187 - economie - PetMarket Magazine
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187 - ECONOMIE 18/02/09 17:00 Page 34 ÉCONOMIE BALKANS Roumanie - Bulgarie. Des marchés émergents 1er Membres de l’Union européenne depuis le janvier 2007, la Roumanie et la Bulgarie s’ouvrent, à leur rythme, à une nouvelle consommation. Les produits pour animaux de compagnie en font partie. A l’Est, la possession d’un animal de compagnie a longtemps été perçue comme un signe extérieur de richesse, symbole du capitalisme. « En Roumanie comme en Bulgarie, la surface de vente des animaleries dépasse rarement les 40 m2. » 34 • PETMARKET N°187 «L es Roumains dépensent en moyenne un peu plus de 13 euros par mois pour l’alimentation et l’entretien de leurs animaux de compagnie. Cette somme devrait augmenter rapidement si l’on tient compte de la hausse du revenu moyen par habitant qui est en progression constante chez nous », explique Cristi Pop, directeur de Pet Product, entreprise qui développe l’enseigne d’animalerie locale Animax. Selon une étude de la Commission nationale des projections publiée par le quotidien national Ziarul financiar, le niveau de vie en Roumanie pourrait atteindre 50 % de la moyenne des Etats de l’Union européenne en 2013, contre 37 % actuellement. Les estimations des chercheurs participant à cette commission nationale sont fondées sur l’étude comparative des évolutions économiques qu’ont connues l’Espagne et le Portugal à partir de 1985, année de leur adhésion à l’Union européenne. PIB roumain en hausse Au cours du premier semestre 2008, le produit intérieur brut (PIB) de la Roumanie a enregistré une hausse record de 8,8 %, la plus élevée depuis la chute du régime communiste. Selon les prévisions du ministre de l’Economie et des Finances, Varujan Vosganian, le PIB roumain pourrait doubler d’ici à 2012, pour atteindre 250 milliards d’euros, contre environ 121 milliards l’année dernière, ce qui ferait de la Roumanie le 12e pays de l’Union européenne de par son PIB. Attention tout de même à ne pas tomber dans des prévisions trop optimistes. Comme tous les pays européens, la Roumanie subit le mauvais climat économique actuel. Environ un quart de la population roumaine y vit encore en dessous du seuil de pauvreté. On y constate, tout comme dans de nombreux pays de l’Est, des écarts de niveaux de vie énormes entre la campagne, retardée, et les zones urbaines. La Roumanie compte onze villes d’une population supérieure à 200 000 habitants et sa capitale, Bucarest, compte 1,9 million d’habitants. 14 animaleries pour Animax Créée en 2001, l’enseigne roumaine Animax compte aujourd’hui 14 animaleries en franchise (surfaces de vente de 20 à 40 m2), dont cinq à Bucarest. L’entreprise Pet Product, qui développe Animax, s’est dotée d’un troisième entrepôt de stockage pour assurer sa logistique. Dans le pays, l’approvisionnement des magasins peut en effet s’avérer un véritable parcours du combattant. « Notre ambition avec Animax est d’ouvrir 187 - ECONOMIE 18/02/09 17:00 Page 35 de 5 à 6 magasins chaque année », souligne Cristi Pop, directeur de Pet Product. La Roumanie estime sa population canine à 4,3 millions de représentants et sa population féline à 3,3 millions. « Notre marché petfood se développe. Il a progressé sur une fourchette se situant entre + 0,5 et + 1,8 % au cours des cinq dernières années. Nos estimations prévoient un marché de l’ordre de 199 millions d’euros d’ici à 2013 », ajoute Cristi Pop. manie, les ventes de produits pour animaux de compagnie s’effectuent à 63 % au sein des magasins spécialisés et à 37 % au sein du commerce alimentaire », explique Cristi Pop. La vente en vrac Taux de croissance : PIB (2007) : 121 milliards d’euros PIB par habitant (2006) : 10 152 dollars soit 7 876 euros + 8,6 % en 2006 Nombre d’habitants : 21,5 millions Nombre de chiens : 4,3 millions Nombre de chats : 3,3 millions Nombre d’animaleries : 1 200 Une nouvelle mode bulgare Comme la Roumanie, la Bulgarie a rejoint l’Union européenne le 1er janvier 2007. Durant la décennie 2000, le pays a connu une croissance économique importante dans l’optique de son adhésion à l’Union. Les investissements étrangers ont fortement augmenté depuis 2007. Ils sont estimés à 6 milliards d’euros pour cette même année. Le niveau de vie local progresse, mais les inégalités restent fortes. « Jusqu’à la fin des années 80, en