souterrainblues - Migros
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SOUTERRAINBLUES De PETER HANDKE Création 2010 / cie sturmfrei p.1 p.2 p.3/4 p.5/6 p.7/8 p.9 p.10 p.11 p.12 p.13/14 p.15 en annexe cie sturmfrei SOMMAIRE Titre Résumé du texte SOUTERRAINBLUES de PETER HANDKE Pourquoi ce texte ? Note de réfléxion et intention de mise en scène I. Note sur lʼespace II. Note sur le son Note allemande du dramaturge TIMO KIREZ Générique Compagnie sturmfrei Bio Equipe artistique Bio Auteur / Traducteur Budget SOUTERRAINBLUES Rapport dʼActivités Année 2009 Presse de la compagnie sturmfrei Statuts de lʼassociation sturmfrei Texte de lʼoeuvre 1 Projet Théâtre 2010 SOUTERRAINBLUES De PETER HANDKE en 2003 Traduit par OLIVIER LE LAY en 2005 Ce texte est encore inédit en français Il est prévu que le texte soit publié chez Gallimard à la création de cette version française Mise en scène de MAYA BÖSCH / création cie sturmfrei 2010 Avec lʼacteur JOHAN LEYSEN et lʼactrice MAELLE BELLEC LʼALLEGORIE DE LA CAVERNE DE PLATON Coproduction cie sturmfrei et GRü / Théâtre du Grütli du 12 au 24 octobre 2010 En discussion avec dʼautres coproducteurs potentiels belges, français et suisses Soutien espéré de lʼEtat de Genève, de la Loterie Romande et dʼautres Fondations cie sturmfrei 2 RESUME DU TEXTE « SOUTERRAINBLUES » DE PETER HANDKE SOUTERRAINBLUES est un cauchemard, un enfer, un voyage intérieur. La pièce est très simple : il y a les paroles de LʼHOMME FAUVE et celles de LA FEMME FAUVE, ainsi que lʼimage des passagers sortant et entrant dans le métro. Le monologue ne cesse dʼaccuser, de diffamer, de maudire. Au cours de ce voyage porté par une seule voix jusquʼà la scène finale, le spectateur est confronté à la dynamique intérieure de LʼHOMME FAUVE qui raconte la complexité de notre existence occidentale : saisi, provoqué, mais aussi torturé, il sʼattaque aux contradictions multiples qui habitent chaque humain. Il traque nos morales, dit la cruauté. Son titre : UNTERTAGSBLUES (SOUTERRAINBLUES) - EIN STATIONENDRAMA (UN DRAME EN STATIONS). Un sous-titre sans doute ironique, emprunté à une vieille terminologie théâtrale, et qui, ici, évoque autant les stations d'une ligne de métro que les stations du chemin de croix, ou la succession des cercles de l'Enfer. Un métro qui, de station en station, relierait Homère à Raskolnikov ou Jane Eyre. Il relierait aussi dʼune périphérie à lʼautre, les extrémités de la terre. "Il n'y a plus qu'ici, dans la lumière des catacombes, que nous apparaissons encore.",LʼHomme Fauve dans SOUTERRAINBLUES. Passe le flot dʼune humanité contemporaine – une odyssée de congénères – où chacun a perdu toute identité : ce qui signifie, chez Handke, toute image intérieure. Un personnage central, « le Tribun, lʼHomme Fauve ou le Trouble-fête ou lʼEnnemi du Peuple, ou Dieu sait qui il figure », démantèle dʼun regard aigu tout ce qui est factice, dénaturé, surcharge dʼartificialité. Il dépiaute impitoyablement tout ce qui bouge. La pièce de Peter Handke est une invective à jet continu. Elle installe le spectateur dans une essoreuse. Elle pulvérise toute convenance sociale. «…La seule chose qui vous convient cʼest le rien du tout… », LʼHomme Fauve dans SOUTERRAINBLUES. LʼHOMME FAUVE, qui traverse sous terre les cercles de lʼenfer sans sʼen rendre compte, est seul avec les mots, en rage tout le temps, inventeur dʼun blues obsédant, saoûlé par sa propre violence verbale. Il soulève le voile, et nous présente cette humanité contemporaine sans faux-semblant. Toute nue. En gros plan. Cʼest à proprement parler un réquisitoire contre la condition humaine. LʼHomme Fauve semble être là en-bas, dans la cohue, dans la mêlée, pour liquider tout espoir. « Pourquoi rentrer chez soi ? Pourquoi ne pas rouler ainsi encore et encore jusquʼà la fin amère et bienheureuse ? », LʼHomme Fauve dans SOUTERRAINBLUES. Cʼest dans cette solitude particulière quʼune femme apparaît à lʼhomme, un autre fauve, femelle, LA FEMME FAUVE, regard au pouvoir pétrifiant, image de Méduse. Grand tribunal venu condamner et punir, cette femme attaque lʼattaquant ; elle lʼaccuse comme il a accusé les voyageurs. Elle est venue punir et sauver. Juge et coupable se touchent presque. Rien ne les sépare. À cet instant, l'image, le métro, sortent de terre, à l'air libre. — L'air libre ? — Vide, lumière. Foule en habits d'élégance. Dunes, végétation. Des