enquete sur la remuneration des medecins generalistes
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enquete sur la remuneration des medecins generalistes
ANNEE 2013 - N° 13 – 029 ENQUETE SUR LA REMUNERATION DES MEDECINS GENERALISTES LIBERAUX THÈSE présentée et soutenue publiquement le 04/06/2013 pour obtenir le Diplôme d'Etat de DOCTEUR EN MEDECINE PAR Clément BOUSSON Né(e) le 25/04/1984 à Chambéry (73) La composition du jury est la suivante : Président : . Professeur Sylvie NEZELOF Directeur de la thèse : . Docteur Jean-Michel PERROT Juges : . Docteur Rémi BARDET . Docteur Philippe CHAZERAND l UFR SMP 19 rue Ambroise Paré F-25030 Besançon cedex l Tél. +33 (0)3 63 08 22 00 l Fax +33 (0)3 81 66 56 83 l http://medecine-pharmacie.univ-fcomte.fr aDébut 22/06/06 15:16 Page 10 UNIVERSITÉ DE FRANCHE-COMTÉ U.F.R. DES SCIENCES MÉDICALES & PHARMACEUTIQUES DE BESANÇON DIRECTEUR Professeur Emmanuel SAMAIN ASSESSEURS MÉDECINE Professeur Bernard PARRATTE Professeur Benoît de BILLY Professeur Dominique FELLMANN Professeur Virginie WESTEEL ASSESSEURS PHARMACIE Professeur Marie-Christine WORONOFF-LEMSI Professeur Laurence NICOD CHEF DES SERVICES ADMINISTRATIFS Mme Florence PRETOT MÉDECINE PROFESSEURS M. M. Olivier Hubert ADOTEVI ALLEMAND IMMUNOLOGIE EPIDÉMIOLOGIE, ECONOMIE DE LA SANTÉ ET PRÉVENTION M. Didier AUBERT CHIRURGIE INFANTILE M. M. Mme Mme M. Mme M. M. M. M. M. François Régis Yvette Alessandra Hugues Annie Jean-François Christophe Jean-François Hatem Jean-Luc AUBIN AUBRY BERNARD BIONDI BITTARD BOILLOT BONNEVILLE BORG BOSSET BOULAHDOUR BRESSON M. M M. M. M M. M. M. M. M. M. M. Gabriel Gilles Jean-Marc Jean-Claude Sidney Jean-Luc Alain Jean-Charles Siamak Benoît Eric Bruno CAMELOT CAPELLIER CHALOPIN CHOBAUT CHOCRON CHOPARD CZORNY DALPHIN DAVANI DE BILLY DECONINCK DEGANO DERMATO-VÉNÉRÉOLOGIE THÉRAPEUTIQUE (Professeur associé) CARDIOLOGIE RADIOLOGIE UROLOGIE ANESTHÉSIOLOGIE ET RÉANIMATION CHIRURGICALE RADIOLOGIE ET IMAGERIE MÉDICALE CANCÉROLOGIE RADIOTHÉRAPIE BIOPHYSIQUE ET MÉDECINE NUCLÉAIRE BIOLOGIE ET MÉDECINE DU DÉVELOPPEMENT ET DE LA REPRODUCTION CHIRURGIE VASCULAIRE RÉANIMATION MÉDICALE NÉPHROLOGIE OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE CHIRURGIE THORACIQUE ET CARDIOVASCULAIRE MEDECINE LEGALE ET DROIT DE LA SANTÉ NEUROCHIRURGIE PNEUMOLOGIE PHARMACOLOGIE CLINIQUE CHIRURGIE INFANTILE HÉMATOLOGIE PHYSIOLOGIE 1ER Octobre 2012 M M. M. M. M M. M. M M. M. M. M. M. M. M. M Mme M. M. M. Eric Bernard Vincent Didier François Gilles Dominique Patrick Emmanuel Georges Bruno Bruno Philippe Jean-Pierre Bruno François Nadine Robert Georges Jacques DELABROUSSE DELBOSC DI MARTINO DUCLOUX DUMEL DUMOULIN FELLMANN GARBUIO HAFFEN HERBEIN HEYD HOEN HUMBERT KANTELIP KASTLER KLEINCLAUSS MAGY-BERTRAND MAILLET MANTION MASSOL M. Frédéric MAUNY M. M. M. Mme M. Nicolas Alain Christophe Laurence Michel Mme Christiane M. Thierry Mlle Sylvie M Laurent M. Bernard M. Alfred M. Sébastien M. Xavier M. Patrick M. Jacques M Didier M. Simon M. Christophe MENEVEAU MENGET MEYER MILLON MONTARD MOUGIN MOULIN NEZELOF OBERT PARRATTE PENFORNIS PILI-FLOURY PIVOT PLESIAT REGNARD RIETHMULLER RINCKENBACH ROUX M. M M. M. M M. M. RUMBACH SAMAIN SCHIELE SECHTER TATU TAVERNIER THIRIEZ Lucien Emmanuel François Daniel Laurent Laurent Gérard RADIOLOGIE ET IMAGERIE MÉDICALE OPHTALMOLOGIE HÉPATOLOGIE NÉPHROLOGIE MÉDECINE GÉNÉRALE (Professeur associé) PHYSIOLOGIE CYTOLOGIE ET HISTOLOGIE CHIRURGIE ORTHOPÉDIQUE ET TRAUMATOLOGIQUE PSYCHIATRIE d'ADULTES VIROLOGIE CHIRURGIE GÉNÉRALE MALADIES INFECTIEUSES DERMATO- VÉNÉRÉOLOGIE PHARMACOLOGIE FONDAMENTALE RADIOLOGIE ET IMAGERIE MÉDICALE UROLOGIE MÉDECINE INTERNE GYNÉCOLOGIE - OBSTÉTRIQUE CHIRURGIE GÉNÉRALE THÉRAPEUTIQUE BIOSTATISTIQUES, INFORMATIQUE MÉDICALE ET TECHNOLOGIE DE COMMUNICATION CARDIOLOGIE PÉDIATRIE CHIRURGIE MAXILLO FACIALE ET STOMATOLOGIE PARASITOLOGIE ET MYCOLOGIE OPHTALMOLOGIE BIOLOGIE CELLULAIRE NEUROLOGIE PÉDOPSYCHIATRIE CHIRURGIE ORTHOPÉDIQUE ET TRAUMATOLOGIQUE ANATOMIE ENDOCRINOLOGIE, DIABÈTE ET MALADIES MÉTABOLIQUES ANESTHÉSIOLOGIE-RÉANIMATION CANCÉROLOGIE BACTÉRIOLOGIE - VIROLOGIE PHYSIOLOGIE GYNÉCOLOGIE-OBSTÉTRIQUE CHIRURGIE VASCULAIRE BIOLOGIE ET MÉDECINE DU DÉVELOPPEMENT ET DE LA REPRODUCTION NEUROLOGIE ANESTHÉSIOLOGIE ET RÉANIMATION CHIRURGICALE CARDIOLOGIE PSYCHIATRIE D'ADULTES ANATOMIE OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE PÉDIATRIE 1ER Octobre 2012 M. M. M. M. M. M. Mme Pierre Eric Yves Pierre Lionel Daniel Virginie TIBERGHIEN TOUSSIROT TROPET VANDEL VAN MALDERGEM WENDLING WESTEEL-KAULEK IMMUNOLOGIE THÉRAPEUTIQUE CHIRURGIE PLASTIQUE, RECONSTRUCTRICE ET ESTHÉTIQUE PSYCHIATRIE d'ADULTES GÉNÉTIQUE RHUMATOLOGIE PNEUMOLOGIE PROFESSEURS EMÉRITES M. Paul M. Bernard Mme Dominique PÉDOPSYCHIATRIE CHIRURGIE MAXILLO-FACIALE ET STOMATOLOGIE IMMUNOLOGIE BIZOUARD RICBOURG VUITTON MAITRES DE CONFÉRENCES Mme M. M. Mlle Mme M. M. M. M. M. Mme M. M. Mme Mme M. M. M M. M. M. M Mme M. M. M. M. M. Clotilde Michel Rémi Anne-Pauline Malika Alain Benoît Pierre Alain Didier Katy Pascal Daniel Elisabeth Elisabeth José-Philippe Christian Patrice Fabien Jean-Michel Clément Jean-Luc Evelyne Rajeev Daniel Antoine Fabrice Jean-Pierre AMIOT APTEL BARDET BELLANGER BOUHADDI COAQUETTE CYPRIANI DECAVEL DEVEVEY HOCQUET JEANNOT JORDAN LEPAGE MEDEIROS MONNET MORENO MOUSSARD MURET PELLETIER PERROT PRATI PRETET RACADOT RAMANAH TALON THIERY-VUILLEMIN VUILLIER WOLF-BERTHELAY CYTOLOGIE ET HISTOLOGIE MÉDECINE ET SANTÉ AU TRAVAIL MÉDECINE GÉNÉRALE (MC associé) PARASITOLOGIE PHYSIOLOGIE VIROLOGIE BIOCHIMIE ET BIOLOGIE MOLÉCULAIRE MÉDECINE PHYSIQUE ET RÉADAPTATION PSYCHOLOGIE BACTÉRIOLOGIE - VIROLOGIE BACTÉRIOLOGIE - VIROLOGIE MÉDECINE GÉNÉRALE (MC associé) ANATOMIE NEUROLOGIE EPIDÉMIOLOGIE, ECONOMIE DE LA SANTÉ ET PRÉVENTION MÉDECINE GÉNÉRALE (MC associé) BIOCHIMIE ET BIOLOGIE MOLÉCULAIRE PHARMACOLOGIE CLINIQUE DERMATO-VÉNÉRÉOLOGIE MÉDECINE GÉNÉRALE (MC associé) RHUMATOLOGIE BIOLOGIE CELLULAIRE HÉMATOLOGIE GYNÉCOLOGIE-OBSTÉTRIQUE HYGIÈNE HOSPITALIÈRE CANCÉROLOGIE ANATOMIE PHYSIOLOGIE 1ER Octobre 2012 PHARMACIE PROFESSEURS M. Xavier Mme Françoise M. Franck Mme Céline Mme Francine M. Yves M. Alf M. Samuel M. Dominique Mme Mariette Mme Laurence Mme Lysiane M. Bernard M. Philippe Mme Estelle Mme Marie-Christine BERTRAND BEVALOT BONNETAIN DEMOUGEOT GARNACHE-OTTOU GUILLAUME LAMPRECHT LIMAT MEILLET MERCIER NICOD RICHERT REFOUVELET SAAS SEILLES WORONOFF-LEMSI MICROBIOLOGIE - INFECTIOLOGIE PHARMACOGNOSIE BIOSTATISTIQUES PHARMACOLOGIE HÉMATOLOGIE CHIMIE ANALYTIQUE GALÉNIQUE PHARMACIE CLINIQUE PARASITOLOGIE – MYCOLOGIE BIOMATHÉMATIQUES ET BIOSTATISTIQUES BIOLOGIE CELLULAIRE TOXICOLOGIE CHIMIE PHYSIQUE ET CHIMIE MINÉRALE IMMUNOLOGIE IMMUNOLOGIE PHARMACIE CLINIQUE PROFESSEURS EMÉRITES M. Alain PHYSIOLOGIE BERTHELOT MAITRES DE CONFÉRENCES Mlle Mlle M. M.. M. Mme M. Mme Mme M. Mme Mme Mme M. Mlle M. M. Mme Claire Aurélie Arnaud Laurent Oleg Oxana Eric Sylvie Corine Lhassanne Isabelle Katy Carole Frédéric Virginie Yann Marc Nathalie ANDRE BAGUET BEDUNEAU BERMONT BLAGOSKLONOV BLAGOSKLONOV CAVALLI DEVAUX GIRARD-THERNIER ISMAILI LASCOMBE MAGUIN GATÉ MIGUET ALFONSI MUYARD NERICH PELLEQUER PUDLO RUDE CHIMIE ANALYTIQUE BIOCHIMIE GALÉNIQUE BIOCHIMIE BIOPHYSIQUE ET IMAGERIE MÉDICALE GÉNÉTIQUE CHIMIE PHYSIQUE ET MINÉRALE PHYSIOLOGIE PHARMACOGNOSIE CHIMIE ORGANIQUE BIOLOGIE CELLULAIRE PHARMACOLOGIE TOXICOLOGIE PHARMACOGNOSIE PHARMACIE CLINIQUE PHARMACIE GALÉNIQUE CHIMIE THÉRAPEUTIQUE BIOMATHÉMATIQUES ET BIOSTATISTIQUES PROFESSEUR AGRÉGÉ DU SECOND DEGRÉ, PROFESSEURS ASSOCIÉS A TEMPS PARTIEL M. Patrice Mme Sandra C Mme Mylène BLÉMONT CHAVIN COSTER DROIT ANGLAIS ANGLAIS 1ER Octobre 2012 A Mlle le Professeur Sylvie NEZELOF Professeur des Universités de Pédopsychiatrie CHU J.Minjoz, Besançon Vous m'avez fait l'honneur d'accepter de présider cette thèse. Je vous en remercie profondément. A Monsieur le Docteur Jean-Michel PERROT Maître de conférences associé à la Faculté de Médecine de Besançon Médecin généraliste à Besançon Vous avez accepté d'assurer la direction de cette thèse, et m'avez accompagné et soutenu dans ce travail avec patience et dynamisme. Veuillez croire en l'expression de ma profonde gratitude. A Monsieur le Docteur Rémi BARDET Maître de conférences associé à la Faculté de Médecine de Besançon Médecin généraliste à Sellières Je vous suis reconnaissant d'avoir accepté de prendre part au Jury de cette thèse. A Monsieur le Docteur Philippe CHAZERAND Médecin généraliste à la Maison de Santé de Pagney Merci d'avoir accepté de faire partie de mon Jury de thèse et merci pour tout ce que tu m'a appris ! aDébut 22/06/06 15:16 Page 10 REMERCIEMENTS A ma merveilleuse Delphine, qui me supporte depuis bientôt 9 ans ! A mes parents, frères, sœur et grands-parents A tous mes amis qui m'ont accompagné depuis le début de ces études, et en particulier un immense merci à Xavier, Julie et Sandra pour toutes les aventures extraordinaires qu'on a vécues, et pour toutes celles à venir ! A toutes celles et ceux qui vont me faire regretter de quitter la Franche-Comté : Raphaël & Audrey, Aurélie, Claire, Sylvain... A tous les médecins qui m'ont accueilli en stage et transmis leurs connaissances, ainsi qu'à ceux qui ont pris le temps de répondre au questionnaire de thèse ! aDébut 22/06/06 15:16 Page 10 SERMENT D'HIPPOCRATE En présence des Maîtres de cette École, de mes chers condisciples, je promets et je jure, au nom de l'Être Suprême, d'être fidèle aux lois de l'honneur et de la probité, dans l'exercice de la Médecine. Je donnerai mes soins gratuits à l'indigent, et n'exigerai jamais un salaire au dessus de mon travail. Admis dans l'intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s'y passe, ma langue taira les secrets qui me sont confiés, et mon état ne servira pas à corrompre les mœurs, ni à favoriser le crime. Respectueux et reconnaissant envers mes Maîtres, je rendrai à leurs enfants l'instruction que j'ai reçue de leurs pères. Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ! Que je sois couvert d'opprobre et méprisé de mes confrères si j'y manque ! aDébut 22/06/06 15:16 Page 10 Sommaire 1/ INTRODUCTION .............................................................................................................................3 2/ MATERIEL ET METHODES ...............................................................................................................8 2.1/ POPULATION CIBLE ..................................................................................................................8 2.2/ PERIODE DE L'ENQUETE ...........................................................................................................8 2.3/ LE QUESTIONNAIRE (voir annexes) ...........................................................................................8 3/ RESULTATS ...................................................................................................................................10 3.1/ TAUX DE REPONSE ................................................................................................................. 10 3.2/ DONNEES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES .................................................................................... 10 3.2.1 / Le sexe et l'âge ............................................................................................................... 10 3.2.2 / Situation géographique et professionnelle ..................................................................... 10 3.3/ PAIEMENT A L'ACTE ............................................................................................................... 11 3.3.1/ Avantages du paiement l'acte ......................................................................................... 11 3.3.2/ Valeur du C et des actes techniques ................................................................................ 12 3.3.3/ Classification commune des actes médicaux (CCAM) clinique .......................................... 13 3.3.4/ Influence du paiement à l'acte sur les prescriptions ........................................................ 13 3.4/ FORFAITS ............................................................................................................................... 13 3.5/ SALARIAT ............................................................................................................................... 15 3.6/ CAPITATION ........................................................................................................................... 16 3.7/ ANALYSE CROISEE DES DIFFERENTS MODES DE REMUNERATION ........................................... 17 3.8/ REMUNERATION SUR OBJECTIFS DE SANTE PUBLIQUE (ROSP) ............................................... 18 3.9/ EVOLUTION DES MODES DE REMUNERATION (MDR) ............................................................. 19 3.10/ DONNEES ECONOMIQUES.................................................................................................... 23 3.11/ MEDECINS A ACTIVITE MIXTE ............................................................................................... 23 3.12/ SATISFACTION VIS-A-VIS DES REVENUS ................................................................................ 24 4/ DISCUSSION .................................................................................................................................26 5/ CONCLUSION ...............................................................................................................................42 6/ BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................44 7/ ANNEXES......................................................................................................................................50 7.1/ COMMENTAIRES LIBRES DES REPONDANTS ........................................................................... 50 7.2/ QUESTIONNAIRE .................................................................................................................... 