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la Lettre de l’opinion la Lettre de l’opinion [email protected] la Lettre de l’opinion Bulletin d’abonnement Vos coordonnées Organisme : Service : Nom / Prénom : JE m’abonne Adresse : et je reçois : CP : 500 € HT/an soit 600 € TTC Par courrier, le magazine mensuel la Lettre de l’opinion Chaque mois, la synthèse exhaustive de tous les sondages publiés avec décryptages exclusifs, en 20 pages Par mail, les sondages du jour Le panorama quotidien de l’opinion : les sondages avec les principaux enseignements Par SMS, les “ Actu Opinion ” En temps réel, tous les sondages qui font l’actualité et qui vont faire parler, sur votre portable Ville : Tél. portable : pour l’envoi des SMS @ e-mail : Mode de règlement à réception de votre facture (mandat administratif, réservé aux collectivités et organismes publics) chèque à l’ordre de la Lettre de l’opinion à envoyer 41-43 rue Saint-Dominique 75007 PARIS virement bancaire 18707 00611 09821444446 55 CCBPFRPPVER code banque code guichet numéro de contrôle clé RIB domiciliation éditeur : la Lettre de l’opinion/COM1 • SIRET 50892590600044 • APE 70212 la Lettre de l’opinion la Lettre de l ’opinion - N°84 février 2015 ER 2015 84 - FÉ- VRI EXTRAITS du numéro Le FN en tête aux élections départementales ? C’est en tout cas le résultat des deux enquêtes menées récemment par l’IFOP. Pour saisir les enjeux de ces élections, la Lettre de l’opinion a interrogé Jérôme Fourquet. Quels rapports de force se dégagent des enquêtes de l’IFOP concernant les prochaines élections départementales et le trio de tête des partis, FN, UMP/UDI et PS ? Jérôme FOURQUET Directeur du Département Opinion et Stratégies d’entreprise à l’IFOP @IfopOpinion Le FN se situe à un niveau très élevé, alors même qu’il s’agit d’une consultation locale, scrutin habituellement peu favorable à ce parti. Ce score de 30% pour le FN vient démentir les commentaires de ceux qui, pour expliquer la pole position du FN lors des dernières élections européennes, tablaient sur la forte dimension “défouloir” de ce scrutin. Idem pour ceux qui considéraient que Marine Le Pen avait commis une très grave erreur en ne défilant pas dans le cortège “officiel” du 11 janvier et en se mettant en marge du mouvement de communion nationale. En réalité, si on prend un peu de recul, avec les résultats des dernières sénatoriales et de l’élection partielle du Doubs, beaucoup de signaux laissent à penser que le FN est durablement en position favorable dans le paysage politique français. Le bloc de droite UMP/UDI s’établit à un niveau très proche du score du FN : la prudence s’impose à la lecture de nos chiffres parce que les intentions de vote que nous avons recueillies l’ont été au niveau national et sur étiquettes, c’est-à-dire que nous ne prenons pas en compte la dimension locale et l’équation personnelle des candidats implantés dans leur circonscription cantonale, qui peuvent jouer en faveur des candidats UMP/UDI. L’autre difficulté qui incite à la prudence réside dans la myriade de candidats “Divers droite” qui peut donner lieu à une vraie bataille d’interprétation le soir du premier tour. Selon le périmètre retenu, la première place pourra ne pas être la même. Le ministère de l’Intérieur va-t-il comptabiliser uniquement les binômes “d’Union de la droite” (UMP/UDI) ou va-t-il élargir aux candidats étiquetés “Divers droite” ? Cette dernière hypothèse pourrait faire perdre au FN sa place de premier. Quant au PS, sa situation n’est pas flamboyante mais elle est moins critique que si les élections départementales avaient eu lieu en décembre dernier, avant les attentats. Néanmoins, avec 20%, le niveau du PS est extrêmement faible et la règle de 12,5% des inscrits risque de coûter très cher aux candidats de la majorité présidentielle. L’hypothèse qui se dessine est celle de la disqualification des binômes de la gauche dans des centaines de cantons au soir du premier tour. A qui profite la faiblesse du PS ? Les déconvenues de la gauche de gouvernement ne profitent pas aujourd’hui à la gauche du PS : avec 6 et 7%, ni les Verts ni le Front de Gauche ne percent et le résultat final de ces deux formations le soir du premier tour pourrait être d’autant minoré qu’elles sont loin de présenter des candidats dans tous les cantons… Ainsi, avec 13% à elles deux, la gauche rouge et verte ne semble pas en capacité de profiter de la faiblesse du PS. Comme on l’avait déjà vu dans la partielle du Doubs, il n’y a pas d’effet Syriza en France. 2 la Lettre de l ’opinion - N°84 - février 2015 Que peut-on dire de la forte abstention (57%) que vous mesurez dans votre toute dernière enquête ? Effectivement, on s’achemine de nouveau vers une abstention élevée, estimée à 57%. Premier enseignement, on peut dire que l’impact du 11 janvier n‘aura pas eu un effet très prolongé et ne se traduit pas significativement par un sursaut civique lors des prochaines départementales. Cette forte abstention porte également une conséquence électorale d’envergure. En effet, la loi électorale impose d’obtenir 12,5% des inscrits au premier tour pour pouvoir se qualifier au second. Or, 12,5% des inscrits rapportés au taux d’abstention estimé aujourd’hui, cela équivaut à 29% des exprimés. C’est-à-dire un seuil de qualification extrêmement élevé, quasiment inatteignable pour de nombreuses formations politiques. Dans ce cadre, on peut penser qu’il y aura une écrasante majorité de duels aux seconds tours et quasiment pas de triangulaires. Notres système n’est absolument pas fait pour le tripartisme. Un FN aussi haut et sur le temps long conduira, fatalement, à des recompositions politiques. Est-on en train d’assister à la reconfiguration du paysage politique en 3 blocs ? Le FN a déjà connu des périodes de dynamisme électoral, suives par des coups d’arrêts : la scission mégrétiste vient mettre un terme à l’élan qui profite aux FN après la dissolution de 1997 et en 2007, Nicolas Sarkozy siphonne les voix du FN alors qu’il était parvenu au second tour 5 ans plus tôt. Aujourd’hui, il n’y pas de raison objective d’anticiper une baisse de dynamique du côté du FN d’ici les prochaines années d’autant que la personnalité de Marine Le Pen est très différente de celle de son père. Mais l’histoire nous enseigne à être prudent… En revanche, une chose est sûre, c’est que le système politique français actuel – deux tours, deux candidats au second tour - n’est absolument pas adapté au tripartisme. Un FN à 25/30% conduit mécaniquement à l’élimination d’un des deux grands partis. Dans ce cas là, ce qui était un accident en 2002 pourrait devenir une habitude, nécessitant de nouvelles réponses. Si jamais le FN parvient à se maintenir à ce niveau très élevé, il va, immanquablement conduire à des recompositions et des réalignements, et, peut-être, à une coalition entre une partie de la gauche et une partie de la droite. Indice d’abstention Intentions de vote départementales 1er tour des départementales 2015 30% 28% 57% 20% comparatif avec les précédents scrutins 7% 6% 56% 56% 36% cantonales 2011 européennes 2014 municipales 2014 Ifop / Le Figaro, 22 février 3 la Lettre de l ’opinion - N°82 - novembre 2014 82 - novembre 2014 EXTRAITS du numéro Cadre de vie Transition énergétique Les entrepreneurs français peu connus du grand public Faible notoriété des subventions pour les travaux énergétiques Si 62% des Français sont capables de citer le nom d’une grande entreprise française, ils sont seulement 27% à savoir la rattacher au nom d’un entrepreneur. Lesquels ? Trois quarts des Français se déclarent personnellement concernés par la transition énergétique (74%). Pour autant, seul un tiers d’entre eux sait assez bien de quoi il s’agit (38%). Xavier Niel 8% de citations Bernard Arnault 8% de citations François Pinault 6% de citations