Plan mondial de navigation aérienne
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Plan mondial de navigation aérienne
Doc 9750 AN/963 Plan mondial de navigation aérienne Approuvé par le Secrétaire général et publié sous son autorité Troisième édition — 2007 Organisation de l’aviation civile internationale Publié séparément, en français, en anglais, en arabe, en chinois, en espagnol et en russe, par l’Organisation de l’aviation civile internationale. Prière d’adresser toute correspondance, à l’exception des commandes et des abonnements, au Secrétaire général. Envoyer les commandes à l’une des adresses suivantes en y joignant le montant correspondant en dollars des États-Unis ou dans la monnaie du pays d’achat. Les clients sont invités à utiliser une carte de crédit (American Express, Mastercard ou Visa) pour éviter les retards de livraison. Les informations relatives au paiement, par carte de crédit ou par d’autres moyens, se trouvent à la Section Commandes du Catalogue des publications et des aides audiovisuelles de l’OACI. Organisation de l’aviation civile internationale. 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ICAO Regional Director, Middle East Office, Egyptian Civil Aviation Complex, Cairo Airport Road, Heliopolis, Cairo 11776 Telephone: +20 2 267 4840; Facsimile: +20 2 267 4843; Sitatex: CAICAYA; E-mail: [email protected] Espagne. A.E.N.A. — Aeropuertos Españoles y Navegación Aérea, Calle Juan Ignacio Luca de Tena, 14, Planta Tercera, Despacho 3. 11, 28027 Madrid / Teléfono: +34 91 321-3148; Facsímile: +34 91 321-3157; Correo-e: [email protected] Fédération de Russie. Aviaizdat, 48, Ivan Franko Street, Moscow 121351 / Telephone: +7 095 417-0405; Facsimile: +7 095 417-0254 Inde. Oxford Book and Stationery Co., 57, Medha Apartments, Mayur Vihar, Phase-1, New Delhi – 110 091 Telephone: +91 11 65659897; Facsimile: +91 11 22743532 Inde. Sterling Book House – SBH, 181, Dr. D. N. Road, Fort, Bombay 400001 Telephone: +91 22 2261 2521, 2265 9599; Facsimile: +91 22 2262 3551; E-mail: [email protected] Inde. The English Book Store, 17-L Connaught Circus, New Delhi 110001 Telephone: +91 11 2341-7936, 2341-7126; Facsimile: +91 11 2341-7731; E-mail: [email protected] Japon. Japan Civil Aviation Promotion Foundation, 15-12, 1-chome, Toranomon, Minato-Ku, Tokyo Telephone: +81 3 3503-2686; Facsimile: +81 3 3503-2689 Kenya. ICAO Regional Director, Eastern and Southern African Office, United Nations Accommodation, P.O. Box 46294, Nairobi Telephone: +254 20 7622 395; Facsimile: +254 20 7623 028; Sitatex: NBOCAYA; E-mail: [email protected] Mexique. Director Regional de la OACI, Oficina Norteamérica, Centroamérica y Caribe, Av. Presidente Masaryk No. 29, 3er Piso, Col. Chapultepec Morales, C.P. 11570, México D.F. / Teléfono: +52 55 52 50 32 11; Facsímile: +52 55 52 03 27 57; Correo-e: [email protected] Nigéria. Landover Company, P.O. Box 3165, Ikeja, Lagos Telephone: +234 1 4979780; Facsimile: +234 1 4979788; Sitatex: LOSLORK; E-mail: [email protected] Pérou. Director Regional de la OACI, Oficina Sudamérica, Av. Víctor Andrés Belaúnde No. 147, San Isidro, Lima (Centro Empresarial Real, Vía Principal No. 102, Edificio Real 4, Floor 4) Teléfono: +51 1 611-8686; Facsímile: +51 1 611-8689; Correo-e: [email protected] Royaume-Uni. Airplan Flight Equipment Ltd. (AFE), 1a Ringway Trading Estate, Shadowmoss Road, Manchester M22 5LH Telephone: +44 161 499 0023; Facsimile: +44 161 499 0298; E-mail: [email protected]; Web: http://www.afeonline.com Sénégal. Directeur régional de l’OACI, Bureau Afrique occidentale et centrale, Boîte postale 2356, Dakar Téléphone: +221 839 9393; Fax: +221 823 6926; Sitatex: DKRCAYA; Courriel: [email protected] Slovaquie. Air Traffic Services of the Slovak Republic, Letové prevádzkové služby Slovenskej Republiky, State Enterprise, Letisko M.R. Štefánika, 823 07 Bratislava 21 / Telephone: +421 2 4857 1111; Facsimile: +421 2 4857 2105; E-mail: [email protected] Suisse. Adeco-Editions van Diermen, Attn: Mr. Martin Richard Van Diermen, Chemin du Lacuez 41, CH-1807 Blonay Telephone: +41 021 943 2673; Facsimile: +41 021 943 3605; E-mail: [email protected] Thaïlande. ICAO Regional Director, Asia and Pacific Office, P.O. Box 11, Samyaek Ladprao, Bangkok 10901 Telephone: +66 2 537 8189; Facsimile: +66 2 537 8199; Sitatex: BKKCAYA; E-mail: [email protected] 5/07 Le Catalogue des publications et des aides audiovisuelles de l’OACI Publié une fois par an, le Catalogue donne la liste des publications et des aides audiovisuelles disponibles. Des suppléments au Catalogue annoncent les nouvelles publications et aides audiovisuelles, les amendements, les suppléments, les réimpressions, etc. On peut l’obtenir gratuitement auprès du Groupe de la vente des documents, OACI. Doc 9750 AN/963 Plan mondial de navigation aérienne Approuvé par le Secrétaire général et publié sous son autorité Troisième édition — 2007 Organisation de l’aviation civile internationale AMENDEMENTS La parution des amendements est annoncée dans le Journal de l’OACI ainsi que dans les suppléments au Catalogue des publications et des aides audiovisuelles de l’OACI, que les détenteurs de la présente publication sont priés de vouloir bien consulter. Le tableau ci-dessous est destiné à rappeler les divers amendements. INSCRIPTION DES AMENDEMENTS ET DES RECTIFICATIFS AMENDEMENTS No Date RECTIFICATIFS No Inséré par II Date Inséré par AVANT-PROPOS L’industrie du transport aérien joue un rôle de premier plan dans l’activité économique mondiale et demeure l’un des secteurs de l’économie mondiale dont la croissance est la plus rapide. Le maintien de la vitalité de l’aviation civile repose en grande partie sur la disponibilité, aux échelons mondial, régional et national, d’un système de navigation aérienne qui offre toutes les garanties de sécurité, de