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FORMATION [dossier] p. 14 Organisation du lieu de travail Hygiène et asepsie au cabinet du pédicure-podologue p. 16 Stérilisation et entretien du matériel p. 18 Hygiène du praticien © DR L’hygiène est une obligation de conscience professionnelle : question d’éthique et de respect du contrat de soin, c’est aussi un ensemble d’obligations légales. Les pédicures-podologues (PP) ont récemment fait l’objet d’une enquête épidémiologique publiée par le bulletin d’épidémiologie hospitalière (BEH) en juin 2004. L’enquête a été menée par le service de l'Inspection régionale de la santé de la Direction régionale des affaires sanitaires et sociales de la région Centre dans le but d’évaluer le risque infectieux lié à cette activité professionnelle. Largement diffusé par les médias (Le Quotidien du Médecin, France 5, France Info etc.), le résultat de l’enquête a suscité une émotion certaine parmi les professionnels. Si certains d’entre nous sont encore peu conscients des risques qu’ils font encourir à leurs patients de par leur négligence ou leur ignorance en matière d’hygiène, un grand nombre essaie de faire du mieux possible. Il est nécessaire de faire le point sur l’ensemble des recommandations publiées par le ministère de la Santé et sur les textes réglementant l’hygiène. Il paraît utile de guider les professionnels dans les pratiques pouvant mettre en cause non seulement la santé de leur patient mais aussi la leur. Savoir organiser et entretenir son espace de travail, respecter les règles de l’asepsie, savoir choisir un autoclave, connaître toutes les étapes nécessaires à une stérilisation adéquate, autant de questions auxquelles nous tenterons de donner des réponses claires. Dossier coordonné par Cécile Cazalet-Raskin Pédicure-podologue, cadre de santé, enseignante IFPP-EFOM – Boris Dolto – Paris [ N° 1 - Janvier-Février 2005 – Revue du podologue — 13 ] FORMATION [ dossier ] Organisation du lieu de travail La gestion de l’espace est malaisée pour les pédicures-podologues compte tenu de la diversité de leurs activités – soins, examens cliniques, réalisation d’orthèses plantaires et d’orthèses d’orteils – et de l’exiguïté de certains locaux. L e ministère de la Santé préconise de différencier trois grands secteurs : - protégé : salle de soin et d’examen clinique, salle de stérilisation, zone de stockage du matériel stérile ; - contaminé : zone de stockage des déchets, de stockage du matériel de ménage et du linge sale, zone de nettoyage du matériel souillé ; - administratif : salle d’attente, bureau, couloir de circulation, local de fabrication. L’espace soin quant à lui répond aux exigences basées sur la « séparation de ce qui est souillé de ce qui est propre », règle d’hygiène absolue et primordiale. Il ne comporte que le matériel utile aux soins, rien de plus ! L’organisation du kart de soin est conçue de manière à limiter les risques de gestes parasites et de prévenir ainsi les affections manuportées. Elle peut être horizontale si la surface le permet ou bien verticale pour les espaces réduits. Le téléphone et le carnet de rendez-vous ne sont pas sur le kart. Le point d’eau situé à proximité est muni d’une commande à cellule photoélectrique ou à pédale. Le coton, les produits pharmaceutiques usuels, le bac de nettoyage à ultra-sons sont à portée de mains. Les instruments stériles, les dispositifs médicaux à usage unique, les gants, les masques sont rangés et sortis au fur et à mesure, pour chaque patient. Le container OPCT (objets piquants, coupants, tranchants), la poubelle sont dans le secteur inférieur. ◗ [ 14 — Revue du podologue – Janvier-Février 2005 - N° 1 ] Enquête menée en région Centre auprès d’un échantillon représentatif de 30 pédicures-podologues - Pourcentage de podologues ayant une pratique jugée satisfaisante ● Organisation des locaux : 27 % ● Hygiène des soins : - tenue professionnelle (blouse + gants + masque) : 27 % - hygiène des mains (changement de gants et lavage) : 17 % - désinfection du fauteuil entre deux patients ou champ à usage unique : 58 % - utilisation DMUU : 87 % - gestion des déchets : 62 % - stérilisation : 50 % ( critères : chaleur sèche !! ou autoclave...) - désinfection du matériel (nettoyage + produit validé) : 50 % - hygiène à domicile : 21 % ● Formation continue en hygiène : - 37 % abonnés à une revue - 6 % ont suivi une formation. - D’après la FNP : Un nombre important de podologues ne font pas la différence entre stérilisation, désinfection, stérilisation à froid. Ce qui entraîne des erreurs de stratégie. 