Split - Juillet 2011

Transcription

Split - Juillet 2011
RAPPORT DE STAGE
Stage en maladies infectieuses
Split, Croatie – Juillet 2011
CAMUS Odile, DCEM4, UPJV Amiens
SOMMAIRE
• Introduction
• I – Le stage
▪
▪
▪
▪
▪
Présentation de l'hôpital
Objectifs de stage
Déroulement du stage
Différences avec le système français
Evaluation du stage
• II – Les conditions d'accueil
▪
▪
▪
▪
Le logement
Les autres étudiants étrangers
Le programme social
Culture croate et niveau de vie
• Conclusion
INTRODUCTION
Mon stage s'est déroulé du 1er au 29 juillet 2011 au sein du service de maladies
infectieuses de l'hôpital KBC Krizine de Split. Ce stage a été réalisé dans le cadre des
échanges avec l'IFMSA.
Pourquoi être partie avec l'IFMSA ?
D'abord pour les facilités d'organisation : tout est déjà géré, il ne reste qu'à fournir
différents papiers, cela est donc beaucoup plus simple. Le logement est déjà trouvé et
fourni gratuitement dans le cadre des échanges bilatéraux, certains repas sont également
assurés, ce qui représente un avantage financier non négligeable. Si on rajoute à cela la
bourse mobilité du conseil régional, le total des frais de séjour est très faible.
Le seul inconvénient est le fait de ne connaitre la ville d'accueil que 2 mois avant la
date de départ, ce qui augmente le prix des billets d'avion puisque prix assez tard.
Pourquoi avoir choisi la Croatie ?
Bien que pas encore dans l'Union Européenne, cela reste un pays d'Europe,
accessible relativement rapidement et avec peu de formalités (le passeport n'est même
pas obligatoire). De plus c'est un pays toujours en reconstruction depuis la fin de la guerre,
ce qui peut être interressant à découvrir.
Enfin, quand on entend parler de la Croatie, l'image que l'on en retient souvent est
la comparaison avec “la méditerranée au siècle dernier”. Il y avait donc là une envie
globale de découvrir ce pays.
Pour ce qui est du choix de la ville de Split, j'ai eu la chance d'obtenir mon premier
choix. Quatre villes croates nous étaient proposées : Zagreb, Split, Rijeka et Osijek. En ce
qui concerne les deux dernières, je n'en avais jamais entendu parler. Le choix se portait
donc en préférence sur Split, ou Zagreb.
I – LE STAGE
1) Présentation de l'hôpital
La ville de Split, 2ème plus grande ville de Croatie, et ville principale de Dalamatie,
comporte 2 hôpitaux : l'un est un ancien hôpital militaire (KBC Krizine), l'autre est plus
récent, plus moderne, et contient la plupart des services de l'hôpital (KBC Firule).
Le service de maladies infectieuses est situé au sein de l'hôpital Krizine.
Il se divise en 2 parties : un couloir réservé aux consultations d'urgences (l'hôpital
possède 3 services d'urgence : un service d'urgences adultes, les urgences pédiatriques,
et en plus de celà, un service d'urgences infectieuses où sont orientés les patients dès
leur arrivée à l'hôpital dès lors qu'ils semblent présenter une pathologie infectieuse), un
autre pour les hospitalisations. Le service a une capacité d'une vingtaine de chambres,
chacune comportant 2, voire 3 lits.
Il existe également une partie réservée à la pédiatrie, avec 4 chambres pour jeunes
enfants.
Trois médecins se partagent les lits d'hospitalisation, un autre est affecté chaque
jour aux consultations d'urgences.
Un peu à l'écart du service, dans un autre bâtiment, se situent les consultations de
suivi, ouvertes tous les matins, où passent les patients ayant été précédement hospitalisés
afin de s'assurer de la bonne évolution de leur pathologie, ainsi que le suivi des
pathologies chroniques (hépatite C surtout).
