13-20 dossier

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13-20 dossier
FORMATION [dossier]
p.
14
Organisation
du lieu de travail
Hygiène et asepsie
au cabinet
du pédicure-podologue
p.
16
Stérilisation et entretien
du matériel
p.
18
Hygiène du praticien
© DR
L’hygiène est une obligation de conscience professionnelle :
question d’éthique et de respect du contrat de soin, c’est aussi un
ensemble d’obligations légales.
Les pédicures-podologues (PP) ont récemment fait l’objet d’une
enquête épidémiologique publiée par le bulletin d’épidémiologie
hospitalière (BEH) en juin 2004. L’enquête a été menée par le
service de l'Inspection régionale de la santé de la Direction
régionale des affaires sanitaires et sociales de la région Centre
dans le but d’évaluer le risque infectieux lié à cette activité
professionnelle. Largement diffusé par les médias (Le Quotidien du
Médecin, France 5, France Info etc.), le résultat de l’enquête a
suscité une émotion certaine parmi les professionnels.
Si certains d’entre nous sont encore peu conscients des risques
qu’ils font encourir à leurs patients de par leur négligence ou leur
ignorance en matière d’hygiène, un grand nombre essaie de faire
du mieux possible.
Il est nécessaire de faire le point sur l’ensemble des
recommandations publiées par le ministère de la Santé et sur les
textes réglementant l’hygiène. Il paraît utile de guider les
professionnels dans les pratiques pouvant mettre en cause non
seulement la santé de leur patient mais aussi la leur.
Savoir organiser et entretenir son espace de travail, respecter les
règles de l’asepsie, savoir choisir un autoclave, connaître toutes
les étapes nécessaires à une stérilisation adéquate, autant de
questions auxquelles nous tenterons de donner des réponses
claires.
Dossier coordonné par
Cécile Cazalet-Raskin
Pédicure-podologue, cadre de santé, enseignante IFPP-EFOM – Boris Dolto – Paris
[ N° 1 - Janvier-Février 2005 – Revue du podologue — 13 ]
FORMATION [ dossier ]
Organisation du lieu de travail
La gestion de l’espace est malaisée pour les pédicures-podologues compte tenu
de la diversité de leurs activités – soins, examens cliniques, réalisation
d’orthèses plantaires et d’orthèses d’orteils – et de l’exiguïté de certains locaux.
L
e ministère de la Santé préconise de différencier trois grands secteurs :
- protégé : salle de soin et d’examen clinique, salle
de stérilisation, zone de stockage du matériel stérile ;
- contaminé : zone de stockage des déchets, de
stockage du matériel de ménage et du linge sale,
zone de nettoyage du matériel souillé ;
- administratif : salle d’attente, bureau, couloir de
circulation, local de fabrication.
L’espace soin quant à lui répond aux exigences
basées sur la « séparation de ce qui est souillé de
ce qui est propre », règle d’hygiène absolue et primordiale.
Il ne comporte que le matériel utile aux soins, rien
de plus !
L’organisation du kart de soin est conçue de manière
à limiter les risques de gestes parasites et de prévenir ainsi les affections manuportées.
Elle peut être horizontale si la surface le permet
ou bien verticale pour les espaces réduits.
Le téléphone et le carnet de rendez-vous ne sont pas
sur le kart.
Le point d’eau situé à proximité est muni d’une
commande à cellule photoélectrique ou à pédale.
Le coton, les produits pharmaceutiques usuels, le
bac de nettoyage à ultra-sons sont à portée de
mains.
Les instruments stériles, les dispositifs médicaux à
usage unique, les gants, les masques sont rangés
et sortis au fur et à mesure, pour chaque patient.