45,5 % ont un protocole complet de stérilisation, 34 % ont un protocole incomplet et 20,5 % n’ont aucun protocole ! Formation continue en hygiène : 40,9 % ont suivi une formation mais seulement 72,2 % ont un protocole complet. Ainsi le résultat de l’étude du BEH est proche de celui de la FNP en ce qui concerne le protocole de stérilisation, mais très différent pour la formation continue. [ dossier ] FORMATION Entretien du local Le mobilier et l’ensemble des surfaces du cabinet font l’objet d’un bionettoyage quotidien, d’où l’importance d’avoir des surfaces d’entretien aisé, lessivables, que ce soit au sol ou ailleurs. C elui-ci est obtenu par l’utilisation de produits spécifiques, détergents-désinfectants répondant aux normes AFNOR (Agence française de normalisation) et dont les dilutions, temps de contact et températures de l’eau sont à respecter scrupuleusement pour en assurer l’efficacité. Les conseils de conservation sont également donnés et à suivre. La Liste positive des désinfectants (LPD) élaborée par la Société française d'hygiène hospitalière est publiée chaque année en raison de l’évolution des critères d’inclusion qui évoluent avec les normes européennes. Le bionettoyage s’effectue des zones protégées vers les zones les plus sales à l’aide de techniques « humides », l’aspirateur étant proscrit compte tenu du risque de dissémination des germes et donc d’infections aéroportées : ceci est essentiel pour les secteurs protégés et tout à fait conseillé pour les autres zones. Le local doit être aéré quotidiennement. En résumé, tout doit être lessivable et nettoyé ! Liste positive des désinfectants (LPD) A : produits détergents désinfectants pour sols, surfaces et mobilier (concentrés ou prêts à l’emploi). B : dispersats dirigés pour la désinfection des surfaces (spray), produits dont la teneur en alcool est inférieure ou égale à 30 %. C : produits détergents ; désinfectants pour la prédésinfection des dispositifs médicaux. D : produits désinfectants pour dispositifs médicaux thermosensibles (concentrés ou prêts à l’emploi). E : produits pour le traitement hygiénique des mains par lavage ; produits pour la désinfection chirurgicale des mains par lavage ; produits pour le traitement hygiénique des mains par friction ; produits pour la désinfection chirurgicale des mains par friction. Produits détergent-désinfectants pour sols, surfaces et mobilier bovine (conditions de saleté) comme substance interférente ou à la norme pr EN 13713. – Norme NF EN 1275 (T 72-202) pour l’activité sur Candida albicans. Marquage CE obligatoire au titre de la directive 93/42/CEE pour les produits revendiquant une utilisation sur les surfaces de dispositifs médicaux. Spécificités de l'eau de javel Attention, l’eau de javel est à diluer dans l’eau froide ou tiède selon des concentrations précises pour obtenir une solution à 2 % de chlore actif. Les surfaces doivent être nettoyées, rincées avant d’être javellisées. Dilution – Dilution de la solution concentrée (commercialisée en berlingot) à 9,6 % de chlore actif : un volume de solution pour 4 volumes d’eau. – Dilution de la solution prête à l’emploi (commercialisée en flacon) à 2,6 % de chlore : un volume de solution pour de volume d’eau. De la même manière, on peut obtenir une solution à 0,5 % de chlore actif (environ). - Bionettoyage : traitement qui réunit nettoyage et application finale d’un désinfectant répondant aux objectifs fixés. Applicable dans les zones à risque infectieux, il permet d’éliminer méticuleusement toutes les matières organiques et minérales des objets, instruments et surfaces. - Détergents : excellents nettoyants sans pouvoir bactéricide ni germicide. - Nettoyant-désinfectant : destruction des micro-organismes par atteinte notamment de leur membrane cellulaire, de pouvoir nettoyant inférieur à celui des détergents seuls. Utilisation et conservation – Stockage : à l’abri de la lumière, de la chaleur et hors de portée des enfants. – Conservation : en solution à 2,6 % de chlore actif prête à l’emploi elle se conserve au moins un an ; en berlingot de 250 ml de solution concentrée à 9,6 % de chlore elle est à diluer dans les 3 mois qui suivent