LECTURE ANALYTIQUE
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LECTURE ANALYTIQUE
LECTURE ANALYTIQUE « HARMONIE DU SOIR » INTRODUCTION Le poème Harmonie du soir est extrait des Fleurs du Mal de Baudelaire et fait partie du cycle de l’amour : c’est l’avant dernier poème consacré à Mme de Sabatier. Madame Sabatier, considérée par Baudelaire comme une muse, une madone, s’oppose à la figure de jeanne Duval, amante de Baudelaire à laquelle est consacré le cycle de l’amour charnel et orageux. Le poème est fondé sur l’harmonie, avec un ensemble de quatre quatrains formés d’alexandrins, et des rythmes et sonorités organisés. Questions possibles à l’oral : Quelle atmosphère se dégage de ce poème ? Comment Baudelaire utilise-t-il le paysage pour évoquer son état d’âme ? Étudiez les correspondances dans ce poème Dans ce poème Baudelaire évoque l’atmosphère harmonieuse d’un crépuscule qui s’apparente à une célébration religieuse. Mais Baudelaire intériorise ce paysage crépusculaire afin d’y fixer son état d’âme. LECTURE DU TEXTE I] L’Atmosphère Harmonieuse du poème A] L’unité des diverses sensations Dans le poème : les sons, les parfums et les images se font écho : évoque la théorie de correspondances de Baudelaire. Champs lexical des sens avec des termes relatifs aux différentes sensations. Sensations auditives : « les sons » (v.3), violon, valse Sensations olfactives : fleurs (v.2), parfums Sensations visuelles : les mouvements sont décrit « valse », « s’évapore » Ces différentes sensations se fondent dans l’air du soir, créant une harmonie profonde. C’est alors que les sons et les parfums vibrent tous les deux : « le violon frémit » La fusion des sons et parfums qui « tournent » dans l’air est accentués par le chiasme au vers 4 Ce chiasme dessine ainsi une boucle qui évoque le mouvement de la valse et souligne le vertige des sens. B] Une composition musicale Le caractère musical de ce poème provient en partie du PANTOUM o Le pantoum est une forme poétique d’origine malaise Il s’agit d’un poème qui est constitué de quatrains qui se caractérise par le retour de certains vers La répétition des mêmes vers crée ici un refrain enivrant : la lecture du poème devient incantatoire On remarque que dans ce pantoum ; il y a que deux rimes : « ige » et « oir » La répétition de es seules rimes tout au long des quatre quatrains crée un rythme lancinant et rend présent de façon quasi obsessionnelle les deux principaux du poème : le soir et le vertige II] Les comparaisons religieuses A] Le vocabulaire religieux L’harmonie du crépuscule est présentée comme une cérémonie religieuse Donc on trouve : comparaisons d’éléments de nature religieux : reposoir, ostensoir, encensoir = (l’encensoir : boîte à parfums ou l’ont fait bruler de l’encens au cours des cérémonies) La comparaison de Baudelaire (« chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ») se fonde sur deux éléments communs : 1) les parfums et 2) le mouvement de balancement Le reposoir : est un petit autel sur lequel on dépose l’hostie qui représente le corps du christ Au vers 8, Baudelaire compare le ciel à un reposoir (le ciel est triste et beau comme un grand reposoir) Au vers final, Baudelaire fait apparaitre l’image d’un ostensoir : (ton souvenir en moi luit comme un ostensoir) L’ostensoir est un objet en or dans lequel est placé l’Hostie. Cet objet de forme circulaire a des rayons en métal à l’image des rayons de soleil. Baudelaire fait de la femme aimée : son soleil intérieur B] Du mouvement à la Contemplation On observe deux tendances dans ce poème : 1) le poème souligne le mouvement = du vers 1 à 10 : « s’évapore », « vertige » = la lecture du poème donne une impression de mouvement de vertige 2) le poème souligne le une immobilisation = à partir du vers 11, « triste et beau », « qui se fige » La tranquillité, le repos transparait dans le choix du terme « reposoir » Ce passage du mouvement au repos et au calme marque le passage de la célébration à la contemplation. III] La correspondance entre le paysage et l’état d’âme du poète A] La souffrance du poète La souffrance de Baudelaire apparait pour la première fois au vers 6 : « le violon frémit comme un cœur qu’on afflige » La douleur est soulignée phonétiquement par la dirèse sur le terme violon Le lecteur comprend alors que la mélancolie évoquée dans e premier quatrain (valse mélancolique et langoureux vertige) n’est pas seulement celle du soir mais également celle du poète La souffrance se fait plus intense : on aperçoit dans ce vers l’angoisse de Baudelaire. Au premier degré, le néant représente la nuit qui tombe. Mais Baudelaire intériorise ce paysage et la nuit représenté dès lors son néant intérieur, la peur profonde de ne plus aimer et de ne plus être aimé. B] La sublimation de la souffrance On peut parler de sublimation de la souffrance car Baudelaire parvient à métamorphoser sa souffrance, à la dépasser grâce à la poésie. La souffrance de B, est transfigurée par la beauté de l’évocation poétique. D’autre part, à travers ce poème, B, parvient à recueillir le souvenir et à faire renaître le passé (du passé lumineux recueille tout vestige) Le vers final du pantoum s’achève ainsi sur l’image du culte de la femme aimée De plus ; la femme est divinisée Conclusion partielle : Ainsi, « harmonie du soir » ne s’achève pas sur l’image sombre de la nuit qui avance mais sur l’image lumineuse du soleil intérieur du poète.