Nicolas Sarkozy a une vision tayloriste de l`école

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Nicolas Sarkozy a une vision tayloriste de l`école
"Nicolas Sarkozy a une vision tayloriste de l'école"
Nicolas Sarkozy a présenté mardi à Montpellier les mesures phares de son programme
éducatif. Philippe Meirieu, professeur en sciences de l'éducation et auteur d'Un pédagogue
dans la cité, revient sur les principales propositions.
Parmi les mesures présentées par Nicolas Sarkozy sur l'éducation, l'augmentation de
salaire de 500 euros pour les professeurs acceptant de rester 26 heures dans
l'établissement au lieu des 18 actuellement en vigueur. Qu'en pensez-vous?
Non seulement cette mesure dévalorise les cours et donne à penser que les professeurs n'ont pas
besoin de les préparer sérieusement, mais elle introduit également la notion de concurrence . Un
fossé va se créer entre ceux qui resteront plus longtemps à l'école et dont leurs collègues
penseront que les cours sont bâclés et ceux qui refuseront cette mesure, mais qui donneront
l'impression de ne pas vouloir participer à l'encadrement des enfants.
En outre, cette mesure est une véritable imposture: il existe déjà des responsables - à l'instar des
CPE ou des professeurs principaux - dont la fonction principale est l'accueil des élèves, la
coordination des enseignements, qui font le relais avec les familles... Mais pour que ces fonctions
soient pleinement remplies, il faut donner les moyens de les exercer en dégageant, par exemple,
les professeurs principaux de certaines heures de cours ou en leur attribuant un bureau.
Nicolas Sarkozy a également accordé dans son discours une large place à l'autonomie,
souhaitant appliquer ce qui a été fait pour l'université au primaire et au secondaire.
Nicolas Sarkozy a une vision tayloriste de l'école. Mais l'enseignement n'est pas une entreprise et
les élèves ne sont pas des produits, ce sont des personnes que l'on doit accompagner.
A aucun moment dans son discours, le président de la République n'a parlé de pédagogie, de
l'aide à apporter aux établissements en difficulté, des Rased [Réseaux d'aides spécialisées aux
élèves en difficulté, ndlr]... Il veut appliquer le libéralisme économique au monde enseignant, c'est
tout l'inverse de l'idéal républicain.
C'est exactement ce qui se passe pour l'autonomie. Nicolas Sarkozy souhaite que les directeurs
d'établissement puissent recruter eux-mêmes leurs propres professeurs. Cette mise en
concurrence permettra aux établissements qui en ont les moyens de tirer leur épingle du jeu en
choisissant les meilleurs professeurs. Les lycées dans des zones en difficulté, qui ont plus que
jamais besoin d'enseignants compétents, passeront au second plan. Couplé à la carte scolaire,
cette mesure va entrainer une forme de ghetto ïsation, alors qu'il faudrait, au contraire, accentuer
la mixité sociale.
On va entrer dans un système de privatisation de l'enseignement public. Même les pays anglosaxons qui se basent sur ce modèle sont en train de faire machine arrière.
Nicolas Sarkozy parle de la "polyvalence" des professeurs, sous-entendant qu'ils doivent
pouvoir enseigner plusieurs matières. Pourquoi pas?
