Paris 2 décembre 2015
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LIVRES & MANUSCRITS Paris 2 décembre 2015 Livres & manuscrits 2 décembre 2015 Département international des livres anciens, livres d’artistes et manuscrits & calendrier des ventes INTERNATIONAL HEAD OF GROUP Margaret Ford Tel: +44 (0)20 7389 2150 INTERNATIONAL MANAGING DIRECTOR – BOOKS AND SCIENCE AND WORLD ART Daniel Gallen Tel +44 (0)20 7389 2590 INTERNATIONAL DIRECTOR Francis Wahlgren Tel: +1 212 636 2661 INTERNATIONAL CONSULTANT Felix de Marez Oyens Tel: +33 1 40 76 85 58 BOOKS AND MANUSCRIPTS SCIENTIFIC INSTRUMENTS LONDON Margaret Ford Thomas Venning Rupert Neelands Kay Sutton Sven Becker Julian Wilson Eugenio Donadoni Stefania Pandakovic Sophie Hopkins SOUTH KENSINGTON James Hyslop Tel: +44 (0)20 7752 3205 Consultants Jane Flower (Archives) Catherine Reynolds (Illuminated Manuscripts) Moshe Brown (Hebraica) NEW YORK Francis Wahlgren Thomas Lecky Chris Coover Ian Ehling Patrick McGrath Gretchen Hause Tel: +1 212 636 2665 PARIS Isabelle de Conihout Patricia de Fougerolle Philippine de Sailly Tel: +33 (0)1 40 76 85 58 Calendrier des ventes du département international Pour inclure vos objets dans ces ventes, un délai de dix semaines est nécessaire. Veuillez contacter nos spécialistes ou bureaux de représentation pour de plus amples renseignements. 1 DÉCEMBRE VALUABLE BOOKS AND MANUSCRIPTS KING STREET 1 DÉCEMBRE UN UNIVERS SURRÉALISTE: SUCCESSION MYRTILLE ET GEORGES HUGNET PARIS 2 DÉCEMBRE LIVRES ET MANUSCRITS PARIS 11 DÉCEMBRE FINE PRINTED BOOKS AND MANUSCRIPTS INCLUDING AMERICANA NEW YORK 8 DÉCEMBRE SELECTIONS FROM THE DAVIDSON COLLECTION: IMPORTANT ENGLISH & AMEICAN LITERATURE NEW YORK 11 DÉCEMBRE CHARLES E. SIGETY COLLECTION OF FINE PRINTED BOOKS AND AMERICANA, PART II NEW YORK 15 DÉCEMBRE MAURICE BURRUS (1882-1959) : LA BIBLIOTHÈQUE D’UN HOMME DE GOÛT. PREMIÈRE PARTIE. PARIS Participez à cette vente avec Livres & manuscrits Cliqué, Adjugé ! Partout dans le monde. 2 décembre 2015 Enregistrez-vous sur www.christies.com jusqu’au 2 décembre à 8h30 CONTACT CHRISTIE’S LIVE PARIS VENTE AUX ENCHÈRES Tél. : +33 (0)1 40 76 85 85 Mercredi 2 décembre 2015 à 14h30 9, avenue Matignon, 75008 Paris CODE ET NUMÉRO DE LA VENTE Pour tous renseignements ou ordres d’achats, veuillez rappeler la référence DIABLE-4039 EMAIL Initiale du prénom suivie du nom de famille @christies.com (ex. Patricia de Fougerolle = [email protected]) ORDRES D’ACHAT ET ENCHÈRES TÉLÉPHONIQUES ABSENTEE BIDS AND TELEPHONE BIDS Isabelle de Conihout Patricia de Fougerolle Nous sommes à votre disposition pour organiser des enchères téléphoniques pour les œuvres d’art ou objets de collection dont la valeur est supérieure à 2 000 e. We will be delighted to organise telephone bidding for lots above e 2,000. Tél. : +33 (0)1 40 76 84 13 Fax : +33 (0)1 40 76 85 51 christies.com Philippine de Sailly Victorine d’Arcangues RÉSULTATS DES VENTES SALE RESULTS DIRECTEUR DU DÉPARTEMENT Isabelle de Conihout Tél. : +33 (0)1 40 76 85 58 Paris: +33 (0)1 40 76 83 58 Londres: +44 (0)20 7627 2707 New York: +1 212 452 4100 christies.com SPÉCIALISTES Patricia de Fougerolle Directeur associé Spécialiste senior Tél. : +33 (0)1 40 76 83 74 RÈGLEMENT ACHETEURS Philippine de Sailly Spécialiste Tél. : +33 (0)1 40 76 84 39 CLIENTS SERVICES PAYMENT Tél. : +33 (0)1 40 76 84 35 Tél. : +33 (0)1 40 76 84 38 SERVICES À LA CLIENTÈLE *[email protected] Tél. : +33 (0)1 40 76 85 85 Fax: +33 (0)1 40 76 85 86 ADMINISTRATION Victorine d’Arcangues Tél. : +33 (0)1 40 76 85 89 Fax: +33 (0)1 40 76 86 04 COMMISSAIRE-PRISEUR Lionel Gosset RELATIONS CLIENTS, CHAIRMAN’S OFFICE Fleur de Nicolay [email protected] Tél. : +33 (0)1 40 76 85 52 Virginie Masurel [email protected] Tél. : +33 (0)1 40 76 83 53 ENTREPOSAGE ET RETRAIT DES ACHATS STORAGE AND LOT COLLECTION Tél. : +33 (0)1 40 76 86 17 Fax: +33 (0)1 42 56 26 05 TRANSPORT SHIPPING Tél. : +33 (0)1 40 76 86 17 Fax: +33 (0)1 42 56 26 05 ABONNEMENT AUX CATALOGUES CATALOGUE SUBSCRIPTION Tél. : +33 (0)1 40 76 83 58 Fax: +33 (0)1 40 76 85 86 IMPORTANT La vente est soumise aux conditions générales imprimées en fn de catalogue. Il est vivement conseillé aux acquéreurs potentiels de prendre connaissance des informations importantes, avis et lexique fgurant également en fn de catalogue. The sale is subject to the Conditions of Sale printed at the end of the catalogue. Prospective buyers are kindly advised to read as well the important information, notices and explanation of cataloguing practice also printed at the end of the catalogue. [30] Consulter le catalogue et les résultats de cette vente en temps réel sur votre iPhone ou iPod Touch Illustration de couverture et pages de garde : lot 65 Quatrième de couverture : lot 86 EXPOSITION PUBLIQUE Vendredi 27 novembre de 10h à 18h Samedi 28 novembre de 10h à 18h Lundi 30 novembre de 10h à 18h Mardi 1er décembre de 10h à 18h Mercredi 2 décembre de 10h à 12h Consultez nos catalogues et laissez des ordres d’achat sur christies.com CHRISTIE’S FRANCE SNC Agrément no. 2001/003 CONSEIL DE GÉRANCE François de Ricqlès, Président, Edouard Boccon-Gibod, Stephen Brooks, Gérant François Curiel, Gérant Livres & manuscrits anciens Lots 1 à 30 1 1 Jean le Rond d’ALEMBERT (1717-1783). Œuvres philosophiques, historiques et littéraires de d’Alembert. Paris : Jean-François Bastien, An XIII (1805). 18 tomes en 9 volumes in-8 (192 x 122 mm). Portrait de l’auteur gravé sur cuivre en frontispice du premier volume et tableau synoptique hors texte imprimé et replié (tome I). Reliure uniforme de l’époque, demi-maroquin rouge à long grain, plats de veau rouge marbré, roulette dorée en encadrement, roulette dorée sur les coupes et roulette intérieure, dos lisses abondamment ornés, tranches marbrées en réserve. Provenance : baron de Mackau (ex-libris aux contreplats). Première édition collective des œuvres de d’Alembert. SÉDUISANT EXEMPLAIRE DANS UNE ÉLÉGANTE RELIURE DE L’ÉPOQUE. Brunet II, 471. Petites épidermures sur les plats. Quelques cahiers légèrement brunis, petit trou avec perte de quelques lettres (T. III, p. 209), déchirure sans gravité (T. III, p. 130). [On joint :] – Baron d’HOLBACH. Le Bon-sens, ou idées naturelles opposées aux idées surnaturelles. Londres : 1774. Petit in-8. Reliure signée Ducastin en pied du dos, maroquin rouge à long grain, dos à nerfs orné de fers dorés et à froid, encadrement de roulettes dorées et à froid, roulette dorée sur les coupes et roulette intérieure, tranches dorées. Provenance : Alfred Petit (ex-libris). Réimpression de ce texte publié pour la première fois, à Londres, en 1772 et condamné à être lacéré et brûlé. CHARMANT EXEMPLAIRE de cet abrégé, à l’usage du grand public, du Système de la nature. Tchemerzine III, 728. -Esprit FLÉCHIER. Oraisons funèbres. Paris : Ant. Renouard, An X (1802). 2 volumes in-12. Un portrait de Fléchier gravé par Saint-Aubin en frontispice. Reliure signée P. Lefèbvre en pied du dos, maroquin rouge à long grain, dos lisses ornés de fers dorés, guirlande de pampres dorée en encadrement, dentelle intérieure, tranches dorées. Provenance : Cortlandt F. Bishop (ex-liris). JOLI EXEMPLAIRE FINEMENT RELIÉ. (12) €1,500-2,000 $1,800-2,300 £1,200-1,500 ++2 Pierre Augustin Caron de BEAUMARCHAIS (1732-1799). La Folle journée, ou Le Mariage de Figaro… [Kehl :] Imprimerie Typographique ; Paris : Ruault, 1785. In-8 (220 x 140 mm). Avec le faux-titre et l’errata, 5 planches hors texte gravées par Lienard (3), Halbou et Lienne d’après les dessins de Saint Quentin. Reliure moderne, maroquin bordeaux, triple flet, feurons d’angle, dos lisse orné, tranches dorées. LUXUEUSE ÉDITION IMPRIMÉE À KEHL, avec les caractères de Baskerville que Beaumarchais utilisa la même année pour l’édition des œuvres de Voltaire. Parue la même année que l’originale, elle est ornée des mêmes planches mais regravées en plus grand. Cohen-deRicci 125 ; Tchemerzine-Scheler I, 493. Feuillet d’errata plus court et monté sur onglet. [On joint :] — [RESTIF DE LA BRETONNE]. La Vie de mon père. Neufchatel et Paris : veuve Duchesne, 1779. Deux parties en un volume in-12. 2 portraits en médaillons sur les titres représentant le père et la mère de l’auteur, 2 frontispices et 12 fgures non signées. Reliure de la fn du XIXe siècle, demi-maroquin fauve, dos à nerfs, tranches dorées. Provenance : Jules Renard (ex-libris par Toulouse-Lautrec) — E. Weller (1895) — Lucius Wilmerding (ex-libris). ÉDITION ORIGINALE. Cohen-deRicci, p. 874 ; Jacob, p.152 ; Rives-Childs, XIX. Deux déchirures restaurées p. 29 (texte et gravure) et p. 152. [Et :] DU MÊME. Les Parisiennes… Neufchâtel et Paris : Guillot, 1787. 4 volumes in-12. 20 fgures hors-texte. Reliure signée Lobstein-Laurenchet, demi-veau fauve à coins. ÉDITION ORIGINALE. Exemplaire lavé, quelques déchirures discrètement restaurées. (6) €1,500-2,000 $1,800-2,300 £1,200-1,500 Les fontaines de Besson 2 3 Jacques BESSON (1530-1573). L’Art et science de trouver les eaux et fontaines cachées soubs terre autrement que par les moyens vulgaires des Agriculteurs & Architectes, par Jaques Besson Dauphinois, Mathematicien. Orléans : Pierre Trepperel, 1569 (achevé d’imprimer le 6 septembre). In-4 (202 x 142 mm). Marque du libraire au titre, bandeaux et lettres ornées. Reliure de l’époque en parchemin souple à 3 nerfs, titre manuscrit au dos, restes de deux lacets. ÉDITION ORIGINALE TRÈS RARE de ce livre pionnier en hydrologie, rédigé en langue française (aucun exemplaire signalé en vente publique depuis 1961). Ingénieur et mathématicien protestant, Besson quitte son Dauphiné natal pour l’Italie puis la Suisse où il construit en 1557 des «machines d’eaux» à Lausanne et publie son premier livre, un petit traité pratique d’extraction d’huiles médicamenteuses, avant d’être marié en 1559 à Genève par Calvin et de devenir pasteur. Protégé par Olivier de Serres qui l’installe dans son domaine, mais avec lequel il se fâche, il devient professeur de mathématiques à Orléans en 1565. Il y publie en 1569 son troisième livre, L’Art et science de trouver les eaux et fontaines. Il quitte ensuite Orléans pour Paris et Montargis, protégé par la princesse protestante Renée de Ferrare, chez laquelle il collabore avec Jacques Androuet du Cerceau. Il obtient enfn la reconnaissance de la Cour avec son Livre premier des instruments mathématiques et mécaniques (1571-1572), mais meurt au plus tard en 1573, peut-être même lors de la Saint-Barthélémy. Le livre de 1569 était déjà très avancé en 1567 puisque Besson annonce dans son Cosmolabe paru cette année-là qu’il « a trouvé l’art de connoistre où il y ha des fontaines, sous terre … et ce sans aucun signe fallace, des plantes, ou des vapeurs de la Terre mais seulement se servira de la face et constitution des lieux ». L’ouvrage se caractérise par son ambition théorique. C’est une méthode de mathématicien, qui «s’appuie sur les données de la mécanique pour en quelque sorte produire un modèle dont la validité tient tout à la fois, selon lui, au fait qu’il est le seul à rendre raison du cycle de l’eau et à rendre compte des lieux où on trouve des eaux et fontaines. Il aboutit ainsi à une sorte de géomorphologie des sites probables» (Hélène Vérin). On connaît deux émissions, l’une à l’adresse d’Eloi Gibier, l’imprimeur du livre, l’autre à l’adresse de Pierre Trepperel, petit-fls du célèbre libraire parisien, qui fut victime de la Saint-Barthélémy. L. Desgraves, Eloi Gibier imprimeur à Orléans (1536-1588), Genève, Droz, 1966, 111. Notice d’Hélène Vérin dans la base Architectura du CESR. Cahiers a, I et K brunis. €4,000-6,000 $4,600-6,800 £3,000-4,400 3 5 4 5 4 5 [Carta Executoria] — PHILIPPE II, roi d’Espagne (1527-1598). Carta Executoria, établie en faveur de Juan de Cáceres. Manuscrit en espagnol, enluminé, sur parchemin, 42 feuillets, daté de Grenade, août 1584. In-4 (320 x 205 mm). 42 feuillets réglés. 2 miniatures à pleine page (Vierge adorée par Juan de Cáceres et son épouse, dédié à Don Philippe ; page armoriée avec saint Jacques vainqueur des Maures), 11 grandes initiales dorées sur fond rouge à rinceaux blancs (ca. 60 x 60 mm), 1 grande initiale à l’efigie du roi d’Espagne. Reliure de l’époque à plats de bois en veau brun à grand décor doré, Agneau pascal au centre des plats, écu héraldique, étoile, aigle et dauphin inclus dans la bordure, dos à 4 nerfs, gardes collées de soie brochée bleu et or, restes de 4 lacets de soie rouge, tranches dorées. Un signet en soie torsadée rose, jaune, vert et écru. [Carta Executoria] — PHILIPPE IV, roi d’Espagne (1605-1665). Carta Executoria, établie en faveur de Juan de Nevares. Manuscrit en espagnol, enluminé, sur parchemin, 104 feuillets, daté Madrid 31 octobre 1659. In-4 (310 x 208 mm). 104 feuillets, 3 miniatures à pleine page (2 enluminures héraldiques et un saint Jean au désert), 7 bandeaux enluminés en or, bleu et rouge dont un avec capitale ornée (ca. 130 x 25 mm), deux lettres ornées à motif d’animaux (éléphant et chameau), 11 grandes initiales à l’encre rouge sur fond à motif végétal, bandeaux et lettres ornées plus petites sur fond foral rouge ou vert. Sceau du héraut d’armes Diego Barreiro apposé deux fois en tête. Reliure de l’époque en velours rouge avec galon autour des plats, fermoirs, dos lisse recouvert de soie jaune et verte, serpentes de satin rouge, tranches dorées et ciselées. CARTA EXECUTORIA calligraphiée en caractères gothiques, au proft de Juan de Cacéres, d’une branche de cette antique maison établie à Castuera (Extrémadure). Alberto y Arturo García Carrafa, Enciclopedia Heráldica y Genealógica HispanoAmericana. Madrid, [s.n.], 1919-1953, vol. XX. Petit trou de vers à la garde volante supérieure de parchemin. Lacune à la coife supérieure et au mors inférieur, coins et coupes usés. CARTA EXECUTORIA complète de tous ses feuillets, signée à la fn. Calligraphie à l’encre d’or en caractères romains, sauf la confrmation préliminaire du héraut d’armes en cursive. Les armoiries sont celles de la branche de l’importante famille des Nevares des Asturies établie à Alcalá de Henares. Alberto y Arturo García Carrafa, Enciclopedia Heráldica y Genealógica HispanoAmericana, Madrid, [s.n.], 1919-1953, vol LXI. Serpente de tête froissée et en partie détachée. Reliure un peu frottée, fls arrachés notamment au dos, charnière supérieure fragile. €4,000-6,000 6 $4,600-6,800 £3,000-4,400 €3,000-5,000 $3,500-5,700 £2,300-3,700 Livres & manuscrits anciens Voltaire et Casanova 6 Giacomo CASANOVA DE SEINGALT (1725-1798). Scrutinio del libro « Éloges de M. de Voltaire par diferens auteurs ». Venise : presso Modesto Fenzo, 1779. In-8 (174 x 120 mm). Broché, couverture de papier rose, étiquette de titre manuscrite au dos “Scrutinio dell’Voltaire”. Chemise et étui à l’imitation du XVIIIe siècle. Provenance : G. della Lena (ex-libris manuscrit du XVIIIe siècle en bas du titre). RARE ÉDITION ORIGINALE. Le nom de l’auteur fgure à la fn de la dédicace au doge Paolo Renier. Publié l’année suivant la mort de Voltaire. FASCINÉ PAR VOLTAIRE, Casanova “le cite, le réfute, le dénonce, le pille, oui lui marchande ses éloges”. Du Voltaire “que dans ce temps là j’aimais” (1757), il passe au désenchantement progressif à la suite des visites aux Délices de 1760-61, puis aux imprécations de la Confutazione de 1769. De retour à Venise en 1774, espion au service des Inquisiteurs qui auraient pu lui commander le Scrutinio, il dénonce « les productions impies de Voltaire… Les contes sont obscènes, la morale de Voltaire n’est jamais fondée philosophiquement, et, crime patronymique, il a renié son nom en s’appropriant la particule nobiliaire » (G. Lahouati). Casanova le reconnaît dans ses Mémoires : « Il me resta contre lui une mauvaise humeur qui me força dix années de suite à critiquer tout ce …que ce grand homme avait donné…Je m’en repens aujourd’hui, malgré que …je trouve que je raisonnais juste dans mes censures ». En juillet 1760, Casanova avait rendu plusieurs visites à Voltaire. « Voilà, écrit-il, le plus heureux moment de ma vie. Il y a vingt ans, Monsieur, que je suis votre écolier ». Dans une lettre à Thieriot du 7 juillet, Voltaire fait la seule allusion de sa correspondance au Vénitien qu’il traite avec condescendance d’ « espèce de plaisant […] qui serait capable de peindre les ennemis de la raison » avec un poème burlesque (Corr. D9044). Casanova, en revanche, fait de cet épisode une rencontre au sommet pendant laquelle il dialogue sur la littérature italienne et interprète avec le philosophe de larges passages de l’Orlando furioso de l’Arioste. Mais ils ne sont pas d’accord sur la religion que Voltaire traite de simple « superstition ». « Vous ne parviendrez jamais à la détruire, et quand même vous y parviendriez, dites-moi de grâce avec quoi vous la remplaceriez » ? Réponse de Voltaire : « Quand je délivre le genre humain d’une bête féroce qui le dévore, peut-on me demander ce que je mettrai à la place » ? Casanova rétorque : « Entre deux maux, il faut choisir le moindre. Un peuple sans superstition serait philosophe, et les philosophes ne veulent jamais obéir. Le peuple ne peut être heureux qu’écrasé, foulé, et tenu à la chaîne ». Près de vingt ans plus tard, quand il rédige aux bains d’Abano le Scrutinio, il y défend la même opinion : « Les seuls torts qu’il eut furent ses invectives contre la religion ». Et donne de la visite de 1760 aux Délices une version diférente de celle qui fgure dans son manuscrit (notamment la querelle autour de Merlin Cocaïe). James Rives Childs, Casanoviana, an annotated world bibliography of Casanova, Vienne, 1956, n°XXIII, p. 43-45. Gérard Lahouati, « Assommer Voltaire ? » dans Casanova, la passion de la liberté, catalogue de l’exposition, Paris, BNF, 2011, p. 176-179. Petite déchirure sans manque au second feuillet. €2,500-3,500 6 $2,900-4,000 £1,900-2,600 7 CHATEAUBRIAND, François-René de (1768-1848). Œuvres complètes. Paris : Ladvocat, 1826-1831. 31 volumes in-8 (201 x 122 mm). Un titre gravé par Thomson dans chaque volume. Basane mouchetée de l’époque, roulette dorée en encadrement, dos lisses joliment ornés avec armoiries dorées des marquis de Vérac (OHR 775, fer n° 3). Provenance : marquis de Vérac (armoiries frappées au dos et étiquette de la bibliothèque du château du Tremblay datée 1856 contrecollée au contreplat). PREMIÈRE ÉDITION COLLECTIVE EN PARTIE ORIGINALE. TRÈS ÉLÉGANT EXEMPLAIRE. Vicaire III, 300 ; Lhermitte 154 (mentionne par erreur 32 volumes). Pâles rousseurs éparses, menus frottements aux reliures. (31) €2,000-3,000 $2,300-3,400 £1,500-2,200 7 7 ++8 James COOK (1728-1779). Voyage dans l’hémisphère austral… — Observations faites, pendant le second voyage de M. Cook... par M. Forster. Paris : Hotel de Thou, 1778. 5 volumes in-4 (252 x 193 mm). 66 planches numérotées 1 à 65 (avec 10bis), dont 15 cartes et 51 vues et portraits. Reliure de l’époque, veau marbré, triple flet d’encadrement, dos à nerfs ornés, tranches marbrées. Provenance : L.-M. Gall (ex-libris avec la devise “Je veille et tiens bon”). PREMIÈRE ÉDITION FRANÇAISE, traduite par Suard. [On joint :] — Frédéric-Louis NORDEN. Voyage d’Égypte et de Nubie. Nouvelle édition… Paris : Pierre Didot l’aîné, 1795-1798. 3 volumes in-4. Reliure de l’époque, veau blond jaspé, roulettes dorées en encadrement, dos lisses ornés, tranches dorées. Provenance : école libre N.-D. de Mongré, Villefranche (timbre avec cote). Seconde édition en français. L’édition originale, posthume, avait paru en français à Copenhague en 1755, en deux volumes in-folio. Très précieuse étude consacrée aux antiquités égyptiennes. EXEMPLAIRE SUR PAPIER VÉLIN, complet du portrait de l’auteur avant la lettre mais sans le frontispice et les 166 planches gravées. Brunet IV, 20792 ; Chadenat 646 ; Blackmer 1211 (Londres, 1757) ; Sabin 16249. Manque les planches. Coins émoussés, mors fendillés, frottements superfciels. [Et :] — George ANSON. Voyage autour du monde… Amsterdam et Leipzig : Arkstée et Merkus, 1749. In-4. 34 planches numérotées, la plupart dépliantes (cartes et vues). Reliure de l’époque, veau marbré, double flet à froid, dos à nerfs orné, pièce de titre bordeaux, tranches rouges. PREMIÈRE ÉDITION FRANÇAISE. Sabin 1637 (annonce par erreur 37 pl.) ; Borba de Moraes, p. 38. Étiquette de Charles-Antoine Jombert collée sur le titre, cachant noms et adresse hollandais. Restaurations au scotch tissé à quelques planches. Coifes rognées, coins et charnières restaurés. (9) €3,000-5,000 $3,500-5,700 £2,300-3,700 8 ++9 Étienne Bonnot de CONDILLAC (1714-1780). Œuvres choisies. Grammaire. Art d’écrire. Dissertation sur l’harmonie du style. — Art de raisonner. Art de penser. Logique, ou premiers developemens de l’art de penser. Traité des animaux. Paris : 1796. 2 volumes in-4 (286 x 217 mm). Portrait gravé par A. Clément d’après P. Duval, 9 planches dépliantes in fne (schémas, machines, astronomie...). Reliure de l’époque, maroquin vert, roulette dorée en encadrement, dos à nerfs ornés, roulettes sur les coupes et intérieures, tranches dorées. Provenance : ex-libris non identifé (cachet armorié). BEL EXEMPLAIRE. Cioranescu 20309. Dos du second volume passé. [On joint :] — DU MÊME. Lettre autographe signée au duc de Nivernais, datée “Parme 1er mars 1766”, 3 pages in-8. [Et :] — Denis DIDEROT. La Religieuse. Paris : chez les marchands de nouveautés, 1797. In-12 (181 x 105 mm). Reliure pastiche, demi-basane chagrinée havane à petits coins, dos lisse orné, non rogné. Contrefaçon parue la même année que l’édition originale. Tchemerzine-Scheler II, 971. Exemplaire lavé ; large restauration sur la page de titre. (4) €2,000-3,000 9 $2,300-3,400 £1,500-2,200 Livres & manuscrits anciens 10 12 10 12 [Honoré DAUMIER (1809-1879), Henri-Daniel PLATTEL ou Jules PLATIER] Ces amours d’enfans. Joies et douceurs de la paternité. Paris : Aubert & Cie, s.d. vers 1850. Album oblong in-8 (168 x 250 mm). Titre lithographié d’Auguste Belin et 16 lithographies coloriées et gommées. Reliure de l’époque, demi-vélin, couverture originale montée sur les plats, emboîtage illustré. Hubert GOLTZIUS (1526-1583) et Caspar GEVART (1593-1666). Icones imperatorum romanum. Ex priscis Numistatibus... Anvers : ex Oficina Plantiniana Balthasaris Moreti, 1645. In-folio (386 x 247 mm). Un titre-frontispice gravé par Cornelius Galle d’après Rubens et 144 portraits d’empereurs en camaïeu (chiaroscuro) brun et noir dans le texte, 9 médaillons restés vierges (pp. 237, 239, 251, 261, 275, 279, 291, 295, 347). Reliure de l’époque, maroquin rouge à grand décor doré centre et coins, dos à nerfs orné de fers dorés, tranches dorées. Provenance : José Gimenez y Oliver (ex-libris manuscrit au titre) – William Maynard Pinder (ex-libris armorié au contreplat) Recueil de 16 lithographies tirées des Croquis d’expression, publiés dans le Charivari en 1838-1839. TRÈS RARE. Quelques légères rousseurs. Reliure et emboîtage salis. €2,500-3,500 $2,900-4,000 £1,900-2,600 ƒ11 [Marie-Thérèse Rodet GEOFFRIN (1699-1777)]. Lettre autographe, non signée, à M. de Villette. S. l. n. d. [juin ? 1750]. 3 pages et 5 lignes sur un double feuillet in-4 (200 x 155 mm). Encre brune sur papier vergé. LETTRE D’AMOUR TEINTÉE DE JALOUSIE ENVOYÉE SOUS LE SCEAU DE L’ANONYMAT. “Monsieur De Villette ne recevra point de compliment pour son mariage plus sincere, que celuy que j’ay l’honneur de luy faire. Mais je voudrais bien qu’il ne devina pas de quelle part il luy vient. Tant mieux si il m’a entierement oubliéz. C’est un avantage qu’il me donne sur luy et dont je tirerai un grand parti. Il me sera doux de lui prouver que ma coqueterie l’a emporté de beaucoup sur son amour propre [...] J’apprend que vous épousé Mlle Selon, et je part de la, pour montrer à un ministre, du premier ordre pour son esprit, ces talents, et ces agrements, que j’ay autant de progets [...] et de suite dans ma coqueterie qu’il y en a dans la plus profonde politique [...]” BELLE ÉDITION de ce célèbre ouvrage de numismatique dû à Goltzius et publié pour la première fois en 1557, donnée avec de nouveaux bois. Elle est augmentée de 10 médaillons représentant les empereurs d’Autriche. Les médailles sont imprimées en noir sur fond sépia. Cinquième et dernier volume de la série plantinienne des “Opera Omnia” (1644-1645) de Goltzius, notre édition consiste en la réimpression du “Vivae Omnium Fere Imperatorum Imagines” de 1557 suivie des “Éloges des empereurs d’Autriche” par Gevart. La dernière page est illustrée de la grande marque typographique plantinienne. EXEMPLAIRE RELIÉ EN MAROQUIN ROUGE À L’ÉPOQUE. Brunet II, 1653 ; Graesse II, 113 ; Cicognara 2568 ; W.L Strauss, “Chiaroscuro”, Londres, 1973, p. 232 ; Judson ; Van de Velde, “Corpus Rubenianium” p. 36. Rousseurs, décharges habituelles des gravures sur le feuillet précédent. Travaux de vers dans la marge supérieure aux 90 premières pages, dans la marge extérieure aux 40 premières pages, et dans la marge extérieure de la page 167 à la fn. Quelques taches sur la reliure, coins et coupes frottés. €2,000-3,000 $2,300-3,400 £1,500-2,200 [On joint :] — Lettre autographe de M. de Villette, à Madame Geofrin, située et datée “Plongeon ? pres de Geneve le [la date a été grattée] juin 1750”. 3 pages et demie in-4. Encre brune sur papier vergé. Il s’agit de la réponse à la lettre précédente. Sans dificulté, Villette a démasqué l’auteur de la lettre : “La lettre anonyme qui m’a été remise avec tant de mystere ne pouvoit que me surprendre et me fatter tres agreablement : jusques là la personne qui m’en a honnoré est parvenue a son but ; mais avec tout l’esprit, la fnesse et l’agrément qu’Elle y a repondu, comment pouvoit elle se fatter de se derober a ma connoissance [...]” €1,000-1,500 $1,200-1,700 £750-1,100 11 9 14 13 13 14 Claude Adrien HELVÉTIUS (1715-1771). De l’Esprit. Paris : chez Durand, 1758. In-4 (251 x 195 mm). Vignette sur la page de titre. Reliure de l’époque, veau marbré, dos a nerfs orné, pièce de titre de maroquin rouge, tranches rouges. Joannes KEPLER (1571-1630). Astronomiae pars optica. Francfort : Claude Marnius, 1604. In-4 (205 x 160 mm). 2 tableaux dépliants et une planche hors texte et fgures dans le texte. Reliure de l’époque, vélin, dos lisse avec titre et nom de l’auteur à l’encre brune. ÉDITION ORIGINALE du grand livre condamné du fermier général devenu philosophe. Le livre parut le 27 juillet 1758, mais dès le 10 août, le privilège fut révoqué et le livre interdit. En février 1759, l’ouvrage fut condamné à être brûlé. « On ne peut voir sans indignation qu’on persécute avec cet acharnement continu un livre que cette persécution seule peut rendre dangereux en faisant rechercher au lecteur le venin caché qu’on y suppose » (Voltaire, Lettre à Thieriot, 7 février 1759. Corr. D8086). Exemplaire composite de type E.IB, réunissant des cahiers de la première et de la seconde émission. Dans sa bibliographie, D. W. Smith (catégorie 3, page 119) ne signale que trois exemplaires de ce type, dont celui de la BNF (Rés. R 894b). BEL EXEMPLAIRE EN RELIURE DE L’ÉPOQUE. Tchemerzine-Scheler III, 672. D. W. Smith, Bibliography of the Writings of Helvetius, Ferney-Voltaire 2001, p. 119. Quelques rousseurs dans les marges, petits manques dus à l’acidité de la marbrure, petites grifures au plat inférieur. €2,500-3,500 10 $2,900-4,000 £1,900-2,600 ÉDITION ORIGINALE de cet important traité qui établit les fondements de l’optique moderne. Kepler y réunit ses connaissances et hypothèses sur la lumière, les lentilles, la réfraction et surtout l’optique. Il est illustré de nombreux schémas dans le texte et d’une planche hors texte réunissant des croquis du globe oculaire. DSB VII, 298 ; Krivatsy 6343. Nombreux cahiers fortement brunis et rousseurs. Reliure fatiguée et tachée, manques de vélin sur les plats. €2,500-3,000 $2,900-3,400 £1,900-2,200 Livres & manuscrits anciens 15 François d’Aix de la CHAISE (1624-1709). Lettre autographe (?) signée, située et datée “A Paris le 2 janvier 1680” à Jacob Spon. 2 pages in-12 (170 x 110 mm) sur un double feuillet. Suscription “A Monsieur / Monsieur Spon le fls / médecin / A Lion”. Écrite cinq années avant la Révocation de l’Édit de Nantes qui, par l’Édit de Fontainebleau, signifait la fn de la tolérance religieuse à l’égard des protestants, cette lettre du père de la Chaise, confesseur jésuite de Louis XIV depuis 1675, à l’ « antiquaire » lyonnais Jacob Spon (1647-1685) qui n’avait jamais caché son appartenance à la Réforme, doit se lire à deux niveaux : comme une missive de deux membres éminents de la République des Lettres habitués à traiter d’érudition et comme une invite à une conversion faite « cœur à cœur et en secret ». Partisan de la manière douce à l’instar de certains de ses confrères de la Compagnie de Jésus, le père de la Chaise tenta plus tard de freiner la répression à l’égard des protestants. « Spon le fls », médecin comme son père Charles qui était aussi un helléniste distingué, se passionnait pour la numismatique antique et ce Lyonnais publia en 1673 des Recherche des antiquités et curiosités de la ville de Lyon, qui le ft connaître des savants européens de la République des Lettres avec lesquels il correspondit : le père de La Chaise en faisait partie. Dans cette lettre, La Chaise promet de s’entremettre auprès du chancelier dont les censeurs accordaient ou non les « approbations » aux livres qu’on leur soumettait. Il le remercie benoitement de son Histoire de la ville et de l’Etat de Genève – qui pourtant n’était pas très « catholique »- et de la première section (1679) de ses Miscellanea eruditae antiquitatis, recueil d’inscriptions latines qui défnira en 1685 la notion d’archéologie. IMPORTANTE LETTRE annonçant la brouille de La Chaise avec Spon qui refusera, à la suite de cet échange, la conversion proposée dans une lettre qui sera publiée en 1713. Dès la Révocation, Spon se réfugia en Suisse où il mourut le 25 décembre 1685. Bibliographie : Original publié dans la Lettre du feu père La Chaise à Monsieur Jacob Spon, Londres, 1713, p. 3-4, avec « la réponse de ce fameux antiquaire, laquelle est demeurée sans réponse », p. 4-20. Catalogue : Jacob Spon. Un humaniste lyonnais du XVIIe siècle, sous la direction de Roland Étienne et JeanClaude Mossière, Lyon, Publications de la bibliothèque Salomon-Reinach, 1993. Nous tenons à remercier M. François Moureau de son aide pour la rédaction de cette notice. Traces de pliures, papier un peu jauni. €2,500-3,500 15 $2,900-4,000 £1,900-2,600 16 Jean de LA FONTAINE (1621-1695). Contes et nouvelles en vers. Paris : P. Didot l’aîné, l’an III de la République, 1795. 2 volumes in-4 (316 x 238 mm). Vignettes gravées par Chofard sur les pages de titres, 20 fgures hors texte gravées d’après Fragonard dans le tome I. Demi-reliure de l’époque en maroquin vert, dos lisses décorés, plats de papier vert, exemplaire non rogné. Édition illustrée des dessins de Jean-Honoré FRAGONARD, restée inachevée. BEL EXEMPLAIRE à toute marges. TRÈS JOLIE RELIURE DE L’ÉPOQUE. Cohen-deRicci 574 Coins émoussés, coupes un peu frottées. (2) €2,500-3,500 $2,900-4,000 £1,900-2,600 16 11 17 18 LA FONTAINE, Jean de (1621-1695). Fables choisies, mises en vers… Nouvelle édition gravée en taille-douce. Les fgures par le Sr Fessard. Le texte par le Sr Montulay. Dédiées aux enfants de France. Paris : chez l’auteur, 1765-1775. 6 volumes in-8 (202 x 130 mm). Titre, frontispice, 243 planches, 243 vignettes et 226 culs-de-lampe, en tout 723 pièces, le tout gravé par Fessard d’après les dessins de Bardin, Bidault, Caresme, Desrais, HoŸel, Kobell, Le Prince, Loutherbourg, Meyer et Monnet, texte entièrement gravé par Montulay et Drou‘t. Reliures anglaises de la seconde moitié du XIXe siècle en veau raciné tricolore (fauve, vert et rose), triple flet doré en encadrement sur les plats, dos à 5 nerfs ornés, pièces de titre et de date rouges, pièces de tomaison vertes, coupes ornées, dentelle intérieure, tranches dorées. Provenance : Marchese Troilo Venturi (ex-libris au composteur au titre de chaque volume) – Sir David Salomons Bart, Broomhill, Turnbridge Wells (ex-libris collé au contreplat) – Robert Washington Oates (ex-libris collés au recto de la première garde volante) -– Librairie Il Poliphilo, Milan (étiquette au contreplat du premier volume). René-Primevère LESSON (1794-1849). Histoire naturelle des oiseaux-mouches... Paris : Arthus Bertrand, [1829-1830]. 86 planches (numérotées 1 à 85, avec 48bis) coloriées à la main et rehaussées à la gomme arabique. PREMIÈRE ET SEULE ÉDITION ENTIÈREMENT GRAVÉE, la plus belle édition illustrée des Fables de La Fontaine imprimée au XVIIIe siècle après celle illustrée par Oudry parue 10 ans plus tôt en format in-folio. Elle est dédiée au duc de Berry, au comte d’Artois et au comte de Provence. Bel exemplaire en premier tirage, TRÈS JOLIE RELIURE ANGLAISE. Le tome 4 contient le feuillet “A Mme de Montespan” non signalé par Cohen. Cohen-de Ricci 551. (6) €2,000-3,000 12 $2,300-3,400 £1,500-2,200 [Avec :] - DU MÊME. — Les Trochilidées ou Les Colibris et les oiseaux-mouches... Ibid. : id., [1832-1833]. 66 planches hors texte, gravées par Oudet d’après Prêtre et Bévalet, imprimées en couleur et rehaussées à la main. [Et :] — Histoire naturelle des oiseaux de paradis et des épimaques. Paris : Arthus Bertrand, [1834-1835]. 43 planches hors texte dont 3 à double page (1-40, 11bis, 25bis et ter), gravées par Massard, Oudet, etc., d’après Oudart et Prêtre ; imprimées en couleur et rehaussées. 3 volumes in-8 (240 x 165 mm). Reliure uniforme signée Claessens fls, demichagrin noisette à coins, dos à nerfs ornés de fers dorés à l’oiseau, têtes dorées. Belle réunion, en ÉDITION ORIGINALE, de ces trois célèbres ouvrages de Lesson. L’Histoire naturelle des oiseaux-mouches est un des 25 exemplaires sur papier vélin, les deux autres sont imprimés sur vergé. Anker 291, 293-294, Brunet III, 1017, Nissen IVB, 547-549 ; Ronsil 1774 ; Wood, p. 433 ; Zimmer, pp. 386-389. Rousseurs, plusieurs planches uniformément brunies. Reliures très légèrement usées. (3) €5,000-7,000 $5,700-8,000 £3,800-5,200 Livres & manuscrits anciens 19 19 19 LEVAILLANT, François (1753-1824). Histoire naturelle des oiseaux d’Afrique. Paris : Fuchs et Delachaussée, 1796-1808. 2 volumes (sur 6) in-folio (332 x 245 mm). 97 planches en couleurs par Lebrecht Reinhold, gravées par Fissart et Pérec. Reliure de l’époque, veau marbré, roulettes dorées en encadrement, dos lisses ornés de fers dorés, pièces de titre et de tomaison de maroquin vert, roulette dorée sur les coupes et roulette intérieure, tranches dorées. DE BOZERIAN non signée. L’un des six exemplaires contenant trois pages de titre diférentes. Monté en tête un papillon (autographe ?) de Mérard avec des vers inspirés de Martial : « Si l’on avait pu le portraire avec la même grâce, aussi bien qu’il écrit, Bailly dans ce tableau saurait bien mieux vous plaire… ». Petites usures aux coins, lacune de maroquin sur 15 mm au mors intérieur, petites taches au plat supérieur. ÉDITION ORIGINALE des deux premiers volumes de cette vaste étude parue en 51 livraisons entre 1796 et 1812. Exemplaire comportant, reliée en tête du premier volume, une AQUARELLE ORIGINALE, sur papier vergé (et légèrment plus court), PORTANT LA MENTION : “N° 12. L’un des douze exemplaires que l’auteur a fait soignér sous ses yeux. F. L Vt”. [On joint :] — Pierre CHARRON. De la Sagesse. Trois livres par Pierre Charron, Parisien, Docteur és Droicts. Suivant la vraye copie de Bourdeaux. A Leyde, Chez Jean Elzevier, 1656. In-12. Frontispice allégorique gravé et armes du dédicataire gravées au verso du titre imprimé. Reliure du début du XIXe siècle en maroquin citron, petite bordure, dos à nerfs à décor néo-classique, coupes ornées et dentelle intérieure, tranches dorées. Provenance : marquis de Villeneuve-Trans (1827-1893, ses armes dorées sur les plats) “En publiant l’Histoire des oiseaux d’Afrique, j’ai cru que c’étoit rendre service à la science que de faire mention de toutes les espèces rares et non décrites que j’ai trouvées dans les diférents cabinets de l’Europe. J’ai eu soin en même tems de désigner toujours la collection d’où je les ai tirées [...]” (Préface, xj). “His Histoire naturelle des oiseaux d’Afrique [...] is one of the frst works of the naturalists who travelled in order to see and study the birds in their proper environment’ (Sitwell, p. 13). BEL EXEMPLAIRE. Nissen IVB, 555 ; Sitwell 118. Mouillures afectant plusieurs planches et quelques feuillets brunis. Reliures légèrement frottées. (2) €8,000-12,000 Seconde édtion elzévirienne, la plus recherchée, du maître-livre de Pierre Charron, l’ami de Montaigne. Pieters p.146 ; Rahir 782 ; Tchemerzine-Scheler II, p. 262 ; Willems 775. Uniformément et légèrement bruni. (2) €1,000-1,500 $1,200-1,700 £750-1,100 $9,200-14,000 £6,000-8,900 20 Simon-Pierre MÉRARD DE SAINT-JUST (1749-1812). Éloge historique de Jean Sylvain Bailly, au nom de la République des Lettres, par une Société de gens de lettres. Londres [i.e. Paris, Pierre Didot] : dans le Strand, chez S. P. RinistadStumear, décembre 1794. In-12 (132 x 77 mm). Reliure de l’époque en maroquin rouge à grain long, dos lisse, gardes de tabis bleu, tranches dorées. Provenance : marquis de Villeneuve-Trans (1827-1893, ses armes dorées sur les plats) – Yves Refoulé (ex-libris collé au contreplat). ÉDITION ORIGINALE, imprimée par Pierre Didot et tirée à 25 exemplaires « pour la veuve et les connoissances intimes de l’homme de bien dont je déplore la perte ». Mérard avait été l’ami intime de Bailly, premier maire de Paris (17891791), que sa fermeté conduisit à l’échafaud. BEL EXEMPLAIRE EN RELIURE 20 13 21 [NAPOLÉON Ier] - Alexandre BERTHIER, Prince de Wagram (1753-1815). Relation de la bataille de Marengo, gagnée le vingt-cinq prairial, an 8, par Napoléon Bonaparte, Ier consul, commandant en personne l’armée française de réserve, sur les Autrichiens. Paris, au dépôt général de la Guerre, an XII [1804] (Imprimé par les soins de J.-J. Marcel, Directeur de l’Imprimerie Impériale, Membre de la Légion d’honneur. In-plano (637 x 502 mm). 6 plans aquarellés. Reliure de l’époque en maroquin rouge, six dentelles et roulettes en encadrement sur les plats, armes de Napoléon au centre, dos lisse orné de vases et feurons, roulette intérieure, doublure et gardes de tabis bleu, tranches dorées. Provenance : Président Albert Lebrun (lettre autographe jointe de son fls Jean, datée du 5 décembre 1950, faisant don du volume au “Cher Docteur et amiÓ). ÉDITION ORIGINALE. C’est l’un des premiers ouvrages commandés par Napoléon en vue d’assurer sa notoriété. 14 Il est illustré de six grands plans à double page très spectaculaires, retraçant les mouvements des troupes en Italie en l’An 8 (carte générale de la campagne d’Italie fgurant en deux états, aquarellée et en noir) et le détail des opérations le jour et le lendemain de la bataille de Marengo (4 planches où les combats sont indiqués en couleur). TRÈS BEL EXEMPLAIRE DE PRÉSENT, l’un des quelques exemplaires imprimés au format in-plano sur papier vélin fort, reliés en maroquin rouge aux armes impériales, réservés aux dignitaires de l’Empire. Monglond, VI, 573. Pâles rousseurs sur le feuillet de garde en papier contrecollé à la garde de tabis. Taches peu prononcées au plat supérieur, légers frottements et grifures, usures aux coins, charnière supérieure fragilisée. €8,000-12,000 $9,200-14,000 £6,000-8,900 Livres & manuscrits anciens ++22 Ambroise PARÉ (1509-1590). Dix livres de la Chirurgie, avec Le Magasin des Instruments necessaires à icelle. Paris : De l’imprimerie de Jean le Royer, 1564 (achevé d’imprimer le 3 février 1563). In-8 (170 x 105 mm). Titre dans un bel encadrement gravé sur bois, aux emblèmes (Piété et Justice) et au chifre couronné du roi de France Charles IX. Portrait de Paré gravé sur bois au verso du titre et 158 bois dans le texte. Exemplaire réglé. Reliure de l’époque en veau brun à décor doré (encadrement de deux flets et plaque centrale), dos à 5 nerfs avec un fer doré dans l’entre-nerf, tranches dorées. Provenance : Nicolas Fournier, maistre chirurgien demeurant à Dammartin (ex-libris manuscrit et diverses mentions sur les gardes) - son fls Anthoine Fournier - Charles Desgras - Nicolas Chanterau-Nicolas Chantedieu (ex-libris manuscrits sur les gardes et au f. 187) - Famille de Lattaignant - donné le 5 septembre 1867 par L. de Lédinghen au docteur De Wulf (ex-dono sur un feuillet ajouté). TRÈS RARE ÉDITION ORIGINALE DU PREMIER GRAND TRAITÉ DE CHIRURGIE D’AMBROISE PARÉ, paru 19 ans après son premier Traité des playes. L’ouvrage est dédié au jeune Charles IX, qui l’a nommé en 1562 premier chirurgien du roi. EXCEPTIONNEL EXEMPLAIRE EN RELIURE DÉCORÉE DE L’ÉPOQUE. Le portrait de Paré âgé de 48 ans, gravé au burin et signé du monogramme de René Boyvin, est bien présent. Brun p. 266 ; Manque à Mortimer. Paule Dumaître, Ambroise Paré. Chirurgien de 4 rois de France, Paris, Perrin, 1986 ; Evelyne BerriotSalvadore en collaboration avec P. Mironneau, Ambroise Paré (1510-1590), Pratique et écriture de la science à la Renaissance, Paris, Honoré Champion, 2003. Incomplet du feuillet h7 chifré 63 (« Des fractures »). Petites mouillures, taches aux f. 33, 42, 49 à 52, 100, 121, 138, 141v, 195, 196, 206, 213, 225. Quelques feuillets jaunis et salis. Petit manque papier sans atteinte au texte dans le coin extérieur droit au f. 147. Gardes collées et 1ères gardes volantes renouvelées (seconde garde volante conservée en tête, 3 gardes anciennes, la première incomplète, conservées et remontées en queue. Restaurations en tête du dos. Fentes aux charnières en tête et en pied. €12,000-18,000 $14,000-21,000 £8,900-13,000 Très controversé en raison de son absence de formation académique, Paré mène une carrière brillante de chirurgien au service du royaume. « Avec Dix livres de chirurgie, Paré entend faire connaître tout ce que lui ont appris ses expériences de guerre, et donne la première description de l’emploi de la ligature dans les amputations » (En français dans le texte, p. 90). De 1545 à 1585, Ambroise Paré publie 16 éditions de ses traités ou de ses œuvres collectives. Durant ces quarante années, le praticien qui confessait son défaut de culture savante devient peu à peu un écrivain de langue française : « Natif de Laval au Maine, premier chirurgien du Roi, s’est peiné et travaillé plus de quarante ans, à l’éclaircissement et perfection de la chirurgie, et voyant que bien peu de livres de cet art composés par les Grecs, Latins et Arabes, étaient traduits en François, a écrit en langage vulgaire de sa nation, une fort belle Îuvre, concernant la Chirurgie... » (Antoine Du Verdier, 1585). Les fgures représentent principalement des instruments de chirurgie, des appareils pour réduire les fractures, et les prothèses imaginées pour les invalides et les blessés. Le livre est donné par Jehan le Royer, l’imprimeur en 1560 du Livre de perspective de Jean Cousin. 15 23 [PORTULAN] — [MARTINES, Joan (actif vers1556-1591), attribué à]. Carte portulan de la côte atlantique de l’Amérique du Sud [Messine : c1570-1591]. Carte portulan manuscrite enluminée sur parchemin, rehaussée d’or (284 x 221 mm). La carte s’étend de la Terre de Feu jusqu’au Brésil. Lignes côtières en brun de deux teintes, noms de lieux et de feuves en brun et rouge, zones intérieures fgurées par des montagnes boisées stylisées, feuves en bleu. Carte décorée d’une rose des vents verte, jaune, bleu et rouge rehaussée d’or, avec les lettres correspondant aux vents (Ostro, Ponente en noir, Greco, Sirocco, Lebetcho et Mistral en rouge), échelle des latitudes à l’extrémité extérieure de la carte, deux barres d’échelle en haut et en bas, lignes de rhumbs, l’océan orné de 3 bateaux faisant voile, encadrement rectangulaire bleu aux angles soulignés de rouge. Portefeuille moderne en toile chagrinée noire. Provenance : collection espagnole (étiquette du début du XXe sur le portefeuille). MAGNIFIQUE PORTULAN ENLUMINÉ DE LA CïTE ATLANTIQUE DE L’AMÉRIQUE DU SUD, de la Terre de Feu au Brésil, avec comme point central le Rio de la Plata. Les noms de lieux et de feuves sont en minuscules, cinq légendes sont en capitales rehaussées d’or : TERRA DEL FUEGO, FRETUM MAGELLANICUM, RIO DE LA PLATA, TROPICUS CAPRICORNUS, et PARANA. Comme dans les œuvres de Joan Martines, le Rio de la Plata est exagéré. Buenos Aires, refondée par Juan de Garay en 1580 sous le nom de Ciudad de la Trinidad, n’y fgure pas. Quoique non signée, cette carte doit être attribuée à JOAN MARTINES, en raison des nombreuses similitudes qu’elle présente notamment avec le célèbre atlas signé par lui et daté de 1587 réalisé pour Philippe II, conservé à la Biblioteca Nacional de Madrid : - similitudes de style (le dessin de la rose des vents, les caractères employés pour les toponymes, les échelles se terminant par des phylactères, l’encadrement rectangulaire aux angles d’une couleur différente, les dessins stylisés de paysages). 16 - similitudes de contenu : la multiplicité des îles dans les deux branches du Rio de la Plata, l’usage des mêmes légendes (« Fretum magellanicum » et « Terra del fuego »), le dessin de la côte notamment en Terre de Feu. TRÈS RARE CARTE NAUTIQUE (aucune œuvre de Martines passée en vente depuis le portulan vendu par Christie’s le 7 décembre 1988, lot 55),qui ne fgure dans aucun des recensements de l’œuvre de Martines. On connaît 21 atlas et 7 cartes nautiques signés de Martines, et 13 qui peuvent lui être attribués en raison de considérations formelles et stylistiques, la plupart dans des collections publiques. Elle faisait très probablement primitivement partie d’un atlas complet (existence d’un onglet au verso de la marge intérieure). Tout en s’appuyant sur la forte tradition de l’École de Majorque, Martines incorpore les découvertes de la Renaissance. Julio Rey Pastor, La cartografía mallorquína. Madrid. 