur la ZPS. .............................. - 138 Tableau XVII : Évaluation de la population hivernante de grèbe huppé sur la ZPS. ...................................... - 142 Tableau XVIII : Évaluation de la population hivernante de grèbe esclavon sur la ZPS. ................................ - 146 Tableau XIX : Évolution de la population normande de fulmar boréal. ......................................................... - 150 Tableau XX : Évaluation de la population nicheuse de fulmar boréal sur la ZPS. ......................................... - 152 Tableau XXI : Évaluation de la population nicheuse de cormoran huppé sur la ZPS. .................................... - 181 Tableau XXII : Évaluation de la population hivernante d’aigrette garzette sur la ZPS. ................................. - 186 Tableau XXIII : Évaluation de la population hivernante de macreuse noire sur la ZPS. ................................ - 190 Tableau XXIV : Évaluation de la population hivernante de harle huppé sur la ZPS. ..................................... - 196 Tableau XXV : Évaluation de la population nicheuse de faucon pèlerin sur la ZPS. ..................................... - 203 Tableau XXVI : Évaluation de la population hivernante de mouette mélanocéphale sur la ZPS. .................. - 209 Tableau XXVII : Évaluation de la population hivernante de mouette pygmée sur la ZPS. ............................ - 215 Tableau XXVIII : Évolution du nombre de couple de goéland brun normand. .............................................. - 218 Tableau XXIX : Évaluation de la population nicheuse de goéland brun sur la ZPS. ...................................... - 220 Tableau XXX : Évolution des effectifs nicheurs « urbains et naturels » de goéland argenté en Normandie. . - 223 Tableau XXXI : Évaluation de la population nicheuse de goéland argenté sur la ZPS................................... - 226 Tableau XXXII : Évaluation de la population hivernante de goéland marin sur la ZPS. ................................ - 231 Tableau XXXIII : Évaluation de la population nicheuse de mouette tridactyle sur la ZPS. ........................... - 238 Tableau XXXIV : Évaluation de la population hivernante de sterne caugek sur la ZPS. ............................... - 245 Tableau XXXV : Évaluation de la population hivernante de pingouin torda sur la ZPS. ............................... - 256 Tableau XXXVI : Évaluation de la population hivernante de guillemot de Troïl sur la ZPS. ........................ - 262 - -9- GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Annexe I : Arrêté interpréfectoral du 26 novembre 2009 fixant la composition du comité de pilotage de la ZPS. - 10 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 11 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 12 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Annexe II : Comptes-rendus des réunions du comité de pilotage. COPIL d’installation du 15 décembre 2009 Liste des personnes présentes : Présidence : Daniel LE DIREACH – Adjoint du préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord chargé de l’action de l’État en mer Jacques RANCHERE – Sous-Préfet de Bayeux Membres : Rosine BINARD – Groupe ornithologique normand Marguerite-Marie BINDAULT – Maire de Louvières Nicole BOUET – Présidente du comité départemental de la randonnée pédestre du Calvados Delphine BOUTARD – Conseil général du Calvados – Service milieux naturels Alain CHARTIER – Groupe ornithologique normand Nicole D’HEROUVILLE – Maire d’Englesqueville-la-Percée Ludovic De SAINT JORES – Office national de la chasse et de la faune sauvage Gérard DEBOUT – Président du groupe ornithologique normand, opérateur Bernard DEMEUSOY – Vice-président du comité départemental de la randonnée pédestre B. DEMOULINS – Fédération des chasseurs du Calvados Jean-Louis DURAND – Président du club nautique de Port-en-Bessin Michel FAUVEL – Chambre d’agriculture du Calvados Eric FOUCHER – Directeur de la station d’IFREMER Port-en-Bessin Jean-Michel GREEN – Président de l’Association de chasse maritime des rivages du Bessin Ph. GRIGY – Président de l’association ICARE Marcel HOUYVET – Maire de Saint-Pierre-du-Mont François JEANNE – Chargé de mission Natura 2000 au groupe ornithologique normand Anne LALLEMAND – Préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord Sylvie LE VILLAIN – Direction départementale de l’équipement et de l’agriculture représentant le Directeur départemental des affaires maritimes du Calvados Lucie MARTELIN-PODER – Syndicat mixte Calvados littoral espaces naturels Frédéric PAIN – Maire de Cricqueville-en-Bessin Régis PURENNE – Groupe ornithologique normand Stéphane RENARD – Conservatoire du littoral Maïwenn RICHARD – Comité régional des pêches et des élevages marins de BasseNormandie Sandrine ROBBE – Direction régionale de l’environnement de Basse-Normandie Denis RUNGETTE – Direction régionale de l’environnement de Basse-Normandie Sandrine VASSEUR – Conservatoire du littoral Gilbert VIMARD – Groupe ornithologique normand, conservateur de la réserve ornithologique de Saint-Pierre-du-Mont Olivier ZUCCHET – Syndicat mixte Calvados littoral espaces naturels - 13 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Personnes excusées : M. le Directeur régional de la jeunesse et des sports de Basse-Normandie M. le Directeur de l’agence de l’eau Seine Normandie M. le Président du groupement régional des associations de protection de l’environnement M. le Président du conseil scientifique régional du patrimoine naturel M. le Président de la section régionale de conchyliculture Le sous-préfet de Bayeux ouvre la séance et passe la parole à M. Le Direach, adjoint du préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord pour l'action de l’État en mer. Ce dernier indique aux membres du comité de pilotage (COPIL) que la coprésidence de ce comité de pilotage entre la préfecture du Calvados et la préfecture maritime s’explique par rapport au caractère majoritairement marin du site. Le sous-préfet rappelle ensuite l’objectif général dans lequel s’inscrit cette réunion, à savoir la protection de la biodiversité. Après le Sommet de la terre de Rio de Janeiro de 1992, l’union européenne s’est emparée du sujet avec la mise en œuvre de deux directives européennes : - la Directive « Oiseaux » de 1979 qui doit permettre la désignation de Zones de Protection Spéciale (ZPS) ; - la Directive Habitats de 1992 qui vise plus particulièrement la préservation des milieux par la désignation de Zones Spéciales de Conservation (ZSC). Ainsi, le site Natura 2000 « Falaise du Bessin occidental » désigné en ZPS n’est concerné que par la Directive « Oiseaux ». Pour chaque site Natura 2000, un document d’objectifs est à réaliser sous l’égide d’un comité de pilotage. Si l’État garde la main sur ce site constitué à plus de 70% de domaine public maritime (DPM) en présidant le comité de pilotage, le sous-préfet insiste sur le caractère contractuel du dispositif Natura 2000. L’association de l’ensemble des acteurs à la démarche d’élaboration du document d’objectifs (DOCOB) l’illustre parfaitement. Ainsi, chacun acteur doit pouvoir trouver sa place et s’exprimer à travers les instances de mise en œuvre du dispositif Natura 2000. M. Denis Rungette, responsable de la division biodiversité de la DIREN, ajoute que ce site constitue l’une des dix ZPS désignées en Basse-Normandie, au même titre que la baie du Mont Saint-Michel ou les Marais du Cotentin et du Bessin. Ces espaces visent à préserver les populations d’oiseaux nicheuses, migratrices ou hivernantes. Mme Sandrine Robbe, également de la DIREN, présente ensuite plus en détail le réseau Natura 2000 ainsi que la démarche d’élaboration d’un document d’objectifs de la manière suivante : objectifs de Natura 2000, mise en place d’un comité de pilotage et choix d’un opérateur local, élaboration d’un document d’objectifs, et les outils de mise en œuvre de Natura 2000 (contrats Natura 2000, charte Natura 2000 et mesures fiscales d’accompagnement). Cette présentation ne soulève pas de question de la part des membres du comité de pilotage. Le sous-préfet donne ensuite la parole au président du groupe ornithologique normand (GONm) qui a été retenu comme opérateur local pour ce site. Après une brève présentation de l’association, le président du GONm, M. Vimard (conservateur de la réserve ornithologique - 14 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. de Saint-Pierre-du-Mont) et M. François Jeanne (chargé de mission Natura 2000 en charge de la rédaction du document d’objectifs) exposent respectivement les particularités de cette Zone de Protection Spéciale, ainsi que la méthodologie qui sera mise en œuvre pour l’élaboration du document d’objectifs puis enfin le calendrier prévisionnel. Toutes les personnes non inscrites à ce jour et souhaitant participer au groupe de travail doivent impérativement compléter et renvoyer le bulletin d’inscription joint au présent compte-rendu. Ce groupe de travail traitera deux thématiques : - terrestre : réaménagement du sentier du littoral, activités agricoles, autres activités en haut de falaise… - maritime : activités de pêche professionnelle et de loisir, autres activités sur l’estran… Le sous-préfet revient sur les groupes de travail proposés et les deux thématiques envisagées pour s’assurer que la démarche a bien été comprise par le comité. M. Demoulins de la fédération des chasseurs regrette que l’activité de chasse n’ait pas été mentionnée au niveau des activités du site. M. Rungette indique qu’il ne s’agit pas d’un oubli, mais qu’à ce stade, seules les activités majeures ont été mentionnées. M. Demoulins constate effectivement qu’il ne s’agit pas d’une activité prégnante sur le site et reconnaît que l’intégration de la fédération des chasseurs et de l’association de chasse maritime dans le comité de pilotage témoigne de la volonté de prendre en compte l’activité de chasse au niveau du site. Mme Binard demande si une même personne peut s’inscrire pour les deux thématiques du groupe de travail. La DIREN confirme cette possibilité. A la demande du sous-préfet, Melle Richard précise que le CRPMEM est habitué à la démarche Natura 2000 et qu’elle n’a pas de question particulière à poser sur la méthodologie proposée. M. Rungette rappelle que le dispositif Natura 2000 ne constitue pas une mise sous cloche des zones, mais bien une démarche partenariale notamment au travers des travaux des groupes de travail. Ainsi, toutes les questions posées devront trouver une réponse pour que le document d’objectifs puisse être mis en œuvre et validé par tous. M. Debout indique que le GONm se tient à la disposition des différents acteurs du site et rappelle les coordonnées de l’association : Groupe ornithologique normand 181, Rue d’Auge 14000 CAEN Tél : 02 31 43 52 56 Adresse internet: [email protected] - 15 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Mme Le Villain fait part des observations de la Direction départementale des affaires maritimes concernant le signalement de la pêche professionnelle et de loisir aux moules sur l’estran, afin que cette activité puisse être prise en compte dans le cadre du document d’objectifs. M. Le Direach souligne notamment le lien avec la qualité de l’eau. M. Foucher de l’IFREMER précise qu’il s’agit là d’un gisement classé c’est pourquoi il fait l’objet d’un suivi par son établissement. En l’absence de question supplémentaire, M. le sous-préfet conclut en déclarant officiellement installé le comité de pilotage de la « ZPS Falaise du Bessin occidental » et rappelle la programmation prévisionnelle de la prochaine réunion du comité de pilotage en mars 2010. Après avoir remercié l’ensemble des participants, il lève la séance. Pour le préfet de la région Basse-Normandie préfet du Calvados, Le sous-préfet de Bayeux Pour le Préfet de la Manche et de la mer du Nord, L’administrateur en chef de 1ère classe des affaires maritimes Jacques RANCHÈRE, Daniel LE DIREACH - 16 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. NATURA 2000 Compte-rendu de la réunion du COPIL de validation des diagnostics écologique et socio-économique de la Zone de Protection Spéciale « Falaise du Bessin occidental » 11 octobre 2010 Étaient présents : Daniel LE DIREACH – Adjoint du Préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord chargé de l’action de l’État en mer Jacques RANCHERE – Sous-préfet de Bayeux Marguerite-Marie BINDAULT – Maire de Louvières Alain CHARTIER – Vice-président du Groupe Ornithologique Normand (GONm, opérateur) Elie DAGUET – Chef de projet circulation douces et énergies renouvelables au CG14 Bernard DEMEUSOY – Vice-président du Comité Départemental de la Randonnée Pédestre Benoit DEMOULIN – Directeur de la Fédération Départemental des Chasseurs du Calvados DE ROSA Anne-Laure – Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement de Basse-Normandie (DREAL) Bruno DUMEIGE – Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement de Basse-Normandie (DREAL) Hans HOOKER – Super Intendant du Normandie American Cemetery Marcel HOUYVET – Maire de Saint-Pierre-du-Mont François JEANNE – Chargé de mission Natura 2000 – GONm Louis LELONG – Conseiller Général du Canton d’Isigny-sur-Mer et Président de la communauté de communes d’Isigny Grandcamp-Intercom Véronique LEROUX – Administrateur GRAPE Régis LEYMARIE – Délégué adjoint – Conservatoire du littoral Frédéric PAIN – Maire de Cricqueville-en-Bessin Guillaume PARRAD – Comité Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins (CRPMEM) Joël PIGEON – Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) Régis PURENNE – Garde technicien - Groupe Ornithologique Normand (GONm) Jean-Pierre RICHARD – Conseiller Général du canton de Trévières Sandrine ROBBE – Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement de Basse-Normandie (DREAL) Benoit SENNE – Lieutenant de Vaisseau – Préfecture Maritime Manche Mer du Nord Patrick THOMINES – Président de la communauté de communes de Trévières Olivier ZUCCHET – Syndicat Mixte Calvados Littoral Espaces Naturels - 17 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Étaient excusés : Françoise CHEVALIER – Responsable de l’unité mise en valeur du milieu marin et littoral (DDTM) Jean-Michel GREEN – Président de l’Association de Chasse Maritime des Rivages du Bessin Gérard DEBOUT – Président du Groupe Ornithologique Normand, opérateur Nicole D’HEROUVILLE – Maire d’Englesqueville-la-Percée Jean-Louis DURAND – Président du Club Nautique de Port-en-Bessin Michel FAUVEL – Chambre d’Agriculture du Calvados Philippe GRIGY – Président de l’Association ICARE Sylvie LE VILLAIN – Responsable de l’unité aménagement chasse forêt - Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM 14) Michel SIQUOT – Président du Club Pêche Plaisance Lion-sur-mer (CPPL) Jean-Marie OXEANT – Maire de Vierville-sur-mer Catherine PAUL – Chargée de mission - Comité Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins de Basse-Normandie (CRPMEM) Gilles POTEY – Association ICARE Romain VIAL – Chargé de mission Natura 2000 – Conservatoire du littoral Gilbert VIMARD – Groupe Ornithologique Normand, Conservateur de la réserve ornithologique de Saint-Pierre-du-Mont 18 GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. La réunion débute à 14h40. M. le Sous-préfet de Bayeux ouvre la séance et rappelle que la coprésidence du COPIL est assurée d’une part, par la Préfecture maritime en raison de l’emprise de la ZPS sur le Domaine Public Maritime (95 %) et d’autre part, par la Sous-préfecture de Bayeux pour la partie terrestre. M. l’Adjoint du Préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord tient à associer les participants de ce COPIL à la douleur de M. Debout, Président du GONm, en raison du décès prématuré d’un des membres de sa famille. M. le Sous-préfet de Bayeux donne le nom des personnes excusées et laisse ensuite la parole à l’opérateur pour la présentation des diagnostics écologique et socio-économique de la ZPS. François Jeanne, chargé de mission Natura 2000 au GONm présente un diaporama synthétique des diagnostics. Quelques brefs rappels Le réseau Natura 2000 affiche un objectif de préservation de la biodiversité à l’échelle européenne. Il se base sur deux directives européennes : la Directive « Oiseaux » datant de 1979 et la Directive « Habitats-Faune-Flore » datant de 1992. Chaque État, membre de la communauté européenne, a désigné des Zones Spéciales de Conservation (ZSC) au titre de la Directive « Habitats-Faune-Flore » et des Zones de Protection Spéciale au titre de la Directive « Oiseaux ». L’ensemble de ces sites naturels (ZSC+ZPS) forment le réseau Natura 2000. Le patrimoine ornithologique 24 espèces d’oiseaux sont visées par le DOCOB, dont 10 espèces de l’Annexe I de la Directive « Oiseaux » et 14 espèces visées par l’Article 4.2. de cette même Directive. L’accent est mis sur les espèces nicheuses de la ZPS à savoir : - le faucon pèlerin, - la mouette tridactyle, - le fulmar boréal, - le cormoran huppé, - les goélands brun et argentés. Les cartes de répartition de ces espèces sur la ZPS ainsi que les tendances d’évolution des populations sont présentées. M. Demoulin s’interroge sur les modalités de recensement des colonies de mouettes tridactyles. L’opérateur répond que les comptages sont réalisés à marée basse en dénombrant les nids occupés (matériaux frais sur le nid, position de couveur des adultes…). Cinq espèces atteignent le seuil d’importance nationale (population du site supérieure à 1 % de la population nationale), dont deux espèces nicheuses, la mouette tridactyle et le fulmar 19 GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. boréal, et trois espèces hivernantes, les mouettes mélanocéphale et pygmée et le harle huppé. Globalement les populations de ces cinq espèces sont en déclin sur la ZPS. M. Le Direach demande s’il existe des explications quant à la diminution du nombre de mouettes tridactyles sur la ZPS. L’opérateur répond qu’il existe plusieurs hypothèses pour expliquer cette évolution : - changement de répartition de la ressource trophique en lien avec le réchauffement climatique, - dérangement et prédation par le faucon pèlerin, - évolution naturelle de la colonie, Toutefois, aucune explication certaine ne peut être avancée. Les activités socio-économiques sont ensuite détaillées. Sur la partie terrestre : L’activité agricole L’activité agricole, en haut de falaise, est marquée par la prédominance des cultures (principalement blé, orge et maïs), toutefois quelques prairies subsistent sur le site. 82 parcelles sont incluses pour partie dans la ZPS et environ vingt exploitants et autant de propriétaires ont été recensés. L’activité « touristique » La création par le Conseil Général d’une véloroute en haut de falaise est évoquée. La pointe du Hoc, lieu de mémoire, entièrement compris dans le périmètre de la ZPS, génère une fréquentation importante (plus de 950 000 visiteurs par an) sur le site. Les cérémonies de commémoration du 6 juin 1944 engendrent des perturbations pour l’avifaune en raison de nombreux survols à basse-altitude. Le mois de juin étant par ailleurs, la pleine période de reproduction sur le site. La pratique du vol libre La pratique du vol libre est ensuite caractérisée. La ZPS est utilisée par vent de Nord-est ; l’aire de décollage se situe sur la commune de Vierville-sur-Mer. Deux zones d’utilisation ont été définies, une « zone d’utilisation habituelle » limitée à l’Ouest au secteur du Bec et de la Baie du Mont (commune de Louvières) et « une zone d’utilisation exceptionnelle » restreinte à la limite Ouest de la commune d’Englesqueville-laPercée. 20 GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Toutefois, il est mentionné que la « zone d’utilisation exceptionnelle » peut s’étendre jusqu’à la pointe du Hoc à l’Ouest de la ZPS. Les conditions d’atterrissage sont alors périlleuses et par conséquent, le nombre de parapentistes s’aventurant jusqu’à ce secteur est très limité. La chasse La pratique de la chasse au gibier de terre est exceptionnelle sur le site. Elle est ouverte de la fin septembre à la fin février mais elle n’est pratiquée que par une ou deux personnes lors d’une à deux journées par an. La chasse au gibier d’eau ouverte dès le début du mois d’août est considérée comme nulle sur la ZPS. L’ornithologie La présence de la réserve ornithologique du GONm de Saint-Pierre-du-Mont est rappelée. Des comptages, permettant d’évaluer l’état de santé des populations d’oiseaux, sont régulièrement réalisés. La réserve est également attractive pour d’autres ornithologues ainsi que pour des photographes animaliers en dehors des comptages. Cette fréquentation peut être la source de dérangements ponctuels en fonction des comportements. Un tableau récapitulatif des activités socio-économiques et de leurs impacts potentiels sur la partie terrestre est ensuite présenté. L’impact des cultures est jugé faible en raison de la création future de la véloroute. L’impact de la fréquentation sur le sentier du littoral et sur la Pointe du Hoc est quant à lui considéré comme moyen à fort. En effet, des cas de vandalisme (par caillassage des mouettes tridactyles) ont été rapportés et rappelons que la simple présence de randonneurs, à l’aplomb d’une aire de nidification de faucon pèlerin, génère tout d’abord des alarmes spectaculaires, puis par conséquent, des mouvements de paniques dans les colonies de mouettes tridactyles. Les fulmars sont également sensibles à la présence humaine en haut de falaise (à proximité de leurs sites de nidification) et une telle présence, si elle se prolonge peut entrainer une désertion des sites de nidification. Les survols d’aéronefs à basse altitude, à l’aplomb des colonies en période de nidification génèrent des perturbations importantes, l’impact sur l’avifaune est jugé ponctuellement fort. Concernant la pratique du vol libre, l’impact de cette activité est considéré comme faible par vent de Nord-est, en l’état actuel de la pratique. L’impact de la chasse est jugé nul ou quasi nul sur la ZPS, en l’état actuel de la pratique. L’impact des activités naturalistes est considéré comme nul à faible en fonction des comportements. L’enjeu majeur sur la ZPS concerne l’accompagnement de la création de la véloroute. 21 GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Sur la partie maritime : La pêche professionnelle embarquée Concernant l’activité de pêche professionnelle embarquée, la ZPS est utilisé par des caseyeurs et des fileyeurs pour la pêche de poissons, des bulots, des étrilles et d’autres crustacés. Le diagnostic mentionne une quinzaine de ces navires fréquentant la ZPS mais M. Parrad du CRPMEM signal qu’une vingtaine de navires serait plus proche de la réalité. Par ailleurs, la ZPS peut être utilisée également par des chalutiers dragueurs pour le prélèvement de moules et de Coquilles Saint-Jacques (dont la localisation, des gisements et donc de l’exploitation varie chaque année). Enfin, à l’Ouest de la ZPS il existe trois zones de chalutage du bouquet alors qu’au Nord se situe la zone de chalutage de la sole, de la seiche et du maquereau. La pêche à pied professionnelle et de loisir La présence d’un gisement côtier de moules classé 14-140 est indiquée. Ce gisement s’étend sur les communes de Vierville-sur-Mer, Louvières, et Englesqueville-la-Percée. Il fait l’objet d’ouverture à fréquence variable comme cela est mentionné dans le DOCOB. L’activité de pêche à pied (en dehors du gisement de moules) se pratique essentiellement sur les secteurs Est et Ouest de la ZPS en accédant par les estrans des communes de Vierville-surMer et Cricqueville-en-Bessin. La fréquentation est alors fortement dépendante des conditions de marées et des périodes de l’année (vacances, week-end…). Enfin, il est indiqué que moins d’une dizaine de pêcheurs à la ligne (bars) utilise le platier de la ZPS. Projet de parc éolien Un appel à projets de parc éolien offshore au large de Courseulles-sur-Mer et regroupant trois promoteurs éoliens est actuellement en cours. Ce projet, relevant du régime de l’évaluation des incidences, peut avoir des impacts sur l’avifaune de la ZPS. Un tableau récapitulatif des activités socio-économiques sur la partie maritime et de leurs impacts potentiels sur l’avifaune de la ZPS est ensuite présenté. L’impact de la pêche professionnelle embarquée sur la ressource trophique est inconnu, le dérangement de l’avifaune par cette activité est jugé faible à nul. L’impact de la pêche professionnelle et de loisir est, quant à lui, jugé faible à fort notamment en fonction des comportements, des mesures de préventions par information des usagers pourraient être prises. L’impact du nautisme est inconnu et il mériterait d’être évaluer tout comme l’implantation d’un parc éolien offshore à proximité de la ZPS. Une carte de synthèse des activités socio-économiques de la ZPS est finalement présentée. 22 GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Impacts/menaces, enjeux et objectifs de gestion Deux principales menaces d’origine anthropiques ont été identifiées sur le site. L’amplification de l’érosion de la falaise par érosion des sols en surface et le dérangement par : - stationnement/passage de piétons en haut de falaise en période de reproduction, - stationnement/passage de piétons/pêcheurs en pied de falaise en période de reproduction, - survols répétés d’aéronefs à basse altitude en période de reproduction, - actes de vandalisme (caillassage des colonies de mouettes tridactyles). Des menaces à une échelle plus globales sont également mises en avant, à savoir : - le réchauffement climatique, - et l’érosion marine de la falaise. Par ailleurs, des « zones d’ombre » subsistent sur la ZPS. Les zones d’alimentation en période de reproduction des mouettes tridactyles et des fulmars boréaux et donc, par conséquent, l’impact de la pêche sur les ressources trophiques sont inconnus. L’impact de l’implantation d’un parc éolien offshore sur l’avifaune de la ZPS n’est à l’heure actuelle pas évaluer. Le développement de nouvelles activités ou d’activités préexistantes sur la ZPS sera également un élément à prendre en compte dans les années à venir. Deux grands objectifs sont donc affichés : - Le maintien ou l’amélioration de la tranquillité des oiseaux, Le ralentissement ou la suppression de l’érosion par ruissellement. Trois autres objectifs sont mis en avant à ce stade de l’avancement du DOCOB : - Améliorer les connaissances (zones d’alimentation, succès reproducteur, etc.) et poursuivre les suivis naturalistes, - Suivre le développement des activités, - Proposer, pour plus de cohérences écologiques, une extension de la ZPS sur le secteur du platier de Grandcamp (secteur essentiel pour le harle huppé et la mouette mélanocéphale) d’une part et d’autre part, sur le parcellaire agricole adjacent de la ZPS. En effet, concernant ce dernier point, à l’heure actuelle le périmètre de la ZPS coupe les parcelles agricoles adjacentes dans leur partie Nord. Un tracé intégrant la globalité des parcelles apparait plus cohérent à tout point de vue. 23 GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Échéancier L’échéancier pour la finalisation du DOCOB est ensuite présenté par l’opérateur. Le prochain groupe de travail est prévu pour la mi-décembre et le COPIL de validation du DOCOB est envisagé pour mi-février. Questions diverses L’opérateur invite ensuite les participants à poser des questions ainsi qu’à faire part de leurs éventuelles remarques sur la présentation et sur le document de travail qui leur a été remis. M. Hooker demande la signification de basse-altitude en ce qui concerne les survols et demande également si cela concerne l’aviation civile ou militaire. L’opérateur répond qu’il s’agit de survols à moins de 200 m d’altitude mais chaque cas est spécifique. Par ailleurs, il s’agit d’une information tirée du diagnostic réalisé en 2008 ; une évaluation plus précise pourrait être menée afin de mieux qualifier et quantifier ces dérangements causés par l’aviation civile et militaire. NB : La charte Natura 2000 de la ZPS pourrait notamment établir des secteurs dont le survol à basse altitude (par l’aviation civile et militaire) serait à proscrire en période de reproduction (colonie de mouette tridactyle de Saint-Pierre-du-Mont et d’Englesqueville-la-Percée) sans empêcher pour autant le survol de la Pointe du Hoc. M. Chartier s’interroge sur l’axe des survols : s’agit-t-il de survols parallèles ou perpendiculaires au trait de côte ? Concernant l’hélicoptère de la sécurité civile, M. Dumeige indique que les survols se font parallèlement à la côte lors de la marée montante. Nb : Une hauteur de survol minimale (de l’ordre de 300 m, comme c’est le cas au dessus d’un parc national) pourrait peut-être être respectée, sauf cas de force majeur, sur la ZPS en période de reproduction. Par ailleurs, la réglementation en place impose normalement à l’aviation civile une altitude minimum de survol de 150 m (soit 500 pieds), des infractions à cette réglementation sont souvent constatées sur la ZPS. M. Dumeige interroge l’opérateur sur les raisons de la diminution du nombre de fulmars sur la ZPS. M. Chartier explique que le faucon pèlerin n’a pas d’impact sur cette espèce (contrairement aux mouettes tridactyles). En revanche, il est fort probable que plusieurs causes se conjuguent : - modification de la disponibilité alimentaire, - intoxications par ingestion de matières plastiques, - et réchauffement climatique, sachant que le fulmar est une espèce boréal qui niche ici dans sa limite méridionale d’aire de répartition. M. Daguet intervient pour rappeler l’avancement de la création de la véloroute. La DUP a été accordée en 2007, une étude environnementale a été menée. Toutefois, les acquisitions prennent du retard ; initialement prévue pour fin 2010, la restitution de l’ensemble des terrains acquis ne devrait pas se faire avant courant 2012. - 24 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Par ailleurs, il est mentionné que pour des raisons techniques, il est possible que le retrait de la véloroute par rapport à la falaise, prévu dans l’étude d’impact à 30 mètres sur la ZPS au lieu des 20 mètres en dehors, soit moindre. L’opérateur insiste alors pour que les secteurs les plus sensibles clairement identifiés sur une carte fassent l’objet d’une attention particulière en prévoyant notamment des aménagements spécifiques (plantation de haies, etc.) afin que la véloroute ait le moins d’impact possible sur les espèces patrimoniales et leurs habitats. M. Lelong insiste quant à lui sur la nécessité de ne pas inscrire de formulation bloquante dans le DOCOB afin notamment de ne pas créer de jurisprudence. M. Houyvet signale que la véloroute va à l’encontre du Plan d’Occupation des Sols (POS). M. le Sous-Préfet mentionne que si M. Houyvet fait état de la servitude de passage (codifiée dans le code de l’urbanisme), celle-ci, en raison de la nécessité de recule par rapport à la falaise pour des raisons de sécurité, n’existe plus sur la ZPS. M. Houyvet demande alors comment la présence de quads pourra être empêchée sur la ZPS. M. le Sous-Préfet chicanes. indique que des aménagements spécifiques seront prévus telles des M. le Sous-Préfet, pour sa part, souligne l’importance d’entamer rapidement sous l’égide de la DREAL, une concertation entre l’opérateur et le Conseil Général afin de prendre les mesures nécessaires pour préserver l’avifaune sur les secteurs les plus sensibles. Par ailleurs, il mentionne que cet élément devra être clairement inscrit au procès verbal du COPIL. L’opérateur et M. Daguet s’accordent pour dire qu’une concertation est déjà entamée et qu’ils sont tout à fait favorables à la poursuite de celle-ci afin que l’aménagement de la véloroute se fasse dans le respect de l’avifaune visée par le DOCOB. M. Demeusoy demande à être intégré dans le groupe de travail relatif à la véloroute. M. Houyvet s’interroge sur la future structure en charge de l’entretien de la véloroute et de la bande située entre la véloroute et la falaise. M. Daguet rétorque que l’entretien sera à la charge du CG. M. Hooker demande comment la véloroute est envisagée sur le site historique de la Pointe du Hoc. M. Daguet répond que les cyclistes devront laisser leurs vélos en dehors du site historique. M. Pain mentionne que l’indemnisation des terrains aux agriculteurs n’est pas à la hauteur de la valeur réelle des terrains. M. Houyvet rappelle qu’il avait conseillé un échange de parcelles au lieu d’un rachat, pour des terrains d’une surface supérieure à 1 ha. De plus, en mémoire des soldats ayant libéré le - 25 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. secteur de la Pointe du Hoc, M. Houyvet pense qu’il aurait fallu conserver le chemin piétonnier. M. Parrad demande à ce que le tableau situé en page 104 du DOCOB soit modifié et que des points d’interrogations soient mis au lieu des croix pour les impacts potentiels de la pêche à pied et de la pêche embarquée. L’opérateur répond que cette remarque sera intégrée. Par ailleurs, M. Parrad demande si l’accès à l’estran sera interdit pour les quads lors de l’exploitation des gisements de moules. L’opérateur n’était pas au courant de cette pratique qui devra faire l’objet d’une mention dans le DOCOB. NB : Sauf dérogation, selon le Code de l'Environnement art. L362-1 : En vue d'assurer la protection des espaces naturels, la circulation des véhicules à moteur est interdite en dehors des voies classées dans le domaine public routier de l'État, des départements et des communes, des chemins ruraux et des voies privées ouvertes à la circulation publique des véhicules à moteur. Concernant la partie maritime, M. Le Direach signale que des activités de dynamitage des bombes en mer sont réalisées régulièrement autour de la Pointe du Hoc, Ces activités sont complétées sur terre par des opérations de dynamitage par les services de la sécurité civile. Ces derniers points n’ayant pas été évoqués dans le DOCOB, un point particulier devra être rédigé. Enfin, il est demandé que les convocations pour les comités de pilotage soient envoyées avec plus de marge pour permettre aux participants de s’organiser. Il est convenu qu’un courriel soit envoyé en complément de la convocation pour prévenir les personnes concernées le plus tôt possible. Les diagnostics du DOCOB sont ensuite soumis au vote par M. le Sous-Préfet. Ils sont acceptés à l’unanimité sous condition d’intégration des différentes remarques. En l’absence de question supplémentaire, M. le Sous-Préfet rappelle le calendrier prévisionnel, remercie les participants, puis lève la séance. La réunion s’achève à 15 h 42. - 26 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 27 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 28 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 29 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 30 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 31 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 32 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 33 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Annexe III : Arrêté du 6 janvier 2005 portant désignation du site Natura 2000 ZPS « Falaise du Bessin Occidental ». - 34 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Annexe IV : Liste des espèces visées par l’article 4.2 en France. - 35 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 36 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Annexe V : Comptes-rendus des réunions de groupe de travail. NATURA 2000 Compte-rendu de la réunion du premier groupe de travail de la Zone de Protection Spéciale « Falaise du Bessin occidental » du 10 juin 2010 Etaient présents : Marguerite-Marie BINDAULT – Maire de Louvières Françoise CHEVALIER – Responsable de l’unité mise en valeur du milieu marin et littoral Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM 14) Bernard DEMEUSOY – Vice-président du Comité Départemental de la Randonnée Pédestre Jean-Michel GREEN – Président de l’Association de Chasse Maritime des Rivages du Bessin Marcel HOUYVET – Maire de Saint-Pierre-du-Mont François JEANNE – Chargé de mission Natura 2000 - Groupe Ornithologique Normand (GONm) Sylvie LE VILLAIN – Responsable de l’unité aménagement chasse forêt - Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM 14) Régis LEYMARIE – Délégué adjoint – Conservatoire du littoral Jean-Marie OXEANT – Maire de Vierville-sur-mer Frédéric PAIN – Maire de Cricqueville-en-Bessin Catherine PAUL – Chargée de mission - Comité Régional des Pêches Maritimes et des Elevages Marins de Basse-Normandie (CRPMEM) Gilles POTEY – Association ICARE Régis PURENNE – Garde technicien - Groupe Ornithologique Normand (GONm) Sandrine ROBBE – Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement de Basse-Normandie (DREAL) Romain VIAL – Chargé de mission Natura 2000 – Conservatoire du littoral Etaient excusés : Elie DAGUET – Chef de projet circulation douces et énergies renouvelables au CG14 Gérard DEBOUT – Président du Groupe Ornithologique Normand, opérateur Nicole D’HEROUVILLE – Maire d’Englesqueville-la-Percée Philippe GRIGY – Président de l’Association ICARE Gilbert VIMARD – Groupe Ornithologique Normand, Conservateur de la réserve ornithologique de Saint-Pierre-du-Mont Benoit DEMOULIN – Directeur de la Fédération Départemental des Chasseurs du Calvados - 37 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. La réunion débute à 9h50. L’opérateur (GONm) remercie l’ensemble des participants à ce premier groupe de travail et donne le nom des personnes excusés. Il présente ensuite les principaux éléments du diagnostic écologique et socio-économique de la ZPS. Le patrimoine ornithologique 24 espèces d’oiseaux sont visées par le DOCOB, dont 10 espèces de l’Annexe I de la Directive « Oiseaux » et 14 espèces visées par l’Article 4.2. de la Directive « Oiseaux » L’accent est mis sur les espèces nicheuses de la ZPS à savoir : - le faucon pèlerin, - la mouette tridactyle, - le fulmar boréal, - le cormoran huppé, - les goélands brun et argentés Les cartes de répartition de ces espèces sur la ZPS ainsi que les tendances d’évolution des populations sont présentées. Cinq espèces atteignent le seuil d’importance nationale (population du site supérieure à 1 % de la population nationale), dont deux espèces nicheuses, la mouette tridactyle et le fulmar boréal, et trois espèces hivernantes, les mouettes mélanocéphale et pygmée et le harle huppé. Globalement les populations de ces cinq espèces sont en déclin sur la ZPS. Les activités socio-économiques sont ensuite détaillées. L’activité agricole L’activité agricole, en haut de falaise, est marquée par la prédominance des cultures (principalement blé, orge et maïs), toutefois quelques prairies subsistent sur le site. Mr Pain indique que certaines parcelles de prairies, sur la commune de Cricqueville-enBessin, ne figurent pas sur la carte de l’occupation du sol. L’opérateur prend note et mentionne que les modifications nécessaires seront apportées. 82 parcelles sont incluses pour partie dans la ZPS et environ vingt exploitants et autant de propriétaires ont été recensés. L’activité « touristique » La pointe du Hoc, propriété du Conservatoire du littoral, entièrement comprise dans le périmètre de la ZPS, génère une fréquentation importante (plus de 950 000 visiteurs par an) sur le site. Les cérémonies de commémoration du 6 juin 44 engendrent des perturbations pour l’avifaune en raison de nombreux survols à basse-altitude en période de reproduction. La création par le Conseil Général d’une véloroute en haut de falaise est largement évoquée. - 38 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Nb : La véloroute a fait l’objet d’une Déclaration d’Utilité Publique (DUP). Le Conseil Général a fait savoir par courriel qu’il compte sur l’acquisition de 50 % des terrains à l’amiable d’ici juillet 2010 et indique que le restant des terrains feront l’objet d’une procédure d’expropriation pour une acquisition de l’ensemble de l’emprise de la DUP estimée à fin 2011. Les travaux d’aménagement s’étaleront sur plusieurs années. La pratique du vol libre La pratique du vol libre est ensuite caractérisée. La ZPS est utilisée par vent de Nord-est ; l’aire de décollage se situe sur la commune de Vierville-sur-Mer. Deux zones d’utilisation ont été définies, une « zone d’utilisation habituelle » limitée à l’Ouest au secteur du Bec et de la Baie du Mont (commune de Louvières) et « une zone d’utilisation exceptionnelle » initialement restreinte à la limite ouest de la commune d’Englesqueville-la-Percée. Cependant, Mr Potey indique que la « zone d’utilisation exceptionnelle » peut s’étendre jusqu’à la pointe du Hoc à l’Ouest de la ZPS. Toutefois, il signale que les conditions d’atterrissage sont alors périlleuses et que par conséquent, le nombre de parapentistes s’aventurant jusqu’à ce secteur est très limité. La chasse La pratique de la chasse au gibier de terre est exceptionnelle sur le site. Elle est ouverte de la fin septembre à la fin février mais n’est pratiquée que par une ou deux personnes lors d’une à deux journées par an. La chasse au gibier d’eau ouverte dès le début du mois d’août est considérée comme nulle sur la ZPS. L’ornithologie La présence de la réserve ornithologique du GONm de Saint-Pierre-du-Mont est rappelée. Des comptages, permettant d’évaluer l’état de santé des populations d’oiseaux, sont régulièrement réalisés. La réserve est également attractive pour d’autres ornithologues ainsi que pour des photographes animaliers en dehors des comptages. Cette fréquentation peut être la source de dérangements ponctuels en fonction des comportements. La pêche professionnelle embarquée Concernant l’activité de pêche professionnelle embarquée, certaines erreurs, relevées par Mme Paul du CRPMEM, ont été inscrites dans le DOCOB provisoire. Il n’y a pas d’activité de chalutage dans la ZPS, en revanche des caseyeurs (crustacés, bulots, seiches) et des fileyeurs utilisent bien la zone pour pêcher. Mme Chevalier (DDTM 14) précise qu’une zone de gisement de moules est également présente au large de la ZPS et qu’elle est utilisée par des chalutiers dragueurs. - 39 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Enfin, la ZPS est ponctuellement utilisée par des dragueurs de coquille Saint-Jacques en fonction de l’abondance de l’espèce entre le zéro des cartes marines jusqu’aux 12 milles nautiques. Le CRPMEM communiquera les points de prospection des gisements de moules (Pointe du Hoc et au droit de Vierville-sur-Mer) et confirmera par ailleurs le nombre de navires fréquentant la zone de protection spéciale. La pêche à pied professionnelle et de loisir La présence d’un gisement côtier de moules classé 14-140 est indiquée. Ce gisement s’étend sur les communes de Vierville-sur-Mer, Louvières, et Englesqueville-la-Percée. Il fait l’objet d’ouverture à fréquence variable comme cela est mentionné dans le DOCOB. La pêche sur le gisement est soumise à la détention d’une licence de pêche à pied et d’un timbre spécifique pour la pêche aux moules (timbre moules). Par ailleurs, le nombre de licenciés est limité à 150. L’activité de pêche à pied (en dehors du gisement de moules) se pratique essentiellement sur les secteurs est et ouest de la ZPS en accédant par les estrans des communes de Vierville-surMer et Cricqueville-en-Bessin. La fréquentation est alors fortement dépendante des conditions de marées et des périodes de l’année (vacances, week-end…). Enfin, il est indiqué que moins d’une dizaine de pêcheurs à la ligne utilise le platier de la ZPS. Une carte de synthèse des activités socio-économiques de la ZPS est finalement présentée. Elle devra être actualisée en prenant en compte notamment le gisement de moule situé au large de la ZPS. Projet de parc éolien Mme Chevalier indique que le projet de parc éolien, prévu (et mentionné dans le DOCOB) au large de Courseulles-sur-Mer et regroupant trois promoteurs éoliens, est actuellement suspendu et qu’un appel à projets doit être déposé prochainement. Impacts/menaces, enjeux et objectifs de gestion L’impact des cultures (jugé dans un premier temps faible à fort en fonction des pratiques et de la localisation) est revu à la baisse en raison de la création future de la véloroute. L’impact de la fréquentation sur le sentier du littoral et sur la Pointe du Hoc est quant à lui considéré comme moyen à fort. En effet, des cas de vandalisme (par caillassage des mouettes tridactyles) ont été rapportés et il est rappelé que la simple présence de randonneurs, à l’aplomb d’une aire de nidification de faucon pèlerin, génère tout d’abord des alarmes spectaculaires, puis par conséquent, des mouvements de paniques dans les colonies de mouettes tridactyles. Les fulmars sont également sensibles à la présence humaine en haut de falaise (à proximité de leurs sites de nidification) et une telle présence, si elle se prolonge peut entrainer une désertion des sites de nidification. - 40 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Il est rappelé que les survols d’aéronefs à basse altitude, à l’aplomb des colonies en période de nidification génèrent des perturbations importantes, l’impact sur l’avifaune est jugé ponctuellement fort. Concernant la pratique du vol libre, l’impact de cette activité est considéré comme faible par vent de Nord-est, en l’état actuel de la pratique. L’impact de la chasse est jugé nul ou quasi nul sur la ZPS, en l’état actuel de la pratique. L’impact des activités naturalistes est considéré comme nul à faible en fonction des comportements. L’enjeu majeur sur la ZPS concerne l’accompagnement de la création de la véloroute. Deux principales menaces ont été identifiées sur le site. L’amplification de l’érosion de la falaise par érosion des sols en surface et le dérangement par : - stationnement/passage de piétons en haut de falaise en période de reproduction, - stationnement/passage de piétons/pêcheurs en pied de falaise en période de reproduction, - survols répétés d’aéronefs à basse altitude en période de reproduction, - augmentation potentielle de la fréquentation des parapentistes, Deux objectifs sont donc affichés : Le maintien ou l’amélioration de la tranquillité des oiseaux, Le ralentissement ou la suppression de l’érosion par ruissellement. Des lacunes sont également mises en évidences, à savoir : - l’absence de connaissances des zones d’alimentation de certaines espèces patrimoniales (mouettes tridactyles et fulmars boréaux) notamment en période de reproduction, - l’absence de connaissance de l’impact du nautisme et, - l’absence de connaissance de l’impact de potentiels projets éoliens offshores. Questions et remarques diverses L’opérateur invite ensuite les participants à poser des questions ainsi qu’à faire part de leurs éventuelles remarques sur la présentation et sur le document de travail qui leur a été remis. À ce titre, l’opérateur demande aux participants si le document de travail (version informatique et CD-Rom) leur est bien parvenu. Tous les participants ont bien reçu le document. Mr Oxéant demande s’il existe des explications quant à la diminution des effectifs de certaines espèces patrimoniales sur la ZPS. Mr Jeanne et Mr Purenne répondent qu’il n’y a pas d’explication certaine mais plutôt des hypothèses, ainsi sont avancées, une modification des réseaux trophiques en lien avec le - 41 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. réchauffement climatique et une réduction des sites favorables à la nidification des oiseaux en lien avec l’érosion de la falaise. Mr Green confirme que le réchauffement climatique induit un changement de répartition de certaines espèces d’oiseaux en raison d’un changement de répartition de leurs ressources alimentaires. Mr Demeusoy interroge l’opérateur sur la création de la véloroute et notamment sur le retrait du sentier par rapport à la falaise. L’opérateur répond que la bande d’acquisition du CG est d’une largeur de 20 à 30 mètres et que la véloroute se trouvera sans doute dans la partie haute de la bande acquise soit la plus éloignée du bord de la falaise. Mr Pain remarque que si la mer n’est pas visible de la véloroute alors qu’elle l’était sur le sentier des douaniers, la fréquentation touristique sera moindre. Mr Green demande si des postes d’observation seront aménagés sur le site (l’opérateur répond que ce type d’aménagement n’est pas pour le moment envisagé) et s’interroge sur la diminution des effectifs de certaines espèces alors même que le sentier des douaniers (source de dérangement) est fermé depuis 2001. Mr Houyvet répond que la fréquentation du sentier n’a pas faibli en dépit de son interdiction. Mr Pain confirme cet état de fait. Mme Chevalier mentionne qu’au cap Blanc Nez la fréquentation est similaire à celle de la ZPS et qu’il n’y a pas d’impact sur la colonie de mouettes tridactyles. Mr Jeanne répond que l’impact de la fréquentation sur les mouettes tridactyles est indirect, par dérangement et alarme du faucon pèlerin. Mr Leymarie indique que la sémantique utilisée dans le DOCOB et dans la présentation pour caractériser, la pointe du Hoc, d’une part, et le projet de véloroute d’autre part, n’est pas appropriée. Il rappel que le site de la Pointe du Hoc est un lieu de mémoire plus qu’un site touristique. Par ailleurs, l’utilisation du terme réaménagement ne convient pas au projet de véloroute puisqu’il ne s’agit pas de réaménager l’ancien sentier des douaniers mais bien de créer une route, dont l’emprise de 2 à 4 mètres, est bien supérieure à une servitude de passage piéton (1 mètre). Mr Leymarie mentionne également, sur la base des expériences du conservatoire du littoral dans d’autres sites, que ce type d’aménagement fait l’objet d’une signalétique et d’une réglementation routière (panneaux…) bien différente de la signalétique et de réglementation en vigueur sur les sentiers pédestres. Il signale par ailleurs que le conseil de rivage (organe composé d’élus) du conservatoire du littoral a délibéré sur ce point particulier de la création de véloroutes. Ce conseil a décidé d’interdire toutes créations de véloroutes sur les terrains du conservatoire du littoral, en dehors des chemins existants. Le conservatoire du littoral s’inquiète de l’impact de la fréquentation de la future véloroute sur la ZPS. - 42 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. La rédaction concernant la Pointe du Hoc et le projet de la véloroute-voie verte sera revue pour tenir compte de ces observations et supprimer toute ambiguïté. Mme Robbe indique que les projets, notamment de type véloroute, inclus dans les sites Natura 2000, sont soumis à évaluation des incidences à la charge du maitre d’ouvrage. L’opérateur et les services de l’état devront donc, porter une attention particulière au contenu de cette évaluation qui sera proposée par le CG 14 et veiller notamment à ce que les effets de la véloroute sur l’avifaune d’intérêt communautaire soient correctement évalués afin de mettre en œuvre toutes les mesures possibles pour supprimer les impacts potentiels. L’opérateur rappelle qu’une réunion avec le CG 14, relative à la création de la véloroute, a eu lieu. À ce titre, des zones de sensibilité fortes ont été définies en haut de falaise afin d’élargir la bande d’acquisition pour permettre un retrait maximal de la véloroute sur les secteurs les plus sensibles pour l’avifaune. Mr Houyvet et Mr Pain s’interrogent sur la gestion et l’entretien de la bande de terrain située entre la future véloroute et la falaise. L’opérateur répond qu’elle sera normalement assurée par le Syndicat Mixte Calvados Littoral Espaces Naturels. Mr Oxéant demande par ailleurs si le classement en Zone de Protection Spéciale (ZPS) du site implique que ce dernier devienne un sanctuaire, ou, si au contraire, la démarche Natura 2000 n’est pas une démarche de conciliation entre activités socio-économiques et préservation des richesses naturelles. Mme Robbe répond qu’il s’agit bien d’une démarche de conciliation, mais que celle-ci ne doit pas se faire au détriment de la préservation de l’avifaune. Mr Green rebondit à ce sujet en indiquant que la France a été condamnée récemment par l’Europe pour défaut de transposition de la directive habitats, considérant que les activités de chasse, de pêche et aquacoles ne constituaient pas des activités perturbantes (article L414-1 du code de l’environnement). Mme Robbe confirme cette condamnation. Elle précise qu’il ne faut surtout pas y voir une remise en cause de ces activités dans les sites Natura 2000 ; simplement, l’Etat français ne peut considérer a priori que ces activités ne sont pas perturbantes. Dès lors, la France devra apporter la preuve que les réglementations nationales mises en place concernant ces activités sont de nature à garantir la préservation des milieux et espèces d’intérêt européen. Mme Paul du CRPMEM fait état de la mise en œuvre de l’axe 4 du Fond Européen pour la Pêche (FEP). Celui-ci a pour objectif de faire perdurer les activités et le lien entre terre et mer pour une meilleure gestion sur le littoral entre Gatteville et Courseulles-sur-Mer. Elle mentionne que la ZPS fait partie des secteurs concernés et indique que l’association Mer et Terroirs, dont le siège se situe dans les locaux du PNRMCB, a été créé pour mener à bien ce projet bénéficiant d’une enveloppe de 500 000 euros issus de l’Europe auxquels s’ajoutent 500 000 euros de fonds nationaux. Un comité de programmation est prévu début juillet 2010. - 43 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Mme Robbe remercie les participants et indique enfin que la prochaine réunion du comité de pilotage visant à valider les diagnostics écologique et socio-économique aura lieu courant septembre. La réunion s’achève à 12 h. - 44 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Compte-rendu de la réunion du second groupe de travail de la Zone de Protection Spéciale « Falaise du Bessin occidental » du 14 mars 2012 Etaient présents : Christelle ANDRE – Maire adjoint d’Englesqueville-la-Percée Marguerite-Marie BINDAULT – Maire de Louvières Elie DAGUET – Chef du service Environnement - Conseil Général du Calvados (CG14) François JEANNE – Chargé de mission Natura 2000 - Groupe Ornithologique Normand (GONm) Micheline LEGRAND – Deuxième adjoint d’Englesqueville-la-Percée Régis LEYMARIE – Délégué adjoint - Conservatoire du Littoral (CdL) Frédéric LONGAVENNE – Service Eau et Biodiversité - Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM 14) Frédéric PAIN – Maire de Cricqueville-en-Bessin Gilles POTEY – Association ICARE Régis PURENNE – Garde technicien - Groupe Ornithologique Normand (GONm) Sandrine ROBBE – Responsable de l’Unité Mer et Littoral - Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement de Basse-Normandie (DREAL) Antoine ROCHE – Stagiaire BTS Gestion et Protection de la Nature - Groupe Ornithologique Normand (GONm) Vincent TOISON – Chargé de mission - Agence des Aires Marines Protégées (AAMP) Olivier ZUCCHET – Garde gestionnaire - Syndicat Mixte Calvados Littoral Espaces Naturels (SMCLEN) Etaient excusées : Nicole D’HEROUVILLE – Maire d’Englesqueville-la-Percée Nolwenn HAMON – Chargé de mission - Comité Régional des Pêches Maritimes et des Elevages Marins de Basse-Normandie (CRPMEM) Lucie MARTELIN-PODER – Syndicat Mixte Calvados Littoral Espaces Naturels Catherine PAUL – Chargée de mission - Comité Régional des Pêches Maritimes et des Elevages Marins de Basse-Normandie (CRPMEM) Etaient absents : Marcel HOUYVET – Maire de Saint-Pierre-du-Mont Jean-Marie OXEANT – Maire de Vierville-sur-Mer - 45 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. La réunion débute à 14h45 Mme ROBBE, de la DREAL (maître d’ouvrage du Document d’Objectifs/DOCOB), remercie l’ensemble des participants à ce groupe de travail et donne le nom des personnes excusées. Elle précise que le GONm a travaillé sur le plan d’action du document d’objectifs depuis le précédent comité de pilotage d’octobre 2010 et que le groupe de travail vise à examiner les propositions de mesures proposées par l’opérateur, étant entendu qu’il s’agit d’une base de discussion. L’absence de l’ABMC et du CRPMEM est regrettée et sera compensée par un échange avec l’opérateur en bilatérale. M. JEANNE, du Groupe Ornithologique Normand (opérateur du DOCOB), demande aux participants si le document de travail du tome II leur est bien parvenu. Tous les participants ont bien reçu le document. L’opérateur replace le contexte du groupe de travail. Il s’agit de présenter l’avancement de la démarche Natura 2000 et notamment de la rédaction du DOCOB. Il s’agit également d’une concertation, d’un échange quant au contenu du DOCOB, aux suggestions de chacun qui a lieu au fur et à mesure de l’avancement de la présentation. Après de brefs rappels du tome I, les principaux points présents dans les tomes II et III sont exposés respectivement par M. JEANNE et ROCHE : Brefs rappels Une carte de situation des principales zones de sensibilité de l’avifaune rupestre en période de nidification sur ZPS commentée permet à l’assemblée de resituer géographiquement les zones sensibles qui seront évoquées dans la suite de la réunion. Les principales menaces d’origine humaine sont le dérangement de l’avifaune nicheuse par le haut et par le pied de falaise ; l’amplification du phénomène d’érosion sur certains secteurs peut aussi réduire la surface des zones de nidification. Présentation du tome II : Enjeux, objectifs, mesures et actions de gestion Il existe deux principaux enjeux sur la ZPS : - Préserver les populations d’oiseaux d’intérêt communautaire. - Concilier le maintien des activités socio-économiques avec la préservation de l’avifaune. Il en résulte l’objectif n° 1 : Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux d’intérêt communautaire. Par ailleurs, dans le contexte de développement des Aires Marines Protégées dont la ZPS fait partie et sachant que l’amélioration de la connaissance est un élément primordial à la mise en œuvre et à l’évolution des mesures de gestion, la poursuite et le développement des suivis ornithologiques apparaissent comme essentiels. Il en résulte l’objectif n° 2 : Poursuivre et approfondir les programmes de connaissance et de suivis de l’avifaune d’intérêt communautaire. - 46 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Objectif n° 1 : Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux d’intérêt communautaire Quatre mesures permettent d’atteindre cet objectif : Mesure 1.1 : Accompagner le Conseil Général du Calvados et le SMCLEN dans l’aménagement de la véloroute et la gestion des terrains annexes. Celle-ci se décline en huit actions. Trois sont prévues par le DOCOB : Action 1.11 : Collaborer avec le CG 14 et le SMCLEN pour l’aménagement et la gestion de la véloroute. Action 1.17 : Planter des écrans végétaux côté mer sur les secteurs de vis-à-vis sensibles au dérangement. Action 1.18 : Maintenir un accès à la réserve ornithologique. Cinq autres actions sont préconisées dans l’étude d’impact de la véloroute (Ouest Infra, 2006). Action 1.12 : Encourager la mise en place d’une surveillance régulière sur la ZPS et participer à la surveillance du site. Action 1.13 : Installer des clôtures permettant de canaliser le public sur la véloroute. Action 1.14 : Mettre en place un complexe fossé/talus en limite des parcelles cultivées au niveau des secteurs où des problèmes de ruissellement sont identifiés. Action 1.15 : Installer des chicanes interdisant l’accès de la véloroute aux engins motorisés. Action 1.16 : Installer les panneaux informatifs sur la véloroute. M. DAGUET (CG14) rappelle que l’inscription de ces actions dans le DOCOB a fait l’objet d’échanges au préalable (réunions bilatérales avec l’opérateur, le CG14, le SMCLEN et la DREAL). Toutefois, concernant l’action 1.13 M. DAGUET indique qu’il n’est pas souhaitable d’installer de barrières sur tout le linéaire. Il exprime sa réticence à ce qu’elles soient trop hautes. L’opérateur précise que cette proposition (installation de clôtures) émane de l’étude d’impact précitée. Cependant, il indique également que des discussions pourront être menées lors de la phase opérationnelle des travaux afin d’installer les clôtures aux endroits opportuns. Cette « discussion » relève d’ailleurs de l’action 1.11 : Collaborer avec le CG14 et le SMCLEN pour l’aménagement et la gestion de la véloroute. M. DAGUET propose également de ne pas implanter le panneau B7b « interdit à tous les véhicules à moteur ». Il y aurait redondance avec le panneau C115 qui signifie « Voie verte voie réservée à la circulation des piétons et des véhicules non motorisés ». La pose du panonceau M4y désignant les cavaliers est à étudier lors de la conception de la voie verte en fonction des zones choisies pour l’accès des cavaliers. L’opérateur prend note de ces remarques. M. DAGUET précise que le CG14 est toujours en phase d’acquisition des parcelles situées sur l’emprise du projet de véloroute. Environ trois cents parcelles sont concernées dont un tiers a - 47 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. pu être acquis à l’amiable. Les deux tiers restants devraient faire l’objet de mesures d’expropriation suivant la Déclaration d’Utilité Publique de la véloroute. M. PAIN s’interroge sur l’origine du financement des actions prévues par cette première mesure 1.1. M. ZUCCHET (SMCLEN) répond à cela que l’entretien classique sera réalisé en régie par le CG14. Entre la voie verte et le front de falaise sera pratiquée par le SMCLEN une gestion d’espace naturel, à distinguer de l’entretien d’espaces verts qui préexistait comme le témoignait Mme LEGRAND. Mme BINDAULT demande qui effectuera la surveillance. Concernant la surveillance, ce sont les agents de l’ONCFS qui ont en charge la police de l’environnement sur le site de la ZPS, les agents du SMCLEN étant commissionnés pour effectuer des actions de police sur les terrains du Conservatoire du Littoral en tant que garde particulier. La surveillance du site sera également en partie assurée par la structure animatrice du DOCOB. Mesure 1.2 : Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune d’intérêt communautaire. Douze actions correspondent à cette mesure : Action 1.21 : Appuyer le PPE de création d’un APPB (cadre SCAP). Action 1.22 : Accompagner l’ABMC lors de l’organisation des cérémonies de commémoration du 6 juin 1944 sur le site la Pointe du Hoc pour limiter les impacts sur l’avifaune patrimoniale nicheuse. Action 1.23 : Accompagner le GPD et la sécurité civile pour limiter l’impact des opérations de déminage. Action 1.24 : Accompagner les pétitionnaires dans les démarches d’évaluation des incidences. Action 1.25 : Faire adopter la charte Natura 2000 et la développer. Action 1.26 : Mener une évaluation du dérangement sur les espèces nicheuses d’intérêt communautaire. Action 1.27 : Installer un panneau de sensibilisation sur l’aire d’envol des pratiquants de vol libre. Action 1.28 : Etudier la mise en place d’une signalétique spécifique en crête de falaise. Action 1.29 : Elaborer et diffuser une plaquette de sensibilisation à destination des usagers de l’estran. Action 1.21 : Elaborer une plaquette de sensibilisation à destination des pratiquants d’activités nautiques et des pêcheurs embarqués. Action 1.211 : Elaborer et mettre à jour une page internet spécifique à la ZPS. Action 1.212 : Organiser des animations à destination du grand public et des scolaires. M. LEYMARIE exprime une interrogation quant au devenir de l’eau pouvant être recueillie par le complexe fossé/talus. Il apparait qu’il faudrait anticiper ces problèmes pour ne pas accentuer le phénomène d’érosion. Il indique par ailleurs que l’American Battle Monuments Commission (ABMC) accorde une grande importance à la gestion des eaux de ruissellement dans la gestion du site de la Pointe du Hoc. - 48 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. M. DAGUET informe l’assemblée qu’une mission spécifique devra être menée afin d’envisager les meilleures solutions concernant les eaux de ruissellement sur le linéaire de la véloroute. En outre, M LEYMARIE demande si le plan de gestion de la véloroute (BESCOND, 2011) mentionné dans la version de travail du Tome II du DOCOB est consultable. M. JEANNE indique que ce plan de gestion n’aurait pas du figurer dans cette version de travail sachant que ce dernier n’a pas encore été validé au sein du SMCLEN. M. ZUCCHET précise que le plan de gestion évoqué concerne tout le linéaire de la véloroute, bien au-delà du périmètre de la ZPS Falaise du Bessin Occidental. M. POTEY souhaite des précisions sur les panneaux de sensibilisation des libéristes. M. ZUCCHET répond que c’est à l’étude. M. LONGAVENNE demande de développer l’action 1.24. Mme ROBBE précise que l’opérateur a un mandat pour appuyer, assister les pétitionnaires dans la démarche d’évaluation des incidences ; il ne s’agit pas de faire l’évaluation à la place du pétitionnaire mais de les aider à cerner les enjeux de la ZPS et à réorienter si besoin le projet. M. LEYMARIE, au vu de l’action 1.21, demande quels liens existent entre réglementation et activités socio-économiques. M. JEANNE répond que le contenu du futur APPB est en cours de réflexion, celui-ci n’étant qu’au stade du Projet Potentiellement Eligible (PPE) de priorité 1. Mme ROBBE indique que ce projet d’APPB devra prendre en compte les menaces pesant sur le site. Elle ajoute que si des mesures figurant dans l’APPB sont déjà effectives au travers de la mise en œuvre du DOCOB (et de sa charte), l’APPB n’induira pas d’effort supplémentaire de la part des acteurs de la ZPS. Elle indique également que les questions relatives au projet d’APPB pourront être discutées lors du COPIL de la ZPS. M. LONGAVENNE rappelle que la législation encadre la réalisation d’un APPB et qu’elle prévoit notamment une phase de concertation avec des partenaires qualifiés d’ « obligatoires » pour cette concertation. Concernant les actions 1.26 et 1.29, M. TOISON signale l’existence de projets nationaux (tels que VivArmor Nature et IODDE) d’évaluation du dérangement par certaines activités (ex : pêche à pied…). De plus, des expérimentations de gestion sont en cours d’étude sur ces problématiques. Il serait donc intéressant de participer à ces réseaux pouvant inspirer la définition d’actions non encore pressenties sur la ZPS. M. ZUCCHET indique que le protocole de suivi du dérangement pourra également être mis en œuvre sur les falaises du Bessin oriental (secteur en gestion du SMCLEN) hors Natura 2000 possédant des problématiques similaires (nidification du fulmar) à la ZPS ici étudiée. Cette mise en œuvre pourrait permettre une comparaison inter-sites et une mesure de l’efficacité des actions prescrites par le DOCOB. - 49 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Mesure 1.3 : Assurer une cohérence administrative et technique sur la ZPS. Trois actions permettent de satisfaire à cette mesure : Action 1.31 : Etablir une nouvelle convention de gestion de la réserve ornithologique (GONm) de Saint-Pierre-du-Mont. Action 1.32 : Effectuer les démarches pour étendre la ZPS au secteur de GrandcampMaisy (platier) et réajuster le périmètre en haut de falaise. Action 1.33 : Inscrire la ZPS dans un réseau cohérent d’AMP et en particulier de ZPS (proposition AAMP). Mme ROBBE rappelle que la loi encadre la procédure d’extension des ZPS avec notamment une consultation des communes et établissements publics de coopération inter-communale territorialement concernés par l’extension de périmètre. L’opérateur expose l’importance de la zone de platier de Grandcamp-Maisy en tant que reposoir pour l’avifaune. En effet, l’extension de la ZPS Falaise du Bessin Occidental permettrait d’accroître la cohérence en termes de fonctionnalité écologique de cette ZPS, mais aussi des ZPS Baie de Seine Occidentale et Basses vallées du Cotentin et Baie des Veys. Mesure 1.4 : Contribuer aux démarches de gestion des pollutions marines. Trois actions de contribution à des réseaux sont proposées aux membres de l’assemblée. Action 1.41 : Répondre aux sollicitations de l’Etat en cas de déclenchement des volets Polmar Mer et Polmar Terre. Action 1.42 : Participer au réseau de correspondants « Pollutions marines et littoral » animé par le Conservatoire du littoral. Action 1.43 : Participer au réseau « EcoQOs ». Cette mesure n’a pas levé d’interrogations. Objectif n°2 : Poursuivre et approfondir les programmes de connaissances et de suivis de l’avifaune d’intérêt communautaire Deux mesures permettent de répondre à cet objectif. Mesure 2.1 : Poursuivre et pérenniser les suivis existants. Action 