nombres s'inscrivent. Des rires sont entendus. Ou bien ce sont des pleurs. Quelqu'un — pas un Japonais — s'était discrètement planté un couteau dans le ventre. Un autre, un peu avant, s'était effondré. On l'avait soutenu, relevé. Sans pitié trop affichée. cie sturmfrei 3 Désintégration ou résurrection du monde. A la toute fin, une voix comme venue du haut-parleur du quai dit la puissance du temps avant lʼaccomplissement du voyage. Avant le commencement. Dans lʼabstraction des limbes. Le message est répété par intervalles et même encore dans le noir ultime. « Hé, le plus beau, cʼétait quand on ne savait pas où on irait ; à quelle station on descendrait ; à quoi ça ressemblerait là-bas ; ce qui nous attendrait. Cʼétait un temps superbe. Cʼétait un temps puissant. Cʼétait le plus beau des temps. », Voix du haut-parleur du quai dans SOUTERRAINBLUES cie sturmfrei 4 POURQUOI CE TEXTE? Je propose aujourdʼhui, SOUTERRAINBLUES, un texte majoritairement monologique, qui, une fois sur scène, peut ouvrir un dialogue vivant avec le spectateur. Vivant et violent : le texte est tout le temps adressé aux spectateurs. Dans la continuité de la recherche théâtrale menée par la compagnie sturmfrei, le texte de PETER HANDKE rejoint mon obsession de travailler sur la langue – « lʼacte de dire » comme une performance - et de développer une dramaturgie complexe, à la fois sonore, textuelle et spatiale, afin de mettre en scène une promenade souterraine. Avec SOUTERRAINBLUES, HANDKE sʼinscrit dans la lignée des auteurs tel que BRECHT, MÜLLER, JELINEK, quant à lʼécriture théâtrale engagée, révolutionnaire et porteuse dʼutopies. PETER HANDKE est reconnu pour avoir, entre autres, régénéré lʼinstrument théâtral. Dans une certaine mesure, les pièces de PETER HANDKE remettent en question lʼhistoire du théâtre. Elles cherchent à créer un théâtre utopique, ce qui porte sturmfrei dans sa recherche de formes scéniques nouvelles. SOUTERRAINBLUES est de ce point de vue une complète (et passionnante) anomalie linguistique. Lʼinsulte est en effet une figure de lʼexcès, un registre occasionnel dans le langage. Elle consiste à remplacer le nom propre de quelquʼun par des mots qui portent atteinte à son honneur. Or, ce qui nʼest en général quʼun moment, un éclat -dans la vie et dans la fiction- devient dans cette pièce la norme : de lʼinjure comme poétique ou comment nouer la métaphore seulement dans le dénigrement, la malédiction et lʼinvective. HANDKE sʼen donne à cœur joie et ouvre, sur ce mode, des champs imaginaires délectables. Son Homme Fauve, peut-être plus judicieusement appelé LʼEnnemi du Peuple, ne va pas sans rappeler un insulteur public évoqué dans un ouvrage iranien du XIe siècle, et qui pouvait performer des insultes 24 heures dʼaffilée. Il y a dans lʼinsulte une transgression (des bonnes manières, du respect, du langage correct,…) qui confère un pouvoir, voire une toute-puissance. Lʼanalyse de ce surplomb, renforcé par le plaisir dʼun constant renouvellement verbal, est intéressante : cet homme serait vain sʼil passait par les chemins usuels de lʼoutrage. Mais il est un poète de lʼinjure comme Richard III est un poète du mal. Autre anomalie : dans le registre de lʼinsulte, il y a généralement réponse de lʼinvectivé. Ici, aucune réaction. A croire presque quʼil y a autant indifférence que défoulement collectif. On peut même imaginer la production dʼune parole finalement autre : quelque chose comme une insulte de solidarité. Ce qui pourrait conférer à cet Ennemi du Peuple une fonction semblable, quoique inversée, à celle du bouffon : maudire pour libérer. Et toucher alors à ce que CIORAN appelle « la vertu hygiénique de la malveillance ». Cʼest cette configuration à trois quʼil convient dʼexaminer : lʼinsulteur, les insultés, le public. Dans ce texte on constate une variante très forte de la parole performative selon le linguiste JOHN LANGSHAW AUSTIN, parole dont jʼinterroge depuis plusieurs années les accommodements scéniques. Car lʼinsulte a cette propriété dʼêtre à la fois verbe et acte (quand dire, cʼest faire): dire « tu es un idiot » fait de lʼautre un idiot. Avec SOUTERRAINBLUES, il y a continuité de mon travail sur les rapports contradictoires et douleureux de lʼindividu avec le monde. Après les pièces de SARAH KANE, ELFRIEDE JELINEK, HEINER MÜLLER, après le Richard III de SHAKESPEARE, les thèmes tels que