1960 ; Atlas de Joan Martines. Prólogo de José Ibáñez Cerdá, Madrid, 1973 ; María Luisa Giménez Soler, « Un Portulano de Joan Martines » in Investigaciones geográfcas, 1991, nº 9, p. 241253 ; Atlas de Joan Martines, éd. Luis Giménez Lorente et María Luisa Giménez Soler, Valencia, 1999-2000. Richard Pfederer, Finding their way at sea : the story of portolan charts, the cartographers who drew them and the mariners who sailed by them, Houten : Hes en De Graaf, 2012 ; Richard Pfederer, Census of portolan charts and atlases, Williamsburg, VA : Privately published by the author, 2009. Nous tenons à remercier Monsieur Richard Pfederer pour son aide dans la rédaction de cette notice. Parchemin légèrement frotté et sali aux angles, petit accroc de 2 mm dans la marge extérieure. €60,000-90,000 $69,000-100,000 £45,000-67,000 « Son érudition, sa vivacité & son goût pour la critique lui suscitèrent des envieux, & même de dangereux ennemis. » Les Provinciales de l’abbé Pierre-Bénigne Germain, théologal d’Autun (1689-1751) 24 Blaise PASCAL (1623-1662)]. Les Provinciales ou Les Lettres écrites par Louis de Montalte à un provincial de ses amis & aux RR. PP. Jésuites. Cologne : Pierre de la Vallée, 1657. In-4 (235 x 170 mm). Reliure en maroquin rouge vers 1700, 3 flets dorés en encadrement, dos orné à 5 nerfs, pièce de titre en maroquin olive, coupes ornées, papier de garde chevron recouvant un papier caillou, tranches dorées sur marbrure. Provenance : Pierre-Bénigne Germain (1689-1751, ex-libris manuscrit au titre). ÉDITION ORIGINALE DES DIX-HUIT LETTRES. EXEMPLAIRE BIEN COMPLET du titre imprimé et de la réfutation de la 12e lettre. Le titre et l’avertissement sont ici en seconde émission (avec “Lettres écrites” sur le titre et “Avertissement sur les XVIII lettres”). La 17e lettre est également en seconde émission (12 pages au lieu de 8 comme l’annonce Tchemerzine). La seconde lettre a fait l’objet de deux corrections manuscrites (la date du 29 février corrigée en 29 janvier et, en haut de la page 3, « presser ses amis »). « L’ouvrage le plus lu à son époque, les Provinciales ont contribué à imposer un art d’écrire classique » (Jean Mesnard, En français dans le texte). Seule la quatrième des pièces polémiques habituelles fgure dans le volume, l’Advis de messieurs les Curez de Paris » de Pierre Nicolle (1625-1695) et Antoine Arnaud (1612-1694), dans une édition diférente de celle décrite par Tchemerzine : Advis de messieurs les curez de Paris...Requeste de messieurs les curez de Roüen... Table & extraict de quelques unes des plus dangereuses propositions de la morale 18 de plusieurs nouveaux casuistes. A Paris, M.DC.LVI, in-4° de [1]-8-[4]-20 p. Viennent ensuite 3 pièces : Suite de l’extrait de plusieurs mauvaises propositions des nouveaux casuistes, recueillies par messieurs les curez de Paris et présentées à nos seigneurs de l’assemblée générale du clergé de France le 24 Novembre 1656, Paris, 1656 (1 f. de titre et 8 pages). Puis les Principes et svites de la probabilité expliquez par Carmovel l’un des plus célèbres entre les casuistes nouveaux, dans un livre imprimé en 1652 intitulé Théologia fundamentalis S. l., [1656]. In-4°, 18 p. Et enfn l’Extrait de plusieurs dangereuses propositions tirées des nouveaux casuistes & particulierement du premier tome in folio de la nouvelle Theologie morale d’Escobar jesuite, [1656]. In-4°, 14 p. et 1 f. d’errata. Reliées à la fn du volume les deux lettres d’Arnaud adressées au duc de Luynes au sujet du refus de sacrement fait à Saint-Sulpice au duc de Liancourt, ici en troisième édition et à la date de 1657 (Lettre de M. Arnauld, docteur de Sorbonne, à une personne de condition, sur ce qui est arrivé depuis peu, dans une paroisse de Paris, à un seigneur de la cour. Troisième édition. Paris, 1657. In-4°, 14 p. et Seconde Lettre de M. Arnauld,... à un duc et pair de France, pour servir de response … Troisième édition. Paris, 1657. In-4, 166 p.). TRÈS BEL EXEMPLAIRE RELIÉ EN MAROQUIN ROUGE, réunissant les Provinciales et l’œuvre d’Arnaud dont la défense est à l’origine du projet d’écriture des Provinciales. Il semble avoir été constitué au XVIIIe siècle (par réemploi, avec de nouvelles gardes collées sur les précédentes, d’une reliure légèrement antérieure) par l’abbé Pierre-Bénigne Germain, théologal d’Autun, lié au milieu bibliophile et savant qui gravitait autour du Président Bouhier. « Son érudition, sa vivacité & son goût pour la critique lui suscitèrent des envieux, & même de dangereux ennemis », qui lui valurent une rélégation de plusieurs mois sur ordre du cardinal Fleury (Jean-Bernard Michault, Mélanges historiques et philologiques, Paris, 1770, p. 190-211). Tchemerzine-Scheler V, 62sq. ; PMM 140 ; En français dans le texte 96. Cahiers de la « Cinquième lettre » et de la « Réfutation à la douzième lettre » brunis. 2 petites taches de rouille au f A3 de la Première lettre d’Arnaud, restauration papier contemporaine de la reliure au dernier feuillet de la Première Lettre d’Arnaud et à la page 143 de la seconde. Petite restauration à la coife de queue, coin inférieur légèrement accidenté. €3,000-5,000 $3,500-5,700 £2,300-3,700 Livres & manuscrits anciens 25 RECUEIL DES FÊTES ET SPECTACLES donnés devant Sa Majesté, à Versailles, à Choisy & à Fontainebleau, pendant l’année 1773. Tome premier (Second). Paris : Pierre-Robert-Christophe Ballard, 1773. In-8 (213 x 136 mm), 2 volumes. Reliures de l’époque en maroquin olive, triple flet doré et feur de lys aux angles, armes de Louis XV dorées au centre des plats, dos à nerfs orné de feurs de lys, pièces de titre (« Spectacle du Roy ») et de tomaison en maroquin rouge, tranches dorées. BEL EXEMPLAIRE, relié aux armes de Louis XV (fer bien connu du relieur Vente), de cet intéressant recueil de pièces de théâtre précédé du Journal des spectacles de la Cour ofrant la liste chronologique et la localisation (Versailles, Choisy, Fontainebleau) des spectacles. Chaque pièce est dotée d’une page de titre particulière et d’une pagination autonome : Le Magnifque (Sedaine et Grétry), Bacchus et la Minéïde (Roy et Simon), Zénis et Almazie (Champfort), La Servante justifée, La Rosière de Salency (Pezay et Grétry), Sémire et Mélide, La Belle Arsène, Les Trois jumeaux vénitiens pour le premier volume. Description du feu d’artifce tiré sur la terrasse du Château de Versailles pour le mariage de Monseigneur le Comte d’Artois, Isménor, Bellerophon (Fontenelle, musique de Lulli arrangée par Berton, Sabinus (musique de Gossec), Ernelinde (Poinsinet et Philidor), Issé, Céphale et Procris (Marmontel et Grétry ) pour le second. Petits accidents aux reliures. (2) €3,000-5,000 25 $3,500-5,700 £2,300-3,700 27 Maximilien de Béthune, duc de SULLY (1559-1641. Memoires... Mis en ordre par M. L.D.L.D.L. [l’abbé P. M. de L’Ecluse des Loges], nouvelle édition revue et corrigée. Londres : 1763. 8 volumes in-12 (170 x 100 m). Portraits d’Henri IV et du duc de Sully gravés par Legrand en tête du premier volume. Reliure de l’époque, maroquin rouge, roulette dorée en encadrement, dos à nerfs ornés de fers dorés, pièces de titre et de tomaison de maroquin olive, roulette dorée sur les coupes et roulette intérieure, tranche dorées. CHARMANT EXEMPLAIRE DANS UNE RELIURE DE L’ÉPOQUE EN MAROQUIN ROUGE. Un feuillet de garde arraché en tête du tome VII. Dos légèrement passés, petites taches sans gravité sur les plats. [On joint :] — F. KOCH. Mémoires pour servir à l’histoire de la campagne de 1814... Paris : Magimel, Anselin et Pochard, 1819. 2 volumes in-8. Reliure de l’époque, demi-maroquin rouge à coins à long grain, dos lisses ornés de flets dorés, chifre couronné du prince de Caraman Chimay poussé en pied du dos. Provenance : duc de Caraman-Chimay (chifre couronné). Volumes de texte seuls, sans l’atlas. — Mémoires de Joseph Fouché, duc d’Otrante. Paris : Le Rouge, 1824. In-8. Portrait de Fouché en frontispice. Reliure de l’époque, demi-veau brun à coins, dos lisse orné, chifre couronné du marquis de Caraman poussé en pied du dos, tranches jaunes. Provenance : marquis de Caraman (selon une note au crayon). Édition originale, tome I seul. Lot vendu en l’état. (11) 26 26 Donatien Alphonse François, marquis de SADE (1740-1814). Histoire de Justine ou Les Malheurs de la vertu illustrée de 44 gravures sur acier. En Hollande : 1797 [Bruxelles : vers 1865]. 4 volumes. 28 fgures hors texte sur les 44 requises. Histoire de Juliette ou Les Prosperités du vice illustrées de soixante gravures sur acier. En Hollande : 1797 [Bruxelles : vers 1865]. 6 volumes. 30 fgures hors texte sur les 60 requises. Soit 10 volumes in-12 (157 x 100 mm) en reliure uniforme du XIXe siècle, demi-maroquin citron, dos à nerfs ornés de fers dorés, pièces de titre et de tomaison de maroquin bleu, têtes dorées. €1,000-1,500 $1,200-1,700 £750-1,100 Selon le classement de Pia, il s’agit ici de la quatrième édition de l’Histoire de Justine, probablement bruxelloise, illustrée de gravures exécutées d’après les originales de l’édition de 1797 ; et de la troisième édition de l’Histoire de Juliette (après l’originale de 1797 et la réédition de 1835). Pia Enfer col. 734-735 (avec pagination légèrement diférente) ; Kearney 1631 (pour un exemplaire incomplet de toutes les planches ; il indique que l’édition serait publiée par Jules Gay en 1870) ; Gay-Lemonnyer II, 507. Titres des tomes II et III en partie déreliés. Un feuillet déchiré, sans perte de texte, dans le cahier 10 du tome III. Reliures un peu frottées, quelques coins émoussés. (10) €2,000-3,000 $2,300-3,400 £1,500-2,200 27 19 29 Nicola ZABAGLIA (1664-1750). Castelli e Ponti con alcune ingegnose pratiche e con la descrizione del trasporto dell’Obelisco vaticano. Rome : Pagliarini, 1743. In-folio (481 x 357 mm). Portrait de l’auteur en frontispice (dessiné par P.L. Ghezzi et gravé par G. Rossi), 42 feuillets d’explications et 54 grandes planches dont 4 à double page. Reliure de l’époque en veau marbré, flets dorés, tranches dorées. Provenance : duc de Chaulnes (ex-libris armorié au contreplat, n°1159 de son catalogue de 1770) - bibliothèque A. Froelicher (ex-libris au contreplat). ÉDITION ORIGINALE DE CE BEAU LIVRE D’INGÉNIEUR. Nicola Zabaglia, entré en 1691 comme manœuvre à la Fabrique de Saint-Pierre de Rome, s’éleva grâce à ses capacités à la charge d’ingénieur et se spécialisa dans l’invention des machines et échafaudages. “This is the first publication to present engineering solutions for the raising and transportation of building materials, and it is characteristic of eighteenth-century interest in everything connected with technologyÓ(Millard). Les 54 planches illustrant les projets de Zabaglia et reprenant en fn les planches du transport de l’obélisque du Vatican de Domenico Fontana furent confées aux meilleurs graveurs, Giuseppe Vasi, Alessandro Specchi et Francois Dufos, Martin Schedel, Nicola Gutierrez, à partir des dessins de Francesco Rostagni, Carlo Fontana et Pietro Leone Ghezzi. Cicognara 968 ; Katalog Berlin 2755 ; Millard, Italian and Spanish books n° 166 ; The Franklin H. Kissner Collection of Books on Rome : Part I, 3 October 1990, 477. Nombreuses rousseurs. Petit manque de papier à l’angle de la planche 13 n’atteignant pas la gravure, déchirure dans la marge de la planche 44. Large épidermure au plat inférieur, une petite au plat supérieur, coife de queue absente, coins ouverts. [Avec :] — Carlo FONTANA (1638-1714). Il Tempio Vaticano e sua origine. Rome : Buagni, 1694.In-folio (460 x 326mm ). 79 planches dont 10 doubles, dessinées par Fontana et gravées par Alessandro Specchi. Cartonnage de papier marbré, exemplaire non rogné. Provenance : Bibliothèque A. Froelicher (ex-libris au contreplat). ÉDITION ORIGINALE de cet ouvrage magnifquement illustré, dû à l’un des meilleurs architectes de la période, décrivant l’histoire de la basilique et les diférentes phases de sa construction. La complexe opération du transport et de l’installation de l’obélisque place Saint-Pierre en 1586 par Domenico Fontana est décrite au livre III. Texte en latin et en italien. Berlin Kat. 2678. Fowler 122. Cicognara 3731. Millard Italian and Spanish books n°38. Titre sali. Rousseurs habituelles dans la seconde partie du volume (à partir de la page 233), mais très bon état intérieur. Mors supérieur et coins ouverts. (2) 29 €3,000-5,000 $3,500-5,700 £2,300-3,700 28 [TURGOT] – Inventaire après le décès de Mr Turgot ministre d’Etat. 27 mars 1781. Me Arnaud. 127 feuillets. Encre brune sur papier. In-folio (320 x 210 mm). Reliure de l’époque, vélin vert à lacets, pièce de titre de maroquin rouge bordée d’une roulette dorée, inscriptions manuscrites à l’encre brune sur le plat supérieur « cotte 29 1e pièce » et « Anne Robert Jacques Turgot / Ministre d’etat », tranches rouges. Inventaire topographique, dressé en 1781, des meubles meublants et « autres efets sujets à prisée » de son hôtel « rue de Bourbon quartier Saint Germain Desprez et paroisse Saint Sulpice » où il mourut le 18 mars 1781. [On joint :] — Liquidation et partage des biens de la Succession de Made la duchsse de Beauvillier et arreté de compte d’exécution testamentaire. 21 octobre 1782. Me Arnaud Nore. 193 feuillets. Encre brune sur papier. In-folio. Reliure de l’époque, vélin vert à lacets, pièce de titre de maroquin rouge bordée d’une roulette dorée, inscription manuscrite à l’encre brune sur le plat supérieur « cotte 122 ». Marie Suzanne Françoise de Creil, duchesse de Beauvillier, était dame d’honneur de Madame Adélaïde, flle de Louis XV. Quelques rousseurs. Reliures légèrement frottées. (2) €3,000-5,000 20 $3,500-5,700 £2,300-3,700 28 Livres & manuscrits anciens Le plus grand grammairien hébreu du Moyen-Âge 30 Collation : 143 feuillets non chifrés (sur 144, manque le premier feuillet blanc) ; 18 cahiers de 18 feuillets. Originaires de Gunzenhausen, dans le sud de l’Allemagne, Joseph et son fls Azriel fondèrent à Naples, en 1487 une imprimerie dont on connaît treize éditions, données entre 1487 et 1492. Brèves annotations manuscrites lexicales en écriture cursive du début du XIXe siècle dans les marges du feuillet [2r°]. Une note lexicale plus longue (8 lignes), d’une main diférente, au folio [133], a été conservée sur un témoin plié lors de la reliure de l’exemplaire. SECONDE ÉDITION INCUNABLE DU DICTIONNAIRE DE DAVID KIMHI, le plus important grammairien hébreu de la période médiévale. Son œuvre la plus fameuse est le traité de philologie intitulé Mikhlol, qui contient deux parties. La première est une explication complète de la grammaire hébraïque. La seconde, un dictionnaire de la Bible, connut une très grande postérité sous le titre de Sefer ha-shorashim. L’édition princeps en avait été donnée à Rome vers 1470 par le premier atelier à avoir imprimé des livres hébreux. Elle fut suivie de deux éditions napolitaines, celle de 1490 est la première. Le travail de David Kimhi devint rapidement la référence en matière de philologie hébraïque, et ce jusqu’à une époque récente. Gof Heb-39 ; CIBN Heb-16 ; Bod-inc Heb-32 ; BMC XIII 62 & pl. p.205 ; Adler 18 ; Ofenberg 10 ; GW 8172 ; id00102730 ; Frank Ephraim Talmage, David Kimhi, the Man and the Commentaries. Cambridge (Mass), Harvard University Press, 1975 ; Adri K. Ofenberg, “Untersuchungen zum hebräischen Buchdruck in Neapel um 1490” In : Buch und Text im 15. Jahrhundert, Hambourg, 1981, p. 135 et note 34(1). Mouillures et taches afectant principalement les 3 premiers et les 2 derniers cahiers, travail de vers dans la marge supérieure des ≈ du volume (restauré sur une trentaine de feuillets) ; travail de vers moins important dans la marge inférieure ; mouillures et taches dans la marge intérieure. Épidermures au bord des plats ; fente de 5 cm au mors inférieur, accident à la coife supérieure. DAVID BEN JOSEPH KIMHI (ca. 1160-ca. 1235). Sefer ha-shorashim (Le livre de racines), corr. Samuel ben Meir Latif. Naples : (Azriel ben Joseph Ashkenazi Gunzenhauser), entre le 18 août et le 15 septembre 1490. In-folio (277 x 196 mm). Reliure en basane brun clair du début du XIXe siècle, dos à nerfs décoré, pièces de titre, tranches naturelles. €30,000-50,000 $35,000-57,000 £23,000-37,000 21 De la collection de la Société des Manuscrits des Assureurs Français (SMAF) Lots 31 à 46 A ce jour, l’on peut considérer que la SMAF a rempli son objet et qu’elle n’a pas vocation à prolonger ses activités, chacun de ses actionnaires ayant la possibilité de réaliser, dans le cadre fiscal du mécénat, des opérations pour son propre compte. La somme des opérations de mécénat engagées ces dernières années par les assureurs de la place est aujourd’hui beaucoup plus importante que ce que pouvait faire la SMAF, tant vis-à-vis de la Bibliothèque Nationale de France que des musées nationaux. A la fin des années 70, les pouvoirs publics français se sont émus de voir des documents de qualité historique exceptionnelle quitter le territoire national. Il n’y avait à ce moment-là aucun dispositif fiscal d’incitation au mécénat, la tradition dominante en France restant celle des subventions d’Etat. L’initiative prise alors par les Pouvoirs Publics de susciter la création de la SMAF avait donc pour objet de réunir des moyens financiers substantiels pour pouvoir se porter acquéreur, sans délai, de pièces constitutives de l’histoire et de la tradition culturelle et intellectuelle française. Cette initiative a présenté alors une double originalité : 1. Tout d’abord, cette impulsion des pouvoirs publics a été reçue positivement par le monde de l’assurance, notamment à l’époque par les grands groupes nationaux et les sociétés à forme mutuelle. La profession de l’assurance a repris à son compte cette initiative et l’a portée comme un vrai projet industriel. Une disposition technique prise par les organismes de contrôle a considérablement facilité la mise en place de ce projet : les compagnies d’assurance ont été habilitées à inscrire les actions qu’elles souscrivaient dans le capital de la SMAF en couverture des risques des assurés. 2. Cette opération a été menée avec un grand professionnalisme dans la mesure où elle s’est développée dans le cadre d’un partenariat avec la Bibliothèque nationale de France (BNF). Cette dernière a non seulement assuré une parfaite conservation des pièces acquises mais elle a surtout constamment agi en tant que conseil sur le choix des œuvres à acquérir. Il faut en particulier souligner le soin constant apporté par M. Pierrot, Mmes Callu et Cohen, directeurs successifs du département des manuscrits et par M. François Avril, conservateur général à la Bibliothèque Nationale de France et administrateur de la SMAF. C’est ainsi que la SMAF a été, au fil des années, amenée à constituer deux grands fonds : - l’un dédié aux œuvres médiévales (livres d’heures, enluminures, traités de chasse, etc.) et judaica ; - l’autre consacré à la période dite moderne, c’est-à-dire de la Révolution à nos jours. A titre d’exemple, la SMAF a pu se porter acquéreur conjointement avec la Bibliothèque nationale de France de la plus grande partie du fonds Paul Claudel (ouvrages manuscrits, correspondance et grandes lettres). En conséquence, les assureurs ont décidé de mettre fin aux activités de la SMAF en acceptant de financer le rachat, par la Bibliothèque Nationale de France, de la plus grande partie des deux fonds constitués par la SMAF, qui viennent ainsi compléter ses collections historiques de la BNF. Pour les lots qui ne s’inscrivent pas dans la suite de ces collections, souvent parce qu’ils ont fait l’objet de ventes groupées, il a été décidé de les mettre en vente sur le marché. La SMAF a choisi de confier à Christie’s la vente de 16 lots qui, chacun pris isolément, présentent un grand intérêt. Il faut signaler particulièrement l’ensemble de trois manuscrits hébreux des XVIIe et XVIIIe siècles réalisés dans le Sud de la France, à Avignon et dans le Comtat-Venaissin. Ils ont tous été acquis par la SMAF en 1981 à la vente de l’une des plus grandes collections d’Hebraica, celle de David Salomon Sassoon. Pour les autres pièces, qui vont de Voltaire (avec trois belles lettres) au milieu du XXe siècle, les grandes correspondances, inédites pour la plupart, dominent : - les lettres adressées par Saint-Exupéry à Consuelo juste avant la disparition de l’écrivain. Datant pour la plupart de la fin de la vie de l’écrivain, de son exil à New York et d’Alger, ces lettres passionnées reflètent les angoisses et les pressentiments de Saint-Exupéry au moment de ses dernières missions. -les lettres échangées par Montherlant avec les deux principales « candidates » (Jeanne Sandelion et Alice Poirier) au titre de modèle pour l’Andrée Hacquebaut des Jeunes filles. -la correspondance inédite entre Jean Giono et sa muse Simone Téry, avril-octobre 1931 -la très longue correspondance échangée de 1922 à 1940 entre Maurice Maeterlinck et l’américaine Florence Perkins. Figurent aussi des manuscrits proprement littéraires : Péguy commentant le J’accuse de Zola, ou le premier texte important publié par Prévert, un pamphlet d’inspiration libertaire (Souvenirs de famille ou L’ange garde-chiourme). Les Arts du spectacle sont également représentés par la riche correspondance amicale et littéraire de Jules Renard et Maurice Pottecher, et par Marcel Pagnol consignant en 1942 ses réflexions sur le cinéma. Le Conseil d’Administration de la SMAF s’assure ainsi que des bibliophiles éclairés se porteront acquéreurs de ces pièces, et qu’ils sauront les conserver et les mettre en valeur avec le même respect et le même soin que ceux dont elles ont bénéficié lorsqu’elles avaient été confiées à la Bibliothèque Nationale de France. Bertrand de Feydeau Président de la SMAF Paris, le 1er octobre 2015 Trois manuscrits hébreux réalisés dans le sud de la France (Avignon, Carpentras), provenant de la célèbre collection David Salomon Sassoon (lots 31 à 33) 31 [HEBRAICA] — Rituel de Prières pour les Jours de Jeûne Mineur, Quatre Sabbats Spéciaux et Pourim, selon le rite d’Avignon. XVIIe siècle. Manuscrit sur papier, 184 pages (267 x 192 mm). Écriture provençale carrée, 24 à 28 lignes par page, vocalisation simplifée typiquement comtadine, réclames au bas des pages. Titres courants en semi-cursive à l’horizontale. Dessin à la plume page 32, légendé : « C’est la porte de l’Eternel, les justes la franchiront » (Psaumes, 118 : 20). Demi-reliure de l’époque en basane, plats de papier vert. Provenance : Vidal de Valbrègues, marchand juif à Avignon (ex-libris manuscrit du début du XVIIIe siècle, p. 171. Il s’agit du bourg de Vallabrègues, Gard) – possesseur espagnol du XIXe siècle (inscription au crayon, en espagnol et en caractères hébreux : « Este libro es del… » sur la garde) - Collection David Salomon Sassoon, n° 495 (qui a écrit de sa main en hébreu dans la marge au crayon les noms des poètes, tirés des acrostiches) - SMAF (acquisition à la vente Sassoon, New York, 12 mai 1981, n° 89). EXCEPTIONNEL MANUSCRIT AVIGNONNAIS DU XVIIe SIÈCLE, donnant la liturgie des Jours de Jeûne Mineur, des Quatre Sabbats Spéciaux et Pourim. Il contient pp. 1-21 : liturgie du jeûne du 17 Tammuz ; pp. 22-31 : liturgie du sabbat Hazon ; pp. 33-72 : liturgie du jeûne du 9 Av ; pp. 73-85 : liturgie du jeûne de Gedaliah ; pp. 85-95 : liturgie du jeûne du 10 Tevet ; pp. 97-106 : liturgie du sabbat Sheqalim, pp. 107-128 : liturgie du sabbat Zakhor ; pp. 129-138 : liturgie du jeûne d’Esther ; pp. 139-171 : liturgie de Pourim ; pp. 172-184 : liturgie du sabbat Parah. Les deux jours de jeûne les plus importants du judaïsme sont ceux du Kippour et du 9 Av (juillet- août), qui commémore les destructions du premier et du second Temple et dont la liturgie se trouve aussi dans notre manuscrit. S’y ajoutent trois jeûnes mineurs : celui du 10 Tevet (janvier-février), en mémoire du siège de Jérusalem par Nabuchodonosor en 586 av. JC ; celui du 3 Tishri (septembreoctobre), appelé jeûne de Gedaliah qui rappelle le meurtre du Gedaliah, gouverneur de Juda (voir II Rois, 25 : 25) et le jeûne d’Esther du 13ème mois d’Adar (février-mars) qui évoque celui de la reine de Perse pour conjurer la menace pesant sur les Juifs du royaume (voir Esther, 4 : 16). Dans les 52 samedis de l’année liturgique, treize samedis particuliers commémorent certains évènements. Parmi eux, les quatre sabbats spéciaux sont : le shabbat Hazon (« Sabbat de la vision », voir Isaïe 1 : 1-27), qui précède le deuil du 9 Av ; le shabbat Zakhor (« Souviens-toi »), qui précède la fête du Pourim et a pour vocation le devoir de mémoire pour les malheurs infigés à Isra‘l par ses ennemis ; enfn, le shabbat Paruh (« La vache rousse », voir Nombres, 1 : 1-22), qui rappelle l’obligation de purifcation des pèlerins se rendant à Jérusalem pour la Pâque. La joyeuse fête du Pourim (« les sorts ») célèbre le triomphe d’Esther et Mardochée sur Haman, ministre du roi de Perse, qui avait décrété le massacre de tous les juifs du royaume (voir le livre d’Esther dans la Bible). Cette fête donne lieu à de joyeuses manifestations et, par mimétisme avec le Carnaval qui tombe à la même époque que Pourim, les enfants s’y déguisent. AVIGNON, la capitale du Comtat Venaissin, possession du Saint-Siège de 1309 à 1791, atteste une présence juive dès le IVe siècle. L’empereur Frédéric Ier, en 1178, accorde sa protection à la communauté juive d’Avignon qui, de 1309 à 1417, quand les papes y résidèrent, fut le principal fournisseur de la cour papale. En 1348, « les Juifs du Pape » échappèrent grâce à Clément VI, aux massacres qui se déchaînent dans toute l’Europe, les Juifs étant accusés d’être les propagateurs de la peste noire. Suivit une longue période qui, sans être particulièrement violente, n’en fut pas moins faite de taxes spéciales, d’impôts particuliers et d’interdictions diverses. Ce n’est qu’en septembre 1791, quand le Comtat fut réuni à la France, que les Juifs d’Avignon devinrent des citoyens à part entière. Mais beaucoup, dès le début du XVIIIe siècle, avaient émigré à Paris, Bayonne ou Bordeaux. D. S. Sassoon, Ohel Dawid, Descriptive Catalogue of the Hebrew and Samaritan Manuscripts in the Sassoon Library,vol. I, Oxford-Londres, 1932, n° 495, pp. 219220 G. Margolioth, Catalogue of the Hebrew and Samaritan Manuscripts in the British Museum, part II, Londres, 1905, n° 700, pp. 363-364 ; Manuscrits du Moyen-Âge et manuscrits littéraires modernes : la collection de la Société des manuscrits des assureurs français, Paris, 2001 (exposition, Bibliothèque nationale de France), p.135-137. Un feuillet manquant au début de la liturgie du sabbat Sheqalim (entre les pages 96 et 97), avec lacune correspondante dans le texte. Quelques mouillures et trous de vers. Lacune de basane en pied du dos, charnière inférieure fendue, coins ouverts. €6,000-9,000 $6,900-10,000 £4,500-6,700 23 Le manuscrit contient aux pp. 1-97 : Tiqqun de Nathan de Gaza (les pages 98 à 102 sont blanches) ; pp. 103-186 : prières et poèmes liturgiques ordonnés par Joseph Ezéchias de Monteils (Gard). Le copiste Immanuel ben Gad de Milhaud, qui signe les deux colophons (p. 97 : « Aujourd’hui 15 Adar (…) moi le copiste Immaunuel ben Gad e Milhaud » et p. 186 : « Fait par Immanuel ben Gad de Milhaud ») est notamment le scribe de deux autres manuscrits de l’ancienne collection Sassoon (nos 278 et 279). Son fls, Gad ben Immanuel de Milhaud fut également un copiste prolifque (voir, entre autres, BNF, hébreu 1473, daté 1691 et hébreu 1474, daté 1736). Le père et le fls s’attachèrent à la copie de nombreux manuscrits liturgiques des communautés comtadines (Carpentras, Avignon, Cavaillon, et l’Isle-sur-la-Sorgue). La communauté juive de Carpentras remonte au XIIe siècle. Faite d’expulsions et de réadmissions successives son histoire est tourmentée et souvent les juifs de Carpentras trouvèrent l’appui du Pape contre les mesures décrétées à leur endroit par les évêques de la ville. En 1669 – c’est-à-dire quasiment à l’époque de notre manuscrit – on compte à Carpentras 83 familles juives, soit quelque 350 âmes. Le siècle suivant, pendant l’occupation du Comtat Venaissin par les troupes françaises (1746-1758), voit croître la communauté jusqu’à 160 familles, soit environ 800 individus, pour atteindre, en 1782, 2000 personnes. Le XVIIIe siècle y a aussi laissé un bijou d’architecture Louis XV, la synagogue, qui existe toujours, construite entre 1741 et 1743. D.S. Sassoon, Ohel Dawid, Descriptive Catalogue of the Hebrew and Samaritan Manuscripts in the Sassoon Library, vol II, Oxford-Londres, 1932, n° 683, p.840 ; Encyclopaedia Judaïca, Jérusalem, 1971, vol. 12, col. 861-866 (sur Nathan de Gaza) ; Manuscrits du Moyen-Âge et manuscrits littéraires modernes : la collection de la Société des manuscrits des assureurs français, Paris, 2001 (exposition, Bibliothèque nationale de France), p.133-134. Lacune de papier avec perte de deux lignes de texte au bas du premier feuillet. Quelques taches et mouillures. €15,000-20,000 32 [HEBRAICA] — Liturgie des Prières de Minuit (Tiqqun Hatsot), à l’usage de Carpentras, [selon l’ordre établi par Abraham Nathan ben Elisha Ashkenazi (1643-1680), plus connu sous le nom de Nathan « le prophète » de Gaza]. Comtat Venaissin, mars 1666. Manuscrit sur papier, 190 pages (130 x 90 mm). Écriture semi-cursive provençale, copié par Immanuel ben Ga de Milhaud (colophons p. 97 et 186). Vocalisation simplifée typiquement comtadine. Réclame au verso de chaque feuillet. Un plat de la reliure d’origine en veau brun avec ex-lbris « Lyon » doré au centre réincrusté sur la reliure moderne en toile datée du 23 août 1926. Provenance : Isra‘l Lyon, de Carpentras, en 1697 (poème autographe signé Isra‘l Lyon, daté 1697 par un chronogramme, célébrant un sauvetage local de Juif en danger, aux pp. 187-190 correspondant aux gardes primitives et ex-libris doré sur le plat supérieur) —Collection D. S. Sassoon, n° 683 (qui ft restaurer la reliure en 1926) — SMAF (acquisition à la vente Sassoon, New York, 12 mai 1981, n° 70). Dans la liturgie juive, le Tiqqun Hatsot (littéralement « Institution de minuit ») est l’ensemble des prières nocturnes récitées à minuit en commémoration de la destruction du Temple et avec pour vœu la restauration de la Terre d’Isra‘l. Ces prières avaient une fonction toute particulière dans cette mouvance mystique de judaïsme qu’on appelle la Kabbale et il n’est pas étonnant que Nathan de Gaza, kabbaliste de renom, en reprît l’ordonnancement. Le personnage est au centre d’un épisode de l’histoire juive que déchira les communautés d’Amsterdam à Istanbul, de Tunis à Jérusalem, de Salonique à Prague. C’est qu’il s’était proclamé le Messie attendu depuis tant de siècles par les juifs. Le mouvement sabbataïste fut une sorte de tremblement de terre dans l’ensemble du monde juif : on y crut avec passion ou on n’y crut pas avec violence, à coups de polémiques et de controverses virulentes et à grand renfort d’exclusions, d’anathèmes et d’excommunications réciproques. 24 $18,000-23,000 £12,000-15,000 De la collection de la Société des Manuscrits des assureurs français (SMAF) 33 [HEBRAICA] — Rituel de Kippour à l’usage de Carpentras. Comtat Venaissin, 1722-1723. Manuscrit sur papier, 268 pages (238 x 178 mm). Copié par Isaac ben David de Vallabrègues (colophon p. 268). Écritures provençale carrée et semi-cursive, vocalisation simplifée typiquement comtadine, réclames à chaque feuillet. Dessin p. 155. Reliure l’époque en veau brun moucheté, restes de 4 lanières en parchemin, dos à 6 nerfs alternés à l’italienne, tranches mouchetées rouge. Provenance : Israël de Digne, parent du copiste Isaac ben David de Vallabrègues (colophon) — David ben Gad de Digne (ex-libris p. 259) — Collection David Solomon Sassoon, n° 280 (ex-libris armorié collé au contreplat supérieur) — SMAF (acquisition à la vente Sassoon, New York, 12 mai 1981, n° 88). RITUEL DE KIPPOUR A L’USAGE DE CARPENTRAS. Le jour de Kippour (littéralement « expiation », « propitiation ») est le jour le plus important du calendrier liturgique juif. C’est une solennité austère de retour sur soi et d’examen de ses fautes et péchés, afn d’obtenir le pardon divin marquée par un jeûne complet de vingt-quatre heures. Le moment le plus chargé de gravité de ce cérémonial de rédemption en est le tout début, à savoir la récitation du Kol Nidrey (« Tous les vœux… »), qui est une déclaration d’annulation invalidant tous les vœux, engagements, promesses et serments faits de manière involontaire, irréféchie ou inconsidérée et qui n’ont pas pu être tenus. Cette proclamation, qui n’est pas à proprement parler une prière, appelle la grâce divine sur le péché d’avoir failli en n’accomplissant pas un vœu solennel. L’antisémitisme s’est souvent nourri et servi du Kol Nidrey comme preuve fagrante que le serment d’un juif était sans valeur. C’est oublier que les promesses annulées à Kippour ne concernent que les serments liant l’individu à lui-même ou à son Créateur et dans lequel autrui n’entre donc pour rien. Ce rituel de Kippour selon le rite de Carpentras a été copié en 1722-1723 par Isaac ben David, un scribe originaire de Vallabrègues, selon les indications fournies au colophon : « (…) est terminé le rituel du jour de Kippour de la main de l’humble Isaac ben David de Vallabrègues, l’an 5483 de la création du monde – (la date est alors répétée sous forme de chronogramme) – fait pour mon parent Israël de Digne ». VALLABREGUES, petit bourg du Gard, abrita au Moyen Age une petite communauté juive et le nom du lieu – comme Milhaud ou Lunel - devint un nom de famille, porté aujourd’hui encore, qui témoigne de l’origine juive provençale de ceux qui le portent. À partir du XVIe siècle, les Vallabrègues (ou Vallabrègue) s’installent principalement à CARPENTRAS…comme, d’ailleurs les Juifs de Digne. Le chef-lieu des Alpes-de-Haute-Provence avait une importante population juive qui dépérit au début du XVe siècle. En 1468, il n’y avait plus à Digne que vingt familles juives. Après l’expulsion des Juifs de Provence en 1498, les Juifs de Digne se réfugièrent dans le Comtat, gardant, comme le destinataire du manuscrit, le nom de leur origine. D. S. Sassoon, Ohel Dawid, Descriptive Catalogue of the Hebrew and Samaritan Manuscripts in the Sassoon Library,vol. I, Oxford-Londres, 1932, n° 495, pp. 257 ; Manuscrits du Moyen-Âge et manuscrits littéraires modernes : la collection de la Société des manuscrits des assureurs français, Paris, 2001 (exposition, Bibliothèque nationale de France), p.138-139. Taches p. 62 et 146, tache d’encre p. 96. Petit travail de vers en haut du contreplat inferieur ayant atteint le colophon dans la marge, reliure frottée, quelques petites épidermures, charnière supérieure légèrement fendue en tête et en queue, coins émoussés. €6,000-9,000 $6,900-10,000 £4,500-6,700 Le manuscrit contient les pièces suivantes : pp. 1-38 : Vigile de Kippour ; pp. 39-42 blanches ; pp. 43-64 : Zemirot (cantiques) ; pp. 65-152 : Ofice du matin ; pp. 153-214 : Avodah et Teflat Mussaf ; pp. 215-246 : Teflat Minhah ; pp. 247-268 : Ne’ilah (Clôture de Kippour). L’ordre est le même que dans l’édition imprimée à Amsterdam en 1739. 25 à la N.R.F. Il paraît que la N.R.F. vient de passer un contrat avec Hachette, c’est la mort des maisons d’édition et des livres » (Simone, 1er mai). « Grasset m’a roulé. Il a mis dans mon contrat que j’ai signé chez lui en novembre un mot – passé inaperçu sous mes yeux car le matin où j’ai signé précédait notre départ pour Montfort de quelques heures – un mot qui lui permet d’interdire la publication du Grand troupeau hors de chez lui… Plus de Grand Troupeau. Plus de mensualités, plus de Gallimard ni de Grasset, plus d’argent d’Europe. Je dois rembourser à Gallimard tout ce qu’il m’a versé depuis janvier. Je ne peux publier Le Grand Troupeau nulle part. C’est fni. Pour l’instant je cherche une place d’employé de banque soit au Lyonnais soit ailleurs et je vais tout recommencer » (Jean, 2 mai). Simone lui propose son aide fnancière : « Votre idée de redemander un poste d’employé de banque, je trouve cela grandiose… C’est grandiose, mais c’est idiot, mon chéri… Il se trouve que j’ai un peu d’argent, et comme je suis votre femme, tout ce qui est à moi est à vous, cela va sans dire… Je peux très bien vous donner les quatre mille francs par mois que Gallimard vous donnait» (4 mai). Ce que Jean refuse évidemment : « Je vous aime comme jamais on n’a aimé créature de terre… Il ne faut pas penser à votre argent, pour moi. Je veux rester net. Je veux me battre tout net et tout nu comme j’ai toujours eu l’habitude de faire ». Dans cette correspondance intime, les amants séparés, obligés de recourir à des subterfuges (le faux télégramme obligeant Jean à se rendre à Paris pour recevoir un prix littéraire), expriment sans réserve leurs sentiments. Mais Giono est retenu par ses liens familiaux et ne peut répondre pleinement à l’amour exigeant et passionné de Simone : « Quoiqu’il arrive, quelque expérience que vous fassiez, que vous aimiez un autre homme, vingt, cent, mille autres hommes, si un jour vous êtes lasse, si un jour vous êtes fatiguée, près du désespoir, si un jour vous ne pouvez plus être sauvée par personne, il restera Jean Giono. Sans un mot d’explication, en disant tout simplement « j’ai besoin », il y aura de nouveau mes bras, mon cœur, mon amour entier, toute ma vie » (Jean, 7 mai). « Il faudra bien s’habituer à vivre sans vous, ou mourir. Je ne pourrai pas tenir encore longtemps comme ça, je deviendrais folle… On n’a pas le droit de diminuer un amour tel que le nôtre, quel gâchis!» (Simone, 8 mai). Correspondance de Jean Giono avec sa muse, Simone Téry, 1931. 34 Jean GIONO (1895-1970). 24 lettres autographes signées de Jean Giono (« Jean » ou «Jean Giono »), parfois datées de Manosque et 15 lettres autographes de Simone TÉRY (1897-1967), sur papier à en-tête « 15 quai de Montebello » puis « 4, rue de l’Hôtel Colbert ». Une lettre de l’amie de Simone Téry, Rose, à Giono (27 mai 1931, n°36) et 10 télégrammes. 30 avril-29 octobre 1931. 137 pages in-4 (270 x 210 mm). Demi-chagrin rouge à coins du milieu du XXe siècle. Provenance : Simone Téry — SMAF (acquisition à l’Hôtel Drouot, 8 juin 1980, n°119). SUPERBE CORRESPONDANCE AMOUREUSE INÉDITE. Les quelques 60 grandes pages de Jean Giono, auxquelles répondent celles à peu près équivalentes de Simone Téry, retracent les enchantements et les désespoirs de leur liaison. Elles sont également l’écho des projets de Giono (renonciation à sa position dans une banque, achat de la maison de Manosque où il passera sa vie), de ses publications et de ses démêlés avec ses éditeurs. Simone Téry, normalienne et agrégée de lettres, flle de la journaliste et militante féministe Andrée Viollis et du philosophe Gustave Téry, mènera une double carrière de journaliste et de romancière, sous le signe, à partir de sa rencontre avec Paul Nizan en 1935, de son engagement au parti communiste et à l’Humanité. Sa liaison avec Giono semble le premier des successifs attachements, longtemps occultés, de l’écrivain à des muses (Hélène Laguerre, Blanche Meyer). L’épisode se situe en 1931, au moment de la publication du Grand troupeau, qui paraîtra chez Gallimard le 22 octobre. Les échanges sont marqués par les déconvenues de l’écrivain dans ses relations avec les éditeurs : « Suzanne Normand a été épouvantée quand je lui ai dit que vous donniez Le Grand troupeau 26 «Je ne pourrais vivre avec toi si je laissais des ruines derrière moi » (Jean, 17 septembre). Et quelques semaines plus tard, déchiré, il ne peut que renoncer à leur liaison : « Je m’attendais à votre lettre… quand je me trouve devant la chose à faire, il faut trop condamner de gens à mort pour qu’il me reste le moindre des courages… Mon seul bonheur est en vous… Voyez-moi avec ma pauvreté d’homme et ne m’habillez pas de ce mensonge continuel rusé et habile qu’aucun homme ne peut supporter. Faut-il donc que je sois inconnu même à la seule femme qui m’aime… Je ne mens pas. Je n’ai pas menti, je vous le crie comme un petit garçon. Je ne puis dire que ça, je ne sais plus vous assurer que de ça. Je n’ai plus de moyen pour vous dire mon amour… Je ne veux pas Simone chérie… être pour vous un trouble et un arrêt dans votre vie… Je vous aime » (Jean, 27 octobre). Et le lendemain : « Je vous retournerai vos lettres quand vous le voudrez… J’ai été déchiré ». Cette émouvante correspondance, souvent d’une réelle beauté, relate jour après jour, et jusqu’au terme, les déchirements d’un amour impossible : « J’ai enlevé votre photographie de la cheminée…Ah, Jean, j’ai une telle nausée de tout cela. Tant de honte et de dégoût. Cette fois c’est la fn, la mesure est pleine, et je renonce enfn à un bonheur trop gros, à un bonheur impossible, à un bonheur menteur… Vous m’avez guérie de l’amour pour jamais… Eh bien travaillez maintenant, je vous souhaite beaucoup de succès… Tout est fni entre nous deux» (Simone, 29 octobre). Cette liaison tumultueuse ne cessera défnitivement qu’en 1934. Manuscrits du Moyen-Âge et manuscrits littéraires modernes : la collection de la Société des manuscrits des assureurs français, Paris, 2001 (exposition, Bibliothèque nationale de France), p. 239-243 ; Suzanne Citron, «Un essai inédit de Pierre Citron sur Jean Giono », Histoires littéraires, n°55, juillet-aoûtseptembre 2013 (www.suzannecitron.wordpress.com) ; René Merle, « Simone Téry», Lectures et réfexions : Communistes d’hier et d’aujourd’hui, août 2014 (merlerene.canablog.com) ; Jacques Mény, notice sur Simone Téry, à paraître dans le Dictionnaire Giono, Garnier, 2016 (nous remercions M. Mény de nous l’avoir communiquée). Mors et coifes un peu frottés. €15,000-20,000 $18,000-23,000 £12,000-15,000 Florence Perkins, l’amie américaine de Maeterlinck 35 Maurice MAETERLINCK (1862-1949). IMPORTANTE CORRESPONDANCE INÉDITE, 140 lettres autographes signées (« Maeterlinck »), datées pour la plupart, adressées à Florence PERKINS. Entre 1922 (une seule lettre antérieure, 30 novembre 1915) et le 15 octobre 1940. Encre bleue sur papier à lettres souvent bleu, avec les adresses des diférentes résidences de Maeterlinck (Les Abeilles, Nice ; Château de Médan ; Orlamonde à partir de 1932 ; et diférents hôtels de cure ou de villégiature). Avec 80 enveloppes, suscription « Mlle Florence Perkins (« Miss Florence Perkins » pour les lettres de la fn), et diverses adresses à New York (The Biltmore, The Drake, Ausonia dans les années 1930, hôtel Esplanade de 1938 à 1940) ou en France (divers hôtels à Paris, Crillon, Régina, Claridge, à Royat ou Vichy). 2 télégrammes ; 14 cartes postales ; autant de documents divers (coupures de presse). Brefs résumés en anglais sur des papillons de papier blanc pour un quart des lettres environ. Une lettre d’Algernon Blackwood à Florence Perkins, datée du 3 décembre 1919. Provenance : Florence Perkins (?