2.11 : Poursuivre et pérenniser les recensements annuels des oiseaux nicheurs. Action 2.12 : Poursuivre et pérenniser les recensements annuels des oiseaux en période internuptiale. Action 2.13 : Poursuivre et pérenniser le recensement des oiseaux échoués. Cette mesure n’a pas levé d’interrogations. Mesure 2.2 : Renforcer et développer les suivis ornithologiques. Action 2.21 : Réaliser une campagne d’échantillonnage en mer. Action 2.24 : Suivre l’accès des mouettes tridactyles, des fulmars et des cormorans huppés à la ressource alimentaire. Action 2.25 : Effectuer une évaluation des prises accidentelles par les engins de pêche. Action 2.22 : Réaliser un suivi régulier de l’avifaune en mer. - 50 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Action 2.23 : Evaluer la productivité des mouettes tridactyles et des fulmars. Action 2.26 : Etudier les zones d’alimentation des mouettes tridactyles et des fulmars en période de reproduction. Action 2.27 : Organiser et rédiger l’observatoire des ZPS. M. TOISON intervient pour rappeler que concernant le volet connaissance, l’Agence des Aires Marines Protégées (AAMP) soutiendra financièrement une partie des études. Il indique toutefois que l’échelle de travail de l’AAMP est celle de la façade Manche-Mer du Nord. M. LEYMARIE s’interroge de son côté sur l’observatoire des ZPS. Mme ROBBE indique que cette mission régionale a été confiée par la DREAL au Groupe Ornithologique Normand (GONm) et que concernant cette ZPS en particulier la rédaction de l’observatoire revient à la structure animatrice. M. JEANNE indique que l’action aurait du être rédigée ainsi : Organiser et rédiger l’observatoire de la ZPS et sera corrigée en ce sens. Projet de charte M. ROCHE introduit la présentation en informant l’assemblée de l’objet de ce document obligatoirement annexé au DOCOB, depuis la loi relative au Développement des Territoires Ruraux (2005) : - Démarche volontaire, participative des acteurs locaux (personnes physiques ou morales) souhaitant marquer leur engagement pour un développement durable ; - Rôle de pédagogie, d’information des utilisateurs de la ZPS quant à la fragilité de l’avifaune nicheuse ; - Encouragement à ajuster ou poursuivre, développer et valoriser des pratiques favorables à la conservation. Mme ROBBE indique que la charte deviendra effective une fois le COPIL de validation du DOCOB passé et après approbation du document d’objectifs par les préfets de département et maritime. La forme de cette charte est explicitée. Des closes constituent deux niveaux d’implication. Les recommandations constituent un guide de bonnes pratiques que le signataire veille à respecter sans contrôle de la part de l’administration, contrairement aux engagements. Le signataire s’engage à suivre ces closes, en étant potentiellement soumis à contrôle. Le signataire, en plus de ne voir aucun de ses droits de propriétaire ou d’ayant droit diminués, est encouragé à l’adhésion. Les informations d’ordre écologique lui seront fournies sur simple demande auprès de la structure animatrice. Celui-ci doit pouvoir apporter son assistance technique et administrative. Il pourra associer son image avec celle du développement durable que représente Natura 2000. La ratification conforme de la charte dispense de la démarche d’évaluation des incidences. Des mesures incitatives sont prévues par le législateur concernant les propriétaires de certains types de terrain (cf. art 1395 E du Code des Impôts) présents sur la partie terrestre de la ZPS. Il s’agit notamment de l’exonération de la Taxe Foncière sur le Non Bâti. M. ROCHE demande à l’assemblée qui pourrait être concerné par cette mesure. - 51 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. M. LEYMARIE répond que le CdL pourrait être exonéré de TFNB. Cependant, Le CdL a pris le parti de payer cette taxe afin de conserver sa légitimité de contribuable. M. DAGUET ajoute que le CG14, en tant que propriétaire est exonérable des parts communales et intercommunales de la TFNB. M. ROCHE poursuit son exposé. La charte est composée de fiches dont la première concerne l’ensemble du site et l’ensemble des signataires. Chacune des autres fiches spécifiques d’activités se rapportent à un ensemble d’actions à faire ou à ne pas faire. Les recommandations d’ordre général sont résumées ainsi : Limiter la circulation de véhicules motorisés, Ne pas abandonner de détritus, Informer la structure animatrice de toute perturbation inutile de l’avifaune d’intérêt communautaire, de la dégradation de leur habitat ou des aménagements, Limiter au maximum l’utilisation de produits chimiques et phytosanitaires. Les engagements généraux sont principalement : Respect de la réglementation générale (réglementation applicable sur le DPM, propriété privée, réglementation de la pêche, arrêtés préfectoraux…), Ne pas détruire les espèces d’intérêt communautaire et leurs habitats, Pas de dérangement « inutile », Autoriser l’accès à la structure animatrice, Ne pas introduire d’espèce invasive, Informer tout prestataire de service → charte, Consulter la structure animatrice pour tous travaux, Réaliser les éventuels travaux entre août et février (en dehors des périodes de nidification), Ne pas exploiter la roche. Fiche concernant l’aménagement de la véloroute Il est recommandé d’implanter la véloroute en retrait de 30 m de la falaise, de poser la signalétique routière aux extrémités de la ZPS, de ne pas créer de nouveau sentier d’accès au platier. Il est proposé l’engagement d’assurer la cohérence du futur plan de gestion avec le DOCOB. M. LONGAVENNE s’interroge sur le domaine d’application de la charte et notamment à son application sur le DPM. Mme ROBBE déclare que le Décret Mer étend le domaine d’application des chartes Natura 2000 aux utilisateurs de l’espace marin. Par ailleurs, elle propose de compléter l’intitulé de la fiche B ainsi : « spécifique à l’aménagement et à la gestion de la véloroute ». M. TOISON indique la volonté de l’AAMP de produire à terme une charte cohérente voire commune aux ZPS adjacentes précitées. Il ajoute que la recommandation de « ne pas créer de nouveau sentier d’accès au platier » dans le cadre de l’aménagement de la véloroute pourrait figurer parmi les engagements. - 52 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. M. DAGUET approuve, aussi « ne pas créer de nouveau sentier d’accès au platier » sera passé en engagement au lieu d’être en recommandation dans la charte. M. PAIN exprime des réserves quant au fait de voir imposer un grand nombre de contraintes aux usagers. M. ZUCCHET le rassure en rappelant qu’aucune mesure d’interdiction n’émane de la démarche Natura 2000. M. LEYMARIE fait part de retours d’expérience du Conservatoire sur d’autres sites en France dont celui de l’estuaire de l’Orne : actes de vandalisme sur des chicanes, problème de la régulation des quads notamment. M. JEANNE indique que la création de nouveau sentier d’accès dans la falaise pour accéder au platier pourrait être très préjudiciable pour l’avifaune du site et rappelle que ce n’est pas la vocation de la véloroute. Fiche spécifique à la pratique du vol libre Il est recommandé de faire appliquer les recommandations et engagements de la charte aux pratiquants de VL, s’éloigner en cas d’alarme du faucon pèlerin. Mme BINDAULT et Mme ANDRE demande comment reconnaît-on ce cri. M. ROCHE lance un enregistrement sonore. L’alarme de cet oiseau ornithophage, si elle perdure peut créer des mouvements de fuite généralisée des autres espèces d’oiseaux. Les engagements principaux sont les suivants : respecter la signalisation de zones sensibles, proscrire l’usage d’ULM et l’organisation de compétitions. M. TOISON s’interroge sur la possibilité de faire figurer, sur le panneau d’information prévu sur le site d’envol, une localisation évolutive des secteurs sensibles de la ZPS. M. PURENNE indique que cette information peut être à double tranchant pour les oiseaux du site en créant un engouement pour l’observation de certaines espèces sensibles au dérangement (faucon pèlerin). Fiche spécifique à la pêche professionnelle embarquée Il est recommandé d’appliquer la réglementation en vigueur, signaler tout engin de pêche perdu, signaler les prises accidentelles (oiseaux et/ou mammifères), éviter les radeaux d’oiseaux. Fiche spécifique à la pêche à pied professionnelle et de loisir Il est recommandé de s’informer sur la réglementation en vigueur, gestes de bonnes pratiques, contacter la structure animatrice si animaux morts ou en mauvais état découverts sur le platier (oiseaux ou mammifères). - 53 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Les engagements suivants sont proposés : s’éloigner en cas d’alarme du faucon pèlerin, se déplacer à une distance minimale de 100 m des colonies d’oiseaux en nidification. Mme ROBBE effectue un rappel du premier objectif d’une ZPS : conserver les populations d’oiseaux d’intérêt communautaire. Le signalement d’échouage de mammifères marins morts ou vivants doit être réalisé auprès du CRMM, coordonnateur du réseau national d’échouage, conformément à la campagne d’information qui a été menée par la DREAL auprès de l’ensemble des acteurs du littoral dont les communes. M. ROCHE approuve mais ces recommandations pédagogiques sont justifiées car leur application est simple, non obligatoire, gratuite et pourrait sauver un animal. Mme ROBBE acquiesce et ajoute qu’il serait donc opportun d’inclure les coordonnées téléphoniques du CRMM (Centre de Recherche sur les Mammifères Marins) dans le texte de ces recommandations. M. TOISON approuve, d’autant plus que la cohérence avec les autres DOCOB (notamment Baie de Seine Occidentale) et avec les autres problématiques des Aires Marines Protégées s’en trouve augmentée. M. LONGAVENNE demande qui effectuera les contrôles sur place. A ceci, Mme ROBBE répond que les contrôles relatifs aux chartes Natura 2000 relèvent de la DDTM. M. LEYMARIE indique que contrairement au département de la Manche les pêcheurs à pied du Calvados sont très peu fédérés et qu’il n’existe pas le même réseau associatif. Il sera donc difficile de toucher les pêcheurs à pied sur la ZPS. A la suite d’échanges brefs et intenses, l’assemblée arrive à la conclusion que l’absence d’incitation financière et le peu de sanctions spécifiques à la ZPS sont bien les limites de la charte Natura 2000. M. ROCHE rappelle qu’il existe des éléments d’une autre nature encourageant l’adhésion : la possibilité de communiquer sur l’image porteuse d’un engagement dans le développement durable du territoire et la dispense d’évaluation des incidences. Mme ROBBE poursuit en relevant l’impossibilité d’évaluer la distance au pied de falaise. Le respect de ces engagements serait impossible à contrôler à moins de trouver une litmite naturelle facilement repérable. M. TOISON propose l’ajout d’une action consistant à évaluer une distance induisant seulement un dérangement faible. Il propose d’inclure ces mesures dans le futur APPB. Il suggère également de supprimer ces engagements qui feraient doublon avec les articles de l’APPB. M. ROCHE répond que cette répétition ne comporte aucun inconvénient. En outre, cela permettrait d’informer les usagers par plusieurs biais et donc de multiplier les outils pour diminuer le dérangement de l’avifaune. - 54 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. M. ZUCCHET évoque le fait qu’il est judicieux de placer un affichage d’information destiné aux usagers de l’estran au niveau des différents accès au platier. Cela est nécessaire pour que les sanctions de police de l’environnement liées aux spécificités de la ZPS deviennent possibles. L’information des usagers à la sensibilité du site par le biais de panneaux rend la notion de « perturbation intentionnelle d’espèces protégées » caractérisable. Mme BINDAULT ajoute qu’un panneau situé au droit du site de décollage de vol libre, sur le platier pourrait toucher une part importante des pratiquants, notamment de la pêche à pied. Ceux-ci peuvent parcourir des distances supérieures à 2 km aller-retour sur l’estran. Une nouvelle action sera inscrite dans le DOCOB à savoir : « Installer un panneau informatif au niveau de la cale d’accès à l’estran sur la commune de Vierville-sur-Mer ». Fiche spécifique aux activités nautiques et de pêche embarquée de plaisance Il est recommandé de s’informer sur la réglementation en vigueur, d’effectuer des prélèvements raisonnés. Les principaux engagements proposés sont : ne pas débarquer sur le platier, ne pas approcher à moins de 100 m les colonies de mouettes tridactyles (cf. plaquettes d’information). L’évitement des radeaux d’oiseaux passe en recommandation. Fiche spécifique aux manifestations ponctuelles Ces événements peuvent être soumis à évaluation des incidences dans certains cas définis par le législateur. Il est donc important pour la préservation de l’avifaune et de son habitat que le niveau d’exigence de la charte soit au moins équivalent à celui de l’évaluation des incidences. Les recommandations proposées consistent à informer les usagers de la fragilité des colonies d’oiseaux et éviter les survols de colonies d’oiseaux sur la ZPS. Les engagements proposés sont : respecter la hauteur minimale de survol pour l’aviation, solliciter l’avis de la structure animatrice pour l’organisation des manifestations, faire respecter l’intégrité du site, signaler les zones sensibles pour canaliser les usagers. M. LEYMARIE ajoute que l’engagement de ne pas survoler la ZPS à une altitude inférieure donnée est insuffisant puisqu’il ne prend pas en considération le cas le plus général mais seulement les manifestations ponctuelles. Il propose donc d’ajouter des engagements supplémentaires interdisant les survols bas en toutes conditions. Il précise qu’il existe tout de même des autorisations administratives de survol ponctuelles à basse altitude. Mme ROBBE approuve mais exprime un doute sur la capacité de l’outil charte à résoudre tous les problèmes.. Mme ROBBE consent à ce que l’altitude de 300 mètres demeure minimale à l’aplomb de la ZPS, comme cela se pratique sur les réserves naturelles. Quoiqu’il en soit, rien n’interdit de démarcher les aéroports et aéroclubs susceptibles de voir certains de leurs pilotes être concernés par le survol de la ZPS afin de les sensibiliser (affiche, plaquette…). M. TOISON émet des propositions comme celle de ne pas traiter le sujet de la pêche professionnelle au sein de la charte mais dans les actions. Ainsi, il évoque les possibilités - 55 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. d’ouverture et de flexibilité que nécessitent des paramètres n’ayant pu être anticipés lors de la rédaction de la charte mais aussi le fait que la cohérence des DOCOB en cours d’élaboration des ZPS frontalières est importante. « Développer une charte concernant les activités de pêche embarquée professionnelle cohérente avec les ZPS frontalières » serait une action à envisager dans le DOCOB. Mme ROBBE abonde dans ce sens. Des COPIL prévus tous les deux ans environ permettront d’ajuster le DOCOB dont la charte au contexte changeant par l’ajout d’amendements. M. LEYMARIE profite de la réunion pour informer les acteurs présents qui sont tous concernés par son annonce : le Conservatoire du littoral débute un plan de gestion de tous les sites dont il a la maîtrise foncière sur le littoral du Bessin entre la Pointe du Hoc et Les Fonderies. Le contenu du document d’objectifs sera versé dans le plan de gestion. Selon le cas, l’accent sera mis sur le patrimoine historique ou le patrimoine environnemental en prenant en compte l’articulation terre-mer. Mme Robbe remercie les participants ainsi que Mme le Maire d’Englesqueville-la-Percée pour l’accueil dans les locaux de la commune en raison des travaux dans les locaux de la communauté de communes de Trévières. Elle précise que la prochaine étape consistera à réunir le comité de pilotage après la période de réserve, soit deuxième quinzaine de juin. La réunion s’achève à 16h30. - 56 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Annexe VI : Liste des réunions bilatérales. N° 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 Mois Septembre Octobre Novembre Décembre Février Mars Février Mai Juin Juillet Décembre Janvier Mai Réunions bilatérales DOCOB Falaise Bessin Occidental Date Lieu personnes/structures 15/09/2009 Louvières Mme Bindault (Maire) 18/09/2009 Vierville M. Oxéant (Maire) 24/09/2009 Cricqueville et de St-Pierre-du-Mont M. Pain & M. Houyvet (Maires) 25/09/2009 Englesqueville-la-Percée Mme d'Herouville (Maire) 13/10/2009 Caen M. Jolimaître & M. Zuccher (CG14) 19/10/2009 Cricqueville en Bessin M. Vimard (GONm) 05/11/2009 Caen M. Grigy (ICARE) 10/11/2009 Port-en-Bessin M. Françoise et M. Lecaplain (CLPMEM) 03/12/2009 Trévières M. Vimard (GONm) 02/02/2010 Caen M. Leymarie (CdL) 24/03/2010 Bricqueville M. Vimard et M. Purenne (GONm) 21/02/2011 Caen E. Daguet (CG14) 12/05/2011 Caen CG14, SMCLEN, DREAL 21/06/2011 Saint-Pierre-du-Mont V. Bescond (Stagiaire véloroute) 20/07/2011 Caen V. Bescond (Stagiaire véloroute) 13/12/2011 Caen J.P. Chenal (ICARE) 04/01/2012 Caen V. Toison et C. Aulert (AMP) 10/01/2012 Caen C. Aulert et V. Toison (AMP) + DREAL 04/05/2012 Collevile-sur-Mer M. Gassion (ABMC) M. Brac de la Perrière 25/05/2012 Caen (Comité du débarquement) Les nombreuses réunions réalisées avec la DREAL de Basse-Normandie ne figurent pas dans ce tableau. - 57 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Annexe VII : Fiches ZNIEFF. - 58 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 59 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 60 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Annexe VIII : Sites classé et inscrit. - 61 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 62 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 63 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 64 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Annexe IX : Arrêté préfectoral du 30 mars 2001. - 65 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 66 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Annexe X : Arrêtés municipaux. - 67 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 68 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Annexe XI : Décrets relatifs à l’évaluation des incidences Natura 2000. - 69 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 70 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 71 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 72 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 73 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 74 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 75 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 76 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 77 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 78 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 79 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Annexe XII : Listes locales complémentaires d’évaluation des incidences. - 80 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 81 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 82 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 83 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 84 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 85 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 86 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 87 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 88 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 89 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 90 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 91 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 92 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 93 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 94 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Annexe XIII : Tracé provisoire de la véloroute sur la ZPS. - 95 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 96 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 97 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 98 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 99 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Annexe XIV : Convention de gestion de la réserve de Saint-Pierredu-Mont - 100 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Annexe XV : Décret n° 79-383 relatif à la Pointe du Hoc. - 101 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 102 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 103 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Annexe XVI : Convention de gestion tripartite de la pointe du Hoc. - 104 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 105 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 106 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 107 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 108 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Annexe XVII : Arrêté n°193/2004 relatif à l’exercice de la pêche maritime de loisir. - 109 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 110 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 111 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Annexe XVIII : Grandes lignes du projet de référentiel « Econaviguer dans une aire marine protégée ». Présentation technique et calendrier du projet « Econaviguer dans une aire marine protégée » 1) Préambule L’Agence des Aires Marines Protégées et EcoNav ont décidé d’engager une collaboration sur 3 ans pour la mise en place d’un référentiel « Econaviguer dans une aire marine protégée ». Il s’agit de produire un document de référence approfondi et faisant un état des lieux de l’ensemble des problématiques environnementales liées à la navigation dans un Parc Naturel Marin, un Parc National sur le littoral et toute autre catégorie d’aire marine protégée (AMP). Ce document, basé sur une étude de terrain et des concertations d’acteurs, servira ensuite à décliner différents supports de communication, sensibilisation ou d’actions destinés à faire de l’éco-navigation la pratique logique dans tous les territoires marins protégés de l’Archipel France et à limiter les impacts grâce à la mobilisation et à la participation des usagers. Ce travail conduit sur trois ans, s’appuiera également sur l’expérience et les informations collectées et mises en forme par EcoNav dans ses trois cahiers techniques. Ce travail se focalise sur trois marines : la plaisance, la pêche et le transport. Les pratiques de ces activités non liées directement à l’utilisation du navire, comme les techniques de pêche et leurs impacts, et sont hors champ de ce travail. 2) Les grandes étapes du projet 1ère étape : consultation et sensibilisation (2012) – phase 1 Cette première étape consistera à animer une réflexion de fond avec les gestionnaires d’aires marines protégées, les fédérations d’usagers et de ports sur l’impact des différents types de pratiques, les problématiques environnementales liés aux usages, mais aussi sur les notions d’éco-volontariat, et d’impact positif. Ce travail sera mené sous la forme d’une enquête qui permettra de collecter : avis, solutions, propositions, impasses, transfert d’expérience. Chaque rencontre ou réunion de travail sera aussi l’occasion d’une mise à niveau des différents acteurs sur la notion d’éco-navigation : éco-conception des bateaux (énergie, matériaux, recherches en cours…), éco-gestes et équipements à bord, éco-exploration. - 112 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. A l’issue de ce travail, un document présentant un premier état des lieux et des pistes d’orientation sera rédigé et servira de base de travail à l’étape suivante. L’ensemble du travail sera suivi par un groupe de pilotage (représentants EcoNav et représentants Agence). Feuille de route de la phase 1 : a) Février / Mars 2012 : travail préparatoire - Documentation générale - Mise en place d’un groupe de suivi en interne (Agence/Econav), - Préparation des consultations et du travail de mise à niveau des gestionnaires b) Mars / Avril 2012 : consultation et sensibilisation lors des rencontres de gestionnaires - Consultation : premier recensement des projets, actions, questions, freins, attentes, problématiques liées à l’éco-navigation auprès des gestionnaires présents - Sensibilisation : mise à niveau des gestionnaires présents sur les différents secteurs de l’éconavigation (Bateaux et Equipements, Pratiques et Comportements, Ports et Abris) et leurs problématiques : état des lieux, projets en cours, perspectives, principaux impacts… - Levée de documents structurants pour la suite de la mission c) Avril / Mai 2012 : rencontre sur le terrain avec les gestionnaires d’une sélection de parcs et d’aires marines protégées « exemplaires » - Rencontre des acteurs de terrain (gestionnaires, agents, associations, usagers, professionnels…) - Recensement des actions et projets en cours - Analyse de situations difficiles, conflictuelles, ou de problématiques particulières - Sensibilisation / Mise à niveau (si besoin identifié et intervention souhaitée) d) Juin / Juillet / Août 2012 : rédaction d’un premier document de synthèse - Etat des lieux suite au travail d’enquête et structuration du propos - Proposition d’une première série de grandes orientations -> rendu d’un rapport intermédiaire le 31 août 2012. - Réflexion sur les mesures types qui pourraient être proposées comme contenu de charte Natura 2000 générique valant exonération d’évaluation d’incidences Natura 2000. e) Septembre 2012 : revue du document et préparation du Forum des aires marines protégées en octobre - Présentation du document en interne (EcoNav / AAMP) - Corrections, propositions… f) Octobre 2012 : présentation du travail réalisé au Forum des aires marines protégées - Présentation des grands axes de travail et des orientations proposées - Atelier de réflexion sur les orientations en vue de la préparation de la seconde phase de l’étude et discussion sur les propositions de mesures à intégrer dans les chartes Natura 2000. g) Novembre 2012 : rendu du rapport final le 30 novembre 2012. 2ème étape : rédaction d’un document de préconisation et définition d’un plan d’action (2013) – phase 2 - 113 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Il s’agira, à partir de la matière collectée, de définir la pratique de l’éco-navigation dans une aire marine protégée sur l’ensemble du cycle de vie des bateaux, en tenant compte des spécificités des différents territoires maritimes, de la sensibilité des milieux et des différentes catégories d’AMP. Nous prendrons en compte 3 marines : plaisance, pêche et transport. Le document sera présenté par grande zone : Atlantique, Pacifique, Océan Indien, Régions polaires. Nous formulerons des propositions détaillées et concrètes pour réduire les impacts et encourager les bonnes pratiques en faveur de l’environnement, qui replace l’homme comme un élément « contributeur », au cœur de l’écosystème. Ce guide nous permettra de passer à l’étape suivante : 3ème étape : déclinaison des outils, actions et supports de communication nécessaire (2013 / 2014) – Vers une réduction des impacts et la généralisation des pratiques en faveur de l’environnement – phase 3 Définir avec l’Agence les outils techniques, actions et supports de communication nécessaires pour engager des actions concrètes et pérennes sur le terrain et permettant de passer à la généralisation des choix de navigation et de pratiques en faveur de l’environnement. Ces outils et actions alimenteront la réflexion sur les contenus des chartes Natura 2000. C’est tout un mouvement d’ensemble qui doit être lancé en parallèle sur l’ensemble de l’Archipel France, avec des tests (notamment des expérimentations techniques) sur des AMP « pilotes ». - 114 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Annexe XIX : ANNEXE SCIENTIFIQUE. 1. Sources et précision des données du diagnostic ornithologique Effectifs sur la ZPS : De nombreuses données relatives à l’avifaune de la ZPS sont extraites du rapport du GONm édité en 2008 à la demande de la DIREN Basse-Normandie (Figure 2). Ce rapport a constitué la base du diagnostic ornithologique du DOCOB et une bonne part de l’analyse ornithologique du site en est extrait. Figure 2 : Diagnostic ornithologique de la ZPS. Une actualisation des effectifs a été réalisé afin de couvrir la période allant jusqu’à 2011. Pour la plupart des espèces d’oiseaux d’intérêt communautaire, une carte de répartition des effectifs dans le périmètre du site est également présentée. - 115 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Effectifs régionaux, nationaux et européens des espèces Les effectifs d’oiseaux fournis sont issus : - Pour les effectifs régionaux et leur répartition, des deux atlas du GONm (Figure 3) : « Atlas des oiseaux nicheurs de Normandie » (2003-2005) et « Atlas des oiseaux de Normandie en hiver » (1998-2002). Figure 3 : Ouvrages de références pour les effectifs nicheurs et hivernant normands (GONm). - 116 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - Pour les effectifs nationaux, soit du « Nouvel inventaire des oiseaux de France », soit de « Rapaces nicheurs de France », soit de « Oiseaux marins nicheurs de France métropilitaine » ou du « Cinquième recensement national des oiseaux marins nicheurs en France métropolitaine 2009-2011 » (Cadiou, coord, 2011) soit enfin de la note de cadrage du MNHN (MNHN, MEEDD, 2002). - Pour les effectifs européens de « Birds in Europe ». Pour un certain nombre d’espèces en migration, en raison des difficultés de suivis, il n’existe pas d’effectif national. L’évaluation n’est donc pas faite pour ces espèces. Une demande a été adressée au MNHN pour connaître la démarche à suivre dans ces cas précis mais la note de cadrage n’a pas encore été actualisée à ce jour. Enfin, pour certaines espèces, les effectifs donnés par ont été utilisés. - 117 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Figure 4 : Ouvrages de références pour les effectifs nationaux et européens cités dans le DOCOB. Effectifs de la ZPS : Si en période de reproduction et d’hivernage, les effectifs sur le site sont assez bien connus, il n’en est pas de même en période de migration. Ainsi, les effectifs avancés en migration ont le mérite d’apporter des minima mais ne peuvent en aucun cas être considérés comme des effectifs réels. Ils sont totalement dépendants de la pression d’observation. Pour la migration les chiffres présentés correspondent aux effectifs d’oiseaux utilisant le périmètre de la ZPS durant leur migration prénuptiale et/ou postnuptiale (alimentation, repos). Les oiseaux en migration active survolant la zone ne sont donc pas pris en compte dans les tableaux. Les effectifs indiqués pour la ZPS proviennent des suivis et des synthèses annuelles réalisées de 2004 à 2011 par le GONm dans le cadre de l’État des Principaux Sites Ornithologiques Normands (EPSION) complétées par les observations des adhérents du GONm centralisées sous la forme de Rapports Saisonniers Systématiques (RSS). Dans chaque tableau, les espèces à fort intérêt patrimonial sont présentées en gras. 2. Importance spécifique et évaluation de la ZPS À partir des données présentées précédemment et conformément à la note de cadrage du MNHN (MNHN & MEDD, 2002), une évaluation du site a été menée pour les espèces d’oiseaux visées à l’Annexe I de la Directive « Oiseaux » et les oiseaux migrateurs régulièrement présents sur le site (Article 4.2). Cette évaluation consiste à déterminer la contribution de la population d’une espèce de la ZPS par rapport à la population nationale de l’espèce. La contribution est exprimée en pourcentage. Quatre catégories (A, B, C ou D) d’importance décroissante sont considérées : - A pour 15 % < x ≤ 100 % (la ZPS accueille plus de 15 % de la population nationale) ; - B pour 2 % < x ≤ 15 % ; - C pour 0,1 % < x ≤ 2 % ; D pour population non significative. 3. Tableaux de données des effectifs d’oiseaux sur la ZPS Les six tableaux suivants (Tableaux I à VI) fournissent, lorsque cela est possible, en fonction des statuts biologiques (nicheurs, migrateurs, hivernants) et de protection (Annexe I et article 4.2), les effectifs minimum et maximum de chaque espèce, à l’échelle nationale et sur la ZPS (sur la période 2003/2004-2011). Ils récapitulent également les notes d’évaluation (A, B, C ou D). - 118 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Tableau I : Actualisation de l’évaluation de la ZPS : Annexe I - espèces nicheuses. NIDIFICATION (nombre de couples) Code Natura 2000 Code GONm A103 E19 Nom vernaculaire Nom scientifique Falco peregrinus Faucon pèlerin Effectifs ZPS (2004 à 2011) Population nationale % de la population nationale Mini Maxi Période Source Min. Max. Min. Max. 1100 1400 2000-2002 Thiollay & Bretagnolle 2004 2 3 0,14 0,27 Evaluation du site C Tableau II : Actualisation de l’évaluation de la ZPS : Annexe I - espèces hivernantes. HIVERNAGE (nombre d'individus) Code Natura 2000 Code GONm Nom vernaculaire Effectifs ZPS (2004 à 2011) Population nationale Nom scientifique % de la population nationale Evaluation du site Min. Max. Période Source Min. Max. Min. Max. 15 2 50 4 0,08 0,42 C ? A026 A103 B06 E19 Aigrette garzette Faucon pèlerin Egretta garzetta Falco peregrinus 12000 18000 1998-2002 BI 2004 A007 A06 Grèbe esclavon Podiceps auritus 300 1209 2000-2006 Dubois et coll. 2008 1 3 0,08 1 C-D A176 J10 Mouette mélanocéphale Larus melanocephalus 3600 9800 1998-2002 BI 2004 92 408 1,15 5,1 B-C A177 J13 Mouette pygmée Larus minutus 175 536 1998-2002 BI 2004 5 7 0,93 4 B-C A002 A001 A01 A03 Plongeon arctique Plongeon catmarin 300 300 800 1000 1998-2002 1998-2002 BI 2004 BI 2004 1 1 6 4 0,13 0,10 2,00 1,33 C C A191 K10 Sterne caugek Gavia arctica Gavia stellata Sterna sandvicensis 500 1500 1998-2002 BI 2004 1 2 0,06 0,4 C-D - 119 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Tableau III : Actualisation de l’évaluation de la ZPS : Annexe I - espèces migratrices. MIGRATION (nombre d'individus) Code Natura 2000 Code GONm Nom vernaculaire Population nationale Nom scientifique Min. Max. Période Source Effectifs ZPS (2004 à 2011) Min. Max. % de la population nationale Min. Evaluation du site Max. Mouette mélanocéphale Mouette pygmée Larus melanocephalus 530 ? Larus minutus 200 ? A11a Puffin des Baléares Puffinus mauretanicus 1 90 ? A191 K10 Sterne caugek Sterna sandvicensis 1 390 ? A193 K06 Sterne pierregarin Sterna hirundo A176 J10 A177 J13 A384 Commentaires migration postnuptiale migration postnuptiale migration postnuptiale : 1à 6 de 2004 à 2007 et 90 en stationnement en 2008) migration postnuptiale 100 - 120 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Tableau IV : Actualisation de l’évaluation de la ZPS : Article 4.2 - espèces nicheuses. NIDIFICATION (nombre de couples) Code Natura 2000 Code GONm Nom vernaculaire Population nationale Nom scientifique Effectifs ZPS (2004 à 2011) % de la population nationale Evaluation du site Min. Max. Période Source Min. Max. Min. Max. Cadiou. 2011 62 164 7,3 20,3 B 0 3 0,00 0,10 D 3 9 0,01 0,04 D 97 197 0,12 0,25 C 1297 2811 23,6 56,2 A A009 A15 Fulmar boréal Fulmarus glacialis 807 848 20092010 A018 B03 Cormoran huppé Phalacrocorax aristotelis 6059 6130 19971999 A184 J06 Goéland brun Larus fuscus 22688 23341 19971999 A184 J07 Goéland argenté Larus argentatus 77778 79300 19971999 A188 J15 Mouette tridactyle Rissa tridactyla 5000 5500 20092010 Cadiou et coll. 2004 Cadiou et coll. 2004 Cadiou et coll. 2004 Cadiou. 2011 Commentaires importance nationale - 121 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Tableau V : Actualisation de l’évaluation de la ZPS : Article 4.2 - espèces hivernantes. HIVERNAGE (nombre d'individus) Code Natura 2000 Code GONm A018 B03 Cormoran huppé Phalacrocorax aristotelis A016 B01 Fou de Bassan Morus bassanus A009 A15 Fulmar boréal A183 J06 Goéland argenté Fulmarus glacialis Larus argentatus A183 J06 Goéland brun Larus fuscus 55056 A187 J05 Goéland marin Larus marinus A017 B02 Grand Cormoran A005 A04 A199 Nom vernaculaire Nom scientifique Min. % de la population nationale Min. Max. Population nationale Effectifs ZPS (2004 à 2011) Max. Min. Max. 10 44 ? 700 ? 136 226 ? Période Source Evaluation du site 20042005 Dubois & Jiguet. 2006 358 579 0,20 0,32 C 70000 20042005 Dubois & Jiguet. 2006 1 6 0,00 0,01 D 11162 14000 20042005 Dubois & Jiguet. 2006 57 230 0,41 2,06 B-C Phalacrocorax carbo 71000 74550 19961997 MNHN 2002 91 177 0,12 0,25 C Grèbe huppé Podiceps cristatus 22070 36646 19931999 MNHN 2002 4 172 0,01 0,78 C-D K13 Guillemot de Troïl Uria aalge 3 7 A069 D12 Harle huppé A065 D07 Macreuse noire Mergus serrator Melanitta nigra A188 J14 Mouette tridactyle Rissa tridactyla A200 K11 Pingouin torda Alca torda 179678 4563 20002006 WI 2006 56 302 1,23 8,31 B-C 12834 31992 20002006 WI 2006 4 34 0,01 0,26 C-D 20042005 Dubois & Jiguet. 2006 12 0,00 3,82 B-C 5 283 importance des pêcheries très variable retour dès début novembre effectif très fluctuant en hiver ? 3634 314 Commentaires ? - 122 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Tableau VI : Actualisation de l’évaluation de la ZPS : Article 4.2 - espèces migratrices. MIGRATION (nombre d'individus) Code Natura 2000 Code GONm Nom vernaculaire Population nationale Nom scientifique Min. Max. Période Source Effectifs ZPS (2004 à 2008) % de la population nationale Min. Min. Max. Évaluation du site Commentaires Max. A016 B01 Fou de Bassan Morus bassanus 150 ? migration postnuptiale A199 K13 Guillemot de Troïl Uria aalge 19 ? migration pré et postnuptiale A200 K11 Pingouin torda Alca torda 35 ? migration pré et postnuptiale A013 A11 Puffin des Anglais Puffinus puffinus 20 ? migration postnuptiale 1 - 123 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. 4. Tableaux de données de l’évolution et de la répartition des effectifs des principales espèces de la ZPS Évolution des effectifs nicheurs de la ZPS : Tableau VII : Répartition et évolution des couples nicheurs de faucon pèlerin sur la ZPS (2003-2011). Année 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 NIDIFICATION (nombre de couples) Secteur Secteur Secteur Total ZPS oriental occidental central 0 1 1 1 1 1 0 0 1 1 0 0 0 1? 1? 2 2 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 2 2 2 ou 3 2 ou 3 3 3 3 Tableau VIII : Répartition et évolution du nombre de jeunes de faucon pèlerin menés à l’envol sur la ZPS (2003-2011). Année 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 NIDIFICATION (nombre de pulli) Secteur Secteur Secteur Total ZPS oriental occidental central 0 2 2 2 2 2 1 0 0 1 0 0 0 0 0 2 3 ? 0 1 4 2 3 3 3 3 3 1 3 6 4 5 5 6 6 3 - 124 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Tableau IX : Répartition et évolution de l’effectif nicheur du fulmar boréal sur la ZPS (2004-2011). Année 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 NIDIFICATION (nombre de couples) Cricqueville Saint Pierre Englesqueville Englesqueville LouvièresVierville en Bessin du Mont Ouest Est 41 20 46 39 18 15 13 35 24 9 13 8 20 27 16 20 10 10 15 7 10 14 28 19 13 17 12 26 22 15 17 21 33 23 13 16 18 19 34 14 Total ZPS 164 96 84 62 84 92 107 101 Tableau X : Répartition et évolution de l’effectifs nicheurs de mouette tridactyle sur la ZPS (2003 à 2011). Année 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 NIDIFICATION (nombre de couples) Saint Pierre Englesqueville Englesqueville LouvièresCricqueville Vierville Réserve Ouest Est 0 2310 0 501 0 0 1509 0 701 0 0 1426 0 311 0 0 1178 0 501 0 0 942 0 355 0 0 1191 0 320 0 0 1185 0 385 0 0 1094 0 333 0 0 1062 0 346 0 Total ZPS 2811 2210 1737 1679 1297 1511 1570 1427 1408 - 125 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Tableau XI : Répartition et évolution de l’effectif nicheur du goéland argenté sur la ZPS (2004-2011). Année Cricqueville 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 10 7 3 2 7 4 6 10 NIDIFICATION (nombre de couples) Saint Pierre Englesqueville Englesqueville LouvièresVierville du Mont Ouest Est 38 39 81 29 19 61 48 13 12 26 40 20 31 21 30 13 21 35 42 22 22 45 61 21 15 29 51 19 45 48 91 24 Total ZPS 197 148 101 97 127 153 120 218 Tableau XII : Répartition et évolution de l’effectif nicheur du goéland brun sur la ZPS (2003-2011). Année 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 NIDIFICATION (nombre de couples) Cricqueville- Saint-Pierre- Englesqueville Englesqueville LouvièresTotal ZPS Vierville en-Bessin du-Mont Ouest Est 5-8 0 1 4-7 9 0 2 2 5 0 8 0 2 2 4 0 3-5 0 2 0-1 1-2 0 3-4 0 0 1 1-2 1 8 1 1 2 4 0 7 1 1 3 2 0 2 4-5 1-2 2 1 - 126 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Tableau XIII : Evolution des effectifs hivernaux et postnuptiaux de la mouette mélanocéphale sur la ZPS (2004-2010). Effectif postnuptial Effectif hivernal Années Nombre maximal d’individus Hiver Nombre maximal d’individus 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 285 490 370 400 530 600 270 2003-2004 2004-2005 2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009 2009-2010 408 292 192 200 92 150 92 Tableau XIV : Evolution des effectifs hivernaux de harle huppé sur la ZPS (2004-2010). HIVERNAGE (nombre d’individus) Cricqueville Saint Pierre Englesqueville Englesqueville LouvièresAnnée Total ZPS en Bessin Vierville du Mont Ouest Est 302 260 42 0 2003-2004 158 141 0 6 10 1 2004-2005 156 136 3 13 3 1 2005-2006 56 19 4 9 11 13 2006-2007 63 32 19 7 3 2 2007-2008 12 2 2 5 3 0 2008-2009 40 2009-2010 30 0 6 4 0 2010-2011 74 8 0 6 0 88 - 127 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. 5. Fiches Espèces Les espèces d’oiseaux présentes sur la ZPS à une période de leur cycle de vie et inscrites à l’Annexe I de la Directive « Oiseaux » ou considérées comme migratrices régulières au titre de l’article 4.2 de la Directive font l’objet de fiches synthétiques. Ces fiches sont issues des cahiers d’Habitat « Oiseaux » (MEEDDAT-MNHN)2, elles ont été complétées afin de fournir pour chaque espèce : - la description des individus, - la répartition géographique, à l’échelle européenne, régionale et sur la ZPS, - l’état des populations, - les caractères biologiques ainsi que les habitats utilisés et les recommandations de gestion. Répartition géographique européenne de l’avifaune Les cartes de répartition européenne des oiseaux, présentées dans les fiches espèces, sont tirées du « Guide encyclopédique des oiseaux du Paléarctique occidental » (Figure 5) de Beaman et Madge (1998). Elles distinguent les espèces continentales des espèces pélagiques. La légende est présentée ci-après. Figure 5 : Ouvrage utilisé pour caractériser la répartition géographie européenne des oiseaux de la ZPS. 2 Hormis la fiche du goéland argenté et du grèbe huppé. - 128 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Espèces continentales Zone où l’espèce n’est présente qu’en période de reproduction Zone où l’espèce est présente toute l’année (et se reproduit) Zone où l’espèce n’est présente qu’en période hivernale Espèces pélagiques Zone où l’espèce se nourrit durant la période de reproduction ou au cours de l’été et au début de l’automne pour les non nicheuses Zone où l’espèce se nourrit toute l’année Zone où l’espèce est présente en période de reproduction Zone où l’espèce n’est présente qu’en période hivernale - 129 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Plongeon catmarin Gavia stellata (A001) Ordre : Gaviiformes Famille : Gaviidés Statut : Espèce protégée en France (article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17/04/81) et inscrite à l’Annexe I de la Directive « Oiseaux ». Description et identification de l’espèce En plumage nuptial, l’oiseau est caractérisé par les parties supérieures sombres, brun-gris foncé, finement tacheté de clair. La tête et les côtés du cou sont gris, la gorge est marquée d’une tache triangulaire brun roux remontant vers la tête. La poitrine et l’arrière du cou sont gris finement rayés de blanc. En hiver, les parties supérieures de l’adulte sont gris foncé, avec de fines taches claires. Le dessus de la tête et du cou est également gris, mais sensiblement plus clair. Les parties inférieures sont blanches. Les côtés du cou, la gorge et les joues sont clairs, mais sans démarcation nette avec les parties supérieures. Les oiseaux de première année se distinguent des adultes, dans de bonnes conditions et au début de l’hiver surtout, par les côtés du cou et les joues plus grises, et des marques claires en V sur le dos. Les adultes effectuent une mue complète postnuptiale entre septembre et décembre, puis une mue partielle avant la reproduction. Elle peut commencer à partir de février. Les oiseaux renouvellent à cette occasion les plumes de contour, les rectrices et une partie des couvertures alaires. Les jeunes oiseaux présentent un cycle de mue complexe. La première mue, partielle, semble se produire à partir de décembre et se poursuivre tard en hiver et au printemps pour certains oiseaux. Il y a ensuite une mue de printemps, entre mai et juillet, qui commence avant la fin de la mue juvénile. Enfin, la mue du deuxième automne semble équivalente à celle des adultes. En période d’hivernage, les manifestations vocales sont rarement audibles. Elles sont plus variées et nettement plus fréquentes en période de reproduction, ayant pour fonctions de marquer le territoire et de maintenir le contact entre les partenaires et avec les jeunes (JCR, CD1/pl.1). Longueur totale du corps : 51 à 61 cm [10]. Poids : 1 170 à 1 900 g chez les mâles ; 988 à 1 613 g chez les femelles, les mâles étant généralement sensiblement plus grands que les femelles [bg7]. La détermination spécifique des plongeons en hiver est souvent rendue difficile par la distance et les conditions d’observation en mer. La forme du bec, le port de tête et l’étendue du blanc sur la tête et le cou constituent généralement les meilleurs critères pour distinguer le plongeon catmarin des plongeons arctique (Gavia arctica) et imbrin (Gavia immer), ces deux dernières espèces étant caractérisées par un bec en forme de poignard, une tête et un cou plus sombre, et le brun de la calotte qui s’étend sous l’œil. La distinction des différentes espèces de plongeons en vol demeure délicate. Le catmarin est le plus petit et le plus svelte des plongeons. Dans de bonnes conditions, il est reconnaissable des autres espèces par sa silhouette caractéristique, en vol, le cou et la tête paraissant plus bas que l’axe du corps, les pattes relativement moins visibles et par l’étendue du blanc sur le cou et la tête. Photographie A. Fossé Répartition géographique Le plongeon catmarin est une espèce holarctique. Son aire de nidification comprend le Groenland et en Europe, l’Islande et le nord des iles britanniques, puis s’étend à l’est, de la Scandinavie au nord de la Russie. En hiver, c’est une espèce principalement marine, dont la distribution s’étend du cap Nord à la Méditerranée et à la mer Noire. Les principales concentrations connues se situent néanmoins en mer Baltique, en mer du Nord et autour des iles britanniques. Le plongeon catmarin visite la France en période internuptiale. Il peut alors être observé assez largement le long des côtes de la Manche et de l’Atlantique, en migration ou en stationnement. Les concentrations sont néanmoins peu nombreuses et impliquent généralement quelques dizaines d’individus. Elles sont situées le long du littoral du Pas-de-Calais et de la Picardie (Somme), au large de l’estuaire de la Seine (Eure et SeineMaritime), dans le Calvados, dans les baies des Côtes d’Armor et du Finistère, le long du littoral du Morbihan et de ses iles, en Loire-Atlantique et sur le littoral de la Vendée [bg43-non publié]. La répartition en mer demeure - 130 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. mal connue. Dans le nord du Golfe de Gascogne, les résultats des investigations en mer montrent que les plongeons fréquentent essentiellement des fonds inférieurs à 20 mètres, et confirment la localisation des plus fortes densités entre le Morbihan et la Charente-Maritime [16]. L’hivernage est également régulier le long du littoral méditerranéen français, mais ne semble pas impliquer un grand nombre d’individus [bg32 ; bg43-non publié]. Des stationnements sont aussi régulièrement signalés sur les plans d’eau intérieurs, sur les grands fleuves et les lacs, mais les effectifs sont marginaux à l’échelle du pays. Biologie Écologie Le plongeon catmarin se reproduit dans les eaux douces. Il recherche les étangs et les lacs peu profonds, parfois de très petite taille, riches en végétation, pour construire son nid, mais les adultes recherchent leur nourriture dans les grands plans d’eau voisins ou en mer. En hiver, il fréquente surtout la frange littorale peu profonde des côtes françaises. Les principales concentrations sont observées dans les grandes baies et estuaires. Les difficultés de détermination des plongeons en mer ne favorisent pas l’analyse fine de la répartition écologique de ces espèces en mer, mais les données disponibles ne suggèrent pas que la nature des fonds marins joue un rôle déterminant pour cette espèce [16] au contraire des fronts estuariens [17]. Comportement C’est une espèce migratrice, présente en France en période internuptiale, d’octobre à avril principalement. Les stationnements les plus importants sont observés entre décembre et février. Il peut se produire des déplacements en cours d’hiver, mais il s’agit probablement de déplacements locaux, en relation avec des conditions météorologiques. Les reprises d’oiseaux bagués indiquent que les hivernants proviennent d’une vaste aire géographique couvrant le Groenland, l’Islande, l’Écosse et la Suède [2 ; 12 ; 15]. La période de reproduction s’étend de mai à début août en Écosse et en Scandinavie, jusqu’en septembre au Canada [6]. Les oiseaux semblent fidèles à leur lieu de reproduction et au partenaire. Les couples se forment au moment de la reproduction, moment de l’année où l’espèce est territoriale. Ils défendent activement leur nid et les poussins. Les comportements sociaux sont peu connus pendant le restant de l’année. Les oiseaux vivent alors en groupes lâches, comptant généralement moins de 20 individus dans les eaux françaises. Reproduction et dynamique des populations Le plongeon catmarin est une espèce monogame. Le nid, simple amas de végétaux, est établi sur la rive ou plus souvent sur une petite ile. En écosse, la ponte, qui comprend généralement deux, voire trois œufs, culmine fin mai et début juin [11]. Il n’y a qu’une seule ponte, qui peut être remplacée en cas de perte des œufs, plus rarement des jeunes poussins [6]. L’incubation dure en moyenne 27 jours. Les poussins sont nidifuges et volent en moyenne à l’âge de 48 jours [6]. Ils sont nourris et protégés par les parents, au moins pendant les trois premières semaines. La densité des nicheurs, qui dépend beaucoup de la disponibilité des sites de nidification, varie de 0,6 à 1,8 couples par km2 selon les sites [5 ; 11]). Le succès de la reproduction varie selon les sites et les études : de 0,5 à 1,5 jeunes par couple [5 ; 13 ; 15 ; 18]. Le plongeon catmarin est une espèce longévive. Les jeunes oiseaux retournent sur les lieux de reproduction entre un et trois ans, mais la première reproduction intervient plutôt à quatre ans chez les mâles, six ans chez les femelles [bg69]. La survie annuelle est de 60-62 % durant les deux premières années et atteint 84 % ensuite [12]. Le record de longévité est actuellement de 23 ans [bg59]. Régime alimentaire Le régime alimentaire n’a pas été étudié en France. Les études menées dans d’autres zones de l’aire d’hivernage en milieu marin montrent que ce plongeon consomme de nombreuses espèces de poissons capturées lors de poursuites, en plongée à partir de la surface. Il s’agit surtout de morue (Gadus morhua), hareng (Clupea harengus), sprat (Sprattus sprattus), gobies (Gobiidés), lançons Ammodytes sp., poissons plats. Durant la période de reproduction, le régime des adultes est essentiellement constitué de poissons, notamment de plusieurs espèces de salmonidés. Les poussins sont d’abord alimentés de crustacés et d’insectes aquatiques, puis de poissons [bg7]. - 131 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. État des populations et tendances d’évolution des effectifs Le statut de conservation du plongeon catmarin est défavorable en Europe en raison d’un large déclin historique. La population nicheuse européenne est estimée entre 32 000 et 92 000 couples dont 20 000 à 50 000 en Russie. La population hivernant dans l’ensemble de l’Europe, la Mer Noire et la Caspienne n’est pas précisément connue, mais elle serait supérieure à 51 000 individus [bg2]. Cet effectif, pourtant considéré comme stable, a été revu à la hausse récemment et estimé entre 150 000 et 450 000 individus présents en hiver en Europe du NordOuest [bg18]. Certaines populations reproductrices ont montré des signes de déclin, de près de 50 % durant la seconde moitié du XXe siècle [7]. Pour la population hivernante, on ne dispose pas d’éléments fiables permettant d’évaluer les changements de l’abondance de l’espèce en raison des incertitudes sur sa répartition en mer. En France, l’espèce est considérée comme « vulnérable » [bg53]. Ce pays accueille en hiver une faible proportion de la population européenne de cette espèce, mais il est difficile d’en proposer une estimation fiable, en raison des incertitudes sur les stationnements en mer. De 1997 à 2006, les effectifs dénombrés à la mi-janvier varient fortement, de 39 à 785 individus, la moyenne étant de 340 individus. Ces suivis annuels, réalisés depuis la côte, montrent une augmentation tant de l’effectif dénombré que de l’indice d’abondance [bg43-non publié], qui est à mettre en relation avec le développement ou une meilleure prise en compte des stationnements en Manche orientale. Dans le Golfe de Gascogne, une diminution globale de l’abondance relative des plongeons, toutes espèces confondues, a été mise en évidence après la marée noire de l’« Erika » [3]. Les caractéristiques démographiques de l’espèce – faible fécondité, accession différée à la reproduction – la rendent très sensible aux variations de la mortalité des adultes. Population normande La carte normande de répartition hivernale (Carte 1) montre que des observations ont été notées sur près de 90 % des cartes maritimes normandes. Les indices de constance de l’espèce présentent le plongeon catmarin régulier sur la côte d’Albâtre, entre Fécamp et Dieppe et au large des falaises du Bessin ainsi que dans une moindre mesure, dans l’archipel de Chausey [8]. L’enquête de recensement des grèbes et des plongeons sur le littoral normand menée par le GONm en 2001-2002 a permis d’estimer à 450 à 550 individus dans une bande de trois kilomètres [4]. Cette estimation régionale montre, d’une part que le littoral normand semble être un bastion pour l’hivernage du plongeon catmarin en France, et, d’autre part, que la population française mériterait d’être réévaluée [8]. Carte 1 : Répartition normande des effectifs hivernants de plongeon catmarin. - 132 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Utilisation spatio-temporelle de la ZPS Le plongeon catmarin est observé uniquement en période internuptiale sur la ZPS. Les observations réalisées depuis 2004 montrent une présence s’étalant de novembre à mars. Les oiseaux sont observés posés en mer ou en vol. Janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc Évaluation de la population hivernante de la ZPS Avec entre 1 à 6 individus observés en hivernage, la population hivernante de la ZPS représente entre 0,1 % et 2 % de la population nationale hivernante estimée (Tableau XV). Cependant, la répartition en mer de cette espèce est mal connue et les effectifs nationaux mais également de la ZPS sont sans doute sous-estimés. La réalisation de suivis en mer standardisés permettrait sans doute de mieux évaluer le statut de cette espèce sur la ZPS. Tableau XV : Évaluation de la population hivernante de plongeon catmarin sur la ZPS. % de la population Population nationale et régionale Évaluation Population ZPS Min. Max. Min. Max ZPS (2004-2010) 1 6 0,1 2 Normandie (1998-2002) 450 550 0,18 1,33 C France (1998-2002) 300 1 000 Europe (« 2000 ») > 51 000 Menaces potentielles et propositions de gestion Les captures dans les filets de pêche constituent la principale cause de mortalité des oiseaux écossais et suédois [12 ; bg69], tant en période de reproduction qu’en hiver. La pollution pétrolière est l’autre facteur majeur affectant les plongeons catmarins, notamment sur les quartiers d’hivernage français. Le rôle de la pollution chronique est mal évalué, mais l’espèce apparait régulièrement dans les résultats de dénombrements d’oiseaux échoués. Les pollutions accidentelles fournissent des exemples plus spectaculaires, la marée noire de l’« Erika » ayant ainsi touché au moins 248 plongeons catmarins [1]. Par ailleurs, compte tenu de leurs caractéristiques démographiques (taille des populations, survie adulte et statut de conservation) et comportementales (agilité en vol, hauteur de vol, temps passé en vol, activité nocturne), les plongeons catmarins figurent parmi les espèces les plus sensibles à la mise en place de champs d’éoliennes en mer [9]. Enfin, les relations de l’espèce avec les pêcheries, faute d’information sur son régime alimentaire hivernal, ne peuvent être précisées, mais pourraient constituer une menace. Certaines des mesures de gestion à prendre dépassent le cadre d’action géographique du gestionnaire d’un site. La prévention des marées noires, du déballastage chronique, des pollutions marines accidentelles et des rejets en mer constitue un ensemble de mesures à mettre en œuvre collectivement, qui nécessitent, entre autres, des moyens considérables de contrôle de l’état des navires et de leur entretien à quai. Cela passera par un renforcement de la coordination internationale, notamment en matière de poursuites des contrevenants. Une attention particulière doit être apportée à cette espèce lors la mise en place de champs d’éoliennes en mer. Études et Recherches à développer Préciser la répartition en mer dans la Manche, secondairement en Méditerranée, à partir de protocoles standardisés. Analyser les dénombrements réalisés chaque année à la mi-janvier, évaluer la signification de ces résultats par rapport à la répartition en mer, et la pertinence de ces données pour le suivi de l’abondance des populations. Quantifier les captures accessoires dans les engins de pêche et évaluer leur incidence sur la dynamique des populations. Étudier l’influence des pêcheries sur les ressources alimentaires de l’espèce car cette activité pourrait constituer une menace. Étudier le régime alimentaire en hiver. - 133 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Bibliographie 1. CADIOU, B., CHENESSEAU, D. & JOSLAIN, H., 2003. Marée noire de l’Erika – Contribution à l’étude de l’impact sur l’avifaune. Bilan national des échouages et de la mortalité des oiseaux (BNEMO). Rapport Bretagne Vivante-SEPNB / LPO Loire-Atlantique / Observatoire des marées noires / DIREN Bretagne. 96 p. 2. CADIOU, B. & DEHORTER, O., 2003. Marée noire de l’Erika – Contribution à l’étude de l’impact sur l’avifaune. Analyse des reprises/contrôles de bagues. Bretagne Vivante-SEPNB / CRBPO / DIREN Bretagne. 23 p. 3. CASTEGE, I., HEMERY, G., ROUX, N., D’ELBEE, J., LALANNE, Y., D’AMICO, F. & MOUCHES, C., 2004. Changes in abundance anda t-sea distribution of seabirds in the Bay of Biscay prior to, and following the « Erika » oil spill. Aquatic Living Resources 17 : 361-367. 4. DEBOUT G., 2003. Les plongeons et les grèbes en mer : l’hivernage est-il lié au débouché des estuaires ? Le Cormoran, 13 : 24-26. 5. DICKSON, D.L., 1993. Breeding biology of red-throated loons in Canadian Beaufort sea region. Arctic 46 : 1-7. 6. DOUGLAS, S.D. & REIMCHEN, T.E., 1988. Reproductive phenology and early survivorship in red-throated loons, Gavia stellata. Canadia Field Naturalist 102 : 701-704. 7. ERIKSSON, M.O.G., 1994. Susceptibility to freshwater acidification by two species of loon: Red-throated Loon (Gavia stellata) and Arctic Loon (Gavia arctica) in southwest Sweden. Hydrobiologia 279/280 : 439-444. 8. GALLIEN F., in GONm, 2004. Atlas des oiseaux de Normandie en hiver. Le Cormoran, 13 : (33). 9. GARTHE, S. & HÜPPOP, O., 2004. Scaling possible adverse effects of marine wind farms on seabirds : developing and applying a vulnerability index. Journal of Applied Ecology 41 : 724-734. 10. GEROUDET, P., 1972. Les palmipèdes. Delachaux & Niestlé, Neuchâtel, Suisse. 284 p. 11. GILBERT, G., GIBBONS, D.W. & EVANS, J., 1998. Bird monitoring methods. RSPB, Spectrum Flair Press, Great Britain. 464 p. 12. HEMMINGSSON, E. & ERIKSSON, M.O.G., 2002. Ringing of Red-throated Diver Gavia stellata Black-throated Diver Gavia arctica in Sweden. Newsletter, Diver/Loon Specialist Group, Wetlands International 4 : 8-13. 13. MAVOR, R.A., PARSONS, M., HEUBECK, M. & SCHMITT, S., 2004. Seabird numbers and breeding success in Britain and Ireland, 2003. Joint Nature Conservation Committee, Peterborough, UK Nature Conservation No. 28. 100 p. 14. OKILL, J.D. & WANLESS, S., 1989. Breeding success and chick growth of Red-thoated Divers Gavia stellata in Shetland 1979-1988. Ringing & Migration 11 : 65-72. 14. PASQUET, E., 1983. Statut hivernal actuel des plongeons, grèbes et Grand cormoran en France. Rapport C.R.B.P.O./ M.E.R., Paris. 37 p. 16. RECORBET, B., 1996. Composition, abondance, distribution et vulnérabilité aux pollutions par hydrocarbures de l’avifaune marine côtière du Sud Bretagne/ Nord Gascogne. Mémoire EPHE, Montpellier. 265 p. 17. SKOV, H. & PRINS, E., 2001. Impact of estuarine fronts on the dispersal of piscivorous birds in the German Bight. Marine Ecology Progress Series 214 : 270-287. 