QUIZ - FIFA.com

COUPE DU MONDE DE LA FIFA 2006
Munich – Entre
bière et Kaiser
Munich
Nombre
d’habitants :
Land :
Aéroport :
Fondation :
Berlin
Cologne
Dortmund
Francfort
Gelsenkirchen
Hambourg
Hanovre
Kaiserslautern
FIFA magazine consacre une série d’articles
à chacune des douze villes allemandes qui
accueilleront la Coupe du Monde de la FIFA
dans leur stade du 9 juin au 9 juillet 2006.
12e et dernier article de la série : Munich.
PAR HARALD KAISER
Leipzig
Trois monuments munichois : la Frauenkirche, la tour olympique et l’hôtel de
PHOTO : IMAGO
ville.
Munich
L
Nuremberg
Stuttgart
Hamburg
Hanover
Berlin
Dortmund
Gelsenkirchen
Cologne
Leipzig
Frankfurt
Kaiserslautern
Nuremberg
Stuttgart
Munich
e site Internet officiel de la ville
de Munich offre au visiteur une
multitude de liens vers des adresses d’hôtels accessibles aux handicapés et
des services de visites guidées de la ville
en langue des signes. Cosmopolite et tolérante sur Internet, Munich l’est aussi
au-delà du web. « Munich vous aime »,
c’est avec ce slogan officiel que la capitale
bavaroise accueillera cet été les supporters venus du monde entier.
« Depuis le tirage au sort final de décembre dernier à Leipzig, les dés sont jetés et maintenant il est sûr que la quasitotalité des continents, et de ce fait les
cultures et les origines ethniques les plus
diverses seront représentées à Munich.
Nous sommes tout simplement impatients de célébrer cette merveilleuse fête
du football », a déclaré Christian Ude,
maire de la ville.
UN STADE HAUT EN COULEURS
Matches de la CM de la FIFA 2006
à Munich :
9 juin : match 1, Allemagne-Costa Rica
14 juin : match 16, Tunisie-Arabie Saoudite
18 juin : match 27, Brésil-Australie
21 juin : match 38, Côte d’Ivoire-Serbie et
Monténégro
24 juin : match 49, 1A-2B (huitièmes de
finale)
5 juillet : match 62, W59-W60 (demi-finale)
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AVRIL 2006
La troisième ville d’Allemagne (1,3
million d’habitants) accueillera du
9 juin au 5 juillet prochains six rencontres de Coupe du Monde, dont le match
d’ouverture Allemagne-Costa Rica et
l’une des demi-finales. C’est dans le
tout nouveau stade du quartier de Fröttmaning, non loin de la très fréquentée
autoroute A9 et considéré comme le
plus spectaculaire des douze stades de la
Coupe du Monde, que l’équipe du sélectionneur allemand Jürgen Klinsmann,
déterminée à atteindre son objectif suprême, celui du titre de champion du
monde, disputera son premier match.
Inaugurée en mai 2005, l’Allianz Arena,
dont la capacité d’accueil est de 66 000
spectateurs, présente une extraordinaire
façade, composée de 2874 coussins d’air
rhombiformes. Capable de changer de
couleur selon l’événement, elle offre un
réel plaisir visuel au visiteur.
Ce nouveau temple du football, dont la
construction s’est chiffrée à quelque 280
millions d’euros, est dotée du plus grand
parking couvert d’Europe, qui compte
près de 10 000 places de stationnement.
L’Allianz Arena héberge ainsi à la fois le
TSV 1860 Munich, actuellement en seconde division, et le prestigieux Bayern
de Munich.
Dix-neuf fois champion d’Allemagne,
ce club fondé en 1900 a gagné 12 Coupes d’Allemagne. Depuis qu’il a remporté en 1987 son dixième titre aux dépens
de son rival bavarois, le FC Nuremberg,
le Bayern ne cesse de collectionner les
victoires en Bundesliga. Cette saison encore, le tenant du titre maintient sa po-
QUIZ
QUIZ
magazine
sition en tête du classement grâce à son
entraîneur Felix Magath et des joueurs
de talent tels que le champion du monde
brésilien Lucio et les internationaux allemands Oliver Kahn, Michael Ballack,
Sebastian Deisler, Bastian Schweinsteiger et Philipp Lahm.
L’INFLUENCE NAPOLÉONIENNE
Munich a été fondée sur les rives de
l’Isar en 1158 par Henri le Lion. Le nom
de la ville naît au Moyen-Âge du terme
allemand « Mönch » (moine), ce qui
explique pourquoi le premier blason de
la ville, qui date de 1239, représente le
visage d’un moine coiffé d’une capuche.
