Républicain lorrain_19.12.14_A.Piboule Metz

Transcription

Républicain lorrain_19.12.14_A.Piboule Metz
Moselle
Vendredi 19 Décembre 2014
FRONTIÈRES EXPRESS
SPECTACLES
Le Penseur
a trouvé sa place
Jusqu’à présent, on y trouvait
une autre création du sculpteur
français. Mais depuis la
semaine dernière, en lieu et
place de L’Age d’airain, la Cour
de justice de l’Union européenne (CJUE) peut se targuer
d’héberger l’œuvre la plus connue d’Auguste Rodin : Le Penseur. Et un exemplaire original
s’il vous plaît ! En plâtre patiné
bronze, prêté (pour « une
période de cinq ans renouvelable ») par le musée Rodin à
Meudon. Détail plus remarquable encore : il s’agit d’une version monumentale de la sculpture célèbre dans le monde
entier. Un « grand modèle » de
près de deux mètres de haut
(trois fois la taille de la première version), qui trône désormais dans la galerie de la
CJUE. Où sa présence massive
en impose… « On ne saurait
trouver symbole plus fort de ce
qui se passe quotidiennement
dans ces lieux ! Ce Penseur est
comme un juge, qui allie
l’intensité de sa réflexion à une
force physique lui permettant
d’imposer son jugement à
tous… »
Cette semaine, la CJUE en a
livré quelques nouveaux exemples. Mercredi, la Cour basée à
Luxembourg a obligé l’UE à
justifier sa position par rapport
ÉCONOMIE
au Hamas. L’organisation
palestinienne ayant été classée
« terroriste » depuis 2001, ses
comptes sont gelés en Europe.
Le problème, c’est que cette
mesure n’est pas fondée « sur
des faits examinés et retenus
dans des décisions d’autorités
nationales compétentes, mais
sur des imputations tirées de la
presse et d’internet ». Bref, la
CJUE estime qu’il y a vice de
procédure, et donne trois mois
au Conseil de l’Europe pour
revoir sa copie. L’Etat d’Israël,
ayant immédiatement fait
savoir qu’il « respecte » ce
jugement, révèle la force développée par Le Penseur trônant
désormais au Kirchberg.
Hier, ce Penseur a pris un
arrêt qui concerne plutôt les
Européens. La CJUE, si elle
relève que « le Droit de l’Union
ne consacre pas de principe
général de non-discrimination
de l’obésité en tant que telle »,
estime que celle-ci peut toutefois être considérée comme un
« handicap » lorsqu’elle ne
permet plus à une personne
d’aborder le marché du travail
« sur un pied d’égalité » avec
les autres travailleurs. Voilà
qui peut changer la vie de pas
mal de gens !
BTP : pas d’éclaircie
en vue pour 2015
Le bâtiment ne voit pas s’éclaircir la conjoncture
en 2015. Les entreprises mosellanes perdent
des emplois. La profession réclame des soutiens.
R
ien ne va plus pour le bâtiment. La profession a perdu
quelque 30 000 emplois dans le
pays. En Moselle, on chiffre cette
perte à 650 salariés temps plein.
« Le bâtiment fonctionne par
cycle lent. Ainsi, la crise de 2008
ne nous a touchés qu’en 2010.
Mais depuis, nous n’en sortons
plus », affirme Patrick Ménard,
président de la fédération du BTP
de Moselle. « L’activité a baissé
en volume de 4,3% soit 0,4% de
plus que prévu. Et l’année 2015
ne sera toujours pas celle de la
reprise », craint le président. Il
cite la chute des mises en chantier
de logements, en retrait de 12%
sur le territoire.
Et les travaux de réhabilitation
ou de mises aux normes des logements dans le cadre de la politique de transition énergétique ne
sont pas encore au rendez-vous.
« Et ce d’autant plus qu’on
demande à nos entreprises de
nouvelles compétences en la
matière et une labellisation pour
réaliser ce type de travaux »,
détaille Olivier Defretin, secrétaire général. La fédération du
bâtiment incite les collectivités
territoriales, qui restent les premiers donneurs d’ordre des entreprises, à ne pas réduire leurs
MUSIQUE
investissements malgré la baisse
des dotations de l’Etat.