66 1 2 1/ INTRODUCTION La Médecine Générale est à un tournant de son histoire. Sa reconnaissance en tant que spécialité à part entière a été à l'origine de bouleversements sur les plans universitaire et pédagogique avec la création d'une filière universitaire dédiée, et le développement exponentiel de la recherche en soins primaires, le référentiel métier et l’apprentissage des compétences. La rémunération des généralistes libéraux, longtemps dominée par le paiement à l'acte, vit elle aussi une période de profonde mutation avec la diversification progressive des modes de rémunération. L'avenir de cette spécialité est un enjeu politique et sociétal majeur. Alors que la baisse annoncée de la démographie et l'apparition de déserts médicaux cristallisent les débats, la médecine générale, et en particulier libérale, n'attire pas les jeunes générations (16% des postes non pourvus lors du choix à l'ECN en 2011 et moins de 10% des nouveaux inscrits à l'Ordre optent pour une installation en libéral [1][2]). La lourdeur administrative, l'absence de reconnaissance financière et humaine, l'isolement, les journées de travail à rallonge et la fragilité de la protection sociale sont les arguments les plus fréquemment retrouvés pour tenter d'expliquer cette crise de la médecine libérale [3]. Les réponses apportées jusque là (augmentation du numerus clausus, contrat d'engagement de service publique (CESP), incitations financières à l'installation...) ne parviennent pas à renverser la tendance de cette crise sans précédent. Les jeunes générations aspirent à une activité différente de celle de leurs ainés et plébiscitent l'activité en groupe, notamment au sein de maisons de santé pluridisciplinaires [4]. La rémunération à l'acte est un des piliers de la médecine libérale en France, déjà majoritaire lors de l'acquisition du monopole des médecins en 1892. L'assemblée constitutive de la Confédération des syndicats médicaux français l'a édictée en 1928 comme l'un des cinq principes de défense de la médecine libérale : libre choix du médecin par le malade, respect 3 du secret professionnel, liberté totale de prescription, et en ce qui concerne la rémunération des médecins : paiement à l'acte et libre entente du prix entre le médecin et le patient. La création du Code de Déontologie en 1947 l'a officialisée comme unique mode de rémunération pendant des décennies. La libre entente du prix entre médecins et patients a fait place aux tarifs conventionnels en 1971, conférant au médecin son statut particulier de libéral dont les revenus sont garantis par l'ensemble de la collectivité [5]. La nature de ce type de rémunération est pourtant fréquemment critiquée pour son caractère inflationniste. En effet, pour augmenter ses revenus, le médecin doit augmenter le nombre d'actes effectués avec le risque d'entraîner une demande induite et donc une "surproduction de soins", représentant un surcoût pour la collectivité. Cependant, cette incitation à la productivité n'est pas nécessairement mauvaise, notamment en situation de pénurie d'offre. Mais ce mode de rémunération peut avoir un autre effet pervers : raccourcir la durée de consultation et donc potentiellement diminuer la qualité des soins prodigués [6][7][8]. De plus, il ne semble pas adapté à toutes les missions du médecin généraliste libéral, en particulier celles de dépistage, de prévention, d'éducation thérapeutique et de coordination des soins, missions actuellement en plein développement et n'apparaissant pas comme une activité de soins au sens propre. Ainsi, une étude de comparaison internationale [9] souligne l'efficacité du système de soins français pour la médecine curative mais également son retard dans le domaine de la prévention. Le sujet est tout sauf consensuel, comme en atteste le clivage des syndicats médicaux et des généralistes libéraux sur cette question [10][11]. Car à l'inverse, les systèmes de capitation, de forfait et de salariat peuvent inciter les médecins à réduire le nombre d'actes par patient, créant ainsi notamment un risque de sous-production de soins et de recours plus systématique aux confrères spécialistes [8]. Tout système de rémunération unique présente donc aussi bien des avantages que des inconvénients. De fait, la plupart des pays de l'OCDE se sont tournés vers des systèmes mixtes dans le but de combiner les objectifs de qualité et de quantité des soins fournis [12]. C'est dans cet esprit qu'a été mis en place en France en 1997 le système du "médecin référent", introduisant pour la première fois une rémunération forfaitaire. Il sera rapidement 4 abandonné en raison d'une faible adhésion des médecins (10%) et des patients (1%), et des revers politiques et syndicalistes [5]. En 2002 est introduite une rémunération forfaitaire pour la participation à la permanence des soins, puis en 2005, la convention médicale instaure le système du "médecin traitant" avec la création d'un forfait annuel pour le suivi des patients en ALD. Ces forfaits représentent encore une faible proportion de la rémunération des médecins (entre 5 et 7 % des honoraires totaux en 2008 [13].) En 2008, sous l'impulsion de la Direction de la Sécurité Sociale (DSS) et de la Direction de l'Hospitalisation et de l'Organisation des Soins (DHOS), une expérimentation sur des nouveaux modes de rémunération (NMR) a été proposée dans des centres et maisons de santé pluridisciplinaires ambulatoires. Ces NMR introduisent notamment le versement d'un forfait rémunérant des missions de coordination, d'éducation thérapeutique personnalisée et de prise en charge des maladies chroniques [14]. Ces expérimentations sont toujours en cours et cherchent notamment à évaluer dans quelle mesure ce type de rémunération peut favoriser la qualité et l'efficience des soins de premier recours Parallèlement, le contrat d'amélioration des pratiques individuelles (CAPI) est créé en 2009 à l'initiative de l'assurance maladie. Il instaure également une rémunération conditionnée à l'atteinte d'objectifs de santé publique (réduction des coûts de prescription, dépistage...) et de pratiques médicales (suivi de maladies chroniques...). Ce contrat, basé sur le volontariat et établi en dehors de la convention médicale, a été vivement critiqué lors de sa création par nombre de syndicats et de professionnels de santé, et même par le Conseil National de l'Ordre des Médecins. Celui ci le jugeait non conforme à la déontologie médicale [15]. Le choix sans concertation par l'assurance maladie d'indicateurs cliniques discutables en termes d'amélioration des soins a également fait polémique [16]. De fait, le CAPI a eu un succès modéré avec en moyenne 38% d'adhésion des médecins éligibles. La prime annuelle moyenne en 2010 était de 3000 euros, soit une part minoritaire de l'ensemble des honoraires [17]. Dans son rapport sur la médecine de proximité rédigé en 2010 [18], le Dr. Elisabeth Hubert reprend l'idée d'une grille tarifaire adaptée à la complexité des situations rencontrées. Le 5 principe de cette "CCAM clinique" figurait déjà dans la convention de 2005, et sa mise en chantier était préconisée dans le rapport Lancry en 2007 (rapport traitant des conséquences de la réforme de janvier 2004 sur la Médecine Générale [19].) Le système français actuel favorise les spécialités pratiquant des actes techniques, alors que l'acte intellectuel n'est pas valorisé. Ainsi, le revenu des omnipraticiens représentait en moyenne 61,1% de celui de son confrère spécialiste en 2007, contre 63,6% en 2000 et 68,7% en 1993. Ces inégalités continuent de s'accentuer, puisque le taux de croissance annuel moyen des revenus (en euros constants) entre 2002 et 2010 était de 0,2% pour les généralistes contre 0,9% pour la moyenne des spécialistes [13][20]. Rappelons également que la rémunération des généralistes français se classe parmi les plus basses des pays membres de l'OCDE, alors que celle des spécialistes est dans la moyenne [12]. L'objectif de cette CCAM clinique est donc de revaloriser l'acte intellectuel et la complexité des situations auxquelles le généraliste est fréquemment confronté, chez une population vieillissante à la demande de soins toujours croissante. Cette mesure fait toujours l'objet de discussions entre les syndicats de médecins libéraux et l'assurance maladie, en partenariat avec la Haute Autorité de Santé et les sociétés savantes quant à l'évaluation scientifique du contenu des actes. Plus récemment, la dernière convention médicale (26 juillet 2011) signée par les principaux syndicats de médecins libéraux et l'assurance maladie, généralise le principe du paiement à la performance (rebaptisée "rémunération sur objectifs de santé publique") à tous les médecins, sauf ceux refusant expressément cette option conventionnelle. La France s'inspire ainsi notamment du dispositif instauré en Grande-Bretagne en 2004 (dit Quality and Outcomes Framework [21]) et pourtant décrié sous la forme du CAPI. Depuis janvier 2012, les généralistes peuvent donc choisir librement parmi 29 indicateurs répartis en 4 modules (indicateurs cliniques, de prévention et de santé publique, d'organisation du cabinet et d'efficience). Ils perçoivent une rémunération supplémentaire calculée en fonction du degré d'atteinte des objectifs, via un système complexe de points [21]. Plus de 97% des omnipraticiens ont opté pour le paiement à la performance, en ne signifiant pas leur refus. Certains y voient un plébiscite, d'autres un choix par défaut en l'absence de 6 possibilité de revalorisation de l'acte de base. Les mêmes interrogations soulevées lors de la création du CAPI font toujours débat et divisent la communauté médicale: la rémunération sur objectifs de santé publique influence-t-elle négativement la relation médecin-patient ? Les indicateurs choisis sont-ils pertinents ? Permet-elle réellement une amélioration de la qualité des soins ? Nous nous trouvons donc bien à un tournant de la rémunération des médecins libéraux. A une période où les étudiants boudent la médecine générale pour des spécialités plus rémunératrices et davantage valorisées statutairement, une période où les jeunes diplômés fuient l'exercice libéral, nous avons voulu questionner les généralistes libéraux au sujet de leur rémunération. Que pensent-ils de leurs gains qui restent parmi les plus bas de l'OCDE ? Quelle est leur opinion sur l'évolution actuelle des modes de rémunération ? Le maintien de l'attractivité de la médecine générale passe-t-il par une revalorisation de sa rémunération ? 7 aDébut 22/06/06 15:16 Page 10 2/ MATERIEL ET METHODES Il s'agit d'une étude quantitative, prospective. 2.1/ POPULATION CIBLE Le questionnaire a été adressé à 600 médecins généralistes libéraux Francs-comtois sélectionnés de manière aléatoire (parmi les 1174 recensés en 2011 [23]), à partir d'une liste fournie par l'URPS de Franche-Comté. Ont été exclus de l'enquête les médecins généralistes à exercice particulier (acupuncteurs, homéopathes et ostéopathes exclusifs, allergologues, SOS médecin.) 2.2/ PERIODE DE L'ENQUETE Le questionnaire a été adressé aux médecins généralistes du 10 au 17 janvier 2013. Seules les réponses reçues avant le 15 février 2013 ont été prises en compte. 2.3/ LE QUESTIONNAIRE (voir annexes) Il a été élaboré sur la base de recherches bibliographiques. Une première version du questionnaire a été relue par plusieurs médecins généralistes libéraux. Leurs remarques ont été prises en compte pour établir la version définitive. Il est composé de 31 questions. La première partie (questions 1 à 5) concerne le profil professionnel et sociodémographique des médecins généralistes (sexe, nombre d'années depuis la fin des études, situation géographique, situation professionnelle, type de conventionnement.) Les parties 2 à 6 (questions 6 à 22) visent à connaître l'opinion des médecins sur les différents modes de rémunération (paiement à l'acte, forfait, salariat, capitation, rémunération sur objectifs de santé publique) La septième partie concerne les souhaits des généralistes quant à l'évolution de leur mode de rémunération. 8 La dernière partie interroge les médecins sur leur rémunération en termes quantitatifs et qualitatifs. Le questionnaire a été envoyé par voie postale avec enveloppe retour non timbrée à 400 médecins répartis dans les 4 départements de Franche Comté. Il a également été adressé par voie électronique à 200 médecins via le Conseil Départemental de l'Ordre de HauteSaône (avec réponse sur un questionnaire en ligne créé à l'aide de l'outil Google Docs ®.) Il n'y a pas eu de relance auprès des médecins à qui le questionnaire a été envoyé par voie postale. Une relance a été effectuée sur la mailing-list du Conseil départemental de l'Ordre de la Haute-Saône. La saisie des données et l'analyse statistique ont été réalisées avec le logiciel Excel de Microsoft®. 9 3/ RESULTATS 3.1/ TAUX DE REPONSE 195 réponses ont été reçues (135 par voie postale, 5 par fax et 55 par voie électronique), soit un taux de réponse de 32,5 %. Cela représente environ 16,6% de l'ensemble des médecins généralistes libéraux Francs-comtois [23]. 3 réponses ont été reçues après la date butoir et n'ont pas été prises en compte pour les analyses statistiques. 3.2/ DONNEES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES 3.2.1 / Le sexe et l'âge Près de 3/4 des répondants sont des hommes (72%), pour 70% recensés par l'Atlas démographique du CNOM en juin 2011 [23]. Par ailleurs, 62% des médecins interrogés ont plus de 20 ans d'exercice, 23% entre 10 et 20 ans et 15% moins de 10 ans, ce qui correspond aux données de l'étude précitée (respectivement 64%, 23% et 13%). Notre population de généralistes Francs-comtois répondants semble donc représentative. Nombre d'années depuis la fin des études 15% moins de 10 ans 23% 62% entre 10 et 20 ans plus de 20 ans 3.2.2 / Situation géographique et professionnelle D'après l'INSEE, la Franche-Comté compte 79% de bassins de vie considérés comme ruraux ou semi-ruraux (moins de 30 000 habitants). Dans notre enquête, 35% des répondants se considéraient en zone rurale et 35% en zone semi-rurale, soit un pourcentage total de 70% proche des données de l'INSEE [23]. 10 Situation professionnelle Situation géographique 10 % Seul(e) 30% 35% Urbain 45% Semi-rural Rural Cabinet de groupe 45% Maison de santé 35% Concernant le mode d'installation, l'enquête retrouve une proportion identique de médecins exerçant seuls et de médecins installés en cabinet de groupe (45%), les 10% restant travaillent au sein d'une maison de santé. L'analyse croisée montre que la répartition homme/femme ne diffère pas significativement selon la situation géographique. Le mode d'installation et la situation géographique ne diffèrent pas non plus significativement en fonction de l'âge. 3.3/ PAIEMENT A L'ACTE 3.3.1/ Avantages du paiement l'acte L'avantage le plus fréquemment cité est l'autonomie d'exercice (75%), suivi par une relation médecin-malade plus satisfaisante (34%) et des horaires mieux maîtrisés (21%). En revanche, les médecins sont peu nombreux à citer comme avantage "une bonne rémunération" (13%) ou encore une "plus grande disponibilité pour les patients" (19%). Un peu plus d'un médecin sur dix pense que ce mode de rémunération ne présente aucun avantage. Quant au pourcentage de réponses favorables pour une "pratique favorisant la prévention, l'éducation thérapeutique" et "un plus grand respect des recommandations de bonne pratique", il est anecdotique (4%) 11 Quels sont pour vous les avantages du paiement à l'acte ? nombre de réponses en % 75 Une autonomie d’exercice 34 Une relation médecin-malade plus satisfaisante 21 Des horaires mieux maîtrisés 19 Une plus grande disponibilité pour les patients 14 Des dépenses de santé mieux maîtrisées 13 Une bonne rémunération 11 Aucun 6 Ne sait pas 4 Une pratique favorisant la prévention et l’éducation … Un plus grand respect des recommandations de bonne pratique 4 Autre 4 Un travail d’équipe plus aisé 2 3.3.2/ Valeur du C et des actes techniques Seuls 17% des médecins interrogés trouvent que le C à 23 euros est adapté. Pour les 77% des médecins jugeant cette rémunération insuffisante, sa juste valeur serait de 33,8 euros en moyenne [25-100, médiane 30]. En revanche, les médecins sont partagés sur la rémunération des actes techniques, jugée adaptée par 40% d'entre eux, contre 45% qui la trouvent insuffisante. Opinion sur la valeur du C 6% 0% Opinion sur la valeurs des actes techniques 14% 17% 1% Trop élevé Trop élevé 40% Adapté Insuffisant Insuffisant Ne sait pas Adapté 45% Ne sait pas 77% L'analyse croisée montre que les médecins travaillant en maison de santé sont significativement plus nombreux à trouver la valeur du C adaptée (50% vs 13% pour ceux travaillant seul ou en cabinet, p<0,05). En revanche, l'âge et le sexe des médecins n'ont pas d'incidence sur la réponse à cette question. 