EXTENSION DES FONCTIONS PLURISOUSHARMONIQUES A
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EXTENSION DES FONCTIONS PLURISOUSHARMONIQUES A
PUBLICATIONS DE L’INSTITUT MATHÉMATIQUE Nouvelle série, tome 88(102) (2010), 123–127 DOI: 10.2298/PIM1002123J EXTENSION DES FONCTIONS PLURISOUSHARMONIQUES A TRAVERS DE “PETITS" SOUS-ENSEMBLES Abidi Jamel Communicated by Miroljib Jevtić Abstract. We extend, in many variables, results established by Cegrell [2] on the continuation of the plurisubharmonic functions defined outside closed subsets, of open sets of Cn , having zero Ronkin [8] gamma capacity. This will be achieved by the continuation of some plurisubharmonic functions, having on “a priori" growth, through some thin (meaning to be precised) closed subsets of Cn (n 1). 1. Introduction Dans cet article on propose un élargissement des résultats établis par Cegrell, dans [2], concernant le prolongement des fonctions plurisousharmoniques. Les nouveaux obstacles seront mesurés au moyen de différentes précapacités introduites respectivement par Ronkin [8], Cegrell [3], Hyvönen et Rühentaus [4]. 2. Notations et préliminaires Dans toute la suite, G désigne un ouvert de Cn (avec n 1) et E un sousensemble fermé de G. H α est la mesure α-dimensionnelle de Hausdorff associée à la distance euclidienne. h(G), sh(G), psh(G) et prh(G) désignent respectivement l’ensemble des fonctions harmoniques, sousharmoniques, plurisousharmoniques et pluriharmoniques dans G (Cf. [5], [6], [7], [8], [9] et [10]). C(G) est l’ensemble des fonctions continues dans G. Si z 0 ∈ Cn , j ∈ {1, 2, . . . , n}, z 0 = (z10 , . . . , zn0 ) on écrira z 0 = (zj0 , Zj0 ) où 0 0 0 , zj+1 , . . . , zn0 ). Si r > 0 et r > 0, zj ∈ C et Zj0 ∈ Cn−1 , Zj0 = (z10 , . . . , zj−1 0 (n−1) 0 (Zj , r ) = {(zj , Zj ) = z ∈ Cn | zj ∈ (zj0 , r) et Zj ∈ on note (zj , r) × (n−1) (Zj0 , r )}. Ici m2n est la mesure de Lebesgue dans Cn . Dans [8] Ronkin à introduit la précapacité Γn sur Cn associée à la précapacité gn , définie par récurrence sur Cn ; si F ⊂ C, g1 (F ) = Cap∗ (F ) et pour F ⊂ Cn (avec n 2), gn (F ) = 2010 Mathematics Subject Classification: 32D20, 32U05. 123 124 ABIDI JAMEL MaxCap∗ ({zj ∈ C | gn−1 ({Zj ∈ Cn−1 | (zj , Zj ) ∈ F }) > 0; j = 1, 2, . . . , n}). Cap∗ étant la capacité logarithmique extérieure sur C [8]; Γn (F ) = Sup{gn (α(F )), α ∈ U }, U étant le groupe des transformations unitaires complexes sur Cn . De la même façon on définit Γn (F ) = Sup{C n (α(F )), α ∈ U }, où C n est la précapacité dans Cn introduite par Hyvönen et Rühentaus [4]. Si F ⊂ C, C 1 (F ) = Cap∗ (F ) et si F ⊂ Cn (avec n 2), C n (F ) = MaxCap∗ ({zj ∈ C | C n−1 ({Zj ∈ Cn−1 | (zj , Zj ) ∈ F }) > 0; j = 1, 2, . . . , n}). Soit P un sous-ensemble borélien dans Cn . P est dit déterminant dans Cn , si pour toute fonction u ∈ psh(Cn ), tout z ∈ Cn , u(z) = lim sup{ξ→z, ξ∈P } u(ξ). De manière similaire, on définit