Lors de ma période de stage, le service était relativement vide : la partie pédiatrie
était très peu remplie la plupart du temps, et un certain nombre de chambres étaient
inoccupées. Le plus interressant restait donc les consultations.
2) Objectifs de stage
Etant donné la barrière de la langue (bien que la plupart des médecins croates
parlent un anglais plus que correct, ce n'est pas le cas de la population en général pour
qui l'enseignement de l'anglais n'était pas obligatoire jusque relativement récemment),
mon objectif principal était surtout de découvrir une autre façon d'exercer la médecine et
de prendre en charge les patients et les pathologies que celle que nous connaissons en
France.
Partir en Croatie était une façon de voir une prise en charge médicale au sein d'un
hôpital dans un pays disposant de moins de moyens financiers (et également humains,
parfois) que le notre.
Sachant que la Croatie est un pays qui attire de plus en plus de touristes, j'espérais
cependant avoir l'occasion de voir quelques patients parlant anglais, voire français, avec
qui il aurait donc était possible de réaliser un interrogatoire et un examen clinique plus
poussé.
Enfin, n'étant pas passée en France dans le service de maladies infectieuses,
c'était également l'occasion de découvrir plus en profondeur la prise en charge pratique
non seulement des pathologies infectieuses courantes que nous rencontrons nous aussi
tous les jours, mais aussi pourquoi pas de voir des pathologies un peu moins fréquentes.
3) Déroulement du stage
a – L'accueil
J'ai été accueillie le premier jour de stage par un médecin du service habitué à
prendre en charge des étudiants étrangers.
Les horaires de stage, officiellement 6h par jour sur le site de l'IFMSA, étaient en
fait relativement flexibles (possibilité de s'absenter une journée ou deux pour visiter le
pays). La plupart du temps, le service étant très calme, les après midi étaient libres. Les
horaires des matinées étaient très variables selon les jours et l'activité du service :
certaines journées, l'activité était tellement réduite qu'au bout de 2h tout avait été vu.
D'autres fois, il y avait davantage de travail et il pouvait alors y avoir à faire jusque 13h,
voire 13h30.
Deux médecins différents m'ont officiellement prise en charge (le premier n'étant
présent à l'hôpital que la première semaine de stage), mais il était également possible de
suivre d'autres médecins et résidents (pour suivre les consultations d'urgence par
exemple).
b – Rôle
Mon rôle principal était un rôle d'observation, bien que cela ait varié selon le
médecin me prenant en charge.
La première semaine, je suivais chaque matin la visite du service, avec
présentation des patients et explications sur leur pathologie en anglais, puis examen
clinique dès qu'il y avait quelque chose d'interressant à voir cliniquement.
Lorsqu'un patient parlait anglais, il m'était demandé de refaire l'interrogatoire ainsi
que l'examen, puis de le présenter par la suite au médecin.
Les jours où la visite était déjà terminée avant mon arrivée (les horaires de visite
étaient très aléatoires : parfois, elle était terminée à 9h, d'autres fois elle ne commençait
qu'à 10h), les médecins prenaient le temps de refaire le tour des patients interessant avec
moi ainsi que de revoir leurs examens biologiques.
J'ai eu l'occasion d'assister plusieurs fois aux consultations de suivi, au cours
desquelles le patient était d'abord pris en charge en croate, puis tout m'était expliqué en
anglais, suivi de l'examen clinique auquel je pouvais participer (prises de constantes,
auscultation, palpation abdominale …).
Les consultations d'urgence auxquelles j'ai assisté se déroulait de la même façon,
avec, souvent, des discussions avec les médecins sur les différences de prise en charge
avec le système français.
