187 - economie - PetMarket Magazine

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ÉCONOMIE
BALKANS
Roumanie - Bulgarie.
Des marchés
émergents
1er
Membres de l’Union
européenne depuis le
janvier 2007, la Roumanie
et la Bulgarie
s’ouvrent, à leur rythme,
à une nouvelle
consommation.
Les produits pour animaux
de compagnie en font partie.
A l’Est, la possession d’un animal
de compagnie a longtemps été
perçue comme un signe extérieur de
richesse, symbole du capitalisme.
« En
Roumanie
comme en
Bulgarie,
la surface
de vente des
animaleries
dépasse
rarement
les 40 m2. »
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«L
es Roumains dépensent en moyenne un
peu plus de 13 euros
par mois pour l’alimentation et l’entretien de leurs animaux de compagnie. Cette somme
devrait augmenter rapidement si
l’on tient compte de la hausse du
revenu moyen par habitant qui est
en progression constante chez
nous », explique Cristi Pop, directeur de Pet Product, entreprise qui
développe l’enseigne d’animalerie
locale Animax. Selon une étude de
la Commission nationale des projections publiée par le quotidien
national Ziarul financiar, le niveau
de vie en Roumanie pourrait atteindre 50 % de la moyenne des Etats
de l’Union européenne en 2013,
contre 37 % actuellement. Les estimations des chercheurs participant
à cette commission nationale sont
fondées sur l’étude comparative
des évolutions économiques qu’ont
connues l’Espagne et le Portugal à
partir de 1985, année de leur adhésion à l’Union européenne.
PIB roumain en hausse
Au cours du premier semestre 2008,
le produit intérieur brut (PIB) de la
Roumanie a enregistré une hausse
record de 8,8 %, la plus élevée
depuis la chute du régime communiste. Selon les prévisions du ministre de l’Economie et des Finances,
Varujan Vosganian, le PIB roumain
pourrait doubler d’ici à 2012, pour
atteindre 250 milliards d’euros,
contre environ 121 milliards l’année dernière, ce qui ferait de la Roumanie le 12e pays de l’Union européenne de par son PIB.
Attention tout de même à ne pas tomber dans des prévisions trop optimistes. Comme tous les pays européens,
la Roumanie subit le mauvais climat économique actuel. Environ un
quart de la population roumaine y
vit encore en dessous du seuil de
pauvreté. On y constate, tout comme
dans de nombreux pays de l’Est, des
écarts de niveaux de vie énormes
entre la campagne, retardée, et les
zones urbaines. La Roumanie compte
onze villes d’une population supérieure à 200 000 habitants et sa capitale, Bucarest, compte 1,9 million
d’habitants.
14 animaleries
pour Animax
Créée en 2001, l’enseigne roumaine
Animax compte aujourd’hui 14 animaleries en franchise (surfaces de
vente de 20 à 40 m2), dont cinq à
Bucarest. L’entreprise Pet Product,
qui développe Animax, s’est dotée
d’un troisième entrepôt de stockage
pour assurer sa logistique. Dans le
pays, l’approvisionnement des magasins peut en effet s’avérer un véritable parcours du combattant. « Notre
ambition avec Animax est d’ouvrir
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de 5 à 6 magasins chaque année »,
souligne Cristi Pop, directeur de Pet
Product. La Roumanie estime sa
population canine à 4,3 millions de
représentants et sa population féline
à 3,3 millions. « Notre marché petfood se développe. Il a progressé
sur une fourchette se situant entre
+ 0,5 et + 1,8 % au cours des cinq
dernières années. Nos estimations
prévoient un marché de l’ordre de
199 millions d’euros d’ici à 2013 »,
ajoute Cristi Pop.
manie, les ventes de produits pour
animaux de compagnie s’effectuent
à 63 % au sein des magasins spécialisés et à 37 % au sein du commerce
alimentaire », explique Cristi Pop.
La vente en vrac
Taux de croissance :
PIB (2007) :
121 milliards d’euros
PIB par habitant (2006) :
10 152 dollars
soit 7 876 euros
+ 8,6 % en 2006
Nombre d’habitants :
21,5 millions
Nombre de chiens :
4,3 millions
Nombre de chats :
3,3 millions
Nombre d’animaleries :
1 200
Une nouvelle
mode bulgare
Comme la Roumanie, la Bulgarie a
rejoint l’Union européenne le 1er janvier 2007. Durant la décennie 2000,
le pays a connu une croissance économique importante dans l’optique
de son adhésion à l’Union. Les
investissements étrangers ont fortement augmenté depuis 2007. Ils sont
estimés à 6 milliards d’euros pour
cette même année. Le niveau de vie
local progresse, mais les inégalités
restent fortes. « Jusqu’à la fin des
années 80, en Bulgarie, la possession
d’un animal de compagnie était
considéré comme un signe extérieur du capitalisme. Nous n’avions
aucune information sur le marché
international dédié à cet univers »,
explique Ivan Antonov, directeur de
Miazoo. « Après 1989 et la chute du
mur de Berlin les choses ont changé.