18. SKYLLBERG, U., LESSMANN, J. & HANSSON, P., 1999. Importance of lake and nesting site characteristics for the breeding success of seaforaging Red-throated Divers Gavia stellata in Vaesterbotten, Sweden. Ornis svecica 9 : 107-120. - 134 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Plongeon arctique Gavia arctica (A002) Ordre : Gaviiformes Famille : Gaviidés Statut : Espèce protégée en France (article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17/04/81) et inscrite à l’Annexe I de la Directive « Oiseaux ». Description et identification de l’espèce En plumage nuptial, l’oiseau est caractérisé par les parties supérieures noires, avec deux larges zones de bandes blanches sur le dos. Le dessus de la tête et du cou est gris foncé, le menton et les joues sont noirs, ainsi que la gorge noire qui contraste avec la poitrine blanche. Les côtés du cou et de la poitrine sont blancs, finement rayés de gris foncé. En hiver, les parties supérieures de l’adulte sont très foncées, presque noires sur le dos, plus claires sur la nuque et la tête. Elles contrastent nettement avec les parties inférieures blanches, une démarcation nette passant au niveau de l’œil depuis la base du bec, et descendant le long du milieu du cou. Les oiseaux de première année se distinguent des adultes, dans de bonnes conditions, par les liserés claires des plumes du dos, qui lui donnent une allure légèrement striée. Les adultes effectuent une mue partielle postnuptiale entre septembre et décembre, puis une mue complète avant la reproduction, entre janvier et avril. Les rémiges sont renouvelées simultanément, entraînant ainsi une incapacité temporaire de vol des oiseaux. Les jeunes oiseaux renouvellent de manière progressive et plus ou moins continue leur plumage durant la première année. Les rémiges juvéniles sont muées durant l’été de la deuxième année civile. En période d’hivernage, les manifestations vocales sont rarement audibles. Elles sont plus variées et nettement plus fréquentes en période de reproduction, ayant pour fonctions de marquer le territoire et de maintenir le contact entre les partenaires et avec les jeunes (JCR, CD1/pl.2). Longueur totale du corps : 58 à 70 cm [6]. Poids : 1 316 à 3 400 g chez les mâles ; 2 037 à 2 471 g chez les femelles. Le mâle est assez nettement plus grand que la femelle [bg7]. La détermination spécifique des plongeons en hiver est souvent rendue difficile par la distance et les conditions d’observation en mer. Les critères distinctifs du plongeon arctique sont le contraste entre les parties supérieures très sombres se démarquant nettement du blanc du devant du cou et du menton, la tête et la nuque plus claires que le dos, un bec en forme de poignard, et souvent une tache blanche à l’arrière du flanc au niveau de la ligne de flottaison. La distinction des différentes espèces de plongeons en vol demeure difficile. Dans de bonnes conditions, le plongeon arctique est reconnaissable par sa silhouette, tête et cou paraissant dans le même axe que le corps, la projection nette des pattes en arrière des rectrices et la tête et le cou plus sombres et plus contrastés que chez le plongeon catmarin Gavia stellata. Photographie C. Ruchet Répartition géographique Le plongeon arctique possède une vaste aire de répartition holarctique. En Europe, il se reproduit surtout en Scandinavie, en Finlande et en Russie. Il existe aussi une petite population en Écosse. En hiver, il est largement réparti depuis la mer Baltique jusqu’aux côtes de l’Atlantique, en Méditerranée et en mer Noire. L’espèce visite la France en période internuptiale. Elle est largement observée le long des côtes de la Manche et de l’Atlantique, mais le plus souvent en faible abondance. Seuls trois sites accueillent régulièrement l’espèce en nombre significatif, la rade de Brest et la baie de Douarnenez (Finistère) ainsi que les étangs leucatois (Aude et Pyrénées-Orientales). Ailleurs, les stationnements sont faibles (moins de dix individus) ou occasionnels. C’est l’espèce de plongeon la plus fréquente et la plus abondante sur le littoral méditerranéen [bg43-non publié], où elle hiverne régulièrement, notamment sur les étangs du LanguedocRoussillon. Les apparitions sur les plans d’eau intérieurs demeurent irrégulières et en faible nombre, hormis sur le lac Léman en Haute-Savoie. - 135 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Biologie Écologie Le plongeon arctique se reproduit dans les eaux douces, surtout dans les lacs peu profonds, plus favorables pour l’alimentation. Il recherche les ilots ou les berges en pente douce, avec de la végétation pour abriter le nid, à l’abri du dérangement et des prédateurs terrestres. En hiver, il fréquente surtout la frange littorale peu profonde des côtes françaises, mais c’est probablement la moins marine des trois espèces de plongeons. En mer du Nord, la répartition de l’espèce semble très influencée par les fronts estuariens [16]. En Méditerranée, les stationnements se concentrent principalement sur les grandes lagunes saumâtres. Comportement Le plongeon arctique est présent en France d’octobre à avril principalement, les stationnements culminant entre décembre et février. Les rares reprises d’oiseaux bagués indiquent que ces migrateurs proviennent entre autres de la petite population écossaise et de Suède [9 ; 13]. Les adultes retournent sur les lieux de reproduction en mars ou avril et y séjournent jusqu’en aout ou septembre. Les couples sont territoriaux et défendent plus ou moins activement le nid et les poussins en fonction de l’abondance des ressources alimentaires [bg7]. Les comportements sociaux sont peu connus pendant le restant de l’année. Les oiseaux vivent alors isolément ou en groupes lâches. Reproduction et dynamique des populations Le plongeon arctique pratique vraisemblablement la monogamie avec fidélité au partenaire. Le nid, simple amas de végétaux prélevés à proximité, est établi sur la rive ou plus souvent sur une petite ile. Dans le sud de l’aire de répartition, la ponte s’étale de mai à juin. Elle compte généralement deux, voire trois œufs, incubés pendant 28 à 30 jours. Il n’y a qu’une seule ponte, qui peut être remplacée en cas de perte des œufs. Les poussins sont nidifuges et volent en moyenne à l’âge de 60 à 65 jours [bg7]. Pendant toute cette période, ils sont nourris par les deux adultes La superficie des lacs occupés est très variable, de 1 à 120 hectares [3 ; 14]. La distance entre deux nids varie de 134 à 590 m en Alaska [14]. Le succès de la reproduction varie selon les sites et les études : 0,1 à 0,4 jeunes/couples en Suède, selon le dérangement et la gestion des niveaux d’eau [7 ; 8], 0,24 à 0,49 jeunes/couples, selon les années en Écosse [12]. Le plongeon arctique est une espèce longévive. L’âge de première reproduction serait de cinq ans. Il existe peu d’information sur la survie, qui serait de 40 % la première année et de 80 % à 91 % ensuite, mais le calcul de ces taux est basé sur un faible nombre de reprises d’oiseaux bagués [9]. Le record de longévité est actuellement de 27 ans [bg59]. Régime alimentaire Le régime alimentaire du plongeon arctique n’a pas fait l’objet d’étude durant l’hivernage de l’espèce en France. L’espèce se nourrit en poursuivant des proies capturées en plongée. Le régime est dominé par diverses espèces de poissons, parmi lesquelles on peut citer pour leur importance : morue (Gadus morhua), gobie (Pomatoschistus), épinoches (Gastérostéidés), hareng (Clupeus harengus), sprat (Spratus spratus), athérines (Atherina). Les crustacés et les annélides peuvent occasionnellement composer une part importante du régime, allant de 15 à 23 % [bg7]. En Écosse, pendant la période de reproduction, les adultes se nourrissent essentiellement de salmonidés et d’anguilles (Anguilla anguilla) alors que les poussins sont surtout alimentés d’épinoches (Gasterosteus aculeatus) et de vairon (Phoxinus phoxinus) [10]. Ailleurs, le régime comprend perche (Perca), truite (Salmo trutta), ablette (Alburnus), vandoise (Leuciscus) et gardon (Rutilus). État des populations et tendances d’évolution des effectifs Le statut de conservation du plongeon arctique est défavorable en Europe en raison d’un large déclin général. La population reproductrice européenne est estimée entre 51 000 et 92 000 couples dont 35 000 à 70 000 en Russie. Les informations concernant la période hivernale sont imprécises et parfois contradictoires. L’estimation des effectifs hivernants en Europe et en mer Noire serait d’environ 17 000 oiseaux [bg2] alors que ROSE & SCOTT [15] estiment la population de l’Europe et de l’ouest de la Sibérie à 120 000 individus. Les informations relatives aux changements d’abondance sont rares tant en hiver qu’en période de reproduction. Les populations reproductrices semblent stables en Lituanie [17] et en Suède [3], alors qu’elles semblent en déclin en Norvège et en Russie [bg2]. Malgré les incertitudes subsistant sur l’abondance et la répartition globale de l’espèce, la France ne joue qu’un rôle marginal pour l’hivernage du plongeon arctique. En France, l’espèce est considérée comme « vulnérable » [bg53]. L’effectif dénombré à la mi-janvier a varié de 100 à 249, avec une moyenne de 175 individus de 1997 à 2006, mais on ignore quelle proportion de la population est détectée chaque année durant les dénombrements réalisés depuis la côte. Ces résultats ne présentent pas de tendance nette [bg43-non publié]. De manière générale, les caractéristiques démographiques de l’espèce - faible fécondité, accession différée à la reproduction - la rendent très sensible aux variations de la mortalité des adultes. - 136 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Population normande Si ce plongeon, occupant 80 % des cartes côtières (Carte 2), présente une assez large répartition géographique, ses indices de constance ne le signalent comme régulier qu’au nord-ouest du Cotentin et sur la côte d’Albâtre, entre Fécamp et Dieppe [4]. Le recensement des grèbes et des plongeons effectué en décembre 2001 et janvier 2002 permet de proposer une estimation de 150 à 200 individus en Normandie, avec une abondance en Manche Orientale plus importante [2]. Carte 2 : Répartition normande des effectifs hivernants de plongeon arctique. Utilisation spatio-temporelle de la ZPS Comme le plongeon catmarin, le plongeon arctique est observé uniquement en période internuptiale sur la ZPS et les observations réalisées depuis 2004 montrent également une présence s’étalant de novembre à mars. Les oiseaux sont observés soit posés soit en vol sur la partie marine de la ZPS. janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc Évaluation de la population hivernante de la ZPS Avec entre 1 et 4 individus hivernants, les effectifs hivernants de la ZPS représentent entre 0,1 et 1,3 % de la population nationale hivernante (Tableau XVI). Cependant, comme cela a été évoqué pour le plongeon catmarin, la répartition en mer de cette espèce est mal connue et les effectifs nationaux mais également de la ZPS sont sans doute sous-estimés. La réalisation de suivis en mer standardisés permettrait sans doute de mieux évaluer le statut de cette espèce sur la ZPS. - 137 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Tableau XVI : Évaluation de la population hivernante de plongeon arctique sur la ZPS. % de la population Population nationale et régionale Évaluation Population ZPS Min. Max. Min. Max ZPS (2004-2009) 1 4 0,1 1,3 Normandie (1998-2002) 150 200 0,5 2,66 C France (1998-2002) 300 800 Europe (« 2000 ») > 17 000 Menaces potentielles et propositions de gestion Les captures accessoires dans les filets de pêche semblent constituer une importante cause de mortalité des oiseaux suédois [9]. La pollution pétrolière est une autre cause majeure de mortalité pouvant affecter les plongeons arctiques durant la période internuptiale, notamment en France. Le rôle de la pollution chronique est mal évalué, mais l’espèce apparait régulièrement dans les résultats de dénombrements d’oiseaux échoués. Les pollutions accidentelles fournissent des exemples plus spectaculaires : la marée noire de l’« Amoco Cadiz » a ainsi touché au moins 90 plongeons arctiques sur la côte nord-ouest de la Bretagne [11] et plus récemment celle de l’« Erika » a touché au moins 30 individus [1]. Par ailleurs, compte tenu de leurs caractéristiques démographiques (taille des populations, survie adulte et statut de conservation) et comportementales (agilité en vol, hauteur de vol, temps passé en vol, activité nocturne), les plongeons arctiques figurent parmi les espèces les plus sensibles à la mise en place de champs d’éoliennes en mer [5]. Enfin, les pêcheries pourraient constituer un facteur pouvant menacer l’espèce en influençant ses ressources alimentaires. Certaines des mesures de gestion à prendre dépassent le cadre d’action géographique du gestionnaire d’un site. La prévention des marées noires, du déballastage chronique, des pollutions marines accidentelles et des rejets en mer constitue un ensemble de mesures à mettre en œuvre collectivement, qui nécessitent, entre autres, des moyens considérables de contrôle de l’état des navires et de leur entretien à quai. Cela passera par un renforcement de la coordination internationale, notamment en matière de poursuites des contrevenants. Une attention particulière doit être apportée à cette espèce lors la mise en place de champs d’éoliennes en mer. Études et recherches à développer Préciser la répartition en mer dans la Manche et en Méditerranée, à partir de protocoles standardisés. Analyser les dénombrements réalisés chaque année à la mi-janvier, évaluer la signification de ces résultats par rapport à la répartition en mer, et la pertinence de ces données pour le suivi de l’abondance des populations. Quantifier les captures accessoires dans les engins de pêche et évaluer leur incidence sur la dynamique des populations. Étudier l’influence des pêcheries sur les ressources alimentaires de l’espèce, car cette activité pourrait constituer une menace. Étudier le régime alimentaire en hiver. - 138 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Bibliographie 1. CADIOU, B., CHENESSEAU, D. & JOSLAIN, H., 2003. Marée noire de l’Erika – Contribution à l’étude de l’impact sur l’avifaune. Bilan national des échouages et de la mortalité des oiseaux (BNEMO). Rapport Bretagne Vivante-SEPNB / LPO Loire-Atlantique / Observatoire des marées noires / DIREN Bretagne. 96 p. 2. DEBOUT G., 2003. Les plongeons et les grèbes en mer : l’hivernage est-il lié au débouché des estuaires ? Le Cormoran, 13 : 24-26. 3. ERIKSSON, M.O.G., 1994. Susceptibility to freshwater acidification by two species of loon: Red-throated Loon (Gavia stellata) and Arctic Loon (Gavia arctica) in southwest Sweden. Hydrobiologia 279/280 : 439-444. 4. GALLIEN F., in GONm, 2004. Atlas des oiseaux de Normandie en hiver. Le Cormoran, 13 : (35). 5. GARTHE, S. & HÜPPOP, O., 2004. Scaling possible adverse effects of marine wind farms on seabirds : developing and applying a vulnerability index. Journal of Applied Ecology 41: 724-734. 6. GEROUDET, P. (1972) - Les palmipèdes. Delachaux & Niestlé, Neuchâtel, Suisse. 284 p. 7. GOETMARK, F., NEERGAARD, R. & AAHLUND, M., 1989. Nesting ecology and management of the Arctic loon in Sweden. Journal of Wildlife Management 53 : 1025-1031. 8. HAKE, M., DAHLGREN, T., AHLUND, M., LINDBERG, P. & ERIKSSON, M.O.G., 2005. The impact of water level fluctuation on the breeding success of the Black-throated Diver Gavia arctica in South-west Sweden. Ornis Fennica 82 : 1-12. 9. HEMMINGSSON, E. & ERIKSSON, M.O.G., 2002. Ringing of Red-throated Diver Gavia stellata Black-throated Diver Gavia arctica in Sweden. Newsletter, Diver/Loon Specialist Group, Wetlands International 4 : 8-13. 10. JACKSON, D.B., 2003. Between-lake differences in the diet and provisioning behaviour of Black-Throated divers Gavia arctica breeding in Scotland. Ibis 145 : 30-44. 11. MONNAT, J.Y. & GUERMEUR, Y., 1979. L’Amoco Cadiz et les oiseaux. Rapport SEPNB / Ministère de l’Environnement et du Cadre de Vie. 239 p. 12. OGILVIE, M. & THE RARE BREEDING BIRDS PANEL, 2003. Rare breeding birds in the United Kingdom in 2001. British Birds 96 : 476-519. 13. PASQUET, E., 1983. Statut hivernal actuel des plongeons, grèbes et Grand cormoran en France. Rapport C.R.B.P.O./ M.E.R., Paris. 37 p. 14. PETERSEN, M.R., 1979. Nesting ecology of arctic loons. Wilson Bulletin 91 : 608-617. 15. ROSE, P.M. & SCOTT, D.A., 1997. Waterfowl Population Estimates. Second Edition. Wetlands International Publication 44, Wageningen, The Netherlands. 106 p. 16. SKOV, H. & PRINS, E., 2001. Impact of estuarine fronts on the dispersal of piscivorous birds in the German Bight. Marine Ecology Progress Series 214 : 270-287. 17. ZALAKEVICIUS, M. & SVAVAS, S., 2005. Global climate change and its impact on wetlands and waterbird populations. Acta Zoologica Lituanica, Ornitologia 15 : 211-217. - 139 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Grèbe huppé Podiceps cristatus (A005) Ordre : Podicipédiformes Famille : Podicipédidés Statut : Espèce protégée en France (article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17/04/81) et inscrite à l’Article 4.2 de la Directive « Oiseaux ». Description et identification de l’espèce Le grèbe huppé est le plus grand des grèbes. Facile à reconnaître à sa huppe noirâtre et double, et, au printemps, à la collerette de plumes rousses et noires ornant les côtés de la tête. Cou mince, joues blanches. Patte palmée mais chaque doigt reste indépendant (palmure lobée). Bec assez long, pointu, droit, rosé et noir. En parade, il émet un fort croassement trompettant et ronflant, lentement répété. Les jeunes émettent des petits cris insistants. Longueur totale du corps : 46 à 51 cm, Poids : 750 à 1200 g, Envergure : 85 à 90 cm. Dessin S. Leparoux. Répartition géographique Le grèbe huppé possède une vaste aire de répartition. Il est présent sur tous les continents hormis le continent américain. Il se reproduit depuis l’Afrique du Nord jusqu’au Sud de la Suède et en Russie. Biologie (Source : oiseau.net, il n’existe malheureusement pas de cahier d’habitat pour cette espèce) Écologie Le grèbe huppé est un oiseau des étangs, des cours d'eau lents, des marais, des lacs, des réservoirs artificiels, des gravières inondées, des estuaires et d'autres lieux similaires. Pour nicher, il apprécie particulièrement les plans d'eau ceinturés de roseaux fournis et il a besoin de végétation palustre assez épaisse parmi laquelle il place son nid flottant. Comportement C'est un oiseau assez peu farouche. Cet excellent nageur et plongeur peut descendre à 20 m (généralement 4-6 m) pendant 3 minutes au maximum. Il est également capable de parcourir plusieurs dizaines de mètres sous l'eau. C'est un migrateur partiel. Bien que l'espèce soit surtout sédentaire, certains grèbes huppés issus des régions nordiques de l'aire de répartition, descendent passer l'hiver dans les estuaires et le long des côtes sableuses lorsque le gel fige les eaux douces. Toutefois, ils ne tardent pas à regagner les eaux continentales dès le début du printemps pour y nicher. Le seul moment où le grèbe consent à voler est justement l'époque de la migration. Il vole plutôt bas, actionnant rapidement les ailes, cou et pattes étendus. Les pattes servent de gouvernail, tant dans l'air que dans l'eau. Reproduction et dynamique des populations Le grèbe huppé niche entre avril et juillet. À cette époque, les adultes portent une double huppe et des oreillettes brunes encadrant la tête. Lors de la parade nuptiale complexe, le mâle et la femelle se font face et dressent le cou. Ils nagent de concert, se frottent le cou tout en émettant des cris sonores, plongent puis réapparaissent, l'un des deux présentant des algues à l'autre. Le couple s'immobilise, poitrine contre poitrine, et chaque oiseau tourne la tête d'un côté puis de l'autre. Ce manège peut se perpétuer même lorsque les grèbes sont occupés à la construction du nid. Ce dernier est constitué principalement de plantes aquatiques. Il peut reposer sur un fond vaseux mais il est conçu en principe pour affleurer à la surface. Il peut également flotter mais il est alors arrimé à une souche ou à un paquet de végétaux entremêlés. Les adultes en garnissent la coupe peu profonde de végétaux qui servent à recouvrir les œufs si les adultes s'absentent du nid. La ponte est composée de 3 à 6 œufs blancs qui virent en suite au brun et deviennent de ce fait plus discrets. Les adultes couvent en se relayant toutes les quelques heures. L'éclosion intervient au bout de 28 jours. Les jeunes sont capables de nager aussitôt mais ils restent dépendants de leurs parents plusieurs semaines. - 140 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Régime alimentaire Le grèbe huppé se nourrit surtout de divers petits poissons, de larves d'insectes, de crustacés et de mollusques. Les poissons mesurent généralement de 5 à 20 cm. L'adulte peut également consommer à l'occasion des petites grenouilles, des algues et d'autres végétaux. Pour trouver ses proies, le grèbe huppé plonge fréquemment sous la surface ; il peut alors fouiller la vase de son long bec ou traquer des animaux aquatiques à la nage. État des populations et tendances d’évolution des effectifs Le grèbe huppé était beaucoup plus rare au XIXe siècle, du moins localement, vraisemblablement en rapport avec une importante activité de plumasserie. Durant les années 1970-1990 l’espèce a nettement progressé en Europe où la population nicheuse compte plus de 300 000 couples. Le statut de conservation de cette espèce est jugé favorable [1]. Population normande En Normandie, l’enquête de 1998 a permis d’estimer la population nicheuse de grèbe huppé à 230 à 270 couples [4]. Globalement (Carte 3), l’espèce fréquente les vieux étangs de l’Orne, et du Pays de Bray, les ballastières de l’Eure et de la Seine-Maritime [2]. Les départements de la Manche et du Calvados sont peu fréquentés en période de nidification car les sites favorables sont rares. En hiver (Carte 4), cet oiseau est surtout présent en mer le long des côtes, le long des fleuves et sur quelques plans d’eau intérieurs. Le recensement de grèbes et plongeons hivernants sur le littoral normand, effectué en décembre et janvier 2002 [3], a permis d’estimer la population hivernante à 15 000 à 20 000 individus. Carte 3 : Répartition normande de grèbe huppé nicheur en 2006. - 141 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Carte 4 : Répartition normande des effectifs hivernants de grèbe huppé. Utilisation spatio-temporelle de la ZPS Le grèbe huppé est présent en période internuptiale sur la ZPS. Les effectifs hivernants sont très fluctuants mais peuvent dépasser les 150 individus. Les oiseaux sont notés le plus souvent posés en mer. janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc Évaluation de la population hivernante de la ZPS Avec entre 5 et 172 individus notés en stationnement sur la ZPS en période hivernale, la population hivernante de grèbe huppé de la ZPS oscille entre 0 et 0,8 % de la population hivernante nationale. Tableau XVII : Évaluation de la population hivernante de grèbe huppé sur la ZPS. % de la population Population nationale et régionale Évaluation Population ZPS Min. Max. Min. Max ZPS (2004-2009) 5 172 0,0 0,8 Normandie (1998-2002) 15 000 20 000 0,02 1,14 C France (MNHN, 2002) 22 070 36 646 Europe (« 2000 ») > 240 000 - 142 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Bibliographie 1. BIRDLIFE INTERNATIONAL, 2004. Birds in Europe : population estimates, trends and conservation status. Cambridge, UK : BirdLife International. (BirdLife Conservation Series No. 12). 2. COLLETTE J., in GONm, 1989. Atlas des oiseaux nicheurs de Normandie et des iles Anglo-Normandes. Le Cormoran, 7 : 43. 3. DEBOUT G., 2003. Les plongeons et les grèbes en mer : l’hivernage est-il lié au débouché des estuaires ? Le Cormoran, 13 : 24-26. 4. LAMBERT E., in GONm, 2004. Atlas des oiseaux de Normandie en hiver. Le Cormoran, 13 : (36). - 143 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Grèbe esclavon Podiceps auritus (A007) Ordre : Podicipédiformes Famille : Podicipédidés Statut : Espèce protégée en France (article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17/04/81) et inscrite à l’Annexe I de la Directive « Oiseaux ». Description et identification de l’espèce En plumage nuptial, ce grèbe de taille moyenne est caractérisé par la tête noire, ornée de deux touffes de plumes jaune d’or, partant du bec vers l’arrière de la tête. Le dos est gris, les flancs et le cou sont brun-roux, et le ventre est blanc. En hiver, les parties supérieures de l’adulte sont gris-brun foncé, plus claires sur le dos. Les flancs sont gris clair. Posé sur l’eau, la démarcation avec les joues, le devant du cou et la poitrine, blancs, est assez nette, partant de la commissure du bec, passant par l’œil. Certains individus présentent un collier sombre incomplet. Les oiseaux de premier hiver ne se distinguent pas des adultes. Les adultes effectuent une mue complète après la reproduction. Les rémiges sont renouvelées simultanément, entre août et octobre. Une mue partielle intervient avant la reproduction, en mars-avril. La mue postjuvénile est très étalée, s’achevant entre janvier et mars. La première mue prénuptiale se produit en avril-mai [bg7]. Vocalisation en période de nidification : JCR, CD1/pl.6. Le grèbe esclavon est silencieux en hiver. Longueur totale du corps : 28 à 30 cm [6]. Poids : moyenne de 424 g pour les mâles et 364 g pour les femelles hivernant en Suisse [bg7]. La distinction du grèbe esclavon et du grèbe à cou noir (Podiceps nigricollis), de même taille, est souvent rendue difficile par la distance et les conditions d’observation en mer ou sur les lacs. Le premier présente généralement un profil caractéristique, par son bec droit plutôt que retroussé chez le grèbe à cou noir et le front fuyant. Il est aussi reconnaissable par le noir qui ne descend pas sous l’œil et l’étendue du blanc sur la joue. L’identification en vol est extrêmement délicate. Dessin S. Leparoux. Répartition géographique Le grèbe esclavon est une espèce holarctique, en zones tempérée et boréale. On distingue deux sous-espèces : P. a. cornutus se reproduit en Amérique du Nord ; en Europe, P. a. auritus niche en Islande, en Écosse, dans les pays baltes, en Fennoscandie et en Russie [bg15]. Sa répartition hivernale s’étend jusqu’à la Mer Noire, la Méditerranée et le littoral atlantique français. Ce grèbe visite la France en période internuptiale. Il semble rare en Méditerranée et fréquente surtout le littoral, en petits groupes dispersés le long des côtes de la Manche et de l’Atlantique, jusqu’au bassin d’Arcachon. [7 ; bg71]. Dans cette zone, les principales concentrations semblent localisées autour des iles, notamment de l’ile de Ré (Charente-Maritime), dans les baies abritées du Morbihan, du Finistère et des Côtes d’Armor et dans le Cotentin. L’hivernage se développe dans l’intérieur, notamment sur les lacs de la région Rhône-Alpes [3 ; bg42-non publié]. Biologie Écologie L’écologie de ce grèbe n’a pas fait l’objet d’étude durant son séjour en France. En hiver, il fréquente surtout la frange littorale peu profonde des côtes françaises, dans des zones abritées, autour des iles et dans les grandes baies. Des effectifs importants sont aussi observés sur les grands lacs alpins. Le grèbe esclavon se reproduit sur les eaux douces, surtout dans des petits lacs riches en végétation aquatique. Dans l’ensemble de son aire de répartition, il recherche des plans d’eau de faible superficie, généralement inférieure à 20 ha : médiane 0.4 ha au - 144 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Canada [5], moyenne de 0.4 ha en Islande et Norvège, ou de 1 à 10 ha en Finlande [bg7]. La densité atteint 2.2 couples/km au Canada [5]. 2 Comportement En France, le grèbe esclavon séjourne principalement d’octobre à avril. Les stationnements culminent probablement entre décembre et mars [3]. Les rares reprises d’oiseaux bagués indiquent que les oiseaux proviennent d’Islande et de Finlande, mais les caractéristiques biométriques des hivernants, notamment la taille du bec, suggère une origine majoritairement orientale [7]. Les adultes arrivent sur les lieux de reproduction peu après le dégel, soit début mai dans l’arctique canadien [5]. La migration d’automne commence fin août, culmine en octobre et novembre. La migration de retour se déroule en mars et avril principalement [bg7]. Les couples sont territoriaux, et défendent ainsi le site de nidification et une zone d’alimentation. Le mâle et la femelle se partagent les soins au nid et aux poussins. En dehors de la période de reproduction, les grèbes esclavons vivent isolés ou en petits groupes, dépassant rarement quelques dizaines d’individus. Reproduction et dynamique des populations Le grèbe esclavon est monogame, au moins durant une saison de reproduction. Les couples se forment durant l’hiver ou pendant les escales migratoires [bg7]. Le nid est un amas de débris végétaux ancré à la végétation émergeant, à quelques mètres de la berge [5]. La ponte a lieu principalement de fin mai à fin juin, culminant début juin [5]. Elle compte trois à huit œufs. Le volume de ponte moyen varie de 3,75 en Islande, 5,3 à 6,5 au Canada [4; 5; 10]. L’incubation dure 22 à 25 jours [bg7]. Il n’y a qu’une seule ponte, qui peut être remplacée trois fois, en cas de perte des œufs. Au Canada, 60 % des œufs parviennent à l’éclosion [5]. Les poussins sont semi-nidifuges. Les deux adultes participent à leur élevage, leur apportant la nourriture, une protection contre les intempéries et les transportent sur leur dos. Les poussins sont indépendants des adultes vers l’âge de 45 jours et volent une dizaine de jours plus tard [bg7]. FOURNIER & HINES [5] indiquent pour le Canada un succès de la reproduction moyen de 1,4 jeune par couples, variant de 0,6 à 2 selon les années. Ils mentionnent les résultats d’autres études, variant de 1,5 à 1,9 en Europe. Il existe peu d’informations sur la démographie de cette espèce. La survie durant la première année serait proche de la survie adulte (0,6 et 0,62, données citées par [9]), mais ces valeurs, notamment la survie des adultes, est sans doute nettement sous-estimée. La longévité maximale est de 24 ans. L’âge de première reproduction est probablement de deux ans. Régime alimentaire Le grèbe esclavon recherche ses proies en plongée. Son régime alimentaire n’a pas fait l’objet d’étude durant l’hivernage de l’espèce en France. Il est principalement composé de poissons : éperlan (Osmerus eperlanus) aux Pays-Bas [8], épinoches (Gasterosteus aculeatus) et gobies (Gobius sp.) en mer Baltique [bg7]. Pendant la période de reproduction, les adultes se nourrissent surtout de petits poissons (petites anguilles Anguilla anguilla, épinoches Gasterosteus aculeatus, truites Salmo trutta), de crustacés et de divers insectes aquatiques [bg7]. État des populations et tendances d’évolution des effectifs Le statut de conservation du grèbe esclavon est jugé « en déclin » en Europe. Sa population en période de reproduction est estimée entre 6 300 et 11 000 couples, la Fennoscandie et la Russie accueillant les principaux effectifs. Un déclin récent est signalé en Finlande et en Suède. En hiver, l’abondance de ce grèbe dépasse probablement 3 000 individus en Europe [bg2]. En France, l’espèce est considérée comme « vulnérable » [bg53], avec un effectif hivernant compris entre 400 et 700 individus en 1997. Les dénombrements réalisés depuis révèlent que l’effectif dénombré à la mi-janvier a varié de 180 à 1 200, avec une moyenne de 450 individus de 1997 à 2006. Ces résultats montrent une tendance à l’augmentation, marquée par des afflux en 1996, 1999, 2003 et 2006 [3 ; bg42-non publié], marqués, au moins pour les deux derniers, par des effectifs élevés sur le lac Léman et le lac de Serre-Ponçon. L’origine de ces changements de distribution et d’abondance n’est pas connue. Ces nouvelles données suggèrent que la France accueille une proportion importante de la population hivernant en Europe, ou que cette dernière est sous-estimée. Population normande Mentionné sur 13 % des cartes de Normandie lors de la réalisation de l’atlas des hivernants de Normandie, le grèbe esclavon est considéré comme un hivernant régulier dans le département de la Manche. Ailleurs, sa présence est plus temporaire. L’estimation des effectifs régionaux est de l’ordre d’une centaine d’individus. Cet effectif place la Normandie parmi les régions françaises de tout premier ordre pour l’hivernage de cette espèce [1]. - 145 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Carte 5 : Répartition normande des effectifs hivernants de grèbe esclavon. Utilisation spatio-temporelle de la ZPS Le grèbe esclavon n’est présent qu’en hivernage sur la ZPS. Visible de début novembre à fin mars, l’espèce est observée le plus souvent posée en mer en stationnement. janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc Évaluation de la population hivernante de la ZPS Avec entre 1 et 3 individus stationnant en mer, la ZPS accueille entre 0,1 et 0,8 % des effectifs nationaux hivernants estimés. Toutefois, un suivi hivernal standardisé et plus précis serait nécessaire pour mieux évaluer les effectifs en stationnement sur la partie marine de la ZPS. Tableau XVIII : Évaluation de la population hivernante de grèbe esclavon sur la ZPS. % de la population Population nationale et régionale Évaluation Population ZPS Min. Max. Min. Max ZPS (2004-2009) 1 3 0,1 0,8 Normandie (1998-2002) 100 ? 1 3 C France (MNHN 2002) 400 700 Europe (« 2000 ») > 3 000 Menaces potentielles et propositions de gestion Les facteurs agissant sur la dynamique des populations sont très mal connus. La pollution pétrolière est sans doute la cause de mortalité la plus visible durant le séjour hivernal de l’espèce en France. L’espèce apparait régulièrement, en faible nombre, dans les résultats de dénombrements d’oiseaux échoués. Elle est aussi touchée - 146 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. par les pollutions accidentelles : au moins 47 individus ont ainsi été touchés lors de la marée noire de l’«Erika » [3]. L’incidence de cette mortalité sur la dynamique des populations n’est pas établie. Les captures dans les filets de pêche sont une autre cause de mortalité devant être évaluée [bg53]. En l’état actuel, compte tenu des lacunes dans les connaissances, il apparait difficile de proposer des mesures de gestion spécifiques. Des mesures générales dépassent le cadre d’action géographique du gestionnaire d’un site. La prévention des marées noires, du déballastage chronique, des pollutions marines accidentelles et des rejets en mer constitue un ensemble de mesures à mettre en œuvre collectivement, qui nécessitent, entre autres, des moyens considérables de contrôle de l’état des navires et de leur entretien à quai. Cela passera par un renforcement de la coordination internationale, notamment en matière de poursuites des contrevenants. Études et recherches à développer Analyser les dénombrements réalisés chaque année à la mi-janvier pour préciser la distribution et les variations d’abondance des populations. Quantifier les captures accessoires dans les engins de pêche et évaluer leur incidence sur la dynamique des populations. Des études concernant l'écologie, le régime alimentaire et la dynamique des populations de cette espèce sont aussi à mener car les informations existantes sont partielles. Bibliographie 1. ANSEL A. in GONm, 2004. Atlas des oiseaux de Normandie en hiver. Le Cormoran, 13 : 38. 2. CADIOU, B., CHENESSEAU, D. & JOSLAIN, H., 2003. Marée noire de l’Erika – Contribution à l’étude de l’impact sur l’avifaune. Bilan national des échouages et de la mortalité des oiseaux (BNEMO). Rapport Bretagne Vivante-SEPNB / LPO Loire-Atlantique / Observatoire des marées noires / DIREN Bretagne. 96 p. 3. DUQUET, M., 1997. Important afflux de grèbes esclavons Podiceps auritus en France en février 1996. Ornithos 4: 41-43. 4. FERGUSON, R.S. & SEALY, S.G., 1983. Breeding ecology of horned greb, Podiceps auritus, in southwestern Manitoba. Canadia Field Naturalist 97: 401-408. 5. FOURNIER, M.A. & HINES, J.A., 1999. Breeding ecology of horned grebe Podiceps auritus in subarctic wetlands. Canadian Wildlife Service, Occasionnal paper 99 : 1-32. 6. GÉROUDET, P., 1972. Les palmipèdes. Delachaux & Niestlé, Neuchâtel, Suisse. 284 p. 7. PASQUET, É., 1983. Statut hivernal actuel des plongeons, grèbes et Grand cormoran en France. Rapport C.R.B.P.O./ M.E.R., Paris. 37 p. 8. PIERSMA, T., 1988. Body size, nutrient reserves and diet of Red-necked and Slavonian Grebes Podiceps grisegena and P. auritus on lake Ijsselmeer, The Netherlands. Bird Study 35: 13-24. 9. SPERDUTO, M.B., POWER, S.P. & DONLAN, M., 2003. ScaLing restoration to achieve enhancement of loon, seaduck and other seabird populations. Marine Ecology Progress Series 264: 221-232. 10. TODD, W.A., 1990. Determinacy of clutch size in Horned and Pied-billed grebes. The Wilson Bulletin 102: 336-338. - 147 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Fulmar boréal Fulmarus glacialis (A009) Ordre : Procellariiforme Famille : Procellaridés Statut : Espèce protégée en France (article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17/04/81) et visée par l’Article 4.2 de la Directive « Oiseaux ». Description et identification de l'espèce Le fulmar boréal présente des parties inférieures blanches et des parties supérieures grises (manteau et croupion), tirant un peu sur le brun lorsque les plumes sont usées. L’extrémité des ailes est plus sombre. La tête est blanche avec une tâche noire juste en avant de l’œil. La coloration des pattes est variable, mais elles sont souvent grisâtres. Le plumage des jeunes ne diffère pas de celui des adultes. Le bec est très caractéristique, avec deux narines tubulaires proéminentes sur la mandibule supérieure, et de couleur variable allant du jaunâtre au bleu-gris. L’espèce vole toujours les ailes rigides, et alterne des périodes de vol plané avec de plus courtes séquences de rapides battements d’aile. Le répertoire vocal est peu diversifié (JCR, CD1/pl.8). Longueur totale du corps : 45 à 50 cm. Poids : 500 à 1 000 g. L’identification pose peu de difficulté et, même à distance, la couleur des parties supérieures et le vol permettent aisément de distinguer le fulmar du goéland argenté (Larus argentatus). Photographie R. Binard. Répartition géographique La sous-espèce nominale F. g. glacialis se reproduit des deux côtés de l’Atlantique Nord et sur certaines iles de l’océan Arctique, et la sous-espèce rodgersii dans le Pacifique Nord [bg7]. En Europe, les bastions de l’espèce sont l’Islande, les iles Féroé et les iles Britanniques [bg4 ; bg46]. La limite méridionale de l’aire de reproduction se situe en France, sur les côtes de la Bretagne. En France, les colonies sont implantées, du nord vers le sud, dans les départements du Pas-de-Calais jusqu’au Morbihan [bg5]. Le linéaire côtier le plus fortement colonisé est celui des falaises du pays de Caux, sur le littoral de Seine-Maritime. Ailleurs, l’espèce n’est présente que dans quelques secteurs localisés [bg5]. En hiver, le fulmar boréal est présent au large des côtes françaises, de la mer du Nord au golfe de Gascogne [bg71]. Biologie Écologie En période de reproduction, le fulmar boréal ne s’installe que sur des sites à l’écart des dérangements humains, sur des falaises maritimes ou des iles escarpées, dont la hauteur et les caractéristiques physiques sont très variables. Comportements Le fulmar boréal est une espèce coloniale, mais certaines colonies françaises ne comptent que quelques individus. Contrairement aux autres représentants de la famille des procellaridés du Nord-Est de l’Atlantique (puffins et océanites), il a une vie diurne à terre. Si la réoccupation des sites par les premiers oiseaux peut commencer dès les mois de novembre ou décembre, c’est de mars à début mai que les effectifs sont les plus élevés dans les falaises [13 ; 30]. Cette période d’assiduité maximale correspond à la présence de l’ensemble des futurs reproducteurs ainsi que des individus pré-reproducteurs à la recherche d’un site et d’un partenaire pour les années suivantes. Une chute d’assiduité se produit ensuite environ un mois avant le début des pontes vers la miavril. Cette période est appelée exode préposital ou « lune de miel », durant cette exode, les femelles restent en mer pour s’alimenter et accumuler les réserves énergétiques nécessaires à la reproduction [8 ; 12 ; 16]. Le fulmar - 148 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. boréal est une espèce qui vit en haute mer et qui ne vient à terre que pour les besoins de la reproduction. En période internuptiale, les fulmars boréaux des colonies européennes n’entreprennent pas de véritables migrations orientées, mais se dispersent en Atlantique Nord, la limite méridionale de répartition se situant vers 40°N de latitude [bg7 ; bg69]. Les adultes reproducteurs sont ceux qui s’éloignent le moins, demeurant à quelques centaines de kilomètres du littoral. L’espèce est présente en hiver au large des côtes françaises, de la mer du Nord au golfe de Gascogne [bg71]. Reproduction et dynamique de population Le fulmar boréal ne construit pas de nid. Les couples s’établissent sur des corniches herbeuses, terreuses ou rocheuses souvent appelées vires, ou dans des cavités d’érosion. Dans certaines falaises, une compétition spatiale avec la mouette tridactyle (Rissa tridactyla) ou le cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis) peut se produire, le plus souvent favorable au fulmar. Environ un mois avant la ponte, vers la mi-avril, les femelles quittent la colonie et s’absentent pendant une vingtaine de jours, les mâles désertent également la colonie mais avec une semaine de décalage. Cette phase appelée exode préposital ou « lune de miel » a été décrit par Macdonald en 1977 [16]. L’œuf unique est déposé à même le sol, dans une cuvette sommairement aménagée dans le substrat par les oiseaux. Les pontes ont lieu durant la seconde quinzaine de mai [4 ; 13 ; 30] et l’incubation par les deux parents dure 49 jours en moyenne [12 ; 20]. Le jeune est nourri de proies marines prédigérées, que les parents lui régurgitent directement dans le bec. C’est sur une courte période, allant de la fin du mois d’août au début du mois de septembre, que se produit l’envol des jeunes (abandonnés par les adultes), à l'âge de 53 jours en moyenne (extrêmes : six à huit semaines [4 ; 8 ; 20 ; 30]). Le jeune est alors totalement indépendant. Le succès de la reproduction varie en fonction de multiples facteurs, dont par exemple l’âge et l’expérience des parents ou les conditions météorologiques. La production est le plus souvent de l’ordre de 0,3 à 0,5 jeune par couple reproducteur [4 ; 11 ; 18 ; 22 ; 30]. Le fulmar boréal est, pour l’avifaune européenne, l’oiseau de mer dont l’âge de première reproduction est le plus tardif, allant de 6 à 19 ans et le plus souvent à 8 ans [22 ; bg7]. Très schématiquement, les jeunes individus restent en mer durant leurs quatre premières années de vie puis prospectent les colonies à la recherche de leur futur lieu de reproduction pendant les quatre années suivantes [22]. La survie annuelle des adultes est très élevée, de l’ordre de 97 % [9 ; 18], et la longévité maximale connue est supérieure à 40 ans. L’espèce est en outre caractérisée par une très faible philopatrie, une fidélité au partenaire et au site de reproduction très marquée [7 ; 22]. Régime alimentaire Le fulmar boréal s’alimente en haute mer à des distances variables de la colonie (allant de plusieurs dizaines à quelques centaines de kilomètres), notamment en fonction de l’âge du poussin [31]. Les zones d’alimentation sont situées au niveau du plateau continental, sur des fonds de moins de 200 m à 1000 m, ou au-delà [24 ; 31]. Le spectre alimentaire est très large, avec un régime principalement constitué de zooplancton, de céphalopodes et de poissons, et l’espèce peut également exploiter de manière non négligeable les déchets de poissons derrière les bateaux de pêche [21 ; 23 ; bg7]. État des populations et tendances d’évolution des effectifs Le fulmar boréal compte parmi les oiseaux marins les plus abondants de l'hémisphère nord, avec une estimation de cinq à sept millions de couples pour la population mondiale [bg46]. En Europe, la population est estimée entre 2,8 et 4,4 millions de couples [3] et son statut de conservation est favorable, les tendances démographiques étant à l’augmentation ou à la stabilisation selon les pays [bg2 ; bg4 ; bg46]. En France, où le millier de couples nicheurs ne représente qu’une fraction dérisoire des effectifs européens, l’espèce a un statut national « rare » mais elle n’est pas considérée comme menacée [bg53]. Localisé à l’origine dans le nord-est de l’Atlantique uniquement en Islande (Grimsey) et en Écosse (St Kilda), le fulmar a connu une formidable expansion géographique et numérique à partir du milieu du XVIIIe siècle, qui s’est intensifiée au XIXe siècle [8]. L’espèce a étendu son aire de reproduction vers le sud et s’est implantée sur le littoral de Grande-Bretagne et d’Irlande dans la première moitié du XXe siècle puis elle s’est établie en France, où la première ponte a été notée en 1960 aux Sept-Iles (Côtes d’Armor), quelques années après l’installation des premiers oiseaux [19]. En l’espace de deux décennies, l’expansion s’est poursuivie sur le littoral de la Bretagne puis de la Normandie, de la Picardie et du Pas-de-Calais [bg5]. Peu de nouvelles implantations ont été notées sur le littoral français à la fin du XXe siècle et les colonies du Morbihan (Groix et Belle-Ile) sont les plus méridionales d’Europe. La population française comptait une quarantaine de couples en 1970 puis 500 couples environ dix ans plus tard et, depuis la fin des années 1980, les effectifs sont relativement stables, de l’ordre d’un millier de couples [bg5]. - 149 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Population normande Une dizaine d’années après le premier cas observé de nidification en Bretagne, les premières observations normande de fulmar sont faites au Nez de Jobourg dans le département de la Manche (Braillon, 1969). La nidification en Normandie du fulmar boréal a été prouvée en 1972, sur les falaises du Pays de Caux [6]. Concernant la ZPS « Falaise du Bessin Occidental », la première mention de l’espèce date de 1972 [1], alors que le premier poussin est observé en 1977 [14]. À partir de 1972, les effectifs nicheurs normands ont augmenté très rapidement pour atteindre un plateau dans la fin des années 80 (Tableau XIX). Depuis cette période, l’espèce connait un recul accéléré et les effectifs nicheurs ont été divisés par presque quatre en moins de dix ans. Différentes causes sont avancées pour expliquer ce déclin, localement le retour du faucon pèlerin est à envisager et l’érosion accélérée des falaises a pu jouer un rôle en faisant disparaitre des habitats favorables. À une échelle plus globale, l’aggravation de la pollution marine [27] et le réchauffement climatique (obligeant les adultes à se nourrir toujours plus loin des colonies, affaiblissant ainsi les adultes reproducteurs) sont à prendre en compte. En 2006, l’espèce niche de façon certaine sur les falaises du Bessin occidental et oriental et dans le pays de Caux, il ne se reproduit plus dans la Hague (Carte 6). Carte 6 : Répartition normande de fulmar boréal nicheur en 2006. Tableau XIX : Évolution de la population normande de fulmar boréal. Nombre de sites occupés 1969-1970 1977-1979 1987-1988 2006 Hague Bessin Pays de Caux Total normand 0 0 0+ ? 0+ ? 2 122 200-300 324-424 5 298 453 756 0 84 123 207 - 150 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Contribution de la ZPS Concernant le fulmar boréal, il est difficile de contrôler le contenu des « nids » compte tenu des difficultés d’accès aux falaises et de l’immobilité des oiseaux sur leur site. La méthodologie de dénombrement des couples reproducteurs, conseillée par le GISOM (Annexe XX), consiste à utiliser comme unité de dénombrement le Site Apparemment Occupé (SAO). Le comptage des SAO, effectué à la bonne période, donne le nombre de couples propriétaires de sites et non le nombre de reproducteurs effectifs, mais c’est cependant un indice fiable de la taille de la population et un élément de référence pour des comparaisons, entre années ou entre colonies [5]. Le SAO est défini en fonction de quelques critères précis comme le comportement de l’oiseau et les caractéristiques physiques du site. Enfin, le SARi est le Site Avec Reproduction identifiable, c'est-à-dire le site pour lequel une preuve de reproduction est visible le jour de l’observation (œuf, poussin, bout de coquille…). La Carte 7 présente d’une part les effectifs moyens de fulmar boréal nicheur par secteur sur les huit dernières années de suivis précis (2004-2011) et d’autre part l’évolution annuelle des effectifs par secteur. Globalement, ce sont les deux secteurs d’Englesqueville-la-Percée qui accueillent le plus de couples avec, en moyenne, 28 % des couples sur le secteur Ouest et 25 % sur le secteur Est. Le secteur de Cricqueville-en-Bessin compte en moyenne 20 % des effectifs, les secteurs de Saint-Pierre-du-Mont et de Louvières-Vierville accueillant chacun 13 % des effectifs nicheurs. Carte 7 : Répartition des effectifs nicheurs de fulmar boréal sur la ZPS de 2004 à 2011.3 Utilisation spatio-temporelle de la ZPS L’espèce arrive sur la ZPS dès début novembre. Les oiseaux sont observés posés en mer ou installés sur des corniches en falaise. Celle-ci accueille à la fois des couples nicheurs et des oiseaux non reproducteurs, ces derniers se dispersant en mer en mai et juin. Vers la mi-avril, les couples reproducteurs s’absentent de la colonie pour effectuer l’exode préposital et sont de retour début mai. Les derniers reproducteurs et leur éventuelle progéniture désertent le site au début du mois de septembre [29]. Les principales zones d’alimentation se trouvent au-delà du secteur marin de la ZPS. 3 Toutes les cartes spécifiques à la ZPS sont consultables au format A3 dans l’Atlas cartographique. - 151 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc NB : La période critique pour l’espèce (ponte, incubation, élevage…) figure en hachuré. Évolution de la population nicheuse de la ZPS Un suivi de l’ensemble des falaises du Bessin de 1977 à 1987 [13] a montré la forte expansion de l’espèce jusqu’au milieu des années 80 avec un nombre maximum de 100 poussins, correspondant à 250 couples reproducteurs recensés. Ensuite, jusqu’en 1997, cet effectif est relativement stable et constitue à l’époque la plus forte densité de fulmars nicheurs des côtes françaises. Après une période de pression d’observation plus faible, la population nicheuse de fulmar boréal fait l’objet d’un suivi régulier depuis 2003 sur l’ensemble de la ZPS. Outre la disparité de répartition des couples reproducteurs selon les secteurs et les années, c’est une tendance au déclin qui caractérise cette période puisque l’effectif nicheur s’est réduit de moitié entre 2004 et 2008 (Figure 6). Le constat est encore plus frappant si l’on considère le nombre de poussins produits puisqu’un recensement exhaustif sur la totalité de la ZPS en août 2007 n’a permis de comptabiliser que deux pulli (jeunes) [29]. Toutefois depuis 2007, les effectifs nicheurs semblant repartir à la hausse, il convient dans les années à venir de mieux suivre le succès reproducteur de cette espèce menacée. La difficulté des oiseaux adultes à trouver la nourriture pour alimenter leur unique jeune est l’hypothèse généralement avancée pour expliquer le déclin de la population nicheuse de la ZPS, la cause première suspectée étant une modification des réseaux trophiques en relation avec le réchauffement planétaire. Figure 6 : Évolution des effectifs nicheurs de fulmar boréal sur la ZPS de 2004 à 2011. Évaluation de la population nicheuse de la ZPS Avec 84 couples en 2006, la population de la ZPS représente un peu plus de 40 % de la population normande. À l’échelle nationale, en fonction des estimations, la population nicheuse de la ZPS représente entre 7,3 et 20,3 % de la population française (Tableau XX) et constitue donc un site d’importance nationale pour l’espèce. Tableau XX : Évaluation de la population nicheuse de fulmar boréal sur la ZPS. % de la population Population nationale et régionale Évaluation Population ZPS Min. Max. Min. Max ZPS (2004-2011) 62 164 7,3 20,3 4 Normandie (2006) 207 29,9 79,2 B 5 France (2009-2010) 807 848 Europe (« 2000 ») 1 500 000 4 5 Binard & Debout, 2007 [2]. Estimation (Cadiou, 2011). - 152 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Menaces potentielles et propositions de gestion L'inaccessibilité naturelle de la majorité des colonies les protège des dérangements humains. Par contre, la prédation par des carnivores terrestres peut être localement un facteur limitant [bg5]. Des captures accidentelles de fulmars boréaux par les palangriers pélagiques sont constatées dans le nord-est de l’Atlantique mais, étant donné les effectifs élevés de l’espèce, cette menace potentielle ne semble pas représenter un risque majeur [12 ; 21 ; bg46]. L’ingestion de particules de plastique ou d’autres matières est très fréquente chez le fulmar boréal, les adultes pouvant les régurgiter aux poussins, mais l’impact potentiel sur la survie n’a pas été évalué [23]. Un impact des changements climatiques à long terme sur des variations d’abondance des ressources alimentaires et sur la dynamique de population de l’espèce a été mis en évidence récemment, avec des effets à la fois sur la biologie de reproduction et sur la survie des individus [8 ; 22]. Des modifications du régime des vents pourraient aussi accroître les dépenses énergétiques des oiseaux et limiter leur possibilité d’installation durable sur les colonies les plus méridionales [7]. Aucune mesure particulière ne s’impose pour la protection des colonies françaises mais elles restent vulnérables compte tenu de leurs faibles effectifs, de la tendance à la stabilisation et de leur situation géographique. …). Sur la ZPS, outre la principale menace que constitue le réchauffement climatique, l’évolution érosive de la falaise peut avoir un impact sur la nidification du fulmar boréal par la disparition de corniches favorables à l’installation des couples. Si la présence de pêcheurs sur le platier, le passage d’embarcations en bas de falaise ou d’aéronefs à basse altitude ne génèrent aucun impact sur l’espèce, la présence humaine en haut de falaise peut engendrer un abandon des sites de reproduction situés généralement vers le haut de la paroi. Cette menace proviendrait essentiellement des promeneurs utilisant l’ancien sentier du littoral qui, s’ils stationnent en bord de falaise, peuvent provoquer l’envol des oiseaux installés sur leur corniche de nidification. Le projet du Conseil Général du Calvados de mettre en place une véloroute à environ trente mètres du bord de la falaise et la plantation d’une végétation écran devra permettre, à court terme, la suppression définitive de ce type de dérangement. Signalons également des cas d’intoxication des fulmars liés à l’ingestion des diverses particules plastiques (bouchon…) et mentionnons qu’au niveau européen [28], hors côtes française, 90 % des cadavres de fulmar boréal rejetés à la côte présentaient des morceaux de plastiques dans leur système digestif. En lien avec la convention OSPAR un réseau spécifique de suivi de l’espèce a été mis en place dans le cadre d’EcoQOs (Ecological Quality objectives). Enfin, afin d’évaluer l’impact des travaux de création de la véloroute et dans le but d’accroître les connaissances de l’état de conservation de la colonie (notamment en terme de succès reproducteur) il apparait essentiel d’affiner les suivis sur cette espèce patrimoniale menacée. Études et recherches à développer Dans le contexte des changements climatiques et d’une possible rétraction de l’aire de reproduction de l’espèce vers le nord, il apparait nécessaire de mettre en place un suivi régulier de l’évolution des effectifs et de la biologie de reproduction sur différents secteurs littoraux de la Manche et de l’Atlantique. Mallory (2006) suggère de considérer le fulmar comme bio-indicateur de l’état du milieu océanique. Pollution du milieu marin et réchauffement climatique se cumulant, la raréfaction des proies conduit le fulmar à être moins sélectif et à absorber plus fréquemment, par confusion, toutes sortes de petits déchets plastiques qui s’offrent à lui. En conséquence, sa mortalité doit augmenter de façon notable. - 153 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Bibliographie 1. BRAILLON B., 1972. Le fulmar niche en Normandie. Le cormoran 2, 34-36. 2. BINARD R. & DEBOUT G., 2007. ERG 2006. État des Réserves du GONm. Septembre 2005 à août 2006. GONm. 3. BIRDLIFE INTERNATIONAL, 2004. Birds in Europe : population estimates, trends and conservation status. Cambridge, UK :BirdLife International. (BirdLife Conservation Series No. 12). 4. CADIOU B., 1994. Le Fulmar boréal (Fulmarus glacialis) en Bretagne : évolution de sa répartition entre 1935 et 1994 et perspectives de suivi. Ar Vran 5: 57-70. 5. CADIOU B. (OROM, BV-SEPNB) In GISOM, 2009. Méthodes de suivi des oiseaux marins nicheurs. Suivi des colonies de fulmars boréaux. Document de travail (non publié). 6. CHAPPUIS & LE MAHO, 1971. Installation du fulmar en Haute-Normandie. Oiseau revue fr. orn., 41(1):7981. 7. DUNNET G.M., OLLASON J.C. & ANDERSON A., 1979. A 28-year study of breeding Fulmars Fulmarus glacialis in Orkney. Ibis, 121 : 293-300. 8. FISHER J., 1952. The Fulmar. Collins, London. 496 p. 9. FURNESS R.W. & BRYANT D.M., 1996. Effect of wind on field metabolic rates of breeding Northern Fulmars. Ecology, 77 : 1181-1188. 10. 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WEIMERSKIRCH H., CHASTEL O., CHEREL Y., HENDEN J.A. & TVERAA T., 2001. Nest attendance and foraging movements of Northern Fulmars rearing chicks at Bjørnøya Barents Sea. Polar Biology 24: 83-88. - 155 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Puffin des anglais Puffinus puffinus (A013) Ordre : Procellariiformes Famille : Procellariidés Statut : Espèce protégée en France (article 1 et 5 du 17 avril 1981) et inscrite à l’article 4.2 de la Directive « Oiseaux ». Description de l’espèce Le puffin des anglais est entièrement noir sur les parties supérieures et blanc sur les parties inférieures. Le bec est assez long et fin avec un petit crochet terminal. Les narines sont externes, en forme de tubes sur l’arête supérieure du bec. Les sexes sont semblables et il n’y a pas de variation saisonnière de plumage, ni de différence entre adulte, juvénile et immature. La mue postnuptiale est complète juste après la nidification. La mue postjuvénile débute juste après l’envol. La mue des immatures est complète en même temps que celle des adultes. Sur les lieux de reproduction, l’oiseau est très bruyant : émission puissante de caquètements, miaulements et divers grincements (JCR, CD1/pl.10). En vol, le puffin effectue des planés au ras des vagues. Entre les planés, les battements d’ailes sont rapides avec une tenue rigide. À terre, l’oiseau se traine sur le ventre. L’espèce est monotypique depuis le changement de nomenclature dissociant la sous-espèce atlantique P. puffinus des deux sous-espèces méditerranéennes P. yelkouan et P. mauretanicus, récemment élevées au rang d’espèce à part entière [2 ; 14 ; bg58]. Longueur totale du corps : 31 à 36 cm. Poids : 375 à 450 g. Le puffin des anglais ressemble à deux autres espèces : le puffin de Méditerranée (Puffinus yelkouan) et le puffin semblable (Puffinus assimilis), mais il est le seul à présenter un contraste très marqué blanc-noir entre les parties supérieures et inférieures du corps. Les autres critères de détermination sont délicats à mettre en œuvre sur le terrain et demandent une bonne connaissance des espèces de ce genre. Dessin S. Leparoux. Répartition géographique La zone de reproduction du puffin des anglais se situe dans l’Atlantique Nord. Une centaine de couples colonisent la côte Est Atlantique [7 ; bg46]. Mais l’essentiel de la population occupe les iles britanniques. La population française est concentrée sur trois sites bretons : l’archipel d’Houat dans le Morbihan, l’archipel de Molène dans le Finistère et l’archipel des Sept-Iles dans les Côtes d’Armor [5 ; 12 ; bg5]. La Bretagne marque la limite méridionale de l’aire de nidification de l’espèce en Europe. En hiver, le puffin des Anglais fréquente notre littoral Atlantique mais il est établi qu’il traverse l’océan pour hiverner sur les côtes d’Amérique du Sud [4]. Biologie Écologie Le puffin des anglais niche sur des iles et des promontoires isolés des côtes britanniques et irlandaises ainsi qu'au sommet rocheux de certains monts. Comportement Il vit en colonie et est de mœurs strictement nocturne sur ses lieux de reproduction. Aux Sept-Iles, les oiseaux sont présents de début avril à fin septembre (derniers envols de jeunes). Avant la ponte, la femelle déserte le nid plusieurs jours et profite de cet exode préposital pour accumuler des réserves. L’oiseau est fidèle au site - 156 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. d’élevage et le couple est fidèle au site de reproduction. Mais de nombreux cas d’immigration sont connus et les échanges entre colonies sont peut-être plus intenses que ce qui a été observé jusqu’à aujourd’hui. Ainsi, au début de la saison de reproduction, plus de 20 % des terriers de Rouzic étaient occupés de jour par des non reproducteurs en 1981 [10]. Reproduction et dynamique de population Le puffin des anglais creuse des terriers, parfois au plus haut des pentes au sol profond. Il n’hésite pas à coloniser d’anciens terriers de lapins Oryctolagus cuniculus comme à Banneg dans l’archipel de Molène, voire de Macareux moine Fratercula arctica comme sur les iles de Rouzic et Malban dans l’archipel des Sept-Iles. Un seul œuf est pondu. La période de ponte débute à la mi-avril en Bretagne, la première décade de mai étant la date moyenne [10]. L’incubation dure de 47 à 66 jours et la couvaison est assurée en alternance par les deux partenaires. L’œuf peut supporter des périodes de refroidissement. Le poussin est nourri abondamment par les deux parents, tant et si bien qu’à l’âge de sept semaines, son poids atteint le double de celui d’un adulte. Mais à partir de la huitième semaine, les adultes délaissent progressivement le poussin qui passe les derniers dix jours seul au nid. Il s’envole à 70 jours [4 ; bg7]. La survie annuelle des immatures est de l’ordre de 80 %. Ainsi, seuls 30 % des poussins atteignent l’âge de première reproduction, soit cinq-six ans, âge à partir duquel la survie est supérieure à 90 % [4]. La longévité maximale observée grâce aux données de baguage est de 37 ans [bg59]. Les goélands, notamment le goéland marin Larus marinus, prédateur naturel du puffin des anglais sur nos côtes, ne semblent pas avoir un impact important sur les colonies françaises, excepté peut-être dans l’archipel de Molène. Régime alimentaire Le régime alimentaire du puffin des anglais est constitué de petites proies : petits poissons mais aussi céphalopodes et crustacés qui sont capturés en surface ou proche de la surface. La recherche des sites d’alimentation peut amener un oiseau loin de sa colonie par exemple de la mer d’Irlande jusqu’au golfe de Gascogne où se situent les bancs abondants et très énergétiques de Sardines Sardinia pilchardus [4]. Pendant la période d’élevage du poussin, les mâles s’absentent moins longtemps que les femelles [6]. Celles-ci peuvent effectuer des voyages durant cinq à sept jours. État des populations et tendances d’évolution des effectifs Les iles Britanniques rassemblent l’essentiel de la population nicheuse, avec 280 000 à 310 000 couples pour une population mondiale estimée entre 340 000 et 410 000 [bg46]. De tendance non connue en Europe, le statut de l’espèce est qualifié de « localisé » [bg2]. Avec moins de 200 couples, la population nicheuse française apparait très marginale et son statut est considéré comme vulnérable [bg53]. L’ile de Banneg dans l’archipel de Molène est occupée au moins depuis le XIXe siècle. Les effectifs fluctuent entre un minimum de dix et un maximum de 34 couples pour la période allant de 1957 à 2004 [5 ; bg5]. Depuis 1999, une trentaine de couples y sont recensés annuellement. L’histoire de la colonie des Sept-Iles est plus récente, puisque la première mention de cet oiseau comme nicheur sur Rouzic remonte seulement à 1978, alors que la nidification y était suspectée depuis quelque temps [8 ; 11]. Les effectifs progressent régulièrement jusqu’en 2005, atteignant un minimum de 150 couples avec actuellement deux iles colonisées : Rouzic et Malban [5 ; 12 ; bg5]. Sur Rouzic, depuis 2003, l’expansion spatiale de la colonie de Fous de Bassan Morus bassanus réduit le territoire occupé par le puffin des Anglais. Néanmoins sa dynamique spatiale et numérique n’a pas subi d’impact négatif [12]. D’autres iles bretonnes sont, ou ont été occupées de manière sporadique, avec parfois de simples indices de présence d’oiseaux mais pas de reproduction : Balaneg (archipel de Molène), Keller Vraz et Youc’h Korz (archipel d’Ouessant), Er Valant et Er Yoc’h (archipel d’Houat), Tomé (près des Sept-Iles). Le cumul de toutes ces données éparses dans le temps ne dépasse pas dix couples. La faible pression d’observation en dehors des archipels des Sept-Iles et de Molène, conjuguée à la difficulté de recensement, est certainement à l’origine d’une sous-estimation de la population française. Mais l’augmentation générale des effectifs bretons depuis 1981 est une réalité. Des reprises de bagues laissent à penser que cette dynamique positive serait soutenue par une immigration d’oiseaux en provenance du Pays de Galles [bg5]. La dynamique de l’espèce à l’échelle de l’ensemble de son aire de répartition demeure mal connue. Si les derniers recensements réalisés dans les iles Britanniques, principalement en 2000-2001, ont révélé une population plus importante que supposée, le manque de données antérieures et l’utilisation de protocoles de dénombrements différents ne permettent pas de dégager des tendances démographiques [bg2 ; bg46]. Population normande Présent sur seulement deux cartes (Carte 8) lors de la réalisation de l’atlas des hivernants, le puffin des anglais est observé, en Normandie, principalement lors de la migration postnuptiale [1]. Aucune estimation d’effectifs ne peut être avancée pour cette espèce en Normandie. - 157 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Carte 8 : Répartition normande des effectifs hivernants de puffin des anglais. Utilisation spatio-temporelle de la ZPS En Normandie et sur la ZPS, l’espèce est surtout présente durant la migration postnuptiale d’août à octobrenovembre. Cependant, les observations réalisées sur la ZPS depuis ces dernières années, montrent une présence pouvant s’étaler de la fin juin au début du mois de décembre. janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc Évaluation de la population de la ZPS Cette espèce n’étant présente qu’au passage sur la ZPS, aucune évaluation n’a pu être réalisée. Menaces potentielles et propositions de gestion La protection des sites occupés par la quasi-totalité des couples français les met à l’abri des activités humaines, mais cette concentration de toute la population française sur seulement trois sites (Rouzic, Malban, Banneg) constitue aussi une fragilité. La menace principale peut provenir des espèces prédatrices introduites comme le Surmulot Rattus norvegicus. Cependant, plusieurs campagnes d’éradication menées avec succès ont écarté cette menace sur les sites avérés de reproduction, autant que sur les sites potentiels [3 ; 9]. Sur les sites accueillant des oiseaux, il est vital de surveiller la possible colonisation par des prédateurs exogènes à la faune locale, comme le surmulot mais aussi comme le vison d’Amérique Mustela vison. L’impact potentiel de la prédation par les goélands marins doit aussi être surveillé, en recherchant les éventuels cadavres de puffins. Si des campagnes d’éradication sont nécessaires, elles doivent être réalisées par piégeage et non par le poison. Des mesures favorables à la population nicheuse par divers procédés sont théoriquement envisageables avec, par exemple, la pose de terriers artificiels ou l’aménagement de cavités naturelles ou encore la repasse sonore sur des sites potentiels non occupés. Ainsi de multiples expériences dans le monde ont été tentées sur de nombreuses espèces de procellariiformes [13]. Mais elles ont montré très peu de résultats significatifs qui ne soient pas partiels et ponctuels. L’état de conservation du puffin des Anglais en France et en Europe n’impose pas d’envisager sérieusement ce type d’action de conservation dans le contexte évolutif actuel. Études et recherches à développer L’effort entrepris actuellement en terme de suivi des effectifs, d’interaction entre espèces et de mise en commun des données au niveau national doit être poursuivi. Au-delà des trois ou quatre ilots pour lesquels des données annuelles sont acquises, de nombreux sites potentiels et historiques d’accueil du puffin des Anglais ne sont plus - 158 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. recensés faute de moyens humains. Une prospection annuelle systématique de tous les sites bretons doit être envisagée. Les gestionnaires des sites colonisés manquent cruellement de données permettant de s’interroger sur l’évolution des colonies en relation avec les changements du milieu et ainsi d’évaluer plus finement l’état de conservation des populations. Quatre axes d’étude semblent accessibles. Le premier concerne la chronologie et le succès de reproduction. Le deuxième est relatif à des préoccupations énergétiques en période de reproduction : temps dédié à la recherche alimentaire, sites d’alimentation, bol alimentaire. Le troisième axe d’étude concerne les flux d’oiseaux entre colonies, phénomène essentiel à appréhender. Enfin, la répartition des oiseaux en mer et la détermination des zones marines importantes pour l’espèce (stationnement hivernal, site d’alimentation) devraient constituer une priorité de recherche. Bibliographie 1. BARRIER A. in GONm, 2004. Atlas des oiseaux de Normandie en hiver. Le Cormoran, 13 : (209). 2. BOURNE, W.R.P., MACKRILL, E.J., PATERSON, A.M. & YÉSOU, P., 1988. The Yelkouan shearwater Puffinus (puffinus ?) yelkouan. British Birds 81: 306-319. 3. BREDIN, D. & DUTOUQUET, L., 2004. Protocole d’éradication du rat surmulot sur l’ile Tomé (Bretagne). Espaces Naturels 8: 28-30. 4. BROOKE, M., 1990. 