Partir loin et pour longtemps signifie quitter ses amis et sa famille

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Partir loin et pour longtemps signifie quitter ses amis et sa famille
 « PARTOUT CHEZ SOI ? MIGRATIONS ET INTÉGRATIONS DANS L’EMPIRE ROMAIN »
du 4 juin 2016 au 8 janvier 2017
Une exposition des Musées romains d’Avenches et de Vallon
Partir loin et pour longtemps signifie quitter ses amis et sa famille; laisser
derrière soi sa patrie, ses habitudes, ses repères. Celui qui s’en va peut
ressentir de la peur, de l’angoisse, de la tristesse ou de la nostalgie; mais il
peut aussi éprouver un sentiment de plénitude, de curiosité face à l’inconnu,
d’ouverture à l’autre. Ces sensations, nous les avons tous expérimentées une
fois ou l’autre, tout comme les Romains avant nous, vingt siècles plus tôt.
Mais au contraire de nous, les Romains entreprenaient rarement de longs
voyages par plaisir. Il leur fallait de bonnes raisons pour se mettre en route :
les voyages représentaient le plus souvent pour eux un déracinement. De
plus, ils étaient chers, peu commodes et souvent dangereux.
Les déplacements étaient surtout le lot des militaires, des officiels et des
commerçants, mais aussi des artisans itinérants et des gladiateurs par
exemple. Dans une moindre mesure, quelques touristes et étudiants
n’hésitaient pas à partir en Egypte ou en Grèce, à la découverte de
monuments célèbres.
1 La migration, un phénomène qui remonte à l’aube de l’Humanité
« Je suis un homme ; je considère que rien de ce qui est humain ne m'est étranger »
Térence, Heautontimoroumenos, v. 77
Les objets exposés racontent des histoires d’hommes, de femmes et d’enfants dont les
destins sont marqués par la mobilité, la délocalisation ou les carrières militaires. Ils mettent
l’accent sur un aspect jusqu’ici peu exploré de l’histoire, l’intégration des « indigènes » à
l’époque romaine alors que l’Empire était globalisé. Le choix des thèmes présentés –
migrations, intégration, globalisation, « multiculturalité », pluralités religieuses, etc. – ne
manquera pas d’interpeler le visiteur. Il réalisera que l’ensemble de ces notions, qui nous
semblent très modernes, existaient déjà dans l’Antiquité.
Ce texte de Sénèque est à ce sujet plutôt parlant :
Tous les peuples n’avaient d’ailleurs pas les mêmes raisons d’abandonner leur patrie et d’en
chercher une nouvelle : tantôt ce sont des vaincus échappés au fer de l’ennemi, que la
destruction de leur ville dépouille de ce qu’ils possédaient et condamne à envahir un
territoire étranger; tantôt ce sont des citoyens proscrits par une guerre intestine; tantôt c’est
le surpeuplement d’un pays qui provoque l’exode de la population; tantôt c’est une épidémie,
ou la fréquence des tremblements de terre, ou tout autre fléau analogue, désolant un sol
déshérité; d’autres fois, c’est l’attrait d’une contrée fertile, et que la légende embellit. Les
causes qui poussent les hommes hors de chez eux sont variables; ce qui est en tout cas
hors de doute, c’est qu’aucune portion de l’humanité n’est restée au lieu de ses origines. Le
genre humain se démène sans répit; chaque jour marque un changement dans ce vaste
univers : ce sont des villes nouvelles dont on jette les fondements, de nouvelles nations qui
s’élèvent, à mesure que les anciennes disparaissent ou s’incorporent à des races plus
puissantes. Et que sont donc toutes ces migrations des peuples, sinon des exils en masse ?
Sénèque, Consolation à Helvia, VII, 4-5
Partout à la maison ?
Le citoyen romain, qui possédait certains droits spécifiques, pouvait se sentir chez lui
partout, aussi bien à Rome que dans le reste de l’Empire. Il considérait les indigènes conquis
comme des étrangers (pérégrins), ceux-ci ne possédant pas les mêmes droits.
En 212, cette discrimination a été abolie. Le droit de citoyenneté a ainsi été accordé à tous
les autochtones, à l’exception des esclaves.
Un Empire globalisé
L’Empire romain s’étendait du Portugal à la Syrie et de l’Angleterre à l’Afrique du Nord. Il se
caractérisait par une monnaie unique, un réseau de voies de communication très performant
et une unité de langues : le latin et le grec. A cela s’ajoutent une parure monumentale des
villes relativement uniforme, la diffusion partout et en tout temps de produits comestibles et
manufacturés provenant des quatre coins de l’Empire, l’adoption d’un mode de vie « à la
romaine » (théâtre, amphithéâtre, cirque, thermes, etc.)
2 Un thème, deux lieux
« Partout chez soi ? » est directement inspiré de l’exposition « Römer unterwegs, überall zu
Hause und doch fremd » montée en 2007 au Musée de Windisch à Brugg sous la direction
de René Hänggi. Elle a ensuite été reprise par plusieurs musées allemands et autrichiens.
Cette exposition est présentée en deux volets complémentaires, l’un au Musée romain
d’Avenches, l’autre au Musée romain de Vallon. Une collaboration qui s’inscrit dans une
suite logique, initiée entre les deux institutions depuis plus de dix ans et qui se traduit par
diverses actions conjointes, telles qu’un billet d’entrée et un calendrier d’activités communs,
des échanges de compétences, une exposition temporaire en 2014 (« Rome vue du lac,
histoire d’eaux entre Avenches et Vallon »), une collaboration dans le cadre du colloque
« Paysage, archéologie et tourisme » qui aura lieu les 13 et 14 octobre 2016 à Fribourg,
Avenches et Vallon, ainsi qu’une visite guidée à vélo sur les deux sites.
