La vague de froid de Février 2012 - Climat et météo à Clairvaux
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La vague de froid de Février 2012 - Climat et météo à Clairvaux
La vague de froid de Février 2012 Après un mois de janvier calme et marqué par l’absence d’épisodes hivernaux, dont le bilan situe les températures de journée juste sur les normales de saison et les minimales nettement au dessus de ces mêmes normales, l’arrivée de Février coïncide avec un offensive de masses d’air continentales froides et sèches issues de l’Ouest Sibérien et de Scandinavie orientale. L’invasion débute surtout le 2 février et englobe la totalité du pays à partir du 4 pour ne plus le quitter jusqu’au 13, date de se retraite définitive. Quel bilan tirer de cette vague de froid, et comment se situe-t-elle par rapport à celles qui ont émaillé notre passé climatique. L’étude présentée ici remontre jusqu’en 1985, période très largement documentée pour ma part. Plus en arrière, les données sont moins précises et difficiles à comparer pertinemment. Et sur ces 28 hivers, 3 ont vu des vagues de froid d’envergure s’y manifester : 1985, 1986 et 1987. Depuis 25 ans, aucun hiver n’avait connu une période froide d’une durée et d’une intensité comparable. Seuls quelques épisodes ponctuels ont pu donner des valeurs très basses, tels en Février 1991, Janvier 1995, Février 1999, Janvier 2000, Décembre 2001, Janvier 2003, Mars 2005, Décembre 2005 (dernière date où les -15° avaient été atteints), et Décembre 2009. Cette dernière vague de froid s’est étendue sur 13 jours consécutifs, et sans aucun temps mort. Presque deux semaines, c’est également la durée des épisodes froids des années 1980, même si celui de 1986 fut plus bref sur notre région. Les deux graphiques et le tableau ci-après détaillent la physionomie respective de ces 4 vagues de froid. Période 5 au 18 Janvier 1985 5 au 14 Février 1986 11 au 23 janvier 1987 01 au 13 Février 2012 Nombre de jours Moyenne des minimales Moyenne des maximales Nombre de nuits <-15° Nombre de nuits <-20° 14 10 13 13 -20.0° -13.4° -10.3° -14.4° -10.7° -4.3° -6.2° -3.3° 11 6 2 8 8 0 1 0 Deux caractéristiques propres à 2012 se dégagent : La constance des températures et l’absence de valeurs extrêmes. Dans les années 1980, les 3 vagues de froid avaient toutes été marquées par des températures très basses. En 1985, les records tombaient les uns après les autres avec des minis inférieurs à -20° en plaine, à -30° sur le premier plateau, à -35 sur le Grandvaux, ainsi que des maximales extrêmement basses en journée dont un -14° le 9 Janvier. Une des vagues de froid majeure du siècle précédent. En 1986, pas de minimales très basses, mais deux jours aux maximales voisines des -10°. Quant à 1987, un froid polaire y déferla accompagné d’une forte bise et des minimales très basses dès le lendemain : -25° sur le premier plateau et -30 à -35 sur le Grandvaux suivi en journée de maximales largement sous les -10°. La suite de l’épisode se fera avec des nuits moins froides, ce qui ne sera pas le cas des journées car le ciel y resta longuement nuageux. Cette année, le froid s’installe graduellement en deux jours les 3 et 4 février par une bise bien ressentie qui limite la hausse du mercure en journée malgré un soleil omniprésent. Les nuits les plus glaciales sont enregistrées les 5 et 6 avec des valeurs généralement comprises entre -19 et 22° sur le premier plateau. Aucune valeur extrême n’a été relevée, y compris sur les sites habituellement exposés à ce genre de phénomène, la faute à la bise qui n’a quasiment jamais cessé de souffler même de nuit, brassant ainsi en permanence l’atmosphère, un des pires « ennemi » pour faire chuter un thermomètre. 25 ans qu’une vague de froid de cette envergure ne s’était pas manifestée sur la France, un si long écart jamais observé depuis au moins 1940. Car avant 1985, il y eu Janvier 1979, Janvier et Mars 1971, chaque hiver de 1962 à 1970, Février 1956, Janvier 1954, Janvier 1953, Janvier 1945, Janvier – Février 1942 entre autres. Ces épisodes qui semblent de plus en plus rares vont dans le sens d’un réchauffement global du climat. Ceci dit, et nous en avons l’illustration parfaite cette année, réchauffement global ne signifie pas la mort des hivers et des grands froids.