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Son plumage est d’un brun sombre relativement uniforme sur l’ensemble des parties supérieures (tête, dos, dessus des ailes, queue, haut des flancs). Le fond blanchâtre des parties inférieures est plus ou moins maculé de brun selon les individus. Chez les oiseaux les plus marqués, seul le dessous des ailes, la gorge et le ventre sont pâles, le reste du plumage étant d’un brun presque aussi foncé dessous que dessus. Chez les individus les plus clairs, les marques brunes sont limitées au dessous de la queue et, parfois indistinctes, au collier et au dessous des ailes. Entre ces extrêmes, les oiseaux de coloration intermédiaire sont nombreux [20 ; 21]. Aucun dimorphisme sexuel ne permet de distinguer les mâles des femelles. Après une brève période suivant leur envol, quand leur plumage frais a encore un aspect velouté, les juvéniles ne sont plus différentiables des adultes. La mue postnuptiale des immatures et des adultes, complète, s’étend d’avril à novembre [18]. Longueur totale du corps : 40 cm. Poids : 500 g. Par sa coloration globalement brune, le puffin des Baléares peut faire penser à un jeune goéland Larus sp., dont il se distingue cependant aisément par sa taille plus petite et par son vol propre aux puffins, alternant des phases planées entre des séries de battements de faible amplitude, les ailes étant constamment tenues très rigides. Il est plus difficile de le différencier d’autres espèces de puffins. Le puffin fuligineux Puffinus griseus est du même brun que les plus foncés des puffins des Baléares qu’il côtoie parfois dans l’Atlantique, mais il est plus grand et est uniformément sombre dessous. Le puffin des Anglais Puffinus puffinus, également présent en Manche et dans l’Atlantique, a un plumage plus contrasté, tout noir dessus et blanc pur dessous. La distinction est beaucoup plus délicate en Méditerranée, où le puffin yelkouan Puffinus yelkouan ressemble très fortement aux puffins des Baléares les plus clairs, quoique étant plus svelte, montrant généralement des parties supérieures plutôt gris-brun que brun sombre, et parfois une tête plus pâle. En dépit de l’optimisme de certains observateurs [6], la séparation de ces deux espèces n’est pas toujours objectivement possible sur le terrain. Photographie Y. Toupin Répartition géographique Espèce endémique de la Méditerranée occidentale, le puffin des Baléares se reproduit uniquement sur certaines iles de l’archipel dont il porte le nom. Les oiseaux en recherche de nourriture se dispersent à grande distance des colonies, ils fréquentent alors essentiellement les eaux côtières, s’aventurant rarement à plus de quelques dizaines de kilomètres du littoral. En Méditerranée, ils se dispersent jusqu’au golfe de Gênes vers le nord et jusqu’aux côtes algériennes vers le sud ; dans les eaux françaises ils fréquentent surtout le golfe du Lion, des côtes du Roussillon au delta du Rhône, en plus faible nombre jusqu’aux iles d’Hyères. Une part importante de la population migre vers l’Atlantique à partir de mai-juin, pour retourner en Méditerranée à partir de septembre. Durant cette migration estivale, des puffins des Baléares se rencontrent jusqu’au sud des iles Britanniques et de la mer du Nord, mais ils se regroupent essentiellement en quelques points des côtes du Portugal, de Galice, et de l’ouest de la France [11]. Dans le golfe de Gascogne, l’espèce se concentre particulièrement au large de la Vendée et de l’estuaire de la Vilaine, secondairement aux abords du bassin d’Arcachon et dans les pertuis Charentais. Sa présence en Manche occidentale est régulière, avec parfois des effectifs très importants en baie de Saint-Brieuc et au large de la baie du Mont Saint-Michel. En été, les eaux françaises de l’Atlantique et de la Manche peuvent héberger jusqu’à 50 % de l’effectif mondial de cette espèce [9 ; 19]. - 160 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Biologie Écologie Le puffin des Baléares niche à même le sol dans des grottes et fissures à flanc de falaises côtières sur des iles et ilots des Baléares. Initialement l’espèce nichait également sur des falaises situées au cœur de ces iles, à une certaine distance de la mer, mais elle en a été éliminée après leur colonisation par l’homme. En mer, la distribution de ces puffins semble régie par celle des poissons dont ils se nourrissent, plus que par des caractéristiques océanographiques particulières. On a initialement pensé que leur répartition estivale dans le golfe de Gascogne était liée à la présence de masses d’eau froide [7], mais l’espèce continue à fréquenter les mêmes secteurs en dépit du réchauffement global des eaux du golfe [IFREMER in 19]. Comportements Les puffins des Baléares sont très grégaires, se regroupant parfois en bandes de plus d’un millier d’individus. Ils volent de façon presque continue durant la journée, à la recherche de nourriture. Il arrive que des oiseaux s’alimentent derrière des chalutiers après le coucher du soleil, mais ce comportement est très minoritaire et, quand ils sont loin des colonies, les oiseaux passent généralement la nuit posés sur l’eau. À partir des mois de mai et juin, une part importante de la population migre vers l’Atlantique, et les retours vers la Méditerranée s’étalent de septembre à décembre. Reproduction et dynamique de population Certains oiseaux visitent les sites de nidification dès l’été, ils y sont plus nombreux en automne et la ponte a lieu en février-mars. La femelle pond un seul œuf dans une cavité ou une grotte. L'incubation dure environ 50 jours. Les jeunes puffins des Baléares quittent le nid en juin. Le succès de reproduction est limité par la prédation effectuée sur nombre de colonies par des mammifères introduits par l’homme [12]. Même sur les colonies indemnes de prédation, le succès de reproduction ne dépasse pas 59 % : cette valeur est très faible pour un puffin, suggérant que les adultes rencontrent des problèmes particuliers, qui restent à identifier, durant la phase d’élevage des jeunes. La survie des oiseaux de première année est estimée à 70 %, celle des immatures à 74 %, celle des adultes à 78 %, cette dernière valeur étant particulièrement faible pour ce genre d’espèce : chez les puffins, la survie des adultes est généralement proche de 90 % [12]. Régime alimentaire Essentiellement ichtyophage, le puffin des Baléares se nourrit surtout sur des bancs de petits poissons nageant près de la surface (anchois, sardines, sprats). Il plonge également à faible profondeur : moins de quelques mètres le plus souvent, parfois plus de 20 mètres [2] à la recherche de nourriture. Il prélève plus rarement du plancton, et sait aussi tirer profit des rejets effectués par les chalutiers. Ponctuellement, cette dernière source de nourriture peut prendre une part prépondérante dans l’alimentation de l’espèce [1 ; 9 ; 15 ; 19]. État des populations et tendances d’évolution des effectifs L’effectif mondial de l’espèce est restreint et décline rapidement. Son statut de conservation est jugé en « danger critique » en Europe [bg2]. Estimée à 3 300 couples en 1991, la population comptait au mieux 2 000 à 2 400 couples en 2005 selon RODRIGUEZ-MOLINA & MCMINN [14]. La population se compose aussi d’oiseaux immatures et d’adultes qui ne nichent pas, deux catégories dont l’effectif est difficile à estimer. On peut néanmoins penser que la taille globale de la population est comprise entre 10 000 et 20 000 oiseaux, cette dernière valeur étant très optimiste. La conjugaison de la forte mortalité des adultes et de leur faible productivité explique la chute d’effectif, qui se poursuit à un rythme estimé à 7,4% par an [12]. Si cette situation ne s’améliore pas, l’espèce aura disparu dans la seconde moitié du XXIe siècle : le puffin des Baléares est un des oiseaux les plus menacés d’Europe. En France, jusqu’à 10 000 oiseaux estivaient près des côtes du golfe de Gascogne au milieu des années 1980, dont 5 000 à 7 000 au large de la Vendée. Bien qu’atteignant encore parfois de tels chiffres, la présence de l’espèce y est devenue plus erratique et sur la période 1999-2005 on y comptait généralement moins de 3 000 à 4 000 oiseaux. En revanche, l’espèce est devenue plus régulière en Manche occidentale, où les effectifs varient de quelques centaines à environ 4 000 oiseaux selon les années [19 ; A. BARZIC & G. BESSEAU, inédit]. - 161 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Population normande Lors de la migration postnuptiale, le puffin des Baléares remonte le long des côtes de l’Atlantique et de la Manche occidentale. De juin à octobre essentiellement des groupes pouvant atteindre plusieurs milliers d’individus peuvent ainsi être vus en Vendée, en Bretagne et jusqu’en Normandie : 2 000 à Carolles en septembre 1997. En Manche orientale il est, en revanche, nettement moins fréquent. L’espèce regagnant ses sites de nidification pendant l’automne, les observations hivernales sont peu nombreuses et surtout répertoriées en Bretagne et plus au sud. Lors de l’enquête GONm (1998-2002) des oiseaux hivernants l’espèce a été notée à sept reprises sur les côtes est et nord-est du Cotentin (Carte 9). Ces oiseaux ont alors été considérés comme des migrateurs tardifs plutôt que comme de vrais hivernants [4]. Carte 9 : Répartition normande des effectifs hivernants de puffin des Baléares. Utilisation spatio-temporelle de la ZPS La plupart des observations de puffin des Baléares sur la ZPS ont été réalisées lors de la migration postnuptiale de juin à octobre. janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc Évaluation de la population de la ZPS Au regard de la méconnaissance des populations de cette espèce à l’échelle régionale mais également nationale, nous ne sommes pas en mesure de proposer une évaluation de l’importance de la ZPS. Menaces potentielles et propositions de gestion Les principales causes de déclin identifiées sont la prédation par des mammifères (genettes, chats harets, rats) introduits par l’homme sur la plupart des sites de nidification, et la mortalité liée aux captures sur les hameçons des longues lignes de palangres en Méditerranée [10 ; 12]. Qu’elle soit due aux activités halieutiques ou à l’évolution des conditions océanographiques, la raréfaction des proies recherchées par ces puffins (en particulier l’anchois) obligerait ces oiseaux à de plus grands déplacements à la recherche de nourriture, avec pour corollaire une plus faible productivité et une moindre survie [11]. Une telle situation est peut-être en cours tant en Méditerranée qu’en Atlantique [16]. Les puffins des Baléares savent éviter les zones polluées par les hydrocarbures. Une pollution massive qui se produirait près des colonies ou sur les zones d’alimentation parcourues par les oiseaux en cours de reproduction pourrait toutefois avoir un fort impact sur la population. Selon le Conseil International pour l’Exploration de la Mer [8], la réalisation de parcs de générateurs éoliens en mer pourrait avoir un impact négatif sur les oiseaux marins, en modifiant l’environnement (impact potentiel sur les stocks de poissons, effet de barrière réduisant la fréquentation du site par les oiseaux) et en accroissant le - 162 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. risque de mortalité par collision avec les turbines [13]. De telles installations industrielles sont envisagées dans le principal secteur fréquenté par les puffins des Baléares sur les côtes de Vendée, ainsi qu’au large du Cotentin. Aucune mesure de gestion en faveur du puffin des Baléares n’est mise en œuvre en France. Un plan de gestion global, financé par la Commission européenne, a été rédigé par BIRDLIFE INTERNATIONNAL [5] mais ce plan de gestion ne contient aucune préconisation pour la France. Étant donné le médiocre état de conservation de l’espèce et l’importance des eaux atlantiques françaises (en particulier les eaux côtières de la Vendée à la baie du Mont-Saint-Michel), il serait utile de mettre en place un suivi coordonné des stationnements de l’espèce dans ces régions : évolution des effectifs, recherche de relations avec facteurs environnementaux. Au titre du principe de précaution, il conviendrait d’éviter les activités et aménagements susceptibles de perturber les stationnements de l’espèce sur les sites qu’elle fréquente préférentiellement : perturbation éventuelle par des éoliennes off-shore ou les activités de loisirs telles que le kite-surf ou le scooter marin, impact potentiel de la pêche intensive au filet maillant. Études et recherches à développer Au moins 50 % de l’effectif mondial de l’espèce fréquente les eaux française du golfe de Gascogne en été [11], ceci à une période cruciale du cycle annuel des oiseaux âgés d’un an et plus, qui effectuent alors leur mue [17 ; 18]. Or le puffin des Baléares est une espèce rare, protégée internationalement, dont la survie est menacée à court terme [12]. Pour faire face à ses responsabilités internationales pour la conservation de l’espèce, la France se doit de surveiller l’évolution de son statut dans les eaux nationales (effectifs et répartition) tout en développant les études nécessaires à l’amélioration des connaissances sur sa biologie en mer, en particulier son écologie alimentaire. Les puffins ont largement exploité les rejets du chalutage pélagique côtier qui, dans la première moitié des années 1980, assuraient certainement l’essentiel de leurs besoins énergétiques. L’évolution de la réglementation des pêches et celle de la répartition des poissons obligent maintenant ces oiseaux à une beaucoup plus grande mobilité dans leur recherche de nourriture. En termes de conservation, il est particulièrement important de savoir si les pratiques halieutiques continuent à être favorables à l’espèce ou, au contraire, la concurrencent, voire entraînent une sur-mortalité (palangre en longue ligne) : la problématique de conservation dans le golfe de Gascogne rejoint celle développée pour la Méditerranée [3]. Le suivi côtier du Puffin des Baléares est une des actions du programme européen INTERREG FAME (Future of the Atlantic Marine Environnement). Dans ce cadre, il a plusieurs buts : • l’amélioration des connaissances sur les réseaux trophiques marins ; • l’étude des interactions entre les populations d’oiseaux marins et les activités humaines (pêche, loisirs, éolien) ; • l’identification des zones importantes pour les oiseaux marins, zones qui seront proposées comme Aires Marines Protégées au terme du programme. Bibliographie 1. ABELLÓ, P., ARCOS, J.M. & DE SOLA, L.G., 2003. Geographical patterns of seabird attendance to a research trawler along the Iberian Mediterranean coast. Scientia Marina 67 (Suppl. 2): 60-75. 2. AGUILAR, J.S., BENVENUTI, S., DALL’ANTONIA, L., McMINN-GRIVÉ, M. & MAYOL-SERRA, J., 2003. Preliminary results on the foraging ecology of Balearic shearwaters (Puffinus mauretanicus) from birdborne data loggers. Scientia Marina 67 (Suppl. 2): 129-134. 3. ARCOS, J.M. & ORO, D., 2002. Significance of fisheries discards for a threatened Mediterranean seabird, the Balearic shearwater Puffinus mauretanicus. 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In MEDMARAVIS & MONBAILLIU, X. - Mediterranean Marine Avifauna, Population Studies and Conservation. NATO ASI Series G 12. Springer Verlag, Berlin. 513-517 p. 19. YÉSOU, P., 2003. Recent changes in the summer distribution of the Balearic shearwater Puffinus mauretanicus of western France. Scientia Marina 67(Suppl. 2): 143-148. 20. YESOU, P. & PATERSON, A.M., 1999. Puffin yelkouan et Puffin des Baléares : une ou deux espèces ? Ornithos, 6 : 20-31. 21. YÉSOU, P., PATERSON, A.M., MACKRILL, E.J. & BOURNE, W.R.P., 1990. Plumage variation and identification of the 'Yelkouan Shearwater'. British Birds 83: 299-319. - 164 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Fou de Bassan Morus bassanus (A016) Ordre : Pélécaniformes Famille : Sulidés Statut : Espèce protégée en France (arrêté modifié du 17/04/81) et inscrite à l’Article 4.2 de la Directive « Oiseaux ». Description et identification de l'espèce Le fou de Bassan est le plus grand des oiseaux de mer nicheurs du paléarctique occidental. En vol, ses longues ailes effilées, son long cou, son bec en poignard ainsi que le blanc étincelant de son plumage, à l’exception des extrémités des rémiges primaires noires, le rendent impossible à confondre avec tout autre oiseau de notre avifaune. Une zone de peau nue au niveau du menton signe son cousinage avec les pélicans. La tête et la nuque sont teintées de chamois jaunâtre et cela de manière plus intense chez le mâle adulte. À la fin de l’été, les zones jaunâtres s’éclaircissent et peuvent même virer au blanc. Le vol est puissant et direct avec des battements d’ailes suivis de planés. Le plumage adulte est acquis après la 4 année. Il n’existe pas de dimorphisme sexuel. Le juvénile est fuligineux pointillé de blanc. A l’automne de la 2 année, il est entièrement blanc au niveau de la tête et des parties inférieures. En fin de 3 année, son dos est presque entièrement blanc mais les ailes restent encore très marquées de noir. En 5 année, il peut rester encore des rectrices centrales noires. Mais il existe de nombreuses variations dans la chronologie de ce schéma. Chez l’adulte et l’immature, la mue intervient en continu de la fin de l’été à la fin de l’hiver. Le fou de Bassan est une espèce monotypique [10]. Sur les colonies, c’est une espèce bruyante dont les râles caquetants s’entendent de jour comme de nuit (JCR, CD1/pl.13). Longueur totale du corps : 87 à 100 cm. Poids : 2,4 à 3,6 kg. e e ème ème Photographie A. Corbeau Répartition géographique Le fou de Bassan se reproduit sur les rivages de l’Atlantique Nord. En France, l’ile Rouzic dans l’archipel des Sept-Iles (Côtes d’Armor) est toujours le seul lieu de reproduction en colonie avec 17 507 couples en 2005 [13]. La Bretagne marque donc la limite méridionale de l’aire de nidification de l’espèce. Cependant, des tentatives d'établissement de la part d'individus isolés ont eu lieu dans une colonie normande de Grand Cormoran [bg23]. De plus, le fou de Bassan s’est reproduit sur la côte provençale, avec une ponte en 1995, la production d’un jeune élevé en centre de soins en 1996, mais les tentatives suivantes ont été infructueuses [2 ; 4 ; 15 ; F. DHERMAIN, comm. pers.]. En dehors de la période de reproduction, les fous se dispersent dans tout l’Atlantique Nord et la Méditerranée. Ils fréquentent alors toutes les côtes de France. Ces oiseaux sont principalement originaires des iles Britanniques [bg71]. Biologie Écologie Les nids sont généralement rassemblés sur les corniches des falaises ou les pentes fortes exposées au vent dominant. Sous la pression démographique, des zones horizontales ou moins ventées peuvent très bien être colonisées La bordure de la colonie de Rouzic est mise à nu sur quelques mètres à cause de l’arrachage de la végétation par les oiseaux. Cette déstructuration du tapis végétal pose d’ailleurs problème. Ainsi, lors de fortes pluies, la terre s’écoule vers le bas de l’ile en colmatant les terriers de puffin des anglais Puffinus puffinus ou de macareux moine Fratercula arctica et les corniches de fulmar boréal Fulmarus glacialis. - 165 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Comportements En octobre, il reste une dizaine de jeunes encore non volants sur Rouzic. Les oiseaux de première année et quelques uns de deuxième année atteignent le golfe de Guinée [10]. En avançant dans l’âge, les oiseaux ne dépassent plus le golfe de Gascogne. Les liens de couple se relâchent fortement pendant cette dispersion hivernale. Chaque année, les premiers adultes reviennent se poser sur Rouzic entre le 20 et le 25 janvier. Les mâles sont les premiers à investir le terrain. Les femelles arrivent avec une à trois semaines de décalage. Le comportement de déplacement alimentaire et de plongée a été étudié en 2005 [5] : le rayon d’action est de 40 à 175 km (110 km en moyenne), mais un oiseau peut au total parcourir entre 150 et 770 km au cours d’un voyage en mer qui dure de 6 à 34 heures. Les oiseaux se sont principalement nourris à mi-chemin entre les côtes françaises et anglaises, à une centaine de km au nord-ouest des Sept-Iles. Ils ont également prospecté en baie de Saint-Brieuc et au sud des Iles anglo-normandes. Au cours du voyage le plus long (770 km en 29 heures) un fou s’est nourri au large du cap Lizard en Cornouaille. Reproduction et dynamique de population Il est indéniable que le comportement très grégaire de cet oiseau pendant la période de reproduction contribue, par imitation, à améliorer les performances reproductives individuelles : construction du nid, appariement avec un partenaire, fidélité au nid pendant la ponte (qui n’est que très rarement laissé sans défense)… [10]. Les oiseaux pas ou peu expérimentés, et qui pour la plupart ne se sont pas encore reproduits, se regroupent sur la marge de la colonie. Ces véritables « clubs » de rencontre et d’apprentissage de la vie sociale peuvent compter en août plus de 2 000 oiseaux à Rouzic. Le maillage des nids est très régulier avec un espacement de 80 cm à 1 m entre les centres de ceux-ci. Leur structure est sommaire avec de l’herbe (sur Rouzic Dactylis glomerata) et des algues mais aussi des matériaux d’origine anthropique comme des morceaux de filet de pêche. Ainsi, au printemps 2005, 50 % des nids contenaient de tels débris [13]. Un seul œuf est pondu. Pour la colonie de Rouzic, entre 1990 et 2005, le pic de ponte se situe très régulièrement la troisième semaine d’avril. Passé le 21 avril, le cumul des pontes réalisées dépasse 75 % du total des pontes de l’année [14]. L’incubation dure de 42 à 46 jours. L’élevage est de 90 jours en moyenne. Les juvéniles sont indépendants dès qu’ils ont quitté le nid. Sur la même période de 15 ans, le succès de reproduction est supérieur à 85 %. La survie des oiseaux de première année est de 35% ; celle des oiseaux de deuxième année de 88 % et atteint 95 % à l’âge de cinq ans. Ainsi, seulement 20 % des oiseaux arrivent à maturité. La longévité maximale atteint 25 ans mais il est parfois supposé que le fou de Bassan vivrait au moins 40 ans [10]. La fidélité des adultes reproducteurs à leur site de nidification est quasi absolue. Par contre, des échanges entre colonies, certainement nombreux mais très peu documentés, sont le fait d’oiseaux jeunes en recherche d’un premier site de reproduction. Ce mécanisme d’immigration est invoqué pour expliquer les phases de croissance forte de la colonie de Rouzic [14]. Régime alimentaire Le fou de Bassan est un piscivore exclusif. Les parties de pêche sont spectaculaires avec parfois des centaines d’oiseaux se laissant tomber comme des flèches de 35 à 40 m de haut sur les bancs de poissons. L’oiseau est capable de poursuivre ses proies jusqu’à 30 m de fond. Mais dans la majorité des cas la capture a lieu dans la première vingtaine de mètres. Elle était de six mètres en moyenne (maximum entre 2 et 13 m) dans le cas des mesures effectuées aux Sept-Iles [1 ; 5]. La même étude a mis en évidence 25 à 60 plongées réalisées par voyage alimentaire (soit approximativement deux plongées par heure passée en mer). La taille maximale des proies ne semble pas dépasser la trentaine de centimètres. Aux Sept-Iles, quelques espèces ramenées pour l’alimentation du jeune ont pu être déterminées : orphies et lançons mais aussi rougets. Cette dernière espèce confirme le fait que certains oiseaux se nourrissent aux dépends des rejets en mer des bateaux de pêche. D’autres espèces sont citées dans la littérature : le Maquereau, le Saumon mais aussi des Clupéidés ou encore des Gadidés. En fait, le régime reflète les poissons accessibles sur les zones d’alimentation [6]. De plus, le fou de Bassan sait se montrer opportuniste et changer de proies pour son poussin en fonction de la ressource disponible [8 ; 9]. Le bol alimentaire est de l’ordre de la centaine de grammes [5]. Les zones d’alimentation peuvent se situer loin de la colonie [6]. Des oiseaux nicheurs sur Rouzic sont observés à 50 km au nord de l’ile d’Ouessant ou le long des côtes sud de la Cornouaille [5 ; 11]. Dessin S. Leparoux. - 166 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. État des populations et tendance d’évolution des effectifs La population européenne, estimée à 312 000 couples, est concentrée au Royaume-Uni avec 230 000 couples alors que la population Est Atlantique est canadienne avec 78 000 couples [bg46]. Le statut de conservation de l’espèce est jugé favorable en Europe [bg2]. L’importance numérique de la colonie de Rouzic classe la France au septième rang européen parmi les 35 colonies existantes. Les plus proches colonies, Ortac et Les Étacs, se situent à une centaine de kilomètres dans les iles Anglo-Normandes et comptaient 5 950 couples en 2000 [bg46]. La colonie française n’a cessé d’augmenter depuis son installation en 1939 à l’exception de trois brèves interruptions coïncidant avec des marées noires (Torrey Canyon, 1967 ; Amoco-Cadiz, 1978 ; Tanio, 1980). Certaines périodes sont même marquées par une croissance quasi exponentielle avec des taux annuels de 8 % [14]. Depuis 1995, la croissance annuelle est en moyenne de 3 %, l’effectif nicheur étant passé de 11 628 à 17 507 couples sur cette période. Le contexte européen explique cette croissance : la population mondiale est passée de 55 000 couples en 14 colonies au début du XXe siècle, à 390 000 couples en 42 colonies actuellement. L’explication de cette expansion résiderait dans l’arrêt des persécutions et prélèvements massifs opérés autrefois sur les oiseaux [10]. Un tel dynamisme sur l’ensemble de l’aire de répartition, y compris outre atlantique, signifie qu’il existe un immense réservoir d’oiseaux en attente de reproduction qui saisissent toutes les opportunités pour s’établir sur un territoire. Ainsi, sur Rouzic, la période de croissance exceptionnelle atteignant 8 % annuel marque un phénomène d’immigration massive. Population normande La répartition présentée par l’atlas des oiseaux de Normandie en hiver (Carte 10), laisse à penser que le fou de Bassan est observé sur des lieux de passage plus que sur des sites de stationnement à proprement parler [3]. Cependant selon la même source, il reste beaucoup à faire pour mieux définir le statut hivernal du fou de Bassan au large des côtes normandes. Il n’existe pas d’évaluation de la population normande hivernante pour cette espèce. Carte 10 : Répartition normande des effectifs hivernants de fou de Bassan. - 167 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Utilisation spatio-temporelle de la ZPS L’espèce est observée tout au long de l’année sur la ZPS. Les pics de fréquentation sont toutefois notés en période hivernale avec un maximum de 700 individus notés le 22/01/2004. Les oiseaux utilisent la zone marine de la ZPS, soit pour le repos soit pour l’alimentation. janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc Évaluation de la population hivernante de la ZPS En raison de l’absence d’évaluation des populations hivernantes en Normandie mais également en France, il est impossible de proposer une évaluation de la contribution de la ZPS. Population Population Min. ZPS (2004-2011) Normandie France Europe Max. 700 % de la population nationale Min. Max ? ? ? Évaluation ZPS ? Menaces potentielles et propositions de gestion La colonie de Rouzic est située dans un espace protégé, interdit au débarquement, et donc hors perturbations dues à la fréquentation humaine. Mais cette concentration sur un seul site constitue en soi un facteur de fragilité, par exemple dans le cas d’une nouvelle marée noire. L’éloignement de l’ile par rapport au continent devrait mettre la colonie à l’abri d’une immigration de gros prédateurs terrestres comme le renard, un animal comme le surmulot n’étant pas une menace pour le fou de Bassan. De nombreux oiseaux sont victimes d’accidents mortels liés à l’activité de pêche professionnelle et de plaisance : ingestion d’hameçon, emmêlement dans les lignes ramenées aux nids, capture accidentelle dans les filets de pêche. La pollution chronique par hydrocarbure est aussi un facteur de mortalité. Cependant, la dynamique active de la colonie de Rouzic montre que ces impacts ne freinent pas la croissance de manière perceptible. Des mesures de gestion spécifiques ne sont pas à envisager au-delà de la surveillance d’une possible colonisation par des prédateurs terrestres. La gestion des menaces touchant l’espèce en mer dépasse largement le cadre d’action géographique d’un gestionnaire de site. Aussi, la prévention des marées noires, du déballastage chronique et des rejets en mer constitue des mesures à mettre en œuvre collectivement, qui nécessitent, entre autres, des moyens considérables de contrôle de l’état des navires et de leur entretien à quai. Cela passera par un renforcement de la coordination internationale, notamment en matière de poursuites des contrevenants. Études et recherches à développer L’effort entrepris actuellement en terme de suivi des effectifs, d’interaction entre espèces et de mise en commun des données au niveau national doit être poursuivi. De même, les premiers résultats concernant des préoccupations énergétiques en période de reproduction [5] sont assez encourageants pour prévoir des opérations de suivi en routine de cet aspect de la biologie de l’oiseau. Un axe d’étude devrait concerner les flux d’oiseaux entre colonies, phénomène essentiel à appréhender. Enfin, la répartition des oiseaux en mer et la détermination des zones marines importantes pour l’espèce (stationnement hivernal, site d’alimentation) est de première urgence. - 168 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Bibliographie 1. BIERLY, A.S. & FERNANDEZ, P.G., 2001. Diving depths of Northern Gannet : Acoustic observations of Sula bassana from an Autonomous Underwater vehicle. Auk 118(2): 529-534. 2. BOUILLOT, M., 1999. Le Fou de Bassan niche en Méditerranée. L’Oiseau 54: 17. 3. DEBOUT G. in GONm, 2004. Atlas des oiseaux de Normandie en hiver. Le Cormoran, 13 : (42). 4. FERNANDEZ, O. & BAYLE, P., 1994. Tentative insolite de nidification du Fou de Bassan Sula bassana à Port-Frioul (Marseille, Bouches-du-Rhône). Alauda 62(3): 220-223. 5. GREMILLET, D., PICHEGRU, L. & SIORAT, F. (à paraitre). Étude du régime alimentaire et de la dispersion en mer des Fous de Bassan de la colonie de Rouzic, archipel des Sept-Iles, France, pendant la saison de reproduction 2005. 6. HAMER, K.C., PHILLIPS, R.A., WANLESS, S., HARRIS, M.P. & WOOD, A.G., 2000. Foraging ranges, diets and feeding locations of gannets Morus bassanus in the North Sea : evidence from satellite telemetry. Marine Ecology Progress Series 200 (257-264). 7. LEWIS, S., SHERRATT, T.N., HAMER, K.C., HARRIS, M.P. & WANLESS, S., 2003. Contrasting diet quality of northern gannets Morus bassanus at two colonies. Ardea 91 (2): 167-176. 8. MARTIN, A.R., 1989. The diet of Atlantic Puffin Fratercula arctica and northern Gannet Sula bassana chicks at a Shetland colony during a period of changing prey availability. Bird Study 36 : 170-180. 9. MONTEVECCHI, W.A., CAIRNS, D.K. & MYERS, R.A., 2002. Predation on marine-phase Atlantic salmon (Salmo salar) by gannets (Morus bassanus) in the Northwest Atlantic. Canadian journal of fisheries and aquatic sciences 59(4) : 602612. 10. NELSON, B., 2002. The Atlantic Gannet. Second Edition. The Scottish Seabird Center. Fenix Book Limited, Norfolk. 396 p. 11. SIORAT, F., 1992. Évolution des effectifs de Fou de Bassan, Macareux moine et Puffin des Anglais sur l'archipel des Sept-Iles (Bretagne). Ministère de l'Environnement SRETIE & LPO. 45 p. 12. SIORAT, F., 1998. L'évolution de la colonie de Fous de Bassan, Morus bassanus, de l'ile Rouzic de 1939 à 1996. Le Cormoran 47(3) : 173-175. 13. SIORAT, F. & BENTZ, G., 2005. Réserve naturelle des Sept-Iles. Rapport d’activité saison 2005. Rapport LPO, Rochefort. 37 p. 14. SIORAT, F. & ROCAMORA, G., 1995. Changes in numbers and distribution of the Northern Gannet (Morus bassanus) on Rouzic island (Réserve Naturelle des Sept-Iles, Bretagne), France 1939-1994. Colonial Waterbirds 18 (2) : 172-178. 15. VIDAL, P., BAYLE, P. & BACHET, F., 1995. Une ponte de Fou de Bassan Sula bassana dans le port de Sausset-LesPins (Bouches-du-Rhône). Faune de Provence 16 : 65-67. - 169 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Grand cormoran Phalacrocorax carbo (A017) Ordre : Pélécaniforme Famille : Phalacrocoracidés Statut : Espèce protégée et inscrit à l’annexe III de la convention de Berne. La « sous-espèce » littorale, P. c. carbo, est entièrement protégée. La « sous-espèce » continentale, P. c. sinensis, est susceptible de régulation, sur les plans d’eau douce comme sur les rivières. Description et identification de l'espèce Le grand cormoran est un oiseau d’eau, ses pattes sont entièrement palmées. L’adulte est un oiseau noir à la silhouette caractéristique (en particulier lorsqu’il est posé avec les ailes étalées). Le bec est fort et ne forme pas d’angle avec le dessus de la tête. Les mâles sont plus gros que les femelles. L’envergure est d’environ 1,5 m alors que la longueur du corps (de la pointe du bec à l’extrémité de la queue) approche 1 m. Courant janvier, les cormorans adultes acquièrent leur plumage nuptial : les joues et la gorge sont blanches, sur la tête et sur la nuque apparaissent des filoplumes blanches (la « nuque » blanche). Des taches blanches apparaissent sur les flancs, en haut des cuisses : elles jouent un grand rôle dans les comportements sexuels. Les jeunes ont le dos plutôt brun et le ventre est parfois très blanc, mais toutes les nuances existent entre ce blanc très marqué et un brun terne. Le vol est assez rapide, le cou droit, l'avant-bras très développé. Le vol peut se faire à toute hauteur : juste au-dessus de l'eau mais parfois très haut, particulièrement en migration. Traditionnellement, deux sous-espèces du grand cormoran sont reconnues en Europe : l’une dite maritime, Phalacrocorax carbo carbo, et l’autre sous-espèce dite continentale, Phalacrocorax carbo sinensis. La distinction entre les deux sous-espèces est difficile. Vocalisations : (JCR, CD1/pl.14). Longueur totale du corps : 77-94 cm. Poids moyens : Populations littorales : 3 000 g, maximum 3 600 g (mâles), 2 500 g (femelles). Populations continentales : 2 500 g (mâles), 2 000 g (femelles). En vol, l'identification peut être délicate et les novices peuvent confondre le grand cormoran avec des oies. À fortiori, la distinction du grand cormoran et du cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis) en vol est très difficile et seuls les observateurs avertis peuvent la faire. Posé, il est moins difficile de distinguer les deux espèces, surtout si elles sont côte à côte : le grand cormoran apparait alors plus fort et une observation attentive de la structure du corps, et surtout de la tête et du bec, permettra la distinction. Celle-ci sera encore plus facile si les oiseaux sont en plumage nuptial, les taches blanches du grand cormoran et la huppe du cormoran huppé étant caractéristiques. Photographie X. Corteel. Répartition géographique Le grand cormoran a une répartition mondiale, excluant l'Amérique du Sud et l'Antarctique [11]. On distingue cinq populations ou sous-espèces dont deux concernent directement la France : l’une plutôt marine de l'Atlantique nord (Canada, Groenland, Islande et, en Europe, de la France à la Norvège), une plutôt dulçaquicole, de la France à l'Europe du Sud et de l'Est, jusqu'à l'Inde et à la Chine. En Europe, c’est un nicheur littoral qui se rencontre sur la façade atlantique de la Bretagne à la Laponie en passant par l’ensemble des Iles britanniques. En Méditerranée, les colonies de reproduction sont beaucoup plus rares et plus récentes (Catalogne, par exemple). En eau douce, le grand cormoran niche dans la majorité des pays européens En France, le grand cormoran niche sur le littoral de la mer de la Manche (Normandie, Bretagne). La façade atlantique était autrefois localement occupée au Pays basque. On a assisté au cours de la seconde moitié du XXe siècle à une lente progression vers l'ouest des colonies, à partir du noyau qui subsistait au début du siècle sur le littoral cauchois. Le grand cormoran niche aussi en certains sites continentaux. L'évolution de ce peuplement continental est plus rapide. La France accueille des oiseaux migrateurs et hivernants dont l’origine est très variée : les données du baguage montrent que des oiseaux irlandais, gallois et anglais hivernent essentiellement sur les côtes atlantiques bretonnes, des nicheurs norvégiens atteignent parfois le nord de la France. Les oiseaux néerlandais et danois se retrouvent un peu partout : sur le littoral vendéen et charentais, sur la Seine, la Loire et le Rhône, sur le littoral méditerranéen et particulièrement en Camargue. Les oiseaux d'Europe centrale hivernent surtout sur le pourtour méditerranéen [13 ; bg71]. Les nicheurs français littoraux se dispersent aussi beaucoup. Les études en cours - 170 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. montrent que les oiseaux de Chausey, nicheurs marins, sont présents en période internuptiale tout aussi bien sur le littoral atlantique que sur le cours de la Loire, ceux de Saint-Marcouf se dispersant de la côte Nord de l’Espagne à l’Angleterre et aux Pays-Bas. Biologie Écologie Le grand cormoran se rencontre sur tous les types d'eaux libres, littorales ou eaux douces. Toute l'année, le grand cormoran a besoin de milieux de faible profondeur pour pêcher, de reposoirs et de dortoirs. Les dortoirs sont les sites où les grands cormorans dorment le plus souvent collectivement. Certains dortoirs sont occupés pratiquement toute l'année ; d’autres ne le sont que l’hiver. Les modalités de leur occupation dans le temps sont très variables [3]. Les oiseaux parviennent dans les dortoirs très tôt, en milieu d’après-midi jusqu’à la nuit tombée et se posent sur les branches de peupliers, sur les balises en mer ou encore sur les grues des ports. Le site de reproduction du grand cormoran doit satisfaire aux exigences suivantes [2] : • Ni dérangement humain, ni prédation des gros carnivores terrestres. Il s’agit soit d’iles de morphologie variée, soit d’entablements en falaises suffisamment larges pour accueillir le nid, soit de grands arbres (souvent sur une ile au milieu d’un plan d’eau, mais pas toujours), parfois de roselières ; • Présence de fonds de moins de dix mètres dans un rayon de 25 à 30 km de la colonie. • Superficie suffisante pour permettre aux oiseaux de construire leurs nids sur des emplacements différents d’une année à l’autre. Comportements Le grand cormoran est un oiseau grégaire. Il niche en colonies et se regroupe en dortoirs en période internuptiale. Toutefois, il n'est pas rare de voir des oiseaux seuls, y compris sur des sites de nidification. Après la reproduction, les oiseaux quittent la colonie, le grand cormoran étant un migrateur partiel. Les nicheurs littoraux se dispersent plus ou moins loin et plus ou moins dans toutes les directions, avec une préférence pour le sud-ouest, alors que les nicheurs continentaux sont davantage migrateurs. Ce sont les mâles adultes qui vont le moins loin et les femelles juvéniles qui font les plus grands déplacements [20]. LEKUONA & CAMPOS [12] ont étudié la répartition des dortoirs en Navarre (Nord de l’Espagne) sur le cours supérieur de l’Èbre et de ses affluents : ils ont montré que la localisation de ces dortoirs dépendait de la longueur des vols journaliers entre reposoir nocturne et zones de pêche. La distance moyenne entre les dortoirs et ces zones de pêche est de 13,6 km. Le dortoir n’est pas placé au milieu du secteur de rivière exploité mais légèrement en aval, les cormorans préférant regagner leurs dortoirs en descendant le cours d’eau plutôt qu’en le remontant. En outre, les effectifs présents aux dortoirs sont globalement corrélés avec la superficie des zones de nourrissage. Les grands cormorans au dortoir partent pêcher très tôt : à peine plus d’une demi-heure après le lever du soleil, les premiers reviennent pour digérer. La pelote qui sera régurgitée sera informe et humide, blanchâtre, composée du mucus recouvrant le poisson, de quelques rares arêtes (surtout les vertèbres) et des otolithes. L'interprétation la plus classique de la posture typique des cormorans, ailes étalées, est que le cormoran sèche ses ailes, ce qui est peu vraisemblable. D'autres interprétations ont été proposées : posture assurant à l'individu qui l'adopte un certain « espace libre » autour de lui empêchant ainsi d'autres cormorans de se poser trop près [4], signal annonçant aux autres individus une pêche fructueuse, mais aussi mécanisme de thermorégulation permettant à l'oiseau d’utiliser la chaleur dégagée par la contraction des muscles alaires [10 ; 18], pour mieux digérer les proies en milieu froid. Dessin S. Poncet. Reproduction et dynamique de population Les grands cormorans arrivent sur les sites de nidification dès décembre. Les nicheurs les plus tardifs s'en vont en août. La saison de nidification est donc très longue, avec un pic d'occupation qui a lieu de la fin du mois d’avril au début du mois de mai [3]. La durée de la période de reproduction diminue du sud au nord : en Normandie, la période de ponte dure 6 mois environ, à peine plus d'un mois en Norvège centrale. Cet étalement de la période de reproduction permet, en étalant l'exploitation des proies sur une bien plus longue période, de diminuer l'impact de la prédation sur les stocks de proies. La taille des colonies est corrélée à la superficie des zones de pêche disponibles [2]. D’autres facteurs interviennent sur le déroulement d’une saison de nidification : • Effet attractif des fientes laissées lors d’une saison de reproduction en haut des ilots qui attirent les oiseaux nicheurs l’année suivante [5] ; • À l’inverse, l’arrivée massive d’oiseaux en provenance d’une autre colonie dérangée par l’homme ou par un prédateur, perturbe les relations sociales au sein de la colonie d’accueil, ce qui peut conduire à l’abandon du site - 171 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. [5] ; • Effet de la latitude : plus la colonie est située vers le nord, plus la date du début de la nidification est tardive ; • Conditions météorologiques régnant en janvier et février : de très fortes tempêtes tendent à reculer la date de construction des premiers nids [5] ; • Âge de la colonie : le début de la nidification est de plus en plus précoce lorsque la colonie vieillit. Le cormoran construit chaque année de gros nids qu’il ne réutilise pas [3]. Il y pond trois à six œufs (médiane = 4), qu’il couve pendant un peu moins de 30 jours. L’envol se produit à cinq semaines. Les oiseaux n’atteignent leur maturité sexuelle qu’à l’âge de trois ans avec des variations selon les colonies. La mortalité du grand cormoran est élevée la première année, comme chez beaucoup d'autres espèces, puisque seulement 60 % des oiseaux franchissent le cap du premier hivernage. Ensuite, la survie est plus importante et atteint 85 % des oiseaux d'une classe d'âge. La longévité maximale observée grâce aux données de baguage est d’environ 23 ans [bg60]. Régime alimentaire En France, il a été étudié en Normandie en milieu marin à Chausey : les grands cormorans de Chausey pêchent, pendant la période de reproduction, deux fois par jour en moyenne. La zone exploitée a une superficie totale de 1 000 km² et se situe dans un rayon de 35 km autour de la colonie, mais tous les fonds ne sont pas exploités. Chaque individu semble utiliser une zone particulière. Les grands cormorans ayant un large spectre alimentaire utilisent des techniques de pêche variées. En général, ils plongent à faible profondeur (six mètres en moyenne) et restent en plongée environ quarante secondes. Mais cette moyenne cache une grande variabilité. Les grands cormorans nicheurs de Chausey capturent au moins 22 espèces différentes de poissons, principalement des labridés (48 %) comme Crenilabrus melops et Centrolabrus exoletus et des athérines (21 %) Atherina presbyte. Ceux du lac de Grand-Lieu capturaient principalement des tanches (22 % des poissons capturés), des brèmes (17 %), des perches et des poissons-chats (12 %) et ne sont pas concurrents des pêcheurs puisqu’ils ne s’intéressent pas aux mêmes espèces [14]. La taille des poissons consommés varie de 5 à 69 cm, mais la majorité d’entre eux ont une longueur comprise entre 10 et 35 cm. Certains grands cormorans littoraux peuvent capturer, parfois, des salmonidés dont la masse dépasse le kilogramme, mais ce n’est pas une règle. La ration alimentaire journalière des oiseaux de Chausey a pu être déterminée pour différentes périodes du cycle reproducteur : pendant la période d'élevage des jeunes, période la plus consommatrice en énergie, la prise de nourriture est de 860 g en moyenne pour les grands cormorans mâles, 810 g pour les femelles. La ration alimentaire peut être divisée par deux pendant l'incubation et est alors estimée à 460 g de poissons par jour. Les études néerlandaises montrent que la consommation journalière en période internuptiale est très variable, comprise entre 146 et 699 g, les maxima étant obtenus en octobre et en mars. La moyenne calculée est de l'ordre de 360 g [7]. Pour BROYER [1], les cormorans hivernant en Dombes auraient une consommation quotidienne hivernale de 442 g, cette estimation étant cependant probablement un maximum. En Brenne, la consommation quotidienne en hiver est estimée à 297 g. En Suède, ENGSTRÖM [9] a montré qu’il était impossible de mettre en évidence un effet de l’impact des cormorans aux abords d’une colonie : il y a autant de poissons dans un rayon de moins de 10 km autour de la colonie qu’au delà. Cela peut s’expliquer par la dynamique propre des populations de poissons qui conduit à une régulation des effectifs par des effets de densité (diminution de la compétition entre poissons, survie accrue des individus non capturés…). RUSSELL et al. [17] ont fait le bilan des données concernant l’impact éventuel des oiseaux piscivores sur les populations de poissons, les conclusions sont complexes. État des populations et tendances d’évolution des effectifs Son statut est favorable en Europe, en raison d’une importante augmentation des effectifs [bg2]. La progression de l’espèce en France a été indéniable, mais elle se ralentit, tant en ce qui concerne les nicheurs que les hivernants. Pour les nicheurs littoraux, DEBOUT [2 et données suivantes] a distingué plusieurs phases : du début du XIXe siècle jusqu'au début du XXe siècle, une colonie se maintient, malgré les destructions, à l'est de Dieppe : cette colonie sera mise en réserve en 1931, il y a alors 70 couples nicheurs en France. De cette époque à la fin des années 1960, s'amorce une lente expansion vers l'ouest et une progression des effectifs avec un rythme annuel moyen de 4 %, 305 couples nicheurs sont recensés en 1967 en France. La troisième étape fait suite à la création des réserves de Saint-Marcouf et de Chausey et à la protection légale de l'espèce : le taux d'accroissement annuel double et passe à 8 %. En 1985, 1 108 couples nichaient en France. La quatrième étape voit le grand cormoran s'implanter de plus en plus vers l'ouest en Bretagne alors que les effectifs des plus anciennes colonies normandes se stabilisent. Lors du recensement concerté mené en France en 1987-1988 sous l'égide du GISOM, 1 600 couples avaient été recensés. En 1998, 1 868 couples nicheurs littoraux ont été recensés. Depuis, certaines colonies ne progressent plus (Saint-Marcouf), d’autres comme Chausey et l’Ile des Landes régressent. Par contre, dans le Pays de Caux, on assiste à une poursuite de la croissance des effectifs surtout dans le secteur des falaises situées à l'est de Dieppe. Les effectifs continentaux augmentent nettement depuis la fin des années 1980 : à Grand-lieu, 640 couples sont recensés en 1995 et 680 en 1996. Depuis, les effectifs ont baissé et le dernier chiffre connu est de 450 nids en 1997 [15]. D'autres régions ont aussi été - 172 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. occupées comme, par exemple, la Picardie où le premier cas certain est noté en 1982, avec un couple dans un marais littoral. Puis, on assiste à de nouvelles installations picardes plus à l'intérieur des terres : un nid en 1992, aucun en 1993, quatre nids en 1994, huit en 1995 et 39 en 1996 [19]. En Normandie, la réserve GONm de la Grande Noé a suivi un schéma analogue, mais bien plus spectaculaire : le premier couple nicheur est observé en 1989, l’augmentation y est ensuite rapide et le nombre de nids atteint 300 dès 1996. Depuis, l’effectif est demeuré stable. La population française continentale actuelle est probablement de 1 200 couples au moins [14 ; bg72]. Les effectifs hivernants ont été estimés à 4 000 oiseaux au début des années 1970 selon une méthode non précisée, mais semble-t-il inadaptée et ne permettant pas des comparaisons avec les recensements ultérieurs. L'effectif hivernant était estimé entre 9 000 et 12 000 individus entre 1977 et 1981 [bg71]. La première vraie enquête visant au recensement des grands cormorans en hiver a eu lieu en janvier 1982 et janvier 1983 : elle avait permis de recenser environ 14 000 oiseaux, mais les décomptes n'avaient pas tous été réalisés aux dortoirs et les effectifs réels ont, sans aucun doute, été sous-estimés. En 1989, le premier recensement national des oiseaux aux dortoirs permettait de proposer une estimation de 41 000 oiseaux ; en janvier 1992, les effectifs avaient progressé pour atteindre 66 000 individus [13]. Le recensement de janvier 1997 a permis de recenser 72 800 cormorans [14] et enfin, le dernier a permis de recenser 89 183 individus en janvier 2003 [16]. Les populations françaises littorales de grand cormoran sont assez bien connues depuis le début du XIXe siècle. DEBOUT [2] en a fait l'historique : une seule région a abrité en permanence des colonies, le Pays de Caux. Quelques cas isolés de nidification continentale se sont produits au début du siècle (vallée de la Seine, Nièvre,…). Le premier site occupé et bien documenté a été le lac de Grand-Lieu où la nidification est découverte en 1979. On assiste depuis à une progression du nombre de sites occupés, souvent éloignés les uns des autres, l’implantation y est parfois durable, parfois très limitée. La colonie va temporairement disparaitre et éventuellement se réimplanter. En France, pays d'accueil de nombreux hivernants nordiques, l'accroissement des populations hivernantes a été spectaculairement plus rapide que l'augmentation des populations nicheuses, passant d’au moins 4 000 individus à environ 90 000 en près de 35 ans, augmentation essentiellement due à la progression des effectifs nicheurs en Europe du Nord. Causes de l’augmentation des effectifs : celle des effectifs littoraux est due essentiellement à deux facteurs [2] : la mise en réserve des principales colonies de reproduction (qui a conduit à une croissance des effectifs de l’ordre de 4 %) et la protection de l’espèce, devenue non chassable (croissance des effectifs passant à 8 % par an). C’est ce qui a été constaté en France entre 1950 et la fin des années 1980 pour les nicheurs littoraux. Depuis, ce rythme s’est considérablement ralenti. Trois causes peuvent être invoquées : • Des phénomènes classiques de densité-dépendance qui réduisent la production en jeunes alors que les effectifs augmentent ; • Les dérangements accrus liés à l’essor non contrôlé de la plaisance ; • Les conséquences des tirs en hivernage de ces oiseaux littoraux, lorsqu’ils hivernent sur des sites continentaux et qu’ils sont donc illégalement abattus. • La progression des effectifs continentaux, nicheurs comme hivernants, résulte de plusieurs phénomènes : protection accordée à l’espèce dans les Pays d’Europe du Nord, protection de certains sites en France qui ont accueilli ces oiseaux nordiques, évolution du peuplement piscicole avec l’eutrophisation générale des eaux douces. Population normande Les cinq départements normands sont désormais concernés par la nidification du grand cormoran (Carte 11). Les effectifs nicheurs normands sont bien connus, en 2006, 1 276 couples ont été recensés. La principale colonie normande reste Saint-Marcouf mais la réserve de la grande Noé présente désormais des effectifs quasiment similaires. En hiver, l’espèce est présente sur presque la totalité du territoire normand (Carte 12) et les effectifs estimés lors de la réalisation de l’atlas des oiseaux de Normandie en hiver donnent une population légèrement inférieure à 5 000 individus [6]. Utilisation spatio-temporelle du site Le grand cormoran est présent tout au long de l’année sur la ZPS mais c’est en hivernage que les effectifs recensés sont les plus importants. Il est observé soit en falaise soit sur la partie marine qu’il utilise pour son alimentation. Sa reproduction est anecdotique sur la ZPS. janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc - 173 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Carte 11 : Répartition normande de grand cormoran nicheur en 2006. Carte 12 : Répartition normande des effectifs hivernants de grand cormoran. - 174 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Évaluation de la population hivernante de la ZPS Avec un maximum de 177 individus observés en hivernage, la ZPS représente au maximum 0,2 % de la population hivernante nationale et 3,54 % de la population hivernante normande. Population ZPS (2004-2009) Normandie (1998-2002) France (2004-2005) Europe (« 2000 ») Population Min. 91 Max. 177 "5 000" 71 000 74 550 > 420 000 % de la population nationale et régionale Min. 0,1 1,82 Max 0,2 3,54 Évaluation ZPS C Menaces potentielles et propositions de gestion Il apparait nécessaire de rappeler que le grand cormoran était un oiseau relativement peu commun, voire rare même en hivernage, en France au milieu du XXe siècle. Considéré alors par les naturalistes comme au bord de l’extinction dans notre pays, il a fait l’objet de mesures qui ont eu pour but d’éviter cette disparition. Ces actions ont porté leurs fruits et la sauvegarde de l’espèce est un succès de la protection de la nature. Actuellement en bonne santé, le grand cormoran n’en est pas moins une espèce dont le statut est fragile, les mêmes causes ayant les mêmes effets, son statut peut redevenir précaire voire menacé. Citons le cas de la réserve de Chausey (suivie par le GONm) où les effectifs ont été divisés par deux depuis 1993 (passant de près de 500 nids à moins de 250). Le dérangement sur les sites de reproduction est la principale menace qui pèse sur l’espèce. Par ailleurs, la distinction entre les deux sous-espèces en période internuptiale étant impossible, les tirs autorisés administrativement sont parfois illégaux lorsque des oiseaux littoraux sont tués. Le grand cormoran est une espèce dont les populations ont augmentée. Étant piscivore, il est susceptible d’entrer en concurrence, réelle ou ressentie, avec certaines activités humaines. Il convient donc d’appliquer la loi, c’est-àdire de démontrer objectivement l’impact de l’espèce sur des activités économiques ou sur d’autres espèces qui auraient une plus forte valeur patrimoniale que le grand cormoran lui-même. Lorsque l'impact est prouvé, des mesures de gestion de l'espèce peuvent être prises sans toutefois mettre en péril le grand cormoran. Ainsi, face à la stabilisation des effectifs, déjà constatée dans les principales colonies françaises, littorales ou continentales, les mesures nationales de limitation apparaissent maintenant peu utiles. Il est préférable de les réorienter en préconisant des mesures très locales de protection contre les dégâts avérés du grand cormoran, en privilégiant l’effarouchement des oiseaux et la protection des piscicultures. À plus long terme, la lutte contre la pollution et l'eutrophisation des plans d'eau et des rivières favoriserait la stabilisation des populations. En Amérique du Nord, une espèce proche, le cormoran à aigrettes (Ph. auritus) a connu, lui aussi, un fort développement démographique et posé les mêmes types de problèmes. La conclusion des études les plus récentes [8] est que la stratégie la plus efficace est le dérangement des dortoirs localisés au plus près des sites « à problèmes » et la quiétude assurée aux dortoirs plus éloignés, conduisant à une redistribution des oiseaux, diminuant ainsi leur impact. Études et recherches à développer Les études nécessaires à une appréhension objective de la situation créée par le grand cormoran sont de deux ordres : • Écologique : fonctionnement et évaluation de la consommation moyenne de poissons en divers sites, en fonction de la date, de la météorologie, du dérangement, etc. Évaluation de l’impact sur les espèces - proies à diverses échelles ; • Économique : il serait nécessaire de mesurer l’impact économique réel de la prédation en pisciculture et en étangs à trois échelles, celle de l’exploitation, celle de la microrégion et celle de la France. Il faudrait définir la perte financière réelle, la perte de revenus en recourant non seulement aux déclarations des plaignants, mais aussi aux informations fiscales, avant l’arrivée des cormorans et après. - 175 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Bibliographie 1. BROYER, J., 1996. Régime alimentaire du Grand Cormoran (Phalacrocorax carbo sinensis) dans les régions françaises de pisciculture extensive en étangs. Nos Oiseaux 43 : 397-406. 2. DEBOUT, G., 1987. Le Grand Cormoran, Phalacrocorax carbo, en France : les populations nicheuses littorales. Alauda 55 : 35-54. 3. DEBOUT, G., 1988. La biologie de reproduction du Grand Cormoran en Normandie. ORFO 58 (1) : 1-17. 4. DEBOUT, G., 1992. L'utilisation des reposoirs et des dortoirs en période internuptiale par le Grand Cormoran Phalacrocorax carbo. ORFO 62 (1) : 37-51. 5. DEBOUT, G., 1998. Occupation de l’espace et phénologie de la reproduction des colonies normandes de Grand Cormoran. Alauda 66 (2) : 117-126. 6. DEBOUT, G., in GONm, 2004. Atlas des oiseaux de Normandie en hiver. Le Cormoran, 13 : 43. 7. DIRKSEN, S., BOUDEWIJN, T.J., NOORDHUIS, R. & MARTEIJN, E.C.L., 1995. Cormorants Phalacrocorax carbo sinensis in shallow eutrophic freshwater lakes : prey choice and fish consumption in the non-breeding period and effects of largesacle fish removal. Ardea 83 (1) : 167-184. 8. DORR, B., KING, D.T., TOBIN, M.E., HARREL, J.B. & SMITH, P.L., 2004. Double crested Cormorant movements in relation to aquaculture in eastern Mississipi and western Alabama. Waterbirds 27 (2) : 147-154. 9. ENGSTRÖM, H., 1997. Do Cormorants deplete fish numbers close to their breeding colonies ? IV european conference on Cormorants. Supplemento alle Ricerche di Biologia della Selvaggina 26 (1) : 343-345. 10. GREMILLET, D., 1997. Wettable gluttons of the sea ? The foraging ecology of breeding Great Cormoranst (Phalacrocorax carbo, L.) and European Shags (Phalacrocorax aristotelis, L.). Chriastian-Albrechts-Universität, Kiel. 125 p. 11. JOHNSGARD, P.A., 1993. Cormorants, darters and pelicans of the world. Smithsonian institution press. 445 p. 12. LEKUONA, J.M. & CAMPOS, F., 1998. Distribucion invernal de posaderos, dormideros y areas de alimentacion del Cormoran Grande (Phalacrocorax carbo sinensis) en rios de Navarra (N Espana). Miscel-lània Zoologica 21: 161-174. 13. MARION, L., 1994. Evolution numérique et préférences écologiques des grands cormorans Phalacrocorax carbo hivernant en France. Alauda 62 (1) : 13-26. 14. MARION, L., 1997. Le Grand Cormoran en Europe : dynamique des populations et impacts. In CLERGEAU, P. (éd.). Oiseaux à risques en ville et en campagne. 133-178 p. 15. MARION, L., 1999. Recensement national des grands Cormorans hivernant en France durant l’hiver 1998-99. Rapport au ministère de l’environnement. 24 p. 16. MARION, L., 2003. Recensement national des grands Cormorans hivernant en France durant l’hiver 2002-2003. Rapport au ministère de l’environnement. 33 p. 17. RUSSELL, I.C., DARE, P.J., EATON, D.R. & ARMSTRONG, J.D., 1996. Assessment of the problem of fish-eating birds in inland fisheries in England and Wales. Diirectorate of Fisheries Research, Lowestoft. 130 p. 18. SIMMONS, K.E.L., 1986. The sunning behaviour of birds. Bristol ornithological club. 119 p. 19. SUEUR, F., 1998. Les oiseaux marins nicheurs de Picardie. Le Cormoran 10 (3) : 149-150. 20. VAN EERDEN, M.R. & MUNSTERMAN, M., 1995. Sex and age dependent distribution of wintering Cormorants Phalacrocorax carbo sinensis in western Europe. Ardea 83(1) : 285-297. - 176 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Cormoran huppé Phalacrocorax aristotelis (A018) Ordre : Pélécaniforme Famille : Phalacrocoracidés Statut : Espèce protégée en France (article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17/04/81) et inscrite à l’Article 4. 2 de la Directive « Oiseaux ». Description et identification de l'espèce Le cormoran huppé est un oiseau marin, qui fréquente exclusivement les côtes rocheuses. En plumage nuptial, les adultes sont entièrement vert foncé brillant, sauf une tache jaune vif à la commissure du bec et arborent une huppe. Le bec est fin et le front est abrupt. Les mâles sont en moyenne plus gros que les femelles, mais il y a beaucoup de recouvrement des tailles. En période internuptiale, les adultes perdent la huppe et la commissure colorée, ils deviennent plus bruns. Les jeunes sont bruns, avec des parties inférieures plus claires, allant du blanc presque pur au brun clair. Le comportement d'étalement des ailes est une caractéristique de tous les cormorans et s’observe donc aussi chez le cormoran huppé. Deux sous-espèces se reproduisent et hivernent en France : • une sous-espèce atlantique (Phalacrocorax a. aristotelis) ; • une sous-espèce méditerranéenne, le cormoran de Desmarest (Phalacrocorax a. desmarestii) qui ressemble beaucoup à la sous-espèce précédente ; parmi les critères de discrimination, citons le bec des adultes nuptiaux qui est plus jaune que noir et les parties inférieures des jeunes plus blanches que chez la sous-espèce nominale. Vocalisation : JCR, CD1/pl.15 Longueur totale du corps (de la pointe du bec à l’extrémité de la queue) : 68-78 cm. Poids : 1 360 à 2 300 g pour le mâle et 1 395 à 1 950 g pour la femelle. En vol, l'identification peut être délicate et on peut le confondre avec le grand cormoran (Phalacrocorax carbo). Cependant, le vol battu du cormoran huppé est assez rapide et n’est pas interrompu par des moments de vol glissé, le cou et le bec sont fins. Le grand cormoran et le cormoran huppé ne se côtoient en période de reproduction qu'en certains points de la côte Nord de la Bretagne, autour du Cotentin, et ponctuellement dans le Pays basque. Photographie Y. Toupin Répartition géographique Le cormoran huppé a une répartition mondiale limitée au Paléarctique occidental, essentiellement en Europe occidentale [11]. Le cormoran huppé étant un oiseau largement sédentaire, des individus sont présents sur les colonies de reproduction toute l’année. L’aire d’hivernage du cormoran huppé se superpose pour l’essentiel à son aire de nidification. En France, la sousespèce nominale niche essentiellement dans les quatre départements de Bretagne et la Manche, ces cinq départements abritent plus de 99 % des effectifs nicheurs. Le cormoran huppé s'implante difficilement sur les falaises calcaires de Normandie et, si la nidification est désormais régulière dans le Pays de Caux, elle demeure occasionnelle dans le Bessin (avec un effectif nicheur inférieur à cinq couples). Il niche aussi en LoireAtlantique avec 29 couples en 1997-1999 ([bg5]) et dans les Pyrénées-Atlantiques. - 177 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Biologie Écologie Le cormoran huppé se rencontre sur les littoraux rocheux, très exceptionnellement sur les eaux douces (individus égarés lors de tempêtes). Toute l'année, le cormoran huppé a besoin de zones de pêche, de reposoirs et de dortoirs. En période de reproduction, les sites utilisés sont variés : en falaise et sur des ilots bas, sur des corniches, sur ou sous de grands blocs... Le nid doit être soustrait le plus possible au dérangement et à la prédation des mammifères terrestres ; le cormoran huppé semble toutefois bien supporter la présence de rats à ses côtés (données Groupe Ornithologique Normand), mais semble particulièrement sensible à la prédation du vison d’Amérique (Mustela vison) en Grande Bretagne [bg46]. Comportement Le cormoran huppé est un oiseau grégaire. Il niche en colonies et se regroupe en dortoirs en période internuptiale. Après la reproduction, les oiseaux quittent la colonie. Des mouvements de dispersion postnuptiale ont lieu, d’ampleur modeste, généralement inférieure à 100 km (96 % des reprises d’oiseaux bagués). Les troisquarts des individus bagués sont repris à moins de 20 km de leur lieu de naissance [9]. La distance moyenne de dispersion des immatures (77 km) est supérieure à celle des adultes (44 km) [bg69].. Il ne semble pas qu’il y ait de modalités différentes de dispersion entre mâles et femelles ; par contre, cette dispersion diffère selon l’âge et selon la localisation des colonies [bg69]. Ces mouvements peuvent concerner un grand nombre d’individus : à la réserve de Saint-Marcouf (Manche), alors que les effectifs nicheurs sont inférieurs à 70 couples, jusqu’à 1 000 individus sont présents en décembre au dortoir, individus dont l’origine n’est pas déterminée. Reproduction et dynamique de population L’étalement de la période de reproduction est important : de décembre à la fin de juillet en Normandie et en Bretagne, avec un pic de mars à mai [9]. Les sites de nidification ont été étudiés à Chausey [1]. À Chausey, 85 % sont dissimulés sous des blocs ou sous la végétation (lierre, fragon, ronces…). Chaque colonie contient une proportion d’adultes non nicheurs. Sur l’ile de May (Royaume-Uni), cette proportion a atteint jusqu’à 60 % des adultes en 1993 [HARRIS et al, fide bg46]. De un à six œufs sont pondus, avec une majorité de nids contenant quatre œufs ; l’incubation dure un peu plus de 30 jours, l’élevage des jeunes un peu plus de 50 jours, mais ils sont encore nourris par les adultes une vingtaine de jours supplémentaires. La production moyenne en jeunes à l’envol est variable, généralement comprise entre un et deux jeunes par couple. La mortalité des jeunes est importante les deux premières années : le taux de survie est d’environ 50 % pour la première année et de 75 % la seconde. Elle est de l’ordre de 85 % pour les adultes [12]. La majorité des oiseaux se reproduit pour la première fois à l’âge de trois ans, plus rarement avant [13]. La longévité maximale observée grâce aux données de baguage est d’environ 20 ans [bg60]. Régime alimentaire En Normandie, il a été étudié à Chausey, en période d’élevage des jeunes [5 ; 6 ; 7]. Les cormorans huppés pêchent dans un secteur assez proche des sites de nidification, moins de 15 km en général. La profondeur moyenne des plongées est de 11 m, soit deux fois plus profondément que le grand cormoran. 44 % des plongées sont « pélagiques », c’est-à-dire en pleine mer, beaucoup plus fréquemment que chez le grand cormoran. Le spectre alimentaire du cormoran huppé, en un site donné, est assez étroit : à Chausey, ce sont des poissons relativement petits et légers, les équilles (Ammodytes marinus) représentent environ 90 % des proies capturées. Un individu adulte nicheur consomme en moyenne 290 g de poisson par jour. En une saison de nidification, la colonie de Chausey, forte de 850 couples au moment de l’étude, consomme 56 tonnes de poissons au cours de la saison de nidification, soit environ 1,5 % du total pêché par les hommes sur la même zone. Pour HENRY & MONNAT [9], les proies dominantes en Bretagne sont deux gadidés (le tacaud et le capelan), le lançon n’étant qu’occasionnel. État des populations et tendances d’évolution des effectifs Le cormoran huppé est une espèce rare à l’échelon mondial, l’Europe occidentale abritant l’essentiel des effectifs. L’espèce a cependant un statut de conservation favorable [bg2]. L’effectif européen est estimé à 75 000 à 81 000 couples. Cette population a connu des déclins importants dans ses bastions traditionnels : diminution d’un quart des effectifs en moins de 15 ans dans les iles britanniques (entre 1985-1988 et 1998-2002), elle a diminué de moitié en Norvège depuis les années 1930 [bg30]. Les populations françaises reproductrices de cormoran huppé ne sont bien connues que depuis le début des années 1960 : les effectifs nicheurs de la population atlantique ont au moins quadruplé depuis cette date pour atteindre 6 059-6 130 couples en 1997-1999 [bg5]. L’augmentation des effectifs littoraux est due essentiellement à la mise en réserve des principales colonies de reproduction et à la protection de l’espèce. L’arrêt des destructions et des - 178 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. persécutions est pour HENRY & MONNAT [9] la cause essentielle de la progression. Elle est aussi due (par exemple à Chausey) à la non compétition entre cormorans et pêcheurs professionnels [5]. Pour les hivernants, les données ne sont pas aussi précises : aucun recensement hivernal n’ayant été organisé, il est impossible de fournir une estimation sérieuse. Population normande Les colonies de cormoran huppé sont inégalement réparties sur les trois départements côtiers normands (Carte 13). Le département de la Manche héberge presque toute la population nicheuse normande. Ailleurs, elles ne se rencontrent qu’en deux sites, la réserve de Saint-Pierre-du-Mont pour la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » dans le Calvados et, en Seine-Maritime sur la réserve d’Antifer dans le Pays de Caux [2]. En 2004-2006, on estime la population normande de cormoran huppé nicheur à 1 350 couples. [2]. Ce chiffre correspond à un doublement des effectifs par rapport aux recensements de 1985-1988 [4] qui comptaient 600 couples. Signalons que Chausey (50), constitue depuis quelques années la principale colonie française avec 1 100 couples (soit plus de 81,5 % des effectifs nicheurs normands) et atteint le seuil d’importance international pour l’espèce, avec plus de 1 % des effectifs mondiaux [3]. Carte 13 : Répartition normande de cormoran huppé nicheur. Utilisation spatio-temporelle de la ZPS Le cormoran huppé est présent toute l’année sur la ZPS. L’espèce est très précoce en période de nidification puisqu’elle s’installe dès le mois de décembre en falaise. Le cormoran huppé utilise la zone marine de la ZPS pour son alimentation ou pour le repos. janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc NB : La période critique pour l’espèce (ponte, incubation, élevage…) figure en hachuré. - 179 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Évolution de la population nicheuse de la ZPS Depuis 2007, la population nicheuse de cormoran huppé de la ZPS (sur la réserve de Saint-Pierre-du-Mont) ne cesse de croître (Carte 14), le premier cas de nidification ayant été observé en 2004. En 2009, ce sont huit couples nicheurs qui ont été recensés [10]. Carte 14 : Répartition des effectifs nicheurs de cormoran huppé sur la ZPS. Figure 7 : Évolution du nombre de couples de cormoran huppé sur la ZPS de 2004 à 2011. - 180 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Évaluation de la population nicheuse de la ZPS Avec un maximum de huit couples nicheurs dénombrés en 2009, la ZPS accueille, au plus, seulement 0,13 % de l’effectif national nicheur et 0,6 % de l’effectif régional (Tableau XXI). Tableau XXI : Évaluation de la population nicheuse de cormoran huppé sur la ZPS. % de la population Population nationale et régionale Évaluation Population ZPS Min. Max. Min. Max ZPS (2004-2011) 1 8 0,01 0,13 Normandie (1998-2002) 1 350 0,07 0,6 D France (1997-1999) 6 059 6 130 Europe (« 2000 ») 75 000 81 000 Menaces potentielles et propositions de gestion Actuellement en bonne santé, le cormoran huppé n’en est pas moins une espèce dont le statut est fragile : à Chausey, par exemple, dans le cas d’un développement de la pêche commerciale des équilles, l’avenir de l’espèce pourrait être compromis. La mortalité du cormoran huppé d’origine humaine est due aux captures accidentelles dans les filets de pêche, et à la pollution par les hydrocarbures : de sévères déclins ont été constatés dans des colonies britanniques après des échouages de pétroliers [bg46]. La prédation représente presque 20 % de la mortalité des oiseaux bagués, dans les iles Britanniques. L’espèce connaît parfois des chutes brutales d’effectifs, due à un manque de ressources alimentaires, parfois à des conditions météorologiques, à des pullulations d’algues dans la couche d’eau superficielle (bloom planctonique) due à l’eutrophisation. Les principales menaces qui pèsent sur cette espèce sont donc liées au développement de la pêche de certains poissons, mais aussi à l’évolution des techniques et, en particulier, à l’utilisation croissante des filets dits japonais. Par ailleurs, le dérangement lié au développement touristique et à la plaisance menace le cormoran huppé comme beaucoup d’autres oiseaux marins coloniaux. Il est clair que la responsabilité particulière et relativement croissante de la France vis-à-vis de cette espèce impose qu’elle demeure intégralement protégée. Les principales colonies de nidification sont en réserve conventionnée, mais rares sont celles qui sont en réserve naturelle. Il faut limiter le dérangement sur les principaux sites de reproduction, veiller à l’évolution des pratiques de la pêche dans un rayon de 15 km autour des principales colonies : ceci passe par la limitation de l’utilisation de certains types de filets et la limitation des pêches de certains types de proies, comme les équilles. Études et recherches à développer Les études nécessaires à une meilleure connaissance du cormoran huppé sont le recensement des hivernants, une étude des causes de mortalité liée aux activités humaines (pêche, pollution, dérangement touristique…). Une approche plus complète et intégrée des relations de cette espèce avec les stocks d’espèces-proies semble elle aussi indispensable. Il pourrait également être intéressant d’étudier davantage les causes de l’augmentation des effectifs de cormorans huppés sur les littoraux français, en s’appuyant sur une hypothèse qui commence à être mise en avant par les ornithologues britanniques : l’eutrophisation des eaux littorales, qui entraîne une modification des populations de poissons pourrait être à l’origine du développement de certaines espèces favorables aux cormorans huppés. - 181 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Bibliographie 1. DEBOUT, G., 1985. Quelques données sur la nidification du Cormoran huppé, Phalacrocorax aristotelis à Chausey, Manche. Alauda 53 (3) : 161-166. 