natura 2000 - Effectuer une recherche

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natura 2000 - Effectuer une recherche
DOCUMENT D’OBJECTIFS
NATURA 2000
DOCUMENT D’OBJECTIFS
NATURA 2000
FALAISE DU BESSIN OCCIDENTAL
Zone de Protection Spéciale
FR 2510099
TOME I : État des lieux et diagnostics socio-économique et écologique
Validé par le comité de pilotage du 11 octobre 2010
2011
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
DOCUMENT D’OBJECTFS DU SITE NATURA 2000 FR2510099
« FALAISE DU BESSIN OCCIDENTAL »
Maître d’ouvrage
État : Préfecture du Calvados et Préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord
MEEDDM – Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement de
Basse-Normandie (DREAL)
Suivi de la démarche : Sandrine ROBBE
Opérateur
Groupe Ornithologique Normand (GONm)
Rédaction du document d’objectifs
Rédaction / Coordination :
François JEANNE
Contribution / Rédaction / Relecture :
Gilbert VIMARD, Rosine BINARD, Gérard DEBOUT, Alain CHARTIER, Régis PURENNE, Bruno LANG.
Cartographie :
Vottana TEP et François JEANNE
Crédits photographiques (1re de couverture)
Panoramique : F. LECLERC
Mouette tridactyle au nid : P. DUMONT
Vue aérienne de la pointe du Hoc en 1994 : DREAL Basse-Normandie ; Nb : La photographie a été
prise avant les travaux de réaménagement du site historique de la pointe du Hoc.
Fulmar boréal en vol : R. BINARD
Référence à utiliser
JEANNE F., 2011. DOCOB Natura 2000. ZPS FR2510099 « Falaise du Bessin occidental ». Tome
I. État des lieux et diagnostics socio-économique et écologique. GONm, DREAL de BasseNormandie. 121 p.
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Le DOCOB en trois tomes
Le DOCOB est constitué de trois tomes. Le premier est intitulé « Tome 1 : État des lieux et
diagnostics socio-économique et écologique ». Le second a pour titre « Tome II : Enjeux, objectifs
et mesures de gestion ». La charte Natura 2000 du site figure dans le troisième tome.
Figure 1 : Les trois tomes du DOCOB.
Les annexes et l’atlas cartographique figurent dans un document séparé.
Le comité de pilotage du site Natura 2000 : « Falaise du Bessin occidental »
Le Comité de pilotage (COPIL1) est chargé d'assurer le suivi et la réalisation du document
d'objectifs Natura 2000. Il a été créé et mis en place par l'arrêté interpréfectoral du
26 novembre 2009 (Annexe I). Ce comité de pilotage est co-présidé par Monsieur le Préfet de la
région Basse-Normandie, Préfet du Calvados et par Monsieur le Préfet maritime de la Manche et
de la mer du Nord.
L’ensemble des comptes rendus réalisés à l’issue des différents comités de pilotage de la ZPS
figure en Annexe (Annexe II)
1
Tous les acronymes sont détaillés dans le glossaire en fin de document.
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REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier vivement l’ensemble des personnes, des collectivités, des associations et
des organismes administratifs et scientifiques qui ont participé au bon déroulement de la rédaction
de ce document d’objectifs notamment pour leur disponibilité lors des réunions des comités de
pilotage, des groupes de travail ou des réunions bilatérales.
Mme Bindault-Lemaître, mairie de Louvières, Mme d’Hérouville, mairie d’Englesqueville-laPercée ainsi que Mme André et Mme Legrand, M. Houyvet, mairie de Saint-Pierre-du-Mont, M.
Oxéant, mairie de Vierville-sur-Mer, M. Pain, mairie de Cricqueville-en-Bessin, M. Lelong,
Conseiller général du canton d’Isigny-sur-Mer et président de la communauté de communes
d’Isigny Grandcamp-Intercom, M. Thomines, Président de la communauté de communes de
Trévières, Mme Boutard, M. Daguet et M. Leduc, Conseil Général du Calvados (CG14), M.
Démoulin, Fédération Départementale des Chasseurs du Calvados (FDC14), Mme Bouet et M.
Demeusoy, Comité départemental de randonnée pédestre du Calvados, M. Françoise et M.
Lecaplain, Comités Locaux des Pêches (CLP), M. Green, Association de chasse maritime des
rivages du Bessin, M. chenal, M. Grigy et M. Potey, Association ICARE, M. Fauvel, Chambre
d’agriculture du Calvados, Mme Vasseur, M. Leymarie, M. Renard et M. Vial, Antenne normande
du Conservatoire du Littoral (CdL), Mme Paul, Mme Richard, Mme Hamon et M. Parrad, Comité
Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins (CRPMEM), M. Siquot, Président du club
pêche plaisance de Lion-sur-Mer (CPPL), M. Durand, Club nautique de Port-en-Bessin, Mme
Robbe, Mme De Rosa, M. Brécin, M. Defenouillère, M. Dumeige et M. Rungette, Direction
Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement (DREAL) de Basse-Normandie,
Mme Binard, M. Chartier, M. Debout, M. Le Guillou, M. Purenne et M. Vimard, Groupe
Ornithologique Normand (GONm), Mme Leroux, Groupement Régional des Association de
Protection de l’Environnement (GRAPE), M. Toison et M. Aulert, Agence des Aires Marines
Protégées (AAMP), M. Pigeon et M. De Saint-Jores, Office National de la Chasse et de la Faune
Sauvage (ONCFS), M. Hooker et M. Gassion, American Battle Monuments Commission (ABMC),
M. Brac de la Perrière, Comité du débarquement, Mme Martelin-Poder, Mme Saille, M. Jolimaitre
et M. Zucchet, Syndicat Mixte Calvados Littoral Espaces Naturels (SMCLEN), Mme Chevalier,
Mme Le Villain, Mme Guével et M. Longavenne, Direction Départementale des Territoires et de la
Mer (DDTM) du Calvados, M. Cadiou, Groupement d’Intérêt Scientifique Oiseaux Marins
(GISOM), Observatoire Régional des Oiseaux Marins (OROM) de Bretagne et Bretagne Vivante,
M. Dubois, Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), M. Foucher, IFREMER, M. Dumont,
Association les fous du Cap, M. Le Corre, Université de la Réunion, M. Turbout, Université de
Caen Basse-Normandie, M. Mallory, Canadian Wildlife Service, M. Omo, Animal Tracking,
Technsmart, Mme Kotzerka, Université de Kiel, M. Wolf, Syndicat Mixte du SCOT Bessin, Mme
Lallemand et M. Senne, Préfecture maritime, M. Le Direach, adjoint du Préfet maritime de la
Manche et de la mer du Nord chargé de l’action de l’État en mer et M. Ranchère, sous préfet de
Bayeux, ainsi que toutes les personnes qui auraient été oubliées dans cette liste et qui ont contribué
de près ou de loin à la rédaction de ce document d’objectifs.
Les auteurs des photographies :
Bescond V., Binard R., Brodin A., Chartier C., le CRPMEM de Basse-Normandie, la DREAL de
Basse-Normandie, Dumont P., Flaherty J., Groupe Mammalogique Normand (GMN), Leclerc F.,
Millot M., Purenne R., Ruchet C., et Vimard G.
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SOMMAIRE
REMERCIEMENTS ..................................................................................................................... - 5 SOMMAIRE ................................................................................................................................. - 6 TABLE DES ILLUSTRATIONS ................................................................................................. - 8 I.
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE LA DÉMARCHE NATURA 2000 ET DU SITE - 10 I.1.
Présentation générale de Natura 2000 ..................................................................- 11 I.1.1. Natura 2000 : le réseau des sites naturels européens les plus remarquables...........- 11 I.1.2. Directive « Oiseaux » 2009/147/CE .......................................................................- 12 I.1.3. Natura 2000 à l’échelle de l’Europe .......................................................................- 14 I.1.4. Natura 2000 en France : situation et démarche .......................................................- 15 I.1.5. Natura 2000 en région Basse-Normandie ...............................................................- 17 I.2.
Présentation générale de la ZPS ...........................................................................- 18 I.2.1. Localisation et contexte Natura 2000 local .............................................................- 18 I.2.2. Voies de communications : axes routiers................................................................- 19 I.2.3. Superficie ................................................................................................................- 19 I.2.4. Description rapide ...................................................................................................- 20 I.2.5. Tendances démographiques et population ..............................................................- 21 I.2.6. Données communales .............................................................................................- 21 I.2.7. Historique du site ....................................................................................................- 22 I.2.8. Climat ......................................................................................................................- 22 I.2.9. Réseau hydrographique ...........................................................................................- 23 I.2.10. Géologie ................................................................................................................- 24 I.2.11. Risques naturels et anthropiques ...........................................................................- 25 I.2.12. Hydrodynamique côtière et morphologie des falaises ..........................................- 26 I.3.
Inventaires, classements, statuts et gestion du site ..............................................- 29 I.3.1. Inventaires du patrimoine naturel ...........................................................................- 29 I.3.2. Mesures de classement et de protection ..................................................................- 31 I.3.3. Aspects réglementaires et documents de planification ...........................................- 40 I.3.4. Maîtrise foncière et gestion du site .........................................................................- 42 I.4.
Paysages du Bessin et grands milieux de la ZPS .................................................- 49 I.4.1. Paysages du Bessin .................................................................................................- 49 I.4.2. Grands milieux de la ZPS .......................................................................................- 50 -
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II. DIAGNOSTIC SOCIO-ECONOMIQUE ET ECOLOGIQUE DE LA ZPS « FALAISE DU
BESSIN OCCIDENTAL » - 52 II.1. Activités et usages ...................................................................................................- 53 II.1.1. Activités agricoles du Bessin et de la ZPS ............................................................- 54 II.1.2. Pêche professionnelle embarquée ..........................................................................- 56 II.1.3. Pêche à pied professionnelle et de plaisance .........................................................- 61 II.1.4. Trafic maritime ......................................................................................................- 65 II.1.5. Tourisme ................................................................................................................- 67 II.1.6. Pratique du vol libre sur la ZPS .............................................................................- 71 II.1.7. Activités nautiques dans le Bessin et pêche de plaisance ......................................- 73 II.1.1. Chasse ....................................................................................................................- 74 II.1.2. Naturalisme ............................................................................................................- 74 II.1.3. Projet de parc éolien au large de Courseulles-sur-Mer ..........................................- 75 II.1.4. Opérations de déminage ........................................................................................- 75 II.1.5. Evaluation des incidences ......................................................................................- 76 II.2. Diagnostic écologique du site .................................................................................- 79 II.2.1. Diagnostic ornithologique .....................................................................................- 80 Faucon pèlerin Falco peregrinus (A103) .....................................................................- 87 Mouette tridactyle Rissa tridactyla (A188) ..................................................................- 90 Fulmar boréal Fulmarus glacialis (A009) ...................................................................- 96 Mouette mélanocéphale Larus melanocephalus (A176) ............................................- 101 Mouette pygmée Larus minutus (A177) ....................................................................- 104 Harle huppé Mergus serrator (A069) ........................................................................- 106 II.2.2. Autres connaissances floristiques et faunistiques disponibles ............................- 113 Habitats naturels et espèces floristiques .....................................................................- 113 Autres espèces animales .............................................................................................- 115 BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................... - 116 GLOSSAIRE ............................................................................................................................. - 119 CREDITS PHOTOGRAPHIQUES........................................................................................... - 121 -
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TABLE DES ILLUSTRATIONS
Cartes :
Carte 1 : Réseau Natura 2000 à l’échelle de l’Europe....................................................................................... - 14 Carte 2 : Sites Natura 2000 en France en 2009. ................................................................................................ - 15 Carte 3 : Zones de Protection Spéciale du Nord Cotentin et de l’Ouest du Calvados en 2009. ........................ - 18 Carte 4 : Emprise du périmètre de la ZPS. ........................................................................................................ - 19 Carte 5 : Densité de population de la région Basse-Normandie en 1999. ......................................................... - 21 Carte 6 : Pluviométrie en Basse-Normandie. .................................................................................................... - 23 Carte 7 : Géologie du secteur terrestre de la ZPS.............................................................................................. - 24 Carte 8 : Risques naturels sur le secteur terrestre de la ZPS. ............................................................................ - 25 Carte 9 : ZNIEFF bas-normandes. .................................................................................................................... - 29 Carte 10 : Znieff à proximité de la ZPS. ........................................................................................................... - 30 Carte 11 : Parties membres de la Convention de Bonn. .................................................................................... - 31 Carte 12 : Parties de la CBD et du CPB. ........................................................................................................... - 33 Carte 13 : Les cinq régions du nord-est de l’Atlantique concernées par la convention OSPAR. ...................... - 33 Carte 14 : Territoire d’application de l’accord AEWA et Parties contractantes. .............................................. - 34 Carte 15 : Territoire du SCOT Bessin. .............................................................................................................. - 41 Carte 16 : Entités paysagères du Bessin. ........................................................................................................... - 49 Carte 17 : Occupation du sol sur la ZPS. .......................................................................................................... - 55 Carte 18 : Zones de chalutage aux alentours de la ZPS. ................................................................................... - 60 Carte 19 : Classement sanitaire des zones de production de coquillage du Calvados. ...................................... - 62 Carte 20 : Localisation des zones de pêche à pied de loisir des coquillages du littoral du Calvados. ............... - 62 Carte 21 : Localisation du gisement de moules classé 14-140 sur la ZPS. ....................................................... - 63 Carte 22 : Organisation du trafic maritime en Manche en 2009. ...................................................................... - 65 Carte 23 : Vulnérabilité de l’avifaune de la ZPS face aux pollutions marines. ................................................. - 66 Carte 24 : Lieux touristiques majeurs sur le territoire du SCOT Bessin. .......................................................... - 67 Carte 25 : Activités « touristiques » sur la ZPS. ............................................................................................... - 68 Carte 26 : Utilisation de la ZPS par les pratiquants de vol libre. ...................................................................... - 72 Carte 27 : Synthèse des principales activités socio-économiques de la ZPS. ................................................... - 78 Carte 28 : Paléarctique occidental. .................................................................................................................... - 79 Carte 29 : Sectorisation de la ZPS. .................................................................................................................... - 82 Carte 30 : Répartition des colonies de mouette tridactyle à l’échelle nationale en 2000. ................................. - 91 Carte 31 : Répartition des effectifs nicheurs de mouette tridactyle de 2003 à 2011. ........................................ - 91 Carte 32 : Secteur de nidification du fulmar boréal en France en 1997-1998. .................................................. - 97 Carte 33 : Répartition des effectifs nicheurs de fulmar boréal de 2004 à 2011................................................. - 97 Carte 34 : Répartition spatio-temporelle des effectifs de harle huppé hivernant de 2004 à 2010. .................. - 107 -
Tableaux :
Tableau I : Nombre et superficies (en ha) des sites Natura 2000 bas-normands. .............................................. - 17 Tableau II : État d’avancement de l’élaboration des DOCOB sur les sites Natura 2000 bas-normands. .......... - 17 Tableau III : Informations relatives aux communes concernées par la ZPS. .................................................... - 21 Tableau IV : Récapitulatif des données abiotiques de la ZPS. .......................................................................... - 29 Tableau V : Récapitulatif des espèces de la ZPS visées par les textes internationaux. ..................................... - 35 Tableau VI : Récapitulatif des données administratives. .................................................................................. - 48 Tableau VII : Réglementation de la pêche des coquillages sur la ZPS. ............................................................ - 57 Tableau VIII : Caractéristiques des ports de pêche du Calvados en 2005......................................................... - 58 Tableau IX : Captures débarquées en criée en 2007. ........................................................................................ - 58 Tableau X : Infrastructures et activités des stations balnéaires du Bessin. ....................................................... - 73 Tableau XI : Tableau récapitulatif des activités socio-économiques sur la ZPS. .............................................. - 77 Tableau XII : Récapitulatif des espèces visées par l’arrêté ministériel, le FSD et le DOCOB. ........................ - 83 Tableau XIII : Évaluation de la population nicheuse de faucon pèlerin sur la ZPS. ......................................... - 88 Tableau XIV : Évaluation de la population nicheuse de mouette tridactyle sur la ZPS. ................................... - 93 Tableau XV : Évaluation de la population nicheuse de fulmar boréal sur la ZPS. ........................................... - 99 Tableau XVI : Évaluation de la population hivernante de mouette mélanocéphale sur la « ZPS ». ............... - 103 Tableau XVII : Évaluation de la population hivernante de mouette pygmée sur la ZPS. ............................... - 105 Tableau XVIII : Évaluation de la population hivernante de harle huppé sur la ZPS....................................... - 108 Tableau XIX : Calendrier de présence des six principales espèces patrimoniales sur la ZPS. ........................ - 110 Tableau XX : Populations, habitats et statuts de conservation des espèces retenues pour le DOCOB. .......... - 112 -
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Figures :
Figure 1 : Les trois tomes du DOCOB. ............................................................................................................... - 4 Figure 2 : Constitution du réseau Natura 2000 et processus de désignation des sites. ...................................... - 11 Figure 3 : Photographie d’une portion de falaise de la ZPS en 2008. ............................................................... - 20 Figure 4 : Photographie du sentier du littoral en cours de fermeture par la végétation en 2010. ...................... - 20 Figure 5 : Vue aérienne de la pointe du Hoc. .................................................................................................... - 22 Figure 6 : Succession géologique en pied de falaise de la ZPS. ........................................................................ - 24 Figure 7 : Lignes d’égale amplitude de marée et lignes de courant en Manche. ............................................... - 26 Figure 8 : Schéma d’évolution générale d’érosion de la falaise. ....................................................................... - 27 Figure 9 : Localisation des loupes d’arrachement sur une portion de la ZPS en 2008. ..................................... - 27 Figure 10 : Aspects dynamiques à la base de la falaise de la Pointe du Hoc. ................................................... - 28 Figure 13 : Photographie d’une portion du sentier du littoral sur la ZPS. ......................................................... - 40 Figure 14 : Schéma de la véloroute en cours de réalisation sur la ZPS. ............................................................ - 42 Figure 15 : Photographies des panneaux matérialisant la réserve de Saint-Pierre-du-Mont en 2010. .............. - 43 Figure 16 : Corniche de nidification des mouettes tridactyles sur la réserve de Saint-Pierre-du-Mont. ........... - 44 Figure 17 : Photographies du chantier de la pointe du Hoc au commencement des travaux. ........................... - 45 Figure 18 : Emprise du Domaine Public Maritime (DPM). .............................................................................. - 46 Figure 19 : Compétences et gestionnaires du Domaine Public Maritime (DPM). ............................................ - 47 Figure 20 : Photographies de la zone marine et du platier de la ZPS en 2009. ................................................. - 50 Figure 21 : Éboulement calcaire sur le platier de la ZPS en 2009..................................................................... - 50 Figure 22 : Portion de la falaise sur la ZPS en 2008. ........................................................................................ - 51 Figure 23 : Photographie aérienne des parcelles en haut de falaise en 2008. .................................................... - 51 Figure 24 : Graphique illustrant l’occupation du sol en haut de falaise sur la ZPS........................................... - 55 Figure 25 : Photographie aérienne du littoral de la commune de Vierville-sur-Mer en 2008. .......................... - 69 Figure 26 : Photographie aérienne du site historique de la pointe du Hoc. ....................................................... - 69 Figure 27 : Survols aériens de la ZPS par l’US Airforce. ................................................................................. - 70 Figure 28 : Photographie aérienne l’aire d’envol des parapentes sur la ZPS en 2008 et................................... - 71 Figure 29 : Infrastructures et activités nautiques sur le territoire du SCoT Bessin. .......................................... - 73 Figure 30 : Embarcation en pied de falaise. ...................................................................................................... - 74 Figure 31 : Schéma du cycle biologique annuel des populations d’oiseaux du Paléarctique occidental........... - 80 Figure 32 : Représentation schématique des deux grands axes français de migration des anatidés. ................. - 81 Figure 33 : Ouvrages de référence pour les effectifs d’oiseaux. ....................................................................... - 85 Figure 34 : Évolution du nombre de couples de faucon pèlerin et du nombre de jeunes menés à l’envol sur la ZPS
de 2003 à 2011. ................................................................................................................................................. - 88 Figure 35 : Évolution des deux colonies de mouette tridactyle sur la ZPS de 1975 à 2011. ............................. - 92 Figure 36 : Évolution des effectifs nicheurs de mouette tridactyle sur les deux colonies de la ZPS................. - 93 Figure 37 : Évolution des effectifs nicheurs de fulmar boréal sur la ZPS de 2004 à 2011................................ - 98 Figure 38 : Effectifs postnuptiaux et hivernants de mouette mélanocéphale sur la ZPS de 2003 à 2010. ...... - 102 Figure 39 : Évolution des effectifs hivernants de harle huppé sur la ZPS de 2004 à 2011. ............................ - 108 Figure 40 : Photographie d’un phoque veau marin. ........................................................................................ - 115 Figure 41 : Photographie de grands dauphins. ................................................................................................ - 115 -
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DOCUMENT D’OBJECTIFS
NATURA 2000
FALAISE DU BESSIN
I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE LA DÉMARCHE
NATURA 2000 ET DU SITE
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I.1. PRESENTATION GENERALE DE NATURA 2000
I.1.1. Natura 2000 : le réseau des sites naturels européens les plus remarquables
Le réseau Natura 2000, formé (Figure 2) par les Zones Spéciales de Conservation (ZSC) et
les Zones de Protection Spéciales (ZPS), est le réseau des sites naturels les plus remarquables
de l’Union européenne (UE).
Ce réseau a pour objectif de contribuer à préserver la diversité biologique sur le territoire des
27 pays de l’Europe. Il vise à assurer le maintien ou le rétablissement dans un état de
conservation favorable des habitats naturels et des habitats d’espèces de la flore et de la faune
sauvages d’intérêt communautaire.
Figure 2 : Constitution du réseau Natura 2000 et processus de désignation des sites.†
Le réseau est composé de sites désignés par chacun des pays en application de deux directives
européennes :
- la Directive 79/409/CEE du 2 avril 1979 concernant la conservation des oiseaux
sauvages dite « Directive Oiseaux » remplacée par la Directive 2009/147/CE du 30
novembre 2009 et,
- la Directive 92/43/CEE du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels
ainsi que de la faune et de la flore sauvages dite « Directive Habitats-Faune-Flore ».
Un site peut être désigné au titre de l’une ou l’autre de ces deux directives, ou au titre des
deux sur la base du même périmètre ou de deux périmètres différents.
Les directives listent des habitats naturels et des espèces rares dont la plupart émanent des
conventions internationales telles celles de Berne ou de Bonn (cf. I.3.2).
L’ambition de la démarche Natura 2000 est de concilier les activités humaines et les
engagements pour la biodiversité dans une synergie faisant appel aux principes d’un
développement durable.
Le site Natura 2000 « Falaise du Bessin Occidental » a été désigné en Zone de Protection
Spéciale (ZPS) par arrêté ministériel le 6 janvier 2005 au titre de la Directive « Oiseaux »
(Annexe III).
*
pSIC : Proposition de Site d’Importance Communautaire et SIC : Site d’Importance Communautaire.
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I.1.2. Directive « Oiseaux » 2009/147/CE
L'intégralité du texte de la Directive « Oiseaux » est disponible à cette adresse internet
(http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2010:020:0007:0025:fr:PDF).
Article 4.1 et annexe I
L’article 4.1 de la Directive « Oiseaux » stipule que : « Les espèces mentionnées à l’annexe I
font l’objet de mesures de conservation spéciale concernant leur habitat, afin d’assurer leur
survie et leur reproduction dans leur aire de distribution.
À cet égard, il est tenu compte:
a) des espèces menacées de disparition;
b) des espèces vulnérables à certaines modifications de leurs habitats;
c) des espèces considérées comme rares parce que leurs populations sont faibles ou que leur
répartition locale est restreinte;
d) d’autres espèces nécessitant une attention particulière en raison de la spécificité de leur
habitat.
Les États membres classent notamment en zones de protection spéciale les territoires les plus
appropriés en nombre et en superficie à la conservation de ces espèces dans la zone
géographique maritime et terrestre d’application de la présente directive ».
Article 4.2
L’article 4.2 précise que : « Les États membres prennent des mesures similaires à l’égard des
espèces migratrices non visées à l’annexe I dont la venue est régulière, compte tenu des
besoins de protection dans la zone géographique maritime et terrestre d’application de la
présente directive en ce qui concerne leurs aires de reproduction, de mue et d’hivernage et
les zones de relais dans leur aire de migration. À cette fin, les États membres attachent une
importance particulière à la protection des zones humides et tout particulièrement de celles
d’importance internationale ».
Pour clarifier les choses, l’état français via le Muséum National d’Histoire Naturel (MNHN) a
publié la liste des espèces migratrices devant faire l'objet de mention en cas de présence
significative et régulière dans la ZPS (Annexe IV). C’est notamment le cas de la mouette
tridactyle et du fulmar boréal, deux espèces emblématiques de la ZPS.
La désignation d’un site en ZPS se base donc sur la présence d’espèces soit listées à l’annexe
I de la Directive « Oiseaux », soit présentes sur la liste nationale (celle du MNHN pour la
France) des espèces migratrices (en référence à l’article 4.2 de la Directive « Oiseaux »).
Les espèces présentes de façon significative sur la ZPS et visées par la Directive
« Oiseaux » seront largement détaillées dans le diagnostic ornithologique (cf. II.2.1).
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Quelques définitions préalables
La définition des habitats naturels et des habitats d’espèces est précisée dans l’article 1er de la
Directive « Habitats-Faune-Flore » de 1992. Ainsi, on entend par :
- habitats naturels : des zones terrestres ou aquatiques se distinguant par leurs
caractéristiques géographiques, abiotiques et biotiques, qu'elles soient entièrement naturelles
ou semi-naturelles,
- habitats d’espèce : le milieu défini par des facteurs abiotiques et biotiques spécifiques où
vit l’espèce à l’un des stades de son cycle biologique.
Les espèces dites d'intérêt communautaire, sont celles considérées comme :
- en danger, excepté celles dont l'aire de répartition naturelle s'étend de manière marginale
sur le territoire de l’UE et celles qui ne sont ni en danger ni vulnérables dans l'aire du
Paléarctique occidental (cf. II.2) ;
- vulnérables, c'est-à-dire dont le passage dans la catégorie des espèces en danger est jugé
probable dans un avenir proche en cas de persistance des facteurs qui sont cause de la
menace ;
- rares, c'est-à-dire dont les populations sont de petite taille et qui, bien qu'elles ne soient pas
actuellement en danger ou vulnérables, risquent de le devenir. Ces espèces sont localisées
dans des aires géographiques restreintes ou éparpillées sur une plus vaste superficie ;
- endémiques et elles requièrent une attention particulière en raison de la spécificité de leur
habitat et/ou des incidences potentielles de leur exploitation sur leur état de conservation.
Les espèces prioritaires sont des espèces d’intérêt communautaire et pour la conservation
desquelles l’UE porte une responsabilité particulière compte tenu de l'importance de la part de
leur aire de répartition naturelle comprise dans le territoire de l’UE.
L’état de conservation d'une espèce est la résultante des influences qui peuvent affecter à
long terme la répartition et l'importance de ses populations sur le territoire de l’UE. L' « état
de conservation » sera considéré comme « favorable », lorsque :
- les données relatives à la dynamique de la population de l'espèce en question indiquent que
cette espèce continue et est susceptible de continuer à long terme à constituer un élément
viable des habitats naturels auxquels elle appartient et,
- l'aire de répartition naturelle de l'espèce ne diminue ni ne risque de diminuer dans un avenir
prévisible et,
- il existe et il continuera probablement d'exister un habitat suffisamment étendu pour que ses
populations se maintiennent à long terme.
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I.1.3. Natura 2000 à l’échelle de l’Europe
Le réseau européen de sites Natura 2000 (Carte 1) comprend, en 2011, 26 106 sites pour les
deux directives couvrant une superficie totale de 949 910 km² (Commission européenne,
2011). Parmi ces sites Natura 2000, on dénombre 566 ZPS marines et 1 247 SIC marins. Ces
sites marins couvrent une superficie de 198 760 km² à l’échelle du territoire européen.
Carte 1 : Réseau Natura 2000 à l’échelle de l’Europe.
(Source : Commission européenne, 2012)
Chaque pays est doté, ou se dote progressivement, d’un réseau de sites correspondant aux
habitats et espèces mentionnés dans les directives. Ils sont invités à désigner un réseau en
accord avec la réalité de la richesse écologique de leur territoire.
Le réseau Natura 2000 est l’une des réponses de la France à ses responsabilités internationales
et à ses engagements internationaux relayés par les discours des responsables français
(Johannesburg en 2002, conférence internationale sur « biodiversité et gouvernance » à Paris
en 2005, par exemple).
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I.1.4. Natura 2000 en France : situation et démarche
Le réseau français de sites Natura 2000 (Carte 2) comprend, en 2011, 1 752 sites (ZPS +
SIC) couvrant 110 088 km² soit 12,5 % du territoire métropolitain (Commission européenne,
2011) :
- 1 368 sites en SIC au titre de la Directive « Habitats-Faune-Flore » pour 46,78 km²,
- 384 sites en ZPS au titre de la Directive « Oiseaux » pour 34,92 km².
La France possède 207 sites marins au titre des deux Directives soit 41,3 km².
Carte 2 : Sites Natura 2000 en France en 2009.
(Source : annuaire.natura2000.fr)
La loi Développement des Territoires Ruraux de 2005
La loi n°2005-157 du 23 février 2005 relative au Développement des Territoires Ruraux, dite
loi « DTR », a induit plusieurs changements dans la mise en œuvre du réseau Natura 2000
comme par exemple l’annexion de la charte Natura 2000 aux documents d’objectifs des sites
Natura 2000 ou l’exonération de la TFNB (Taxe Foncière sur le Non Bâti).
Le DOCOB
La France s’est dotée d’un outil pour la gestion concertée de chacun des sites du réseau
Natura 2000 appelé document d’objectifs (DOCOB). Ce document définit, sur la base
d'inventaires scientifiques, les mesures de gestion à mettre en œuvre sur le site pour répondre
aux objectifs de conservation de la biodiversité. Il précise également les modalités de
financement et les procédures de suivi et d'évaluation de ces mesures. Une fois validé, le
document d'objectifs s’applique au site pour une durée de six ans (décret du 20 décembre
2001).
Le document d'objectifs comporte un diagnostic socio-économique et écologique du site, des
objectifs de gestion, un programme d’actions, des cahiers des charges des mesures
contractuelles (contrat Natura 2000, projet agro-environnemental, charte Natura 2000), ainsi
que des outils d’évaluation.
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La concertation : comité de pilotage, groupe de travail et réunions bilatérales
Le document d'objectifs doit faire l'objet d'une large concertation entre les acteurs du
territoire. Pour ce faire, chaque site est doté d’un comité de pilotage (COPIL) qui a en charge
l’élaboration et la validation du document d'objectifs (approuvé par le Préfet) puis le suivi de
sa mise en œuvre. Le COPIL est composé, des représentants des collectivités territoriales
concernées, des organismes socioprofessionnels et des services de l’État mais également
d’experts naturalistes. Sa présidence est assurée par le représentant élu (au sein du collège des
collectivités du COPIL) d’une collectivité ou par l’État notamment lorsqu’il s’agit de sites
majoritairement marins. Ce collège désigne également l’opérateur local : structure chargée
d’élaborer le document d'objectifs puis la structure animatrice chargée du suivi de sa mise
en œuvre.
Le comité de pilotage du site « Falaise du Bessin Occidental » (dont la liste des membres
figure en Annexe I), est co-présidé par le Préfet de département (Calvados) et par le
Préfet maritime. Le Groupe Ornithologique Normand (GONm) a été désigné
opérateur local.
Par ailleurs, un second niveau de concertation est établi au travers des groupes de travail qui
sont des lieux de débats rassemblant de petits groupes d’acteurs autour de thématiques
précises. Ils permettent de discuter et de hiérarchiser des éléments à inclure dans le document
d'objectifs. Ils ont pour objectifs de favoriser la participation des acteurs locaux en sollicitant
les compétences et les connaissances de chacun sur le site. L’inscription à ces groupes de
travail relève d’une démarche volontaire. Ils sont ouverts à tous les acteurs intéressés par
l’élaboration du document d'objectifs et la gestion future du site. Les membres de ces groupes
de travail prennent connaissance des inventaires et élaborent, avec l’opérateur local, les
propositions techniques.
Un unique groupe de travail a été institué sur le site « Falaise du Bessin Occidental »
(la liste des membres de ce groupe de travail ainsi que les comptes-rendus de réunions sont
présentés en Annexe V).
Enfin, la concertation est également organisée via les réunions bilatérales entre l’opérateur et
les acteurs du territoire. Ces réunions permettent notamment de cerner les enjeux sur le site et
de collecter de nombreuses informations.
Ainsi, 20 réunions bilatérales ont eu lieu avec les différents acteurs de la ZPS (Annexe VI).
Les mesures contractuelles
L’État français a pris le parti de privilégier une démarche contractuelle avec les acteurs locaux
pour l’application des directives Habitats et Oiseaux. L’un des rôles du document d’objectifs
est précisément d’établir les termes du « contrat » qui permettra de maintenir chaque site
reconnu d’importance européenne en bon état de conservation au regard de la biodiversité. Le
dispositif contractuel s’articule autour de trois outils :
- Les Mesures Agro-Environnementales territorialisées (MAEt) : sur les milieux agricoles,
cet outil permet de financer des pratiques favorables à la biodiversité du site. Ces contrats ont
une durée de cinq ans.
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- Le contrat Natura 2000 : pour les milieux non agricoles, ce contrat permet de financer
jusqu’à 100 % les travaux de restauration et/ou d’entretien des milieux naturels. Il a une durée
minimale de cinq ans.
- La charte Natura 2000 : le bénéficiaire s’engage à respecter des pratiques en accord avec
les objectifs de conservation du site pendant une durée de cinq ou dix ans.
Elle n’ouvre pas droit à rémunération. Pour les parcelles agricoles, la charte est signée par le
propriétaire et l’exploitant.
Les signataires de ces différents « contrats » peuvent bénéficier d’une exonération de la
TFNB durant la durée de leur engagement. Cette perte pour les collectivités est compensée
par l’État.
I.1.5. Natura 2000 en région Basse-Normandie
En 2009, 67 sites Natura 2000 (dont 12 ZPS) étaient désignés en Basse-Normandie pour une
surface totale de 558 084,69 ha (Tableau I).
Sur ces sites, 14 sont à réaliser, 16 documents d'objectifs sont en cours d’élaboration, 20 ont
été validés, 14 ont été approuvés et trois sont en révision (Tableau II).
Tableau I : Nombre et superficies (en ha) des sites Natura 2000 bas-normands.
(Source : DREAL Basse-Normandie 2009)
Superficie
Statut du site
Nombre
Superficie BN
Superficie DPM
terrestre
pSIC
4
81 896,00
0,00
81 896,00
SIC
48
229 963,69
42 446,00
187 517,69
ZSC
3
1 604,00
0,00
1 604,00
ZPS
12
244 621,00
73 603,00
171 018,00
Total
67
558 084,69
116 049,00
442 035,69
Tableau II : État d’avancement de l’élaboration des DOCOB sur les sites Natura 2000 bas-normands.
(Source : DREAL Basse-Normandie 2009)
État d'avancement
Superficie
Proportion en
Nombre
DOCOB
BN
%
A lancer
14
302 161,00
54,14
En cours d’élaboration
16
174 347,90
31,24
Validé
20
32 762,84
5,87
Approuvé
14
11 559,95
2,07
Révision
6,68
3
37 253
Total
67
558 084,69
100,00
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I.2. PRESENTATION GENERALE DE LA ZPS
Le site Natura 2000 FR2510099 « Falaise du Bessin Occidental » a été désigné en Zone de
Protection Spéciale (ZPS) par arrêté ministériel le 6 janvier 2005 au titre de la Directive
Oiseaux.
Ce site constitue l’un des sites français les plus riches en oiseaux marins nicheurs et
accueille, avec le Cap Blanc Nez (Nord-Pas-de-Calais), une des deux principales colonies
françaises de mouette tridactyle.
I.2.1. Localisation et contexte Natura 2000 local
La ZPS se situe sur le littoral nord-ouest du département du Calvados en Basse-Normandie, à
60 km au nord-ouest de la ville de Caen et 20 km à l’est de la ville de Carentan (Carte 3).
Carte 3 : Zones de Protection Spéciale du Nord Cotentin et de l’Ouest du Calvados en 20093.
Deux autres ZPS sont localisées à proximité immédiate, la ZPS « Basses vallées du
Cotentin et Baie des Veys » et la ZPS « Baie de Seine Occidentale ».
Signalons que le site Natura 2000 « Baie de Seine Occidentale » a été désigné, comme le site
« Marais du Cotentin et du Bessin » au titre des deux Directives « Habitats-faune-flore » et
« Oiseaux ». Le périmètre de la ZPS « Baie de Seine Occidentale » jouxte le périmètre de la
ZPS « Falaise du Bessin Occidental » dans sa partie Nord et Ouest. En revanche, le périmètre
de la proposition de Site d’Importance Communautaire (pSIC de la Directive « Habitat-
3
Toutes les cartes spécifiques à la ZPS sont consultables au format A3 dans l’Atlas cartographique.
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Faune-Flore ») s’étend au sein de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » jusqu’à la ligne de
basse-mer.
L’opérateur du site Natura 2000 « Basse Vallée du Cotentin et Baie des Veys » est le Parc
Naturel Régional Marais du Cotentin et du Bessin (PNRMCB). Sur ce site, le DOCOB est
opérationnel. Le site Natura 2000 « Baie de Seine Occidentale » a été désigné plus
récemment. La rédaction du DOCOB a été confiée à deux organismes : le Comité Régional
des Pêches Maritimes et des Élevages Marins (CRPMEM) et l’Agence des Aires Marines
Protégées (AAMP).
I.2.2. Voies de communications : axes routiers
La route d’accès à la ZPS est la route départementale (RD) 514 qui longe la côte à plus de
500 m en retrait du bord de la falaise. Cette route départementale est relativement peu
fréquentée hormis en période estivale. La RD 514 est reliée, par les RD 125 et RD 113, à la
route nationale (RN) 13, axe principal situé à proximité et reliant Caen et Cherbourg.
I.2.3. Superficie
La superficie de la Zone de Protection Spéciale est de 1 526 ha, dont 95 % sur le Domaine
Publique Maritime (DPM) et 5 % sur la bande côtière (Carte 4). Toutefois, au regard des
enjeux de gestion et de conservation, la partie terrestre revêt une importance capitale puisque
c’est sur cette partie que doivent cohabiter les activités humaines (agriculture, aménagements,
loisirs, etc.) et les colonies d’oiseaux marins nicheurs.
Carte 4 : Emprise du périmètre de la ZPS.
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I.2.4. Description rapide
La ZPS est constituée d’un linéaire ininterrompu d’environ sept kilomètres de falaises
calcaires marneuses présentant un abrupt maximal d’une quarantaine de mètres (Figure 3).
Figure 3 : Photographie d’une portion de falaise de la ZPS en 2008.
Le plateau sommital est occupé par de grandes parcelles cultivées (blé, orge, maïs). La zone,
située entre la falaise et ces parcelles, accueille des fourrés d’ajoncs, de tamaris et de
prunelliers ; elle correspond à l’ancien sentier du littoral interdit d’accès depuis 2001 en
raison de l’érosion rapide de la falaise. Localement, ce sentier est en cours de fermeture par la
végétation (Figure 4).
Figure 4 : Photographie du sentier du littoral en cours de fermeture par la végétation en 2010.
Un platier rocheux se trouve au pied de la falaise, son accès est rendu difficile par les
nombreux éboulements de la paroi calcaire. Soumis à l’influence des marées, il fait partie
intégrante de la zone marine d’environ un mille marin de largeur incluse au périmètre de la
ZPS.
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I.2.5. Tendances démographiques et population
Le secteur Nord-ouest du Bessin se caractérise par des communes plutôt rurales, faiblement
urbanisées (Carte 5). La densité de population sur les communes de la ZPS n’excède pas
40 habitants par km². Ce secteur est enclin à une déprise démographique, engagée depuis le
début des années 70 (-16 % entre 1968 et 1999).
Carte 5 : Densité de population de la région Basse-Normandie en 1999.
(Source : Région Basse-Normandie, 2004)
I.2.6. Données communales
L’ensemble des communes concernées par la ZPS est inclus dans le territoire du Schéma de
Cohérence Territorial (SCoT) Bessin (cf. I.3.3).
Cinq communes sont concernées sur leurs franges littorales par le périmètre
Natura 2000 de la ZPS. Ces communes sont regroupées au sein de deux communautés de
communes : la communauté de communes de Trévières et celle d’Isigny Grandcamp Intercom
(Tableau III).
Tableau III : Informations relatives aux communes concernées par la ZPS.
Nb. hab.
Commune
Superficie
Intercommunalité
en 2006
Isigny Grandcamp
Cricqueville-en-Bessin
182
8,55 km²
Intercom
Isigny Grandcamp
Englesqueville-la-Percée
93
7,88 km²
Intercom
Louvières
68
4,19 km²
Trévières
Isigny Grandcamp
Saint-Pierre-du-Mont
78
4,96 km²
Intercom
Vierville-sur-Mer
240
6,41 km²
Trévières
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I.2.7. Historique du site
Le secteur de falaise de la ZPS qui comprend la pointe du Hoc, fut le théâtre d’une partie de
l’opération Overlord lors de la Seconde Guerre mondiale. En effet, située entre la plage
d’Utah Beach (à l’ouest) et d’Omaha Beach (à l’est), la pointe du Hoc avait été fortifiée par
les allemands (construction du poste d’observation notamment). Peu avant le débarquement
pour permettre l’ascension des rangers américains depuis le pied de falaise, des
bombardements massifs de la pointe ont été entrepris. Les stigmates de ces bombardements
sont aujourd’hui toujours bien visibles (Figure 5).
Figure 5 : Vue aérienne de la pointe du Hoc.
I.2.8. Climat
La ZPS est soumise à un climat océanique tempéré marqué par une influence maritime
forte. La pluviométrie interannuelle est de 800 mm (Carte 6). Le mois d’août est le plus sec,
avec 46,5 mm de pluie en moyenne. Les précipitations les plus importantes sont enregistrées
entre octobre et janvier (Source : CITADIA, 2008).
Les températures sont relativement douces et les amplitudes saisonnières peu marquées.
La température moyenne annuelle est de 11° C. Les mois les plus froids de l’année sont
décembre, janvier et février, avec des températures moyennes variant de 6,4 à 7,1° C. Ces
températures témoignent d’un hiver relativement doux. Les températures moyennes estivales
atteignent 17° C en juillet et août.
Toutefois, nous ne savons rien de la météorologie stationnelle de la partie marine ni, de la
météorologie microstationnelle des falaises qui, exposées au Nord, souvent dans l’ombre et
fortement soumises aux embruns, ne disposent certainement pas des mêmes conditions que le
plateau.
Les vents dominants sont de secteur ouest, avec un axe secondaire de secteur nord-est
notamment en période anticyclonique.
Les mois de septembre, octobre et décembre comptent plus de cinq jours de brouillard
chacun.
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Les orages sont plus fréquents de mai à juillet (entre 2,5 et 3 jours). Les jours de grêle sont
rares, avec une moyenne de 4,6 jours sur l’année.
En janvier et février, on enregistre plus de trois jours de neige par mois, et un total de 13,6
jours de neige sur l’année.
Carte 6 : Pluviométrie en Basse-Normandie.
(Source : Météo-France 2001 in CITADIA, 2008, Normale 1971-2000)
I.2.9. Réseau hydrographique
La ZPS est inscrite sur un bassin versant côtier, pour lequel aucun Schéma d’Aménagement et
de Gestion de l’Eau (SAGE) n’est en cours d’élaboration.
Par ailleurs, aucun cours d’eau ne traverse directement le périmètre de la ZPS, seule la rivière
du Véret coule au sud du site, elle se jette à l’ouest de la ZPS au pont du Hâble.
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I.2.10. Géologie
Le Nord du Bessin est caractérisé par des dépôts calcaires du Jurassique (Carte 7). La
succession géologique sur la ZPS est composée de bas en haut par les Marnes de Port-enBessin et par les calcaires de Saint-Pierre-du-Mont.
Carte 7 : Géologie du secteur terrestre de la ZPS.
La photographie suivante (Figure 6) montre à la base de la falaise, les couches marneuses
surmontées par les couches calcaires.
Figure 6 : Succession géologique en pied de falaise de la ZPS.
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I.2.11. Risques naturels et anthropiques
Risques d’inondation
Selon la carte des profondeurs de nappe en période de très hautes eaux (DREAL de BasseNormandie), trois secteurs de la ZPS sont soumis à des risques de remontée de nappe.
Cependant, au regard des niveaux atteints par la ou les nappes, seules les infrastructures
relativement profondes sont visées. De plus, suivant l’atlas des zones inondables (DREAL de
Basse-Normandie), la ZPS se trouve en dehors de toute zone inondable par débordement.
Glissements de terrain
L’atlas des glissements de terrain (DREAL de Basse-Normandie) met en évidence trois zones
prédisposées aux mouvements de terrain en raison de pentes très fortes.
Il s’agit des pans de falaise situés de part et d’autre de la pointe du Hoc et du secteur de
falaise situé entre Vierville-sur-Mer et Louvières.
Chutes de blocs
D’après la DREAL de Basse-Normandie, l’ensemble du linéaire de falaise de la ZPS se trouve
en zone de prédisposition forte aux chutes de blocs.
La figure suivante (Carte 8) récapitule les risques naturels présents sur le secteur de la ZPS.
Carte 8 : Risques naturels sur le secteur terrestre de la ZPS.
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I.2.12. Hydrodynamique côtière et morphologie des falaises
Le phénomène des marées
Sur le littoral bas-normand, le marnage4 varie de cinq mètres devant Cherbourg jusqu'à plus
de douze mètres en baie du Mont-Saint-Michel et notamment dans l’archipel des îles
Chausey. Sur la ZPS, le marnage est compris entre cinq mètres et six mètres (Figure 7).
Figure 7 : Lignes d’égale amplitude de marée et lignes de courant en Manche.
(Source : Guérin et coll., 2003)
Dynamique de recul de la falaise et évolution du trait de côte
(Source : ANTEA, 2009 ; BRGM, 2008 ; SAVOURET, 2007 ; BRIAUD, 2008)
Les falaises du Bessin sont des falaises vives, c'est-à-dire qu’elles font l’objet d’une érosion
continuelle, provoquant des effondrements de masse ponctuels et brutaux (Figure 8).
La géométrie des falaises est régie par des phénomènes physico-chimiques dont les
principaux sont, du haut vers le bas :
- des phénomènes chimiques de dissolution des formations géologiques par gel et dégel,
circulation d’eau (infiltration des eaux de ruissellement notamment), imbibition et
dessiccation ;
- des phénomènes de décompression horizontale caractérisée par l’absence d’étreinte
latérale et générant des phénomènes d’appel au vide (on parle alors d’écroulements limités de
type « écaillage ») ;
- des phénomènes mécaniques, l’impact des vagues est susceptible de déchausser et
« aspirer » des blocs. Ce phénomène conduit à la formation de cavités, fragilisant le pied de la
falaise. La rupture du toit de ces cavités est à l’origine d’écroulements. D’une manière
générale, les « morceaux » de paroi effondrés sont appelés loupes d’arrachement (Figure 9).
La vitesse moyenne de recul (maximale car prenant en compte les effets des
bombardements) entre 1942 et 2006 a été estimée à 0,17 m/an en tête de falaise.
4
Différence de niveau d’eau entre deux marées.
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Figure 8 : Schéma d’évolution générale d’érosion de la falaise.
(Source : D’après DIKAU et coll., 1996)
Ce recul s’effectue de façon discontinue avec (à peu près tous les 25 ans) un effondrement
majeur sur quelques dizaines de mètres d’un pan de falaise.
Figure 9 : Localisation des loupes d’arrachement sur une portion de la ZPS en 2008.
(Côté est de la pointe du Hoc)
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Dynamique hydro-sédimentaire sur le secteur de la pointe du Hoc
(Source : SAVOURET, 2007 in ANTEA, 2009)
Le secteur Ouest de la ZPS comporte une dissymétrie dynamique du comportement érosif
de la falaise en raison de la présence de la pointe du Hoc. Le recul du trait de côte est plus
important à l’est qu’à l’ouest de la pointe.
En effet, le secteur à l’ouest de la pointe est relativement abrité des grandes dynamiques
météo marines de nord-ouest par la péninsule du Cotentin. De plus, ce secteur est, en raison
de son orientation par rapport à la pointe (comparable à un épi), protégé des houles de secteur
nord-est. Par opposition, la façade orientale de la pointe est exposée aux houles et tempêtes de
nord-est.
Il en résulte un faciès en pied de falaise différent à l’est et à l’ouest de la pointe du Hoc, le
secteur est, soumis aux houles efficaces de nord-est, est plutôt sableux alors que le secteur
ouest est garni de dépôts sédimentaires et présente un cordon de galets, recouvert
d’algues vertes (Figure 10).
Figure 10 : Aspects dynamiques à la base de la falaise de la Pointe du Hoc.
(Source : SAVOURET, 2007 in ANTEA, 2009)
Le tableau suivant (Tableau IV) récapitule les données abiotiques de la ZPS.
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Tableau IV : Récapitulatif des données abiotiques de la ZPS.
Données abiotiques
Quantification
Qualification
générales
Géologie
Dépôts calcaires et marnes
Hydrologie
Pas de cours d'eau
Bassin versant côtier
Climat
Pluviométrie interannuelle :
800 mm/an
Morphologie des
falaises
Recul maximal de 0,17 m
par an
Climat océanique tempéré, températures
douces à faibles amplitudes, vents
d'ouest/sud-ouest
Érosion marine importante,
prédispositions fortes aux chutes de
blocs
I.3. INVENTAIRES, CLASSEMENTS, STATUTS ET GESTION DU SITE
Le chapitre suivant récapitule les inventaires ZNIEFF, les classements et les statuts de
protection dont font l’objet la ZPS et ses environs. Il traite également des démarches globales
et localisées de gestion territoriale.
Cette partie ne traite pas la Directive « Oiseaux » qui fait l’objet d’un chapitre particulier dans
le chapitre II.2.1 et dans le diagnostic ornithologique.
I.3.1. Inventaires du patrimoine naturel
Les ZNIEFF
Carte 9 : ZNIEFF bas-normandes.
(Source : DIREN Basse-Normandie, 2008)
Une Zone Naturelle d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) se définit par
l’identification scientifique d’un territoire particulièrement intéressant sur le plan écologique,
où ont été notés des éléments rares, remarquables, protégés ou menacés du patrimoine naturel.
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L'inventaire ZNIEFF est un outil de connaissance. Il ne constitue pas une mesure de
protection juridique directe. Il s'agit d'un instrument d'appréciation et de sensibilisation,
destiné à éclairer les décisions publiques ou privées. Les ZNIEFF ont constitué le principal
outil de connaissance pour la désignation des sites Natura 2000.
Les ZNIEFF de type I reconnaissent les espaces présentant un intérêt biologique
remarquable. Elles concernent des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés
par la présence d’espèces, d’associations d’espèces ou de milieux rares, remarquables ou
caractéristiques du patrimoine naturel régional ou national.
Les ZNIEFF de type II reconnaissent les grands ensembles naturels riches et peu modifiés
(marais, massifs forestiers, landes, etc.) aux potentialités biologiques importantes. Elles
peuvent inclure des ZNIEFF de type I. La Basse-Normandie recèle d’abondantes zones
naturelles intéressantes reconnues par de nombreux classements en ZNIEFF (Carte 9).
Le périmètre de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » contient la ZNIEFF de type I :
« Falaises et estran rocheux du Bessin Occidental » (Annexe VII), une ZNIEFF de type II :
« Platier rocheux de Grandcamp » se situe à l’ouest de la ZPS (Carte 10).
Carte 10 : Znieff à proximité de la ZPS.
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I.3.2. Mesures de classement et de protection
La France est signataire de nombreux textes relatifs à la protection de l’environnement
(concernant pour beaucoup l’avifaune) à l’échelle supranationale et se doit notamment de
transcrire en droit national les décisions prises par le Conseil et le Parlement de l’UE
(Directives).
Les conventions internationales
- La convention de Washington (1973)
La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages
menacées d'extinction (CITES selon le sigle anglo-saxon) est un accord intergouvernemental
signé le 3 mars 1973 à Washington. Son objectif est de garantir que le commerce international
des espèces inscrites dans ses annexes, ainsi que des parties et produits qui en sont issus, ne
nuit pas à la conservation de la biodiversité et repose sur une utilisation durable des espèces
sauvages. Toutes les espèces inscrites à la CITES, ainsi que d'autres espèces que l’Union
protège sur son territoire ou dont elle souhaite maîtriser les flux, sont inscrites dans quatre
annexes A, B, C et D.
Deux espèces d’oiseaux visées par cette convention sont présentes sur la ZPS :
le faucon pèlerin et l’aigrette garzette.
- La convention de Bonn (1979)
La Convention sur la conservation des espèces migratrices (CMS) appartenant à la faune
sauvage dénommée également Convention de Bonn est un traité international signé en 1979 et
visant la protection des espèces animales migratrices.
Carte 11 : Parties membres de la Convention de Bonn.
(Source : www.cms.int)
La convention scinde les espèces migratrices en fonction des risques qui pèsent sur chacune
des espèces en deux annexes. La première annexe contient la liste des espèces migratrices en
danger. La convention interdit tout prélèvement d’espèces inscrites sur cette annexe. La
seconde annexe contient les espèces dont l’état de conservation est défavorable. Le traité
demande, pour les espèces protégées par l’annexe II, la mise en œuvre des mesures visant le
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rétablissement de l’espèce. Les états (113 parties) de l’aire de répartition (Carte 11) sont
chargés de la protection de ces espèces en fonction de l’annexe concernée.
Une espèce d’oiseaux, inscrite à l’annexe I de la Convention de Bonn est présente sur la
ZPS : le puffin des Baléares. On recense également neuf espèces d’oiseaux visées par
l’annexe II de la Convention de Bonn présentes sur la ZPS : le faucon pèlerin, la macreuse
noire, le harle huppé, le plongeon catmarin, le plongeon arctique, le grèbe esclavon, la
mouette mélanocéphale, la sterne caugek, la sterne pierregarin.
- La convention de Berne (1982)
La Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe, ou
Convention de Berne, a été signée le 19 septembre 1982. Elle s'applique aux pays membres
du Conseil de l'Europe avec extension possible. Cette convention a pour objet d'assurer la
conservation de la flore et de la faune sauvages et de leurs habitats naturels. Elle accorde une
attention particulière aux espèces menacées d'extinction et vulnérables énumérées dans les
annexes. La Convention de Berne s'accompagne de quatre annexes, toute forme de capture
intentionnelle, la détérioration ou la destruction intentionnelle des sites de reproduction des
animaux figurant à l'annexe II sont interdits, les espèces animales figurant à l'annexe III sont
des espèces dont l'exploitation doit être réglementée, l'annexe IV énumère les moyens de
capture et de mise à mort interdits.
Dix espèces présentes sur la ZPS sont citées à l’annexe II de la convention de Berne :
l’aigrette garzette, le plongeon catmarin, le plongeon arctique, le grèbe esclavon, la sterne
pierregarin, la sterne caugek, le faucon pèlerin, la mouette mélanocéphale, la mouette pygmée
et la mouette tridactyle ; dix autres sont inscrites à l’annexe III : le fulmar boréal, le grand
cormoran, le cormoran huppé, le puffin des Baléares, le fou de Bassan, le harle huppé, la
macreuse noire, la mouette tridactyle, le guillemot de Troïl et le pingouin torda.
- La Convention sur la diversité biologique (1992)
La Convention sur la diversité biologique (CDB) est un traité international adopté lors du
Sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992, avec trois buts principaux : la conservation de
la diversité biologique (ou biodiversité), l'utilisation durable de ses éléments et le partage juste
et équitable des avantages découlant de l'exploitation des ressources génétiques. La CDB
compte actuellement 193 parties (Carte 12).
De nombreux pays signataires ont établi des plans d'action en faveur de
la biodiversité pour mettre en œuvre la convention, l'Europe a proposé
un réseau écologique, dont le réseau Natura 2000 organise les noyaux.
La convention a pris une « importance particulière » en 2010, année
internationale de la biodiversité.
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Carte 12 : Parties de la CBD et du CPB.
(Source : http://www.cbd.int/countries/)
Nb : Le CPB est le Protocole de Carthagène sur la biosécurité (CPB).
-
La convention OSPAR (1992)
La Convention OSPAR (Oslo-Paris) de 1992 est l'instrument
légal actuel qui guide la coopération internationale pour la
protection de l’environnement marin de l'Atlantique du nordest (Carte 13).
Les travaux dans le cadre de la convention sont menés par la
Commission OSPAR, composée des représentants des gouvernements des quinze Parties
Contractantes et de la Commission Européenne, représentant l’Union Européenne. Ces
travaux mettent en pratique l’approche écosystémique en matière de gestion des activités de
l’homme et sont divisés en six stratégies : protection et conservation de la biodiversité marine
et des écosystèmes, eutrophisation, substances dangereuses, industrie du pétrole et du gaz en
offshore, substances radioactives, surveillance continue et évaluation.
Carte 13 : Les cinq régions du nord-est de l’Atlantique concernées par la convention OSPAR.
(Source : www.ospar.org)
La Stratégie diversité biologique et écosystèmes comprend quatre éléments :
- les objectifs de qualité écologique : à l'appui de l'approche écosystémique à la gestion des
activités de l'homme,
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- espèces et habitats : évaluation des espèces et habitats menacés et/ou en déclin, et
élaboration des programmes et mesures en matière de leur protection ;
- zones marines protégées : création en cours d'un réseau écologiquement cohérent d’aires
marines protégées bien gérées ;
- activités humaines : les activités humaines dans la zone maritime OSPAR ayant des effets
préjudiciables potentiels sont en cours d'évaluation et des programmes et mesures visant à les
résorber en cours d'élaboration.
Des objectifs de qualité écologique (EcoQOs) ont été développés comme des outils pour
aider OSPAR et le processus des conférences de la Mer du Nord à honorer l'engagement
d'appliquer l'approche écosystémique à la gestion des activités humaines qui peuvent affecter
l'environnement marin (Source : www.ospar.org).
Deux espèces présentes sur la ZPS sont considérées comme menacées et/ou en déclin par
la convention OSPAR :
la mouette tridactyle et le puffin des Baléares.
- L’accord AEWA (1995)
L’accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie (AEWA)
développé dans le cadre de la CMS (Bonn) et conclu le 16 juin 1995 à La Haye, Pays-Bas, est
entré en vigueur le 1er novembre 1999. Depuis, l’accord est un traité international
indépendant. La zone géographique couverte par l’AEWA (118 pays) s’étend des zones
septentrionales du Canada et de la Fédération russe jusqu’à la pointe la plus australe du
continent africain (Carte 14). L’accord prévoit des actions concertées et coordonnées qui
doivent être prises par les États de l’aire de répartition dans le cadre du système de migration
des oiseaux d'eau auxquels il s’applique. Sur les 118 États de l’aire de répartition, 63 pays (au
1er février 2010) sont actuellement Parties contractantes à l’AEWA.
Carte 14 : Territoire d’application de l’accord AEWA et Parties contractantes.
(Source : www.unep-aewa.org)
Dix espèces identifiées par l’AEWA sont présentes sur la ZPS :
la mouette pygmée, la mouette mélanocéphale, la sterne pierregarin, le goéland brun, le
goéland marin, le plongeon arctique, le plongeon catmarin, le grèbe esclavon, le harle huppé
et la macreuse noire.
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Tableau V : Récapitulatif des espèces de la ZPS visées par les textes internationaux.
(Hors Directive « Oiseaux »)
Annexe I de
Annexe I
Annexe II
Annexe II Annexe III
la
de la
de la
de la
de la
convention
OSPAR AEWA
convention convention convention convention
de
de Bonn
de Bonn
de Berne
de Berne
Washington
Plongeon catmarin
Plongeon arctique
Grèbe esclavon
Faucon pèlerin
Aigrette garzette
Harle huppé
Macreuse noire
Mouette
mélanocéphale
Mouette tridactyle
Mouette pygmée
Sterne caugek
Sterne pierregarin
Puffin des Baléares
Pingouin torda
Guillemot de Troïl
Goéland brun
Goéland marin
Fulmar boréal
Grand cormoran
Cormoran huppé
Fou de Bassan
Total
(21 espèces)
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
2
1
9
10
10
2
10
Le Tableau V récapitule les espèces présentes sur la ZPS et visées par les différents textes
internationaux hors Directive « Oiseaux »5.
Au total, ce sont 21 espèces d’oiseaux présentes sur le périmètre de la ZPS qui sont
concernées par des conventions ou des accords internationaux.
5
Les espèces visées par la Directive « Oiseaux » sont traitées spécifiquement dans la partie II.2.1.
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Les autres Directives européennes
- La DCE : Directive Cadre sur l’Eau (2000)
L'Europe a adopté le 23 octobre 2000 une Directive Cadre sur l'Eau (DCE 2000/60/CE).
L'objectif général est d'atteindre d'ici à 2015 le bon état des différents milieux aquatiques,
dénommés masses d’eau, sur tout le territoire européen. La directive reprend le principe de la
gestion par bassin développée en France depuis la loi sur l'eau de 1964.
La ZPS est incluse dans le bassin SeineNormandie. Le SDAGE (Schéma Directeur
d'Aménagement et de Gestion des Eaux) SeineNormandie est l’outil de planification. Il fixe les
orientations fondamentales d'une gestion
équilibrée de la ressource en eau dans l'intérêt
général et dans le respect de la loi sur l'eau. Il se
décompose par sous-bassin versant en SAGE
(Schéma d’Aménagement et de Gestion de
l’Eau). Il n’existe pas à l’heure actuelle de
SAGE sur le bassin versant côtier contenant la
ZPS.
En 2000, la Directive Cadre sur l’Eau a reconnu
et identifié des domaines où il fallait de
nouveaux textes législatifs spécifiques, dont le
milieu marin.
Le Réseau Hydrologique Littoral Normand
(RHLN) a été mis en place par IFREMER en
2000 afin d’évaluer et de suivre les niveaux
d’eutrophisation des masses d’eaux normandes et ainsi de répondre aux exigences de la
Directive Cadre sur l'Eau (DCE). Dix-huit masses d’eaux littorales ont été définies, la ZPS se
situe dans la zone HC 11. La qualité de cette masse d’eau est considérée comme moyenne.
- La DCSMM : Directive Cadre Stratégie pour le milieu marin (2008)
La Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin (2008/56/CE) établit un cadre d'action
communautaire pour le milieu marin. Ce projet de l’UE complète la DCE, pour ses aspects
marins. La Directive a fait l’objet d’une approche dite « fondée sur les écosystèmes ». Elle
introduit le concept d'« eaux européennes » qui sont les « eaux situées au-delà de la ligne de
base servant pour la mesure de la largeur des eaux territoriales et s'étendant jusqu'aux confins
de la zone placée sous la souveraineté ou la juridiction des États membres, y compris le fond
et le sous-sol de l'ensemble de ces eaux ».
Elle vise à atteindre le « bon état écologique » du milieu marin et à améliorer l’état de
conservation de la biodiversité marine. Trois types de mesures se complètent pour rendre la
stratégie opérationnelle. Dans les milieux marins, les états-membres devront protéger et
conserver les écosystèmes, ou rétablir leur fonctionnement, prévenir et éliminer
progressivement la pollution, contenir l'utilisation des services et des biens marins et les
autres activités menées dans ce milieu à des niveaux compatibles avec les usages futurs et les
écosystèmes marins.
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Les mesures nationales, régionales, départementales et locales
- Les sites inscrits et classés
Le classement des sites inscrits et classés, issus de la Loi des Sites protégés du 2 mai 1930,
consiste pour l'essentiel à instaurer une servitude interdisant de procéder à des travaux autres
que l'exploitation courante ou l'entretien normal sauf autorisation spéciale délivrée par le
préfet ou le ministre (Pivot, 2004).
La pointe du Hoc, comprise dans le périmètre de la ZPS fait l’objet de ce type de classement.
La ZPS contient, un site classé : Pointe du Hoc, à Cricqueville-en-Bessin par arrêté du
28/02/1955 ; un site inscrit : Pointe du Hoc (parking), à Cricqueville-en-Bessin par le même
arrêté (Annexe VIII).
- L’intervention du Conservatoire du Littoral (CdL)
(Source : Conservatoire du Littoral)
Le Conservatoire du Littoral, établissement public à caractère administratif,
créé en 1975, mène une politique d’acquisition foncière visant à la
protection des espaces naturels et des paysages sur les rivages maritimes et
lacustres. Il acquiert des terrains fragiles ou menacés à l'amiable, par
préemption, ou exceptionnellement par expropriation.
Le domaine de compétence du Conservatoire du Littoral s’étend sur tous les
cantons littoraux, ainsi que dans les communes riveraines des estuaires et des deltas et des
lacs de plus de 1 000 ha. Pour faciliter son action, le Conservatoire du Littoral bénéficie la
plupart du temps du droit de préemption que lui délègue le Conseil Général, dans la mesure
où celui-ci a créé une zone de préemption correspondant au périmètre d’acquisition du
Conservatoire. En l’absence de zone de préemption, il procède à des acquisitions par voie
amiable, en partenariat avec les SAFER ou encore, depuis la loi du 27 février 2002 relative à
la démocratie de proximité, par l’institution d’un droit de préemption propre. Le
Conservatoire du Littoral confie la gestion des terrains aux communes, à d'autres collectivités
locales ou à des associations pour qu'elles en assurent la gestion dans le respect des
orientations définies. Par ailleurs, l’article L 322-1 du code de l’environnement et la loi du 27
février 2002 relative à la démocratie de proximité, élargi le domaine de compétence du
Conservatoire au domaine public maritime (DPM). Désormais, il peut se voir confier par
attribution ou affectation des espaces du domaine public maritime de l’État. Citons, pour
exemple, les 5 000 ha du DPM de Chausey qui font l’objet, depuis 2007, d’une attribution au
Conservatoire pour une durée de douze ans.
En Normandie, le Conservatoire du Littoral protège, en 2008, 6 757 ha sur 59 sites et 61 km
de côtes auquel il faut ajouter l’attribution du DPM de Chausey.
Sur la ZPS, le Conservatoire du Littoral est le propriétaire du site historique de la
Pointe du Hoc (cf. I.3.4).
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Les Aires Marines Protégées (AMP)
Une Aire Marine Protégée est un espace délimité en mer, sur lequel est fixé un objectif de
protection de la nature à long terme. Ainsi, peuvent être considéré comme AMP, la partie
maritime des sites Natura 2000 côtiers (et à ce titre la ZPS ici étudiée fait partie des AMP), les
sites Natura 2000 en mer, les parties maritimes des parcs nationaux, des réserves naturelles
nationales (Source : www.aires-marines.fr).
La coordination en matière d'AMP est assurée par l'Agence
des Aires Marines Protégées (AAMP). En parallèle à la
création de l'Agence des Aires Marines Protégées, la loi du 14
avril 2006 a créé un nouveau type d'aire marine protégée : le
parc naturel marin.
À l’heure actuelle, il existe deux parcs naturels marins, la Parc naturel marin d’Iroise (au large
du Finistère en Bretagne) créé en 2007 et la parc naturel marin de Mayotte créé en 2010.
D’autres projets sont à l’étude comme le Parc normand-breton dont le périmètre reste à définir
précisément.
Outre certains sites Natura 2000 ayant une façade maritime, en novembre 2008 la France avait
proposé 76 sites marins (sur 24 000 km²) au réseau "Natura 2000 en mer".
Le site Natura 2000 « Falaise du Bessin occidental » fait partie
du réseau des Aires Marines Protégées.
Les Opérations Grand Site
Une Opération Grand Site (OGS) est une démarche initiée par l'État (ministère en charge de
l’Environnement) qui organise la protection et la gestion de sites de très grande notoriété,
exposés à une fréquentation importante via un programme général de mise en valeur.
L'opération est conçue, financée et réalisée en partenariat avec les acteurs locaux, au premier
rang desquels se placent les collectivités locales et territoriales.
L'Opération Grand Site Normandie 1944, a pour originalité de concerner onze paysages
historiques (Pointe du Hoc, Omaha Beach, Pegasus Bridge, Marais du Merderet, Utah Beach,
Gold Beach, Arromanches, Abbaye d’Ardenne, Pont de Pontaubault, Côte 314, Couloir de la
Mort) illustrant les phases cruciales de la bataille de Normandie. Elle a fait l’objet d’un
protocole d’accord signé le 2 juillet 2002 en présence du Ministre en charge de
l’Environnement. Ce protocole concrétise l’engagement de l’État et des collectivités pour la
mise en œuvre des orientations de gestion et d’aménagement définies pour chacun des sites :
Conseil Régional de Basse-Normandie, Conseils Généraux du Calvados, de la Manche et de
l’Orne, Parcs naturels régionaux des Marais du Cotentin et du Bessin ainsi que Normandie
Maine, le Conservatoire du Littoral, le Comité du Débarquement. Les sites retenus pour cette
opération sont les espaces naturels dans lesquels se sont déroulés des événements majeurs de
la bataille de Normandie, déjà reconnus aux plans national ou international.
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Les plans ORSEC et POLMAR
Le volet POLMAR (POLlution MARitime) des plans ORSEC
(Organisation de la Réponse de SEcurité Civile) constitue un plan
d’intervention en cas de pollution accidentelle des milieux marins,
permettant la mobilisation et la coordination des moyens de lutte
préalablement identifiés. La circulaire du 17 décembre 1997 a confirmé
deux types d’intervention :
- le plan POLMAR/MER est confié aux préfets maritimes ;
- le plan POLMAR/TERRE, sur la frange côtière, est confié aux
préfets des départements concernés, qui en assurent la mise en
œuvre, sous l’autorité du Ministre de l’Intérieur.
La DREAL de Basse-Normandie dans le cadre de la Mission Interservices Mer Et Littoral
(MIMEL) a mené un travail d’actualisation des atlas de sensibilité du littoral aux pollutions
marines pour les départements côtiers de Basse et Haute Normandie. L’atlas de sensibilité
pour le département du Calvados (Le Berre et coll., 2010) est en ligne sur le site de la
DREAL (www.basse-normandie.developpement-durable.gouv.fr).
- Les réserves conventionnelles associatives
Quelques associations de protection de l’environnement travaillent depuis longtemps à la mise
en place de réserves conventionnelles (ou libres) dans le but de protéger des espaces naturels
d’intérêt faunistique ou floristique. Ce type de réserve ne possède qu’un statut juridique de
droit privé, il s’agit le plus souvent d’un accord écrit, formalisé par une convention de gestion,
avec un ou plusieurs propriétaires privés, quand l’association elle-même n’est pas le
propriétaire des terrains mis en réserve.
En Basse-Normandie, citons notamment, le réseau de 56 réserves du CFENBN (Conservatoire
Fédératif des Espaces Naturels de Basse-Normandie), les conventions de préservation de sites
de reproduction de chauve-souris signés par le GMN (Groupe Mammalogique Normand) et le
réseau des 31 réserves ornithologiques du GONm dont la réserve de Saint-Pierre-du-Mont (cf.
I.3.4).
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I.3.3. Aspects réglementaires et documents de planification
Sentier du littoral
L’accès au sentier permettant le passage des piétons sur le littoral (Figure 11) au titre de
l’article L160.6 du code de l’urbanisme, entre l’extrémité Est de l’agglomération de
Grandcamp-Maisy et l’extrémité Ouest de l’agglomération de Saint-Côme-du-Fresne est
interdit (Article 1er de l’arrêté préfectoral du 30 mars 2001, Annexe IX).
Cet arrêté a été pris en raison du danger lié aux éboulements de falaise et mouvements de
terrain consécutifs aux fortes pluies et aux remontées de nappes phréatiques sur le secteur du
Bessin considéré.
Figure 11 : Photographie d’une portion du sentier du littoral sur la ZPS.
Plage d’Englesqueville-la-Percée et chemin des falaises de Saint-Pierre-du-Mont
Suite à la découverte récente de nouveaux engins explosifs datant de la dernière guerre
mondiale et suivant la dangerosité de ceux-ci, la plage, zone située au pied des falaises sur le
territoire de la commune d’Englesqueville-la-Percée est formellement interdite à toute
personne (Article 1er de l’arrêté municipal du 24 août 2009). Par ailleurs, le maire de la
commune de Saint-Pierre-du-Mont a, pour faire suite à l’arrêté préfectoral d’interdiction du
sentier du littoral, interdit par arrêté municipal la circulation (piétonne, deux-roues et autres)
sur le chemin des falaises de la commune (Annexe X).
Hauteur de survol
L’aviation civile est soumise aux « règles de l’air et de circulation aérienne » (Arrêté du 3
mars 2006), la réglementation impose de voler à une altitude minimale de 500 pieds (soit 150
mètres) au dessus du sol ou de l’eau. Cette hauteur minimale de survol peut toutefois être
remontée à 300 m (au dessus du territoire d’un parc national par exemple). Concernant
l’aviation militaire, il n’existe pas de hauteur de survol minimale.
Évaluation des incidences sur les sites Natura 2000
La liste nationale des documents de planification, programmes ou projets ainsi que des
manifestations et interventions qui doivent faire l’objet d’une évaluation des incidences sur un
site Natura 2000, est fixée par le décret n° 2010-365 du 9 avril 2010 (Annexe XI).
Des listes locales (dites 1 et 2) viennent compléter la liste nationale (Annexe XII). Les listes
locales 2 constituent un régime d’autorisation propre à Natura 2000. L’évaluation des
incidences est l’outil qui assure l’équilibre entre préservation de la biodiversité sur un site
Natura 2000 et activités humaines. Le document d’évaluation des incidences se penche
précisément et exclusivement sur l’état de conservation des habitats naturels et des espèces
qui ont justifié la désignation du site (Source : http://www.natura2000.fr). Au même titre que
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l’étude d’impact, l’évaluation des incidences est établie par le pétitionnaire ou le maître
d’ouvrage. Les actions relevant du document d’objectifs et de la charte Natura 2000 sont
toutefois exclues du champ de l’évaluation des incidences. Une fiche de pré-évaluation des
incidences, établie, par la DREAL de Basse-Normandie est disponible à l’adresse suivante :
http://www.basse-normandie.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Formulaire_preeval_incid_N2000_BN_version_3_mars_2011_cle587162.pdf.
Le SCoT Bessin et les documents d’urbanisme communaux
Le Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT), créé par la loi SRU (Solidarité et
Renouvellement Urbain) du 13 décembre 2000, est l’outil réglementaire de conception et de
mise en œuvre d’une planification intercommunale. Au vu du diagnostic de territoire, il fixe
les orientations générales, selon une logique de développement durable, en termes
d’organisation de l’espace sur les 15 à 20 ans à venir (avec une révision obligatoire au bout de
10 ans) et détermine les grands équilibres entre espaces urbains et espaces naturels et
agricoles au travers du Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD).
Le Document d’Orientations Générales (DOG) traduit en objectifs concrets les orientations du
PADD.
L’arrêté préfectoral en date du 3 juillet 2002 a fixé le périmètre du SCoT du Bessin. Après
quelques évolutions et notamment la création d’une nouvelle communauté de communes
dénommée « Bessin Seulles et Mer », le SCoT concerne sept communautés de communes :
Balleroy-Le Molay Littry Intercom, Bayeux Intercom, Bessin Seulles et Mer, IsignyGrandcamp Intercom, Orival, Trévières Intercom, Val de Seulles et une commune : Carcagny,
soit 140 communes au total (Carte 15).
Carte 15 : Territoire du SCOT Bessin.
Le Syndicat Mixte du SCoT Bessin a été créé par arrêté préfectoral en date du 26 mai 2003,
avec pour objet l’élaboration, l’approbation, le suivi, la gestion et la révision du SCoT Bessin.
Le PADD du Bessin affiche trois orientations stratégiques : valoriser l'environnement et le
cadre de vie, structurer et organiser le territoire et dynamiser et mettre en cohérence le
développement économique du territoire. La première orientation comprend notamment, la
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préservation des entités naturelles sensibles (comme la ZPS par exemple) et l’encadrement de
la valorisation littorale.
Les parcelles contenues dans la ZPS sont inscrites en zone ND des Plans d’Occupation des
Sols (POS) communaux respectifs. Le zonage ND correspond au maintien en état naturel des
lieux.
I.3.4. Maîtrise foncière et gestion du site
La maîtrise foncière de la partie terrestre de la ZPS est en cours de transfert. En effet, le
Conseil Général du Calvados a lancé en 2003, via l’Établissement Public Foncier (EPF) de
Normandie, une procédure d’acquisition d’une bande d’une largeur de 20 à 30 mètres entre le
haut de falaise et les parcelles adjacentes, afin de créer une voie verte appelée véloroute.
À l’heure actuelle, la maîtrise foncière est morcelée et l’on recense une vingtaine de
propriétaires privés.
Les terrains préemptés par le Conseil Général et la véloroute
Le projet de véloroute qui a fait l’objet d’une Déclaration d’Utilité Publique (DUP), s’inscrit
dans le cadre du schéma régional des véloroutes et voies vertes et du plan vélo Calvados
(Source : Schéma des véloroutes et voies vertes du Calvados). La DUP a été accordée au
Conseil Général en 2007.
Cette opération relevant d’une approbation administrative et devant faire l’objet d’une étude
d’impact au titre de l’Article L 122-1 du Code de l’environnement et du décret n°77-11-41 du
12 octobre 1997 modifié est soumis à évaluation des incidences au titre de Natura 2000
(II.1.5). La restitution de l’emprise des terrains préemptés aurait dû être faite fin 2011 par
l’EPF de Normandie (comm. pers. E. Daguet CG14). Toutefois, l’acquisition totale des
parcelles est désormais prévue pour fin 2013 (Bescond, 2011).
L’aménagement de la véloroute consiste en la réalisation d’un itinéraire balisé (ou
infrastructure de type routière), sécurisé, et continu, d’une largeur de 2 à 4 m (Figure 12).
Figure 12 : Schéma de la véloroute en cours de réalisation sur la ZPS.
(Source : Ouest Infra, 2006)
L’étude d’impact de la véloroute a été réalisée en 2005-2006 (OuestInfra, 2006), elle
comporte une évaluation des incidences.
Rappelons que les voies vertes sont définies par le décret 2004-998 du 16 septembre 2004 qui
modifie le Code de la route en introduisant une nouvelle catégorie de voies réservées aux
déplacements non motorisés. « Une voie verte est une route exclusivement réservée à la
circulation des véhicules non motorisés, des piétons et des cavaliers » (art. R.110-2 du Code
de la route).
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Pour le moment, au sein de la ZPS, quatre mesures spécifiques de réduction des impacts sont
prévues et inscrites dans l’étude d’impact :
- un retrait de 30 m par rapport à la falaise au lieu de 20 ms sur le restant du tracé
(l’Annexe XIII présente le tracé retenu dans la DUP) ;
- une canalisation du public sur le sentier si nécessaire par des clôtures ;
- la mise en place de panneaux d’information sur la réglementation applicable dans la
ZPS : interdiction de perturbation de l’activité des oiseaux nicheurs ;
- la réalisation du chantier d’aménagement de la véloroute en dehors des périodes
favorables à la reproduction (mars-juillet).
L’étude d’impact prévoit en outre sur l’ensemble du tracé :
- une largeur de sentier limitée à 3 m, cette largeur est limitée à 2 m au droit du
cimetière américain (hors ZPS) ;
- une surveillance régulière assurant notamment des mesures de police (notamment
en ce qui concerne le patrimoine naturel).
En raison de la réalisation « ancienne » de l’étude d’impact, une discussion a été entreprise
avec le Conseil Général du Calvados afin de réfléchir aux meilleures mesures de réduction ou
de compensations des impacts de la véloroute sur la ZPS.
En effet, à titre d’exemple, le retrait du sentier à 30 m ne sera pas toujours réalisable sur la
ZPS (comm. pers. E. Daguet). Il convient donc de veiller notamment à un retrait stratégique
de la véloroute aux endroits les plus sensibles (cf. carte n°18, atlas cartographique).
Le front de falaise
Le front de falaise appartient aux propriétaires des terrains sus-jacents. La propriété du front
de falaise est donc actuellement, comme le parcellaire du haut de falaise, morcelée en une
vingtaine de propriétaires. Le rachat par le Conseil Général du Calvados des terrains en haut
de falaise va toutefois impliquer un changement de propriétaire du front de falaise.
La réserve ornithologique du GONm
Le secteur de Saint-Pierre-du-Mont, dont le kilomètre de falaise accueille la
plus forte concentration de mouettes tridactyles nicheuses, a été désigné en
réserve ornithologique le 10 octobre 1980 (Figure 13 et Figure 14) par
convention entre les propriétaires des parcelles adjacentes, la commune de
Saint-Pierre-du-Mont et le GONm (Annexe XIV).
Figure 13 : Photographies des panneaux matérialisant la réserve de Saint-Pierre-du-Mont en 2010.
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Depuis 2011, A. Chartier a remplacé G. Vimard au poste de conservateur bénévole de la
réserve ornithologique et R. Purenne est le garde technicien, salarié du GONm depuis 2001.
Depuis la création de la réserve, un suivi ornithologique précis est réalisé sur la réserve mais
également sur l’ensemble de la ZPS. Les résultats, synthétisés dans un rapport annuel intégré
dans l’État des Réserves du GONm (ERG), ont servi notamment à la réalisation du diagnostic
ornithologique de la ZPS (Vimard et coll., 2008) et du présent document d’objectifs.
Figure 14 : Corniche de nidification des mouettes tridactyles sur la réserve de Saint-Pierre-du-Mont.
Le rachat des terrains par le CG14 va rendre caduque la convention et par conséquent la
réserve ornithologique. Une discussion devra absolument être menée afin de mettre à jour
cette convention pour reconduire la réserve ornithologique et ainsi permettre au GONm
d’animer dans les meilleures conditions la mise en œuvre du DOCOB.
Les terrains du Conservatoire du Littoral (CdL)
Le Conservatoire du Littoral est le propriétaire du site historique de la
pointe du Hoc, 25 ha acquis entre 1978 et 1986 sur les communes de
Cricqueville-en-Bessin et de Saint-Pierre-du-Mont. La gestion de ces
terrains est assurée par le Syndicat Mixte Calvados Littoral Espaces
Naturels (SMCLEN).
La jouissance exclusive du site a été consentie par l’État au gouvernement
des États-Unis d’Amérique sous forme d’un traité en 1956. Les 12 ha
constituant le champ de bataille (parcelles section C n° 93 à 101) ont été cédés à perpétuité le
11 janvier 1979 par le décret n°79-383 (Annexe XV), au gouvernement américain, ce dernier
a confié la charge de son entretien à l’American Battle Monuments Commission (ABMC).
Une convention de gestion tripartite, établie entre le Conservatoire du Littoral, l’ABMC et le
Département du Calvados, a été signée le 8 août 2007 pour une durée de neuf ans (Annexe
XVI).
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Les travaux de confortement de la pointe du Hoc
À partir d’avril 2006, un travail a été mené par l’ABMC, le Conservatoire du Littoral, la
DIREN (devenue DREAL) et la DDEA6 (devenue DDTM) sous l’égide de la sous-préfecture
de Bayeux pour conforter la pointe du Hoc. Son objectif était de ralentir le recul de la falaise
pour pérenniser ce haut lieu de mémoire. Pour ce faire, les cavités créées principalement par
l’érosion marine et situées au pied de la falaise et au droit du site historique ont été comblées
à l’aide d’un béton aux caractéristiques « érosives » similaires à la roche environnante d’après
le dossier communiqué par l’ABMC (comm. pers. R. Leymarie, CdL). Le béton a été
recouvert de blocs calcaires. Une présentation du projet a été réalisée le 3 mars 2009 en Souspréfecture de Bayeux. Les travaux ont débuté le 8 février 2010 (Figure 15) et se sont achevés
en septembre 2010.
Figure 15 : Photographies du chantier de la pointe du Hoc au commencement des travaux.
(En février et avril 2010)
Le conservateur de la réserve (GONm) de Saint-Pierre-du-Mont, avait précisé que les travaux,
ponctuels à l’échelle du site, ne concernaient que quelques couples de fulmars boréaux. Ce
projet a en outre fait l’objet d’une évaluation des incidences au titre de Natura 2000.
Le DPM
(Source : Conservatoire du Littoral, 2010)
C'est en 1681, par l'Ordonnance de la Marine de Colbert que se crée le Domaine Public
Maritime où « tout ce que la mer couvre et découvre et jusqu'où le grand flot de mars peut
étendre sur les grèves ». Il ne peut être ni vendu, ni cédé, ni usurpé.
Il correspond aujourd'hui à l'estran (zone intertidale) et au sol et sous sol ainsi que les lais et
relais de la mer (« terrains formés par les dépôts de la mer sur la côte et terrains à découvert
après le retrait de la mer, mais qui ne sont plus recouverts par les grandes marées »). Il s'étend
vers le large à la zone des eaux territoriales des 12 milles nautiques (22 km). Le DPM naturel
est donc constitué (Figure 16) :
- du sol et sous-sol de la mer, compris entre la limite haute du rivage (celle des plus hautes
mers en l’absence de perturbations météorologiques exceptionnelles) et la limite de la mer
territoriale côté large,
- des étangs salés en communication naturelle avec la mer,
- des lais et relais de mer (dépôts alluvionnaires).
6
Direction Départementale de l’Équipement et de l’Agriculture.
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Figure 16 : Emprise du Domaine Public Maritime (DPM).
(Source : CdL, 2010)
Le DPM artificiel comprend les ouvrages portuaires et les infrastructures liées à la navigation
(phares, balises, etc.). Le DPM est délimité administrativement à partir de critères "naturels" :
constatation sur le terrain (rivage de la mer, lais et relais) ou utilisation de procédés
scientifiques. La domanialité publique, imprescriptible et inaliénable, est donc "gelée" à un
moment donné mais celle-ci peut s’accroître en cas d’avancée de la mer.
En revanche, en cas de retrait de la mer, les lais et relais dégagés demeurent du domaine
public.
L'utilisation du DPM est orientée vers la satisfaction des besoins collectifs et repose, par
conséquent, sur un principe de liberté d'accès et de gratuité de l'usage public. Une utilisation
privative peut toutefois être exercée sur une partie délimitée du DPM, sous réserve
d'autorisation préalable de la part de l'administration. Elle est accordée contre paiement d'une
redevance sous forme d'Autorisation d'Occupation Temporaire (AOT). À l'exception des
usages professionnels et des services publics, la circulation au moyen de véhicules terrestres à
moteur y est interdite. Une très grande partie du site Natura 2000 relève du DPM et est donc
soumis à cette réglementation spécifique. Aucune AOT n’a été accordée sur la ZPS.
La loi du 3 janvier 1991 relative à la circulation des véhicules terrestres dans les espaces
naturels et l’article 30 de la loi « Littoral » affirme comme principe l’interdiction de la
circulation des véhicules à moteur sur le DPM. Toutefois, et sauf indications contraires, cette
interdiction générale ne s’applique pas aux véhicules destinés à remplir une mission de
service public ainsi qu’aux véhicules utilisés à des fins professionnelles de recherche,
d’exploitation ou d’entretien des espaces naturels (Mary et Vial, 2009).
Enfin, les maires exercent un pouvoir de police spéciale sur une zone de mer de 300 mètres à
partir de la limite des eaux en matière de baignade et d’activités nautiques pratiquées à partir
du rivage avec des engins de plage ou des engins non immatriculés (Figure 17).
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Figure 17 : Compétences et gestionnaires du Domaine Public Maritime (DPM).
(Source : CdL, 2000)
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Le tableau suivant (Tableau VI) récapitule les « données administratives » de la ZPS.
Tableau VI : Récapitulatif des données administratives.
Données
administratives
Région
Département
Communes
Habitants
PNR
Quantification
Qualification
1
1
Basse-Normandie
Calvados
Vierville-sur-Mer, Louvières, Englesqueville-laPercée, Saint-Pierre-du-Mont, Cricqueville-enBessin
5
661 en 2006
dans les
communes de la
ZPS
1 situé à
proximité
Enjeux par rapport à
Natura 2000
Gouvernance
Gouvernance
Gouvernance
Population rurale en déprise démographique
PNR des Marais du Cotentin et du Bessin
Terrains du
Conservatoire
du Littoral
25 ha
Section C, parcelles n° 92 et 102 : commune
de Cricqueville Section A, parcelles n° 1, 2 et 3
: commune de Saint-Pierre-du-Mont
Gestion concertée
avec le SMCLEN
Aire Marine
Protégée
Environ 1 500 ha
Zone marine de la ZPS
Gestion concertée
avec l’AAMP
Etats-Unis
d’Amérique
12 ha
Site classé
2
Site inscrit
1
OGS :
Opération
Grand Site
1
Normandie 44
Richesse historique,
tourisme développé
SAGE, SDAGE
Pas de SAGE en
cours, SDAGE
Seine-Normandie
SDAGE Seine-Normandie
Bonne qualité des
eaux marines
Section C, parcelles 93 à 101 : commune de
Cricqueville-en-Bessin
Pointe du Hoc à Cricqueville-en-Bessin
Omaha-Beach
Pointe du Hoc à Cricqueville-en-Bessin
(Parking)
Gestion concertée
avec l'ABMC
Richesse historique,
tourisme développé
Très fort :
Bande de 30 m
de large sur toute
la frange littorale
de la ZPS
Création de la Véloroute
ZNIEFF
1 de type 1 et 1
de type 2
Cf. Annexe VII
Autres sites
Natura 2000 à
proximité
2
ZPS « Basses vallées du Cotentin et Baie des
Veys »
ZPS « Baie de Seine Occidentale »
Terrain du CG
14
- Augmentation
potentielle du
dérangement,
+ aménagements,
gestion concertée…
Présence d'espèces
remarquables
Coordination avec
les autres opérateurs
(PNRMCB et
AAMP/CRPMEM)
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I.4. PAYSAGES DU BESSIN ET GRANDS MILIEUX DE LA ZPS
I.4.1. Paysages du Bessin
Les paysages du Bessin sont variés, on y différencie quatre grands types de paysages et dix
entités paysagères (Carte 16) :
- les paysages bocagers à maille plus ou moins large sur des reliefs plus ou moins
marqués,
- les paysages de marais (marais du Véret, marais de Ver et Graye-sur-Mer, marais de
l’Aure),
- les paysages agricoles mixtes en mutation (campagne de Caen, entrée de plaine) et,
- les paysages littoraux (baie des Veys, falaises verticales du Bessin, côte de Nacre).
Carte 16 : Entités paysagères du Bessin.
(Source : CAUE7 2005)
Les falaises du Bessin se divisent en deux secteurs : à l’Est, les falaises du Bessin oriental et à
l’Ouest, les falaises du Bessin occidental.
7
CAUE : Conseils d'Architecture, d'Urbanisme et d'Environnement
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I.4.2. Grands milieux de la ZPS
On distingue quatre grands types de milieux sur la ZPS des falaises du Bessin Occidental : la
zone marine, l’estran découvert à marée basse, le front de falaise et le haut de falaise.
La zone marine et l’estran découvert à marée basse
La zone marine (Figure 18) s’étend sur une longueur de sept kilomètres pour une largeur d’un
mille marin (1 852,3 m). Toutefois, en fonction des marées et des cœfficients de marée, la
surface en eau et la profondeur varient notablement.
Figure 18 : Photographies de la zone marine et du platier de la ZPS en 2009.
L’estran découvert à marée basse est constitué d’un platier rocheux ou marneux plus ou moins
recouvert par des éboulements calcaires (Figure 19) issus de l’érosion de la paroi de la falaise
et des loupes d’arrachement.
Outre le platier rocheux, on trouve quelques secteurs sableux ou à galets, essentiellement aux
extrémités de la ZPS.
Figure 19 : Éboulement calcaire sur le platier de la ZPS en 2009.
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Le front de falaise et le haut de falaise
Le front de falaise se caractérise par une paroi verticale calcaire formée, du fait de la friabilité
de la roche, d’une multitude de corniches, trous, fissures et surplombs rocheux plus ou moins
végétalisés (Figure 20).
Figure 20 : Portion de la falaise sur la ZPS en 2008.
Cette structure variée et en perpétuel remaniement permet l’accueil de nombreux oiseaux
nicheurs comme le faucon pèlerin, le fulmar boréal, le cormoran huppé, les goélands brun et
argenté et la mouette tridactyle. Par ailleurs, en raison de sa verticalité, la paroi apporte une
sécurité aux oiseaux nicheurs vis-à-vis des prédateurs terrestres (mammifères carnivores).
Le plateau sommital est constitué principalement de parcelles cultivées (Figure 21).
Toutefois, quelques prairies sont encore présentes. Le secteur situé entre les parcelles et le
bord de la falaise est occupé soit par des pelouses calcicoles soit par un peuplement d’arbustes
(fourrés landicoles et calcicoles, cf. II.2.2 ) qui accueille la majorité des passereaux nicheurs
de la ZPS.
Figure 21 : Photographie aérienne des parcelles en haut de falaise en 2008.
(Secteur du Bec et de la Baie du Mont)
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DOCUMENT D’OBJECTIFS
NATURA 2000
FALAISE DU BESSIN
II. DIAGNOSTIC SOCIO-ECONOMIQUE ET ECOLOGIQUE
DE LA ZPS « FALAISE DU BESSIN OCCIDENTAL »
- 52 -
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II.1.
ACTIVITES ET USAGES
Au regard de la faible superficie de la ZPS sur la partie terrestre et de l’occupation du sol sur
la frange littorale concernée (secteur de falaises), les activités économiques sont peu
nombreuses en comparaison à d’autres sites naturels normands classés Natura 2000 (baie du
Mont Saint-Michel, estuaire de l’Orne, etc.).
L’agriculture représente la principale activité en haut de falaise, le secteur marin est, quant à
lui, utilisé principalement pour la pêche professionnelle et de plaisance.
Enfin, les activités de loisirs (tourisme, vol libre, etc.) se pratiquent majoritairement en
bordure de falaise.
Les différentes activités sont présentées ci-après sous forme de fiches synthétiques.
- 53 -
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II.1.1. Activités agricoles du Bessin et de la ZPS
Généralités
(Source : CITADIA, 2008)
L'agriculture du Bessin est caractérisée par
la prédominance de l’élevage laitier à l'Ouest
et de la culture intensive céréalière à l'Est.
Elle bénéficie d'atouts déterminants qui font
du Bessin l’un des secteurs du Calvados où
l’agriculture conserve encore une part
prépondérante.
La Surface Agricole Utile (SAU) représente
80 % du territoire du Bessin qui compte
1 043 exploitations professionnelles.
Leur superficie moyenne avoisine les 72 ha. Cette superficie est en forte augmentation (49 ha
en 1988). Enfin, l'agriculture du Bessin se caractérise par la relative jeunesse des exploitants
(les moins de 50 ans contrôlent 67 % de la SAU). L'agriculture est traditionnellement tournée
vers l'élevage bovin et la production laitière qui concernent 73 % des exploitations
professionnelles. Il existe des AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) pour le beurre et la
crème à Isigny-sur-Mer (Coopérative d'Isigny-Sainte-Mère).
Malgré une forte structuration et la qualité des productions, l'agriculture du Bessin reste
confrontée à des enjeux importants et à de profondes mutations mises en évidence par le
SCoT :
- une évolution brutale de la structure des exploitations : L’élévation du seuil de rentabilité au
cours de ces dernières années s’est traduite par une sélection drastique des plus grandes
exploitations au détriment des plus petites.
- une diminution de la Surface Toujours en Herbe (STH) : en 12 ans elle a perdu 11 000 ha
(soit -23 %) alors que les terres labourables en gagnaient 7 600 (soit +22 %), principalement
au profit des céréales (+3 500 ha) et des cultures fourragères (+1 500 ha). Au total, en 2 000,
la STH ne représentait plus que 47 % de la SAU du Bessin.
- une diminution du nombre des exploitations agricoles : le nombre d’exploitations
professionnelles est passé de 1 547 en 1988 à 1 043 en 2000, soit une baisse de 32 %.
- une diminution de la population agricole : elle est passée de 7 566 personnes en 1988 à
5 170 en 2 000 (-31 %).
- une adaptation du parcellaire agricole : à l’Est, les opérations de remembrement traduisent
l’avancée de l’ « openfield » de la plaine de Caen jusqu’à Bayeux.
- un bocage en péril : compte tenu de l’évolution prévisible de l’armature productive du
Bessin qui privilégie l’ « openfield » et la culture céréalière et fourragère, de l’avancée de
l’urbanisation dans la plaine de Caen, et de phénomènes naturels ayant de grandes incidences
sur l’écosystème du Bessin (graphiose de l’orme), les paysages de bocages sont menacés.
Son maintien est un enjeu majeur pour la mise en place d’un développement harmonieux et
respectueux de l’environnement.
Le parcellaire sur la ZPS
La consultation des cadastres, réalisée lors des entretiens avec les maires des communes
faisant partie de la ZPS, a permis de recueillir, d’une part, les informations relatives aux
propriétaires des parcelles incluses dans le périmètre de la ZPS et, d’autres part, celles
concernant les exploitants de ces mêmes parcelles. Ainsi, on dénombre une vingtaine
d’exploitants et autant de propriétaires.
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Les pratiques agricoles en haut de falaise
L’occupation du sol a été déterminée par photo-interprétation à l’aide de l’orthophoto et par
vérification sur le terrain.
À l’intérieur de la ZPS, en haut de falaise, les parcelles en culture sont largement dominantes
(90 %), toutefois il subsiste quelques parcelles en prairies (7 %). Enfin, le site de la pointe du
Hoc, ainsi que les quelques parcelles boisées ou en friches et les parcelles « urbanisées »
(parking, aménagements, etc.) apparaissent dans la catégorie « Autres » et représentent 3 %
du parcellaire en haut de falaise (Carte 17 et Figure 22).
Carte 17 : Occupation du sol sur la ZPS.
Occupation du sol en haut de falaise
7%
3%
90%
Cultures
Prairies
Autres
Figure 22 : Graphique illustrant l’occupation du sol en haut de falaise sur la ZPS.
Sur certains secteurs (Saint-Pierre-du-Mont notamment) des portions de l’ancien sentier
littoral ont été mises en culture provoquant une mise à nu des terres jusqu’au bord de la paroi.
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Cette situation constitue une menace dans la mesure où elle peut avoir des conséquences dans
l’accélération et l’amplification des phénomènes d’érosion engendrant les écroulements de la
paroi.
L’utilisation de traitements chimiques sur les parcelles cultivées en haut de falaise et
particulièrement à l’aplomb des colonies de mouettes tridactyles est également une menace
pour la conservation de l’avifaune du site.
II.1.2. Pêche professionnelle embarquée
Généralités
(Source : Agreste Calvados, IFREMER, CITADIA, CRPMEM de Basse-Normandie)
On peut dire que, contrairement au pêcheur de loisir, le pêcheur professionnel tire son revenu
du produit de sa pêche.
Le pêcheur est assimilable à un chasseur ou un cueilleur. Bien qu’on le considère souvent
comme un « producteur », le pêcheur ne produit pas, mais il prélève une part de la ressource
naturelle. La ressource naturelle est renouvelable, mais elle n’est pas illimitée.
Le pêcheur a donc une responsabilité en terme de développement durable. Il est souvent
partagé entre la nécessité économique (nécessité individuelle) et la préservation des
ressources naturelles (nécessité collective). La ressource n’est pas « patrimonialisable » et les
zones de pêche sont des espaces ouverts très convoités (nombreux pêcheurs professionnels et
plaisanciers).
Le pêcheur ne maîtrise pas son champ de « production ». Il pêche sur des zones ouvertes à la
concurrence d’autres pêcheurs. Il est à la merci des éléments naturels (vents, marées,
tempêtes, etc.) qui rendent les captures difficiles, voire impossibles certaines fois.
Ses possibilités d’anticipation sont donc faibles même si son expérience professionnelle lui
permet d’améliorer ses performances.
Aspects réglementaires et organisationnels
L’exercice de la pêche maritime est régi par décret – loi du 9 janvier 1852 relatif à l’exercice
de la pêche maritime sauf articles 3, 3-1, 3-2 et 5, la loi n°97-1051 du 18 novembre 1997
d’orientation sur la pêche maritime et les cultures marines sauf son article 2 et l’ordonnance
n°2010-462 du 6 mai 2010 créant un livre IX du code rural relatif à la pêche maritime et à
l’aquaculture marine.
La loi n°91-411 du 2 mai 1991 crée l’organisation interprofessionnelle des pêches maritimes
et des élevages marins. Celle-ci regroupe les membres des professions qui se livrent aux
activités de production, premier achat et transformation des produits des pêches maritimes.
L’organisation comprend le comité national (CNPMEM), les comités régionaux
(CRPMEM) et les comités locaux (CLPMEM), dotés de la personnalité morale et de
l’autonomie financière (cette organisation a été revue le 1er janvier 2012, les comités locaux
sont devenus les antennes locales du comité régional). La loi n°91-411 du 2 mai 1991 a été
abrogée et remplacée par l’ordonnance n°2010-462 du 6 mai 2010 créant un livre IX du code
rural relatif à la pêche maritime et à l’aquaculture marine. L’organisation reste cependant
pratiquement inchangée.
La baie de Seine occidentale, et par voie de conséquence la ZPS, est concernée par les
domaines de compétence du Comité Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins
de Basse-Normandie (CRPMEM) et des Comités locaux des Pêches Maritimes (CLPMEM)
de Port-en-Bessin et de Grandcamp-Maisy.
Outre le rôle de représentation des marins pêcheurs professionnels bas-normands, le
CRPMEM a pour objectif de mettre en place des outils de gestion de la ressource dans les 12
milles marins. Dans ce contexte, les espèces de coquillages, de crustacés et de céphalopodes
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(seiches) faisant l’objet d’une exploitation professionnelle sont soumises à l’obtention d’une
licence de pêche délivrée par le CRPMEM de Basse Normandie. À cela s’ajoute une
réglementation particulière spécifique mise en place par les professionnels (via le CRPMEM)
rendue obligatoire par arrêté préfectoral.
Réglementation de la pêche embarquée pour les coquillages et les crustacés
(Source : CRPMEM de Basse-Normandie)
Chaque espèce est exploitée durant une période
déterminée dépendant de critères biologiques (repos
biologique estival de la coquille St-Jacques, praire,
bulot, araignée, etc.) ou de critères commerciaux
(réduction de la période de pêche en fonction des
apports prévus ou de la qualité des animaux).
Toutes les espèces de coquillages sont soumises à une
réglementation particulière, (licences ou autorisations
administratives). Les bivalves, bulots, coquilles StJacques et praires sont encadrées par un système de
licence de pêche qui limite le nombre de navires
Casier à étrille, CRPMEM.
exploitants et fixe les règles pratiques de pêche comme
les quotas journaliers, les périodes de fermeture et d’ouverture, les horaires de pêche, les
caractéristiques des engins de pêche, etc.
Toutes les espèces de crustacés ont une taille réglementaire de pêche. De plus, une politique
d’encadrement de l’effort de pêche a été mise en place depuis 1994 (au niveau européen, mais
depuis plus longtemps au CRPMEM). Elle prévoit : une limitation du nombre de navires
autorisés à exploiter les crustacés (220 caseyeurs pour la région bas-normande). La pêche des
crustacés n’est autorisée qu’à l’aide de casiers ou de filets de maillage > 220 mm (filets
spécifiques pour la pêche de l’araignée).
Le nombre de casiers à crustacés est limité à 200 casiers par homme et plafonné à
1 000 casiers par navire. Une obligation de marquage des casiers à gros crustacés et crabe vert
est en place, l’usage modéré des casiers pièges (dont la quantité ne peut excéder 50 % du
nombre total de casiers) soit 100 casiers par homme ou 500 casiers par navire et leur
interdiction dans les zones sensibles sont instaurés.
La réglementation relative aux principales espèces pêchées à proximité ou sur la ZPS est
donnée dans le tableau suivant.
Tableau VII : Réglementation de la pêche des coquillages sur la ZPS.
(Source : CRPMEM, 2010)
Espèces
NAVIRES
ENGINS
Taille
réglementaire
en cm
Contingent
Conditions
Quota
par jour
Coquille
St-Jacques
(Baie de
Seine)
11
158
<16 m
<330 kw
250 kg /
homme
Moule
4
65
<16 m
<30 Tjb
360 kg /
homme
Bulot
4,5
50
<12 m
300 kg /
homme
Quota
par
navire
PERIODE
Maillage
en mm
Nombre
Ouverture
Nombre
jours/
sem
Temps
de
pêche
92
16 dragues
anglaises
De déc à fév
ou mars
4
lun 12 h ven 12 h
1,8 t /
jour
-
1 drague
variable
(de mai- juin
à oct -nov)
5
dim 23 h
- ven 18
h
900 kg
/ jour
-
240/homme Toute l’année
max.
(sauf en
720/navire
janvier)
5
lun 00 hven 24 h
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Flottille et captures
(Source : CRPMEM)
Le Bessin compte trois principaux ports de pêche
Port-en-Bessin, 2e port de pêche artisanale de
Normandie, Grandcamp-Maisy, 3e port de pêche et
Courseulles-sur-Mer (Tableau VIII).
Il est doté d'une structure d'exploitation remarquable à
l'échelle du Calvados (62 % des bateaux de pêche du
département). Les principales captures sont la seiche,
la coquille Saint-Jacques et les poissons divers.
Grandcamp-Maisy est principalement un port de
débarque pour la coquille St Jacques. Les navires
côtiers débarquent du bulot, des crustacés, de la seiche
Port de pêche de Grandcamp, CRPMEM.
et des poissons divers. L’essentiel des captures est
vendu en centre de marée (Tableau IX), quelques
navires pratiquant la vente directe sur Grandcamp-Maisy et Courseulles-sur-Mer. La
transformation des captures sur place (Port-en-Bessin) concerne le filetage des poissons et la
mise en noix des coquilles ainsi que leur congélation.
Tableau VIII : Caractéristiques des ports de pêche du Calvados en 2005.
(Source : CRPMEM 2010 pour la flottille et DRAM 2007)
Ports de pêche
Bateaux
Apport
(en tonne)
Chalutiers de
plus de 10 m
Nombre de
marins
Production
Grandcamp
43
?
17
127
Coquille, poissons, moules
10
?
0
10
Moules, seiche, crustacés,
poissons
31
8 920
20
153
Seiche, encornet, coquille,
sole, divers poissons
Isigny, Asnelles
Meuvaines,
Ver-sur-Mer
Port-en-BessinHuppain
Tableau IX : Captures débarquées en criée en 2007.
(Source : OPBN8)
GrandcampDonnées en criée 2007 (en kg)
Port-en-Bessin
Maisy
Coquilles Saint-Jacques
1 162 003,00
1 010 410,80
Poissons
526 520,40
4 476 462,60
Céphalopodes
129 693,50
1 366 629,10
Coquillages : bulots et pétoncles
28 923,00
173 353,10
Crustacés
635,00
444,00
Total
1 847 774,90
7 027 299,60
8
OPBN : Organisation de Producteurs de Basse-Normandie.
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Utilisation de la zone marine de la ZPS
(Sources : CRPMEM, CLPMEM)
Seuls les petits navires originaires des ports de Grandcamp, Asnelles, Isigny-sur-Mer, Versur-Mer et de Port-en-Bessin travaillent sur la zone marine de la ZPS.
Ils sont polyvalents, pratiquant les casiers à crustacés (araignées, tourteaux, étrilles), à bulots
ou à seiches ainsi que les filets et parfois la drague à moule.
Les fileyeurs sont des navires conçus pour mettre à l’eau des filets maillants ou emmêlants
qui, selon les espèces recherchées, peuvent être calés sur le fond. L'essentiel de la flotte des
fileyeurs est constitué de petits bateaux (inférieurs à 12 m), qui permettent également
l'utilisation d'autres engins de pêche passifs (casiers, tamis, etc.).
Les caseyeurs sont, comme les fileyeurs, plutôt des navires de petite taille (en grande
majorité inférieurs à 12 m). Ils pratiquent une pêche côtière, dans la zone des 12 milles, où ils
mouillent leurs casiers pour pêcher des crustacés, des bulots et des seiches.
Une vingtaine de ces navires, attachés aux ports de Grandcamp-Maisy et de Port-en-Bessin,
utilisent la ZPS pour leurs activités (comm. pers. M. Parrad, CRPMEM).
Les « dragueurs », navires pratiquant la pêche à la
drague peuvent, lorsque la ressource le permet, exploiter
des gisements de moules en mer dont certains (en
fonction des années) se trouvent dans la ZPS ou à
proximité. En effet, il existe une zone de pêche à la
moule en mer, incluant la ZPS, entre Gatteville-phare et
le clocher de Vierville-sur-Mer. Cette zone est exploitée
par 65 navires disposant d’une licence spécifique.
Drague de moules, CRPMEM
Chaque année, au mois de mars, une évaluation du gisement est effectuée par le CRPMEM
Basse-Normandie en partenariat avec la station IFREMER de Port-en-Bessin, à bord d’un
navire professionnel. Les périodes et quotas de pêche sont fixés annuellement par arrêté
préfectoral sur proposition de la commission du CRPMEM (réunissant professionnels,
scientifiques et administrations). Les dates habituelles d’ouverture figurent dans le Tableau
VII.
Coquilles Saint-Jacques, CRPMEM.
Par ailleurs, plusieurs navires originaires de Port en
Bessin et de Grandcamp-Maisy sont titulaires d’une
licence permettant de pêcher la coquille Saint-Jacques en
baie de Seine. Il est exceptionnel que la ressource en
coquille Saint-Jacques se trouve sur le périmètre de la
ZPS. La coquille Saint-Jacques se pêche à la drague. La
pêche en baie de Seine est ouverte généralement de fin
novembre et début décembre à fin février ou mars. Suite
à la campagne COMOR (coquilles Manche orientale)
menée annuellement par la station Ifremer de Port-enBessin pour évaluer le gisement de la baie de Seine, les
dates et quotas sont fixés par arrêté préfectoral sur
propositions des comités régionaux des pêches.
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Plus de la moitié des navires sont polyvalents, pouvant pratiquer la pêche des moules à la
drague, le tamis à civelle, les filets ou les casiers.
Le chalutage du lançon est autorisé dans la bande côtière des 3 milles (pour les navires
titulaires d’une autorisation administrative) à partir de la laisse de basse mer (arrêté 57/2008
réglementant l’usage des filets remorqués à moins de 3 milles de la laisse de basse mer du
département du Calvados et de l’est du département de la Manche. Titre III). Seul le
chalutage du lançon est autorisé dans la ZPS, et pratiqué par une dizaine de navires (9
titulaires d’autorisations en 2010).
Dans la bande située entre 1,5 mille et trois milles (Carte 18Erreur ! Source du renvoi
introuvable.) de la laisse de basse-mer, le chalutage fait l’objet d’une réglementation
particulière et est notamment soumise à la détention d’une autorisation administrative
individuelle délivrée par la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) du
Calvados. De manière générale, les navires ne possédant pas d’autorisation individuelle ne
peuvent pas pêcher au chalut entre la côte et la limite des trois milles.
Les zones de chalutage situées sur et à proximité de la ZPS sont présentées sur la figure
suivante, la ligne bleue correspond à la limite Sud de chalutage pour la sole, la seiche et le
maquereau alors que la ligne rouge marque la limite Nord.
Carte 18 : Zones de chalutage aux alentours de la ZPS.
Les zones jaunes représentent les zones de chalutage pour le bouquet d’Europe.
Cette pêche ne peut être pratiquée que par des navires inférieurs à 10 mètres, d’une puissance
inférieure à 200 CV et titulaires d’une autorisation administrative.
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II.1.3. Pêche à pied professionnelle et de plaisance
Généralités
(Source : DDTM 14)
La pêche à pied se pratique sur l'estran lorsque la marée descend, avec des pics de
fréquentation lors des gros coefficients de marée. Dans le département du Calvados, de
nombreuses espèces de coquillages (coques, palourdes, moules, bigorneaux, couteaux) et de
crustacés (crevettes grises, étrilles, bouquets, tourteaux, homards) voire de poissons
(lançons/équilles) peuvent être ramassées. La région Basse-Normandie compte 400 pêcheurs
professionnels (CRPMEM de Basse-Normandie). Dans le Calvados, la bande littorale de
Grandcamp à Ouistreham est très prisée.
Aspects organisationnels et réglementaires de la pêche à pied professionnelle
La pêche à pied professionnelle n’a été que récemment reconnue comme une profession à
part entière. Depuis 2001, la pêche à pied professionnelle est dotée d’un statut à part entière.
Le décret n°2001-426 du 11 mai 2001 modifié par le décret n°2010-1653 du 28 décembre
2010 et l’arrêté du 11 juin 2001 déterminent le cadre juridique de l’activité.
Le permis de pêche à pied est délivré pour une durée d’un an par le préfet de département
dans lequel le demandeur exerce son activité principale, il est valide sur l’ensemble du
territoire national
Depuis 2003, les pêcheurs à pied sont intégrés aux Comités Locaux des Pêches Maritimes
(devenus antennes locales du comité régional). Ces derniers mettent en place un système de
licence garantissant l’accès à un gisement de coquillages en particulier. Le Comité Régional
des pêches de Basse-Normandie a délivré, de son côté et pour l’ensemble de la région, 400
licences de pêche à pied en 2010.
La majorité des timbres délivrés permettent de pêcher des coques (60 %) et des moules
(30 %). Les objectifs principaux de la mise en place de licences sont d’adapter l’effort de
pêche en contingentant l’activité, de gérer la répartition des métiers et de maintenir une
activité viable en fixant les mesures techniques (périodes d’ouverture, horaires, quotas et
engins de pêche) (CRPMEM de Basse-Normandie).
L’arrêté du 21 mai 1999 (relatif au classement de salubrité et à la surveillance des zones de
production et des zones de reparcage des coquillages vivants) stipule que la pêche des
coquillages ne peut être pratiquée à titre professionnel que dans les zones de production
classées sanitairement A, B, ou C (Carte 19). Cette classification est basée sur une évaluation
des niveaux de la contamination microbiologique et chimique des gisements :
- zones A : les coquillages peuvent être récoltés pour la consommation humaine directe,
- zones B : les coquillages peuvent être récoltés mais ne peuvent être mis sur le marché pour
la consommation humaine directe qu’après avoir subi, soit un traitement dans un centre de
purification associé ou non à un reparcage, soit un reparcage,
- zones C : les coquillages ne peuvent être mis sur le marché pour la consommation humaine
directe qu’après un reparcage de longue durée, associé ou non à une purification, ou après une
purification intensive mettant en œuvre une technique appropriée. La pêche à pied de loisirs
est interdite.
- zones D : les coquillages ne peuvent être récoltés ni pour la consommation humaine directe,
ni pour le reparcage, ni pour la purification. La pêche à pied de loisirs est interdite.
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Carte 19 : Classement sanitaire des zones de production de coquillage du Calvados.
(Source : DDTM, 2010)
Carte 20 : Localisation des zones de pêche à pied de loisir des coquillages du littoral du Calvados.
(Source : DDTM, 2009)
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La pêche de loisir des coquillages, même si elle est moins « encadrée » n’en est pas moins
réglementée (décret n° 90-618 du 11 juillet 1990 modifié par les décrets n°99-1163 du 21
décembre 1999 et n° 2007-1317 du 6 septembre 2007).
Les règles suivantes doivent être respectées par tous les pêcheurs plaisanciers :
- interdiction de vendre le produit de la pêche,
- ne ramasser les coquillages que dans les zones ouvertes à la pêche (Carte 20),
- respecter les tailles minimales de pêche des coquillages et n’utiliser que les engins autorisés,
- respecter les quotas individuels autorisés,
- ne pratiquer la pêche des coquillages qu’entre le lever et le coucher du soleil.
Utilisation de la zone marine de la ZPS
(Sources : CRPMEM, DDTM 14)
Face aux communes de Vierville-sur-Mer, Louvières et
Englesqueville-la-Percée (Carte 21Erreur ! Source du
renvoi introuvable.), la ZPS contient le gisement de moules
classé 14-140.
Ce gisement est exploité par les pêcheurs à pied
professionnels et de plaisance lors des ouvertures, qui ont
lieu à des fréquences variables, selon la biomasse présente
(notons qu’il existe un contingent régional limitant à 150 le
nombre de pêcheurs professionnels sur l’ensemble des
gisements de moules classés du Calvados et de la Manche).
Les dernières ouvertures ont eu lieu, du 10 juillet 2003 au 5 juin 2004, 2 930 kg récoltés et du
21 juillet 2008 au 10 avril 2009, 1 604 kg récoltés (CRPMEM de Basse-Normandie).
Carte 21 : Localisation du gisement de moules classé 14-140 sur la ZPS.
(Source : DDTM 14)
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D'autre part, les pêcheurs de plaisance récoltent également sur la zone bigorneaux et étrilles.
La réglementation relative à la pêche à pied de plaisance figure en annexe (Annexe XVII).
La fréquentation du platier de la ZPS dépend fortement des coefficients de marée et des
périodes de l’année (week-end, vacances, ouverture des gisements, etc.).
Lors du comptage national des pêcheurs à pied (enquête IODDE/ Vivarmor), le week-end des
7 et 8 avril 2012 (coefficient de 113), environ 70 pêcheurs à pied ont été recensés sur la
ZPS. Ces derniers exploitaient principalement les secteurs Est et Ouest de la ZPS.
En raison des conditions d’accès, particulièrement difficiles, l’estran de la partie centrale de la
ZPS (secteurs principaux de nidification, Saint-Pierre-du-Mont et Englesqueville-la-Percée)
n’est fréquenté que par moins d’une dizaine de pêcheurs à pied, ces derniers se concentrent
sur les extrémités de la ZPS, à l’Est sur la commune de Louvières en accédant à l’estran par la
commune de Vierville-sur-Mer et à l’Ouest de la ZPS en accédant par la commune de
Cricqueville-en-Bessin.
Par ailleurs, les pêcheurs à pied ont tendance naturellement à s’éloigner de la falaise pour
pratiquer leur activité. Aussi, c’est plus lors des trajets (allers-retours) permettant de rejoindre
les « zones » de pêche que ces usagers peuvent potentiellement avoir un impact
(dérangement) sur les oiseaux nicheurs des falaises.
La mise en place de panneaux informatifs sur les zones d’accès à l’estran et la diffusion d’une
plaquette de communication permettront de sensibiliser les usagers du platier à la sensibilité
géographique et saisonnière des oiseaux de la ZPS.
Quelques pêcheurs à la ligne (principalement des pêcheurs de bar) utilisent le platier
rocheux centrale de la ZPS à marée basse.
Signalons que des engins motorisés (tracteurs, quads…) sont ponctuellement présents sur
l’estran pour permettre le transport des moules récoltées (comm. pers. M. Parrad, CRPMEM)
et que certains pêcheurs à pied sont accompagnés de leur chien dans leurs activités.
Ces pratiques n’ont pas, en l’état actuel, été mises en cause dans le dérangement de l’avifaune
du site.
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II.1.4. Trafic maritime
Donnant accès aux grands ports de commerce du nord de l'Europe (la fameuse « rangée du
Nord »), la Manche est l’un des couloirs maritimes les plus fréquentés du monde (Carte 22).
Avec plus de 20 % du trafic mondial des navires déclarés, ce sont entre 200 et 500 bateaux
qui entrent ou sortent chaque jour de cette mer. Une dizaine d’entre eux au moins transporte
des produits dangereux. La proximité du complexe industrialo-portuaire du Havre et celle du
terminal pétrolier d’Antifer, engendrent un important trafic maritime auquel s’ajoutent les
liaisons transmanche régulières entre Ouistreham et Porsmouth. La côte du Calvados est par
conséquent relativement exposée au risque de pollution marine (Le Berre et coll., 2009).
Carte 22 : Organisation du trafic maritime en Manche en 2009.
(Source : Atlas Transmanche-Espace Manche, Université de Caen Basse-Normandie (UCBN), programme
Interreg IV A CAMIS)
En 2006, la délégation Normandie du Conservatoire du Littoral, en partenariat avec l’antenne
normande du Conservatoire Botanique National de Brest (CBNB) a lancé un projet
ATRACTIV (Aménagement du Territoire, Réseaux d’Acteurs et Compétitivité par les
Technologies de l’Information et de la Communication) dénommé « Vulnérabilité des espaces
naturels littoraux aux pollutions marines ». Ce projet s’est prolongé en 2007-2008 sous
l’appellation « Pollutions marines et Littoral ».
L’objectif du projet consistait, dans un premier temps, à « caractériser les habitats naturels de
Basse-Normandie les plus vulnérables face aux pollutions marines », en vue de constituer un
état de référence. Dans un second temps, « un cadre opérationnel de veille et de gestion de
crise pour protéger ces espaces » a été mis en place notamment pour appuyer les collectivités
dans le cas de pollutions marines de faible ampleur hors du champ d’action Polmar.
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Dans le cadre de l’état de référence, la Délégation Normandie du CdL a confié au GONm la
réalisation d’une expertise sur la fréquentation des sites littoraux de Normandie par l’avifaune
(Binard et coll., 2008). Sur la base de dires d’experts, cette étude a consisté en une
cartographie des sites importants pour l’avifaune sur le littoral bas-normand et l’organisation
des données avifaunistiques relatives à ces secteurs dans une base de données. Les secteurs de
reproduction, d’alimentation, de reposoir ou de dortoir dans la bande littorale comprise entre
l’étage infralittoral d’une part, et la dune embryonnaire, le haut de falaise ou la limite des prés
salés d’autre part, ont été cartographiés et caractérisés pour 37 espèces d’oiseaux côtiers.
L’état de référence a mis en évidence une vulnérabilité importante de la ZPS face aux
pollutions marines (Carte 23).
Carte 23 : Vulnérabilité de l’avifaune de la ZPS face aux pollutions marines.
(Source : CdL, GONm, 2008)
La mise en œuvre du dispositif permettra donc de limiter les effets secondaires en cas de
pollution marine. Il conviendra également, dans le cadre de la révision ou de l’écriture des
dispositifs de gestion des pollutions marines, de prendre en considération l’avifaune d’intérêt
communautaire.
Rappelons que les recensements annuels des oiseaux échoués sur le littoral normand menés
par le GONm montrent que sur 20 210 cadavres d’oiseaux (dont 12 500 concernent des
espèces strictement inféodées au milieu marin), 8 252 soit 65 % sont morts directement ou
indirectement du fait des pollutions par les hydrocarbures (Le Guillou, 2007).
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II.1.5. Tourisme
Généralités
(Source : CITADIA, 2008)
Avec près de 3 400 000 visiteurs en 2003, dont de nombreux étrangers (anglais,
américains…), le Bessin est un des principaux pôles d’attraction touristique de Normandie.
En effet, le territoire du Bessin dispose d’un potentiel touristique diversifié reposant
notamment sur son patrimoine architectural et historique (fermes, manoirs, châteaux, églises,
Tapisserie, Cathédrale et hôtels particuliers de Bayeux…), ses plages du débarquement
(Omaha beach, Utah beach, cimetière américain de Colleville-sur-Mer, musées…) et son
patrimoine naturel (marais du Cotentin et du Bessin, Forêt de Cerisy, falaise du Bessin…).
Toutefois, il semblerait que le Bessin soit une destination de visite et non de séjour. Ainsi, les
séjours semblent relativement courts sur le territoire : 2/3 d’entre eux durent moins de 2 jours
et leur durée moyenne des séjours est de 4,8 jours (pour comparaison, elle est de 7,70 en
Charente-Maritime). La figure suivante (Carte 24) présente les sites touristiques majeurs du
territoire du SCoT Bessin.
Carte 24 : Lieux touristiques majeurs sur le territoire du SCOT Bessin.
(Source : CITADIA, 2008)
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Ancien sentier du littoral et future véloroute
La pratique de la randonnée fut courante sur la ZPS du fait de la traversée du sentier de
Grande Randonnée (GR) 223 et de l’afflux touristique généré par la pointe du Hoc. Toutefois,
depuis la fermeture du GR par arrêté préfectoral du 30 mars 2001 (Annexe IX), la
fréquentation est nettement moins importante. Cependant, suite à la future création de la
véloroute dans l’emprise de la DUP (Carte 25) et sur la ZPS, la fréquentation du haut de
falaise risque d’augmenter fortement, et ce par les piétons mais également par de nouveaux
usagers « autorisés » (cyclistes…) voire « non autorisés » (engins à moteurs type
motocyclettes, quads, etc.). Il conviendra donc d’être vigilant et de se donner les moyens
(ouvrages, surveillance, etc.) pour empêcher les engins à moteurs de circuler sur la véloroute,
au moins à l’intérieur de la ZPS afin de ne pas générer de nouvelles perturbations pour
l’avifaune. Ces recommandations seront rappelées dans le Tome II du DOCOB et dans la
charte Natura 2000 de la ZPS (Tome III).
Carte 25 : Activités « touristiques » sur la ZPS.
(Nb : cette figure ne tient pas compte d’un retrait maximal sur les secteurs les plus sensibles)
La création de la véloroute s’avère toutefois être une opportunité pour garantir la quiétude
nécessaire en haut de falaise. En effet, une restauration naturelle des secteurs actuellement
cultivés (ancien sentier) doit être menée afin de réduire le dérangement lié aux activités
agricole en haut de secteurs de falaises particulièrement sensibles.
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Structures d’accueil
En terme de structures d’accueil, sur la ZPS ou à proximité immédiate, signalons les
campings de Grandcamp-Maisy et de Vierville-sur-Mer (Figure 23), respectivement
d’environ 400 et 200 emplacements, ainsi qu’une centaine de chambres d’hôtel sur les mêmes
communes.
Figure 23 : Photographie aérienne du littoral de la commune de Vierville-sur-Mer en 2008.
(Extrémité Est de la ZPS)
Haut lieu de mémoire : la pointe du Hoc
Le site historique de la Pointe du Hoc (Figure 24) est géré dans le cadre d’une
convention de gestion tripartite entre le Conservatoire du Littoral, l’ABMC et le
département du Calvados (Annexe XVI), signée le 8 août 2007 pour une durée de
neuf ans.
Figure 24 : Photographie aérienne du site historique de la pointe du Hoc.
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Le décret 79-383 du 3 mai 1979 (Annexe XV) fixe l’accord entre le gouvernement de la
République française et le gouvernement des États-Unis d’Amérique concernant la mise à
disposition des parcelles C93 à C101 au gouvernement américain.
Ce site compte environ 950 000 visiteurs par an avec une fréquentation répartie
principalement sur le mois d’avril, puis sur la période de juin à septembre (ABMC).
Des cérémonies de commémoration du 6 juin 1944 ont lieu lors de certaines dates
anniversaires (1994, 2004, 2014…) sur le site de la pointe du Hoc.
Le Comité du débarquement est la structure organisatrice de ces cérémonies.
Ainsi, il est prévu en juin 2014 le tir d’un feu d’artifice sur le site de la pointe
du Hoc (comm. pers., M. Brac de La Perrière) .
Les cérémonies de commémoration sur le site de la pointe du Hoc peuvent générer des
perturbations importantes pour l’avifaune nicheuse de la ZPS. En effet, différents types
d’aéronefs (avions, hélicoptères…) sont amenés à survoler les falaises à basse voire très basse
altitude provoquant l’envol répété des colonies d’oiseaux marins et de mouettes tridactyles
notamment (comm. pers. G. Vimard).
Les survols aériens sont soumis à l’arrêté du 3 mars 2006 relatif aux règles de l'air et aux
services de la circulation aérienne.
Il apparaît important de mettre en place une concertation aves les acteurs concernés
(Comité du débarquement, armées, ABMC, Conservatoire du Littoral, etc.) notamment via la
charte Natura 2000 de la ZPS pour réduire ces perturbations sachant que le mois de juin est
une période critique pour les oiseaux nicheurs du site.
Le Comité du débarquement semble volontaire à la signature de la charte Natura 2000 de la
ZPS (comm. pers. M. Brac De La Perrière).
Figure 25 : Survols aériens de la ZPS par l’US Airforce.
(4 juin 2012)
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II.1.6. Pratique du vol libre sur la ZPS
L’activité de vol libre se pratique sur la ZPS ; l’aire
d’envol se situe sur la commune de Vierville-sur-Mer
à l’Est de la ZPS (Figure 26). Ce site aménagé à la
fin de l’été 2005 et géré par l’association ICARE, est
utilisé par vent de Nord-est, sa fréquentation est donc fortement
dépendante des conditions météorologiques (comm. pers. P. Grigy).
L’utilisation de la ZPS est partielle (Carte 26) car les pratiquants ne
dépassent qu’exceptionnellement le « bec du Mont ». Ainsi, les
parapentistes utilisent préférentiellement le secteur Est de la ZPS à
l’aplomb de la plage de Vierville (comm. pers. P. Grigy) et les impacts
sur l’avifaune sont semble-t-il, dans l’état actuel de la pratique,
relativement réduits (comm. pers. G. Vimard).
Figure 26 : Photographie aérienne l’aire d’envol des parapentes sur la ZPS en 2008 et
parapentiste en vol sur la ZPS.
Notons que la zone d’utilisation exceptionnelle peut s’étendre jusqu’à la pointe du Hoc,
toutefois les conditions d’atterrissage sont alors périlleuses et par conséquent, le nombre de
parapentistes sur ce secteur très limité (comm. pers, P. Grigy).
Une information relative à l’intérêt ornithologique du site et à destination des parapentistes
doit être envisagée.
La charte Natura 2000 de la ZPS devra prendre en compte cette activité afin d’établir une
« charte de bonne conduite du parapentiste ».
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Carte 26 : Utilisation de la ZPS par les pratiquants de vol libre.
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II.1.7. Activités nautiques dans le Bessin et pêche de plaisance
Le nautisme sur le littoral du Bessin représente une part importante de l'attractivité touristique
du territoire. Avec quatre ports de plaisance (Isigny-sur-Mer, Grandcamp-Maisy, Port-enBessin, Courseulles-sur-Mer) et 1 077 anneaux, le Bessin représente 26 % de l'offre totale
départementale (Figure 27). Notons que l’activité nautique pourrait se développer fortement
puisque le port d’Isigny par exemple compte 6 000 à 7 000 demandes d’anneaux.
La ZPS est concernée par la pêche de plaisance embarquée ou pêche maritime de loisir, en
particulier pendant la période estivale, toutefois à l’heure actuelle aucune donnée quantitative
précise n’a pu être collectée.
D’un point de vue réglementaire, c’est également le décret n° 90-618 du 11 juillet 1990
modifié par les décrets n°99-1163 du 21 décembre 1999 et n° 2007-1317 du 6 septembre
2007, qui réglemente la pratique de la pêche embarquée de loisir. Ce décret interdit la vente
du poisson pêché ainsi que l’achat des produits issus de la pêche qui doivent être réservés à la
consommation exclusive du pêcheur et de sa famille.
Par ailleurs, l’offre nautique est complétée sur d'autres communes par des activités ludiques
liées à la mer et au vent, char à voile, plongée, canoë kayak, etc. (Tableau X).
Figure 27 : Infrastructures et activités nautiques sur le territoire du SCoT Bessin.
(Source : Plan nautique départemental)
Tableau X : Infrastructures et activités des stations balnéaires du Bessin.
(Source : Observatoire départemental du nautisme)
Commune
Infrastructures
Activités
Isigny-sur-Mer
Port de plaisance (45 places, 5 pour les visiteurs)
Voile
Grandcamp-Maisy
Saint-Laurent-sur-Mer
Voile
Voile
Voile, char à voile,
longe côte, kayak…
Port-en-Bessin
Arromanches
Asnelles
Port de plaisance (248 places, 15 pour les visiteurs)
/
Centre de pleine nature d’Omaha Beach :
Eolia Normandie
Port de plaisance (70 places)
/
/
Courseulles-sur-Mer
Port de plaisance (800 places, 25 pour les visiteurs)
Colleville-sur-Mer
Plongée sous marine
Voile et char à voile
Voile, char à voile,
plongée sous marine,
Canoë kayak
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Notons que le Centre de Pleine Nature d’Omaha Beach (CPNOB) aussi appelé
« Eolia Normandie » situé à Colleville-sur-Mer organise différents types
d’activités comme le longe-côte ou le kayak parfois sur le site Natura 2000
(comm. pers. Guérin L. et Gassion O.). Des sorties en zodiac se font également
de temps en temps sur la ZPS afin d’y observer les oiseaux (Figure 28). Une
information relative à l’intérêt ornithologique du site et à destination des pratiquants
d’activités nautiques doit être envisagée. La charte Natura 2000 de la ZPS devra prendre en
compte ces activités afin d’établir une « charte de bonne conduite des activités nautiques sur
la ZPS » (respect de distances…).
Figure 28 : Embarcation en pied de falaise.
Par ailleurs, l’AAMP et EcoNav travaillent depuis 2012 à la mise en place
d’un référentiel « Econaviguer dans une aire marine protégée ». La charte
de la ZPS pourra être amendée en fonction des résultats de ce référentiel.
Les grandes lignes de ce projet figurent en Annexe XVIII.
II.1.1. Chasse
La chasse au gibier de terre se pratique de manière localisée sur le plateau sommital (parcelles
agricoles, fourrés) de la fin septembre à la fin février. Cette activité n’a pas été identifiée
comme ayant un impact sur les oiseaux marins nicheurs absents à cette période.
L'activité de chasse au gibier d'eau, ouverte dès le début du mois d'août sur le DPM, peut-être
considérée comme nulle sur la ZPS si ce n'est la rare présence d'un ou deux chasseurs sur
l'estran à l'ouest du secteur de Cricqueville-en-Bessin (comm. pers. G. Vimard).
II.1.2. Naturalisme
La présence d’une avifaune dense et remarquable sur la ZPS génère un attrait pour les
ornithologues ainsi que pour les amateurs de photographies animalières.
Cette fréquentation est le plus souvent le fait d’un public averti et conscient des
problématiques liées aux espèces présentes (dérangements, etc.).
Toutefois, certaines personnes peu scrupuleuses peuvent parfois engendrer des perturbations
pour les espèces les plus sensibles (faucon pèlerin, fulmar, etc.).
- 74 -
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II.1.3. Projet de parc éolien au large de Courseulles-sur-Mer
L’éolien offshore
La région Basse-Normandie possède le 2e potentiel éolien français, après la Bretagne. Le
département du Calvados présente une importante ressource éolienne disponible notamment
en offshore.
L’énergie éolienne en mer présente des avantages certains : une énergie disponible plus
importante avec des vents plus forts et plus réguliers que sur les terres, des puissances plus
importantes avec des puissances unitaires de machines plus élevées. La possibilité
d’implantation de tels parcs sur le littoral bas-normand est réelle.
L’atlas éolien de l’espace maritime du Calvados met en évidence les surfaces potentiellement
favorables à l’implantation d’éoliennes offshore. En retirant les zones militaires et de
servitudes techniques maritimes, les zones de servitudes portuaires et aéronautiques, les zones
environnementales et le couloir de migration au niveau de la baie des Veys, les zones de
chalutage et les secteurs de gisement de coquilles St Jacques, de buccins et de pétoncles, il a
été mis en évidence que 160 km² de surface maritime pourraient accueillir des éoliennes.
Un parc éolien est actuellement en cours de réalisation au large de Courseulles-sur-Mer (non
loin de la ZPS) dans le cadre d’un appel à projet national.
Un parc éolien offshore peut avoir des impacts sur l’avifaune locale et notamment sur les
populations d’oiseaux de la ZPS (diminution du succès reproducteur, mortalité éventuelle,
dérangement…). Ainsi, si le volet ornithologique de l’étude d’impact du projet révèle des
menaces quant à la conservation de l’avifaune de la ZPS, une attention particulière devra être
apportée quant à la mise en œuvre de mesures compensatoires adaptées permettant la
sauvegarde de la richesse ornithologique des falaises du Bessin occidental
II.1.4. Opérations de déminage
La Directive « Oiseaux » prévoit dans son article 9 que les Etats membres peuvent déroger,
s’il n’existe pas d’autre solution satisfaisante, aux objectifs de protection des oiseaux d’intérêt
communautaire, dans l’intérêt de la santé et de la sécurité publique.
- Sur terre :
Les services de déminage de la sécurité civile interviennent en cas de découverte d’engins
explosifs sur la partie terrestre de la ZPS. Ces dernières années, seules deux interventions ont
eu lieu sur la partie terrestre, les 5 et 26 juin 2008 sur la commune d’Englesqueville-la-Percée.
Les obus mis à jour ont été hélitreuillés et emmenés en lieu sûr afin de procéder à leur
sécurisation (Source : Sécurité civile, 2011).
- Sur l’estran :
Lors de la découverte d’engins explosifs sur l’estran des communes
de la ZPS, le GPD (Groupement des Plongeurs Démineurs)
intervient afin de pétarder les engins dangereux. Ces dernières
années plusieurs interventions ont eu lieu. En mai et juin 2010, les
engins explosifs découverts ont été tractés au large pour les faire
exploser en ayant préalablement mis en place un périmètre de
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sécurité (Source : GPD, 2010). Ces opérations sont fortement dépendantes des conditions
météorologiques (conditions de la mer), du marnage, du type d’engin explosif et du site
concerné.
En 2011, des engins enrochés particulièrement dangereux ont été découverts sur le platier
d’Englesqueville-la-Percée, ces engins en raison de leur dangerosité ont du être pétardés sur
place. Dans la mesure du possible, ce genre d’opérations doit absolument être envisagé en
dehors des périodes de reproduction.
II.1.5. Évaluation des incidences
Depuis la parution du décret n°2010-365 du 9 avril 2010, les projets, plans, programmes ou
manifestations susceptibles d’affecter de façon notable les habitats naturels et les espèces
présents sur un site Natura 2000 doivent faire l’objet d’une évaluation des incidences.
La liste des activités soumises à une évaluation des incidences Natura 2000 est traduite dans
l’article R414-19 du code de l’environnement.
Le premier décret a été suivi d’un second, le décret n°2011-966 du 16 aout 2011 relatif au
régime d’autorisation administrative propre à Natura 2000. Il encadre les projets et activités
qui ne sont pas soumis à un régime administratif.
Ces deux décrets figurent en Annexe XI.
Une déclinaison au niveau local du décret du 9 avril 2010 s’est traduite par la rédaction de
listes locales visées par arrêtés préfectoraux (Annexe XII).
L’arrêté du préfet maritime Manche Mer du Nord présente une liste d’activités, projets,
manifestations situés au-delà de la laisse de basse-mer qui sont désormais soumis à évaluation
des incidences Natura 2000.
Pour les activités situées sur terre et/ou sur l’estran, chaque préfet de département a pris son
arrêté.
Une déclinaison au niveau local du décret du 16 aout 2011 s’est traduite par un arrêté
préfectoral du préfet de région dont une annexe concerne le département du Calvados.
(Annexe XII).
Il est important de signaler que les signataires de la charte Natura 2000 sont dispensés
d’évaluation des incidences tout comme les actions prévues par le DOCOB.
- 76 -
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Le tableau suivant (Tableau XI) récapitule les activités et les usages sur la ZPS et présente
leurs impacts potentiels, une cartographie de synthèse des activités socio-économiques est
également présentée page suivante (Carte 27).
Tableau XI : Tableau récapitulatif des activités socio-économiques sur la ZPS.
Activités
humaines et
occupation du sol
Cultures
Qualification
Chambre d'agriculture, DDTM,
syndicats
Prairies
Pêche
professionnelle
embarquée
Pêche à pied
professionnelle et
de plaisance
Nautisme
Activité
cynégétique
Naturalisme
Faible en raison de la
future création de la
véloroute
Quasi nul ou nul
Impact sur la ressource
trophique inconnu +
dérangement faible
Dérangement
Faible à fort par
dérangement à marée
basse (platier + bar)
Dérangement + érosion+
caillassage vandalisme
(haut et bas)
Moyen à fort
Dérangement ++
Fort en période de
reproduction
Dérangement + érosion
Enjeu très fort pour la
ZPS
Dérangement
Faible par vent de nordest, dans l’état actuel de la
pratique
Dérangement
Inconnu, à évaluer
Dérangement
Quasi nul ou nul
Dérangement
Nul à faible en fonction
des comportements
Dérangement, destruction
potentiel de site de nidification
Pas d’impact observé
Consolidation de la pointe du
Hoc (ABMC)
Dérangement + érosion
Faible à moyen, impact à
long terme inconnu
Parcs éoliens offshore
(Hors ZPS)
Disponibilité de la ressource
alimentaire + collisions + succès
reproducteur…
Inconnu, à évaluer
Fédération nationale des
pêcheurs plaisanciers et
sportifs de France de la région
Basse-Normandie
Survol d'aéronefs sur la pointe
du Hoc et sur l'ensemble de la
ZPS
Création de la véloroute par le
CG 14
Association ICARE
Ligue de vol libre de BasseNormandie
Clubs nautiques de Port-enBessin, de Colleville-sur-Mer,
ports à proximité de la ZPS…
Association de Chasse
Maritime des Rivages du
Bessin
Fédération départementale des
chasseurs du Calvados
Ornithologie
Photographie animalière
Sécurité civile
Déminage
Impacts
Disponibilité de la ressource
alimentaire + dérangement
Pointe du Hoc
Pratique du vol
libre
Ruissellement, érosion, pollution
et eutrophisation
Conservation des prairies
CRPMEM
Comité local des pêches
maritimes et des élevages
marins de Port-en-Bessin
Comité local des pêches
maritimes et des élevages
marins de Grandcamp
CRPMEM
Sentier du littoral
Tourisme
Enjeux par rapport à
Natura 2000
Groupement des Plongeurs
Démineurs (GPD)
Projets
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Carte 27 : Synthèse des principales activités socio-économiques de la ZPS.
- 78 -
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II.2.
DIAGNOSTIC ECOLOGIQUE DU SITE
Carte 28 : Paléarctique occidental.
(Source : Beaman M. & Madge S., 1998)
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II.2.1. Diagnostic ornithologique
Généralités
Environ 10 000 espèces d’oiseaux peuplent le globe. Les espèces rencontrées en Europe
appartiennent
au
domaine
biogéographique
appelé
Paléarctique
occidental
(Carte 28). Le Paléarctique occidental est une unité faunistique plus naturelle que l’Europe
seule étant donné que le Sahara et les déserts d’Arabie forment la véritable limite méridionale
de l’ « Europe » pour de nombreuses espèces et non la Méditerranée. Près de 900 espèces
d’oiseaux ont été répertoriées à ce jour dans le Paléarctique occidental. Ce nombre inclut
quelques 600 espèces nicheuses, tandis que les autres sont pour la plupart des espèces
occasionnelles et, par conséquent, des visiteurs extrêmement rares (Beaman M. & Madge S.,
1998). En date du 30 juin 2007, selon la CAF (Commission de l’Avifaune Française) et sur la
base des données du CHN (Comité d’Homologation National), 554 espèces d’oiseaux étaient
observables en France. Sur ces 554 espèces, 400 sont observées de façon régulière (avec 306
nicheurs, certains de manière irrégulière) et une centaine de migrateurs ou d’hivernants
(MNHN, LPO, 2006).
Pour la Normandie, ce sont 385 espèces qui sont observables dont 187 nicheurs et 252
hivernants (Jean-Baptiste, GONm, à paraître).
Les espèces d’oiseaux sédentaires, accomplissent l’intégralité de leur cycle biologique sur une
aire donnée relativement circonscrite. Les espèces dites migratrices occupent quant à elles des
secteurs géographiques distincts pour leur reproduction et leur hivernage. Pour ces espèces, le
cycle biologique peut être scindé dans le temps en deux entités distinctes :
la période nuptiale pendant laquelle les espèces accomplissent leur cycle de
reproduction (parades, accouplement, construction du nid, ponte et élevage des
jeunes),
la période internuptiale, correspondant, aux migrations et à l’hivernage.
Lors de la période internuptiale, on distingue deux types de migration, depuis l’aire de
reproduction vers la zone d’hivernage, on parle alors de migration postnuptiale, celle-ci se
déroule entre les mois de juin et de décembre selon les espèces, et les trajets de retour vers les
zones de reproduction caractérisent la migration prénuptiale qui s’étalent de fin janvier au
mois de mai (Figure 29).
Figure 29 : Schéma du cycle biologique annuel des populations d’oiseaux du Paléarctique occidental.
(Source : GIP Loire Estuaire modifié)
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Contexte de la ZPS
La ZPS accueille des oiseaux à un stade extrêmement important de leur cycle biologique
puisque c’est lors de la reproduction et de l’élevage des jeunes que les oiseaux sont les plus
nombreux sur les falaises.
En hiver, de nombreux oiseaux séjournent également sur la partie marine de la ZPS. En
période migratoire et notamment en période postnuptiale, des milliers d’oiseaux, dont de
nombreux anatidés transitent devant les falaises en direction de l’ouest (Figure 30), pour
rejoindre leurs aires d’hivernage plus à l’ouest et au sud comme par exemple, la baie des Veys
ou la baie du Mont-Saint-Michel en Basse-Normandie.
Figure 30 : Représentation schématique des deux grands axes9 français de migration des anatidés.
(Source : Yésou, 1983)
Méthodes de suivi et d’évaluation
L’évaluation ornithologique de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » s’appuie sur l’étude
réalisée en 2008 par le GONm (Vimard et coll., 2008). Les effectifs retenus lors de cette
évaluation sont ceux ayant été observés entre 2004 et 2008. Une actualisation des données a
été menée pour la réalisation du présent document avec les données de suivi obtenues en 2009
et 2010. Pour des raisons de clarté, seule une synthèse des principaux résultats est présentée
dans le corps du rapport, l’annexe scientifique (Annexe XVIII) regroupe l’ensemble des
données de suivi issues du diagnostic.
Sectorisation de la ZPS
Pour des raisons pratiques de décompte et de localisation des nicheurs, cinq secteurs ont été
définis à l’intérieur de la ZPS (Carte 29) : Cricqueville-en-Bessin, Saint-Pierre-du-Mont,
Englesqueville-la-Percée Ouest, Englesqueville-la-Percée Est, Louvières-Vierville.
9
Flèches épaisses : axes principaux, flèches fines : autres axes importants
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Carte 29 : Sectorisation de la ZPS.
Choix des espèces pour l’évaluation
Les espèces retenues pour la réalisation du diagnostic ornithologique de la ZPS sont les mêmes que
celles du diagnostic ornithologique de 2008. Elles correspondent tout d’abord aux espèces ayant
justifié la désignation du site et figurant sur l’arrêté ministériel de désignation (Annexe III) : elles
regroupent sept espèces inscrites à l’Annexe I de la Directive Oiseaux 79/409 et seize espèces
migratrices concernées par l’article 4.2 de cette même Directive, soit 23 espèces.
La mouette pygmée précédemment visée par l’article 4.2 est désormais inscrite à l’Annexe I de la
Directive Oiseaux, ce qui fait donc huit espèces de l’Annexe I et quinze concernées par l’article 4.2
sur la ZPS. Toutefois, quelques modifications de cette « première liste » ont été effectuées au vu des
connaissances ornithologiques actuelles et des évolutions des populations présentes sur le site.
Le plongeon imbrin qui faisait partie de la liste des espèces de l’Annexe I de l’arrêté de désignation
puis le courlis corlieu, le grèbe à cou noir et le grèbe jougris qui faisaient partie de la liste des
espèces migratrices concernées par l’article 4.2 n’ont pas été retenues lors de la réalisation du
diagnostic ornithologique en 2008 et pour le présent document d'objectifs en raison de la rareté de
leurs observations sur le périmètre de la ZPS.
À l’inverse, certaines espèces ont été ajoutées comme l’aigrette garzette, la mouette mélanocéphale,
le puffin des Baléares (Annexe I, Dir. Oiseaux) puis le goéland marin et le puffin des anglais (article
4.2) dont les effectifs en migration et en hivernage (selon les espèces) atteignent des niveaux de
valeur nationale.
Signalons que toutes les espèces visées par le DOCOB (hormis la macreuse noire) figurent sur la
liste des espèces d’oiseaux protégées (Arrêté ministériel du 29 octobre 2009).
Les tableaux d’évaluation pour le diagnostic ornithologique de la ZPS comptent au final
24 espèces dont dix espèces inscrites à l’Annexe I et 14 concernées par l’article 4.2.
(Tableau XII)
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Code
Natura
2000
Tableau XII : Récapitulatif des espèces visées par l’arrêté ministériel, le FSD et le DOCOB.
Article
Annexe I
4.2
Arrêté
Nom commun
Nom latin
Directive
FSD
10
Directive Ministériel
Oiseaux
Oiseaux
Gaviidés
A001
Plongeon catmarin
A002
A003
Plongeon arctique
Plongeon imbrin
A005
A006
A007
A008
Grèbe huppé
Grèbe jougris
Grèbe esclavon
Grèbe à cou noir
A009
A013
A384
Fulmar boréal
Puffin des anglais
Puffin des Baléares
A016
Fou de Bassan
A017
A018
Grand cormoran
Cormoran huppé
A026
Aigrette garzette
A065
A069
Macreuse noire
Harle huppé
A103
Faucon pèlerin
A158
Courlis corlieu
A177
A183
A184
A187
A188
Mouette
mélanocéphale
Mouette pygmée
Goéland brun
Goéland argenté
Goéland marin
Mouette tridactyle
A191
A193
Sterne caugek
Sterne pierregarin
A199
A200
Guillemot de Troïl
Pingouin torda
A176
10
Gavia stellata
x
Gavia arctica
x
Gavia immer
x
Podicipédidés
Podiceps cristatus
Podiceps grisegena
Podiceps auritus
x
Podiceps nigricollis
Procellariidés
Fulmarus glacialis
Puffinus puffinus
Puffinus mauretanicus
x
Sulidés
Morus bassanus
Phalacrocoracidés
Phalacrocorax carbo
Phalacrocorax aristotelis
Ardéidés
Egretta garzetta
x
Anatidés
Melanitta nigra
Mergus serrator
Falconidés
Falco peregrinus
x
Charadriiformes
Numenius phaeopus
Laridés
Larus melanocephalus
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
Larus minutus
x
Larus fuscus
Larus argentatus
Larus marinus
Rissa tridactyla
Sternidés
Sterna sandvicensis
x
Sterna hirundo
x
Alcidés
Uria aalge
Alca torda
Total :
10
DOCOB
x
x
x
x
x
x
x
14
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
23
x
x
23
x
x
24
Arrêté ministériel du 5 janvier 2005 portant désignation du site Natura 2000.
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Importance spécifique de la ZPS
(Source : MNHN & MEDD, 2002)
L’évaluation de l’importance de la ZPS a été réalisée pour chaque espèce et en fonction de
chaque « statut » (nicheur, hivernant, migrateur) en calculant, lorsque cela était possible, la
contribution de la population d’une espèce de la ZPS par rapport à la population nationale de
l’espèce. En fonction de l’importance de cette contribution, une « note » est attribuée, celle-ci
s’échelonne de A à D avec :
- A population très importante (> 15 % de la population nationale),
- B (entre 2 % et 15 %),
- C (entre 0,1 % et 2 %),
- et D population non significative.
À titre d’exemple, avec entre 1 297 et 2 210 couples, la ZPS « Falaise du Bessin Occidental »
accueille entre 23 % et 39 % de la population nicheuse nationale de mouette tridactyle. Cette
contribution correspond pour cette espèce en période de reproduction à la « note » A.
Présentation des principales espèces
Le chapitre suivant présente les espèces patrimoniales pour lesquelles la ZPS joue un rôle à
l’échelle nationale (note A ou B) soit cinq espèces (le fulmar boréal, les mouettes tridactyle,
mélanocéphale et pygmée et le harle huppé).
Le faucon pèlerin, dont la population sur la ZPS n’atteint pas quantitativement de valeur
nationale (population inférieure à 1 % de la population nationale), a aussi été inclus en raison
de son arrivée récente dans l’avifaune du site, de son impact sur les autres espèces d’oiseaux,
de son caractère patrimonial (seule espèce de l’annexe I nicheuse) et de l’importance de cette
population à l’échelle régionale (30 %).
Pour chacune des six espèces, une fiche synthétique est présentée ci-après ; elle regroupe une
description rapide de l’espèce et des informations relatives à la biologie (habitat,
reproduction, régime alimentaire, migration), l’état des populations à l’échelle, régionale,
nationale et européenne, l’utilisation spatio-temporelle de la ZPS, l’évolution de la population
sur le site, une carte de localisation11 des effectifs nicheurs ou hivernants, les menaces et les
éventuelles préconisations de gestion à apporter pour supprimer ou réduire ces menaces. Une
bonne partie de ces informations est tirée des cahiers d’habitat « Oiseaux » MEEDDATMNHN.
Des fiches plus exhaustives (comprenant notamment des cartes de répartition à l’échelle
européenne), relatives aux 23 espèces retenues pour l’évaluation, sont présentées en annexe
(Annexe XIX).
Les informations (description, biologie et écologie, menaces) utilisées pour la réalisation des
fiches sont issues des cahiers d’« Habitat » oiseaux (MNHN et Ministère en charge de
l’environnement) et du « Diagnostic ornithologique de la ZPS » réalisé en 2008 par le GONm
(Vimard et coll. 2008).
11
Lorsque cela est judicieux.
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Sources des données d’effectifs :
Concernant les effectifs régionaux :
- les effectifs nicheurs sont tirés du « Nouvel atlas des oiseaux nicheurs de
Normandie » (Debout, coord., 2009),
- les effectifs hivernants proviennent de l’« Atlas des oiseaux de Normandie en hiver »
(GONm, 2004), les prospections ayant été réalisées sur les hivers 1998/1999, 1999/2000 et
2000/2001, nous retiendrons le plus souvent les effectifs de l’année 2000.
Les effectifs nationaux sont extraits, soit du « Nouvel inventaire des oiseaux de France »
(Dubois et coll., 2008), soit pour les espèces marines nicheuses du « Cinquième recensement
national des oiseaux marins nicheurs en France métropolitaine 2009-2011 » (Cadiou, coord,
2011), soit pour les rapaces de « Rapaces nicheurs de France » (Thiollay et Bretagnolle,
2004).
Toutefois, lorsque des résultats annuels plus récents étaient disponibles, ces derniers ont été
utilisés.
Les effectifs européens sont issus de « Birds in Europe » (BirdLife International, 2004) qui
regroupe des données collectées autour de l’année 2000. Les estimations nationales et
internationales sont plus anciennes que celles données pour la Normandie, ce qui introduit un
certain biais dans le calcul des catégories.
Les références bibliographiques contenues dans les cahiers d’habitat « Oiseaux » ne sont pas
citées dans le texte par souci de clarté, on les trouve en annexe (Annexe XIX).
Figure 31 : Ouvrages de référence pour les effectifs d’oiseaux.
- 85 -
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LES TROIS PRINCIPALES ESPÈCES
PATRIMONIALES NICHEUSES DE LA
ZPS
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Faucon pèlerin Falco peregrinus (A103)
Description de l’espèce
Rapace diurne, trapu de la taille d’un gros pigeon, les parties supérieures de l’oiseau sont gris
bleu à gris ardoise et le réseau serré de stries transversales du dessous paraît gris. Le mâle,
comme pour de nombreux rapaces, est un tiers plus petit que la femelle. La tête sombre, où la
moustache arrondie contraste avec les joues claires, est caractéristique de l’espèce. Le vol
battu est en général direct et puissant ; les battements d’ailes sont un peu raides et pas très
amples. Ce mouvement part de l’épaule, à la différence des autres grands faucons. Les
mouvements sont plus souples et articulés au poignet. Aucun autre rapace n’avance aussi
vite avec des mouvements d’ailes aussi limités. En vol plané, direct ou circulaire, les ailes
sont horizontales ou les mains légèrement relevées, formant un V plat. Sur les lieux de
nidification et aux environs, le faucon pèlerin lance de forts caquètements, des cris rauques,
plus ou moins plaintifs et d’autres cris plus brefs. Longueur totale du corps : 34-50 cm. Poids :
600-750 g (mâle), 900-1 300 g (femelle).
Statut : Annexe I de la Directive « Oiseaux ».
Biologie et écologie
Habitat : l’espèce affectionne les sites rupestres (falaises) disposant à proximité d’une avifaune riche et
diversifiée et s’est habituée depuis une vingtaine d’années aux constructions humaines (bâtiments, tours…).
Régime alimentaire : c’est un chasseur de haut vol capable d’atteindre des vitesses vertigineuses (> 200 km/h),
pour capturer les oiseaux en vol (du roitelet huppé au héron cendré !) qui constituent quasi exclusivement son
régime alimentaire avec une prédilection pour les espèces de taille petite à moyenne, comme le pigeon ramier, le
geai des chênes, les étourneaux et les turdidés.
Reproduction et activités : l’espèce ne construit pas de nid, et niche à même le substrat (replat) mais peut
également utiliser un nid abandonné. La ponte a lieu généralement de la mi-février à la fin de mars. Les trois à
quatre œufs sont couvés par les deux adultes pendant 29-32 jours. Les jeunes restent au nid 35-42 jours et
accompagnent leurs parents deux mois environ après l’envol.
Migration : espèce essentiellement sédentaire en Europe occidentale (malgré son nom).
État des populations
En Normandie, on dénombre environ 30 couples en 2006 dont une dizaine en Basse-Normandie. La population
française est estimée, selon la dernière enquête en 2002, à 1 100 à 1 400 couples. Enfin, la population
européenne est estimée, quant à elle en 2000, entre 12 000 et 25 000 couples.
Utilisation spatio-temporelle du site :
Pour la ZPS, ce rapace est une acquisition très récente de la liste des espèces nicheuses puisque le premier couple
est détecté en 2003. L’espèce est présente sur la ZPS toute l’année, les couples se cantonnant sur leur site de
nidification à la fin de l’hiver (février). L’aire est installée en falaise sur une corniche de la paroi. Lors de leurs
périodes de repos, les adultes et les jeunes volants se perchent aussi bien en falaise que sur les arbustes de la
zone sommitale. Les territoires de chasse, qui s’étendent au-delà du périmètre de la ZPS, concernent la falaise, le
plateau sommital, le platier et la mer. Pour des raisons de conservation de l’espèce, la localisation exacte des
aires de nidification de cette espèce sensible ne sera pas précisée.
janv
févr
mars
avr
mai
juin
juil
août
sept
oct
nov
déc
NB : La période critique pour l’espèce (ponte, incubation, élevage…) figure en hachuré.
Évolution de la population nicheuse de la ZPS
Depuis 2004, ce sont au moins deux couples de faucon pèlerin qui se sont reproduits chaque année sur la ZPS.
En sept années, au moins 30 jeunes ont été menés à l’envol (Figure 32). Fortement suspectée en 2007 et 2008, la
reproduction d’un troisième couple au centre de la ZPS a pu seulement être confirmée en 2009.
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Figure 32 : Évolution du nombre de couples de faucon pèlerin et du nombre de jeunes menés à l’envol sur
la ZPS de 2003 à 2011.
Évaluation de la population de la ZPS
Avec de 2 à 3 couples sur la période 2004-2011, l’effectif de faucon pèlerin de la ZPS représente environ
30 % de la population régionale (10 couples en Basse-Normandie, Chartier in Debout, coord, 2009) et entre
0,14 % et 0,27 % de la population nationale (Tableau XIII).
La population de la ZPS représente donc un intérêt à l’échelle régionale.
Au regard de la densité de couple nicheur (0,43 couple par kilomètre), la ZPS constitue également un des sites
accueillant les plus fortes densités à l’échelle nationale.
Tableau XIII : Évaluation de la population nicheuse de faucon pèlerin sur la ZPS.
% de la population
Population
nationale
et régionale Évaluation
Population
ZPS
Min.
Max.
Min.
Max
ZPS (2004-2011)
Basse-Normandie (2006)
Normandie (2006)
France (2000-2002)
Europe (« 2000 »)
2
3
10
30
1 100
12 000
0,14
20
6,6
0,27
30
10
C
1 400
25 000
Menaces et préconisations de gestion
Jusque dans les années 70, l’impact de l’utilisation des pesticides organochlorés12 avait fait chuter l’effectif