Le container OPCT (objets piquants, coupants, tranchants), la poubelle sont dans le secteur inférieur. ◗
[ 14 — Revue du podologue – Janvier-Février 2005 - N° 1 ]
Enquête menée en région Centre auprès
d’un échantillon représentatif de
30 pédicures-podologues
- Pourcentage de podologues ayant une pratique jugée
satisfaisante
● Organisation des locaux : 27 %
● Hygiène des soins :
- tenue professionnelle (blouse + gants + masque) : 27 %
- hygiène des mains (changement de gants et lavage) :
17 %
- désinfection du fauteuil entre deux patients ou champ à
usage unique : 58 %
- utilisation DMUU : 87 %
- gestion des déchets : 62 %
- stérilisation : 50 % ( critères : chaleur sèche !! ou autoclave...)
- désinfection du matériel (nettoyage + produit validé) :
50 %
- hygiène à domicile : 21 %
● Formation continue en hygiène :
- 37 % abonnés à une revue
- 6 % ont suivi une formation.
- D’après la FNP :
Un nombre important de podologues ne font pas la différence entre stérilisation, désinfection, stérilisation à froid.
Ce qui entraîne des erreurs de stratégie.
45,5 % ont un protocole complet de stérilisation, 34 % ont
un protocole incomplet et 20,5 % n’ont aucun protocole !
Formation continue en hygiène : 40,9 % ont suivi une formation mais seulement 72,2 % ont un protocole complet.
Ainsi le résultat de l’étude du BEH est proche de celui de la
FNP en ce qui concerne le protocole de stérilisation, mais
très différent pour la formation continue.
[ dossier ] FORMATION
Entretien du local
Le mobilier et l’ensemble des surfaces du cabinet font l’objet d’un
bionettoyage quotidien, d’où l’importance d’avoir des surfaces
d’entretien aisé, lessivables, que ce soit au sol ou ailleurs.
C
elui-ci est obtenu par l’utilisation de produits
spécifiques, détergents-désinfectants répondant
aux normes AFNOR (Agence française de normalisation) et dont les dilutions, temps de contact et
températures de l’eau sont à respecter scrupuleusement pour en assurer l’efficacité. Les conseils de
conservation sont également donnés et à suivre. La
Liste positive des désinfectants (LPD) élaborée par la
Société française d'hygiène hospitalière est publiée
chaque année en raison de l’évolution des critères d’inclusion qui évoluent avec les normes européennes.
Le bionettoyage s’effectue des zones protégées vers
les zones les plus sales à l’aide de techniques « humides », l’aspirateur étant proscrit compte tenu du
risque de dissémination des germes et donc d’infections aéroportées : ceci est essentiel pour les secteurs protégés et tout à fait conseillé pour les autres
zones. Le local doit être aéré quotidiennement.
En résumé, tout doit être lessivable et nettoyé !
Liste positive des désinfectants (LPD)
A : produits détergents désinfectants pour sols, surfaces et mobilier (concentrés ou prêts à l’emploi).
B : dispersats dirigés pour la désinfection des surfaces (spray), produits dont la teneur en alcool est
inférieure ou égale à 30 %.
C : produits détergents ; désinfectants pour la prédésinfection des dispositifs médicaux.
D : produits désinfectants pour dispositifs médicaux
thermosensibles (concentrés ou prêts à l’emploi).
E : produits pour le traitement hygiénique des mains
par lavage ; produits pour la désinfection chirurgicale des mains par lavage ; produits pour le traitement hygiénique des mains par friction ; produits pour
la désinfection chirurgicale des mains par friction.
Produits détergent-désinfectants
pour sols, surfaces et mobilier
bovine (conditions de saleté) comme substance
interférente ou à la norme pr EN 13713.
– Norme NF EN 1275 (T 72-202) pour l’activité sur
Candida albicans.
Marquage CE obligatoire au titre de la directive
93/42/CEE pour les produits revendiquant une utilisation sur les surfaces de dispositifs médicaux.
Spécificités de l'eau de javel
Attention, l’eau de javel est à diluer dans l’eau
froide ou tiède selon des concentrations précises pour
obtenir une solution à 2 % de chlore actif.
Les surfaces doivent être nettoyées, rincées avant
d’être javellisées.
Dilution
– Dilution de la solution concentrée (commercialisée en berlingot) à 9,6 % de chlore actif : un
volume de solution pour 4 volumes d’eau.