-27 mars 1952) — SMAF (acquisition à Londres, Sotheby’s, 23 mars 1981). ABONDANTE ET TRÈS INTÉRESSANTE CORRESPONDANCE, couvrant une longue période et fourmillant d’informations sur le travail et les projets de l’écrivain, ses résidences et les nombreux travaux qu’il y mène, sa vie privée et celle de son épouse Renée Dahon. Elle témoigne également du grand intérêt de Maeterlinck pour les États-Unis. Florence Julia Perkins, qui semble absente des études consacrées à Maeterlinck, était la flle d’un importateur de textiles anglais, Richard Charles Perkins (1840 - 27 février 1907), installé aux Etats Unis en 1865, qui devint citoyen américain en 1897. Il laissait à sa mort sa fortune à son épouse Mary Louise (morte à 87 ans le 7 octobre 1941) et à sa flle Florence, que cette longue correspondance montre accompagnant sa mère en Europe pour des mondanités mais aussi des cures et rendez-vous médicaux. Florence Perkins resta célibataire et n’eut pas d’enfants. Ses premiers contacts avec l’écrivain eurent probablement un caractère professionnel, puisque la première lettre (30 novembre 1915) a trait au droit d’exploiter le flm « Blue Bird » et à divers règlements fnanciers. Ils font connaissance lors du premier voyage de l’écrivain à New York (fn 19191920) : en avril 1922, Maeterlinck évoque les « quelques heures passées dans l’atmosphère si afectueuse et si pénétrante de votre belle et chère demeure de New York », l’interroge au sujet de Blackwood et la remercie pour des envois de livres américains. Il lui parle des répétitions de l’Oiseau bleu. Le cérémonieux Mademoiselle fait place dès 1923 au « Ma chère Florence » qui restera en vigueur jusqu’à la fn de cette longue liaison épistolaire. Fréquemment invitée à Médan, Florence Perkins soutient fnancièrement la « Grande féérie » organisée par les beaux-parents de l’écrivain en leur château du CoudrayMontpensier (Touraine). De nombreuses lettres évoquent le travail de l’écrivain : « Je travaille beaucoup à mon nouveau livre…La Vie des fourmis est presque terminé. Je livrerai le manuscrit à Fasquelle vers la fn du mois et le volume paraîtra fn mai. Je compte 28 que vous serez là pour recevoir le plus bel exemplaire. En attendant j’achève mon nouveau volume qui sera intitulé L’ombre des ailes ». Il lui réserve des exemplaires sur grand papier (« Je n’ai pas ici les exemplaires sur hollande de la Princesse Isabelle, de La Grande loi et d’Avant le Grand silence. Ils sont restés à Médan. ...En attendant je vous envoie un exemplaire sur grand papier du Sablier qui vient de paraître chez Fasquelle ». Il invite Florence aux répétitions de ses pièces de théâtre, L’Oiseau bleu et Monna Vanna. Florence le fournit en livres scientifques américains dont il a besoin : « J’ai bien recu les deux beaux volumes Demon of the Dark et Flight from Chaos (de l’astrophysicien Harlow Shapley) ainsi que les très intéressantes coupures de journaux sur Einstein que vous avez eu la gentillesse de m’envoyer. Je vous en remercie de tout cœur ». Puis dans un autre registre, « Je viens de constater que moi aussi je perds déjà 175 000 francs sur mes obligations américaines ». En 1931, il se plaint amèrement de la publication des mémoires de Georgette Leblanc, qui fut sa maîtresse pendant près de 20 ans : « Georgette vient de publier, sous le titre de Souvenirs un volume sur les années de notre vie commune. C’est probablement à peu près la même chose que ce qu’elle a publié en Amérique. La presse d’ici a été très dure pour elle. On a trouvé que ces confdences étaient de mauvais goût, indélicates et un véritable abus de confance, et que sa prétention d’avoir collaboré à mon œuvre était tout à fait ridicule ». Maeterlinck exprime ses vues de plus en plus pessimistes sur la situation internationale à la fn des années trente. Il déclare avec insistance son admiration pour Salazar. Il fait part à sa correspondante de sa peur pour la France et la Belgique, menacées par le traité Germano-soviétique (août 1939) et envisage sa fuite dans le cas d’une invasion des nazis : « Nous vivons ici dans l’angoisse et dans l’incertitude. Il est possible que le Portugal lui-même soit, malgré lui, entraîné dans la guerre. Dans ce cas, comme je me trouverai sur la première liste des fusillés allemands, je n’aurai d’autre ressource que de tâcher de gagner l’Amérique par le clipper... J’ai une sœur à Bruxelles et ne sais ce qu’elle est devenue... car tous les moyens de communiquer avec la Belgique sont coupés et l’argent que j’y avais dans une banque est probablement confsqué par les boches et perdu. Heureusement qu’il me reste quelque chose en Amérique où nous pourrons vivre sans être à la charge de personne. De tout cœur merci chère grande amie que j’embrasse tendrement » (23 mai 1940). Maeterlinck part pour New York en juillet 1940, sa femme et lui y retrouvent Florence, et la correspondance se clôt sur trois derniers courts billets d’août à octobre 1940. Manuscrits du Moyen-Âge et manuscrits littéraires modernes : la collection de la Société des manuscrits des assureurs français, Paris, 2001 (exposition, Bibliothèque nationale de France), p. 250-251 ; Informations biographiques sur Florence Perkins tirées du jugement de la Cour d’Appel de New York en date du 3 juillet 1957 (règlement de la succession de son père). €30,000-50,000 $35,000-57,000 £23,000-37,000 « … le mariage oficiel, jamais. Plutôt la tuberculose ou le cancer… Les femmes sont surtout intéressantes, quand elles écrivent, quand elles parlent avec jaillissement… » 1929. « […] Ma gloire ?! Je vous dirais : ‘Vous êtes folle ! si j’osais. Je n’ai ni la gloire, ni son ombre, et je m’en moque. Je l’aurai peut-être après ma mort, ce qui est encore pire. La gloire posthume est le coup de pied à la postérité […] » (20 juin). Quelques jours plus tard, il lui prodigue ses conseils sur la thèse qu’elle prépare sur les idées artistiques de Chateaubriand et critique sévèrement ses écrits : « […] Rien ne vaut que le travail qui vient d’inspiration. Pour ma part, je quitte aussitôt un travail où je sens que ‘ça ne roule’ Vous feriez mieux de choisir un point précis de ma ‘personnalité’ et de le presser comme un citron […] » (carte postale du 12 octobre). 1930. « […] Je ne crois pas en Dieu, mais, chaque jour, je trouve une minute de quoi croire en lui, pr le remercier de m’avoir fait échapper au mariage. Et, d’ailleurs, qui vous dit que je ne suis pas marié ? Plutôt dix fois qu’une, si le maire n’y a pas passé. Mais le mariage oficiel, jamais. Plutôt la tuberculose ou le cancer […] » (15 mai). Le 6 juillet, Montherlant s’inquiète et la met en garde : « votre amitié pour moi glisse vers des sentiments plus exaltés et tout à fait sans issue […] n’attendez rien de moi, que la sympathie que j’ai toujours portée à votre intelligence et à votre caractère […] » Il accepte cependant de la voir avant son départ pour le Maroc : « Mais, pour l’amour de Dieu, pas de sentimentalité […] J’aimerais mieux mourir abandonné dans une île déserte, qu’être ‘aimé’ de qui que ce soit au monde […] » (21 juillet). 36 Henry de MONTHERLANT (1895-1972). 122 lettres autographes signées, 30 cartes postales ou billets, adressés à Alice Poirier de 1928 à 1963. Environ 200 pages in-4 ou in-8. Parmi elles, une photo de l’écrivain avec la mention autographe : « Montherlant s’en va-t-en guerre. Pour que Melle Poirier sache qu’il y a une seconde photo de moi où je rigole. Celle-ci a été prise à l’Ecole militaire le jour de mon départ pour les armées ». Plusieurs lettres portent une datation d’une autre main à l’encre rouge. 714 lettres autographes signées d’Alice Poirier à Montherlant et 14 brouillons autographes de l’écrivain complètent ce remarquable ensemble. Provenance : Alice Poirier (1900-?) — SMAF (acquisition à l’hôtel Drouot, 12 juin 1984). 1931. Montherlant est en Algérie : « […] Mon prochain roman, en deux volumes, La Rose de Sable, va déchaîner la colère et la calomnie […] Je crois que la générosité n’a rien à voir avec aucune doctrine politique, le communisme y compris […] l’idée d’Etat est exclusive de l’idée de générosité […] » (24 avril). Tandis qu’il relit « lentement » sa thèse, il la rassure et lui confe avoir « été non seulement recalé – avec plusieurs zéros – à ma 1re année de droit, mais également, la 1re fois, à l’oral de ma philo, examens qui l’un et l’autre sont passés haut la main par tous les petits imbéciles de France […] » (13 juin). « J’ai lu le Nietzsche Merci. Mais c’est un livre très médiocre […] poursuit-il. Le nudisme c’est un faux et trois fois faux paradoxe, malgré ses apparences distinguées, que celui qui veut qu’un corps entièrement nu soit moins désirable qu’à Ω vêtu. Croyez que j’ai une gde expérience de tout cela. Le nu n’a nullement besoin d’être intégral pr être esthétique non plus qu’hygiénique […] Je ne crois pas en Dieu, et moins encore aux prêtres. Mais : 1- L’Evangile est tout de même une grande chose. 2- Quand la spiritualité disparaît de partout, il faut bien reconnaître que l’Eglise est un de ses derniers refuges […] ». Puis il l’admoneste sévèrement : « Qu’est-ce que c’est que ces idées de mariages? Comment diable vous êtes-vous fourré cela dans la tête ? […] J’aimerais mieux mourir, que me marier […] » (5 septembre). Depuis leur première rencontre à la Bibliothèque nationale, avec ténacité la jeune flle poursuit l’écrivain n’ayant qu’une ambition en tête : l’épouser. Ainsi que le fera Andrée Hacquebaut avec Pierre Costals, elle l’accable de lettres. La publication des Jeunes Filles en 1936, puis de Pitié pour les femmes, Le Démon du bien et Les Lépreuses, ne calmera pas son ardeur. En 1950, Montherlant met un terme à cette volumineuse et étoufante relation épistolaire. 1932. De Fez, le 6 janvier : « […] J’ai écrit 600 pages de la Rose de sable, sur 700 environ. Mais je n’écris qu’à mes moments perdus. J’ai mieux à faire […] Vous avez, je crois un peu trop vécu dans les livres […] ». Le 4 août, d’Alger, il confesse combien La Rose de sable le tourmente : « Est-ce bien le moment de jeter la pierre à l’œuvre de mon pays ? Je suis cruellement écartelé entre des devoirs diférents, et maudis d’avoir choisi jadis ce sujet […] ». Cette année-là, il s’apprête à publier ses souvenirs de guerres, Mors et Vita. « […] On me voit toujours piafant et ‘cavalier’, et je suis toujours emprisonné par des scrupules […] » (2 octobre). Peu de temps avant son retour à Paris, il redit à Alice combien ses idées sur le mariage lui « semblent un peu naïves ». Il lui rappelle la phrase de Melle de Lespinasse ; « Le mariage, éteignoir de tout ce qui est grand » et tente une mise au point pour la convaincre : « Le mariage aux médiocres. Il faut bien continuer l’espèce. Le célibat à ceux des hommes qui ont quoi que ce soit, à faire ou à dire, d’un peu important. Célibat indispensable. Des maîtresses auxquelles on ne tient pas. Mariage, hélas, pour les femmes, et, je crois pour toutes les femmes […] Que faire, alors, quand on est une femme d’élite ? Epouser un homme d’élite, et ne s’occuper que de le trouver […] Pour moi – je ne me marierai jamais […] » (14 novembre). 1928. Il la remercie pour des feurs. « […] Mon prochain livre de poèmes sera dédié à toutes les femmes qui m’ont ofert des feurs […] » (30 juillet). Dans une carte postale envoyée d’Alger le 13 novembre, il lui confe être « excité à la pensée que puissiez écrire qqchose sur moi ! ». 1933. Les lettres d’Alice, « pleines de folies » l’exaspèrent. « […] N’oubliez pas que nous sommes sur le plan amitié. Le plan amour m’assomme, et me semble ridicule […] » lui écrit-il le 11 février. Une semaine plus tard, il tente, une fois de plus, de lui faire comprendre que le mariage n’est pas pour lui. « […] Alors quoi ? IMPORTANTE CORRESPONDANCE À L’UNE DES « JEUNES FILLES », MODÈLE D’ANDRÉE HACQUEBAUT. En 1968, dans des notes communiquées à Pierre Sipriot, qu’il avait désigné comme son biographe, Montherlant dévoile les noms des trois modèles d’André Hacquebaut : Jeanne Sandelion, Mathilde Pomès et Alice Poirier. Dans ces lettres, au ton plus intime que celles adressées à Jeanne Sandelion (voir lot 37), Montherlant livre sans détour sa conception de l’amour. Il clame sans relâche son horreur du mariage, ce redoutable et dévastateur « hippogrife » tant nuisible à son œuvre. 30 De la collection de la Société des Manuscrits des assureurs français (SMAF) La liaison ? Vous voulez que je vous fasse en enfant sans vous épouser ? (en fait de mots ténus, hum…) Ces grosses bêtises ne se font d’ordinaire que dans un entrainement de passion, qu’il faut bénir le ciel de n’avoir pas […] Je croyais, j’espérais que vous étiez totalement dépourvue de ces rêveries vulgaires… je vous répéterai que voici des années – près de neuf ans – que ma décision est fermement prise, de ne pas me marier […] » (28 février). 1934. « […] Bien entendu, je suis Coriolan ! Mais sûrement, je ne succomberai pas aux larmes d’une mère, et moins encore d’une épouse. Et probablement je ne trahirai pas. Mais il y a tant de raisons de trahir ! Sans doute, je ne me vois pas allant ofrir mes services au 2e bureau allemand. Mais il y a une défance et une désafection que l’on éprouve pour ses compatriotes qui est aussi grave que l’acte de Coriolan […] » (2 février). Cette année paraît Les Célibataires, grand prix de littérature de l’Académie française. Les réfexions d’Alice Poirier l’irritent et il lui reproche son absence de jugement ((24 avril). Puis ressurgit l’hippogrife du mariage qu’il lui ordonne de reconduire à l’écurie. « […] L’amitié des jeunes flles est une vache (‘génisse’ serait bien mieux) attachée, qui broute inlassablement son rond d’herbe autour de son piquet […] ». D’Alger, le 28 décembre, il annonce la prochaine parution des Jeunes Filles « tout recouvert de l’ombre de l’Hippogrife. On parlera d’ailleurs de Lui, avec les exécrations nécessaires et rituelles ». 1935. « L’hippogrife, comme l’anguille, rentre donc sous roche. Parfait ! […] Mais vous errez en disant qu’il a inspiré mes J. flles. Je me suis contenté, l’été dernier, de le lancer, comme dans un fourré, à travers le livre déjà écrit (en 30) […] » (10 janvier). « Le grand bonheur de ma vie, écrit-il le 13 mars, c’est de savoir – d’une conscience permanente - que je ne suis pas marié. Savez-vous le titre du roman qui suivra les J. flles ? Au bord de l’abîme. L’abîme, c’est le mariage. J’y raconte mes fançailles et défançailles perpétuelles […]». 1936. Avec sévérité Montherlant juge le manuscrit qu’elle lui a soumis lui reprochant son manque d’intrigue et cette « enfilade de notations et de descriptions ». « Si vous aviez un pouvoir créateur, vous pourriez sûrement faire un roman de vos relations (si on peut dire) avec moi […] œuvre qui serait le roman d’une jeune flle qui vit dans un autre monde que la réalité, et pcq. elle n’a jamais rencontré d’hommes, prend pour des manifestations d’amour les traits les plus insignifants du premier homme avec qui elle est en relations, croit qu’il songe à l’épouser […] Il y a aurait là un roman très intéressant à faire, et qui serait facile […] » (1er mars). Quelques mois plus tard, il évoque l’autre « concurrente » d’Alice : « J’ai reçu de nombreuses lettres de Melle Sandelion, qui me dit que tout cela est pour exploiter le scandale. Car elle a écrit un roman sur moi, qu’elle ne peut pas arriver à placer […] » (2 octobre). 1937. « Vous m’avez écrit des lettres si ridicules avec vos menaces de coups de revolver, et autres choses qui montrent toujours votre constant ‘à côté’ de la réalité, que je ne suis pas senti le courage de vous répondre [...] » (14 mars). À la fn de l’année, le 19 décembre : « Vous êtes plus maline comme rat de bibliothèque (merci pr les fches) et comme philosophe (vos pensées m’intéressent beaucoup) que comme romancière, où vous ne valez pas gd chose. J’irai mercredi à la B. N. […] » 1938. Montherlant reconnaît « une certaine infuence » de Nietzsche sur lui (9 juin). « […] Reçu invitation oficielle comme ‘invité d’honneur’ du Führer à Nüremberg. Je lui serai présenté. Ai encore refusé, car je voudrais être mieux au courant de la res germanica que je ne le suis. Mais promis pr l’an prochain (mon roman fni) […] » 1939. « Les Français trouvent l’Equinoxe [L’Equinoxe de septembre, publié en décembre 1938] trop hitlérien […] mon éditeur allemand en est épouvanté, craint qu’il ne reçoive pas la censure, et ne compromette le succès de tout mon œuvre en Allemagne ! » (21 janvier). Le 1er septembre, il confe que « Le monde n’aura la paix que lorsque le sublime emmerdeur Adolf sera déboulonné. C’est pourquoi je souhaite la guerre, pensant qu’il n’y a qu’elle qui le déboulonnera […] ». 1941. Le 23 juin, au lendemain de l’invasion de l’URSS par l’Allemagne, il lui adresse « le 1er jet de pages écrites d’après [ses] notes d’il y a un an, au moment de l’occupation ». « Je pensais que la France et l’Allemagne pourraient faire ensemble une croisade antichrétienne. Nous en sommes loin ! (je pense que, après les évènements d’hier, c’est une croisade chrétienne à laquelle elle va ns entraîner […] ». Quoiqu’il en soit, il désire poursuivre son essai, mais le « cœur n’y est plus » et sa seule préoccupation est que ce texte « ait une belle forme littéraire ». Dans les lettres suivantes, il tente de placer chez Gallimard le livre d’Alice. Il évoque à plusieurs reprises Drieu La Rochelle dont il sollicite d’appui et se voit accuser de coucher avec Drieu ! (12 décembre). Son agacement devant la « stupidité inouïe » de la jeune flle ne fait que croître. 1942 – 1949. Les lettres, la plupart relatives aux articles et livres d’Alice ainsi qu’aux traductions qu’il lui demande, sont de plus en plus brèves et empreintes d’une nervosité non dissimulée. L’été 1947, Montherlant travaille aux Garçons : « […] par 35° dehors, je travaille de 8 Ω du matin à minuit Ω […] nu dans ma chambre, avec slip, ou même sans slip […] (20 août 1947). 1950. Le 19 janvier, excédé des « extravagances » de son amie, Montherlant exige un répit et pose « la condition formelle qu’il ne soit plus jamais question d’épousailles ». « J’ai été mille fois trop patient, écrit-il, de supporter que vous continuiez d’évoquer, malgré tout ce que je vous ai dit, cette insanité ridicule, qui ne m’a jamais traversé seulement l’esprit. Mettez-vous ceci dans la tête : la première fois que vous ferez une allusion, fût-ce la plus lointaine, à cette insanité, c’en sera fni à jamais entre nous [...] ». Quelques mois plus tard, l’incorrigible Alice l’assaille à nouveau de ses « imbécilités nuptiales ». Le 2 mars : « à partir d’aujourd’hui, vous n’aurez plus jamais signe de vue de moi. Adieu ». Après cette rupture, Montherlant lui adressera deux autres lettres. Cet ensemble est complété par la très volumineuse correspondance d’Alice Poirier à Montherlant : 714 lettres autographes dont de nombreuses annotées par Montherlant, et 4 feuillets dactylographiés de quelques lettres d’Alice à une amie, avec annotations de l’écrivain réutilisées dans les Jeunes flles. Cette correspondance, en partie inédite, est d’une remarquable richesse pour la connaissance de l’écrivain et de son œuvre. Elle éclaire, d’un jour nouveau, la genèse des Jeunes flles. « La femme ? Un être qui racole et un être qui relance » (Montherlant, Les Lépreuses). Quelques lettres ont été publiées en 1985 dans Lettres à une jeune flle au Cercle de l’inédit français avec une préface de Pierre Sipriot. Manuscrits du Moyen-Âge et manuscrits modernes : la collection de manuscrits des assureurs français, Paris, 2001 (exposition, Bibliothèque nationale de France), pp. 259-264. €18,000-22,000 $21,000-25,000 £14,000-16,000 31 « Vous avez vu que j’ai souvent pêché quelque chose dans vos lettres, que vous avez retrouvé dans mes ouvrages, et dans tout ce que vous me dites de la femme, je trouve mon bien, qui ressortira un jour sous qq. forme. » 37 Henry de MONTHERLANT (1895-1972). Volumineuse correspondance, en partie inédite, adressée à Jeanne Sandelion (1899-1976) entre 1926 et 1963. Elle comporte 233 lettres (dont 2 pneumatiques), 37 cartes postales, 6 billets, 3 télégrammes et 25 brouillons de lettres. Environ 450 pages de divers formats. Á ce remarquable ensemble s’ajoutent 200 lettres autographes signées de Jeanne Sandelion à Montherlant. Environ 850 pages de formats divers. Provenance : Jeanne Sandelion (1899-1976) - SMAF (acquisition à l’hôtel Drouot, 12 décembre 1985). Poétesse et romancière, Jeanne Sandelion doit surtout sa renommée à l’intérêt que lui portait Montherlant dont elle découvre l’œuvre en 1923. Leur rencontre a lieu à Alger en 1928. « Nous n’avions eu jusqu’alors que des rapports épistolaires très espacés et cérémonieux » précise-t-elle dans son essai Montherlant et les femmes (Plon, 1950). Elle y publiera 45 lettres très souvent censurées. Follement éprise de l’écrivain - qui ne lui vouait qu’une amitié toute fraternelle - Jeanne Sandelion fut, avec Mathilde Pomès et Alice Poirier, l’un des modèles d’Andrée Hacquebaut. De 1926 à 1963, avec bienveillance, verve et assiduité, Montherlant, tout en prodiguant ses conseils, évoque tour à tour son œuvre, ses voyages et ses états d’âme. Mais en octobre 1930, Montherlant refuse de rendre à Jeanne les lettres qu’elle lui avait adressées. Une brouille s’ensuit et leurs échanges épistolaires s’interrompent pendant quelques années. Ce n’est qu’en 1936, lors de la parution des Jeunes flles que leurs échanges reprennent. La première lettre est datée du 11 janvier 1926. Montherlant y annonce la parution de son prochain roman, Les Bestiaires, qu’il porte dans ses « entrailles depuis une quinzaine d’années ». Il fait reprendre son article pour le publier dans les Cahiers libres et lui annonce son prochain « grand tour de la Méditerranée Occidentale (Espagne, Afrique, Italie) jusqu’à mai ou juin 1927. » 1927. « Je pense que le seul principe vrai est celui de l’alternance, et je mets mon espérance dans la certitude qu’il est impossible que l’état où je me trouve demeure éternellement… Je pense que pour le moment la seule façon de me distraire de moi-même est dans un abrutissement de travail. Mais je ne crois plus à mon travail […] ». Il promet de lui envoyer des épreuves de Fontaines du désir. (20 juin) Quelque temps plus tard, dans une lettre non datée, Montherlant commente « sans fatterie » les poèmes de Jeanne : « Ils sont beaux. Ce ne sont pas des poèmes de littérateur mais de femme […] Les trois motifs que vous donnez de la crise : drame de la poésie, satiété, et égocentrisme sont exacts […] vous avez parfaitement raison d’écrire que je n’ai pu aimer les hommes que dans la guerre […] » 1928. « J’ai passé 3 semaines chez les Bédouins du Sud-Tunisien, et suis de retour à Alger pour 15 à 20 jours encore – Je ne vous ai que trop rapidement aperçue. J’y ai reçu de vous la lettre la plus Ôincorrigiblement femme’, où il m’a été impossible de comprendre si vous viendriez ou ne viendriez pas à un rendez-vous […] » (29 mai). Le 8 août suivant il lui confe : « J’ai souvent pêché quelque chose dans vos lettres, que vous avez retrouvé dans mes ouvrages, et dans tout ce que vous me dites de la femme, je trouve mon bien, qui ressortira un jour sous quelque forme. Depuis un an j’ai découvert une grande vérité. J’avais souvent dit et écrit que je pensais qu’il était peu utile qu’on vous rendît en amour ce qu’on donnait ; je crois aujourd’hui qu’il vaut mieux qu’on ne vous rende rien, du moins, quand on est un artiste et dans des cas singuliers. L’amour qu’on reçoit vous afaiblit et fnit toujours par vous faire dévier […] on ne peut rien comprendre au monde si on juge homme et femme sur le même gabarit […] » En route pour Fès, il commente le roman de Jeanne Sandelion et l’incite à le réécrire : « Que d’ardeur, de fnesse, de profondeur, de vérité ! Non, pas du tout Ôjeune flle’ dans le mauvais sens du mot, mais dans ce qu’il a de charmant […] » À Alger, il revoit attentivement et corrige le manuscrit, puis le recommande à des éditeurs dont Plon : “Vous avez tort de croire que ce besoin de servir dans le sens noble, si féminin – le dienen ! dienen ! de Kundry – ne puisse pas s’employer 32 avec moi. Vous m’avez déjà apporté beaucoup. Et je n’ai ni cette puissance, ni ces certitudes, ni cette sécurité – ni tant d’amis – que je ne sois heureux de sentir quelques êtres sûrs, sur lesquels à l’occasion je puisse m’appuyer […] De votre côté, vous sentez mon estime, ma sympathie et ma curiosité de vous. Je crois vous comprendre assez – votre solitude et vos dificultés, […] j’ai un peu passé par tout cela et je suis le moins invulnérable des hommes. Bardé et insensible d’un côté, de l’autre tout me blesse […] » (13 novembre). 1929. En janvier il a cédé son appartement d’Alger à Gide et part pour l’Espagne. « Quand on vit, on est dispersé, on ne consacre au travail que les heures perdues. Il faut renoncer à vivre pendant quelque temps, pour faire une œuvre (avec ce qu’on a vécu) » lui confe-t-il le 24 janvier. À son retour à Paris, il examine le contrat pour la publication de son roman (L’Âge où l’on croit aux îles) qu’il préfacera et qui paraîtra à La Renaissance du Livre. Il la met en garde ; « … N’attachez aucune importance à ce que vous disent les éditeurs qui disent n’importe quoi quand ils sont décidés à refuser. Les hommes vous diront toujours des bêtises sur votre livre, parce qu’ils ne sentent rien de rien et trouvent niais tout livre de femme qui est autre chose que de la sensation à la Colette ou Noailles […] » (lettre non datée). L’écrivain lui confe conserver « précieusement » ses lettres, notes et réfexion dans « un dossier, auquel je me référerai le jour où je voudrai écrire sur le féminin… Je pêche toujours dans ce que vous m’écrivez ; disons en style sublime : vous m’enrichissez […] » (lettre non datée). Jeanne Sandelion perd son père en juillet. Montherlant lui fait part de sa sympathie et lui confe : « que si vous sentiez auprès de cela quelque afreux détachement, songez que quand mourut ma jeune mère (trente-huit ans ; j’en avais dix-neuf), je sentis cette efroyable indiférence, contre laquelle je ne pouvais rien ; et j’étais lié avec elle comme avec une sœur. Ce n’est que plus tard que la peine me vint. Cette sécheresse est inexplicable : si les gens étaient francs ils avoueraient qu’auprès de la mort d’un Ôêtre cher’, ils la sentent très souvent […] » (lettre non datée [juillet]). Il évoque alors la disparition de Paul Souday qui l’a bouleversé. Le 26 août, il lui adresse sa préface et lui explique dans quel esprit il l’a écrite. « Je sens bien le tragique de votre existence. Le malheur des femmes… je vous conseille de sortir de votre solitude en faisant une bêtise, n’importe laquelle, rien que pour remuer la vie, et créer l’aventure… je ne comprends rien à votre pudeur de la chair […] » 1930. C’est l’année lancement du roman de Jeanne Sandelion, Boris Godounov, aux Concerts Pasdeloup. Cette année-là Montherlant se plaint à plusieurs reprises des jeunes flles et des femmes qui le pourchassent : « Mes 34 ans m’ont valu la lettre d’une jeune flle très bien [Alice Poirier] qui se décide Ôaprès deux ans’, à me dire tout de go qu’il est temps que je l’épouse. Je lui ai répondu, en propres termes, par lettre : Plutôt le cancer ou la tuberculose. Voyez où peut mener l’impatience d’être aimé. Oui, j’aimerais cent et mille fois mieux que vous ne m’aimiez pas. […] Et cela pour toutes. Cela devient une véritable tragédie. A tel point que – bien plus – j’en arrive à prendre en horreur les femmes qui, sans m’aimer, me désirent absolument. (Excusez ces termes indiscrets : mais quoi, vous êtes femmes de lettres, et devez tout savoir). Je suis exaspéré quand je vois l’amour dans les yeux d’une femme, pour moi. Je trouve cela ridicule. La barbe ! Je n’aime et ne désire que les femmes qui ont vis-à-vis de moi une complète indiférence du cœur et des sens. Savez-vous qu’il y a là un cas très curieux ? Plus que jamais l’idéal est pour moi une femme qui simplement se laisse faire – passive. Même pas les gestes qu’arrache le plaisir. Extrême justesse du mot de Romier sur l’homme qui se sufit. Elles m’envahissent, veulent me tirer à elles. Quelle mainmise! Elles m’assomment. Nausée de la femme… Impossibilité d’avoir simplement une calme amitié, camaraderie, avec une femme. Il faut qu’on se jette sur elles. Sinon on est un goujat. Quel embêtement d’être l’amant d’une femme ! Quels chichis ! Quel empoisonnement de toute de la vie ! Quel margouillis sentimental ! Que ne peut-on supprimer ce sexe de la terre, et puisqu’il faut en avoir, avoir des enfants par des moyens chimiques après avoir pris une pilule ou s’être fait faire une opération […] Je vous assure, j’envie les pédérastes. Je connais bien les jeunes garçons. Jamais ils ne sont accrochants, envahissants, De la collection de la Société des Manuscrits des assureurs français (SMAF) 1939. Aux critiques acerbes qu’il brosse du nouveau roman de Jeanne, qualifé de « folle prairie, pleine de gentilles feurs perdues dans les ronces, les niais herbages, et probablement les bouses de vaches », s’ajoutent les sempiternelles disputes à propose du modèle d’Andrée Hacquebaut. « J’ai cherché les ‘pages entières de vos lettres’ que j’aurais mises dans mon roman. J’ai trouvé pour les 600 pp. des J.F. et de Pitié une phrase d’une de vos lettres […] » 1947. Tout entier pris par la préparation du Maître de Santiago, Montherlant s’occupe de trouver un éditeur pour la réédition du roman de Jeanne Sandelion. Il met au point l’édition de Malatesta et travaille avec acharnement, pendant l’été à son roman Les Garçons. « J’ai gardé une puissance de travail énorme et intacte. Et il n’y a que cela qui me fasse plaisir, ça et faire l’amour […] » (21 août). 1948. Les lettres évoquent tour à tour la création et la genèse du Maître de Santiago et la reprise de La Reine Morte. « […] J’ai écrit d’abord Fils de Personne sous forme de roman (mieux ou pis : sous forme de journal) : cela avait plus de 200 pages. Quand j’en ai fait une pièce, j’ai ‘tout enlevé’, il est resté 80 pages, - et j’ai détruit le roman […] » (25 avril). S’y ajoute une très belle lettre sur Marie Noël « seul poète français qui [le] touche ». « Il y a deux grands bonshommes de lettres aujourd’hui, et ces deux bonshommes sont des femmes : Colette et elle […] » dévorants comme les femmes. Je connais, naturellement, beaucoup de pédérastes, puisque à peu près tout le monde l’est parmi les littérateurs jeunes et de talent… les garçons rendent peu l’amour qu’on leur donne ; et nous en revenons à l’idéal de l’amour non rendu […] » (lettre non datée). Cette discussion, sur la « supériorité de l’amour sans réciprocité » se poursuit à bâtons rompus dans les lettres suivantes. Le 13 mai, dans une longue lettre, il critique sévèrement le nouveau roman de Jeanne Sandelion (Le Songe). Celle-ci a d’ailleurs sévèrement et rageusement annoté de sa main les propos de Montherlant. Puis le ton s’envenime lorsque Montherlant refuse de lui rendre les lettres qu’il a reçues d’elle. Il juge cet usage « bourgeois déjà ridicule quand il y en a eu l’ombre, mais qui serait tout à fait extraordinaire quand il n’y en a pas eu l’ombre […]» (21 mai). 1936. Après cette brouille, la correspondance reprend à l’occasion de la parution des Jeunes flle. Montherlant, assailli par ses modèles, accuse : « la vraie Andrée Hacquebaut est furieuse contre vous. A tout ou à raison, cette femme, qui m’aime beaucoup est fère d’avoir inspiré Andrée, et outrée qu’on veuille lui ravir ce qu’elle considère comme un honneur. Elle dit que vous êtes un imposteur… Elle voulait écrire à un journal pour se nommer, et fournir les preuves les plus probantes que c’était elle Andrée. Je l’en ai énergiquement dissuadée. Mais je n’ai pu empêcher qu’une amie commune, Melle Alice Poirier, qui a été au courant de toutes mes relations avec la vraie Andrée, n’écrivît pour se porter garant et afirmer ‘de la façon la plus catégorique ’que la vraie Andrée n’était pas là où on la cherchait… Je me suis inspiré de qq. épisodes de nos relations, comme je l’ai fait à dix, ou vingt, ou trente personnes… vous usurpez dans un but publicitaire, un rôle que vous n’avez pas eu […] » (2 octobre). Plusieurs lettres témoignent de l’acharnement de Jeanne Sandelion à ce sujet tandis que Montherlant ne cesse de lui assener qu’elle n’est pas « l’Andrée principale » (5 octobre). 1938. Après avoir attendu en vain Jeanne dans un restaurant, Montherlant la sermonne : « Je suis quelqu’un non pas qui pardonne, mais oublie - réellement – les pires désobligeances. Mais je ne suis pas quelqu’un à qui on pose des lapins, que ce soit par oubli, désinvolture, ou bêtise … Vous aviez prévu une 3e brouille ; je n’y songeais guère ; mais il paraît que vous y tenez. Adieu donc […] » (23 février). Cette lettre est en partie reprise dans Les Lépreuses (Lettre de Pierre Costals à Andrée Hacquebaut du 26 septembre 1928). 1949. Montherlant est dans les répétions de Demain il fera jour et projette d’écrire Celles qu’on prend dans ses bras : « Ce sera mon adieu pour longtemps, au théâtre, qui vous disperse trop, et vous détourne trop de ce que les chrétiens nomment la contemplation […] » (5 avril). Il encourage Jeanne Sandelion à écrire sur lui. « Songez que tout ce que j’écris est source de malentendus ; les uns involontaires, les autres non. Oui, je me suis déchargé de toute ma misogynie avec les J.F., et mon théâtre est, si on veut, ce livre que je rêvais d’écrire dans l’appendice des Lépreuses, où la femme serait supérieure à l’homme […] » (24 août). Puis il distille, dans une longue lettre du 8 novembre 1949, de nombreuses précisions sur le modèle de Solange Dandillot. Il refuse catégoriquement de supprimer des lettres du livre : « j’ai assez prévenu, publiquement, en 36, que les gens qui ne veulent pas se retrouver dans les romans n’ont qu’à ne pas fréquenter les romanciers […] » (13 juin). De 1950 à 1963, la correspondance se poursuit, tout aussi riche et intense : la préparation du livre de Jeanne Sandelion, Montherlant et les femmes, discussions sur le mensonge, la misogynie, création de Malatesta, genèse et répétitions de Port-Royal, révision de ses romans pour La Pléiade, l’échec de Don Juan, etc. Le 6 janvier 1959, il confesse à Jeanne avoir supprimé, dans les Jeunes Filles, « plusieurs passages qui pouvaient paraître désobligeants pour vous, même s’ils ne vous concernaient pas en réalité […] ». Puis, le 2 février suivant, Montherlant raconte comment il a renoncé à 18 ans « à ce qui me faisait le plus envie au monde – m’engager – pour ne pas faire soufrir ma mère […] ma mère a été ma meilleure amie durant toute mon adolescence […] ». En 1962, la santé de Montherlant décline, « Si j’écrivais aujourd’hui Les Jeunes Filles, j’y dirais que la femme me paraît avoir beaucoup plus d’énergie que l’homme […] » (19 juillet). Cette exceptionnelle correspondance est complétée par plus de 200 longues et belles lettres autographes de Jeanne Sandelion à Montherlant (de 1926 à 1929 et de 1946 à 1963). Fourmillant de détails et de commentaires sur l’œuvre et la personnalité l’écrivain, elles viennent enrichir considérablement cette longue aventure épistolaire. Manuscrits du Moyen-Âge et manuscrits modernes : la collection de manuscrits des assureurs français, Paris, 2001 (exposition, Bibliothèque nationale de France), pp. 252-258. €30,000-50,000 $35,000-57,000 £23,000-37,000 33 38 Henry de MONTHERLANT (1895-1972). Don Juan. Paris, mai 1956. Dactylographie comportant d’importantes corrections et additions autographes. 97 pages in-4. En feuilles. Elle offre un texte très différent de la version publiée. Abondamment raturée et corrigée, elle comporte de très nombreux ajouts, plus ou moins longs, insérés entre les lignes et dans les marges, ou reportés sur de grands becquets et sur une dizaine de pages ajoutées. Provenance : SMAF (acquisition à l’hôtel Drouot, 12 juin 1984). Toutefois, l’écrivain conservait un faible pour ce personnage de Don Juan vieilli et qu’il a voulu débarrassé du mythe dont on l’avait affublé. « Don Juan devient un personnage simple, sans envergure. Il court après toutes les femmes. Il ne leur souhaite pas de mal. Il a une grande générosité. Il trouve la mort horrible, parce que cela va arrêter ses joies, mais courageux, il risque sa vie de son plein gré ». En 1956, alors qu’il relit son texte, il confie que cette pièce « ne peut être comprise que par des esprits déliés et très cultivés ». Don Juan parut en avril 1958 chez Lefèvre, dans une édition de luxe illustrée par Mario Andreu. Depuis 1972, la pièce est éditée sous le titre La Mort qui fait le trottoir. Manuscrits du Moyen-Âge et manuscrits modernes : la collection de manuscrits des assureurs français, Paris, 2001 (exposition, Bibliothèque nationale de France), pp. 265-266. Créée au théâtre de l’Athénée le 4 novembre 1958, dans une mise en scène de Georges Vitaly et des décors de Mario Andreu, avec Pierre Brasseur dans le rôle-titre, la pièce est accablée par la critique. À la quinzième représentation, Pierre Brasseur refuse de jouer. Quelques années plus tard, Montherlant livre ce commentaire « les deux pièces où j’ai été assez loin dans l’expression de la vérité, Pasiphaé et Don Juan, n’ont pas été supportées par le public » (Tragédie sans masque, 1958). €6,000-9,000 34 $6,900-10,000 £4,500-6,700 De la collection de la Société des Manuscrits des assureurs français (SMAF) Hamlet au cinéma : la leçon de Marcel Pagnol 39 Marcel PAGNOL (1895-1974). Cinématurgie [HAMLET]. Signé et daté sur la couverture « Vieux Moulin des Pradons, 1er au 6 avril 1942 ». Manuscrit autographe de 93 pages, numérotées par l’auteur, dans un cahier d’écolier (220 x 175 mm). Provenance : SMAF (acquisition à l’hôtel Drouot, 17 octobre 1983, n° 39). EXCEPTIONNEL MANUSCRIT THÉORIQUE SUR LE CINÉMA ET LA MISE EN SCÈNE. Si Pagnol reste avant tout l’auteur de sa trilogie provençale, on sait la place qu’il tint dans le cinéma français de son époque, adaptant lui-même ses œuvres, dirigeant les plus grands acteurs de son temps, Raimu, Fernandel, et bien d’autres. Orson Welles lui-même reconnaissait la qualité de sa mise en scène et le considérait comme l’un des réalisateurs français qui ont marqué l’histoire du cinéma. Dix ans après sa première aventure cinématographique (Marius, 1931) et la fondation de la société de production des Auteurs associés (1932), l’année-même de la vente à Gaumont de la Société des flms Marcel Pagnol créée en 1933, Pagnol se propose d’établir « les principes de l’œuvre cinématographique » : « Ce petit ouvrage n’a pas la prétention d’être un manuel à l’usage des metteurs en scène, et je n’ai pas pour but de rédiger ici le code du septième art. Toutefois il ne me paraît pas immodeste d’exposer les principes qui ont toujours dirigé mon travail, et de faire, sous les yeux du lecteur, la mise en scène d’un flm. J’ai choisi, pour cette démonstration, l’une des plus grandes œuvres dramatiques de tous les temps : le chef d’œuvre de Shakespeare, Hamlet. Nous allons en préparer ensemble le « découpage », que les Américains appellent « treatment ». Pagnol étudie donc longuement la première scène d’Hamlet, qu’il dissèque réplique par réplique, et dont il donne sa propre version en insistant sur les particularités de l’écriture cinématographique et sur la responsabilité du réalisateur : « Le metteur en scène n’a pas le droit d’imposer sa volonté à l’auteur. Il doit respecter le manuscrit comme un texte sacré… Si le metteur en scène l’a transformé, mutilé, tripoté, l’immense majorité des spectateurs ne le saura jamais… Ils ne connaîtront que le flm et l’auteur portera la responsabilité des fantaisies du metteur en scène ». gros plan peut se justifer par ce que j’appellerai un exploit d’acteur. Raimu vient de dire une phrase avec une si poignante émotion, Fernandel vient d’avoir un regard d’une malice géniale : fxons, par un gros plan, tous les détails de leur visage, afn que le public n’en perde rien ! … Il y a aussi le gros plan « de beauté ». Dans une scène peu importante, pendant des répliques qui n’ont pas pour but de faire un efet, je vais faire un gros plan de Danièle Darrieux, ou de Josette Day, ou de Viviane Romance. Pourquoi ? Parce que cette femme est belle ; parce que l’opérateur a réussi son éclairage ; parce qu’elle vient d’avoir un sourire inoubliable… ». CAPTIVANTE LEÇON DE CINÉMA, ce manuscrit, inédit, constitue un document capital pour la compréhension de Marcel Pagnol cinéaste. Pagnol a utilisé le cahier pour quelques notes, écrites à l’envers sur les rectos de 12 pages : premiers jets de sa pièce Judas (3 pages), minutes de lettres à des producteurs (3 pages), plans détaillés et dialogues de son flm La Belle meunière (5 pages). On y découvre aussi deux autoportraits et un dessin (femme nue) au crayon bleu avec légende, et divers dessins et calculs. Manuscrits du Moyen-Âge et manuscrits littéraires modernes : la collection de la Société des manuscrits des assureurs français, Paris, 2001 (exposition, Bibliothèque nationale de France), p. 267-268 ; Claude Beylie, Marcel Pagnol ou Le cinéma en liberté, Paris, Fallois, 1995 ; Marcel Pagnol, un inventeur de cinéma, éd. Guy Chapouillié, Pierre Arbus, Paris, Téraèdre, 2010. €15,000-20,000 $18,000-23,000 £12,000-15,000 Dans le cas d’un chef-d’œuvre comme Hamlet, toutes les libertés sont permises : « Mes coupures si elles sont absurdes ou abusives ne feront de tort qu’à mon flm : la responsabilité de Shakespeare n’est pas engagée. D’autre part Hamlet est une pièce pleine de conventions théâtrales. Le cinéma doit donc nous permettre de supprimer toutes les parties conventionnelles dues aux conditions matérielles dans lesquelles s’exerce l’art du théâtre. Notre excuse sera que Shakespeare, s’il avait écrit pour l’écran, aurait sans doute fait, lui aussi, des coupures. » Abordant le découpage proprement dit, Pagnol expose la notion capitale de centre d’intérêt : ainsi il ne faut pas faire jouer de petits rôles par trop grands acteurs qui captent l’intérêt du spectateur et déséquilibrent la construction dramatique. Puis il s’arrête longuement sur le choix des plans : « En général, un 35 « Je ne connais rien, même dans Les Châtiments, qui soit aussi beau que cette architecture d’accusations, que ces J’accuse alignés comme des strophes… » 40 Charles PÉGUY (1873-1914). Les Récentes œuvres de Zola. « Saint-Clair par Orsay, Seine-et-Oise, fn octobre 1899 ». Manuscrit autographe signé de 75 feuillets in-4 montés sur onglets. Reliure signée de René Kiefer au premier contreplat, maroquin rouge, plats ornés d’une guirlande composée d’un enchevêtrement d’anneaux dorés et à froid entrelacés sur fond argenté, titre au dos lisse ponctué de flets or et argent, encadrement intérieur de flets or et argent, doublure de soie fletée d’or, gardes de soie fletée d’argent, étui assorti. Provenance : ancienne bibliothèque du colonel Sickles (13-15 juin 1983) — acquis par la SMAF à cette vente. IMPORTANTE ÉTUDE SUR ÉMILE ZOLA qui parut dans les numéros 20 et 21 de la revue Le Mouvement Socialiste (1er et 15 décembre 1899). Elle fut reprise dans Les Cahiers de la Quizaine (4 décembre 1902). Péguy y commente les lettres et les articles relatifs à l’afaire Dreyfus et analyse longuement le roman Fécondité. Mise au net ayant servi à l’impression, le manuscrit présente de nombreuses précisions typographiques au crayon bleu, indiquant les corps et les alinéas. D’une écriture très soignée, écrit au recto seulement avec un interlignage important, il est divisé en deux parties foliotées par l’auteur. La première se compose de 49 feuillets dont le titre : Les Récentes œuvres de Zola (Le Mouvement socialiste) et, in fne, la mention « (à suivre). Charles Péguy » ; la seconde comprend 26 feuillets. Dès janvier 1898, lors de la parution de J’accuse, Péguy avait soutenu Zola. En mai, à la sortie d’une audience du second procès Zola, il est inculpé de coups à agent (l’afaire restera sans suite). Quelques jours après la publication de J’accuse, Péguy lui rend visite : « Dans sa maison de grand bourgeois honnête, de bourgeois cossu […] L’homme que je trouvais n’était pas un bourgeois, mais un paysan noir, vieilli gris, aux traits tirés, et retirés vers le dedans, un laboureur de livres, un aligneur de sillons, un solide, un robuste, un entêté, aux épaules rondes et fortes comme une voûte romaine, assez petit et peu volumineux, comme les paysans du centre […] Il avait une impuissance admirable à s’étonner de ce qu’il faisait, une extraordinaire fraîcheur à s’étonner de ce que l’on faisait de laid, de mal, de sale […] Il me dit la tristesse qu’il avait de l’abandon où les socialistes laissaient les rares défenseurs de la justice […] Il avait des paysans ce que sans doute ils ont de plus beau, cet air égal, cette égalité plus invincible que la perpétuité de la terre […] » (f. 4-5) Il rappelle le retentissement de J’accuse : « […] Toute la journée dans Paris les camelots à la voix éraillé crièrent l’Aurore, coururent avec l’Aurore en gros paquets sous le bras… Ce beau nom de journal, rebelle aux enrouements, planait comme une clameur sur la févreuse activité des rues. Le choc donné fut si extraordinaire que Paris faillit se retourner […] » (f. 3) 36 Péguy admire sa « belle ordonnance » classique qui ne consiste pas « comme Hugo se l’est sans doute imaginé, à introduire dans le discours des répétitions artifcielles. Au contraire elle consiste […] à dire toujours la même chose, quand c’est toujours la même chose […] » (f. 9-10). Il décèle les mêmes qualités dans Fécondité, qu’il a lu en feuilletons pendant le procès de Rennes mais il espérait secrètement que « Mathieu deviendrait socialiste, que ce livre serait l’évangile du socialisme ». Péguy fait part de son désaccord politique. « Ce livre est un livre ancien, cet évangile est un livre conservateur, indiférent au salariat comme l’Evangile de Jésus fut indiférent à l’esclavage » (f. 21-22). « Fécondité n’est pas un livre de charité, poursuit-il […] Fécondité est le livre de la guerre […] c’est le livre de la conquête de l’humanité par les Froment ». Puis il fait part de sa déception et s’interroge. « […] Par quel mystère ce révolutionnaire admirablement ardent avait-il pu ne pas se fondre à son propre feu ? Comment celui qui fut le protagoniste de la Justice dans une cause individuelle n’a-t-il pas reconnu l’injustice universelle [...] quand un révolutionnaire comme Zola n’est pas socialiste, c’est une grande inutilité. Comme la révolution n’est que le moyen du socialisme, et que celui-ci est la fn, mieux vaut encore, socialement, un socialiste, qui n’est pas bien révolutionnaire […] » (f. 46-47). Dans la seconde partie, Péguy relève quelques maladresses, souligne une certaine «inconséquence économique et psychologique » mais conclut en saluant le courage de Zola : « Ayant acquis par son enseignement mélangé la notoriété puis la gloire littéraire, [il] mit brusquement, et dans des circonstances inoubliables, toute sa gloire et toute sa personne et toute sa force révolutionnaire et toute sa force de vérité, toute sa force de sincérité au service de la justice et de la vérité en danger […] » En dépit de l’intervention de Péguy, en 1910 Alfred Dreyfus ne renouvellera pas son abonnement aux Cahiers de la Quinzaine. Manuscrits du Moyen-Âge et manuscrits modernes : la collection de manuscrits des assureurs français, Paris, 2001 (exposition, Bibliothèque nationale de France), pp. 269-270. Dos légèrement foncé. Une charnière restaurée. €15,000-20,000 $18,000-23,000 £12,000-15,000 De la collection de la Société des Manuscrits des assureurs français (SMAF) « Un jour mon père reçut la Roséole d’honneur et perdit beaucoup de cheveux, il bégaya aussi un peu et prit l’habitude de parler tout seul… » 41 Jacques PRÉVERT (1900-1977). Souvenirs de famille ou L’Ange garde-chiourme. Manuscrit autographe signé « Jacques Prévert ». Encre sur papier. 