Fabrizio Meoni, motard italien LE MONDE | 12.01
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Fabrizio Meoni, motard italien LE MONDE | 12.01
Fabrizio Meoni, motard italien LE MONDE | 12.01.05 | 15h34 L'Italien est la 22e personne à trouver la mort sur le Dakar depuis 1978.Le motard italien Fabrizio Meoni, victime d'un arrêt cardiaque après une chute lors de la 11e étape du rallye-raid Dakar-2005 entre Atar et Kiffa, en Mauritanie, est mort, mardi 11 janvier, à l'âge de 47 ans. La mort de Fabrizio Meoni survient au lendemain de celle du motard amateur espagnol Jose Manuel Perez, 41 ans, victime d'une chute, jeudi 6 janvier, lors de la 7e étape du rallye-raid entre Zouerat et Tichit, également en Mauritanie. Il y a trois mois et demi, le 29 septembre 2004 lors du rallye des Pharaons, disparaissait dans des conditions analogues le grand rival sportif de l'Italien, le Français Richard Sainct. Fabrizio Meoni est la 22e personne à trouver la mort sur le Dakar depuis sa création il y a vingt-sept ans. Né le 31 décembre 1957 à Castiglion Fiorentino en Toscane, Fabrizio Meoni était une figure importante du rallye-raid. Le motard, qui considérait le sport comme "sa vie", débute en 1975 lors d'enduros régionaux. En 1988, il est champion d'Italie juniors. Il remporte sa première grande victoire au rallye Incas en 1990. Double vainqueur du Dakar en 2001 et 2002, cinq fois sur la plus haute marche en Egypte en 1996, 1998, 1999, 2000 et 2001, quatre fois en Tunisie en 1997, 2000, 2001 et 2003, le Toscan a emporté la Coupe du monde tout-terrain en 2000. Outre sa réputation sportive, Fabrizio Meoni n'avait pas son pareil pour commenter les aléas de la compétition. Souvent sollicité par les médias, il n'hésitait pas à pousser des coups de gueule, non sans une certaine théâtralité. "On l'aimait profondément, c'est quelqu'un qui a beaucoup marqué le Dakar, a déclaré Etienne Lavigne, directeur de l'organisation. C'était un type fabuleux, un grand comédien, un très bon avocat." Il y a quelques jours, Fabrizio Meoni avait accusé les organisateurs du Dakar auquel il participait pour la treizième fois - d'avoir dénaturé l'épreuve en imposant aux pilotes de rester dans un couloir de 6,6 kilomètres. "Je ne me reconnais plus dans cette course, avait-il déclaré dimanche 9 janvier. Le Dakar, c'est le désert, et le désert, c'est la navigation, faire sa trace, choisir sa propre route." Fabrizio Meoni, qui œuvrait à la construction d'une école à Dakar, était marié et père de deux enfants. Il avait annoncé sa retraite des pistes il y a un an pour finalement décider de partir une dernière fois. "Quand je suis rentré chez moi, j'ai vu que j'avais encore envie, avait-il déclaré avant le départ à Barcelone. Cette fois, c'est sûr, c'est la dernière." Jean-Jacques Larrochelle • ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 13.01.05