la date de fabrication inscrite sur l’emballage. – Précautions d’emploi : ne pas mélanger à un autre produit sous peine de provoquer une réaction chimique qui diminue son efficacité et peut provoquer un dégagement de gaz toxique (chlore). ◗ – Normes de bactéricidie : NF EN 1040 (T 72152), NF EN 1276 (T 72-173) avec albumine [ N° 1 - Janvier-Février 2005 – Revue du podologue — 15 ] FORMATION [ dossier ] Stérilisation et entretien du matériel L’apparition du VIH puis des Agents transmissibles non conventionnels (ATNC) a poussé les pouvoirs publics à prendre des dispositions dès 1994 afin de limiter les risques de contamination lors des soins. Aspect légal de la stérilisation Circulaire DGS/DH n°100 du 11 décembre 1995 relative aux précautions à observer face aux risques de transmission de la maladie de Creutzfeld Jacob - Proscrit formellement tous les produits contenant un aldéhyde car ils ont une action protectrice des agents transmissibles non conventionnels ; - fixe d’une manière générale la durée à 18 minutes de plateau de stérilisation à une température de134°C pour tout le matériel réutilisable. Ce temps ne tenant pas compte du pré-vide de l’appareil et du séchage. Circulaire 672 du 20 octobre 1997 « Dans l’état actuel des connaissances la stérilisation par la vapeur d’eau saturée sous pression doit être la méthode appliquée lorsque le dispositif le supporte. » Les dispositifs médicaux utilisés en podologie sont classés en risque infectieux critique et semi-critique, ils nécessitent une désinfection de haut niveau ou de niveau intermédiaire et d’une stérilisation. Celle-ci doit faire l’objet d’une traçabilité. Les appareils utilisés pour la stérilisation doivent faire l'objet de contrôles techniques et de validations réguliers. objets creux et poreux. Selon la norme européenne EN13060, ils répondent à deux tests : celui de Bowie-Dick et le test Hélix. Test de Bowie-Dick Il permet de contrôler la capacité de l’autoclave à stériliser les objets poreux ; il s’agit d’un test de bonne pénétration de la vapeur d’eau dépendant de la qualité du vide créée dans le stérilisateur. Le paquet-test est placé au centre de la chambre de stérilisation de l’autoclave vide et est soumis à un cycle de stérilisation de 134° pendant un plateau de 3’30. Le test vérifié sur le diagramme par virement de l’encre est archivé avec le ticket d’imprimante correspondant et réalisé au moins une fois par semaine. Lorsque le virage de l’indicateur est mauvais, il peut s’agir de la présence d’air non éliminé, d’une température trop basse, d’un temps insuffisant ou d’une vapeur surchauffée voire sur-saturée. Test Hélix Il contrôle la capacité de l’autoclave à stériliser les objets creux de type A (cavités profondes et étroites). Il s’effectue dans les mêmes conditions et avec la même fréquence que le test précédent. ◗ Choix de l'autoclave D’après le projet de Norme pr EN 130-60-1,-2, - 4 novembre 1997 : la normalisation des autoclaves est en cours d’étude, elle n’a toujours pas abouti. De ce fait un certain nombre de praticiens en retardent l’achat de peur de mal cibler leur choix d’appareil et de par l’importance des frais à engager. Les autoclaves à cycles de type B semblent les mieux adaptés à notre profession, ils stérilisent les [ 16 — Revue du podologue – Janvier-Février 2005 - N° 1 ] Les différentes phases du cycle « prion » - Montée en pression et en température par alternances de mises sous vide et d’entrée de vapeur. - Plateau de stérilisation de 18 mn à 134°C (2,05 bar). - Purge de la vapeur et maintien d’une dépression prolongée qui entraîne une baisse de température de la charge. [ dossier ] FORMATION Protocole de stérilisation des dispositifs médicaux réutilisables 3/ Rinçage à l’eau claire 1/ Pré-désinfection Par trempage, celle-ci permet de diminuer la population de micro-organismes, de faciliter le nettoyage ultérieur et d’éviter la formation d’un biofilm par séchage des souillures. Elle s’effectue sur le lieu d’utilisation, immédiatement après l’emploi du matériel, dans un bain dont la concentration en produit désinfectant doit être parfaitement conforme aux normes AFNOR. Éventuellement à l’aide d’une lingette désinfectante (domicile). © DR 4/ Brossage des fraises 5/ Séchage : par essuyage, égouttage ou sécheuse 4 5 © DR 9/ Contrôle de la charge Les emballages doivent être secs et non altérés. 