En 1328, soit bien avant la naissance du
« Kaiser » Franz, Munich devient ville
de résidence royale, puis est promue en
1806 par Napoléon au rang de capitale
du royaume de Bavière.
Quelques-uns des plus célèbres monuments de la ville tels que la glyptothèque,
l’ancienne et la nouvelle pinacothèque, le
palais royal, les arcades de la Feldherrnhalle et la Siegestor (porte de la victoire) datent du règne du roi Louis 1er
(1825–1848). Les nombreuses églises de
Munich – à ne pas manquer l’emblématique Frauenkirche (église Notre-Dame)
– ont jadis conféré à la ville le surnom de
« Rome allemande ». Comme bon nombre d’autres grandes métropoles allemandes, Munich fut presque totalement
détruite en 1944 par les bombardements
des alliés et dut être reconstruite après la
guerre pierre après pierre.
Toutefois, l’œuvre architecturale munichoise probablement la plus mondialement connue ne vit le jour qu’au début
des années 70 : le stade olympique. Reconnaissable à ses insolites constructions
en forme de toits de tente, il a accueilli
les Jeux Olympiques d’été 1972, assombris par l’attentat perpétré contre des
sportifs israéliens, mais aussi la finale de
la Coupe du Monde de la FIFA 1974 et
la finale de l’EURO 1988.
Les supporters qui se rendront aux
matches de Munich ne seront certes pas
témoins de la merveilleuse ambiance
de la Fête de la bière qui a lieu tous les
ans au mois de septembre, mais aucun
d’entre eux ne saura renoncer cet été à
une bière désaltérante. Le Hofbräuhaus,
illustre brasserie munichoise, et les innombrables « Biergärten » ne désempliront pas. Une chose est sûre : aussi
cosmopolite soit-elle, Munich, l’authentique, vous attend également loin de
l’Allianz Arena, avec une bonne bière
bavaroise.
1,3 million
Bavière
München Franz-Josef Strauss
Henri le Lion fonde la capitale bavaroise le 14 juin 1158. La première
mention officielle de Munich en
tant que ville remonte à 1214. En
1806, Munich devient la capitale du
royaume de Bavière.
Site Internet : www.muenchen.de
Football :
Le Bayern de Munich est non seulement le premier club de la ville,
mais aussi du pays tout entier. Il a
été 19 fois champion d’Allemagne,
a remporté 12 Coupes d’Allemagne
et quatre Coupes d’Europe des Clubs
Champions (actuelle Ligue des Champions de l’UEFA). Le TSV 1860 Munich
(un titre de champion d’Allemagne
et deux fois vainqueur de la Coupe
d’Allemagne) évolue actuellement
en 2e division, tout comme le SpVgg
Unterhaching, troisième club de
Munich.
Le stade
Nom officiel : Stade de la Coupe du Monde de la
FIFA de Munich
Capacité
totale :
66 016
Places assises : 59 416
Chantier pour
la CM de la
FIFA 2006 :
Construction à neuf
Coût :
env. 280 millions d’euros
Financement : Pour moitié par le Bayern de Munich
et pour moitié par le TSV 1860
Munich.
Accès :
En voiture : depuis l’autoroute, quelle
que soit la provenance, prendre le
périphérique München A99 jusqu’à
l’échangeur München-Nord. Prendre
ensuite l’A9 direction MünchenZentrum (Munich centre) et la sortie
73 München-Fröttmaning. Prendre
ensuite directement la Werner-Heisenberg-Allee. En métro : prendre
la ligne U6, direction GarchingHochbrück et descendre à Fröttmaning. En S-Bahn : prendre la ligne
S1-S8 et descendre à Marienplatz.
Prendre ensuite la ligne U6, direction Garching-Hochbrück. En bus :
prendre la ligne 293 et descendre
à l’arrêt Studentenstadt ou prendre la ligne 693 et descendre à
Kieferngarten. Depuis ces deux
arrêts, prendre la ligne U6, direction
Garching-Hochbrück et descendre à
Fröttmaning.
AVRIL 2006
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Etes-vous un
crack en foot ?
En juin prochain débutera la Coupe du
Monde de la FIFA, Allemagne 2006. Que
savez-vous sur l’histoire de cette compétition ? Les événements de la première manifestation unidisciplinaire au monde n’ont-ils
aucun secret pour vous ? Jusqu’au coup
d’envoi de la grande fête du football, vous
trouverez dans chaque numéro de FIFA magazine un nouveau quiz pour tester vos connaissances sur le football.
2. Qui est, derrière Gerd Müller, le deuxième meilleur
buteur allemand en phase finale de Coupe du
Monde ?
A : Jürgen Klinsmann
B : Uwe Seeler
C : Helmut Rahn
3. Pourquoi l’Irlande du Nord s’est-elle qualifiée dans
son groupe pour les quarts de finale de la CM
1958 malgré une moins bonne différence de buts
que la Tchécoslovaquie ?