La Région n’a plus
de fonds
Autre espoir déçu, alors que les
régions Bourgogne et FrancheComté ont annoncé vouloir soutenir financièrement la profession, la région Lorraine ne
disposerait pas de fonds pour
faire de même, « tout au moins
dans l’immédiat », explique la
fédération. Le BTP 57 espère bien
sûr beaucoup des projets d’écocité sur le secteur d’Alzette-Belval, et aussi du projet Terra Lorraine. Elle n’a toujours rien vu
venir des projets de rénovation de
200 000 logements inscrits dans
le Pacte Lorraine. En attendant,
les entreprises mosellanes se consoleront avec les 2 000 signatures
de sa pétition « J’aime mon entreprise de BTP » dans laquelle la
fédération invite « nos concitoyens à croire en l’avenir en faisant réaliser des travaux ». Les
soutiens sont venus d’entreprises, de clients. La pétition rappelle : « Soutenir les entreprises
de BTP, c’est soutenir l’emploi
local et non délocalisable. »
B. K.
critique
Jeune perle rare de la
virtuosité pianistique
La toute récente et fraîche
lauréate du Concours international de piano d’Orléans, Aline
Piboule, qui a déjà collectionné
d’autres prix prestigieux, vient
de nous faire une démonstration étonnante de ses capacités
au dernier récital de piano de la
Fondation Jeunes Talents à
l’Arsenal de Metz. Aux mains
fines mais aux doigts robustes,
elle développe des facultés
réactives et tranchantes, dominant, d’une vélocité sans faille,
les déferlements contenus dans
ses deux Sonates de Guerre au
programme : la N°15 d’Olivier
Greif et la N°6 de Prokofiev.
Epoustouflantes ! Greif est le
plus ignoré des compositeurs,
sans doute parce qu’il n’est pas
dans la chevauchée contemporaine du second XXe siècle. Son
style est celui, au début, d’un
romantisme post-lisztien à base
fondamentalement tonale,
greffée de notes atonales. Avec
une vibrionnante pugnacité, la
pianiste, affûtant ses frappes
téméraires, attaque l’Allegro
non Troppo initial, incluant,
parmi les thèmes, celui, défiguré et sarcastique, d’une marche nazie, l’interprète évoquant
les tumultes des combats
comme si elle était sur le front.
Son Adagio la rend un peu
moins à l’aise, encore qu’elle en
assume la déploration. Par contre, la Toccata finale censée
refléter une heureuse perspective de 11 novembre, nous rappelait, par ses impétuosités,
celles du mouvement initial.
Quant au Prokofiev, si elle
mène son premier Allegro dans
le même esprit belliqueux de
celui de Greif, elle est plus
mesurée dans son Allegretto
apaisé, observant un tempo
rigoureux dans un cadrage
impeccable. Cependant, elle
semble chercher le créneau de
sensibilité de sa Valse lente, le
Vivace, lui, traduisant un apaisement plus qu’une angoisse
annoncée.
Un pont aérien reliait les
deux sonates. Et là, on put
apprécier la subtilité digitale
d’Aline Piboule dans ses volutes arachnéennes traduisant le
Livre II des Etudes de Debussy.
Indubitablement, on ne peut
qu’attendre les nouvelles fascinations de la jeune perle rare.
Georges MASSON.
noël dans la région messine
Avent Scènes dévoile
encore ses gourmandises
La programmation d’Avent Scènes poursuit son calendrier de l’Avent avec, à venir, deux spectacles coups
de cœur à découvrir à Metz le samedi 20 décembre puis le mercredi 23 décembre. Eclairage.
Photo Vincent MUTEAU
Christian KNOEPFFLER.
650 salariés de moins
1
Le quintet mobile de la compagnie Décor sonore interviendra dans l’espace urbain
pour ausculter et accorder la ville. Avec ces artistes, les surfaces vitrées deviennent
orgue de verre, diaphragmes à frapper ou simples surfaces à frotter.
L
e calendrier d’Avent Scènes poursuit son bout de chemin en dévoilant ses gourmandises culturelles.
Deux spectacles, parmi les 24 rendezvous précédant Noël, ont retenu notre
attention. Les événements d’Avent
Scènes, portés pour la troisième année
par la Ville de Metz, Metz Métropole et
le conseil général via Moselle Arts
Vivants, permettent ainsi à Metz et
son agglomération de devenir le théâtre
de performances surprenantes ou insolites.