12 3.3.3/ Classification commune des actes médicaux (CCAM) clinique Concernant l'idée d'une CCAM clinique (qui permettrait de moduler le tarif de la consultation en fonction de son degré de complexité), 83% des médecins approuvent cette idée (dont 57% avec des réserves notamment sur sa complexité de mise en œuvre). Les généralistes opposés à cette possible évolution (14%) sont très majoritairement des hommes (89%). L'âge et les revenus annuels n'influent pas significativement sur l'opinion à propos de cette CCAM. Opinion sur la CCAM clinique 14% 3% Tout à fait d'accord 26% D'accord avec des réserves Pas d'accord Ne sait pas 57% 3.3.4/ Influence du paiement à l'acte sur les prescriptions Seulement 1/4 des médecins déclarent que ce type de rémunération est susceptible d'influencer leurs prescriptions (7% fréquemment et 18% de temps en temps). Le sexe, l'âge et le mode d'installation n'ont pas d'incidence sur la réponse à cette question. En revanche, les généralistes exerçant en milieu rural sont significativement moins nombreux que leurs confrères semi-ruraux ou urbains à estimer que le paiement à l'acte influe sur leurs prescriptions (17% vs 30%, p<0,05). 3.4/ FORFAITS Une fois encore les médecins sont partagés avec une moitié (48%) jugeant la rémunération forfaitaire pour les patients en ALD adaptée, contre 42% insuffisante. 13 Concernant la rémunération pour la participation à la permanence des soins, 2 médecins sur 3 la considèrent adaptée, contre 26% insuffisante. Forfait patient en ALD Forfait permanance des soins 10% 0% 4% 2% Trop élevé 48% 42% Trop élevée 26% Adaptée Adaptée Insuffisant Insuffisante Ne sait pas 68% Ne sait pas L'introduction de nouveaux forfaits est souhaitée par les 2/3 des médecins. Plus des 3/4 d'entre eux verraient d'un bon œil la création de forfaits pour les missions de prévention et d'éducation thérapeutique, et 2/3 pour le financement de réunions de concertation interdisciplinaires. Parmi les autres forfaits souhaités par les répondants, on retrouve les conseils téléphoniques, l'addictologie, le suivi des patients âgés et/ou polypathologiques, la continuité des soins ou encore le secrétariat... Domaines souhaités pour la création de nouveau forfaits 100 80 79 76 66 60 40 25 20 1 0 Prévention Education thérapeutique Réunions de concertation Autre Ne sait pas % de réponses favorables Les médecins les plus jeunes sont significativement plus nombreux à souhaiter l'introduction de nouveaux forfaits (90% des moins de 10 ans d'exercice contre 71% entre 10 et 20 ans et 57% pour les plus de 20 ans d'exercice). Les généralistes travaillant en maison de santé sont également plus nombreux à souhaiter l'introduction de nouveaux forfaits (90 vs 62%) 14 mais il est important de rappeler que certaines de ces structures participent à l'expérimentation des NMR et bénéficient donc déjà de nouveaux forfaits (éducation thérapeutique, réunions de concertation...) 3.5/ SALARIAT Les avantages les plus fréquemment cités pour ce mode de rémunération sont les horaires mieux maitrisés (61%) et le travail en équipe plus aisé (42%). Un peu plus d'un tiers des médecins pensent que le salariat est susceptible de favoriser les missions de prévention et d'éducation thérapeutique. En revanche ils sont peu nombreux à penser que le salariat permette une relation médecin-malade plus satisfaisante (20%) ou une plus grande disponibilité pour les patients (15%). L'autonomie d'exercice est l'avantage le moins fréquemment cité (7%). Quels sont pour vous les avantages du salariat ? nombre de réponses en % 61 Des horaires mieux maîtrisés 42 Un travail d’équipe plus aisé 36 Une pratique favorisant la prévention et l’éducation … 20 Une relation médecin-malade plus satisfaisante 17 Des dépenses de santé mieux maîtrisées Une bonne rémunération 15 Une plus grande disponibilité pour les patients 15 14 Un plus grand respect des recommandations de bonne pratique Aucun 11 Autre 11 7 Une autonomie d’exercice Ne sait pas 5 Concernant la rémunération mensuelle "adaptée" sur la base d'une charge de travail toute théorique de 35h hebdomadaire, elle est estimée en moyenne à 5529 euros [2000-13000, médiane 5000] par les répondants. 15 3.6/ CAPITATION Quels sont pour vous les avantages de la capitation ? Nombre de réponses en % 31 Aucun 23 Une pratique favorisant la prévention et l’éducation … 21 Ne sait pas 19 Des dépenses de santé mieux maîtrisées 17 Une bonne rémunération 16 Un plus grand respect des recommandations de bonne pratique 13 Une relation médecin-malade plus satisfaisante 9 Une autonomie d’exercice Des horaires mieux maîtrisés 7 Une plus grande disponibilité pour les patients 7 6 Un travail d’équipe plus aisé Autre 1 Près d'un tiers des répondants trouvent que ce mode de rémunération ne présente aucun avantage (31%) et 21% d'entre eux n'ont pas d'opinion à ce sujet. Les trois avantages les plus souvent cités sont "une pratique favorisant la prévention et l'éducation thérapeutique" (23%), "des dépenses de santé mieux maîtrisées" (19%) et "une bonne rémunération" (17%). 16 3.7/ ANALYSE CROISEE DES DIFFERENTS MODES DE REMUNERATION Analyse croisée des avantages des différents modes de rémunération 80 70 % de réponses 60 50 40 30 20 10 0 Une autonomie d’exercice Des horaires mieux maîtrisés Une pratique Une Un plus relation grand favorisant Une plus Des la dépenses médecin- Une bonne Un travail respect des grande malade rémunérati d’équipe prévention recomman disponibilit de santé et mieux plus dations de é pour les on plus aisé satisfaisant bonne l’éducation patients maîtrisées thérapeuti pratique e que Aucun Autre Ne sait pas 6 Paiement à l'acte 75 21 34 13 2 4 4 19 14 11 4 Salariat 7 61 20 15 42 36 14 15 17 11 11 5 Capitation 9 7 13 17 6 23 16 7 19 31 1 21 L'autonomie d'exercice et la relation médecin-malade plus satisfaisante sont significativement plus citées parmi les avantages du paiement à l'acte. En revanche, la bonne rémunération et la plus grande disponibilité pour les patients sont citées dans des proportions similaires pour le paiement à l'acte et pour le salariat. Sans surprise, le travail d'équipe plus aisé, les horaires mieux maitrisés et la pratique favorisant la prévention et l'éducation thérapeutique sont significativement plus cités comme un avantage du salariat par rapport aux autres modes de rémunération. Enfin, il faut noter l'importante proportion de réponses "aucun d'avantage" ou "ne sait pas" pour la capitation par rapport au salariat et au paiement à l'acte. 17 3.8/ REMUNERATION SUR OBJECTIFS DE SANTE PUBLIQUE (ROSP) 40% des médecins interrogés avaient adhéré en 2009 au contrat d'amélioration des pratiques individuelle (CAPI). Ce taux est proche du taux moyen national de 38% relevé par la commission des comptes de la sécurité sociale en 2011 [17]. Aujourd'hui, seuls 14% des médecins ont déclaré avoir refusé expressément l'option conventionnelle de la ROSP. Il n'y a pas de différence significative selon le sexe, l'âge et la situation géographique, mais aucun des médecins travaillant en maison de santé ne l'a refusée. 39% des répondants jugent ce type de rémunération sans intérêt (21% pour les médecins de moins de 10 ans d'exercice contre 42% pour ceux de plus de 10 ans ; 42% pour les généralistes exerçant seul ou en cabinet contre 10% chez ceux travaillant en maison de santé). L'avantage le plus fréquemment cité est le fait que la ROSP puisse valoriser une qualité des soins déjà mise en œuvre, ou tendre vers une meilleure qualité des soins de façon plus globale (39% des répondants). Avantages de la ROSP ? % de répondants Meilleure qualité des soins 39 Aucun 39 Harmonisation des pratiques 23 Gestion de la population 15 Ne sait pas Autre 9 5 Concernant les inconvénients de la ROSP, une majorité écrasante de médecins (79%) trouve que les indicateurs de qualité des soins retenus par la convention médicale manquent de pertinence clinique. Un peu plus d'un généraliste sur deux trouve également que ce mode de rémunération pose des problèmes d'éthique. Environ un tiers d'entre eux estiment que ce système va favoriser les médecins ayant une patientèle "aisée" et bien éduquée, et qu'il 18 nécessite un investissement à la charge du médecin. Parmi les autres inconvénients cités, on retrouve fréquemment le caractère chronophage du recueil des données à effectuer pour certains indicateurs de qualité des soins. Inconvénients de la ROSP ? % de répondants 79 Manque de pertinence des indicateurs de qualité des soins 53 Problèmes d'éthique 35 Investissement à la charge du médecin 30 Favorise les médecins ayant une patientèle "aisée" 14 Autre Ne sait pas Aucun 4 3 3.9/ EVOLUTION DES MODES DE REMUNERATION (MDR) Les réponses des médecins sont très contrastées concernant la satisfaction vis-à-vis de leur mode de rémunération actuel, avec 50% de MG satisfaits contre 40% insatisfaits. Satisfaction du MDR actuel 10% Oui 50% 40% Non Ne sait pas Les médecins de moins de 20 ans d'exercice sont significativement moins satisfaits du MDR actuel que leurs aînés (36% vs 58%, p<0,05). Il en est de même pour les médecins travaillant en maison de santé, insatisfaits à 65% contre 37% chez leurs confrères exerçant seuls ou en cabinet de groupe (p<0,05). A noter que près de 20% des moins de 20 ans 19 d'exercice n'ont pas d'opinion contre 6% des plus de 20 ans d'installation. La situation géographique et le sexe du médecin n'ont pas d'incidence sur cette question. Le clivage d'opinion se retrouve sur la question concernant les souhaits d'évolution du mode de rémunération. En effet, si une courte majorité de médecins reste attachée au système du paiement à l'acte (42%), il faut noter que 29% d'entre eux sont favorables à une diversification des modes de rémunération. Par ailleurs, seulement 12% d'entre eux souhaitent une évolution vers un salariat, et 5% vers un système de capitation. Souhaits d'évolution du mode de rémunération % de réponses 42 Persistance du sytème actuel (PAA majoritaire) 29 Diversification des MDR 12 Salariat 10 Ne sait pas 5 Capitation majoritaire Autre 2 L'analyse croisée selon l'âge des médecins permet de mettre en évidence des différences significatives en termes de souhaits d'évolution des MDR (tableau 1). Ainsi, les médecins les plus jeunes (moins de 10 ans d'exercice) sont plus nombreux que leurs ainés à souhaiter une évolution vers un salariat (24%, p<0,05) et moins nombreux à espérer une persistance du paiement à l'acte majoritaire (21%, p<0,05). Tableau 1 : Analyse croisée souhaits d'évolution du MDR et âge Années d'exercice Moins de 10 ans Entre 10 et 20 ans Plus de 20 ans Total Paiement à l'acte 21 % 33 % 53 % 44 % Diversification des MDR 38 % 38 % 24 % 29 % Salariat capitation 24 % 7% 12 % 13 % 7% 2% 5% 5% Ne sait pas 10 % 20 % 5% 10 % 20 Le mode d'installation influe également de manière significative sur les souhaits d'évolution des MDR (tableau 2). En effet, les praticiens exerçant en maison de santé plébiscitent davantage une évolution vers une diversification des MDR (60%) au détriment du paiement à l'acte majoritaire (25%)(p<0,05). Aucun d'entre eux ne souhaite une évolution vers un salariat. Tableau 2 : Analyse croisée souhaits d'évolution du MDR et mode d'installation Mode d'installation Seul et cabinet de groupe Paiement à l'acte Diversification des MDR Salariat capitation Ne sait pas 46 % 26 % 14 % 3% 11 % Maison de santé 25 % 60 % 0% 15 % 0% 44 % 29 % 13 % 5% 10 % Total Le sexe du médecin n'est pas une variable significative du souhait d'évolution des MDR. La question sur l'opportunité de passer d'un exercice libéral à un exercice salarié souligne une fois de plus l'hétérogénéité des médecins sur le sujet des modes de rémunération. En effet, 45% des MG envisageraient de se salarier s'ils en avaient la possibilité (dont 11% qui le feraient avec certitude), tandis que 47% d'entre eux n'envisagent pas de quitter l'exercice libéral. Changeriez-vous pour un salariat exclusif ? 8% 11% Oui certainement Oui peut-être 34% 47% Non Ne sait pas Si les médecins les plus jeunes (moins de 10 années d'exercice) envisagent davantage un salariat (62% vs 42%, p<0,05), il existe en réalité des disparités en fonction du sexe, comme l'illustre le tableau 3. 21 Tableau 3 : Analyse croisée "changement pour un salariat" et âge / sexe Sexe et âge Changeriez-vous pour un salariat ? (% de réponses) Oui, Oui, peutNe sait Non certainement être pas 13,8 48,3 31,0 6,9 16,7 33,3 41,7 8,3 11,8 58,8 23,5 5,9 6,7 35,6 46,7 11,1 7,7 53,8 23,1 15,4 5,3 10,5 78,9 5,3 12,4 29,8 50,4 7,4 12,7 32,4 47,1 7,8 10,5 15,8 68,4 5,3 11,3 % 33,8 % 46,7 % 8,8 % Moins de 10 ans d'exercice Homme Femme Entre 10 et 20 ans d'exercice Homme Femme Plus de 20 ans d'exercice Homme Femme Moyenne générale Total 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % Ainsi, entre 10 et 20 ans d'exercice, les hommes sont nettement plus nombreux que les femmes à envisager le salariat (p<0,05). Dans les autres tranches d'âge, il existe une différence mais qui n'atteint pas le seuil de significativité. Notons que parmi les médecins envisageant avec certitude de changer pour un salariat, aucun ne travaille en maison de santé. Toutes tranches d'âges confondues, le sexe n'influe pas significativement sur le changement pour un salariat. Les principales craintes des généralistes libéraux, en cas d'évolution vers un exercice salarié, sont représentées par le graphique ci-dessous : Craintes en cas d'évolution vers un salariat % des réponses 75 Perte d'autonomie professionnelle 50 Baisse des revenus 44 Dégradation de la relation médecin-patient 10 Aucune crainte 7 Autre Ne sait pas 4 22 A noter que la crainte d'une baisse des revenus est émise principalement par les généralistes gagnant plus de 80 000 euros par an (70%). Ce pourcentage passe à 46% pour ceux dont le revenu se situe entre 50 000 et 80 000 euros, et 20% chez ceux percevant moins de 50 000 euros annuels. 3.10/ DONNEES ECONOMIQUES Le bénéfice annuel imposable moyen des médecins répondants est de 84 557 euros Tableau 4 : Revenus annuels moyens selon différentes variables Variables Revenus annuels moyens nets imposables Effet 73 598 € 88 111 € Réf + 19,7 % 64 708 € 82 919 € 89 767 € Réf + 28,1 % + 38,7 % 82 067 € 93 850 € 76 704 € +7% + 22,3 % Réf 87 415 € 80 780 € 87 281 € + 8,2 % Réf +8% 87 500 € 76 410 € Réf - 14,5 % Sexe Femme Homme Age Moins de 10 ans d'exercice Entre 10 et 20 ans d'exercice Plus de 20 ans d'exercice Situation géographique Rural Semi-rural Urbain Mode d'installation Seul Cabinet de groupe Maison de santé Activité Libéral strict Mixte 3.11/ MEDECINS A ACTIVITE MIXTE Un quart des médecins répondants a déclaré avoir une activité autre que libérale. Le sex-ratio et l'âge de ces généralistes est équivalent à celui des libéraux stricts. Les activités annexes les plus souvent citées sont le temps partiel en centre hospitaliser (10), les postes de coordonateur en EHPAD (9), les postes dans des structures sociales (CSAPA, CAMSP, ESAT...)