A : grâce à une victoire lors de la confrontation directe
B : le qualifié a été désigné par tirage au sort
C : grâce à une victoire lors d’un match d’appui
4. Combien de Français ont-ils été expulsés lors de
leur campagne victorieuse de 1998 ?
A : trois (Zinedine Zidane, Laurent Blanc et Marcel
Desailly)
B : deux (Zidane et Blanc)
C : un (Blanc)
5.
En quelle année le Canada a-t-il pris part à sa
seule phase finale de CM ?
A : 1974
B : 1990
C : 1986
6. Quelle statistique retient-on de la participation des
Etats-Unis à la CM 1930 ?
A : Ils ont inscrit 17 buts en trois matches.
B : Ils ont fait jouer 24 joueurs en trois matches.
C : Ils ont fait jouer 11 joueurs en trois matches.
7. Pourquoi le Mexique ne s’est-il pas qualifié pour la
CM 1990 en Italie ?
Deux photos du Honduras (maillot blanc) lors
de la CM 1982. – Le capitaine allemand Jürgen
Klinsmann lors de la CM 1998. – L’équipe
d’Irlande du Nord lors de la CM 1958.
De gauche à droite : Marcel Desailly,
Ferenc Puskás et Michel Preud’homme.
PHOTOS : IMAGO
1. Combien de buts l’Italie, futur finaliste de la
Coupe du Monde 1970 au Mexique avait-elle
inscrits au cours de ses trois matches de groupe ?
A : aucun
B : un
C : quatre
A : Il n’a terminé que quatrième de la dernière phase
d’éliminatoires.
B : La date de naissance de certains joueurs mexicains avait
été falsifiée lors du Championnat du Monde U-20 en
1989 et le Mexique a été suspendu pour deux ans.
QUIZ
QUIZ
magazine
C : Lors d’un match qualificatif, le gardien de but Juan
Morales avait, à l’aide de Ketchup, simulé une blessure occasionnée par un jet de pétard, et la sélection a
été exclue de la compétition.
8. Lequel de ces gardiens de but a disputé le plus
de phases finales de CM ?
A : Peter Shilton
B : Dino Zoff
C : Claudio Taffarel
9. Pour quelle sélection l’attaquant vedette du Real
Madrid, Ferenc Puskás, a-t-il disputé la CM 1962
au Chili ?
A : la Hongrie
B : l’Espagne
C : ni l’une ni l’autre
10. Pour quelle raison le légendaire gardien José Luis
Chilavert n’a-t-il pas disputé le premier match du
Paraguay contre l’Afrique du Sud lors de la CM
2002 ?
A : Il était suspendu.
B : Il était blessé.
C : Il n’était pas dans la sélection.
11. Laquelle de ces équipes nationales n’a pas participé à la CM 1974 ?
A : Haïti
B : le Zaïre
C : le Maroc
12. Combien de matches Roger Milla, attaquant
camerounais alors âgé de 42 ans, a-t-il disputés
lors de la CM 1994 aux Etats-Unis ?
A : trois
B : deux
C : un
13. Quel sélectionneur a mené l’équipe des Pays-Bas
en finale de la CM 1978 en Argentine ?
A : Ernst Happel
B : Rinus Michels
C : Leo Beenhakker
14. Combien de villes ont accueilli la CM 2002 en
Corée au Japon ?
A : 18
B : 16
C : 20
15. Face à quelle équipe l’Angleterre a-t-elle chuté
lors de France 98 ?
A : les Pays-Bas
B : l’Argentine
C : le Brésil
16. L’Inde s’est désengagée de la CM 1950 au Brésil ; que lui avait interdit la FIFA ?
A : De n’arriver que deux jours avant le premier match.
B : De jouer sans chaussures mais avec des bandages aux
pieds.
C : De jouer sans numéros dans le dos.
17. Où ont eu lieu les deux demi-finales de la CM
1966 en Angleterre ?
A : à Londres (Wembley) et Manchester (Old Trafford)
B : à Londres (Wembley) et Liverpool (Goodison Park)
C : à Londres (Wembley) et Sunderland (Roker Park)
18. Une seule de ces équipes est parvenue à battre
la modeste sélection du Honduras lors de la
phase de groupes de la CM 1982 en Espagne.
Laquelle ?
A : l’Espagne
B : la Yougoslavie
C : l’Irlande du Nord
19. Lors des 17 éditions de la Coupe du Monde
de la FIFA, combien de fois y a-t-il eu plusieurs
meilleurs buteurs ex æquo ?
A : cinq fois
B : deux fois
C : quatre fois
20. Qui gardait les buts de la Belgique lors de la CM
1990 en Italie ?
