édito - Les Amis de Vaux le Vicomte

Transcription

édito - Les Amis de Vaux le Vicomte
DOSSIER
ANNIVERSAIRE
UNE ŒUVRE À LA LOUPE
La transparence,
nouvelle ouverture sur le paysage
L’Association
fête ses 30 ans
Visite aux ateliers Bobin
p.04
p.06
p.07
LA LETTRE DES AMIS DE VAUX LE VICOMTE
N°7
N°7 OCTOBRE 2013
LA LETTRE
DE L’ÉCUREUIL
édito
Chers Amis,
J’ai le plaisir de vous présenter cette 7e Lettre de l’Ecureuil dans
un format inédit, ponctué de nouvelles rubriques. Au-delà de nos
rencontres régulières, cette Lettre nous permet de partager avec
vous la vie de notre Association, les projets qu’elle soutient et le lien
qui nous unit.
Début 2014, la « transparence » tant attendue sera restituée, symbole
de la perspective infinie voulue dès le 17ème siècle par Le Vau et
Le Nôtre. Véritable défi technique et esthétique, sa restitution a
nécessité quelques mois supplémentaires : les détails du projet vous
sont présentés dans ce numéro. Nous célébrerons ensemble un tel
évènement en début de saison prochaine.
Je tiens à vous remercier pour votre élan de participation au projet
« Enracinez-vous » : ces premiers dons sont très encourageants et
laissent espérer que l’intégralité des arbres sera adoptée d’ici peu de
temps.
Ponctuée de célébrations, l’année Le Nôtre nous a permis d’apprécier
la beauté d’un parterre de fleurs conçu par Louis Benech et une
exposition spécifique au cœur du château. Le jardin de Versailles a
également révélé ses secrets à certains d’entre vous lors d’une visite
récente. Enfin, Olivier de Luppé consacre un magnifique article au
30ème anniversaire de l’Association auquel une exposition est dédiée
dans l’Oratoire du Château jusqu’au 11 novembre.
En 2014, nous espérons continuer, ensemble, à soutenir les projets
indispensables à la préservation et au rayonnement de Vaux le
Vicomte. Que nos échanges et nos rencontres restent autant
de moments précieux à vivre ensemble dès le début de l’année
prochaine.
Amicalement,
Alexandre de Vogüé
02 TOUS MÉCÈNES… DONNONS AUTREMENT
TOUS MÉCÈNES… AU CŒUR DU JARDIN
ACTUALITÉS
FOCUS
L’Association des Amis
de Vaux le Vicomte : l’histoire
d’autres formes de dons
le saviez-vous ?
Vous
pouvez faire
vivre votre
patrimoine
… et lui permettre de jouer un rôle actif
en faveur de la préservation du château
de Vaux le Vicomte, de votre vivant et
pour la postérité. Nous voulons dès
maintenant vous faire connaître ces
possibilités que nous aurons l’occasion
d’évoquer de manière plus approfondie
lors d’un prochain numéro de la Lettre
de l’Ecureuil.
◆ La donation, qu’elle soit en pleine
propriété, en nue-propriété ou temporaire d’usufruit, contribue à cet objectif
de votre vivant.
◆ Le legs vous permet de soutenir la
préservation du lieu, et ceci sans léser
votre légataire. Le legs est une disposition testamentaire prise par un par-
03
ticulier souhaitant à
son décès soutenir
une cause déterminée. Le Château
de Vaux le Vicomte
est à même de
recueillir tout type de
legs (universel, particulier ou verbal). Dans ce
cadre, vous pouvez
bénéficier de l’exonération des droits
de succession.
◆ L’assurance-vie :
le contrat d’assurance-vie peut faire
l’objet d’une transmission via la désignation de l’Association des Amis
de Vaux le Vicomte
comme bénéficiaire.
Pour ses 30 ans,
l'Association
renouvelle son
logo et l'écureuil
est plus guilleret
que jamais :
« jusqu'où ne
montera t-il
pas? »
40%
Figure en bronze doré
ornant le bureau créé
par André Charles Boulle,
situé dans la bibliothèque
du château. ▶
en image
Le cartel
Louis XV
En Avril 2013, l’Association a bénéficié
du legs de trois œuvres d’art, dont la
suivante que nous souhaitons vous
présenter.