la douleur, la solitude, le manque, le rapport au pouvoir, lʼincommunicabilité, la folie, trouvent ici un prolongement. « Cʼest que tout malheur dont jʼavais peur fond sur moi, et ce que je redoutais vient mʼassaillir. Je ne connaissais plus ni paix, Ni sécurité, ni repos ; Enfin les tourments mʼenvahirent. » JOB cie sturmfrei 5 Dans SOUTERRAINBLUES – une longue et magnifique plainte performée par LʼHOMME FAUVE -, lʼêtre humain a perdu les images qui le faisaient vibrer. Dans SOUTERRAINBLUES, LʼHOMME FAUVE dit : « … vous autres contemporains, vous ne savez plus faire autrement. Nous couper la voie, nous brûler la priorité, nous dérober la préséance, ça vous coule désormais dans le sang. Bandits de petit chemin… ». Pour PETER HANDKE, les images sont « le sens des sens », celui dont la perte ressemble à une condamnation à mort, celui quʼil faut re-conquérir . « La perte des images est la plus douloureuse des pertes – Elle est synonyme de perte du monde. Elle signifie : il nʼy a plus dʼunité, de configuration » PETER HANDKE PETER HANDKE est proche de sa compatriote et contemporaine ELFRIEDE JELINEK (qui dʼailleurs voulait remettre son Prix Nobel à PETER HANDKE et lʼa défendu lors de lʼAffaire Handke avec la Comédie française) : dans une écriture de résistance, en opposition et permanente provocation avec les systèmes de pouvoir. ELFRIEDE JELINEK occupe la compagnie depuis plusieurs années (Lui pas comme lui / WET & RE-WET ! / stations urbaines). Les deux auteurs flirtent avec la langue pour flirter avec le pouvoir - chez les deux, le mot est une arme poétique et politique: ils sont entièrement engagés dans une écriture solitaire, et créent des polémiques (cf la présence de Handke aux obsèques du président yougoslave Milosevic en 2006). HANDKE et JELINEK écrivent pour ouvrir le regard : lʼhistoire occidentale est inscrite dans leurs œuvres et ils renvoient souvent aux Grecs, à la philosophie, à lʼhistoire politique. Last but not least, je signale que cʼest la première fois que sturmfrei travaille avec un acteur de renom, Johan Leysen, capable de porter ce texte troublant et dʼenjouer sur les notes minutieuses de la mise en scène. Cet acteur serait au centre de ce voyage inédit. cie sturmfrei 6 NOTE DE REFLEXION ET INTENTION DE MISE EN SCENE Lʼimage finale de notre civilisation pourrait être un monde peuplé de vieux qui ne savent plus mourir… Aujourdʼhui, nous nous acharnons à travailler pour une société qui voit son salut uniquement dans la machine économique parfaitement en place, comme sur des roulettes. Il ne faut pas gâcher de temps. Il faut, au contraire, avancer. Les doutes sont nos obstacles majeurs. Il faut les éliminer. Augmenter la productivité et éliminer le manque. Le mot « communauté » sonne démodé. Le mot « solidarité » nous fait ricaner. Plus personne ne prend la parole et la résistance se fait silencieuse. La pièce parle de ça : de la solitude (lʼindividualisme extrême avec la peur de lʼautre) et de la peur dʼelle-même (induit par un langage démagogique et politique). Ici, les mots de lʼHOMME FAUVE tuent, ou disons, provoquent une mort. Lâcheté, hypocrisie, violence et peur ont pourri lʼhomme. Il est soumi. Ici dans le souterrain, quelquʼun se lève et prend la parole. Ce quelquʼun est le théâtre. LʼHOMME FAUVE. Il incorpore un charisme impressionnant et un pouvoir, ceux de la transformation. Nous entendons ses mots. Ils nous flairent, touchent, nous transpercent. Ce sont des mots provocateurs, des mots méchants aussi. Chaque mot pèse différemment, parfois il sʼenvole, parfois il sʼarrête et atteint le coeur. Et pendant quʼon y prête lʼoreille, notre regard se tourne vers lʼintérieur. Là, à lʼintérieur de nous, quelque chose se passe. Peut-être surgissent des doutes. Ou la rage. La joie. Le deuil. La réflexion. Soudain on entend une voix oubliée. Une voix qui pendant longtemps a été doublée par le bruit de la prospérité. Cʼest la nôtre. Cʼest ma voix. Elle est un peu rauque, voilée, cassée. Alors jʼécoute et je plonge dans un impitoyable voyage intérieur. SOUTERRAINBLUES est cette voix. Il lʼamplifie à mort. On ne considère pas les symptômes ni la crise économique…, il sʼagit de la maladie en soi, de la perte de réflexion. Il sʼagit de sʼarrêter là, à ce moment. Si on réussit, on entend beaucoup de choses…………………………........peur, folie, manque. Pourquoi craint-on un homme qui s'adresse