européen et nord-américain de faucon pèlerin à 200 couples, le Nord-Ouest de la France étant totalement déserté
par les nicheurs. L’interdiction de l’usage de ces produits et le statut de protection réglementaire ont permis à la
population française de se reconstituer, notamment sur le littoral de la Mer de la Manche où les falaises
accueillent à nouveau des couples nicheurs depuis 1994.
La principale menace sur la ZPS pour cette espèce est le dérangement humain au cours de la période de
reproduction (février à juillet) puisque toute intrusion sur le territoire d’un couple, que ce soit en bas ou en haut
de falaise, peut provoquer au mieux une spectaculaire alarme des oiseaux adultes et au pire, lors d’une présence
humaine prolongée, la désertion du site de nidification.
Le futur tracé de la véloroute en retrait de trente mètres du bord de la paroi devra permettre d’éviter les
dérangements en haut de falaise. Le problème du stationnement humain prolongé (pêcheurs essentiellement) en
12
Les organochlorés, concentrés le long des chaînes trophiques, contaminent suffisamment ce super-prédateur
pour perturber le fonctionnement endocrinien des femelles. Celles-ci pondent alors des œufs dont la coquille est
amincie et qui se brise sous le poids du couveur.
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bas de falaise devant un site de nidification pourrait être résolu par une information directe du petit nombre des
utilisateurs du platier de la ZPS.
Selon les observations faites sur place, le couple de faucon pèlerin du secteur proche de l’aire d’envol des
parapentes ne semble pas perturbé par cette activité qui est relativement peu développée pour l’instant. Il
conviendra donc à l’avenir de continuer le suivi de la fréquentation du site par les amateurs de vol libre et d’en
préciser l’impact pendant la période d’installation et de nidification du couple de février à juillet. L’utilisation du
site d’envol par des engins motorisés (ULM) est à proscrire.
Enfin, afin d’évaluer l’impact des travaux de réaménagement du sentier et dans le but d’accroître les
connaissances de l’état de conservation de la population (notamment en termes de succès reproducteur) il
apparait essentiel d’affiner les suivis sur cette espèce patrimoniale.
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Mouette tridactyle Rissa tridactyla (A188)
Description de l’espèce
La mouette tridactyle est un petit laridé pélagique13 à manteau et ailes gris
uniforme et à corps blanc. La pointe des ailes est entièrement noire, ce qui
la distingue des autres goélands. Les pattes sont noires et le bec jaune
verdâtre. Le plumage des juvéniles est caractérisé par une bande noire
formant un W sur le dessus des ailes. Le vol est gracieux et l’espèce est
parfaitement à son aise par gros temps. Son cri caractéristique est à
l’origine de son nom anglais « Kittiwake ». Longueur totale du corps : 38 à
40 cm. Poids : 300 à 450 g (265-500 g).
Statut : article 4.2 de la Directive « Oiseaux ».
Biologie et écologie
Habitat : en période de reproduction, l’habitat naturel de la mouette tridactyle est la falaise maritime, mais
l’espèce peut aussi s’installer sur divers édifices (phares, digues, entrepôts, etc.) dans des régions quand les sites
naturels viennent à manquer.
Régime alimentaire : durant la saison de nidification, les adultes s’alimentent à quelques dizaines de kilomètres
des côtes exclusivement en mer. Principalement piscivore (lançon, sprat, capelan, tacaud), la mouette tridactyle
peut aussi consommer d’autres proies, particulièrement des crustacés planctoniques ; elle exploite aussi
abondamment les rejets de pêche.
Reproduction et activités : la mouette tridactyle construit son nid sur d’étroites corniches ou de simples
aspérités de la roche, à flanc de falaise. Les partenaires sont généralement fidèles entre eux et à leur colonie
comme à leur nid lorsqu’ils y élèvent des poussins chaque année. Le nid, assez volumineux, est constitué
d’herbes, d’algues et de terre. La ponte compte un à trois œufs. En cas d’échec précoce, une ponte de
remplacement est souvent entreprise. La période de ponte s’étale sur deux mois environ et le pic des pontes peut
varier entre colonies voisines. Les deux partenaires se relaient sur le nid durant l’incubation qui dure quatre
semaines. L’élevage demande six semaines environ. Les premiers jeunes volants sont observés la première
quinzaine de juillet. Le succès de la reproduction varie en fonction de multiples facteurs, par exemple, l’âge des
parents, les conditions météorologiques ou l’intensité de la prédation naturelle. La maturité sexuelle est atteinte à
l’âge de trois ans (très rarement dès deux ans), mais certains oiseaux peuvent se reproduire pour la première fois
seulement à l’âge de six ou sept ans voire plus tard encore. La longévité maximale connue est de 28 ans pour un
oiseau britannique.
Migration : en période internuptiale, les mouettes tridactyles des colonies européennes n’entreprennent pas de
véritables migrations orientées, mais se dispersent en Atlantique Nord, généralement d’autant plus loin que les
individus sont jeunes. Si certaines de ces mouettes effectuent des déplacements transatlantiques, d’autres, parmi
les plus âgées, peuvent rester hiverner à proximité des colonies. Les colonies de reproduction et leurs abords
immédiats sont fréquentés par des pré-reproducteurs de toutes classes d’âge, y compris par quelques oiseaux de
première année, mais ce n’est qu’à partir de deux ans que les retours se généralisent.
État des populations
L’effectif cumulé des quatre colonies normandes (Saint-Pierre-du-Mont, Englesqueville-la-Percée, la PoterieCap-d’Antifer et Fécamp-Cap Fagnet) en 2005 fait état de 2 531 nids. À l’échelle nationale, en 2000, ce sont
5 694 couples reproducteurs qui ont été dénombrés sur 13 colonies (Carte 30). L’effectif normand représente
ainsi près de la moitié de l’effectif national, les deux colonies de la ZPS jouent donc un rôle essentiel pour cette
espèce en France. Toutefois, l’effectif français représente une infime partie des effectifs nicheurs européens
estimés en 2000, à plus de 2 100 000 couples. Comme pour le fulmar boréal, la majorité des effectifs se
concentrent sur les côtes Nord occidentales de l’Europe et notamment en Islande (plus de 600 000 couples).
13
Espèces fréquentant la haute mer à plus de 12 miles marins des côtes (Comolet-Tirman et al., 2007)
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Carte 30 : Répartition des colonies de mouette tridactyle à l’échelle nationale en 2000.
(Cadiou et coll., 2004)
Carte 31 : Répartition des effectifs nicheurs de mouette tridactyle de 2003 à 2011.
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Utilisation spatio-temporelle du site
En dehors de quelques individus fréquentant la zone marine de la ZPS en période hivernale, l’espèce est surtout
de retour devant la falaise dès le mois de février, les premiers oiseaux s’installant sur la paroi afin de construire
leurs nids. Le platier et les zones marines qui se trouvent à proximité immédiate des colonies sont également
utilisés par les oiseaux pour le repos et les activités de confort (baignade collective notamment), les principales
zones d’alimentation se trouvant en dehors du périmètre de la ZPS. Les colonies sont complètement désertées à
la fin du mois d’août après l’élevage des jeunes. L’ensemble des couples de mouettes tridactyles est réparti en
deux secteurs de nidification : la colonie de Saint-Pierre-du-Mont qui regroupe 75 % des effectifs et celle
d’Englesqueville-la-Percée (25 %) (Carte 31).
Signalons que le secteur du pont du Hable situé sur la commune de Grancamp-Maisy (en dehors de la ZPS) est
régulièrement utilisé en période de reproduction par les mouettes tridactyles pour l’alimentation, le repos et les
baignades collectives.
janv
févr
mars
avr
mai
juin
juil
août
sept
oct
nov
déc
NB : La période critique pour l’espèce (ponte, incubation, élevage…) figure en hachuré.
Évolution de la population nicheuse de la ZPS :
Les deux colonies de la ZPS font l’objet d’un suivi régulier par les observateurs du GONm depuis l’installation
de l’espèce en 1975. Le graphique d’évolution des effectifs nicheurs (Figure 33) montre la forte dynamique de
la population nicheuse de Saint-Pierre-du-Mont de 1975 à 2000, la colonie accueillant à l’époque plus de 2 500
couples, soit près de la moitié des effectifs nationaux. À Englesqueville-la-Percée, les premiers couples
s’installent en 1994 pour mener à l’envol les premiers jeunes en 1995. L’effectif croît ensuite régulièrement pour
culminer en 2004 avec 701 couples nicheurs recensés. Depuis 2003 et jusqu’en 2007, la tendance générale sur la
ZPS est à la baisse avec des effectifs nicheurs passant de 2 811 couples en 2003 au plus « bas historique » en
2007 avec 1 297 couples. Cette diminution s’explique par une perte d’effectifs sur Saint-Pierre-du-Mont non
compensée par les effectifs fluctuants de la colonie d’Englesqueville. Depuis 2007, les fluctuations observées
varient de 1 297 couples (2007) à 1 669 couples (2009). Toutefois depuis 2009, les effectifs nicheurs diminuent
d’année en année (Figure 33).
Figure 33 : Évolution des deux colonies de mouette tridactyle sur la ZPS de 1975 à 2011.
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Figure 34 : Évolution des effectifs nicheurs de mouette tridactyle sur les deux colonies de la ZPS
de 2003 à 2011.
Évaluation de la population nicheuse de la ZPS :
Avec entre 1 297 et 2 811 couples de mouette tridactyle sur la période 2003-2011, la ZPS accueille entre 51 % et
100 % de l’effectif nicheur normand et entre 23,6 % et 56,2 % de l’effectif national nicheur (Tableau XIV). La
ZPS héberge en fonction des années, la première ou la seconde colonie française (avec le cap Blanc Nez, Pas-deCalais) et constitue donc pour cette espèce, un site majeur de reproduction à l’échelle nationale. Notons que la
Normandie accueille près de la moitié des effectifs nicheurs nationaux.
Tableau XIV : Évaluation de la population nicheuse de mouette tridactyle sur la ZPS.
Population
ZPS (2003-2011)
Normandie (2005)
14
France (2009-2010 )
Europe (« 2000 »)
14
Population
Min.
Max.
1 297
2 811
2 531
5000
5500
2 100 000
% de la population
nationale et normande
Min.
23,6
51,24
Max
56,2
100
Évaluation
ZPS
A
Estimation (Cadiou, 2011).
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Menaces
En Bretagne, les causes les plus évidentes des échecs massifs sont à rechercher dans des épisodes de prédation
systématique, pour l’essentiel au stade des œufs. Ce sont les corvidés (grand corbeau Corvus corax, corneille
noire Corvus corone) qui sont en cause, une seule famille de ces oiseaux étant capable de prélever dans une
même saison la quasi-totalité des pontes d’une colonie de plusieurs centaines de couples ([Cadiou et Monnat,
2004 - Mouette tridactyle]. In Cadiou B., Pons J.-M. & Yésou P. (Éds), 2004).
Sur la ZPS, ce type de prédation n’a pas été mis en évidence toutefois une attention particulière devra y être
portée. En revanche, l’installation récente du faucon pèlerin sur la ZPS a eu un impact important sur la
colonie de mouette tridactyle de Saint-Pierre-du-Mont et, à un degré moindre, sur celle d’Englesqueville-laPercée.
Un suivi précis a permis de démontrer que la prédation directe des faucons pèlerins (espèce ornithophage) sur les
mouettes est faible et que ce sont les dérangements d’origine humaine qui, engendrant des démonstrations
d’alarme (comportements de défense territoriale) des faucons nicheurs, touchent indirectement les couples de
mouettes nicheuses en provoquant des mouvements de panique très perturbateurs. Ces dérangements sont liés
aux passages de piétons, pêcheurs essentiellement, en bas de falaise et promeneurs principalement en haut de
falaise.
Toutefois, la présence du faucon pèlerin ne saurait expliquer à elle seule le déclin des effectifs nicheurs de
mouette tridactyle de la ZPS puisqu’une étude précise de la nidification a également mis en évidence une forte
baisse de productivité des couples de mouettes. Ainsi, en 2008, sur les 111 nids construits du secteur central de
la colonie de Saint-Pierre-du-Mont, 63 étaient abandonnés, 35 nids étaient occupés par un seul jeune et
seulement 13 nids accueillaient deux jeunes. Comme pour le fulmar boréal, l’hypothèse de la modification des
réseaux trophiques provoquant l’éloignement des espèces-proies semble expliquer la difficulté des couples à
alimenter leur progéniture, cet éloignement est probablement lié au réchauffement des eaux marines qui
provoque une translation vers le nord de l’aire de répartition des espèces proies.
De plus, comme pour toutes les espèces nichant sur la paroi, l’érosion de la falaise peut également avoir un
impact sur l’évolution de la population de mouettes tridactyles par la réduction du nombre de sites propices à
l’installation des nicheurs. Si ce phénomène est naturel et inéluctable, on peut néanmoins craindre son
accélération sur certains secteurs où, après l’abandon de l’ancien sentier littoral, la bande de terrain contiguë à la
paroi a été mise en cultures avec pour conséquences la mise à nu des sols exploités pouvant provoquer une
fragilisation de la paroi par l’infiltration plus rapide des eaux pluviales.
Vansteenwegen (1998) stipule par ailleurs, que les colonies de mouettes tridactyles ne sont pas établies sur la
durée, qu’à moyen terme, elles apparaissent, croissent puis régressent et finissent par disparaître.
À partir de l’observation d’individus individuellement marqués, les études menées au Cap Sizun ont montré que
des mouvements massifs de reproducteurs peuvent intervenir au « détriment » d’une colonie vers une autre
(Monnat et coll., 1990 ; Danchin & Monnat, 1992 ; Danchin et coll., 1998).
Les cas de fortes infidélités au site de reproduction se produisent principalement à la suite d’échecs généralisés
ou répétés de la reproduction dans la colonie d’origine. Dans cette situation, les colonies affectées voient le
départ de la majorité des individus en échec vers des secteurs plus prospères ; ce sont en outre ces derniers qui
recrutent préférentiellement de jeunes reproducteurs (Danchin, 1991 ; Danchin & Monnat, 1992). Il ne s’agit
pas là d’un phénomène particulier aux colonies françaises marginales, sa réalité ayant été constatée outreManche (Lloyd et coll. 1991, Mavor et al. 2001).
En mer, l’espèce peut comme les autres oiseaux marins être victime des pollutions et des activités de pêche
(captures accidentelles par des engins de pêche, palangre, filets dérivants, etc., [Cadiou et Monnat, 2004 Mouette tridactyle]. In Cadiou B., Pons J.-M. & Yésou P. (Éds), 2004).
Enfin, l’impact de la force du vent au moment de l’installation de la colonie semble avoir une importance
capitale. Coulson (2011) a en effet montré qu’au-delà de 25 km/h les premières étapes de l’installation des
oiseaux sont totalement inhibées.
Préconisations de gestion
- En haut de falaise :
L’aménagement de la véloroute en retrait de 20 à 30 mètres du bord de la falaise, sur tout le linéaire de la
ZPS, devra résoudre, à court terme, le problème de la présence humaine en haut de falaise.
Ce retrait pourrait être accompagné de la plantation d’une végétation écran entre la véloroute et le bord de la
paroi sur les secteurs sensibles (aires de nidification du faucon pèlerin) afin de limiter les comportements
d’alarme des faucons.
- En pied de falaise :
Une information directe des utilisateurs du DPM devrait permettre de réduire les dérangements.
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- Autres :
Suivre la reproduction des mouettes tridactyle en veillant notamment à l’impact direct ou indirect de la prédation
par les corvidés et par les faucons pèlerins.
Nb : À Fréhel, des opérations de tir de corneilles noires ont été entreprises, avec une certaine efficacité, dans le
cadre d’arrêtés préfectoraux (Cadiou, 2002).
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Fulmar boréal Fulmarus glacialis (A009)
Description de l’espèce
Le fulmar boréal présente des parties inférieures blanches et des parties
supérieures grises. La tête est blanche avec une tâche noire juste en avant de
l’œil. Le bec est très caractéristique, avec deux narines tubulaires proéminentes
sur la mandibule supérieure. L’espèce vole toujours les ailes rigides, et alterne
des périodes de vol plané avec de plus courtes séquences de rapides battements.
Longueur totale du corps : 45 à 50 cm. Poids : 500 à 1000 g.
Statut : article 4.2 de la Directive « Oiseaux ».
Biologie et écologie
Habitat : en période de reproduction, le fulmar boréal s’installe généralement sur des falaises maritimes
(insulaire ou non) ou des îles escarpées, dont la hauteur et les caractéristiques physiques sont très variables.
Régime alimentaire : le fulmar boréal s’alimente en haute mer à des distances variables de la colonie (allant de
plusieurs dizaines à quelques centaines de kilomètres). Le spectre alimentaire est très large, avec un régime
principalement constitué de zooplancton, de céphalopodes et de poissons, et l’espèce peut également exploiter de
manière non négligeable les déchets de poissons derrière les bateaux de pêche.
Reproduction et activités : le fulmar boréal ne construit pas de nid. Les couples s’établissent sur des corniches
herbeuses, terreuses ou rocheuses souvent appelées vires, ou dans des cavités d’érosion.
L’œuf unique est déposé à même le substrat, dans une cuvette sommairement aménagée. Les pontes ont lieu
durant la seconde quinzaine de mai et l’incubation dure 49 jours en moyenne. Il n’y a pas de ponte de
remplacement. C’est sur une courte période, allant de la fin du mois d’août au début du mois de septembre, que
se produit l’envol des jeunes, à l'âge de 53 jours en moyenne. Le fulmar boréal est, pour l’avifaune européenne,
l’oiseau de mer dont l’âge de première reproduction est le plus tardif, allant de 6 à 19 ans et le plus souvent vers
8 ans. La longévité maximale connue est supérieure à 40 ans. L’espèce est en outre caractérisée par une fidélité
au partenaire et au site de reproduction.
Migration : en période internuptiale, les fulmars boréaux des colonies européennes n’entreprennent pas de
véritables migrations orientées, mais se dispersent en Atlantique Nord, la limite méridionale de répartition se
situant vers 40°N de latitude. Les adultes reproducteurs sont ceux qui s’éloignent le moins, demeurant à quelques
centaines de kilomètres du littoral. L’espèce est présente en hiver au large des côtes françaises, de la mer du
Nord au golfe de Gascogne (nb : elle n’hiverne pas dans le Golfe de Gascogne).
État des populations
En 2006, la population normande nicheuse est estimée à 207 couples (dont 84 sur la ZPS et 123 sur le littoral
seino-marin). La population nicheuse française (Carte 32) est estimée sur la période 1997-1998 entre 1 076 et
1 237 couples, enfin la population nicheuse européenne est supérieure à 1 500 000 couples (dont les plus gros
effectifs sont notés dans le Nord de l’Europe et particulièrement en Islande avec plus d’un million de couples
nicheurs).
- 96 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011.
.
Carte 32 : Secteur de nidification du fulmar boréal en France en 1997-1998.
(Cadiou et coll., 2004)
Carte 33 : Répartition des effectifs nicheurs de fulmar boréal de 2004 à 2011.
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Utilisation spatio-temporelle du site
L’espèce arrive sur la ZPS dès début novembre. Les oiseaux sont observés posés en mer ou installés sur des
corniches en falaise. Celle-ci accueille à la fois des couples nicheurs et des oiseaux non reproducteurs, ces
derniers repartant en mer en mai et juin. Vers la mi-avril, les couples reproducteurs s’absentent de la colonie
pour effectuer l’exode préposital et sont de retour début mai. Les derniers jeunes désertent le site au début du
mois de septembre. Les principales zones d’alimentation se trouvent au delà du secteur marin de la ZPS. La
figure (Carte 33) présente d’une part les effectifs moyens de fulmar boréal nicheur par secteur sur les six
dernières années de suivis précis (2004-2009) et d’autre part l’évolution annuelle des effectifs par secteur.
Globalement, ce sont les deux secteurs d’Englesqueville-la-Percée qui accueillent le plus de couples avec, en
moyenne, 28 % des couples sur le secteur Ouest et 25 % sur le secteur Est. Le secteur de Cricqueville compte en
moyenne 20 % des effectifs, les secteurs de Saint-Pierre-du-Mont et de Louvières-Vierville accueillant chacun
13 % des effectifs nicheurs. Il est difficile de contrôler le contenu des « nids » de fulmar compte tenu des
difficultés d’accès aux falaises et de l’immobilité des oiseaux sur leur site. La méthodologie de dénombrement
des couples reproducteurs, conseillée par le GISOM (Annexe XX), consiste à utiliser comme unité de
dénombrement le Site Apparemment Occupé (SAO). Le comptage des SAO, effectué à la bonne période,
donne le nombre de couples propriétaires de sites et non le nombre de reproducteurs effectifs, mais c’est
cependant un indice fiable de la taille de la population et un élément de référence pour des comparaisons, entre
années ou entre colonies (GISOM, 2009). Le SAO est défini en fonction de quelques critères précis comme le
comportement de l’oiseau et les caractéristiques physiques du site. Enfin, le SARi est le Site Avec
Reproduction identifiable, c'est-à-dire le site pour lequel une preuve de reproduction est visible le jour de
l’observation (œuf, poussin, bout de coquille…).
janv
févr
mars
avr
mai
juin
juil
août
sept
oct
nov
déc
NB : La période critique pour l’espèce (ponte, incubation, élevage…) figure en hachuré.
Évolution de la population nicheuse de la ZPS
Un suivi de l’ensemble des falaises du Bessin de 1977 à 1987 (Lang, 1998) a montré la forte expansion de
l’espèce jusqu’au milieu des années 80 avec un nombre maximum de 100 poussins, correspondant à 250 couples
reproducteurs recensés.
Ensuite, jusqu’en 1997, cet effectif est relativement stable et constitue à l’époque la plus forte densité de fulmars
nicheurs des côtes françaises. Après une période de pression d’observation plus faible, la population nicheuse de
fulmar boréal fait l’objet d’un suivi régulier depuis 2003 sur l’ensemble de la ZPS. Outre la disparité de
répartition des couples reproducteurs selon les secteurs et les années, c’est une tendance au déclin qui caractérise
cette période puisque l’effectif nicheur s’est réduit de moitié entre 2004 et 2008 (Figure 35). Vimard et coll.,
2008, estiment que le constat est encore plus frappant si l’on considère le nombre de poussins produits puisqu’un
recensement exhaustif sur la totalité de la ZPS en août 2007 n’a permis de comptabiliser que deux pulli (jeunes).
Toutefois depuis 2007, les effectifs nicheurs semblant repartir à la hausse, il convient dans les années à venir de
mieux suivre le succès reproducteur de cette espèce menacée. La difficulté des oiseaux adultes à trouver la
nourriture pour alimenter leur unique jeune est l’hypothèse généralement avancée pour expliquer le déclin de la
population nicheuse de la ZPS, la cause première suspectée étant une modification des réseaux trophiques en
relation avec le réchauffement planétaire (Dubois et coll., 2008).
Figure 35 : Évolution des effectifs nicheurs de fulmar boréal sur la ZPS de 2004 à 2011.
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Évaluation de la population nicheuse de la ZPS :
Avec 101 couples en 2011, la population de la ZPS représente environ 12 % de la population nationale et
représente donc un site d’importance nationale pour l’espèce (Tableau XV).
Tableau XV : Évaluation de la population nicheuse de fulmar boréal sur la ZPS.
% de la population
Population
nationale et normande Évaluation
Population
ZPS
Min.
Max.
Min.
Max
ZPS (2004-2011)
62
164
7,3
20,3
Normandie (2006)
207
29,9
79,2
B
15
France (2009-2010 )
807
848
Europe (« 2000 »)
1 500 000
Menaces
Sur la ZPS, outre la principale menace que constitue le réchauffement climatique, l’évolution érosive de la
falaise peut avoir un impact sur la nidification du fulmar boréal par la disparition de corniches favorables à
l’installation des couples. Si la présence de pêcheurs sur le platier, le passage d’embarcations en bas de falaise ou
d’aéronefs à basse altitude ne génèrent aucun impact sur l’espèce, la présence humaine en haut de falaise peut
engendrer un abandon des sites de reproduction situés généralement vers le haut de la paroi. Cette menace
concerne essentiellement les promeneurs utilisant l’ancien sentier du littoral qui, s’ils stationnent en bord de
falaise, peuvent provoquer l’envol des oiseaux installés sur leur corniche de nidification.
Signalons également des cas d’intoxication des fulmars liés à l’ingestion des diverses particules plastiques
(bouchon…) et mentionnons qu’au niveau européen (Van Franecker & al., 2005), hors côtes française, 90 %
des cadavres de fulmar boréal rejetés à la côte présentaient des morceaux de plastique dans leur système digestif.
En lien avec la convention OSPAR un réseau spécifique de suivi de l’espèce a été mis en place dans le cadre de
EcoQOs (Ecological Quality objectives).
Préconisations de gestion
Le projet du Conseil Général du Calvados de mettre en place une véloroute à environ trente mètres du bord de la
falaise et la plantation d’une végétation écran sur certain secteur ou son expression spontanée sur d’autre devra
permettre, à court terme, la suppression définitive du dérangement par le haut de falaise.
Enfin, afin d’évaluer l’impact des travaux de création de la véloroute et dans le but d’accroître les connaissances
de l’état de conservation de la population de la ZPS (notamment en terme de succès reproducteur), il apparaît
essentiel d’affiner les suivis sur cette espèce patrimoniale menacée.
15
Estimation (Cadiou, 2011).
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LES TROIS PRINCIPALES ESPÈCES
PATRIMONIALES HIVERNANTES ET
MIGRATRICES DE LA ZPS
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Mouette mélanocéphale Larus melanocephalus
(A176)
Description de l’espèce
L’adulte possède un plumage blanc presque immaculé. En plumage nuptial, la tête se
couvre d’un capuchon noir, qui descend assez bas sur la nuque, tandis qu’en hiver,
une marque noire, plus ou moins importante, est visible en arrière de l’œil. Le bec,
assez épais, est rouge carmin ; il est de la même couleur que les pattes. L’espèce
présente plusieurs séquences de plumage. Le cri est le plus souvent un peu guttural et
plaintif, montant puis descendant. Longueur totale du corps : 37 à 40 cm. Poids : 220380 g.
Statut : Annexe I de la Directive « Oiseaux »
Biologie et écologie
Habitat : la mouette mélanocéphale niche sur les ilots de végétation dans les marais salants, des lagunes, des
roselières sur les fleuves, ou même dans des milieux artificiels comme les sablières, les digues de béton
(musoirs) ou les bassins de décantation de sucrerie, les stations de lagunage et sur les étangs. Elle niche
fréquemment en colonie mixte avec la mouette rieuse, mais aussi avec les sternes Sterna sp. En hiver, outre son
comportement pélagique, on la rencontre fréquemment sur les plages, les estuaires, dans les ports, en compagnie
d’autres laridés. Elle est rare à cette époque à l’intérieur des terres (fleuves, grands plans d’eau, etc.).
Régime alimentaire : pendant la période de reproduction, l’espèce se nourrit essentiellement d’insectes
terrestres ou aquatiques. En période internuptiale, cette mouette est plus éclectique. Elle se nourrit alors de petits
poissons, de mollusques divers, de gastéropodes, et dans les champs, de vers de terre, de larves de coléoptères,
voire de petits rongeurs. De même en Europe de l’Est, elle se nourrit parfois abondamment d’orthoptères.
Reproduction et activités : l’arrivée sur les colonies se produit en général à partir de la seconde moitié d’avril et
en mai, bien que certains nicheurs précoces puissent le faire dès la fin mars sur le littoral atlantique français,
ainsi que dans le nord de la France et même dès la mi-mars dans le département de l’Hérault. L’espèce est
monogame, mais on ignore si le couple reste uni d’une année sur l’autre. Les couples peuvent être déjà formés
avant l’arrivée sur la colonie. Ceux-ci paradent alors sur le site de reproduction et établissent le nid à même le
sol, souvent dans la végétation herbacée. Celui-ci consiste en une simple excavation grattée, garnie de débris
végétaux et de plumes. Les œufs, crème ou gris pâle marqués de brun noir, déposés en mai et juin, sont au
nombre de trois. Il y a parfois une ponte de remplacement en cas de perte de la première. L’incubation dure de
23 à 25 jours et les deux adultes se relaient pour cette tâche. Les jeunes nidifuges naissent simultanément.
L’envol se produit entre le 35 et le 40 jour. Le succès de reproduction est très variable, parfois très bas. L’âge de
la première reproduction intervient à trois ans, parfois à deux. L’espèce peut atteindre l’âge de 15 ans (reprise de
bague), mais probablement plus en réalité.
Migration : dès la fin de la reproduction, l’espèce se disperse, souvent loin des colonies. Ce mouvement
postnuptial débute à la fin du mois de juin et se poursuit jusqu’en octobre. Fin août, des centaines de migrateurs
arrivent sur les côtes françaises. Des oiseaux d’Europe orientale et d’Ukraine peuvent se retrouver sur la façade
atlantique. L’espèce est grégaire en toute saison, en dortoir comme sur les sites de reproduction (en mer, comme
dans les champs ou les labours). La migration de retour est décelable dès le mois de février, mais elle bat son
plein en mars et se prolonge en avril. À cette époque, de gros stationnements sont notés du Centre-Ouest à la
Basse-Normandie (y compris, en nombre moindre, en Bretagne) et sur le littoral méditerranéen où des milliers
d’oiseaux peuvent se rassembler entre l’Hérault et les Alpes-Maritimes. Ailleurs en Europe, le passage
s’échelonne entre début mars et fin mai.
e
e
État des populations
En Normandie, l’espèce niche ponctuellement, dans l’Eure (réserve GONm de la Grande-Noë) et parfois dans la
Manche sur la tourbière de Baupte. En revanche, l’espèce est bien présente en période internuptiale : en 2000 les
effectifs hivernants sont estimés à 2 000-2 500 individus.
Pour la France, les effectifs hivernants sont mal connus, le « Nouvel inventaire des oiseaux de France » (Dubois
et coll., 2008) fait état d’au minimum 8 000 individus durant l’hiver 2004-2005 pour une population nicheuse
estimée en 2006 à environ 5 000 couples.
Concernant les effectifs européen hivernants « Birds in Europe » (Birdlife International, 2004) fait état de plus
de 12 000 hivernants, mais les fluctuations sont très importantes (par exemple les plus gros effectifs, hivernants
en Italie et en Turquie varient de 7 000 à 23 000 individus).
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Utilisation spatio-temporelle du site
La ZPS accueille l’espèce en période internuptiale avec un nombre maximal d’individus lors du passage
postnuptial. L’espèce est présente sur le site de mi-juin à début avril. Elle exploite l’estran (platier, zones
sableuses) ainsi que le plateau sommital cultivé de l’ensemble de la ZPS avec une concentration de la quasitotalité de l’effectif à l’ouest du secteur de Cricqueville entre le Moulin de Cricqueville et le Pont du Hâble
(81 % des effectifs observés). Bien que situé en dehors du périmètre de la ZPS, l’estran du Pont du Hâble, qui
correspond au débouché en mer du ruisseau du Véret, est particulièrement attractif pour les mouettes
mélanocéphales qui s’y regroupent par centaines pour s’alimenter, se toiletter et se reposer.
Étant donné l’importance de ce secteur pour ses capacités d’accueil, une proposition d’extension du périmètre de
la ZPS vers ce secteur doit être faite et fera partie des mesures de gestion à mettre en place (cf. Tome II). Cette
extension sera d’autant plus bénéfique qu’elle profitera à d’autres espèces de Laridés, dont la mouette tridactyle,
pour certaines activités de leur cycle biologique quotidien (toilette, repos,…). À l’extrémité orientale de la ZPS,
le secteur de Vierville-sur-Mer et sa plage sont également fréquentés par l’espèce surtout en dehors de la période
touristique.
janv
févr
mars
avr
mai
juin
juil
août
sept
oct
nov
déc
Évolution de la population de la ZPS
Les effectifs présentés (Figure 36) correspondent aux recensements du secteur du Pont du Hâble. Le nombre
important d’individus porteurs de bagues codées nous renseigne sur l’origine des oiseaux présents sur le site,
l’essentiel de l’effectif provenant des colonies belges de la basse Vallée de l’Escaut ainsi que du littoral français
du Nord-Pas-de-Calais. L’évolution des effectifs met en évidence deux réductions de moitié des effectifs
hivernants : entre 2004 et 2006 et de 2007 à 2008 ; depuis ces effectifs semblent se stabiliser.
700
600
500
400
300
200
100
0
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Années
Effectif postnuptial
Effectif hivernant
Figure 36 : Effectifs postnuptiaux et hivernants de mouette mélanocéphale sur la ZPS de 2003 à 2010.
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Évaluation de la population hivernante de la ZPS
Avec entre 92 et 408 individus hivernants, la ZPS accueille entre 1,15 % et 6,18 % des effectifs hivernants
français (Tableau XVI). La ZPS constitue donc un site d’importance nationale pour l’espèce en hivernage.
Notons que la Normandie héberge au minimum un quart des effectifs hivernants nationaux et que la
« ZPS étendue » compte entre 3 et 20 % des effectifs normands..
Tableau XVI : Évaluation de la population hivernante de mouette mélanocéphale sur la « ZPS ».
% de la population
Population
nationale et normande Évaluation
Population
ZPS
Min.
Max.
Min.
Max
ZPS (2004-2009)
92
408
1,15
6,18
Normandie (2000)
2 000
2 500
3,7
20,4
B-C
France (2004-2005)
6 600
8 000
Europe (« 2000 »)
12 000
?
Menaces et préconisations de gestion
Le dérangement humain occasionné par les utilisateurs de l’estran (pêcheurs à pied, estivants, promeneurs),
peut affecter l’espèce sur les sites d’hivernage (cf. Annexe XIX). La systématisation des recensements au
dortoir, un suivi des déplacements des oiseaux concernés et une localisation des sites d’alimentation seraient
particulièrement utiles à la mise en œuvre de mesures de gestion.
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Mouette pygmée Larus minutus (A177)
Description de l’espèce
Espèce essentiellement pélagique, la mouette pygmée est la plus petite de
toutes les espèces de mouettes et de goélands. Le plumage des oiseaux
adultes est très largement blanc, à l’exception du dessous de l’aile noir bordé
de blanc, et de la tête, encapuchonnée de noir au printemps et en début d’été.
Avec la mue qui suit la reproduction, la tête devient presque blanche,
marquée d’une petite calotte noirâtre et d’une tache de même teinte en arrière
de l’œil. Les pattes sont rouge vif. Le bec, d’un brun rougeâtre très foncé,
paraît souvent noir. Les mâles et les femelles sont semblables, mais les jeunes
oiseaux ont un plumage différent : leur tête est comme celle des adultes après la
reproduction, le dessous de l’aile est blanc, le dessus de l’aile blanc est marqué de larges bandes noires dessinant
un W, et la pointe de la queue est bordée de noir. Longueur totale du corps : 25 à 30 cm. Poids : 90 à 120 g.
Statut : Annexe I de la Directive « Oiseaux ».
Biologie et écologie
Habitat : nicheuse de la Sibérie du Sud-est à la Finlande, la mouette pygmée fréquente les côtes françaises au
cours des déplacements migratoires et durant l’hivernage. L’espèce niche sur la végétation aquatique au sein de
grandes zones humides d’eau douce, plus rarement sur des bancs de sable. En migration, elle se déplace près des
côtes et affectionne les milieux lagunaires, qu’il s’agisse de grandes lagunes naturelles saumâtres, ou de milieux
artificiels comme les bassins d’épuration. Lors de leur hivernage en mer, ces mouettes se tiennent généralement
au large, alternant prospections alimentaires en vol et repos sur l’eau. Poussées vers les côtes par les tempêtes,
elles cherchent à rejoindre rapidement le large, ne se reposant guère dans les ports abrités.
Régime alimentaire : sur les plans d’eau douce ou saumâtre qu’elle fréquente en reproduction puis en
migration, la mouette pygmée se nourrit essentiellement d’invertébrés divers : odonates, phryganes, hémiptères,
hyménoptères, diptères (dont fréquemment des chironomidés, sous forme de larves et d’imagos), coléoptères, et
d’autres invertébrés aquatiques. Également des sauterelles et criquets, de petits poissons. Son régime alimentaire
est quasiment inconnu durant l’hivernage en mer : probablement du macro-plancton flottant en surface et des
petits poissons.
Reproduction et activités : l’installation sur les sites de nidification se fait en avril-mai. La mouette pygmée
forme des colonies sur la végétation émergée basse (nénuphars, cariçaie, etc.) de plans d’eau douce peu
profonds. Le nid est constitué d’herbes, de fragments de tige de roseau, de feuilles diverses. La ponte compte
deux ou trois œufs, l’incubation dure 23 à 25 jours, et les jeunes s’envolent environ trois semaines après
l’éclosion. Les oiseaux quittent alors rapidement les sites de nidification pour entamer leur migration vers le
milieu marin. La dynamique de population de l’espèce n’a pas été étudiée.
Migration : la migration postnuptiale se déroule de fin juillet à fin novembre, avec un pic en octobre. La
migration prénuptiale débute en février et s’achève en mai.
État des populations
En Normandie, l’espèce n’est présente qu’en période internuptiale, les effectifs hivernants sont mal connus,
retenons les 316 individus notés lors de l’enquête de 1996-1997.
À l’échelle nationale, il en va de même, les effectifs hivernants comme leur répartition sont mal connus ; le
« Nouvel inventaire des oiseaux de France » (Dubois et coll., 2008) fait état de groupes hivernants au large
(centaines voire milliers) notamment dans le Golfe de Gascogne et d’une présence hivernale sporadique dans les
terres. Retenons un minimum de 250 hivernants sur la période 2004-2005.
Concernant les effectifs européens hivernants « Birds in Europe » (Birdlife International, 2004) fait état de plus
de 11 000 hivernants. La population nicheuse européenne est, quant à elle, estimée entre 24 000 et 58 000
couples.
Utilisation spatio-temporelle de la ZPS
La mouette pygmée exploite exclusivement les eaux de la zone marine de la ZPS pour l’alimentation et le repos.
Elle est surtout présente lors de la migration postnuptiale de mi-septembre à mi-décembre, avec le passage de
plusieurs milliers d’individus, et durant l’hivernage. La carte de répartition spatio-temporelle des effectifs, pour
cette espèce qui fréquente l’ensemble de la zone marine de la ZPS, n’a pas été réalisée.
janv
févr
mars
avr
mai
juin
juil
août
sept
oct
nov
déc
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Évolution de la population hivernante du site
L’effectif hivernant, bien qu’atteignant un niveau national avec les chiffres connus, représente moins de dix
oiseaux dénombrés chaque année en janvier mais il correspond à une prospection très partielle de la zone marine
à partir de la côte. Des suivis plus poussés en période hivernale et au large de la ZPS devront être envisagés afin
de mieux connaître la fréquentation du site par cette espèce de l’Annexe I de la Directive « Oiseaux ».
Évaluation de la population hivernante de la ZPS
Avec seulement 5 à 7 individus hivernants, la ZPS représente entre 2 % et 2,8 % de la population française
hivernante. Toutefois ces résultats sont à prendre avec beaucoup de précaution en raison du manque de
connaissance de cette espèce en hivernage, au large des côtes.
Tableau XVII : Évaluation de la population hivernante de mouette pygmée sur la ZPS.
% de la population
Population
nationale et normande Évaluation
Population
ZPS
Min.
Max.
Min.
Max
ZPS (2004-2009)
5
7
2
2,8
Normandie (1996-1997)
?
316
?
?
B
France (2004-2005)
250
?
Europe (« 2000 »)
12000
?
Menaces et préconisations de gestion :
Il n’existe pas de menace identifiée pour cette espèce sur la ZPS mais l’évolution des ressources trophiques de la
zone marine peut influer sur les effectifs migrant et hivernant. Un suivi standardisé, réalisé lors de séances de
guet à la mer et complété par des observations embarquées, permettrait d’avoir une idée plus précise de
l’évolution des effectifs sur la ZPS.
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Harle huppé Mergus serrator (A069)
Description de l’espèce
Canard plongeur de taille moyenne, le harle huppé a un corps fuselé
prolongé par un cou long et mince. Observé à distance, la silhouette
apparaît svelte. De plus près, la tête noire à reflet vert du mâle adulte
ornée d'une double huppe ébouriffée est caractéristique. Le bec mince
conçu pour la capture des poissons est rouge. Il est crochu à son
extrémité. L'iris est rouge ou jaune orangé. La poitrine roussâtre tachetée
de noir se prolonge par un collier blanc. Le devant des flancs noirs porte
de nettes taches blanches. La femelle et le juvénile, assez semblables, ont
tout le corps gris. Seule la tête est brun roux sans limite précise avec le cou
blanc sale. En vol, les ailes brun-noir portent un grand miroir blanc très visible partagé
par deux barres noires. Le dessous est blanc. Le harle huppé vole le cou étiré et bat des ailes rapidement à
mouvements d’amplitude faible. Ses cris habituels ressemblent à des petits raclements rauques et bas, émis avec
parcimonie. Le mâle en parade s'annonce par de faibles et rares hoquets rythmiques et éternuements entrecoupés
de pauses. La femelle se manifeste par des caquètements continus. Longueur du corps : 52 à 61 cm. Poids : de
950 à 1 350 g pour le mâle et de 700 à 1 100 g pour la femelle.
Statut : Article 4.2 de la Directive « Oiseaux ».
Biologie et écologie
Habitat : en hiver, le harle huppé fréquente principalement le littoral maritime, privilégiant les estuaires et les
baies. Moins commun sur les eaux continentales, il peut fréquenter des plans d'eau ou les lacs les plus vastes
comme le lac du Der en Champagne ou le lac Léman. Semblant éviter les cours d'eau, les observations sur le
cours du Rhin, par exemple, sont irrégulières et ne concernent que quelques individus isolés.
Régime alimentaire : il comprend essentiellement des poissons de faible taille (8 à 10 cm, extrême 28 cm) qu'il
capture en plongeant à deux ou trois m de profondeur, six au maximum. Les plongées durent en moyenne 20 à
25 s, mais peuvent atteindre 45 s, voire deux min. Sur les sites maritimes, il se nourrit d'une grande variété de
poissons (flets, éperlans, anguilles, gobies, harengs, chabots, etc.), de vers (arénicoles, néréides…), de crustacés
(gammares, crabes, etc.) et de mollusques (hydrobies, moules, littorines, etc.). En eau douce, il capture des
carpes, des brochets, des perches et bien d'autres espèces. Les insectes et leurs larves, les crustacés et les
grenouilles sont également consommés. Les plantes aquatiques restent occasionnelles. La pêche collective, qui
consiste à entourer les poissons en formant un demi-cercle, apparaît la plus rapide et la plus rentable des
méthodes.
Reproduction et activités : le harle huppé niche sur les îles et les rivages maritimes, ainsi qu'au bord des lacs
situés dans la toundra et dans les forêts boréales et tempérées. Dès l'arrivée sur les sites de reproduction, les
parades nuptiales des mâles, qui avaient déjà commencé durant l'hiver, s'intensifient. Chez certaines femelles, la
fidélité au site a été prouvée, notamment en Finlande et en Allemagne. Le nid, simple dépression garnie d'herbes
et de feuilles, disposé au sol sous la végétation ou dans un trou peu profond, est toujours à proximité de l'eau. La
ponte a lieu de la fin avril au début de juin en Grande-Bretagne et du début de juin jusqu'à la fin de juillet au
Danemark et en Islande. En cas de perte, une ponte de remplacement peut avoir lieu. L'incubation des neuf à dix
œufs (extrêmes 5 à 15), assurée par la femelle, dure 29 à 35 jours. Le nid est recouvert d'un duvet gris brunâtre
lors des absences de la femelle. Les poussins nidifuges quittent le nid 24 heures après l'éclosion. À l'âge de 15
jours, ils s'associent à d'autres nichées, formant des crèches qui peuvent compter jusqu’à 60 poussins, voire plus,
généralement accompagnés par deux ou trois femelles. Les jeunes sont indépendants avant 50 jours et leur envol
intervient à l'âge de 60 à 65 jours. Les deux sexes ne se reproduisent pas avant leur deuxième année et la plupart
des femelles se reproduisent à partir de leur troisième année. La longévité maximale observée grâce aux données
de baguage est de 21 ans et trois mois.
Migration : l'arrivée sur les sites d'hivernage peut débuter en octobre, parfois en septembre, mais c'est surtout de
novembre à décembre que le gros des effectifs s'installe en France. Les hivernants séjournent jusqu'en mars,
voire avril. Cependant, quelques rares oiseaux estivent régulièrement, notamment en Bretagne et sur le littoral de
la Manche. Sociable, le harle huppé se rassemble en petites troupes (souvent des familles) comptant de 5 à 15
individus, parfois des centaines en automne sur les sites nordiques.
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Carte 34 : Répartition spatio-temporelle des effectifs de harle huppé hivernant de 2004 à 2010.
État des populations
En Normandie, l’espèce hiverne principalement entre la pointe de Barfleur dans la Manche et le plateau du
Calvados où plus de 1 000 individus peuvent être recensés au cœur de l’hiver, auxquels il faut ajouter les
effectifs hivernaux de l’archipel des îles Chausey qui atteignent en moyenne depuis 2000 une centaine
d’individus (Gallien F. & Debout G., 2009). Signalons également que cet archipel est le seul site de nidification
de l’espèce en France, reproduction annuelle détectée pour la première fois en 1993 et confirmé par la
découverte du nid en 2008 (Gallien, 2008).
Concernant l’hivernage en France, sur la période 1997-2006, ce sont en moyenne 4 340 individus recensés
(Dubois et coll., 2008).
En Europe (Birdlife International, 2004), plus de 89 000 individus hivernent et on dénombre entre 73 000 et
120 000 nicheurs (principalement en Europe du Nord).
Utilisation spatio-temporelle de la ZPS
Présent de début octobre à début avril, le harle huppé utilise essentiellement le secteur marin de la ZPS qu’il
exploite en petits groupes pour s’alimenter ou pour se reposer et se toiletter en surface. Quelques rares individus
stationnent sur le platier pour leur activité de repos et de confort (Vimard et coll., 2008). La figure précédente
(Carte 34) présente d’une part les effectifs moyens de harle huppé hivernant en mer par secteur sur les six
dernières années de suivis précis (2004 à 2010) et d’autre part l’évolution annuelle des effectifs par secteur.
C’est le secteur de Cricqueville qui concentre la majorité des harles avec en moyenne 75 % des individus
hivernants sur la ZPS. Les autres secteurs accueillent moins de 10 % des effectifs chacun : 6 % pour SaintPierre-du-Mont, 8 % pour Englesqueville-la-Percée Ouest, 6 % pour Englesqueville-la-Percée Est et 4 % pour
Louvières-Vierville.
janv
févr
mars
avr
mai
juin
juil
août
sept
oct
nov
déc
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Évolution de la population hivernante de la ZPS
L’évolution des effectifs hivernants de harle huppé sur la ZPS (Figure 37) paraît traduire localement deux
déclins : un premier divisant les effectifs de moitié entre 2004 et 2005-2006, puis un second déclin important et
rapide entre 2006 et 2007. L’année 2009 semble marquer le « plus bas historique » enregistré avec seulement 12
individus observés. En 2010, l’espèce est plus présente, 40 individus ont été recensés lors du Wetlands
International (WI) et 85 individus sont observés quelques jours plus tard devant Cricqueville-en-Bessin.
Toutefois, la répartition très fluctuante de l’espèce en baie de Seine (près de 900 oiseaux en 2006) rend difficile
toute interprétation. On soulignera tout de même l’importance du secteur de Cricqueville-en-Bessin qui accueille
la majorité des oiseaux et qui correspond à la limite orientale du secteur des Rochers de Grandcamp-Maisy dont
les ressources trophiques sont particulièrement attractives pour les oiseaux plongeurs qui utilisent également la
zone située directement à l’ouest, hors ZPS.
Figure 37 : Évolution des effectifs hivernants de harle huppé sur la ZPS de 2004 à 201116.
Évaluation de la population hivernante de la ZPS
Avec un maximum de 302 individus observés en 2004, la ZPS représente jusqu’à 8,31 % de l’effectif hivernant
national de harle huppé et constitue donc potentiellement un bastion important à l’échelle nationale.
Tableau XVIII : Évaluation de la population hivernante de harle huppé sur la ZPS.
% de la population
Population
nationale et normande Évaluation
Population
ZPS
Min.
Max.
Min.
Max
ZPS (2004-2009)
12
302
0,26
8,31
Normandie (1998-2002)
1 100
1
27,4
B-C
France (WI 2000-2006)
3 634
4 563
Europe (« 2000 »)
89 000
?
Menaces et préconisations de gestion :
Il n’existe pas de menace particulière identifiée pour le harle huppé sur la ZPS hormis, à une échelle plus large
que celle du site, les éventuelles pollutions aux hydrocarbures et l’eutrophisation des masses d’eau littorales.
16
Effectifs recensés lors du Wetlands International (WI) à la mi-janvier.
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Bilan des principales espèces nicheuses, migratrices et hivernantes de la ZPS
- Nicheurs
Seule espèce de l’Annexe I nichant sur la ZPS, le faucon pèlerin constitue un élément important
de l’avifaune du site par son arrivée récente et surtout par son impact sur les autres espèces. Avec
un maximum de trois couples recensés, la population de la ZPS se situe en catégorie C car la
population de la ZPS représente seulement entre 0,14 et 0,27 % de la population nationale.
Toutefois, ces trois couples constituent près du tiers de la population régionale (30 %) qui s’élève
à environ 10 couples (Chartier in Debout, coord., 2009).
Les effectifs nicheurs du fulmar boréal et de la mouette tridactyle (atteignant respectivement
les catégories B et A), confèrent à la ZPS une importance de niveau national, la falaise du
secteur de Saint-Pierre-du-Mont accueillant la première ou la seconde (en fonction des années)
colonie française de mouette tridactyle.
- Hivernants et migrateurs
Parmi les espèces inscrites à l’Annexe I de la Directive « Oiseaux », deux espèces en hivernage,
la mouette mélanocéphale et la mouette pygmée, sont en catégorie B, c'est-à-dire que leurs
effectifs sur la ZPS représentent entre 2 et 15 % des effectifs nationaux hivernants.
L’effectif de mouette mélanocéphale en hivernage et au cours de la migration confère à la ZPS
une importance nationale. On notera que l’essentiel de cet effectif se partage entre la zone la plus
occidentale de la ZPS (Ouest du secteur de Cricqueville-en-Bessin) et le secteur contigu de
Grandcamp-Maisy non inclus pour le moment dans la ZPS.
Le modeste effectif hivernant de mouette pygmée, bien qu’atteignant le niveau d’évaluation B,
correspond à des oiseaux dénombrés depuis la côte. Il est probable qu’une prospection plus
approfondie de la zone marine révèle une présence plus importante de l’espèce au cours de cette
période.
Les autres espèces (aigrette garzette, grèbe esclavon, plongeons arctique et catmarin, et sterne
caugek) pour lesquelles existait une référence nationale sont toutes classées en catégorie C, ce qui
est une preuve de la richesse de cette ZPS.
Migrateur régulier au cours du passage postnuptial, les effectifs récents (2008) du puffin des
Baléares sur la zone marine de la ZPS jusqu’au début du mois de décembre (plusieurs dizaines
d’oiseaux au repos ou en pêche) semblent confirmer la présence désormais régulière de l’espèce
en Manche orientale en période postnuptiale voire hivernale.
Atteignant un niveau d’évaluation B-C, la population hivernante de mouette tridactyle
fréquentant la zone marine est probablement sous-estimée par des dénombrements ne s’effectuant
que de la côte.
L’effectif fluctuant des populations hivernantes du harle huppé le long des côtes de la baie de
Seine rend délicate l’évaluation de l’espèce pour la ZPS, la tendance au déclin constatée ces
dernières années pourrait la faire évoluer vers la catégorie C, mais on rappellera l’importance de
l’effectif de harle huppé sur le secteur de Grandcamp-Maisy situé à la limite occidentale du
secteur de Cricqueville-en-Bessin.
Enfin, la présence des passereaux nordiques migrateurs/hivernants de l’article 4.2, alouette
haussecol (Eremophila alpestris) et bruants des neiges (Plectrophenax nivalis) et lapon
(Calcarius lapponicus), est notée ponctuellement, sur la ZPS. Toutefois, au regard du caractère
occasionnel de ces observations, aucune évaluation concernant ces espèces ne peut être menée.
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L’ensemble des données, relatives aux espèces de l’Annexe I et de l’article 4.2 de la Directive
« Oiseaux », est récapitulé dans six tableaux annexés (Annexe XIX). Par ailleurs, pour les
principales espèces, des tableaux d’évolution des effectifs par secteur y sont également présentés.
Le tableau suivant (Tableau XIX) présente le calendrier de présence des six principales espèces
patrimoniales sur la ZPS. Notons que la ZPS accueille tout au long de l’année des espèces
patrimoniales et que la période critique pour ces espèces s’étale de mi-février à mi- septembre.
Tableau XIX : Calendrier de présence des six principales espèces patrimoniales sur la ZPS.
janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov
Nicheurs
Faucon pèlerin
Mouette tridactyle
Fulmar boréal
Hivernants
Mouette mélanocéphale
Mouette pygmée
Harle huppé
déc
Statut de conservation des espèces
Le tableau page suivante (Tableau XX) récapitule pour chaque espèce retenue, les populations en
fonction de chaque « statut » (nicheur, hivernant, migrateur), le ou les habitat(s) de l’espèce sur la
ZPS, la note d’évaluation pour l’espèce17 et présente, lorsque cela est possible, le statut de
conservation estimé en fonction de l’évolution des populations de l’espèce et des menaces pesant
sur celle-ci à l’échelle de la ZPS.
L’évaluation du statut de conservation des espèces sur la ZPS a été réalisée pour les espèces
nicheuses et pour cinq espèces en hivernage faisant l’objet d’un décompte précis et d’une
pression d’observation constante (permettant d’avoir une évaluation des populations pertinente) :
le harle huppé, les deux cormorans et les deux mouettes, mélanocéphale et pygmée. En revanche,
en période internuptiale et pour les autres espèces, la pression d’observation ayant diminuée
depuis ces cinq dernières années, il est délicat de présenter des tendances d’évolution justes.
Ainsi, il ne nous a pas été possible d’évaluer le statut de conservation pour ces espèces.
Toutefois, nous rappelons ici l’évaluation du statut de conservation réalisé à l’échelle européenne
et donné par les cahiers d’habitat du MNHN.
- Espèces de l’annexe I :
Plongeon catmarin et arctique : l’état de conservation de ces deux espèces est jugé défavorable
à l’échelle européenne en raison d’un large déclin général. À l’échelle de la ZPS, il n’existe pas
de menaces spécifiques identifiées sur le site hormis les éventuelles pollutions aux hydrocarbures.
Grèbe esclavon : l’état de conservation de cette espèce est jugé « en déclin » à l’échelle
européenne. Toutefois, une actualisation de cette évaluation serait nécessaire. Un suivi précis des
hivernants sur la ZPS permettrait de mieux cerner l’état de conservation de cette espèce.
Aigrette garzette : son statut est jugé favorable en Europe, il n’a pas pu être évalué sur la ZPS.
Faucon pèlerin : alors que son statut est jugé favorable en Europe, sur la ZPS le statut de
conservation du faucon pèlerin a été évalué défavorablement en raison des nombreux
dérangements constatés en période de reproduction.
17
Si plusieurs « notes » ont pu être calculées, seule la meilleure est présentée dans le tableau, l’Annexe scientifique
apporte plus de précision.
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Mouettes mélanocéphale et pygmée : l’hivernage de ces deux espèces étant principalement
localisé au secteur du pont du Hâble (site particulièrement bien suivi en période internuptiale), les
effectifs observés ainsi que leurs tendances d’évolution permettent d’évaluer favorablement le
statut de conservation pour ces deux espèces.
Sternes caugek et pierregarin : à l’échelle de l’Europe, le statut de conservation de la sterne
caugek est défavorable alors que celui de la sterne pierregarin est favorable. Aucune évaluation
de statut n’a pu être menée pour ces deux espèces de la ZPS, présentes majoritairement en
migration.
Puffin des Baléares : le statut de cette espèce est jugé en « en danger critique » en Europe.
- Espèces de l’article 4.2 :
Grèbe huppé : cette espèce possède un statut de conservation favorable à l’échelle européenne,
aucune évaluation de statut n’a pu être menée sur la ZPS.
Fulmar boréal : le statut de conservation de cette espèce est jugé favorable à l’échelle
européenne. Sur la ZPS, en raison de l’évolution décroissante des effectifs nicheurs depuis ces
cinq dernières années et des problèmes de dérangement constatés, son statut de conservation est
jugé défavorable.
Puffin des anglais : de tendance non connue en Europe, le statut de cette espèce est qualifié de
« localisé ». Le statut de conservation sur la ZPS n’a pas pu être évalué.
Fou de Bassan : le statut de cette espèce est jugé favorable en Europe, il n’a pas pu être évalué
sur le ZPS.
Grand cormoran : présentant des effectifs stables, le statut de conservation du grand cormoran
est jugé favorable sur la ZPS comme en Europe.
Cormoran huppé : sur la ZPS comme à l’échelle européenne, le statut de conservation de cette
espèce est jugé favorable.
Macreuse noire : le statut de conservation de la macreuse noire n’a pas pu être évalué sur la ZPS
alors qu’il est jugé favorable à l’échelle européenne.
Harle huppé : en raison de la répartition très fluctuante de l’espèce en baie de Seine et donc sur
la ZPS, il est difficile d’interpréter l’importance du site pour le harle huppé. Toutefois, au regard
des effectifs importants certaines années (jusqu’à plus de 8 % de la population nationale), le statut
de cette espèce est jugé favorable sur la ZPS. Rappelons que le secteur du pont du Hable semble
jouer un rôle important pour cette espèce.
Goélands brun et argenté : les effectifs nicheurs de ces deux espèces présentant des tendances
décroissantes (notamment en 2010 avec seulement deux couples pour le goéland brun et 120
couples pour le goéland argenté) et en raison des dérangements constatés en période de
reproduction, le statut de ces deux goélands sur la ZPS est jugé défavorable.
Goéland marin : le statut de cette espèce est jugé favorable en Europe, il n’a pas pu être évalué
sur la ZPS en l’absence de décompte précis et régulier en hivernage.
Mouette tridactyle : le statut de cette espèce emblématique de la ZPS est jugé défavorable sur le
site en raison du déclin de la population nicheuse. En Europe, il est jugé favorable.
Guillemot de Troïl et pingouin torda : ces deux espèces bénéficient d’un statut de conservation
favorable en Europe. À l’échelle de la ZPS, ce statut n’a pas pu être évalué, en raison de
l’absence de décompte précis et régulier en hivernage.
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Tableau XX : Populations, habitats et statuts de conservation des espèces retenues pour le DOCOB.
Nom scientifique de
l’espèce
Nom commun de
l'espèce
Code
européen
Natura
2000
Estimation de la
population de la ZPS
N
M
H
Évolution
des effectifs
Habitat de l'espèce
Statut de conservation à l'issue de l'inventaire
Évaluation de
l’importance
de la ZPS
Liste des espèces d'oiseaux de l'Annexe I retenue pour l’évaluation de la ZPS
Gavia stellata
Plongeon catmarin
A001
1à6
1à6
?
Zone marine
Gavia arctica
Plongeon arctique
A002
Max. 2
1à4
?
Zone marine
Podiceps auritus
Grèbe esclavon
A007
1à4
1à3
?
Zone marine
Egretta garzetta
Aigrette garzette
A026
15 à 50
?
Estran découvert à marée basse
Falco peregrinus
Faucon pèlerin
A103
Larus melanocephalus
Mouette mélanocéphale
A176
Larus minutus
Mouette pygmée
A177
Sterna sandvicensis
Sterne caugek
A191
C
Favorable en Europe, inconnu sur la ZPS
C
C
C
2à4
Croissant
Falaise+estran+haut de falaise
Max 600
Max. 110
Stable
Zone marine +estran
Max 200
< 10
Stable
Zone marine
centaines
1à2
?
Zone marine +estran
?
Zone marine +estran
Favorable en Europe, défavorable sur la ZPS : en raison des
dérangements de février à juillet.
Favorable en Europe, favorable sur la ZPS + extension du
périmètre au platier de Grandcamp
En déclin en Europe, favorable sur la ZPS
Défavorable à l'échelle européenne,
inconnu sur la ZPS
Favorable en Europe, inconnu sur la ZPS
1
?
Zone marine
En danger critique en Europe, inconnu sur la ZPS
?
2à3
couples
.
Défavorable à l'échelle européenne,
inconnu sur la ZPS
Défavorable à l'échelle européenne,
inconnu sur la ZPS
Favorable en Europe, inconnu sur la ZPS
Sterna hirundo
Sterne pierregarin
A193
centaines
Puffinus mauretanicus
Puffin des Baléares
A394
Max. 100
Podiceps cristatus
Grèbe huppé
A005
Fulmarus glacialis
Fulmar boréal
A009
Puffinus puffinus
Puffin des anglais
A013
C
B-C
B
C
?
Liste des espèces d'oiseaux migratrices (Article 4.2) retenue pour l’évaluation de la ZPS
Max 80
62 à 164
5 à 172
Max. 150 136 à 226
1 à 20
?
Zone marine
Favorable en Europe, inconnu sur la ZPS
?
Décroissant
Zone marine + falaise
Favorable en Europe, défavorable sur la ZPS : déclin de la
population, dérangement en haut de falaise + modification du
réseau trophique + érosion de la falaise
B
?
Zone marine
Localisé en Europe, inconnu sur la ZPS
?
Morus bassanus
Fou de Bassan
A016
centaines Max. 700
?
Zone marine
Favorable en Europe, inconnu sur la ZPS
?
Phalacrocorax carbo
Grand cormoran
A017
91 à 177
Stable
Zone marine + falaise
Favorable en Europe, favorable sur la ZPS
C
Phalacrocorax aristotelis
Cormoran huppé
A018
10 à 44
Croissant
Zone marine + falaise
Favorable en Europe, favorable sur la ZPS
D
Melanitta nigra
Macreuse noire
A065
4 à 34
?
Zone marine
C-D
Mergus serrator
Harle huppé
A069
56 à 302
« Décroissant »
Zone marine
B-C
0à9
Max 100
Larus fuscus
Goéland brun
A183
3à9
1à6
Décroissant
Zone marine + falaise + haut de falaise + estran
Favorable en Europe, inconnu sur la ZPS
Favorable en Europe et favorable sur la ZPS + encore plus si
extension
Favorable en Europe, défavorable sur la ZPS : dérangement
Larus argentatus
Goéland argenté
A184
97 à 218
358 à 579
Stable
Zone marine + falaise + haut de falaise + estran
Favorable en Europe, favorable sur la ZPS
C
Larus marinus
Goéland marin
A187
57 à 230
?
Zone marine + falaise + haut de falaise +estran
B-C
Rissa tridactyla
Mouette tridactyle
A188
Max. 12
Décroissant
Zone marine et falaise
Uria aalge
Guillemot de Troïl
A199
Max. 19
3à7
?
Zone marine
Favorable en Europe, inconnu sur la ZPS
Favorable en Europe, défavorable sur la ZPS : déclin de la
population, dérangements humains + modification du réseau
trophique + érosion de la falaise
Favorable en Europe, inconnu sur la ZPS
Alca torda
Pingouin torda
A200
Max. 35
5 à 283
?
Zone marine
Favorable en Europe, inconnu sur la ZPS
?
1 297 à
2 210
D
A
?
Code couleur :
: Statut de conservation de l’espèce sur la ZPS jugé favorable.
: Statut de conservation de l’espèce sur la ZPS jugé défavorable.
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II.2.2. Autres connaissances floristiques et faunistiques disponibles
Habitats naturels et espèces floristiques
Trois sources de données ont été utilisées pour caractériser les communautés végétales et
algales : l’inventaire ZNIEFF pour le platier, l’analyse du Conservatoire Botanique National
(CBN) de Brest de 2007 (Zambettakis, 2007) et le tome I du plan de gestion de la véloroute
(Bescond, 2011). Les deux dernières études ne sont pas spécifiques à la ZPS puisqu’elles
concernent l’ensemble des falaises du Bessin.
Flore algale du platier rocheux :
Une intéressante flore algale a été recensée sur le platier rocheux. Parmi les espèces les plus
remarquables, on peut citer Asparagopsis armata, Catenella caespitosa, Chondria dasyphylla,
Gonimophyllum buffhamii, Lomentaria clavellosa, Pterocladia pinnata, Sphondylothamnion
multifidum, Spyridia filamentosa, toutes correspondantes à des algues rouges (Rhodophytes).
On trouve également au sein de la ZPS, sur les parois rocheuses, la fougère martitime
(Asplenium marinum).
Habitats « naturels » du plateau sommital :
La végétation du plateau sommital est fortement influencée par les caractéristiques
édaphiques du secteur mais également par l’exploitation agricole du plateau. Ainsi, sur les
secteurs les plus naturels une végétation majoritairement calcicole domine en haut de falaise.
Plusieurs habitats naturels concernent la ZPS :
Les fourrés calcicoles littoraux typiques (Code Corinne 31.8112) :
Ces fourrés ou haies sont caractérisés par la présence de l’aubépine (Crataegus monogyna),
du merisier (Prunus avium), du prunellier (Prunus spinosa), du sureau noir (Sambucus nigra),
du frêne (Fraxinus excelsior), du saule roux-cendré (Salix atrocinerea) et du saule des
chèvres (Salix caprea), du lierre (Hedera helix) et des ronces (Fructicosus grp.). Sur les
ourlets herbacés de ces fourrés se développent également l’aigremoine (Agrimonia eupatoria),
la clématite (Clematis vitalba) et le brachypode penné (Brachypodium pinnatum).
Les pelouses et ourlets calcicoles typiques (Code Corinne 34.32) :
Dans les secteurs pentus de falaises, sur les secteurs piétinés ou enfin sur les secteurs
entretenus par fauche, se développent des pelouses diversifiées marquées par la présence plus
ou moins recouvrante du brachypode penné.
Au sein du cortège de ces pelouses, se rencontrent plusieurs orchidées calcicoles, comme
notamment, l’orchis de Fuchs (Dactylorhiza fuchsii), l’orchis bouc (Himantoglossum
hircinum), l’orchis pyramidal (Anacamptis pyramidalis), l’ophrys abeille (Ophrys apifera).
On y trouve également, la rare gentiane amère (Gentianella amarella) et la sous-espèce
endémique de Normandie du séneçon blanchâtre (Senecio helenitis subsp. candidus).
Les formations de pelouses, d’ourlets et de fourrés calcicoles se rattachent aux groupements
définis par le code Natura 2000 (6210) - Pelouses sèches semi-naturelles et faciès
d’embuissonnement sur calcaires (Festuco-brometalia). Ces formations végétales d’intérêt
européen sont inscrites à l’Annexe I de la Directive « Habitats-Faune-Flore » (Code
Natura 6210).
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Les fourrés landicoles (Code Corinne 31.85) :
En quelques secteurs, s’expriment des fourrés à caractère acidiphile (s’expliquant par une
acidification en surface des sols liés aux phénomènes de lixiviations : entraînement des
minéraux par infiltration). Ces fourrés sont marqués par la présence d’ajonc d’Europe (Ulex
europaeus), de chèvrefeuille (Lonicera periclymenum) et de germandrée (Teucrium
scorodonia).
Les prairies mésophiles à xérophiles (Code Corinne 38.1 et 81.1) :
Il subsiste quelques prairies mésophiles pâturées sur la ZPS (38.1). Celles-ci sont pour la
plupart fertilisées. Aussi, on parlera de « prairies sèches améliorées : pâturage intensifs sec ou
mésophile » (81.1).
Les cultures :
Enfin, les cultures, comme nous l’avons vu précédemment, domine largement le plateau. Ces
cultures sont traitées intensivement. Elles correspondent au code Corinne 82.2 « Cultures avec
marge de végétation spontanée ».
Rudéralisation des habitats :
Les habitats de pelouses et/ou de fourrés subissent, lorsqu’ils sont en contact avec les secteurs
cultivés, divers types de dégradations : dépôts de gravats, de déchets ou de résidus de récoltes,
remaniement de terre aux abords d’aménagements divers, dérive de pulvérisation de produits
agricoles (engrais, produits phytosanitaires), compaction du sol par passage des engins
agricoles. L’ensemble de ces dégradations appauvrit notablement la diversité végétale sur
cette bande relativement étroite du littoral située entre cultures et falaise. On observe alors,
accompagnant le brachypode penné voire se substituant à lui, l’implantation d’espèces
rudérales : espèces spontanées des friches, terrains vagues et décombres comme par exemple
le cirse commun (Cirsium vulgare), le liseron des champs (Convolvulus arvensis), le gaillet
gratteron (Galium aparine), la doche (Rumex crispus), le dactyle aggloméré (Dactylis
glomerata). Ces habitas correspondent au code Corinne 87.1 et 87.2 « Terrains en friche et
terrain vagues ; zones rudérales », sans aucun intérêt botanique.
Flore protégée et rare
Trois espèces de plantes notées sur les falaises du Bessin au sens large disposent d’un statut
de protection :
La gentiane amère est protégée au niveau national, toutefois elle n’a
pas été contactée depuis 2004 sur les falaises du Bessin (dernier
contact à l’est de Port-en-Bessin, hors ZPS).
Le sénéçon blanchâtre (photo ci-contre) est présent sur la ZPS sur
huit stations (Bescond, 2011). Il est protégé en Basse-Normandie.
La fougère maritime est également protégée régionalement.
Notons la présence de cinq espèces jugées très rares sur les falaises
du Bessin : l’orchis de Fuchs (une station sur la ZPS), l’euphorbe à
feuille plate (Euphorbia platyphyllos), la porcelle glabre
(Hypochaeris glabra), la gesse tubéreuse (Lathyrus tuberosus) et le tétragonolobe siliqueux
ou lotier à gousse carrée (Tetragonolobus maritimus).
Flore bryophytique, lichens et champignons
Il n’existe malheureusement pas à notre connaissance de données relatives aux bryophytes,
aux lichens et aux champignons.
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Autres espèces animales
Mammifères :
(Source : Vimard et. coll. 2008)
Désignée pour sa richesse ornithologique, la zone marine de la ZPS est également fréquentée
par trois espèces de mammifères marins :
Le phoque veau-marin, Phoca vitulina (Figure 38) qui se reproduit en baie des Veys, est
régulièrement observé en pied de falaise.
Figure 38 : Photographie d’un phoque veau-marin.
Quelques individus solitaires de marsouin commun, Phocoena phocoena sont également
noté sur la partie marine de la ZPS. Enfin, le grand dauphin, Tursiops truncatus (Figure 39)
est fréquemment observé en groupe d’une demi-douzaine d’individus aux abords de la falaise.
Figure 39 : Photographie de grands dauphins.
La présence de mammifères plus communs (lièvre, sanglier, renard…) est également notée
sur le platier sommital. Nous ne disposons pas d’information relative à la présence de
chiroptères.
Autres espèces :
Il n’existe pas à notre connaissance d’inventaire spécifique aux autres taxons sur la ZPS
(reptiles et amphibiens, invertébrés, etc.)
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Brest. 30 p.
- 118 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
GLOSSAIRE
ABMC : American Battle Monuments Commission
AEWA : African-Eurasian Waterbird Agreement
AAMP : Agence des Aires Marines Protégées
AMP : Aire Marine Protégée
AOC : Appellation d’Origine Contrôlée
AOT : Autorisation d’Occupation Temporaire
ATRACTIV : Aménagement du Territoire, Réseaux d’Acteurs et Compétitivité par les Technologies de
l’Information et de la Communication
BRGM : Bureau de Recherches Géologiques et Minières
CAD : Contrat d’Agriculture Durable
CAF : Commission de l’Avifaune Française
CAUE : Conseils d'Architecture, d'Urbanisme et d'Environnement
CBN : Conservatoire Botanique National
CDB : Convention sur la Diversité Biologique
CdL : Conservatoire du Littoral
CEE : Communauté Économique Européenne
CFENBN : Conservatoire Fédératif des Espaces Naturels de Basse-Normandie
CHN : Comité d’Homologation National
CIADT : Comité Interministériel d’Aménagement et de Développement du Territoire
CITES : Convention on International Trade of Endangered Species
CLPMEM : Comité Local des Pêches Maritimes et des Élevages Marins
CMS : Convention on Migratory Species
CNPMEM : Comité National des Pêches Maritimes et des Élevages Marins
COPIL : Comité de pilotage (d’un site Natura 2000)
CPB : (The) Cartagena Protocol on Biosafety
CPNOB : Centre de Pleine Nature d’Omaha Beach
CRPMEM : Comité Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins
DCE : Directive Cadre sur l’Eau
DCSMM : Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin
DDAM : Direction Départementale des Affaires Maritimes
DDTM : Direction Départementale des Territoires et de la Mer
DDEA : Direction Départementale de l’Équipement et de l’Agriculture
DIREN : DIrection Régionale de l’Environnement (nouvellement DREAL)
DOCOB : Document d’objectifs (d’un site Natura 2000)
DOG : Document d’orientations Générales
DPM : Domaine Public Maritime
DRAM : Direction Régionale des Affaires Maritimes
DREAL : Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement
DUP : Déclaration d’Utilité Publique
EPF : Etablissement Public Foncier
ERG : État des Réserves du GONm
FEADER : Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural
FEDER : Fonds Européen de Développement Régional
FSD : Formulaire Standard de Données (base de données officielle européenne de chaque site Natura 2000)
GISOM : Groupement d’Intérêt Scientifique Oiseaux Marins
GMN : Groupe Mammalogique Normand
GONm : Groupe Ornithologique Normand
GPD : Groupement des Plongeurs Démineurs
ICPE : Installation Classée pour la Protection de l’Environnement
IFREMER : Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer
IODDE : Ile d’Oléron Développement Durable Environnement
LERN : Laboratoire d’Étude et de Recherche
MAEt : Mesure Agro-Environnementale territorialisée
MEEDDAT : Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement Durable et de l'Aménagement du Territoire
MEEDM : Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer
MNHN : Muséum National d’Histoire Naturelle
OGS : Opération Grand Site
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
ONU : Organisation des Nations Unies
OPBN : Organisation de Producteurs de Basse-Normandie
ORSEC : Organisation de la Réponse de Sécurité Civile
PADD : Projet d’Aménagement et de Développement Durable
PNRMCB : Parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin
PLU : Plan Local d’Urbanisme
POLMAR : POLution MARitime
POS : Plan d’Occupation du Sol
pSIC : proposition de Site d’Importance Communautaire (directive Habitats)
RHLN : Réseau Hydrologique Littoral Normand
SAFER : Société d’Aménagement Foncier de l’Espace Rural
SAGE : Schéma d’Aménagement et de Gestion de l’Eau
SAO : Site Apparemment Occupé (cf. fiche espèce fulmar)
SARi : Site Avec Reproduction identifiable (cf. fiche espèce fulmar)
SAU : Surface Agricole Utile
SCOT : Schéma de COhérence Territoriale
SDAGE : Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux
SHOM : Service Hydrographique et Océanique de la Marine
SIC : Site d’Importance Communautaire (directive Habitats)
SMCLEN : Syndicat Mixte Calvados Littoral Espace Naturel
SRU : Solidarité et Renouvellement Urbain
STH : Surface Toujours en Herbe
TFNB : Taxe Foncière sur le Non Bâti
UE : Union Européenne
UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature
UTA : Unité de Travail Annuel
ZDE : Zone de Développement Eolien
ZNIEFF : Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique
ZPS : Zone de Protection Spéciale (directive Oiseaux)
ZSC : Zone Spéciale de Conservation (directive Habitats)
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011.
CREDITS PHOTOGRAPHIQUES
1re de couverture :
Vue panoramique du haut de falaise :
F. Leclerc (idem page 40)
Mouette tridactyle au nid :
P. Dumont (idem page 90)
Pointe du Hoc, photo aérienne :
© DREAL Basse-Normandie
Fulmar boréal en vol :
R. Binard (idem page 86)
Page 10 :
Vue de la ZPS de la descente de Saint-Pierre-duMont : G. Vimard
Page 20 :
Figure 3 : G. Vimard
Figure 4 : F. Jeanne
Page 22 :
Figure 5 : J. Flaherty
Page 24 :
F. Jeanne
Page 27 :
Figure 9 : J. Flaherty, modifiée
Page 43 :
Figure 15 : F. Jeanne
Page 44 :
Figure 16 : F. Jeanne
Page 45 :
Figure 17 : à g., R. Purenne ; à dr. F. Jeanne
Page 50 :
Figures 20 et 21 : G. Vimard
Page 51 :
Figure 22 : R. Purenne
Figure 23 : Flaherty J.
Page 52 :
F. Jeanne
Pages 57 à 59 :
CRPMEM de Basse-Normandie
Page 63 :
G. Vimard
Page 69 :
Figure 25 et 26 : J. Flaherty
Page 70 :
Figure 27 : R. Purenne
Page 71 :
Panneaux : F. Jeanne
Figure 28 : J. Flaherty et G. Vimard
Page 74 :
Figure 30 : F. Jeanne
Page 86 :
Mouettes tridactyles : M. Millot et faucon pèlerin :
C. Chartier (idem page 87)
Page 96 :
Fulmars boréaux : F. Jeanne
Page 100 :
Mouette mélanocéphale : A. Brodin
(idem page 101)
Mouette pygmée : F. Leclerc (idem page 104)
Harle huppé : C. Ruchet (idem page 106)
Page 114 :
Figure 40 : GMN
Page 115 :
Figure 41 : GMN
Page 114 :
Sénéçon blanchâtre : V. Bescond
- 121 -
DOCUMENT D’OBJECTIFS
NATURA 2000
DOCUMENT D’OBJECTIFS
NATURA 2000
FALAISE DU BESSIN OCCIDENTAL
Zone de Protection Spéciale
FR 2510099
TOME II : Enjeux, objectifs, mesures et actions de gestion
Validé par le comité de pilotage du 6 juillet 2012
2012
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
DOCUMENT D’OBJECTFS DU SITE NATURA 2000 FR2510099
« FALAISE DU BESSIN OCCIDENTAL »
Maître d’ouvrage
État : Préfecture du Calvados et Préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord
Ministère en charge de l’écologie – Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et
du Logement de Basse-Normandie (DREAL).
Suivi de la démarche : Sandrine ROBBE
Opérateur
Groupe Ornithologique Normand (GONm).
Rédaction du document d’objectifs
Rédaction / Coordination :
François JEANNE
Cartographie :
Vottana TEP et FRANÇOIS JEANNE
Contribution / Rédaction / Relecture :
Gilbert VIMARD, Rosine BINARD, Gérard DEBOUT, Alain CHARTIER, Régis PURENNE, Bruno LANG.
Crédits photographiques (1ère de couverture)
Panoramique : F. LECLERC.
Mouette tridactyle en vol : F. LECLERC.
Pointe du Hoc vue de Cricqueville-en-Bessin : F. JEANNE.
Fulmar boréal en falaise : F. JEANNE.
Référence à utiliser
JEANNE F., 2012. DOCOB Natura 2000. ZPS FR2510099 « Falaise du Bessin occidental ».
Tome II. Enjeux, objectifs, mesures et actions de gestion. GONm, DREAL de Basse-Normandie.
112 p.
-3-
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Le DOCOB en trois tomes
Le DOCOB est constitué de trois tomes. Le premier est intitulé « Tome 1 : État des lieux et
diagnostics socio-économique et écologique ». Le second a pour titre « Tome II : Enjeux, objectifs
et mesures de gestion ». La charte Natura 2000 du site figure dans le troisième tome.
Figure 1 : Les trois tomes du DOCOB.
Les annexes et l’atlas cartographique figurent dans un document séparé.
Le comité de pilotage du site Natura 2000 : « Falaise du Bessin occidental »
Le comité de pilotage (COPIL1) est chargé d'assurer le suivi et la réalisation du document
d'objectifs Natura 2000. Il a été créé et mis en place par l’arrêté interpréfectoral du
26 novembre 2009 (Annexe I). Ce comité de pilotage est co-présidé par Monsieur le Préfet de la
région Basse-Normandie, Préfet du Calvados et par Monsieur le Préfet maritime de la Manche et
de la mer du Nord.
L’ensemble des comptes rendus réalisés à l’issue des différents comités de pilotage de la ZPS
figure en Annexe (Annexe II).
1
Tous les acronymes sont détaillés dans le glossaire en fin de document.
-4-
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier vivement l’ensemble des personnes, des collectivités, des associations et
des organismes administratifs et scientifiques qui ont participé au bon déroulement de la rédaction
de ce document d’objectifs notamment pour leur disponibilité lors des réunions des comités de
pilotage, des groupes de travail ou des réunions bilatérales.
Mme Bindault-Lemaître, mairie de Louvières, Mme d’Hérouville, mairie d’Englesqueville-laPercée ainsi que Mme André et Mme Legrand, M. Houyvet, mairie de Saint-Pierre-du-Mont, M.
Oxéant, mairie de Vierville-sur-Mer, M. Pain, mairie de Cricqueville-en-Bessin, M. Lelong,
Conseiller général du canton d’Isigny-sur-Mer et président de la communauté de communes
d’Isigny Grandcamp-Intercom, M. Thomines, Président de la communauté de communes de
Trévières, Mme Boutard, M. Daguet et M. Leduc, Conseil Général du Calvados (CG14), M.
Démoulin, Fédération Départementale des Chasseurs du Calvados (FDC14), Mme Bouet et M.
Demeusoy, Comité départemental de randonnée pédestre du Calvados, M. Françoise et M.
Lecaplain, Comités Locaux des Pêches (CLP), M. Green, Association de chasse maritime des
rivages du Bessin, M. chenal, M. Grigy et M. Potey, Association ICARE, M. Fauvel, Chambre
d’agriculture du Calvados, Mme Vasseur, M. Leymarie, M. Renard et M. Vial, Antenne normande
du Conservatoire du Littoral (CdL), Mme Paul, Mme Richard, Mme Hamon et M. Parrad, Comité
Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins (CRPMEM), M. Siquot, Président du club
pêche plaisance de Lion-sur-Mer (CPPL), M. Durand, Club nautique de Port-en-Bessin, Mme
Robbe, Mme De Rosa, M. Brécin, M. Defenouillère, M. Dumeige et M. Rungette, Direction
Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement (DREAL) de Basse-Normandie,
Mme Binard, M. Chartier, M. Debout, M. Le Guillou, M. Purenne et M. Vimard, Groupe
Ornithologique Normand (GONm), Mme Leroux, Groupement Régional des Association de
Protection de l’Environnement (GRAPE), M. Toison et M. Aulert, Agence des Aires Marines
Protégées (AAMP), M. Pigeon et M. De Saint-Jores, Office National de la Chasse et de la Faune
Sauvage (ONCFS), M. Hooker et M. Gassion, American Battle Monuments Commission (ABMC),
M. Brac de la Perrière, Comité du débarquement, Mme Martelin-Poder, Mme Saille, M. Jolimaitre
et M. Zucchet, Syndicat Mixte Calvados Littoral Espaces Naturels (SMCLEN), Mme Chevalier,
Mme Le Villain, Mme Guével et M. Longavenne, Direction Départementale des Territoires et de la
Mer (DDTM) du Calvados, M. Cadiou, Groupement d’Intérêt Scientifique Oiseaux Marins
(GISOM), Observatoire Régional des Oiseaux Marins (OROM) de Bretagne et Bretagne Vivante,
M. Dubois, Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), M. Foucher, IFREMER, M. Dumont,
Association les fous du Cap, M. Le Corre, Université de la Réunion, M. Turbout, Université de
Caen Basse-Normandie, M. Mallory, Canadian Wildlife Service, M. Omo, Animal Tracking,
Technsmart, Mme Kotzerka, Université de Kiel, M. Wolf, Syndicat Mixte du SCOT Bessin, Mme
Lallemand et M. Senne, Préfecture maritime, M. Le Direach, adjoint du Préfet maritime de la
Manche et de la mer du Nord chargé de l’action de l’État en mer et M. Ranchère, sous préfet de
Bayeux, ainsi que toutes les personnes qui auraient été oubliées dans cette liste et qui ont contribué
de près ou de loin à la rédaction de ce document d’objectifs.
Les auteurs des photographies :
ATEN, Binard R., Leclerc F. Omo G., Purenne R. et Vimard G.
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS ..................................................................................................................... - 5 SOMMAIRE ................................................................................................................................. - 6 TABLE DES ILLUSTRATIONS ................................................................................................. - 7 III. ANALYSE DE L’EXISTANT, DÉFINITION DES ENJEUX, DES OBJECTIFS ET
DES MESURES DE GESTION ET D’ÉVALUATION .......................................................... - 8 III.1. Les objectifs de développement durable et les mesures associées ......................- 10 Objectif n° 1 : Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS .............................................- 12 pour les oiseaux d’intérêt communautaire. ......................................................................- 12 Mesure 1.1 Accompagner le Conseil Général du Calvados et le SMCLEN dans
l'aménagement de la véloroute et la gestion des terrains annexes................................- 21 Mesure 1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune
d’intérêt communautaire. .............................................................................................- 25 Mesure 1.3 Assurer une cohérence administrative et technique sur la ZPS.....................- 33 Mesure 1.4 Contribuer aux démarches de gestion des pollutions marines ......................- 37 Objectif n° 2 : Poursuivre et approfondir les programmes de connaissance et de suivis de
l’avifaune d’intérêt communautaire. ............................................................................- 39 Mesure 2.1 Poursuivre et pérenniser les suivis existants. ................................................- 43 Mesure 2.2 Renforcer et développer les suivis ornithologiques. .....................................- 44 III.2. Les actions de gestion .............................................................................................- 47 IV.
PLAN D’ACTION ......................................................................................................... - 100 -
V.
CAHIERS DES CHARGES .......................................................................................... - 103 V.1.1. Principes et objectifs ...........................................................................................- 104 V.1.2. Avantages pour les contractants ..........................................................................- 105 -
BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................... - 109 GLOSSAIRE ............................................................................................................................. - 111 CREDITS PHOTOGRAPHIQUES........................................................................................... - 112 -
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
TABLE DES ILLUSTRATIONS
Cartes :
Carte 1 : Sensibilité au dérangement de l’avifaune rupestre en l’état des connaissances.................................. - 18 Carte 2 : Proposition d’extension de la ZPS au secteur de Grandcamp-Maisy. ................................................ - 34 Carte 3 : Localisation des points fixes d’observation sur la ZPS. ..................................................................... - 88 -
Tableaux :
Tableau I : Récapitulatif des espèces visées par le DOCOB et leurs statuts UICN. ......................................... - 11 Tableau II : Nature des usages et impacts potentiels sur la ZPS. ...................................................................... - 19 Tableau III : Actions préconisées par le MNHN sur les ZPS classées en AMP................................................ - 20 Tableau IV : Effectifs maximaux des espèces concernées par l’extension de la ZPS. ...................................... - 35 Tableau V : Récapitulatif des mesures et des actions liés à l’objectif n°1. ....................................................... - 38 Tableau VI : Pression d’observation annuelle sur la ZPS. ................................................................................ - 40 Tableau VII : Récapitulatif des mesures et des actions liées à l’objectif n°2. ................................................... - 46 Tableau VIII : Récapitulatif des actions préconisées dans le cadre de la mesure 1.3........................................ - 56 Tableau IX : Récapitulatif des actions préconisées dans le cadre de la mesure 1.2. ......................................... - 72 Tableau X : Récapitulatif des actions préconisées dans le cadre de la mesure 1.2............................................ - 76 Tableau XI : Récapitulatif des actions préconisées dans le cadre de la mesure 1.4. ......................................... - 80 Tableau XII : Suivis ornithologiques à réaliser en période nuptiale. ................................................................ - 85 Tableau XIII : Suivis ornithologiques à réaliser en période internuptiale. ........................................................ - 89 Tableau XIV : Récapitulatif des actions préconisées dans le cadre de la mesure 2.1. ...................................... - 91 Tableau XV : Récapitulatif des suivis préconisés en mer et estimation des coûts. ........................................... - 93 Tableau XVI : Récapitulatif des actions préconisées dans le cadre de la mesure 2.2. ...................................... - 98 Tableau XVII : Récapitulatif des actions préconisées dans le cadre du DOCOB et estimatif du nombre de jours à
consacrer par action. ......................................................................................................................................... - 99 Tableau XVIII : Plan d’action pour la réalisation de l’objectif n°1. ............................................................... - 101 Tableau XIX : Plan d’action pour la réalisation de l’objectif n°2. .................................................................. - 102 Tableau XX : Caractéristiques des contrats Natura 2000. ............................................................................... - 105 Tableau XXI : Les deux cahiers des charges retenus. ..................................................................................... - 106 -
Figures :
Figure 1 : Les trois tomes du DOCOB. ............................................................................................................... - 4 Figure 2 : Récapitulatif de la démarche de rédaction du DOCOB ...................................................................... - 9 Figure 3 : Corniche de nidification des mouettes tridactyles. ........................................................................... - 12 Figure 4 : Regroupement de mouettes tridactyles devant les falaises. .............................................................. - 12 Figure 5 : Variations observées a) de la température moyenne à la surface du globe, b) du niveau moyen de la
mer à l’échelle du globe, selon les données recueillies par les marégraphes (en bleu) et les satellites (en rouge), et
c) de la couverture neigeuse dans l’hémisphère Nord en mars-avril. ................................................................ - 13 Figure 6 : Facteurs théoriques explicatifs de la variabilité de la réaction de l’oiseau à la présence humaine. .. - 15 Figure 7 : Gradient de réponse des oiseaux aux dérangements d’origine humaine. .......................................... - 16 Figure 8 : Haut de falaise actuel sur la commune de Vierville-sur-Mer et schéma du futur aménagement de la
véloroute pour rappel. ....................................................................................................................................... - 17 Figure 9 : Estran en pied de falaise et goélands au repos. ................................................................................. - 17 Figure 10 : Cyclistes sur l’ancien sentier du littoral. ......................................................................................... - 21 Figure 11 : Projet de clôtures ............................................................................................................................ - 22 Figure 12 : Caractéristiques des chicanes.......................................................................................................... - 23 Figure 13 : Descente « aménagée » de Saint-Pierre-du-Mont en 2010. ............................................................ - 24 Figure 14 : Survols aériens de la ZPS ............................................................................................................... - 26 Figure 15 : Cavité de nidification d’un fulmar boréal. ...................................................................................... - 39 Figure 16 : Corniches de nidification des mouettes tridactyles. ........................................................................ - 39 -
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
DOCUMENT D’OBJECTIFS
NATURA 2000
FALAISE DU BESSIN OCCIDENTAL
III. ANALYSE DE L’EXISTANT, DÉFINITION DES ENJEUX,
DES OBJECTIFS ET DES MESURES DE GESTION ET
D’ÉVALUATION
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Figure 2 : Récapitulatif de la démarche de rédaction du DOCOB
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
III.1. LES OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT DURABLE ET LES MESURES ASSOCIEES
Le présent chapitre constitue la partie analytique des diagnostics effectués précédemment
(Figure 2). Il a pour but de définir les objectifs de développement durable de la ZPS.
L’enjeu principal de la ZPS et du DOCOB est de préserver les populations d’oiseaux d’intérêt
communautaire c'est-à-dire les oiseaux inscrits à l’Annexe I de la Directive « Oiseaux » ou les
oiseaux visés par l’article 4.2 de cette même Directive.
Le tableau de la page suivante (Tableau I) récapitule les espèces visées par le DOCOB et
leurs statuts (Directive « Oiseaux » et niveau de vulnérabilité UICN).
La préservation de l’avifaune de la ZPS est bien évidemment liée à un second enjeu qui est la
conciliation entre le maintien des activités socio-économiques et la préservation de
l’avifaune.
Deux objectifs de développement durable, permettant d’assurer la réussite des deux enjeux
précités, ont pu être mis en évidence. Ces objectifs correspondent pour partie aux objectifs
affichés sur d’autres ZPS comprenant une partie marine comme l’archipel de Chausey (Vial,
2010) ou Belle-île (Froger, 2006). Ils sont présentés sous forme de fiches ci-après.
La préservation des populations d’oiseaux d’intérêt communautaire passe en premier lieu par
le maintien de l’intégrité du site dans son ensemble, et en particulier au maintien de la
quiétude de la ZPS et de la fonctionnalité des milieux, condition sine qua non de la
pérennité des colonies d’oiseaux. Il en résulte l’objectif n° 1 :
Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux d’intérêt
communautaire
Par ailleurs, dans le contexte de développement des aires marines protégées dont la ZPS fait
partie et sachant que l’amélioration de la connaissance est un élément primordial à la
mise en œuvre et à l’évolution des mesures de gestion, la poursuite et le développement des
suivis ornithologiques apparaissent comme essentiels. Il en résulte l’objectif n° 2 :
Poursuivre et approfondir les programmes de connaissance et de suivis de
l’avifaune d’intérêt communautaire
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Code
Natura
2000
Tableau I : Récapitulatif des espèces visées par le DOCOB et leurs statuts UICN.
Catégorie
Annexe I
Article 4.2
Liste rouge
Nom commun
Nom latin
Directive
Directive
France
Oiseaux
Oiseaux
N
H
M
Gaviidés
Catégorie
Liste
rouge
mondiale
A001
Plongeon catmarin
Gavia stellata
x
NA
DD
LC
A002
Plongeon arctique
Gavia arctica
x
NA
DD
LC
Podicipédidés
A005
Grèbe huppé
Podiceps cristatus
A007
Grèbe esclavon
Podiceps auritus
x
LC NA
LC
VU
LC
LC
x
Procellariidés
A009
Fulmar boréal
Fulmarus glacialis
x
LC NA
A013
Puffin des anglais
Puffinus puffinus
x
VU
A384
Puffin des Baléares
Puffinus mauretanicus
x
NA
NA
LC
VU
CR
Sulidés
A016
Fou de Bassan
Morus bassanus
x
NT
NA
LC
NA
LC
Phalacrocoracidés
A017
Grand cormoran
Phalacrocorax carbo
x
LC LC
A018
Cormoran huppé
Phalacrocorax aristotelis
x
LC NA
LC
LC NA
LC
Ardéidés
A026
Aigrette garzette
Egretta garzetta
x
Anatidés
A065
Macreuse noire
Melanitta nigra
x
LC
A069
Harle huppé
Mergus serrator
x
NA LC
NA
LC
LC
Falconidés
A103
Faucon pèlerin
Falco peregrinus
x
LC NA
NA
LC
Laridés
A176
Mouette
mélanocéphale
Larus melanocephalus
x
LC NA
NA
LC
A177
Mouette pygmée
Larus minutus
x
NA LC
NA
LC
A183
Goéland brun
Larus fuscus
x
LC LC
NA
LC
A184
Goéland argenté
Larus argentatus
x
LC NA
A187
Goéland marin
Larus marinus
x
LC NA
NA
LC
A188
Mouette tridactyle
Rissa tridactyla
x
NT NA
DD
LC
LC
Sternidés
A191
Sterne caugek
Sterna sandvicensis
x
VU NA
LC
LC
A193
Sterne pierregarin
Sterna hirundo
x
LC NA
LC
LC
NA
LC
Alcidés
A199
Guillemot de troïl
Uria aalge
x
EN DD
A200
Pingouin torda
Alca torda
x
CR DD
LC
Catégories UICN France et coll. 2011 : CR : En danger critique ; EN : En danger ; VU : Vulnérable ; NT : Quasi
menacée ; LC : Préoccupation mineure ; DD : Données insuffisantes ; NA : Non Applicable.
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Objectif n° 1 : Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS
pour les oiseaux d’intérêt communautaire.
⇒ Secteurs concernés :
Toute la ZPS.
⇒ Espèces et habitats d’espèces :
Figure 3 : Corniche de nidification des mouettes
tridactyles.
* Habitats d’espèces concernés :
- la zone marine
- l’estran
- le front de falaise
- le haut de falaise
* Espèces Natura 2000 concernées
(en gras les espèces inscrites à l’Annexe I) :
- Plongeons catmarin et arctique
- Grèbe esclavon
- Aigrette garzette
- Faucon pèlerin
- Mouettes mélanocéphale et pygmée
- Sternes caugek et pierregarin
- Puffin des Baléares
- Grèbe huppé
- Fulmar boréal
- Puffin des anglais
- Fou de Bassan
- Grand cormoran
- Cormoran huppé
- Macreuse noire
- Harle huppé
- Goéland brun
- Goéland argenté
- Goéland marin
- Mouette tridactyle
- Guillemot de Troïl
- Pingouin torda
Figure 4 : Regroupement de mouettes tridactyles devant les falaises.
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⇒ Facteurs influençant l’objectif :
Le changement climatique et son impact sur l’avifaune
Le dernier rapport de synthèse disponible sur le changement climatique publié par le Groupe
d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC, 2007) rend compte des
changements climatiques observés et des effets constatés. Selon ce rapport, « le
réchauffement du système climatique est sans équivoque ».
La Figure 5 témoigne à l’échelle du globe d’une hausse des températures moyennes de
l’atmosphère et de l’océan, d’une fonte massive de la neige et de la glace et d’une élévation
du niveau moyen de la mer. Dans ce même rapport, le GIEC estime que, d’ici 2100, les
températures mondiales augmenteront, en fonction des différents scénarios, de 1,8 °C à 3,6 °C
par rapport aux années 2000 en raison de l’augmentation de la concentration des gaz à effet de
serre.
Figure 5 : Variations observées a) de la température moyenne à la surface du globe, b) du niveau moyen
de la mer à l’échelle du globe, selon les données recueillies par les marégraphes (en bleu) et les satellites
(en rouge), et c) de la couverture neigeuse dans l’hémisphère Nord en mars-avril2.
(Source : GIEC, 2007)
Les scientifiques ont constaté des signes d’un réchauffement climatique dans le comportement
de certaines espèces d’oiseaux.
2
Tous les écarts sont calculés par rapport aux moyennes pour la période 1961-1990. Les courbes lissées représentent les
moyennes décennales, et les cercles correspondent aux valeurs annuelles. Les zones ombrées représentent les intervalles
d’incertitude qui ont été estimés à partir d’une analyse poussée des incertitudes connues (a et b) et à partir des séries
chronologiques (c).
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Oiseaux marins et changements climatiques
Hüppop et Hüppop (2003) ont montré une avancée de la date de retour printanier de tous les
oiseaux migrateurs. En 2003, la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) a réalisé une
étude traitant des conséquences du réchauffement climatique sur les oiseaux (Dubois, 2003).
Cette étude a fait l’objet d’une actualisation en 2007 (Dubois, 2007) à la lumière des
nombreux travaux parus sur ce sujet entre les deux dates.
Dans cette dernière étude, l’auteur insiste tout d’abord sur le fait qu’ « il est difficile de tracer
des lignes claires entre la situation en France et celle à l’échelle de l’Europe. Ainsi, pour une
espèce donnée, ce qui peut être considéré comme un impact négatif à l’échelle de notre pays
ne l’est pas forcément à l’échelle européenne. Une espèce qui n’hiverne plus - ou moins - en
France du fait de l’accroissement des températures plus au nord, lui épargnant ainsi des
déplacements importants (et qui, à terme, pourra disparaître des frontières hexagonales) peut
être considérée en France comme subissant l’impact des changements climatiques de façon
négative (disparition de l’espèce). En réalité, à une autre échelle (l’Europe, ou son aire de
répartition globale), cet impact est positif puisque cela lui épargne notamment un déplacement
saisonnier important (et si ses effectifs ne présentent par ailleurs aucun signe de
diminution) ».
À l’échelle de la ZPS, le réchauffement climatique peut induire des modifications écosystémiques. Les principales références citées dans l’étude de Dubois (2007) et relatives aux
espèces de la ZPS sont reprises ci-après. Sandvik et coll. (2005) ont notamment mis en
évidence que les effets de l’indice de l’Oscillation Nord-Atlantique (l’indice ONA mesure la
différence de pression atmosphérique entre l’anticyclone des Açores et la dépression
d’Islande) et les températures à la surface de la mer ont un effet sur le taux de survie des
oiseaux marins de façon indirecte à travers la chaîne alimentaire. De même, Frederisken et
coll. (2004) et Grobois et Thompson (2005) ont montré qu’une élévation de la température à
la surface de la mer entraîne une diminution du taux de survie adulte chez la mouette
tridactyle et le fulmar boréal. L’élévation de la température des eaux marines peut également
entraîner certaines espèces plus au nord que par le passé, à la recherche de proies ayant ellesmêmes migré vers des latitudes plus élevées, c’est notamment le cas du puffin des Baléares
(Wynn et coll. 2007). En 2004 et 2006 (Pitches, 2005), l’augmentation de 1°C de la
température de l’eau de la Mer du Nord a entraîné un dysfonctionnement de toute une chaîne
alimentaire. Le phytoplancton présent au large de l’Écosse a eu tendance à migrer vers le
nord, pour trouver une eau plus fraîche nécessaire à son développement. Le zooplancton qui
s’en nourrit, l’a suivi, entraînant à son tour certaines espèces de poissons comme les lançons
(Ammodytes sp.). Face à cette pénurie alimentaire, certains oiseaux marins comme les
mouettes tridactyles, ont eu le plus grand mal à élever leurs jeunes. L’échec de la reproduction
fut important, certaines colonies de plusieurs milliers de couples n’élevant aucun jeune. Dans
le même temps, d’autres poissons de la famille des syngnathes comme les entélures Entelurus
sp., progressent et prospèrent vers le nord. Ces poissons, ressemblant un peu à des lançons
(espèce notamment recherchée par les mouettes tridactyles) sont capturés par les oiseaux
marins, mais leur pouvoir nutritionnel est bien moindre et de plus, leurs morphologies très «
osseuses » en font des proies quasiment impossibles à ingurgiter par les jeunes oiseaux,
lesquels meurent d’inanition (info RSPB, août 2007).
La pollution marine
Comme nous l’avons évoqué précédemment, la ZPS se situe en zone vulnérable à très
vulnérable face aux pollutions marines. La menace d’une pollution marine due aux
hydrocarbures sur la ZPS ne peut être écartée et il convient d’envisager les réponses à
apporter en situation de crise.
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Les usages et le dérangement
La notion de dérangement et ses conséquences sur l’avifaune
Triplet & Schricke (1998) ont proposé une définition du dérangement : celui-ci peut être
défini comme « tout évènement généré par l’activité humaine qui provoque une réaction de
fuite ou de défense d’un animal, ou qui induit directement ou indirectement, une
augmentation des risques pour les individus de la population considérée (mortalité,
diminution du succès reproducteur, etc.) ». L’ensemble des activités humaines peut avoir un
impact sur les oiseaux et avoir une influence sur leur comportement (Figure 6).
Figure 6 : Facteurs théoriques explicatifs de la variabilité de la réaction de l’oiseau à la présence humaine.
(Source : Lecorre, 2009)
Ceux-ci tendent, par exemple, à modifier leurs comportements alimentaires au profit d’une
vigilance accrue vis-à-vis des éléments dérangeants. Les réponses des oiseaux face à la
fréquentation sont variables selon l’intensité des dérangements. S’ils sont répétitifs, on peut
constater d’importantes modifications des comportements : diminution des temps
d’alimentation ou de repos, abandon des sites propices à l’alimentation, diminution de
l’attention portée aux couvées, etc.
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Figure 7 : Gradient de réponse des oiseaux aux dérangements d’origine humaine.
(Source : Caillot, 2005)
Ces modifications de comportements peuvent avoir à long terme des conséquences
particulièrement néfastes pour les espèces concernées : perturbation du cycle biologique de
l’oiseau et augmentation des dépenses énergétiques pouvant entraîner une diminution des
effectifs et une diminution du succès reproducteur.
Concrètement, les effets directs du dérangement se traduisent par des comportements
d’alerte, de panique, par l’envol des oiseaux, voire la désertion temporaire du site.
Les effets indirects sont moins apparents, mais peuvent s’exprimer par l'abandon ou la
séparation des couvées, par la prédation des œufs ou des jeunes, par l'épuisement des oiseaux
et peuvent aussi conduire à la diminution des populations, suite à une faible production en
jeunes ou à l'abandon des colonies (Figure 7).
Le dérangement sur la ZPS « Falaise du Bessin Occidental »
Sur la ZPS, les principales sources de dérangement constatées sont :
- la fréquentation du haut de falaise par des promeneurs,
- les survols aériens à basse altitude notamment lors des commémorations du 6 juin 1944,
- la fréquentation en pied de falaise (pêcheurs à pied et à la ligne, suivis ornithologiques),
- mais également des actes de vandalisme tels des « caillassages »,
- et potentiellement, la fréquentation embarquée (plaisance, pêche, etc.) sur la zone marine.
Ces activités peuvent toucher tous les habitats fonctionnels de l’avifaune : secteurs de
nidification et d’alimentation, reposoirs. Ainsi, on peut craindre, au pire une désertion du site
par les espèces les plus sensibles, au « mieux », des perturbations du cycle biologique de
certaines espèces (augmentation de la vigilance, comportement de fuite, prédation des
couvées, baisse de la productivité, etc.).
- La fréquentation en haut de falaise : Le haut de falaise est, à l’heure actuelle, constitué de
fourrés discontinus, de l’ancien sentier du littoral, interdit depuis 2001 et en cours de
fermeture par la végétation et de parcelles cultivées ou en prairie (Figure 8). La création
d’une « véloroute » est en projet sur le haut de falaise. La fréquentation en haut de falaise est
potentiellement dérangeante notamment en période de reproduction pour plusieurs espèces,
d’intérêt communautaire, identifiées dans le diagnostic ornithologique : faucon pèlerin, fulmar
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boréal, etc. Aussi, la prise en compte de la « problématique dérangement de l’avifaune
nicheuse » dans l’aménagement de la véloroute devrait permettre de limiter les sources de
dérangement.
Figure 8 : Haut de falaise actuel sur la commune de Vierville-sur-Mer et schéma du futur aménagement
de la véloroute pour rappel.
- La fréquentation en pied de falaise (estran à marée basse) : comme la zone marine,
l’estran est utilisé (Figure 9) par de nombreuses espèces d’oiseaux pour l’alimentation et le
repos tout au long de l’année, le recouvrement tidal jusqu’au pied de la falaise interdisant
toute nidification (Vimard et coll., 2008). La principale menace sur cette unité est le
dérangement des oiseaux stationnant sur l’estran par le passage « répété » de piétons. Ce
dérangement reste néanmoins modeste dans la mesure où il est causé par quelques pêcheurs
habitués des lieux. De plus, compte tenu de la difficulté d’accès et de progression sur le
platier, le dérangement humain du bas de la falaise est, en l’état actuel, réduit. Il n’est pas
anodin de constater que l’installation des oiseaux sur le site de Saint-Pierre-du-Mont, là où ils
sont les plus nombreux (réserve du GONm), s’est fait à l’endroit où l’eau bat le plus
longtemps au pied des falaises et limite donc l’accès des hommes au maximum. La gestion
des accès à l’estran semble être un point important à prendre en compte dans les futurs
aménagements. Par ailleurs, l’information des usagers pourrait être une des mesures
permettant de limiter l’impact de cette fréquentation.
Figure 9 : Estran en pied de falaise et goélands au repos.
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- La fréquentation de la zone marine : la zone marine est utilisée tout au long de l’année par
les espèces prioritaires de la ZPS (mouettes tridactyle, pygmée, mélanocéphale, fulmar boréal,
etc.). Ces espèces utilisent la zone marine essentiellement pour le repos et l’alimentation,
sans que cette dernière activité ne soit réellement quantifiée sur la ZPS pour les espèces
citées. Cette activité est observée plus fréquemment pour les plongeons et les alcidés (espèces
également visées par le DOCOB). Toutefois, la zone marine concernée par le périmètre de la
ZPS « Falaise du Bessin Occidental » est assez réduite (1 mille marin) et elle ne constitue pas
la zone fonctionnelle globale pour l’avifaune pélagique (mouettes tridactyle et pygmée,
fulmar boréal, etc.). En effet, les zones de prospection alimentaire de ces espèces sont
considérablement plus étendues que la zone concernée par la ZPS. Coulson (2011), estime
que la plupart des individus se nourrissent entre 10 et 90 km de leur colonie. Ceci méritera
d’ailleurs d’être confirmé par la mise en place d’une étude des zones d’alimentation en
période de reproduction (cf. Action 2.25). Ces zones d’alimentation peuvent notamment
s’étendre bien plus au nord et se situer au sein ou au-delà de la ZPS Baie de Seine Occidentale
qui constitue, comme la ZPS « Falaise du Bessin Occidental », une Aire Marine Protégée
(AMP).
La carte suivante (Carte 1) présente, en fonction des connaissances actuelles, la sensibilité
saisonnière au dérangement de l’avifaune patrimoniale. Cette cartographie doit permettre de
guider les mesures de gestion à entreprendre pour garantir la quiétude nécessaire à l’avifaune.
Elle devra être mise à jour si les suivis permettent de mettre en évidence la présence régulière
d’espèces patrimoniales sur des secteurs précis de la zone marine ou sur d’autres secteurs
terrestre.
Signalons qu’à partir du mois de février, les mouettes tridactyles, et plus ponctuellement les
fulmars, se regroupent devant les falaises avant l’installation des couples sur la paroi.
Carte 1 : Sensibilité au dérangement de l’avifaune rupestre en l’état des connaissances3.
33
Toutes les cartes spécifiques à la ZPS sont consultables au format A3 dans l’Atlas cartographique.
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L’érosion des sols et l’érosion de la falaise
Comme cela a été évoqué dans le diagnostic socioéconomique, la mise en culture des
parcelles et même parfois de l’ancien sentier jusqu’au bord de la falaise, ainsi que l’absence
de couvert herbacé sur les parcelles cultivées en période hivernale constituent des facteurs
accélérant l’érosion de la falaise. L’évolution de la réglementation fait que la présence d’un
couvert hivernal sur les parcelles cultivées devient obligatoire. Par ailleurs, le futur
aménagement de la véloroute sur la ZPS devrait impliquer la suppression des labours en haut
de falaise. La prise en compte de cette problématique dans l’aménagement de la véloroute
pourrait permettre de supprimer l’accentuation de l’érosion. Il a d’ailleurs été prévu dans
l’étude d’impact (OuestInfra, 2006), la mise en place d’un complexe fossé/talus afin
d’intercepter les eaux de ruissellement. Il serait opportun que ce type d’aménagement soit
également planté d’une haie constituée d’espèces locales et qu’il soit réalisé sur les secteurs
présentant un ruissellement important.
Le tableau suivant (Tableau II) récapitule les activités ayant potentiellement un impact sur
l’avifaune de la ZPS. Un travail de quantification des impacts des différentes activités de la
ZPS devra être mené dans la phase d’animation du DOCOB (cf. Action 1.27).
⇒ Rappel des principaux usages et leurs impacts potentiels sur les espèces
patrimoniales :
Tableau II : Nature des usages et impacts potentiels sur la ZPS.
Nature
Mode
Favorisant
Défavorisant
Transport
maritime
Pollution accidentelle
aux hydrocarbures
/
Accumulation de
substances toxiques dans
les organismes et mort des
individus
Pêche à pied
professionnelle
et de loisir
Déplacement et
rassemblement à
proximité des gisements
/
Effets directs et indirects du
dérangement de l'avifaune
Pêche
professionnelle
embarquée
Déplacement et
stationnement sur la
zone marine
Rejets de pêche source de
nourriture facilement
accessible
Aviation civile
et militaire
Vols à faible altitude
/
Déminage
Destruction d’engins
explosifs en mer ou sur
terre
/
Effets directs et indirects du
dérangement de l'avifaune
Vol libre
/
Effets directs et indirects du
dérangement de l'avifaune
Tourisme
/
Effets directs et indirects du
dérangement de l'avifaune
Nautisme
/
Effets directs et indirects du
dérangement de l'avifaune
Création de la véloroute
Arrêt de l'exploitation
agricole des terrains à
l'aplomb de la falaise,
limitation de l'érosion, recul
Effets directs et indirects du
dérangement de l'avifaune
Activités
sportives,
récréatives et
touristiques
4
4
Effets directs et indirects du
dérangement de l'avifaune,
impact sur la ressource
trophique inconnu, captures
accidentelles possibles
Effets directs et indirects du
dérangement de l'avifaune
Se référer aux notions page 15.
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⇒ Principales mesures de gestion passées et actuelles :
Dans le cadre d’une convention tripartite entre le GONm, le propriétaire des
terrains sus-jacents et la mairie de Saint-Pierre-du-Mont, le secteur de falaise de
Saint-Pierre-du-Mont accueillant la colonie de mouettes tridactyles est désigné
en réserve conventionnée depuis le 10 octobre 1980 (Annexe XIV).
Le site historique de la pointe du Hoc est géré dans le
cadre d’une convention de gestion tripartite entre le
Conservatoire du Littoral, l’ABMC et le département
du Calvados (Annexe XVI), signée le 8 août 2007 pour
une durée de 9 ans,
Les volets Polmar Mer et Polmar Terre en cas de pollution de grande ampleur
ainsi que les Plans Communaux de Sauvegarde (PCS), pour les communes qui
en sont dotées, constituent des plans d’intervention en cas de pollutions marines.
La prise en compte de la vulnérabilité de la ZPS dans ces plans d’intervention
apparait opportune.
À l’heure actuelle, les cahiers des charges pour la mise en œuvre de mesures de gestion
sur le domaine maritime des sites Natura 2000 ne sont pas réalisés.
La ZPS fait partie du réseau des Aires Marines Protégées. Un travail
de collaboration est actuellement mené par l’Agence des AMP
(AAMP) au niveau de la façade Manche-Mer du Nord afin de
répertorier les suivis et les besoins en suivis sur les ZPS marines.
Concernant l’acquisition de connaissances sur les ZPS marines, un guide méthodologique du
MNHN (Valéry, 2010) pour l’évaluation de l’état de conservation des habitats d’oiseaux
marins a été réalisé à la demande de l’AAMP. Ce guide propose une harmonisation des
protocoles d’acquisition de connaissances, pour un certain nombre de suivis récapitulés dans
le tableau suivant (Tableau III).
Tableau III : Actions préconisées par le MNHN sur les ZPS classées en AMP.
Renvoi aux actions
Actions préconisées par le MNHN sur les ZPS marines
du DOCOB
Mortalité induite par les activités humaines :
12.3
recensement, collecte et analyse de cadavres
Suivi du dérangement d'origine anthropique
14.1
Suivi de la reproduction stricto sensu
21.1
Distribution spatiale des oiseaux en mer
22.2 et 22.3
Suivi de l'accès à la ressource
22.4
Suivi du risque de prédation et de transformation
Sans objet
des habitats de reproduction
Qualité de la ressource
Sans objet
Mortalités induites par les activités humaines : prises accidentelles
Sans objet
Les suivis ornithologiques actuellement réalisés sur la ZPS sont détaillés dans le
préambule de l’objectif n° 2.
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⇒ Mesures préconisées pour l’atteinte de l’objectif n° 1 :
Mesure 1.1 Accompagner le Conseil Général du Calvados et le
SMCLEN dans l'aménagement de la véloroute et la gestion des
terrains annexes
La mesure se compose de huit actions : 1.11 à 1.18. Les fiches actions sont détaillées dans
le prochain chapitre.
1.11 Collaborer avec le CG 14 et le SMCLEN pour l’aménagement et la
gestion de la véloroute.
Fiche action : page 48
Cette mesure répond à un enjeu primordial
pour la ZPS à savoir, garantir la meilleure
intégration possible de la véloroute sur la
ZPS en prenant en compte la richesse
ornithologique du site.
Figure 10 : Cyclistes sur l’ancien sentier du littoral.
Ce point a d’ailleurs fait l’objet d’une mention spéciale par le sous-préfet de Bayeux lors de
la réunion du COPIL du 11 octobre 2010.
L’accompagnement de la création de la véloroute passe en premier lieu par une collaboration
étroite entre le CG 14, le SMCLEN et la structure animatrice du DOCOB.
Cette collaboration se traduit par l’apport, au travers de l’animateur de la ZPS, d’une
connaissance la plus précise possible de l’avifaune du site afin de veiller notamment à :
prendre en compte le dérangement de l’avifaune patrimoniale nicheuse, veiller au
respect des recommandations formulées dans la charte Natura 2000 (Tome III), prendre
en compte l’érosion des sols et de la falaise, mener une gestion pertinente des accès à
l’estran et informer efficacement les usagers.
Par ailleurs, l’étude d’impact de la véloroute (OuestInfra, 2006) prévoit la mise en place,
sous la maîtrise d’ouvrage du Conseil général du Calvados, d’aménagements et de
mesures spécifiques visant à limiter l’impact de cet aménagement touristique sur le
patrimoine naturel. Ces mesures sont ici reprises, pour le secteur de la ZPS, et récapitulées
sous forme d’actions (1.12 à 1.16).
Un travail de collaboration a déjà été initié lors de réunions de travail entre la structure
animatrice, le CG14 et le SMCLEN. Ce travail s’est également formalisé lors de la rédaction
du « plan de gestion des espaces naturels de l’emprise de la véloroute littorale du Bessin » par
le SMCLEN (Bescond, 2011).
- 21 -
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1.12 Encourager la mise en place d’une surveillance régulière sur la ZPS et
participer à la surveillance du site.
Fiche action : page 49
La première des actions préconisées par l’étude d’impact de la véloroute est la mise en
place d’une surveillance régulière. Sur la ZPS, la surveillance sera particulièrement
pertinente durant la période de reproduction des espèces d’oiseaux les plus sensibles (de
la mi-février à la mi-septembre) et une collaboration étroite entre l’animateur de la ZPS et
l’ONCFS est ici préconisée.
La surveillance régulière permettra, comme sur d’autres sites naturels bas-normands, de
limiter les dérangements et de faire respecter la réglementation existante (notamment la
réglementation relative à la protection des espèces et des habitats d’espèces).
Si, dans le futur, une telle mesure peut être proposée sur la partie marine de la ZPS, il
conviendra de l’envisager.
1.13 Installer des clôtures permettant de canaliser le public sur la véloroute.
Fiche action : page 50
Le premier aménagement prévu par l’étude d’impact
consiste à canaliser le public sur la véloroute par la pose
de clôtures en bordure de celle-ci sur tout son linéaire.
Toutefois, des discussions pourront avoir lieu, lors de la
phase opérationnelle des travaux, entre le CG14, le
SMCLEN et l’opérateur afin de clôturer prioritairement
les secteurs les plus sensibles d’un point de vue
ornithologique. Cette discussion relève de l’Action 1.11.
Figure 11 : Projet de clôtures
sur la véloroute.
(Source : OuestInfra, 2006)
1.14 Mettre en place un complexe fossé/talus en limite des parcelles
agricoles cultivées au niveau des secteurs où des problèmes de ruissellement
sont identifiés.
Fiche action : page 51
Le second aménagement prévu par l’étude d’impact concerne la mise en place d’un
complexe fossé/talus en limite des parcelles agricoles cultivées. Le rôle de cet
aménagement sera de collecter les eaux de ruissellement et ainsi de ralentir le processus
d’érosion d’origine anthropique (labours) de la falaise qui contribue à la disparition
temporaire d’habitats favorables à la nidification d’espèces patrimoniales. Ce complexe peut
également permettre de limiter les apports organiques et minéraux sur les pelouses calcicoles
du haut de falaise. Le Conseil Général a annoncé lors du 2nd groupe de travail (14/03/12)
qu’une mission spécifique visant à envisager les meilleures solutions pour la collecte et
l’évacuation des eaux de ruissellement serait mise en place.
- 22 -
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1.15 Installer des chicanes interdisant l’accès de la véloroute aux engins
motorisés.
Fiche action : page 52
Le troisième aménagement prévu par l’étude
d’impact est la pose de chicanes. Il a pour objectif
d’interdire l’accès d’engins motorisés sur la
véloroute. En effet, la fréquentation de la véloroute
par des engins motorisés type quads, motocyclettes,
etc., risque de générer une accélération de l’usure
du revêtement, des conflits d’usages et des risques
de collision (avec les piétons et les cyclistes). De
plus,
des
perturbations
sonores
très
préjudiciables à la quiétude de l’avifaune,
notamment en période de reproduction, sont à
craindre.
Figure 12 : Caractéristiques des chicanes.
(Source : OuestInfra, 2006)
La mise en place, par le Conseil Général, d’une signalétique spécifique,
notamment la pose de panneaux C115 « voie verte – voie réservée à la
circulation des piétons et des véhicules non motorisés » est prévue. Cette
signalétique pourra être complétée par la pose du panonceau M4y
désignant les cavaliers.
La surveillance régulière de la véloroute (Action 1.12) devra permettre de
faire respecter cette réglementation sur la ZPS et notamment en période de
reproduction de l’avifaune patrimoniale.
1.16 Installer des panneaux informatifs sur la véloroute.
Fiche action : page 53
La dernière action prévue par l’étude d’impact et à la charge du Conseil Général est
l’installation de panneaux d’information sur la réglementation applicable dans la ZPS :
« interdiction de perturbation des oiseaux nicheurs ».
Nous préconisons qu’en plus de rappeler la réglementation, les panneaux sensibilisent le
public à la richesse ornithologique de la ZPS.
Outre les mesures prévues par l’étude d’impact de la véloroute, nous recommandons ci-après
deux actions complémentaires aux précédentes (Actions 1.17 et 1.18).
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1.17 Planter des écrans végétaux côté mer sur les secteurs de vis à vis
sensibles au dérangement.
Fiche action : page 54
En complément de la mesure 1.13 Installer des clôtures…, la plantation d’écrans végétaux
constitués d’espèces locales (comme l’aubépine, le prunellier, etc. sur les secteurs calcicoles
ou l’ajonc d’Europe sur les secteurs acides ; cf. Tome I), entre les clôtures et le bord de la
falaise, sur les secteurs les plus sensibles (identifiés par la Carte 1) permettra de garantir une
quiétude visuelle pour les oiseaux nicheurs de la ZPS.
1.18 Maintenir un accès à la réserve ornithologique.
Fiche action : page 55
En conséquence de la pose de clôtures sur la véloroute, il faudra veiller à conserver une
interruption du linéaire clôturé sur quelques dizaines de mètres au niveau de la réserve
ornithologique. Ceci permettra d’accéder à la descente « aménagée » de Saint-Pierre-du-Mont
(Figure 13).
Figure 13 : Descente « aménagée » de Saint-Pierre-du-Mont en 2010.
Lien vers la charte Natura 2000 du site
Un chapitre spécifique à la création et à la gestion de la véloroute est intégré dans la
charte Natura 2000 de la ZPS (cf. Tome III). Le Conseil Général et le SMCLEN sont
invités à être signataires de la charte.
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Mesure 1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités
anthropiques sur l’avifaune d’intérêt communautaire.
La mesure comporte 14 actions : 1.21 à 1.214.
Les fiches actions sont détaillées dans le prochain chapitre (cf. III.2).
Création d’un APPB
1.21 Appuyer le Projet Potentiellement Éligible (PPE) de création d’un
APPB envisagé dans le cadre de la SCAP.
Fiche action : page 57
Le 24 novembre 2011, la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » a été retenue comme Projet
Potentiellement Éligible (PPE) à la création d’un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope
(APPB) dans le cadre de la Stratégie de Création des Aires Protégées (SCAP) terrestres.
L’APPB est proposé par l’État, en la personne du Préfet et
généralement étudié par les DREAL concernées et signé après
avis de la Commission Départementale de la Nature, des Sites et
des Paysages (CDNPS), de la chambre d'agriculture, et le cas
échéant du directeur régional de l’ONF si une forêt publique est concernée ou si le territoire
est soumis au régime forestier. Il n’est pas soumis à enquête publique, mais un avis des
conseils municipaux est systématiquement demandé bien que non obligatoire. Sur le domaine
public maritime, c'est le ministre chargé des pêches maritimes qui prend la décision.
La mise en place d’un APPB permet de protéger un habitat naturel abritant une ou
plusieurs espèces animales et/ou végétales sauvages et protégées par une réglementation
spécifique. Il peut notamment promulguer l’interdiction de certaines activités susceptibles de
porter atteinte à l’équilibre biologique des milieux et/ou à la survie des espèces protégées y
vivant.
À titre d’exemple, les falaises du Nez-de-Jobourg (50) font l’objet d’un APPB depuis
1995 en raison de la nidification du faucon pèlerin, du fulmar boréal, du cormoran huppé, du
goéland marin et du grand corbeau. Cet APPB interdit la pratique des activités suivantes du
15 février au 15 juillet : escalade, descente en rappel, circulation en pied de falaise, vol libre
(deltaplane et parapente), survols à moins de 200 m de la paroi, travaux publics et privés, de
quelque nature qu’ils soient et jets de projectiles.
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Cérémonies de commémoration du 6 juin 1944 et survols aériens
1.22 Accompagner le Comité du débarquement et éventuellement l’ABMC
lors de l’organisation des cérémonies de commémoration du 6 juin 1944 sur
le site de la pointe du Hoc pour limiter les impacts sur l’avifaune
patrimoniale nicheuse.
Fiche action : page 58
Comme il avait été mentionné dans le diagnostic ornithologique de la ZPS (Vimard et coll.,
2008), les cérémonies de commémoration du 6 juin 1944 (survols, feux d’artifices, etc.)
génèrent des perturbations importantes pour l’avifaune patrimoniale du site en pleine période
de reproduction.
Les survols civils et militaires répétés à basse
altitudes par divers aéronefs (hélicoptères, avions,
ULM) provoquent des envols récurrents au sein
des colonies d’oiseaux marins en pleine période
sensible.
L’année 2014, 70e anniversaire du débarquement,
sera une « année phare » pour ces cérémonies de
commémoration.
Figure 14 : Survols aériens de la ZPS
par l’US Airforce.
Ainsi, il nous apparaît essentiel que l’opérateur du site Natura 2000 soit associé à
l’organisation des cérémonies de commémoration et que la conservation des oiseaux marins
nicheurs soit prise en compte lors de l’organisation de ces manifestations.
Lien avec la charte Natura 2000 du site
Un chapitre spécifique aux cérémonies de commémoration du 6 juin 1944 est intégré dans la
charte Natura 2000 de la ZPS. Le Comité du débarquement et l’ABMC sont invités à être
signataires.
1.23 Sensibiliser les pilotes d’aéronefs et la DGAC à la présence d’une
avifaune patrimoniale sur la ZPS.
Fiche action : page 59
Un minimum de six sociétés privées propose des survols, en avion ou en ULM, de la pointe
du Hoc et donc de la ZPS.
Il semble important de réaliser une information directe au niveau de ces sociétés afin de
proposer un plan de vol cohérent avec la conservation des oiseaux de la ZPS notamment en
période de reproduction.
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Il ne s’agit pas d’interdire le survol de la pointe du Hoc mais de veiller à ce que des hauteurs
minimales de survol soient respectées pour conserver la quiétude aux colonies patrimoniales
d’oiseaux marins nicheurs (secteurs de Saint-Pierre-du-Mont et d’Englesqueville-la-Percée).
Un travail de collaboration avec la Direction Générale de l’Aviation Civile
(DGAC) est également prévu à cet effet.
Lien avec la charte Natura 2000 du site
Un chapitre spécifique au survol de la ZPS est intégré dans la charte Natura 2000. Les
sociétés proposant le survol de la pointe du Hoc sont invitées à être signataires de cette charte.
Opérations de déminage
1.24 Accompagner le GPD et la sécurité civile pour limiter l’impact des
opérations de déminage.
Fiche action : page 60
Les opérations de déminage relèvent du champ de la
sécurité publique. Aussi comme le prévoit l’article 9 de
la Directive « Oiseaux », les États membres peuvent
déroger aux obligations de protection pour permettre
d’assurer la sécurité publique.
Toutefois, certaines recommandations peuvent être
établies afin de limiter l’impact des opérations de
déminage
(date
d’intervention,
mesures
d’accompagnement…).
Ce point n’est pas intégré à la charte Natura 2000 car il relève de la cohérence des actions de
l’État.
Évaluation des incidences
1.25 Accompagner les pétitionnaires dans les démarches d’évaluation des
incidences.
Fiche action : page 61
Cette action concerne l’accompagnement des pétitionnaires dans leurs démarches
d’évaluation des incidences. En effet, il a été demandé aux opérateurs des sites Natura 2000
d’aider les petits porteurs de projets (ceux n’ayant pas les moyens suffisants pour faire
appel à un bureau d’étude) en mettant à leur disposition les connaissances disponibles. Il
faudra notamment veiller à la bonne prise en compte du patrimoine ornithologique dans ces
démarches et orienter au besoin les porteurs de projets vers des solutions alternatives.
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1.26 Faire adopter la charte Natura 2000 et la développer.
Fiche action : page 62
La charte Natura 2000 (Tome III) est le document
qui permet d'affirmer la cohérence des pratiques
humaines exercées sur le site avec les objectifs de
conservation mis en évidence dans le document
d'objectifs.
Il s’agit de « faire reconnaître » ou de « labelliser » la
gestion et les pratiques qui ont permis ou permettent
le maintien des espèces et des habitats d’espèces
remarquables.
Démarche volontaire et contractuelle, l’adhésion à la charte marque un engagement fort aux
valeurs et aux objectifs de la démarche Natura 2000.
Un travail particulier sera mené, dès les premiers temps de la mise en œuvre du DOCOB,
pour faire adopter la charte Natura 2000 par les propriétaires et les usagers de la ZPS.
La charte Natura 2000, bien que déjà assez complète, devra néanmoins être parachevée par
des engagements et recommandations propres à certaines activités se déroulant sur l’estran et
plus largement sur le domaine maritime : pêche professionnelle à pied ou embarquée,
nautisme, etc.
Pour cela, des réunions spécifiques avec les représentants des activités, des usagers et des
associations en question seront organisées par l’animateur de la ZPS afin de définir le contenu
des recommandations et des engagements les concernant.
La réflexion devra s’appuyer sur le retour d’expériences notamment du fait de la mise en
place des documents d’objectifs sur les sites Natura 2000 marins. La nouvelle charte Natura
2000 complétée devra faire l’objet d’une validation en comité de pilotage.
Évaluation du dérangement
1.27 Mener une évaluation du dérangement sur les espèces nicheuses
d’intérêt communautaire.
Fiche action : page 63
Le dérangement de l’avifaune constitue la principale menace identifiée sur la ZPS, du
fait des usages et des activités qui s’y pratiquent. La répartition spatiale de ces activités et
leur cumul peuvent amener à interdire aux oiseaux des sites de repos, d’alimentation ou de
nidification.
La mesure de l’impact des activités humaines sur l’avifaune patrimoniale de la ZPS a été
réalisée sur la base d’observations régulières et à dires d’expert mais en l’absence d’un réel
suivi standardisé.
Afin d’évaluer précisément l’impact des pressions anthropiques, la mise en place sur la ZPS
d’un suivi standardisé et reproductible du dérangement nous apparaît essentiel. Ce suivi
permettra de mesurer l’évolution des pressions et de mieux quantifier leurs impacts.
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
À ce titre, nous proposons de suivre le protocole du MNHN mis en place en 2010 (Valéry,
2010). Ce protocole devra être adapté au contexte de la ZPS.
La fiche « Action 1.27 » résume les modalités d’application de ce protocole.
Activité de vol libre
1.28 Installer un panneau de sensibilisation sur l’aire d’envol des
pratiquants de vol libre.
Fiche action : page 65
Afin de concilier le mieux possible la pratique du vol
libre et la conservation de l’avifaune, nous prévoyons la
mise en place d’un panneau de sensibilisation au niveau
de l’aire d’envol des pratiquants de vol libre sur la
commune de Vierville-sur-mer.
Ce travail sera le fruit d’une collaboration avec
l’association ICARE gestionnaire du site de décollage de
Vierville-sur-Mer.
Le panneau aura pour vocation d’informer sur la sensibilité de l’avifaune rupestre.
La fiche « Action 1.28 » détaille les modalités de mise en œuvre de cet aménagement.
1.29 Etudier la mise en place d’une signalétique spécifique en crête de
falaise.
Fiche action : page 66
En complément de l’action précédente, la mise en place d’une signalétique spécifique
destinée à délimiter les zones de nidification en crête de falaise peut être étudiée sur la
ZPS. Ce travail sera le fruit d’une collaboration avec l’association ICARE gestionnaire du site
de décollage de Vierville-sur-Mer, la Ligue de pratique du vol libre et le SMCLEN futur
gestionnaire de la véloroute.
Signalons qu’un travail similaire a déjà été envisagé par le SMCLEN sur la commune de
Tracy-sur-Mer à l’Est de la ZPS. Des balises de signalisation ont été imaginées afin de guider
les pratiquants du vol libre et de minimiser leurs impacts potentiels sur l’avifaune nicheuse.
La fiche « Action 1.29 » présente les aménagements envisagés et les modalités de leur mise
en œuvre.
Lien avec la charte Natura 2000 du site
Une convention d’usage en vue de la pratique du vol libre sur le littoral de BasseNormandie a été signée en 2007 (pour une durée de 3 ans) entre le Conservatoire du littoral,
le SMCLEN, le SyMEL et la Ligue de pratique du vol libre. L’article 4 de cette convention
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
mentionne la présence de colonies d’oiseaux pouvant être dérangées par la pratique de ce
sport à trop faible distance et notifie la possibilité d’interdiction de vol durant les périodes de
nidification.
Un chapitre spécifique à la pratique du vol libre, reprenant pour partie les termes de la
convention d’usage mentionnée ci-dessus, est intégré dans la charte Natura 2000 de la
ZPS.
Activité de pêche à pied
1.210 Élaborer et diffuser une plaquette de sensibilisation à destination des
usagers de l’estran.
Fiche action : page 67
Comme évoqué dans le diagnostic socio-économique, l’élaboration et la diffusion d’une
plaquette de sensibilisation à destination des usagers de l’estran de la ZPS est préconisée.
Cette plaquette permettra de :
-
faire figurer sur une carte les secteurs sensibles en
pied de falaise pour l’avifaune,
-
rappeler l’intérêt patrimonial du site et sensibiliser
les usagers aux comportements dérangeants,
-
mentionner la réglementation en vigueur.
Mentionnons l’existence d’un projet national « pêche à pied » porté par IODDE et VivArmor
Nature. C’est dans ce cadre que des comptages nationaux des pêcheurs à pied sont réalisés.
1.211 Mettre en place des panneaux d’information sur les zones d’accès à
l’estran.
Fiche action : page 68
Des panneaux d’information et de sensibilisation pourront être installés sur les communes de
Cricqueville-en-Bessin, Vierville-sur-mer (accès à l’estran) et Saint-Pierre-du-Mont (accès à
la réserve ornithologique).
La fiche « Action 1.211 » présente les aménagements envisagés et les modalités de leur mise
en œuvre.
Lien avec la charte Natura 2000 du site
Un chapitre spécifique à la pratique de la pêche à pied sur la ZPS est intégré dans la
charte Natura 2000.
- 30 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Nautisme et pêche embarquée
1.212 Élaborer et diffuser une plaquette de sensibilisation à destination des
pratiquants d’activités nautiques et des pêcheurs embarqués.
Fiche action : page 69
Comme évoqué dans le diagnostic socio-économique, l’élaboration et la diffusion d’une
plaquette d’information à destination des pêcheurs embarqués et des pratiquants
d’activités nautiques de la ZPS est préconisée.
Cette plaquette permettra de :
-
-
faire figurer sur une carte les secteurs sensibles
sur la zone marine pour l’avifaune,
rappeler l’intérêt patrimonial du site et
sensibiliser les usagers aux comportements
dérangeants,
mentionner la réglementation en vigueur.
Lien avec la charte Natura 2000 du site
Un chapitre spécifique aux activités nautiques et à la pêche embarquée est intégré dans
la charte Natura 2000 de la ZPS.
Page Internet
1.213 Élaborer et mettre à jour une page Internet spécifique à la ZPS.
Fiche action : page 70
La réalisation d’une page Internet spécifique à la ZPS permettra d’informer largement avec un
accès simple et rapide. Le site Internet du GONm (www.gonm.org) pourra héberger cette
page propre à la ZPS qui pourra être mentionnée sur les sites de la DREAL, de l’Agence des
Aires Marines Protégées (AAMP), des communes de la ZPS mais également sur les sites
Internet dédiés à la pratique d’activités sur la ZPS (notamment sur le site de la Fédération
Française de Vol Libre et du CRPMEM).
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Animations/sensibilisation du grand public et des scolaires
1.214 Organiser des animations à destination du grand public et des
scolaires.
Fiche action : page 71
Afin de sensibiliser localement la population aux intérêts
de la ZPS et à sa sensibilité, nous prévoyons l’organisation
d’animations à destination du grand public et des scolaires.
Ainsi, quatre animations par an étalées des mois de mai à
août pourront être réalisées.
Les enfants des communes de la ZPS seront un public
particulièrement visé par ces animations.
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011.
Mesure 1.3 Assurer une cohérence administrative et technique sur
la ZPS.
Cette mesure se compose de trois actions : 1.31, 1.32, 1.33.
Les fiches actions sont détaillées dans le prochain chapitre.
Réserve ornithologique
1.31 Établir une nouvelle convention de gestion de la réserve
ornithologique.
Fiche action : page 73
La première action retenue sera de pérenniser la
gestion contractuelle de la réserve ornithologique.
Ceci passera par la réécriture de la convention en
prenant en compte les futurs changements de propriété
foncière sur le haut de falaise (préemption du CG 14)
rendant la convention actuelle caduque.
Extension de la ZPS
1.32 Effectuer les démarches pour étendre la ZPS au secteur de Grandcamp
et réajuster le périmètre en haut de falaise.
Fiche action : page 74
Les suivis ornithologiques effectués sur la ZPS ont montré qu’un secteur important pour
l’avifaune mériterait d’être intégré à son périmètre.
Il s’agit du secteur de Grancamp-Maisy ainsi que de la zone marine attenante (atteignant par
endroits un mille marin pour rejoindre la limite sud de la ZPS « Baie de Seine Occidentale »)
entre les deux ZPS : « Falaise du Bessin occidental » et « Basses vallées du Cotentin et Baie
des Veys » (Carte 2).
- 33 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011.
Carte 2 : Proposition d’extension de la ZPS au secteur de Grandcamp-Maisy.
Ce secteur se singularise par la présence d’une zone rocheuse (« Les Rochers de
Grandcamp ») particulièrement attractive par ses ressources trophiques pour l’avifaune
et notamment pour l’avifaune de la ZPS ici étudiée. En effet, le rattachement de cette zone
à la ZPS « Falaise du Bessin occidental » nous semble cohérent par la présence d’une
structure géologique commune (les rochers de Grandcamp et le platier de la falaise font partie
de la même assise jurassique datant du Bathonien moyen) et surtout par le cortège
avifaunistique qui l’exploite. La partie marine de ce secteur est particulièrement intéressante
pour le stationnement d’espèces d’oiseaux plongeurs en période internuptiale, notamment le
grèbe huppé et le harle huppé qui présentent des effectifs significatifs. L’estran, qui peut se
découvrir de façon importante lors des basses mers de vives eaux, est également très attractif
pour les laridés en stationnement notamment pour la mouette mélanocéphale et la mouette
tridactyle, qui trouvent là un habitat fonctionnel pour leurs activités d’alimentation, de repos
et de confort. En marge de la baie des Veys, cet estran est également fréquenté par des
anatidés, tadorne de Belon et bernache cravant essentiellement, en période internuptiale.
Les espèces fréquentant régulièrement ce secteur sont présentées avec leurs effectifs
maximaux dans le Tableau IV ; les espèces principales figurant en gras.
Par ailleurs, par souci de cohérence administrative, un réajustement du périmètre de la ZPS
devrait également être mené sur le plateau sommital en fonction du périmètre d’acquisition du
CG14 dans le cadre de la DUP.
- 34 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011.
Tableau IV : Effectifs maximaux5 des espèces concernées par l’extension de la ZPS.
PERIODE NUPTIALE (nombre d'individus)
Code
Natura
2000
A188
Nom vernaculaire
Nom scientifique
Effectifs max.
(2004 à 2008)
Mouette tridactyle
Rissa tridactyla
175
HIVERNAGE (nombre d'individus)
Code
Natura
2000
A001
A002
A005
A007
A008
A026
A028
A046
A048
A065
A069
A137
A141
A169
A176
A191
A199
A200
Code
Natura
2000
A005
A046
A048
A069
A094
A141
A158
A162
A176
A191
A229
A248
5
Nom vernaculaire
Nom scientifique
Effectifs max.
(2004 à 2008)
Plongeon catmarin
Plongeon arctique
Grèbe huppé
Grèbe esclavon
Grèbe à cou noir
Aigrette garzette
Héron cendré
Bernache cravant
Tadorne de Belon
Macreuse noire
Harle huppé
Grand gravelot
Pluvier argenté
Tournepierre à collier
Mouette mélanocéphale
Sterne caugek
Guillemot de Troïl
Pingouin torda
Gavia stellata
Gavia arctica
Podiceps cristatus
Podiceps auritus
Podiceps nigricollis
Egretta garzetta
Ardea cinerea
Branta bernicla
Tadorna tadorna
Melanitta nigra
Mergus serrator
Charadrius hiaticula
Pluvialis squatarola
Arenaira interpres
Larus melanocephalus
Sterna sandvicensis
Uria aalge
Alca torda
1
1
140
6
5
44
10
41
68
30
142
30
4
8
200
1
4
5
Nom vernaculaire
Grèbe huppé
Bernache cravant
Tadorne de Belon
Harle huppé
Balbuzard pêcheur
Pluvier argenté
Courlis corlieu
Chevalier gambette
Mouette mélanocéphale
Sterne caugek
Martin-pêcheur d'Europe
Alouette hausse-col
MIGRATION (nombre d'individus)
Effectifs
Nom scientifique
max.
Commentaires
(2004 à 2008)
110
Podiceps cristatus
migration postnuptiale
520
Branta bernicla
migration postnuptiale
Tadorna tadorna
migration pré et postnuptiale
16
170
Mergus serrator
migration postnuptiale
Pandion haliaetus
migration prénuptiale
1
Pluvialis squatarola
migration postnuptiale
6
Numenius phaeopus
migration pré et postnuptiale
30
Tringa totanus
migration postnuptiale
52
600
Larus melanocephalus
migration pré et postnuptiale
390
Sterna sandvicensis
migration postnuptiale
Alcedo atthis
migration postnuptiale
2
Eremophila alpestris
migration postnuptiale
1
En période nuptiale, en hivernage et en migration.
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Articulation avec les AMP
1.33 Inscrire la ZPS dans un réseau cohérent d’AMP et en particulier de
ZPS.
Fiche action : page 75
Le gouvernement français a adopté le 20 novembre 2007 une stratégie nationale pour la création
d’Aires Marines Protégées (AMP) sur le territoire métropolitain. Ceci s’est entre autres traduit par
l’extension en mer du réseau Natura 2000. Cette stratégie a été révisée et adoptée par le
ministère en avril 2012 : http://www.aires-marines.fr/Documentation/Strategie-nationalepour-la-creation-et-la-gestion-des-aires-marines-protegees.
À ce titre, la gestion de la ZPS est à coordonner, pour sa partie maritime, aux autres sites Natura
2000 à proximité (« Baie de Seine occidentale » et « Basses vallée du Cotentin et baie des Veys »
en particulier).
Il conviendra de chercher la synergie et l’harmonisation des
démarches et à établir des liens entre les sites : harmonisation des
protocoles de suivi, intégration des projets nationaux et cohérence
des mesures de gestion mises en place lorsqu’elles sont
susceptibles de concerner plusieurs sites, et ce à différentes
échelles (locale, régionale et façade Manche mer du Nord). La collaboration avec l’AAMP
apparaît essentielle.
Une des premières étapes consistera à intégrer la ZPS dans le projet d’observatoire « oiseaux
marins » actuellement en cours à l’échelle de la façade Manche-Mer du Nord.
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Mesure 1.4 Contribuer aux démarches de gestion des pollutions
marines
La mesure se compose de trois actions : 1.41, 1.42, 1.43.
Les fiches actions sont détaillées dans le prochain chapitre.
1.41 Répondre aux sollicitations de l’Etat en cas de déclenchement du
volet POLMAR du plan ORSEC.
Fiche action : page 77
1.42 Participer au réseau de correspondants Pollutions marines et littoral.
Fiche action : page 78
1.43 Participer au réseau « EcoQOs ».
Fiche action : page 79
Dans une optique de gestion des pollutions marines, il convient de s’associer aux démarches
de prévention et d’intervention entreprises à des échelles plus larges que celle de la ZPS
dans la mesure où ces démarches ne sont pas redondantes ni en contradiction.
Pour cela, le DOCOB prévoit la participation de l’animateur à trois réseaux de veille et de
gestion des pollutions marines :
-
les volets Polmar Mer et Terre,
-
le réseau de correspondants Pollution marines et littoral animé par le
Conservatoire du Littoral (CdL),
-
le réseau « EcoQOs » animé par le GONm et la LPO et qui s’inscrit dans le cadre
de la convention OSPAR.
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Tableau V : Récapitulatif des mesures et des actions liés à l’objectif n°1.
Objectif n° 1 : Garantir l'intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux.
Mesures
1.1 Accompagner le
Conseil Général du
Calvados et le SMCLEN
dans l'aménagement de
la véloroute et la
gestion des terrains
annexes.
Actions
1.11 Collaborer avec le CG 14 et le SMCLEN pour l’aménagement et la gestion de la véloroute.
p.21
p. 48
1.12 Encourager la mise en place d’un gardiennage et participer à la surveillance du site.
p.22
p. 49
1.13 Installer des clôtures permettant de canaliser le public sur la véloroute.
p.22
p. 50
1.14 Mettre en place un complexe fossé/talus en limite des parcelles agricoles cultivées.
p.22
p. 51
1.15 Installer des chicanes interdisant l’accès de la véloroute aux engins motorisés.
p.23
p.52
1.16 Installer des panneaux informatifs sur la véloroute.
p.23
p.53
1.17 Planter un écran végétal côté mer sur les secteurs sensibles au dérangement.
p.24
p.54
1.18 Maintenir un accès à la réserve ornithologique.
P.24
p.55
1.21 Appuyer le Projet Potentiellement Éligible (PPE) de création d’un APPB envisagé dans le cadre de la SCAP.
p.25
p.57
1.22 Accompagner le Comité du débarquement et éventuellement l’ABMC lors de l’organisation des cérémonies de commémoration du 6
juin 1944 sur le site de la pointe du Hoc pour limiter les impacts sur l’avifaune patrimoniale nicheuse.
p.26
p.58
1.23 Sensibiliser les pilotes d’aéronefs et la DGAC à la présence d’une avifaune patrimoniale sur la ZPS.
p.26
p.59
1.24 Accompagner le GPD et la sécurité civile pour limiter l’impact des opérations de déminage.
p.27
p.60
1.25 Accompagner les pétitionnaires dans les démarches d’évaluation des incidences.
p.27
p.61
p.28
p.62
p.28
p.63
p.29
p.65
1.29 Etudier la mise en place d’une signalétique spécifique en crête de falaise.
p.29
p.66
1.210 Élaborer et diffuser une plaquette de sensibilisation à destination des usagers de l’estran.
1.211 Mettre en place des panneaux d’information sur les zones d’accès à l’estran.
1.212 Élaborer et diffuser une plaquette de sensibilisation à destination des pratiquants d’activités nautiques et des pêcheurs embarqués.
1.213 Élaborer et mettre à jour une page internet spécifique à la ZPS.
p.30
p.30
p.31
p.31
p.67
p.68
p.69
p.70
1.214 Organiser des animations à destination du grand public et des scolaires.
1.31 Établir une nouvelle convention de gestion de la réserve ornithologique de Saint-Pierre-du-Mont.
1.32 Effectuer les démarches pour étendre la ZPS au secteur de Grandcamp et réajuster le périmètre en haut de falaise.
p.32
p.33
p.33
p.71
p.73
p.74
1.33 Inscrire la ZPS dans un réseau cohérent d’AMP et en particulier de ZPS
p.36
p.75
1.41 Répondre aux sollicitations de l'Etat en cas de déclenchement des volets Polmar Mer et Polmar Terre.
1.42 Participer au réseau de correspondants Pollutions marines et littoral animé par le Conservatoire du littoral.
1.43 Participer au réseau « EcoQo ».
p.37
p.37
p.37
p.77
p.78
p.79
1.2 Maîtriser l’impact de
la pression des activités 1.26 Faire adopter la charte Natura 2000 et la développer.
anthropiques sur
1.27 Mener une évaluation du dérangement sur les espèces nicheuses d'intérêt communautaire.
l’avifaune d’intérêt
1.28 Installer un panneau de sensibilisation sur l’aire d’envol des pratiquants de vol libre.
communautaire.
1.3 Assurer une
cohérence
administrative et
technique sur la ZPS.
14 Contribuer aux
démarches de gestion
des pollutions marines
Pages
Mesure/Action
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Objectif n° 2 : Poursuivre et approfondir les programmes de
connaissance et de suivis de l’avifaune d’intérêt communautaire.
⇒ Secteurs concernés :
Toute la ZPS.
⇒ Espèces et habitats d’espèces :
Figure 15 : Cavité de nidification d’un fulmar
boréal.
* Habitats d’espèces concernés :
- la zone marine
- l’estran
- le front de falaise
- le haut de falaise
* Espèces Natura 2000 concernées
(en gras les espèces inscrites à l’Annexe I) :
- Plongeons catmarin et arctique
- Grèbe esclavon
- Aigrette garzette
- Faucon pèlerin
- Mouettes mélanocéphale et pygmée
- Sternes caugek et pierregarin
- Puffin des Baléares
- Grèbe huppé
- Fulmar boréal
- Puffin des anglais
- Fou de Bassan
- Grand cormoran
- Cormoran huppé
- Macreuse noire
- Harle huppé
- Goéland brun
- Goéland argenté
- Goéland marin
- Mouette tridactyle
- Guillemot de Troïl
- Pingouin torda
Figure 16 : Corniches de nidification des mouettes tridactyles.
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⇒ Principales mesures de suivi actuelles et passées :
Les prospections ornithologiques sur la ZPS sont réalisées par le GONm (le conservateur
bénévole de la réserve de Saint-Pierre-du-Mont assisté d’un salarié financé par les fonds
propres du GONm jusqu’à très récemment et avec l’aide de l’AESN depuis 2010). Elles se
font soit par le haut de la falaise, soit par le platier à marée basse, exceptionnellement à
partir de la mer, cette dernière méthode présentant trop de difficultés de mise en œuvre a été
abandonnée.
- Concernant les oiseaux nicheurs, tout d’abord, des suivis sont réalisés à partir du haut de
falaise dès le mois de mars et jusqu’au mois d’août à raison de trois passages par mois.
Ils permettent notamment d’étudier les dates d’arrivée sur les sites de reproduction pour les
différentes espèces, sauf pour le fulmar qui arrive dès la fin de novembre. Ces suivis sont
complétés par deux prospections annuelles6 exhaustives de la ZPS par le pied de la falaise
malgré les difficultés de déplacement sur le platier.
- En période internuptiale (de septembre à mars), un suivi est réalisé chaque mois par le
haut de la falaise en différents points de la ZPS. Les comptages concernent les stationnements
des oiseaux en mer, sur les falaises, les dortoirs de cormorans et de mouette mélanocéphale.
Signalons qu’un des suivis s’intègre au recensement national des oiseaux d’eau effectué dans
le cadre du Wetlands International (WI). Enfin, un suivi des oiseaux migrateurs est effectué
du haut de la falaise (en guet à la mer), depuis le point de vue du « Moulin de Cricqueville-enBessin », afin de dénombrer les oiseaux de passage sur la ZPS.
Le tableau suivant récapitule (Tableau VI) les suivis actuellement réalisés par le GONm.
Tableau VI : Pression d’observation annuelle sur la ZPS.
Haut de falaise
« Lieu
d’observation »
Fréquence
Pied de falaise
(platier)
Suivis
Type de
suivi
Espèces
suivies
Temps
Nombre de
personnes
6 jours
1-2
1 par mois
(septembre à
mars)
6
Hivernants,
passage,
nicheurs
précoces
Oiseaux des
falaises et
stationnement
en mer
Mouette
tridactyle, fulmar
boréal (SAO),
faucon pèlerin,
goélands et
cormorans,
plongeons,
grèbes, harles…
100 par an
(septembre à
mars)
100
Hivernants et
passage
Guet à la mer
Migrateurs,
anatidés…
100
demijournées
1
18
Phénologie,
Observations
complémentaires,
Surveillance
Oiseaux des
falaises
Mouettes
tridactyles,
fulmars (SAO),
faucon pèlerin,
goélands argenté
et brun,
cormoran huppé
9 jours
1-2
Mouette tridactyle
(NAO), Fulmar
boréal (SAO),
Faucon pèlerin,
goélands et
cormorans
2 jours
Min. 2
Jeunes fulmars
(SARi)
2 jours
Min. 2
3 par mois (mars à
août)
Total
Nombre de
passages
1 par an
(2 jours consécutifs
mi-juin)
1 par an
(2 jours consécutifs
début août)
1
Recensement
global
Oiseaux des
falaises
1
126
Succès
reproducteur
(nombre de
jeunes)
69
jours
6
Idéalement deux jours consécutifs à la mi-juin pour les nicheurs et deux jours consécutifs durant la première
quinzaine d’août pour les jeunes fulmars.
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⇒ Usages et impacts sur les espèces :
En dépit des précautions prises, les deux recensements réalisés en pied de falaise génèrent
quelques perturbations pour l’avifaune. Cependant, ils sont essentiels à l’évaluation de l’état
de santé des populations d’oiseaux sur la ZPS et il n’existe pas d’autre méthode qui serait
moins perturbatrice mais aussi efficace et exhaustive.
⇒ Problématique :
Un suivi de longue date mené par le GONm mais des lacunes et des limites
Le suivi des oiseaux nicheurs de la ZPS, réalisé depuis près de 40 ans par le GONm, a permis
de justifier la désignation du site en ZPS et de mener une première évaluation de l’état de
conservation des populations nicheuses d’oiseaux d’intérêt communautaire.
Le suivi des oiseaux hivernants, bien que plus récent, a, quant à lui, permis d’affiner les
connaissances sur l’avifaune en période internuptiale. Ces suivis doivent absolument être
poursuivis ; c’est l’objet de la première mesure (Mesure 2.1).
Certains suivis particulièrement intéressants n’ont pas pu être réalisés de façon systématique,
faute de moyens financiers et/ou humains sur la ZPS : c’est par exemple le cas de la
productivité des mouettes tridactyles.
Par ailleurs, certaines lacunes apparaissent. Les connaissances relatives à l’avifaune sur la
partie marine de la ZPS (hivernage de certaines espèces, fonctionnalité du milieu, etc.) sont,
à l’heure actuelle et en dépit des suivis déjà réalisés (depuis la terre en guet à la mer),
insuffisantes pour établir des préconisations de gestion en mer.
De nouveaux suivis
Suite au constat précédent, un ensemble de suivis est préconisé ci-après (Mesure 2.2) afin
d’accroître les connaissances scientifiques relatives aux espèces ayant justifié la désignation
du site.
Certains de ces suivis sont ceux préconisés par le guide du MNHN dans l’objectif d’évaluer
l’état de conservation des habitats d’oiseaux marins.
Des études en cours à de larges échelles et des réseaux informels
Le constat (généralisable à bon nombre de ZPS marines) du manque de données en mer a
conduit l’Agence des Aires Marines Protégées à lancer un programme d’acquisition de
connaissances sur les oiseaux et les mammifères marins (PACOMM) en 2011.
Des suivis offshores ont aussi été réalisés ces dernières années dans le cadre du programme
CHARM III (2009-2012) en Manche occidentale avec des observateurs embarqués sur des
Ferrys et d’autres navires.
Il existe également des données issues de suivis menés dans le cadre des études d’impacts de
projet éoliens offshores, malheureusement ces données ne sont actuellement pas diffusables
pour des questions de clause de confidentialité.
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Des réseaux informels d’observateurs se sont mis en place au fil des années,
avec une mutualisation des données au niveau national ou européen (voir les
sites internet http://www.trektellen.nl ou http://www.migraction.net).
Un réseau d’observateurs est animé depuis 2009 entre juin et
novembre pour centraliser et valoriser les observations de puffin des
Baléares. Ce réseau a été étendu à l’ensemble du littoral de
l’Atlantique et de la Manche dans le cadre du programme FAME
(Futur of the Atlantic Marine Environnement) qui cessera fin 2012
(http://www.fameproject.eu/fr/).
L’observatoire des ZPS
Depuis 2009, la DREAL de Basse-Normandie a demandé au GONm de mener à bien des
études qui constituent l’« Observatoire régional des Zones de Protection Spéciale »,
permettant à échéance régulière :
- d’actualiser les données ornithologiques de chaque ZPS ;
- d’analyser les modalités d’utilisation spatio-temporelle du site par les
oiseaux,
- de déterminer les unités fonctionnelles et leurs tendances
d’évolution ;
- d’analyser les enjeux majeurs liés à la pérennité des populations
d’oiseaux.
Cet observatoire a notamment pour ambition de définir et de cartographier les habitats
fonctionnels de l’avifaune d’intérêt communautaire.
Il concerne la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » pour les années 2011 et 2014.
L’intervention de l’Agence des Aires Marines Protégées (AAMP)
Dans le cadre de ses missions l’AAMP peut être amenée à
financer pour partie des études relatives à la connaissance de
l’avifaune de la ZPS ici étudiée.
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⇒ Mesures préconisées pour l’atteinte de l’objectif n°2 :
Mesure 2.1 Poursuivre et pérenniser les suivis existants.
La mesure se compose de trois actions : 2.11 à 2.13. Les fiches actions sont détaillées dans
le prochain chapitre.
2.11 Poursuivre et pérenniser les recensements annuels des oiseaux
nicheurs.
Fiche action : page 81
Les oiseaux rupestres nicheurs de la ZPS, qui forment
l’originalité et le caractère patrimonial du site, font l’objet
de plusieurs recensements annuels.
La première action à entreprendre est de pérenniser ces
recensements. En effet, ils permettent de connaître
précisément l’évolution numérique des populations
reproductrices des espèces d’intérêt communautaire de la
ZPS et ils donnent ainsi une première mesure de l’état de
conservation des populations d’oiseaux. Les protocoles de
suivi sont rappelés dans la fiche « Action 2.11 ».
2.12 Poursuivre et pérenniser les recensements annuels des oiseaux en
période internuptiale.
Fiche action : page 86
La seconde action concerne principalement les oiseaux hivernants. Comme pour les oiseaux
nicheurs, les suivis réalisés en période internuptiale participent à l’évaluation de l’état de
santé des populations d’oiseaux de la ZPS et constituent, par là même, une étape essentielle
à la conservation des espèces du site. Les protocoles de suivi sont rappelés dans la fiche
« Action 2.12 ».
2.13 Poursuivre et pérenniser le recensement annuel des oiseaux échoués.
Fiche action : page 90
Enfin, le dernier suivi à pérenniser est le recensement
annuel des oiseaux échoués, organisé dans le cadre du
réseau EcoQos.
En effet, ce suivi permet d’apporter une évaluation de
l’impact des pollutions marines sur les oiseaux. Cette
action fait écho à l’ « Action 14.3 Participer au réseau
EcoQo ».
- 43 -
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Mesure 2.2 Renforcer et développer les suivis ornithologiques.
La mesure se compose de six actions : 2.21 à 2.26. Les fiches actions sont détaillées dans le
prochain chapitre.
2.21 Réaliser une campagne d'échantillonnage en mer.
Fiche action : page 92
Afin d’améliorer les connaissances ornithologiques des parties marines des ZPS, le guide
méthodologique du MNHN (Valéry, 2010) préconise une campagne d’échantillonnage en
mer, étalée sur une année et comprenant douze sorties.
La partie marine de la ZPS est concernée par des comptages depuis la mer et depuis le rivage.
Le protocole de suivi pour la réalisation de ces sorties est légèrement différent que celui prévu
par le guide méthodologique, il est présenté dans la fiche « Action 2.21 ».
2.22 Réaliser un suivi régulier en mer de l’avifaune.
Fiche action : page 93
Afin de compléter et de poursuivre les suivis en mer qui seront initiés suite à la réalisation de
l’action précédente et si ces derniers montrent une efficacité supérieure à la seule réalisation
de points d’observation réalisés depuis la terre, nous préconisons un suivi régulier de
l’avifaune prévoyant la réalisation annuelle de trois sorties sur la partie marine de la
ZPS.
2.23 Évaluer la productivité des couples de mouettes tridactyles et de
fulmars.
Fiche action : page 94
Dans un souci d’évaluation du succès reproducteur des mouettes tridactyles et des fulmars
boréaux, nous préconisons de développer une évaluation de la productivité des couples
reproducteurs. Le protocole de suivi est fourni dans la fiche « Action 2.23 ».
2.24 Suivre l'accès des mouettes tridactyles, des fulmars et des cormorans
huppés à la ressource alimentaire
Fiche action : page 95
La guide du MNHN prévoit la mesure d’un indicateur indirect de la qualité du milieu, à
savoir, le temps de présence au nid des parents pendant la période de nourrissage du ou
des jeune(s). Ce paramètre reflète, en effet, « l’investissement reproducteur » du couple pour
nourrir son ou ses jeune(s) et informe sur la facilité/difficulté des parents à trouver leur
nourriture. La mesure de ce paramètre pour les mouettes tridactyles, pour les fulmars boréaux
et si possible pour les cormorans huppés sera initiée sur la ZPS dès la mise en œuvre du
DOCOB et devra idéalement être menée annuellement. Le protocole de suivi est donné dans
la fiche « Action 2.24 ».
- 44 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
2.25 Étudier les zones d’alimentation des mouettes tridactyles et des
fulmars.
Fiche action : page 96
Un point important mis en évidence par le diagnostic écologique de la ZPS est l’absence de
connaissance relative à la localisation des zones d’alimentation des mouettes tridactyles et
des fulmars.
Kotzerka et coll. (2009) estime que certaines populations de mouettes
tridactyles ont décliné ces dernières années en raison notamment d’un
accès restreint à la nourriture.
Ainsi, nous préconisons la mise en place d’une étude des zones
d’alimentation en mer pour deux espèces : la mouette tridactyle et le
fulmar boréal. Un suivi télémétrique par la pose d’émetteurs est
envisagé. Ce travail a fait l’objet d’une réflexion préalable (Jeanne,
2012) s’appuyant sur le travail réalisé par G. D. Omo au Svalbard
(photos ci-contre).
Par ailleurs, l’opérateur pourra s’appuyer sur l’Observatoire des
Oiseaux Marins qui est en projet à l’échelle de la façade Manche-Mer
du Nord.
2.26 Organiser et rédiger l'Observatoire de la ZPS.
Fiche action : page 97
Durant la mise en œuvre du présent DOCOB, la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » est
concernée par l’Observatoire des ZPS, étude commandée par la DREAL de BasseNormandie à échéance régulière.
Il convient de prévoir l’organisation et la rédaction de l’Observatoire pour la période de mise
en œuvre du DOCOB.
- 45 -
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Tableau VII : Récapitulatif des mesures et des actions liées à l’objectif n°2.
Objectif n° 2 : Poursuivre et approfondir les progr ammes de connaissance et de suivis concernant
l’avifaune d’intérêt communautaire.
Mesures
2.1 Poursuivre et pérenniser les suivis existants.
2.2 Renforcer et développer les suivis
ornithologiques.
Actions
Pages
Mesure/Action
2.11 Poursuivre et pérenniser les recensements annuels des oiseaux marins nicheurs.
p.43
p.81
2.12 Poursuivre et pérenniser les recensements annuels des oiseaux en période internuptiale.
p.43
p.86
2.13 Poursuivre et pérenniser le recensement des oiseaux échoués.
p.43
p.90
2.21 Réaliser une campagne d'échantillonnage en mer.
p.44
p.92
2.22 Réaliser un suivi annuel en mer.
p.44
p.93
2.23 Evaluer la productivité des mouettes tridactyles et des fulmars.
2.24 Suivre l'accès des mouettes tridactyles, des fulmars et des cormorans huppés à la
ressource alimentaire.
2.25 Étudier les zones d’alimentation des mouettes tridactyles et des fulmars
p.44
p.94
p.44
p.95
p.45
p.96
2.26 Organiser et rédiger l'Observatoire de la ZPS.
p.45
p.97
- 46 -
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III.2. LES ACTIONS DE GESTION
Les mesures présentées ci-après relève de deux ordres :
-
l’animation du DOCOB,
-
les mesures contractuelles.
L’établissement de ces actions a pour objectif de mettre en cohérence les objectifs du
DOCOB et d’intégrer les acteurs locaux dans la gestion concertée du site.
Signalons que contrairement aux mesures contractuelles sur la partie terrestre des sites Natura,
il n’existe pas, lors de la rédaction de ce DOCOB, de cahiers des charges pour les mesures en
mer. Une réflexion est actuellement menée par l’AAMP sur des mesures de gestion en mer
(réunion le 2 février 2011, comm. pers. V. Toison).
Une fois la mise en place des cahiers des charges effectuée, il conviendra de penser à leur
application ou non pour la révision du présent DOCOB.
Les mesures présentées ci-après concernent donc uniquement la partie terrestre de la ZPS et la
réalisation de suivis scientifiques.
Les pictogrammes suivants sont utilisés pour symboliser les actions à entreprendre :
£