Martin Bouygues 27% des Français sont au courant des primes et subventions proposées par sa commune/ ville ou communauté d’agglomération/ urbaine ou communauté de communes dans le cas de travaux énergétiques. Environ un tiers des propriétaires souhaite réaliser des travaux de rénovation énergétique dans son logement (38%), pour lesquels ils préfèrent en laisser la charge à une petite entreprise locale, un artisan (62%) qu’à un grand groupe national (6%). Ifop / Energie Perspective, 25 novembre 5% de citations Métiers Michel-Édouard LECLERC Les enseignants face aux métiers de l’industrie 5% de citations Serge Dassault 4% Carlos Ghosn 3% Vincent BOLLORÉ 3% Liliane BETTENCOURT 3% Bernard TAPIE 5% Arnaud LAGARDÈRE 3% Christophe de Margerie 2% Alain AFFLELOU 2% MULLIEZ 2% Louis VUITTON 2% Jacques-Antoine GRANJON 1% MICHELIN 1% PEUGEOT 1% RENAULT 1% Franck RIBOUD 1% un autre nom 11% Ipsos / Lire la société / Le Monde, 26 novembre 4 Les métropoles les plus attractives pour les salariés 39% des enseignants ont le sentiment d’être bien informés concernant les métiers de l’industrie. Au-delà de ce chiffre minoritaire, il apparaît que les enseignants se sentent mieux informés sur les métiers de la fonction publique (66%) et des services (49%). Les synergies entre l’école et l’industrie sont jugées insuffisantes et seule une minorité des personnes interrogées (37%) considère que sa filière d’enseignement prépare bien aux métiers de l’industrie. Les solutions visant à favoriser les échanges entre l’école et l’industrie – invitation de représentants de l’industrie pour des interventions devant les élèves / étudiants (57%), visites d’usines (46%) – semblent les plus enclines à être mises en place. Ifop / l’Institut Lilly 25 novembre 9 RENNES 10 PARIS 8 11% 11% NANTEs 1 22% strasbourg 10% 3 LYON 17% Bordeaux 2 23% TOULOUSE 6 15% 5 4 7 NICE MONTPELLIER AIX 15% 16% MARSEILLE 12% Critères de la métropole idéale 1 Proche de la mer 55% 2 À TAILLE HUMAINE 54% 3 CONNECTÉE À D’AUTRES GRANDES VILLES EUROPÉENNES 33% 4 PROCHE DE LA MONTAGNE 21% 5 FRONTALIÈRE 15% OpinionWay / Foncière des Régions / Metronews, 26 novembre Moral économique Le moral des Français au plus bas Avec 87% des Français se déclarant plutôt moins confiants pour l’avenir économique de la France, la défiance progresse de 4 points en un mois et l’indice du moral économique (différence entre les confiants et les défiants) s’établit à -74, soit un niveau encore plus bas que le précédent record de pessimisme en l’avenir qui s’établissait à -72, en octobre 2008 au moment de la faillite de Lehman Brother. Toutes les catégories de la population sont majoritairement pessimistes en l’avenir, y compris les sympathisants de gauche, qui, avec 27% de “confiants en l’avenir” constituent toutefois la catégorie de la population finalement la plus “optimiste”. Odoxa / BFM Business, Challenges, Aviva Assurance, 13 novembre la Lettre de l ’opinion - N°83 - janvier 2015 83 - JANVIER 2015 EXTRAITS du numéro Baromètre de l’économie Les attentats n’ont pas altéré le moral économique des Français Alors que cette enquête a été réalisée après les attentats mais avant la mise hors d’état de nuire des terroristes et les mobilisations du week-end du 11 janvier, les Français révèlent leur étonnante réaction face à ces événements. Nicolas Schimel, Directeur général d’Aviva France, partenaire de cette enquête, le remarque : « les Français sont toujours aussi imprévisibles et plein de ressources. Car ces résultats globalement positifs ont été récoltés dans la foulée des actes barbares qui ont durement touché notre pays la semaine dernière ». Si les trois-quarts des Français se disent toujours défiants par rapport à l’avenir économique de leur pays, la part des confiants, bien que toujours très minoritaire, progresse de 19 à 23%. Malgré le drame de Charlie Hebdo, « ou peut-être grâce à l’élan de cohésion nationale qu’il a suscité », note Gaël Sliman, le moral macroéconomique des Français poursuit son amélioration en janvier. D’ailleurs, cette progression de la confiance s’inscrit dans un mouvement plus ancien : depuis novembre, l’indice (c’est-à-dire la part des confiants moins celle des défiants) du moral économique est passé de -74 à -55. Il faut tout de même rappeler que le niveau enregistré en novembre dernier était le record absolu de pessimisme économique, plus élevé même que celui mesuré à l’automne 2008, lors de la faillite de la banque Lehman Brothers. Concernant l’envie d’entreprendre, un quart des Français et même près d’un jeune sur deux (48%) affirme avoir envie de créer ou de reprendre une entreprise. Un bémol toutefois, en période de crise, il est probable que ce ne soit en réalité la seule voie possible de trouver un travail. Avec une augmentation de 10% de leurs revenus, plus des trois quarts des Français consacrerait cette somme à la fois à de la consommation et à de l’épargne. 3% choisiraient exclusivement de mettre cet argent de côté et 20% la dépenseraient en totalité. Dans le détail, les achats de loisirs seraient massivement investis (57% des Français utiliseraient cet argent pour aller voir des spectacles, aller au restaurant,...) signe, probablement, qu’il s’agit aujourd’hui du poste le plus sacrifié par les ménages. Comme l’illustrent les courbes ci-dessous, de grandes disparités se font jour selon le niveau de revenus… Les Français sont toujours aussi imprévisibles et plein de ressources. Car, récoltés dans la foulée des actes barbares, ces résultats sont globalement positifs. Odoxa / BFM Business, Challenges, Aviva, 15 janvier Postes de dépenses qui augmenteraient si les Français gagnaient 10% de plus Mettre de l’argent de côté Faire des achats 79% 88% détails des achats % moyenne des Français 57 Faire des achats de loisirs achats selon le niveau de revenus 71 62 57 55 53 41 36 31 25 41 40 Effectuer des travaux 51 dans votre logement 51 Faire des achats de première nécessité 51 Faire des voyages 23 Acheter une voiture 21 55 51 46 44 23 13 15 Changer de logement 57 40 29 25 12 6 41 Effectuer d’autres achats moins de 1 500 € 5 72 67 69 de 1 500 à 2 499 € De 2 500 à 3 499 € 3 500 € et plus la Lettre de l ’opinion - N°83 janvier 2015 15 ER 20 84 - FÉ-VRI EXTRAITS du numéro Le rendez-vous de l’Éco Le casse-tête des retraites complémentaires Paradoxe : si les Français ont conscience de la nécessité impérieuse de réformer les régimes de retraite complémentaires, ils jugent inacceptables toutes les pistes d’efforts envisagées. 55% des Français et 57% des salariés du secteur privé - les premiers concernés pensent que les régimes de retraite complémentaire de l’Agirc et de l’Arrco pourraient faire faillite dans les quatre ou cinq ans à venir. Ce pessimisme général touche 6 sympathisants de droite sur 10 (61%) et est partagé par un sympathisant de gauche sur deux (49% contre 50%). En revanche, les Français (68%) et encore plus les salariés du privé estiment que l’on pourra très bien maintenir ces régimes en trouvant d’autres solutions que de demander des efforts aux salariés. Ceux qui, à l’inverse, estiment qu’il faudra obligatoirement demander des efforts aux salariés sont très minoritaires parmi les Français (30%), et plus encore parmi les salariés du privé (22%). Parmi les trois pistes évoquées dans le débat public pour remettre à niveau les caisses Agirc et Arrco (report de l’âge de départ à taux plein, augmentation des cotisations des salariés, baisse de la pension des retraités), aucune ne suscite une majorité d’adhésion dans l’opinion, (cf. graphique ci-contre). Quant à la confiance qu’ils accordent aux différents acteurs pour trouver une solution efficace, elle est très limitée : 49% des Français et 51% des salariés du privé ne font confiance ni au gouvernement, ni aux partenaires sociaux. Et ensuite, l’opinion accorde