12 feuillets in-4 (270 x 212 mm), recto seul, réenmargés de papier gris. Reliure signée P.-L. Martin au contreplat et datée 1965, dos et encadrement de maroquin ébène, premier plat orné d’un dallage formé de 5 pièces de papier bois brun et d’un dessin original signé de Prévert encastré, représentant l’ange garde-chiourme, second plat de papier bois brun, dos lisse, tête dorée, étui. Provenance : colonel Daniel Sicklès (vente à Paris les 23-24 mars 1981) - acquis par la SMAF à cette vente. MANUSCRIT AUTOGRAPHE DU PREMIER TEXTE IMPORTANT PUBLIÉ PAR PRÉVERT. S’Y MÊLENT DÉJÀ LES ÉLÉMENTS EMBLÉMATIQUES DE SON RÉPERTOIRE : POÉSIE ET JEUX DE MOTS, LIBERTÉ DE TON ET PROVOCATION ; ON Y LIT ÉGALEMENT L’UN DES PREMIERS INVENTAIRES “À LA PRÉVERT”. Ce texte a paru pour la première fois dans la revue Bifur, dirigée par Georges Ribemont-Dessaignes, en décembre 1930 (n° 7). Il paraît ensuite chez Fontaine en 1946, puis dans le recueil Paroles en 1947. La première page porte des indications typographiques au crayon d’une autre main, en partie efacées, ainsi qu’un cachet rouge avec la date « 10 sep 1930 ». D’inspiration libertaire, ce violent pamphlet contre l’ordre bourgeois s’inscrit dans la veine surréaliste – groupe que Prévert a fréquenté assidument dès 1925, avant que son indépendance d’esprit ne l’en éloigner au début des années 30. L’auteur y stigmatise la famille, l’éducation traditionnelle, l’église et la morale bourgeoise comme autant de menaces pour l’enfant, victime désignée des préjugés et dogmes de l’adulte. “On allait se coucher, le lendemain on se levait. Ainsi tous les jours les jours faisaient la queue les uns derrière les autres, le lundi qui pousse le mardi qui pousse le credi et ainsi de suite les saisons. Les saisons, le vent, la mer, les arbres, les oiseaux. Les oiseaux, ceux qui chantent, qui partent en voyage, ceux qu’on tue : les oiseaux plumés, vidés, mangés, cuits dans les poèmes ou cloués sur les portes des granges. La viande aussi, le pain, l’abbé, la messe, mes frères, les légumes, les fruits, un malade, le docteur, l’abbé, un mort, l’abbé, la messe des morts, les lfeuilles vivantes, Jésus-Christ tombe pour la première fois, le roi soleil, le pélican lassé, le plus petit commun multiple, le général Dourakine, le petit Chose, notre bon ange, Blanche de Castille [...], la retraite de Russie, clanche de Bastille, l’asthme de Panama, l’arthrite de Russie, les mains sur la table, J.C. tombe pour la Nième fois, il ouvre un large bec et laisse tiomber le fromage pour réparer des ans l’irréparable outrage...” Suit une étonnante version de l’histoire sainte : « Triste et banale histoire d’un homme d’autrefois qui portait un bouc au menton, un agneau sur les épaules, et qui mourut cloué sur deux planches de salut après avoir beaucoup pleuré sur lui-même dans un jardin, la nuit. Fils de famille, il parlait toujours de son père – mon père par-ci, mon père par-là, le Royaume de mon père […]. Il guérissait aussi les hydropiques, il leur marchait sur le ventre et disait qu’il marchait sur l’eau et l’eau qu’il leur sortait du ventre il la changeait en vin, à ceux qui voulaient bien en boire il disait que c’était son sang. Assis sous un arbre il parabolait ‘Heureux les pauvres d’esprit, ceux qui ne cherchent pas à comprendre, ils travailleront dur, ils recevront des coups de pieds au cul, ils feront des heures supplémentaires qui leur seront comptées plus tard dans le royaume de mon père’. En attendant il leur multipliait les pains […]. Ça n’allait déjà plus tout seul, quand un jour le voilà qui trahit Judas, un de ses aides. Une drôle d’histoire, il prétendit savoir que Judas devait le dénoncer du doigt à des gens qui le connaissaient fort bien lui-même depuis longtemps et sachant que Judas devait le trahir il ne le prévint pas. Bref le peuple se mit à hurler Barrabas, Barrabas, mort aux vaches, à bas la calotte… » Manuscrits du Moyen-Âge et manuscrits littéraires modernes : la collection de la Société des manuscrits des assureurs français, Paris, 2001 (exposition, Bibliothèque nationale de France), p. 272-274. €15,000-20,000 $18,000-23,000 £12,000-15,000 37 Jules Renard et le théâtre 9 janvier 1894. “A la bonne heure vous aimez mon petit Poil de Carotte, et c’est ce qui me touche le plus. Toute dissertation, très forte, à prospos du petit bonhomme me laisse froid. Mais les lecteurs de votre article, s’ils aiment les bêtes vivantes, et les plantes vraies, achèteront Poil de Carotte. Imaginez-vous qu’on en a fait même un socialiste ! vous l’avez bien lu comme je souhaite qu’on le lise, et si je pouvais m’en détacher, je n’en parlerais pas autrement que vous… il m’arrive souvent de me demander si mes travaux de menuisier têtu n’ont pas quelque chose de ridicule et de profondément vain. J’envie ces littérateurs abondants comme de larges feuves où toutes les cruches vont puiser. Mais une parole d’un ami sincère comme vous remet tout en ordre…Ó 1er juin 1895. “Votre chalet s’appelle le chalet des Hirondelles et, ces jours-ci j’écris quelques lignes sur les hirondelles de cheminée. Quelle ironie !... Je suis désorienté. Je ne sais que faire. Tous mes projets littéraires ratent l’un après l’autre. Ce livre dont je vous parlais, le voilà impossible, j’aurais portant besoin d’un travail qui me prendrait tout entier. Enervé, je saute sur ma bicyclette et je vais voir des arbres, mais le cœur n’y est guère…Ó 10 novembre 1895. “Hier je n’étais pas mécontent. La Demande avait produit sur le public du dimanche soir un efet que je n’espérais plus. Tout portait, les acteurs rayonnaient et le concierge lui-même crut devoir me féliciter. Et je me disais : La Demande ferait un très supportable lever du rideau au Théâtre du peuple du Pottecher…Ó 20 sept. 1899. “Votre portrait de Barrès est admirable de clairvoyance supérieur à celui d’une lettre de Barrès de votre ami inconnu… Oui cet homme n’est qu’un vulgaire ambitieux, habile un quart d’heure mais qu’un peu de temps fatigue et étoufe. C’est peut-être un raté, j’entends un homme qui n’a rien de ce qu’il faut pour faire ce qu’il veut. Voyez les Rochefort, les Drumont, les Jaurès, les Clémenceau tous les meneurs, on les juge sérieusement mais ce sont des fgures…Ó 11 avril 1901. “Je causais hier avec Renée Maupin et nous avons - un peu par hasard - parlé de la représentation possible de PdeC au théâtre du peuple. Elle a dit : si on me payait seulement mon voyage, je serais enchantée d’y aller. J’ai dit que je vous en parlerais, quoi que cela m’ennuie, car je serais désolé de vous pousser aux frais. P de C fnirait par être un désastre pour nous, et je ne m’en consolerais pas.Ó 13 mai 1904. “Quelles élections! Vous n’imaginez pas la violence et la stupidité des curés, fermiers, … etc. J’en ai la nausée.Ó 10 mai 1909. “Oui, la France est agitée. Mais franchement n’est-ce pas mérité ? quels gens stupides que nos ministres ? le syndicalisme est la grande force d’aujourd’hui ne valait-il pas mieux lui donner la raison, que de dire bêtement : nous ne cèderons pas ! les députés ont peur ! … mais la république n’est pas en danger. Cést une belle formule elle ne mourra pas, et Léon Doudet perd son style…Ó 42 Jules RENARD (1864-1910). 90 lettres, cartes et billets autographes signés à Maurice Pottecher. Paris et Chaumot dans la Nièvre, 16 mai 1893-28 février 1910. Encre sur papier de divers formats et qualités, certains à en-tête de Paris, rue de Rocher ou de La Gloriette, propriété que les Renard louaient dans la Nièvre, d’autres portant le petit renard dessiné par Toulouse-Lautrec et qui deviendra l’ex-libris de l’écrivain. Provenance : SMAF (acquisition à l’hôtel Drouot, 12 juin 1984). BELLE CORRESPONDANCE AMICALE ET LITTÉRAIRE CONCERNANT LE THÉÂTRE, ET NOTAMMENT L’ADAPTATION DE POIL DE CAROTTE PAR ANTOINE. S’Y DESSINENT ÉGALEMENT EN FILIGRANE LES PRÉOCCUPATIONS POLITIQUES DE L’ÉPOQUE. Jules Renard rencontra Maurice Pottecher en 1890, par l’entremise de Léon Daudet. De là naquit une amitié profonde, nourrie d’un respect mutuel et d’aspirations sociales communes dont cette correspondance se fait le refet. Pétri d’idéal humaniste, Pottecher fonda en 1895 à Bussang, dans les Vosges, le Théâtre du Peuple. Le laïc et républicain Jules Renard ne pouvait qu’être séduit par cette institution atypique ouverte où se mêlent théâtres professionnel et amateur, et dont l’esprit est tout entier dans la devise inscrite au fronton de la scène : « Par l’art pour l’humanité ». De nombreuses lettres ont trait à son travail, à ses dificultés à écrire et à diverses œuvres, parmi lesquelles La Bigote, L’Ecornifeur, Le Plaisir de rompre, Le Pain de ménage et Poil de Carotte. 38 Jules Renard prend maintes fois des nouvelles de son ami, et lui fait la chronique des petits faits de sa vie privée, son élection comme maire de Chitry-les-Mines, lui donne des nouvelles de ses enfants, de sa femme Marinette, de sa santé déclinante, de sa maladie dont il semble admettre avec un pessimisme stoïque l’issue fatale. Ainsi dans la dernière lettre, du 28 février 1910 : “Je suis au lait depuis 5 jours et pour combien de temps ? et naturellement des tas d’ennuis…Ó Renard meurt moins de trois mois après, à 46 ans, laissant son ami désolé. Trois ans plus tard, à l’occasion de l’érection d’une statue de Jules Renard à Chitry, Pottecher écrivit un bel et long éloge funèbre dans les Cahiers d’aujourd’hui (octobre 1913, n° 7) : “Nous savions nous faire crédit de ce que, dans notre double efort vers un idéal d’art, chacun de nous n’eût pas entièrement compris ou approuvé l’autre, et même des défauts que nous nous connaissions. Il nous sufisait d’accorder notre conscience, de connaître notre sincérité. Je me souviens de lui comme d’un compagnon avec qui l’on n’eut jamais de préoccupation base ni de pensée douteuse. Son originalité ne me paraissait pas moins grande et d’un rare prix, quand je considérais en lui, un talent entièrement personnel et reconnu aussitôt comme classique dans l’anarchie de la littérature contemporaine, et un caractère d’une probité assez ferme pour imposer aux plus défaillants le respect de la probitéÓ. €10,000-15,000 $12,000-17,000 £7,500-11,000 Lot 43 « … Je suis certainement le seul “vieux” pilote du monde qui fasse la guerre sur avions rapides (le Lightning est le plus rapide avion du monde) et je tiens bien le coup. Mais je puis recevoir un croc en jambe de Dieu, quelque part en France. Sachez qu’alors je ne regretterai rien, absolument rien, sinon de vous faire pleurer… » avec exaltation son adoration pour sa “Plume d’orÓ : “Je ne puis plus vivre sans vous. Je viendrai vous chercher. Plume d’or vous êtes la plus adorable des femmes du monde. Une fée… Il faut être un Ketzal, plume d’or, pour vous comprendre bien. Pour m’émerveiller de cette petite âme sauvage… Venez dans ma maison, plume d’or, et remplissez la de votre merveilleux désordre. Ecrivez sur toutes les tables. Elles sont à vous. Et mettez beucoup de désordre dans mon cœur... Vos peines sont les miennesÓ. 43 Antoine de SAINT-EXUPÉRY (1900-1944). 17 lettres et 9 billets autographes à son épouse Consuelo de Saint-Exupéry, sans date [une lettre datée de Toulouse, 1931, les autres de Paris et New York, 1942 et 1943]. 52 feuillets, la plupart in-8. Encre ou crayon sur papier. Provenance : SMAF (acquisition à l’hôtel Drouot, 6 juillet 1984). REMARQUABLE CORRESPONDANCE AMOUREUSE À CONSUELO, TÉMOIGNAGE DE L’AMERTUME DE L’ÉCRIVAIN ENVERS SON ÉPOUSE AUTANT QU’ENVERS UNE ÉPOQUE BOULEVERSÉE. EN 1943, PEU DE TEMPS AVANT SA MORT, IL LUI CONFIE SON ENTHOUSIASME DE PILOTER L’AVION LE PLUS RAPIDE DU MONDE, LE LIGHTNING, ET SON ARDENT DÉSIR DE TROUVER « LA PAIX DANS LA MORT ». Le 31 juillet 1944, Saint-Exupéry disparaît lors d’une mission de reconnaissance, à bord de son Lockheed P-38 Lightning. C’est en 1930, à Buenos Aires, qu’Antoine de Saint-Exupéry ft la connaissance de Consuelo Suncin, salvadorienne et veuve de Gomez Carillo, écrivain et journaliste célèbre, consul d’Argentine à Paris. De cette rencontre naquit une relation passionnelle, consacrée l’année suivante par un mariage en France (avril 1931), mais ponctuée de brouilles et d’infdélités régulières. La première lettre, sur papier à en-tête des Grands cafés de Toulouse, date des tout premiers temps de leur mariage. Saint-Exupéry y exprime sans retenue et 40 Tous les autres billets et lettres de cet ensemble, plus tardifs, datent de la fn de la vie de l’écrivain et sont, à l’inverse, le refet des dificultés sentimentales d’un couple qu’a émoussé une dizaine d’années de vie désordonnée à Paris. Jamais datés, ces billets ont été écrits vers 1942 et 1943, alors que le couple s’est installé à New York. Tout en l’assurant de ses sentiments inchangés, Saint-Exupéry reproche à son épouse sa légèreté, l’angoisse qui l’étreint tous les soirs où elle ne rentre pas, ses dépenses inconsidérées et sa cruauté : “2 H. j’ai eu une crise cardiaque merci Consuelo, merci, 2 h. 30 Consuelo… vous n’avez pas le droit de me faire tellement tellement d’inquiétude. Je vous sais partie seule au cinéma et à 2 h. 30 personne n’est là ! je m’épouvante… je vous imagine blessée, écrasée… c’est par ma tendresse que vous me blessez – c’est ça qui est si mal ! … rien au monde ne peut me faire comprendre pourquoi – quand vous savez combien je soufre – vous ne pouvez pas me rassurer à l’heure dite… le silence est pour moi tellement tellement inexplicable… 3 h. 10 si vous pouviez imaginer le supplice de mon angoisse jamais jamais vous ne me feriez ça !... tu m’as laissé infniment las et désespéré et ça ne te préoccupe plus, tu ne me montres pas que ton épaule est secourable… mais si je compte sur toi peut-être ne vais-je trouver qu’un avenir de glace et de neige. Ah ces nuits blanches à vous attendre !...Ó “Consuelo je vous écrirai ce soir une lettre d’amour – parce qu’il arrive que malgré tant de blessures, de mots pas entendus de vous, d’appels qui meurent contre la vitre de votre petite âme fermée, il arrive que je n’en puisse plus d’un amour qui jamais n’a trouvé son chemin. Il est en vous quelqu’un que j’aime et dont la joie est fraîche comme une luzerne d’avril…Ó “Consuelo j’aimerais avoir entièrement confance en vous. Cela seul me sauverait. Mais les choses non avouées demeurent toujours immensément lourdes. Si vous aviez toujours avoué – Consuelo – nous serions depuis si longtemps réunis. Cette vie gâchée c’est vous qui la voulez. Vous la voulez parce que vous préférez me Ômettre dans mon tort’ dans l’afreux procès conjugal plutôt que de me faire confance et me baigner de paix en disant vrai. A quoi ça vous avancet-il ? ça vous permet de vous plaindre de moi – ce serait tellement mieux de me rendre heureux. Et de vous rendre heureuse. Vous préférez être malheureuse en criant vos griefs que d’être heureuse en avouant vos fautes. Moi ça me rend malade, Consuelo. […] Vous voulez asseoir la vie conjugale, vous voulez la reconquérir, sur des droits exigés et des preuves de mes torts. C’est fou. On ne bâtit pas le bonheur sur des papiers d’huissiers. Mais je me révolte ce soir contre la comédie qui m’est joué [sic] d’une Consuelo modèle que j’ai Ôinjustement’ fait attendre. Votre bonheur vous l’avez toujours tenu entre vos mains. Vous n’avez jamais voulu le bâtir sur la confance en moi et la fraicheur de la vérité. [...] Vous n’avez jamais voulu de ce bonheur que je rêvais de vous donner. Vous ne vous êtes intéressée qu’à celui que vous pensiez Ôprendre’ comme le fruit d’un procès gagné. Vous préférez notre misère de cœur – et vous préférerez la séparation totale, au don du climat simple, du respect simple, de la fraîcheur dont j’ai besoin. […] Consuelo je vous en supplie à genoux cessez d’être habile. Soyez une fois la nouvelle Consuelo. Prouvez le moi un jour béni entre les jours. Vos gentillesses ne sufisent pas : vous en aviez à Buenos Ayres, j’ai cependant soufert sept ans. Votre gentillesse d’aujourd’hui, comment voulez-vous que je sache qu’elle n’est pas le piège de sept autres années de malheur ? C’est bien parce qu’elle m’émeut qu’elle me fait trembler. Mais j’ai besoin d’une preuve autrement, pour moi, importante. J’ai besoin de connaître que vous avez changé !Ó De la collection de la Société des Manuscrits des assureurs français (SMAF) En mars 1943, Saint-Exupéry rejoint finalement Alger d’où il fait des reconnaissances photographiques en France. IL EXPRIME À PLUSIEURS REPRISES LE PRESSENTIMENT - OU LE DÉSIR - D’UN MALHEUR QUI L’ATTEND : - “Consuelo mon petit gas chéri j’ai survolé la France en mission de guerre sur avion de chasse Lightning. Mais on est ridicule sur ‘l’âge’ des pilotes. Et maintenant on me trouve trop vieux pour voler sur avion de chasse et j’essaie de venir faire un tour aux Etats-Unis pour obtenir cette autorisation. Et en même temps je te verrai. Et en même temps je t’embrasserai. Et en même temps je vivrai quelques jours ‘chez moi’ ‘dans mon foyer’ ‘près de ma femme’ […] Moi je suis votre mari pour l’éternité.” - “Moi, petite flle, je suis pour beaucoup de raisons absolument désespéré. Je ne sais pas supporter que ceux de mon pays se détestent les uns les autres, comme ils font tous. Tu me connais : je me ronge toute la nuit et tout le jour sur cette incompréhensible maladie des miens. Je vis dans un malaise intérieur inexprimable. J’ai un ‘mal du pays’ inguérissable parce que je ne sais plus où est mon pays. J’aurais dû être tué en Lightning sur la France, ç’aurait été tout simple. Pour l’heure je ne vole plus, on ne veut plus des pilotes de mon âge, et je ne trouve rien d’utile à faire. Consuelo, Consuelo ça ne va pas du tout dans mon cœur.” - “J’ai réussi à redevenir pilote de Lightning pour les lointaines missions photographiques en France. J’ai si fort le besoin de ne pas vivre cette époque en spectateur intellectuel. Je hais si fort tous leurs grands mots, toutes leurs polémiques, tout leur fanatisme prétentieux. Ils ne mêlent rien de leur chair à leurs problèmes. Consuelo, petite flle chérie, je ne sais rien penser que je ne paie de tout moi-même. Et d’être mêlé à la guerre réelle, ça me permet de me sentir absolument pur et ça me dispense tout à fait d’avoir à prouver quoi que ce soit de ce que je pense par des formules de haine et des condamnations. Je suis ce que je pense, tout simplement. Je n’en veux à personne dans cette époque de nuit. Les hommes ne savent rien penser qui soit clair. Ils tâtonnent. Ils sont malheureux. Etre tout simplement ça me dispense de trop me perdre dans les mots. Consuelo chérie mon amour si jamais il m’arrive malheur ne m’en veuillez pas de la décision que j’ai prise. Je suis certainement le seul « vieux » pilote du monde qui fasse la guerre sur avions rapides (le Lightning est le plus rapide avion du monde). Et je tiens bien le coup. Mais je puis recevoir un croc-en-jambe de Dieu, quelque part en France. Sachez qu’alors je ne regretterai rien, absolument rien, sinon de vous faire pleurer ou de ne plus pouvoir protéger ma bien aimée petite flle. Je ne regretterai rien d’autre parce que je n’ai rien à faire dans ces temps de procès haineux et imbéciles. […] Consuelo, ma bien aimée, soyez un jardin. Il faut que je sente fort en moi, chaque jour plus fort, le besoin de vous protéger, de vous faire feurir et aussi de me promener à pas lents dans votre merveilleuse poésie. J’ai besoin de votre réveil auprès de moi comme d’oiseaux et de rosée et de vent frais – et de tout ce qui chante au lever du jour.” - “Je pense que vous serez plus heureuse sans moi et moi je pense que je trouverai enfn la paix dans la mort. Je ne désire ni ne souhaite rien que la paix. Je ne vous fais aucun reproche. A côté de ce qui m’attend rien n’a d’importance. Vous m’avez fait perdre mon pauvre peu de confance en moi, petite flle.” €100,000-150,000 $120,000-170,000 £75,000-110,000 41 « ...il est impossible de blamer Beaumarchais. Il faut qu’il fasse jouer son barbier de Seville, et qu’il rie en vous fesant rire... » « Un mot de vous vaut mieux que tous les livres de la bibliothèque de Senones... » 44 45 François Marie Arouet, dit VOLTAIRE (1694-1778). Lettre autographe signée “V”, adressée à Madame Denis, située et datée “Senones par Ravon en Lorraine / 15 juin 1753” [1754]. 2 pages sur un feuillet in-12 (177 x 114 mm). Encre brune sur papier. La datation donnée par Voltaire est erronée. À cette date le patriarche de Ferney était en efet emprisonné à Francfort sur les ordres de Frédéric II à la suite de la publication de sa Diatribe du docteur Akakia dirigée contre Maupertuis, protégé du monarque. Provenance : SMAF (acquisition à l’hôtel Drouot, 6 mai 1981). LETTRE INÉDITE À SA NIÈCE BIEN AIMÉE relative à ses travaux d’érudition destinés à l’Essai sur les mœurs (1756) et à la polémique née de la publication, sans son aveu à La Haye, d’un manuscrit de son Abrégé de l’Histoire universelle (novembre 1753) où on le faisait écrire que « les rois sacrifent le genre humain à un seul homme ». En février 1754, Voltaire fait établir par acte notarié l’absence de cette formule dans son manuscrit et souhaite que l’information soit relayée par le Mercure de France et les Mémoires de Trévoux, périodique jésuite dirigé par le père Berthier. Il supplie sa nièce de s’acquitter de cette tâche. De sa “prison savante”, Voltaire demande à Madame Denis de lui apporter le journal de Henri III, les Mémoires de L’Étoile et l’Histoire de Louis XIII par Levasseur. “Je me trouve assez bien dans mes montagnes avec des livres, poursuit-il. Mais je ne peux y rester longtemps [...] Il est de la plus grande conséquence pour moy que le mémoire cy joint soit mis dans le mercure, et que copie en soit envoyée au pere Berthier jésuitte autheur du journal de Trevoux, voicy donc pour le Mercure et pour Trevoux les deux chifons que je vous adresse et que je vous supplie de vouloir bien leur envoyer [...]” L’allusion à Héloïse et Abélard, par laquelle Voltaire conclut cette lettre, renvoie au langage secret de l’oncle et de la nièce dont les relations allaient largement au-delà de la simple connivence familiale. “Lorsqu’Héloïse mendera à Abélard partés, il partira, et viendra prendre ou ne pas prendre des eaux avec vous [...]” L’Afaire Paméla : Lettres de monsieur de Voltaire à madame Denis, de Berlin, présentées par André Magnan, Paris, 2004. Manuscrits du Moyen-Âge et manuscrits littéraires modernes : la collection de la Société des manuscrits des assureurs français, Paris, 2001 (exposition, Bibliothèque nationale de France), pp. 146-147. Nous tenons à remercier M. François Moureau de son aide dans la rédaction de cette notice. François Marie Arouet, dit VOLTAIRE (1694-1778). Lettre autographe signée “V”, adressée à Jean-Baptiste Nicolas de Lisle, datée du 7 mars [1774]. 2 pages in-4 (196 x 158 mm) sur un double feuillet. Suscription “a Monsieur / Monsieur De Lille, capitaine / de Dragons. / Hotel des deux ponts”. Encre brune sur papier avec annotations autographes M. de Lisle. Provenance : acquis par la SMAF en vente publique (Paris, hôtel Drouot, 7 mai 1981). Oficier de dragons, Jean-Baptiste-Nicolas de Lisle était un ami de Mme du Defand par qui Voltaire l’avait connu. Il fournissait Voltaire en potins mondains dans les années 1773-1774 et fut reçut à Ferney. BELLE LETTRE ÉVOQUANT L’AFFAIRE QUI OPPOSA LE JUGE GOEZMAN ET BEAUMARCHAIS dans le dossier de l’héritage Pâris-Duverney et dont le verdict venait d’être rendu le 26 février. Goezman présenta un rapport accablant contre Beaumarchais dans son procès contre le comte de La Blache. En retour, Beaumarchais l’accusa d’avoir accepté de lui un pot de vin de 15 louis pour un entretien utile à sa défense qu’il refusa pourtant. Les mémoires que Beaumarchais publia pour sa défense furent condamnés à être brûlés. C’est dans cette agitation que Beaumarchais tenta de faire jouer son Barbier de Séville. Mais, deux jours avant la première, la pièce fut interdite sous le prétexte d’allusions injurieuses envers la magistrature. “Vous vous imaginez donc que hors de cour signifait justifé, déclaré innocent. Et parce que vous écrivez mieux que nos académiciens vous pensez savoir la langue du barrau. Je vous crois actuellement trompé. Vous savez sans doute que hors de cour veut dire hors d’icy vilain, vous etes violemment soupçonné d’avoir reçu de l’argent des deux parties [...] pour le blame de Beaumarchais je ne scais pas encor bien précisément ce qu’il signife. Pour moy je ne blame que ceux qui m’ennuient, et en ce sens il est impossible de blamer Beaumarchais. Il faut qu’il fasse jouer son barbier de Seville, et qu’il rie en vous fesant rire [...]” Voltaire’s Corrrespondence D18839 ; Manuscrits du Moyen-Âge et manuscrits littéraires modernes : la collection de la Société des manuscrits des assureurs français, Paris, 2001 (exposition, Bibliothèque nationale de France), pp. 150-151. Nous tenons à remercier M. François Moureau de son aide dans la rédaction de cette notice. Traces de pliures et de cachet. €4,000-6,000 42 $4,600-6,800 £3,000-4,400 €6,000-9,000 $6,900-10,000 £4,500-6,700 De la collection de la Société des Manuscrits des assureurs français (SMAF) Voltaire à d’Alembert, son “très cher philosophe” 46 François Marie Arouet dit VOLTAIRE (1694-1778). Lettre autographe, signée « V, adressée à d’Alembert, située et datée « au chene / Lausanne 1er septembre [1757]. Une page in-8 (188 x 113 mm). Provenance : SMAF (acquisition à l’hôtel Drouot, 6 mai 1981). LETTRE INÉDITE relative à l’article Mânne dans l’Encyclopédie. Elle fait suite à la lettre qu’il lui adresse, le 29 août, des Chênes, sa résidence à Lausanne. La première lettre de Voltaire à d’Alembert est de décembre 1746 : elle inaugure une amitié de plus de trente ans. « Mânne me parait assez bon quoiqu’un peu rabiniste. Je crois que les curieux pourront être contents de l’article. Cependant un bon apothicaire en eut dit davantage et aurait démontré apothicairement la supériorité de mânne grasse, sur manne maigre […] » Voltaire termine sa lettre en le chargeant de transmettre ses compliments à Madame du Defand. Il existe six articles « Manne » au tome x du Dictionnaire encyclopédique publié en 1765 à la suite de la nouvelle autorisation de l’ouvrage interdit en 1759, ce qui amena d’Alembert à renoncer à la co-direction de l’entreprise. Les rédactions faites furent mises en réserve. L’article concerné intitulé « Manne du désert (Critique sacrée) », p. 45-47, est anonyme et doit donc être rendu à D’Alembert : il s’inspire de la Bible (Exode, Deutéronome) et de la littérature « rabbinique » que d’Alembert a compilées. À la même date, Voltaire rédigeait ses propres articles, tout en se consacrant à son ancienne passion pour la scène. Il invite son « très cher philosophe » à venir à Lausanne : « amenez Mr Did[e]rot et nous luy jouerons la comédie […] » Lettre inconnue de la Correspondence publiée à Oxford par Theodore Besterman ; Manuscrits du Moyen-Âge et manuscrits littéraires modernes : la collection de la Société des manuscrits des assureurs français, Paris, 2001 (exposition, Bibliothèque nationale de France), pp. 148-149. Nous tenons à remercier M. François Moureau de son aide dans la rédaction de cette notice. €6,000-9,000 $6,900-10,000 £4,500-6,700 43 De l’ancienne collection Roland Saucier Lots 47 à 71 Roland SAUCIER (1899-1994). De ce balancement entre classicisme et littérature de son temps, Roland Saucier ne se départira jamais, ni en tant que directeur de la librairie Gallimard du boulevard Raspail, où il offrit de septembre 1921 à mars 1964 des éditions originales littéraires de toutes époques, ni en tant qu’amateur raffiné et exigeant. Pour le quatrième catalogue de la « Bouquinerie librairie Gallimard », publié en décembre 1923 (le mois de la mort de Raymond Radiguet), à la couverture ornée comme dans tous les numéros d’une vignette de Laboureur, il demande une préface à Fernand Vandérem (1864-1939), le hérault de la bibliophilie moderne. Le grand libraire parisien Jean Viardot, dont Roland Saucier fut le maître en bibliophilie, raconte la révolution intervenue en 1922, au moment où Fernand Vandérem prend la tête du Bulletin du bibliophile, et Saucier celle de la librairie Gallimard : Vandérem, « romancier sans succès et chroniqueur littéraire apprécié… s’est taillé la réputation d’un amateur fin mais paradoxal… Le titre même qu’il va bientôt donner au recueil de ses premières chroniques, La Bibliophilie nouvelle, postule bien une ancienne bibliophilie et l’intention de la déclasser. La bibliophilie est la pointe suprême d’un art de vivre raffiné, celui de l’homme du monde accompli…un dandysme au sens noble du mot ». Aux deux pôles autour desquels s’organise en 1920 le marché du livre ancien et rare, « la haute bibliophilie dominée par la puissante et patriarcale figure du libraire Edouard Rahir… et le clan des béraldistes pour qui la bibliophilie n’est qu’un bibelotage comme un autre », Vandérem va opposer sa conception nouvelle. « La bibliothèque du vrai bibliophile est exclusivement d’éditions originales littéraires, étroitement anthologique et résolument moderne… C’est à l’aune de la sensibilité nouvelle que le vrai bibliophile entreprend de réévaluer et de réapprécier le patrimoine littéraire français… Comment convenait-il d’avoir les éditions originales si convoitées : brochées, en reliure de l’époque, rhabillées postérieurement ?… La condition optimale, bibliophiliquement parlant, est la reliure de l’époque, même modeste… Ce sont les libraires de sa mouvance,… [dont] Roland Saucier, qui ont appris à la fine fleur de la bibliophilie française à juger et apprécier si finement les exemplaires » (Jean Viardot, « Les nouvelles bibliophilies », dans Histoire de l’édition française, Tome III, Le temps des éditeurs, du Romantisme à la Belle Époque, dir. H.-J. Martin et R. Chartier, Paris, 1985, p. 343-363). © Archives Gallimard « Plus loin encore vers l’ouest, en bas du boulevard Raspail, se trouve la librairie Gallimard, fille de la N.R.F., ce qui n’empêche point son directeur, Roland Saucier, de faire preuve d’un bel éclectisme en matière littéraire. Saucier n’avait que vingt-deux ans lorsqu’il prit [en 1921] la charge de cette maison qui comptait alors une année d’existence. Proustien fervent, bibliophile et très homme du monde, il réunissait toutes les qualités que réclamaient la proximité du faubourg Saint-Germain et l’esprit de la N.R.F. En un cadre un peu froid mais dont on se prend vite à aimer la véritable élégance, il sut attirer à lui les esprits les plus divers, de Vandérem qui le conseilla, à Aragon qui lui confia la direction de sa revue, de Cocteau qui fut une de ses premières admirations, à Lacretelle dont il aime le classicisme » (Louis Chéronnet, « Libraires, tableau de la librairie à Paris », dans L’Ami du lettré, IV, Paris, Bernard Grasset, 1926, p. 406). Séance de signature à la librairie Gallimard en 1926 (Roland Saucier deuxième en partant de la droite). Pour sa propre collection, Roland Saucier met en pratique au plus haut niveau les principes de Vandérem, comme en témoignent notamment parmi les volumes offerts à la vente son Molière, relié par Boyet en veau fauve à tranche dorée (lot 63), ou les 4 volumes des Scènes de la vie privée de Balzac, 1830-1832, reliés pour l’Impératrice Marie-Louise, duchesse de Parme (lot 47). Sa position dans la maison Gallimard, mais aussi des affinités électives, donnent à Roland Saucier une place discrète d’éminence grise dans le milieu littéraire contemporain. Auprès entre autres de Gide, Claudel, Breton, Max Jacob, Aragon, Céline, Jouhandeau, Queneau, Jean Genet (c’est Saucier qui, au printemps 1947, présentera Genet à Jacques Guérin). Et auprès de Jean Cocteau, tôt rencontré, qu’il défend en 1926 lors de la ténébreuse affaire de la disparition de ses livres et manuscrits. La Lettre plainte de Cocteau adressée à Roland Saucier, parfaite illustration des précises définitions de Vandérem, figure en édition pré-originale aux pages 1 à 3 du huitième Catalogue d’éditions originales et de livres illustrés modernes de la librairie Gallimard (mai 1926). L’édition originale a été tirée à 25 exemplaires sur papier vergé d’arches hors-commerce par les soins de Roland Saucier et achevée d’imprimer le 22 mai 1926 : « Cher ami,… Je voulais en venir aux livres. Vous devinez qu’ils traînent partout… Bref je n’accuse personne (on ne vole pas les livres, on les emprunte, on les chipe), mais les livres de ma chambre s’envolent ». Roland Saucier a connu Radiguet, son quasi-contemporain. En témoigne un exemplaire de l’édition originale du Diable avec envoi de Radiguet à Saucier (collection particulière). Mais c’est plus probablement à Cocteau qu’il doit le manuscrit inédit du Diable au corps (lot 65). 47 Honoré de BALZAC (1799-1850). Scènes de la vie privée. Paris : Mame et Delaunay-Vallée, Levavasseur, 1830. 2 volumes in-8 (212 x 132 mm). [Avec :] - Scènes de la vie privée. Paris : Mame-Delaunay, 1832. Tome III & 4. Reliure homogène avec tomaison continue, demi-maroquin rouge à long grain de l’époque, plats frappés au chifre couronné de l’impératrice Marie-Louise, dos lisses ornés de flets dorés. Provenance : Marie-Louise de Habsbourg-Lorraine, impératrice des Français puis duchesse de Parme, Plaisance et Guastalla (chifre doré sur les plats) — Roland Saucier. TRÈS BEL EXEMPLAIRE DE LA BIBLIOTHÈQUE DE MARIE-LOUISE AVEC SON CHIFFRE COURONNÉ. Carteret Romantique I, 60 & 66. Clouzot 11 et 12. Stéphane Vachon, Les travaux et les jours d’Honoré de Balzac, chronologie de la création balzacienne, Paris, Montréal, 1992, pp. 96 et 121. Quelques rousseurs éparses, usures d’usage à la reliure. (4) €15,000-20,000 $18,000-23,000 £12,000-15,000 ÉDITION ORIGINALE. 45 49 48 48 51 Honoré de BALZAC (1799-1850). Nouveaux Contes Philosophiques. Paris : Charles Gosselin, 1832. In-8 (206 x 130 mm). Frontispice de Tony Johannot gravé par Porret tiré sur Chine. Reliure de l’époque, demi-veau bleu canard, dos lisse orné, tranches marbrées, sans les couvertures. Provenance : cachet de l’école Sainte-Geneviève sur le titre et la serpente du frontispice - Roland Saucier. Paul CLAUDEL (1868-1955). L’Otage. Paris : NRF, 26 mai 1911. In-4 tellière (252 x 165 mm). Reliure janséniste signée Huser, maroquin aubergine, dos à nerfs, dentelle intérieure dorée, doublure et gardes de soie violette, tranches dorées, couverture et dos conservés pour le tirage normal et le tirage des XX, étui assorti. Provenance : Roland Saucier. ÉDITION ORIGINALE RARE. Y paraissent pour la première fois Maître Cornélius, Madame Firmiani, L’Auberge rouge et Louis Lambert (première version). Carteret Romantique I, 62 ; Clouzot 12. Rousseurs et piqûres. ÉDITION ORIGINALE DU PREMIER LIVRE PUBLIÉ PAR LA NRF. Un des 20 exemplaires réimposés pour “les XX” et imprimés sur vélin à la cuve, celui-ci le n° 9. Cette pièce fut représentée pour la première fois au théâtre de l’Astrée le 16 décembre 1912. BEL EXEMPLAIRE À GRANDES MARGES.Talvart 12. Étui très légèrement frotté. €4,000-6,000 $4,600-6,800 £3,000-4,400 €2,000-3,000 $2,300-3,400 £1,500-2,200 49 Honoré de BALZAC (1799-1850). Un Grand Homme de Province à Paris. Paris : Hippolyte Souverain, 1839. 2 volumes in-8 (200 x 123 mm). Reliure de l’époque, demi-veau brun à coins, roulette à froid, dos lisses ornés. Provenance : Roland Saucier. ÉDITION ORIGINALE. Carteret Romantique I, 74 ; Clouzot 15. Rousseurs. Sans le feuillet d’annonces du tome I. (2) €4,000-6,000 $4,600-6,800 £3,000-4,400 50 Charles BAUDELAIRE (1821-1867). Les Épaves. Amsterdam : à l’enseigne du Coq [Bruxelles : Poulet-Malassis], 1866. In-8 (190 x 125 mm). Frontispice gravé à l’eau-forte par Félicien Rops, tiré sur Chine, accompagné de la légende imprimée à l’encre rouge et tirée sur le même papier. Reliure signée Petit succr de Simier, demi-maroquin rouge à coins, dos à nerfs orné, tête dorée. Provenance : Claude Cohendy (ex-libris au contreplat, n° 183 de sa bibliothèque) — Roland Saucier. ÉDITION EN PARTIE ORIGINALE d’un tirage limité à 260 exemplaires. Un des 250 sur vergé de Hollande, celui-ci le n° 140, signé par Baudelaire au justifcatif de ses initiales. Elle contient les six pièces condamnées des Fleurs du mal et 17 poèmes inédits. Deux d’entre eux (Le Monstre et Les Promesses d’un visage) n’avaient pas été retenus lors de l’édition des Fleurs en 1857. BEL EXEMPLAIRE À GRANDES MARGES. Carteret Romantique I, 128 ; Clouzot 28. Rares rousseurs. €3,000-5,000 $3,500-5,700 £2,300-3,700 50 46 51 De l’ancienne collection Roland Saucier 52 53 [CURIOSA] — [ALIBERT, François-Paul (1873-1953)]. Le Supplice d’une queue. Éditions de l’île de la Barthelasse [René Bonnel], 1931. In-12 (164 x 115 mm). Frontispice à la pointe-sèche par Creixams, non signé. Reliure janséniste signée Huser, maroquin noisette, dos à nerfs, doublure de maroquin blanc et gardes de soie blanche, tranches dorées, couverture rempliée verte imprimée en noir et dos conservés. Provenance : Roland Saucier (exemplaire nominatif et envoi). Léon-Paul FARGUE (1876-1947). Pour la musique. Poëmes. Paris : NRF, 1914. In-4 (240 x 180 mm). Reliure mosaïquée à “décor rayonnant” signée Paul Bonet (Desmules relieur, Collet doreur) et datée 1955, maroquin vert, box mastic et box violet, doublure et gardes de veau gris clair, dos lisse, couverture et dos conservés, chemise et étui assortis. Provenance : André Gide (exemplaire nominatif et envoi) - Roland Saucier ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 95 exemplaires, celui-ci l’un des 5 nominatifs imprimés pour l’auteur et les éditeurs, ici imprimé sur Chine pour Roland Saucier, avec le frontispice en 2 états (noir et bleu). Il porte un long ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ de François-Paul Alibert à Roland Saucier sur un feuillet blanc et le faux-titre. “Je suis heureux d’associer sur cet exemplaire inconnu le nom de Roland Saucier à un autre inconnu vêtu de noir qui ressemble comme un frère à François-Paul Alibert”. Exemplaire enrichi du DESSIN ORIGINAL ayant servi au frontispice (encre sur papier). C’est André Gide qui transmit le manuscrit à René Bonnel via Roland Saucier, directeur de la librairie Gallimard. Dutel 377 ; Pia Enfer, 1382. Rares rousseurs. €1,500-2,000 ÉDITION ORIGINALE avec l’achevé d’imprimer daté du 1er février. Exemplaire imprimé sur Japon pour André Gide et portant l’envoi autographe signé de LéonPaul Fargue :”afectueusement “. Lhermitte 242 ; Bonet Carnets 1090. Couverture et dos légèrement tachés. Dos de la chemise fané. €10,000-15,000 $12,000-17,000 £7,500-11,000 $1,800-2,300 £1,200-1,500 47 L’exemplaire de dédicace 55 56 54 56 André GIDE (1869-1951). 1889-1895. Sans lieu ni date [Paris : Arnold Naville, 1931]. In-8. Reliure janséniste de maroquin noisette signée Semet et Plumelle, dos à nerfs, encadrement intérieur de flets dorés, tranches dorées, couverture et dos conservés, étui assorti. Provenance : Roland Saucier. André GIDE (1869-1951). Les Nourritures terrestres. Paris : Société du Mercure de France. 1897. Reliure de maroquin havane signée P. -L. Martin et A. Paris Dor., non datée, double flet doré en encadrement, dos à nerfs orné, doublure de même maroquin avec roulette dorée, doubles gardes, tranches dorées sur témoins, couverture imprimée et dos conservés, étui assorti. Provenance : Alfred Vallette (envoi) — Roland Saucier. ÉDITION ORIGINALE du premier cahier de son journal tirée à seulement 7 exemplaires, celui-ci justifé n° I par Gide au justifcatif avec ses initiales. RARISSIME. Naville CXLVIII. €3,000-5,000 $3,500-5,700 £2,300-3,700 ÉDITION ORIGINALE. Un des 12 exemplaires sur Hollande van Gelder, second papier après trois sur Japon impérial. Celui—ci, non numéroté, est enrichi d’un ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ de l’auteur à Alfred Vallette, fondateur du Mercure de France. BEL EXEMPLAIRE, TRÈS FRAIS ET À GRANDES MARGES. Talvart 7A. €8,000-12,000 $9,200-14,000 £6,000-8,900 55 André GIDE (1869-1951). Amyntas. Mopsus. Feuilles de route. De Biskra à Touggourt. Le Renoncement au voyage. Paris : Société du Mercure de France, 1906. In-12 (169 x 112 mm). Broché. Chemise de demi-maroquin bleu nuit signée P.-L. Martin et étui assorti. Provenance : Madeleine Gide (envoi) — Roland Saucier. ÉDITION EN PARTIE ORIGINALE. Feuilles de route avait paru chez Vandersypen en 1899. Tirage à 350 exemplaires sur vergé d’Arches. Précieux exemplaire portant, sur le faux titre, l’ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ À MADELEINE [Gide] “ceci soit l’exemplaire de Madeleine, son André Gide”. Talvart 20A Quelques rousseurs. Dos passé. €6,000-9,000 $6,900-10,000 £4,500-6,700 54 48 De l’ancienne collection Roland Saucier 57 58 « Non, Pierre, ne revenons pas sur un irréparable passé. Ne cherche pas à me revoir... 57 » » Aux pieds de Madame... 58 André GIDE (1869-1951). Lettre autographe signée à Pierre Louÿs. Datée “lundi minuit” [début juin 1895]. Encre sur papier. 8 pages in-16 (155 x 100 mm) sur 2 feuillets in-8 repliés au chifre PG [pour “Paul [Guillaume André] Gide”] à froid. Avec enveloppe, suscription “Monsieur Pierre Louys / 1 rue Grétry / Paris”. Provenance : Roland Saucier. BELLE ET LONGUE LETTRE SONNANT LA RUPTURE DÉFINITIVE ENTRE GIDE ET LOUŸS. Elle fut publiée pour la première fois en avril 1973 dans le Bulletin des amis d’André Gide (n° 18, pp. 5-8). “[…] Quand nous nous rencontrerons dans la vie et ce sera je pense très souvent car nous avons tous deux le vif amour des nobles choses - lorsque nous nous rencontrerons je serrerai ta main si tu la tends, ou te tendrai la mienne - car il est inutile et fâcheux de donner nos incompréhensions en spectacle - mais ne parle plus d’amitié entre nous […] et je t’assure qu’il m’est très dur […] de me soustraire à ton étreinte, qui si longtemps me fut la meilleure […] Je mets beaucoup de torts de mon côté mais ce qui m’a défnitivement peiné ce fut de voir que tu me connaissais assez pour prendre ces torts pour autre chose que des maladresses […] Depuis mercredi soir l’angoisse puis la douleur m’ont complètement privé de sommeil […] et bien qu’un narcotique m’ait complètement grisé et que j’écrive comme en rêve, j’ai voulu l’écrire aussitôt pour ceci : l’ensevelissement de ma mère a lieu demain mardi à midi - je compte sur ta délicatesse et sur ta dignité pour n’y pas venir […] “ [On joint, du même :] - Un télégramme adressé depuis Biskra à “Pierre Louis Hôtel Paris Séville” [1894] : “Impossible rester plus longtemps sans te voir....”. Le presse de le rejoindre à Biskra. (Déchirures.)- Une lettre autographe signée à Jules Huret datée “Dimanche” [27 avril 1895]. 2 pages in-12 sur un feuillet replié. Encre sur papier. Au sujet d’un article de Huret à propos du Voyage d’Urien. [Et :] - [Pierre LOUŸS]. Un télégramme signé “Méléagre” adressé à “André Gide Beauséjour” et daté du 4 juillet 1894, le prévenant de son arrivée prochaine. €3,000-5,000 « Victor HUGO (1802-1885). Les Chansons des Rues et des bois. Paris : Librairie Internationale, Lacroix, Verboeckhoven & Cie, 1866. In-8 (225 x 145 mm). Reliure de l’époque, demi-chagrin rouge, dos à nerfs orné de fers dorés. Provenance : Léonie d’Aunet (1820-1879, envoi) — Roland Saucier. ÉDITION PARISIENNE portant la date de 1866. Les Chansons des rues et des bois furent publiées simultanément à Paris et à Bruxelles (avec la date de 1865). L’attribution d’édition originale à l’une ou l’autre de ces deux éditions ft l’objet de nombreuses controverses. Selon Vicaire, la véritable édition originale serait celle de Paris alors que Clouzot prétend l’inverse. Exemplaire enrichi d’un ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ de l’auteur à son ancienne maîtresse, Léonie d’Aunet, sur un feuillet de papier bleu interfolié après le titre. Femme de lettres, Léonie d’Aunet (1820-1879) fut l’une des nombreuses conquêtes de Hugo. Surpris en fagrant délit d’adultère en 1845, les amants se séparent : Hugo, ayant argué de son statut de pair de France, n’est pas inquiété, tandis que sa maîtresse est emprisonnée deux mois à la prison Saint-Lazare, avant d’être transférée au couvent des Dames de Saint-Michel, puis aux Augustines. Elle en sort quelques mois plus tard, et devient une habituée du domicile Hugo où l’accueille Adèle, heureuse de voir une rivale à Juliette Drouet. Carteret Romantique I, 422 ; Clouzot 92 ; Vicaire IV, 334-335. Reliure légèrement frottée. Rousseurs éparses. €8,000-12,000 $9,200-14,000 £6,000-8,900 $3,500-5,700 £2,300-3,700 49 Les Misérables de Théodore de Banville 59 HUGO, Victor (1802-1885). Les Misérables. Paris : Pagnerre, 1862. 