Paris 2 décembre 2015

Transcription

Paris 2 décembre 2015
LIVRES & MANUSCRITS
Paris
2 décembre 2015
Livres & manuscrits
2 décembre 2015
Département international des livres anciens,
livres d’artistes et manuscrits
& calendrier des ventes
INTERNATIONAL
HEAD OF GROUP
Margaret Ford
Tel: +44 (0)20 7389 2150
INTERNATIONAL MANAGING
DIRECTOR – BOOKS AND
SCIENCE AND WORLD ART
Daniel Gallen
Tel +44 (0)20 7389 2590
INTERNATIONAL DIRECTOR
Francis Wahlgren
Tel: +1 212 636 2661
INTERNATIONAL CONSULTANT
Felix de Marez Oyens
Tel: +33 1 40 76 85 58
BOOKS AND MANUSCRIPTS
SCIENTIFIC INSTRUMENTS
LONDON
Margaret Ford
Thomas Venning
Rupert Neelands
Kay Sutton
Sven Becker
Julian Wilson
Eugenio Donadoni
Stefania Pandakovic
Sophie Hopkins
SOUTH KENSINGTON
James Hyslop
Tel: +44 (0)20 7752 3205
Consultants
Jane Flower (Archives)
Catherine Reynolds
(Illuminated Manuscripts)
Moshe Brown (Hebraica)
NEW YORK
Francis Wahlgren
Thomas Lecky
Chris Coover
Ian Ehling
Patrick McGrath
Gretchen Hause
Tel: +1 212 636 2665
PARIS
Isabelle de Conihout
Patricia de Fougerolle
Philippine de Sailly
Tel: +33 (0)1 40 76 85 58
Calendrier des ventes du département international
Pour inclure vos objets dans ces ventes, un délai de dix semaines est nécessaire.
Veuillez contacter nos spécialistes ou bureaux de représentation pour de plus amples renseignements.
1 DÉCEMBRE
VALUABLE BOOKS
AND MANUSCRIPTS
KING STREET
1 DÉCEMBRE
UN UNIVERS SURRÉALISTE:
SUCCESSION MYRTILLE ET
GEORGES HUGNET
PARIS
2 DÉCEMBRE
LIVRES ET MANUSCRITS
PARIS
11 DÉCEMBRE
FINE PRINTED BOOKS
AND MANUSCRIPTS
INCLUDING AMERICANA
NEW YORK
8 DÉCEMBRE
SELECTIONS FROM THE
DAVIDSON COLLECTION:
IMPORTANT ENGLISH &
AMEICAN LITERATURE
NEW YORK
11 DÉCEMBRE
CHARLES E. SIGETY
COLLECTION OF FINE
PRINTED BOOKS AND
AMERICANA, PART II
NEW YORK
15 DÉCEMBRE
MAURICE BURRUS
(1882-1959) :
LA BIBLIOTHÈQUE
D’UN HOMME DE GOÛT.
PREMIÈRE PARTIE.
PARIS
Participez à cette vente avec
Livres & manuscrits
Cliqué, Adjugé ! Partout dans le monde.
2 décembre 2015
Enregistrez-vous sur www.christies.com
jusqu’au 2 décembre à 8h30
CONTACT CHRISTIE’S LIVE PARIS
VENTE AUX ENCHÈRES
Tél. : +33 (0)1 40 76 85 85
Mercredi 2 décembre 2015
à 14h30
9, avenue Matignon, 75008 Paris
CODE ET NUMÉRO DE LA VENTE
Pour tous renseignements ou ordres
d’achats, veuillez rappeler la référence
DIABLE-4039
EMAIL
Initiale du prénom suivie du nom
de famille @christies.com
(ex. Patricia de Fougerolle =
[email protected])
ORDRES D’ACHAT ET ENCHÈRES
TÉLÉPHONIQUES
ABSENTEE BIDS AND TELEPHONE BIDS
Isabelle de Conihout
Patricia de Fougerolle
Nous sommes à votre disposition pour
organiser des enchères téléphoniques pour
les œuvres d’art ou objets de collection
dont la valeur est supérieure à 2 000 e.
We will be delighted to organise telephone
bidding for lots above e 2,000.
Tél. : +33 (0)1 40 76 84 13
Fax : +33 (0)1 40 76 85 51
christies.com
Philippine de Sailly
Victorine d’Arcangues
RÉSULTATS DES VENTES
SALE RESULTS
DIRECTEUR DU DÉPARTEMENT
Isabelle de Conihout
Tél. : +33 (0)1 40 76 85 58
Paris: +33 (0)1 40 76 83 58
Londres: +44 (0)20 7627 2707
New York: +1 212 452 4100
christies.com
SPÉCIALISTES
Patricia de Fougerolle
Directeur associé
Spécialiste senior
Tél. : +33 (0)1 40 76 83 74
RÈGLEMENT ACHETEURS
Philippine de Sailly
Spécialiste
Tél. : +33 (0)1 40 76 84 39
CLIENTS SERVICES
PAYMENT
Tél. : +33 (0)1 40 76 84 35
Tél. : +33 (0)1 40 76 84 38
SERVICES À LA CLIENTÈLE
*[email protected]
Tél. : +33 (0)1 40 76 85 85
Fax: +33 (0)1 40 76 85 86
ADMINISTRATION
Victorine d’Arcangues
Tél. : +33 (0)1 40 76 85 89
Fax: +33 (0)1 40 76 86 04
COMMISSAIRE-PRISEUR
Lionel Gosset
RELATIONS CLIENTS, CHAIRMAN’S OFFICE
Fleur de Nicolay
[email protected]
Tél. : +33 (0)1 40 76 85 52
Virginie Masurel
[email protected]
Tél. : +33 (0)1 40 76 83 53
ENTREPOSAGE ET RETRAIT DES ACHATS
STORAGE AND LOT COLLECTION
Tél. : +33 (0)1 40 76 86 17
Fax: +33 (0)1 42 56 26 05
TRANSPORT
SHIPPING
Tél. : +33 (0)1 40 76 86 17
Fax: +33 (0)1 42 56 26 05
ABONNEMENT AUX CATALOGUES
CATALOGUE SUBSCRIPTION
Tél. : +33 (0)1 40 76 83 58
Fax: +33 (0)1 40 76 85 86
IMPORTANT
La vente est soumise aux conditions
générales imprimées en fn de catalogue.
Il est vivement conseillé aux acquéreurs
potentiels de prendre connaissance des
informations importantes, avis et lexique
fgurant également en fn de catalogue.
The sale is subject to the Conditions of Sale
printed at the end of the catalogue.
Prospective buyers are kindly advised to
read as well the important information,
notices and explanation of cataloguing
practice also printed at the end of the
catalogue.
[30]
Consulter le catalogue et les résultats
de cette vente en temps réel
sur votre iPhone ou iPod Touch
Illustration de couverture
et pages de garde : lot 65
Quatrième de couverture : lot 86
EXPOSITION PUBLIQUE
Vendredi 27 novembre de 10h à 18h
Samedi 28 novembre de 10h à 18h
Lundi 30 novembre de 10h à 18h
Mardi 1er décembre de 10h à 18h
Mercredi 2 décembre de 10h à 12h
Consultez nos catalogues et laissez des
ordres d’achat sur christies.com
CHRISTIE’S FRANCE SNC
Agrément no. 2001/003
CONSEIL DE GÉRANCE
François de Ricqlès, Président,
Edouard Boccon-Gibod,
Stephen Brooks, Gérant
François Curiel, Gérant
Livres & manuscrits anciens
Lots 1 à 30
1
1
Jean le Rond d’ALEMBERT (1717-1783). Œuvres philosophiques, historiques et
littéraires de d’Alembert. Paris : Jean-François Bastien, An XIII (1805). 18 tomes en
9 volumes in-8 (192 x 122 mm). Portrait de l’auteur gravé sur cuivre en frontispice
du premier volume et tableau synoptique hors texte imprimé et replié (tome I).
Reliure uniforme de l’époque, demi-maroquin rouge à long grain, plats de veau
rouge marbré, roulette dorée en encadrement, roulette dorée sur les coupes
et roulette intérieure, dos lisses abondamment ornés, tranches marbrées en
réserve.
Provenance : baron de Mackau (ex-libris aux contreplats).
Première édition collective des œuvres de d’Alembert. SÉDUISANT
EXEMPLAIRE DANS UNE ÉLÉGANTE RELIURE DE L’ÉPOQUE. Brunet II, 471.
Petites épidermures sur les plats. Quelques cahiers légèrement brunis, petit trou
avec perte de quelques lettres (T. III, p. 209), déchirure sans gravité (T. III, p. 130).
[On joint :] – Baron d’HOLBACH. Le Bon-sens, ou idées naturelles opposées aux
idées surnaturelles. Londres : 1774. Petit in-8. Reliure signée Ducastin en pied
du dos, maroquin rouge à long grain, dos à nerfs orné de fers dorés et à froid,
encadrement de roulettes dorées et à froid, roulette dorée sur les coupes et
roulette intérieure, tranches dorées.
Provenance : Alfred Petit (ex-libris).
Réimpression de ce texte publié pour la première fois, à Londres, en 1772 et
condamné à être lacéré et brûlé. CHARMANT EXEMPLAIRE de cet abrégé, à
l’usage du grand public, du Système de la nature. Tchemerzine III, 728.
-Esprit FLÉCHIER. Oraisons funèbres. Paris : Ant. Renouard, An X (1802).
2 volumes in-12. Un portrait de Fléchier gravé par Saint-Aubin en frontispice.
Reliure signée P. Lefèbvre en pied du dos, maroquin rouge à long grain, dos
lisses ornés de fers dorés, guirlande de pampres dorée en encadrement, dentelle
intérieure, tranches dorées. Provenance : Cortlandt F. Bishop (ex-liris). JOLI
EXEMPLAIRE FINEMENT RELIÉ.
(12)
€1,500-2,000
$1,800-2,300
£1,200-1,500
++2
Pierre Augustin Caron de BEAUMARCHAIS (1732-1799). La Folle journée,
ou Le Mariage de Figaro… [Kehl :] Imprimerie Typographique ; Paris : Ruault,
1785. In-8 (220 x 140 mm). Avec le faux-titre et l’errata, 5 planches hors texte
gravées par Lienard (3), Halbou et Lienne d’après les dessins de Saint Quentin.
Reliure moderne, maroquin bordeaux, triple flet, feurons d’angle, dos lisse orné,
tranches dorées.
LUXUEUSE ÉDITION IMPRIMÉE À KEHL, avec les caractères de Baskerville
que Beaumarchais utilisa la même année pour l’édition des œuvres de Voltaire.
Parue la même année que l’originale, elle est ornée des mêmes planches mais
regravées en plus grand. Cohen-deRicci 125 ; Tchemerzine-Scheler I, 493.
Feuillet d’errata plus court et monté sur onglet.
[On joint :] — [RESTIF DE LA BRETONNE]. La Vie de mon père. Neufchatel et
Paris : veuve Duchesne, 1779. Deux parties en un volume in-12. 2 portraits en
médaillons sur les titres représentant le père et la mère de l’auteur, 2 frontispices
et 12 fgures non signées. Reliure de la fn du XIXe siècle, demi-maroquin fauve,
dos à nerfs, tranches dorées.
Provenance : Jules Renard (ex-libris par Toulouse-Lautrec) — E. Weller (1895) —
Lucius Wilmerding (ex-libris). ÉDITION ORIGINALE. Cohen-deRicci, p. 874 ;
Jacob, p.152 ; Rives-Childs, XIX. Deux déchirures restaurées p. 29 (texte et gravure)
et p. 152.
[Et :] DU MÊME. Les Parisiennes… Neufchâtel et Paris : Guillot, 1787. 4 volumes
in-12. 20 fgures hors-texte. Reliure signée Lobstein-Laurenchet, demi-veau
fauve à coins. ÉDITION ORIGINALE. Exemplaire lavé, quelques déchirures
discrètement restaurées.
(6)
€1,500-2,000
$1,800-2,300
£1,200-1,500
Les fontaines de Besson
2
3
Jacques BESSON (1530-1573). L’Art et science de trouver les eaux et fontaines
cachées soubs terre autrement que par les moyens vulgaires des Agriculteurs &
Architectes, par Jaques Besson Dauphinois, Mathematicien. Orléans : Pierre
Trepperel, 1569 (achevé d’imprimer le 6 septembre). In-4 (202 x 142 mm). Marque
du libraire au titre, bandeaux et lettres ornées. Reliure de l’époque en parchemin
souple à 3 nerfs, titre manuscrit au dos, restes de deux lacets.
ÉDITION ORIGINALE TRÈS RARE de ce livre pionnier en hydrologie, rédigé en
langue française (aucun exemplaire signalé en vente publique depuis 1961).
Ingénieur et mathématicien protestant, Besson quitte son Dauphiné natal
pour l’Italie puis la Suisse où il construit en 1557 des «machines d’eaux» à
Lausanne et publie son premier livre, un petit traité pratique d’extraction d’huiles
médicamenteuses, avant d’être marié en 1559 à Genève par Calvin et de devenir
pasteur. Protégé par Olivier de Serres qui l’installe dans son domaine, mais avec
lequel il se fâche, il devient professeur de mathématiques à Orléans en 1565. Il y
publie en 1569 son troisième livre, L’Art et science de trouver les eaux et fontaines.
Il quitte ensuite Orléans pour Paris et Montargis, protégé par la princesse
protestante Renée de Ferrare, chez laquelle il collabore avec Jacques Androuet
du Cerceau. Il obtient enfn la reconnaissance de la Cour avec son Livre premier
des instruments mathématiques et mécaniques (1571-1572), mais meurt au plus
tard en 1573, peut-être même lors de la Saint-Barthélémy.
Le livre de 1569 était déjà très avancé en 1567 puisque Besson annonce dans
son Cosmolabe paru cette année-là qu’il « a trouvé l’art de connoistre où il y
ha des fontaines, sous terre … et ce sans aucun signe fallace, des plantes, ou
des vapeurs de la Terre mais seulement se servira de la face et constitution des
lieux ». L’ouvrage se caractérise par son ambition théorique. C’est une méthode
de mathématicien, qui «s’appuie sur les données de la mécanique pour en
quelque sorte produire un modèle dont la validité tient tout à la fois, selon lui, au
fait qu’il est le seul à rendre raison du cycle de l’eau et à rendre compte des lieux
où on trouve des eaux et fontaines. Il aboutit ainsi à une sorte de géomorphologie
des sites probables» (Hélène Vérin).
On connaît deux émissions, l’une à l’adresse d’Eloi Gibier, l’imprimeur du livre,
l’autre à l’adresse de Pierre Trepperel, petit-fls du célèbre libraire parisien, qui fut
victime de la Saint-Barthélémy.
L. Desgraves, Eloi Gibier imprimeur à Orléans (1536-1588), Genève, Droz, 1966,
111. Notice d’Hélène Vérin dans la base Architectura du CESR.
Cahiers a, I et K brunis.
€4,000-6,000
$4,600-6,800
£3,000-4,400
3
5
4
5
4
5
[Carta Executoria] — PHILIPPE II, roi d’Espagne (1527-1598). Carta Executoria,
établie en faveur de Juan de Cáceres. Manuscrit en espagnol, enluminé, sur
parchemin, 42 feuillets, daté de Grenade, août 1584. In-4 (320 x 205 mm).
42 feuillets réglés. 2 miniatures à pleine page (Vierge adorée par Juan de
Cáceres et son épouse, dédié à Don Philippe ; page armoriée avec saint Jacques
vainqueur des Maures), 11 grandes initiales dorées sur fond rouge à rinceaux
blancs (ca. 60 x 60 mm), 1 grande initiale à l’efigie du roi d’Espagne. Reliure
de l’époque à plats de bois en veau brun à grand décor doré, Agneau pascal au
centre des plats, écu héraldique, étoile, aigle et dauphin inclus dans la bordure,
dos à 4 nerfs, gardes collées de soie brochée bleu et or, restes de 4 lacets de soie
rouge, tranches dorées. Un signet en soie torsadée rose, jaune, vert et écru.
[Carta Executoria] — PHILIPPE IV, roi d’Espagne (1605-1665). Carta Executoria,
établie en faveur de Juan de Nevares. Manuscrit en espagnol, enluminé, sur
parchemin, 104 feuillets, daté Madrid 31 octobre 1659. In-4 (310 x 208 mm).
104 feuillets, 3 miniatures à pleine page (2 enluminures héraldiques et un saint
Jean au désert), 7 bandeaux enluminés en or, bleu et rouge dont un avec capitale
ornée (ca. 130 x 25 mm), deux lettres ornées à motif d’animaux (éléphant et
chameau), 11 grandes initiales à l’encre rouge sur fond à motif végétal, bandeaux
et lettres ornées plus petites sur fond foral rouge ou vert. Sceau du héraut
d’armes Diego Barreiro apposé deux fois en tête. Reliure de l’époque en velours
rouge avec galon autour des plats, fermoirs, dos lisse recouvert de soie jaune et
verte, serpentes de satin rouge, tranches dorées et ciselées.
CARTA EXECUTORIA calligraphiée en caractères gothiques, au proft de
Juan de Cacéres, d’une branche de cette antique maison établie à Castuera
(Extrémadure).
Alberto y Arturo García Carrafa, Enciclopedia Heráldica y Genealógica HispanoAmericana. Madrid, [s.n.], 1919-1953, vol. XX.
Petit trou de vers à la garde volante supérieure de parchemin. Lacune à la coife
supérieure et au mors inférieur, coins et coupes usés.
CARTA EXECUTORIA complète de tous ses feuillets, signée à la fn. Calligraphie
à l’encre d’or en caractères romains, sauf la confrmation préliminaire du héraut
d’armes en cursive. Les armoiries sont celles de la branche de l’importante
famille des Nevares des Asturies établie à Alcalá de Henares.
Alberto y Arturo García Carrafa, Enciclopedia Heráldica y Genealógica HispanoAmericana, Madrid, [s.n.], 1919-1953, vol LXI.
Serpente de tête froissée et en partie détachée. Reliure un peu frottée, fls arrachés
notamment au dos, charnière supérieure fragile.
€4,000-6,000
6
$4,600-6,800
£3,000-4,400
€3,000-5,000
$3,500-5,700
£2,300-3,700
Livres & manuscrits anciens
Voltaire et Casanova
6
Giacomo CASANOVA DE SEINGALT (1725-1798). Scrutinio del libro « Éloges de
M. de Voltaire par diferens auteurs ». Venise : presso Modesto Fenzo, 1779. In-8
(174 x 120 mm). Broché, couverture de papier rose, étiquette de titre manuscrite
au dos “Scrutinio dell’Voltaire”. Chemise et étui à l’imitation du XVIIIe siècle.
Provenance : G. della Lena (ex-libris manuscrit du XVIIIe siècle en bas du titre).
RARE ÉDITION ORIGINALE. Le nom de l’auteur fgure à la fn de la dédicace au
doge Paolo Renier. Publié l’année suivant la mort de Voltaire.
FASCINÉ PAR VOLTAIRE, Casanova “le cite, le réfute, le dénonce, le pille, oui lui
marchande ses éloges”. Du Voltaire “que dans ce temps là j’aimais” (1757), il passe
au désenchantement progressif à la suite des visites aux Délices de 1760-61, puis
aux imprécations de la Confutazione de 1769. De retour à Venise en 1774, espion
au service des Inquisiteurs qui auraient pu lui commander le Scrutinio, il dénonce
« les productions impies de Voltaire… Les contes sont obscènes, la morale de
Voltaire n’est jamais fondée philosophiquement, et, crime patronymique, il a
renié son nom en s’appropriant la particule nobiliaire » (G. Lahouati). Casanova
le reconnaît dans ses Mémoires : « Il me resta contre lui une mauvaise humeur
qui me força dix années de suite à critiquer tout ce …que ce grand homme avait
donné…Je m’en repens aujourd’hui, malgré que …je trouve que je raisonnais juste
dans mes censures ».
En juillet 1760, Casanova avait rendu plusieurs visites à Voltaire. « Voilà, écrit-il,
le plus heureux moment de ma vie. Il y a vingt ans, Monsieur, que je suis votre
écolier ». Dans une lettre à Thieriot du 7 juillet, Voltaire fait la seule allusion de
sa correspondance au Vénitien qu’il traite avec condescendance d’ « espèce
de plaisant […] qui serait capable de peindre les ennemis de la raison » avec un
poème burlesque (Corr. D9044). Casanova, en revanche, fait de cet épisode
une rencontre au sommet pendant laquelle il dialogue sur la littérature italienne
et interprète avec le philosophe de larges passages de l’Orlando furioso de
l’Arioste. Mais ils ne sont pas d’accord sur la religion que Voltaire traite de simple
« superstition ». « Vous ne parviendrez jamais à la détruire, et quand même vous
y parviendriez, dites-moi de grâce avec quoi vous la remplaceriez » ? Réponse
de Voltaire : « Quand je délivre le genre humain d’une bête féroce qui le dévore,
peut-on me demander ce que je mettrai à la place » ? Casanova rétorque :
« Entre deux maux, il faut choisir le moindre. Un peuple sans superstition serait
philosophe, et les philosophes ne veulent jamais obéir. Le peuple ne peut être
heureux qu’écrasé, foulé, et tenu à la chaîne ».
Près de vingt ans plus tard, quand il rédige aux bains d’Abano le Scrutinio, il y
défend la même opinion : « Les seuls torts qu’il eut furent ses invectives contre la
religion ». Et donne de la visite de 1760 aux Délices une version diférente de celle
qui fgure dans son manuscrit (notamment la querelle autour de Merlin Cocaïe).
James Rives Childs, Casanoviana, an annotated world bibliography of Casanova,
Vienne, 1956, n°XXIII, p. 43-45. Gérard Lahouati, « Assommer Voltaire ? » dans
Casanova, la passion de la liberté, catalogue de l’exposition, Paris, BNF, 2011,
p. 176-179.
Petite déchirure sans manque au second feuillet.
€2,500-3,500
6
$2,900-4,000
£1,900-2,600
7
CHATEAUBRIAND, François-René de (1768-1848). Œuvres complètes. Paris :
Ladvocat, 1826-1831. 31 volumes in-8 (201 x 122 mm). Un titre gravé par
Thomson dans chaque volume. Basane mouchetée de l’époque, roulette dorée
en encadrement, dos lisses joliment ornés avec armoiries dorées des marquis de
Vérac (OHR 775, fer n° 3).
Provenance : marquis de Vérac (armoiries frappées au dos et étiquette de la
bibliothèque du château du Tremblay datée 1856 contrecollée au contreplat).
PREMIÈRE ÉDITION COLLECTIVE EN PARTIE ORIGINALE.
TRÈS ÉLÉGANT EXEMPLAIRE. Vicaire III, 300 ; Lhermitte 154 (mentionne par
erreur 32 volumes).
Pâles rousseurs éparses, menus frottements aux reliures.
(31)
€2,000-3,000
$2,300-3,400
£1,500-2,200
7
7
++8
James COOK (1728-1779). Voyage dans l’hémisphère austral… — Observations
faites, pendant le second voyage de M. Cook... par M. Forster. Paris : Hotel de Thou,
1778. 5 volumes in-4 (252 x 193 mm). 66 planches numérotées 1 à 65 (avec 10bis),
dont 15 cartes et 51 vues et portraits. Reliure de l’époque, veau marbré, triple flet
d’encadrement, dos à nerfs ornés, tranches marbrées.
Provenance : L.-M. Gall (ex-libris avec la devise “Je veille et tiens bon”).
PREMIÈRE ÉDITION FRANÇAISE, traduite par Suard.
[On joint :] — Frédéric-Louis NORDEN. Voyage d’Égypte et de Nubie. Nouvelle
édition… Paris : Pierre Didot l’aîné, 1795-1798. 3 volumes in-4. Reliure de l’époque,
veau blond jaspé, roulettes dorées en encadrement, dos lisses ornés, tranches
dorées.
Provenance : école libre N.-D. de Mongré, Villefranche (timbre avec cote).
Seconde édition en français. L’édition originale, posthume, avait paru en français
à Copenhague en 1755, en deux volumes in-folio. Très précieuse étude consacrée
aux antiquités égyptiennes. EXEMPLAIRE SUR PAPIER VÉLIN, complet du
portrait de l’auteur avant la lettre mais sans le frontispice et les 166 planches
gravées. Brunet IV, 20792 ; Chadenat 646 ; Blackmer 1211 (Londres, 1757) ;
Sabin 16249. Manque les planches. Coins émoussés, mors fendillés, frottements
superfciels.
[Et :] — George ANSON. Voyage autour du monde… Amsterdam et Leipzig :
Arkstée et Merkus, 1749. In-4. 34 planches numérotées, la plupart dépliantes
(cartes et vues). Reliure de l’époque, veau marbré, double flet à froid, dos à
nerfs orné, pièce de titre bordeaux, tranches rouges. PREMIÈRE ÉDITION
FRANÇAISE. Sabin 1637 (annonce par erreur 37 pl.) ; Borba de Moraes, p. 38.
Étiquette de Charles-Antoine Jombert collée sur le titre, cachant noms et adresse
hollandais. Restaurations au scotch tissé à quelques planches. Coifes rognées,
coins et charnières restaurés.
(9)
€3,000-5,000
$3,500-5,700
£2,300-3,700
8
++9
Étienne Bonnot de CONDILLAC (1714-1780). Œuvres choisies. Grammaire. Art
d’écrire. Dissertation sur l’harmonie du style. — Art de raisonner. Art de penser.
Logique, ou premiers developemens de l’art de penser. Traité des animaux. Paris :
1796. 2 volumes in-4 (286 x 217 mm). Portrait gravé par A. Clément d’après
P. Duval, 9 planches dépliantes in fne (schémas, machines, astronomie...). Reliure
de l’époque, maroquin vert, roulette dorée en encadrement, dos à nerfs ornés,
roulettes sur les coupes et intérieures, tranches dorées.
Provenance : ex-libris non identifé (cachet armorié).
BEL EXEMPLAIRE. Cioranescu 20309.
Dos du second volume passé.
[On joint :] — DU MÊME. Lettre autographe signée au duc de Nivernais, datée
“Parme 1er mars 1766”, 3 pages in-8.
[Et :] — Denis DIDEROT. La Religieuse. Paris : chez les marchands de nouveautés,
1797. In-12 (181 x 105 mm). Reliure pastiche, demi-basane chagrinée havane à
petits coins, dos lisse orné, non rogné. Contrefaçon parue la même année que
l’édition originale. Tchemerzine-Scheler II, 971. Exemplaire lavé ; large restauration
sur la page de titre.
(4)
€2,000-3,000
9
$2,300-3,400
£1,500-2,200
Livres & manuscrits anciens
10
12
10
12
[Honoré DAUMIER (1809-1879), Henri-Daniel PLATTEL ou Jules PLATIER] Ces amours d’enfans. Joies et douceurs de la paternité. Paris : Aubert & Cie, s.d.
vers 1850. Album oblong in-8 (168 x 250 mm). Titre lithographié d’Auguste
Belin et 16 lithographies coloriées et gommées. Reliure de l’époque, demi-vélin,
couverture originale montée sur les plats, emboîtage illustré.
Hubert GOLTZIUS (1526-1583) et Caspar GEVART (1593-1666). Icones
imperatorum romanum. Ex priscis Numistatibus... Anvers : ex Oficina Plantiniana
Balthasaris Moreti, 1645. In-folio (386 x 247 mm). Un titre-frontispice gravé
par Cornelius Galle d’après Rubens et 144 portraits d’empereurs en camaïeu
(chiaroscuro) brun et noir dans le texte, 9 médaillons restés vierges (pp. 237, 239,
251, 261, 275, 279, 291, 295, 347). Reliure de l’époque, maroquin rouge à grand
décor doré centre et coins, dos à nerfs orné de fers dorés, tranches dorées.
Provenance : José Gimenez y Oliver (ex-libris manuscrit au titre) – William
Maynard Pinder (ex-libris armorié au contreplat)
Recueil de 16 lithographies tirées des Croquis d’expression, publiés dans le
Charivari en 1838-1839. TRÈS RARE.
Quelques légères rousseurs. Reliure et emboîtage salis.
€2,500-3,500
$2,900-4,000
£1,900-2,600
ƒ11
[Marie-Thérèse Rodet GEOFFRIN (1699-1777)]. Lettre autographe, non signée, à
M. de Villette. S. l. n. d. [juin ? 1750]. 3 pages et 5 lignes sur un double feuillet in-4
(200 x 155 mm). Encre brune sur papier vergé.
LETTRE D’AMOUR TEINTÉE DE JALOUSIE ENVOYÉE SOUS LE SCEAU DE
L’ANONYMAT.
“Monsieur De Villette ne recevra point de compliment pour son mariage plus
sincere, que celuy que j’ay l’honneur de luy faire. Mais je voudrais bien qu’il ne
devina pas de quelle part il luy vient. Tant mieux si il m’a entierement oubliéz.
C’est un avantage qu’il me donne sur luy et dont je tirerai un grand parti. Il me sera
doux de lui prouver que ma coqueterie l’a emporté de beaucoup sur son amour
propre [...] J’apprend que vous épousé Mlle Selon, et je part de la, pour montrer à
un ministre, du premier ordre pour son esprit, ces talents, et ces agrements, que
j’ay autant de progets [...] et de suite dans ma coqueterie qu’il y en a dans la plus
profonde politique [...]”
BELLE ÉDITION de ce célèbre ouvrage de numismatique dû à Goltzius et publié
pour la première fois en 1557, donnée avec de nouveaux bois. Elle est augmentée
de 10 médaillons représentant les empereurs d’Autriche. Les médailles sont
imprimées en noir sur fond sépia. Cinquième et dernier volume de la série
plantinienne des “Opera Omnia” (1644-1645) de Goltzius, notre édition consiste
en la réimpression du “Vivae Omnium Fere Imperatorum Imagines” de 1557
suivie des “Éloges des empereurs d’Autriche” par Gevart. La dernière page est
illustrée de la grande marque typographique plantinienne.
EXEMPLAIRE RELIÉ EN MAROQUIN ROUGE À L’ÉPOQUE.
Brunet II, 1653 ; Graesse II, 113 ; Cicognara 2568 ; W.L Strauss, “Chiaroscuro”,
Londres, 1973, p. 232 ; Judson ; Van de Velde, “Corpus Rubenianium” p. 36.
Rousseurs, décharges habituelles des gravures sur le feuillet précédent. Travaux de
vers dans la marge supérieure aux 90 premières pages, dans la marge extérieure
aux 40 premières pages, et dans la marge extérieure de la page 167 à la fn.
Quelques taches sur la reliure, coins et coupes frottés.
€2,000-3,000
$2,300-3,400
£1,500-2,200
[On joint :] — Lettre autographe de M. de Villette, à Madame Geofrin, située et
datée “Plongeon ? pres de Geneve le [la date a été grattée] juin 1750”. 3 pages
et demie in-4. Encre brune sur papier vergé. Il s’agit de la réponse à la lettre
précédente. Sans dificulté, Villette a démasqué l’auteur de la lettre : “La lettre
anonyme qui m’a été remise avec tant de mystere ne pouvoit que me surprendre
et me fatter tres agreablement : jusques là la personne qui m’en a honnoré est
parvenue a son but ; mais avec tout l’esprit, la fnesse et l’agrément qu’Elle y a
repondu, comment pouvoit elle se fatter de se derober a ma connoissance [...]”
€1,000-1,500
$1,200-1,700
£750-1,100
11
9
14
13
13
14
Claude Adrien HELVÉTIUS (1715-1771). De l’Esprit. Paris : chez Durand, 1758.
In-4 (251 x 195 mm). Vignette sur la page de titre. Reliure de l’époque, veau
marbré, dos a nerfs orné, pièce de titre de maroquin rouge, tranches rouges.
Joannes KEPLER (1571-1630). Astronomiae pars optica. Francfort : Claude
Marnius, 1604. In-4 (205 x 160 mm). 2 tableaux dépliants et une planche hors
texte et fgures dans le texte. Reliure de l’époque, vélin, dos lisse avec titre et nom
de l’auteur à l’encre brune.
ÉDITION ORIGINALE du grand livre condamné du fermier général devenu
philosophe. Le livre parut le 27 juillet 1758, mais dès le 10 août, le privilège fut
révoqué et le livre interdit. En février 1759, l’ouvrage fut condamné à être brûlé.
« On ne peut voir sans indignation qu’on persécute avec cet acharnement continu
un livre que cette persécution seule peut rendre dangereux en faisant rechercher
au lecteur le venin caché qu’on y suppose » (Voltaire, Lettre à Thieriot, 7 février
1759. Corr. D8086).
Exemplaire composite de type E.IB, réunissant des cahiers de la première et de
la seconde émission. Dans sa bibliographie, D. W. Smith (catégorie 3, page 119)
ne signale que trois exemplaires de ce type, dont celui de la BNF (Rés. R 894b).
BEL EXEMPLAIRE EN RELIURE DE L’ÉPOQUE.
Tchemerzine-Scheler III, 672. D. W. Smith, Bibliography of the Writings of
Helvetius, Ferney-Voltaire 2001, p. 119.
Quelques rousseurs dans les marges, petits manques dus à l’acidité de la marbrure,
petites grifures au plat inférieur.
€2,500-3,500
10
$2,900-4,000
£1,900-2,600
ÉDITION ORIGINALE de cet important traité qui établit les fondements de
l’optique moderne. Kepler y réunit ses connaissances et hypothèses sur la
lumière, les lentilles, la réfraction et surtout l’optique. Il est illustré de nombreux
schémas dans le texte et d’une planche hors texte réunissant des croquis du
globe oculaire. DSB VII, 298 ; Krivatsy 6343.
Nombreux cahiers fortement brunis et rousseurs. Reliure fatiguée et tachée,
manques de vélin sur les plats.
€2,500-3,000
$2,900-3,400
£1,900-2,200
Livres & manuscrits anciens
15
François d’Aix de la CHAISE (1624-1709). Lettre autographe (?) signée, située et
datée “A Paris le 2 janvier 1680” à Jacob Spon. 2 pages in-12 (170 x 110 mm) sur
un double feuillet. Suscription “A Monsieur / Monsieur Spon le fls / médecin /
A Lion”.
Écrite cinq années avant la Révocation de l’Édit de Nantes qui, par l’Édit de
Fontainebleau, signifait la fn de la tolérance religieuse à l’égard des protestants,
cette lettre du père de la Chaise, confesseur jésuite de Louis XIV depuis 1675, à
l’ « antiquaire » lyonnais Jacob Spon (1647-1685) qui n’avait jamais caché son
appartenance à la Réforme, doit se lire à deux niveaux : comme une missive
de deux membres éminents de la République des Lettres habitués à traiter
d’érudition et comme une invite à une conversion faite « cœur à cœur et en
secret ».
Partisan de la manière douce à l’instar de certains de ses confrères de la
Compagnie de Jésus, le père de la Chaise tenta plus tard de freiner la répression
à l’égard des protestants. « Spon le fls », médecin comme son père Charles qui
était aussi un helléniste distingué, se passionnait pour la numismatique antique
et ce Lyonnais publia en 1673 des Recherche des antiquités et curiosités de la ville
de Lyon, qui le ft connaître des savants européens de la République des Lettres
avec lesquels il correspondit : le père de La Chaise en faisait partie. Dans cette
lettre, La Chaise promet de s’entremettre auprès du chancelier dont les censeurs
accordaient ou non les « approbations » aux livres qu’on leur soumettait. Il le
remercie benoitement de son Histoire de la ville et de l’Etat de Genève – qui
pourtant n’était pas très « catholique »- et de la première section (1679) de ses
Miscellanea eruditae antiquitatis, recueil d’inscriptions latines qui défnira en 1685
la notion d’archéologie.
IMPORTANTE LETTRE annonçant la brouille de La Chaise avec Spon qui
refusera, à la suite de cet échange, la conversion proposée dans une lettre qui
sera publiée en 1713. Dès la Révocation, Spon se réfugia en Suisse où il mourut
le 25 décembre 1685.
Bibliographie : Original publié dans la Lettre du feu père La Chaise à Monsieur
Jacob Spon, Londres, 1713, p. 3-4, avec « la réponse de ce fameux antiquaire,
laquelle est demeurée sans réponse », p. 4-20. Catalogue : Jacob Spon. Un
humaniste lyonnais du XVIIe siècle, sous la direction de Roland Étienne et JeanClaude Mossière, Lyon, Publications de la bibliothèque Salomon-Reinach, 1993.
Nous tenons à remercier M. François Moureau de son aide pour la rédaction de
cette notice.
Traces de pliures, papier un peu jauni.
€2,500-3,500
15
$2,900-4,000
£1,900-2,600
16
Jean de LA FONTAINE (1621-1695). Contes et nouvelles en vers. Paris : P. Didot
l’aîné, l’an III de la République, 1795. 2 volumes in-4 (316 x 238 mm). Vignettes
gravées par Chofard sur les pages de titres, 20 fgures hors texte gravées d’après
Fragonard dans le tome I. Demi-reliure de l’époque en maroquin vert, dos lisses
décorés, plats de papier vert, exemplaire non rogné.
Édition illustrée des dessins de Jean-Honoré FRAGONARD, restée inachevée.
BEL EXEMPLAIRE à toute marges. TRÈS JOLIE RELIURE DE L’ÉPOQUE.
Cohen-deRicci 574
Coins émoussés, coupes un peu frottées.
(2)
€2,500-3,500
$2,900-4,000
£1,900-2,600
16
11
17
18
LA FONTAINE, Jean de (1621-1695). Fables choisies, mises en vers… Nouvelle
édition gravée en taille-douce. Les fgures par le Sr Fessard. Le texte par le
Sr Montulay. Dédiées aux enfants de France. Paris : chez l’auteur, 1765-1775.
6 volumes in-8 (202 x 130 mm). Titre, frontispice, 243 planches, 243 vignettes
et 226 culs-de-lampe, en tout 723 pièces, le tout gravé par Fessard d’après
les dessins de Bardin, Bidault, Caresme, Desrais, HoŸel, Kobell, Le Prince,
Loutherbourg, Meyer et Monnet, texte entièrement gravé par Montulay et Drou‘t.
Reliures anglaises de la seconde moitié du XIXe siècle en veau raciné tricolore
(fauve, vert et rose), triple flet doré en encadrement sur les plats, dos à 5 nerfs
ornés, pièces de titre et de date rouges, pièces de tomaison vertes, coupes
ornées, dentelle intérieure, tranches dorées.
Provenance : Marchese Troilo Venturi (ex-libris au composteur au titre de
chaque volume) – Sir David Salomons Bart, Broomhill, Turnbridge Wells (ex-libris
collé au contreplat) – Robert Washington Oates (ex-libris collés au recto de la
première garde volante) -– Librairie Il Poliphilo, Milan (étiquette au contreplat du
premier volume).
René-Primevère LESSON (1794-1849). Histoire naturelle des oiseaux-mouches...
Paris : Arthus Bertrand, [1829-1830]. 86 planches (numérotées 1 à 85, avec
48bis) coloriées à la main et rehaussées à la gomme arabique.
PREMIÈRE ET SEULE ÉDITION ENTIÈREMENT GRAVÉE, la plus belle édition
illustrée des Fables de La Fontaine imprimée au XVIIIe siècle après celle illustrée
par Oudry parue 10 ans plus tôt en format in-folio. Elle est dédiée au duc de Berry,
au comte d’Artois et au comte de Provence. Bel exemplaire en premier tirage,
TRÈS JOLIE RELIURE ANGLAISE. Le tome 4 contient le feuillet “A Mme de
Montespan” non signalé par Cohen. Cohen-de Ricci 551.
(6)
€2,000-3,000
12
$2,300-3,400
£1,500-2,200
[Avec :] - DU MÊME. — Les Trochilidées ou Les Colibris et les oiseaux-mouches...
Ibid. : id., [1832-1833]. 66 planches hors texte, gravées par Oudet d’après Prêtre
et Bévalet, imprimées en couleur et rehaussées à la main.
[Et :] — Histoire naturelle des oiseaux de paradis et des épimaques. Paris : Arthus
Bertrand, [1834-1835]. 43 planches hors texte dont 3 à double page (1-40,
11bis, 25bis et ter), gravées par Massard, Oudet, etc., d’après Oudart et Prêtre ;
imprimées en couleur et rehaussées.
3 volumes in-8 (240 x 165 mm). Reliure uniforme signée Claessens fls, demichagrin noisette à coins, dos à nerfs ornés de fers dorés à l’oiseau, têtes dorées.
Belle réunion, en ÉDITION ORIGINALE, de ces trois célèbres ouvrages de
Lesson. L’Histoire naturelle des oiseaux-mouches est un des 25 exemplaires sur
papier vélin, les deux autres sont imprimés sur vergé. Anker 291, 293-294, Brunet
III, 1017, Nissen IVB, 547-549 ; Ronsil 1774 ; Wood, p. 433 ; Zimmer, pp. 386-389.
Rousseurs, plusieurs planches uniformément brunies. Reliures très légèrement
usées.
(3)
€5,000-7,000
$5,700-8,000
£3,800-5,200
Livres & manuscrits anciens
19
19
19
LEVAILLANT, François (1753-1824). Histoire naturelle des oiseaux d’Afrique. Paris :
Fuchs et Delachaussée, 1796-1808. 2 volumes (sur 6) in-folio (332 x 245 mm).
97 planches en couleurs par Lebrecht Reinhold, gravées par Fissart et Pérec.
Reliure de l’époque, veau marbré, roulettes dorées en encadrement, dos lisses
ornés de fers dorés, pièces de titre et de tomaison de maroquin vert, roulette
dorée sur les coupes et roulette intérieure, tranches dorées.
DE BOZERIAN non signée. L’un des six exemplaires contenant trois pages de
titre diférentes. Monté en tête un papillon (autographe ?) de Mérard avec des
vers inspirés de Martial : « Si l’on avait pu le portraire avec la même grâce, aussi
bien qu’il écrit, Bailly dans ce tableau saurait bien mieux vous plaire… ».
Petites usures aux coins, lacune de maroquin sur 15 mm au mors intérieur, petites
taches au plat supérieur.
ÉDITION ORIGINALE des deux premiers volumes de cette vaste étude parue
en 51 livraisons entre 1796 et 1812. Exemplaire comportant, reliée en tête du
premier volume, une AQUARELLE ORIGINALE, sur papier vergé (et légèrment
plus court), PORTANT LA MENTION : “N° 12. L’un des douze exemplaires que
l’auteur a fait soignér sous ses yeux. F. L Vt”.
[On joint :] — Pierre CHARRON. De la Sagesse. Trois livres par Pierre Charron,
Parisien, Docteur és Droicts. Suivant la vraye copie de Bourdeaux. A Leyde, Chez
Jean Elzevier, 1656. In-12. Frontispice allégorique gravé et armes du dédicataire
gravées au verso du titre imprimé. Reliure du début du XIXe siècle en maroquin
citron, petite bordure, dos à nerfs à décor néo-classique, coupes ornées et
dentelle intérieure, tranches dorées.
Provenance : marquis de Villeneuve-Trans (1827-1893, ses armes dorées sur les
plats)
“En publiant l’Histoire des oiseaux d’Afrique, j’ai cru que c’étoit rendre service à la
science que de faire mention de toutes les espèces rares et non décrites que j’ai
trouvées dans les diférents cabinets de l’Europe. J’ai eu soin en même tems de
désigner toujours la collection d’où je les ai tirées [...]” (Préface, xj). “His Histoire
naturelle des oiseaux d’Afrique [...] is one of the frst works of the naturalists who
travelled in order to see and study the birds in their proper environment’ (Sitwell,
p. 13). BEL EXEMPLAIRE. Nissen IVB, 555 ; Sitwell 118.
Mouillures afectant plusieurs planches et quelques feuillets brunis. Reliures
légèrement frottées.
(2)
€8,000-12,000
Seconde édtion elzévirienne, la plus recherchée, du maître-livre de Pierre
Charron, l’ami de Montaigne. Pieters p.146 ; Rahir 782 ; Tchemerzine-Scheler II,
p. 262 ; Willems 775. Uniformément et légèrement bruni.
(2)
€1,000-1,500
$1,200-1,700
£750-1,100
$9,200-14,000
£6,000-8,900
20
Simon-Pierre MÉRARD DE SAINT-JUST (1749-1812). Éloge historique de Jean
Sylvain Bailly, au nom de la République des Lettres, par une Société de gens de
lettres. Londres [i.e. Paris, Pierre Didot] : dans le Strand, chez S. P. RinistadStumear, décembre 1794. In-12 (132 x 77 mm). Reliure de l’époque en maroquin
rouge à grain long, dos lisse, gardes de tabis bleu, tranches dorées.
Provenance : marquis de Villeneuve-Trans (1827-1893, ses armes dorées sur les
plats) – Yves Refoulé (ex-libris collé au contreplat).
ÉDITION ORIGINALE, imprimée par Pierre Didot et tirée à 25 exemplaires
« pour la veuve et les connoissances intimes de l’homme de bien dont je déplore
la perte ». Mérard avait été l’ami intime de Bailly, premier maire de Paris (17891791), que sa fermeté conduisit à l’échafaud. BEL EXEMPLAIRE EN RELIURE
20
13
21
[NAPOLÉON Ier] - Alexandre BERTHIER, Prince de Wagram (1753-1815).
Relation de la bataille de Marengo, gagnée le vingt-cinq prairial, an 8, par Napoléon
Bonaparte, Ier consul, commandant en personne l’armée française de réserve,
sur les Autrichiens. Paris, au dépôt général de la Guerre, an XII [1804] (Imprimé
par les soins de J.-J. Marcel, Directeur de l’Imprimerie Impériale, Membre de
la Légion d’honneur. In-plano (637 x 502 mm). 6 plans aquarellés. Reliure de
l’époque en maroquin rouge, six dentelles et roulettes en encadrement sur les
plats, armes de Napoléon au centre, dos lisse orné de vases et feurons, roulette
intérieure, doublure et gardes de tabis bleu, tranches dorées.
Provenance : Président Albert Lebrun (lettre autographe jointe de son fls Jean,
datée du 5 décembre 1950, faisant don du volume au “Cher Docteur et amiÓ).
ÉDITION ORIGINALE. C’est l’un des premiers ouvrages commandés par
Napoléon en vue d’assurer sa notoriété.
14
Il est illustré de six grands plans à double page très spectaculaires, retraçant
les mouvements des troupes en Italie en l’An 8 (carte générale de la campagne
d’Italie fgurant en deux états, aquarellée et en noir) et le détail des opérations le
jour et le lendemain de la bataille de Marengo (4 planches où les combats sont
indiqués en couleur).
TRÈS BEL EXEMPLAIRE DE PRÉSENT, l’un des quelques exemplaires
imprimés au format in-plano sur papier vélin fort, reliés en maroquin rouge aux
armes impériales, réservés aux dignitaires de l’Empire. Monglond, VI, 573.
Pâles rousseurs sur le feuillet de garde en papier contrecollé à la garde de tabis.
Taches peu prononcées au plat supérieur, légers frottements et grifures, usures
aux coins, charnière supérieure fragilisée.
€8,000-12,000
$9,200-14,000
£6,000-8,900
Livres & manuscrits anciens
++22
Ambroise PARÉ (1509-1590). Dix livres de la Chirurgie, avec Le Magasin des
Instruments necessaires à icelle. Paris : De l’imprimerie de Jean le Royer, 1564
(achevé d’imprimer le 3 février 1563). In-8 (170 x 105 mm). Titre dans un bel
encadrement gravé sur bois, aux emblèmes (Piété et Justice) et au chifre
couronné du roi de France Charles IX. Portrait de Paré gravé sur bois au verso du
titre et 158 bois dans le texte. Exemplaire réglé. Reliure de l’époque en veau brun
à décor doré (encadrement de deux flets et plaque centrale), dos à 5 nerfs avec
un fer doré dans l’entre-nerf, tranches dorées.
Provenance : Nicolas Fournier, maistre chirurgien demeurant à Dammartin
(ex-libris manuscrit et diverses mentions sur les gardes) - son fls Anthoine
Fournier - Charles Desgras - Nicolas Chanterau-Nicolas Chantedieu (ex-libris
manuscrits sur les gardes et au f. 187) - Famille de Lattaignant - donné le
5 septembre 1867 par L. de Lédinghen au docteur De Wulf (ex-dono sur un
feuillet ajouté).
TRÈS RARE ÉDITION ORIGINALE DU PREMIER GRAND TRAITÉ DE
CHIRURGIE D’AMBROISE PARÉ, paru 19 ans après son premier Traité des
playes. L’ouvrage est dédié au jeune Charles IX, qui l’a nommé en 1562 premier
chirurgien du roi.
EXCEPTIONNEL EXEMPLAIRE EN RELIURE DÉCORÉE DE L’ÉPOQUE.
Le portrait de Paré âgé de 48 ans, gravé au burin et signé du monogramme de
René Boyvin, est bien présent. Brun p. 266 ; Manque à Mortimer. Paule Dumaître,
Ambroise Paré. Chirurgien de 4 rois de France, Paris, Perrin, 1986 ; Evelyne BerriotSalvadore en collaboration avec P. Mironneau, Ambroise Paré (1510-1590),
Pratique et écriture de la science à la Renaissance, Paris, Honoré Champion, 2003.
Incomplet du feuillet h7 chifré 63 (« Des fractures »). Petites mouillures, taches
aux f. 33, 42, 49 à 52, 100, 121, 138, 141v, 195, 196, 206, 213, 225. Quelques feuillets
jaunis et salis. Petit manque papier sans atteinte au texte dans le coin extérieur
droit au f. 147. Gardes collées et 1ères gardes volantes renouvelées (seconde garde
volante conservée en tête, 3 gardes anciennes, la première incomplète, conservées
et remontées en queue. Restaurations en tête du dos. Fentes aux charnières en
tête et en pied.
€12,000-18,000
$14,000-21,000
£8,900-13,000
Très controversé en raison de son absence de formation académique, Paré mène
une carrière brillante de chirurgien au service du royaume. « Avec Dix livres de
chirurgie, Paré entend faire connaître tout ce que lui ont appris ses expériences
de guerre, et donne la première description de l’emploi de la ligature dans les
amputations » (En français dans le texte, p. 90). De 1545 à 1585, Ambroise
Paré publie 16 éditions de ses traités ou de ses œuvres collectives. Durant ces
quarante années, le praticien qui confessait son défaut de culture savante devient
peu à peu un écrivain de langue française : « Natif de Laval au Maine, premier
chirurgien du Roi, s’est peiné et travaillé plus de quarante ans, à l’éclaircissement
et perfection de la chirurgie, et voyant que bien peu de livres de cet art composés
par les Grecs, Latins et Arabes, étaient traduits en François, a écrit en langage
vulgaire de sa nation, une fort belle Îuvre, concernant la Chirurgie... » (Antoine
Du Verdier, 1585).
Les fgures représentent principalement des instruments de chirurgie, des
appareils pour réduire les fractures, et les prothèses imaginées pour les invalides
et les blessés. Le livre est donné par Jehan le Royer, l’imprimeur en 1560 du Livre
de perspective de Jean Cousin.
15
23
[PORTULAN] — [MARTINES, Joan (actif vers1556-1591), attribué à]. Carte
portulan de la côte atlantique de l’Amérique du Sud [Messine : c1570-1591].
Carte portulan manuscrite enluminée sur parchemin, rehaussée d’or
(284 x 221 mm). La carte s’étend de la Terre de Feu jusqu’au Brésil. Lignes
côtières en brun de deux teintes, noms de lieux et de feuves en brun et rouge,
zones intérieures fgurées par des montagnes boisées stylisées, feuves en bleu.