davantage sa confiance - relative, certes - aux partenaires sociaux (32%) qu’à l’Etat (19%). Acceptabilité des solutions pour sauver les régimes de retraite complémentaire inacceptable 56 Augmenter les cotisations des salariés 82 Baisser le montant des pensions de retraites complémentaires des retraités actuels acceptable Reporter l’âge à partir duquel on peut toucher sa retraite complémentaire complète 64 Baisser le montant des pensions de retraites complémentaires des futurs retraités 85 Odoxa / FTI Consulting, les Échos, Radio classique, 17 février Écoscope Les Français anticipent une hausse des impôts locaux Solutions à mettre en œuvre en priorité pour réduire les dépenses Evaluer l’efficacité des dépenses pour éviter le gaspillage 75 Les Français ne se font guère d’illusions, malgré les promesses politiques. Ils prévoient une fiscalité locale qui va s’alourdir en 2015 et déplorent la passivité des collectivités pour revoir leurs dépenses à la baisse. Près des trois-quarts des Français (74%) estiment que la hausse des impôts locaux est inévitable pour l’année qui vient. Un pessimisme majoritaire quelle que soit la proximité politique des personnes interrogées et qui varie de 60% chez les sympathisants socialistes jusqu’à 83% chez les proches de l’UMP. Réduire le nombre de fonctionnaires 37 Multiplier les partenariats public/privé 28 Réduire les dépenses sociales 26 6 Les Français font preuve de maturité sur la question fiscale : « ils ne sont pas dupes de la difficulté de la tâche et de l’absence de marge de manœuvre et de solution miracle » précise Marc Sailly, le PDG d’Axys Consultants. La seule option crédible pour compenser la baisse des dotations de l’Etat aux collectivités réside, aux yeux des contribuables, dans la baisse des dépenses (83%). 9% considèrent que les collectivités devraient privilégier l’augmentation des impôts et 6% avoir recours à l’emprunt. Problème, les collectivités territoriales ne font pas d’efforts pour réduire leurs dépenses selon une majorité de Français (68%). Un jugement que partagent même les sympathisants de gauche (54% à la gauche de la gauche, 58% au PS) mais dans une moindre mesure que ceux du centre (67% MoDem), de la droite (68% UMP), voire de l’extrême droite (77 % FN). Une seule mesure est plébiscitée comme solution pour parvenir à réduire les dépenses : l’évaluation de l’efficacité des dépenses pour éviter le gaspillage. Une adhésion qui croît avec l’âge : de 59% des 18-24 ans à 81% des 65 ans et plus. Quant à la réduction des investissements (20%), des subventions aux associations (19%) et encore plus des aides aux entreprises (11%), les Français s’y opposent fermement. OpinionWay / Axys Consultants, Le Figaro, BFM Business, 20 février la Lettre de l ’opinion la Lettre de l ’opinion - N°83 - janvier 2015 83 - JANVIER 2015 EXTRAITS du numéro Législatives en Grèce Rétrospective L’évènement politique de 2014 1 Le FN en tête aux européennes 51% 2 La France à 13 régions 31% 3 Le retour de Nicolas Sarkozy 24% 4 La victoire de la droite aux municipales 24% 5 Le remaniement ministériel (départ d’A. Montebourg) 19% Odoxa / CQFD / i>Télé, 27 décembre Conflit russo-ukrainien L’Ukraine vue de France 64% des Français se disent intéressés par la situation en Ukraine : si cet intérêt est majoritaire, il est peu intense, seuls 11% se disant très intéressés. Et pour près des deux-tiers des Français, le conflit actuel est un conflit entre l’Ukraine et la Russie et non une guerre civile (34%), conflit dans lequel 8 Français sur 10 donneraient raison à l’Ukraine (79%) plutôt qu’à la Russie (14%). Scepticisme à l’égard de la construction européenne, situation géopolitiquement tendue dans cette région, quoiqu’il en soit, seule une minorité de Français se déclare favorable à l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN (41%) ou dans l’UE (34%). BVA / Ukraine Today, 21 janvier Oui à la livraison des Mistral Les deux tiers des Français considèrent que la France s’est suffisamment impliquée dans les négociations diplomatiques pour apaiser les tensions entre l’Ukraine et la Russie mais seul un Français sur deux trouve que le gouvernement a été efficace pour tenter de régler ce conflit (49%). Les Français se révèlent particulièrement dubitatifs sur la suspension de la livraison des navires Mistral achetés par la Russie : les trois-quarts d’entre eux considèrent que cette mesure de rétorsion ne sera pas efficace pour régler le conflit et les deux tiers des Français souhaitent que les Mistral soient livrés à leur commanditaire. Ifop / La Tribune, 20 janvier Attentats à Paris Le retour du service national plébiscité Après les attentats, certaines voix se sont élevées pour réclamer la mise en place d’un service national. Cette demande rencontre un très large écho puisque 80% des Français y seraient favorables, dont 40% s’y disant même “tout à fait favorables”. Syriza : crainte ou espoir ? Si plusieurs partis de gauche et le FN se réjouiraient d’une victoire de Syriza, le parti de gauche radicale “anti austérité”, les Français eux, ne sont pas sur cette ligne : la position de favori de Syriza est une source de crainte pour 59% d’entre eux. Odoxa / Aujourd’hui en France, 24 janvier Conséquences pour l’UE Dans le détail, l’adhésion à cette idée varie linéairement avec l’âge : 69% parmi les moins de 35 ans, 78% auprès des 35-49 ans et 90% chez les 65 ans et plus. Tous les électorats sont nettement en faveur d’un nouveau service national : 72% des sympathisants du FG, 71% de ceux du PS contre 90% à l’UMP et 89% au FN. 61% des Français ne souhaitent pas que la Grèce sorte de l’UE si Syriza remporte les élections, ni que la Grèce sorte de la zone euro (51%). Moins d’un Français sur cinq souhaiterait qu’un parti comme Syriza accède un jour au pouvoir en France, hypothèse que seuls 12% des sondés jugent envisageable. Ifop / Dimanche Ouest France, 27 janvier BVA / iTélé, 24 janvier Les mesures attendues... Une très large part des Français se déclare favorable à la déchéance de nationalité française pour les binationaux condamnés pour des actes de terrorisme sur le sol français (81%, dont 58% de “tout à fait favorables”), à l’interdiction du retour en France de citoyens français qu’on soupçonne d’être allés se battre dans des régions contrôlées par des groupes terroristes (68%) et à l’interdiction de sortie du territoire aux citoyens français soupçonnés de vouloir se rendre dans ce type de zone (68%). Concernant la liberté d’expression, les Français sont partagés, 49% se disent favorables à sa limitation sur Internet et les réseaux sociaux (49%), 50% s’y opposent. Ifop / JDD, 19 janvier ... et celles proposées Plus d’un Français sur deux (52%) estime que les mesures annoncées par Manuel Valls pour lutter contre le terrorisme sont insuffisantes. Pour 39% elles sont bien adaptées et 7% les jugent excessives. Les trois quarts des Français pensent aujourd’hui que l’intégration fonctionne mal en France, soit trois points supplémentaires par rapport à décembre dernier. Un constat aussi bien partagé à gauche (67%) qu’à droite (81%). OpinionWay / Le Figaro, 21 novembre Élections Départementales : le FN en tête Pas “d’effet Charlie” dans cette première intention de vote nationale après les attentats pour les élections départementales mais les écarts se resserrent. Le FN reste en tête (26% ; -2 points) devant l’UMP (23% ; -2 points) et le PS (20% ; +3 points). Avec cette hiérarchie et la règle de 12.5% des suffrages exprimés pour se qualifier au second tour, le PS serait éliminé dans de très nombreux cantons et verrait donc l’UMP et le FN s’affronter au second tour. Odoxa / Presse régionale, France inter, l’Express, 27 janvier 2017 : Marine Le Pen en tête au premier tour L’impact des attentats rééquilibre les rapports de force sans pour autant les bouleverser. Au