Le samedi 20 décembre à 17h, le
quintet mobile de la compagnie Décor
sonore prendra le départ du parvis de la
gare de Metz pour une balade musicale
à travers les rues de la ville. Le périple
du spectacle Urbaphonix n’est pas
encore dessiné, les artistes seront en
repérage quelques heures auparavant
pour déterminer le circuit où ils mèneront leur public. Leur objectif sera
d’intervenir dans l’espace urbain pour
accorder la ville. Dans ce laboratoire
sonore, les conteneurs en plastiques
deviennent grosses caisses, les grilles
des arbres ou les rambardes d’escalier
La danseuse et chorégraphe Florence Laude de la compagnie
Festibal offrira un solo de danse jonglée le mardi 23 décembre à
trois reprises, à l’hôtel du Département de Metz. Photo Philippe PETIOT
s’improvisent clavier de métallophone
ou harpe métallique, les dalles minérales se transforment en lithophones…
Trois jours plus tard, le mercredi
23 décembre, à 16h, 17h et 18h, la
Boîte à Ballet de la compagnie Festibal
s’installera à l’hôtel du Département
pour l’ultime friandise du calendrier
d’Avent Scènes. Dans son décor entre
boîte à musique et boule de neige, la
danseuse et comédienne Florence
Laude apparaîtra telle une petite ballerine qui se met à danser sur une
musique mécanique. Cette création de
la compagnie Festibal s’inspire de
l’imaginaire des boîtes à musique. La
chorégraphie est ludique, la boîte à
ballet est une sorte de boîte à musique
sortie d’un coffre à jouets ou d’une
malle à déguisements. Entre la boîte à
bonbons et la boîte à secrets, comme
une boîte à souvenirs ou à trésors, la
boîte à ballet tentera de réveiller les
rêves…
Accès libre. Renseignements
complémentaires à Moselle Arts
Vivants (tél. 03 87 62 94 13).
SOCIÉTÉ
woippy
Pour les colis de Noël
La Poste met le paquet
Le père Noël se dit débordé. Comme lui, l’agence courrier de la zone de Tilly à Woippy
(qui ne concerne que les colis), travaille deux fois plus pendant les fêtes que le reste de l’année.
«L
e Tetris, vous connaissez le jeu ? »,
demande Julie en
remplissant sa camionnette sur
un quai de l’agence courrier de
La Poste de Woippy. Un hangar
de la zone de Tilly où, très tôt le
matin, on joue avec les formes et
les volumes des paquets. Des
petits, des gros, des durs, des
mous, des longs, des cubes… la
variété est telle qu’il faut y réfléchir à deux fois pour optimiser le
rangement dans la voiture jaune
en tenant compte de l’ordre de
distribution sur la tournée. La
soute ne suffit pas toujours. Le
siège passager fait office d’étagère supplémentaire parce que
la période des fêtes bouscule
tout, sauf peut-être l’arrivée à 4h
du matin du camion en provenance de la plateforme colis de
Bar-le-Duc (Meuse). Seulement,
il est nettement plus chargé que
d’habitude et les 2 700 objets à
traiter en moyenne par jour.
« Nous sommes montés à 4 500
en novembre, 5 000 en décembre et ces jours-ci nous serons à
6 480 », compte le directeur du
site de Woippy, Jean-Marc
Porté. Avec plus de 100 %
d’augmentation du flux, Noël
n’est pas une vue de l’esprit.
« Sur la base du volontariat,
nous faisons un tri anticipé dès
5h au lieu de 6h. » Les heures
supplémentaires augmentent,
l’emport des colis gonflent
d’une moyenne de 120 à 150 ou
160 par voiture. Julie embarque
une trentaine de paquets en
plus. « Il faut savoir construire
intelligemment son circuit (dont
l’étendue équivaut à celle de 3 à
4 tournées de facteurs) », indique Jean-Marc Porté. Les premiers objets chargés seront les
derniers distribués et le conducteur ferme les portes de sa soute
sur les premiers à déposer. Logique.
10
TTE
Les lanternes
restent
allumées !
Le conseil général de la
Moselle prolonge l’ouverture du Sentier des lanternes de Noël à Metz jusqu’au samedi 3 janvier,
avec une fermeture les 24
et 31 décembre. Pendant
les vacances scolaires, le
sentier gagne également
une heure d’ouverture,
jusqu’à 20h…
Pendant toute la
période de l’Avent, l’hôtel
du Département et les
berges de l’île du Petit
Saulcy sont traditionnellement métamorphosés.
400 lanternes originales,
inspirées par les personnages des contes de
Noël, s’offrent au regard,
tout au long d’un parcours magique. Elles sont
nées dans l’imagination
de l’illustrateur Guy
Untereiner. Ce sentier
rencontre cette année un
succès exceptionnel avec
des visiteurs venus parfois de très loin pour le
découvrir. Il a reçu le
57 000e visiteur de cette
édition !