(6) ou à l'université (6). Pour plus de 50% de ces médecins ayant une activité mixte, 23 la part des revenus de l'activité annexe représente moins de 5 % des revenus annuels totaux. % de revenus de l'activité annexe 26% Moins de 5 % 52% Entre 5 et 10 % Plus de 10 % 22% 3.12/ SATISFACTION VIS-A-VIS DES REVENUS Deux médecins sur trois jugent leur rémunération insuffisante en regard du travail fourni, et seulement 2 répondants sur les 195 l'ont estimée excessive. Estimation des revenus par rapport au travail effectué 1% 4% Insuffisants 28% Appropriés Trop élevés 67% Ne sait pas Les revenus ont été stratifiés en 3 niveaux (moins de 50 000 euros annuel, entre 50 000 et 80 000, plus de 80 000 euros) pour permettre une analyse croisée avec différents items du questionnaire. Cette analyse permet de montrer que les médecins gagnant plus de 80 000 euros annuels sont significativement plus satisfaits du mode de rémunération actuel (paiement à l'acte majoritaire) que ceux dont les revenus sont inférieurs à cette valeur (63% vs 40%, p<0,05). De façon logique, ils sont également significativement moins nombreux à 24 envisager un salariat (27% vs 56%, p<0,05) et souhaitent davantage une persistance du mode de rémunération actuel (57% vs 30%, p<0,05). En revanche, la satisfaction vis-à-vis du niveau de rémunération est similaire quelque soit la tranche de revenus. L'analyse croisée (tableau 5) permet également de montrer qu'hommes et femmes sont autant satisfaits de leur rémunération, mais que cette satisfaction est significativement plus élevée chez les moins de 10 ans d'installation (41,4%) et chez les plus de 20 ans d'exercice (30,6%) en comparaison aux médecins exerçant depuis 10 à 20 ans (13,3%). Une autre donnée qui ressort est l'insatisfaction des médecins installés en semi-rural (15,9% d'entre eux jugent leur rémunération appropriée contre 25,9% pour les urbains et 42,6% pour les ruraux). Enfin, les généralistes exerçant en maison de santé semblent globalement plus satisfaits de leur rémunération (45% vs 26,3%), mais cette différence n'atteint pas le seuil de significativité. Tableau 5 : Analyse croisée de la satisfaction sur le niveau de revenus avec différentes variables Variables Estimation du niveau des revenus (% de réponses) Sexe Homme Femme Age Moins de 10 ans d'exercice Entre 10 et 20 ans d'exercice Plus de 20 ans d'exercice Situation géographique Rural Semi-rural Urbain Mode d'installation Seul Cabinet de groupe Maison de santé Revenus annuels < 50 000 euros 50 000 à 80 000 euros > 80 000 euros Non réponse Moyenne Trop élevé Approprié Insuffisant Ne sait pas Total 0,7 1,8 30,7 21,8 65,7 69,1 2,9 7,3 100 % 100 % 0 2,2 0,8 41,4 13,3 30,6 55,2 82,2 63,6 3,4 2,2 5 100 % 100 % 100 % 1,5 1,4 0 42,6 15,9 25,9 51,5 81,2 67,2 4,4 1,4 6,9 100 % 100 % 100 % 0 2,3 0 32,2 20,5 45 65,5 71,6 50 2,3 5,7 5 100 % 100 % 100 % 0 1,6 0 2,1 1% 32 27,4 33,3 20,8 28,2 % 64 66,1 61,7 75 66,7 % 4 4,8 5 2,1 4,1 % 100 % 100 % 100 % 100 % En gras + italique : les valeurs statistiquement significatives (p < 0,05) 25 4/ DISCUSSION Cette enquête permet de mieux cerner l'opinion des médecins généralistes libéraux Francscomtois sur leur rémunération, à une époque où cet exercice de la médecine subit de profondes mutations. Connaître leurs préférences concernant le mode et le niveau de rémunération, en fonction de leurs caractéristiques personnelles et socioprofessionnelles, paraît primordial dans ce contexte de désaffection pour la médecine libérale et de diversification inéluctable du système de rémunération. Le paiement à l'acte est actuellement le mode de rémunération majoritaire chez les médecins français, représentant environ 90% de leurs revenus [13][17]. Parmi les avantages les plus fréquemment attribués à ce système par les généralistes Francs-comtois, on trouve en première place l'autonomie d'exercice (75% des répondants). Cette autonomie est pourtant toute relative [11][24]. Sur le plan financier, les tarifs des actes étant fixés après négociations entre le gouvernement et les syndicats médicaux, la seule liberté restant au généraliste est celle d'augmenter le nombre de ses actes pour augmenter ses revenus, sans forcément de bénéfices directs pour la santé de ses patients. Cette "course à l'acte" peut également conduire à raccourcir la durée des consultations, et donc potentiellement la qualité des soins prodigués [6][7][8]. Sur le plan horaire, des enquêtes montrent bien qu'il n'est pas toujours évident pour un médecin libéral d'être maître de son emploi du temps, notamment en période de forte activité et dans les zones où l'offre de soin est faible [25]. Sur le plan de l'autonomie d'exercice vis-à-vis du patient, il est démontré qu'elle est largement mise à mal par ce système du paiement à l'acte, qui peut parfois transformer la relation médecin-patient en une relation prestataire-consommateur [26][27]. Celle-ci peut amener le généraliste à une surprescription, le refus étayé de céder aux demandes jugées non fondées du malade pouvant être source de stress et chronophages. Ce conflit d'intérêt entre patient et médecin payé à l'acte est sans doute un peu sous-estimé par les 26 généralistes Francs-comtois, puisqu'ils ne sont qu'un quart à déclarer que ce système de rémunération influe sur leur pratique, et ce quel que soit leur âge, leur sexe ou leur mode d'installation. En revanche, les médecins ruraux sont significativement moins nombreux à estimer être influencés par le paiement à l'acte que leurs confrères urbains ou semi-ruraux (17% vs 30%). Cette différence peut s'expliquer par l'existence d'une concurrence entre généralistes plus marquée en ville et en semi-rural, et donc la nécessité "d'entretenir" sa patientèle pour conserver ses revenus... Le deuxième avantage le plus fréquemment cité pour le paiement à l'acte, mais dans des proportions plus modestes, est la relation médecin-malade plus satisfaisante (34%). Pour les mêmes arguments que ceux avancés précédemment sur l'autonomie d'exercice, on peut penser que cet avantage est très relatif. Seuls 13% des répondants estiment que le paiement à l'acte permet un bon niveau de rémunération (soit 12% de moins que dans l'étude de J.Cousança [11]). Cette baisse d'opinion peut s'expliquer de plusieurs façons : d'une part l'absence actuelle de revalorisation de l'acte de base de consultation (C) au profit de la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP). D'autre part, le paiement à l'acte profite surtout aux généralistes effectuant un grand nombre d'actes, quelle que soit la qualité des soins prodigués. Or, les aspirations des médecins évoluent vers des horaires de travail moins lourds et une prise en charge plus globale des patients, donc des consultations plus longues et moins nombreuses. Dans cette situation, le paiement à l'acte ne semble pas être le système le plus intéressant sur le plan financier... Les généralistes sont d'ailleurs très peu nombreux (4%) à penser que ce mode de rémunération puisse favoriser la prévention, l'éducation thérapeutique, ou encore le respect des recommandations de bonne pratique. Sans surprise, pour une majorité des généralistes Francs-comtois (77%), la rémunération du C (23 euros) est jugée insuffisante et sa valeur moyenne souhaitée serait de 33,8 euros. Ils sont en revanche très partagés sur la rémunération des actes techniques, puisque 40% d'entre eux la jugent adaptée, contre 45% insuffisante. Le résultat remarquable de notre enquête est le plébiscite pour l'établissement d'une "CCAM clinique" : 83% des médecins interrogés y sont favorables. Parmi ceux opposés à cette 27 mesure, on retrouve très majoritairement des hommes (89%), sans influence de l'âge. Le principe de cette CCAM est de rémunérer différemment les médecins selon la complexité de la situation clinique rencontrée, afin de mieux prendre en charge financièrement les situations nécessitant des consultations longues (patients polypathologiques, psychiatrie, addictologie...). De façon plus globale, cela permettrait de revaloriser l'acte intellectuel et peut-être de rendre plus attractives les spécialités cliniques face aux spécialités techniques qui sont actuellement beaucoup mieux rémunérées, comme nous le reverrons par la suite. Certains pays ont déjà adopté ce type de système, à l'instar notamment des Etats-Unis (où la nomenclature est très détaillée), et du Québec (où un système plus simple de 3 niveaux de consultation et 3 tranches d'âge à été mis en place). Bien entendu, un tel système n'a pas que des avantages puisqu'une grille des actes complexe amène nécessairement une lourdeur administrative supplémentaire ; et une cotation plus simple qui laisse une marge d'appréciation aux médecins les conduit à un glissement progressif vers des cotations plus lourdes [28]. En France, le principe d'une CCAM clinique fait l'objet de discussions depuis plusieurs années entre certains syndicats de médecins libéraux et l'assurance maladie, mais sans certitude actuellement sur l'éventuelle mise en place d'un tel système à court ou moyen terme. Les résultats de notre enquête laissent penser que l'instauration de ce type de cotation est envisageable dans notre pays, car peu de médecins y sont formellement opposés. Si le paiement à l'acte incite les généralistes à être "productifs" là où la densité médicale est faible, et à répondre aux besoins des patients en fournissant des soins curatifs de qualité, il ne les encourage nullement à effectuer des soins préventifs [9][24]. La mise en place récente du système de "médecin traitant" va de pair avec une prise en charge globale du patient. Un système de forfaits venant rémunérer des activités autres que les seuls soins curatifs paraît donc licite. Une idée qui séduit 65% des médecins dans notre enquête (et même 90% des médecins de moins de 10 ans d'exercice !). Les généralistes Francs-comtois verraient notamment d'un bon œil (pour les 3/4 d'entre eux) la création de forfaits rémunérant les activités d'éducation thérapeutique et de prévention, ou encore le financement de réunions de concertations interdisciplinaires (66% de réponses favorables). Il va sans dire que la mise 28 en place de telles activités est plus aisée au sein de structures de groupe, et c'est sans doute une des raisons de la popularité des maisons de santé pluri-professionnelles (MSP). Les généralistes y travaillant se sont d'ailleurs prononcés majoritairement pour une plus grande diversification des modes de rémunération (60%), alors qu'ils ne sont qu'un quart à souhaiter une persistance du paiement à l'acte majoritaire. Pour les médecins exerçant seuls ou en cabinet de groupe, ces souhaits sont bien différents (45% espèrent une persistance du système actuel et seulement 25% se prononcent pour une diversification). L'engouement pour les MSP est aussi le fruit de l’enseignement par compétences mis en place dans le cursus du DES de médecine générale en formation médicale initiale. Ces compétences, issues du référentiel métier, font tendre vers une installation en MSP pour assurer des soins de qualité aux patients. Ce type de structure, qui favorise les échanges et la coordination entre professionnels de santé, semble donc être un terrain favorable à l'émergence et la pérennisation de ces nouveaux modes de rémunération (NMR). Certaines de ces MSP Franc-comtoises participent d'ailleurs depuis 2010 à des expérimentations sur des NMR. Ceux-ci comprennent notamment le versement de forfaits rémunérant des missions de coordination entre médecins, ainsi que des services aux patients tels que l'éducation thérapeutique personnalisée. D'autres aspects de ces expérimentations, telles que les forfaits conditionnés à l'atteinte d'objectifs de qualité des pratiques et d'efficience des soins, ont été intégrés au système de ROSP instauré par la convention médicale de 2012. L'évaluation de ces expérimentations, en termes d'amélioration de la qualité et de la coordination des soins, n'est pour le moment pas connue. Le salariat est un autre mode de rémunération possible en médecine générale et qui présente, au même titre que le paiement à l'acte et la capitation, certains avantages et certains inconvénients. Parmi les avantages les plus cités par les généralistes Francscomtois, on trouve en premier lieu la meilleure maîtrise des horaires (61% de réponses). Ce n'est pas étonnant s'il l'on considère la durée du temps de travail inférieure à celle libéraux1, 1 Selon une étude réalisée en 2001 (se basant sur des chiffres antérieurs à la réforme des 35h), la durée moyenne de travail hebdomadaire d'un médecin salarié était de 4 à 5 heures inférieure à celle d'un libéral, la différence pouvant aller jusqu'à 15h chez les généralistes salariés non hospitaliers [29] 29 et la moindre variabilité de l'heure de sortie à la fin de sa journée de travail. Le salariat facilite également l'exercice de la médecine à temps partiel, une possibilité qui séduit nombre de jeunes médecins. Le deuxième avantage le plus cité (42% de réponses) est la facilitation du travail d'équipe. L'exercice salarié au sein de centres de soins permet effectivement d'intégrer plus aisément une équipe de médecins, infirmières, kinésithérapeutes et autres professionnels de santé. Mais cet avantage n'est pas l'apanage du salariat, puisque les maisons de santé libérales permettent également ces regroupements pluri-professionnels. Le troisième avantage associé au salariat (36% des réponses) est de favoriser la prévention et l'éducation thérapeutique. Plusieurs études corroborent cette opinion des généralistes Francs-comtois, en montrant que les médecins salariés produisent moins de soins "classiques" curatifs et ont une pratique davantage tournée vers les soins préventifs, les consultations non programmées, les conseils téléphoniques... [30][31][32] Enfin, d'autres avantages non proposés dans le questionnaire ont fréquemment été rapportés : les congés payés, les RTT, la meilleure protection sociale en cas de maladie ou de grossesse. La capitation semble rester un système de rémunération mal connu des médecins français puisque 21% d'entre eux ne savent pas quels en sont les avantages, et 31% estiment qu'il n'y en a aucun. Ces résultats sont proches de ceux obtenus par l'enquête de J.Cousança [11]. Les atouts les plus évidents de la capitation sont malgré tout les plus cités (23% pour le système favorisant la prévention et l'éduction thérapeutique, et 19% pour la meilleure maitrise des dépenses de santé.) L'autonomie est une nouvelle fois très peu mentionnée (9%) alors que les médecins exerçant sous le régime de la capitation ont une pratique libérale au même titre que les généralistes français conventionnés. Quant à l'avantage d'une bonne rémunération, il est cité dans des proportions similaires au paiement à l'acte et au salariat (17%). La comparaison avec d'autres pays occidentaux où la capitation est majoritaire (Royaume Uni, Danemark...) montre pourtant que les médecins y sont payés de manière plus généreuse qu'en France...