2. DEBOUT G. in DEBOUT G. (coord.), 2009. Atlas des oiseaux nicheurs de Normandie. 2003-2005. Le Cormoran, 17 (12) : 32-33. 3. DEBOUT G., GALLIEN, F., & PROVOST, S., 2006. Réserve des iles Chausey – Rapport annuel 2005/2006 - Rapport GONm. 31 p. 4. DEBOUT G. in GONm, 1989. Atlas des oiseaux nicheurs de Normandie et des iles Anglo-Normandes. Le Cormoran, 7 : 50. 5. GREMILLET, D. & ARGENTIN, G., 1998. Cormorans et pêcheries autour des iles Chausey. Le Cormoran 10(3): 196202. 6. GREMILLET, D. & DEBOUT, G., 1998. Exploitation du milieu par deux espèces sympatriques de Cormorans. Le Cormoran 10 (3): 167-168. 7. GREMILLET, D., DEY, R., WANLESS, S., HARRIS, M.P. & REGEL, J., 1997. Determining food intake by Great Cormorants and European Shags with electronic balances. Journal of Field Ornithology 67 : 637-648. 8. GUYOT, I. & THIBAULT, J.C., 1996. Recent changes in the size of the Mediterranean Shag Phalacrocorax aristotelis demarestii in Corsica, western Mediterranean. Seabird 18 : 10-19. 9. HENRY, J. & MONNAT, J.Y., 1981. Oiseaux marins de la façade atlantique française. Rapport SEPNB / MER. 338 p. 10.PURENNE R. & VIMARD G., in JEANNE F. & DEBOUT G., 2011. ERG 2010. État des Réserves du GONm, septembre 2009 à août 2010. GONm. 188 p. 11. JOHNSGARD, P.A., 1993. Cormorants, darters and pelicans of the world. Smithsonian institution press. 445 p. 12. POTTS, G.R., 1969. The influence of eruptive movements, age, population size and other factors on the sur-vival of the shag (Phalacrocorax aristotelis). Journal of Animal Ecology 38 : 53-102. 13. WANLESS, S. & HARRIS, M.P., 1997. Phalacrocorax aristotelis Shag. BWP Update 1(1) : 3-13. - 182 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Aigrette garzette Egretta garzetta (A026) Ordre : Ciconiiformes Famille : Ardéidés Statut : Espèce protégée en France (article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17/04/81) et inscrite à l’Annexe I de la Directive « Oiseaux ». Description et identification de l’espèce L'aigrette garzette est un petit héron, entièrement blanc. En plumage nuptial, l'adulte porte sur la nuque deux à trois longues plumes effilées. Les scapulaires visibles d'assez près sont recourbées en crosse sur le dos et des plumes étroites et allongées décorent le plastron. Le bec est noir et les lores gris-vert la majorité de l’année et rougeâtre en période nuptiale. Les tarses sont également noirs, tandis que les orteils sont toujours jaunes. Après la reproduction, elle perd ses parures à la tête et au dos. La mue, complète, est étalée de juin à novembre, voire jusqu'en décembre. Le jeune ressemble à l'adulte en plumage d'hiver sans les plumes allongées sur le plastron. La silhouette en vol apparait svelte et anguleuse, car le cou dessine une saillie très visible en forme de goitre. Les ailes assez courtes et arrondies permettent un vol rapide. Les déplacements sur le sol ou dans l’eau peu profonde, qu’ils soient lents ou rapides selon les circonstances, demeurent toujours élégants. L'aigrette pratique également l'immobilité à l'affût d'une proie ou au repos. Sur les lieux d'alimentation, l’aigrette garzette est quasiment silencieuse, sauf en cas de dérangements ou de querelles avec ses congénères. En revanche, dans les colonies de reproduction, une multitude de vocalisations annoncent bruyamment sa présence. Des séries de grondements, de cancanements, de croassements et d’autres cris aigres font partie du répertoire de l'adulte au cours de la période de reproduction (JCR, CD1/pl.24). Les jeunes au nid ou à peine volants se manifestent par des séries de cris répétitifs gutturaux ou secs. Longueur totale du corps : 56 à 67 cm. Poids : 450 à 615 g. Pour le débutant et à une certaine distance, l'aigrette garzette peut ressembler à deux autres espèces de hérons blancs, la grande aigrette (Ardea alba) et le Héron garde-bœufs (Bubulcus ibis). La première se distingue principalement par sa grande taille, sa morphologie plus élancée, ses tibias jaunes à rouges en période nuptiale et ses orteils noirs. En vol, les longues pattes, les longues ailes et la lenteur des battements, donnant une impression de grande légèreté sont également des caractères distinctifs. La distinction avec le Héron garde-bœufs est plus délicate, celui-ci a des formes moins sveltes, la tête arrondie, le menton bombé, les pattes de couleur uniforme grisâtre à rose orangé en période nuptiale. Le bec est plus court et plus épais, de couleur gris jaunâtre chez le jeune, jaune orangé ou rouge chez l'adulte. En plumage nuptial, le Héron garde-bœufs arbore une crête érectile de plumes roux orangé sur la tête et la nuque, ainsi qu'une parure de longues plumes également roux orangé sur le dos et en haut de la poitrine, qui sont absentes chez l’aigrette garzette. Photographie R. Binard. Répartition géographique La sous-espèce nominale niche essentiellement dans le Sud de l’Europe mais des colonies sont établies de-ci, de-là plus au nord, jusqu’aux Pays-Bas. Elle est présente en Afrique de l’Ouest et du Nord, en Asie et en Amérique centrale [6]. En Europe, les populations les plus importantes sont situées par ordre décroissant en Italie, en France, en Espagne et en Russie [bg4]. En France, l’espèce a été longtemps présente uniquement en Camargue (à partir de 1920), mais depuis les années 1980, une progression spectaculaire des effectifs et une expansion ont eu lieu. Elle occupe depuis 1994 la totalité des départements côtiers de la façade Atlantique qui héberge 60 % de l’effectif national [8]. L’expansion côtière atteint également la Manche où la nidification est notée jusqu’en baie de Somme. Dans les régions intérieures, l’aigrette garzette occupe plusieurs grandes vallées (Rhône, Garonne, Allier, Loire, Saône, Doubs), ainsi que la Brenne, la Sologne et, plus récemment, la Champagne humide. Enfin, la nidification est confirmée en Corse depuis 1997. En hiver, migratrice partielle, l’aigrette garzette demeure cependant présente dans la plupart des sites de reproduction côtiers français. Une centaine de zones humides accueillent 8 000 à 12 000 individus (comptés à la mi-janvier). Les sites majeurs en janvier 2000-2004 étaient la presqu’ile guérandaise - 183 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. (Loire-Atlantique), le Bassin d’Arcachon (Gironde) et l’ile de Ré (Charente-Maritime), les étangs montpelliérains (Hérault) et la Camargue (Bouches-du-Rhône) [bg40-non publié]. Biologie Écologie L’aigrette garzette, moins spécialisée que d’autres hérons, fréquente aussi bien les marais doux que les marais salés. Elle recherche sa nourriture sur les rivages maritimes, les marais salants, les marais arrières-littoraux sillonnés de fossés et de canaux, les étangs, les rizières ou encore dans les vallées alluviales, à condition qu’il y ait en permanence de l’eau peu profonde. Les sites de reproduction sont également très variés. L’espèce marque toutefois une préférence pour des bois de feuillus, de conifères et des bosquets d’arbustes sur sol sec ou inondé, voire des plantations de cyprès comme c’est le cas sur l’ile de Ré. En l’absence de boisements, on trouve occasionnellement des colonies dans des roselières, sur des iles rocheuses, des iles sableuses ou des ilots couverts de végétation basse [bg53]. Comportement La migration prénuptiale se manifeste à partir de la seconde quinzaine de février, mais a surtout lieu entre mars et avril. Dès fin juillet, après l’élevage des jeunes, commence la période d’erratisme qui se poursuit jusqu’à fin septembre. Cependant, la véritable migration postnuptiale débute fin août et dure jusqu’en octobre. À l’Ouest, l’aigrette garzette hiverne de la Picardie à la frontière espagnole. Un grand nombre d’oiseaux de la population atlantique gagnent l’Espagne, l’Afrique du Nord et le Sénégal. L’espèce se déplace de jour par petits groupes. Reproduction et dynamique de population L’aigrette garzette niche en colonies souvent importantes dont certaines dépassent 800 couples. Très sociale, elle s’associe fréquemment avec d’autres hérons, notamment le héron cendré et le héron garde-bœufs. Les nids, frêles constructions d’un diamètre de 25 à 35 cm, sont établis dans une multitude d’essences à des hauteurs comprises entre 2 et 20 mètres. Les chênes, frênes, peupliers, saules, ormes, robiniers, merisiers, aubépines, pins maritimes, pins parasols et tamaris sont les supports les plus utilisés. Dans les colonies les plus denses de Charente-Maritime, on trouve des nids dans des ronciers, des petits houx ou des noisetiers, parfois à moins de deux mètres de hauteur. La densité d’oiseaux est si importante que certains noisetiers peuvent abriter 10 à 20 nids [4]. Les sites de reproduction sont à nouveau occupés dès le 15 mars en Camargue et en CharenteMaritime. La ponte débute en général vers le 10 avril. Un deuxième pic d’installation peut avoir lieu en juin, et la ponte peut s’étaler jusqu’au 10 juillet environ. Le volume de la ponte est en moyenne de 4 ou 5 œufs (extrêmes 2 à 7) et l’incubation, effectuée par les deux sexes dure de 21 à 25 jours. Âgés d’une vingtaine de jours, les jeunes s’aventurent hors du nid, puis l’envol se produit vers 40-45 jours et l’indépendance une semaine plus tard [bg7]. La maturité sexuelle intervient à l’âge de deux ans, mais une partie des oiseaux se reproduit dès leur première année. Le succès reproducteur varie significativement d’une colonie à l’autre [9 ; 11]. L’accès aux sources de nourriture, très variable selon les milieux exploités (rizières, marais saumâtres, marais doux), mais aussi selon l’importance de la colonie occupée et le degré d’artificialité des habitats influencent le succès reproducteur, allant du simple au double selon les colonies [11]. La longévité maximale observée est d’environ 22 ans [bg59]. Dessin F. Leclerc. Régime alimentaire L’aigrette garzette exploite surtout la faune des milieux aquatiques où les petits poissons, les batraciens et leurs têtards, les crustacés, les vers et les insectes sont consommés en priorité. En milieu plus sec, elle capture également des insectes (criquets, grillons, etc.), des lézards, de jeunes couleuvres ou de petits rongeurs. - 184 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. État des populations et tendances d’évolution des effectifs Le statut de l'espèce est considéré comme favorable en Europe, avec un effectif estimé entre 68 000 et 94 000 couples [bg2]. L'aigrette garzette est classée comme "Nicheur à surveiller" en France malgré une forte croissance depuis 20 ans. La concentration des effectifs dans un nombre réduit de sites (50 ZICO [bg39-non publié]) lui confère un degré de vulnérabilité, sans toutefois la classer dans les espèces dont le statut de conservation est défavorable. L’aigrette garzette est une espèce assez bien suivie en France, faisant l’objet de recensements réguliers depuis une trentaine d’années. Après avoir disparu de l’hexagone au début du XIXe siècle, semble-t-il, elle fut retrouvée en Camargue en 1920 et en Dombes en 1938. Pendant longtemps, la Camargue a été le seul site important accueillant des effectifs évalués à 1 200-1 500 couples en 1954 et 1 430 couples en 1968 [3]. À partir de 1960, débute la colonisation des marais de l’Ouest. L’espèce est notée nicheuse uniquement à Grand Lieu, puis elle s’installe en Vendée en 1965 et en Charente-Maritime en 1970, mais les effectifs y restent très faibles. En 1974, année du premier recensement précis, on constate que 90 % de l’effectif national est concentré en Camargue, 65 couples seulement sont comptés dans les marais de l’Ouest et 50 en Dombes. Bien que son importance relative diminue, la suprématie de la Camargue va durer jusqu’en 1985. Cette année-là, des conditions hivernales très rudes entraîneront une réduction drastique des effectifs (plus de 92 % de mortalité [6]). De 3 161 couples recensés en 1984, la population nationale atteindra seulement 1 841 couples au printemps 1985. Par la suite, les résultats des recensements les plus récents montrent une progression constante et spectaculaire de l’effectif national qui atteint 3 861 couples nicheurs en 1989, 9 845 en 1994 [8] et plus de 13 000 en 2004 [bg39-non publié]. En 1994, les effectifs de Charente-Maritime, Vendée et Loire-Atlantique (4 548 couples) dépassaient ceux de Provence et du Languedoc, les bastions traditionnels de l’espèce (3 573 couples en 1994) [8]. Des maxima de plus de 5 000 couples en Camargue en 1996, puis des fluctuations entre 2 500 et 4 600 couples y sont observées ces dernières années [10]. La croissance du nombre de colonies est également importante, passant de 35 en 1985, à 105 en 1994, dont 31 dans les seuls marais charentais et vendéens. La série d’hivers doux consécutifs depuis 1987 a sans doute largement contribué à l’augmentation régulière des effectifs sur les principaux sites côtiers. L’augmentation de l’hivernage constatée sur l’ensemble des zones humides du pays [bg40-non publié] et sur les sites de reproduction (en Camargue : 23 individus en janvier 1987, 9 305 individus en janvier 1995) [bg53] permettra encore une possible progression de l’effectif nicheur en France Carte 15 : Répartition normande des effectifs hivernants d’aigrette garzette. - 185 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Population normande Des décomptes datant de 1995 permettent d’estimer à un millier l’effectif hivernant en Normandie. L’espèce affectionne le milieu côtier pour l’hivernage en Normandie. Il est probable que l’on trouve l’explication de cette répartition littorale dans ses habitudes alimentaires, qui lui font rechercher des eaux peu profondes, au maximum de 15 cm selon Géroudet , en milieu découvert, et surtout non gélive en hiver [2]. Utilisation spatio-temporelle de la ZPS L’espèce est surtout présente sur la ZPS en période internuptiale. janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc Évaluation de la population hivernante de la ZPS : Avec un maximum de 50 individus notés, la ZPS accueille au plus 0,4 % de la population hivernante française. Tableau XXII : Évaluation de la population hivernante d’aigrette garzette sur la ZPS. % de la population Population nationale et régionale Évaluation Population ZPS Min. Max. Min. Max ZPS (2004-2011) 15 50 0,1 0,4 Normandie (1998-2002) "1 000" 1,5 5 C France (2004) 12 000 18 000 Europe (« 2000 ») > 28 000 Menaces potentielles et propositions de gestion Compte tenu de la forte progression actuelle des hivernants, la population française est largement dépendante des aléas climatiques. Sensible aux vagues de froid extrêmes, cette population, soumise à des fluctuations périodiques, reste fragile. La poursuite des drainages et de la mise en culture, ainsi qu’un changement dans la gestion hydraulique des marais, peuvent affecter la survie des aigrettes et sont par conséquent des menaces réelles. L'accès relativement aisé d'un grand nombre de colonies et la réalisation de coupes de bois peuvent compromettre la réussite de la reproduction lorsqu’elles sont réalisées au printemps. Le maintien de la population française d’aigrette garzette passe par la protection des sites de reproduction, mais également par la conservation des zones humides qui constituent le domaine vital des colonies. La taille, l’existence et la survie d’une colonie dépendent de la surface et de la qualité de son domaine vital [4]. Les bois abritant les colonies doivent faire l’objet d’un accès limité, afin d’assurer la quiétude des reproducteurs, en particulier pendant la période de couvaison. Les activités forestières doivent y être évitées entre février et août. L’établissement de conventions de gestion ou la maîtrise foncière des sites les plus importants constituent des actions concrètes à engager. Les mesures agri-environnementales visant la conservation des marais arrière-littoraux-atlantiques doivent être pérennisées et renforcées. De telles mesures, pour être efficaces, doivent également comporter des spécifications pour le maintien des niveaux d'eau, permettant l'alimentation des ardéidés dans les canaux durant toute la période de nidification. Études et recherches à développer Les inventaires d'ardéidés nicheurs coordonnés par le Muséum d'Histoire Naturelle et l'Université de Rennes doivent être poursuivis afin de mesurer les tendances d'évolution des effectifs et de la répartition de l'aigrette garzette Les paramètres démographiques, pourtant abondamment étudiés en région méditerranéenne [1] devraient faire l’objet d’études équivalentes dans les colonies en plein essor situées sur la façade atlantique. Il semble que la bonne santé affichée de ces colonies dépende au moins pour partie de la sur-abondance de l’écrevisse américaine (Orconectes rusticus), proie facile de plusieurs ardéidés qui prolifère dans les marais de l’Ouest où elle a été introduite. - 186 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Bibliographie 1. BENNETTS, R.E., FASOLA, M., HAFNER, H. & KAYSER, Y., 2000. Influence of environmental and density-dependent factors on reproduction of little egrets. Auk 117 (3): 634 – 639. 2. BENOIST, D., in GONm, 2004. Atlas des oiseaux de Normandie en hiver. Le Cormoran, 13 : 47. 3. BROSSELIN, M., 1975. Hérons arboricoles de France. Répartition 1974. Société Nationale de Protection de la Nature, Paris. (Non paginé). 3. CAUPENNE, M., 2000. Recensement des colonies de hérons arboricoles nicheurs de Charente-Maritime en 2000. Ligue pour la Protection des Oiseaux, Rochefort. 24 p. 4. HAFNER, H. & FASOLA, M., 1997. Long term monitoring and conservation of herons in France and Italy. Colonial Waterbirds 20 : 298-305. 5. HAFNER, H., FASOLA, M., VOISIN, C. & KAYSER, Y., 2002. Egretta garzetta. Little egret. BWP Update 4 (1) : 1-19. 6. GEROUDET, P., 1994. Grands échassiers, gallinacés et râles d’Europe. Delachaux & Niestlé, Neufchâtel. 430 p. 8. MARION, L., 1997. Inventaire national des héronnières de France (1994) : Héron cendré, Héron bihoreau, Héron gardeboeufs, Héron crabier, Héron pourpré, Aigrette garzette. MNHN et Université de Rennes, Paris. 119 p. 9. THOMAS, F., KAYSER, Y. & HAFNER, H., 1999. Nestling size rank in the little egret (Egretta garzetta) influences subsequent breeding success of offspring. Behavioral ecology and socio-biology 45 (6) : 466 – 470. 10. TOUR-DU-VALAT, 2004. http://www.tourduvalat.org. 11. TOURENQ, C., BARBRAUD, C., SADOUL, N., SANDOZ, A., LOMBARDINI, K., KAYSER, Y. & MARTIN, J.L., 2001. Does foraging habitat quality affect reproductive performance in the Little Egret, Egretta garzetta ? Miscellània zoològica 24 (1) : 107 – 116. - 187 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Macreuse noire Melanitta nigra (A065) Ordre : Ansériformes Famille : Anatidés Statut : Espèce chassable en France, inscrite aux annexes II/2 et III/2 de la Directive « Oiseaux ». Description et identification de l’espèce Le mâle a un plumage entièrement noir brillant, à l’exception du dessous des rémiges et du ventre noir terne. Le bec, caractéristique, est surmonté d’une protubérance. Il est noir à l’exception d’une zone jaune orangé autour des narines. Les yeux sont bruns et les pattes brun noir. La femelle est brun foncé, la poitrine et le ventre étant plus clairs que les parties supérieures. Les flancs et le dessous de la queue sont barrés de clair. Le plus caractéristique est le contraste net de l’ensemble du plumage avec une zone très claire limitée à la joue, la gorge et le haut du cou. Le bec est généralement de couleur uniforme, noir verdâtre. Les juvéniles ressemblent aux femelles adultes avec le dessus plus pâle et le dessous plus blanc. Les jeunes mâles ont de petites taches jaune orangé autour des narines. Comme tous les anatidés, les macreuses noires muent simultanément leurs rémiges, ce qui les rend inaptes au vol pendant trois ou quatre semaines. La période de mue s’étale selon l’âge et le sexe entre juin et fin septembre. La mue s’effectue sur des zones particulières dont les plus importantes sont situées en mer Baltique et en mer du Nord. Les oiseaux volent généralement en files ondulantes ou en groupes, souvent au ras de l’eau. Le vol est rapide et puissant. Le dessous des ailes, argenté, contraste fortement avec le reste du plumage entièrement noir. Les cris (JCR, CD1/pl.60) sont rarement perceptibles lorsque les oiseaux se tiennent en mer. Longueur totale du corps : 43 à 54 cm. Poids : 640 à 1 610 g (mâles) et 620 à 1 270 g (femelles) [bg7]. Le mâle ressemble à celui de la macreuse brune Melanitta fusca, mais ce dernier a du blanc sur l’aile et sur la joue. La femelle est semblable à celle de Nette rousse Netta rufina, qui est cependant plus claire avec une bande blanche sur l’aile et qui est très rare en mer, et à celle de harle piette Mergus albellus, qui est beaucoup plus claire et présente un petit bec fin et une calotte rousse. En France, le harle piette est susceptible d’être rencontré aussi bien sur les eaux continentales qu’en bord de mer, essentiellement lors des vagues de froid. Photographie : A. Hogue Répartition géographique Deux sous-espèces sont reconnues : Melanitta nigra americana qui niche en Amérique du Nord et en Asie, à l’est de la longitude 120°E, et M. n. nigra qui se reproduit à l’ouest de la longitude 120°E jusqu’à l’Islande. L’aire de reproduction s’étend principalement entre les 60° et 70° parallèles. En Europe, les sites de nidification les plus méridionaux sont en Irlande, en Écosse et en Norvège. En hiver, les macreuses noires se répartissent le long des côtes de l’Atlantique, du nord de la Norvège jusqu’au Maroc, voire en Mauritanie, et le long des côtes NE de l’Amérique du Nord, ainsi que dans le Pacifique, le long des côtes de l’Amérique du Nord et de l’Asie (Japon, Corée et est de la Chine). L’hivernage en Méditerranée est très localisé, au large de la Camargue et au large du delta de l’Ebre [bg15]. L’espèce ne niche pas en France mais migre et hiverne le long de nos côtes. Les plus importantes concentrations hivernales, comptant des milliers d’oiseaux, se rencontrent le long du littoral picard, du littoral normand et de la baie du Mont Saint-Michel, et surtout le long des côtes vendéennes et charentaises [4]. Les macreuses noires sont irrégulières et en petit nombre à l'intérieur des terres. - 188 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Biologie Écologie En période de reproduction, l’espèce occupe des habitats continentaux variés. Elle peut nicher dans des zones situées loin à l’intérieur des terres, même éloignées de l’eau, parmi la végétation de la toundra ou la lande naine. Le reste de l’année, les macreuses noires se cantonnent en mer. Elles restent toute la journée en groupes plus ou moins lâches, dans les eaux côtières peu profondes n’excédant pas 10 à 20 m et où la nourriture est facilement accessible. En France, elles se tiennent généralement entre 500 m et 2 km de la côte. Comportement Les premières macreuses noires arrivent le long des côtes françaises dès juillet-août. Elles rejoignent leurs zones de mue dont les plus connues se situent dans les baies de Saint-Brieuc, de Douarnenez et du Mont Saint-Michel, ainsi qu’au nord de l’embouchure de la Gironde [7]. Ces mouvements dus à la « migration de mue » marquent le début de la migration postnuptiale puisque les effectifs augmentent régulièrement au cours de l’été et de l’automne. Le pic de l’hivernage est atteint entre mi-décembre et mi-février selon les années. La migration prénuptiale se déroule principalement entre mi-février et avril, période durant laquelle les effectifs décroissent régulièrement sur l’ensemble des sites. Hors de la période de reproduction, l’espèce est très grégaire. Les macreuses noires peuvent former des concentrations très denses comptant, en France, plusieurs milliers d’oiseaux [4] et, plus au nord, jusqu’à 100 000 individus [bg55]. Pour s’alimenter, ces concentrations ont tendance à éclater. Les individus au sein de ces petits groupes se synchronisent souvent pour plonger. L’espèce se nourrit surtout de jour. La prédation des moules par les macreuses provoquent des dégâts dans les concessions mytilicoles des baies de St-Brieuc (Côtes d’Armor), du Mont Saint-Michel et des Veys (Manche) [5 ; 6]. Il n’y a pas de solution miracle pour résoudre le problème des dégâts occasionnés sur les sites de production de moules. En général, les moyens utilisés par les mytiliculteurs (tir au fusil, épouvantails, filets) n’ont qu’un effet limité. La seule méthode de prévention des dégâts qui permet de réduire sensiblement cette nuisance semble être celle de l’effarouchement continu durant les périodes sensibles (méthode appliquée en baie des Veys) [V. SCHRICKE, comm. pers]. Reproduction et dynamique de population Le nid est installé sur le sol, dissimulé dans la végétation ou sous des broussailles, généralement proche de l’eau. Il est construit par la femelle à partir d’herbes, de mousses et de lichens. La ponte compte six à huit œufs (extrêmes 5 à 11), l’incubation dure 30 jours environ, et le jeune s’envole sept semaines environ après l’éclosion. Il est alors tout de suite indépendant [bg7]. La maturité sexuelle est atteinte généralement à l’âge de deux-trois ans [bg7]. La longévité maximale observée grâce aux données de baguage est d’environ 16 ans [bg59]. Régime alimentaire En mer ou en eaux saumâtres le régime alimentaire de la macreuse noire est composé essentiellement de mollusques, en particulier de moules bleues Mytilus edulis et de coques Cardium sp. de taille inférieure à 4 cm. D’autres coquillages (Mya, Spisula, Venus…), des gastéropodes et occasionnellement des crustacés (Idotea, Carcinus), des échinodermes… peuvent compléter son menu. État des populations et tendances d’évolution des effectifs Son statut de conservation est jugé favorable en Europe [bg2]. La population qui se reproduit en Europe (non nicheuse en France) et hiverne de la Baltique à la Mauritanie est estimée à 1 600 000 individus ; elle est considérée comme stable [bg17]. La population hivernante en Europe est considérée en léger déclin, avec des effectifs estimés à plus de 610 000 individus [bg2]. Le caractère fluctuant du nombre de macreuses noires recensées en France ne permet pas de dégager simplement la tendance d’évolution des effectifs pour le pays. Les variations enregistrées, oscillant de quelques milliers d’oiseaux à plus de 55 000 individus, résultent plus de la méthode de comptages employée que de variations réelles d’effectifs. Cependant, la comparaison des comptages réalisés sur les sites à dénombrements réguliers met en évidence un déclin sur les 15 dernières années [2]. Les effectifs les plus importants sont trouvés les années durant lesquelles des dénombrements aériens sont réalisés. L’effectif hivernal moyen en France est de l’ordre de 32 250 individus pour la période 1997-2004 [3]. - 189 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Population normande En hiver, la baie du Mont-Saint-Michel (première zone de mue en France), le littoral augeron et la baie des Veys (Carte 16) sont les principaux sites de séjours normands et français de la macreuse noire [1]. Toutefois, au regard des difficultés de recensement de cette espèce, il est délicat d’apporter une estimation des populations hivernant en France comme en Normandie. Carte 16 : Répartition normande des effectifs hivernants de macreuse noire. Utilisation spatio-temporelle de la ZPS L’espèce est principalement présente en période internuptiale. janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc Évaluation de la population hivernante de la ZPS Avec au maximum 34 individus recensés (Tableau XXIII), la ZPS accueille en hivernage au plus 0,3 % de la population nationale hivernante. Tableau XXIII : Évaluation de la population hivernante de macreuse noire sur la ZPS. % de la population Population Évaluation nationale Population ZPS Min. Max. Min. Max ZPS (2004-2009) 4 34 0,0 0,3 Normandie (1998-2002) ? C-D France (WI 2000-2006) 12 834 31 992 Europe (« 2000 ») > 610 000 - 190 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Menaces potentielles et propositions de gestion La principale menace planant sur cette espèce est la pollution marine engendrée notamment par les hydrocarbures. Cette menace peut être d’autant plus grave qu’elle peut affecter rapidement un grand nombre d’oiseaux, même sur un secteur restreint, étant donné le grégarisme de l’espèce sur les zones de mue ou d’hivernage. Compte tenu des milieux fréquentés dans notre pays, aucune mesure de gestion ne semble pouvoir être mise en place. Études et recherches à développer En France, peu d’études peuvent être menées sur cette espèce. Un suivi de l’impact des macreuses noires sur les naissains de moules pourrait localement s’avérer nécessaire. Il convient également de poursuivre les quelques dénombrements réalisés depuis de nombreuses années pour suivre au mieux l’évolution des effectifs. Ces comptages sont effectués soit en quelques points particuliers de la côte lors de la migration postnuptiale (Cap Gris-nez notamment) afin d’appréhender les effectifs hivernants plus au sud, soit au cours de l’hivernage. Dans ce dernier cas, il serait pertinent d’avoir systématiquement recours aux dénombrements aériens afin d’obtenir les données les plus exhaustives possibles et de permettre une comparaison des effectifs entre années. Bibliographie 1. AULERT, C., in GONM, 2004. Atlas des oiseaux de Normandie en hiver. Le Cormoran, 13 : 70. 2. DECEUNINCK, B., MAILLET, N., DRONNEAU, C., WARD, A. & MAHEO, R., 2006. Dénombrements d'anatidés et de foulques hivernant en France -Janvier 2005. WI / LPO / MEDD. 40 p. 3. DECEUNINCK, B., MAILLET, N., WARD, A., DRONNEAU, C. & MAHEO, R., 2005. Dénombrements d'anatidés et de foulques hivernant en France à la mi-janvier 2004. Wetlands International / LPO / DNP, Rochefort. 41 p. 4. GIRARD, O., 1987. Les stationnements de Macreuses noires (Melanitta nigra) sur le littoral du centre-ouest. Bulletin Mensuel de l'ONC 115: 30-34. 5. LE MAHO, P. & GERLA, D., 1999. Analyse du fonctionnement de l’écosystème littoral en baie du Mont Saint-Michel. Rapport IFREMER. Agence de l’Eau Seine-Normandie, St-Malo. 26 p. + annexes. 6. LEMAITRE, F., 1994. Étude préliminaire de la prédation des moules (Mytilus edulis) par les Macreuses noires (Melanitta nigra) en baie de Saint-Brieuc (Côtes d’Armor). Rapport CSTC, Vendôme. 32 p. + annexes. 7. SCHRICKE, V., 1993. La baie du Mont Saint-Michel, première zone de mue en France pour la Macreuse noire (Melanitta nigra). Alauda 61(1): 35-38. - 191 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Harle huppé Mergus serrator (A069) Ordre : Ansériformes Famille : Anatidés Statut : Espèce protégée en France (article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17 avril 1981) et inscrite à l'article 4.2 de la Directive « Oiseaux ». Description et identification de l'espèce Canard plongeur de taille moyenne, le harle huppé a un corps fuselé prolongé par un cou long et mince. Observé à distance, la silhouette apparait svelte. De plus près, la tête noire à reflet vert du mâle adulte ornée d'une double huppe ébouriffée est caractéristique. Le bec, mince et crochu conçu pour la capture des poissons, est rouge. L'iris est rouge ou jaune orangé. La poitrine roussâtre tachetée de noir se prolonge par un collier blanc. Le devant des flancs noirs porte de nettes taches blanches. Le dessus se caractérise par une longue bande blanche située entre le dos noir et les flancs gris. La femelle et le juvénile, assez semblables, ont tout le corps gris. Seule la tête est brun roux sans limite précise avec le cou blanc sale. La huppe, plus courte que chez le mâle adulte, est parfois érigée. Le miroir blanc est plus petit. Le mâle adulte en plumage d'éclipse ressemble à la femelle avec le dos plus foncé et le miroir blanc plus étendu. Le plumage adulte est acquis au cours du deuxième hiver. En vol, les ailes brun-noir portent un grand miroir blanc très visible partagé par deux barres noires. Le dessous est blanc. Le harle huppé vole le cou étiré et bat des ailes rapidement à mouvements d’amplitude faible. La mue complète a lieu de mai à août chez le mâle, d'août à février chez la femelle. La mue partielle intervient de septembre à janvier pour le mâle, au printemps pour la femelle [8]. Le harle huppé est plutôt silencieux sur les sites d'hivernage. Ses cris habituels ressemblent à des petits raclements rauques et bas, émis avec parcimonie. Le mâle en parade s'annonce par de faibles et rares hoquets rythmiques et éternuements entrecoupés de pauses. La femelle se manifeste par des caquètements continus ([bg48] ; JCR, CD1/pl.63). Longueur du corps : 52 à 61 cm. Poids : de 950 à 1 350 g pour le mâle et de 700 à 1 100 g pour la femelle. Le harle huppé ne peut être confondu qu’avec une seule espèce d'anatidé, le harle bièvre Mergus merganser. Ce dernier est plus grand, plus massif et a un cou plus épais. Le mâle adulte du harle bièvre a un plumage très contrasté dont le blanc légèrement teinté de rose des parties inférieures est plus étendu. Ce dessous clair tranche nettement avec le noir de la tête et du dos. La tête parait plus grosse, grâce à la huppe compacte peu différenciée, appliquée sur la nuque. La différenciation des femelles et des jeunes des deux espèces apparait plus difficile. À une distance moyenne, le meilleur critère est de repérer la ligne brun rougeâtre qui forme une limite précise entre la tête foncée et le bas du cou blanc chez le harle bièvre, alors qu'elle n'existe pas chez le harle huppé. Photographie C. Ruchet. Répartition géographique De distribution holarctique, le harle huppé se reproduit dans toutes les régions boréales. En Europe, il niche essentiellement au-delà de 55° N. Actuellement, en expansion dans des régions plus tempérées d'Europe [bg30], ce harle niche régulièrement aux Pays-Bas depuis 1977 [11], ainsi qu'en Angleterre, où la colonisation a débuté en 1950 [bg7]. Depuis 1993, l'espèce se reproduit en Suisse [12] et occasionnellement en France sur les iles Chausey [4]. En hiver, le harle huppé fréquente surtout le littoral maritime. Les stationnements sont principalement concentrés dans le bassin occidental de la Baltique et en mer du Nord, secondairement de la Manche au golfe de Gascogne. Les populations européennes situées plus à l'Est hivernent en Grèce, en mer Noire et en mer Caspienne [bg27]. En France, l'aire de distribution hivernale s'étend surtout de l'estuaire de la Seine à l'Ile de Ré, l'espèce étant rarement observée sur les sites intérieurs [1]. Un petit nombre d'oiseaux hivernent plus au sud (Ile d'Oléron et Arcachon), dans l'intérieur particulièrement en cas de vagues de froid, sur le littoral méditerranéen et sur le littoral picard. Les principaux sites qui accueillent ce harle sont le golfe du Morbihan et la rade de Brest, suivis du littoral du Calvados, de l'Ile de Ré et de la baie de Morlaix [3]. - 192 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Biologie Écologie En hiver, le harle huppé fréquente principalement le littoral maritime, privilégiant les estuaires et les baies. Moins commun sur les eaux continentales, il occupe des plans d'eau ou les lacs les plus vastes comme le lac du Der en Champagne ou le lac Léman. Semblant éviter les cours d'eau, les observations sur le cours du Rhin, par exemple, sont irrégulières et ne concernent que quelques individus isolés. Comportements L'arrivée sur les sites d'hivernage peut débuter en octobre, parfois en septembre, mais c'est surtout de novembre à décembre que le gros des effectifs s'installe en France. Les hivernants séjournent jusqu'en mars, voire avril. Cependant, quelques rares oiseaux estivent régulièrement, notamment en Bretagne et sur le littoral de la Manche. Sociable, le harle huppé se rassemble en petites troupes (souvent des familles) comptant de 5 à 15 individus, parfois des centaines en automne sur les sites nordiques. Reproduction et dynamique des populations Le harle huppé niche sur les iles et les rivages maritimes, ainsi qu'au bord des lacs situés dans la toundra et dans les forêts boréales et tempérées. Dès l'arrivée sur les sites de reproduction, les parades nuptiales des mâles qui avaient déjà commencé durant l'hiver, s'intensifient. Elles sont le plus souvent collectives. L'espèce se reproduit en colonies lâches où la densité des nids peut varier de 1 à 12 à l'hectare, voire exceptionnellement jusqu'à 40 [8]. Chez certaines femelles, la fidélité au site a été prouvée, notamment en Finlande et en Allemagne. Le nid, simple dépression garnie d'herbes et de feuilles, disposé au sol sous la végétation ou dans un trou peu profond, est toujours à proximité de l'eau. La ponte a lieu de la fin avril au début de juin en Grande-Bretagne et du début de juin jusqu'à la fin de juillet au Danemark et en Islande. En cas de perte, une ponte de remplacement peut avoir lieu. L'incubation des neuf à dix œufs (extrêmes 5 à 15), assurée par la femelle, dure 29 à 35 jours. Le nid est recouvert d'un duvet gris brunâtre lors des absences de la femelle. Les poussins nidifuges quittent le nid 24 heures après l'éclosion et vont à l'eau accompagnés de la femelle. À l'âge de 15 jours, ils s'associent à d'autres nichées, formant des crèches qui peuvent compter 60 poussins, voire plus, généralement accompagnés par deux ou trois femelles. Les jeunes sont indépendants avant 50 jours et leur envol intervient à l'âge de 60 à 65 jours. Le succès reproducteur parait faible selon les résultats fournis par HILDËN [9] qui donne des moyennes de 1,5, 2 et 0,7 jeunes à l'envol par couple sur trois ans de suivis en Finlande. Les deux sexes ne se reproduisent pas avant leur deuxième année et la plupart des femelles se reproduisent à partir de leur troisième année. La longévité maximale observée grâce aux données de baguage est de 21 ans et trois mois [bg59]. Régime alimentaire Le régime alimentaire du harle huppé comprend essentiellement des poissons de faible taille (8 à 10 cm, extrême 28 cm) qu'il capture en plongeant à deux ou trois mètres de profondeur, six au maximum. Les plongées durent en moyenne 20 à 25 secondes, mais peuvent atteindre 45 secondes, voire deux minutes [8]. Sur les sites maritimes, il se nourrit d'une grande variété de poissons (flets, éperlans, anguilles, gobies, harengs, chabots, etc.), de vers (arénicoles, néréides…), de crustacés (gammares, crabes, etc.) et de mollusques (hydrobies, moules, littorines, etc.). En eau douce, il capture des carpes, des brochets, des perches et bien d'autres espèces. Les insectes et leurs larves, les crustacés et les grenouilles sont également consommés. Les plantes aquatiques restent occasionnelles [bg7]. La pêche collective, qui consiste à entourer les poissons en formant un demi-cercle, apparait la plus rapide et la plus rentable des méthodes. - 193 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. État des populations et tendances d'évolution des effectifs En Normandie, l’espèce hiverne principalement entre la pointe de Barfleur dans la Manche et le plateau du Calvados où plus de 1 000 individus peuvent être recensés au cœur de l’hiver ; signalons les effectifs hivernaux de l’archipel des iles Chausey atteignent en moyenne depuis 2000 une centaine d’individus [7]. Signalons également sur l’archipel de Chausey, le seul cas de nidification de l’espèce en France détectée depuis 1993 et confirmé par la découverte du nid en 2008 [5 ; 6]. Le statut de conservation du harle huppé est favorable en Europe [bg2 ; bg68]. La population biogéographique « Nord Europe/Centre Europe » est estimée à 170 000 individus et les effectifs sont en augmentation en Europe du Nord-Ouest [bg17]. Il est considéré rare en hiver en France [bg53]. L'effectif hivernant dénombré à la mi-janvier fluctue entre 3 500 et 4 000 individus depuis la fin des années 1990 [bg12], soit moins de 10 % de la population biogéographique « Nord Europe/Centre Europe ». Les résultats des dénombrements annuels de Wetlands International montrent une augmentation significative des stationnements entre 1970 et 1990 [1]. Depuis, des fluctuations, voire un léger déclin, sont observés lors des comptages réalisés ces trois dernières années [bg8]. Les effectifs nationaux moyens comptés à la mi-janvier étaient respectivement de 1 200 individus pour la période 1967-1976, de 2 763 pour celle de 1977-1986, de 4 187 entre 1987-1996 et de 4 307 pour celle de 1997-2002 [3]. Les stationnements de harles huppés sont relativement dispersés en France, avec par exemple 58 sites répertoriés en 2000 ou 45 en 2002. Excepté le golfe du Morbihan qui accueille régulièrement plus de 1 000 oiseaux et la rade de Brest, avec au minimum 300 oiseaux, la majorité des groupes comptés concernent moins de 200 individus chacun Sur les principaux sites, les effectifs ont fluctué plus ou moins fortement entre 1980 et 2002, le golfe du Morbihan étant le seul site qui affiche des stationnements relativement stables avec au minimum 1 020 oiseaux en 1980 et un maximum de 1 965 en 1995. Des fluctuations importantes sont observées dans la rade de Brest (min : 259 individus en 1986, max : 1 265 en 2001), en baie de Morlaix (30 en 1998, 124 en 2001), sur le littoral ouest du Calvados (cinq en 1986, 788 en 2002) et sur l'ile de Ré (31 en 2001, 280 en 1997). Pour ce qui concerne la population nicheuse, il s’agit d’une installation relativement récente, les premiers couples reproducteurs ayant été observés durant les années 1990. En raison de leur faible nombre, moins d’une dizaine, l’espèce est considérée comme nicheur vulnérable (population nicheuse marginale [bg53]). Carte 17 : Répartition normande des effectifs hivernants de harle huppé. - 194 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Population normande La plupart des secteurs normands (Carte 17) voit leurs effectifs de harles hivernant augmenter fortement ; par exemple, la côte orientale du Cotentin a sept fois plus de harles dans la décennie 1993-2002 que de 1973 à 1982 ; de même, sur la moitié occidentale des côtes du Calvados, cinq fois plus de harles sont dénombrés qu’il y a vingt ans [10]. Utilisation spatio-temporelle de la ZPS L’espèce est surtout présente sur la ZPS en période internuptiale. janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc Évolution de la population hivernante de la ZPS La tendance observée par Lang (op. cit.) en Normandie, semble s’inversée dans les années 2000 sur la ZPS. En effet, l’évolution des effectifs hivernants de harle huppé sur la ZPS (Figure 8) parait traduire localement deux déclins : un premier divisant les effectifs de moitié entre 2004 et 2005-2006, puis un second déclin important et rapide entre 2006 et 2007. L’année 2009 semble marquer le « plus bas historique » enregistré avec seulement 12 individus observés. En 2010, l’espèce est plus présente, 40 individus ont été recensés lors du Wetlands International (WI) et 85 individus sont observés quelques jours plus tard devant Cricqueville-en-Bessin. Toutefois, la répartition très fluctuante de l’espèce en baie de Seine (près de 900 oiseaux en 2006) rend difficile toute interprétation. On soulignera tout de même l’importance du secteur de Cricqueville-en-Bessin qui accueille la majorité des oiseaux et qui correspond à la limite orientale du secteur des Rochers de Grandcamp-Maisy dont les ressources trophiques sont particulièrement attractives pour les espèces d’oiseaux plongeurs. Ces oiseaux utilisent également la zone située directement à l’Ouest, hors ZPS. Figure 8 : Évolution des effectifs hivernants de harle huppé sur la ZPS de 2004 à 20116. 6 Effectifs recensés lors du Wetlands International (WI) à la mi-janvier. - 195 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Évaluation de la population hivernante de la ZPS Avec un maximum de 302 harles huppés dénombrés en 2003-2004, la ZPS héberge au maximum plus de 8 % de la population hivernante nationale (Tableau XXIV). L’importance de la population de la ZPS se fait surtout ressentir à l’échelle régionale puisqu’avec les effectifs observés en 2003-2004, la population de la ZPS représente près d’un quart de la population normande. Tableau XXIV : Évaluation de la population hivernante de harle huppé sur la ZPS. % de la population Population nationale et régionale Évaluation Population ZPS Min. Max. Min. Max ZPS (2004-2011) 56 302 1,23 8,31 Normandie (1998-2002) 1 100 5,1 24,46 B-C France (WI 2000-2006) 3 634 4 563 Europe (« 2000 ») 89 000 ? Menaces potentielles et propositions de gestion Comme toutes les espèces d'anatidés hivernant sur les côtes, le harle huppé est exposé à la menace permanente de la pollution par les hydrocarbures et par l'eutrophisation des eaux littorales. Cependant, en raison de sa plus grande dispersion et de sa prédilection pour les eaux abritées, il est moins touché par la pollution pétrolière que les alcidés ou les autres espèces d’anatidés marins plus grégaires (macreuses Melanitta sp., eiders Somateria sp., Polysticta sp.). L'eutrophisation d'origine urbaine et agricole peut limiter fortement les stationnements du fait d'un accroissement de la turbidité diminuant significativement l'accessibilité aux proies, le harle huppé pêchant essentiellement à vue [bg53]. L'augmentation des risques de pollution par les hydrocarbures et par d'autres polluants provenant des bassins versants, constatée depuis plus de 20 ans, doit conduire à des mesures réglementaires plus strictes afin de garantir la qualité de l'eau. De la mise en œuvre de ces mesures dépend le maintien des effectifs de harles hivernant en France, notamment sur les principaux sites, le golfe du Morbihan et la rade de Brest en Bretagne et le secteur s’étendant de Saint-Vaast-la-Hougue à la baie d’Orne en BasseNormandie. La navigation et les activités halieutiques doivent en outre faire l'objet de mesures limitant les dérangements sur les sites. À Chausey, seul site de reproduction français, la limitation des dérangements est un impératif. Études et recherches à développer Les dénombrements annuels de la mi-janvier coordonnés par Wetlands International doivent être poursuivis, voire étendus aux autres mois d'hiver, janvier n'étant pas toujours le meilleur mois de comptage. De tels dénombrements mensuels sont mis en place dans la plupart des grands sites, notamment les espaces protégés. Un effort modeste mériterait d’être investi pour les coordonner au niveau national. Des études éco-toxicologiques spécifiques pourraient être engagées dans le but de mesurer l'impact de la pollution de l'eau sur les populations d'anatidés hivernants sur les côtes. Par ailleurs, il serait souhaitable de suivre les prochaines nidifications de cette espèce nouvellement installée en France et d’évaluer son succès reproducteur. - 196 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Bibliographie 1. DECEUNINCK, B., 1997. Synthèse des dénombrements de canards et de foulques hivernant en France 1967-1995. Ministère de l'Environnement-DNP / LPO / Wetlands International. 97 p. 2. DECEUNINCK, B., DRONNEAU, C., KERAUTRET, L. & MAHEO, R., 2002. Dénombrements des Anatidés et foulques hivernant en France en janvier 2001. Ornithos 9 (3): 89-100. 3. DECEUNINCK, B., MAILLET, N., KERAUTRET, L., DRONNEAU, C. & MAHEO, R., 2003. Dénombrements d'anatidés et de foulques hivernant en France à la mi-janvier 2002. MEDD / Wetlands International / LPO, Rochefort. 41 p. 4. DEMONGIN, L. & DEBOUT, G., 1994. Le Harle huppé, Mergus serrator, nicheur en France en 1993. Ornithos 1 (1): 49. 5. DEMONGIN, L., 1993. Première reproduction française du Harle huppé (Mergus serrator). Le Cormoran 9(2) 42 : 125129. 6. GALLIEN, F., 2008. Première découverte d’un nid de Harle huppé (Mergus serrator) en France (archipel de Chausey). Ornithos, 15-6 : 378. 7. GALLIEN, F. & DEBOUT, G., 2009. Synthèse des données ornithologiques relative à l’archipel des iles Chausey. Zone de Protection Spéciale FR2510037 « Iles Chausey ». GONm. Janvier 2009. 83 p. 8. GEROUDET, P., 1999. Les Palmipèdes d'Europe. 4e Edition. Delachaux et Niestlé, Lausanne, Suisse. 510 p. 9. HILDÉN, O., 1964. Ecology of duck populations in the island group of Valassaaret, Gulf of Bothnia. Annales zoologici Fennici 1: 153-279. 10. LANG, B., in GONm, 2004. Atlas des oiseaux de Normandie en hiver. Le Cormoran, 13 : (74). 11. MEININGER, P.L., 1995. A propos de la reproduction du Harle huppé, Mergus serrator, nicheur en France en 1993. Ornithos 2 (2): 96. 12. MONNIER, B., 1995. Considérations sur les premières nidifications du Harle huppé, Mergus serrator, en Suisse en 1993 et 1994. Nos Oiseaux 43 (3): 139-153. - 197 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Faucon pèlerin Falco peregrinus (A103) Ordre : Falconiformes Famille : Falconidés Statut : Espèce protégée en France (Article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17/04/81) et inscrite à l’annexe I de la Directive « Oiseaux ». Jusque dans les années 70, l’utilisation des pesticides organochlorés avait fait chuter l’effectif européen et Nordaméricain de faucon pèlerin (Falco peregrinus) à 200 couples, le Nord-ouest du pays étant totalement déserté par les nicheurs [8]. L’interdiction de l’usage de ces produits et le statut de protection réglementaire ont permis à la population française de se reconstituer, notamment sur le littoral de la Mer de la Manche où les falaises accueillent à nouveau des couples nicheurs depuis 1994. Description et identification de l'espèce La silhouette trapue de ce chasseur de haut-vol est plus remarquable par sa carrure que par sa grandeur. De la taille d’un gros pigeon, la femelle, appelée « forme » par les fauconniers, est d’un tiers supérieure au mâle dénommé « tiercelet », terme souvent généralisé à l’ensemble des mâles de rapaces. Les ailes plutôt larges et triangulaires sont pointues et arquées en croissant. Sa queue est courte, un peu rétrécie et à l’extrémité carrée, sa poitrine est robuste et sa tête est ronde et peu proéminente. L’adulte est sombre avec une tache blanche à la gorge et en haut de la poitrine, les parties supérieures sont gris bleu à gris ardoise et le réseau serré de stries transversales du dessous parait gris. Dans toutes les livrées, le faucon pèlerin a le dessus sombre avec une zone claire dans le bas du dos, limitée au croupion. La tête sombre, où la moustache arrondie contraste avec les joues claires, est caractéristique de l’espèce. Les jeunes sont brun ardoisé dessus, avec les faces inférieures rayées de taches longitudinales pendant leur première année. La mue est complète dès la fin de la première année, entre mars et décembre. Les dimensions des ailes sont variables : grandes et larges chez certains sujets (femelles), telles celles du faucon gerfaut Falco rusticolus, ou aussi étroites (mâles) que celles du faucon hobereau Falco subbuteo. L’envergure du mâle est de 70 à 85 cm, celle de la femelle de 95 à 105 cm. Les jeunes ont le profil plus effilé, avec la queue longue. Le vol battu est en général direct et puissant ; les battements d’ailes sont un peu raides et pas très amples. Ce mouvement part de l’épaule, à la différence des autres grands faucons. Les mouvements sont plus souples et articulés au poignet. Aucun autre rapace n’avance aussi vite avec des mouvements d’ailes aussi limités. En vol plané, direct ou circulaire, les ailes sont horizontales ou les mains légèrement relevées, formant un V plat [3]. Les adultes présentent deux périodes de mues principales : en juillet, puis en novembre et décembre. Des individus en mue partielle sont cependant observés durant toute l’année [bg7]. Chants et cris : sur les lieux de nidification et aux environs, le faucon pèlerin lance de forts caquètements, des cris rauques, plus ou moins plaintifs et d’autres cris plus brefs (JCR, CD1/pl.99). Longueur totale du corps : 34-50 cm. Poids : 600-750 g (mâle), 900-1 300 g (femelle) [bg21]. Même si les proportions sont bien différentes, des confusions sont possibles avec le faucon hobereau, surtout si le faucon pèlerin est jeune. Le faucon hobereau est plus sombre et ses moustaches sont plus étroites et plus pointues. Comparés aux autres faucons, gerfaut, sacre F. cherrug et lanier F. biarmicus, le faucon pèlerin est facilement reconnaissable à ses proportions. Chez l’adulte, seul le haut de la poitrine est clair, alors que chez les autres c’est l’ensemble de la face inférieure qui l’est. Enfin, l’un des meilleurs critères distinctifs du faucon pèlerin est sa tête foncée où les larges moustaches noires se détachent sur les joues blanches. Photographie C. Chartier. - 198 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Répartition géographique Cosmopolite, le faucon pèlerin niche sur tous les continents (à l’exception de l’Antarctique) Europe, Asie, Afrique, Australie, Amérique du Nord et du Sud et de nombreuses iles et archipels en Océanie. Le nombre de sous-espèces reconnues varie de 18 à 28. Il est répandu sur l’ensemble du paléarctique occidental offrant des sites rupestres favorables à sa nidification, y compris les falaises côtières et fluviales. En France, il se répartit de manière quasi ininterrompue à l’est d’une ligne reliant les Ardennes au Pays basque. On le trouve dans les Pyrénées, les Alpes et le Massif central, avec à l’ouest, de belles populations dans le Lot et la Dordogne. Il est bien implanté en Bourgogne et surtout dans le Jura. L’archipel des iles d’Hyères et la Corse sont également occupés. L’espèce niche depuis peu sur le littoral normand et breton. La sous-espèce nominale peregrinus est la plus largement représentée sur notre territoire. Sur le pourtour méditerranéen, la sous-espèce brookei est assez bien implantée. En hiver, des individus de la forme calidus fréquentent les côtes bretonnes et atlantiques. Biologie Écologie Deux conditions sont nécessaires à l’installation du faucon pèlerin dans une région : des sites rupestres pour nicher et une avifaune abondante et diversifiée. Dans la majeure partie du paléarctique occidental, l’aire est installée en site rupestre, aussi bien sur les côtes qu’à l’intérieur des terres. Les populations actuelles, adaptées aux falaises, ne nichent plus dans les arbres, comme cela s’observait dans le passé dans les zones de plaine. Quelques constructions humaines sont colonisées depuis une vingtaine d’années : châteaux, bâtiments divers, tours de centrales nucléaires, pylônes électriques. Des villes comme Albi, Rodez, Strasbourg, Périgueux…, sont habitées par ce rapace, qui y trouve des monuments favorables à sa reproduction et une grande richesse en proies, notamment grâce à l’abondance des pigeons. La hauteur des falaises occupées varie de 20 à 200 m, mais des parois plus imposantes (400 à 500 m) ou des escarpements plus petits (10-15 m) peuvent aussi être colonisés. En dehors de la saison de reproduction, le faucon pèlerin s’observe aussi le long du littoral, dans les marais, les landes et les estuaires. Il a besoin de vastes espaces ouverts pour chasser et l’accès à l’aire doit être parfaitement dégagé ; c’est pourquoi il fréquente moins les grands massifs boisés dépourvus d’éclaircies [9]. Les plus fortes densités sont observées dans les régions possédant des falaises calcaires situées entre 200 et 800 m d’altitude et en général au sein d’un environnement diversifié, comportant peu de cultures. Les plus faibles densités se rencontrent soit dans les zones d’altitude supérieure à 1000-1200 m, soit dans les régions granitiques, mais aussi dans celles fortement colonisées par le Grand-duc d'Europe Bubo Bubo, telles que le sud et le sud-est du Massif central [bg66]. Comportement Après la période de reproduction, les faucons pèlerins du Nord et du Nord-est sont en partie migrateurs, ceux d’Europe centrale et occidentale, assez erratiques, tandis que les oiseaux méridionaux sont sédentaires, sauf les jeunes, plus ou moins nomades eux aussi. En automne, les faucons pèlerins scandinaves partent vers le sud-ouest et hivernent en Suède méridionale, au Danemark, dans le nord de l’Allemagne, au Benelux, dans le nord de la France, en Grande-Bretagne et en Espagne. En Europe centrale, les jeunes se dispersent dans toutes les directions après l’envol. Dans la première année, on en trouve environ 70 % à plus de 100 km de leur lieu d’origine. En revanche, les adultes restent dans leur territoire ou au voisinage [7]. Le faucon pèlerin capture presque exclusivement des oiseaux en vol. Il chasse souvent à l’affût, posté sur une hauteur. Lorsqu’il plonge sur sa proie, son vol est entrecoupé de battements d’ailes secs, rapides, de faible amplitude et de longues glissades. Il frappe sa proie par-dessus avec les serres plus ou moins ouvertes qu’il tient contre sa poitrine. Si la proie n’est pas capturée aussitôt, le choc la précipite au sol et le faucon s’empresse de la rejoindre. Les proies tentent souvent d’échapper en chutant brusquement et y parviennent parfois, surtout lorsqu’elles sont poursuivies par de jeunes pèlerins inexpérimentés. Il semble que ceux-ci simulent souvent une attaque pour s’exercer. Abstraction faite de la période d’élevage des jeunes, le faucon pèlerin chasse surtout tôt le matin ou dans la soirée. S’il tue une grosse proie, telle qu’un pigeon domestique, elle lui suffira pour plusieurs jours. Après avoir plumé grossièrement le corps, il dévore la chair de la poitrine et laisse le bassin avec les pattes et la ceinture scapulaire entière. Ces reliefs caractéristiques signent son passage et jonchent les reposoirs au milieu des pelotes de petites plumes. Il cache fréquemment ses proies dans quelque anfractuosité de la falaise afin de s’en nourrir en période - 199 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. de disette. Quand il chasse des oiseaux volant en groupe, il s’en prend généralement aux sujets plus isolés car une attaque du groupe serait dangereuse pour lui [9]. Au cours du vol nuptial (au début de la saison de nidification), les deux partenaires décrivent des cercles à grande hauteur et, en général, le mâle simule une attaque en piqué contre la femelle ; celle-ci se retourne sur le dos et les serres des deux oiseaux se touchent. En plané, ils peuvent également entrer en contact par le bec et les plumes. Les couples adultes fréquentent en général le même site toute l’année, pendant que les immatures cherchent un partenaire et un site de nidification vacants. Reproduction et dynamique des populations Pour sa reproduction, le faucon pèlerin reste strictement inféodé aux sites rupestres. Essentiellement localisé dans les falaises calcaires de notre territoire, il s’implante en petit nombre sur les falaises côtières du Nord-Ouest et dans les hauts de taille rocheux de quelques carrières de plaine de l’Est. Il ne construit pas de nid, il niche à même le sol, se contentant de gratter le sol d’une vire nue ou herbeuse, d’une cavité située le plus souvent dans la partie haute d’une falaise. Il peut également occuper le nid abandonné d’un grand corbeau Corvus Corax, voire le chasser pour s’approprier son aire. D’anciennes aires d’aigles royaux et d’aigles de Bonelli ont également été utilisées. En France, la ponte a lieu généralement de la mi-février à la fin de mars [7]. Les trois à quatre œufs fortement tachetés de brun sont couvés par les deux adultes pendant 29-32 jours. Les jeunes restent au nid 35-42 jours et accompagnent leurs parents deux mois environ après l’envol. La taille des nichées à l’envol oscille entre un et quatre jeunes (moyenne 2,45) ce qui révèle une bonne productivité pour les couples qui nichent avec succès. Si les territoires de chasse varient en étendue et s’interpénètrent très souvent avec ceux des voisins, au gré des contraintes écologiques, le territoire de reproduction, farouchement défendu par ses occupants, est psychologiquement incompressible. De surface nettement inférieure au domaine de chasse, il varie plus ou moins avec la configuration du terrain, la saison et l’agressivité des propriétaires. Sa forme est celle d’une bulle, de 400 à 600 m de diamètre, dont le centre se situe une centaine de mètres en avant de l’aire. C’est dire que les manifestations d’agressivité intra-spécifiques sont plus tenaces en avant du front de falaise qu’en retrait et latéralement [7]. Le faucon pèlerin est adulte à deux ans. Pendant ses deux premières années, son taux de survie annuel est estimé à 50 %, pour atteindre 85 % chez les adultes. Il se reproduit pour la première fois à l’âge de deux ans et l’union semble durer jusqu’à la disparition de l’un ou l’autre des partenaires [9]. Les causes de mortalité du faucon pèlerin sont nombreuses mais difficiles à quantifier. Des cas de dépérissement par manque de nourriture seraient dus à une habileté insuffisante à la chasse ou à de faibles ressources alimentaires. Parmi les facteurs limitant les populations, est citée l’extension du grand-duc, prédateur naturel du faucon pèlerin et espèce bien implantée sur le territoire. Les aléas climatiques des mois de mars et avril entraînent des pertes de nichées. Par ailleurs, les couples qui s’installent sur les falaises les moins propices, sont moins productifs [7]. La longévité maximale observée grâce aux données de baguage est d’environ 17 ans [bg59] et jusqu’à 20 ans en captivité [7]. Régime alimentaire Le faucon pèlerin se nourrit presque exclusivement d’oiseaux, du roitelet huppé Regulus regulus, au héron cendré Ardea cinerea qu’il capture en vol, avec une prédilection pour les espèces de taille petite à moyenne, comme le pigeon ramier Columba palumbus, le geai des chênes Garrulus glandarius, les étourneaux et les turdidés. Les espèces chassées varient en fonction du biotope et de la saison. Le dimorphisme sexuel joue aussi un rôle important dans le choix des proies. Mâle et femelle capturent souvent des espèces différentes en fonction de leurs tailles respectives. Les pigeons domestiques constituent une part importante du régime alimentaire, allant chez certains individus jusqu’à 20 à 60 % là où ils abondent, surtout en période de reproduction. Il peut consommer des insectes en cas de prolifération (hannetons, sauterelles). Au crépuscule, il tente parfois la capture de chauves-souris. Les faucons pèlerins hivernant dans les zones humides capturent laridés, anatidés, ardéidés ou limicoles, et parfois des chauves-souris à l’automne. État des populations et tendances d’évolution des effectifs Le faucon pèlerin a un statut de conservation favorable en Europe, où l’effectif nicheur est estimé entre 12 000 et 25 000 couples [bg2]. Un déclin catastrophique a cependant été observé à partir des années 1950 et 1960, dû au pillage des nids par les collectionneurs d’œufs et les fauconniers, ainsi qu’aux persécutions directes associées, comme le tir. Peu après 1950, une nouvelle source de mortalité est apparue avec les pesticides organochlorés qui entraînaient l’empoisonnement ou la stérilité du faucon pèlerin [5 ; 6]. En l’espace de deux décennies, les populations, jusque-là saines, vivant dans les pays industrialisés de l’hémisphère nord, ont diminué de 90 % et même plus. Après 1960, des études ont mis en évidence la relation entre l’emploi de pesticides, plus particulièrement le DDT et ses dérivés, et la raréfaction du faucon pèlerin. Aujourd’hui, après trente ans d’interdiction de l’usage de ces pesticides, les populations de faucon pèlerin augmentent à nouveau dans les pays - 200 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. où l’espèce avait été la plus touchée : Grande-Bretagne, France, Irlande, Allemagne, Suisse et Finlande. Dans le Sud de l’Europe, le faucon pèlerin a moins souffert de l’empoisonnement par les pesticides, parce qu’ils y ont été utilisés plus tardivement et de façon plus localisée. Par contre, le tir et le pillage des nids par les fauconniers n’y a jamais cessé. En Turquie et en Albanie, des baisses des effectifs sont toujours enregistrées. En France, l’effectif nicheur était considéré comme rare [bg53]. L’augmentation observée depuis une vingtaine d’années fait suite à la protection juridique de l’espèce et à l’interdiction de substances organochlorées très rémanentes utilisées dans les traitements phytosanitaires. Auparavant, un long déclin a failli mener ce rapace à l’extinction durant les années 1970, période durant laquelle moins de 100 couples survivaient dans notre pays. L’effectif national fait état de 1 100 à 1 400 couples territoriaux estimés en 2002. Cet effectif est toujours en progression, comme en témoigne les installations récemment découvertes sur les falaises de la Seine, la côte normande, dans des carrières en plaines et en ville. Le faucon pèlerin réinvestit en particulier la quasi-totalité des territoires occupés avant les années 1950. Population normande C’est en 1994, soit 29 ans après la disparition du dernier couple nicheur, que le faucon pèlerin fait un retour simultané en quatre sites normands, l’un manchot, dans la Hague, les trois autres dans le Pays de Caux7 [4]. En fait, cette recolonisation est probablement antérieure à 1994 au vu des observations printanières effectuées dans cette dernière région en 1983 et 1984 [1] et à l’absence de prospection spécifique entre ces deux périodes. Au total, la Normandie accueillait en 2006 environ 30 couples de faucon pèlerin sur 14 sites de nidification certaine (Carte 18). Carte 18 : Répartition normande de faucon pèlerin nicheur. 