– Dilution de la solution prête à l’emploi (commercialisée en flacon) à 2,6 % de chlore : un volume
de solution pour de volume d’eau.
De la même manière, on peut obtenir une solution
à 0,5 % de chlore actif (environ).
- Bionettoyage : traitement qui
réunit nettoyage et application finale
d’un désinfectant répondant aux
objectifs fixés. Applicable dans les
zones à risque infectieux, il permet
d’éliminer méticuleusement toutes
les matières organiques et minérales des objets, instruments et surfaces.
- Détergents : excellents nettoyants
sans pouvoir bactéricide ni germicide.
- Nettoyant-désinfectant : destruction des micro-organismes
par atteinte notamment de leur
membrane cellulaire, de pouvoir
nettoyant inférieur à celui des
détergents seuls.
Utilisation et conservation
– Stockage : à l’abri de la lumière, de la chaleur
et hors de portée des enfants.
– Conservation : en solution à 2,6 % de chlore actif
prête à l’emploi elle se conserve au moins un an ;
en berlingot de 250 ml de solution concentrée à
9,6 % de chlore elle est à diluer dans les 3 mois
qui suivent la date de fabrication inscrite sur l’emballage.
– Précautions d’emploi : ne pas mélanger à un
autre produit sous peine de provoquer une réaction chimique qui diminue son efficacité et peut provoquer un dégagement de gaz toxique (chlore). ◗
– Normes de bactéricidie : NF EN 1040 (T 72152), NF EN 1276 (T 72-173) avec albumine
[ N° 1 - Janvier-Février 2005 – Revue du podologue — 15 ]
FORMATION [ dossier ]
Stérilisation et entretien
du matériel
L’apparition du VIH puis des Agents transmissibles non conventionnels
(ATNC) a poussé les pouvoirs publics à prendre des dispositions dès 1994
afin de limiter les risques de contamination lors des soins.
Aspect légal de la stérilisation
Circulaire DGS/DH n°100 du 11 décembre
1995 relative aux précautions à observer
face aux risques de transmission de la
maladie de Creutzfeld Jacob
- Proscrit formellement tous les produits contenant un aldéhyde car ils ont une action protectrice
des agents transmissibles non conventionnels ;
- fixe d’une manière générale la durée à 18 minutes de plateau de stérilisation à une température
de134°C pour tout le matériel réutilisable. Ce
temps ne tenant pas compte du pré-vide de l’appareil et du séchage.
Circulaire 672 du 20 octobre 1997
« Dans l’état actuel des connaissances la stérilisation par la vapeur d’eau saturée sous pression
doit être la méthode appliquée lorsque le dispositif le supporte. » Les dispositifs médicaux utilisés
en podologie sont classés en risque infectieux critique et semi-critique, ils nécessitent une désinfection de haut niveau ou de niveau intermédiaire
et d’une stérilisation. Celle-ci doit faire l’objet
d’une traçabilité.
Les appareils utilisés pour la stérilisation doivent
faire l'objet de contrôles techniques et de validations réguliers.
objets creux et poreux. Selon la norme européenne
EN13060, ils répondent à deux tests : celui de
Bowie-Dick et le test Hélix.
Test de Bowie-Dick
Il permet de contrôler la capacité de l’autoclave à
stériliser les objets poreux ; il s’agit d’un test de
bonne pénétration de la vapeur d’eau dépendant de
la qualité du vide créée dans le stérilisateur. Le
paquet-test est placé au centre de la chambre de
stérilisation de l’autoclave vide et est soumis à un
cycle de stérilisation de 134° pendant un plateau
de 3’30. Le test vérifié sur le diagramme par virement de l’encre est archivé avec le ticket d’imprimante correspondant et réalisé au moins une fois
par semaine.
Lorsque le virage de l’indicateur est mauvais, il
peut s’agir de la présence d’air non éliminé, d’une
température trop basse, d’un temps insuffisant ou
d’une vapeur surchauffée voire sur-saturée.