Les trois semaines suivantes se sont déroulées plus ou moins selon le même
principe, avec en plus des lectures de publications dans différents journaux réalisés par
certains médecins de l'hôpital. Le médecin me prenant en charge étant spécialiste dans le
domaine des animaux venimeux (de Croatie, mais aussi d'ailleurs), j'ai également eu le
droit à des explications détaillées sur les prises en charge de ces situations (réalisation
d'un garrot efficace, prise en charge en urgence à l'hôpital, complications ...), notamment
en ce qui concerne les morsures de serpents (cas relativement fréquent en Croatie, le
pays comportant plusieurs espèces de serpents vénimeux, en particulier la vipère, très
présente sur le littoral et en montagne, causant chaque année des décès par morsure).
Le point interressant de ces exposés était la différence de prise en charge de ces
morsures en Croatie par rapport à d'autres pays, notamment les Etats Unis. La Croatie
pratique en effet beaucoup la fasciotomie en cas d'atteinte importante d'un membre
(oedème, nécrose).
Vers la fin du stage, j'ai également eu la possibilité de pouvoir aider à la prise en
charge d'une enfant belge (francophone) hospitalisée pour gastro entérite, et dont la
famille n'était pas très rassurée car parmis le personnel soignant, seul les médecins
parlaient anglais et pouvaient donc communiquer avec eux.
c – Les pathologies rencontrées
•
Dans le service :
Dans la partie pédiatrique, la plupart des cas hospitalisés étaient des enfants et
adolescents présentant une méningite virale (épidémiques en été, avec des pics de
fréquence encore plus élevés certaines années).
Il y avait également certains cas de diarrhées bactériennes, les germes les plus
fréquemment rencontrés en Croatie étant le campylobacter et E. Coli.
Dans la partie adulte, les motifs d'hospitalisation étaient plus variés. On peut citer
par exemple : endocardite infectieuse, érysipèle de jambe et de visage, drainage d'abcès
hépatique, et surtout mononucléose infectieuse (en Croatie, tout ce qui relève de la
pathologie infectieuse est automatiquement hospitalisé dans le service de maladie
infectieuse, à la différence de la France, où un enfant se retrouverait plutôt en pédiatrie
quelque soit sa pathologie, une endocardite en cardiologie, etc).
•
En consultation :
Les consultations d'urgences accueillent des pathologies diverses et variés, avec là
encore cependant une prévalence de mononucléose infectieuse.
Pour ce qui est des consultations de suivi, la pathologie prédominant de loin est
l'hépatite C. Le pays connait en effet des problèmes de drogue, chez les jeunes mais
aussi chez les personnes ayant fait la guerre et souffrant pour beaucoup de stress post
traumatique. C'est pourquoi on nous avait mis en garde à notre arrivée : bien que Split ne
soit pas particulièrement dangeureuse (nous n'avons rencontré aucun problème), il faut
tout de même être prudent notamment le soir et devant les boites de nuit ; celles ci se
situant le long de la seule plage de sable de la ville, il est fortement déconseillé de s'y
baigner pieds nus : on y retrouve fréquemment au fond de l'eau des seringues usagées
pouvant transmettre l'hépatite C.
Malgré les problèmes de drogue, le VIH est comparativement très peu répandu
dans le pays.
4) Différences avec le système français
•
Les études
Le cursus de base se déroule sur 6 ans d'enseignement uniquement théorique,
sans stage pratique.
La notion d'externat n'existe pas, ou pourrait être assimilée à la 7ème année où les
étudiants sont en stage en permanence, de 7h à 14h environ. Les stages sont cependant
très courts, de 2 semaines à un mois environ par service, avec une “maquette” à respecter
selon l'orientation voulue. Ces stages sont cependant peu formateurs (aussi bien d'un
point de vue français que de l'avis général des étudiants croates) : leur rôle se résume la
plupart du temps à observer, et à taper les observations et comptes rendus de sortie que
leur dictent les médecins.
A la fin de la 7ème année, les étudiants peuvent exercer en temps que généraliste
après avoir validé un examen national.
Les spécialités sont peu disponibles, certaines années, certaines spécialités ne
sont pas accessibles du tout. Ils y accèdent d'après leurs notes de stage de l'année
précédente et sont donc ensuite résidents au sein de l'hôpital pendant plusieurs années.