Communication
Étude
Veille/suivi
Travaux/aménagements
Cohérence réglementaire
Instruction/collaboration
Indicateur : Un encadré est présent en bas de chaque fiche action, il présente l’indicateur
retenu pour l’évaluation de la réalisation de ces mêmes actions.
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Actions 1.1
Action 1.11 Collaborer avec le CG 14 et le SMCLEN pour
l’aménagement et la gestion de la véloroute.
Rappel de l’objectif n°1 : p12.
Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux.
Rappel de la mesure : p21.
1.1 Accompagner le Conseil Général du Calvados et le SMCLEN dans l'aménagement de la
véloroute et la gestion des terrains annexes
Le but de cette action est de rechercher une prise en compte optimale de l’avifaune
patrimoniale de la ZPS par la mise en œuvre conjointe d’aménagements spécifiques
ayant pour vocation de limiter l’impact de la véloroute sur l’avifaune.
Les travaux d’aménagement de la véloroute
devraient débuter en 2012-2013, c’est alors
que le travail de collaboration sera le plus
important.
Le rôle de l’animateur sera :
-
-
de participer aux groupes de travail mis en place par le CG 14 pour l’aménagement
de la véloroute,
d’apporter une assistance scientifique et technique notamment en transmettant
les éléments actualisés relatifs à l’avifaune de la ZPS pour garantir sa bonne prise
en compte,
de veiller au respect des périodes de nidification lors des travaux d’aménagement
et d’entretien de la véloroute, etc.
Comment :
Qui :
et avec qui :
Financement :
Priorité :
Nombre de jours
consacré à l’action par la
structure animatrice :

Instruction et collaboration, Veille et suivi Communication.
Structure animatrice du DOCOB.
CG 14, SMCLEN, DREAL et DDTM.
Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER).
Estimatif = 66 jours sur la période de mise en œuvre du DOCOB.
(soit 11 jours par an)
Indicateur 1.11 : Nombre de réunions associant l’opérateur le SMCLEN et/ou le CG14 dans
le cadre de l’aménagement et de l’entretien de la véloroute.
Indicateur 1.13 : Part du linéaire de la ZPS clôturé.
Indicateur 1.14 : Part du linéaire de la ZPS présentant un complexe talus/fossé en limite de
parcelles agricoles cultivées.
Indicateur 1.15 : Nombre de chicanes installées.
Indicateur 1.16 : Nombre de panneaux informatifs installés.
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Actions 1.1
Action 1.12 Encourager la mise en place d'un gardiennage et
participer à la surveillance du site.
NB : Les actions 11.2 à 11.6 sont celles prévues pour partie par le CG 14 dans le cadre de
son étude d’impact de la véloroute (Ouest Infra, 2006).
Rappel de l’objectif n°1 : p12.
Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux.
Rappel de la mesure : p22.
1.1 Accompagner le Conseil Général du Calvados et le SMCLEN dans l'aménagement de la
véloroute et la gestion des terrains annexes.
Cette action a pour but de limiter le dérangement de l’avifaune et de faire respecter la
réglementation existante (notamment la réglementation relative à la protection des
espèces et des habitats d’espèces et le code de la route interdisant l’accès de la véloroute
aux engins à moteur).
Afin de veiller au respect de la réglementation, nous préconisions la présence d’un garde
assermenté, notamment en période de reproduction des espèces patrimoniales de la ZPS.
Cette action a d’ailleurs été prévue par le Conseil général du Calvados dans son étude
d’impact pour la création de la véloroute : « le projet prévoit la présence de gardes sur le
terrain de manière à éviter les actes de malveillance susceptibles de porter atteinte au
patrimoine naturel » (Ouest Infra, 2006).
Le rôle de l’animateur sera :
-
-
de collaborer avec le conservateur de la réserve ornithologique et les gardes de
l’ONCFS et du GONm pour garantir un gardiennage régulier sur la ZPS en
période de reproduction,
de centraliser les constatations d’infractions et de dérangements sur la ZPS afin
d’agir en conséquence.
d’étudier la possibilité de mettre en place un gardiennage sur la partie marine de
la ZPS.
Comment :
Qui :
et avec qui :
Financement :
Priorité :
Nombre de jours
consacré à l’action
par la structure
animatrice :

Instruction/collaboration, Veille/suivi, £ Cohérence réglementaire.
Structure animatrice du DOCOB, ONCFS, SMCLEN et GONm.
CG 14, CdL, DREAL.
Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER).
Estimatif = 10 jours par an.
(principalement en période de reproduction)
Indicateur 1.12 : Nombre d’heures de surveillance en période de reproduction des oiseaux
visés par le DOCOB.
- 49 -
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Actions 1.1
Action 1.13 Installer des clôtures permettant de canaliser le public
sur la véloroute.
NB : Les actions 11.2 à 11.6 sont celles prévues pour partie par le CG 14 dans le cadre de
son étude d’impact de la véloroute (Ouest Infra, 2006).
Rappel de l’objectif n°1 : p12.
Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux.
Rappel de la mesure : p22.
1.1 Accompagner le Conseil Général du Calvados et le SMCLEN dans l'aménagement de la
véloroute et la gestion des terrains annexes.
Cette action a pour but de canaliser le public sur la véloroute par des clôtures pour
limiter le dérangement de l’avifaune par le haut de falaise.
Cette mesure a été prévue pour partie par le CG 14 dans le
cadre de l’étude d’impact de la véloroute (Ouest Infra, 2006) :
« Canalisation du public sur le sentier si nécessaire par des
clôtures en particulier à la traversée de la réserve
ornithologique libre du GONm. ».
Nous préconisons en réalité l’installation de clôtures sur tous
les secteurs sensibles identifiés par la carte de sensibilité
saisonnière de l’avifaune (Carte 1).
Le rôle de l’animateur est détaillé dans l’action 1.11.
Comment :
Qui :
et avec qui :
Financement :
Priorité :
Travaux/Aménagement, 
Instruction et collaboration.
CG14.
SMCLEN et structure animatrice du DOCOB.
CG 14.
Indicateur 1.13 : Part du linéaire sensible de la ZPS clôturé.
- 50 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Actions 1.1
Action 1.14 Mettre en place un complexe fossé/talus en limite des
parcelles agricoles cultivées.
NB : Les actions 1.12 à 1.16 sont celles prévues pour partie par le CG 14 dans le cadre de
son étude d’impact de la véloroute (OuestInfra, 2006).
Rappel de l’objectif n°1 : p12.
Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux.
Rappel de la mesure : p22.
1.1 Accompagner le Conseil Général du Calvados et le SMCLEN dans l'aménagement de la
véloroute et la gestion des terrains annexes.
Cette action a pour but de collecter les eaux de ruissellement et de ralentir le processus
d’érosion de la falaise.
Cette mesure a été prévue par le CG 14 dans le cadre de l’étude d’impact de la véloroute : « le
sentier sera séparé des parcelles agricoles par un fossé et un talus destinés à délimiter
l’aménagement et à intercepter les eaux de ruissellement » (Ouest Infra, 2006).
Par ailleurs, rappelons que le Conseil Général a annoncé lors du 2nd groupe de travail
(14/03/12) qu’une mission spécifique visant à envisager les meilleures solutions pour la
collecte et l’évacuation des eaux de ruissellement serait mise en place.
Le rôle de l’animateur est détaillé dans l’action 1.11.
Comment :
Qui :
et avec qui :
Financement :
Priorité :
Travaux/Aménagement, 
Instruction et collaboration.
CG14.
SMCLEN, Structure animatrice du DOCOB.
CG 14.
Indicateur 1.14 : Part du linéaire de la ZPS présentant un complexe talus/fossé en limite de
parcelles agricoles cultivées.
- 51 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Actions 1.1
Action 1.15 Installer des chicanes interdisant l’accès de la
véloroute aux engins motorisés.
NB : Les actions 1.12 à 1.16 sont celles prévues pour partie par le CG 14 dans le cadre de
son étude d’impact de la véloroute (OuestInfra, 2006).
Rappel de l’objectif n°1 : p12.
Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux.
Rappel de la mesure : p23.
1.1 Accompagner le Conseil Général du Calvados et le SMCLEN dans l'aménagement de la
véloroute et la gestion des terrains annexes.
Le but de cette action est d’interdire l’accès d’engins motorisés sur la partie de la
véloroute incluse dans la ZPS.
Cette mesure a été prévue par le CG 14 dans le cadre de
l’étude d’impact de la véloroute (Ouest Infra, 2006) :
« la signalisation (interdit à tous véhicules à moteur) et
les chicanes permettront d’empêcher les engins motorisés
d’emprunter le sentier du littoral ».
Le rôle de l’animateur est détaillé dans l’action 1.11.
Comment :
Qui :
Et avec qui :
Financement :
Priorité :
Travaux/Aménagement, 
Instruction et collaboration.
CG14.
Structure animatrice du DOCOB et SMCLEN.
CG 14.
Indicateur 1.15 : Nombre de chicanes installées.
- 52 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Actions 1.1
Action 1.16 Installer des panneaux informatifs sur la véloroute.
NB : Les actions 1.12 à 1.16 sont celles prévues pour partie par le CG 14 dans le cadre de
son étude d’impact de la véloroute (OuestInfra, 2006).
Rappel de l’objectif n°1 : p12.
Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux.
Rappel de la mesure : p23.
1.1 Accompagner le Conseil Général du Calvados et le SMCLEN dans l'aménagement de la
véloroute et la gestion des terrains annexes.
Le but de cette action est de rappeler la réglementation existante sur le site et de
sensibiliser le public à la richesse ornithologique de la ZPS.
Cette action a été, pour partie, prévue par le CG 14 dans le cadre de l’étude d’impact de la
véloroute (Ouest Infra, 2006) : « Panneaux d’information sur la réglementation applicable
dans la ZPS : interdiction de perturbation des oiseaux nicheurs ».
Nous préconisons la mise en place de trois panneaux sur la ZPS :
- un à l’est de la Pointe du Hoc avant la réserve de Saint-Pierre-du-Mont,
- un au niveau de l’aménagement d’un point de vue,
- un au niveau de l’entrée de la ZPS par le secteur Est sur la commune de Vierville-surmer.
Toutefois, à l’heure actuelle le plan de gestion de la véloroute prévoit la mise en place de
seulement un panneau sur la ZPS, au niveau du secteur Est de la Pointe du Hoc.
Le rôle de l’animateur est détaillé dans l’action 1.11.
Comment :
Qui :
et avec qui :
Financement :
Priorité :

Instruction et collaboration, aménagements, Communication.
CG14.
Structure animatrice du DOCOB, SMCLEN et DREAL.
CG 14.
Indicateur 1.16 : Nombre de panneaux informatifs installés.
- 53 -
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Actions 1.1
Action 1.17 Planter un écran végétal côté mer sur les secteurs
sensibles au dérangement.
Rappel de l’objectif n°1 : p12.
Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux.
Rappel de la mesure : p24.
1.1 Accompagner le Conseil Général du Calvados et le SMCLEN dans l'aménagement de la
véloroute et la gestion des terrains annexes.
Le but de cette action est de garantir une quiétude visuelle pour les oiseaux nicheurs
patrimoniaux.
Cet aménagement est complémentaire des mesures précédentes et notamment de l’installation
de clôtures. Il sera particulièrement préconisé au niveau des aires de reproduction du faucon
pèlerin et des deux colonies de mouette tridactyle.
Le rôle de l’animateur sera en tant que maître d’ouvrage :
-
d’établir un cahier des charges pour l’aménagement (localisation et linéaires,
espèces, calendrier d’intervention, etc.),
de rechercher une maîtrise d’œuvre (demande et sélection de devis, etc.),
d’assurer le suivi du chantier tant d’un point de vue technique qu’administratif
(mobilisation de la mesure A32323P, visite de chantier, etc.).
Aménagement/plantation, 
Comment :
Qui :
et avec qui :
Financement :
Instruction et collaboration.
CG14
Structure animatrice du DOCOB, SMCLEN et DREAL.
Europe (FEADER), Etat et CG 14 (20 % autofinancement).
Priorité :
Contrat Natura 2000 :
La mesure A32323P pourra être mobilisée.
Indicateur 1.17 : linéaire d’écran végétal planté.
- 54 -
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Actions 1.1
Action 1.18 Maintenir un accès à la réserve ornithologique.
Rappel de l’objectif n°1 : p12.
Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux.
Rappel de la mesure : p23.
1.1 Accompagner le Conseil Général du Calvados et le SMCLEN dans l'aménagement de la
véloroute et la gestion des terrains annexes.
Le but de cette action est de garantir un accès facilité à la réserve ornithologique de
Saint-Pierre-du-Mont.
Afin de maintenir un accès à la descente
« aménagée » de Saint-Pierre-du-Mont, menant à la
réserve ornithologique, il a été convenu lors d’une
réunion de concertation (12/05/11) rassemblant le
CG14, le SMCLEN, la DREAL et la structure
animatrice du DOCOB qu’une interruption de la
clôture serait réalisée au droit de la descente.
Rappelons que la mise en place d’un dispositif de
sécurisation (ligne de vie) serait également
nécessaire au niveau de cette descente
particulièrement périlleuse.
Comment :
Travaux/Aménagement, 
Qui :
et avec qui :
CG14.
Structure animatrice du DOCOB.
Priorité :
Instruction et collaboration.
Indicateur 1.18 : réalisation de l’action.
- 55 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Actions 1.1
⇒ Récapitulatif de la Mesure 1.1 « Accompagner le Conseil Général du Calvados et le
SMCLEN dans l’aménagement de la véloroute et la gestion des terrains annexes » :
Tableau VIII : Récapitulatif des actions préconisées dans le cadre de la mesure 1.3.
Nombre de
jours
consacrés aux
Actions
MO*
Financement
actions par la
structure
animatrice
1.11 Collaborer avec le
CG 14 et le SMCLEN pour
l’aménagement et la
gestion de la véloroute.
Structure animatrice
du DOCOB
1.12 Encourager la mise
en place d'un
gardiennage et participer
à la surveillance du site.
Structure animatrice
du DOCOB, ONCFS
et GONm
Intégré à la mission
d’animation du
DOCOB (Crédits État
et FEADER)
11 jours par an.
10 jours par an
1.13 Installer des clôtures
permettant de canaliser
le public sur la véloroute.
1.14 Mettre en place un
complexe fossé/talus en
limite des parcelles
agricoles cultivées
permettant d’intercepter
les eaux de
ruissellement.
1.15 Installer des
chicanes interdisant
l’accès de la véloroute
aux engins motorisés.
CG14
Prévu par
l’action 1.11.
1.18 Maintenir un accès à
la réserve ornithologique.
CG 14
1.16 Installer des
panneaux informatifs sur
la véloroute rappelant
l'intérêt patrimonial de
l’avifaune de la ZPS et la
réglementation en
vigueur.
1.17 Planter un écran
végétal côté mer sur les
secteurs sensibles au
dérangement.
Priorité
Europe (FEADER). :
Contrat Natura 2000
Mesure A32323P
mobilisable, Etat et
CG 14 (20 %)
-
-
Nous prévoyons 21 jours de travail annuel pour l’animateur afin d’assurer la mise en œuvre
des actions prévues dans le cadre de la mesure 1.1.
- 56 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Actions 1.2
Action 1.21 Appuyer le Projet Potentiellement Éligible (PPE) de
création d’un APPB envisagé dans le cadre de la SCAP.
Rappel de l’objectif n°1 : p12.
Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux.
Rappel de la mesure : p25.
1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune d’intérêt
communautaire.
Le but de cette action est de réglementer les activités humaines sur les secteurs les plus
sensibles de la ZPS.
Le rôle de l’animateur sera :
-
de participer à la rédaction de l’APPB,
d’apporter les éléments justificatifs permettant
l’instruction de la demande de classement et de
fournir
les
éléments
cartographiques
d’ajustement du périmètre.
Il conviendra également de réfléchir à la réglementation des activités suivantes : fréquentation
du platier, activités nautiques, survols à basse altitude, escalade, travaux, pratique du vol libre,
etc.
Certaines activités de loisir dont les VNM (Véhicules Nautique à Moteur, jet-ski,
scooter des mers, etc.) sont particulièrement perturbatrices pour l’avifaune
marine nicheuse ou non nicheuse. Même si ces activités ne sont pas actuellement
très présentes sur la ZPS, au regard de la sensibilité des espèces, il nous
apparaîtrait opportun de réfléchir à leur réglementation préventive au sein de zones
protégées telles que les ZPS en mer.
 Instruction, collaboration.
Qui :
Structure animatrice du DOCOB.
et avec qui :
DREAL, DDTM, préfecture du Calvados et préfecture maritime.
Financement :
Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER).
Priorité :
Nombre de jours
Estimatif = 12 jours une fois sur la période de mise en œuvre du DOCOB.
consacré à l’action :
(soit 2 jours par an)
Comment :
Indicateur 1.21 : Publication de l’APPB.
- 57 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Actions 1.2
Action 1.22 Accompagner le Comité du débarquement et
éventuellement l’ABMC lors de l’organisation des cérémonies de
commémoration du 6 juin 1944 sur le site de la pointe du Hoc
pour limiter les impacts sur l’avifaune patrimoniale nicheuse.
Rappel de l’objectif n°1 : p12.
Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux.
Rappel de la mesure : p26.
1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune d’intérêt
communautaire.
Cette action a pour but de minimiser autant que faire se peut l’impact des cérémonies de
commémorations du 6 juin 1944 sur l’avifaune nicheuse de la ZPS.
La mission de l’animateur consistera à :
Accompagner le Comité du débarquement et
éventuellement l’ABMC dans l’organisation des
cérémonies de commémoration du 6 juin 1944.
Comment :

Financement :
Instruction/collaboration
Structure animatrice du DOCOB.
Comité du débarquement, ABMC, CdL, CG14 et commune de
Cricqueville-en-Bessin.
Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER).
Priorité :
Nombre de jours
consacré à l’action :
Estimatif = 12 jours sur la période de mise en œuvre du DOCOB.
(soit 2 jours par an)
Qui :
et avec qui :
Indicateur 1.22 : Nombre de cérémonies ayant associé la structure animatrice.
- 58 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Actions 1.2
Action 1.23 Sensibiliser les pilotes d’aéronefs et la DGAC à la présence
d’une avifaune patrimoniale sur la ZPS.
Rappel de l’objectif n°1 : p12.
Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux.
Rappel de la mesure : p26.
1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune d’intérêt
communautaire.
Le but de cette action est de minimiser autant que faire se peut l’impact des survols sur
l’avifaune patrimoniale.
Le rôle de l’animateur sera :
-
de prendre contact avec les structures organisatrices de survols de la
pointe du Hoc et avec la DGAC.
de mettre en place, en concertation, un plan de vol permettant de
garantir la quiétude nécessaire aux oiseaux patrimoniaux.
Comment :
Qui :
et avec qui :
Financement :
Priorité :
Nombre de jours
consacré à l’action :

Instruction et collaboration
Structure animatrice du DOCOB.
Sociétés organisatrices de survols de la pointe du Hoc et DGAC
Crédits État et FEADER.
Estimatif = 6 jours sur la période de mise en œuvre du DOCOB
(soit 1 jour par an)
Indicateur 1.23 : Nombre réunions avec les sociétés de survol et avec la DGAC.
- 59 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Actions 1.2
Action 1.24 Accompagner le GPD et la sécurité civile pour limiter
l’impact des opérations de déminage.
Rappel de l’objectif n°1 : p12.
Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux.
Rappel de la mesure : p27.
1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune d’intérêt
communautaire.
Le but de cette action est de minimiser autant que faire se peut l’impact des opérations
de déminage sur la ZPS.
Le rôle de l’animateur sera :
-
Comment :
Qui :
et avec qui :
Financement :
Priorité :
Nombre de jours
consacré à l’action :
d’être en relation avec le GPD, la sécurité civile et les
services de l’État.
d’assurer un suivi technique des opérations de
déminage en renseignant notamment sur les enjeux
ornithologiques du site (localisation des sites de
nidification).

Instruction et collaboration
Structure animatrice du DOCOB.
GPD, sécurité civile, DREAL, sous préfecture et préfecture maritime
Crédits État et FEADER.
Estimatif = 12 jours sur la période de mise en œuvre du DOCOB
(soit 2 jours par an)
Indicateur 1.24 : Nombre d’opérations de déminage ayant associé la structure animatrice.
- 60 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Actions 1.2
Action 1.25 Accompagner les pétitionnaires dans les démarches
d’évaluation des incidences.
Rappel de l’objectif n°1 : p12.
Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux.
Rappel de la mesure : p27.
1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune d’intérêt
communautaire.
Le but de cette action est d’aider les petits porteurs de projet (ceux n’ayant pas les
moyens suffisants pour faire appel à un bureau d’étude) à monter les dossiers
d’évaluation des incidences.
« Tout plan ou projet non directement lié ou nécessaire à la gestion d’un site mais susceptible
d'affecter ce site de manière significative, individuellement ou en conjugaison avec d'autres
plans et projets, fait l'objet d'une évaluation appropriée de ses incidences sur le site eu égard
aux objectifs de conservation de ce site. » « les autorités nationales compétentes ne marquent
leur accord sur ce plan ou projet qu'après s'être assurées qu'il ne portera pas atteinte à
l'intégrité du site concerné » (Art. 6.3 de la directive Habitats).
L’évaluation des incidences (Article R 414-23 du Code de l’Environnement) doit contenir
une présentation simplifiée du projet (avec état des lieux et justification), une carte, un plan de
situation détaillé, un exposé sommaire des raisons pour lesquelles le projet est susceptible ou
non d’avoir une incidence, et un exposé des mesures d’évitement, de réduction ou de
compensation envisagées le cas échéant.
Un formulaire de pré-évaluation est disponible sur le site de la DREAL de Basse-Normandie :
www.basse-normandie.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Formulaire_de_preeval_Manifs_sportives_240311_cle1ca17d.pdf
L’animateur du DOCOB de la ZPS assurera, en lien avec les services de l’état
compétents, les missions suivantes :
- relayer, auprès des pétitionnaires, l’information sur le dispositif d’évaluation des
incidences et sur les enjeux de la ZPS,
- « accompagner » les petits porteurs de projets dans leur démarche d’évaluation,
- apporter un éclairage aux services instructeurs.
Comment :
Qui :
et avec qui :
Financement :
Priorité :
Nombre de jours
consacré à l’action :

Instruction/collaboration, £cohérence réglementaire.
Structure animatrice du DOCOB.
Services instructeurs et pétitionnaires.
Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER).
Estimatif = 5 jours par an.
Indicateur 1.25 : Nombre d’évaluations des incidences ayant mobilisé la structure
animatrice.
- 61 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Actions 1.2
Action 1.26 Faire adopter la charte Natura 2000 et la développer.
Rappel de l’objectif n°1 : p12.
Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux.
Rappel de la mesure : p28.
1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune d’intérêt
communautaire.
Le but de cette action est d’affirmer la cohérence des pratiques sur le site avec les
objectifs de conservation.
Le rôle de l’animateur sera :
-
Comment :
Qui :
et avec qui :
Financement :
Priorité :
Nombre de jours
consacré à l’action :
de proposer aux propriétaires et aux usagers
concernés d’adopter la charte Natura 2000,
d’organiser des réunions permettant de
développer la charte.

Instruction, collaboration.
Structure animatrice du DOCOB.
DDTM et structures représentant les activités visées (CRPMEM, Ligue de vol
libre, etc.)
Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER)
Estimatif = 2 jours par an
Indicateur 1.26 : Nombre de signataires ayant adhéré à la charte.
- 62 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Actions 1.2
Action 1.27 Mener une évaluation du dérangement sur les espèces
d’intérêt communautaire.
Rappel de l’objectif n°1 : p12.
Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux.
Rappel de la mesure : p28.
1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune d’intérêt
communautaire.
Cette action a pour but d’évaluer précisément l’impact des activités humaines sur
l’avifaune de la ZPS.
Le rôle de l’animateur sera :
-
d’effectuer un suivi du dérangement lors de la première année de mise en œuvre
du DOCOB,
d’effectuer un suivi du dérangement lors de la sixième année de mise en œuvre du
DOCOB,
de réaliser une synthèse de ces deux suivis et de prévoir une adaptation des
mesures de gestion pour la révision du DOCOB.
Comment :
Qui :
et avec qui :
Financement :
Priorité :
Nombre de jours
consacré à l’action

Instruction et collaboration, Veille et suivi.
Structure animatrice du DOCOB.
SMCLEN et CG14
Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER) +
financement AAMP à étudier.
Estimatif = 7 jours par an, deux fois sur la période de mise en œuvre
du DOCOB (2 jours par an)
Indicateur 1.27 : Nombre de rapports publiés.
- 63 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Méthode de suivi (Valéry, 2010),
Comme préconisé par le MNHN, le suivi concernera, sur la ZPS, la réserve du GONm et ses
colonies de mouette tridactyle et de fulmar boréal.
La méthode de suivi retenue est la suivante. La mesure du dérangement se fera à deux
moments de la période de reproduction :
- période de ponte/incubation,
- période d’envol des jeunes.
Pour chacune de ces deux périodes, il faudra prévoir six déplacements (3 par beau temps et
3 par mauvais temps). Chaque série de jours sera ventilée de la manière suivante : 1 journée
de semaine « ordinaire », 1 journée de semaine de congé scolaire, 1 jour férié ou de week-end.
Au cours de chaque journée d’observations, noter tout événement généré par l’activité
humaine qui provoque une réaction de défense ou de fuite d’un animal, ou qui est susceptible
d’induire, de manière directe ou indirecte, une augmentation des risques de mortalité ou une
diminution du succès reproducteur pour les individus de la population considérée. Dans tous
les cas, il conviendra de noter la nature (e.g., piétons, quads, ULM…/ pour les aéronefs,
estimer l’altitude de vol), le nombre (pour chaque catégorie) et les motifs apparents
(promenade, chasse photographie, malveillance…) du dérangement.
- 64 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Actions 1.2
Action 1.28 Installer un panneau de sensibilisation sur l’aire
d’envol des pratiquants de vol libre.
Rappel de l’objectif n°1 : p12.
Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux.
Rappel de la mesure : p29.
1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune d’intérêt
communautaire.
Cette action a pour objectif de concilier la pratique du vol libre et la conservation de
l’avifaune.
-
Le rôle de l’animateur sera :
de participer à la conception du panneau en
partenariat avec la ligue de vol libre ;
d’assurer le suivi technique et administratif de la
réalisation de l’aménagement (demande de devis,
mobilisation du contrat Natura 2000, suivi de chantier,
etc.).
Les caractéristiques du panneau réalisé par le SMCLEN sont présentées sur le schéma
suivant. Concernant l’aménagement sur la commune de Vierville, des adaptations spécifiques
à la ZPS devront être apportées (apposition des logos Natura 2000, Europe, FEADER,
DREAL, etc.), par ailleurs une sensibilisation relative aux mouettes tridactyles et aux faucons
pèlerins devra être ajoutée.
Comment :
Qui :
et avec qui :
Financement :
 Instruction et collaboration, Travaux/Aménagement.
Propriétaire du site d’envol.
Structure animatrice du DOCOB, ICARE, ligue de vol libre, SMCLEN.
Crédits État et FEADER + autofinancement 20 % si collectivité.
Priorité :
Nombre de jours
consacré à l’action :
Contrat Natura 2000 :
Estimatif = 12 jours sur la période de mise en œuvre du DOCOB
(soit 2 jours par an)
Mobilisation de la mesure A32326P à étudier.
Indicateur 1.28 : Réalisation de l’action.
- 65 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Actions 1.2
1.29 Étudier la mise en place d’une signalétique spécifique en
crête de falaise.
Rappel de l’objectif n°1 : p12.
Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux.
Rappel de la mesure : p26.
1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune d’intérêt
communautaire.
Le but de cette action est de concilier la pratique du vol libre et la conservation de
l’avifaune.
Le rôle de l’animateur sera :
-
de définir le nombre et l’emplacement des
balises en partenariat avec la ligue de vol libre,
d’assurer le suivi technique et administratif de
la réalisation de l’aménagement (demande de
devis, mobilisation du contrat Natura 2000, suivi
de chantier, etc.).
Les caractéristiques des balises réalisées par le SMCLEN sont présentées sur le schéma
suivant.

Instruction et collaboration, Travaux/Aménagement.
Propriétaire des terrains concernés.
Structure animatrice du DOCOB, ICARE, ligue de vol libre, SMCLEN.
Crédits État et FEADER + autofinancement 20 % si collectivité.
Comment :
Qui :
et avec qui :
Financement :
Priorité :
Nombre de jours
consacré à l’action :
Contrat Natura 2000 :
Estimatif = 12 jours sur la période de mise en œuvre du DOCOB
(soit 2 jours par an)
La mesure A32326P pourra être mobilisée.
Indicateur 1.29 : Nombre de balises installées.
- 66 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Actions 1.2
Action 1.210 Élaborer et diffuser une plaquette de sensibilisation à
destination des usagers de l’estran.
Rappel de l’objectif n°1 : p12.
Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux.
Rappel de la mesure : p30.
1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune d’intérêt
communautaire.
Cette action a pour but de concilier les usages de l’estran et la conservation
de l’avifaune de la ZPS.
Le rôle de l’animateur sera :
-
-
de concevoir la plaquette en partenariat avec les
usagers et/ou leurs représentants (CRPMEM).
d’assurer le suivi technique et administratif de
la conception (demande de devis, mobilisation du
contrat Natura 2000, suivi de chantier, etc.),
d’assurer la diffusion de la plaquette,
s’intégrer dans le projet national « pêche à
pied » (VivArmor nature et IODDE).

Comment :
Instruction et collaboration
Structure animatrice du DOCOB.
CRPMEM, AAMP, VivArmor Nature, IODDE, DREAL et DDTM.
Crédits État et FEADER.
Qui :
et avec qui :
Financement :
Priorité :
Nombre de jours
consacré à l’action :
Estimatif = 12 jours sur la période de mise en œuvre du DOCOB
(soit 2 jours par an)
Indicateur 1.210 : Nombre de plaquettes diffusées.
- 67 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Actions 1.2
Action 1.211 Mettre en place des panneaux d’information sur les
zones d’accès à l’estran.
Rappel de l’objectif n°1 : p12.
Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux.
Rappel de la mesure : p30.
1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune d’intérêt
communautaire.
Cette action a pour but de concilier les usages de l’estran et la conservation de l’avifaune
de la ZPS.
Le rôle de l’animateur sera7 :
-
-
de concevoir les panneaux en
partenariat avec les usagers et/ou
leurs représentants (CRPMEM).
d’assurer le suivi technique et
administratif de la conception
(demande de devis, mobilisation
du contrat Natura 2000, suivi de
chantier, etc.),

Comment :
Instruction et collaboration
Structure animatrice du DOCOB.
Collectivités, CRPMEM, AAMP, DREAL et DDTM.
Crédit État + collectivité.
Qui :
et avec qui :
Financement :
Priorité :
Nombre de jours
consacré à l’action :
Estimatif = 12 jours sur la période de mise en œuvre du DOCOB
(soit 2 jours par an)
Indicateur 1.211 : Nombre de panneaux installés.
7
Le panneau présenté à titre d’exemple est celui de la ville de Concarneau.
- 68 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011.
Actions 1.2
Action 1.212 Élaborer et diffuser une plaquette de sensibilisation à
destination des pratiquants d’activités nautiques et des pêcheurs
embarqués.
Rappel de l’objectif n°1 : p12.
Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux.
Rappel de la mesure : p31.
1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune d’intérêt
communautaire.
Le but de cette action est de concilier les usages de la partie marine et la conservation de
l’avifaune.
Le rôle de l’animateur sera :
-
-
de concevoir la plaquette en partenariat avec le
CRPMEM ;
d’assurer le suivi technique et administratif de la
conception (demande de devis, mobilisation du
contrat Natura 2000, suivi de chantier, etc.),
assurer la diffusion la plaquette.