à nous? Pourquoi le fuit-on plutôt que de le confronter? De quoi avons-nous peur? De l'homme qui nous parle ou de l'image qu'il nous renvoie? Dans SOUTERRAINBLUES Handke choisit un lieu d'enfermement, un souterrain d'où il est difficile de prendre la fuite ou d'appeler à l'aide. Par cet espace, il permet aux spectateurs de se confronter, de se mettre à nu et de s'interroger. Cette situation va tenir lieu dans un espace aussi souterrain que la situation théâtrale aujourdʼhui. SOUTERRAINBLUES est une Odyssée de la rancune telle que CIORAN la décrit dans LʼHistoire et lʼutopie « Ce sont nos vilenies qui nous accordent à nous-mêmes, assurent notre continuité, nous reliant à notre passé, excitent nos puissances dʼévocation : de même, nous nʼavons dʼimagination que dans lʼattente du malheur des autres, dans les transports de lʼécoeurement, dans cette diposition qui nous pousse sinon à commettre des infamies, du moins à les rêver ». CIORAN, Histoire et Utopie Mais cette manière pourrait manquer de relief, tourner peut-être à vide. Ainsi, mon intention est de travailler cette situation intime et violente entre lʼacteur et le spectateur en trois temps de répétitions afin de radicaliser le rapport scène-salle, intime-publique. cie sturmfrei 7 Pour la première étape de travail, la dramaturgie va rassembler un matériau de recherche et dʼécritures (arts visuels, musique, philosophie, histoire,…) pour préciser la réfléxion intellectuelle de lʼœuvre, de sa forme et de son fond; une démarche de travail déjà amorcée avec DEFICIT DE LARMES, en collaboration avec BERNARD SCHLURICK, MICHÈLE PRALONG et nouvellement avec le dramaturge et lʼauteur allemand, TIMO KIREZ. Lʼidée est de confronter mes idées artistiques au philosophe NIETZSCHE et au compositeur WAGNER : Handke-Nietzsche-Wagner, une configuration qui nourrira certainement lʼunivers aux vociférations de LʼHOMME FAUVE et à la bande sonore. Il sʼagit de NIETZSCHE, Ainsi parlait Zarathoustra, et dʼœuvres musicales de WAGNER comme Le Crépuscule des Dieux. La dramaturgie consiste à préciser et compléter mes propositions scéniques afin de créer un univers de langages différents, sonore, à la fois sombre et sordide : harmonie et contrepoint. Le texte SOUTERRAINBLUES peut être ainsi considérer comme un matériau principal, auquel vient se mêler un univers scénique inspiré des œuvres de NIETZSCHE-WAGNER. Autre contrepoint fort à ce monologue de base: le son (bruit du théâtre, bruit de lʼindustrie, paroles dʼacteurs, enregistrés et/ou life). SOUTERRAIBLUES doit introduire le spectateur dans un dispositif sonore galvanisant, dans une odyssée, dans un magma ne lui permettant plus de distinguer dʼoù viennent les mots et les images. Le spectateur sera seul dans le temps, seul, face au « devenir dans le périssable » (HÖLDERLIN). « Comment lʼesprit devient chameau, comment le chameau devient lion, et comment enfin le lion devient enfant ». NIETZSCHE, Ainsi parlait Zarathoustra La mise en scène prolonge cette sensation sous-terre, sensation dʼétrangeté, notamment en alternant la froideur et un érotisme lié au corps à corps acteurs/spectateurs : spectateurs et acteurs se rencontrent et se touchent presque afin de : « E quindi uscimmo a riveder le stelle » / « Et là nous sortîmes pour revoir les étoiles », DANTE, LʼENFER. cie sturmfrei 8 I. NOTE SUR LʼESPACE Impulsion de base : descendre sous-terre, dans un abri où les gens perdent leur image et leur reflet. On peut penser à lʼallégorie de la caverne de PLATON. La scénographie sʼappuie sur lʼidée de lʼenfermement et sur lʼidée du tunnel. Lieu de dangers : contamination, suffocation, entassement, claustrophobie, schizophrénie… Lieu qui provoque soit le souvenir soit lʼimagination. Lieu loin de la terre, derrière le soleil où le regard surfe sur les perspectives. Lieu où on se retrouve tous ensemble, mais autrement, comme contraints aux travaux forcés. Lʼespace sera la première aventure ouvrant les portes de lʼenfer. Dans cet espace, lʼadresse est frontale. Dans cet espace, acteurs et spectateurs se déplacent, voyagent, parfois comme dans un wagon. Ils avancent et sʼarrêtent, repassant sur les mêmes lignes, fouillant les mêmes coins. Ils font le tour de la terre, se répètent, en cercle infernal, sans sortie, comme Sisyphe, vivant toujours la même chose, et découvrent les traces dʼune humanité contemporaine. Cet espace est