La littérature à l`école primaire
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La littérature à l`école primaire
Groupe Maîtrise de la Langue Juin 2006 La Littérature à l’école primaire Niveau 2 : La mise en réseaux d’ouvrages La littérature m’intéresse et j’aimerais faire partager ce goût aux élèves dans l’esprit des programmes en m’appuyant sur des ouvrages de littérature de jeunesse. J’ai des livres à ma disposition. Comment les utiliser ? 1- Tentons de définir la mise en réseau • Lire, c’est toujours relire. • La littérature est constituée de reprises, de ré appropriations, de réécritures, d’oppositions à d’autres œuvres et en cela, elle appelle à des correspondances. C’est ce que l’on va appeler la lecture en réseaux. • « D’une lecture à l’autre, d’un moment à l’autre, d’un lecteur à l’autre, ce sont des ponts différents qui peuvent se construire entre l’œuvre lue et les œuvres engrangées dans la mémoire culturelle » Catherine Tauveron 2- Que nous en disent les Programmes ? Chaque lecture est le lieu de réinvestissements de lectures anciennes et le tremplin pour de nouvelles lectures. Aller-retours entre œuvre classique et œuvre contemporaine : des liens, des résonances s’établissent… Le rôle de l’enseignant est d’organiser ces réseaux. 3- Pour quoi ? Développer un comportement de lecteur qui vise le tissage entre les œuvres. Construire une culture qui va servir la mise en relation entre les textes. Groupe Maîtrise de la Langue Juin 2006 Résoudre un problème posé par un texte par frottement avec d’autres textes. Par exemple, les fins ambiguës de Rascal peuvent être explicitées par la lecture d’autres ouvrages. Accéder à d’autres entrées dans un texte pour expliciter les zones d’ombres. 4- Pourquoi un réseau littéraire ? La compréhension d’un texte pour faire de l’élève un lecteur autonome, ne dépend pas seulement de la compréhension des mots. Elle peut aussi dépendre : - de la reprise d’une autre œuvre, entière ou partielle. - du vécu du lecteur. - de sa connaissance ou non de l’archétype d’un personnage. - des autres œuvres traitant du même sujet. La lecture en réseaux est donc un procédé indispensable dès le cycle 1 pour se construire et partager une culture littéraire à l’école, qui permettra une meilleure compréhension des œuvres, pour, à terme se constituer une bibliothèque du monde. 5- Des types de réseaux centrés : Sur une culture commune : - genres issus du patrimoine ( contes, légendes, mythes et fables…) - thèmes de partout et de toujours qui cimentent les cultures ( le loup, les géants, la guerre…), les métamorphoses, la quête de la jeunesse, les symboles ( eau, saisons...) - personnages légendaires ( Barbe Bleue, Ulysse) Sur les contes traditionnels, leurs réécritures, leurs parodies (le petit Chaperon Rouge); avoir un horizon d’attente (« hypothèses et anticipation de ce que je vais lire à partir d’indices… », JAUß), être déstabilisé. Sur l’intertextualité avec des textes présents dans d’autres textes ; allusion, citation (exemple : Mademoiselle-Sauve-qui-Peut, Corentin ; Il faudra, Thierry Lenain ; Histoires pressées, B. Friot) - reconnaître pour reconnaître, être cultivé, avoir de la mémoire. Groupe Maîtrise de la Langue Juin 2006 Sur l’univers d’un illustrateur, d’un auteur : repérer ses sujets favoris, ses personnages préférés, sa manière d’écrire ; (exemples : Ponti, Roald Dahl) Autour d’un genre (exemple : roman policier) ou d’un procédé d’écriture (exemple : le point de vue dans Histoire à quatre voix, Anthony Brown) Autour de personnages stéréotypés ( exemples : le loup, la sorcière) - portraits physiques et psychologiques ( rôles et comportements, évolution à travers les histoires, du patrimonial au contemporain) 6- Comment mettre en réseaux des livres ? Comment choisir les livres à mettre en réseaux ? rencontre heureuse de l’enseignant avec l’écrit. qualité littéraire : un texte littéraire est polysémique. accès aux livres : séries d’ouvrages mis en réseaux dans les circonscriptions ; BCD ; médiathèques ; BDP ; CDDP ; librairies culture littéraire personnelle : sites : www.ricochet-jeunes.org/ www.citrouille.net/ http://perso.wanadoo.fr/livresenreseaux/ www.ac-creteil.fr/crdp/telemaque/ liste du ministère : document d’accompagnement des programmes Littérature cycle 3 corpus en fonction d’un objectif : projets de classes et/ou d’école, programmations en littérature. Deux exemples de point de départ de mises en réseaux - Réseau articulé autour d’un livre : Poussin noir, Rascal, Pastel, 1999. Dans Poussin noir, Rascal reprend l’histoire du vilain petit canard, mais en changeant le principe de la quête : c’est le poussin qui choisit de chercher ses parents, et la fin est cruelle. Groupe Maîtrise de la Langue Juin 2006 L’interprétation de la fin de la quête de Poussin noir est ambiguë et les élèves peuvent être amenés à aller voir dans d’autres livres de Rascal. Poussin noir, Rascal Humour noir La vengeance de Germaine, Emmanuelle Eeckhout Non ambiguité ambiguité Petit Lapin Rouge, Rascal Effet de symétrie : récit dans le récit elliptique Papa !, Corentin Ami-Ami, Rascal (miam-miam) Rascal La construction et déconstruction du personnage du loup Le petit chaperon rouge Corentin Groupe Maîtrise de la Langue Juin 2006 - Réseau construit à partir de plusieurs œuvres : Exemple de Corentin : réseau autour de la déconstruction du personnage du loup et réseau autour de la caractérisation du rêve. ( p.66, Littérature et réseau cycle 2 à partir de l’oeuvre de Corentin) Groupe Maîtrise de la Langue Juin 2006 7- Quelques pistes de mise en œuvre : Production d’écrit : anticiper, transformer, comparer, imiter, prolonger… Mise en voix : jeu dramatique ; chœurs ( les loups ; Le petit chaperon rouge dans les différents albums) Débat littéraire : le débat va permettre de rendre visible et d’expliciter les liens entre les livres. Débat à visée philosophique : interroger les valeurs universelles portées par les livres lus. Carnet de lecture : trace personnelle de mise en réseaux ; mémoire des œuvres lues Rencontre avec un auteur, illustrateur : entrer dans une démarche de création ; acculturation. 8- Mais…………. Je n’ai qu’un exemplaire pour ma classe : - Je donne un livre différent à chaque groupe : mise en commun selon l’objectif. (Exemple : la mise en scène des codes à barre chez Ponti) - Je donne un livre différent à chaque groupe avec des objectifs : les livres circulent de groupe en groupe puis débat. - Je distribue quelques extraits du livre.( Cf. site Gallica) - Je partage la lecture du livre entre les élèves avec une préparation préalable du passage. - Je lis le livre intégralement ou le premier chapitre. - Je laisse le livre dans la bibliothèque de classe. Bibliographie Lire écrire, des apprentissages culturels, Bordas, Devanne, Corbenois, Dupuy, 2000 Littérature et Réseau cycle 2 à partir de l’œuvre de Philippe Corentin, J. Lagache, O. Graff, B. Wozniak, scéren, 2006 Enseigner la littérature, Jacques Crinon, Br. Marin, nathan, 2006 Les chemins de la littérature au cycle 3, Marie-Luce Gion, scéren, 2003. Site : AFL : http://www.lecture.org/