A : Jean-Marie Pfaff
B : Michel Preud’homme
C : Jean-Marie Pfaff et Michel Preud’homme, deux
matches chacun
Réponses page 59.
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AVRIL 2006
AVRIL 2006
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LE NOUVEL ENTRETIEN
PHOTO: IMAGO
magazine
25 QUESTIONS
25 RÉPONSES
David Trézéguet
Nom : David Trézéguet
Date de naissance : 15 octobre 1977 à
Rouen, France
Nationalité : française
Taille : 1,90 m
Poids : 80 kg
Poste : attaquant
Clubs : 1993-1995 : Platense (Argentine),
1995-2000 : Monaco. Depuis 2000 : Juventus
de Turin.
C’est ma vie.
8. Votre musique favorite ?
PHOTO : FOTO-NET
1. Que représente pour vous le football ?
Palmarès : 1997 : champion de France.
1998 : champion du monde. 2000 : champion de France. 2000 : champion d’Europe.
2002 : champion d’Italie. 2002 : vainqueur
de la Supercoupe d’Italie. 2003 : champion
d’Italie. 2003 : vainqueur de la Supercoupe
d’Italie. 2005 : champion d’Italie.
60 sélections internationales A avec la
France, 31 buts.
Etat au 28 février 2006.
Bien que je vive en Italie, j’aime la musique
latino.
2. Enfant, quel club souteniez-vous ?
River Plate. Tout petit, j’habitais près du stade.
9. Votre livre favori ?
Je ne lis pas en ce moment.
3. Aviez-vous des idoles ?
Comme la majorité des Argentins, Maradona.
15. Votre plus grande qualité ?
10. Votre film favori ?
Ma sincérité.
Ronaldinho m’impressionne.
11. Votre ville favorite ?
Buenos Aires, où j’ai de nombreux amis et où je
m’amuse beaucoup.
La confiance que je peux donner et qui ne m’est pas
retournée.
17. Qu’appréciez-vous chez une femme ?
5. Quelle équipe joue actuellement le plus
beau football ?
12. Votre plat favori ?
7. Votre plus grande déception de football ?
La finale contre le Milan AC à Manchester en 2003.
Je ne l’oublierai jamais. Ces choses te marquent.
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22. Qu’est-ce que la beauté pour vous ?
Ce qui plaît et éblouit à la première impression.
23. Où aimeriez-vous passer vos
vacances ?
En Australie.
18. Et chez un homme ?
13. Votre passe-temps favori ?
La Coupe du Monde 98 en France, être champion du
monde chez soi, c’est inoubliable.
La beauté qu’a chaque femme.
Les pâtes préparées de différentes façons.
La nôtre, la Juve. Nous sommes une grande équipe.
6. Votre plus beau souvenir de football ?
Plus tranquille et pacifique, j’espère.
« Seven », avec Brad Pitt.
16. Votre plus grand défaut ?
4. Qui est actuellement le meilleur joueur du
monde ?
21. Comment voyez-vous l’avenir ?
Passer du temps en famille et entre amis.
14. Qui est le plus grand personnage de
l’histoire ?
Nelson Mandela. J’ai eu l’honneur de le rencontrer et de voir ce qu’il représente dans la lutte
contre le racisme.
La sincérité.
19. Quelle est votre plus grande source de
dépense ?
Ma famille et ma passion, les voyages.
20. De quoi avez-vous peur ?
De la maladie.
24. Qui aimeriez-vous rencontrer ?
J’ai rencontré mon idole, Maradona. Maintenant, j’aimerais rencontrer les Rolling Stones.
25. Qui remportera la Coupe du Monde
de la FIFA 2006 ?
La France. J’ai grande confiance après ce qui
nous est arrivé en Asie.
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53
magazine
HIER ET AUJOURD’HUI
Manfred Schaefer,
le « tank » australien
Défenseur central lors de la toute première participation de
l’Australie à une compétition finale de Coupe du Monde de la
FIFA, celle de 1974, Manfred Schaefer, revient 32 ans après (en
Allemagne) pour assister à la Coupe du Monde de la FIFA 2006
sur sa terre natale.
PAR MICHAEL COCKERILL
A
63 ans, Schaefer est un homme nouveau. Lorsque FIFA
magazine contacta cet ancien défenseur international australien,
il était en pleins travaux sur le toit d’une
école. La chaleur étouffante de l’été australien ne semblait pas le gêner, heureux
de courir dans tous les sens comme pour
rattraper ces années où il lui fut difficile
de faire un simple pas.