Test Hélix
Il contrôle la capacité de l’autoclave à stériliser les
objets creux de type A (cavités profondes et étroites). Il s’effectue dans les mêmes conditions et
avec la même fréquence que le test précédent. ◗
Choix de l'autoclave
D’après le projet de Norme pr EN 130-60-1,-2,
- 4 novembre 1997 : la normalisation des autoclaves est en cours d’étude, elle n’a toujours pas
abouti.
De ce fait un certain nombre de praticiens en retardent l’achat de peur de mal cibler leur choix d’appareil et de par l’importance des frais à engager.
Les autoclaves à cycles de type B semblent les
mieux adaptés à notre profession, ils stérilisent les
[ 16 — Revue du podologue – Janvier-Février 2005 - N° 1 ]
Les différentes phases du cycle « prion »
- Montée en pression et en température par alternances
de mises sous vide et d’entrée de vapeur.
- Plateau de stérilisation de 18 mn à 134°C (2,05 bar).
- Purge de la vapeur et maintien d’une dépression prolongée qui entraîne une baisse de température de la charge.
[ dossier ] FORMATION
Protocole de stérilisation des
dispositifs médicaux réutilisables
3/ Rinçage à l’eau claire
1/ Pré-désinfection
Par trempage, celle-ci permet de diminuer la population de micro-organismes, de faciliter le nettoyage
ultérieur et d’éviter la formation d’un biofilm par
séchage des souillures. Elle s’effectue sur le lieu
d’utilisation, immédiatement après l’emploi du
matériel, dans un bain dont la concentration en
produit désinfectant doit être parfaitement conforme
aux normes AFNOR. Éventuellement à l’aide d’une
lingette désinfectante (domicile).
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4/ Brossage des fraises
5/ Séchage : par essuyage, égouttage ou
sécheuse
4
5
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9/ Contrôle de la charge
Les emballages doivent être secs et non altérés.
10/ stockage
Emballés et étiquetés, ils sont conservés dans la zone
« stérile », jusqu’à 2 à 6 mois. Il n’y a pas de durée
« légale » définie.
7
Les pièces à main et les turbines sont désinfectées systématiquement entre chaque patient à
l’aide de lingettes imprégnées.
Si la notice du fabricant le permet, elles peuvent
être stérilisées par autoclave en position verticale
(en conformité avec la norme ISO 7785-1-2). Elles
sont débarrassées au préalable des impuretés et
lubrifiées. Ces traitements réguliers garantissent
la longévité des instruments rotatifs.
© DR
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Entretien des pièces
à mains et des turbines
8
Systèmes d'aspiration
Les tuyaux d’aspiration sont régulièrement trempés dans des solutions désinfectantes, rincés,
séchés.
Les canules sont soumises au même traitement
que l’instrumentation de soins, au moins une fois
par jour. ◗
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- Normes NF EN 1040 (T72-152), NF T 72-170/NF T 72-171
(spectre 5) en conditions de propreté.
- Norme NF EN 1275 (T 72-202) pour l’activité sur Candida albicans (temps de contact 15 minutes maximum).
- Norme NFT 72-180 pour l’activité virucide évaluée sur
Poliovirus et éventuellement Adénovirus.
- Norme NF T 72-230/NF 72-231 avec une réduction de 5
log pour l’activité
sporicide (précision du temps de contact et de la température d’essai). Durée d’immersion et les conditions de
dilution sont précisées par le fabricant.
Marquage CE obligatoire au titre de la directive 93/42/CEE.
8/ Passage en autoclave
Cycle instruments « prions » 18mn à 134°, en garder le ticket pour la traçabilité.
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7/ Emballage
Sous blisters par thermo-scellage ou auto-scellage
par bande adhésive.
- Normes de bactéricidie : NF EN 1040 (T 72-152), pr EN
13 727 (T72 175) ou NF EN 1276 (T 72-173) avec albumine bovine (conditions de saleté) comme substance interférente ou NF T 72 -170/NF T 72-171 (spectre 4) en conditions de saleté.
