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BANC D’ESSAI
15, on apporta une version spécialement modifiée du FTN.
À cette époque, les modèles restaient très longtemps au
catalogue des marques. En voici la preuve : le Nikon F (produit de 1959 à 1974), le Nikon F2 (1971-1980), F3 (19802001), F4 (1988-1996), F5 (1996-2005), et actuellement le
F6 (2004 à aujourd’hui).
Le Nikon Df est un appareil photographique reflex
numérique lancé par Nikon en novembre 2013. Il combine
une ergonomie et un look inspirés des reflex argentiques
de la marque au capteur et au processeur de traitement
d’images du Nikon D4. Le Df est le plus léger et le plus petit des reflex numériques Nikon au format FX. Il est vendu
en finition noire ou argentée.
Il compte 16,2 millions de pixels pour une définition
de 4 928 × 3 280 pixels. Le capteur est un CMOS dont la
taille est de 23,9 × 36 mm. C’est un full frame, et le coefficient de conversion des lentilles est donc de 1, ce qui
est fantastique avec les grands angles. Un ami m’a prêté
un vieux 20 mm datant du début des années 1980 : il se
monte sans difficulté sur le Df. Évidemment, les automatismes, comme l’autofocus, ne fonctionnent pas puisque ce
vieux caillou n’avait pas cette fonction. La compatibilité
chez Nikon est un très gros atout. D’ailleurs, la monture
F a été dévoilée en 1959 à la sortie du F, et c’était alors
une monture d’objectif développée par Nikon. Elle fait
référence à un type de couplage d’objectifs aux reflex de
format 35 mm de la marque. La grande variété d’objectifs compatibles avec la monture F, y compris un grand
nombre d’objectifs Nikkor, fait de cette monture le plus
grand système d’objectifs interchangeables de l’histoire de
la photographie. La monture F est répandue aussi dans les
applications industrielles et scientifiques.
Pour utiliser de vieux objectifs, il faut par contre avoir
une bonne culture photographique, car dans ce cas-ci, on
n’a plus d’automatisme ni d’autofocus. On y va donc à l’œil
et au posemètre, c’est-à-dire à l’ancienne (mais quel plaisir !), avec une sensibilité, une ouverture de focale et une
vitesse qui permettent de faire les photos qu’on a en tête,
pas celles que le reflex veut nous faire prendre. L’appareil
reste un capteur, un instrument. C’est nous qui sommes le
New York City en compagnie du DF Nikon
BR U NO R IC C A
L
es photos qui illustrent cet article ont été prises lors
d’une longue virée d’une semaine entre Manhattan
et Brooklyn, qui sont deux des cinq arrondissements
de la ville de New York avec le Queens, le Bronx et Staten
Island. Ils sont séparés par l’East River, où trône le magnifique pont de Brooklyn, si souvent photographié pour son
architecture très graphique. C’est avec la nouvelle mouture
du F que j’ai réalisé ce reportage photographique. Suivez
le guide.
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SACRÉE FAMILLE
Le Nikon Df est issu d’une dynastie photographique qui
remonte à avril 1959, le boîtier Nikon F introduisant alors
le concept de système d’appareil photographique reflex
mono-objectif (SLR : single lens reflex) au format 35 mm.
Une version entièrement peinte en noir du Nikon F fut
commercialisée à la demande des reporters de guerre en
mission au Vietnam, qui ne voulaient pas offrir une cible
trop facile à l’ennemi. Lors de la mission spatiale Apollo
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être glissant et un peu fastidieux.
Les mollettes sont très présentes sur le dessus du Df. Il
y en a pratiquement pour tous les réglages : vitesse d’obturation, compensation d’exposition, vitesse de la rafale,
sensibilité ISO, mode d’exposition (M, A, S, P). Il faut
quelques heures d’utilisation pour être à l’aise avec les
réglages de toutes ces mollettes, qui ont presque toutes
un mode de déverrouillage.
RETOUR VERS LE FUTUR
J’ai lu sur certains sites Web que l’on compare le DF avec
le D800, mais ce n’est pas parce qu’ils sont de la même
marque et de la même gamme de prix qu’il faut automatiquement les comparer, car les deux appareils ont des cibles
et des cultures photographiques différentes. On remarque
qu’il n’y a pas de mode automatique sur le Df, ce qui indique déjà qu’il vise des cibles particulières. Les anciens,
nourris à l’argentique, et les modernes, affamés de pixels
« boostés » aux stéroïdes. Personnellement, je rêve plutôt
d’une fusion des deux appareils qui intégrerait la philosophie du premier et la modernité du second, la tradition
éprouvée du DF et la puissance de feu du deuxième. Ce
qui m’a étonné, mais cela va tout à fait avec la philosophie de l’appareil, c’est l’impossibilité de filmer alors que
le capteur peut le faire. On a poussé le concept à fond ;
c’est un choix à la fois risqué et très cohérent. Tout comme
les audiophiles, les photographes sont des gens déraison-
patron. Avec tous les automatismes, on devient trop facilement l’assistant de la machine.
La sensibilité du capteur varie de 100 à 12 800 ISO, les
dimensions du boîtier sont de 143,5 × 110 × 66,5 mm pour
un poids de 710 grammes, ce qui fait un appareil assez
lourd, surtout si on y monte un téléobjectif. L’alimentation est de type lithium-ion : avec une charge pleine, on
peut vraiment déclencher abondamment. Le format des
cartes mémoire est SD, SDHC ou SDXC.
nables. En opposition de la fiche technique et de sa litanie d’exploits technologiques avec le ressenti se trouvent
l’idée et l’image (normal pour un appareil photo) que l’on
se fait de la caméra de ses rêves, mais aussi des premières
expériences que l’on a vécues en tant que photographe,
ces années formatrices qui nous donneront une culture et
des connaissances indispensables qui nous serviront toute
notre vie. Clairement, ce Df n’est pas pour tout le monde.
Il faut posséder une culture photographique pour le piloter, bien connaître le mode manuel, la sainte trinité de la
lumière pendant un certain temps sur une surface sensible.
Il faut être un gourmet, un épicurien. Je l’ai constaté en
musardant dans les rues de Brooklyn : les quelques personnes qui m’ont accosté en apercevant ce Nikon n’étaient
pas de la génération numérique, mais plutôt des baby-boomers issus du sel d’argent et de la chambre noire. Mais tout
comme pour le vinyle, les jeunes générations peuvent elles
aussi regarder dans le rétroviseur et goûter aux plaisirs de
leurs parents.
ERGONOMIE
Son utilisation est plutôt faite pour les petites mains que
les mains généreuses. La poignée des autres reflex Nikon
est tellement bien faite et agréable que l’on regrette de
ne pas l’avoir sur cet appareil, surtout pour ceux qui le
tiennent à la main sans utiliser de courroie, ce qui peut
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Nikon Df : 3299 $
Distributeur : Nikon Canada
514 332-2500
www.nikon.ca
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