[33] On peut supposer que cette méconnaissance de la capitation est un facteur expliquant la faible proportion de médecins souhaitant voir évoluer leur rémunération vers ce système (5% en moyenne, sans différence significative 30 selon le sexe et l'âge, mais un taux plus élevé chez les médecins exerçant en maison de santé (15%)). La ROSP a été introduite en janvier 2012, soit un an avant l'envoi du questionnaire de thèse. La première prime annuelle vient d'être versée et s’établit au plan national à 5365 euros en moyenne pour les généralistes libéraux (hors exercice particulier). Seuls 14% des médecins Francs-comtois interrogés déclarent avoir refusé la ROSP, ce qui est tout de même plus élevé que le chiffre de 3% avancé par le directeur général de l'assurance maladie [34]. Les médecins opposés à cette nouvelle rémunération ont-ils davantage répondu au questionnaire que les autres pour exprimer leur mécontentement ? L'âge et le sexe des médecins n'influent pas sur l'acceptation de cette nouvelle forme de rémunération. En revanche, il est intéressant de noter qu'aucun des médecins travaillant en MSP ne l'a refusée, ce qui reflète chez eux une plus grande volonté de diversifier les modes de rémunération. Si 86% des généralistes n'ont pas refusés cette ROSP, ils sont malgré tout nombreux à penser qu'elle ne présente aucun avantage (39%), traduisant ainsi un choix par défaut plus que par conviction, en l'absence d'alternatives à une revalorisation des honoraires... Il existe un effet générationnel sur l'opinion vis-à-vis de la ROSP car ce sont principalement les médecins de plus de 10 ans d'exercice qui ne lui trouvent aucun intérêt (42% vs 21% avant 10 ans). Logiquement, les praticiens travaillant au sein d'une MSP sont moins nombreux à avoir cette opinion (10% contre 42% chez ceux installés seul ou en cabinet de groupe). Un avantage semble malgré tout se détacher, c'est le fait que cette rémunération puisse faire tendre vers une meilleure qualité des soins (39% de réponses). Beaucoup de médecins ont entouré la phrase "...ou valorise une qualité des soins déjà mis en œuvre" dans l'intitulé du questionnaire, signifiant au passage qu'ils considèrent déjà bien faire leur travail et que la ROSP vient surtout "récompenser" cet effort. Concernant les inconvénients attribués à la ROSP, c'est le manque de pertinence des indicateurs de qualité des soins qui recueille une écrasante majorité des suffrages (79%). Certains de ces indicateurs sont en effet décriés par de nombreux médecins (et entre autres par la revue Prescrire) en raison de leur absence de pertinence en termes d'amélioration des soins ou des pratiques [35]. Un choix mieux concerté de ces indicateurs permettrait peut-être 31 une meilleure adhésion à cette rémunération. Mais ce n'est pas le seul aspect à diviser les médecins. En effet, un peu plus de la moitié d'entre eux (53%) estiment, à l'instar du CNOM [15], que la ROSP pose des problèmes d'ordre éthique. Une étude récente de type qualitative retrouvait cette même dichotomie, avec une partie des généralistes estimant que le paiement à la performance induisait un conflit d'intérêt entre le médecin et son patient, ainsi qu'un risque de sélection de la patientèle. L'autre partie des praticiens considéraient au contraire ce mode de rémunération comme complémentaire au paiement à l'acte et récompensant leurs bonnes pratiques. Ils jugeaient faible le risque de conflit d'intérêt en raison de la proportion minoritaire de cette rémunération par rapport aux honoraires totaux [36]. Dans notre enquête, environ un généraliste sur trois estime également que la ROSP favorise les médecins ayant une patientèle aisée et bien "éduquée" (plus susceptible d'être observante au suivi médical), et qu'elle impose un investissement matériel et un temps administratif supplémentaire à leur charge. Parmi les autres récriminations moins souvent rapportées, ont retrouve la notion d'absence de contrôle sur certains indicateurs qui sont analysés directement par les caisses d'assurance maladie. On peut donc parler de méfiance importante d'une moitié des généralistes à l'égard de la ROSP, soulignant une fois de plus une grande divergence d'opinion parmi les médecins rendant difficile l'instauration de nouvelles mesures... L'évaluation de la ROSP, dans des pays où elle existe depuis plusieurs années, montre que l'amélioration de la qualité des soins engendrée est incertaine, au mieux modeste [37]. L'avenir nous dira si ce nouveau type de rémunération reste pérenne en France... Que pensent les médecins généralistes libéraux Francs-comtois de leur mode de rémunération actuel, qui reste très majoritairement représenté par le paiement à l'acte ? Les enquêtes d'opinions réalisées jusque là mettaient en évidence une très grande hétérogénéité au sein de la profession médicale, même si une majorité des généralistes restaient attachés au paiement à l'acte [10][11][38]. Les généralistes Francs-comtois sont eux aussi très partagés sur cette problématique, puisque seulement la moitié d'entre eux se disent satisfaits de leur mode de rémunération, contre 40% d'insatisfaits. Ce taux de satisfaction est légèrement inférieur à celui retrouvé 32 dans les travaux de J.Cousança (2007) [11] et M. Barlet et al. (2008-2009) [10], qui était respectivement de 69,7% et de 60%. Si on analyse la question en fonction de l'âge, on se rend compte que c'est majoritairement chez les jeunes générations que ce taux de satisfaction a baissé. En effet, il chute à 34% chez les médecins exerçant depuis moins de 10 ans, et ceux-ci sont par ailleurs nombreux à être indécis à ce sujet (18% ne se prononcent pas). Les aspirations des médecins évoluent, notamment en termes de qualité de vie et de conditions de travail [4]. Une rémunération qui ne soit plus fonction du seul nombre d'actes réalisés mais qui valorise également la prise en charge globale du patient sur le long terme (et donc la qualité des soins), semble être préférée par les jeunes généralistes, comme nous le reverrons par la suite. Chez les médecins de plus de 20 années d'exercice, le taux de satisfaction vis à vis du mode de rémunération passe à 58%, un chiffre très proche des études précitées. Cela peut traduire chez eux un attachement plus important au paiement à l'acte, qui est encore un des fondements de la médecine libérale. Ou bien sont ils résignés ou habitués à faire un grand nombre d’actes pour arriver à un bénéfice leur assurant un bon niveau de vie ; ceci au détriment de leur qualité de vie au quotidien ? Ces différences de satisfaction se retrouvent logiquement sur la question des souhaits d'évolution du mode de rémunération. En effet, toutes tranches d'âges confondues, on retrouve 44% de généralistes souhaitant une persistance du système actuel (paiement à l'acte majoritaire), 29% une plus grande diversification des modes de rémunération, 13% le salariat et 5% la capitation (tableau 1). Mais si on analyse la réponse à cette question en fonction de l'âge, on retrouve de grandes disparités : les généralistes les plus âgés (exerçant depuis plus de 20 ans), sont plus nombreux à souhaiter une persistance du paiement à l'acte majoritaire (53%), mais plus frileux pour la diversification (24%) ou le salariat (12%). En revanche, les médecins installés depuis 10 à 20 ans ne sont que 33% à espérer une persistance du système actuel, 7% un salariat, et 38% d'entre eux préfèrent évoluer vers une diversification. Si l'on s'intéresse à la tranche d'âge des plus jeunes (moins de 10 ans d'exercice), on se rend compte qu'ils sont significativement moins nombreux à souhaiter une persistance du paiement à l'acte (21%) au profit du salariat (24%) et de la diversification 33 (38%). Le mode d'installation a également un impact significatif puisque les médecins exerçant en MSP ne sont que 25% à se prononcer pour une persistance du système actuel, contre 60% pour une plus grande diversification et aucun pour le salariat (ces chiffres étant respectivement de 46%, 25% et 14,3% chez les généralistes travaillant seuls ou en cabinet de groupe). En revanche, contrairement aux idées reçues, le sexe n'influe pas sur le souhait d'évolution du mode de rémunération. Il faut souligner quand même un certain paradoxe : la faible proportion de généralistes souhaitant que leur mode de rémunération se diversifie davantage (29%), alors qu'ils sont 65% à vouloir l'introduction de nouveaux forfaits... On peut supposer que, pour une majorité de médecins (surtout les plus âgés), les forfaits doivent ne constituer qu'un complément à une rémunération basée majoritairement sur le paiement à l'acte. On le sait, nombreux sont les jeunes médecins à se diriger vers des postes salariés. La complexité administrative du libéral, son isolement, ses horaires à rallonge et sa plus faible protection sociale, sont des arguments souvent avancés pour expliquer cet engouement pour une médecine salariée. Pour autant, quand on interroge les internes de médecine générale sur les mesures qui les inciteraient à s'installer en zone déficitaire, le salariat n'arrive qu'en 7e position. En effet, seulement 21,9% des femmes et 18,8% des hommes ont cité cette mesure alors que 69,5% d'entre eux plébiscitent des aides à la création de maisons de santé pluridisciplinaires [4]. Ces chiffres soulignent au passage que la féminisation de la profession n'explique pas le déclin relatif de la médecine générale libérale puisque dans cette étude, elles ne sont pas plus nombreuses à souhaiter une évolution vers un salariat. Rappelons d'ailleurs que dans notre enquête, si l'âge et le mode d'installation influent significativement sur le souhait d'évolution du mode de rémunération vers un salariat, le sexe ne constitue pas non plus un facteur déterminant. Les médecins Francs-comtois sont tout de même 44% à envisager de quitter leur carrière libérale pour un salariat si l'occasion se présentait. Parmi les 11% qui le feraient avec certitude, il n'y pas d'influence significative du sexe, de l'âge ou de la situation géographique. Concernant les 33 % de généralistes qui envisagent le salariat de façon moins certaine, il est intéressant de noter que la proportion d'hommes dans la tranche des 10 à 20 ans d'exercice est significativement plus élevée que celle des femmes (53,8% vs 10,5%) (tableau 3). Cette 34 proportion atteint même 87,5% pour ceux installés en rural ! On sait que le pic d'activité d'un médecin généraliste se situe en moyenne entre 6,5 et 17 années d'exercice [39]. Cette proportion importante de médecins hommes lorgnant vers un salariat serait-elle malgré tout le reflet de difficultés à concilier vie familiale et vie professionnelle en raison d'une activité très soutenue ? Sont-il plus touchés par le burn-out ? Il aurait été judicieux d'ajouter une question sur le temps de travail dans notre questionnaire, afin de mieux cerner ces résultats. Sans surprise, les médecins ayant les chiffres d'affaires les plus élevés et profitant donc le plus du système du paiement à l'acte, sont aussi ceux qui envisagent le moins avec certitude de changer pour un salariat (5% pour ceux gagnant plus de 80 000 euros annuels, contre 11,3% pour ceux percevant entre 50 et 80 000 euros et 28% pour les généralistes gagnant moins de 50 000 euros). Notons que 26,7% des médecins ayant les plus haut revenus envisagent malgré tout l'option du salariat, ce chiffre reflétant peut-être le souhait d'une meilleure qualité de vie chez ces généralistes, à l'activité professionnelle intense subie plus que voulue ? Quant aux médecins exerçant en maison de santé, il est remarquable de voir qu'aucun d'eux n'envisage avec certitude de quitter son exercice libéral pour un salariat. Faut-il y voir une organisation au sein de ses structures permettant une meilleure qualité de vie ? Une plus grande satisfaction de la prise en charge du patient ? Il existe des freins à l'exercice salarié, et la principale crainte pour les trois quarts des généralistes Francs-comtois est la perte d'autonomie professionnelle. Certes, le médecin n'est plus son propre patron, et il perd l'autonomie d'organiser son activité, son cabinet et ses horaires de travail comme il le souhaite. Mais d'un autre côté, il gagne en autonomie dans la relation avec ses patients. En effet, un des avantages reconnus du salariat est la moindre pression de la part des malades, du fait de l'absence de patientèle à "entretenir" et de la déconnection entre rémunération et acte médical. Ceci peut permettre au médecin de se dégager du rapport prestataire-consommateur et donc de se donner davantage d'autonomie, notamment en termes de prescription de médicaments, de prestations sociales... [11][24]. Les médecins interrogés semblent donc faire passer le rapport de force employeur-employé sous-entendu par le salariat avant le rapport de force médecin-patient. On peut pourtant considérer que les médecins généralistes conventionnés en secteur 1 sont également dans une relation employeur-employé avec l'assurance maladie. Ce rapport est d'ailleurs de plus 35 en plus marqué avec l'accentuation des contrôles de la sécurité sociale sur les prescriptions, le développement des rémunérations au forfait ou à l'atteinte d'objectifs de santé publique.... On peut donc penser que cette crainte d'une perte d'autonomie liée au salariat est en partie surévaluée par les généralistes Francs-comtois. Pour les médecins interrogés, le deuxième frein à l'exercice salarié est la baisse potentielle des revenus (50% de réponses). Cette crainte est, logiquement, exprimée très majoritairement par les médecins gagnant plus de 80 000 euros par an (70% d'entre eux). La mise en perspective du niveau de rémunération des médecins libéraux par rapport à celui des salariés permet de relativiser cette crainte. Ainsi, les revenus annuels peuvent s'échelonner en moyenne de 45 000 à 94 000 euros pour un praticien hospitalier temps plein (il existe des disparités en fonction de l'échelon et de la spécialité pratiquée)[40][41], et de 51 000 à 78 000 pour un médecin généraliste travaillant dans un établissement privé associatif à but non lucratif. Sachant que la rémunération annuelle moyenne des médecins libéraux s'établit à 71 320 euros [14], il est évident que, hormis pour les libéraux ayant de très hauts revenus, l'exercice salarié est attractif sur le plan financier. Et plus encore si on prend en compte dans la balance les avantages du salariat décrits précédemment : horaires mieux connus, congés payés, meilleure prise en charge des arrêts maladies, RTT... Les répondants au questionnaire estiment qu'un salaire mensuel adapté pour un généraliste salarié est de 5529 euros en moyenne, ce qui correspond à celui d'un PH en milieu de carrière... La crainte d'une dégradation de la relation médecin-malade est également formulée par 44% des médecins. Des études ont pourtant montré que dans des pays où les systèmes de salariat et de paiement à l'acte coexistent, les patients ne sont pas moins satisfaits des médecins salariés [42][43]. Cette appréhension peut sans doute s'expliquer en partie par le côté plus impersonnel, moins "médecin de famille" d'un généraliste exerçant comme salarié dans un centre de soin. Il serait néanmoins intéressant d'interroger plus précisément les généralistes sur les fondements de leurs craintes. La question du niveau de revenus semble rester relativement taboue puisque, malgré le caractère anonyme du questionnaire, près d'un quart des médecins (24%) n'a pas souhaité 36 communiquer son bénéfice annuel imposable. C'est nettement plus que dans l'étude de J. Cousança (9%) [11], et c'est évidemment une source de biais de l'estimation du bénéfice annuel moyen des généralistes Francs-comtois. Celui-ci est calculé à 84 557 euros, soit 18.5% de plus que la moyenne nationale constatée en 2010 (71 320 euros [13]). Ces chiffres sont à mettre en rapport avec la densité de médecins en Franche Comté qui était de 279 médecins pour 100 000 habitants, pour une moyenne nationale de 306,7 en 2011 [23]. Mais ils laissent à penser que ce sont surtout les généralistes gagnant moins que cette moyenne nationale qui ont sous-déclarés leur bénéfice annuel. Pour quelles raisons ? Ignorent-ils leurs revenus approximatifs ? Cela semble assez peu probable... Précisons que l'âge du médecin n'influe pas sur la non réponse à cette question, mais les femmes sont surreprésentées de façon significative dans ce groupe (34,5% vs 20,7% d'hommes n'ayant pas répondu). L'analyse croisée des données de notre enquête permet de mettre en relief certaines différences significatives en termes de niveaux de revenus. Ainsi, les hommes gagnent en moyenne 20% de plus que les femmes, cette différence pouvant s'expliquer par un temps de travail inférieur de 10% chez elles (53 contre 59 heures pour les hommes), ainsi que par une durée de consultation plus longue (19 vs 17 minutes selon une étude réalisée en 2012 [44]). Les revenus sont également croissants avec l'âge, passant de 64 708 euros dans les dix premières années d'exercice, à 82 919 après 10 ans et 89 767 euros après 20 ans d'installation. Les revenus inférieurs chez les plus jeunes généralistes peuvent refléter d'une part le choix de vie d'une moindre activité (au profit des loisirs), et d'autre part la phase de constitution d'une patientèle. La gradation après 10 années d'exercice va à l'encontre du pic d'activité habituellement constaté entre 6,5 et 17 ans [39]. Le lieu d'installation est également une variable non négligeable puisque les généralistes installés en semi-rural gagnent 14,3% de plus que leurs confrères ruraux, eux-mêmes percevant 7% de plus que les