- Norme NF EN 1275 (T 72-202) pour l’activité sur Candida albicans.
- Éventuellement : activité virucide évaluée sur Poliovirus
et éventuellement sur Adenovirus selon la méthodologie
de la norme NFT 72-180.
Durée d’immersion et les conditions de dilution précisées
par le fabricant. Le produit ne contient pas d’aldéhydes.
Marquage CE obligatoire au titre de la directive 93/42/CEE.
Produits désinfectants pour matériel
thermosensible (désinfection de niveau
intermédiaire et de haut niveau)
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6/ Lubrification des articulations
des pinces
À l’aide d’un spray adapté, l’excédent de lubrifiant
étant essuyé par un non-tissé absorbant.
Produits détergents-désinfectants pour la
pré-désinfection des dispositifs médicaux
2/ Nettoyage
Par immersion des
instruments dans un
bac à ultra-sons contenant une solution détergente et désinfectante
de durée variable selon
les produits. Il s’agit de réduire encore le nombre
de micro-organismes présents.
3
10
[ N° 1 - Janvier-Février 2005 – Revue du podologue — 17 ]
FORMATION [ dossier ]
Hygiène du praticien
Lors des soins, il est nécessaire de se protéger et de protéger le patient.
Protection vestimentaire
du praticien
Les blouses – réservées aux soins – sont à manches
courtes pour permettre un lavage correct des mains. Le
port de lunettes et de masques contre les projections
résultant notamment de l’utilisation de pièces à mains,
de turbine ou de pulvérisateur, préviennent la transmission d’agents pathogènes aéroportés. Il est à noter que
les PP peuvent être exposés aux complications pulmonaires graves en raison de l’inhalation de spores.
Les gants (latex, vinyle, nitrile) portés sur des mains
propres aux ongles courts, sont à usage unique et
changés à chaque interruption du soin (téléphone
etc.), ils préviennent la transmission d’agents pathogènes manuportés.
La normalisation des blouses, des gants est en
cours d’étude.
Les cheveux sont attachés.
En cas de suffusion survenant au cours du soin,
on réalise un nettoyage de la plaie puis on applique
un pansement antiseptique ou hémostatique. Un
traitement antiseptique est à prescrire pendant
quelques jours, jusqu’à la cicatrisation de première
intention (environ 3 jours). Il faut toujours se méfier
des « petites » effractions cutanées réalisées sur des
zones de conflits (périunguéales, articulaires...),
car elles ont tendances à s’enflammer facilement.
Lorsque le patient est porteur de plaies infectées
ou non, celles-ci sont détergées au maximum et
un traitement antiseptique est mis en place avec
surveillance de l’évolution.
Attention aux patients à risque, il faut savoir discerner le niveau de risque pour prescrire un traitement
adapté, tant au niveau du choix que de la durée.
Lors de la mise en place d’une orthonyxie à fil,
celle-ci doit être stérilisée.
Protection du patient
Lavage des mains
Le lavage simple des mains comporte aussi les
avant-bras ; il est fréquent et répété au moins entre
chaque patient, à l’aide d’un savon doux pour l’usage courant.
Il peut être réalisé à l’aide d’un savon antiseptique
pour des soins particuliers (plaies diabétiques,
patients porteurs de VIH ou d’hépatites).
Le séchage des mains s’effectue par tamponnement avec des serviettes jetables.
L’utilisation de solutions hydro-alcooliques est possible en respectant les temps d’application (30 à 60 s).
Asepsie
Le soin comporte au préalable une asepsie rigoureuse, complète, réalisée par l’application large
d’un antiseptique adapté aux téguments du patient,
en solution aqueuse ou hydro-alcoolique.
[ 18 — Revue du podologue – Janvier-Février 2005 - N° 1 ]
Protection des jambières, désinfection
des fauteuils, du kart et changement du
plateau de soin
Ces opérations sont réalisées entre chaque patient.
Dispositifs médicaux à usage unique
(symbolisé par un 2 barré dans un cercle)
La circulaire du 29 décembre 1994 interdit la
réutilisation de ce matériel.