10/ stockage Emballés et étiquetés, ils sont conservés dans la zone « stérile », jusqu’à 2 à 6 mois. Il n’y a pas de durée « légale » définie. 7 Les pièces à main et les turbines sont désinfectées systématiquement entre chaque patient à l’aide de lingettes imprégnées. Si la notice du fabricant le permet, elles peuvent être stérilisées par autoclave en position verticale (en conformité avec la norme ISO 7785-1-2). Elles sont débarrassées au préalable des impuretés et lubrifiées. Ces traitements réguliers garantissent la longévité des instruments rotatifs. © DR © DR Entretien des pièces à mains et des turbines 8 Systèmes d'aspiration Les tuyaux d’aspiration sont régulièrement trempés dans des solutions désinfectantes, rincés, séchés. Les canules sont soumises au même traitement que l’instrumentation de soins, au moins une fois par jour. ◗ © DR - Normes NF EN 1040 (T72-152), NF T 72-170/NF T 72-171 (spectre 5) en conditions de propreté. - Norme NF EN 1275 (T 72-202) pour l’activité sur Candida albicans (temps de contact 15 minutes maximum). - Norme NFT 72-180 pour l’activité virucide évaluée sur Poliovirus et éventuellement Adénovirus. - Norme NF T 72-230/NF 72-231 avec une réduction de 5 log pour l’activité sporicide (précision du temps de contact et de la température d’essai). Durée d’immersion et les conditions de dilution sont précisées par le fabricant. Marquage CE obligatoire au titre de la directive 93/42/CEE. 8/ Passage en autoclave Cycle instruments « prions » 18mn à 134°, en garder le ticket pour la traçabilité. © DR 7/ Emballage Sous blisters par thermo-scellage ou auto-scellage par bande adhésive. - Normes de bactéricidie : NF EN 1040 (T 72-152), pr EN 13 727 (T72 175) ou NF EN 1276 (T 72-173) avec albumine bovine (conditions de saleté) comme substance interférente ou NF T 72 -170/NF T 72-171 (spectre 4) en conditions de saleté. - Norme NF EN 1275 (T 72-202) pour l’activité sur Candida albicans. - Éventuellement : activité virucide évaluée sur Poliovirus et éventuellement sur Adenovirus selon la méthodologie de la norme NFT 72-180. Durée d’immersion et les conditions de dilution précisées par le fabricant. Le produit ne contient pas d’aldéhydes. Marquage CE obligatoire au titre de la directive 93/42/CEE. Produits désinfectants pour matériel thermosensible (désinfection de niveau intermédiaire et de haut niveau) © DR 6/ Lubrification des articulations des pinces À l’aide d’un spray adapté, l’excédent de lubrifiant étant essuyé par un non-tissé absorbant. Produits détergents-désinfectants pour la pré-désinfection des dispositifs médicaux 2/ Nettoyage Par immersion des instruments dans un bac à ultra-sons contenant une solution détergente et désinfectante de durée variable selon les produits. Il s’agit de réduire encore le nombre de micro-organismes présents. 3 10 [ N° 1 - Janvier-Février 2005 – Revue du podologue — 17 ] FORMATION [ dossier ] Hygiène du praticien Lors des soins, il est nécessaire de se protéger et de protéger le patient. Protection vestimentaire du praticien Les blouses – réservées aux soins – sont à manches courtes pour permettre un lavage correct des mains. Le port de lunettes et de masques contre les projections résultant notamment de l’utilisation de pièces à mains, de turbine ou de pulvérisateur, préviennent la transmission d’agents pathogènes aéroportés. Il est à noter que les PP peuvent être exposés aux complications pulmonaires graves en raison de l’inhalation de spores. Les gants (latex, vinyle, nitrile) portés sur des mains propres aux ongles courts, sont à usage unique et changés à chaque interruption du soin (téléphone etc.), ils préviennent la transmission d’agents pathogènes manuportés. La normalisation des blouses, des gants est en cours d’étude. Les cheveux sont attachés. En cas de suffusion survenant au cours du soin, on réalise un nettoyage de la plaie puis on applique un pansement antiseptique ou hémostatique. Un traitement antiseptique est à prescrire pendant quelques jours, jusqu’à la cicatrisation de première intention (environ 3 jours). Il faut toujours se méfier des « petites » effractions cutanées réalisées sur des zones de conflits (périunguéales, articulaires...), car elles ont tendances à s’enflammer facilement. Lorsque le patient est porteur de plaies infectées ou non, celles-ci sont détergées au maximum et un traitement antiseptique est mis en