premier tour, Marine Le Pen reste en tête (29%) et ne progresse pas par rapport à la précédente mesure d’octobre 2014. Elle devance Nicolas Sarkozy (à 23%, -3 points) et François Hollande (21%, + 7 points). Au second tour, Marine Le Pen perdrait contre Nicolas Sarkozy (40/60) et François Hollande (45/55). En cas d’un second tour identique à celui de 2012, Nicolas Sarkozy l’emporterait cette fois-ci contre François Hollande (57/43). Ifop / Marianne, 28 janvier 7 15 VIER 20 la Lettre de l ’opinion 83 - N°83 - janvier 2015 - JAN EXTRAITS du numéro Gouvernement Manuel Valls au sommet Manuel Valls, présidentiable Dopée par l’union nationale issue des manifestations et de la mobilisation nationale du week-end du 11 janvier, l’image personnelle du Premier ministre s’améliore par rapport à son niveau enregistré lors de son arrivée à Matignon. Pensez-vous que, s’il était Président de la République, Manuel Valls serait... plutôt MEILLEUR que ne l’est François Hollande 72% 63% des Français ont une bonne image de Manuel Valls aujourd’hui, 36% une mauvaise. Il progresse de 3 points par rapport à la précédente mesure de mai 2014, lors de son entrée en fonction comme Premier ministre. Pour Gaël Sliman, le niveau actuel correspond donc « non pas à un statu quo de sa popularité mais bien à un retour en grâce à un niveau encore supérieur à celui de mai ». Revers de la médaille, il est également vu comme impulsif (51%), peu sympathique (51%), arriviste et jouant trop perso (49%). Valls Président ? Si la question semble encore prématurée à deux ans de l’échéance présidentielle, 72% des Français trouvent que Manuel Valls ferait un meilleur Président que François Hollande, une idée logiquement majoritaire à droite (85%) mais également à gauche (58% contre 41%). Toutefois, le Valls d’aujourd’hui n’est pas considéré comme un meilleur président que le Sarkozy d’hier : 52% des Français jugent que Manuel Valls serait plutôt moins bon que ne l’a été Nicolas Sarkozy. Plébiscité par les trois quarts des sympathisants de gauche (76%), il est également apprécié par plus d’un sympathisant de droite sur deux (51%). Concernant son image détaillée, les qualités d’autorité (74%), de convictions (69%) et de compétence (64%) lui sont largement prêtées. plutôt MOINS BON que ne l’a été Nicolas Sarkozy 52% Odoxa / Aujourd’hui en France, 25 janvier Gouvernement Popularité et image détaillée de B. Cazeneuve très bonne plutôt bonne plutôt mauvaise 5 5 49 34 très mauvaise 09 janv 6 16 janv compétent, +11 67% æ courageux, +10 57% è technocrate, -5 55% æ convaincant, +13 55% Avec deux enquêtes réalisées à une semaine d’intervalle, Odoxa a pu mesurer l’impact des attentats sur l’image du ministre de l’Intérieur. Et en 7 jours, « Bernard Qui ? » est devenu Bernard Cazeneuve, ministre respecté et extrêmement populaire. 9 23 61 % de “s’applique plutôt bien” - évolution / 9 janvier æ B. Cazeneuveavant/après Charlie Entre le lendemain de l’attentat et après la mise hors d’état de nuire des terroristes, les mobilisations et les hommages aux victimes, la cote de Bernard Cazeneuve en tant que ministre de l’Intérieur a bondi de 13 points : 69% de Français estimant aujourd’hui qu’il est un « bon ministre ». Auprès des sympathisants de gauche, la progression est de 7 points, pour atteindre 83% de jugements positifs et il est désormais considéré comme un bon ministre par une majorité de sympathisants de droite, 52% (+12). Principale explication, les trois-quarts des Français ont considéré le “premier flic de France” à la hauteur des évènements, un sentiment unanime à gauche (85%) et partagé par les deux-tiers des sympathisants de droite (65%). Cette bonne gestion professionnelle a mécaniquement profité à la popularité personnelle de Bernard Cazeneuve : son taux de bonnes opinions passe en effet de 54 à 70% tandis que les mauvaises opinions à son égard régressent de 20 points (29%). En termes d’image, il est perçu compétent (67%, +11), courageux (57%, +10), convaincant (55%, +13) et ayant de l’autorité (53%, +4). Mais il reste distant (53%), technocrate (55%), ennuyeux (44%), et, malgré tout, charismatique pour seulement 32% des Français. Odoxa / Aujourd’hui en France, 18 janvier 8 la Lettre de l ’opinion 15 la Lettre de l ’opinion84 - N°84 - février 2015 ier 20 - févr EXTRAITS du numéro Front National Le FN se maintient à un niveau élevé d’adhésion et de crédibilité dans l’opinion La vague annuelle de ce baromètre dessine un Front National solidement ancré dans l’opinion et plus seulement comme un parti de protestation, son influence grandissant même auprès des sympathisants de droite. Après les attentats, une réaffirmation des valeurs. Quelques semaines après les attentats de Paris, on observe chez les Français une progression des attentes d’ordre, de sécurité et de (ré-)affirmation des valeurs : 65% des Français pensent qu’il faut donner beaucoup plus de pouvoir à la police (+7 points par rapport à 2014), 73% qu’on ne défend pas assez les valeurs traditionnelles (+2 et +8 chez les sympathisants de gauche). Enfin, plus de trois Français sur quatre (78%) adhèrent à l’idée que les djihadistes français binationaux devraient être déchus de leur nationalité française. Et une décrispation à l’égard de l’immigration et de l’islam. 52% des Français pensent qu’il y a trop d’immigrés en France, une assertion en recul de 3 points et 48% que l’on accorde trop de droits à l’islam et aux musulmans (-5 points). Cette décrispation est d’autant plus notable que l’adhésion à ces deux idées était en constante progression ces dernières années. à vouloir des alliances entre l’UMP et le FN : ils sont 50% à le souhaiter au plan local lors des élections départementales et régionales de 2015 (soit +10 points par rapport à 2014 s’agissant des municipales). Un parti comme les autres ? Ainsi, si la dynamique d’expansion apparaît moins forte que les années précédentes, le FN parvient à fidéliser efficacement son électorat acquis et 29% des Français disent envisager de voter pour le FN. Conformément à la bonne santé du parti de Marine Le Pen dans les urnes qui a engrangé de bons résultats aux municipales et qui est arrivé en tête aux européennes. Si la crédibilité du FN comme parti ayant la capacité de participer à un gouvernement plafonne auprès de l’ensemble des Français (36%, +1), elle progresse auprès des sympathisants de l’UMP (43%, +6 pts). Ces derniers sont d’ailleurs plus nombreux que les années précédentes Le décalage entre l’adhésion aux diagnostics et aux solutions. 35% des Français adhérent aux constats exprimés par le FN, mais n’adhérent pas aux solutions qu’il propose. Un positionnement où se situent de plus en plus de sympathisants UMP (58%, +10 points). Seuls 13% des Français disent adhérer aux constats et aux solutions proposées par Marine Le Pen. Enfin, la part de ceux qui n’adhèrent ni aux uns ni aux autres (45%), en baisse tendancielle depuis 2011, regagne actuellement deux points. TNS Sofres / Le Monde, France Info, Canal +, 12 février Les niveaux d’adhésion à différentes opinions - évolution sur 15 ans On ne défend pas assez 73 73 les valeurs traditionnelles 71 La justice n’est pas assez sévère 66 avec les petits délinquants 65 Il faut donner beaucoup 64 plus de pouvoir à la police 59 52 Il y a trop d’immigrés en France 48 On accorde trop de droits 47 45 à l’islam et aux musulmans 43 42 On ne sent plus vraiment chez soi en France 36 Il faut rétablir la peine de mort 34 25 Il faut supprimer l’euro et revenir au franc mai 00 9 mai 02 nov 03 dec 05 dec 06 janv 10 janv 11 janv 12 janv 13 fev 14 fev 15 la Lettre de l ’opinion84 - N°84 - février 2015 15 ier 20 - févr EXTRAITS du numéro Opposition Juppé vs Sarkozy : duel d’image au sommet Partielle du Doubs : alors qu’Alain Juppé avait appelé à voter PS, Nicolas Sarkozy a proposé