Bulgarie, la possession d’un animal de compagnie était considéré comme un signe extérieur du capitalisme. Nous n’avions aucune information sur le marché international dédié à cet univers », explique Ivan Antonov, directeur de Miazoo. « Après 1989 et la chute du mur de Berlin les choses ont changé. Notre pays s’est ouvert. L’animal de compagnie est devenu à la mode », ajoute-t-il. Tout en précisant qu’il ne s’agit pas de sources officielles, Ivan Antonov estime la population 72,7 % d’importations Entre 2005 et 2007, la Bulgarie a réalisé 22 millions d’euros d’importations en petfood et en accessoires. Les premières importations de petfood datent de 1994, avec des marques du groupe Mars (Whiskas, Kitekat, Pedigree...). Aujourd’hui, la plupart des grandes marques internationales d’aliments secs haut de gamme pour chiens et chats sont présentes en Bulgarie. En aliments humides, on trouve des marques de distributeurs produites par des fabricants locaux. Les aliments moyens de gamme et économiques sont produits localement ou importés principalement de Grèce et d’Espagne. Outre la Grèce et l’Espagne, les autres pays exportateurs d’aliments préparés vers la Bulgarie sont la Hongrie, les Pays-Bas et l’Italie. Les importations représentent 72,7 % du marché de l’aliment préparé pour chiens bulgare. Côté accessoires pour chiens et chats, le marché s’effectue en majorité sur des produits à petits prix, mais la demande sur articles haut de gamme se développe. A l’importation, on trouve nombre de sociétés européennes (Beaphar, Vitakraft, Camon, Trixie, Karlie, Ferplast, Savic...), mais aussi avec de nombreuses sociétés chinoises. La SALON PROFESSIONNEL PETBIZ Une première en septembre La Bulgarie ne comptait pas jusqu’à présent de salon professionnel dédié aux produits pour animaux de compagnie. Le manque sera comblé du 25 au 27 septembre prochain avec la première édition du Balkanian Trade Fair Petbiz qui se tiendra à Sofia. (www.petbiz.bg) L Les ventes de produits pour animaux de compagnie s’effectuent avant tout au sein de magasins spécialisés, nombreux et de très petites tailles. « Nous comptons plus de 1 000 animaleries. Le magasin type moyen est très petit. Sa surface de vente se situe entre 20 et 40 m2. Il est tenu par deux employés au maximum », précise Cristi Pop. Comme c’est la règle dans les pays d’Europe de l’Est, la vente de produits en vrac y est importante. C’est le cas des aliments secs et les croquettes, présentées dans des sacs de grandes marques internationales, se vendent à la pesée. Le marché se fait essentiellement avec les importations de grandes marques internationales. Il n’existe que très peu de fabricants locaux. On ne recensait ainsi aucun représentant roumain au salon Interzoo à Nuremberg en mai dernier. Récemment, les principales enseignes de la grande distribution alimentaire internationale présente dans le pays, dont Carrefour, Auchan et Real, ont pris la décision de s’implanter dans les villes moyennes de plus de 150 000 habitants, ce qui leur permet de pénétrer de nouveaux marchés. Dans ces agglomérations, selon une étude de l’institut Gfk, la part de marché des très grandes surfaces atteignait ainsi 30 % lors des six premiers mois de l’année, contre à peine 18 % un an plus tôt. Les supermarchés sont les principales victimes de ce succès, passant à 15 % contre 23 % un an plus tôt. « En Rou- Repères Roumanie canine roumaine à 1 million de représentants et la population féline à 2 millions. « Notre marché est aujourd’hui en train de se créer, de prendre ses marques », constate Ivan Antonov. Fondée en 1993 à Varna, son entreprise a débuté son activité par la création d’une petite animalerie consacrée à la vente de produits pour chiens et chats. En 1994, elle est passée du côté des industriels en développant sa propre fabrication en produits de sellerie (laisses et colliers). C’est à cette époque qu’elle entame des relations commerciales en tant que grossiste avec plusieurs sociétés internationales parmi lesquelles on trouve Karlie, Sera, Savic, Flexi ou encore Animondo. Mars 2009 • 35 187 - ECONOMIE 18/02/09 17:00 Page 36 ÉCONOMIE BALKANS production locale existe en sellerie chiens et chats. C’est le cas de Miazoo qui propose des gammes complètes d’articles de sellerie en Nylon et en cuir. En litière pour chats, les produits Bento de Versele-Laga y sont très populaires. Le petit