Certaines spécialités restent très masculines et peu accessibles aux femmes, par
exemple la chirurgie : le service de chirurgie de l'hôpital de Split ne compte qu'une seule
femme.
•
Prises en charge
→ En infectiologie :
Certaines pathologies sont très facilement hospitalisées, voire de façon
systématique.
Par exemple, les mononucléoses infectieuses étaient systématiquement hospitalisées.
Le traitement des angines streptococciques est également rapidement agressif : les
antibiotiques sont facilement administrés en intramusculaire, voire en intraveineuse lors
d'une hospitalisation de quelques jours, même hors complications cliniques.
Les médecins du service sont formés à analyser certains prélèvements eux même
en cas de nécessité : en cas de suspicion de méningite, ils font une première lecture des
lames de LCR en attendant les résultats du laboratoire et décident en fonction du résultat
d'administrer directement des antibiotiques ou d'attendre la confirmation des résultats.
Le pays étant toujours en développement depuis la fin de la guerre, les hôpitaux
sont bien sûr moins modernes et disposent de moins de moyens qu'en France.
Les règles d'hygiènes et de sécurité sont moins poussées : il m'est ainsi arrivé de
croiser une biologiste qui venait se faire soigner pour une tuberculose qu'elle avait
contractée en analysant des prélèvements d'un patient atteint, et ce pour la 3ème fois de
sa carrière.
→ Quelques mots sur d'autres services :
L'imagerie est beaucoup moins utilisée pour faire les diagnostiques et l'approche
est au maximum clinique : pour une pathologie évoquant un problème chirurgicale, il est
fréquent d'avoir recours à des chirurgies exploratrices, ou simplement à une simple
surveillance en l'absence d'urgence.
Tout ce qui est relatif au milieu de l'anesthésie est également plus restreint : les
interventions se font plus facilement sous anesthésie locales ou loco régionales que sous
anesthésie générale. Les petits gestes ne bénéficient pas toujours d'anesthésie (par
exemple, abalation d'ongle après traumatisme). En obstétrique, les péridurales sont très
peu pratiquées par manque de personnel, les patientes accouchent donc de façon
complètement naturelle.
5) Evaluation du stage
Pour résumer, ce stage aura été très profitable.
L'accueil lors de l'arrivée à Split s'est très bien déroulé (prise en charge à l'arrêt de
bus), l'accueil à l'hôpital a été très chaleureux de la part de toute l'équipe soignante
(médecins, résidents, infirmières, étudiants croates). Malgré la barrière de la langue vis à
vis des infirmières et des aides soignantes, tout le monde s'est montré très agréable.
La durée de stage était adaptée : suffisament longue pour avoir le temps de se faire
à la médecine croate, de connaître le service, de s'intrégrer à l'équipe et de s'habituer aux
différences de prises en charge.
Les médecins ont tout à fait jouer le jeu du double entretien croate / anglais, et ont
pris le temps de s'interresser au système français, et plus particulièrement aux études
médicales françaises, ce qui a permis un véritable échange.
Entrée du service de maladies infectieuses.
II – LES CONDITIONS D'ACCUEIL
1) Le logement
Nous étions logés dans des appartements étudiants en colocation avec 1 ou 2
autres étudiants selon les logements. Ceux ci étaient plus que corrects : complètement
équipés avec cuisine équipée et même machine à laver.
Par contre, ils ne disposaient pas pour la plupart d'accès internet : nécessité d'utiliser les
connexions de la faculté de médecine.
Niveau distance, nous étions tous à plus ou moin 10 à 20min à pied des hopitaux,
ce qui évitait l'utilisation des transports en commun. Cependant, le centre ville se trouvait à
2, voire 3km de nos logements.