une position d’équilibriste, le « ni-ou », sur laquelle il a été mis en minorité par le bureau politique qui lui a préféré le « ni-ni ». Cette divergence a-t-elle modifié les traits d’image des deux concurrents pour la présidentielle 2017 ? Oui, mais pas forcément dans le sens le plus entendu… Juppé / Sarkozy : le match des traits d’image auprès des Français / sympathisants de droite 70% Le dynamisme Le sérieux La capacité à rassembler les électeurs de droite et du centre 60% 50% L’autorité La sympathie 40% ALAIN JUPPÉ 30% auprès des Français 20% auprès des sympathisants de droite La capacité à représenter l’UMP pour la présidentielle 2017 10% La capacité à sortir le pays de la crise L’envie de servir la France Le courage NICOLAS SARKOZY auprès des Français auprès des sympathisants de droite La capacité à remporter la présidentielle 2017 La capacité à rassembler les Français Auprès des Français, Alain Juppé devance Nicolas Sarkozy sur 10 des 13 qualités testées. Un rapport qui s’inverse totalement quand on s’adresse uniquement aux sympathisants de droite. Et cet écart se creuse encore a fortiori en faveur du président de l’UMP auprès de la base des sympatisants UMP. En termes d’évolution, par rapport à la précédente enquête de novembre 2014, le maire de Bordeaux régresse sur tous les indicateurs aux yeux des Français : le capacité à rassembler les électeurs de la droite et du centre (-10), à représenter La sensibilité aux préoccupations des Français L’honnêteté l’UMP pour 2017 (-7) ou à remporter l’élection présidentielle (-6). Nicolas Sarkozy, à l’inverse - bien que toujours distancé par Alain Juppé auprès de l’ensemble de la population - progresse légèrement ou reste stable sur 11 des 13 qualités testées. Le président de l’UMP garde les faveurs des sympathisants de droite : sur sa capacité à représenter l’UMP pour 2017 (46 contre 28 pour Alain Juppé), à remporter la présidentielle (43 contre 28), sur son courage (51 contre 19) ou son autorité (61 contre 16). Auprès de cette base des sympathisants de droite, le maire de Bordeaux ne devance Nicolas Sarkozy que sur deux aspects : sa capacité à rassembler la droite et le centre (à 37 contre 33) et son honnêteté (32 contre 21). Pour Jérôme Fourquet de l’Ifop, “on discerne bien l’enjeu que représente une primaire ouverte pour Alain Juppé : plus elle sera large, plus il aura de chances de s’en sortir. A l’inverse, plus l’électorat sera concentré à droite, plus Nicolas Sarkozy sera en position de force. Résultat des courses pour l’entre deux tours de la législative partielle du Doubs : Sarkozy a pris des risques, Juppé s’est déporté du centre de gravité de l’UMP”. Ifop / Atlantico, 16 février 10 la Lettre de l ’opinion la Lettre de l ’opinion 84 - N°84 février 2015 15 ier 20 - fé-vr EXTRAITS du numéro École Les usages des réseaux en France TOUJOURS PLUS DE SOCIONAUTES dont moins de 25 ans internautes 82% 97% inscrits sur au moins un réseau social TOP 5 DES RÉSEAUX SOCIAUX FACEBOOK INDÉTRÔNABLE actifs au cours du mois 63% 26% 14% progression sur un an instagram ì +10 9% ì +4 9% ì +4 whatsapp Acheter ses médicaments en ligne ? Oui, mais… 38% des Français déclarent se rendre au moins quelques fois par mois à la pharmacie. Près des trois quarts (73%) des Français se disent prêts à effectuer leurs achats de médicaments sans ordonnance en grande surface, à condition qu’un pharmacien diplômé soit présent. Sans cette présence, cette proportion chute à 36%. Spontanément, la vente en ligne de médicaments apparait fréquemment associée à des dimensions négatives, qui concernent en premier lieu le “danger”, les “risques de contrefaçons” et “d’arnaque”. A l’inverse, le prix et la facilité d’accès constituent les motivations principales de l’achat de médicaments sans ordonnance sur Internet. Carnet de santé mensuel des Français 15% 12% Santé Harris Interactive / 1001pharmacies, 23 février 23% snapchat Le numérique attendu ! 79% se sentent en bonne forme ce moisci, ils étaient 78% en janvier. 30% des Français déclarent avoir eu au moins un problème de santé, une proportion en hausse constante depuis décembre (24%, +6pts). 63% des Français ont eu des frais liés à leur santé ce mois-ci. Des dépenses plutôt stables en valeur puisque le budget de santé des Français a représenté en moyenne 69,4€ (71,7€ en janvier). BVA / MNH, 25 février 58% des socionautes suivent l’actualité d’une marque ou d’un produit dont 81% des 15-24 ans 70% des Français considèrent que leur pays est en retard par rapport aux autres en matière de numérique à l’école, alors même que l’enseignement du numérique aurait des conséquences positives, notamment la formation des élèves aux compétences numériques, indispensables pour trouver un emploi (87%). Solution privilégiée pour enseigner le numérique à l’école : la création d’une matière spécifique et la formation de “professeurs du numérique” (58%), plutôt que de disperser les enseignements et de les confier aux professeurs des matières existantes (40%). Odoxa / Le Syntec numérique, 26 février Logement Investissement locatif préférences des Français 11 les Près des trois quarts des Français (72%) considèrent l’achat d’un logement neuf en vue de le louer comme un bon investissement, et même, pour 10%, comme un très bon investissement. Quant aux préférences en termes de villes pour un investissement locatif, s’ils en avaient la possibilité économique, les Français affichent des réponses assez dispersées même si certaines villes se détachent plus particulièrement (% de citations, 3 réponses possibles) 11 34 PARIS 13 RENNES Lille 15 strasbourg 24 NANTEs 27 LYON 9 Grenoble 34 Bordeaux TOULOUSE Harris Interactive, baromètre annuel des usages des réseaux sociaux en France : 22 14 NICE 22 6 MONTPELLIER MARSEILLE Harris Interactive / E-tematik, 24 février la Lettre de l ’opinion - N°84 - février 2015 84 - février 2015 EXTRAITS du numéro Loisirs Cinéma : le TOP 10 des films recommandés par les spectateurs en 2014 note urs spec tate classement ce box offi 1 12 years a slave 8,7 28 2 DALLAS BUYERS CLUB 8,6 116 3 LA FAMILLE BÉLIER 8,6 21 4 DRAGONS 2 (2D) 8,6 5 5 MOMMY 8,5 47 6 DRAGONS 2 (3D) 8,5 5 7 Philomena 8,5 68 8 QU’est ce qu’on a fait au bon dieu ? 8,5 1 9 Nos étoiles contraires 8,4 54 10 IDA 8,4 89 Harris Interactive, le CNC et Mediavision, 19 février Vie quotidienne Détecteurs de fumée : les Français mauvais élèves Plus d’un foyer français sur deux (55%), ce qui représente environ 21 millions de familles, n’est pas équipé d’un détecteur de fumée et parmi eux, 40% n’ont pas l’intention d’en acheter ! Ce n’est pas faute d’ignorer la loi puisque 85% des personnes interrogées disent connaître la loi Morange et Meslot qui rend obligatoire l’installation d’un détecteur de fumée dans tous les logements à compter de mars prochain. Top 5 des biens emportés par les Français en cas d’incendie : • documents importants d’identité,… ) : 66% • portefeuille, argent, paiement : 63% • téléphone : 42% • trousseaux de clés : 39% • ordinateur, disque dur : 36% Sports Les activités Français préférées des 36% des Français déclarent ne pratiquer aucune activité sportive. 32% pratiquent la marche à pied, suivie du fitness (12%), de la natation (12%) et du footing (9%). Dans le détail, les retraités privilégient la marche à pied tandis que les 25-34 ans figurent parmi les plus sportifs, et sont les plus nombreux à déclarer pratiquer le fitness, la natation, le footing, la danse et le football. CSA / Direct Matin, 16 février Les JO à Paris 73% des Français sont favorables à l’organisation des JO à Paris dont 29% tout à fait favorables Un engouement d’autant plus marqué chez les Franciliens (76%). Le soutien aux JO décroît avec l’âge : de 88% chez les 18-24 ans à 61% seulement chez les plus de 65 ans. CSA / Direct Matin, 9 février 12 (papiers moyens soit moins d’un Français sur cinq dit avoir “envie d’en savoir plus” sur une personne affichant un selfie en photo de profil sur un site de rencontres. OpinionWay / Nikon, 29 janvier 90% des Français préfèrent acheter un équipement d’entrée de gamme plutôt que louer un bien haut de gamme. OpinionWay / Lokeo, 28 janvier de OpinionWay / Nest, 29 janvier Déménager seul ou accompagné ? 