Chirurgie de la hernie discale cervicale

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Chirurgie de la hernie discale cervicale
CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE VAUDOIS
SERVICE DE NEUROCHIRURGIE
Document d’information au patient
(ce document ne remplace aucunement une discussion avec le chirurgien et n’est pas exhaustif)
CHIRURGIE DE LA HERNIE DISCALE CERVICALE
Les disques intervertébraux sont des coussinets placés entre chaque vertèbre qui permettent les mouvements et l’amortissement des
mouvements de notre colonne vertébrale. Ils sont entourés et maintenus en place par une armature de fibres et de ligaments. Tout
au long de la vie, ces coussinets sont soumis à de nombreux stress mécaniques qui les mènent à une dégénérescence progressive.
La colonne cervicale est une des régions très mobile de la colonne vertébrale et c’est pour cette raison que l’usure des disques est
importante et fréquente à cet endroit. Dans ces circonstances, peut apparaître une hernie discale. Il s’agit de l’extrusion d’une partie
du contenu discal à travers une zone affaiblie de l’armature fibreuse et ligamenteuse l’entourant. Ce processus est bien visible sur
des examens radiologiques tels que le CT scanner ou l’IRM cervical. Les conséquences de ce phénomène peuvent être diverses,
mais dans la plupart des cas, la hernie discale va s’appuyer sur une ou plusieurs racines nerveuses, ou parfois même sur la moelle
épinière et résulteront des douleurs dans un bras avec ou sans troubles neurologiques associés.
Si les signes cliniques ne sont pas alarmants, un traitement conservateur de quelques semaines est habituellement proposé, car
celui-ci est bénéfique dans la majorité des cas et permet d’éviter une intervention chirurgicale.
Si les signes cliniques sont alarmants, ou si malgré un traitement conservateur bien suivi, les douleurs et les manifestations
neurologiques persistent, un traitement chirurgical est indiqué. Le but de la chirurgie est de stopper l’aggravation neurologique ,
éliminer les douleurs et favoriser la récupération neurologique. Ces objectifs sont atteints chez plus de 85% des patients.
En quoi consiste l’intervention ?
Les détails techniques de l’opération seront discutés avec le chirurgien, mais en résumé :
Le but de cette intervention est d’ôter la hernie discale pour libérer les structures nerveuses comprimées. Il se peut pour diverses
raisons qui seront expliquées par le chirurgien, que la décompression uniquement ne suffise pas et que l’on propose en plus la mise
en place d’un greffon osseux ou d’une prothèse entre les 2 vertèbres opérées.
Pour toutes ces opérations cervicales, une incision de la peau d’environ 5 centimètres, horizontale sur la partie antérieure de votre
cou est nécessaire. Dans certains cas particuliers, (qui seront précisés par le chirurgien), pour accéder à la hernie discale, on
effectue une incision verticale dans la partie postérieure de votre cou. Un drain pourra être laissé au site opératoire et retiré dans les
jours qui suivent la chirurgie.
Après l’opération, un séjour de 4 jours dans le service de neurochirurgie est prévu. Vous y recevrez des instructions des
physiothérapeutes afin de reprendre progressivement une mobilisation adéquate. Après ces quelques jours d’hospitalisation, un
retour à domicile est le plus souvent envisagé. Un arrêt de travail de 6 semaines est prévu. Un contrôle ambulatoire est alors
organisé chez le chirurgien pour décider de la suite du traitement.
Quels sont les risques de l’intervention ?
Comme pour toute intervention chirurgicale, il y a des risques d’ordre :
• Infectieux : Il peut se déclarer quelques jours ou quelques semaines après l’opération. La gravité de l’infection peut être
très variable. Souvent des traitements locaux de la plaie suffisent, mais il arrive que l’on doive réintervenir et/ou traiter
ensuite le patient par des antibiotiques.
• Hémorragique (caillot de sang): Il se présente le plus souvent dans les 48 premières heures après l’opération. En fonction
de sa gravité, un hématome sera soit surveillé soit nécessitera une reprise chirurgicale. Au pire, une hémorragie pourrait
s’accompagner d’une compression de la moelle épinière avec paralysie sous-jacente.
! Pour diminuer le risque hémorragique, il est essentiel d’arrêter de prendre tout médicament liquéfiant le sang avant
l’opération ! (les antiagrégants tels que l’Aspirine, Aspégic, etc doivent être stoppés 10 jours avant l’opération. Les
anticoagulants tels que le Sintrom ou le Marcoumar doivent aussi être arrêtés avant l’opération sur instruction précise de votre
médecin traitant.)
Les risques plus spécifiquement liés à l’opération de la hernie discale cervicale :
• Le fait d’atteindre les vertèbres par un abord antérieur, nous oblige à passer proche de structures du cou qui peuvent
potentiellement être abîmées. Le dommage le plus fréquent lors de cet abord chirurgical est celui associé à un nerf
innervant les cordes vocales. Dans ce cas, le patient aura une voix rauque avec ou sans difficulté à avaler. Ce dommage est
le plus souvent réversible, mais il nécessite une rééducation de la voix par un/e logopédiste.
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D’autres structures importantes sont à proximité lors de l’abord chirurgical. Il s’agit de l’œsophage, de la trachée et de
l’artère carotide. Comme ces structures sont mieux visibles, il est exceptionnel que l’une d’entre elles soit lésée lors de
l’intervention. Mais si ceci devait arriver, les conséquences pourraient être sérieuses.
Les racines nerveuses baignent dans un liquide (le liquide céphalo-rachidien). L’ensemble de ces structures est entouré
d’un sac hermétique (le sac dural). Lors de l’opération, ce sac dural est manipulé et parfois, il peut se produire une brèche
du sac avec pour conséquence un écoulement de liquide céphalo-rachidien. Cette brèche est tout de suite repérée et
réparée lors de la même intervention. Normalement, ces mesures suffisent et les suites opératoires sont bonnes. Rarement,
on assiste, malgré les précautions, à un écoulement de liquide par la plaie qui peut nécessiter une 2ième intervention afin de
réviser la plaie
Dans de très rares cas, une racine nerveuse ou la moelle épinière peuvent être endommagée de façon plus ou moins sévère
lors de l’intervention. Les conséquences dépendent de la structure nerveuse atteinte et seront discutées avec le chirurgien
en fonction de l’opération qu’il va pratiquer.
Pour les patients qui ont bénéficié de la mise en place d’un greffon osseux entre les vertèbres, il se peut dans de rares cas,
que ce greffon ne fusionne pas bien avec les vertèbres l’entourant. On pourra suivre ce phénomène lors des contrôles
ambulatoires, sur les différentes radiographies. Il se peut si la fusion est mauvaise, que l’on doive réintervenir
chirurgicalement.
Il faut que vous sachiez que le fait de fumer augmente les risques de non-fusion des greffons osseux.
N’hésitez pas à poser toutes les questions concernant la chirurgie de la hernie discale cervicale qui vous est proposée.
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