Pour ce qui est des repas, à Split, un seul repas par jour est pris en charge, les 2
autres sont donc à nos frais. Le repas du midi se prenait donc à l'hôpital. La nourriture,
bien que largement mangeable, restait de qualité plutôt moyenne et pas très variée … :
soupe en entrée tous les jours, pommes de terre tous les jours.
2) Les autres étudiants étrangers
Sur la période de juillet, nous étions en tout 8 étudiants étrangers en stage sur 5
services différents, dont 7 français venant de villes différentes ( Paris, Créteil, Lille, Saint
Etienne et Tours).
Le 8ème étudiant venait de Russie.
Il est vrai que se retrouver pratiquement uniquement entre français était un peu
dommage pour ce qui est des échanges culturels, mais cela s'est aussi avéré au final être
un avantage.
3) Le programme social :
Bien qu'à notre arrivée on nous ait signalé qu'un programme social allait
probablement être organisé (nous étions chacun accueilli le premier jour par un étudiant
bénévole, donc pas forcèment au courant des décisions prises par le LEO local), en réalité
peu de choses étaient prévues.
Le premier jour, j'ai eu la chance d'avoir une visite guidée du centre ville par la
personne m'ayant accueillie.
Mis à part pour nos colocataires respectifs, les autres étudiants étrangers ne nous
ont pas été présentés officiellement et nous nous sommes rencontrés grâce à l'un des
étudiants à qui avaient été communiqué les coordonnées de chacun.
En fait, le programme social organisé par le comité local s'est limité à une visite
guidée du centre historique de Split : le palais de Doclétien, et à un dîner au restaurant
pour notre départ.
Nous avons donc organisé le reste de nos activités par nous même (on nous avait
tout de même conseillé certaines choses à ne pas manquer, comme par exemple la visite
de Dubrovnik et celle du parc national de Plitvice).
•
Centre historique de Split
La vieille ville de Split est la partie la plus jolie de la ville. Dès qu'on s'en éloigne un
peu trop, les seules constructions sont des immeubles HLM, en particulier autour des
hôpitaux.
Le palais de Doclétien est situé au coeur de la vieille ville de Split, c'est autour de lui que
la ville s'est construite à ses débuts, avant de s'étendre bien au delà. Il n'en reste plus
grand chose si ce n'est quelques murs et les souterrains, qui peuvent être visités.
En son sein se trouvent de nombreux restaurants, bars, et musées. Durant la
journée, on peut assister à une petite reconstitution historique, avec la présence d'acteurs
déguisés en soldat romain (Split a connu de nombreuses influences nottament romaine et
napoléonienne).
On y trouve aussi la fameuse statue de l'empereur Doclétien, fondateur du palais, et
supposée, comme le veut le mythe, porter bonheur et exaucer les voeux si l'on touche son
gros orteil. Elle est l'un des lieux les plus visités de la ville (il faut y faire la queue pour
pouvoir se prendre en photo devant !).
Des visites guidées sont organisées chaque jour, décrivant les origines du palais
ainsi que les diverses influences européennes.
La cathédrale de Split peut également être visitée, on peut grimper à son sommet
et de là avoir une vue d'ensemble sur la vieille ville ainsi que sur le port et sur ce que les
croates appellent “Riva”, c'est à dire la grande avenue piétonne longeant le bord de mer.
Statue de Doclétien.
•
Ile de Hvar
Cette île, toute proche de Split en bateau, est l'une des plus populaires du pays. On
appelle ainsi la ville de Hvar “le nouveau Saint Tropez”, bien que beaucoup moins
touristiques.
En fait, l'intérêt de cette île (et des autres aux alentours), c'est surtout la beauté des
paysages et de ses plages (les plages de Split sont pour la plupart relativement polluées,
alors que l'eau sur Hvar est complètement limpide) ainsi que son calme (encore peu de
touristes)
•
Dubrovnik
Nous avions loué une voiture pour nous rendre dans ce qu'on appelle “la perle de
l'Adriatique” (à noter que prendre le bus, même si à plusieurs cela reviens un peu plus
cher, n'est pas forcèment une mauvaise idée : stationnement difficile à trouver sur place,
et très cher).