Il s’agit d’un « cartel Louis XV avec
garnitures en bronze doré et fond cuivre
incrusté de fleurs en ivoire ». Estimé à
12 000 € lors de la prisée, il sera placé
d’ici la fin de l’année au cœur du circuit
de visite. Après restauration, il viendra
remplacer le cartel de la chambre Louis
XV, signé Antoine Bertrand.
◀ Le cartel Louis XV, généreux don
d’un particulier, sera bientôt visible
dans le circuit de visite du château.
L'ASSOCIATION
EN CHIFFRES ET
EN IMAGE
pourquoi dit-on…
« cartel » ?
Le mot français cartel est issu du latin
charta puis de l’italien cartello qui
signifie « affiche » Dans le droit ancien,
le cartel désignait une déclaration
solennelle par laquelle un seigneur
communiquait ses griefs à un autre
seigneur et le défiait. Le mot servait
également à désigner les provocations
en duel. Il ne gardera ensuite qu’une
signification décorative pour désigner
le cartel de peinture, plaquette
sur l'encadrement de l'œuvre d'art
disposée pour en livrer les informations
principales. Au 17ème siècle, l’emploi de
« pendule à cartel » (pendule murale
à encadrement décoratif) finit par
devenir « cartel » pour désigner la
pendule elle-même.
C’est le nombre
d’entre vous qui,
en 2013, avez
choisi d’ajouter
un don à votre
cotisation : nous
vous remercions
pour votre
générosité.
« Enracinez-vous » :
des débuts
très prometteurs
Plusieurs d’entre vous ont déjà décidé d’enraciner un ou plusieurs arbres
au nom de la personne de leur choix au cœur du jardin de Vaux le Vicomte :
nous les remercions pour cet acte de mécénat qui marquera positivement
et pour de longues années, la physionomie du domaine.
Le projet
évolue
Demain
Vous pouvez encore participer à ce
beau projet et en parler autour de vous.
Il a été décidé, en concertation avec le
Ministère de la Culture et l’Architecte
en chef des Monuments Historiques,
de replanter conformément à l’état
historique de la fin du 19ème siècle
(état SOMMIER). Le nombre d’arbres à
planter double par rapport à l’annonce
initiale. La plantation débutera à l’hiver
2013, comme prévu.
Contact : Si vous souhaitez recommander à un proche de « s'enraciner » à Vaux le Vicomte, contactez
Nathalie Descarpigny à l'adresse :
[email protected]
AUJOURD'HUI,
210 ARBRES
RECHERCHENT
ENCORE LEURS
GÉNÉREUX
MÉCÈNES.
110
arbres ont déjà
été parrainés
grâce à vos dons.
5
300 000
87
générations,
verront, grâce
à votre don,
s’élever ces arbres
au cœur du jardin.
donateurs
à date.
visiteurs annuels admireront
ces alignements replantés.
CONTACT
Pour plus d’informations,
vous pouvez contacter
Laetitia de Chabot en écrivant à
[email protected]
1 700
plants de charmilles
viendront encadrer le
Grand Canal.
04 TOUS MÉCÈNES… AUTOUR DE LA TRANSPARENCE
TOUS MÉCÈNES… AUTOUR DE LA TRANSPARENCE
DOSSIER
verser l’épaisseur du bâti, embrassant l’horizon, rejoignant Hercule ou
s’aventurant bien au delà. Cette mise
en scène porte l’emprunte artistique
de Le Vau et Le Nôtre, ces farceurs de
génie, riant de vous laisser croire que
dans l’immédiat d’un battement de cils,
toute l’œuvre fondatrice du jardin à la
française vous est présentée, quand les
battements de vos pas seuls pourraient
vous en livrer tous les secrets.
La transparence
restituée
en 2014
Un defi technique
et esthetique
Ce projet comporte trois volets essentiels :
◆ La mise en œuvre des techniques
contemporaines pour retrouver la
transparence initiale voulue par Le Vau
et Le Nôtre tout en conservant l'isolation actuelle.
◆ La nécessité de performance de
transparence, de commodité d'ouverture et d'isolation thermique.
◆ La restitution de 3 grilles décoratives
en fer forgé, fidèles au dessin d’origine.
Le projet de la transparence à Vaux le
Vicomte associe l’expertise de l’un des
plus grands producteurs de vitres au
monde, fleuron de l’industrie française,
Saint Gobain, au talent artisanal d’un
ferronnier d’art français (appel d’offre
en cours).