Au milieu des centaines
de personnages colorés et
enfantins, le public
découvre également deux
petits films de Florian
Martin : l’avion et les rennes. Les boules de Noël
de Meisenthal sont à
l’honneur au travers
d’une exposition orchestrée par Moselle Arts
Vivants et d’une scénographie du collectif Paradigme de Metz. Dans la
cour-jardin du conseil
général de la Moselle, les
visiteurs sont invités à
pénétrer dans un conteneur exposant les anciennes collections de boules
de Noël. En sortant, ils
foulent un tapis blanc :
leurs pas s’impriment sur
le sol. Comme dans la
neige… Une fréquence
s’échappe, sonore et
visuelle. Un court show
audiovisuel s’active alors,
mettant en avant sous
forme de spectacle la
démarche artistique des
designers de la boule
Mix, création 2014.
• Côté pratique : hôtel
du Département, 1, rue
du Pont-Moreau à Metz,
jusqu’au samedi 3 janvier
(sauf le 24 décembre et le
31 décembre). Le parcours est en accès libre,
de 16h30 à 19h, du lundi
au vendredi ; de 16h30 à
20h les samedis et dimanches et pendant les
vacances scolaires.
REPÈRES
« Tourments »
à Epinal
35 communes
autour de Metz
L’inflation temporaire du
volume en entraîne d’autres.
Celle du personnel qui grossit de
33 à 42 agents ; celle des circuits
dont le nombre croît de 28 à 42
pour livrer 35 communes autour
de Metz ; celle du parc automobile qu’il faut renforcer avec des
fourgonnettes de location ; celle
du temps de travail enfin.
Sa trentaine de colis supplémentaires demande à Julie une
heure trente de travail en plus.
« Si les destinataires sont chez
eux ! », s’exclame la postière.
« Je sonne toujours deux coups.
J’attends, j’entends, j’écoute s’il
y a du bruit dans la maison, si on
me dit par exemple :
"J’arriiive !" ou "Je cherche ma
Les colis passent directement
de la camionnette aux chariots, et vice-versa.
Photo DR
Déchargés, triés, rangés sur des chariots, les paquets, en plus grand nombre que d’ordinaire,
attendent d’être emportés dans un ordre bien précis. Photos Maury GOLINI
clé". Et puis il y a des mamies
qui courent moins vite que
moi. » Elles prennent aussi le
temps de vérifier par la fenêtre si
le visiteur est bien le facteur.
« Moi aussi, quand on sonne à
ma porte, j’ouvre la fenêtre »,
confie Julie qui fait en sorte que
l’on voie toujours sa voiture. « Je
Les agents sont mobilisés
en cette période de fêtes.
la gare en évidence et pas loin de
moi. Toujours à vue » et évidemment fermée pour éviter à tout
ou partie de la cargaison de
disparaître. « Plus on approche
du 24 et plus on nous attend. »
La Poste le sait. Le phénomène
est vécu partout dans le pays. Sa
branche Service-Courrier-Colis,
qui trie habituellement 1 million
de colis par jour, passe à 2 millions quotidiens durant tout le
mois de décembre. La semaine
avant Noël peut représenter une
hausse de 160 % du trafic
moyen journalier habituel.
Frédéric CLAUSSE.
Jusqu’au toit du véhicule,
les cartons s’entassent.
Depuis le 13 décembre et
jusqu’au 15 mars 2015, se
tient au musée de l’Image, à
Epinal dans les Vosges, une
exposition intitulée « Tourments ». Le visiteur naviguera
d’estampes en images, en passant par la vidéo, mais aussi
découvrira peinture et sculpture, théâtre et opéra sur les
thème des histoires d’amour,
forcément tourmentées !
Des esquisses de Gustave
Moreau, des estampes de
Goltzius ou de Baldung, un
vase de Daum, des œuvres de
Sébastien Gouju ou de Patrick
Neu, des extraits vidéos
d’opéras dont Atys de Lully,
Fairy Queen de Purcell, Artaserse de Vinci, côtoieront le
travail de la photographe Cristina Lucas.
Ouvert lundi après-midi,
mardi, mercredi, jeudi de 9h30
à 12h et de 14h à 18h et en
continu le vendredi de 9h30 à
12h, les dimanche et jours
fériés (fermé le 25 décembre et
le 1er janvier) de 10h à 12h et
de 14h à 18h.
Musée de l’Image
42, quai de Dogneville
88 000 Epinal.
Tél. 03 29 81 48 30
http://www.musee
delimage.fr