Il y a deux ans encore, lorsqu’il mit fin
à sa carrière d’entraîneur, il ne pouvait
se déplacer sans sa canne. La blessure
au genou, qui avait menacé sa participation à la CM 1974, s’était réveillée,
et les médicaments soulageaient à peine
ses douleurs. Tel fut le destin de cet ancien joueur des Socceroos connu pour sa
détermination combative et affectueusement surnommé « le tank ».
Fin 2004, il se fit à nouveau opérer du
genou gauche, opération qui mit fin à
ses douleurs. Aujourd’hui, Schaefer semble heureux et serein, et ce d’autant plus
que l’Australie fait son retour en Coupe
du Monde de la FIFA. Dans quelques
semaines, Schaefer rejoindra son pays
natal, non pas en qualité de joueur ni
d’entraîneur, mais en tant que spectateur. Il attend désormais ce moment avec
impatience.
LE « TANK »
Coupe du Monde 1974 : l’Allemand Gerd Müller (à droite)
devance le « tank » australien Manfred Schaefer.
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AVRIL 2006
Schaefer est né dans le petit port de
Pillau sur la mer Baltique à l’époque où
la ville était encore allemande. Durant
les dernières semaines de la Seconde
Guerre mondiale, alors que les troupes
russes progressaient vers l’Allemagne, les
Schaefer rejoignirent des milliers de réfugiés dans le port voisin de Königsberg,
dans l’espoir d’embarquer pour l’Ouest.
S’ils étaient partis plus tôt, ils auraient
sans doute perdu la vie comme des milliers d’autres qui périrent dans le naufrage de leur navire, coulé par l’aviation
russe un dimanche de début 1945. La famille Schaefer, qui embarqua trois jours
plus tard, arriva saine et sauve à Brême.
Manfred n’avait que deux ans à l’époque,
mais depuis ce jour, il pense que la chance ne l’a jamais quitté.
Manfred Schaefer devant les maillots des
équipes d’Allemagne et d’Australie. –
Ci-contre : aux côtés de son épouse Hanna.
PHOTOS : TIM CLAYTON
Les Schaefer émigrèrent en Australie
en 1954. D’abord joueur de rugby, le
jeune Manfred intégra finalement une
équipe de football de St Mary, une banlieue de Sydney. Il ne fit alors plus jamais
machine arrière.
Quelques années plus tard, en 1974,
après une difficile opération du genou,
il participa au premier match historique
des Socceroos en Coupe du Monde face
à la RDA et devint une véritable star.
Seul joueur australien d’origine allemande, il fut alors le joueur préféré des médias allemands qui se réjouirent à l’idée
de voir Schaefer affronter la RFA et la
RDA en CM.
Le journal allemand Bild-Zeitung
lui consacra à l’époque une rubrique
hebdomadaire, et Schaefer fut sur tous
les écrans de télévision. Certes, dans le
match qui opposa l’Australie à la RFA,
Schaefer ne ménagea pas son homologue Gerd Müller mais les deux joueurs
qui se rencontrèrent à nouveau quelques
années plus tard n’avaient gardé aucun
ressentiment.
Sa préparation pour la Coupe du
Monde fut des plus insolites : pour rééduquer son genou, Schaefer devint footballeur à temps partiel et laitier à plein
temps. « Je faisais 40 à 50 kilomètres tous
les matins, je n’avais donc plus besoin de
courir à l’entraînement ». Cette curieuse
rééducation en étonna plus d’un et ne fit
qu’en ajouter à sa renommée.
Schaefer prit sa retraite en tant que
joueur en 1975, un an après la Coupe
du Monde. Il lui suffit alors d’une année
pour devenir entraîneur de St George. Il
termina sa carrière d’entraîneur, l’une des
plus longues d’Australie, il y a deux ans
après avoir quitté son dernier poste, celui d’entraîneur assistant du Parramatta
Power.
UN PRONOSTIC JUSTE
Aujourd’hui, Schaefer est certes un
spectateur assidu, mais n’exclut pas de revenir un jour sur le banc des entraîneurs :
« On ne sait jamais, mais en réalité, cette
activité ne me manque que lorsque je
vois un joueur faire une faute ».
Quoi qu’il en soit, suivre le football
depuis les tribunes lui procure de belles
satisfactions, comme ce fut le cas lorsqu’il
assista à l’incroyable victoire de l’Australie sur l’Uruguay lors du match de qualification pour la Coupe du Monde, à
Sydney en novembre dernier. Invité par
la FIFA à participer au tirage au sort préliminaire à Francfort en décembre 2003,
il avait alors publiquement pronostiqué
la qualification des Socceroos. L’histoire
lui donna raison.