10 tomes en 5 volumes in-8 (234 x 150 mm). Reliure signée Lortic, demi-maroquin rouge, dos à nerfs, têtes dorées. Provenance : Théodore de Banville (envoi) — Roland Saucier. Première édition française, parue quelques jours après l’originale publiée à Bruxelles. Exemplaire enrichi d’un ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ de l’auteur à Théodore de Banville “son amiÓ, sur un feuillet bleu relié avant le faux-titre du premier volume. Banville avait rencontré Victor Hugo au début des années 1840. Le maître l’avait encouragé dans ses travaux poétiques et Banville lui rendit de vibrants hommages dans chacun de ses nombreux recueils. Le coup d’État n’interrompit pas le dialogue poétique entre eux, qu’une abondante correspondance alimente. Banville prit notamment la parole au banquet des Misérables, donné à Bruxelles en 1862 par les éditeurs et où se réunit toute la fne feur des journalistes et amis du poète exilé. PRÉCIEUX EXEMPLAIRE. Vicaire IV, 328-329. Quelques rousseurs. (5) €8,000-12,000 $9,200-14,000 £6,000-8,900 59 60 Victor HUGO (1802-1885). Les Travailleurs de la mer. Paris : Librairie Internationale, 1866. 3 volumes in-8 (238 x 152 mm). Demi-chagrin à coins aubergine, dos à nerfs orné, chifre d’Alice Hugo frappé en pied, têtes dorées. Provenance : Alice Hugo (envoi) - Roland Saucier. ÉDITION ORIGINALE portant, sur le faux-titre, un ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ À ALICE HUGO, sa belle-flle. L’exemplaire est en outre enrichi d’une lettre autographe signée d’Adophe Pelleport, jeune poète et fervent admirateur d’Hugo, à son “cher maîtreÓ, datée du 26 mai 1866. 4 pages sur double feuillet plié, évoquant Les Travailleurs, les journaux d’opposition et Garibaldi. Carteret Romantique I, 422 ; Clouzot 92. Reliures légèrement frottées. (3) €6,000-9,000 60 50 60 $6,900-10,000 £4,500-6,700 De l’ancienne collection Roland Saucier « ...J’ai beaucoup connu et, je crois, très-bien compris Marie-Louise... » (Lamartine, Mémoires politiques) 61 62 Marcel JOUHANDEAU (1888-1979). Carnets de Don Juan. Important manuscrit de travail autographe. 432 feuillets (200 x 155 environ) répartis en 22 chemises, la plupart titrées au crayon ou à l’encre : “Carnets de Don Juan” (17ff.), “Vu. Cité” (29 f.), “Visages” (41 f.), “Le Plaisir” (39 f.), “Rêves érotiques” (20 f.), “Le Mysticisme, la sensualité et la passion” (9 f), “Expériences” (9 f.), “L’être” (9f. avec une lettre d’une main non identifée), “Christianisme” (9 f.), “Ame” (5 f.), “Corps” (24 f), “ Rencontre” (5 f.), “L’État d’innocence” (27 f), sans titre (5 f.), “Langage nouveau” (38 f.), “Sienne ? obscénité” (7 f.), “Partie hont[euse] (5 f.), “L’Hydre” (11 f.), “Odeur” (6 f.), “L’Absent” (27 f.), “Bains” (65 f.), sans titre (25 f.). Encre violette et encre verte sur papier de diverses qualités. Chemise et étui. Provenance : Roland Saucier (envoi). Alphonse de LAMARTINE (1790-1869). Recueillements poétiques. Paris : Librairie de Charles Gosselin, 1839. In-8 (222 x 135 mm). Reliure de l’époque, demi-maroquin rouge, plats frappés au chifre couronné de l’impératrice MarieLouise, dos lisse orné. Provenance : Marie-Louise de Habsbourg-Lorraine, impératrice des Français puis duchesse de Parme, Plaisance et Guastalla (chifre couronné) — Roland Saucier. RARE ENSEMBLE DE MANUSCRITS ET NOTES DE TRAVAIL de ce texte publié en 1947 sous couvert de l’anonymat. LONG ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ : “Pour Roland Saucier, que je considère comme l’un des meilleurs amis de mes derniers jours. Il est certainement celui qui m’a rendu les plus signalés services. Grâce à lui, j’ai pu faire des heureux, ma petite Céline, son fls Marc et Marcel Rouveyre [?] qui l’a épousée. Marcel Jouhandeau”. Jouhandeau lui-même avait souhaité que la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet conserve ses manuscrits. Son fls adoptif, Marc Jouhandeau, a par la suite complété le fonds. En 1914, Jouhandeau brûla tous les manuscrits relatifs à son homosexualité. €3,000-5,000 Mention de deuxième édition sur la page de titre, mais VÉRITABLE ÉDITION ORIGINALE. PRÉCIEUX EXEMPLAIRE PROVENANT DE LA BIBLIOTHÈQUE DE L’IMPÉRATRICE MARIE-LOUISE dont Lamartine brosse le portrait dans son Histoire de la Restauration : “une belle flle du Tyrol, les yeux bleus, les cheveux blonds, le visage nuancé de la blancheur de ses neiges et des roses de ses vallées, la taille souple et svelte, l’attitude afaissée et langoureuse de ces Germaines qui semblent avoir besoin de s’appuyer sur le cœur d’un homme [...] Nature simple, touchante, renfermée en soi-même, muette au-dehors, plein d’échos au-dedans, faite pour l’amour domestique dans une destinéee obscure [...]” Carteret Romantique II, 27 ; Clouzot 104 ; Vicaire IV, 983. Choc au coin supérieur du premier plat. €8,000-12,000 $9,200-14,000 £6,000-8,900 $3,500-5,700 £2,300-3,700 51 63 63 63 64 MOLIÈRE (1622-1673). Les Œuvres de Monsieur de Molière. Reveuës, corrigées & augmentées. Enrichies de fgures en taille-douce. Paris, Denys Thierry, Claude Barbin et Pierre Trabouillet, 22 mars 1697 (tomes I à VI) Les Œuvres posthumes de Monsieur de Molière, imprimées pour la première fois en 1682. Enrichies de fgures en taille-douce. Paris, Denys Thierry, Claude Barbin et Pierre Trabouillet, 31 octobre 1682 (tomes VII et VIII). 8 volumes in-12 (157 x 92 mm). 30 fgures hors texte de Brissart gravées par Jean Sauvé. Reliures uniformes en veau fauve, attribuables à Boyet, dos ornés à 5 nerfs, pièces de titre rouge, tomaison dorée dans le 3e compartiment, coupes ornées, tranches dorées sur marbrure. Provenance : prix ancien (15 livres tournois) au contreplat supérieur du tome I — Roland Saucier. [PROUST] - Jean RACINE (1639-1699). Iphigénie. Tragédie. Nouvelle édition [donnée] par L. Humbert. Paris : Garnier frères, sans date. In-8 (188-140 mm). Broché. Exemplaire à grandes marges. Chemise et étui de demi-maroquin noir non signée. Provenance : Marcel Proust (envoi) — Roland Saucier. TRÈS ÉLÉGANT EXEMPLAIRE EN RELIURE D’ÉPOQUE DE BOYET EN VEAU FAUVE, À TRANCHES DORÉES sur marbrure. Les six premiers volumes appartiennent à la troisième édition collective de 1697, les TOMES VII ET VIII À LA SECONDE ÉDITION COLLECTIVE, CELLE DE 1682, dans laquelle six pièces, jouées du vivant de l’auteur mais non imprimées, fgurent en ÉDITION ORIGINALE : Don Garcie de Navarre, L’Impromptu de Versailles, Don Juan ou le Festin de Pierre, Mélicerte (tome VII), Les Amants magnifques et La Comtesse d’Escarbagnas (tome VIII). La Comtesse d’Escarbagnas est en second état. PRÉCIEUX EXEMPLAIRE portant, sur le faux-titre, l’envoi autographe signé de Louis Humbert “à mon élève Marcel Proust / Souvenir afectueux”. Louis Humbert avait été professeur de français de Marcel Proust en classe de cinquième au lycée Condorcet. Cet exemplaire a fguré à l’exposition Marcel Proust à la BnF, juin-septembre 1965 (n° 51 du catalogue). Dos anciennement réparé, couverture salie. €3,000-5,000 L’édition de 1682, la première illustrée, et celle de 1697 sont ornées des mêmes 30 jolies fgures de Brissart gravées sur cuivre par Sauvé. Ces illustrations sont précieuses pour l’histoire du théâtre et de la mise en scène. Molière y est notamment représenté à plusieurs reprises dans ses divers rôles. Tchemerzine IV, 826-827 ; Guibert, II, p. 629-658 ; Pléiade, I, CXVIII-CXXV. Quelques infimes taches et rousseurs. Petit accident à la coiffe du tome I, restauration en tête de la charnière du tome I et à la coife de tête du tome V, épidermures aux plats inférieurs des tomes III et IV, petites taches d’encre aux plats supérieurs des tomes I, II et IV. Coins et coifes du tome VIII légèrement émoussés. (8) €10,000-15,000 $12,000-17,000 £7,500-11,000 64 52 $3,500-5,700 £2,300-3,700 Lot 65 65 Raymond RADIGUET (1903-1923). Le Diable au Corps. Manuscrit autographe, non signé, daté «samedi 20 août 1921, 5 heures du soir». 13 cahiers d’écolier : 11 cahiers de 10 feuillets (sauf le cahier 5 qui compte 7 feuillets) numérotés de 1 à 11, un cahier de 20 feuillets numéroté 11 bis (un second cahier de 10 feuillets dépourvu de couverture est glissé à la suite du premier), et un cahier non numéroté de 34 feuillets (10+24 feuillets volants provenant d’un autre cahier dont la couverture supérieure a disparu). 161 feuillets (7 blancs) écrits au recto, dont 69 ont également été écrits au verso dans des proportions variables (page entière, fragment de page ou quelques mots), soit un total de 223 pages. Très nombreuses ratures, corrections et passages bifés et réécrits. Encre bleue (cahiers 1 à 11 bis) ou noire (douzième cahier non numéroté). In-4 (217 x 170 mm). Joint une photographie de Radiguet en 1919 (84 x 56 mm), une photographie de Radiguet et Cocteau au Picquey en 1923 (128 x 80 mm) et une carte postale portrait-charge de Radiguet en toréador (140 x 90 mm). Chemise et étui demimaroquin bleu nuit, titre doré au dos. Provenance : Roland Saucier. 54 EXTRAORDINAIRE MANUSCRIT DE TRAVAIL RESTÉ INCONNU À CE JOUR. Comme un météore, Radiguet illumina le ciel et s’éteignit presque aussitôt. Entre fausse candeur et vraie cruauté, le Diable au corps, à la fois roman et analyse psychologique, a rencontré un énorme succès. La publicité habilement orchestrée par Grasset y a contribué. Mais sans le style du jeune prodige et sa noirceur inouïe, le Diable au corps ne serait pas tenu aujourd’hui pour un chef-d’œuvre. Radiguet débute à quinze ans dans le journalisme et les revues d’avant-garde, écrit le Diable entre 16 et 18 ans, le Bal du comte d’Orgel entre 18 et 20 ans. Il meurt l’année de la publication du Diable, le 12 décembre 1923. En juin 1919, il rencontre Cocteau. La rédaction du Diable au corps commence au Picquey durant l’été 1921, à partir de notes prises en 1919. Le manuscrit est déposé aux éditions de la Sirène à la fn de 1921, une première lecture a lieu chez Jean et Valentine Hugo en janvier 1922. Le mois suivant, Grasset s’enquiert : « Il paraît que vous auriez un manuscrit et que c’est une chose admirable ». Le contrat est signé le 14 mars 1922. Il manque encore une fn au roman, qui sera publié un an plus tard, en mars 1923. De l’ancienne collection Roland Saucier C’EST DANS CE MANUSCRIT TRÈS CORRIGÉ QU’ON ASSISTE LITTÉRALEMENT À LA NAISSANCE DU DIABLE AU CORPS. Il est dépourvu de titre et daté, en tête du premier cahier, du samedi 20 août 1921, époque où Radiguet séjourne avec Cocteau au Picquey à l’hôtel Chantecler. Beaucoup plus corrigé que le principal manuscrit connu, celui de la BNF, il est rédigé sur les mêmes cahiers d’écolier et le précède immédiatement. Il s’interrompt un peu plus tôt, avant l’annonce de la grossesse de Marthe, et correspond aux deux tiers du roman. L’héroïne se nomme encore Alice, comme la jeune épouse d’un soldat envoyé au front dont la scandaleuse liaison avec Radiguet en 1917-1918, pendant la guerre, est à l’origine du roman. Le manuscrit comporte des corrections de la main de JEAN COCTEAU. Sa main apparaît sporadiquement au début et devient plus présente à partir du sixième cahier. Cocteau n’essaie pas d’infuer sur le cours du récit. Il propose des mots plus appropriés ou des formulations plus heureuses. Ce manuscrit permet de mettre Cocteau à sa vraie place : celle d’un correcteur des «verbes du roman de Radiguet» comme il le dira lui-même, d’autant plus attentif qu’il est amoureux de l’auteur et qu’il l’admire : «Radiguet fait des merveilles…C’est la première fois qu’un poète vivant m’étonne» (Lettres de Cocteau à Félix Fénéon, 1921 et 1922, vente Christie’s, Modern Literature : the Personal Collection of Anthony Hobson, 20 juin 2015, lot 202). On connaissait jusqu’ici, outre des notes préalables de 1919 (collection Dermit), le manuscrit ofert par Jacques Guérin à la BNF, considéré comme le manuscrit de référence. Intitulé L’Age ingrat, manuscrit trouvé au bord de la Marne, il compte 56 13 cahiers d’écolier et couvre les trois-quart du roman. Il s’agit d’une mise au net qui comporte assez peu de corrections (sauf au cahier 11). La signature de Radiguet et les quelques lignes apposées à la fn sont un ajout postérieur, fait au moment du tournage du flm pour Grasset en mars 1923. Il existe également diverses rédactions en 1922 et 1923 de la fn du roman, correspondant aux ultimes « travaux forcés », sous la houlette de Cocteau et de Grasset, qui ont précédé de peu la publication. Roland Saucier et Radiguet se connaissaient, comme en témoigne un exemplaire de l’édition originale du Diable au Corps avec envoi de Radiguet à Saucier (collection particulière). Gabriel Boillat, Un Ma”tre de 17 ans : Raymond Radiguet, Neuchâtel : La Baconnière, 1973. Monique Nemer, Raymond Radiguet, Paris : Fayard, 2002. Chloé Radiguet, Julien Cendres, Raymond Radiguet, un jeune homme sérieux dans les années folles, Paris : Mille et une nuits, 2003. R. Radiguet, Le diable au corps ; suivi de Le bal du comte d’Orgel, éd. par Monique Nemer, Paris : B. Grasset, 2003 (Les Cahiers rouges). Raymond Radiguet, Le Diable au corps, éd. critique par Nadia Odouard, Caen : Minard, 2007. Cahiers 5 et 7 débrochés, le dernier feuillet du douzième cahier déchiré sans manque. €500,000-700,000 $570,000-800,000 £380,000-520,000 De l’ancienne collection Roland Saucier Raymond RADIGUET (1903-1923). Le Diable au Corps. Autograph manuscript, unsigned, dated ‘samedi 20 août 1921, 5 heures du soir’. 13 school exercise books : 11 notebooks of 10 leaves (except notebook 5 with 7 leaves) numbered 1-11, one notebook of 20 leaves numbered 11bis (a second notebook of 10 leaves lacking cover inserted after the frst), and one unnumbered notebook of 34 leaves (10 + 24 loose leaves from another notebook lacking upper cover). Altogether 161 leaves (7 blank) the text chiefy on rectos, 69 also having some text on the verso (some across the entire page, some on parts of a page and some with a few words only ), a total of 223 written pages. Several deletions, corrections, cancellations and redraftings. Blue ink (notebooks 1-11bis) or black (notebook 12, unnumbered). 4° (217 x 170mm). With : a photo of Radiguet in 1919 (84 x 56 mm), a photo of Radiguet and Cocteau at Picquey in 1923 (128 x 80mm) and a postcard with caricature of Radiguet as a toreador (140 x 90mm). Dark blue morocco chemise and case, gilt titles on spine. Provenance : Roland Saucier. AN EXTRAORDINARY AND PREVIOUSLY UNKNOWN WORKING MANUSCRIPT BY RADIGUET. Radiguet lit up the literary skies like a meteor, and just as quickly faded away. Somewhere between a novel and a work of psychological analysis, Le Diable au corps, with its false candour and gritty cruelty, proved an enormous success. This was, in no small part, thanks to Grasset’s organised marketing strategy, but without the young prodigy’s exceptionally dark style, Le Diable au corps would never have become the masterpiece which it is now acknowledged to be. Radiguet was ffteen when he started writing for avant-garde magazines and newspapers, and wrote Diable between the ages of 16 and 18, Le Bal du comte d’Orgel between 18 and 20. He was to die in the year of the Diable’s publication, on 12 December 1923. Radiguet’s meeting with Cocteau dates to June 1919. He began drafting Le Diable au corps in Picquey in the summer of 1921, drawing on notes made in 1919. The manuscript was given to La Sirène at the end of 1921, and a frst reading took place with Jean and Valentine Hugo in January 1922. The following month, Grasset enquired, ‘It seems you have produced a manuscript, and that it’s rather remarkable’. The contract was signed on 14 March 1922. The novel, which was to be published a year later, in March 1923, still lacked an ending. IT IS IN THE PRESENT HEAVILY CORRECTED MANUSCRIPT THAT WE WITNESS THE BIRTH OF LE DIABLE AU CORPS. The manuscript has no title and is dated Saturday 20 August 1921 at the head of the frst notebook – a time when Radiguet was staying with Cocteau in Picquey at the hotel Chantecler. With many more corrections than the principal known manuscript at the BnF, it is written on the same school exercise books and is earlier in date. It stops a little earlier in the narrative, before the announcement of Marthe’s pregnancy, and corresponds to two-thirds of the published text. The heroine is still called Alice, like the young bride of a soldier sent to the front whose scandalous relationship with Radiguet, in 1917-1918, formed the inspiration for the novel. The manuscript contains annotations in the hand of JEAN COCTEAU. These annotations appear sporadically at the beginning and become more and more frequent from the sixth notebook onwards. Cocteau never attempts to infuence the direction of the narrative, rather he suggests more appropriate words or better turns of phrase. The present manuscript allows us to place Cocteau in his rightful place as editor of the ‘verbes du roman de Radiguet’, as he himself would state – all the more vigilant an editor given his love and admiration for the author : ‘Radiguet fait des merveilles … C’est la première fois qu’un poète vivant m’étonne’ (Letters from Cocteau to Félix Fénéon, 1921 et 1922, Christie’s, Modern Literature : the Personal Collection of Anthony Hobson, 20 June 2015, lot 202). Until now the only manuscript known for the body of the novel, apart from the preliminary notes of 1919 (in the Dermit collection), was the one given by Jacques Guérin to the BnF and considered to be the manuscript of reference. Entitled L’Age ingrat, manuscrit trouvé au bord de la Marne, it comprises 13 notebooks and makes up three-quarters of the novel. The manuscript is evidently a neat copy, with relatively few emendations (except in notebook 11). Radiguet’s signature and the few lines added at the end are a late addition made at the time of the flming for Grasset in March 1923. Several versions are also known of the end of the novel, dating from 1922 and 1923 and corresponding to the last ‘forced labour’ under the aegis of Cocteau and Grasset, shortly before publication. Roland Saucier and Radiguet knew each other (a copy of Le Diable au corps dedicated by Radiguet to Saucier exists in a private collection). Notebooks 5 et 7 sprung, the last leaf torn out without loss of text. 57 66 67 L’exemplaire de Gaston Gallimard 66 68 Paul VALÉRY (1871-1945). La Jeune Parque. Paris : Julien Crémieu pour la NRF, 30 avril 1917. In-4 (240 x 190 mm). Reliure signée Huser, maroquin brun, encadrement composé de multiples flets dorés droits et de deux listels de maroquin blanc mosaïqués, doublure de maroquin blanc et gardes de soie brune, tranches dorées, couverture conservée, sans le dos, étui assorti. Provenance : Gaston Gallimard (envoi) - Roland Saucier. Alfred de VIGNY (1797-1863). Cinq-Mars. Paris : Librairie nouvelle, 1859. In-8 (212 x 135 mm). Reliure signée Lardière, chagrin vert, double encadrement à la Du Seuil, dos à nerfs orné, tranches dorées. Provenance : Roland Saucier. ÉDITION ORIGINALE. Un des 25 exemplaires de tête hors commerce sur Japon impérial ancien, celui-ci le n° IV, enrichi d’un BEL ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ à Gaston Gallimard sous forme de poème, daté du 27 avril 1917. “[...] Je suis la jeune Parquerelle / qui dût cet épatant trimard / Cette opulence quant aux nippes / Ce noir, ces blancheurs, ces chics types / Didot - à Gaston Gallimard !”. BEL EXEMPLAIRE. Lhermitte 589. Étui frotté. BEL EXEMPLAIRE DANS UNE ÉLÉGANTE RELIURE CONTEMPORAINE. Quelques rousseurs, coins légèrement usés. €4,000-6,000 Douzième édition. L’exemplaire comporte deux corrections autographes d’Alfred de Vigny à l’encre aux pages 15 et 208. €3,000-5,000 $3,500-5,700 £2,300-3,700 $4,600-6,800 £3,000-4,400 67 Paul VALÉRY (1875-1945). Le Cimetière marin. Paris : chez Émile Paul frères, 1920. In-8 (213 x 154 mm). Reliure janséniste de maroquin bleu nuit signée P.-L. Martin, doublure et gardes de box bleu, tranches dorées, couverture et dos conservés, étui assorti. Provenance : Henri de Régnier (envoi) — Roland Saucier. ÉDITION ORIGINALE tirée à 556 exemplaires, celui-ci justifé “auteur” à la main. Il est enrichi d’un ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ de l’auteur à Henri de Régnier, “son ami”. Lhermitte 588. Étui légèrement frotté. €3,000-5,000 $3,500-5,700 £2,300-3,700 68 58 De l’ancienne collection Roland Saucier 69 70 69 71 Émile ZOLA (1840-1902). Au Bonheur des Dames. Paris : Charpentier, 1883. In-12 (184 x 117 mm). Reliure signée Chambolle Duru, maroquin vert, triple flet doré en encadrement et armes de Paul Eudel frappées au centre des plats, dos à nerfs orné, tranches dorées, sans les couvertures. Sur la dernière garde, “achevé de relier” daté du 20 avril 1885, avec la signature de Chambolle-Duru. Provenance : Paul Eudel (armes sur les plats et envoi) — Roland Saucier. Émile ZOLA (1840-1902). La Débâcle. Paris : Bibliothèque Charpentier, 1892. In-12 (179 x 115 mm). Reliure signée Pagnant, maroquin vieux rose, double encadrement formé de flets dorés et d’un listel mosaïqué de maroquin aubergine orné d’une roulette dorée, dos à nerfs orné, couverture conservée sans le dos. Provenance : Roland Saucier. ÉDITION ORIGINALE. Un des 10 exemplaires de tête sur Japon, celui le n° 9, enrichi sur le faux-titre d’un ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ de l’auteur à Paul Eudel : “son dévoué confrère”. Collectionneur et chroniqueur, Paul Eudel contribua à de nombreux journaux tels L’Opinion, Le Figaro et Le Temps. Carteret Romantique II, 484 ; Vicaire VII, 1210 ; Lhermitte 615. €6,000-9,000 $6,900-10,000 £4,500-6,700 ÉDITION ORIGINALE. Un des 33 exemplaires sur Japon, celui le n° 19, enrichi de trois épreuves d’un portrait de Zola. TRÈS BEL EXEMPLAIRE SUR JAPON, DANS UNE ÉLÉGANTE RELIURE CONTEMPORAINE. Carteret Romantique II, 488 ; Lhermitte 615 ; Vicaire VII, 1215. €5,000-7,000 $5,700-8,000 £3,800-5,200 70 Émile ZOLA (1840-1902). La Bête Humaine. Paris : Charpentier et Cie, 1890. In-12 (180 x 110 mm). Reliure signée Pagnant, maroquin Lavallière, triple flet doré en encadrement, dos à nerfs orné, dentelle intérieure dorée, tranches dorées, couverture conservée sans le dos. Provenance : Roland Saucier. ÉDITION ORIGINALE. Un des 30 exemplaires sur Japon, celui-ci le n° 21. Sans les 8 pages de catalogue. TRÈS BEL EXEMPLAIRE SUR JAPON, DANS UNE ÉLÉGANTE RELIURE CONTEMPORAINE. Carteret Romantique II, 487 ; Lhermitte 615. Vicaire VII, 1214. €3,000-5,000 $3,500-5,700 £2,300-3,700 71 59 Livres & manuscrits modernes Lots 72 à 132 73 72 72 73 [ALECHINSKY] – Camille BRYEN (1907-1977, Camille Briand, dit). Mots bavards. [Alès] : PAB, [1984]. In-16 carré (92 x 90 mm). 3 gravures originales de Pierre Alechinsky, dont une signée et une ornant la couverture. Reliure signée Leroux au contreplat et datée 1986, maroquin ébène orné d’un décor de croisillons et peint à l’or imitant du cobra, dos lisse, doublure et gardes de même cuir décoré, couverture, chemise et étui assortis. [ART DÉCO] — Encyclopédie des arts décoratifs et industriels modernes au XXeme siècle en douze volumes. Paris : Ofice central d’éditions et de librairie, s.d. [circa 1925]. 11 volumes in-4 (275 x 223 mm). Largement illustré de plus de 1 000 planches en noir. Bradel en demi-papier à coins de l’éditeur, avec les dos ornés formant l’inscription “Arts décoratifs industriels modernes”. Imprimé sur vergé d’Arches. RARE ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 19 exemplaires, tous signés et justifés au crayon par l’éditeur, celui-ci n° 10/19. TRÈS IMPORTANTE ENCYCLOPÉDIE, publiée à l’occasion de l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925. Chaque volume est consacré à un sujet spécifque. TRÈS BEL EXEMPLAIRE DANS UNE RELIURE TRIPLÉE ÉVOQUANT LE MOUVEMENT ARTISTIQUE COBRA. €1,000-1,500 $1,200-1,700 £750-1,100 BEL EXEMPLAIRE. (11) €2,000-3,000 $2,300-3,400 £1,500-2,200 74 [BALLETS RUSSES] — Programme des Ballets russes. Mai 1917. Paris : 1917. In-4 (315 x 242 mm). Broché. Illustrations en couleur et en noir d’après Pablo Picasso, Mikhail Larionov et Léon Bakst, couverture illustrée d’après Picasso. On y trouve notamment l’article d’Apollinaire sur Erik Satie, “Parade” et l’Esprit nouveau, dans lequel est utilisé pour la première fois le terme “sur-réalisme” (et non dans Les Mamelles de Tirésias, montée un mois plus tard) : “De cette alliance nouvelle [entre le peintre cubiste Picasso et le chorégraphe audacieux Léonide Massine], car jusqu’ici les décors et les costumes d’une part, la chorégraphie d’autre part, n’avaient entre eux qu’un lien factice, il est résulté, dans Parade, une sorte de sur-réalisme où je vois le point de départ d’une série de manifestations de cet esprit nouveau qui, trouvant aujourd’hui l’occasion de se montrer, ne manquera pas de séduire l’élite et se promet de modifer du fond en comble les arts et les mœurs dans l’allégresse universelle...” Couverture très ab”mée avec manques et renforcée au ruban adhésif. €1,000-1,500 74 60 $1,200-1,700 £750-1,100 « … Si le sadisme est d’une nature tragique je dois lui ajouter cette qualité d’extase qui se dessine parfois dans mes pensées. Le côté plaisant, féérique […] et de cette alliance des deux se composera mon merveilleux… » 75 75 76 Jo‘ BOUSQUET (1899-1950). Manuscrits autographes. Entre 1925-1930. 2 cahiers in-8 (222 x 170 mm). 97 et 110 feuillets recto-verso, quelques feuillets laissés vierges. Encre bleue, noire et mine de plomb sur papier ligné, quelques croquis. Demi-percaline à coins avec décor à froid. [BRAQUE, DERAIN, DUFY, GRIS, LÉGER, LURÇAT, MASSON, MATISSE, PICASSO, ROUAULT]. Dix reproductions. Paris et New York : Jeanne Bucher et John Becker, 1933. In-folio (530 x 410 mm). 8 pochoirs et 2 collotypes. Portefeuille de l’éditeur, cartonnage noir à décor de croisillons. Blessé le 27 mai 1918 à Vailly-sur-Aisne, Jo‘ Bousquet passera le reste de ses jours alité. « Je cherche mon équilibre, confe-t-il, je sens en moi tous les éléments d’un bonheur que je ne sais comment forger. Voilà où je rejoins la littérature contemporaine ». TRÈS BEAU RECUEIL tiré à 1000 exemplaires sur vélin d’Arches Les planches portent le cachet à sec de l’éditeur “J. B.Ó Titre légèrement sali, petite déchirure au dos du portefeuille. PRÉCIEUX CAHIERS INÉDITS mêlant journal, poèmes, projets de lettres, textes plus ou moins aboutis et notes diverses, citations et programmes de lecture. Le premier s’ouvre sur un brouillon de lettre à André Breton (8 août 1925) : « […] Je note au jour le jour l’état de ce roman dans mon esprit. C’est une sorte de journal comme on ferait celui d’un enfant c. à d. qu’au lieu de me contenter à résoudre à mesure qu’elle se propose chaque dificulté […] chacune des dificultés je l’expose ; je l’étudie […] ». Se succèdent projets de livres (dont Niaiserie ou Artifce), nombreuses notes sur ses ambitions littéraires (« montrer l’irréel dans le réel), sur le rythme ainsi que Le Journal d’Azolaïs (qu’il orthographie parfois Azoulaïs. L’histoire d’Azoulaïs de Mandirac paraîtra, en 1928, dans le n° 5 de la revue Chantiers sous le titre La Fiancée du vent) qui occupe ici une place importante. Citons aussi deux textes érotiques : Des choses, Nuit de l’amour, de plusieurs pages chacun et comportant de nombreux passages bifés. €2,500-3,500 $2,900-4,000 £1,900-2,600 Le second carnet débute au 30 juin 1925. Bousquet noircit les pages de ses souvenirs à La Franqui, à Villalier et à Carcassonne. Tour à tour, il évoque ses amours, ses rêves, ses lectures (Joyce qu’il lit avec dificulté), ses réfexions (« Comment faire se rejoindre Dieu de notre pensée ? », « seul l’amour nous peut amener à vaincre en nous-mêmes tout ce qui n’est pas l’être nouveau qui va s’épanouir », « méditer la douleur du monde », « la mort est comme le commencement de la folie », etc.) et ses écrits qu’il souhaite terminer. Il livre également plusieurs textes, plus ou moins aboutis, notamment sur Paul Éluard et le surréalisme. Reliures tachées et infmes usures. (2) €15,000-20,000 $18,000-23,000 £12,000-15,000 76 61 78 79 77 78 [BRAQUE] - Francis PONGE (1899-1988). Les Cinq Sapates. Paris : 10 décembre 1950 . In-folio (400 x 275 mm). 5 eaux-fortes originales de Georges Braque à mi-page. Reliure de maroquin gris tourterelle, dos lisse, doublure et gardes de daim vert, tranches dorées, couverture et dos conservés, chemise et étui assortis. Bernard BUFFET (1928-1999). Jeux de dames. Paris : André Sauret - Les Éditions du Livre, 1970. In-plano (747 x 755 mm). 10 lithographies originales de Bernard Bufet, signées et justifées. En feuilles, couverture rempliée et emboîtage de l’éditeur. ÉDITION ORIGINALE de ce texte dédié à René Char. Tirage à 101 exemplaires sur papier chifon d’Auvergne du moulin Richard de Bas, tous signés par Ponge et par Braque, celui-ci le n° 21, enrichi d’un ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ DE BRAQUE à M. K. A. Vlasto ACCOMPAGNÉ D’UN DESSIN et daté 1960. Étui cassé, dos de la chemise frotté. Tirage à 250 exemplaires signés au justifcatif par l’artiste, un des 220 sur grand vélin d’Arches à la forme, celui-ci le n° 88. Quelques légers reports. Emboîtage un peu frotté. €4,000-6,000 $4,600-6,800 £3,000-4,400 €4,000-6,000 $4,600-6,800 £3,000-4,400 79 Bernard BUFFET (1928-1999). Mon cirque. Paris : Fernand Mourlot, 5 avril 1968. Fort in-plano (719 x 510 mm). 46 lithographies originales de Bernard Bufet dont 2 en noir pour les couvertures (sur fond rouge) et 44 en couleurs dont 3 à double page. En feuilles, cofret de l’éditeur. ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 120 exemplaires, et quelques exemplaires hors commerce et nominatifs, contenant tous une suite signée, celui-ci le n° 100, justifé et signé au crayon par Bufet. TRÈS BEL EXEMPLAIRE. Sorlier 140-185. €4,000-6,000 77 62 $4,600-6,800 £3,000-4,400 Livres & manuscrits modernes 81 82 80 82 Sophie CALLE (née en 1953). La Fille du docteur. New York : Thea Westreich, 1991. In-4 (279 x 203 mm). 18 photographies en noir et blanc, dont 16 imprimées sur papier calque. 16 cartes de visite reproduites en fac-similé, chacune contenue dans une petite enveloppe transparente. Reliure de l’éditeur en faux léopard, boîte en carton de l’éditeur. [DALI] — Miguel de CERVANTES SAAVEDRA (1547-1616). Don Quichotte de la Manche. Illustré de lithographies originales par Salvador Dali. Paris : Joseph Foret, 28 octobre 1957. In-folio (410 x 325 mm). 12 lithographies originales de Salvador Dali dont 3 sur double page. En feuilles, couverture originale imprimée, chemise et étui de l’éditeur en toile bleue. ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 259 exemplaires, celui-ci signé par l’auteur et justifé par elle 72/230. Tirage limité à 197 exemplaires, celui-ci l’un des 118 sur vélin de Rives BFK, le n° 115. Exemplaire enrichi du prospectus Histoire d’un grand livre, textes de Dali et Déon, contenant une lithographie originale de Dali. Michler-Löpsinger 10001012. Dos de la chemise et étui inégalement passés. EXEMPLAIRE EN PARFAIT ÉTAT, auquel on joint le fac-similé du journal Libération daté 2 août 1983 dans lequel sont réunis les articles de L’Homme au carnet, l’une des performances artistiques de Sophie Calle. On joint également la photocopie d’un article de Chloé Hunzinger dans Écrits à l’occasion de la sortie du flm de Calle No Sex Last Night. Parr-Badger 166-167. (2) €2,000-3,000 €3,000-5,000 $3,500-5,700 £2,300-3,700 $2,300-3,400 £1,500-2,200 81 [DALI] — Biblia Sacra Vulgatae Editionis. Imaginibus Salvatoris Dali exornata. Milan : Rizzoli, 1967-1969. 5 volumes in-folio (480 x 370 mm). 105 planches en couleurs reproduisant des aquarelles de Salvador Dali, chacune avec sa serpente légendée. Veau brun de l’éditeur, dos à nerfs ornés, doublures de moire ivoire, têtes dorées, étuis de l’éditeur. Importante édition, imprimée par Rizzoli avec les caractères d’Alde l’ancien. Exemplaire n° 1176 des 1499 du tirage “Luxus”, imprimé sur papier fligrané “Dali”. BEL EXEMPLAIRE. Michler-Löpsinger 1600. Infmes frottements aux dos, étuis légèrement usés et tachés. (5) €6,000-9,000 $6,900-10,000 £4,500-6,700 80 63 84 83 83 84 [DALI] — DANTE ALIGHIERI (1265-1321). La Divine Comédie : L’Enfer — Le Purgatoire — Le Paradis. Paris : Editions d’Art Les Heures Claires, avril 1959-novembre 1963. 12 volumes (dont 6 pour les suites) in-folio (332 x 262 mm). 100 bois originaux en couleurs hors texte de Salvador Dali. En feuilles, chemises et étuis de l’éditeur. [DALI] - Josep PLA. Obres de museu. S.l., Dasa Edicions, Jordi Massanés, 1980. Fort volume in-folio (495 x 350 mm). 2 pointes sèches sur Japon nacré signées au crayon et 20 lithographies hors texte, signées dans la pierre, tirées sur Japon nacré. Reliure de Jordi de La Rica, chagrin aubergine sur ais biseautés, portrait lithographié de Gala Dali collé au centre du plat supérieur dans un encadrement de flet doré, titre et noms de l’auteur et de l’artiste en lettres dorées, coquelicot mosaïqué, dos à nerfs, dentelle intérieure, doublure et gardes de moire rouge, portrait de Gala en métal doré placé au centre du premier contreplat, 60 reproductions en couleurs placées dans le second contreplat, emboîtage de l’éditeur. UN DES 150 EXEMPLAIRES SUR VÉLIN PUR CHIFFON DE RIVES, celui-ci n° 118, d’un tirage limité à 4765 exemplaires, CONTENANT UNE TRIPLE SUITE : -100 CUIVRES AU TRAIT ; -100 BOIS ; la décomposition d’une planche pour chaque volume de texte (au total 356 bois pour les décompositions). Production très luxueuse qui nécessita 55 mois de travail et dont les planches furent tirées par les ateliers Jacquet et Daragnès. Les décompositions correspondent au Michler-Löpsinger 1047, 1060, 1084, 1099, 1112, et 1135. TRÈS BON EXEMPLAIRE, BIEN COMPLET DE SES TROIS SUITES. MichlerLöpsinger 1039-1138 (“all 100 subjects were also executed as copper-plate engravings for incorporation in a few suites”). Légers frottements et usures aux chemises et étuis, choc à l’étui du second volume du Purgatoire. Petites rousseurs marginales à quelques planches des suites. (12) €12,000-18,000 64 $14,000-21,000 £8,900-13,000 Tirage à 415 exemplaires sur super Alpha. Un des 20 exemplaires, numérotés en chifres romains, celui-ci le n° VII, comprenant : - 2 gravures à la pointe sèche en une couleur, tirées sur papier Japon nacré, signées. - 20 lithographies tirées sur papier Japon nacré. - Un médaillon en argent 925/1000 de 340 grammes, à l’efigie de Gala, fondu à la cire perdue, de 80 mm de diamètre, numéroté au dos de I à XX. TRÈS BEL EXEMPLAIRE. Michler-Löpsinger 1607. Dos passé. Embo”tage légèrement frotté, un fermoir défectueux. €6,000-9,000 $6,900-10,000 £4,500-6,700 Livres & manuscrits modernes 85 86 85 87 [DUFY] — Eugène MONTFORT (1877-1936). La Belle enfant ou L’Amour à quarante ans. Paris : Ambroise Vollard, 15 novembre 1930. In-4 (330 x 255 mm). 94 eaux-fortes originales de Raoul Dufy, dont la couverture, 16 hors-texte et 77 dans le texte dont certaines à pleine page. Broché, couverture illustrée. [EXPRESSIONNISME ALLEMAND] — Expressionistische Kunst. 10 Sonderhefte der Aktion. Berlin-Wilmersdorf : Die Aktion, [1919]. In-4 (291 x 220 mm). Demitoile cirée blanche de l’éditeur, plats cartonnés. BELLE ÉDITION ILLUSTRÉE de ce texte publié pour la première fois en 1918. Tirage limité à 390 exemplaires. Un des 245 sur vélin d’Arches, celui-ci le n° 108. L’exemplaire est ENRICHI D’UNE SUITE, non annoncée au justifcatif, comportant 53 eaux-fortes (4 annotées au crayon) et 10 feuillets de texte sur Japon et 2 sur Arches. “L’éditeur et le peintre ont travaillé à l’architecture du livre, veillant à l’harmonie du texte et de l’image : ainsi s’établit un rythme régulier d’une page de titre pour chaque chapitre entièrement décorée, suivie d’une illustration à pleine page encandrant le texte, agrémenté d’une lettrine historiée dont la variété de représentation concourt à l’harmonie typographique”. (Dora Perez-Tibi, Raoul Dufy, Lyon 1999, n° 164). Carteret Illustrés IV, 289 ; Rauch 47 (indique à tort 110 eaux-fortes). (2) €3,000-5,000 56 gravures originales sur bois de divers artistes expressionnistes dont Egon Schiele, Heinrich Richter-Berlin, Stanislaw Kubicki, Josef Capek, Hans Richter, Jerzy Hulewicz, Jan Wroniecki, Ottheinrich Strohmeyer, etc. La revue artistique et politique berlinoise Die Aktion. Wochenschrift für Politik, Literatur, Kunst, fondée par Franz Pfemfert en 1911, ft connaître l’expressionnisme et en fut l’une des vitrines les plus eficaces. Elle parut de 1911 à 1932, d’abord toutes les semaines, puis de façon plus irrégulière. BEL EXEMPLAIRE. €1,000-1,500 $1,200-1,700 £750-1,100 $3,500-5,700 £2,300-3,700 86 Frantizek DRTIKOL (1883-1961). Les Nus. Préface de Claude de Santeul. Paris : Librairie des arts décoratifs, 1929. In-folio (396 x 300 mm). 30 planches en héliogravure. Chemise de l’éditeur, demi-toile. ÉDITION ORIGINALE de l’un des plus rares et plus beaux livres de photographie du XXe siècle. “Les séries de Drtikol ne se superposent pas, leurs harmonies ne s’interfèrent pas ; elles constituent le plus curieux ensemble de sonates que l’art photographique actuel soit à même de réaliser pleinement [..]” (préface). Birgus, Czech Photographic Avant-Garde 1918-1948, p. 39 (“Drtikol’s work peaked in the years 1927-1929, when he created an exceptional number of masterpieces.”) Faux-titre uniformément jauni et tache brune (report) sur titre jaunis. Chemise tachée et frottée, dos partiellement fendu. €12,000-18,000 $14,000-21,000 £8,900-13,000 87 65 88 [FOUJITA] — René HÉRON DE VILLEFOSSE (1903-1985). La Rivière enchantée. Paris : Bernard Klein, 27 novembre 1951. In-folio (372 x 278 mm). 26 eaux-fortes originales de Tsuguharu Foujita dont 15 coloriées (et non 11 comme le signale la table), une en camaieu, 8 en noir et 2 lettrines. Reliure signée Bruno au contreplat, vélin blanc, dos lisse avec le titre peint en jaune, doublure et gardes de maroquin moutarde, tête dorée, couverture et dos. 66 Tirage à 315 exemplaires, celui-ci l’un des 200 sur grand vélin d’Arches, le n° 188. BEL EXEMPLAIRE DE L’UN DES OUVRAGES LES PLUS RARES ILLUSTRÉS PAR FOUJITA. Petites piqûres marginales à quelques feuillets. €25,000-35,000 $29,000-40,000 £19,000-26,000 Livres & manuscrits modernes 90 91 89 90 Charles de GAULLE (1890-1970). Mémoires de guerre. Paris : Plon, 5 octobre 1954-25 septembre 1959. 3 volumes in-8 (222 x 138 mm). 3 cartes dépliantes. Demi-chagrin rouge, dos à nerfs, têtes dorées, couvertures et dos. Provenance : Jean Auburtin (envoi). Jean GENET (1910-1986). Le Condamné à mort. Fresne : septembre 1942. Plaquette in-8 (210 x 131 mm). Bradel cartonnage moderne, couverture. Provenance : madame Gonot (? envoi). ÉDITION ORIGINALE. Un des exemplaires sur alfa Cellunaf “réservés aux anciens de la France Libre et aux membres des associations combattantes et résistantes de la guerre 1939-1945”, le n° 4023 (le premier volume seul est numéroté). Il porte sur le premier feuillet blanc du premier tome un BEL ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ À SON COMPAGNON D’ARMES JEAN AUBURTIN : “À mon compagnon, mon ami, en souvenir de l’épreuve nationale dans laquelle il fut, avant la lettre, à mes côtés”, daté 21 octobre 1954. De Gaulle a signé et daté les deux autres volumes. Auburtin, avocat et journaliste, fut l’un des fervents partisans de De Gaulle, et défendit sa vision d’une armée de métier dès le milieu des années 30. Il s’engagea très tôt dans la France libre. Dos passés, charnière supérieure du premier tome fendue. [On joint :] DU MÊME. 2 volumes en ÉDITION ORIGINALE, in-12, reliure homogène en demi-chagrin rouge, dos à nerfs, tête dorée, première de couverture conservée, tirage courant avec envoi autographe signé à Jean Auburtin : — La France et son armée. Paris : Plon, 1938. Envoi : “Hommage d’une vive estime, témoignage d’une fdèle amitié, Metz 28 sept. 38”. Dos passé. — Trois études. Paris : Berger-Levraut, 1945. Envoi : “En souvenir de nos combats. 13 juillet 50”. Dos passé, papier très cassant. (5) €1,500-2,000 $1,800-2,300 £1,200-1,500 ÉDITION ORIGINALE de ce poème écrit en prison et dédié à Maurice Pilorge, ami de Jean Genet rencontré en prison et exécuté en mars 1939. Tirage à 100 exemplaires, celui-ci portant un BEL ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ : “A madame Gonot (?) qui parle si mal de ce que j’adore. Jean. Correctif : les femmes savent parler mal de ce qu’elles envient et redoutent. Jean”. Petites corrections à l’encre très probablement autographes. RARE PLAQUETTE. Lhermitte 268. €4,000-6,000 $4,600-6,800 £3,000-4,400 L’exemplaire d’André Gide 91 [André GIDE (1869-1951)]. Corydon. Quatre dialogues socratiques. 1920. In-8 (198 x 140 mm). Broché, couverture imprimée de papier Japon rempliée. Provenance : bibliothèque d’André Gide. SECONDE ÉDITION EN PARTIE ORIGINALE parue anonymement et tirée à seulement 21 exemplaires sur papier à chandelle, tous hors commerce. Celui-ci le n° 18 provenant DE LA BIBLIOTHÈQUE D’ANDRÉ GIDE. Publiés pour la première fois en 1911 sous le titre C.R.D.N., ces “dialogues socratiques” font l’objet, en 1920, d’une nouvelle édition augmentée et imprimée, comme l’originale, sans nom d’auteur et non mise dans le commerce. Il faut attendre 1924 pour que Corydon paraisse pour la première fois en librairie à la NRF. PRÉCIEUX EXEMPLAIRE de ce texte que Gide, “soucieux du bien public”, avait remisé dans un tiroir pendant huit ans et qu’il se décide à réimprimer, persuadé “que ce petit livre, pour subversif qu’il fût en apparence, ne combattait après tout que le mensonge”. Talvart 27-B ; Lhermitte 273. Quelques rousseurs. €4,000-6,000 $4,600-6,800 £3,000-4,400 89 67 93 [JOUVE] — Rudyard KIPLING (1865-1936). La Chasse de Kaa. Paris : Javal & Bourdeaux, 30 novembre 1930. In-4 (340 x 258 mm). Illustré de 124 compositions en couleurs de Paul Jouve gravées par Camille Beltrand dont la couverture, la page de titre, 16 illustrations à pleine page et de nombreux bandeaux. En feuilles, cofret de l’éditeur de toile beige doublé de moire rouge. Tirage à 185 exemplaires dont 60 réservés à l’artiste, tous imprimés sur japon impérial, celui-ci le n° 19. EXEMPLAIRE EN PARFAIT ÉTAT DE CE LIVRE MAGNIFIQUEMENT ILLUSTRÉ PAR JOUVE. Carteret Illustrés IV, p. 219 “Très belle publication. Une des meilleures de l’artiste”. €1,500-2,000 94 $1,800-2,300 £1,200-1,500 Germaine KRULL (1897-1985). Métal. Paris : Librairie des arts décoratifs, Calavas, 1928. In-4 (291 x 224 mm). En feuilles, portefeuille de l’éditeur à lacets orné d’une photographie. 63 (sur 64) planches photographiques numérotées. 92 92 [JESPERS] — Jan PEETERS. Kinderlust. Anvers : J.F. Bogaerts & R.R. Dodson, [1923]. In-4 oblong (225 x 295 mm). 12 gravures sur linoleum en couleur de Floris Jespers. Broché, couverture illustrée. ÉDITION ORIGINALE de l’un des seuls livres pour enfants produits par un membre de l’avant-garde belge. Couverture détachée du corps de l’ouvrage et présentant de petites déchirures, sans manque. [On joint :] — K. BAL. Esopus. Anvers : Gemeentebestuur van Antwerpen, [1925]. In-4 oblong. Broché. Illustrations dans le texte en noir ou en trois couleurs. Belle édition pour enfants de fables d’Ésope, librement traduites [en néerlandais] par K. Bal d’après Planude. Couverture un peu salie. — K. BAL. Kinderspelen. [Anvers : Gemeentebestuur van Antwerpen, 1924]. In-4 oblong. Broché, couverture illustrée. Illustrations dans le texte en noir. BELLE RÉUNION DE CES RAVISSANTS LIVRES POUR ENFANTS, EN TRÈS BEL ÉTAT. (3) €2,000-3,000 93 68 ÉDITION ORIGINALE de cet ouvrage qui consacra Germaine Krull comme l’une des pionnières du modernisme et de la photographie industrielle. “At the forefront of radical modernism” (p. 78) ; “Her greatest success came with the publication of the somptuous Métal [...]. Compared to the classical, somewhat static studies of Charles Sheeler or Albert Renger-Patzsch, Krull’s views of industrial structures in Holland and Paris - including as a leitmotif that icon of modern engineering, the Eifel Tower - seem more fuid and poetic, much more ‘modern’, reproducing the jagged angles of New Vision photography and the fractured spaces of the Futurists” (p. 95). Manque la planche 45. Portefeuille un peu usé et frotté, coife supérieure abîmée. €8,000-12,000 $9,200-14,000 £6,000-8,900 “Surely the fnest example of a modernist photobook in the dynamic, cinematographic mode” (Parr & Badger) $2,300-3,400 £1,500-2,200 94 Livres & manuscrits modernes 96 96 95 96 Jacques LACAN (1901-1981). De la psychose paranoïaque dans ses rapports avec la personnalité. Paris : Le François Éditeur, 1932. In-8 (240 x 160 mm). Reliure moderne, demi-maroquin gris, dos lisse, couverture et dos conservés. Dora MAAR (1907-1997). Réunion de deux photographies. Provenance : Dora Maar (vente à Paris, les 28 & 29 octobre 1998, lot 401). RARE ÉDITION ORIGINALE de la célèbre thèse de Lacan tirée à petit nombre. Quelques rousseurs et mouillures. Couverture tachée. Quelques marques de lecture au stylo. €2,000-3,000 $2,300-3,400 £1,500-2,200 -”André Breton allongé devant un palmier à l’hôtel Vaste Horizon”. Mougins, 1936 ou 1937. Épreuve originale de l’époque sur papier argentique noir et blanc brillant. Cachet “D.M. 1998” au verso. (208 x 198 mm). -”Scène de repas avec André Breton, Nusch Éluard, Lise Deharme et un enfant”. Saint-Tropez (?), 1936. Épreuve originale de l’époque sur papier argentique noir et blanc brillant. Cachet “D.M. 1998” au verso. (208 x 198 mm). Quelques rayures superfcielles sans gravité. Provenance : Dora Maar (vente à Paris, les 28 & 29 octobre 1998, lot 401) (2) €3,000-5,000 $3,500-5,700 £2,300-3,700 97 [MATISSE] — Charles d’ORLÉANS (1394-1465). Poèmes. Manuscrits et illustrés par Henri Matisse. Paris : Tériade, 25 février 1950. In-folio (410 x 265 mm). 