BRAFA 2013 COLLECT Arts Antiques Auctions

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BRAFA 2013 COLLECT Arts Antiques Auctions
BRAFA accumule les trésors
Christian Vrouyr, secrétaire général de la BRAFA, formule joliment les choses : « Les antiquaires sont
comme des pêcheurs de perles, qui plongent au fond de l’océan où ils récoltent pour vous les plus belles. »
Sous cet angle, la BRAFA peut être comparée à un collier de perles, ou mieux encore, à une boîte à
bijoux emplie de colliers de perles.
ci-dessus
Bogh-Art : bague avec émeraude,
tourmaline Paraíba, tsavorite et opale
blanche. Bogh-Art, Bruxelles - Genève.
Caroline Morissens : « Cette bague est d’un raffinement extrême,
même le dos que l’on ne voit pas.
Outre l’association inhabituelle
des couleurs, ce bijou est singulier
par la technique d’incrustation qui
consiste à évider l’opale pour sertir
l’émeraude. Une technique ancienne
que nous reprenons aujourd’hui. »
ci-contre
Édouard Vandenbosch, Les pieds dans
le plat, 1876, huile sur panneau, 45,5 x
69,5 cm. Berko Fine Paintings, Knokke.
Prix indicatif : 40.000 €
Vivian et Patrick Berko : « Cette
œuvre d’Édouard Vandenbosch
nous a touchés par sa représentation
réaliste et psychologiquement fine
d’un écureuil malicieux. Le tout assaisonné de l’humour nécessaire,
même si le peintre garde toujours
le plus grand respect pour le personnage principal qui suscite une
tendresse générale. Techniquement,
l’ensemble est en outre très bien
élaboré. »
texte : Liesbeth langouche
C
haque année plus d’une centaine – 128
pour être tout à fait exact – de marchands internationaux participent à la
plus grande foire d’art et d’antiquités
de Belgique. Ensemble, ils transforment les halles
de Tour & Taxis en un grand coffre aux trésors.
Ce qu’ils présentent est non seulement de très
grande qualité, mais également très éclectique.
Outre les beaux-arts, ils exposent des objets archéologiques, par exemple, des bijoux, des bandes
dessinées, des arts décoratifs et ethniques. Depuis
l’an dernier, on trouve également des icônes et
des cadres anciens. Cette fois, les autographes
présentés par les quatre bouquinistes participants
méritent sans doute une mention particulière.
Comme toujours, il y aura un invité d’honneur.
Cette année fait la part belle au romantisme,
avec le Théâtre royal de la Monnaie, qui fête en
2013 ses 50 ans d’existence sous sa forme actuelle
d’Opéra national de Belgique. Le stand de La
Monnaie présentera l’œuvre Pteron de Charles
Kaisin : un lustre composé de 2000 colombes
dorées en origami, symbole de liberté (les oiseaux
ont d’ailleurs été pliés à la prison de Saint-Gilles)
sur le modèle du grand lustre de La Monnaie.
Tous les jours à 14 heures, un guide vous attendra
à ce stand pour vous emmener faire le ‘parcours
de La Monnaie’. Peter de Caluwe, directeur général de La Monnaie, a sélectionné à cet effet une
dizaine d’œuvres axées sur ‘Le désir, le secret et la
fragilité’, le thème de la saison actuelle de l’Opéra.
D’après les organisateurs, la BRAFA peut parfaitement se visiter en une seule journée, mais il est
très difficile de tout voir en si peu de temps. Pour
vous y aider, nous avons demandé aux exposants
de nous parler de leur objet le plus extraordinaire.
Cette page et les suivantes vous proposent donc
une cartographie des musts de la prochaine édition. Un collier de perles COLLECT en quelque
sorte…
François Fiedler, Triptyque, 1959, huile sur toile, 247 x 446 cm. Kalman Maklary Fine Arts,
Budapest.
Prix indicatif : 180.000 €
Kalman Maklary : « Ma préférence va à ce chef-d’œuvre de François Fiedler.
J’aime la façon dont il utilise le matériau et le caractère monumental de l’œuvre,
qui reflète très bien l’influence de Jackson Pollock dans le Paris des années 1950. »
Gautrait, Pendentif Art nouveau représentant une
princesse médiévale, or, émail, émeraude et diamant,
Paris, ca 1900. Provient de la collection d’Elizabeth
Taylor. Époque Fine Jewels, Courtrai.