Carte décorée d’une rose des vents verte, jaune, bleu et rouge rehaussée d’or,
avec les lettres correspondant aux vents (Ostro, Ponente en noir, Greco, Sirocco,
Lebetcho et Mistral en rouge), échelle des latitudes à l’extrémité extérieure de la
carte, deux barres d’échelle en haut et en bas, lignes de rhumbs, l’océan orné de
3 bateaux faisant voile, encadrement rectangulaire bleu aux angles soulignés de
rouge. Portefeuille moderne en toile chagrinée noire.
Provenance : collection espagnole (étiquette du début du XXe sur le portefeuille).
MAGNIFIQUE PORTULAN ENLUMINÉ DE LA CïTE ATLANTIQUE DE
L’AMÉRIQUE DU SUD, de la Terre de Feu au Brésil, avec comme point central
le Rio de la Plata. Les noms de lieux et de feuves sont en minuscules, cinq
légendes sont en capitales rehaussées d’or : TERRA DEL FUEGO, FRETUM
MAGELLANICUM, RIO DE LA PLATA, TROPICUS CAPRICORNUS, et
PARANA. Comme dans les œuvres de Joan Martines, le Rio de la Plata est
exagéré. Buenos Aires, refondée par Juan de Garay en 1580 sous le nom de
Ciudad de la Trinidad, n’y fgure pas.
Quoique non signée, cette carte doit être attribuée à JOAN MARTINES, en
raison des nombreuses similitudes qu’elle présente notamment avec le célèbre
atlas signé par lui et daté de 1587 réalisé pour Philippe II, conservé à la Biblioteca
Nacional de Madrid :
- similitudes de style (le dessin de la rose des vents, les caractères employés
pour les toponymes, les échelles se terminant par des phylactères, l’encadrement
rectangulaire aux angles d’une couleur différente, les dessins stylisés de
paysages).
16
- similitudes de contenu : la multiplicité des îles dans les deux branches du Rio
de la Plata, l’usage des mêmes légendes (« Fretum magellanicum » et « Terra del
fuego »), le dessin de la côte notamment en Terre de Feu.
TRÈS RARE CARTE NAUTIQUE (aucune œuvre de Martines passée en vente
depuis le portulan vendu par Christie’s le 7 décembre 1988, lot 55),qui ne fgure
dans aucun des recensements de l’œuvre de Martines. On connaît 21 atlas et
7 cartes nautiques signés de Martines, et 13 qui peuvent lui être attribués en
raison de considérations formelles et stylistiques, la plupart dans des collections
publiques. Elle faisait très probablement primitivement partie d’un atlas complet
(existence d’un onglet au verso de la marge intérieure). Tout en s’appuyant sur la
forte tradition de l’École de Majorque, Martines incorpore les découvertes de la
Renaissance.
Julio Rey Pastor, La cartografía mallorquína. Madrid. 1960 ; Atlas de Joan Martines.
Prólogo de José Ibáñez Cerdá, Madrid, 1973 ; María Luisa Giménez Soler, « Un
Portulano de Joan Martines » in Investigaciones geográfcas, 1991, nº 9, p. 241253 ; Atlas de Joan Martines, éd. Luis Giménez Lorente et María Luisa Giménez
Soler, Valencia, 1999-2000. Richard Pfederer, Finding their way at sea : the story
of portolan charts, the cartographers who drew them and the mariners who sailed
by them, Houten : Hes en De Graaf, 2012 ; Richard Pfederer, Census of portolan
charts and atlases, Williamsburg, VA : Privately published by the author, 2009.
Nous tenons à remercier Monsieur Richard Pfederer pour son aide dans la
rédaction de cette notice.
Parchemin légèrement frotté et sali aux angles, petit accroc de 2 mm dans la marge
extérieure.
€60,000-90,000
$69,000-100,000
£45,000-67,000
«
Son érudition, sa vivacité & son goût pour la critique
lui suscitèrent des envieux, & même de dangereux
ennemis.
»
Les Provinciales de l’abbé Pierre-Bénigne Germain,
théologal d’Autun (1689-1751)
24
Blaise PASCAL (1623-1662)]. Les Provinciales ou Les Lettres écrites par Louis
de Montalte à un provincial de ses amis & aux RR. PP. Jésuites. Cologne : Pierre
de la Vallée, 1657. In-4 (235 x 170 mm). Reliure en maroquin rouge vers 1700,
3 flets dorés en encadrement, dos orné à 5 nerfs, pièce de titre en maroquin olive,
coupes ornées, papier de garde chevron recouvant un papier caillou, tranches
dorées sur marbrure.
Provenance : Pierre-Bénigne Germain (1689-1751, ex-libris manuscrit au titre).
ÉDITION ORIGINALE DES DIX-HUIT LETTRES. EXEMPLAIRE BIEN
COMPLET du titre imprimé et de la réfutation de la 12e lettre. Le titre et
l’avertissement sont ici en seconde émission (avec “Lettres écrites” sur le titre
et “Avertissement sur les XVIII lettres”). La 17e lettre est également en seconde
émission (12 pages au lieu de 8 comme l’annonce Tchemerzine). La seconde
lettre a fait l’objet de deux corrections manuscrites (la date du 29 février corrigée
en 29 janvier et, en haut de la page 3, « presser ses amis »).
« L’ouvrage le plus lu à son époque, les Provinciales ont contribué à imposer un art
d’écrire classique » (Jean Mesnard, En français dans le texte).
Seule la quatrième des pièces polémiques habituelles fgure dans le volume,
l’Advis de messieurs les Curez de Paris » de Pierre Nicolle (1625-1695) et Antoine
Arnaud (1612-1694), dans une édition diférente de celle décrite par Tchemerzine :
Advis de messieurs les curez de Paris...Requeste de messieurs les curez de Roüen...
Table & extraict de quelques unes des plus dangereuses propositions de la morale
18
de plusieurs nouveaux casuistes. A Paris, M.DC.LVI, in-4° de [1]-8-[4]-20 p.
Viennent ensuite 3 pièces : Suite de l’extrait de plusieurs mauvaises propositions
des nouveaux casuistes, recueillies par messieurs les curez de Paris et présentées
à nos seigneurs de l’assemblée générale du clergé de France le 24 Novembre 1656,
Paris, 1656 (1 f. de titre et 8 pages). Puis les Principes et svites de la probabilité
expliquez par Carmovel l’un des plus célèbres entre les casuistes nouveaux, dans
un livre imprimé en 1652 intitulé Théologia fundamentalis S. l., [1656]. In-4°, 18 p.
Et enfn l’Extrait de plusieurs dangereuses propositions tirées des nouveaux
casuistes & particulierement du premier tome in folio de la nouvelle Theologie
morale d’Escobar jesuite, [1656]. In-4°, 14 p. et 1 f. d’errata.
Reliées à la fn du volume les deux lettres d’Arnaud adressées au duc de Luynes
au sujet du refus de sacrement fait à Saint-Sulpice au duc de Liancourt, ici en
troisième édition et à la date de 1657 (Lettre de M. Arnauld, docteur de Sorbonne,
à une personne de condition, sur ce qui est arrivé depuis peu, dans une paroisse
de Paris, à un seigneur de la cour. Troisième édition. Paris, 1657. In-4°, 14 p. et
Seconde Lettre de M. Arnauld,... à un duc et pair de France, pour servir de response
… Troisième édition. Paris, 1657. In-4, 166 p.).
TRÈS BEL EXEMPLAIRE RELIÉ EN MAROQUIN ROUGE, réunissant les
Provinciales et l’œuvre d’Arnaud dont la défense est à l’origine du projet d’écriture
des Provinciales. Il semble avoir été constitué au XVIIIe siècle (par réemploi,
avec de nouvelles gardes collées sur les précédentes, d’une reliure légèrement
antérieure) par l’abbé Pierre-Bénigne Germain, théologal d’Autun, lié au milieu
bibliophile et savant qui gravitait autour du Président Bouhier. « Son érudition,
sa vivacité & son goût pour la critique lui suscitèrent des envieux, & même de
dangereux ennemis », qui lui valurent une rélégation de plusieurs mois sur ordre
du cardinal Fleury (Jean-Bernard Michault, Mélanges historiques et philologiques,
Paris, 1770, p. 190-211). Tchemerzine-Scheler V, 62sq. ; PMM 140 ; En français
dans le texte 96.
Cahiers de la « Cinquième lettre » et de la « Réfutation à la douzième lettre » brunis.
2 petites taches de rouille au f A3 de la Première lettre d’Arnaud, restauration papier
contemporaine de la reliure au dernier feuillet de la Première Lettre d’Arnaud et à
la page 143 de la seconde. Petite restauration à la coife de queue, coin inférieur
légèrement accidenté.
€3,000-5,000
$3,500-5,700
£2,300-3,700
Livres & manuscrits anciens
25
RECUEIL DES FÊTES ET SPECTACLES donnés devant Sa Majesté, à Versailles,
à Choisy & à Fontainebleau, pendant l’année 1773. Tome premier (Second).
Paris : Pierre-Robert-Christophe Ballard, 1773. In-8 (213 x 136 mm), 2 volumes.
Reliures de l’époque en maroquin olive, triple flet doré et feur de lys aux angles,
armes de Louis XV dorées au centre des plats, dos à nerfs orné de feurs de
lys, pièces de titre (« Spectacle du Roy ») et de tomaison en maroquin rouge,
tranches dorées.
BEL EXEMPLAIRE, relié aux armes de Louis XV (fer bien connu du relieur
Vente), de cet intéressant recueil de pièces de théâtre précédé du Journal des
spectacles de la Cour ofrant la liste chronologique et la localisation (Versailles,
Choisy, Fontainebleau) des spectacles. Chaque pièce est dotée d’une page
de titre particulière et d’une pagination autonome : Le Magnifque (Sedaine et
Grétry), Bacchus et la Minéïde (Roy et Simon), Zénis et Almazie (Champfort),
La Servante justifée, La Rosière de Salency (Pezay et Grétry), Sémire et Mélide,
La Belle Arsène, Les Trois jumeaux vénitiens pour le premier volume. Description
du feu d’artifce tiré sur la terrasse du Château de Versailles pour le mariage de
Monseigneur le Comte d’Artois, Isménor, Bellerophon (Fontenelle, musique de
Lulli arrangée par Berton, Sabinus (musique de Gossec), Ernelinde (Poinsinet et
Philidor), Issé, Céphale et Procris (Marmontel et Grétry ) pour le second.
Petits accidents aux reliures.
(2)
€3,000-5,000
25
$3,500-5,700
£2,300-3,700
27
Maximilien de Béthune, duc de SULLY (1559-1641. Memoires... Mis en ordre
par M. L.D.L.D.L. [l’abbé P. M. de L’Ecluse des Loges], nouvelle édition revue et
corrigée. Londres : 1763. 8 volumes in-12 (170 x 100 m). Portraits d’Henri IV et du
duc de Sully gravés par Legrand en tête du premier volume. Reliure de l’époque,
maroquin rouge, roulette dorée en encadrement, dos à nerfs ornés de fers dorés,
pièces de titre et de tomaison de maroquin olive, roulette dorée sur les coupes et
roulette intérieure, tranche dorées.
CHARMANT EXEMPLAIRE DANS UNE RELIURE DE L’ÉPOQUE EN
MAROQUIN ROUGE. Un feuillet de garde arraché en tête du tome VII. Dos
légèrement passés, petites taches sans gravité sur les plats.
[On joint :] — F. KOCH. Mémoires pour servir à l’histoire de la campagne de 1814...
Paris : Magimel, Anselin et Pochard, 1819. 2 volumes in-8. Reliure de l’époque,
demi-maroquin rouge à coins à long grain, dos lisses ornés de flets dorés, chifre
couronné du prince de Caraman Chimay poussé en pied du dos.
Provenance : duc de Caraman-Chimay (chifre couronné).
Volumes de texte seuls, sans l’atlas.
— Mémoires de Joseph Fouché, duc d’Otrante. Paris : Le Rouge, 1824. In-8.
Portrait de Fouché en frontispice. Reliure de l’époque, demi-veau brun à coins,
dos lisse orné, chifre couronné du marquis de Caraman poussé en pied du dos,
tranches jaunes. Provenance : marquis de Caraman (selon une note au crayon).
Édition originale, tome I seul.
Lot vendu en l’état.
(11)
26
26
Donatien Alphonse François, marquis de SADE (1740-1814). Histoire de Justine
ou Les Malheurs de la vertu illustrée de 44 gravures sur acier. En Hollande : 1797
[Bruxelles : vers 1865]. 4 volumes. 28 fgures hors texte sur les 44 requises. Histoire de Juliette ou Les Prosperités du vice illustrées de soixante gravures sur
acier. En Hollande : 1797 [Bruxelles : vers 1865]. 6 volumes. 30 fgures hors texte
sur les 60 requises. Soit 10 volumes in-12 (157 x 100 mm) en reliure uniforme du
XIXe siècle, demi-maroquin citron, dos à nerfs ornés de fers dorés, pièces de titre
et de tomaison de maroquin bleu, têtes dorées.
€1,000-1,500
$1,200-1,700
£750-1,100
Selon le classement de Pia, il s’agit ici de la quatrième édition de l’Histoire de
Justine, probablement bruxelloise, illustrée de gravures exécutées d’après les
originales de l’édition de 1797 ; et de la troisième édition de l’Histoire de Juliette
(après l’originale de 1797 et la réédition de 1835). Pia Enfer col. 734-735 (avec
pagination légèrement diférente) ; Kearney 1631 (pour un exemplaire incomplet
de toutes les planches ; il indique que l’édition serait publiée par Jules Gay en
1870) ; Gay-Lemonnyer II, 507.
Titres des tomes II et III en partie déreliés. Un feuillet déchiré, sans perte de texte,
dans le cahier 10 du tome III. Reliures un peu frottées, quelques coins émoussés.
(10)
€2,000-3,000
$2,300-3,400
£1,500-2,200
27
19
29
Nicola ZABAGLIA (1664-1750). Castelli e Ponti con alcune ingegnose pratiche
e con la descrizione del trasporto dell’Obelisco vaticano. Rome : Pagliarini, 1743.
In-folio (481 x 357 mm). Portrait de l’auteur en frontispice (dessiné par P.L. Ghezzi
et gravé par G. Rossi), 42 feuillets d’explications et 54 grandes planches dont 4 à
double page. Reliure de l’époque en veau marbré, flets dorés, tranches dorées.
Provenance : duc de Chaulnes (ex-libris armorié au contreplat, n°1159 de son
catalogue de 1770) - bibliothèque A. Froelicher (ex-libris au contreplat).
ÉDITION ORIGINALE DE CE BEAU LIVRE D’INGÉNIEUR. Nicola Zabaglia,
entré en 1691 comme manœuvre à la Fabrique de Saint-Pierre de Rome, s’éleva
grâce à ses capacités à la charge d’ingénieur et se spécialisa dans l’invention
des machines et échafaudages. “This is the first publication to present
engineering solutions for the raising and transportation of building materials,
and it is characteristic of eighteenth-century interest in everything connected
with technologyÓ(Millard). Les 54 planches illustrant les projets de Zabaglia et
reprenant en fn les planches du transport de l’obélisque du Vatican de Domenico
Fontana furent confées aux meilleurs graveurs, Giuseppe Vasi, Alessandro
Specchi et Francois Dufos, Martin Schedel, Nicola Gutierrez, à partir des
dessins de Francesco Rostagni, Carlo Fontana et Pietro Leone Ghezzi. Cicognara
968 ; Katalog Berlin 2755 ; Millard, Italian and Spanish books n° 166 ; The Franklin
H. Kissner Collection of Books on Rome : Part I, 3 October 1990, 477.
Nombreuses rousseurs. Petit manque de papier à l’angle de la planche 13
n’atteignant pas la gravure, déchirure dans la marge de la planche 44. Large
épidermure au plat inférieur, une petite au plat supérieur, coife de queue absente,
coins ouverts.
[Avec :] — Carlo FONTANA (1638-1714). Il Tempio Vaticano e sua origine. Rome :
Buagni, 1694.In-folio (460 x 326mm ). 79 planches dont 10 doubles, dessinées
par Fontana et gravées par Alessandro Specchi. Cartonnage de papier marbré,
exemplaire non rogné.
Provenance : Bibliothèque A. Froelicher (ex-libris au contreplat).
ÉDITION ORIGINALE de cet ouvrage magnifquement illustré, dû à l’un des
meilleurs architectes de la période, décrivant l’histoire de la basilique et les
diférentes phases de sa construction. La complexe opération du transport et de
l’installation de l’obélisque place Saint-Pierre en 1586 par Domenico Fontana est
décrite au livre III. Texte en latin et en italien.
Berlin Kat. 2678. Fowler 122. Cicognara 3731. Millard Italian and Spanish books
n°38.
Titre sali. Rousseurs habituelles dans la seconde partie du volume (à partir de la
page 233), mais très bon état intérieur. Mors supérieur et coins ouverts.
(2)
29
€3,000-5,000
$3,500-5,700
£2,300-3,700
28
[TURGOT] – Inventaire après le décès de Mr Turgot ministre d’Etat. 27 mars 1781.
Me Arnaud. 127 feuillets. Encre brune sur papier. In-folio (320 x 210 mm). Reliure
de l’époque, vélin vert à lacets, pièce de titre de maroquin rouge bordée d’une
roulette dorée, inscriptions manuscrites à l’encre brune sur le plat supérieur
« cotte 29 1e pièce » et « Anne Robert Jacques Turgot / Ministre d’etat », tranches
rouges.
Inventaire topographique, dressé en 1781, des meubles meublants et « autres
efets sujets à prisée » de son hôtel « rue de Bourbon quartier Saint Germain
Desprez et paroisse Saint Sulpice » où il mourut le 18 mars 1781.
[On joint :] — Liquidation et partage des biens de la Succession de Made la duchsse
de Beauvillier et arreté de compte d’exécution testamentaire. 21 octobre 1782.
Me Arnaud Nore. 193 feuillets. Encre brune sur papier. In-folio. Reliure de l’époque,
vélin vert à lacets, pièce de titre de maroquin rouge bordée d’une roulette dorée,
inscription manuscrite à l’encre brune sur le plat supérieur « cotte 122 ».
Marie Suzanne Françoise de Creil, duchesse de Beauvillier, était dame d’honneur
de Madame Adélaïde, flle de Louis XV.
Quelques rousseurs. Reliures légèrement frottées.
(2)
€3,000-5,000
20
$3,500-5,700
£2,300-3,700
28
Livres & manuscrits anciens
Le plus grand grammairien hébreu du Moyen-Âge
30
Collation : 143 feuillets non chifrés (sur 144, manque le premier feuillet blanc) ;
18 cahiers de 18 feuillets.
Originaires de Gunzenhausen, dans le sud de l’Allemagne, Joseph et son fls
Azriel fondèrent à Naples, en 1487 une imprimerie dont on connaît treize éditions,
données entre 1487 et 1492.
Brèves annotations manuscrites lexicales en écriture cursive du début du
XIXe siècle dans les marges du feuillet [2r°]. Une note lexicale plus longue
(8 lignes), d’une main diférente, au folio [133], a été conservée sur un témoin plié
lors de la reliure de l’exemplaire.
SECONDE ÉDITION INCUNABLE DU DICTIONNAIRE DE DAVID KIMHI, le
plus important grammairien hébreu de la période médiévale. Son œuvre la plus
fameuse est le traité de philologie intitulé Mikhlol, qui contient deux parties. La
première est une explication complète de la grammaire hébraïque. La seconde,
un dictionnaire de la Bible, connut une très grande postérité sous le titre de Sefer
ha-shorashim. L’édition princeps en avait été donnée à Rome vers 1470 par le
premier atelier à avoir imprimé des livres hébreux. Elle fut suivie de deux éditions
napolitaines, celle de 1490 est la première. Le travail de David Kimhi devint
rapidement la référence en matière de philologie hébraïque, et ce jusqu’à une
époque récente.
Gof Heb-39 ; CIBN Heb-16 ; Bod-inc Heb-32 ; BMC XIII 62 & pl. p.205 ; Adler 18 ;
Ofenberg 10 ; GW 8172 ; id00102730 ; Frank Ephraim Talmage, David Kimhi, the
Man and the Commentaries. Cambridge (Mass), Harvard University Press, 1975 ;
Adri K. Ofenberg, “Untersuchungen zum hebräischen Buchdruck in Neapel um
1490” In : Buch und Text im 15. Jahrhundert, Hambourg, 1981, p. 135 et note 34(1).
Mouillures et taches afectant principalement les 3 premiers et les 2 derniers
cahiers, travail de vers dans la marge supérieure des ≈ du volume (restauré sur une
trentaine de feuillets) ; travail de vers moins important dans la marge inférieure ;
mouillures et taches dans la marge intérieure. Épidermures au bord des plats ; fente
de 5 cm au mors inférieur, accident à la coife supérieure.
DAVID BEN JOSEPH KIMHI (ca. 1160-ca. 1235). Sefer ha-shorashim (Le livre
de racines), corr. Samuel ben Meir Latif. Naples : (Azriel ben Joseph Ashkenazi
Gunzenhauser), entre le 18 août et le 15 septembre 1490. In-folio (277 x 196 mm).
Reliure en basane brun clair du début du XIXe siècle, dos à nerfs décoré, pièces
de titre, tranches naturelles.
€30,000-50,000
$35,000-57,000
£23,000-37,000
21
De la collection de la Société des Manuscrits
des Assureurs Français (SMAF)
Lots 31 à 46
A ce jour, l’on peut considérer que la SMAF a rempli son objet et
qu’elle n’a pas vocation à prolonger ses activités, chacun de ses
actionnaires ayant la possibilité de réaliser, dans le cadre fiscal du
mécénat, des opérations pour son propre compte. La somme des
opérations de mécénat engagées ces dernières années par les
assureurs de la place est aujourd’hui beaucoup plus importante
que ce que pouvait faire la SMAF, tant vis-à-vis de la Bibliothèque
Nationale de France que des musées nationaux.
A
la fin des années 70, les pouvoirs publics français se sont émus
de voir des documents de qualité historique exceptionnelle
quitter le territoire national. Il n’y avait à ce moment-là aucun
dispositif fiscal d’incitation au mécénat, la tradition dominante en
France restant celle des subventions d’Etat. L’initiative prise alors par
les Pouvoirs Publics de susciter la création de la SMAF avait donc
pour objet de réunir des moyens financiers substantiels pour pouvoir
se porter acquéreur, sans délai, de pièces constitutives de l’histoire
et de la tradition culturelle et intellectuelle française. Cette initiative a
présenté alors une double originalité :
1. Tout d’abord, cette impulsion des pouvoirs publics a été reçue
positivement par le monde de l’assurance, notamment à l’époque
par les grands groupes nationaux et les sociétés à forme mutuelle.
La profession de l’assurance a repris à son compte cette initiative
et l’a portée comme un vrai projet industriel. Une disposition
technique prise par les organismes de contrôle a considérablement
facilité la mise en place de ce projet : les compagnies d’assurance
ont été habilitées à inscrire les actions qu’elles souscrivaient dans le
capital de la SMAF en couverture des risques des assurés.
2. Cette opération a été menée avec un grand professionnalisme
dans la mesure où elle s’est développée dans le cadre d’un
partenariat avec la Bibliothèque nationale de France (BNF). Cette
dernière a non seulement assuré une parfaite conservation des
pièces acquises mais elle a surtout constamment agi en tant que
conseil sur le choix des œuvres à acquérir. Il faut en particulier
souligner le soin constant apporté par M. Pierrot, Mmes Callu et
Cohen, directeurs successifs du département des manuscrits
et par M. François Avril, conservateur général à la Bibliothèque
Nationale de France et administrateur de la SMAF.
C’est ainsi que la SMAF a été, au fil des années, amenée à constituer
deux grands fonds :
- l’un dédié aux œuvres médiévales (livres d’heures, enluminures,
traités de chasse, etc.) et judaica ;
- l’autre consacré à la période dite moderne, c’est-à-dire de la
Révolution à nos jours. A titre d’exemple, la SMAF a pu se porter
acquéreur conjointement avec la Bibliothèque nationale de
France de la plus grande partie du fonds Paul Claudel (ouvrages
manuscrits, correspondance et grandes lettres).
En conséquence, les assureurs ont décidé de mettre fin aux activités
de la SMAF en acceptant de financer le rachat, par la Bibliothèque
Nationale de France, de la plus grande partie des deux fonds
constitués par la SMAF, qui viennent ainsi compléter ses collections
historiques de la BNF. Pour les lots qui ne s’inscrivent pas dans la
suite de ces collections, souvent parce qu’ils ont fait l’objet de ventes
groupées, il a été décidé de les mettre en vente sur le marché. La
SMAF a choisi de confier à Christie’s la vente de 16 lots qui, chacun
pris isolément, présentent un grand intérêt.
Il faut signaler particulièrement l’ensemble de trois manuscrits
hébreux des XVIIe et XVIIIe siècles réalisés dans le Sud de la France,
à Avignon et dans le Comtat-Venaissin. Ils ont tous été acquis par
la SMAF en 1981 à la vente de l’une des plus grandes collections
d’Hebraica, celle de David Salomon Sassoon. Pour les autres pièces,
qui vont de Voltaire (avec trois belles lettres) au milieu du XXe siècle,
les grandes correspondances, inédites pour la plupart, dominent :
- les lettres adressées par Saint-Exupéry à Consuelo juste avant la
disparition de l’écrivain. Datant pour la plupart de la fin de la vie de
l’écrivain, de son exil à New York et d’Alger, ces lettres passionnées
reflètent les angoisses et les pressentiments de Saint-Exupéry au
moment de ses dernières missions.
-les lettres échangées par Montherlant avec les deux principales
« candidates » (Jeanne Sandelion et Alice Poirier) au titre de modèle
pour l’Andrée Hacquebaut des Jeunes filles.
-la correspondance inédite entre Jean Giono et sa muse Simone Téry,
avril-octobre 1931
-la très longue correspondance échangée de 1922 à 1940 entre
Maurice Maeterlinck et l’américaine Florence Perkins.
Figurent aussi des manuscrits proprement littéraires : Péguy
commentant le J’accuse de Zola, ou le premier texte important publié
par Prévert, un pamphlet d’inspiration libertaire (Souvenirs de famille
ou L’ange garde-chiourme). Les Arts du spectacle sont également
représentés par la riche correspondance amicale et littéraire de Jules
Renard et Maurice Pottecher, et par Marcel Pagnol consignant en
1942 ses réflexions sur le cinéma.
Le Conseil d’Administration de la SMAF s’assure ainsi que des
bibliophiles éclairés se porteront acquéreurs de ces pièces, et qu’ils
sauront les conserver et les mettre en valeur avec le même respect
et le même soin que ceux dont elles ont bénéficié lorsqu’elles avaient
été confiées à la Bibliothèque Nationale de France.
Bertrand de Feydeau
Président de la SMAF
Paris, le 1er octobre 2015
Trois manuscrits hébreux réalisés dans le sud de la France (Avignon, Carpentras),
provenant de la célèbre collection David Salomon Sassoon (lots 31 à 33)
31
[HEBRAICA] — Rituel de Prières pour les Jours de Jeûne Mineur, Quatre Sabbats
Spéciaux et Pourim, selon le rite d’Avignon. XVIIe siècle. Manuscrit sur papier,
184 pages (267 x 192 mm). Écriture provençale carrée, 24 à 28 lignes par page,
vocalisation simplifée typiquement comtadine, réclames au bas des pages.
Titres courants en semi-cursive à l’horizontale. Dessin à la plume page 32,
légendé : « C’est la porte de l’Eternel, les justes la franchiront » (Psaumes, 118 :
20). Demi-reliure de l’époque en basane, plats de papier vert.
Provenance : Vidal de Valbrègues, marchand juif à Avignon (ex-libris manuscrit
du début du XVIIIe siècle, p. 171. Il s’agit du bourg de Vallabrègues, Gard) –
possesseur espagnol du XIXe siècle (inscription au crayon, en espagnol et
en caractères hébreux : « Este libro es del… » sur la garde) - Collection David
Salomon Sassoon, n° 495 (qui a écrit de sa main en hébreu dans la marge au
crayon les noms des poètes, tirés des acrostiches) - SMAF (acquisition à la vente
Sassoon, New York, 12 mai 1981, n° 89).
EXCEPTIONNEL MANUSCRIT AVIGNONNAIS DU XVIIe SIÈCLE, donnant
la liturgie des Jours de Jeûne Mineur, des Quatre Sabbats Spéciaux et Pourim.
Il contient pp. 1-21 : liturgie du jeûne du 17 Tammuz ; pp. 22-31 : liturgie du sabbat
Hazon ; pp. 33-72 : liturgie du jeûne du 9 Av ; pp. 73-85 : liturgie du jeûne de
Gedaliah ; pp. 85-95 : liturgie du jeûne du 10 Tevet ; pp. 97-106 : liturgie du sabbat
Sheqalim, pp. 107-128 : liturgie du sabbat Zakhor ; pp. 129-138 : liturgie du jeûne
d’Esther ; pp. 139-171 : liturgie de Pourim ; pp. 172-184 : liturgie du sabbat Parah.
Les deux jours de jeûne les plus importants du judaïsme sont ceux du Kippour et
du 9 Av (juillet- août), qui commémore les destructions du premier et du second
Temple et dont la liturgie se trouve aussi dans notre manuscrit. S’y ajoutent
trois jeûnes mineurs : celui du 10 Tevet (janvier-février), en mémoire du siège de
Jérusalem par Nabuchodonosor en 586 av. JC ; celui du 3 Tishri (septembreoctobre), appelé jeûne de Gedaliah qui rappelle le meurtre du Gedaliah,
gouverneur de Juda (voir II Rois, 25 : 25) et le jeûne d’Esther du 13ème mois d’Adar
(février-mars) qui évoque celui de la reine de Perse pour conjurer la menace
pesant sur les Juifs du royaume (voir Esther, 4 : 16). Dans les 52 samedis de l’année
liturgique, treize samedis particuliers commémorent certains évènements.
Parmi eux, les quatre sabbats spéciaux sont : le shabbat Hazon (« Sabbat de
la vision », voir Isaïe 1 : 1-27), qui précède le deuil du 9 Av ; le shabbat Zakhor
(« Souviens-toi »), qui précède la fête du Pourim et a pour vocation le devoir de
mémoire pour les malheurs infigés à Isra‘l par ses ennemis ; enfn, le shabbat
Paruh (« La vache rousse », voir Nombres, 1 : 1-22), qui rappelle l’obligation de
purifcation des pèlerins se rendant à Jérusalem pour la Pâque. La joyeuse fête
du Pourim (« les sorts ») célèbre le triomphe d’Esther et Mardochée sur Haman,
ministre du roi de Perse, qui avait décrété le massacre de tous les juifs du
royaume (voir le livre d’Esther dans la Bible). Cette fête donne lieu à de joyeuses
manifestations et, par mimétisme avec le Carnaval qui tombe à la même époque
que Pourim, les enfants s’y déguisent.
AVIGNON, la capitale du Comtat Venaissin, possession du Saint-Siège de 1309
à 1791, atteste une présence juive dès le IVe siècle. L’empereur Frédéric Ier, en
1178, accorde sa protection à la communauté juive d’Avignon qui, de 1309 à 1417,
quand les papes y résidèrent, fut le principal fournisseur de la cour papale. En
1348, « les Juifs du Pape » échappèrent grâce à Clément VI, aux massacres qui se
déchaînent dans toute l’Europe, les Juifs étant accusés d’être les propagateurs de
la peste noire. Suivit une longue période qui, sans être particulièrement violente,
n’en fut pas moins faite de taxes spéciales, d’impôts particuliers et d’interdictions
diverses. Ce n’est qu’en septembre 1791, quand le Comtat fut réuni à la France,
que les Juifs d’Avignon devinrent des citoyens à part entière. Mais beaucoup, dès
le début du XVIIIe siècle, avaient émigré à Paris, Bayonne ou Bordeaux.
D. S. Sassoon, Ohel Dawid, Descriptive Catalogue of the Hebrew and Samaritan
Manuscripts in the Sassoon Library,vol. I, Oxford-Londres, 1932, n° 495, pp. 219220 G. Margolioth, Catalogue of the Hebrew and Samaritan Manuscripts in the
British Museum, part II, Londres, 1905, n° 700, pp. 363-364 ; Manuscrits du
Moyen-Âge et manuscrits littéraires modernes : la collection de la Société des
manuscrits des assureurs français, Paris, 2001 (exposition, Bibliothèque nationale
de France), p.135-137.
Un feuillet manquant au début de la liturgie du sabbat Sheqalim (entre les pages 96
et 97), avec lacune correspondante dans le texte. Quelques mouillures et trous de
vers. Lacune de basane en pied du dos, charnière inférieure fendue, coins ouverts.
€6,000-9,000
$6,900-10,000
£4,500-6,700
23
Le manuscrit contient aux pp. 1-97 : Tiqqun de Nathan de Gaza (les pages 98
à 102 sont blanches) ; pp. 103-186 : prières et poèmes liturgiques ordonnés par
Joseph Ezéchias de Monteils (Gard).
Le copiste Immanuel ben Gad de Milhaud, qui signe les deux colophons
(p. 97 : « Aujourd’hui 15 Adar (…) moi le copiste Immaunuel ben Gad e Milhaud »
et p. 186 : « Fait par Immanuel ben Gad de Milhaud ») est notamment le scribe
de deux autres manuscrits de l’ancienne collection Sassoon (nos 278 et 279). Son
fls, Gad ben Immanuel de Milhaud fut également un copiste prolifque (voir, entre
autres, BNF, hébreu 1473, daté 1691 et hébreu 1474, daté 1736). Le père et le fls
s’attachèrent à la copie de nombreux manuscrits liturgiques des communautés
comtadines (Carpentras, Avignon, Cavaillon, et l’Isle-sur-la-Sorgue).
La communauté juive de Carpentras remonte au XIIe siècle. Faite d’expulsions
et de réadmissions successives son histoire est tourmentée et souvent les juifs
de Carpentras trouvèrent l’appui du Pape contre les mesures décrétées à leur
endroit par les évêques de la ville. En 1669 – c’est-à-dire quasiment à l’époque
de notre manuscrit – on compte à Carpentras 83 familles juives, soit quelque
350 âmes. Le siècle suivant, pendant l’occupation du Comtat Venaissin
par les troupes françaises (1746-1758), voit croître la communauté jusqu’à
160 familles, soit environ 800 individus, pour atteindre, en 1782, 2000 personnes.
Le XVIIIe siècle y a aussi laissé un bijou d’architecture Louis XV, la synagogue, qui
existe toujours, construite entre 1741 et 1743.
D.S. Sassoon, Ohel Dawid, Descriptive Catalogue of the Hebrew and Samaritan
Manuscripts in the Sassoon Library, vol II, Oxford-Londres, 1932, n° 683, p.840 ;
Encyclopaedia Judaïca, Jérusalem, 1971, vol. 12, col. 861-866 (sur Nathan de
Gaza) ; Manuscrits du Moyen-Âge et manuscrits littéraires modernes : la collection
de la Société des manuscrits des assureurs français, Paris, 2001 (exposition,
Bibliothèque nationale de France), p.133-134.
Lacune de papier avec perte de deux lignes de texte au bas du premier feuillet.
Quelques taches et mouillures.
€15,000-20,000
32
[HEBRAICA] — Liturgie des Prières de Minuit (Tiqqun Hatsot), à l’usage de
Carpentras, [selon l’ordre établi par Abraham Nathan ben Elisha Ashkenazi
(1643-1680), plus connu sous le nom de Nathan « le prophète » de Gaza]. Comtat
Venaissin, mars 1666. Manuscrit sur papier, 190 pages (130 x 90 mm). Écriture
semi-cursive provençale, copié par Immanuel ben Ga de Milhaud (colophons
p. 97 et 186). Vocalisation simplifée typiquement comtadine. Réclame au verso
de chaque feuillet. Un plat de la reliure d’origine en veau brun avec ex-lbris « Lyon »
doré au centre réincrusté sur la reliure moderne en toile datée du 23 août 1926.
Provenance : Isra‘l Lyon, de Carpentras, en 1697 (poème autographe signé Isra‘l
Lyon, daté 1697 par un chronogramme, célébrant un sauvetage local de Juif en
danger, aux pp. 187-190 correspondant aux gardes primitives et ex-libris doré sur
le plat supérieur) —Collection D. S. Sassoon, n° 683 (qui ft restaurer la reliure
en 1926) — SMAF (acquisition à la vente Sassoon, New York, 12 mai 1981, n° 70).
Dans la liturgie juive, le Tiqqun Hatsot (littéralement « Institution de minuit »)
est l’ensemble des prières nocturnes récitées à minuit en commémoration de la
destruction du Temple et avec pour vœu la restauration de la Terre d’Isra‘l. Ces
prières avaient une fonction toute particulière dans cette mouvance mystique de
judaïsme qu’on appelle la Kabbale et il n’est pas étonnant que Nathan de Gaza,
kabbaliste de renom, en reprît l’ordonnancement. Le personnage est au centre
d’un épisode de l’histoire juive que déchira les communautés d’Amsterdam à
Istanbul, de Tunis à Jérusalem, de Salonique à Prague. C’est qu’il s’était proclamé
le Messie attendu depuis tant de siècles par les juifs. Le mouvement sabbataïste
fut une sorte de tremblement de terre dans l’ensemble du monde juif : on y
crut avec passion ou on n’y crut pas avec violence, à coups de polémiques et
de controverses virulentes et à grand renfort d’exclusions, d’anathèmes et
d’excommunications réciproques.
24
$18,000-23,000
£12,000-15,000
De la collection de la Société des Manuscrits des assureurs français (SMAF)
33
[HEBRAICA] — Rituel de Kippour à l’usage de Carpentras. Comtat Venaissin,
1722-1723. Manuscrit sur papier, 268 pages (238 x 178 mm). Copié par Isaac
ben David de Vallabrègues (colophon p. 268). Écritures provençale carrée
et semi-cursive, vocalisation simplifée typiquement comtadine, réclames à
chaque feuillet. Dessin p. 155. Reliure l’époque en veau brun moucheté, restes de
4 lanières en parchemin, dos à 6 nerfs alternés à l’italienne, tranches mouchetées
rouge.
Provenance : Israël de Digne, parent du copiste Isaac ben David de Vallabrègues
(colophon) — David ben Gad de Digne (ex-libris p. 259) — Collection David
Solomon Sassoon, n° 280 (ex-libris armorié collé au contreplat supérieur) —
SMAF (acquisition à la vente Sassoon, New York, 12 mai 1981, n° 88).
RITUEL DE KIPPOUR A L’USAGE DE CARPENTRAS. Le jour de Kippour
(littéralement « expiation », « propitiation ») est le jour le plus important du
calendrier liturgique juif. C’est une solennité austère de retour sur soi et
d’examen de ses fautes et péchés, afn d’obtenir le pardon divin marquée par
un jeûne complet de vingt-quatre heures. Le moment le plus chargé de gravité
de ce cérémonial de rédemption en est le tout début, à savoir la récitation du Kol
Nidrey (« Tous les vœux… »), qui est une déclaration d’annulation invalidant tous
les vœux, engagements, promesses et serments faits de manière involontaire,
irréféchie ou inconsidérée et qui n’ont pas pu être tenus. Cette proclamation,
qui n’est pas à proprement parler une prière, appelle la grâce divine sur le péché
d’avoir failli en n’accomplissant pas un vœu solennel. L’antisémitisme s’est
souvent nourri et servi du Kol Nidrey comme preuve fagrante que le serment
d’un juif était sans valeur. C’est oublier que les promesses annulées à Kippour ne
concernent que les serments liant l’individu à lui-même ou à son Créateur et dans
lequel autrui n’entre donc pour rien.
Ce rituel de Kippour selon le rite de Carpentras a été copié en 1722-1723 par Isaac
ben David, un scribe originaire de Vallabrègues, selon les indications fournies au
colophon : « (…) est terminé le rituel du jour de Kippour de la main de l’humble
Isaac ben David de Vallabrègues, l’an 5483 de la création du monde – (la date
est alors répétée sous forme de chronogramme) – fait pour mon parent Israël
de Digne ». VALLABREGUES, petit bourg du Gard, abrita au Moyen Age une
petite communauté juive et le nom du lieu – comme Milhaud ou Lunel - devint
un nom de famille, porté aujourd’hui encore, qui témoigne de l’origine juive
provençale de ceux qui le portent. À partir du XVIe siècle, les Vallabrègues (ou
Vallabrègue) s’installent principalement à CARPENTRAS…comme, d’ailleurs les
Juifs de Digne. Le chef-lieu des Alpes-de-Haute-Provence avait une importante
population juive qui dépérit au début du XVe siècle. En 1468, il n’y avait plus à
Digne que vingt familles juives. Après l’expulsion des Juifs de Provence en 1498,
les Juifs de Digne se réfugièrent dans le Comtat, gardant, comme le destinataire
du manuscrit, le nom de leur origine.
D. S. Sassoon, Ohel Dawid, Descriptive Catalogue of the Hebrew and Samaritan
Manuscripts in the Sassoon Library,vol. I, Oxford-Londres, 1932, n° 495, pp. 257 ;
Manuscrits du Moyen-Âge et manuscrits littéraires modernes : la collection
de la Société des manuscrits des assureurs français, Paris, 2001 (exposition,
Bibliothèque nationale de France), p.138-139.
Taches p. 62 et 146, tache d’encre p. 96. Petit travail de vers en haut du contreplat
inferieur ayant atteint le colophon dans la marge, reliure frottée, quelques petites
épidermures, charnière supérieure légèrement fendue en tête et en queue, coins
émoussés.
€6,000-9,000
$6,900-10,000
£4,500-6,700
Le manuscrit contient les pièces suivantes : pp. 1-38 : Vigile de Kippour ;
pp. 39-42 blanches ; pp. 43-64 : Zemirot (cantiques) ; pp. 65-152 : Ofice du
matin ; pp. 153-214 : Avodah et Teflat Mussaf ; pp. 215-246 : Teflat Minhah ;
pp. 247-268 : Ne’ilah (Clôture de Kippour). L’ordre est le même que dans l’édition
imprimée à Amsterdam en 1739.
25
à la N.R.F. Il paraît que la N.R.F. vient de passer un contrat avec Hachette, c’est la
mort des maisons d’édition et des livres » (Simone, 1er mai).
« Grasset m’a roulé. Il a mis dans mon contrat que j’ai signé chez lui en novembre
un mot – passé inaperçu sous mes yeux car le matin où j’ai signé précédait notre
départ pour Montfort de quelques heures – un mot qui lui permet d’interdire la
publication du Grand troupeau hors de chez lui… Plus de Grand Troupeau. Plus
de mensualités, plus de Gallimard ni de Grasset, plus d’argent d’Europe. Je dois
rembourser à Gallimard tout ce qu’il m’a versé depuis janvier. Je ne peux publier
Le Grand Troupeau nulle part. C’est fni. Pour l’instant je cherche une place
d’employé de banque soit au Lyonnais soit ailleurs et je vais tout recommencer »
(Jean, 2 mai).
Simone lui propose son aide fnancière : « Votre idée de redemander un poste
d’employé de banque, je trouve cela grandiose… C’est grandiose, mais c’est idiot,
mon chéri… Il se trouve que j’ai un peu d’argent, et comme je suis votre femme,
tout ce qui est à moi est à vous, cela va sans dire… Je peux très bien vous donner
les quatre mille francs par mois que Gallimard vous donnait» (4 mai). Ce que Jean
refuse évidemment : « Je vous aime comme jamais on n’a aimé créature de terre…
Il ne faut pas penser à votre argent, pour moi. Je veux rester net. Je veux me battre
tout net et tout nu comme j’ai toujours eu l’habitude de faire ».
Dans cette correspondance intime, les amants séparés, obligés de recourir à des
subterfuges (le faux télégramme obligeant Jean à se rendre à Paris pour recevoir
un prix littéraire), expriment sans réserve leurs sentiments. Mais Giono est retenu
par ses liens familiaux et ne peut répondre pleinement à l’amour exigeant et
passionné de Simone : « Quoiqu’il arrive, quelque expérience que vous fassiez,
que vous aimiez un autre homme, vingt, cent, mille autres hommes, si un jour
vous êtes lasse, si un jour vous êtes fatiguée, près du désespoir, si un jour vous
ne pouvez plus être sauvée par personne, il restera Jean Giono. Sans un mot
d’explication, en disant tout simplement « j’ai besoin », il y aura de nouveau mes
bras, mon cœur, mon amour entier, toute ma vie » (Jean, 7 mai).
« Il faudra bien s’habituer à vivre sans vous, ou mourir. Je ne pourrai pas tenir
encore longtemps comme ça, je deviendrais folle… On n’a pas le droit de diminuer
un amour tel que le nôtre, quel gâchis!» (Simone, 8 mai).
Correspondance de Jean Giono avec sa muse,
Simone Téry, 1931.
34
Jean GIONO (1895-1970). 24 lettres autographes signées de Jean Giono (« Jean »
ou «Jean Giono »), parfois datées de Manosque et 15 lettres autographes de
Simone TÉRY (1897-1967), sur papier à en-tête « 15 quai de Montebello » puis
« 4, rue de l’Hôtel Colbert ». Une lettre de l’amie de Simone Téry, Rose, à Giono
(27 mai 1931, n°36) et 10 télégrammes. 30 avril-29 octobre 1931. 137 pages in-4
(270 x 210 mm). Demi-chagrin rouge à coins du milieu du XXe siècle.
Provenance : Simone Téry — SMAF (acquisition à l’Hôtel Drouot, 8 juin 1980,
n°119).
SUPERBE CORRESPONDANCE AMOUREUSE INÉDITE. Les quelques
60 grandes pages de Jean Giono, auxquelles répondent celles à peu près
équivalentes de Simone Téry, retracent les enchantements et les désespoirs de
leur liaison. Elles sont également l’écho des projets de Giono (renonciation à sa
position dans une banque, achat de la maison de Manosque où il passera sa vie),
de ses publications et de ses démêlés avec ses éditeurs.
Simone Téry, normalienne et agrégée de lettres, flle de la journaliste et militante
féministe Andrée Viollis et du philosophe Gustave Téry, mènera une double
carrière de journaliste et de romancière, sous le signe, à partir de sa rencontre avec
Paul Nizan en 1935, de son engagement au parti communiste et à l’Humanité. Sa
liaison avec Giono semble le premier des successifs attachements, longtemps
occultés, de l’écrivain à des muses (Hélène Laguerre, Blanche Meyer).
L’épisode se situe en 1931, au moment de la publication du Grand troupeau,
qui paraîtra chez Gallimard le 22 octobre. Les échanges sont marqués par
les déconvenues de l’écrivain dans ses relations avec les éditeurs : « Suzanne
Normand a été épouvantée quand je lui ai dit que vous donniez Le Grand troupeau
26
«Je ne pourrais vivre avec toi si je laissais des ruines derrière moi » (Jean, 17
septembre). Et quelques semaines plus tard, déchiré, il ne peut que renoncer à
leur liaison : « Je m’attendais à votre lettre… quand je me trouve devant la chose
à faire, il faut trop condamner de gens à mort pour qu’il me reste le moindre
des courages… Mon seul bonheur est en vous… Voyez-moi avec ma pauvreté
d’homme et ne m’habillez pas de ce mensonge continuel rusé et habile qu’aucun
homme ne peut supporter. Faut-il donc que je sois inconnu même à la seule
femme qui m’aime… Je ne mens pas. Je n’ai pas menti, je vous le crie comme un
petit garçon. Je ne puis dire que ça, je ne sais plus vous assurer que de ça. Je n’ai
plus de moyen pour vous dire mon amour… Je ne veux pas Simone chérie… être
pour vous un trouble et un arrêt dans votre vie… Je vous aime » (Jean, 27 octobre).
Et le lendemain : « Je vous retournerai vos lettres quand vous le voudrez… J’ai été
déchiré ».
Cette émouvante correspondance, souvent d’une réelle beauté, relate jour après
jour, et jusqu’au terme, les déchirements d’un amour impossible : « J’ai enlevé
votre photographie de la cheminée…Ah, Jean, j’ai une telle nausée de tout cela.
Tant de honte et de dégoût. Cette fois c’est la fn, la mesure est pleine, et je
renonce enfn à un bonheur trop gros, à un bonheur impossible, à un bonheur
menteur… Vous m’avez guérie de l’amour pour jamais… Eh bien travaillez
maintenant, je vous souhaite beaucoup de succès… Tout est fni entre nous deux»
(Simone, 29 octobre).
Cette liaison tumultueuse ne cessera défnitivement qu’en 1934.
Manuscrits du Moyen-Âge et manuscrits littéraires modernes : la collection
de la Société des manuscrits des assureurs français, Paris, 2001 (exposition,
Bibliothèque nationale de France), p. 239-243 ; Suzanne Citron, «Un essai
inédit de Pierre Citron sur Jean Giono », Histoires littéraires, n°55, juillet-aoûtseptembre 2013 (www.suzannecitron.wordpress.com) ; René Merle, « Simone
Téry», Lectures et réfexions : Communistes d’hier et d’aujourd’hui, août 2014
(merlerene.canablog.com) ; Jacques Mény, notice sur Simone Téry, à paraître
dans le Dictionnaire Giono, Garnier, 2016 (nous remercions M. Mény de nous
l’avoir communiquée).
Mors et coifes un peu frottés.
€15,000-20,000
$18,000-23,000
£12,000-15,000
Florence Perkins, l’amie américaine de Maeterlinck
35
Maurice MAETERLINCK (1862-1949). IMPORTANTE CORRESPONDANCE
INÉDITE, 140 lettres autographes signées (« Maeterlinck »), datées pour la
plupart, adressées à Florence PERKINS. Entre 1922 (une seule lettre antérieure,
30 novembre 1915) et le 15 octobre 1940. Encre bleue sur papier à lettres souvent
bleu, avec les adresses des diférentes résidences de Maeterlinck (Les Abeilles,
Nice ; Château de Médan ; Orlamonde à partir de 1932 ; et diférents hôtels de
cure ou de villégiature). Avec 80 enveloppes, suscription « Mlle Florence Perkins
(« Miss Florence Perkins » pour les lettres de la fn), et diverses adresses à New
York (The Biltmore, The Drake, Ausonia dans les années 1930, hôtel Esplanade
de 1938 à 1940) ou en France (divers hôtels à Paris, Crillon, Régina, Claridge, à
Royat ou Vichy). 2 télégrammes ; 14 cartes postales ; autant de documents divers
(coupures de presse). Brefs résumés en anglais sur des papillons de papier blanc
pour un quart des lettres environ. Une lettre d’Algernon Blackwood à Florence
Perkins, datée du 3 décembre 1919.
Provenance : Florence Perkins (?-27 mars 1952) — SMAF (acquisition à Londres,
Sotheby’s, 23 mars 1981).
ABONDANTE ET TRÈS INTÉRESSANTE CORRESPONDANCE, couvrant
une longue période et fourmillant d’informations sur le travail et les projets de
l’écrivain, ses résidences et les nombreux travaux qu’il y mène, sa vie privée et
celle de son épouse Renée Dahon. Elle témoigne également du grand intérêt de
Maeterlinck pour les États-Unis.
Florence Julia Perkins, qui semble absente des études consacrées à Maeterlinck,
était la flle d’un importateur de textiles anglais, Richard Charles Perkins (1840
- 27 février 1907), installé aux Etats Unis en 1865, qui devint citoyen américain
en 1897. Il laissait à sa mort sa fortune à son épouse Mary Louise (morte à
87 ans le 7 octobre 1941) et à sa flle Florence, que cette longue correspondance
montre accompagnant sa mère en Europe pour des mondanités mais aussi
des cures et rendez-vous médicaux. Florence Perkins resta célibataire et n’eut
pas d’enfants. Ses premiers contacts avec l’écrivain eurent probablement un
caractère professionnel, puisque la première lettre (30 novembre 1915) a trait
au droit d’exploiter le flm « Blue Bird » et à divers règlements fnanciers. Ils
font connaissance lors du premier voyage de l’écrivain à New York (fn 19191920) : en avril 1922, Maeterlinck évoque les « quelques heures passées dans
l’atmosphère si afectueuse et si pénétrante de votre belle et chère demeure de
New York », l’interroge au sujet de Blackwood et la remercie pour des envois de
livres américains. Il lui parle des répétitions de l’Oiseau bleu.
