1. Analyse du livret : comment Offenbach réécrit

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1. Analyse du livret : comment Offenbach réécrit
Acte 3 : La métamorphose de Jupiter
Aux Enfers, Eurydice s’ennuie terriblement et en a plus qu’assez des avances amoureuses de son geôlier : John Styx*. Un
interrogatoire a lieu pour savoir où est cachée Eurydice. Cerbère* convoqué comme témoin est soudoyé par son maître,
Pluton. La confusion la plus totale règne jusqu’à ce qu’apparaisse Cupidon, qui découvre où est enfermée Eurydice et
change Jupiter en mouche pour qu’il puisse passer par le trou de la serrure. C’est dans les habitudes de Jupiter de se
métamorphoser pour séduire des jeunes femmes… Ils s’échappent tous les deux.
Acte 4 : Les Enfers
On donne un grand festin : Eurydice chante un hymne à Bacchus (Dieu du vin et de la fête…) et Pluton danse un menuet.
Pluton veut se venger. Orphée et l’Opinion publique arrivent enfin et réclament Eurydice. Jupiter la rend à son mari à la
condition de ne pas se retourner avant d’avoir atteint le Styx. Orphée y réussit si bien que Jupiter est obligé de
déclencher la foudre pour l’obliger à se retourner. Eurydice restera alors une bacchante à la disposition d’un Jupiter
ravi!
1. Analyse du livret : comment Offenbach réécrit-il le mythe ?
A la lecture du livret, on se rend compte qu’Offenbach détourne complètement ce mythe à la fin tragique pour le
rendre comique et farfelu.
C’est le mythe d’Orphée à l’envers : Orphée et Eurydice ne sont plus amoureux et vont voir ailleurs, Orphée énerve
tout le monde avec son violon au lieu de charmer, les Dieux de l’Olympe sont dépravés au lieu d’être sages, Jupiter est
ridicule et court les jupons des femmes en se métamorphosant en toutes sortes d’animaux… Même la fin est comique et
absurde : la belle Eurydice reste à la disposition de Jupiter sans que cela ne choque personne !
Nous constatons que contrairement aux musiciens qui l’ont précédé, Offenbach n’est pas très respectueux de
l’œuvre ! Orphée aux Enfers a déclenché de violentes querelles entre les partisans du respect scrupuleux du texte
original et les adaptateurs « sacrilèges » qui n’hésitent pas à moderniser encore et encore ce mythe. Une certaine
presse crie au scandale ! Pensez donc ! Ridiculiser la Grèce antique, considérée comme le berceau de la culture…
Offenbach était un compositeur très en vogue en cette fin du XIXème siècle. En 1873, il devient directeur du théâtre de
la Gaieté à Paris. C’est pour lui la consécration. Cela faisait des années qu’il était limité par la règlementation de la
IIIème République, qui ne permettait de donner qu’un répertoire strictement délimité avec un nombre misérable
d’acteurs. Pour la première de ses œuvres jouée dans ce théâtre, en 1874, il va reprendre une œuvre qu’il avait
composé 16 ans plus tôt : Orphée aux Enfers. Il va y ajouter deux Actes supplémentaires (la 1ère version n’en avait que
deux) et imaginer de nouvelles scènes féériques : transformations* merveilleuses, grands ballets, luxe de la mise en
scène, figurants innombrables…
Le but de cette réinterprétation est de faire rire un public amateur de spectacles divertissants et peu compliqués. Cela
lui permet au passage de se moquer des grands opéras sérieux et tragiques dont le public est lassé. Il reprend la même
forme que l’opéra classique: des actes et des scènes, constitués d’une alternance d’airs*, de chœurs*, de récitatifs* et
de ballets* pour mieux en faire une parodie ! C’est un succès !
I.
Présentation et analyse de deux extraits choisis
Extrait 1: Acte 2, scène 1
Chœur
Air
Récitatif
Ballet
Un soliste
Deux solistes
Trois solistes
Chœur
Cocher la case correspondante
Cocher la case correspondante

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