Patricia De Wit : « J’ai choisi ce bijou parce que
ce n’est pas tous les jours que nous, spécialistes
par excellence de l’Art nouveau, avons la chance
de dénicher un bijou Art nouveau d’une icône
comme Elizabeth Taylor. »
Tapisserie représentant une
scène de chasse, France, 1e
moitié du XVIe siècle. Laine et
soie. 270 x 515 cm. Manufacture De Wit, Malines.
La production française de
tapisseries n’était pas bien
grande au début du XVIe
siècle et seuls quelques
beaux exemplaires ont été
conservés jusqu’à aujourd’hui. Celui-ci représente
une chasse au cerf, une des
occupations préférées des
aristocrates commanditaires
de ces tapisseries.
Pierre-Eugène Montézin (1874-1946): ‘Promeneurs sous la neige’. Huile sur
toile. 50 x 65 cm. A voir chez Galerie Delvaille, Parijs.
Stéphanie Rossetti: « Pierre-Eugène Montézin, peintre de paysages
ruraux et urbains, a peint peu de sujets de neige, donnant ainsi une
valeur d’exception à notre tableau. La représentation de ce petit village
enneigé donne à voir une palette chromatique riche, lumineuse et colorée. L’hiver est une saison qui favorise les jeux de lumière et les effets
chromatiques. »
e n s av o i r p lu s
Visiter
BRAFA
Tour & Taxis
Bruxelles
www.brafa.be
du 19 au 27-01-2013
22 l collect
collect l 23
BRAFA
Lew Davis (1910-1979), Eight Figures, 1935, huile sur panneau, 76 x 122 cm. Vincent Lécuyer, Paris.
Flore Brégeon : « L’Américain Lew Davis illustre les sombres années 1930,
après la crise économique de 1929, et dénonce la condition déplorable
des ouvriers et plus spécifiquement celle de la femme. Cette composition
phénoménale nous plonge directement dans la dure réalité d’un atelier de
couture. L’œuvre se passe de commentaires, son réalisme est éloquent … »
ci-dessus : Fukami Sueharu (°1974), Ku-Sky, Infinity, 1997/2009, porcelaine émaillée Seihakuji (bleu-vert) sur socle
en noyer, 25 x 77,5 x 19,4. Helena Markus Antique japanese Screens, Milan.
Prix indicatif : 22.000 €
Helena Markus : « L’œuvre de Fukami est extraordinairement belle. La simplicité de la forme et la subtilité des couleurs soulignent la beauté de cette œuvre. Fukami est un des principaux céramistes japonais
contemporains et ‘Infinity’ en est une des œuvres les plus poétiques. »
ci-contre : Aldo Bergamini pour l’E.N.A.P.I. (Ente Nazionale per l’Artigianato e le Piccole Industrie), réalisé par I.V.R.
(Industrie Vetrerie Riunite), Mazzega Murano, 1954, verre, H. : 53 cm. Marc Heiremans, Bruxelles.
Prix indicatif : 16.000 €
Marc Heiremans : « Depuis des années, nous sommes spécialisés en verre de Murano du XXe siècle, de
qualité supérieure, ce qui explique le choix de cet objet qui, en outre, a été sélectionné pour la Xe Triennale de Milan. L’E.N.A.P.I. est une organisation qui réunissait producteurs et artistes, pour faire réaliser les
créations de ces derniers (en verre, en marbre, en bois ou autres matériaux) par des artisans habiles. »
ci-contre à droite
Masque bété, Côte d’Ivoire, XIXe siècle,
H. : 32 cm. Serge Schoffel, Bruxelles.
Prix indicatif : 150.000 €
Serge Schoffel : « J’ai passé huit ans
à collectionner les masques bété
que je présenterai à la BRAFA. Ce
sont tous des modèles de perfection
esthétique et de force archaïque. Ils
possèdent tous une superbe patine
et sont excellemment conservés. Si
je devais en choisir un seul, ce serait
celui de la célèbre collection française
de Pierre et Claude Vérité, pour sa
qualité exceptionnelle. »
ci-contre
Charles Artus (1897-1978), Canard coureur indien, bronze patiné, 21 x 12 x 7
cm. Galerie Xavier Eeckhout, Paris.