mammifère a les dents longues « En Bulgarie, l’intérêt pour les animaux de compagnie s’est accru après 1989, année de la chute du mur de Berlin et synonyme d’ouverture à l’Ouest. » Nous le verrons, la taille plus que réduite des animaleries bulgares ne laisse que peu de place à la présentation d’articles de confort et de transport pour chiens et chats, mais aussi de cages. C’est une des raisons avancées par Ivan Antonov pour expliquer le faible développement de l’oisellerie en Bulgarie. Ce n’est pas le cas de l’univers des petits mammifères, en plein essor dans ce pays depuis plusieurs années déjà. « Un petit rongeur nécessite moins d’investissement de la part de l’acquéreur. La présentation en magasins des produits qui leur sont destinés nécessitent également moins d’espace, ce qui facilite leur vente compte tenu du peu de place dont disposent nos animaleries », souligne Ivan Antonov. Côté animaux, on trouve les principales espèces (lapins nains, hamsters, cochons d’Inde... mais aussi chinchillas et furets). La demande en produits de qualité desPeu coûteux et donc populaire, le petit mammifère a de beaux jours devant lui en Bulgarie. 36 • PETMARKET N°187 tinés aussi bien à l’alimentation qu’à l’hygiène de ces animaux est en nette augmentation. Les importations de marques à notoriété internationale (Ferplast, Savic, Hagen) se font sur les dernières nouveautés. « Il existe réellement un gros potentiel pour les petits mammifères en Bulgarie », insiste Ivan Antonov. Si l’aquariophilie a longtemps été négligée en Bulgarie, les choses bou- Repères Bulgarie PIB (2007) : 28,9 milliards d’euros PIB par habitant (2006) : 9 500 euros Taux de croissance : + 6,2 % en 2007 se développe tout de même du fait d’une demande sans cesse croissante. Les marques européennes (Ferplast, AquaEL, Sera, Tetra, Juwel...) ne représentent cependant que 20 % des ventes d’aquariums, la majorité des ventes (80 %) résultant d’importations en provenance de Chine. L’aquariophilie progresse donc rapidement en Bulgarie, mais l’aquariophilie marine, qui se développe depuis deux ans, reste marginale. Le constat est identique pour la terrariophilie. « Nous distribuons la marque Zoomed depuis cette année », précise Ivan Antonov. Quel que soit l’animal destinataire et le type de produits, la production bulgare reste faible. En 2008, on ne recensait par exemple que trois exposants bulgares à Interzoo. Nombre d’habitants : De petites unités 7,8 millions Comme en Roumanie, la distribution spécialisée bulgare est constituée de petites animaleries d’une surface de vente comprise la plupart du temps entre 15 et 40 m2. Ces animaleries se consacrent majoritairement à la vente d’aliments préparés pour chiens et chats et à quelques produits de soin comme les shampooings. Tous les magasins vendent des aliments secs en vrac. Les sacs de croquettes sont ouverts et on vend les aliments à la pesée. Si les animaleries restent de petite taille, des magasins dédiés à l’animal de compagnie pourraient ouvrir sur des surfaces plus importantes. L’enseigne Zoodino qui comptait une animalerie de 150 m2 dans la capitale Sofia a ouvert une deuxième unité en doublant la surface de vente du premier magasin. Côté distribution alimentaire, les grandes enseignes internationales sont présentes dans le pays. On y trouve également les grands noms du bricolage. « En Bulgarie, l’animalerie reste encore un petit marché. Il n’y a pas de problème pour le couvrir dans sa globalité pour une firme qui veut s’y implanter », conclut Ivan Antonov. I Nombre de chiens : 1 million (estimation non confirmée) Nombre de chats : 2 millions (estimation non confirmée) gent depuis quelque temps. La marque aquariophile allemande Sera est la plus connue sur le marché bulgare. On a aussi répondu à la demande par des importations provenant de Turquie puis, après 2001, de Chine. Depuis quatre ans environ, les importations de marque de notoriété se développent. C’est le cas de Tetra, du Polonais Tropical, de JBL ou encore du Tchèque Dajana Pet. Il n’existe pas de fabrication bulgare en aliments ou en accessoires pour poissons. « Sur l’aquariophilie, nous enregistrons une nouvelle demande sur des aliments et des produits de traitement de qualité », souligne Ivan Antonov. La vente d’aquariums est elle aussi freinée par le manque de place sur les linéaires des magasins spécialisés bulgares. Elle