sûreté et d’efficacité et qui soit respectueux de l’environnement. Il faut pour cela mettre en place un système de gestion du trafic aérien qui permette une utilisation optimale des possibilités offertes par les progrès techniques. Les efforts de l’OACI pour répondre aux besoins de l’industrie du transport aérien et de l’aviation civile internationale ont été axés sur la coordination des processus de planification à l’échelle mondiale afin de mettre en œuvre un système ATM mondial qui soit une évolution du concept de systèmes CNS/ATM fondé sur les technologies. La mise en œuvre de ces systèmes doit, pour progresser, s’inscrire dans un plan d’action. Le premier de ces plans a été le Plan mondial coordonné de transition aux systèmes CNS/ATM de l’OACI (Plan mondial coordonné). La version révisée du Plan mondial coordonné, publiée en 1998, était un document « dynamique », comprenant des éléments techniques, opérationnels, économiques, environnementaux, financiers, juridiques et institutionnels, ainsi que des indications pratiques et des avis sur les stratégies de mise en œuvre et de financement à l’intention des États et des groupes régionaux de planification. Ce document révisé, intitulé Plan mondial de navigation aérienne pour les systèmes CNS/ATM (Plan mondial, Doc 9750), était un document stratégique destiné à guider la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM. Plusieurs États et toutes les régions de l’OACI se sont depuis engagés dans des programmes de mise en œuvre destinés à améliorer les opérations aériennes en faisant appel aux technologies CNS/ATM. Il a été constaté cependant que la technologie n’était pas une fin en soi et qu’il était nécessaire d’élaborer un concept général de système de navigation aérienne intégré et mondial, fondé sur des besoins opérationnels clairement établis. Ce concept servirait de base à la mise en œuvre coordonnée de technologies CNS/ATM pour répondre à des besoins clairement définis. Pour élaborer ce concept, la Commission de navigation aérienne de l’OACI a créé le Groupe d’experts sur le concept opérationnel de gestion du trafic aérien (ATMCP). e Le Concept opérationnel d’ATM mondiale (Doc 9854) a été approuvé par la 11 Conférence de navigation aérienne, tenue en 2003. Ce concept est visionnaire et a pour but de guider la mise en œuvre de haut niveau de la technologie CNS/ATM en décrivant le fonctionnement du système de navigation aérienne naissant et futur. Il aidera aussi la e communauté de l’aviation à passer du système de contrôle de la circulation aérienne du XX siècle au système de gestion du trafic aérien intégré, coopératif et axé sur les performances qui sera nécessaire pour répondre aux besoins e du XXI siècle. Cette version revue et actualisée du Plan mondial de navigation aérienne pour les systèmes CNS/ATM, réintitulée Plan mondial de navigation aérienne, tient compte du concept opérationnel et des Objectifs stratégiques de l’OACI. Avant tout, ce plan est fondé sur la feuille de route de l’industrie, qui a été élaborée pour faciliter la mise en œuvre des e recommandations de la 11 Conférence de navigation aérienne et pour axer les efforts sur la réalisation d’avantages à court et à moyen terme. Le Plan mondial donne donc des directives sur les améliorations qu’il convient d’apporter au système de navigation aérienne à court et à moyen terme pour assurer une transition uniforme au système ATM prévu dans le concept opérationnel. Les initiatives à long terme seront ajoutées au Plan mondial au fur et à mesure que la technologie se stabilisera et que les dispositions nécessaires seront élaborées. Conformément au Plan mondial, la planification sera axée sur des objectifs de performance précis s’appuyant sur un ensemble d’initiatives du Plan mondial, appelées simplement « initiatives ». Ces initiatives sont des possibilités d’amélioration du système de navigation aérienne qui, une fois mises en œuvre, se traduiront par un renforcement direct des performances. Les États et les régions choisiront les initiatives qui leur permettront de concrétiser les objectifs de III IV Plan mondial de navigation aérienne performance (déterminés par un processus analytique) propres aux besoins particuliers de l’État, de la région, d’une zone ATM homogène ou d’un grand courant de trafic. Un ensemble d’outils de planification interactifs facilitera le processus analytique. Un cadre de planification a été élaboré pour faciliter les processus de planification requis par le plan d’activités de l’OACI. En plus de servir d’outil interne pour l’Organisation, il aidera à assurer l’intégration du Plan mondial, des plans régionaux et des programmes de travail correspondants. Joint à des logiciels et à un site web, ce cadre de planification constituera un mécanisme qui permettra aux gestionnaires et aux organes directeurs de suivre et d’analyser les activités détaillées et les calendriers qui devraient mener à la réalisation du système mondial de navigation aérienne envisagé dans le concept opérationnel. Le cadre général de planification comprend plusieurs documents et mécanismes de planification liés au Plan mondial, notamment : ● Le document sur les besoins du système ATM, qui étaye le concept opérationnel d’ATM mondiale. Il s’adresse à l’industrie, aux réglementeurs et aux groupes d’experts et a été élaboré pour veiller à ce que les travaux des réglementeurs et de l’industrie dans le domaine de l’ATM s’inscrivent dans le concept opérationnel. Il est plus détaillé que le concept opérationnel, mais moins complet que les normes de l’OACI ou que les documents sur la conception des systèmes. Une caractéristique importante des besoins définis dans ce document est qu’ils font écho au caractère holistique du concept opérationnel, en insistant sur le système de navigation aérienne en tant