4 Français sur 10 sont concernés par la problématique du déménagement, soit ayant déjà eu une expérience de déménagement au cours des 24 derniers mois, soit ayant l’intention de déménager dans les 12 prochains mois. 3 raisons principales motivent le déménagement : l’accès à la propriété (27%), un logement plus grand (24%) et des raisons professionnelles (20%). Parmi ceux qui envisagent de déménager dans l’année, 61% vont déménager seuls et 39% accompagnés. Principale raison de faire appel à un déménageur professionnel, le volume important à déplacer ; principal frein, le coût trop élevé. Ifop / Demeco, 23 février 17% 77% des Français se disent dérangés par la fumée de tabac, gêne très importante pour la majorité. A titre de comparaison, 51% indiquent être dérangés par une personne qui vapote. Harris Interactive / Fontem Ventures, 17 février 29% des Européens considèrent qu’envoyer des SMS au volant est un comportement à risque, juste après conduire sous l’emprise d’alcool / de stupéfiants (36%). Ipsos / Fondation Vinci Autoroutes, 12 février la Lettre de l ’opinion la Lettre de l ’opinion - N°84 - février 2015 15 ier 20 EXTRAITS du numéro 84 - févr Baromètre de la confiance dans les médias Intérêt pour l’actualité en hausse et regain de confiance dans les médias Chaque année, TNS Sofres, pour le quotidien La Croix, se penche sur le rapport que les Français entretiennent avec leurs médias. Vague exceptionnelle cette année puisque les Français ont été interrogés juste après les attentats, ce qui n’est pas sans effet sur les résultats. L’intérêt des Français pour l’actualité L’intérêt porté aux informations progresse de 7 points par rapport à l’an dernier : plus de trois Français sur quatre (76%) déclarent suivre les nouvelles via les moyens d’information. Soit un appétit pour les informations qui frôle le record de 77% établi en novembre 1993. La crédibilité des supports La confiance envers la façon dont est restituée l’information augmente pour tous les supports médiatiques, avec toujours en tête la radio (63%, +5 points sur un an), suivie de la presse écrite (58%, +3 points), de la télévision (57%, +7 points), puis d’Internet (39%, + 2 points). La perception de l’indépendance des journalistes Si la mise en doute de l’indépendance des journalistes est nettement moins forte que l’an dernier, une nette majorité de Français considère toutefois que les journalistes ne résistent pas aux pressions des partis politiques et du pouvoir (58%, -8 points) ou, dans une moindre mesure, aux pressions de l’argent (53%, -7). Les principales sources d’information Les Français s’informent d’abord via la télé (55%), ensuite par Internet (22%), puis par les ondes (19%), alors même que la radio est considérée comme le média le plus crédible, et enfin, une infime minorité (4%) s’informe par la presse écrite dans sa version papier. La télévision est également privilégiée par les Français lorsqu’ils sont amenés à approfondir certains sujets d’actualité. Pour ce faire, ils se tournent d’abord vers les JT des chaines généralistes (39%), puis vers les chaines d’info en continu (18%) puis les sites ou les applications mobiles de la presse écrite (11%). Focus sur le traitement médiatique des attentats 64% des Français se disent satisfaits du traitement médiatique des attentats contre 35% qui ne le sont pas, dont 10% pas du tout. Dans le détail de cette opinion, les motifs de satisfaction sont les suivants : les médias ont bien défendu la liberté d’expression (83%) et ont permis de bien comprendre ce qui s’était passé (80%). En revanche, les avis sont largement plus nuancés sur d’autres aspects : seuls 55% estiment que les médias ont évité d’aggraver les tensions entre les différentes catégories de population, seuls 52% qu’ils ont fait attention à ne pas mettre les otages en danger (47% pensent l’inverse) et à peine 51% qu’ils ont fait attention à ne pas compliquer le travail de la police (48% pensent le contraire). TNS Sofres / La Croix, 29 janvier Focus sur le traitement médiatique des évènements de 2014 71% la publication du livre de Valérie Trierweiler En 2014, les médias en ont trop parlé 68% l’affaire Julie Gayet 56% le retour de Nicolas Sarkozy 13 les médias n’en ont pas assez parlé 29% la destruction d’un avion de la Malaysia au dessus de l’Ukraine 47% l’enlèvement de 200 lycéennes au Nigéria 28% l’abandon de l’écotaxe la Lettre de l ’opinion - N°84 vr - février 2015 84 - fé ier 2015 EXTRAITS du numéro Baromètre du moral des Français Le regain d’optimisme attentats se confirme post- Évolution des optimismes depuis janvier 2014 pour son avenir personnel pour l’avenir de la société française L’esprit de cohésion d’après les événements tragiques de janvier semble encore habiter une partie de l’opinion publique. Le moral des Français pour la société française poursuit sa progression pour s’établir à 33% (+4 points). Si un tel score n’avait pas été atteint depuis l’automne 2013, le niveau de pessimisme demeure nettement majoritaire (65%) malgré un recul de 4 points. Dans le détail, l’optimisme des cadres grimpe de 13 points. Les interrogés se réjouissent de la capacité de « sursaut » ou de « réveil » des Français, autour d’un certain nombre de valeurs communes. Mais on note aussi, dans les verbatims, une confiance accrue sur le front de l’économie qui se traduit par la vente des avions Rafale à l’Egypte ou l’adoption de la loi Macron. Cela étant, le niveau de pessimisme demeure majoritaire au sein de la population française et ce mois-ci, est encore principalement nourri par les craintes suscitées par la montée des extrémismes, incarnée par la profanation des tombes à Sarre-Union et par les attentats à Copenhague qui ont marqué les esprits. Sur le plan personnel, l’optimisme des Français progresse fortement et redevient majoritaire : 55%, +6 points. Le niveau de pessimisme baisse pratiquement d’autant (-5) pour s’établir à 42%. Toutes les catégories sociales sont concernées par cette hausse, qui touche encore plus particulièrement les cadres et les professions intermédiaires (+9). Les motifs d’insatisfaction sont hétérogènes et relèvent d’un contexte sécuritaire et économique perçu difficile. 60 55 50 40 européennes attentats de Paris municipales 33 30 20 2015 2014 CSA / BFMTV, 21 février Police Popularité de la police Diriez-vous que vous avez une très bonne, une assez bonne, une assez mauvaise, une très mauvaise opinion des policiers ? 