comme une promenade labyrinthique: il permet de déambuler, de se perdre et de se trouver. Il change notre notion de lʼespace-temps. Lʼespace sera un lieu subversif et énigmatique, un lieu loin du monde, stimulant une concentration particulière de lʼouïe, afin de pouvoir lâcher la force qui nous habite. Un lieu méditatif qui permet au spectateur de voyager, comme dans un rêve, à lʼintérieur de soi-même et donc à lʼintérieur du monde. Créer un lieu qui permet que le manque et le doute de chacun puissent se faire entendre, là où les morts revivent et parlent, cʼest à dire, dans les bas fonds. De nous et du théâtre. LA LUMIERE tracera le chemin juste au dessus des têtes des spectateurs, comme un rayon laser. Ce rayon lumineux fera le tour de la terre, accentuera les stations, marquera la promenade et indiquera la fin du spectacle. II. NOTE SUR LE SON SOUTERRAINBLUES est une promenade sonore (déf. du blues : musique dérivée des chants afroaméricains où lʼinterprète exprime sa tristesse). La création sonore est fondamentale pour cette production. SOUTERRAINBLUES est avant tout une expérience sonore : la lumière et la scénographie vont faire entièrement partie de la création sonore en créant des atmosphères intenses et vides, de proximité et de distance troublante. La diffusion sonore troublera lʼoreille et lʼéquilibre du spectateur, et amènera des ambiances électriques, chaudes et froides. Le spectacle entier sera sensible au son, dʼabord au silence, au travail de la voix. Ensuite aux bruits : des souterrains, du métro, de lʼindustrie, dʼélectricité. Des sons industriels, métalliques, agaçants. Un autre élément : Wagner. Créer des harmonies et des contrepoints, trafiquer, mélanger, composer Wagner avec cet univers industriel. Lʼidée consiste à écrire une partition musicale, développée par le beat obsédant du récit SOUTERRAINBLUES, avec des respirations, du souffle, du cri, du silence, du vide, du plein. Le spectateur sʼenfonce progressivement dans un son industriel, métallique, éléctrique. On dirait quʼon se trouve juste avant une explosion. Le travail de son accentue la tension progressive de cette promenade mise en scène, et développe une intensité graduelle, dangereuse mais retenue. Le texte sera représenté majoritairement en français avec des bouts en allemand pour faire entendre la langue originale et renforcer les différents aspects musicaux. LA MISE EN SCENE intensifie la sensation sous-terre, par une descente intérieure, par un corps qui se promène au fond de lui pour empoigner les sons les plus extrêmes de son corps et de sa voix. Mais aussi par un jeu de froideur et de distance qui pèle jusquʼau squelette. Lʼacteur se met à nu, progressivement, et provoque la nudité chez lʼautre. Spectaculairement, un monde erroné est devenu réalité, tient lieu de réalité. Dans ce bain dʼacide, spectateurs et acteurs se rencontrent et se touchent presque. Ce texte inquiétant exige lʼacteur de travailler rigoreusement ces mots afin de transformer une situation théâtrale en méditation profonde sur sa relation au réel. Ainsi, lʼintention du théâtre peut aussi « épurer le cœur de lʼhomme ». cie sturmfrei 9 NOTE DU DRAMATURGE TIMO KIREZ „Le nombre de gens ici qui pensent seuls, qui chantent seuls, qui mangent et parlent seuls dans les rues est effarant. Pourtant ils ne sʼadditionnent pas. Au contraire, ils se soustraient les uns aux autres, et leur ressemblance est incertaine.“ JEAN BAUDRILLARD, Amérique PROCHAIN ARRET LʼIMPUISSANCE. Der Untergrund ist Metamorphose. Er ist eine verdrängte Metapher in einer Zeit, die ohne Exit Strategien nicht leben kann. In diesem Zusammenhang ist der Text von Handke ein Terroranschlag in Slowmotion inklusive zurückspulen und wieder abspielen. Beschreibt man eine Explosion rein technisch, dann ist sie eine Zerfallsreaktion die zu einem plötzlichen Anstieg von Temperatur und Druck führt. Was Handke macht, ist den Anstieg von Temperatur und Druck auf ungefähr 80 Seiten zu verteilen. Doch wie jeder terroristische Akt bleibt er ein Akt der Impotenz und des Narzißmus. Das ist eine Möglichkeit, die Sache zu sehen. Eine andere, nicht weit entfernte, ist sich mit dem Begriff „Es“ von Freud zu beschäftigen. Trieb, Agression, Frustration. Der wilde Mann kann nur der wilde Mann sein, wenn um ihn herum Lämmer grasen. Sonst wäre sein Selbstverständnis so nicht möglich. Der wilde Mann braucht