100 lithographies originales de Henri Matisse, dont une signée et datée dans la pierre “Henri Matisse æ3”. En feuilles, chemise originale illustrée par Henri Matisse. Tirage limité à 1230 exemplaires sur vélin d’Arches, tous signés au crayon par l’artiste au justifcatif, celui-ci le n° 63. Il n’y a eu ni grand papier ni suite tirée à part. BON EXEMPLAIRE DE CE LIVRE ENTIÈREMENT COMPOSÉ PAR MATISSE. Garvey 202 ; Tériade, p. 130-132 (“C’est sur le thème graphique de la feur de lys qu’est construit le livre”). Manque l’étui cartonné d’éditeur. €2,000-3,000 95 $2,300-3,400 £1,500-2,200 97 69 98 99 98 99 Henri MICHAUX (1899-1984). Mouvements. Soixante-quatre dessins. Un poème. Une postface. Paris : N. R. F. collection Le Point du jour, 1951. Grand in-4 (330 x 255 mm). Broché, couverture rempliée illustrée imprimée en vert et noir, étui de l’éditeur. [MIRÓ, UBAC & LACHAUD] – Pierre-André BENOëT, René CHAR, Jacques DUPIN, et d’autres. 13 mai 1962. [Alès : PAB, 1962]. In-4 (279 x 222 mm). Une eau-forte et aquatinte originale signée de Joan Miró imprimée en couleurs ; une gravure originale en noir signée de Raoul Ubac ; une photographie originale de Mariette Lachaud représentant Georges Braque. Reliure signée Leroux au contreplat et datée 1994, daim gris clair orné de taches rouges, dos lisse avec le titre en long et une pastille de veau rouge mosaïquée, étui. ÉDITION ORIGINALE. Un des 25 exemplaires de tête sur vélin d’Arches, accompagné d’un DESSIN ORIGINAL À L’ENCRE, celui-ci le n° XVI. BEL EXEMPLAIRE. Quelques reports. Étui légèrement frotté, dos passé. €5,000-7,000 $5,700-8,000 £3,800-5,200 ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 80 exemplaires, tous signés et justifés au crayon par l’auteur-éditeur, celui-ci justifé 42/80. Cahier réalisé en l’honneur de Georges Braque, pour son quatre-vingtième anniversaire, avec des textes de Pierre-André Benoît, Edith Boissonnas, René Char, Jacques Dupin et Jean Leymarie. TRÈS BEL EXEMPLAIRE. Malet-Cramer 74 ; PAB Miró 15. €3,000-5,000 100 $3,500-5,700 £2,300-3,700 [MIRÓ] – Pierre-André BENOëT (1921-1993). Les Livres de Miró réalisés par PAB. [Rivières : 1978]. In-8 (250 x 157 mm). Une cartalégraphie de Joan Miró tirée en gris sur la couverture. Reliure signée Leroux au contreplat et datée 1998, bradel de box tourterelle, dos lisse, plats d’autruche grise, chaque grain souligné d’un point à l’oeser de couleur vert, rouge et bleu, dos lisse avec le titre à l’oeser de mêmes couleurs, couverture, chemise et étui assortis. ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 47 exemplaires, celui-ci le n° 39 (seuls les 7 premiers contiennent la gravure avant la lettre en noir sur Japon et signée). Malet-Cramer 243 ; PAB Miró 22. [On joint :] — Pierre-André BENOëT. Cartalégraphie. Alès : PAB, juillet 1985. In-8 (248 x 158 mm). Une cartalégraphie originale de Joan Miró en noir sur la couverture, non signée. Reliure signée Leroux au contreplat et datée 1994, box argenté, plats ornés de 5 bandes verticales de carton déchirées et contrecollées, couverture, chemise et étui assortis. Tirage à 210 (?) exemplaires, celui-ci justifé HC VIII/X (probablement un des 3 hors commerce non mentionnés au justifcatif ni dans les bibliographies). Malet-Cramer Miró 258. BELLE RÉUNION D’OUVRAGES DE RÉFÉRENCE PUBLIÉS PAR PAB, ILLUSTRÉS PAR MIRÓ ET RELIÉS PAR LEROUX. (2) €2,000-3,000 100 70 $2,300-3,400 £1,500-2,200 Livres & manuscrits modernes 101 (taille réelle) 101 [MIRÓ] – Pierre-André BENOÎT (1921-1993). Ah ! nulle épreuve. Sans lieu ni nom [Alès : PAB], 1958 « en souvenir du 25 avril ». Minuscule (43 x 34 mm), une feuille pliée en accordéon. Une gouache originale en couleur de Joan Miró, non signée. Reliure signée Leroux au contreplat et datée 1988, peau de bufle (?) ébène, plats ornés d’un décor mosaïqué de maroquin rouge passant sur le dos lisse, doublure de box noir et gardes de daim rouge, couverture, chemise et étui assortis. L’exemplaire n’a pas été coupé pour rester fdèle à la publication en accordéon. ÉDITION ORIGINALE de cet ouvrage illustré d’une GOUACHE DE MIRÓ. Tirage à 15 exemplaires, tous justifés et signés au crayon par l’auteur et l’illustrateur, celui-ci l’un des 13 sur Rives, justifé 4/13. C’est en réaction à la publication chez Cramer d’À toute épreuve d’Éluard, in-folio richement illustré de 80 gravures sur bois de Miró, que PAB, qui ne pouvait pas s’ofrir ce volume, édita à très petit nombre ce minuscule, dont chaque exemplaire porte une gouache originale. TRÈS BEL EXEMPLAIRE. Malet-Cramer 50 ; PAB Mir— 11. €6,000-9,000 $6,900-10,000 £4,500-6,700 102 [MIRÓ] – Pierre-André BENOÎT (1921-1993). Pour 1971. [Alès : PAB, 1975]. In-4 (326 x 230 mm). 3 cartalégraphies originales de Joan Miró dont une signée (couverture et 2 à pleine page). Reliure signée Leroux au contreplat et datée 1993, box gris, plats ornés de grandes compositions abstraites formées de pièces mosaïquées de toile grise, ronds de box noir, rouge et vert et rectangles de cuir estampé, dos lisse, couverture, chemise et étui assortis. ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 50 exemplaires justifés et signés au crayon par l’auteur-éditeur, celui-ci le n° 4, l’un des 9 de tête avec la gravure du titre tirée avant la lettre et signée. Exemplaire en outre enrichi d’un second état signé, en noir, d’une des planches. Il contient donc au total 3 GRAVURES ORIGINALES SIGNÉES DE MIRÓ. TRÈS BEL EXEMPLAIRE. Malet-Cramer 212 ; PAB Mir— 20. €4,000-6,000 $4,600-6,800 £3,000-4,400 102 71 104 103 [MIRÓ] – Pierre-André BENOÎT (1921-1993). Mon chemin. Alès : [PAB], noël 1953. Petit in-16 carré (89 x 82 mm). Une pointe-sèche originale sur celluloïd signée de Joan Miró. Reliure signée Leroux au contreplat et datée 1991, box gris clair, grande pièce rectangulaire passant sur le dos en veau estampé façon serpent et argenté, titre à l’oeser vert courant sur les deux plats, pastille à l’oeser rouge ou orange entre chaque lettre, dos lisse, doublure de même box et gardes de daim gris, couverture, chemise et étui assortis. Provenance : Louis Clayeux (envoi). ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 21 exemplaires, tous sur auvergne à la main et signés et justifés par l’auteur et l’illustrateur, celui-ci 1Ω1. Il est ENRICHI D’UN ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ DE MIRÓ À LOUIS CLAYEUX, directeur de la galerie Maeght, ACCOMPAGNÉ D’UN DESSIN ORIGINAL À L’ENCRE ET AUX FEUTRES DE COULEUR. TRÈS BEL EXEMPLAIRE DANS UNE ÉLÉGANTE RELIURE ARGENTÉE. Malet-Cramer 29 ; PAB Miró 2. €2,500-3,500 103 $2,900-4,000 £1,900-2,600 104 [MIRÓ] – Joan BROSSA, et d’autres. Miró. Obra inèdita recent. Barcelone : Galeria Metras i Belarte, 11 décembre 1964. In-4 (305 x 220 mm). 11 lithographies originales en couleur de Joan Miró, dont la couverture. En feuilles, chemise de papier rose, chemise de carton et étui de l’éditeur réservés aux 100 premiers exemplaires. Tirage à 1.100 exemplaires, celui-ci justifé H.C. Exemplaire portant au justifcatif un ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ DE MIRÓ ACCOMPAGNÉ D’UN GRAND DESSIN ORIGINAL À DOUBLE PAGE, aux crayons de couleur gras : « Pour Marie Papa et G. di San Lazzaro, afectueusement, Miro ». Gualtieri di San Lazzaro créa la revue XXe siècle en 1938, avant de fonder la galerie du même nom en 1959. TRÈS BEL EXEMPLAIRE EN PARFAIT ÉTAT AVEC UN GRAND DESSIN. Malet-Cramer 95. €5,000-7,000 103 72 $5,700-8,000 £3,800-5,200 Livres & manuscrits modernes 106 [MIRÓ] – René CHAR (1907-1988). Flux de l’aimant. Veilhes : GP [Gaston Puel], 15 octobre 1965. Petit in-8 (162 x 128 mm). Reliure signée P.-L. Martin au contreplat et datée 1973, demi-maroquin ébène à très petits coins, plats de papier verni rouge, dos lisse orné en long d’un décor mosaïqué de box rouge, orange, vert et moutarde, tête dorée, couverture et dos, étui assorti. Tirage à 350 exemplaires, celui-ci l’un des 50 sur vélin de Rives, ici le n° R.C. VIII contenant UNE GRAVURE ORIGINALE SIGNÉE ET JUSTIFIÉE AU CRAYON DE JOAN MIRÓ. Malet-Cramer 101. [On joint :] [MIRÓ] – René CHAR (1907-1988). Fête des arbres et du chasseur. Paris : GLM, novembre 1948. In-8 (219 x 159 mm). Reliure signée P.-L. Martin au contreplat et datée 1949, demi-maroquin brique à bandes, plats de papier bleu nuit, sur le premier plat titre doré et décor mosaïqué de pièces irrégulières de maroquin rouge, vert et mastic, dos lisse, tête dorée, couverture et dos. ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 650 exemplaires, celui-ci l’un des 20 de tête contenant une lithographie originale de Joan Miró en frontispice, non signée, ici le n° 14 sur Hollande van Gelder. Il est signé au justifcatif par l’auteur, l’illustrateur et l’éditeur. Cet exemplaire a fguré à l’Exposition de la demi-reliure décorée en 1950 (petite étiquette en partie arrachée). Malet-Cramer Miró 15. TRÈS BELLE RÉUNION DE DEUX OUVRAGES DE CHAR ILLUSTRÉS PAR MIRÓ ET ÉLÉGAMMENT RELIÉS PAR PIERRE-LUCIEN MARTIN. (2) €2,000-3,000 $2,300-3,400 £1,500-2,200 105 105 [MIRÓ] – René CHAR (1907-1988). De moment en moment. Sans lieu ni nom [Alès : PAB], mars 1957. Petit in-12 (115 x 110 mm). 2 burins originaux sur celluloïd de Joan Miró, tirés en bleu, dont un signé. Reliure signée Leroux au contreplat et datée 1994, maroquin rose orné à froid d’un décor veiné, plats de feur de cuir rose impression crocodile, sur chaque plat 12 pastilles de box mosaïqué de diférents tons de rouge et de rose représentant une horloge stylisée, titre au palladium au centre du premier plat, doublure et gardes de même maroquin rose foncé orné d’un décor veiné, dos lisse, couverture, chemise et étui assorti. ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 42 exemplaires sur Auvergne à la main, tous justifés et signés au crayon par l’éditeur, celui-ci 30/36. BEL EXEMPLAIRE DANS UNE RELIURE TRIPLÉE DE LEROUX. Malet-Cramer 42 ; PAB Miró 6. €3,000-5,000 $3,500-5,700 £2,300-3,700 106 107 [MIRÓ] – René CHAR (1907-1988). Nous avons. Alès : PAB, février 1958. Petit in-16 (84 x 84 mm). Une gravure originale sur celluloïd signée de Joan Miró. Reliure signée Leroux au contreplat et datée 1991, feur de cuir décorée façon galuchat, chaque plat orné d’un décor incisé de lignes droites formant une étoile inspirée de Miró, dos lisse avec le titre mosaïqué de box de diférentes couleurs, doublure de box marron glacé, gardes de daim de même couleur, couverture, chemise et étui assortis. ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 46 exemplaires sur Auvergne à la main, tous signés par l’auteur et l’éditeur, celui-ci justifé 4/40. La planche de Miró, normalement tirée en vert, est ici en noir. TRÈS BEL EXEMPLAIRE DANS UNE RELIURE INSPIRÉE DE MIRÓ. MaletCramer 47 ; PAB Miró 9. €2,000-3,000 $2,300-3,400 £1,500-2,200 107 73 108 108 108 109 [MIRÓ] – René CHAR (1907-1988). Nous avons. Paris : Louis Broder, mai 1959. In-8 oblong (130 x 203 mm). 5 eaux-fortes originales avec aquatinte imprimées en couleur et rehaussées à la main par Joan Miró. Reliure signée Paul Bonet au contreplat et datée 1962, entièrement monté sur onglets, décor mosaïqué passant sur le dos de box noir et blanc séparés horizontalement, sur chaque plat 12 ovales de box mosaïqué inclinés vers la droite, sur le tout mosaïque de diverses pièces de maroquin épais de couleur vert, rouge, bleu, orange et moutarde, dos lisse, doublure et gardes de daim noir et blanc avec très fn listel de box contrastant en encadrement, tranches dorées, chemise et étui assortis (sans la couverture avec un bois original). Provenance : Jacques Millot (envoi). [MIRÓ] – Lise DEHARME (1898-1980). Le Tablier blanc. Alès : PAB, février 1958. Petit in-16 carré (81 x 75 mm). Une gravure originale de Joan Miró sur linoleum, tirée en noir et non signée. Reliure signée Leroux au contreplat et datée 1987, veau blanc estampé à froid d’un fn quadrillage, plats recouverts de sequins à coudre de diférentes couleurs, dos lisse, doublure et gardes de box blanc, couverture, chemise et étui assortis. Tirage à 170 exemplaires, tous sur vélin pur chifon du Moulin d’Ambert, celui-ci le n° 15 signé au justifcatif par l’auteur et l’illustrateur, L’UN DES 40 DE TÊTE CONTENANT DEUX SUITES DES EAUX-FORTES REHAUSSÉES, TOUTES SIGNÉES ET JUSTIFIÉES, l’une sur papier Auvergne et l’autre papier ancien du Japon. Exemplaire portant un ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ DE CHAR au professeur Jacques Millot, avec une citation d’un poème de Paul Éluard. Malet-Cramer 53 ; Bonet Carnets 1365. €6,000-9,000 $6,900-10,000 £4,500-6,700 ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 75 exemplaires sur Arches, tous justifés et signés par l’éditeur, celui-ci l’un des 25 exemplaires contenant une gravure originale de Miró sur celluloïd tirée en vert et signé, le XX/XXV. Malet-Cramer 48 ; PAB Mir— 8. [On joint :] [MIRÓ] – René CHAR (1907-1988). Homo poeticus. [Alès :] PAB, septembre 1953. In-32 (61 x 50 mm). Un dessin de Joan Miró reproduit en noir à pleine page, non signé. Reliure signée Leroux au contreplat et datée 1989, veau ivoire estampé à froid d’un très fn décor de croisillons, plats entièrement marbrés de petites taches de diférentes couleurs, dos lisse, doublure de box mastic et gardes de daim de même teinte, couverture, chemise et étui assortis. Tirage à 60 exemplaires sur Arches, celui-ci le n° 30. Manque à Malet-Cramer Mir— ; PAB Mir— 1. [Et :] [MIRÓ, PICASSO, et d’autres] – Pierre-André BENOÎT (1921-1993). Imminence. Sans lieu ni nom [Alès : PAB], 29 juin 1967. In-12 (124 x 82 mm). Illustrations dans le texte et à pleine page de Picasso, Miró, Gette, Bryen, Herold, Sugai, Bertini, Survage et Jean Hugo. Reliure signée Leroux au contreplat et datée 1993, box noir, plats de papier pailleté et verni, dos lisse avec le nom de tous les artistes et la date, couverture, étui assorti. Tirage à 99 exemplaires sur Rives, celui-ci le n° 28. Manque à Goeppert-Cramer et à Malet-Cramer Mir— ; PAB Mir— 18. TRÈS BELLE RÉUNION DE PAB ILLUSTRÉS PAR MIRÓ ET RELIÉS PAR LEROUX. (3) €3,000-5,000 109 74 $3,500-5,700 £2,300-3,700 109 Livres & manuscrits modernes 110 [MIRÓ] – Papeles de son Armadans. A–o II. Tomo VII. Nœm XXI. Madrid et Palma de Majorque, 24 décembre 1957. In-8 (222 x 148 mm). Reproductions en noir dans le texte. Numéro 21 de cette revue dirigée par Camilo José Cala. Reliure signée Leroux au contreplat, box camel, dos lisse avec le titre au dos à l’oeser de diférentes couleurs, doublure et gardes de daim marron glacé, couverture et dos, chemise et étui assortis. Provenance : José Manuel Caballero Bonald (exemplaire nominatif et envoi). Tirage à 100 exemplaires sur papier Vilaseca, celui-ci l’un des 50 nominatifs, ici le n° 49 imprimé pour José Manuel Caballero Bonald. Il porte également au justifcatif un ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ DE MIRÓ au même, accompagné d’une ENCRE ORIGINALE, ainsi qu’un DESSIN ORIGINAL AUX CRAYONS GRAS sur la page de titre (non signé). On a relié in fne l’index pour les n° XIX, XX et XXI, ainsi que les 2 PAGES AUTOGRAPHES monogrammées de Camilo José Cala de son article « La llamada de la tierra », et les 3 pages et demie autographes signées de Vicente Aleixandre de son article « Joan Miro ». [On joint, dans une reliure homogène triplée de box camel, et sous le même étui :] – [MIRÓ] – José Manuel CABALLERO BONALD. La Cueva del Siurell. Madrid et Palma de Pajorque, 1957. In-8 (190 x 135 mm). Tiré à part de la revue Papeles de son armadans. Tirage à 50 exemplaires, celui-ci le n° 1, enrichi d’un GRAND DESSIN ORIGINAL DE MIRÓ à l’aquarelle sur la couverture, ainsi que d’un ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ du même pour l’auteur, ACCOMPAGNÉ D’UN AUTRE GRAND DESSIN ORIGINAL à la plume et à l’aquarelle, daté janvier 1958. EXCEPTIONNELLE RÉUNION COMPRENANT QUATRE ŒUVRES ORIGINALES DE MIRÓ. On joint les certifcats originaux pour ces 4 œuvres, établis par Jacques Dupin en 1991. (2) €8,000-12,000 $9,200-14,000 £6,000-8,900 75 111 111 112 [MIRÓ] – Lapidari. Llibre de les Propietats de les Pedres. Barcelone : Maeght, 1981. In-folio oblong (357 x 495 mm). 24 eaux-fortes originales de Joan Miró dont 12 en couleur. En feuilles, chemise et étui de l’éditeur avec pièce d’agate provenant du Rio Grande do Soul contrecollée sur le premier plat. [MIRÓ] – Emmanuelle RIVA (née en 1927). Juste derrière le siflet des trains. Paris : Librairie Saint Germain des Prés, 15 novembre 1969. In-8 carré. Reliure signée Leroux au contreplat et datée 1995, veau à décor de crocodile doré et blanc, sur chaque plat trois pièces rectangulaires de maroquin brun portant un décor mosaïqué de box rouge et jaune représentant des trains stylisés, dos lisse, doublure de box vert d’eau, gardes de daim, couverture et dos, chemise avec dos mosaïqué et étui assortis. Tirage à 145 exemplaires, tous signés par Miró au justifcatif, celui-ci l’un des 130 sur vélin d’Arches, le n° 8. BEL EXEMPLAIRE. Malet-Cramer 251. Étui un peu sali et avec légères traces de colle. €5,000-7,000 $5,700-8,000 £3,800-5,200 ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 535 exemplaires, celui-ci l’UN DES 26 DE TÊTE COMPORTANT UNE GRAVURE ORIGINALE À L’EAU-FORTE ET AQUATINTE SIGNÉE DE JOAN MIRÓ, ici le n° 18, et contenant un enregistrement 33 tours des poèmes. La gravure est signée au crayon et justifée 18/26. BEL EXEMPLAIRE FINEMENT RELIÉ. Malet-Cramer 128. €1,800-2,000 112 112 76 $2,100-2,300 £1,400-1,500 Livres & manuscrits modernes 113 [PICASSO]. Picasso. 1930-1935. Paris : Cahiers d’Art, vers 1936. Portrait de Picasso par Man Ray en tête du volume et nombreuses reproductions en noir et en couleurs. In-4 (311 x 250 mm). Broché, couverture illustrée, chemise et étui modernes. Provenance : Dora Maar (vente à Paris, le 29 octobre 1998, lot n° 351). ÉDITION ORIGINALE de ce numéro exclusivement consacré à Picasso avec des textes de Christian Zervos, Paul Éluard, Georges Hugnet, André Breton, Man Ray, etc. L’EXEMPLAIRE DE DORA MAAR ENRICHI, sur la double page du portrait, d’une impressionnante constellation de taches multicolores débordant sur le portrait probablement de la main de Dora Maar. PRÉCIEUX EXEMPLAIRE bien complet de l’encart illustré et du feuillet d’errata. Couverture salie et infmes déchirures. €8,000-12,000 $9,200-14,000 £6,000-8,900 77 114 115 114 115 [PICASSO] – Pierre-André BENOëT (1921-1993). Autre chose. Alès : [PAB], octobre 1956. In-12 (172 x 112 mm). Une gravure originale à la pointe-sèche et au burin sur celluloïd de Pablo Picasso, signée au crayon. Reliure signée Leroux au contreplat et datée 1991, box gris clair, premier plat orné d’un décor vertical composé de multiples bandes de cuir mosaïquées imitant le galuchat, l’ensemble entièrement traversé par une ligne brisée au flet noir, dos lisse, doublure de box noir et gardes de daim noir, couverture et dos, chemise et étui assortis. [PICASSO] – Pierre-André BENOëT (1921-1993). Les Livres de Picasso réalisés par PAB. [Alès : PAB, mai 1966]. In-4. Une gravure originale au burin sur celluloïd signée de Pablo Picasso. Reliure signée Leroux au contreplat et non datée, dos lisse de box rouge et plats de maroquin froissé rouge, couverture, chemise et étui assortis. ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 35 exemplaires, tous justifés et signés au crayon par l’auteur-éditeur, celui-ci 10/30. Il s’agit du deuxième livre édité par PAB avec une illustration de Picasso, et de la première illustration de l’artiste sur un texte de Pierre-André Benoît. Dans la préface à ce catalogue des 15 premiers livres réalisés en collaboration avec Picasso, PAB évoque la manière dont ils furent conçus, “comme par enchantement” : “J’ai vu Picasso faire la gravure pour ce catalogue. C’est sans qu’il le voulut qu’un trait en entraîna un autre et que le dessin se composa érotique et lilial”. TRÈS ÉLÉGANT EXEMPLAIRE, LE DÉCOR DE LA RELIURE INSPIRÉ PAR LA GRAVURE DE PICASSO. Goeppert-Cramer 79 ; PAB Picasso 2. €3,000-5,000 114 78 $3,500-5,700 £2,300-3,700 ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 45 exemplaires sur vélin d’Arches tous justifés et signés au crayon par l’auteur-éditeur, celui-ci 10/40. TRÈS BEL EXEMPLAIRE. Goeppert-Cramer 135 ; PAB Picasso 15. €6,000-9,000 115 $6,900-10,000 £4,500-6,700 Livres & manuscrits modernes 116 116 [PICASSO] – René CHAR (1907-1968). Pourquoi la journée vole. Alès : PAB, juillet 1960. In-16 oblong (100 x 191 mm). Une gravure originale au burin sur celluloïd signée de Pablo Picasso. Reliure signée Leroux au contreplat et datée 1994, décor rectangulaire de cuir arraché bleu-gris et orange passant sur le dos lisse, incrustation au centre des plats d’un rectangle de bois, au centre du premier plat pièce de titre en box orange, doublure de box orange, gardes de daim gris, couverture, chemise et étui assortis. ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 25 exemplaires justifés et signés au crayon par l’éditeur, celui-ci 16/25. TRÈS BEL EXEMPLAIRE DANS UNE ÉLÉGANTE RELIURE MOSAÏQUÉE. Goeppert-Cramer 105 ; PAB Picasso 11. [On joint :] [PICASSO] – Georges HUGNET (1906-1974). Pablo Picasso. Paris : [l’auteur], 1941. Petit in-16 oblong (97 x 145 mm). 6 zyncographies en noir de Pablo Picasso, dont 3 retravaillées en taille-douce. Reliure signée Leroux au contreplat et datée 1993, box noir, plats de maroquin noir froissé, dos lisse, doublure de box noir et gardes de daim noir, chemise et étui assortis. Provenance : Denise et Lucien Coutaud (envoi). ÉDITION ORIGINALE. Tirage limité à 200 exemplaires, celui-ci l’un des 174 non justifés. Exemplaire portant un ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ de Georges Hugnet au peintre et graveur Lucien Coutaud et à son épouse Denise, accompagné de la SIGNATURE AUTOGRAPHE DE PICASSO. TRÈS BEL EXEMPLAIRE. Goeppert-Cramer 35. (2) €4,000-6,000 $4,600-6,800 £3,000-4,400 117 117 [PICASSO] - David Douglas DUNCAN. Le Petit monde de Pablo Picasso. Traduction de Lionel Durand. Paris, Hachette, 1959. In-4 (280 x 215 mm). Importante inconographie en noir et blanc hors texte. Texte sur papier bleu. Demi-toile jaune de l’éditeur. Provenance : Aniele Gontier (envoi). Exemplaire enrichi au faux-titre d’UN DESSIN ORIGINAL SIGNÉ DE PABLO PICASSO au feutre bleu accompagnant l’envoi autographe “Pour Aniele” daté “7.7. 66”. Monsieur Claude Picasso a confrmé l’authenticité de cette œuvre. Couverture légèrement tachée. Sans la jaquette. €8,000-12,000 $9,200-14,000 £6,000-8,900 116 79 118 [PICASSO, GIACOMETTI, CALDER, KANDINSKY, etc.] — Anatole JAKOVSKI (1907-1983). 23 gravures. Paris : aux Éditions G. Orobitz et Cie, 140, Boulevard Saint-Germain, 5 juillet 1935. Grand in-4 (330 x 258 mm). 23 gravures, toutes signées par l’artiste, de Arp, Calder, Chirico, Erni, Ernst, Fernandez, Giacometti, Ghika, Gonzalez, Hélion, Kandinsky, Léger, Magnelli, Miró, Nicholson, Ozenfant, Picasso, Seligmann, Taeuber-Arp, Torres-Garcia, Vulliamy, Zadkine. Couverture cartonnée de l’éditeur recouverte de papier ciré noir collé sur trame évoquant une peau de crocodile. ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 50 exemplaires, dont 20 mis dans le commerce et 30 réservés aux collaborateurs. L’un des 20 exemplaires mis dans le commerce, celui-ci le n° 20. C’est dans le but de fnancer son projet “24 Essais” où il voulait présenter les mêmes artistes ainsi que Marcel Duchamp qu’Anatole Jakovski publia cette réunion de gravures de l’avant-garde surréaliste et abstraite, pour laquelle il rédigea une préface. Le projet des “24 essais” n’aboutit pas mais tel quel, cet ensemble est une extraordinaire réussite et ofre un panorama absolument incomparable de ce que la peinture comptait, dans les années 30, d’artistes de tout premier ordre. Gravures : 1. ARP, bois (264 x 207 mm) signé (certains exemplaires n’ont pas de bois mais une eau-forte) 2. CALDER, eau-forte (265 x 198 mm) signée 3. DE CHIRICO, eau-forte (241 x 199 mm) signée et justifée sur 50 ex. (Ciranna 7) 4. ERNI, lithographie (abstraction II), (178 x 170 mm) signée et justifée sur 50 ex (Erni 9) 5. ERNST, eau-forte (191 x 240 mm) signée et justifée sur 50 ex (Spies/Leppien 12 B) 6. FERNANDEZ, eau-forte (217 x 137 mm) signée et justifée sur 50 ex. 7. GIACOMETTI, eau-forte (294 x 242 mm) signée et justifée sur 50 ex. (Lust 80) 8. GHIKA, eau-forte (202 x 162 mm) signée et justifée sur 50 ex. 9. GONZALEZ, eau-forte (153 x 99 mm) signée et justifée sur 50 ex. 10.HÉLION, eau-forte (238 x 178 mm) signée datée et justifée sur 50 ex. 11. KANDINSKY, pointe-sèche (229 x 198 mm) signée et justifée sur 50 ex. (Röthel 198) 12. LÉGER, pointe-sèche (231 x 178 mm) signée et justifée sur 50 ex. (Saphire 15) 13. LIPCHITZ, pointe-sèche et eau-forte (270 x 219 mm) signée et justifée sur 50 ex. 14. MAGNELLI, linogravure (215 x 168 mm) signée 15. MIRÓ, eau-forte (312 x 236 mm) signée et justifée sur 50 ex. (Malet-Cramer Miró 3) 16. NICHOLSON, linogravure (158 x 200 mm) signée et datée 17. OZENFANT, eau-forte (147 x 149 mm) signée et justifée sur 50 ex. 18. PICASSO, eau-forte (Trois fgures sur la Plage, I) (125 x 91 mm), signée (Geiser-Baer 268 B/b, Bloch 241) 19. SELIGMANN, eau-forte (247 x 197 mm) signée, datée et justifée sur 50 ex. (Mason 54) 20. TAEUBER-ARP, eau-forte (273 mm x 211 mm) signée et justifée sur 50 ex. 21. TORRES-GARCIA, bois (174 x 134 mm) signé 22. VULLIAMY, eau-forte (148 x 198 mm) signée et justifée sur 50 ex. 23. ZADKINE, eau-forte (248 x 178 mm) signée et justifée sur 50 ex. TRÈS BEL EXEMPLAIRE, ABSOLUMENT COMPLET DE TOUTES LES GRAVURES, CHACUNE BROCHÉE ENTRE DEUX FEUILLETS DE PROTECTION, TEL QUE PARU. Petit accroc au premier plat. €60,000-90,000 80 $69,000-100,000 £45,000-67,000 Livres & manuscrits modernes 81 « ...Je ne comprends rien à vos distinctions et surtout à votre mécontentement... » 119 119 [Marcel PROUST ] - John RUSKIN (1819-1900) La Bible d’Amiens. Paris : Mercure de France, 1904. In-8 (185 x 120 mm). Reliure de l’époque, bradel demi-toile blanche, pièce de titre bleue au dos, couverture conservée sans le dos. Provenance : Robert Gangnat (envoi). ÉDITION ORIGINALE de la traduction française établie par Marcel Proust. Très touché par les écrits de John Ruskin qui réveillèrent en lui l’admiration pour l’architecture médiévale, il se lance dans sa première traduction. Maîtrisant mal l’anglais, Proust est aidé par sa mère qui fournit d’abord une traduction littérale laquelle est ensuite retravaillée pour la rendre plus littéraire. Exemplaire du tirage courant (n° 934) ENRICHI D’UN ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ de Marcel Proust à Robert Gangnat (1867-1910), avocat, journaliste, agent général de la Société des auteurs dramatiques. C’est chez lui, dans sa villa de Bénerville, qu’eut lieu, en 1908, la rencontre décisive entre Proust et Gaston Gallimard. Lhermitte 492. Papier jauni et menues déchirures dans les marges. Reliure très légèrement frottée. €2,000-3,000 $2,300-3,400 £1,500-2,200 121 121 Marcel PROUST (1871-1922). Lettre autographe signée, datée « ce jeudi » [30 avril? 1896], adressée à Robert de Montesquiou. 4 pages in-12 (175 x 140 mm). Encre brune sur papier à lettres à son chifre « M.P. ». Trois lignes dans la marge supérieure du premier feuillet ont été bifées. 120 [Marcel PROUST] - John RUSKIN (1819-1900). Sésame et les Lys. Paris : Mercure de France, 1906. In-8 (180 x 120 mm). Reliure de l’époque, bradel, demi-toile ivoire, pièce de titre bleue au dos, couverture conservée sans le dos. Provenance : Robert Gangnat (envoi). ÉDITION ORIGINALE de la traduction française établie par Marcel Proust avec mention fctive de troisième édition. Exemplaire du tirage courant, le n° 2611, enrichi d’un ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ de Proust à Robert Gangnat, ami de Marcel Proust, et chez lequel eut lieu, en 1908, sa rencontre décisive avec Gaston Gallimard. Lhermitte 492. Reliure légèrement frottée. Papier jauni. €2,000-3,000 $2,300-3,400 £1,500-2,200 Après la publication des Hortensias bleus, Proust adresse des hortensias à Robert de Montesquiou. Ce dernier, irrité par cet envoi, parle à Madeleine Lemaire du jeune écrivain en termes peu élogieux. Blessé par ce comportement, Proust lui redit son étonnement et son admiration. « J’espérais toujours vous rencontrer. Aussi j’ai tardé à vous écrire des phrases qui eussent été bien plus faciles à dire, bien plus courtes, que, d’un mot, vous auriez pu arrêter… Mais, si, comme je le crois, une respectueuse franchise peut se concilier avec une grande admiration – et même peut seule lui donner tout son prix, il faut que je vous ennuie de ces q.q. lignes. Mon envoi vous avait déplu. Si je vous voyais je vous dirais combien cela m’étonne, combien il me semble qu’un homme comme vous qui plane nécessairement au-dessus de son temps et des autres devrait ignorer que tel usage a telle habituelle limite – et le sût-il devrait être touché qu’on l’enfreigne pour lui. Mais je ne veux pas vous écrire tt ce que je pense là-dessus. Cela vous ennuierait trop et puis vous avez surtout le droit de choisir entre les hommages […] Mais voici ce qui m’a peiné et tant étonné de vous. J’ai toujours été le pl. gentil que j’ai pu avec vous et si ennuyeux, si peu agréable que vous me trouviez vous devez reconnaître l’excellence l’ardeur de mes intentions pour vous. Or la façon dont vous avez répondu à Madame Lemaire au Chp. de Mars pour les hortensias, pouvait si elle était moins bonne et moins inattentive me causer […] un tort véritable. Je n’en ai parlé à personne, et j’espère que vous ne l’avez pas fait non plus […] ». Proust ajoute en post-scriptum : « Pourquoi est-on trop aimable. Peut-on l’être trop ? Je ne comprends rien à vos distinctions et surtout à votre mécontentement. J’ai grand besoin et envie d’une leçon de vous, j’entends explication et pas ‘donner une leçon’ dans le sens où votre réponse à Made Lemaire pour les hortensias en est une pour moi ! ». Marcel Proust. Correspondance. Texte établi et annoté par Philip Kolb. Tome II. Paris : Plon, 1986, lettre 13, pp. 57-58. Traces de pliures et papier très légèrement jauni. €4,000-6,000 120 82 $4,600-6,800 £3,000-4,400 Livres & manuscrits modernes 122 124 Radiguet “à monsieur André Gide” 124 122 Raymond RADIGUET (1903-1923). Les Pélican. Pièce en deux actes illustrée d’eaux-fortes par Henri Laurens. Paris : Éditions de la galerie Simon Kra, 1921. In-folio (327 x 225 mm). 7 eaux-fortes originales dont 2 en pleine page et une en couverture. Broché, couverture illustrée. Provenance : bibliothèque d’André Gide. ÉDITION ORIGINALE de cette pièce en deux actes, représentée pour la première fois au Théâtre Michel le 24 mai 1921, et tirée à 112 exemplaires signés par l’auteur et l’illustrateur. Un des 10 exemplaires de tête sur Japon, celui-ci le n° 2, portant l’ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ DE RADIGUET À ANDRÉ GIDE “ à monsieur André Gide / avec mon admiration / Raymond Radiguet. 20 juin 1921”. Carteret Illustrés IV, 330 (“Belle édition rare”) ; Lhermitte 501. PRÉCIEUX ET BEL EXEMPLAIRE. €4,000-6,000 [SCHMIED] — Docteur Joseph-Charles MARDRUS (1868-1949). Ruth et Booz. Paris : F. L. Schmied, 1930. Grand in-4 (360 x 280 mm). 28 gravures sur bois en couleurs de Schmied, plusieurs rehaussées d’or. En feuilles, chemise et étui de l’éditeur. Provenance : Maurice Lange (exemplaire nominatif). Tirage limité à 172 exemplaires. Un des 7 de tête imprimés sur japon nacré, celui-ci le n° 3 spécialement imprimé pour M. Maurice Lange et enrichi d’un envoi autographe signé au crayon de Schmied, daté du 20 janvier 1930, très probablement à M. Lange : “Voici enfn ce livre, cher ami, que vous avez été un des premiers à aimer et à soutenir de votre sympathie éclairée”. Il comprend une suite des 28 fumés et une décomposition des couleurs de la Noce de Ruth et Booz (23 planches). Carteret Illustrés IV, p. 264 (“Une des bonnes productions de l’artiste, très cotée”). BEL EXEMPLAIRE. Étui légèrement frotté. €2,500-3,500 $4,600-6,800 £3,000-4,400 $2,900-4,000 £1,900-2,600 123 [ROCHEGROSSE] - Gustave FLAUBERT (1821-1880). Hérodias. Paris : A. Ferroud, 1892. In-8 (242 x 160 mm). Portrait de l’auteur en frontispice, 21 compositions de Georges Rochegrosse, gravées à l’eau-forte par Champollion, dont 4 à pleine page et 17 vignettes. Prospectus de souscription relié in fne. Reliure signée Marius Michel, maroquin brun, dos à nerfs, double flet doré sur les coupes, doublure de maroquin rouge, roulette intérieure, encadrement de flets dorés et feuron d’angle à motif foral mosaïqué de maroquin ébène, doublure de soie brochée, tranches dorées. Belle édition illustrée par Rochegrosse et préfacée par Anatole France. Tirage à 508 exemplaires, un des 50 sur vélin d’Arches, celui-ci le n° 214, avec un état des illustrations avant la lettre avec remarques. BEL EXEMPLAIRE TRÈS SOIGNEUSEMENT ÉTABLI PAR MARIUS MICHEL. Manque à Carteret. €800-1,200 $920-1,400 £600-890 123 83 125 127 125 127 [SÉCESSION VIENNOISE] - Réunion de deux numéros de Ver sacrum. - Tier-ABC. In-4 (260 x 245 mm). [Wien :] Mitteilungen der Vereinigung Bildender KŸnstler Österreichs [Communications de l’union des artistes peintres d’Autriche], Heft 4. 15 Februar 1903. In-4 (255 x 245 mm). 23 bois gravés par Franz Fiebiger, les sœurs Hilde et Nora Exner. 3 feuillets publicitaires de papier gris in fne. Broché. Chemise et étui à fenêtre. [UTRILLO] — Jean VERTEX (1904-1971). Le Village inspiré. Paris : l’auteur, 30 mai 1950. Grand in-4 (379 x 275 mm). 12 gouaches d’Utrillo, une planche de Max Jacob, une planche d’Edmond Heuzé, une planche de Chas Laborde, 3 portraits, 3 fac-similés de lettres et des illustrations en noir dans le texte de Lucie Valore, le tout reproduit par Daniel Jacomet. Reliure signée San Remo au contreplat, vélin blanc, dos lisse avec le titre peint en bleu, doublure et gardes de maroquin bleu, tête dorée, couverture et dos. Provenance : Ernest Armengaud (ex-libris). RAVISSANT ABÉCÉDAIRE constituant un numéro spécial de Ver sacrum, célèbre revue fondée par Klimt en 1898 et qui parut jusqu’en 1903. -Ver Sacrum Kalender. 1903. Sonderheft. Vienne : Mitteilungen der Vereinigung Bildender KŸnstler Österreichs, 1903. In-4. 13 bois en couleur d’ Alfred Roller, Karl MŸller, Ferdinand Andri, Emil Orlik, Wilhelm List, Koloman Moser, Leopold Stolba et Max Kurzweil, calendrier dans des bordures dessinées par Alfred Roller. Broché. Chemise et étui à fenêtre. Tirage à 500 exemplaires. Tirage à 550 exemplaires, celui-ci sur vélin de Rives, le n° 253. €5,000-7,000 BEL ENSEMBLE. Couvertures légèrement jaunies, quelques rares rousseurs. (2) €4,000-6,000 $4,600-6,800 £3,000-4,400 126 [TÀPIES] – José-Miguel ULLÁN. Anular. Paris : José-Miguel Ullan – R.L.D., 12 septembre 1981. In-folio. Une eau-forte originale en couleur d’Antoni Tapiès pour la couverture et 4 autres gravures originales signées du même dont le frontispice. En feuilles, chemise et étui de l’éditeur. Tirage à 150 exemplaires, tous sur vélin du Moulin Richard de Bas, celui-ci l’un des 35 de tête avec une suite, le n° 3. [On joint :] Donald SULTAN. Lip prints. Paris : Art Multi, 1989. In-folio. 4 aquatintes originales de Donald Sultan, chacune monogramée, justifée et datée. En feuilles, chemise et portefeuille à lacets originaux de l’éditeur. Tirage à 125 exemplaires sur Rives, celui-ci justifé 15/100. [Et :] [GARBADE] – Agustina BESSA-LUIS. « Le Fake-book ». Aphorismes. Paris : Jo‘l Barès, [1992]. In-8 oblong. 5 gravures originales de Daniel Garbade, chacune justifée et signée au crayon. En feuilles, portefeuille à rabats en toile rouge de l’éditeur. Tirage à 70 exemplaires, celui-ci le n° 10. (3) €1,800-2,000 $2,100-2,300 £1,400-1,500 126 84 $5,700-8,000 £3,800-5,200 Livres & manuscrits modernes 128 Pierre VIALA (1859-1936) & Victor VERMOREL (1848-1927). Traité général de Viticulture. Ampélographie. Paris : Masson et Cie., 1901-1910. 7 volumes in-folio (341 x 250 mm). 570 planches lithographiées dont 500 en couleurs, 840 illustrations dans le texte. Reliure moderne, demi-chagrin vert à coins, dos lisses. ÉDITION ORIGINALE DU PLUS BEL ET DU PLUS IMPORTANT OUVRAGE PUBLIÉ SUR LE SUJET. Cette monumentale publication constitue le plus beau livre consacré aux cépages et sans doute le meilleur sur le sujet. Les 570 planches hors texte, dont 500 en couleurs, sont lithographiées d’après A. Kreÿder et J.Troncy et reproduisent les grappes en grandeur nature. “Les vignes ont été étudiées dans les divers vignobles du monde... par des viticulteurs qui avaient une connaissance ancienne et complète des cépages de leur région” (introduction). Le texte décrit minutieusement chaque cépage en indiquant l’historique, la bibliographie, l’implantation, la culture et la vinifcation. Simon Bibliotheca Vinaria 60 ; Nissen BBI 2059. BEL EXEMPLAIRE TRÈS FRAIS. Petites traces de serpente collées sur trois planches (tomes II et VI). (7) €7,000-10,000 $8,000-11,000 £5,200-7,400 129 [VILLON] — Paul VALÉRY (1871-1945). Les Bucoliques de Virgile. Lithographies originales en couleurs de Jacques Villon. Paris : Scripta & Picta, 1953. In-folio (385 x 285 mm). 43 lithographies en couleurs et une vignette en noir de Jacques Villon. En feuilles, couverture bleue, chemise et étui de l’éditeur. Provenance : Dr A. Roudinesco (exemplaire nominatif). Tirage limité à 269 exemplaires numérotés. Exemplaire nominatif, spécialement imprimé pour le docteur A. Roudinesco. Impression luxueuse dont les planches ont été tirées sur les presses de Mourlot frères en utilisant 300 pierres, toutes dessinées par Villon lui-même. BEL EXEMPLAIRE TRÈS FRAIS. Infmes rousseurs, légers reports. Étui légèrement passé. €2,000-3,000 $2,300-3,400 £1,500-2,200 128 130 [WAGNER] — Erich E. BAUMBACH. Das Ende. Ein surrealistischer Totentanz. Zürich : [1937]. 12 gravures sur bois originales de Rudolf Wagner, toutes signées et datées au crayon. Broché, couverture d’origine de papier noir avec pièce de titre imprimée sur Japon et contrecollée. RARISSIME ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 42 exemplaires sur Japon, tous numérotés et signés au justifcatif par Wagner, celui-ci le n° 6. La moitié du tirage fut tirée en allemand, l’autre moitié en bilingue allemand/français et allemand/ anglais. La quasi-totalité de l’œuvre de Rudolf Wagner produite avant 1945 disparut dans le bombardement de Dresde. Cette Danse des morts, parue en Suisse en 1937, est l’un des rares exemples de son œuvre avant la seconde guerre mondiale. D’après la Rolf Wagner Stiftung, on en connaît aujourd’hui seulement 2 exemplaires (celui-ci serait un troisième, inconnu jusqu’alors), les n° 16 et 26. Couverture un peu poussiéreuse et avec petits accrocs. €3,000-5,000 $3,500-5,700 £2,300-3,700 129 130 85 131 132 ƒ131 132 Wilbur WRIGHT (1867-1912). Portrait de Wilbur Wright. Tirage argentique (180 x 142 mm) monté sur support cartonné. Stefan ZWEIG (1881-1942). Lettre autographe signée, adressée à Walter Benjamin (marchand d’autographes), située et datée “Salzburg, Austria / 22 oct. 1922”. 3 pages in-8 (218 x 142 mm) sur un double feuillet. Encre violette sur papier. Il porte l’ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ du célèbre pionnier de l’aviation à Léon Bollée : “to my true friend Léon Bollée whose warm sympathy and unfailing help made my success at Le Mans possible, my sincere thanks and best wishes, Wilbur Wright. Le Mans, 18 Decembre 08”. En 1908, Léon Bollée (1870-1913), inventeur, constructeur automobile et président de l’aéro-club du Mans, ft venir en France Wilbur Wright pour une tournée de démonstrations de son aéroplane “Model A” qu’il avait fait parvenir en France l’année précédente. Le 8 août, sur l’hippodrome des Hunaudières (Sarthe) ont lieu les premiers vols en Europe des frères Wright. Dans La Sarthe Léon Bollée confe, le 5 octobre 1908 : « depuis le vol que je viens de faire, mon admiration pour M. Wright, inventeur, a encore augmenté de toute la quantité que mon admiration pour M. Wright acrobate, a diminué. J’ai du reste constaté que, malgré mon grand poids, l’aéroplane ne marchait pas diféremment que s’il eut emmené un passager moins lourd. Je suis loin de représenter le maximum de poids que M. Wright pourra emporter avec lui ». Le 31 décembre, Wilbur Wright gagne à Auvours la coupe Michelin 1908 et les records du monde de distance (124,7 km) et de durée (2 heures 20 mn 23 secondes). €10,000-15,000 86 $12,000-17,000 £7,500-11,000 ZWEIG COLLECTIONNEUR D’AUTOGRAPHES. “[...] I admire much the tenacity with which you continue to push forward your excellent little revue. Charavay [...] all others stopped in the middle way - you alone continued with this wonderful energy. I am very sorry not to possess entirely your excellent review - for I am a scientifc collector of autografs [sic], I have nearly a complete collection of nearly all European catalogues since 1830, all European reviews and facsimile works. Perhaps you will be so kind to say me the price, you would ask for the complete collection. My american publisher [...] will surely make me able to pay [...] Or I could give you in exchange some autografs, which could have interest in America [...]”. €2,000-3,000 $2,300-3,400 £1,500-2,200 Index des auteurs, relieurs & provenances A ALECHINSKY, Pierre 72 ALEMBERT, Jean le Rond d’ 1, 46 ALIBERT, François-Paul 52 ANDRI, Ferdinand 125 ANSON, George 8 APOLLINAIRE, Guillaume 74 ARMENGAUD, Ernest 127 ARNAUD, Antoine 24 ARP, Hans 118 AUBURTIN, Jean 89 AUNET, Léonie d’ 58 CHAS LABORDE 127 CHATEAUBRIAND, François-René de CALDER, Alexander 118 CLAESSENS, rel. 18 CLAUDEL, Paul 51 CLAYEUX, Louis 103 COCTEAU, Jean 65 CONDILLAC, Étienne Bonnot de 9 COOK, James 8 COUTAUD, Denise 114 COUTAUD, Lucien 114 CREIXAMS, Pedro 52 B D BAILLY, Jean-Sylvain 20 DALI, Salvador 81-84 DAUMIER, Honoré 10 DE CHIRICO, Giorgio 118 DEHARME, Lise 109 DENIS, Madame 44 DERAIN, André 76 DIDEROT, Denis 9 DRTIKOL, Frantizek 86 DUCASTIN, rel. 1 DUFY, Raoul 76, 85 DUNCAN, David Douglas 117 DUPIN, Jacques 99 BAKST, Léon 74 BAL, K. 92 BALLETS RUSSES 74 BALZAC, Honoré de 47-49 BANVILLE, Théodore de 59 BAUDELAIRE, Charles 50 BAUMBACH, Erich E. 130 BEAUMARCHAIS, Pierre Augustin Caron de 2 BEAUVILLIER, duchesse de 28 BEN GAD, Immanuel (de Milhaud) 32 BENJAMIN, Walter 132 BENOÎT, Pierre-André 72, 99-103, 105, 107, 109, 114, 115 BERTHIER, Alexandre 21 BESSA-LUIS, Agustina 126 BESSON, Jacques 3 BOLLÉE, Léon 131 BONET, Paul 53, 108 BOUSQUET, Joë 75 BOYET, rel. 63 BOZERIAN, Jean-Claude 20 BRAQUE, Georges 76, 77, 99 BROSSA, Joan 104 BRYEN, Camille 72 BUFFET, Bernard 78, 79 C CABALLERO BONARD, José Manuel 110 CACERERES, Juan de 4 CALLE, Sophie 80 CAPEK, Josef 87 CARAMAN, duc de 27 CASANOVA, Giacomo 6 CERVANTES, Miguel de 82 CHAMBOLLE-DURU 69 CHAR, René 99, 105-107, 109, 116 CHARRON, Pierre 20 E ERNI, Hans 118 ERNST, Max 118 ÉSOPE, 92 EUDEL, Paul 69 EXNER, Nora 125 EXPRESSIONNISME ALLEMAND 87 F FERNANDEZ 118 GENET, Jean 90 GEOFFRIN, Marie-Thérèse Rodet 11 GERMAIN, Pierre-Bénigne 24 GEVART, Caspar 12 GHEZZI, Pietro Leone 29 GHIKA, 118 GIACOMETTI, Alberto 118 GIBIER, Eloi 3 GIDE, André 53-57, 91, 122 GIDE, Madeleine 55 GIMENEZ Y OLIVER, José 12 GIONO, Jean 34 GLOTZIUS, Hubert 12 GONOT, Madame 90 GONTIER, Aniele 117 GONZALES 118 H HEBRAICA 30-33 HÉLION, Jean 118 HELVÉTIUS, Claude Adrien 13 HÉRON DE VILLEFOSSE, René 88 HILDE, sœurs 125 HOFMAN, Vlatislav 87 HOLBACH, baron d’ 1 HUGNET, Georges 116 HUGO, Alice 60 HUGO, Victor 58-60 HULEWICZ, Jerzy 87 HUMBERT, Louis 64 HURET, Jules 57 HUSER, Georges 51 I ISAAC BEN DAVID de Vallabrègues 33 ISARAËL de Digne 33 FESSARD, Étienne 17 FIEBIGER, Frans 125 J FLAUBERT, Gustave 123 FLÉCHIER, Esprit 1 FOUCHÉ, Joseph 27 FOUJITA, Leonard Tsuguharu 88 FOURNIER, Nicolas 22 FRAGONARD, Jean-Honoré 16 FRAGUE, Léon-Paul 53 FROELICHER, A. 29 JUDAICA 30-33 JESPERS, Floris 92 JOUHANDEAU, Marcel 61 JOUVE, Paul 93 G G. DELLA LENA 6 GALLE, Cornelius 12 GALLIMARD, Gaston 66 GANGNAT, Robert 119, 120 GARBADE, Daniel 126 GAULLE, Charles de 89 JACOB Max 127 K KANDINSKY, Wassily 118 KEPLER, Johannes 14 KIMHI, David Ben Joseph 30 KIPLING, Rudyard 93 KOCH, F. 27 KRULL, Germaine 94 KUBICKA, Margarete 87 KUBICKI, Stanislaw 87 KURZWEIL, Max 125 87 L O LA CHAISE, François d’Aix de 15 LA FONTAINE, Jean de 16, 17 LA FRESNAYE, Roger de 87 LACAN, docteur Jacques 95 LACHAUD, Mariette 99 LAMARTINE, Alphonse de 62 LANGE, Maurice 124 LAURENS, Henri 122 LE ROYER, Jean 22 LEFÈVRE, rel. 1 LÉGER, Fernand 118 LEROUX, Georges 72, 99-103, 105, 107, 109, 110, 112, 114-116 LESSON, René-Primevère 18 LEVAILLANT, François 19 LILLE, M. de 45 LIPCHITZ, Jacques 118 OATES, Robert Washington 17 ORLÉANS, Charles d’ 97 ORLIK, Emil 125 OZENFANT, Amédée 118 LIST, Wihelm 125 LOUIS XV 25 LOUŸS, Pierre 57 LURÇAT, Jean 76 LUYNES, duc de 29 LYON, Israël (de Carpentras) 32 PICASSO, Pablo 74, 76, 109, 113-118 PLA, Joseph 84 PLATIER, Jules 10 PLATTEL, Henri-Daniel 10 POIRIER, Alice 36 PONGE, Francis 77 POTTECHER, Maurice 42 PRÉVERT, Jacques 41 PROUST, Marcel 64, 119-121 M MAAR, Dora 96, 113 MACKAU, baron de 1 MAETERLINCK, Maurice 35 MAGNELLI, Alberto 118 MARCEL, Jean-Jacques 21 MARDRUS, docteur Joseph-Charles 124 MARIE-LOUISE, impératrice 47, 62 MARIUS MICHEL 123 MARTIN, Pierre-Lucien 55, 56, 67, 106 MARTINES, Joan 23 MATISSE, Henri 76, 97 MAYNARD PINDER, William 12 MÉRARD DE SAINT-JUST, Simon-Pierre 20 MICHAUX, Henri 98 MILLOT, Jacques 108 MIRÓ, Joan 99-112, 118 MOLIÈRE 63 MONTESQUIOU, Robert de 121 MONTFORT, Eugène 85 MONTHERLANT, Henry de 36-38 MOSER, Koloman 125 N NAPOLÉON 1er 21 NATHAN le prophète (Abraham Nathan ben Elisha Ashkenazi) 32 NICHOLSON, Ben 118 NORDEN, Frédéric-Louis 8 88 P PAGNANT, Édouard 70, 71 PAGNOL, Marcel 39 PARÉ, Ambroise 22 PASCAL, Blaise 24 PEETERS, Jean 92 PÉGUY, Charles 40 PELLEPORT, Adolphe 60 PERKINS, Florence 35 PETIT, Alfred 1 PETIT, rel. 50 PHILIPPE II, roi d’Espagne 4 PHILIPPE IV, roi d’Espagne 5 R RACINE, Jean 64 RADIGUET, Raymond 65, 122 RÉGNIER, Henri de 67 RENARD, Jules 42 RESTIF DE LA BRETONNE, Nicolas Edme 2 RICHTER, Hans 87 RICHTER-BERLIN, Heinrich 87 RIVA, Emmanuelle 112 ROCHEGROSSE, Georges 123 ROLLER, Alfred 125 ROPS, Félicien 50 ROUAULT, Georges 76 ROUDINESCO, docteur A. 129 RUBENS, Pierre-Paul 12 RUSKIN, Jean 119, 120 S SADE, marquis de 26 SAINT-EXUPÉRY, Antoine de 43 SAINT-EXUPÉRY, Consuelo de 43 SALOMONS BART, David 17 SAN LAZZARO, Gualtieri di 104 SANDELION, Jeanne 37 SASSOON, David Salomon 31-33 SATIE, Erik 74 SAUCIER, Roland 47-71 SAUVÉ, Jean 63 SCHIELE, Egon 87 SCHMIED, François-Louis 124 SELIGMANN, Kurt 118 SEMET ET PLUMELLE 54 SHAKESPEARE, William 39 SICKLES, colonel 40 SKOTAREK, Wladislaw 87 SPON, Jacob 15 STOLBA, Leopold 125 STROHMEYER, Ottheinrich 87 SULLY, duc de 27 SULTAN, Donald 126 T TAEUBER-ARP, Sophie 118 TAPIES, Antoni 126 TÉRY, Simone 34 TORRES-GARCIA, Joaquin 118 TREPPEREL, Pierre 3 TROILO VENTURI, Marquis 17 TURGOT, Anne Robert Jacques 28 U UBAC, Raoul 99 ULLAN, José-Miguel 126 UTRILLO, Maurice 127 V VALADON, Suzanne 127 VALÉRY, Paul 66, 67, 129 VALLETTE, Alfred 56 VALORE, Lucie 127 VÉRAC, marquis de 7 VERMOREL, Victor 128 VERTEX, Jean 127 VIALA, Paul 128 VIDAL, de Valbrègues 31 VIGNY, Alfred de 68 VILLENEUVE-TRANS, marquis de 20 VILLETTE, marquis de 11 VILLON, Jacques 129 VLASTO, M. K. A. 77 VOLTAIRE 6, 44-46 VULLIAMY, Gérard 118 W WAGNER, Rudolf 130 WRIGHT, Wilbur 131 WRONIECKI, Jan 87 Z ZABAGLIA, Nicolas de 29 ZADKINE, Ossip 118 ZOLA, Émile 40, 69-71 ZWEIG, Stefan 132 Bibliographie citée en abrégée Adler Reliures présentées par Rose Adler. éditions d’Art : Charles Moreau, s.d. Blackmer L. Navari. Greece and the Levant : the Catalogue of the Henry Myron Blackmer Collection of Books and Manuscripts. Londres : 1989. BMC Catalogue of books printed in the XVth century now in the British Museum. Londres : 1908-1916. Vol. I-X, et XII. BMC Natural history Catalogue of the library of the british museum (natural history). volumes I à VIII. Bod-inc A catalogue of books printed in the ffteenth century now in the Bodleian Library. 