qu’ensemble. Chaque besoin doit donc être interprété dans le contexte des autres besoins et des 11 attentes de la communauté ATM indiquées à l’Appendice D du Doc 9854. ● Le Manuel sur les performances, divisé en deux parties, contiendra des éléments indicatifs sur la planification de la transition fondée sur les performances ainsi que sur la définition et la mesure des cibles de performance. La Partie I du manuel spécifiera les lignes directrices qui doivent guider la transition fondée sur les performances, notamment comment adopter une approche fondée sur les performances dans la transition des systèmes actuels au futur système de navigation aérienne envisagé dans le concept opérationnel. La Partie II donnera des indications précises sur la définition et la mesure des cibles de performance. Ce manuel permettra de mieux comprendre le but, les avantages escomptés et les mécanismes de mise en place du système de navigation aérienne envisagé dans le concept opérationnel et aidera au processus de planification en facilitant l’élaboration de programmes de travail mondiaux et régionaux économiques et efficaces. En résumé, le concept opérationnel d’ATM mondiale représente le système envisagé. Le Plan mondial de navigation aérienne, avec ses initiatives et ses outils de planification interactifs, est un document stratégique, qui définit la méthodologie de planification conduisant à l’harmonisation mondiale. Le cadre de performance contiendra des éléments indicatifs sur la transition fondée sur les performances, notamment sur le choix des objectifs de performance, la définition des cibles et la mesure de la performance globale du système, ce qui conduira à l’établissement de programmes de travail mondiaux et régionaux économiques et efficaces visant la réalisation d’un système de navigation aérienne mondial. Le tableau ci-après résume la structure du cadre de planification décrit plus haut. Avant-propos V Structure de la documentation de l’OACI et liens entre les programmes de travail pour la réalisation d’un système de navigation aérienne mondial DESCRIPTION OBJECTIF RÔLE ÉLÉMENTS INDICATIFS Concept opérationnel d’ATM mondiale (Doc 9854) Le concept opérationnel d’ATM mondiale décrit la vision de l’OACI d’un système ATM intégré, harmonisé et interopérable à l’échelle mondiale. L’horizon de planification s’étend jusqu’à 2025 et au-delà. Réaliser un système de navigation aérienne mondial interopérable pour tous les usagers et toutes les phases de vol, qui offre les niveaux de sécurité convenus, permette une économie optimale des vols, soit écologiquement durable et respecte les impératifs de sûreté nationale. Vision Document sur les besoins du système ATM (pour que tous les travaux des réglementeurs et de l’industrie concernant l’ATM soient axés sur le concept opérationnel) Plan mondial de navigation aérienne (Doc 9750) Document stratégique qui décrit la méthodologie nécessaire à l’harmonisation de la navigation aérienne à l’échelle mondiale. Établit l’objectif des activités à court et à moyen terme. Stratégie Initiatives du Plan mondial Ensemble de méthodologies de mise en œuvre découlant de l’environnement opérationnel actuel et des éléments indicatifs disponibles. Progrès mesurables vers la mise en œuvre du concept opérationnel d’ATM. Tactique Manuel sur les performances, en deux parties. La Partie I contient des stratégies de transition, fait mieux comprendre l’évolution prévue de l’ATM à l’échelle locale, régionale et mondiale et complète le Plan mondial comme document de planification de la transition. La Partie II permet de mieux comprendre le but, les avantages escomptés et les mécanismes de mise en place du système de navigation aérienne fondé sur les performances envisagé dans le concept opérationnel, et donne des indications sur la mesure et l’évaluation des performances de l’ATM. Plans régionaux Programmes de travail régionaux y compris la planification et le suivi des activités détaillées et de leurs calendriers qui, entre autres, conduisent à la réalisation du système de navigation aérienne mondial envisagé dans le concept opérationnel. Contient les directives de performance et les besoins connexes en matière d’installations et de services, déterminés par le biais d’accords régionaux de navigation aérienne, nécessaires à l’infrastructure de navigation aérienne mondiale. Action Plan d’activités de l’OACI Objectifs stratégiques de l’OACI TABLE DES MATIÈRES Avant-propos.......................................................................................................................................................... III Sigles et acronymes ............................................................................................................................................... IX Chapitre 1. Initiatives du Plan mondial ................................................................................................................ 1-1 Chapitre 2. Un système fondé sur les performances qui répond aux attentes des usagers ................................ 2-1 Chapitre 3. Facteurs conditionnant les changements.......................................................................................... 3-1 Appendice A. Évolution du processus de planification......................................................................................... App A-1 Appendice B. Besoins de formation et de développement des ressources humaines......................................... App B-1 Appendice C. Question juridiques ....................................................................................................................... App C-1 Supplément 1 à l’Appendice C. A32-19 : Charte sur les droits et obligations des États concernant les services GNSS ................................................................................................................ App C-6 Supplément 2 à l’Appendice C. Recommandations du LTEP................................................................ App C-8 Supplément 3 à l’Appendice C. A32-20 : Définition et établissement d’un cadre juridique approprié à long terme régissant la mise en œuvre du GNSS................................................................. App C-14 Supplément 4 à l’Appendice C. A35-3 : Une façon pratique de faire avancer les aspects juridiques et institutionnels des systèmes de communications, navigation et surveillance et de gestion du trafic aérien (CNS/ATM) .................................................................................................... App C-15 Appendice D. Organisation et coopération internationale.................................................................................... App D-1 Appendice E. Coûts-avantages et impact économique ....................................................................................... App E-1 Appendice F. Aspects financiers.......................................................................................................................... App F-1 Appendice G. Besoins en assistance et coopération technique .......................................................................... App G-1 Appendice H. Avantages environnementaux de la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM ............................. App H-1 Appendice I. Zones ATM homogènes et grands courants de trafic/zones d’acheminement................................ App I-1 VII SIGLES ET ACRONYMES ACC ADS ADS-B ADS-C AEM ALLPIRG ANP ANSEP ANSP AO AOM APANPIRG APIRG ASAS ASECNA A-SMGCS ATC ATFM ATM ATMCP ATMOC ATMSDM ATN Centre de contrôle régional (Area control centre) Surveillance dépendante automatique (Automatic dependent surveillance) ADS en mode diffusion (ADS-broadcast) ADS en mode contrat (ADS-contract) Modèle évolué d’émissions (Advanced emission model) Tous les groupes régionaux de planification et de mise en œuvre (All Chairmen of the Planning and Implementation Regional Groups) Plan régional de navigation aérienne (Regional air navigation plan) Groupe d’experts sur l’économie des services de navigation aérienne (Air Navigation Services Economics Panel) Fournisseur de services de navigation aérienne (Air navigation services provider) Opérations d’aérodrome (Aerodrome operations) Organisation et gestion de l’espace aérien (Airspace organization management) Groupe régional Asie/Pacifique de planification et de mise en œuvre de la navigation aérienne (Asia/Pacific Air Navigation Planning and Implementation Regional Group) Groupe régional Afrique-Océan Indien de planification et de mise en œuvre (Africa-Indian Ocean Planning and Implementation Regional Group) Système embarqué d’aide à la séparation (Airborne separation assistance system) Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Agency for the Safety of Air Navigation in Africa and Madagascar) Système perfectionné de guidage et de contrôle des mouvements à la surface (Advanced surface movement guidance and control system) Contrôle de la circulation aérienne (Air traffic control) Gestion des courants de trafic aérien (Air traffic flow management) Gestion du trafic aérien (Air traffic management) Groupe d’experts sur le concept opérationnel de gestion du trafic aérien (Air Traffic Management Operational Concept Panel) Concept opérationnel d’ATM (ATM operational concept) Gestion de la prestation des services ATM (ATM service delivery management) Réseau de télécommunications aéronautiques (Aeronautical telecommunication network) IX X ATS Plan mondial de navigation aérienne Services de la circulation aérienne (Air traffic services) AUO Opérations des usagers de l’espace aérien (Airspace user operations) CAA Administration de l’aviation civile (Civil aviation administration) CAEP Comité de la protection de l’environnement en aviation (Committee on Aviation Environmental Protection) CASITAF Équipe spéciale de l’OACI pour la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM (CNS/ATM Systems Implementation Task Force) CCNUCC Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (United Nations Framework Convention on Climate Change [UNFCCC]) CEAC Conférence européenne de l’aviation civile (European Civil Aviation Conference [ECAC]) CFAC Centre de formation de l’aviation civile (Civil aviation training centres [CATCs]) CM Gestion des conflits (Conflict management) CMR Conférence mondiale des radiocommunications (World radiocommunication conferences [WRC]) CNS Communications, navigation et surveillance (Communications, navigation and surveillance) CNS/ATM Communications, navigation et surveillance/gestion du trafic aérien (Communications, navigation, and surveillance/air traffic management) COCESNA Corporation des services de navigation aérienne d’Amérique centrale (Central American Safety Services Corporation) CPDLC Communications contrôleur-pilote par liaison de données (Controller-pilot data link communications) CONUS États-Unis continentaux (Continental United States) D-ATIS Service automatique d’information de région terminale par liaison de données (Digital-automatic terminal information service) DCB Équilibre entre la capacité et la demande (Demand and capacity balancing) DGAC Directeur général de l’aviation civile (Director General of Civil Aviation [DGCA]) D-VOLMET VOLMET par liaison de données (Data-link VOLMET) EUROCONTROL Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne (European Organisation for the Safety of Air Navigation) FANS Comité spécial des futurs systèmes de navigation aérienne (Special Committee on Future Air Navigation Systems) FESG Groupe de soutien sur les prévisions et l’analyse économique (Forecasting and Economic Analysis Support