Le cérémonieux Mademoiselle fait place dès 1923 au « Ma chère Florence » qui
restera en vigueur jusqu’à la fn de cette longue liaison épistolaire. Fréquemment
invitée à Médan, Florence Perkins soutient fnancièrement la « Grande féérie »
organisée par les beaux-parents de l’écrivain en leur château du CoudrayMontpensier (Touraine).
De nombreuses lettres évoquent le travail de l’écrivain : « Je travaille beaucoup
à mon nouveau livre…La Vie des fourmis est presque terminé. Je livrerai le
manuscrit à Fasquelle vers la fn du mois et le volume paraîtra fn mai. Je compte
28
que vous serez là pour recevoir le plus bel exemplaire. En attendant j’achève mon
nouveau volume qui sera intitulé L’ombre des ailes ». Il lui réserve des exemplaires
sur grand papier (« Je n’ai pas ici les exemplaires sur hollande de la Princesse
Isabelle, de La Grande loi et d’Avant le Grand silence. Ils sont restés à Médan. ...En
attendant je vous envoie un exemplaire sur grand papier du Sablier qui vient de
paraître chez Fasquelle ».
Il invite Florence aux répétitions de ses pièces de théâtre, L’Oiseau bleu et Monna
Vanna. Florence le fournit en livres scientifques américains dont il a besoin : « J’ai
bien recu les deux beaux volumes Demon of the Dark et Flight from Chaos (de
l’astrophysicien Harlow Shapley) ainsi que les très intéressantes coupures de
journaux sur Einstein que vous avez eu la gentillesse de m’envoyer. Je vous en
remercie de tout cœur ». Puis dans un autre registre, « Je viens de constater que
moi aussi je perds déjà 175 000 francs sur mes obligations américaines ».
En 1931, il se plaint amèrement de la publication des mémoires de Georgette
Leblanc, qui fut sa maîtresse pendant près de 20 ans : « Georgette vient de publier,
sous le titre de Souvenirs un volume sur les années de notre vie commune. C’est
probablement à peu près la même chose que ce qu’elle a publié en Amérique. La
presse d’ici a été très dure pour elle. On a trouvé que ces confdences étaient de
mauvais goût, indélicates et un véritable abus de confance, et que sa prétention
d’avoir collaboré à mon œuvre était tout à fait ridicule ».
Maeterlinck exprime ses vues de plus en plus pessimistes sur la situation
internationale à la fn des années trente. Il déclare avec insistance son admiration
pour Salazar. Il fait part à sa correspondante de sa peur pour la France et la
Belgique, menacées par le traité Germano-soviétique (août 1939) et envisage
sa fuite dans le cas d’une invasion des nazis : « Nous vivons ici dans l’angoisse
et dans l’incertitude. Il est possible que le Portugal lui-même soit, malgré lui,
entraîné dans la guerre. Dans ce cas, comme je me trouverai sur la première
liste des fusillés allemands, je n’aurai d’autre ressource que de tâcher de gagner
l’Amérique par le clipper... J’ai une sœur à Bruxelles et ne sais ce qu’elle est
devenue... car tous les moyens de communiquer avec la Belgique sont coupés
et l’argent que j’y avais dans une banque est probablement confsqué par les
boches et perdu. Heureusement qu’il me reste quelque chose en Amérique où
nous pourrons vivre sans être à la charge de personne. De tout cœur merci chère
grande amie que j’embrasse tendrement » (23 mai 1940).
Maeterlinck part pour New York en juillet 1940, sa femme et lui y retrouvent
Florence, et la correspondance se clôt sur trois derniers courts billets d’août à
octobre 1940.
Manuscrits du Moyen-Âge et manuscrits littéraires modernes : la collection
de la Société des manuscrits des assureurs français, Paris, 2001 (exposition,
Bibliothèque nationale de France), p. 250-251 ; Informations biographiques sur
Florence Perkins tirées du jugement de la Cour d’Appel de New York en date du
3 juillet 1957 (règlement de la succession de son père).
€30,000-50,000
$35,000-57,000
£23,000-37,000
«
… le mariage oficiel, jamais. Plutôt la tuberculose ou
le cancer… Les femmes sont surtout intéressantes,
quand elles écrivent, quand elles parlent avec
jaillissement…
»
1929. « […] Ma gloire ?! Je vous dirais : ‘Vous êtes folle ! si j’osais. Je n’ai ni la gloire,
ni son ombre, et je m’en moque. Je l’aurai peut-être après ma mort, ce qui est
encore pire. La gloire posthume est le coup de pied à la postérité […] » (20 juin).
Quelques jours plus tard, il lui prodigue ses conseils sur la thèse qu’elle prépare
sur les idées artistiques de Chateaubriand et critique sévèrement ses écrits : « […]
Rien ne vaut que le travail qui vient d’inspiration. Pour ma part, je quitte aussitôt
un travail où je sens que ‘ça ne roule’ Vous feriez mieux de choisir un point précis
de ma ‘personnalité’ et de le presser comme un citron […] » (carte postale du
12 octobre).
1930. « […] Je ne crois pas en Dieu, mais, chaque jour, je trouve une minute de quoi
croire en lui, pr le remercier de m’avoir fait échapper au mariage. Et, d’ailleurs, qui
vous dit que je ne suis pas marié ? Plutôt dix fois qu’une, si le maire n’y a pas
passé. Mais le mariage oficiel, jamais. Plutôt la tuberculose ou le cancer […] »
(15 mai). Le 6 juillet, Montherlant s’inquiète et la met en garde : « votre amitié pour
moi glisse vers des sentiments plus exaltés et tout à fait sans issue […] n’attendez
rien de moi, que la sympathie que j’ai toujours portée à votre intelligence et à votre
caractère […] » Il accepte cependant de la voir avant son départ pour le Maroc :
« Mais, pour l’amour de Dieu, pas de sentimentalité […] J’aimerais mieux mourir
abandonné dans une île déserte, qu’être ‘aimé’ de qui que ce soit au monde […] »
(21 juillet).
36
Henry de MONTHERLANT (1895-1972). 122 lettres autographes signées,
30 cartes postales ou billets, adressés à Alice Poirier de 1928 à 1963. Environ
200 pages in-4 ou in-8. Parmi elles, une photo de l’écrivain avec la mention
autographe : « Montherlant s’en va-t-en guerre. Pour que Melle Poirier sache qu’il
y a une seconde photo de moi où je rigole. Celle-ci a été prise à l’Ecole militaire
le jour de mon départ pour les armées ». Plusieurs lettres portent une datation
d’une autre main à l’encre rouge.
714 lettres autographes signées d’Alice Poirier à Montherlant et 14 brouillons
autographes de l’écrivain complètent ce remarquable ensemble.
Provenance : Alice Poirier (1900-?) — SMAF (acquisition à l’hôtel Drouot, 12 juin
1984).
1931. Montherlant est en Algérie : « […] Mon prochain roman, en deux volumes,
La Rose de Sable, va déchaîner la colère et la calomnie […] Je crois que la
générosité n’a rien à voir avec aucune doctrine politique, le communisme y
compris […] l’idée d’Etat est exclusive de l’idée de générosité […] » (24 avril).
Tandis qu’il relit « lentement » sa thèse, il la rassure et lui confe avoir « été non
seulement recalé – avec plusieurs zéros – à ma 1re année de droit, mais également,
la 1re fois, à l’oral de ma philo, examens qui l’un et l’autre sont passés haut la main
par tous les petits imbéciles de France […] » (13 juin).
« J’ai lu le Nietzsche Merci. Mais c’est un livre très médiocre […] poursuit-il.
Le nudisme c’est un faux et trois fois faux paradoxe, malgré ses apparences
distinguées, que celui qui veut qu’un corps entièrement nu soit moins désirable
qu’à Ω vêtu. Croyez que j’ai une gde expérience de tout cela. Le nu n’a nullement
besoin d’être intégral pr être esthétique non plus qu’hygiénique […] Je ne crois
pas en Dieu, et moins encore aux prêtres. Mais : 1- L’Evangile est tout de même
une grande chose. 2- Quand la spiritualité disparaît de partout, il faut bien
reconnaître que l’Eglise est un de ses derniers refuges […] ». Puis il l’admoneste
sévèrement : « Qu’est-ce que c’est que ces idées de mariages? Comment diable
vous êtes-vous fourré cela dans la tête ? […] J’aimerais mieux mourir, que me
marier […] » (5 septembre).
Depuis leur première rencontre à la Bibliothèque nationale, avec ténacité la jeune
flle poursuit l’écrivain n’ayant qu’une ambition en tête : l’épouser. Ainsi que le fera
Andrée Hacquebaut avec Pierre Costals, elle l’accable de lettres. La publication
des Jeunes Filles en 1936, puis de Pitié pour les femmes, Le Démon du bien et
Les Lépreuses, ne calmera pas son ardeur. En 1950, Montherlant met un terme à
cette volumineuse et étoufante relation épistolaire.
1932. De Fez, le 6 janvier : « […] J’ai écrit 600 pages de la Rose de sable, sur 700
environ. Mais je n’écris qu’à mes moments perdus. J’ai mieux à faire […] Vous
avez, je crois un peu trop vécu dans les livres […] ». Le 4 août, d’Alger, il confesse
combien La Rose de sable le tourmente : « Est-ce bien le moment de jeter la pierre
à l’œuvre de mon pays ? Je suis cruellement écartelé entre des devoirs diférents,
et maudis d’avoir choisi jadis ce sujet […] ».
Cette année-là, il s’apprête à publier ses souvenirs de guerres, Mors et Vita. « […]
On me voit toujours piafant et ‘cavalier’, et je suis toujours emprisonné par des
scrupules […] » (2 octobre).
Peu de temps avant son retour à Paris, il redit à Alice combien ses idées sur
le mariage lui « semblent un peu naïves ». Il lui rappelle la phrase de Melle de
Lespinasse ; « Le mariage, éteignoir de tout ce qui est grand » et tente une mise
au point pour la convaincre : « Le mariage aux médiocres. Il faut bien continuer
l’espèce. Le célibat à ceux des hommes qui ont quoi que ce soit, à faire ou à dire,
d’un peu important. Célibat indispensable. Des maîtresses auxquelles on ne tient
pas. Mariage, hélas, pour les femmes, et, je crois pour toutes les femmes […]
Que faire, alors, quand on est une femme d’élite ? Epouser un homme d’élite,
et ne s’occuper que de le trouver […] Pour moi – je ne me marierai jamais […] »
(14 novembre).
1928. Il la remercie pour des feurs. « […] Mon prochain livre de poèmes sera dédié
à toutes les femmes qui m’ont ofert des feurs […] » (30 juillet). Dans une carte
postale envoyée d’Alger le 13 novembre, il lui confe être « excité à la pensée que
puissiez écrire qqchose sur moi ! ».
1933. Les lettres d’Alice, « pleines de folies » l’exaspèrent. « […] N’oubliez pas
que nous sommes sur le plan amitié. Le plan amour m’assomme, et me semble
ridicule […] » lui écrit-il le 11 février. Une semaine plus tard, il tente, une fois de
plus, de lui faire comprendre que le mariage n’est pas pour lui. « […] Alors quoi ?
IMPORTANTE CORRESPONDANCE À L’UNE DES « JEUNES FILLES »,
MODÈLE D’ANDRÉE HACQUEBAUT. En 1968, dans des notes communiquées
à Pierre Sipriot, qu’il avait désigné comme son biographe, Montherlant dévoile
les noms des trois modèles d’André Hacquebaut : Jeanne Sandelion, Mathilde
Pomès et Alice Poirier. Dans ces lettres, au ton plus intime que celles adressées
à Jeanne Sandelion (voir lot 37), Montherlant livre sans détour sa conception
de l’amour. Il clame sans relâche son horreur du mariage, ce redoutable et
dévastateur « hippogrife » tant nuisible à son œuvre.
30
De la collection de la Société des Manuscrits des assureurs français (SMAF)
La liaison ? Vous voulez que je vous fasse en enfant sans vous épouser ? (en
fait de mots ténus, hum…) Ces grosses bêtises ne se font d’ordinaire que dans
un entrainement de passion, qu’il faut bénir le ciel de n’avoir pas […] Je croyais,
j’espérais que vous étiez totalement dépourvue de ces rêveries vulgaires… je
vous répéterai que voici des années – près de neuf ans – que ma décision est
fermement prise, de ne pas me marier […] » (28 février).
1934. « […] Bien entendu, je suis Coriolan ! Mais sûrement, je ne succomberai
pas aux larmes d’une mère, et moins encore d’une épouse. Et probablement je
ne trahirai pas. Mais il y a tant de raisons de trahir ! Sans doute, je ne me vois
pas allant ofrir mes services au 2e bureau allemand. Mais il y a une défance et
une désafection que l’on éprouve pour ses compatriotes qui est aussi grave que
l’acte de Coriolan […] » (2 février).
Cette année paraît Les Célibataires, grand prix de littérature de l’Académie
française. Les réfexions d’Alice Poirier l’irritent et il lui reproche son absence de
jugement ((24 avril).
Puis ressurgit l’hippogrife du mariage qu’il lui ordonne de reconduire à l’écurie.
« […] L’amitié des jeunes flles est une vache (‘génisse’ serait bien mieux) attachée,
qui broute inlassablement son rond d’herbe autour de son piquet […] ».
D’Alger, le 28 décembre, il annonce la prochaine parution des Jeunes Filles
« tout recouvert de l’ombre de l’Hippogrife. On parlera d’ailleurs de Lui, avec les
exécrations nécessaires et rituelles ».
1935. « L’hippogrife, comme l’anguille, rentre donc sous roche. Parfait ! […]
Mais vous errez en disant qu’il a inspiré mes J. flles. Je me suis contenté, l’été
dernier, de le lancer, comme dans un fourré, à travers le livre déjà écrit (en 30)
[…] » (10 janvier).
« Le grand bonheur de ma vie, écrit-il le 13 mars, c’est de savoir – d’une conscience
permanente - que je ne suis pas marié. Savez-vous le titre du roman qui suivra les
J. flles ? Au bord de l’abîme. L’abîme, c’est le mariage. J’y raconte mes fançailles
et défançailles perpétuelles […]».
1936. Avec sévérité Montherlant juge le manuscrit qu’elle lui a soumis lui
reprochant son manque d’intrigue et cette « enfilade de notations et de
descriptions ». « Si vous aviez un pouvoir créateur, vous pourriez sûrement faire un
roman de vos relations (si on peut dire) avec moi […] œuvre qui serait le roman d’une
jeune flle qui vit dans un autre monde que la réalité, et pcq. elle n’a jamais rencontré
d’hommes, prend pour des manifestations d’amour les traits les plus insignifants
du premier homme avec qui elle est en relations, croit qu’il songe à l’épouser […]
Il y a aurait là un roman très intéressant à faire, et qui serait facile […] » (1er mars).
Quelques mois plus tard, il évoque l’autre « concurrente » d’Alice : « J’ai reçu de
nombreuses lettres de Melle Sandelion, qui me dit que tout cela est pour exploiter
le scandale. Car elle a écrit un roman sur moi, qu’elle ne peut pas arriver à placer
[…] » (2 octobre).
1937. « Vous m’avez écrit des lettres si ridicules avec vos menaces de coups de
revolver, et autres choses qui montrent toujours votre constant ‘à côté’ de la réalité,
que je ne suis pas senti le courage de vous répondre [...] » (14 mars). À la fn de
l’année, le 19 décembre : « Vous êtes plus maline comme rat de bibliothèque (merci
pr les fches) et comme philosophe (vos pensées m’intéressent beaucoup) que
comme romancière, où vous ne valez pas gd chose. J’irai mercredi à la B. N. […] »
1938. Montherlant reconnaît « une certaine infuence » de Nietzsche sur lui
(9 juin). « […] Reçu invitation oficielle comme ‘invité d’honneur’ du Führer à
Nüremberg. Je lui serai présenté. Ai encore refusé, car je voudrais être mieux au
courant de la res germanica que je ne le suis. Mais promis pr l’an prochain (mon
roman fni) […] »
1939. « Les Français trouvent l’Equinoxe [L’Equinoxe de septembre, publié en
décembre 1938] trop hitlérien […] mon éditeur allemand en est épouvanté, craint
qu’il ne reçoive pas la censure, et ne compromette le succès de tout mon œuvre
en Allemagne ! » (21 janvier). Le 1er septembre, il confe que « Le monde n’aura la
paix que lorsque le sublime emmerdeur Adolf sera déboulonné. C’est pourquoi je
souhaite la guerre, pensant qu’il n’y a qu’elle qui le déboulonnera […] ».
1941. Le 23 juin, au lendemain de l’invasion de l’URSS par l’Allemagne, il lui
adresse « le 1er jet de pages écrites d’après [ses] notes d’il y a un an, au moment de
l’occupation ». « Je pensais que la France et l’Allemagne pourraient faire ensemble
une croisade antichrétienne. Nous en sommes loin ! (je pense que, après les
évènements d’hier, c’est une croisade chrétienne à laquelle elle va ns entraîner
[…] ». Quoiqu’il en soit, il désire poursuivre son essai, mais le « cœur n’y est plus »
et sa seule préoccupation est que ce texte « ait une belle forme littéraire ».
Dans les lettres suivantes, il tente de placer chez Gallimard le livre d’Alice. Il
évoque à plusieurs reprises Drieu La Rochelle dont il sollicite d’appui et se voit
accuser de coucher avec Drieu ! (12 décembre).
Son agacement devant la « stupidité inouïe » de la jeune flle ne fait que croître.
1942 – 1949. Les lettres, la plupart relatives aux articles et livres d’Alice ainsi
qu’aux traductions qu’il lui demande, sont de plus en plus brèves et empreintes
d’une nervosité non dissimulée.
L’été 1947, Montherlant travaille aux Garçons : « […] par 35° dehors, je travaille de
8 Ω du matin à minuit Ω […] nu dans ma chambre, avec slip, ou même sans slip
[…] (20 août 1947).
1950. Le 19 janvier, excédé des « extravagances » de son amie, Montherlant
exige un répit et pose « la condition formelle qu’il ne soit plus jamais question
d’épousailles ». « J’ai été mille fois trop patient, écrit-il, de supporter que vous
continuiez d’évoquer, malgré tout ce que je vous ai dit, cette insanité ridicule,
qui ne m’a jamais traversé seulement l’esprit. Mettez-vous ceci dans la tête : la
première fois que vous ferez une allusion, fût-ce la plus lointaine, à cette insanité,
c’en sera fni à jamais entre nous [...] ».
Quelques mois plus tard, l’incorrigible Alice l’assaille à nouveau de ses
« imbécilités nuptiales ». Le 2 mars : « à partir d’aujourd’hui, vous n’aurez plus
jamais signe de vue de moi. Adieu ». Après cette rupture, Montherlant lui
adressera deux autres lettres.
Cet ensemble est complété par la très volumineuse correspondance
d’Alice Poirier à Montherlant : 714 lettres autographes dont de nombreuses
annotées par Montherlant, et 4 feuillets dactylographiés de quelques lettres
d’Alice à une amie, avec annotations de l’écrivain réutilisées dans les Jeunes flles.
Cette correspondance, en partie inédite, est d’une remarquable richesse pour
la connaissance de l’écrivain et de son œuvre. Elle éclaire, d’un jour nouveau, la
genèse des Jeunes flles. « La femme ? Un être qui racole et un être qui relance »
(Montherlant, Les Lépreuses).
Quelques lettres ont été publiées en 1985 dans Lettres à une jeune flle au Cercle
de l’inédit français avec une préface de Pierre Sipriot.
Manuscrits du Moyen-Âge et manuscrits modernes : la collection de manuscrits
des assureurs français, Paris, 2001 (exposition, Bibliothèque nationale de France),
pp. 259-264.
€18,000-22,000
$21,000-25,000
£14,000-16,000
31
«
Vous avez vu que j’ai souvent pêché quelque chose dans vos lettres,
que vous avez retrouvé dans mes ouvrages, et dans tout ce que vous
me dites de la femme, je trouve mon bien, qui ressortira un jour sous
qq. forme.
»
37
Henry de MONTHERLANT (1895-1972). Volumineuse correspondance, en
partie inédite, adressée à Jeanne Sandelion (1899-1976) entre 1926 et 1963.
Elle comporte 233 lettres (dont 2 pneumatiques), 37 cartes postales, 6 billets,
3 télégrammes et 25 brouillons de lettres. Environ 450 pages de divers formats.
Á ce remarquable ensemble s’ajoutent 200 lettres autographes signées de
Jeanne Sandelion à Montherlant. Environ 850 pages de formats divers.
Provenance : Jeanne Sandelion (1899-1976) - SMAF (acquisition à l’hôtel Drouot,
12 décembre 1985).
Poétesse et romancière, Jeanne Sandelion doit surtout sa renommée à l’intérêt
que lui portait Montherlant dont elle découvre l’œuvre en 1923. Leur rencontre a
lieu à Alger en 1928. « Nous n’avions eu jusqu’alors que des rapports épistolaires
très espacés et cérémonieux » précise-t-elle dans son essai Montherlant et les
femmes (Plon, 1950). Elle y publiera 45 lettres très souvent censurées.
Follement éprise de l’écrivain - qui ne lui vouait qu’une amitié toute fraternelle
- Jeanne Sandelion fut, avec Mathilde Pomès et Alice Poirier, l’un des modèles
d’Andrée Hacquebaut.
De 1926 à 1963, avec bienveillance, verve et assiduité, Montherlant, tout en
prodiguant ses conseils, évoque tour à tour son œuvre, ses voyages et ses états
d’âme. Mais en octobre 1930, Montherlant refuse de rendre à Jeanne les lettres
qu’elle lui avait adressées. Une brouille s’ensuit et leurs échanges épistolaires
s’interrompent pendant quelques années. Ce n’est qu’en 1936, lors de la parution
des Jeunes flles que leurs échanges reprennent.
La première lettre est datée du 11 janvier 1926. Montherlant y annonce la
parution de son prochain roman, Les Bestiaires, qu’il porte dans ses « entrailles
depuis une quinzaine d’années ». Il fait reprendre son article pour le publier dans
les Cahiers libres et lui annonce son prochain « grand tour de la Méditerranée
Occidentale (Espagne, Afrique, Italie) jusqu’à mai ou juin 1927. »
1927. « Je pense que le seul principe vrai est celui de l’alternance, et je mets
mon espérance dans la certitude qu’il est impossible que l’état où je me trouve
demeure éternellement… Je pense que pour le moment la seule façon de me
distraire de moi-même est dans un abrutissement de travail. Mais je ne crois
plus à mon travail […] ». Il promet de lui envoyer des épreuves de Fontaines du
désir. (20 juin)
Quelque temps plus tard, dans une lettre non datée, Montherlant commente
« sans fatterie » les poèmes de Jeanne : « Ils sont beaux. Ce ne sont pas des
poèmes de littérateur mais de femme […] Les trois motifs que vous donnez de
la crise : drame de la poésie, satiété, et égocentrisme sont exacts […] vous avez
parfaitement raison d’écrire que je n’ai pu aimer les hommes que dans la guerre
[…] »
1928. « J’ai passé 3 semaines chez les Bédouins du Sud-Tunisien, et suis de
retour à Alger pour 15 à 20 jours encore – Je ne vous ai que trop rapidement
aperçue. J’y ai reçu de vous la lettre la plus Ôincorrigiblement femme’, où il m’a été
impossible de comprendre si vous viendriez ou ne viendriez pas à un rendez-vous
[…] » (29 mai). Le 8 août suivant il lui confe : « J’ai souvent pêché quelque chose
dans vos lettres, que vous avez retrouvé dans mes ouvrages, et dans tout ce que
vous me dites de la femme, je trouve mon bien, qui ressortira un jour sous quelque
forme. Depuis un an j’ai découvert une grande vérité. J’avais souvent dit et écrit
que je pensais qu’il était peu utile qu’on vous rendît en amour ce qu’on donnait ;
je crois aujourd’hui qu’il vaut mieux qu’on ne vous rende rien, du moins, quand on
est un artiste et dans des cas singuliers. L’amour qu’on reçoit vous afaiblit et fnit
toujours par vous faire dévier […] on ne peut rien comprendre au monde si on juge
homme et femme sur le même gabarit […] »
En route pour Fès, il commente le roman de Jeanne Sandelion et l’incite à le
réécrire : « Que d’ardeur, de fnesse, de profondeur, de vérité ! Non, pas du tout
Ôjeune flle’ dans le mauvais sens du mot, mais dans ce qu’il a de charmant […] »
À Alger, il revoit attentivement et corrige le manuscrit, puis le recommande à
des éditeurs dont Plon : “Vous avez tort de croire que ce besoin de servir dans le
sens noble, si féminin – le dienen ! dienen ! de Kundry – ne puisse pas s’employer
32
avec moi. Vous m’avez déjà apporté beaucoup. Et je n’ai ni cette puissance, ni
ces certitudes, ni cette sécurité – ni tant d’amis – que je ne sois heureux de sentir
quelques êtres sûrs, sur lesquels à l’occasion je puisse m’appuyer […] De votre
côté, vous sentez mon estime, ma sympathie et ma curiosité de vous. Je crois
vous comprendre assez – votre solitude et vos dificultés, […] j’ai un peu passé par
tout cela et je suis le moins invulnérable des hommes. Bardé et insensible d’un
côté, de l’autre tout me blesse […] » (13 novembre).
1929. En janvier il a cédé son appartement d’Alger à Gide et part pour l’Espagne.
« Quand on vit, on est dispersé, on ne consacre au travail que les heures perdues.
Il faut renoncer à vivre pendant quelque temps, pour faire une œuvre (avec ce
qu’on a vécu) » lui confe-t-il le 24 janvier.
À son retour à Paris, il examine le contrat pour la publication de son roman (L’Âge
où l’on croit aux îles) qu’il préfacera et qui paraîtra à La Renaissance du Livre. Il
la met en garde ; « … N’attachez aucune importance à ce que vous disent les
éditeurs qui disent n’importe quoi quand ils sont décidés à refuser. Les hommes
vous diront toujours des bêtises sur votre livre, parce qu’ils ne sentent rien de rien
et trouvent niais tout livre de femme qui est autre chose que de la sensation à la
Colette ou Noailles […] » (lettre non datée).
L’écrivain lui confe conserver « précieusement » ses lettres, notes et réfexion
dans « un dossier, auquel je me référerai le jour où je voudrai écrire sur le féminin…
Je pêche toujours dans ce que vous m’écrivez ; disons en style sublime : vous
m’enrichissez […] » (lettre non datée).
Jeanne Sandelion perd son père en juillet. Montherlant lui fait part de sa sympathie
et lui confe : « que si vous sentiez auprès de cela quelque afreux détachement,
songez que quand mourut ma jeune mère (trente-huit ans ; j’en avais dix-neuf), je
sentis cette efroyable indiférence, contre laquelle je ne pouvais rien ; et j’étais lié
avec elle comme avec une sœur. Ce n’est que plus tard que la peine me vint. Cette
sécheresse est inexplicable : si les gens étaient francs ils avoueraient qu’auprès de
la mort d’un Ôêtre cher’, ils la sentent très souvent […] » (lettre non datée [juillet]).
Il évoque alors la disparition de Paul Souday qui l’a bouleversé.
Le 26 août, il lui adresse sa préface et lui explique dans quel esprit il l’a écrite.
« Je sens bien le tragique de votre existence. Le malheur des femmes… je vous
conseille de sortir de votre solitude en faisant une bêtise, n’importe laquelle, rien
que pour remuer la vie, et créer l’aventure… je ne comprends rien à votre pudeur
de la chair […] »
1930. C’est l’année lancement du roman de Jeanne Sandelion, Boris Godounov, aux
Concerts Pasdeloup. Cette année-là Montherlant se plaint à plusieurs reprises des
jeunes flles et des femmes qui le pourchassent : « Mes 34 ans m’ont valu la lettre
d’une jeune flle très bien [Alice Poirier] qui se décide Ôaprès deux ans’, à me dire
tout de go qu’il est temps que je l’épouse. Je lui ai répondu, en propres termes, par
lettre : Plutôt le cancer ou la tuberculose. Voyez où peut mener l’impatience d’être
aimé. Oui, j’aimerais cent et mille fois mieux que vous ne m’aimiez pas. […] Et cela
pour toutes. Cela devient une véritable tragédie. A tel point que – bien plus – j’en
arrive à prendre en horreur les femmes qui, sans m’aimer, me désirent absolument.
(Excusez ces termes indiscrets : mais quoi, vous êtes femmes de lettres, et devez
tout savoir). Je suis exaspéré quand je vois l’amour dans les yeux d’une femme, pour
moi. Je trouve cela ridicule. La barbe ! Je n’aime et ne désire que les femmes qui
ont vis-à-vis de moi une complète indiférence du cœur et des sens. Savez-vous
qu’il y a là un cas très curieux ? Plus que jamais l’idéal est pour moi une femme qui
simplement se laisse faire – passive. Même pas les gestes qu’arrache le plaisir.
Extrême justesse du mot de Romier sur l’homme qui se sufit. Elles m’envahissent,
veulent me tirer à elles. Quelle mainmise! Elles m’assomment. Nausée de la
femme… Impossibilité d’avoir simplement une calme amitié, camaraderie, avec une
femme. Il faut qu’on se jette sur elles. Sinon on est un goujat. Quel embêtement
d’être l’amant d’une femme ! Quels chichis ! Quel empoisonnement de toute de la
vie ! Quel margouillis sentimental ! Que ne peut-on supprimer ce sexe de la terre, et
puisqu’il faut en avoir, avoir des enfants par des moyens chimiques après avoir pris
une pilule ou s’être fait faire une opération […] Je vous assure, j’envie les pédérastes.
Je connais bien les jeunes garçons. Jamais ils ne sont accrochants, envahissants,
De la collection de la Société des Manuscrits des assureurs français (SMAF)
1939. Aux critiques acerbes qu’il brosse du nouveau roman de Jeanne, qualifé
de « folle prairie, pleine de gentilles feurs perdues dans les ronces, les niais
herbages, et probablement les bouses de vaches », s’ajoutent les sempiternelles
disputes à propose du modèle d’Andrée Hacquebaut. « J’ai cherché les ‘pages
entières de vos lettres’ que j’aurais mises dans mon roman. J’ai trouvé pour les
600 pp. des J.F. et de Pitié une phrase d’une de vos lettres […] »
1947. Tout entier pris par la préparation du Maître de Santiago, Montherlant
s’occupe de trouver un éditeur pour la réédition du roman de Jeanne Sandelion.
Il met au point l’édition de Malatesta et travaille avec acharnement, pendant l’été
à son roman Les Garçons. « J’ai gardé une puissance de travail énorme et intacte.
Et il n’y a que cela qui me fasse plaisir, ça et faire l’amour […] » (21 août).
1948. Les lettres évoquent tour à tour la création et la genèse du Maître de
Santiago et la reprise de La Reine Morte. « […] J’ai écrit d’abord Fils de Personne
sous forme de roman (mieux ou pis : sous forme de journal) : cela avait plus de
200 pages. Quand j’en ai fait une pièce, j’ai ‘tout enlevé’, il est resté 80 pages, - et
j’ai détruit le roman […] » (25 avril). S’y ajoute une très belle lettre sur Marie Noël
« seul poète français qui [le] touche ». « Il y a deux grands bonshommes de lettres
aujourd’hui, et ces deux bonshommes sont des femmes : Colette et elle […] »
dévorants comme les femmes. Je connais, naturellement, beaucoup de pédérastes,
puisque à peu près tout le monde l’est parmi les littérateurs jeunes et de talent…
les garçons rendent peu l’amour qu’on leur donne ; et nous en revenons à l’idéal de
l’amour non rendu […] » (lettre non datée).
Cette discussion, sur la « supériorité de l’amour sans réciprocité » se poursuit
à bâtons rompus dans les lettres suivantes. Le 13 mai, dans une longue lettre,
il critique sévèrement le nouveau roman de Jeanne Sandelion (Le Songe).
Celle-ci a d’ailleurs sévèrement et rageusement annoté de sa main les propos
de Montherlant. Puis le ton s’envenime lorsque Montherlant refuse de lui rendre
les lettres qu’il a reçues d’elle. Il juge cet usage « bourgeois déjà ridicule quand
il y en a eu l’ombre, mais qui serait tout à fait extraordinaire quand il n’y en a pas
eu l’ombre […]» (21 mai).
1936. Après cette brouille, la correspondance reprend à l’occasion de la parution
des Jeunes flle. Montherlant, assailli par ses modèles, accuse : « la vraie Andrée
Hacquebaut est furieuse contre vous. A tout ou à raison, cette femme, qui m’aime
beaucoup est fère d’avoir inspiré Andrée, et outrée qu’on veuille lui ravir ce qu’elle
considère comme un honneur. Elle dit que vous êtes un imposteur… Elle voulait
écrire à un journal pour se nommer, et fournir les preuves les plus probantes que
c’était elle Andrée. Je l’en ai énergiquement dissuadée. Mais je n’ai pu empêcher
qu’une amie commune, Melle Alice Poirier, qui a été au courant de toutes mes
relations avec la vraie Andrée, n’écrivît pour se porter garant et afirmer ‘de la
façon la plus catégorique ’que la vraie Andrée n’était pas là où on la cherchait… Je
me suis inspiré de qq. épisodes de nos relations, comme je l’ai fait à dix, ou vingt,
ou trente personnes… vous usurpez dans un but publicitaire, un rôle que vous
n’avez pas eu […] » (2 octobre).
Plusieurs lettres témoignent de l’acharnement de Jeanne Sandelion à ce sujet
tandis que Montherlant ne cesse de lui assener qu’elle n’est pas « l’Andrée
principale » (5 octobre).
1938. Après avoir attendu en vain Jeanne dans un restaurant, Montherlant la
sermonne : « Je suis quelqu’un non pas qui pardonne, mais oublie - réellement –
les pires désobligeances. Mais je ne suis pas quelqu’un à qui on pose des lapins,
que ce soit par oubli, désinvolture, ou bêtise … Vous aviez prévu une 3e brouille ;
je n’y songeais guère ; mais il paraît que vous y tenez. Adieu donc […] » (23 février).
Cette lettre est en partie reprise dans Les Lépreuses (Lettre de Pierre Costals à
Andrée Hacquebaut du 26 septembre 1928).
1949. Montherlant est dans les répétions de Demain il fera jour et projette
d’écrire Celles qu’on prend dans ses bras : « Ce sera mon adieu pour longtemps,
au théâtre, qui vous disperse trop, et vous détourne trop de ce que les chrétiens
nomment la contemplation […] » (5 avril).
Il encourage Jeanne Sandelion à écrire sur lui. « Songez que tout ce que j’écris
est source de malentendus ; les uns involontaires, les autres non. Oui, je me suis
déchargé de toute ma misogynie avec les J.F., et mon théâtre est, si on veut, ce
livre que je rêvais d’écrire dans l’appendice des Lépreuses, où la femme serait
supérieure à l’homme […] » (24 août). Puis il distille, dans une longue lettre du
8 novembre 1949, de nombreuses précisions sur le modèle de Solange Dandillot.
Il refuse catégoriquement de supprimer des lettres du livre : « j’ai assez prévenu,
publiquement, en 36, que les gens qui ne veulent pas se retrouver dans les
romans n’ont qu’à ne pas fréquenter les romanciers […] » (13 juin).
De 1950 à 1963, la correspondance se poursuit, tout aussi riche et intense :
la préparation du livre de Jeanne Sandelion, Montherlant et les femmes,
discussions sur le mensonge, la misogynie, création de Malatesta, genèse et
répétitions de Port-Royal, révision de ses romans pour La Pléiade, l’échec de Don
Juan, etc.
Le 6 janvier 1959, il confesse à Jeanne avoir supprimé, dans les Jeunes Filles,
« plusieurs passages qui pouvaient paraître désobligeants pour vous, même s’ils
ne vous concernaient pas en réalité […] ». Puis, le 2 février suivant, Montherlant
raconte comment il a renoncé à 18 ans « à ce qui me faisait le plus envie au monde
– m’engager – pour ne pas faire soufrir ma mère […] ma mère a été ma meilleure
amie durant toute mon adolescence […] ».
En 1962, la santé de Montherlant décline,
« Si j’écrivais aujourd’hui Les Jeunes Filles, j’y dirais que la femme me paraît avoir
beaucoup plus d’énergie que l’homme […] » (19 juillet).
Cette exceptionnelle correspondance est complétée par plus de 200 longues
et belles lettres autographes de Jeanne Sandelion à Montherlant (de 1926 à
1929 et de 1946 à 1963). Fourmillant de détails et de commentaires sur l’œuvre et
la personnalité l’écrivain, elles viennent enrichir considérablement cette longue
aventure épistolaire.
Manuscrits du Moyen-Âge et manuscrits modernes : la collection de manuscrits
des assureurs français, Paris, 2001 (exposition, Bibliothèque nationale de France),
pp. 252-258.
€30,000-50,000
$35,000-57,000
£23,000-37,000
33
38
Henry de MONTHERLANT (1895-1972). Don Juan. Paris, mai 1956.
Dactylographie comportant d’importantes corrections et additions autographes.
97 pages in-4. En feuilles. Elle offre un texte très différent de la version publiée.
Abondamment raturée et corrigée, elle comporte de très nombreux ajouts, plus
ou moins longs, insérés entre les lignes et dans les marges, ou reportés sur de
grands becquets et sur une dizaine de pages ajoutées.
Provenance : SMAF (acquisition à l’hôtel Drouot, 12 juin 1984).
Toutefois, l’écrivain conservait un faible pour ce personnage de Don Juan vieilli et
qu’il a voulu débarrassé du mythe dont on l’avait affublé. « Don Juan devient un
personnage simple, sans envergure. Il court après toutes les femmes. Il ne leur
souhaite pas de mal. Il a une grande générosité. Il trouve la mort horrible, parce
que cela va arrêter ses joies, mais courageux, il risque sa vie de son plein gré ». En
1956, alors qu’il relit son texte, il confie que cette pièce « ne peut être comprise
que par des esprits déliés et très cultivés ».
Don Juan parut en avril 1958 chez Lefèvre, dans une édition de luxe illustrée par
Mario Andreu. Depuis 1972, la pièce est éditée sous le titre La Mort qui fait le
trottoir.
Manuscrits du Moyen-Âge et manuscrits modernes : la collection de manuscrits
des assureurs français, Paris, 2001 (exposition, Bibliothèque nationale de France),
pp. 265-266.
Créée au théâtre de l’Athénée le 4 novembre 1958, dans une mise en scène de
Georges Vitaly et des décors de Mario Andreu, avec Pierre Brasseur dans le
rôle-titre, la pièce est accablée par la critique. À la quinzième représentation,
Pierre Brasseur refuse de jouer. Quelques années plus tard, Montherlant livre
ce commentaire « les deux pièces où j’ai été assez loin dans l’expression de la
vérité, Pasiphaé et Don Juan, n’ont pas été supportées par le public » (Tragédie
sans masque, 1958).
€6,000-9,000
34
$6,900-10,000
£4,500-6,700
De la collection de la Société des Manuscrits des assureurs français (SMAF)
Hamlet au cinéma : la leçon de Marcel Pagnol
39
Marcel PAGNOL (1895-1974). Cinématurgie [HAMLET]. Signé et daté sur la
couverture « Vieux Moulin des Pradons, 1er au 6 avril 1942 ». Manuscrit autographe
de 93 pages, numérotées par l’auteur, dans un cahier d’écolier (220 x 175 mm).
Provenance : SMAF (acquisition à l’hôtel Drouot, 17 octobre 1983, n° 39).
EXCEPTIONNEL MANUSCRIT THÉORIQUE SUR LE CINÉMA ET LA MISE
EN SCÈNE.
Si Pagnol reste avant tout l’auteur de sa trilogie provençale, on sait la place qu’il
tint dans le cinéma français de son époque, adaptant lui-même ses œuvres,
dirigeant les plus grands acteurs de son temps, Raimu, Fernandel, et bien
d’autres. Orson Welles lui-même reconnaissait la qualité de sa mise en scène
et le considérait comme l’un des réalisateurs français qui ont marqué l’histoire
du cinéma.
Dix ans après sa première aventure cinématographique (Marius, 1931) et la
fondation de la société de production des Auteurs associés (1932), l’année-même
de la vente à Gaumont de la Société des flms Marcel Pagnol créée en 1933,
Pagnol se propose d’établir « les principes de l’œuvre cinématographique » :
« Ce petit ouvrage n’a pas la prétention d’être un manuel à l’usage des metteurs
en scène, et je n’ai pas pour but de rédiger ici le code du septième art. Toutefois il
ne me paraît pas immodeste d’exposer les principes qui ont toujours dirigé mon
travail, et de faire, sous les yeux du lecteur, la mise en scène d’un flm. J’ai choisi,
pour cette démonstration, l’une des plus grandes œuvres dramatiques de tous
les temps : le chef d’œuvre de Shakespeare, Hamlet. Nous allons en préparer
ensemble le « découpage », que les Américains appellent « treatment ».
Pagnol étudie donc longuement la première scène d’Hamlet, qu’il dissèque
réplique par réplique, et dont il donne sa propre version en insistant sur les
particularités de l’écriture cinématographique et sur la responsabilité du
réalisateur : « Le metteur en scène n’a pas le droit d’imposer sa volonté à l’auteur.
Il doit respecter le manuscrit comme un texte sacré… Si le metteur en scène
l’a transformé, mutilé, tripoté, l’immense majorité des spectateurs ne le saura
jamais… Ils ne connaîtront que le flm et l’auteur portera la responsabilité des
fantaisies du metteur en scène ».
gros plan peut se justifer par ce que j’appellerai un exploit d’acteur. Raimu vient
de dire une phrase avec une si poignante émotion, Fernandel vient d’avoir un
regard d’une malice géniale : fxons, par un gros plan, tous les détails de leur
visage, afn que le public n’en perde rien ! … Il y a aussi le gros plan « de beauté ».
Dans une scène peu importante, pendant des répliques qui n’ont pas pour but
de faire un efet, je vais faire un gros plan de Danièle Darrieux, ou de Josette
Day, ou de Viviane Romance. Pourquoi ? Parce que cette femme est belle ; parce
que l’opérateur a réussi son éclairage ; parce qu’elle vient d’avoir un sourire
inoubliable… ».
CAPTIVANTE LEÇON DE CINÉMA, ce manuscrit, inédit, constitue un
document capital pour la compréhension de Marcel Pagnol cinéaste.
Pagnol a utilisé le cahier pour quelques notes, écrites à l’envers sur les rectos
de 12 pages : premiers jets de sa pièce Judas (3 pages), minutes de lettres à des
producteurs (3 pages), plans détaillés et dialogues de son flm La Belle meunière
(5 pages). On y découvre aussi deux autoportraits et un dessin (femme nue) au
crayon bleu avec légende, et divers dessins et calculs.
Manuscrits du Moyen-Âge et manuscrits littéraires modernes : la collection
de la Société des manuscrits des assureurs français, Paris, 2001 (exposition,
Bibliothèque nationale de France), p. 267-268 ; Claude Beylie, Marcel Pagnol ou
Le cinéma en liberté, Paris, Fallois, 1995 ; Marcel Pagnol, un inventeur de cinéma,
éd. Guy Chapouillié, Pierre Arbus, Paris, Téraèdre, 2010.
€15,000-20,000
$18,000-23,000
£12,000-15,000
Dans le cas d’un chef-d’œuvre comme Hamlet, toutes les libertés sont permises :
« Mes coupures si elles sont absurdes ou abusives ne feront de tort qu’à mon
flm : la responsabilité de Shakespeare n’est pas engagée. D’autre part Hamlet est
une pièce pleine de conventions théâtrales. Le cinéma doit donc nous permettre
de supprimer toutes les parties conventionnelles dues aux conditions matérielles
dans lesquelles s’exerce l’art du théâtre. Notre excuse sera que Shakespeare, s’il
avait écrit pour l’écran, aurait sans doute fait, lui aussi, des coupures. »
Abordant le découpage proprement dit, Pagnol expose la notion capitale de
centre d’intérêt : ainsi il ne faut pas faire jouer de petits rôles par trop grands
acteurs qui captent l’intérêt du spectateur et déséquilibrent la construction
dramatique. Puis il s’arrête longuement sur le choix des plans : « En général, un
35
«
Je ne connais rien, même dans Les Châtiments, qui
soit aussi beau que cette architecture d’accusations,
que ces J’accuse alignés comme des strophes…
»
40
Charles PÉGUY (1873-1914). Les Récentes œuvres de Zola. « Saint-Clair par Orsay,
Seine-et-Oise, fn octobre 1899 ». Manuscrit autographe signé de 75 feuillets
in-4 montés sur onglets. Reliure signée de René Kiefer au premier contreplat,
maroquin rouge, plats ornés d’une guirlande composée d’un enchevêtrement
d’anneaux dorés et à froid entrelacés sur fond argenté, titre au dos lisse ponctué
de flets or et argent, encadrement intérieur de flets or et argent, doublure de soie
fletée d’or, gardes de soie fletée d’argent, étui assorti.
Provenance : ancienne bibliothèque du colonel Sickles (13-15 juin 1983) — acquis
par la SMAF à cette vente.
IMPORTANTE ÉTUDE SUR ÉMILE ZOLA qui parut dans les numéros 20 et 21
de la revue Le Mouvement Socialiste (1er et 15 décembre 1899). Elle fut reprise
dans Les Cahiers de la Quizaine (4 décembre 1902). Péguy y commente les
lettres et les articles relatifs à l’afaire Dreyfus et analyse longuement le roman
Fécondité.
Mise au net ayant servi à l’impression, le manuscrit présente de nombreuses
précisions typographiques au crayon bleu, indiquant les corps et les alinéas.
D’une écriture très soignée, écrit au recto seulement avec un interlignage
important, il est divisé en deux parties foliotées par l’auteur. La première
se compose de 49 feuillets dont le titre : Les Récentes œuvres de Zola
(Le Mouvement socialiste) et, in fne, la mention « (à suivre). Charles Péguy » ;
la seconde comprend 26 feuillets.
Dès janvier 1898, lors de la parution de J’accuse, Péguy avait soutenu Zola. En
mai, à la sortie d’une audience du second procès Zola, il est inculpé de coups à
agent (l’afaire restera sans suite).
Quelques jours après la publication de J’accuse, Péguy lui rend visite : « Dans
sa maison de grand bourgeois honnête, de bourgeois cossu […] L’homme que je
trouvais n’était pas un bourgeois, mais un paysan noir, vieilli gris, aux traits tirés,
et retirés vers le dedans, un laboureur de livres, un aligneur de sillons, un solide,
un robuste, un entêté, aux épaules rondes et fortes comme une voûte romaine,
assez petit et peu volumineux, comme les paysans du centre […] Il avait une
impuissance admirable à s’étonner de ce qu’il faisait, une extraordinaire fraîcheur
à s’étonner de ce que l’on faisait de laid, de mal, de sale […] Il me dit la tristesse
qu’il avait de l’abandon où les socialistes laissaient les rares défenseurs de la
justice […] Il avait des paysans ce que sans doute ils ont de plus beau, cet air égal,
cette égalité plus invincible que la perpétuité de la terre […] » (f. 4-5)
Il rappelle le retentissement de J’accuse : « […] Toute la journée dans Paris les
camelots à la voix éraillé crièrent l’Aurore, coururent avec l’Aurore en gros paquets
sous le bras… Ce beau nom de journal, rebelle aux enrouements, planait comme
une clameur sur la févreuse activité des rues. Le choc donné fut si extraordinaire
que Paris faillit se retourner […] » (f. 3)
36
Péguy admire sa « belle ordonnance » classique qui ne consiste pas « comme
Hugo se l’est sans doute imaginé, à introduire dans le discours des répétitions
artifcielles. Au contraire elle consiste […] à dire toujours la même chose, quand
c’est toujours la même chose […] » (f. 9-10).
Il décèle les mêmes qualités dans Fécondité, qu’il a lu en feuilletons pendant
le procès de Rennes mais il espérait secrètement que « Mathieu deviendrait
socialiste, que ce livre serait l’évangile du socialisme ». Péguy fait part de son
désaccord politique. « Ce livre est un livre ancien, cet évangile est un livre
conservateur, indiférent au salariat comme l’Evangile de Jésus fut indiférent
à l’esclavage » (f. 21-22). « Fécondité n’est pas un livre de charité, poursuit-il […]
Fécondité est le livre de la guerre […] c’est le livre de la conquête de l’humanité
par les Froment ».
Puis il fait part de sa déception et s’interroge. « […] Par quel mystère ce
révolutionnaire admirablement ardent avait-il pu ne pas se fondre à son propre
feu ? Comment celui qui fut le protagoniste de la Justice dans une cause
individuelle n’a-t-il pas reconnu l’injustice universelle [...] quand un révolutionnaire
comme Zola n’est pas socialiste, c’est une grande inutilité. Comme la révolution
n’est que le moyen du socialisme, et que celui-ci est la fn, mieux vaut encore,
socialement, un socialiste, qui n’est pas bien révolutionnaire […] » (f. 46-47).
Dans la seconde partie, Péguy relève quelques maladresses, souligne une
certaine «inconséquence économique et psychologique » mais conclut en
saluant le courage de Zola : « Ayant acquis par son enseignement mélangé la
notoriété puis la gloire littéraire, [il] mit brusquement, et dans des circonstances
inoubliables, toute sa gloire et toute sa personne et toute sa force révolutionnaire
et toute sa force de vérité, toute sa force de sincérité au service de la justice et de
la vérité en danger […] »
En dépit de l’intervention de Péguy, en 1910 Alfred Dreyfus ne renouvellera pas
son abonnement aux Cahiers de la Quinzaine.
Manuscrits du Moyen-Âge et manuscrits modernes : la collection de manuscrits
des assureurs français, Paris, 2001 (exposition, Bibliothèque nationale de France),
pp. 269-270.
Dos légèrement foncé. Une charnière restaurée.
€15,000-20,000
$18,000-23,000
£12,000-15,000
De la collection de la Société des Manuscrits des assureurs français (SMAF)
«
Un jour mon père reçut la Roséole d’honneur et perdit
beaucoup de cheveux, il bégaya aussi un peu et prit
l’habitude de parler tout seul…
»
41
Jacques PRÉVERT (1900-1977). Souvenirs de famille ou L’Ange garde-chiourme.
Manuscrit autographe signé « Jacques Prévert ». Encre sur papier. 12 feuillets
in-4 (270 x 212 mm), recto seul, réenmargés de papier gris. Reliure signée
P.-L. Martin au contreplat et datée 1965, dos et encadrement de maroquin ébène,
premier plat orné d’un dallage formé de 5 pièces de papier bois brun et d’un
dessin original signé de Prévert encastré, représentant l’ange garde-chiourme,
second plat de papier bois brun, dos lisse, tête dorée, étui.
Provenance : colonel Daniel Sicklès (vente à Paris les 23-24 mars 1981) - acquis
par la SMAF à cette vente.
MANUSCRIT AUTOGRAPHE DU PREMIER TEXTE IMPORTANT PUBLIÉ
PAR PRÉVERT. S’Y MÊLENT DÉJÀ LES ÉLÉMENTS EMBLÉMATIQUES
DE SON RÉPERTOIRE : POÉSIE ET JEUX DE MOTS, LIBERTÉ DE TON ET
PROVOCATION ; ON Y LIT ÉGALEMENT L’UN DES PREMIERS INVENTAIRES
“À LA PRÉVERT”.