sein Publikum. Und dabei spielt es überhaupt keine Rolle, ob das Publikum ihm nun zuhört oder nicht. Ein Spiegel kommentiert ja auch nicht, sondern wirft nur das Licht wieder zurück. Das interessante ist nun, daß es in diesem Text ein falsches und ein echtes Publikum gibt. Das bezahlte Publikum auf der Bühne und das zahlende Publikum im Zuschauerraum. Ähnlich wie in dem Gemälde „Las Meninas“ von Diego Velàzquez ergeben sich daraus verschiedene Spiel- und damit Deutungsmöglichkeiten. Was findet hier wirklich statt? Und was bleibt im Verborgenen? Das ist genug Material, um der künstlerischen Ödnis der Eindeutigkeit zu entfliehen. Oder wie es ein anderer, bedeutender Maler, Francis Bacon, einmal formuliert hat: The job of the artist is always to deepen the mystery. cie sturmfrei 10 GENERIQUE Acteurs : Homme Fauve : Femme Fauve : Johan Leysen (B) Maelle Bellec (F) Metteur en scène : Scénographe : Créateur Lumière : Créateur Son : Styliste : Maquilleuse : Maya Bösch Thibault Vancraenenbroeck Colin Legras Rudy Decelière Julia Studer Mia Vranes Dramaturge allemand: Timo Kirez Responsable de publication : Michèle Pralong Intervention ponctuelle sur Friedrich Nietzsche : Bernard Schlurick Compagnie sturmfrei Direction artistique : Coordination générale : Chargée de diffusion : Administration : Maya Bösch Sandy Monney Charlotte Jacquet Estelle Zweifel Contact Compagnie sturmfrei C/O Maya Bösch Rue de la Ferme 9 1205 Genève info@ciesturmfrei www.ciesturmfrei.ch GSM M.Bösch : +41 78 858 59 33 GSM S.Monney : + 41 78 642 21 65 cie sturmfrei 11 COMPAGNIE sturmfrei / www.ciesturmfrei.ch La compagnie sturmfrei est une compagnie théâtrale indépendante et pluridisciplinaire fondée en 2000 à Genève par Maya Bösch. Elle adopte la forme juridique dʼassociation à but non lucratif. Elle commence à faire connaître son travail au-delà de la frontière suisse, notamment en Belgique et en France et souhaite étendre son rayonnement au-delà des pays francophones. La compagnie produit des formes théâtrales expérimentales, performatives et transdisciplinaires, développe des projets site-specific et investit lʼespace de manière insolite, travaillant la résonance de la langue et lʼimplication physique des corps. Elle met ses processus de création à lʼépreuve, dans le temps et dans lʼespace. sturmfrei explore de nouvelles formes poétiques pour ouvrir ponctuellement une autre « réalité ». Le levier politique de cette entreprise se trouve dans le choix des textes : révolutionnaires, provocateurs et qui résistent. Le travail se focalise sur des auteurs contemporains, en marge, radicaux et politiques, notamment Sarah Kane, Heiner Müller, Peter Handke, Michèle Fabien, Mathieu Bertholet, Elfriede Jelinek, et récemment Sofie Kokaj, mais sʼempare aussi à lʼoccasion de classiques comme Shakespeare. Les acteurs régulièrement associés aux créations, aux performances, ou aux lectures sont: Anne Marchand, Barbara Baker, Fred Jacot-Guillarmod, Véronique Alain, Lucie Zelger, Nalini Selvadoray, et récemment, Maelle Bellec et Nicolas Leresche. Ont participé à un processus de travail, les chorégraphes - danseuses Cindy Van Acker, Marcela San Pedro et Noémi Lapzeson ; les vidéastes et photographes Alexandre Simon, Hélène Göhring, Régis Golay, Fabio Visone; la chanteuse Dorothea Schürch ; le musicien Gérard Burger et le traducteur Olivier Le Lay. La compagnie sturmfrei est accompagnée régulièrement par la dramaturge Michèle Pralong, le créateur son Michel Zurcher, le scénographe Thibault Vancraenenbroeck, le créateur lumière Colin Legras, et récemment par la styliste Julia Studer. La compagnie travaille régulièrement avec le comparatiste Bernard Schlurick sur les philosophes Heidegger et Nietzsche. La compagnie sturmfrei, en 2009, travaille avec une équipe de production composée dʼune directrice artistique et metteure en scène Maya Bösch, dʼune coordinatrice de production, Sandy Monney, dʼune administratrice Estelle Zweifel, et dʼune chargée de diffusion Charlotte Jacquet. cie sturmfrei 12 BIO EQUIPE ARTISTIQUE JOHAN LEYSEN / COMEDIEN Né en Belgique, il suit une formation à l'Institut Supérieur d'Art Dramatique à Anvers. En Belgique, il collabore avec Anne Teresa De Keersmaeker, Jan Ritsema, Jan Lauwers, Johan Simons, Guy Cassiers... En France, il travaille avec Philippe Calvario, Isabelle Ronayette, Romain Bonnin, Laurent Gutmann... Depuis