Après une introduction commune aux deux sites, trois thèmes sont présentés au Musée
romain d’Avenches et trois autres au Musée romain de Vallon :
A Avenches
En route
Les voyages, chers, peu commodes et parfois dangereux, représentaient souvent un
déracinement. Les déplacements étaient le lot des militaires, des officiels, des commerçants
et des artisans.
Les voies d’eau étaient cependant préférées aux routes car meilleur marché et plus
confortables. Toutefois les dangers de la navigation étaient nombreux : piraterie, tempêtes,
écueils pouvant provoquer des naufrages.
A l’étranger
er
La politique expansionniste des empereurs du 1 siècle apr. J.-C. ainsi que la réorganisation
permanente du système défensif des frontières engendrent d’importants mouvements de
troupes à travers l’Empire, favorisant les mélanges de populations.
Nostalgie
La nostalgie est un sentiment intimement lié au voyage et à l’éloignement; elle est ressentie
par tous ceux qui un jour quittent leur maison, à la recherche d’autres terres plus fertiles,
envoyés à la guerre ou en exil, partis pour faire du commerce ou pour assumer des charges
au sein de l’administration de l’Empire en pays lointains.
A Vallon
Partout chez soi
Avec la Conquête apparaissent les premiers voyages officiels à caractère politique et
militaire qui engendrent une rapide amélioration des routes et de l’intendance. Un soldat
passe plus de la moitié de son service à se déplacer, au gré des campagnes militaires qui le
portent souvent à des milliers de kilomètres de sa patrie d’origine.
Multiculturalité
La romanité assure une unification culturelle et linguistique des différentes ethnies qui
peuplent l’Empire, tout en intégrant les particularités et les traditions régionales.
3 Gens d’ici et d’ailleurs, us et coutumes variés, langues officielles et idiomes importés :
l’Empire romain est composé d’un brassage de peuples d’origines différentes, qui se côtoient
et vivent ensemble, s’assimilant plus ou moins bien à la culture romaine.
Des dieux d’ici et d’ailleurs
Les Romains vénèrent plusieurs dieux qu’ils honorent en privé dans les chapelles
domestiques (laraires) ou en public, dans les temples et sanctuaires, par des offrandes et
des sacrifices en suivant des rituels bien définis. Riche, variée et innovatrice, la religiosité
des Romains a toujours englobé les croyances et les rites des peuples qui habitent ou
côtoient l’Empire romain.
Matériel d’accompagnement
Un livret (en français et en allemand), richement illustré, accompagne l’exposition. Il présente
les différents thèmes abordés, agrémentés notamment d’extraits de textes antiques.
Prix de vente : CHF 15.Une application smartphone est également disponible pour le public, présentant l’ensemble
des thèmes, qu’ils soient exposés à Avenches ou à Vallon :
http://appmuseums.ch/museums/?pid=8030#275 Un passeport sera distribué aux visiteurs sur lequel un sceau impérial sera apposé, à
l’intérieur y sont racontées quelques histoires de migrations. Un souvenir de cette exposition
à emporter chez soi.
Un billet commun
Pour l’occasion, un billet d’entrée commun a été imprimé
Prix : 10.- pour les deux expositions (groupes dès 10 personnes : CHF 8.-)
4 Graphisme et scénographie
Wapico, Berne, René Walker et collaborateurs
Prêteurs
Amt für Archäologie des Kantons Thurgau
Archäologisches Landesmuseum Baden-Württemberg, Konstanz
Archéologie cantonale du Valais
Bernisches Historisches Museum, Bern
Historisches Museum, Basel
Vindonissa-Museum, Brugg/Kantonsarchäologie Aargau
Musée cantonal d’archéologie et d’histoire, Lausanne
Musée d’art et d’histoire, Genève
Musée d’histoire du Valais, Sion / Musées cantonaux du Valais, Sion
Musée gallo-romain de Biesheim
Musée historique de Haguenau
Musée national suisse, Zurich
Musée romain de Lausanne-Vidy
Musée romain de Nyon
Museum Augusta Raurica, Augst
Rijksmuseum van Oudheden, Leiden
Skulpturhalle, Basel
Service archéologique de l’Etat de Fribourg
Ufficio Cantonale dei beni culturali, Bellinzona
Partenaires
Dima Hatem, EPAI, exposition « En terre inconnue, se perdre …, se retrouver »,
témoignages croisés entre jeunes migrants et étudiants de maturité
Haute Ecole de Travail social, Fribourg
Commission de consultation Suisses-Immigrés, Avenches
Théâtre populaire romand, La Chaux de Fonds
La Liberté, partenaire média, Fribourg
5 Contacts
Sites et Musée romains d’Avenches
Marie-France Meylan Krause
Directrice
Musée romain de Vallon
Carmen Buchillier
Directrice
Sophie Bärtschi Delbarre
Commissaire
Tél. 026 557 33 00
[email protected]
Clara Agustoni
Commissaire
026 667 97 97
[email protected]
Les illustrations pourront être téléchargées sur : www.aventicum.org\presse ou
www.museevallon.ch
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