Ce texte a paru pour la première fois dans la revue Bifur, dirigée par Georges
Ribemont-Dessaignes, en décembre 1930 (n° 7). Il paraît ensuite chez Fontaine
en 1946, puis dans le recueil Paroles en 1947. La première page porte des
indications typographiques au crayon d’une autre main, en partie efacées, ainsi
qu’un cachet rouge avec la date « 10 sep 1930 ».
D’inspiration libertaire, ce violent pamphlet contre l’ordre bourgeois s’inscrit
dans la veine surréaliste – groupe que Prévert a fréquenté assidument dès 1925,
avant que son indépendance d’esprit ne l’en éloigner au début des années 30.
L’auteur y stigmatise la famille, l’éducation traditionnelle, l’église et la morale
bourgeoise comme autant de menaces pour l’enfant, victime désignée des
préjugés et dogmes de l’adulte.
“On allait se coucher, le lendemain on se levait. Ainsi tous les jours les jours
faisaient la queue les uns derrière les autres, le lundi qui pousse le mardi qui
pousse le credi et ainsi de suite les saisons. Les saisons, le vent, la mer, les arbres,
les oiseaux. Les oiseaux, ceux qui chantent, qui partent en voyage, ceux qu’on
tue : les oiseaux plumés, vidés, mangés, cuits dans les poèmes ou cloués sur
les portes des granges. La viande aussi, le pain, l’abbé, la messe, mes frères,
les légumes, les fruits, un malade, le docteur, l’abbé, un mort, l’abbé, la messe
des morts, les lfeuilles vivantes, Jésus-Christ tombe pour la première fois, le roi
soleil, le pélican lassé, le plus petit commun multiple, le général Dourakine, le
petit Chose, notre bon ange, Blanche de Castille [...], la retraite de Russie, clanche
de Bastille, l’asthme de Panama, l’arthrite de Russie, les mains sur la table, J.C.
tombe pour la Nième fois, il ouvre un large bec et laisse tiomber le fromage pour
réparer des ans l’irréparable outrage...”
Suit une étonnante version de l’histoire sainte : « Triste et banale histoire d’un
homme d’autrefois qui portait un bouc au menton, un agneau sur les épaules,
et qui mourut cloué sur deux planches de salut après avoir beaucoup pleuré sur
lui-même dans un jardin, la nuit. Fils de famille, il parlait toujours de son père –
mon père par-ci, mon père par-là, le Royaume de mon père […]. Il guérissait aussi
les hydropiques, il leur marchait sur le ventre et disait qu’il marchait sur l’eau et
l’eau qu’il leur sortait du ventre il la changeait en vin, à ceux qui voulaient bien en
boire il disait que c’était son sang. Assis sous un arbre il parabolait ‘Heureux les
pauvres d’esprit, ceux qui ne cherchent pas à comprendre, ils travailleront dur, ils
recevront des coups de pieds au cul, ils feront des heures supplémentaires qui
leur seront comptées plus tard dans le royaume de mon père’. En attendant il leur
multipliait les pains […]. Ça n’allait déjà plus tout seul, quand un jour le voilà qui
trahit Judas, un de ses aides. Une drôle d’histoire, il prétendit savoir que Judas
devait le dénoncer du doigt à des gens qui le connaissaient fort bien lui-même
depuis longtemps et sachant que Judas devait le trahir il ne le prévint pas. Bref le
peuple se mit à hurler Barrabas, Barrabas, mort aux vaches, à bas la calotte… »
Manuscrits du Moyen-Âge et manuscrits littéraires modernes : la collection
de la Société des manuscrits des assureurs français, Paris, 2001 (exposition,
Bibliothèque nationale de France), p. 272-274.
€15,000-20,000
$18,000-23,000
£12,000-15,000
37
Jules Renard et le théâtre
9 janvier 1894. “A la bonne heure vous aimez mon petit Poil de Carotte, et c’est ce
qui me touche le plus. Toute dissertation, très forte, à prospos du petit bonhomme
me laisse froid. Mais les lecteurs de votre article, s’ils aiment les bêtes vivantes,
et les plantes vraies, achèteront Poil de Carotte. Imaginez-vous qu’on en a fait
même un socialiste ! vous l’avez bien lu comme je souhaite qu’on le lise, et si
je pouvais m’en détacher, je n’en parlerais pas autrement que vous… il m’arrive
souvent de me demander si mes travaux de menuisier têtu n’ont pas quelque
chose de ridicule et de profondément vain. J’envie ces littérateurs abondants
comme de larges feuves où toutes les cruches vont puiser. Mais une parole d’un
ami sincère comme vous remet tout en ordre…Ó
1er juin 1895. “Votre chalet s’appelle le chalet des Hirondelles et, ces jours-ci
j’écris quelques lignes sur les hirondelles de cheminée. Quelle ironie !... Je suis
désorienté. Je ne sais que faire. Tous mes projets littéraires ratent l’un après
l’autre. Ce livre dont je vous parlais, le voilà impossible, j’aurais portant besoin
d’un travail qui me prendrait tout entier. Enervé, je saute sur ma bicyclette et je
vais voir des arbres, mais le cœur n’y est guère…Ó
10 novembre 1895. “Hier je n’étais pas mécontent. La Demande avait produit
sur le public du dimanche soir un efet que je n’espérais plus. Tout portait, les
acteurs rayonnaient et le concierge lui-même crut devoir me féliciter. Et je me
disais : La Demande ferait un très supportable lever du rideau au Théâtre du
peuple du Pottecher…Ó
20 sept. 1899. “Votre portrait de Barrès est admirable de clairvoyance supérieur
à celui d’une lettre de Barrès de votre ami inconnu… Oui cet homme n’est qu’un
vulgaire ambitieux, habile un quart d’heure mais qu’un peu de temps fatigue
et étoufe. C’est peut-être un raté, j’entends un homme qui n’a rien de ce qu’il
faut pour faire ce qu’il veut. Voyez les Rochefort, les Drumont, les Jaurès, les
Clémenceau tous les meneurs, on les juge sérieusement mais ce sont des
fgures…Ó
11 avril 1901. “Je causais hier avec Renée Maupin et nous avons - un peu par
hasard - parlé de la représentation possible de PdeC au théâtre du peuple. Elle a
dit : si on me payait seulement mon voyage, je serais enchantée d’y aller. J’ai dit que
je vous en parlerais, quoi que cela m’ennuie, car je serais désolé de vous pousser
aux frais. P de C fnirait par être un désastre pour nous, et je ne m’en consolerais
pas.Ó
13 mai 1904. “Quelles élections! Vous n’imaginez pas la violence et la stupidité
des curés, fermiers, … etc. J’en ai la nausée.Ó
10 mai 1909. “Oui, la France est agitée. Mais franchement n’est-ce pas mérité ?
quels gens stupides que nos ministres ? le syndicalisme est la grande force
d’aujourd’hui ne valait-il pas mieux lui donner la raison, que de dire bêtement : nous
ne cèderons pas ! les députés ont peur ! … mais la république n’est pas en danger.
Cést une belle formule elle ne mourra pas, et Léon Doudet perd son style…Ó
42
Jules RENARD (1864-1910). 90 lettres, cartes et billets autographes signés à
Maurice Pottecher. Paris et Chaumot dans la Nièvre, 16 mai 1893-28 février 1910.
Encre sur papier de divers formats et qualités, certains à en-tête de Paris, rue
de Rocher ou de La Gloriette, propriété que les Renard louaient dans la Nièvre,
d’autres portant le petit renard dessiné par Toulouse-Lautrec et qui deviendra
l’ex-libris de l’écrivain.
Provenance : SMAF (acquisition à l’hôtel Drouot, 12 juin 1984).
BELLE CORRESPONDANCE AMICALE ET LITTÉRAIRE CONCERNANT
LE THÉÂTRE, ET NOTAMMENT L’ADAPTATION DE POIL DE CAROTTE
PAR ANTOINE. S’Y DESSINENT ÉGALEMENT EN FILIGRANE LES
PRÉOCCUPATIONS POLITIQUES DE L’ÉPOQUE.
Jules Renard rencontra Maurice Pottecher en 1890, par l’entremise de Léon
Daudet. De là naquit une amitié profonde, nourrie d’un respect mutuel et
d’aspirations sociales communes dont cette correspondance se fait le refet.
Pétri d’idéal humaniste, Pottecher fonda en 1895 à Bussang, dans les Vosges,
le Théâtre du Peuple. Le laïc et républicain Jules Renard ne pouvait qu’être
séduit par cette institution atypique ouverte où se mêlent théâtres professionnel
et amateur, et dont l’esprit est tout entier dans la devise inscrite au fronton de
la scène : « Par l’art pour l’humanité ». De nombreuses lettres ont trait à son
travail, à ses dificultés à écrire et à diverses œuvres, parmi lesquelles La Bigote,
L’Ecornifeur, Le Plaisir de rompre, Le Pain de ménage et Poil de Carotte.
38
Jules Renard prend maintes fois des nouvelles de son ami, et lui fait la chronique
des petits faits de sa vie privée, son élection comme maire de Chitry-les-Mines,
lui donne des nouvelles de ses enfants, de sa femme Marinette, de sa santé
déclinante, de sa maladie dont il semble admettre avec un pessimisme stoïque
l’issue fatale.
Ainsi dans la dernière lettre, du 28 février 1910 : “Je suis au lait depuis 5 jours et
pour combien de temps ? et naturellement des tas d’ennuis…Ó
Renard meurt moins de trois mois après, à 46 ans, laissant son ami désolé. Trois
ans plus tard, à l’occasion de l’érection d’une statue de Jules Renard à Chitry,
Pottecher écrivit un bel et long éloge funèbre dans les Cahiers d’aujourd’hui
(octobre 1913, n° 7) : “Nous savions nous faire crédit de ce que, dans notre
double efort vers un idéal d’art, chacun de nous n’eût pas entièrement compris
ou approuvé l’autre, et même des défauts que nous nous connaissions. Il nous
sufisait d’accorder notre conscience, de connaître notre sincérité. Je me souviens
de lui comme d’un compagnon avec qui l’on n’eut jamais de préoccupation base
ni de pensée douteuse. Son originalité ne me paraissait pas moins grande et d’un
rare prix, quand je considérais en lui, un talent entièrement personnel et reconnu
aussitôt comme classique dans l’anarchie de la littérature contemporaine, et un
caractère d’une probité assez ferme pour imposer aux plus défaillants le respect
de la probitéÓ.
€10,000-15,000
$12,000-17,000
£7,500-11,000
Lot 43
«
… Je suis certainement le seul “vieux” pilote du monde qui fasse la guerre sur avions rapides (le
Lightning est le plus rapide avion du monde) et je tiens bien le coup. Mais je puis recevoir un croc
en jambe de Dieu, quelque part en France. Sachez qu’alors je ne regretterai rien, absolument rien,
sinon de vous faire pleurer…
»
avec exaltation son adoration pour sa “Plume d’orÓ : “Je ne puis plus vivre sans
vous. Je viendrai vous chercher. Plume d’or vous êtes la plus adorable des femmes
du monde. Une fée… Il faut être un Ketzal, plume d’or, pour vous comprendre bien.
Pour m’émerveiller de cette petite âme sauvage… Venez dans ma maison, plume
d’or, et remplissez la de votre merveilleux désordre. Ecrivez sur toutes les tables.
Elles sont à vous. Et mettez beucoup de désordre dans mon cœur... Vos peines
sont les miennesÓ.
43
Antoine de SAINT-EXUPÉRY (1900-1944). 17 lettres et 9 billets autographes à
son épouse Consuelo de Saint-Exupéry, sans date [une lettre datée de Toulouse,
1931, les autres de Paris et New York, 1942 et 1943]. 52 feuillets, la plupart in-8.
Encre ou crayon sur papier.
Provenance : SMAF (acquisition à l’hôtel Drouot, 6 juillet 1984).
REMARQUABLE CORRESPONDANCE AMOUREUSE À CONSUELO,
TÉMOIGNAGE DE L’AMERTUME DE L’ÉCRIVAIN ENVERS SON ÉPOUSE
AUTANT QU’ENVERS UNE ÉPOQUE BOULEVERSÉE.
EN 1943, PEU DE TEMPS AVANT SA MORT, IL LUI CONFIE SON
ENTHOUSIASME DE PILOTER L’AVION LE PLUS RAPIDE DU MONDE,
LE LIGHTNING, ET SON ARDENT DÉSIR DE TROUVER « LA PAIX DANS
LA MORT ». Le 31 juillet 1944, Saint-Exupéry disparaît lors d’une mission de
reconnaissance, à bord de son Lockheed P-38 Lightning.
C’est en 1930, à Buenos Aires, qu’Antoine de Saint-Exupéry ft la connaissance
de Consuelo Suncin, salvadorienne et veuve de Gomez Carillo, écrivain et
journaliste célèbre, consul d’Argentine à Paris. De cette rencontre naquit une
relation passionnelle, consacrée l’année suivante par un mariage en France (avril
1931), mais ponctuée de brouilles et d’infdélités régulières.
La première lettre, sur papier à en-tête des Grands cafés de Toulouse, date des
tout premiers temps de leur mariage. Saint-Exupéry y exprime sans retenue et
40
Tous les autres billets et lettres de cet ensemble, plus tardifs, datent de la fn de
la vie de l’écrivain et sont, à l’inverse, le refet des dificultés sentimentales d’un
couple qu’a émoussé une dizaine d’années de vie désordonnée à Paris. Jamais
datés, ces billets ont été écrits vers 1942 et 1943, alors que le couple s’est installé
à New York. Tout en l’assurant de ses sentiments inchangés, Saint-Exupéry
reproche à son épouse sa légèreté, l’angoisse qui l’étreint tous les soirs où elle
ne rentre pas, ses dépenses inconsidérées et sa cruauté : “2 H. j’ai eu une crise
cardiaque merci Consuelo, merci, 2 h. 30 Consuelo… vous n’avez pas le droit de
me faire tellement tellement d’inquiétude. Je vous sais partie seule au cinéma et
à 2 h. 30 personne n’est là ! je m’épouvante… je vous imagine blessée, écrasée…
c’est par ma tendresse que vous me blessez – c’est ça qui est si mal ! … rien au
monde ne peut me faire comprendre pourquoi – quand vous savez combien je
soufre – vous ne pouvez pas me rassurer à l’heure dite… le silence est pour moi
tellement tellement inexplicable… 3 h. 10 si vous pouviez imaginer le supplice de
mon angoisse jamais jamais vous ne me feriez ça !... tu m’as laissé infniment las
et désespéré et ça ne te préoccupe plus, tu ne me montres pas que ton épaule est
secourable… mais si je compte sur toi peut-être ne vais-je trouver qu’un avenir de
glace et de neige. Ah ces nuits blanches à vous attendre !...Ó
“Consuelo je vous écrirai ce soir une lettre d’amour – parce qu’il arrive que malgré
tant de blessures, de mots pas entendus de vous, d’appels qui meurent contre la
vitre de votre petite âme fermée, il arrive que je n’en puisse plus d’un amour qui
jamais n’a trouvé son chemin. Il est en vous quelqu’un que j’aime et dont la joie est
fraîche comme une luzerne d’avril…Ó
“Consuelo j’aimerais avoir entièrement confance en vous. Cela seul me sauverait.
Mais les choses non avouées demeurent toujours immensément lourdes.
Si vous aviez toujours avoué – Consuelo – nous serions depuis si longtemps
réunis. Cette vie gâchée c’est vous qui la voulez. Vous la voulez parce que vous
préférez me Ômettre dans mon tort’ dans l’afreux procès conjugal plutôt que de
me faire confance et me baigner de paix en disant vrai. A quoi ça vous avancet-il ? ça vous permet de vous plaindre de moi – ce serait tellement mieux de me
rendre heureux. Et de vous rendre heureuse. Vous préférez être malheureuse
en criant vos griefs que d’être heureuse en avouant vos fautes. Moi ça me
rend malade, Consuelo. […] Vous voulez asseoir la vie conjugale, vous voulez la
reconquérir, sur des droits exigés et des preuves de mes torts. C’est fou. On ne
bâtit pas le bonheur sur des papiers d’huissiers. Mais je me révolte ce soir contre
la comédie qui m’est joué [sic] d’une Consuelo modèle que j’ai Ôinjustement’ fait
attendre. Votre bonheur vous l’avez toujours tenu entre vos mains. Vous n’avez
jamais voulu le bâtir sur la confance en moi et la fraicheur de la vérité. [...]
Vous n’avez jamais voulu de ce bonheur que je rêvais de vous donner. Vous ne vous
êtes intéressée qu’à celui que vous pensiez Ôprendre’ comme le fruit d’un procès
gagné. Vous préférez notre misère de cœur – et vous préférerez la séparation
totale, au don du climat simple, du respect simple, de la fraîcheur dont j’ai besoin.
[…] Consuelo je vous en supplie à genoux cessez d’être habile. Soyez une fois la
nouvelle Consuelo. Prouvez le moi un jour béni entre les jours. Vos gentillesses
ne sufisent pas : vous en aviez à Buenos Ayres, j’ai cependant soufert sept
ans. Votre gentillesse d’aujourd’hui, comment voulez-vous que je sache qu’elle
n’est pas le piège de sept autres années de malheur ? C’est bien parce qu’elle
m’émeut qu’elle me fait trembler. Mais j’ai besoin d’une preuve autrement, pour
moi, importante. J’ai besoin de connaître que vous avez changé !Ó
De la collection de la Société des Manuscrits des assureurs français (SMAF)
En mars 1943, Saint-Exupéry rejoint finalement Alger d’où il fait des
reconnaissances photographiques en France.
IL EXPRIME À PLUSIEURS REPRISES LE PRESSENTIMENT - OU LE DÉSIR
- D’UN MALHEUR QUI L’ATTEND :
- “Consuelo mon petit gas chéri j’ai survolé la France en mission de guerre
sur avion de chasse Lightning. Mais on est ridicule sur ‘l’âge’ des pilotes. Et
maintenant on me trouve trop vieux pour voler sur avion de chasse et j’essaie de
venir faire un tour aux Etats-Unis pour obtenir cette autorisation. Et en même
temps je te verrai. Et en même temps je t’embrasserai. Et en même temps je
vivrai quelques jours ‘chez moi’ ‘dans mon foyer’ ‘près de ma femme’ […] Moi je
suis votre mari pour l’éternité.”
- “Moi, petite flle, je suis pour beaucoup de raisons absolument désespéré.
Je ne sais pas supporter que ceux de mon pays se détestent les uns les autres,
comme ils font tous. Tu me connais : je me ronge toute la nuit et tout le jour
sur cette incompréhensible maladie des miens. Je vis dans un malaise intérieur
inexprimable. J’ai un ‘mal du pays’ inguérissable parce que je ne sais plus où est
mon pays. J’aurais dû être tué en Lightning sur la France, ç’aurait été tout simple.
Pour l’heure je ne vole plus, on ne veut plus des pilotes de mon âge, et je ne trouve
rien d’utile à faire. Consuelo, Consuelo ça ne va pas du tout dans mon cœur.”
- “J’ai réussi à redevenir pilote de Lightning pour les lointaines missions
photographiques en France. J’ai si fort le besoin de ne pas vivre cette époque
en spectateur intellectuel. Je hais si fort tous leurs grands mots, toutes leurs
polémiques, tout leur fanatisme prétentieux. Ils ne mêlent rien de leur chair à
leurs problèmes. Consuelo, petite flle chérie, je ne sais rien penser que je ne paie
de tout moi-même. Et d’être mêlé à la guerre réelle, ça me permet de me sentir
absolument pur et ça me dispense tout à fait d’avoir à prouver quoi que ce soit de
ce que je pense par des formules de haine et des condamnations. Je suis ce que
je pense, tout simplement. Je n’en veux à personne dans cette époque de nuit. Les
hommes ne savent rien penser qui soit clair. Ils tâtonnent. Ils sont malheureux.
Etre tout simplement ça me dispense de trop me perdre dans les mots. Consuelo
chérie mon amour si jamais il m’arrive malheur ne m’en veuillez pas de la décision
que j’ai prise. Je suis certainement le seul « vieux » pilote du monde qui fasse la
guerre sur avions rapides (le Lightning est le plus rapide avion du monde). Et
je tiens bien le coup. Mais je puis recevoir un croc-en-jambe de Dieu, quelque
part en France. Sachez qu’alors je ne regretterai rien, absolument rien, sinon de
vous faire pleurer ou de ne plus pouvoir protéger ma bien aimée petite flle. Je ne
regretterai rien d’autre parce que je n’ai rien à faire dans ces temps de procès
haineux et imbéciles. […] Consuelo, ma bien aimée, soyez un jardin. Il faut que je
sente fort en moi, chaque jour plus fort, le besoin de vous protéger, de vous faire
feurir et aussi de me promener à pas lents dans votre merveilleuse poésie. J’ai
besoin de votre réveil auprès de moi comme d’oiseaux et de rosée et de vent frais
– et de tout ce qui chante au lever du jour.”
- “Je pense que vous serez plus heureuse sans moi et moi je pense que je trouverai
enfn la paix dans la mort. Je ne désire ni ne souhaite rien que la paix. Je ne vous
fais aucun reproche. A côté de ce qui m’attend rien n’a d’importance. Vous m’avez
fait perdre mon pauvre peu de confance en moi, petite flle.”
€100,000-150,000
$120,000-170,000
£75,000-110,000
41
«
...il est impossible de blamer Beaumarchais.
Il faut qu’il fasse jouer son barbier de Seville,
et qu’il rie en vous fesant rire...
»
«
Un mot de vous vaut mieux que tous les livres
de la bibliothèque de Senones...
»
44
45
François Marie Arouet, dit VOLTAIRE (1694-1778). Lettre autographe signée “V”,
adressée à Madame Denis, située et datée “Senones par Ravon en Lorraine /
15 juin 1753” [1754]. 2 pages sur un feuillet in-12 (177 x 114 mm). Encre brune sur
papier. La datation donnée par Voltaire est erronée. À cette date le patriarche
de Ferney était en efet emprisonné à Francfort sur les ordres de Frédéric II à la
suite de la publication de sa Diatribe du docteur Akakia dirigée contre Maupertuis,
protégé du monarque.
Provenance : SMAF (acquisition à l’hôtel Drouot, 6 mai 1981).
LETTRE INÉDITE À SA NIÈCE BIEN AIMÉE relative à ses travaux d’érudition
destinés à l’Essai sur les mœurs (1756) et à la polémique née de la publication,
sans son aveu à La Haye, d’un manuscrit de son Abrégé de l’Histoire universelle
(novembre 1753) où on le faisait écrire que « les rois sacrifent le genre humain à
un seul homme ». En février 1754, Voltaire fait établir par acte notarié l’absence de
cette formule dans son manuscrit et souhaite que l’information soit relayée par
le Mercure de France et les Mémoires de Trévoux, périodique jésuite dirigé par le
père Berthier. Il supplie sa nièce de s’acquitter de cette tâche.
De sa “prison savante”, Voltaire demande à Madame Denis de lui apporter
le journal de Henri III, les Mémoires de L’Étoile et l’Histoire de Louis XIII par
Levasseur. “Je me trouve assez bien dans mes montagnes avec des livres,
poursuit-il. Mais je ne peux y rester longtemps [...] Il est de la plus grande
conséquence pour moy que le mémoire cy joint soit mis dans le mercure, et que
copie en soit envoyée au pere Berthier jésuitte autheur du journal de Trevoux,
voicy donc pour le Mercure et pour Trevoux les deux chifons que je vous adresse
et que je vous supplie de vouloir bien leur envoyer [...]”
L’allusion à Héloïse et Abélard, par laquelle Voltaire conclut cette lettre, renvoie
au langage secret de l’oncle et de la nièce dont les relations allaient largement
au-delà de la simple connivence familiale. “Lorsqu’Héloïse mendera à Abélard
partés, il partira, et viendra prendre ou ne pas prendre des eaux avec vous [...]”
L’Afaire Paméla : Lettres de monsieur de Voltaire à madame Denis, de Berlin,
présentées par André Magnan, Paris, 2004. Manuscrits du Moyen-Âge et
manuscrits littéraires modernes : la collection de la Société des manuscrits des
assureurs français, Paris, 2001 (exposition, Bibliothèque nationale de France),
pp. 146-147.
Nous tenons à remercier M. François Moureau de son aide dans la rédaction de
cette notice.
François Marie Arouet, dit VOLTAIRE (1694-1778). Lettre autographe signée “V”,
adressée à Jean-Baptiste Nicolas de Lisle, datée du 7 mars [1774]. 2 pages in-4
(196 x 158 mm) sur un double feuillet. Suscription “a Monsieur / Monsieur De
Lille, capitaine / de Dragons. / Hotel des deux ponts”. Encre brune sur papier
avec annotations autographes M. de Lisle.
Provenance : acquis par la SMAF en vente publique (Paris, hôtel Drouot, 7 mai
1981).
Oficier de dragons, Jean-Baptiste-Nicolas de Lisle était un ami de Mme du
Defand par qui Voltaire l’avait connu. Il fournissait Voltaire en potins mondains
dans les années 1773-1774 et fut reçut à Ferney.
BELLE LETTRE ÉVOQUANT L’AFFAIRE QUI OPPOSA LE JUGE GOEZMAN
ET BEAUMARCHAIS dans le dossier de l’héritage Pâris-Duverney et dont le
verdict venait d’être rendu le 26 février.
Goezman présenta un rapport accablant contre Beaumarchais dans son procès
contre le comte de La Blache. En retour, Beaumarchais l’accusa d’avoir accepté
de lui un pot de vin de 15 louis pour un entretien utile à sa défense qu’il refusa
pourtant. Les mémoires que Beaumarchais publia pour sa défense furent
condamnés à être brûlés.
C’est dans cette agitation que Beaumarchais tenta de faire jouer son Barbier de
Séville. Mais, deux jours avant la première, la pièce fut interdite sous le prétexte
d’allusions injurieuses envers la magistrature.
“Vous vous imaginez donc que hors de cour signifait justifé, déclaré innocent.
Et parce que vous écrivez mieux que nos académiciens vous pensez savoir la
langue du barrau. Je vous crois actuellement trompé. Vous savez sans doute que
hors de cour veut dire hors d’icy vilain, vous etes violemment soupçonné d’avoir
reçu de l’argent des deux parties [...] pour le blame de Beaumarchais je ne scais
pas encor bien précisément ce qu’il signife. Pour moy je ne blame que ceux qui
m’ennuient, et en ce sens il est impossible de blamer Beaumarchais. Il faut qu’il
fasse jouer son barbier de Seville, et qu’il rie en vous fesant rire [...]” Voltaire’s
Corrrespondence D18839 ; Manuscrits du Moyen-Âge et manuscrits littéraires
modernes : la collection de la Société des manuscrits des assureurs français, Paris,
2001 (exposition, Bibliothèque nationale de France), pp. 150-151. Nous tenons à
remercier M. François Moureau de son aide dans la rédaction de cette notice.
Traces de pliures et de cachet.
€4,000-6,000
42
$4,600-6,800
£3,000-4,400
€6,000-9,000
$6,900-10,000
£4,500-6,700
De la collection de la Société des Manuscrits des assureurs français (SMAF)
Voltaire à d’Alembert, son “très cher philosophe”
46
François Marie Arouet dit VOLTAIRE (1694-1778). Lettre autographe, signée
« V, adressée à d’Alembert, située et datée « au chene / Lausanne 1er septembre
[1757]. Une page in-8 (188 x 113 mm).
Provenance : SMAF (acquisition à l’hôtel Drouot, 6 mai 1981).
LETTRE INÉDITE relative à l’article Mânne dans l’Encyclopédie. Elle fait suite
à la lettre qu’il lui adresse, le 29 août, des Chênes, sa résidence à Lausanne.
La première lettre de Voltaire à d’Alembert est de décembre 1746 : elle inaugure
une amitié de plus de trente ans.
« Mânne me parait assez bon quoiqu’un peu rabiniste. Je crois que les curieux
pourront être contents de l’article. Cependant un bon apothicaire en eut dit
davantage et aurait démontré apothicairement la supériorité de mânne grasse,
sur manne maigre […] » Voltaire termine sa lettre en le chargeant de transmettre
ses compliments à Madame du Defand.
Il existe six articles « Manne » au tome x du Dictionnaire encyclopédique publié
en 1765 à la suite de la nouvelle autorisation de l’ouvrage interdit en 1759, ce qui
amena d’Alembert à renoncer à la co-direction de l’entreprise. Les rédactions
faites furent mises en réserve. L’article concerné intitulé « Manne du désert
(Critique sacrée) », p. 45-47, est anonyme et doit donc être rendu à D’Alembert :
il s’inspire de la Bible (Exode, Deutéronome) et de la littérature « rabbinique » que
d’Alembert a compilées. À la même date, Voltaire rédigeait ses propres articles,
tout en se consacrant à son ancienne passion pour la scène. Il invite son « très
cher philosophe » à venir à Lausanne : « amenez Mr Did[e]rot et nous luy jouerons
la comédie […] »
Lettre inconnue de la Correspondence publiée à Oxford par Theodore
Besterman ; Manuscrits du Moyen-Âge et manuscrits littéraires modernes :
la collection de la Société des manuscrits des assureurs français, Paris, 2001
(exposition, Bibliothèque nationale de France), pp. 148-149.
Nous tenons à remercier M. François Moureau de son aide dans la rédaction de
cette notice.
€6,000-9,000
$6,900-10,000
£4,500-6,700
43
De l’ancienne collection Roland Saucier
Lots 47 à 71
Roland SAUCIER (1899-1994).
De ce balancement entre classicisme et littérature de son temps,
Roland Saucier ne se départira jamais, ni en tant que directeur de la
librairie Gallimard du boulevard Raspail, où il offrit de septembre 1921
à mars 1964 des éditions originales littéraires de toutes époques, ni
en tant qu’amateur raffiné et exigeant. Pour le quatrième catalogue
de la « Bouquinerie librairie Gallimard », publié en décembre 1923 (le
mois de la mort de Raymond Radiguet), à la couverture ornée comme
dans tous les numéros d’une vignette de Laboureur, il demande une
préface à Fernand Vandérem (1864-1939), le hérault de la bibliophilie
moderne.
Le grand libraire parisien Jean Viardot, dont Roland Saucier fut le
maître en bibliophilie, raconte la révolution intervenue en 1922, au
moment où Fernand Vandérem prend la tête du Bulletin du bibliophile,
et Saucier celle de la librairie Gallimard : Vandérem, « romancier sans
succès et chroniqueur littéraire apprécié… s’est taillé la réputation
d’un amateur fin mais paradoxal… Le titre même qu’il va bientôt
donner au recueil de ses premières chroniques, La Bibliophilie
nouvelle, postule bien une ancienne bibliophilie et l’intention de la
déclasser. La bibliophilie est la pointe suprême d’un art de vivre
raffiné, celui de l’homme du monde accompli…un dandysme au sens
noble du mot ». Aux deux pôles autour desquels s’organise en 1920
le marché du livre ancien et rare, « la haute bibliophilie dominée par
la puissante et patriarcale figure du libraire Edouard Rahir… et le
clan des béraldistes pour qui la bibliophilie n’est qu’un bibelotage
comme un autre », Vandérem va opposer sa conception nouvelle.
« La bibliothèque du vrai bibliophile est exclusivement d’éditions
originales littéraires, étroitement anthologique et résolument
moderne… C’est à l’aune de la sensibilité nouvelle que le vrai
bibliophile entreprend de réévaluer et de réapprécier le patrimoine
littéraire français… Comment convenait-il d’avoir les éditions
originales si convoitées : brochées, en reliure de l’époque, rhabillées
postérieurement ?… La condition optimale, bibliophiliquement
parlant, est la reliure de l’époque, même modeste… Ce sont les
libraires de sa mouvance,… [dont] Roland Saucier, qui ont appris à la
fine fleur de la bibliophilie française à juger et apprécier si finement
les exemplaires » (Jean Viardot, « Les nouvelles bibliophilies », dans
Histoire de l’édition française, Tome III, Le temps des éditeurs, du
Romantisme à la Belle Époque, dir. H.-J. Martin et R. Chartier, Paris,
1985, p. 343-363).
© Archives Gallimard
« Plus loin encore vers l’ouest, en bas du boulevard Raspail, se trouve
la librairie Gallimard, fille de la N.R.F., ce qui n’empêche point son
directeur, Roland Saucier, de faire preuve d’un bel éclectisme en
matière littéraire. Saucier n’avait que vingt-deux ans lorsqu’il prit
[en 1921] la charge de cette maison qui comptait alors une année
d’existence. Proustien fervent, bibliophile et très homme du monde,
il réunissait toutes les qualités que réclamaient la proximité du
faubourg Saint-Germain et l’esprit de la N.R.F. En un cadre un peu
froid mais dont on se prend vite à aimer la véritable élégance, il sut
attirer à lui les esprits les plus divers, de Vandérem qui le conseilla,
à Aragon qui lui confia la direction de sa revue, de Cocteau qui
fut une de ses premières admirations, à Lacretelle dont il aime le
classicisme » (Louis Chéronnet, « Libraires, tableau de la librairie à
Paris », dans L’Ami du lettré, IV, Paris, Bernard Grasset, 1926, p. 406).
Séance de signature à la librairie Gallimard en 1926
(Roland Saucier deuxième en partant de la droite).
Pour sa propre collection, Roland Saucier met en pratique au plus
haut niveau les principes de Vandérem, comme en témoignent
notamment parmi les volumes offerts à la vente son Molière, relié
par Boyet en veau fauve à tranche dorée (lot 63), ou les 4 volumes des
Scènes de la vie privée de Balzac, 1830-1832, reliés pour l’Impératrice
Marie-Louise, duchesse de Parme (lot 47).
Sa position dans la maison Gallimard, mais aussi des affinités
électives, donnent à Roland Saucier une place discrète d’éminence
grise dans le milieu littéraire contemporain. Auprès entre autres
de Gide, Claudel, Breton, Max Jacob, Aragon, Céline, Jouhandeau,
Queneau, Jean Genet (c’est Saucier qui, au printemps 1947,
présentera Genet à Jacques Guérin).
Et auprès de Jean Cocteau, tôt rencontré, qu’il défend en 1926 lors
de la ténébreuse affaire de la disparition de ses livres et manuscrits.
La Lettre plainte de Cocteau adressée à Roland Saucier, parfaite
illustration des précises définitions de Vandérem, figure en édition
pré-originale aux pages 1 à 3 du huitième Catalogue d’éditions
originales et de livres illustrés modernes de la librairie Gallimard (mai
1926). L’édition originale a été tirée à 25 exemplaires sur papier vergé
d’arches hors-commerce par les soins de Roland Saucier et achevée
d’imprimer le 22 mai 1926 : « Cher ami,… Je voulais en venir aux livres.
Vous devinez qu’ils traînent partout… Bref je n’accuse personne (on
ne vole pas les livres, on les emprunte, on les chipe), mais les livres de
ma chambre s’envolent ».
Roland Saucier a connu Radiguet, son quasi-contemporain. En
témoigne un exemplaire de l’édition originale du Diable avec envoi
de Radiguet à Saucier (collection particulière). Mais c’est plus
probablement à Cocteau qu’il doit le manuscrit inédit du Diable au
corps (lot 65).
47
Honoré de BALZAC (1799-1850). Scènes de la vie privée. Paris : Mame et
Delaunay-Vallée, Levavasseur, 1830. 2 volumes in-8 (212 x 132 mm). [Avec :]
- Scènes de la vie privée. Paris : Mame-Delaunay, 1832. Tome III & 4. Reliure
homogène avec tomaison continue, demi-maroquin rouge à long grain de
l’époque, plats frappés au chifre couronné de l’impératrice Marie-Louise, dos
lisses ornés de flets dorés.
Provenance : Marie-Louise de Habsbourg-Lorraine, impératrice des Français
puis duchesse de Parme, Plaisance et Guastalla (chifre doré sur les plats) —
Roland Saucier.
TRÈS BEL EXEMPLAIRE DE LA BIBLIOTHÈQUE DE MARIE-LOUISE AVEC
SON CHIFFRE COURONNÉ. Carteret Romantique I, 60 & 66. Clouzot 11 et 12.
Stéphane Vachon, Les travaux et les jours d’Honoré de Balzac, chronologie de la
création balzacienne, Paris, Montréal, 1992, pp. 96 et 121.
Quelques rousseurs éparses, usures d’usage à la reliure.
(4)
€15,000-20,000
$18,000-23,000
£12,000-15,000
ÉDITION ORIGINALE.
45
49
48
48
51
Honoré de BALZAC (1799-1850). Nouveaux Contes Philosophiques. Paris :
Charles Gosselin, 1832. In-8 (206 x 130 mm). Frontispice de Tony Johannot gravé
par Porret tiré sur Chine. Reliure de l’époque, demi-veau bleu canard, dos lisse
orné, tranches marbrées, sans les couvertures.
Provenance : cachet de l’école Sainte-Geneviève sur le titre et la serpente du
frontispice - Roland Saucier.
Paul CLAUDEL (1868-1955). L’Otage. Paris : NRF, 26 mai 1911. In-4 tellière
(252 x 165 mm). Reliure janséniste signée Huser, maroquin aubergine, dos à
nerfs, dentelle intérieure dorée, doublure et gardes de soie violette, tranches
dorées, couverture et dos conservés pour le tirage normal et le tirage des XX,
étui assorti.
Provenance : Roland Saucier.
ÉDITION ORIGINALE RARE. Y paraissent pour la première fois Maître Cornélius,
Madame Firmiani, L’Auberge rouge et Louis Lambert (première version). Carteret
Romantique I, 62 ; Clouzot 12.
Rousseurs et piqûres.
ÉDITION ORIGINALE DU PREMIER LIVRE PUBLIÉ PAR LA NRF. Un des
20 exemplaires réimposés pour “les XX” et imprimés sur vélin à la cuve, celui-ci
le n° 9. Cette pièce fut représentée pour la première fois au théâtre de l’Astrée le
16 décembre 1912. BEL EXEMPLAIRE À GRANDES MARGES.Talvart 12.
Étui très légèrement frotté.
€4,000-6,000
$4,600-6,800
£3,000-4,400
€2,000-3,000
$2,300-3,400
£1,500-2,200
49
Honoré de BALZAC (1799-1850). Un Grand Homme de Province à Paris. Paris :
Hippolyte Souverain, 1839. 2 volumes in-8 (200 x 123 mm). Reliure de l’époque,
demi-veau brun à coins, roulette à froid, dos lisses ornés.
Provenance : Roland Saucier.
ÉDITION ORIGINALE. Carteret Romantique I, 74 ; Clouzot 15.
Rousseurs. Sans le feuillet d’annonces du tome I.
(2)
€4,000-6,000
$4,600-6,800
£3,000-4,400
50
Charles BAUDELAIRE (1821-1867). Les Épaves. Amsterdam : à l’enseigne du
Coq [Bruxelles : Poulet-Malassis], 1866. In-8 (190 x 125 mm). Frontispice gravé à
l’eau-forte par Félicien Rops, tiré sur Chine, accompagné de la légende imprimée
à l’encre rouge et tirée sur le même papier. Reliure signée Petit succr de Simier,
demi-maroquin rouge à coins, dos à nerfs orné, tête dorée.
Provenance : Claude Cohendy (ex-libris au contreplat, n° 183 de sa bibliothèque)
— Roland Saucier.
ÉDITION EN PARTIE ORIGINALE d’un tirage limité à 260 exemplaires. Un des
250 sur vergé de Hollande, celui-ci le n° 140, signé par Baudelaire au justifcatif
de ses initiales. Elle contient les six pièces condamnées des Fleurs du mal et
17 poèmes inédits. Deux d’entre eux (Le Monstre et Les Promesses d’un visage)
n’avaient pas été retenus lors de l’édition des Fleurs en 1857. BEL EXEMPLAIRE
À GRANDES MARGES. Carteret Romantique I, 128 ; Clouzot 28.
Rares rousseurs.
€3,000-5,000
$3,500-5,700
£2,300-3,700
50
46
51
De l’ancienne collection Roland Saucier
52
53
[CURIOSA] — [ALIBERT, François-Paul (1873-1953)]. Le Supplice d’une queue.
Éditions de l’île de la Barthelasse [René Bonnel], 1931. In-12 (164 x 115 mm).
Frontispice à la pointe-sèche par Creixams, non signé. Reliure janséniste signée
Huser, maroquin noisette, dos à nerfs, doublure de maroquin blanc et gardes de
soie blanche, tranches dorées, couverture rempliée verte imprimée en noir et dos
conservés.
Provenance : Roland Saucier (exemplaire nominatif et envoi).
Léon-Paul FARGUE (1876-1947). Pour la musique. Poëmes. Paris : NRF, 1914.
In-4 (240 x 180 mm). Reliure mosaïquée à “décor rayonnant” signée Paul Bonet
(Desmules relieur, Collet doreur) et datée 1955, maroquin vert, box mastic et
box violet, doublure et gardes de veau gris clair, dos lisse, couverture et dos
conservés, chemise et étui assortis.
Provenance : André Gide (exemplaire nominatif et envoi) - Roland Saucier
ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 95 exemplaires, celui-ci l’un des 5 nominatifs
imprimés pour l’auteur et les éditeurs, ici imprimé sur Chine pour Roland Saucier,
avec le frontispice en 2 états (noir et bleu). Il porte un long ENVOI AUTOGRAPHE
SIGNÉ de François-Paul Alibert à Roland Saucier sur un feuillet blanc et le
faux-titre. “Je suis heureux d’associer sur cet exemplaire inconnu le nom de
Roland Saucier à un autre inconnu vêtu de noir qui ressemble comme un frère
à François-Paul Alibert”. Exemplaire enrichi du DESSIN ORIGINAL ayant servi
au frontispice (encre sur papier). C’est André Gide qui transmit le manuscrit à
René Bonnel via Roland Saucier, directeur de la librairie Gallimard. Dutel 377 ;
Pia Enfer, 1382.
Rares rousseurs.
€1,500-2,000
ÉDITION ORIGINALE avec l’achevé d’imprimer daté du 1er février. Exemplaire
imprimé sur Japon pour André Gide et portant l’envoi autographe signé de LéonPaul Fargue :”afectueusement “. Lhermitte 242 ; Bonet Carnets 1090.
Couverture et dos légèrement tachés. Dos de la chemise fané.
€10,000-15,000
$12,000-17,000
£7,500-11,000
$1,800-2,300
£1,200-1,500
47
L’exemplaire de dédicace
55
56
54
56
André GIDE (1869-1951). 1889-1895. Sans lieu ni date [Paris : Arnold Naville,
1931]. In-8. Reliure janséniste de maroquin noisette signée Semet et Plumelle,
dos à nerfs, encadrement intérieur de flets dorés, tranches dorées, couverture et
dos conservés, étui assorti.
Provenance : Roland Saucier.
André GIDE (1869-1951). Les Nourritures terrestres. Paris : Société du Mercure
de France. 1897. Reliure de maroquin havane signée P. -L. Martin et A. Paris Dor.,
non datée, double flet doré en encadrement, dos à nerfs orné, doublure de même
maroquin avec roulette dorée, doubles gardes, tranches dorées sur témoins,
couverture imprimée et dos conservés, étui assorti.
Provenance : Alfred Vallette (envoi) — Roland Saucier.
ÉDITION ORIGINALE du premier cahier de son journal tirée à seulement
7 exemplaires, celui-ci justifé n° I par Gide au justifcatif avec ses initiales.
RARISSIME. Naville CXLVIII.
€3,000-5,000
$3,500-5,700
£2,300-3,700
ÉDITION ORIGINALE. Un des 12 exemplaires sur Hollande van Gelder, second
papier après trois sur Japon impérial. Celui—ci, non numéroté, est enrichi d’un
ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ de l’auteur à Alfred Vallette, fondateur du
Mercure de France.
BEL EXEMPLAIRE, TRÈS FRAIS ET À GRANDES MARGES. Talvart 7A.
€8,000-12,000
$9,200-14,000
£6,000-8,900
55
André GIDE (1869-1951). Amyntas. Mopsus. Feuilles de route. De Biskra à
Touggourt. Le Renoncement au voyage. Paris : Société du Mercure de France,
1906. In-12 (169 x 112 mm). Broché. Chemise de demi-maroquin bleu nuit signée
P.-L. Martin et étui assorti.
Provenance : Madeleine Gide (envoi) — Roland Saucier.
ÉDITION EN PARTIE ORIGINALE. Feuilles de route avait paru chez Vandersypen
en 1899. Tirage à 350 exemplaires sur vergé d’Arches. Précieux exemplaire
portant, sur le faux titre, l’ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ À MADELEINE [Gide]
“ceci soit l’exemplaire de Madeleine, son André Gide”. Talvart 20A
Quelques rousseurs. Dos passé.
€6,000-9,000
$6,900-10,000
£4,500-6,700
54
48
De l’ancienne collection Roland Saucier
57
58
«
Non, Pierre, ne revenons pas sur un irréparable passé.
Ne cherche pas à me revoir...
57
»
»
Aux pieds de Madame...
58
André GIDE (1869-1951). Lettre autographe signée à Pierre Louÿs. Datée “lundi
minuit” [début juin 1895]. Encre sur papier. 8 pages in-16 (155 x 100 mm) sur
2 feuillets in-8 repliés au chifre PG [pour “Paul [Guillaume André] Gide”] à froid.
Avec enveloppe, suscription “Monsieur Pierre Louys / 1 rue Grétry / Paris”.
Provenance : Roland Saucier.
BELLE ET LONGUE LETTRE SONNANT LA RUPTURE DÉFINITIVE ENTRE
GIDE ET LOUŸS. Elle fut publiée pour la première fois en avril 1973 dans le
Bulletin des amis d’André Gide (n° 18, pp. 5-8).
“[…] Quand nous nous rencontrerons dans la vie et ce sera je pense très souvent
car nous avons tous deux le vif amour des nobles choses - lorsque nous nous
rencontrerons je serrerai ta main si tu la tends, ou te tendrai la mienne - car il est
inutile et fâcheux de donner nos incompréhensions en spectacle - mais ne parle
plus d’amitié entre nous […] et je t’assure qu’il m’est très dur […] de me soustraire
à ton étreinte, qui si longtemps me fut la meilleure […] Je mets beaucoup de
torts de mon côté mais ce qui m’a défnitivement peiné ce fut de voir que tu me
connaissais assez pour prendre ces torts pour autre chose que des maladresses
[…] Depuis mercredi soir l’angoisse puis la douleur m’ont complètement privé de
sommeil […] et bien qu’un narcotique m’ait complètement grisé et que j’écrive
comme en rêve, j’ai voulu l’écrire aussitôt pour ceci : l’ensevelissement de ma
mère a lieu demain mardi à midi - je compte sur ta délicatesse et sur ta dignité
pour n’y pas venir […] “
[On joint, du même :] - Un télégramme adressé depuis Biskra à “Pierre Louis Hôtel
Paris Séville” [1894] : “Impossible rester plus longtemps sans te voir....”. Le presse
de le rejoindre à Biskra. (Déchirures.)- Une lettre autographe signée à Jules Huret
datée “Dimanche” [27 avril 1895]. 2 pages in-12 sur un feuillet replié. Encre sur
papier. Au sujet d’un article de Huret à propos du Voyage d’Urien. [Et :] - [Pierre
LOUŸS]. Un télégramme signé “Méléagre” adressé à “André Gide Beauséjour” et
daté du 4 juillet 1894, le prévenant de son arrivée prochaine.
€3,000-5,000
«
Victor HUGO (1802-1885). Les Chansons des Rues et des bois. Paris : Librairie
Internationale, Lacroix, Verboeckhoven & Cie, 1866. In-8 (225 x 145 mm). Reliure
de l’époque, demi-chagrin rouge, dos à nerfs orné de fers dorés.
Provenance : Léonie d’Aunet (1820-1879, envoi) — Roland Saucier.
ÉDITION PARISIENNE portant la date de 1866. Les Chansons des rues et des
bois furent publiées simultanément à Paris et à Bruxelles (avec la date de 1865).
L’attribution d’édition originale à l’une ou l’autre de ces deux éditions ft l’objet de
nombreuses controverses. Selon Vicaire, la véritable édition originale serait celle
de Paris alors que Clouzot prétend l’inverse.
Exemplaire enrichi d’un ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ de l’auteur à son
ancienne maîtresse, Léonie d’Aunet, sur un feuillet de papier bleu interfolié après
le titre. Femme de lettres, Léonie d’Aunet (1820-1879) fut l’une des nombreuses
conquêtes de Hugo. Surpris en fagrant délit d’adultère en 1845, les amants se
séparent : Hugo, ayant argué de son statut de pair de France, n’est pas inquiété,
tandis que sa maîtresse est emprisonnée deux mois à la prison Saint-Lazare,
avant d’être transférée au couvent des Dames de Saint-Michel, puis aux
Augustines. Elle en sort quelques mois plus tard, et devient une habituée du
domicile Hugo où l’accueille Adèle, heureuse de voir une rivale à Juliette Drouet.
Carteret Romantique I, 422 ; Clouzot 92 ; Vicaire IV, 334-335.
Reliure légèrement frottée. Rousseurs éparses.
€8,000-12,000
$9,200-14,000
£6,000-8,900
$3,500-5,700
£2,300-3,700
49
Les Misérables de Théodore de Banville
59
HUGO, Victor (1802-1885). Les Misérables. Paris : Pagnerre, 1862. 10 tomes en
5 volumes in-8 (234 x 150 mm). Reliure signée Lortic, demi-maroquin rouge, dos
à nerfs, têtes dorées.
Provenance : Théodore de Banville (envoi) — Roland Saucier.
Première édition française, parue quelques jours après l’originale publiée
à Bruxelles. Exemplaire enrichi d’un ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ de l’auteur
à Théodore de Banville “son amiÓ, sur un feuillet bleu relié avant le faux-titre
du premier volume. Banville avait rencontré Victor Hugo au début des années
1840. Le maître l’avait encouragé dans ses travaux poétiques et Banville lui
rendit de vibrants hommages dans chacun de ses nombreux recueils. Le coup
d’État n’interrompit pas le dialogue poétique entre eux, qu’une abondante
correspondance alimente. Banville prit notamment la parole au banquet des
Misérables, donné à Bruxelles en 1862 par les éditeurs et où se réunit toute la fne
feur des journalistes et amis du poète exilé.
PRÉCIEUX EXEMPLAIRE. Vicaire IV, 328-329.
Quelques rousseurs.
(5)
€8,000-12,000
$9,200-14,000
£6,000-8,900
59
60
Victor HUGO (1802-1885). Les Travailleurs de la mer. Paris : Librairie
Internationale, 1866. 3 volumes in-8 (238 x 152 mm). Demi-chagrin à coins
aubergine, dos à nerfs orné, chifre d’Alice Hugo frappé en pied, têtes dorées.
Provenance : Alice Hugo (envoi) - Roland Saucier.
ÉDITION ORIGINALE portant, sur le faux-titre, un ENVOI AUTOGRAPHE
SIGNÉ À ALICE HUGO, sa belle-flle. L’exemplaire est en outre enrichi d’une
lettre autographe signée d’Adophe Pelleport, jeune poète et fervent admirateur
d’Hugo, à son “cher maîtreÓ, datée du 26 mai 1866. 4 pages sur double feuillet
plié, évoquant Les Travailleurs, les journaux d’opposition et Garibaldi. Carteret
Romantique I, 422 ; Clouzot 92.
Reliures légèrement frottées.
(3)
€6,000-9,000
60
50
60
$6,900-10,000
£4,500-6,700
De l’ancienne collection Roland Saucier
«
...J’ai beaucoup connu et, je crois, très-bien compris
Marie-Louise...