citadins. Les revenus annuels ont été stratifiés en trois niveaux (moins de 50 000, entre 50 000 et 80 000 et plus de 80 000 euros) pour permettre une analyse croisée. Sans grande surprise, les médecins étant dans la tranche des plus hauts revenus sont aussi ceux qui sont les plus satisfaits du mode de rémunération actuel (63% vs 40%), les moins prêts à envisager un 37 salariat (27% vs 56%) et ils souhaitent davantage une persistance du paiement à l'acte majoritaire (57% vs 30%). Notre enquête retrouve par ailleurs un quart de médecins ayant une activité supplémentaire autre que libérale, taux nettement supérieur à celui de 9% décrit par l'étude du CNOM [23], mais concordant avec d'autres travaux [11][44]. On peut supposer que le conseil de l'Ordre n'a pas comptabilisé les activités très annexes (telles que médecin pompier, référent d'une crèche, etc...) dans son enquête. Ces généralistes ont des caractéristiques sociodémographiques identiques à celles de leurs confrères libéraux stricts. L'activité annexe représente moins de 10% de leurs revenus totaux dans 74% des cas, et ils gagnent 14,5% de moins que leurs homologues libéraux stricts (76 410 vs 87 500 euros annuels). Concernant l'opinion des médecins sur leur niveau de rémunération, l'enquête montre qu'ils sont majoritairement insatisfaits, avec 67% de généralistes estimant leurs revenus insuffisants par rapport au travail effectué (contre 28% de satisfaits). Il est intéressant de noter au passage que ces proportions sont identiques parmi les médecins n'ayant pas communiqué leurs revenus, le sentiment de gagner trop ou pas assez n'est donc pas une variable significative de non-réponse à la question du bénéfice annuel. Si le sentiment de satisfaction sur le niveau de revenus est identique chez les femmes et chez les hommes, il existe en revanche de grandes disparités en fonction de l'âge et de la situation géographique. En effet, les généralistes exerçant depuis 10 à 20 ans sont significativement moins nombreux à trouver leur rémunération appropriée (13,3% contre 41,4% avant 10 ans et 30,6% après 20 ans). L'autre différence surprenante est la plus faible satisfaction chez les médecins installés en semi-rural (15,9%) comparé à leurs confrères ruraux (42,6%) et urbains (25,9%), alors même qu'ils disposent du revenu annuel moyen le plus élevé. Les médecins installés depuis 10 à 20 ans étant surreprésentés en semi-rural, il existe un biais de confusion rendant difficile l'analyse de cette constatation. Quoi qu'il en soit, le niveau absolu de rémunération ne semble pas refléter à lui seul le degré de satisfaction du médecin. Cette idée est confortée par une analyse croisée entre la satisfaction et les bénéfices annuels, qui ne retrouve pas de différence significative : quelle que soit la tranche des revenus dans laquelle ils se situent, les généralistes éprouvent la même satisfaction 38 concernant leur niveau de rémunération. On peut émettre l'hypothèse que les généralistes insatisfaits mettent davantage en perspective leur niveau de rémunération avec leur charge de travail, et pensent donc "mériter" davantage en termes de revenus... La comparaison avec les revenus des médecins spécialistes revient également souvent sur le devant de la scène, et plus encore depuis la reconnaissance de la médecine générale en tant que spécialité à part entière. Le système actuel, nous l'avons vu, favorise les spécialités médico-techniques et chirurgicales en terme de revenus, les spécialités cliniques pures étant les moins bien rémunérées (médecine générale, pédiatrie, endocrinologie, psychiatrie...). Ainsi, le revenu moyen des spécialités médicales s'établissait à 97 134 euros en 2009, soit 39% de plus que celui des médecins généralistes. Cette différence pouvant aller jusqu'à 300% si l'on fait la comparaison avec les radiologues [45]. Est-il plus complexe ou socialement plus méritoire d'être radiologue que généraliste ? Le propos n'est pas ici de savoir si telle ou telle spécialité est plus "difficile" et mérite une meilleure rémunération... Chacun en jugera, mais il est évident que ces différences substantielles ne sont pas inconnues des étudiants en médecine lors du choix de leur spécialité... Ces inégalités continuent d'ailleurs de s'accentuer, puisque le taux de croissance annuel moyen des revenus (en euros constants) entre 2002 et 2010 était de 0,2% pour les généralistes contre 0,9% pour la moyenne des spécialistes [13][20]. Une comparaison avec les pays membres de l'OCDE montre également que, si la rémunération des spécialistes français se situe dans la moyenne, celle des généralistes est parmi les plus faibles [12][24][33]. La réforme du "médecin traitant" instaurée par le gouvernement en 2004, sensée accroitre les responsabilités du médecin généraliste en le replaçant au cœur du système de soins, a finalement bénéficié davantage aux spécialistes en termes de revalorisation de la rémunération. Dès lors, faut-il s'étonner des difficultés de recrutement de généralistes et du manque d'appétence pour le libéral chez les jeunes générations ? Le revenu des médecins est, nous l'avons vu, largement tabou. Pour reprendre une phrase de Jean de Kervasdoué dans un article publié en 2005 [45], "les médecins sont globalement moins favorisés que certains le pensent et plus riches qu'ils ne voudraient le faire croire." Car si la comparaison avec d'autres spécialités médicales ou d'autres pays occidentaux n'est pas 39 flatteuse, les revenus des généralistes libéraux restent confortables si on les met en perspective avec d'autres professions ayant un niveau d'études comparable. Une fois de plus, nous n'avons pas de légitimité pour dire si un médecin doit gagner plus ou moins que telle ou telle profession. Et les comparaisons de revenus sont complexes, impliquant des variables multiples dont certaines sont non quantifiables (niveau de responsabilité...). Toutefois, des études prenant en compte la longueur spécifique des études médicales et le profil particulier de carrière des généralistes, montrent que ceux-ci ne sont ni lésés ni privilégiés par rapport à des cadres supérieurs salariés. Leurs niveaux de rémunération moyens sont similaires, mais les différences de durée de travail (pouvant aller jusqu'à 10 heures de moins chez les cadres) ne sont pas prises en compte... [39][46] D'autres études montrent que la situation financière des médecins généralistes semble plus enviable que celle des vétérinaires, architectes ou ingénieurs-conseils, mais moins que celles des avocats, experts-comptables, pharmaciens ou chirurgiens-dentistes [47]. Le niveau de rémunération d'une profession constitue indéniablement un facteur d'attractivité. S'il rentre en ligne de compte chez un étudiant en médecine devant choisir sa spécialité à l'ENC, sa revalorisation ne semble pas pour autant constituer la mesure la plus importante pour inciter les internes de médecine générale à s'installer. En effet, à la question "quels types de mesures vous inciteraient à vous installer en zone déficitaire ?", ils ne citent l'augmentation de la rémunération qu'en 6 e position pour les femmes et 3e pour les hommes. Les mesures davantage plébiscitées sont les aides à la création de maisons de santé, les avantages fiscaux (deux mesures entrant malgré tout en ligne de compte dans la balance financière), et même la création d'un statut équivalent PH chez les femmes [4]. La possibilité de travailler en groupe, un mode de rémunération plus adapté à la prise en charge globale du patient et une diminution des tracasseries administratives sont donc autant de leviers possibles pour inciter les jeunes médecins à s'installer... Notre enquête comporte certaines limites évidentes, à commencer par la faiblesse relative de l'échantillon de médecins. En effet, bien que les caractéristiques sociodémographiques des généralistes de notre étude soient très proches des données "officielles" [23], le modeste taux de réponse au questionnaire (32,5%) sous-entend un risque de biais d'autosélection. Les généralistes très satisfaits de leur situation auraient-ils eu tendance à moins répondre ? 40 Les médecins les plus débordés par le travail, qui sont aussi les moins satisfaits de leur rémunération, auraient-ils moins pris le temps de renvoyer le questionnaire ? Ce faible nombre de réponses conduit à des catégories de médecins peu représentées (ceux exerçant depuis moins de 10 ans, ceux travaillant en maison de santé...), et donc à un manque potentiel de puissance statistique pour les comparaisons de sous-groupes. En conséquence, il convient d'analyser certains de ces résultats avec prudence. Par ailleurs, nombreux sont les généralistes qui semblent méconnaître les avantages et les inconvénients potentiels de la capitation et du salariat. Ce manque de connaissances a nécessairement une incidence sur les souhaits d'évolution du mode de rémunération. Une information claire des médecins sur les impacts des différents systèmes de rémunération permettrait sans aucun doute un choix plus éclairé. Enfin, le recul est faible concernant la ROSP introduite il y a seulement un an. L'opinion des médecins sur cette évolution reflète peut-être davantage une réaction à vif plus qu'une réelle réflexion. Mais à l’heure du premier versement de cette rémunération, gageons que ces objectifs vont être mieux appréhendés à l’avenir... 41 5/ CONCLUSION Cette enquête permet de dégager des notions importantes à propos de la rémunération en médecine générale libérale. Il existe une grande hétérogénéité au sein de la profession, en termes de satisfaction du mode et du niveau de rémunération. Même s'il persiste un attachement certain au paiement à l'acte, choisi comme mode de rémunération idéal par 42% des médecins, le mécontentement global vis-à-vis du mode de rémunération actuel semble s'accentuer au fil des années puisque seuls 50% des généralistes s'en disent aujourd'hui satisfaits. Ils sont 29% à souhaiter le voir évoluer vers une diversification, 13% vers un salariat et 5% vers la capitation. Cet attachement au paiement à l'acte, fondement historique de la médecine libérale en France, semble principalement lié à la sensation d'autonomie professionnelle qu'il procure, ainsi qu'à une supposée meilleure relation entre le généraliste et son patient. Ces deux arguments, nous l'avons vu, sont pourtant largement à relativiser. L'introduction d'une CCAM clinique est plébiscitée par 83% des omnipraticiens. Elle permettrait de revaloriser l'acte intellectuel et de mieux prendre en compte certaines spécificités de l'activité des généralistes. Moins de consultations mieux payées, tel est le rêve de nombreux médecins ! Mais cette mesure permettrait-elle réellement d'atténuer le caractère inflationniste du paiement à l'acte ? Le manque de connaissances des médecins sur les autres modes de rémunération (notamment la capitation), mène à une surévaluation de leurs inconvénients et contribue probablement à perpétuer cet attachement au paiement à l'acte. Pourtant, les mentalités évoluent et les médecins plébiscitent de plus en plus la voie de la diversification. Les deux tiers d'entre eux approuvent en effet la création de nouveaux forfaits, notamment pour les missions de prévention et d'éducation thérapeutique, qui sont en plein essor depuis la réaffirmation du rôle central du médecin généraliste au sein du système de santé. Ceux-ci sont en revanche très partagés à propos de la ROSP, puisque la moitié d'entre eux estiment qu'elle est source de conflits d'intérêts avec leurs patients. Si elle a été acceptée par la majorité des généralistes, c'est sans doute par dépit pour certains, en l'absence 42 d'alternatives à une revalorisation de leurs honoraires. D'autres y voient néanmoins une manière de récompenser une qualité des soins déjà mise en œuvre... Si le salariat est peu cité comme mode de rémunération idéal (hormis chez les plus jeunes), nombreux sont les médecins qui l'envisagent malgré tout (44%), notamment pour son rythme de travail moins intense et sa possibilité de travailler en équipe. Le taux de satisfaction des médecins sur leur niveau de rémunération reste faible (28%), mais paradoxalement ne varie pas avec l'importance des revenus perçus. Cela sous-entend que, au-delà de la valeur absolue de la rémunération, c'est surtout sa mise en perspective avec la charge de travail effectuée qui déçoit les généralistes. Quant à la nouvelle génération de médecins, elle est très nettement moins attachée au paiement à l'acte que ses ainés. Au contraire, elle aspire davantage à un salariat (24%) ou à une diversification des modes de rémunération (38%) et plébiscite l'introduction de nouveau forfaits (90%). Elle est également plus satisfaite de son niveau de rémunération (41,4%), qui ne constitue pas le facteur d'attractivité principal pour s'installer en zone déficitaire. La question de la rémunération des généralistes libéraux, bien que taboue, revêt une importance primordiale pour l'avenir de la médecine générale. Prendre en compte l'évolution des souhaits des médecins concernant leur mode de rémunération et tendre vers un niveau de revenus adapté à leur charge de travail et à leurs responsabilités accrues, paraît nécessaire pour maintenir l'attractivité de cette spécialité. 43 6/ BIBLIOGRAPHIE [1] Le Breton-Lerouvillois G, Conseil National de l’Ordre des Médecins. (C.N.O.M.). Atlas de la démographie médicale en France. Situation au 1er janvier 2012. Tomes I et II. 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La mise en place de forfait prévention + forfait ETP + consultations longues (psychiatrie ou consultations d'addictologie par exemple) serait intéressant. Commentaire n°2 Le montant du C ou Cs n'a aucun sens. Il a été évoqué lors des débats sur les dépassements, mais seul ce qui reste effectivement dans la poche à un sens. Se concentrer uniquement sur le C occulte cet élément. Il faudrait une harmonisation des revenus "finaux" entre les spé plutôt qu'un débat sur le C ,le Cs, les dépassements... Commentaire n°3 Problème = misère de beaucoup de nos patients et des travailleurs pauvres. Ma vie à moi serait beaucoup plus facile si le tiers payant mutuel était obtenu par des négociations avec la mutualité française. Seule mutuelle idéale : Adréa. Quelques autres mutuelles fonctionnent bien. La majorité, regroupées par le concentrateur Santé Pharma, ne fonctionnent pas. Impossible d'implémenter pour les éditeurs de logiciels des fonctions de tiers payant disparates entre mutuelles. 50 Commentaire n°4 Pour le salaire mensuel d'un médecin salarié, prendre exemple sur les rémunérations des députés et autres grands travailleurs ! Commentaire n°5 Activité largement sous payée en libéral, environ 4500 euros pour 60h par semaine, vacances non financées ni retraite + stress --> comparaison avec mon frère médecin du travail, 4500 euros / mois pour 35h / semaine, vacances payées + retraite ! Je comprends qu'il ait quitté la MG pour la médecine du travail ! Commentaire n°6 L'exercice en milieu rural est de plus en plus "astreignant" et de moins en moins "gratifiant" mais la patientèle nous "plaint". La médecine est devenue une technique de plus en plus sophistiquée et le contact humain se dévalorise. Je suis un vieux médecin donc je regrette un peu le passé sur son côté "CONTACT" avec les malades, familles... Commentaire n°7 Je travaille tous les jours, du lundi au dimanche inclus, 340 jours par an et je suis trop imposé !!! Ne pas oublier que la valeur du C conditionne la valeur de la retraite du médecin !!! Commentaire n°8 Prendre en charge les consultations téléphoniques ! Rémunération des actes modulable en fonction du temps passé. Rémunération du temps passé pour la paperasserie. Ne plus être "un libre service" pour la majorité des patients. Commentaire n°9 L'évolution de la médecine devrait se faire selon le sens du regroupement des professions. A ce titre, un financement de l'immobilier mais aussi d'un secrétariat-comptabilité sera nécessaire, et devra trouver un financement par la majoration du prix des actes. 