George-Tvrković Rita, A Christian Pilgrim in Medieval Iraq
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George-Tvrković Rita, A Christian Pilgrim in Medieval Iraq
III. Histoire George-Tvrković Rita, Christian Pilgrim in Medieval Iraq. A Riccoldo da Montecroce’s Encounter with Islam. Cette section, la plus longue, est divisée en deux parties très contrastées. La première en effet se répand en louanges sur les mœurs, la régularité religieuse et les « œuvres de perfection » des musulmans, tandis que la seconde est une critique acérée et très construite de leur « loi », c’est-à-dire du Coran. Le tout s’achève par un paragraphe sur les « sabéens » qui serait la plus ancienne relation occidentale sur les fameux et énigmatiques mandéens. Les deux derniers livres de Riccoldo sont le célèbre ouvrage Contra legem Sarracenorum (successivement traduit en quatre langues : cf. p. 26) et enfin le livret Ad nationes orientales. La traduction par Madame George-Turtković des Lettres et du Livre de pèlerinage est précédée par une longue étude. Les deux premiers chapitres ne rassemblent pas seulement tout ce qu’on peut savoir de Riccoldo et des deux œuvres considérées, mais situent très heureusement l’un et les autres dans le contexte religieux et culturel de l’époque. Dans les chapitres suivants, l’A . analyse dans tous les sens, avec beaucoup de redites, une claire « ambivalence » de Riccoldo, lequel d’une part souligne certains beaux aspects de l’islam, et d’autre part en nie sans cesse les fondements. Riccoldo a vécu dix ans au contact des musulmans, souvent à l’école de leurs savants et dans l’étude de leur langue, parfois à leur service comme chamelier. Son expérience « interreligieuse » en ferait l’inconscient précurseur d’une moderne « theology of religions ». Au fil des pages en tout cas, l’A., experte médiéviste, enrichit son exposé sur le Florentin par de nombreuses citations d’autres Latins tels que Pierre Alfonse, Pierre le Vénérable, Guillaume de Tripoli surtout (précurseur dominicain de Riccoldo au Proche-Orient), ou Roger Bacon. Après une excellente bibliographie viennent trois index : personnes, noms géographiques, sujets. On aurait pu y joindre un index des nombreuses citations bibliques, et surtout des citations coraniques (cf. p. 141, 149, 157-159). Celles-ci, au demeurant, ne sont pas toujours justes. L’A., p. 164 s (cf. p. 76 et 224), ne relève pas l’erreur de Riccoldo, qui semble avoir confondu la graphie arabe d’un nūn final avec celle d’un lām : il cite en réalité la sourate al-Ǧinn, 72,1s, puis la sourate 46,30 s. Au total, cette bonne monographie élargit utilement notre connaissance des contacts avec l’islam et de la vision du monde qu’avait l’Occident médiéval. Turnhout, Brepols (Medieval voyaging, 1), 2012, xvii + 248 p. ISBN : 978-2503532370 Riccoldo da Montecroce naquit à Florence vers 1243. Il entre en 1267 dans l’Ordre des Prêcheurs, c’est-à-dire des religieux dominicains. En 1288, le dominicain part en Orient, visite la Terre Sainte, passe en Perse, descend la vallée du Tigre et arrive en 1290 à Bagdad, d’où il ne reviendra qu’en 1300 à Florence. Il y est mort en 1320. On a de lui quatre ouvrages latins se rapportant à l’islam. Le premier, Epistolae ad ecclesiam triumphantem, est ici traduit en anglais pour la première fois. Ce sont cinq lettres, écrites de Bagdad et adressées à la cour céleste après la sanglante prise d’Acre par les troupes du sultan mamlūk al-Ašraf Ḫalīl en 690/1291. Riccoldo s’y lamente sur les terribles malheurs qui affligent les chrétiens. La première lettre est adressée à Dieu même, et commence dans les propres termes de la 1re épître de Paul à Timothée 1,17. Elle a une véritable beauté littéraire, avec des accents qui rappellent les livres bibliques de Job et de Jérémie. Le second, dont on a également ici la première traduction anglaise, compte quelque 50 pages. Il fut écrit peu après le retour en Italie. Ce Liber peregrationis (Livre du pèlerinage), après une brève entrée en matière, se divise clairement en quatre sections de longueur similaire, que n’indiquent pourtant ni l’auteur, ni la traductrice : 1o Récit de la visite par Riccoldo des lieux saints chrétiens ; 2o Long exposé sur les Mongols (Tartari), entre une brève présentation des Turkmènes et une autre des Kurdes ; 3o Arrivé avec ses compagnons à Ninive, Riccoldo y rencontre deux communautés chrétiennes antagonistes, sur lesquelles il fait un rapport détaillé. Ses efforts pour obtenir leur rattachement à l’Église catholique échouent de part et d’autre, mais l’atmosphère est très différente. Il affirme avoir été fort bien reçu par la plupart des jacobites, tandis que les choses tournèrent rapidement à l’aigre avec les nestoriens. Dans ces pages substantielles, le plus intéressant pour les historiens du christianisme est sans doute, p. 208 s., l’exposé de la pratique sacramentaire des nestoriens, auxquels il attribue au passage l’usage de l’excision. Par ailleurs, il mentionne aussi : « Les maronites sont des hérétiques du Mont Liban selon lesquels le Christ a une seule volonté » (p. 204, cf. p. 187 ; c’est le point controversé du monothéisme) ; 4o Les Sarrasins (Sarraceni), c’està-dire les musulmans (appelés « Muslims » en p. 140 seulement, et « Mahometans » en p. 144 et 153). BCAI 29 Guy Monnot E.P.H.E. - Paris 96 BCAI 29 (2014) George-Tvrković Rita: A Christian Pilgrim in Medieval Iraq. Riccoldo da Montecroce’s Encounter with Islam., recensé par Guy Monnot © IFAO 2017 BCAI en ligne http://www.ifao.egnet.net Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)