Aurélie Pagot : « D’une grande rareté
sur le marché de l’art – aucun de ses
bronzes n’a été mis en ventes aux
enchères depuis plus de vingt ans –,
l’œuvre de Charles Artus représente
l’avant-garde de l’art animalier de la
période Art déco. Sa modernité est
liée, à la fois, à la stylisation proche
de Pompon et à l’expression d’une
élégance gracile. »
24 l collect
Jean-Jacques Werner, commode Charles
X avec plateau en marbre blanc, France,
bois de frêne avec marqueterie d’ébène,
94,5 x 130 x 60 cm. Couvent des Ursulines,
Liège.
Jean-François Taziaux : « Cette superbe commode est de Jean-Jacques
Werner (1791-1849), incontestablement
un des plus grands ébénistes de son
temps. À partir de 1815, il exploite ses
propres forêts et possède quatre dépôts de bois dans différentes régions
de France. »
Masque de danse Okuyi, Punu, Gabon, fin du XIXe siècle,
bois, pigment et kaolin, H. : 35 cm. Galerie Jacques Germain, Montréal.
Ce masque était utilisé par les Punus pendant la danse
Okuyi, rituel associé aux funérailles. Ce beau portrait
sensible d’une femme est une représentation idéalisée
d’un ancêtre.
Léon Spilliaert, Amour, 1901, crayon, lavis
d’encre de Chine, pinceau, plume, aquarelle sur papier, 32 x 19,5. OFFA, Knokke
le Zoute.
Olivier Fayt : « C’est une œuvre très
puissante des débuts de Spilliaert, d’un
niveau égal à celui de Khnopff et des
grands symbolistes. On remarquera,
en outre, la thématique intéressante et
pas vraiment évidente : la supériorité
de la femme sur l’homme. »
ci-contre
Saint Simon, Saint Jean, Saint Paul et
Saint Jacques, Allemagne, milieu du XVIe
siècle, albâtre, H. 60 cm. Theunissen & De
Ghellinck, Bruxelles.
Olivier Theunissen : « Cette série
exceptionnelle de quatre sculptures
en albâtre constitue un ensemble
remarquable, non seulement par la
grandeur, mais aussi par la qualité de
la réalisation. »
collect l 25
BRAFA
ci-contre à gauche
Gustave Serrurier-Bovy, Vase, Liège, ca
1902-1908, laiton et verre, H. : 36 cm.
Francis Janssens van de Maelen,
Bruxelles.
Francis Janssens van der Maelen :
« Nous avons choisi cet objet pour la
pureté de ses lignes, la belle association du verre et du laiton et son design d’avant-garde – c’est en effet une
création du début du XXe siècle. Et
c’est, bien sûr, une occasion de mettre
en avant un artiste belge brillant. »
ci-contre
Jan Brueghel le Jeune, Voyageurs dans
un paysage boisé panoramique, ca
1640-1650, huile sur cuivre, 48,5 x 38,5
cm. Jan Muller Antiques, Bruxelles.
Prix indicatif : 200.000-300.000 €
Jan Muller : « C’est la pièce la plus
belle et la plus précieuse de ma collection. Cette peinture exquise sur
cuivre de Jan Brueghel le Jeune sera
incontestablement une des plus belles œuvres de maîtres anciens à la
BRAFA. »
ci-contre
Manolo Valdes (°1942), Reina Mariana,
2006, bois, H. : 170 cm. Galerie Pascal
Lansberg, Paris.
Marie-Camille Olive :
« L’iconographie de la Reina Mariana
d’Autriche s’inspire du célèbre portrait
par Velasquez de l’infante Margarita,
un thème que l’artiste reprend souvent. Ce qui fait la beauté de cette
Reina Mariana, c’est la chaleur du
matériau, où le dessin du bois, mais
aussi les assemblages apparents
et les nœuds concourent à l’effet
d’ensemble. »
ci-dessous
Eduardo Chillida, Gnomon V, 1986,
acier, 31 x 36,5 x 33 cm. À voir à la Galeria Manuel Barbié, Barcelone.
Chiara Rotolo : « C’est une œuvre
formidable qui dégage une grande
force, une pièce unique qui n’a pas
son pareil sur le marché de l’art. »
Intaille, cornaline sertie d’argent du
règne de César Auguste (27 av. J.-C. – 14
apr. J.-C.). J. Bagot Archeología – Ancient Art, Barcelone.