6 vols. Oxford, 2005 Bonet Carnets P. Bonet. Carnets. Paris : Blaizot, 1981. Borba de Moraes R. Borba de Moraes. Bibliographia Brasiliana. Los Angeles : 1983. 2 vol. Brunet C.-J. Brunet. Manuel du libraire et de l’amateur de livres. Paris : 1860-1865. 5ème édition. 6 vol. Brun R. Brun. Le Livre français illustré de la Renaissance. Paris : 1969. Carteret Romantique L. Carteret. Le Trésor du bibliophile. Romantique et moderne 1801-1875. Paris : 1976. 4 vol. Carteret Illustrés L. Carteret. Le Trésor du bibliophile. Livres illustrés modernes 1875 à 1945. Paris : 1946-1948. 5 vol. Chadenat Bibliothèque de feu M. Ch. Chadenat. Paris : 1980. 2 vol. CIBN U. Baurmeister, A. Charon-Parent, D. Doq, eds. Bibliothèque nationale, Catalogue des incunables. Paris : 1981-1996. Cicognara Cicognara. Catalogo ragionato dei libri d’arte e antichita. Leipzig : 1931. 2 tomes en un vol. Cioranescu A. Cioranescu. Bibliographie de la littérature française du XVIe siècle. Genève : 1975. Reprint. A. Cioranescu. Bibliographie de la littérature française du XVIIe siècle. Genève : 1994. 3 vol. Reprint. A. Cioranescu. Bibliographie de la littérature française du XVIIIe siècle. Genève : 1999. 3 vol. Reprint. Clouzot M. Clouzot. Guide du bibliophile français. Bibliographie pratique des œuvres littéraires françaises 1800-1880. Paris : 1953. Cohen-deRicci H. Cohen. Guide de l’amateur de livres à gravures du XVIIIe. Revue par Seymour de Ricci. Paris : 1912. DSB C.-C. Gillispie. Dictionary of Scientifc Biographie. New York : 1981. 16 vol. Dutel J.-P. Dutel. Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1880 et 1970. Paris : 2002. 2 volumes Garvey E. Garvey & P. Hofer. The Artist and the Book 1860-1960 in Western Europe and the United States. Boston : 1961. Gay-Lemonnyer Bibliographie des ouvrages relatifs à l’amour, aux femmes, au mariage. Paris : 1894. 4 vol. 89 90 Goeppert-Cramer S. et H. Goeppert, P. Cramer. Pablo Picasso. Genève : 1983. Goff F.R. Goff. Incunabula in American Librairies, a third census. New York : 1964 Graesse J. G. T. Graesse. Trésor de livres rares et précieux, ou nouveau dictionnaire bibliographique. Genève, Londres et Paris : 1859-1869. 8 vol. Guibert Guibert, A.-J. Bibliographie des œuvres de Molière publiées au XVIIe siècle. Paris 1977. 2 vol. GW Gesamtkatalog der Wiegendrucke. Leipzig : 1925 sq. Jacob P.-L. Jacob. Bibliographie et iconographie de tous les ouvrages de Restif de la Bretonne. New York : 1975. Reprint. Katalog Berlin Katalog der Ornamentstichsammlung der Staatlichen Kunstbibliothek Berlin. Berlin : 1939. 2 vol. Kearney Patrick J. Kearney. The Private Case. An annotated bibliography of the private case erotica collection in the british (museum) library. Londres, 1981. Krivatsy Peter Krivatsy. A Catalogue of Seventeenth Century Printed Books in the National Library of Medicine. Bethesda, Maryland : 1989. Lhermitte M. & E. Lhermitte. Recueil bibliographique des principales éditions originales de la littérature française. Paris : 2005. Malet-Cramer M. Malet & P. Cramer. Joan Miro. Genève : 1989. Michler-Löpsinger R. Michler et L.W. Löpsinger. Dali. Editions Prestel : 1994-1995. 2 vol. Millard The Mark J. Millard architectural collection. volume 4, Italian and Spanish books,15th19th. Washington (D.C.) : National gallery of art ; New York : G. Braziller, 2000 Monglond Monglond. La France révolutionnaire et impériale. Grenoble et Paris : 1930-1963. Nissen BBI C. Nissen. Die Botanische Buchillustration. Stuttgart : 1966. 2ème édition. Nissen IVB C. Nissen. Die illustrierten Vogelbücher. Stuttgart : 1976. Offenberg A.K. Offenberg. Hebrew Incunabula in Public Collections. A frst international census. In collaboration with C. Moed-Van Walraven. Nieuwkoop : 1990. PAB Picasso Pierre-André Benoît Les Livres de Picasso réalisés par PAB. Alès : PAB, 1966. PAB Miró Pierre-André Benoît Les Livres de Miró réalisés par PAB. Alès : PAB, 1978. Parr-Badger M. Parr & G. Badger. The Photobook : A History. New York : 2006. 2 vol. Pia Enfer P. Pia. Les Livres de l’Enfer du XVIe siècle à nos jours. Pia P. Pia. Dictionnaire des œuvres érotiques. Domaine français. Paris : 1971. PMM J. Carter & P.-H. Muir. 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Paris : 1928-1976. 22 vol. Tchemerzine-Scheler A. Tchemerzine. Bibliographie d’éditions originales et rares d’auteurs français des XVe, XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Annoté par L. Scheler. Paris : 1977. 5 vol. Tériade Hommage à Tériade. Paris, catalogue de l’exposition duGrand Palais : 16 mai au 3 septembre 1973. Centre National d’Art Contemporain, ministère des Affaires culturelles. Vicaire G. Vicaire. Manuel de l’amateur de livres du XIXe siècle : 1801-1893. Paris : 1894-1910. 7 vol. Willems A . Willems. Les Elzevier. Histoire et annales typographiques. Nouvelle édition enrichie du supplément à l’ouvrage sur les Elzevier et de l’étude sur la bibliographie elzevirienne. Bruxelles : 1880. Wood C. A. Wood. An Introduction to the Literature of Vertebrate Zoology. Hildesheim and New York : 1974. Facs. reprint Oxford : 1931. Zimmer J. T. Zimmer. Catalogue of the Edward T. Ayer Ornithological library. New York : 1974 (Reprint Chicago : 1926). 91 Avis et Lexique Important Notices & Explanation of cataloguing practice SYMBOLES UTILISÉS DANS NOS CATALOGUES ■ • ƒ ~ + ++ π Ψ ° Δ Lot transféré dans un entrepôt extérieur. Retrouver les informations concernant les frais de stockage et l’adresse d’enlèvement en page 96. Lot offert sans prix de réserve. Des frais additionnels de 5,5%TTC du prix d’adjudication seront prelevés en sus des frais habituels à la charge de l’acheteur. Ces frais additionnels seront remboursés à l’acheteur sur présentation d’une preuve d’exportation du lot hors de l’Union Européenne dans les délais légaux (se reporter au chapitre sur la TVA). Le lot étant composé de matériaux en provenance d’espèces en voie de disparition, des restrictions à l’importation peuvent s’appliquer ou un certificat CITES peut être demandé. La TVA au taux de 20% sera due sur le total du prix d’adjudication et des frais à la charge de l’acheteur. Elle sera remboursée à l’acheteur sur présentation d’une preuve d’exportation du lot hors de l’Union Européenne dans les délais légaux (se reporter au chapitre sur la TVA). La TVA au taux de 5,5% sera due sur le total du prix d’adjudication et des frais à la charge de l’acheteur. Elle sera remboursée à l’acheteur sur présentation d’une preuve d’exportation du lot hors de l’Union Européenne dans les délais légaux (se reporter au chapitre sur la TVA). Le vendeur du lot est un membre de Christie’s France SNC. Les articles qui contiennent des rubis ou de la jadéite en provenance de Birmanie (Myanmar) ne peuvent être importés aux États-Unis. Occasionnellement, Christie’s peut également avoir un intérêt financier sur le lot confié en vue de la vente. Cela comprend en particulier une garantie d’un prix minimum ou une avance consentie au vendeur sur le montant estimé du produit de la vente qui est garanti uniquement par les lots confiés. De tels lots sont identifiés par le symbole ° accolé au numéro du lot. Christie’s peut présenter à la vente un lot qu’il détient en pleine propriété ou en partie. Sa qualité de propriétaire sur le lot est identifiée par le symbole Δ accolé au numéro du lot. SYMBOLS USED IN OUR CATALOGUES ■ • ƒ ~ + ++ π Ψ ° Δ Item transferred to an offsite warehouse after the sale. Please refer to page 96 for information about storage charges and collection details. Lot offered without reserve. In addition to the regular Buyer’s premium, a commission of 5,5% inclusive of VAT of the hammer price will be charged to the buyer. It will be refunded to the Buyer upon proof of export of the lot outside the European Union within the legal time limit.(Please refer to section VAT refunds) Import restrictions may apply or a CITES Licence might be required as this lot contains material fromendangered species VAT at a rate of 20% will be payable on both the hammer price and the Buyer’s premium. It will be refunded to the Buyer upon proof of export of the lot outside the European Union within the legal time limit. (Please refer to section VAT refunds). Toutes les dimensions données sont approximatives All Dimensions are approximate RAPPORTS SUR L’ÉTAT DES OBJETS Les lots sont vendus en l’état. Il convient de s’assurer de l’état de chaque lot et de la nature et de l’étendue de tout dommage ou restauration en l’examinant avant la vacation. Du fait de leur âge et de leur nature, de nombreux lots ne sont pas dans leur état d’origine, et certaines descriptions peuvent, dans certains cas, faire état d’un dommage et/ou d’une restauration. L’absence d’une telle mention n’implique pas qu’un lot soit exempt de défectuosités. De même, la mention de défectuosités n’implique pas l’absence d’autres défauts. Il est vivement conseillé aux acheteurs potentiels d’examiner, avant la vente, les lots pouvant les intéresser. Des rapports sur l’état des objets sont disponibles sur demande, auprès des spécialistes en charge de la vente pour les objets d’une valeur supérieure à e 3.000. CONDITION REPORTS Please contact the Specialist Department for a condition report on a particular lot (available for lots above e 3.000). Condition reports are provided as a service to interested clients. Prospective buyers should note that descriptions of property are not warranties and that each lot is sold ’as is‘. OBJETS COMPOSES DE MATERIAUX PROVENANT D’ESPECES EN VOIE DE DISPARITION ET AUTRES ESPECES PROTEGEES Les objets composés entièrement ou en partie (quel que soit le pourcentage) de matériaux provenant d’espèces de la faune et de la flore en voie de disparition et/ou protégées, sont généralement marqués par le symbole ~ dans le catalogue. Ces matériaux sont notamment l’ivoire, l’écaille de tortue, la peau de crocodile, la corne de rhinocéros, les ossements de baleine et certaines espèces de corail, ainsi que le bois de rose du Brésil. Les acheteurs sont avisés que de nombreux pays interdisent l’importation de tout bien contenant de tels matériaux ou exigent un permis (i.e., un permis CITES) délivré par les autorités compétentes des pays d’exportation et d’importation du bien. Par conséquent, les acheteurs sont invités à se renseigner auprès des autorités compétentes avant d’enchérir pour tout bien composé entièrement ou en partie de tels matériaux dont ils envisagent l’importation dans un autre pays. Nous vous remercions de bien vouloir noter qu’il est de la responsabilité des acheteurs de déterminer et de satisfaire aux exigences de toutes les lois ou règlements applicables à l’exportation ou l’importation des biens composés de matériaux provenant d’espèces de la faune et de la flore en voie de disparition et/ou protégées. L’impossibilité pour un acheteur d’exporter ou d’importer un tel bien composé des matériaux provenant d’espèces en voie de disparition et/ou protégées ne serait en aucun cas être retenue comme fondement pour justifier une demande d’annulation ou de la rescision de la vente. Par ailleurs, nous attirons votre attention sur le fait que le marquage des lots entièrement ou en partie composés de matériaux provenant d’espèces de la faune et de la flore en voie de disparition et/ou protégées, au moyen notamment de l’utilisation du symbole ~ dans les catalogues, et qui font potentiellement l’objet d’une réglementation spécifique, est effectué à titre purement facultatif et indicatif pour la commodité de nos clients, et qu’en conséquence, Christie’s ne pourra en aucun cas être tenue responsable pour toute erreur ou omission quelle qu’elle soit. PROPERTY INCORPORATING MATERIALS FROM ENDANGERED AND OTHER PROTECTED SPECIES Property made of or incorporating (irrespective of percentage) endangered and other protected species of wildlife are marked with the symbol ~ in the catalogue. Such material includes, among other things, ivory, tortoiseshell, crocodile skin, rhinoceros horn, whale bone and certain species of coral, together with Brazilian rosewood. Prospective purchasers are advised that several countries prohibit altogether the importation of property containing such materials, and that other countries require a permit (e.g., a CITES permit) from the relevant regulatory agencies in the countries of exportation as well as importation. Accordingly, clients should familiarize themselves with the relevant customs laws and regulations prior to bidding on any property with wildlife material if they intend to import the property into another country. Please note that it is the client’s responsibility to determine and satisfy the requirements of any applicable laws or regulations applying to the export or import of property containing endangered and other protected wildlife material. The inability of a client to export or import property containing endangered and other protected wildlife material is not a basis for cancellation or rescission of the sale. Please note also that lots containing potentially regulated wildlife material are marked ~ as a convenience to our clients, but Christie’s does not accept liability for errors or for failing to mark lots containing protected or regulated species. PRECIOUS METALS Certain lots containing gold, silver or platinum, must by law be presented to the Direction Nationale de la Garantie des Métaux Précieux in order to be submitted to alloy tests, and to be marked. Christie’s is not authorised to deliver such lots to Buyers before the lots are marked. Any such marking will be carried out by Christie’s at the Buyer’s expense, as soon as possible after the sale. A list of all lots requiring marking will be available to prospective Buyers before the sale. LEXIQUE GARANTIE DES MÉTAUX PRÉCIEUX Certains lots en métal précieux (or, argent, platine) et dont la liste sera communiquée avant la vente, devront obligatoirement être présentés au contrôle de la Direction Nationale de la Garantie des Métaux Précieux pour être poinçonnés. Christie’s est responsable de ce poinçonnage qui devra être effectué, aux frais de l’adjudicataire, avant la remise de l’objet à l’acheteur. Ce lexique recense les principaux termes techniques employés dans ce catalogue. Un œuvre figurant dans le catalogue avec le nom (les noms) ou la désignation reconnue d’un artiste, sans aucune réserve, est à notre avis, une œuvre de cet artiste. Dans les autres cas, on utilise différentes expressions indiquées ci-dessous avec leurs significations: “attribué à ...” est probablement, à notre avis, une œuvre de l’artiste soit en totalité soit en partie. VAT at a rate of 5,5% will be payable on both the hammer price and the Buyer’s premium. It will be refunded to the Buyer upon proof of export of the lot outside the European Union within the legal time limit. (Please refer to section VAT refunds). *”atelier de ...” à notre avis, œuvre exécutée dans l’atelier de l’artiste, peut-être sous sa surveillance. The lot is the Property of a member of Christie’s France. *”suiveur de ...” à notre avis, œuvre exécutée dans le style de l’artiste mais pas nécessairement par l’un de ses élèves. Items which contain rubies or jadeite originating in Burma (Myanmar) may not be imported into the U.S. On occasion, Christie’s has a direct financial interest in lots consigned for sale, which may include guaranteeing a minimum price or making an advance to consignor that is secured solely by consigned property. Such property is identified in the catalogue with the symbol ° next to the lot number. From time to time, Christie’s may offer a lot which it owns in whole or in part. Such property is identified in the catalogue with the symbol Δ next to its lot number. *”entourage de ...” à notre avis, œuvre de la période de l’artiste, et où l’on remarque son influence. *”à la manière de ...” à notre avis, œuvre exécutée dans le style de l’artiste mais d’une date plus récente. * “d’après ...” à notre avis, copie (quelqu’en soit la date) d’une œuvre de l’artiste. *”signé ...”/”daté ...”/”inscrit ...” à notre avis, l’ œuvre a été signée/ datée/dotée d’une inscription par l’artiste. L’addition d’un point d’interrogation indique un élément de doute. *”avec signature ...”/”avec date ...”/”avec inscription ...” à notre avis, la signature/la date/l’inscription sont de la main de quelqu’un d’autre que l’artiste. Informations importantes pour les acheteurs CONDITIONS DE VENTE Toutes les ventes sont soumises aux conditions générales imprimées en fin de catalogue. Nous pouvons à notre entière discrétion vous demander soit de nouvelles références bancaires soit un dépôt d’argent comme condition préalable à l’acceptation de vos enchères. ESTIMATIONS Le prix de vente estimé de chaque lot est imprimé au catalogue à gauche en-dessous de la description. Il ne comprend pas les frais à la charge de l’acheteur, ni la TVA. Il est important de savoir que les estimations sont préparées bien avant la vente et peuvent être sujettes à révision. La conversion des estimations en Livres Sterling ou en Dollars se trouve au catalogue, après la description de chaque lot. Ces montants ont pu être arrondis et le taux de change utilisé a pu changer depuis l’impression du catalogue. Pour tout lot dont l’estimation est indiquée comme étant “sur demande”, il convient de contacter directement le Spécialiste en charge de la vente. ENREGISTREMENT EN VUE D’ENCHÉRIR POUR LE COMPTE D’UN TIERS Toute personne portant enchères pour le compte d’un client existant devra fournir une lettre signée par ledit client autorisant l’enchérisseur à agir pour le compte du client. Merci de bien vouloir noter que Christie’s n’accepte pas les paiements par tiers. Christie’s ne peut accepter que le paiement émis par le client lui-même et non par la personne portant enchères pour le compte de ce client. PRIX DE RÉSERVE Le prix de réserve correspond au prix minimum confidentiel au-dessous duquel le lot ne sera pas vendu. Il ne peut être supérieur à la fourchette basse de l’estimation indiquée au catalogue. FRAIS Ë LA CHARGE DE L’ACHETEUR Outre le prix d’adjudication (“prix marteau”), l’acheteur devra acquitter des frais de 25% H.T. (soit 26.375% T.T.C. pour les livres et 30% T.T.C. pour les autres lots) sur les premiers € 30.000, 20% H.T. (soit 21.10% T.T.C. pour les livres et 24% T.T.C. pour les autres lots) au-delà de € 30.000 et jusqu’à € 1.200.000 et 12% H.T. (soit 12.66% T.T.C. pour les livres et 14.40% T.T.C. pour les autres lots) sur toute somme au-delà de € 1.200.000. Pour les ventes de vin, les frais à la charge de l’acquéreur s’élèvent à 17,5% H.T. (soit 21% T.T.C.). Exceptions : • les lots dont le numéro est précédé du signe ƒ sont soumis à des frais additionnels de 5,5% TTC du prix d’adjudication. Ces frais additionnels seront remboursés à l’acheteur sur présentation d’une preuve d’exportation des lots hors de l’Union Européenne dans les délais légaux. • les lots dont le numéro est précédé du signe + sont soumis à une TVA de 20% sur le prix d’adjudication et sur les frais. Cette TVA sera remboursée à l’acheteur sur présentation d’une preuve d’exportation des lots hors de l’Union Européenne dans les délais légaux. • les lots dont le numéro est précédé du signe ++ sont soumis à une TVA de 5,5% sur le prix d’adjudication et sur les frais. Cette TVA sera remboursée à l’acheteur sur présentation d’une preuve d’exportation des lots hors de l’Union Européenne dans les délais légaux. EXPOSITION AVANT LA VENTE L’exposition précédant la vente est ouverte à tous et n’est soumise à aucun droit d’entrée. Les spécialistes de Christie’s y sont à la disposition des enchérisseurs potentiels et du public pour tout renseignement ou conseil. Ils peuvent notamment établir sur demande des rapports écrits ou verbaux sur l’état de conservation des objets PARTICIPER Ë LA VENTE EN PERSONNE Les acquéreurs potentiels qui n’ont encore jamais enchéri ou vendu avec Christie’s doivent présenter : • Personne physique: une pièce d’identité officielle (permis de conduire, carte d’identité ou passeport), et si ledit document ne les contient pas, un justificatif de domicile, tel qu’une facture d’électricité ou une attestation bancaire. • Sociétés: un KBis • Pour toutes autres sociétés de droit étranger et autres structures commerciales telles que des trusts, des sociétés offshore ou des sociétés en nom collectif, merci de bien vouloir contacter le Christie’s Credit Department au +33 (0)1 40 76 84 38 ou au +44 (0)20 7839 2825 afin d’obtenir conseil sur l’information devant être fournie. • Une référence bancaire confirmant votre capacité financière au niveau du montant des enchères envisagées. Si vous le souhaitez, Christie’s pourra vous fournir un modèle de référence bancaire. • Tous les nouveaux clients, ainsi que les clients qui n’ont pas procédé à des achats chez Christie’s au cours des 12 derniers mois, devront fournir des références bancaires ainsi que deux documents d’identification. Nous pourrons également demander d’effectuer des dépôts d’argent si nécessaire. Veuillez également noter que tout client existant souhaitant porter des enchères pour un montant excédant ses enchères habituelles devra présenter de nouvelles références bancaires, et pourra être amené à effectuer des dépôts correspondant au montant le plus élevé entre 15.000 Ç ou 20% de l’estimation basse cumulée des lots sur lesquels il a l’intention de porter des enchères. • Toute personne s’enregistrant en vue d’enchérir pour le compte d’un tiers qui n’a jamais enchéri ou vendu avec Christie’s doit fournir non seulement une pièce d’identité officielle attestant de sa propre identité mais également une pièce d’identité officielle attestant de l’identité du tiers, ainsi que le pouvoir signé par ledit tiers à cette personne. Afin de permettre un temps suffisant au traitement des informations reçues, les nouveaux clients sont invités à s’enregistrer au moins 48 heures avant la vente. Pour enchérir, il suffit de se présenter, au moins 30 minutes avant la vacation, au bureau du service clientèle afin d’obtenir un numéro d’enchérisseur. Les clients n’ayant pas enchéri avec l’un des bureaux de Christie’s au cours des douze derniers mois, ainsi que ceux souhaitant enchérir pour un montant supérieur à des enchères antérieures, devront fournir une nouvelle référence bancaire. Pour toute assistance avec les documents et références susvisés, merci de bien vouloir contacter le Christie’s Credit Department au +33 (0) 1 40 76 84 38 (Paris) ou au +44 (0)20 7839 2825 (Londres). (1) ENCHéRES Le commissaire priseur accepte les enchères des enchérisseurs présents dans la salle, les enchères téléphoniques et les enchères exécutées en accord avec les ordres d’achat transmis à Christie’s avant la vente. Le commissairepriseur peut également enchérir pour le compte du vendeur jusqu’au prix de réserve. Le commissaire-priseur n’a pas à notifier les enchères portées pour le compte du vendeur. En aucun cas, le commissaire-priseur ne peut enchérir pour le compte du vendeur au prix de réserve ou au-delà du prix de réserve. Les paliers d’enchères indicatifs sont décrits dans le formulaire d’ordre d’achat attaché au dos de ce catalogue. PARTICIPER Ë LA VENTE EN DÉPOSANT UN ORDRE D’ACHAT Pour la commodité des enchérisseurs ne pouvant assister à la vente en personne, Christie’s se chargera d’exécuter les ordres d’achat selon leurs instructions. Christie’s fera ses meilleurs efforts pour obtenir le lot au meilleur prix possible en leur faveur. Les ordres d’achats doivent être remis par écrit avant la vente. Ils peuvent être envoyés par courrier ou télécopie, en utilisant le formulaire réservé à cet effet en fin de catalogue. Il est également possible d’envoyer un ordre d’achat à travers LotFinder®, sur www.christies.com. Les ordres d’achat doivent être donnés dans la devise du lieu de la vente. Dans le cas où deux offres écrites seraient soumises au même prix, la priorité sera donnée à celle reçue en premier. PARTICIPER Ë LA VENTE PAR TÉLÉPHONE Nous sommes à votre disposition pour organiser des enchères téléphoniques pour les œuvres d’art ou objets de collection dont la valeur est supérieure à 2.000 €. Les acquéreurs potentiels devront informer Christie’s de leur désir d’enchérir par téléphone au moins 24 heures à l’avance, en particulier s’ils souhaitent enchérir en une langue autre que le français. Ils seront alors contactés par un collaborateur de Christie’s pendant la vente, quelques minutes avant que ne soit offert le lot les intéressant. Nous vous informons que les enchères téléphoniques sont enregistrées. En nous demandant de béneficier de ce service, vous consentez à cet enregistrement. INTERNET : CHRISTIE’S LIVE™ Les acquéreurs potentiels pourront, dans certains cas, participer à la vente où qu’ils soient dans le monde, comme s’ils étaient présents dans la salle de vente. Christie’s LIVE™ est très facile d’utilisation. Depuis un ordinateur personnel, il suffit de créer un compte en ligne sur christies.com, et de télécharger le logiciel d’application. Il est ensuite possible de s’enregistrer pour participer à la vente en personne, par téléphone ou en déposant un ordre d’achat, et ce jusqu’à 9 heures le jour de la vente. CLOTÛRE DES ENCHéRES Le coup de marteau et le prononcé du mot “adjugé” par le commissairepriseur habilité indiquent la fin des enchères et la formation d’un contrat de vente entre le vendeur et l’acheteur. Le résultat de la vente sera communiqué par écrit aux personnes ayant déposé des ordres d’achat. MODALITÉS DE PAIEMENT ET DÉLIVRANCE DES LOTS Sous réserve d’accord particulier entre l’acquéreur et Christie’s avant la vente, le paiement du lot sera effectué directement par l’acquéreur, Christie’s ne pouvant accepter le paiement par un tiers. La vente se fera expressément au comptant. L’acheteur devra régler le prix d’achat global, comprenant le prix d’adjudication, les frais et taxes. Cette règle sera applicable même si l’acheteur souhaite exporter le lot. Le paiement peut être effectué: • par chèque en Euros à l’ordre de Christie’s France; • Nous acceptons les paiements en espèce dans une limite de 1.000 E par acheteur si il est résident fiscal français (particuliers ou personnes morales) et 7.500 E pour les résidents fiscaux étrangers auprès de notre comptabilité acheteur uniquement, sur présentation d’une pièce d’identité et d’un justicatif de domicile. Christie’s se réserve le droit d’accepter ou de refuser un paiement en espèces lorsque nous pensons raisonnablement que le paiement serait illégal. • par cartes de crédit dans la limite d’un montant maximum de 40.000 euros : Visa/Mastercard / American Express / China Union Pay • par virement en Euros sur le compte 3805 3990 101 - Christie’s France SNC - Barclays Bank Plc. - Agence ICT - 183, avenue Daumesnil - 75575 Paris Cedex 12, France / Code banque: 30588 - Code guichet: 60001 - Code SWIFT: BARCFRPP - IBAN: FR76 30588 60001 38053990101 31. Les lots ne seront delivrés qu’après encaissement effectif des paiements (8 jours ouvrés pour les chèques des banques françaises). TVA En règle générale, Christie’s mettra les lots à la vente sous le régime de la marge. Légalement, ce régime implique que la TVA n’apparait pas sur la facture et n’est pas récuperable. Sur demande formulée immédiatement après la vente par des entreprises assujetties à la TVA, Christie’s pourra facturer la TVA sur le prix total (prix d’adjudication et frais à la charge de l’acheteur). Ceci permettra à l’acheteur assujetti de récupérer la TVA ainsi facturée, mais ces lots ne pourront pas être revendus sous le régime de la marge. REMBOURSEMENT DE LA TVA EN CAS D’EXPORTATION EN DEHORS DE L’UNION EUROPÉENNE • Remboursement de la TVA en cas d’exportation en dehors de l’Union Européenne Toute TVA facturée sera remboursée aux personnes non-résidentes de l’Union Européenne à condition qu’elles en fassent la demande écrite au service comptable dans un délai de trois mois après la vente, et sur présentation de l’exemplaire 3 du document douanier d’exportation (DAU) sur lequel Christie’s devra figurer comme expéditeur et l’acheteur comme destinataire. L’exportation doit intervenir dans les délais légaux et un maximum de 3 mois à compter de la date de la vente. Christie’s déduira de chaque remboursement 50 € de frais de gestion. REMBOURSEMENT DE LA TVA AUX PROFESSIONNELS DE L’UNION EUROPÉENNE • Remboursement de la TVA aux professionnels de l’Union Européenne Toute TVA facturée sera remboursée aux acheteurs professionnels d’un autre état membre de l’Union Européenne, à condition qu’ils en fassent la demande par écrit au service transport dans un délai d’un mois à compter de la date de la vente et qu’ils fournissent leurs numéros d’identification à la TVA et la preuve de l’expédition des lots vers cet autre état dans le respect des règles administratives et dans un délai d’un mois à compter de la vente. Christie’s déduira 50 € de frais de gestion sur chaque remboursement. Pour toute information complémentaire relative aux mesures prises par Christie’s, il conviendra de contacter Benoît Pasquier au +33 (0)1 40 76 85 78. Il est recommandé aux acquéreurs de consulter un conseiller spécialisé en la matière afin de lever toute ambiguïté relative à leur statut concernant la TVA. FORMALITÉS DE TRANSPORT ET D’EXPORTATION Une fois le paiement des lots intégralement effectué, le département Transport de Christie’s sera heureux d’organiser leur emballage et expédition, à la charge et sur demande précise et écrite des acquéreurs. Un devis pourra vous être adréssé pour les objets volumineux ou objets de grande valeur pour lesquels un transport spécial pourra être organisé. Les acheteurs souhaitant emporter eux-mêmes leurs acquisitions à l’étranger doivent consulter auparavant le département Transport de Christie’s, au +33 (0)1 40 76 86 17. CERTIFICATS D’EXPORTATION Des certificats d’exportation pourront être nécessaires pour certains achats, et, dans certains cas, une autorisation douanière pourra également être requise. L’Etat français a faculté de refuser d’accorder un certificat d’exportation au cas où le lot est réputé être un trésor national. Christie’s n’assume aucune responsabilité du fait des décisions administratives de refus de certificat d’exportation pouvant être prises. La non-obtention d’un certificat ne peut en aucun cas justifier d’un retard de paiement ou l’annulation de la vente de la part de l’acheteur. Sont présentées cidessous, de manière non exhaustive, les catégories d’œuvres ou objets d’art accompagnées de leurs seuils de valeur respectifs au-dessus desquels un Certificat de bien culturel (dit CBC ou “passeport”) peut être requis pour que le lot puisse sortir du territoire français. Le seuil indiqué entre parenthèses est celui requis pour une demande de sortie du territoire européen, dans le cas où ce dernier diffère du premier seuil. • Peintures et tableaux en tous matériaux sur tous supports ayant plus de 50 ans d’âge 150.000 € • Meubles et objets d’ameublement, tapis, tapisseries, horlogerie, ayant plus de 50 ans d’âge 50.000 € • Aquarelles, gouaches et pasTéls ayant plus de 50 ans d’âge 30.000 € • Sculptures originales ou productions de l’art statuaire originales, et copies produites par le même procédé que l’original ayant plus de 50 ans d’âge 50.000 € • Livres de plus de cent ans d’âge 50.000 € • Véhicules de plus de 75 ans d’âge 50.000 € • Dessins ayant plus de 50 ans d’âge 15.000 € • Estampes, gravures, sérigraphies et lithographies originales et affiches originales ayant plus de 50 ans d’âge 15.000 € • Photographies, films et négatifs ayant plus de 50 ans d’âge 15.000 € • Cartes géographiques imprimées ayant plus de 100 ans d’âge 15.000 € • Incunables et manuscrits, y compris cartes et partitions (UE : quelle que soit la valeur) 1.500 € • Objets archéologiques de plus de 100 ans d’âge provenant directement de fouilles (1) • Objets archéologiques de plus de 100 ans d’âge ne provenant pas directement de fouilles 1.500 € • Eléments faisant partie intégrante de monuments artistiques, historiques ou religieux (ayant plus de 100 ans d’âge) (1) • Archives de plus de 50 ans d’âge (UE : quelle que soit la valeur) 300 € PRÉEMPTION Dans certains cas, l’Etat français peut exercer un droit de préemption sur les œuvres d’art ou les documents privés mis en vente publique. L’Etat se substitue alors au dernier enchérisseur. En pareil cas, le représentant de l’Etat fera la déclaration de préemption à Christie’s après le prononcé de l’adjudication de l’œuvre mise en vente et il en sera fait mention au procès-verbal de vente. La décision de préemption devra ensuite être confirmée dans un délai de quinze jours. Christie’s n’assume aucune responsabilité du fait des décisions administratives de préemption pouvant être prises. Pour ces catégories, la demande de certificat ne dépend pas de la valeur de l’objet, mais de sa nature. Une documentation complète peut être obtenue auprès du département Transport de Christie’s au +33 (0)1 40 76 86 17. Buying at Christie’s CONDITIONS OF SALE Christie’s Conditions of Sale are printed at the back of this catalogue. Bidders are strongly recommended to read these as they set out the terms on which property is bought at auction. A full translation in English of our Conditions of Sale is available upon request at the saleroom. If there is a difference between the English version and the French version, the French version will take precedence. ESTIMATES Estimates are based upon prices recently paid at auction for comparable property, and take into account condition, rarity, quality and provenance. Estimates are subject to revision. Buyers should not rely upon estimates as a representation or prediction of actual selling prices. Estimates do not include the buyer’s premium or VAT. Where “Estimate on Request” appears, please contact the Specialist Department for further information. RESERVE The reserve is the confidential minimum price the consignor will accept. It will not exceed the low pre-sale estimate. BUYER’S PREMIUM If the bid is successful, the purchase price will be the sum of the final bid plus a buyer’s premium of 25% (i.e., inclusive of VAT, 26.375% for books and 30% for other lots) of the final bid price of each lot up to and including Euros 30.000, a buyer’s premium of 20% (i.e., inclusive of VAT, 21.10% for books and 24% for other lots) of the excess of the hammer price above 30.000 and up to and including Euros 1.200.000 and a buyer’s premium of 12% (i.e., inclusive of VAT, 12.66% for books and 14.40% for other lots) of the excess of the hammer price above Euros 1.200.000. Exceptions: Wine: 17,5% of the final bid price of each lot. VAT is payable on the premium at the applicable rate (i.e., inclusive of VAT 21%). Exceptions : • lots marked with the ƒ symbol will be subject to an additional charge of 5,5% incl. VAT. This charge will be refunded upon proof of export out of the European Union within the legal time limit. • lots marked with the + symbol will be subject to VAT at a rate of 20% on both the hammer price and the buyer’s premium. This charge will be refunded upon proof of export out of the European Union within the legal time limit. • lots marked with the ++ symbol will be subject to VAT at a rate of 5,5% on both the hammer price and the buyer’s premium. This charge will be refunded upon proof of export out of the European Union within the legal time limit. SALE PREVIEW Pre-auctions viewings are open to the public free of charge. Christie’s specialists are available to give advice and condition reports at viewings or by appointment. BIDDER REGISTRATION / DEPOSIT Prospective buyers who have not previously bid our consigned with Christie’s should bring: - Individuals: government-issued photo identification (such as driving-licence, national identity card, or passport) and, if not shown on the ID document, proof of current address, for example a utility bill or bank statement. - Corporate clients: a certificate of incorporation. - For other business structures such as trusts, offshore companies or partnerships, please contact Christie’s Credit Department at +33 (0)1 40 76 84 38 or at +44 (0)20 7839 2825 for advice on the information you should supply. - A financial reference in the form of a recent bank statement, a reference from your bank, and/or your banker’s contact information. Christie’s can supply a form of wording for the bank reference if necessary. - New clients, or those who have not made a purchase from any Christie’s office within the last 12 months, will be asked to supply a financial reference and two forms of identification, we may also require such deposits as we deem appropriate. Please be advised that existing clients wishing to spend an amount inconsistent with their previous pattern will also be asked to supply a new reference and may be required to pay such deposits the higher of 15,000 € or 20% of the aggregate low estimate of their lots they intend to bid. - Persons registering to bid on behalf of someone who has not previously bid or consigned with Christie’s should bring identification documents not only for themselves but also for the party on whose behalf they are bidding, together with a signed letter of authorization from that party. To allow sufficient time to process the information, new clients are encouraged to register at least 48 hours in advance of a sale. Prospective buyers should register for a numbered bidding paddle at least 30 minutes before the sale. Clients who have not made a purchase from any Christie’s office within the last one year and those wishing to spend more than on previous occasions, will be asked to supply a new bank reference to register. For assistance with references, please contact Christie’s Credit Department at +33 (0)1 40 76 84 38 (Paris) or at +44 (0)20 7839 2825 (London). We may at our option ask you for a financial reference or a deposit as a condition of allowing you to bid. REGISTERING TO BID ON SOMEONE ELSE’S BEHALF Persons bidding on behalf of an existing client should bring a signed letter from the client authorising the bidder to act on the client’s behalf. Please note that Christie’s does not accept payments from third parties. Christie’s can only accept payment from the client, and not from the person bidding on their behalf. BIDDING The auctioneer accepts bids from those present in the saleroom, from Télephone bidders, or by absentee written bids left with Christie’s in advance of the auction. The auctioneer may also execute bids on behalf of the seller up to the amount of the reserve. The auctioneer will not specifically identify bids placed on behalf of the seller. Under no circumstance will the auctioneer place any bid on behalf of the seller at or above the reserve. Bid steps are shown on the Absentee Bid Form at the back of this catalogue. ABSENTEE BIDS Absentee Bids are written instructions from prospective buyers directing Christie’s to bid on their behalf up to a maximum amount specified for each lot, in the salesite currency. Christie’s staff will attempt to execute an absentee bid at the lowest possible price taking into account the reserve price. The auctioneer may execute absentee bids directly from the rostrum, clearly identifying these as ‘absentee bids’, ‘book bids’, ‘order bids’ or ‘commission bids’. Absentee Bids Forms are available in this catalogue, at any Christie’s location, or online at christies.com. If two Absentee Bids are received for the same lot at the same level, priority will be for the first received. TÉLEPHONE BIDS We will be delighted to organise Télephone bidding for lots above € 2.000. Arrangements must be confirmed with the Bid Department at least 24 hours prior to the auction at +33 (0)1 40 76 84 13. Arrangements to bid in languages other than French must be made well in advance of the sale date. Télephone bids may be recorded. By bidding on the Télephone, prospective purchasers consent to the recording of their conversation. BIDDING LIVE ON THE INTERNET: CHRISTIE’S LIVE™ Prospective buyers will be able to participate in the auction from their personnal computer, as if they were attending the auction in the saleroom, wherever they are in the world. Christie’s LIVE™ is very easy to use. From a personal computer, one just needs to create a christies.com account and to download the required software. This will enable prospective buyers to register for the sale from their personal computer up until 9 a.m. French time on the day of the sale, and participate in the sale in person or via absentee bids or Télephone bids. SUCCESSFUL BIDS The fall of the auctioneer’s hammer and the verbal confirmation that the lot is sold indicates the final bid, at which time, the buyer assumes full responsibility for the lot. The results of absentee bids will be mailed after the auction. Successful bidders will pay the price of the final bid plus premium plus any applicable VAT. PAYMENT Please note that Christie’s will not accept payments for purchased Lots from any party other than the buyer, unless otherwise agreed between the buyer and Christie’s prior to the sale. Buyers are expected to pay for purchases immediately after the auction. Payment can be made in cash (subject to applicable limits mentioned below), by cheque, direct bank transfer in Euros or bank wire transfer in Euros. To avoid delivery delays, prospective buyers are encouraged to supply bank references before the auction. • We accept cash subject to a per buyer maximum of €1000 for French fiscal residents (individuals and legal entities) and €7500 for foreign tax residents at our Cashiers Department only. Christie’s reserve the right to refuse to accept cash payments where we reasonably believe that to do so would be unlawful. • Cheques and drafts should be made payable to Christie’s SNC. • Credit cards: Visa/Mastercard / American Express / China Union Pay Limit of payment of € 40.000. • Bank transfers should be made to Account number: 3805 3990 101 Christie’s SNC - Barclays Bank Plc. - Agence ICT - 183, avenue Daumesnil - 75575 Paris Cedex 12, France / Bank code: 30588 - Branch code: 60001 - SWIFT code: BARCFRPP - IBAN: FR76 30588 60001 38053990101 31 Purchases will only be released when payment is received on our account in cleared funds (8 working days for French cheques). VAT In general, auctions are conducted under the Margin Scheme status. Legally, this scheme implies that the VAT should not appear on the invoice and is not refundable. On request immediaTély after the sale, Christie’s will issue invoices showing VAT separaTély on both the hammer price and the Buyer’s premium. This will enable VAT-registered businesses to recover the VAT charged as input tax, subject to the usual regulations. However, such lots will become ineligible to be resold under the Dealer’s Margin Scheme. (1) Application for a licence for these categories is subject to the nature of the item, not its value. 