Group) FIR Région d’information de vol (Flight information region) FL Niveau de vol (Flight level) FMS Système de gestion de vol (Flight management system) FUA Utilisation souple de l’espace aérien (Flexible use of airspace) Sigles et acronymes GEPNA GES GES GIEC GLONASS GNSS GPS GREPECAS HF IATA IAVW ICCAIA ILS IMC KPI LTEP MET MIDANPIRG MSAW NAMPG NAT SPG NLR NM NOTAM OACI Groupe européen de planfiication de la navigation aérienne (European Air Navigation Planning Group [EANPG]) Station terrienne au sol (Ground earth stations) Gaz à effet de serre (Greenhouse gas [GHG]) Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Intergovernmental Panel on Climate Change [IPCC]) Système mondial de satellites de navigation (Global orbiting navigation satellite system) Système mondial de navigation par satellite (Global navigation satellite system) Système mondial de localisation (Global positioning system) Groupe régional Caraïbes/Amérique du Sud de planification et de mise en œuvre (Caribbean/South American Regional Planning and Implementation Group) Haute fréquence (High frequency) Association du transport aérien international (International Air Transport Association) Veille des volcans le long des voies aériennes internationales (International airways volcano watch) Conseil international de coordination des associations d’industries aérospatiales (International Coordinating Council of Aerospace Industries Associations) Système d’atterrissage aux instruments (Instrument landing system) Conditions météorologiques de vol aux instruments (Instrument meteorological conditions) Indicateurs de performance clés (Key performance indicators) Groupe d’experts juridiques et techniques sur la création d’un cadre juridique pour les systèmes mondiaux de navigation par satellite (GNSS) (Panel of Legal and Technical Experts on the Establishment of a Legal Framework with Regard to GNSS) Services météorologiques à la navigation aérienne (Meteorological services for air navigation) Groupe régional Moyen-Orient de planification et de mise en œuvre de la navigation aérienne (Middle East Air Navigation Planning and Implementation Regional Group) Avertissement d’altitude minimale de sécurité (Minimum safe altitude warning) Groupe de planification Amérique du Nord (North American Planning Group) Groupe de planification coordonnée Atlantique Nord (North Atlantic Systems Planning Group) Laboratoire national d’aérospatiale (National Aerospace Laboratory) Mille marin (Nautical miles) Avis aux aviateurs (Notice to airmen) Organisation de l’aviation civile internationale (International Civil Aviation Organization [ICAO]) XI XII OPMET PIRG PNUD PRM RASP RNAV RNP RTSP RVSM SADIS SAGE SARP SBAS SCAR SFA SID SMAS SMPZ SSR STAR SUA TMA TS UIT VAN VDL Plan mondial de navigation aérienne Renseignements météorologiques d’exploitation (Operational meteorological information) Groupe régional de planification et de mise en œuvre (Planning and Implementation Regional Groups [PIRGs]) Programme des Nations Unies pour le développement (United Nations Development Programme [UNDP]) Surveillance de précision des pistes (Precision runway monitoring) Performances requises du système ATM (Required ATM system performance) Navigation de surface (Area navigation) Qualité de navigation requise (Required navigation performance) Performances requises de l’ensemble du système (Required total systems performance) Minimum de séparation verticale réduit (Reduced vertical separation minimum) Système de diffusion par satellite d’informations relatives à la navigation aérienne (Satellite distribution system for information relating to air navigation) Système d’évaluation des émissions de l’aviation à l’échelle mondiale (System of assessing aviation’s global emissions) Normes et pratiques recommandées (Standards and Recommended Practices [SARPs]) Système de renforcement satellitaire (Satellite-based augmentation) Mécanisme d’imputation et de recouvrement du coût du SADIS (SADIS cost allocation and recovery scheme) Service fixe aéronautique (Aeronautical fixed service) Départ normalisé aux instruments (Standard instrument departures [SIDs]) Service mobile aéronautique par satellite (Aeronautical mobile-satellite service [AMSS]) Système mondial de prévisions de zone (World area forecast system [WAFS]) Radar secondaire de surveillance (Secondary surveillance radar) Arrivée normalisée aux instruments (Standard instrument arrivals [STARs]) Espace aérien à usage spécial (Special use airspace) Région de contrôle terminale (Terminal control area) Synchronisation de la circulation (Traffic synchronization) Union internationale des télécommunications (International Telecommunication Union [ITU]) Valeur actualisée nette (Net present value [NPV]) Liaison numérique VHF (VHF digital link) Sigles et acronymes VMC VOLMET WATRS WGS-84 Conditions météorologiques de vol à vue (Visual meteorological conditions) Renseignements météorologiques pour aéronefs en vol (Meteorological information for aircraft in flight) Système de routes Atlantique Ouest (West atlantic route system) Système géodésique mondial — 1984 (World Geodetic System — 1984) XIII Chapitre 1 INITIATIVES DU PLAN MONDIAL INTRODUCTION 1.1 Le présent chapitre décrit une stratégie pour tirer pleinement parti de la gestion du trafic aérien (ATM) à court et à moyen terme en s’appuyant sur les possibilités actuelles et prévues des aéronefs et de l’infrastructure ATM. Il contient des précisions sur les améliorations qu’il faut apporter à l’ATM pour assurer une transition uniforme au système ATM envisagé dans le Concept opérationnel d’ATM mondiale (Doc 9854). Ce concept décrit la vision de l’OACI d’un système ATM intégré, harmonisé et interopérable à l’échelle mondiale. Un système ATM mondial est un système qui assure l’interopérabilité et la continuité entre les régions du globe pour tous les usagers durant toutes les phases de vol et qui satisfait aux niveaux de sécurité convenus, permet une économie optimale des vols, est compatible avec l’environnement et respecte les impératifs de sécurité nationale. 