Histoire du projet
Patrimoine emblématique du 17ème
siècle français, le château de Vaux le
Vicomte est le fruit du génie artistique
de trois hommes, Le Brun, Le Vau et Le
Nôtre, réunis par Nicolas Fouquet.
La transparence des 6 arcades Nord et
Sud du château permettait autrefois
la continuité visuelle de cet ensemble
monumental. Alors que le château
« entre » dans le jardin grâce aux reflets
qu’il présente sur les différents bassins, le jardin pénètre le château grâce
à la transparence, dispositif artistique
unique. Dès les grilles d’entrée franchies, la vue du visiteur pourra tra-
Budget et financement
de l’operation
Budget de l’opération : 350 000 € HT
(apport des subventions publiques :
140 000 €, soit 40 % du montant.
Objectif d’apport en fonds propres :
70 000 €, soit 20 % du montant
Objectif d’apport mécénat :
140 000 €, soit 40 % du montant.)
05
Étapes du projet
Fin 2012 – Début 2013
Essais de vitrage Saint Gobain
Mi 2013
Saint Gobain décide de devenir
mécène de la transparence.
Validation du vitrage retenu.
Lancement de l’appel d’offre
concernant la restitution
des 3 grilles décoratives
(ferronnerie d’art).
Septembre 2013
Commande du vitrage.
Fin 2013
Validation et lancement du
travail de ferronnerie d’art
auprès de l’artisan retenu.
Début 2014
Installation des 3 grilles
sur les 3 arcades Nord
du Château et inauguration
de la transparence.
Mars 2014
Inauguration
de la transparence retrouvée.
ELLE EN PARLE
focus
Saint Gobain, mécène de la transparence
… ou l’histoire d’une entreprise devenue en 340 ans l’un des fleurons
de l’industrie française à l’échelle mondiale.
▶ Façade nord du château
de Vaux le Vicomte montrant
la transparence des arcades,
Aquarelle de Cyril Bordier.
En 2014, l’ouverture de la saison sera
synonyme d’ouverture sur le paysage :
la nouvelle transparence des arcades Nord
et Sud du Château permettra de retrouver
la perspective offerte au 17ème siècle sur
l’œuvre fondatrice du jardin à la française.
En Octobre 1665, des lettres patentes
signées de Louis XIV créent officiellement à Paris la Manufacture des Glaces
de miroirs.
La Manufacture
royale des Glaces
Dans le cadre d'une politique écono-
mique menée par le ministre JeanBaptiste Colbert, la création de cette
Manufacture visait à attaquer la suprématie européenne acquise par Venise
sur le marché des glaces. Dotée par
privilège de divers avantages fiscaux
ou commerciaux, la Manufacture bénéficiait d'un monopole temporaire renouvelable, pour lui permettre de développer ses fabrications, de répondre
à la vogue des miroirs chez les particuliers et aux besoins de l'administration des Bâtiments du Roi. En 1684
intervint une commande prestigieuse
et symbolique, celle des 357 glaces de
la Galerie du même nom à Versailles.
Source : www.saint-gobain.com/fr
Saint Gobain,
mécène du Château
de Vaux le Vicomte
Saint Gobain, grand mécène de la
culture, décide d’associer 340 ans de
développement industriel à la notoriété d’un chef d’œuvre de 350 ans
d’histoire. L’ensemble des vitrages
nécessaires à la réalisation de la transparence (12 vantaux) nous a été fourni
par Saint Gobain, mécène en nature de
l’opération.
« (ces arcades)
laissent pénétrer
la vue à travers toute
l’épaisseur du palais,
de sorte que voyant
le ciel par ces diverses
ouvertures, cet objet
en est bien plus
agréable ».