« Le match face à l’Uruguay était sensationnel, j’ai réellement été fou de joie que
AVRIL 2006
55
MANFRED
SCHAEFER
magazine
HIER ET AUJOURD’HUI
Né le : 12 février 1943 à Pillau (ancienne
ville allemande)
Clubs en tant que joueur : Blacktown, St George (clubs australiens)
Palmarès de joueur : participation à la Coupe du Monde de la FIFA,
Allemagne 1974, 49 sélections internationales pour l’Australie entre 1967
et 1974
Clubs en tant qu’entraîneur :
1974-2004 : St George, Sydney Olympic,
Brunswick Juventus, APIA-Leichhardt,
Sydney United, Marconi Stallions, West
Adelaide, Parramatta Power (tous en
Australie)
Etat au 28 février 2006
nous ayons gagné. Notre équipe a reçu en
1974 les plus grands éloges. Aujourd’hui,
c’est au tour de ces joueurs, ils le méritent
vraiment », a-t-il souligné.
Mais qu’attend désormais Schaefer des
Australiens pour leur retour en Coupe
du Monde sur le sol allemand face à des
adversaires tels que le Brésil, la Croatie
ou le Japon ? « Je pense sincèrement que
nous n’avons rien à craindre. J’espère
seulement que notre sélectionneur Guus
Hiddink aura pu se consacrer pleinement
à notre équipe. Tous les espoirs seraient
alors permis. »
SUR LES TRACES DU PASSÉ
Schaefer n’est pas encore certain d’aller assister aux matches de la sélection
australienne lorsqu’il se trouvera en Allemagne. Mais quoi qu’il en soit, il se
rendra avec sa femme Hanna à Brême et
Hambourg pour lui montrer les lieux de
sa petite enfance. Il espère aussi lui faire
visiter sa ville natale, aujourd’hui située
dans l’enclave russe de Kaliningrad.
« Ma vie est un véritable conte de fées,
mais je veux montrer à Hanna l’endroit
où tout a commencé. Je ne suis jamais
retourné à Pillau, j’ai vraiment hâte d’y
être », a-t-il déclaré.
Schaefer est également impatient d’assister à quelques matches, il a d’ailleurs
réussi à se procurer des billets pour
des matches à Hambourg et Berlin,
mais encore aucun pour un match des
Socceroos. « J’espère vraiment pouvoir
les voir jouer », a-t-il souligné.
L’un de ses nombreux admirateurs
allemands lui cédera peut-être la place.
Malgré ses 49 sélections pour l’Australie, il est incontestablement plus connu
dans son pays d’origine. Plus de 30 ans
après sa participation remarquée à la
Coupe du Monde, il continue à recevoir
du courrier de ses fans. « C’est vraiment
incroyable. Après toutes ces années, des
personnes m’écrivent encore pour me
demander des autographes. Le nombre
de lettres n’a d’ailleurs cessé d’augmenter depuis notre qualification. En Allemagne, les gens m’arrêtent dans la rue »,
s’étonne Schaefer.
MICHAEL COCKERILL est responsable du
football pour le « Sydney Morning Herald ».
AVRIL 2006
57
Le but de Rivaldo et
le chèque de Kokkalis
Les grands clubs grecs du Panathinaïkos et de l’Olympiakos Le
Pirée sont rivaux depuis des décennies. Toute victoire sur « l’ennemi
juré » déclenche chez les fans victorieux une joie sans limite et chez
les perdants colère et tristesse. Les
matches entre ces deux clubs laissent
aussi des traces chez les membres
des conseils d’administration. Récemment, lors d’une rencontre de championnat, l’Olympiakos s’est imposé
sur son terrain 3-2, et a ainsi exclu de
la course au titre le Panathinaïkos. Sokrates Kokkalis, président de l’Olympiakos, en fut si heureux qu’il signa
un chèque de 350 000 euro à son
équipe. Kokkalis va aussi bien devoir
débloquer quelques euros pour Rivaldo. Le Brésilien, Joueur Mondial de
la FIFA 1999 et champion du monde
2002, a brillé lors du fameux match
et marqué un but. Avant le match,
il paraissait pourtant acquis que les
chemins du club et de l’attaquant
se sépareraient une fois la fin de la
saison venue. Mais le triomphe face
au Panathinaïkos semble avoir fait
oublier à tous que Rivaldo jouait ces
derniers mois en deçà de son niveau
habituel, et qu’il s’était ainsi attiré les
foudres des supporters.