la notion d’ensemble déterminant dans G. Soit maintenant P un fermé dans Cn . Cegrell [2], montre que si le sous-ensemble P̃ = {(ξ, η) ∈ Cn × Cn | Cap∗ ({λ ∈ C | (λξ + η) ∈ P }) > 0} est de complémentaire C2n P̃ déterminant dans C2n , alors toute u ∈ psh(Cn P ), localement majorée le long de P , a une unique extension u∗ ∈ psh(Cn ). Lemme 2.1. Soit P un sous-ensemble de type Fσ dans Cn . Alors P̃ est déterminant dans C2n si Γn (P ) = 0. Demonstration. Claire d’après les définitions de P̃ et Γn (P ). On construira un ouvert G de Cn et un sous-ensemble E fermé de G tel que, sans que E soit fermé dans Cn et (pour F ⊂ Cn , F est l’adhérence de F dans Cn ) ˜ n’est pas déterminant dans C2n (on s’intéresse essentiellement au vérifie aussi E cas n 2). L’obstacle E ne s’intègre pas dans l’énoncé précédent de Cegrell. Mais E sera un ensemble singulier impropre dans G grâce au théorème qui suivra. ξl | Soit G = D(0, 1) × C où D(0, 1) est le disque unité de C. Soit A = { 1+1/l l ∈ N∗ } où {ξl | l ∈ N∗ } = ∂D(0, 1)∩Q×Q. ∂D(0, 1) ⊂ A car si z ∈ ∂D(0, 1)Q×Q, il existe une sous suite (ζj )j1 ⊂ ∂D(0, 1) ∩ Q × Q avec limj→+∞ ζj = z. ζj = ξk(j) où (k(j))j1 ⊂ N∗ est non majorée, car (k(j))j1 majorée par m0 ∈ N∗ implique (ζj )j1 ⊂ {ξ1 , . . . , ξm0 }, donc z ∈ ∂D(0, 1) ∩ Q × Q. Ainsi, il existe une sous suite ξl(j) (ξl(j) )j1 ⊂ (ξl )l1 telle que z = limj→+∞ ξl (j) = limj→+∞ 1+1/l(j) . Lemme 2.2. A est fermé dans D(0, 1). Demonstration. Soit (zj )j1 telle que limj→+∞ zj = z ∈ D(0, 1). Si (zj )j1 était stationnaire, z serait dans A. Le résultat est alors trivial. Supposons (zj )j1 ξs(j) non stationnaire; alors zj = 1+1/s(j) où (s(j))j1 est une suite d’entiers naturels non nuls. On notera que (s(j))j1 n’est pas majorée (considérez |zj |) et on supposera 1 (s(j))j1 strictement croissante vers +∞. On aura (1+ s(j) )zj = ξs(j) et il résultera que limj→+∞ ξs(j) = z. Donc z ∈ D(0, 1). Ce qui est impossible. Soit B, D des fermés de C (B compact dans D(0, 1)) vérifiant H 2 (B) = H 2 (D) 5 5 = 0, H 3 (B) > 0 et H 3 (D) > 0. Considérons E = A×C∪B×D. E n’est pas polaire 2 dans C (Considérez H 3 (E)). E est fermé dans D(0, 1) × C (se rappeler que A est ˜ = CE ˜ n’est pas déterminant dénombrable), E ⊃ ∂D(0, 1)×C∪B ×D. Mais C4 E 4 dans C . En fait, en notant l’existence d’une fonction u1 ∈ h(C ∂D(0, 1)) ∩ C(C) telle que u1 ∈ / h(C) et en considérant u(z1 , z2 ) = u1 (z1 ) pour (z1 , z2 ) ∈ C2 , il est EXTENSION DES FONCTIONS PLURISOUSHARMONIQUES . . . 125 clair que u ∈ prh(C2 ∂D(0, 1) × C) ∩ C(C2) mais u ∈ / prh(C2 ). D’après Cegrell [2], ˜ ceci implique bien que C(E) n’est pas déterminant dans C4 . 