7 Partie occidentale du département de la Seine-Maritime. - 201 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Évolution de la population nicheuse de la ZPS C’est en 2001 qu’un premier couple s’installe sur les falaises du Bessin et, en 2003, une première nidification réussie est venue conclure une vingtaine d’années de fréquentation hivernale du site. La progression fut rapide puisqu’en 2006 cinq couples nichent dans le Calvados, quatre en falaise maritime (dont deux sur la ZPS), un en carrière [2]. En 2009, l’accueil d’un troisième couple sur la ZPS est confirmé. Depuis 2004, ce sont au moins deux couples de faucon pèlerin qui se sont reproduits chaque année sur la ZPS. En sept années, au moins 30 jeunes ont été menés à l’envol (Figure 9). Fortement suspectée en 2007 et 2008, la reproduction d’un troisième couple au centre de la ZPS a pu seulement être constatée de manière certaine en 2009. Cette même année, avec environ 0,43 couples par kilomètre de falaise soit un couple tous les 2,33 km, la densité de faucon pèlerin sur la ZPS est très élevée en comparaison des sites continentaux (1 couple tous les 4 à 5 km dans le Jura par exemple). Cette forte densité serait caractéristique selon Monneret [7] des populations installées parmi les colonies d’oiseaux marins. Le suivi de la population de la ZPS permettra d’étudier la capacité d’accueil maximale de ce secteur de falaise où l’abondance de proies joue un rôle sans doute déterminant. Figure 9 : Évolution du nombre de couples de faucon pèlerin et du nombre de jeunes menés à l’envol sur la ZPS de 2003 à 2011. Utilisation spatio-temporelle de la ZPS Pour la ZPS, ce rapace est une acquisition très récente de la liste des espèces nicheuses puisque le premier couple est détecté en 2003. L’espèce est présente sur la ZPS toute l’année, les couples se cantonnant sur leur site de nidification à la fin de l’hiver (février). L’aire est installée en falaise sur une corniche de la paroi. Lors de leurs périodes de repos, les adultes et les jeunes volants se perchent aussi bien en falaise que sur les arbustes de la zone sommitale. Les territoires de chasse, qui s’étendent au-delà du périmètre de la ZPS, concernent la falaise, le plateau sommital, le platier et la mer. Pour des raisons de conservation de l’espèce, la localisation exacte des aires ne sera pas précisée. janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc NB : La période critique pour l’espèce (ponte, incubation, élevage…) figure en hachuré. Évaluation de la population de la ZPS Avec de 2 à 3 couples sur la période 2004-2011, l’effectif de faucon pèlerin de la ZPS représente environ 10 % de la population de Haute et de Basse-Normandie et entre 0,14 % et 0,27 % de la population nationale. La population de la ZPS représente donc un intérêt à l’échelle régionale. Par ailleurs, au regard de la densité de couples nicheurs (0,43 couple par kilomètre), la ZPS constitue également un des sites accueillant les plus fortes densités à l’échelle nationale. - 202 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Tableau XXV : Évaluation de la population nicheuse de faucon pèlerin sur la ZPS. % de la population Population nationale et régionale Évaluation Population ZPS Min. Max. Min. Max ZPS (2004-2011) Basse-Normandie (2006) Normandie (2006) France (2000-2002) Europe (« 2000 ») 2 3 10 30 1 100 12 000 0,14 20 6,6 0,27 30 10 C 1 400 25 000 Menaces potentielles et mesures gestion Actuellement, l’espèce subit encore le préjudice de l’intervention humaine directe : tir, piégeage, capture, empoisonnement… [4]. Les menaces restent pour l’essentiel liées aux activités humaines : la dégradation des milieux, les risques d’électrocution et de collision sur les lignes électriques et les dérangements liés aux sports de pleine nature [bg53]. Les aménagements de falaises et le vol libre qui sont de plus en plus importants et réalisés sans concertation, font peser des risques sur l'évolution future des populations de faucon pèlerin. Les oiseaux ainsi dérangés s’installent sur des falaises moins propices entrainant une baisse de productivité. Ce pourrait être une des explications de l’irrégularité de la reproduction de certains couples. La surveillance des sites de nidification reste indispensable actuellement afin d’éviter le pillage des nids et le trafic d’œufs. Afin d’éviter les perturbations, il est nécessaire d’éviter la fréquentation des falaises occupées en période de reproduction (février-juin). La chasse photographique aux abords des aires devrait également être réglementée [4]. Par ailleurs, une large concertation doit être menée pour canaliser le développement des sports de nature. Des campagnes d’information devraient être reprises pour contrecarrer la résurgence de l’hostilité aux rapaces et aux faucons pèlerins en particulier, notamment face aux pressions de certains colombophiles qui souhaitent un déclassement de son statut d’espèce protégée depuis quelques années [bg53]. Enfin, la neutralisation des pylônes électriques dangereux, surtout à proximité immédiate des aires, est également une nécessité [bg53]. La principale menace sur la ZPS pour cette espèce est le dérangement humain au cours de la période de reproduction (février à juillet) puisque toute intrusion sur le territoire d’un couple, que ce soit en bas ou en haut de falaise, peut provoquer au mieux une spectaculaire alarme des oiseaux adultes et au pire, lors d’une présence humaine prolongée, la désertion du site de nidification. Le futur tracé de la véloroute en retrait de trente mètres du bord de la paroi devra permettre d’éviter les dérangements en haut de falaise. Le problème du stationnement humain prolongé (pêcheurs essentiellement) en bas de falaise devant un site de nidification peut être résolu par une information directe du petit nombre des utilisateurs du platier de la ZPS. Selon les observations faites sur place, le couple de faucon pèlerin du secteur proche de l’aire d’envol des parapentes ne semble pas perturbé par cette activité qui est relativement peu développée pour l’instant. Il conviendra donc à l’avenir de continuer le suivi de la fréquentation du site par les amateurs de vol libre et d’en préciser l’impact pendant la période d’installation et de nidification du couple de février à juillet. L’utilisation du site d’envol par des engins motorisés (ULM) est à proscrire. Enfin, afin d’évaluer l’impact des travaux de réaménagement du sentier et dans le but d’accroître les connaissances de l’état de conservation de la population (notamment en terme de succès reproducteur), il apparait essentiel d’affiner les suivis sur cette espèce patrimoniale. Études et recherches à développer Une meilleure connaissance des territoires des couples et des sites fréquemment occupés (nids, reposoirs…) permettrait d’élaborer des mesures de gestion géographiquement plus adaptées. Un suivi spécifique de la reproduction sur la ZPS permettrait de comprendre les causes de la faible productivité pouvant être enregistrée sur certains sites, où le succès de la reproduction est nul certaines années. - 203 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Bibliographie 1. CHARTIER A., à paraitre. 2. CHARTIER in DEBOUT, G. coordinateur, 2009. Atlas des oiseaux nicheurs de Normandie. 2003-2005. Le Cormoran, 17 (1-2) : 104-105. 3. GENSBOL, B., 2005. Guide des rapaces diurnes. Europe, Afrique du Nord et Moyen-Orient. Les Guides du Naturaliste Delachaux & Niestlé, Paris. 403 p. 4. GUILLEMONT, A. ROBERT, J.C. BELLARD, J., 1995. Le faucon pèlerin Falco peregrinus niche à nouveau en Normandie. Ornithos 2 (2), 92-93. 5. LINDBERG, P., SELLSTRÖM, U., HAGGBERG, L. & DE WIT, C.A., 2004. Higher brominated diphenyl ethers and hexabromocyclododecane found in eggs of peregrine falcons (Falco peregrinus) breeding in Sweden. Environmental science &technology 38 (1): 93-96. 6. MERINO, R., BORDAJANDI, L.R., ABAD, E., RIVERA, J. & JIMENEZ, B., 2005. Evaluation of organochlorine compounds in peregrine falcon (Falco peregrinus) and their main prey (Columba livia) inhabiting central Spain. Environmental toxicology and chemistry 24 (8): 2088-2093. 7. MONNERET, R.-J., 2006. Le faucon pèlerin. Description, mœurs, observation, protection, mythologie…. Delachaux et Niestlé, Paris. 224 p. 8. MONNERET, R.-J., 2004. « Faucon pèlerin », pp 124-128, in Thiollay J.-M. et Bretagnolle V. (coord.), Rapaces nicheurs de France, Distribution, effectifs et conservation, Delachaux et Niéstlé, Paris. 9. RATCLIFFE, D., 1993. The Peregrine Falcon. Second edition. Princeton University Press, New York. 456 p. - 204 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Mouette mélanocéphale Larus mélanocéphalus (A176) Ordre : Charadriiforme Famille : Laridés Statut : Espèce protégée en France (article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17/04/81) et inscrite à l’Annexe I de la Directive « Oiseaux ». Description et identification de l'espèce L’adulte de mouette mélanocéphale possède un plumage blanc immaculé. En plumage nuptial, la tête se couvre d’un capuchon noir de jais, qui descend assez bas, tandis qu’en hiver, une marque noire, plus ou moins importante, est visible en arrière de l’œil. Le bec, assez épais, est rouge carmin avec une marque noire sub-terminale ; il est de la même couleur que les pattes. Cercle orbital blanc disjoint. L’espèce présente plusieurs séquences de plumage. Le plumage de premier hiver (oiseau de première année et début de seconde année) est marqué de plumes brunes sur les couvertures et les rémiges tertiaires, les primaires sont largement brun noir ; barre noire à la queue. Les parties nues (bec, pattes) sont également noires. Les individus en plumage de « deuxième année » ressemblent à l’adulte en plumage internuptial, avec des marques noires subterminales sur les primaires. Le rouge du bec et des pattes est plus terne, la marque noire sur le bec plus étendue. Il n’existe pas de dimorphisme sexuel marqué chez cette espèce. La mue suit un processus propre à de nombreuses espèces de mouettes. La mue postnuptiale, complète, a lieu entre juin et octobre. Dès le mois d’août le capuchon noir a disparu. La mue prénuptiale est partielle, et concerne la tête et le corps, quelques couvertures internes et une ou deux rémiges secondaires. Elle a lieu entre janvier et mars-avril. Dès février, l’adulte acquiert son capuchon. La mue postjuvénile est partielle et concerne la tête et le corps. Elle se déroule entre août et octobre ou novembre. Les mues ultérieures suivent la séquence de celle de l’adulte [bg7]. Le cri de la mouette mélanocéphale est le plus souvent un peu guttural et plaintif, montant puis descendant (JCR, CD2/pl.66). Longueur totale du corps : 37 à 40 cm. Poids : 220-380 g. La mouette rieuse L. ridibundus adulte ressemble un peu à la mélanocéphale. De taille inférieure, elle est en général moins massive, avec un bec plus fin, de couleur brun rouge, les pattes sont plus ternes. Le capuchon est brun chocolat et non noir, descendant moins bas sur la nuque. De plus, le bout des rémiges primaires est marqué de noir et une plage blanche le précède, tranchant un peu sur le dos et le reste des ailes qui est gris très pâle (et non blanc). Les jeunes sont également plus graciles, moins grisâtres (plus brun roux). Photographie F. Leclerc. Répartition géographique La mouette mélanocéphale niche uniquement en Europe, de la France, à l’ouest, jusqu’à la mer Noire (où elle est commune), notamment en Ukraine. Sur le pourtour méditerranéen, elle niche de la Camargue à la Turquie et surtout en Italie et en Grèce. Elle est également présente en nombre limité, dans le nord-est de l’Espagne, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et l’Europe centrale, et de manière assez importante aux Pays-Bas [bg13]. L’espèce hiverne le long du littoral atlantique français (jusque dans la Manche et la mer du Nord), mais aussi en Méditerranée, en mer Noire et, en nombre plus limité en Afrique du Nord-Ouest. En France, l’espèce est nicheuse depuis 1965 et en nombre croissant. Les principaux bastions sont sur le littoral, en Camargue (Bouches du Rhône, Gard) et dans l’Hérault, puis dans le Pas-de-Calais et en Vendée. A l’intérieur des terres, c’est surtout le long de la Loire (Loiret, Indre-et-Loire et Maine-et-Loire). Ailleurs, elle est plus rare mais s’implante peu à peu en HauteNormandie (Eure), en Ile-de-France (Seine-et-Marne, Yvelines), en Alsace (Bas-Rhin) [bg5]. Plus irrégulière en Loire-Atlantique, Sarthe et ailleurs. Ses populations présentent des fluctuations interannuelles marquées. Dès la fin de l’été, de gros contingents d’oiseaux arrivent sur les côtes françaises, notamment sur celles du Nord/Pas-deCalais (oiseaux néerlandais, mais aussi d’Europe centrale et d’Ukraine). De même, un mouvement se fait sentir le long du littoral méditerranéen. L’hivernage a lieu de la frontière belge à celle de l’Espagne, principalement - 205 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. entre Loire et Gironde. Dans le Sud et l’Ouest du pays, une partie des effectifs de l’espèce hiverne en pleine mer, s’approchant irrégulièrement des côtes [5 ; bg19]. Les groupes atteignant quelques centaines d'individus qui stationnent sur les côtes ne seraient qu’une petite partie de l’effectif présent plus au large. En Méditerranée, l’étang de Berre (Bouches-du-Rhône), ainsi que les étangs de Thau et de Bagnas (Hérault) attirent un effectif qui dépasse 1 000 individus à la mi-janvier [bg41-non publié]. L’effectif hivernal dénombré s’élevait à 4 000 oiseaux au cours de l’hiver 1996-1997 [1], mais il était sans doute sous-estimé du fait même de la distribution pélagique de l’espèce. Biologie Écologie La mouette mélanocéphale niche sur les ilots de végétation situés sur des marais salants, des lagunes, des roselières sur les fleuves, ou même dans des milieux artificiels comme les sablières, les digues de béton (musoirs) ou les bassins de décantation de sucrerie, les stations de lagunage et sur les étangs. Elle niche fréquemment en colonie mixte avec la mouette rieuse, mais aussi avec les sternes Sterna sp. En hiver, outre son comportement pélagique, on la rencontre fréquemment sur les plages, les estuaires, dans les ports, en compagnie d’autres laridés. Elle est rare à cette époque à l’intérieur des terres (fleuves, grands plans d’eau, etc.). Comportement Dès la fin de la reproduction, l’espèce se disperse, souvent loin des colonies. Ce mouvement postnuptial débute à la fin du mois de juin et se poursuit jusqu’en octobre. Fin août, des centaines de migrateurs arrivent sur les côtes françaises. Des oiseaux d’Europe orientale et d’Ukraine peuvent ensuite se retrouver sur la façade atlantique en ayant suivi soit cette voie « nordiste » soit, en ayant coupé par le Sud-ouest (et la vallée de la Garonne), en provenance de Méditerranée, à l’instar du goéland leucophée L. michahellis. L’espèce est grégaire en toute saison, en dortoir comme sur les sites de reproduction (en mer, comme dans les champs ou les labours). La migration de retour est décelable dès le mois de février, mais elle bat son plein en mars et se prolonge en avril. A cette époque, de gros stationnements sont notés du Centre-Ouest à la Basse-Normandie (y compris, en nombre moindre, en Bretagne) et sur le littoral méditerranéen où des milliers d’oiseaux peuvent se rassembler entre l’Hérault et les Alpes-Maritimes [bg19]. Ailleurs en Europe, le passage s’échelonne entre début mars et fin mai. Reproduction et dynamique des populations L’arrivée sur les colonies se produit en général à partir de la seconde moitié d’avril et en mai, bien que certains nicheurs précoces puissent le faire dès la fin mars sur le littoral atlantique français [bg5], ainsi que dans le Nord de la France et même dès la mi mars dans le département de l’Hérault. L’espèce est monogame, mais on ignore si le couple reste uni d’une année sur l’autre. Les couples peuvent être déjà formés avant l’arrivée sur la colonie. Ceux-ci paradent alors sur le site de reproduction et établissent le nid à même le sol, souvent dans la végétation herbacée. Celui-ci consiste en une simple excavation grattée, garnie de débris végétaux et de plumes. Les deux adultes semblent y participer. Les œufs, crème ou gris pâle marqués de brun noir, déposés en mai et juin, sont au nombre de trois. Il y a parfois une ponte de remplacement en cas de perte de la première. L’incubation dure de 23 à 25 jours et les deux adultes se relaient pour cette tâche. Les jeunes nidifuges naissent simultanément. Ils sont nourris par le mâle et la femelle. L’envol se produit entre le 35 et le 40 jour. Les jeunes sont très vite indépendants. Le succès de reproduction est très variable, parfois très bas (ne dépassant pas 2 % dans certains cas). En Camargue, la productivité moyenne mesurée entre 1993 et 2000 est de 1 à 1,5 jeune à l’envol par couple [bg5]. L’âge de la première reproduction intervient à trois ans, parfois à deux [bg7], notamment dans les colonies nouvelles, semble-t-il [11]. L’espèce peut atteindre l’âge de 15 ans (reprise de bague), mais probablement plus en réalité. e e Régime alimentaire Pendant la période de reproduction, l’espèce se nourrit essentiellement d’insectes terrestres ou aquatiques. Ainsi, la mise en eau des rizières en Camargue à la fin avril procure des terrains d’alimentation très recherchés où de nombreux invertébrés sortent de leur léthargie. En période internuptiale, cette mouette est plus éclectique. Elle se nourrit alors de petits poissons, de mollusques divers, de gastéropodes, et dans les champs, de vers de terre, de larves de coléoptères, voire de petits rongeurs. De même en Europe de l’Est, elle se nourrit parfois abondamment d’orthoptères. - 206 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. État des populations et tendances d’évolution des effectifs L’espèce n’est pas menacée à l’échelle mondiale. Son statut de conservation est jugé « favorable » [bg2]. L’effectif total est évalué entre 120 000 et 320 000 couples, ce qui dénote une certaine imprécision des effectifs, dû à l'approximation concernant le bastion de l’espèce – l’Ukraine – où la population est estimée entre 100 000 et 300 000 couples. Ailleurs, les pays qui accueillent les plus forts effectifs sont la Russie (3 000 à 10 000 couples), la Turquie (4 900 à 5 500), la France (environ 2 000), l’Italie (1 980), la Belgique (1 450) et la Grèce (1 000 à 1 350). Les autres pays hébergent moins de 1 000 couples. La population totale, bien qu’en augmentation dans plusieurs pays au cours des années 1990-2000, est considérée comme stable, du fait de la stabilité de ses effectifs ukrainiens. En France, l’espèce est considérée comme « rare » [bg53]. Elle a niché pour la première fois en Camargue en 1965. Elle est depuis en constante augmentation avec 129-133 couples en 1989, 890-904 couples en 1997, 1 5561 563 en 1999, tandis qu’en 2000, l’effectif national est estimé à 2 175- 2 195 couples [bg5]. Depuis ce dernier recensement national, les effectifs ont crû dans plusieurs régions (Pays de la Loire, Nord/Pas-de-Calais, Ile-deFrance, Picardie, Haute-Normandie, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Languedoc-Roussillon, etc.), mais baissé fortement en Camargue, si bien que la population en 2004 était évaluée à un peu plus de 2 000 couples [bg52]. Cette augmentation a été mise sur le compte d’un effondrement supposé des effectifs ukrainiens et de leur redistribution [7 ; bg53], mais cet effondrement ne semble pas confirmé [bg2]. La population hivernante est probablement en augmentation, comme en témoignent les observations en Bretagne où l’espèce est aujourd’hui régulière à cette saison. Il est néanmoins difficile d’avancer un effectif précis, vu le comportement en partie pélagique de l’espèce en hiver. Depuis 2000, entre 2 700 et 6 550 oiseaux ont été dénombrés sur les côtes à la mi-janvier avec parfois des rassemblements de plus de 4 000 individus comme sur le port de Sète [bg41-non publié ; P. CRAMM, comm. pers.]. Population normande C’est en 1999 que le premier cas de reproduction de mouette mélanocéphale est avéré en Normandie (Réserve de la Grande Noé, à Poses, 27) [2]. Depuis 1999, les effectifs ont régulièrement crû pour atteindre 143 couples en 2006. Le second site de reproduction normand se situe sur la tourbière de Baupte (Carte 19) dans les marais de Carentan (50), mais la reproduction sur ce site est plus épisodique que sur la Grande Noé. Carte 19 : Répartition normande de mouette mélanocéphale nicheuse en 2006. - 207 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Carte 20 : Répartition normande de mouette mélanocéphale hivernante. Utilisation spatio-temporelle de la ZPS La ZPS accueille l’espèce en période internuptiale avec un nombre maximal d’individus lors du passage postnuptial. L’espèce est présente sur le site de mi-juin à début avril. Elle exploite l’estran (platier, zones sableuses) ainsi que le plateau sommital cultivé de l’ensemble de la ZPS avec une concentration de la quasitotalité de l’effectif à l’ouest du secteur de Cricqueville entre le Moulin de Cricqueville et le Pont du Hâble (81 % des effectifs observés). Bien que situé en dehors du périmètre de la ZPS, l’estran du Pont du Hâble, qui correspond au débouché en mer de la rivière du Véret, est particulièrement attractif pour les mouettes mélanocéphales qui s’y regroupent par centaines pour s’alimenter, se toiletter et se reposer. Étant donné l’importance de ce secteur pour ses capacités d’accueil, nous proposons une extension du périmètre de la ZPS vers ce secteur (voir Tome II : Proposition d’extension de la ZPS). Cette extension sera d’autant plus bénéfique qu’elle profitera à d’autres espèces de Laridés, dont la mouette tridactyle, pour certaines activités de leur cycle biologique quotidien (toilette, repos,…). À l’extrémité orientale de la ZPS, le secteur de Vierville-sur-Mer et sa plage est également fréquenté par l’espèce surtout en dehors de la période touristique [10]. janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc - 208 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Évolution de la population internuptiale de la ZPS Les effectifs présentés (Figure 10) correspondent aux recensements du secteur du Pont du Hâble. Le nombre important d’individus porteurs de bagues codées nous renseigne sur l’origine des oiseaux présents sur le site, l’essentiel de l’effectif provenant des colonies belges de la basse Vallée de l’Escaut ainsi que du littoral français du Nord-Pas-de-Calais. L’évolution des effectifs hivernants met en évidence deux réductions de moitié des effectifs hivernants : entre 2004 et 2006 et de 2007 à 2008, depuis ces effectifs semblent se stabiliser. 700 600 500 400 300 200 100 0 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Années Effectif postnuptial Effectif hivernant Figure 10 : Effectifs postnuptiaux et hivernants de mouette mélanocéphale sur la ZPS de 2004 à 2010. Évaluation de la population hivernante de la ZPS Avec entre 92 et 408 individus hivernants, la ZPS accueille entre 1,15 % et 6,18 % des effectifs hivernants français (Tableau XXVI). La ZPS constitue donc un site d’importance nationale pour l’espèce en hivernage. Notons que la Normandie héberge au minimum un quart des effectifs hivernants nationaux. Tableau XXVI : Évaluation de la population hivernante de mouette mélanocéphale sur la ZPS. % de la population Population nationale et régionale Évaluation Population ZPS Min. Max. Min. Max ZPS (2004-2009) 92 408 1,15 6,18 Normandie (2000) 2 000 2 500 3,68 20,4 B-C France (2004-2005) 6 600 8 000 Europe (« 2000 ») 12 000 ? Menaces potentielles et propositions de gestion Il n’y a pas de menace directe sur cette mouette par ailleurs protégée. Les menaces indirectes sont liées aux milieux qu’elle fréquente. En Camargue, la disponibilité des sites de reproduction peut être un facteur limitant son expansion. Le faible nombre des colonies dans cette région accroît bien entendu la vulnérabilité de la mouette mélanocéphale en période de reproduction [7 ; 8]. De plus, les meilleurs ilots sont fréquemment occupés par le goéland leucophée [bg53]. Par ailleurs, le piétinement des colonies soit par le bétail comme cela est arrivé au moins une fois au Platier d’Oye, Pas-de-Calais, soit par des sangliers Sus scrofa en Picardie en 2005 [C. DUPONCHEEL, comm. pers.], peut anéantir totalement une colonie. Sur la Loire enfin, les crues de fin de printemps peuvent faire disparaitre en quelques heures une colonie entière, en même temps que celles d’autres espèces (mouette rieuse, sternes pierregarin et naine). Le point essentiel pour le maintien et l’accroissement des populations est la pérennité des sites de reproduction. En Camargue, ce n’est pas tant le dérangement humain que le manque d’ilots qui fait problème. Il a donc été nécessaire d’y créer de nouveaux ilots pour attirer les nicheurs. Des expériences dans ce sens ont été menées sur place [voir PIN & SADOUL – site Internet : http://www.tourduvalat.org/news_137.htm]. Ces auteurs signalent également les problèmes liés à l’occupation - 209 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. des sites de nidification potentiels par le goéland leucophée. La gestion devrait envisager de limiter l’expansion de ces colonies ou d’empêcher leur installation, avec des méthodes adaptées, afin de favoriser la reproduction des laro-limicoles patrimoniaux. S’il y a peu de choses possibles à entreprendre sur les ilots des fleuves comme la Loire, on peut en revanche pérenniser les sites de reproduction des lagunes ou des marais arrière-littoraux, en assurant à ces milieux une capacité d’accueil optimal. Cela n’est pas toujours le cas, y compris sur des réserves naturelles. Si les ilots n’y sont pas entretenus et/ou aménagés en période internuptiale, ils ne sont plus favorables à la reproduction, en raison de l’érosion des berges ou du développement non contrôlé de la végétation. Sur certains sites privés, artificiels, comme les bassins de décantation de sucrerie ou les sablières, la gestion peut être menée à bien grâce à une coopération avec les propriétaires des sites, comme c’est le cas dans la Réserve de la Grande Noé (Haute-Normandie). Quand ces mesures sont réalisées, l’accroissement des effectifs nicheurs se fait en général rapidement sentir. Le dérangement humain occasionné par les utilisateurs de l’estran (pêcheurs à pied, estivants, promeneurs), peut affecter l’espèce sur la ZPS. La systématisation des recensements au dortoir, un suivi des déplacements des oiseaux concernés et une localisation des sites d’alimentation seraient particulièrement utiles. Études et recherches à développer L’espèce est relativement bien suivie en France. Ses effectifs nicheurs sont régulièrement recensés [bg56]. Il est nécessaire de maintenir les suivis de la population nicheuse française afin de préciser son dynamisme spatial et numérique. Les effectifs hivernants font l’objet de recensements exhaustifs irréguliers (les derniers en 1996/1997 et 2004/2005, en cours d’analyse). Des recensements locaux ou régionaux permettent de suivre localement l’évolution des effectifs, comme c’est le cas pour les sites comptés à la mi-janvier où une coordination mensuelle permettrait de mieux cerner la population de passage. Un programme de marquage coloré international a été mis en place depuis plus de dix ans et permet de suivre les déplacements de l’espèce dans toute l’Europe de l’Ouest, en Europe centrale et en Ukraine. Il a permis également de constater un brassage important des individus qui peuvent nicher loin de leur lieu de naissance [3]. Le programme est relayé en France depuis plusieurs années et les observations d'oiseaux marqués de codes colorés sont nombreuses [5]. Les milliers de données récoltées n'ont pas encore fait l'objet d'une analyse approfondie, comme cela a été réalisé outre-Manche [2]. Bibliographie 1. CREAU, Y. & DUBOIS, P.J., 1997. Recensement des laridés hivernant en France. Hiver 1996/97. Ornithos 4(4): 174-183. 2. DEMONGIN, L., in DEBOUT, G., 2000. EPSION 2000. État des principaux sites ornithologiques normands, septembre 1999 à août 2000. GONm. 56 p. 3. HENSON, R., 2004. Colour-ringed Mediterranean Gulls at Folkestone 1998-2002. Kent Bird Report 2001 50: 165-178. 4. MEININGER, P.L. & FLAMANT, R., 1999. Breeding populations of Mediterranean Gull in the Netherlands and Belgium. In MEININGER, P.L., HOOGENDOORN, W., FLAMANT, R. & RAEVEL, P. (Eds). Proceedings of the 1st International Mediterranean Gull Meeting, Le Portel, Pas-de-Calais, France. 4-7th September 1998. 47-54 p. 5. MISIEK, P., 1992. La Mouette mélanocéphale Larus melanocephalus sur le littoral méditerranéen français en période de migration. Faune de Provence 13: 57-69. 6. RAEVEL, P. & DUPONCHEEL, C., 2001. Premiers résultats du programme français de marquage coloré de la Mouette mélanocéphale Larus melanocephalus. Communication orale au 26e Colloque Francophone d’Ornithologie, Limoges, 21-22 avril 2001 7. RUDENKO, A.G., 1996. Present status of gulls and terns nesting in the Black Sea Biosphere Reserve. Colonial Waterbirds 19 (Special publication 1) : 41-45. 8. SADOUL, N., 1996. Dynamique spatiale et temporelle des colonies de charadriiformes dans les salins de Camargue: implications pour la conservation. Thèse Université Montpellier II. 161 p. 9. SADOUL, N., 1998. Expansion des Laridés en Camargue : population en bonne santé ou dysfonctionnement? Nos Oiseaux 45 (Suppl. 2) : 83-86. - 210 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. 10. VIMARD, G., PURENNE, R., et BINARD, R., 2008. Diagnostic ornithologique de la Zone de Protection Spéciale FR2510099 « Falaise du Bessin Occidental ». GONm à la demande de la DIREN Basse-Normandie. 47 p. 11. YESOU, P., 1997. Nidification de la Mouette mélanocéphale Larus melanocephalus en France, 1965-1996. Ornithos 4: 54-62. - 211 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Mouette pygmée Larus minutus (A117) Ordre : Charadriiforme Famille : Laridés Statut : Espèce protégée en France (arrêté modifié du 17/04/81) et inscrite à l’annexe I de la Directive « Oiseaux ». Description et identification de l'espèce La mouette pygmée est la plus petite de toutes les espèces de mouettes et de goélands : ses dimensions sont inférieures d’environ 30 % à celles de la mouette rieuse Larus ridibundus. Le plumage des oiseaux adultes est très largement gris, à l’exception du dessous de l’aile noir bordé de blanc, et de la tête, encapuchonnée de noir au printemps et en début d’été. Avec la mue qui suit la reproduction, la tête devient presque blanche, marquée d’une petite calotte noirâtre et d’une tache de même teinte en arrière de l’œil. Les pattes sont rouge vif. Le bec, d’un brun rougeâtre très foncé, parait souvent noir. Les mâles et les femelles sont semblables mais les jeunes oiseaux ont un plumage différent : leur tête est comme celle des adultes après la reproduction, le dessous de l’aile est blanc, le dessus de l’aile blanc est marqué de larges bandes noires dessinant un W, et la pointe de la queue est bordée de noir. Au fil des mues, leur plumage se rapproche de celui des adultes, et les oiseaux âgés de deux ans sont presque indiscernables de leurs aînés, si ce n’est par le noir moins prononcé sur le dessous de l’aile et, souvent, par un peu de noir à la pointe des ailes. Longueur totale du corps : 25 à 30 cm. Poids : 90 à 120 g. La mouette pygmée diffère nettement des autres espèces de mouettes par sa petite taille. En l’absence de comparaison directe, le dessin du dessous de l’aile, noir bordé de blanc, permet d’identifier aisément les mouettes pygmées adultes car aucune autre espèce ne possède un tel plumage. La ressemblance des jeunes oiseaux est grande avec les jeunes mouettes tridactyles Rissa tridactyla qui présentent également un W noir sur les ailes, mais se distingue par un demi-collier noir bien visible et par une taille supérieure. Des similitudes existent également avec la mouette de Sabine Larus sabini ou la mouette de Bonaparte Larus philadelphia (le cas s’est produit à Ouessant [J.J. BLANCHON, LPO, comm. pers.]) mais ces espèces sont rares et il convient alors de recourir à un bon ouvrage d’identification [par exemple bg48]. Photographie F. Leclerc. Répartition géographique Les mouettes pygmées nichent sur des marais et plan d’eau douce, depuis l’Europe occidentale (quelques couples aux PaysBas, populations plus importantes autour de la Baltique et plus à l’est) jusqu’en Sibérie centrale, et marginalement (quelques couples) en Amérique du Nord. Après la reproduction, ces oiseaux migrent vers les côtes et hivernent pour la plupart en mer. Les principaux regroupements se forment en mer Caspienne, en Méditerranée, en mer du Nord, en Manche occidentale, en mer d’Irlande et dans le golfe de Gascogne. Certains individus traversent l’Atlantique pour hiverner de Terre-Neuve au Nord-Est des États-Unis, et sur les Grands Lacs. Plus rarement, des mouettes pygmées se déplacent très au sud, atteignant les Açores et le Sénégal. En France, la mouette pygmée s’observe essentiellement en migration. Lors de son retour sur ses sites d’hivernage (fin juillet à fin novembre), on la rencontre assez régulièrement de la frontière belge à l’embouchure de la Manche, avec parfois plus de 1 000 oiseaux passant sur un site en l’espace d’une journée. À cette même période, l’espèce est régulière mais en faible nombre tant dans les terres que dans les eaux françaises de la Méditerranée. C’est au passage prénuptial (février à mai) que l’espèce est la plus abondante et la plus largement répartie, tant le long de la Méditerranée que de l’Atlantique et de la Manche, parfois en groupes de plusieurs milliers. À cette saison, l’espèce se montre également plus abondante (parfois par centaines) sur les zones humides de la vallée du Rhône et de l’est de la France [1 ; 5 ; bg19]. En hiver, l’espèce tend à se tenir au large, et les zones qu’elle fréquente alors ne sont pas précisément connues. Des groupes - 212 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. d’oiseaux, parfois par centaines, plus rarement par milliers, se rapprochent toutefois de la côte lors de tempêtes hivernales : ceci indique que l’entrée de la Manche et le golfe de Gascogne sont des secteurs régulièrement fréquentés par les mouettes pygmées à cette saison. Il semble que les oiseaux qui migrent par la Manche et hivernent en Atlantique appartiennent à la population qui niche de la Baltique au nord de la Russie, alors que ceux qui migrent en fin d’hiver et au printemps le long des côtes méditerranéennes et dans l’est du pays nichent probablement plus au sud, en Biélorussie ou en Russie centrale. Exceptionnellement, la mouette pygmée a tenté de nicher en France, sur le lac de Grand-Lieu en LoireAtlantique, mais elle ne s’y est pas implantée [bg5]. Biologie Écologie La mouette pygmée niche sur la végétation aquatique au sein de grandes zones humides d’eau douce, plus rarement sur des bancs de sable. Elle se nourrit à proximité des sites de nidification. En migration, l’espèce se déplace le long des côtes et affectionne les milieux lagunaires, qu’il s’agisse de grandes lagunes naturelles saumâtres, ou de milieux artificiels : salines, bassins d’épuration. Plus rarement, elle peut stationner en cours de migration sur tout type de milieu humide à l’intérieur des terres. Lors de leur hivernage en mer, ces mouettes se tiennent généralement au large, alternant prospections alimentaires en vol et repos sur l’eau. Poussées vers les côtes par les tempêtes, elles cherchent à rejoindre rapidement le large, ne se reposant guère dans les ports abrités. Comportements Les mouettes pygmées sont très grégaires, se regroupant parfois en bandes de plusieurs milliers d’individus. À la recherche de nourriture, elles volettent à faible hauteur au-dessus de l’eau et effectuent de brefs plongeons quand elles capturent du plancton, des petits poissons ou des insectes émergeants en surface. Alternativement, elles forment des carrousels aériens quand elles chassent des concentrations d’insectes en vol, parfois à plusieurs dizaines de mètres d’altitude. Il arrive que ces oiseaux s’alimentent derrière des chalutiers, ou au déversoir d’eaux usées. Reproduction et dynamique de population L’installation sur les sites de nidification se fait en avril-mai. La mouette pygmée forme des colonies et s’installe souvent en compagnie de mouettes rieuses ou de guifettes Chlidonias sp., sur la végétation émergée basse (nénuphars, cariçaie, etc.) de plans d’eau douce peu profonds. Le nid est constitué d’herbes, de fragments de tige de roseau, de feuilles diverses. La ponte compte deux ou trois œufs, l’incubation dure 23 à 25 jours, et le jeune s’envole environ trois semaines après l’éclosion. Les oiseaux quittent alors rapidement les sites de nidification pour entamer leur migration vers le milieu marin. La dynamique de population de l’espèce n’a pas été étudiée. Régime alimentaire Sur les plans d’eau douce ou saumâtre qu’elle fréquente en reproduction puis en migration, la mouette pygmée se nourrit essentiellement d’invertébrés divers : libellules et demoiselles, phryganes, hémiptères, hyménoptères, diptères (dont fréquemment des chironomidés, sous forme de larves et d’imagos), coléoptères, et d’autres invertébrés aquatiques. Également des sauterelles et criquets, des vers aquatiques, de petits crustacés, des mollusques, de petits poissons. Son régime alimentaire est quasiment inconnu durant l’hivernage en mer : probablement du macro-plancton flottant en surface et des petits poissons. État des populations et tendances d’évolution des effectifs L’effectif mondial de l’espèce est inconnu. La taille de la population nichant en Europe est probablement comprise entre 22 000 et 58 000 couples, ou au moins 66 000 à 174 000 individus [2]. Il est par ailleurs possible que des oiseaux nichant à l’est de l’Oural hivernent dans les eaux européennes. La population nicheuse d’Europe a subi un déclin modéré entre les années 1970 et 1990, mais la tendance est maintenant à l’augmentation [2] ou à la stabilité [bg17]. La population n’ayant probablement pas encore retrouvé le niveau précédant le déclin, le statut de l’espèce est considéré provisoirement comme « en déclin » [2]. Les migrations et l’hivernage de la mouette pygmée en France ne sont sans doute pas marginaux (présence probable de milliers d’oiseaux en mer), mais les effectifs comme les tendances restent inconnus. L’espèce est considérée comme vulnérable en France [bg53]. Citons toutefois un minimum de 250 hivernants sur la période 2004-2005 [4]. - 213 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Population normande et contribution de la ZPS En Normandie, l’espèce n’est présente qu’en période internuptiale, les effectifs hivernants sont mal connus. Au cours de l’enquête, relative aux laridés hivernant en France, menée en 1996-1997, 316 mouettes pygmées avaient été recensées pour la Normandie [3], la très grande majorité d’entre elles (234) étant notée sur le littoral du Calvados (Carte 21). Carte 21 : Répartition normande de mouette pygmée hivernante. Utilisation spatio-temporelle du site La mouette pygmée exploite exclusivement les eaux de la zone marine de la ZPS pour l’alimentation et le repos. Elle est surtout présente lors de la migration postnuptiale de mi-septembre à mi-décembre, avec le passage de plusieurs milliers d’individus, et durant l’hivernage. La carte de répartition spatio-temporelle des effectifs, pour cette espèce qui fréquente l’ensemble de la zone marine de la ZPS, n’a pas été réalisée [6]. janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc Évolution de la population hivernante du site L’effectif hivernant, bien qu’atteignant un niveau national avec les chiffres connus, représente moins de dix oiseaux dénombrés chaque année en janvier mais il correspond à une prospection très partielle de la zone marine à partir de la côte. Des suivis plus poussés en période hivernale et au large de la ZPS devront être envisagés afin de mieux connaître la fréquentation du site par cette espèce de l’Annexe I. Évaluation de la population hivernante de la ZPS Avec entre 5 et 7 individus hivernants, la ZPS accueille entre 2 % et 2,8 % de la population nationale hivernante (Tableau XXVII). Toutefois, ces chiffres doivent être pris avec précaution en raison d’une sous estimation certaine des effectifs nationaux hivernants. - 214 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Tableau XXVII : Évaluation de la population hivernante de mouette pygmée sur la ZPS. % de la population Population nationale et régionale Évaluation Population ZPS Min. Max. Min. Max ZPS (2004-2011) 5 7 2 2,8 Normandie (1996-1997) ? 316 1,58 2,2+ B France (2004-2005) 250 ? Europe (« 2000 ») 12 000 ? Menaces potentielles et propositions de gestion La principale menace que l’espèce pourrait encourir sur le territoire français parait être l’appauvrissement de l’offre alimentaire sur les sites qu’elle fréquente. Un tel appauvrissement pourrait résulter du processus global de dégradation et pollution des milieux aquatiques. Cette espèce est aussi vulnérable aux marées noires [bg53]. Aucune mesure de gestion spécifique n’est préconisée pour la sauvegarde de la mouette pygmée. Mais toute action entreprise en faveur de la conservation ou de la restauration des zones humides qu’elle fréquente pourrait avoir des répercussions positives pour l’espèce, de même que les mesures prises en faveur d’espèces comme la mouette rieuse ou les guifettes, avec lesquelles la mouette pygmée s’associe. La prévention des marées noires, du déballastage chronique et des rejets en mer constituent un ensemble de mesures à mettre en œuvre collectivement, qui dépassent le cadre d’action géographique du gestionnaire d’un site car elles nécessitent, entre autres, des moyens considérables de contrôle de l’état des navires et de leur entretien à quai. Cela passera par un renforcement de la coordination internationale, notamment en matière de poursuite des contrevenants. Le statut de conservation de la mouette pygmée n’étant pas préoccupant, il n’est pas prioritaire d’entreprendre des recherches sur sa biologie. Il convient toutefois d’encourager la réalisation et la publication d’une synthèse détaillée des données françaises (principaux sites fréquentés, variation d’abondance sur ces sites) afin de disposer d’une base objective utile au suivi de la situation de cette espèce dans notre pays. Il n’existe pas de menace identifiée pour cette espèce sur la ZPS mais l’évolution des ressources trophiques de la zone marine peut influer sur les effectifs migrant et hivernant [6]. Bibliographie 1. ANONYME, 2005. Informations variées sur la Mouette pygmée Larus minutus. Divers média. s.l. n.p. 2. BIRDLIFE INTERNATIONAL, 2004. Birds in Europe : populations estimates, trends and conservation status. Cambridge, UK : BirdLife International. (BirdLife Conservation Series No.12). 374 p. 3. CREAU, Y., 1998. Les recensements de Laridés au dortoir sur les côtes de la Manche au cours de l’hiver 1996/1997. Le Cormoran, 47 :130-134. 4. DUBOIS, Ph. J. & JIGUET,, F., 2006. Résultat du 3e recensement des laridés hivernant en France (hiver 2004-2005). Ornithos : 13-3 : 146157. 5. RIGAUX, T., 2000. Le passage printanier de la Mouette pygmée Larus minutus sur la façade occidentale de la France. Ornithos 7 (3): 129-132. 6. VIMARD, G., PURENNE, R., et BINARD, R., 2008. Diagnostic ornithologique de la Zone de Protection Spéciale FR2510099 « Falaise du Bessin Occidental ». GONm à la demande de la DIREN Basse-Normandie. 47 p. - 215 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Goéland brun Larus fuscus (A183) Ordre : Charadriiforme Famille : Laridés Statut : Espèce protégée en France (article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17/04/81) et inscrite à l’Article 4.2 de la Directive « Oiseaux ». Description et identification de l'espèce Le goéland brun fait partie, comme le goéland argenté, du groupe des « grands goélands à tête blanche ». Le manteau est gris-noir et le reste du corps blanc. Chez la sous-espèce graellsii, quasi seule représentée en tant que reproductrice en France, le gris du manteau est plus foncé que chez le goéland leucophée (Larus michahellis). L’extrémité des rémiges primaires noires présente de petites taches blanches. Les pattes sont jaune verdâtre et le bec jaune avec une tache rouge caractéristique à l’extrémité de la mandibule inférieure. En période hivernale, la tête et le cou présentent des stries gris-brun. Le plumage des juvéniles est entièrement brun moucheté, avec des variations de teintes selon les parties du corps. Le plumage définitif est acquis progressivement au cours des quatre premières années [15]. L’espèce pratique le vol battu. Ses ailes légèrement plus longues et plus étroites que celles du goéland argenté (Larus argentatus) lui confèrent une plus grande agilité dans ses déplacements aériens. Les cris sont variés et puissants (JCR, CD2/pl.73). Longueur totale du corps : 52 à 67 cm. Poids : 700 à 880 g (585-1 000 g). Les mâles sont légèrement plus grands que les femelles. Le goéland marin, d’allure semblable, se distingue par sa plus grande taille, ses pattes roses et son manteau bien plus sombre. L’identification des jeunes individus est particulièrement difficile en raison d’une grande similitude avec ceux du goéland argenté et leucophée même s’ils paraissent un peu plus sombres avec une tête plus claire. Photographie R. Binard. Répartition géographique L’aire de reproduction du goéland brun est européenne. Elle s’étend sur les côtes de l’Ouest et du Nord de l’Europe, de la mer de Barents à l’Islande et jusqu’au Portugal vers le sud, avec une implantation récente aux iles Canaries [18 ; bg7]. En France, l’espèce niche sur le littoral Manche-Atlantique, du Nord à la Gironde, mais deux départements, le Finistère et le Morbihan, hébergent à eux seuls, 85 % des effectifs [bg5]. Quelques cas exceptionnels de reproduction ont été enregistrés en France continentale (comme par exemple sur une ile de la Loire) et concernent plus généralement des couples mixtes constitués d’un goéland brun apparié à un goéland leucophée [bg5]. L’espèce est partiellement migratrice mais l’hivernage en France s’est fortement développé durant les dernières décennies [5 ; bg19]. Il est particulièrement important sur le littoral aquitain mais s’est aussi intensifié ailleurs des Pays de la Loire à la Bretagne et dans le NordPas-de-Calais et en Méditerranée, ainsi qu’en France continentale, notamment dans le Maine-et-Loire et en Seine-et-Marne [5 ; 14 ; bg19]. Crédit photographique : R. Binard, adulte de goéland brun. - 216 DOCOB – site Natura 2000 : « ZPS Falaise du Bessin Occidental » - GONm 2010. GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Biologie Écologie En période de reproduction, l’habitat privilégié du goéland brun est l’ilot bas marin, plat et végétalisé. L’espèce peut aussi s’installer dans des marais ou des secteurs sans couvert végétal (ilots rocheux, falaises et, plus récemment, toitures d’immeubles). Pour se nourrir, il fréquente, par ordre décroissant d’importance, la mer (parfois jusqu’à plus de 80 km des côtes), le littoral et l’intérieur des terres. En hiver, il remonte aussi le cours des grands fleuves et peut s’observer jusque sur les grands plans d’eau intérieurs. Comportements Le goéland brun est une espèce grégaire souvent observée en compagnie d’autres espèces de goélands. Ses colonies de nidification peuvent être monospécifiques ou mixtes avec celles des goélands argentés, leucophée et marins (Larus marinus). L’espèce peut aussi nicher en couples isolés ou en colonies lâches. La fertilisation du milieu par les goélands sur leur site de nidification peut poser problème. Les déjections dégradent la végétation naturelle, remplacée par une luxuriance de plantes nitrophiles. À Belle-Ile, cette dégradation affecte particulièrement la lande à bruyère vagabonde Erica vagans, un habitat d’intérêt communautaire [3 ; bg5]. Du fait de son régime alimentaire, le goéland brun peut également avoir un impact local non négligeable sur certaines espèces d’oiseaux de mer, comme les sternes. Tout au long de l’année, des oiseaux de tous âges sont présents sur l’ensemble de l’aire de répartition [bg69]. Néanmoins, les migrateurs se retrouvent en hiver principalement dans la péninsule ibérique, en majorité en milieu littoral mais aussi en milieu continental où les effectifs ont nettement augmenté. Certains individus gagnent le Nord-Ouest de l’Afrique voire le golfe de Guinée [9 ; bg69]. Cette phase de dispersion débute dès la fin du mois de juillet. Les plus jeunes individus tendent à se disperser plus loin que les adultes. Le retour sur les sites de nidification débute dès janvier en Bretagne. Reproduction et dynamique de population Les goélands bruns s’installent en général dans des zones plus abritées par la végétation que les goélands argentés [4]. Le nid, au sol, est principalement constitué de végétaux. La ponte de un à trois œufs débute à la miavril mais, en Bretagne par exemple, elle est un peu plus tardive (de l’ordre d’une semaine en moyenne) que celle des goélands argentés et marins [12]. L’incubation dure quatre semaines. Les jeunes sont nourris de proies d’origine principalement marine (en majorité des poissons mais aussi des invertébrés), que les parents leur régurgitent au sol. Leur envol a lieu vers l’âge de six à huit semaines. En cas d’échec, une ponte de remplacement peut être effectuée. La maturité sexuelle est atteinte à l’âge de quatre ans (trois à six ans). La longévité maximale connue grâce aux données de baguage est de 32 ans [bg60]. Régime alimentaire Le goéland brun est omnivore. C’est un prédateur se nourrissant aussi bien de vertébrés (poissons, poussins d’oiseaux de toutes espèces…) que d’invertébrés (crustacés, mollusques, vers marins, vers de terre, insectes…), voire de végétaux (tournesol). Il exploite aussi les rejets de pêche. S’alimentant plus loin en mer que le goéland argenté, on l’observe beaucoup moins fréquemment que ce dernier sur les décharges [10 ; 11 ; bg7]. État des populations et tendances d’évolution des effectifs La population mondiale, entièrement européenne, a été récemment estimée à 267 000-316 000 couples, dont 179 000 pour la seule sous-espèce graellsii, avec une tendance à l’augmentation dans la majorité des pays concernés [bg46]. Aussi, le statut de conservation est-il indiqué comme favorable en Europe [bg2]. Il en est de même en France [bg53] où la population a enregistré une croissance continue à partir du milieu du XXe siècle, passant d’environ un millier de couples en 1955 à 23 000 couples environ à la fin des années 1980. Les recensements réalisés fin des années 1990 montrent une stabilisation de l’effectif à ce niveau avec cependant une diminution sur quelques secteurs de reproduction de Normandie et de Bretagne [bg5]. La population française représente actuellement environ 8 % de la population mondiale (13 % pour la sousespèce graellsii). Le goéland brun a suivi le goéland argenté dans son implantation en milieu urbain où le premier cas a été signalé en France à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) en 1980 [2]. Depuis lors, ce comportement s’est développé et concernait 2 % de la population française à la fin des années 1990, soit 400 couples environ répartis dans une trentaine de villes toujours sur notre façade atlantique [bg5]. La ville la plus continentale où la reproduction a été prouvée à ce jour est Paris. L’effectif hivernant en France totalisait probablement plus de 120 000 individus à la fin des années 1990 [5 ; bg19]. L’enquête Laridés hivernants 2004 donne un effectif de seulement 55 000 individus dont 24 000 en Aquitaine et 13 000 en Pays de Loire [8]. - 217 DOCOB – site Natura 2000 : « ZPS Falaise du Bessin Occidental » - GONm 2010. GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Population normande La population normande de goéland brun est estimée en 2003-2004 à environ 1 000 couples [6]. Le tableau suivant (Tableau XXVIII) montre jusque dans les années 2000 (dernier recensement des oiseaux marins nicheurs en 1997-1998, [6]) les évolutions divergentes entre les principales colonies. Les recensements annuels sur les réserves du GONm permettent de retracer les évolutions numériques plus récentes. Le déclin se poursuit sur St Marcouf, dans le Bessin, et sur le littoral cauchois, les effectifs nicheurs sont en voie de stabilisation sur Tombelaine, Chausey et dans les villes, alors qu’ils sont en nette augmentation sur Tatihou, devenue la première colonie normande avec environ 600 couples nicheurs, bien qu’un recul brutal ait été constaté en 2006 [1]. Carte 22 : Répartition normande de goéland brun nicheur. Tableau XXVIII : Évolution du nombre de couple de goéland brun normand. Nombre de couples 1978-1979 1987-1988 1997-1998 Tombelaine 2 5 15 Chausey 28 87 138 Flamanville 0 2 14 Cherbourg rade & port 40 12+ 2 Cherbourg ville 0 >40+ 23 à 51 Tatihou 0 123 170 Saint-Marcouf 1 200 247 74 Falaise du Bessin 34 36 17 Caen 0 0 16 Estuaire de la Seine 2 1 0 Le Havre 0 3 9 Littoral cauchois 2 26 38 à 42 Total 1 280 554 515 à 549 - 218 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Carte 23 : Répartition des effectifs de goéland brun nicheur sur la ZPS de 2004 à 2009. Utilisation spatio-temporelle de la ZPS L’espèce est potentiellement présente toute l’année sur la ZPS. janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc NB : La période critique pour l’espèce (ponte, incubation, élevage…) figure en hachuré. Évolution de la population nicheuse de la ZPS Comme pour le goéland argenté, la population nicheuse de goéland brun montre un important déclin de 2004 à 2006-2007 avec un effectif réduit de plus de moitié en trois ans (Figure 11). Après deux années comparables en 2006 et 2007, le nombre de couples en 2008 et en 2009 est équivalent à ceux de 2004 et 2005. Toutefois depuis une trentaine d’années, la tendance générale est à la baisse, avec des effectifs nicheurs passant d’une trentaine de couples (voire plus) dans les années 1980-90 à seulement une dizaine (voire moins) ces dernières années. - 219 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Figure 11 : Évolution du nombre de couples de goéland brun sur la ZPS de 2004 à 2011. Évaluation de la population nicheuse de la ZPS Sur la ZPS, ce sont entre 2 et 9 couples qui ont été recensés sur la période 2004-2011, cet effectif représente moins de 1 % de l’effectif régional et au maximum 0,04 % de l’effectif national (Tableau XXIX). Tableau XXIX : Évaluation de la population nicheuse de goéland brun sur la ZPS. % de la population Population nationale et régionale Évaluation Population ZPS Min. Max. Min. Max ZPS (2004-2011) 2 9 0,01 0,04 Normandie (1997-1999) 1 350 0,14 0,66 D France (1997-1999) 22 365 22 937 Europe (« 2000 ») 300 000 350 000 Menaces potentielles et propositions de gestion Si l’impact du goéland marin sur le déclin de certaines colonies de goélands bruns est avéré [13], d’autres facteurs ont un effet négatif sur l’évolution numérique de l’espèce. Ainsi, une modification des pratiques de pêche ou une réduction des rejets de pêche pourraient engendrer une baisse des ressources alimentaires disponibles et contribuer à la diminution des effectifs [16 ; bg46]. Par ailleurs, les opérations de régulation des populations de goélands argentés (éradication d’adultes, stérilisation d’œufs), menées tant en milieu naturel qu’en milieu urbain, peuvent avoir un effet négatif sur les goélands bruns quand elles sont pratiquées dans des colonies mixtes. Le dérangement occasionné par ces opérations de régulation et les risques de confusion entre goéland bruns et argentés génèrent un impact inévitable sur cette espèce intégralement protégée par la loi. Aucune mesure de gestion particulière n’est actuellement à envisager mais, devant les menaces de dégradation excessive de certains milieux, particulièrement insulaires, et des nuisances urbaines, cette situation d’attente pourrait évoluer dans les années qui viennent. Cela dépendra, bien évidemment, des évolutions numériques futures des colonies de goélands bruns implantées sur ces milieux. Études et recherches à développer Compte tenu du statut de protection intégrale de l’espèce, il est important de suivre le développement de son implantation en milieu urbain, tant au plan géographique que numérique. L’écologie alimentaire serait également à étudier plus en détail, notamment sur nos côtes occidentales, pour mieux comprendre les évolutions démographiques récentes [17], tout comme les relations interspécifiques avec les goélands marins et argentés (prédation et compétition spatiale). Le développement de l’implantation des goélands bruns à dos noir (type « hollandais » ou intermedius) en France [7] mérite également d’être suivi. - 220 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Bibliographie 1. BINARD, R. & DEBOUT, G., 2007. ERG 2006. État des réserves du GONm. Septembre 2005 à août 2006. GONm. 125 p. 2. CADIOU, B., 1997. La reproduction des goélands en milieu urbain : historique et situation actuelle en France. Alauda 65: 209-227. 3. CADIOU, B., 2002. Oiseaux marins nicheurs de Bretagne. Les Cahiers naturalistes de Bretagne N°4. Conseil Régional de Bretagne. Éditions Biotope, Mèze. 135 p. 4. CALLADINE, J., 1997. A comparison of Herring Gull Larus argentatus and Lesser black-backed Gull Larus fuscus nest sites: their characteristics and relationship with breeding success. Bird Study 44: 318-326. 5. CREAU, Y. & DUBOIS, P.J., 1997. Recensement des laridés hivernant en France. Hiver 1996/97. Ornithos 4 (4) : 174-183. 6. DEBOUT, G., coord. 2009. Atlas des oiseaux nicheurs de Normandie. 2003-2005. Le Cormoran, 17 (1-2) : 448 p. 7. DUBOIS, P.J., 2002. Origines diverses de la récente population nicheuse de Goélands bruns Larus fuscus dans le Nord-Pas-de-Calais. Ornithos 9: 219-221. 8. DUBOIS, P.J. & JIGUET, F., 2006. Résultats du 3ème recensement des Laridés hivernants en France (hiver 2004-2005). Ornithos 13(3): 146-157. 9. GALVAN, I., MARCHAMALO, J., BAKKEN, V. & TRAVERSO, J.M., 2003. The origin of Lesser Blackbacked Gulls Larus fuscus wintering in central Iberia. Ringing & Migration 21: 209-214. 10. GÖTMARK, F., 1984. Food and foraging in five European Larus gulls in the breeding season: a comparative review. Ornis Fennica 61: 9-18. 11. KUBETZKI, U. & GARTHE, S., 2003. Distribution, diet and habitat selection by fours sympatrically breeding gull species in the south-eastern North Sea. Marine Biology 143: 199-207. 12. LINARD, J.C., 1990. Notes sur la reproduction des trois espèces de goélands (Larus argentatus, Larus fuscus, Larus marinus) à Banneg en 1989. Ar Vran 1: 3-13. 13. LINARD, J.C. & MONNAT, J.Y., 1990. Fonctionnement d’une population de goélands marins. Relations avec les populations de Goélands argentés et bruns. Rapport SEPNB / SRETIE / MER. 106 p. 14. MOURGAUD, G., 1998. Hivernage du Goéland brun Larus fuscus en Maine-et-Loire au cours des années quatre-vingt-dix. Crex 3 (73-78). 15. OLSEN, K.M. & LARSSON, H., 2004. Gulls of Europe, Asia and North America. Christopher Helm, London. 608 p. 16. PERRINS, C.M. & SMITH, S.B., 2000. The breeding Larus gulls on Skomer Island National Nature Reserve. Atlantic Seabirds 2 : 195-210. 17. SPAANS, A.L., BUKACIŃSKA, M., BUKACIŃSKI, D. & VAN SWELM, N.D, 1994. The relationship between food supply, reproductive parameters and population dynamics in Dutch Lesser black-backed Gulls Larus fuscus: a pilot study. Research report 94/9, Institute for Forestry and Nature Research, Wageningen. 65 p. 18. YESOU, P., 2003. Les goélands du complexe Larus argentatus-cachinnans-fuscus : où en est la systématique ? Ornithos 10: 144-181. - 221 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Goéland argenté Larus argentatus (A184) Ordre : Charadriiformes Famille : Laridés Statut : Espèce protégée (article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17/04/81) et inscrite à l’article 4.2 de la Directive « Oiseaux ». Description et identification de l'espèce Chez l’adulte, la poitrine, le ventre et la queue du goéland argenté sont blancs, tout comme la tête en été (plumage nuptiale), celle-ci étant striée de sombre en automne (plumage intermédiaire). Le dos et les ailes sont gris clair contrastant avec les rémiges noires. L'extrémité des ailes noire est marquée de quelques taches blanches. Toujours chez l’adulte, le bec est jaune avec une petite tache rouge sur la mandibule inférieure. Les pattes sont couleur chair à tout âge. Comme pour tous les Laridés, il existe des classes d’âge chez les immatures, au nombre de quatre chez le goéland argenté. La détermination est alors assez délicate en fonction des mues plus ou moins précoces. On dénombre deux sous-espèces : celle vivant en Scandinavie, appelée argentatus est plus grosse et le dessus gris est plus sombre que celui d'argenteus, sous-espèce vivant dans les iles britanniques et que l'on retrouve en Bretagne et le long des côtes du golfe de Gascogne. Les deux sous-espèces se mêlent en hiver et la différence entre les individus les plus extrêmes est assez notable. Le goéland argenté peut être confondu avec le goéland leucophée, assez semblable mais dont la silhouette parait plus robuste et dont les pattes sont jaunâtres. Autre confusion possible, avec le goéland cendré qui est toutefois nettement plus petit avec un bec sans tache et des pattes jaune verdâtre. Longueur totale du corps : 54 à 60 cm, poids : 750 à 1250 g, envergure : 123 à 148 cm. (Source : Oiseaux.net). Photographie R. Binard. Répartition géographique L’aire de reproduction du goéland argenté (L. a. argenteus) est européenne. L’espèce, en période de reproduction, occupe les côtes de la mer Baltique, de la mer du Nord, et la façade européenne de l’Atlantique nord [8]. La population française occupe la partie sud-ouest de l’aire de répartition européenne. Biologie Écologie L’espèce niche sur les falaises littorales, les iles, dans les landes humides parfois même éloignées des côtes, les plages et les dunes et localement (et de plus en plus) sur les bâtiments urbains. En dehors de la saison de nidification, on peut le rencontrer un peu partout avec une préférence pour les zones côtières proches des grandes pièces d'eau. Comportements Le goéland argenté est une espèce grégaire en toutes saisons. La nidification, tout comme la quête de nourriture dans les décharges sont en effet l'objet de grands rassemblements. Les oiseaux du Nord (argentatus) sont migrateurs et choisissent le Sud et l'Ouest de l'Europe comme zone d'hivernage. Les espèces vivant dans les iles britanniques et le long des côtes de l'Atlantique sont sédentaires. Pour casser la coque ou la carapace de certaines proies, le goéland argenté laisse tomber l'objet d'une hauteur de plusieurs mètres sur un rocher ou une digue en pierre située en contrebas. - 222 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Reproduction et dynamique de population L’espèce niche en colonies variant de plusieurs dizaines à quelques milliers de couples. Le nid, placé à terre dans l'herbe d'une corniche rocheuse, d'un ilot ou d'un toit est plus ou moins volumineux. Les matériaux de construction sont assez communs : herbes, tiges sèches, algues. En avril-mai, la femelle y pond 2 ou 3 œufs qui sont couvés entre 26 et 32 jours. Les poussins sont semi-nidifuges. L'envol s'effectue dans un espace de temps variant entre 5 et 7 semaines. Régime alimentaire Son alimentation est très variée. Il se nourrit de poissons, de mollusques et de crustacés mais aussi de vers de terre et de petits mammifères. Comme tous les goélands, les œufs et les oisillons des autres espèces entrent pour une part non négligeable dans sa diète. En hiver, graines et cadavres collectés sur les plages et le long des estuaires, déchets alimentaires humains récoltés dans les décharges constituent le principal de son menu. État des populations et tendances d’évolution des effectifs Avec près de 80 000 couples à la fin des années 1990, la population nicheuse française du goéland argenté représente environ 10 % de l’effectif européen. La population « naturelle », qui se reproduit sur les côtes Manche-Atlantique, est en phase de déclin depuis la fin des années 1980 et est estimée à 68 000 couples, alors que les colonies urbaines, en forte expansion, accueillent près de 11 000 couples nicheurs [1]. Population normande En Basse-Normandie, le goéland argenté est connu au Nez-de-Jobourg (50) dès le début du XIXe siècle [3, 2]. Après une phase de progression géographique et numérique importante pendant les années 1960 et au début des années 1970 [5], tout le littoral normand favorable à l’espèce est désormais occupé (Carte 24). En 1987-1988, la population nicheuse normande recensée était de 18 000 couples [6]. Au cours des années 1980, des évolutions divergentes sont mises en évidences avec une progression des populations nicheuses urbaines et un déclin des plus anciennes colonies (les plus importantes) en milieu naturel [5]. Ce constat est confirmé en 2009 [4], puisque la population normande en 1997-1998, qui compte 21 500 couples (Tableau XXX), est composé à 20 % de nicheurs urbains alors que dans la fin des années 1970, les effectifs nicheurs été exclusivement côtiers. La population nicheuse de la ZPS en 2009 est de 153 couples, ce qui est très peu en comparaison d’autres sites normands (Chausey, Pays de Caux, Tatihou, St-Marcouf…). Tableau XXX : Évolution des effectifs nicheurs « urbains et naturels » de goéland argenté en Normandie. Nombre de couples nicheurs 1978-1979 1987-1988 1997-1998 Sites naturels 6200 7100 6700 Manche Sites urbains 0 300 900 Sites naturels 400 500 500 Calvados Sites urbains 0 100 1200 Sites naturels 7500 9800 10000 Seine-Maritime Sites urbains 0 700 2200 Sites naturels 14400 17400 17200 Total Sites urbains 0 1100 4300 Normandie 14400 18500 21500 - 223 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Carte 24 : Répartition normande de goéland argenté nicheur. Utilisation spatio-temporelle de la ZPS L’espèce est présente toute l’année sur l’ensemble de la ZPS où elle exploite l’ensemble des unités écologiques. Les nicheurs s’installent sur la paroi à partir de mars, de préférence sur de larges corniches ou vires herbeuses où l’élevage des jeunes se prolongera jusqu’en août. Au cours de la saison internuptiale, les goélands argentés délaissent la paroi pour se regrouper sur les cultures, l’estran ou sur la mer. Avec l’arrivée d’oiseaux d’Europe du Nord, c’est environ un demi-millier d’oiseaux qui fréquente le site au cours de l’hivernage [7]. En moyenne, sur la période 2004-2009, c’est le secteur d’Englesqueville-la-Percée Est qui accueille le plus grand nombre de nicheurs (36 %), suivi du secteur d’Englesqueville-la-Percée Ouest (27 %). Les secteurs de SaintPierre-du-Mont et de Louvières-Vierville accueillent respectivement 18 % et 14,5 % des nicheurs. Enfin, le secteur de Cricqueville ne compte que 4,5 % des effectifs (Carte 25). janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc NB : La période critique pour l’espèce (ponte, incubation, élevage…) figure en hachuré. - 224 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Carte 25 : Répartition des effectifs de goéland argenté nicheur sur la ZPS de 2004 à 2009. Évolution de la population nicheuse de la ZPS Suivie de manière précise depuis cinq années, la population nicheuse de goéland argenté montre un important déclin de 2004 à 2006 avec un effectif réduit de moitié en trois ans (Figure 12). Après deux années comparables en 2006 et 2007, le nombre de couples est à la hausse en 2008 puis en 2009. Toutefois, la comparaison du détail des nichées semble montrer une chute de la productivité, puisqu’en 2008 le nombre de nids sans jeunes est multiplié par trois et le nombre de nids avec deux jeunes, qui constitue la situation dominante de l’espèce, est pratiquement divisé par deux par rapport aux années 2006 et 2007 [7]. L’évolution générale négative de la population nicheuse de goéland argenté de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » s’inscrit dans une tendance au déclin constatée en France et à l’étranger ces dernières années. Si la compétition alimentaire d’autres espèces de goélands, brun et marin, constatée sur d’autres colonies ne semble pas porter préjudice à l’espèce sur la ZPS, les modifications des ressources trophiques d’origine humaine (disparition progressive des décharges publiques, changement des pratiques de pêche) et les avantages qu’offre la nidification en ville (variété des sites de nidification, absence de prédateurs, disponibilité de ressources alimentaires d’origine humaine) peut expliquer cette tendance au déclin par l’immigration massive des couples des colonies naturelles littorales vers les colonies urbaines. Ainsi dans le département du Calvados, le pourcentage de couples urbains est passé de 4 % à la fin des années 1980 à 70 % à la fin des années 1990 [4]. - 225 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Figure 12 : Évolution du nombre de couples de goéland argenté sur la ZPS de 2004 à 2011. Évaluation de la population nicheuse de la ZPS Avec un maximum de 218 couples, la ZPS accueille, au plus, seulement 0,28 % de la population nationale de goéland argenté. Cette évaluation montre toutefois l’importance des colonies normandes à l’échelle nationale, puisque plus d’un quart de la population française se reproduit en Normandie et notamment sur l’ile Tatihou. Tableau XXXI : Évaluation de la population nicheuse de goéland argenté sur la ZPS. % de la population Population nationale et régionale Évaluation Population ZPS Min. Max. Min. Max ZPS (2004-2011) 97 218 0,12 0,28 Normandie (1997-1999) 21 500 0,45 1,01 C France (1997-1999) 77 778 79 300 Europe (« 2000 ») 760 000 1 400 000 Menaces potentielles et préconisations de gestion À large échelle, les menaces pesant sur les populations de goélands argentés sont les mêmes que celles identifiées pour les populations de goélands bruns. Sur la ZPS, outre le phénomène de l’immigration vers les colonies urbaines, les menaces affectant la population nicheuse de goéland argenté sont, d’une part, le dérangement d’origine humaine (passage répété ou stationnement de piétons en bas et haut de falaise, survol à basse altitude de divers aéronefs : avions, hélicoptères, ULM) et, d’autre part, l’évolution de la paroi de la falaise pouvant engendrer, lors d’éboulement, une modification de l’offre en sites de nidification. Comme pour toutes les espèces d’oiseaux marins nicheurs de la ZPS, le réaménagement à distance du sentier littoral accompagné d’une restauration de la bande de terrain jouxtant la paroi mise en culture sur certains secteurs et l’information du public sont les dispositions à mettre en place pour maintenir la population reproductrice de goéland argenté du site [7]. - 226 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Bibliographie 1. CADIOU, B., PONS, J.M. & YESOU, P., (Éds), 2004. Oiseaux marins nicheurs de France métropolitaine (1960-2000). Éditions Biotope, Mèze. 218 p. 2. CANIVET E., 1843. Catalogue des oiseaux de la Manche. M. Rousseau, Saint-Lô. 32 p. 3. CHESNON, C. G., 1835. Essai sur l’histoire naturelle de la Normandie. Parti Première, Quadrupèdes et Oiseaux. C. Groult, Bayeux. 