Mademoiselle de Scudéry,
extrait de Clélie, l'histoire romaine
06 TOUS MÉCÈNES… ET AMIS !
TOUS MÉCÈNES… EN VISITE AUX ATELIERS BOBIN
ANNIVERSAIRE
UNE ŒUVRE À LA LOUPE
L’Association
fête ses 30 ans
Les plus anciens d’entre nous se souviennent. Le 31 mars 1983,
Patrice et Cristina de Vogüé fondaient en compagnie d’une
poignée de parents et d’amis l’Association des Amis de Vaux
le Vicomte (AAVV) pour venir les épauler dans leur œuvre
de sauvegarde du « plus beau château privé de France, sinon
d’Europe », selon l’heureuse expression de l’un des fondateurs.
par Olivier de Luppé, membre du Conseil d’administration de l’Association
Ouverte au public, ce qui était une
maison réservée à la vie de famille
devenait peu à peu un monument
partagé chaque année avec 300 000
visiteurs, dans le but de le rendre à sa
beauté originelle tout en l’adaptant aux
conditions de son époque. Dans l’intervalle, les rangs des Amis ne cessaient
de gonfler au sein de l’Association. Les
26 fondateurs ont fait boule de neige
et nous comptons aujourd’hui près de
2500 adhérents, succès remarquable
qui fait des Amis de Vaux le Vicomte
l’une des plus grandes associations
consacrées à un monument historique
français.
Au cours des trente années écoulées et
conformément à son objet statutaire
initial, l’Association a concrètement
participé à l’embellissement du château en le peuplant d’objets ayant un
rapport avec son histoire ou avec celle
des arts décoratifs de son temps.
Tapisseries en nombre, tapis, sculptures, tableaux, documents historiques
et livres rares appartenant à l’AAVV
sont exposés dans le circuit de visite et
émaillent son parcours. Citons, parmi
bien d’autres, le portrait de Madame
Fouquet, première épouse du surintendant,
par
l’atelier de Le
Brun ; les cinq tapisseries de l’Histoire de Diane
par
Raphaël
de la Planche
d’après Toussaint
Dubreuil, exposées de manière
spectaculaire dans la grande Chambre
carrée ; le rarissime madrigal manuscrit de Jean de La Fontaine composé en
1660 à l’occasion du mariage à Vaux de
Gilles Fouquet, frère du surintendant,
avec Anne d’Aumont. Non moins rare,
l’édition originale des Fâcheux, comédie-ballet de Molière représentée à
Vaux le 17 août 1661 pour la fameuse
fête du roi. Récemment, l’Association
a fait l’acquisition du monumental ouvrage de Rodolphe Pfnor et d’Anatole
France consacré à Vaux, exemplaire
unique truffé de cinquante dessins
préparatoires de Pfnor et d’estampes
anciennes. Elle a également acheté
un grand plan du château dressé par
Charles de Wailly en 1784 pour le duc
de Praslin, ainsi qu’une tapisserie de la
tenture de l’Histoire d’Aminte et Sylvie
dont le château conserve déjà cinq
autres pièces.
Cet enrichissement culturel a profité à
plus de 8 millions de visiteurs au cours
des trente dernières années.
Récompense de la légitimité de son
action, l’AAVV a été reconnue d’utilité
publique par décret du 10 juin 2004. La
reconnaissance d’utilité publique, statut privilégié accordé par l’administration à moins de
2 000 associations, sur le million que compte
la France, permet désormais
aux Amis de
Vaux de recevoir
des donations
et des legs exo-
Cet enrichissement
culturel a profité
à plus de 8 millions
de visiteurs.
nérés d’impôt. Ce fut à nouveau le cas
il y a quelques semaines avec le legs
d’objets d’art d’une bienveillante donatrice ; parmi eux, un important cartel
du 18ème siècle viendra prochainement
orner l’un des murs de la chambre
Louis XV.
Nouveau développement important
des Amis, en conformité avec l’évolution législative, l’Assemblée générale
du 4 juin 2010 a modifié les statuts
en vue de permettre à l’Association de
devenir mécène de Vaux le Vicomte.
L’AAVV peut désormais apporter directement son concours à la réalisation de travaux de conservation, de
restauration, de rénovation, de protection et d’accessibilité du château, des
communs, du jardin et du parc. Sur avis
favorable du Conseil d’État, un arrêté
du ministère de l’Intérieur a approuvé
le 9 juin 2011 les modifications apportées aux statuts.
L’année 2012 a vu la mise en pratique
de cette nouvelle disposition avec la
participation, au sein du gigantesque
chantier de restauration de la toiture
du château, à la réfection du Lanternon qui domine l’édifice et le jardin.
En 2013 et 2014, dans le cadre des
célébrations du 400e anniversaire de
la naissance d’André Le Nôtre, l’Association contribuera à la plantation, le
long du Grand Canal et en bordure
du Quinconce, de tilleuls en remplacement des marronniers atteints par
l’âge et la maladie.