Prix indicatif : 3.600 €
Oriol Carreras : « Un crabe de mer
tenant un papillon entre ses pinces
est représenté sur cette intaille circulaire. Il ressemble fort aux pièces d’or
frappées par Auguste, entre 19 et 18
av. J.-C. Le crabe et le papillon font
allusion à la devise d’Auguste : ‘Festina lente’, qui se traduit littéralement
par ‘Hâtez-vous lentement’. »
26 l collect
ci-contre
Hamada Shoji (1894-1978), bouteille (ca
1950) et chawan (ca 1960), H. 22,5 cm et
9,5 cm. Gallery Tanakaya, Paris.
Tamio Ikeda : « Il est difficile de dire
quel sera notre plus bel objet à la
BRAFA, mais nous aimons beaucoup
ces deux pièces de Hamada Shoji, en
céramique vernie et destinées à la
cérémonie du thé. Hamada Shoji était
l’un des plus grands céramistes japonais du siècle dernier et ses œuvres
sont exposées dans les plus grands
musées du Japon, des États-Unis et
d’Europe. »
collect l 27
BRAFA
Georges Valmier (1885-1937), Les
Acrobates au cirque, 1927, gouache et collage sur papier, 27 x 35
cm. Galerie Jörg Schuhmacher,
Francfort.
Prix indicatif : 34.000 €
Jörg Schuhmacher : « Personnellement, je vois dans cette
œuvre de Georges Valmier, décédé beaucoup trop tôt, une
belle allégorie de notre vie
quotidienne dans la société. Suspendus dans le vide, sans filet de
sécurité, responsables des autres
sous les projecteurs et devant un
nombreux public,… nous devons tous donner le meilleur de
nous-mêmes : le spectacle doit
continuer… »
ci-dessus
Attribué à Jean de la Huerta (actif 1431-1462), Vierge d’Intercession,
Bourgogne, France, ca 1450-1460, calcaire avec traces de polychromie
d’origine, 112 x 43 x 26,5 cm. Mullany Haute Époque Fine Art, Londres.
Nicholas Mullany : « Cette ‘Vierge d’Intercession’ constitue un
exemple exquis de maîtrise bourguignonne du XVe siècle, un
portrait particulièrement intime qui dégage une grande sensibilité. Remarquez le voile de Marie qui recouvre en partie la tête de
l’Enfant. Cet élément iconographique très inhabituel témoigne
d’une liberté et d’une assurance artistique originale dont seuls
les grands maîtres firent preuve. »
en haut à droite
Déesse debout, Tlatilco, Mexique, ca 1150-900 av. J.-C, terre cuite
brune avec revêtement rouge orangé, 64 x 32,5 x 15,2 cm. Galerie
Mermoz, Paris.
Prix indicatif : 150.000 €
Santo Micali : « La culture Tlatilco – dont le nom signifie
‘l’endroit des choses cachées’ en nahuatl – s’est développée
dans la vallée de Mexico entre 1200 et 800 av. J.-C. Ses sculptures,
généralement en terre cuite ou céramique, représentent surtout
des silhouettes féminines voluptueuses avec leurs attributs.
Cette pièce est exceptionnelle car c’est la plus grande connue à
ce jour. Son excellent état et son expressivité en font une pièce
de choix. »
Jan Huygen van Linschoten (15631611), ensemble regroupant notamment ‘Itinirario’ et ‘Voyagie’. Librairie
Thomas-Scheler, Paris.
Carole Auberger : « Les trois
volumes de ‘Itinirario’ et ‘Voyagie’
de Jan Huygen van Linschoten
comptent parmi les plus beaux
livres de voyage jamais publiés.
Cet exemplaire, dans sa reliure
d’origine, reprend 56 cartes et
illustrations coloriées et dorées
avec le plus grand soin. Un ensemble prestigieux, dans un état
exceptionnel. »
ci-contre
Ossip Zadkine (1890-1967), Orphée et les Nymphes, 1932, bas-relief en
plâtre, 180 x 245 x 33 cm. Galerie Fleury, Paris.
Alexandre Fleury : « Il s’agit d’un bas-relief historique, particulier par
sa dimension, sa qualité et son état impeccable. Hormis le célèbre
relief du cinéma Métropole à Bruxelles (3,5 x 11 m), il n’y a aucune
œuvre comparable de Zadkine sur le marché international. Commandé en 1932 par Joseph Rogachewski, directeur de l’opéra de
Bruxelles, Orphée et les Nymphes évoque la poésie incroyable dont
la vie et l’œuvre de Zadkine étaient imprégnées. »
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collect l 29

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