Je ne suis pas hostile à la polyvalence des professeurs. Cela se fait déjà dans certaines matières,
comme l'histoire-géographie, ou dans certains cursus où des professeurs enseignent par exemple
le français et l'histoire. Toute la question est de savoir comment on utilise cette polyvalence. Si
elle est basée sur le volontariat et accompagnée d'une formation adaptée, je n'y vois pas
d'inconvénient. (L’Express)
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Nicolas Sarkozy n’a pas encore dévoilé son programme, mais il a déjà évoqué ses pistes de
réforme de l’Education nationale. Il ne reviendra pas sur les quelque 80 000 suppressions de
postes engagées sous son quinquennat, mais prévoit de s’attaquer au sujet sensible du statut des
profs régi par un décret de 1950. Sarkozy leur propose un deal : améliorer « considérablement »
leurs rémunérations et leurs conditions de travail en échange d’une augmentation de leur temps
de présence dans les établissements. Nicolas Sarkozy veut par ailleurs renforcer l’autonomie des
collèges et des lycées
Du coup, tous les candidats veulent encore réformer les vacances et les journées d’école, les
programmes et l’apprentissage des langues, la formation des maîtres et l’université. Quitte à
revenir en arrière. Aucune autre institution n’a connu autant de réformes depuis 50 ans que
l’école. Aucune n’a aussi peu évolué. A chaque campagne électorale les candidats promettent de
tout changer et ils dépeignent à la fin des mandats le même tableau noir : malaise et démotivation
des profs, ascenseur social en panne, perte des valeurs républicaines, inégalités entre élèves et
établissements, omnipotence des grandes écoles, corporatisme universitaire… Le monde change
à la vitesse d’un clic. L’école attend toujours le déclic. (Le Progrès)
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Que les profs travaillent plus pour gagner plus
C'est une promesse qu'il avait déjà faite en 2007 : pour "revaloriser" la profession d'enseignant,
Nicolas Sarkozy souhaite que les professeurs travaillent plus pour gagner plus. Car le chef de
l'Etat l'affirme : "Les enseignants ne sont pas assez présents dans les établissements." "Comment
faire alors quand il n'y a pas d'argent pour embaucher ? Comment faire, quand pour réduire nos
déficits, il faut diminuer les effectifs ? Il n'y a qu'une seule solution, faire travailler les enseignants
plus longtemps en les payant davantage."
Nicolas Sarkozy propose donc, "sur la base d'un strict volontariat", qu'un professeur puisse être
présent au collège ou au lycée 26 heures par semaine (contre 18 heures aujourd'hui pour un
professeur certifié), et gagner 25% de plus en contrepartie. Soit une augmentation du temps de
présence de 44%, pour une revalorisation salariale de 25%.
Selon une enquête du ministère de l'Educatio n nationale de 2008, les enseignants travaillent
actuellement 39 heures et 54 minutes par semaine, consacrant notamment 8 h 50 à la préparation
des cours et 5 h 24 à la correction des devoirs. Des heures la plupart du temps effectuées en
dehors de l'établissement, au domicile du professeur.
La fin du non-remplacement d'un professeur sur deux en maternelle et en primaire
Dernière piste, avancée par son entourage en marge du meeting cette fois : mettre un terme, pour
la maternelle et pour la primaire, à la règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux
partant à la retraite. Car "c'est là qu'il faut concentrer la lutte contre l'illettrisme, avec l'objectif que
pas un élève ne quitte le primaire sans maîtriser la lecture", précise-t-on dans l'équipe de
campagne du président-candidat. (France TV Info)
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Nicolas Sarkozy : l’Education au service de l’excellence !
Quand certains manquent de courage et ne font aucune proposition, renvoyant les décisions à
une future négociation avec les syndicats après l’élection présidentielle, Nicolas Sarkozy estime
que l’école est l’affaire de la Nation toute entière et que son devoir est de soumettre aux Français
un projet clair et précis de transformation de notre système éducatif. Face aux fausses promesses
coûteuses et inefficaces de François HOLLANDE, qui se cantonne à établir des statistiques sur
les postes dans l’éducation nationale, Nicolas SARKOZY oppose ce soir des mesures concrètes
pour refaire de l’école de la République, l’école de la Nation. Fondée sur l’autorité, la
responsabilité, le mérite et le respect, l’Ecole de la République est la seule à même de donner un
avenir aux futures générations, de favoriser l’égalité des chances pour tous et de faire triompher
les valeurs de la France ! L’ascenseur social est le moteur de la France de demain. Il faut donner
les moyens de cette ambition à celles et ceux qui veulent construire une France forte et
rayonnante dans un monde en mutation. (UMP)
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