Mesures de prévention de la transmission
d'agents infectieux
Les circulaires du 20 avril 1998, du 28 octobre
1996, du 14 mars 2001, du 2 avril 2003 concernent les mesures de prévention de la transmission
du VIH et des ATNC tant pour les patients que pour
les praticiens. ◗
[ dossier ] FORMATION
Gestion des déchets
La loi n° 75-633 du 15 juillet 1975 instaure le principe que tout
producteur de déchets est responsable de leur élimination.
L
es professionnels de santé sont visés par la loi
du 4/02/1996.
Loi du 4 février 1996
« Tous les professionnels de santé sont soumis aux
dispositions du plan régional des déchets hospitaliers et assimilés, ainsi qu’aux arrêtés préfectoraux qui en découlent, en application des lois du
15 juillet 1975, du 13 juillet 1992 et du décret
n° 93-140 du 3 février 1993. »
Autres textes de loi en vigueur
- Loi n° 75-633 du 15 juillet 1975 : élimination
des déchets et récupération des matériaux.
- Loi n° 92-646 du 13 juillet 1992 : élimination
des déchets, installations classées par la protection de l’environnement.
- Décret n°93-139 du 03 février 1993 : plans d’élimination des déchets ménagers et assimilés.
- Décret du 6 novembre 1997 : élimination des
déchets d’activité de soins et assimilés et des pièces anatomiques.
- Circulaire du 1er septembre 1998 : collecte des
OPCT.
- Arrêtés du 07 septembre1999 : modalités d’entreposage et contrôle des filières d’élimination des
DASRI.
Les Déchets d'activité de soins à risque infectieux
(DASRI ) sont pour les PP :
- les OPCT : lames de gouges et de bistouris ;
- les débris cutanés et unguéaux, les cotons souillés.
Ils sont emballés dès leur production, stockés
3 mois maxi pour une quantité inférieure ou égale
à 5 kg par mois. Les sacs de récupération des
débris unguéaux situés au cœur des systèmes
d’aspiration y sont ajoutés.
Leur transport et leur élimination sont assurés par
un prestataire de service avec lequel est passée
une convention écrite. Les bons de prise en charge
ainsi que les bordereaux de suivi sont exigibles
pour la traçabilité de ces opérations. ◗
Indications devant figurer sur les emballages utilisés pour le conditionnement des Déchets d’activités
de soins à risques infectieux
Repère horizontal indiquant
la limite de remplissage
Emballage de couleur jaune
Étiquette de danger biologique
Nom du producteur
Faites attention à ne choisir que des emballages résistants, respectant les normes AFNOR, pratiques et sûrs à utiliser.
[ N° 1 - Janvier-Février 2005 – Revue du podologue — 19 ]
FORMATION [ dossier ]
Q C M
Attitude du professionnel pour répondre aux exigences en matière d’hygiène
Dans le souci de la prévention du risque infectieux
à l’égard de ses patients, de lui-même et des personnes susceptibles de travailler avec lui, le pédicure-podologue vérifiera que toutes les précautions
nécessaires sont bien respectées, dans quelque
domaine que ce soit.
➧ Soins : séparation « du propre et du sale » sur le
kart ; celui-ci ne comportant que les topiques usuels,
les instruments, le coton, les compresses, le bac de
pré-désinfection à portée de main ; lavage des
mains et des avant-bras entre chaque patient ;
renouvellement des gants et changement à chaque
interruption de soins (téléphone etc...) ; protection
systématique par des lunettes et un masque lors
de l’utilisation d’instruments rotatifs ; utilisation
d’instruments à usage unique ou stérilisés à l’autoclave (traçabilité) ; récupération des DASRI dans
les containers spécifiques ; asepsie rigoureuse des
pieds à traiter par un antiseptique adapté ; protection de toute plaie ou effraction cutanée par des
pansements, après détersion à l’aide d’un antiseptique ; contrôle systématique de tout patient à
risque infectieux élevé jusqu’à totale cicatrisation,
et mise en rapport éventuel avec le médecin généraliste ou le diabétologue lors d’infection ; désin-
fection du fauteuil patient et du kart après chaque
soin ; une blouse par jour, un champ par patient.