Notre pays s’est ouvert. L’animal de
compagnie est devenu à la mode »,
ajoute-t-il. Tout en précisant qu’il
ne s’agit pas de sources officielles,
Ivan Antonov estime la population
72,7 % d’importations
Entre 2005 et 2007, la Bulgarie a réalisé 22 millions d’euros d’importations en petfood et en accessoires.
Les premières importations de petfood datent de 1994, avec des marques du groupe Mars (Whiskas,
Kitekat, Pedigree...). Aujourd’hui, la
plupart des grandes marques internationales d’aliments secs haut de
gamme pour chiens et chats sont
présentes en Bulgarie. En aliments
humides, on trouve des marques de
distributeurs produites par des fabricants locaux. Les aliments moyens
de gamme et économiques sont produits localement ou importés principalement de Grèce et d’Espagne.
Outre la Grèce et l’Espagne, les
autres pays exportateurs d’aliments
préparés vers la Bulgarie sont la
Hongrie, les Pays-Bas et l’Italie. Les
importations représentent 72,7 %
du marché de l’aliment préparé pour
chiens bulgare.
Côté accessoires pour chiens et
chats, le marché s’effectue en majorité sur des produits à petits prix,
mais la demande sur articles haut
de gamme se développe. A l’importation, on trouve nombre de sociétés européennes (Beaphar, Vitakraft,
Camon, Trixie, Karlie, Ferplast,
Savic...), mais aussi avec de nombreuses sociétés chinoises. La
SALON PROFESSIONNEL PETBIZ
Une première
en septembre
La Bulgarie ne comptait
pas jusqu’à présent de
salon professionnel dédié
aux produits pour animaux
de compagnie. Le manque
sera comblé du 25 au
27 septembre prochain
avec la première édition
du Balkanian Trade Fair
Petbiz qui se tiendra
à Sofia. (www.petbiz.bg)
L
Les ventes de produits pour animaux
de compagnie s’effectuent avant tout
au sein de magasins spécialisés,
nombreux et de très petites tailles.
« Nous comptons plus de 1 000 animaleries. Le magasin type moyen
est très petit. Sa surface de vente se
situe entre 20 et 40 m2. Il est tenu par
deux employés au maximum », précise Cristi Pop. Comme c’est la règle
dans les pays d’Europe de l’Est,
la vente de produits en vrac y est
importante. C’est le cas des aliments
secs et les croquettes, présentées
dans des sacs de grandes marques
internationales, se vendent à la
pesée. Le marché se fait essentiellement avec les importations de
grandes marques internationales. Il
n’existe que très peu de fabricants
locaux. On ne recensait ainsi aucun
représentant roumain au salon Interzoo à Nuremberg en mai dernier.
Récemment, les principales enseignes de la grande distribution alimentaire internationale présente dans
le pays, dont Carrefour, Auchan et
Real, ont pris la décision de s’implanter dans les villes moyennes de
plus de 150 000 habitants, ce qui leur
permet de pénétrer de nouveaux
marchés. Dans ces agglomérations,
selon une étude de l’institut Gfk, la
part de marché des très grandes surfaces atteignait ainsi 30 % lors des
six premiers mois de l’année, contre
à peine 18 % un an plus tôt. Les
supermarchés sont les principales
victimes de ce succès, passant à 15 %
contre 23 % un an plus tôt. « En Rou-
Repères Roumanie
canine roumaine à 1 million de
représentants et la population féline
à 2 millions. « Notre marché est
aujourd’hui en train de se créer, de
prendre ses marques », constate Ivan
Antonov. Fondée en 1993 à Varna,
son entreprise a débuté son activité
par la création d’une petite animalerie consacrée à la vente de produits
pour chiens et chats. En 1994, elle est
passée du côté des industriels en
développant sa propre fabrication en
produits de sellerie (laisses et colliers). C’est à cette époque qu’elle
entame des relations commerciales
en tant que grossiste avec plusieurs
sociétés internationales parmi lesquelles on trouve Karlie, Sera, Savic,
Flexi ou encore Animondo.
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production locale existe en sellerie
chiens et chats. C’est le cas de Miazoo qui propose des gammes complètes d’articles de sellerie en Nylon
et en cuir. En litière pour chats, les
produits Bento de Versele-Laga y
sont très populaires.