1.2 Il y a plusieurs manières de présenter un plan de transition et il serait difficile de traiter tous les aspects de la transition ATM d’une seule venue. Le Plan mondial se limite donc pour le moment à certains éléments en particulier, soit les améliorations opérationnelles et techniques qui apporteront des avantages à court et à moyen terme aux exploitants d’aéronefs. Les initiatives à long terme, nécessaires pour orienter l’évolution vers le système ATM mondial envisagé dans le concept opérationnel, seront ajoutées au Plan mondial au fur et à mesure qu’elles seront élaborées et approuvées. 1.3 La planification sera donc axée sur des objectifs de performance précis s’appuyant sur un ensemble d’initiatives du Plan mondial, appelées simplement « initiatives ». Les États et les régions choisiront les initiatives qui leur permettront de concrétiser les objectifs de performance (déterminés par un processus analytique) propres aux besoins particuliers de l’État, de la région, d’une zone ATM homogène ou d’un grand courant de trafic. Les outils de planification faciliteront le processus analytique. PROCESSUS DE PLANIFICATION Réalisation d’un système ATM mondial 1.4 Le système ATM mondial doit être élaboré à partir d’une structure convenue de zones ATM homogènes et de grands courants de trafic/zones d’acheminement. Ces zones et ces courants relient les divers éléments de l’infrastructure aéronautique mondiale pour former un système planétaire. L’Appendice I contient les zones ATM homogènes et les grands courants de trafic/zones d’acheminement établis par les groupes régionaux de planification et de mise en œuvre (PIRG). Ceux-ci définissent, actualisent et analysent continûment ces zones et ces courants de trafic en collaboration avec les exploitants d’aéronefs et en tenant compte de leurs besoins. Les bureaux régionaux de l’OACI pourront fournir des données à jour sur les grands courants de trafic et les zones ATM homogènes de leurs régions respectives. Zone ATM homogène 1.5 Une zone ATM homogène est un espace aérien où la gestion du trafic aérien présente un intérêt commun, du fait de caractéristiques similaires de densité de la circulation et de complexité, de besoins analogues en ce qui a trait à l’infrastructure du système de navigation aérienne ou d’autres considérations spécifiées, et pour laquelle un plan 1-1 1-2 Plan mondial de navigation aérienne commun détaillé favorisera la mise en œuvre de systèmes ATM interopérables. Les zones ATM homogènes peuvent s’étendre au-dessus d’États, de parties déterminées d’États, ou de groupements d’États. Elles peuvent aussi s’étendre au-dessus de grandes régions océaniques ou continentales. Elles sont considérées comme des zones qui partagent des intérêts et des besoins communs. 1.6 La méthode de détermination des zones ATM homogènes comporte l’examen des degrés variables de complexité et de diversité de l’infrastructure de navigation aérienne dans le monde. Sur la base de ces considérations, la meilleure façon d’assurer la planification, au niveau mondial, serait de l’organiser sur la base de zones ATM ayant des besoins et des intérêts communs, en tenant compte de la densité de la circulation et du niveau de perfectionnement nécessaire. Grands courants de trafic/zones d’acheminement 1.7 Un grand courant de trafic est une concentration de volumes élevés de trafic aérien suivant les mêmes trajectoires ou des trajectoires voisines. Un grand courant de trafic peut traverser plusieurs zones ATM homogènes présentant des caractéristiques différentes. 1.8 Une zone d’acheminement englobe un ou plusieurs grands courants de trafic, définis aux fins de l’établissement d’un plan détaillé de mise en œuvre de systèmes et de procédures ATM. Une zone d’acheminement peut traverser plusieurs zones ATM homogènes présentant des caractéristiques différentes. Une zone d’acheminement spécifie les intérêts et les besoins communs aux zones homogènes traversées, pour lesquelles il sera prescrit un plan détaillé de mise en œuvre de systèmes et de procédures ATM applicables soit à l’espace aérien, soit aux aéronefs. 1.9 Le paramètre de planification fondamental est le nombre de mouvements aériens qui requièrent des services ATM. Des estimations et des prévisions des mouvements aériens annuels au cours de la période de planification sont nécessaires pour une planification de haut niveau. Les capacités de la population d’aéronefs sont aussi des paramètres de planification importants qui doivent être déterminés pour le processus de planification. Des prévisions des mouvements aériens en périodes de pointe, par exemple, pendant une heure particulièrement active, sont nécessaires pour une planification détaillée, de même qu’une coordination civile/militaire appropriée et la prise en compte de l’espace aérien à usage spécial (SUA). 