D’autres réalisations suivront au gré
L’ASSOCIATION FAIT
PARLER D’ELLE !
▶ Au cœur de l’histoire
Le 5 septembre 2013, lors d’une
émission consacrée à Fouquet,
l’animateur Franck Ferrand a présenté
l’Association des Amis de Vaux le
Vicomte. Il a rappelé les dates de
l’exposition et cité La lettre de SaintMars à d’Artagnan.
▶ L’Association rend
hommage à ses 2400 bienfaiteurs
C’est le titre d'un article du parisien
en l’honneur des mécènes que vous
représentez.
Consultez l’article en intégralité sur :
www.vaux-le-vicomte.com/download/
LeParisienSeineetMarne28092013.pdf
des projets et des besoins, qui sont
immenses.
On ne peut retracer l’histoire de l’Association sans rappeler l’action de tous
ceux qui, depuis son origine et de manière totalement désintéressée, aident
à son bon fonctionnement, face à un
formalisme administratif de plus en
plus astreignant. On ne saurait oublier
non plus la générosité de quelques
discrets donateurs qui contribuent de
manière significative à son essor.
Ce n’est pas de trop, en réponse aux
épreuves que rencontre inévitablement sur son chemin une telle œuvre.
Elle paraît solide, avec ses douves et
ses murs épais, le bel ordonnancement de son jardin. Elle semble parée
pour défier l’éternité. Elle est cependant menacée ; par les agressions de
la nature, décuplées aujourd’hui, ces
caprices du ciel qui ravagent un parc en
quelques minutes ; par les agressions
humaines, la ville qui progresse avec ses
contraintes pour l’environnement. Il y a
le temps qui passe, tout simplement, et
l’on sait qu’il use inexorablement, si l’on
n’y prend garde, les toitures comme les
décors peints et dorés, les canalisations
des bassins et des jeux d’eau, les arbres
et les statues. A Vaux le Vicomte, les
dimensions et la complexité du monument et du jardin accroissent les difficultés, et les solutions à y apporter.
Dure condition et dure époque, même
pour le plus beau des châteaux... exaltante mission à laquelle l’Association
est heureuse de contribuer, depuis
trente ans.
La tapisserie
Aminte et Sylvie
Rencontre avec les artistes-restaurateurs
des Ateliers Bobin.
Quel contraste saisissant entre les
abords et la façade d’un austère bâtiment industriel et la chaleur des couleurs et des matières qui vous enveloppe dès que vous entrez. C'est ici,
dans les ateliers Bobin, que la tapisserie Aminte et Sylvie a été restaurée et
nous avons eu le privilège de lui rendre
visite juste avant la fin des travaux.
Cette visite a été l’occasion de découvrir des artistes-restaurateurs, autodidactes ou Bac+9, qui travaillent dans le
silence et la lumière, faisant glisser la
soie ou la laine de leurs aiguillées, assis
devant ces ouvrages somptueux chargés d’histoire.
Marie-Pascale Guiraud nous a généreusement ouvert les portes de son
domaine et donné des informations
précieuses sur ce monde que nous
découvrions.
Les tapisseries ou tapis de Savonneries
qui arrivent à l’atelier ont tous souffert
du passage du temps sur leurs couleurs et leurs matières. Si le soleil n’est
pas leur meilleur ami, la poussière est
bien leur pire ennemi, car son acidité
détruit consciencieusement laines et
soies. Leurs éléments les plus vulnérables sont principalement, pour ce qui
est des tapisseries, la trame de soie et
le passage entre deux couleurs appelé
« relais », qui ferment les fentes horizontales.
Dans le cas d’Aminte et Sylvie, les
trames de soie avaient soit disparu
complètement, soit étaient largement
dégradées, cristallisées ou poudreuses.
Il y avait 2 solutions :
◆ retisser, ce qui implique une restauration ostentatoire et entraine des
risques dans la tenue des colorants. Il
existe aussi un risque avec le passage
de matériaux neufs, d’endommager les
fils plus anciens aux alentours
◆ travailler en conservation, c’est-àdire fixer les éléments fragiles sur un
support cousu sur l’envers grâce à des
points réversibles et également visibles
pour le chercheur qui pourra facilement identifier sur le revers, l’original,
de la partie restaurée. Quand la couleur des toiles de support et des fils de
couture ne figure pas dans le stock ou
chez les fournisseurs de laine et soie,
les restaurateurs réalisent eux-mêmes
la teinte exacte dans leur laboratoire de teinture au sein de l’atelier.