sa collaboration avec Heiner Goebbels pour La Reprise, il travaille régulièrement pour des projets musicaux avec Maurizio Kagel, John Elliot Gardiner, Pierre Audi... Il tourne avec, entre autres, Jean-Luc Godard, Patrice Chéreau, Enki Bilal, Raoul Ruiz... En 2005, il interprète au TNP le rôle du Capitaine dans Père de August Strindberg, mise en scène de Christian Schiaretti. MAELLE BELLEC / COMEDIENNE Née en 1980, formée à lʼEcole du Théâtre National de Bretagne, elle fait partie de la 4ème promotion dont elle sort en 2003 avec le spectacle ATTEINTE A SA VIE de Martin Crimp mis en scène par Stanislas Nordey. Elle a depuis joué sous sa direction dans Le TRIOMPHE DE LʼAMOUR au TNB et au Théâtre Nanterre Amandiers. En 2008, elle rencontre Maya Bösch lors du OPEN LAB 1, workshop intitulé Stille sur Heiner Müller à Bruxelles et poursuit le travail sur le OPEN LAB 2 à Genève. Elle participe à la création DEFICIT DE LARMES mise en scène par Maya Bösch à Genève et poursuit le travail de compagnie pour les années 2010 et 2011 sur DRAMES DE PRINCESSES / Elfriede Jelinek, SOUTERRAINBLUES / Peter Handke et BAMBILAND / Elfriede Jelinek prévu en 2011. THIBAULT VANCRAENENBROECK / SCENOGRAPHE Scénographe et costumier, le bruxellois Thibault Vancraenenbroeck collabore avec des metteurs en scène et des chorégraphes de renom, dont Frédéric Dussenne, Pierre Droulers, Olga de Soto, Sophie Kokaj, Stéphane Braunschweig depuis 1996. Depuis 2001, il intervient régulièrement à l'Ecole du Théâtre National de Strasbourg comme enseignant et membre du jury pour la section « scénographie et costumes ». En Suisse, il travaille avec Anna Van Brée, Marc Liebens et Andrea Novicov et depuis 2002 il collabore régulièrement avec Maya Bösch et la compagnie sturmfrei (GENEVA.LOUNGING – RICHARD III – JOCASTE – WET ! & RE-WET ! – DEFICIT DE LARMES) COLIN LEGRAS / LUMIERE Né en 1970 à Paris. Colin Legras travaille en France, en Belgique et en Suisse, notamment avec Maya Bösch et la compagnie sturmfrei sur GENEVA.LOUNGING – JOCASTE – DEFICIT DE LARMES. Il a été Directeur Technique du Théâtre les Tanneurs à Bruxelles de 2006 à 2008. Il travaille comme éclairagiste avec des artistes de domaines différents, musique, danse, art plastique et théâtre ; il est membre fondateur de Cloportes Productions (B), genre compagnie de théâtre, membre de FLC EXTENDED (B), laboratoire interdisciplinaire de création urbaines. RUDY DECELIERE / CREATEUR SON né à Tassin-La-Demi-Lune (FR) en 1979. Vit et travaille à Genève. Il étudie à lʼécole des Beaux-Arts de Genève essentiellement avec Carmen Perrin (99-03), et développe un travail artistique principalement dʼinstallation sonore, dans les espaces publics ou dʼexposition, intérieurs ou naturels, en Suisse et en Europe. Aussi ingénieur du son, monteur et mixeur pour le cinéma, il collabore à plusieurs courts et longs-métrages documentaires ou fictions, notamment à Rome avec Donatella Bernardi, au Japon avec Samantha Granger, en Europe avec Carlos Lopez, en Suisse avec Marco Poloni. Il travaille aussi aux créations et espaces sonores de pièces de théâtre ou danse contemporaines. JULIA STUDER / COSTUMIERE Née en 1981 à Lausanne, Julia Studer est une designer qui évolue entre le monde de la mode, de lʼévènementiel et du théâtre. Elle suit des études de design de mode à la Haute école dʼArt et de Design de Genève, ainsi quʼà la Amsterdam Fashion Institut. Diplômée en juillet 2008, elle reçoit le prix de Design industriel et de Produit de la Haute Ecole dʼArt et de Design de Genève. Elle collabore à divers projets de conception dʼespace (Montreux jazz Festival), de danse (Cie du Coquelicot), dʼinstallations sonore et visuelle (collaboration avec le musicien Piero SK) et de théâtre (Cie La Saburre, Cie Le Tempestaire). Elle travaille actuellement à lʼélaboration dʼaudiofilms sous forme de cie sturmfrei 13 soirées cabaret-théâtre et sur divers projets de théâtre. Maya Bösch a rencontré Julia lors du défilé 2008 HEAD-Genève. Depuis elles ont collaboré ensemble sur DEFICIT DE LARMES - et vont prochainement travaillé sur les DRAMES DE PRINCESSE et sur le texte SOUTERRAINBLUES de Peter Handke. MAYA BÖSCH / METTEUR EN SCENE née en 1973 à Zurich, a fondé la compagnie sturmfrei en 2000 à Genève. Avec la compagnie, Maya Bösch a monté HAMLETMASCHINE / Heiner Müller – CRAVE / Sarah Kane – JOCASTE / Michèle Fabien – LUI PAS