➧ Examen clinique : désinfection de toutes les surfaces au contact des patients : podoscope, table
d’examen etc...
➧ Organisation de l’espace : doit permettre de limiter l’apport d’agents pathogènes dans les secteurs
protégés c’est-à-dire la salle de soins, d’examen
clinique, la zone de stérilisation et de stockage du
matériel stérile. La zone de stockage des déchets,
du linge sale, de rangement du matériel de ménage
est isolée au maximum des zones protégées, elle est
fermée et ventilée.
➧ Entretien : le mobilier et les surfaces font l’objet
d’un bionettoyage quotidien avec des produits détergents-désinfectants répondant aux normes AFNOR
(cf. liste des LPD).
Le bionettoyage s’effectue des zones protégées vers
les zones les plus contaminées.
Le local est aéré quotidiennement.
➧ Entretien et vérification du matériel : l’autoclave
est régulièrement contrôlé par des paquets-tests. Les
turbines et pièces à mains sont systématiquement
désinfectées voire stérilisées, et lubrifiées.
➧ Gestion des déchets : le PP a un contrat avec un
organisme collecteur et conserve les bons de prise
en charge et les bordereaux.
1. L’eau de javel à 2,6 % de chlore est un désinfectant
utilisé pur pour plus d’efficacité.
Vrai
Faux
2. Le désinfectant est directement appliqué sur les surfaces souillées.
Vrai
Faux
3. L’autoclave de type B répond aux tests des objets
creux et poreux.
Vrai
Faux
4. La durée de stérilisation est de 18 minutes à 134°C.
Vrai
Faux
5. Le port de gants dispense du lavage de mains entre
deux patients.
Vrai
Faux
6. Les solutions hydroalcooliques sont efficaces pour
le nettoyage des mains.
Vrai
Faux
7. Les instruments de soins font l’objet d’un bionettoyage.
Vrai
Faux
8. En cas de plaie infectée, un traitement antibiotique
par topique est appliqué par le PP.
Vrai
Faux
9. Les DASRI sont pour le PP : les OPCT, les débris cutanés et unguéaux, les cotons souillés par des liquides organiques.
Vrai
Faux
10. Les DASRI sont au maximum stockés 2 mois avant
leur prise en charge par un prestataire de service
agréé.
Vrai
Faux
[ 20 — Revue du podologue – Janvier-Février 2005 - N° 1 ]
Réponses commentées
1. Faux : cette solution dite prête à l’emploi, commercialisée en
flacon, doit être diluée par un quart de volume d’eau.
2. Faux : les surfaces sont d’abord nettoyées avec un détergent.
On peut par contre directement appliquer un détergent-désinfectant répondant aux normes AFNOR.
3. Vrai : il s’agit des tests de Bowie-Dick et Hélix.
4. Faux, il s’agit de la durée du plateau de stérilisation, obtenue après la montée en pression et en température, suivie de la
dépressurisation et de la diminution de la température. L’ensemble du cycle nécessite 50 mn environ.
5. Faux : le lavage des mains est nécessaire et obligatoire entre
chaque patient.
6. Vrai : à conditions qu’elles répondent aux normes AFNOR et
que le temps d’application soit adéquat.
7. Faux : les instruments font l’objet d’une pré-désinfection,
d’un nettoyage, d’un rinçage et d’un séchage avant leur emballage et leur passage en autoclave. Le terme de bionettoyage
correspond au traitement des surfaces.
8. Faux : le PP n’utilise que des antiseptiques, ceux ci sont souvent suffisants dans le traitement d’une infection. Un avis
médical est nécessaire avant l’application d’un antibiotique.
9. Vrai.
10. Faux : ils sont stockés 3 mois maximum, ceci pour une quantité = 5kg par mois.
Questionnaire de connaissances médicales
Ce qu’il faut retenir