place avec surveillance de l’évolution. Attention aux patients à risque, il faut savoir discerner le niveau de risque pour prescrire un traitement adapté, tant au niveau du choix que de la durée. Lors de la mise en place d’une orthonyxie à fil, celle-ci doit être stérilisée. Protection du patient Lavage des mains Le lavage simple des mains comporte aussi les avant-bras ; il est fréquent et répété au moins entre chaque patient, à l’aide d’un savon doux pour l’usage courant. Il peut être réalisé à l’aide d’un savon antiseptique pour des soins particuliers (plaies diabétiques, patients porteurs de VIH ou d’hépatites). Le séchage des mains s’effectue par tamponnement avec des serviettes jetables. L’utilisation de solutions hydro-alcooliques est possible en respectant les temps d’application (30 à 60 s). Asepsie Le soin comporte au préalable une asepsie rigoureuse, complète, réalisée par l’application large d’un antiseptique adapté aux téguments du patient, en solution aqueuse ou hydro-alcoolique. [ 18 — Revue du podologue – Janvier-Février 2005 - N° 1 ] Protection des jambières, désinfection des fauteuils, du kart et changement du plateau de soin Ces opérations sont réalisées entre chaque patient. Dispositifs médicaux à usage unique (symbolisé par un 2 barré dans un cercle) La circulaire du 29 décembre 1994 interdit la réutilisation de ce matériel. Mesures de prévention de la transmission d'agents infectieux Les circulaires du 20 avril 1998, du 28 octobre 1996, du 14 mars 2001, du 2 avril 2003 concernent les mesures de prévention de la transmission du VIH et des ATNC tant pour les patients que pour les praticiens. ◗ [ dossier ] FORMATION Gestion des déchets La loi n° 75-633 du 15 juillet 1975 instaure le principe que tout producteur de déchets est responsable de leur élimination. L es professionnels de santé sont visés par la loi du 4/02/1996. Loi du 4 février 1996 « Tous les professionnels de santé sont soumis aux dispositions du plan régional des déchets hospitaliers et assimilés, ainsi qu’aux arrêtés préfectoraux qui en découlent, en application des lois du 15 juillet 1975, du 13 juillet 1992 et du décret n° 93-140 du 3 février 1993. » Autres textes de loi en vigueur - Loi n° 75-633 du 15 juillet 1975 : élimination des déchets et récupération des matériaux. - Loi n° 92-646 du 13 juillet 1992 : élimination des déchets, installations classées par la protection de l’environnement. - Décret n°93-139 du 03 février 1993 : plans d’élimination des déchets ménagers et assimilés. - Décret du 6 novembre 1997 : élimination des déchets d’activité de soins et assimilés et des pièces anatomiques. - Circulaire du 1er septembre 1998 : collecte des OPCT. - Arrêtés du 07 septembre1999 : modalités d’entreposage et contrôle des filières d’élimination des DASRI. Les Déchets d'activité de soins à risque infectieux (DASRI ) sont pour les PP : - les OPCT : lames de gouges et de bistouris ; - les débris cutanés et unguéaux, les cotons souillés. Ils sont emballés dès leur production, stockés 3 mois maxi pour une quantité inférieure ou égale à 5 kg par mois. Les sacs de récupération des débris unguéaux situés au cœur des systèmes d’aspiration y sont ajoutés. Leur transport et leur élimination sont assurés par un prestataire de service avec lequel est passée une convention écrite. Les bons de prise en charge ainsi que les bordereaux de suivi sont exigibles pour la traçabilité de ces opérations. ◗ Indications devant figurer sur les emballages utilisés pour le conditionnement des Déchets d’activités de soins à risques infectieux Repère horizontal indiquant la limite de remplissage Emballage de couleur jaune Étiquette de danger biologique Nom du producteur Faites attention à ne choisir que des emballages résistants, respectant les normes AFNOR, pratiques et sûrs à utiliser. [ N° 1 - Janvier-Février 2005 – Revue du podologue — 19 ] FORMATION [ dossier ] Q C M Attitude du professionnel pour répondre aux exigences en matière d’hygiène Dans le souci de la prévention du risque infectieux à l’égard de ses patients, de lui-même et des personnes susceptibles de travailler avec lui, le pédicure-podologue vérifiera que toutes les précautions nécessaires sont bien respectées, dans quelque domaine que ce soit. ➧ Soins : séparation « du propre et du sale » sur le kart ; celui-ci ne comportant que les topiques usuels, les instruments, le