COMME LUI / Eflriede Jelinek – STATIONS URBAINES ! / Elfriede Jelinek - WET et RE-WET ! / Elfriede Jelinek – DEFICIT DE LARMES / Sofie Kokaj et a investi les théâtres, GRü / Théâtre du Grütli, Le Galpon, le Théâtre St-Gervais et le T50 à Genève. Elle a tourné à lʼétranger au Manège de Mons en Belgique, au Théâtre2Gennevilliers à Paris, à Charleroi-Danses (biennale09) en Belgique et au 2.21, au Pommier, au Théâtre de l ʻOrangerie et dans le souterrain Escherwyss à Zurich en Suisse. A la Comédie de Genève, Maya Bösch a signé deux mises en scène : GENEVA.LOUNGING / Mathieu Bertholet et RICHARD III / Shakespeare. Maya Bösch a présenté plusieurs lectures, installations et performances. Elle a également dirigé des stages dʼacteurs en Belgique, en Suisse et au Théâtre National de Bretagne en France. Artiste invitée pour le Theatertreffen Berlin (Freies Forum) 2008 / Metteur en scène associée au Théâtre St.Gervais Genève 2006-2007. Elle a reçu une bourse de la fondation Dr René Liechti en 2003 et en 2006 et la bourse Simon I. Patino pour la Cité International des Arts à Paris en 2002-2003. Depuis 2006, Maya Bösch co-dirige le GRü /Théâtre du Grütli à Genève avec la dramaturge Michèle Pralong et développe une scène expérimentale et transdisciplinaire, un laboratoire de recherche pour des nouvelles formes. cie sturmfrei 14 BIO AUTEUR / TRADUCTEUR PETER HANDKE / AUTEUR Poète, essayiste, romancier, auteur de théâtre, cinéaste, Peter Handke est peut-être la personnalité la plus en vue de la jeune littérature autrichienne. Admirateur précoce de Beckett et du Nouveau Roman, il apparaît comme un homme avant-garde chez qui lʼaustérité, lʼhermétisme et le goût de la provocation. Né en 1042 à Griffin en Autriche, de père inconnu, Peter Handke est élevé par sa mère dʼorigine slovène. De son origine modeste, il gardera une fascination des vies misérables et étriquées : « Pour écrire, la seule envie ne suffit pas : il faut que sʼy ajoute la détresse ». Il devient célèbre au théâtre avec OUTRAGE AU PUBLIC qui déclenche un scandale lors de sa représentation à Francfort. Ses pièces de théâtre, depuis LA CHEVAUCHEE SUR LE LAC DE CONSTANCE représenté à Paris en 1974 avec Gérard Dépardieu, Jeanne Moreau et Delphine Seyrig dans les rôles principaux, jusquʼau SOUTERRAINBLUES (2003), ont été jouées sur les scènes du monde entier et mises en scène pas Claus Peymann, Klaus Michael Grüber, Wim Wenders, Claude Régy ou Luc Bondy. Peter Handke a également écrit des pièces radiophoniques. Scénariste – de Wim Wenders, LES AILES DU DESIR, FAUX MOUVEMENT, – il est aussi réalisateur de deux de ses récits, LA FEMME GAUCHERE et LʼABSENCE. OLIVIER LE LAY / TRADUCTEUR Traducteur littéraire (allemand → français) 33 ans. Vit à Saint-Brieuc (France). Prix de traduction Halpérine Kaminsky 2004 pour La Perte de lʼimage, de Peter Handke Prix de traduction André Gide 2006 pour Les Enfants des morts, dʼElfriede Jelinek Bourse du Ministère de la Culture pour la création de Souterrainblues, de Peter Handke Traductions : Peter Handke, La Perte de lʼimage, Paris, Gallimard, 2004. 650 pages Peter Handke, A ma fenêtre le matin, Carnets du rocher (1982-1987), Paris, Verdier, 2006. 570 pages Peter Handke, Souterrainblues. Traduction pour le théâtre, entreprise à la demande de Peter Handke et de Claude Régy. 80 pages Peter Handke, Gestern unterwegs (Hier en chemin), Paris, Verdier, 550 pages. A paraître courant 2009 Peter Handke, Die morawische Nacht (La nuit morave), Paris, Gallimard, 560 pages. Collection Du Monde Entier. Parution printemps 2010 Elfriede Jelinek, Enfants des morts, Paris, Seuil, janvier 2007. 670 pages. Principal roman du prix Nobel de littérature 2004 Elfriede Jelinek, Die Kontrakte des Kaufmanns (Les contrats du marchand), Rowohlt, 2009. Cotraduction avec Sophie Herr, entreprise à la demande du Théâtre du Grütli (Maya Bösch) à Genève. 90 pages. Avec accord de lʼauteure. Arno Geiger, Tout va bien, Paris, Gallimard, 428 pages. Collection Du Monde Entier. Avril 2008 Arno Geiger, Alles über Sally (Tout sur Sally), Paris, Gallimard. Collection Du Monde Entier. Livre encore à paraître en Allemagne, chez Hanser Verlag. Sortie de la traduction française fin 2010 Alfred Döblin, Berlin Alexanderplatz, retraduction intégrale, Paris, Gallimard, 457 pages, Collection Du Monde Entier. Mai 2009. Postface de Rainer Werner Fassbinder. cie sturmfrei 15