»
(Lamartine, Mémoires politiques)
61
62
Marcel JOUHANDEAU (1888-1979). Carnets de Don Juan. Important manuscrit
de travail autographe. 432 feuillets (200 x 155 environ) répartis en 22 chemises,
la plupart titrées au crayon ou à l’encre : “Carnets de Don Juan” (17ff.),
“Vu. Cité” (29 f.), “Visages” (41 f.), “Le Plaisir” (39 f.), “Rêves érotiques” (20 f.),
“Le Mysticisme, la sensualité et la passion” (9 f), “Expériences” (9 f.), “L’être”
(9f. avec une lettre d’une main non identifée), “Christianisme” (9 f.), “Ame” (5 f.),
“Corps” (24 f), “ Rencontre” (5 f.), “L’État d’innocence” (27 f), sans titre (5 f.),
“Langage nouveau” (38 f.), “Sienne ? obscénité” (7 f.), “Partie hont[euse] (5 f.),
“L’Hydre” (11 f.), “Odeur” (6 f.), “L’Absent” (27 f.), “Bains” (65 f.), sans titre (25 f.).
Encre violette et encre verte sur papier de diverses qualités. Chemise et étui.
Provenance : Roland Saucier (envoi).
Alphonse de LAMARTINE (1790-1869). Recueillements poétiques. Paris :
Librairie de Charles Gosselin, 1839. In-8 (222 x 135 mm). Reliure de l’époque,
demi-maroquin rouge, plats frappés au chifre couronné de l’impératrice MarieLouise, dos lisse orné.
Provenance : Marie-Louise de Habsbourg-Lorraine, impératrice des Français
puis duchesse de Parme, Plaisance et Guastalla (chifre couronné) — Roland
Saucier.
RARE ENSEMBLE DE MANUSCRITS ET NOTES DE TRAVAIL de ce texte
publié en 1947 sous couvert de l’anonymat.
LONG ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ : “Pour Roland Saucier, que je considère
comme l’un des meilleurs amis de mes derniers jours. Il est certainement celui
qui m’a rendu les plus signalés services. Grâce à lui, j’ai pu faire des heureux,
ma petite Céline, son fls Marc et Marcel Rouveyre [?] qui l’a épousée. Marcel
Jouhandeau”. Jouhandeau lui-même avait souhaité que la Bibliothèque littéraire
Jacques Doucet conserve ses manuscrits. Son fls adoptif, Marc Jouhandeau,
a par la suite complété le fonds. En 1914, Jouhandeau brûla tous les manuscrits
relatifs à son homosexualité.
€3,000-5,000
Mention de deuxième édition sur la page de titre, mais VÉRITABLE ÉDITION
ORIGINALE.
PRÉCIEUX EXEMPLAIRE PROVENANT DE LA BIBLIOTHÈQUE DE
L’IMPÉRATRICE MARIE-LOUISE dont Lamartine brosse le portrait dans son
Histoire de la Restauration : “une belle flle du Tyrol, les yeux bleus, les cheveux
blonds, le visage nuancé de la blancheur de ses neiges et des roses de ses vallées,
la taille souple et svelte, l’attitude afaissée et langoureuse de ces Germaines
qui semblent avoir besoin de s’appuyer sur le cœur d’un homme [...] Nature
simple, touchante, renfermée en soi-même, muette au-dehors, plein d’échos
au-dedans, faite pour l’amour domestique dans une destinéee obscure [...]”
Carteret Romantique II, 27 ; Clouzot 104 ; Vicaire IV, 983.
Choc au coin supérieur du premier plat.
€8,000-12,000
$9,200-14,000
£6,000-8,900
$3,500-5,700
£2,300-3,700
51
63
63
63
64
MOLIÈRE (1622-1673). Les Œuvres de Monsieur de Molière. Reveuës, corrigées
& augmentées. Enrichies de fgures en taille-douce. Paris, Denys Thierry, Claude
Barbin et Pierre Trabouillet, 22 mars 1697 (tomes I à VI) Les Œuvres posthumes
de Monsieur de Molière, imprimées pour la première fois en 1682. Enrichies de
fgures en taille-douce. Paris, Denys Thierry, Claude Barbin et Pierre Trabouillet,
31 octobre 1682 (tomes VII et VIII). 8 volumes in-12 (157 x 92 mm). 30 fgures
hors texte de Brissart gravées par Jean Sauvé. Reliures uniformes en veau fauve,
attribuables à Boyet, dos ornés à 5 nerfs, pièces de titre rouge, tomaison dorée
dans le 3e compartiment, coupes ornées, tranches dorées sur marbrure.
Provenance : prix ancien (15 livres tournois) au contreplat supérieur du tome I —
Roland Saucier.
[PROUST] - Jean RACINE (1639-1699). Iphigénie. Tragédie. Nouvelle édition
[donnée] par L. Humbert. Paris : Garnier frères, sans date. In-8 (188-140 mm).
Broché. Exemplaire à grandes marges. Chemise et étui de demi-maroquin noir
non signée.
Provenance : Marcel Proust (envoi) — Roland Saucier.
TRÈS ÉLÉGANT EXEMPLAIRE EN RELIURE D’ÉPOQUE DE BOYET EN
VEAU FAUVE, À TRANCHES DORÉES sur marbrure. Les six premiers volumes
appartiennent à la troisième édition collective de 1697, les TOMES VII ET VIII
À LA SECONDE ÉDITION COLLECTIVE, CELLE DE 1682, dans laquelle six
pièces, jouées du vivant de l’auteur mais non imprimées, fgurent en ÉDITION
ORIGINALE : Don Garcie de Navarre, L’Impromptu de Versailles, Don Juan ou le
Festin de Pierre, Mélicerte (tome VII), Les Amants magnifques et La Comtesse
d’Escarbagnas (tome VIII). La Comtesse d’Escarbagnas est en second état.
PRÉCIEUX EXEMPLAIRE portant, sur le faux-titre, l’envoi autographe signé
de Louis Humbert “à mon élève Marcel Proust / Souvenir afectueux”. Louis
Humbert avait été professeur de français de Marcel Proust en classe de
cinquième au lycée Condorcet.
Cet exemplaire a fguré à l’exposition Marcel Proust à la BnF, juin-septembre 1965
(n° 51 du catalogue).
Dos anciennement réparé, couverture salie.
€3,000-5,000
L’édition de 1682, la première illustrée, et celle de 1697 sont ornées des mêmes
30 jolies fgures de Brissart gravées sur cuivre par Sauvé. Ces illustrations
sont précieuses pour l’histoire du théâtre et de la mise en scène. Molière y est
notamment représenté à plusieurs reprises dans ses divers rôles. Tchemerzine
IV, 826-827 ; Guibert, II, p. 629-658 ; Pléiade, I, CXVIII-CXXV.
Quelques infimes taches et rousseurs. Petit accident à la coiffe du tome
I, restauration en tête de la charnière du tome I et à la coife de tête du tome V,
épidermures aux plats inférieurs des tomes III et IV, petites taches d’encre aux plats
supérieurs des tomes I, II et IV. Coins et coifes du tome VIII légèrement émoussés.
(8)
€10,000-15,000
$12,000-17,000
£7,500-11,000
64
52
$3,500-5,700
£2,300-3,700
Lot 65
65
Raymond RADIGUET (1903-1923). Le Diable au Corps. Manuscrit autographe,
non signé, daté «samedi 20 août 1921, 5 heures du soir». 13 cahiers d’écolier :
11 cahiers de 10 feuillets (sauf le cahier 5 qui compte 7 feuillets) numérotés de
1 à 11, un cahier de 20 feuillets numéroté 11 bis (un second cahier de 10 feuillets
dépourvu de couverture est glissé à la suite du premier), et un cahier non
numéroté de 34 feuillets (10+24 feuillets volants provenant d’un autre cahier
dont la couverture supérieure a disparu). 161 feuillets (7 blancs) écrits au recto,
dont 69 ont également été écrits au verso dans des proportions variables (page
entière, fragment de page ou quelques mots), soit un total de 223 pages. Très
nombreuses ratures, corrections et passages bifés et réécrits. Encre bleue
(cahiers 1 à 11 bis) ou noire (douzième cahier non numéroté). In-4 (217 x 170 mm).
Joint une photographie de Radiguet en 1919 (84 x 56 mm), une photographie
de Radiguet et Cocteau au Picquey en 1923 (128 x 80 mm) et une carte postale
portrait-charge de Radiguet en toréador (140 x 90 mm). Chemise et étui demimaroquin bleu nuit, titre doré au dos.
Provenance : Roland Saucier.
54
EXTRAORDINAIRE MANUSCRIT DE TRAVAIL RESTÉ INCONNU À CE JOUR.
Comme un météore, Radiguet illumina le ciel et s’éteignit presque aussitôt.
Entre fausse candeur et vraie cruauté, le Diable au corps, à la fois roman et
analyse psychologique, a rencontré un énorme succès. La publicité habilement
orchestrée par Grasset y a contribué. Mais sans le style du jeune prodige et
sa noirceur inouïe, le Diable au corps ne serait pas tenu aujourd’hui pour un
chef-d’œuvre.
Radiguet débute à quinze ans dans le journalisme et les revues d’avant-garde,
écrit le Diable entre 16 et 18 ans, le Bal du comte d’Orgel entre 18 et 20 ans.
Il meurt l’année de la publication du Diable, le 12 décembre 1923.
En juin 1919, il rencontre Cocteau. La rédaction du Diable au corps commence
au Picquey durant l’été 1921, à partir de notes prises en 1919. Le manuscrit est
déposé aux éditions de la Sirène à la fn de 1921, une première lecture a lieu chez
Jean et Valentine Hugo en janvier 1922. Le mois suivant, Grasset s’enquiert :
« Il paraît que vous auriez un manuscrit et que c’est une chose admirable ».
Le contrat est signé le 14 mars 1922. Il manque encore une fn au roman, qui sera
publié un an plus tard, en mars 1923.
De l’ancienne collection Roland Saucier
C’EST DANS CE MANUSCRIT TRÈS CORRIGÉ QU’ON ASSISTE
LITTÉRALEMENT À LA NAISSANCE DU DIABLE AU CORPS.
Il est dépourvu de titre et daté, en tête du premier cahier, du samedi 20 août
1921, époque où Radiguet séjourne avec Cocteau au Picquey à l’hôtel Chantecler.
Beaucoup plus corrigé que le principal manuscrit connu, celui de la BNF, il
est rédigé sur les mêmes cahiers d’écolier et le précède immédiatement.
Il s’interrompt un peu plus tôt, avant l’annonce de la grossesse de Marthe, et
correspond aux deux tiers du roman. L’héroïne se nomme encore Alice, comme
la jeune épouse d’un soldat envoyé au front dont la scandaleuse liaison avec
Radiguet en 1917-1918, pendant la guerre, est à l’origine du roman.
Le manuscrit comporte des corrections de la main de JEAN COCTEAU. Sa main
apparaît sporadiquement au début et devient plus présente à partir du sixième
cahier. Cocteau n’essaie pas d’infuer sur le cours du récit. Il propose des mots
plus appropriés ou des formulations plus heureuses. Ce manuscrit permet de
mettre Cocteau à sa vraie place : celle d’un correcteur des «verbes du roman de
Radiguet» comme il le dira lui-même, d’autant plus attentif qu’il est amoureux de
l’auteur et qu’il l’admire : «Radiguet fait des merveilles…C’est la première fois qu’un
poète vivant m’étonne» (Lettres de Cocteau à Félix Fénéon, 1921 et 1922, vente
Christie’s, Modern Literature : the Personal Collection of Anthony Hobson, 20 juin
2015, lot 202).
On connaissait jusqu’ici, outre des notes préalables de 1919 (collection Dermit),
le manuscrit ofert par Jacques Guérin à la BNF, considéré comme le manuscrit
de référence. Intitulé L’Age ingrat, manuscrit trouvé au bord de la Marne, il compte
56
13 cahiers d’écolier et couvre les trois-quart du roman. Il s’agit d’une mise au
net qui comporte assez peu de corrections (sauf au cahier 11). La signature de
Radiguet et les quelques lignes apposées à la fn sont un ajout postérieur, fait
au moment du tournage du flm pour Grasset en mars 1923. Il existe également
diverses rédactions en 1922 et 1923 de la fn du roman, correspondant aux
ultimes « travaux forcés », sous la houlette de Cocteau et de Grasset, qui ont
précédé de peu la publication.
Roland Saucier et Radiguet se connaissaient, comme en témoigne un exemplaire
de l’édition originale du Diable au Corps avec envoi de Radiguet à Saucier
(collection particulière).
Gabriel Boillat, Un Ma”tre de 17 ans : Raymond Radiguet, Neuchâtel :
La Baconnière, 1973. Monique Nemer, Raymond Radiguet, Paris : Fayard, 2002.
Chloé Radiguet, Julien Cendres, Raymond Radiguet, un jeune homme sérieux dans
les années folles, Paris : Mille et une nuits, 2003. R. Radiguet, Le diable au corps ;
suivi de Le bal du comte d’Orgel, éd. par Monique Nemer, Paris : B. Grasset, 2003
(Les Cahiers rouges). Raymond Radiguet, Le Diable au corps, éd. critique par
Nadia Odouard, Caen : Minard, 2007.
Cahiers 5 et 7 débrochés, le dernier feuillet du douzième cahier déchiré sans
manque.
€500,000-700,000
$570,000-800,000
£380,000-520,000
De l’ancienne collection Roland Saucier
Raymond RADIGUET (1903-1923). Le Diable au Corps. Autograph manuscript,
unsigned, dated ‘samedi 20 août 1921, 5 heures du soir’. 13 school exercise
books : 11 notebooks of 10 leaves (except notebook 5 with 7 leaves) numbered
1-11, one notebook of 20 leaves numbered 11bis (a second notebook of 10 leaves
lacking cover inserted after the frst), and one unnumbered notebook of 34 leaves
(10 + 24 loose leaves from another notebook lacking upper cover). Altogether 161
leaves (7 blank) the text chiefy on rectos, 69 also having some text on the verso
(some across the entire page, some on parts of a page and some with a few words
only ), a total of 223 written pages. Several deletions, corrections, cancellations
and redraftings. Blue ink (notebooks 1-11bis) or black (notebook 12, unnumbered).
4° (217 x 170mm). With : a photo of Radiguet in 1919 (84 x 56 mm), a photo of
Radiguet and Cocteau at Picquey in 1923 (128 x 80mm) and a postcard with
caricature of Radiguet as a toreador (140 x 90mm). Dark blue morocco chemise
and case, gilt titles on spine.
Provenance : Roland Saucier.
AN EXTRAORDINARY AND PREVIOUSLY UNKNOWN WORKING
MANUSCRIPT BY RADIGUET. Radiguet lit up the literary skies like a meteor,
and just as quickly faded away. Somewhere between a novel and a work of
psychological analysis, Le Diable au corps, with its false candour and gritty cruelty,
proved an enormous success. This was, in no small part, thanks to Grasset’s
organised marketing strategy, but without the young prodigy’s exceptionally dark
style, Le Diable au corps would never have become the masterpiece which it is
now acknowledged to be.
Radiguet was ffteen when he started writing for avant-garde magazines and
newspapers, and wrote Diable between the ages of 16 and 18, Le Bal du comte
d’Orgel between 18 and 20. He was to die in the year of the Diable’s publication,
on 12 December 1923. Radiguet’s meeting with Cocteau dates to June 1919. He
began drafting Le Diable au corps in Picquey in the summer of 1921, drawing on
notes made in 1919. The manuscript was given to La Sirène at the end of 1921,
and a frst reading took place with Jean and Valentine Hugo in January 1922. The
following month, Grasset enquired, ‘It seems you have produced a manuscript,
and that it’s rather remarkable’. The contract was signed on 14 March 1922. The
novel, which was to be published a year later, in March 1923, still lacked an ending.
IT IS IN THE PRESENT HEAVILY CORRECTED MANUSCRIPT THAT WE
WITNESS THE BIRTH OF LE DIABLE AU CORPS. The manuscript has no title
and is dated Saturday 20 August 1921 at the head of the frst notebook – a time
when Radiguet was staying with Cocteau in Picquey at the hotel Chantecler.
With many more corrections than the principal known manuscript at the BnF, it
is written on the same school exercise books and is earlier in date. It stops a little
earlier in the narrative, before the announcement of Marthe’s pregnancy, and
corresponds to two-thirds of the published text. The heroine is still called Alice,
like the young bride of a soldier sent to the front whose scandalous relationship
with Radiguet, in 1917-1918, formed the inspiration for the novel.
The manuscript contains annotations in the hand of JEAN COCTEAU. These
annotations appear sporadically at the beginning and become more and more
frequent from the sixth notebook onwards. Cocteau never attempts to infuence
the direction of the narrative, rather he suggests more appropriate words or
better turns of phrase. The present manuscript allows us to place Cocteau in
his rightful place as editor of the ‘verbes du roman de Radiguet’, as he himself
would state – all the more vigilant an editor given his love and admiration for the
author : ‘Radiguet fait des merveilles … C’est la première fois qu’un poète vivant
m’étonne’ (Letters from Cocteau to Félix Fénéon, 1921 et 1922, Christie’s, Modern
Literature : the Personal Collection of Anthony Hobson, 20 June 2015, lot 202).
Until now the only manuscript known for the body of the novel, apart from the
preliminary notes of 1919 (in the Dermit collection), was the one given by Jacques
Guérin to the BnF and considered to be the manuscript of reference. Entitled
L’Age ingrat, manuscrit trouvé au bord de la Marne, it comprises 13 notebooks and
makes up three-quarters of the novel. The manuscript is evidently a neat copy,
with relatively few emendations (except in notebook 11). Radiguet’s signature and
the few lines added at the end are a late addition made at the time of the flming
for Grasset in March 1923. Several versions are also known of the end of the
novel, dating from 1922 and 1923 and corresponding to the last ‘forced labour’
under the aegis of Cocteau and Grasset, shortly before publication.
Roland Saucier and Radiguet knew each other (a copy of Le Diable au corps
dedicated by Radiguet to Saucier exists in a private collection).
Notebooks 5 et 7 sprung, the last leaf torn out without loss of text.
57
66
67
L’exemplaire de Gaston Gallimard
66
68
Paul VALÉRY (1871-1945). La Jeune Parque. Paris : Julien Crémieu pour la
NRF, 30 avril 1917. In-4 (240 x 190 mm). Reliure signée Huser, maroquin brun,
encadrement composé de multiples flets dorés droits et de deux listels de
maroquin blanc mosaïqués, doublure de maroquin blanc et gardes de soie brune,
tranches dorées, couverture conservée, sans le dos, étui assorti.
Provenance : Gaston Gallimard (envoi) - Roland Saucier.
Alfred de VIGNY (1797-1863). Cinq-Mars. Paris : Librairie nouvelle, 1859. In-8
(212 x 135 mm). Reliure signée Lardière, chagrin vert, double encadrement à la
Du Seuil, dos à nerfs orné, tranches dorées.
Provenance : Roland Saucier.
ÉDITION ORIGINALE. Un des 25 exemplaires de tête hors commerce sur Japon
impérial ancien, celui-ci le n° IV, enrichi d’un BEL ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ
à Gaston Gallimard sous forme de poème, daté du 27 avril 1917. “[...] Je suis la
jeune Parquerelle / qui dût cet épatant trimard / Cette opulence quant aux
nippes / Ce noir, ces blancheurs, ces chics types / Didot - à Gaston Gallimard !”.
BEL EXEMPLAIRE. Lhermitte 589.
Étui frotté.
BEL EXEMPLAIRE DANS UNE ÉLÉGANTE RELIURE CONTEMPORAINE.
Quelques rousseurs, coins légèrement usés.
€4,000-6,000
Douzième édition. L’exemplaire comporte deux corrections autographes d’Alfred
de Vigny à l’encre aux pages 15 et 208.
€3,000-5,000
$3,500-5,700
£2,300-3,700
$4,600-6,800
£3,000-4,400
67
Paul VALÉRY (1875-1945). Le Cimetière marin. Paris : chez Émile Paul frères,
1920. In-8 (213 x 154 mm). Reliure janséniste de maroquin bleu nuit signée
P.-L. Martin, doublure et gardes de box bleu, tranches dorées, couverture et dos
conservés, étui assorti.
Provenance : Henri de Régnier (envoi) — Roland Saucier.
ÉDITION ORIGINALE tirée à 556 exemplaires, celui-ci justifé “auteur” à la main.
Il est enrichi d’un ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ de l’auteur à Henri de Régnier,
“son ami”. Lhermitte 588.
Étui légèrement frotté.
€3,000-5,000
$3,500-5,700
£2,300-3,700
68
58
De l’ancienne collection Roland Saucier
69
70
69
71
Émile ZOLA (1840-1902). Au Bonheur des Dames. Paris : Charpentier, 1883. In-12
(184 x 117 mm). Reliure signée Chambolle Duru, maroquin vert, triple flet doré en
encadrement et armes de Paul Eudel frappées au centre des plats, dos à nerfs
orné, tranches dorées, sans les couvertures. Sur la dernière garde, “achevé de
relier” daté du 20 avril 1885, avec la signature de Chambolle-Duru.
Provenance : Paul Eudel (armes sur les plats et envoi) — Roland Saucier.
Émile ZOLA (1840-1902). La Débâcle. Paris : Bibliothèque Charpentier, 1892.
In-12 (179 x 115 mm). Reliure signée Pagnant, maroquin vieux rose, double
encadrement formé de flets dorés et d’un listel mosaïqué de maroquin aubergine
orné d’une roulette dorée, dos à nerfs orné, couverture conservée sans le dos.
Provenance : Roland Saucier.
ÉDITION ORIGINALE. Un des 10 exemplaires de tête sur Japon, celui le n° 9,
enrichi sur le faux-titre d’un ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ de l’auteur à
Paul Eudel : “son dévoué confrère”. Collectionneur et chroniqueur, Paul Eudel
contribua à de nombreux journaux tels L’Opinion, Le Figaro et Le Temps. Carteret
Romantique II, 484 ; Vicaire VII, 1210 ; Lhermitte 615.
€6,000-9,000
$6,900-10,000
£4,500-6,700
ÉDITION ORIGINALE. Un des 33 exemplaires sur Japon, celui le n° 19, enrichi de
trois épreuves d’un portrait de Zola.
TRÈS BEL EXEMPLAIRE SUR JAPON, DANS UNE ÉLÉGANTE RELIURE
CONTEMPORAINE. Carteret Romantique II, 488 ; Lhermitte 615 ; Vicaire VII,
1215.
€5,000-7,000
$5,700-8,000
£3,800-5,200
70
Émile ZOLA (1840-1902). La Bête Humaine. Paris : Charpentier et Cie, 1890.
In-12 (180 x 110 mm). Reliure signée Pagnant, maroquin Lavallière, triple flet doré
en encadrement, dos à nerfs orné, dentelle intérieure dorée, tranches dorées,
couverture conservée sans le dos.
Provenance : Roland Saucier.
ÉDITION ORIGINALE. Un des 30 exemplaires sur Japon, celui-ci le n° 21. Sans
les 8 pages de catalogue.
TRÈS BEL EXEMPLAIRE SUR JAPON, DANS UNE ÉLÉGANTE RELIURE
CONTEMPORAINE. Carteret Romantique II, 487 ; Lhermitte 615. Vicaire VII,
1214.
€3,000-5,000
$3,500-5,700
£2,300-3,700
71
59
Livres & manuscrits modernes
Lots 72 à 132
73
72
72
73
[ALECHINSKY] – Camille BRYEN (1907-1977, Camille Briand, dit). Mots bavards.
[Alès] : PAB, [1984]. In-16 carré (92 x 90 mm). 3 gravures originales de Pierre
Alechinsky, dont une signée et une ornant la couverture. Reliure signée Leroux
au contreplat et datée 1986, maroquin ébène orné d’un décor de croisillons et
peint à l’or imitant du cobra, dos lisse, doublure et gardes de même cuir décoré,
couverture, chemise et étui assortis.
[ART DÉCO] — Encyclopédie des arts décoratifs et industriels modernes au
XXeme siècle en douze volumes. Paris : Ofice central d’éditions et de librairie,
s.d. [circa 1925]. 11 volumes in-4 (275 x 223 mm). Largement illustré de plus de
1 000 planches en noir. Bradel en demi-papier à coins de l’éditeur, avec les dos
ornés formant l’inscription “Arts décoratifs industriels modernes”. Imprimé sur
vergé d’Arches.
RARE ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 19 exemplaires, tous signés et justifés au
crayon par l’éditeur, celui-ci n° 10/19.
TRÈS IMPORTANTE ENCYCLOPÉDIE, publiée à l’occasion de l’Exposition
internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925.
Chaque volume est consacré à un sujet spécifque.
TRÈS BEL EXEMPLAIRE DANS UNE RELIURE TRIPLÉE ÉVOQUANT LE
MOUVEMENT ARTISTIQUE COBRA.
€1,000-1,500
$1,200-1,700
£750-1,100
BEL EXEMPLAIRE.
(11)
€2,000-3,000
$2,300-3,400
£1,500-2,200
74
[BALLETS RUSSES] — Programme des Ballets russes. Mai 1917. Paris : 1917. In-4
(315 x 242 mm). Broché. Illustrations en couleur et en noir d’après Pablo Picasso,
Mikhail Larionov et Léon Bakst, couverture illustrée d’après Picasso.
On y trouve notamment l’article d’Apollinaire sur Erik Satie, “Parade” et l’Esprit
nouveau, dans lequel est utilisé pour la première fois le terme “sur-réalisme”
(et non dans Les Mamelles de Tirésias, montée un mois plus tard) : “De cette
alliance nouvelle [entre le peintre cubiste Picasso et le chorégraphe audacieux
Léonide Massine], car jusqu’ici les décors et les costumes d’une part, la
chorégraphie d’autre part, n’avaient entre eux qu’un lien factice, il est résulté,
dans Parade, une sorte de sur-réalisme où je vois le point de départ d’une série de
manifestations de cet esprit nouveau qui, trouvant aujourd’hui l’occasion de se
montrer, ne manquera pas de séduire l’élite et se promet de modifer du fond en
comble les arts et les mœurs dans l’allégresse universelle...”
Couverture très ab”mée avec manques et renforcée au ruban adhésif.
€1,000-1,500
74
60
$1,200-1,700
£750-1,100
«
… Si le sadisme est d’une nature tragique je dois lui
ajouter cette qualité d’extase qui se dessine parfois
dans mes pensées. Le côté plaisant, féérique […]
et de cette alliance des deux se composera mon
merveilleux…
»
75
75
76
Jo‘ BOUSQUET (1899-1950). Manuscrits autographes. Entre 1925-1930.
2 cahiers in-8 (222 x 170 mm). 97 et 110 feuillets recto-verso, quelques feuillets
laissés vierges. Encre bleue, noire et mine de plomb sur papier ligné, quelques
croquis. Demi-percaline à coins avec décor à froid.
[BRAQUE, DERAIN, DUFY, GRIS, LÉGER, LURÇAT, MASSON, MATISSE,
PICASSO, ROUAULT]. Dix reproductions. Paris et New York : Jeanne Bucher et
John Becker, 1933. In-folio (530 x 410 mm). 8 pochoirs et 2 collotypes. Portefeuille
de l’éditeur, cartonnage noir à décor de croisillons.
Blessé le 27 mai 1918 à Vailly-sur-Aisne, Jo‘ Bousquet passera le reste de ses
jours alité. « Je cherche mon équilibre, confe-t-il, je sens en moi tous les éléments
d’un bonheur que je ne sais comment forger. Voilà où je rejoins la littérature
contemporaine ».
TRÈS BEAU RECUEIL tiré à 1000 exemplaires sur vélin d’Arches Les planches
portent le cachet à sec de l’éditeur “J. B.Ó
Titre légèrement sali, petite déchirure au dos du portefeuille.
PRÉCIEUX CAHIERS INÉDITS mêlant journal, poèmes, projets de lettres, textes
plus ou moins aboutis et notes diverses, citations et programmes de lecture.
Le premier s’ouvre sur un brouillon de lettre à André Breton (8 août 1925) :
« […] Je note au jour le jour l’état de ce roman dans mon esprit. C’est une sorte
de journal comme on ferait celui d’un enfant c. à d. qu’au lieu de me contenter
à résoudre à mesure qu’elle se propose chaque dificulté […] chacune des
dificultés je l’expose ; je l’étudie […] ». Se succèdent projets de livres (dont
Niaiserie ou Artifce), nombreuses notes sur ses ambitions littéraires (« montrer
l’irréel dans le réel), sur le rythme ainsi que Le Journal d’Azolaïs (qu’il orthographie
parfois Azoulaïs. L’histoire d’Azoulaïs de Mandirac paraîtra, en 1928, dans le n° 5
de la revue Chantiers sous le titre La Fiancée du vent) qui occupe ici une place
importante. Citons aussi deux textes érotiques : Des choses, Nuit de l’amour, de
plusieurs pages chacun et comportant de nombreux passages bifés.
€2,500-3,500
$2,900-4,000
£1,900-2,600
Le second carnet débute au 30 juin 1925. Bousquet noircit les pages de ses
souvenirs à La Franqui, à Villalier et à Carcassonne. Tour à tour, il évoque ses
amours, ses rêves, ses lectures (Joyce qu’il lit avec dificulté), ses réfexions
(« Comment faire se rejoindre Dieu de notre pensée ? », « seul l’amour nous
peut amener à vaincre en nous-mêmes tout ce qui n’est pas l’être nouveau
qui va s’épanouir », « méditer la douleur du monde », « la mort est comme le
commencement de la folie », etc.) et ses écrits qu’il souhaite terminer. Il livre
également plusieurs textes, plus ou moins aboutis, notamment sur Paul Éluard
et le surréalisme.
Reliures tachées et infmes usures.
(2)
€15,000-20,000
$18,000-23,000
£12,000-15,000
76
61
78
79
77
78
[BRAQUE] - Francis PONGE (1899-1988). Les Cinq Sapates. Paris : 10 décembre
1950 . In-folio (400 x 275 mm). 5 eaux-fortes originales de Georges Braque
à mi-page. Reliure de maroquin gris tourterelle, dos lisse, doublure et gardes de
daim vert, tranches dorées, couverture et dos conservés, chemise et étui assortis.
Bernard BUFFET (1928-1999). Jeux de dames. Paris : André Sauret - Les Éditions
du Livre, 1970. In-plano (747 x 755 mm). 10 lithographies originales de Bernard
Bufet, signées et justifées. En feuilles, couverture rempliée et emboîtage de
l’éditeur.
ÉDITION ORIGINALE de ce texte dédié à René Char. Tirage à 101 exemplaires
sur papier chifon d’Auvergne du moulin Richard de Bas, tous signés par Ponge
et par Braque, celui-ci le n° 21, enrichi d’un ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ DE
BRAQUE à M. K. A. Vlasto ACCOMPAGNÉ D’UN DESSIN et daté 1960.
Étui cassé, dos de la chemise frotté.
Tirage à 250 exemplaires signés au justifcatif par l’artiste, un des 220 sur grand
vélin d’Arches à la forme, celui-ci le n° 88.
Quelques légers reports. Emboîtage un peu frotté.
€4,000-6,000
$4,600-6,800
£3,000-4,400
€4,000-6,000
$4,600-6,800
£3,000-4,400
79
Bernard BUFFET (1928-1999). Mon cirque. Paris : Fernand Mourlot, 5 avril 1968.
Fort in-plano (719 x 510 mm). 46 lithographies originales de Bernard Bufet dont
2 en noir pour les couvertures (sur fond rouge) et 44 en couleurs dont 3 à double
page. En feuilles, cofret de l’éditeur.
ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 120 exemplaires, et quelques exemplaires hors
commerce et nominatifs, contenant tous une suite signée, celui-ci le n° 100,
justifé et signé au crayon par Bufet.
TRÈS BEL EXEMPLAIRE. Sorlier 140-185.
€4,000-6,000
77
62
$4,600-6,800
£3,000-4,400
Livres & manuscrits modernes
81
82
80
82
Sophie CALLE (née en 1953). La Fille du docteur. New York : Thea Westreich,
1991. In-4 (279 x 203 mm). 18 photographies en noir et blanc, dont 16 imprimées
sur papier calque. 16 cartes de visite reproduites en fac-similé, chacune contenue
dans une petite enveloppe transparente. Reliure de l’éditeur en faux léopard,
boîte en carton de l’éditeur.
[DALI] — Miguel de CERVANTES SAAVEDRA (1547-1616). Don Quichotte de la
Manche. Illustré de lithographies originales par Salvador Dali. Paris : Joseph Foret,
28 octobre 1957. In-folio (410 x 325 mm). 12 lithographies originales de Salvador
Dali dont 3 sur double page. En feuilles, couverture originale imprimée, chemise
et étui de l’éditeur en toile bleue.
ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 259 exemplaires, celui-ci signé par l’auteur et
justifé par elle 72/230.
Tirage limité à 197 exemplaires, celui-ci l’un des 118 sur vélin de Rives BFK, le
n° 115. Exemplaire enrichi du prospectus Histoire d’un grand livre, textes de Dali
et Déon, contenant une lithographie originale de Dali. Michler-Löpsinger 10001012.
Dos de la chemise et étui inégalement passés.
EXEMPLAIRE EN PARFAIT ÉTAT, auquel on joint le fac-similé du journal
Libération daté 2 août 1983 dans lequel sont réunis les articles de L’Homme au
carnet, l’une des performances artistiques de Sophie Calle. On joint également
la photocopie d’un article de Chloé Hunzinger dans Écrits à l’occasion de la sortie
du flm de Calle No Sex Last Night. Parr-Badger 166-167.
(2)
€2,000-3,000
€3,000-5,000
$3,500-5,700
£2,300-3,700
$2,300-3,400
£1,500-2,200
81
[DALI] — Biblia Sacra Vulgatae Editionis. Imaginibus Salvatoris Dali exornata.
Milan : Rizzoli, 1967-1969. 5 volumes in-folio (480 x 370 mm). 105 planches en
couleurs reproduisant des aquarelles de Salvador Dali, chacune avec sa serpente
légendée. Veau brun de l’éditeur, dos à nerfs ornés, doublures de moire ivoire,
têtes dorées, étuis de l’éditeur.
Importante édition, imprimée par Rizzoli avec les caractères d’Alde l’ancien.
Exemplaire n° 1176 des 1499 du tirage “Luxus”, imprimé sur papier fligrané “Dali”.
BEL EXEMPLAIRE. Michler-Löpsinger 1600.
Infmes frottements aux dos, étuis légèrement usés et tachés.
(5)
€6,000-9,000
$6,900-10,000
£4,500-6,700
80
63
84
83
83
84
[DALI] — DANTE ALIGHIERI (1265-1321). La Divine Comédie : L’Enfer —
Le Purgatoire — Le Paradis. Paris : Editions d’Art Les Heures Claires, avril
1959-novembre 1963. 12 volumes (dont 6 pour les suites) in-folio (332 x 262 mm).
100 bois originaux en couleurs hors texte de Salvador Dali. En feuilles, chemises
et étuis de l’éditeur.
[DALI] - Josep PLA. Obres de museu. S.l., Dasa Edicions, Jordi Massanés, 1980.
Fort volume in-folio (495 x 350 mm). 2 pointes sèches sur Japon nacré signées
au crayon et 20 lithographies hors texte, signées dans la pierre, tirées sur Japon
nacré. Reliure de Jordi de La Rica, chagrin aubergine sur ais biseautés, portrait
lithographié de Gala Dali collé au centre du plat supérieur dans un encadrement
de flet doré, titre et noms de l’auteur et de l’artiste en lettres dorées, coquelicot
mosaïqué, dos à nerfs, dentelle intérieure, doublure et gardes de moire
rouge, portrait de Gala en métal doré placé au centre du premier contreplat,
60 reproductions en couleurs placées dans le second contreplat, emboîtage de
l’éditeur.
UN DES 150 EXEMPLAIRES SUR VÉLIN PUR CHIFFON DE RIVES, celui-ci
n° 118, d’un tirage limité à 4765 exemplaires, CONTENANT UNE TRIPLE SUITE :
-100 CUIVRES AU TRAIT ; -100 BOIS ; la décomposition d’une planche pour
chaque volume de texte (au total 356 bois pour les décompositions). Production
très luxueuse qui nécessita 55 mois de travail et dont les planches furent tirées
par les ateliers Jacquet et Daragnès. Les décompositions correspondent au
Michler-Löpsinger 1047, 1060, 1084, 1099, 1112, et 1135.
TRÈS BON EXEMPLAIRE, BIEN COMPLET DE SES TROIS SUITES. MichlerLöpsinger 1039-1138 (“all 100 subjects were also executed as copper-plate
engravings for incorporation in a few suites”).
Légers frottements et usures aux chemises et étuis, choc à l’étui du second volume
du Purgatoire. Petites rousseurs marginales à quelques planches des suites.
(12)
€12,000-18,000
64
$14,000-21,000
£8,900-13,000
Tirage à 415 exemplaires sur super Alpha. Un des 20 exemplaires, numérotés en
chifres romains, celui-ci le n° VII, comprenant :
- 2 gravures à la pointe sèche en une couleur, tirées sur papier Japon nacré,
signées.
- 20 lithographies tirées sur papier Japon nacré.
- Un médaillon en argent 925/1000 de 340 grammes, à l’efigie de Gala, fondu
à la cire perdue, de 80 mm de diamètre, numéroté au dos de I à XX. TRÈS BEL
EXEMPLAIRE. Michler-Löpsinger 1607.
Dos passé. Embo”tage légèrement frotté, un fermoir défectueux.
€6,000-9,000
$6,900-10,000
£4,500-6,700
Livres & manuscrits modernes
85
86
85
87
[DUFY] — Eugène MONTFORT (1877-1936). La Belle enfant ou L’Amour à
quarante ans. Paris : Ambroise Vollard, 15 novembre 1930. In-4 (330 x 255 mm).
94 eaux-fortes originales de Raoul Dufy, dont la couverture, 16 hors-texte et 77
dans le texte dont certaines à pleine page. Broché, couverture illustrée.
[EXPRESSIONNISME ALLEMAND] — Expressionistische Kunst. 10 Sonderhefte
der Aktion. Berlin-Wilmersdorf : Die Aktion, [1919]. In-4 (291 x 220 mm). Demitoile cirée blanche de l’éditeur, plats cartonnés.
BELLE ÉDITION ILLUSTRÉE de ce texte publié pour la première fois en 1918.
Tirage limité à 390 exemplaires. Un des 245 sur vélin d’Arches, celui-ci le
n° 108. L’exemplaire est ENRICHI D’UNE SUITE, non annoncée au justifcatif,
comportant 53 eaux-fortes (4 annotées au crayon) et 10 feuillets de texte sur
Japon et 2 sur Arches.
“L’éditeur et le peintre ont travaillé à l’architecture du livre, veillant à l’harmonie
du texte et de l’image : ainsi s’établit un rythme régulier d’une page de titre
pour chaque chapitre entièrement décorée, suivie d’une illustration à pleine
page encandrant le texte, agrémenté d’une lettrine historiée dont la variété de
représentation concourt à l’harmonie typographique”. (Dora Perez-Tibi, Raoul
Dufy, Lyon 1999, n° 164). Carteret Illustrés IV, 289 ; Rauch 47 (indique à tort 110
eaux-fortes).
(2)
€3,000-5,000
56 gravures originales sur bois de divers artistes expressionnistes dont Egon
Schiele, Heinrich Richter-Berlin, Stanislaw Kubicki, Josef Capek, Hans Richter,
Jerzy Hulewicz, Jan Wroniecki, Ottheinrich Strohmeyer, etc.
La revue artistique et politique berlinoise Die Aktion. Wochenschrift für Politik,
Literatur, Kunst, fondée par Franz Pfemfert en 1911, ft connaître l’expressionnisme
et en fut l’une des vitrines les plus eficaces. Elle parut de 1911 à 1932, d’abord
toutes les semaines, puis de façon plus irrégulière.
BEL EXEMPLAIRE.
€1,000-1,500
$1,200-1,700
£750-1,100
$3,500-5,700
£2,300-3,700
86
Frantizek DRTIKOL (1883-1961). Les Nus. Préface de Claude de Santeul. Paris :
Librairie des arts décoratifs, 1929. In-folio (396 x 300 mm). 30 planches en
héliogravure. Chemise de l’éditeur, demi-toile.
ÉDITION ORIGINALE de l’un des plus rares et plus beaux livres de photographie
du XXe siècle. “Les séries de Drtikol ne se superposent pas, leurs harmonies ne
s’interfèrent pas ; elles constituent le plus curieux ensemble de sonates que l’art
photographique actuel soit à même de réaliser pleinement [..]” (préface). Birgus,
Czech Photographic Avant-Garde 1918-1948, p. 39 (“Drtikol’s work peaked in the
years 1927-1929, when he created an exceptional number of masterpieces.”)
Faux-titre uniformément jauni et tache brune (report) sur titre jaunis. Chemise
tachée et frottée, dos partiellement fendu.
€12,000-18,000
$14,000-21,000
£8,900-13,000
87
65
88
[FOUJITA] — René HÉRON DE VILLEFOSSE (1903-1985). La Rivière enchantée.
Paris : Bernard Klein, 27 novembre 1951. In-folio (372 x 278 mm). 26 eaux-fortes
originales de Tsuguharu Foujita dont 15 coloriées (et non 11 comme le signale la
table), une en camaieu, 8 en noir et 2 lettrines. Reliure signée Bruno au contreplat,
vélin blanc, dos lisse avec le titre peint en jaune, doublure et gardes de maroquin
moutarde, tête dorée, couverture et dos.
66
Tirage à 315 exemplaires, celui-ci l’un des 200 sur grand vélin d’Arches, le n° 188.
BEL EXEMPLAIRE DE L’UN DES OUVRAGES LES PLUS RARES ILLUSTRÉS
PAR FOUJITA.
Petites piqûres marginales à quelques feuillets.
€25,000-35,000
$29,000-40,000
£19,000-26,000
Livres & manuscrits modernes
90
91
89
90
Charles de GAULLE (1890-1970). Mémoires de guerre. Paris : Plon, 5 octobre
1954-25 septembre 1959. 3 volumes in-8 (222 x 138 mm). 3 cartes dépliantes.
Demi-chagrin rouge, dos à nerfs, têtes dorées, couvertures et dos.
Provenance : Jean Auburtin (envoi).
Jean GENET (1910-1986). Le Condamné à mort. Fresne : septembre 1942.
Plaquette in-8 (210 x 131 mm). Bradel cartonnage moderne, couverture.
Provenance : madame Gonot (? envoi).
ÉDITION ORIGINALE. Un des exemplaires sur alfa Cellunaf “réservés aux
anciens de la France Libre et aux membres des associations combattantes
et résistantes de la guerre 1939-1945”, le n° 4023 (le premier volume seul est
numéroté). Il porte sur le premier feuillet blanc du premier tome un BEL ENVOI
AUTOGRAPHE SIGNÉ À SON COMPAGNON D’ARMES JEAN AUBURTIN :
“À mon compagnon, mon ami, en souvenir de l’épreuve nationale dans laquelle
il fut, avant la lettre, à mes côtés”, daté 21 octobre 1954. De Gaulle a signé et
daté les deux autres volumes. Auburtin, avocat et journaliste, fut l’un des fervents
partisans de De Gaulle, et défendit sa vision d’une armée de métier dès le milieu
des années 30. Il s’engagea très tôt dans la France libre.
Dos passés, charnière supérieure du premier tome fendue.
[On joint :] DU MÊME. 2 volumes en ÉDITION ORIGINALE, in-12, reliure
homogène en demi-chagrin rouge, dos à nerfs, tête dorée, première de couverture
conservée, tirage courant avec envoi autographe signé à Jean Auburtin :
— La France et son armée. Paris : Plon, 1938. Envoi : “Hommage d’une vive estime,
témoignage d’une fdèle amitié, Metz 28 sept. 38”. Dos passé. — Trois études.
Paris : Berger-Levraut, 1945. Envoi : “En souvenir de nos combats. 13 juillet 50”.
Dos passé, papier très cassant.
(5)
€1,500-2,000
$1,800-2,300
£1,200-1,500
ÉDITION ORIGINALE de ce poème écrit en prison et dédié à Maurice Pilorge,
ami de Jean Genet rencontré en prison et exécuté en mars 1939. Tirage
à 100 exemplaires, celui-ci portant un BEL ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ :
“A madame Gonot (?) qui parle si mal de ce que j’adore. Jean. Correctif : les
femmes savent parler mal de ce qu’elles envient et redoutent. Jean”. Petites
corrections à l’encre très probablement autographes.
RARE PLAQUETTE. Lhermitte 268.
€4,000-6,000
$4,600-6,800
£3,000-4,400
L’exemplaire d’André Gide
91
[André GIDE (1869-1951)]. Corydon. Quatre dialogues socratiques. 1920. In-8
(198 x 140 mm). Broché, couverture imprimée de papier Japon rempliée.
Provenance : bibliothèque d’André Gide.
SECONDE ÉDITION EN PARTIE ORIGINALE parue anonymement et tirée
à seulement 21 exemplaires sur papier à chandelle, tous hors commerce. Celui-ci
le n° 18 provenant DE LA BIBLIOTHÈQUE D’ANDRÉ GIDE.
Publiés pour la première fois en 1911 sous le titre C.R.D.N., ces “dialogues
socratiques” font l’objet, en 1920, d’une nouvelle édition augmentée et imprimée,
comme l’originale, sans nom d’auteur et non mise dans le commerce. Il faut
attendre 1924 pour que Corydon paraisse pour la première fois en librairie à la
NRF.
PRÉCIEUX EXEMPLAIRE de ce texte que Gide, “soucieux du bien public”, avait
remisé dans un tiroir pendant huit ans et qu’il se décide à réimprimer, persuadé
“que ce petit livre, pour subversif qu’il fût en apparence, ne combattait après tout
que le mensonge”. Talvart 27-B ; Lhermitte 273.
Quelques rousseurs.
€4,000-6,000
$4,600-6,800
£3,000-4,400
89
67
93
[JOUVE] — Rudyard KIPLING (1865-1936). La Chasse de Kaa. Paris : Javal &
Bourdeaux, 30 novembre 1930. In-4 (340 x 258 mm). Illustré de 124 compositions
en couleurs de Paul Jouve gravées par Camille Beltrand dont la couverture, la
page de titre, 16 illustrations à pleine page et de nombreux bandeaux. En feuilles,
cofret de l’éditeur de toile beige doublé de moire rouge.
Tirage à 185 exemplaires dont 60 réservés à l’artiste, tous imprimés sur japon
impérial, celui-ci le n° 19.
EXEMPLAIRE EN PARFAIT ÉTAT DE CE LIVRE MAGNIFIQUEMENT
ILLUSTRÉ PAR JOUVE. Carteret Illustrés IV, p. 219 “Très belle publication. Une
des meilleures de l’artiste”.
€1,500-2,000
94
$1,800-2,300
£1,200-1,500
Germaine KRULL (1897-1985). Métal. Paris : Librairie des arts décoratifs,
Calavas, 1928. In-4 (291 x 224 mm). En feuilles, portefeuille de l’éditeur à lacets
orné d’une photographie. 63 (sur 64) planches photographiques numérotées.
92
92
[JESPERS] — Jan PEETERS. Kinderlust. Anvers : J.F. Bogaerts & R.R. Dodson,
[1923]. In-4 oblong (225 x 295 mm). 12 gravures sur linoleum en couleur de Floris
Jespers. Broché, couverture illustrée.
ÉDITION ORIGINALE de l’un des seuls livres pour enfants produits par un
membre de l’avant-garde belge.
Couverture détachée du corps de l’ouvrage et présentant de petites déchirures,
sans manque.
[On joint :] — K. BAL. Esopus. Anvers : Gemeentebestuur van Antwerpen, [1925].
In-4 oblong. Broché. Illustrations dans le texte en noir ou en trois couleurs. Belle
édition pour enfants de fables d’Ésope, librement traduites [en néerlandais] par
K. Bal d’après Planude. Couverture un peu salie. — K. BAL. Kinderspelen. [Anvers :
Gemeentebestuur van Antwerpen, 1924]. In-4 oblong. Broché, couverture
illustrée. Illustrations dans le texte en noir.
BELLE RÉUNION DE CES RAVISSANTS LIVRES POUR ENFANTS, EN TRÈS
BEL ÉTAT.
(3)
€2,000-3,000
93
68
ÉDITION ORIGINALE de cet ouvrage qui consacra Germaine Krull comme l’une
des pionnières du modernisme et de la photographie industrielle. “At the forefront
of radical modernism” (p. 78) ; “Her greatest success came with the publication of
the somptuous Métal [...]. Compared to the classical, somewhat static studies of
Charles Sheeler or Albert Renger-Patzsch, Krull’s views of industrial structures
in Holland and Paris - including as a leitmotif that icon of modern engineering,
the Eifel Tower - seem more fuid and poetic, much more ‘modern’, reproducing
the jagged angles of New Vision photography and the fractured spaces of the
Futurists” (p. 95).
Manque la planche 45. Portefeuille un peu usé et frotté, coife supérieure abîmée.
€8,000-12,000
$9,200-14,000
£6,000-8,900
“Surely the fnest example of a modernist photobook in
the dynamic, cinematographic mode” (Parr & Badger)
$2,300-3,400
£1,500-2,200
94
Livres & manuscrits modernes
96
96
95
96
Jacques LACAN (1901-1981). De la psychose paranoïaque dans ses rapports avec
la personnalité. Paris : Le François Éditeur, 1932. In-8 (240 x 160 mm). Reliure
moderne, demi-maroquin gris, dos lisse, couverture et dos conservés.
Dora MAAR (1907-1997). Réunion de deux photographies.
Provenance : Dora Maar (vente à Paris, les 28 & 29 octobre 1998, lot 401).
RARE ÉDITION ORIGINALE de la célèbre thèse de Lacan tirée à petit nombre.
Quelques rousseurs et mouillures. Couverture tachée. Quelques marques de
lecture au stylo.
€2,000-3,000
$2,300-3,400
£1,500-2,200
-”André Breton allongé devant un palmier à l’hôtel Vaste Horizon”. Mougins, 1936
ou 1937. Épreuve originale de l’époque sur papier argentique noir et blanc brillant.
Cachet “D.M. 1998” au verso. (208 x 198 mm).
-”Scène de repas avec André Breton, Nusch Éluard, Lise Deharme et un enfant”.
Saint-Tropez (?), 1936. Épreuve originale de l’époque sur papier argentique noir
et blanc brillant. Cachet “D.M. 1998” au verso. (208 x 198 mm). Quelques rayures
superfcielles sans gravité.
Provenance : Dora Maar (vente à Paris, les 28 & 29 octobre 1998, lot 401)
(2)
€3,000-5,000
$3,500-5,700
£2,300-3,700
97
[MATISSE] — Charles d’ORLÉANS (1394-1465). Poèmes. Manuscrits et illustrés
par Henri Matisse. Paris : Tériade, 25 février 1950. In-folio (410 x 265 mm).
100 lithographies originales de Henri Matisse, dont une signée et datée dans
la pierre “Henri Matisse æ3”. En feuilles, chemise originale illustrée par Henri
Matisse.
Tirage limité à 1230 exemplaires sur vélin d’Arches, tous signés au crayon par
l’artiste au justifcatif, celui-ci le n° 63. Il n’y a eu ni grand papier ni suite tirée à
part.
BON EXEMPLAIRE DE CE LIVRE ENTIÈREMENT COMPOSÉ PAR MATISSE.
Garvey 202 ; Tériade, p. 130-132 (“C’est sur le thème graphique de la feur de lys
qu’est construit le livre”).
Manque l’étui cartonné d’éditeur.
