Décor - Claude Cartier

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Décor - Claude Cartier
VISITE GUIDÉE
LYON
Décor & dépendances
Au sein d’un corps de ferme rénové, une écriture douce conjugue
les pièces fortes au pluriel. Comme si de rien n’était à l’exception
de Zeus qui a pris possession des lieux. Par Nadine Fageol - Photos Erick Saillet
Le visage de Zeus
n’est pas une fresque !
La décoratrice a mis
au point un savant
stratagème avec
une toile en intissé
fabriquée sur mesure
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aux dimensions du
mur. Le dieu reste
visible depuis la pièce
grâce à la suspension
« Vertigo » de
Constance Guisset
toute en transparence.
La couleur du
canapé Moroso,
renouvelle le
style indien avec
force délicatesse.
Un beau jaune
rafraîchissant
que l’on retrouve
disséminé çà et là,
à la manière
d’un fil rouge.
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“ Une écriture décorative en parfaite
osmose avec les vieux murs.
”
Vitaminé, l’espace
repas privilégie le
blanc saupoudré
d’un zest de citron
et formes opulentes
pour le piétement des
chaises Gubi et du
luminaire Fortuny.
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’ai toujours aimé la façon si particulière et
si personnelle de Claude Cartier d’appréhender nos collections », expliquait Patricia
Moroso lors du vernissage de l’exposition
célébrant les 60 ans de création de l’éditeur italien au
Musée des Tissus de Lyon. Un événement rarissime
à l’initiative de la décoratrice auquel participe un couple d’invités qui s’interroge. Vendre ou actualiser
l’atmosphère du long corps de ferme, fruit de la rénovation de plusieurs dépendances très habilement reliées entres elles ? Trois enfants, deux chiens, impos-
J
sible de quitter le jardin plantés d’arbres centenaires,
orienté plein sud et dissimulé derrière de haut murs.
L’idée d’un cube contemporain remisée ; mission est
confiée à Claude Cartier de donner tournure plus actuelle aux dépendances. Elle qui est déjà intervenue
dans ses lieux, il y a fort longtemps.
D’emblée, le couple fait preuve d’une certaine audace
avec des coups de cœur avertis pour des pièces d’exception, à l’instar du canapé « Beautiful Backside » de
Moroso ou du tapis des frères Bouroullec pour Nanimarquina sans équivalent dans l’art du raffinement.
Savant fondu
enchaîné de
matières nobles
renouvelé par
le motif imaginé
à partir du tapis
Carpet Reloaded
et des canapés et
pouf « Lowland »
et « Beautiful
Backside » (Moroso).
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Salon, immense pièce de vie et cuisine, de la conception tout en enfilade, la décoratrice cherche à tirer
profit en créant un lien déterminant et concentre son
propos sur l’immense mur du salon de réception.
Très au fait dans le traitement du papier peint, elle bifurque cependant sur un panoramique en intissé au
motif adapté aux dimensions du mur par les Italiens
de Wall & Deco. Ainsi surgit l’époustouflante vision
d’un Zeus à l’envoûtante crinière. A pareil effet, pas
de surenchère, la décoratrice opte pour la transparence
ondulée du luminaire « Vertigo » de Constance
Guisset. Et, pour l’ensemble des autres murs travaille
à partir des blancs lumineux de Ressource.
Une écriture à l’unisson et de la couleur
« Des poutres, certains murs en pierre, de la pierre de
Bourgogne au sol, il fallait définir une écriture décorative
sans rupture. » Autre demande du couple, de la couleur, celle du canapé « Beautiful Backside » va être
déterminante, un jaune printanier qui va faire office
de fil rouge en habiles touches disséminées çà et là,
égayant les rideaux en étamine de laine, les franges
du graphique tapis de la pièce de vie et un pouf tricot
dans la suite parentale où la décoratrice ose cette
fois le réjouissant contraste du très sophistiqué papier
peint Fornasetti, les derniers rouleaux proposés à la
vente, confronté à la charpente de bois brut. Une
composition très linéaire pour le canapé « Lowland »
(Moroso) dans le salon d’apparat en opposition avec
celle installée dans la pièce de vie où la propriétaire
papote avec ses amies dans les profonds oreillers
Diesel peuplés d’une ribambelle de coussins Lindll &
Co. Les dépendances de la ferme n’en reviennent
pas qui n’ont jamais été autant à leur avantage. l
De l’art de marier
les contraires,
dans l’immense
suite parentale,
une composition en
noir et blanc à partir
du célèbre papier
peint Fornasetti
et du tapis des
frères Bouroullec
assemblée par le lin
blanc monochrome
du lit se glisse
sans état d’âme
sous la vieille
charpente de bois
brut. Pouf Casalis,
banquette Maxalto,
lampadaire Mouille
et chevet sculpture
« il laboratorio
dell’imperfetto »,
chaque objet
apporte sa touche
d’originalité.
“Le parti pris réjouissant
d’oser confronter
un papier peint sophistiqué
au bois brut
”
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