94 VAT REFUNDS FOR EXPORTING TO NON-EUROPEAN UNION COUNTRIES Non European buyers may have all VAT invoiced refunded to them if they request so in writing to the accounting department within a delay of 3 months of the date of sale, and if they provide Christie’s with the third sample of the customs documentation ÇDAU» stamped by customs. Christie’s must appear as shipper on the export document and the buyer as consignee. The exportation has to be done within the legal delays and a maximum of 3 months of the date of sale. Christie’s will charge € 50 for each refund processed. VAT REFUNDS FOR TRADE BUYERS (EU) VAT registered businesses from other European Union countries may have all VAT invoiced refunded to them if they request so in writing to the shipping department within a delay of 1 month of the date of sale and if they provide Christie’s with their VAT registration number and proof that the property has been shipped to another EU country, in the respect of administrative rules and within one month of the date of sale. Christie’s will charge € 50 for each refund processed. Please refer any question to Beno”t Pasquier at +33 (0) 1 40 76 85 78 SHIPPING A shipping form is enclosed with each invoice. It is the buyer’s responsibility to pick up purchases or make all shipping arrangements. After payment has been made in full, Christie’s can arrange property packing and shipping at the buyer’s request and expense. Buyers will obtain an estimate for any large items or property of high value that require professional packing. For more information please contact the Shipping Department at +33 (0)1 40 76 86 17. EXPORT/IMPORT PERMITS Buyers should always check whether an export licence is required before exporting. It is the buyer’s sole responsibility to obtain any relevant export or import licence. The denial of any licence or any delay in obtaining licences shall neither justify the rescission of any sale nor any delay in making full payment for the lot. Christie’s can advise buyers on the detailed provisions of the export licensing regulations and will submit any necessary export licence applications on request. However, Christie’s cannot ensure that a licence will be obtained. Local laws may prohibit the import of some property and/or may prohibit the resale of some property in the country of importation. As an illustration only, we set out below a selection of the categories of works of art, together with the value thresholds above which a French ‘Certificat de bien culturel’ (also known as ‘passport’) may be required so that the lot can leave the French territory ; the threshold indicated in brackets is the one required for an export licence application outside the EU, when the latter differs from the national threshold. • Pictures entirely made by hand on any support and of any material, of more than 50 years of age € 150.000 • Furniture and objects, carpets, tapestries, clocks of more than 50 years of age € 50.000 • Watercolours, gouaches and pasTéls of more than 50 years of age € 30.000 • Original sculptures and copies of more than 50 years of age € 50.000 • Books of more than 100 years of age € 50.000 • Vehicles of more than 75 years of age € 50.000 • Drawings of more than 50 years of age € 15.000 • Prints, lithographs and posters of more than 50 years of age € 15.000 • Photographs, Films and negatives of more than 50 years of age € 15.000 • Printed maps of more than 100 years of age € 15.000 • Incunabula and manuscripts (EU whatever the value is) € 1.500 • Archaeology pieces of more than 100 years of age originating directly from excavations (1) • Archaeology pieces of more than 100 years of age not originating directly from excavations € 1.500 (1) • Parts of Historical, Religious or Architectural monuments of more than 100 years of age (1) • Archives of more than 50 years of age (EU whatever the value is) € 300 The French State is entitled to refuse to deliver an export licence if the lot is considered to be a National Treasure. Christie’s will not be held responsible for any administrative decisions by the French State regarding the refusal to grant an export licence. For more information, please contact Christie’s Shipping Department at +33 (0)1 40 76 86 17. PRE-EMPTION In certain cases, the French State is entitled to use its right of pre-emption on works of art or private documents. This means that the state substitutes itself for the last bidder and becomes the buyer. In such a case, a representative of the French State announces the exercise of the pre-emption right during the auction and immediaTély after the lot has been sold, and this declaration will be recorded in the official sale record. The French State will have then fifteen (15) days to confirm the pre-emption decision. Christie’s will not be held responsible for any administrative decisions of the French State regarding the use of its right of pre-emption. Conditions Générales* Les conditions exposées ci-dessous ainsi que les Lexiques et Avis présentés au catalogue constituent les termes auxquels Christie’s France SNC (Ç Christie’s » ou Ç nous ») s’engage en qualité de mandataire agissant pour le compte des vendeurs avec les acheteurs. Ils peuvent être modifiés par des notices affichées ou par des indications orales données lors de la vacation et portées au procès-verbal de vente. En portant une enchère, toute personne accepte d’être liée par les présentes conditions. (A) DÉFINITION DES TERMES UTILISÉS DANS LES CONDITIONS GÉNÉRALES Dans les conditions générales exposées ci-dessous, certains termes sont utilisés régulièrement et nécessitent une explication: « L’acheteur » ou « adjudicataire » signifie la personne qui aura porté l’enchère la plus élevée, acceptée par la personne dirigeant la vente et tenant le marteau ; « le lot » signifie tout article qui aura été consigné entre nos mains afin qu’il soit vendu aux enchères et en particulier l’objet ou les objets décrits sous tout numéro de lot dans les catalogues ; « le prix d’adjudication » signifie le montant de l’enchère la plus élevée pour un lot, acceptée par la personne dirigeant la vente et tenant le marteau; « le prix de réserve » correspond au prix minimum confidentiel au dessous duquel le lot ne sera pas vendu; « le commissaire-priseur habilité » désigne la personne dirigeant la vente et tenant le marteau. (B) L’ACHETEUR 1. CHRISTIE’S FRANCE SNC EN TANT QUE MANDATAIRE Sauf disposition contraire, Christie’s France SNC agit comme mandataire du vendeur. Le contrat de vente du bien offert intervient entre le vendeur et l’acheteur en l’état du bien tel qu’il est présenté à la vente et que l’acheteur déclare conna”tre. 2. AVANT LA VENTE a) Etat des lots Il est vivement conseillé aux acheteurs potentiels d’examiner le ou les biens pouvant les intéresser avant la vente aux enchères. Des rapports sur l’état des lots sont habituellement disponibles sur demande pour des objets d’une valeur supérieure à 3000 €. b) Catalogue et autres descriptions Le Lexique et/ou les Avis et/ou les Informations importantes pour les acheteurs, vous donnent des indications sur le mode de rédaction de nos catalogues. Toutes les mentions comprises dans les descriptions du catalogue ou dans les rapports concernant l’état d’un lot, toute déclaration orale ou écrite faite par ailleurs, constituent l’expression d’une opinion et non l’affirmation d’un fait. Les références faites dans la description du catalogue ou dans le rapport concernant l’état du lot, relatives à un accident ou à une restauration, sont faites pour faciliter l’inspection et restent soumises à l’appréciation devant résulter d’un examen personnel de l’acheteur ou de son représentant compétent. L’absence d’une telle référence dans le catalogue n’implique aucunement qu’un objet soit exempt de tout défaut ou de toute restauration, de plus une référence à un défaut particulier n’implique pas l’absence de tous autres défauts. Les estimations de prix de vente ne doivent pas être considérées comme impliquant la certitude que l’objet se vendra pour le prix ainsi estimé ou que la valeur ainsi donnée est une valeur garantie. 3. AU MOMENT DE LA VENTE a) Enregistrement avant l’enchère Tout acheteur potentiel doit compléter et signer un formulaire d’enregistrement et présenter toutes pièces d’identité requises avant de porter une enchère. Christie’s France SNC se réserve le droit de réclamer, par ailleurs, la présentation de références bancaires ou financières. Christie’s France SNC pourra également refuser toute enchère ou tout accès à la salle des ventes pour motif légitime. b) Enchères faites en nom propre En portant une enchère, les enchérisseurs assument la responsabilité personnelle de régler le prix d’adjudication, augmenté des frais à la charge de l’acheteur et de tous impôts ou taxes exigibles. Sauf convention écrite avec Christie’s France SNC, préalable à la vente, mentionnant que l’enchérisseur agit comme mandataire d’un tiers identifié et agréé par Christie’s France SNC, l’enchérisseur est réputé agir en son nom propre. d) Ordres d’achat Pour la commodité des clients n’assistant pas à la vente en personne ou par l’intermédiaire d’un mandataire ou encore transmettant des enchères par téléphone, Christie’s France SNC s’efforcera d’exécuter les ordres d’enchérir qui lui seront remis par écrit avant la vente. Ces ordres d’achat doivent être donnés dans la devise du lieu de la vente. Ces enchérisseurs sont invités à remplir le formulaire annexé. Si Christie’s reçoit plusieurs ordres écrits pour des montants identiques sur un lot particulier et si, lors des enchères, ces ordres représentent les enchères les plus élevées pour le lot, celui-ci sera adjugé à l’enchérisseur dont l’ordre aura été reçu le premier. L’exécution des ordres écrits est un service gracieux que Christie’s s’efforcera de rendre sous réserve d’autres obligations à satisfaire au moment de la vente. Le défaut d’exécution d’un ordre d’achat ou toute erreur ou omission à l’occasion de l’exécution de tels ordres n’engagera pas la responsabilité de Christie’s. 4. APRéS LA VENTE e) Enchères par téléphone Si un acheteur potentiel se manifeste avant la vente, Christie’s pourra le contacter durant la vente afin qu’il puisse enchérir par téléphone mais cela sans engagement de responsabilité, notamment au titre d’erreurs ou d’omissions relatives à la réception d’enchères par téléphone. b) Paiement Lors de l’enregistrement, l’acheteur devra communiquer à Christie’s France SNC son nom, son adresse permanente et, à la demande de Christie’s France SNC, les coordonnées de la banque par l’intermédiaire de laquelle le règlement sera effectué. La vente se fera expressément au comptant. L’acheteur devra régler immédiatement le prix d’achat global, ce dernier comprenant le prix de l’adjudication, les frais et taxes. Cette règle sera applicable même si l’acheteur souhaite exporter le lot et cela même si une licence d’exportation est requise. Tout retard de règlement de la part d’un professionnel donnera lieu de plein droit, et sans qu’aucune mise en demeure ne soit nécessaire, au paiement de pénalités de retard sur la base du taux d’intérêt appliqué par la Banque Centrale Européenne à son opération de refinancement la plus récente majoré de dix (10) points de pourcentage et au paiement d’une indemnité forfaitaire d’un montant de 40 € pour frais de recouvrement. f) Conversion de devises Un système de conversion de devises sera mis en place lors de certaines ventes aux enchères. Des erreurs peuvent survenir lors des opérations de conversion des devises utilisées et les enchérisseurs qui utiliseront le système de conversion de devises plutôt que de se référer aux enchères portées dans la salle des ventes le feront sous leur seule et entière responsabilité. g) Images vidéo ou digitales Lors de certaines ventes, un écran vidéo est installé. Des erreurs de manipulation peuvent survenir et Christie’s ne peut assumer de responsabilité concernant ces erreurs ou encore la qualité de l’image. h) Prix de réserve Sauf indication contraire, tous les lots sont offerts à la vente avec un prix de réserve correspondant au prix minimum confidentiel au-dessous duquel le lot ne sera pas vendu. Le prix de réserve ne dépassera pas l’estimation basse figurant dans le catalogue. Le commissaire-priseur habilité pourra débuter les enchères sur tout lot, en dessous du prix de réserve, en portant une enchère pour le compte du vendeur. Le commissaire-priseur habilité pourra continuer à enchérir pour le compte du vendeur jusqu’au dernier palier d’enchère avant la réserve, soit en portant des enchères successives, soit en portant des enchères en réponse à d’autres enchérisseurs. Le vendeur ne portera aucune enchère pour son propre compte et ne désignera aucune personne pour porter une Télle enchère, sans préjudice de la faculté pour Christie’s France SNC d’enchérir pour le compte du vendeur comme indiqué ci-dessus. i) Conduite de la vente Le commissaire-priseur habilité a la faculté discrétionnaire de refuser toute enchère, d’organiser les enchères de la façon qu’il juge convenable, de retirer tout lot de la vente, de réunir ou de séparer un ou plusieurs lots et, en cas d’erreur ou de contestation pendant ou après la vente, de désigner l’adjudicataire, de poursuivre les enchères, d’annuler la vente ou de remettre en vente tout lot en cas de contestation. j) Adjudicataire, risques, transfert de propriété Sous réserve de la décision du commissaire-priseur habilité, et sous réserve que l’enchère finale soit égale ou supérieure au prix de réserve, le dernier enchérisseur deviendra l’acheteur et la chute du marteau matérialisera l’acceptation de la dernière enchère et la formation d’un contrat de vente entre le vendeur et l’acheteur. Les lots adjugés seront sous l’entière responsabilité de l’adjudicataire au plus tard le 14e jour après la vente, le jour de la vacation étant pris en compte dans le calcul. Le transfert de risque interviendra de manière anticipée si la livraison est réalisée avant l’expiration du délai susvisé. Aucun lot ne sera remis à l’acquéreur avant acquittement de l’intégralité des sommes dues. En cas de paiement par chèque, le transfert de propriété n’aura lieu qu’après encaissement du chèque. k) Préemption Dans certains cas, l’Etat français peut exercer un droit de préemption sur les œuvres d’art mises en vente publique conformément aux dispositions des articles L.123-1 et L.123-2 du Code du Patrimoine. L’Etat se substitue alors au dernier enchérisseur. En pareil cas, le représentant de l’Etat formule sa déclaration juste après la chute du marteau auprès de la société habilitée à organiser la vente publique ou la vente de gré à gré après-vente. La décision de préemption doit ensuite être confirmée dans un délai de quinze jours. Christie’s France SNC n’assumera aucune responsabilité du fait des décisions administratives de préemption. a) Frais et taxes dus par l’adjudicataire Outre le prix d’adjudication (“prix marteau”), l’acheteur devra acquitter des frais de 25% H.T. (soit 26.375% T.T.C. pour les livres et 30% T.T.C. pour les autres lots) sur les premiers 30.000 Euros, 20% H.T. (soit 21.10% T.T.C. pour les livres et 24% T.T.C. pour les autres lots) au-delà de 30.000 Euros et jusqu’à 1.200.000 Euros et 12% H.T. (soit 12.66% T.T.C. pour les livres et 14.40% T.T.C. pour les autres lots) sur toute somme au-delà de 1.200.000 Euros. Pour les ventes de vin, les frais à la charge de l’acquéreur s’élèvent à 17,5% H.T. (soit 21% T.T.C.). Des frais additionnels ou taxes spéciales peuvent être dûs sur certains lots en sus des frais et taxes habituels. Cela est indiqué par un symbole figurant devant le numéro de lot dans le catalogue de vente, ou bien par une annonce faite pendant la vente par le commissaire priseur habilité. c) Assurance L’acquéreur sera lui-même chargé de faire assurer ses acquisitions dans les conditions prévues à l’article 3j. Christie’s France SNC décline toute responsabilité quant aux dommages que l’objet pourrait encourir en cas de défaillance de l’acquéreur à ce titre. d) Retrait des achats Christie’s France SNC retiendra les lots vendus jusqu’à ce que tout montant dû à Christie’s France SNC, ou à Christie’s International plc, ou à l’une de ses filiales, bureaux affiliés ou sociétés mères dans le monde, ait été reçu dans son intégralité et dûment encaissé par Christie’s, ou jusqu’à ce que l’acheteur ait pu satisfaire à toutes autres obligations que Christie’s pourra, à sa discrétion, exiger, et notamment afin d’écarter tout doute, réaliser toute vérification jugée appropriée dans le cadre de la lutte contre le blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme. Dans l’hypothèse où les vérifications susmentionnées ne seraient pas satisfaisantes, Christie’s France SNC se réserve le droit d’annuler la vente, et de prendre toutes actions autorisées par la loi applicable. Sous réserve des conditions détaillées dans cet article, l’acheteur devra retirer ses lots dans les sept (7) jours suivants la vente, sauf accord spécifique contraire entre Christie’s France SNC et l’acheteur. e) Emballages, manipulations et transport Il est conseillé aux adjudicataires de procéder à un enlèvement rapide de leurs lots afin d’éviter les frais de manutention et de gardiennage qui sont à leur charge. Le magasinage n’engage la responsabilité de Christie’s à aucun titre que ce soit. Sur simple demande, Christie’s France SNC pourra recommander des manutentionnaires, emballeurs ou transporteurs. Christie’s France SNC, n’étant pas leur commettant, ne sera en aucun cas responsable de leurs actes ou omissions. f) Recours pour défaut de paiement Conformément aux dispositions de l’article L.321-14 du Code de Commerce, à défaut de paiement par l’adjudicataire, après mise en demeure restée infructueuse, le bien sera remis en vente à la demande du vendeur sur folle enchère de l’adjudicataire défaillant; si le vendeur ne formule pas sa demande dans un délai de trois mois à compter de l’adjudication, il donne à Christie’s France SNC tout mandat pour agir en son nom et pour son compte à l’effet, au choix de Christie’s France SNC, soit de poursuivre l’acheteur en annulation de la vente, soit de le poursuivre en exécution et paiement de ladite vente, en lui demandant en sus et dans les deux hypothèses tous dommages et intérêts, frais et autres sommes justifiées c) Enchères simultanées En cas de contestation au moment des adjudications, c’est à dire s’il est établi que deux ou plusieurs enchérisseurs ont simultanément porté une enchère équivalente, soit à haute voix, soit par signe, et réclament en même temps cet objet après le prononcé du mot Ç adjugé », ledit objet pourra, selon la décision prise par le commissaire-priseur habilité, être immédiatement remis en adjudication au prix proposé par les enchérisseurs et tout le public présent sera admis à enchérir de nouveau. 95 En outre, Christie’s France SNC se réserve, à sa discrétion, de : (i) percevoir des intérêts sur la totalité des sommes dues et à compter d’une mise en demeure de régler les dites sommes au plus faible des deux taux suivants : • Taux de base bancaire de la Barclay’s majoré de six points • Taux d’intérêt légal majoré de quatre points (ii) entamer toute procédure judiciaire à l’encontre de l’acheteur défaillant pour le recouvrement des sommes dues en principal, intérêts, frais légaux et tous autres frais ou dommages et intérêts; (iii) remettre au vendeur toute somme payée à la suite des enchères par l’adjudicataire défaillant ; (iv) procéder à la compensation des sommes que Christie’s France SNC et/ou toute société mère et/ou filiale et/ou apparentée exerçant sous une enseigne comprenant le nom Ç Christie’s » pourrait devoir à l’acheteur, au titre de toute autre convention, avec les sommes demeurées impayées par l’acheteur ; (v) procéder à la compensation de toute somme pouvant être due à Christie’s France SNC et/ou toute société mère et/ou filiale et/ ou apparentée exerçant sous une enseigne comprenant le nom ÇChristie’s» au titre de toute transaction, avec le montant payé par l’acheteur que ce dernier l’y invite ou non ; (vi) rejeter, lors de toute future vente aux enchères, toute offre faite par l’acheteur ou pour son compte ou obtenir un dépôt préalable de l’acheteur avant d’accepter ses enchères ; (vii) exercer tous les droits et entamer tous les recours appartenant aux créanciers gagistes sur tous les biens en sa possession appartenant à l’acheteur ; (viii) entamer toute procédure qu’elle jugera nécessaire ou adéquate ; (ix) dans l’hypothèse où seront revendus les biens préalablement adjugés dans les conditions du premier paragraphe ci-dessus (folle enchère), faire supporter au fol enchérisseur toute moins-value éventuelle par rapport au prix atteint lors de la première adjudication, de même que tous les coûts, dépenses, frais légaux et taxes, commissions de toutes sortes liés aux deux ventes ou devenus exigibles par suite du défaut de paiement y compris ceux énumérés à l’article 4a. Si Christie’s effectue un règlement partiel au vendeur, en application du paragraphe (iii) ci-dessus, l’acquéreur reconna”t que Christie’s sera subrogée dans les droits du vendeur pour poursuivre l’acheteur au titre de la somme ainsi payée. g) Défaut de retrait des achats Si les achats n’ont pas été retirés dans les sept jours calendaires suivant la vente, que le paiement ait été effectué ou non, Christie’s aura la faculté de faire transférer, aux frais de l’acheteur, les biens vendus dans des entrepôts, éventuellement tenus par une tierce personne. Il est rappelé que les biens achetés ne sont délivrés qu’après paiement intégral des frais de transport, manipulation, entrepôt, ainsi que tous autres frais et plus généralement parfait paiement des sommes pouvant rester dues à Christie’s. h) Licence d’exportation Sauf convention écrite avec Christie’s France SNC, la demande d’un certificat d’exportation ou de tous autres documents administratifs n’affecte pas l’obligation de paiement immédiat de l’acheteur ni le droit de Christie’s France SNC de percevoir des intérêts sur les paiements tardifs. Si l’acheteur demande à Christie’s France SNC d’effectuer les formalités en vue de l’obtention d’un certificat d’exportation pour son compte, Christie’s France SNC pourra lui facturer ses débours et ses frais liés à ce service. Christie’s France SNC n’aura pas l’obligation de rembourser tous intérêts ou autres frais encourus par l’acheteur en cas de refus dudit certificat ou de tous autres documents administratifs. 5. DROITS DE REPRODUCTION Les droits de reproduction sur toute image, illustration et écrit, reproduits par ou pour le compte de Christie’s, concernant tout lot particulier, ainsi que le contenu du catalogue, demeureront à tout moment la propriété de Christie’s et aucune reproduction ne sera effectuée par l’acheteur ou par toute autre personne sans son accord écrit préalable. Par ailleurs, la vente de l’objet n’emporte en aucun cas cession des droits d’auteur, de reproduction et de représentation dont il constitue le cas échéant le support matériel. (x) procéder à toute inscription de cet incident de paiement dans sa base de donnée clients. Entreposage et Enlèvement des Lots Storage and Collection TABLEAUX ET OBJETS PICTURES AND SMALL OBJECTS Tous les lots vendus seront conservés dans nos locaux au 9, avenue All lots sold will be kept in our saleroom at 9 avenue Matignon, 75008 Paris Matignon, 75008 Paris. 96 6 – LOI INFORMATIQUE ET LIBERTE Dans le cadre de ses activités de vente aux enchères et de vente de gré à gré, de marketing et de fourniture de services, et afin de gérer les restrictions d’enchérir ou de proposer des biens à la vente, Christie’s France est amenée à collecter des données à caractère personnel concernant le vendeur et l’acheteur destinées aux sociétés du groupe Christie’s. Le vendeur et l’acheteur disposent d’un droit d’accès, de rectification et de suppression des données à caractère personnel les concernant, qu’ils pourront exercer en s’adressant à leur interlocuteur habituel chez Christie’s France. Christie’s pourra utiliser ces données à caractère personnel pour satisfaire à ses obligations légales, et sauf opposition des personnes concernées aux fins d’exercice de son activité et notamment pour des opérations commerciales et de marketing. 7. AUTONOMIE DES DISPOSITIONS Si une partie quelconque de ce contrat est déclarée, par un tribunal quel qu’il soit, non valable, illégale ou inapplicable, il ne sera pas tenu compte de cette partie mais le reste du contrat restera pleinement valable dans toutes les limites autorisées par la loi. 8. LOI ET COMPÉTENCES JURIDICTIONNELLES En tant que de besoin, les droits et obligations découlant des présentes conditions générales de vente seront régis par la loi française et seront soumis en ce qui concerne tant leur interprétation que leur exécution, aux tribunaux compétents de Paris. En application des dispositions de l’article L321-17 du Code de commerce, il est rappelé que les actions en responsabilité civile engagées à l’occasion des ventes volontaires de meubles aux enchères publiques se prescrivent par cinq ans à compter de l’adjudication. * A full translation in English of our Conditions of Sale is available upon request at the saleroom. If there is a difference between the English version and the French version, the French version will take precedence. ©Christie’s France SNC (02.13) Salles de ventes internationales, bureaux de représentation européens et consultants Départements spécialisés et autres services de Christie’s AUTRICHE ISRAèL Vienne +43 (0)1 533 8812 Angela Baillou Tél Aviv +972 (0)3 695 0695 Roni Gilat-Baharaff • • BELGIQUE Bruxelles +32 (0)2 512 88 30 Roland de Lathuy GRANDE-BRETAGNE ITALIE • Milan +39 02 303 2831 Sud +44 (0)1730 814 300 Mark Wrey MONACO Helsinki +358 (0)9 608 212 Barbro Schauman (Consultant) Est +44 (0)20 7752 3310 Simon Reynolds +377 97 97 11 00 Nancy Dotta (Consultant) Nord Ouest et Pays de Galle +44 (0)20 7752 3376 Mark Newstead Jane Blood PAYS-BAS FRANCE • Bretagne et Pays de la Loire Virginie Greggory (consultante) +33 (0)6 09 44 90 78 Centre, Auvergne, Limousin Marine DesprogesGotteron +33 (0)6 10 34 44 35 REPUBLIQUE POPULAIRE DE CHINE Hong Kong +852 2760 1766 • Shanghai +86 (0)21 6355 1766 Jinqing Cai +353 (0)59 86 24996 Christine Ryall ÉTATS-UNIS • New York +1 212 636 2000 RUSSIE Provence - Alpes C™te d’Azur Fabienne AlbertiniCohen +33 (0)6 71 99 97 67 Moscou +7 495 937 6364 +44 20 7389 2318 Anastasia Volobueva Rh™ne Alpes Dominique Pierron (consultant) +33 (0)6 61 81 82 53 ESPAGNE ALLEMAGNE Düsseldorf +49 (0)21 14 91 59 30 Andreas Rumbler Stuttgart +49 (0)71 12 26 96 99 Eva Susanne Schweizer IRLANDE CORÉE DU SUD SÉOUL +82 2 720 5266 Hye-Kyung Bae Poitou-Charente Aquitaine Marie-Cécile Moueix +33 (0)5 56 81 65 47 Munich +49 (0)89 24 20 96 80 Marie Christine Gräfin Huyn Iles de la Manche +44 (0)1534 485 988 Melissa Bonn SINGAPOUR +65 6735 1766 Wen Li Tang Paris +33 (0)1 40 76 85 85 Hambourg +49 (0)40 27 94 073 Christiane Gräfin zu Rantzau Ile de Man +44 1624 814502 The Marchioness Conyngham (Consultant) SINGAPOUR Nord-Pas de Calais Jean-Louis Brémilts (consultant) +33 (0)6 09 63 21 02 Francfort +49 (0)61 74 20 94 85 Anja Schaller Ecosse +44 (0)131 225 4756 Bernard Williams Robert Lagneau David Bowes-Lyon (Consultant) Beijing +86 (0)10 8572 7900 Grand Est Jean-Louis Janin Daviet (consultant) +33 (0)6 07 16 34 25 • Amsterdam +31 (0)20 57 55 255 • Londres, South Kensington +44 (0)20 7930 6074 Nord +44 (0)7752 3004 Thomas Scott Rome +39 06 686 3333 FINLANDE ET ETATS BALTES Londres +44 (0)20 7839 9060 AFFICHES SK: +44 (0)20 7752 3208 ANTIQUITÉS PAR: +33 (0)1 40 76 84 19 SK: +44 (0)20 7752 3219 APPAREILS PHOTO ET INSTRUMENTS D’OPTIQUE SK: +44 (0)20 7752 3279 ARMES ANCIENNES ET MILITARIA KS: +44 (0)20 7752 3119 ART AFRICAIN, OCÉANIEN ET D’AMÉRIQUE DU NORD PAR: +33 (0)1 40 76 83 86 ART ANGLO-INDIEN KS: +44 (0)20 7389 2570 ART BRITANNIQUE DU XXe SIéCLE KS: +44 (0)20 7389 2684 ART CHINOIS PAR: +33 (0)1 40 76 86 05 KS: +44 (0)20 7389 2577 ART CONTEMPORAIN PAR: +33 (0)1 40 76 85 92 KS: +44 (0)20 7389 2920 ART CONTEMPORAIN INDIEN KS: +44 (0)20 7389 2409 ART D’APRéS-GUERRE PAR: +33 (0)1 40 76 85 92 KS: +44 (0)20 7389 2450 ART DES INDIENS D’AMÉRIQUE NY: +1 212 606 0536 ART IRLANDAIS ET BRITANNIQUE KS: +44 (0)20 7389 2682 ART ISLAMIQUE PAR: +33 (0)1 40 76 85 56 KS: +44 (0)20 7389 2700 ART JAPONAIS PAR: +33 (0)1 40 76 86 05 KS: +44 (0)20 7389 2591 ART LATINO-AMÉRICAIN PAR: +33 (0)1 40 76 86 25 NY: +1 212 636 2150 ART RUSSE PAR: +33 (0)1 40 76 84 03 SK: +44 (0)20 7752 2662 ARTS ASIATIQUES PAR: +33 (0)1 40 76 86 05 ESTAMPES ET LITHOGRAPHIES PAR: +33 (0)1 40 76 85 71 KS: +44 (0)20 7389 2328 TABLEAUX BRITANNIQUES (1500–1850) KS: +44 (0)20 7389 2945 FUSILS KS: +44 (0)20 7389 2025 TABLEAUX DU XXéME SIéCLE PAR: +33 (0)1 40 76 85 92 SK: +44 (0)20 7752 3218 HORLOGERIE PAR: +33 (0)1 40 76 85 81 KS: +44 (0)20 7389 2224 INSTRUMENTS ET OBJETS MARINE SK: +44 (0)20 7389 2782 LIVRES ET MANUSCRITS PAR: +33 (0)1 40 76 85 99 KS: +44 (0)20 7389 2158 MARINES SK: +44 (0)20 7752 3290 MINIATURES ET OBJETS DE VITRINE PAR: +33 (0)1 40 76 86 24 KS: +44 (0)20 7389 2347 MOBILIER AMÉRICAIN NY: +1 212 636 2230 MOBILIER ANCIEN ET OBJETS D’ART PAR: +33 (0)1 40 76 84 24 KS: +44 (0)20 7389 2482 MOBILIER ET OBJETS DE DESIGNERS PAR: +33 (0)1 40 76 86 21 SK: +44 (0)20 7389 2142 MOBILIER ET SCULPTURES DU XIXéME SIéCLE PAR: +33 (0)1 40 76 83 99 KS +44 (0)20 7389 2699 MONTRES PAR: +33 (0)1 40 76 85 81 KS +44 (0)20 7389 2357 ŒUVRES SUR PAPIER BRITANNIQUES KS: +44 (0)20 7389 2278 ŒUVRES TOPOGRAPHIQUES PAR: +33 (0)1 40 76 85 99 KS: +44 (0)20 7389 2040 BIJOUX PAR: +33 (0)1 40 76 85 81 KS: +44 (0)20 7389 2383 PHOTOGRAPHIES PAR: +33 (0)1 40 76 84 16 SK: +44 (0)20 7752 3006 CADRES SK: +44 (0)20 7389 2763 SCULPTURES PAR: +33 (0)1 40 76 84 19 KS: +44 (0)20 7389 2331 • Zurich +41 (0)44 268 1010 Dr. Dirk Boll EMIRATS ARABES UNIS Dubai +971 (0)4 425 5647 Chaden Khoury CÉRAMIQUES EUROPÉENNES ET VERRE PAR: +33 (0)1 40 76 86 02 SK: +44 (0)20 7752 3026 COSTUMES, TEXTILES, ÉVENTAILS ET BAGAGES SK: +44 (0)20 7752 3215 DESSINS ANCIENS ET DU XIXéME SIéCLE PAR: +33 (0)1 40 76 83 59 KS: +44 (0)20 7389 2251 DE INSTRUMENTS SCIENTIFIQUES SK: +44 (0)20 7752 3284 Madrid +34 (0)91 532 6626 Juan Varez Dalia Padilla Genève +41 (0)22 319 1766 Eveline de Proyart TABLEAUX DE L’ÉPOQUE VICTORIENNE KS: +44 (0)20 7389 2468 INSTRUMENTS DE MUSIQUE SK: +44 (0)20 7752 3365 ARTS DÉCORATIFS DU XXéME SIéCLE PAR: +33 (0)1 40 76 86 21 KS: +44 (0)20 7389 2140 SUISSE TABLEAUX IMPRESSIONNISTES ET MODERNES PAR: +33 (0)1 40 76 8389 KS: +44 (0)20 7389 2452 ICÔNES PAR: +33 (0)1 40 76 84 03 SK: +44 (0)20 7752 3261 Barcelone +34 (0)93 487 8259 Carmen Schjaer • • DÉPARTEMENTS ORFéVRERIE PAR: +33 (0)1 40 76 86 24 KS: +44 (0)20 7389 2666 SOUVENIRS DE LA SCéNE ET DE L’ÉCRAN SK: +44 (0)20 7752 3275 TAPIS PAR: +33 (0)1 40 76 85 73 KS: +44 (0)20 7389 23 70 TIRE-BOUCHONS SK: +44 (0)20 7752 3263 VINS ET ALCOOLS PAR: +33 (0)1 40 76 83 97 KS: +44 (0)20 7752 3366 SERVICES LIÉS AUX VENTES Christie’s Fine Art Security Services Tel: +44 (0)20 7662 0609 Fax: +44 (0)20 7978 2073 [email protected] Collections d’Entreprises Tel: +33 (0)1 40 76 85 66 Fax: +33 (0)1 40 76 85 65 [email 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la salle de vente ou le bureau de représentation email – [email protected] La liste exhaustive de nos bureaux se trouve sur christies.com Abréviations utilisées KS: Londres, King Street • NY: New York, Rockefeller Plaza • PAR: Paris, Avenue Matignon SK: Londres, South Kensington 97 Paris Jewels sale Paris • 24 novembre 2015 Exposition Paris 20-24 novembre Contact Genève 6-9 novembre Marie-Laurence Tixier [email protected] +33 (0)1 40 76 85 81 PAIRE DE CLIPS DIAMANTS, PAR SUZANNE BELPERRON 80 000-100 000 € CARRIAGE DESIGNS 133 hand-coloured designs for carriages from the coachbuilders Peters & Sons and Samuel Hobson, 1832-1863 £20,000-30,000 Valuable Books and Manuscripts London, King Street • 1 December 2015 Viewing Contact 27-30 November Rupert Neelands [email protected] +44 (0) 207 389 2674 christies.com SUIDAS. BÂLE : FROBEN, 1544. Exemplaire relié pour Marcus FUGGER. 80 000- 120 000 € Maurice Burrus (1882-1959): la bibliothèque d’un homme de goût. Première partie. Paris • 15 décembre 2015 100 Viewing Contact 12, 14 et 15 décembre 9, avenue Matignon Paris 8e Isabelle de Conihout [email protected] +33 (0)1 40 76 75 58 christies.com Un Univers Surréaliste : Succession Myrtille et Georges Hugnet Paris • 1er décembre 2015 Exposition Renseignements 27-28 novembre 30 novembre 9, avenue Matignon Paris 8e Anika Guntrum [email protected] +33 1 40 76 83 89 GEORGES HUGNET (1906-1974) Poème-découpage pour La septième face du dé collage sur papier 32.5 x 25 cm. Exécuté en 1936 Estimation : 20,000- 30,000 € ABONNEMENT AUX CATALOGUES expert knowledge beautifully presented BOOKS, TRAVEL & SCIENCE Books and manuscripts including Medieval and Renaissance illuminated manuscripts, early printing, literature, modern first editions, atlases and travel, natural history and autograph manuscripts. Paintings, photographs, books, manuscripts and artefacts relating to the historical expeditions and voyages of renowned navigators, explorers and itinerant artists. Code Subscription Title Location L20 N20 P20 P21 K141 W20 Books, Travel & Science Books & Manuscripts Books & Manuscripts Books & Manuscripts Bande Désinée Travel, Science & Natural History Books Worldwide (includes L20, N20, P20) London 6 New York 3 Paris 2 Paris 1 South Kensington 2 Worldwide 11 www.christies.com/shop Photographs, Posters and Prints · Impressionist and Modern Art Jewellery, Watches and Wine · Antiquities and Tribal Art Asian and Islamic Art · Russian Art Furniture, Decorative Arts and Collectables · American Art and Furniture Books, Travel and Science · Design, Costume and Memorabilia Post-War and Contemporary Art Old Master Paintings and 19th Century Paintings Issues UK£Price US$Price EURPrice 114 70 38 20 29 200 183 114 61 32 48 320 171 108 57 30 44 300 LIVRES & MANUSCRITS MERCREDI 2 DÉCEMBRE 2015, À 14h30 9, avenue Matignon, 75008 Paris ORDRE D’ACHAT Christie’s Paris CODE : DIABLE NUMÉRO : 4039 Merci de bien vouloir transmettre les ordres d’achat au moins 24 heures avant le début de la vente. (Les coordonnées apparaissant sur la preuve d’exportation doivent correspondre aux noms et adresses des professionnels facturés. Les factures ne pourront pas être modifiées après avoir été imprimées.) Tel: +33 (0)1 40 76 84 13 - Fax: +33 (0)1 40 76 85 51 - En ligne www.christies.com 4039 LAISSEZ DES ORDRES D’ACHAT EN LIGNE SUR CHRISTIES.COM Numéro de Client Nom PALIERS D’ENCHÈRES de 0 à 1000 Euros de 1.000 à 2.000 Euros de 2.000 à 3.000 Euros de 3.000 à 5.000 Euros de 5.000 à 10.000 Euros de 10.000 à 20.000 Euros de 20.000 à 30.000 Euros de 30.000 à 50.000 Euros de 50.000 à 100.000 Euros de 100.000 à 200.000 Euros Au-dessus de 200,000 Euros Numéro de vente par 50 Euros par 100 Euros par 200 Euros par 200 ou 200, 500, 800 Euros par 500 Euros par 1.000 Euros par 2.000 Euros par 2.000 ou 2.000, 5.000, 8.000 Euros par 5.000 Euros par 10.000 Euros à la discrétion du commissaire-priseur habilité Résultats des Ventes: +33 (0)1 40 76 84 13 Christie’s se charge d’exécuter les ordres d’achat qui lui sont confés en particulier pour les amateurs ne pouvant assister à la vente. Ni Christie’s, ni ses employés ne pourront être tenus responsables en cas d’erreurs éventuelles et ces enchères seront en accord avec les conditions de la vente imprimées en fn de catalogue. Lorsque deux ordres d’achat sont identiques, la priorité revient au premier ordre reçu. En cas d’adjudication, le prix à payer sera le prix marteau ainsi que les frais, au taux en vigueur au moment de la vente, la TVA payable sur les lots et/ou les frais ainsi que tous débours dus à Christie’s (voir la section “Informations importantes pour les acheteurs”). Afn de faciliter l’enregistrement des enchères et la livraison des objets, les acheteurs potentiels devront communiquer leurs références bancaires ou toutes autres références nécessaires suffsamment à l’avance afn qu’il soit possible de les vérifer avant la vacation. Dans le cadre de ses activités de vente aux enchères et de vente de gré à gré, de marketing et de fourniture de services, et afn de gérer les restrictions d’enchérir ou de proposer des biens à la vente, Christie’s France est amenée à collecter des données à caractère personnel concernant le vendeur et l’acheteur destinées aux sociétés du groupe Christie’s. Le vendeur et l’acheteur disposent d’un droit d’accès, de rectifcation et de suppression des données à caractère personnel les concernant, qu’ils pourront exercer en s’adressant à leur interlocuteur habituel chez Christie’s France. Christie’s pourra utiliser ces données à caractère personnel pour satisfaire à ses obligations légales, et sauf opposition des personnes concernées aux fns d’exercice de son activité et notamment pour des opérations commerciales et de marketing. Adresse Téléphone Portable Fax (Important) Email Cochez cette case si vous ne souhaitez pas recevoir d’informations par e-mail sur nos ventes à venir Signature J’ai pris connaissance des conditions générales, informations et avis imprimés dans le catalogue et accepte d’être lié(e) par leur contenu ainsi que par toute modifcation pouvant leur être apportée, soit par avis affché dans la salle de ventes, soit par annonce faite avant ou pendant la vente. Je vous prie d’acquérir pour mon compte personnel, aux limites indiquées en Euros, les lots que j’ai designés ci-dessous (les limites ne comprenant pas les frais à la charge de l’acheteur). Nous pouvons à notre entière discrétion vous demander soit de nouvelles références bancaires soit un dépôt d’argent comme condition préalable à l’acceptation de vos enchères. Banque Adresse Téléphone Numéro du compte Code banque / Code guichet MERCI DE BIEN VOULOIR ÉCRIRE LISIBLEMENT Numéro de lot (dans l’ordre) Enchère maximum EURO (sans les frais acheteur) Numéro de lot (dans l’ordre) Enchère maximum EURO (sans les frais acheteur) If you are registered within the European Community for VAT/IVA/TVA/BTW/MWST/MOMS Please quote number below: 103 LIVRES & MANUSCRITS WEDNESDAY 2 DECEMBER 2015 AT 2:30 PM 9, avenue Matignon, 75008 Paris CODE : DIABLE SALE NUMBER : 4039 ABSENTEE BIDS FORM Christie’s Paris Absentee bids must be received at least 24 hours before the auction begins. Christie’s will confrm all bids received by fax by return fax. If you have not received confrmation within one business day, please contact the Bid Department. (Dealers billing name and address must agree with taxe exemption certificate. Invoices cannot be changed after they have been printed.) Tel: +33 (0)1 40 76 84 13 - Fax: +33 (0)1 40 76 85 51 - Online: christies.com 4039 BID ONLINE FOR THIS SALE AT CHRISTIES.COM Client Number (if applicable) Sale Number BIDDING INCREMENTS Bidding generally opens below the low estimate and advances in increments of up to 10%, subject to the auctioneer’s discretion. Absentee bids that do not conform to the increments set below may be lowered to the next bidding interval. 0 to 1000 Euros 1.000 to 2.000 Euros 2.000 to 3.000 Euros 3.000 to 5.000 Euros 5.000 to 10.000 Euros 10.000 to 20.000 Euros 20.000 to 30.000 Euros 30.000 to 50.000 Euros 50.000 to 100.000 Euros 100.000 to 200.000 Euros Above 200,000 Euros by 50 Euros by 100 Euros by 200 Euros by 200 or 200, 500, 800 Euros by 500 Euros by 1.000 Euros by 2.000 Euros by 2.000 or 2.000, 5.000, 8.000 Euros by 5.000 Euros by 10.000 Euros at auctioneer’s discretion Auction results: +33 (0)1 40 76 84 13 Christie’s will use reasonable efforts to carry out written bids delivered by clients who are not present at the auction in person. Nor Christie’s nor its employees can be held liable for errors in connection with an absentee bid, and the execution of absentee bids will be made in accordance with the Conditions of Sale included in the catalogue. When two absentee bids are identical, priority goes to the frst one received. If your bid is successful, the purchase price payable shall be the aggregate of the fnal bid, the buyer’s premium, at the then applicable rate at the day of the sale, any V.A.T. chargeable on the fnal bid and such premium and/or any expenses due to Christie’s (in accordance with the section “Buying at Christie’s”). To ensure that bids will be accepted and that delivery of lots is not delayed, intending buyers should supply bank or other suitable references to Christie’s. The references should be supplied in good time to be taken up before the sale. In the framework of its auction and private sales, marketing activities, and services, and in order to manage some restrictions about bidding and consigning, Christie’s France will collect personal data regarding the seller and the buyer that will be shared among Christie’s group of companies. The seller and the buyer can have access, oppose to the use, inform Christie’s of any modifcation or ask for the deletion of their personal data by contacting their usual contact person at Christie’s France. Christie’s shall be entitled to use these personal data to comply with its legal obligation, and use it for the purpose of its activity and in particular for commercial and marketing purposes, unless the concerned person expresses his disagreement. 104 Billing Name (please print) Address Post Code Daytime Telephone Evening Telephone Fax (Important) Email Please tick if you prefer not to receive information about our upcoming sales by email Signature New clients, or those who have not made any purchase from any Christie’s offce within the last two years, will be asked to supply a bank reference. If you are bidding on behalf of a client known to Christie’s, you will need to present a signed letter of authorisation and two forms of identifcation to register. Please be advised that existing clients wishing to spend an amount inconsistent with their previous buying pattern, will also be asked to supply a new bank reference. We also request that you complete the section below with your bank details: We may at our option ask you for a fnancial reference or a deposit as a condition of allowing you to bid. Name of Bank(s) Address if Bank(s) Bank Telephone Number Account Number(s) Name of Account Offcer(s) PLEASE PRINT CLEARLY Lot Number Maximum Bid EURO Lot Number Maximum Bid EURO (in numerical order) (excluding buyer’s premium) (in numerical order) (excluding buyer’s premium) If you are registered within the European Community for VAT/IVA/TVA/BTW/MWST/MOMS Please quote number below: CHRISTIE’S CHRISTIE’S INTERNATIONAL PLC Patricia Barbizet, Chairwoman and CEO Stephen Brooks, Global Chief Operating Officer Loïc Brivezac, Gilles Erulin, Gilles Pagniez, Héloïse Temple-Boyer, Jussi Pylkkänen, Global President Sophie Carter, Company Secretary CHRISTIE’S EXECUTIVE Patricia Barbizet, Chairwoman and CEO Jussi Pylkkänen, Global President Stephen Brooks, Global Chief Operating Officer HONORARY CHAIRMEN François Curiel, Chairman, Asia and Pacific Stephen Lash, Chairman Emeritus, Americas Viscount Linley, Honorary Chairman, EMERI Charles Cator, Deputy Chairman, Christie’s Int CHRISTIE’S EMERI SENIOR DIRECTORS Mariolina Bassetti, Giovanna Bertazzoni, Edouard Boccon-Gibod, Prof. Dr. Dirk Boll, Olivier Camu, Roland de Lathuy, Eveline de Proyart, Philippe Garner, Roni Gilat-Baharaff, Richard Knight, Francis Outred, Christiane Rantzau, Andreas Rumbler, François de Ricqlès, Jop Ubbens, Juan Varez CHRISTIE’S FRANCE SAS François de Ricqlès, Président, Edouard Boccon-Gibod, Directeur Général Florence de Botton, Vice-President COMMISSAIRES-PRISEURS HABILITÉS François Curiel, Grégoire Debuire, Victoire Gineste, Lionel Gosset, François de Ricqlès, Marie-Laurence Tixier CONSEIL DE CHRISTIE’S FRANCE Jean Gueguinou, Président, José Alvarez, Patricia Barbizet, Jeanne-Marie de Broglie, Béatrice de Bourbon-Siciles, Isabelle de Courcel, Rémi Gaston-Dreyfus, Jacques Grange, Terry de Gunzburg, Hugues de Guitaut, Guillaume Houzé, Roland Lepic, Christiane de Nicolay-Mazery, Hélie de Noailles, Christian de Pange, Maryvonne Pinault, Sylvie Winckler DÉPARTEMENTS SPÉCIALISÉS Laëtitia Bauduin, Isabelle de Conihout, Marine de Cenival, Tudor Davies, Grégoire Debuire, Isabelle Degut, Sonja Ganne, Lionel Gosset, Anika Guntrum, Matthieu Humery, Hervé de La Verrie, Olivier Lefeuvre, Pierre-Emmanuel Martin-Vivier, Simon de Monicault, Pauline de Smedt, Marie-Laurence Tixier Directeurs Christophe Durand-Ruel, Patricia de Fougerolle, Elvire de Maintenant Spécialistes Senior Frédérique Darricarrère-Delmas, Hippolyte de la Féronnière, Flavien Gaillard, Stéphanie Joachim, Nicolas Kaenzig, Emmanuelle Karsenti, Élodie Morel, Paul Nyzam, Tiphaine Nicoul, Hélène Rihal, Tatiana Ruiz Sanz, Philippine de Sailly, Jonas Tebib Spécialistes Etienne Sallon, Fanny Saulay Spécialistes associés ADVISORY BOARD Pedro Girao, Chairman, Patricia Barbizet, Arpad Busson, Loula Chandris, Kemal Has Cingillioglu, Ginevra Elkann, I. D. Fürstin zu Fürstenberg, Laurence Graff, H.R.H. Prince Pavlos of Greece, Marquesa de Bellavista Mrs Alicia Koplowitz, Viscount Linley, Robert Manoukian, Rosita, Duchess of Marlborough, Countess Daniela Memmo d’Amelio, Usha Mittal, Leopoldo Rodés, Çiğdem Simavi Catalogue Photo Credits: Anna Buklovska Maquette : Lionel Tordjman © Christie, Manson & Woods Ltd. (2015) Mathilde de Backer, Zheng Ma, Olivia de Fayet, Agathe de Saint Céran Spécialistes Junior 9 AVENUE MATIGNON 75008 PARIS