408 p. 4. DEBOUT in DEBOUT G., coord., 2009. Atlas des oiseaux nicheurs de Normandie. 2003-2005. Le Cormoran, 17 (1-2) : 170-171. 5. DEBOUT in GONm, 1989. Atlas des oiseaux nicheurs de Normandie et des iles Anglo-Normandes. Le Cormoran, 7 : 247 p. 6. DEBOUT, G., 1988a. Recensement des oiseaux marins nicheurs (1987-1988). Le Cormoran, 6 : 237-246. 7. VIMARD, G., PURENNE, R., et BINARD, R., 2008. Diagnostic ornithologique de la Zone de Protection Spéciale FR2510099 « Falaise du Bessin Occidental ». GONm à la demande de la DIREN Basse-Normandie. 47 p. 8. VOOUS, K. H., 1959. Geographical variation of herring gull argentatus in Europe and North America. Ardea, 47 : 176-187. - 227 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Goéland marin Larus marinus (A187) Ordre : Charadriiformes Famille : Laridés Statut : Espèce protégée (article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17/04/81), inscrite à l’article 4.2 de la Directive « Oiseaux » et listée en catégorie C1 de l’AEWA (populations Nord et Ouest Europe). Description et identification de l'espèce Le goéland marin est le plus grand du groupe des « grands goélands à tête blanche ». Il s’agit d’une espèce monotypique. Le manteau et les ailes de l’adulte sont noir uniforme et le reste du corps blanc. L’extrémité des rémiges primaires présente des taches blanches. Les pattes sont roses et le bec très fort, jaune avec une tache rouge caractéristique à l’extrémité de la mandibule inférieure. En période hivernale, la tête et le cou présentent quelques stries sombres. Le plumage des juvéniles est entièrement brun parsemé de mouchetures plus foncées, avec des variations de teintes selon les parties du corps, la tête étant nettement plus claire que chez les jeunes des autres espèces voisines de goélands. Le plumage définitif est acquis progressivement durant les quatre premières années [10]. L’espèce pratique le vol battu et sa silhouette massive donne l’impression d’un vol lourd. Les cris sont variés, puissants et très rauques (JCR, CD2/pl.76). Longueur totale du corps : 64 à 78 cm. Poids : 1 500 à 1 700 g (1140-2150 g). Les mâles sont plus grands et plus lourds que les femelles. La silhouette de l’espèce est plus forte et trapue que celles des autres goélands de nos régions. Mais ce sont surtout les jeunes individus qui peuvent prêter à confusion. Ceux des goélands argentés (L. argentatus) et bruns (L. fuscus) se présentent sous un aspect plus sombre avec une coloration moins uniforme. Leur bec apparait moins puissant. Photographie R. Binard. Répartition géographique Le goéland marin occupe une large aire de reproduction de part et d’autre de l’Atlantique Nord. Sur la rive occidentale, il niche sur les côtes des États-Unis, du Canada et du Groenland. En Europe, vers l’est, l’espèce est présente jusqu’à la péninsule de Kola en Russie [bg7 ; bg30]. La France constitue la limite méridionale de cette aire en Europe. L’espèce niche sur le littoral Manche-Atlantique, de la Seine-Maritime à la Gironde, mais le département du Finistère héberge à lui seul la moitié des effectifs nationaux [bg5]. L’espèce est partiellement migratrice et une tendance à la sédentarité est plus ou moins marquée selon l’origine géographique plus ou moins nordique des individus [bg30 ; bg69]. En hivernage, le goéland marin se rencontre sur l’ensemble du littoral Manche-Atlantique français, exceptionnellement en Méditerranée, les plus fortes concentrations étant observées du Nord-Pas-de-Calais à la Bretagne. - 228 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Biologie Écologie A l’origine, l’habitat privilégié du goéland marin en période de reproduction est l’ilot marin mais l’espèce a colonisé récemment de nouveaux habitats tels que les falaises ou les milieux urbains [bg5]. Pour s’alimenter, elle exploite de façon préférentielle les eaux côtières mais très rarement le grand large, les côtes rocheuses accidentées, les estuaires, les plages, les étangs et lagunes littoraux. Elle ne s’aventure qu’exceptionnellement à l’intérieur des terres. Comportements Si le goéland marin était autrefois considéré comme une espèce à nidification plutôt solitaire, l’accroissement numérique des populations s’est accompagné d’un développement d’une reproduction coloniale [4] et les plus importantes colonies peuvent aujourd’hui compter jusqu’à 500 voire 1 000 couples [bg5 ; bg46]. Il n’est plus rare de noter la présence de ce goéland dans des colonies mixtes, en compagnie des goélands argentés et bruns. Sur l’ensemble de l’aire de reproduction, les oiseaux originaires des colonies les plus méridionales sont ceux qui se déplacent le moins [bg19 ; bg30 ; bg69]. Les adultes nicheurs des côtes françaises, comme ceux des iles britanniques, sont en grande majorité sédentaires et stationnent dans un rayon de quelques dizaines de kilomètres autour de leur lieu de reproduction [bg69]. Les jeunes individus, par contre, se dispersent à de bien plus grandes distances et peuvent atteindre le sud du golfe de Gascogne ou le Portugal. La réoccupation des sites de reproduction intervient dès le début de l’hiver. Reproduction et dynamique de population Le nid, généralement volumineux et principalement constitué de végétaux, est construit au sol et souvent en position dominante lorsque le nombre de couples de l’espèce n’est pas très important. La ponte de un à trois œufs a lieu entre la fin avril et la fin mai [9]. L’incubation, assurée par les deux parents, dure quatre semaines. Les jeunes sont principalement nourris de poissons prédigérés que les parents leur régurgitent. Leur envol s’effectue vers l’âge de six à huit semaines. En cas d’échec, une ponte de remplacement peut être effectuée. La maturité sexuelle est atteinte à l’âge de 4-5 ans. La longévité maximale connue grâce aux données de baguage est de 26 ans [bg60]. Régime alimentaire Omnivore, le goéland marin est le plus marin des goélands et il exploite régulièrement les rejets de la pêche [6]. Il est aussi à l’occasion charognard, mais ne fréquente guère les dépôts d’ordures. C’est surtout un redoutable prédateur qui peut s’attaquer aux œufs, poussins, jeunes volants ou adultes de nombreuses espèces d’oiseaux marins ou littoraux (y compris de sa propre espèce) ainsi qu’à divers mammifères (rats, lapins…). Cette prédation, qui est souvent le fait d’individus spécialistes, est parfois massive. Elle peut constituer une réelle menace pour d’autres espèces (puffin des Anglais, océanite tempête, autres goélands, mouette tridactyle, sternes, alcidés, limicoles [2 ; bg5]. Dessin S. Leparoux. État des populations et tendances d’évolution des effectifs La population mondiale est estimée à 170 000-180 000 couples, dont 100 000 à 110 000 en Europe. Les effectifs semblent relativement stables dans bon nombre de pays, mais avec parfois quelques tendances à la diminution comme en Grande-Bretagne et en Irlande [bg46]. Le statut de conservation du goéland marin est considéré comme favorable en Europe et en France [bg2 ; bg53]. Les effectifs français représentent environ 3 % de la population européenne. Depuis la découverte de la reproduction du goéland marin en Bretagne au début du XXe siècle, l’espèce a connu dans notre pays une expansion démographique et géographique. Jusqu’à la fin des années 1960, elle n’était présente que dans les quatre départements bretons et dans la Manche (325 couples). Après l’installation de l’espèce en Loire-Atlantique dans les années 1970, de nouvelles nidifications ont été constatées dans les années 1980, conduisant quelques couples plutôt isolés à s’implanter vers le sud, jusqu’en Gironde, et vers le nord, jusqu’en Seine-Maritime [bg5]. L’augmentation numérique s’est poursuivie et la population nationale comptait environ 4 110 couples à la fin des années 1990 [bg5]. Quelques années après les goélands argentés et bruns, le goéland marin s’est lui aussi adapté au milieu urbain. Une première nidification a - 229 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. été signalée en France à Cherbourg (Manche) en 1984 et dans les années suivantes [1 ; 7]. Une trentaine de villes était déjà colonisée à la fin des années 1990, hébergeant près d’une soixantaine de couples, soit environ 1 % de la population française [bg5]. Les effectifs hivernant en France ont été estimés à près de 20 000 individus dans les années 1990 [3 ; bg19]. L’enquête Laridés hivernants 2004 donne un effectif de seulement 11 000 individus dont la moitié environ en Nord-Pas-de-Calais [5]. Population normande La Normandie compte actuellement un peu plus de 1 300 couples reproducteurs [8]. Ces nicheurs sont répartis sur les trois départements côtiers. En hiver, l’effectif annoncé en 1995 de 15 000 individus [11] semble toujours d’actualité. Carte 26 : Répartition normande de goéland marin nicheur en 2006. - 230 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Carte 27 : Répartition normande des effectifs hivernants de goéland marin. Utilisation spatio-temporelle de la ZPS L’espèce est présente toute l’année sur la ZPS, bien qu’elle n’y soit pas nicheuse. Les oiseaux sont observés en tous points de la ZPS. Un suivi plus exhaustif de cette espèce serait nécessaire afin de mieux préciser son statut sur le site. janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc Évaluation de la population hivernante de la ZPS Avec entre 57 et 230 oiseaux hivernant, la ZPS représente entre 0,4 et 2,1 % de la population hivernante nationale (Tableau XXXII). Tableau XXXII : Évaluation de la population hivernante de goéland marin sur la ZPS. % de la population Population nationale et régionale Évaluation Population ZPS Min. Max. Min. Max ZPS (2004-2011) 57 230 0,4 2,1 Normandie (1998-2002) 15 000 0,38 1,53 B-C France (2004-2005) 11 162 14 000 Europe (« 2000 ») > 150 000 - 231 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Menaces potentielles et propositions de gestion Aucune menace ne pèse actuellement sur les colonies françaises du goéland marin. Aucune mesure particulière de gestion ne s’impose actuellement. Études et recherches à développer Elles pourraient s’orienter dans deux directions principales. La dynamique de la population serait à suivre dans un contexte démographique de compétition avec les autres espèces de goélands (bruns et argentés), variable selon les régions et les habitats de nidification utilisés, naturels ou urbains. Dans ce cadre, les relations interspécifiques (prédation et compétition spatiale) ainsi que l’écologie alimentaire seraient à étudier plus en détail. Par ailleurs, l’impact de la prédation sur certaines espèces, comme l’océanite tempête (Hydrobates pelagicus) et certains limicoles, comme l’échasse blanche (Himantopus himantopus) ou l’avocette (Recurvirostra avosetta), au statut précaire dans ses lieux de reproduction, serait à préciser de façon urgente. Bibliographie 1. CADIOU, B., 1997. La reproduction des goélands en milieu urbain : historique et situation actuelle en France. Alauda 65 : 209-227. 2. CADIOU, B., 2002. Oiseaux marins nicheurs de Bretagne. Les Cahiers naturalistes de Bretagne N°4. Conseil Régional de Bretagne. Éditions Biotope, Mèze. 135 p. 3. CREAU, Y. & DUBOIS, P.J., 1997. Recensement des laridés hivernant en France. Hiver 1996/97. Ornithos 4 (4): 174-183. 4. DEBOUT, G. 1997. Comportement reproducteur du Goéland marin (Larus marinus). Le Cormoran 10 (1): 18-20. 5. DUBOIS, P.J. & JIGUET, F., 2006. Résultats du 3e recensement des Laridés hivernants en France (hiver 2004-2005). Ornithos 13(3) : 146-157. 6. GÖTMARK, F., 1984. Food and foraging in five European Larus gulls in the breeding season : a comparative review. OrnisFennica 61: 9-18. 7. LEFEIVRE, B., 1985. Goélands nicheurs urbains de Cherbourg. GONm, Mémoire de BTS, IUT de Tours. 77 p. 8. LE GUILLOU, G., in DEBOUT G., coord. 2009. Atlas des oiseaux nicheurs de Normandie. 2003-2005. Le Cormoran, 17 (1-2) : (164-165). 9. LINARD, J.C. & MONNAT, J.Y., 1990. Fonctionnement d’une population de goélands marins. Relations avec les populations de Goélands argentés et bruns. Rapport SEPNB / SRETIE / MER. 106 p. 10. OLSEN, K.M. & LARSSON, H., 2004. Gulls of Europe, Asia and North America. Christopher Hlm, London. 608 p. 11. SKOV H., et coll. in GONm, 2004. Atlas des oiseaux de Normandie en hiver. Le Cormoran, 13 : (116). - 232 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Mouette tridactyle Rissa tridactyla (A188) Ordre : Charadriiforme Famille : Laridés Statut : Espèce protégée (article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17/04/81), inscrite à l’article 4.2 de la Directive « Oiseaux ». Description et identification de l'espèce La mouette tridactyle est un petit laridé à manteau et ailes gris uniforme et à corps blanc. La pointe des ailes est entièrement noire, ce qui la distingue des autres goélands. Les pattes sont noires et le bec jaune verdâtre. En période hivernale, la nuque est teintée de gris et un motif gris-noir apparait sur la tête. Le plumage des juvéniles est caractérisé par une bande noire formant un W sur le dessus des ailes. Contrairement à la plupart des autres jeunes laridés, il ne présente aucune teinte brune. Le plumage définitif de l’adulte est généralement acquis durant le deuxième été [21]. Le vol est gracieux et l’espèce est parfaitement à son aise par gros temps. Son cri caractéristique est à l’origine de son nom anglais « Kittiwake » (JCR, CD2/pl.71). Longueur totale du corps : 38 à 40 cm. Poids : 300 à 450 g (265 – 500 g). L’identification des adultes ne pose guère de difficulté. Seul le plumage des juvéniles peut ressembler, à distance, à ceux de la mouette pygmée (Larus minutus) ou de la mouette de Sabine (Larus sabini). Photographie M. Millot. Répartition géographique La mouette tridactyle occupe une vaste aire de reproduction circumpolaire dans l’hémisphère nord, avec une sous-espèce nominale R. t. tridactyla dans l’Atlantique et une autre sous-espèce pollicaris dans le Pacifique. La limite méridionale de l’aire européenne se situe sur les côtes du Portugal et d’Espagne, où se maintiennent quelques petites colonies. Les plus importantes populations européennes sont observées en Islande et en Norvège [bg7 ; bg46]. En France, les colonies sont situées, du nord vers le sud, dans les départements du Pas-de-Calais, de la Seine-Maritime, du Calvados, des Côtes d’Armor, du Finistère, du Morbihan et de la Vendée [bg5]. L’espèce est présente en hiver sur l’ensemble du littoral français, Méditerranée incluse, à une certaine distance au large en mer [bg71]. Biologie Écologie En période de reproduction, l’habitat naturel de la mouette tridactyle est la falaise maritime, mais l’espèce peut aussi s’installer sur divers édifices (phares, digues, entrepôts, etc. ; cas en France du phare des Barges en Vendée et du port de Boulogne dans le Pas-de-Calais, colonisés respectivement depuis la fin des années 1960 et la fin des années 1970). Durant la saison de nidification, les adultes s’alimentent à quelques dizaines de km des côtes. Comportements La mouette tridactyle est une espèce coloniale, diurne et très bruyante sur ses lieux de reproduction. Certaines colonies peuvent compter plusieurs dizaines de milliers de couples. La colonie est généralement monospécifique, les autres espèces d’oiseaux marins nichant dans les falaises (fulmar boréal, cormorans, goélands, alcidés) s’y intégrant peu. De nombreuses interactions sociales se manifestent dans les colonies de mouettes tridactyles et le répertoire comportemental de l’espèce est très diversifié [14 ; 15]. Un contexte social favorable est important pour le bon déroulement de la saison de reproduction et contribue aussi au maintien du caractère attractif d’un - 233 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. lieu de reproduction. Cette attraction s’exerce à la fois vis-à-vis des individus reproducteurs locaux, qui resteront fidèles à ce lieu, et des nouvelles recrues potentielles, qui viendront s’y établir préférentiellement [5 ; 7 ; 9]. Les falaises de reproduction sont systématiquement désertées fin août pour une période de quatre mois environ, les premiers retours aux colonies étant constatés dans les premiers jours de janvier. En période internuptiale, les mouettes tridactyles des colonies européennes n’entreprennent pas de véritables migrations orientées mais se dispersent en Atlantique Nord, généralement d’autant plus loin que les individus sont jeunes [bg69]. Si certaines de ces mouettes effectuent des déplacements transatlantiques, d’autres, parmi les plus âgées, peuvent rester hiverner à proximité des colonies. Les colonies de reproduction et leurs abords immédiats sont fréquentés par des pré-reproducteurs de toutes classes d’âge, y compris par quelques oiseaux de première année (5 % environ des oiseaux marqués l’année précédente), mais ce n’est qu’à partir de deux ans que les retours se généralisent. Reproduction et dynamique de population La mouette tridactyle construit son nid sur d’étroites corniches ou de simples aspérités de la roche, à flanc de falaise. Ces sites sont souvent peu ou pas exploitables par les autres espèces d’oiseaux marins. Les partenaires sont généralement fidèles entre eux et à leur colonie comme à leur site de nid lorsqu’ils élèvent des poussins régulièrement chaque année [16]. Au contraire, l’échec est souvent suivi d’une nette augmentation de la probabilité de divorces des couples et de changements de site. En cas d’échec généralisé (en particulier lors d’épisodes de prédation importante), certains oiseaux peuvent changer de colonie. Ce mécanisme peut, dans les cas extrêmes, conduire à l’abandon total d’une colonie [9 ; 11]. Le nid, assez volumineux, est constitué d’herbes, d’algues et de terre. La ponte compte un à trois œufs et débute, en Bretagne, à partir de la fin d’avril ou au tout début de mai. En cas d’échec précoce, une ponte de remplacement est souvent entreprise. La période de ponte s’étale sur deux mois environ et le pic des pontes peut varier entre colonies voisines. Les deux partenaires se relaient sur le nid durant l’incubation qui dure quatre semaines. L’élevage demande six semaines environ. Les jeunes sont principalement nourris de poissons, que les parents régurgitent directement dans leur bec. Suit une phase d’émancipation d’une douzaine de jours durant laquelle les jeunes reviennent régulièrement se faire nourrir sur le nid. Les premiers jeunes volants sont observés la première quinzaine de juillet. Le succès de la reproduction varie en fonction de multiples facteurs, tels par exemple l’âge des parents, les conditions météorologiques ou l’intensité de la prédation naturelle. À l’échelle de l’ensemble des colonies du cap Sizun en pointe du Finistère, la production est généralement de l’ordre de 0,7 à 1 jeune par couple reproducteur. La maturité sexuelle est atteinte à l’âge de trois ans (très rarement dès deux ans), mais certains oiseaux peuvent se reproduire pour la première fois seulement à l’âge de six ou sept ans voire plus tard encore. La survie annuelle des adultes, de l’ordre de 85 % en Bretagne, est de valeur inférieure à celles constatées ailleurs dans l’aire de répartition [1 ; 10 ; 20]. La longévité maximale connue est de 28 ans pour un oiseau britannique et de 24 ans pour un oiseau du cap Sizun. Régime alimentaire Durant la saison de nidification, les adultes s’alimentent à quelques dizaines de kilomètres des côtes exclusivement en mer. Principalement piscivore, la mouette tridactyle consomme des petits poissons (dont la taille est comprise entre 15 et 20 cm) pélagiques des fonds sableux par exemple le capelan (Mallottus villosus), le lançon (Ammodytes, Gymnammodytes et hyperoplus sp.), le hareng (Clupea harengus), la morue (Gadus morhua), et le sprat (Sprattus sprattus) mais elle peut aussi consommer d’autres proies, particulièrement des crustacés planctoniques du genre Euphausicea (Krill) [2 ; 3 ; 13]. La mouette tridactyle exploite aussi abondamment les rejets de pêche [bg7]. État des populations et tendances d’évolution des effectifs Au niveau mondial, la mouette tridactyle est le laridé le plus représenté avec 4,3 à 5,2 millions de couples [bg46]. En Europe, la population est estimée entre 2,1 et 3 millions de couples et son statut de conservation est favorable [bg2]. Après une période de croissance continue, un déclin global de 23 % des effectifs a été enregistré en Grande-Bretagne et en Irlande durant les années 1990, touchant principalement les colonies des iles Shetland [bg46]. En France, où l’effectif nicheur comptait 5 694 couples en 2000 (soit 0,2 % de la population européenne) et où la répartition géographique est limitée (Carte 28), on lui reconnaît un statut national « localisé » mais elle n’est pas considérée comme menacée [bg53]. Présente en Bretagne depuis le XVIIIe siècle au moins, l’espèce ne s’est implantée dans d’autres régions françaises qu’à partir des années 1970. Elle est aujourd’hui répartie de façon discontinue du Pas-de-Calais à la Vendée. La population bretonne a culminé à un peu plus de 2 000 couples au début des années 1980 avant de décliner, ne comptant plus que 1 185 couples en 2000 [6 ; bg5]. Cette évolution contraste avec celles des colonies de Normandie et du Pas-de-Calais, dont les effectifs continuaient à s’accroître, avec respectivement 3 715 et 743 couples en 2000 [bg5]. Ces évolutions divergentes ne résultent pas d’un - 234 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. transfert de reproducteurs entre les colonies de Bretagne et celles situées à l’est du Cotentin, même si le baguage a mis en évidence quelques cas d’échanges entre ces secteurs géographiques. Carte 28 : Répartition des colonies de mouette tridactyle à l’échelle nationale en 2000. (Cadiou et coll., 2004) Population normande et contribution de la ZPS La Normandie accueille quatre colonies rupestres de mouette tridactyle : deux très proches l’une de l’autre, dans les falaises du Bessin (ZPS) et deux autres dans les falaises du Pays de Caux (Carte 29). La colonie de SaintPierre-du-Mont, découverte en 1975 [6 ; 22], est la doyenne et reste la plus importante avec 1 426 nids occupés en 2005 [2]. Quatre kilomètres plus à l’est, la plus récente, à Englesqueville-la-Percée comptait 5 nids en 1994 et 301 six ans plus tard [14], en 2005 ce sont 311 nids qui ont été dénombrés. En Seine-Maritime, la colonie de la Poterie-Cap-d’Antifer (357 nids en 2005) était, depuis 1980 [19 ; 28], la seule du département jusqu’à la découverte en 1991 [25], au Cap Fagnet, sur la commune de Fécamp d’un embryon de colonie, riche aujourd’hui d’un peu plus de 400 couples reproducteurs [23]. Les effectifs cumulés de 2005 pour la Normandie s’élèvent donc à 2 531 nids (dont plus de 68 % sur la ZPS). - 235 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Carte 29 : Répartition normande de mouette tridactyle nicheuse. Utilisation spatio-temporelle de la ZPS En dehors de quelques individus fréquentant la zone marine de la ZPS en période hivernale, l’espèce est surtout de retour devant la falaise dès le mois de février, les premiers oiseaux s’installant sur la paroi afin de construire leurs nids. Le platier et les zones marines qui se trouvent à proximité immédiate des colonies sont également utilisés par les oiseaux pour le repos et les activités de confort (baignade collective notamment), les principales zones d’alimentation se trouvant en dehors du périmètre de la ZPS. Les colonies sont complètement désertées à la fin du mois d’août après l’élevage des jeunes. L’ensemble des couples de mouettes tridactyles sont répartis en deux secteurs de nidification : la colonie de Saint-Pierre-du-Mont qui regroupe 75 % des effectifs et celle d’Englesqueville-la-Percée (25 %) (Carte 30). janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc NB : La période critique pour l’espèce (ponte, incubation, élevage…) figure en hachuré. Évolution de la population nicheuse de la ZPS Les deux colonies de la ZPS font l’objet d’un suivi régulier par les observateurs du GONm depuis l’installation de l’espèce en 1975. Le graphique d’évolution des effectifs nicheurs (Figure 13) montre la forte dynamique de la population nicheuse de Saint-Pierre-du-Mont de 1975 à 2000, la colonie accueillant à l’époque plus de 2 500 couples, soit près de la moitié des effectifs nationaux. À Englesqueville-la-Percée, les premiers couples s’installent en 1994 pour mener à l’envol les premiers jeunes en 1995. L’effectif croît ensuite régulièrement pour culminer en 2004 avec 701 couples nicheurs recensés. Depuis 2003 et jusqu’en 2007, la tendance générale sur la ZPS est à la baisse avec des effectifs nicheurs passant de 2 811 couples en 2003 au plus « bas historique » en 2007 avec 1 297 couples. Cette diminution s’explique par une perte d’effectif sur Saint-Pierre-du-Mont non compensé par les effectifs fluctuants de la colonie d’Englesqueville. Depuis 2007, la tendance sur la ZPS est à la hausse avec des effectifs nicheurs passant de 1 297 couples estimés en 2007 à 1 570 en 2009 (Figure 14). - 236 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Carte 30 : Répartition des effectifs nicheurs de mouette tridactyle sur la ZPS. 3000 2800 2600 2400 2000 1800 1600 1400 1200 1000 800 600 400 200 20 09 20 07 20 05 20 03 20 01 19 99 19 97 19 95 19 93 19 91 19 89 19 87 19 85 19 83 19 81 19 79 19 77 0 19 75 Nombre de nids 2200 Années Saint-Pierre-du-Mont Englesqueville-la-Percée Figure 13 : Évolution des deux colonies de mouette tridactyle sur la ZPS de 1975 à 2009. - 237 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. 3000 2500 2000 1500 1000 500 0 2003 2004 2005 Saint Pierre Réserve 2006 2007 Englesqueville Est 2008 2009 Total ZPS Figure 14 : Évolution des effectifs nicheurs de mouette tridactyle sur les deux colonies de la ZPS de 2003 à 2009. Évaluation de la population nicheuse de la ZPS Avec entre 1 297 et 2 811 couples de mouette tridactyle, la ZPS accueille entre 23,6 % et 56,2 % de l’effectif national nicheur (Tableau XXXIII). La ZPS héberge en fonction des années, la première ou la seconde colonie française (avec le cap Blanc nez, Pas de Calais) et constitue donc pour cette espèce, un site majeur de reproduction à l’échelle nationale. Notons que la Normandie accueille près de la moitié des effectifs nicheurs nationaux. Tableau XXXIII : Évaluation de la population nicheuse de mouette tridactyle sur la ZPS. Population ZPS (2003-2011) Normandie (2005) 8 France (2009-2010) Europe (« 2000 ») Population Min. Max. 1 297 2 811 2 531 5 000 5 500 2 100 000 % de la population nationale Min. 23,6 51,24 Max 56,2 « 100 » Évaluation ZPS A Menaces potentielles et mesures de gestion En France, la principale menace pesant sur les colonies est la prédation : celle des œufs par les corvidés et celle des poussins surtout par les goélands. L’échec important et répété de la reproduction entraîne une désertion plus ou moins rapide des colonies et une redistribution géographique des adultes, le plus souvent vers d’autres colonies préexistantes. L’évolution numérique des différentes colonies bretonnes en a fourni une parfaite illustration [8 ; 17 ; bg5]. La présence du faucon pèlerin (Falco peregrinus) en période de reproduction semble être une cause de dérangement et pourrait conduire à l’abandon de certaines colonies. L’impact potentiel des variations d’abondance des ressources alimentaires sur la dynamique des colonies françaises n’a pas été évalué mais leur effet est bien connu pour d’autres colonies, aux iles Shetland notamment [26 ; bg46]. L’espèce est également susceptible d’être affectée par la pollution aux hydrocarbures, de façon directe (mortalité) ou indirecte (non-reproduction des individus [29]). Toutefois, les marées noires survenues en Bretagne durant les dernières décennies n’ont pas eu d’impact décelable sur l’évolution des populations reproductrices locales. D’ailleurs, l’observation régulière des oiseaux marqués dans les colonies du Cap Sizun a montré que la plupart des individus mazoutés - et parfois fortement - sont susceptibles de se nettoyer complètement ou presque en quelques semaines [24]. On connaît deux expériences de gestion de la prédation sur les nids et leurs limites : 8 Estimation (Cadiou, 2011). - 238 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. • L'effarouchement : en Bretagne, ce procédé a été testé avec succès dans quelques colonies (cap Sizun et ile de Groix), en installant à proximité des falaises de reproduction des oiseaux marins des leurres imitant un cadavre de corvidé pendu par les pattes. Au cap Sizun, ces mesures ont également bénéficié au guillemot de Troïl nichant dans les mêmes secteurs. Cependant, au bout de quelques années d’utilisation, on voit se développer une accoutumance des corvidés et ce procédé devient moins efficace. • Des opérations ponctuelles de tir d'individus spécialisés : cette pratique réalisée au cap Fréhel sur des corneilles noires dans le cadre d'un arrêté préfectoral a bénéficié, au moins certaines années à la fois aux mouettes tridactyles et aux guillemots de Troïl [bg53]. L’installation récente du faucon pèlerin sur la ZPS a eu un impact important sur la colonie de mouette tridactyle de Saint-Pierre-du-Mont et, à un degré moindre, sur celle d’Englesqueville-la-Percée. Un suivi précis a permis de démontrer que la prédation directe des faucons sur les mouettes est faible et que ce sont les dérangements d’origine humaine qui, engendrant des démonstrations d’alarmes des faucons nicheurs, impactent indirectement les couples de mouettes nicheuses en provoquant des mouvements de panique [23]. . La fermeture du sentier du littoral et l’aménagement de la véloroute à 30 mètres du bord de la falaise devra résoudre, à court terme, le problème de la présence humaine en haut de falaise. Le passage de piétons, pêcheurs essentiellement, en bas de falaise génère également chez le faucon pèlerin des comportements de défense territoriale qui perturbent les mouettes tridactyles, une information directe des utilisateurs du DPM pourra permettre de réduire ce genre de dérangement. La présence du faucon pèlerin ne saurait expliquer à elle seule le déclin des effectifs nicheurs de mouette tridactyle de la ZPS puisqu’une étude précise de la nidification a également mis en évidence une forte baisse de productivité des couples de mouettes. Ainsi, en 2008 sur les 111 nids construits du secteur central de la colonie de Saint-Pierre-du-Mont, 63 étaient abandonnés, 35 nids étaient occupés par un seul jeune et seulement 13 nids accueillaient deux jeunes. Comme pour le fulmar boréal, l’hypothèse de la modification des réseaux trophiques provoquant l’éloignement des espèces-proies semble expliquer la difficulté des couples à alimenter leur progéniture. Comme pour toutes les espèces nichant sur la paroi, l’érosion de la falaise peut également avoir un impact sur l’évolution de la population de mouettes tridactyles par la réduction du nombre de sites propices à l’installation des nicheurs. Si ce phénomène est naturel et inéluctable, on peut néanmoins craindre son accélération sur certains secteurs où, après l’abandon de l’ancien sentier littoral, la bande de terrain contiguë à la paroi a été mise en cultures avec pour conséquences la mise à nu des sols exploités pouvant provoquer une fragilisation de la paroi par l’infiltration plus rapide des eaux pluviales [27]. Dans le cadre du projet d’aménagement de la véloroute (cf. Tome I), la restauration de ces secteurs, notamment celui de la colonie de Saint-Pierre-du-Mont, devrait être effectuée en priorité. Par ailleurs la préconisation du maintien d’un couvert hivernal sur les parcelles cultivées en haut de falaise pour limiter l’érosion serait une mesure à mettre en œuvre ainsi qu’une limitation voire une suppression de l’utilisation des produits phytosanitaires sur ces mêmes parcelles cultivées. L’encouragement au maintien et si possible à l’augmentation des surfaces en prairies pourrait également permettre de limiter l’érosion liée aux activités humaines en haut de falaise. Enfin, il apparait essentiel de pérenniser le suivi de la colonie notamment en période nuptiale via un décompte des nids depuis le haut de falaise et le platier. Enfin, l’impact de la force du vent au moment de l’installation de la colonie semble avoir une importance capitale. Coulson (2011) a en effet montré qu’au-delà de 25 km/h les premières étapes de l’installation des oiseaux sont totalement inhibées. Cependant, les effets du vent sur l’installation des oiseaux décroissent progressivement. Études et recherches à développer Grâce au programme de baguage initié en 1979 au cap Sizun (Bretagne), la mouette tridactyle est l’un des oiseaux de mer les mieux étudiés en France métropolitaine. Ces travaux de recherche ont donné lieu à de nombreuses publications scientifiques de portée internationale. Ce jeu de données unique devrait permettre de développer des études sur les relations entre les paramètres environnementaux, dans le contexte des changements climatiques, et la biologie de l’espèce (phénologie de la reproduction, production en jeunes, survie, reproduction intermittente, etc.). Concentrés jusque-là en Bretagne, ces travaux mériteraient d’être étendus à d’autres régions françaises, du moins pour ce qui concerne le suivi annuel du succès de la reproduction. Bibliographie - 239 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. 1. AEBISHER, N.J. & COULSON, J.C., 1990. Survival of kittiwake in relation to sex, year, breeding experience and position in the colony. Journal of Animal Ecology 59: 1063-1071. 2. BARRETT, R., T. & KRASNOV, Yu.V., 1996. Recent responses to changes in stocks of prey species by seabirds breeding in the southern Barents Sea. ICES J Mar Sci. 53: 731-722. 3. BARRETT, R.T., & TERTISKI, G.M., 2000. Black-legged kittiwake Rissa tridactyla pp 100-103 in : AnkerNilssen, T., Bakken, T., Strom, H., Golovkin, A.N., Bianki, V.V. and Tatarinkova, I.P. (eds). The Status of Marine Birds Breeding in the Barents Sea Region. Norsk Polarinst. Rpportser. No. 113, Norwegian Polar Institute, Tromso. 213 p. 4. BINARD, R., DEBOUT, G., 2005. EPSION 2005. Etat des principaux sites ornithologiques normands, septembre 2004 à août 2005. GONm. 77 p. 5. BOULINIER, T., DANCHIN, E., MONNAT, J.Y., DOUTRELANT, C. & CADIOU, B., 1996. Timing of prospecting and the value of information in a colonial breeding bird. Journal of Avian Biology 27: 252-256. 6. BRAILLON, B., LANG, B., LEFLAMAND, A., 1975. Une colonie normande de mouettes tridactyles. Le Cormoran 3 (13-14), 60-66. 7. CADIOU, B., 1999. Attendance of breeders and prospectors reflects the quality of colonies in the Kittiwake Rissa tridactyla. Ibis 141: 321-326. 8. CADIOU, B., 2002. Oiseaux marins nicheurs de Bretagne. Les Cahiers naturalistes de Bretagne N°4. Conseil Régional de Bretagne. Éditions Biotope, Mèze. 135 p. 9. CADIOU, B., DANCHIN, E., MONNAT, J.Y. & BOULINIER, T., 1993. Régulation par le recrutement, la fidélité et la non reproduction chez un oiseau colonial, la mouette tridactyle (Rissa tridactyla). Revue d'écologie 48 : 163-174. 10. CAM, E., HINES, J.E., MONNAT, J.Y., NICHOLS, J.D. & DANCHIN, E., 1998. Are adult nonbreeders prudent parents ? The Kittiwake model. Ecology 79: 2917-2930. 11. CAM, E., MONNAT, J.Y. & ROYLE, J.A., 2004. Dispersal and individual quality in a long lived species. Oikos 106 : 386-398. 12. COULSON J. C., 2011. The Kittiwake. T & A D Poyser. 304 p. 13. CRAMP, S & SIMMONS, K.E.L., 1983. The birds of the western Palearctic, Vol III. Oxford : Oxford University Press. 913 p. 14. DANCHIN, E., 1988. Social interactions in Kittiwake colonies : social facilitation and/or favourable social environment. Animal behaviour 36: 443-451. 15. DANCHIN, E., 1991. Social displays of the Kittiwake Rissa tridactyla. Bird Behaviour 9: 69-80. 16. DANCHIN, E., BOULINIER, T. & MASSOT, M., 1998. Conspecific reproductive success and breeding habitat selection : implications for the evolution of coloniality. Ecology 79: 2415-2428. 17. DANCHIN, E. & MONNAT, J.Y., 1992. Population dynamics modelling of two neighbouring Kittiwake Rissa tridactyla colonies. Ardea 80: 171-180. 18. DEBOUT, G., 2000. EPSION 2000 – État des principaux sites ornithologiques normands, septembre 1999 à août 2000. GONm 56 p. 19. DEBOUT, G., 1994. Les oiseaux nicheurs des falaises du Pays de Caux. Le Cormoran 9 (41), 37-43. 20. GOLET, G.H., IRONS, D.B. & ESTES, J.A., 1998. Survival costs of chick rearing in Black-legged kittiwakes. Journal of Animal Ecology 67: 827-841. - 240 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. 21. GRANT, P.J., 1982. Gulls, a guide to identification. T. & A.D. Poyser, London. 280 p. 22. LANG, B., 1988. Évolution de la colonie de mouettes tridactyles de Saint-Pierre-du-Mont. Le Cormoran 6 (34), 285-288. 23. LE GUILLOU, G. in DEBOUT, G. coord., 2009. Atlas des oiseaux nicheurs de Normandie. 2003- 2005. Le Cormoran, 17 (1-2) : 178-179. 24. MONNAT, J.Y., 1982. Faculté d’auto nettoyage de Mouettes tridactyles mazoutées. Travaux des Réserves (SEPNB) 1: 42-45. 25. NOEL, C., NOEL, M., 1992. Une troisième colonie normande de mouettes tridactyles : le Cap Fagnet. Le Cormoran 8 (39), 238-239. 26. ORO, D. & FURNESS, R., 2002. Influences of food availability and predation on survival of kittiwakes. Ecology 83: 2516-2528. 27. VIMARD, G., PURENNE, R., et BINARD, R., 2008. Diagnostic ornithologique de la Zone de Protection Spéciale FR2510099 « Falaise du Bessin Occidental ». GONm à la demande de la DIREN Basse-Normandie. 47 p. 28. VINCENT, T., 1982. La nidification de la mouette tridactyla en Haute-Normandie, au Cap d’Antifer. Bulletin de la Société Géologique de Normandie et des Amis du Muséum du Havre 49, 47-65. 29. WALTON, P., TURNER, C.M.R., AUSTIN, G., BURNS, M.D. & MONAGHAN, P., 1997. Sub-lethal effects of an oil pollution incident on breeding kittiwakes Rissa tridactyla. Marine Ecology Progress Series 155: 261-268. - 241 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Sterne caugek Sterna sandvicensis (A191) Ordre : Charadriiformes Famille : Laridés Statut : Espèce protégée en France (Arrêté modifié du 17 avril 1981) et inscrite à l’Annexe I de la Directive « Oiseaux ». Description et identification de l'espèce Sterne d’assez grande taille, la sterne caugek se caractérise par une coloration blanche éclatante, sans nuance marquée de gris. Cependant, sous une lumière terne, la nuance gris pâle du manteau se révèle. L’adulte présente un bec noir à pointe jaune, des pattes noires et une huppe noire érectile sur la nuque. En vol, le croupion blanc ne tranche pas sur le reste du dos. Les ailes sont longues et fines. Le front devient blanc en plumage internuptial. Le jeune de l’année montre des marques noires ou gris foncé, en chevrons, surtout sur le dos, mais aussi sur les couvertures. Le bec, un peu plus court que celui de l’adulte, est entièrement noir ; la calotte est d’un brun-noir assez terne. Aucun dimorphisme sexuel ne permet de distinguer les mâles des femelles. L’adulte effectue une mue postnuptiale complète entre mi-juin et fin octobre ; il prend alors son plumage « hivernal ». Une mue prénuptiale, partielle, prend place entre mi-février et fin mars. Les oiseaux de l’année entament une mue complète peu de temps après l’envol et, au cœur de l’hiver, ils ne possèdent plus de plumes juvéniles, à l’exception des rémiges et des couvertures primaires. Cette dernière mue commence en décembre ou janvier et se poursuit jusqu’en mai-juillet de la seconde année [bg7]. La sterne caugek pousse des cris râpeux très caractéristiques, surtout sur les sites de reproduction (JCR, CD2/pl.79). Longueur totale du corps : 37 à 43 cm. Poids : 200 à 285 g. De part sa taille et la blancheur de son manteau, la sterne caugek se distingue facilement de sternes plus petites comme la sterne pierregarin (S. hirundo) ou la sterne arctique (S. paradisaea), au plumage d’un gris plus soutenu. La sterne hansel (S. nilotica) lui ressemble, mais son bec est plus épais, tout noir (ce dernier point est difficile à distinguer de loin), et le croupion est gris pâle plutôt que blanc. Les deux espèces ne fréquentent, d’ordinaire, pas tout à fait les mêmes milieux. Photographie F. Leclerc. Répartition géographique L’aire de répartition mondiale de la sterne caugek est très vaste. En Europe, elle niche de l’est de la Baltique, du sud de la Scandinavie et de l’Écosse au sud jusqu’en Camargue, dans le delta de l’Ebre, Espagne, de même que sur les rivages septentrionaux de la mer Noire (sous-espèce type). Ailleurs, on la rencontre sur les bords de la mer Caspienne, de même qu’en Amérique du Nord (côte orientale, sous-espèce acuflavidus). La sous-espèce eurygnatha (appelé sterne de Cayenne), au bec jaune ou maculé de noir se reproduit des Caraïbes jusqu’au Venezuela, en Guyane, Brésil et au sud de l’Argentine [bg13]. En France, la sterne caugek niche régulièrement dans le Pas-de-Calais, en Bretagne (Finistère), en Vendée (ile de Noirmoutier), sur le banc d’Arguin, Gironde, ainsi qu’en Camargue, dans les Bouches-du-Rhône. Elle a niché occasionnellement ailleurs (dans l’Hérault de 1991 à 1997 et en 2002, dans la Somme en 1997, à Chausey, Manche et dans l’Aude en 1999, dans les Côtes d’Armor et dans le Morbihan en 2004). En migration, l’espèce s’observe surtout à l’automne, le long des côtes de la Manche et de la mer du Nord. C’est notamment autour des sites du cap Gris-Nez, Pas-de-Calais, et du Clipon, à Loon-Plage, Nord, que les plus gros contingents sont notés (maximum de 17 800 individus à l’automne 2003 dans cette dernière localité). Les dates de passage sont de mars à mai au printemps et de fin juillet à fin octobre, avec un pic en septembre [bg19]. L’espèce hiverne, pour ce qui est des nicheurs européens, du sud de l’Angleterre, de la France atlantique et du bassin méditerranéen jusqu’en Afrique de l’Ouest et du Sud. Les nicheurs de l’Est et d’Asie occidentale, hivernent le long de la mer Rouge, du golfe Persique, du nord-ouest de l’Inde jusqu’au Sri Lanka [bg13]. Les nicheurs français semblent migrer en Afrique tropicale. - 242 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Biologie Écologie Essentiellement marine, la sterne caugek fréquente, en période de reproduction, les ilots côtiers rocheux, les bancs de sable, les lagunes littorales ou les bassins de saliculture. Hors reproduction, elle fréquente également les estuaires sablo-vaseux, les plages, les côtes rocheuses, pour s’y reposer ou se nourrir alentour. Elle est par ailleurs pélagique, au moment de ses déplacements migratoires et en période hivernale. Comportements L’espèce est très grégaire tout au long de son cycle annuel. Elle niche en colonies denses, parfois fortes de plusieurs milliers de couples. De même la migration se pratique souvent en groupes familiaux (à l’automne). En hiver, des groupes de plusieurs centaines d’oiseaux s’observent régulièrement, bien qu’au nord de son aire d’hivernage, où l’espèce est plus rare, elle puisse se montrer alors à l’unité. La sterne caugek revient sur ses sites de reproduction à partir de la fin du mois de mars, mais c’est principalement fin avril et début mai que se font les installations [1 ; 6 ; 10 ; 11]. L’espèce reste occasionnelle à l’intérieur des terres, bien que de petits groupes erratiques puissent s’observer en fin de printemps, correspondant sans doute à des oiseaux non nicheurs (ou en dispersion ?). A la fin de l’été, les oiseaux s’éparpillent vers des sites traditionnels d’alimentation, qui peuvent se situer bien au nord de leur colonie. Ainsi, les oiseaux du banc d’Arguin, en Gironde, s’observent-ils à cette époque jusqu’en Bretagne. Reproduction et dynamique des populations Dès le retour sur les colonies, les adultes s’engagent dans la parade nuptiale. Les couples sont monogames et persistent d’une année sur l’autre. Il est possible que le couple reste uni pendant la période internuptiale. Le nid est une simple excavation creusée dans le sol (sable, graviers), parfois garni de débris végétaux ou de tout autre matériau naturel disponible (coquilles). Il est bâti par les deux adultes. Un ou deux (rarement trois) œufs sont pondus. Ils sont de couleur crème plus ou moins mâchurés ou tachetés de gris, noir ou brun. Il n’y a qu’une seule ponte, sauf lors d’une destruction qui surviendrait en début de saison de reproduction : dans ce cas, une ponte de remplacement est possible. L’incubation est prise en charge par les deux parents, un peu plus par la femelle au début. Elle dure en moyenne 25 jours [bg7]. Les jeunes sont semi-nidifuges, c'est-à-dire qu’ils restent quelques jours au nid. Ensuite ils se regroupent pour former des « crèches » où les deux adultes viennent les nourrir, 8 à 12 fois par jour. L’envol a lieu au bout d’un mois, mais les jeunes vont rester ensuite avec leurs parents pendant plusieurs mois, y compris en migration et en début d’hivernage, période pendant laquelle ils continuent à être nourris. La plupart des oiseaux se reproduit pour la première fois à trois ou quatre ans (rarement à deux), et parfois pas avant cinq ans [1]. Le taux de succès à l’envol varie entre 50 % et 95 % des jeunes nés, mais il est en général assez stable (autour de 80 %). La production (nombre de jeune à l’envol sur le nombre de couples nicheurs) peut être jugée mauvaise lorsqu’elle est comprise entre 0 et 0,1, moyenne entre 0,1 et 0,5, bonne de 0,5 à 1 et très bonne au delà de 1 jeune par couple [15]. Souvent, les oiseaux reviennent nicher dans la même colonie, surtout ceux qui s’y sont reproduits avec succès l’année précédente. Mais certains d’entre eux peuvent nicher ailleurs, parfois loin de leur colonie d’origine. A ce titre et de façon générale pour les espèces d’oiseaux d’eau coloniaux, le succès de la reproduction semble déterminant pour la pérennité d’une colonie [14]. Que la reproduction échoue ou soit mauvaise plusieurs années de suite à cause de perturbations diverses (dérangement humain, excès de prédation), la colonie désertera le site à la recherche d’un endroit plus propice. Ainsi par exemple, dans les années 1950 et 1960, attribue-t-on le formidable essor des colonies bretonnes au déclin des colonies néerlandaises victimes de pollutions au chlore à des doses létales [5]. La longévité maximale observée grâce aux données de baguage est d’environ 28 ans [bg59]. Régime alimentaire La sterne caugek est essentiellement piscivore. Elle se nourrit de spécimens d’espèces de petite taille (lançon Ammodytes sp., petits harengs Clupea harengus, Sprat C. sprattus…) qu’elle capture à la surface de l’eau en plongeant, souvent précédé d’un vol sur place. Elle peut aussi nager sous l’eau à l’aide de ses ailes lorsque la visibilité le permet, atteignant des profondeurs de cinq mètres [bg7]. - 243 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. État des populations et tendances d’évolution des effectifs Son statut de conservation est jugé défavorable en Europe en raison d’un déclin modéré à long terme. La population européenne de sterne caugek est estimée entre 82 000 et 130 000 couples au début des années 2000. Les pays qui accueillent le plus grand nombre d’oiseaux nicheurs sont l’Ukraine (5 000 à 40 000 couples), la Russie d’Europe (15 000 à 25 000 couples), les Pays-Bas (14 500 couples), la Grande-Bretagne (12 500 couples), l’Allemagne (9 700 à 10 500 couples) et l’Azerbaïdjan (6 500 à 10 000 couples). Dans les trois principaux pays, les effectifs sont fluctuants, mais à l’échelle européenne, on constate un déclin modéré depuis les années 1970 [bg2 ; bg3]. Dans ce contexte, la France ne fait pas figure de « parent pauvre ». Elle accueillait en effet 6 856-6 939 couples en 2000 [bg5]. Ces chiffres ne tiennent pas compte de l’effectif actuel du Platier d’Oye (au moins 780 couples en 2004 et peut-être plus de 1 000 en 2005). Il y avait 1 784-1 843 couples en Bretagne en 2004 [12] contre 1 057-1 061 en 2000 [4]. Dans cette région, le taux d’accroissement annuel de l’espèce est de 9,4 % depuis 1997 [12]. Par ailleurs, la population nicheuse de Camargue a fortement décliné et celle du banc d’Arguin a eu tendance à décroître également depuis le début des années 2000. L’effectif en 2004 de sternes caugek nicheuses était de 7 300 couples, mais celui de 2005 se situe très probablement autour de 6 300 couples. L'effectif moyen 2004-2005 est donc similaire à celui de 2000 [bg52]. Les hivernants sont cependant en augmentation. Au milieu des années 1950, l’espèce semble hiverner en très petit nombre, notamment lors des hivers doux [13]. Depuis, l’hivernage a pris corps, graduellement, et à la fin des années 1990, la population hivernante était estimée à plus de 700 oiseaux [3]. Elle serait maintenant proche de 1 500 individus, plus de 600 étant comptés à la mi-janvier depuis 2002 [bg41-non publié]. Ils se distribuent principalement sur les façades atlantique et méditerranéenne. Quelques sternes caugeks sont aussi dénombrées en Bretagne et en Manche, voire en mer du Nord irrégulièrement. L’augmentation de cette espèce observée dans les comptages depuis 1993 traduit peut-être un glissement de la population hivernante vers le nord. Population normande La sterne caugek niche en Normandie, de façon irrégulière, en un seul site : la réserve de Chausey (Carte 31). Elle n’a pas niché au cours de la période 2002-2005, prise en compte dans le dernier atlas des oiseaux nicheurs de Normandie [3]. En hiver, la Normandie compterait deux ou trois dizaines de sternes caugeks [9]. Carte 31 : Répartition normande des effectifs nicheurs de sterne caugek. - 244 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Carte 32 : Répartition normande des effectifs hivernants de sterne caugek. Utilisation spatio-temporelle de la ZPS La sterne caugek est présente principalement lors de la migration postnuptiale, toutefois on dénombre ponctuellement un à deux individus lors de l’hivernage. Évaluation de la population hivernante de la ZPS Avec 1 à 2 individus hivernant, la ZPS représente entre 0,37 et 0,74 % de la population hivernante nationale (Tableau XXXII), ces chiffres sont à prendre avec précaution. Aucune évaluation ne peut être menée durant la migration. Tableau XXXIV : Évaluation de la population hivernante de sterne caugek sur la ZPS. Population ZPS (2003-2011) Normandie (1998-2002) France (2004-2005) Europe (« 2000 ») Population Min. Max. 1 2 20 30 269 ? >3 200 % de la population nationale et régionale Min. 0,37 3,3 Max 0,74 10 Évaluation ZPS C Menaces potentielles et propositions de gestion Nichant en colonies denses, sur quelques sites privilégiés, la sterne caugek n’est pas à l’abri de menaces. Dérangements liés aux activités humaines : Comme pour les autres sternes, la fréquentation croissante du littoral français en été contribue au dérangement des oiseaux, notamment des reposoirs essentiels en cette période de l’année où les sternes nourrissent encore leurs jeunes et se préparent à leur longue migration vers l’Afrique. Cette fréquentation humaine constituerait la première des menaces si les principales colonies de l’espèce n’étaient pas surveillées. - 245 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. De même, la navigation de plaisance peut contribuer à la perturbation du cycle reproducteur, notamment celle qui concerne les engins rapides et bruyants tels que les jets-skis ou à l'opposé, les bateaux discrets et passepartout capables de s'approcher et d'accoster très près d'une colonie tel que les kayaks de mer. Prédation : La présence de prédateurs est plus problématique : chiens errants, renard roux, vison d’Amérique (comme en Bretagne), voire goélands sont capables de faire de nombreux dégâts dans une colonie. Récemment, l’ibis sacré a été ajouté à la liste des prédateurs après la destruction quasi complète de la colonie de sternes caugeks de l’ile de Noirmoutier par cette espèce en 2004 [17]. Modification de l’habitat : Certains sites, plus ou moins artificiels peuvent subir des modifications de surface, naturelles ou dues à l’homme. C’est le cas du banc d’Arguin dont le modelé change en permanence ou des salins en Camargue qui sont soumis aux aléas de la saliculture. Destruction directe : La destruction directe par l’homme ne semble pas être la menace la plus importante, puisque la plupart des colonies en France sont dans des réserves d’accès réglementé. En Afrique cependant, le piégeage par les enfants dans la partie occidentale du continent, singulièrement au Sénégal constitue une menace pour cette espèce [16]. Gestion de sites : Un certain nombre d’ilots où l’espèce s’installe en période de nidification ne sont pas entretenus de manière régulière. Cela réduit sensiblement leur attrait. Ainsi par exemple, l’arrivée de dizaines (centaines) d’oiseaux sur la réserve du Platier d’Oye à la suite de la désertion d’une grande colonie en Zélande en 2004 n’a pas eu de suite, en raison du manque d’ilots susceptibles de les accueillir. Assurer le maintien des sites favorables de nidification : La présence d’ilots à végétation rase favorise l’installation des colonies de nidification. Dans la Réserve Naturelle du Platier d’Oye (Pas-de-Calais), la protection de la colonie de sterne est assurée, mais les ilots du site mériteraient d’être débroussaillés en marsavril pour que la végétation soit rase à l’arrivée des sternes. Sa repousse en cours de printemps importe peu. Limiter le dérangement : En Bretagne, les colonies de sterne caugek sont protégées par des arrêtés préfectoraux de protection de biotope qui en interdisent l’accès de début avril à fin août. L’intérêt de ces arrêtés pour la tranquillité des colonies est lié au gardiennage saisonnier dont elles bénéficient depuis 1990 [8]. Le gardiennage, quotidien, est mené par des conservateurs bénévoles formés par le milieu associatif de début mai à fin juillet (ou fin août selon la phénologie de l’espèce sur les sites). Cette présence indispensable sur le terrain doit être pérennisée. Il s’agit là d’une solution efficace pour limiter les effets de l’augmentation de la fréquentation nautique, et sans de telles mesures, les tentatives de reproduction de l’espèce se soldent par des échecs. Limiter la prédation : Le gardiennage des colonies n’est pas la seule action de gestion nécessaire aux contrôles des menaces. Les années 1977 à 1980 correspondent au démarrage des premières véritables actions de conservation en faveur des sternes et consistaient alors à éradiquer les goélands argentés L. argentatus nicheurs [7] et à piéger les rats Rattus sp.. En 2004, ces efforts d’éradication sont toujours d’actualité, bien que le vison d’Amérique (Mustela vison) soit maintenant le prédateur le plus craint des gestionnaires, après l’homme, sur les colonies proches des côtes atlantiques. En Méditerranée, l’éradication des goélands leucophées L. michahellis, selon des méthodes adaptées, est parfois rendue nécessaire pour assurer la pérennité d’une colonie. En plus du piégeage préventif, sélectif et sans utilisation du poison des colonies contre les rats et le vison d’Amérique, au moyen de pièges sélectifs dits « cages pièges », les mesures de gestion conservatoire appliquées aux sites protégés par arrêtés préfectoraux consistent à poser puis retirer le balisage maritime en mars et en septembre, à faucher la végétation, et assurer le suivi biologique des colonies. Les bilans annuels sont réalisés et les relations extérieures assurées sur des sites qui sont tous classés en Natura 2000. Études et recherches à développer Malgré des études détaillées sur l’espèce en France [1 ; 6], on ne connaît pas encore les mécanismes intimes d’échanges entre colonies. Grâce aux mesures de conservation mises en place, l’espèce présente une expansion en France et l’on sait que chaque colonie accueille des oiseaux originaires d’autres colonies françaises ou étrangères (et l’inverse est sans doute vrai). Un programme de baguage pourrait aider à mieux comprendre ces échanges, mais demeure délicat à mettre en œuvre en raison des dérangements qu’il provoque. - 246 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Bibliographie 1. CAMPREDON, P., 1978. Reproduction de la Sterne caugek Thalasseus sandvicensis Lath. sur le banc d’Arguin (Gironde). Aperçu sur sa distribution hivernale. L’Oiseau et la Revue Française d’Ornithologie 48: 123-150 & 263-279. 2. CREAU, Y. & DUBOIS, P.J., 1997. Recensement des Laridés hivernant en France. Hiver 1996/97. Ornithos 4 (4) : 174-183. 3. DEBOUT, G., coord., 2009. Atlas des oiseaux nicheurs de Normandie. 2003-2005. Le Cormoran, 17 (1-2) : 448 p. 4. GANNE, O. & LE NEVÉ, A., 2000. Sternes de Bretagne. Observatoire 2000. Bretagne Vivante-SEPNB / Diren Bretagne / Conseil régional de Bretagne / Conseil général des Côtes d’Armor / Conseil général du Finistère. 15 p. 5. HENRY, J. & MONNAT, J.Y., 1981. Oiseaux marins de la façade atlantique française. Rapport SEPNB / MER. 338 p. 6. ISENMANN, P., 1972. Aire de répartition de la Sterne caugek en Méditerranée et données sur la biologie de reproduction en Camargue. Nos Oiseaux 31: 150-162. 7. JONIN, M., 1989. Des sternes et des hommes…. Penn Ar Bed 135: 13-15. 8. JONIN, M., 1990. Les sternes de Bretagne : oiseaux sous haute surveillance. Penn Ar Bed 138: 11-15. 9. LANG, B., in GONm, 2004. Atlas des oiseaux de Normandie en hiver. Le Cormoran, 13 :125. 10. LE NEVÉ, A., 2003. Sternes de Bretagne. Observatoire 2002. Life-Nature « Archipels et ilots marins de Bretagne. Bretagne Vivante-SEPNB / Commission européenne / Diren Bretagne / Conseil régional de Bretagne / Conseil général des Côtes d’Armor / Conseil général du Finistère. 65 p. 11. LE NEVÉ, A., 2004. Sternes de Bretagne. Observatoire 2003. Contrat Nature "oiseaux marins" 2003-2006. Bretagne Vivante-SEPNB / Conseil régional de Bretagne / Conseil général des Côtes d’Armor / Conseil général du Finistère. 69 p. 12. LE NEVÉ, A., 2005. Sternes de Bretagne. Observatoire 2004. Contrat Nature « oiseaux marins » 20032006. Bretagne-Vivante SEPNB / Conseil régional de Bretagne / Conseil général des Côtes d’Armor / Conseil général du Finistère. 76 p. 13. MAYAUD, N., 1953. Liste des oiseaux de France. Alauda 21 (1) : 1-63. 14. PERENNOU, C., SADOUL, N., PINEAU, O., JOHNSON, A. & HAFNER, H., 1996. Gestion des sites de nidification des oiseaux d’eau coloniaux. Conservation des zones humides méditerranéennes. Tour du Valat / MedWet series n° 4, Arles. 114 p. 15. SADOUL, N., 1996. Dynamique spatiale et temporelle des colonies de charadriiformes dans les salins de Camargue: implications pour la conservation. Thèse Université Montpellier II. 161 p. 16. STIENEN, E.W.M., JONARD, A. & BRENNINKMEIJER, A., 1998. De vangst van sterns in Senegal. [Tern trapping along the Senegalese coast]. Sula 12(1) : 19-26. 17. VASLIN, M., 2005. Prédation de l’Ibis sacré Threskiornis aethiopicus sur des colonies de sternes et de guifettes. Ornithos 12(2) : 106-109. - 247 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Sterne pierregarin Sterna hirundo (A193) Ordre : Charadriiformes Famille : Laridés Statut : Espèce protégée en France (Article 1 et 5 de l’arrêté du 17 avril 1981) et inscrite à l’Annexe I de la Directive « Oiseaux ». Description et identification de l'espèce Sterne de taille moyenne, au plumage globalement clair, chez l’adulte, le manteau et les ailes sont gris clair. Le cou, le ventre et les sous-caudales sont blanc pur. Les rémiges primaires sont gris foncé. Le bec est rouge vif, parfois orangé avec la pointe noire. Néanmoins, il existe des variations allant du complètement rouge au complètement noir. Les pattes sont rouge orangé chez les adultes, plus claires (rosées) chez les jeunes. En période internuptiale, les adultes revêtent un plumage proche de celui des oiseaux de premier hiver (seule la génération des rémiges primaires les différencie). Ce plumage appelé « portlandica » est similaire en coloration au plumage de l’adulte nuptial, mais l’aile s’orne d’une barre carpale foncée, le bec devient foncé (souvent noir) et la calotte devient irrégulière et blanche au niveau du front. Ce type de plumage ne se rencontre que rarement au printemps en Europe, les oiseaux de ce type restant sur les zones d’hivernages (immatures). Les oiseaux juvéniles ont un plumage proche de ce plumage hivernal, mais avec un dessin marqué de brun sombre à brun jaune sur les couvertures, les tertiaires et le manteau. De plus, le bec des juvéniles a la racine orangée (parfois rosâtre). Les filets de la queue ne dépassent pas le bout des ailes. La sterne pierregarin est polytypique, on distingue trois, voire quatre sous-espèces. La sous-espèce hirundo, la sous espèce longipennis (bec entièrement noir et pattes foncées) et des oiseaux intermédiaires sont rattachés aux sous espèces minussensis et tibetana (ce dernier taxon n’étant pas toujours considéré comme valide).Sur les colonies, les oiseaux sont très bruyants (JCR, CD2/pl.81 ; http://www.scricciolo.com/eurosongs/canti.htm). Les oiseaux adultes effectuent deux mues annuelles, une mue complète postnuptiale commencée généralement sur les quartiers de nidification et suspendue pendant la migration automnale, et une mue partielle en fin d’hiver début de printemps. Les juvéniles font une mue complète sur les quartiers d’hivernage (très rarement commencée avant la première migration automnale). Longueur totale du corps : 34 à 37 cm. Poids : 110 à 165 g avec une moyenne de 125-130 g pour les adultes. En vol, il est souvent difficile de différencier les sternes pierregarins de ses cousines la sterne arctique Sterna paradisea et la sterne de Dougall Sterna dougallii. D’ailleurs ces oiseaux non identifiés de façon certaine, mais rattachés au groupe de ces trois espèces sont souvent appelées Sternes "comic" (de la contraction des noms Anglais des deux premières espèces : Common Tern et Arctic Tern). La sterne arctique est plus grise sur le ventre, plus courte sur pattes et son bec plus court est rouge vermillon. De plus, les filets de cette dernière sont plus longs. En vol, les deux espèces sont différenciables dans de bonnes conditions par le pattern du dessous de la main. Photographie C. Chartier. Répartition géographique En période de nidification, la sous-espèce hirundo niche en Amérique du nord, dans le nord de l’Amérique du sud, les iles de l’Atlantique, l’Europe, le nord et l’ouest de l’Afrique, le Moyen-Orient jusqu’à la mer Caspienne et la vallée de l’Ienisseï. La sous-espèce longipennis niche à l’est de la Sibérie. Dans la zone de Sibérie centrale, les oiseaux sont rattachés à la sous-espèce minussensis et à la sous-espèce tibetana dans les montagnes et plateaux d’Asie centrale (ce taxon étant peut-être à rattacher au complexe minussensis-tibetana) [bg7]. En hiver, la majorité des oiseaux hiverne sur les côtes Africaines, principalement de l’ouest africain à l’Afrique du Sud. On note une différenciation des quartiers d’hivernage en fonction des origines géographiques des oiseaux. Le Golf de Guinée et principalement le Ghana semblent être les zones les plus importantes d’hivernage des oiseaux ouest-européens [bg30]. La répartition de l’espèce en France en période de nidification est à la fois côtière et fluviale. Les colonies sont présentes dans un nombre réduit de sites côtiers de la Manche, la façade atlantique et la Méditerranée. Les fleuves occupés sont surtout la Loire et l’Allier. - 248 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Biologie Écologie La sterne pierregarin est essentiellement inféodée au milieu aquatique (lac, cours des rivières et des fleuves, littoraux…) tout au long de son cycle annuel (nidification, hivernage et halte migratoire). En période de nidification, l’espèce se retrouve sur le littoral, le long des grands cours d’eau et sur les lacs, gravières, bassins et lagunes continentales. La pierregarin préfère les ilots, bancs de sable et de galets, ainsi que plus récemment, les éléments artificiels mis à sa disposition (radeaux de nidification) et plus accidentellement, les ouvrages anthropiques, digues, piles de ponts désaffectés, embarcadères pour s’y installer [6]. Comportement Hautement migratrice, la sterne pierregarin quitte totalement ses sites de reproduction à partir de la mi-août et dans le courant du mois de septembre. A partir de la fin de l’été, des rassemblements importants d’oiseaux peuvent être notés sur le littoral, principalement vers la fin août et en début septembre. Quelques rares observations hivernales sont effectuées chaque année en France, concernant à chaque fois des individus isolés [bg19]. Les premiers migrateurs arrivent en France de la fin mars au début du mois d’avril, les individus les plus précoces étant notés au début du mois de mars, voire dès la mi-février en Méditerranée et sur la façade atlantique. Lors du nourrissage des jeunes, pour une même nichée, les adultes peuvent effectuer jusqu’à quatre nourrissages par heure (en fonction du type et de la taille des proies), pouvant représenter jusqu’à 790 g de proies par jeune jusqu’à l’envol de celui-ci. Les conditions de capture et notamment la turbidité de l’eau sont des éléments primordiaux dans le maintien des colonies. En effet, les oiseaux ont besoin d’une eau suffisamment claire pour repérer en vol (souvent en vol sur place) les proies qu’ils capturent lors de plongeons en piqués. Les oiseaux se nourrissent principalement dans un rayon de trois à dix kilomètres du site de nidification. Néanmoins, ces distances peuvent varier en fonction de l’abondance des proies et de la détectabilité de celles-ci (turbidité de l’eau par exemple), jusqu’à 22 km voire 37 km [13]. Reproduction et dynamique des populations L’espèce est coloniale et grégaire en période de reproduction (quelques couples isolés), les couples s’installent souvent très près les uns des autres, souvent fidèles à leurs sites de nidification. Le long des fleuves, les couples s’installent presque exclusivement sur les iles de sable plus ou moins colonisées par la végétation. Le nid est généralement constitué d’une simple excavation ou dépression sur le substrat ou plus rarement dans la végétation. Il est parfois garni de quelques débris végétaux. De un à trois œufs sub-elliptiques de couleur crème tachetés de brun gris sont déposés. La taille moyenne des pontes se situe autour de 2.5 œufs/ponte. Les pontes de quatre œufs (de la même femelle) sont très rares, au-delà les œufs surnuméraires sont attribués à la ponte d’une autre femelle dans le même nid. L’incubation commence dès la ponte du dernier œuf. La pierregarin n’établit qu’une seule nichée par an, les pontes de remplacement ayant lieu uniquement après la perte de la première. L’incubation dure généralement 21 à 22 jours parfois 25 à 31 quand les prédateurs occasionnent des désertions nocturnes des nids [bg7]. Les deux adultes participent à la couvaison, même si la femelle assure généralement presque les trois quarts de celle-ci. Les jeunes semi nidifuges sont nourris par les deux parents jusqu’à l’envol qui a lieu entre le 22e et le 28e jour. Le succès de la reproduction est très variable d’un site à un autre et d’une année sur l’autre, allant de 22 % à 80 % des jeunes volants. Les variations sont essentiellement le fait de la prédation et du dérangement des colonies [1]. La prédation devient localement un facteur limitant du fait de la réduction du nombre des colonies et leur concentration. Plusieurs espèces opportunistes autochtones ont parfois des impacts sérieux sur les colonies [17]. Sur la population ligérienne, les variations brutales des niveaux d’eau, notamment par les crues printanières tardives de la Loire (souvent liées à la fonte des neiges renforcée par un épisode pluvieux de type cévenol) peuvent engendrer une submersion des œufs ou des poussins. La compétition interspécifique pour les sites de nidification est aussi un autre facteur limitant : Dans le midi méditerranéen, la stabilisation générale des milieux et l’homogénéisation de la gestion des niveaux d’eau profitent d’abord au goéland leucophée (Larus michahellis) plus dynamique et dominant dont la précocité de la reproduction induit une préemption générale des espaces favorables à la nidification par cette espèce au détriment des sternes. La longévité maximale observée grâce aux données de baguage est d’environ 33 ans [bg60]. Régime alimentaire Essentiellement piscivore, l’espèce se nourrit principalement de poissons marins et/ou d’eau douce pêchés majoritairement en vol et piqués. Les proies sont capturées en surface, la profondeur des plongeons étant en moyenne située entre 20 et 30 cm, mais pouvant atteindre 50 cm de profondeur [4]. Le régime alimentaire (diversité des espèces proies notamment) varie beaucoup d’une colonie à l’autre en fonction de la disponibilité en proies et des conditions de capture. Chez les poissons marins, les espèces principalement consommées sont de la famille des Clupeidae (Harengs, Sprats…), les lançons (Ammodytes tobianus et sp.), ainsi que d’autres espèces comme le lieu jaune Pollachius virens [bg7]. En eau douce, les poissons de la famille des Cyprinidés (Ablettes, - 249 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Gardons…) sont les plus consommés [14]. Les crustacés (crevette essentiellement) peuvent constituer localement une part importante du régime alimentaire. La capture d’insectes reste très occasionnelle, tout comme la consommation de baies et autres fragments végétaux [bg7]. La pierregarin consomme essentiellement des poissons de petite taille (2.5 à 8 cm), les classes de tailles des proies capturées sont adaptées en fonction de l’âge et de la taille des jeunes (plus petites pour les jeunes moins âgés). État des populations et tendances d’évolution des effectifs La population mondiale est estimée à moins de 500 000 couples [3]. La population européenne, considérée comme stable depuis 1990, est estimée à plus de 270 000 couples ; son statut de conservation est considéré comme favorable [bg2]. La population française, non menacée, est fluctuante. Elle s’élevait à 4 880 couples en 1998 (1,8 % de la population européenne estimée) divisés en trois grandes populations géographiques distinctes : une population « Manche-Atlantique », avec 1 600 couples, dont 1 000 en Bretagne, une population « méditerranéenne » avec environ 1 500 couples et une population « continentale » essentiellement répartie le long de certaines grandes vallées alluviales (Loire et ses affluents principalement) avec environ 1 700 couples. Le Bassin de la Loire héberge l’essentiel des nicheurs de l’intérieur des terres en 1998 : 1 000 couples sur les 1 700 couples continentaux [bg5]. Des populations isolées de quelques couples parviennent à se maintenir (basse vallée du Doubs). Population normande En 2006, la population nicheuse (Carte 33) de sterne pierregarin peut être estimée à 130-140 couples, correspondant à moins de 3 % de l’effectif nicheur français [5]. Carte 33 : Répartition normande de sterne pierregarin nicheuse en 2006. Utilisation spatio-temporelle du site L’espèce n’est présente que lors de la migration postnuptiale ; c’est la raison pour laquelle aucdune évaluation ne peut être menée. - 250 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Menaces potentielles et propositions de gestion Les menaces principales qui pèsent sur l’espèce concernent essentiellement le dérangement, les aménagements et la disparition des sites de nidification. Le dérangement, l’un des facteurs principaux de perturbation sur les sites de reproduction fluviaux (Loire, Allier) a de multiples origines : accostages, pêche, moto, promenade dès qu’un niveau d’eau trop bas assure l’accès aux ilots de nidification… Ces menaces sont aussi rencontrées sur les sites de nidification du littoral, notamment en Bretagne où la fréquentation touristique estivale et la pratique accrue des activités nautiques (plaisances, Kayak de mer, Jet-ski…) sont des facteurs majeurs de perturbation des colonies de sternes installées sur les ilots côtiers [11]. On note également le même type de perturbation sur certaines lagunes littorales du Languedoc dont les ilots sont soumis à une pression de stationnement de plus en plus importante de la part de pêcheurs opérant à pied ou en plongée [P. CRAMM, comm. pers.]