Alors que Rivaldo approche de la fin
de sa carrière, celle de Freddy Adu
ne fait que commencer – du moins
en matière de nombre de sélections
internationales. Le 22 janvier dernier,
l’Américain a fait ses débuts sous les
couleurs de son pays, à 16 ans et 234
jours. Lors du nul 0-0 contre le Canada, le jeune joueur a joué les neuf
dernières minutes du match. « J’étais
excité, mais pas nerveux », a déclaré Adu. « Je suis simplement rentré
sur le terrain et ai joué mon jeu. » A
peine entré en jeu, Adu a été averti
pour un plongeon. Mais finalement,
il était satisfait : « C’était un bon début ». Et un début important, aussi
pour l’équipe de Bruce Arena, qui
retrouvera l’Italie, la République tchèque et le Ghana lors de la Coupe du
Monde de la FIFA en Allemagne dans
le groupe E. Point intéressant, Adu a
des origines au Ghana, ce qui a déclenché des rumeurs selon lesquelles
l’attaquant pourrait jouer pour cette
équipe nationale. La famille d’Adu
Freddy Adu.
58
MAGAZETTE
MAGAZETTE
magazine
AVRIL 2006
PHOTOS : IMAGO (3)/AFP
a gagné il y a des années lors d’une
loterie une « Green Card » qui lui a
permis d’émigrer aux Etats-Unis.
La Coupe du Monde de la FIFA 2006
promet d’être assez stressante pour
l’Allemand Jürgen Eissmann. Non
pas parce qu’il a été appelé en sélection par Jürgen Klinsmann – Eissmann joue en 4e division pour le SC
Hauenstein –, mais parce que ce jeune
de 23 ans a remporté un concours et
décroché un prix de taille : accompagné d’un ami, il assistera à au moins
35 matches de la Coupe du Monde.
Pour réussir cette prouesse, le duo
sera transporté d’un match à l’autre
en hélicoptère.
Grand honneur pour Mo Marley :
l’ancienne internationale anglaise
et joueuse du FC Liverpool s’est vu
décerner par la Reine Elisabeth II au
Palais de Buckingham l’« Ordre de
l’Empire Britannique ». Aujourd’hui,
Marley est sélectionneuse des féminines de moins de 19 ans dans son
pays et assistante de Hope Powell,
qui s’occupe de la sélection anglaise
féminine A. Pour sa part, Powell avait
déjà reçu la même distinction prestigieuse en 2003.
Le but de Rivaldo (n° 10) contre le Panathinaikos.
l’ancien athlète anglais Sebastian
Coe, aujourd’hui président du comité organisateur des Jeux Olympiques de Londres 2012, et suivi de
deux Suisses, le Président de la FIFA
Joseph S. Blatter et Roger Federer, actuel numéro un mondial
de tennis. Les places suivantes de ce
classement sont occupées par : 4.
Jacques Rogge (président du CIO), 5.
Richard Pound (président de l’Agence Mondiale Antidopage, AMA),
6. Richard Carrion (président de la
Commission des Finances du CIO),
7. Juan Antonio Samaranch (président d’honneur du CIO), 8. Franz
Beckenbauer (président du Comité
d’Organisation Local de la Coupe du
Monde de la FIFA, Allemagne 2006),
La publication allemande sport intern, diffusée dans le monde entier, a
interrogé des fonctionnaires et journalistes du monde du sport sur la personnalité la plus importante dans le
sport en 2005. Premier du sondage,
Hope Powell.
9. Tiger Woods (légende du golf), 10.
Lance Armstrong (septuple vainqueur
du Tour de France qui a mis fin à sa
carrière cycliste l’an passé).
Un sondage réalisé par la Fédération
internationale d’histoire et de statistiques du football (IFFHS) auprès d’experts de 85 pays, a élu Petr Cech,
23 ans, meilleur gardien de but du
monde pour l’année 2005. Le portier international tchèque de Chelsea
a obtenu 175 voix, repoussant ainsi
loin derrière lui Dida (Brésil, Milan
AC, 91 voix) et Gianluigi Buffon (Italie, Juventus de Turin, 78). La suite
du classement : 4. Grégory Coupet
(France, Olympique Lyonnais), 5.
Oliver Kahn (Allemagne, Bayern de
Munich), 6. Iker Casillas (Espagne,
Real Madrid), 7. Jerzy Dudek (Pologne, Liverpool), 8. Edwin van der Sar
(Pays-Bas, Manchester United), 9. Rogerio Ceni (Brésil, FC São Paulo), 10.
Roberto Abbondanzieri (Argentine,
Boca Juniors). Le Mexicain Oswaldo
Sánchez (Guadalajara), premier gardien de la région de la CONCACAF,
apparaît à la 16e place, à égalité avec
Petr Cech.
l’Australien Mark Schwarzer (Middlesbrough) meilleur portier océanien. Meilleur gardien africain, le Camerounais Carlos Kameni (Espanyol
Barcelona) prend la 20e place, tandis
qu’aucun gardien asiatique n’a obtenu de voix.
QUIZ
Les réponses aux 20 questions des
pages 50 et 51 :
1. B / 2. A / 3. C / 4. A / 5. C / 6. C /
7. B / 8. C / 9. B / 10. A / 11. C / 12.
B / 13. A / 14. C / 15. B / 16. B / 17.