La ville étant la plus touristique du pays, la visite de la vieille ville n'a pas été des
plus évidentes car absoluement bondée. C'est cependant un endroit à voir : espaces
entièrement piétons (nombreux escaliers interminables), qui est reliée au port et à une
“plage” (plage bétonnée en réalité, avec échelles descendant dans la mer), typique du
pays.
Le coût de la vie y est cependant beaucoup plus cher (on se rapproche beaucoup
plus des prix occidentaux).
•
Trogir
A une trentaine de kilomètres de Split, la vieille ville de Trogir est classée au
patrimoine mondial de l'Unesco. Comme la vieille ville de Split, elle comprend musées,
cathédrales, et de nombreux bars, et débouche également sur le port.
•
Parc national de Plitvice
C'est l'un des 8 parcs nationaux du pays, “Le” parc a ne pas manquer d'après nos
correspondants croates, pour la beauté de ses paysages. Il s'y mélange chutes d'eau
impressionantes, cascades en tout genre avec étendues d'eau à perte de vue au milieu de
paysages variés : on se croirait tantôt au bord d'un lac, tantôt au milieu de la jungle.
Le jour où nous l'avons visité, le soleil n'était malheureusement pas au rendez vous
avec de la pluie en quasi permanence … Mais cela n'enlève rien malgré tout à la beauté
du parc.
Autre parc que nous n'avons pas eu l'occasion de visiter car difficile d'accès sauf en
voiture, bien que plus proche que Plitvice, le parce national de Krka : très ressemblant à
Plitvice mais plus petit (il faut compter entre 4 et 6h de marche rapide, sans les pauses,
pour voir une bonne partie de Pltivice), avec l'avantage de pouvoir se baigner dans l'un de
ses lacs.
•
Le mont Marjan et ses plages
Le mont Marjan, situé à l'extrémité de la ville de Split mais que l'on peut rejoindre en
marchant par un long escalier accessible depuis Riva, est en quelque sorte l'un des
symboles de la ville. C'est un peu “la montagne à la ville”, avec les plages les plus propres
de Split, des sentiers de jogging, des sites de pique nique, et des chemins de randonnée.
L'endroit comporte également un zoo, un jardin botanique et des terrains de tennis.
Du mont, on a une vue d'ensemble sur la ville.
4) Culture croate et niveau de vie :
a – Eléments culturels :
En ce qui concerne la cuisine croate, on ne retrouve pas réellement de plat typique.
Etant un pays côtier, la nourriture tourne essentiellement autour du poisson et des fruits de
mer, mais sans réelle spécialité locale. La plupart des restaurants de Split sont en réalité
des pizzérias.
Les fruits et légumes sont également très appréciés, avec tous les matins et
jusqu'en milieu d'après midi la présence d'un grand marché en plein centre de la vieille
ville, attirant de nombreux touristes mais aussi encore très fréquentés par la population
locale (on peut y goûter non seulement les fruits, mais aussi les nombreux miels de
production locale).
Le pays est très peu occidentalisé : nombreux commerces de proximité, peu de
grandes surfaces (pour ainsi dire, le plus grand centre commercial dans Split même est un
Liddl) mais énormément de petits supermarchés locaux (les “Tommy”) où on trouve les
bases de l'alimentation et quelques produits du quotidien.
Le seul centre commercial comme ceux que nous connaissons se situe à l'extérieur
de la ville et accueille l'un des seuls Mac Donald's du pays (la définition de Fast Food pour
les croates est différente de l'idée que l'on s'en fait en France : on y trouve plutot de petits
kiosques où ce qu'ils appellent sandwich sont en réalité des versions améliorés des
hamburgers où l'on choisit nous même les ingrédients).