Le petit mammifère
a les dents longues
« En Bulgarie,
l’intérêt pour
les animaux de
compagnie s’est
accru après 1989,
année de la chute
du mur de Berlin
et synonyme
d’ouverture
à l’Ouest. »
Nous le verrons, la taille plus que
réduite des animaleries bulgares ne
laisse que peu de place à la présentation d’articles de confort et de
transport pour chiens et chats, mais
aussi de cages. C’est une des raisons avancées par Ivan Antonov
pour expliquer le faible développement de l’oisellerie en Bulgarie. Ce
n’est pas le cas de l’univers des petits
mammifères, en plein essor dans ce
pays depuis plusieurs années déjà.
« Un petit rongeur nécessite moins
d’investissement de la part de l’acquéreur. La présentation en magasins
des produits qui leur sont destinés
nécessitent également moins d’espace, ce qui facilite leur vente
compte tenu du peu de place dont
disposent nos animaleries », souligne Ivan Antonov. Côté animaux, on
trouve les principales espèces (lapins
nains, hamsters, cochons d’Inde...
mais aussi chinchillas et furets). La
demande en produits de qualité desPeu coûteux et donc
populaire, le petit
mammifère a de beaux
jours devant lui
en Bulgarie.
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tinés aussi bien à l’alimentation qu’à
l’hygiène de ces animaux est en nette
augmentation. Les importations de
marques à notoriété internationale
(Ferplast, Savic, Hagen) se font sur
les dernières nouveautés. « Il existe
réellement un gros potentiel pour
les petits mammifères en Bulgarie »,
insiste Ivan Antonov.
Si l’aquariophilie a longtemps été
négligée en Bulgarie, les choses bou-
Repères Bulgarie
PIB (2007) :
28,9 milliards d’euros
PIB par habitant (2006) :
9 500 euros
Taux de croissance :
+ 6,2 % en 2007
se développe tout de même du fait
d’une demande sans cesse croissante. Les marques européennes
(Ferplast, AquaEL, Sera, Tetra,
Juwel...) ne représentent cependant
que 20 % des ventes d’aquariums,
la majorité des ventes (80 %) résultant d’importations en provenance
de Chine. L’aquariophilie progresse
donc rapidement en Bulgarie, mais
l’aquariophilie marine, qui se développe depuis deux ans, reste marginale. Le constat est identique pour
la terrariophilie. « Nous distribuons
la marque Zoomed depuis cette
année », précise Ivan Antonov.
Quel que soit l’animal destinataire et
le type de produits, la production
bulgare reste faible. En 2008, on ne
recensait par exemple que trois
exposants bulgares à Interzoo.
Nombre d’habitants :
De petites unités
7,8 millions
Comme en Roumanie, la distribution
spécialisée bulgare est constituée de
petites animaleries d’une surface de
vente comprise la plupart du temps
entre 15 et 40 m2. Ces animaleries
se consacrent majoritairement à la
vente d’aliments préparés pour
chiens et chats et à quelques produits
de soin comme les shampooings.
Tous les magasins vendent des aliments secs en vrac. Les sacs de croquettes sont ouverts et on vend les
aliments à la pesée.
Si les animaleries restent de petite
taille, des magasins dédiés à l’animal
de compagnie pourraient ouvrir sur
des surfaces plus importantes. L’enseigne Zoodino qui comptait une
animalerie de 150 m2 dans la capitale
Sofia a ouvert une deuxième unité
en doublant la surface de vente du
premier magasin. Côté distribution
alimentaire, les grandes enseignes
internationales sont présentes dans le
pays. On y trouve également les
grands noms du bricolage. « En Bulgarie, l’animalerie reste encore un
petit marché. Il n’y a pas de problème
pour le couvrir dans sa globalité pour
une firme qui veut s’y implanter »,
conclut Ivan Antonov.
I
Nombre de chiens :
1 million
(estimation non confirmée)
Nombre de chats :
2 millions
(estimation non confirmée)
gent depuis quelque temps. La marque aquariophile allemande Sera est
la plus connue sur le marché bulgare.
On a aussi répondu à la demande
par des importations provenant de
Turquie puis, après 2001, de Chine.
Depuis quatre ans environ, les
importations de marque de notoriété
se développent. C’est le cas de Tetra,
du Polonais Tropical, de JBL ou
encore du Tchèque Dajana Pet.
Il n’existe pas de fabrication bulgare
en aliments ou en accessoires pour
poissons. « Sur l’aquariophilie, nous
enregistrons une nouvelle demande
sur des aliments et des produits
de traitement de qualité », souligne Ivan Antonov. La vente
d’aquariums est elle aussi
freinée par le manque de
place sur les linéaires des
magasins spécialisés bulgares. Elle