€2,000-3,000
95
$2,300-3,400
£1,500-2,200
97
69
98
99
98
99
Henri MICHAUX (1899-1984). Mouvements. Soixante-quatre dessins. Un
poème. Une postface. Paris : N. R. F. collection Le Point du jour, 1951. Grand in-4
(330 x 255 mm). Broché, couverture rempliée illustrée imprimée en vert et noir,
étui de l’éditeur.
[MIRÓ, UBAC & LACHAUD] – Pierre-André BENOëT, René CHAR, Jacques
DUPIN, et d’autres. 13 mai 1962. [Alès : PAB, 1962]. In-4 (279 x 222 mm).
Une eau-forte et aquatinte originale signée de Joan Miró imprimée en couleurs ;
une gravure originale en noir signée de Raoul Ubac ; une photographie originale
de Mariette Lachaud représentant Georges Braque. Reliure signée Leroux au
contreplat et datée 1994, daim gris clair orné de taches rouges, dos lisse avec le
titre en long et une pastille de veau rouge mosaïquée, étui.
ÉDITION ORIGINALE. Un des 25 exemplaires de tête sur vélin d’Arches,
accompagné d’un DESSIN ORIGINAL À L’ENCRE, celui-ci le n° XVI.
BEL EXEMPLAIRE.
Quelques reports. Étui légèrement frotté, dos passé.
€5,000-7,000
$5,700-8,000
£3,800-5,200
ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 80 exemplaires, tous signés et justifés au crayon
par l’auteur-éditeur, celui-ci justifé 42/80.
Cahier réalisé en l’honneur de Georges Braque, pour son quatre-vingtième
anniversaire, avec des textes de Pierre-André Benoît, Edith Boissonnas, René
Char, Jacques Dupin et Jean Leymarie.
TRÈS BEL EXEMPLAIRE. Malet-Cramer 74 ; PAB Miró 15.
€3,000-5,000
100
$3,500-5,700
£2,300-3,700
[MIRÓ] – Pierre-André BENOëT (1921-1993). Les Livres de Miró réalisés par PAB.
[Rivières : 1978]. In-8 (250 x 157 mm). Une cartalégraphie de Joan Miró tirée en
gris sur la couverture. Reliure signée Leroux au contreplat et datée 1998, bradel
de box tourterelle, dos lisse, plats d’autruche grise, chaque grain souligné d’un
point à l’oeser de couleur vert, rouge et bleu, dos lisse avec le titre à l’oeser de
mêmes couleurs, couverture, chemise et étui assortis.
ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 47 exemplaires, celui-ci le n° 39 (seuls les
7 premiers contiennent la gravure avant la lettre en noir sur Japon et signée).
Malet-Cramer 243 ; PAB Miró 22.
[On joint :] — Pierre-André BENOëT. Cartalégraphie. Alès : PAB, juillet 1985.
In-8 (248 x 158 mm). Une cartalégraphie originale de Joan Miró en noir sur la
couverture, non signée. Reliure signée Leroux au contreplat et datée 1994, box
argenté, plats ornés de 5 bandes verticales de carton déchirées et contrecollées,
couverture, chemise et étui assortis.
Tirage à 210 (?) exemplaires, celui-ci justifé HC VIII/X (probablement un des
3 hors commerce non mentionnés au justifcatif ni dans les bibliographies).
Malet-Cramer Miró 258.
BELLE RÉUNION D’OUVRAGES DE RÉFÉRENCE PUBLIÉS PAR PAB,
ILLUSTRÉS PAR MIRÓ ET RELIÉS PAR LEROUX.
(2)
€2,000-3,000
100
70
$2,300-3,400
£1,500-2,200
Livres & manuscrits modernes
101 (taille réelle)
101
[MIRÓ] – Pierre-André BENOÎT (1921-1993). Ah ! nulle épreuve. Sans lieu ni nom
[Alès : PAB], 1958 « en souvenir du 25 avril ». Minuscule (43 x 34 mm), une feuille
pliée en accordéon. Une gouache originale en couleur de Joan Miró, non signée.
Reliure signée Leroux au contreplat et datée 1988, peau de bufle (?) ébène, plats
ornés d’un décor mosaïqué de maroquin rouge passant sur le dos lisse, doublure
de box noir et gardes de daim rouge, couverture, chemise et étui assortis.
L’exemplaire n’a pas été coupé pour rester fdèle à la publication en accordéon.
ÉDITION ORIGINALE de cet ouvrage illustré d’une GOUACHE DE MIRÓ. Tirage
à 15 exemplaires, tous justifés et signés au crayon par l’auteur et l’illustrateur,
celui-ci l’un des 13 sur Rives, justifé 4/13.
C’est en réaction à la publication chez Cramer d’À toute épreuve d’Éluard, in-folio
richement illustré de 80 gravures sur bois de Miró, que PAB, qui ne pouvait pas
s’ofrir ce volume, édita à très petit nombre ce minuscule, dont chaque exemplaire
porte une gouache originale.
TRÈS BEL EXEMPLAIRE. Malet-Cramer 50 ; PAB Mir— 11.
€6,000-9,000
$6,900-10,000
£4,500-6,700
102
[MIRÓ] – Pierre-André BENOÎT (1921-1993). Pour 1971. [Alès : PAB, 1975]. In-4
(326 x 230 mm). 3 cartalégraphies originales de Joan Miró dont une signée
(couverture et 2 à pleine page). Reliure signée Leroux au contreplat et datée
1993, box gris, plats ornés de grandes compositions abstraites formées de pièces
mosaïquées de toile grise, ronds de box noir, rouge et vert et rectangles de cuir
estampé, dos lisse, couverture, chemise et étui assortis.
ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 50 exemplaires justifés et signés au crayon par
l’auteur-éditeur, celui-ci le n° 4, l’un des 9 de tête avec la gravure du titre tirée
avant la lettre et signée. Exemplaire en outre enrichi d’un second état signé, en
noir, d’une des planches. Il contient donc au total 3 GRAVURES ORIGINALES
SIGNÉES DE MIRÓ.
TRÈS BEL EXEMPLAIRE. Malet-Cramer 212 ; PAB Mir— 20.
€4,000-6,000
$4,600-6,800
£3,000-4,400
102
71
104
103
[MIRÓ] – Pierre-André BENOÎT (1921-1993). Mon chemin. Alès : [PAB], noël
1953. Petit in-16 carré (89 x 82 mm). Une pointe-sèche originale sur celluloïd
signée de Joan Miró. Reliure signée Leroux au contreplat et datée 1991, box
gris clair, grande pièce rectangulaire passant sur le dos en veau estampé façon
serpent et argenté, titre à l’oeser vert courant sur les deux plats, pastille à l’oeser
rouge ou orange entre chaque lettre, dos lisse, doublure de même box et gardes
de daim gris, couverture, chemise et étui assortis.
Provenance : Louis Clayeux (envoi).
ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 21 exemplaires, tous sur auvergne à la main et
signés et justifés par l’auteur et l’illustrateur, celui-ci 1Ω1. Il est ENRICHI D’UN
ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ DE MIRÓ À LOUIS CLAYEUX, directeur de la
galerie Maeght, ACCOMPAGNÉ D’UN DESSIN ORIGINAL À L’ENCRE ET AUX
FEUTRES DE COULEUR.
TRÈS BEL EXEMPLAIRE DANS UNE ÉLÉGANTE RELIURE ARGENTÉE.
Malet-Cramer 29 ; PAB Miró 2.
€2,500-3,500
103
$2,900-4,000
£1,900-2,600
104
[MIRÓ] – Joan BROSSA, et d’autres. Miró. Obra inèdita recent. Barcelone :
Galeria Metras i Belarte, 11 décembre 1964. In-4 (305 x 220 mm). 11 lithographies
originales en couleur de Joan Miró, dont la couverture. En feuilles, chemise de
papier rose, chemise de carton et étui de l’éditeur réservés aux 100 premiers
exemplaires.
Tirage à 1.100 exemplaires, celui-ci justifé H.C. Exemplaire portant au justifcatif
un ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ DE MIRÓ ACCOMPAGNÉ D’UN GRAND
DESSIN ORIGINAL À DOUBLE PAGE, aux crayons de couleur gras : « Pour
Marie Papa et G. di San Lazzaro, afectueusement, Miro ». Gualtieri di San
Lazzaro créa la revue XXe siècle en 1938, avant de fonder la galerie du même
nom en 1959.
TRÈS BEL EXEMPLAIRE EN PARFAIT ÉTAT AVEC UN GRAND DESSIN.
Malet-Cramer 95.
€5,000-7,000
103
72
$5,700-8,000
£3,800-5,200
Livres & manuscrits modernes
106
[MIRÓ] – René CHAR (1907-1988). Flux de l’aimant. Veilhes : GP [Gaston
Puel], 15 octobre 1965. Petit in-8 (162 x 128 mm). Reliure signée P.-L. Martin
au contreplat et datée 1973, demi-maroquin ébène à très petits coins, plats de
papier verni rouge, dos lisse orné en long d’un décor mosaïqué de box rouge,
orange, vert et moutarde, tête dorée, couverture et dos, étui assorti.
Tirage à 350 exemplaires, celui-ci l’un des 50 sur vélin de Rives, ici le n° R.C. VIII
contenant UNE GRAVURE ORIGINALE SIGNÉE ET JUSTIFIÉE AU CRAYON
DE JOAN MIRÓ. Malet-Cramer 101.
[On joint :] [MIRÓ] – René CHAR (1907-1988). Fête des arbres et du chasseur.
Paris : GLM, novembre 1948. In-8 (219 x 159 mm). Reliure signée P.-L. Martin au
contreplat et datée 1949, demi-maroquin brique à bandes, plats de papier bleu
nuit, sur le premier plat titre doré et décor mosaïqué de pièces irrégulières de
maroquin rouge, vert et mastic, dos lisse, tête dorée, couverture et dos.
ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 650 exemplaires, celui-ci l’un des 20 de tête
contenant une lithographie originale de Joan Miró en frontispice, non signée, ici le
n° 14 sur Hollande van Gelder. Il est signé au justifcatif par l’auteur, l’illustrateur
et l’éditeur. Cet exemplaire a fguré à l’Exposition de la demi-reliure décorée en
1950 (petite étiquette en partie arrachée). Malet-Cramer Miró 15.
TRÈS BELLE RÉUNION DE DEUX OUVRAGES DE CHAR ILLUSTRÉS PAR
MIRÓ ET ÉLÉGAMMENT RELIÉS PAR PIERRE-LUCIEN MARTIN.
(2)
€2,000-3,000
$2,300-3,400
£1,500-2,200
105
105
[MIRÓ] – René CHAR (1907-1988). De moment en moment. Sans lieu ni nom
[Alès : PAB], mars 1957. Petit in-12 (115 x 110 mm). 2 burins originaux sur celluloïd
de Joan Miró, tirés en bleu, dont un signé. Reliure signée Leroux au contreplat et
datée 1994, maroquin rose orné à froid d’un décor veiné, plats de feur de cuir rose
impression crocodile, sur chaque plat 12 pastilles de box mosaïqué de diférents
tons de rouge et de rose représentant une horloge stylisée, titre au palladium au
centre du premier plat, doublure et gardes de même maroquin rose foncé orné
d’un décor veiné, dos lisse, couverture, chemise et étui assorti.
ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 42 exemplaires sur Auvergne à la main, tous
justifés et signés au crayon par l’éditeur, celui-ci 30/36.
BEL EXEMPLAIRE DANS UNE RELIURE TRIPLÉE DE LEROUX. Malet-Cramer
42 ; PAB Miró 6.
€3,000-5,000
$3,500-5,700
£2,300-3,700
106
107
[MIRÓ] – René CHAR (1907-1988). Nous avons. Alès : PAB, février 1958. Petit
in-16 (84 x 84 mm). Une gravure originale sur celluloïd signée de Joan Miró.
Reliure signée Leroux au contreplat et datée 1991, feur de cuir décorée façon
galuchat, chaque plat orné d’un décor incisé de lignes droites formant une étoile
inspirée de Miró, dos lisse avec le titre mosaïqué de box de diférentes couleurs,
doublure de box marron glacé, gardes de daim de même couleur, couverture,
chemise et étui assortis.
ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 46 exemplaires sur Auvergne à la main,
tous signés par l’auteur et l’éditeur, celui-ci justifé 4/40. La planche de Miró,
normalement tirée en vert, est ici en noir.
TRÈS BEL EXEMPLAIRE DANS UNE RELIURE INSPIRÉE DE MIRÓ. MaletCramer 47 ; PAB Miró 9.
€2,000-3,000
$2,300-3,400
£1,500-2,200
107
73
108
108
108
109
[MIRÓ] – René CHAR (1907-1988). Nous avons. Paris : Louis Broder, mai 1959.
In-8 oblong (130 x 203 mm). 5 eaux-fortes originales avec aquatinte imprimées
en couleur et rehaussées à la main par Joan Miró. Reliure signée Paul Bonet
au contreplat et datée 1962, entièrement monté sur onglets, décor mosaïqué
passant sur le dos de box noir et blanc séparés horizontalement, sur chaque plat
12 ovales de box mosaïqué inclinés vers la droite, sur le tout mosaïque de diverses
pièces de maroquin épais de couleur vert, rouge, bleu, orange et moutarde,
dos lisse, doublure et gardes de daim noir et blanc avec très fn listel de box
contrastant en encadrement, tranches dorées, chemise et étui assortis (sans la
couverture avec un bois original).
Provenance : Jacques Millot (envoi).
[MIRÓ] – Lise DEHARME (1898-1980). Le Tablier blanc. Alès : PAB, février 1958.
Petit in-16 carré (81 x 75 mm). Une gravure originale de Joan Miró sur linoleum,
tirée en noir et non signée. Reliure signée Leroux au contreplat et datée 1987, veau
blanc estampé à froid d’un fn quadrillage, plats recouverts de sequins à coudre
de diférentes couleurs, dos lisse, doublure et gardes de box blanc, couverture,
chemise et étui assortis.
Tirage à 170 exemplaires, tous sur vélin pur chifon du Moulin d’Ambert, celui-ci
le n° 15 signé au justifcatif par l’auteur et l’illustrateur, L’UN DES 40 DE TÊTE
CONTENANT DEUX SUITES DES EAUX-FORTES REHAUSSÉES, TOUTES
SIGNÉES ET JUSTIFIÉES, l’une sur papier Auvergne et l’autre papier ancien du
Japon.
Exemplaire portant un ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ DE CHAR au professeur
Jacques Millot, avec une citation d’un poème de Paul Éluard. Malet-Cramer 53 ;
Bonet Carnets 1365.
€6,000-9,000
$6,900-10,000
£4,500-6,700
ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 75 exemplaires sur Arches, tous justifés et
signés par l’éditeur, celui-ci l’un des 25 exemplaires contenant une gravure
originale de Miró sur celluloïd tirée en vert et signé, le XX/XXV. Malet-Cramer
48 ; PAB Mir— 8.
[On joint :] [MIRÓ] – René CHAR (1907-1988). Homo poeticus. [Alès :] PAB,
septembre 1953. In-32 (61 x 50 mm). Un dessin de Joan Miró reproduit en noir
à pleine page, non signé. Reliure signée Leroux au contreplat et datée 1989, veau
ivoire estampé à froid d’un très fn décor de croisillons, plats entièrement marbrés
de petites taches de diférentes couleurs, dos lisse, doublure de box mastic et
gardes de daim de même teinte, couverture, chemise et étui assortis.
Tirage à 60 exemplaires sur Arches, celui-ci le n° 30. Manque à Malet-Cramer
Mir— ; PAB Mir— 1.
[Et :] [MIRÓ, PICASSO, et d’autres] – Pierre-André BENOÎT (1921-1993).
Imminence. Sans lieu ni nom [Alès : PAB], 29 juin 1967. In-12 (124 x 82 mm).
Illustrations dans le texte et à pleine page de Picasso, Miró, Gette, Bryen, Herold,
Sugai, Bertini, Survage et Jean Hugo. Reliure signée Leroux au contreplat et
datée 1993, box noir, plats de papier pailleté et verni, dos lisse avec le nom de
tous les artistes et la date, couverture, étui assorti.
Tirage à 99 exemplaires sur Rives, celui-ci le n° 28. Manque à Goeppert-Cramer
et à Malet-Cramer Mir— ; PAB Mir— 18.
TRÈS BELLE RÉUNION DE PAB ILLUSTRÉS PAR MIRÓ ET RELIÉS PAR
LEROUX.
(3)
€3,000-5,000
109
74
$3,500-5,700
£2,300-3,700
109
Livres & manuscrits modernes
110
[MIRÓ] – Papeles de son Armadans. A–o II. Tomo VII. Nœm XXI. Madrid et Palma
de Majorque, 24 décembre 1957. In-8 (222 x 148 mm). Reproductions en noir
dans le texte. Numéro 21 de cette revue dirigée par Camilo José Cala. Reliure
signée Leroux au contreplat, box camel, dos lisse avec le titre au dos à l’oeser de
diférentes couleurs, doublure et gardes de daim marron glacé, couverture et dos,
chemise et étui assortis.
Provenance : José Manuel Caballero Bonald (exemplaire nominatif et envoi).
Tirage à 100 exemplaires sur papier Vilaseca, celui-ci l’un des 50 nominatifs,
ici le n° 49 imprimé pour José Manuel Caballero Bonald. Il porte également au
justifcatif un ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ DE MIRÓ au même, accompagné
d’une ENCRE ORIGINALE, ainsi qu’un DESSIN ORIGINAL AUX CRAYONS
GRAS sur la page de titre (non signé).
On a relié in fne l’index pour les n° XIX, XX et XXI, ainsi que les 2 PAGES
AUTOGRAPHES monogrammées de Camilo José Cala de son article « La
llamada de la tierra », et les 3 pages et demie autographes signées de Vicente
Aleixandre de son article « Joan Miro ».
[On joint, dans une reliure homogène triplée de box camel, et sous le même étui :]
– [MIRÓ] – José Manuel CABALLERO BONALD. La Cueva del Siurell. Madrid
et Palma de Pajorque, 1957. In-8 (190 x 135 mm). Tiré à part de la revue Papeles
de son armadans. Tirage à 50 exemplaires, celui-ci le n° 1, enrichi d’un GRAND
DESSIN ORIGINAL DE MIRÓ à l’aquarelle sur la couverture, ainsi que d’un
ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ du même pour l’auteur, ACCOMPAGNÉ D’UN
AUTRE GRAND DESSIN ORIGINAL à la plume et à l’aquarelle, daté janvier
1958.
EXCEPTIONNELLE RÉUNION COMPRENANT QUATRE ŒUVRES
ORIGINALES DE MIRÓ.
On joint les certifcats originaux pour ces 4 œuvres, établis par Jacques Dupin
en 1991.
(2)
€8,000-12,000
$9,200-14,000
£6,000-8,900
75
111
111
112
[MIRÓ] – Lapidari. Llibre de les Propietats de les Pedres. Barcelone : Maeght, 1981.
In-folio oblong (357 x 495 mm). 24 eaux-fortes originales de Joan Miró dont 12 en
couleur. En feuilles, chemise et étui de l’éditeur avec pièce d’agate provenant du
Rio Grande do Soul contrecollée sur le premier plat.
[MIRÓ] – Emmanuelle RIVA (née en 1927). Juste derrière le siflet des trains.
Paris : Librairie Saint Germain des Prés, 15 novembre 1969. In-8 carré. Reliure
signée Leroux au contreplat et datée 1995, veau à décor de crocodile doré et
blanc, sur chaque plat trois pièces rectangulaires de maroquin brun portant un
décor mosaïqué de box rouge et jaune représentant des trains stylisés, dos lisse,
doublure de box vert d’eau, gardes de daim, couverture et dos, chemise avec dos
mosaïqué et étui assortis.
Tirage à 145 exemplaires, tous signés par Miró au justifcatif, celui-ci l’un des 130
sur vélin d’Arches, le n° 8.
BEL EXEMPLAIRE. Malet-Cramer 251.
Étui un peu sali et avec légères traces de colle.
€5,000-7,000
$5,700-8,000
£3,800-5,200
ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 535 exemplaires, celui-ci l’UN DES 26 DE TÊTE
COMPORTANT UNE GRAVURE ORIGINALE À L’EAU-FORTE ET AQUATINTE
SIGNÉE DE JOAN MIRÓ, ici le n° 18, et contenant un enregistrement 33 tours
des poèmes. La gravure est signée au crayon et justifée 18/26.
BEL EXEMPLAIRE FINEMENT RELIÉ. Malet-Cramer 128.
€1,800-2,000
112
112
76
$2,100-2,300
£1,400-1,500
Livres & manuscrits modernes
113
[PICASSO]. Picasso. 1930-1935. Paris : Cahiers d’Art, vers 1936. Portrait de
Picasso par Man Ray en tête du volume et nombreuses reproductions en noir
et en couleurs. In-4 (311 x 250 mm). Broché, couverture illustrée, chemise et étui
modernes.
Provenance : Dora Maar (vente à Paris, le 29 octobre 1998, lot n° 351).
ÉDITION ORIGINALE de ce numéro exclusivement consacré à Picasso avec des
textes de Christian Zervos, Paul Éluard, Georges Hugnet, André Breton, Man Ray,
etc. L’EXEMPLAIRE DE DORA MAAR ENRICHI, sur la double page du portrait,
d’une impressionnante constellation de taches multicolores débordant sur le
portrait probablement de la main de Dora Maar.
PRÉCIEUX EXEMPLAIRE bien complet de l’encart illustré et du feuillet d’errata.
Couverture salie et infmes déchirures.
€8,000-12,000
$9,200-14,000
£6,000-8,900
77
114
115
114
115
[PICASSO] – Pierre-André BENOëT (1921-1993). Autre chose. Alès : [PAB],
octobre 1956. In-12 (172 x 112 mm). Une gravure originale à la pointe-sèche et
au burin sur celluloïd de Pablo Picasso, signée au crayon. Reliure signée Leroux
au contreplat et datée 1991, box gris clair, premier plat orné d’un décor vertical
composé de multiples bandes de cuir mosaïquées imitant le galuchat, l’ensemble
entièrement traversé par une ligne brisée au flet noir, dos lisse, doublure de box
noir et gardes de daim noir, couverture et dos, chemise et étui assortis.
[PICASSO] – Pierre-André BENOëT (1921-1993). Les Livres de Picasso réalisés
par PAB. [Alès : PAB, mai 1966]. In-4. Une gravure originale au burin sur celluloïd
signée de Pablo Picasso. Reliure signée Leroux au contreplat et non datée, dos
lisse de box rouge et plats de maroquin froissé rouge, couverture, chemise et
étui assortis.
ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 35 exemplaires, tous justifés et signés au crayon
par l’auteur-éditeur, celui-ci 10/30. Il s’agit du deuxième livre édité par PAB avec
une illustration de Picasso, et de la première illustration de l’artiste sur un texte
de Pierre-André Benoît.
Dans la préface à ce catalogue des 15 premiers livres réalisés en collaboration
avec Picasso, PAB évoque la manière dont ils furent conçus, “comme par
enchantement” : “J’ai vu Picasso faire la gravure pour ce catalogue. C’est sans
qu’il le voulut qu’un trait en entraîna un autre et que le dessin se composa
érotique et lilial”.
TRÈS ÉLÉGANT EXEMPLAIRE, LE DÉCOR DE LA RELIURE INSPIRÉ PAR LA
GRAVURE DE PICASSO. Goeppert-Cramer 79 ; PAB Picasso 2.
€3,000-5,000
114
78
$3,500-5,700
£2,300-3,700
ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 45 exemplaires sur vélin d’Arches tous justifés
et signés au crayon par l’auteur-éditeur, celui-ci 10/40.
TRÈS BEL EXEMPLAIRE. Goeppert-Cramer 135 ; PAB Picasso 15.
€6,000-9,000
115
$6,900-10,000
£4,500-6,700
Livres & manuscrits modernes
116
116
[PICASSO] – René CHAR (1907-1968). Pourquoi la journée vole. Alès : PAB, juillet
1960. In-16 oblong (100 x 191 mm). Une gravure originale au burin sur celluloïd
signée de Pablo Picasso. Reliure signée Leroux au contreplat et datée 1994,
décor rectangulaire de cuir arraché bleu-gris et orange passant sur le dos lisse,
incrustation au centre des plats d’un rectangle de bois, au centre du premier
plat pièce de titre en box orange, doublure de box orange, gardes de daim gris,
couverture, chemise et étui assortis.
ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 25 exemplaires justifés et signés au crayon
par l’éditeur, celui-ci 16/25. TRÈS BEL EXEMPLAIRE DANS UNE ÉLÉGANTE
RELIURE MOSAÏQUÉE. Goeppert-Cramer 105 ; PAB Picasso 11.
[On joint :] [PICASSO] – Georges HUGNET (1906-1974). Pablo Picasso. Paris :
[l’auteur], 1941. Petit in-16 oblong (97 x 145 mm). 6 zyncographies en noir de Pablo
Picasso, dont 3 retravaillées en taille-douce. Reliure signée Leroux au contreplat
et datée 1993, box noir, plats de maroquin noir froissé, dos lisse, doublure de box
noir et gardes de daim noir, chemise et étui assortis.
Provenance : Denise et Lucien Coutaud (envoi).
ÉDITION ORIGINALE. Tirage limité à 200 exemplaires, celui-ci l’un des
174 non justifés. Exemplaire portant un ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ de
Georges Hugnet au peintre et graveur Lucien Coutaud et à son épouse Denise,
accompagné de la SIGNATURE AUTOGRAPHE DE PICASSO. TRÈS BEL
EXEMPLAIRE. Goeppert-Cramer 35.
(2)
€4,000-6,000
$4,600-6,800
£3,000-4,400
117
117
[PICASSO] - David Douglas DUNCAN. Le Petit monde de Pablo Picasso.
Traduction de Lionel Durand. Paris, Hachette, 1959. In-4 (280 x 215 mm).
Importante inconographie en noir et blanc hors texte. Texte sur papier bleu.
Demi-toile jaune de l’éditeur.
Provenance : Aniele Gontier (envoi).
Exemplaire enrichi au faux-titre d’UN DESSIN ORIGINAL SIGNÉ DE PABLO
PICASSO au feutre bleu accompagnant l’envoi autographe “Pour Aniele” daté
“7.7. 66”.
Monsieur Claude Picasso a confrmé l’authenticité de cette œuvre.
Couverture légèrement tachée. Sans la jaquette.
€8,000-12,000
$9,200-14,000
£6,000-8,900
116
79
118
[PICASSO, GIACOMETTI, CALDER, KANDINSKY, etc.] — Anatole JAKOVSKI
(1907-1983). 23 gravures. Paris : aux Éditions G. Orobitz et Cie, 140, Boulevard
Saint-Germain, 5 juillet 1935. Grand in-4 (330 x 258 mm). 23 gravures, toutes
signées par l’artiste, de Arp, Calder, Chirico, Erni, Ernst, Fernandez, Giacometti,
Ghika, Gonzalez, Hélion, Kandinsky, Léger, Magnelli, Miró, Nicholson, Ozenfant,
Picasso, Seligmann, Taeuber-Arp, Torres-Garcia, Vulliamy, Zadkine. Couverture
cartonnée de l’éditeur recouverte de papier ciré noir collé sur trame évoquant
une peau de crocodile.
ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 50 exemplaires, dont 20 mis dans le commerce
et 30 réservés aux collaborateurs. L’un des 20 exemplaires mis dans le
commerce, celui-ci le n° 20.
C’est dans le but de fnancer son projet “24 Essais” où il voulait présenter les
mêmes artistes ainsi que Marcel Duchamp qu’Anatole Jakovski publia cette
réunion de gravures de l’avant-garde surréaliste et abstraite, pour laquelle il
rédigea une préface. Le projet des “24 essais” n’aboutit pas mais tel quel, cet
ensemble est une extraordinaire réussite et ofre un panorama absolument
incomparable de ce que la peinture comptait, dans les années 30, d’artistes de
tout premier ordre.
Gravures :
1. ARP, bois (264 x 207 mm) signé (certains exemplaires n’ont pas de bois mais
une eau-forte)
2. CALDER, eau-forte (265 x 198 mm) signée
3. DE CHIRICO, eau-forte (241 x 199 mm) signée et justifée sur 50 ex. (Ciranna 7)
4. ERNI, lithographie (abstraction II), (178 x 170 mm) signée et justifée sur 50
ex (Erni 9)
5. ERNST, eau-forte (191 x 240 mm) signée et justifée sur 50 ex (Spies/Leppien
12 B)
6. FERNANDEZ, eau-forte (217 x 137 mm) signée et justifée sur 50 ex.
7. GIACOMETTI, eau-forte (294 x 242 mm) signée et justifée sur 50 ex. (Lust 80)
8. GHIKA, eau-forte (202 x 162 mm) signée et justifée sur 50 ex.
9. GONZALEZ, eau-forte (153 x 99 mm) signée et justifée sur 50 ex.
10.HÉLION, eau-forte (238 x 178 mm) signée datée et justifée sur 50 ex.
11. KANDINSKY, pointe-sèche (229 x 198 mm) signée et justifée sur 50 ex.
(Röthel 198)
12. LÉGER, pointe-sèche (231 x 178 mm) signée et justifée sur 50 ex. (Saphire 15)
13. LIPCHITZ, pointe-sèche et eau-forte (270 x 219 mm) signée et justifée sur
50 ex.
14. MAGNELLI, linogravure (215 x 168 mm) signée
15. MIRÓ, eau-forte (312 x 236 mm) signée et justifée sur 50 ex. (Malet-Cramer
Miró 3)
16. NICHOLSON, linogravure (158 x 200 mm) signée et datée
17. OZENFANT, eau-forte (147 x 149 mm) signée et justifée sur 50 ex.
18. PICASSO, eau-forte (Trois fgures sur la Plage, I) (125 x 91 mm), signée
(Geiser-Baer 268 B/b, Bloch 241)
19. SELIGMANN, eau-forte (247 x 197 mm) signée, datée et justifée sur 50 ex.
(Mason 54)
20. TAEUBER-ARP, eau-forte (273 mm x 211 mm) signée et justifée sur 50 ex.
21. TORRES-GARCIA, bois (174 x 134 mm) signé
22. VULLIAMY, eau-forte (148 x 198 mm) signée et justifée sur 50 ex.
23. ZADKINE, eau-forte (248 x 178 mm) signée et justifée sur 50 ex.
TRÈS BEL EXEMPLAIRE, ABSOLUMENT COMPLET DE TOUTES
LES GRAVURES, CHACUNE BROCHÉE ENTRE DEUX FEUILLETS DE
PROTECTION, TEL QUE PARU.
Petit accroc au premier plat.
€60,000-90,000
80
$69,000-100,000
£45,000-67,000
Livres & manuscrits modernes
81
«
...Je ne comprends rien à vos distinctions et surtout à
votre mécontentement...
»
119
119
[Marcel PROUST ] - John RUSKIN (1819-1900) La Bible d’Amiens. Paris : Mercure
de France, 1904. In-8 (185 x 120 mm). Reliure de l’époque, bradel demi-toile
blanche, pièce de titre bleue au dos, couverture conservée sans le dos.
Provenance : Robert Gangnat (envoi).
ÉDITION ORIGINALE de la traduction française établie par Marcel Proust.
Très touché par les écrits de John Ruskin qui réveillèrent en lui l’admiration pour
l’architecture médiévale, il se lance dans sa première traduction. Maîtrisant mal
l’anglais, Proust est aidé par sa mère qui fournit d’abord une traduction littérale
laquelle est ensuite retravaillée pour la rendre plus littéraire.
Exemplaire du tirage courant (n° 934) ENRICHI D’UN ENVOI AUTOGRAPHE
SIGNÉ de Marcel Proust à Robert Gangnat (1867-1910), avocat, journaliste,
agent général de la Société des auteurs dramatiques. C’est chez lui, dans sa villa
de Bénerville, qu’eut lieu, en 1908, la rencontre décisive entre Proust et Gaston
Gallimard. Lhermitte 492.
Papier jauni et menues déchirures dans les marges. Reliure très légèrement frottée.
€2,000-3,000
$2,300-3,400
£1,500-2,200
121
121
Marcel PROUST (1871-1922). Lettre autographe signée, datée « ce jeudi »
[30 avril? 1896], adressée à Robert de Montesquiou. 4 pages in-12 (175 x 140 mm).
Encre brune sur papier à lettres à son chifre « M.P. ». Trois lignes dans la marge
supérieure du premier feuillet ont été bifées.
120
[Marcel PROUST] - John RUSKIN (1819-1900). Sésame et les Lys. Paris : Mercure
de France, 1906. In-8 (180 x 120 mm). Reliure de l’époque, bradel, demi-toile
ivoire, pièce de titre bleue au dos, couverture conservée sans le dos.
Provenance : Robert Gangnat (envoi).
ÉDITION ORIGINALE de la traduction française établie par Marcel Proust avec
mention fctive de troisième édition. Exemplaire du tirage courant, le n° 2611,
enrichi d’un ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ de Proust à Robert Gangnat, ami de
Marcel Proust, et chez lequel eut lieu, en 1908, sa rencontre décisive avec Gaston
Gallimard. Lhermitte 492.
Reliure légèrement frottée. Papier jauni.
€2,000-3,000
$2,300-3,400
£1,500-2,200
Après la publication des Hortensias bleus, Proust adresse des hortensias à Robert
de Montesquiou. Ce dernier, irrité par cet envoi, parle à Madeleine Lemaire du
jeune écrivain en termes peu élogieux. Blessé par ce comportement, Proust lui
redit son étonnement et son admiration.
« J’espérais toujours vous rencontrer. Aussi j’ai tardé à vous écrire des phrases
qui eussent été bien plus faciles à dire, bien plus courtes, que, d’un mot, vous
auriez pu arrêter… Mais, si, comme je le crois, une respectueuse franchise peut
se concilier avec une grande admiration – et même peut seule lui donner tout
son prix, il faut que je vous ennuie de ces q.q. lignes. Mon envoi vous avait déplu.
Si je vous voyais je vous dirais combien cela m’étonne, combien il me semble
qu’un homme comme vous qui plane nécessairement au-dessus de son temps
et des autres devrait ignorer que tel usage a telle habituelle limite – et le sût-il
devrait être touché qu’on l’enfreigne pour lui. Mais je ne veux pas vous écrire tt
ce que je pense là-dessus. Cela vous ennuierait trop et puis vous avez surtout
le droit de choisir entre les hommages […] Mais voici ce qui m’a peiné et tant
étonné de vous. J’ai toujours été le pl. gentil que j’ai pu avec vous et si ennuyeux,
si peu agréable que vous me trouviez vous devez reconnaître l’excellence l’ardeur
de mes intentions pour vous. Or la façon dont vous avez répondu à Madame
Lemaire au Chp. de Mars pour les hortensias, pouvait si elle était moins bonne et
moins inattentive me causer […] un tort véritable. Je n’en ai parlé à personne, et
j’espère que vous ne l’avez pas fait non plus […] ». Proust ajoute en post-scriptum :
« Pourquoi est-on trop aimable. Peut-on l’être trop ? Je ne comprends rien à vos
distinctions et surtout à votre mécontentement. J’ai grand besoin et envie d’une
leçon de vous, j’entends explication et pas ‘donner une leçon’ dans le sens où
votre réponse à Made Lemaire pour les hortensias en est une pour moi ! ». Marcel
Proust. Correspondance. Texte établi et annoté par Philip Kolb. Tome II. Paris :
Plon, 1986, lettre 13, pp. 57-58.
Traces de pliures et papier très légèrement jauni.
€4,000-6,000
120
82
$4,600-6,800
£3,000-4,400
Livres & manuscrits modernes
122
124
Radiguet “à monsieur André Gide”
124
122
Raymond RADIGUET (1903-1923). Les Pélican. Pièce en deux actes illustrée
d’eaux-fortes par Henri Laurens. Paris : Éditions de la galerie Simon Kra, 1921.
In-folio (327 x 225 mm). 7 eaux-fortes originales dont 2 en pleine page et une en
couverture. Broché, couverture illustrée.
Provenance : bibliothèque d’André Gide.
ÉDITION ORIGINALE de cette pièce en deux actes, représentée pour la première
fois au Théâtre Michel le 24 mai 1921, et tirée à 112 exemplaires signés par l’auteur
et l’illustrateur.
Un des 10 exemplaires de tête sur Japon, celui-ci le n° 2, portant l’ENVOI
AUTOGRAPHE SIGNÉ DE RADIGUET À ANDRÉ GIDE “ à monsieur André
Gide / avec mon admiration / Raymond Radiguet. 20 juin 1921”. Carteret Illustrés
IV, 330 (“Belle édition rare”) ; Lhermitte 501.
PRÉCIEUX ET BEL EXEMPLAIRE.
€4,000-6,000
[SCHMIED] — Docteur Joseph-Charles MARDRUS (1868-1949). Ruth et Booz.
Paris : F. L. Schmied, 1930. Grand in-4 (360 x 280 mm). 28 gravures sur bois en
couleurs de Schmied, plusieurs rehaussées d’or. En feuilles, chemise et étui de
l’éditeur.
Provenance : Maurice Lange (exemplaire nominatif).
Tirage limité à 172 exemplaires. Un des 7 de tête imprimés sur japon nacré,
celui-ci le n° 3 spécialement imprimé pour M. Maurice Lange et enrichi d’un
envoi autographe signé au crayon de Schmied, daté du 20 janvier 1930, très
probablement à M. Lange : “Voici enfn ce livre, cher ami, que vous avez été un
des premiers à aimer et à soutenir de votre sympathie éclairée”. Il comprend une
suite des 28 fumés et une décomposition des couleurs de la Noce de Ruth et
Booz (23 planches). Carteret Illustrés IV, p. 264 (“Une des bonnes productions de
l’artiste, très cotée”). BEL EXEMPLAIRE.
Étui légèrement frotté.
€2,500-3,500
$4,600-6,800
£3,000-4,400
$2,900-4,000
£1,900-2,600
123
[ROCHEGROSSE] - Gustave FLAUBERT (1821-1880). Hérodias. Paris :
A. Ferroud, 1892. In-8 (242 x 160 mm). Portrait de l’auteur en frontispice,
21 compositions de Georges Rochegrosse, gravées à l’eau-forte par Champollion,
dont 4 à pleine page et 17 vignettes. Prospectus de souscription relié in fne.
Reliure signée Marius Michel, maroquin brun, dos à nerfs, double flet doré sur les
coupes, doublure de maroquin rouge, roulette intérieure, encadrement de flets
dorés et feuron d’angle à motif foral mosaïqué de maroquin ébène, doublure de
soie brochée, tranches dorées.
Belle édition illustrée par Rochegrosse et préfacée par Anatole France. Tirage
à 508 exemplaires, un des 50 sur vélin d’Arches, celui-ci le n° 214, avec un état
des illustrations avant la lettre avec remarques. BEL EXEMPLAIRE TRÈS
SOIGNEUSEMENT ÉTABLI PAR MARIUS MICHEL. Manque à Carteret.
€800-1,200
$920-1,400
£600-890
123
83
125
127
125
127
[SÉCESSION VIENNOISE] - Réunion de deux numéros de Ver sacrum.
- Tier-ABC. In-4 (260 x 245 mm). [Wien :] Mitteilungen der Vereinigung
Bildender KŸnstler Österreichs [Communications de l’union des artistes peintres
d’Autriche], Heft 4. 15 Februar 1903. In-4 (255 x 245 mm). 23 bois gravés par
Franz Fiebiger, les sœurs Hilde et Nora Exner. 3 feuillets publicitaires de papier
gris in fne. Broché. Chemise et étui à fenêtre.
[UTRILLO] — Jean VERTEX (1904-1971). Le Village inspiré. Paris : l’auteur,
30 mai 1950. Grand in-4 (379 x 275 mm). 12 gouaches d’Utrillo, une planche
de Max Jacob, une planche d’Edmond Heuzé, une planche de Chas Laborde,
3 portraits, 3 fac-similés de lettres et des illustrations en noir dans le texte de
Lucie Valore, le tout reproduit par Daniel Jacomet. Reliure signée San Remo au
contreplat, vélin blanc, dos lisse avec le titre peint en bleu, doublure et gardes de
maroquin bleu, tête dorée, couverture et dos.
Provenance : Ernest Armengaud (ex-libris).
RAVISSANT ABÉCÉDAIRE constituant un numéro spécial de Ver sacrum,
célèbre revue fondée par Klimt en 1898 et qui parut jusqu’en 1903.
-Ver Sacrum Kalender. 1903. Sonderheft. Vienne : Mitteilungen der Vereinigung
Bildender KŸnstler Österreichs, 1903. In-4. 13 bois en couleur d’ Alfred Roller,
Karl MŸller, Ferdinand Andri, Emil Orlik, Wilhelm List, Koloman Moser, Leopold
Stolba et Max Kurzweil, calendrier dans des bordures dessinées par Alfred
Roller. Broché. Chemise et étui à fenêtre.
Tirage à 500 exemplaires.
Tirage à 550 exemplaires, celui-ci sur vélin de Rives, le n° 253.
€5,000-7,000
BEL ENSEMBLE.
Couvertures légèrement jaunies, quelques rares rousseurs.
(2)
€4,000-6,000
$4,600-6,800
£3,000-4,400
126
[TÀPIES] – José-Miguel ULLÁN. Anular. Paris : José-Miguel Ullan – R.L.D.,
12 septembre 1981. In-folio. Une eau-forte originale en couleur d’Antoni Tapiès
pour la couverture et 4 autres gravures originales signées du même dont le
frontispice. En feuilles, chemise et étui de l’éditeur. Tirage à 150 exemplaires,
tous sur vélin du Moulin Richard de Bas, celui-ci l’un des 35 de tête avec une
suite, le n° 3.
[On joint :] Donald SULTAN. Lip prints. Paris : Art Multi, 1989. In-folio.
4 aquatintes originales de Donald Sultan, chacune monogramée, justifée et
datée. En feuilles, chemise et portefeuille à lacets originaux de l’éditeur. Tirage à
125 exemplaires sur Rives, celui-ci justifé 15/100.
[Et :] [GARBADE] – Agustina BESSA-LUIS. « Le Fake-book ». Aphorismes. Paris :
Jo‘l Barès, [1992]. In-8 oblong. 5 gravures originales de Daniel Garbade, chacune
justifée et signée au crayon. En feuilles, portefeuille à rabats en toile rouge de
l’éditeur. Tirage à 70 exemplaires, celui-ci le n° 10.
(3)
€1,800-2,000
$2,100-2,300
£1,400-1,500
126
84
$5,700-8,000
£3,800-5,200
Livres & manuscrits modernes
128
Pierre VIALA (1859-1936) & Victor VERMOREL (1848-1927). Traité général
de Viticulture. Ampélographie. Paris : Masson et Cie., 1901-1910. 7 volumes
in-folio (341 x 250 mm). 570 planches lithographiées dont 500 en couleurs,
840 illustrations dans le texte. Reliure moderne, demi-chagrin vert à coins, dos
lisses.
ÉDITION ORIGINALE DU PLUS BEL ET DU PLUS IMPORTANT OUVRAGE
PUBLIÉ SUR LE SUJET. Cette monumentale publication constitue le plus
beau livre consacré aux cépages et sans doute le meilleur sur le sujet. Les 570
planches hors texte, dont 500 en couleurs, sont lithographiées d’après A. Kreÿder
et J.Troncy et reproduisent les grappes en grandeur nature. “Les vignes ont été
étudiées dans les divers vignobles du monde... par des viticulteurs qui avaient une
connaissance ancienne et complète des cépages de leur région” (introduction).
Le texte décrit minutieusement chaque cépage en indiquant l’historique, la
bibliographie, l’implantation, la culture et la vinifcation. Simon Bibliotheca
Vinaria 60 ; Nissen BBI 2059. BEL EXEMPLAIRE TRÈS FRAIS.
Petites traces de serpente collées sur trois planches (tomes II et VI).
(7)
€7,000-10,000
$8,000-11,000
£5,200-7,400
129
[VILLON] — Paul VALÉRY (1871-1945). Les Bucoliques de Virgile. Lithographies
originales en couleurs de Jacques Villon. Paris : Scripta & Picta, 1953. In-folio
(385 x 285 mm). 43 lithographies en couleurs et une vignette en noir de Jacques
Villon. En feuilles, couverture bleue, chemise et étui de l’éditeur.
Provenance : Dr A. Roudinesco (exemplaire nominatif).
Tirage limité à 269 exemplaires numérotés. Exemplaire nominatif, spécialement
imprimé pour le docteur A. Roudinesco. Impression luxueuse dont les planches
ont été tirées sur les presses de Mourlot frères en utilisant 300 pierres, toutes
dessinées par Villon lui-même. BEL EXEMPLAIRE TRÈS FRAIS.
Infmes rousseurs, légers reports. Étui légèrement passé.
€2,000-3,000
$2,300-3,400
£1,500-2,200
128
130
[WAGNER] — Erich E. BAUMBACH. Das Ende. Ein surrealistischer Totentanz.
Zürich : [1937]. 12 gravures sur bois originales de Rudolf Wagner, toutes signées
et datées au crayon. Broché, couverture d’origine de papier noir avec pièce de
titre imprimée sur Japon et contrecollée.
RARISSIME ÉDITION ORIGINALE. Tirage à 42 exemplaires sur Japon, tous
numérotés et signés au justifcatif par Wagner, celui-ci le n° 6. La moitié du tirage
fut tirée en allemand, l’autre moitié en bilingue allemand/français et allemand/
anglais.
La quasi-totalité de l’œuvre de Rudolf Wagner produite avant 1945 disparut dans
le bombardement de Dresde. Cette Danse des morts, parue en Suisse en 1937,
est l’un des rares exemples de son œuvre avant la seconde guerre mondiale.
D’après la Rolf Wagner Stiftung, on en connaît aujourd’hui seulement
2 exemplaires (celui-ci serait un troisième, inconnu jusqu’alors), les n° 16 et 26.
Couverture un peu poussiéreuse et avec petits accrocs.
€3,000-5,000
$3,500-5,700
£2,300-3,700
129
130
85
131
132
ƒ131
132
Wilbur WRIGHT (1867-1912). Portrait de Wilbur Wright. Tirage argentique
(180 x 142 mm) monté sur support cartonné.
Stefan ZWEIG (1881-1942). Lettre autographe signée, adressée à Walter
Benjamin (marchand d’autographes), située et datée “Salzburg, Austria /
22 oct. 1922”. 3 pages in-8 (218 x 142 mm) sur un double feuillet. Encre violette
sur papier.
Il porte l’ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ du célèbre pionnier de l’aviation à Léon
Bollée : “to my true friend Léon Bollée whose warm sympathy and unfailing help
made my success at Le Mans possible, my sincere thanks and best wishes,
Wilbur Wright. Le Mans, 18 Decembre 08”.
En 1908, Léon Bollée (1870-1913), inventeur, constructeur automobile et
président de l’aéro-club du Mans, ft venir en France Wilbur Wright pour une
tournée de démonstrations de son aéroplane “Model A” qu’il avait fait parvenir en
France l’année précédente. Le 8 août, sur l’hippodrome des Hunaudières (Sarthe)
ont lieu les premiers vols en Europe des frères Wright.
Dans La Sarthe Léon Bollée confe, le 5 octobre 1908 : « depuis le vol que je
viens de faire, mon admiration pour M. Wright, inventeur, a encore augmenté
de toute la quantité que mon admiration pour M. Wright acrobate, a diminué.
J’ai du reste constaté que, malgré mon grand poids, l’aéroplane ne marchait
pas diféremment que s’il eut emmené un passager moins lourd. Je suis loin de
représenter le maximum de poids que M. Wright pourra emporter avec lui ».
Le 31 décembre, Wilbur Wright gagne à Auvours la coupe Michelin 1908
et les records du monde de distance (124,7 km) et de durée (2 heures 20 mn
23 secondes).
€10,000-15,000
86
$12,000-17,000
£7,500-11,000
ZWEIG COLLECTIONNEUR D’AUTOGRAPHES.
“[...] I admire much the tenacity with which you continue to push forward your
excellent little revue. Charavay [...] all others stopped in the middle way - you alone
continued with this wonderful energy. I am very sorry not to possess entirely your
excellent review - for I am a scientifc collector of autografs [sic], I have nearly
a complete collection of nearly all European catalogues since 1830, all European
reviews and facsimile works. Perhaps you will be so kind to say me the price, you
would ask for the complete collection. My american publisher [...] will surely make
me able to pay [...] Or I could give you in exchange some autografs, which could
have interest in America [...]”.