. Les problèmes de surpêche sur les espèces proies sont localement un des facteurs ayant des répercussions sur la productivité des oiseaux [8 ; 15]. La pollution de l’eau, spécialement par les PCBs et le mercure, a une répercussion sur la reproduction des sternes, notamment en Mer des Wadden [1 ; 2 ; 7]. Sur ces sites, on retrouve les plus forts taux de contamination par les pesticides organochlorés et le mercure dans les œufs de sternes, constat aussi réalisé au Canada et aux États-Unis [9 ; 12]. L’évolution des milieux, et particulièrement la fermeture et la colonisation par la végétation, sont défavorables à la pérennité des colonies. Sur les sites continentaux, la stabilisation des régimes hydrauliques des fleuves et rivières (canalisation, barrages…) entraîne la colonisation végétale des milieux favorables à la nidification. Sur les quartiers d’hivernage, en Afrique de l’Ouest, l’espèce a longtemps subi les captures ludiques par les enfants des populations côtières. Ces captures semblent avoir un impact non négligeable sur les populations hivernantes de ces régions [bg53]. La prédation par des espèces introduites sur les nicheurs peut être considérable : vison d’Amérique (Mustela vison), ibis sacré (Threskiornis aethiopicus)… [10 ; 11 ; 16]. Il apparait que la protection de la sterne pierregarin passe par le maintien d’un réseau suffisant de sites de nidification. Pour ce faire, les principales actions à prévoir sont les suivantes : • Mise en défend des sites de nidification, en prévoyant notamment une signalétique adaptée tel que sur les bancs de Loire ou sur d’autres sites sensibles. • La création d’ilots artificiels de nidification sur de grands plans d’eau, dont les zones de lagunes côtières, constitue un moyen efficace de fixation de petites colonies, qui peuvent se maintenir, puis prospérer sous réserve, dans le midi, d’être en mesure de gérer l’expansion systématique sur ces milieux du goéland leucophée. • L’entretien et la gestion des sites de nidification existant sont à prévoir pour garantir l’attractivité d’une année sur l’autre, en évitant la fermeture par la végétation notamment. • La surveillance et le gardiennage des sites de nidification sensibles doivent être menés sur les ilots afin de limiter la fréquentation estivale et plaisancière. • Ponctuellement une limitation des individus prédateurs qui se sont spécialisés est à envisager, à l’exclusion du poison, sur certains sites exposés : ibis sacré, vison d’Amérique, voire le goéland leucophée en région méditerranéenne… L’ensemble de ces activités de gestion sont menées sur les principales colonies de nidification. Elles ont été précédées par la création de réserves naturelles et volontaires. La poursuite de la mise en protection réglementaire des sites de reproduction peut aussi s’avérer utile. Études et recherches à développer Des études sur la biologie et la démographie des populations à l’échelle des sites fonctionnels permettraient d’adapter des mesures de gestion locales. Une bonne connaissance des stratégies de report suite à des échecs d’installation et une mise en évidence de la réponse fonctionnelle des oiseaux pourraient amener à proposer des solutions conservatoires sur les sites eux-mêmes, ou des zones annexes. - 251 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Bibliographie 1. BECKER, P.H., BRENNINKMEIJER, A., FRANK, D., STIENEN, E.W.M. & TODT, P., 1997. The reproductive success of Common Tern as an important tool for monitoring the state of the Wadden Sea. Waden Seas Newsletter 1 : 37-41. 2. BECKER, P.H., HEIDEMANN, W.A., BUTHE, A., FRANK, D. & KOEPFF, C., 1992. Umweltchemikalien in Eieren von Brutvögeln der deutschen Nordseeküste : Trends 1981-1990. Journal für Ornithologie 133 : 109-124. 3. BECKER, P.H. & LUDWIGS, J.D., 2004. Sterna hirundo Common tern. BWP Update 6 : 91-137. 4. BOECKER, M., 1967. Vergleichende Untersuchungen zur Nahrungs-und Nistökologie der Flusseeschwalbe (Sterna hirundo L.) und der Kustenseeschwalbe (Sterna paradisaea Pont.). Bonn. Zoologische Beiträge 18 : 15-126. 5. DEBOUT, G., coord., 2009. Atlas des oiseaux nicheurs de Normandie. 2003-2005. Le Cormoran, 17 (1-2) : 448 p. 6. DRUNAT, E., LE NEVE, A. & CADIOU, B., 2006. Sternes de Bretagne, Observatoire 2005. Contrat Nature « oiseaux marins » 2003-2006. Bretagne-Vivante SEPNB / Conseil régional de Bretagne / Conseil général des Côtes d’Armor / Conseil général du Finistère. 36 p. 7. DUFFY, D.C., 1977. Incidence of oil contamination on breeding common terns. Birds banding 48 : 370-371. 8. 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Son bec est sombre, massif, marqué et barré de blanc. Il se tient debout à terre sur ses tarses. En plumage nuptial, la tête, le cou et le dessus du corps sont noir soutenu. Un trait blanc rejoint le bec à l’oeil. En plumage inter-nuptial, il y a plus de blanc sur la gorge, le coté du cou et la tempe. Les juvéniles et les oiseaux de premier hiver ont un bec plus petit sans trait loral blanc ni marques. Les sexes sont semblables. Le vol est battu très rapide et direct. Le dessus est noir, contrastant avec le dessous blanc uniforme. Les ailes très étroites contrastent avec l’aspect massif du corps. Une mue complète a lieu entre août et octobre chez les adultes ainsi que chez les poussins qui acquièrent le plumage des oiseaux hivernants. En période de pré-reproduction, une mue partielle remplace le plumage de la tête et du cou. Cette espèce est polytypique avec deux sous-espèces reconnues A. t. torda et islandica [12]. Seule cette dernière est présente en France. Cette espèce est assez silencieuse, et seuls de petits grognements sont émis, ainsi que des appels graves et aigres sur les sites de reproduction (JCR, CD2/pl.89). Lon gueur totale du corps : 37 à 39 cm. Poids : 625 à 750 g. En vol, il ressemble au Macareux moine Fratercula arctica (plus petit et aux pattes colorées visibles) et au Guillemot de Troïl Uria aalge (plus fin de l’avant et au plumage moins noir). Mais le gros bec du Pingouin lui confère une silhouette plus massive que celle des autres alcidés. Photographie C. Chartier. Répartition géographique Le pingouin torda se répartit dans l’Atlantique Nord. A. t. torda est la plus nordique des deux sous-espèces et occupe les côtes de Scandinavie, de Russie, du Groenland et la côte Ouest Atlantique en redescendant jusque dans le Maine (USA). La sous-espèce islandica se trouve en Islande, aux iles Féroé, en Grande Bretagne, en Allemagne et en France. Sur notre territoire, seuls trois sites accueillent des nicheurs pour les années 2004 et 2005 : l’ile de Cézembre (Ille-et-Vilaine), le cap Fréhel et l’archipel des Sept-Iles (Côtes d’Armor) [5 ; 21]. La Bretagne marque donc la limite méridionale de l’aire de nidification de l’espèce. En hiver, le Pingouin torda est le plus côtier des trois alcidés nicheurs en France. Entre octobre et avril, les côtes françaises accueillent de nombreux hivernants, à la fois en Manche, en Atlantique et en Méditerranée [bg71]. Ceux-ci sont principalement originaires des colonies de mer Celtique et du nord-ouest de la Grande-Bretagne [bg69]. - 253 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Biologie Écologie Le pingouin torda niche sur des corniches en falaise ou dans des cavités sous bloc, souvent avec des guillemots de Troïl. Les sites sont en général moins exposés que ceux des guillemots et les couples plus souvent isolés. Le choix d’une corniche ou d’une cavité ne semble pas influer sur les paramètres de la reproduction [19], du moins quand le niveau de prédation est faible [4 ; 10]. En hiver, il affectionne particulièrement les baies et les embouchures de fleuves ou des eaux n’excédant pas 20 m de profondeur [16]. Comportement Les colonies françaises sont désertées dès la mi-juillet et plus aucun individu n’est observé aux Sept-Iles à partir d’août. Les plus jeunes auraient tendances à se disperser plus vers le sud [14 ; bg69]. Au printemps, les premiers oiseaux sont revus en mars aux Sept-Iles. Reproduction et dynamique de population Le nid, presque inexistant, peut consister en quelques petits graviers, ou même un peu de végétation [9]. En Bretagne, les dates moyennes de ponte de l’œuf unique se situent entre la troisième décade d’avril et la première décade de mai. Ces dates sont sujettes à des variations interannuelles corrélées en partie aux conditions climatiques, par exemple la température de l’air et de la mer [1]. L’incubation est en moyenne de 35 jours. Le poussin quitte le nid âgé de 17 à 18 jours, tout en ne sachant pas encore voler. L’indépendance du jeune par rapport à ses parents a lieu au moins trois semaines plus tard. Uniquement 18 % des pingouins atteignent l’âge de cinq ans soit un taux annuel de survie de 71 %. Au-delà de cinq ans, la survie annuelle atteint 89 à 93 %. La première reproduction peut avoir lieu exceptionnellement à l’âge de trois ans mais plus généralement elle se situe entre quatre et six ans. La production varie selon les colonies entre 0,31 et 0,71 jeune par couple [8]. La longévité maximale observée grâce aux données de baguage est d’environ 29 ans [bg60]. Des modèles mathématiques tentent d’expliquer, voire de prédire, les changements démographiques des populations de pingouin torda. Les plus performants de ces modèles montrent que la température de surface des eaux explique mieux les variations de survie des oiseaux que ne le feraient les variations de l’indice NAO [20]. L’indice NAO (North Atlantic Oscillation) est le principal mode de mesure de la variabilité climatique autour du bassin nord atlantique [11]. Les paramètres climatologiques tendent à permettre une meilleure prédiction des variations du taux de survie que les indices d’abondance des ressources halieutiques, et ils agiraient sur la mortalité des oiseaux de manière indirecte, en touchant leurs ressources alimentaires [20]. Régime alimentaire Pendant la période de nourrissage des poussins, les proies ramenées sont essentiellement des poissons, qui peuvent varier en espèce et en taille selon le sexe du parent [22]. La taille recherchée est plus petite que celle des proies pêchées par le guillemot de Troïl. Les jeunes capelans (Mallotus villosus), harengs (Clupea harengus), sprats (Sprattus sprattus) et lançons (Ammodytes sp.) sont les espèces à haute valeur énergétique le plus souvent citées dans la littérature. Les crustacés, les vers annélides, les œufs de poissons font aussi partie du régime alimentaire des adultes, surtout en hiver. Les proies capturées par les oiseaux hivernants sur nos côtes sont pélagiques [16]. Comme tout alcidé, les pingouins torda attrapent leurs proies en s’immergeant depuis la surface, puis en se propulsant sous l’eau à l’aide de leurs ailes. Le nombre de plongées, leur durée, la zone de recherche et le profil des vols sont susceptibles de varier en fonction de la ressource [12 ; 24]. Cette adaptabilité aux conditions de recherche de nourriture s’illustre parfois par des variations interannuelles importantes dans le comportement des oiseaux nicheurs en pêche [6]. La profondeur maximale atteinte par un pingouin torda, et certainement exceptionnelle, est de 120 m [18]. En général les profondeurs atteintes sont plutôt le reflet de la distribution des poissons que des capacités théoriques de plongées. Ainsi sur l’ile de Hornøy en Norvège, les profondeurs maximales sont de l’ordre de 25 à 30 m [2]. L’activité de plongée se poursuit aussi la nuit [3]. La zone de pêche fréquentée par les pingouins est en général proche de la colonie et située dans un rayon de 15 km. Des variations existent en fonction des colonies : par exemple sur l’ile de May, en Écosse, de tous les alcidés, les pingouins vont pêcher le plus loin [23]. - 254 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. État des populations et tendances d’évolution des effectifs La population européenne est estimée à 530 000 couples de la sous-espèce A. t. islandica [bg46]. L’espèce jouit d’un statut de conservation favorable en Europe [bg2]. La majorité niche en Islande (380 000 couples) et dans les iles Britanniques (110 000 couples). La population mondiale est estimée entre 610 000 et 630 000 couples, dont 38 000 couples, tous de la sous-espèce A. t. torda, nichent sur la côte ouest de l’Atlantique. La population de Grande Bretagne et d’Irlande a augmenté annuellement de 1% sur la période 1969-2002. Cela n’a pas empêché sur la même période une décroissance des colonies de mer Celtique ou de Cornouaille anglaise. Au XIXe siècle, le pingouin torda était répandu des falaises normandes à la Vendée (une donnée concernerait l’ile de Noirmoutier, Vendée). Il disparait de Normandie à la fin du XIXe et les effectifs des autres régions passent par un minimum dans les années 1910 [bg23]. Puis, la population se rétablit et pour cinq localités seulement atteint 500 couples en 1965 dont 400 pour les seules Sept-Iles. Par la suite, les effectifs n’ont cessé de baisser : 135 couples en 1970, 70 en 1978, 40 en 1988, 20 à 30 en 1995. L’espèce disparait de l’ile d’Ouessant et de l’archipel de Molène dans les années 1970 et du cap Sizun en 1982. Par contre, elle s’établit sur Cézembre en 1987. A la fin des années 1980, quelques adultes paradent sur des falaises en Normandie, mais sans donner suite. Sur la période de 1995 à 2005, une très légère augmentation a eu lieu avec un gain de cinq à six couples pour l’archipel des Sept-Iles, alors que les effectifs des deux autres sites restent stables. En 2005, la population française ne compte que 32 à 36 couples répartis sur trois sites : l’ile de Cézembre (3-4 couples) en Ille-etVilaine, le cap Fréhel (6-9 couples) et l’archipel des Sept-Iles (23 couples) dans les Côtes d’Armor [5 ; 21]. Ces effectifs extrêmement réduits justifient de considérer l’espèce « en danger » [bg53]. Population normande Comme dit précédemment, en Normandie, le pingouin torda ne niche plus depuis le XIXe siècle alors que la population nicheuse se maintient dans les iles anglo-normandes (Brée 1998 et Caldwell 1998 in [7]). En hiver, il a été montré que le secteur le plus riche en pingouins est la côte occidentale du Cotentin (Carte 34). Selon la même source, un effectif de plus de 5 000 oiseaux peut être avancé [7] Carte 34 : Répartition normande des effectifs hivernants de pingouin torda. - 255 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Utilisation spatio-temporelle du site L’espèce est présente sur la ZPS uniquement en période internuptiale. janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc Évaluation de la population hivernante de la ZPS Avec entre 5 et 283 oiseaux sur la ZPS en hivernage, la population de la ZPS représente entre 0 % et 14,2 % de l’effectif national (Tableau XXXV). Tableau XXXV : Évaluation de la population hivernante de pingouin torda sur la ZPS. % de la population Population Évaluation nationale Population ZPS Min. Max. Min. Max ZPS (2004-2011) 5 283 0,0 14,2 Normandie (1998-2002) > 5 000 B-D France (1998-2002) 2 000 12 000 Europe (« 2000 ») > 500 000 Menaces potentielles et propositions de gestion Le pingouin torda est aujourd’hui l’oiseau marin nicheur le plus rare de France. En l’absence de tout indice d’immigration, seul phénomène à même d’assurer un renforcement des effectifs, il semble le plus menacé. L’impact des filets maillants, aussi bien à proximité des colonies que sur les zones d’hivernage, et la pollution chronique par les hydrocarbures sont toujours d’actualité et expliqueraient le déclin de cette espèce [bg5]. En effet, ses caractéristiques démographiques rendent la cinétique des populations sensible à la survie des adultes reproducteurs [12 ; 15 ; 17], les plus touchés par les menaces actuelles pendant leur occupation des sites de reproduction. La marginalité géographique des petites colonies françaises est en soi une menace car un possible resserrement des populations vers le centre nord européen de l’aire de reproduction y serait sensiblement exacerbé. L’effet d’une colonisation des sites de reproduction par un prédateur terrestre comme le Vison d’Amérique Mustela vison serait particulièrement délétère, comme cela a été mis en évidence en mer baltique [13].La protection des sites de reproduction, actuellement effective, ne suffit pas d’évidence pour garantir le maintien des populations. En effet, les causes principales de déclin dépassent le cadre d’action géographique du gestionnaire d’un site. La prévention des marées noires, du déballastage chronique et des rejets en mer constitue un ensemble de mesures à mettre en œuvre collectivement, qui nécessitent, entre autres, des moyens considérables de contrôle de l’état des navires et de leur entretien à quai. Cela passera par un renforcement de la coordination internationale, notamment en matière de poursuites des contrevenants. Sur les sites accueillant des oiseaux, il est vital de surveiller la possible colonisation par des prédateurs exogènes à la faune locale, comme le Rat noir Rattus rattus mais aussi le Vison d’Amérique. Si des campagnes d’éradication sont nécessaires, elles doivent être réalisées par piégeage et non par le poison. Études et recherches à développer L’effort entrepris actuellement en terme de suivi des effectifs, d’interaction entre espèces et de mise en commun des données au niveau national doit être poursuivi. Étant donné le très faible niveau des effectifs français, des études requérant une manipulation des oiseaux seraient dommageables à la tranquillité que réclame l’espèce. La répartition des oiseaux en mer et la détermination des zones marines importantes pour l’espèce (stationnement hivernal, site d’alimentation) constituent une priorité de recherche. - 256 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Bibliographie 1. BARRETT, R.T., 2001. The breeding demography and egg size of north norwegian Atlantic Puffins Fratercula arctica and Razorbills Alca torda during 20 years of climatic variability. Atlantic Seabirds 3: 97-112. 2. BARRETT, R.T. & FURNESS, R.W., 1990. The prey and diving depths of seabirds on HornØy, North Norway after a decrease in the Barents Sea capelin stocks. Ornis Scandinavica 21: 179-186. 3. BENVENUTI, S., DALL’ANTONIA, L. & LYNGS, P., 2001. Foraging behaviour and time allocation of chick-rearing Razorbills Alca torda at Graesholmen, central Baltic Sea. Ibis 143 : 402-412. 4. BIRKHEAD, T.R. & NETTLESHIP, D.N., 1995. Artic fox influence on a seabird community in Labrador : a natural experiment. The Wilson Bulletin 107: 397-412. 5. CADIOU, B., 2005. Oiseaux marins nicheurs de Bretagne (2004). Rapport de Contrat Nature. Bretagne Vivante-SEPNB / Conseil Régional de Bretagne. 24 p. 6. DALL’ANTONIA, L., GUDMUNDUR, A., GUDMUNDSSON, A. & BENVENUTI, S., 2001. Time allocation and foraging pattern of chick-rearing Razorbills in northwest Iceland. The Condor 103 : 469-480. 7. DEBOUT, G., coord., 2009. Atlas des oiseaux nicheurs de Normandie. 2003-2005. Le Cormoran, 17 (1-2) : 448 p. 8. HENRY, J. & MONNAT, J.Y., 1981. Oiseaux marins de la façade atlantique française. Rapport SEPNB / MER. 338 p. 9. HIPFNER, J.M. & DUSSUREAULT, J., 2001. The occurrence, size and composition of Razorbill nest structures. 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Contribution à l’étude du régime alimentaire des Guillemots de Troïls (Uria aalge) et Petits Pingouins (Alca torda) hivernant dans les eaux françaises. Alauda 56 : 8-21. 17. PERRINS, C.M., LEBRETON, J.D. & HIRONS, G.J.M., 1991. Bird population studies. Oxford University Press, Oxford. 408 p. 18. PIATT, J.F. & NETTLESHIP, D.N., 1985. Diving depths of four alcids. Auk 102: 293-297. 19. ROWE, S. & JONES, I.L., 2000. The enigma of Razorbill Alca torda breeding site selection : adaptation to a variable environment ? Ibis 142 : 324-327. 20. SANDVIK, H., ERIKSTAD, K.E., BARRETT, R.T. & YOCCOZ, N.G. (2005) - The effect of climate on adult survival in five species of North Atlantic seabirds. Journal of Animal Ecology 74: 817-831. - 257 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. 21. SIORAT, F. & BENTZ, G., 2005. Réserve naturelle des Sept-Iles. Rapport d’activité saison 2005. Rapport LPO, Rochefort. 37 p. 22. WAGNER, R.H., 1997. 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Description et identification de l’espèce Le guillemot de Troïl est le plus grand des trois alcidés qui se reproduisent en France. En période de reproduction, la tête et le dessus du corps sont brun chocolat, mais paraissent noir à distance, et le dessous est blanc. Il existe une forme dite « bridée » de l’espèce, certains individus arborant en été un cercle orbital blanc prolongé d’une virgule blanche en arrière de l’œil. Le bec noir est long, fin et pointu. En hiver, les joues, la gorge et le menton deviennent blancs. Les sexes sont semblables. À l’envol, les jeunes sont bien plus petits que les adultes puis, dès leur premier hiver, ils ont une taille et un plumage très similaires. A terre, le guillemot ne se tient pas sur ses palmures mais sur ses tarses, d’où une attitude dressée et une démarche dandinante. De nos trois alcidés c’est celui qui rappelle le plus, par son allure et ses comportements, les manchots de l’hémisphère sud. Aucun lien de parenté n’existe cependant entre ces deux familles d’oiseaux marins ; cette ressemblance s’expliquant simplement par une adaptation à des modes de vie relativement analogues. Le vol est battu très rapide et direct, le plus souvent au ras de l’eau. Une mue complète commence à la fin de l’été chez les adultes et les oiseaux sont alors dans l’incapacité de voler pendant sept semaines environ. Une mue partielle a lieu pendant l’hiver. L’espèce est très bruyante en période de reproduction, notamment sur les colonies, et ses cris sont très puissants (JCR, CD2/pl.87). Longueur totale du corps : 38 à 41 cm. Poids : 500 à 1000 g. En vol, il ressemble au macareux moine Fratercula arctica (plus petit et aux pattes colorées visibles) et au pingouin torda Alca torda (tête plus massive avec son bec épais et au plumage plus noir). Photographie E. Ohlmann Répartition géographique Le guillemot de Troïl est présent dans l’hémisphère nord, à la fois dans l’Atlantique et dans le Pacifique, avec des colonies qui se répartissent entre 40° et 76° de latitude [bg7]. L’espèce est polytypique avec trois sous-espèces pour l’Atlantique, U. a. aalge, U. a. albionis (la plus méridionale, la plus claire et la plus petite, que l’on trouve en France) et U. a. hyperborea (la plus nordique, la plus sombre et la plus grande), et deux sous-espèces pour le Pacifique, U. a inornata et U. a. californica [14 ; bg7]. La limite méridionale de l’aire de reproduction européenne se situe dans la péninsule ibérique, où ne subsistent plus que quelques couples nicheurs au Portugal et en Espagne [bg2]. En France, les dernières colonies sont toutes situées en Bretagne [bg5]. En hiver, le guillemot de Troïl est largement répandu sur le littoral français de la Manche et de l’Atlantique, mais il est rare en Méditerranée [bg71]. De manière très schématique, les oiseaux présents en Manche sont principalement originaires des colonies de mer du Nord, tandis que les oiseaux présents dans le golfe de Gascogne sont principalement originaires de l’ouest des iles Britanniques [4 ; 14 ; bg69]. Biologie Écologie Le guillemot de Troïl est un habitant des côtes rocheuses escarpées. Dans les colonies bretonnes, il y côtoie la mouette tridactyle (Rissa tridactyla), le petit pingouin (Alca torda), le cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis) ou encore le fulmar boréal (Fulmarus glacialis). Contrairement au pingouin torda (Alca torda), le guillemot de Troïl est surtout présent dans des eaux dont la profondeur dépasse les 20 m [16]. - 259 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Comportement Le guillemot de Troïl est une espèce très coloniale, même si certaines colonies bretonnes ne comptent plus que quelques couples. A la mi-juillet, les falaises bretonnes sont généralement désertées, exception faite des éventuels poussins retardataires issus des pontes de remplacement les plus tardives. Mais, dès la fin du mois d’octobre en Bretagne, un certain nombre d’individus sont de retour sur leur site de reproduction [12]. Dans un premier temps courts et matinaux, les séjours à terre vont progressivement se prolonger, entrecoupés de périodes d’absence totale. En février, les guillemots ne quittent les falaises qu’en fin de journée. Ce n’est qu’à partir de la ponte que les couveurs y passeront la nuit. Les guillemots sont des oiseaux pélagiques. Leur dispersion en mer après la période de reproduction est très complexe, et varie notamment en fonction de leur colonie d’origine, de leur âge et probablement de leur sexe [14 ; bg69]. Les oiseaux bretons tendent vraisemblablement à se déplacer vers le sud, mais les plus âgés s’éloignent moins de leur colonie que les plus jeunes. Reproduction et dynamique de population Le guillemot de Troïl ne construit pas de nid. Chaque couple défend un petit espace de roche nue qui constitue son territoire : corniche, petite marche ou niche façonnée par l’érosion naturelle. C’est une espèce grégaire par excellence, et les couveurs sont parfois si serrés les uns contre les autres que certaines colonies très denses en comptent jusqu’à 20 au mètre carré, valeur record pour nos oiseaux marins. L’œuf unique est pondu à même la roche entre la fin avril et la mi-mai. Pendant quatre à cinq semaines, les parents se relaient pour assurer l’incubation, puis pour pêcher et nourrir le jeune, essentiellement avec du poisson. Vers l’âge de trois semaines, le jeune a acquis un plumage complet et étanche, mais ne pèse encore que le quart du poids de ses parents. Bien qu’incapable de voler, il saute dans l’eau depuis sa corniche natale. Seul le mâle semble assurer l’élevage du jeune en mer et continue de le nourrir pendant deux à trois mois avant sa totale indépendance. Le succès de la reproduction est en moyenne de l’ordre de 0,8 jeune par couple [bg46]. Des cas de prédation massive sur les œufs ou les poussins, notamment par les grands corbeaux (Corvus corax) ou les corneilles noires (Corvus corone), ont cependant été enregistrés en Bretagne [2 ; bg5]. Une ponte de remplacement est cependant possible après l’échec de la première tentative. C’est en juin, lorsque l’élevage des jeunes bat son plein, que les jeunes oiseaux non reproducteurs visitent les colonies, attirés par l’activité qui y règne. Après une première année de vie passée en mer, ils commencent à revenir aux colonies à partir de deux ans. Ce n’est qu’entre quatre et six ans qu’ils commenceront à se reproduire. L’espèce est caractérisée par une fidélité au partenaire et au site de reproduction très marquée [10 ; bg46]. La survie annuelle des adultes est très élevée, de l’ordre de 95 % [11]. Le guillemot vit en moyenne une quinzaine d’années, avec une longévité maximale observée grâce aux données de baguage d’environ 32 ans [bg59]. Les guillemots, comme les oiseaux marins en général, sont donc des espèces longévives pour lesquelles l’évolution des effectifs est plus étroitement soumise à des variations de la survie des adultes qu’à des variations de la fécondité [5 ; 14 ; 15 ; 23]. Sur les colonies, la prédation par les corvidés (Grands Corbeaux et Corneilles noires) peut être importante. Ainsi, les cas de prédation massive enregistrés dans le cap Sizun au milieu des années 1990 ont engendré une chute des effectifs et la désertion définitive de certaines corniches [2 ; bg5]. La disparition de la colonie de Cézembre pourrait aussi en être une conséquence directe [3]. Régime alimentaire L’alimentation du guillemot de Troïl est quasi essentiellement constituée de poissons (Lançons Ammodytes sp., Sprats Sprattus sprattus, Harengs Clupea harengus) [16 ; bg7]. S’il n’est guère doué pour la marche et le vol, le guillemot est en revanche un excellent plongeur, utilisant ses ailes pour se déplacer sous l’eau et ses pattes comme gouvernail, et capable de descendre au-delà de 100 mètres [17]. Les zones de pêche les plus fréquentées sont situées sur des fonds de quelques dizaines de mètres et ne sont généralement distantes que de quelques dizaines de kilomètres de la colonie [19 ; 22]. État des populations et tendances d’évolution des effectifs Le guillemot de Troïl compte parmi les oiseaux marins les plus abondants de l'hémisphère nord, avec une estimation d’environ 7,3 millions de couples pour la population mondiale [bg46]. En Europe, la population nicheuse est supérieure à deux millions de couples, dont environ la moitié entre les iles Britanniques et l’Islande. Son statut de conservation est favorable, les tendances démographiques en Europe étant globalement à l’augmentation [bg2 ; bg46]. En France, où les 280 couples nicheurs ne représentent qu’une fraction dérisoire des effectifs européens, l’espèce est considérée comme « en danger » [bg53]. Autrefois répandu dans les falaises de Bretagne et de Normandie, le guillemot ne se reproduit actuellement plus qu’en Bretagne [12 ; bg5]. Si l’espèce à disparu de Normandie vers les années 1920 [bg23], ce sont plusieurs milliers de couples qui occupent les falaises bretonnes vers les années 1930-1940 [12 ; bg5]. Mais, après une phase de régression généralisée, la population bretonne chute à 300 couples environ à la fin des années 1960. Par la suite, les différentes colonies ont connu des évolutions contrastées, traduisant des déplacements de reproducteurs [2 ; 15 ; bg5]. Depuis le milieu des années 1990, la plus importante colonie, située au cap Fréhel, enregistre un accroissement régulier des - 260 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. effectifs alors qu’une lente érosion du nombre de couples s’observe ailleurs (cap Sizun, roches de Camaret, archipel des Sept-Iles) et que l’espèce a disparu de Cézembre. Globalement, la population bretonne augmente cependant, pour atteindre 270-284 couples en 2004, avec un taux d’accroissement annuel de l’ordre de + 4 % [3]. L’immigration d’individus originaires des colonies en expansion de la mer Celtique (Pays de Galles et Irlande) contribue peut-être à l’augmentation récente des effectifs bretons [13 ; bg46]. Population normande D’après Debout (1998) et grâce aux données collectées par le GONm en particulier au cours de l’enquête annuelle dédiée aux oiseaux échoués, le guillemot de Troïl n’a pas la même répartition que le petit pingouin (Alca torda) : tout d’abord, il hiverne plus au large ; de plus, il est relativement rare sur la côte Ouest du Cotentin et il semble plus abondant au large de la côte Est du Cotentin et du pays de Caux, particulièrement à Antifer (Carte 35). Sa présence au large des côtes normandes semble fluctuer au gré d’arrivées plus ou moins importantes d’individus en provenance de la mer du Nord. Venant de l’Est, ils peuvent, selon les années, ne pas dépasser le niveau d’Antifer ou aller jusqu’au Cotentin. Pour ce qui est des effectifs, Debout [7], estime que la population hivernante compte probablement plus de 10 000 individus. Carte 35 : Répartition normande des effectifs hivernants de guillemot de Troïl. Utilisation spatio-temporelle du site Le guillemot de Troïl peut s’observer quasiment toute l’année sur la ZPS mais il est principalement présent d’octobre à juin sur la ZPS. Les effectifs maximaux sont souvent contactés au mois de novembre. janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc Évaluation de la population hivernante de la ZPS Avec entre 3 et 7 individus notés en hivernage, la ZPS représente entre 0 et 0,2 % de la population hivernante nationale. La ZPS ne semble pas jouer un rôle essentiel pour cette espèce. - 261 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Tableau XXXVI : Évaluation de la population hivernante de guillemot de Troïl sur la ZPS. % de la population Population Évaluation nationale Population ZPS Min. Max. Min. Max ZPS (2004-2009) 3 7 0,0 0,2 Normandie (1998-2002) > 10 000 C-D France (1998-2002) 4 000 20 000 Europe (« 2000 ») > 4 300 000 Menaces potentielles et propositions de gestion En mer, les captures accidentelles par les filets maillants pourraient avoir contribué au déclin des alcidés bretons [15 ; 20 ; bg5]. La pollution par les hydrocarbures est aussi une source de mortalité, qu’il s’agisse de la pollution chronique liée aux déballastages illégaux ou des marées noires de plus ou moins grande ampleur qui se sont produites durant les dernières décennies [bg5 ; bg53]. L’absence d’effet visible par les simples dénombrements annuels des reproducteurs peut masquer des effets bien réels sur la survie d’une partie de la population reproductrice [21]. Les marées noires de l’Erika et du Prestige (hivers 1999-2000 et 2002-2003 [4 ; 9]) n’ont ainsi engendré aucun recul des effectifs reproducteurs en Bretagne. Une autre menace concerne l’abondance et la répartition des ressources alimentaires, paramètres qui peuvent être directement affectés par la surpêche ou par les changements climatiques et qui peuvent avoir des répercussions sur la reproduction ou la survie des guillemots [8 ; 18 ; 21 ; bg46]. En 2004, plusieurs colonies du nord-est de la Grande-Bretagne ont connu la plus mauvaise saison de reproduction jamais enregistrée en 40 ans de suivis, conséquence d’une pénurie alimentaire ; la part respective de la surpêche et des modifications de l’environnement marin dans l’origine de cette pénurie n’étant pas connue [13]. Dans le contexte actuel de la tendance au réchauffement des eaux marines, la mise en évidence d’un impact de ces modifications environnementales sur la survie des oiseaux constitue donc une source d’inquiétude pour l’avenir [18 ; 21]. Il faut souligner que la marginalité des populations bretonnes et leurs faibles effectifs sont deux paramètres qui accentuent leur sensibilité à tout facteur limitant. Les mesures de protection prises sur les sites de reproduction ont certainement contribué au maintien des populations de guillemots mais la majorité des menaces actuelles concerne le milieu marin, où la désignation d’aires protégées serait un outil de conservation pertinent. La prévention des marées noires, du déballastage chronique et des rejets en mer constitue des mesures à mettre en œuvre collectivement, qui nécessitent, entre autres, des moyens considérables de contrôle de l’état des navires et de leur entretien à quai. Cela passera par un renforcement de la coordination internationale, notamment en matière de poursuites des contrevenants. Ponctuellement, des opérations de limitation de l’impact des prédateurs ont été mises en œuvre (éradication sélective de goéland argenté Larus argentatus au cap Sizun, opérations ponctuelles de tir de corneille noire au cap Fréhel dans le cadre d'arrêtés préfectoraux), permettant de préserver certains sites de reproduction. Cependant, seuls les goélands et les corneilles noires peuvent être visés par de telles mesures, le grand corbeau étant quant à lui une espèce strictement protégée [bg5]. Ces limitations ne s’avèrent efficaces que si les individus qui se spécialisent dans la prédation sur les guillemots sont effectivement et rapidement éliminés. L’utilisation de systèmes d’effarouchement visuel des corvidés a aussi été testée, avec un succès mitigé [2]. Études et recherches à développer L’effort entrepris actuellement en terme de suivi des effectifs, d’interaction entre espèces et de mise en commun des données au niveau national doit être poursuivi. Une accentuation des suivis pour obtenir des données sur la biologie de reproduction apparait souhaitable (phénologie des pontes, production en jeunes, prédation). Le faible niveau des effectifs français et les risques de dérangement limitent le développement d’études requérant une manipulation des oiseaux. Par contre, des études portant sur l’évaluation de l’intensité des captures accidentelles dans les engins de pêche, seraient à développer dans différents secteurs géographiques fréquentés par les alcidés en période de reproduction ou en période hivernale. Il en va de même pour la poursuite d’études sur la répartition des oiseaux en mer au large des côtes françaises et la détermination des zones marines importantes pour l’espèce (stationnement hivernal, site d’alimentation) [1]. - 262 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Bibliographie 1. BRETAGNOLLE V., CERTAIN G., HOUTE S. & METAIS M., 2004. Distribution maps and minimum abundance estimates for wintering auks in the Bay of Biscay, based on aerial surveys. Aquatic Living Resources 17: 353-360. 2. CADIOU B., 2002. Oiseaux marins nicheurs de Bretagne. Les Cahiers naturalistes de Bretagne N°4. Conseil Régional de Bretagne. Éditions Biotope, Mèze. 135 p. 3. CADIOU B., 2005. Oiseaux marins nicheurs de Bretagne (2004). Rapport de Contrat Nature. Bretagne Vivante-SEPNB / Conseil Régional de Bretagne. 24 p. 4. CADIOU B., RIFFAUT L., MCCOY K.D., CABELGUEN J., FORTIN M., GELINAUD G., LE ROCH A., TIRARD C. & BOULINIER T., 2004. Ecological impact of the Erika oil spill : determination of the geographic origin of the affected common guillemots. Aquatic Living Resources 17: 369-377. 5. CROXALL J.P. & ROTHERY P., 1991. Population regulation of seabirds : implications of their demography for conservation. In PERRINS C.M., LEBRETON J.D. & HIRONS G.J.M. (Eds). - Bird population studies : relevance to conservation and management. Oxford University Press, Oxford. 272-296 p. 6. DEBOUT G., 1998. Les alcidés au large des côtes normandes. Le Cormoran, 10 : 113-115. 7. DEBOUT G. in GONm, 2004. Atlas des oiseaux de Normandie en hiver. Le Cormoran, 13 : 127. 8. DURANT J.M., STENSETH N.C., ANKER-NILSSEN T., HARRIS M.P., THOMPSON P.M. & WANLESS S., 2004. Marine birds and climate fluctuation in the North Atlantic. In STENSETH N.C., OTTERSEN G., HURRELL J.W. & BELGRANO A. (Eds). - Marine Ecosystems and Climate Variation : The North Atlantic. Oxford University Press, Oxford. 95- 105 p. 9. GARCÍA L., VIADA C., MORENO-OPO R., CARBONERAS C., ALCADE A. & GONZÁLEZ F., 2003. Impacto de la marea negra del Prestige sobre las aves marinas. SEO/Birdlife, Madrid. 126 p. 10. HARRIS M.P., HALLEY D.J. & WANLESS S., 1996. Philopatry in the Common Guillemot Uria aalge. Bird Study 43: 134-137. 11. HARRIS M.P., WANLESS S., ROTHERY P., SWANN R.L. & JARDINE D., 2000. Survival of adults common guillemot Uria aalge at three Scottish colonies. Bird Study 47: 1-7. 12. HENRY J. & MONNAT J.Y., 1981. Oiseaux marins de la façade atlantique française. Rapport SEPNB / MER. 338 p. 13. MAVOR R.A., PARSONS M., HEUBECK M. & SCHMITT S., 2005. Seabird numbers and breeding success in Britain and Ireland, 2004. Joint Nature Conservation Committee, Peterborough, UK Nature Conservation No. 29. 104 p. 14. NETTLESHIP D.N. & BIRKHEAD T.R., 1985. The Atlantic Alcidae. Academic Press, London. 574 p. 15. PASQUET E., 1986. Démographie des Alcidés : analyse critique et application aux populations françaises. L’Oiseau et la Revue Française d’Ornithologie 56: 1-57 et 113-170. 16. PASQUET E., 1988. Contribution à l’étude du régime alimentaire des Guillemots de Troïls (Uria aalge) et Petits Pingouins (Alca torda) hivernant dans les eaux françaises. Alauda 56: 8-21. 17. PIATT J.F. & NETTLESHIP D.N., 1985. Diving depths of four alcids. Auk 102: 293-297. 18. SANDVIK H., ERIKSTAD K.E., BARRETT R.T. & YOCCOZ N.G., 2005. The effect of climate on adult survival in five species of North Atlantic seabirds. Journal of Animal Ecology 74 : 817-831. 19. TREMBLAY Y., CHEREL Y., OREMUS M., TVERAA T. & CHASTEL O., 2003. Unconventional ventral attachment of time-depth recorders as a new method for investigating time budget and diving behaviour of seabirds. Journal of Experimental Biology 206 : 1929-1940. 20. VINCENT T., 1988. Les noyades d’oiseaux marins plongeurs dans les filets de pêche : l’exemple des guillemots de Troïl en baie de Seine. Le Cormoran 6(34) : 289-291. 21. VOTIER S.C., HATCHWELL B.J., BECKERMAN A., MCCLEERY R.H., HUNTER F.M., PELLAT J., TRINDER M. & BIRKHEAD T.R., 2005. Oil pollution and climate have wide-scale impacts on seabird demographics. Ecology Letters 8 : 1157-1164. - 263 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. 22. WANLESS S., HARRIS M.P. & MORRIS J.A., 1990. A comparison of feeding areas used by individual Common Murres (Uria aalge), Razorbills (Alca torda) and an Atlantic Puffin (Fratercula arctica) during the breeding season. Colonial Waterbirds 13 : 16-24. 23. WEIMERSKIRCH H., 2002. Seabird demography and its relationship with the marine environment. In SCHREIBER E.A. & BURGER J. (Eds). - Biology of marine birds. CRC Press, Boca Raton, Florida. 115-135. - 264 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Annexe XX : Méthode de suivi des oiseaux marins nicheurs : le fulmar boréal. - 265 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 266 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 267 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 268 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 269 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 270 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 271 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. - 272 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Annexe XXII : ATLAS CARTOGRAPHIQUE - 273 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. N° 1 : ZPS du Nord Cotentin et de l’Ouest du Calvados en 2009. - 274 - N° 2 : Emprise du périmètre de la ZPS « Falaise du Bessin Occidentale ». - 275 - N° 3 : Géologie du secteur de la ZPS. - 276 - N° 4 : Risques naturels sur la ZPS. - 277 - N° 5 : ZNIEFF à proximité de la ZPS. - 278 - N° 6 : Territoire du SCOT Bessin. - 279 - N° 7 : Occupation du sol sur la ZPS. - 280 - N° 8 : Zones de chalutage aux alentours de la ZPS. - 281 - N° 9 : Gisement de moules classés 14-140 sur la ZPS. - 282 - N° 10 : Activités « touristiques » sur la ZPS. - 283 - N° 11 : Utilisation de la ZPS par les pratiquants de vol libre. - 284 - N° 12 : Synthèse des principales activités socio-économiques sur la ZPS. - 285 - N° 13 : Sectorisation de la ZPS. - 286 - N° 14 : Répartition des effectifs nicheurs de mouette tridactyle de 2003 à 2011. - 287 - N° 15 : Répartition des effectifs nicheurs de fulmar boréal de 2004 à 2011. - 288 - N° 16 : Répartition des effectifs nicheurs de goéland brun de 2004 à 2009. - 289 - N° 16 : Répartition des effectifs nicheurs de goéland argenté de 2004 à 2009. - 290 - N° 17 : Répartition des effectifs hivernants de harle huppé de 2004 à 2011. - 291 - N° 18 : Sensibilité de l’avifaune rupestre en période de nidification. - 292 - N° 19 : Proposition d’extension de la ZPS. - 293 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. BIBLIOGRAPHIE Bibliographie général des fiches espèces : En attente Bibliographie hors fiche espèces : BIRDLIFE INTERNATIONAL, 2004. Birds in Europe : populations estimates, trends and conservation status. Cambridge, UK : BirdLife International. (BirdLife Conservation Series No.12). 374 p. BEAMAN M. & MADGE S., 1998. Guide encyclopédique des oiseaux du paléarctique occidental. Nathan. 871p. CADIOU B. et les coordinateurs régionaux, coordinateurs départementaux et coordinateurs-espèce, 2011. Cinquième recensement national des oiseaux marins nicheurs en France métropolitaine 2009-2011. 1ère synthèse : bilan intermédiaire 2009-2010, GISOM. 62 p. CADIOU B., PONS J.M., YESOU P. (Éds), 2004. Oiseaux marins nicheurs de France métropolitaine (19602000). Éditions Biotope, Mèze. 218 p. CRAMP S. et SIMMONS K.E.L., 1977. The birds of the Western Palearctic, Vol 1. Ostrich to Ducks. Oxford University Press, Oxford, London, New-York, 722p. DUBOIS P. J. & JIGUET F., 2006. Hivernage des Laridés : Troisième recensement des laridés hivernant en France / hiver 2004-2005- Collectif. MNHN & MEDD. 2002. Natura 2000/Directive "oiseaux". Codification des données espèces dans les formulaires des Zones de Protection Spéciale - note de cadrage- note expliquant la méthode d'évaluation mise en œuvre par le MNHN. 21 p. THIOLLAY J.-M. et BRETAGNOLLE V. (coord.), 2004. Rapaces nicheurs de France, Distribution, effectifs et conservation. Delachaux et Niestlé, Paris. 176 p. VIMARD G., PURENNE R. et BINARD R., 2008. Diagnostic ornithologique de la Zone de Protection Spéciale FR2510099 « Falaise du Bessin Occidental », GONm. 47 p. - 294 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. GLOSSAIRE ABMC : American Battle Monuments Commission AEWA : African-Eurasian Waterbird Agreement AAMP : Agence des Aires Marines Protégées AMP : Aire Marine Protégée AOC : Appellation d’Origine Contrôlée AOT : Autorisation d’Occupation Temporaire ATRACTIV : Aménagement du Territoire, Réseaux d’Acteurs et Compétitivité par les Technologies de l’Information et de la Communication BRGM : Bureau de Recherches Géologiques et Minières CAD : Contrat d’Agriculture Durable CAF : Commission de l’Avifaune Française CAUE : Conseils d'Architecture, d'Urbanisme et d'Environnement CBN : Conservatoire Botanique National CDB : Convention sur la Diversité Biologique CdL : Conservatoire du Littoral CEE : Communauté Économique Européenne CFENBN : Conservatoire Fédératif des Espaces Naturels de Basse-Normandie CHN : Comité d’Homologation National CIADT : Comité Interministériel d’Aménagement et de Développement du Territoire CITES : Convention on International Trade of Endangered Species CLPMEM : Comité Local des Pêches Maritimes et des Élevages Marins CMS : Convention on Migratory Species CNPMEM : Comité National des Pêches Maritimes et des Élevages Marins COPIL : Comité de pilotage (d’un site Natura 2000) CPB : (The) Cartagena Protocol on Biosafety CRPBN : Comité Régional des Pêches de Basse-Normandie CRPMEM : Comité Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins DCE : Directive Cadre sur l’Eau DCSMM : Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin DDAM : Direction Départementale des Affaires Maritimes DDTM : Direction Départementale des Territoires et de la Mer DDEA : Direction Départementale de l’Équipement et de l’Agriculture DIREN : DIrection Régionale de l’Environnement (nouvellement DREAL) DOCOB : Document d’objectifs (d’un site Natura 2000) DOG : Document d’orientations Générales DPM : Domaine Public Maritime DRAM : Direction Régionale des Affaires Maritimes DREAL : Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement DUP : Déclaration d’Utilité Publique EPF : Etablissement Public Foncier EPSION : Etat des Principaux Sites Ornithologiques de Normandie ERG : État des Réserves du GONm FEADER : Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural FEDER : Fonds Européen de Développement Régional FSD : Formulaire Standard de Données (base de données officielle européenne de chaque site Natura 2000) GISOM : Groupement d’Intérêt Scientifique Oiseaux Marins GMN : Groupe Mammalogique Normand GONm : Groupe Ornithologique Normand GPD : Groupement des Plongeurs Démineurs ICPE : Installation Classée pour la Protection de l’Environnement IFREMER : Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer IODDE : Ile d’Oléron Développement Durable Environnement LERN : Laboratoire d’Étude et de Recherche MAEt : Mesure Agro-Environnementale territorialisée MEEDDAT : Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement Durable et de l'Aménagement du Territoire MEEDM : Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer MNHN : Muséum National d’Histoire Naturelle - 295 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. OGS : Opération Grand Site ONU : Organisation des Nations Unies OPBN : Organisation de Producteurs de Basse-Normandie ORSEC : Organisation de la Réponse de Sécurité Civile PADD : Projet d’Aménagement et de Développement Durable PNRMCB : Parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin PLU : Plan Local d’Urbanisme POLMAR : POLution MARitime POS : Plan d’Occupation du Sol pSIC : proposition de Site d’Importance Communautaire (directive Habitats) RHLN : Réseau Hydrologique Littoral Normand SAFER : Société d’Aménagement Foncier de l’Espace Rural SAGE : Schéma d’Aménagement et de Gestion de l’Eau SAO : Site Apparemment Occupé (cf. fiche espèce fulmar) SARi : Site Avec Reproduction identifiable (cf. fiche espèce fulmar) SAU : Surface Agricole Utile SCOT : Schéma de COhérence Territoriale SDAGE : Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux SHOM : Service Hydrographique et Océanique de la Marine SIC : Site d’Importance Communautaire (directive Habitats) SMCLEN : Syndicat Mixte Calvados Littoral Espace Naturel SRU : Solidarité et Renouvellement Urbain STH : Surface Toujours en Herbe TFNB : Taxe Foncière sur le Non Bâti UE : Union Européenne UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature UTA : Unité de Travail Annuel ZDE : Zone de Développement Eolien ZNIEFF : Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique ZPS : Zone de Protection Spéciale (Directive « Oiseaux ») ZSC : Zone Spéciale de Conservation (directive Habitats) - 296 - GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. CREDITS PHOTOGRAPHIQUES ET DESSINS 1re couverture : Panoramique : F. Leclerc Vue Est de la Réserve de Saint-Pierre-du-Mont : F. Jeanne Mouette tridactyle en vol : F. Leclerc Vue Ouest de la pointe du Hoc : R. Purenne Page 107 : Adulte de faucon pèlerin : J. P. Marie Jaune de faucon pèlerin : F. Leclerc Page 108 : Fulmars boréaux : F. Jeanne Mouette tridactyle : F. Leclerc Page 109 : Goélands argentés et brun : R. Binard Page 110 : Mouette mélanocéphale : F. Leclerc Harle huppé : C. Ruchet Page 113 : Plongeon catmarin : A. Fossé Page 118 : Plongeon arctique : C. Ruchet Page 123 : Dessin de Grèbe huppé : S. Leparoux Page 127 : Dessin de grèbe esclavon : S. Leparoux Page 131 : Fulmar boréal : R. Bianrd Page 139 : Dessin de puffin des anglais : S. Leparoux Page 143 : Puffin des Baléares : Y. Toupin Page 148 : Fou de Bassan : A. Corbeau Page 149 : Dessin de fous de Bassan : S. Leparoux Page 153 : Grand cormoran : X. Corteel Page 154 : Dessin de grand cormoran : S. Poncet Page 160 : Cormoran huppé : Y. Toupin Page 166 : Aigrette garzette : R. Binard Page 167 : Dessin d’aigrette garzette : F. Leclerc Page 171 : Macreuse noire : A. Hogue Page 175 : Harle huppé : C. Ruchet Page 181 : Faucon pèlerin : C. Chartier Page 188 : Mouette mélanocéphale : F. Leclerc Page 195 : Mouette pygmée : F. Leclerc Page 199 : Goéland brun : R. Binard Page 205 : Goéland argenté : R. Binard Page 211 : Goéland marin : R. Binard Page 212 : Dessin de goéland marin : S. Leparoux Page 216 : Mouettes tridactyles : M. Millot Page 225 : Sterne caugek : F. Leclerc Page 231 : Sterne pierregarin : C. Chartier Page 236 : Pingouin torda : C. Chartier Page 242 : Guillemot de Troïl : E. Ohlmann - 297 - DOCUMENT D’OBJECTIFS NATURA 2000 DOCUMENT D’OBJECTIFS NATURA 2000 FALAISE DU BESSIN OCCIDENTAL Zone de Protection Spéciale FR 2510099 TOME III : Charte Natura 2000 Validé par le comité de pilotage du 6 juillet 2012 2012 GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. DOCUMENT D’OBJECTFS DU SITE NATURA 2000 FR2510099 « FALAISE DU BESSIN OCCIDENTAL » Maître d’ouvrage État : Préfecture du Calvados et Préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord Ministère en charge de l’écologie – Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement de Basse-Normandie (DREAL). Suivi de la démarche : Sandrine ROBBE Opérateur Groupe Ornithologique Normand (GONm). Rédaction du document d’objectifs Rédaction / Coordination : François JEANNE & Antoine ROCHE Cartographie : Vottana TEP et François JEANNE Contribution / Rédaction / Relecture : Gilbert VIMARD, Rosine BINARD, Gérard DEBOUT, Alain CHARTIER, Régis PURENNE, Bruno LANG. Crédits photographiques (couverture) Panoramique : F. LECLERC. Parapentiste : G. VIMARD. Réunion de groupe de travail : F. JEANNE Voilier : F. JEANNE. Référence à utiliser JEANNE F. & ROCHE A., 2012. DOCOB Natura 2000. ZPS FR2510099 « Falaise du Bessin occidental ». Tome III. Charte Natura 2000. GONm. DREAL de Basse-Normandie. 46 p + annexe. -3- GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. Le DOCOB en trois tomes Le DOCOB est constitué de trois tomes. Le premier est intitulé « Tome 1 : État des lieux et diagnostics socio-économique et écologique ». Le second a pour titre « Tome II : Enjeux, objectifs et mesures de gestion ». La charte Natura 2000 du site figure dans le troisième Tome. Figure 1 : Les trois tomes du DOCOB. Les annexes et l’atlas cartographique figurent dans un document séparé. Le comité de pilotage du site Natura 2000 : « Falaise du Bessin occidental » Le Comité de pilotage (COPIL1) est chargé d'assurer le suivi et la réalisation du document d'objectifs Natura 2000. Il a été créé et mis en place par l'arrêté interpréfectoral du 26 novembre 2009 (Annexe I). Ce comité de pilotage est co-présidé par Monsieur le Préfet de la région Basse-Normandie, Préfet du Calvados et par Monsieur le Préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord. L’ensemble des comptes-rendus réalisés à l’issue des différents comités de pilotage de la ZPS figure en Annexe (Annexe II) 1 Tous les acronymes sont détaillés dans le glossaire en fin de document. -4- GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011. REMERCIEMENTS Nous tenons à remercier vivement l’ensemble des personnes, des collectivités, des associations et des organismes administratifs et scientifiques qui ont participé au bon déroulement de la rédaction de ce document d’objectifs notamment pour leur disponibilité lors des réunions des comités de pilotage, des groupes de travail ou des réunions bilatérales. Mme Bindault-Lemaître, mairie de Louvières, Mme d’Hérouville, mairie d’Englesqueville-laPercée ainsi que Mme André et Mme Legrand, M. Houyvet, mairie de Saint-Pierre-du-Mont, M. Oxéant, mairie de Vierville-sur-Mer, M. Pain, mairie de Cricqueville-en-Bessin, M. Lelong, Conseiller général du canton d’Isigny-sur-Mer et président de la communauté de communes d’Isigny Grandcamp-Intercom, M. Thomines, Président de la communauté de communes de Trévières, Mme Boutard, M. Daguet et M. Leduc, Conseil Général du Calvados (CG14), M. Démoulin, Fédération Départementale des Chasseurs du Calvados (FDC14), Mme Bouet et M. Demeusoy, Comité départemental de randonnée pédestre du Calvados, M. Françoise et M. Lecaplain, Comités Locaux des Pêches (CLP), M. Green, Association de chasse maritime des rivages du Bessin, M. chenal, M. Grigy et M. Potey, Association ICARE, M. Fauvel, Chambre d’agriculture du Calvados, Mme Vasseur, M. Leymarie, M. Renard et M. Vial, Antenne normande du Conservatoire du Littoral (CdL), Mme Paul, Mme Richard, Mme Hamon et M. Parrad, Comité Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins (CRPMEM), M. Siquot, Président du club pêche plaisance de Lion-sur-Mer (CPPL), M. Durand, Club nautique de Port-en-Bessin, Mme Robbe, Mme De Rosa, M. Brécin, M. Defenouillère, M. Dumeige et M. Rungette, Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement (DREAL) de Basse-Normandie, Mme Binard, M. Chartier, M. Debout, M. Le Guillou, M. Purenne et M. Vimard, Groupe Ornithologique Normand (GONm), Mme Leroux, Groupement Régional des Association de Protection de l’Environnement (GRAPE), M. Toison et M. Aulert, Agence des Aires Marines Protégées (AAMP), M. Pigeon et M. De Saint-Jores, Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), M. Hooker et M. Gassion, American Battle Monuments Commission (ABMC), M. Brac de la Perrière, Comité du débarquement, Mme Martelin-Poder, Mme Saille, M. Jolimaitre et M. Zucchet, Syndicat Mixte Calvados Littoral Espaces Naturels (SMCLEN), Mme Chevalier, Mme Le Villain, Mme Guével et M. Longavenne, Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) du Calvados, M. Cadiou, Groupement d’Intérêt Scientifique Oiseaux Marins (GISOM), Observatoire Régional des Oiseaux Marins (OROM) de Bretagne et Bretagne Vivante, M. Dubois, Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), M. Foucher, IFREMER, M. Dumont, Association les fous du Cap, M. Le Corre, Université de la Réunion, M. Turbout, Université de Caen Basse-Normandie, M. Mallory, Canadian Wildlife Service, M. Omo, Animal Tracking, Technsmart, Mme Kotzerka, Université de Kiel, M. Wolf, Syndicat Mixte du SCOT Bessin, Mme Lallemand et M. Senne, Préfecture maritime, M. Le Direach, adjoint du Préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord chargé de l’action de l’État en mer et M. Ranchère, sous préfet de Bayeux, ainsi que toutes les personnes qui auraient été oubliées dans cette liste et qui ont contribué de près ou de loin à la rédaction de ce document d’objectifs. Les auteurs des photographies : L’Aten, Bescond V., le CRPMEM de Basse-Normandie, Dumont P. et Vimard G. -5- GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. SOMMAIRE REMERCIEMENTS ........................................................................................................... - 5 SOMMAIRE ........................................................................................................................ - 6 TABLE DES ILLUSTRATIONS ....................................................................................... - 7 I. PRESENTATION DU SITE NATURA 2000, RAPPEL DES OBJECTIFS DE CONSERVATION ET DES MESURES DE GESTION ................................................. - 8 I.1. Description rapide du site ................................................................................... - 8 I.2. Rappel des objectifs de conservation et des mesures de gestion ...................... - 14 II. PRÉSENTATION DE LA CHARTE NATURA 2000 ........................................... - 15 - III. LA CHARTE ........................................................................................................ - 20 Fiche A : Recommandations et engagements de portée générale s’appliquant à l’ensemble du site. ................................................................................................... - 20 Fiche B : Recommandations et engagements spécifiques à l’aménagement et à la gestion de la véloroute............................................................................................. - 23 Fiche C : Recommandations et engagements spécifiques aux activités de vol libre- 25 Fiche D : Recommandations et engagements spécifiques aux activités de pêche embarquée professionnelle ...................................................................................... - 27 Fiche E : Recommandations et engagements spécifiques aux activités de pêche à pied 29 Fiche F : Recommandations et engagements spécifiques aux activités de loisirs .. - 31 Fiche G : Recommandations et engagements spécifiques aux manifestations ponctuelles hors survols .......................................................................................... - 33 Fiche H : Recommandations et engagements spécifiques aux survols ................... - 36 - IV. Le formulaire d’adhésion à la charte Natura 2000 du site « Falaise du Bessin Occidental » FR2510099 ................................................................................................. - 37 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................ - 44 GLOSSAIRE...................................................................................................................... - 45 CREDITS PHOTOGRAPHIQUES ................................................................................. - 46 - -6- GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. TABLE DES ILLUSTRATIONS Cartes : Carte 1 : Emprise du périmètre de la ZPS.. ......................................................................................................... - 8 Carte 2: Synthèse des principales activités socio-économiques de la ZPS. ...................................................... - 12 - Figures : Figure 1 : Les trois tomes du DOCOB. ............................................................................................................... - 4 Figure 2 : Mouette tridactyle et fulmar boréal nicheurs sur la ZPS..................................................................... - 9 - -7- GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. DOCUMENT D’OBJECTIFS NATURA 2000 FALAISE DU BESSIN OCCIDENTAL I. PRESENTATION DU SITE NATURA 2000, RAPPEL DES OBJECTIFS DE CONSERVATION ET DES MESURES DE GESTION I.1. DESCRIPTION RAPIDE DU SITE L’ensemble des éléments de présentation de la ZPS se retrouve dans le tome I du DOCOB. Carte 1 : Emprise du périmètre de la ZPS2. 2 Toutes les cartes spécifiques à la ZPS sont consultables au format A3 dans l’Atlas cartographique. -8- GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Situé entre Cricqueville-en-Bessin (à l’Ouest) et Vierville-sur-mer (à l’Est) au Nord-ouest du département du Calvados (Basse-Normandie), le site Natura 2000 « Falaise du Bessin Occidental » couvre une superficie de 1 526 ha dont 95 % se situe sur le Domaine Public Maritime (DPM) et 5 % sur la bande terrestre côtière. Il s’étend sur cinq communes Cricqueville-en-Bessin, Saint-Pierre-du-Mont, Englesqueville-la-Percée, Louvières et Vierville-sur-Mer (Carte 1). Au regard des enjeux de gestion et de conservation, la partie terrestre revêt une importance capitale puisque c’est sur cette partie que doivent cohabiter les activités humaines (agriculture, loisirs, etc.) et les colonies d’oiseaux marins nicheurs. Le site Natura 2000 « Falaise du Bessin Occidental » a été désigné en Zone de Protection Spéciale (ZPS) le 6 janvier 2005 au titre de la Directive 2009/147/CE dite Directive « Oiseaux » en raison de la présence de 24 espèces d’oiseaux remplissant les critères qualitatifs et quantitatifs pour justifier le classement du site. Parmi celles-ci, le fulmar boréal (Fulmarus glacialis) et la mouette tridactyle (Rissa tridactyla) dont les effectifs nicheurs confèrent à la ZPS une importance de niveau national. Figure 2 : Mouette tridactyle et fulmar boréal nicheurs sur la ZPS. Qu’est-ce que les ZPS ? Les ZPS désignées au titre de la Directive « Oiseaux » et les ZSC (Zones Spéciales de Conservation) désignées au titre de la Directive « Habitats-Faune-Flore » forment le réseau Natura 2000 de l’Union Européenne (UE). Celui-ci a été mis en place pour répondre à la politique européenne de préservation de la biodiversité, de conservation du patrimoine naturel tout en tenant compte des activités humaines dans un esprit de développement durable. La désignation des sites Natura 2000 doit s’accompagner de mesures effectives de gestion et de protection pour répondre aux objectifs de conservation des espèces et des habitats dits d’intérêt communautaire. -9- GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012. Géomorphologie : D’un point de vue géomorphologique, la ZPS est constituée d’un linéaire ininterrompu d’environ sept kilomètres de falaises calcaires marneuses présentant un abrupt maximal d’une quarantaine de mètres. (Vimard et coll, 2008). Le plateau sommital est principalement occupé par de grandes parcelles cultivées (blé, orge, maïs). La zone située entre la falaise et les parcelles agricoles accueille des fourrés d’ajoncs, de tamaris et de prunelliers ; elle correspond à l’ancien sentier du littoral interdit d’accès depuis 2001 en raison de l’érosion rapide de la falaise. Il est à noter que le front de falaise appartient au propriétaire des terrains sus-jacents. Un platier rocheux se trouve à la base de la falaise. Son accès est rendu difficile par les nombreux éboulements de la paroi calcaire. Soumis à l’influence des marées, il fait partie intégrante de la zone marine d’environ un mille marin de largeur incluse au périmètre de la ZPS. Statuts de protection : Concernant les statuts de protection, outre le fait que le site soit classé Natura 2000, la ZPS est concernée par deux Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF), le site contient un site classé et un site inscrit (pointe du Hoc). Maitrise foncière et gestion du site : Concernant la maitrise foncière du site, celle-ci est actuellement morcelée et on compte une vingtaine de propriétaires privés en haut de falaise. Toutefois, dans le cadre d’une Déclaration d’Utilité Publique (DUP) accordée en 2007,