C’est ce travail en conservation qui a été choisi pour la
tapisserie qui nous intéresse.
Pour le pourtour, le passementier a dû tisser un galon
dans la couleur bleue du galon
d’origine, laissé en dessous, très dégradé par
des restaurations du
19ème siècle qui ont viré
de coloris. Ce tissage a
demandé plusieurs essais
pour arriver à la même
finesse et à la couleur identique.
Il était important que la tapisserie
vienne s’insérer à coté de ses pairs
de la même tenture sans choquer.
Pour faire ressortir les têtes des
anges qui se trouvent tout en haut
de la tapisserie et qui, jusqu’à présent,
étaient cachées par le galon, l’artisterestaurateur a été contraint de couper
la chaine du galon neuf et faire ressortir la trame de l’autre côté de façon à
dégager l’espace autour de la tête. Il
a procédé de la même façon pour les
signatures de la fleur de lys, le P, signe
des ateliers Parisiens ainsi que pour la
tulipe sur le montant droit.
Au 17ème siècle, les ateliers utilisaient
du mordant ou fixateurs pour les colorants à base d’oxyde de fer, particulièrement pour fixer les nuances de brun.
Celles-ci, au fil du temps, se sont abîmées plus rapidement que les autres
couleurs. La tapisserie qui nous intéresse est composée principalement de
bleu et de brun, ce qui donne l’étendue
du travail qui a été réalisé. La restaura-
tion a duré plus de 243h sans compter
le travail du passementier.
Les visiteurs du château peuvent
aujourd’hui admirer cette œuvre restaurée restaurée dans l’antichambre
d’Hercule.
▶ Éléments
de la tenture
Aminte et Sylvie.
07
08 TOUS MÉCÈNES… NOTRE AGENDA
Remerciements
PAROLES
DE MÉCÈNES
Je tiens à souligner ici le travail et la générosité des bénévoles
qui ont œuvré quotidiennement à l'entretien des buis au cours
de cet automne, parfois sous une météo peu favorable. Au nom
de toutes les équipes du domaine, je vous adresse mes plus
sincères félicitations et remerciements.
« Ces heures à Versailles
nous ont fait découvrir
Alexandre de Vogüé
le charme des bosquets
et apprécier, s'il le fallait,
l'art et la manière de
notre jardinier préféré !
Les commentaires
de notre guide
conférencier étaient
passionnants et nous
ont incités à rechercher,
dès notre retour,
d'autres documents.
Mais Vaux, même au
cours de la visite, restait
dans notre coeur. »
Gilbert et Marie-Claude Groshens,
donateurs de l’Association
des Amis de Vaux le Vicomte
Visites à Versailles
Sur les pas d’André Le Nôtre, certains donateurs, bienfaiteurs
et grands bienfaiteurs de l’Association se sont laissé guider dans
les jardins de Versailles par un guide conférencier de talent.
INFORMATIONS
Château de Vaux le Vicomte
77950, Maincy
www.vaux-le-vicomte.com/
soutenez-vaux-le-vicomte
Agenda
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7 NOVEMBRE 2013
JANVIER 2014
MARS 2014
ÉVÉNEMENT ARTCURIAL
« ENRACINEZ-VOUS »
LA TRANSPARENCE
Bienfaiteurs et grands bienfaiteurs sont
conviés à la présentation de l’ouvrage de
Cyril Bordier, Vaux le Vicomte, genèse
d’un chef d’œuvre, qui aura lieu à Paris
en présence de l’auteur, d’Alexandre de
Vogüé et des présidents de la maison de
vente aux enchères ARTCURIAL.
Vaux le Vicomte fête la nouvelle année
par la plantation des 240 tilleuls et
des 1700 plants de charmille qui borderont le Grand Canal. Les donateurs
seront invités à découvrir cet alignement retrouvé en présence d’un expert
forestier.
Afin de célébrer comme il se doit cette
restitution emblématique, une journée
porte ouverte réservée aux Amis de
Vaux le Vicomte sera organisée peu
avant l’ouverture du domaine le 8 mars
2014. La date vous sera communiquée
ultérieurement.
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