51 Commentaire n°10 Le MG est très sollicité : administrativement et par les appels, le temps passé avec les patients. En Suisse, ce temps est facturé. En France, on peut "abuser" du médecin qui n'en retire aucune rémunération... Et le temps passé dans les maisons de retraite pour s'initier à l'informatique (différente selon les maisons) et pour le P4P, il faut passer un temps fou pour répondre à toutes les fenêtres sur Ameli... Commentaire n°11 Les médecins libéraux "rentrent" de l'argent mais ont des frais de fonctionnement très importants. Leur rémunération à l'acte paraît élevée, mais rapporté au taux horaire elle est risible. Je pense que C2 pour une consultation de synthèse et orientation diagnostique sur un problème complexe, avec rédaction de courrier et organisation d'une hospitalisation programmée ou prise de rendez-vous serait justifiée. Mais un simple C pour une angine ou un renouvellement d'ordonnance est suffisant. De plus, la MG est en manque de reconnaissance de ses pairs, du ministre, de la sécurité sociale, et doit faire face à l'égoïsme et au manque de respect de la société, cela n'est pas abordé dans ce papier. Nous sommes en 1ere ligne. Commentaire n°12 Revenus insuffisants car trop de taxes (URSSAF, impôts, CARMF + charges si secrétariat). Plus de travail = plus de charges. Moins de travail = moins de charges = non investissement des jeunes médecins. Commentaire n°13 Il faut se libérer du joug de la sécurité sociale. Le libéral doit pouvoir organiser sa vie libérale comme il le souhaite. Le malade doit s'adapter au médecin et non l'inverse. Le libéral ne coute rien à l'état et rapporte gros, il fait bien son travail. Le salarié coûte beaucoup, ne rapporte rien, il sera beaucoup moins disponible. A bas les 35h pour les médecins et l'hôpital ! Priorité au travail de qualité dans le respect des recommandations HAS et gardons la bonne relation médecin-malade dans des cabinets 52 médicaux à taille humaine. Les "mammouths" médicaux avec des médecins salariés formatés aux 35h sont des leurres qui amènent le bon peuple et leurs élus, mais pas le vrai malade qui préfère la confiance de son "médecin". Le médecin français est largement souspayé par rapport à son ? et ses années d'études. Commentaire n°14 Salariat oui, si assez payé = 6000/mois. Largement sous-payé en libéral par rapport à d'autres professions à même niveau d'études / responsabilité / amplitude horaire. -Q7 : C=23 euros est trop pour certains actes et pas assez pour d'autres. L'augmenter n’incitera pas à une meilleure qualité des soins, le diminuer verra la multiplication des actes. -Q9 : comme pour le C, il ne prend pas en considération certains critères de qualité. -Q12 : Prise en charge ALD insuffisante pour ceux qui mettent en place une prise en charge spécifique, et trop généreuse pour ceux qui ne font rien. Rémunération annuelle forfaitaire selon une grille indépendante du nombre de patients, pour aider aux investissements et charges qu'apportent certaines plus-values : horaires d'ouverture, intégration à la permanence des soins, salle d'urgence équipée, prévention, consultations de synthèse, coopération interprofessionnelle...) Commentaire n°15 Revenus insuffisants par rapport au nombre d'heures effectuées et aux contraintes administratives non rémunérées. Commentaire n°16 L'entreprise libérale du MG reste fragile économiquement. Elle ne permet pas d'investir sérieusement dans un secrétariat présentiel, une femme de ménage quotidienne, un télésecrétariat permanent, une infirmière, un comptable et du matériel médical (stérilisateur à vapeur d'eau par exemple, ECG, EFR, échographie...) L'idéal après 20 ans d'exercice serait d'avoir une rémunération suffisante de l'entreprise afin de financer un plateau technique (valorisant l'exercice du cabinet) et humain adapté à la médecine moderne, et de dégager un revenu fixe sans les fluctuations des vacances, maladies, maternité et plus de temps 53 libre... Meilleur respect de la médecine générale par les politiques et l'hôpital (surtout les CHU.) Commentaire n°17 J'estime mes revenus suffisants, mais en ce qui me concerne, ce sont les contraintes administratives et la déconsidération déprimante par les institutions CPAM / URSSAF / gouvernement qui suscitent une démotivation croissante. Après seulement quelques années d'exercice, je me rapproche progressivement d'un exercice hospitalier salarié, qui, malgré la perte de revenus, présente deux avantages MAJEURS : - une certaine protection vis-à vis des accidents maladie. - ne plus se sentir coupable de gagner de l'argent ni se sentir menacé par les URSSAF qui ont le pouvoir de vous éliminer purement et simplement et qui ne se gênent pas pour nous le faire comprendre et ne semblent régulés par personne. Etant donné l'investissement personnel: durée des études, niveau de responsabilité, volume horaire de travail, sacrifice familiaux... Il est inacceptable d'être traité de la sorte. Commentaire n°18 Un généraliste suisse gagne 2,5 fois plus que nous en moyenne, et en ayant payé ses impôts !!! On se moque de nous ! Commentaire n°19 Pour améliorer la relation médecin malade et pouvoir passer du temps avec son patient, il ne suffit pas d'augmenter le nombre de forfaits ou de faire de la capitation ou d'augmenter le montant de l'acte, car le temps passé avec son patient dépend aussi du nombre de médecins disponibles pour la population et nous allons pour les 10 ans qui viennent vers une pénurie de médecins. La partie administrative prend de plus en plus de temps. L'informatisation pour remplir les papiers (arrêt, demandes ALD ...) pour les caisses ne fait gagner du temps et du papier qu'à elles ... 54 Toute activité parallèle avec des formations ne sont pas possibles avec les rémunérations actuelles quand nous sommes en secteur 1. Commentaire n°20 Le tarif de la consultation (C) est insuffisant par rapport au travail effectué. Un rendez-vous chez le coiffeur ou une visite du plombier coute plus cher et non remboursé bien sur. Je privilégie le paiement à l'acte avec renforcement des forfaits et augmentation et optimisation des items du P4P adapté en fonction des recommandations... Commentaire n°21 Revenus appropriés mais trop de charges !! Le revenu net des médecins baisse ainsi que la qualité de vie... Commentaire n°22 J'apprécie les nouveaux modes de rémunération forfaitaires qui ne sont pas uniquement liés à l'activité. Si je devais recommencer une carrière médicale, je choisirai le salariat ou la capitation de niveau correct. Commentaire n°23 La MG est le plus beau métier du monde, même si nous sommes sollicités négativement à tort ou raison par la CPAM qui prend de jour en jour plus d'ampleur et nous brime dans notre exercice quotidien Commentaire n°24 Le gros problème du libéral c'est les charges. Si l'on veut travailler serein (secrétariat, informatique), les charges son importantes (50% environ) De plus, je consulte 20 à 25 patients par jour pour une qualité de vie et de travail. De fait, moins de rémunération par rapport aux médecins qui travaillent +++ (campagne...) Pour moi, la grosse différence entre salarié et libéral c'est la sécurité du salaire (congés payés, retraite, congé maladie...) 55 Commentaire n°25 C à 45 euros mais avec interdiction de faire plus de 20 actes par jour ! Il y aura toujours des médecins pour multiplier les actes et/ou des patients qui ne viendront chez leur généraliste que pour un vaccin ou un rhume ! A 35h par semaine, je verrai donc environ 70 patients là ou j'en vois 110, il faudra donc 1 fois et demi plus de médecins, donc plus cher pour la société ! La solution est à mon avis introuvable. Commentaire n°26 Je reste pessimiste sur l'évolution du paiement des honoraires. Nous sommes à la fin d'un cycle de 60 ans de paiement à l'acte. Les praticiens multiplient les actes peu rémunérés pour pouvoir vivre correctement, au détriment de l'interrogatoire et de l'examen clinique. Ils multiplient les examens biologiques et imageries, ce qui entraîne stress, grosses journées, examens inutiles et mauvaises filières de soin. Commentaire n°27 Le paiement à l'acte a un inconvénient, c'est la course à l'acte pour augmenter ses revenus si besoin, et de faire des horaires impossibles, notamment si l'acte est sous évalué. Le tiers payant tend à se généraliser, ce qui ne pénalise pas le patient. Le salariat, c'est l'obligation de se soumettre à un patron, en l'occurrence la sécurité sociale, ce qui n'est pas envisageable, car nous serons obligés d'exécuter ses recommandations, de subir ses contrôles, sans avoir un contre-pouvoir efficace en cas de dérapage. Commentaire n°28 Environ 7000 euros nets mensuels (avant impôts) pour une moyenne de 60 heures hebdomadaires de travail (et une garde assurée 24H/24 dans mon cabinet), est-ce trop ou pas assez en 2013 ? Par contre ce que je sais, c'est que depuis début 1994 (date de mon installation) mon niveau de vie a baissé (à travail équivalent), avec (ou malgré, c'est selon) l'arrivée de nouvelles 56 rémunérations (MT, paiement des astreintes, FSE, CAPI et j'en oublie). Jusqu'à environ la fin des années 90, la valeur des actes (C,V,ID) augmentait régulièrement sans ou avec peu de contreparties, mais ce temps semble révolu ! Commentaire n°29 Revenu identique .... et même moins, mais en pouvant consacrer plus de temps a mes patients... sans effectuer plus d'heures de travail hebdomadaires et surtout être libéré de la permanence des soins... le rêve ! Commentaire n°30 A faire savoir aux étudiants en MG et aux nouveaux thésés : il y a des généralistes relativement heureux, même après 32 ans d'exercice. La médecine générale reste un beau métier, même si certains râlent et effrayent les étudiants par leurs discours alarmistes. => Même seul à la campagne, on n'est pas forcément isolé (associations, DPC, bonnes relations confraternelles etc.) => Nous sommes aimés et reconnus par nos patients (voir les enquêtes d'opinion). Il suffit de se faire respecter en sachant dire non et en refusant de faire tout et n'importe quoi pour 23€. => Nous sommes libres de limiter nos heures de consultation. => Notre rôle est important dans la société et nous sommes désirés et courtisés actuellement par les collectivités. => Nos revenus sont corrects 7000€ /mois net pour environ 20 actes/jour => Nous sommes des chefs d'entreprise libérale et bien sûr il y a des contraintes administratives, fiscales, SS pénibles, chronophages, mais là aussi nous pouvons nous organiser et savoir dire non. Nous sommes forts et ils ont trop besoin de nous. N'oublions pas que nous profitons aussi du système social et que sans lui il y aurait bien peu de monde dans nos cabinets. 57 Conclusion : Tout n'est pas parfait comme dans toute entreprise, mais les patients sont attachants et je vous dis: "Internes installez-vous dans nos campagnes", n'écoutez pas le chant des pleureuses, la médecine libérale reste un beau métier qui permet de vivre correctement et vous ne le regretterez pas. Commentaire n°31 Pour réduire les déserts médicaux, peut-être faudrait-il augmenter les revenus des généralistes libéraux... et peut-être que nous généralistes installes devrions plus prendre en charge les "jeunes pousses" et leur faire aimer ce métier!!! Commentaire n°32 Le montant du C conditionne l'ASV et la retraite. Les recettes actuelles au moyen des forfaits augmentent mécaniquement notre retraite ! Comment accepter C2 pour certaines spé (type dermato) dont l'examen ne prend que "quelques minutes" et C 23 euros pour le MG pour des patients âgés polypathologiques pour 35-45 min d'examen alors que la rémunération des services (garages, etc...) est de 80 à 120 euros de l'heure, il y a vraiment de quoi changer de métier ! Je ne parle même pas des risques médicolégaux à chaque coin de rue. Peut-être est-ce aussi la raison des déserts médicaux ? Comment peut-on être valorisé en demandant 23 euros pour 45min... Commentaire n°33 Coupe de cheveux homme 20 euros. Déplacement du serrurier pour ouvrir une porte (5 min) 138 euros. L'acte médical est totalement dévalorisé !! Les indicateurs de qualité des soins pour les caisses ne sont pas dépendants des pratiques médicales. Il vaut mieux avoir une bureautique performante pour faire le travail des caisses... Faire des sutures, frottis, infiltrations, savoir intuber, avoir un défibrillateur, un oxymètre est plus important que télétransmettre des arrêts de travail ! L'activité salariée mettrait en place une autorité hiérarchique qui pourrait intervenir sous forme de "recommandations", menaces, etc... D'autre part, les médecins qui souhaitent être 58 salariés peuvent choisir ce mode d'exercice (médecine du travail, sécurité sociale, laboratoires, etc...) Il n'y a aucun système parfait dans la rémunération des médecins. Je pense que le paiement à l'acte est celui qui est le mieux. Le salariat nous mettrait sous le coup des instances médicales. Et puis il ne faut pas oublier que si nous gagnons bien notre vie, nous consacrons beaucoup d'heures au travail avec une fiscalité qui ne nous oublie pas. Commentaire n°34 C à 23 euros est insuffisant pour consultation > 15min, exorbitant pour consultation < 5 min. Le ratio nombre d'actes par jour sur nombre de patients traités pourrait entrainer une prime positive pour les "médecins vertueux" (voir négative pour les machines à sous). Commentaire n°35 A l'heure ou la moyenne des consultations des MG passe en dessous de 10 minutes (un seul sujet à la fois, prise de TA aléatoire, examen tout habillé, débâcle de demande de CS ou de bilans), avant de demander une augmentation, il faudrait peut-être revenir à un travail honnête de la part d'une bonne majorité de nos confrères... Le nivellement par le bas de l'activité des MG fait le bonheur de la médecine spécialisée et hospitalière, avec des coûts bien supérieurs ! Pauvre système ! Et donner quelques miettes de rémunération complémentaire pour avoir bien fait un travail de médecin est un gentil leurre. Il faudrait prendre en compte le temps de travail et cela changerait bien des choses... Je suis conscient de gagner des revenus confortables par rapport à la moyenne de la population, mais cette somme est à rapporter au temps de travail effectué (+50h par semaine, sans compter les tâches administratives). Par ailleurs, que dire d'un C à 23 euros par rapport à une coupe de cheveux et V à 33 euros par rapport à l'intervention d'un artisan à domicile ? Ceci dit, je referais le même parcours et choisirais encore la MG ! 59 Commentaire n°36 Revenus insuffisants par rapport à certains collègues, appropriés par rapport à de nombreuses autres professions. Je suis satisfaite de la qualité de mon travail mais souvent, il n'est pas rémunéré à sa juste valeur car je choisis de prendre le temps de traiter les problèmes dans leur ensemble. J'aimerais des tarifs modulables ! Par contre je pense que les pouvoirs publics ont raison de se "méfier" des médecins. Le paiement à l'acte entraîne beaucoup d'abus...de la part des praticiens ! Commentaire n°37 Si salariat, il faudrait doubler le nombre de médecins !! Capitation = la plus mauvaise formule ! Commentaire n°38 A l'avenir s'en sortiront mieux ceux qui choisiront leurs patients (refus d'être le MT de patients "inintéressants" pour leur profil) et ceux à clientèle aisée. Commentaire n°39 Rouvrons le secteur 2 à tous les médecins. Soyons des libéraux. Commentaire n°40 Revenus insuffisants au regard du nombre d'heures de travail ! Revaloriser les consultations pour patients âgés, pathologies chroniques... Commentaire n°41 Les critères de la ROSP auraient du être définis par un collège de MG représentatifs. La rémunération ne tient pas compte de l'investissement que représente un secrétariat 6j/7, 8h/jour (il vaut mieux faire de l'acte en travaillant seul et sans personnel !) alors que c'est un service sanitaire et social offert gracieusement à la collectivité. 