€2,000-3,000
$2,300-3,400
£1,500-2,200
Index des auteurs, relieurs & provenances
A
ALECHINSKY, Pierre 72
ALEMBERT, Jean le Rond d’ 1, 46
ALIBERT, François-Paul 52
ANDRI, Ferdinand 125
ANSON, George 8
APOLLINAIRE, Guillaume 74
ARMENGAUD, Ernest 127
ARNAUD, Antoine 24
ARP, Hans 118
AUBURTIN, Jean 89
AUNET, Léonie d’ 58
CHAS LABORDE 127
CHATEAUBRIAND, François-René de
CALDER, Alexander 118
CLAESSENS, rel. 18
CLAUDEL, Paul 51
CLAYEUX, Louis 103
COCTEAU, Jean 65
CONDILLAC, Étienne Bonnot de 9
COOK, James 8
COUTAUD, Denise 114
COUTAUD, Lucien 114
CREIXAMS, Pedro 52
B
D
BAILLY, Jean-Sylvain 20
DALI, Salvador 81-84
DAUMIER, Honoré 10
DE CHIRICO, Giorgio 118
DEHARME, Lise 109
DENIS, Madame 44
DERAIN, André 76
DIDEROT, Denis 9
DRTIKOL, Frantizek 86
DUCASTIN, rel. 1
DUFY, Raoul 76, 85
DUNCAN, David Douglas 117
DUPIN, Jacques 99
BAKST, Léon 74
BAL, K. 92
BALLETS RUSSES 74
BALZAC, Honoré de 47-49
BANVILLE, Théodore de 59
BAUDELAIRE, Charles 50
BAUMBACH, Erich E. 130
BEAUMARCHAIS, Pierre Augustin Caron
de 2
BEAUVILLIER, duchesse de 28
BEN GAD, Immanuel (de Milhaud) 32
BENJAMIN, Walter 132
BENOÎT, Pierre-André 72, 99-103, 105, 107,
109, 114, 115
BERTHIER, Alexandre 21
BESSA-LUIS, Agustina 126
BESSON, Jacques 3
BOLLÉE, Léon 131
BONET, Paul 53, 108
BOUSQUET, Joë 75
BOYET, rel. 63
BOZERIAN, Jean-Claude 20
BRAQUE, Georges 76, 77, 99
BROSSA, Joan 104
BRYEN, Camille 72
BUFFET, Bernard 78, 79
C
CABALLERO BONARD, José Manuel 110
CACERERES, Juan de 4
CALLE, Sophie 80
CAPEK, Josef 87
CARAMAN, duc de 27
CASANOVA, Giacomo 6
CERVANTES, Miguel de 82
CHAMBOLLE-DURU 69
CHAR, René 99, 105-107, 109, 116
CHARRON, Pierre 20
E
ERNI, Hans 118
ERNST, Max 118
ÉSOPE, 92
EUDEL, Paul 69
EXNER, Nora 125
EXPRESSIONNISME ALLEMAND 87
F
FERNANDEZ 118
GENET, Jean 90
GEOFFRIN, Marie-Thérèse Rodet 11
GERMAIN, Pierre-Bénigne 24
GEVART, Caspar 12
GHEZZI, Pietro Leone 29
GHIKA, 118
GIACOMETTI, Alberto 118
GIBIER, Eloi 3
GIDE, André 53-57, 91, 122
GIDE, Madeleine 55
GIMENEZ Y OLIVER, José 12
GIONO, Jean 34
GLOTZIUS, Hubert 12
GONOT, Madame 90
GONTIER, Aniele 117
GONZALES 118
H
HEBRAICA 30-33
HÉLION, Jean 118
HELVÉTIUS, Claude Adrien 13
HÉRON DE VILLEFOSSE, René 88
HILDE, sœurs 125
HOFMAN, Vlatislav 87
HOLBACH, baron d’ 1
HUGNET, Georges 116
HUGO, Alice 60
HUGO, Victor 58-60
HULEWICZ, Jerzy 87
HUMBERT, Louis 64
HURET, Jules 57
HUSER, Georges 51
I
ISAAC BEN DAVID de Vallabrègues 33
ISARAËL de Digne 33
FESSARD, Étienne 17
FIEBIGER, Frans 125
J
FLAUBERT, Gustave 123
FLÉCHIER, Esprit 1
FOUCHÉ, Joseph 27
FOUJITA, Leonard Tsuguharu 88
FOURNIER, Nicolas 22
FRAGONARD, Jean-Honoré 16
FRAGUE, Léon-Paul 53
FROELICHER, A. 29
JUDAICA 30-33
JESPERS, Floris 92
JOUHANDEAU, Marcel 61
JOUVE, Paul 93
G
G. DELLA LENA 6
GALLE, Cornelius 12
GALLIMARD, Gaston 66
GANGNAT, Robert 119, 120
GARBADE, Daniel 126
GAULLE, Charles de 89
JACOB Max 127
K
KANDINSKY, Wassily 118
KEPLER, Johannes 14
KIMHI, David Ben Joseph 30
KIPLING, Rudyard 93
KOCH, F. 27
KRULL, Germaine 94
KUBICKA, Margarete 87
KUBICKI, Stanislaw 87
KURZWEIL, Max 125
87
L
O
LA CHAISE, François d’Aix de 15
LA FONTAINE, Jean de 16, 17
LA FRESNAYE, Roger de 87
LACAN, docteur Jacques 95
LACHAUD, Mariette 99
LAMARTINE, Alphonse de 62
LANGE, Maurice 124
LAURENS, Henri 122
LE ROYER, Jean 22
LEFÈVRE, rel. 1
LÉGER, Fernand 118
LEROUX, Georges 72, 99-103, 105, 107,
109, 110, 112, 114-116
LESSON, René-Primevère 18
LEVAILLANT, François 19
LILLE, M. de 45
LIPCHITZ, Jacques 118
OATES, Robert Washington 17
ORLÉANS, Charles d’ 97
ORLIK, Emil 125
OZENFANT, Amédée 118
LIST, Wihelm 125
LOUIS XV 25
LOUŸS, Pierre 57
LURÇAT, Jean 76
LUYNES, duc de 29
LYON, Israël (de Carpentras) 32
PICASSO, Pablo 74, 76, 109, 113-118
PLA, Joseph 84
PLATIER, Jules 10
PLATTEL, Henri-Daniel 10
POIRIER, Alice 36
PONGE, Francis 77
POTTECHER, Maurice 42
PRÉVERT, Jacques 41
PROUST, Marcel 64, 119-121
M
MAAR, Dora 96, 113
MACKAU, baron de 1
MAETERLINCK, Maurice 35
MAGNELLI, Alberto 118
MARCEL, Jean-Jacques 21
MARDRUS, docteur Joseph-Charles 124
MARIE-LOUISE, impératrice 47, 62
MARIUS MICHEL 123
MARTIN, Pierre-Lucien 55, 56, 67, 106
MARTINES, Joan 23
MATISSE, Henri 76, 97
MAYNARD PINDER, William 12
MÉRARD DE SAINT-JUST, Simon-Pierre
20
MICHAUX, Henri 98
MILLOT, Jacques 108
MIRÓ, Joan 99-112, 118
MOLIÈRE 63
MONTESQUIOU, Robert de 121
MONTFORT, Eugène 85
MONTHERLANT, Henry de 36-38
MOSER, Koloman 125
N
NAPOLÉON 1er 21
NATHAN le prophète (Abraham Nathan
ben Elisha Ashkenazi) 32
NICHOLSON, Ben 118
NORDEN, Frédéric-Louis 8
88
P
PAGNANT, Édouard 70, 71
PAGNOL, Marcel 39
PARÉ, Ambroise 22
PASCAL, Blaise 24
PEETERS, Jean 92
PÉGUY, Charles 40
PELLEPORT, Adolphe 60
PERKINS, Florence 35
PETIT, Alfred 1
PETIT, rel. 50
PHILIPPE II, roi d’Espagne 4
PHILIPPE IV, roi d’Espagne 5
R
RACINE, Jean 64
RADIGUET, Raymond 65, 122
RÉGNIER, Henri de 67
RENARD, Jules 42
RESTIF DE LA BRETONNE, Nicolas
Edme 2
RICHTER, Hans 87
RICHTER-BERLIN, Heinrich 87
RIVA, Emmanuelle 112
ROCHEGROSSE, Georges 123
ROLLER, Alfred 125
ROPS, Félicien 50
ROUAULT, Georges 76
ROUDINESCO, docteur A. 129
RUBENS, Pierre-Paul 12
RUSKIN, Jean 119, 120
S
SADE, marquis de 26
SAINT-EXUPÉRY, Antoine de 43
SAINT-EXUPÉRY, Consuelo de 43
SALOMONS BART, David 17
SAN LAZZARO, Gualtieri di 104
SANDELION, Jeanne 37
SASSOON, David Salomon 31-33
SATIE, Erik 74
SAUCIER, Roland 47-71
SAUVÉ, Jean 63
SCHIELE, Egon 87
SCHMIED, François-Louis 124
SELIGMANN, Kurt 118
SEMET ET PLUMELLE 54
SHAKESPEARE, William 39
SICKLES, colonel 40
SKOTAREK, Wladislaw 87
SPON, Jacob 15
STOLBA, Leopold 125
STROHMEYER, Ottheinrich 87
SULLY, duc de 27
SULTAN, Donald 126
T
TAEUBER-ARP, Sophie 118
TAPIES, Antoni 126
TÉRY, Simone 34
TORRES-GARCIA, Joaquin 118
TREPPEREL, Pierre 3
TROILO VENTURI, Marquis 17
TURGOT, Anne Robert Jacques 28
U
UBAC, Raoul 99
ULLAN, José-Miguel 126
UTRILLO, Maurice 127
V
VALADON, Suzanne 127
VALÉRY, Paul 66, 67, 129
VALLETTE, Alfred 56
VALORE, Lucie 127
VÉRAC, marquis de 7
VERMOREL, Victor 128
VERTEX, Jean 127
VIALA, Paul 128
VIDAL, de Valbrègues 31
VIGNY, Alfred de 68
VILLENEUVE-TRANS, marquis de 20
VILLETTE, marquis de 11
VILLON, Jacques 129
VLASTO, M. K. A. 77
VOLTAIRE 6, 44-46
VULLIAMY, Gérard 118
W
WAGNER, Rudolf 130
WRIGHT, Wilbur 131
WRONIECKI, Jan 87
Z
ZABAGLIA, Nicolas de 29
ZADKINE, Ossip 118
ZOLA, Émile 40, 69-71
ZWEIG, Stefan 132
Bibliographie citée en abrégée
Adler
Reliures présentées par Rose Adler. éditions d’Art : Charles Moreau, s.d.
Blackmer
L. Navari. Greece and the Levant : the Catalogue of the Henry Myron Blackmer
Collection of Books and Manuscripts. Londres : 1989.
BMC
Catalogue of books printed in the XVth century now in the British Museum. Londres :
1908-1916. Vol. I-X, et XII.
BMC Natural history
Catalogue of the library of the british museum (natural history). volumes I à VIII.
Bod-inc
A catalogue of books printed in the ffteenth century now in the Bodleian Library.
6 vols. Oxford, 2005
Bonet Carnets
P. Bonet. Carnets. Paris : Blaizot, 1981.
Borba de Moraes
R. Borba de Moraes. Bibliographia Brasiliana. Los Angeles : 1983. 2 vol.
Brunet
C.-J. Brunet. Manuel du libraire et de l’amateur de livres. Paris : 1860-1865. 5ème édition.
6 vol.
Brun
R. Brun. Le Livre français illustré de la Renaissance. Paris : 1969.
Carteret Romantique
L. Carteret. Le Trésor du bibliophile. Romantique et moderne 1801-1875. Paris : 1976.
4 vol.
Carteret Illustrés
L. Carteret. Le Trésor du bibliophile. Livres illustrés modernes 1875 à 1945. Paris :
1946-1948. 5 vol.
Chadenat
Bibliothèque de feu M. Ch. Chadenat. Paris : 1980. 2 vol.
CIBN
U. Baurmeister, A. Charon-Parent, D. Doq, eds. Bibliothèque nationale, Catalogue des
incunables. Paris : 1981-1996.
Cicognara
Cicognara. Catalogo ragionato dei libri d’arte e antichita. Leipzig : 1931. 2 tomes en
un vol.
Cioranescu
A. Cioranescu. Bibliographie de la littérature française du XVIe siècle. Genève : 1975.
Reprint.
A. Cioranescu. Bibliographie de la littérature française du XVIIe siècle. Genève : 1994.
3 vol. Reprint.
A. Cioranescu. Bibliographie de la littérature française du XVIIIe siècle. Genève : 1999.
3 vol. Reprint.
Clouzot
M. Clouzot. Guide du bibliophile français. Bibliographie pratique des œuvres littéraires
françaises 1800-1880. Paris : 1953.
Cohen-deRicci
H. Cohen. Guide de l’amateur de livres à gravures du XVIIIe. Revue par Seymour de
Ricci. Paris : 1912.
DSB
C.-C. Gillispie. Dictionary of Scientifc Biographie. New York : 1981. 16 vol.
Dutel J.-P. Dutel. Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français
entre 1880 et 1970. Paris : 2002. 2 volumes
Garvey
E. Garvey & P. Hofer. The Artist and the Book 1860-1960 in Western Europe and the
United States. Boston : 1961.
Gay-Lemonnyer
Bibliographie des ouvrages relatifs à l’amour, aux femmes, au mariage. Paris : 1894.
4 vol.
89
90
Goeppert-Cramer
S. et H. Goeppert, P. Cramer. Pablo Picasso. Genève : 1983.
Goff
F.R. Goff. Incunabula in American Librairies, a third census. New York : 1964
Graesse
J. G. T. Graesse. Trésor de livres rares et précieux, ou nouveau dictionnaire
bibliographique. Genève, Londres et Paris : 1859-1869. 8 vol.
Guibert
Guibert, A.-J. Bibliographie des œuvres de Molière publiées au XVIIe siècle. Paris 1977.
2 vol.
GW Gesamtkatalog der Wiegendrucke. Leipzig : 1925 sq.
Jacob
P.-L. Jacob. Bibliographie et iconographie de tous les ouvrages de Restif de la
Bretonne. New York : 1975. Reprint.
Katalog Berlin
Katalog der Ornamentstichsammlung der Staatlichen Kunstbibliothek Berlin. Berlin :
1939. 2 vol.
Kearney
Patrick J. Kearney. The Private Case. An annotated bibliography of the private case
erotica collection in the british (museum) library. Londres, 1981.
Krivatsy
Peter Krivatsy. A Catalogue of Seventeenth Century Printed Books in the National
Library of Medicine. Bethesda, Maryland : 1989.
Lhermitte
M. & E. Lhermitte. Recueil bibliographique des principales éditions originales de la
littérature française. Paris : 2005.
Malet-Cramer
M. Malet & P. Cramer. Joan Miro. Genève : 1989.
Michler-Löpsinger
R. Michler et L.W. Löpsinger. Dali. Editions Prestel : 1994-1995. 2 vol.
Millard
The Mark J. Millard architectural collection. volume 4, Italian and Spanish books,15th19th. Washington (D.C.) : National gallery of art ; New York : G. Braziller, 2000
Monglond
Monglond. La France révolutionnaire et impériale. Grenoble et Paris : 1930-1963.
Nissen BBI
C. Nissen. Die Botanische Buchillustration. Stuttgart : 1966. 2ème édition.
Nissen IVB
C. Nissen. Die illustrierten Vogelbücher. Stuttgart : 1976.
Offenberg
A.K. Offenberg. Hebrew Incunabula in Public Collections. A frst international census.
In collaboration with C. Moed-Van Walraven. Nieuwkoop : 1990.
PAB Picasso
Pierre-André Benoît Les Livres de Picasso réalisés par PAB. Alès : PAB, 1966.
PAB Miró
Pierre-André Benoît Les Livres de Miró réalisés par PAB. Alès : PAB, 1978.
Parr-Badger
M. Parr & G. Badger. The Photobook : A History. New York : 2006. 2 vol.
Pia Enfer
P. Pia. Les Livres de l’Enfer du XVIe siècle à nos jours.
Pia
P. Pia. Dictionnaire des œuvres érotiques. Domaine français. Paris : 1971.
PMM
J. Carter & P.-H. Muir. Printing and the Mind of Man. Londres & New York : 1967
Rahir
E. Rahir. Livres dans de riches reliures. Paris : 1910.
Rauch
N. Rauch. Les Peintres et le livre. Genève : 1957.
Rives-Childs
J. Rives-Childs. Restif de la Bretonne. Paris : 1949
Paris : Fayard , 1998.
Ronsil
R. Ronsil. Bibliographie ornithologique française. Paris : 1948-49. 2 vol.
Sabin
J. Sabin, W. Eames & R.W.G. Vail. A Dictionary of Books Relating to America.
Amsterdam : 1961-1962. 29 vol.
Simon Bib.Vinaria
A.L. Simon Bibliotheca vinaria. Londres : 1979
Sitwell Great Flower Books
S. Sitwell & W. Blunt. Great Flower Books 1700-1900. A Bibliographical Record of two
Centuries of Finely Illustrated Flower Books. New York 1990.
Sitwell Fine Birds Books
S. Sitwell, H. Buchanan & J. Fischer. Fine Bird Books 1700-1900. New York 1990.
Sorlier
Ch. Sorlier. Bernard Bufet lithographe. Draeger : 1979.
Talvart
H. Talvart, J. Place & G. Place. Bibliographie des auteurs modernes de langue française
(1801-1975). Paris : 1928-1976. 22 vol.
Tchemerzine-Scheler
A. Tchemerzine. Bibliographie d’éditions originales et rares d’auteurs français des XVe,
XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Annoté par L. Scheler. Paris : 1977. 5 vol.
Tériade
Hommage à Tériade. Paris, catalogue de l’exposition duGrand Palais : 16 mai au 3
septembre 1973. Centre National d’Art Contemporain, ministère des Affaires
culturelles.
Vicaire
G. Vicaire. Manuel de l’amateur de livres du XIXe siècle : 1801-1893. Paris : 1894-1910.
7 vol.
Willems
A . Willems. Les Elzevier. Histoire et annales typographiques. Nouvelle édition enrichie
du supplément à l’ouvrage sur les Elzevier et de l’étude sur la bibliographie elzevirienne.
Bruxelles : 1880.
Wood
C. A. Wood. An Introduction to the Literature of Vertebrate Zoology. Hildesheim and
New York : 1974. Facs. reprint Oxford : 1931.
Zimmer
J. T. Zimmer. Catalogue of the Edward T. Ayer Ornithological library. New York : 1974
(Reprint Chicago : 1926).
91
Avis et Lexique
Important Notices & Explanation of cataloguing practice
SYMBOLES UTILISÉS DANS NOS CATALOGUES
■
•
ƒ
~
+
++
π
Ψ
°
Δ
Lot transféré dans un entrepôt extérieur. Retrouver les informations
concernant les frais de stockage et l’adresse d’enlèvement en
page 96.
Lot offert sans prix de réserve.
Des frais additionnels de 5,5%TTC du prix d’adjudication seront
prelevés en sus des frais habituels à la charge de l’acheteur. Ces
frais additionnels seront remboursés à l’acheteur sur présentation
d’une preuve d’exportation du lot hors de l’Union Européenne
dans les délais légaux (se reporter au chapitre sur la TVA).
Le lot étant composé de matériaux en provenance d’espèces
en voie de disparition, des restrictions à l’importation peuvent
s’appliquer ou un certificat CITES peut être demandé.
La TVA au taux de 20% sera due sur le total du prix d’adjudication
et des frais à la charge de l’acheteur. Elle sera remboursée à
l’acheteur sur présentation d’une preuve d’exportation du lot
hors de l’Union Européenne dans les délais légaux (se reporter au
chapitre sur la TVA).
La TVA au taux de 5,5% sera due sur le total du prix d’adjudication
et des frais à la charge de l’acheteur. Elle sera remboursée à
l’acheteur sur présentation d’une preuve d’exportation du lot
hors de l’Union Européenne dans les délais légaux (se reporter au
chapitre sur la TVA).
Le vendeur du lot est un membre de Christie’s France SNC.
Les articles qui contiennent des rubis ou de la jadéite en provenance
de Birmanie (Myanmar) ne peuvent être importés aux États-Unis.
Occasionnellement, Christie’s peut également avoir un intérêt
financier sur le lot confié en vue de la vente. Cela comprend
en particulier une garantie d’un prix minimum ou une avance
consentie au vendeur sur le montant estimé du produit de la vente
qui est garanti uniquement par les lots confiés. De tels lots sont
identifiés par le symbole ° accolé au numéro du lot.
Christie’s peut présenter à la vente un lot qu’il détient en pleine
propriété ou en partie. Sa qualité de propriétaire sur le lot est
identifiée par le symbole Δ accolé au numéro du lot.
SYMBOLS USED IN OUR CATALOGUES
■
•
ƒ
~
+
++
π
Ψ
°
Δ
Item transferred to an offsite warehouse after the sale. Please refer
to page 96 for information about storage charges and collection
details.
Lot offered without reserve.
In addition to the regular Buyer’s premium, a commission of 5,5%
inclusive of VAT of the hammer price will be charged to the buyer.
It will be refunded to the Buyer upon proof of export of the lot
outside the European Union within the legal time limit.(Please refer
to section VAT refunds)
Import restrictions may apply or a CITES Licence might be required
as this lot contains material fromendangered species
VAT at a rate of 20% will be payable on both the hammer price and
the Buyer’s premium. It will be refunded to the Buyer upon proof of
export of the lot outside the European Union within the legal time
limit. (Please refer to section VAT refunds).
Toutes les dimensions données sont approximatives
All Dimensions are approximate
RAPPORTS SUR L’ÉTAT DES OBJETS
Les lots sont vendus en l’état. Il convient de s’assurer de l’état de chaque
lot et de la nature et de l’étendue de tout dommage ou restauration
en l’examinant avant la vacation. Du fait de leur âge et de leur nature,
de nombreux lots ne sont pas dans leur état d’origine, et certaines
descriptions peuvent, dans certains cas, faire état d’un dommage et/ou
d’une restauration. L’absence d’une telle mention n’implique pas qu’un
lot soit exempt de défectuosités. De même, la mention de défectuosités
n’implique pas l’absence d’autres défauts. Il est vivement conseillé
aux acheteurs potentiels d’examiner, avant la vente, les lots pouvant
les intéresser. Des rapports sur l’état des objets sont disponibles sur
demande, auprès des spécialistes en charge de la vente pour les objets
d’une valeur supérieure à e 3.000.
CONDITION REPORTS
Please contact the Specialist Department for a condition report on a
particular lot (available for lots above e 3.000). Condition reports are
provided as a service to interested clients. Prospective buyers should
note that descriptions of property are not warranties and that each lot
is sold ’as is‘.
OBJETS COMPOSES DE MATERIAUX PROVENANT D’ESPECES EN
VOIE DE DISPARITION ET AUTRES ESPECES PROTEGEES
Les objets composés entièrement ou en partie (quel que soit le
pourcentage) de matériaux provenant d’espèces de la faune et de la flore
en voie de disparition et/ou protégées, sont généralement marqués par
le symbole ~ dans le catalogue. Ces matériaux sont notamment l’ivoire,
l’écaille de tortue, la peau de crocodile, la corne de rhinocéros, les
ossements de baleine et certaines espèces de corail, ainsi que le bois de
rose du Brésil. Les acheteurs sont avisés que de nombreux pays interdisent
l’importation de tout bien contenant de tels matériaux ou exigent un
permis (i.e., un permis CITES) délivré par les autorités compétentes
des pays d’exportation et d’importation du bien. Par conséquent, les
acheteurs sont invités à se renseigner auprès des autorités compétentes
avant d’enchérir pour tout bien composé entièrement ou en partie de tels
matériaux dont ils envisagent l’importation dans un autre pays.
Nous vous remercions de bien vouloir noter qu’il est de la responsabilité
des acheteurs de déterminer et de satisfaire aux exigences de toutes les
lois ou règlements applicables à l’exportation ou l’importation des biens
composés de matériaux provenant d’espèces de la faune et de la flore
en voie de disparition et/ou protégées. L’impossibilité pour un acheteur
d’exporter ou d’importer un tel bien composé des matériaux provenant
d’espèces en voie de disparition et/ou protégées ne serait en aucun cas
être retenue comme fondement pour justifier une demande d’annulation
ou de la rescision de la vente. Par ailleurs, nous attirons votre attention
sur le fait que le marquage des lots entièrement ou en partie composés
de matériaux provenant d’espèces de la faune et de la flore en voie
de disparition et/ou protégées, au moyen notamment de l’utilisation
du symbole ~ dans les catalogues, et qui font potentiellement l’objet
d’une réglementation spécifique, est effectué à titre purement facultatif
et indicatif pour la commodité de nos clients, et qu’en conséquence,
Christie’s ne pourra en aucun cas être tenue responsable pour toute
erreur ou omission quelle qu’elle soit.
PROPERTY INCORPORATING MATERIALS FROM ENDANGERED AND
OTHER PROTECTED SPECIES
Property made of or incorporating (irrespective of percentage) endangered
and other protected species of wildlife are marked with the symbol ~ in the
catalogue. Such material includes, among other things, ivory, tortoiseshell,
crocodile skin, rhinoceros horn, whale bone and certain species of coral,
together with Brazilian rosewood. Prospective purchasers are advised
that several countries prohibit altogether the importation of property
containing such materials, and that other countries require a permit (e.g.,
a CITES permit) from the relevant regulatory agencies in the countries of
exportation as well as importation. Accordingly, clients should familiarize
themselves with the relevant customs laws and regulations prior to bidding
on any property with wildlife material if they intend to import the property
into another country.
Please note that it is the client’s responsibility to determine and satisfy the
requirements of any applicable laws or regulations applying to the export
or import of property containing endangered and other protected wildlife
material. The inability of a client to export or import property containing
endangered and other protected wildlife material is not a basis for
cancellation or rescission of the sale. Please note also that lots containing
potentially regulated wildlife material are marked ~ as a convenience to our
clients, but Christie’s does not accept liability for errors or for failing to mark
lots containing protected or regulated species.
PRECIOUS METALS
Certain lots containing gold, silver or platinum, must by law be presented
to the Direction Nationale de la Garantie des Métaux Précieux in order
to be submitted to alloy tests, and to be marked. Christie’s is not
authorised to deliver such lots to Buyers before the lots are marked. Any
such marking will be carried out by Christie’s at the Buyer’s expense, as
soon as possible after the sale. A list of all lots requiring marking will be
available to prospective Buyers before the sale.
LEXIQUE
GARANTIE DES MÉTAUX PRÉCIEUX
Certains lots en métal précieux (or, argent, platine) et dont la liste sera
communiquée avant la vente, devront obligatoirement être présentés au
contrôle de la Direction Nationale de la Garantie des Métaux Précieux
pour être poinçonnés. Christie’s est responsable de ce poinçonnage
qui devra être effectué, aux frais de l’adjudicataire, avant la remise de
l’objet à l’acheteur.
Ce lexique recense les principaux termes techniques employés dans ce
catalogue.
Un œuvre figurant dans le catalogue avec le nom (les noms) ou la
désignation reconnue d’un artiste, sans aucune réserve, est à notre
avis, une œuvre de cet artiste. Dans les autres cas, on utilise différentes
expressions indiquées ci-dessous avec leurs significations:
“attribué à ...” est probablement, à notre avis, une œuvre de l’artiste
soit en totalité soit en partie.
VAT at a rate of 5,5% will be payable on both the hammer price
and the Buyer’s premium. It will be refunded to the Buyer upon
proof of export of the lot outside the European Union within the
legal time limit. (Please refer to section VAT refunds).
*”atelier de ...” à notre avis, œuvre exécutée dans l’atelier de l’artiste,
peut-être sous sa surveillance.
The lot is the Property of a member of Christie’s France.
*”suiveur de ...” à notre avis, œuvre exécutée dans le style de l’artiste
mais pas nécessairement par l’un de ses élèves.
Items which contain rubies or jadeite originating in Burma
(Myanmar) may not be imported into the U.S.
On occasion, Christie’s has a direct financial interest in lots
consigned for sale, which may include guaranteeing a minimum
price or making an advance to consignor that is secured solely by
consigned property. Such property is identified in the catalogue
with the symbol ° next to the lot number.
From time to time, Christie’s may offer a lot which it owns in whole
or in part. Such property is identified in the catalogue with the
symbol Δ next to its lot number.
*”entourage de ...” à notre avis, œuvre de la période de l’artiste, et où
l’on remarque son influence.
*”à la manière de ...” à notre avis, œuvre exécutée dans le style de
l’artiste mais d’une date plus récente.
* “d’après ...” à notre avis, copie (quelqu’en soit la date) d’une œuvre
de l’artiste.
*”signé ...”/”daté ...”/”inscrit ...” à notre avis, l’ œuvre a été signée/
datée/dotée d’une inscription par l’artiste. L’addition d’un point
d’interrogation indique un élément de doute.
*”avec signature ...”/”avec date ...”/”avec inscription ...” à notre
avis, la signature/la date/l’inscription sont de la main de quelqu’un
d’autre que l’artiste.
Informations importantes pour les acheteurs
CONDITIONS DE VENTE
Toutes les ventes sont soumises aux conditions générales imprimées en fin
de catalogue.
Nous pouvons à notre entière discrétion vous demander soit de
nouvelles références bancaires soit un dépôt d’argent comme condition
préalable à l’acceptation de vos enchères.
ESTIMATIONS
Le prix de vente estimé de chaque lot est imprimé au catalogue à gauche
en-dessous de la description. Il ne comprend pas les frais à la charge de
l’acheteur, ni la TVA. Il est important de savoir que les estimations sont
préparées bien avant la vente et peuvent être sujettes à révision. La
conversion des estimations en Livres Sterling ou en Dollars se trouve au
catalogue, après la description de chaque lot. Ces montants ont pu être
arrondis et le taux de change utilisé a pu changer depuis l’impression
du catalogue. Pour tout lot dont l’estimation est indiquée comme étant
“sur demande”, il convient de contacter directement le Spécialiste en
charge de la vente.
ENREGISTREMENT EN VUE D’ENCHÉRIR POUR LE COMPTE D’UN TIERS
Toute personne portant enchères pour le compte d’un client
existant devra fournir une lettre signée par ledit client autorisant
l’enchérisseur à agir pour le compte du client. Merci de bien vouloir
noter que Christie’s n’accepte pas les paiements par tiers. Christie’s ne
peut accepter que le paiement émis par le client lui-même et non par la
personne portant enchères pour le compte de ce client.
PRIX DE RÉSERVE
Le prix de réserve correspond au prix minimum confidentiel au-dessous
duquel le lot ne sera pas vendu. Il ne peut être supérieur à la fourchette
basse de l’estimation indiquée au catalogue.
FRAIS Ë LA CHARGE DE L’ACHETEUR
Outre le prix d’adjudication (“prix marteau”), l’acheteur devra acquitter
des frais de 25% H.T. (soit 26.375% T.T.C. pour les livres et 30% T.T.C.
pour les autres lots) sur les premiers € 30.000, 20% H.T. (soit 21.10%
T.T.C. pour les livres et 24% T.T.C. pour les autres lots) au-delà de
€ 30.000 et jusqu’à € 1.200.000 et 12% H.T. (soit 12.66% T.T.C. pour
les livres et 14.40% T.T.C. pour les autres lots) sur toute somme au-delà
de € 1.200.000. Pour les ventes de vin, les frais à la charge de l’acquéreur
s’élèvent à 17,5% H.T. (soit 21% T.T.C.).
Exceptions :
• les lots dont le numéro est précédé du signe ƒ sont soumis à des frais
additionnels de 5,5% TTC du prix d’adjudication. Ces frais additionnels seront
remboursés à l’acheteur sur présentation d’une preuve d’exportation des lots
hors de l’Union Européenne dans les délais légaux.
• les lots dont le numéro est précédé du signe + sont soumis à une TVA de
20% sur le prix d’adjudication et sur les frais. Cette TVA sera remboursée
à l’acheteur sur présentation d’une preuve d’exportation des lots hors de
l’Union Européenne dans les délais légaux.
• les lots dont le numéro est précédé du signe ++ sont soumis à une TVA de
5,5% sur le prix d’adjudication et sur les frais. Cette TVA sera remboursée
à l’acheteur sur présentation d’une preuve d’exportation des lots hors de
l’Union Européenne dans les délais légaux.
EXPOSITION AVANT LA VENTE
L’exposition précédant la vente est ouverte à tous et n’est soumise à aucun
droit d’entrée. Les spécialistes de Christie’s y sont à la disposition des
enchérisseurs potentiels et du public pour tout renseignement ou conseil. Ils
peuvent notamment établir sur demande des rapports écrits ou verbaux sur
l’état de conservation des objets
PARTICIPER Ë LA VENTE EN PERSONNE
Les acquéreurs potentiels qui n’ont encore jamais enchéri ou vendu avec
Christie’s doivent présenter :
• Personne physique: une pièce d’identité officielle (permis de conduire,
carte d’identité ou passeport), et si ledit document ne les contient pas, un
justificatif de domicile, tel qu’une facture d’électricité ou une attestation
bancaire.
• Sociétés: un KBis
• Pour toutes autres sociétés de droit étranger et autres structures
commerciales telles que des trusts, des sociétés offshore ou des sociétés en
nom collectif, merci de bien vouloir contacter le Christie’s Credit Department
au +33 (0)1 40 76 84 38 ou au +44 (0)20 7839 2825 afin d’obtenir conseil
sur l’information devant être fournie.
• Une référence bancaire confirmant votre capacité financière au niveau du
montant des enchères envisagées. Si vous le souhaitez, Christie’s pourra vous
fournir un modèle de référence bancaire.
• Tous les nouveaux clients, ainsi que les clients qui n’ont pas procédé à
des achats chez Christie’s au cours des 12 derniers mois, devront fournir
des références bancaires ainsi que deux documents d’identification.
Nous pourrons également demander d’effectuer des dépôts d’argent si
nécessaire. Veuillez également noter que tout client existant souhaitant
porter des enchères pour un montant excédant ses enchères habituelles
devra présenter de nouvelles références bancaires, et pourra être
amené à effectuer des dépôts correspondant au montant le plus élevé
entre 15.000 Ç ou 20% de l’estimation basse cumulée des lots sur
lesquels il a l’intention de porter des enchères.
• Toute personne s’enregistrant en vue d’enchérir pour le compte d’un tiers
qui n’a jamais enchéri ou vendu avec Christie’s doit fournir non seulement une
pièce d’identité officielle attestant de sa propre identité mais également une
pièce d’identité officielle attestant de l’identité du tiers, ainsi que le pouvoir
signé par ledit tiers à cette personne.
Afin de permettre un temps suffisant au traitement des informations
reçues, les nouveaux clients sont invités à s’enregistrer au moins
48 heures avant la vente.
Pour enchérir, il suffit de se présenter, au moins 30 minutes avant la vacation,
au bureau du service clientèle afin d’obtenir un numéro d’enchérisseur. Les
clients n’ayant pas enchéri avec l’un des bureaux de Christie’s au cours des
douze derniers mois, ainsi que ceux souhaitant enchérir pour un montant
supérieur à des enchères antérieures, devront fournir une nouvelle
référence bancaire. Pour toute assistance avec les documents et références
susvisés, merci de bien vouloir contacter le Christie’s Credit Department au
+33 (0) 1 40 76 84 38 (Paris) ou au +44 (0)20 7839 2825 (Londres).
(1)
ENCHéRES
Le commissaire priseur accepte les enchères des enchérisseurs présents
dans la salle, les enchères téléphoniques et les enchères exécutées en accord
avec les ordres d’achat transmis à Christie’s avant la vente. Le commissairepriseur peut également enchérir pour le compte du vendeur jusqu’au prix
de réserve. Le commissaire-priseur n’a pas à notifier les enchères portées
pour le compte du vendeur. En aucun cas, le commissaire-priseur ne peut
enchérir pour le compte du vendeur au prix de réserve ou au-delà du prix
de réserve. Les paliers d’enchères indicatifs sont décrits dans le formulaire
d’ordre d’achat attaché au dos de ce catalogue.
PARTICIPER Ë LA VENTE EN DÉPOSANT UN ORDRE D’ACHAT
Pour la commodité des enchérisseurs ne pouvant assister à la vente en
personne, Christie’s se chargera d’exécuter les ordres d’achat selon leurs
instructions. Christie’s fera ses meilleurs efforts pour obtenir le lot au
meilleur prix possible en leur faveur. Les ordres d’achats doivent être remis
par écrit avant la vente. Ils peuvent être envoyés par courrier ou télécopie,
en utilisant le formulaire réservé à cet effet en fin de catalogue. Il est
également possible d’envoyer un ordre d’achat à travers LotFinder®, sur
www.christies.com. Les ordres d’achat doivent être donnés dans la devise
du lieu de la vente. Dans le cas où deux offres écrites seraient soumises au
même prix, la priorité sera donnée à celle reçue en premier.
PARTICIPER Ë LA VENTE PAR TÉLÉPHONE
Nous sommes à votre disposition pour organiser des enchères téléphoniques
pour les œuvres d’art ou objets de collection dont la valeur est supérieure
à 2.000 €.
Les acquéreurs potentiels devront informer Christie’s de leur désir d’enchérir
par téléphone au moins 24 heures à l’avance, en particulier s’ils souhaitent
enchérir en une langue autre que le français. Ils seront alors contactés par
un collaborateur de Christie’s pendant la vente, quelques minutes avant que
ne soit offert le lot les intéressant. Nous vous informons que les enchères
téléphoniques sont enregistrées. En nous demandant de béneficier de ce
service, vous consentez à cet enregistrement.
INTERNET : CHRISTIE’S LIVE™
Les acquéreurs potentiels pourront, dans certains cas, participer à la vente où
qu’ils soient dans le monde, comme s’ils étaient présents dans la salle de vente.
Christie’s LIVE™ est très facile d’utilisation. Depuis un ordinateur personnel, il
suffit de créer un compte en ligne sur christies.com, et de télécharger le logiciel
d’application. Il est ensuite possible de s’enregistrer pour participer à la vente
en personne, par téléphone ou en déposant un ordre d’achat, et ce jusqu’à 9
heures le jour de la vente.
CLOTÛRE DES ENCHéRES
Le coup de marteau et le prononcé du mot “adjugé” par le commissairepriseur habilité indiquent la fin des enchères et la formation d’un contrat de
vente entre le vendeur et l’acheteur. Le résultat de la vente sera communiqué
par écrit aux personnes ayant déposé des ordres d’achat.
MODALITÉS DE PAIEMENT ET DÉLIVRANCE DES LOTS
Sous réserve d’accord particulier entre l’acquéreur et Christie’s avant la vente,
le paiement du lot sera effectué directement par l’acquéreur, Christie’s ne
pouvant accepter le paiement par un tiers. La vente se fera expressément au
comptant. L’acheteur devra régler le prix d’achat global, comprenant le prix
d’adjudication, les frais et taxes. Cette règle sera applicable même si l’acheteur
souhaite exporter le lot.
Le paiement peut être effectué:
• par chèque en Euros à l’ordre de Christie’s France;
• Nous acceptons les paiements en espèce dans une limite de 1.000 E par acheteur
si il est résident fiscal français (particuliers ou personnes morales) et 7.500 E pour les
résidents fiscaux étrangers auprès de notre comptabilité acheteur uniquement, sur
présentation d’une pièce d’identité et d’un justicatif de domicile. Christie’s se réserve
le droit d’accepter ou de refuser un paiement en espèces lorsque nous pensons
raisonnablement que le paiement serait illégal.
• par cartes de crédit dans la limite d’un montant maximum de 40.000 euros :
Visa/Mastercard / American Express / China Union Pay
• par virement en Euros sur le compte 3805 3990 101 - Christie’s France SNC
- Barclays Bank Plc. - Agence ICT - 183, avenue Daumesnil - 75575 Paris
Cedex 12, France / Code banque: 30588 - Code guichet: 60001 - Code
SWIFT: BARCFRPP - IBAN: FR76 30588 60001 38053990101 31.
Les lots ne seront delivrés qu’après encaissement effectif des paiements
(8 jours ouvrés pour les chèques des banques françaises).
TVA
En règle générale, Christie’s mettra les lots à la vente sous le régime de la marge.
Légalement, ce régime implique que la TVA n’apparait pas sur la facture et n’est
pas récuperable.
Sur demande formulée immédiatement après la vente par des entreprises
assujetties à la TVA, Christie’s pourra facturer la TVA sur le prix total (prix
d’adjudication et frais à la charge de l’acheteur). Ceci permettra à l’acheteur
assujetti de récupérer la TVA ainsi facturée, mais ces lots ne pourront pas être
revendus sous le régime de la marge.
REMBOURSEMENT DE LA TVA EN CAS D’EXPORTATION EN DEHORS DE
L’UNION EUROPÉENNE
• Remboursement de la TVA en cas d’exportation en dehors de l’Union
Européenne
Toute TVA facturée sera remboursée aux personnes non-résidentes de
l’Union Européenne à condition qu’elles en fassent la demande écrite
au service comptable dans un délai de trois mois après la vente, et sur
présentation de l’exemplaire 3 du document douanier d’exportation
(DAU) sur lequel Christie’s devra figurer comme expéditeur et l’acheteur
comme destinataire. L’exportation doit intervenir dans les délais légaux
et un maximum de 3 mois à compter de la date de la vente. Christie’s
déduira de chaque remboursement 50 € de frais de gestion.
REMBOURSEMENT DE LA TVA AUX PROFESSIONNELS DE L’UNION
EUROPÉENNE
• Remboursement de la TVA aux professionnels de l’Union Européenne
Toute TVA facturée sera remboursée aux acheteurs professionnels d’un
autre état membre de l’Union Européenne, à condition qu’ils en fassent la
demande par écrit au service transport dans un délai d’un mois à compter
de la date de la vente et qu’ils fournissent leurs numéros d’identification à la
TVA et la preuve de l’expédition des lots vers cet autre état dans le respect
des règles administratives et dans un délai d’un mois à compter de la vente.
Christie’s déduira 50 € de frais de gestion sur chaque remboursement.
Pour toute information complémentaire relative aux mesures prises par
Christie’s, il conviendra de contacter Benoît Pasquier au +33 (0)1 40
76 85 78. Il est recommandé aux acquéreurs de consulter un conseiller
spécialisé en la matière afin de lever toute ambiguïté relative à leur statut
concernant la TVA.
FORMALITÉS DE TRANSPORT ET D’EXPORTATION
Une fois le paiement des lots intégralement effectué, le département
Transport de Christie’s sera heureux d’organiser leur emballage et
expédition, à la charge et sur demande précise et écrite des acquéreurs.
Un devis pourra vous être adréssé pour les objets volumineux ou objets de
grande valeur pour lesquels un transport spécial pourra être organisé. Les
acheteurs souhaitant emporter eux-mêmes leurs acquisitions à l’étranger
doivent consulter auparavant le département Transport de Christie’s, au +33
(0)1 40 76 86 17.
CERTIFICATS D’EXPORTATION
Des certificats d’exportation pourront être nécessaires pour certains
achats, et, dans certains cas, une autorisation douanière pourra également
être requise. L’Etat français a faculté de refuser d’accorder un certificat
d’exportation au cas où le lot est réputé être un trésor national. Christie’s
n’assume aucune responsabilité du fait des décisions administratives de
refus de certificat d’exportation pouvant être prises. La non-obtention
d’un certificat ne peut en aucun cas justifier d’un retard de paiement
ou l’annulation de la vente de la part de l’acheteur. Sont présentées cidessous, de manière non exhaustive, les catégories d’œuvres ou objets
d’art accompagnées de leurs seuils de valeur respectifs au-dessus desquels
un Certificat de bien culturel (dit CBC ou “passeport”) peut être requis
pour que le lot puisse sortir du territoire français. Le seuil indiqué entre
parenthèses est celui requis pour une demande de sortie du territoire
européen, dans le cas où ce dernier diffère du premier seuil.
• Peintures et tableaux en tous matériaux sur tous supports
ayant plus de 50 ans d’âge
150.000 €
• Meubles et objets d’ameublement, tapis, tapisseries, horlogerie, ayant plus
de 50 ans d’âge
50.000 €
• Aquarelles, gouaches et pasTéls ayant plus de 50 ans d’âge 30.000 €
• Sculptures originales ou productions de l’art statuaire originales,
et copies produites par le même procédé que l’original
ayant plus de 50 ans d’âge
50.000 €
• Livres de plus de cent ans d’âge
50.000 €
• Véhicules de plus de 75 ans d’âge
50.000 €
• Dessins ayant plus de 50 ans d’âge
15.000 €
• Estampes, gravures, sérigraphies et lithographies originales
et affiches originales ayant plus de 50 ans d’âge
15.000 €
• Photographies, films et négatifs ayant plus de 50 ans d’âge 15.000 €
• Cartes géographiques imprimées ayant plus de 100 ans d’âge 15.000 €
• Incunables et manuscrits, y compris cartes et partitions
(UE : quelle que soit la valeur)
1.500 €
• Objets archéologiques de plus de 100 ans d’âge provenant directement
de fouilles (1)
• Objets archéologiques de plus de 100 ans d’âge
ne provenant pas directement de fouilles
1.500 €
• Eléments faisant partie intégrante de monuments artistiques,
historiques ou religieux (ayant plus de 100 ans d’âge)
(1)
• Archives de plus de 50 ans d’âge
(UE : quelle que soit la valeur)
300 €
PRÉEMPTION
Dans certains cas, l’Etat français peut exercer un droit de préemption
sur les œuvres d’art ou les documents privés mis en vente publique.
L’Etat se substitue alors au dernier enchérisseur. En pareil cas, le
représentant de l’Etat fera la déclaration de préemption à Christie’s
après le prononcé de l’adjudication de l’œuvre mise en vente et il en
sera fait mention au procès-verbal de vente. La décision de préemption
devra ensuite être confirmée dans un délai de quinze jours. Christie’s
n’assume aucune responsabilité du fait des décisions administratives de
préemption pouvant être prises.
Pour ces catégories, la demande de certificat ne dépend pas de la valeur de l’objet, mais de sa nature. Une documentation complète peut être obtenue auprès du département Transport de Christie’s au +33 (0)1 40 76 86 17.
Buying at Christie’s
CONDITIONS OF SALE
Christie’s Conditions of Sale are printed at the back of this catalogue. Bidders
are strongly recommended to read these as they set out the terms on which
property is bought at auction. A full translation in English of our Conditions
of Sale is available upon request at the saleroom. If there is a difference
between the English version and the French version, the French version will
take precedence.
ESTIMATES
Estimates are based upon prices recently paid at auction for comparable
property, and take into account condition, rarity, quality and provenance.
Estimates are subject to revision. Buyers should not rely upon estimates as a
representation or prediction of actual selling prices. Estimates do not include
the buyer’s premium or VAT. Where “Estimate on Request” appears, please
contact the Specialist Department for further information.
RESERVE
The reserve is the confidential minimum price the consignor will accept. It will
not exceed the low pre-sale estimate.
BUYER’S PREMIUM
If the bid is successful, the purchase price will be the sum of the final bid plus
a buyer’s premium of 25% (i.e., inclusive of VAT, 26.375% for books and
30% for other lots) of the final bid price of each lot up to and including Euros
30.000, a buyer’s premium of 20% (i.e., inclusive of VAT, 21.10% for books
and 24% for other lots) of the excess of the hammer price above 30.000 and
up to and including Euros 1.200.000 and a buyer’s premium of 12% (i.e.,
inclusive of VAT, 12.66% for books and 14.40% for other lots) of the excess
of the hammer price above Euros 1.200.000. Exceptions: Wine: 17,5% of the
final bid price of each lot. VAT is payable on the premium at the applicable
rate (i.e., inclusive of VAT 21%).
Exceptions :
• lots marked with the ƒ symbol will be subject to an additional charge of
5,5% incl. VAT. This charge will be refunded upon proof of export out of the
European Union within the legal time limit.
• lots marked with the + symbol will be subject to VAT at a rate of 20%
on both the hammer price and the buyer’s premium. This charge will be
refunded upon proof of export out of the European Union within the legal
time limit.
• lots marked with the ++ symbol will be subject to VAT at a rate of 5,5%
on both the hammer price and the buyer’s premium. This charge will be
refunded upon proof of export out of the European Union within the legal
time limit.
SALE PREVIEW
Pre-auctions viewings are open to the public free of charge. Christie’s
specialists are available to give advice and condition reports at viewings or
by appointment.
BIDDER REGISTRATION / DEPOSIT
Prospective buyers who have not previously bid our consigned with Christie’s
should bring:
- Individuals: government-issued photo identification (such as driving-licence,
national identity card, or passport) and, if not shown on the ID document,
proof of current address, for example a utility bill or bank statement.
- Corporate clients: a certificate of incorporation.
- For other business structures such as trusts, offshore companies or
partnerships, please contact Christie’s Credit Department at +33 (0)1 40
76 84 38 or at +44 (0)20 7839 2825 for advice on the information you
should supply.
- A financial reference in the form of a recent bank statement, a reference
from your bank, and/or your banker’s contact information. Christie’s can
supply a form of wording for the bank reference if necessary.
- New clients, or those who have not made a purchase from any Christie’s
office within the last 12 months, will be asked to supply a financial reference
and two forms of identification, we may also require such deposits as we
deem appropriate. Please be advised that existing clients wishing to spend
an amount inconsistent with their previous pattern will also be asked to
supply a new reference and may be required to pay such deposits the higher
of 15,000 € or 20% of the aggregate low estimate of their lots they intend
to bid.
- Persons registering to bid on behalf of someone who has not previously
bid or consigned with Christie’s should bring identification documents not
only for themselves but also for the party on whose behalf they are bidding,
together with a signed letter of authorization from that party. To allow
sufficient time to process the information, new clients are encouraged to
register at least 48 hours in advance of a sale.
Prospective buyers should register for a numbered bidding paddle at least
30 minutes before the sale.
Clients who have not made a purchase from any Christie’s office within the
last one year and those wishing to spend more than on previous occasions,
will be asked to supply a new bank reference to register.
For assistance with references, please contact Christie’s Credit Department
at +33 (0)1 40 76 84 38 (Paris) or at +44 (0)20 7839 2825 (London).
We may at our option ask you for a financial reference or a deposit as a
condition of allowing you to bid.
REGISTERING TO BID ON SOMEONE ELSE’S BEHALF
Persons bidding on behalf of an existing client should bring a signed letter
from the client authorising the bidder to act on the client’s behalf. Please
note that Christie’s does not accept payments from third parties. Christie’s
can only accept payment from the client, and not from the person bidding
on their behalf.
BIDDING
The auctioneer accepts bids from those present in the saleroom, from
Télephone bidders, or by absentee written bids left with Christie’s in advance
of the auction. The auctioneer may also execute bids on behalf of the seller
up to the amount of the reserve. The auctioneer will not specifically identify
bids placed on behalf of the seller. Under no circumstance will the auctioneer
place any bid on behalf of the seller at or above the reserve. Bid steps are
shown on the Absentee Bid Form at the back of this catalogue.
ABSENTEE BIDS
Absentee Bids are written instructions from prospective buyers directing
Christie’s to bid on their behalf up to a maximum amount specified for
each lot, in the salesite currency. Christie’s staff will attempt to execute an
absentee bid at the lowest possible price taking into account the reserve
price. The auctioneer may execute absentee bids directly from the rostrum,
clearly identifying these as ‘absentee bids’, ‘book bids’, ‘order bids’ or
‘commission bids’. Absentee Bids Forms are available in this catalogue,
at any Christie’s location, or online at christies.com. If two Absentee Bids
are received for the same lot at the same level, priority will be for the first
received.
TÉLEPHONE BIDS
We will be delighted to organise Télephone bidding for lots above € 2.000.
Arrangements must be confirmed with the Bid Department at least 24
hours prior to the auction at +33 (0)1 40 76 84 13. Arrangements to bid in
languages other than French must be made well in advance of the sale date.
Télephone bids may be recorded. By bidding on the Télephone, prospective
purchasers consent to the recording of their conversation.
BIDDING LIVE ON THE INTERNET: CHRISTIE’S LIVE™
Prospective buyers will be able to participate in the auction from their
personnal computer, as if they were attending the auction in the saleroom,
wherever they are in the world. Christie’s LIVE™ is very easy to use. From
a personal computer, one just needs to create a christies.com account and
to download the required software. This will enable prospective buyers to
register for the sale from their personal computer up until 9 a.m. French time
on the day of the sale, and participate in the sale in person or via absentee
bids or Télephone bids.
SUCCESSFUL BIDS
The fall of the auctioneer’s hammer and the verbal confirmation that the
lot is sold indicates the final bid, at which time, the buyer assumes full
responsibility for the lot. The results of absentee bids will be mailed after the
auction. Successful bidders will pay the price of the final bid plus premium
plus any applicable VAT.
PAYMENT
Please note that Christie’s will not accept payments for purchased Lots from
any party other than the buyer, unless otherwise agreed between the buyer
and Christie’s prior to the sale. Buyers are expected to pay for purchases
immediately after the auction. Payment can be made in cash (subject to
applicable limits mentioned below), by cheque, direct bank transfer in Euros
or bank wire transfer in Euros. To avoid delivery delays, prospective buyers
are encouraged to supply bank references before the auction.
• We accept cash subject to a per buyer maximum of €1000 for French
fiscal residents (individuals and legal entities) and €7500 for foreign tax
residents at our Cashiers Department only. Christie’s reserve the right to
refuse to accept cash payments where we reasonably believe that to do
so would be unlawful.
• Cheques and drafts should be made payable to Christie’s SNC.
• Credit cards: Visa/Mastercard / American Express / China Union Pay
Limit of payment of € 40.000.
• Bank transfers should be made to Account number: 3805 3990 101
Christie’s SNC - Barclays Bank Plc. - Agence ICT - 183, avenue Daumesnil
- 75575 Paris Cedex 12, France / Bank code: 30588 - Branch code: 60001
- SWIFT code: BARCFRPP - IBAN: FR76 30588 60001 38053990101 31
Purchases will only be released when payment is received on our account in
cleared funds (8 working days for French cheques).
VAT
In general, auctions are conducted under the Margin Scheme status. Legally,
this scheme implies that the VAT should not appear on the invoice and is
not refundable.
On request immediaTély after the sale, Christie’s will issue invoices showing
VAT separaTély on both the hammer price and the Buyer’s premium. This will
enable VAT-registered businesses to recover the VAT charged as input tax,
subject to the usual regulations. However, such lots will become ineligible to
be resold under the Dealer’s Margin Scheme.
(1) Application for a licence for these categories is subject to the nature of the item, not its value.
94
VAT REFUNDS FOR EXPORTING TO NON-EUROPEAN UNION
COUNTRIES
Non European buyers may have all VAT invoiced refunded to them if they
request so in writing to the accounting department within a delay of
3 months of the date of sale, and if they provide Christie’s with the third
sample of the customs documentation ÇDAU» stamped by customs.