B / 18. B / 19. B / 20. B
AVRIL 2006
59
Un jour d‘
par Harold Mayne-Nicholls
5 avril 1971 :
Parmi 53 candidatures, la FIFA choisit l’œuvre du sculpteur
italien Silvio Gazzaniga pour en faire son trophée de la
Coupe du Monde.
7 avril 1973 :
En Turquie, le Fenerbahce engage le Brésilien Didi au
poste de directeur technique. A son arrivée, celui-ci est
assailli par les journalistes, mais personne ne remarque
que dans l’avion d’à côté arrive Fahri Koruturk, président
turc récemment élu.
10 avril 1931 :
Les joueurs argentins font la grève après le refus de leur
demande de professionnalisation du football dans leur
pays.
12 avril 1924 :
Pour la première fois de son histoire, la sélection d’Angleterre joue dans le stade de Wembley, contre l’Ecosse et
devant 37 250 spectateurs.
12 avril 1993 :
Phil Starbuck marque 3 secondes après son entrée en jeu
dans le match opposant son équipe Huddersfield Town à
Wigan Athletic, en 2e division anglaise. Starbuck rentre à
la 54e minute, après qu’un corner a été retardé pour lui
permettre de pénétrer sur la pelouse.
2 avril 1984 :
Harald Schumacher, gardien de but allemand, se rend
dans le bureau du président italien Sandro Pertini pour lui
serrer la main et lui demander pardon de ne pas l’avoir
fait à l’issue de la finale de la Coupe du Monde 1982
perdue par l’Allemagne contre l’Italie, à Madrid (1-3).
3 avril 1950 :
Après avoir vu évoluer 22 équipes qui représenteront
l’Est et l’Ouest des Etats-Unis, cinq personnes élisent les
joueurs nord-américains qui se rendront à la Coupe du
Monde. Ernie Schwarz est désigné entraîneur.
4 avril 1970 :
à Rio de Janeiron, Sir Stanley Rous, Président de la FIFA,
recommande au Comité Exécutif que la Coupe du Monde
soit jouée à 24 équipes au lieu de 16.
60
avril
AVRIL 2006
16 avril 1948 :
A Amsterdam, la FIFA confirme que la Coupe du Monde
1950 se jouera au Brésil et celle de 1954 en Suisse.
18 avril 1905 :
Le Madrid FC remporte son premier championnat d’Espagne
en battant l’Athletic Bilbao 1-0, grâce à un but de Prast.
20 avril 1906 :
Le club Enschedense Boys (Pays-Bas) est créé.
20 avril 1929 :
Dans une lettre adressée à Enrique Buero, vice-président de
la FIFA, l’Uruguay garantit qu’en cas de déficit pendant la
Coupe du Monde, celui-ci sera couvert par le gouvernement
uruguayen.
24 avril 1906 :
Lors de la finale des Jeux Olympiques « intermédiaires »
d’Athènes en 1906, le Danemark bat le club grec
d’Athènes 9-0. Le match ne dure qu’une mi-temps parce
que les Grecs refusent de revenir sur le terrain au vu de la
différence entre les deux équipes. Le lendemain, le club
turc de Smyrne bat le club grec de Thessalonique 12-0
dans le match pour la médaille de bronze.
29 avril 1960 :
Le Brésil joue pour la première fois en Afrique et bat
l’Egypte 5-0 au Caire en match amical. Dans la foulée, il
enchaîne deux autres matches, le tout en sept jours. Les
Brésiliens remportent toutes leur rencontres.
MAGAZETTE
MAGAZETTE
magazine
29 avril 1971 :
En Copa Libertadores, le club Barcelona de Ecuador bat
1-0 l’Estudiantes de la Plata, sur un but du prêtre
espagnol Juan Manuel Bazurko.
30 avril 1920 :
Le club Dick Kerr’s Ladies (Angleterre) dispute son premier
match international contre la sélection féminine française.
Les Anglaises s’imposent 2-0 devant 25 000 spectateurs
au stade de Deepdale.
13 avril 1963 :
Le Liban bat le Koweït 4-0 mais ne peut empêcher la
Tunisie d’être sacrée championne de la première Coupe
Arabe. La Tunisie a engrangé 7 points, la Syrie 6 et le
Liban 5.
14 avril 1905 :
La Fédération Anglaise de Football (FA) devient membre
de la FIFA.
15 avril 1964 :
Pat Jennings fait ses débuts en sélection d’Irlande du Nord
et bat le Pays de Galles 3-2. La carrière internationale de
ce gardien d’exception s’étalera sur 22 ans et 58 jours au
total.
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