Un hôtel solaire au centre de Casablanca

Transcription

Un hôtel solaire au centre de Casablanca
Vue avant du capteur
Un hôtel solaire au centre de Casablanca
A l'angle de la place de la Victoire,
à Casablanca, le passant qui lève
les yeux pourra voir la toiture de
l'hôtel couverte de capteurs solaires thermiques. Il ne suffit pas
d'installer une grande surface de
capteurs en toiture pour avoir une
bonne production solaire, encore
faut-il que le circuit primaire et
le stockage soient bien conçus et
la régulation bien adaptée.
Une ville qui vit au rythme du soleil
Casablanca, la ville blanche du Maroc, ne manque ni
d'animation ni de soleil… Et il n'est pas rare d'y
observer des chauffe-eau solaires sur les toits des
villas des quartiers résidentiels. Des systèmes individuels simples et efficaces décorent ceux-ci, à la grande satisfaction des usagers qui réduisent ainsi considérablement leur facture électrique et augmente leur
confort. Car le standard, ici, c'est de chauffer son
eau avec des boilers électriques, ou de se laver à
l'eau froide, ou même d'aller au hammam ! Un
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chauffe-eau solaire à thermosiphon est une solution
bien adaptée au climat marocain. Seulement voilà, si
on veut couvrir les besoins d'un hôtel, il faut envisager
des systèmes de plus grande taille qui permettent de
grands réservoirs de stockage.
Chauffe-eau solaire thermosiphon (caractérisé par son
réservoir placé au-dessus du capteur)
Un hôtel dont l'installation solaire est
exemplaire
Me voilà plongé dans le va-et-vient des rues animées de
Casablanca, quand mon attention est attirée par une
installation solaire ancrée sur le toit d'un bâtiment classique de la ville. Ma curiosité m'amène à quitter le
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ICI ET MAINTENANT
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Vue de la toiture de l'Hôtel
Système de nettoyage
automatique
vacarme du boulevard Lalla Yacout en poussant la porte
de l'hôtel Sully (qui aurait pu s'appeler Sunny !).
Hôtel Sully
Bd Rahal El Meskini, 143
Casablanca
T 022 45 29 88
F 022 45 29 89
Omar me propose d'aller visiter l'installation. En toiture,
les 18 capteurs sont remarquablement bien installés et
le circuit primaire est bien isolé, avec une bonne protection métallique de l'isolant. Il y a même un système
astucieux d'autonettoyage de la vitre des capteurs,
bien utile pour retirer la poussière qui pourrait s'y
déposer. Le circuit primaire ramène ensuite l'eau
chauffée par le soleil six à sept étages plus bas, dans
trois réservoirs de 500 litres dont je n'ai pas compris
la logique de connexion. Quant à la résistance électrique de l'appoint, elle chauffait malgré le soleil !
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C'est donc à mon grand étonnement qu'Omar, le
propriétaire, me dit, dès mon arrivée, que l'installation ne produit pas assez d'eau chaude ! Car avec ses
40 m2 de capteurs exposés à une irradiation quotidienne moyenne de 5 kWh/m2, je calcule qu'il y a
sur ce toit un capital brut journalier de 200 kWh, de
quoi réchauffer quotidiennement 2 500 litres d'eau
de 20°C à 55°C (si l'on estime que le rendement de
l'installation est de 50 %).
Vue arrière du capteur
MICHEL HUART
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Magnifique installation en toiture donc, mais à la
cave, quel désastre !
Vue sur le stockage
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