Christie’s must appear as shipper on the export document and the buyer
as consignee. The exportation has to be done within the legal delays and
a maximum of 3 months of the date of sale. Christie’s will charge € 50 for
each refund processed.
VAT REFUNDS FOR TRADE BUYERS (EU)
VAT registered businesses from other European Union countries may have all
VAT invoiced refunded to them if they request so in writing to the shipping
department within a delay of 1 month of the date of sale and if they provide
Christie’s with their VAT registration number and proof that the property
has been shipped to another EU country, in the respect of administrative
rules and within one month of the date of sale. Christie’s will charge € 50
for each refund processed. Please refer any question to Beno”t Pasquier at
+33 (0) 1 40 76 85 78
SHIPPING
A shipping form is enclosed with each invoice. It is the buyer’s
responsibility to pick up purchases or make all shipping arrangements.
After payment has been made in full, Christie’s can arrange property
packing and shipping at the buyer’s request and expense. Buyers will
obtain an estimate for any large items or property of high value that
require professional packing. For more information please contact the
Shipping Department at +33 (0)1 40 76 86 17.
EXPORT/IMPORT PERMITS
Buyers should always check whether an export licence is required before
exporting. It is the buyer’s sole responsibility to obtain any relevant export
or import licence. The denial of any licence or any delay in obtaining licences
shall neither justify the rescission of any sale nor any delay in making full
payment for the lot. Christie’s can advise buyers on the detailed provisions of
the export licensing regulations and will submit any necessary export licence
applications on request. However, Christie’s cannot ensure that a licence will
be obtained. Local laws may prohibit the import of some property and/or
may prohibit the resale of some property in the country of importation. As
an illustration only, we set out below a selection of the categories of works
of art, together with the value thresholds above which a French ‘Certificat
de bien culturel’ (also known as ‘passport’) may be required so that the lot
can leave the French territory ; the threshold indicated in brackets is the one
required for an export licence application outside the EU, when the latter
differs from the national threshold.
• Pictures entirely made by hand on any support and of any material, of more
than 50 years of age
€ 150.000
• Furniture and objects, carpets, tapestries, clocks
of more than 50 years of age
€ 50.000
• Watercolours, gouaches and pasTéls of more
than 50 years of age
€ 30.000
• Original sculptures and copies of more
than 50 years of age
€ 50.000
• Books of more than 100 years of age
€ 50.000
• Vehicles of more than 75 years of age
€ 50.000
• Drawings of more than 50 years of age
€ 15.000
• Prints, lithographs and posters of more
than 50 years of age
€ 15.000
• Photographs, Films and negatives of more
than 50 years of age
€ 15.000
• Printed maps of more than 100 years of age
€ 15.000
• Incunabula and manuscripts (EU whatever the value is)
€ 1.500
• Archaeology pieces of more than 100 years of age originating directly from
excavations
(1)
• Archaeology pieces of more than 100 years of age not originating
directly from excavations
€ 1.500 (1)
• Parts of Historical, Religious or Architectural monuments
of more than 100 years of age
(1)
• Archives of more than 50 years of age
(EU whatever the value is)
€ 300
The French State is entitled to refuse to deliver an export licence if
the lot is considered to be a National Treasure. Christie’s will not be
held responsible for any administrative decisions by the French State
regarding the refusal to grant an export licence. For more information,
please contact Christie’s Shipping Department at +33 (0)1 40 76 86 17.
PRE-EMPTION
In certain cases, the French State is entitled to use its right of pre-emption on
works of art or private documents. This means that the state substitutes itself
for the last bidder and becomes the buyer. In such a case, a representative of
the French State announces the exercise of the pre-emption right during the
auction and immediaTély after the lot has been sold, and this declaration will
be recorded in the official sale record. The French State will have then fifteen
(15) days to confirm the pre-emption decision. Christie’s will not be held
responsible for any administrative decisions of the French State regarding the
use of its right of pre-emption.
Conditions Générales*
Les conditions exposées ci-dessous ainsi que les Lexiques et Avis
présentés au catalogue constituent les termes auxquels Christie’s France
SNC (Ç Christie’s » ou Ç nous ») s’engage en qualité de mandataire
agissant pour le compte des vendeurs avec les acheteurs. Ils peuvent être
modifiés par des notices affichées ou par des indications orales données
lors de la vacation et portées au procès-verbal de vente. En portant une
enchère, toute personne accepte d’être liée par les présentes conditions.
(A) DÉFINITION DES TERMES UTILISÉS DANS LES CONDITIONS
GÉNÉRALES
Dans les conditions générales exposées ci-dessous, certains termes sont
utilisés régulièrement et nécessitent une explication:
« L’acheteur » ou « adjudicataire » signifie la personne qui aura porté
l’enchère la plus élevée, acceptée par la personne dirigeant la vente et
tenant le marteau ;
« le lot » signifie tout article qui aura été consigné entre nos mains afin
qu’il soit vendu aux enchères et en particulier l’objet ou les objets décrits
sous tout numéro de lot dans les catalogues ;
« le prix d’adjudication » signifie le montant de l’enchère la plus élevée
pour un lot, acceptée par la personne dirigeant la vente et tenant le
marteau;
« le prix de réserve » correspond au prix minimum confidentiel au
dessous duquel le lot ne sera pas vendu;
« le commissaire-priseur habilité » désigne la personne dirigeant la
vente et tenant le marteau.
(B) L’ACHETEUR
1. CHRISTIE’S FRANCE SNC EN TANT QUE MANDATAIRE
Sauf disposition contraire, Christie’s France SNC agit comme mandataire
du vendeur. Le contrat de vente du bien offert intervient entre le vendeur
et l’acheteur en l’état du bien tel qu’il est présenté à la vente et que
l’acheteur déclare conna”tre.
2. AVANT LA VENTE
a) Etat des lots
Il est vivement conseillé aux acheteurs potentiels d’examiner le ou les
biens pouvant les intéresser avant la vente aux enchères. Des rapports
sur l’état des lots sont habituellement disponibles sur demande pour des
objets d’une valeur supérieure à 3000 €.
b) Catalogue et autres descriptions
Le Lexique et/ou les Avis et/ou les Informations importantes pour les
acheteurs, vous donnent des indications sur le mode de rédaction de
nos catalogues. Toutes les mentions comprises dans les descriptions
du catalogue ou dans les rapports concernant l’état d’un lot, toute
déclaration orale ou écrite faite par ailleurs, constituent l’expression
d’une opinion et non l’affirmation d’un fait. Les références faites dans
la description du catalogue ou dans le rapport concernant l’état du lot,
relatives à un accident ou à une restauration, sont faites pour faciliter
l’inspection et restent soumises à l’appréciation devant résulter d’un
examen personnel de l’acheteur ou de son représentant compétent.
L’absence d’une telle référence dans le catalogue n’implique aucunement
qu’un objet soit exempt de tout défaut ou de toute restauration, de
plus une référence à un défaut particulier n’implique pas l’absence de
tous autres défauts. Les estimations de prix de vente ne doivent pas être
considérées comme impliquant la certitude que l’objet se vendra pour le
prix ainsi estimé ou que la valeur ainsi donnée est une valeur garantie.
3. AU MOMENT DE LA VENTE
a) Enregistrement avant l’enchère
Tout acheteur potentiel doit compléter et signer un formulaire
d’enregistrement et présenter toutes pièces d’identité requises avant de
porter une enchère. Christie’s France SNC se réserve le droit de réclamer,
par ailleurs, la présentation de références bancaires ou financières.
Christie’s France SNC pourra également refuser toute enchère ou tout
accès à la salle des ventes pour motif légitime.
b) Enchères faites en nom propre
En portant une enchère, les enchérisseurs assument la responsabilité
personnelle de régler le prix d’adjudication, augmenté des frais à
la charge de l’acheteur et de tous impôts ou taxes exigibles. Sauf
convention écrite avec Christie’s France SNC, préalable à la vente,
mentionnant que l’enchérisseur agit comme mandataire d’un tiers
identifié et agréé par Christie’s France SNC, l’enchérisseur est réputé
agir en son nom propre.
d) Ordres d’achat
Pour la commodité des clients n’assistant pas à la vente en personne ou
par l’intermédiaire d’un mandataire ou encore transmettant des enchères
par téléphone, Christie’s France SNC s’efforcera d’exécuter les ordres
d’enchérir qui lui seront remis par écrit avant la vente. Ces ordres d’achat
doivent être donnés dans la devise du lieu de la vente. Ces enchérisseurs
sont invités à remplir le formulaire annexé. Si Christie’s reçoit plusieurs
ordres écrits pour des montants identiques sur un lot particulier et si,
lors des enchères, ces ordres représentent les enchères les plus élevées
pour le lot, celui-ci sera adjugé à l’enchérisseur dont l’ordre aura été
reçu le premier. L’exécution des ordres écrits est un service gracieux
que Christie’s s’efforcera de rendre sous réserve d’autres obligations
à satisfaire au moment de la vente. Le défaut d’exécution d’un ordre
d’achat ou toute erreur ou omission à l’occasion de l’exécution de tels
ordres n’engagera pas la responsabilité de Christie’s.
4. APRéS LA VENTE
e) Enchères par téléphone
Si un acheteur potentiel se manifeste avant la vente, Christie’s pourra le
contacter durant la vente afin qu’il puisse enchérir par téléphone mais
cela sans engagement de responsabilité, notamment au titre d’erreurs ou
d’omissions relatives à la réception d’enchères par téléphone.
b) Paiement
Lors de l’enregistrement, l’acheteur devra communiquer à
Christie’s France SNC son nom, son adresse permanente et, à la demande
de Christie’s France SNC, les coordonnées de la banque par l’intermédiaire
de laquelle le règlement sera effectué. La vente se fera expressément au
comptant. L’acheteur devra régler immédiatement le prix d’achat global,
ce dernier comprenant le prix de l’adjudication, les frais et taxes. Cette
règle sera applicable même si l’acheteur souhaite exporter le lot et cela
même si une licence d’exportation est requise.
Tout retard de règlement de la part d’un professionnel donnera lieu de
plein droit, et sans qu’aucune mise en demeure ne soit nécessaire, au
paiement de pénalités de retard sur la base du taux d’intérêt appliqué par
la Banque Centrale Européenne à son opération de refinancement la plus
récente majoré de dix (10) points de pourcentage et au paiement d’une
indemnité forfaitaire d’un montant de 40 € pour frais de recouvrement.
f) Conversion de devises
Un système de conversion de devises sera mis en place lors de certaines
ventes aux enchères. Des erreurs peuvent survenir lors des opérations
de conversion des devises utilisées et les enchérisseurs qui utiliseront le
système de conversion de devises plutôt que de se référer aux enchères
portées dans la salle des ventes le feront sous leur seule et entière
responsabilité.
g) Images vidéo ou digitales
Lors de certaines ventes, un écran vidéo est installé. Des erreurs de
manipulation peuvent survenir et Christie’s ne peut assumer de responsabilité
concernant ces erreurs ou encore la qualité de l’image.
h) Prix de réserve
Sauf indication contraire, tous les lots sont offerts à la vente avec un
prix de réserve correspondant au prix minimum confidentiel au-dessous
duquel le lot ne sera pas vendu. Le prix de réserve ne dépassera pas
l’estimation basse figurant dans le catalogue. Le commissaire-priseur
habilité pourra débuter les enchères sur tout lot, en dessous du prix
de réserve, en portant une enchère pour le compte du vendeur. Le
commissaire-priseur habilité pourra continuer à enchérir pour le compte
du vendeur jusqu’au dernier palier d’enchère avant la réserve, soit
en portant des enchères successives, soit en portant des enchères en
réponse à d’autres enchérisseurs. Le vendeur ne portera aucune enchère
pour son propre compte et ne désignera aucune personne pour porter
une Télle enchère, sans préjudice de la faculté pour Christie’s France SNC
d’enchérir pour le compte du vendeur comme indiqué ci-dessus.
i) Conduite de la vente
Le commissaire-priseur habilité a la faculté discrétionnaire de refuser
toute enchère, d’organiser les enchères de la façon qu’il juge convenable,
de retirer tout lot de la vente, de réunir ou de séparer un ou plusieurs
lots et, en cas d’erreur ou de contestation pendant ou après la vente, de
désigner l’adjudicataire, de poursuivre les enchères, d’annuler la vente ou
de remettre en vente tout lot en cas de contestation.
j) Adjudicataire, risques, transfert de propriété
Sous réserve de la décision du commissaire-priseur habilité, et sous
réserve que l’enchère finale soit égale ou supérieure au prix de réserve,
le dernier enchérisseur deviendra l’acheteur et la chute du marteau
matérialisera l’acceptation de la dernière enchère et la formation d’un
contrat de vente entre le vendeur et l’acheteur. Les lots adjugés seront
sous l’entière responsabilité de l’adjudicataire au plus tard le 14e jour
après la vente, le jour de la vacation étant pris en compte dans le calcul.
Le transfert de risque interviendra de manière anticipée si la livraison
est réalisée avant l’expiration du délai susvisé. Aucun lot ne sera remis à
l’acquéreur avant acquittement de l’intégralité des sommes dues. En cas
de paiement par chèque, le transfert de propriété n’aura lieu qu’après
encaissement du chèque.
k) Préemption
Dans certains cas, l’Etat français peut exercer un droit de préemption sur
les œuvres d’art mises en vente publique conformément aux dispositions
des articles L.123-1 et L.123-2 du Code du Patrimoine. L’Etat se substitue
alors au dernier enchérisseur. En pareil cas, le représentant de l’Etat
formule sa déclaration juste après la chute du marteau auprès de la
société habilitée à organiser la vente publique ou la vente de gré à gré
après-vente. La décision de préemption doit ensuite être confirmée
dans un délai de quinze jours. Christie’s France SNC n’assumera aucune
responsabilité du fait des décisions administratives de préemption.
a) Frais et taxes dus par l’adjudicataire
Outre le prix d’adjudication (“prix marteau”), l’acheteur devra acquitter
des frais de 25% H.T. (soit 26.375% T.T.C. pour les livres et 30% T.T.C.
pour les autres lots) sur les premiers 30.000 Euros, 20% H.T. (soit 21.10%
T.T.C. pour les livres et 24% T.T.C. pour les autres lots) au-delà de 30.000
Euros et jusqu’à 1.200.000 Euros et 12% H.T. (soit 12.66% T.T.C. pour les
livres et 14.40% T.T.C. pour les autres lots) sur toute somme au-delà de
1.200.000 Euros. Pour les ventes de vin, les frais à la charge de l’acquéreur
s’élèvent à 17,5% H.T. (soit 21% T.T.C.).
Des frais additionnels ou taxes spéciales peuvent être dûs sur certains
lots en sus des frais et taxes habituels. Cela est indiqué par un symbole
figurant devant le numéro de lot dans le catalogue de vente, ou bien par
une annonce faite pendant la vente par le commissaire priseur habilité.
c) Assurance
L’acquéreur sera lui-même chargé de faire assurer ses acquisitions dans
les conditions prévues à l’article 3j. Christie’s France SNC décline toute
responsabilité quant aux dommages que l’objet pourrait encourir en cas
de défaillance de l’acquéreur à ce titre.
d) Retrait des achats
Christie’s France SNC retiendra les lots vendus jusqu’à ce que tout
montant dû à Christie’s France SNC, ou à Christie’s International plc, ou
à l’une de ses filiales, bureaux affiliés ou sociétés mères dans le monde,
ait été reçu dans son intégralité et dûment encaissé par Christie’s, ou
jusqu’à ce que l’acheteur ait pu satisfaire à toutes autres obligations que
Christie’s pourra, à sa discrétion, exiger, et notamment afin d’écarter tout
doute, réaliser toute vérification jugée appropriée dans le cadre de la
lutte contre le blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme.
Dans l’hypothèse où les vérifications susmentionnées ne seraient pas
satisfaisantes, Christie’s France SNC se réserve le droit d’annuler la vente,
et de prendre toutes actions autorisées par la loi applicable. Sous réserve
des conditions détaillées dans cet article, l’acheteur devra retirer ses lots
dans les sept (7) jours suivants la vente, sauf accord spécifique contraire
entre Christie’s France SNC et l’acheteur.
e) Emballages, manipulations et transport
Il est conseillé aux adjudicataires de procéder à un enlèvement rapide
de leurs lots afin d’éviter les frais de manutention et de gardiennage
qui sont à leur charge. Le magasinage n’engage la responsabilité de
Christie’s à aucun titre que ce soit. Sur simple demande, Christie’s
France SNC pourra recommander des manutentionnaires, emballeurs
ou transporteurs. Christie’s France SNC, n’étant pas leur commettant,
ne sera en aucun cas responsable de leurs actes ou omissions.
f) Recours pour défaut de paiement
Conformément aux dispositions de l’article L.321-14 du Code de
Commerce, à défaut de paiement par l’adjudicataire, après mise en
demeure restée infructueuse, le bien sera remis en vente à la demande
du vendeur sur folle enchère de l’adjudicataire défaillant; si le vendeur
ne formule pas sa demande dans un délai de trois mois à compter de
l’adjudication, il donne à Christie’s France SNC tout mandat pour agir
en son nom et pour son compte à l’effet, au choix de Christie’s France
SNC, soit de poursuivre l’acheteur en annulation de la vente, soit de le
poursuivre en exécution et paiement de ladite vente, en lui demandant
en sus et dans les deux hypothèses tous dommages et intérêts, frais et
autres sommes justifiées
c) Enchères simultanées
En cas de contestation au moment des adjudications, c’est à dire s’il
est établi que deux ou plusieurs enchérisseurs ont simultanément porté
une enchère équivalente, soit à haute voix, soit par signe, et réclament
en même temps cet objet après le prononcé du mot Ç adjugé », ledit
objet pourra, selon la décision prise par le commissaire-priseur habilité,
être immédiatement remis en adjudication au prix proposé par les
enchérisseurs et tout le public présent sera admis à enchérir de nouveau.
95
En outre, Christie’s France SNC se réserve, à sa discrétion, de :
(i) percevoir des intérêts sur la totalité des sommes dues et à compter
d’une mise en demeure de régler les dites sommes au plus faible des
deux taux suivants :
• Taux de base bancaire de la Barclay’s majoré de six points
• Taux d’intérêt légal majoré de quatre points
(ii) entamer toute procédure judiciaire à l’encontre de l’acheteur
défaillant pour le recouvrement des sommes dues en principal,
intérêts, frais légaux et tous autres frais ou dommages et intérêts;
(iii) remettre au vendeur toute somme payée à la suite des enchères par
l’adjudicataire défaillant ;
(iv) procéder à la compensation des sommes que Christie’s France SNC
et/ou toute société mère et/ou filiale et/ou apparentée exerçant
sous une enseigne comprenant le nom Ç Christie’s » pourrait devoir
à l’acheteur, au titre de toute autre convention, avec les sommes
demeurées impayées par l’acheteur ;
(v) procéder à la compensation de toute somme pouvant être due à
Christie’s France SNC et/ou toute société mère et/ou filiale et/
ou apparentée exerçant sous une enseigne comprenant le nom
ÇChristie’s» au titre de toute transaction, avec le montant payé par
l’acheteur que ce dernier l’y invite ou non ;
(vi) rejeter, lors de toute future vente aux enchères, toute offre faite par
l’acheteur ou pour son compte ou obtenir un dépôt préalable de
l’acheteur avant d’accepter ses enchères ;
(vii) exercer tous les droits et entamer tous les recours appartenant aux
créanciers gagistes sur tous les biens en sa possession appartenant
à l’acheteur ;
(viii) entamer toute procédure qu’elle jugera nécessaire ou adéquate ;
(ix) dans l’hypothèse où seront revendus les biens préalablement adjugés
dans les conditions du premier paragraphe ci-dessus (folle enchère),
faire supporter au fol enchérisseur toute moins-value éventuelle par
rapport au prix atteint lors de la première adjudication, de même que
tous les coûts, dépenses, frais légaux et taxes, commissions de toutes
sortes liés aux deux ventes ou devenus exigibles par suite du défaut
de paiement y compris ceux énumérés à l’article 4a.
Si Christie’s effectue un règlement partiel au vendeur, en application
du paragraphe (iii) ci-dessus, l’acquéreur reconna”t que Christie’s sera
subrogée dans les droits du vendeur pour poursuivre l’acheteur au titre
de la somme ainsi payée.
g) Défaut de retrait des achats
Si les achats n’ont pas été retirés dans les sept jours calendaires suivant la
vente, que le paiement ait été effectué ou non, Christie’s aura la faculté
de faire transférer, aux frais de l’acheteur, les biens vendus dans des
entrepôts, éventuellement tenus par une tierce personne. Il est rappelé
que les biens achetés ne sont délivrés qu’après paiement intégral des
frais de transport, manipulation, entrepôt, ainsi que tous autres frais et
plus généralement parfait paiement des sommes pouvant rester dues à
Christie’s.
h) Licence d’exportation
Sauf convention écrite avec Christie’s France SNC, la demande d’un
certificat d’exportation ou de tous autres documents administratifs
n’affecte pas l’obligation de paiement immédiat de l’acheteur ni le droit
de Christie’s France SNC de percevoir des intérêts sur les paiements
tardifs. Si l’acheteur demande à Christie’s France SNC d’effectuer les
formalités en vue de l’obtention d’un certificat d’exportation pour son
compte, Christie’s France SNC pourra lui facturer ses débours et ses
frais liés à ce service. Christie’s France SNC n’aura pas l’obligation de
rembourser tous intérêts ou autres frais encourus par l’acheteur en cas de
refus dudit certificat ou de tous autres documents administratifs.
5. DROITS DE REPRODUCTION
Les droits de reproduction sur toute image, illustration et écrit, reproduits
par ou pour le compte de Christie’s, concernant tout lot particulier, ainsi
que le contenu du catalogue, demeureront à tout moment la propriété
de Christie’s et aucune reproduction ne sera effectuée par l’acheteur ou
par toute autre personne sans son accord écrit préalable. Par ailleurs,
la vente de l’objet n’emporte en aucun cas cession des droits d’auteur,
de reproduction et de représentation dont il constitue le cas échéant le
support matériel.
(x) procéder à toute inscription de cet incident de paiement dans sa base
de donnée clients.
Entreposage et Enlèvement des Lots
Storage and Collection
TABLEAUX ET OBJETS
PICTURES AND SMALL OBJECTS
Tous les lots vendus seront conservés dans nos locaux au 9, avenue
All lots sold will be kept in our saleroom at 9 avenue Matignon,
75008 Paris
Matignon, 75008 Paris.
96
6 – LOI INFORMATIQUE ET LIBERTE
Dans le cadre de ses activités de vente aux enchères et de vente de gré
à gré, de marketing et de fourniture de services, et afin de gérer les
restrictions d’enchérir ou de proposer des biens à la vente, Christie’s
France est amenée à collecter des données à caractère personnel
concernant le vendeur et l’acheteur destinées aux sociétés du groupe
Christie’s. Le vendeur et l’acheteur disposent d’un droit d’accès, de
rectification et de suppression des données à caractère personnel les
concernant, qu’ils pourront exercer en s’adressant à leur interlocuteur
habituel chez Christie’s France. Christie’s pourra utiliser ces données à
caractère personnel pour satisfaire à ses obligations légales, et sauf
opposition des personnes concernées aux fins d’exercice de son activité
et notamment pour des opérations commerciales et de marketing.
7. AUTONOMIE DES DISPOSITIONS
Si une partie quelconque de ce contrat est déclarée, par un tribunal quel
qu’il soit, non valable, illégale ou inapplicable, il ne sera pas tenu compte
de cette partie mais le reste du contrat restera pleinement valable dans
toutes les limites autorisées par la loi.
8. LOI ET COMPÉTENCES JURIDICTIONNELLES
En tant que de besoin, les droits et obligations découlant des présentes
conditions générales de vente seront régis par la loi française et seront
soumis en ce qui concerne tant leur interprétation que leur exécution,
aux tribunaux compétents de Paris. En application des dispositions de
l’article L321-17 du Code de commerce, il est rappelé que les actions
en responsabilité civile engagées à l’occasion des ventes volontaires de
meubles aux enchères publiques se prescrivent par cinq ans à compter de
l’adjudication.
* A full translation in English of our Conditions of Sale is available upon
request at the saleroom. If there is a difference between the English
version and the French version, the French version will take precedence.
©Christie’s France SNC (02.13)
Salles de ventes internationales, bureaux de représentation
européens et consultants
Départements spécialisés et autres services de Christie’s
AUTRICHE
ISRAèL
Vienne
+43 (0)1 533 8812
Angela Baillou
Tél Aviv
+972 (0)3 695 0695
Roni Gilat-Baharaff
•
•
BELGIQUE
Bruxelles
+32 (0)2 512 88 30
Roland de Lathuy
GRANDE-BRETAGNE
ITALIE
•
Milan
+39 02 303 2831
Sud
+44 (0)1730 814 300
Mark Wrey
MONACO
Helsinki
+358 (0)9 608 212
Barbro Schauman
(Consultant)
Est
+44 (0)20 7752 3310
Simon Reynolds
+377 97 97 11 00
Nancy Dotta (Consultant)
Nord Ouest et Pays de
Galle
+44 (0)20 7752 3376
Mark Newstead
Jane Blood
PAYS-BAS
FRANCE
•
Bretagne
et Pays de la Loire
Virginie Greggory
(consultante)
+33 (0)6 09 44 90 78
Centre, Auvergne,
Limousin
Marine DesprogesGotteron
+33 (0)6 10 34 44 35
REPUBLIQUE POPULAIRE
DE CHINE
Hong Kong
+852 2760 1766
•
Shanghai
+86 (0)21 6355 1766
Jinqing Cai
+353 (0)59 86 24996
Christine Ryall
ÉTATS-UNIS
•
New York
+1 212 636 2000
RUSSIE
Provence - Alpes
C™te d’Azur
Fabienne AlbertiniCohen
+33 (0)6 71 99 97 67
Moscou
+7 495 937 6364
+44 20 7389 2318
Anastasia Volobueva
Rh™ne Alpes
Dominique Pierron
(consultant)
+33 (0)6 61 81 82 53
ESPAGNE
ALLEMAGNE
Düsseldorf
+49 (0)21 14 91 59 30
Andreas Rumbler
Stuttgart
+49 (0)71 12 26 96 99
Eva Susanne Schweizer
IRLANDE
CORÉE DU SUD
SÉOUL
+82 2 720 5266
Hye-Kyung Bae
Poitou-Charente
Aquitaine
Marie-Cécile Moueix
+33 (0)5 56 81 65 47
Munich
+49 (0)89 24 20 96 80
Marie Christine Gräfin
Huyn
Iles de la Manche
+44 (0)1534 485 988
Melissa Bonn
SINGAPOUR
+65 6735 1766
Wen Li Tang
Paris
+33 (0)1 40 76 85 85
Hambourg
+49 (0)40 27 94 073
Christiane Gräfin zu
Rantzau
Ile de Man
+44 1624 814502
The Marchioness
Conyngham (Consultant)
SINGAPOUR
Nord-Pas de Calais
Jean-Louis Brémilts
(consultant)
+33 (0)6 09 63 21 02
Francfort
+49 (0)61 74 20 94 85
Anja Schaller
Ecosse
+44 (0)131 225 4756
Bernard Williams
Robert Lagneau
David Bowes-Lyon
(Consultant)
Beijing
+86 (0)10 8572 7900
Grand Est
Jean-Louis Janin
Daviet
(consultant)
+33 (0)6 07 16 34 25
•
Amsterdam
+31 (0)20 57 55 255
•
Londres,
South Kensington
+44 (0)20 7930 6074
Nord
+44 (0)7752 3004
Thomas Scott
Rome
+39 06 686 3333
FINLANDE
ET ETATS BALTES
Londres
+44 (0)20 7839 9060
AFFICHES
SK: +44 (0)20 7752 3208
ANTIQUITÉS
PAR: +33 (0)1 40 76 84 19
SK: +44 (0)20 7752 3219
APPAREILS PHOTO ET
INSTRUMENTS D’OPTIQUE
SK: +44 (0)20 7752 3279
ARMES ANCIENNES ET MILITARIA
KS: +44 (0)20 7752 3119
ART AFRICAIN, OCÉANIEN
ET D’AMÉRIQUE DU NORD
PAR: +33 (0)1 40 76 83 86
ART ANGLO-INDIEN
KS: +44 (0)20 7389 2570
ART BRITANNIQUE DU XXe SIéCLE
KS: +44 (0)20 7389 2684
ART CHINOIS
PAR: +33 (0)1 40 76 86 05
KS: +44 (0)20 7389 2577
ART CONTEMPORAIN
PAR: +33 (0)1 40 76 85 92
KS: +44 (0)20 7389 2920
ART CONTEMPORAIN INDIEN
KS: +44 (0)20 7389 2409
ART D’APRéS-GUERRE
PAR: +33 (0)1 40 76 85 92
KS: +44 (0)20 7389 2450
ART DES INDIENS D’AMÉRIQUE
NY: +1 212 606 0536
ART IRLANDAIS ET BRITANNIQUE
KS: +44 (0)20 7389 2682
ART ISLAMIQUE
PAR: +33 (0)1 40 76 85 56
KS: +44 (0)20 7389 2700
ART JAPONAIS
PAR: +33 (0)1 40 76 86 05
KS: +44 (0)20 7389 2591
ART LATINO-AMÉRICAIN
PAR: +33 (0)1 40 76 86 25
NY: +1 212 636 2150
ART RUSSE
PAR: +33 (0)1 40 76 84 03
SK: +44 (0)20 7752 2662
ARTS ASIATIQUES
PAR: +33 (0)1 40 76 86 05
ESTAMPES ET LITHOGRAPHIES
PAR: +33 (0)1 40 76 85 71
KS: +44 (0)20 7389 2328
TABLEAUX BRITANNIQUES
(1500–1850)
KS: +44 (0)20 7389 2945
FUSILS
KS: +44 (0)20 7389 2025
TABLEAUX DU XXéME SIéCLE
PAR: +33 (0)1 40 76 85 92
SK: +44 (0)20 7752 3218
HORLOGERIE
PAR: +33 (0)1 40 76 85 81
KS: +44 (0)20 7389 2224
INSTRUMENTS ET OBJETS
MARINE
SK: +44 (0)20 7389 2782
LIVRES ET MANUSCRITS
PAR: +33 (0)1 40 76 85 99
KS: +44 (0)20 7389 2158
MARINES
SK: +44 (0)20 7752 3290
MINIATURES ET OBJETS
DE VITRINE
PAR: +33 (0)1 40 76 86 24
KS: +44 (0)20 7389 2347
MOBILIER AMÉRICAIN
NY: +1 212 636 2230
MOBILIER ANCIEN ET OBJETS
D’ART
PAR: +33 (0)1 40 76 84 24
KS: +44 (0)20 7389 2482
MOBILIER ET OBJETS DE
DESIGNERS
PAR: +33 (0)1 40 76 86 21
SK: +44 (0)20 7389 2142
MOBILIER ET SCULPTURES DU
XIXéME SIéCLE
PAR: +33 (0)1 40 76 83 99
KS +44 (0)20 7389 2699
MONTRES
PAR: +33 (0)1 40 76 85 81
KS +44 (0)20 7389 2357
ŒUVRES SUR PAPIER BRITANNIQUES
KS: +44 (0)20 7389 2278
ŒUVRES TOPOGRAPHIQUES
PAR: +33 (0)1 40 76 85 99
KS: +44 (0)20 7389 2040
BIJOUX
PAR: +33 (0)1 40 76 85 81
KS: +44 (0)20 7389 2383
PHOTOGRAPHIES
PAR: +33 (0)1 40 76 84 16
SK: +44 (0)20 7752 3006
CADRES
SK: +44 (0)20 7389 2763
SCULPTURES
PAR: +33 (0)1 40 76 84 19
KS: +44 (0)20 7389 2331
•
Zurich
+41 (0)44 268 1010
Dr. Dirk Boll
EMIRATS ARABES UNIS
Dubai
+971 (0)4 425 5647
Chaden Khoury
CÉRAMIQUES EUROPÉENNES ET
VERRE
PAR: +33 (0)1 40 76 86 02
SK: +44 (0)20 7752 3026
COSTUMES, TEXTILES, ÉVENTAILS
ET BAGAGES
SK: +44 (0)20 7752 3215
DESSINS ANCIENS ET DU XIXéME
SIéCLE
PAR: +33 (0)1 40 76 83 59
KS: +44 (0)20 7389 2251
DE
INSTRUMENTS SCIENTIFIQUES
SK: +44 (0)20 7752 3284
Madrid
+34 (0)91 532 6626
Juan Varez
Dalia Padilla
Genève
+41 (0)22 319 1766
Eveline de Proyart
TABLEAUX DE L’ÉPOQUE
VICTORIENNE
KS: +44 (0)20 7389 2468
INSTRUMENTS DE MUSIQUE
SK: +44 (0)20 7752 3365
ARTS DÉCORATIFS DU XXéME
SIéCLE
PAR: +33 (0)1 40 76 86 21
KS: +44 (0)20 7389 2140
SUISSE
TABLEAUX IMPRESSIONNISTES
ET MODERNES
PAR: +33 (0)1 40 76 8389
KS: +44 (0)20 7389 2452
ICÔNES
PAR: +33 (0)1 40 76 84 03
SK: +44 (0)20 7752 3261
Barcelone
+34 (0)93 487 8259
Carmen Schjaer
•
•
DÉPARTEMENTS
ORFéVRERIE
PAR: +33 (0)1 40 76 86 24
KS: +44 (0)20 7389 2666
SOUVENIRS DE LA SCéNE ET DE
L’ÉCRAN
SK: +44 (0)20 7752 3275
TAPIS
PAR: +33 (0)1 40 76 85 73
KS: +44 (0)20 7389 23 70
TIRE-BOUCHONS
SK: +44 (0)20 7752 3263
VINS ET ALCOOLS
PAR: +33 (0)1 40 76 83 97
KS: +44 (0)20 7752 3366
SERVICES LIÉS AUX VENTES
Christie’s Fine Art Security
Services
Tel: +44 (0)20 7662 0609
Fax: +44 (0)20 7978 2073
[email protected]
Collections d’Entreprises
Tel: +33 (0)1 40 76 85 66
Fax: +33 (0)1 40 76 85 65
[email protected]
Inventaires
Tel: +33 (0)1 40 76 85 66
Fax: +33 (0)1 40 76 85 65
[email protected]
Services Financiers
Tel: +33 (0)1 40 76 85 78
Fax: +33 (0)1 40 76 85 57
[email protected]
Successions et Fiscalité
Tel: +33 (0)1 40 76 85 78
Fax: +33 (0)1 40 76 85 57
[email protected]
Ventes sur place
Tel: +33 (0)1 40 76 85 98
Fax: +33 (0)1 40 76 85 65
[email protected]
AUTRES SERVICES
Christie’s Education
Londres
Tel: +44 (0)20 7665 4350
Fax: +44 (0)20 7665 4351
[email protected]
New York
Tel: +1 212 355 1501
Fax: +1 212 355 7370
[email protected]
TABLEAUX AMÉRICAINS
NY: +1 212 636 214
Christie’s International Real Estates
(immobilier)
Tel: +44 (0)20 7389 2592
FAX: +44 (0)20 7389 2168
[email protected]
TABLEAUX ANCIENS ET DU
XIXéME SIéCLE
PAR: +33 (0)1 40 76 85 87
KS: +44 (0)20 7389 2086
Christie’s Images
Tel: +44 (0)20 7582 1282
Fax: +44 (0)20 7582 5632
[email protected]
TABLEAUX AUSTRALIENS
KS: +44 (0)20 7389 2040
• Indique une salle de vente
Renseignements – Merci de bien vouloir appeler la salle de vente ou le bureau de représentation
email – [email protected]
La liste exhaustive de nos bureaux se trouve sur christies.com
Abréviations utilisées
KS: Londres, King Street • NY: New York, Rockefeller Plaza • PAR: Paris, Avenue Matignon
SK: Londres, South Kensington
97
Paris Jewels sale
Paris • 24 novembre 2015
Exposition
Paris
20-24 novembre
Contact
Genève
6-9 novembre
Marie-Laurence Tixier
[email protected]
+33 (0)1 40 76 85 81
PAIRE DE CLIPS DIAMANTS,
PAR SUZANNE BELPERRON
80 000-100 000 €
CARRIAGE DESIGNS
133 hand-coloured designs for carriages from the coachbuilders Peters & Sons and Samuel Hobson, 1832-1863
£20,000-30,000
Valuable Books and Manuscripts
London, King Street • 1 December 2015
Viewing
Contact
27-30 November
Rupert Neelands
[email protected]
+44 (0) 207 389 2674
christies.com
SUIDAS. BÂLE : FROBEN, 1544.
Exemplaire relié pour Marcus FUGGER.
80 000- 120 000 €
Maurice Burrus (1882-1959):
la bibliothèque d’un homme de goût. Première partie.
Paris • 15 décembre 2015
100
Viewing
Contact
12, 14 et 15 décembre
9, avenue Matignon
Paris 8e
Isabelle de Conihout
[email protected]
+33 (0)1 40 76 75 58
christies.com
Un Univers Surréaliste :
Succession Myrtille et Georges Hugnet
Paris • 1er décembre 2015
Exposition
Renseignements
27-28 novembre
30 novembre
9, avenue Matignon
Paris 8e
Anika Guntrum
[email protected]
+33 1 40 76 83 89
GEORGES HUGNET (1906-1974)
Poème-découpage pour La septième face du dé
collage sur papier
32.5 x 25 cm.
Exécuté en 1936
Estimation : 20,000- 30,000 €
ABONNEMENT AUX CATALOGUES
expert knowledge beautifully presented
BOOKS, TRAVEL & SCIENCE
Books and manuscripts including Medieval and Renaissance illuminated manuscripts, early printing, literature, modern first editions, atlases
and travel, natural history and autograph manuscripts. Paintings,
photographs, books, manuscripts and artefacts relating to the historical expeditions and voyages of renowned navigators, explorers and
itinerant artists.
Code
Subscription Title
Location
L20
N20
P20
P21
K141
W20
Books, Travel & Science
Books & Manuscripts
Books & Manuscripts
Books & Manuscripts
Bande Désinée
Travel, Science & Natural History
Books Worldwide (includes L20, N20, P20)
London
6
New York
3
Paris
2
Paris
1
South Kensington 2
Worldwide
11
www.christies.com/shop
Photographs, Posters and Prints · Impressionist and Modern Art
Jewellery, Watches and Wine · Antiquities and Tribal Art
Asian and Islamic Art · Russian Art
Furniture, Decorative Arts and Collectables · American Art and Furniture
Books, Travel and Science · Design, Costume and Memorabilia
Post-War and Contemporary Art
Old Master Paintings and 19th Century Paintings
Issues
UK£Price
US$Price
EURPrice
114
70
38
20
29
200
183
114
61
32
48
320
171
108
57
30
44
300
LIVRES & MANUSCRITS
MERCREDI 2 DÉCEMBRE 2015,
À 14h30
9, avenue Matignon, 75008 Paris
ORDRE D’ACHAT
Christie’s Paris
CODE : DIABLE
NUMÉRO : 4039
Merci de bien vouloir transmettre les ordres d’achat au moins 24 heures avant le début de la vente.
(Les coordonnées apparaissant sur la preuve d’exportation doivent
correspondre aux noms et adresses des professionnels facturés. Les
factures ne pourront pas être modifiées après avoir été imprimées.)
Tel: +33 (0)1 40 76 84 13 - Fax: +33 (0)1 40 76 85 51 - En ligne www.christies.com
4039
LAISSEZ DES ORDRES D’ACHAT EN LIGNE SUR CHRISTIES.COM
Numéro de Client
Nom
PALIERS D’ENCHÈRES
de 0 à 1000 Euros
de 1.000 à 2.000 Euros
de 2.000 à 3.000 Euros
de 3.000 à 5.000 Euros
de 5.000 à 10.000 Euros
de 10.000 à 20.000 Euros
de 20.000 à 30.000 Euros
de 30.000 à 50.000 Euros
de 50.000 à 100.000 Euros
de 100.000 à 200.000 Euros
Au-dessus de 200,000 Euros
Numéro de vente
par 50 Euros
par 100 Euros
par 200 Euros
par 200 ou
200, 500, 800 Euros
par 500 Euros
par 1.000 Euros
par 2.000 Euros
par 2.000 ou
2.000, 5.000, 8.000 Euros
par 5.000 Euros
par 10.000 Euros
à la discrétion
du commissaire-priseur
habilité
Résultats des Ventes: +33 (0)1 40 76 84 13
Christie’s se charge d’exécuter les ordres d’achat qui lui
sont confés en particulier pour les amateurs ne pouvant assister à la vente. Ni Christie’s, ni ses employés ne
pourront être tenus responsables en cas d’erreurs
éventuelles et ces enchères seront en accord avec les conditions
de la vente imprimées en fn de catalogue. Lorsque deux ordres
d’achat sont identiques, la priorité revient au premier ordre reçu.
En cas d’adjudication, le prix à payer sera le prix marteau ainsi que les frais, au taux en vigueur au moment
de la vente, la TVA payable sur les lots et/ou les frais
ainsi que tous débours dus à Christie’s (voir la section
“Informations importantes pour les acheteurs”). Afn
de faciliter l’enregistrement des enchères et la livraison
des objets, les acheteurs potentiels devront communiquer leurs références bancaires ou toutes autres références nécessaires suffsamment à l’avance afn qu’il soit
possible de les vérifer avant la vacation.
Dans le cadre de ses activités de vente aux enchères et de
vente de gré à gré, de marketing et de fourniture de services,
et afn de gérer les restrictions d’enchérir ou de proposer
des biens à la vente, Christie’s France est amenée à collecter
des données à caractère personnel concernant le vendeur
et l’acheteur destinées aux sociétés du groupe Christie’s. Le
vendeur et l’acheteur disposent d’un droit d’accès, de rectifcation et de suppression des données à caractère personnel
les concernant, qu’ils pourront exercer en s’adressant à leur
interlocuteur habituel chez Christie’s France. Christie’s pourra
utiliser ces données à caractère personnel pour satisfaire à ses
obligations légales, et sauf opposition des personnes concernées aux fns d’exercice de son activité et notamment pour des
opérations commerciales et de marketing.
Adresse
Téléphone
Portable
Fax (Important)
Email
Cochez cette case si vous ne souhaitez pas recevoir d’informations par e-mail sur nos ventes à venir
Signature
J’ai pris connaissance des conditions générales, informations et avis imprimés dans le catalogue et accepte
d’être lié(e) par leur contenu ainsi que par toute modifcation pouvant leur être apportée, soit par avis
affché dans la salle de ventes, soit par annonce faite avant ou pendant la vente. Je vous prie d’acquérir pour
mon compte personnel, aux limites indiquées en Euros, les lots que j’ai designés ci-dessous (les limites ne
comprenant pas les frais à la charge de l’acheteur).
Nous pouvons à notre entière discrétion vous demander soit de nouvelles références bancaires soit un dépôt d’argent
comme condition préalable à l’acceptation de vos enchères.
Banque
Adresse
Téléphone
Numéro du compte
Code banque / Code guichet
MERCI DE BIEN VOULOIR ÉCRIRE LISIBLEMENT
Numéro de lot
(dans l’ordre)
Enchère maximum EURO
(sans les frais acheteur)
Numéro de lot
(dans l’ordre)
Enchère maximum EURO
(sans les frais acheteur)
If you are registered within the European Community for VAT/IVA/TVA/BTW/MWST/MOMS
Please quote number below:
103
LIVRES & MANUSCRITS
WEDNESDAY 2 DECEMBER 2015
AT 2:30 PM
9, avenue Matignon, 75008 Paris
CODE : DIABLE
SALE NUMBER : 4039
ABSENTEE BIDS FORM
Christie’s Paris
Absentee bids must be received at least 24 hours before the auction begins. Christie’s will
confrm all bids received by fax by return fax. If you have not received confrmation within one
business day, please contact the Bid Department.
(Dealers billing name and address must agree with taxe exemption
certificate. Invoices cannot be changed after they have been printed.)
Tel: +33 (0)1 40 76 84 13 - Fax: +33 (0)1 40 76 85 51 - Online: christies.com
4039
BID ONLINE FOR THIS SALE AT CHRISTIES.COM
Client Number (if applicable)
Sale Number
BIDDING INCREMENTS
Bidding generally opens below the low estimate and advances in
increments of up to 10%, subject to the auctioneer’s discretion.
Absentee bids that do not conform to the increments set below may
be lowered to the next bidding interval.
0 to 1000 Euros
1.000 to 2.000 Euros
2.000 to 3.000 Euros
3.000 to 5.000 Euros
5.000 to 10.000 Euros
10.000 to 20.000 Euros
20.000 to 30.000 Euros
30.000 to 50.000 Euros
50.000 to 100.000 Euros
100.000 to 200.000 Euros
Above 200,000 Euros
by 50 Euros
by 100 Euros
by 200 Euros
by 200 or
200, 500, 800 Euros
by 500 Euros
by 1.000 Euros
by 2.000 Euros
by 2.000 or
2.000, 5.000, 8.000 Euros
by 5.000 Euros
by 10.000 Euros
at auctioneer’s discretion
Auction results: +33 (0)1 40 76 84 13
Christie’s will use reasonable efforts to carry out written bids
delivered by clients who are not present at the auction in person. Nor Christie’s nor its employees can be held liable for
errors in connection with an absentee bid, and the execution
of absentee bids will be made in accordance with the Conditions of Sale included in the catalogue. When two absentee
bids are identical, priority goes to the frst one received. If
your bid is successful, the purchase price payable shall be the
aggregate of the fnal bid, the buyer’s premium, at the then
applicable rate at the day of the sale, any V.A.T. chargeable
on the fnal bid and such premium and/or any expenses due
to Christie’s (in accordance with the section “Buying at Christie’s”). To ensure that bids will be accepted and that delivery
of lots is not delayed, intending buyers should supply bank or
other suitable references to Christie’s. The references should
be supplied in good time to be taken up before the sale.
In the framework of its auction and private sales, marketing
activities, and services, and in order to manage some restrictions about bidding and consigning, Christie’s France will collect personal data regarding the seller and the buyer that will
be shared among Christie’s group of companies. The seller
and the buyer can have access, oppose to the use, inform
Christie’s of any modifcation or ask for the deletion of their
personal data by contacting their usual contact person at
Christie’s France. Christie’s shall be entitled to use these personal data to comply with its legal obligation, and use it for
the purpose of its activity and in particular for commercial and
marketing purposes, unless the concerned person expresses
his disagreement.
104
Billing Name (please print)
Address
Post Code
Daytime Telephone
Evening Telephone
Fax (Important)
Email
Please tick if you prefer not to receive information about our upcoming sales by email
Signature
New clients, or those who have not made any purchase from any Christie’s offce within the last two years,
will be asked to supply a bank reference. If you are bidding on behalf of a client known to Christie’s, you will
need to present a signed letter of authorisation and two forms of identifcation to register. Please be advised
that existing clients wishing to spend an amount inconsistent with their previous buying pattern, will also be
asked to supply a new bank reference. We also request that you complete the section below with your bank
details:
We may at our option ask you for a fnancial reference or a deposit as a condition of allowing you to bid.
Name of Bank(s)
Address if Bank(s)
Bank Telephone Number
Account Number(s)
Name of Account Offcer(s)
PLEASE PRINT CLEARLY
Lot Number
Maximum Bid EURO
Lot Number
Maximum Bid EURO
(in numerical order)
(excluding buyer’s premium)
(in numerical order)
(excluding buyer’s premium)
If you are registered within the European Community for VAT/IVA/TVA/BTW/MWST/MOMS
Please quote number below:
CHRISTIE’S
CHRISTIE’S INTERNATIONAL PLC
Patricia Barbizet, Chairwoman and CEO
Stephen Brooks, Global Chief Operating Officer
Loïc Brivezac, Gilles Erulin, Gilles Pagniez,
Héloïse Temple-Boyer,
Jussi Pylkkänen, Global President
Sophie Carter, Company Secretary
CHRISTIE’S EXECUTIVE
Patricia Barbizet, Chairwoman and CEO
Jussi Pylkkänen, Global President
Stephen Brooks, Global Chief Operating Officer
HONORARY CHAIRMEN
François Curiel, Chairman, Asia and Pacific
Stephen Lash, Chairman Emeritus, Americas
Viscount Linley, Honorary Chairman, EMERI
Charles Cator, Deputy Chairman, Christie’s Int
CHRISTIE’S EMERI
SENIOR DIRECTORS
Mariolina Bassetti, Giovanna Bertazzoni,
Edouard Boccon-Gibod, Prof. Dr. Dirk Boll,
Olivier Camu, Roland de Lathuy,
Eveline de Proyart, Philippe Garner,
Roni Gilat-Baharaff, Richard Knight,
Francis Outred, Christiane Rantzau,
Andreas Rumbler, François de Ricqlès,
Jop Ubbens, Juan Varez
CHRISTIE’S FRANCE SAS
François de Ricqlès, Président,
Edouard Boccon-Gibod, Directeur Général
Florence de Botton, Vice-President
COMMISSAIRES-PRISEURS HABILITÉS
François Curiel,
Grégoire Debuire,
Victoire Gineste,
Lionel Gosset,
François de Ricqlès,
Marie-Laurence Tixier
CONSEIL DE CHRISTIE’S FRANCE
Jean Gueguinou, Président,
José Alvarez, Patricia Barbizet,
Jeanne-Marie de Broglie,
Béatrice de Bourbon-Siciles,
Isabelle de Courcel, Rémi Gaston-Dreyfus,
Jacques Grange, Terry de Gunzburg,
Hugues de Guitaut, Guillaume Houzé,
Roland Lepic, Christiane de Nicolay-Mazery,
Hélie de Noailles, Christian de Pange,
Maryvonne Pinault, Sylvie Winckler
DÉPARTEMENTS SPÉCIALISÉS
Laëtitia Bauduin, Isabelle de Conihout,
Marine de Cenival, Tudor Davies,
Grégoire Debuire, Isabelle Degut,
Sonja Ganne, Lionel Gosset,
Anika Guntrum, Matthieu Humery,
Hervé de La Verrie, Olivier Lefeuvre,
Pierre-Emmanuel Martin-Vivier,
Simon de Monicault, Pauline de Smedt,
Marie-Laurence Tixier
Directeurs
Christophe Durand-Ruel,
Patricia de Fougerolle,
Elvire de Maintenant
Spécialistes Senior
Frédérique Darricarrère-Delmas,
Hippolyte de la Féronnière,
Flavien Gaillard, Stéphanie Joachim,
Nicolas Kaenzig, Emmanuelle Karsenti,
Élodie Morel, Paul Nyzam, Tiphaine Nicoul,
Hélène Rihal, Tatiana Ruiz Sanz,
Philippine de Sailly, Jonas Tebib
Spécialistes
Etienne Sallon, Fanny Saulay
Spécialistes associés
ADVISORY BOARD
Pedro Girao, Chairman,
Patricia Barbizet, Arpad Busson,
Loula Chandris, Kemal Has Cingillioglu,
Ginevra Elkann, I. D. Fürstin zu Fürstenberg,
Laurence Graff, H.R.H. Prince Pavlos of Greece,
Marquesa de Bellavista Mrs Alicia Koplowitz,
Viscount Linley, Robert Manoukian,
Rosita, Duchess of Marlborough,
Countess Daniela Memmo d’Amelio,
Usha Mittal, Leopoldo Rodés, Çiğdem Simavi
Catalogue Photo Credits: Anna Buklovska
Maquette : Lionel Tordjman
© Christie, Manson & Woods Ltd. (2015)
Mathilde de Backer, Zheng Ma,
Olivia de Fayet, Agathe de Saint Céran
Spécialistes Junior
9 AVENUE MATIGNON 75008 PARIS

Documents pareils