3. Résultat principal Théorème 3.1. Soit u ∈ psh(G E) avec Γn (E) = 0. Supposons que u soit localement majorée le long de E. Alors u a une unique extension u∗ ∈ psh(G). Ce théorème établit l’intérêt des obstacles E, non nécessairement fermés dans Cn , mais qui sont des obstacles impropres par rapport à un ouvert G de Cn pour les fonctions plurisousharmoniques localement majorées le long de E (c’est à dire toute u ∈ psh(G E) localement majorée le long de E a une unique extension u∗ ∈ psh(G)) telle que: (i) E ⊂ G (ii) E fermé dans G (iii) Γn (E) = 0. Demonstration. Le cas n = 1 est couvert par le résultat de Brelot [1]. Soit n 2. Lemme 3.1. Soit F un sous-ensemble de Cn de type Fσ . Alors C n (F ) = 0 si et seulement si max H 2n−2 ({Zj ∈ Cn−1 | Cap∗ (F (Zj )) > 0}) = 0, 1jn où F (Zj ) = {zj ∈ C | (zj , Zj ) ∈ F }. Demonstration. Voir Hyvönen et Rühentaus [4]. Lemme 3.2. Soit F un sous-ensemble borélien dans Cn avec C n (F ) = 0. Alors pour tout (α1 , . . . , αn ) ∈ (R∗+ )n , C n (T −1 (F )) = 0 si : T (z1 , . . . , zn ) = (α1 z1 , . . . , αn zn ), (z1 , . . . , zn ) ∈ Cn . Demonstration. Par récurrence sur n. On note A = T −1 (F ) pour simplifier et si zj ∈ C (resp. Zj ∈ Cn−1 ), F (zj ) = {Zj ∈ Cn−1 | (zj , Zj ) ∈ F } (resp. F (Zj ) = {zj ∈ C | (zj , Zj ) ∈ F }). Si n = 2, on a max H 2 ({zj ∈ C | Cap∗ (F (zj )) > 0}) = 0. 1j2 On déduit que pour chaque j = 1, 2 il existe Bj ⊂ C, H 2 (Bj ) = 0 et ∀zj ∈ C Bj , F (zj ) est polaire dans C. Fixons j = 1. On veut construire B1 ⊂ C vérifiant H 2 (B1 ) = 0 et pour tout z1 ∈ C B1 , H 2 (A(z1 )) = 0 avec A(z1 ) = {z2 ∈ C | (z1 , z2 ) ∈ A} = {z2 ∈ C | (α1 z1 , α2 z2 ) ∈ F } 1 = z2 ∈ C | z2 ∈ F (α1 z1 ) . α2 Notons que ∀z1 ∈ C B1 , F (z1 ) est polaire dans C. Donc si α1 z1 ∈ C B1 , F (α1 z1 ) est polaire (et il résultera que α12 F (α1 z1 ) est polaire). Mais α1 z1 ∈ C B1 équivaut à z1 ∈ C ( α11 B1 ) avec H 2 ( α11 B1 ) = 0. D’où, ∀z1 ∈ C ( α11 B1 ), A(z1 ) est polaire dans C. On prendra B1 = α11 B1 . Le reste de la preuve découle du cas n = 2. Le lemme suivant est dû à Lelong [7]. 126 ABIDI JAMEL Lemme 3.3. Soit u : G → [−∞, +∞[ une fonction. u est plurisousharmonique dans G si et seulement si u ◦ T est sousharmonique dans T −1 (G), pour toute T transformation C-linéaire et inversible sur Cn . Maintenant la démonstration du théorème est possible. Soit j ∈ {1, . . . , n}. Comme max H 2n−2 ({Zj ∈ Cn−1 | Cap∗ (E(Zj )) > 0}) = 0, 1jn soit donc Bj ⊂ Cn−1 /H 2n−2 (Bj ) = 0 et ∀Zj ∈ Cn−1 Bj , E(Zj ) est fermé polaire dans l’ouvert G(Zj ) = {zj ∈ C | (zj , Zj ) ∈ G}. Fixons Zj ∈ Cn−1 Bj avec G(Zj ) = ∅. uZj = u(., Zj ) est localement majorée le long de E(Zj ). Comme E(Zj ) est polaire, alors uZj a une unique extension dans sh(G(Zj )) (notée encore uZj ). Soit uk = max(u, −k) pour k 1. On a uk ∈ psh(G E) ∩ L∞ loc (G), uk −k, de plus ∀j ∈ {1, . . . , n}, ∀Zj ∈ Cn−1 Bj (avec G(Zj ) = ∅), uk (., Zj ) ∈ sh(G(Zj )). Montrons que la distribution Δ(uk ) est positive pour chaque k 1. n Soit ϕ une forme C ∞ , à support compact dans G, du type Φ0 βn! où n βn i = dm2n . β= dzj ∧ dz¯j et Φ0 ∈ Cc∞ (G), Φ0 0 2 j=1 n! Δuk , Φ0 = n j=1 βn = n! G uk Δ(Φ0 )dm2n Zj ∈Cn−1 Bj uk (zj , Zj )Δj (Φ0 )(zj , Zj ) dm2 (zj ) dm2n−2 (Zj ) 0 zj ∈G(Zj ) (Δj (Φ0 ) étant le laplacien de Φ0 par rapport à la mème variable complexe). Ceci implique que uk possède un prolongement sousharmonique dans G, ∀k 1. On déduit facilement un prolongement de u noté u∗ sousharmonique dans G. Un argument développé à partir du Lemme 3.3 de Lelong impliquera u∗ ∈ psh(G): On prouvera que pour toute transformation Tε : Cn → Cn , de la forme Tε (z1 , z2 , . . . , zn ) = z1 b + ε n zj vj j=2 avec ε > 0, (b, v2 , . . . , vn ) une base orthonormée de Cn (Tε = α ◦ T où α est unitaire sur Cn et T (z1 , z2 , . . . , zn ) = (z1 , εz2 , . . . , εzn )), (cf. [10, p. 61]). Ce qui termine la démonstration. Remarques 1. (a) Soit G = D × C; D = D(0, 1). E = {1 − n1 | n 1} × ∂D. E est fermé pluripolaire (non pluripolaire complet) dans D × C. C’est clair que E n’est pas compact dans D × C. Toute fonction u ∈ psh(G E) se prolonge de façon unique dans psh(G). En effet, u ∈ psh(D(0, 12 ) × C {0} × ∂D). D(0, 12 ) × C est pseudo-convexe, {0} × ∂D étant compact pluripolaire. D’après Cegrell [2], u se prolonge de façon unique dans psh(D(0, 12 ) × C) et ainsi de suite. (b) Soit D = D(0, 1). G = D × C {0}. G n’est pas pseudo-convexe dans C2 . Soit F = {1 − n1 | n 2} × D(0, 1). F est fermé pluripolaire dans G, F n’est EXTENSION DES FONCTIONS PLURISOUSHARMONIQUES . . . 127 pas compact. Toute fonction u ∈ psh(G F ) se prolonge de manière unique dans psh(G). Les remarques (a) et (b) montrent que dans [2, Theorem 6.5] les conditions l’ouvert est pseudo-convexe et l’obstacle est compact pluripolaire parfois ne sont pas nécessaires. References 1. M. Brelot, Etude des fonctions sousharmoniques au voisinage d’un point, Actual. Sci. Industr. 139 (1934), 5–55. 2. U. Cegrell, Removable singularities for plurisubharmonic functions and related problems, Proc. Lond. Math. Soc. 36 (1978), 310–336. 3. U. Cegrell, Removable singularity sets for analytic functions having modulus with bounded Laplace mass, Proc. Am. Math. Soc. 88 (1983), 283–286. 4. J. Hyvönen and J. Rühentaus, On the extension in the Hardy classes and in the Nevanlinna class, Bull. Soc. Math. France 112 (1984), 469–480. 5. M. Klimek, Pluripotential Theory, Clarendon Press, Oxford, 1991. 6. S. G. Krantz, Function Theory of Several Complex Variables, Wiley, New York, 1982. 7. P. Lelong, Plurisubharmonic Functions and Positive Differentiel Forms, Gordon and Breach, New York, 1969. 8. L. I. Ronkin, Introduction to the Theory of Entire Functions of Several Variables, Am. Math. Soc., Providence, Rhode Island, 1974. 9. W. Rudin, Function Theory in the Unit Ball of Cn , Springer-Verlag, New York, 1980. 10. V. S. Vladimirov, Les fonctions de plusieurs variables complexes (et leur application à la théorie quantique des champs), Dunod, Paris, 1967. Département de Mathématiques Faculté des Sciences de Tunis 2092 Tunis Tunisia [email protected] (Received 29 06 2009)