Comment :
Qui :
et avec qui :
Financement :
Priorité :
Nombre de jours
consacré à l’action :
Instruction et collaboration
Structure animatrice du DOCOB.
CRPMEM, DREAL, AAMP, DDTM.
Crédits État et FEADER.
Estimatif = 12 jours sur la période de mise en œuvre du DOCOB
(soit 2 jours par an)
Indicateur 1.212 : Nombre de plaquettes diffusées.
- 69 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011.
Actions 1.2
Action 1.213 Élaborer et mettre à jour une page Internet
spécifique à la ZPS.
Rappel de l’objectif n°1 : p12.
Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux.
Rappel de la mesure : p31.
1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune d’intérêt
communautaire.
Cette action a pour but d’informer largement avec un accès simple et rapide.
Le rôle de l’animateur sera :
-
de concevoir et d’actualiser la page internet en collaboration avec le responsable du
site internet du GONm ;
d’actualiser la page internet en collaboration avec le responsable du site internet du
GONm.
Comment :
Qui :
Et avec qui :
Financement :
Priorité :
Nombre de jours
consacré à l’action :

Instruction, collaboration.
Structure animatrice du DOCOB.
Personne en charge du site Internet du GONm.
Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER)
Estimatif = 12 jours sur la période de mise en œuvre du DOCOB
(soit 2 jours par an)
Indicateur 1.213 : Réalisation de l’action.
- 70 -
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Actions 1.2
Action 1.214 Organiser des animations à destination du grand
public et des scolaires.
Rappel de l’objectif n°1 : p12.
Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux.
Rappel de la mesure : p32.
1.2 Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune d’intérêt
communautaire.
Cette action a pour but d’informer et de sensibiliser la population locale aux enjeux de
la ZPS.
Le rôle de l’animateur sera d'organiser des
sorties sur le site et des animations permettant de
sensibiliser le public et notamment les jeunes scolaires
des écoles situées à proximité du site.
Comment :
Qui :
Et avec qui :
Financement :
Priorité :
Nombre de jours
consacré à l’action :
Communication, 
Instruction, collaboration.
Structure animatrice du DOCOB.
GONm, écoles.
Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER)
Estimatif = 5 jours par an.
Indicateur 1.214 : Nombre de sorties ou d’animations réalisés par la structure animatrice.
- 71 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011.
Actions 1.2
⇒ Récapitulatif de la Mesure 1.2 : Maitriser l’impact de la pression des activités
anthropiques sur l’avifaune d’intérêt communautaire.
Tableau IX : Récapitulatif des actions préconisées dans le cadre de la mesure 1.2.
Nombre de
jours
Actions
MO*
Financement
consacrés
aux actions
Priorité
1.21 Appuyer le Projet Potentiellement
Éligible (PPE) de création d’un APPB
envisagé dans le cadre de la SCAP.
2 jours
par an
1.22 Accompagner le Comité du
débarquement et éventuellement l’ABMC lors
de l’organisation des cérémonies de
commémoration du 6 juin 1944 sur le site de
la pointe du Hoc pour limiter les impacts sur
l’avifaune patrimoniale nicheuse.
2 jours
par an
1 jour
par an
1.24 Accompagner le GPD et la sécurité civile
pour limiter l’impact des opérations de
déminage.
2 jours
par an
1.25 Accompagner les pétitionnaires dans les
démarches d’évaluation des incidences.
5 jours
par an
1.26 Faire adopter la charte Natura 2000 et la
développer.
2 jours
par an
Intégré à la mission
d’animation du DOCOB
(Crédits État et FEADER) +
financement AAMP à étudier
2 jours
par an
1.28 Installer un panneau de sensibilisation
sur l’aire d’envol des pratiquants de vol libre.
Contrat Natura 2000 Mesure
A32326P mobilisable
2 jours
par an
1.29 Étudier la mise en place d’une
signalétique spécifique en crête de falaise.
Contrat Natura 2000 Mesure
A32326P mobilisable
2 jours
par an
Intégré à la mission
d’animation du DOCOB
(Crédits État et FEADER)
2 jours
par an
Intégré à la mission
d’animation du DOCOB
(Crédits État et FEADER)
1.23 Sensibiliser les pilotes d’aéronefs et la
DGAC à la présence d’une avifaune
patrimoniale sur la ZPS.
1.27 Mener une évaluation du dérangement
sur les espèces d’intérêt communautaire.
1.210 Élaborer et diffuser une plaquette de
sensibilisation à destination des usagers de
l’estran.
Structure
animatrice
du
DOCOB
1.211 Mettre en place des panneaux
d’informations sur les zones d’accès à
l’estran.
Crédit État + collectivité.
2 jours
par an
1.212 Élaborer et diffuser une plaquette
d’information à destination des pratiquants
d’activités nautiques et des pêcheurs
embarqués.
Crédits État et FEADER.
2 jours
par an
2 jours
par an
5 jours
par an.
1.213 Élaborer et mettre à jour une page
Internet spécifique à la ZPS.
1.214 Organiser des animations à destination
du grand public et des scolaires.
Intégré à la mission
d’animation du DOCOB
Au total, afin de garantir la mise en œuvre de la mesure 1.2, nous estimons qu’il est nécessaire
de prévoir environ 33 jours de travail pour l’animateur chaque année. Le financement de
ce temps de travail est intégralement pris en compte dans la mission d’animation du DOCOB.
- 72 -
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Actions 1.3
En préalable à la mesure 1.3 Assurer une cohérence administrative et technique sur la ZPS,
une des missions principales de l’animateur de la ZPS est de collaborer avec la DREAL
de Basse-Normandie.
Cette mission se traduira notamment par le fait d’informer la DREAL de BasseNormandie de la mise en œuvre du DOCOB et de participer aux réunions du réseau des
opérateurs Natura 2000.
Nous prévoyons six jours de travail par an pour que l’animateur de la ZPS assure cette
mission.
Action 1.31 Établir une nouvelle convention de gestion de la
réserve ornithologique de Saint-Pierre-du-Mont.
Rappel de l’objectif n°1 : p12.
Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux.
Rappel de la mesure : p33.
1.3 Assurer une cohérence administrative et technique sur la ZPS.
Cette action a pour but de pérenniser la gestion contractuelle de la réserve
ornithologique de Saint-Pierre-du-Mont.
La mission de l’animateur consistera à :
-
suivre l’évolution des acquisitions par le
Conseil Général du Calvados sur la ZPS,
entreprendre, une fois les transferts de
propriété effectués dans le cadre de la DUP de
la véloroute, les démarches pour établir une
nouvelle convention de gestion pour la
réserve ornithologique.
Cette convention quadripartite sera établie entre le GONm, le maire au nom de la commune
de Saint-Pierre-du-Mont, le nouveau propriétaire (CG 14) des terrains se situant à l’aplomb de
la colonie de mouettes tridactyles de Saint-Pierre-du-Mont et le gestionnaire des terrains du
CG 14, à savoir le SMCLEN.
Comment :
Qui :
et avec qui :
Priorité :

Instruction/collaboration
GONm.
Mairie de Saint-Pierre-du-Mont, CG14, SMCLEN et structure animatrice
du DOCOB.
NB : Une convention du même type pourrait être envisagée, avec les mêmes modalités, sur la
colonie de mouettes tridactyles d’Englesqueville-la-Percée.
Indicateur 1.31 : Date de signature de la nouvelle convention.
- 73 -
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Actions 1.3
Action 1.32 Effectuer les démarches pour étendre la ZPS au
secteur de Grandcamp et réajuster le périmètre en haut de falaise.
Rappel de l’objectif n°1 : p12.
Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux.
Rappel de la mesure : p33.
1.3 Assurer une cohérence administrative et technique sur la ZPS.
Ajuster le périmètre de la ZPS pour plus de cohérence écologique.
La proposition d’extension de la ZPS concernera :
-
le secteur du platier de Grandcamp-Maisy,
les limites de la DUP prise dans le cadre de la
création de la véloroute.
Le rôle de l’animateur sera :
-
de suivre l’avancement des acquisitions par le CG14,
une fois ces acquisitions réalisées, de proposer une actualisation du périmètre de la
ZPS en haut de falaise,
et enfin, de fournir aux services de l’Etat les justifications nécessaires pour
étendre la ZPS au platier de Grandcamp-Maisy et réajuster le périmètre de la
ZPS en haut de falaise.
Comment :
Qui :
et avec qui :
Financement :
Priorité :
Nombre de jours
consacré à l’action :

Instruction/collaboration.
Structure animatrice du DOCOB.
AAMP, DREAL, DDTM, autorités administratives.
Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER).
12 jours sur la période de mise en œuvre du DOCOB.
(soit 2 jours par an)
Indicateur 1.32 : Évolution de la superficie et des limites de la ZPS.
- 74 -
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Actions 1.3
Action 1.33 Inscrire la ZPS dans un réseau cohérent d’AMP et en
particulier de ZPS.
Rappel de l’objectif n°1 : p12.
Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux.
Rappel de la mesure : p36.
1.3 Assurer une cohérence administrative et technique sur la ZPS.
La première « action » consistera, pour l’animateur de la ZPS, à
travailler en lien étroit avec l’Agence des Aires Marines
Protégées (et notamment avec la personne en charge des sites
Natura 2000 en mer) et les autres gestionnaires d’Aires Marines
Protégées.
Ce travail consistera notamment à participer aux réunions des opérateurs Natura 2000 et aux
réunions organisées dans le cadre de la gestion des AMP. Un travail de collaboration visant à
définir des mesures de gestion concrètes, en faveur du patrimoine ornithologique, sur la
partie marine de la ZPS devra également être mené en fonction de la définition de ces
mesures par les services administratifs concernés (mise en place des cahiers des charges).
Rappelons que l’Agence des Aires Marines Protégées et le CRPMEM, sont les structures en
charge de l’élaboration du DOCOB de la ZPS « Baie de Seine Occidentale ». Cette ZPS est
frontalière à la ZPS « Falaise du Bessin Occidental », ainsi le travail de partenariat prendra
une importance supplémentaire pour la cohérence des actions à mettre en œuvre dans les
années à venir.
Comment :

Qui :
et avec qui :
Financement :
Instruction/collaboration.
Structure animatrice du DOCOB.
AAMP, DREAL, autorités administratives.
Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER).
Priorité :
Nombre de jours
consacré à l’action :
12 jours sur la période de mise en œuvre du DOCOB.
(soit 2 jours par an)
Indicateur 1.33 : Nombres de contacts avec l’AAMP concernant la gestion de la ZPS.
- 75 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011.
⇒ Récapitulatif de la Mesure 1.3 : Assurer une cohérence administrative et technique sur
la ZPS.
Tableau X : Récapitulatif des actions préconisées dans le cadre de la mesure 1.2.
Nombre de
jours
Opération
MO*
Financement
consacré aux
actions
-
1.31 Établir une nouvelle
convention de gestion de la
réserve ornithologique.
1.32 Effectuer les démarches
pour étendre la ZPS au
secteur de Grandcamp et
réajuster le périmètre en
haut de falaise.
1.33 Inscrire la ZPS dans un
réseau cohérent d’AMP et en
particulier de ZPS.
Priorité
Structure animatrice
du DOCOB
Intégré à la mission
d’animation du DOCOB
(Crédits État et
FEADER)
6 jours par an.
GONm
-
-
2 jours par an
Structure animatrice
du DOCOB
Intégré à la mission
d’animation du DOCOB
(Crédits État et
FEADER)
2 jours par an
Au total, afin de garantir la mise en œuvre de la mesure 1.3, nous estimons qu’il est nécessaire
de prévoir environ 10 jours de travail pour l’animateur chaque année. Le financement de
ce temps de travail est intégralement pris en compte dans la mission d’animation du DOCOB.
- 76 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011.
Actions 1.4
Action 1.41 Répondre aux sollicitations de l’Etat en cas de
déclenchement des volets Polmar Mer et Polmar Terre.
Rappel de l’objectif n°1 : p12.
Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux.
Rappel de la mesure : p37.
1.4 Contribuer aux démarches de gestion des pollutions marines.
Participer aux réseaux de veille et de gestion des pollutions marines et garantir la prise
en compte du patrimoine naturel de la ZPS.
En cas de pollution marine de grande ampleur, le dispositif ORSEC peut
être déclenché par les Préfets de département et/ou maritime, engageant
alors les moyens de l’État dans la gestion de crise destinée à apporter une
réponse pour la sécurité des personnes et à résorber l’impact de la
pollution sur les milieux et les usages.
Dans le cadre de la révision du volet POLMAR Terre du dispositif
ORSEC, les DREAL sont notamment chargées de la réalisation d’un atlas
de sensibilité, annexe à porter au plan de secours, permettant d’apporter
des informations sur la vulnérabilité du littoral relativement aux aspects
géomorphologiques, écologiques et socio-économiques.
Le rôle de l’animateur de la ZPS sera :
-
de participer aux réunions organisées dans le cadre du dispositif à la demande de
l’État,
de veiller à la bonne prise en compte du patrimoine ornithologique de la ZPS
dans la révision ou l’élaboration des volets Polmar Terre et Mer, en apportant
notamment des données récentes relatives à l’utilisation spatio-temporelle de la ZPS
par l’avifaune patrimoniale.

Comment :
Instruction et collaboration
Structure animatrice du DOCOB.
Services de l’État.
Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et
FEADER).
Qui :
et avec qui :
Financement :
Priorité :
Nombre de jours
consacré à l’action :
Estimatif = 1 jour par an.
Indicateur 1.41 : Nombre de pollutions marines.
- 77 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011.
Actions 1.4
Action 14.2 Participer au réseau de correspondants « Pollutions
marines et littoral » animé par le Conservatoire du Littoral.
Rappel de l’objectif n°1 : p12.
Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux.
Rappel de la mesure : p37.
1.4 Contribuer aux démarches de gestion des pollutions marines.
Participer aux réseaux de veille et de gestion des pollutions marines et garantir la prise
en compte du patrimoine naturel de la ZPS.
En cas de pollution de faible ampleur, les collectivités locales (communes) sont chargées de la
réponse dans la limite de leur capacité de réaction. Elles peuvent prévoir l’organisation de
crise dans l’écriture des Plans Communaux de Sauvegarde (PCS), identifiant les enjeux,
risques et réponses. L’état de référence du patrimoine naturel littoral (projet Pollutions
marines et Littoral, 2007-2008) propose une identification de la vulnérabilité du patrimoine
naturel littoral, et notamment de l’avifaune côtière, à des échelles exploitables localement ou à
une échelle élargie. Des cartes opérationnelles, dont celle présentée précédemment (Carte 23
du Tome I), illustrent les enjeux patrimoniaux et proposent des recommandations
environnementales associées en cas d’intervention (emplacements proscrits pour l’installation
de chantiers en zone naturelle, proposition de chemins d’accès et de circulation sur la côte,
aires de stockages primaires, etc.).
Ces documents :
- mettent en avant une vulnérabilité écologique hiérarchisée sur le littoral, au regard de ses
fonctionnalités pour l’expression d’une flore et faune littorales d’intérêt à des échelles locales,
- permettent donc d’orienter les actions de dépollution respectueuses des enjeux identifiés.
Le rôle de l’animateur de la ZPS sera :
-
Comment :
Qui :
et avec qui :
Financement :
de participer aux réunions organisées dans le cadre du
réseau,
de veiller à la bonne prise en compte du patrimoine
ornithologique de la ZPS dans la révision ou l’élaboration
des plans communaux de sauvegarde en apportant notamment
des données récentes relatives à l’utilisation spatio-temporelle
de la ZPS par l’avifaune patrimoniale.

Instruction/collaboration
Structure animatrice du DOCOB.
Conservatoire du Littoral, collectivités territoriales concernées.
Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER).
Priorité :
Nombre de jours
consacré à l’action :
Estimatif = 1 jour par an.
Indicateur 1.42 : Nombre de réunions dans le cadre du réseau de correspondants
« pollutions marines et littorales ».
- 78 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011.
Actions 1.4
Action 14.3 Participer au réseau EcoQo.
Rappel de l’objectif n°1 : p12.
Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux.
Rappel de la mesure : p37.
1.4 Contribuer aux démarches de gestion des pollutions marines.
Participer aux réseaux de veille et de gestion des pollutions marines et garantir la prise
en compte du patrimoine naturel de la ZPS.
L’animateur du site veillera pour cette action, en collaboration avec le conservateur
de la réserve de Saint-Pierre-du-Mont et le coordinateur France du réseau :
-
-
à participer aux réunions régionales
annuelles organisées dans le cadre du
dispositif,
à faire remonter les informations spécifiques
à la ZPS,
Le recensement des oiseaux échoués se déroule chaque année lors d’une journée du dernier
week-end de février, la participation à ce recensement fait l’objet d’une mesure de suivi
spécifique (Action 21.3).
Comment :
Qui :
et avec qui :
Financement :
Priorité :
Nombre de jours
consacré à l’action :

Instruction/collaboration, Veille/suivi.
Structure animatrice du DOCOB.
AAMP, le coordinateur France du réseau, le conservateur de la réserve.
Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER).
Estimatif = 1 jour par an.
Indicateur 1.41 : Nombre de réunions suivies dans le cadre du réseau EcoQo.
- 79 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Actions 1.4
⇒ Récapitulatif de la Mesure 1.4 : Contribuer aux démarches de gestion et d’évaluation
des pollutions marines.
Tableau XI : Récapitulatif des actions préconisées dans le cadre de la mesure 1.4.
Nombre de
jours
Opération
MO*
Financement
consacré aux
actions
Priorité
14.1 Répondre aux
sollicitations de l’Etat
en cas de
déclenchement des
volets Polmar Mer et
Polmar Terre.
Structure animatrice du
DOCOB
Intégré à la mission
d’animation du DOCOB
(Crédits État et
FEADER)
1 jour par an
14.2 Participer au
réseau de
correspondants
« Pollutions marines
et littoral »
Structure animatrice du
DOCOB
Intégré à la mission
d’animation du DOCOB
(Crédits État et
FEADER)
1 jour par an
14.3 Participer au
réseau EcoQo sur la
ZPS.
Structure animatrice du
DOCOB
Intégré à la mission
d’animation du DOCOB
(Crédits État et
FEADER)
1 jour par an
Au total, afin de garantir la mise en œuvre de la mesure 1.4, nous estimons qu’il est nécessaire
de prévoir trois jours de travail pour l’animateur chaque année. Le financement de ce
temps de travail est intégralement pris en compte dans la mission d’animation.
- 80 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Actions 2.1
Action 2.11 Poursuivre et pérenniser les recensements annuels des
oiseaux nicheurs.
Rappel de l’objectif n°2 : p39.
Poursuivre et approfondir les programmes de connaissances et de suivis de l’avifaune
d’intérêt communautaire.
Rappel de la mesure : p43.
2.1 Poursuivre et pérenniser les suivis existants.
Poursuivre l’acquisition de données relatives aux nicheurs de la ZPS.
Les espèces concernées par les recensements sont :
- La mouette tridactyle,
- Le fulmar boréal,
- Le faucon pèlerin,
- Le cormoran huppé,
- Les goélands argenté et brun.
Les protocoles de suivi sont rappelés ci-après.
-
Le rôle de l’animateur sera :
de veiller à la bonne organisation des suivis en partenariat avec le conservateur de la
réserve de Saint-Pierre-du-Mont et le garde/technicien du GONm ;
de participer aux recensements ;
de réaliser une synthèse annuelle ;
Comment :
Qui :
et avec qui :
Financement :
Priorité :
Nombre de jours
consacré à l’action :

Instruction/collaboration, Veille/suivi.
Structure animatrice du DOCOB, bénévoles et salariés du GONm.
AAMP.
Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER) +
AESN, financement AAMP à étudier et autofinancement GONm.
Estimatif = 16 jours par an
(2 journées d’organisation + 13 jours de suivi + 1 jour de rédaction).
Indicateur 2.11 : Publication du rapport relatif à la nidification sur la ZPS.
- 81 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011.
Actions 2.1
Méthode globale du suivi des oiseaux nicheurs par le haut de la
falaise :
Un suivi régulier, identique à celui réalisé avant la mise en œuvre du DOCOB (3 passages
par mois de mars à août soit 18 passage sur la période de reproduction), est préconisé par
le haut de la falaise.
Ce suivi permet d’apporter des informations complémentaires au recensement exhaustif
effectué par le pied de la falaise.
L’observateur parcourt le haut de la falaise et profite des vues plongeantes sur la paroi. Ce
suivi régulier permet, avec un dérangement limité :
-
d’étudier la phénologie des nicheurs de la ZPS et notamment d’ajuster la date du
recensement des colonies de mouettes tridactyles si besoin (par exemple dans le cas de
pontes plus tardives) ;
-
de rechercher des indices de reproduction complémentaires aux suivis réalisés en
pied de falaise afin d’affiner l’évaluation des populations (nombre de couples de
cormoran huppé, de fulmar boréal, de goélands) et celle du taux de succès
reproducteur (jeunes fulmars) non visibles depuis le pied de la falaise.
-
d’enregistrer des données complémentaires sur la reproduction (présence de
jeune, d’œufs, etc. ; relations interspécifiques ; causes d’échecs).
-
de suivre précisément la reproduction du faucon pèlerin
-
d’effectuer une surveillance du site.
Méthode globale du recensement des oiseaux nicheurs par le pied de
la falaise :
Cette méthode est la seule qui permet un recensement exhaustif des oiseaux nicheurs. La
totalité du linéaire côtier de la ZPS est parcouru au niveau de l’estran deux fois par an, à
pied, sur deux jours consécutifs ou rapprochés, à marée descendante ou à marée basse en
fonction des conditions. Pour des raisons de sécurité au minimum deux observateurs sont
mobilisés.
- les passages à la mi-juin :
Le comptage effectué autour de la mi-juin (si possible la deuxième semaine de juin si la
phénologie classique est observée, sinon la date est adaptée notamment en cas de retard de
nidification chez les mouettes tridactyles) permet de dénombrer précisément les couples
nicheurs de mouettes tridactyles (Nid Apparemment Occupé : NAO), les Sites Apparemment
Occupés (SAO) par les fulmars, les couples de faucon pèlerin, de goélands et de cormorans.
Un passage plus avancé dans la saison serait nécessaire pour cette dernière espèce dont la
reproduction est particulièrement précoce.
La première journée est souvent consacrée au recensement des oiseaux de l’est de la ZPS au
départ de la descente aménagée de Saint-Pierre-du-Mont et la seconde, à celui des oiseaux de
l’ouest de la ZPS (dont la réserve de Saint-Pierre-du-Mont).
- 82 -
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Actions 2.1
Au fur et à mesure de l’avancement sur le platier, des secteurs à recenser sont définis à l’aide
de repères topographiques (corniches, failles, replats, etc.) ou tout autre élément permettant de
délimiter « clairement » ces zones (îlot de végétation, etc.). Chaque observateur, muni d’une
paire de jumelles, dénombre alors sur la paroi le nombre de SAO, de couples ou de nids
occupés (en fonction des espèces), puis les observateurs confrontent leurs résultats. Si deux
observateurs recensent c’est la moyenne des deux chiffres qui est retenue. S’il y a trois
observateurs ce sont les effectifs les plus proches qui sont considérés pour cela. En tout état de
cause si l’écart est trop important entre les résultats de deux observateurs, le comptage est
refait. Au final, la somme des effectifs sur chaque secteur donne l’effectif global.
- le passage lors de la première quinzaine d’août :
Le passage effectué lors de la première quinzaine d’août permet quant à lui d’évaluer la
production des fulmars, c’est-à-dire le nombre moyen de jeunes (considéré à l’envol) par
couple nicheur en parcourant l’ensemble de la ZPS.
Méthode de décompte des couples de fulmars nicheurs (GISOM, 2009) :
Rappel du calendrier de présence et de reproduction.
janv
févr
mars
avr
mai
juin
juil
août
sept
oct
nov
déc
- Méthode de dénombrement :
La période optimale de recensement correspond aux deux semaines centrales de l’incubation,
lorsque les reproducteurs couvent, que de nombreux partenaires sont présents ensemble sur
les sites, et que la probabilité d’absence des reproducteurs en échec précoce est la plus faible.
C’est durant les deux semaines centrales du mois de juin qu’il est préconisé de réaliser les
comptages. Il faut dénombrer le nombre de sites apparemment occupés (SAO).
Le site apparemment occupé (SAO) est défini
selon quelques critères précis (cf. photo ci-contre) :
- comportement de l’oiseau : présence d’un individu
en position d’incubation ;
- caractéristiques physiques du site : site
suffisamment horizontal et jugé assez large pour
recevoir un œuf (2 oiseaux sur un site = 1 SAO).
On parlera de SAR (Site Avec Reproduction) si la
reproduction est prouvée sur le site durant la saison
et de SARi (Site Avec Reproduction identifiable),
c'est-à-dire le site pour lequel une preuve de
reproduction est visible le jour de l’observation
(œuf, poussin, bout de coquille, etc.).
Si possible, des informations complémentaires
seront collectées : nombre d’adulte par site (0,1 ou
2), la présence d’un œuf (couvé, non couvé, cassé)
ou d’un poussin (avec adulte ou seul, vivant ou
mort).
- 83 -
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Actions 2.1
Méthode d’évaluation de la production de jeunes fulmars :
En plus du décompte des SAO, un suivi de la production des jeunes fulmars est réalisé au
mois d’août (entre le 10 et le 208) lors de deux journées consécutives. Il s’agit alors de
calculer le nombre moyen de jeunes menés à l’envol par couple nicheur. Le fulmar ne
pondant qu’un seul œuf, la production donne automatiquement le taux de succès, c'est-à-dire,
le pourcentage de couples élevant au moins un jeune à l’envol.
Tous les grands poussins (incluant ceux avec encore du duvet mais ayant atteint la taille des
adultes voir critère d’âge) peuvent être considérés comme potentiellement produits. Noter
également la présence éventuelle de poussins plus jeunes qui nécessiteront si possible une
visite ultérieure.
Calcul de la production :
Le rapport entre le nombre de jeunes potentiellement produits (NBJ) et le nombre de couples
nicheurs (NBC) fournira une estimation de la production, en nombre de jeunes par couple
nicheur, c'est-à-dire par SAO (PROD = NBJ/NBC)
Critère d’âge chez le fulmar boréal :
Lors des observations noter la classe d’âge des poussins en utilisant les abréviations
suivantes : P1 à P4
P1 (Petit Poussin PP à Poussin Moyen PM), jusqu’à 15 à 20 jours,
P2 (Poussin moyen à grand poussin), entre 15-20 et 30-35 jours,
P3 (Grand Poussin GP),
P4 (JV grand jeune).
Pour rappel, la carte de répartition des effectifs nicheurs de fulmar, établie sur la période
2004-2009 (Carte 32, Tome I), indique que l’ensemble des secteurs de la ZPS accueille cette
espèce.
8
Au-delà du 20 août, le risque de sous estimation augmente car les premiers départs peuvent s’être déjà produits.
- 84 -
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Actions 2.1
Méthode de décompte des couples nicheurs de mouettes tridactyles :
Rappel du calendrier de présence et de reproduction.
janv
-
févr
mars
avr
mai
juin
juil
août
sept
oct
nov
déc
Méthode de dénombrement :
Concernant les mouettes tridactyles le
dénombrement s’effectue le même jour que
pour les fulmars (deux jours consécutifs durant
deux semaines centrales du mois de juin, la
période
la
plus
favorable
étant
généralement la première quinzaine de juin)
et de la même façon à une différence près, on
parle de NAO (Nid Apparemment Occupé). En
effet, contrairement au fulmar, les nids de
mouettes tridactyles sont bien visibles sur les
parois. Le nid sera considéré comme occupé si
son aspect témoigne d’un rechargement récent
(algues, fientes, etc.) ou si un adulte l’occupe. Les ébauches de nid qui font office de
« reposoir » ne sont pas comptées. Pour rappel, la carte de répartition des effectifs nicheurs
de mouette tridactyle, établie sur la période 2004-2009 (Carte 31, Tome I), localise les deux
secteurs de la ZPS qui accueillent cette espèce.
Le tableau suivant (Tableau XII) récapitule les suivis actuellement réalisés et à poursuivre
lors de la mise en œuvre du DOCOB en période nuptiale, il comprend :
- les fréquences d’observation,
- le nombre de passage à effectuer,
- le type de suivi,
- les principales espèces à suivre,
- l’estimation du temps passé et le nombre de personnes à mobiliser.
Tableau XII : Suivis ornithologiques à réaliser en période nuptiale.
Pied de falaise
(platier)
Oiseaux
nicheurs
des
falaises
Haut de
falaise
Lieu
d’observation
Total
Nombre
de
passages
Suivis
3 par mois
(de mars à août)
18
Phénologie,
Observations
complémentaires,
Surveillance
1 par an
(2 jours consécutifs
mi-juin)
1
Recensement global
1 par an
(2 jours consécutifs
la première
quinzaine d’août)
1
Succès reproducteur
(nombre de jeunes)
Fréquence
20
Espèces
suivies
Mouette tridactyle,
Fulmars boréal
(SAO), Faucon
pèlerin, goélands
argenté et brun,
cormoran huppé
Mouette tridactyle
(NAO), Fulmar
boréal (SAO),
Faucon pèlerin,
goélands et
cormorans
Jeunes fulmars
(SARi)
Temps
Nombre
de
personnes
9 jours
1-2
2 jours
Min. 2
2 jours
Min. 2
13 jours
- 85 -
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Actions 2.1
Action 2.12 Poursuivre et pérenniser les recensements annuels des
oiseaux en période internuptiale.
Rappel de l’objectif n°2 : p39.
Poursuivre et approfondir les programmes de connaissances et de suivis de l’avifaune
d’intérêt communautaire.
Rappel de la mesure : p43.
2.1 Poursuivre et pérenniser les suivis existants.
Poursuivre l’acquisition de données relatives aux hivernants de la ZPS.
Les espèces particulièrement concernées par les recensements sont :
- Les plongeons catmarin et arctique,
- Le grand cormoran et le cormoran
- Les grèbes esclavon et huppé,
huppé,
- L’aigrette garzette,
- La macreuse noire,
- Le faucon pèlerin
- Le harle huppé,
- Les mouettes mélanocéphale et
- Les goélands argenté, brun et
pygmée,
marin,
- La sterne caugek,
- La mouette tridactyle,
- Le puffin des Baléares,
- Le guillemot de Troïl,
- Le fulmar boréal,
- Le pingouin torda.
- Le fou de Bassan,
Les protocoles de suivi sont rappelés ci-après.
Le rôle de l’animateur sera :
-
de veiller à la bonne organisation des comptages en partenariat avec le conservateur
de la réserve de Saint-Pierre-du-Mont et le garde/technicien du GONm ;
de participer aux recensements ;
d’aider à la réalisation de synthèses ;
Comment :
Qui :
et avec qui :
Financement :
Priorité :
Nombre de jours
consacré à l’action :

Instruction/collaboration, Veille/suivi.
Structure animatrice du DOCOB, bénévoles et salariés du GONm.
AAMP.
Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER)
+ autofinancement GONm, AESN et financement AAMP à étudier.
Estimatif = 10 jours par an
(2 journées d’organisation + 7 jours de suivi + 1 journée de rédaction).
Indicateur 2.12 : Nombre de jours de suivi en période internuptiale sur la ZPS.
- 86 -
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Actions 2.1
Méthode de recensement des oiseaux hivernants et migrateurs en
stationnement sur la ZPS :
Les dénombrements mensuels en période internuptiale (septembre à février) sont réalisés en
effectuant six points fixes d’observation en haut de falaise à partir des endroits facilement
accessibles en voiture ou à pied (pointe du Hoc). Le faible espacement de ces points et leur
accessibilité aisée limitent l’éventualité de mouvement des oiseaux entre deux décomptes.
Ainsi, les risques d’erreurs par double comptage sont réduits (Carte 3).
Les recensements sont effectués par un seul observateur parfois deux ; dans ce cas on parlera
d’un recensement concerté, chaque observateur ayant alors en charge trois points
d’observation consécutifs.
La zone marine se situant face aux points d’observation est balayée à la longue vue
en prenant soin de prendre des repères et des distances d’observation, ce qui permet d’éviter
les doubles décomptes.
Les oiseaux présents sur la mer sont identifiés et dénombrés. Leurs comportements sont
généralement notés (posé, en pêche, en vol, etc.).
Les oiseaux posés sur la falaise sont aussi recensés et notamment sur la réserve de SaintPierre-du-Mont dont la paroi est entièrement visible depuis le haut de falaise. Ceci nécessite
cependant, d’une part, l’observation depuis deux autres points qui ne figurent pas sur la carte,
et d’autre part le parcours du linéaire situé entre le point dit du « chemin du Hameau
Lefèvre » et la Pointe du Hoc.
Un recensement des oiseaux au dortoir (cormorans et laridés, mouette mélanocéphale tout
particulièrement) est effectué au moins une fois dans la saison, lors d’une journée ou de deux
demi-journées :
- pour les cormorans, c’est mi-décembre voire mi-janvier que le recensement a lieu,
- pour les mouettes mélanocéphales, un comptage peut avoir lieu à la même période.
Il est aussi intéressant de compter les oiseaux précités en journée au reposoir de marée haute
lors des comptages mensuels. Notons que le reposoir/dortoir de mouettes mélanocéphales est
généralement hors ZPS (à son extrémité ouest) mais que ces oiseaux fréquentent de toute
manière le périmètre de la ZPS (cf. proposition d’extension).
Les six points d’observation sont :
- le chemin du Moulin de Cricqueville (Cricqueville-en-Bessin),
- la pointe du Hoc (Cricqueville-en-Bessin),
- le chemin du Hameau Lefèvre (Saint-Pierre-du-Mont),
- le chemin de Valmont (Englesqueville-la-Percée),
- le chemin à l'Est du Bec du Mont (Louvières),
- la jetée de Vierville (Vierville-sur-mer).
- 87 -
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Actions 2.1
Carte 3 : Localisation des points fixes d’observation sur la ZPS.
Méthode de recensement des oiseaux en migration active :
Le guet à la mer est une méthode d’observation qui consiste à dénombrer en mer les oiseaux
en migration active (en vol orienté) à partir d’un point fixe et à l’aide d’une longue vue.
Sur la ZPS, le suivi des flux migratoires est effectué à partir du point fixe dit du « chemin du
moulin de Cricqueville ». En moyenne, 100 demi-journées de guet à la mer sont réalisées par
le conservateur de la réserve chaque année.
Il est important de mentionner que ce suivi concerne principalement des oiseaux de passage
(dont les anatidés qui ne sont pas expressément visés par le DOCOB) et pour lesquels la ZPS
ne constitue pas forcément un milieu fonctionnel à proprement parler. Aussi, le temps
consacré à ce suivi n’est pas pris en compte dans le nombre de jours consacrés à l’action.
- 88 -
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Actions 2.1
Le tableau suivant (Tableau XIII) récapitule les suivis actuellement réalisés et à poursuivre
lors de la mise en œuvre du DOCOB en période internuptiale, il comprend :
- les périodes d’observation,
- les fréquences d’observation,
- le nombre de passages à effectuer,
- le type de suivi,
- les principales espèces à suivre,
- l’estimation du temps passé et le nombre de personnes mobilisées.
Oiseaux
hivernants
et/ou de
passage
Lieu
d’observation
Fréquence
Haut de falaise
Tableau XIII : Suivis ornithologiques à réaliser en période internuptiale.
1 par mois
(de septembre à février)
+ 1 passage dortoir
Total
Nombre
de
passages
Suivis
Espèces suivies
Temps
Nombre
de
personnes
7
Hivernants,
Passage,
nicheurs
précoces
Mouette tridactyle,
fulmar boréal (SAO),
faucon pèlerin, laridés
et cormorans,
plongeons, grèbes,
harles…
7 jours
1-2
7
7 jours
- 89 -
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Actions 2.1
Action 2.13 Poursuivre et pérenniser le recensement des oiseaux
échoués.
Rappel de l’objectif n°2 : p39.
Poursuivre et approfondir les programmes de connaissances et de suivis de l’avifaune
d’intérêt communautaire.
Rappel de la mesure : p43.
2.1 Poursuivre et pérenniser les suivis existants.
Évaluer l’impact des pollutions marines sur l’avifaune.
Le rôle de l’animateur sera :
-
-
Comment :
Qui :
Et avec qui :
Financement :
Priorité :
Nombre de jours
consacré à l’action
de veiller à la bonne organisation des
recensements sur la ZPS, en partenariat
avec le conservateur de la réserve, et le
coordinateur national ;
de participer au recensement et de
réaliser la synthèse annuelle du
recensement sur la ZPS.

Instruction/collaboration, Veille/suivi.
Structure animatrice du DOCOB.
Partenariat AAMP à confirmer.
Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER)
+ autofinancement GONm, financement AAMP à étudier.
Estimatif = 2 jours par an
(1 journée de recensement + 1 journée de synthèse).
Méthode de recensement :
Le platier de la ZPS est parcouru par deux observateurs au minimum à marée basse chaque
année lors d’une journée du dernier week-end de février.
Les oiseaux trouvés morts sont collectés (au préalable une autorisation administrative devra
être accordée) et stockés dans un congélateur ou transmis au coordinateur national du
programme de suivi.
Il est nécessaire de rappeler que le ramassage d’espèces protégées nécessite une autorisation
administrative.
Il conviendra de faire figurer sur les outils d’information et de communication relatifs à la
ZPS (cf. infra) les coordonnées des personnes à prévenir en cas de découverte d’oiseaux
échoués sur la ZPS.
Indicateur 2.11 : Publication du rapport relatif aux oiseaux échoués sur la ZPS.
- 90 -
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Actions 2.1
⇒ Récapitulatif de la Mesure 2.1 « Poursuivre et pérenniser les suivis existants » :
Tableau XIV : Récapitulatif des actions préconisées dans le cadre de la mesure 2.1.
Nombre de
Opération
MO*
Financement
jours consacré
aux actions
2.11 Poursuivre et
pérenniser les
recensements annuels
des oiseaux nicheurs
2.12 Poursuivre et
pérenniser les
recensements annuels
des oiseaux en
période internuptiale.
2.13 Poursuivre et
pérenniser le
recensement des
oiseaux échoués.
Structure animatrice du
DOCOB
Intégré à la mission
d’animation du DOCOB
(Crédits État et FEADER) +
financement AAMP à étudier
Priorité
16 jours par an
10 jours par an
2 jours par an
Nous estimons que 28 jours par an seront nécessaires à l’animateur pour mener à bien la
réalisation des actions prévues par la mesure 2.1.
- 91 -
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Actions 2.2
Action 2.21 Réaliser une campagne d'échantillonnage en mer.
Rappel de l’objectif n°2 : p39.
Poursuivre et approfondir les programmes de connaissances et de suivis de l’avifaune
d’intérêt communautaire.
Rappel de la mesure : p44.
2.2 Renforcer et développer les suivis ornithologiques.
Accroître la connaissance de l’avifaune sur la partie marine de la ZPS.
Le rôle de l’animateur sera :
-
-
de veiller, en partenariat avec les personnes retenues pour effectuer les sorties (école
de voile, association de pêcheurs plaisanciers, etc.), à la bonne organisation des
suivis,
d’effectuer les suivis en mer,
de réaliser le bilan des suivis.
Comment :
Qui :
et avec qui :
Financement :
Priorité :
Nombre de jours
consacré à l’action

Instruction/collaboration, Veille/suivi.
Structure animatrice du DOCOB.
AAMP.
Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER)
+ financement AAMP à étudier.
Estimatif = 12 jours la première année de mise en œuvre du DOCOB.
(soit 2 jours par an)
Indicateur 2.21 : Publication du bilan relatif aux sorties en mer sur la ZPS.
Méthode de recensement en mer :
Le suivi consistera à mener la première année de mise en œuvre du DOCOB, si possible au
cours de la première décade de chaque mois, un recensement spatio-temporel des oiseaux
de la partie marine de ZPS.
Ces recensements seront effectués par bateau en suivant des transects prédéfinis.
Durant les transects, l’observateur note les contacts d’oiseaux se situant à moins de 200 m de
part et d’autre du bateau. Les principales informations relevées sont les suivantes : nom
exact de l’espèce (sp. si la détermination est incertaine), âge : juvénile, immature ou adulte si
cela est possible, phase de couleur si nécessaire (fulmar par exemple), nombre d’individus de
l’espèce considérée, activité : au repos (posé sur l’eau), en vol, en pêche (en vol ou posé sur
l’eau), estimation de la hauteur et de la direction du vol.
Il est important de noter dès à présent que l’observation des oiseaux en mer est assez difficile
et dépendante des conditions météorologiques. Ainsi, toute appréciation de la distance ou de
la hauteur de vol doit être effectivement considérée comme une estimation et non une mesure
exacte. Un comptage simultané depuis la côte permettra de confronter les résultats.
- 92 -
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Actions 2.2
Action 2.22 Réaliser un suivi régulier de l’avifaune en mer.
Rappel de l’objectif n°2 : p39.
Poursuivre et approfondir les programmes de connaissances et de suivis de l’avifaune
d’intérêt communautaire.
Rappel de la mesure : p44.
2.2 Renforcer et développer les suivis ornithologiques.
Accroître la connaissance de l’avifaune sur la partie marine de la ZPS.
Afin de compléter les recensements effectués depuis la côte, nous préconisons d’effectuer un
recensement avifaunistique lors de trois sorties annuelles sur la zone marine de la ZPS.
L’observation de la distribution des oiseaux en mer sera effectuée par navire en suivant des
transects. Un comptage simultané depuis la côte permettra de confronter les résultats.
-
-
Le rôle de l’animateur sera :
de veiller, en partenariat avec les personnes retenues pour effectuer les sorties (école
de voile, association de pêcheurs plaisanciers, etc.) à la bonne organisation des
suivis ;
d’effectuer les suivis en mer et de réaliser le bilan des suivis.

Instruction/collaboration, Veille/suivi.
Structure animatrice du DOCOB.
AAMP.
Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER)
+ financement AAMP à étudier.
Comment :
Qui :
et avec qui :
Financement :
Priorité :
Nombre de jours
consacré à l’action
Estimatif = 5 jours par an.
(1 journée d’organisation + 3 sorties en mer + 1 journée de bilan)
Le tableau suivant récapitule les suivis préconisés en mer et l’estimation de leurs coûts.
Indicateur 2.22 : Publication du bilan relatif aux sorties en mer sur la ZPS.
Tableau XV : Récapitulatif des suivis préconisés en mer et estimation des coûts.
Partie marine
Milieux
Total
Nombre
de
passages
Suivis
Espèces suivies
Temps
Coût
Détail
1 par mois
uniquement
la première année
12
Répartition
spatio-temporelle
des oiseaux en
mer
Tous les oiseaux
visés par le DOCOB
12 jours
12 000 €
(bateau + pilote) +
observateurs
(12 x 1 000 €)
1
(entre juin
et juillet)
1
Répartition
spatio-temporelle
des nicheurs
Mouettes tridactyles,
Fulmar boréal,
goélands, cormorans
1 jour
1 000 €
(bateau + pilote) +
Observateurs
(1 000 €)
1
(entre octobre
et novembre)
1
1 000 €
1
Harle, grèbes,
plongeons,
puffins, alcidés…
Harle, grèbes,
plongeons,
puffins, alcidés…
1 jour
1 (entre janvier
et mars)
Répartition
spatio-temporelle
des hivernants
Répartition
spatio-temporelle
des hivernants
1 jour
1 000 €
Fréquence
15
(bateau + pilote) +
Observateurs
(1 000 €)
(bateau + pilote) +
observateurs
(1 000 €)
15 000 €
- 93 -
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Actions 2.2
Action 2.23 Évaluer la productivité des mouettes tridactyles et des
fulmars.
Rappel de l’objectif n°2 : p39.
Poursuivre et approfondir les programmes de connaissances et de suivis de l’avifaune
d’intérêt communautaire.
Rappel de la mesure : p44.
2.2 Renforcer et développer les suivis ornithologiques.
Évaluer l’état de conservation des colonies de mouette tridactyle.
Le rôle de l’animateur sera :
-
de veiller à la bonne organisation des suivis ;
de participer aux suivis ;
de réaliser le bilan des suivis.

Comment :
Qui :
et avec qui :
Financement :
Instruction/collaboration, Veille/suivi.
Structure animatrice du DOCOB.
AAMP.
Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER) + financement
AAMP à étudier.
Priorité :
Nombre de jours
consacré à l’action :
Estimatif = 7 jours par an
(1 journée d’organisation + 5 journées de suivi+1 journée de rédaction).
Indicateur 2.23 : Evaluation annuelle de la productivité des deux espèces.
Méthode d’évaluation de la production de jeunes tridactyles :
Rappel du calendrier de présence et de reproduction :
janv
févr
mars
avr
mai
juin
juil
août
sept
oct
nov
déc
Les premiers jeunes volants étant observés dès la première quinzaine de juillet, les
recensements seront réalisés de la fin juin à début juillet.
Le suivi sera effectué annuellement durant toute la mise en œuvre du DOCOB. Il portera sur
le nombre de jeunes menés à l’envol.
Dix nids (et plus si possible) de mouettes tridactyles (dont cinq sur la colonie de SaintPierre-du-Mont et cinq sur celle d’Englesqueville-la-Percée), visibles du haut de falaise,
seront suivis annuellement de manière à évaluer le succès de la reproduction.
Ainsi, lors du passage de l’observateur pour chaque nid, le nombre de jeunes présent sera
noté. Au minimum, deux passages seront effectués. Une moyenne sera établie sur l’ensemble
des 10 nids afin d’obtenir la productivité de l’année. Concernant le suivi de la productivité des
fulmars, celui-ci est prévu dans le cadre de l’« Action 2.11 ».
- 94 -
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Actions 2.2
Action 2.24 Suivre l’accès des mouettes tridactyles, des fulmars et
des cormorans huppés à la ressource alimentaire.
Rappel de l’objectif n°2 : p39.
Poursuivre et approfondir les programmes de connaissances et de suivis de l’avifaune
d’intérêt communautaire.
Rappel de la mesure : p44.
2.2 Renforcer et développer les suivis ornithologiques.
Évaluer la qualité du milieu.
Le rôle de l’animateur sera :
-
de veiller à la bonne organisation du suivi,
de réaliser le suivi,
de réaliser le bilan du suivi.

Instruction/collaboration, Veille/suivi.
Structure animatrice du DOCOB.
AAMP.
Intégré à la mission d’animation du DOCOB (Crédits État et FEADER)
+ financement AAMP à étudier.
Comment :
Qui :
et avec qui :
Financement :
Priorité :
Nombre de jours
consacré à l’action :
Estimatif = 7 jours par an
(1 journée d’organisation, 5 jours de suivi, 1 journée de bilan).
Indicateur 2.24 : Publication du bilan de suivi.
Méthode de suivi (basée sur la proposition du MNHN, Valéry, 2010) :
Le suivi sera effectué annuellement durant toute la mise en œuvre du DOCOB. Il portera sur
le temps de présence au nid des adultes (parents) en période de nourrissage. Il concernera
trois espèces, la mouette tridactyle, le fulmar boréal et, si possible, le cormoran huppé
(réputé pour se nourrir à proximité de son site de nidification).
Pendant 5 journées d’observation continue, étalées tout au long de la période de
nourrissage, il conviendra de suivre individuellement 10 nids choisis aléatoirement. Par
exemple, 6 nids de mouette tridactyles, 2 SAO de fulmar et 2 nids de cormoran huppé.
Pour chaque nid, noter les heures de départ et d’arrivée de chacun des parents ainsi qu’à tout
moment, le nombre d’adultes présents au nid (pour confirmation).
Dans la mesure où le temps de présence au nid des parents est influencé par les conditions
météorologiques, il conviendra, pour chaque journée d’observation, de mentionner celles-ci
avec précision (notamment, température, vent, précipitations, etc.).
- 95 -
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Actions 2.2
Action 2.25 Étudier les zones d'alimentation des mouettes
tridactyles et des fulmars en période de reproduction.
Rappel de l’objectif n°2 : p39.
Poursuivre et approfondir les programmes de connaissances et de suivis de l’avifaune
d’intérêt communautaire.
Rappel de la mesure : p45.
2.2 Renforcer et développer les suivis ornithologiques.
Identifier les zones d’alimentation des mouettes tridactyles et des fulmars en période de
reproduction.
Cette action est au stade du projet. Toutefois, un premier protocole a été
rédigé en 2012 (Jeanne, 2012)
Sa mise en œuvre sera dépendante de l’obtention de financement.
L’objectif est de déterminer les zones d’alimentation en mer des oiseaux
pélagiques (mouette tridactyle et fulmar boréal) durant la période de
nidification.
Pour ce faire, on envisage de poser sur des oiseaux adultes et/ou sur
des jeunes, des GPS miniaturisés (cf. photo ci contre).
Ce système a d’ailleurs été utilisé avec succès au Svalbard (comm.
pers. G. Omo)…
Le rôle de l’animateur sera :
-
d’étudier la possibilité tant technique que financière d’un tel suivi ;
si possible de mettre en place le suivi et d’analyser les résultats.
Comment :
Qui :
et avec qui :
Financement :
Priorité :
Nombre de jours
consacré à l’action :
Étude, Veille/suivi.
Structure animatrice du DOCOB.
AAMP.
Co-financement AAMP, DREAL à étudier.
Estimatif = 4 jours par an.
Indicateur 2.26 : Publication de la cartographie des zones d’alimentation.
- 96 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011.
Actions 2.2
Action 2.26 Organiser et rédiger l’observatoire de la ZPS.
Rappel de l’objectif n°2 : p39.
Poursuivre et approfondir les programmes de connaissances et de suivis de l’avifaune
d’intérêt communautaire.
Rappel de la mesure : p45.
2.2 Renforcer et développer les suivis ornithologiques.
Définir et cartographier à échéance régulière les habitats fonctionnels de l’avifaune de la
ZPS.
Le rôle de l’animateur sera :
-
de veiller au bon déroulement des suivis permettant de rédiger l’observatoire ;
de rédiger le rapport ;
Comment :
Qui :
et avec qui :
Financement :
Priorité :
Nombre de jours
consacré à l’action :
Étude, Veille/suivi.
Structure animatrice du DOCOB.
Bénévoles et salariés du GONm.
DREAL Basse-Normandie.
Estimatif = 12 jours sur la période de mise en œuvre du DOCOB.
(soit 2 jours par an)
Indicateur 2.27 : Publication de l’observatoire des ZPS.
- 97 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011.
Actions 2.2
⇒ Récapitulatif de la Mesure 2.2 « Renforcer, développer et mettre en valeur les suivis
ornithologiques ».
Tableau XVI : Récapitulatif des actions préconisées dans le cadre de la mesure 2.2.
Nombre de
Opération
MO*
Financement
jours consacré
aux actions
Intégré à la mission
2.21 Réaliser une
d’animation du DOCOB
campagne
Structure animatrice du
(Crédits État et FEADER)
2 jours par an
d'échantillonnage en
DOCOB.
+ financement AAMP à
mer.
étudier
Intégré à la mission
2.22 Réaliser un suivi
d’animation du DOCOB
Structure animatrice du
régulier de l’avifaune
(Crédits État et FEADER)
5 jours par an
DOCOB.
en mer.
+ financement AAMP à
étudier
Intégré à la mission
2.23 Suivre la
d’animation du DOCOB
productivité des
Structure animatrice du
(Crédits État et FEADER)
7 jours par an
mouettes tridactyles
DOCOB.
+ financement AAMP à
et des fulmars.
étudier
2.24 Suivre l’accès
des mouettes
tridactyles et des
fulmars à la ressource
alimentaire.
Priorité
Structure animatrice du
DOCOB.
Intégré à la mission
d’animation du DOCOB
(Crédits État et FEADER)
+ financement AAMP à
étudier
7 jours par an
2.25 Étudier les zones
d'alimentation des
mouettes tridactyles
et des fulmars en
période de
reproduction.
Structure animatrice du
DOCOB.
Intégré à la mission
d’animation du DOCOB
(Crédits État et FEADER)
+ financement AAMP à
étudier
4 jours par an
2.26 Organiser et
rédiger l’observatoire
de la ZPS.
Structure animatrice du
DOCOB.
DREAL Basse-Normandie
2 jours par an
Nous estimons que 27 jours par an seront nécessaires à l’animateur pour mener à bien la
réalisation des actions prévues par la mesure 2.2
- 98 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011.
Tableau XVII : Récapitulatif des actions préconisées dans le cadre du DOCOB et estimatif du nombre de
jours à consacrer par action.
Nb. jours
annuels
consacré
aux actions
Mesures
1.1 Accompagner le Conseil Général du Calvados et le SMCLEN dans l’aménagement de la
véloroute et la gestion des terrains annexes
1.2 Maitriser l’impact de la pression des activités touristiques et de loisir sur l’avifaune
d’intérêt communautaire
1.3 Assurer une cohérence administrative et technique sur la ZPS.
1.4 Contribuer aux démarches d’évaluation des pollutions marines.
Sous-total 1
2.1 Poursuivre et pérenniser les suivis existants
2.2 Renforcer et développer les suivis ornithologiques.
Sous-total 2
Total :
21
33
10
3
67
28
27
55
122 jours
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DOCUMENT D’OBJECTIFS
NATURA 2000
FALAISE DU BESSIN
IV. PLAN D’ACTION
- 100 -
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Tableau XVIII : Plan d’action pour la réalisation de l’objectif n°1.
Objectif n° 1 : Garantir l'intégrité et la quiétud e de la ZPS pour les oiseaux.
Priorités
1
2




Années
3
4




5
6
Pages




p.49
1.11 Collaborer avec le CG 14 et le SMCLEN pour l’aménagement et la gestion de la véloroute.
1.12 Encourager la mise en place d’un gardiennage et participer à la surveillance du site.
1.13 Installer des clôtures permettant de canaliser le public sur la véloroute.
Dès que possible
p.50
Dès que possible
p.51
Dès que possible
p.52
Dès que possible
p.53
Dès que possible
p.54
Dès que possible
p.55
1.21 Appuyer le Projet Potentiellement Éligible (PPE) de création d’un APPB envisagé dans le cadre de la SCAP.
1.22 Accompagner le Comité du débarquement et éventuellement l’ABMC lors de l’organisation des cérémonies de commémoration du 6 juin 1944 sur le site de la pointe du Hoc
pour limiter les impacts sur l’avifaune patrimoniale nicheuse.
1.23 Sensibiliser les pilotes d’aéronefs et la DGAC à la présence d’une avifaune patrimoniale sur la ZPS.
Dès que possible
p.57
1.24 Accompagner le GPD et la sécurité civile pour limiter l’impact des opérations de déminage.
1.25 Accompagner les pétitionnaires dans les démarches d’évaluation des incidences.
1.26 Faire adopter la charte Natura 2000 et la développer.
1.27 Mener une évaluation du dérangement sur les espèces nicheuses d'intérêt communautaire.
1.28 Installer un panneau de sensibilisation sur l’aire d’envol des pratiquants de vol libre.
1.14 Mettre en place un complexe fossé/talus en limite des parcelles agricoles cultivées.
1.15 Installer des chicanes interdisant l’accès de la véloroute aux engins motorisés.
1.16 Installer des panneaux informatifs sur la véloroute.
1.17 Planter un écran végétal côté mer sur les secteurs sensibles au dérangement.
1.18 Maintenir un accès à la réserve ornithologique.
















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















p.49
p.58
p.59
p.60
p.61
p.62
p.63
Dès que possible
p.65

p.66
1.29 Etudier la mise en place d’une signalétique spécifique en crête de falaise.
1.210 Élaborer et diffuser une plaquette de sensibilisation à destination des usagers de l’estran.
Dès que possible
p.67
1.211 Mettre en place des panneaux d’information sur les zones d’accès à l’estran.
Dès que possible
p.68
1.212 Élaborer et diffuser une plaquette de sensibilisation à destination des pratiquants d’activités nautiques et des pêcheurs embarqués.
Dès que possible
p.69
1.213 Élaborer et mettre à jour une page internet spécifique à la ZPS.
1.214 Organiser des animations à destination du grand public et des scolaires.
1.31 Établir une nouvelle convention de gestion de la réserve ornithologique de Saint-Pierre-du-Mont.
Dès que possible
p.73
1.32 Effectuer les démarches pour étendre la ZPS au secteur de Grandcamp et réajuster le périmètre en haut de falaise.
Dès que possible
p.74
1.33 Inscrire la ZPS dans un réseau cohérent d’AMP et en particulier de ZPS.
Dès que possible
p.75
1.41 Répondre aux sollicitations de l'Etat en cas de déclenchement des volets Polmar Mer et Polmar Terre.
1.42 Participer au réseau de correspondants Pollutions marines et littoral animé par le Conservatoire du littoral.
1.43 Participer au réseau « EcoQo ».






























p.70
p.71
p.77
p.78
p.79
- 101 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2011.
Tableau XIX : Plan d’action pour la réalisation de l’objectif n°2.
Objectif n° 2 : Poursuivre et approfondir les progr ammes de connaissance et de suivis de l’avifaune
d’intérêt communautaire.
2.11 Poursuivre et pérenniser les recensements annuels des oiseaux marins nicheurs.
2.12 Poursuivre et pérenniser les recensements annuels des oiseaux en période internuptiale.
2.13 Poursuivre et pérenniser le recensement des oiseaux échoués.
2.21 Réaliser une campagne d'échantillonnage en mer.
2.22 Réaliser un suivi régulier de l’avifaune en mer.
2.23 Suivre la productivité des mouettes tridactyles et des fulmars.
2.24 Suivre l'accès des mouettes tridactyles, des fulmars et des cormorans huppés à la ressource alimentaire.
2.25 Étudier les zones d’alimentation des mouettes tridactyles et des fulmars en période de reproduction.
2.26 Organiser et rédiger l'Observatoire de la ZPS.
Priorités
1