1.10 Les zones ATM homogènes et les grands courants de trafic s’appliquent principalement à l’espace aérien en route. Cependant, l’amélioration de la capacité et de l’efficacité des régions de contrôle terminales (TMA) et des aérodromes à partir d’un ensemble d’initiatives communes, décrites dans le présent chapitre, constituera un élément important de la réalisation d’un système ATM mondial. Plusieurs de ces initiatives (Tableau 1-1) ont donc été élaborées dans le but précis d’améliorer les opérations en région terminale et aux aérodromes. Programme de travail 1.11 Une fois qu’ils auront terminé la définition des zones ATM homogènes et des grands courants de trafic, déjà considérablement avancée dans toutes les régions, les planificateurs devront effectuer une étude de la population d’aéronefs actuelle et prévue et de ses capacités, des volumes de trafic prévus ainsi que de l’infrastructure ATM, y compris les ressources humaines disponibles et requises. L’analyse des données recueillies servira à mettre en relief les « écarts » de performance. Les initiatives du Plan mondial seront ensuite évaluées par rapport à ces écarts afin de déterminer celles qui permettront le mieux d’apporter les améliorations opérationnelles nécessaires pour répondre aux objectifs de performance. Ce processus de planification se poursuivra par l’élaboration de scénarios de mise en œuvre des initiatives, par des analyses coûts-avantages des divers scénarios et par une première définition des besoins en matière d’infrastructure. Suivront alors l’établissement de plans de mise en œuvre et de profils de financement, une étude plus poussée des besoins en ressources humaines pour réaliser les initiatives choisies et des analyses coûtsavantages complémentaires. Enfin, les plans de mise en œuvre nationaux et régionaux seront élaborés ou amendés en fonction des initiatives choisies. Il s’agit d’un processus itératif qui peut exiger la répétition de plusieurs étapes jusqu’au choix final d’un ensemble d’initiatives. Les outils de planification aideront les planificateurs à réaliser les étapes indiquées ci-dessus. La Figure 1-1 montre un schéma du processus de planification. Chapitre 1. Initiatives du Plan mondial 1-3 Évaluer Gérer Élaborer Estimer Début : examiner les besoins des usagers (p. ex. capacité, retards, routes, etc.) Mettre en œuvre Déterminer les zones homogènes/ courants de trafic Examiner les besoins des plans nationaux Estimer les nouveaux paramètres économiques Dresser la liste des États/ FIR de la Région Définir les stratégies/objectifs Mettre au point des mécanismes de mise en œuvre Établir les statistiques et les prévisions de trafic/ mouvements aériens Élaborer/préciser les scénarios Examiner l’infrastructure de soutien actuelle Effectuer/intégrer la première analyse coûts-avantages/ analyse de sensibilité Amender les plans régionaux Analyser les ressources humaines Évaluer l’acceptation par les usagers Développer les ressources humaines Évaluer les paramètres coûts et recettes Estimer les besoins en ressources humaines Établir un consensus avec les usagers Exécuter les tâches de mise en œuvre Fin : valider et suivre de près Figure 1-1. Schéma de planification 1-4 Plan mondial de navigation aérienne 1.12 Le processus de planification décrit dans le présent Plan mondial est tiré du modèle de planification présenté dans la version précédente du Plan mondial, qui constituait une étape de l’évolution vers un système ATM mondial. Le processus actualisé facilite cette évolution. Les plans détaillés actuels sont à des degrés différents de mise en œuvre. Certains d’entre eux ont déjà défini des objectifs de performance. Le processus de planification révisé, avec ses outils de planification, contribuera à faire avancer les travaux et fournira les orientations nécessaires pour mener à bien le processus de transition. 1.13 Les programmes de travail doivent être élaborés sur la base de l’expérience acquise et des leçons apprises au cours du cycle précédent du processus de mise en œuvre des systèmes de communication, navigation et surveillance/ gestion du trafic aérien (CNS/ATM). Le présent Plan mondial vise surtout à maintenir une harmonisation mondiale cohérente et à améliorer l’efficacité de la mise en œuvre en tirant parti des capacités actuelles de l’infrastructure et des mises en œuvre régionales qui donnent de bons résultats à court et à moyen terme. Les PIRG et les États sont donc invités à faire part de leur expérience et des leçons qu’ils ont apprises au cours de l’évolution vers la mise en œuvre d’un système ATM mondial. Les régions sont aussi bien placées pour relever les lacunes des éléments indicatifs, des processus de planification et des normes de l’OACI. Cette approche itérative facilitera le succès du processus de planification. Outils de planification 1.14 Cette troisième édition du Plan mondial est assortie de divers outils de planification (applications logicielles, documents de planification, formulaires de compte rendu sur le web, outils de gestion des projets, etc.). Les États et les PIRG qui envisagent de mettre en œuvre des initiatives utiliseront les modèles de programme communs des outils de planification pour établir les objectifs de performance et les calendriers de mise en œuvre ainsi que pour élaborer un programme et un calendrier détaillés des activités de planification nécessaires à la réalisation des travaux requis par ces initiatives. Les outils de planification fourniront également des liens avec les éléments indicatifs et les documents pertinents afin d’aider le planificateur tout au long du processus de planification, ce qui contribuera à uniformiser la mise en œuvre des initiatives. L’Appendice A décrit le processus de planification déjà en place ainsi que les liens et les interactions entre les divers organismes et documents de planification. ÉVOLUTION Construction d’un système ATM fondé sur le concept opérationnel 1.15 Le système ATM mondial recherché sera réalisé de façon évolutive par la mise en œuvre de nombreuses initiatives sur une période de plusieurs années. L’ensemble d’initiatives présenté dans le Plan mondial vise à faciliter et à harmoniser les travaux régionaux en cours et, à court et à moyen terme, à apporter aux exploitants d’aéronefs les avantages dont ils ont besoin. L’OACI continuera à élaborer de nouvelles initiatives fondées sur le concept opérationnel qui sera incorporé dans le présent Plan mondial. Les initiatives doivent dans tous les cas permettre d’atteindre les objectifs mondiaux fondés