Le pays est aussi très religieux : nom de rue au nom de Jean Paul II, bonne partie
du marché local reservé aux souvenirs chrétiens, Dieu facilement évoqué dans les
conversations avec les Splitois. De ce fait, l'homosexualité dans le pays est encore très
tabou (cela se ressent même parmis les médecins de l'hôpital quand est évoqué le sujet
du VIH).
Les croates sont très attachés à leur culture et à leurs habitudes locales ainsi qu'à
leur monnaie, et ainsi beaucoup semblent opposés à l'entrée prochaine dans l'Union
Européenne : panneaux anti Union Européenne dans les rues, manifestations organisées,
etc.
La vieille ville reste très pittoresque avec musiques de rue en permanence,
chanteurs et artistes de rue.
La plupart des commercants croates font cependant preuve de beaucoup
d'hospitalité envers les touristes ( par exemple, la voiture que nous avions louée nous a
été livrée avec une heure de retard : non seulement nous avons eu droit à une réduction,
mais à notre retour nous attendaient quelques petits cadeaux souvenirs de la part de
l'agence de location).
Marchés aux fruits et au poisson.
b- Niveau de vie :
La vie en Croatie est très peu chère par rapport aux prix que l'on connait en France.
La monnaie locale est le kuna ( 1 kuna = 7,35 euros environ).
Tout y est environ 2 fois moins cher, notamment les fruits et les légumes. Un dîner au
restaurant côute maximum environ 8-9 euros, et pas plus de 5 ou 6 euros pour une pizza
de bonne taille, une glace ne coute que l'équivalent de 70 centimes, etc.
La seule exception sont les transports en commun, car si les bus moyennes et
longues distances sont peu chères (par exemple, Trogir – Split (30km) coûte 20 kunas
seulement), les trajets en bus en villes sont comparativement plus chers qu'en France
(l'équivalent de plus d'1 euro 30 pour un ticket de bus).
Mais ramené au niveau de vie des croates, ces prix ne sont pas si bon marché que
ça : le salaire moyen d'un travailleur croate ne dépasse pas les 10 000 euros par an,
sachant que les loyers y sont aussi chers qu'en France.
Si le réseau d'autobus est très bien développé en Croatie (les principales villes sont
très bien reliées les unes aux autres par autobus, même les plus éloignées, et ce pour pas
très cher), le réseau routier reste peu développé : très peu d'autoroutes, dont la plupart
encore en construction. Relier une ville à l'autre reste donc très long (par exemple, les
260km séparant Split de Dubrovnik demandent au moins 4h de route).
Les trains sont également peu utilisés : peu de réseaux, mais en plus de cela les
trains sont très lents (parfois, prendre le bus serait presque aussi rapide).
CONCLUSION
Au final, ce mois de stage à l'étranger aura été l'occasion d'une nouvelle expérience
à la fois professionnelle et humaine.
Professionnelle, de par la possibilité de découvrir un fonctionnement différent de
celui que nous voyons tous les jours, d'en discuter avec les médecins locaux, de voir
comment peut tourner un système de santé disposant de moyens relativement réduits.
Humaine, grâce aux avantages de l'IFMSA : logement en colocation avec d'autres
étudiants étrangers, contacts croates facilement disponibles, nombreuses rencontres. A
défaut de pouvoir avoir une vision plus large de la façon dont se déroule les études
médicales et les systèmes de soins dans divers pays (puisqu'un seul étudiant sur huit
n'était pas français), cela a tout de même permis de comparer les formations et modalités
de stage au sein de différentes facultés françaises.
L'avantage de la vie en colocation permet de ne pas se sentir seul, surtout les
premiers jours, dans une ville que l'on ne connait pas encore. Sans dire que cela est bien
sûr plus convivial.
Enfin, partir dans un pays disposant de moins de moyens que nous permet de se
rendre compte de l'importance de la clinique lorsque les examens d'imagerie ne sont pas
si facilement disponibles, mais aussi d'apprécier lors du retour en France la technologie
dont nous disposons !
En bref, c'est une expérience à recommander.