2







Années
3
4















5



6











pages
p.81
p.86
p.90
p.92
p.93
p.94
p.95
p.96
p.97
- 102 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
DOCUMENT D’OBJECTIFS
NATURA 2000
FALAISE DU BESSIN
V. CAHIERS DES CHARGES
- 103 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
V.1.1. Principes et objectifs
Le contrat Natura 2000 est un outil de gestion contractuel des sites Natura 2000.
Il est établi pour une durée minimale de cinq ans et vise à la conservation, la restauration et
l’entretien des habitats naturels et habitats d’espèces d’intérêt communautaire, identifiés
et cartographiés dans le document d’objectifs.
Ces contrats sont passés entre les titulaires de droits réels et personnels volontaires des
terrains inclus dans un site Natura 2000 et l’État, représenté par le Préfet de département.
Les articles L414-1 à 7 et R414-8 à 18 du Code de l’Environnement instituent les
"contrats Natura 2000" comme outil de gestion contractuelle des milieux naturels dans
les sites Natura 2000. « Pour l’application du document d’objectifs, les titulaires de droits
réels et personnels portant sur les terrains inclus dans le site peuvent conclure avec l’autorité
administrative des contrats, dénommés « contrats Natura 2000 ». Le contrat Natura 2000
comporte un ensemble d’engagements conformes aux orientations définies par le document
d’objectifs, portant sur la conservation et, le cas échéant, le rétablissement des habitats
naturels et des espèces qui ont justifié la création du site Natura 2000. Il définit la nature et
les modalités des aides de l’État et les prestations à fournir en contrepartie par le
bénéficiaire. En cas d’inexécution des engagements souscrits, les aides de l’État font l’objet
d’un remboursement selon des modalités fixées par décret. »
Dans la ZPS, les actions pour la mise en œuvre du DOCOB relevant de contrats Natura 2000
sont établies dans le cadre de la mesure 323B (Tableau XX) non agricole du Plan de
Développement Rural Hexagonal (PDRH).
La déclinaison de cette mesure fait l’objet de trois cahiers des charges.
Les aides financières accordées au titre des contrats Natura 2000 sont versées par l’Agence de
Services et de Paiement (ASP). Elles proviennent :
- de co-financement de l’Union Européenne.
Aides au titre du FEADER pour des mesures individuelles contractuelles conformément au
PDRH.
- du Ministère en charge de l’Écologie.
Il prend en charge la contrepartie nationale du financement des mesures contractuelles pour la
mise en œuvre des documents d’objectifs sur les terrains non agricoles ainsi que la TVA non
récupérée sur ses fonds propres.
- de co-financement potentiel émanant des collectivités territoriales, des établissements
publics (Agences de l’Eau, Agence des Aires Marines Protégées, Conseils généraux…) et
autres acteurs locaux éventuels.
Les engagements contenus dans le contrat Natura 2000 doivent être conformes aux
orientations de gestion et de conservation définies dans le document d’objectifs. Ils visent à
assurer le maintien, voire le rétablissement dans un état de conservation favorable, des
espèces et des habitats d’espèces d’intérêt communautaire qui ont justifié la désignation du
site. Les caractéristiques propres à chaque habitat :
- en terme de fonctionnalité, de couverture végétale, …
- conditionnent les modalités d’intervention à respecter pour sa restauration et/ou son
entretien.
- 104 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Les cahiers des charges proposés ci-après serviront de support pour la préparation des
contrats Natura 2000 (Circulaire DEVL1131446C du 27 avril 2012) dans la ZPS « Falaise du
Bessin Occidental ».
Le cahier des charges constitue la base du contrat Natura 2000. Approuvé par le Préfet, il est
annexé au contrat et sert de base pour le contrôle.
En s'engageant dans un contrat Natura 2000, le signataire doit respecter
la charte Natura 2000 (cf. Tome III).
Tableau XX : Caractéristiques des contrats Natura 2000.
Surfaces
Surface non agricole
(contrôle à posteriori :
exclusion de toutes
surfaces déclarées au S2
jaune et les éléments
linéaires situé dans ou en
bordure d’un îlot déclaré
au S2 jaune)
Mesures du
PDRH
concernées
Actions concernées
Agriculteurs
323B
Toutes les actions A323.. P et R de l’annexe
3.2 sauf 2 actions d’entretien des milieux
ouverts :
- Gestion pastorale d’entretien des milieux
ouverts dans le cadre d’un projet de génie
écologique.
- Gestion par une fauche d’entretien des
milieux ouverts.
Non agriculteurs
323B
Toutes les actions A323.P et R de l’annexe
3.2
Bénéficiaires
(1) : Agriculteurs au sens de la circulaire DGPAAT/SDEA/C2009-3028 du 18 mars 2009
V.1.2. Avantages pour les contractants
Le propriétaire qui a souscrit un engagement de gestion prenant la forme d'un contrat ou d'une
charte Natura 2000, pour une durée de cinq ans, peut bénéficier d’une exonération de la taxe
foncière sur les propriétés non bâties (TFNB).
Parcelles concernées :
Parcelles classées dans l’une des catégories fiscales suivantes : terres ; prés et prairies
naturels, herbages et pâturages ; vergers et cultures fruitières d’arbres et arbustes ; bois,
aulnaies, saussaies, oseraies ; landes, pâtis, bruyères, marais ; lacs, étangs, mares, salins,
salines et marais salants. Parcelles qui figurent sur une liste arrêtée par le préfet à l’issue de
l’approbation du DOCOB.
Conditions d’octroi de l’exonération fiscale :
Lorsque les parcelles sont données à bail en application de l’article L. 411-1 du code rural,
l’adhésion à la charte et le contrat Natura 2000 doit être cosignés par le preneur.
Le propriétaire doit avoir fourni au service des impôts l’engagement souscrit avant le 1 er
janvier de la première année au titre de laquelle l’exonération est applicable ou renouvelable.
L’exonération fiscale est applicable pendant cinq ans et est renouvelable. L’État compense
chaque année, au bénéfice des communes et des Établissement Public de Coopération
Intercommunale (EPCI) à fiscalité propre, les pertes de recettes résultant de cette exonération
fiscale.
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Deux cahiers des charges sont retenus pour la mise en œuvre des actions relevant d’un contrat
Natura 2000 sur la ZPS (Tableau XXI).
Tableau XXI : Les deux cahiers des charges retenus.
Opérations et numéros des cahiers des charges
A 32323P : Aménagements artificiels en faveur d’espèces d’intérêt communautaire
1
A 32326P : Aménagements visant à informer les usagers pour limiter leur impact
2
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AMENAGEMENTS ARTIFICIELS EN FAVEUR DES ESPECES JUSTIFIANT LA DESIGNATION
D’UN SITE
N° du
cahier des
charges
A32323P
1
Objectifs
Garantir la quiétude des oiseaux nicheurs en période de reproduction
Habitats d’espèce concernés Haut de falaise et paroi.
Espèces concernées
Résultats attendus
A009 fulmar boréal, A103 faucon pèlerin et A188 mouette tridactyle
principalement.
Maintien ou amélioration de l’état des populations des espèces justifiant la
désignation du site.
Périmètre d’application de la
Les secteurs identifiés comme sensibles.
mesure
Les actions d’entretien ne sont pas financées par cette action.
Conditions particulières
d’éligibilité
Le chantier sera réalisé dans le cadre des dispositions réglementaires en
vigueur.
MODALITES DE L’OPÉRATION
Respect de la période d’autorisation des travaux : hors printemps et été afin de
ne pas déranger l’avifaune reproductrice.
Engagements non rémunérés Tenue d’un cahier d’intervention sur la durée du contrat consignant les sites
(en référence aux bonnes
traités, les dates et les actions réalisées.
pratiques)
Remise en état des lieux après travaux, le cas échéant.
Autoriser l’accès aux terrains pour la réalisation d’inventaires et de suivis.
Études et frais d’expert selon les règles d’éligibilité fixées par la circulaire du
21/11/2007
Achats et/ou construction d’équipements (clôtures, formes, etc.).
Engagements rémunérés
Pose et installation des équipements.
Toute autre opération concourant à l’atteinte des objectifs de l’action est éligible
sur avis du service instructeur.
Dispositions particulières
En cas de problèmes d’accessibilité (année climatique défavorable), tout ou
partie des travaux prévus pourront être reportés sur demande motivée après
avis de l’opérateur local et de la DREAL, sur validation du service instructeur.
Les travaux pourront être reportés deux années de suite maximum.
Points de contrôle minima
associés
Détention du cahier d’intervention complété. Comparaison de l’état initial et
post-travaux des sites (photographies, orthophotos…). Réalisation effective par
comparaison des engagements du cahier des charges et du plan de
localisation avec les aménagements réalisés. Vérification de la cohérence des
factures ou des pièces de valeur probante équivalente (détention des factures
acquittées originales, attestation sur l’honneur, état de frais…)
Indicateurs de suivi
Indicateurs d'évaluation
Nature et nombre d’aménagements réalisés
Sites traités et estimation de l’état de conservation des populations d’espèces
visées.
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AMENAGEMENTS VISANT A INFORMER LES USAGERS POUR LIMITER LEUR IMPACT
N° du
cahier des
charges
A32326P
2
Objectifs
Informer les usagers afin de les inciter à limiter l’impact de leurs activités sur les
espèces d’intérêt communautaire sensibles.
Habitats d’espèce concernés
Tous les habitats d’espèces identifiés dans le DOCOB.
Espèces concernées
Toutes les espèces d’intérêt communautaire visées par le DOCOB.
Résultats attendus
Limitation des impacts des activités humaines.
Périmètre d’application de la
mesure
Ensemble des surfaces dans le périmètre du site Natura 2000 couvrant les
habitats des espèces précités.
Conditions particulières
d’éligibilité
L’action doit être géographiquement liée à la présence d’un habitat ou d’une
espèce identifiée dans le DOCOB et ne peut être contractualisée
qu’accompagnée d’autres actions de gestion prévues dans le DOCOB (autres
cahiers des charges Natura 2000).
Les panneaux finançables sont ceux destinés aux utilisateurs qui risquent, par
leur activité, d’aller à l’encontre de la gestion souhaitée.
L’animation proprement dite ne relève pas du champ du contrat.
MODALITES DE L’OPÉRATION
Respect de la charte graphique ou des normes existantes
Engagements non rémunérés
(en référence aux bonnes
Tenue d’un cahier d’intervention sur la durée du contrat consignant les dates
pratiques)
d’intervention, la nature et l’emplacement des équipements d’information.
Engagements rémunérés
Conception des panneaux
Fabrication (avec poteaux pleins, poteaux creux exclus)
Pose et dépose saisonnière ou au terme du contrat s’il y a lieu
Rebouchage des trous laissés par les poteaux lors de la dépose
Entretien des équipements d’information
Études et frais d’expert selon les règles d’éligibilité fixées par la circulaire du
21/11/2007
Toute autre opération concourant à l’atteinte des objectifs de l’action est éligible
sur avis du service instructeur
Dispositions particulières
Points de contrôle minima
associés
Indicateurs de suivi
Indicateurs d'évaluation
En cas de problèmes d’accessibilité (année climatique défavorable), tout ou
partie des travaux prévus pourront être reportés sur demande motivée après
avis de l’opérateur local et de la DREAL, sur validation du service instructeur.
Les travaux pourront être reportés deux années de suite maximum.
Détention du cahier d’intervention complété
Réalisation effective par comparaison des engagements du cahier des charges
et du plan de localisation avec les aménagements réalisés
Vérification de la cohérence des factures ou des pièces de valeur probante
équivalente (détention des factures acquittées originales, attestation sur
l’honneur, état de frais…)
Existence et tenue du cahier d’enregistrement des interventions
Nombre de panneaux et de balises posés.
Maintien en bon état des aménagements et estimation de l’état de conservation
des espèces d’intérêt communautaire
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
BIBLIOGRAPHIE
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Plan de gestion. Mémoire de stage. EcoCaen, SMCLEN. 96 p.
CAILLOT E., 2005. Stationnement des limicoles côtiers au sein des réserves naturelles de France. Distribution et
phénologie des observations, 78 p.
COULSON J. C., 2011. The Kittiwake. T & A D Poyser. 304 p.
DUBOIS P.J., 2003. Étude préalable à la mise en place d’un suivi des impacts du changement climatique sur
l’avifaune française. LPO/IFEN.
DUBOIS P. J., 2007. Avifaune française et changement climatique, une évaluation. Ligue pour la protection des
oiseaux, Ministère de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables et Fondation Nature &
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DUBOIS P. J. & JIGUET F., 2006. Hivernage des Laridés : Troisième recensement des laridés hivernant en
France / hiver 2004-2005- Collectif.
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- 110 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
GLOSSAIRE
ABMC : American Battle Monuments Commission
AMP : Aire Marine Protégée
APPB : Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope
ASP : Agence de Services et de Paiement
CdL : Conservatoire du Littoral
CDNPS : Commission Départementale de la Nature, des Sites et des Paysages
COPIL : Comité de pilotage (d’un site Natura 2000)
CRPMEM : Comité Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins
DGAC : Direction Général de l’Aviation Civile
DOCOB : Document d’objectifs (d’un site Natura 2000)
DREAL : Direction Régionale de l’Environnement
DREAL : Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement
EPCI : Établissement Public de Coopération Intercommunale
FEADER : Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural
GISOM : Groupement d’Intérêt Scientifique Oiseaux Marins
GMN : Groupe Mammalogique Normand
GONm : Groupe Ornithologique Normand
MNHN : Muséum National d’Histoire Naturelle
OROM : Observatoire Régional des Oiseaux Marins
ORSEC : Organisation de la Réponse de Sécurité Civile
PACOMM : Programme d’Acquisition de Connaissance sur les Oiseaux et les Mammifères Marins
PCS : Plans Communaux de Sauvegarde
PDRH : Plan de Développement Rural Hexagonal
POLMAR : POLution MARitime
pSIC : proposition de Site d’Importance Communautaire (directive Habitats)
RSPB : Royal Society for the Protection of Birds
SAO : Site Apparemment Occupé (cf. fiche espèce fulmar)
SARi : Site Avec Reproduction identifiable (cf. fiche espèce fulmar)
SAU : Surface Agricole Utile
SCAP : Stratégie de Création d’Aires Protégées
SCOT : Schéma de COhérence Territoriale
SIC : Site d’Importance Communautaire (directive Habitats)
SMCLEN : Syndicat Mixte Calvados Littoral Espaces Naturels
SRU : Solidarité et Renouvellement Urbain
STH : Surface Toujours en Herbe
PPE : Projet Potentiellement Éligible
TFNB : Taxe Foncière sur le Non Bâti
UE : Union Européenne
UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature
UTA : Unité de Travail Annuel
ZDE : Zone de Développement Eolien
ZICO : Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux
ZNIEFF : Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique
ZPS : Zone de Protection Spéciale (directive Oiseaux)
ZSC : Zone Spéciale de Conservation (directive Habitats)
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CREDITS PHOTOGRAPHIQUES
1ère de couverture :
Vue panoramique du haut de falaise :
F. Leclerc
Mouettes tridactyles en vol :
F ; Leclerc
Pointe du Hoc vue de Cricqueville-en-Bessin :
F. JEANNE.
Fulmar boréal en falaise :
F. JEANNE.
Page 8 et page 12 figure 3
F. Leclerc
Page 12 figure 4 :
Figure 4 : F. Jeanne
Page 17 :
Figure 8 et 9 : F. Jeanne
Page 21 :
V. Bescond
Page 24 :
Figure 11 : F. Jeanne
Page 26 :
R. Purenne
Page 27 :
Obus sur le platier : F. Jeanne
Page 28 :
ATEN
Page 29 et 30 :
G. Vimard
Page 31 :
F. Jeanne
Page 32 :
R. Binard
Page 33 :
F. Jeanne
Page 39 :
Figure 15 : F. Leclerc
Figure 16 : F. Jeanne
Page 43 :
F. Leclerc
Page 45 :
G. D. Omo
Page 48 :
V. Besond
Page 50 :
Ouest Infra
Page 55 :
F. Jeanne
Page 58 :
R. Purenne
Page 60 :
F. Jeanne
Page 62 :
ATEN
Page 65, 66 et 67 :
G. Vimard
Page 69 :
F. Jeanne
Page 71 :
R. Binard
Page 73 :
F. Jeanne
Page 83 :
F. Leclerc
Page 85 :
F. Jeanne
Page 96 :
G. D. Omo
Page 100 :
F. Leclerc
Page 103 :
F. Jeanne
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DOCUMENT D’OBJECTIFS
NATURA 2000
DOCUMENT D’OBJECTIFS
NATURA 2000
FALAISE DU BESSIN OCCIDENTAL
Zone de Protection Spéciale
FR 2510099
ANNEXES ET ATLAS CARTOGRAPHIQUE
Validé par le comité de pilotage du 6 juillet 2012
2012
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DOCUMENT D’OBJECTFS DU SITE NATURA 2000 FR2510099
« FALAISE DU BESSIN OCCIDENTAL »
Maître d’ouvrage
État : Préfecture du Calvados et Préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord
MEEDDM – Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement de
Basse-Normandie (DREAL)
Suivi de la démarche : Sandrine ROBBE
Opérateur
Groupe Ornithologique Normand (GONm)
Rédaction du document d’objectifs
Rédaction / Coordination :
François JEANNE
Cartographie :
Vottana TEP et François JEANNE
Contribution / Rédaction / Relecture :
Gilbert VIMARD, Rosine BINARD, Gérard DEBOUT, Alain CHARTIER, Régis PURENNE, Bruno LANG.
Crédits photographiques (1re couverture)
Panoramique : F. LECLERC
Vue Est de la Réserve de Saint-Pierre-du-Mont : F. JEANNE
Mouette tridactyle en vol : F. LECLERC
Vue Ouest de la pointe du Hoc : R. PURENNE
Référence à utiliser
JEANNE F., 2012. DOCOB Natura 2000. ZPS FR2510099 « Falaise du Bessin occidental ».
Annexes et atlas cartographique. GONm, DREAL de Basse-Normandie. 297 p.
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Le DOCOB en trois tomes
Le DOCOB est constitué de trois tomes. Le premier est intitulé « Tome 1 : État des lieux et
diagnostics socio-économique et écologique ». Le second a pour titre « Tome II : Enjeux, objectifs
et mesures de gestion ». La charte Natura 2000 du site figure dans le troisième tome.
Figure 1 : Les trois tomes du DOCOB.
Les annexes et l’atlas cartographique figurent dans un document séparé.
Le comité de pilotage du site Natura 2000 : « Falaise du Bessin occidental »
Le Comité de pilotage (COPIL1) est chargé d'assurer le suivi et la réalisation du document
d'objectifs Natura 2000. Il a été créé et mis en place par l'arrêté interpréfectoral du
26 novembre 2009 (Annexe I). Ce comité de pilotage est co-présidé par Monsieur le Préfet de la
région Basse-Normandie, Préfet du Calvados et par Monsieur le Préfet maritime de la Manche et
de la mer du Nord.
L’ensemble des comptes rendus réalisés à l’issue des différents comités de pilotage de la ZPS
figure en Annexe (Annexe II)
1
Tous les acronymes sont détaillés dans le glossaire en fin de document.
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REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier vivement l’ensemble des personnes, des collectivités, des associations et
des organismes administratifs et scientifiques qui ont participé au bon déroulement de la rédaction
de ce document d’objectifs notamment pour leur disponibilité lors des réunions des comités de
pilotage, des groupes de travail ou des réunions bilatérales.
Mme Bindault-Lemaître, mairie de Louvières, Mme d’Hérouville, mairie d’Englesqueville-laPercée ainsi que Mme André et Mme Legrand, M. Houyvet, mairie de Saint-Pierre-du-Mont, M.
Oxéant, mairie de Vierville-sur-Mer, M. Pain, mairie de Cricqueville-en-Bessin, M. Lelong,
Conseiller général du canton d’Isigny-sur-Mer et président de la communauté de communes
d’Isigny Grandcamp-Intercom, M. Thomines, Président de la communauté de communes de
Trévières, Mme Boutard, M. Daguet et M. Leduc, Conseil Général du Calvados (CG14), M.
Démoulin, Fédération Départementale des Chasseurs du Calvados (FDC14), Mme Bouet et M.
Demeusoy, Comité départemental de randonnée pédestre du Calvados, M. Françoise et M.
Lecaplain, Comités Locaux des Pêches (CLP), M. Green, Association de chasse maritime des
rivages du Bessin, M. chenal, M. Grigy et M. Potey, Association ICARE, M. Fauvel, Chambre
d’agriculture du Calvados, Mme Vasseur, M. Leymarie, M. Renard et M. Vial, Antenne normande
du Conservatoire du Littoral (CdL), Mme Paul, Mme Richard, Mme Hamon et M. Parrad, Comité
Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins (CRPMEM), M. Siquot, Président du club
pêche plaisance de Lion-sur-Mer (CPPL), M. Durand, Club nautique de Port-en-Bessin, Mme
Robbe, Mme De Rosa, M. Brécin, M. Defenouillère, M. Dumeige et M. Rungette, Direction
Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement (DREAL) de Basse-Normandie,
Mme Binard, M. Chartier, M. Debout, M. Le Guillou, M. Purenne et M. Vimard, Groupe
Ornithologique Normand (GONm), Mme Leroux, Groupement Régional des Association de
Protection de l’Environnement (GRAPE), M. Toison et M. Aulert, Agence des Aires Marines
Protégées (AAMP), M. Pigeon et M. De Saint-Jores, Office National de la Chasse et de la Faune
Sauvage (ONCFS), M. Hooker et M. Gassion, American Battle Monuments Commission (ABMC),
M. Brac de la Perrière, Comité du débarquement, Mme Martelin-Poder, Mme Saille, M. Jolimaitre
et M. Zucchet, Syndicat Mixte Calvados Littoral Espaces Naturels (SMCLEN), Mme Chevalier,
Mme Le Villain, Mme Guével et M. Longavenne, Direction Départementale des Territoires et de la
Mer (DDTM) du Calvados, M. Cadiou, Groupement d’Intérêt Scientifique Oiseaux Marins
(GISOM), Observatoire Régional des Oiseaux Marins (OROM) de Bretagne et Bretagne Vivante,
M. Dubois, Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), M. Foucher, IFREMER, M. Dumont,
Association les fous du Cap, M. Le Corre, Université de la Réunion, M. Turbout, Université de
Caen Basse-Normandie, M. Mallory, Canadian Wildlife Service, M. Omo, Animal Tracking,
Technsmart, Mme Kotzerka, Université de Kiel, M. Wolf, Syndicat Mixte du SCOT Bessin, Mme
Lallemand et M. Senne, Préfecture maritime, M. Le Direach, adjoint du Préfet maritime de la
Manche et de la mer du Nord chargé de l’action de l’État en mer et M. Ranchère, sous préfet de
Bayeux, ainsi que toutes les personnes qui auraient été oubliées dans cette liste et qui ont contribué
de près ou de loin à la rédaction de ce document d’objectifs.
Les auteurs des photographies et des dessins :
Binard R., Chartier C., Corbeau A., Corteel X., Fossé A., Hogue A., Leclerc F., Leparoux S.,
Millot M., Ohlmann E., Poncet S., Ruchet C., Toupin Y., Vimard G. et Marie J. P.
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
TABLE DES ANNEXES
REMERCIEMENTS ........................................................................................................... - 5 TABLE DES ANNEXES .................................................................................................... - 6 TABLE DES ILLUSTRATIONS ....................................................................................... - 8 Annexe I : Arrêté interpréfectoral du 26 novembre 2009 fixant la composition du comité de
pilotage de la ZPS. .............................................................................................................. - 10 Annexe II : Comptes-rendus des réunions du comité de pilotage. ...................................... - 13 Annexe III : Arrêté du 6 janvier 2005 portant désignation du site Natura 2000 ZPS « Falaise
du Bessin Occidental ». ....................................................................................................... - 34 Annexe IV : Liste des espèces visées par l’article 4.2 en France. ....................................... - 35 Annexe V : Comptes-rendus des réunions de groupe de travail. ........................................ - 37 Annexe VI : Liste des réunions bilatérales.......................................................................... - 57 Annexe VII : Fiches ZNIEFF. ............................................................................................. - 58 Annexe VIII : Sites classé et inscrit. ................................................................................... - 61 Annexe IX : Arrêté préfectoral du 30 mars 2001. ............................................................... - 65 Annexe X : Arrêtés municipaux. ......................................................................................... - 67 Annexe XI : Décrets relatifs à l’évaluation des incidences Natura 2000. ........................... - 69 Annexe XII : Listes locales complémentaires d’évaluation des incidences........................ - 80 Annexe XIII : Tracé provisoire de la véloroute sur la ZPS. ................................................ - 95 Annexe XIV : Convention de gestion de la réserve de Saint-Pierre-du-Mont .................. - 100 Annexe XV : Décret n° 79-383 relatif à la Pointe du Hoc. ............................................... - 101 Annexe XVI : Convention de gestion tripartite de la pointe du Hoc. ............................... - 104 Annexe XVII : Arrêté n°193/2004 relatif à l’exercice de la pêche maritime de loisir. .... - 109 Annexe XVIII : Grandes lignes du projet de référentiel « Econaviguer dans une aire marine
protégée ». ......................................................................................................................... - 112 Annexe XIX : ANNEXE SCIENTIFIQUE. .................................................................. - 115 1. Sources et précision des données du diagnostic ornithologique ........................... - 115 2. Importance spécifique et évaluation de la ZPS ..................................................... - 118 3. Tableaux de données des effectifs d’oiseaux sur la ZPS....................................... - 118 4. Tableaux de données de l’évolution et de la répartition des effectifs des principales
espèces de la ZPS .......................................................................................................... - 124 5. Fiches Espèces ....................................................................................................... - 128 Plongeon catmarin Gavia stellata (A001) ................................................................. - 130 Plongeon arctique Gavia arctica (A002) .................................................................. - 135 Grèbe huppé Podiceps cristatus (A005) ................................................................... - 140 Grèbe esclavon Podiceps auritus (A007).................................................................. - 144 Fulmar boréal Fulmarus glacialis (A009) ................................................................ - 148 Puffin des anglais Puffinus puffinus (A013) ............................................................. - 156 Puffin des Baléares Puffinus mauretanicus (A394) .................................................. - 160 Fou de Bassan Morus bassanus (A016) .................................................................... - 165 Grand cormoran Phalacrocorax carbo (A017) ......................................................... - 170 Cormoran huppé Phalacrocorax aristotelis (A018) ................................................. - 177 Aigrette garzette Egretta garzetta (A026) ................................................................ - 183 Macreuse noire Melanitta nigra (A065) ................................................................... - 188 Harle huppé Mergus serrator (A069) ....................................................................... - 192 Faucon pèlerin Falco peregrinus (A103) .................................................................. - 198 Mouette mélanocéphale Larus mélanocéphalus (A176) ........................................... - 205 -6-
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Mouette pygmée Larus minutus (A117) ................................................................... - 212 Goéland brun Larus fuscus (A183) ........................................................................... - 216 Goéland argenté Larus argentatus (A184)................................................................ - 222 Goéland marin Larus marinus (A187) ...................................................................... - 228 Mouette tridactyle Rissa tridactyla (A188) ............................................................... - 233 Sterne caugek Sterna sandvicensis (A191) ............................................................... - 242 Sterne pierregarin Sterna hirundo (A193) ................................................................ - 248 Pingouin torda Alca torda (A200) ............................................................................. - 253 Guillemot de Troïl Uria aalge (A199) ...................................................................... - 259 Annexe XX : Méthode de suivi des oiseaux marins nicheurs : le fulmar boréal. ............ - 265 Annexe XXIII : ATLAS CARTOGRAPHIQUE .......................................................... - 273 N° 1 : ZPS du Nord Cotentin et de l’Ouest du Calvados en 2009. ................................... - 274 N° 2 : Emprise du périmètre de la ZPS « Falaise du Bessin Occidentale ». .................... - 275 N° 3 : Géologie du secteur de la ZPS. ............................................................................... - 276 N° 4 : Risques naturels sur la ZPS. ................................................................................... - 277 N° 5 : ZNIEFF à proximité de la ZPS. .............................................................................. - 278 N° 6 : Territoire du SCOT Bessin. .................................................................................... - 279 N° 7 : Occupation du sol sur la ZPS.................................................................................. - 280 N° 8 : Zones de chalutage aux alentours de la ZPS. ......................................................... - 281 N° 9 : Gisement de moules classés 14-140 sur la ZPS...................................................... - 282 N° 10 : Activités « touristiques » sur la ZPS..................................................................... - 283 N° 11 : Utilisation de la ZPS par les pratiquants de vol libre. .......................................... - 284 N° 12 : Synthèse des principales activités socio-économiques sur la ZPS. ...................... - 285 N° 13 : Sectorisation de la ZPS. ........................................................................................ - 286 N° 14 : Répartition des effectifs nicheurs de mouette tridactyle de 2003 à 2011. ............ - 287 N° 15 : Répartition des effectifs nicheurs de fulmar boréal de 2004 à 2011. ................... - 288 N° 16 : Répartition des effectifs nicheurs de goéland brun de 2004 à 2009. .................... - 289 N° 16 : Répartition des effectifs nicheurs de goéland argenté de 2004 à 2009................. - 290 N° 17 : Répartition des effectifs hivernants de harle huppé de 2004 à 2011. ................... - 291 N° 18 : Sensibilité de l’avifaune rupestre en période de nidification................................ - 292 N° 19 : Proposition d’extension de la ZPS........................................................................ - 293 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................ - 294 GLOSSAIRE ..................................................................................................................... - 295 CREDITS PHOTOGRAPHIQUES ET DESSINS ........................................................... - 297 -
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
TABLE DES ILLUSTRATIONS
Cartes :
Carte 1 : Répartition normande des effectifs hivernants de plongeon catmarin. ............................................. - 132 Carte 2 : Répartition normande des effectifs hivernants de plongeon arctique. .............................................. - 137 Carte 3 : Répartition normande de grèbe huppé nicheur en 2006. .................................................................. - 141 Carte 4 : Répartition normande des effectifs hivernants de grèbe huppé. ....................................................... - 142 Carte 5 : Répartition normande des effectifs hivernants de grèbe esclavon. ................................................... - 146 Carte 6 : Répartition normande de fulmar boréal nicheur en 2006. ................................................................ - 150 Carte 7 : Répartition des effectifs nicheurs de fulmar boréal sur la ZPS de 2004 à 2011. .............................. - 151 Carte 8 : Répartition normande des effectifs hivernants de puffin des anglais. .............................................. - 158 Carte 9 : Répartition normande des effectifs hivernants de puffin des Baléares. ............................................ - 162 Carte 10 : Répartition normande des effectifs hivernants de fou de Bassan. .................................................. - 167 Carte 11 : Répartition normande de grand cormoran nicheur en 2006............................................................ - 174 Carte 12 : Répartition normande des effectifs hivernants de grand cormoran. ............................................... - 174 Carte 13 : Répartition normande de cormoran huppé nicheur......................................................................... - 179 Carte 14 : Répartition des effectifs nicheurs de cormoran huppé sur la ZPS. ................................................. - 180 Carte 15 : Répartition normande des effectifs hivernants d’aigrette garzette.................................................. - 185 Carte 16 : Répartition normande des effectifs hivernants de macreuse noire. ................................................ - 190 Carte 17 : Répartition normande des effectifs hivernants de harle huppé. ...................................................... - 194 Carte 18 : Répartition normande de faucon pèlerin nicheur. ........................................................................... - 201 Carte 19 : Répartition normande de mouette mélanocéphale nicheuse en 2006. ............................................ - 207 Carte 20 : Répartition normande de mouette mélanocéphale hivernante. ....................................................... - 208 Carte 21 : Répartition normande de mouette pygmée hivernante. .................................................................. - 214 Carte 22 : Répartition normande de goéland brun nicheur. ............................................................................. - 218 Carte 23 : Répartition des effectifs de goéland brun nicheur sur la ZPS de 2004 à 2009. .............................. - 219 Carte 24 : Répartition normande de goéland argenté nicheur. ........................................................................ - 224 Carte 25 : Répartition des effectifs de goéland argenté nicheur sur la ZPS de 2004 à 2009. .......................... - 225 Carte 26 : Répartition normande de goéland marin nicheur en 2006. ............................................................. - 230 Carte 27 : Répartition normande des effectifs hivernants de goéland marin. .................................................. - 231 Carte 28 : Répartition des colonies de mouette tridactyle à l’échelle nationale en 2000. ............................... - 235 Carte 29 : Répartition normande de mouette tridactyle nicheuse. ................................................................... - 236 Carte 30 : Répartition des effectifs nicheurs de mouette tridactyle sur la ZPS. .............................................. - 237 Carte 31 : Répartition normande des effectifs nicheurs de sterne caugek. ...................................................... - 244 Carte 32 : Répartition normande des effectifs hivernants de sterne caugek. ................................................... - 245 Carte 33 : Répartition normande de sterne pierregarin nicheuse en 2006. ...................................................... - 250 Carte 34 : Répartition normande des effectifs hivernants de pingouin torda. ................................................. - 255 Carte 35 : Répartition normande des effectifs hivernants de guillemot de Troïl............................................. - 261 -
Figures :
Figure 1 : Les trois tomes du DOCOB. ............................................................................................................... - 4 Figure 2 : Diagnostic ornithologique de la ZPS. ............................................................................................. - 115 Figure 3 : Ouvrages de références pour les effectifs nicheurs et hivernant normands (GONm). .................... - 116 Figure 4 : Ouvrages de références pour les effectifs nationaux et européens cités dans le DOCOB. ............. - 118 Figure 5 : Ouvrage utilisé pour caractériser la répartition géographie européenne des oiseaux de la ZPS. .... - 128 Figure 6 : Évolution des effectifs nicheurs de fulmar boréal sur la ZPS de 2004 à 2011................................ - 152 Figure 7 : Évolution du nombre de couples de cormoran huppé sur la ZPS de 2004 à 2011. ......................... - 180 Figure 8 : Évolution des effectifs hivernants de harle huppé sur la ZPS de 2004 à 2011. .............................. - 195 Figure 9 : Évolution du nombre de couples de faucon pèlerin et du nombre de jeunes menés à l’envol sur la ZPS
de 2003 à 2011. ............................................................................................................................................... - 202 Figure 10 : Effectifs postnuptiaux et hivernants de mouette mélanocéphale sur la ZPS de 2004 à 2010. ...... - 209 Figure 11 : Évolution du nombre de couples de goéland brun sur la ZPS de 2004 à 2011. ............................ - 220 Figure 12 : Évolution du nombre de couples de goéland argenté sur la ZPS de 2004 à 2011......................... - 226 Figure 13 : Évolution des deux colonies de mouette tridactyle sur la ZPS de 1975 à 2009. ........................... - 237 Figure 14 : Évolution des effectifs nicheurs de mouette tridactyle sur les deux colonies de la ZPS de 2003 à
2009. ............................................................................................................................................................... - 238 -
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Tableaux :
Tableau I : Actualisation de l’évaluation de la ZPS : Annexe I - espèces nicheuses. ..................................... - 119 Tableau II : Actualisation de l’évaluation de la ZPS : Annexe I - espèces hivernantes. ................................. - 119 Tableau III : Actualisation de l’évaluation de la ZPS : Annexe I - espèces migratrices. ................................ - 120 Tableau IV : Actualisation de l’évaluation de la ZPS : Article 4.2 - espèces nicheuses. ................................ - 121 Tableau V : Actualisation de l’évaluation de la ZPS : Article 4.2 - espèces hivernantes. ............................... - 122 Tableau VI : Actualisation de l’évaluation de la ZPS : Article 4.2 - espèces migratrices. .............................. - 123 Tableau VII : Répartition et évolution des couples nicheurs de faucon pèlerin sur la ZPS (2003-2011)........ - 124 Tableau VIII : Répartition et évolution du nombre de jeunes de faucon pèlerin menés à l’envol sur la ZPS (20032011). .............................................................................................................................................................. - 124 Tableau IX : Répartition et évolution de l’effectif nicheur du fulmar boréal sur la ZPS (2004-2011). .......... - 125 Tableau X : Répartition et évolution de l’effectifs nicheurs de mouette tridactyle sur la ZPS (2003 à 2011).- 125 Tableau XI : Répartition et évolution de l’effectif nicheur du goéland argenté sur la ZPS (2004-2011)........ - 126 Tableau XII : Répartition et évolution de l’effectif nicheur du goéland brun sur la ZPS (2003-2011). .......... - 126 Tableau XIII : Evolution des effectifs hivernaux et postnuptiaux de la mouette mélanocéphale sur la ZPS (20042010). .............................................................................................................................................................. - 127 Tableau XIV : Evolution des effectifs hivernaux de harle huppé sur la ZPS (2004-2010). ............................ - 127 Tableau XV : Évaluation de la population hivernante de plongeon catmarin sur la ZPS. .............................. - 133 Tableau XVI : Évaluation de la population hivernante de plongeon arctique sur la ZPS. .............................. - 138 Tableau XVII : Évaluation de la population hivernante de grèbe huppé sur la ZPS. ...................................... - 142 Tableau XVIII : Évaluation de la population hivernante de grèbe esclavon sur la ZPS. ................................ - 146 Tableau XIX : Évolution de la population normande de fulmar boréal. ......................................................... - 150 Tableau XX : Évaluation de la population nicheuse de fulmar boréal sur la ZPS. ......................................... - 152 Tableau XXI : Évaluation de la population nicheuse de cormoran huppé sur la ZPS. .................................... - 181 Tableau XXII : Évaluation de la population hivernante d’aigrette garzette sur la ZPS. ................................. - 186 Tableau XXIII : Évaluation de la population hivernante de macreuse noire sur la ZPS. ................................ - 190 Tableau XXIV : Évaluation de la population hivernante de harle huppé sur la ZPS. ..................................... - 196 Tableau XXV : Évaluation de la population nicheuse de faucon pèlerin sur la ZPS. ..................................... - 203 Tableau XXVI : Évaluation de la population hivernante de mouette mélanocéphale sur la ZPS. .................. - 209 Tableau XXVII : Évaluation de la population hivernante de mouette pygmée sur la ZPS. ............................ - 215 Tableau XXVIII : Évolution du nombre de couple de goéland brun normand. .............................................. - 218 Tableau XXIX : Évaluation de la population nicheuse de goéland brun sur la ZPS. ...................................... - 220 Tableau XXX : Évolution des effectifs nicheurs « urbains et naturels » de goéland argenté en Normandie. . - 223 Tableau XXXI : Évaluation de la population nicheuse de goéland argenté sur la ZPS................................... - 226 Tableau XXXII : Évaluation de la population hivernante de goéland marin sur la ZPS. ................................ - 231 Tableau XXXIII : Évaluation de la population nicheuse de mouette tridactyle sur la ZPS. ........................... - 238 Tableau XXXIV : Évaluation de la population hivernante de sterne caugek sur la ZPS. ............................... - 245 Tableau XXXV : Évaluation de la population hivernante de pingouin torda sur la ZPS. ............................... - 256 Tableau XXXVI : Évaluation de la population hivernante de guillemot de Troïl sur la ZPS. ........................ - 262 -
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Annexe I : Arrêté interpréfectoral du 26 novembre 2009 fixant la
composition du comité de pilotage de la ZPS.
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Annexe II : Comptes-rendus des réunions du comité de pilotage.
COPIL d’installation du 15 décembre 2009
Liste des personnes présentes :
Présidence :
Daniel LE DIREACH – Adjoint du préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord chargé
de l’action de l’État en mer
Jacques RANCHERE – Sous-Préfet de Bayeux
Membres :
Rosine BINARD – Groupe ornithologique normand
Marguerite-Marie BINDAULT – Maire de Louvières
Nicole BOUET – Présidente du comité départemental de la randonnée pédestre du Calvados
Delphine BOUTARD – Conseil général du Calvados – Service milieux naturels
Alain CHARTIER – Groupe ornithologique normand
Nicole D’HEROUVILLE – Maire d’Englesqueville-la-Percée
Ludovic De SAINT JORES – Office national de la chasse et de la faune sauvage
Gérard DEBOUT – Président du groupe ornithologique normand, opérateur
Bernard DEMEUSOY – Vice-président du comité départemental de la randonnée pédestre
B. DEMOULINS – Fédération des chasseurs du Calvados
Jean-Louis DURAND – Président du club nautique de Port-en-Bessin
Michel FAUVEL – Chambre d’agriculture du Calvados
Eric FOUCHER – Directeur de la station d’IFREMER Port-en-Bessin
Jean-Michel GREEN – Président de l’Association de chasse maritime des rivages du Bessin
Ph. GRIGY – Président de l’association ICARE
Marcel HOUYVET – Maire de Saint-Pierre-du-Mont
François JEANNE – Chargé de mission Natura 2000 au groupe ornithologique normand
Anne LALLEMAND – Préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord
Sylvie LE VILLAIN – Direction départementale de l’équipement et de l’agriculture
représentant le Directeur départemental des affaires maritimes du Calvados
Lucie MARTELIN-PODER – Syndicat mixte Calvados littoral espaces naturels
Frédéric PAIN – Maire de Cricqueville-en-Bessin
Régis PURENNE – Groupe ornithologique normand
Stéphane RENARD – Conservatoire du littoral
Maïwenn RICHARD – Comité régional des pêches et des élevages marins de BasseNormandie
Sandrine ROBBE – Direction régionale de l’environnement de Basse-Normandie
Denis RUNGETTE – Direction régionale de l’environnement de Basse-Normandie
Sandrine VASSEUR – Conservatoire du littoral
Gilbert VIMARD – Groupe ornithologique normand, conservateur de la réserve
ornithologique de Saint-Pierre-du-Mont
Olivier ZUCCHET – Syndicat mixte Calvados littoral espaces naturels
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Personnes excusées :
M. le Directeur régional de la jeunesse et des sports de Basse-Normandie
M. le Directeur de l’agence de l’eau Seine Normandie
M. le Président du groupement régional des associations de protection de l’environnement
M. le Président du conseil scientifique régional du patrimoine naturel
M. le Président de la section régionale de conchyliculture
Le sous-préfet de Bayeux ouvre la séance et passe la parole à M. Le Direach, adjoint du préfet
maritime de la Manche et de la mer du Nord pour l'action de l’État en mer. Ce dernier indique
aux membres du comité de pilotage (COPIL) que la coprésidence de ce comité de pilotage
entre la préfecture du Calvados et la préfecture maritime s’explique par rapport au caractère
majoritairement marin du site.
Le sous-préfet rappelle ensuite l’objectif général dans lequel s’inscrit cette réunion, à savoir la
protection de la biodiversité. Après le Sommet de la terre de Rio de Janeiro de 1992, l’union
européenne s’est emparée du sujet avec la mise en œuvre de deux directives européennes :
- la Directive « Oiseaux » de 1979 qui doit permettre la désignation de Zones de Protection
Spéciale (ZPS) ;
- la Directive Habitats de 1992 qui vise plus particulièrement la préservation des milieux
par la désignation de Zones Spéciales de Conservation (ZSC).
Ainsi, le site Natura 2000 « Falaise du Bessin occidental » désigné en ZPS n’est concerné que
par la Directive « Oiseaux ».
Pour chaque site Natura 2000, un document d’objectifs est à réaliser sous l’égide d’un comité
de pilotage. Si l’État garde la main sur ce site constitué à plus de 70% de domaine public
maritime (DPM) en présidant le comité de pilotage, le sous-préfet insiste sur le caractère
contractuel du dispositif Natura 2000. L’association de l’ensemble des acteurs à la démarche
d’élaboration du document d’objectifs (DOCOB) l’illustre parfaitement. Ainsi, chacun acteur
doit pouvoir trouver sa place et s’exprimer à travers les instances de mise en œuvre du
dispositif Natura 2000.
M. Denis Rungette, responsable de la division biodiversité de la DIREN, ajoute que ce site
constitue l’une des dix ZPS désignées en Basse-Normandie, au même titre que la baie du
Mont Saint-Michel ou les Marais du Cotentin et du Bessin. Ces espaces visent à préserver les
populations d’oiseaux nicheuses, migratrices ou hivernantes.
Mme Sandrine Robbe, également de la DIREN, présente ensuite plus en détail le réseau
Natura 2000 ainsi que la démarche d’élaboration d’un document d’objectifs de la manière
suivante : objectifs de Natura 2000, mise en place d’un comité de pilotage et choix d’un
opérateur local, élaboration d’un document d’objectifs, et les outils de mise en œuvre de
Natura 2000 (contrats Natura 2000, charte Natura 2000 et mesures fiscales
d’accompagnement).
Cette présentation ne soulève pas de question de la part des membres du comité de pilotage.
Le sous-préfet donne ensuite la parole au président du groupe ornithologique normand
(GONm) qui a été retenu comme opérateur local pour ce site. Après une brève présentation de
l’association, le président du GONm, M. Vimard (conservateur de la réserve ornithologique
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de Saint-Pierre-du-Mont) et M. François Jeanne (chargé de mission Natura 2000 en charge de
la rédaction du document d’objectifs) exposent respectivement les particularités de cette Zone
de Protection Spéciale, ainsi que la méthodologie qui sera mise en œuvre pour l’élaboration
du document d’objectifs puis enfin le calendrier prévisionnel.
Toutes les personnes non inscrites à ce jour et souhaitant participer au groupe de travail
doivent impérativement compléter et renvoyer le bulletin d’inscription joint au présent
compte-rendu.
Ce groupe de travail traitera deux thématiques :
- terrestre : réaménagement du sentier du littoral, activités agricoles, autres activités
en haut de falaise…
- maritime : activités de pêche professionnelle et de loisir, autres activités sur
l’estran…
Le sous-préfet revient sur les groupes de travail proposés et les deux thématiques envisagées
pour s’assurer que la démarche a bien été comprise par le comité.
M. Demoulins de la fédération des chasseurs regrette que l’activité de chasse n’ait pas été
mentionnée au niveau des activités du site.
M. Rungette indique qu’il ne s’agit pas d’un oubli, mais qu’à ce stade, seules les activités
majeures ont été mentionnées.
M. Demoulins constate effectivement qu’il ne s’agit pas d’une activité prégnante sur le site et
reconnaît que l’intégration de la fédération des chasseurs et de l’association de chasse
maritime dans le comité de pilotage témoigne de la volonté de prendre en compte l’activité de
chasse au niveau du site.
Mme Binard demande si une même personne peut s’inscrire pour les deux thématiques du
groupe de travail. La DIREN confirme cette possibilité.
A la demande du sous-préfet, Melle Richard précise que le CRPMEM est habitué à la
démarche Natura 2000 et qu’elle n’a pas de question particulière à poser sur la méthodologie
proposée.
M. Rungette rappelle que le dispositif Natura 2000 ne constitue pas une mise sous cloche des
zones, mais bien une démarche partenariale notamment au travers des travaux des groupes de
travail. Ainsi, toutes les questions posées devront trouver une réponse pour que le document
d’objectifs puisse être mis en œuvre et validé par tous.
M. Debout indique que le GONm se tient à la disposition des différents acteurs du site et
rappelle les coordonnées de l’association :
Groupe ornithologique normand
181, Rue d’Auge
14000 CAEN
Tél : 02 31 43 52 56
Adresse internet: [email protected]
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Mme Le Villain fait part des observations de la Direction départementale des affaires
maritimes concernant le signalement de la pêche professionnelle et de loisir aux moules sur
l’estran, afin que cette activité puisse être prise en compte dans le cadre du document
d’objectifs. M. Le Direach souligne notamment le lien avec la qualité de l’eau.
M. Foucher de l’IFREMER précise qu’il s’agit là d’un gisement classé c’est pourquoi il fait
l’objet d’un suivi par son établissement.
En l’absence de question supplémentaire, M. le sous-préfet conclut en déclarant officiellement
installé le comité de pilotage de la « ZPS Falaise du Bessin occidental » et rappelle la
programmation prévisionnelle de la prochaine réunion du comité de pilotage en mars 2010.
Après avoir remercié l’ensemble des participants, il lève la séance.
Pour le préfet de la région Basse-Normandie
préfet du Calvados,
Le sous-préfet de Bayeux
Pour le Préfet de la Manche et de la mer du
Nord, L’administrateur en chef de 1ère classe
des affaires maritimes
Jacques RANCHÈRE,
Daniel LE DIREACH
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NATURA 2000
Compte-rendu de la réunion du COPIL de validation des diagnostics
écologique et socio-économique
de la Zone de Protection Spéciale « Falaise du Bessin occidental »
11 octobre 2010
Étaient présents :
Daniel LE DIREACH – Adjoint du Préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord chargé
de l’action de l’État en mer
Jacques RANCHERE – Sous-préfet de Bayeux
Marguerite-Marie BINDAULT – Maire de Louvières
Alain CHARTIER – Vice-président du Groupe Ornithologique Normand (GONm, opérateur)
Elie DAGUET – Chef de projet circulation douces et énergies renouvelables au CG14
Bernard DEMEUSOY – Vice-président du Comité Départemental de la Randonnée Pédestre
Benoit DEMOULIN – Directeur de la Fédération Départemental des Chasseurs du Calvados
DE ROSA Anne-Laure – Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du
Logement de Basse-Normandie (DREAL)
Bruno DUMEIGE – Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du
Logement de Basse-Normandie (DREAL)
Hans HOOKER – Super Intendant du Normandie American Cemetery
Marcel HOUYVET – Maire de Saint-Pierre-du-Mont
François JEANNE – Chargé de mission Natura 2000 – GONm
Louis LELONG – Conseiller Général du Canton d’Isigny-sur-Mer et Président de la
communauté de communes d’Isigny Grandcamp-Intercom
Véronique LEROUX – Administrateur GRAPE
Régis LEYMARIE – Délégué adjoint – Conservatoire du littoral
Frédéric PAIN – Maire de Cricqueville-en-Bessin
Guillaume PARRAD – Comité Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins
(CRPMEM)
Joël PIGEON – Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS)
Régis PURENNE – Garde technicien - Groupe Ornithologique Normand (GONm)
Jean-Pierre RICHARD – Conseiller Général du canton de Trévières
Sandrine ROBBE – Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du
Logement de Basse-Normandie (DREAL)
Benoit SENNE – Lieutenant de Vaisseau – Préfecture Maritime Manche Mer du Nord
Patrick THOMINES – Président de la communauté de communes de Trévières
Olivier ZUCCHET – Syndicat Mixte Calvados Littoral Espaces Naturels
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Étaient excusés :
Françoise CHEVALIER – Responsable de l’unité mise en valeur du milieu marin et littoral
(DDTM)
Jean-Michel GREEN – Président de l’Association de Chasse Maritime des Rivages du Bessin
Gérard DEBOUT – Président du Groupe Ornithologique Normand, opérateur
Nicole D’HEROUVILLE – Maire d’Englesqueville-la-Percée
Jean-Louis DURAND – Président du Club Nautique de Port-en-Bessin
Michel FAUVEL – Chambre d’Agriculture du Calvados
Philippe GRIGY – Président de l’Association ICARE
Sylvie LE VILLAIN – Responsable de l’unité aménagement chasse forêt - Direction
Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM 14)
Michel SIQUOT – Président du Club Pêche Plaisance Lion-sur-mer (CPPL)
Jean-Marie OXEANT – Maire de Vierville-sur-mer
Catherine PAUL – Chargée de mission - Comité Régional des Pêches Maritimes et des
Élevages Marins de Basse-Normandie (CRPMEM)
Gilles POTEY – Association ICARE
Romain VIAL – Chargé de mission Natura 2000 – Conservatoire du littoral
Gilbert VIMARD – Groupe Ornithologique Normand, Conservateur de la réserve
ornithologique de Saint-Pierre-du-Mont
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
La réunion débute à 14h40.
M. le Sous-préfet de Bayeux ouvre la séance et rappelle que la coprésidence du COPIL est
assurée d’une part, par la Préfecture maritime en raison de l’emprise de la ZPS sur le
Domaine Public Maritime (95 %) et d’autre part, par la Sous-préfecture de Bayeux pour la
partie terrestre.
M. l’Adjoint du Préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord tient à associer les
participants de ce COPIL à la douleur de M. Debout, Président du GONm, en raison du décès
prématuré d’un des membres de sa famille.
M. le Sous-préfet de Bayeux donne le nom des personnes excusées et laisse ensuite la parole à
l’opérateur pour la présentation des diagnostics écologique et socio-économique de la ZPS.
François Jeanne, chargé de mission Natura 2000 au GONm présente un diaporama
synthétique des diagnostics.
Quelques brefs rappels
Le réseau Natura 2000 affiche un objectif de préservation de la biodiversité à l’échelle
européenne.
Il se base sur deux directives européennes : la Directive « Oiseaux » datant de 1979 et la
Directive « Habitats-Faune-Flore » datant de 1992.
Chaque État, membre de la communauté européenne, a désigné des Zones Spéciales de
Conservation (ZSC) au titre de la Directive « Habitats-Faune-Flore » et des Zones de
Protection Spéciale au titre de la Directive « Oiseaux ».
L’ensemble de ces sites naturels (ZSC+ZPS) forment le réseau Natura 2000.
Le patrimoine ornithologique
24 espèces d’oiseaux sont visées par le DOCOB, dont 10 espèces de l’Annexe I de la
Directive « Oiseaux » et 14 espèces visées par l’Article 4.2. de cette même Directive.
L’accent est mis sur les espèces nicheuses de la ZPS à savoir :
- le faucon pèlerin,
- la mouette tridactyle,
- le fulmar boréal,
- le cormoran huppé,
- les goélands brun et argentés.
Les cartes de répartition de ces espèces sur la ZPS ainsi que les tendances d’évolution des
populations sont présentées.
M. Demoulin s’interroge sur les modalités de recensement des colonies de mouettes
tridactyles. L’opérateur répond que les comptages sont réalisés à marée basse en dénombrant
les nids occupés (matériaux frais sur le nid, position de couveur des adultes…).
Cinq espèces atteignent le seuil d’importance nationale (population du site supérieure à 1 %
de la population nationale), dont deux espèces nicheuses, la mouette tridactyle et le fulmar
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
boréal, et trois espèces hivernantes, les mouettes mélanocéphale et pygmée et le harle huppé.
Globalement les populations de ces cinq espèces sont en déclin sur la ZPS.
M. Le Direach demande s’il existe des explications quant à la diminution du nombre de
mouettes tridactyles sur la ZPS.
L’opérateur répond qu’il existe plusieurs hypothèses pour expliquer cette évolution :
- changement de répartition de la ressource trophique en lien avec le réchauffement
climatique,
- dérangement et prédation par le faucon pèlerin,
- évolution naturelle de la colonie,
Toutefois, aucune explication certaine ne peut être avancée.
Les activités socio-économiques sont ensuite détaillées.
Sur la partie terrestre :
L’activité agricole
L’activité agricole, en haut de falaise, est marquée par la prédominance des cultures
(principalement blé, orge et maïs), toutefois quelques prairies subsistent sur le site.
82 parcelles sont incluses pour partie dans la ZPS et environ vingt exploitants et autant de
propriétaires ont été recensés.
L’activité « touristique »
La création par le Conseil Général d’une véloroute en haut de falaise est évoquée.
La pointe du Hoc, lieu de mémoire, entièrement compris dans le périmètre de la ZPS, génère
une fréquentation importante (plus de 950 000 visiteurs par an) sur le site.
Les cérémonies de commémoration du 6 juin 1944 engendrent des perturbations pour
l’avifaune en raison de nombreux survols à basse-altitude. Le mois de juin étant par ailleurs,
la pleine période de reproduction sur le site.
La pratique du vol libre
La pratique du vol libre est ensuite caractérisée.
La ZPS est utilisée par vent de Nord-est ; l’aire de décollage se situe sur la commune de
Vierville-sur-Mer.
Deux zones d’utilisation ont été définies, une « zone d’utilisation habituelle » limitée à
l’Ouest au secteur du Bec et de la Baie du Mont (commune de Louvières) et « une zone
d’utilisation exceptionnelle » restreinte à la limite Ouest de la commune d’Englesqueville-laPercée.
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Toutefois, il est mentionné que la « zone d’utilisation exceptionnelle » peut s’étendre jusqu’à
la pointe du Hoc à l’Ouest de la ZPS. Les conditions d’atterrissage sont alors périlleuses et par
conséquent, le nombre de parapentistes s’aventurant jusqu’à ce secteur est très limité.
La chasse
La pratique de la chasse au gibier de terre est exceptionnelle sur le site. Elle est ouverte de la
fin septembre à la fin février mais elle n’est pratiquée que par une ou deux personnes lors
d’une à deux journées par an.
La chasse au gibier d’eau ouverte dès le début du mois d’août est considérée comme nulle sur
la ZPS.
L’ornithologie
La présence de la réserve ornithologique du GONm de Saint-Pierre-du-Mont est rappelée. Des
comptages, permettant d’évaluer l’état de santé des populations d’oiseaux, sont régulièrement
réalisés.
La réserve est également attractive pour d’autres ornithologues ainsi que pour des
photographes animaliers en dehors des comptages.
Cette fréquentation peut être la source de dérangements ponctuels en fonction des
comportements.
Un tableau récapitulatif des activités socio-économiques et de leurs impacts potentiels
sur la partie terrestre est ensuite présenté.
L’impact des cultures est jugé faible en raison de la création future de la véloroute.
L’impact de la fréquentation sur le sentier du littoral et sur la Pointe du Hoc est quant à lui
considéré comme moyen à fort.
En effet, des cas de vandalisme (par caillassage des mouettes tridactyles) ont été rapportés et
rappelons que la simple présence de randonneurs, à l’aplomb d’une aire de nidification de
faucon pèlerin, génère tout d’abord des alarmes spectaculaires, puis par conséquent, des
mouvements de paniques dans les colonies de mouettes tridactyles.
Les fulmars sont également sensibles à la présence humaine en haut de falaise (à proximité de
leurs sites de nidification) et une telle présence, si elle se prolonge peut entrainer une
désertion des sites de nidification.
Les survols d’aéronefs à basse altitude, à l’aplomb des colonies en période de nidification
génèrent des perturbations importantes, l’impact sur l’avifaune est jugé ponctuellement fort.
Concernant la pratique du vol libre, l’impact de cette activité est considéré comme faible par
vent de Nord-est, en l’état actuel de la pratique.
L’impact de la chasse est jugé nul ou quasi nul sur la ZPS, en l’état actuel de la pratique.
L’impact des activités naturalistes est considéré comme nul à faible en fonction des
comportements.
L’enjeu majeur sur la ZPS concerne l’accompagnement de la création de la véloroute.
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Sur la partie maritime :
La pêche professionnelle embarquée
Concernant l’activité de pêche professionnelle embarquée, la ZPS est utilisé par des caseyeurs
et des fileyeurs pour la pêche de poissons, des bulots, des étrilles et d’autres crustacés.
Le diagnostic mentionne une quinzaine de ces navires fréquentant la ZPS mais M. Parrad du
CRPMEM signal qu’une vingtaine de navires serait plus proche de la réalité.
Par ailleurs, la ZPS peut être utilisée également par des chalutiers dragueurs pour le
prélèvement de moules et de Coquilles Saint-Jacques (dont la localisation, des gisements et
donc de l’exploitation varie chaque année).
Enfin, à l’Ouest de la ZPS il existe trois zones de chalutage du bouquet alors qu’au Nord se
situe la zone de chalutage de la sole, de la seiche et du maquereau.
La pêche à pied professionnelle et de loisir
La présence d’un gisement côtier de moules classé 14-140 est indiquée. Ce gisement s’étend
sur les communes de Vierville-sur-Mer, Louvières, et Englesqueville-la-Percée. Il fait l’objet
d’ouverture à fréquence variable comme cela est mentionné dans le DOCOB.
L’activité de pêche à pied (en dehors du gisement de moules) se pratique essentiellement sur
les secteurs Est et Ouest de la ZPS en accédant par les estrans des communes de Vierville-surMer et Cricqueville-en-Bessin. La fréquentation est alors fortement dépendante des conditions
de marées et des périodes de l’année (vacances, week-end…).
Enfin, il est indiqué que moins d’une dizaine de pêcheurs à la ligne (bars) utilise le platier de
la ZPS.
Projet de parc éolien
Un appel à projets de parc éolien offshore au large de Courseulles-sur-Mer et regroupant trois
promoteurs éoliens est actuellement en cours. Ce projet, relevant du régime de l’évaluation
des incidences, peut avoir des impacts sur l’avifaune de la ZPS.
Un tableau récapitulatif des activités socio-économiques sur la partie maritime et de
leurs impacts potentiels sur l’avifaune de la ZPS est ensuite présenté.
L’impact de la pêche professionnelle embarquée sur la ressource trophique est inconnu, le
dérangement de l’avifaune par cette activité est jugé faible à nul.
L’impact de la pêche professionnelle et de loisir est, quant à lui, jugé faible à fort notamment
en fonction des comportements, des mesures de préventions par information des usagers
pourraient être prises.
L’impact du nautisme est inconnu et il mériterait d’être évaluer tout comme l’implantation
d’un parc éolien offshore à proximité de la ZPS.
Une carte de synthèse des activités socio-économiques de la ZPS est finalement présentée.
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Impacts/menaces, enjeux et objectifs de gestion
Deux principales menaces d’origine anthropiques ont été identifiées sur le site.
L’amplification de l’érosion de la falaise par érosion des sols en surface et le
dérangement par :
- stationnement/passage de piétons en haut de falaise en période de reproduction,
- stationnement/passage de piétons/pêcheurs en pied de falaise en période de
reproduction,
- survols répétés d’aéronefs à basse altitude en période de reproduction,
- actes de vandalisme (caillassage des colonies de mouettes tridactyles).
Des menaces à une échelle plus globales sont également mises en avant, à savoir :
- le réchauffement climatique,
- et l’érosion marine de la falaise.
Par ailleurs, des « zones d’ombre » subsistent sur la ZPS.
Les zones d’alimentation en période de reproduction des mouettes tridactyles et des fulmars
boréaux et donc, par conséquent, l’impact de la pêche sur les ressources trophiques sont
inconnus.
L’impact de l’implantation d’un parc éolien offshore sur l’avifaune de la ZPS n’est à l’heure
actuelle pas évaluer.
Le développement de nouvelles activités ou d’activités préexistantes sur la ZPS sera
également un élément à prendre en compte dans les années à venir.
Deux grands objectifs sont donc affichés :
-
Le maintien ou l’amélioration de la tranquillité des oiseaux,
Le ralentissement ou la suppression de l’érosion par ruissellement.
Trois autres objectifs sont mis en avant à ce stade de l’avancement du DOCOB :
- Améliorer les connaissances (zones d’alimentation, succès reproducteur, etc.) et
poursuivre les suivis naturalistes,
- Suivre le développement des activités,
- Proposer, pour plus de cohérences écologiques, une extension de la ZPS sur le secteur
du platier de Grandcamp (secteur essentiel pour le harle huppé et la mouette
mélanocéphale) d’une part et d’autre part, sur le parcellaire agricole adjacent de la
ZPS.
En effet, concernant ce dernier point, à l’heure actuelle le périmètre de la ZPS coupe les
parcelles agricoles adjacentes dans leur partie Nord. Un tracé intégrant la globalité des
parcelles apparait plus cohérent à tout point de vue.
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Échéancier
L’échéancier pour la finalisation du DOCOB est ensuite présenté par l’opérateur. Le prochain
groupe de travail est prévu pour la mi-décembre et le COPIL de validation du DOCOB est
envisagé pour mi-février.
Questions diverses
L’opérateur invite ensuite les participants à poser des questions ainsi qu’à faire part de leurs
éventuelles remarques sur la présentation et sur le document de travail qui leur a été remis.
M. Hooker demande la signification de basse-altitude en ce qui concerne les survols et
demande également si cela concerne l’aviation civile ou militaire. L’opérateur répond qu’il
s’agit de survols à moins de 200 m d’altitude mais chaque cas est spécifique. Par ailleurs, il
s’agit d’une information tirée du diagnostic réalisé en 2008 ; une évaluation plus précise
pourrait être menée afin de mieux qualifier et quantifier ces dérangements causés par
l’aviation civile et militaire.
NB : La charte Natura 2000 de la ZPS pourrait notamment établir des secteurs dont le survol à
basse altitude (par l’aviation civile et militaire) serait à proscrire en période de reproduction
(colonie de mouette tridactyle de Saint-Pierre-du-Mont et d’Englesqueville-la-Percée) sans
empêcher pour autant le survol de la Pointe du Hoc.
M. Chartier s’interroge sur l’axe des survols : s’agit-t-il de survols parallèles ou
perpendiculaires au trait de côte ?
Concernant l’hélicoptère de la sécurité civile, M. Dumeige indique que les survols se font
parallèlement à la côte lors de la marée montante.
Nb : Une hauteur de survol minimale (de l’ordre de 300 m, comme c’est le cas au dessus d’un
parc national) pourrait peut-être être respectée, sauf cas de force majeur, sur la ZPS en période
de reproduction. Par ailleurs, la réglementation en place impose normalement à l’aviation
civile une altitude minimum de survol de 150 m (soit 500 pieds), des infractions à cette
réglementation sont souvent constatées sur la ZPS.
M. Dumeige interroge l’opérateur sur les raisons de la diminution du nombre de fulmars sur
la ZPS.
M. Chartier explique que le faucon pèlerin n’a pas d’impact sur cette espèce (contrairement
aux mouettes tridactyles). En revanche, il est fort probable que plusieurs causes se
conjuguent :
- modification de la disponibilité alimentaire,
- intoxications par ingestion de matières plastiques,
- et réchauffement climatique, sachant que le fulmar est une espèce boréal qui niche ici dans
sa limite méridionale d’aire de répartition.
M. Daguet intervient pour rappeler l’avancement de la création de la véloroute. La DUP a été
accordée en 2007, une étude environnementale a été menée. Toutefois, les acquisitions
prennent du retard ; initialement prévue pour fin 2010, la restitution de l’ensemble des terrains
acquis ne devrait pas se faire avant courant 2012.
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Par ailleurs, il est mentionné que pour des raisons techniques, il est possible que le retrait de la
véloroute par rapport à la falaise, prévu dans l’étude d’impact à 30 mètres sur la ZPS au lieu
des 20 mètres en dehors, soit moindre.
L’opérateur insiste alors pour que les secteurs les plus sensibles clairement identifiés sur une
carte fassent l’objet d’une attention particulière en prévoyant notamment des aménagements
spécifiques (plantation de haies, etc.) afin que la véloroute ait le moins d’impact possible sur
les espèces patrimoniales et leurs habitats.
M. Lelong insiste quant à lui sur la nécessité de ne pas inscrire de formulation bloquante dans
le DOCOB afin notamment de ne pas créer de jurisprudence.
M. Houyvet signale que la véloroute va à l’encontre du Plan d’Occupation des Sols (POS).
M. le Sous-Préfet mentionne que si M. Houyvet fait état de la servitude de passage (codifiée
dans le code de l’urbanisme), celle-ci, en raison de la nécessité de recule par rapport à la
falaise pour des raisons de sécurité, n’existe plus sur la ZPS.
M. Houyvet demande alors comment la présence de quads pourra être empêchée sur la ZPS.
M. le Sous-Préfet
chicanes.
indique que des aménagements spécifiques seront prévus telles des
M. le Sous-Préfet, pour sa part, souligne l’importance d’entamer rapidement sous l’égide de la
DREAL, une concertation entre l’opérateur et le Conseil Général afin de prendre les mesures
nécessaires pour préserver l’avifaune sur les secteurs les plus sensibles.
Par ailleurs, il mentionne que cet élément devra être clairement inscrit au procès verbal du
COPIL.
L’opérateur et M. Daguet s’accordent pour dire qu’une concertation est déjà entamée et qu’ils
sont tout à fait favorables à la poursuite de celle-ci afin que l’aménagement de la véloroute se
fasse dans le respect de l’avifaune visée par le DOCOB.
M. Demeusoy demande à être intégré dans le groupe de travail relatif à la véloroute.
M. Houyvet s’interroge sur la future structure en charge de l’entretien de la véloroute et de la
bande située entre la véloroute et la falaise.
M. Daguet rétorque que l’entretien sera à la charge du CG.
M. Hooker demande comment la véloroute est envisagée sur le site historique de la Pointe du
Hoc.
M. Daguet répond que les cyclistes devront laisser leurs vélos en dehors du site historique.
M. Pain mentionne que l’indemnisation des terrains aux agriculteurs n’est pas à la hauteur de
la valeur réelle des terrains.
M. Houyvet rappelle qu’il avait conseillé un échange de parcelles au lieu d’un rachat, pour
des terrains d’une surface supérieure à 1 ha. De plus, en mémoire des soldats ayant libéré le
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
secteur de la Pointe du Hoc, M. Houyvet pense qu’il aurait fallu conserver le chemin
piétonnier.
M. Parrad demande à ce que le tableau situé en page 104 du DOCOB soit modifié et que des
points d’interrogations soient mis au lieu des croix pour les impacts potentiels de la pêche à
pied et de la pêche embarquée.
L’opérateur répond que cette remarque sera intégrée.
Par ailleurs, M. Parrad demande si l’accès à l’estran sera interdit pour les quads lors de
l’exploitation des gisements de moules.
L’opérateur n’était pas au courant de cette pratique qui devra faire l’objet d’une mention dans
le DOCOB.
NB : Sauf dérogation, selon le Code de l'Environnement art. L362-1 : En vue d'assurer la
protection des espaces naturels, la circulation des véhicules à moteur est interdite en dehors
des voies classées dans le domaine public routier de l'État, des départements et des
communes, des chemins ruraux et des voies privées ouvertes à la circulation publique des
véhicules à moteur.
Concernant la partie maritime, M. Le Direach signale que des activités de dynamitage des
bombes en mer sont réalisées régulièrement autour de la Pointe du Hoc,
Ces activités sont complétées sur terre par des opérations de dynamitage par les services de la
sécurité civile.
Ces derniers points n’ayant pas été évoqués dans le DOCOB, un point particulier devra être
rédigé.
Enfin, il est demandé que les convocations pour les comités de pilotage soient envoyées avec
plus de marge pour permettre aux participants de s’organiser. Il est convenu qu’un courriel
soit envoyé en complément de la convocation pour prévenir les personnes concernées le plus
tôt possible.
Les diagnostics du DOCOB sont ensuite soumis au vote par M. le Sous-Préfet. Ils sont
acceptés à l’unanimité sous condition d’intégration des différentes remarques.
En l’absence de question supplémentaire, M. le Sous-Préfet rappelle le calendrier
prévisionnel, remercie les participants, puis lève la séance.
La réunion s’achève à 15 h 42.
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Annexe III : Arrêté du 6 janvier 2005 portant désignation du site
Natura 2000 ZPS « Falaise du Bessin Occidental ».
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Annexe IV : Liste des espèces visées par l’article 4.2 en France.
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Annexe V : Comptes-rendus des réunions de groupe de travail.
NATURA 2000
Compte-rendu de la réunion du premier groupe de travail
de la Zone de Protection Spéciale « Falaise du Bessin occidental »
du 10 juin 2010
Etaient présents :
Marguerite-Marie BINDAULT – Maire de Louvières
Françoise CHEVALIER – Responsable de l’unité mise en valeur du milieu marin et littoral
Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM 14)
Bernard DEMEUSOY – Vice-président du Comité Départemental de la Randonnée Pédestre
Jean-Michel GREEN – Président de l’Association de Chasse Maritime des Rivages du Bessin
Marcel HOUYVET – Maire de Saint-Pierre-du-Mont
François JEANNE – Chargé de mission Natura 2000 - Groupe Ornithologique Normand
(GONm)
Sylvie LE VILLAIN – Responsable de l’unité aménagement chasse forêt - Direction
Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM 14)
Régis LEYMARIE – Délégué adjoint – Conservatoire du littoral
Jean-Marie OXEANT – Maire de Vierville-sur-mer
Frédéric PAIN – Maire de Cricqueville-en-Bessin
Catherine PAUL – Chargée de mission - Comité Régional des Pêches Maritimes et des
Elevages Marins de Basse-Normandie (CRPMEM)
Gilles POTEY – Association ICARE
Régis PURENNE – Garde technicien - Groupe Ornithologique Normand (GONm)
Sandrine ROBBE – Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du
Logement de Basse-Normandie (DREAL)
Romain VIAL – Chargé de mission Natura 2000 – Conservatoire du littoral
Etaient excusés :
Elie DAGUET – Chef de projet circulation douces et énergies renouvelables au CG14
Gérard DEBOUT – Président du Groupe Ornithologique Normand, opérateur
Nicole D’HEROUVILLE – Maire d’Englesqueville-la-Percée
Philippe GRIGY – Président de l’Association ICARE
Gilbert VIMARD – Groupe Ornithologique Normand, Conservateur de la réserve
ornithologique de Saint-Pierre-du-Mont
Benoit DEMOULIN – Directeur de la Fédération Départemental des Chasseurs du Calvados
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La réunion débute à 9h50.
L’opérateur (GONm) remercie l’ensemble des participants à ce premier groupe de travail et
donne le nom des personnes excusés. Il présente ensuite les principaux éléments du diagnostic
écologique et socio-économique de la ZPS.
Le patrimoine ornithologique
24 espèces d’oiseaux sont visées par le DOCOB, dont 10 espèces de l’Annexe I de la
Directive « Oiseaux » et 14 espèces visées par l’Article 4.2. de la Directive « Oiseaux »
L’accent est mis sur les espèces nicheuses de la ZPS à savoir :
- le faucon pèlerin,
- la mouette tridactyle,
- le fulmar boréal,
- le cormoran huppé,
- les goélands brun et argentés
Les cartes de répartition de ces espèces sur la ZPS ainsi que les tendances d’évolution des
populations sont présentées.
Cinq espèces atteignent le seuil d’importance nationale (population du site supérieure à 1 %
de la population nationale), dont deux espèces nicheuses, la mouette tridactyle et le fulmar
boréal, et trois espèces hivernantes, les mouettes mélanocéphale et pygmée et le harle huppé.
Globalement les populations de ces cinq espèces sont en déclin sur la ZPS.
Les activités socio-économiques sont ensuite détaillées.
L’activité agricole
L’activité agricole, en haut de falaise, est marquée par la prédominance des cultures
(principalement blé, orge et maïs), toutefois quelques prairies subsistent sur le site.
Mr Pain indique que certaines parcelles de prairies, sur la commune de Cricqueville-enBessin, ne figurent pas sur la carte de l’occupation du sol.
L’opérateur prend note et mentionne que les modifications nécessaires seront apportées.
82 parcelles sont incluses pour partie dans la ZPS et environ vingt exploitants et autant de
propriétaires ont été recensés.
L’activité « touristique »
La pointe du Hoc, propriété du Conservatoire du littoral, entièrement comprise dans le
périmètre de la ZPS, génère une fréquentation importante (plus de 950 000 visiteurs par an)
sur le site.
Les cérémonies de commémoration du 6 juin 44 engendrent des perturbations pour l’avifaune
en raison de nombreux survols à basse-altitude en période de reproduction.
La création par le Conseil Général d’une véloroute en haut de falaise est largement évoquée.
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Nb : La véloroute a fait l’objet d’une Déclaration d’Utilité Publique (DUP). Le Conseil
Général a fait savoir par courriel qu’il compte sur l’acquisition de 50 % des terrains à
l’amiable d’ici juillet 2010 et indique que le restant des terrains feront l’objet d’une procédure
d’expropriation pour une acquisition de l’ensemble de l’emprise de la DUP estimée à fin
2011. Les travaux d’aménagement s’étaleront sur plusieurs années.
La pratique du vol libre
La pratique du vol libre est ensuite caractérisée. La ZPS est utilisée par vent de Nord-est ;
l’aire de décollage se situe sur la commune de Vierville-sur-Mer. Deux zones d’utilisation ont
été définies, une « zone d’utilisation habituelle » limitée à l’Ouest au secteur du Bec et de la
Baie du Mont (commune de Louvières) et « une zone d’utilisation exceptionnelle »
initialement restreinte à la limite ouest de la commune d’Englesqueville-la-Percée.
Cependant, Mr Potey indique que la « zone d’utilisation exceptionnelle » peut s’étendre
jusqu’à la pointe du Hoc à l’Ouest de la ZPS. Toutefois, il signale que les conditions
d’atterrissage sont alors périlleuses et que par conséquent, le nombre de parapentistes
s’aventurant jusqu’à ce secteur est très limité.
La chasse
La pratique de la chasse au gibier de terre est exceptionnelle sur le site. Elle est ouverte de la
fin septembre à la fin février mais n’est pratiquée que par une ou deux personnes lors d’une à
deux journées par an.
La chasse au gibier d’eau ouverte dès le début du mois d’août est considérée comme nulle sur
la ZPS.
L’ornithologie
La présence de la réserve ornithologique du GONm de Saint-Pierre-du-Mont est rappelée. Des
comptages, permettant d’évaluer l’état de santé des populations d’oiseaux, sont régulièrement
réalisés.
La réserve est également attractive pour d’autres ornithologues ainsi que pour des
photographes animaliers en dehors des comptages.
Cette fréquentation peut être la source de dérangements ponctuels en fonction des
comportements.
La pêche professionnelle embarquée
Concernant l’activité de pêche professionnelle embarquée, certaines erreurs, relevées par
Mme Paul du CRPMEM, ont été inscrites dans le DOCOB provisoire.
Il n’y a pas d’activité de chalutage dans la ZPS, en revanche des caseyeurs (crustacés, bulots,
seiches) et des fileyeurs utilisent bien la zone pour pêcher.
Mme Chevalier (DDTM 14) précise qu’une zone de gisement de moules est également
présente au large de la ZPS et qu’elle est utilisée par des chalutiers dragueurs.
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Enfin, la ZPS est ponctuellement utilisée par des dragueurs de coquille Saint-Jacques en
fonction de l’abondance de l’espèce entre le zéro des cartes marines jusqu’aux 12 milles
nautiques.
Le CRPMEM communiquera les points de prospection des gisements de moules (Pointe du
Hoc et au droit de Vierville-sur-Mer) et confirmera par ailleurs le nombre de navires
fréquentant la zone de protection spéciale.
La pêche à pied professionnelle et de loisir
La présence d’un gisement côtier de moules classé 14-140 est indiquée. Ce gisement s’étend
sur les communes de Vierville-sur-Mer, Louvières, et Englesqueville-la-Percée. Il fait l’objet
d’ouverture à fréquence variable comme cela est mentionné dans le DOCOB.
La pêche sur le gisement est soumise à la détention d’une licence de pêche à pied et d’un
timbre spécifique pour la pêche aux moules (timbre moules). Par ailleurs, le nombre de
licenciés est limité à 150.
L’activité de pêche à pied (en dehors du gisement de moules) se pratique essentiellement sur
les secteurs est et ouest de la ZPS en accédant par les estrans des communes de Vierville-surMer et Cricqueville-en-Bessin. La fréquentation est alors fortement dépendante des conditions
de marées et des périodes de l’année (vacances, week-end…).
Enfin, il est indiqué que moins d’une dizaine de pêcheurs à la ligne utilise le platier de la ZPS.
Une carte de synthèse des activités socio-économiques de la ZPS est finalement présentée.
Elle devra être actualisée en prenant en compte notamment le gisement de moule situé au
large de la ZPS.
Projet de parc éolien
Mme Chevalier indique que le projet de parc éolien, prévu (et mentionné dans le DOCOB) au
large de Courseulles-sur-Mer et regroupant trois promoteurs éoliens, est actuellement
suspendu et qu’un appel à projets doit être déposé prochainement.
Impacts/menaces, enjeux et objectifs de gestion
L’impact des cultures (jugé dans un premier temps faible à fort en fonction des pratiques et de
la localisation) est revu à la baisse en raison de la création future de la véloroute.
L’impact de la fréquentation sur le sentier du littoral et sur la Pointe du Hoc est quant à lui
considéré comme moyen à fort.
En effet, des cas de vandalisme (par caillassage des mouettes tridactyles) ont été rapportés et
il est rappelé que la simple présence de randonneurs, à l’aplomb d’une aire de nidification de
faucon pèlerin, génère tout d’abord des alarmes spectaculaires, puis par conséquent, des
mouvements de paniques dans les colonies de mouettes tridactyles.
Les fulmars sont également sensibles à la présence humaine en haut de falaise (à proximité de
leurs sites de nidification) et une telle présence, si elle se prolonge peut entrainer une
désertion des sites de nidification.
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Il est rappelé que les survols d’aéronefs à basse altitude, à l’aplomb des colonies en période de
nidification génèrent des perturbations importantes, l’impact sur l’avifaune est jugé
ponctuellement fort.
Concernant la pratique du vol libre, l’impact de cette activité est considéré comme faible par
vent de Nord-est, en l’état actuel de la pratique.
L’impact de la chasse est jugé nul ou quasi nul sur la ZPS, en l’état actuel de la pratique.
L’impact des activités naturalistes est considéré comme nul à faible en fonction des
comportements.
L’enjeu majeur sur la ZPS concerne l’accompagnement de la création de la véloroute.
Deux principales menaces ont été identifiées sur le site. L’amplification de l’érosion de la
falaise par érosion des sols en surface et le dérangement par :
- stationnement/passage de piétons en haut de falaise en période de reproduction,
- stationnement/passage de piétons/pêcheurs en pied de falaise en période de
reproduction,
- survols répétés d’aéronefs à basse altitude en période de reproduction,
- augmentation potentielle de la fréquentation des parapentistes,
Deux objectifs sont donc affichés :
Le maintien ou l’amélioration de la tranquillité des oiseaux,
Le ralentissement ou la suppression de l’érosion par ruissellement.
Des lacunes sont également mises en évidences, à savoir :
- l’absence de connaissances des zones d’alimentation de certaines espèces
patrimoniales (mouettes tridactyles et fulmars boréaux) notamment en période de
reproduction,
- l’absence de connaissance de l’impact du nautisme et,
- l’absence de connaissance de l’impact de potentiels projets éoliens offshores.
Questions et remarques diverses
L’opérateur invite ensuite les participants à poser des questions ainsi qu’à faire part de leurs
éventuelles remarques sur la présentation et sur le document de travail qui leur a été remis.
À ce titre, l’opérateur demande aux participants si le document de travail (version
informatique et CD-Rom) leur est bien parvenu.
Tous les participants ont bien reçu le document.
Mr Oxéant demande s’il existe des explications quant à la diminution des effectifs de
certaines espèces patrimoniales sur la ZPS.
Mr Jeanne et Mr Purenne répondent qu’il n’y a pas d’explication certaine mais plutôt des
hypothèses, ainsi sont avancées, une modification des réseaux trophiques en lien avec le
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
réchauffement climatique et une réduction des sites favorables à la nidification des oiseaux en
lien avec l’érosion de la falaise.
Mr Green confirme que le réchauffement climatique induit un changement de répartition de
certaines espèces d’oiseaux en raison d’un changement de répartition de leurs ressources
alimentaires.
Mr Demeusoy interroge l’opérateur sur la création de la véloroute et notamment sur le retrait
du sentier par rapport à la falaise.
L’opérateur répond que la bande d’acquisition du CG est d’une largeur de 20 à 30 mètres et
que la véloroute se trouvera sans doute dans la partie haute de la bande acquise soit la plus
éloignée du bord de la falaise.
Mr Pain remarque que si la mer n’est pas visible de la véloroute alors qu’elle l’était sur le
sentier des douaniers, la fréquentation touristique sera moindre.
Mr Green demande si des postes d’observation seront aménagés sur le site (l’opérateur répond
que ce type d’aménagement n’est pas pour le moment envisagé) et s’interroge sur la
diminution des effectifs de certaines espèces alors même que le sentier des douaniers (source
de dérangement) est fermé depuis 2001.
Mr Houyvet répond que la fréquentation du sentier n’a pas faibli en dépit de son interdiction.
Mr Pain confirme cet état de fait.
Mme Chevalier mentionne qu’au cap Blanc Nez la fréquentation est similaire à celle de la
ZPS et qu’il n’y a pas d’impact sur la colonie de mouettes tridactyles.
Mr Jeanne répond que l’impact de la fréquentation sur les mouettes tridactyles est indirect, par
dérangement et alarme du faucon pèlerin.
Mr Leymarie indique que la sémantique utilisée dans le DOCOB et dans la présentation pour
caractériser, la pointe du Hoc, d’une part, et le projet de véloroute d’autre part, n’est pas
appropriée.
Il rappel que le site de la Pointe du Hoc est un lieu de mémoire plus qu’un site touristique.
Par ailleurs, l’utilisation du terme réaménagement ne convient pas au projet de véloroute
puisqu’il ne s’agit pas de réaménager l’ancien sentier des douaniers mais bien de créer une
route, dont l’emprise de 2 à 4 mètres, est bien supérieure à une servitude de passage piéton
(1 mètre).
Mr Leymarie mentionne également, sur la base des expériences du conservatoire du littoral
dans d’autres sites, que ce type d’aménagement fait l’objet d’une signalétique et d’une
réglementation routière (panneaux…) bien différente de la signalétique et de réglementation
en vigueur sur les sentiers pédestres.
Il signale par ailleurs que le conseil de rivage (organe composé d’élus) du conservatoire du
littoral a délibéré sur ce point particulier de la création de véloroutes. Ce conseil a décidé
d’interdire toutes créations de véloroutes sur les terrains du conservatoire du littoral, en
dehors des chemins existants.
Le conservatoire du littoral s’inquiète de l’impact de la fréquentation de la future véloroute
sur la ZPS.
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
La rédaction concernant la Pointe du Hoc et le projet de la véloroute-voie verte sera revue
pour tenir compte de ces observations et supprimer toute ambiguïté.
Mme Robbe indique que les projets, notamment de type véloroute, inclus dans les sites Natura
2000, sont soumis à évaluation des incidences à la charge du maitre d’ouvrage. L’opérateur et
les services de l’état devront donc, porter une attention particulière au contenu de cette
évaluation qui sera proposée par le CG 14 et veiller notamment à ce que les effets de la
véloroute sur l’avifaune d’intérêt communautaire soient correctement évalués afin de mettre
en œuvre toutes les mesures possibles pour supprimer les impacts potentiels.
L’opérateur rappelle qu’une réunion avec le CG 14, relative à la création de la véloroute, a eu
lieu. À ce titre, des zones de sensibilité fortes ont été définies en haut de falaise afin d’élargir
la bande d’acquisition pour permettre un retrait maximal de la véloroute sur les secteurs les
plus sensibles pour l’avifaune.
Mr Houyvet et Mr Pain s’interrogent sur la gestion et l’entretien de la bande de terrain située
entre la future véloroute et la falaise.
L’opérateur répond qu’elle sera normalement assurée par le Syndicat Mixte Calvados Littoral
Espaces Naturels.
Mr Oxéant demande par ailleurs si le classement en Zone de Protection Spéciale (ZPS) du site
implique que ce dernier devienne un sanctuaire, ou, si au contraire, la démarche Natura 2000
n’est pas une démarche de conciliation entre activités socio-économiques et préservation des
richesses naturelles.
Mme Robbe répond qu’il s’agit bien d’une démarche de conciliation, mais que celle-ci ne doit
pas se faire au détriment de la préservation de l’avifaune.
Mr Green rebondit à ce sujet en indiquant que la France a été condamnée récemment par
l’Europe pour défaut de transposition de la directive habitats, considérant que les activités de
chasse, de pêche et aquacoles ne constituaient pas des activités perturbantes (article L414-1
du code de l’environnement).
Mme Robbe confirme cette condamnation. Elle précise qu’il ne faut surtout pas y voir une
remise en cause de ces activités dans les sites Natura 2000 ; simplement, l’Etat français ne
peut considérer a priori que ces activités ne sont pas perturbantes. Dès lors, la France devra
apporter la preuve que les réglementations nationales mises en place concernant ces activités
sont de nature à garantir la préservation des milieux et espèces d’intérêt européen.
Mme Paul du CRPMEM fait état de la mise en œuvre de l’axe 4 du Fond Européen pour la
Pêche (FEP). Celui-ci a pour objectif de faire perdurer les activités et le lien entre terre et mer
pour une meilleure gestion sur le littoral entre Gatteville et Courseulles-sur-Mer. Elle
mentionne que la ZPS fait partie des secteurs concernés et indique que l’association Mer et
Terroirs, dont le siège se situe dans les locaux du PNRMCB, a été créé pour mener à bien ce
projet bénéficiant d’une enveloppe de 500 000 euros issus de l’Europe auxquels s’ajoutent
500 000 euros de fonds nationaux. Un comité de programmation est prévu début juillet 2010.
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Mme Robbe remercie les participants et indique enfin que la prochaine réunion du comité de
pilotage visant à valider les diagnostics écologique et socio-économique aura lieu courant
septembre.
La réunion s’achève à 12 h.
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Compte-rendu de la réunion du second groupe de travail
de la Zone de Protection Spéciale « Falaise du Bessin occidental »
du 14 mars 2012
Etaient présents :
Christelle ANDRE – Maire adjoint d’Englesqueville-la-Percée
Marguerite-Marie BINDAULT – Maire de Louvières
Elie DAGUET – Chef du service Environnement - Conseil Général du Calvados (CG14)
François JEANNE – Chargé de mission Natura 2000 - Groupe Ornithologique Normand
(GONm)
Micheline LEGRAND – Deuxième adjoint d’Englesqueville-la-Percée
Régis LEYMARIE – Délégué adjoint - Conservatoire du Littoral (CdL)
Frédéric LONGAVENNE – Service Eau et Biodiversité - Direction Départementale des
Territoires et de la Mer (DDTM 14)
Frédéric PAIN – Maire de Cricqueville-en-Bessin
Gilles POTEY – Association ICARE
Régis PURENNE – Garde technicien - Groupe Ornithologique Normand (GONm)
Sandrine ROBBE – Responsable de l’Unité Mer et Littoral - Direction Régionale de
l’Environnement de l’Aménagement et du Logement de Basse-Normandie (DREAL)
Antoine ROCHE – Stagiaire BTS Gestion et Protection de la Nature - Groupe Ornithologique
Normand (GONm)
Vincent TOISON – Chargé de mission - Agence des Aires Marines Protégées (AAMP)
Olivier ZUCCHET – Garde gestionnaire - Syndicat Mixte Calvados Littoral Espaces Naturels
(SMCLEN)
Etaient excusées :
Nicole D’HEROUVILLE – Maire d’Englesqueville-la-Percée
Nolwenn HAMON – Chargé de mission - Comité Régional des Pêches Maritimes et des
Elevages Marins de Basse-Normandie (CRPMEM)
Lucie MARTELIN-PODER – Syndicat Mixte Calvados Littoral Espaces Naturels
Catherine PAUL – Chargée de mission - Comité Régional des Pêches Maritimes et des
Elevages Marins de Basse-Normandie (CRPMEM)
Etaient absents :
Marcel HOUYVET – Maire de Saint-Pierre-du-Mont
Jean-Marie OXEANT – Maire de Vierville-sur-Mer
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La réunion débute à 14h45
Mme ROBBE, de la DREAL (maître d’ouvrage du Document d’Objectifs/DOCOB), remercie
l’ensemble des participants à ce groupe de travail et donne le nom des personnes excusées.
Elle précise que le GONm a travaillé sur le plan d’action du document d’objectifs depuis le
précédent comité de pilotage d’octobre 2010 et que le groupe de travail vise à examiner les
propositions de mesures proposées par l’opérateur, étant entendu qu’il s’agit d’une base de
discussion. L’absence de l’ABMC et du CRPMEM est regrettée et sera compensée par un
échange avec l’opérateur en bilatérale. M. JEANNE, du Groupe Ornithologique Normand
(opérateur du DOCOB), demande aux participants si le document de travail du tome II leur
est bien parvenu. Tous les participants ont bien reçu le document.
L’opérateur replace le contexte du groupe de travail. Il s’agit de présenter l’avancement de la
démarche Natura 2000 et notamment de la rédaction du DOCOB. Il s’agit également d’une
concertation, d’un échange quant au contenu du DOCOB, aux suggestions de chacun qui a
lieu au fur et à mesure de l’avancement de la présentation. Après de brefs rappels du tome I,
les principaux points présents dans les tomes II et III sont exposés respectivement par M.
JEANNE et ROCHE :
Brefs rappels
Une carte de situation des principales zones de sensibilité de l’avifaune rupestre en période de
nidification sur ZPS commentée permet à l’assemblée de resituer géographiquement les zones
sensibles qui seront évoquées dans la suite de la réunion.
Les principales menaces d’origine humaine sont le dérangement de l’avifaune nicheuse par le
haut et par le pied de falaise ; l’amplification du phénomène d’érosion sur certains secteurs
peut aussi réduire la surface des zones de nidification.
Présentation du tome II : Enjeux, objectifs, mesures et actions de gestion
Il existe deux principaux enjeux sur la ZPS :
- Préserver les populations d’oiseaux d’intérêt communautaire.
- Concilier le maintien des activités socio-économiques avec la préservation de
l’avifaune.
Il en résulte l’objectif n° 1 : Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux
d’intérêt communautaire.
Par ailleurs, dans le contexte de développement des Aires Marines Protégées dont la ZPS fait
partie et sachant que l’amélioration de la connaissance est un élément primordial à la mise en
œuvre et à l’évolution des mesures de gestion, la poursuite et le développement des suivis
ornithologiques apparaissent comme essentiels.
Il en résulte l’objectif n° 2 : Poursuivre et approfondir les programmes de connaissance
et de suivis de l’avifaune d’intérêt communautaire.
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Objectif n° 1 : Garantir l’intégrité et la quiétude de la ZPS pour les oiseaux d’intérêt
communautaire
Quatre mesures permettent d’atteindre cet objectif :
Mesure 1.1 : Accompagner le Conseil Général du Calvados et le SMCLEN dans
l’aménagement de la véloroute et la gestion des terrains annexes. Celle-ci se décline en huit
actions.
Trois sont prévues par le DOCOB :
Action 1.11 : Collaborer avec le CG 14 et le SMCLEN pour l’aménagement et la
gestion de la véloroute.
Action 1.17 : Planter des écrans végétaux côté mer sur les secteurs de vis-à-vis
sensibles au dérangement.
Action 1.18 : Maintenir un accès à la réserve ornithologique.
Cinq autres actions sont préconisées dans l’étude d’impact de la véloroute (Ouest Infra,
2006).
Action 1.12 : Encourager la mise en place d’une surveillance régulière sur la ZPS et
participer à la surveillance du site.
Action 1.13 : Installer des clôtures permettant de canaliser le public sur la véloroute.
Action 1.14 : Mettre en place un complexe fossé/talus en limite des parcelles cultivées
au niveau des secteurs où des problèmes de ruissellement sont identifiés.
Action 1.15 : Installer des chicanes interdisant l’accès de la véloroute aux engins
motorisés.
Action 1.16 : Installer les panneaux informatifs sur la véloroute.
M. DAGUET (CG14) rappelle que l’inscription de ces actions dans le DOCOB a fait l’objet
d’échanges au préalable (réunions bilatérales avec l’opérateur, le CG14, le SMCLEN et la
DREAL). Toutefois, concernant l’action 1.13 M. DAGUET indique qu’il n’est pas
souhaitable d’installer de barrières sur tout le linéaire. Il exprime sa réticence à ce qu’elles
soient trop hautes.
L’opérateur précise que cette proposition (installation de clôtures) émane de l’étude d’impact
précitée. Cependant, il indique également que des discussions pourront être menées lors de la
phase opérationnelle des travaux afin d’installer les clôtures aux endroits opportuns. Cette
« discussion » relève d’ailleurs de l’action 1.11 : Collaborer avec le CG14 et le SMCLEN
pour l’aménagement et la gestion de la véloroute.
M. DAGUET propose également de ne pas implanter le panneau B7b « interdit à tous les
véhicules à moteur ». Il y aurait redondance avec le panneau C115 qui signifie « Voie verte voie réservée à la circulation des piétons et des véhicules non motorisés ». La pose du
panonceau M4y désignant les cavaliers est à étudier lors de la conception de la voie verte en
fonction des zones choisies pour l’accès des cavaliers.
L’opérateur prend note de ces remarques.
M. DAGUET précise que le CG14 est toujours en phase d’acquisition des parcelles situées sur
l’emprise du projet de véloroute. Environ trois cents parcelles sont concernées dont un tiers a
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pu être acquis à l’amiable. Les deux tiers restants devraient faire l’objet de mesures
d’expropriation suivant la Déclaration d’Utilité Publique de la véloroute.
M. PAIN s’interroge sur l’origine du financement des actions prévues par cette première
mesure 1.1.
M. ZUCCHET (SMCLEN) répond à cela que l’entretien classique sera réalisé en régie par le
CG14. Entre la voie verte et le front de falaise sera pratiquée par le SMCLEN une gestion
d’espace naturel, à distinguer de l’entretien d’espaces verts qui préexistait comme le
témoignait Mme LEGRAND.
Mme BINDAULT demande qui effectuera la surveillance.
Concernant la surveillance, ce sont les agents de l’ONCFS qui ont en charge la police de
l’environnement sur le site de la ZPS, les agents du SMCLEN étant commissionnés pour
effectuer des actions de police sur les terrains du Conservatoire du Littoral en tant que garde
particulier. La surveillance du site sera également en partie assurée par la structure animatrice
du DOCOB.
Mesure 1.2 : Maîtriser l’impact de la pression des activités anthropiques sur l’avifaune
d’intérêt communautaire. Douze actions correspondent à cette mesure :
Action 1.21 : Appuyer le PPE de création d’un APPB (cadre SCAP).
Action 1.22 : Accompagner l’ABMC lors de l’organisation des cérémonies de
commémoration du 6 juin 1944 sur le site la Pointe du Hoc pour limiter les impacts
sur l’avifaune patrimoniale nicheuse.
Action 1.23 : Accompagner le GPD et la sécurité civile pour limiter l’impact des
opérations de déminage.
Action 1.24 : Accompagner les pétitionnaires dans les démarches d’évaluation des
incidences.
Action 1.25 : Faire adopter la charte Natura 2000 et la développer.
Action 1.26 : Mener une évaluation du dérangement sur les espèces nicheuses d’intérêt
communautaire.
Action 1.27 : Installer un panneau de sensibilisation sur l’aire d’envol des pratiquants
de vol libre.
Action 1.28 : Etudier la mise en place d’une signalétique spécifique en crête de falaise.
Action 1.29 : Elaborer et diffuser une plaquette de sensibilisation à destination des
usagers de l’estran.
Action 1.21 : Elaborer une plaquette de sensibilisation à destination des pratiquants
d’activités nautiques et des pêcheurs embarqués.
Action 1.211 : Elaborer et mettre à jour une page internet spécifique à la ZPS.
Action 1.212 : Organiser des animations à destination du grand public et des scolaires.
M. LEYMARIE exprime une interrogation quant au devenir de l’eau pouvant être recueillie
par le complexe fossé/talus. Il apparait qu’il faudrait anticiper ces problèmes pour ne pas
accentuer le phénomène d’érosion. Il indique par ailleurs que l’American Battle Monuments
Commission (ABMC) accorde une grande importance à la gestion des eaux de ruissellement
dans la gestion du site de la Pointe du Hoc.
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M. DAGUET informe l’assemblée qu’une mission spécifique devra être menée afin
d’envisager les meilleures solutions concernant les eaux de ruissellement sur le linéaire de la
véloroute.
En outre, M LEYMARIE demande si le plan de gestion de la véloroute (BESCOND, 2011)
mentionné dans la version de travail du Tome II du DOCOB est consultable.
M. JEANNE indique que ce plan de gestion n’aurait pas du figurer dans cette version de
travail sachant que ce dernier n’a pas encore été validé au sein du SMCLEN.
M. ZUCCHET précise que le plan de gestion évoqué concerne tout le linéaire de la véloroute,
bien au-delà du périmètre de la ZPS Falaise du Bessin Occidental.
M. POTEY souhaite des précisions sur les panneaux de sensibilisation des libéristes. M.
ZUCCHET répond que c’est à l’étude.
M. LONGAVENNE demande de développer l’action 1.24.
Mme ROBBE précise que l’opérateur a un mandat pour appuyer, assister les pétitionnaires
dans la démarche d’évaluation des incidences ; il ne s’agit pas de faire l’évaluation à la place
du pétitionnaire mais de les aider à cerner les enjeux de la ZPS et à réorienter si besoin le
projet.
M. LEYMARIE, au vu de l’action 1.21, demande quels liens existent entre réglementation et
activités socio-économiques.
M. JEANNE répond que le contenu du futur APPB est en cours de réflexion, celui-ci n’étant
qu’au stade du Projet Potentiellement Eligible (PPE) de priorité 1.
Mme ROBBE indique que ce projet d’APPB devra prendre en compte les menaces pesant sur
le site. Elle ajoute que si des mesures figurant dans l’APPB sont déjà effectives au travers de
la mise en œuvre du DOCOB (et de sa charte), l’APPB n’induira pas d’effort supplémentaire
de la part des acteurs de la ZPS. Elle indique également que les questions relatives au projet
d’APPB pourront être discutées lors du COPIL de la ZPS.
M. LONGAVENNE rappelle que la législation encadre la réalisation d’un APPB et qu’elle
prévoit notamment une phase de concertation avec des partenaires qualifiés d’ « obligatoires »
pour cette concertation.
Concernant les actions 1.26 et 1.29, M. TOISON signale l’existence de projets nationaux (tels
que VivArmor Nature et IODDE) d’évaluation du dérangement par certaines activités (ex :
pêche à pied…). De plus, des expérimentations de gestion sont en cours d’étude sur ces
problématiques. Il serait donc intéressant de participer à ces réseaux pouvant inspirer la
définition d’actions non encore pressenties sur la ZPS.
M. ZUCCHET indique que le protocole de suivi du dérangement pourra également être mis
en œuvre sur les falaises du Bessin oriental (secteur en gestion du SMCLEN) hors Natura
2000 possédant des problématiques similaires (nidification du fulmar) à la ZPS ici étudiée.
Cette mise en œuvre pourrait permettre une comparaison inter-sites et une mesure de
l’efficacité des actions prescrites par le DOCOB.
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Mesure 1.3 : Assurer une cohérence administrative et technique sur la ZPS. Trois actions
permettent de satisfaire à cette mesure :
Action 1.31 : Etablir une nouvelle convention de gestion de la réserve ornithologique
(GONm) de Saint-Pierre-du-Mont.
Action 1.32 : Effectuer les démarches pour étendre la ZPS au secteur de GrandcampMaisy (platier) et réajuster le périmètre en haut de falaise.
Action 1.33 : Inscrire la ZPS dans un réseau cohérent d’AMP et en particulier de ZPS
(proposition AAMP).
Mme ROBBE rappelle que la loi encadre la procédure d’extension des ZPS avec notamment
une consultation des communes et établissements publics de coopération inter-communale
territorialement concernés par l’extension de périmètre.
L’opérateur expose l’importance de la zone de platier de Grandcamp-Maisy en tant que
reposoir pour l’avifaune. En effet, l’extension de la ZPS Falaise du Bessin Occidental
permettrait d’accroître la cohérence en termes de fonctionnalité écologique de cette ZPS, mais
aussi des ZPS Baie de Seine Occidentale et Basses vallées du Cotentin et Baie des Veys.
Mesure 1.4 : Contribuer aux démarches de gestion des pollutions marines. Trois actions de
contribution à des réseaux sont proposées aux membres de l’assemblée.
Action 1.41 : Répondre aux sollicitations de l’Etat en cas de déclenchement des volets
Polmar Mer et Polmar Terre.
Action 1.42 : Participer au réseau de correspondants « Pollutions marines et littoral »
animé par le Conservatoire du littoral.
Action 1.43 : Participer au réseau « EcoQOs ».
Cette mesure n’a pas levé d’interrogations.
Objectif n°2 : Poursuivre et approfondir les programmes de connaissances et de suivis
de l’avifaune d’intérêt communautaire
Deux mesures permettent de répondre à cet objectif.
Mesure 2.1 : Poursuivre et pérenniser les suivis existants.
Action 2.11 : Poursuivre et pérenniser les recensements annuels des oiseaux nicheurs.
Action 2.12 : Poursuivre et pérenniser les recensements annuels des oiseaux en
période internuptiale.
Action 2.13 : Poursuivre et pérenniser le recensement des oiseaux échoués.
Cette mesure n’a pas levé d’interrogations.
Mesure 2.2 : Renforcer et développer les suivis ornithologiques.
Action 2.21 : Réaliser une campagne d’échantillonnage en mer.
Action 2.24 : Suivre l’accès des mouettes tridactyles, des fulmars et des cormorans
huppés à la ressource alimentaire.
Action 2.25 : Effectuer une évaluation des prises accidentelles par les engins de
pêche.
Action 2.22 : Réaliser un suivi régulier de l’avifaune en mer.
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Action 2.23 : Evaluer la productivité des mouettes tridactyles et des fulmars.
Action 2.26 : Etudier les zones d’alimentation des mouettes tridactyles et des fulmars
en période de reproduction.
Action 2.27 : Organiser et rédiger l’observatoire des ZPS.
M. TOISON intervient pour rappeler que concernant le volet connaissance, l’Agence des
Aires Marines Protégées (AAMP) soutiendra financièrement une partie des études. Il indique
toutefois que l’échelle de travail de l’AAMP est celle de la façade Manche-Mer du Nord.
M. LEYMARIE s’interroge de son côté sur l’observatoire des ZPS.
Mme ROBBE indique que cette mission régionale a été confiée par la DREAL au Groupe
Ornithologique Normand (GONm) et que concernant cette ZPS en particulier la rédaction de
l’observatoire revient à la structure animatrice.
M. JEANNE indique que l’action aurait du être rédigée ainsi : Organiser et rédiger
l’observatoire de la ZPS et sera corrigée en ce sens.
Projet de charte
M. ROCHE introduit la présentation en informant l’assemblée de l’objet de ce document
obligatoirement annexé au DOCOB, depuis la loi relative au Développement des Territoires
Ruraux (2005) :
- Démarche volontaire, participative des acteurs locaux (personnes physiques ou morales)
souhaitant marquer leur engagement pour un développement durable ;
- Rôle de pédagogie, d’information des utilisateurs de la ZPS quant à la fragilité de l’avifaune
nicheuse ;
- Encouragement à ajuster ou poursuivre, développer et valoriser des pratiques favorables à la
conservation.
Mme ROBBE indique que la charte deviendra effective une fois le COPIL de validation du
DOCOB passé et après approbation du document d’objectifs par les préfets de département et
maritime.
La forme de cette charte est explicitée. Des closes constituent deux niveaux d’implication. Les
recommandations constituent un guide de bonnes pratiques que le signataire veille à respecter
sans contrôle de la part de l’administration, contrairement aux engagements. Le signataire
s’engage à suivre ces closes, en étant potentiellement soumis à contrôle.
Le signataire, en plus de ne voir aucun de ses droits de propriétaire ou d’ayant droit diminués,
est encouragé à l’adhésion. Les informations d’ordre écologique lui seront fournies sur simple
demande auprès de la structure animatrice. Celui-ci doit pouvoir apporter son assistance
technique et administrative. Il pourra associer son image avec celle du développement durable
que représente Natura 2000. La ratification conforme de la charte dispense de la démarche
d’évaluation des incidences. Des mesures incitatives sont prévues par le législateur
concernant les propriétaires de certains types de terrain (cf. art 1395 E du Code des Impôts)
présents sur la partie terrestre de la ZPS. Il s’agit notamment de l’exonération de la Taxe
Foncière sur le Non Bâti.
M. ROCHE demande à l’assemblée qui pourrait être concerné par cette mesure.
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
M. LEYMARIE répond que le CdL pourrait être exonéré de TFNB. Cependant, Le CdL a pris
le parti de payer cette taxe afin de conserver sa légitimité de contribuable.
M. DAGUET ajoute que le CG14, en tant que propriétaire est exonérable des parts
communales et intercommunales de la TFNB.
M. ROCHE poursuit son exposé. La charte est composée de fiches dont la première concerne
l’ensemble du site et l’ensemble des signataires. Chacune des autres fiches spécifiques
d’activités se rapportent à un ensemble d’actions à faire ou à ne pas faire.
Les recommandations d’ordre général sont résumées ainsi :
Limiter la circulation de véhicules motorisés,
Ne pas abandonner de détritus,
Informer la structure animatrice de toute perturbation inutile de l’avifaune d’intérêt
communautaire, de la dégradation de leur habitat ou des aménagements,
Limiter au maximum l’utilisation de produits chimiques et phytosanitaires.
Les engagements généraux sont principalement :
Respect de la réglementation générale (réglementation applicable sur le DPM,
propriété privée, réglementation de la pêche, arrêtés préfectoraux…),
Ne pas détruire les espèces d’intérêt communautaire et leurs habitats,
Pas de dérangement « inutile »,
Autoriser l’accès à la structure animatrice,
Ne pas introduire d’espèce invasive,
Informer tout prestataire de service → charte,
Consulter la structure animatrice pour tous travaux,
Réaliser les éventuels travaux entre août et février (en dehors des périodes de
nidification),
Ne pas exploiter la roche.
Fiche concernant l’aménagement de la véloroute
Il est recommandé d’implanter la véloroute en retrait de 30 m de la falaise, de poser la
signalétique routière aux extrémités de la ZPS, de ne pas créer de nouveau sentier
d’accès au platier.
Il est proposé l’engagement d’assurer la cohérence du futur plan de gestion avec le
DOCOB.
M. LONGAVENNE s’interroge sur le domaine d’application de la charte et notamment à son
application sur le DPM.
Mme ROBBE déclare que le Décret Mer étend le domaine d’application des chartes Natura
2000 aux utilisateurs de l’espace marin.
Par ailleurs, elle propose de compléter l’intitulé de la fiche B ainsi : « spécifique à
l’aménagement et à la gestion de la véloroute ».
M. TOISON indique la volonté de l’AAMP de produire à terme une charte cohérente voire
commune aux ZPS adjacentes précitées. Il ajoute que la recommandation de « ne pas créer de
nouveau sentier d’accès au platier » dans le cadre de l’aménagement de la véloroute pourrait
figurer parmi les engagements.
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
M. DAGUET approuve, aussi « ne pas créer de nouveau sentier d’accès au platier » sera passé
en engagement au lieu d’être en recommandation dans la charte.
M. PAIN exprime des réserves quant au fait de voir imposer un grand nombre de contraintes
aux usagers.
M. ZUCCHET le rassure en rappelant qu’aucune mesure d’interdiction n’émane de la
démarche Natura 2000.
M. LEYMARIE fait part de retours d’expérience du Conservatoire sur d’autres sites en
France dont celui de l’estuaire de l’Orne : actes de vandalisme sur des chicanes, problème de
la régulation des quads notamment.
M. JEANNE indique que la création de nouveau sentier d’accès dans la falaise pour accéder
au platier pourrait être très préjudiciable pour l’avifaune du site et rappelle que ce n’est pas la
vocation de la véloroute.
Fiche spécifique à la pratique du vol libre
Il est recommandé de faire appliquer les recommandations et engagements de la charte
aux pratiquants de VL, s’éloigner en cas d’alarme du faucon pèlerin.
Mme BINDAULT et Mme ANDRE demande comment reconnaît-on ce cri.
M. ROCHE lance un enregistrement sonore. L’alarme de cet oiseau ornithophage, si elle
perdure peut créer des mouvements de fuite généralisée des autres espèces d’oiseaux.
Les engagements principaux sont les suivants : respecter la signalisation de zones
sensibles, proscrire l’usage d’ULM et l’organisation de compétitions.
M. TOISON s’interroge sur la possibilité de faire figurer, sur le panneau d’information prévu
sur le site d’envol, une localisation évolutive des secteurs sensibles de la ZPS.
M. PURENNE indique que cette information peut être à double tranchant pour les oiseaux du
site en créant un engouement pour l’observation de certaines espèces sensibles au
dérangement (faucon pèlerin).
Fiche spécifique à la pêche professionnelle embarquée
Il est recommandé d’appliquer la réglementation en vigueur, signaler tout engin de pêche
perdu, signaler les prises accidentelles (oiseaux et/ou mammifères), éviter les radeaux
d’oiseaux.
Fiche spécifique à la pêche à pied professionnelle et de loisir
Il est recommandé de s’informer sur la réglementation en vigueur, gestes de bonnes pratiques,
contacter la structure animatrice si animaux morts ou en mauvais état découverts sur le platier
(oiseaux ou mammifères).
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Les engagements suivants sont proposés : s’éloigner en cas d’alarme du faucon pèlerin, se
déplacer à une distance minimale de 100 m des colonies d’oiseaux en nidification.
Mme ROBBE effectue un rappel du premier objectif d’une ZPS : conserver les populations
d’oiseaux d’intérêt communautaire. Le signalement d’échouage de mammifères marins morts
ou vivants doit être réalisé auprès du CRMM, coordonnateur du réseau national d’échouage,
conformément à la campagne d’information qui a été menée par la DREAL auprès de
l’ensemble des acteurs du littoral dont les communes.
M. ROCHE approuve mais ces recommandations pédagogiques sont justifiées car leur
application est simple, non obligatoire, gratuite et pourrait sauver un animal.
Mme ROBBE acquiesce et ajoute qu’il serait donc opportun d’inclure les coordonnées
téléphoniques du CRMM (Centre de Recherche sur les Mammifères Marins) dans le texte de
ces recommandations.
M. TOISON approuve, d’autant plus que la cohérence avec les autres DOCOB (notamment
Baie de Seine Occidentale) et avec les autres problématiques des Aires Marines Protégées
s’en trouve augmentée.
M. LONGAVENNE demande qui effectuera les contrôles sur place.
A ceci, Mme ROBBE répond que les contrôles relatifs aux chartes Natura 2000 relèvent de la
DDTM.
M. LEYMARIE indique que contrairement au département de la Manche les pêcheurs à pied
du Calvados sont très peu fédérés et qu’il n’existe pas le même réseau associatif. Il sera donc
difficile de toucher les pêcheurs à pied sur la ZPS.
A la suite d’échanges brefs et intenses, l’assemblée arrive à la conclusion que l’absence
d’incitation financière et le peu de sanctions spécifiques à la ZPS sont bien les limites de la
charte Natura 2000.
M. ROCHE rappelle qu’il existe des éléments d’une autre nature encourageant l’adhésion : la
possibilité de communiquer sur l’image porteuse d’un engagement dans le développement
durable du territoire et la dispense d’évaluation des incidences.
Mme ROBBE poursuit en relevant l’impossibilité d’évaluer la distance au pied de falaise. Le
respect de ces engagements serait impossible à contrôler à moins de trouver une litmite
naturelle facilement repérable.
M. TOISON propose l’ajout d’une action consistant à évaluer une distance induisant
seulement un dérangement faible. Il propose d’inclure ces mesures dans le futur APPB. Il
suggère également de supprimer ces engagements qui feraient doublon avec les articles de
l’APPB.
M. ROCHE répond que cette répétition ne comporte aucun inconvénient. En outre, cela
permettrait d’informer les usagers par plusieurs biais et donc de multiplier les outils pour
diminuer le dérangement de l’avifaune.
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M. ZUCCHET évoque le fait qu’il est judicieux de placer un affichage d’information destiné
aux usagers de l’estran au niveau des différents accès au platier. Cela est nécessaire pour que
les sanctions de police de l’environnement liées aux spécificités de la ZPS deviennent
possibles. L’information des usagers à la sensibilité du site par le biais de panneaux rend la
notion de « perturbation intentionnelle d’espèces protégées » caractérisable.
Mme BINDAULT ajoute qu’un panneau situé au droit du site de décollage de vol libre, sur le
platier pourrait toucher une part importante des pratiquants, notamment de la pêche à pied.
Ceux-ci peuvent parcourir des distances supérieures à 2 km aller-retour sur l’estran.
Une nouvelle action sera inscrite dans le DOCOB à savoir : « Installer un panneau informatif
au niveau de la cale d’accès à l’estran sur la commune de Vierville-sur-Mer ».
Fiche spécifique aux activités nautiques et de pêche embarquée de plaisance
Il est recommandé de s’informer sur la réglementation en vigueur, d’effectuer des
prélèvements raisonnés.
Les principaux engagements proposés sont : ne pas débarquer sur le platier, ne pas approcher
à moins de 100 m les colonies de mouettes tridactyles (cf. plaquettes d’information).
L’évitement des radeaux d’oiseaux passe en recommandation.
Fiche spécifique aux manifestations ponctuelles
Ces événements peuvent être soumis à évaluation des incidences dans certains cas définis par
le législateur. Il est donc important pour la préservation de l’avifaune et de son habitat que le
niveau d’exigence de la charte soit au moins équivalent à celui de l’évaluation des incidences.
Les recommandations proposées consistent à informer les usagers de la fragilité des colonies
d’oiseaux et éviter les survols de colonies d’oiseaux sur la ZPS.
Les engagements proposés sont : respecter la hauteur minimale de survol pour l’aviation,
solliciter l’avis de la structure animatrice pour l’organisation des manifestations, faire
respecter l’intégrité du site, signaler les zones sensibles pour canaliser les usagers.
M. LEYMARIE ajoute que l’engagement de ne pas survoler la ZPS à une altitude inférieure
donnée est insuffisant puisqu’il ne prend pas en considération le cas le plus général mais
seulement les manifestations ponctuelles. Il propose donc d’ajouter des engagements
supplémentaires interdisant les survols bas en toutes conditions. Il précise qu’il existe tout de
même des autorisations administratives de survol ponctuelles à basse altitude.
Mme ROBBE approuve mais exprime un doute sur la capacité de l’outil charte à résoudre
tous les problèmes.. Mme ROBBE consent à ce que l’altitude de 300 mètres demeure
minimale à l’aplomb de la ZPS, comme cela se pratique sur les réserves naturelles. Quoiqu’il
en soit, rien n’interdit de démarcher les aéroports et aéroclubs susceptibles de voir certains de
leurs pilotes être concernés par le survol de la ZPS afin de les sensibiliser (affiche,
plaquette…).
M. TOISON émet des propositions comme celle de ne pas traiter le sujet de la pêche
professionnelle au sein de la charte mais dans les actions. Ainsi, il évoque les possibilités
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d’ouverture et de flexibilité que nécessitent des paramètres n’ayant pu être anticipés lors de la
rédaction de la charte mais aussi le fait que la cohérence des DOCOB en cours d’élaboration
des ZPS frontalières est importante. « Développer une charte concernant les activités de pêche
embarquée professionnelle cohérente avec les ZPS frontalières » serait une action à envisager
dans le DOCOB.
Mme ROBBE abonde dans ce sens. Des COPIL prévus tous les deux ans environ permettront
d’ajuster le DOCOB dont la charte au contexte changeant par l’ajout d’amendements.
M. LEYMARIE profite de la réunion pour informer les acteurs présents qui sont tous
concernés par son annonce : le Conservatoire du littoral débute un plan de gestion de tous les
sites dont il a la maîtrise foncière sur le littoral du Bessin entre la Pointe du Hoc et Les
Fonderies. Le contenu du document d’objectifs sera versé dans le plan de gestion. Selon le
cas, l’accent sera mis sur le patrimoine historique ou le patrimoine environnemental en
prenant en compte l’articulation terre-mer.
Mme Robbe remercie les participants ainsi que Mme le Maire d’Englesqueville-la-Percée
pour l’accueil dans les locaux de la commune en raison des travaux dans les locaux de la
communauté de communes de Trévières. Elle précise que la prochaine étape consistera à
réunir le comité de pilotage après la période de réserve, soit deuxième quinzaine de juin.
La réunion s’achève à 16h30.
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Annexe VI : Liste des réunions bilatérales.
N°
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
Mois
Septembre
Octobre
Novembre
Décembre
Février
Mars
Février
Mai
Juin
Juillet
Décembre
Janvier
Mai
Réunions bilatérales DOCOB Falaise Bessin Occidental
Date
Lieu
personnes/structures
15/09/2009
Louvières
Mme Bindault (Maire)
18/09/2009
Vierville
M. Oxéant (Maire)
24/09/2009 Cricqueville et de St-Pierre-du-Mont
M. Pain & M. Houyvet (Maires)
25/09/2009
Englesqueville-la-Percée
Mme d'Herouville (Maire)
13/10/2009
Caen
M. Jolimaître & M. Zuccher (CG14)
19/10/2009
Cricqueville en Bessin
M. Vimard (GONm)
05/11/2009
Caen
M. Grigy (ICARE)
10/11/2009
Port-en-Bessin
M. Françoise et M. Lecaplain (CLPMEM)
03/12/2009
Trévières
M. Vimard (GONm)
02/02/2010
Caen
M. Leymarie (CdL)
24/03/2010
Bricqueville
M. Vimard et M. Purenne (GONm)
21/02/2011
Caen
E. Daguet (CG14)
12/05/2011
Caen
CG14, SMCLEN, DREAL
21/06/2011
Saint-Pierre-du-Mont
V. Bescond (Stagiaire véloroute)
20/07/2011
Caen
V. Bescond (Stagiaire véloroute)
13/12/2011
Caen
J.P. Chenal (ICARE)
04/01/2012
Caen
V. Toison et C. Aulert (AMP)
10/01/2012
Caen
C. Aulert et V. Toison (AMP) + DREAL
04/05/2012
Collevile-sur-Mer
M. Gassion (ABMC)
M. Brac de la Perrière
25/05/2012
Caen
(Comité du débarquement)
Les nombreuses réunions réalisées avec la DREAL de Basse-Normandie ne figurent pas dans
ce tableau.
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Annexe VII : Fiches ZNIEFF.
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Annexe VIII : Sites classé et inscrit.
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Annexe IX : Arrêté préfectoral du 30 mars 2001.
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Annexe X : Arrêtés municipaux.
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Annexe XI : Décrets relatifs à l’évaluation des incidences Natura
2000.
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Annexe XII : Listes locales complémentaires d’évaluation des
incidences.
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Annexe XIII : Tracé provisoire de la véloroute sur la ZPS.
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Annexe XIV : Convention de gestion de la réserve de Saint-Pierredu-Mont
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Annexe XV : Décret n° 79-383 relatif à la Pointe du Hoc.
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Annexe XVI : Convention de gestion tripartite de la pointe du
Hoc.
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Annexe XVII : Arrêté n°193/2004 relatif à l’exercice de la pêche
maritime de loisir.
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Annexe XVIII : Grandes lignes du projet de référentiel
« Econaviguer dans une aire marine protégée ».
Présentation technique et calendrier du projet « Econaviguer dans une aire marine protégée »
1) Préambule
L’Agence des Aires Marines Protégées et EcoNav ont décidé d’engager une collaboration sur
3 ans pour la mise en place d’un référentiel « Econaviguer dans une aire marine protégée ».
Il s’agit de produire un document de référence approfondi et faisant un état des lieux de
l’ensemble des problématiques environnementales liées à la navigation dans un Parc Naturel
Marin, un Parc National sur le littoral et toute autre catégorie d’aire marine protégée (AMP).
Ce document, basé sur une étude de terrain et des concertations d’acteurs, servira ensuite à
décliner différents supports de communication, sensibilisation ou d’actions destinés à faire de
l’éco-navigation la pratique logique dans tous les territoires marins protégés de l’Archipel
France et à limiter les impacts grâce à la mobilisation et à la participation des usagers.
Ce travail conduit sur trois ans, s’appuiera également sur l’expérience et les informations
collectées et mises en forme par EcoNav dans ses trois cahiers techniques.
Ce travail se focalise sur trois marines : la plaisance, la pêche et le transport. Les pratiques de
ces activités non liées directement à l’utilisation du navire, comme les techniques de pêche et
leurs impacts, et sont hors champ de ce travail.
2) Les grandes étapes du projet
1ère étape : consultation et sensibilisation (2012) – phase 1
Cette première étape consistera à animer une réflexion de fond avec les gestionnaires d’aires
marines protégées, les fédérations d’usagers et de ports sur l’impact des différents types de
pratiques, les problématiques environnementales liés aux usages, mais aussi sur les notions
d’éco-volontariat, et d’impact positif.
Ce travail sera mené sous la forme d’une enquête qui permettra de collecter : avis, solutions,
propositions, impasses, transfert d’expérience.
Chaque rencontre ou réunion de travail sera aussi l’occasion d’une mise à niveau des
différents acteurs sur la notion d’éco-navigation : éco-conception des bateaux (énergie,
matériaux, recherches en cours…), éco-gestes et équipements à bord, éco-exploration.
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A l’issue de ce travail, un document présentant un premier état des lieux et des pistes
d’orientation sera rédigé et servira de base de travail à l’étape suivante.
L’ensemble du travail sera suivi par un groupe de pilotage (représentants EcoNav et
représentants Agence).
Feuille de route de la phase 1 :
a) Février / Mars 2012 : travail préparatoire
- Documentation générale
- Mise en place d’un groupe de suivi en interne (Agence/Econav),
- Préparation des consultations et du travail de mise à niveau des gestionnaires
b) Mars / Avril 2012 : consultation et sensibilisation lors des rencontres de gestionnaires
- Consultation : premier recensement des projets, actions, questions, freins, attentes,
problématiques liées à l’éco-navigation auprès des gestionnaires présents
- Sensibilisation : mise à niveau des gestionnaires présents sur les différents secteurs de l’éconavigation (Bateaux et Equipements, Pratiques et Comportements, Ports et Abris) et leurs
problématiques : état des lieux, projets en cours, perspectives, principaux impacts…
- Levée de documents structurants pour la suite de la mission
c) Avril / Mai 2012 : rencontre sur le terrain avec les gestionnaires d’une sélection de
parcs et d’aires marines protégées « exemplaires »
- Rencontre des acteurs de terrain (gestionnaires, agents, associations, usagers,
professionnels…)
- Recensement des actions et projets en cours
- Analyse de situations difficiles, conflictuelles, ou de problématiques particulières
- Sensibilisation / Mise à niveau (si besoin identifié et intervention souhaitée)
d) Juin / Juillet / Août 2012 : rédaction d’un premier document de synthèse
- Etat des lieux suite au travail d’enquête et structuration du propos
- Proposition d’une première série de grandes orientations -> rendu d’un rapport intermédiaire
le 31 août 2012.
- Réflexion sur les mesures types qui pourraient être proposées comme contenu de charte
Natura 2000 générique valant exonération d’évaluation d’incidences Natura 2000.
e) Septembre 2012 : revue du document et préparation du Forum des aires marines
protégées en octobre
- Présentation du document en interne (EcoNav / AAMP)
- Corrections, propositions…
f) Octobre 2012 : présentation du travail réalisé au Forum des aires marines protégées
- Présentation des grands axes de travail et des orientations proposées
- Atelier de réflexion sur les orientations en vue de la préparation de la seconde phase de
l’étude et discussion sur les propositions de mesures à intégrer dans les chartes Natura 2000.
g) Novembre 2012 : rendu du rapport final le 30 novembre 2012.
2ème étape : rédaction d’un document de préconisation et définition d’un plan d’action
(2013) – phase 2
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Il s’agira, à partir de la matière collectée, de définir la pratique de l’éco-navigation dans une
aire marine protégée sur l’ensemble du cycle de vie des bateaux, en tenant compte des
spécificités des différents territoires maritimes, de la sensibilité des milieux et des différentes
catégories d’AMP.
Nous prendrons en compte 3 marines : plaisance, pêche et transport.
Le document sera présenté par grande zone : Atlantique, Pacifique, Océan Indien, Régions
polaires.
Nous formulerons des propositions détaillées et concrètes pour réduire les impacts et
encourager les bonnes pratiques en faveur de l’environnement, qui replace l’homme comme
un élément « contributeur », au cœur de l’écosystème.
Ce guide nous permettra de passer à l’étape suivante :
3ème étape : déclinaison des outils, actions et supports de communication nécessaire (2013
/ 2014) – Vers une réduction des impacts et la généralisation des pratiques en faveur de
l’environnement – phase 3
Définir avec l’Agence les outils techniques, actions et supports de communication nécessaires
pour engager des actions concrètes et pérennes sur le terrain et permettant de passer à la
généralisation des choix de navigation et de pratiques en faveur de l’environnement. Ces
outils et actions alimenteront la réflexion sur les contenus des chartes Natura 2000.
C’est tout un mouvement d’ensemble qui doit être lancé en parallèle sur l’ensemble de
l’Archipel France, avec des tests (notamment des expérimentations techniques) sur des AMP
« pilotes ».
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Annexe XIX : ANNEXE SCIENTIFIQUE.
1. Sources et précision des données du diagnostic ornithologique
Effectifs sur la ZPS :
De nombreuses données relatives à l’avifaune de la ZPS sont extraites du rapport du GONm
édité en 2008 à la demande de la DIREN Basse-Normandie (Figure 2).
Ce rapport a constitué la base du diagnostic ornithologique du DOCOB et une bonne part de
l’analyse ornithologique du site en est extrait.
Figure 2 : Diagnostic ornithologique de la ZPS.
Une actualisation des effectifs a été réalisé afin de couvrir la période allant jusqu’à 2011.
Pour la plupart des espèces d’oiseaux d’intérêt communautaire, une carte de répartition des
effectifs dans le périmètre du site est également présentée.
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Effectifs régionaux, nationaux et européens des espèces
Les effectifs d’oiseaux fournis sont issus :
- Pour les effectifs régionaux et leur répartition, des deux atlas du GONm (Figure 3) :
« Atlas des oiseaux nicheurs de Normandie » (2003-2005) et « Atlas des oiseaux de
Normandie en hiver » (1998-2002).
Figure 3 : Ouvrages de références pour les effectifs nicheurs et hivernant normands (GONm).
- 116 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
-
Pour les effectifs nationaux, soit du « Nouvel inventaire des oiseaux de France », soit de
« Rapaces nicheurs de France », soit de « Oiseaux marins nicheurs de France
métropilitaine » ou du « Cinquième recensement national des oiseaux marins nicheurs en
France métropolitaine 2009-2011 » (Cadiou, coord, 2011) soit enfin de la note de
cadrage du MNHN (MNHN, MEEDD, 2002).
-
Pour les effectifs européens de « Birds in Europe ».
Pour un certain nombre d’espèces en migration, en raison des difficultés de suivis, il n’existe
pas d’effectif national. L’évaluation n’est donc pas faite pour ces espèces.
Une demande a été adressée au MNHN pour connaître la démarche à suivre dans ces cas
précis mais la note de cadrage n’a pas encore été actualisée à ce jour. Enfin, pour certaines
espèces, les effectifs donnés par ont été utilisés.
- 117 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Figure 4 : Ouvrages de références pour les effectifs nationaux et européens cités dans le DOCOB.
Effectifs de la ZPS :
Si en période de reproduction et d’hivernage, les effectifs sur le site sont assez bien
connus, il n’en est pas de même en période de migration. Ainsi, les effectifs avancés en
migration ont le mérite d’apporter des minima mais ne peuvent en aucun cas être considérés
comme des effectifs réels. Ils sont totalement dépendants de la pression d’observation.
Pour la migration les chiffres présentés correspondent aux effectifs d’oiseaux utilisant le
périmètre de la ZPS durant leur migration prénuptiale et/ou postnuptiale (alimentation,
repos). Les oiseaux en migration active survolant la zone ne sont donc pas pris en compte
dans les tableaux.
Les effectifs indiqués pour la ZPS proviennent des suivis et des synthèses annuelles réalisées
de 2004 à 2011 par le GONm dans le cadre de l’État des Principaux Sites Ornithologiques
Normands (EPSION) complétées par les observations des adhérents du GONm centralisées
sous la forme de Rapports Saisonniers Systématiques (RSS).
Dans chaque tableau, les espèces à fort intérêt patrimonial sont présentées en gras.
2. Importance spécifique et évaluation de la ZPS
À partir des données présentées précédemment et conformément à la note de cadrage du
MNHN (MNHN & MEDD, 2002), une évaluation du site a été menée pour les espèces
d’oiseaux visées à l’Annexe I de la Directive « Oiseaux » et les oiseaux migrateurs
régulièrement présents sur le site (Article 4.2).
Cette évaluation consiste à déterminer la contribution de la population d’une espèce de la
ZPS par rapport à la population nationale de l’espèce. La contribution est exprimée en
pourcentage. Quatre catégories (A, B, C ou D) d’importance décroissante sont considérées :
- A pour 15 % < x ≤ 100 % (la ZPS accueille plus de 15 % de la population nationale) ;
- B pour 2 % < x ≤ 15 % ;
- C pour 0,1 % < x ≤ 2 % ;
D pour population non significative.
3. Tableaux de données des effectifs d’oiseaux sur la ZPS
Les six tableaux suivants (Tableaux I à VI) fournissent, lorsque cela est possible, en fonction
des statuts biologiques (nicheurs, migrateurs, hivernants) et de protection (Annexe I et article
4.2), les effectifs minimum et maximum de chaque espèce, à l’échelle nationale et sur la ZPS
(sur la période 2003/2004-2011). Ils récapitulent également les notes d’évaluation (A, B, C ou
D).
- 118 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Tableau I : Actualisation de l’évaluation de la ZPS : Annexe I - espèces nicheuses.
NIDIFICATION (nombre de couples)
Code
Natura
2000
Code
GONm
A103
E19
Nom
vernaculaire
Nom
scientifique
Falco
peregrinus
Faucon pèlerin
Effectifs ZPS
(2004 à 2011)
Population nationale
% de la
population
nationale
Mini
Maxi
Période
Source
Min.
Max.
Min.
Max.
1100
1400
2000-2002
Thiollay &
Bretagnolle
2004
2
3
0,14
0,27
Evaluation
du site
C
Tableau II : Actualisation de l’évaluation de la ZPS : Annexe I - espèces hivernantes.
HIVERNAGE (nombre d'individus)
Code
Natura
2000
Code
GONm
Nom vernaculaire
Effectifs ZPS
(2004 à 2011)
Population nationale
Nom
scientifique
% de la
population
nationale
Evaluation
du site
Min.
Max.
Période
Source
Min.
Max.
Min.
Max.
15
2
50
4
0,08
0,42
C
?
A026
A103
B06
E19
Aigrette garzette
Faucon pèlerin
Egretta garzetta
Falco peregrinus
12000
18000
1998-2002
BI 2004
A007
A06
Grèbe esclavon
Podiceps auritus
300
1209
2000-2006
Dubois et
coll. 2008
1
3
0,08
1
C-D
A176
J10
Mouette
mélanocéphale
Larus
melanocephalus
3600
9800
1998-2002
BI 2004
92
408
1,15
5,1
B-C
A177
J13
Mouette pygmée
Larus minutus
175
536
1998-2002
BI 2004
5
7
0,93
4
B-C
A002
A001
A01
A03
Plongeon arctique
Plongeon catmarin
300
300
800
1000
1998-2002
1998-2002
BI 2004
BI 2004
1
1
6
4
0,13
0,10
2,00
1,33
C
C
A191
K10
Sterne caugek
Gavia arctica
Gavia stellata
Sterna
sandvicensis
500
1500
1998-2002
BI 2004
1
2
0,06
0,4
C-D
- 119 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Tableau III : Actualisation de l’évaluation de la ZPS : Annexe I - espèces migratrices.
MIGRATION (nombre d'individus)
Code
Natura
2000
Code
GONm
Nom
vernaculaire
Population nationale
Nom
scientifique
Min.
Max.
Période
Source
Effectifs ZPS
(2004 à 2011)
Min.
Max.
% de la
population
nationale
Min.
Evaluation
du site
Max.
Mouette
mélanocéphale
Mouette
pygmée
Larus
melanocephalus
530
?
Larus minutus
200
?
A11a
Puffin des
Baléares
Puffinus
mauretanicus
1
90
?
A191
K10
Sterne caugek
Sterna
sandvicensis
1
390
?
A193
K06
Sterne
pierregarin
Sterna hirundo
A176
J10
A177
J13
A384
Commentaires