coton, les compresses, le bac de pré-désinfection à portée de main ; lavage des mains et des avant-bras entre chaque patient ; renouvellement des gants et changement à chaque interruption de soins (téléphone etc...) ; protection systématique par des lunettes et un masque lors de l’utilisation d’instruments rotatifs ; utilisation d’instruments à usage unique ou stérilisés à l’autoclave (traçabilité) ; récupération des DASRI dans les containers spécifiques ; asepsie rigoureuse des pieds à traiter par un antiseptique adapté ; protection de toute plaie ou effraction cutanée par des pansements, après détersion à l’aide d’un antiseptique ; contrôle systématique de tout patient à risque infectieux élevé jusqu’à totale cicatrisation, et mise en rapport éventuel avec le médecin généraliste ou le diabétologue lors d’infection ; désin- fection du fauteuil patient et du kart après chaque soin ; une blouse par jour, un champ par patient. ➧ Examen clinique : désinfection de toutes les surfaces au contact des patients : podoscope, table d’examen etc... ➧ Organisation de l’espace : doit permettre de limiter l’apport d’agents pathogènes dans les secteurs protégés c’est-à-dire la salle de soins, d’examen clinique, la zone de stérilisation et de stockage du matériel stérile. La zone de stockage des déchets, du linge sale, de rangement du matériel de ménage est isolée au maximum des zones protégées, elle est fermée et ventilée. ➧ Entretien : le mobilier et les surfaces font l’objet d’un bionettoyage quotidien avec des produits détergents-désinfectants répondant aux normes AFNOR (cf. liste des LPD). Le bionettoyage s’effectue des zones protégées vers les zones les plus contaminées. Le local est aéré quotidiennement. ➧ Entretien et vérification du matériel : l’autoclave est régulièrement contrôlé par des paquets-tests. Les turbines et pièces à mains sont systématiquement désinfectées voire stérilisées, et lubrifiées. ➧ Gestion des déchets : le PP a un contrat avec un organisme collecteur et conserve les bons de prise en charge et les bordereaux. 1. L’eau de javel à 2,6 % de chlore est un désinfectant utilisé pur pour plus d’efficacité. Vrai Faux 2. Le désinfectant est directement appliqué sur les surfaces souillées. Vrai Faux 3. L’autoclave de type B répond aux tests des objets creux et poreux. Vrai Faux 4. La durée de stérilisation est de 18 minutes à 134°C. Vrai Faux 5. Le port de gants dispense du lavage de mains entre deux patients. Vrai Faux 6. Les solutions hydroalcooliques sont efficaces pour le nettoyage des mains. Vrai Faux 7. Les instruments de soins font l’objet d’un bionettoyage. Vrai Faux 8. En cas de plaie infectée, un traitement antibiotique par topique est appliqué par le PP. Vrai Faux 9. Les DASRI sont pour le PP : les OPCT, les débris cutanés et unguéaux, les cotons souillés par des liquides organiques. Vrai Faux 10. Les DASRI sont au maximum stockés 2 mois avant leur prise en charge par un prestataire de service agréé. Vrai Faux [ 20 — Revue du podologue – Janvier-Février 2005 - N° 1 ] Réponses commentées 1. Faux : cette solution dite prête à l’emploi, commercialisée en flacon, doit être diluée par un quart de volume d’eau. 2. Faux : les surfaces sont d’abord nettoyées avec un détergent. On peut par contre directement appliquer un détergent-désinfectant répondant aux normes AFNOR. 3. Vrai : il s’agit des tests de Bowie-Dick et Hélix. 4. Faux, il s’agit de la durée du plateau de stérilisation, obtenue après la montée en pression et en température, suivie de la dépressurisation et de la diminution de la température. L’ensemble du cycle nécessite 50 mn environ. 5. Faux : le lavage des mains est nécessaire et obligatoire entre chaque patient. 6. Vrai : à conditions qu’elles répondent aux normes AFNOR et que le temps d’application soit adéquat. 7. Faux : les instruments font l’objet d’une pré-désinfection, d’un nettoyage, d’un rinçage et d’un séchage avant leur emballage et leur passage en autoclave. Le terme de bionettoyage correspond au traitement des surfaces. 8. Faux : le PP n’utilise que des antiseptiques, ceux ci sont souvent suffisants dans le traitement d’une infection. Un avis médical est nécessaire avant l’application d’un antibiotique. 9. Vrai. 10. Faux : ils sont stockés 3 mois maximum, ceci pour une quantité = 5kg par mois. Questionnaire de connaissances médicales Ce qu’il faut retenir