12% 3% 84% 67% Conseilleriez-vous à votre enfant de rentrer dans la police ? ensemble des Français NON 51% OUI 55% 54% sympathisants de gauche sympathisants de droite 14 Applaudie lors des défilés du 11 janvier, les Français ont déclaré leur flamme à leur police. Un hommage pas très « Charlie Hebdo » mais très « esprit Charlie »… 84% des Français ont une bonne opinion de la Police, un score en hausse de près de 20 points par rapport à une enquête IFOP réalisée en octobre dernier 17% BONNE OPINION NON La police bénéficie d’un “effet Charlie” Une cote de popularité quasiment aussi forte à droite (85%) qu’à gauche (82%) et même très élevée chez les sympathisants d’extrême-gauche (68%) traditionnellement moins favorables aux force de l’ordre. Chez les Français ayant eu un contact direct avec la police ces cinq dernières années, on note un léger fléchissement de popularité : 78%. Les traits d’image associés à la police sont flatteurs : les policiers sont, aux yeux des Français, courageux (86%), ils défendent les valeurs républicaines (84%), ils sont efficaces (69%), motivés et respectueux (67%). Un bémol toutefois sur deux points : 55% des Français jugent la présence policière pas suffisante et 59% estiment que la police ne traite pas chaque citoyen de la même manière, c’est-à-dire quelle que soit son origine. En dépit des dangers du métier, cruellement soulignés récemment, près de la moitié des Français encouragerait leur enfant à entrer dans la Police (48% contre 51% qui ne les encourageraient pas). Une différence de 9 points existe toutefois entre les sympathisants de droite (54%) et ceux de gauche (45%). Enfin, pour les deux tiers des Français (67%), les affaires récentes qui ont eclaté dans la police sont avant tout le fait d’individus isolés. TNS Sofres / Sénat, 15 janvier la Lettre de l ’opinion 15 la Lettre de l ’opinion 83 - N°83 janvier 2015 ier 20 - ja-nv EXTRAITS du numéro Actualité Sous le vernis du slogan, qui est Charlie ? Derrière le slogan, aussi rassembleur que réducteur, qui sont ces millions de « Charlie » qui ont investi les rues de Paris et de toutes les villes de France lors des manifestations monstres des 10 et 11 janvier ? Deux instituts ont mené l’enquête et livrent des enseignements passionnants : Harris Interactive s’est penché sur l’analyse de la motivation et du profil des manifestants tandis que l’Ifop s’est attaché à montrer que les disparités géographiques de mobilisation étaient lourdes de sens. Décryptage. Une mobilisation historique Historique. Les mobilisations nationales du week-end du 11 janvier ont établi un record. à titre de comparaison, 1 million de personnes étaient dans les rues de Paris le 26 août 1944 pour la Libération, 1,5 à Paris pour fêter la France championne du monde de foot le 12 juillet 1998 et autant dans toute la France le 1er mai 2002 pour manifester contre la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle. Le 11 janvier dernier, il y avait 4 millions de Charlie dans la France et 1,5 à Paris. Une étude Harris Interactive pour LCP a étudié les profils des manifestants et tenté de cerner ceux qui composaient cette France Charlie. Et les résultats permettent d’identifier à la fois des motivations différentes et les profilstype des manifestants. Premier enseignement, les manifestants et les non-manifestants ne restituent pas de la même manière les évènements. Certes, tous expriment de « l’horreur », mais « la tristesse », « la liberté », ou « la barbarie » sont bien plus manifestes chez ceux qui ont battu le pavé tandis que ceux qui sont restés chez eux parlent davantage de « terrorisme » et de « colère ». Dans cette enquête, Harris Interactive remarque que plus de Français déclarent avoir participé aux marches qu’ils ne l’ont fait. 15 Pas loin d’un Français sur quatre qui affirme avoir, d’une manière ou d’une autre, « battu le pavé » le week-end du 11 janvier. Le fait qu’une proportion plus importante que la réalité affirme avoir défilé permet de mesurer le souhait de prendre part à ce moment de communion nationale et sur la connotation positive de cet événement. Du côté des manifestants, on retrouve une population que l’on pourrait qualifier de soixante-huitarde. Profil des manifestants In fine, trois populations se distinguent : ceux affirmant avoir défilé (24%), ceux indiquant avoir souhaité le faire mais n’étant pas « passés à l’acte » (54%) et ceux n’étant, volontairement, pas descendus dans la rue (22%). Ces trois groupes, aux proportions différenciées, recouvrent des franges de population différentes. Du côté des manifestants, Jean-Daniel Lévy note que « l’on retrouve une surreprésentation de personnes âgées de 50 ans et plus (29% des 50-64 ans notamment) soit, en quelque sorte, une population que l’on pourrait qualifier de soixante-huitarde ». • • Socialement, il y avait dans les rues plus de cadres et de professions libérales que d’ouvriers (27% contre 20% et 32% des personnes les plus diplômées). Politiquement, la population manifestante est très nettement de gauche : 42% des sympathisants socialistes indiquent avoir marché contre 16% de ceux UMP. A l’inverse, parmi ceux qui ont choisi de rester chez eux, on trouve 36% des Français proches du FN, 43% des électeurs de Marine Le Pen en 2012 et 28% des sympathisants UMP se retrouvent dans cette frange de population. C’est donc une population plutôt aisée, insérée et de gauche qui est descendue manifester dans la rue le week-end du 11 janvier et une autre, à droite (voire à l’extrême-droite) qui, volontairement, n’a pas adopté la même attitude. la Lettre de l ’opinion - N°83 - nv janvier 2015 83 - ja ier 2015 EXTRAITS du numéro Motivations des manifestants Première d’entre elles, « défendre les valeurs fondamentales de la République et notamment le respect de la liberté d’expression » (81% sont tout à fait d’accord avec cette proposition) et ensuite pour « montrer au monde entier l’unité des Français face au terrorisme ». Jean Daniel Lévy précise : « cette partie de la France qui croit dans la République et qui attend d’elle sa capacité à pouvoir porter, par-delà les frontières et quelles que soient les circonstances, ses valeurs. Ces rassemblements ont-ils pour autant permis « d’exprimer le refus d’un amalgame entre musulmans et terroristes islamistes » ? Pas vraiment ». Tout se passe comme si aller manifester avait pour but premier et ultime la réaffirmation de valeurs, sans que ne soit posée la question de l’efficacité d’une telle mobilisation. à l’inverse, les personnes ayant préféré ne pas manifester l’ont fait au motif d’éviter la « récupération politique » et mettent en avant l’inutilité de la démarche. Conclusion de Jean Daniel Lévy, si une partie de la France a été dans la rue, il apparaît important de considérer qu’elle n’est pas tout à fait le reflet de l’ensemble de la population : « c’est une partie de la France plutôt insérée, se sentant légitime à prendre la parole qui a manifesté. Cet événement peut être lu comme un moment d’émotion, de réaffirmation des valeurs de la République et d’ouverture aux autres. Pas nécessairement de la manière dont les Français vont se comporter au cours des semaines à venir ». Disparités géographiques des mobilisations Autre étude, cette fois menée par l’Ifop et s’intéressant à ce que cachent les importants écarts en termes de manifestants pour des villes de tailles comparables. Comme c’est le cas par exemple entre Lille (40 000 manifestants) et Bordeaux (140 000) ou bien encore entre Le Mans (20 000) et ClermontFerrand (70 000). L’institut a calculé un taux de mobilisation, pour les 130 villes dont l’AFP a publié le nombre de manifestants, en rapportant ce nombre à la population de la commune. Premier enseignement, ce taux varie entre 71% (c’est-à-dire un ratio de 71 manifestants pour 100 habitants) à Grenoble ou à Rodez et seulement 3% au Havre voire 2% à Hénin-Beaumont. Ratio nombre de manifestants/nombre d’habitants selon la taille de la commune 67% » Dans les communes de moins de 20 000 habitants, l’Ifop a compté en moyenne 28 manifestants pour 100 habitants. Nonobstant les limites inhérentes à ce type de calcul, « l’ampleur des écarts observés est telle que l’hypothèse d’une unité nationale s’étant exprimée avec une intensité très différente sur le territoire doit être retenue ». Si la taille de la commune n’a pas joué (Paris excepté) sur l’intensité de la mobilisation (cf. graphique ci-dessous), de vraies disparités géographiques existent : les villes de Rhône-Alpes (avec un taux moyen de 51%), du Grand Ouest (35% pour la Bretagne, les Pays de la Loire et la Basse-Normandie) et du Sud-Ouest (36% pour l’Aquitaine, Midi Une carte de la mobilisation qui renvoie en creux à celle du vote FN et de l’abstention. Ratio nombre de manifestants/nombre d’habitants en fonction du score de Marine Le Pen en 2012 67% » Dans les communes où Marine Le Pen a obtenu moins de 10% à l’élection présidentielle, l’Ifop a compté en moyenne 48 manifestants pour 100 habitants. 