migration
postnuptiale
migration
postnuptiale
migration
postnuptiale :
1à 6 de 2004 à
2007 et 90 en
stationnement
en 2008)
migration
postnuptiale
100
- 120 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Tableau IV : Actualisation de l’évaluation de la ZPS : Article 4.2 - espèces nicheuses.
NIDIFICATION (nombre de couples)
Code
Natura
2000
Code
GONm
Nom
vernaculaire
Population nationale
Nom
scientifique
Effectifs ZPS
(2004 à 2011)
% de la
population
nationale
Evaluation
du site
Min.
Max.
Période
Source
Min.
Max.
Min.
Max.
Cadiou.
2011
62
164
7,3
20,3
B
0
3
0,00
0,10
D
3
9
0,01
0,04
D
97
197
0,12
0,25
C
1297
2811
23,6
56,2
A
A009
A15
Fulmar
boréal
Fulmarus
glacialis
807
848
20092010
A018
B03
Cormoran
huppé
Phalacrocorax
aristotelis
6059
6130
19971999
A184
J06
Goéland
brun
Larus fuscus
22688
23341
19971999
A184
J07
Goéland
argenté
Larus
argentatus
77778
79300
19971999
A188
J15
Mouette
tridactyle
Rissa
tridactyla
5000
5500
20092010
Cadiou
et coll.
2004
Cadiou
et coll.
2004
Cadiou
et coll.
2004
Cadiou.
2011
Commentaires
importance
nationale
- 121 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Tableau V : Actualisation de l’évaluation de la ZPS : Article 4.2 - espèces hivernantes.
HIVERNAGE (nombre d'individus)
Code
Natura
2000
Code
GONm
A018
B03
Cormoran
huppé
Phalacrocorax
aristotelis
A016
B01
Fou de
Bassan
Morus
bassanus
A009
A15
Fulmar
boréal
A183
J06
Goéland
argenté
Fulmarus
glacialis
Larus
argentatus
A183
J06
Goéland
brun
Larus fuscus
55056
A187
J05
Goéland
marin
Larus marinus
A017
B02
Grand
Cormoran
A005
A04
A199
Nom
vernaculaire
Nom
scientifique
Min.
% de la
population
nationale
Min. Max.
Population nationale
Effectifs ZPS
(2004 à 2011)
Max.
Min.
Max.
10
44
?
700
?
136
226
?
Période
Source
Evaluation
du site
20042005
Dubois &
Jiguet. 2006
358
579
0,20
0,32
C
70000
20042005
Dubois &
Jiguet. 2006
1
6
0,00
0,01
D
11162
14000
20042005
Dubois &
Jiguet. 2006
57
230
0,41
2,06
B-C
Phalacrocorax
carbo
71000
74550
19961997
MNHN 2002
91
177
0,12
0,25
C
Grèbe huppé
Podiceps
cristatus
22070
36646
19931999
MNHN 2002
4
172
0,01
0,78
C-D
K13
Guillemot de
Troïl
Uria aalge
3
7
A069
D12
Harle huppé
A065
D07
Macreuse
noire
Mergus
serrator
Melanitta
nigra
A188
J14
Mouette
tridactyle
Rissa
tridactyla
A200
K11
Pingouin
torda
Alca torda
179678
4563
20002006
WI 2006
56
302
1,23
8,31
B-C
12834
31992
20002006
WI 2006
4
34
0,01
0,26
C-D
20042005
Dubois &
Jiguet.
2006
12
0,00
3,82
B-C
5
283
importance des
pêcheries très
variable
retour dès début
novembre
effectif très
fluctuant en hiver
?
3634
314
Commentaires
?
- 122 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Tableau VI : Actualisation de l’évaluation de la ZPS : Article 4.2 - espèces migratrices.
MIGRATION (nombre d'individus)
Code
Natura
2000
Code
GONm
Nom vernaculaire
Population nationale
Nom scientifique
Min.
Max.
Période
Source
Effectifs ZPS
(2004 à 2008)
% de la
population
nationale
Min.
Min.
Max.
Évaluation
du site
Commentaires
Max.
A016
B01
Fou de Bassan
Morus bassanus
150
?
migration
postnuptiale
A199
K13
Guillemot de Troïl
Uria aalge
19
?
migration pré et
postnuptiale
A200
K11
Pingouin torda
Alca torda
35
?
migration pré et
postnuptiale
A013
A11
Puffin des Anglais
Puffinus puffinus
20
?
migration
postnuptiale
1
- 123 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
4. Tableaux de données de l’évolution et de la répartition des
effectifs des principales espèces de la ZPS
Évolution des effectifs nicheurs de la ZPS :
Tableau VII : Répartition et évolution des couples nicheurs de faucon
pèlerin sur la ZPS (2003-2011).
Année
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
NIDIFICATION (nombre de couples)
Secteur
Secteur
Secteur
Total ZPS
oriental
occidental
central
0
1
1
1
1
1
0
0
1
1
0
0
0
1?
1?
2
2
1
0
1
1
1
1
1
1
1
1
1
2
2
2
2 ou 3
2 ou 3
3
3
3
Tableau VIII : Répartition et évolution du nombre de jeunes de faucon
pèlerin menés à l’envol sur la ZPS (2003-2011).
Année
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
NIDIFICATION (nombre de pulli)
Secteur
Secteur
Secteur
Total ZPS
oriental
occidental
central
0
2
2
2
2
2
1
0
0
1
0
0
0
0
0
2
3
?
0
1
4
2
3
3
3
3
3
1
3
6
4
5
5
6
6
3
- 124 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Tableau IX : Répartition et évolution de l’effectif nicheur du fulmar boréal sur la ZPS (2004-2011).
Année
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
NIDIFICATION (nombre de couples)
Cricqueville Saint Pierre Englesqueville Englesqueville LouvièresVierville
en Bessin
du Mont
Ouest
Est
41
20
46
39
18
15
13
35
24
9
13
8
20
27
16
20
10
10
15
7
10
14
28
19
13
17
12
26
22
15
17
21
33
23
13
16
18
19
34
14
Total
ZPS
164
96
84
62
84
92
107
101
Tableau X : Répartition et évolution de l’effectifs nicheurs de mouette tridactyle sur la ZPS (2003 à 2011).
Année
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
NIDIFICATION (nombre de couples)
Saint Pierre Englesqueville Englesqueville LouvièresCricqueville
Vierville
Réserve
Ouest
Est
0
2310
0
501
0
0
1509
0
701
0
0
1426
0
311
0
0
1178
0
501
0
0
942
0
355
0
0
1191
0
320
0
0
1185
0
385
0
0
1094
0
333
0
0
1062
0
346
0
Total
ZPS
2811
2210
1737
1679
1297
1511
1570
1427
1408
- 125 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Tableau XI : Répartition et évolution de l’effectif nicheur du goéland argenté sur la ZPS (2004-2011).
Année
Cricqueville
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
10
7
3
2
7
4
6
10
NIDIFICATION (nombre de couples)
Saint Pierre Englesqueville Englesqueville LouvièresVierville
du Mont
Ouest
Est
38
39
81
29
19
61
48
13
12
26
40
20
31
21
30
13
21
35
42
22
22
45
61
21
15
29
51
19
45
48
91
24
Total
ZPS
197
148
101
97
127
153
120
218
Tableau XII : Répartition et évolution de l’effectif nicheur du goéland brun sur la ZPS (2003-2011).
Année
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
NIDIFICATION (nombre de couples)
Cricqueville- Saint-Pierre- Englesqueville Englesqueville LouvièresTotal ZPS
Vierville
en-Bessin
du-Mont
Ouest
Est
5-8
0
1
4-7
9
0
2
2
5
0
8
0
2
2
4
0
3-5
0
2
0-1
1-2
0
3-4
0
0
1
1-2
1
8
1
1
2
4
0
7
1
1
3
2
0
2
4-5
1-2
2
1
- 126 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Tableau XIII : Evolution des effectifs hivernaux et postnuptiaux de la
mouette mélanocéphale sur la ZPS (2004-2010).
Effectif postnuptial
Effectif hivernal
Années
Nombre maximal
d’individus
Hiver
Nombre maximal
d’individus
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
285
490
370
400
530
600
270
2003-2004
2004-2005
2005-2006
2006-2007
2007-2008
2008-2009
2009-2010
408
292
192
200
92
150
92
Tableau XIV : Evolution des effectifs hivernaux de harle huppé sur la ZPS (2004-2010).
HIVERNAGE (nombre d’individus)
Cricqueville Saint Pierre Englesqueville Englesqueville LouvièresAnnée
Total ZPS
en Bessin
Vierville
du Mont
Ouest
Est
302
260
42
0
2003-2004
158
141
0
6
10
1
2004-2005
156
136
3
13
3
1
2005-2006
56
19
4
9
11
13
2006-2007
63
32
19
7
3
2
2007-2008
12
2
2
5
3
0
2008-2009
40
2009-2010
30
0
6
4
0
2010-2011
74
8
0
6
0
88
- 127 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
5. Fiches Espèces
Les espèces d’oiseaux présentes sur la ZPS à une période de leur cycle de vie et inscrites à
l’Annexe I de la Directive « Oiseaux » ou considérées comme migratrices régulières au titre
de l’article 4.2 de la Directive font l’objet de fiches synthétiques.
Ces fiches sont issues des cahiers d’Habitat « Oiseaux » (MEEDDAT-MNHN)2, elles ont été
complétées afin de fournir pour chaque espèce :
- la description des individus,
- la répartition géographique, à l’échelle européenne, régionale et sur la ZPS,
- l’état des populations,
- les caractères biologiques ainsi que les habitats utilisés et les recommandations de
gestion.
Répartition géographique européenne de l’avifaune
Les cartes de répartition européenne des oiseaux, présentées dans les fiches espèces, sont
tirées du « Guide encyclopédique des oiseaux du Paléarctique occidental » (Figure 5) de
Beaman et Madge (1998). Elles distinguent les espèces continentales des espèces pélagiques.
La légende est présentée ci-après.
Figure 5 : Ouvrage utilisé pour caractériser la répartition géographie européenne des oiseaux de la ZPS.
2
Hormis la fiche du goéland argenté et du grèbe huppé.
- 128 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Espèces continentales
Zone où l’espèce n’est présente qu’en période de reproduction
Zone où l’espèce est présente toute l’année (et se reproduit)
Zone où l’espèce n’est présente qu’en période hivernale
Espèces pélagiques
Zone où l’espèce se nourrit durant la période de reproduction
ou au cours de l’été et au début de l’automne pour les non
nicheuses
Zone où l’espèce se nourrit toute l’année
Zone où l’espèce est présente en période de reproduction
Zone où l’espèce n’est présente qu’en période hivernale
- 129 -
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Plongeon catmarin Gavia stellata (A001)
Ordre : Gaviiformes
Famille : Gaviidés
Statut : Espèce protégée en France (article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17/04/81) et inscrite à l’Annexe I de la
Directive « Oiseaux ».
Description et identification de l’espèce
En plumage nuptial, l’oiseau est caractérisé par les parties supérieures
sombres, brun-gris foncé, finement tacheté de clair. La tête et les côtés
du cou sont gris, la gorge est marquée d’une tache triangulaire brun roux
remontant vers la tête. La poitrine et l’arrière du cou sont gris finement
rayés de blanc. En hiver, les parties supérieures de l’adulte sont gris
foncé, avec de fines taches claires. Le dessus de la tête et du cou est
également gris, mais sensiblement plus clair. Les parties inférieures sont
blanches. Les côtés du cou, la gorge et les joues sont clairs, mais sans
démarcation nette avec les parties supérieures. Les oiseaux de première année se
distinguent des adultes, dans de bonnes conditions et au début de l’hiver surtout, par les côtés du cou et les joues
plus grises, et des marques claires en V sur le dos. Les adultes effectuent une mue complète postnuptiale entre
septembre et décembre, puis une mue partielle avant la reproduction. Elle peut commencer à partir de février.
Les oiseaux renouvellent à cette occasion les plumes de contour, les rectrices et une partie des couvertures
alaires. Les jeunes oiseaux présentent un cycle de mue complexe. La première mue, partielle, semble se produire
à partir de décembre et se poursuivre tard en hiver et au printemps pour certains oiseaux. Il y a ensuite une mue
de printemps, entre mai et juillet, qui commence avant la fin de la mue juvénile. Enfin, la mue du deuxième
automne semble équivalente à celle des adultes. En période d’hivernage, les manifestations vocales sont
rarement audibles. Elles sont plus variées et nettement plus fréquentes en période de reproduction, ayant pour
fonctions de marquer le territoire et de maintenir le contact entre les partenaires et avec les jeunes (JCR,
CD1/pl.1). Longueur totale du corps : 51 à 61 cm [10]. Poids : 1 170 à 1 900 g chez les mâles ; 988 à 1 613 g
chez les femelles, les mâles étant généralement sensiblement plus grands que les femelles [bg7]. La
détermination spécifique des plongeons en hiver est souvent rendue difficile par la distance et les conditions
d’observation en mer. La forme du bec, le port de tête et l’étendue du blanc sur la tête et le cou constituent
généralement les meilleurs critères pour distinguer le plongeon catmarin des plongeons arctique (Gavia arctica)
et imbrin (Gavia immer), ces deux dernières espèces étant caractérisées par un bec en forme de poignard, une
tête et un cou plus sombre, et le brun de la calotte qui s’étend sous l’œil. La distinction des différentes espèces de
plongeons en vol demeure délicate. Le catmarin est le plus petit et le plus svelte des plongeons. Dans de bonnes
conditions, il est reconnaissable des autres espèces par sa silhouette caractéristique, en vol, le cou et la tête
paraissant plus bas que l’axe du corps, les pattes relativement moins visibles et par l’étendue du blanc sur le cou
et la tête.
Photographie A. Fossé
Répartition géographique
Le plongeon catmarin est une espèce holarctique. Son aire de
nidification comprend le Groenland et en Europe, l’Islande et le
nord des iles britanniques, puis s’étend à l’est, de la Scandinavie au
nord de la Russie. En hiver, c’est une espèce principalement marine,
dont la distribution s’étend du cap Nord à la Méditerranée et à la
mer Noire. Les principales concentrations connues se situent
néanmoins en mer Baltique, en mer du Nord et autour des iles
britanniques. Le plongeon catmarin visite la France en période
internuptiale. Il peut alors être observé assez largement le long des
côtes de la Manche et de l’Atlantique, en migration ou en
stationnement. Les concentrations sont néanmoins peu nombreuses
et impliquent généralement quelques dizaines d’individus. Elles
sont situées le long du littoral du Pas-de-Calais et de la Picardie
(Somme), au large de l’estuaire de la Seine (Eure et SeineMaritime), dans le Calvados, dans les baies des Côtes d’Armor et du Finistère, le long du littoral du Morbihan et
de ses iles, en Loire-Atlantique et sur le littoral de la Vendée [bg43-non publié]. La répartition en mer demeure
- 130 -
GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
mal connue. Dans le nord du Golfe de Gascogne, les résultats des investigations en mer montrent que les
plongeons fréquentent essentiellement des fonds inférieurs à 20 mètres, et confirment la localisation des plus
fortes densités entre le Morbihan et la Charente-Maritime [16]. L’hivernage est également régulier le long du
littoral méditerranéen français, mais ne semble pas impliquer un grand nombre d’individus [bg32 ; bg43-non
publié]. Des stationnements sont aussi régulièrement signalés sur les plans d’eau intérieurs, sur les grands
fleuves et les lacs, mais les effectifs sont marginaux à l’échelle du pays.
Biologie
Écologie
Le plongeon catmarin se reproduit dans les eaux douces. Il recherche les étangs et les lacs peu profonds, parfois
de très petite taille, riches en végétation, pour construire son nid, mais les adultes recherchent leur nourriture
dans les grands plans d’eau voisins ou en mer. En hiver, il fréquente surtout la frange littorale peu profonde des
côtes françaises. Les principales concentrations sont observées dans les grandes baies et estuaires. Les difficultés
de détermination des plongeons en mer ne favorisent pas l’analyse fine de la répartition écologique de ces
espèces en mer, mais les données disponibles ne suggèrent pas que la nature des fonds marins joue un rôle
déterminant pour cette espèce [16] au contraire des fronts estuariens [17].
Comportement
C’est une espèce migratrice, présente en France en période internuptiale, d’octobre à avril principalement. Les
stationnements les plus importants sont observés entre décembre et février. Il peut se produire des déplacements
en cours d’hiver, mais il s’agit probablement de déplacements locaux, en relation avec des conditions
météorologiques. Les reprises d’oiseaux bagués indiquent que les hivernants proviennent d’une vaste aire
géographique couvrant le Groenland, l’Islande, l’Écosse et la Suède [2 ; 12 ; 15].
La période de reproduction s’étend de mai à début août en Écosse et en Scandinavie, jusqu’en septembre au
Canada [6]. Les oiseaux semblent fidèles à leur lieu de reproduction et au partenaire. Les couples se forment au
moment de la reproduction, moment de l’année où l’espèce est territoriale. Ils défendent activement leur nid et
les poussins. Les comportements sociaux sont peu connus pendant le restant de l’année. Les oiseaux vivent alors
en groupes lâches, comptant généralement moins de 20 individus dans les eaux françaises.
Reproduction et dynamique des populations
Le plongeon catmarin est une espèce monogame. Le nid, simple amas de végétaux, est établi sur la rive ou plus
souvent sur une petite ile. En écosse, la ponte, qui comprend généralement deux, voire trois œufs, culmine fin
mai et début juin [11]. Il n’y a qu’une seule ponte, qui peut être remplacée en cas de perte des œufs, plus
rarement des jeunes poussins [6]. L’incubation dure en moyenne 27 jours. Les poussins sont nidifuges et volent
en moyenne à l’âge de 48 jours [6]. Ils sont nourris et protégés par les parents, au moins pendant les trois
premières semaines. La densité des nicheurs, qui dépend beaucoup de la disponibilité des sites de nidification,
varie de 0,6 à 1,8 couples par km2 selon les sites [5 ; 11]). Le succès de la reproduction varie selon les sites et les
études : de 0,5 à 1,5 jeunes par couple [5 ; 13 ; 15 ; 18]. Le plongeon catmarin est une espèce longévive. Les
jeunes oiseaux retournent sur les lieux de reproduction entre un et trois ans, mais la première reproduction
intervient plutôt à quatre ans chez les mâles, six ans chez les femelles [bg69]. La survie annuelle est de 60-62 %
durant les deux premières années et atteint 84 % ensuite [12]. Le record de longévité est actuellement de 23 ans
[bg59].
Régime alimentaire
Le régime alimentaire n’a pas été étudié en France. Les études menées dans d’autres zones de l’aire d’hivernage
en milieu marin montrent que ce plongeon consomme de nombreuses espèces de poissons capturées lors de
poursuites, en plongée à partir de la surface. Il s’agit surtout de morue (Gadus morhua), hareng (Clupea
harengus), sprat (Sprattus sprattus), gobies (Gobiidés), lançons Ammodytes sp., poissons plats. Durant la période
de reproduction, le régime des adultes est essentiellement constitué de poissons, notamment de plusieurs espèces
de salmonidés. Les poussins sont d’abord alimentés de crustacés et d’insectes aquatiques, puis de poissons [bg7].
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État des populations et tendances d’évolution des effectifs
Le statut de conservation du plongeon catmarin est défavorable en Europe en raison d’un large déclin historique.
La population nicheuse européenne est estimée entre 32 000 et 92 000 couples dont 20 000 à 50 000 en Russie.
La population hivernant dans l’ensemble de l’Europe, la Mer Noire et la Caspienne n’est pas précisément
connue, mais elle serait supérieure à 51 000 individus [bg2]. Cet effectif, pourtant considéré comme stable, a été
revu à la hausse récemment et estimé entre 150 000 et 450 000 individus présents en hiver en Europe du NordOuest [bg18]. Certaines populations reproductrices ont montré des signes de déclin, de près de 50 % durant la
seconde moitié du XXe siècle [7]. Pour la population hivernante, on ne dispose pas d’éléments fiables permettant
d’évaluer les changements de l’abondance de l’espèce en raison des incertitudes sur sa répartition en mer. En
France, l’espèce est considérée comme « vulnérable » [bg53]. Ce pays accueille en hiver une faible proportion de
la population européenne de cette espèce, mais il est difficile d’en proposer une estimation fiable, en raison des
incertitudes sur les stationnements en mer. De 1997 à 2006, les effectifs dénombrés à la mi-janvier varient
fortement, de 39 à 785 individus, la moyenne étant de 340 individus. Ces suivis annuels, réalisés depuis la côte,
montrent une augmentation tant de l’effectif dénombré que de l’indice d’abondance [bg43-non publié], qui est à
mettre en relation avec le développement ou une meilleure prise en compte des stationnements en Manche
orientale. Dans le Golfe de Gascogne, une diminution globale de l’abondance relative des plongeons, toutes
espèces confondues, a été mise en évidence après la marée noire de l’« Erika » [3]. Les caractéristiques
démographiques de l’espèce – faible fécondité, accession différée à la reproduction – la rendent très sensible aux
variations de la mortalité des adultes.
Population normande
La carte normande de répartition hivernale (Carte 1) montre que des observations ont été notées sur près de
90 % des cartes maritimes normandes. Les indices de constance de l’espèce présentent le plongeon catmarin
régulier sur la côte d’Albâtre, entre Fécamp et Dieppe et au large des falaises du Bessin ainsi que dans une
moindre mesure, dans l’archipel de Chausey [8]. L’enquête de recensement des grèbes et des plongeons sur le
littoral normand menée par le GONm en 2001-2002 a permis d’estimer à 450 à 550 individus dans une bande de
trois kilomètres [4]. Cette estimation régionale montre, d’une part que le littoral normand semble être un bastion
pour l’hivernage du plongeon catmarin en France, et, d’autre part, que la population française mériterait d’être
réévaluée [8].
Carte 1 : Répartition normande des effectifs hivernants de plongeon catmarin.
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Utilisation spatio-temporelle de la ZPS
Le plongeon catmarin est observé uniquement en période internuptiale sur la ZPS. Les observations réalisées
depuis 2004 montrent une présence s’étalant de novembre à mars. Les oiseaux sont observés posés en mer ou en
vol.
Janv févr mars
avr
mai
juin
juil
août sept
oct
nov
déc
Évaluation de la population hivernante de la ZPS
Avec entre 1 à 6 individus observés en hivernage, la population hivernante de la ZPS représente entre 0,1 % et
2 % de la population nationale hivernante estimée (Tableau XV). Cependant, la répartition en mer de cette
espèce est mal connue et les effectifs nationaux mais également de la ZPS sont sans doute sous-estimés. La
réalisation de suivis en mer standardisés permettrait sans doute de mieux évaluer le statut de cette espèce sur la
ZPS.
Tableau XV : Évaluation de la population hivernante de plongeon catmarin sur la ZPS.
% de la population
Population
nationale et régionale Évaluation
Population
ZPS
Min.
Max.
Min.
Max
ZPS (2004-2010)
1
6
0,1
2
Normandie (1998-2002)
450
550
0,18
1,33
C
France (1998-2002)
300
1 000
Europe (« 2000 »)
> 51 000
Menaces potentielles et propositions de gestion
Les captures dans les filets de pêche constituent la principale cause de mortalité des oiseaux écossais et suédois
[12 ; bg69], tant en période de reproduction qu’en hiver. La pollution pétrolière est l’autre facteur majeur
affectant les plongeons catmarins, notamment sur les quartiers d’hivernage français. Le rôle de la pollution
chronique est mal évalué, mais l’espèce apparait régulièrement dans les résultats de dénombrements d’oiseaux
échoués. Les pollutions accidentelles fournissent des exemples plus spectaculaires, la marée noire de l’« Erika »
ayant ainsi touché au moins 248 plongeons catmarins [1]. Par ailleurs, compte tenu de leurs caractéristiques
démographiques (taille des populations, survie adulte et statut de conservation) et comportementales (agilité en
vol, hauteur de vol, temps passé en vol, activité nocturne), les plongeons catmarins figurent parmi les espèces les
plus sensibles à la mise en place de champs d’éoliennes en mer [9]. Enfin, les relations de l’espèce avec les
pêcheries, faute d’information sur son régime alimentaire hivernal, ne peuvent être précisées, mais pourraient
constituer une menace.
Certaines des mesures de gestion à prendre dépassent le cadre d’action géographique du gestionnaire d’un site.
La prévention des marées noires, du déballastage chronique, des pollutions marines accidentelles et des rejets en
mer constitue un ensemble de mesures à mettre en œuvre collectivement, qui nécessitent, entre autres, des
moyens considérables de contrôle de l’état des navires et de leur entretien à quai. Cela passera par un
renforcement de la coordination internationale, notamment en matière de poursuites des contrevenants. Une
attention particulière doit être apportée à cette espèce lors la mise en place de champs d’éoliennes en mer.
Études et Recherches à développer
Préciser la répartition en mer dans la Manche, secondairement en Méditerranée, à partir de protocoles
standardisés. Analyser les dénombrements réalisés chaque année à la mi-janvier, évaluer la signification de ces
résultats par rapport à la répartition en mer, et la pertinence de ces données pour le suivi de l’abondance des
populations. Quantifier les captures accessoires dans les engins de pêche et évaluer leur incidence sur la
dynamique des populations. Étudier l’influence des pêcheries sur les ressources alimentaires de l’espèce car cette
activité pourrait constituer une menace. Étudier le régime alimentaire en hiver.
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Bibliographie
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l’avifaune. Bilan national des échouages et de la mortalité des oiseaux (BNEMO). Rapport Bretagne Vivante-SEPNB / LPO
Loire-Atlantique / Observatoire des marées noires / DIREN Bretagne. 96 p.
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stellata) and Arctic Loon (Gavia arctica) in southwest Sweden. Hydrobiologia 279/280 : 439-444.
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9. GARTHE, S. & HÜPPOP, O., 2004. Scaling possible adverse effects of marine wind farms on seabirds : developing and
applying a vulnerability index. Journal of Applied Ecology 41 : 724-734.
10. GEROUDET, P., 1972. Les palmipèdes. Delachaux & Niestlé, Neuchâtel, Suisse. 284 p.
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12. HEMMINGSSON, E. & ERIKSSON, M.O.G., 2002. Ringing of Red-throated Diver Gavia stellata Black-throated Diver
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18. SKYLLBERG, U., LESSMANN, J. & HANSSON, P., 1999. Importance of lake and nesting site characteristics for the
breeding success of seaforaging Red-throated Divers Gavia stellata in Vaesterbotten, Sweden. Ornis svecica 9 : 107-120.
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Plongeon arctique Gavia arctica (A002)
Ordre : Gaviiformes
Famille : Gaviidés
Statut : Espèce protégée en France (article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17/04/81) et inscrite à l’Annexe I de la
Directive « Oiseaux ».
Description et identification de l’espèce
En plumage nuptial, l’oiseau est caractérisé par les parties supérieures noires,
avec deux larges zones de bandes blanches sur le dos. Le dessus de la tête et
du cou est gris foncé, le menton et les joues sont noirs, ainsi que la gorge
noire qui contraste avec la poitrine blanche. Les côtés du cou et de la poitrine
sont blancs, finement rayés de gris foncé. En hiver, les parties supérieures de
l’adulte sont très foncées, presque noires sur le dos, plus claires sur la nuque et
la tête. Elles contrastent nettement avec les parties inférieures blanches, une
démarcation nette passant au niveau de l’œil depuis la base du bec, et descendant le
long du milieu du cou. Les oiseaux de première année se distinguent des adultes, dans de
bonnes conditions, par les liserés claires des plumes du dos, qui lui donnent une allure légèrement striée. Les
adultes effectuent une mue partielle postnuptiale entre septembre et décembre, puis une mue complète avant la
reproduction, entre janvier et avril. Les rémiges sont renouvelées simultanément, entraînant ainsi une incapacité
temporaire de vol des oiseaux. Les jeunes oiseaux renouvellent de manière progressive et plus ou moins continue
leur plumage durant la première année. Les rémiges juvéniles sont muées durant l’été de la deuxième année
civile. En période d’hivernage, les manifestations vocales sont rarement audibles. Elles sont plus variées et
nettement plus fréquentes en période de reproduction, ayant pour fonctions de marquer le territoire et de
maintenir le contact entre les partenaires et avec les jeunes (JCR, CD1/pl.2). Longueur totale du corps : 58 à 70
cm [6]. Poids : 1 316 à 3 400 g chez les mâles ; 2 037 à 2 471 g chez les femelles. Le mâle est assez nettement
plus grand que la femelle [bg7]. La détermination spécifique des plongeons en hiver est souvent rendue difficile
par la distance et les conditions d’observation en mer. Les critères distinctifs du plongeon arctique sont le
contraste entre les parties supérieures très sombres se démarquant nettement du blanc du devant du cou et du
menton, la tête et la nuque plus claires que le dos, un bec en forme de poignard, et souvent une tache blanche à
l’arrière du flanc au niveau de la ligne de flottaison. La distinction des différentes espèces de plongeons en vol
demeure difficile. Dans de bonnes conditions, le plongeon arctique est reconnaissable par sa silhouette, tête et
cou paraissant dans le même axe que le corps, la projection nette des pattes en arrière des rectrices et la tête et le
cou plus sombres et plus contrastés que chez le plongeon catmarin Gavia stellata.
Photographie C. Ruchet
Répartition géographique
Le plongeon arctique possède une vaste aire de répartition
holarctique. En Europe, il se reproduit surtout en Scandinavie, en
Finlande et en Russie. Il existe aussi une petite population en
Écosse. En hiver, il est largement réparti depuis la mer Baltique
jusqu’aux côtes de l’Atlantique, en Méditerranée et en mer Noire.
L’espèce visite la France en période internuptiale. Elle est
largement observée le long des côtes de la Manche et de
l’Atlantique, mais le plus souvent en faible abondance. Seuls trois
sites accueillent régulièrement l’espèce en nombre significatif, la
rade de Brest et la baie de Douarnenez (Finistère) ainsi que les
étangs leucatois (Aude et Pyrénées-Orientales). Ailleurs, les
stationnements sont faibles (moins de dix individus) ou
occasionnels. C’est l’espèce de plongeon la plus fréquente et la plus
abondante sur le littoral méditerranéen [bg43-non publié], où elle
hiverne régulièrement, notamment sur les étangs du LanguedocRoussillon. Les apparitions sur les plans d’eau intérieurs demeurent irrégulières et en faible nombre, hormis sur
le lac Léman en Haute-Savoie.
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Biologie
Écologie
Le plongeon arctique se reproduit dans les eaux douces, surtout dans les lacs peu profonds, plus favorables pour
l’alimentation. Il recherche les ilots ou les berges en pente douce, avec de la végétation pour abriter le nid, à
l’abri du dérangement et des prédateurs terrestres. En hiver, il fréquente surtout la frange littorale peu profonde
des côtes françaises, mais c’est probablement la moins marine des trois espèces de plongeons. En mer du Nord,
la répartition de l’espèce semble très influencée par les fronts estuariens [16]. En Méditerranée, les
stationnements se concentrent principalement sur les grandes lagunes saumâtres.
Comportement
Le plongeon arctique est présent en France d’octobre à avril principalement, les stationnements culminant entre
décembre et février. Les rares reprises d’oiseaux bagués indiquent que ces migrateurs proviennent entre autres de
la petite population écossaise et de Suède [9 ; 13]. Les adultes retournent sur les lieux de reproduction en mars
ou avril et y séjournent jusqu’en aout ou septembre. Les couples sont territoriaux et défendent plus ou moins
activement le nid et les poussins en fonction de l’abondance des ressources alimentaires [bg7]. Les
comportements sociaux sont peu connus pendant le restant de l’année. Les oiseaux vivent alors isolément ou en
groupes lâches.
Reproduction et dynamique des populations
Le plongeon arctique pratique vraisemblablement la monogamie avec fidélité au partenaire. Le nid, simple amas
de végétaux prélevés à proximité, est établi sur la rive ou plus souvent sur une petite ile. Dans le sud de l’aire de
répartition, la ponte s’étale de mai à juin. Elle compte généralement deux, voire trois œufs, incubés pendant 28 à
30 jours. Il n’y a qu’une seule ponte, qui peut être remplacée en cas de perte des œufs. Les poussins sont
nidifuges et volent en moyenne à l’âge de 60 à 65 jours [bg7]. Pendant toute cette période, ils sont nourris par les
deux adultes La superficie des lacs occupés est très variable, de 1 à 120 hectares [3 ; 14]. La distance entre deux
nids varie de 134 à 590 m en Alaska [14]. Le succès de la reproduction varie selon les sites et les études : 0,1 à
0,4 jeunes/couples en Suède, selon le dérangement et la gestion des niveaux d’eau [7 ; 8], 0,24 à 0,49
jeunes/couples, selon les années en Écosse [12]. Le plongeon arctique est une espèce longévive. L’âge de
première reproduction serait de cinq ans. Il existe peu d’information sur la survie, qui serait de 40 % la première
année et de 80 % à 91 % ensuite, mais le calcul de ces taux est basé sur un faible nombre de reprises d’oiseaux
bagués [9]. Le record de longévité est actuellement de 27 ans [bg59].
Régime alimentaire
Le régime alimentaire du plongeon arctique n’a pas fait l’objet d’étude durant l’hivernage de l’espèce en France.
L’espèce se nourrit en poursuivant des proies capturées en plongée. Le régime est dominé par diverses espèces
de poissons, parmi lesquelles on peut citer pour leur importance : morue (Gadus morhua), gobie
(Pomatoschistus), épinoches (Gastérostéidés), hareng (Clupeus harengus), sprat (Spratus spratus), athérines
(Atherina). Les crustacés et les annélides peuvent occasionnellement composer une part importante du régime,
allant de 15 à 23 % [bg7]. En Écosse, pendant la période de reproduction, les adultes se nourrissent
essentiellement de salmonidés et d’anguilles (Anguilla anguilla) alors que les poussins sont surtout alimentés
d’épinoches (Gasterosteus aculeatus) et de vairon (Phoxinus phoxinus) [10]. Ailleurs, le régime comprend
perche (Perca), truite (Salmo trutta), ablette (Alburnus), vandoise (Leuciscus) et gardon (Rutilus).
État des populations et tendances d’évolution des effectifs
Le statut de conservation du plongeon arctique est défavorable en Europe en raison d’un large déclin général. La
population reproductrice européenne est estimée entre 51 000 et 92 000 couples dont 35 000 à 70 000 en Russie.
Les informations concernant la période hivernale sont imprécises et parfois contradictoires. L’estimation des
effectifs hivernants en Europe et en mer Noire serait d’environ 17 000 oiseaux [bg2] alors que ROSE & SCOTT
[15] estiment la population de l’Europe et de l’ouest de la Sibérie à 120 000 individus. Les informations relatives
aux changements d’abondance sont rares tant en hiver qu’en période de reproduction. Les populations
reproductrices semblent stables en Lituanie [17] et en Suède [3], alors qu’elles semblent en déclin en Norvège et
en Russie [bg2]. Malgré les incertitudes subsistant sur l’abondance et la répartition globale de l’espèce, la France
ne joue qu’un rôle marginal pour l’hivernage du plongeon arctique. En France, l’espèce est considérée comme
« vulnérable » [bg53]. L’effectif dénombré à la mi-janvier a varié de 100 à 249, avec une moyenne de 175
individus de 1997 à 2006, mais on ignore quelle proportion de la population est détectée chaque année durant les
dénombrements réalisés depuis la côte. Ces résultats ne présentent pas de tendance nette [bg43-non publié]. De
manière générale, les caractéristiques démographiques de l’espèce - faible fécondité, accession différée à la
reproduction - la rendent très sensible aux variations de la mortalité des adultes.
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Population normande
Si ce plongeon, occupant 80 % des cartes côtières (Carte 2), présente une assez large répartition géographique,
ses indices de constance ne le signalent comme régulier qu’au nord-ouest du Cotentin et sur la côte d’Albâtre,
entre Fécamp et Dieppe [4]. Le recensement des grèbes et des plongeons effectué en décembre 2001 et janvier
2002 permet de proposer une estimation de 150 à 200 individus en Normandie, avec une abondance en Manche
Orientale plus importante [2].
Carte 2 : Répartition normande des effectifs hivernants de plongeon arctique.
Utilisation spatio-temporelle de la ZPS
Comme le plongeon catmarin, le plongeon arctique est observé uniquement en période internuptiale sur la ZPS et
les observations réalisées depuis 2004 montrent également une présence s’étalant de novembre à mars. Les
oiseaux sont observés soit posés soit en vol sur la partie marine de la ZPS.
janv févr mars
avr
mai
juin
juil
août sept
oct
nov
déc
Évaluation de la population hivernante de la ZPS
Avec entre 1 et 4 individus hivernants, les effectifs hivernants de la ZPS représentent entre 0,1 et 1,3 % de la
population nationale hivernante (Tableau XVI). Cependant, comme cela a été évoqué pour le plongeon
catmarin, la répartition en mer de cette espèce est mal connue et les effectifs nationaux mais également de la ZPS
sont sans doute sous-estimés. La réalisation de suivis en mer standardisés permettrait sans doute de mieux
évaluer le statut de cette espèce sur la ZPS.
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Tableau XVI : Évaluation de la population hivernante de plongeon arctique sur la ZPS.
% de la population
Population
nationale et régionale Évaluation
Population
ZPS
Min.
Max.
Min.
Max
ZPS (2004-2009)
1
4
0,1
1,3
Normandie (1998-2002)
150
200
0,5
2,66
C
France (1998-2002)
300
800
Europe (« 2000 »)
> 17 000
Menaces potentielles et propositions de gestion
Les captures accessoires dans les filets de pêche semblent constituer une importante cause de mortalité des
oiseaux suédois [9]. La pollution pétrolière est une autre cause majeure de mortalité pouvant affecter les
plongeons arctiques durant la période internuptiale, notamment en France. Le rôle de la pollution chronique est
mal évalué, mais l’espèce apparait régulièrement dans les résultats de dénombrements d’oiseaux échoués. Les
pollutions accidentelles fournissent des exemples plus spectaculaires : la marée noire de l’« Amoco Cadiz » a
ainsi touché au moins 90 plongeons arctiques sur la côte nord-ouest de la Bretagne [11] et plus récemment celle
de l’« Erika » a touché au moins 30 individus [1]. Par ailleurs, compte tenu de leurs caractéristiques
démographiques (taille des populations, survie adulte et statut de conservation) et comportementales (agilité en
vol, hauteur de vol, temps passé en vol, activité nocturne), les plongeons arctiques figurent parmi les espèces les
plus sensibles à la mise en place de champs d’éoliennes en mer [5]. Enfin, les pêcheries pourraient constituer un
facteur pouvant menacer l’espèce en influençant ses ressources alimentaires. Certaines des mesures de gestion à
prendre dépassent le cadre d’action géographique du gestionnaire d’un site. La prévention des marées noires, du
déballastage chronique, des pollutions marines accidentelles et des rejets en mer constitue un ensemble de
mesures à mettre en œuvre collectivement, qui nécessitent, entre autres, des moyens considérables de contrôle de
l’état des navires et de leur entretien à quai. Cela passera par un renforcement de la coordination internationale,
notamment en matière de poursuites des contrevenants. Une attention particulière doit être apportée à cette
espèce lors la mise en place de champs d’éoliennes en mer.
Études et recherches à développer
Préciser la répartition en mer dans la Manche et en Méditerranée, à partir de protocoles standardisés. Analyser
les dénombrements réalisés chaque année à la mi-janvier, évaluer la signification de ces résultats par rapport à la
répartition en mer, et la pertinence de ces données pour le suivi de l’abondance des populations. Quantifier les
captures accessoires dans les engins de pêche et évaluer leur incidence sur la dynamique des populations. Étudier
l’influence des pêcheries sur les ressources alimentaires de l’espèce, car cette activité pourrait constituer une
menace. Étudier le régime alimentaire en hiver.
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Bibliographie
1. CADIOU, B., CHENESSEAU, D. & JOSLAIN, H., 2003. Marée noire de l’Erika – Contribution à l’étude de l’impact sur
l’avifaune. Bilan national des échouages et de la mortalité des oiseaux (BNEMO). Rapport Bretagne Vivante-SEPNB / LPO
Loire-Atlantique / Observatoire des marées noires / DIREN Bretagne. 96 p.
2. DEBOUT G., 2003. Les plongeons et les grèbes en mer : l’hivernage est-il lié au débouché des estuaires ? Le Cormoran,
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5. GARTHE, S. & HÜPPOP, O., 2004. Scaling possible adverse effects of marine wind farms on seabirds : developing and
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10. JACKSON, D.B., 2003. Between-lake differences in the diet and provisioning behaviour of Black-Throated divers Gavia
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11. MONNAT, J.Y. & GUERMEUR, Y., 1979. L’Amoco Cadiz et les oiseaux. Rapport SEPNB / Ministère de
l’Environnement et du Cadre de Vie. 239 p.
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13. PASQUET, E., 1983. Statut hivernal actuel des plongeons, grèbes et Grand cormoran en France. Rapport C.R.B.P.O./
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15. ROSE, P.M. & SCOTT, D.A., 1997. Waterfowl Population Estimates. Second Edition. Wetlands International
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Grèbe huppé Podiceps cristatus (A005)
Ordre : Podicipédiformes
Famille : Podicipédidés
Statut : Espèce protégée en France (article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17/04/81) et inscrite à l’Article 4.2 de la
Directive « Oiseaux ».
Description et identification de l’espèce
Le grèbe huppé est le plus grand des grèbes. Facile à reconnaître à sa huppe
noirâtre et double, et, au printemps, à la collerette de plumes rousses et noires
ornant les côtés de la tête. Cou mince, joues blanches. Patte palmée mais
chaque doigt reste indépendant (palmure lobée). Bec assez long, pointu, droit,
rosé et noir. En parade, il émet un fort croassement trompettant et ronflant,
lentement répété. Les jeunes émettent des petits cris insistants. Longueur totale
du corps : 46 à 51 cm, Poids : 750 à 1200 g, Envergure : 85 à 90 cm.
Dessin S. Leparoux.
Répartition géographique
Le grèbe huppé possède une vaste aire de répartition. Il est présent
sur tous les continents hormis le continent américain. Il se reproduit
depuis l’Afrique du Nord jusqu’au Sud de la Suède et en Russie.
Biologie
(Source : oiseau.net, il n’existe malheureusement pas de cahier
d’habitat pour cette espèce)
Écologie
Le grèbe huppé est un oiseau des étangs, des cours d'eau lents, des
marais, des lacs, des réservoirs artificiels, des gravières inondées,
des estuaires et d'autres lieux similaires. Pour nicher, il apprécie particulièrement les plans d'eau ceinturés de
roseaux fournis et il a besoin de végétation palustre assez épaisse parmi laquelle il place son nid flottant.
Comportement
C'est un oiseau assez peu farouche. Cet excellent nageur et plongeur peut descendre à 20 m (généralement 4-6
m) pendant 3 minutes au maximum. Il est également capable de parcourir plusieurs dizaines de mètres sous l'eau.
C'est un migrateur partiel. Bien que l'espèce soit surtout sédentaire, certains grèbes huppés issus des régions
nordiques de l'aire de répartition, descendent passer l'hiver dans les estuaires et le long des côtes sableuses
lorsque le gel fige les eaux douces. Toutefois, ils ne tardent pas à regagner les eaux continentales dès le début du
printemps pour y nicher. Le seul moment où le grèbe consent à voler est justement l'époque de la migration. Il
vole plutôt bas, actionnant rapidement les ailes, cou et pattes étendus. Les pattes servent de gouvernail, tant dans
l'air que dans l'eau.
Reproduction et dynamique des populations
Le grèbe huppé niche entre avril et juillet. À cette époque, les adultes portent une double huppe et des oreillettes
brunes encadrant la tête. Lors de la parade nuptiale complexe, le mâle et la femelle se font face et dressent le
cou. Ils nagent de concert, se frottent le cou tout en émettant des cris sonores, plongent puis réapparaissent, l'un
des deux présentant des algues à l'autre. Le couple s'immobilise, poitrine contre poitrine, et chaque oiseau tourne
la tête d'un côté puis de l'autre. Ce manège peut se perpétuer même lorsque les grèbes sont occupés à la
construction du nid. Ce dernier est constitué principalement de plantes aquatiques. Il peut reposer sur un fond
vaseux mais il est conçu en principe pour affleurer à la surface. Il peut également flotter mais il est alors arrimé à
une souche ou à un paquet de végétaux entremêlés. Les adultes en garnissent la coupe peu profonde de végétaux
qui servent à recouvrir les œufs si les adultes s'absentent du nid. La ponte est composée de 3 à 6 œufs blancs qui
virent en suite au brun et deviennent de ce fait plus discrets. Les adultes couvent en se relayant toutes les
quelques heures. L'éclosion intervient au bout de 28 jours. Les jeunes sont capables de nager aussitôt mais ils
restent dépendants de leurs parents plusieurs semaines.
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Régime alimentaire
Le grèbe huppé se nourrit surtout de divers petits poissons, de larves d'insectes, de crustacés et de mollusques.
Les poissons mesurent généralement de 5 à 20 cm. L'adulte peut également consommer à l'occasion des petites
grenouilles, des algues et d'autres végétaux. Pour trouver ses proies, le grèbe huppé plonge fréquemment sous la
surface ; il peut alors fouiller la vase de son long bec ou traquer des animaux aquatiques à la nage.
État des populations et tendances d’évolution des effectifs
Le grèbe huppé était beaucoup plus rare au XIXe siècle, du moins localement, vraisemblablement en rapport
avec une importante activité de plumasserie. Durant les années 1970-1990 l’espèce a nettement progressé en
Europe où la population nicheuse compte plus de 300 000 couples. Le statut de conservation de cette espèce est
jugé favorable [1].
Population normande
En Normandie, l’enquête de 1998 a permis d’estimer la population nicheuse de grèbe huppé à 230 à 270 couples
[4]. Globalement (Carte 3), l’espèce fréquente les vieux étangs de l’Orne, et du Pays de Bray, les ballastières de
l’Eure et de la Seine-Maritime [2]. Les départements de la Manche et du Calvados sont peu fréquentés en
période de nidification car les sites favorables sont rares. En hiver (Carte 4), cet oiseau est surtout présent en
mer le long des côtes, le long des fleuves et sur quelques plans d’eau intérieurs. Le recensement de grèbes et
plongeons hivernants sur le littoral normand, effectué en décembre et janvier 2002 [3], a permis d’estimer la
population hivernante à 15 000 à 20 000 individus.
Carte 3 : Répartition normande de grèbe huppé nicheur en 2006.
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Carte 4 : Répartition normande des effectifs hivernants de grèbe huppé.
Utilisation spatio-temporelle de la ZPS
Le grèbe huppé est présent en période internuptiale sur la ZPS. Les effectifs hivernants sont très fluctuants mais
peuvent dépasser les 150 individus. Les oiseaux sont notés le plus souvent posés en mer.
janv févr mars
avr
mai
juin
juil
août sept
oct
nov
déc
Évaluation de la population hivernante de la ZPS
Avec entre 5 et 172 individus notés en stationnement sur la ZPS en période hivernale, la population hivernante
de grèbe huppé de la ZPS oscille entre 0 et 0,8 % de la population hivernante nationale.
Tableau XVII : Évaluation de la population hivernante de grèbe huppé sur la ZPS.
% de la population
Population
nationale et régionale Évaluation
Population
ZPS
Min.
Max.
Min.
Max
ZPS (2004-2009)
5
172
0,0
0,8
Normandie (1998-2002)
15 000
20 000
0,02
1,14
C
France (MNHN, 2002)
22 070
36 646
Europe (« 2000 »)
> 240 000
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Bibliographie
1. BIRDLIFE INTERNATIONAL, 2004. Birds in Europe : population estimates, trends and conservation status. Cambridge,
UK : BirdLife International. (BirdLife Conservation Series No. 12).
2. COLLETTE J., in GONm, 1989. Atlas des oiseaux nicheurs de Normandie et des iles Anglo-Normandes. Le Cormoran, 7 :
43.
3. DEBOUT G., 2003. Les plongeons et les grèbes en mer : l’hivernage est-il lié au débouché des estuaires ? Le Cormoran,
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4. LAMBERT E., in GONm, 2004. Atlas des oiseaux de Normandie en hiver. Le Cormoran, 13 : (36).
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Grèbe esclavon Podiceps auritus (A007)
Ordre : Podicipédiformes
Famille : Podicipédidés
Statut : Espèce protégée en France (article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17/04/81) et inscrite à l’Annexe I de la
Directive « Oiseaux ».
Description et identification de l’espèce
En plumage nuptial, ce grèbe de taille moyenne est caractérisé par la tête
noire, ornée de deux touffes de plumes jaune d’or, partant du bec vers
l’arrière de la tête. Le dos est gris, les flancs et le cou sont brun-roux, et
le ventre est blanc.
En hiver, les parties supérieures de l’adulte sont gris-brun foncé, plus
claires sur le dos. Les flancs sont gris clair. Posé sur l’eau, la
démarcation avec les joues, le devant du cou et la poitrine, blancs, est
assez nette, partant de la commissure du bec, passant par l’œil. Certains
individus présentent un collier sombre incomplet. Les oiseaux de premier hiver ne se distinguent pas des adultes.
Les adultes effectuent une mue complète après la reproduction. Les rémiges sont renouvelées simultanément,
entre août et octobre. Une mue partielle intervient avant la reproduction, en mars-avril. La mue postjuvénile est
très étalée, s’achevant entre janvier et mars. La première mue prénuptiale se produit en avril-mai [bg7].
Vocalisation en période de nidification : JCR, CD1/pl.6. Le grèbe esclavon est silencieux en hiver. Longueur
totale du corps : 28 à 30 cm [6]. Poids : moyenne de 424 g pour les mâles et 364 g pour les femelles hivernant en
Suisse [bg7]. La distinction du grèbe esclavon et du grèbe à cou noir (Podiceps nigricollis), de même taille, est
souvent rendue difficile par la distance et les conditions d’observation en mer ou sur les lacs. Le premier
présente généralement un profil caractéristique, par son bec droit plutôt que retroussé chez le grèbe à cou noir et
le front fuyant. Il est aussi reconnaissable par le noir qui ne descend pas sous l’œil et l’étendue du blanc sur la
joue. L’identification en vol est extrêmement délicate.
Dessin S. Leparoux.
Répartition géographique
Le grèbe esclavon est une espèce holarctique, en zones
tempérée et boréale. On distingue deux sous-espèces : P. a.
cornutus se reproduit en Amérique du Nord ; en Europe,
P. a. auritus niche en Islande, en Écosse, dans les pays
baltes, en Fennoscandie et en Russie [bg15]. Sa répartition
hivernale s’étend jusqu’à la Mer Noire, la Méditerranée et
le littoral atlantique français. Ce grèbe visite la France en
période internuptiale. Il semble rare en Méditerranée et
fréquente surtout le littoral, en petits groupes dispersés le
long des côtes de la Manche et de l’Atlantique, jusqu’au
bassin d’Arcachon. [7 ; bg71]. Dans cette zone, les
principales concentrations semblent localisées autour des
iles, notamment de l’ile de Ré (Charente-Maritime), dans
les baies abritées du Morbihan, du Finistère et des Côtes
d’Armor et dans le Cotentin. L’hivernage se développe
dans l’intérieur, notamment sur les lacs de la région
Rhône-Alpes [3 ; bg42-non publié].
Biologie
Écologie
L’écologie de ce grèbe n’a pas fait l’objet d’étude durant son séjour en France. En hiver, il fréquente surtout la
frange littorale peu profonde des côtes françaises, dans des zones abritées, autour des iles et dans les grandes
baies. Des effectifs importants sont aussi observés sur les grands lacs alpins. Le grèbe esclavon se reproduit sur
les eaux douces, surtout dans des petits lacs riches en végétation aquatique. Dans l’ensemble de son aire de
répartition, il recherche des plans d’eau de faible superficie, généralement inférieure à 20 ha : médiane 0.4 ha au
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Canada [5], moyenne de 0.4 ha en Islande et Norvège, ou de 1 à 10 ha en Finlande [bg7]. La densité atteint 2.2
couples/km au Canada [5].
2
Comportement
En France, le grèbe esclavon séjourne principalement d’octobre à avril. Les stationnements culminent
probablement entre décembre et mars [3]. Les rares reprises d’oiseaux bagués indiquent que les oiseaux
proviennent d’Islande et de Finlande, mais les caractéristiques biométriques des hivernants, notamment la taille
du bec, suggère une origine majoritairement orientale [7]. Les adultes arrivent sur les lieux de reproduction peu
après le dégel, soit début mai dans l’arctique canadien [5]. La migration d’automne commence fin août, culmine
en octobre et novembre. La migration de retour se déroule en mars et avril principalement [bg7]. Les couples
sont territoriaux, et défendent ainsi le site de nidification et une zone d’alimentation. Le mâle et la femelle se
partagent les soins au nid et aux poussins. En dehors de la période de reproduction, les grèbes esclavons vivent
isolés ou en petits groupes, dépassant rarement quelques dizaines d’individus.
Reproduction et dynamique des populations
Le grèbe esclavon est monogame, au moins durant une saison de reproduction. Les couples se forment durant
l’hiver ou pendant les escales migratoires [bg7]. Le nid est un amas de débris végétaux ancré à la végétation
émergeant, à quelques mètres de la berge [5]. La ponte a lieu principalement de fin mai à fin juin, culminant
début juin [5]. Elle compte trois à huit œufs. Le volume de ponte moyen varie de 3,75 en Islande, 5,3 à 6,5 au
Canada [4; 5; 10]. L’incubation dure 22 à 25 jours [bg7]. Il n’y a qu’une seule ponte, qui peut être remplacée
trois fois, en cas de perte des œufs. Au Canada, 60 % des œufs parviennent à l’éclosion [5]. Les poussins sont
semi-nidifuges. Les deux adultes participent à leur élevage, leur apportant la nourriture, une protection contre les
intempéries et les transportent sur leur dos. Les poussins sont indépendants des adultes vers l’âge de 45 jours et
volent une dizaine de jours plus tard [bg7]. FOURNIER & HINES [5] indiquent pour le Canada un succès de la
reproduction moyen de 1,4 jeune par couples, variant de 0,6 à 2 selon les années. Ils mentionnent les résultats
d’autres études, variant de 1,5 à 1,9 en Europe. Il existe peu d’informations sur la démographie de cette espèce.
La survie durant la première année serait proche de la survie adulte (0,6 et 0,62, données citées par [9]), mais ces
valeurs, notamment la survie des adultes, est sans doute nettement sous-estimée. La longévité maximale est de
24 ans. L’âge de première reproduction est probablement de deux ans.
Régime alimentaire
Le grèbe esclavon recherche ses proies en plongée. Son régime alimentaire n’a pas fait l’objet d’étude durant
l’hivernage de l’espèce en France. Il est principalement composé de poissons : éperlan (Osmerus eperlanus) aux
Pays-Bas [8], épinoches (Gasterosteus aculeatus) et gobies (Gobius sp.) en mer Baltique [bg7]. Pendant la
période de reproduction, les adultes se nourrissent surtout de petits poissons (petites anguilles Anguilla anguilla,
épinoches Gasterosteus aculeatus, truites Salmo trutta), de crustacés et de divers insectes aquatiques [bg7].
État des populations et tendances d’évolution des effectifs
Le statut de conservation du grèbe esclavon est jugé « en déclin » en Europe. Sa population en période de
reproduction est estimée entre 6 300 et 11 000 couples, la Fennoscandie et la Russie accueillant les principaux
effectifs. Un déclin récent est signalé en Finlande et en Suède. En hiver, l’abondance de ce grèbe dépasse
probablement 3 000 individus en Europe [bg2]. En France, l’espèce est considérée comme « vulnérable » [bg53],
avec un effectif hivernant compris entre 400 et 700 individus en 1997. Les dénombrements réalisés depuis
révèlent que l’effectif dénombré à la mi-janvier a varié de 180 à 1 200, avec une moyenne de 450 individus de
1997 à 2006. Ces résultats montrent une tendance à l’augmentation, marquée par des afflux en 1996, 1999, 2003
et 2006 [3 ; bg42-non publié], marqués, au moins pour les deux derniers, par des effectifs élevés sur le lac
Léman et le lac de Serre-Ponçon. L’origine de ces changements de distribution et d’abondance n’est pas connue.
Ces nouvelles données suggèrent que la France accueille une proportion importante de la population hivernant en
Europe, ou que cette dernière est sous-estimée.
Population normande
Mentionné sur 13 % des cartes de Normandie lors de la réalisation de l’atlas des hivernants de Normandie, le
grèbe esclavon est considéré comme un hivernant régulier dans le département de la Manche. Ailleurs, sa
présence est plus temporaire. L’estimation des effectifs régionaux est de l’ordre d’une centaine d’individus.
Cet effectif place la Normandie parmi les régions françaises de tout premier ordre pour l’hivernage de cette
espèce [1].
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Carte 5 : Répartition normande des effectifs hivernants de grèbe esclavon.
Utilisation spatio-temporelle de la ZPS
Le grèbe esclavon n’est présent qu’en hivernage sur la ZPS. Visible de début novembre à fin mars, l’espèce est
observée le plus souvent posée en mer en stationnement.
janv févr mars
avr
mai
juin
juil
août sept
oct
nov
déc
Évaluation de la population hivernante de la ZPS
Avec entre 1 et 3 individus stationnant en mer, la ZPS accueille entre 0,1 et 0,8 % des effectifs nationaux
hivernants estimés. Toutefois, un suivi hivernal standardisé et plus précis serait nécessaire pour mieux évaluer
les effectifs en stationnement sur la partie marine de la ZPS.
Tableau XVIII : Évaluation de la population hivernante de grèbe esclavon sur la ZPS.
% de la population
Population
nationale et régionale Évaluation
Population
ZPS
Min.
Max.
Min.
Max
ZPS (2004-2009)
1
3
0,1
0,8
Normandie (1998-2002)
100 ?
1
3
C
France (MNHN 2002)
400
700
Europe (« 2000 »)
> 3 000
Menaces potentielles et propositions de gestion
Les facteurs agissant sur la dynamique des populations sont très mal connus. La pollution pétrolière est sans
doute la cause de mortalité la plus visible durant le séjour hivernal de l’espèce en France. L’espèce apparait
régulièrement, en faible nombre, dans les résultats de dénombrements d’oiseaux échoués. Elle est aussi touchée
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par les pollutions accidentelles : au moins 47 individus ont ainsi été touchés lors de la marée noire de l’«Erika »
[3]. L’incidence de cette mortalité sur la dynamique des populations n’est pas établie. Les captures dans les filets
de pêche sont une autre cause de mortalité devant être évaluée [bg53]. En l’état actuel, compte tenu des lacunes
dans les connaissances, il apparait difficile de proposer des mesures de gestion spécifiques. Des mesures
générales dépassent le cadre d’action géographique du gestionnaire d’un site. La prévention des marées noires,
du déballastage chronique, des pollutions marines accidentelles et des rejets en mer constitue un ensemble de
mesures à mettre en œuvre collectivement, qui nécessitent, entre autres, des moyens considérables de contrôle de
l’état des navires et de leur entretien à quai. Cela passera par un renforcement de la coordination internationale,
notamment en matière de poursuites des contrevenants.
Études et recherches à développer
Analyser les dénombrements réalisés chaque année à la mi-janvier pour préciser la distribution et les variations
d’abondance des populations. Quantifier les captures accessoires dans les engins de pêche et évaluer leur
incidence sur la dynamique des populations. Des études concernant l'écologie, le régime alimentaire et la
dynamique des populations de cette espèce sont aussi à mener car les informations existantes sont partielles.
Bibliographie
1. ANSEL A. in GONm, 2004. Atlas des oiseaux de Normandie en hiver. Le Cormoran, 13 : 38.
2. CADIOU, B., CHENESSEAU, D. & JOSLAIN, H., 2003. Marée noire de l’Erika – Contribution à l’étude de l’impact sur
l’avifaune. Bilan national des échouages et de la mortalité des oiseaux (BNEMO). Rapport Bretagne Vivante-SEPNB / LPO
Loire-Atlantique / Observatoire des marées noires / DIREN Bretagne. 96 p.
3. DUQUET, M., 1997. Important afflux de grèbes esclavons Podiceps auritus en France en février 1996. Ornithos 4: 41-43.
4. FERGUSON, R.S. & SEALY, S.G., 1983. Breeding ecology of horned greb, Podiceps auritus, in southwestern Manitoba.
Canadia Field Naturalist 97: 401-408.
5. FOURNIER, M.A. & HINES, J.A., 1999. Breeding ecology of horned grebe Podiceps auritus in subarctic wetlands.
Canadian Wildlife Service, Occasionnal paper 99 : 1-32.
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7. PASQUET, É., 1983. Statut hivernal actuel des plongeons, grèbes et Grand cormoran en France. Rapport C.R.B.P.O./
M.E.R., Paris. 37 p.
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auritus on lake Ijsselmeer, The Netherlands. Bird Study 35: 13-24.
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10. TODD, W.A., 1990. Determinacy of clutch size in Horned and Pied-billed grebes. The Wilson Bulletin 102: 336-338.
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Fulmar boréal Fulmarus glacialis (A009)
Ordre : Procellariiforme
Famille : Procellaridés
Statut : Espèce protégée en France (article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17/04/81) et visée par l’Article 4.2 de la
Directive « Oiseaux ».
Description et identification de l'espèce
Le fulmar boréal présente des parties inférieures blanches et des parties
supérieures grises (manteau et croupion), tirant un peu sur le brun lorsque les
plumes sont usées. L’extrémité des ailes est plus sombre. La tête est blanche
avec une tâche noire juste en avant de l’œil. La coloration des pattes est
variable, mais elles sont souvent grisâtres. Le plumage des jeunes ne diffère
pas de celui des adultes. Le bec est très caractéristique, avec deux narines
tubulaires proéminentes sur la mandibule supérieure, et de couleur variable allant
du jaunâtre au bleu-gris. L’espèce vole toujours les ailes rigides, et alterne des
périodes de vol plané avec de plus courtes séquences de rapides battements d’aile. Le
répertoire vocal est peu diversifié (JCR, CD1/pl.8). Longueur totale du corps : 45 à 50 cm. Poids : 500 à 1 000 g.
L’identification pose peu de difficulté et, même à distance, la couleur des parties supérieures et le vol permettent
aisément de distinguer le fulmar du goéland argenté (Larus argentatus).
Photographie R. Binard.
Répartition géographique
La sous-espèce nominale F. g. glacialis se reproduit des deux côtés
de l’Atlantique Nord et sur certaines iles de l’océan Arctique, et la
sous-espèce rodgersii dans le Pacifique Nord [bg7]. En Europe, les
bastions de l’espèce sont l’Islande, les iles Féroé et les iles
Britanniques [bg4 ; bg46]. La limite méridionale de l’aire de
reproduction se situe en France, sur les côtes de la Bretagne. En
France, les colonies sont implantées, du nord vers le sud, dans les
départements du Pas-de-Calais jusqu’au Morbihan [bg5]. Le
linéaire côtier le plus fortement colonisé est celui des falaises du
pays de Caux, sur le littoral de Seine-Maritime. Ailleurs, l’espèce
n’est présente que dans quelques secteurs localisés [bg5]. En hiver,
le fulmar boréal est présent au large des côtes françaises, de la mer
du Nord au golfe de Gascogne [bg71].
Biologie
Écologie
En période de reproduction, le fulmar boréal ne s’installe que sur des sites à l’écart des dérangements humains,
sur des falaises maritimes ou des iles escarpées, dont la hauteur et les caractéristiques physiques sont très
variables.
Comportements
Le fulmar boréal est une espèce coloniale, mais certaines colonies françaises ne comptent que quelques
individus. Contrairement aux autres représentants de la famille des procellaridés du Nord-Est de l’Atlantique
(puffins et océanites), il a une vie diurne à terre. Si la réoccupation des sites par les premiers oiseaux peut
commencer dès les mois de novembre ou décembre, c’est de mars à début mai que les effectifs sont les plus
élevés dans les falaises [13 ; 30]. Cette période d’assiduité maximale correspond à la présence de l’ensemble des
futurs reproducteurs ainsi que des individus pré-reproducteurs à la recherche d’un site et d’un partenaire pour les
années suivantes. Une chute d’assiduité se produit ensuite environ un mois avant le début des pontes vers la miavril. Cette période est appelée exode préposital ou « lune de miel », durant cette exode, les femelles restent en
mer pour s’alimenter et accumuler les réserves énergétiques nécessaires à la reproduction [8 ; 12 ; 16]. Le fulmar
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boréal est une espèce qui vit en haute mer et qui ne vient à terre que pour les besoins de la reproduction. En
période internuptiale, les fulmars boréaux des colonies européennes n’entreprennent pas de véritables migrations
orientées, mais se dispersent en Atlantique Nord, la limite méridionale de répartition se situant vers 40°N de
latitude [bg7 ; bg69]. Les adultes reproducteurs sont ceux qui s’éloignent le moins, demeurant à quelques
centaines de kilomètres du littoral. L’espèce est présente en hiver au large des côtes françaises, de la mer du
Nord au golfe de Gascogne [bg71].
Reproduction et dynamique de population
Le fulmar boréal ne construit pas de nid. Les couples s’établissent sur des corniches herbeuses, terreuses ou
rocheuses souvent appelées vires, ou dans des cavités d’érosion. Dans certaines falaises, une compétition spatiale
avec la mouette tridactyle (Rissa tridactyla) ou le cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis) peut se produire,
le plus souvent favorable au fulmar.
Environ un mois avant la ponte, vers la mi-avril, les femelles quittent la colonie et s’absentent pendant une
vingtaine de jours, les mâles désertent également la colonie mais avec une semaine de décalage. Cette phase
appelée exode préposital ou « lune de miel » a été décrit par Macdonald en 1977 [16].
L’œuf unique est déposé à même le sol, dans une cuvette sommairement aménagée dans le substrat par les
oiseaux. Les pontes ont lieu durant la seconde quinzaine de mai [4 ; 13 ; 30] et l’incubation par les deux parents
dure 49 jours en moyenne [12 ; 20]. Le jeune est nourri de proies marines prédigérées, que les parents lui
régurgitent directement dans le bec. C’est sur une courte période, allant de la fin du mois d’août au début du
mois de septembre, que se produit l’envol des jeunes (abandonnés par les adultes), à l'âge de 53 jours en
moyenne (extrêmes : six à huit semaines [4 ; 8 ; 20 ; 30]). Le jeune est alors totalement indépendant. Le succès
de la reproduction varie en fonction de multiples facteurs, dont par exemple l’âge et l’expérience des parents ou
les conditions météorologiques. La production est le plus souvent de l’ordre de 0,3 à 0,5 jeune par couple
reproducteur [4 ; 11 ; 18 ; 22 ; 30]. Le fulmar boréal est, pour l’avifaune européenne, l’oiseau de mer dont l’âge
de première reproduction est le plus tardif, allant de 6 à 19 ans et le plus souvent à 8 ans [22 ; bg7]. Très
schématiquement, les jeunes individus restent en mer durant leurs quatre premières années de vie puis
prospectent les colonies à la recherche de leur futur lieu de reproduction pendant les quatre années suivantes
[22]. La survie annuelle des adultes est très élevée, de l’ordre de 97 % [9 ; 18], et la longévité maximale connue
est supérieure à 40 ans. L’espèce est en outre caractérisée par une très faible philopatrie, une fidélité au
partenaire et au site de reproduction très marquée [7 ; 22].
Régime alimentaire
Le fulmar boréal s’alimente en haute mer à des distances variables de la colonie (allant de plusieurs dizaines à
quelques centaines de kilomètres), notamment en fonction de l’âge du poussin [31]. Les zones d’alimentation
sont situées au niveau du plateau continental, sur des fonds de moins de 200 m à 1000 m, ou au-delà [24 ; 31].
Le spectre alimentaire est très large, avec un régime principalement constitué de zooplancton, de céphalopodes et
de poissons, et l’espèce peut également exploiter de manière non négligeable les déchets de poissons derrière les
bateaux de pêche [21 ; 23 ; bg7].
État des populations et tendances d’évolution des effectifs
Le fulmar boréal compte parmi les oiseaux marins les plus abondants de l'hémisphère nord, avec une estimation
de cinq à sept millions de couples pour la population mondiale [bg46]. En Europe, la population est estimée
entre 2,8 et 4,4 millions de couples [3] et son statut de conservation est favorable, les tendances démographiques
étant à l’augmentation ou à la stabilisation selon les pays [bg2 ; bg4 ; bg46]. En France, où le millier de couples
nicheurs ne représente qu’une fraction dérisoire des effectifs européens, l’espèce a un statut national « rare »
mais elle n’est pas considérée comme menacée [bg53]. Localisé à l’origine dans le nord-est de l’Atlantique
uniquement en Islande (Grimsey) et en Écosse (St Kilda), le fulmar a connu une formidable expansion
géographique et numérique à partir du milieu du XVIIIe siècle, qui s’est intensifiée au XIXe siècle [8]. L’espèce
a étendu son aire de reproduction vers le sud et s’est implantée sur le littoral de Grande-Bretagne et d’Irlande
dans la première moitié du XXe siècle puis elle s’est établie en France, où la première ponte a été notée en 1960
aux Sept-Iles (Côtes d’Armor), quelques années après l’installation des premiers oiseaux [19]. En l’espace de
deux décennies, l’expansion s’est poursuivie sur le littoral de la Bretagne puis de la Normandie, de la Picardie et
du Pas-de-Calais [bg5]. Peu de nouvelles implantations ont été notées sur le littoral français à la fin du XXe siècle
et les colonies du Morbihan (Groix et Belle-Ile) sont les plus méridionales d’Europe. La population française
comptait une quarantaine de couples en 1970 puis 500 couples environ dix ans plus tard et, depuis la fin des
années 1980, les effectifs sont relativement stables, de l’ordre d’un millier de couples [bg5].
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Population normande
Une dizaine d’années après le premier cas observé de nidification en Bretagne, les premières observations
normande de fulmar sont faites au Nez de Jobourg dans le département de la Manche (Braillon, 1969).
La nidification en Normandie du fulmar boréal a été prouvée en 1972, sur les falaises du Pays de Caux [6].
Concernant la ZPS « Falaise du Bessin Occidental », la première mention de l’espèce date de 1972 [1], alors que
le premier poussin est observé en 1977 [14]. À partir de 1972, les effectifs nicheurs normands ont augmenté très
rapidement pour atteindre un plateau dans la fin des années 80 (Tableau XIX).
Depuis cette période, l’espèce connait un recul accéléré et les effectifs nicheurs ont été divisés par presque quatre
en moins de dix ans. Différentes causes sont avancées pour expliquer ce déclin, localement le retour du faucon
pèlerin est à envisager et l’érosion accélérée des falaises a pu jouer un rôle en faisant disparaitre des habitats
favorables. À une échelle plus globale, l’aggravation de la pollution marine [27] et le réchauffement climatique
(obligeant les adultes à se nourrir toujours plus loin des colonies, affaiblissant ainsi les adultes reproducteurs)
sont à prendre en compte.
En 2006, l’espèce niche de façon certaine sur les falaises du Bessin occidental et oriental et dans le pays de
Caux, il ne se reproduit plus dans la Hague (Carte 6).
Carte 6 : Répartition normande de fulmar boréal nicheur en 2006.
Tableau XIX : Évolution de la population normande de fulmar boréal.
Nombre de sites occupés
1969-1970
1977-1979
1987-1988
2006
Hague
Bessin
Pays de Caux
Total normand
0
0
0+ ?
0+ ?
2
122
200-300
324-424
5
298
453
756
0
84
123
207
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Contribution de la ZPS
Concernant le fulmar boréal, il est difficile de contrôler le contenu des « nids » compte tenu des difficultés
d’accès aux falaises et de l’immobilité des oiseaux sur leur site. La méthodologie de dénombrement des couples
reproducteurs, conseillée par le GISOM (Annexe XX), consiste à utiliser comme unité de dénombrement le Site
Apparemment Occupé (SAO). Le comptage des SAO, effectué à la bonne période, donne le nombre de couples
propriétaires de sites et non le nombre de reproducteurs effectifs, mais c’est cependant un indice fiable de la
taille de la population et un élément de référence pour des comparaisons, entre années ou entre colonies [5]. Le
SAO est défini en fonction de quelques critères précis comme le comportement de l’oiseau et les caractéristiques
physiques du site. Enfin, le SARi est le Site Avec Reproduction identifiable, c'est-à-dire le site pour lequel une
preuve de reproduction est visible le jour de l’observation (œuf, poussin, bout de coquille…). La Carte 7
présente d’une part les effectifs moyens de fulmar boréal nicheur par secteur sur les huit dernières années de
suivis précis (2004-2011) et d’autre part l’évolution annuelle des effectifs par secteur. Globalement, ce sont les
deux secteurs d’Englesqueville-la-Percée qui accueillent le plus de couples avec, en moyenne, 28 % des couples
sur le secteur Ouest et 25 % sur le secteur Est. Le secteur de Cricqueville-en-Bessin compte en moyenne 20 %
des effectifs, les secteurs de Saint-Pierre-du-Mont et de Louvières-Vierville accueillant chacun 13 % des
effectifs nicheurs.
Carte 7 : Répartition des effectifs nicheurs de fulmar boréal sur la ZPS de 2004 à 2011.3
Utilisation spatio-temporelle de la ZPS
L’espèce arrive sur la ZPS dès début novembre. Les oiseaux sont observés posés en mer ou installés sur des
corniches en falaise. Celle-ci accueille à la fois des couples nicheurs et des oiseaux non reproducteurs, ces
derniers se dispersant en mer en mai et juin. Vers la mi-avril, les couples reproducteurs s’absentent de la colonie
pour effectuer l’exode préposital et sont de retour début mai. Les derniers reproducteurs et leur éventuelle
progéniture désertent le site au début du mois de septembre [29]. Les principales zones d’alimentation se
trouvent au-delà du secteur marin de la ZPS.
3
Toutes les cartes spécifiques à la ZPS sont consultables au format A3 dans l’Atlas cartographique.
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janv févr mars
avr
mai
juin
juil
août sept
oct
nov
déc
NB : La période critique pour l’espèce (ponte, incubation, élevage…) figure en hachuré.
Évolution de la population nicheuse de la ZPS
Un suivi de l’ensemble des falaises du Bessin de 1977 à 1987 [13] a montré la forte expansion de l’espèce
jusqu’au milieu des années 80 avec un nombre maximum de 100 poussins, correspondant à 250 couples
reproducteurs recensés. Ensuite, jusqu’en 1997, cet effectif est relativement stable et constitue à l’époque la plus
forte densité de fulmars nicheurs des côtes françaises. Après une période de pression d’observation plus faible, la
population nicheuse de fulmar boréal fait l’objet d’un suivi régulier depuis 2003 sur l’ensemble de la ZPS. Outre
la disparité de répartition des couples reproducteurs selon les secteurs et les années, c’est une tendance au déclin
qui caractérise cette période puisque l’effectif nicheur s’est réduit de moitié entre 2004 et 2008 (Figure 6). Le
constat est encore plus frappant si l’on considère le nombre de poussins produits puisqu’un recensement
exhaustif sur la totalité de la ZPS en août 2007 n’a permis de comptabiliser que deux pulli (jeunes) [29].
Toutefois depuis 2007, les effectifs nicheurs semblant repartir à la hausse, il convient dans les années à venir de
mieux suivre le succès reproducteur de cette espèce menacée. La difficulté des oiseaux adultes à trouver la
nourriture pour alimenter leur unique jeune est l’hypothèse généralement avancée pour expliquer le déclin de la
population nicheuse de la ZPS, la cause première suspectée étant une modification des réseaux trophiques en
relation avec le réchauffement planétaire.
Figure 6 : Évolution des effectifs nicheurs de fulmar boréal sur la ZPS de 2004 à 2011.
Évaluation de la population nicheuse de la ZPS
Avec 84 couples en 2006, la population de la ZPS représente un peu plus de 40 % de la population normande.
À l’échelle nationale, en fonction des estimations, la population nicheuse de la ZPS représente entre 7,3 et 20,3
% de la population française (Tableau XX) et constitue donc un site d’importance nationale pour l’espèce.
Tableau XX : Évaluation de la population nicheuse de fulmar boréal sur la ZPS.
% de la population
Population
nationale
et régionale Évaluation
Population
ZPS
Min.
Max.
Min.
Max
ZPS (2004-2011)
62
164
7,3
20,3
4
Normandie (2006)
207
29,9
79,2
B
5
France (2009-2010)
807
848
Europe (« 2000 »)
1 500 000
4
5
Binard & Debout, 2007 [2].
Estimation (Cadiou, 2011).
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Menaces potentielles et propositions de gestion
L'inaccessibilité naturelle de la majorité des colonies les protège des dérangements humains. Par contre, la
prédation par des carnivores terrestres peut être localement un facteur limitant [bg5]. Des captures accidentelles
de fulmars boréaux par les palangriers pélagiques sont constatées dans le nord-est de l’Atlantique mais, étant
donné les effectifs élevés de l’espèce, cette menace potentielle ne semble pas représenter un risque majeur [12 ;
21 ; bg46]. L’ingestion de particules de plastique ou d’autres matières est très fréquente chez le fulmar boréal,
les adultes pouvant les régurgiter aux poussins, mais l’impact potentiel sur la survie n’a pas été évalué [23]. Un
impact des changements climatiques à long terme sur des variations d’abondance des ressources alimentaires et
sur la dynamique de population de l’espèce a été mis en évidence récemment, avec des effets à la fois sur la
biologie de reproduction et sur la survie des individus [8 ; 22]. Des modifications du régime des vents pourraient
aussi accroître les dépenses énergétiques des oiseaux et limiter leur possibilité d’installation durable sur les
colonies les plus méridionales [7]. Aucune mesure particulière ne s’impose pour la protection des colonies
françaises mais elles restent vulnérables compte tenu de leurs faibles effectifs, de la tendance à la stabilisation et
de leur situation géographique. …).
Sur la ZPS, outre la principale menace que constitue le réchauffement climatique, l’évolution érosive de la
falaise peut avoir un impact sur la nidification du fulmar boréal par la disparition de corniches favorables à
l’installation des couples. Si la présence de pêcheurs sur le platier, le passage d’embarcations en bas de falaise ou
d’aéronefs à basse altitude ne génèrent aucun impact sur l’espèce, la présence humaine en haut de falaise peut
engendrer un abandon des sites de reproduction situés généralement vers le haut de la paroi. Cette menace
proviendrait essentiellement des promeneurs utilisant l’ancien sentier du littoral qui, s’ils stationnent en bord de
falaise, peuvent provoquer l’envol des oiseaux installés sur leur corniche de nidification. Le projet du Conseil
Général du Calvados de mettre en place une véloroute à environ trente mètres du bord de la falaise et la
plantation d’une végétation écran devra permettre, à court terme, la suppression définitive de ce type de
dérangement. Signalons également des cas d’intoxication des fulmars liés à l’ingestion des diverses particules
plastiques (bouchon…) et mentionnons qu’au niveau européen [28], hors côtes française, 90 % des cadavres de
fulmar boréal rejetés à la côte présentaient des morceaux de plastiques dans leur système digestif. En lien avec la
convention OSPAR un réseau spécifique de suivi de l’espèce a été mis en place dans le cadre d’EcoQOs
(Ecological Quality objectives). Enfin, afin d’évaluer l’impact des travaux de création de la véloroute et dans le
but d’accroître les connaissances de l’état de conservation de la colonie (notamment en terme de succès
reproducteur) il apparait essentiel d’affiner les suivis sur cette espèce patrimoniale menacée.
Études et recherches à développer
Dans le contexte des changements climatiques et d’une possible rétraction de l’aire de reproduction de l’espèce
vers le nord, il apparait nécessaire de mettre en place un suivi régulier de l’évolution des effectifs et de la
biologie de reproduction sur différents secteurs littoraux de la Manche et de l’Atlantique.
Mallory (2006) suggère de considérer le fulmar comme bio-indicateur de l’état du milieu océanique. Pollution du
milieu marin et réchauffement climatique se cumulant, la raréfaction des proies conduit le fulmar à être moins
sélectif et à absorber plus fréquemment, par confusion, toutes sortes de petits déchets plastiques qui s’offrent à
lui. En conséquence, sa mortalité doit augmenter de façon notable.
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Puffin des anglais Puffinus puffinus (A013)
Ordre : Procellariiformes
Famille : Procellariidés
Statut : Espèce protégée en France (article 1 et 5 du 17 avril 1981) et inscrite à l’article 4.2 de la Directive «
Oiseaux ».
Description de l’espèce
Le puffin des anglais est entièrement noir sur les parties supérieures et
blanc sur les parties inférieures. Le bec est assez long et fin avec un petit
crochet terminal. Les narines sont externes, en forme de tubes sur l’arête
supérieure du bec. Les sexes sont semblables et il n’y a pas de variation
saisonnière de plumage, ni de différence entre adulte, juvénile et
immature. La mue postnuptiale est complète juste après la nidification. La
mue postjuvénile débute juste après l’envol. La mue des immatures est
complète en même temps que celle des adultes. Sur les lieux de
reproduction, l’oiseau est très bruyant : émission puissante de
caquètements, miaulements et divers grincements (JCR, CD1/pl.10). En
vol, le puffin effectue des planés au ras des vagues. Entre les planés, les
battements d’ailes sont rapides avec une tenue rigide. À terre, l’oiseau se
traine sur le ventre. L’espèce est monotypique depuis le changement de
nomenclature dissociant la sous-espèce atlantique P. puffinus des deux sous-espèces méditerranéennes P.
yelkouan et P. mauretanicus, récemment élevées au rang d’espèce à part entière [2 ; 14 ; bg58]. Longueur totale
du corps : 31 à 36 cm. Poids : 375 à 450 g. Le puffin des anglais ressemble à deux autres espèces : le puffin de
Méditerranée (Puffinus yelkouan) et le puffin semblable (Puffinus assimilis), mais il est le seul à présenter un
contraste très marqué blanc-noir entre les parties supérieures et inférieures du corps. Les autres critères de
détermination sont délicats à mettre en œuvre sur le terrain et demandent une bonne connaissance des espèces de
ce genre.
Dessin S. Leparoux.
Répartition géographique
La zone de reproduction du puffin des anglais se situe dans
l’Atlantique Nord. Une centaine de couples colonisent la côte Est
Atlantique [7 ; bg46]. Mais l’essentiel de la population occupe les
iles britanniques. La population française est concentrée sur trois
sites bretons : l’archipel d’Houat dans le Morbihan, l’archipel de
Molène dans le Finistère et l’archipel des Sept-Iles dans les Côtes
d’Armor [5 ; 12 ; bg5]. La Bretagne marque la limite méridionale de
l’aire de nidification de l’espèce en Europe. En hiver, le puffin des
Anglais fréquente notre littoral Atlantique mais il est établi qu’il
traverse l’océan pour hiverner sur les côtes d’Amérique du Sud [4].
Biologie
Écologie
Le puffin des anglais niche sur des iles et des promontoires isolés des côtes britanniques et irlandaises ainsi qu'au
sommet rocheux de certains monts.
Comportement
Il vit en colonie et est de mœurs strictement nocturne sur ses lieux de reproduction. Aux Sept-Iles, les oiseaux
sont présents de début avril à fin septembre (derniers envols de jeunes). Avant la ponte, la femelle déserte le nid
plusieurs jours et profite de cet exode préposital pour accumuler des réserves. L’oiseau est fidèle au site
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d’élevage et le couple est fidèle au site de reproduction. Mais de nombreux cas d’immigration sont connus et les
échanges entre colonies sont peut-être plus intenses que ce qui a été observé jusqu’à aujourd’hui. Ainsi, au début
de la saison de reproduction, plus de 20 % des terriers de Rouzic étaient occupés de jour par des non
reproducteurs en 1981 [10].
Reproduction et dynamique de population
Le puffin des anglais creuse des terriers, parfois au plus haut des pentes au sol profond. Il n’hésite pas à
coloniser d’anciens terriers de lapins Oryctolagus cuniculus comme à Banneg dans l’archipel de Molène, voire
de Macareux moine Fratercula arctica comme sur les iles de Rouzic et Malban dans l’archipel des Sept-Iles. Un
seul œuf est pondu. La période de ponte débute à la mi-avril en Bretagne, la première décade de mai étant la date
moyenne [10]. L’incubation dure de 47 à 66 jours et la couvaison est assurée en alternance par les deux
partenaires. L’œuf peut supporter des périodes de refroidissement. Le poussin est nourri abondamment par les
deux parents, tant et si bien qu’à l’âge de sept semaines, son poids atteint le double de celui d’un adulte. Mais à
partir de la huitième semaine, les adultes délaissent progressivement le poussin qui passe les derniers dix jours
seul au nid. Il s’envole à 70 jours [4 ; bg7]. La survie annuelle des immatures est de l’ordre de 80 %. Ainsi, seuls
30 % des poussins atteignent l’âge de première reproduction, soit cinq-six ans, âge à partir duquel la survie est
supérieure à 90 % [4]. La longévité maximale observée grâce aux données de baguage est de 37 ans [bg59]. Les
goélands, notamment le goéland marin Larus marinus, prédateur naturel du puffin des anglais sur nos côtes, ne
semblent pas avoir un impact important sur les colonies françaises, excepté peut-être dans l’archipel de Molène.
Régime alimentaire
Le régime alimentaire du puffin des anglais est constitué de petites proies : petits poissons mais aussi
céphalopodes et crustacés qui sont capturés en surface ou proche de la surface. La recherche des sites
d’alimentation peut amener un oiseau loin de sa colonie par exemple de la mer d’Irlande jusqu’au golfe de
Gascogne où se situent les bancs abondants et très énergétiques de Sardines Sardinia pilchardus [4]. Pendant la
période d’élevage du poussin, les mâles s’absentent moins longtemps que les femelles [6]. Celles-ci peuvent
effectuer des voyages durant cinq à sept jours.
État des populations et tendances d’évolution des effectifs
Les iles Britanniques rassemblent l’essentiel de la population nicheuse, avec 280 000 à 310 000 couples pour une
population mondiale estimée entre 340 000 et 410 000 [bg46]. De tendance non connue en Europe, le statut de
l’espèce est qualifié de « localisé » [bg2]. Avec moins de 200 couples, la population nicheuse française apparait
très marginale et son statut est considéré comme vulnérable [bg53]. L’ile de Banneg dans l’archipel de Molène
est occupée au moins depuis le XIXe siècle. Les effectifs fluctuent entre un minimum de dix et un maximum de
34 couples pour la période allant de 1957 à 2004 [5 ; bg5]. Depuis 1999, une trentaine de couples y sont recensés
annuellement. L’histoire de la colonie des Sept-Iles est plus récente, puisque la première mention de cet oiseau
comme nicheur sur Rouzic remonte seulement à 1978, alors que la nidification y était suspectée depuis quelque
temps [8 ; 11]. Les effectifs progressent régulièrement jusqu’en 2005, atteignant un minimum de 150 couples
avec actuellement deux iles colonisées : Rouzic et Malban [5 ; 12 ; bg5]. Sur Rouzic, depuis 2003, l’expansion
spatiale de la colonie de Fous de Bassan Morus bassanus réduit le territoire occupé par le puffin des Anglais.
Néanmoins sa dynamique spatiale et numérique n’a pas subi d’impact négatif [12]. D’autres iles bretonnes sont,
ou ont été occupées de manière sporadique, avec parfois de simples indices de présence d’oiseaux mais pas de
reproduction : Balaneg (archipel de Molène), Keller Vraz et Youc’h Korz (archipel d’Ouessant), Er Valant et Er
Yoc’h (archipel d’Houat), Tomé (près des Sept-Iles). Le cumul de toutes ces données éparses dans le temps ne
dépasse pas dix couples. La faible pression d’observation en dehors des archipels des Sept-Iles et de Molène,
conjuguée à la difficulté de recensement, est certainement à l’origine d’une sous-estimation de la population
française. Mais l’augmentation générale des effectifs bretons depuis 1981 est une réalité. Des reprises de bagues
laissent à penser que cette dynamique positive serait soutenue par une immigration d’oiseaux en provenance du
Pays de Galles [bg5]. La dynamique de l’espèce à l’échelle de l’ensemble de son aire de répartition demeure mal
connue. Si les derniers recensements réalisés dans les iles Britanniques, principalement en 2000-2001, ont révélé
une population plus importante que supposée, le manque de données antérieures et l’utilisation de protocoles de
dénombrements différents ne permettent pas de dégager des tendances démographiques [bg2 ; bg46].
Population normande
Présent sur seulement deux cartes (Carte 8) lors de la réalisation de l’atlas des hivernants, le puffin des anglais
est observé, en Normandie, principalement lors de la migration postnuptiale [1]. Aucune estimation d’effectifs ne
peut être avancée pour cette espèce en Normandie.
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Carte 8 : Répartition normande des effectifs hivernants de puffin des anglais.
Utilisation spatio-temporelle de la ZPS
En Normandie et sur la ZPS, l’espèce est surtout présente durant la migration postnuptiale d’août à octobrenovembre. Cependant, les observations réalisées sur la ZPS depuis ces dernières années, montrent une présence
pouvant s’étaler de la fin juin au début du mois de décembre.
janv févr mars
avr
mai
juin
juil
août sept
oct
nov
déc
Évaluation de la population de la ZPS
Cette espèce n’étant présente qu’au passage sur la ZPS, aucune évaluation n’a pu être réalisée.
Menaces potentielles et propositions de gestion
La protection des sites occupés par la quasi-totalité des couples français les met à l’abri des activités humaines,
mais cette concentration de toute la population française sur seulement trois sites (Rouzic, Malban, Banneg)
constitue aussi une fragilité. La menace principale peut provenir des espèces prédatrices introduites comme le
Surmulot Rattus norvegicus. Cependant, plusieurs campagnes d’éradication menées avec succès ont écarté cette
menace sur les sites avérés de reproduction, autant que sur les sites potentiels [3 ; 9].
Sur les sites accueillant des oiseaux, il est vital de surveiller la possible colonisation par des prédateurs exogènes
à la faune locale, comme le surmulot mais aussi comme le vison d’Amérique Mustela vison. L’impact potentiel
de la prédation par les goélands marins doit aussi être surveillé, en recherchant les éventuels cadavres de puffins.
Si des campagnes d’éradication sont nécessaires, elles doivent être réalisées par piégeage et non par le poison.
Des mesures favorables à la population nicheuse par divers procédés sont théoriquement envisageables avec, par
exemple, la pose de terriers artificiels ou l’aménagement de cavités naturelles ou encore la repasse sonore sur des
sites potentiels non occupés. Ainsi de multiples expériences dans le monde ont été tentées sur de nombreuses
espèces de procellariiformes [13]. Mais elles ont montré très peu de résultats significatifs qui ne soient pas
partiels et ponctuels. L’état de conservation du puffin des Anglais en France et en Europe n’impose pas
d’envisager sérieusement ce type d’action de conservation dans le contexte évolutif actuel.
Études et recherches à développer
L’effort entrepris actuellement en terme de suivi des effectifs, d’interaction entre espèces et de mise en commun
des données au niveau national doit être poursuivi. Au-delà des trois ou quatre ilots pour lesquels des données
annuelles sont acquises, de nombreux sites potentiels et historiques d’accueil du puffin des Anglais ne sont plus
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recensés faute de moyens humains. Une prospection annuelle systématique de tous les sites bretons doit être
envisagée. Les gestionnaires des sites colonisés manquent cruellement de données permettant de s’interroger sur
l’évolution des colonies en relation avec les changements du milieu et ainsi d’évaluer plus finement l’état de
conservation des populations. Quatre axes d’étude semblent accessibles. Le premier concerne la chronologie et
le succès de reproduction. Le deuxième est relatif à des préoccupations énergétiques en période de reproduction :
temps dédié à la recherche alimentaire, sites d’alimentation, bol alimentaire. Le troisième axe d’étude concerne
les flux d’oiseaux entre colonies, phénomène essentiel à appréhender. Enfin, la répartition des oiseaux en mer et
la détermination des zones marines importantes pour l’espèce (stationnement hivernal, site d’alimentation)
devraient constituer une priorité de recherche.
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Puffin des Baléares Puffinus mauretanicus (A394)
Ordre : Procellariiformes
Famille : Procellariidés
Statut : Espèce protégée en France (article 1 et 5 du 17 avril 1981) et inscrite à l’annexe I de la Directive «
Oiseaux ».
Description et identification de l’espèce
Le puffin des Baléares est un oiseau marin de taille moyenne. Son plumage est
d’un brun sombre relativement uniforme sur l’ensemble des parties supérieures
(tête, dos, dessus des ailes, queue, haut des flancs). Le fond blanchâtre des
parties inférieures est plus ou moins maculé de brun selon les individus. Chez
les oiseaux les plus marqués, seul le dessous des ailes, la gorge et le ventre sont
pâles, le reste du plumage étant d’un brun presque aussi foncé dessous que
dessus. Chez les individus les plus clairs, les marques brunes sont limitées au
dessous de la queue et, parfois indistinctes, au collier et au dessous des ailes. Entre
ces extrêmes, les oiseaux de coloration intermédiaire sont nombreux [20 ; 21]. Aucun
dimorphisme sexuel ne permet de distinguer les mâles des femelles. Après une brève période suivant leur envol,
quand leur plumage frais a encore un aspect velouté, les juvéniles ne sont plus différentiables des adultes. La
mue postnuptiale des immatures et des adultes, complète, s’étend d’avril à novembre [18]. Longueur totale du
corps : 40 cm. Poids : 500 g. Par sa coloration globalement brune, le puffin des Baléares peut faire penser à un
jeune goéland Larus sp., dont il se distingue cependant aisément par sa taille plus petite et par son vol propre aux
puffins, alternant des phases planées entre des séries de battements de faible amplitude, les ailes étant
constamment tenues très rigides. Il est plus difficile de le différencier d’autres espèces de puffins. Le puffin
fuligineux Puffinus griseus est du même brun que les plus foncés des puffins des Baléares qu’il côtoie parfois
dans l’Atlantique, mais il est plus grand et est uniformément sombre dessous. Le puffin des Anglais Puffinus
puffinus, également présent en Manche et dans l’Atlantique, a un plumage plus contrasté, tout noir dessus et
blanc pur dessous. La distinction est beaucoup plus délicate en Méditerranée, où le puffin yelkouan Puffinus
yelkouan ressemble très fortement aux puffins des Baléares les plus clairs, quoique étant plus svelte, montrant
généralement des parties supérieures plutôt gris-brun que brun sombre, et parfois une tête plus pâle. En dépit de
l’optimisme de certains observateurs [6], la séparation de ces deux espèces n’est pas toujours objectivement
possible sur le terrain.
Photographie Y. Toupin
Répartition géographique
Espèce endémique de la Méditerranée occidentale, le puffin
des Baléares se reproduit uniquement sur certaines iles de
l’archipel dont il porte le nom. Les oiseaux en recherche de
nourriture se dispersent à grande distance des colonies, ils
fréquentent alors essentiellement les eaux côtières,
s’aventurant rarement à plus de quelques dizaines de
kilomètres du littoral. En Méditerranée, ils se dispersent
jusqu’au golfe de Gênes vers le nord et jusqu’aux côtes
algériennes vers le sud ; dans les eaux françaises ils
fréquentent surtout le golfe du Lion, des côtes du Roussillon au
delta du Rhône, en plus faible nombre jusqu’aux iles d’Hyères.
Une part importante de la population migre vers l’Atlantique à
partir de mai-juin, pour retourner en Méditerranée à partir de
septembre. Durant cette migration estivale, des puffins des
Baléares se rencontrent jusqu’au sud des iles Britanniques et
de la mer du Nord, mais ils se regroupent essentiellement en
quelques points des côtes du Portugal, de Galice, et de l’ouest
de la France [11]. Dans le golfe de Gascogne, l’espèce se concentre particulièrement au large de la Vendée et de
l’estuaire de la Vilaine, secondairement aux abords du bassin d’Arcachon et dans les pertuis Charentais. Sa
présence en Manche occidentale est régulière, avec parfois des effectifs très importants en baie de Saint-Brieuc
et au large de la baie du Mont Saint-Michel. En été, les eaux françaises de l’Atlantique et de la Manche peuvent
héberger jusqu’à 50 % de l’effectif mondial de cette espèce [9 ; 19].
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Biologie
Écologie
Le puffin des Baléares niche à même le sol dans des grottes et fissures à flanc de falaises côtières sur des iles et
ilots des Baléares. Initialement l’espèce nichait également sur des falaises situées au cœur de ces iles, à une
certaine distance de la mer, mais elle en a été éliminée après leur colonisation par l’homme. En mer, la
distribution de ces puffins semble régie par celle des poissons dont ils se nourrissent, plus que par des
caractéristiques océanographiques particulières. On a initialement pensé que leur répartition estivale dans le
golfe de Gascogne était liée à la présence de masses d’eau froide [7], mais l’espèce continue à fréquenter les
mêmes secteurs en dépit du réchauffement global des eaux du golfe [IFREMER in 19].
Comportements
Les puffins des Baléares sont très grégaires, se regroupant parfois en bandes de plus d’un millier d’individus. Ils
volent de façon presque continue durant la journée, à la recherche de nourriture. Il arrive que des oiseaux
s’alimentent derrière des chalutiers après le coucher du soleil, mais ce comportement est très minoritaire et,
quand ils sont loin des colonies, les oiseaux passent généralement la nuit posés sur l’eau. À partir des mois de
mai et juin, une part importante de la population migre vers l’Atlantique, et les retours vers la Méditerranée
s’étalent de septembre à décembre.
Reproduction et dynamique de population
Certains oiseaux visitent les sites de nidification dès l’été, ils y sont plus nombreux en automne et la ponte a lieu
en février-mars. La femelle pond un seul œuf dans une cavité ou une grotte. L'incubation dure environ 50 jours.
Les jeunes puffins des Baléares quittent le nid en juin. Le succès de reproduction est limité par la prédation
effectuée sur nombre de colonies par des mammifères introduits par l’homme [12]. Même sur les colonies
indemnes de prédation, le succès de reproduction ne dépasse pas 59 % : cette valeur est très faible pour un
puffin, suggérant que les adultes rencontrent des problèmes particuliers, qui restent à identifier, durant la phase
d’élevage des jeunes. La survie des oiseaux de première année est estimée à 70 %, celle des immatures à 74 %,
celle des adultes à 78 %, cette dernière valeur étant particulièrement faible pour ce genre d’espèce : chez les
puffins, la survie des adultes est généralement proche de 90 % [12].
Régime alimentaire
Essentiellement ichtyophage, le puffin des Baléares se nourrit surtout sur des bancs de petits poissons nageant
près de la surface (anchois, sardines, sprats). Il plonge également à faible profondeur : moins de quelques mètres
le plus souvent, parfois plus de 20 mètres [2] à la recherche de nourriture. Il prélève plus rarement du plancton,
et sait aussi tirer profit des rejets effectués par les chalutiers. Ponctuellement, cette dernière source de nourriture
peut prendre une part prépondérante dans l’alimentation de l’espèce [1 ; 9 ; 15 ; 19].
État des populations et tendances d’évolution des effectifs
L’effectif mondial de l’espèce est restreint et décline rapidement. Son statut de conservation est jugé en « danger
critique » en Europe [bg2]. Estimée à 3 300 couples en 1991, la population comptait au mieux 2 000 à 2 400
couples en 2005 selon RODRIGUEZ-MOLINA & MCMINN [14]. La population se compose aussi d’oiseaux
immatures et d’adultes qui ne nichent pas, deux catégories dont l’effectif est difficile à estimer. On peut
néanmoins penser que la taille globale de la population est comprise entre 10 000 et 20 000 oiseaux, cette
dernière valeur étant très optimiste. La conjugaison de la forte mortalité des adultes et de leur faible productivité
explique la chute d’effectif, qui se poursuit à un rythme estimé à 7,4% par an [12]. Si cette situation ne
s’améliore pas, l’espèce aura disparu dans la seconde moitié du XXIe siècle : le puffin des Baléares est un des
oiseaux les plus menacés d’Europe. En France, jusqu’à 10 000 oiseaux estivaient près des côtes du golfe de
Gascogne au milieu des années 1980, dont 5 000 à 7 000 au large de la Vendée. Bien qu’atteignant encore
parfois de tels chiffres, la présence de l’espèce y est devenue plus erratique et sur la période 1999-2005 on y
comptait généralement moins de 3 000 à 4 000 oiseaux. En revanche, l’espèce est devenue plus régulière en
Manche occidentale, où les effectifs varient de quelques centaines à environ 4 000 oiseaux selon les années [19 ;
A. BARZIC & G. BESSEAU, inédit].
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Population normande
Lors de la migration postnuptiale, le puffin des Baléares remonte le long des côtes de l’Atlantique et de la
Manche occidentale. De juin à octobre essentiellement des groupes pouvant atteindre plusieurs milliers
d’individus peuvent ainsi être vus en Vendée, en Bretagne et jusqu’en Normandie : 2 000 à Carolles en
septembre 1997. En Manche orientale il est, en revanche, nettement moins fréquent.
L’espèce regagnant ses sites de nidification pendant l’automne, les observations hivernales sont peu nombreuses
et surtout répertoriées en Bretagne et plus au sud. Lors de l’enquête GONm (1998-2002) des oiseaux hivernants
l’espèce a été notée à sept reprises sur les côtes est et nord-est du Cotentin (Carte 9). Ces oiseaux ont alors été
considérés comme des migrateurs tardifs plutôt que comme de vrais hivernants [4].
Carte 9 : Répartition normande des effectifs hivernants de puffin des Baléares.
Utilisation spatio-temporelle de la ZPS
La plupart des observations de puffin des Baléares sur la ZPS ont été réalisées lors de la migration postnuptiale
de juin à octobre.
janv févr mars
avr
mai
juin
juil
août sept
oct
nov
déc
Évaluation de la population de la ZPS
Au regard de la méconnaissance des populations de cette espèce à l’échelle régionale mais également nationale,
nous ne sommes pas en mesure de proposer une évaluation de l’importance de la ZPS.
Menaces potentielles et propositions de gestion
Les principales causes de déclin identifiées sont la prédation par des mammifères (genettes, chats harets, rats)
introduits par l’homme sur la plupart des sites de nidification, et la mortalité liée aux captures sur les hameçons
des longues lignes de palangres en Méditerranée [10 ; 12]. Qu’elle soit due aux activités halieutiques ou à
l’évolution des conditions océanographiques, la raréfaction des proies recherchées par ces puffins (en particulier
l’anchois) obligerait ces oiseaux à de plus grands déplacements à la recherche de nourriture, avec pour corollaire
une plus faible productivité et une moindre survie [11]. Une telle situation est peut-être en cours tant en
Méditerranée qu’en Atlantique [16]. Les puffins des Baléares savent éviter les zones polluées par les
hydrocarbures. Une pollution massive qui se produirait près des colonies ou sur les zones d’alimentation
parcourues par les oiseaux en cours de reproduction pourrait toutefois avoir un fort impact sur la population.
Selon le Conseil International pour l’Exploration de la Mer [8], la réalisation de parcs de générateurs éoliens en
mer pourrait avoir un impact négatif sur les oiseaux marins, en modifiant l’environnement (impact potentiel sur
les stocks de poissons, effet de barrière réduisant la fréquentation du site par les oiseaux) et en accroissant le
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risque de mortalité par collision avec les turbines [13]. De telles installations industrielles sont envisagées dans le
principal secteur fréquenté par les puffins des Baléares sur les côtes de Vendée, ainsi qu’au large du Cotentin.
Aucune mesure de gestion en faveur du puffin des Baléares n’est mise en œuvre en France. Un plan de gestion
global, financé par la Commission européenne, a été rédigé par BIRDLIFE INTERNATIONNAL [5] mais ce
plan de gestion ne contient aucune préconisation pour la France. Étant donné le médiocre état de conservation de
l’espèce et l’importance des eaux atlantiques françaises (en particulier les eaux côtières de la Vendée à la baie du
Mont-Saint-Michel), il serait utile de mettre en place un suivi coordonné des stationnements de l’espèce dans ces
régions : évolution des effectifs, recherche de relations avec facteurs environnementaux. Au titre du principe de
précaution, il conviendrait d’éviter les activités et aménagements susceptibles de perturber les stationnements de
l’espèce sur les sites qu’elle fréquente préférentiellement : perturbation éventuelle par des éoliennes off-shore ou
les activités de loisirs telles que le kite-surf ou le scooter marin, impact potentiel de la pêche intensive au filet
maillant.
Études et recherches à développer
Au moins 50 % de l’effectif mondial de l’espèce fréquente les eaux française du golfe de Gascogne en été [11],
ceci à une période cruciale du cycle annuel des oiseaux âgés d’un an et plus, qui effectuent alors leur mue [17 ;
18]. Or le puffin des Baléares est une espèce rare, protégée internationalement, dont la survie est menacée à court
terme [12]. Pour faire face à ses responsabilités internationales pour la conservation de l’espèce, la France se doit
de surveiller l’évolution de son statut dans les eaux nationales (effectifs et répartition) tout en développant les
études nécessaires à l’amélioration des connaissances sur sa biologie en mer, en particulier son écologie
alimentaire. Les puffins ont largement exploité les rejets du chalutage pélagique côtier qui, dans la première
moitié des années 1980, assuraient certainement l’essentiel de leurs besoins énergétiques. L’évolution de la
réglementation des pêches et celle de la répartition des poissons obligent maintenant ces oiseaux à une beaucoup
plus grande mobilité dans leur recherche de nourriture. En termes de conservation, il est particulièrement
important de savoir si les pratiques halieutiques continuent à être favorables à l’espèce ou, au contraire, la
concurrencent, voire entraînent une sur-mortalité (palangre en longue ligne) : la problématique de conservation
dans le golfe de Gascogne rejoint celle développée pour la Méditerranée [3].
Le suivi côtier du Puffin des Baléares est une des actions du programme européen INTERREG FAME (Future of
the Atlantic Marine Environnement). Dans ce cadre, il a plusieurs buts :
• l’amélioration des connaissances sur les réseaux trophiques marins ;
• l’étude des interactions entre les populations d’oiseaux marins et les activités humaines (pêche, loisirs, éolien) ;
• l’identification des zones importantes pour les oiseaux marins, zones qui seront proposées comme Aires
Marines Protégées au terme du programme.
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Fou de Bassan Morus bassanus (A016)
Ordre : Pélécaniformes
Famille : Sulidés
Statut : Espèce protégée en France (arrêté modifié du 17/04/81) et inscrite à l’Article 4.2 de la Directive «
Oiseaux ».
Description et identification de l'espèce
Le fou de Bassan est le plus grand des oiseaux de mer nicheurs du paléarctique
occidental. En vol, ses longues ailes effilées, son long cou, son bec en
poignard ainsi que le blanc étincelant de son plumage, à l’exception des
extrémités des rémiges primaires noires, le rendent impossible à confondre
avec tout autre oiseau de notre avifaune. Une zone de peau nue au niveau du
menton signe son cousinage avec les pélicans. La tête et la nuque sont teintées
de chamois jaunâtre et cela de manière plus intense chez le mâle adulte. À la fin
de l’été, les zones jaunâtres s’éclaircissent et peuvent même virer au blanc. Le vol
est puissant et direct avec des battements d’ailes suivis de planés. Le plumage adulte est
acquis après la 4 année. Il n’existe pas de dimorphisme sexuel. Le juvénile est fuligineux pointillé de blanc. A
l’automne de la 2 année, il est entièrement blanc au niveau de la tête et des parties inférieures. En fin de 3
année, son dos est presque entièrement blanc mais les ailes restent encore très marquées de noir. En 5 année, il
peut rester encore des rectrices centrales noires. Mais il existe de nombreuses variations dans la chronologie de
ce schéma. Chez l’adulte et l’immature, la mue intervient en continu de la fin de l’été à la fin de l’hiver. Le fou
de Bassan est une espèce monotypique [10]. Sur les colonies, c’est une espèce bruyante dont les râles caquetants
s’entendent de jour comme de nuit (JCR, CD1/pl.13). Longueur totale du corps : 87 à 100 cm. Poids : 2,4 à 3,6
kg.
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Photographie A. Corbeau
Répartition géographique
Le fou de Bassan se reproduit sur les rivages de l’Atlantique
Nord. En France, l’ile Rouzic dans l’archipel des Sept-Iles
(Côtes d’Armor) est toujours le seul lieu de reproduction en
colonie avec 17 507 couples en 2005 [13]. La Bretagne marque
donc la limite méridionale de l’aire de nidification de l’espèce.
Cependant, des tentatives d'établissement de la part d'individus
isolés ont eu lieu dans une colonie normande de Grand
Cormoran [bg23]. De plus, le fou de Bassan s’est reproduit sur
la côte provençale, avec une ponte en 1995, la production d’un
jeune élevé en centre de soins en 1996, mais les tentatives
suivantes ont été infructueuses [2 ; 4 ; 15 ; F. DHERMAIN,
comm. pers.]. En dehors de la période de reproduction, les fous
se dispersent dans tout l’Atlantique Nord et la Méditerranée. Ils
fréquentent alors toutes les côtes de France. Ces oiseaux sont
principalement originaires des iles Britanniques [bg71].
Biologie
Écologie
Les nids sont généralement rassemblés sur les corniches des falaises ou les pentes fortes exposées au vent
dominant. Sous la pression démographique, des zones horizontales ou moins ventées peuvent très bien être
colonisées La bordure de la colonie de Rouzic est mise à nu sur quelques mètres à cause de l’arrachage de la
végétation par les oiseaux. Cette déstructuration du tapis végétal pose d’ailleurs problème. Ainsi, lors de fortes
pluies, la terre s’écoule vers le bas de l’ile en colmatant les terriers de puffin des anglais Puffinus puffinus ou de
macareux moine Fratercula arctica et les corniches de fulmar boréal Fulmarus glacialis.
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Comportements
En octobre, il reste une dizaine de jeunes encore non volants sur Rouzic. Les oiseaux de première année et
quelques uns de deuxième année atteignent le golfe de Guinée [10]. En avançant dans l’âge, les oiseaux ne
dépassent plus le golfe de Gascogne. Les liens de couple se relâchent fortement pendant cette dispersion
hivernale. Chaque année, les premiers adultes reviennent se poser sur Rouzic entre le 20 et le 25 janvier. Les
mâles sont les premiers à investir le terrain. Les femelles arrivent avec une à trois semaines de décalage. Le
comportement de déplacement alimentaire et de plongée a été étudié en 2005 [5] : le rayon d’action est de 40 à
175 km (110 km en moyenne), mais un oiseau peut au total parcourir entre 150 et 770 km au cours d’un voyage
en mer qui dure de 6 à 34 heures. Les oiseaux se sont principalement nourris à mi-chemin entre les côtes
françaises et anglaises, à une centaine de km au nord-ouest des Sept-Iles. Ils ont également prospecté en baie de
Saint-Brieuc et au sud des Iles anglo-normandes. Au cours du voyage le plus long (770 km en 29 heures) un fou
s’est nourri au large du cap Lizard en Cornouaille.
Reproduction et dynamique de population
Il est indéniable que le comportement très grégaire de cet oiseau pendant la période de reproduction contribue,
par imitation, à améliorer les performances reproductives individuelles : construction du nid, appariement avec
un partenaire, fidélité au nid pendant la ponte (qui n’est que très rarement laissé sans défense)… [10]. Les
oiseaux pas ou peu expérimentés, et qui pour la plupart ne se sont pas encore reproduits, se regroupent sur la
marge de la colonie. Ces véritables « clubs » de rencontre et d’apprentissage de la vie sociale peuvent compter
en août plus de 2 000 oiseaux à Rouzic. Le maillage des nids est très régulier avec un espacement de 80 cm à 1
m entre les centres de ceux-ci. Leur structure est sommaire avec de l’herbe (sur Rouzic Dactylis glomerata) et
des algues mais aussi des matériaux d’origine anthropique comme des morceaux de filet de pêche. Ainsi, au
printemps 2005, 50 % des nids contenaient de tels débris [13]. Un seul œuf est pondu. Pour la colonie de Rouzic,
entre 1990 et 2005, le pic de ponte se situe très régulièrement la troisième semaine d’avril. Passé le 21 avril, le
cumul des pontes réalisées dépasse 75 % du total des pontes de l’année [14]. L’incubation dure de 42 à 46 jours.
L’élevage est de 90 jours en moyenne. Les juvéniles sont indépendants dès qu’ils ont quitté le nid. Sur la même
période de 15 ans, le succès de reproduction est supérieur à 85 %. La survie des oiseaux de première année est de
35% ; celle des oiseaux de deuxième année de 88 % et atteint 95 % à l’âge de cinq ans. Ainsi, seulement 20 %
des oiseaux arrivent à maturité. La longévité maximale atteint 25 ans mais il est parfois supposé que le fou de
Bassan vivrait au moins 40 ans [10]. La fidélité des adultes reproducteurs à leur site de nidification est quasi
absolue. Par contre, des échanges entre colonies, certainement nombreux mais très peu documentés, sont le fait
d’oiseaux jeunes en recherche d’un premier site de reproduction. Ce mécanisme d’immigration est invoqué pour
expliquer les phases de croissance forte de la colonie de Rouzic [14].
Régime alimentaire
Le fou de Bassan est un piscivore exclusif. Les parties de pêche sont
spectaculaires avec parfois des centaines d’oiseaux se laissant tomber
comme des flèches de 35 à 40 m de haut sur les bancs de poissons.
L’oiseau est capable de poursuivre ses proies jusqu’à 30 m de fond.
Mais dans la majorité des cas la capture a lieu dans la première vingtaine
de mètres. Elle était de six mètres en moyenne (maximum entre 2 et 13
m) dans le cas des mesures effectuées aux Sept-Iles [1 ; 5]. La même
étude a mis en évidence 25 à 60 plongées réalisées par voyage
alimentaire (soit approximativement deux plongées par heure passée en
mer). La taille maximale des proies ne semble pas dépasser la trentaine
de centimètres. Aux Sept-Iles, quelques espèces ramenées pour
l’alimentation du jeune ont pu être déterminées : orphies et lançons mais
aussi rougets. Cette dernière espèce confirme le fait que certains oiseaux
se nourrissent aux dépends des rejets en mer des bateaux de pêche.
D’autres espèces sont citées dans la littérature : le Maquereau, le
Saumon mais aussi des Clupéidés ou encore des Gadidés. En fait, le
régime reflète les poissons accessibles sur les zones d’alimentation [6].
De plus, le fou de Bassan sait se montrer opportuniste et changer de proies pour son poussin en fonction de la
ressource disponible [8 ; 9]. Le bol alimentaire est de l’ordre de la centaine de grammes [5]. Les zones
d’alimentation peuvent se situer loin de la colonie [6]. Des oiseaux nicheurs sur Rouzic sont observés à 50 km au
nord de l’ile d’Ouessant ou le long des côtes sud de la Cornouaille [5 ; 11].
Dessin S. Leparoux.
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État des populations et tendance d’évolution des effectifs
La population européenne, estimée à 312 000 couples, est concentrée au Royaume-Uni avec 230 000 couples
alors que la population Est Atlantique est canadienne avec 78 000 couples [bg46]. Le statut de conservation de
l’espèce est jugé favorable en Europe [bg2]. L’importance numérique de la colonie de Rouzic classe la France au
septième rang européen parmi les 35 colonies existantes. Les plus proches colonies, Ortac et Les Étacs, se situent
à une centaine de kilomètres dans les iles Anglo-Normandes et comptaient 5 950 couples en 2000 [bg46]. La
colonie française n’a cessé d’augmenter depuis son installation en 1939 à l’exception de trois brèves
interruptions coïncidant avec des marées noires (Torrey Canyon, 1967 ; Amoco-Cadiz, 1978 ; Tanio, 1980).
Certaines périodes sont même marquées par une croissance quasi exponentielle avec des taux annuels de 8 %
[14]. Depuis 1995, la croissance annuelle est en moyenne de 3 %, l’effectif nicheur étant passé de 11 628 à 17
507 couples sur cette période. Le contexte européen explique cette croissance : la population mondiale est passée
de 55 000 couples en 14 colonies au début du XXe siècle, à 390 000 couples en 42 colonies actuellement.
L’explication de cette expansion résiderait dans l’arrêt des persécutions et prélèvements massifs opérés autrefois
sur les oiseaux [10]. Un tel dynamisme sur l’ensemble de l’aire de répartition, y compris outre atlantique,
signifie qu’il existe un immense réservoir d’oiseaux en attente de reproduction qui saisissent toutes les
opportunités pour s’établir sur un territoire. Ainsi, sur Rouzic, la période de croissance exceptionnelle atteignant
8 % annuel marque un phénomène d’immigration massive.
Population normande
La répartition présentée par l’atlas des oiseaux de Normandie en hiver (Carte 10), laisse à penser que le fou de
Bassan est observé sur des lieux de passage plus que sur des sites de stationnement à proprement parler [3].
Cependant selon la même source, il reste beaucoup à faire pour mieux définir le statut hivernal du fou de Bassan
au large des côtes normandes. Il n’existe pas d’évaluation de la population normande hivernante pour cette
espèce.
Carte 10 : Répartition normande des effectifs hivernants de fou de Bassan.
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Utilisation spatio-temporelle de la ZPS
L’espèce est observée tout au long de l’année sur la ZPS. Les pics de fréquentation sont toutefois notés en
période hivernale avec un maximum de 700 individus notés le 22/01/2004. Les oiseaux utilisent la zone marine
de la ZPS, soit pour le repos soit pour l’alimentation.
janv févr mars
avr
mai
juin
juil
août sept
oct
nov
déc
Évaluation de la population hivernante de la ZPS
En raison de l’absence d’évaluation des populations hivernantes en Normandie mais également en France, il est
impossible de proposer une évaluation de la contribution de la ZPS.
Population
Population
Min.
ZPS (2004-2011)
Normandie
France
Europe
Max.
700
% de la population
nationale
Min.
Max
?
?
?
Évaluation
ZPS
?
Menaces potentielles et propositions de gestion
La colonie de Rouzic est située dans un espace protégé, interdit au débarquement, et donc hors perturbations
dues à la fréquentation humaine. Mais cette concentration sur un seul site constitue en soi un facteur de fragilité,
par exemple dans le cas d’une nouvelle marée noire. L’éloignement de l’ile par rapport au continent devrait
mettre la colonie à l’abri d’une immigration de gros prédateurs terrestres comme le renard, un animal comme le
surmulot n’étant pas une menace pour le fou de Bassan. De nombreux oiseaux sont victimes d’accidents mortels
liés à l’activité de pêche professionnelle et de plaisance : ingestion d’hameçon, emmêlement dans les lignes
ramenées aux nids, capture accidentelle dans les filets de pêche. La pollution chronique par hydrocarbure est
aussi un facteur de mortalité. Cependant, la dynamique active de la colonie de Rouzic montre que ces impacts ne
freinent pas la croissance de manière perceptible.
Des mesures de gestion spécifiques ne sont pas à envisager au-delà de la surveillance d’une possible colonisation
par des prédateurs terrestres. La gestion des menaces touchant l’espèce en mer dépasse largement le cadre
d’action géographique d’un gestionnaire de site. Aussi, la prévention des marées noires, du déballastage
chronique et des rejets en mer constitue des mesures à mettre en œuvre collectivement, qui nécessitent, entre
autres, des moyens considérables de contrôle de l’état des navires et de leur entretien à quai. Cela passera par un
renforcement de la coordination internationale, notamment en matière de poursuites des contrevenants.
Études et recherches à développer
L’effort entrepris actuellement en terme de suivi des effectifs, d’interaction entre espèces et de mise en commun
des données au niveau national doit être poursuivi. De même, les premiers résultats concernant des
préoccupations énergétiques en période de reproduction [5] sont assez encourageants pour prévoir des opérations
de suivi en routine de cet aspect de la biologie de l’oiseau. Un axe d’étude devrait concerner les flux d’oiseaux
entre colonies, phénomène essentiel à appréhender. Enfin, la répartition des oiseaux en mer et la détermination
des zones marines importantes pour l’espèce (stationnement hivernal, site d’alimentation) est de première
urgence.
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Bibliographie
1. BIERLY, A.S. & FERNANDEZ, P.G., 2001. Diving depths of Northern Gannet : Acoustic observations of Sula bassana
from an Autonomous Underwater vehicle. Auk 118(2): 529-534.
2. BOUILLOT, M., 1999. Le Fou de Bassan niche en Méditerranée. L’Oiseau 54: 17.
3. DEBOUT G. in GONm, 2004. Atlas des oiseaux de Normandie en hiver. Le Cormoran, 13 : (42).
4. FERNANDEZ, O. & BAYLE, P., 1994. Tentative insolite de nidification du Fou de Bassan Sula bassana à Port-Frioul
(Marseille, Bouches-du-Rhône). Alauda 62(3): 220-223.
5. GREMILLET, D., PICHEGRU, L. & SIORAT, F. (à paraitre). Étude du régime alimentaire et de la dispersion en mer des
Fous de Bassan de la colonie de Rouzic, archipel des Sept-Iles, France, pendant la saison de reproduction 2005.
6. HAMER, K.C., PHILLIPS, R.A., WANLESS, S., HARRIS, M.P. & WOOD, A.G., 2000. Foraging ranges, diets and
feeding locations of gannets Morus bassanus in the North Sea : evidence from satellite telemetry. Marine Ecology Progress
Series 200 (257-264).
7. LEWIS, S., SHERRATT, T.N., HAMER, K.C., HARRIS, M.P. & WANLESS, S., 2003. Contrasting diet quality of
northern gannets Morus bassanus at two colonies. Ardea 91 (2): 167-176.
8. MARTIN, A.R., 1989. The diet of Atlantic Puffin Fratercula arctica and northern Gannet Sula bassana chicks at a
Shetland colony during a period of changing prey availability. Bird Study 36 : 170-180.
9. MONTEVECCHI, W.A., CAIRNS, D.K. & MYERS, R.A., 2002. Predation on marine-phase Atlantic salmon (Salmo
salar) by gannets (Morus bassanus) in the Northwest Atlantic. Canadian journal of fisheries and aquatic sciences 59(4) : 602612.
10. NELSON, B., 2002. The Atlantic Gannet. Second Edition. The Scottish Seabird Center. Fenix Book Limited, Norfolk.
396 p.
11. SIORAT, F., 1992. Évolution des effectifs de Fou de Bassan, Macareux moine et Puffin des Anglais sur l'archipel des
Sept-Iles (Bretagne). Ministère de l'Environnement SRETIE & LPO. 45 p.
12. SIORAT, F., 1998. L'évolution de la colonie de Fous de Bassan, Morus bassanus, de l'ile Rouzic de 1939 à 1996. Le
Cormoran 47(3) : 173-175.
13. SIORAT, F. & BENTZ, G., 2005. Réserve naturelle des Sept-Iles. Rapport d’activité saison 2005. Rapport LPO,
Rochefort. 37 p.
14. SIORAT, F. & ROCAMORA, G., 1995. Changes in numbers and distribution of the Northern Gannet (Morus bassanus)
on Rouzic island (Réserve Naturelle des Sept-Iles, Bretagne), France 1939-1994. Colonial Waterbirds 18 (2) : 172-178.
15. VIDAL, P., BAYLE, P. & BACHET, F., 1995. Une ponte de Fou de Bassan Sula bassana dans le port de Sausset-LesPins (Bouches-du-Rhône). Faune de Provence 16 : 65-67.
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Grand cormoran Phalacrocorax carbo (A017)
Ordre : Pélécaniforme
Famille : Phalacrocoracidés
Statut : Espèce protégée et inscrit à l’annexe III de la convention de Berne.
La « sous-espèce » littorale, P. c. carbo, est entièrement protégée. La « sous-espèce » continentale, P. c. sinensis,
est susceptible de régulation, sur les plans d’eau douce comme sur les rivières.
Description et identification de l'espèce
Le grand cormoran est un oiseau d’eau, ses pattes sont entièrement palmées.
L’adulte est un oiseau noir à la silhouette caractéristique (en particulier
lorsqu’il est posé avec les ailes étalées). Le bec est fort et ne forme pas
d’angle avec le dessus de la tête. Les mâles sont plus gros que les femelles.
L’envergure est d’environ 1,5 m alors que la longueur du corps (de la pointe
du bec à l’extrémité de la queue) approche 1 m. Courant janvier, les cormorans
adultes acquièrent leur plumage nuptial : les joues et la gorge sont blanches, sur
la tête et sur la nuque apparaissent des filoplumes blanches (la « nuque » blanche).
Des taches blanches apparaissent sur les flancs, en haut des cuisses : elles jouent un grand
rôle dans les comportements sexuels. Les jeunes ont le dos plutôt brun et le ventre est parfois très blanc, mais
toutes les nuances existent entre ce blanc très marqué et un brun terne. Le vol est assez rapide, le cou droit,
l'avant-bras très développé. Le vol peut se faire à toute hauteur : juste au-dessus de l'eau mais parfois très haut,
particulièrement en migration. Traditionnellement, deux sous-espèces du grand cormoran sont reconnues en
Europe : l’une dite maritime, Phalacrocorax carbo carbo, et l’autre sous-espèce dite continentale,
Phalacrocorax carbo sinensis. La distinction entre les deux sous-espèces est difficile. Vocalisations : (JCR,
CD1/pl.14). Longueur totale du corps : 77-94 cm. Poids moyens : Populations littorales : 3 000 g, maximum 3
600 g (mâles), 2 500 g (femelles). Populations continentales : 2 500 g (mâles), 2 000 g (femelles). En vol,
l'identification peut être délicate et les novices peuvent confondre le grand cormoran avec des oies. À fortiori, la
distinction du grand cormoran et du cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis) en vol est très difficile et seuls
les observateurs avertis peuvent la faire. Posé, il est moins difficile de distinguer les deux espèces, surtout si elles
sont côte à côte : le grand cormoran apparait alors plus fort et une observation attentive de la structure du corps,
et surtout de la tête et du bec, permettra la distinction. Celle-ci sera encore plus facile si les oiseaux sont en
plumage nuptial, les taches blanches du grand cormoran et la huppe du cormoran huppé étant caractéristiques.
Photographie X. Corteel.
Répartition géographique
Le grand cormoran a une répartition mondiale, excluant l'Amérique du
Sud et l'Antarctique [11]. On distingue cinq populations ou sous-espèces
dont deux concernent directement la France : l’une plutôt marine de
l'Atlantique nord (Canada, Groenland, Islande et, en Europe, de la France
à la Norvège), une plutôt dulçaquicole, de la France à l'Europe du Sud et
de l'Est, jusqu'à l'Inde et à la Chine. En Europe, c’est un nicheur littoral
qui se rencontre sur la façade atlantique de la Bretagne à la Laponie en
passant par l’ensemble des Iles britanniques. En Méditerranée, les
colonies de reproduction sont beaucoup plus rares et plus récentes
(Catalogne, par exemple). En eau douce, le grand cormoran niche dans la
majorité des pays européens En France, le grand cormoran niche sur le
littoral de la mer de la Manche (Normandie, Bretagne). La façade
atlantique était autrefois localement occupée au Pays basque. On a
assisté au cours de la seconde moitié du XXe siècle à une lente
progression vers l'ouest des colonies, à partir du noyau qui subsistait au début du siècle sur le littoral cauchois.
Le grand cormoran niche aussi en certains sites continentaux. L'évolution de ce peuplement continental est plus
rapide. La France accueille des oiseaux migrateurs et hivernants dont l’origine est très variée : les données du
baguage montrent que des oiseaux irlandais, gallois et anglais hivernent essentiellement sur les côtes atlantiques
bretonnes, des nicheurs norvégiens atteignent parfois le nord de la France. Les oiseaux néerlandais et danois se
retrouvent un peu partout : sur le littoral vendéen et charentais, sur la Seine, la Loire et le Rhône, sur le littoral
méditerranéen et particulièrement en Camargue. Les oiseaux d'Europe centrale hivernent surtout sur le pourtour
méditerranéen [13 ; bg71]. Les nicheurs français littoraux se dispersent aussi beaucoup. Les études en cours
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montrent que les oiseaux de Chausey, nicheurs marins, sont présents en période internuptiale tout aussi bien sur
le littoral atlantique que sur le cours de la Loire, ceux de Saint-Marcouf se dispersant de la côte Nord de
l’Espagne à l’Angleterre et aux Pays-Bas.
Biologie
Écologie
Le grand cormoran se rencontre sur tous les types d'eaux libres, littorales ou eaux douces. Toute l'année, le grand
cormoran a besoin de milieux de faible profondeur pour pêcher, de reposoirs et de dortoirs. Les dortoirs sont les
sites où les grands cormorans dorment le plus souvent collectivement. Certains dortoirs sont occupés
pratiquement toute l'année ; d’autres ne le sont que l’hiver. Les modalités de leur occupation dans le temps sont
très variables [3]. Les oiseaux parviennent dans les dortoirs très tôt, en milieu d’après-midi jusqu’à la nuit
tombée et se posent sur les branches de peupliers, sur les balises en mer ou encore sur les grues des ports. Le site
de reproduction du grand cormoran doit satisfaire aux exigences suivantes [2] :
• Ni dérangement humain, ni prédation des gros carnivores terrestres. Il s’agit soit d’iles de morphologie variée,
soit d’entablements en falaises suffisamment larges pour accueillir le nid, soit de grands arbres (souvent sur une
ile au milieu d’un plan d’eau, mais pas toujours), parfois de roselières ;
• Présence de fonds de moins de dix mètres dans un rayon de 25 à 30 km de la colonie.
• Superficie suffisante pour permettre aux oiseaux de construire leurs nids sur des emplacements différents
d’une année à l’autre.
Comportements
Le grand cormoran est un oiseau grégaire. Il niche en colonies et se regroupe en dortoirs en
période internuptiale. Toutefois, il n'est pas rare de voir des oiseaux seuls, y compris sur des
sites de nidification. Après la reproduction, les oiseaux quittent la colonie, le grand
cormoran étant un migrateur partiel. Les nicheurs littoraux se dispersent plus ou moins loin
et plus ou moins dans toutes les directions, avec une préférence pour le sud-ouest, alors que
les nicheurs continentaux sont davantage migrateurs. Ce sont les mâles adultes qui vont le
moins loin et les femelles juvéniles qui font les plus grands déplacements [20]. LEKUONA
& CAMPOS [12] ont étudié la répartition des dortoirs en Navarre (Nord de l’Espagne) sur
le cours supérieur de l’Èbre et de ses affluents : ils ont montré que la localisation de ces
dortoirs dépendait de la longueur des vols journaliers entre reposoir nocturne et zones de
pêche. La distance moyenne entre les dortoirs et ces zones de pêche est de 13,6 km. Le dortoir n’est pas placé au
milieu du secteur de rivière exploité mais légèrement en aval, les cormorans préférant regagner leurs dortoirs en
descendant le cours d’eau plutôt qu’en le remontant. En outre, les effectifs présents aux dortoirs sont
globalement corrélés avec la superficie des zones de nourrissage. Les grands cormorans au dortoir partent pêcher
très tôt : à peine plus d’une demi-heure après le lever du soleil, les premiers reviennent pour digérer. La pelote
qui sera régurgitée sera informe et humide, blanchâtre, composée du mucus recouvrant le poisson, de quelques
rares arêtes (surtout les vertèbres) et des otolithes. L'interprétation la plus classique de la posture typique des
cormorans, ailes étalées, est que le cormoran sèche ses ailes, ce qui est peu vraisemblable. D'autres
interprétations ont été proposées : posture assurant à l'individu qui l'adopte un certain « espace libre » autour de
lui empêchant ainsi d'autres cormorans de se poser trop près [4], signal annonçant aux autres individus une pêche
fructueuse, mais aussi mécanisme de thermorégulation permettant à l'oiseau d’utiliser la chaleur dégagée par la
contraction des muscles alaires [10 ; 18], pour mieux digérer les proies en milieu froid.
Dessin S. Poncet.
Reproduction et dynamique de population
Les grands cormorans arrivent sur les sites de nidification dès décembre. Les nicheurs les plus tardifs s'en vont
en août. La saison de nidification est donc très longue, avec un pic d'occupation qui a lieu de la fin du mois
d’avril au début du mois de mai [3]. La durée de la période de reproduction diminue du sud au nord : en
Normandie, la période de ponte dure 6 mois environ, à peine plus d'un mois en Norvège centrale. Cet étalement
de la période de reproduction permet, en étalant l'exploitation des proies sur une bien plus longue période, de
diminuer l'impact de la prédation sur les stocks de proies. La taille des colonies est corrélée à la superficie des
zones de pêche disponibles [2]. D’autres facteurs interviennent sur le déroulement d’une saison de nidification :
• Effet attractif des fientes laissées lors d’une saison de reproduction en haut des ilots qui attirent les oiseaux
nicheurs l’année suivante [5] ;
• À l’inverse, l’arrivée massive d’oiseaux en provenance d’une autre colonie dérangée par l’homme ou par un
prédateur, perturbe les relations sociales au sein de la colonie d’accueil, ce qui peut conduire à l’abandon du site
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[5] ;
• Effet de la latitude : plus la colonie est située vers le nord, plus la date du début de la nidification est tardive ;
• Conditions météorologiques régnant en janvier et février : de très fortes tempêtes tendent à reculer la date de
construction des premiers nids [5] ;
• Âge de la colonie : le début de la nidification est de plus en plus précoce lorsque la colonie vieillit. Le
cormoran construit chaque année de gros nids qu’il ne réutilise pas [3]. Il y pond trois à six œufs (médiane = 4),
qu’il couve pendant un peu moins de 30 jours. L’envol se produit à cinq semaines. Les oiseaux n’atteignent leur
maturité sexuelle qu’à l’âge de trois ans avec des variations selon les colonies. La mortalité du grand cormoran
est élevée la première année, comme chez beaucoup d'autres espèces, puisque seulement 60 % des oiseaux
franchissent le cap du premier hivernage. Ensuite, la survie est plus importante et atteint 85 % des oiseaux d'une
classe d'âge. La longévité maximale observée grâce aux données de baguage est d’environ 23 ans [bg60].
Régime alimentaire
En France, il a été étudié en Normandie en milieu marin à Chausey : les grands cormorans de Chausey pêchent,
pendant la période de reproduction, deux fois par jour en moyenne. La zone exploitée a une superficie totale de
1 000 km² et se situe dans un rayon de 35 km autour de la colonie, mais tous les fonds ne sont pas exploités.
Chaque individu semble utiliser une zone particulière. Les grands cormorans ayant un large spectre alimentaire
utilisent des techniques de pêche variées. En général, ils plongent à faible profondeur (six mètres en moyenne) et
restent en plongée environ quarante secondes. Mais cette moyenne cache une grande variabilité. Les grands
cormorans nicheurs de Chausey capturent au moins 22 espèces différentes de poissons, principalement des
labridés (48 %) comme Crenilabrus melops et Centrolabrus exoletus et des athérines (21 %) Atherina presbyte.
Ceux du lac de Grand-Lieu capturaient principalement des tanches (22 % des poissons capturés), des brèmes (17
%), des perches et des poissons-chats (12 %) et ne sont pas concurrents des pêcheurs puisqu’ils ne s’intéressent
pas aux mêmes espèces [14]. La taille des poissons consommés varie de 5 à 69 cm, mais la majorité d’entre eux
ont une longueur comprise entre 10 et 35 cm. Certains grands cormorans littoraux peuvent capturer, parfois, des
salmonidés dont la masse dépasse le kilogramme, mais ce n’est pas une règle. La ration alimentaire journalière
des oiseaux de Chausey a pu être déterminée pour différentes périodes du cycle reproducteur : pendant la période
d'élevage des jeunes, période la plus consommatrice en énergie, la prise de nourriture est de 860 g en moyenne
pour les grands cormorans mâles, 810 g pour les femelles. La ration alimentaire peut être divisée par deux
pendant l'incubation et est alors estimée à 460 g de poissons par jour. Les études néerlandaises montrent que la
consommation journalière en période internuptiale est très variable, comprise entre 146 et 699 g, les maxima
étant obtenus en octobre et en mars. La moyenne calculée est de l'ordre de 360 g [7]. Pour BROYER [1], les
cormorans hivernant en Dombes auraient une consommation quotidienne hivernale de 442 g, cette estimation
étant cependant probablement un maximum. En Brenne, la consommation quotidienne en hiver est estimée à 297
g. En Suède, ENGSTRÖM [9] a montré qu’il était impossible de mettre en évidence un effet de l’impact des
cormorans aux abords d’une colonie : il y a autant de poissons dans un rayon de moins de 10 km autour de la
colonie qu’au delà. Cela peut s’expliquer par la dynamique propre des populations de poissons qui conduit à une
régulation des effectifs par des effets de densité (diminution de la compétition entre poissons, survie accrue des
individus non capturés…). RUSSELL et al. [17] ont fait le bilan des données concernant l’impact éventuel des
oiseaux piscivores sur les populations de poissons, les conclusions sont complexes.
État des populations et tendances d’évolution des effectifs
Son statut est favorable en Europe, en raison d’une importante augmentation des effectifs [bg2]. La progression
de l’espèce en France a été indéniable, mais elle se ralentit, tant en ce qui concerne les nicheurs que les
hivernants. Pour les nicheurs littoraux, DEBOUT [2 et données suivantes] a distingué plusieurs phases : du début
du XIXe siècle jusqu'au début du XXe siècle, une colonie se maintient, malgré les destructions, à l'est de Dieppe :
cette colonie sera mise en réserve en 1931, il y a alors 70 couples nicheurs en France. De cette époque à la fin
des années 1960, s'amorce une lente expansion vers l'ouest et une progression des effectifs avec un rythme
annuel moyen de 4 %, 305 couples nicheurs sont recensés en 1967 en France. La troisième étape fait suite à la
création des réserves de Saint-Marcouf et de Chausey et à la protection légale de l'espèce : le taux
d'accroissement annuel double et passe à 8 %. En 1985, 1 108 couples nichaient en France. La quatrième étape
voit le grand cormoran s'implanter de plus en plus vers l'ouest en Bretagne alors que les effectifs des plus
anciennes colonies normandes se stabilisent. Lors du recensement concerté mené en France en 1987-1988 sous
l'égide du GISOM, 1 600 couples avaient été recensés. En 1998, 1 868 couples nicheurs littoraux ont été
recensés. Depuis, certaines colonies ne progressent plus (Saint-Marcouf), d’autres comme Chausey et l’Ile des
Landes régressent. Par contre, dans le Pays de Caux, on assiste à une poursuite de la croissance des effectifs
surtout dans le secteur des falaises situées à l'est de Dieppe. Les effectifs continentaux augmentent nettement
depuis la fin des années 1980 : à Grand-lieu, 640 couples sont recensés en 1995 et 680 en 1996. Depuis, les
effectifs ont baissé et le dernier chiffre connu est de 450 nids en 1997 [15]. D'autres régions ont aussi été
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occupées comme, par exemple, la Picardie où le premier cas certain est noté en 1982, avec un couple dans un
marais littoral. Puis, on assiste à de nouvelles installations picardes plus à l'intérieur des terres : un nid en 1992,
aucun en 1993, quatre nids en 1994, huit en 1995 et 39 en 1996 [19]. En Normandie, la réserve GONm de la
Grande Noé a suivi un schéma analogue, mais bien plus spectaculaire : le premier couple nicheur est observé en
1989, l’augmentation y est ensuite rapide et le nombre de nids atteint 300 dès 1996. Depuis, l’effectif est
demeuré stable. La population française continentale actuelle est probablement de 1 200 couples au moins [14 ;
bg72]. Les effectifs hivernants ont été estimés à 4 000 oiseaux au début des années 1970 selon une méthode non