60 Le niveau de rémunération est finalement moins important que l’incertitude permanente des "rentrées" à moyen terme. Si nous avions une visibilité à... 10 ans nous assurant que nous aurons toujours les mêmes moyens pour faire "tourner" une structure de taille moyenne, la situation actuelle serait acceptable ! Ce qui est surtout écrasant c'est les charges : URSSAF, CARMF, CSG, impôts... Commentaire n°42 L'exercice de la médecine libérale en campagne c'est beaucoup trop d'heures, beaucoup trop de responsabilités au regard d'une rémunération insatisfaisante. Sans compter les arrêts maladie et la grossesse qui ne sont pas (ou si peu) pris en charge... Même pas de quoi payer les charges ! Au total, 3 ans et demi d'installation, je capitule et ferme le cabinet pour un exercice salarié qui me demandera moins de responsabilités, moins d'heures, moins d'investissements et une meilleure rémunération... Dur dur ce métier... Commentaire n°43 Il faut créer des maisons de santé ou les MG seraient salarié de l'ARS avec la même grille tarifaire que les PH, avec les même avantages (RTT - congés mat - formation...) Mais il faudra un regard sur le nombre de patients vus pour éviter le laxisme de certains. Il faut un vrai statut pour les MSU, les MCU et les enseignants de MG. Commentaire n°44 ROSP possible pour un médecin installé avec déjà un certain nombre de patients. Je suis installée depuis 6 ans à mi-temps avec 50% de pédiatrie et donc je ne bénéficie de RIEN ! Se sont surtout les charges qui sont trop élevées pour quelqu'un qui travaille à mi-temps.. ARAPL idem, Ordre idem, une partie des cotisations CARMF identique... 61 Commentaire n°45 La réponse est, a priori, apportée par le serment d'Hippocrate que tout confrère prête (et qui devrait être réitéré une fois par an à mon sens). Reste le problème du mode d'exercice (seul, associé...) qui est la pierre angulaire du sujet. Remarque Q2 : je pense ne pas avoir fini (ni ne jamais le faire !) mes études... Commentaire n°46 Système à bout de souffle géré par des technocrates incapables. Les vieux médecins bossent comme des ânes, les jeunes lèvent le pied, vivement la retraite (dans 22 ans encore !) Commentaire n°47 Cette rémunération paraît correcte peut-être sur une base de 40h/semaine, ce qui est très loin d'être le cas ! Commentaire n°48 En tant que collaborateur, beaucoup de patients suivis mais patientèle faible. La rémunération forfaitaire va au médecin traitant déclaré, pas au médecin consulté ! Part du paiement à l'acte progressivement réduite = précarisation des remplaçants et collaborateurs ! La ROSP risque d'encourager une sélection de patientèle par certains tandis que les autres se dévouerons pour soigner les + défavorisés... Commentaire n°49 Nomenclature du C trop limitée avec des consultations à rallonge, multiples demandes des patients dans différentes spécialités au cours d'une même consultation pour "économiser" le nombre de rendez-vous... Pas assez de temps pour approfondir les vrais besoins et répondre à tout ! Obligation de multiplier le nombre d'actes pour répondre aux charges de plus en plus importantes. Dégradation de la qualité des consultations... ==> introduction d'une nouvelle nomenclature liée au vrai contenu de la consultation. 62 Commentaire n°50 Réponse d'un médecin "libéral" en fait "salarié" de la sécu avec tous les inconvénients des libéraux et aucun avantage du salariat... revaloriser le C ++ ! Commentaire n°51 Pour moi, l'exercice de la médecine générale libérale qui permet d'avoir une rémunération à la hauteur de la tâche est simplement inconcevable (70h/semaine ? pour 80 000 euros annuels ? avant impôts ?) j'ai tenté 35h en libéral, c'est un gouffre, je gagne de moins en moins, stresse de plus en plus : prendre le temps d'examiner les patients me fait perdre de l'argent (!!!). Alors je quitte cet exercice et pars faire de la coordination, salariée, à temps plein (35h, 5000 euros nets mensuels, pas d'astreinte ni week-end)... en attendant la consultation de MG aux mêmes conditions de base, en gardant la possibilité d'augmenter ses revenus avec des actes spécifiques (par exemple prévention, nutrition, soutien psychologique, actes techniques) et par des gardes (avec repos obligatoire derrière !) Commentaire n°52 La rémunération me semble suffisante mais la protection sociale est à améliorer. Commentaire n°53 23 euros pour une consultation ! Il faut aimer la médecine libérale. Pas d'avenir pour ce type d'exercice si nous restons à ces tarifs. Commentaire n°54 Pour la question 21, la première réponse est à mon sens mal posée car j'aurais répondu "valorise une qualité des soins déjà mise en œuvre", mais je ne suis pas du tout d'accord avec la première partie de la réponse, donc je ne la coche pas ! Commentaire n°55 Notre rémunération étant surtout à l'acte, elle est tributaire du nombre d'actes, ce qui à mon sens justifie une évolution vers d'autres types de rémunération, mais je ne pense pas que le paiement à la performance soit une solution idéale. En effet, nous sommes tributaires de la 63 bonne participation des patients qui, malgré le temps passé (on passe plus de temps avec les mauvais élèves sans avoir toujours les résultats escomptés) n'écoutent pas toujours nos conseils. Par ailleurs, c'est encore à nous médecins de rentrer nos statistiques et d'écrire des protocoles pour percevoir une rémunération supplémentaire d'où une charge de travail supplémentaire !!! Commentaire n°56 Revenus bruts appropriés. Commentaire n°57 Mes revenus sont confortables, j'en suis très satisfaite ! Comparés à ceux des ingénieurs, ils sont hauts... Comparés à ceux d'autres médecins spécialistes qui ont moins de responsabilités que les MG, il semble qu'ils ne le sont pas... j'ai du mal à juger tout cela. Commentaire n°58 Taux horaire ridicule actuellement, le burn-out n'est pas loin. Les pouvoirs publics se fichent que nous enchainions 14h + une nuit de garde + 14h du moment que tous les patients sont vus et que personne ne se plaint... Le salariat amènerait à coup sur à une surcharge des services d'urgence (35h contre 70 actuellement...) Commentaire n°59 80 à 90 heures par semaine, consultations longues concernant l'activité addictologique, alors que les patients n'ont parfois pas de couverture obligatoire et presque jamais de complémentaire. Donc souvent aucun paiement, les patients ne pouvant régler leur consultation. Débilité profonde du parcours de soin avec l'ignominie de la notion de médecin référent. Ce qui aboutit souvent à des règlements de la part des caisses d'assurances incomplets, les patients n'étant pas à jour dans leur déclaration de médecin traitant... 64 Donc je m'oppose à tout ce qui peut complexifier le système de rémunération, compte tenu de la malhonnêteté des caisses, de leur lourdeur et de leur caractère de plus en plus dictatorial. Je pense que mes revenus ne sont pas en proportion du temps que je consacre à mon activité professionnelle. J'accepterais de gagner un peu moins, mettons 60 000 euros, et je préférerais avoir plus de temps libre. Commentaire n°60 80h par semaine, le burn-out guette ! Commentaire n°61 Pour nombre de MG, comme la plupart des français : toujours gagner plus ! Vive la nouvelle convention ! Je serais parfaitement d'accord pour le même revenu en consacrant plus de temps à chaque patient... Comment faire ? De moins en moins de MG donc de plus en plus d'actes par médecin ! Rien pour encourager les vocations... et je les comprends !!! Limiter les actes par MG (mais comment refuser la maman qui s'inquiète pour son enfant...). C raisonnable et encourager la MG !!!! Commentaire n°62 Pour 90 heures par semaine, le revenu est médiocre. Mon activité addictologique particulièrement chronophage, dans laquelle je m'investis pleinement, est très mal rémunérée avec souvent des suivis de plusieurs mois qui resteront impayés faute de couverture maladie... D'où une mesure de signalement d'urgence de prise en charge auprès des caisses dans l'attente d'une régularisation des droits. Le bénévolat c'est bien, mais il ne faut pas abuser tout de même. 65 7.2/ QUESTIONNAIRE Thèse rémunération des Médecins Généralistes DONNEES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES 01. Etes-vous : Un homme Une femme 02. Depuis combien de temps avez-vous fini vos études ? Moins de 10 ans Entre 10 et 20 ans Plus de 20 ans 03. Quelle est votre situation géographique ? Urbaine Semi rurale Rurale 04. Quelle est votre situation professionnelle ? Seul Cabinet de groupe Maison de santé 05. Etes-vous conventionné : Secteur 1 Secteur 2 PAIEMENT A L’ACTE 06. Quels sont pour vous les avantages du paiement à l’acte ? (plusieurs réponses possibles) Une autonomie d’exercice Des horaires mieux maîtrisés Une relation médecin-malade plus satisfaisante Une bonne rémunération Un travail d’équipe plus aisé Une pratique favorisant la prévention et l’éducation thérapeutique Un plus grand respect des recommandations de bonne pratique Une plus grande disponibilité pour les patients Des dépenses de santé mieux maîtrisées Aucun Autre : ……………………………………… Ne sait pas 07. Que pensez-vous de la valeur du C (23 euros) Trop élevée Adaptée Insuffisante Ne sait pas 08. Si vous la trouvez insuffisante, quelle serait pour vous une juste rémunération du C ? ………… euros Ne sait pas 09. Que pensez-vous de la valeur des principaux actes (ECG, infiltrations, sutures…) Trop élevée Adaptée Insuffisante Ne sait pas 10. Que pensez-vous de l’idée de moduler le tarif de la consultation en fonction de sa complexité (CCAM clinique)? Tout a fait d’accord D’accord avec des réserves (complexité de mise en œuvre...) Pas d’accord Ne sait pas 11. Le contenu de vos prescriptions est-il influencé par le système du paiement à l’acte ? Jamais De temps en temps Fréquemment Ne sait pas FORFAITS 12. Comment jugez-vous la rémunération forfaitaire annuelle pour les patients en ALD ? Trop élevée Adaptée Insuffisante Ne sait pas 66 13. Comment trouvez-vous la rémunération pour les gardes de soirée et de nuit ? Trop élevée Adaptée Insuffisante 14. Pensez-vous qu’il serait souhaitable d’introduire d’autres forfaits chez le médecin généraliste ? Oui Non Ne sait pas 15. Si oui, dans quel(s) domaine(s) (plusieurs réponses possibles) : Prévention Education thérapeutique Réunions de concertation avec les autres professionnels de santé (médicaux et paramédicaux) Autre : ………………………… Ne sait pas CAPITATION Ce mode de rémunération correspond à l'attribution d'une somme forfaitaire annuelle par patient inscrit auprès du médecin, son montant pouvant varier selon les caractéristiques du patient (âge, maladie chronique, milieu socio-économique). Cette somme est indépendante de la fréquence des consultations et du volume de soins prodigués. 18. Quels sont pour vous les avantages de la capitation (plusieurs réponses possibles) : Une autonomie d’exercice Des horaires mieux maîtrisés Une relation médecin-patient plus satisfaisante Une bonne rémunération Un travail d’équipe plus aisé Une pratique favorisant la prévention et l’éducation thérapeutique Un meilleur respect des recommandations de bonne pratique Une plus grande disponibilité pour les patients Des dépenses de santé mieux maîtrisées Aucun Autre : …………………….. Ne sait pas SALARIAT NOUVEAUX MODES DE REMUNERATION 16. Quels sont pour vous les avantages d’un exercice salarié (plusieurs choix possibles) : Une autonomie d’exercice Des horaires mieux maîtrisés Une relation médecin-patient plus satisfaisante Une bonne rémunération Un travail d’équipe plus aisé Une pratique favorisant la prévention et l’éducation thérapeutique Un meilleur respect des recommandations de bonne pratique Une plus grande disponibilité pour les patients Des dépenses de santé mieux maîtrisées Aucun Autre : …………………… Ne sait pas 17. Quel est selon vous un salaire mensuel adapté pour un médecin généraliste salarié (35h/sem) ? ………..... euros Ne sait pas 19. Aviez-vous adhéré auparavant au CAPI ? Oui Non 20. Avez-vous refusé la rémunération à la performance introduite par la dernière convention médicale ? Oui Non 21. Quels sont pour vous les avantages du paiement à la performance ? (plusieurs réponses possibles) Va permettre une meilleure qualité des soins ou valorise une qualité des soins déjà mise en œuvre Va permettre une harmonisation des pratiques Va permettre une « gestion de la population » au-delà de la simple réponse à la demande du patient Aucun Autre : ………………………… Ne sait pas 67 22. Pour vous, quels sont les inconvénients du paiement à la performance (plusieurs réponses possibles) Cela pose des problèmes d’éthique Les indicateurs de qualité des soins retenus ne sont pas tous pertinents Nécessite un investissement matériel à la charge du médecin Favorise les médecins ayant une patientèle « aisée » Aucun Autre : ………………………………. Ne sait pas A PROPOS DE VOTRE REMUNERATION 27. Quels sont vos revenus annuels nets avant impôts ? (facultatif) .................. euros Ne sait pas 28. Avez-vous une activité rémunérée autre que libérale ? Oui Non EVOLUTION DES MODES DE REMUNERATION 29. Si oui, quelle est cette activité ? …………………………. 23. Etes-vous satisfait du mode de rémunération actuel ? (paiement à l’acte majoritaire) : Oui Non Ne sait pas 24. Comment souhaitez-vous qu’évolue le mode de rémunération ? Persistance du système actuel avec paiement à l’acte majoritaire Salariat Capitation majoritaire Diversification des modes de rémunération avec une part plus importante données aux autres MDR (forfait, P4P) Autre : …………………........................... Ne sait pas 30. Quel pourcentage de vos revenus cela représente-il ? Moins de 5% 5 à 10% Plus de 10% 31. Comment estimez-vous vos revenus par rapport au temps de travail effectué et aux services rendus à la collectivité ? Insuffisants Appropriés Trop élevés Ne sait pas 25. Quelles sont vos craintes en cas d’évolution vers un salariat ? Baisse des revenus Dégradation de la relation médecin – patient Perte d’autonomie professionnelle Aucune crainte Autre : ……………………......................... Ne sait pas 26. Si vous aviez la possibilité de changer votre exercice libéral pour un salariat exclusif, le feriez-vous ? Oui, certainement Oui, peut-être Non Ne sait pas 68 Commentaires libres : ............................................................................................................................................................................ ............................................................................................................................................................................ ............................................................................................................................................................................ ............................................................................................................................................................................ ............................................................................................................................................................................ 69 aDébut 22/06/06 15:16 Page 10