48% 28% moyenne (hors Paris) 28% Moins de 20 000 16 28% de 20 à 30 000 24% de 30 à 100 000 Plus de 100 000 31% 28% moyenne (hors Paris) 29% Paris score de M. Le Pen 29% 24% 19% 16% 3% Inférieur à 10% 10 à 15% 15 à 20% 20 à 25% Supérieur à 25% la Lettre de l ’opinion la Lettre de l ’opinion - N°83 - janvier 2015 Les rebonds historiques de popularité liés à un évènement dramatique ou “le ralliement au drapeau” : un effet évident, mais de courte durée François Hollande janvier 2015 +21 points de satisfaction à l’égard de la politique de François Hollande après les attentats de Paris. IFOP Jacques CHIRAC septembre 2001 +10 points pour Jacques Chirac après le 11 Septembre aux États-Unis ; embellie de courte durée (gains reperdus dès janvier 2002). TNS Sofres François MITTERRAND janvier 1991 +19 points pour François Mitterrand entre janvier et mars 1991, au moment de la guerre du Golfe ; gain reperdu au cours de l’été 1991. IFOP 17 Pyrénées, Poitou-Charentes et le Limousin) furent en pointe quand les communes méditerranéennes (19% seulement pour PACA et Languedoc-Roussillon) et surtout du Nord-Est (11% pour Picardie, Champagne Ardenne et Nord-Pas-deCalais) participèrent beaucoup moins à l’expression de ce moment de communion nationale. Tout se passe donc comme si les mots d’ordre pourtant très fédérateurs des organisateurs n’avaient pas rencontré le même écho partout sur le territoire. Plus encore, la carte de la mobilisation renvoie en creux à celle du vote FN et de l’abstention. llustration symptomatique de cette relation, c’est à Hénin-Beaumont, ville conquise au premier tour des municipales par le frontiste Steeve Briois et fief de Marine Le Pen, que le taux de mobilisation a été le plus faible (2%). Il fut également très bas à Lens (3%), à Calais (4%) ou à Nice (8%). Au regard de ces données, on peut penser que l’électorat du FN s’est moins mobilisé, sans doute en réaction au fait que les autres partis ne l’aient pas associé aux manifestations et aussi du fait que ces électeurs se reconnaissent moins dans les mots d’ordre et qu’ils estimaient que ces manifestations relevaient d’une opération de communication politique masquant sous des slogans consensuels le sujet principal à leurs yeux : celui du péril islamiste. Statistiquement parlant, le désintérêt de l’électorat frontiste ne saurait expliquer à lui seul le déficit de mobilisation dans ces villes. Une large part de la population locale de ces communes s’est sans doute sentie moins concernée par ce combat et ces valeurs communes et est plus désabusée concernant l’avenir de la France. Ce n’est pas un hasard si le taux de mobilisation est également corrélé négativement (mais un peu moins fortement qu’avec le vote FN) avec le score du “non” au référendum de 2005. Les villes et les régions qui avaient le plus massivement voté contre le TCE sont, en moyenne, celles dont les citoyens sont les moins descendus dans la rue le week-end dernier. Après s’être fortement exprimés “contre” en 2005, la nécessité de se mobiliser “pour” leur est apparue moins évidente. S’opposent ainsi une France qui a ”décroché” et ne s’est pas identifiée outre mesure à ce combat et une France qui va mieux, regardant plus positivement l’avenir et qui s’est beaucoup plus mobilisée. Ainsi s’opposent une France qui a “décroché” et une France qui va mieux, qui s’est beaucoup plus mobilisée. Cette dernière correspond aux régions qui avaient voté « oui » au référendum de 2005 (Ouest, Rhône-Alpes et Paris) et comprend également les métropoles universitaires (Grenoble : 71% de mobilisation, Bordeaux : 59%). Comme le montre le tableau cidessous, les grandes villes universitaires ont en effet systématiquement davantage manifesté que les villes voisines de taille comparable. Une mobilisation plus importante dans les villes universitaires ville univ. ratio ville voisine ratio écart Rennes 60% Nantes 28% + 32 points Nancy 47% Metz 37% +10 points Rouen 32% Le Havre 5% +27 points Tours 26% Le Mans 14% +12 points la Lettre de l ’opinion - N°83 - janvier 2015 Ceci ne renvoie pas au poids plus important de la jeunesse dans ces villes (car les calculs montrent que le taux de mobilisation n’est pas indexé sur la structure démographique des communes) mais au climat d’opinion spécifique régnant dans ces villes, plus ouvertes mais aussi, plus attachées à la liberté d’expression et aux valeurs mises en avant dans les défilés. Ces messages et ces slogans ont également davantage résonné dans les villes habituellement les plus civiques, comme si descendre dans la rue à cette occasion était une façon complémentaire de l’acte de voter pour manifester sa citoyenneté active. En témoigne la corrélation assez nette entre le taux de participation aux dernières élections européennes et le ratio de mobilisation du week-end du 11 janvier. Bien que très puissant et spectaculaire le sursaut citoyen n’a donc pas été partagé partout avec la même intensité et n’a pas non plus arraché à l’anomie civique les pans entiers du territoire qui y sont plongés depuis des années. Une moindre mobilisation des musulmans ? Même si la foule des cortèges était relativement bigarrée, de nombreux reportages publiés dans la presse ont montré que la mobilisation « pour Charlie » n’allait pas forcément de soi dans une partie de la population de confession musulmane. De nombreux musulmans ont déclaré avoir été blessés par les caricatures du Prophète dans Charlie Hebdo, d’autres ont évoqué leur incompréhension face au fait que Dieudonné soit condamné pour ses propos et pas Charlie Hebdo pour ses dessins. Autant d’arguments pour expliquer le relativement faible nombre de manifestants à Marseille (115 000 manifestants pour une population de 850 000 personnes, soit un ratio de 14%, très inférieur à la moyenne nationale) ? En réalité, il est difficile de statuer clairement sur cette question : déjà parce que la population immigrée recensée par l’INSEE équivaut en moyenne à 9% Ratio nombre de manifestants / nombre d’habitants en fonction du taux d’abstention aux européennes » Dans les communes où l’abstention aux européennes a été inférieure à 55%, l’Ifop a compté en moyenne 43 manifestants pour 100 habitants. de la population des villes étudiées, soit un taux relativement limité et surtout, parce que la population musulmane ne correspond pas à la population immigrée. Néanmoins, quand on croise le ratio de mobilisation avec le pourcentage d’immigrés dans la population locale, il apparaît que ces tendances ne sont guère probantes. Dans la strate de communes abritant plus de 15% de la population communale, le taux de mobilisation est un peu plus faible qu’ailleurs : seulement 8% de mobilisation à Nice ou Montbéliard, 17% à Strasbourg, 18% à Saint-Claude et 19% à Orléans. Mais d’autres villes comptant d’importantes communautés immigrées ont affiché des taux de mobilisation plus élevés : 30% à Apt, 32% à Blois et 35% à Saint-Etienne. Ainsi, l’hypothèse d’un boycott massif des manifestations par les musulmans est donc invalidée même si on peut penser, qu’en tendance, la mobilisation a sans doute été moins forte qu’ailleurs dans cette partie de la population. Ratio nombre de manifestants / nombre d’habitants en fonction de la proportion d’immigrés dans la commune 67% » Dans les communes comportant moins de 5% d’immigrés, l’Ifop a compté en moyenne 27 manifestants pour 100 habitants. 43% 28% moyenne (hors Paris) 28% moyenne (hors Paris) 28% 19% 27% 28% 29%29% 23% 12% taux d’abstention 18 Inférieur De 55 à 60% à 55% De 60 à 65% Plus de 65% proportion d’immigrés Inférieure à 5% 5 à 10% 15 à 20% Supérieure à 15% la Lettre de l ’opinion