précisée, mais semble-t-il inadaptée et ne permettant pas des comparaisons avec les recensements ultérieurs.
L'effectif hivernant était estimé entre 9 000 et 12 000 individus entre 1977 et 1981 [bg71]. La première vraie
enquête visant au recensement des grands cormorans en hiver a eu lieu en janvier 1982 et janvier 1983 : elle
avait permis de recenser environ 14 000 oiseaux, mais les décomptes n'avaient pas tous été réalisés aux dortoirs
et les effectifs réels ont, sans aucun doute, été sous-estimés. En 1989, le premier recensement national des
oiseaux aux dortoirs permettait de proposer une estimation de 41 000 oiseaux ; en janvier 1992, les effectifs
avaient progressé pour atteindre 66 000 individus [13]. Le recensement de janvier 1997 a permis de recenser 72
800 cormorans [14] et enfin, le dernier a permis de recenser 89 183 individus en janvier 2003 [16]. Les
populations françaises littorales de grand cormoran sont assez bien connues depuis le début du XIXe siècle.
DEBOUT [2] en a fait l'historique : une seule région a abrité en permanence des colonies, le Pays de Caux.
Quelques cas isolés de nidification continentale se sont produits au début du siècle (vallée de la Seine,
Nièvre,…). Le premier site occupé et bien documenté a été le lac de Grand-Lieu où la nidification est découverte
en 1979. On assiste depuis à une progression du nombre de sites occupés, souvent éloignés les uns des autres,
l’implantation y est parfois durable, parfois très limitée. La colonie va temporairement disparaitre et
éventuellement se réimplanter. En France, pays d'accueil de nombreux hivernants nordiques, l'accroissement des
populations hivernantes a été spectaculairement plus rapide que l'augmentation des populations nicheuses,
passant d’au moins 4 000 individus à environ 90 000 en près de 35 ans, augmentation essentiellement due à la
progression des effectifs nicheurs en Europe du Nord. Causes de l’augmentation des effectifs : celle des effectifs
littoraux est due essentiellement à deux facteurs [2] : la mise en réserve des principales colonies de reproduction
(qui a conduit à une croissance des effectifs de l’ordre de 4 %) et la protection de l’espèce, devenue non
chassable (croissance des effectifs passant à 8 % par an). C’est ce qui a été constaté en France entre 1950 et la fin
des années 1980 pour les nicheurs littoraux. Depuis, ce rythme s’est considérablement ralenti. Trois causes
peuvent être invoquées :
• Des phénomènes classiques de densité-dépendance qui réduisent la production en jeunes alors que les effectifs
augmentent ;
• Les dérangements accrus liés à l’essor non contrôlé de la plaisance ;
• Les conséquences des tirs en hivernage de ces oiseaux littoraux, lorsqu’ils hivernent sur des sites continentaux
et qu’ils sont donc illégalement abattus.
• La progression des effectifs continentaux, nicheurs comme hivernants, résulte de plusieurs phénomènes :
protection accordée à l’espèce dans les Pays d’Europe du Nord, protection de certains sites en France qui ont
accueilli ces oiseaux nordiques, évolution du peuplement piscicole avec l’eutrophisation générale des eaux
douces.
Population normande
Les cinq départements normands sont désormais concernés par la nidification du grand cormoran (Carte 11).
Les effectifs nicheurs normands sont bien connus, en 2006, 1 276 couples ont été recensés. La principale colonie
normande reste Saint-Marcouf mais la réserve de la grande Noé présente désormais des effectifs quasiment
similaires.
En hiver, l’espèce est présente sur presque la totalité du territoire normand (Carte 12) et les effectifs estimés lors
de la réalisation de l’atlas des oiseaux de Normandie en hiver donnent une population légèrement inférieure à
5 000 individus [6].
Utilisation spatio-temporelle du site
Le grand cormoran est présent tout au long de l’année sur la ZPS mais c’est en hivernage que les effectifs
recensés sont les plus importants. Il est observé soit en falaise soit sur la partie marine qu’il utilise pour son
alimentation. Sa reproduction est anecdotique sur la ZPS.
janv févr mars
avr
mai
juin
juil
août sept
oct
nov
déc
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Carte 11 : Répartition normande de grand cormoran nicheur en 2006.
Carte 12 : Répartition normande des effectifs hivernants de grand cormoran.
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Évaluation de la population hivernante de la ZPS
Avec un maximum de 177 individus observés en hivernage, la ZPS représente au maximum 0,2 % de la
population hivernante nationale et 3,54 % de la population hivernante normande.
Population
ZPS (2004-2009)
Normandie (1998-2002)
France (2004-2005)
Europe (« 2000 »)
Population
Min.
91
Max.
177
"5 000"
71 000
74 550
> 420 000
% de la population
nationale et régionale
Min.
0,1
1,82
Max
0,2
3,54
Évaluation
ZPS
C
Menaces potentielles et propositions de gestion
Il apparait nécessaire de rappeler que le grand cormoran était un oiseau relativement peu commun, voire rare
même en hivernage, en France au milieu du XXe siècle. Considéré alors par les naturalistes comme au bord de
l’extinction dans notre pays, il a fait l’objet de mesures qui ont eu pour but d’éviter cette disparition. Ces actions
ont porté leurs fruits et la sauvegarde de l’espèce est un succès de la protection de la nature. Actuellement en
bonne santé, le grand cormoran n’en est pas moins une espèce dont le statut est fragile, les mêmes causes ayant
les mêmes effets, son statut peut redevenir précaire voire menacé. Citons le cas de la réserve de Chausey (suivie
par le GONm) où les effectifs ont été divisés par deux depuis 1993 (passant de près de 500 nids à moins de 250).
Le dérangement sur les sites de reproduction est la principale menace qui pèse sur l’espèce. Par ailleurs, la
distinction entre les deux sous-espèces en période internuptiale étant impossible, les tirs autorisés
administrativement sont parfois illégaux lorsque des oiseaux littoraux sont tués.
Le grand cormoran est une espèce dont les populations ont augmentée. Étant piscivore, il est susceptible d’entrer
en concurrence, réelle ou ressentie, avec certaines activités humaines. Il convient donc d’appliquer la loi, c’est-àdire de démontrer objectivement l’impact de l’espèce sur des activités économiques ou sur d’autres espèces qui
auraient une plus forte valeur patrimoniale que le grand cormoran lui-même. Lorsque l'impact est prouvé, des
mesures de gestion de l'espèce peuvent être prises sans toutefois mettre en péril le grand cormoran. Ainsi, face à
la stabilisation des effectifs, déjà constatée dans les principales colonies françaises, littorales ou continentales, les
mesures nationales de limitation apparaissent maintenant peu utiles. Il est préférable de les réorienter en
préconisant des mesures très locales de protection contre les dégâts avérés du grand cormoran, en privilégiant
l’effarouchement des oiseaux et la protection des piscicultures. À plus long terme, la lutte contre la pollution et
l'eutrophisation des plans d'eau et des rivières favoriserait la stabilisation des populations. En Amérique du Nord,
une espèce proche, le cormoran à aigrettes (Ph. auritus) a connu, lui aussi, un fort développement
démographique et posé les mêmes types de problèmes. La conclusion des études les plus récentes [8] est que la
stratégie la plus efficace est le dérangement des dortoirs localisés au plus près des sites « à problèmes » et la
quiétude assurée aux dortoirs plus éloignés, conduisant à une redistribution des oiseaux, diminuant ainsi leur
impact.
Études et recherches à développer
Les études nécessaires à une appréhension objective de la situation créée par le grand cormoran sont de deux
ordres :
• Écologique : fonctionnement et évaluation de la consommation moyenne de poissons en divers sites, en
fonction de la date, de la météorologie, du dérangement, etc. Évaluation de l’impact sur les espèces - proies à
diverses échelles ;
• Économique : il serait nécessaire de mesurer l’impact économique réel de la prédation en pisciculture et en
étangs à trois échelles, celle de l’exploitation, celle de la microrégion et celle de la France. Il faudrait définir la
perte financière réelle, la perte de revenus en recourant non seulement aux déclarations des plaignants, mais
aussi aux informations fiscales, avant l’arrivée des cormorans et après.
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Bibliographie
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de pisciculture extensive en étangs. Nos Oiseaux 43 : 397-406.
2. DEBOUT, G., 1987. Le Grand Cormoran, Phalacrocorax carbo, en France : les populations nicheuses littorales. Alauda
55 : 35-54.
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4. DEBOUT, G., 1992. L'utilisation des reposoirs et des dortoirs en période internuptiale par le Grand Cormoran
Phalacrocorax carbo. ORFO 62 (1) : 37-51.
5. DEBOUT, G., 1998. Occupation de l’espace et phénologie de la reproduction des colonies normandes de Grand
Cormoran. Alauda 66 (2) : 117-126.
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sinensis in shallow eutrophic freshwater lakes : prey choice and fish consumption in the non-breeding period and effects of
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9. ENGSTRÖM, H., 1997. Do Cormorants deplete fish numbers close to their breeding colonies ? IV european conference
on Cormorants. Supplemento alle Ricerche di Biologia della Selvaggina 26 (1) : 343-345.
10. GREMILLET, D., 1997. Wettable gluttons of the sea ? The foraging ecology of breeding Great Cormoranst
(Phalacrocorax carbo, L.) and European Shags (Phalacrocorax aristotelis, L.). Chriastian-Albrechts-Universität, Kiel. 125
p.
11. JOHNSGARD, P.A., 1993. Cormorants, darters and pelicans of the world. Smithsonian institution press. 445 p.
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au ministère de l’environnement. 24 p.
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20. VAN EERDEN, M.R. & MUNSTERMAN, M., 1995. Sex and age dependent distribution of wintering Cormorants
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Cormoran huppé Phalacrocorax aristotelis (A018)
Ordre : Pélécaniforme
Famille : Phalacrocoracidés
Statut : Espèce protégée en France (article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17/04/81) et inscrite à l’Article 4. 2 de la
Directive « Oiseaux ».
Description et identification de l'espèce
Le cormoran huppé est un oiseau marin, qui fréquente exclusivement les côtes
rocheuses. En plumage nuptial, les adultes sont entièrement vert foncé brillant, sauf
une tache jaune vif à la commissure du bec et arborent une huppe. Le bec est fin et le
front est abrupt. Les mâles sont en moyenne plus gros que les femelles, mais il y a
beaucoup de recouvrement des tailles. En période internuptiale, les adultes perdent la
huppe et la commissure colorée, ils deviennent plus bruns. Les jeunes sont bruns,
avec des parties inférieures plus claires, allant du blanc presque pur au brun clair. Le
comportement d'étalement des ailes est une caractéristique de tous les cormorans et
s’observe donc aussi chez le cormoran huppé. Deux sous-espèces se reproduisent et
hivernent en France :
• une sous-espèce atlantique (Phalacrocorax a. aristotelis) ;
• une sous-espèce méditerranéenne, le cormoran de Desmarest (Phalacrocorax a.
desmarestii) qui ressemble beaucoup à la sous-espèce précédente ; parmi les critères de
discrimination, citons le bec des adultes nuptiaux qui est plus jaune que noir et les parties
inférieures des jeunes plus blanches que chez la sous-espèce nominale. Vocalisation : JCR, CD1/pl.15 Longueur
totale du corps (de la pointe du bec à l’extrémité de la queue) : 68-78 cm. Poids : 1 360 à 2 300 g pour le mâle et
1 395 à 1 950 g pour la femelle. En vol, l'identification peut être délicate et on peut le confondre avec le grand
cormoran (Phalacrocorax carbo). Cependant, le vol battu du cormoran huppé est assez rapide et n’est pas
interrompu par des moments de vol glissé, le cou et le bec sont fins. Le grand cormoran et le cormoran huppé ne
se côtoient en période de reproduction qu'en certains points de la côte Nord de la Bretagne, autour du Cotentin,
et ponctuellement dans le Pays basque.
Photographie Y. Toupin
Répartition géographique
Le cormoran huppé a une répartition mondiale limitée au
Paléarctique occidental, essentiellement en Europe occidentale
[11]. Le cormoran huppé étant un oiseau largement sédentaire,
des individus sont présents sur les colonies de reproduction toute
l’année. L’aire d’hivernage du cormoran huppé se superpose
pour l’essentiel à son aire de nidification. En France, la sousespèce nominale niche essentiellement dans les quatre
départements de Bretagne et la Manche, ces cinq départements
abritent plus de 99 % des effectifs nicheurs. Le cormoran huppé
s'implante difficilement sur les falaises calcaires de Normandie
et, si la nidification est désormais régulière dans le Pays de Caux,
elle demeure occasionnelle dans le Bessin (avec un effectif
nicheur inférieur à cinq couples). Il niche aussi en LoireAtlantique avec 29 couples en 1997-1999 ([bg5]) et dans les
Pyrénées-Atlantiques.
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Biologie
Écologie
Le cormoran huppé se rencontre sur les littoraux rocheux, très exceptionnellement sur les eaux douces (individus
égarés lors de tempêtes). Toute l'année, le cormoran huppé a besoin de zones de pêche, de reposoirs et de
dortoirs. En période de reproduction, les sites utilisés sont variés : en falaise et sur des ilots bas, sur des
corniches, sur ou sous de grands blocs... Le nid doit être soustrait le plus possible au dérangement et à la
prédation des mammifères terrestres ; le cormoran huppé semble toutefois bien supporter la présence de rats à
ses côtés (données Groupe Ornithologique Normand), mais semble particulièrement sensible à la prédation du
vison d’Amérique (Mustela vison) en Grande Bretagne [bg46].
Comportement
Le cormoran huppé est un oiseau grégaire. Il niche en colonies et se regroupe en dortoirs en période
internuptiale. Après la reproduction, les oiseaux quittent la colonie. Des mouvements de dispersion postnuptiale
ont lieu, d’ampleur modeste, généralement inférieure à 100 km (96 % des reprises d’oiseaux bagués). Les troisquarts des individus bagués sont repris à moins de 20 km de leur lieu de naissance [9]. La distance moyenne de
dispersion des immatures (77 km) est supérieure à celle des adultes (44 km) [bg69].. Il ne semble pas qu’il y ait
de modalités différentes de dispersion entre mâles et femelles ; par contre, cette dispersion diffère selon l’âge et
selon la localisation des colonies [bg69]. Ces mouvements peuvent concerner un grand nombre d’individus : à la
réserve de Saint-Marcouf (Manche), alors que les effectifs nicheurs sont inférieurs à 70 couples, jusqu’à 1 000
individus sont présents en décembre au dortoir, individus dont l’origine n’est pas déterminée.
Reproduction et dynamique de population
L’étalement de la période de reproduction est important : de décembre à la fin de juillet en Normandie et en
Bretagne, avec un pic de mars à mai [9]. Les sites de nidification ont été étudiés à Chausey [1]. À Chausey, 85 %
sont dissimulés sous des blocs ou sous la végétation (lierre, fragon, ronces…). Chaque colonie contient une
proportion d’adultes non nicheurs. Sur l’ile de May (Royaume-Uni), cette proportion a atteint jusqu’à 60 % des
adultes en 1993 [HARRIS et al, fide bg46]. De un à six œufs sont pondus, avec une majorité de nids contenant
quatre œufs ; l’incubation dure un peu plus de 30 jours, l’élevage des jeunes un peu plus de 50 jours, mais ils
sont encore nourris par les adultes une vingtaine de jours supplémentaires. La production moyenne en jeunes à
l’envol est variable, généralement comprise entre un et deux jeunes par couple. La mortalité des jeunes est
importante les deux premières années : le taux de survie est d’environ 50 % pour la première année et de 75 % la
seconde. Elle est de l’ordre de 85 % pour les adultes [12]. La majorité des oiseaux se reproduit pour la première
fois à l’âge de trois ans, plus rarement avant [13]. La longévité maximale observée grâce aux données de
baguage est d’environ 20 ans [bg60].
Régime alimentaire
En Normandie, il a été étudié à Chausey, en période d’élevage des jeunes [5 ; 6 ; 7]. Les cormorans huppés
pêchent dans un secteur assez proche des sites de nidification, moins de 15 km en général. La profondeur
moyenne des plongées est de 11 m, soit deux fois plus profondément que le grand cormoran. 44 % des plongées
sont « pélagiques », c’est-à-dire en pleine mer, beaucoup plus fréquemment que chez le grand cormoran. Le
spectre alimentaire du cormoran huppé, en un site donné, est assez étroit : à Chausey, ce sont des poissons
relativement petits et légers, les équilles (Ammodytes marinus) représentent environ 90 % des proies capturées.
Un individu adulte nicheur consomme en moyenne 290 g de poisson par jour. En une saison de nidification, la
colonie de Chausey, forte de 850 couples au moment de l’étude, consomme 56 tonnes de poissons au cours de la
saison de nidification, soit environ 1,5 % du total pêché par les hommes sur la même zone. Pour HENRY &
MONNAT [9], les proies dominantes en Bretagne sont deux gadidés (le tacaud et le capelan), le lançon n’étant
qu’occasionnel.
État des populations et tendances d’évolution des effectifs
Le cormoran huppé est une espèce rare à l’échelon mondial, l’Europe occidentale abritant l’essentiel des
effectifs. L’espèce a cependant un statut de conservation favorable [bg2]. L’effectif européen est estimé à 75 000
à 81 000 couples. Cette population a connu des déclins importants dans ses bastions traditionnels : diminution
d’un quart des effectifs en moins de 15 ans dans les iles britanniques (entre 1985-1988 et 1998-2002), elle a
diminué de moitié en Norvège depuis les années 1930 [bg30]. Les populations françaises reproductrices de
cormoran huppé ne sont bien connues que depuis le début des années 1960 : les effectifs nicheurs de la
population
atlantique
ont
au
moins
quadruplé
depuis
cette
date
pour
atteindre
6 059-6 130 couples en 1997-1999 [bg5]. L’augmentation des effectifs littoraux est due essentiellement à la mise
en réserve des principales colonies de reproduction et à la protection de l’espèce. L’arrêt des destructions et des
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persécutions est pour HENRY & MONNAT [9] la cause essentielle de la progression. Elle est aussi due (par
exemple à Chausey) à la non compétition entre cormorans et pêcheurs professionnels [5]. Pour les hivernants, les
données ne sont pas aussi précises : aucun recensement hivernal n’ayant été organisé, il est impossible de fournir
une estimation sérieuse.
Population normande
Les colonies de cormoran huppé sont inégalement réparties sur les trois départements côtiers normands (Carte
13). Le département de la Manche héberge presque toute la population nicheuse normande. Ailleurs, elles ne se
rencontrent qu’en deux sites, la réserve de Saint-Pierre-du-Mont pour la ZPS « Falaise du Bessin Occidental »
dans le Calvados et, en Seine-Maritime sur la réserve d’Antifer dans le Pays de Caux [2]. En 2004-2006, on
estime la population normande de cormoran huppé nicheur à 1 350 couples. [2]. Ce chiffre correspond à un
doublement des effectifs par rapport aux recensements de 1985-1988 [4] qui comptaient 600 couples. Signalons
que Chausey (50), constitue depuis quelques années la principale colonie française avec 1 100 couples (soit plus
de 81,5 % des effectifs nicheurs normands) et atteint le seuil d’importance international pour l’espèce, avec plus
de 1 % des effectifs mondiaux [3].
Carte 13 : Répartition normande de cormoran huppé nicheur.
Utilisation spatio-temporelle de la ZPS
Le cormoran huppé est présent toute l’année sur la ZPS. L’espèce est très précoce en période de nidification
puisqu’elle s’installe dès le mois de décembre en falaise. Le cormoran huppé utilise la zone marine de la ZPS
pour son alimentation ou pour le repos.
janv févr mars
avr
mai
juin
juil
août sept
oct
nov
déc
NB : La période critique pour l’espèce (ponte, incubation, élevage…) figure en hachuré.
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Évolution de la population nicheuse de la ZPS
Depuis 2007, la population nicheuse de cormoran huppé de la ZPS (sur la réserve de Saint-Pierre-du-Mont) ne
cesse de croître (Carte 14), le premier cas de nidification ayant été observé en 2004. En 2009, ce sont huit
couples nicheurs qui ont été recensés [10].
Carte 14 : Répartition des effectifs nicheurs de cormoran huppé sur la ZPS.
Figure 7 : Évolution du nombre de couples de cormoran huppé sur la ZPS de 2004 à 2011.
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Évaluation de la population nicheuse de la ZPS
Avec un maximum de huit couples nicheurs dénombrés en 2009, la ZPS accueille, au plus, seulement 0,13 % de
l’effectif national nicheur et 0,6 % de l’effectif régional (Tableau XXI).
Tableau XXI : Évaluation de la population nicheuse de cormoran huppé sur la ZPS.
% de la population
Population
nationale et régionale Évaluation
Population
ZPS
Min.
Max.
Min.
Max
ZPS (2004-2011)
1
8
0,01
0,13
Normandie (1998-2002)
1 350
0,07
0,6
D
France (1997-1999)
6 059
6 130
Europe (« 2000 »)
75 000
81 000
Menaces potentielles et propositions de gestion
Actuellement en bonne santé, le cormoran huppé n’en est pas moins une espèce dont le statut est fragile : à
Chausey, par exemple, dans le cas d’un développement de la pêche commerciale des équilles, l’avenir de
l’espèce pourrait être compromis. La mortalité du cormoran huppé d’origine humaine est due aux captures
accidentelles dans les filets de pêche, et à la pollution par les hydrocarbures : de sévères déclins ont été constatés
dans des colonies britanniques après des échouages de pétroliers [bg46]. La prédation représente presque 20 %
de la mortalité des oiseaux bagués, dans les iles Britanniques. L’espèce connaît parfois des chutes brutales
d’effectifs, due à un manque de ressources alimentaires, parfois à des conditions météorologiques, à des
pullulations d’algues dans la couche d’eau superficielle (bloom planctonique) due à l’eutrophisation. Les
principales menaces qui pèsent sur cette espèce sont donc liées au développement de la pêche de certains
poissons, mais aussi à l’évolution des techniques et, en particulier, à l’utilisation croissante des filets dits
japonais. Par ailleurs, le dérangement lié au développement touristique et à la plaisance menace le cormoran
huppé comme beaucoup d’autres oiseaux marins coloniaux.
Il est clair que la responsabilité particulière et relativement croissante de la France vis-à-vis de cette espèce
impose qu’elle demeure intégralement protégée. Les principales colonies de nidification sont en réserve
conventionnée, mais rares sont celles qui sont en réserve naturelle. Il faut limiter le dérangement sur les
principaux sites de reproduction, veiller à l’évolution des pratiques de la pêche dans un rayon de 15 km autour
des principales colonies : ceci passe par la limitation de l’utilisation de certains types de filets et la limitation des
pêches de certains types de proies, comme les équilles.
Études et recherches à développer
Les études nécessaires à une meilleure connaissance du cormoran huppé sont le recensement des hivernants, une
étude des causes de mortalité liée aux activités humaines (pêche, pollution, dérangement touristique…). Une
approche plus complète et intégrée des relations de cette espèce avec les stocks d’espèces-proies semble elle
aussi indispensable. Il pourrait également être intéressant d’étudier davantage les causes de l’augmentation des
effectifs de cormorans huppés sur les littoraux français, en s’appuyant sur une hypothèse qui commence à être
mise en avant par les ornithologues britanniques : l’eutrophisation des eaux littorales, qui entraîne une
modification des populations de poissons pourrait être à l’origine du développement de certaines espèces
favorables aux cormorans huppés.
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Bibliographie
1. DEBOUT, G., 1985. Quelques données sur la nidification du Cormoran huppé, Phalacrocorax aristotelis à Chausey,
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2. DEBOUT G. in DEBOUT G. (coord.), 2009. Atlas des oiseaux nicheurs de Normandie. 2003-2005. Le Cormoran, 17 (12) : 32-33.
3. DEBOUT G., GALLIEN, F., & PROVOST, S., 2006. Réserve des iles Chausey – Rapport annuel 2005/2006 - Rapport
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4. DEBOUT G. in GONm, 1989. Atlas des oiseaux nicheurs de Normandie et des iles Anglo-Normandes. Le Cormoran, 7 :
50.
5. GREMILLET, D. & ARGENTIN, G., 1998. Cormorans et pêcheries autour des iles Chausey. Le Cormoran 10(3): 196202.
6. GREMILLET, D. & DEBOUT, G., 1998. Exploitation du milieu par deux espèces sympatriques de Cormorans. Le
Cormoran 10 (3): 167-168.
7. GREMILLET, D., DEY, R., WANLESS, S., HARRIS, M.P. & REGEL, J., 1997. Determining food intake by Great
Cormorants and European Shags with electronic balances. Journal of Field Ornithology 67 : 637-648.
8. GUYOT, I. & THIBAULT, J.C., 1996. Recent changes in the size of the Mediterranean Shag Phalacrocorax aristotelis
demarestii in Corsica, western Mediterranean. Seabird 18 : 10-19.
9. HENRY, J. & MONNAT, J.Y., 1981. Oiseaux marins de la façade atlantique française. Rapport SEPNB / MER. 338 p.
10.PURENNE R. & VIMARD G., in JEANNE F. & DEBOUT G., 2011. ERG 2010. État des Réserves du GONm, septembre
2009 à août 2010. GONm. 188 p.
11. JOHNSGARD, P.A., 1993. Cormorants, darters and pelicans of the world. Smithsonian institution press. 445 p.
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shag (Phalacrocorax aristotelis). Journal of Animal Ecology 38 : 53-102.
13. WANLESS, S. & HARRIS, M.P., 1997. Phalacrocorax aristotelis Shag. BWP Update 1(1) : 3-13.
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Aigrette garzette Egretta garzetta (A026)
Ordre : Ciconiiformes
Famille : Ardéidés
Statut : Espèce protégée en France (article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17/04/81) et inscrite à l’Annexe I de la
Directive « Oiseaux ».
Description et identification de l’espèce
L'aigrette garzette est un petit héron, entièrement blanc. En plumage nuptial,
l'adulte porte sur la nuque deux à trois longues plumes effilées. Les scapulaires
visibles d'assez près sont recourbées en crosse sur le dos et des plumes étroites
et allongées décorent le plastron. Le bec est noir et les lores gris-vert la
majorité de l’année et rougeâtre en période nuptiale. Les tarses sont également
noirs, tandis que les orteils sont toujours jaunes. Après la reproduction, elle perd
ses parures à la tête et au dos. La mue, complète, est étalée de juin à novembre,
voire jusqu'en décembre. Le jeune ressemble à l'adulte en plumage d'hiver sans les
plumes allongées sur le plastron. La silhouette en vol apparait svelte et anguleuse, car le
cou dessine une saillie très visible en forme de goitre. Les ailes assez courtes et arrondies permettent un vol
rapide. Les déplacements sur le sol ou dans l’eau peu profonde, qu’ils soient lents ou rapides selon les
circonstances, demeurent toujours élégants. L'aigrette pratique également l'immobilité à l'affût d'une proie ou au
repos. Sur les lieux d'alimentation, l’aigrette garzette est quasiment silencieuse, sauf en cas de dérangements ou
de querelles avec ses congénères. En revanche, dans les colonies de reproduction, une multitude de vocalisations
annoncent bruyamment sa présence. Des séries de grondements, de cancanements, de croassements et d’autres
cris aigres font partie du répertoire de l'adulte au cours de la période de reproduction (JCR, CD1/pl.24). Les
jeunes au nid ou à peine volants se manifestent par des séries de cris répétitifs gutturaux ou secs. Longueur totale
du corps : 56 à 67 cm. Poids : 450 à 615 g. Pour le débutant et à une certaine distance, l'aigrette garzette peut
ressembler à deux autres espèces de hérons blancs, la grande aigrette (Ardea alba) et le Héron garde-bœufs
(Bubulcus ibis). La première se distingue principalement par sa grande taille, sa morphologie plus élancée, ses
tibias jaunes à rouges en période nuptiale et ses orteils noirs. En vol, les longues pattes, les longues ailes et la
lenteur des battements, donnant une impression de grande légèreté sont également des caractères distinctifs. La
distinction avec le Héron garde-bœufs est plus délicate, celui-ci a des formes moins sveltes, la tête arrondie, le
menton bombé, les pattes de couleur uniforme grisâtre à rose orangé en période nuptiale. Le bec est plus court et
plus épais, de couleur gris jaunâtre chez le jeune, jaune orangé ou rouge chez l'adulte. En plumage nuptial, le
Héron garde-bœufs arbore une crête érectile de plumes roux orangé sur la tête et la nuque, ainsi qu'une parure de
longues plumes également roux orangé sur le dos et en haut de la poitrine, qui sont absentes chez l’aigrette
garzette.
Photographie R. Binard.
Répartition géographique
La sous-espèce nominale niche essentiellement dans le Sud de
l’Europe mais des colonies sont établies de-ci, de-là plus au nord,
jusqu’aux Pays-Bas. Elle est présente en Afrique de l’Ouest et du
Nord, en Asie et en Amérique centrale [6]. En Europe, les populations
les plus importantes sont situées par ordre décroissant en Italie, en
France, en Espagne et en Russie [bg4]. En France, l’espèce a été
longtemps présente uniquement en Camargue (à partir de 1920), mais
depuis les années 1980, une progression spectaculaire des effectifs et
une expansion ont eu lieu. Elle occupe depuis 1994 la totalité des
départements côtiers de la façade Atlantique qui héberge 60 % de
l’effectif national [8]. L’expansion côtière atteint également la
Manche où la nidification est notée jusqu’en baie de Somme. Dans les
régions intérieures, l’aigrette garzette occupe plusieurs grandes vallées (Rhône, Garonne, Allier, Loire, Saône,
Doubs), ainsi que la Brenne, la Sologne et, plus récemment, la Champagne humide. Enfin, la nidification est
confirmée en Corse depuis 1997. En hiver, migratrice partielle, l’aigrette garzette demeure cependant présente
dans la plupart des sites de reproduction côtiers français. Une centaine de zones humides accueillent 8 000 à 12
000 individus (comptés à la mi-janvier). Les sites majeurs en janvier 2000-2004 étaient la presqu’ile guérandaise
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(Loire-Atlantique), le Bassin d’Arcachon (Gironde) et l’ile de Ré (Charente-Maritime), les étangs
montpelliérains (Hérault) et la Camargue (Bouches-du-Rhône) [bg40-non publié].
Biologie
Écologie
L’aigrette garzette, moins spécialisée que d’autres hérons, fréquente aussi bien les marais doux que les marais
salés. Elle recherche sa nourriture sur les rivages maritimes, les marais salants, les marais arrières-littoraux
sillonnés de fossés et de canaux, les étangs, les rizières ou encore dans les vallées alluviales, à condition qu’il y
ait en permanence de l’eau peu profonde. Les sites de reproduction sont également très variés. L’espèce marque
toutefois une préférence pour des bois de feuillus, de conifères et des bosquets d’arbustes sur sol sec ou inondé,
voire des plantations de cyprès comme c’est le cas sur l’ile de Ré. En l’absence de boisements, on trouve
occasionnellement des colonies dans des roselières, sur des iles rocheuses, des iles sableuses ou des ilots
couverts de végétation basse [bg53].
Comportement
La migration prénuptiale se manifeste à partir de la seconde quinzaine de février, mais a surtout lieu entre mars
et avril. Dès fin juillet, après l’élevage des jeunes, commence la période d’erratisme qui se poursuit jusqu’à fin
septembre. Cependant, la véritable migration postnuptiale débute fin août et dure jusqu’en octobre. À l’Ouest,
l’aigrette garzette hiverne de la Picardie à la frontière espagnole. Un grand nombre d’oiseaux de la population
atlantique gagnent l’Espagne, l’Afrique du Nord et le Sénégal. L’espèce se déplace de jour par petits groupes.
Reproduction et dynamique de population
L’aigrette garzette niche en colonies souvent importantes dont
certaines dépassent 800 couples. Très sociale, elle s’associe
fréquemment avec d’autres hérons, notamment le héron cendré et le
héron garde-bœufs. Les nids, frêles constructions d’un diamètre de 25
à 35 cm, sont établis dans une multitude d’essences à des hauteurs
comprises entre 2 et 20 mètres. Les chênes, frênes, peupliers, saules,
ormes, robiniers, merisiers, aubépines, pins maritimes, pins parasols et
tamaris sont les supports les plus utilisés. Dans les colonies les plus
denses de Charente-Maritime, on trouve des nids dans des ronciers,
des petits houx ou des noisetiers, parfois à moins de deux mètres de
hauteur. La densité d’oiseaux est si importante que certains noisetiers
peuvent abriter 10 à 20 nids [4]. Les sites de reproduction sont à
nouveau occupés dès le 15 mars en Camargue et en CharenteMaritime. La ponte débute en général vers le 10 avril. Un deuxième
pic d’installation peut avoir lieu en juin, et la ponte peut s’étaler
jusqu’au 10 juillet environ. Le volume de la ponte est en moyenne de
4 ou 5 œufs (extrêmes 2 à 7) et l’incubation, effectuée par les deux sexes dure de 21 à 25 jours. Âgés d’une
vingtaine de jours, les jeunes s’aventurent hors du nid, puis l’envol se produit vers 40-45 jours et l’indépendance
une semaine plus tard [bg7]. La maturité sexuelle intervient à l’âge de deux ans, mais une partie des oiseaux se
reproduit dès leur première année. Le succès reproducteur varie significativement d’une colonie à l’autre [9 ;
11]. L’accès aux sources de nourriture, très variable selon les milieux exploités (rizières, marais saumâtres,
marais doux), mais aussi selon l’importance de la colonie occupée et le degré d’artificialité des habitats
influencent le succès reproducteur, allant du simple au double selon les colonies [11]. La longévité maximale
observée est d’environ 22 ans [bg59].
Dessin F. Leclerc.
Régime alimentaire
L’aigrette garzette exploite surtout la faune des milieux aquatiques où les petits poissons, les batraciens et leurs
têtards, les crustacés, les vers et les insectes sont consommés en priorité. En milieu plus sec, elle capture
également des insectes (criquets, grillons, etc.), des lézards, de jeunes couleuvres ou de petits rongeurs.
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État des populations et tendances d’évolution des effectifs
Le statut de l'espèce est considéré comme favorable en Europe, avec un effectif estimé entre 68 000 et 94 000
couples [bg2]. L'aigrette garzette est classée comme "Nicheur à surveiller" en France malgré une forte croissance
depuis 20 ans. La concentration des effectifs dans un nombre réduit de sites (50 ZICO [bg39-non publié]) lui
confère un degré de vulnérabilité, sans toutefois la classer dans les espèces dont le statut de conservation est
défavorable. L’aigrette garzette est une espèce assez bien suivie en France, faisant l’objet de recensements
réguliers depuis une trentaine d’années. Après avoir disparu de l’hexagone au début du XIXe siècle, semble-t-il,
elle fut retrouvée en Camargue en 1920 et en Dombes en 1938. Pendant longtemps, la Camargue a été le seul site
important accueillant des effectifs évalués à 1 200-1 500 couples en 1954 et 1 430 couples en 1968 [3]. À partir
de 1960, débute la colonisation des marais de l’Ouest. L’espèce est notée nicheuse uniquement à Grand Lieu,
puis elle s’installe en Vendée en 1965 et en Charente-Maritime en 1970, mais les effectifs y restent très faibles.
En 1974, année du premier recensement précis, on constate que 90 % de l’effectif national est concentré en
Camargue, 65 couples seulement sont comptés dans les marais de l’Ouest et 50 en Dombes. Bien que son
importance relative diminue, la suprématie de la Camargue va durer jusqu’en 1985. Cette année-là, des
conditions hivernales très rudes entraîneront une réduction drastique des effectifs (plus de 92 % de mortalité [6]).
De 3 161 couples recensés en 1984, la population nationale atteindra seulement 1 841 couples au printemps
1985. Par la suite, les résultats des recensements les plus récents montrent une progression constante et
spectaculaire de l’effectif national qui atteint 3 861 couples nicheurs en 1989, 9 845 en 1994 [8] et plus de 13
000 en 2004 [bg39-non publié]. En 1994, les effectifs de Charente-Maritime, Vendée et Loire-Atlantique (4 548
couples) dépassaient ceux de Provence et du Languedoc, les bastions traditionnels de l’espèce (3 573 couples en
1994) [8]. Des maxima de plus de 5 000 couples en Camargue en 1996, puis des fluctuations entre 2 500 et 4 600
couples y sont observées ces dernières années [10]. La croissance du nombre de colonies est également
importante, passant de 35 en 1985, à 105 en 1994, dont 31 dans les seuls marais charentais et vendéens. La série
d’hivers doux consécutifs depuis 1987 a sans doute largement contribué à l’augmentation régulière des effectifs
sur les principaux sites côtiers. L’augmentation de l’hivernage constatée sur l’ensemble des zones humides du
pays [bg40-non publié] et sur les sites de reproduction (en Camargue : 23 individus en janvier 1987, 9 305
individus en janvier 1995) [bg53] permettra encore une possible progression de l’effectif nicheur en France
Carte 15 : Répartition normande des effectifs hivernants d’aigrette garzette.
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Population normande
Des décomptes datant de 1995 permettent d’estimer à un millier l’effectif hivernant en Normandie. L’espèce
affectionne le milieu côtier pour l’hivernage en Normandie. Il est probable que l’on trouve l’explication de cette
répartition littorale dans ses habitudes alimentaires, qui lui font rechercher des eaux peu profondes, au maximum
de 15 cm selon Géroudet , en milieu découvert, et surtout non gélive en hiver [2].
Utilisation spatio-temporelle de la ZPS
L’espèce est surtout présente sur la ZPS en période internuptiale.
janv févr mars
avr
mai
juin
juil
août sept
oct
nov
déc
Évaluation de la population hivernante de la ZPS :
Avec un maximum de 50 individus notés, la ZPS accueille au plus 0,4 % de la population hivernante française.
Tableau XXII : Évaluation de la population hivernante d’aigrette garzette sur la ZPS.
% de la population
Population
nationale et régionale Évaluation
Population
ZPS
Min.
Max.
Min.
Max
ZPS (2004-2011)
15
50
0,1
0,4
Normandie (1998-2002)
"1 000"
1,5
5
C
France (2004)
12 000
18 000
Europe (« 2000 »)
> 28 000
Menaces potentielles et propositions de gestion
Compte tenu de la forte progression actuelle des hivernants, la population française est largement dépendante des
aléas climatiques. Sensible aux vagues de froid extrêmes, cette population, soumise à des fluctuations
périodiques, reste fragile. La poursuite des drainages et de la mise en culture, ainsi qu’un changement dans la
gestion hydraulique des marais, peuvent affecter la survie des aigrettes et sont par conséquent des menaces
réelles. L'accès relativement aisé d'un grand nombre de colonies et la réalisation de coupes de bois peuvent
compromettre la réussite de la reproduction lorsqu’elles sont réalisées au printemps. Le maintien de la
population française d’aigrette garzette passe par la protection des sites de reproduction, mais également par la
conservation des zones humides qui constituent le domaine vital des colonies. La taille, l’existence et la survie
d’une colonie dépendent de la surface et de la qualité de son domaine vital [4]. Les bois abritant les colonies
doivent faire l’objet d’un accès limité, afin d’assurer la quiétude des reproducteurs, en particulier pendant la
période de couvaison. Les activités forestières doivent y être évitées entre février et août. L’établissement de
conventions de gestion ou la maîtrise foncière des sites les plus importants constituent des actions concrètes à
engager. Les mesures agri-environnementales visant la conservation des marais arrière-littoraux-atlantiques
doivent être pérennisées et renforcées. De telles mesures, pour être efficaces, doivent également comporter des
spécifications pour le maintien des niveaux d'eau, permettant l'alimentation des ardéidés dans les canaux durant
toute la période de nidification.
Études et recherches à développer
Les inventaires d'ardéidés nicheurs coordonnés par le Muséum d'Histoire Naturelle et l'Université de Rennes
doivent être poursuivis afin de mesurer les tendances d'évolution des effectifs et de la répartition de l'aigrette
garzette Les paramètres démographiques, pourtant abondamment étudiés en région méditerranéenne [1]
devraient faire l’objet d’études équivalentes dans les colonies en plein essor situées sur la façade atlantique. Il
semble que la bonne santé affichée de ces colonies dépende au moins pour partie de la sur-abondance de
l’écrevisse américaine (Orconectes rusticus), proie facile de plusieurs ardéidés qui prolifère dans les marais de
l’Ouest où elle a été introduite.
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Bibliographie
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factors on reproduction of little egrets. Auk 117 (3): 634 – 639.
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3. BROSSELIN, M., 1975. Hérons arboricoles de France. Répartition 1974. Société Nationale de Protection de la Nature,
Paris. (Non paginé).
3. CAUPENNE, M., 2000. Recensement des colonies de hérons arboricoles nicheurs de Charente-Maritime en 2000. Ligue
pour la Protection des Oiseaux, Rochefort. 24 p.
4. HAFNER, H. & FASOLA, M., 1997. Long term monitoring and conservation of herons in France and Italy. Colonial
Waterbirds 20 : 298-305.
5. HAFNER, H., FASOLA, M., VOISIN, C. & KAYSER, Y., 2002. Egretta garzetta. Little egret. BWP Update 4 (1) : 1-19.
6. GEROUDET, P., 1994. Grands échassiers, gallinacés et râles d’Europe. Delachaux & Niestlé, Neufchâtel. 430 p.
8. MARION, L., 1997. Inventaire national des héronnières de France (1994) : Héron cendré, Héron bihoreau, Héron
gardeboeufs, Héron crabier, Héron pourpré, Aigrette garzette. MNHN et Université de Rennes, Paris. 119 p.
9. THOMAS, F., KAYSER, Y. & HAFNER, H., 1999. Nestling size rank in the little egret (Egretta garzetta) influences
subsequent breeding success of offspring. Behavioral ecology and socio-biology 45 (6) : 466 – 470.
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11. TOURENQ, C., BARBRAUD, C., SADOUL, N., SANDOZ, A., LOMBARDINI, K., KAYSER, Y. & MARTIN, J.L.,
2001. Does foraging habitat quality affect reproductive performance in the Little Egret, Egretta garzetta ? Miscellània
zoològica 24 (1) : 107 – 116.
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Macreuse noire Melanitta nigra (A065)
Ordre : Ansériformes
Famille : Anatidés
Statut : Espèce chassable en France, inscrite aux annexes II/2 et III/2 de la Directive « Oiseaux ».
Description et identification de l’espèce
Le mâle a un plumage entièrement noir brillant, à l’exception du dessous des
rémiges et du ventre noir terne. Le bec, caractéristique, est surmonté d’une
protubérance. Il est noir à l’exception d’une zone jaune orangé autour des
narines. Les yeux sont bruns et les pattes brun noir. La femelle est brun
foncé, la poitrine et le ventre étant plus clairs que les parties supérieures. Les
flancs et le dessous de la queue sont barrés de clair. Le plus caractéristique est
le contraste net de l’ensemble du plumage avec une zone très claire limitée à la
joue, la gorge et le haut du cou. Le bec est généralement de couleur uniforme, noir
verdâtre. Les juvéniles ressemblent aux femelles adultes avec le dessus plus pâle et le dessous plus blanc. Les
jeunes mâles ont de petites taches jaune orangé autour des narines. Comme tous les anatidés, les macreuses
noires muent simultanément leurs rémiges, ce qui les rend inaptes au vol pendant trois ou quatre semaines. La
période de mue s’étale selon l’âge et le sexe entre juin et fin septembre. La mue s’effectue sur des zones
particulières dont les plus importantes sont situées en mer Baltique et en mer du Nord. Les oiseaux volent
généralement en files ondulantes ou en groupes, souvent au ras de l’eau. Le vol est rapide et puissant. Le dessous
des ailes, argenté, contraste fortement avec le reste du plumage entièrement noir. Les cris (JCR, CD1/pl.60) sont
rarement perceptibles lorsque les oiseaux se tiennent en mer. Longueur totale du corps : 43 à 54 cm. Poids : 640
à 1 610 g (mâles) et 620 à 1 270 g (femelles) [bg7]. Le mâle ressemble à celui de la macreuse brune Melanitta
fusca, mais ce dernier a du blanc sur l’aile et sur la joue. La femelle est semblable à celle de Nette rousse Netta
rufina, qui est cependant plus claire avec une bande blanche sur l’aile et qui est très rare en mer, et à celle de
harle piette Mergus albellus, qui est beaucoup plus claire et présente un petit bec fin et une calotte rousse. En
France, le harle piette est susceptible d’être rencontré aussi bien sur les eaux continentales qu’en bord de mer,
essentiellement lors des vagues de froid.
Photographie : A. Hogue
Répartition géographique
Deux sous-espèces sont reconnues : Melanitta nigra americana qui niche
en Amérique du Nord et en Asie, à l’est de la longitude 120°E, et M. n.
nigra qui se reproduit à l’ouest de la longitude 120°E jusqu’à l’Islande.
L’aire de reproduction s’étend principalement entre les 60° et 70°
parallèles. En Europe, les sites de nidification les plus méridionaux sont
en Irlande, en Écosse et en Norvège. En hiver, les macreuses noires se
répartissent le long des côtes de l’Atlantique, du nord de la Norvège
jusqu’au Maroc, voire en Mauritanie, et le long des côtes NE de
l’Amérique du Nord, ainsi que dans le Pacifique, le long des côtes de
l’Amérique du Nord et de l’Asie (Japon, Corée et est de la Chine).
L’hivernage en Méditerranée est très localisé, au large de la Camargue et
au large du delta de l’Ebre [bg15]. L’espèce ne niche pas en France mais
migre et hiverne le long de nos côtes. Les plus importantes concentrations
hivernales, comptant des milliers d’oiseaux, se rencontrent le long du
littoral picard, du littoral normand et de la baie du Mont Saint-Michel, et
surtout le long des côtes vendéennes et charentaises [4]. Les macreuses
noires sont irrégulières et en petit nombre à l'intérieur des terres.
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Biologie
Écologie
En période de reproduction, l’espèce occupe des habitats continentaux variés. Elle peut nicher dans des zones
situées loin à l’intérieur des terres, même éloignées de l’eau, parmi la végétation de la toundra ou la lande naine.
Le reste de l’année, les macreuses noires se cantonnent en mer. Elles restent toute la journée en groupes plus ou
moins lâches, dans les eaux côtières peu profondes n’excédant pas 10 à 20 m et où la nourriture est facilement
accessible. En France, elles se tiennent généralement entre 500 m et 2 km de la côte.
Comportement
Les premières macreuses noires arrivent le long des côtes françaises dès juillet-août. Elles rejoignent leurs zones
de mue dont les plus connues se situent dans les baies de Saint-Brieuc, de Douarnenez et du Mont Saint-Michel,
ainsi qu’au nord de l’embouchure de la Gironde [7]. Ces mouvements dus à la « migration de mue » marquent le
début de la migration postnuptiale puisque les effectifs augmentent régulièrement au cours de l’été et de
l’automne. Le pic de l’hivernage est atteint entre mi-décembre et mi-février selon les années. La migration
prénuptiale se déroule principalement entre mi-février et avril, période durant laquelle les effectifs décroissent
régulièrement sur l’ensemble des sites. Hors de la période de reproduction, l’espèce est très grégaire. Les
macreuses noires peuvent former des concentrations très denses comptant, en France, plusieurs milliers
d’oiseaux [4] et, plus au nord, jusqu’à 100 000 individus [bg55]. Pour s’alimenter, ces concentrations ont
tendance à éclater. Les individus au sein de ces petits groupes se synchronisent souvent pour plonger. L’espèce
se nourrit surtout de jour. La prédation des moules par les macreuses provoquent des dégâts dans les concessions
mytilicoles des baies de St-Brieuc (Côtes d’Armor), du Mont Saint-Michel et des Veys (Manche) [5 ; 6]. Il n’y a
pas de solution miracle pour résoudre le problème des dégâts occasionnés sur les sites de production de moules.
En général, les moyens utilisés par les mytiliculteurs (tir au fusil, épouvantails, filets) n’ont qu’un effet limité. La
seule méthode de prévention des dégâts qui permet de réduire sensiblement cette nuisance semble être celle de
l’effarouchement continu durant les périodes sensibles (méthode appliquée en baie des Veys) [V. SCHRICKE,
comm. pers].
Reproduction et dynamique de population
Le nid est installé sur le sol, dissimulé dans la végétation ou sous des broussailles, généralement proche de l’eau.
Il est construit par la femelle à partir d’herbes, de mousses et de lichens. La ponte compte six à huit œufs
(extrêmes 5 à 11), l’incubation dure 30 jours environ, et le jeune s’envole sept semaines environ après l’éclosion.
Il est alors tout de suite indépendant [bg7]. La maturité sexuelle est atteinte généralement à l’âge de deux-trois
ans [bg7]. La longévité maximale observée grâce aux données de baguage est d’environ 16 ans [bg59].
Régime alimentaire
En mer ou en eaux saumâtres le régime alimentaire de la macreuse noire est composé essentiellement de
mollusques, en particulier de moules bleues Mytilus edulis et de coques Cardium sp. de taille inférieure à 4 cm.
D’autres coquillages (Mya, Spisula, Venus…), des gastéropodes et occasionnellement des crustacés (Idotea,
Carcinus), des échinodermes… peuvent compléter son menu.
État des populations et tendances d’évolution des effectifs
Son statut de conservation est jugé favorable en Europe [bg2]. La population qui se reproduit en Europe (non
nicheuse en France) et hiverne de la Baltique à la Mauritanie est estimée à 1 600 000 individus ; elle est
considérée comme stable [bg17]. La population hivernante en Europe est considérée en léger déclin, avec des
effectifs estimés à plus de 610 000 individus [bg2]. Le caractère fluctuant du nombre de macreuses noires
recensées en France ne permet pas de dégager simplement la tendance d’évolution des effectifs pour le pays. Les
variations enregistrées, oscillant de quelques milliers d’oiseaux à plus de 55 000 individus, résultent plus de la
méthode de comptages employée que de variations réelles d’effectifs. Cependant, la comparaison des comptages
réalisés sur les sites à dénombrements réguliers met en évidence un déclin sur les 15 dernières années [2]. Les
effectifs les plus importants sont trouvés les années durant lesquelles des dénombrements aériens sont réalisés.
L’effectif hivernal moyen en France est de l’ordre de 32 250 individus pour la période 1997-2004 [3].
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Population normande
En hiver, la baie du Mont-Saint-Michel (première zone de mue en France), le littoral augeron et la baie des Veys
(Carte 16) sont les principaux sites de séjours normands et français de la macreuse noire [1]. Toutefois, au
regard des difficultés de recensement de cette espèce, il est délicat d’apporter une estimation des populations
hivernant en France comme en Normandie.
Carte 16 : Répartition normande des effectifs hivernants de macreuse noire.
Utilisation spatio-temporelle de la ZPS
L’espèce est principalement présente en période internuptiale.
janv févr mars
avr
mai
juin
juil
août sept
oct
nov
déc
Évaluation de la population hivernante de la ZPS
Avec au maximum 34 individus recensés (Tableau XXIII), la ZPS accueille en hivernage au plus 0,3 % de la
population nationale hivernante.
Tableau XXIII : Évaluation de la population hivernante de macreuse noire sur la ZPS.
% de la population
Population
Évaluation
nationale
Population
ZPS
Min.
Max.
Min.
Max
ZPS (2004-2009)
4
34
0,0
0,3
Normandie (1998-2002)
?
C-D
France (WI 2000-2006)
12 834
31 992
Europe (« 2000 »)
> 610 000
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Menaces potentielles et propositions de gestion
La principale menace planant sur cette espèce est la pollution marine engendrée notamment par les
hydrocarbures. Cette menace peut être d’autant plus grave qu’elle peut affecter rapidement un grand nombre
d’oiseaux, même sur un secteur restreint, étant donné le grégarisme de l’espèce sur les zones de mue ou
d’hivernage. Compte tenu des milieux fréquentés dans notre pays, aucune mesure de gestion ne semble pouvoir
être mise en place.
Études et recherches à développer
En France, peu d’études peuvent être menées sur cette espèce. Un suivi de l’impact des macreuses noires sur les
naissains de moules pourrait localement s’avérer nécessaire. Il convient également de poursuivre les quelques
dénombrements réalisés depuis de nombreuses années pour suivre au mieux l’évolution des effectifs. Ces
comptages sont effectués soit en quelques points particuliers de la côte lors de la migration postnuptiale (Cap
Gris-nez notamment) afin d’appréhender les effectifs hivernants plus au sud, soit au cours de l’hivernage. Dans
ce dernier cas, il serait pertinent d’avoir systématiquement recours aux dénombrements aériens afin d’obtenir les
données les plus exhaustives possibles et de permettre une comparaison des effectifs entre années.
Bibliographie
1. AULERT, C., in GONM, 2004. Atlas des oiseaux de Normandie en hiver. Le Cormoran, 13 : 70.
2. DECEUNINCK, B., MAILLET, N., DRONNEAU, C., WARD, A. & MAHEO, R., 2006. Dénombrements d'anatidés et de
foulques hivernant en France -Janvier 2005. WI / LPO / MEDD. 40 p.
3. DECEUNINCK, B., MAILLET, N., WARD, A., DRONNEAU, C. & MAHEO, R., 2005. Dénombrements d'anatidés et de
foulques hivernant en France à la mi-janvier 2004. Wetlands International / LPO / DNP, Rochefort. 41 p.
4. GIRARD, O., 1987. Les stationnements de Macreuses noires (Melanitta nigra) sur le littoral du centre-ouest. Bulletin
Mensuel de l'ONC 115: 30-34.
5. LE MAHO, P. & GERLA, D., 1999. Analyse du fonctionnement de l’écosystème littoral en baie du Mont Saint-Michel.
Rapport IFREMER. Agence de l’Eau Seine-Normandie, St-Malo. 26 p. + annexes.
6. LEMAITRE, F., 1994. Étude préliminaire de la prédation des moules (Mytilus edulis) par les Macreuses noires (Melanitta
nigra) en baie de Saint-Brieuc (Côtes d’Armor). Rapport CSTC, Vendôme. 32 p. + annexes.
7. SCHRICKE, V., 1993. La baie du Mont Saint-Michel, première zone de mue en France pour la Macreuse noire (Melanitta
nigra). Alauda 61(1): 35-38.
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Harle huppé Mergus serrator (A069)
Ordre : Ansériformes
Famille : Anatidés
Statut : Espèce protégée en France (article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17 avril 1981) et inscrite à l'article 4.2 de
la Directive « Oiseaux ».
Description et identification de l'espèce
Canard plongeur de taille moyenne, le harle huppé a un corps fuselé prolongé
par un cou long et mince. Observé à distance, la silhouette apparait svelte. De
plus près, la tête noire à reflet vert du mâle adulte ornée d'une double huppe
ébouriffée est caractéristique. Le bec, mince et crochu conçu pour la capture
des poissons, est rouge. L'iris est rouge ou jaune orangé. La poitrine roussâtre
tachetée de noir se prolonge par un collier blanc. Le devant des flancs noirs
porte de nettes taches blanches. Le dessus se caractérise par une longue bande
blanche située entre le dos noir et les flancs gris. La femelle et le juvénile, assez
semblables, ont tout le corps gris. Seule la tête est brun roux sans limite précise avec le cou
blanc sale. La huppe, plus courte que chez le mâle adulte, est parfois érigée. Le miroir blanc est plus petit. Le
mâle adulte en plumage d'éclipse ressemble à la femelle avec le dos plus foncé et le miroir blanc plus étendu. Le
plumage adulte est acquis au cours du deuxième hiver. En vol, les ailes brun-noir portent un grand miroir blanc
très visible partagé par deux barres noires. Le dessous est blanc. Le harle huppé vole le cou étiré et bat des ailes
rapidement à mouvements d’amplitude faible. La mue complète a lieu de mai à août chez le mâle, d'août à
février chez la femelle. La mue partielle intervient de septembre à janvier pour le mâle, au printemps pour la
femelle [8]. Le harle huppé est plutôt silencieux sur les sites d'hivernage. Ses cris habituels ressemblent à des
petits raclements rauques et bas, émis avec parcimonie. Le mâle en parade s'annonce par de faibles et rares
hoquets rythmiques et éternuements entrecoupés de pauses. La femelle se manifeste par des caquètements
continus ([bg48] ; JCR, CD1/pl.63). Longueur du corps : 52 à 61 cm. Poids : de 950 à 1 350 g pour le mâle et de
700 à 1 100 g pour la femelle. Le harle huppé ne peut être confondu qu’avec une seule espèce d'anatidé, le harle
bièvre Mergus merganser. Ce dernier est plus grand, plus massif et a un cou plus épais. Le mâle adulte du harle
bièvre a un plumage très contrasté dont le blanc légèrement teinté de rose des parties inférieures est plus étendu.
Ce dessous clair tranche nettement avec le noir de la tête et du dos. La tête parait plus grosse, grâce à la huppe
compacte peu différenciée, appliquée sur la nuque. La différenciation des femelles et des jeunes des deux
espèces apparait plus difficile. À une distance moyenne, le meilleur critère est de repérer la ligne brun rougeâtre
qui forme une limite précise entre la tête foncée et le bas du cou blanc chez le harle bièvre, alors qu'elle n'existe
pas chez le harle huppé.
Photographie C. Ruchet.
Répartition géographique
De distribution holarctique, le harle huppé se reproduit dans toutes
les régions boréales. En Europe, il niche essentiellement au-delà de
55° N. Actuellement, en expansion dans des régions plus tempérées
d'Europe [bg30], ce harle niche régulièrement aux Pays-Bas depuis
1977 [11], ainsi qu'en Angleterre, où la colonisation a débuté en
1950 [bg7]. Depuis 1993, l'espèce se reproduit en Suisse [12] et
occasionnellement en France sur les iles Chausey [4]. En hiver, le
harle huppé fréquente surtout le littoral maritime. Les
stationnements sont principalement concentrés dans le bassin
occidental de la Baltique et en mer du Nord, secondairement de la
Manche au golfe de Gascogne. Les populations européennes situées
plus à l'Est hivernent en Grèce, en mer Noire et en mer Caspienne
[bg27]. En France, l'aire de distribution hivernale s'étend surtout de
l'estuaire de la Seine à l'Ile de Ré, l'espèce étant rarement observée
sur les sites intérieurs [1]. Un petit nombre d'oiseaux hivernent plus
au sud (Ile d'Oléron et Arcachon), dans l'intérieur particulièrement
en cas de vagues de froid, sur le littoral méditerranéen et sur le
littoral picard. Les principaux sites qui accueillent ce harle sont le golfe du Morbihan et la rade de Brest, suivis
du littoral du Calvados, de l'Ile de Ré et de la baie de Morlaix [3].
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Biologie
Écologie
En hiver, le harle huppé fréquente principalement le littoral maritime, privilégiant les estuaires et les baies.
Moins commun sur les eaux continentales, il occupe des plans d'eau ou les lacs les plus vastes comme le lac du
Der en Champagne ou le lac Léman. Semblant éviter les cours d'eau, les observations sur le cours du Rhin, par
exemple, sont irrégulières et ne concernent que quelques individus isolés.
Comportements
L'arrivée sur les sites d'hivernage peut débuter en octobre, parfois en septembre, mais c'est surtout de novembre à
décembre que le gros des effectifs s'installe en France. Les hivernants séjournent jusqu'en mars, voire avril.
Cependant, quelques rares oiseaux estivent régulièrement, notamment en Bretagne et sur le littoral de la Manche.
Sociable, le harle huppé se rassemble en petites troupes (souvent des familles) comptant de 5 à 15 individus,
parfois des centaines en automne sur les sites nordiques.
Reproduction et dynamique des populations
Le harle huppé niche sur les iles et les rivages maritimes, ainsi qu'au bord des lacs situés dans la toundra et dans
les forêts boréales et tempérées. Dès l'arrivée sur les sites de reproduction, les parades nuptiales des mâles qui
avaient déjà commencé durant l'hiver, s'intensifient. Elles sont le plus souvent collectives. L'espèce se reproduit
en colonies lâches où la densité des nids peut varier de 1 à 12 à l'hectare, voire exceptionnellement jusqu'à 40
[8]. Chez certaines femelles, la fidélité au site a été prouvée, notamment en Finlande et en Allemagne. Le nid,
simple dépression garnie d'herbes et de feuilles, disposé au sol sous la végétation ou dans un trou peu profond,
est toujours à proximité de l'eau. La ponte a lieu de la fin avril au début de juin en Grande-Bretagne et du début
de juin jusqu'à la fin de juillet au Danemark et en Islande. En cas de perte, une ponte de remplacement peut avoir
lieu. L'incubation des neuf à dix œufs (extrêmes 5 à 15), assurée par la femelle, dure 29 à 35 jours. Le nid est
recouvert d'un duvet gris brunâtre lors des absences de la femelle. Les poussins nidifuges quittent le nid 24
heures après l'éclosion et vont à l'eau accompagnés de la femelle. À l'âge de 15 jours, ils s'associent à d'autres
nichées, formant des crèches qui peuvent compter 60 poussins, voire plus, généralement accompagnés par deux
ou trois femelles. Les jeunes sont indépendants avant 50 jours et leur envol intervient à l'âge de 60 à 65 jours. Le
succès reproducteur parait faible selon les résultats fournis par HILDËN [9] qui donne des moyennes de 1,5, 2 et
0,7 jeunes à l'envol par couple sur trois ans de suivis en Finlande. Les deux sexes ne se reproduisent pas avant
leur deuxième année et la plupart des femelles se reproduisent à partir de leur troisième année. La longévité
maximale observée grâce aux données de baguage est de 21 ans et trois mois [bg59].
Régime alimentaire
Le régime alimentaire du harle huppé comprend essentiellement des poissons de faible taille (8 à 10 cm, extrême
28 cm) qu'il capture en plongeant à deux ou trois mètres de profondeur, six au maximum. Les plongées durent en
moyenne 20 à 25 secondes, mais peuvent atteindre 45 secondes, voire deux minutes [8]. Sur les sites maritimes,
il se nourrit d'une grande variété de poissons (flets, éperlans, anguilles, gobies, harengs, chabots, etc.), de vers
(arénicoles, néréides…), de crustacés (gammares, crabes, etc.) et de mollusques (hydrobies, moules, littorines,
etc.). En eau douce, il capture des carpes, des brochets, des perches et bien d'autres espèces. Les insectes et leurs
larves, les crustacés et les grenouilles sont également consommés. Les plantes aquatiques restent occasionnelles
[bg7]. La pêche collective, qui consiste à entourer les poissons en formant un demi-cercle, apparait la plus rapide
et la plus rentable des méthodes.
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État des populations et tendances d'évolution des effectifs
En Normandie, l’espèce hiverne principalement entre la pointe de Barfleur dans la Manche et le plateau du
Calvados où plus de 1 000 individus peuvent être recensés au cœur de l’hiver ; signalons les effectifs hivernaux
de l’archipel des iles Chausey atteignent en moyenne depuis 2000 une centaine d’individus [7]. Signalons
également sur l’archipel de Chausey, le seul cas de nidification de l’espèce en France détectée depuis 1993 et
confirmé par la découverte du nid en 2008 [5 ; 6]. Le statut de conservation du harle huppé est favorable en
Europe [bg2 ; bg68]. La population biogéographique « Nord Europe/Centre Europe » est estimée à 170 000
individus et les effectifs sont en augmentation en Europe du Nord-Ouest [bg17]. Il est considéré rare en hiver en
France [bg53]. L'effectif hivernant dénombré à la mi-janvier fluctue entre 3 500 et 4 000 individus depuis la fin
des années 1990 [bg12], soit moins de 10 % de la population biogéographique « Nord Europe/Centre Europe ».
Les résultats des dénombrements annuels de Wetlands International montrent une augmentation significative des
stationnements entre 1970 et 1990 [1]. Depuis, des fluctuations, voire un léger déclin, sont observés lors des
comptages réalisés ces trois dernières années [bg8]. Les effectifs nationaux moyens comptés à la mi-janvier
étaient respectivement de 1 200 individus pour la période 1967-1976, de 2 763 pour celle de 1977-1986, de 4
187 entre 1987-1996 et de 4 307 pour celle de 1997-2002 [3]. Les stationnements de harles huppés sont
relativement dispersés en France, avec par exemple 58 sites répertoriés en 2000 ou 45 en 2002. Excepté le golfe
du Morbihan qui accueille régulièrement plus de 1 000 oiseaux et la rade de Brest, avec au minimum 300
oiseaux, la majorité des groupes comptés concernent moins de 200 individus chacun Sur les principaux sites, les
effectifs ont fluctué plus ou moins fortement entre 1980 et 2002, le golfe du Morbihan étant le seul site qui
affiche des stationnements relativement stables avec au minimum 1 020 oiseaux en 1980 et un maximum de 1
965 en 1995. Des fluctuations importantes sont observées dans la rade de Brest (min : 259 individus en 1986,
max : 1 265 en 2001), en baie de Morlaix (30 en 1998, 124 en 2001), sur le littoral ouest du Calvados (cinq en
1986, 788 en 2002) et sur l'ile de Ré (31 en 2001, 280 en 1997). Pour ce qui concerne la population nicheuse, il
s’agit d’une installation relativement récente, les premiers couples reproducteurs ayant été observés durant les
années 1990. En raison de leur faible nombre, moins d’une dizaine, l’espèce est considérée comme nicheur
vulnérable (population nicheuse marginale [bg53]).
Carte 17 : Répartition normande des effectifs hivernants de harle huppé.
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Population normande
La plupart des secteurs normands (Carte 17) voit leurs effectifs de harles hivernant augmenter fortement ; par
exemple, la côte orientale du Cotentin a sept fois plus de harles dans la décennie 1993-2002 que de 1973 à 1982 ;
de même, sur la moitié occidentale des côtes du Calvados, cinq fois plus de harles sont dénombrés qu’il y a vingt
ans [10].
Utilisation spatio-temporelle de la ZPS
L’espèce est surtout présente sur la ZPS en période internuptiale.
janv févr mars
avr
mai
juin
juil
août sept
oct
nov
déc
Évolution de la population hivernante de la ZPS
La tendance observée par Lang (op. cit.) en Normandie, semble s’inversée dans les années 2000 sur la ZPS. En
effet, l’évolution des effectifs hivernants de harle huppé sur la ZPS (Figure 8) parait traduire localement deux
déclins : un premier divisant les effectifs de moitié entre 2004 et 2005-2006, puis un second déclin important et
rapide entre 2006 et 2007. L’année 2009 semble marquer le « plus bas historique » enregistré avec seulement 12
individus observés. En 2010, l’espèce est plus présente, 40 individus ont été recensés lors du Wetlands
International (WI) et 85 individus sont observés quelques jours plus tard devant Cricqueville-en-Bessin.
Toutefois, la répartition très fluctuante de l’espèce en baie de Seine (près de 900 oiseaux en 2006) rend difficile
toute interprétation. On soulignera tout de même l’importance du secteur de Cricqueville-en-Bessin qui accueille
la majorité des oiseaux et qui correspond à la limite orientale du secteur des Rochers de Grandcamp-Maisy dont
les ressources trophiques sont particulièrement attractives pour les espèces d’oiseaux plongeurs. Ces oiseaux
utilisent également la zone située directement à l’Ouest, hors ZPS.
Figure 8 : Évolution des effectifs hivernants de harle huppé sur la ZPS de 2004 à 20116.
6
Effectifs recensés lors du Wetlands International (WI) à la mi-janvier.
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Évaluation de la population hivernante de la ZPS
Avec un maximum de 302 harles huppés dénombrés en 2003-2004, la ZPS héberge au maximum plus de 8 % de
la population hivernante nationale (Tableau XXIV). L’importance de la population de la ZPS se fait surtout
ressentir à l’échelle régionale puisqu’avec les effectifs observés en 2003-2004, la population de la ZPS
représente près d’un quart de la population normande.
Tableau XXIV : Évaluation de la population hivernante de harle huppé sur la ZPS.
% de la population
Population
nationale et régionale Évaluation
Population
ZPS
Min.
Max.
Min.
Max
ZPS (2004-2011)
56
302
1,23
8,31
Normandie (1998-2002)
1 100
5,1
24,46
B-C
France (WI 2000-2006)
3 634
4 563
Europe (« 2000 »)
89 000
?
Menaces potentielles et propositions de gestion
Comme toutes les espèces d'anatidés hivernant sur les côtes, le harle huppé est exposé à la menace permanente
de la pollution par les hydrocarbures et par l'eutrophisation des eaux littorales. Cependant, en raison de sa plus
grande dispersion et de sa prédilection pour les eaux abritées, il est moins touché par la pollution pétrolière que
les alcidés ou les autres espèces d’anatidés marins plus grégaires (macreuses Melanitta sp., eiders Somateria sp.,
Polysticta sp.). L'eutrophisation d'origine urbaine et agricole peut limiter fortement les stationnements du fait
d'un accroissement de la turbidité diminuant significativement l'accessibilité aux proies, le harle huppé pêchant
essentiellement à vue [bg53]. L'augmentation des risques de pollution par les hydrocarbures et par d'autres
polluants provenant des bassins versants, constatée depuis plus de 20 ans, doit conduire à des mesures
réglementaires plus strictes afin de garantir la qualité de l'eau. De la mise en œuvre de ces mesures dépend le
maintien des effectifs de harles hivernant en France, notamment sur les principaux sites, le golfe du Morbihan et
la rade de Brest en Bretagne et le secteur s’étendant de Saint-Vaast-la-Hougue à la baie d’Orne en BasseNormandie. La navigation et les activités halieutiques doivent en outre faire l'objet de mesures limitant les
dérangements sur les sites. À Chausey, seul site de reproduction français, la limitation des dérangements est un
impératif.
Études et recherches à développer
Les dénombrements annuels de la mi-janvier coordonnés par Wetlands International doivent être poursuivis,
voire étendus aux autres mois d'hiver, janvier n'étant pas toujours le meilleur mois de comptage. De tels
dénombrements mensuels sont mis en place dans la plupart des grands sites, notamment les espaces protégés. Un
effort modeste mériterait d’être investi pour les coordonner au niveau national. Des études éco-toxicologiques
spécifiques pourraient être engagées dans le but de mesurer l'impact de la pollution de l'eau sur les populations
d'anatidés hivernants sur les côtes. Par ailleurs, il serait souhaitable de suivre les prochaines nidifications de cette
espèce nouvellement installée en France et d’évaluer son succès reproducteur.
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Bibliographie
1. DECEUNINCK, B., 1997. Synthèse des dénombrements de canards et de foulques hivernant en France 1967-1995.
Ministère de l'Environnement-DNP / LPO / Wetlands International. 97 p.
2. DECEUNINCK, B., DRONNEAU, C., KERAUTRET, L. & MAHEO, R., 2002. Dénombrements des Anatidés et foulques
hivernant en France en janvier 2001. Ornithos 9 (3): 89-100.
3. DECEUNINCK, B., MAILLET, N., KERAUTRET, L., DRONNEAU, C. & MAHEO, R., 2003. Dénombrements
d'anatidés et de foulques hivernant en France à la mi-janvier 2002. MEDD / Wetlands International / LPO, Rochefort. 41 p.
4. DEMONGIN, L. & DEBOUT, G., 1994. Le Harle huppé, Mergus serrator, nicheur en France en 1993. Ornithos 1 (1): 49.
5. DEMONGIN, L., 1993. Première reproduction française du Harle huppé (Mergus serrator). Le Cormoran 9(2) 42 : 125129.
6. GALLIEN, F., 2008. Première découverte d’un nid de Harle huppé (Mergus serrator) en France (archipel de Chausey).
Ornithos, 15-6 : 378.
7. GALLIEN, F. & DEBOUT, G., 2009. Synthèse des données ornithologiques relative à l’archipel des iles Chausey. Zone
de Protection Spéciale FR2510037 « Iles Chausey ». GONm. Janvier 2009. 83 p.
8. GEROUDET, P., 1999. Les Palmipèdes d'Europe. 4e Edition. Delachaux et Niestlé, Lausanne, Suisse. 510 p.
9. HILDÉN, O., 1964. Ecology of duck populations in the island group of Valassaaret, Gulf of Bothnia. Annales zoologici
Fennici 1: 153-279.
10. LANG, B., in GONm, 2004. Atlas des oiseaux de Normandie en hiver. Le Cormoran, 13 : (74).
11. MEININGER, P.L., 1995. A propos de la reproduction du Harle huppé, Mergus serrator, nicheur en France en 1993.
Ornithos 2 (2): 96.
12. MONNIER, B., 1995. Considérations sur les premières nidifications du Harle huppé, Mergus serrator, en Suisse en 1993
et 1994. Nos Oiseaux 43 (3): 139-153.
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Faucon pèlerin Falco peregrinus (A103)
Ordre : Falconiformes
Famille : Falconidés
Statut : Espèce protégée en France (Article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17/04/81) et inscrite à l’annexe I de la
Directive « Oiseaux ».
Jusque dans les années 70, l’utilisation des pesticides organochlorés avait fait chuter l’effectif européen et Nordaméricain de faucon pèlerin (Falco peregrinus) à 200 couples, le Nord-ouest du pays étant totalement déserté par
les nicheurs [8]. L’interdiction de l’usage de ces produits et le statut de protection réglementaire ont permis à la
population française de se reconstituer, notamment sur le littoral de la Mer de la Manche où les falaises
accueillent à nouveau des couples nicheurs depuis 1994.
Description et identification de l'espèce
La silhouette trapue de ce chasseur de haut-vol est plus remarquable par sa carrure que par
sa grandeur. De la taille d’un gros pigeon, la femelle, appelée « forme » par les
fauconniers, est d’un tiers supérieure au mâle dénommé « tiercelet », terme souvent
généralisé à l’ensemble des mâles de rapaces. Les ailes plutôt larges et triangulaires sont
pointues et arquées en croissant. Sa queue est courte, un peu rétrécie et à l’extrémité
carrée, sa poitrine est robuste et sa tête est ronde et peu proéminente. L’adulte est
sombre avec une tache blanche à la gorge et en haut de la poitrine, les parties
supérieures sont gris bleu à gris ardoise et le réseau serré de stries transversales du
dessous parait gris. Dans toutes les livrées, le faucon pèlerin a le dessus sombre avec une
zone claire dans le bas du dos, limitée au croupion. La tête sombre, où la moustache
arrondie contraste avec les joues claires, est caractéristique de l’espèce. Les jeunes sont
brun ardoisé dessus, avec les faces inférieures rayées de taches longitudinales pendant leur
première année. La mue est complète dès la fin de la première année, entre mars et décembre.
Les dimensions des ailes sont variables : grandes et larges chez certains sujets (femelles), telles
celles du faucon gerfaut Falco rusticolus, ou aussi étroites (mâles) que celles du faucon hobereau Falco
subbuteo. L’envergure du mâle est de 70 à 85 cm, celle de la femelle de 95 à 105 cm. Les jeunes ont le profil
plus effilé, avec la queue longue. Le vol battu est en général direct et puissant ; les battements d’ailes sont un peu
raides et pas très amples. Ce mouvement part de l’épaule, à la différence des autres grands faucons. Les
mouvements sont plus souples et articulés au poignet. Aucun autre rapace n’avance aussi vite avec des
mouvements d’ailes aussi limités. En vol plané, direct ou circulaire, les ailes sont horizontales ou les mains
légèrement relevées, formant un V plat [3]. Les adultes présentent deux périodes de mues principales : en juillet,
puis en novembre et décembre. Des individus en mue partielle sont cependant observés durant toute l’année
[bg7]. Chants et cris : sur les lieux de nidification et aux environs, le faucon pèlerin lance de forts caquètements,
des cris rauques, plus ou moins plaintifs et d’autres cris plus brefs (JCR, CD1/pl.99). Longueur totale du corps :
34-50 cm. Poids : 600-750 g (mâle), 900-1 300 g (femelle) [bg21]. Même si les proportions sont bien différentes,
des confusions sont possibles avec le faucon hobereau, surtout si le faucon pèlerin est jeune. Le faucon hobereau
est plus sombre et ses moustaches sont plus étroites et plus pointues. Comparés aux autres faucons, gerfaut, sacre
F. cherrug et lanier F. biarmicus, le faucon pèlerin est facilement reconnaissable à ses proportions. Chez
l’adulte, seul le haut de la poitrine est clair, alors que chez les autres c’est l’ensemble de la face inférieure qui
l’est. Enfin, l’un des meilleurs critères distinctifs du faucon pèlerin est sa tête foncée où les larges moustaches
noires se détachent sur les joues blanches.
Photographie C. Chartier.
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Répartition géographique
Cosmopolite, le faucon pèlerin niche sur tous les continents (à
l’exception de l’Antarctique) Europe, Asie, Afrique, Australie,
Amérique du Nord et du Sud et de nombreuses iles et archipels en
Océanie. Le nombre de sous-espèces reconnues varie de 18 à 28. Il
est répandu sur l’ensemble du paléarctique occidental offrant des
sites rupestres favorables à sa nidification, y compris les falaises
côtières et fluviales.
En France, il se répartit de manière quasi ininterrompue à l’est
d’une ligne reliant les Ardennes au Pays basque. On le trouve dans
les Pyrénées, les Alpes et le Massif central, avec à l’ouest, de
belles populations dans le Lot et la Dordogne. Il est bien implanté
en Bourgogne et surtout dans le Jura. L’archipel des iles d’Hyères
et la Corse sont également occupés. L’espèce niche depuis peu sur
le littoral normand et breton. La sous-espèce nominale peregrinus
est la plus largement représentée sur notre territoire. Sur le
pourtour méditerranéen, la sous-espèce brookei est assez bien
implantée. En hiver, des individus de la forme calidus fréquentent
les côtes bretonnes et atlantiques.
Biologie
Écologie
Deux conditions sont nécessaires à l’installation du faucon pèlerin dans une région : des sites rupestres pour
nicher et une avifaune abondante et diversifiée. Dans la majeure partie du paléarctique occidental, l’aire est
installée en site rupestre, aussi bien sur les côtes qu’à l’intérieur des terres. Les populations actuelles, adaptées
aux falaises, ne nichent plus dans les arbres, comme cela s’observait dans le passé dans les zones de plaine.
Quelques constructions humaines sont colonisées depuis une vingtaine d’années : châteaux, bâtiments divers,
tours de centrales nucléaires, pylônes électriques. Des villes comme Albi, Rodez, Strasbourg, Périgueux…, sont
habitées par ce rapace, qui y trouve des monuments favorables à sa reproduction et une grande richesse en
proies, notamment grâce à l’abondance des pigeons. La hauteur des falaises occupées varie de 20 à 200 m, mais
des parois plus imposantes (400 à 500 m) ou des escarpements plus petits (10-15 m) peuvent aussi être colonisés.
En dehors de la saison de reproduction, le faucon pèlerin s’observe aussi le long du littoral, dans les marais, les
landes et les estuaires. Il a besoin de vastes espaces ouverts pour chasser et l’accès à l’aire doit être parfaitement
dégagé ; c’est pourquoi il fréquente moins les grands massifs boisés dépourvus d’éclaircies [9]. Les plus fortes
densités sont observées dans les régions possédant des falaises calcaires situées entre 200 et 800 m d’altitude et
en général au sein d’un environnement diversifié, comportant peu de cultures. Les plus faibles densités se
rencontrent soit dans les zones d’altitude supérieure à 1000-1200 m, soit dans les régions granitiques, mais aussi
dans celles fortement colonisées par le Grand-duc d'Europe Bubo Bubo, telles que le sud et le sud-est du Massif
central [bg66].
Comportement
Après la période de reproduction, les faucons pèlerins du Nord et du Nord-est sont en partie migrateurs, ceux
d’Europe centrale et occidentale, assez erratiques, tandis que les oiseaux méridionaux sont sédentaires, sauf les
jeunes, plus ou moins nomades eux aussi. En automne, les faucons pèlerins scandinaves partent vers le sud-ouest
et hivernent en Suède méridionale, au Danemark, dans le nord de l’Allemagne, au Benelux, dans le nord de la
France, en Grande-Bretagne et en Espagne. En Europe centrale, les jeunes se dispersent dans toutes les directions
après l’envol. Dans la première année, on en trouve environ 70 % à plus de 100 km de leur lieu d’origine. En
revanche, les adultes restent dans leur territoire ou au voisinage [7]. Le faucon pèlerin capture presque
exclusivement des oiseaux en vol. Il chasse souvent à l’affût, posté sur une hauteur. Lorsqu’il plonge sur sa
proie, son vol est entrecoupé de battements d’ailes secs, rapides, de faible amplitude et de longues glissades. Il
frappe sa proie par-dessus avec les serres plus ou moins ouvertes qu’il tient contre sa poitrine. Si la proie n’est
pas capturée aussitôt, le choc la précipite au sol et le faucon s’empresse de la rejoindre. Les proies tentent
souvent d’échapper en chutant brusquement et y parviennent parfois, surtout lorsqu’elles sont poursuivies par de
jeunes pèlerins inexpérimentés. Il semble que ceux-ci simulent souvent une attaque pour s’exercer. Abstraction
faite de la période d’élevage des jeunes, le faucon pèlerin chasse surtout tôt le matin ou dans la soirée. S’il tue
une grosse proie, telle qu’un pigeon domestique, elle lui suffira pour plusieurs jours. Après avoir plumé
grossièrement le corps, il dévore la chair de la poitrine et laisse le bassin avec les pattes et la ceinture scapulaire
entière. Ces reliefs caractéristiques signent son passage et jonchent les reposoirs au milieu des pelotes de petites
plumes. Il cache fréquemment ses proies dans quelque anfractuosité de la falaise afin de s’en nourrir en période
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de disette. Quand il chasse des oiseaux volant en groupe, il s’en prend généralement aux sujets plus isolés car
une attaque du groupe serait dangereuse pour lui [9]. Au cours du vol nuptial (au début de la saison de
nidification), les deux partenaires décrivent des cercles à grande hauteur et, en général, le mâle simule une
attaque en piqué contre la femelle ; celle-ci se retourne sur le dos et les serres des deux oiseaux se touchent. En
plané, ils peuvent également entrer en contact par le bec et les plumes. Les couples adultes fréquentent en
général le même site toute l’année, pendant que les immatures cherchent un partenaire et un site de nidification
vacants.
Reproduction et dynamique des populations
Pour sa reproduction, le faucon pèlerin reste strictement inféodé aux sites rupestres. Essentiellement localisé
dans les falaises calcaires de notre territoire, il s’implante en petit nombre sur les falaises côtières du Nord-Ouest
et dans les hauts de taille rocheux de quelques carrières de plaine de l’Est. Il ne construit pas de nid, il niche à
même le sol, se contentant de gratter le sol d’une vire nue ou herbeuse, d’une cavité située le plus souvent dans
la partie haute d’une falaise. Il peut également occuper le nid abandonné d’un grand corbeau Corvus Corax,
voire le chasser pour s’approprier son aire. D’anciennes aires d’aigles royaux et d’aigles de Bonelli ont
également été utilisées. En France, la ponte a lieu généralement de la mi-février à la fin de mars [7]. Les trois à
quatre œufs fortement tachetés de brun sont couvés par les deux adultes pendant 29-32 jours. Les jeunes restent
au nid 35-42 jours et accompagnent leurs parents deux mois environ après l’envol. La taille des nichées à l’envol
oscille entre un et quatre jeunes (moyenne 2,45) ce qui révèle une bonne productivité pour les couples qui
nichent avec succès.
Si les territoires de chasse varient en étendue et s’interpénètrent très souvent avec ceux des voisins, au gré des
contraintes écologiques, le territoire de reproduction, farouchement défendu par ses occupants, est
psychologiquement incompressible. De surface nettement inférieure au domaine de chasse, il varie plus ou
moins avec la configuration du terrain, la saison et l’agressivité des propriétaires. Sa forme est celle d’une bulle,
de 400 à 600 m de diamètre, dont le centre se situe une centaine de mètres en avant de l’aire. C’est dire que les
manifestations d’agressivité intra-spécifiques sont plus tenaces en avant du front de falaise qu’en retrait et
latéralement [7].
Le faucon pèlerin est adulte à deux ans. Pendant ses deux premières années, son taux de survie annuel est estimé
à 50 %, pour atteindre 85 % chez les adultes. Il se reproduit pour la première fois à l’âge de deux ans et l’union
semble durer jusqu’à la disparition de l’un ou l’autre des partenaires [9]. Les causes de mortalité du faucon
pèlerin sont nombreuses mais difficiles à quantifier. Des cas de dépérissement par manque de nourriture seraient
dus à une habileté insuffisante à la chasse ou à de faibles ressources alimentaires. Parmi les facteurs limitant les
populations, est citée l’extension du grand-duc, prédateur naturel du faucon pèlerin et espèce bien implantée sur
le territoire. Les aléas climatiques des mois de mars et avril entraînent des pertes de nichées. Par ailleurs, les
couples qui s’installent sur les falaises les moins propices, sont moins productifs [7]. La longévité maximale
observée grâce aux données de baguage est d’environ 17 ans [bg59] et jusqu’à 20 ans en captivité [7].
Régime alimentaire
Le faucon pèlerin se nourrit presque exclusivement d’oiseaux, du roitelet huppé Regulus regulus, au héron
cendré Ardea cinerea qu’il capture en vol, avec une prédilection pour les espèces de taille petite à moyenne,
comme le pigeon ramier Columba palumbus, le geai des chênes Garrulus glandarius, les étourneaux et les
turdidés. Les espèces chassées varient en fonction du biotope et de la saison. Le dimorphisme sexuel joue aussi
un rôle important dans le choix des proies. Mâle et femelle capturent souvent des espèces différentes en fonction
de leurs tailles respectives. Les pigeons domestiques constituent une part importante du régime alimentaire,
allant chez certains individus jusqu’à 20 à 60 % là où ils abondent, surtout en période de reproduction. Il peut
consommer des insectes en cas de prolifération (hannetons, sauterelles). Au crépuscule, il tente parfois la capture
de chauves-souris. Les faucons pèlerins hivernant dans les zones humides capturent laridés, anatidés, ardéidés ou
limicoles, et parfois des chauves-souris à l’automne.
État des populations et tendances d’évolution des effectifs
Le faucon pèlerin a un statut de conservation favorable en Europe, où l’effectif nicheur est estimé entre 12 000 et
25 000 couples [bg2]. Un déclin catastrophique a cependant été observé à partir des années 1950 et 1960, dû au
pillage des nids par les collectionneurs d’œufs et les fauconniers, ainsi qu’aux persécutions directes associées,
comme le tir. Peu après 1950, une nouvelle source de mortalité est apparue avec les pesticides organochlorés qui
entraînaient l’empoisonnement ou la stérilité du faucon pèlerin [5 ; 6]. En l’espace de deux décennies, les
populations, jusque-là saines, vivant dans les pays industrialisés de l’hémisphère nord, ont diminué de 90 % et
même plus. Après 1960, des études ont mis en évidence la relation entre l’emploi de pesticides, plus
particulièrement le DDT et ses dérivés, et la raréfaction du faucon pèlerin. Aujourd’hui, après trente ans
d’interdiction de l’usage de ces pesticides, les populations de faucon pèlerin augmentent à nouveau dans les pays
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où l’espèce avait été la plus touchée : Grande-Bretagne, France, Irlande, Allemagne, Suisse et Finlande. Dans le
Sud de l’Europe, le faucon pèlerin a moins souffert de l’empoisonnement par les pesticides, parce qu’ils y ont été
utilisés plus tardivement et de façon plus localisée. Par contre, le tir et le pillage des nids par les fauconniers n’y
a jamais cessé. En Turquie et en Albanie, des baisses des effectifs sont toujours enregistrées. En France, l’effectif
nicheur était considéré comme rare [bg53]. L’augmentation observée depuis une vingtaine d’années fait suite à
la protection juridique de l’espèce et à l’interdiction de substances organochlorées très rémanentes utilisées dans
les traitements phytosanitaires. Auparavant, un long déclin a failli mener ce rapace à l’extinction durant les
années 1970, période durant laquelle moins de 100 couples survivaient dans notre pays. L’effectif national fait
état de 1 100 à 1 400 couples territoriaux estimés en 2002. Cet effectif est toujours en progression, comme en
témoigne les installations récemment découvertes sur les falaises de la Seine, la côte normande, dans des
carrières en plaines et en ville. Le faucon pèlerin réinvestit en particulier la quasi-totalité des territoires occupés
avant les années 1950.
Population normande
C’est en 1994, soit 29 ans après la disparition du dernier couple nicheur, que le faucon pèlerin fait un retour
simultané en quatre sites normands, l’un manchot, dans la Hague, les trois autres dans le Pays de Caux7 [4]. En
fait, cette recolonisation est probablement antérieure à 1994 au vu des observations printanières effectuées dans
cette dernière région en 1983 et 1984 [1] et à l’absence de prospection spécifique entre ces deux périodes. Au
total, la Normandie accueillait en 2006 environ 30 couples de faucon pèlerin sur 14 sites de nidification certaine
(Carte 18).
Carte 18 : Répartition normande de faucon pèlerin nicheur.
7
Partie occidentale du département de la Seine-Maritime.
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Évolution de la population nicheuse de la ZPS
C’est en 2001 qu’un premier couple s’installe sur les falaises du Bessin et, en 2003, une première nidification
réussie est venue conclure une vingtaine d’années de fréquentation hivernale du site. La progression fut rapide
puisqu’en 2006 cinq couples nichent dans le Calvados, quatre en falaise maritime (dont deux sur la ZPS), un en
carrière [2]. En 2009, l’accueil d’un troisième couple sur la ZPS est confirmé. Depuis 2004, ce sont au moins
deux couples de faucon pèlerin qui se sont reproduits chaque année sur la ZPS. En sept années, au moins 30
jeunes ont été menés à l’envol (Figure 9). Fortement suspectée en 2007 et 2008, la reproduction d’un troisième
couple au centre de la ZPS a pu seulement être constatée de manière certaine en 2009. Cette même année, avec
environ 0,43 couples par kilomètre de falaise soit un couple tous les 2,33 km, la densité de faucon pèlerin sur la
ZPS est très élevée en comparaison des sites continentaux (1 couple tous les 4 à 5 km dans le Jura par exemple).
Cette forte densité serait caractéristique selon Monneret [7] des populations installées parmi les colonies
d’oiseaux marins. Le suivi de la population de la ZPS permettra d’étudier la capacité d’accueil maximale de ce
secteur de falaise où l’abondance de proies joue un rôle sans doute déterminant.
Figure 9 : Évolution du nombre de couples de faucon pèlerin et du nombre de jeunes menés à l’envol sur
la ZPS de 2003 à 2011.
Utilisation spatio-temporelle de la ZPS
Pour la ZPS, ce rapace est une acquisition très récente de la liste des espèces nicheuses puisque le premier couple
est détecté en 2003. L’espèce est présente sur la ZPS toute l’année, les couples se cantonnant sur leur site de
nidification à la fin de l’hiver (février). L’aire est installée en falaise sur une corniche de la paroi. Lors de leurs
périodes de repos, les adultes et les jeunes volants se perchent aussi bien en falaise que sur les arbustes de la
zone sommitale. Les territoires de chasse, qui s’étendent au-delà du périmètre de la ZPS, concernent la falaise, le
plateau sommital, le platier et la mer. Pour des raisons de conservation de l’espèce, la localisation exacte des
aires ne sera pas précisée.
janv févr mars
avr
mai
juin
juil
août sept
oct
nov
déc
NB : La période critique pour l’espèce (ponte, incubation, élevage…) figure en hachuré.
Évaluation de la population de la ZPS
Avec de 2 à 3 couples sur la période 2004-2011, l’effectif de faucon pèlerin de la ZPS représente environ
10 % de la population de Haute et de Basse-Normandie et entre 0,14 % et 0,27 % de la population nationale. La
population de la ZPS représente donc un intérêt à l’échelle régionale. Par ailleurs, au regard de la densité de
couples nicheurs (0,43 couple par kilomètre), la ZPS constitue également un des sites accueillant les plus fortes
densités à l’échelle nationale.
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Tableau XXV : Évaluation de la population nicheuse de faucon pèlerin sur la ZPS.
% de la population
Population
nationale
et régionale Évaluation
Population
ZPS
Min.
Max.
Min.
Max
ZPS (2004-2011)
Basse-Normandie (2006)
Normandie (2006)
France (2000-2002)
Europe (« 2000 »)
2
3
10
30
1 100
12 000
0,14
20
6,6
0,27
30
10
C
1 400
25 000
Menaces potentielles et mesures gestion
Actuellement, l’espèce subit encore le préjudice de l’intervention humaine directe : tir, piégeage, capture,
empoisonnement… [4]. Les menaces restent pour l’essentiel liées aux activités humaines : la dégradation des
milieux, les risques d’électrocution et de collision sur les lignes électriques et les dérangements liés aux sports de
pleine nature [bg53]. Les aménagements de falaises et le vol libre qui sont de plus en plus importants et réalisés
sans concertation, font peser des risques sur l'évolution future des populations de faucon pèlerin. Les oiseaux
ainsi dérangés s’installent sur des falaises moins propices entrainant une baisse de productivité. Ce pourrait être
une des explications de l’irrégularité de la reproduction de certains couples.
La surveillance des sites de nidification reste indispensable actuellement afin d’éviter le pillage des nids et le
trafic d’œufs. Afin d’éviter les perturbations, il est nécessaire d’éviter la fréquentation des falaises occupées en
période de reproduction (février-juin). La chasse photographique aux abords des aires devrait également être
réglementée [4]. Par ailleurs, une large concertation doit être menée pour canaliser le développement des sports
de nature. Des campagnes d’information devraient être reprises pour contrecarrer la résurgence de l’hostilité aux
rapaces et aux faucons pèlerins en particulier, notamment face aux pressions de certains colombophiles qui
souhaitent un déclassement de son statut d’espèce protégée depuis quelques années [bg53]. Enfin, la
neutralisation des pylônes électriques dangereux, surtout à proximité immédiate des aires, est également une
nécessité [bg53].
La principale menace sur la ZPS pour cette espèce est le dérangement humain au cours de la période de
reproduction (février à juillet) puisque toute intrusion sur le territoire d’un couple, que ce soit en bas ou en haut
de falaise, peut provoquer au mieux une spectaculaire alarme des oiseaux adultes et au pire, lors d’une présence
humaine prolongée, la désertion du site de nidification.
Le futur tracé de la véloroute en retrait de trente mètres du bord de la paroi devra permettre d’éviter les
dérangements en haut de falaise. Le problème du stationnement humain prolongé (pêcheurs essentiellement) en
bas de falaise devant un site de nidification peut être résolu par une information directe du petit nombre des
utilisateurs du platier de la ZPS.
Selon les observations faites sur place, le couple de faucon pèlerin du secteur proche de l’aire d’envol des
parapentes ne semble pas perturbé par cette activité qui est relativement peu développée pour l’instant. Il
conviendra donc à l’avenir de continuer le suivi de la fréquentation du site par les amateurs de vol libre et d’en
préciser l’impact pendant la période d’installation et de nidification du couple de février à juillet. L’utilisation du
site d’envol par des engins motorisés (ULM) est à proscrire.
Enfin, afin d’évaluer l’impact des travaux de réaménagement du sentier et dans le but d’accroître les
connaissances de l’état de conservation de la population (notamment en terme de succès reproducteur), il
apparait essentiel d’affiner les suivis sur cette espèce patrimoniale.
Études et recherches à développer
Une meilleure connaissance des territoires des couples et des sites fréquemment occupés (nids, reposoirs…)
permettrait d’élaborer des mesures de gestion géographiquement plus adaptées.
Un suivi spécifique de la reproduction sur la ZPS permettrait de comprendre les causes de la faible productivité
pouvant être enregistrée sur certains sites, où le succès de la reproduction est nul certaines années.
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Bibliographie
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2. CHARTIER in DEBOUT, G. coordinateur, 2009. Atlas des oiseaux nicheurs de Normandie. 2003-2005. Le
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Delachaux et Niestlé, Paris. 224 p.
8. MONNERET, R.-J., 2004. « Faucon pèlerin », pp 124-128, in Thiollay J.-M. et Bretagnolle V. (coord.),
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Mouette mélanocéphale Larus mélanocéphalus (A176)
Ordre : Charadriiforme
Famille : Laridés
Statut : Espèce protégée en France (article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17/04/81) et inscrite à l’Annexe I de la
Directive « Oiseaux ».
Description et identification de l'espèce
L’adulte de mouette mélanocéphale possède un plumage blanc immaculé. En
plumage nuptial, la tête se couvre d’un capuchon noir de jais, qui descend
assez bas, tandis qu’en hiver, une marque noire, plus ou moins importante,
est visible en arrière de l’œil. Le bec, assez épais, est rouge carmin avec
une marque noire sub-terminale ; il est de la même couleur que les pattes.
Cercle orbital blanc disjoint. L’espèce présente plusieurs séquences de
plumage. Le plumage de premier hiver (oiseau de première année et début de
seconde année) est marqué de plumes brunes sur les couvertures et les rémiges
tertiaires, les primaires sont largement brun noir ; barre noire à la queue. Les
parties nues (bec, pattes) sont également noires. Les individus en plumage de « deuxième
année » ressemblent à l’adulte en plumage internuptial, avec des marques noires subterminales sur les primaires.
Le rouge du bec et des pattes est plus terne, la marque noire sur le bec plus étendue. Il n’existe pas de
dimorphisme sexuel marqué chez cette espèce. La mue suit un processus propre à de nombreuses espèces de
mouettes. La mue postnuptiale, complète, a lieu entre juin et octobre. Dès le mois d’août le capuchon noir a
disparu. La mue prénuptiale est partielle, et concerne la tête et le corps, quelques couvertures internes et une ou
deux rémiges secondaires. Elle a lieu entre janvier et mars-avril. Dès février, l’adulte acquiert son capuchon. La
mue postjuvénile est partielle et concerne la tête et le corps. Elle se déroule entre août et octobre ou novembre.
Les mues ultérieures suivent la séquence de celle de l’adulte [bg7]. Le cri de la mouette mélanocéphale est le
plus souvent un peu guttural et plaintif, montant puis descendant (JCR, CD2/pl.66). Longueur totale du corps :
37 à 40 cm. Poids : 220-380 g. La mouette rieuse L. ridibundus adulte ressemble un peu à la mélanocéphale. De
taille inférieure, elle est en général moins massive, avec un bec plus fin, de couleur brun rouge, les pattes sont
plus ternes. Le capuchon est brun chocolat et non noir, descendant moins bas sur la nuque. De plus, le bout des
rémiges primaires est marqué de noir et une plage blanche le précède, tranchant un peu sur le dos et le reste des
ailes qui est gris très pâle (et non blanc). Les jeunes sont également plus graciles, moins grisâtres (plus brun
roux).
Photographie F. Leclerc.
Répartition géographique
La mouette mélanocéphale niche uniquement en Europe, de la
France, à l’ouest, jusqu’à la mer Noire (où elle est commune),
notamment en Ukraine. Sur le pourtour méditerranéen, elle niche de
la Camargue à la Turquie et surtout en Italie et en Grèce. Elle est
également présente en nombre limité, dans le nord-est de
l’Espagne, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et l’Europe centrale, et
de manière assez importante aux Pays-Bas [bg13]. L’espèce
hiverne le long du littoral atlantique français (jusque dans la
Manche et la mer du Nord), mais aussi en Méditerranée, en mer
Noire et, en nombre plus limité en Afrique du Nord-Ouest. En
France, l’espèce est nicheuse depuis 1965 et en nombre croissant.
Les principaux bastions sont sur le littoral, en Camargue (Bouches
du Rhône, Gard) et dans l’Hérault, puis dans le Pas-de-Calais et en
Vendée. A l’intérieur des terres, c’est surtout le long de la Loire
(Loiret, Indre-et-Loire et Maine-et-Loire). Ailleurs, elle est plus rare mais s’implante peu à peu en HauteNormandie (Eure), en Ile-de-France (Seine-et-Marne, Yvelines), en Alsace (Bas-Rhin) [bg5]. Plus irrégulière en
Loire-Atlantique, Sarthe et ailleurs. Ses populations présentent des fluctuations interannuelles marquées. Dès la
fin de l’été, de gros contingents d’oiseaux arrivent sur les côtes françaises, notamment sur celles du Nord/Pas-deCalais (oiseaux néerlandais, mais aussi d’Europe centrale et d’Ukraine). De même, un mouvement se fait sentir
le long du littoral méditerranéen. L’hivernage a lieu de la frontière belge à celle de l’Espagne, principalement
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entre Loire et Gironde. Dans le Sud et l’Ouest du pays, une partie des effectifs de l’espèce hiverne en pleine mer,
s’approchant irrégulièrement des côtes [5 ; bg19]. Les groupes atteignant quelques centaines d'individus qui
stationnent sur les côtes ne seraient qu’une petite partie de l’effectif présent plus au large. En Méditerranée,
l’étang de Berre (Bouches-du-Rhône), ainsi que les étangs de Thau et de Bagnas (Hérault) attirent un effectif qui
dépasse 1 000 individus à la mi-janvier [bg41-non publié]. L’effectif hivernal dénombré s’élevait à 4 000
oiseaux au cours de l’hiver 1996-1997 [1], mais il était sans doute sous-estimé du fait même de la distribution
pélagique de l’espèce.
Biologie
Écologie
La mouette mélanocéphale niche sur les ilots de végétation situés sur des marais salants, des lagunes, des
roselières sur les fleuves, ou même dans des milieux artificiels comme les sablières, les digues de béton
(musoirs) ou les bassins de décantation de sucrerie, les stations de lagunage et sur les étangs. Elle niche
fréquemment en colonie mixte avec la mouette rieuse, mais aussi avec les sternes Sterna sp. En hiver, outre son
comportement pélagique, on la rencontre fréquemment sur les plages, les estuaires, dans les ports, en compagnie
d’autres laridés. Elle est rare à cette époque à l’intérieur des terres (fleuves, grands plans d’eau, etc.).
Comportement
Dès la fin de la reproduction, l’espèce se disperse, souvent loin des colonies. Ce mouvement postnuptial débute à
la fin du mois de juin et se poursuit jusqu’en octobre. Fin août, des centaines de migrateurs arrivent sur les côtes
françaises. Des oiseaux d’Europe orientale et d’Ukraine peuvent ensuite se retrouver sur la façade atlantique en
ayant suivi soit cette voie « nordiste » soit, en ayant coupé par le Sud-ouest (et la vallée de la Garonne), en
provenance de Méditerranée, à l’instar du goéland leucophée L. michahellis. L’espèce est grégaire en toute
saison, en dortoir comme sur les sites de reproduction (en mer, comme dans les champs ou les labours). La
migration de retour est décelable dès le mois de février, mais elle bat son plein en mars et se prolonge en avril. A
cette époque, de gros stationnements sont notés du Centre-Ouest à la Basse-Normandie (y compris, en nombre
moindre, en Bretagne) et sur le littoral méditerranéen où des milliers d’oiseaux peuvent se rassembler entre
l’Hérault et les Alpes-Maritimes [bg19]. Ailleurs en Europe, le passage s’échelonne entre début mars et fin mai.
Reproduction et dynamique des populations
L’arrivée sur les colonies se produit en général à partir de la seconde moitié d’avril et en mai, bien que certains
nicheurs précoces puissent le faire dès la fin mars sur le littoral atlantique français [bg5], ainsi que dans le Nord
de la France et même dès la mi mars dans le département de l’Hérault. L’espèce est monogame, mais on ignore
si le couple reste uni d’une année sur l’autre. Les couples peuvent être déjà formés avant l’arrivée sur la colonie.
Ceux-ci paradent alors sur le site de reproduction et établissent le nid à même le sol, souvent dans la végétation
herbacée. Celui-ci consiste en une simple excavation grattée, garnie de débris végétaux et de plumes. Les deux
adultes semblent y participer. Les œufs, crème ou gris pâle marqués de brun noir, déposés en mai et juin, sont au
nombre de trois. Il y a parfois une ponte de remplacement en cas de perte de la première. L’incubation dure de
23 à 25 jours et les deux adultes se relaient pour cette tâche. Les jeunes nidifuges naissent simultanément. Ils
sont nourris par le mâle et la femelle. L’envol se produit entre le 35 et le 40 jour. Les jeunes sont très vite
indépendants. Le succès de reproduction est très variable, parfois très bas (ne dépassant pas 2 % dans certains
cas). En Camargue, la productivité moyenne mesurée entre 1993 et 2000 est de 1 à 1,5 jeune à l’envol par couple
[bg5]. L’âge de la première reproduction intervient à trois ans, parfois à deux [bg7], notamment dans les colonies
nouvelles, semble-t-il [11]. L’espèce peut atteindre l’âge de 15 ans (reprise de bague), mais probablement plus
en réalité.
e
e
Régime alimentaire
Pendant la période de reproduction, l’espèce se nourrit essentiellement d’insectes terrestres ou aquatiques. Ainsi,
la mise en eau des rizières en Camargue à la fin avril procure des terrains d’alimentation très recherchés où de
nombreux invertébrés sortent de leur léthargie. En période internuptiale, cette mouette est plus éclectique. Elle se
nourrit alors de petits poissons, de mollusques divers, de gastéropodes, et dans les champs, de vers de terre, de
larves de coléoptères, voire de petits rongeurs. De même en Europe de l’Est, elle se nourrit parfois abondamment
d’orthoptères.
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État des populations et tendances d’évolution des effectifs
L’espèce n’est pas menacée à l’échelle mondiale. Son statut de conservation est jugé « favorable » [bg2].
L’effectif total est évalué entre 120 000 et 320 000 couples, ce qui dénote une certaine imprécision des effectifs,
dû à l'approximation concernant le bastion de l’espèce – l’Ukraine – où la population est estimée entre 100 000
et 300 000 couples. Ailleurs, les pays qui accueillent les plus forts effectifs sont la Russie (3 000 à 10 000
couples), la Turquie (4 900 à 5 500), la France (environ 2 000), l’Italie (1 980), la Belgique (1 450) et la Grèce (1
000 à 1 350). Les autres pays hébergent moins de 1 000 couples. La population totale, bien qu’en augmentation
dans plusieurs pays au cours des années 1990-2000, est considérée comme stable, du fait de la stabilité de ses
effectifs ukrainiens.
En France, l’espèce est considérée comme « rare » [bg53]. Elle a niché pour la première fois en Camargue en
1965. Elle est depuis en constante augmentation avec 129-133 couples en 1989, 890-904 couples en 1997, 1 5561 563 en 1999, tandis qu’en 2000, l’effectif national est estimé à 2 175- 2 195 couples [bg5]. Depuis ce dernier
recensement national, les effectifs ont crû dans plusieurs régions (Pays de la Loire, Nord/Pas-de-Calais, Ile-deFrance, Picardie, Haute-Normandie, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Languedoc-Roussillon, etc.), mais baissé
fortement en Camargue, si bien que la population en 2004 était évaluée à un peu plus de 2 000 couples [bg52].
Cette augmentation a été mise sur le compte d’un effondrement supposé des effectifs ukrainiens et de leur
redistribution [7 ; bg53], mais cet effondrement ne semble pas confirmé [bg2].
La population hivernante est probablement en augmentation, comme en témoignent les observations en Bretagne
où l’espèce est aujourd’hui régulière à cette saison. Il est néanmoins difficile d’avancer un effectif précis, vu le
comportement en partie pélagique de l’espèce en hiver. Depuis 2000, entre 2 700 et 6 550 oiseaux ont été
dénombrés sur les côtes à la mi-janvier avec parfois des rassemblements de plus de 4 000 individus comme sur le
port de Sète [bg41-non publié ; P. CRAMM, comm. pers.].
Population normande
C’est en 1999 que le premier cas de reproduction de mouette mélanocéphale est avéré en Normandie (Réserve de
la Grande Noé, à Poses, 27) [2]. Depuis 1999, les effectifs ont régulièrement crû pour atteindre 143 couples en
2006. Le second site de reproduction normand se situe sur la tourbière de Baupte (Carte 19) dans les marais de
Carentan (50), mais la reproduction sur ce site est plus épisodique que sur la Grande Noé.
Carte 19 : Répartition normande de mouette mélanocéphale nicheuse en 2006.
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Carte 20 : Répartition normande de mouette mélanocéphale hivernante.
Utilisation spatio-temporelle de la ZPS
La ZPS accueille l’espèce en période internuptiale avec un nombre maximal d’individus lors du passage
postnuptial. L’espèce est présente sur le site de mi-juin à début avril. Elle exploite l’estran (platier, zones
sableuses) ainsi que le plateau sommital cultivé de l’ensemble de la ZPS avec une concentration de la quasitotalité de l’effectif à l’ouest du secteur de Cricqueville entre le Moulin de Cricqueville et le Pont du Hâble
(81 % des effectifs observés). Bien que situé en dehors du périmètre de la ZPS, l’estran du Pont du Hâble, qui
correspond au débouché en mer de la rivière du Véret, est particulièrement attractif pour les mouettes
mélanocéphales qui s’y regroupent par centaines pour s’alimenter, se toiletter et se reposer. Étant donné
l’importance de ce secteur pour ses capacités d’accueil, nous proposons une extension du périmètre de la ZPS
vers ce secteur (voir Tome II : Proposition d’extension de la ZPS). Cette extension sera d’autant plus bénéfique
qu’elle profitera à d’autres espèces de Laridés, dont la mouette tridactyle, pour certaines activités de leur cycle
biologique quotidien (toilette, repos,…). À l’extrémité orientale de la ZPS, le secteur de Vierville-sur-Mer et sa
plage est également fréquenté par l’espèce surtout en dehors de la période touristique [10].
janv févr mars
avr
mai
juin
juil
août sept
oct
nov
déc
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Évolution de la population internuptiale de la ZPS
Les effectifs présentés (Figure 10) correspondent aux recensements du secteur du Pont du Hâble. Le nombre
important d’individus porteurs de bagues codées nous renseigne sur l’origine des oiseaux présents sur le site,
l’essentiel de l’effectif provenant des colonies belges de la basse Vallée de l’Escaut ainsi que du littoral français
du Nord-Pas-de-Calais. L’évolution des effectifs hivernants met en évidence deux réductions de moitié des
effectifs hivernants : entre 2004 et 2006 et de 2007 à 2008, depuis ces effectifs semblent se stabiliser.
700
600
500
400
300
200
100
0
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Années
Effectif postnuptial
Effectif hivernant
Figure 10 : Effectifs postnuptiaux et hivernants de mouette mélanocéphale sur la ZPS de 2004 à 2010.
Évaluation de la population hivernante de la ZPS
Avec entre 92 et 408 individus hivernants, la ZPS accueille entre 1,15 % et 6,18 % des effectifs hivernants
français (Tableau XXVI). La ZPS constitue donc un site d’importance nationale pour l’espèce en hivernage.
Notons que la Normandie héberge au minimum un quart des effectifs hivernants nationaux.
Tableau XXVI : Évaluation de la population hivernante de mouette mélanocéphale sur la ZPS.
% de la population
Population
nationale
et régionale Évaluation
Population
ZPS
Min.
Max.
Min.
Max
ZPS (2004-2009)
92
408
1,15
6,18
Normandie (2000)
2 000
2 500
3,68
20,4
B-C
France (2004-2005)
6 600
8 000
Europe (« 2000 »)
12 000
?
Menaces potentielles et propositions de gestion
Il n’y a pas de menace directe sur cette mouette par ailleurs protégée. Les menaces indirectes sont liées aux
milieux qu’elle fréquente. En Camargue, la disponibilité des sites de reproduction peut être un facteur limitant
son expansion. Le faible nombre des colonies dans cette région accroît bien entendu la vulnérabilité de la
mouette mélanocéphale en période de reproduction [7 ; 8]. De plus, les meilleurs ilots sont fréquemment occupés
par le goéland leucophée [bg53]. Par ailleurs, le piétinement des colonies soit par le bétail comme cela est arrivé
au moins une fois au Platier d’Oye, Pas-de-Calais, soit par des sangliers Sus scrofa en Picardie en 2005 [C.
DUPONCHEEL, comm. pers.], peut anéantir totalement une colonie. Sur la Loire enfin, les crues de fin de
printemps peuvent faire disparaitre en quelques heures une colonie entière, en même temps que celles d’autres
espèces (mouette rieuse, sternes pierregarin et naine). Le point essentiel pour le maintien et l’accroissement des
populations est la pérennité des sites de reproduction. En Camargue, ce n’est pas tant le dérangement humain que
le manque d’ilots qui fait problème. Il a donc été nécessaire d’y créer de nouveaux ilots pour attirer les nicheurs.
Des expériences dans ce sens ont été menées sur place [voir PIN & SADOUL – site Internet :
http://www.tourduvalat.org/news_137.htm]. Ces auteurs signalent également les problèmes liés à l’occupation
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des sites de nidification potentiels par le goéland leucophée. La gestion devrait envisager de limiter l’expansion
de ces colonies ou d’empêcher leur installation, avec des méthodes adaptées, afin de favoriser la reproduction
des laro-limicoles patrimoniaux. S’il y a peu de choses possibles à entreprendre sur les ilots des fleuves comme
la Loire, on peut en revanche pérenniser les sites de reproduction des lagunes ou des marais arrière-littoraux, en
assurant à ces milieux une capacité d’accueil optimal. Cela n’est pas toujours le cas, y compris sur des réserves
naturelles. Si les ilots n’y sont pas entretenus et/ou aménagés en période internuptiale, ils ne sont plus favorables
à la reproduction, en raison de l’érosion des berges ou du développement non contrôlé de la végétation. Sur
certains sites privés, artificiels, comme les bassins de décantation de sucrerie ou les sablières, la gestion peut être
menée à bien grâce à une coopération avec les propriétaires des sites, comme c’est le cas dans la Réserve de la
Grande Noé (Haute-Normandie). Quand ces mesures sont réalisées, l’accroissement des effectifs nicheurs se fait
en général rapidement sentir.
Le dérangement humain occasionné par les utilisateurs de l’estran (pêcheurs à pied, estivants, promeneurs), peut
affecter l’espèce sur la ZPS. La systématisation des recensements au dortoir, un suivi des déplacements des
oiseaux concernés et une localisation des sites d’alimentation seraient particulièrement utiles.
Études et recherches à développer
L’espèce est relativement bien suivie en France. Ses effectifs nicheurs sont régulièrement recensés [bg56]. Il est
nécessaire de maintenir les suivis de la population nicheuse française afin de préciser son dynamisme spatial et
numérique. Les effectifs hivernants font l’objet de recensements exhaustifs irréguliers (les derniers en 1996/1997
et 2004/2005, en cours d’analyse). Des recensements locaux ou régionaux permettent de suivre localement
l’évolution des effectifs, comme c’est le cas pour les sites comptés à la mi-janvier où une coordination mensuelle
permettrait de mieux cerner la population de passage. Un programme de marquage coloré international a été mis
en place depuis plus de dix ans et permet de suivre les déplacements de l’espèce dans toute l’Europe de l’Ouest,
en Europe centrale et en Ukraine. Il a permis également de constater un brassage important des individus qui
peuvent nicher loin de leur lieu de naissance [3]. Le programme est relayé en France depuis plusieurs années et
les observations d'oiseaux marqués de codes colorés sont nombreuses [5]. Les milliers de données récoltées n'ont
pas encore fait l'objet d'une analyse approfondie, comme cela a été réalisé outre-Manche [2].
Bibliographie
1. CREAU, Y. & DUBOIS, P.J., 1997. Recensement des laridés hivernant en France. Hiver 1996/97. Ornithos
4(4): 174-183.
2. DEMONGIN, L., in DEBOUT, G., 2000. EPSION 2000. État des principaux sites ornithologiques normands,
septembre 1999 à août 2000. GONm. 56 p.
3. HENSON, R., 2004. Colour-ringed Mediterranean Gulls at Folkestone 1998-2002. Kent Bird Report 2001
50: 165-178.
4. MEININGER, P.L. & FLAMANT, R., 1999. Breeding populations of Mediterranean Gull in the Netherlands
and Belgium. In MEININGER, P.L., HOOGENDOORN, W., FLAMANT, R. & RAEVEL, P. (Eds). Proceedings of the 1st International Mediterranean Gull Meeting, Le Portel, Pas-de-Calais, France. 4-7th
September 1998. 47-54 p.
5. MISIEK, P., 1992. La Mouette mélanocéphale Larus melanocephalus sur le littoral méditerranéen français en
période de migration. Faune de Provence 13: 57-69.
6. RAEVEL, P. & DUPONCHEEL, C., 2001. Premiers résultats du programme français de marquage coloré de
la Mouette mélanocéphale Larus melanocephalus. Communication orale au 26e Colloque Francophone
d’Ornithologie, Limoges, 21-22 avril 2001
7. RUDENKO, A.G., 1996. Present status of gulls and terns nesting in the Black Sea Biosphere Reserve.
Colonial Waterbirds 19 (Special publication 1) : 41-45.
8. SADOUL, N., 1996. Dynamique spatiale et temporelle des colonies de charadriiformes dans les salins de
Camargue: implications pour la conservation. Thèse Université Montpellier II. 161 p.
9. SADOUL, N., 1998. Expansion des Laridés en Camargue : population en bonne santé ou dysfonctionnement?
Nos Oiseaux 45 (Suppl. 2) : 83-86.
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
10. VIMARD, G., PURENNE, R., et BINARD, R., 2008. Diagnostic ornithologique de la Zone de Protection
Spéciale FR2510099 « Falaise du Bessin Occidental ». GONm à la demande de la DIREN Basse-Normandie. 47
p.
11. YESOU, P., 1997. Nidification de la Mouette mélanocéphale Larus melanocephalus en France, 1965-1996.
Ornithos 4: 54-62.
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Mouette pygmée Larus minutus (A117)
Ordre : Charadriiforme
Famille : Laridés
Statut : Espèce protégée en France (arrêté modifié du 17/04/81) et inscrite à l’annexe I de la Directive « Oiseaux
».
Description et identification de l'espèce
La mouette pygmée est la plus petite de toutes les espèces de mouettes et de
goélands : ses dimensions sont inférieures d’environ 30 % à celles de la
mouette rieuse Larus ridibundus. Le plumage des oiseaux adultes est très
largement gris, à l’exception du dessous de l’aile noir bordé de blanc, et de la
tête, encapuchonnée de noir au printemps et en début d’été. Avec la mue qui
suit la reproduction, la tête devient presque blanche, marquée d’une petite
calotte noirâtre et d’une tache de même teinte en arrière de l’œil. Les pattes sont
rouge vif. Le bec, d’un brun rougeâtre très foncé, parait souvent noir.
Les mâles et les femelles sont semblables mais les jeunes oiseaux ont un plumage différent : leur tête est comme
celle des adultes après la reproduction, le dessous de l’aile est blanc, le dessus de l’aile blanc est marqué de
larges bandes noires dessinant un W, et la pointe de la queue est bordée de noir. Au fil des mues, leur plumage se
rapproche de celui des adultes, et les oiseaux âgés de deux ans sont presque indiscernables de leurs aînés, si ce
n’est par le noir moins prononcé sur le dessous de l’aile et, souvent, par un peu de noir à la pointe des ailes.
Longueur totale du corps : 25 à 30 cm. Poids : 90 à 120 g. La mouette pygmée diffère nettement des autres
espèces de mouettes par sa petite taille. En l’absence de comparaison directe, le dessin du dessous de l’aile, noir
bordé de blanc, permet d’identifier aisément les mouettes pygmées adultes car aucune autre espèce ne possède
un tel plumage. La ressemblance des jeunes oiseaux est grande avec les jeunes mouettes tridactyles Rissa
tridactyla qui présentent également un W noir sur les ailes, mais se distingue par un demi-collier noir bien
visible et par une taille supérieure. Des similitudes existent également avec la mouette de Sabine Larus sabini ou
la mouette de Bonaparte Larus philadelphia (le cas s’est produit à Ouessant [J.J. BLANCHON, LPO, comm.
pers.]) mais ces espèces sont rares et il convient alors de recourir à un bon ouvrage d’identification [par exemple
bg48].
Photographie F. Leclerc.
Répartition géographique
Les mouettes pygmées nichent sur des marais et plan d’eau
douce, depuis l’Europe occidentale (quelques couples aux PaysBas, populations plus importantes autour de la Baltique et plus à
l’est) jusqu’en Sibérie centrale, et marginalement (quelques
couples) en Amérique du Nord. Après la reproduction, ces
oiseaux migrent vers les côtes et hivernent pour la plupart en mer.
Les principaux regroupements se forment en mer Caspienne, en
Méditerranée, en mer du Nord, en Manche occidentale, en mer
d’Irlande et dans le golfe de Gascogne. Certains individus
traversent l’Atlantique pour hiverner de Terre-Neuve au Nord-Est
des États-Unis, et sur les Grands Lacs. Plus rarement, des
mouettes pygmées se déplacent très au sud, atteignant les Açores
et le Sénégal. En France, la mouette pygmée s’observe
essentiellement en migration. Lors de son retour sur ses sites
d’hivernage (fin juillet à fin novembre), on la rencontre assez
régulièrement de la frontière belge à l’embouchure de la Manche,
avec parfois plus de 1 000 oiseaux passant sur un site en l’espace
d’une journée. À cette même période, l’espèce est régulière mais en faible nombre tant dans les terres que dans
les eaux françaises de la Méditerranée. C’est au passage prénuptial (février à mai) que l’espèce est la plus
abondante et la plus largement répartie, tant le long de la Méditerranée que de l’Atlantique et de la Manche,
parfois en groupes de plusieurs milliers. À cette saison, l’espèce se montre également plus abondante (parfois par
centaines) sur les zones humides de la vallée du Rhône et de l’est de la France [1 ; 5 ; bg19]. En hiver, l’espèce
tend à se tenir au large, et les zones qu’elle fréquente alors ne sont pas précisément connues. Des groupes
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d’oiseaux, parfois par centaines, plus rarement par milliers, se rapprochent toutefois de la côte lors de tempêtes
hivernales : ceci indique que l’entrée de la Manche et le golfe de Gascogne sont des secteurs régulièrement
fréquentés par les mouettes pygmées à cette saison.
Il semble que les oiseaux qui migrent par la Manche et hivernent en Atlantique appartiennent à la population qui
niche de la Baltique au nord de la Russie, alors que ceux qui migrent en fin d’hiver et au printemps le long des
côtes méditerranéennes et dans l’est du pays nichent probablement plus au sud, en Biélorussie ou en Russie
centrale. Exceptionnellement, la mouette pygmée a tenté de nicher en France, sur le lac de Grand-Lieu en LoireAtlantique, mais elle ne s’y est pas implantée [bg5].
Biologie
Écologie
La mouette pygmée niche sur la végétation aquatique au sein de grandes zones humides d’eau douce, plus
rarement sur des bancs de sable. Elle se nourrit à proximité des sites de nidification. En migration, l’espèce se
déplace le long des côtes et affectionne les milieux lagunaires, qu’il s’agisse de grandes lagunes naturelles
saumâtres, ou de milieux artificiels : salines, bassins d’épuration. Plus rarement, elle peut stationner en cours de
migration sur tout type de milieu humide à l’intérieur des terres. Lors de leur hivernage en mer, ces mouettes se
tiennent généralement au large, alternant prospections alimentaires en vol et repos sur l’eau. Poussées vers les
côtes par les tempêtes, elles cherchent à rejoindre rapidement le large, ne se reposant guère dans les ports abrités.
Comportements
Les mouettes pygmées sont très grégaires, se regroupant parfois en bandes de plusieurs milliers d’individus. À la
recherche de nourriture, elles volettent à faible hauteur au-dessus de l’eau et effectuent de brefs plongeons quand
elles capturent du plancton, des petits poissons ou des insectes émergeants en surface. Alternativement, elles
forment des carrousels aériens quand elles chassent des concentrations d’insectes en vol, parfois à plusieurs
dizaines de mètres d’altitude. Il arrive que ces oiseaux s’alimentent derrière des chalutiers, ou au déversoir
d’eaux usées.
Reproduction et dynamique de population
L’installation sur les sites de nidification se fait en avril-mai. La mouette pygmée forme des colonies et s’installe
souvent en compagnie de mouettes rieuses ou de guifettes Chlidonias sp., sur la végétation émergée basse
(nénuphars, cariçaie, etc.) de plans d’eau douce peu profonds. Le nid est constitué d’herbes, de fragments de tige
de roseau, de feuilles diverses. La ponte compte deux ou trois œufs, l’incubation dure 23 à 25 jours, et le jeune
s’envole environ trois semaines après l’éclosion. Les oiseaux quittent alors rapidement les sites de nidification
pour entamer leur migration vers le milieu marin. La dynamique de population de l’espèce n’a pas été étudiée.
Régime alimentaire
Sur les plans d’eau douce ou saumâtre qu’elle fréquente en reproduction puis en migration, la mouette pygmée
se nourrit essentiellement d’invertébrés divers : libellules et demoiselles, phryganes, hémiptères, hyménoptères,
diptères (dont fréquemment des chironomidés, sous forme de larves et d’imagos), coléoptères, et d’autres
invertébrés aquatiques. Également des sauterelles et criquets, des vers aquatiques, de petits crustacés, des
mollusques, de petits poissons. Son régime alimentaire est quasiment inconnu durant l’hivernage en mer :
probablement du macro-plancton flottant en surface et des petits poissons.
État des populations et tendances d’évolution des effectifs
L’effectif mondial de l’espèce est inconnu. La taille de la population nichant en Europe est probablement
comprise entre 22 000 et 58 000 couples, ou au moins 66 000 à 174 000 individus [2]. Il est par ailleurs possible
que des oiseaux nichant à l’est de l’Oural hivernent dans les eaux européennes. La population nicheuse d’Europe
a subi un déclin modéré entre les années 1970 et 1990, mais la tendance est maintenant à l’augmentation [2] ou à
la stabilité [bg17]. La population n’ayant probablement pas encore retrouvé le niveau précédant le déclin, le
statut de l’espèce est considéré provisoirement comme « en déclin » [2].
Les migrations et l’hivernage de la mouette pygmée en France ne sont sans doute pas marginaux (présence
probable de milliers d’oiseaux en mer), mais les effectifs comme les tendances restent inconnus. L’espèce est
considérée comme vulnérable en France [bg53]. Citons toutefois un minimum de 250 hivernants sur la période
2004-2005 [4].
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Population normande et contribution de la ZPS
En Normandie, l’espèce n’est présente qu’en période internuptiale, les effectifs hivernants sont mal connus. Au
cours de l’enquête, relative aux laridés hivernant en France, menée en 1996-1997, 316 mouettes pygmées avaient
été recensées pour la Normandie [3], la très grande majorité d’entre elles (234) étant notée sur le littoral du
Calvados (Carte 21).
Carte 21 : Répartition normande de mouette pygmée hivernante.
Utilisation spatio-temporelle du site
La mouette pygmée exploite exclusivement les eaux de la zone marine de la ZPS pour l’alimentation et le repos.
Elle est surtout présente lors de la migration postnuptiale de mi-septembre à mi-décembre, avec le passage de
plusieurs milliers d’individus, et durant l’hivernage. La carte de répartition spatio-temporelle des effectifs, pour
cette espèce qui fréquente l’ensemble de la zone marine de la ZPS, n’a pas été réalisée [6].
janv févr mars
avr
mai
juin
juil
août sept
oct
nov
déc
Évolution de la population hivernante du site
L’effectif hivernant, bien qu’atteignant un niveau national avec les chiffres connus, représente moins de dix
oiseaux dénombrés chaque année en janvier mais il correspond à une prospection très partielle de la zone marine
à partir de la côte. Des suivis plus poussés en période hivernale et au large de la ZPS devront être envisagés afin
de mieux connaître la fréquentation du site par cette espèce de l’Annexe I.
Évaluation de la population hivernante de la ZPS
Avec entre 5 et 7 individus hivernants, la ZPS accueille entre 2 % et 2,8 % de la population nationale hivernante
(Tableau XXVII). Toutefois, ces chiffres doivent être pris avec précaution en raison d’une sous estimation
certaine des effectifs nationaux hivernants.
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Tableau XXVII : Évaluation de la population hivernante de mouette pygmée sur la ZPS.
% de la population
Population
nationale et régionale Évaluation
Population
ZPS
Min.
Max.
Min.
Max
ZPS (2004-2011)
5
7
2
2,8
Normandie (1996-1997)
?
316
1,58
2,2+
B
France (2004-2005)
250
?
Europe (« 2000 »)
12 000
?
Menaces potentielles et propositions de gestion
La principale menace que l’espèce pourrait encourir sur le territoire français parait être l’appauvrissement de
l’offre alimentaire sur les sites qu’elle fréquente. Un tel appauvrissement pourrait résulter du processus global de
dégradation et pollution des milieux aquatiques. Cette espèce est aussi vulnérable aux marées noires [bg53].
Aucune mesure de gestion spécifique n’est préconisée pour la sauvegarde de la mouette pygmée. Mais toute
action entreprise en faveur de la conservation ou de la restauration des zones humides qu’elle fréquente pourrait
avoir des répercussions positives pour l’espèce, de même que les mesures prises en faveur d’espèces comme la
mouette rieuse ou les guifettes, avec lesquelles la mouette pygmée s’associe. La prévention des marées noires, du
déballastage chronique et des rejets en mer constituent un ensemble de mesures à mettre en œuvre
collectivement, qui dépassent le cadre d’action géographique du gestionnaire d’un site car elles nécessitent, entre
autres, des moyens considérables de contrôle de l’état des navires et de leur entretien à quai. Cela passera par un
renforcement de la coordination internationale, notamment en matière de poursuite des contrevenants. Le statut
de conservation de la mouette pygmée n’étant pas préoccupant, il n’est pas prioritaire d’entreprendre des
recherches sur sa biologie. Il convient toutefois d’encourager la réalisation et la publication d’une synthèse
détaillée des données françaises (principaux sites fréquentés, variation d’abondance sur ces sites) afin de
disposer d’une base objective utile au suivi de la situation de cette espèce dans notre pays.
Il n’existe pas de menace identifiée pour cette espèce sur la ZPS mais l’évolution des ressources trophiques de la
zone marine peut influer sur les effectifs migrant et hivernant [6].
Bibliographie
1. ANONYME, 2005. Informations variées sur la Mouette pygmée Larus minutus. Divers média. s.l. n.p.
2. BIRDLIFE INTERNATIONAL, 2004. Birds in Europe : populations estimates, trends and conservation
status. Cambridge, UK : BirdLife International. (BirdLife Conservation Series No.12). 374 p.
3. CREAU, Y., 1998. Les recensements de Laridés au dortoir sur les côtes de la Manche au cours de l’hiver
1996/1997. Le Cormoran, 47 :130-134.
4. DUBOIS, Ph. J. & JIGUET,, F., 2006. Résultat du 3e recensement des laridés hivernant en France (hiver
2004-2005). Ornithos : 13-3 : 146157.
5. RIGAUX, T., 2000. Le passage printanier de la Mouette pygmée Larus minutus sur la façade occidentale de
la France. Ornithos 7 (3): 129-132.
6. VIMARD, G., PURENNE, R., et BINARD, R., 2008. Diagnostic ornithologique de la Zone de Protection
Spéciale FR2510099 « Falaise du Bessin Occidental ». GONm à la demande de la DIREN Basse-Normandie. 47
p.
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Goéland brun Larus fuscus (A183)
Ordre : Charadriiforme
Famille : Laridés
Statut : Espèce protégée en France (article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17/04/81) et inscrite à l’Article 4.2 de la
Directive « Oiseaux ».
Description et identification de l'espèce
Le goéland brun fait partie, comme le goéland argenté, du groupe des «
grands goélands à tête blanche ». Le manteau est gris-noir et le reste du
corps blanc. Chez la sous-espèce graellsii, quasi seule représentée en tant
que reproductrice en France, le gris du manteau est plus foncé que chez le
goéland leucophée (Larus michahellis). L’extrémité des rémiges primaires
noires présente de petites taches blanches. Les pattes sont jaune verdâtre et
le bec jaune avec une tache rouge caractéristique à l’extrémité de la
mandibule inférieure. En période hivernale, la tête et le cou présentent des
stries gris-brun. Le plumage des juvéniles est entièrement brun moucheté, avec des
variations de teintes selon les parties du corps. Le plumage définitif est acquis progressivement au cours des
quatre premières années [15]. L’espèce pratique le vol battu. Ses ailes légèrement plus longues et plus étroites
que celles du goéland argenté (Larus argentatus) lui confèrent une plus grande agilité dans ses déplacements
aériens. Les cris sont variés et puissants (JCR, CD2/pl.73). Longueur totale du corps : 52 à 67 cm. Poids : 700 à
880 g (585-1 000 g). Les mâles sont légèrement plus grands que les femelles.
Le goéland marin, d’allure semblable, se distingue par sa plus grande taille, ses pattes roses et son manteau bien
plus sombre. L’identification des jeunes individus est particulièrement difficile en raison d’une grande similitude
avec ceux du goéland argenté et leucophée même s’ils paraissent un peu plus sombres avec une tête plus claire.
Photographie R. Binard.
Répartition géographique
L’aire de reproduction du goéland brun est européenne. Elle s’étend
sur les côtes de l’Ouest et du Nord de l’Europe, de la mer de Barents à
l’Islande et jusqu’au Portugal vers le sud, avec une implantation
récente aux iles Canaries [18 ; bg7]. En France, l’espèce niche sur le
littoral Manche-Atlantique, du Nord à la Gironde, mais deux
départements, le Finistère et le Morbihan, hébergent à eux seuls, 85 %
des effectifs [bg5]. Quelques cas exceptionnels de reproduction ont
été enregistrés en France continentale (comme par exemple sur une ile
de la Loire) et concernent plus généralement des couples mixtes
constitués d’un goéland brun apparié à un goéland leucophée [bg5].
L’espèce est partiellement migratrice mais l’hivernage en France s’est
fortement développé durant les dernières décennies [5 ; bg19]. Il est
particulièrement important sur le littoral aquitain mais s’est aussi
intensifié ailleurs des Pays de la Loire à la Bretagne et dans le NordPas-de-Calais et en Méditerranée, ainsi qu’en France continentale,
notamment dans le Maine-et-Loire et en Seine-et-Marne [5 ; 14 ;
bg19].
Crédit photographique : R. Binard, adulte de goéland brun.
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Biologie
Écologie
En période de reproduction, l’habitat privilégié du goéland brun est l’ilot bas marin, plat et végétalisé. L’espèce
peut aussi s’installer dans des marais ou des secteurs sans couvert végétal (ilots rocheux, falaises et, plus
récemment, toitures d’immeubles). Pour se nourrir, il fréquente, par ordre décroissant d’importance, la mer
(parfois jusqu’à plus de 80 km des côtes), le littoral et l’intérieur des terres. En hiver, il remonte aussi le cours
des grands fleuves et peut s’observer jusque sur les grands plans d’eau intérieurs.
Comportements
Le goéland brun est une espèce grégaire souvent observée en compagnie d’autres espèces de goélands. Ses
colonies de nidification peuvent être monospécifiques ou mixtes avec celles des goélands argentés, leucophée et
marins (Larus marinus). L’espèce peut aussi nicher en couples isolés ou en colonies lâches. La fertilisation du
milieu par les goélands sur leur site de nidification peut poser problème. Les déjections dégradent la végétation
naturelle, remplacée par une luxuriance de plantes nitrophiles. À Belle-Ile, cette dégradation affecte
particulièrement la lande à bruyère vagabonde Erica vagans, un habitat d’intérêt communautaire [3 ; bg5]. Du
fait de son régime alimentaire, le goéland brun peut également avoir un impact local non négligeable sur
certaines espèces d’oiseaux de mer, comme les sternes. Tout au long de l’année, des oiseaux de tous âges sont
présents sur l’ensemble de l’aire de répartition [bg69]. Néanmoins, les migrateurs se retrouvent en hiver
principalement dans la péninsule ibérique, en majorité en milieu littoral mais aussi en milieu continental où les
effectifs ont nettement augmenté. Certains individus gagnent le Nord-Ouest de l’Afrique voire le golfe de
Guinée [9 ; bg69]. Cette phase de dispersion débute dès la fin du mois de juillet. Les plus jeunes individus
tendent à se disperser plus loin que les adultes. Le retour sur les sites de nidification débute dès janvier en
Bretagne.
Reproduction et dynamique de population
Les goélands bruns s’installent en général dans des zones plus abritées par la végétation que les goélands
argentés [4]. Le nid, au sol, est principalement constitué de végétaux. La ponte de un à trois œufs débute à la miavril mais, en Bretagne par exemple, elle est un peu plus tardive (de l’ordre d’une semaine en moyenne) que
celle des goélands argentés et marins [12]. L’incubation dure quatre semaines. Les jeunes sont nourris de proies
d’origine principalement marine (en majorité des poissons mais aussi des invertébrés), que les parents leur
régurgitent au sol. Leur envol a lieu vers l’âge de six à huit semaines. En cas d’échec, une ponte de
remplacement peut être effectuée. La maturité sexuelle est atteinte à l’âge de quatre ans (trois à six ans). La
longévité maximale connue grâce aux données de baguage est de 32 ans [bg60].
Régime alimentaire
Le goéland brun est omnivore. C’est un prédateur se nourrissant aussi bien de vertébrés (poissons, poussins
d’oiseaux de toutes espèces…) que d’invertébrés (crustacés, mollusques, vers marins, vers de terre, insectes…),
voire de végétaux (tournesol). Il exploite aussi les rejets de pêche. S’alimentant plus loin en mer que le goéland
argenté, on l’observe beaucoup moins fréquemment que ce dernier sur les décharges [10 ; 11 ; bg7].
État des populations et tendances d’évolution des effectifs
La population mondiale, entièrement européenne, a été récemment estimée à 267 000-316 000 couples, dont
179 000 pour la seule sous-espèce graellsii, avec une tendance à l’augmentation dans la majorité des pays
concernés [bg46]. Aussi, le statut de conservation est-il indiqué comme favorable en Europe [bg2]. Il en est de
même en France [bg53] où la population a enregistré une croissance continue à partir du milieu du XXe siècle,
passant d’environ un millier de couples en 1955 à 23 000 couples environ à la fin des années 1980. Les
recensements réalisés fin des années 1990 montrent une stabilisation de l’effectif à ce niveau avec cependant une
diminution sur quelques secteurs de reproduction de Normandie et de Bretagne [bg5].
La population française représente actuellement environ 8 % de la population mondiale (13 % pour la sousespèce graellsii). Le goéland brun a suivi le goéland argenté dans son implantation en milieu urbain où le
premier cas a été signalé en France à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) en 1980 [2]. Depuis lors, ce comportement
s’est développé et concernait 2 % de la population française à la fin des années 1990, soit 400 couples environ
répartis dans une trentaine de villes toujours sur notre façade atlantique [bg5]. La ville la plus continentale où la
reproduction a été prouvée à ce jour est Paris. L’effectif hivernant en France totalisait probablement plus de 120
000 individus à la fin des années 1990 [5 ; bg19]. L’enquête Laridés hivernants 2004 donne un effectif de
seulement 55 000 individus dont 24 000 en Aquitaine et 13 000 en Pays de Loire [8].
- 217 DOCOB – site Natura 2000 : « ZPS Falaise du Bessin Occidental » - GONm 2010.
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Population normande
La population normande de goéland brun est estimée en 2003-2004 à environ 1 000 couples [6]. Le tableau
suivant (Tableau XXVIII) montre jusque dans les années 2000 (dernier recensement des oiseaux marins
nicheurs en 1997-1998, [6]) les évolutions divergentes entre les principales colonies. Les recensements annuels
sur les réserves du GONm permettent de retracer les évolutions numériques plus récentes. Le déclin se poursuit
sur St Marcouf, dans le Bessin, et sur le littoral cauchois, les effectifs nicheurs sont en voie de stabilisation sur
Tombelaine, Chausey et dans les villes, alors qu’ils sont en nette augmentation sur Tatihou, devenue la première
colonie normande avec environ 600 couples nicheurs, bien qu’un recul brutal ait été constaté en 2006 [1].
Carte 22 : Répartition normande de goéland brun nicheur.
Tableau XXVIII : Évolution du nombre de couple de goéland brun normand.
Nombre de couples
1978-1979 1987-1988 1997-1998
Tombelaine
2
5
15
Chausey
28
87
138
Flamanville
0
2
14
Cherbourg rade & port
40
12+
2
Cherbourg ville
0
>40+
23 à 51
Tatihou
0
123
170
Saint-Marcouf
1 200
247
74
Falaise du Bessin
34
36
17
Caen
0
0
16
Estuaire de la Seine
2
1
0
Le Havre
0
3
9
Littoral cauchois
2
26
38 à 42
Total
1 280
554
515 à 549
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Carte 23 : Répartition des effectifs de goéland brun nicheur sur la ZPS de 2004 à 2009.
Utilisation spatio-temporelle de la ZPS
L’espèce est potentiellement présente toute l’année sur la ZPS.
janv févr mars
avr
mai
juin
juil
août sept
oct
nov
déc
NB : La période critique pour l’espèce (ponte, incubation, élevage…) figure en hachuré.
Évolution de la population nicheuse de la ZPS
Comme pour le goéland argenté, la population nicheuse de goéland brun montre un important déclin de 2004 à
2006-2007 avec un effectif réduit de plus de moitié en trois ans (Figure 11). Après deux années comparables en
2006 et 2007, le nombre de couples en 2008 et en 2009 est équivalent à ceux de 2004 et 2005. Toutefois depuis
une trentaine d’années, la tendance générale est à la baisse, avec des effectifs nicheurs passant d’une trentaine de
couples (voire plus) dans les années 1980-90 à seulement une dizaine (voire moins) ces dernières années.
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Figure 11 : Évolution du nombre de couples de goéland brun sur la ZPS de 2004 à 2011.
Évaluation de la population nicheuse de la ZPS
Sur la ZPS, ce sont entre 2 et 9 couples qui ont été recensés sur la période 2004-2011, cet effectif représente
moins de 1 % de l’effectif régional et au maximum 0,04 % de l’effectif national (Tableau XXIX).
Tableau XXIX : Évaluation de la population nicheuse de goéland brun sur la ZPS.
% de la population
Population
nationale et régionale Évaluation
Population
ZPS
Min.
Max.
Min.
Max
ZPS (2004-2011)
2
9
0,01
0,04
Normandie (1997-1999)
1 350
0,14
0,66
D
France (1997-1999)
22 365
22 937
Europe (« 2000 »)
300 000 350 000
Menaces potentielles et propositions de gestion
Si l’impact du goéland marin sur le déclin de certaines colonies de goélands bruns est avéré [13], d’autres
facteurs ont un effet négatif sur l’évolution numérique de l’espèce. Ainsi, une modification des pratiques de
pêche ou une réduction des rejets de pêche pourraient engendrer une baisse des ressources alimentaires
disponibles et contribuer à la diminution des effectifs [16 ; bg46]. Par ailleurs, les opérations de régulation des
populations de goélands argentés (éradication d’adultes, stérilisation d’œufs), menées tant en milieu naturel
qu’en milieu urbain, peuvent avoir un effet négatif sur les goélands bruns quand elles sont pratiquées dans des
colonies mixtes. Le dérangement occasionné par ces opérations de régulation et les risques de confusion entre
goéland bruns et argentés génèrent un impact inévitable sur cette espèce intégralement protégée par la loi.
Aucune mesure de gestion particulière n’est actuellement à envisager mais, devant les menaces de dégradation
excessive de certains milieux, particulièrement insulaires, et des nuisances urbaines, cette situation d’attente
pourrait évoluer dans les années qui viennent. Cela dépendra, bien évidemment, des évolutions numériques
futures des colonies de goélands bruns implantées sur ces milieux.
Études et recherches à développer
Compte tenu du statut de protection intégrale de l’espèce, il est important de suivre le développement de son
implantation en milieu urbain, tant au plan géographique que numérique. L’écologie alimentaire serait également
à étudier plus en détail, notamment sur nos côtes occidentales, pour mieux comprendre les évolutions
démographiques récentes [17], tout comme les relations interspécifiques avec les goélands marins et argentés
(prédation et compétition spatiale). Le développement de l’implantation des goélands bruns à dos noir (type «
hollandais » ou intermedius) en France [7] mérite également d’être suivi.
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Bibliographie
1. BINARD, R. & DEBOUT, G., 2007. ERG 2006. État des réserves du GONm. Septembre 2005 à août 2006.
GONm. 125 p.
2. CADIOU, B., 1997. La reproduction des goélands en milieu urbain : historique et situation actuelle en
France. Alauda 65: 209-227.
3. CADIOU, B., 2002. Oiseaux marins nicheurs de Bretagne. Les Cahiers naturalistes de Bretagne N°4. Conseil
Régional de Bretagne. Éditions Biotope, Mèze. 135 p.
4. CALLADINE, J., 1997. A comparison of Herring Gull Larus argentatus and Lesser black-backed Gull Larus
fuscus nest sites: their characteristics and relationship with breeding success. Bird Study 44: 318-326.
5. CREAU, Y. & DUBOIS, P.J., 1997. Recensement des laridés hivernant en France. Hiver 1996/97. Ornithos 4
(4) : 174-183.
6. DEBOUT, G., coord. 2009. Atlas des oiseaux nicheurs de Normandie. 2003-2005. Le Cormoran, 17 (1-2) :
448 p.
7. DUBOIS, P.J., 2002. Origines diverses de la récente population nicheuse de Goélands bruns Larus fuscus
dans le Nord-Pas-de-Calais. Ornithos 9: 219-221.
8. DUBOIS, P.J. & JIGUET, F., 2006. Résultats du 3ème recensement des Laridés hivernants en France (hiver
2004-2005). Ornithos 13(3): 146-157.
9. GALVAN, I., MARCHAMALO, J., BAKKEN, V. & TRAVERSO, J.M., 2003. The origin of Lesser Blackbacked Gulls Larus fuscus wintering in central Iberia. Ringing & Migration 21: 209-214.
10. GÖTMARK, F., 1984. Food and foraging in five European Larus gulls in the breeding season: a
comparative review. Ornis Fennica 61: 9-18.
11. KUBETZKI, U. & GARTHE, S., 2003. Distribution, diet and habitat selection by fours sympatrically
breeding gull species in the south-eastern North Sea. Marine Biology 143: 199-207.
12. LINARD, J.C., 1990. Notes sur la reproduction des trois espèces de goélands (Larus argentatus, Larus
fuscus, Larus marinus) à Banneg en 1989. Ar Vran 1: 3-13.
13. LINARD, J.C. & MONNAT, J.Y., 1990. Fonctionnement d’une population de goélands marins. Relations
avec les populations de Goélands argentés et bruns. Rapport SEPNB / SRETIE / MER. 106 p.
14. MOURGAUD, G., 1998. Hivernage du Goéland brun Larus fuscus en Maine-et-Loire au cours des années
quatre-vingt-dix. Crex 3 (73-78).
15. OLSEN, K.M. & LARSSON, H., 2004. Gulls of Europe, Asia and North America. Christopher Helm,
London. 608 p.
16. PERRINS, C.M. & SMITH, S.B., 2000. The breeding Larus gulls on Skomer Island National Nature
Reserve. Atlantic Seabirds 2 : 195-210.
17. SPAANS, A.L., BUKACIŃSKA, M., BUKACIŃSKI, D. & VAN SWELM, N.D, 1994. The relationship
between food supply, reproductive parameters and population dynamics in Dutch Lesser black-backed Gulls
Larus fuscus: a pilot study. Research report 94/9, Institute for Forestry and Nature Research, Wageningen. 65 p.
18. YESOU, P., 2003. Les goélands du complexe Larus argentatus-cachinnans-fuscus : où en est la systématique
? Ornithos 10: 144-181.
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Goéland argenté Larus argentatus (A184)
Ordre : Charadriiformes
Famille : Laridés
Statut : Espèce protégée (article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17/04/81) et inscrite à l’article 4.2 de la Directive «
Oiseaux ».
Description et identification de l'espèce
Chez l’adulte, la poitrine, le ventre et la queue du goéland argenté sont
blancs, tout comme la tête en été (plumage nuptiale), celle-ci étant striée
de sombre en automne (plumage intermédiaire). Le dos et les ailes sont
gris clair contrastant avec les rémiges noires. L'extrémité des ailes noire
est marquée de quelques taches blanches. Toujours chez l’adulte, le bec
est jaune avec une petite tache rouge sur la mandibule inférieure. Les
pattes sont couleur chair à tout âge. Comme pour tous les Laridés, il existe
des classes d’âge chez les immatures, au nombre de quatre chez le goéland
argenté. La détermination est alors assez délicate en fonction des mues plus ou
moins précoces. On dénombre deux sous-espèces : celle vivant en Scandinavie, appelée argentatus est plus
grosse et le dessus gris est plus sombre que celui d'argenteus, sous-espèce vivant dans les iles britanniques et que
l'on retrouve en Bretagne et le long des côtes du golfe de Gascogne. Les deux sous-espèces se mêlent en hiver et
la différence entre les individus les plus extrêmes est assez notable. Le goéland argenté peut être confondu avec
le goéland leucophée, assez semblable mais dont la silhouette parait plus robuste et dont les pattes sont jaunâtres.
Autre confusion possible, avec le goéland cendré qui est toutefois nettement plus petit avec un bec sans tache et
des pattes jaune verdâtre. Longueur totale du corps : 54 à 60 cm, poids : 750 à 1250 g, envergure : 123 à 148 cm.
(Source : Oiseaux.net).
Photographie R. Binard.
Répartition géographique
L’aire de reproduction du goéland argenté (L. a. argenteus) est
européenne. L’espèce, en période de reproduction, occupe les
côtes de la mer Baltique, de la mer du Nord, et la façade
européenne de l’Atlantique nord [8]. La population française
occupe la partie sud-ouest de l’aire de répartition européenne.
Biologie
Écologie
L’espèce niche sur les falaises littorales, les iles, dans les landes
humides parfois même éloignées des côtes, les plages et les
dunes et localement (et de plus en plus) sur les bâtiments
urbains. En dehors de la saison de nidification, on peut le
rencontrer un peu partout avec une préférence pour les zones
côtières proches des grandes pièces d'eau.
Comportements
Le goéland argenté est une espèce grégaire en toutes saisons. La nidification, tout comme la quête de nourriture
dans les décharges sont en effet l'objet de grands rassemblements. Les oiseaux du Nord (argentatus) sont
migrateurs et choisissent le Sud et l'Ouest de l'Europe comme zone d'hivernage. Les espèces vivant dans les iles
britanniques et le long des côtes de l'Atlantique sont sédentaires.
Pour casser la coque ou la carapace de certaines proies, le goéland argenté laisse tomber l'objet d'une hauteur de
plusieurs mètres sur un rocher ou une digue en pierre située en contrebas.
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Reproduction et dynamique de population
L’espèce niche en colonies variant de plusieurs dizaines à quelques milliers de couples. Le nid, placé à terre dans
l'herbe d'une corniche rocheuse, d'un ilot ou d'un toit est plus ou moins volumineux. Les matériaux de
construction sont assez communs : herbes, tiges sèches, algues. En avril-mai, la femelle y pond 2 ou 3 œufs qui
sont couvés entre 26 et 32 jours. Les poussins sont semi-nidifuges. L'envol s'effectue dans un espace de temps
variant entre 5 et 7 semaines.
Régime alimentaire
Son alimentation est très variée. Il se nourrit de poissons, de mollusques et de crustacés mais aussi de vers de
terre et de petits mammifères. Comme tous les goélands, les œufs et les oisillons des autres espèces entrent pour
une part non négligeable dans sa diète. En hiver, graines et cadavres collectés sur les plages et le long des
estuaires, déchets alimentaires humains récoltés dans les décharges constituent le principal de son menu.
État des populations et tendances d’évolution des effectifs
Avec près de 80 000 couples à la fin des années 1990, la population nicheuse française du goéland argenté
représente environ 10 % de l’effectif européen. La population « naturelle », qui se reproduit sur les côtes
Manche-Atlantique, est en phase de déclin depuis la fin des années 1980 et est estimée à 68 000 couples, alors
que les colonies urbaines, en forte expansion, accueillent près de 11 000 couples nicheurs [1].
Population normande
En Basse-Normandie, le goéland argenté est connu au Nez-de-Jobourg (50) dès le début du XIXe siècle
[3, 2]. Après une phase de progression géographique et numérique importante pendant les années 1960 et au
début des années 1970 [5], tout le littoral normand favorable à l’espèce est désormais occupé (Carte 24). En
1987-1988, la population nicheuse normande recensée était de 18 000 couples [6]. Au cours des années 1980,
des évolutions divergentes sont mises en évidences avec une progression des populations nicheuses urbaines et
un déclin des plus anciennes colonies (les plus importantes) en milieu naturel [5]. Ce constat est confirmé en
2009 [4], puisque la population normande en 1997-1998, qui compte 21 500 couples (Tableau XXX), est
composé à 20 % de nicheurs urbains alors que dans la fin des années 1970, les effectifs nicheurs été
exclusivement côtiers. La population nicheuse de la ZPS en 2009 est de 153 couples, ce qui est très peu en
comparaison d’autres sites normands (Chausey, Pays de Caux, Tatihou, St-Marcouf…).
Tableau XXX : Évolution des effectifs nicheurs « urbains et naturels » de goéland argenté en Normandie.
Nombre de couples nicheurs
1978-1979 1987-1988 1997-1998
Sites naturels
6200
7100
6700
Manche
Sites urbains
0
300
900
Sites naturels
400
500
500
Calvados
Sites urbains
0
100
1200
Sites naturels
7500
9800
10000
Seine-Maritime
Sites urbains
0
700
2200
Sites naturels
14400
17400
17200
Total
Sites urbains
0
1100
4300
Normandie
14400
18500
21500
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Carte 24 : Répartition normande de goéland argenté nicheur.
Utilisation spatio-temporelle de la ZPS
L’espèce est présente toute l’année sur l’ensemble de la ZPS où elle exploite l’ensemble des unités écologiques.
Les nicheurs s’installent sur la paroi à partir de mars, de préférence sur de larges corniches ou vires herbeuses où
l’élevage des jeunes se prolongera jusqu’en août. Au cours de la saison internuptiale, les goélands argentés
délaissent la paroi pour se regrouper sur les cultures, l’estran ou sur la mer. Avec l’arrivée d’oiseaux d’Europe
du Nord, c’est environ un demi-millier d’oiseaux qui fréquente le site au cours de l’hivernage [7].
En moyenne, sur la période 2004-2009, c’est le secteur d’Englesqueville-la-Percée Est qui accueille le plus grand
nombre de nicheurs (36 %), suivi du secteur d’Englesqueville-la-Percée Ouest (27 %). Les secteurs de SaintPierre-du-Mont et de Louvières-Vierville accueillent respectivement 18 % et 14,5 % des nicheurs. Enfin, le
secteur de Cricqueville ne compte que 4,5 % des effectifs (Carte 25).
janv févr mars
avr
mai
juin
juil
août sept
oct
nov
déc
NB : La période critique pour l’espèce (ponte, incubation, élevage…) figure en hachuré.
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Carte 25 : Répartition des effectifs de goéland argenté nicheur sur la ZPS de 2004 à 2009.
Évolution de la population nicheuse de la ZPS
Suivie de manière précise depuis cinq années, la population nicheuse de goéland argenté montre un important
déclin de 2004 à 2006 avec un effectif réduit de moitié en trois ans (Figure 12). Après deux années comparables
en 2006 et 2007, le nombre de couples est à la hausse en 2008 puis en 2009. Toutefois, la comparaison du détail
des nichées semble montrer une chute de la productivité, puisqu’en 2008 le nombre de nids sans jeunes est
multiplié par trois et le nombre de nids avec deux jeunes, qui constitue la situation dominante de l’espèce, est
pratiquement divisé par deux par rapport aux années 2006 et 2007 [7]. L’évolution générale négative de la
population nicheuse de goéland argenté de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » s’inscrit dans une tendance
au déclin constatée en France et à l’étranger ces dernières années. Si la compétition alimentaire d’autres espèces
de goélands, brun et marin, constatée sur d’autres colonies ne semble pas porter préjudice à l’espèce sur la ZPS,
les modifications des ressources trophiques d’origine humaine (disparition progressive des décharges publiques,
changement des pratiques de pêche) et les avantages qu’offre la nidification en ville (variété des sites de
nidification, absence de prédateurs, disponibilité de ressources alimentaires d’origine humaine) peut expliquer
cette tendance au déclin par l’immigration massive des couples des colonies naturelles littorales vers les colonies
urbaines. Ainsi dans le département du Calvados, le pourcentage de couples urbains est passé de 4 % à la fin des
années 1980 à 70 % à la fin des années 1990 [4].
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Figure 12 : Évolution du nombre de couples de goéland argenté sur la ZPS de 2004 à 2011.
Évaluation de la population nicheuse de la ZPS
Avec un maximum de 218 couples, la ZPS accueille, au plus, seulement 0,28 % de la population nationale de
goéland argenté. Cette évaluation montre toutefois l’importance des colonies normandes à l’échelle nationale,
puisque plus d’un quart de la population française se reproduit en Normandie et notamment sur l’ile Tatihou.
Tableau XXXI : Évaluation de la population nicheuse de goéland argenté sur la ZPS.
% de la population
Population
nationale et régionale Évaluation
Population
ZPS
Min.
Max.
Min.
Max
ZPS (2004-2011)
97
218
0,12
0,28
Normandie (1997-1999)
21 500
0,45
1,01
C
France (1997-1999)
77 778
79 300
Europe (« 2000 »)
760 000 1 400 000
Menaces potentielles et préconisations de gestion
À large échelle, les menaces pesant sur les populations de goélands argentés sont les mêmes que celles
identifiées pour les populations de goélands bruns.
Sur la ZPS, outre le phénomène de l’immigration vers les colonies urbaines, les menaces affectant la population
nicheuse de goéland argenté sont, d’une part, le dérangement d’origine humaine (passage répété ou
stationnement de piétons en bas et haut de falaise, survol à basse altitude de divers aéronefs : avions,
hélicoptères, ULM) et, d’autre part, l’évolution de la paroi de la falaise pouvant engendrer, lors d’éboulement,
une modification de l’offre en sites de nidification. Comme pour toutes les espèces d’oiseaux marins nicheurs de
la ZPS, le réaménagement à distance du sentier littoral accompagné d’une restauration de la bande de terrain
jouxtant la paroi mise en culture sur certains secteurs et l’information du public sont les dispositions à mettre en
place pour maintenir la population reproductrice de goéland argenté du site [7].
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Bibliographie
1. CADIOU, B., PONS, J.M. & YESOU, P., (Éds), 2004. Oiseaux marins nicheurs de France métropolitaine
(1960-2000). Éditions Biotope, Mèze. 218 p.
2. CANIVET E., 1843. Catalogue des oiseaux de la Manche. M. Rousseau, Saint-Lô. 32 p.
3. CHESNON, C. G., 1835. Essai sur l’histoire naturelle de la Normandie. Parti Première, Quadrupèdes et
Oiseaux. C. Groult, Bayeux. 408 p.
4. DEBOUT in DEBOUT G., coord., 2009. Atlas des oiseaux nicheurs de Normandie. 2003-2005. Le Cormoran,
17 (1-2) : 170-171.
5. DEBOUT in GONm, 1989. Atlas des oiseaux nicheurs de Normandie et des iles Anglo-Normandes. Le
Cormoran, 7 : 247 p.
6. DEBOUT, G., 1988a. Recensement des oiseaux marins nicheurs (1987-1988). Le Cormoran, 6 : 237-246.
7. VIMARD, G., PURENNE, R., et BINARD, R., 2008. Diagnostic ornithologique de la Zone de Protection
Spéciale FR2510099 « Falaise du Bessin Occidental ». GONm à la demande de la DIREN Basse-Normandie. 47
p.
8. VOOUS, K. H., 1959. Geographical variation of herring gull argentatus in Europe and North America.
Ardea, 47 : 176-187.
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Goéland marin Larus marinus (A187)
Ordre : Charadriiformes
Famille : Laridés
Statut : Espèce protégée (article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17/04/81), inscrite à l’article 4.2 de la Directive «
Oiseaux » et listée en catégorie C1 de l’AEWA (populations Nord et Ouest Europe).
Description et identification de l'espèce
Le goéland marin est le plus grand du groupe des « grands goélands à tête
blanche ». Il s’agit d’une espèce monotypique. Le manteau et les ailes de
l’adulte sont noir uniforme et le reste du corps blanc. L’extrémité des
rémiges primaires présente des taches blanches. Les pattes sont roses et le
bec très fort, jaune avec une tache rouge caractéristique à l’extrémité de la
mandibule inférieure. En période hivernale, la tête et le cou présentent
quelques stries sombres. Le plumage des juvéniles est entièrement brun
parsemé de mouchetures plus foncées, avec des variations de teintes selon
les parties du corps, la tête étant nettement plus claire que chez les jeunes des
autres espèces voisines de goélands. Le plumage définitif est acquis
progressivement durant les quatre premières années [10]. L’espèce pratique le vol battu et
sa silhouette massive donne l’impression d’un vol lourd. Les cris sont variés, puissants et très rauques (JCR,
CD2/pl.76). Longueur totale du corps : 64 à 78 cm. Poids : 1 500 à 1 700 g (1140-2150 g). Les mâles sont plus
grands et plus lourds que les femelles. La silhouette de l’espèce est plus forte et trapue que celles des autres
goélands de nos régions. Mais ce sont surtout les jeunes individus qui peuvent prêter à confusion. Ceux des
goélands argentés (L. argentatus) et bruns (L. fuscus) se présentent sous un aspect plus sombre avec une
coloration moins uniforme. Leur bec apparait moins puissant.
Photographie R. Binard.
Répartition géographique
Le goéland marin occupe une large aire de reproduction de part
et d’autre de l’Atlantique Nord. Sur la rive occidentale, il niche
sur les côtes des États-Unis, du Canada et du Groenland. En
Europe, vers l’est, l’espèce est présente jusqu’à la péninsule de
Kola en Russie [bg7 ; bg30]. La France constitue la limite
méridionale de cette aire en Europe. L’espèce niche sur le
littoral Manche-Atlantique, de la Seine-Maritime à la Gironde,
mais le département du Finistère héberge à lui seul la moitié
des effectifs nationaux [bg5]. L’espèce est partiellement
migratrice et une tendance à la sédentarité est plus ou moins
marquée selon l’origine géographique plus ou moins nordique
des individus [bg30 ; bg69]. En hivernage, le goéland marin se
rencontre sur l’ensemble du littoral Manche-Atlantique
français, exceptionnellement en Méditerranée, les plus fortes
concentrations étant observées du Nord-Pas-de-Calais à la
Bretagne.
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Biologie
Écologie
A l’origine, l’habitat privilégié du goéland marin en période de reproduction est l’ilot marin mais l’espèce a
colonisé récemment de nouveaux habitats tels que les falaises ou les milieux urbains [bg5]. Pour s’alimenter, elle
exploite de façon préférentielle les eaux côtières mais très rarement le grand large, les côtes rocheuses
accidentées, les estuaires, les plages, les étangs et lagunes littoraux. Elle ne s’aventure qu’exceptionnellement à
l’intérieur des terres.
Comportements
Si le goéland marin était autrefois considéré comme une espèce à
nidification plutôt solitaire, l’accroissement numérique des
populations s’est accompagné d’un développement d’une
reproduction coloniale [4] et les plus importantes colonies peuvent
aujourd’hui compter jusqu’à 500 voire 1 000 couples [bg5 ; bg46]. Il
n’est plus rare de noter la présence de ce goéland dans des colonies
mixtes, en compagnie des goélands argentés et bruns. Sur l’ensemble
de l’aire de reproduction, les oiseaux originaires des colonies les plus
méridionales sont ceux qui se déplacent le moins [bg19 ; bg30 ;
bg69]. Les adultes nicheurs des côtes françaises, comme ceux des
iles britanniques, sont en grande majorité sédentaires et stationnent
dans un rayon de quelques dizaines de kilomètres autour de leur lieu
de reproduction [bg69]. Les jeunes individus, par contre, se dispersent à de bien plus grandes distances et
peuvent atteindre le sud du golfe de Gascogne ou le Portugal. La réoccupation des sites de reproduction
intervient dès le début de l’hiver.
Reproduction et dynamique de population
Le nid, généralement volumineux et principalement constitué de végétaux, est construit au sol et souvent en
position dominante lorsque le nombre de couples de l’espèce n’est pas très important. La ponte de un à trois
œufs a lieu entre la fin avril et la fin mai [9]. L’incubation, assurée par les deux parents, dure quatre semaines.
Les jeunes sont principalement nourris de poissons prédigérés que les parents leur régurgitent. Leur envol
s’effectue vers l’âge de six à huit semaines. En cas d’échec, une ponte de remplacement peut être effectuée. La
maturité sexuelle est atteinte à l’âge de 4-5 ans. La longévité maximale connue grâce aux données de baguage est
de 26 ans [bg60].
Régime alimentaire
Omnivore, le goéland marin est le plus marin des goélands et il exploite régulièrement les rejets de la pêche [6].
Il est aussi à l’occasion charognard, mais ne fréquente guère les dépôts d’ordures. C’est surtout un redoutable
prédateur qui peut s’attaquer aux œufs, poussins, jeunes volants ou adultes de nombreuses espèces d’oiseaux
marins ou littoraux (y compris de sa propre espèce) ainsi qu’à divers mammifères (rats, lapins…). Cette
prédation, qui est souvent le fait d’individus spécialistes, est parfois massive. Elle peut constituer une réelle
menace pour d’autres espèces (puffin des Anglais, océanite tempête, autres goélands, mouette tridactyle, sternes,
alcidés, limicoles [2 ; bg5].
Dessin S. Leparoux.
État des populations et tendances d’évolution des effectifs
La population mondiale est estimée à 170 000-180 000 couples, dont 100 000 à 110 000 en Europe. Les effectifs
semblent relativement stables dans bon nombre de pays, mais avec parfois quelques tendances à la diminution
comme en Grande-Bretagne et en Irlande [bg46]. Le statut de conservation du goéland marin est considéré
comme favorable en Europe et en France [bg2 ; bg53]. Les effectifs français représentent environ 3 % de la
population européenne. Depuis la découverte de la reproduction du goéland marin en Bretagne au début du XXe
siècle, l’espèce a connu dans notre pays une expansion démographique et géographique. Jusqu’à la fin des
années 1960, elle n’était présente que dans les quatre départements bretons et dans la Manche (325 couples).
Après l’installation de l’espèce en Loire-Atlantique dans les années 1970, de nouvelles nidifications ont été
constatées dans les années 1980, conduisant quelques couples plutôt isolés à s’implanter vers le sud, jusqu’en
Gironde, et vers le nord, jusqu’en Seine-Maritime [bg5]. L’augmentation numérique s’est poursuivie et la
population nationale comptait environ 4 110 couples à la fin des années 1990 [bg5]. Quelques années après les
goélands argentés et bruns, le goéland marin s’est lui aussi adapté au milieu urbain. Une première nidification a
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été signalée en France à Cherbourg (Manche) en 1984 et dans les années suivantes [1 ; 7]. Une trentaine de villes
était déjà colonisée à la fin des années 1990, hébergeant près d’une soixantaine de couples, soit environ 1 % de
la population française [bg5]. Les effectifs hivernant en France ont été estimés à près de 20 000 individus dans
les années 1990 [3 ; bg19]. L’enquête Laridés hivernants 2004 donne un effectif de seulement 11 000 individus
dont la moitié environ en Nord-Pas-de-Calais [5].
Population normande
La Normandie compte actuellement un peu plus de 1 300 couples reproducteurs [8]. Ces nicheurs sont répartis
sur les trois départements côtiers.
En hiver, l’effectif annoncé en 1995 de 15 000 individus [11] semble toujours d’actualité.
Carte 26 : Répartition normande de goéland marin nicheur en 2006.
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Carte 27 : Répartition normande des effectifs hivernants de goéland marin.
Utilisation spatio-temporelle de la ZPS
L’espèce est présente toute l’année sur la ZPS, bien qu’elle n’y soit pas nicheuse. Les oiseaux sont observés en
tous points de la ZPS. Un suivi plus exhaustif de cette espèce serait nécessaire afin de mieux préciser son statut
sur le site.
janv févr mars
avr
mai
juin
juil
août sept
oct
nov
déc
Évaluation de la population hivernante de la ZPS
Avec entre 57 et 230 oiseaux hivernant, la ZPS représente entre 0,4 et 2,1 % de la population hivernante
nationale (Tableau XXXII).
Tableau XXXII : Évaluation de la population hivernante de goéland marin sur la ZPS.
% de la population
Population
nationale et régionale Évaluation
Population
ZPS
Min.
Max.
Min.
Max
ZPS (2004-2011)
57
230
0,4
2,1
Normandie (1998-2002)
15 000
0,38
1,53
B-C
France (2004-2005)
11 162
14 000
Europe (« 2000 »)
> 150 000
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Menaces potentielles et propositions de gestion
Aucune menace ne pèse actuellement sur les colonies françaises du goéland marin.
Aucune mesure particulière de gestion ne s’impose actuellement.
Études et recherches à développer
Elles pourraient s’orienter dans deux directions principales. La dynamique de la population serait à suivre dans
un contexte démographique de compétition avec les autres espèces de goélands (bruns et argentés), variable
selon les régions et les habitats de nidification utilisés, naturels ou urbains. Dans ce cadre, les relations
interspécifiques (prédation et compétition spatiale) ainsi que l’écologie alimentaire seraient à étudier plus en
détail. Par ailleurs, l’impact de la prédation sur certaines espèces, comme l’océanite tempête (Hydrobates
pelagicus) et certains limicoles, comme l’échasse blanche (Himantopus himantopus) ou l’avocette
(Recurvirostra avosetta), au statut précaire dans ses lieux de reproduction, serait à préciser de façon urgente.
Bibliographie
1. CADIOU, B., 1997. La reproduction des goélands en milieu urbain : historique et situation actuelle en
France. Alauda 65 : 209-227.
2. CADIOU, B., 2002. Oiseaux marins nicheurs de Bretagne. Les Cahiers naturalistes de Bretagne N°4. Conseil
Régional de Bretagne. Éditions Biotope, Mèze. 135 p.
3. CREAU, Y. & DUBOIS, P.J., 1997. Recensement des laridés hivernant en France. Hiver 1996/97. Ornithos 4
(4): 174-183.
4. DEBOUT, G. 1997. Comportement reproducteur du Goéland marin (Larus marinus). Le Cormoran 10 (1):
18-20.
5. DUBOIS, P.J. & JIGUET, F., 2006. Résultats du 3e recensement des Laridés hivernants en France (hiver
2004-2005). Ornithos 13(3) : 146-157.
6. GÖTMARK, F., 1984. Food and foraging in five European Larus gulls in the breeding season : a
comparative review. OrnisFennica 61: 9-18.
7. LEFEIVRE, B., 1985. Goélands nicheurs urbains de Cherbourg. GONm, Mémoire de BTS, IUT de Tours. 77
p.
8. LE GUILLOU, G., in DEBOUT G., coord. 2009. Atlas des oiseaux nicheurs de Normandie. 2003-2005. Le
Cormoran, 17 (1-2) : (164-165).
9. LINARD, J.C. & MONNAT, J.Y., 1990. Fonctionnement d’une population de goélands marins. Relations
avec les populations de Goélands argentés et bruns. Rapport SEPNB / SRETIE / MER. 106 p.
10. OLSEN, K.M. & LARSSON, H., 2004. Gulls of Europe, Asia and North America. Christopher Hlm,
London. 608 p.
11. SKOV H., et coll. in GONm, 2004. Atlas des oiseaux de Normandie en hiver. Le Cormoran, 13 : (116).
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Mouette tridactyle Rissa tridactyla (A188)
Ordre : Charadriiforme
Famille : Laridés
Statut : Espèce protégée (article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17/04/81), inscrite à l’article 4.2 de la Directive
« Oiseaux ».
Description et identification de l'espèce
La mouette tridactyle est un petit laridé à manteau et ailes gris uniforme et à
corps blanc. La pointe des ailes est entièrement noire, ce qui la distingue
des autres goélands. Les pattes sont noires et le bec jaune verdâtre. En
période hivernale, la nuque est teintée de gris et un motif gris-noir apparait
sur la tête. Le plumage des juvéniles est caractérisé par une bande noire
formant un W sur le dessus des ailes. Contrairement à la plupart des autres
jeunes laridés, il ne présente aucune teinte brune. Le plumage définitif de
l’adulte est généralement acquis durant le deuxième été [21]. Le vol est
gracieux et l’espèce est parfaitement à son aise par gros temps. Son cri
caractéristique est à l’origine de son nom anglais « Kittiwake » (JCR, CD2/pl.71).
Longueur totale du corps : 38 à 40 cm. Poids : 300 à 450 g (265 – 500 g). L’identification des adultes ne pose
guère de difficulté. Seul le plumage des juvéniles peut ressembler, à distance, à ceux de la mouette pygmée
(Larus minutus) ou de la mouette de Sabine (Larus sabini).
Photographie M. Millot.
Répartition géographique
La mouette tridactyle occupe une vaste aire de reproduction
circumpolaire dans l’hémisphère nord, avec une sous-espèce nominale
R. t. tridactyla dans l’Atlantique et une autre sous-espèce pollicaris
dans le Pacifique. La limite méridionale de l’aire européenne se situe
sur les côtes du Portugal et d’Espagne, où se maintiennent quelques
petites colonies. Les plus importantes populations européennes sont
observées en Islande et en Norvège [bg7 ; bg46]. En France, les
colonies sont situées, du nord vers le sud, dans les départements du
Pas-de-Calais, de la Seine-Maritime, du Calvados, des Côtes d’Armor,
du Finistère, du Morbihan et de la Vendée [bg5].
L’espèce est présente en hiver sur l’ensemble du littoral français,
Méditerranée incluse, à une certaine distance au large en mer [bg71].
Biologie
Écologie
En période de reproduction, l’habitat naturel de la mouette tridactyle est la falaise maritime, mais l’espèce peut
aussi s’installer sur divers édifices (phares, digues, entrepôts, etc. ; cas en France du phare des Barges en Vendée
et du port de Boulogne dans le Pas-de-Calais, colonisés respectivement depuis la fin des années 1960 et la fin
des années 1970). Durant la saison de nidification, les adultes s’alimentent à quelques dizaines de km des côtes.
Comportements
La mouette tridactyle est une espèce coloniale, diurne et très bruyante sur ses lieux de reproduction. Certaines
colonies peuvent compter plusieurs dizaines de milliers de couples. La colonie est généralement monospécifique,
les autres espèces d’oiseaux marins nichant dans les falaises (fulmar boréal, cormorans, goélands, alcidés) s’y
intégrant peu. De nombreuses interactions sociales se manifestent dans les colonies de mouettes tridactyles et le
répertoire comportemental de l’espèce est très diversifié [14 ; 15]. Un contexte social favorable est important
pour le bon déroulement de la saison de reproduction et contribue aussi au maintien du caractère attractif d’un
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lieu de reproduction. Cette attraction s’exerce à la fois vis-à-vis des individus reproducteurs locaux, qui resteront
fidèles à ce lieu, et des nouvelles recrues potentielles, qui viendront s’y établir préférentiellement [5 ; 7 ; 9].
Les falaises de reproduction sont systématiquement désertées fin août pour une période de quatre mois environ,
les premiers retours aux colonies étant constatés dans les premiers jours de janvier. En période internuptiale, les
mouettes tridactyles des colonies européennes n’entreprennent pas de véritables migrations orientées mais se
dispersent en Atlantique Nord, généralement d’autant plus loin que les individus sont jeunes [bg69]. Si certaines
de ces mouettes effectuent des déplacements transatlantiques, d’autres, parmi les plus âgées, peuvent rester
hiverner à proximité des colonies. Les colonies de reproduction et leurs abords immédiats sont fréquentés par des
pré-reproducteurs de toutes classes d’âge, y compris par quelques oiseaux de première année (5 % environ des
oiseaux marqués l’année précédente), mais ce n’est qu’à partir de deux ans que les retours se généralisent.
Reproduction et dynamique de population
La mouette tridactyle construit son nid sur d’étroites corniches ou de simples aspérités de la roche, à flanc de
falaise. Ces sites sont souvent peu ou pas exploitables par les autres espèces d’oiseaux marins. Les partenaires
sont généralement fidèles entre eux et à leur colonie comme à leur site de nid lorsqu’ils élèvent des poussins
régulièrement chaque année [16]. Au contraire, l’échec est souvent suivi d’une nette augmentation de la
probabilité de divorces des couples et de changements de site. En cas d’échec généralisé (en particulier lors
d’épisodes de prédation importante), certains oiseaux peuvent changer de colonie. Ce mécanisme peut, dans les
cas extrêmes, conduire à l’abandon total d’une colonie [9 ; 11].
Le nid, assez volumineux, est constitué d’herbes, d’algues et de terre. La ponte compte un à trois œufs et débute,
en Bretagne, à partir de la fin d’avril ou au tout début de mai. En cas d’échec précoce, une ponte de
remplacement est souvent entreprise. La période de ponte s’étale sur deux mois environ et le pic des pontes peut
varier entre colonies voisines. Les deux partenaires se relaient sur le nid durant l’incubation qui dure quatre
semaines. L’élevage demande six semaines environ. Les jeunes sont principalement nourris de poissons, que les
parents régurgitent directement dans leur bec. Suit une phase d’émancipation d’une douzaine de jours durant
laquelle les jeunes reviennent régulièrement se faire nourrir sur le nid. Les premiers jeunes volants sont observés
la première quinzaine de juillet. Le succès de la reproduction varie en fonction de multiples facteurs, tels par
exemple l’âge des parents, les conditions météorologiques ou l’intensité de la prédation naturelle. À l’échelle de
l’ensemble des colonies du cap Sizun en pointe du Finistère, la production est généralement de l’ordre de 0,7 à 1
jeune par couple reproducteur. La maturité sexuelle est atteinte à l’âge de trois ans (très rarement dès deux ans),
mais certains oiseaux peuvent se reproduire pour la première fois seulement à l’âge de six ou sept ans voire plus
tard encore. La survie annuelle des adultes, de l’ordre de 85 % en Bretagne, est de valeur inférieure à celles
constatées ailleurs dans l’aire de répartition [1 ; 10 ; 20]. La longévité maximale connue est de 28 ans pour un
oiseau britannique et de 24 ans pour un oiseau du cap Sizun.
Régime alimentaire
Durant la saison de nidification, les adultes s’alimentent à quelques dizaines de kilomètres des côtes
exclusivement en mer. Principalement piscivore, la mouette tridactyle consomme des petits poissons (dont la
taille est comprise entre 15 et 20 cm) pélagiques des fonds sableux par exemple le capelan (Mallottus villosus),
le lançon (Ammodytes, Gymnammodytes et hyperoplus sp.), le hareng (Clupea harengus), la morue (Gadus
morhua), et le sprat (Sprattus sprattus) mais elle peut aussi consommer d’autres proies, particulièrement des
crustacés planctoniques du genre Euphausicea (Krill) [2 ; 3 ; 13]. La mouette tridactyle exploite aussi
abondamment les rejets de pêche [bg7].
État des populations et tendances d’évolution des effectifs
Au niveau mondial, la mouette tridactyle est le laridé le plus représenté avec 4,3 à 5,2 millions de couples
[bg46]. En Europe, la population est estimée entre 2,1 et 3 millions de couples et son statut de conservation est
favorable [bg2]. Après une période de croissance continue, un déclin global de 23 % des effectifs a été enregistré
en Grande-Bretagne et en Irlande durant les années 1990, touchant principalement les colonies des iles Shetland
[bg46].
En France, où l’effectif nicheur comptait 5 694 couples en 2000 (soit 0,2 % de la population européenne) et où la
répartition géographique est limitée (Carte 28), on lui reconnaît un statut national « localisé » mais elle n’est pas
considérée comme menacée [bg53]. Présente en Bretagne depuis le XVIIIe siècle au moins, l’espèce ne s’est
implantée dans d’autres régions françaises qu’à partir des années 1970. Elle est aujourd’hui répartie de façon
discontinue du Pas-de-Calais à la Vendée. La population bretonne a culminé à un peu plus de 2 000 couples au
début des années 1980 avant de décliner, ne comptant plus que 1 185 couples en 2000 [6 ; bg5]. Cette évolution
contraste avec celles des colonies de Normandie et du Pas-de-Calais, dont les effectifs continuaient à s’accroître,
avec respectivement 3 715 et 743 couples en 2000 [bg5]. Ces évolutions divergentes ne résultent pas d’un
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transfert de reproducteurs entre les colonies de Bretagne et celles situées à l’est du Cotentin, même si le baguage
a mis en évidence quelques cas d’échanges entre ces secteurs géographiques.
Carte 28 : Répartition des colonies de mouette tridactyle à l’échelle nationale en 2000.
(Cadiou et coll., 2004)
Population normande et contribution de la ZPS
La Normandie accueille quatre colonies rupestres de mouette tridactyle : deux très proches l’une de l’autre, dans
les falaises du Bessin (ZPS) et deux autres dans les falaises du Pays de Caux (Carte 29). La colonie de SaintPierre-du-Mont, découverte en 1975 [6 ; 22], est la doyenne et reste la plus importante avec 1 426 nids occupés
en 2005 [2]. Quatre kilomètres plus à l’est, la plus récente, à Englesqueville-la-Percée comptait 5 nids en 1994 et
301 six ans plus tard [14], en 2005 ce sont 311 nids qui ont été dénombrés.
En Seine-Maritime, la colonie de la Poterie-Cap-d’Antifer (357 nids en 2005) était, depuis 1980 [19 ; 28], la
seule du département jusqu’à la découverte en 1991 [25], au Cap Fagnet, sur la commune de Fécamp d’un
embryon de colonie, riche aujourd’hui d’un peu plus de 400 couples reproducteurs [23].
Les effectifs cumulés de 2005 pour la Normandie s’élèvent donc à 2 531 nids (dont plus de 68 % sur la ZPS).
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Carte 29 : Répartition normande de mouette tridactyle nicheuse.
Utilisation spatio-temporelle de la ZPS
En dehors de quelques individus fréquentant la zone marine de la ZPS en période hivernale, l’espèce est surtout
de retour devant la falaise dès le mois de février, les premiers oiseaux s’installant sur la paroi afin de construire
leurs nids. Le platier et les zones marines qui se trouvent à proximité immédiate des colonies sont également
utilisés par les oiseaux pour le repos et les activités de confort (baignade collective notamment), les principales
zones d’alimentation se trouvant en dehors du périmètre de la ZPS. Les colonies sont complètement désertées à
la fin du mois d’août après l’élevage des jeunes. L’ensemble des couples de mouettes tridactyles sont répartis en
deux secteurs de nidification : la colonie de Saint-Pierre-du-Mont qui regroupe 75 % des effectifs et celle
d’Englesqueville-la-Percée (25 %) (Carte 30).
janv févr mars
avr
mai
juin
juil
août sept
oct
nov
déc
NB : La période critique pour l’espèce (ponte, incubation, élevage…) figure en hachuré.
Évolution de la population nicheuse de la ZPS
Les deux colonies de la ZPS font l’objet d’un suivi régulier par les observateurs du GONm depuis l’installation
de l’espèce en 1975. Le graphique d’évolution des effectifs nicheurs (Figure 13) montre la forte dynamique de
la population nicheuse de Saint-Pierre-du-Mont de 1975 à 2000, la colonie accueillant à l’époque plus de 2 500
couples, soit près de la moitié des effectifs nationaux.
À Englesqueville-la-Percée, les premiers couples s’installent en 1994 pour mener à l’envol les premiers jeunes
en 1995. L’effectif croît ensuite régulièrement pour culminer en 2004 avec 701 couples nicheurs recensés.
Depuis 2003 et jusqu’en 2007, la tendance générale sur la ZPS est à la baisse avec des effectifs nicheurs passant
de 2 811 couples en 2003 au plus « bas historique » en 2007 avec 1 297 couples. Cette diminution s’explique par
une perte d’effectif sur Saint-Pierre-du-Mont non compensé par les effectifs fluctuants de la colonie
d’Englesqueville. Depuis 2007, la tendance sur la ZPS est à la hausse avec des effectifs nicheurs passant de
1 297 couples estimés en 2007 à 1 570 en 2009 (Figure 14).
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Carte 30 : Répartition des effectifs nicheurs de mouette tridactyle sur la ZPS.
3000
2800
2600
2400
2000
1800
1600
1400
1200
1000
800
600
400
200
20
09
20
07
20
05
20
03
20
01
19
99
19
97
19
95
19
93
19
91
19
89
19
87
19
85
19
83
19
81
19
79
19
77
0
19
75
Nombre de nids
2200
Années
Saint-Pierre-du-Mont
Englesqueville-la-Percée
Figure 13 : Évolution des deux colonies de mouette tridactyle sur la ZPS de 1975 à 2009.
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3000
2500
2000
1500
1000
500
0
2003
2004
2005
Saint Pierre Réserve
2006
2007
Englesqueville Est
2008
2009
Total ZPS
Figure 14 : Évolution des effectifs nicheurs de mouette tridactyle sur les deux colonies de la ZPS de 2003 à
2009.
Évaluation de la population nicheuse de la ZPS
Avec entre 1 297 et 2 811 couples de mouette tridactyle, la ZPS accueille entre 23,6 % et 56,2 % de l’effectif
national nicheur (Tableau XXXIII). La ZPS héberge en fonction des années, la première ou la seconde colonie
française (avec le cap Blanc nez, Pas de Calais) et constitue donc pour cette espèce, un site majeur de
reproduction à l’échelle nationale. Notons que la Normandie accueille près de la moitié des effectifs nicheurs
nationaux.
Tableau XXXIII : Évaluation de la population nicheuse de mouette tridactyle sur la ZPS.
Population
ZPS (2003-2011)
Normandie (2005)
8
France (2009-2010)
Europe (« 2000 »)
Population
Min.
Max.
1 297
2 811
2 531
5 000
5 500
2 100 000
% de la population
nationale
Min.
23,6
51,24
Max
56,2
« 100 »
Évaluation
ZPS
A
Menaces potentielles et mesures de gestion
En France, la principale menace pesant sur les colonies est la prédation : celle des œufs par les corvidés et celle
des poussins surtout par les goélands. L’échec important et répété de la reproduction entraîne une désertion plus
ou moins rapide des colonies et une redistribution géographique des adultes, le plus souvent vers d’autres
colonies préexistantes. L’évolution numérique des différentes colonies bretonnes en a fourni une parfaite
illustration [8 ; 17 ; bg5]. La présence du faucon pèlerin (Falco peregrinus) en période de reproduction semble
être une cause de dérangement et pourrait conduire à l’abandon de certaines colonies. L’impact potentiel des
variations d’abondance des ressources alimentaires sur la dynamique des colonies françaises n’a pas été évalué
mais leur effet est bien connu pour d’autres colonies, aux iles Shetland notamment [26 ; bg46]. L’espèce est
également susceptible d’être affectée par la pollution aux hydrocarbures, de façon directe (mortalité) ou indirecte
(non-reproduction des individus [29]). Toutefois, les marées noires survenues en Bretagne durant les dernières
décennies n’ont pas eu d’impact décelable sur l’évolution des populations reproductrices locales. D’ailleurs,
l’observation régulière des oiseaux marqués dans les colonies du Cap Sizun a montré que la plupart des individus
mazoutés - et parfois fortement - sont susceptibles de se nettoyer complètement ou presque en quelques semaines
[24]. On connaît deux expériences de gestion de la prédation sur les nids et leurs limites :
8
Estimation (Cadiou, 2011).
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• L'effarouchement : en Bretagne, ce procédé a été testé avec succès dans quelques colonies (cap Sizun et ile de
Groix), en installant à proximité des falaises de reproduction des oiseaux marins des leurres imitant un cadavre
de corvidé pendu par les pattes. Au cap Sizun, ces mesures ont également bénéficié au guillemot de Troïl nichant
dans les mêmes secteurs. Cependant, au bout de quelques années d’utilisation, on voit se développer une
accoutumance des corvidés et ce procédé devient moins efficace.
• Des opérations ponctuelles de tir d'individus spécialisés : cette pratique réalisée au cap Fréhel sur des
corneilles noires dans le cadre d'un arrêté préfectoral a bénéficié, au moins certaines années à la fois aux
mouettes tridactyles et aux guillemots de Troïl [bg53].
L’installation récente du faucon pèlerin sur la ZPS a eu un impact important sur la colonie de mouette tridactyle
de Saint-Pierre-du-Mont et, à un degré moindre, sur celle d’Englesqueville-la-Percée. Un suivi précis a permis
de démontrer que la prédation directe des faucons sur les mouettes est faible et que ce sont les dérangements
d’origine humaine qui, engendrant des démonstrations d’alarmes des faucons nicheurs, impactent indirectement
les couples de mouettes nicheuses en provoquant des mouvements de panique [23].
.
La fermeture du sentier du littoral et l’aménagement de la véloroute à 30 mètres du bord de la falaise devra
résoudre, à court terme, le problème de la présence humaine en haut de falaise. Le passage de piétons, pêcheurs
essentiellement, en bas de falaise génère également chez le faucon pèlerin des comportements de défense
territoriale qui perturbent les mouettes tridactyles, une information directe des utilisateurs du DPM pourra
permettre de réduire ce genre de dérangement. La présence du faucon pèlerin ne saurait expliquer à elle seule le
déclin des effectifs nicheurs de mouette tridactyle de la ZPS puisqu’une étude précise de la nidification a
également mis en évidence une forte baisse de productivité des couples de mouettes. Ainsi, en 2008 sur les 111
nids construits du secteur central de la colonie de Saint-Pierre-du-Mont, 63 étaient abandonnés, 35 nids étaient
occupés par un seul jeune et seulement 13 nids accueillaient deux jeunes. Comme pour le fulmar boréal,
l’hypothèse de la modification des réseaux trophiques provoquant l’éloignement des espèces-proies semble
expliquer la difficulté des couples à alimenter leur progéniture. Comme pour toutes les espèces nichant sur la
paroi, l’érosion de la falaise peut également avoir un impact sur l’évolution de la population de mouettes
tridactyles par la réduction du nombre de sites propices à l’installation des nicheurs. Si ce phénomène est naturel
et inéluctable, on peut néanmoins craindre son accélération sur certains secteurs où, après l’abandon de l’ancien
sentier littoral, la bande de terrain contiguë à la paroi a été mise en cultures avec pour conséquences la mise à nu
des sols exploités pouvant provoquer une fragilisation de la paroi par l’infiltration plus rapide des eaux pluviales
[27].
Dans le cadre du projet d’aménagement de la véloroute (cf. Tome I), la restauration de ces secteurs, notamment
celui de la colonie de Saint-Pierre-du-Mont, devrait être effectuée en priorité. Par ailleurs la préconisation du
maintien d’un couvert hivernal sur les parcelles cultivées en haut de falaise pour limiter l’érosion serait une
mesure à mettre en œuvre ainsi qu’une limitation voire une suppression de l’utilisation des produits
phytosanitaires sur ces mêmes parcelles cultivées. L’encouragement au maintien et si possible à l’augmentation
des surfaces en prairies pourrait également permettre de limiter l’érosion liée aux activités humaines en haut de
falaise. Enfin, il apparait essentiel de pérenniser le suivi de la colonie notamment en période nuptiale via un
décompte des nids depuis le haut de falaise et le platier.
Enfin, l’impact de la force du vent au moment de l’installation de la colonie semble avoir une importance
capitale. Coulson (2011) a en effet montré qu’au-delà de 25 km/h les premières étapes de l’installation des
oiseaux sont totalement inhibées. Cependant, les effets du vent sur l’installation des oiseaux décroissent
progressivement.
Études et recherches à développer
Grâce au programme de baguage initié en 1979 au cap Sizun (Bretagne), la mouette tridactyle est l’un des
oiseaux de mer les mieux étudiés en France métropolitaine. Ces travaux de recherche ont donné lieu à de
nombreuses publications scientifiques de portée internationale. Ce jeu de données unique devrait permettre de
développer des études sur les relations entre les paramètres environnementaux, dans le contexte des changements
climatiques, et la biologie de l’espèce (phénologie de la reproduction, production en jeunes, survie, reproduction
intermittente, etc.). Concentrés jusque-là en Bretagne, ces travaux mériteraient d’être étendus à d’autres régions
françaises, du moins pour ce qui concerne le suivi annuel du succès de la reproduction.
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Sterne caugek Sterna sandvicensis (A191)
Ordre : Charadriiformes
Famille : Laridés
Statut : Espèce protégée en France (Arrêté modifié du 17 avril 1981) et inscrite à l’Annexe I de la Directive «
Oiseaux ».
Description et identification de l'espèce
Sterne d’assez grande taille, la sterne caugek se caractérise par une coloration
blanche éclatante, sans nuance marquée de gris. Cependant, sous une lumière
terne, la nuance gris pâle du manteau se révèle. L’adulte présente un bec noir
à pointe jaune, des pattes noires et une huppe noire érectile sur la nuque. En
vol, le croupion blanc ne tranche pas sur le reste du dos. Les ailes sont
longues et fines. Le front devient blanc en plumage internuptial. Le jeune de
l’année montre des marques noires ou gris foncé, en chevrons, surtout sur le
dos, mais aussi sur les couvertures. Le bec, un peu plus court que celui de
l’adulte, est entièrement noir ; la calotte est d’un brun-noir assez terne. Aucun
dimorphisme sexuel ne permet de distinguer les mâles des femelles. L’adulte effectue une
mue postnuptiale complète entre mi-juin et fin octobre ; il prend alors son plumage « hivernal ». Une mue
prénuptiale, partielle, prend place entre mi-février et fin mars. Les oiseaux de l’année entament une mue
complète peu de temps après l’envol et, au cœur de l’hiver, ils ne possèdent plus de plumes juvéniles, à
l’exception des rémiges et des couvertures primaires. Cette dernière mue commence en décembre ou janvier et se
poursuit jusqu’en mai-juillet de la seconde année [bg7]. La sterne caugek pousse des cris râpeux très
caractéristiques, surtout sur les sites de reproduction (JCR, CD2/pl.79). Longueur totale du corps : 37 à 43 cm.
Poids : 200 à 285 g. De part sa taille et la blancheur de son manteau, la sterne caugek se distingue facilement de
sternes plus petites comme la sterne pierregarin (S. hirundo) ou la sterne arctique (S. paradisaea), au plumage
d’un gris plus soutenu. La sterne hansel (S. nilotica) lui ressemble, mais son bec est plus épais, tout noir (ce
dernier point est difficile à distinguer de loin), et le croupion est gris pâle plutôt que blanc. Les deux espèces ne
fréquentent, d’ordinaire, pas tout à fait les mêmes milieux.
Photographie F. Leclerc.
Répartition géographique
L’aire de répartition mondiale de la sterne caugek est très vaste. En
Europe, elle niche de l’est de la Baltique, du sud de la Scandinavie
et de l’Écosse au sud jusqu’en Camargue, dans le delta de l’Ebre,
Espagne, de même que sur les rivages septentrionaux de la mer
Noire (sous-espèce type). Ailleurs, on la rencontre sur les bords de
la mer Caspienne, de même qu’en Amérique du Nord (côte
orientale, sous-espèce acuflavidus). La sous-espèce eurygnatha
(appelé sterne de Cayenne), au bec jaune ou maculé de noir se
reproduit des Caraïbes jusqu’au Venezuela, en Guyane, Brésil et au
sud de l’Argentine [bg13]. En France, la sterne caugek niche
régulièrement dans le Pas-de-Calais, en Bretagne (Finistère), en
Vendée (ile de Noirmoutier), sur le banc d’Arguin, Gironde, ainsi
qu’en Camargue, dans les Bouches-du-Rhône. Elle a niché
occasionnellement ailleurs (dans l’Hérault de 1991 à 1997 et en
2002, dans la Somme en 1997, à Chausey, Manche et dans l’Aude en 1999, dans les Côtes d’Armor et dans le
Morbihan en 2004). En migration, l’espèce s’observe surtout à l’automne, le long des côtes de la Manche et de la
mer du Nord. C’est notamment autour des sites du cap Gris-Nez, Pas-de-Calais, et du Clipon, à Loon-Plage,
Nord, que les plus gros contingents sont notés (maximum de 17 800 individus à l’automne 2003 dans cette
dernière localité). Les dates de passage sont de mars à mai au printemps et de fin juillet à fin octobre, avec un pic
en septembre [bg19]. L’espèce hiverne, pour ce qui est des nicheurs européens, du sud de l’Angleterre, de la
France atlantique et du bassin méditerranéen jusqu’en Afrique de l’Ouest et du Sud. Les nicheurs de l’Est et
d’Asie occidentale, hivernent le long de la mer Rouge, du golfe Persique, du nord-ouest de l’Inde jusqu’au Sri
Lanka [bg13]. Les nicheurs français semblent migrer en Afrique tropicale.
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Biologie
Écologie
Essentiellement marine, la sterne caugek fréquente, en période de reproduction, les ilots côtiers rocheux, les
bancs de sable, les lagunes littorales ou les bassins de saliculture. Hors reproduction, elle fréquente également les
estuaires sablo-vaseux, les plages, les côtes rocheuses, pour s’y reposer ou se nourrir alentour. Elle est par
ailleurs pélagique, au moment de ses déplacements migratoires et en période hivernale.
Comportements
L’espèce est très grégaire tout au long de son cycle annuel. Elle niche en colonies denses, parfois fortes de
plusieurs milliers de couples. De même la migration se pratique souvent en groupes familiaux (à l’automne). En
hiver, des groupes de plusieurs centaines d’oiseaux s’observent régulièrement, bien qu’au nord de son aire
d’hivernage, où l’espèce est plus rare, elle puisse se montrer alors à l’unité. La sterne caugek revient sur ses sites
de reproduction à partir de la fin du mois de mars, mais c’est principalement fin avril et début mai que se font les
installations [1 ; 6 ; 10 ; 11]. L’espèce reste occasionnelle à l’intérieur des terres, bien que de petits groupes
erratiques puissent s’observer en fin de printemps, correspondant sans doute à des oiseaux non nicheurs (ou en
dispersion ?). A la fin de l’été, les oiseaux s’éparpillent vers des sites traditionnels d’alimentation, qui peuvent se
situer bien au nord de leur colonie. Ainsi, les oiseaux du banc d’Arguin, en Gironde, s’observent-ils à cette
époque jusqu’en Bretagne.
Reproduction et dynamique des populations
Dès le retour sur les colonies, les adultes s’engagent dans la parade nuptiale. Les couples sont monogames et
persistent d’une année sur l’autre. Il est possible que le couple reste uni pendant la période internuptiale. Le nid
est une simple excavation creusée dans le sol (sable, graviers), parfois garni de débris végétaux ou de tout autre
matériau naturel disponible (coquilles). Il est bâti par les deux adultes. Un ou deux (rarement trois) œufs sont
pondus. Ils sont de couleur crème plus ou moins mâchurés ou tachetés de gris, noir ou brun. Il n’y a qu’une seule
ponte, sauf lors d’une destruction qui surviendrait en début de saison de reproduction : dans ce cas, une ponte de
remplacement est possible. L’incubation est prise en charge par les deux parents, un peu plus par la femelle au
début. Elle dure en moyenne 25 jours [bg7]. Les jeunes sont semi-nidifuges, c'est-à-dire qu’ils restent quelques
jours au nid. Ensuite ils se regroupent pour former des « crèches » où les deux adultes viennent les nourrir, 8 à
12 fois par jour. L’envol a lieu au bout d’un mois, mais les jeunes vont rester ensuite avec leurs parents pendant
plusieurs mois, y compris en migration et en début d’hivernage, période pendant laquelle ils continuent à être
nourris. La plupart des oiseaux se reproduit pour la première fois à trois ou quatre ans (rarement à deux), et
parfois pas avant cinq ans [1]. Le taux de succès à l’envol varie entre 50 % et 95 % des jeunes nés, mais il est en
général assez stable (autour de 80 %). La production (nombre de jeune à l’envol sur le nombre de couples
nicheurs) peut être jugée mauvaise lorsqu’elle est comprise entre 0 et 0,1, moyenne entre 0,1 et 0,5, bonne de 0,5
à 1 et très bonne au delà de 1 jeune par couple [15]. Souvent, les oiseaux reviennent nicher dans la même
colonie, surtout ceux qui s’y sont reproduits avec succès l’année précédente. Mais certains d’entre eux peuvent
nicher ailleurs, parfois loin de leur colonie d’origine. A ce titre et de façon générale pour les espèces d’oiseaux
d’eau coloniaux, le succès de la reproduction semble déterminant pour la pérennité d’une colonie [14]. Que la
reproduction échoue ou soit mauvaise plusieurs années de suite à cause de perturbations diverses (dérangement
humain, excès de prédation), la colonie désertera le site à la recherche d’un endroit plus propice. Ainsi par
exemple, dans les années 1950 et 1960, attribue-t-on le formidable essor des colonies bretonnes au déclin des
colonies néerlandaises victimes de pollutions au chlore à des doses létales [5]. La longévité maximale observée
grâce aux données de baguage est d’environ 28 ans [bg59].
Régime alimentaire
La sterne caugek est essentiellement piscivore. Elle se nourrit de spécimens d’espèces de petite taille (lançon
Ammodytes sp., petits harengs Clupea harengus, Sprat C. sprattus…) qu’elle capture à la surface de l’eau en
plongeant, souvent précédé d’un vol sur place. Elle peut aussi nager sous l’eau à l’aide de ses ailes lorsque la
visibilité le permet, atteignant des profondeurs de cinq mètres [bg7].
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État des populations et tendances d’évolution des effectifs
Son statut de conservation est jugé défavorable en Europe en raison d’un déclin modéré à long terme. La
population européenne de sterne caugek est estimée entre 82 000 et 130 000 couples au début des années 2000.
Les pays qui accueillent le plus grand nombre d’oiseaux nicheurs sont l’Ukraine (5 000 à 40 000 couples), la
Russie d’Europe (15 000 à 25 000 couples), les Pays-Bas (14 500 couples), la Grande-Bretagne (12 500
couples), l’Allemagne (9 700 à 10 500 couples) et l’Azerbaïdjan (6 500 à 10 000 couples). Dans les trois
principaux pays, les effectifs sont fluctuants, mais à l’échelle européenne, on constate un déclin modéré depuis
les années 1970 [bg2 ; bg3]. Dans ce contexte, la France ne fait pas figure de « parent pauvre ». Elle accueillait
en effet 6 856-6 939 couples en 2000 [bg5]. Ces chiffres ne tiennent pas compte de l’effectif actuel du Platier
d’Oye (au moins 780 couples en 2004 et peut-être plus de 1 000 en 2005). Il y avait 1 784-1 843 couples en
Bretagne en 2004 [12] contre 1 057-1 061 en 2000 [4]. Dans cette région, le taux d’accroissement annuel de
l’espèce est de 9,4 % depuis 1997 [12]. Par ailleurs, la population nicheuse de Camargue a fortement décliné et
celle du banc d’Arguin a eu tendance à décroître également depuis le début des années 2000. L’effectif en 2004
de sternes caugek nicheuses était de 7 300 couples, mais celui de 2005 se situe très probablement autour de 6 300
couples. L'effectif moyen 2004-2005 est donc similaire à celui de 2000 [bg52]. Les hivernants sont cependant en
augmentation. Au milieu des années 1950, l’espèce semble hiverner en très petit nombre, notamment lors des
hivers doux [13]. Depuis, l’hivernage a pris corps, graduellement, et à la fin des années 1990, la population
hivernante était estimée à plus de 700 oiseaux [3]. Elle serait maintenant proche de 1 500 individus, plus de 600
étant comptés à la mi-janvier depuis 2002 [bg41-non publié]. Ils se distribuent principalement sur les façades
atlantique et méditerranéenne. Quelques sternes caugeks sont aussi dénombrées en Bretagne et en Manche, voire
en mer du Nord irrégulièrement. L’augmentation de cette espèce observée dans les comptages depuis 1993
traduit peut-être un glissement de la population hivernante vers le nord.
Population normande
La sterne caugek niche en Normandie, de façon irrégulière, en un seul site : la réserve de Chausey (Carte 31).
Elle n’a pas niché au cours de la période 2002-2005, prise en compte dans le dernier atlas des oiseaux nicheurs
de Normandie [3].
En hiver, la Normandie compterait deux ou trois dizaines de sternes caugeks [9].
Carte 31 : Répartition normande des effectifs nicheurs de sterne caugek.
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Carte 32 : Répartition normande des effectifs hivernants de sterne caugek.
Utilisation spatio-temporelle de la ZPS
La sterne caugek est présente principalement lors de la migration postnuptiale, toutefois on dénombre
ponctuellement un à deux individus lors de l’hivernage.
Évaluation de la population hivernante de la ZPS
Avec 1 à 2 individus hivernant, la ZPS représente entre 0,37 et 0,74 % de la population hivernante nationale
(Tableau XXXII), ces chiffres sont à prendre avec précaution. Aucune évaluation ne peut être menée durant la
migration.
Tableau XXXIV : Évaluation de la population hivernante de sterne caugek sur la ZPS.
Population
ZPS (2003-2011)
Normandie (1998-2002)
France (2004-2005)
Europe (« 2000 »)
Population
Min.
Max.
1
2
20
30
269
?
>3 200
% de la population
nationale et régionale
Min.
0,37
3,3
Max
0,74
10
Évaluation
ZPS
C
Menaces potentielles et propositions de gestion
Nichant en colonies denses, sur quelques sites privilégiés, la sterne caugek n’est pas à l’abri de menaces.
Dérangements liés aux activités humaines : Comme pour les autres sternes, la fréquentation croissante du
littoral français en été contribue au dérangement des oiseaux, notamment des reposoirs essentiels en cette
période de l’année où les sternes nourrissent encore leurs jeunes et se préparent à leur longue migration vers
l’Afrique. Cette fréquentation humaine constituerait la première des menaces si les principales colonies de
l’espèce n’étaient pas surveillées.
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De même, la navigation de plaisance peut contribuer à la perturbation du cycle reproducteur, notamment celle
qui concerne les engins rapides et bruyants tels que les jets-skis ou à l'opposé, les bateaux discrets et passepartout capables de s'approcher et d'accoster très près d'une colonie tel que les kayaks de mer.
Prédation : La présence de prédateurs est plus problématique : chiens errants, renard roux, vison d’Amérique
(comme en Bretagne), voire goélands sont capables de faire de nombreux dégâts dans une colonie. Récemment,
l’ibis sacré a été ajouté à la liste des prédateurs après la destruction quasi complète de la colonie de sternes
caugeks de l’ile de Noirmoutier par cette espèce en 2004 [17].
Modification de l’habitat : Certains sites, plus ou moins artificiels peuvent subir des modifications de surface,
naturelles ou dues à l’homme. C’est le cas du banc d’Arguin dont le modelé change en permanence ou des salins
en Camargue qui sont soumis aux aléas de la saliculture.
Destruction directe : La destruction directe par l’homme ne semble pas être la menace la plus importante,
puisque la plupart des colonies en France sont dans des réserves d’accès réglementé. En Afrique cependant, le
piégeage par les enfants dans la partie occidentale du continent, singulièrement au Sénégal constitue une menace
pour cette espèce [16].
Gestion de sites : Un certain nombre d’ilots où l’espèce s’installe en période de nidification ne sont pas
entretenus de manière régulière. Cela réduit sensiblement leur attrait. Ainsi par exemple, l’arrivée de dizaines
(centaines) d’oiseaux sur la réserve du Platier d’Oye à la suite de la désertion d’une grande colonie en Zélande
en 2004 n’a pas eu de suite, en raison du manque d’ilots susceptibles de les accueillir.
Assurer le maintien des sites favorables de nidification : La présence d’ilots à végétation rase favorise
l’installation des colonies de nidification. Dans la Réserve Naturelle du Platier d’Oye (Pas-de-Calais), la
protection de la colonie de sterne est assurée, mais les ilots du site mériteraient d’être débroussaillés en marsavril pour que la végétation soit rase à l’arrivée des sternes. Sa repousse en cours de printemps importe peu.
Limiter le dérangement : En Bretagne, les colonies de sterne caugek sont protégées par des arrêtés préfectoraux
de protection de biotope qui en interdisent l’accès de début avril à fin août. L’intérêt de ces arrêtés pour la
tranquillité des colonies est lié au gardiennage saisonnier dont elles bénéficient depuis 1990 [8]. Le gardiennage,
quotidien, est mené par des conservateurs bénévoles formés par le milieu associatif de début mai à fin juillet (ou
fin août selon la phénologie de l’espèce sur les sites). Cette présence indispensable sur le terrain doit être
pérennisée. Il s’agit là d’une solution efficace pour limiter les effets de l’augmentation de la fréquentation
nautique, et sans de telles mesures, les tentatives de reproduction de l’espèce se soldent par des échecs.
Limiter la prédation : Le gardiennage des colonies n’est pas la seule action de gestion nécessaire aux contrôles
des menaces. Les années 1977 à 1980 correspondent au démarrage des premières véritables actions de
conservation en faveur des sternes et consistaient alors à éradiquer les goélands argentés L. argentatus nicheurs
[7] et à piéger les rats Rattus sp.. En 2004, ces efforts d’éradication sont toujours d’actualité, bien que le vison
d’Amérique (Mustela vison) soit maintenant le prédateur le plus craint des gestionnaires, après l’homme, sur les
colonies proches des côtes atlantiques. En Méditerranée, l’éradication des goélands leucophées L. michahellis,
selon des méthodes adaptées, est parfois rendue nécessaire pour assurer la pérennité d’une colonie.
En plus du piégeage préventif, sélectif et sans utilisation du poison des colonies contre les rats et le vison
d’Amérique, au moyen de pièges sélectifs dits « cages pièges », les mesures de gestion conservatoire appliquées
aux sites protégés par arrêtés préfectoraux consistent à poser puis retirer le balisage maritime en mars et en
septembre, à faucher la végétation, et assurer le suivi biologique des colonies. Les bilans annuels sont réalisés et
les relations extérieures assurées sur des sites qui sont tous classés en Natura 2000.
Études et recherches à développer
Malgré des études détaillées sur l’espèce en France [1 ; 6], on ne connaît pas encore les mécanismes intimes
d’échanges entre colonies. Grâce aux mesures de conservation mises en place, l’espèce présente une expansion
en France et l’on sait que chaque colonie accueille des oiseaux originaires d’autres colonies françaises ou
étrangères (et l’inverse est sans doute vrai). Un programme de baguage pourrait aider à mieux comprendre ces
échanges, mais demeure délicat à mettre en œuvre en raison des dérangements qu’il provoque.
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Bibliographie
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d’Arguin (Gironde). Aperçu sur sa distribution hivernale. L’Oiseau et la Revue Française d’Ornithologie 48:
123-150 & 263-279.
2. CREAU, Y. & DUBOIS, P.J., 1997. Recensement des Laridés hivernant en France. Hiver 1996/97. Ornithos
4 (4) : 174-183.
3. DEBOUT, G., coord., 2009. Atlas des oiseaux nicheurs de Normandie. 2003-2005. Le Cormoran, 17 (1-2) :
448 p.
4. GANNE, O. & LE NEVÉ, A., 2000. Sternes de Bretagne. Observatoire 2000. Bretagne Vivante-SEPNB /
Diren Bretagne / Conseil régional de Bretagne / Conseil général des Côtes d’Armor / Conseil général du
Finistère. 15 p.
5. HENRY, J. & MONNAT, J.Y., 1981. Oiseaux marins de la façade atlantique française. Rapport SEPNB /
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6. ISENMANN, P., 1972. Aire de répartition de la Sterne caugek en Méditerranée et données sur la biologie de
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7. JONIN, M., 1989. Des sternes et des hommes…. Penn Ar Bed 135: 13-15.
8. JONIN, M., 1990. Les sternes de Bretagne : oiseaux sous haute surveillance. Penn Ar Bed 138: 11-15.
9. LANG, B., in GONm, 2004. Atlas des oiseaux de Normandie en hiver. Le Cormoran, 13 :125.
10. LE NEVÉ, A., 2003. Sternes de Bretagne. Observatoire 2002. Life-Nature « Archipels et ilots marins de
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Conseil général des Côtes d’Armor / Conseil général du Finistère. 65 p.
11. LE NEVÉ, A., 2004. Sternes de Bretagne. Observatoire 2003. Contrat Nature "oiseaux marins" 2003-2006.
Bretagne Vivante-SEPNB / Conseil régional de Bretagne / Conseil général des Côtes d’Armor / Conseil général
du Finistère. 69 p.
12. LE NEVÉ, A., 2005. Sternes de Bretagne. Observatoire 2004. Contrat Nature « oiseaux marins » 20032006. Bretagne-Vivante SEPNB / Conseil régional de Bretagne / Conseil général des Côtes d’Armor / Conseil
général du Finistère. 76 p.
13. MAYAUD, N., 1953. Liste des oiseaux de France. Alauda 21 (1) : 1-63.
14. PERENNOU, C., SADOUL, N., PINEAU, O., JOHNSON, A. & HAFNER, H., 1996. Gestion des sites de
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15. SADOUL, N., 1996. Dynamique spatiale et temporelle des colonies de charadriiformes dans les salins de
Camargue: implications pour la conservation. Thèse Université Montpellier II. 161 p.
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trapping along the Senegalese coast]. Sula 12(1) : 19-26.
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guifettes. Ornithos 12(2) : 106-109.
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Sterne pierregarin Sterna hirundo (A193)
Ordre : Charadriiformes
Famille : Laridés
Statut : Espèce protégée en France (Article 1 et 5 de l’arrêté du 17 avril 1981) et inscrite à l’Annexe I de la
Directive « Oiseaux ».
Description et identification de l'espèce
Sterne de taille moyenne, au plumage globalement clair, chez l’adulte, le
manteau et les ailes sont gris clair. Le cou, le ventre et les sous-caudales sont
blanc pur. Les rémiges primaires sont gris foncé. Le bec est rouge vif, parfois
orangé avec la pointe noire. Néanmoins, il existe des variations allant du
complètement rouge au complètement noir. Les pattes sont rouge orangé chez
les adultes, plus claires (rosées) chez les jeunes. En période internuptiale, les
adultes revêtent un plumage proche de celui des oiseaux de premier hiver (seule la
génération des rémiges primaires les différencie). Ce plumage appelé « portlandica » est
similaire en coloration au plumage de l’adulte nuptial, mais l’aile s’orne d’une barre carpale foncée, le bec
devient foncé (souvent noir) et la calotte devient irrégulière et blanche au niveau du front. Ce type de plumage ne
se rencontre que rarement au printemps en Europe, les oiseaux de ce type restant sur les zones d’hivernages
(immatures). Les oiseaux juvéniles ont un plumage proche de ce plumage hivernal, mais avec un dessin marqué
de brun sombre à brun jaune sur les couvertures, les tertiaires et le manteau. De plus, le bec des juvéniles a la
racine orangée (parfois rosâtre). Les filets de la queue ne dépassent pas le bout des ailes. La sterne pierregarin est
polytypique, on distingue trois, voire quatre sous-espèces. La sous-espèce hirundo, la sous espèce longipennis
(bec entièrement noir et pattes foncées) et des oiseaux intermédiaires sont rattachés aux sous espèces minussensis
et tibetana (ce dernier taxon n’étant pas toujours considéré comme valide).Sur les colonies, les oiseaux sont très
bruyants (JCR, CD2/pl.81 ; http://www.scricciolo.com/eurosongs/canti.htm). Les oiseaux adultes effectuent deux
mues annuelles, une mue complète postnuptiale commencée généralement sur les quartiers de nidification et
suspendue pendant la migration automnale, et une mue partielle en fin d’hiver début de printemps. Les juvéniles
font une mue complète sur les quartiers d’hivernage (très rarement commencée avant la première migration
automnale). Longueur totale du corps : 34 à 37 cm. Poids : 110 à 165 g avec une moyenne de 125-130 g pour les
adultes. En vol, il est souvent difficile de différencier les sternes pierregarins de ses cousines la sterne arctique
Sterna paradisea et la sterne de Dougall Sterna dougallii. D’ailleurs ces oiseaux non identifiés de façon certaine,
mais rattachés au groupe de ces trois espèces sont souvent appelées Sternes "comic" (de la contraction des noms
Anglais des deux premières espèces : Common Tern et Arctic Tern). La sterne arctique est plus grise sur le
ventre, plus courte sur pattes et son bec plus court est rouge vermillon. De plus, les filets de cette dernière sont
plus longs. En vol, les deux espèces sont différenciables dans de bonnes conditions par le pattern du dessous de
la main.
Photographie C. Chartier.
Répartition géographique
En période de nidification, la sous-espèce hirundo niche en Amérique du
nord, dans le nord de l’Amérique du sud, les iles de l’Atlantique,
l’Europe, le nord et l’ouest de l’Afrique, le Moyen-Orient jusqu’à la mer
Caspienne et la vallée de l’Ienisseï. La sous-espèce longipennis niche à
l’est de la Sibérie. Dans la zone de Sibérie centrale, les oiseaux sont
rattachés à la sous-espèce minussensis et à la sous-espèce tibetana dans
les montagnes et plateaux d’Asie centrale (ce taxon étant peut-être à
rattacher au complexe minussensis-tibetana) [bg7]. En hiver, la majorité
des oiseaux hiverne sur les côtes Africaines, principalement de l’ouest
africain à l’Afrique du Sud. On note une différenciation des quartiers
d’hivernage en fonction des origines géographiques des oiseaux. Le Golf
de Guinée et principalement le Ghana semblent être les zones les plus
importantes d’hivernage des oiseaux ouest-européens [bg30]. La
répartition de l’espèce en France en période de nidification est à la fois
côtière et fluviale. Les colonies sont présentes dans un nombre réduit de
sites côtiers de la Manche, la façade atlantique et la Méditerranée. Les fleuves occupés sont surtout la Loire et
l’Allier.
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Biologie
Écologie
La sterne pierregarin est essentiellement inféodée au milieu aquatique (lac, cours des rivières et des fleuves,
littoraux…) tout au long de son cycle annuel (nidification, hivernage et halte migratoire). En période de
nidification, l’espèce se retrouve sur le littoral, le long des grands cours d’eau et sur les lacs, gravières, bassins et
lagunes continentales. La pierregarin préfère les ilots, bancs de sable et de galets, ainsi que plus récemment, les
éléments artificiels mis à sa disposition (radeaux de nidification) et plus accidentellement, les ouvrages
anthropiques, digues, piles de ponts désaffectés, embarcadères pour s’y installer [6].
Comportement
Hautement migratrice, la sterne pierregarin quitte totalement ses sites de reproduction à partir de la mi-août et
dans le courant du mois de septembre. A partir de la fin de l’été, des rassemblements importants d’oiseaux
peuvent être notés sur le littoral, principalement vers la fin août et en début septembre. Quelques rares
observations hivernales sont effectuées chaque année en France, concernant à chaque fois des individus isolés
[bg19]. Les premiers migrateurs arrivent en France de la fin mars au début du mois d’avril, les individus les plus
précoces étant notés au début du mois de mars, voire dès la mi-février en Méditerranée et sur la façade
atlantique. Lors du nourrissage des jeunes, pour une même nichée, les adultes peuvent effectuer jusqu’à quatre
nourrissages par heure (en fonction du type et de la taille des proies), pouvant représenter jusqu’à 790 g de proies
par jeune jusqu’à l’envol de celui-ci. Les conditions de capture et notamment la turbidité de l’eau sont des
éléments primordiaux dans le maintien des colonies. En effet, les oiseaux ont besoin d’une eau suffisamment
claire pour repérer en vol (souvent en vol sur place) les proies qu’ils capturent lors de plongeons en piqués. Les
oiseaux se nourrissent principalement dans un rayon de trois à dix kilomètres du site de nidification. Néanmoins,
ces distances peuvent varier en fonction de l’abondance des proies et de la détectabilité de celles-ci (turbidité de
l’eau par exemple), jusqu’à 22 km voire 37 km [13].
Reproduction et dynamique des populations
L’espèce est coloniale et grégaire en période de reproduction (quelques couples isolés), les couples s’installent
souvent très près les uns des autres, souvent fidèles à leurs sites de nidification. Le long des fleuves, les couples
s’installent presque exclusivement sur les iles de sable plus ou moins colonisées par la végétation. Le nid est
généralement constitué d’une simple excavation ou dépression sur le substrat ou plus rarement dans la
végétation. Il est parfois garni de quelques débris végétaux. De un à trois œufs sub-elliptiques de couleur crème
tachetés de brun gris sont déposés. La taille moyenne des pontes se situe autour de 2.5 œufs/ponte. Les pontes de
quatre œufs (de la même femelle) sont très rares, au-delà les œufs surnuméraires sont attribués à la ponte d’une
autre femelle dans le même nid. L’incubation commence dès la ponte du dernier œuf. La pierregarin n’établit
qu’une seule nichée par an, les pontes de remplacement ayant lieu uniquement après la perte de la première.
L’incubation dure généralement 21 à 22 jours parfois 25 à 31 quand les prédateurs occasionnent des désertions
nocturnes des nids [bg7]. Les deux adultes participent à la couvaison, même si la femelle assure généralement
presque les trois quarts de celle-ci. Les jeunes semi nidifuges sont nourris par les deux parents jusqu’à l’envol
qui a lieu entre le 22e et le 28e jour. Le succès de la reproduction est très variable d’un site à un autre et d’une
année sur l’autre, allant de 22 % à 80 % des jeunes volants. Les variations sont essentiellement le fait de la
prédation et du dérangement des colonies [1]. La prédation devient localement un facteur limitant du fait de la
réduction du nombre des colonies et leur concentration. Plusieurs espèces opportunistes autochtones ont parfois
des impacts sérieux sur les colonies [17]. Sur la population ligérienne, les variations brutales des niveaux d’eau,
notamment par les crues printanières tardives de la Loire (souvent liées à la fonte des neiges renforcée par un
épisode pluvieux de type cévenol) peuvent engendrer une submersion des œufs ou des poussins. La compétition
interspécifique pour les sites de nidification est aussi un autre facteur limitant : Dans le midi méditerranéen, la
stabilisation générale des milieux et l’homogénéisation de la gestion des niveaux d’eau profitent d’abord au
goéland leucophée (Larus michahellis) plus dynamique et dominant dont la précocité de la reproduction induit
une préemption générale des espaces favorables à la nidification par cette espèce au détriment des sternes. La
longévité maximale observée grâce aux données de baguage est d’environ 33 ans [bg60].
Régime alimentaire
Essentiellement piscivore, l’espèce se nourrit principalement de poissons marins et/ou d’eau douce pêchés
majoritairement en vol et piqués. Les proies sont capturées en surface, la profondeur des plongeons étant en
moyenne située entre 20 et 30 cm, mais pouvant atteindre 50 cm de profondeur [4]. Le régime alimentaire
(diversité des espèces proies notamment) varie beaucoup d’une colonie à l’autre en fonction de la disponibilité
en proies et des conditions de capture. Chez les poissons marins, les espèces principalement consommées sont de
la famille des Clupeidae (Harengs, Sprats…), les lançons (Ammodytes tobianus et sp.), ainsi que d’autres espèces
comme le lieu jaune Pollachius virens [bg7]. En eau douce, les poissons de la famille des Cyprinidés (Ablettes,
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Gardons…) sont les plus consommés [14]. Les crustacés (crevette essentiellement) peuvent constituer
localement une part importante du régime alimentaire. La capture d’insectes reste très occasionnelle, tout comme
la consommation de baies et autres fragments végétaux [bg7]. La pierregarin consomme essentiellement des
poissons de petite taille (2.5 à 8 cm), les classes de tailles des proies capturées sont adaptées en fonction de l’âge
et de la taille des jeunes (plus petites pour les jeunes moins âgés).
État des populations et tendances d’évolution des effectifs
La population mondiale est estimée à moins de 500 000 couples [3]. La population européenne, considérée
comme stable depuis 1990, est estimée à plus de 270 000 couples ; son statut de conservation est considéré
comme favorable [bg2]. La population française, non menacée, est fluctuante. Elle s’élevait à 4 880 couples en
1998 (1,8 % de la population européenne estimée) divisés en trois grandes populations géographiques distinctes :
une population « Manche-Atlantique », avec 1 600 couples, dont 1 000 en Bretagne, une population
« méditerranéenne » avec environ 1 500 couples et une population « continentale » essentiellement répartie le
long de certaines grandes vallées alluviales (Loire et ses affluents principalement) avec environ 1 700 couples.
Le Bassin de la Loire héberge l’essentiel des nicheurs de l’intérieur des terres en 1998 : 1 000 couples sur les
1 700 couples continentaux [bg5]. Des populations isolées de quelques couples parviennent à se maintenir (basse
vallée du Doubs).
Population normande
En 2006, la population nicheuse (Carte 33) de sterne pierregarin peut être estimée à 130-140 couples,
correspondant à moins de 3 % de l’effectif nicheur français [5].
Carte 33 : Répartition normande de sterne pierregarin nicheuse en 2006.
Utilisation spatio-temporelle du site
L’espèce n’est présente que lors de la migration postnuptiale ; c’est la raison pour laquelle aucdune évaluation ne
peut être menée.
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Menaces potentielles et propositions de gestion
Les menaces principales qui pèsent sur l’espèce concernent essentiellement le dérangement, les aménagements et
la disparition des sites de nidification. Le dérangement, l’un des facteurs principaux de perturbation sur les sites
de reproduction fluviaux (Loire, Allier) a de multiples origines : accostages, pêche, moto, promenade dès qu’un
niveau d’eau trop bas assure l’accès aux ilots de nidification… Ces menaces sont aussi rencontrées sur les sites
de nidification du littoral, notamment en Bretagne où la fréquentation touristique estivale et la pratique accrue
des activités nautiques (plaisances, Kayak de mer, Jet-ski…) sont des facteurs majeurs de perturbation des
colonies de sternes installées sur les ilots côtiers [11]. On note également le même type de perturbation sur
certaines lagunes littorales du Languedoc dont les ilots sont soumis à une pression de stationnement de plus en
plus importante de la part de pêcheurs opérant à pied ou en plongée [P. CRAMM, comm. pers.]. Les problèmes
de surpêche sur les espèces proies sont localement un des facteurs ayant des répercussions sur la productivité des
oiseaux [8 ; 15]. La pollution de l’eau, spécialement par les PCBs et le mercure, a une répercussion sur la
reproduction des sternes, notamment en Mer des Wadden [1 ; 2 ; 7]. Sur ces sites, on retrouve les plus forts taux
de contamination par les pesticides organochlorés et le mercure dans les œufs de sternes, constat aussi réalisé au
Canada et aux États-Unis [9 ; 12]. L’évolution des milieux, et particulièrement la fermeture et la colonisation par
la végétation, sont défavorables à la pérennité des colonies. Sur les sites continentaux, la stabilisation des
régimes hydrauliques des fleuves et rivières (canalisation, barrages…) entraîne la colonisation végétale des
milieux favorables à la nidification. Sur les quartiers d’hivernage, en Afrique de l’Ouest, l’espèce a longtemps
subi les captures ludiques par les enfants des populations côtières. Ces captures semblent avoir un impact non
négligeable sur les populations hivernantes de ces régions [bg53]. La prédation par des espèces introduites sur
les nicheurs peut être considérable : vison d’Amérique (Mustela vison), ibis sacré (Threskiornis aethiopicus)…
[10 ; 11 ; 16].
Il apparait que la protection de la sterne pierregarin passe par le maintien d’un réseau suffisant de sites de
nidification. Pour ce faire, les principales actions à prévoir sont les suivantes :
• Mise en défend des sites de nidification, en prévoyant notamment une signalétique adaptée tel que sur les
bancs de Loire ou sur d’autres sites sensibles.
• La création d’ilots artificiels de nidification sur de grands plans d’eau, dont les zones de lagunes côtières,
constitue un moyen efficace de fixation de petites colonies, qui peuvent se maintenir, puis prospérer sous
réserve, dans le midi, d’être en mesure de gérer l’expansion systématique sur ces milieux du goéland leucophée.
• L’entretien et la gestion des sites de nidification existant sont à prévoir pour garantir l’attractivité d’une année
sur l’autre, en évitant la fermeture par la végétation notamment.
• La surveillance et le gardiennage des sites de nidification sensibles doivent être menés sur les ilots afin de
limiter la fréquentation estivale et plaisancière.
• Ponctuellement une limitation des individus prédateurs qui se sont spécialisés est à envisager, à l’exclusion du
poison, sur certains sites exposés : ibis sacré, vison d’Amérique, voire le goéland leucophée en région
méditerranéenne…
L’ensemble de ces activités de gestion sont menées sur les principales colonies de nidification. Elles ont été
précédées par la création de réserves naturelles et volontaires. La poursuite de la mise en protection
réglementaire des sites de reproduction peut aussi s’avérer utile.
Études et recherches à développer
Des études sur la biologie et la démographie des populations à l’échelle des sites fonctionnels permettraient
d’adapter des mesures de gestion locales. Une bonne connaissance des stratégies de report suite à des échecs
d’installation et une mise en évidence de la réponse fonctionnelle des oiseaux pourraient amener à proposer des
solutions conservatoires sur les sites eux-mêmes, ou des zones annexes.
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Pingouin torda Alca torda (A200)
Synonyme : Petit Pingouin
Ordre : Charadriiformes
Famille : Alcidés
Statut : Espèce protégée en France (Arrêté du 17 avril 1981, modifié le 25 juillet 1999) et inscrite à l’article 4.2
de la Directive « Oiseaux ».
Description et identification de l’espèce
Le pingouin torda est un alcidé blanc et noir. Son bec est sombre, massif,
marqué et barré de blanc. Il se tient debout à terre sur ses tarses. En
plumage nuptial, la tête, le cou et le dessus du corps sont noir soutenu. Un
trait blanc rejoint le bec à l’oeil. En plumage inter-nuptial, il y a plus de
blanc sur la gorge, le coté du cou et la tempe. Les juvéniles et les oiseaux
de premier hiver ont un bec plus petit sans trait loral blanc ni marques. Les
sexes sont semblables. Le vol est battu très rapide et direct. Le dessus est noir,
contrastant avec le dessous blanc uniforme. Les ailes très étroites contrastent avec
l’aspect massif du corps. Une mue complète a lieu entre août et octobre chez les adultes
ainsi que chez les poussins qui acquièrent le plumage des oiseaux hivernants. En période de pré-reproduction,
une mue partielle remplace le plumage de la tête et du cou. Cette espèce est polytypique avec deux sous-espèces
reconnues A. t. torda et islandica [12]. Seule cette dernière est présente en France. Cette espèce est assez
silencieuse, et seuls de petits grognements sont émis, ainsi que des appels graves et aigres sur les sites de
reproduction (JCR, CD2/pl.89). Lon gueur totale du corps : 37 à 39 cm. Poids : 625 à 750 g. En vol, il ressemble
au Macareux moine Fratercula arctica (plus petit et aux pattes colorées visibles) et au Guillemot de Troïl Uria
aalge (plus fin de l’avant et au plumage moins noir). Mais le gros bec du Pingouin lui confère une silhouette plus
massive que celle des autres alcidés.
Photographie C. Chartier.
Répartition géographique
Le pingouin torda se répartit dans l’Atlantique Nord. A. t. torda est la
plus nordique des deux sous-espèces et occupe les côtes de
Scandinavie, de Russie, du Groenland et la côte Ouest Atlantique en
redescendant jusque dans le Maine (USA). La sous-espèce islandica
se trouve en Islande, aux iles Féroé, en Grande Bretagne, en
Allemagne et en France. Sur notre territoire, seuls trois sites
accueillent des nicheurs pour les années 2004 et 2005 : l’ile de
Cézembre (Ille-et-Vilaine), le cap Fréhel et l’archipel des Sept-Iles
(Côtes d’Armor) [5 ; 21]. La Bretagne marque donc la limite
méridionale de l’aire de nidification de l’espèce. En hiver, le Pingouin
torda est le plus côtier des trois alcidés nicheurs en France. Entre
octobre et avril, les côtes françaises accueillent de nombreux
hivernants, à la fois en Manche, en Atlantique et en Méditerranée
[bg71]. Ceux-ci sont principalement originaires des colonies de mer
Celtique et du nord-ouest de la Grande-Bretagne [bg69].
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Biologie
Écologie
Le pingouin torda niche sur des corniches en falaise ou dans des cavités sous bloc, souvent avec des guillemots
de Troïl. Les sites sont en général moins exposés que ceux des guillemots et les couples plus souvent isolés. Le
choix d’une corniche ou d’une cavité ne semble pas influer sur les paramètres de la reproduction [19], du moins
quand le niveau de prédation est faible [4 ; 10]. En hiver, il affectionne particulièrement les baies et les
embouchures de fleuves ou des eaux n’excédant pas 20 m de profondeur [16].
Comportement
Les colonies françaises sont désertées dès la mi-juillet et plus aucun individu n’est observé aux Sept-Iles à partir
d’août. Les plus jeunes auraient tendances à se disperser plus vers le sud [14 ; bg69]. Au printemps, les premiers
oiseaux sont revus en mars aux Sept-Iles.
Reproduction et dynamique de population
Le nid, presque inexistant, peut consister en quelques petits graviers, ou même un peu de végétation [9]. En
Bretagne, les dates moyennes de ponte de l’œuf unique se situent entre la troisième décade d’avril et la première
décade de mai. Ces dates sont sujettes à des variations interannuelles corrélées en partie aux conditions
climatiques, par exemple la température de l’air et de la mer [1]. L’incubation est en moyenne de 35 jours. Le
poussin quitte le nid âgé de 17 à 18 jours, tout en ne sachant pas encore voler. L’indépendance du jeune par
rapport à ses parents a lieu au moins trois semaines plus tard. Uniquement 18 % des pingouins atteignent l’âge
de cinq ans soit un taux annuel de survie de 71 %. Au-delà de cinq ans, la survie annuelle atteint 89 à 93 %. La
première reproduction peut avoir lieu exceptionnellement à l’âge de trois ans mais plus généralement elle se
situe entre quatre et six ans. La production varie selon les colonies entre 0,31 et 0,71 jeune par couple [8]. La
longévité maximale observée grâce aux données de baguage est d’environ 29 ans [bg60]. Des modèles
mathématiques tentent d’expliquer, voire de prédire, les changements démographiques des populations de
pingouin torda. Les plus performants de ces modèles montrent que la température de surface des eaux explique
mieux les variations de survie des oiseaux que ne le feraient les variations de l’indice NAO [20]. L’indice NAO
(North Atlantic Oscillation) est le principal mode de mesure de la variabilité climatique autour du bassin nord
atlantique [11]. Les paramètres climatologiques tendent à permettre une meilleure prédiction des variations du
taux de survie que les indices d’abondance des ressources halieutiques, et ils agiraient sur la mortalité des
oiseaux de manière indirecte, en touchant leurs ressources alimentaires [20].
Régime alimentaire
Pendant la période de nourrissage des poussins, les proies ramenées sont essentiellement des poissons, qui
peuvent varier en espèce et en taille selon le sexe du parent [22]. La taille recherchée est plus petite que celle des
proies pêchées par le guillemot de Troïl. Les jeunes capelans (Mallotus villosus), harengs (Clupea harengus),
sprats (Sprattus sprattus) et lançons (Ammodytes sp.) sont les espèces à haute valeur énergétique le plus souvent
citées dans la littérature. Les crustacés, les vers annélides, les œufs de poissons font aussi partie du régime
alimentaire des adultes, surtout en hiver. Les proies capturées par les oiseaux hivernants sur nos côtes sont
pélagiques [16]. Comme tout alcidé, les pingouins torda attrapent leurs proies en s’immergeant depuis la surface,
puis en se propulsant sous l’eau à l’aide de leurs ailes. Le nombre de plongées, leur durée, la zone de recherche
et le profil des vols sont susceptibles de varier en fonction de la ressource [12 ; 24]. Cette adaptabilité aux
conditions de recherche de nourriture s’illustre parfois par des variations interannuelles importantes dans le
comportement des oiseaux nicheurs en pêche [6]. La profondeur maximale atteinte par un pingouin torda, et
certainement exceptionnelle, est de 120 m [18]. En général les profondeurs atteintes sont plutôt le reflet de la
distribution des poissons que des capacités théoriques de plongées. Ainsi sur l’ile de Hornøy en Norvège, les
profondeurs maximales sont de l’ordre de 25 à 30 m [2]. L’activité de plongée se poursuit aussi la nuit [3]. La
zone de pêche fréquentée par les pingouins est en général proche de la colonie et située dans un rayon de 15 km.
Des variations existent en fonction des colonies : par exemple sur l’ile de May, en Écosse, de tous les alcidés, les
pingouins vont pêcher le plus loin [23].
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État des populations et tendances d’évolution des effectifs
La population européenne est estimée à 530 000 couples de la sous-espèce A. t. islandica [bg46]. L’espèce jouit
d’un statut de conservation favorable en Europe [bg2]. La majorité niche en Islande (380 000 couples) et dans les
iles Britanniques (110 000 couples). La population mondiale est estimée entre 610 000 et 630 000 couples, dont
38 000 couples, tous de la sous-espèce A. t. torda, nichent sur la côte ouest de l’Atlantique. La population de
Grande Bretagne et d’Irlande a augmenté annuellement de 1% sur la période 1969-2002. Cela n’a pas empêché
sur la même période une décroissance des colonies de mer Celtique ou de Cornouaille anglaise.
Au XIXe siècle, le pingouin torda était répandu des falaises normandes à la Vendée (une donnée concernerait
l’ile de Noirmoutier, Vendée). Il disparait de Normandie à la fin du XIXe et les effectifs des autres régions
passent par un minimum dans les années 1910 [bg23]. Puis, la population se rétablit et pour cinq localités
seulement atteint 500 couples en 1965 dont 400 pour les seules Sept-Iles. Par la suite, les effectifs n’ont cessé de
baisser : 135 couples en 1970, 70 en 1978, 40 en 1988, 20 à 30 en 1995. L’espèce disparait de l’ile d’Ouessant et
de l’archipel de Molène dans les années 1970 et du cap Sizun en 1982. Par contre, elle s’établit sur Cézembre en
1987. A la fin des années 1980, quelques adultes paradent sur des falaises en Normandie, mais sans donner suite.
Sur la période de 1995 à 2005, une très légère augmentation a eu lieu avec un gain de cinq à six couples pour
l’archipel des Sept-Iles, alors que les effectifs des deux autres sites restent stables. En 2005, la population
française ne compte que 32 à 36 couples répartis sur trois sites : l’ile de Cézembre (3-4 couples) en Ille-etVilaine, le cap Fréhel (6-9 couples) et l’archipel des Sept-Iles (23 couples) dans les Côtes d’Armor [5 ; 21]. Ces
effectifs extrêmement réduits justifient de considérer l’espèce « en danger » [bg53].
Population normande
Comme dit précédemment, en Normandie, le pingouin torda ne niche plus depuis le XIXe siècle alors que la
population nicheuse se maintient dans les iles anglo-normandes (Brée 1998 et Caldwell 1998 in [7]).
En hiver, il a été montré que le secteur le plus riche en pingouins est la côte occidentale du Cotentin (Carte 34).
Selon la même source, un effectif de plus de 5 000 oiseaux peut être avancé [7]
Carte 34 : Répartition normande des effectifs hivernants de pingouin torda.
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Utilisation spatio-temporelle du site
L’espèce est présente sur la ZPS uniquement en période internuptiale.
janv févr mars
avr
mai
juin
juil
août sept
oct
nov
déc
Évaluation de la population hivernante de la ZPS
Avec entre 5 et 283 oiseaux sur la ZPS en hivernage, la population de la ZPS représente entre 0 % et 14,2 % de
l’effectif national (Tableau XXXV).
Tableau XXXV : Évaluation de la population hivernante de pingouin torda sur la ZPS.
% de la population
Population
Évaluation
nationale
Population
ZPS
Min.
Max.
Min.
Max
ZPS (2004-2011)
5
283
0,0
14,2
Normandie (1998-2002)
> 5 000
B-D
France (1998-2002)
2 000
12 000
Europe (« 2000 »)
> 500 000
Menaces potentielles et propositions de gestion
Le pingouin torda est aujourd’hui l’oiseau marin nicheur le plus rare de France. En l’absence de tout indice
d’immigration, seul phénomène à même d’assurer un renforcement des effectifs, il semble le plus menacé.
L’impact des filets maillants, aussi bien à proximité des colonies que sur les zones d’hivernage, et la pollution
chronique par les hydrocarbures sont toujours d’actualité et expliqueraient le déclin de cette espèce [bg5]. En
effet, ses caractéristiques démographiques rendent la cinétique des populations sensible à la survie des adultes
reproducteurs [12 ; 15 ; 17], les plus touchés par les menaces actuelles pendant leur occupation des sites de
reproduction. La marginalité géographique des petites colonies françaises est en soi une menace car un possible
resserrement des populations vers le centre nord européen de l’aire de reproduction y serait sensiblement
exacerbé. L’effet d’une colonisation des sites de reproduction par un prédateur terrestre comme le Vison
d’Amérique Mustela vison serait particulièrement délétère, comme cela a été mis en évidence en mer baltique
[13].La protection des sites de reproduction, actuellement effective, ne suffit pas d’évidence pour garantir le
maintien des populations. En effet, les causes principales de déclin dépassent le cadre d’action géographique du
gestionnaire d’un site. La prévention des marées noires, du déballastage chronique et des rejets en mer constitue
un ensemble de mesures à mettre en œuvre collectivement, qui nécessitent, entre autres, des moyens
considérables de contrôle de l’état des navires et de leur entretien à quai. Cela passera par un renforcement de la
coordination internationale, notamment en matière de poursuites des contrevenants. Sur les sites accueillant des
oiseaux, il est vital de surveiller la possible colonisation par des prédateurs exogènes à la faune locale, comme le
Rat noir Rattus rattus mais aussi le Vison d’Amérique. Si des campagnes d’éradication sont nécessaires, elles
doivent être réalisées par piégeage et non par le poison.
Études et recherches à développer
L’effort entrepris actuellement en terme de suivi des effectifs, d’interaction entre espèces et de mise en commun
des données au niveau national doit être poursuivi. Étant donné le très faible niveau des effectifs français, des
études requérant une manipulation des oiseaux seraient dommageables à la tranquillité que réclame l’espèce. La
répartition des oiseaux en mer et la détermination des zones marines importantes pour l’espèce (stationnement
hivernal, site d’alimentation) constituent une priorité de recherche.
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Guillemot de Troïl Uria aalge (A199)
Ordre : Charadriiformes
Famille : Alcidés
Statut : Espèce protégée en France (Arrêté du 17 avril 1981, modifié le 25 juillet 1999) et inscrite à l’article 4.2
de la Directive « Oiseaux ».
Description et identification de l’espèce
Le guillemot de Troïl est le plus grand des trois alcidés qui se reproduisent
en France. En période de reproduction, la tête et le dessus du corps sont
brun chocolat, mais paraissent noir à distance, et le dessous est blanc. Il
existe une forme dite « bridée » de l’espèce, certains individus arborant
en été un cercle orbital blanc prolongé d’une virgule blanche en arrière
de l’œil. Le bec noir est long, fin et pointu. En hiver, les joues, la gorge et
le menton deviennent blancs. Les sexes sont semblables. À l’envol, les
jeunes sont bien plus petits que les adultes puis, dès leur premier hiver, ils ont
une taille et un plumage très similaires. A terre, le guillemot ne se tient pas sur
ses palmures mais sur ses tarses, d’où une attitude dressée et une démarche dandinante. De nos trois alcidés c’est
celui qui rappelle le plus, par son allure et ses comportements, les manchots de l’hémisphère sud. Aucun lien de
parenté n’existe cependant entre ces deux familles d’oiseaux marins ; cette ressemblance s’expliquant
simplement par une adaptation à des modes de vie relativement analogues. Le vol est battu très rapide et direct,
le plus souvent au ras de l’eau. Une mue complète commence à la fin de l’été chez les adultes et les oiseaux sont
alors dans l’incapacité de voler pendant sept semaines environ. Une mue partielle a lieu pendant l’hiver.
L’espèce est très bruyante en période de reproduction, notamment sur les colonies, et ses cris sont très puissants
(JCR, CD2/pl.87). Longueur totale du corps : 38 à 41 cm. Poids : 500 à 1000 g. En vol, il ressemble au macareux
moine Fratercula arctica (plus petit et aux pattes colorées visibles) et au pingouin torda Alca torda (tête plus
massive avec son bec épais et au plumage plus noir).
Photographie E. Ohlmann
Répartition géographique
Le guillemot de Troïl est présent dans l’hémisphère nord, à la fois
dans l’Atlantique et dans le Pacifique, avec des colonies qui se
répartissent entre 40° et 76° de latitude [bg7]. L’espèce est
polytypique avec trois sous-espèces pour l’Atlantique, U. a.
aalge, U. a. albionis (la plus méridionale, la plus claire et la plus
petite, que l’on trouve en France) et U. a. hyperborea (la plus
nordique, la plus sombre et la plus grande), et deux sous-espèces
pour le Pacifique, U. a inornata et U. a. californica [14 ; bg7]. La
limite méridionale de l’aire de reproduction européenne se situe
dans la péninsule ibérique, où ne subsistent plus que quelques
couples nicheurs au Portugal et en Espagne [bg2]. En France, les
dernières colonies sont toutes situées en Bretagne [bg5].
En hiver, le guillemot de Troïl est largement répandu sur le
littoral français de la Manche et de l’Atlantique, mais il est rare
en Méditerranée [bg71]. De manière très schématique, les
oiseaux présents en Manche sont principalement originaires des
colonies de mer du Nord, tandis que les oiseaux présents dans le
golfe de Gascogne sont principalement originaires de l’ouest des iles Britanniques [4 ; 14 ; bg69].
Biologie
Écologie
Le guillemot de Troïl est un habitant des côtes rocheuses escarpées. Dans les colonies bretonnes, il y côtoie la
mouette tridactyle (Rissa tridactyla), le petit pingouin (Alca torda), le cormoran huppé (Phalacrocorax
aristotelis) ou encore le fulmar boréal (Fulmarus glacialis). Contrairement au pingouin torda (Alca torda), le
guillemot de Troïl est surtout présent dans des eaux dont la profondeur dépasse les 20 m [16].
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Comportement
Le guillemot de Troïl est une espèce très coloniale, même si certaines colonies bretonnes ne comptent plus que
quelques couples. A la mi-juillet, les falaises bretonnes sont généralement désertées, exception faite des
éventuels poussins retardataires issus des pontes de remplacement les plus tardives. Mais, dès la fin du mois
d’octobre en Bretagne, un certain nombre d’individus sont de retour sur leur site de reproduction [12]. Dans un
premier temps courts et matinaux, les séjours à terre vont progressivement se prolonger, entrecoupés de périodes
d’absence totale. En février, les guillemots ne quittent les falaises qu’en fin de journée. Ce n’est qu’à partir de la
ponte que les couveurs y passeront la nuit. Les guillemots sont des oiseaux pélagiques. Leur dispersion en mer
après la période de reproduction est très complexe, et varie notamment en fonction de leur colonie d’origine, de
leur âge et probablement de leur sexe [14 ; bg69]. Les oiseaux bretons tendent vraisemblablement à se déplacer
vers le sud, mais les plus âgés s’éloignent moins de leur colonie que les plus jeunes.
Reproduction et dynamique de population
Le guillemot de Troïl ne construit pas de nid. Chaque couple défend un petit espace de roche nue qui constitue
son territoire : corniche, petite marche ou niche façonnée par l’érosion naturelle. C’est une espèce grégaire par
excellence, et les couveurs sont parfois si serrés les uns contre les autres que certaines colonies très denses en
comptent jusqu’à 20 au mètre carré, valeur record pour nos oiseaux marins. L’œuf unique est pondu à même la
roche entre la fin avril et la mi-mai. Pendant quatre à cinq semaines, les parents se relaient pour assurer
l’incubation, puis pour pêcher et nourrir le jeune, essentiellement avec du poisson. Vers l’âge de trois semaines,
le jeune a acquis un plumage complet et étanche, mais ne pèse encore que le quart du poids de ses parents. Bien
qu’incapable de voler, il saute dans l’eau depuis sa corniche natale. Seul le mâle semble assurer l’élevage du
jeune en mer et continue de le nourrir pendant deux à trois mois avant sa totale indépendance. Le succès de la
reproduction est en moyenne de l’ordre de 0,8 jeune par couple [bg46]. Des cas de prédation massive sur les
œufs ou les poussins, notamment par les grands corbeaux (Corvus corax) ou les corneilles noires (Corvus
corone), ont cependant été enregistrés en Bretagne [2 ; bg5]. Une ponte de remplacement est cependant possible
après l’échec de la première tentative. C’est en juin, lorsque l’élevage des jeunes bat son plein, que les jeunes
oiseaux non reproducteurs visitent les colonies, attirés par l’activité qui y règne. Après une première année de vie
passée en mer, ils commencent à revenir aux colonies à partir de deux ans. Ce n’est qu’entre quatre et six ans
qu’ils commenceront à se reproduire. L’espèce est caractérisée par une fidélité au partenaire et au site de
reproduction très marquée [10 ; bg46]. La survie annuelle des adultes est très élevée, de l’ordre de 95 % [11]. Le
guillemot vit en moyenne une quinzaine d’années, avec une longévité maximale observée grâce aux données de
baguage d’environ 32 ans [bg59]. Les guillemots, comme les oiseaux marins en général, sont donc des espèces
longévives pour lesquelles l’évolution des effectifs est plus étroitement soumise à des variations de la survie des
adultes qu’à des variations de la fécondité [5 ; 14 ; 15 ; 23]. Sur les colonies, la prédation par les corvidés
(Grands Corbeaux et Corneilles noires) peut être importante. Ainsi, les cas de prédation massive enregistrés dans
le cap Sizun au milieu des années 1990 ont engendré une chute des effectifs et la désertion définitive de certaines
corniches [2 ; bg5]. La disparition de la colonie de Cézembre pourrait aussi en être une conséquence directe [3].
Régime alimentaire
L’alimentation du guillemot de Troïl est quasi essentiellement constituée de poissons (Lançons Ammodytes sp.,
Sprats Sprattus sprattus, Harengs Clupea harengus) [16 ; bg7]. S’il n’est guère doué pour la marche et le vol, le
guillemot est en revanche un excellent plongeur, utilisant ses ailes pour se déplacer sous l’eau et ses pattes
comme gouvernail, et capable de descendre au-delà de 100 mètres [17]. Les zones de pêche les plus fréquentées
sont situées sur des fonds de quelques dizaines de mètres et ne sont généralement distantes que de quelques
dizaines de kilomètres de la colonie [19 ; 22].
État des populations et tendances d’évolution des effectifs
Le guillemot de Troïl compte parmi les oiseaux marins les plus abondants de l'hémisphère nord, avec une
estimation d’environ 7,3 millions de couples pour la population mondiale [bg46]. En Europe, la population
nicheuse est supérieure à deux millions de couples, dont environ la moitié entre les iles Britanniques et l’Islande.
Son statut de conservation est favorable, les tendances démographiques en Europe étant globalement à
l’augmentation [bg2 ; bg46]. En France, où les 280 couples nicheurs ne représentent qu’une fraction dérisoire
des effectifs européens, l’espèce est considérée comme « en danger » [bg53]. Autrefois répandu dans les falaises
de Bretagne et de Normandie, le guillemot ne se reproduit actuellement plus qu’en Bretagne [12 ; bg5]. Si
l’espèce à disparu de Normandie vers les années 1920 [bg23], ce sont plusieurs milliers de couples qui occupent
les falaises bretonnes vers les années 1930-1940 [12 ; bg5]. Mais, après une phase de régression généralisée, la
population bretonne chute à 300 couples environ à la fin des années 1960. Par la suite, les différentes colonies
ont connu des évolutions contrastées, traduisant des déplacements de reproducteurs [2 ; 15 ; bg5]. Depuis le
milieu des années 1990, la plus importante colonie, située au cap Fréhel, enregistre un accroissement régulier des
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effectifs alors qu’une lente érosion du nombre de couples s’observe ailleurs (cap Sizun, roches de Camaret,
archipel des Sept-Iles) et que l’espèce a disparu de Cézembre. Globalement, la population bretonne augmente
cependant, pour atteindre 270-284 couples en 2004, avec un taux d’accroissement annuel de l’ordre de + 4 % [3].
L’immigration d’individus originaires des colonies en expansion de la mer Celtique (Pays de Galles et Irlande)
contribue peut-être à l’augmentation récente des effectifs bretons [13 ; bg46].
Population normande
D’après Debout (1998) et grâce aux données collectées par le GONm en particulier au cours de l’enquête
annuelle dédiée aux oiseaux échoués, le guillemot de Troïl n’a pas la même répartition que le petit pingouin
(Alca torda) : tout d’abord, il hiverne plus au large ; de plus, il est relativement rare sur la côte Ouest du Cotentin
et il semble plus abondant au large de la côte Est du Cotentin et du pays de Caux, particulièrement à Antifer
(Carte 35). Sa présence au large des côtes normandes semble fluctuer au gré d’arrivées plus ou moins
importantes d’individus en provenance de la mer du Nord. Venant de l’Est, ils peuvent, selon les années, ne pas
dépasser le niveau d’Antifer ou aller jusqu’au Cotentin. Pour ce qui est des effectifs, Debout [7], estime que la
population hivernante compte probablement plus de 10 000 individus.
Carte 35 : Répartition normande des effectifs hivernants de guillemot de Troïl.
Utilisation spatio-temporelle du site
Le guillemot de Troïl peut s’observer quasiment toute l’année sur la ZPS mais il est principalement présent
d’octobre à juin sur la ZPS. Les effectifs maximaux sont souvent contactés au mois de novembre.
janv févr mars
avr
mai
juin
juil
août sept
oct
nov
déc
Évaluation de la population hivernante de la ZPS
Avec entre 3 et 7 individus notés en hivernage, la ZPS représente entre 0 et 0,2 % de la population hivernante
nationale. La ZPS ne semble pas jouer un rôle essentiel pour cette espèce.
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Tableau XXXVI : Évaluation de la population hivernante de guillemot de Troïl sur la ZPS.
% de la population
Population
Évaluation
nationale
Population
ZPS
Min.
Max.
Min.
Max
ZPS (2004-2009)
3
7
0,0
0,2
Normandie (1998-2002)
> 10 000
C-D
France (1998-2002)
4 000
20 000
Europe (« 2000 »)
> 4 300 000
Menaces potentielles et propositions de gestion
En mer, les captures accidentelles par les filets maillants pourraient avoir contribué au déclin des alcidés bretons
[15 ; 20 ; bg5]. La pollution par les hydrocarbures est aussi une source de mortalité, qu’il s’agisse de la pollution
chronique liée aux déballastages illégaux ou des marées noires de plus ou moins grande ampleur qui se sont
produites durant les dernières décennies [bg5 ; bg53]. L’absence d’effet visible par les simples dénombrements
annuels des reproducteurs peut masquer des effets bien réels sur la survie d’une partie de la population
reproductrice [21]. Les marées noires de l’Erika et du Prestige (hivers 1999-2000 et 2002-2003 [4 ; 9]) n’ont
ainsi engendré aucun recul des effectifs reproducteurs en Bretagne. Une autre menace concerne l’abondance et la
répartition des ressources alimentaires, paramètres qui peuvent être directement affectés par la surpêche ou par
les changements climatiques et qui peuvent avoir des répercussions sur la reproduction ou la survie des
guillemots [8 ; 18 ; 21 ; bg46]. En 2004, plusieurs colonies du nord-est de la Grande-Bretagne ont connu la plus
mauvaise saison de reproduction jamais enregistrée en 40 ans de suivis, conséquence d’une pénurie alimentaire ;
la part respective de la surpêche et des modifications de l’environnement marin dans l’origine de cette pénurie
n’étant pas connue [13]. Dans le contexte actuel de la tendance au réchauffement des eaux marines, la mise en
évidence d’un impact de ces modifications environnementales sur la survie des oiseaux constitue donc une
source d’inquiétude pour l’avenir [18 ; 21]. Il faut souligner que la marginalité des populations bretonnes et leurs
faibles effectifs sont deux paramètres qui accentuent leur sensibilité à tout facteur limitant.
Les mesures de protection prises sur les sites de reproduction ont certainement contribué au maintien des
populations de guillemots mais la majorité des menaces actuelles concerne le milieu marin, où la désignation
d’aires protégées serait un outil de conservation pertinent. La prévention des marées noires, du déballastage
chronique et des rejets en mer constitue des mesures à mettre en œuvre collectivement, qui nécessitent, entre
autres, des moyens considérables de contrôle de l’état des navires et de leur entretien à quai. Cela passera par un
renforcement de la coordination internationale, notamment en matière de poursuites des contrevenants.
Ponctuellement, des opérations de limitation de l’impact des prédateurs ont été mises en œuvre (éradication
sélective de goéland argenté Larus argentatus au cap Sizun, opérations ponctuelles de tir de corneille noire au
cap Fréhel dans le cadre d'arrêtés préfectoraux), permettant de préserver certains sites de reproduction.
Cependant, seuls les goélands et les corneilles noires peuvent être visés par de telles mesures, le grand corbeau
étant quant à lui une espèce strictement protégée [bg5]. Ces limitations ne s’avèrent efficaces que si les individus
qui se spécialisent dans la prédation sur les guillemots sont effectivement et rapidement éliminés. L’utilisation de
systèmes d’effarouchement visuel des corvidés a aussi été testée, avec un succès mitigé [2].
Études et recherches à développer
L’effort entrepris actuellement en terme de suivi des effectifs, d’interaction entre espèces et de mise en commun
des données au niveau national doit être poursuivi. Une accentuation des suivis pour obtenir des données sur la
biologie de reproduction apparait souhaitable (phénologie des pontes, production en jeunes, prédation). Le faible
niveau des effectifs français et les risques de dérangement limitent le développement d’études requérant une
manipulation des oiseaux. Par contre, des études portant sur l’évaluation de l’intensité des captures accidentelles
dans les engins de pêche, seraient à développer dans différents secteurs géographiques fréquentés par les alcidés
en période de reproduction ou en période hivernale. Il en va de même pour la poursuite d’études sur la répartition
des oiseaux en mer au large des côtes françaises et la détermination des zones marines importantes pour l’espèce
(stationnement hivernal, site d’alimentation) [1].
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Annexe XX : Méthode de suivi des oiseaux marins nicheurs :
le fulmar boréal.
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Annexe XXII : ATLAS CARTOGRAPHIQUE
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N° 1 : ZPS du Nord Cotentin et de l’Ouest du Calvados en 2009.
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N° 2 : Emprise du périmètre de la ZPS « Falaise du Bessin Occidentale ».
- 275 -
N° 3 : Géologie du secteur de la ZPS.
- 276 -
N° 4 : Risques naturels sur la ZPS.
- 277 -
N° 5 : ZNIEFF à proximité de la ZPS.
- 278 -
N° 6 : Territoire du SCOT Bessin.
- 279 -
N° 7 : Occupation du sol sur la ZPS.
- 280 -
N° 8 : Zones de chalutage aux alentours de la ZPS.
- 281 -
N° 9 : Gisement de moules classés 14-140 sur la ZPS.
- 282 -
N° 10 : Activités « touristiques » sur la ZPS.
- 283 -
N° 11 : Utilisation de la ZPS par les pratiquants de vol libre.
- 284 -
N° 12 : Synthèse des principales activités socio-économiques sur la ZPS.
- 285 -
N° 13 : Sectorisation de la ZPS.
- 286 -
N° 14 : Répartition des effectifs nicheurs de mouette tridactyle de 2003 à 2011.
- 287 -
N° 15 : Répartition des effectifs nicheurs de fulmar boréal de 2004 à 2011.
- 288 -
N° 16 : Répartition des effectifs nicheurs de goéland brun de 2004 à 2009.
- 289 -
N° 16 : Répartition des effectifs nicheurs de goéland argenté de 2004 à 2009.
- 290 -
N° 17 : Répartition des effectifs hivernants de harle huppé de 2004 à 2011.
- 291 -
N° 18 : Sensibilité de l’avifaune rupestre en période de nidification.
- 292 -
N° 19 : Proposition d’extension de la ZPS.
- 293 -
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GLOSSAIRE
ABMC : American Battle Monuments Commission
AEWA : African-Eurasian Waterbird Agreement
AAMP : Agence des Aires Marines Protégées
AMP : Aire Marine Protégée
AOC : Appellation d’Origine Contrôlée
AOT : Autorisation d’Occupation Temporaire
ATRACTIV : Aménagement du Territoire, Réseaux d’Acteurs et Compétitivité par les Technologies de
l’Information et de la Communication
BRGM : Bureau de Recherches Géologiques et Minières
CAD : Contrat d’Agriculture Durable
CAF : Commission de l’Avifaune Française
CAUE : Conseils d'Architecture, d'Urbanisme et d'Environnement
CBN : Conservatoire Botanique National
CDB : Convention sur la Diversité Biologique
CdL : Conservatoire du Littoral
CEE : Communauté Économique Européenne
CFENBN : Conservatoire Fédératif des Espaces Naturels de Basse-Normandie
CHN : Comité d’Homologation National
CIADT : Comité Interministériel d’Aménagement et de Développement du Territoire
CITES : Convention on International Trade of Endangered Species
CLPMEM : Comité Local des Pêches Maritimes et des Élevages Marins
CMS : Convention on Migratory Species
CNPMEM : Comité National des Pêches Maritimes et des Élevages Marins
COPIL : Comité de pilotage (d’un site Natura 2000)
CPB : (The) Cartagena Protocol on Biosafety
CRPBN : Comité Régional des Pêches de Basse-Normandie
CRPMEM : Comité Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins
DCE : Directive Cadre sur l’Eau
DCSMM : Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin
DDAM : Direction Départementale des Affaires Maritimes
DDTM : Direction Départementale des Territoires et de la Mer
DDEA : Direction Départementale de l’Équipement et de l’Agriculture
DIREN : DIrection Régionale de l’Environnement (nouvellement DREAL)
DOCOB : Document d’objectifs (d’un site Natura 2000)
DOG : Document d’orientations Générales
DPM : Domaine Public Maritime
DRAM : Direction Régionale des Affaires Maritimes
DREAL : Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement
DUP : Déclaration d’Utilité Publique
EPF : Etablissement Public Foncier
EPSION : Etat des Principaux Sites Ornithologiques de Normandie
ERG : État des Réserves du GONm
FEADER : Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural
FEDER : Fonds Européen de Développement Régional
FSD : Formulaire Standard de Données (base de données officielle européenne de chaque site Natura 2000)
GISOM : Groupement d’Intérêt Scientifique Oiseaux Marins
GMN : Groupe Mammalogique Normand
GONm : Groupe Ornithologique Normand
GPD : Groupement des Plongeurs Démineurs
ICPE : Installation Classée pour la Protection de l’Environnement
IFREMER : Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer
IODDE : Ile d’Oléron Développement Durable Environnement
LERN : Laboratoire d’Étude et de Recherche
MAEt : Mesure Agro-Environnementale territorialisée
MEEDDAT : Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement Durable et de l'Aménagement du Territoire
MEEDM : Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer
MNHN : Muséum National d’Histoire Naturelle
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OGS : Opération Grand Site
ONU : Organisation des Nations Unies
OPBN : Organisation de Producteurs de Basse-Normandie
ORSEC : Organisation de la Réponse de Sécurité Civile
PADD : Projet d’Aménagement et de Développement Durable
PNRMCB : Parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin
PLU : Plan Local d’Urbanisme
POLMAR : POLution MARitime
POS : Plan d’Occupation du Sol
pSIC : proposition de Site d’Importance Communautaire (directive Habitats)
RHLN : Réseau Hydrologique Littoral Normand
SAFER : Société d’Aménagement Foncier de l’Espace Rural
SAGE : Schéma d’Aménagement et de Gestion de l’Eau
SAO : Site Apparemment Occupé (cf. fiche espèce fulmar)
SARi : Site Avec Reproduction identifiable (cf. fiche espèce fulmar)
SAU : Surface Agricole Utile
SCOT : Schéma de COhérence Territoriale
SDAGE : Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux
SHOM : Service Hydrographique et Océanique de la Marine
SIC : Site d’Importance Communautaire (directive Habitats)
SMCLEN : Syndicat Mixte Calvados Littoral Espace Naturel
SRU : Solidarité et Renouvellement Urbain
STH : Surface Toujours en Herbe
TFNB : Taxe Foncière sur le Non Bâti
UE : Union Européenne
UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature
UTA : Unité de Travail Annuel
ZDE : Zone de Développement Eolien
ZNIEFF : Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique
ZPS : Zone de Protection Spéciale (Directive « Oiseaux »)
ZSC : Zone Spéciale de Conservation (directive Habitats)
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CREDITS PHOTOGRAPHIQUES ET DESSINS
1re couverture :
Panoramique : F. Leclerc
Vue Est de la Réserve de Saint-Pierre-du-Mont : F.
Jeanne
Mouette tridactyle en vol : F. Leclerc
Vue Ouest de la pointe du Hoc : R. Purenne
Page 107 :
Adulte de faucon pèlerin : J. P. Marie
Jaune de faucon pèlerin : F. Leclerc
Page 108 :
Fulmars boréaux : F. Jeanne
Mouette tridactyle : F. Leclerc
Page 109 :
Goélands argentés et brun : R. Binard
Page 110 :
Mouette mélanocéphale : F. Leclerc
Harle huppé : C. Ruchet
Page 113 :
Plongeon catmarin : A. Fossé
Page 118 :
Plongeon arctique : C. Ruchet
Page 123 :
Dessin de Grèbe huppé : S. Leparoux
Page 127 :
Dessin de grèbe esclavon : S. Leparoux
Page 131 :
Fulmar boréal : R. Bianrd
Page 139 :
Dessin de puffin des anglais : S. Leparoux
Page 143 :
Puffin des Baléares : Y. Toupin
Page 148 :
Fou de Bassan : A. Corbeau
Page 149 :
Dessin de fous de Bassan : S. Leparoux
Page 153 :
Grand cormoran : X. Corteel
Page 154 :
Dessin de grand cormoran : S. Poncet
Page 160 :
Cormoran huppé : Y. Toupin
Page 166 :
Aigrette garzette : R. Binard
Page 167 :
Dessin d’aigrette garzette : F. Leclerc
Page 171 :
Macreuse noire : A. Hogue
Page 175 :
Harle huppé : C. Ruchet
Page 181 :
Faucon pèlerin : C. Chartier
Page 188 :
Mouette mélanocéphale : F. Leclerc
Page 195 :
Mouette pygmée : F. Leclerc
Page 199 :
Goéland brun : R. Binard
Page 205 :
Goéland argenté : R. Binard
Page 211 :
Goéland marin : R. Binard
Page 212 :
Dessin de goéland marin : S. Leparoux
Page 216 :
Mouettes tridactyles : M. Millot
Page 225 :
Sterne caugek : F. Leclerc
Page 231 :
Sterne pierregarin : C. Chartier
Page 236 :
Pingouin torda : C. Chartier
Page 242 :
Guillemot de Troïl : E. Ohlmann
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DOCUMENT D’OBJECTIFS
NATURA 2000
DOCUMENT D’OBJECTIFS
NATURA 2000
FALAISE DU BESSIN OCCIDENTAL
Zone de Protection Spéciale
FR 2510099
TOME III : Charte Natura 2000
Validé par le comité de pilotage du 6 juillet 2012
2012
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DOCUMENT D’OBJECTFS DU SITE NATURA 2000 FR2510099
« FALAISE DU BESSIN OCCIDENTAL »
Maître d’ouvrage
État : Préfecture du Calvados et Préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord
Ministère en charge de l’écologie – Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et
du Logement de Basse-Normandie (DREAL).
Suivi de la démarche : Sandrine ROBBE
Opérateur
Groupe Ornithologique Normand (GONm).
Rédaction du document d’objectifs
Rédaction / Coordination :
François JEANNE & Antoine ROCHE
Cartographie :
Vottana TEP et François JEANNE
Contribution / Rédaction / Relecture :
Gilbert VIMARD, Rosine BINARD, Gérard DEBOUT, Alain CHARTIER, Régis PURENNE, Bruno LANG.
Crédits photographiques (couverture)
Panoramique : F. LECLERC.
Parapentiste : G. VIMARD.
Réunion de groupe de travail : F. JEANNE
Voilier : F. JEANNE.
Référence à utiliser
JEANNE F. & ROCHE A., 2012. DOCOB Natura 2000. ZPS FR2510099 « Falaise du Bessin
occidental ». Tome III. Charte Natura 2000. GONm. DREAL de Basse-Normandie. 46 p + annexe.
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Le DOCOB en trois tomes
Le DOCOB est constitué de trois tomes. Le premier est intitulé « Tome 1 : État des lieux et
diagnostics socio-économique et écologique ». Le second a pour titre « Tome II : Enjeux, objectifs
et mesures de gestion ». La charte Natura 2000 du site figure dans le troisième Tome.
Figure 1 : Les trois tomes du DOCOB.
Les annexes et l’atlas cartographique figurent dans un document séparé.
Le comité de pilotage du site Natura 2000 : « Falaise du Bessin occidental »
Le Comité de pilotage (COPIL1) est chargé d'assurer le suivi et la réalisation du document
d'objectifs Natura 2000. Il a été créé et mis en place par l'arrêté interpréfectoral du
26 novembre 2009 (Annexe I). Ce comité de pilotage est co-présidé par Monsieur le Préfet de la
région Basse-Normandie, Préfet du Calvados et par Monsieur le Préfet maritime de la Manche et
de la mer du Nord.
L’ensemble des comptes-rendus réalisés à l’issue des différents comités de pilotage de la ZPS
figure en Annexe (Annexe II)
1
Tous les acronymes sont détaillés dans le glossaire en fin de document.
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REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier vivement l’ensemble des personnes, des collectivités, des associations et
des organismes administratifs et scientifiques qui ont participé au bon déroulement de la rédaction
de ce document d’objectifs notamment pour leur disponibilité lors des réunions des comités de
pilotage, des groupes de travail ou des réunions bilatérales.
Mme Bindault-Lemaître, mairie de Louvières, Mme d’Hérouville, mairie d’Englesqueville-laPercée ainsi que Mme André et Mme Legrand, M. Houyvet, mairie de Saint-Pierre-du-Mont, M.
Oxéant, mairie de Vierville-sur-Mer, M. Pain, mairie de Cricqueville-en-Bessin, M. Lelong,
Conseiller général du canton d’Isigny-sur-Mer et président de la communauté de communes
d’Isigny Grandcamp-Intercom, M. Thomines, Président de la communauté de communes de
Trévières, Mme Boutard, M. Daguet et M. Leduc, Conseil Général du Calvados (CG14), M.
Démoulin, Fédération Départementale des Chasseurs du Calvados (FDC14), Mme Bouet et M.
Demeusoy, Comité départemental de randonnée pédestre du Calvados, M. Françoise et M.
Lecaplain, Comités Locaux des Pêches (CLP), M. Green, Association de chasse maritime des
rivages du Bessin, M. chenal, M. Grigy et M. Potey, Association ICARE, M. Fauvel, Chambre
d’agriculture du Calvados, Mme Vasseur, M. Leymarie, M. Renard et M. Vial, Antenne normande
du Conservatoire du Littoral (CdL), Mme Paul, Mme Richard, Mme Hamon et M. Parrad, Comité
Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins (CRPMEM), M. Siquot, Président du club
pêche plaisance de Lion-sur-Mer (CPPL), M. Durand, Club nautique de Port-en-Bessin, Mme
Robbe, Mme De Rosa, M. Brécin, M. Defenouillère, M. Dumeige et M. Rungette, Direction
Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement (DREAL) de Basse-Normandie,
Mme Binard, M. Chartier, M. Debout, M. Le Guillou, M. Purenne et M. Vimard, Groupe
Ornithologique Normand (GONm), Mme Leroux, Groupement Régional des Association de
Protection de l’Environnement (GRAPE), M. Toison et M. Aulert, Agence des Aires Marines
Protégées (AAMP), M. Pigeon et M. De Saint-Jores, Office National de la Chasse et de la Faune
Sauvage (ONCFS), M. Hooker et M. Gassion, American Battle Monuments Commission (ABMC),
M. Brac de la Perrière, Comité du débarquement, Mme Martelin-Poder, Mme Saille, M. Jolimaitre
et M. Zucchet, Syndicat Mixte Calvados Littoral Espaces Naturels (SMCLEN), Mme Chevalier,
Mme Le Villain, Mme Guével et M. Longavenne, Direction Départementale des Territoires et de la
Mer (DDTM) du Calvados, M. Cadiou, Groupement d’Intérêt Scientifique Oiseaux Marins
(GISOM), Observatoire Régional des Oiseaux Marins (OROM) de Bretagne et Bretagne Vivante,
M. Dubois, Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), M. Foucher, IFREMER, M. Dumont,
Association les fous du Cap, M. Le Corre, Université de la Réunion, M. Turbout, Université de
Caen Basse-Normandie, M. Mallory, Canadian Wildlife Service, M. Omo, Animal Tracking,
Technsmart, Mme Kotzerka, Université de Kiel, M. Wolf, Syndicat Mixte du SCOT Bessin, Mme
Lallemand et M. Senne, Préfecture maritime, M. Le Direach, adjoint du Préfet maritime de la
Manche et de la mer du Nord chargé de l’action de l’État en mer et M. Ranchère, sous préfet de
Bayeux, ainsi que toutes les personnes qui auraient été oubliées dans cette liste et qui ont contribué
de près ou de loin à la rédaction de ce document d’objectifs.
Les auteurs des photographies :
L’Aten, Bescond V., le CRPMEM de Basse-Normandie, Dumont P. et Vimard G.
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS ........................................................................................................... - 5 SOMMAIRE ........................................................................................................................ - 6 TABLE DES ILLUSTRATIONS ....................................................................................... - 7 I. PRESENTATION DU SITE NATURA 2000, RAPPEL DES OBJECTIFS DE
CONSERVATION ET DES MESURES DE GESTION ................................................. - 8 I.1. Description rapide du site ................................................................................... - 8 I.2. Rappel des objectifs de conservation et des mesures de gestion ...................... - 14 II.
PRÉSENTATION DE LA CHARTE NATURA 2000 ........................................... - 15 -
III.
LA CHARTE ........................................................................................................ - 20 Fiche A : Recommandations et engagements de portée générale s’appliquant à
l’ensemble du site. ................................................................................................... - 20 Fiche B : Recommandations et engagements spécifiques à l’aménagement et à la
gestion de la véloroute............................................................................................. - 23 Fiche C : Recommandations et engagements spécifiques aux activités de vol libre- 25 Fiche D : Recommandations et engagements spécifiques aux activités de pêche
embarquée professionnelle ...................................................................................... - 27 Fiche E : Recommandations et engagements spécifiques aux activités de pêche à pied 29 Fiche F : Recommandations et engagements spécifiques aux activités de loisirs .. - 31 Fiche G : Recommandations et engagements spécifiques aux manifestations
ponctuelles hors survols .......................................................................................... - 33 Fiche H : Recommandations et engagements spécifiques aux survols ................... - 36 -
IV. Le formulaire d’adhésion à la charte Natura 2000 du site « Falaise du Bessin
Occidental » FR2510099 ................................................................................................. - 37 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................ - 44 GLOSSAIRE...................................................................................................................... - 45 CREDITS PHOTOGRAPHIQUES ................................................................................. - 46 -
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
TABLE DES ILLUSTRATIONS
Cartes :
Carte 1 : Emprise du périmètre de la ZPS.. ......................................................................................................... - 8 Carte 2: Synthèse des principales activités socio-économiques de la ZPS. ...................................................... - 12 -
Figures :
Figure 1 : Les trois tomes du DOCOB. ............................................................................................................... - 4 Figure 2 : Mouette tridactyle et fulmar boréal nicheurs sur la ZPS..................................................................... - 9 -
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
DOCUMENT D’OBJECTIFS
NATURA 2000
FALAISE DU BESSIN OCCIDENTAL
I. PRESENTATION DU SITE NATURA 2000, RAPPEL DES
OBJECTIFS DE CONSERVATION ET DES MESURES DE
GESTION
I.1. DESCRIPTION RAPIDE DU SITE
L’ensemble des éléments de présentation de la ZPS se retrouve dans le tome I du DOCOB.
Carte 1 : Emprise du périmètre de la ZPS2.
2
Toutes les cartes spécifiques à la ZPS sont consultables au format A3 dans l’Atlas cartographique.
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Situé entre Cricqueville-en-Bessin (à l’Ouest) et Vierville-sur-mer (à l’Est) au Nord-ouest du
département du Calvados (Basse-Normandie), le site Natura 2000 « Falaise du Bessin
Occidental » couvre une superficie de 1 526 ha dont 95 % se situe sur le Domaine Public
Maritime (DPM) et 5 % sur la bande terrestre côtière. Il s’étend sur cinq communes
Cricqueville-en-Bessin, Saint-Pierre-du-Mont, Englesqueville-la-Percée, Louvières et
Vierville-sur-Mer (Carte 1).
Au regard des enjeux de gestion et de conservation, la partie terrestre revêt une importance
capitale puisque c’est sur cette partie que doivent cohabiter les activités humaines
(agriculture, loisirs, etc.) et les colonies d’oiseaux marins nicheurs.
Le site Natura 2000 « Falaise du Bessin Occidental » a été désigné en Zone de Protection
Spéciale (ZPS) le 6 janvier 2005 au titre de la Directive 2009/147/CE dite Directive
« Oiseaux » en raison de la présence de 24 espèces d’oiseaux remplissant les critères
qualitatifs et quantitatifs pour justifier le classement du site. Parmi celles-ci, le fulmar
boréal (Fulmarus glacialis) et la mouette tridactyle (Rissa tridactyla) dont les effectifs
nicheurs confèrent à la ZPS une importance de niveau national.
Figure 2 : Mouette tridactyle et fulmar boréal nicheurs sur la ZPS.
Qu’est-ce que les ZPS ?
Les ZPS désignées au titre de la Directive « Oiseaux » et les ZSC (Zones Spéciales de
Conservation) désignées au titre de la Directive « Habitats-Faune-Flore » forment le réseau
Natura 2000 de l’Union Européenne (UE).
Celui-ci a été mis en place pour répondre à la politique européenne de préservation de la
biodiversité, de conservation du patrimoine naturel tout en tenant compte des activités
humaines dans un esprit de développement durable.
La désignation des sites Natura 2000 doit s’accompagner de mesures effectives de gestion et
de protection pour répondre aux objectifs de conservation des espèces et des habitats
dits d’intérêt communautaire.
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GONm | DOCOB de la ZPS « Falaise du Bessin Occidental » 2009-2012.
Géomorphologie :
D’un point de vue géomorphologique, la ZPS est constituée d’un linéaire ininterrompu
d’environ sept kilomètres de falaises calcaires marneuses présentant un abrupt maximal
d’une quarantaine de mètres. (Vimard et coll, 2008).
Le plateau sommital est principalement occupé par de grandes parcelles cultivées (blé, orge,
maïs). La zone située entre la falaise et les parcelles agricoles accueille des fourrés d’ajoncs,
de tamaris et de prunelliers ; elle correspond à l’ancien sentier du littoral interdit d’accès
depuis 2001 en raison de l’érosion rapide de la falaise. Il est à noter que le front de falaise
appartient au propriétaire des terrains sus-jacents.
Un platier rocheux se trouve à la base de la falaise. Son accès est rendu difficile par les
nombreux éboulements de la paroi calcaire. Soumis à l’influence des marées, il fait partie
intégrante de la zone marine d’environ un mille marin de largeur incluse au périmètre de la
ZPS.
Statuts de protection :
Concernant les statuts de protection, outre le fait que le site soit classé Natura 2000, la ZPS
est concernée par deux Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique
(ZNIEFF), le site contient un site classé et un site inscrit (pointe du Hoc).
Maitrise foncière et gestion du site :
Concernant la maitrise foncière du site, celle-ci est actuellement morcelée et on compte une
vingtaine de propriétaires privés en haut de falaise.
Toutefois, dans le cadre d’une Déclaration d’Utilité Publique (DUP)
accordée en 2007,

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