sur le concept opérationnel. Les activités de planification et de mise en œuvre commencent donc par l’application des procédures, des processus et des capacités disponibles. Elles progressent ensuite vers l’application de procédures, de processus et de capacités en développement pour finalement arriver au système ATM fondé sur le concept opérationnel. La Figure 1-2 montre l’évolution du Plan mondial. Initiatives du Plan mondial 1.16 Les initiatives du Plan mondial sont conçues pour appuyer la planification et la mise en œuvre des objectifs de performance dans les régions. La planification et la mise en œuvre de ces objectifs doivent être amorcées à court terme et avancer de façon évolutive. Les initiatives à long terme, nécessaires pour guider l’évolution de l’ATM vers le système mondial, seront ajoutées au Plan mondial à mesure qu’elles seront élaborées et approuvées. Seuls les systèmes et les projets qui répondent aux critères de la Figure 1-1 devraient être mis en œuvre et cette mise en œuvre devrait être progressive, coopérative, économique et efficace. Chapitre 1. Initiatives du Plan mondial 1-5 1.17 Le système ATM sera fondé sur la prestation de services intégrés. Afin qu’il soit plus facile de comprendre la façon dont ces services seront assurés, le document sur le concept opérationnel (Doc 9854) décrit sept composantes du concept, avec les changements conceptuels clés prévus dans chaque cas. Logiquement, pour que tout le travail de développement soit centré sur la réalisation du système ATM envisagé dans le concept, les objectifs de performance devraient être liés aux composantes du concept opérationnel. Chacune des initiatives énoncées (GPI-1 à GPI-23) est donc suivie des « composantes du concept opérationnel » qui s’y rapportent. Les composantes définies dans le document sur le concept opérationnel sont les suivantes : organisation et gestion de l’espace aérien (AOM), équilibre entre la capacité et la demande (DCB), opérations d’aérodrome (AO), synchronisation de la circulation (TS), gestion des conflits (CM), opérations des usagers de l’espace aérien (AUO) et gestion de la prestation des services ATM (ATMSDM). Intégration des initiatives 1.18 Les initiatives décrites dans les pages qui suivent ont pour but de faciliter le processus de planification ; elles ne doivent pas être considérées comme des tâches indépendantes mais, dans de nombreux cas, comme des tâches interdépendantes. Elles peuvent en effet s’intégrer les unes avec les autres et se renforcer mutuellement. L’intégration est en fait un des buts recherchés du système ATM mondial. On pourrait donner comme exemple la gestion totalement intégrée des arrivées, des départs et des mouvements à la surface qui augmenterait le débit aux aérodromes grâce à la mise en séquence et à l’ordonnancement du trafic que permet l’intégration des fonctions de gestion des arrivées, des départs et des mouvements à la surface. L’optimisation de l’écoulement du trafic depuis le début de la descente jusqu’au départ de l’aérodrome et la fin de la montée apporterait effectivement des avantages. Les attentes au sol et en vol pourraient en fait être éliminées, conduisant à une utilisation optimale de l’espace aérien, de l’ensemble des pistes et des installations au sol. 1.19 La réalisation de ces objectifs requiert la mise en œuvre de plusieurs initiatives ou de certaines parties de ces initiatives, notamment en ce qui concerne les systèmes d’aide à la décision, la navigation fondée sur les performances, la conception et la gestion concertées de l’espace aérien ainsi que la conception et la gestion des régions terminales et des aérodromes. Fondé sur les systèmes Fondé sur les performances MOYEN TERME COURT TERME Évolution – Phase 1 Évolution – Phase 2 • Fondé sur ce qui est DISPONIBLE aujourd’hui • Application de procédures, de processus et de fonctionnalités disponibles • Identifie les « écarts » potentiels qui orienteront les activités du programme de travail à court terme. • Fondé sur les CONNAISSANCES actuelles • Application de procédures, de processus et de fonctionnalités en développement • Identifie les «écarts » et détermine les futurs travaux de recherche et de développement. Figure 1-2. Évolution du Plan mondial LONG TERME Évolution – Phase 3 • Fondé sur les attentes du CONCEPT • Application de nouveaux processus et de nouvelles procédures et fonctionnalités • Comble les « écarts » et maintient la recherche et le développement pour continuer à améliorer le système. 1-6 Plan mondial de navigation aérienne Tableau 1-1. Initiatives du Plan mondial et leurs liens avec les principaux ensembles GPI En route Région terminale X Aérodrome Infrastructure de soutien Composantes du concept opérationnel GPI-1 Utilisation souple de l’espace aérien X GPI-2 Minimum de séparation verticale réduit X AOM, CM GPI-3 Harmonisation des systèmes de niveaux de vol X AOM, CM, AUO GPI-4 Harmonisation des classifications de l’espace aérien supérieur X AOM, CM, AUO RNAV et RNP (navigation fondée sur les performances) X X X AOM, AO, TS, CM, AUO GPI-6 Gestion des courants de trafic aérien X X X AOM, AO, DCB, TS, CM, AUO GPI-7 Gestion dynamique et souple des routes ATS X X AOM, AUO GPI-8 Conception et gestion concertées de l’espace aérien X X AOM, AUO GPI-9 Conscience de la situation X X GPI-10 Conception et gestion des TMA GPI-11 SID et STAR RNP et RNAV GPI-12 Intégration fonctionnelle des systèmes sol et des systèmes embarqués GPI-5 GPI-13 Conception et gestion des aérodromes GPI-14 Exploitation des pistes GPI-15 Correspondance entre la capacité d’exploitation IMC et VMC GPI-16 Systèmes d’aide à la décision et systèmes d’avertissement GPI-17 Applications de liaison de données GPI-18 AOM, AUO X X AO, TS, CM, AUO X AOM, AO, TS, CM, AUO X AOM, AO, TS, CM, AUO X X AOM, AO, TS, CM, AUO X AO, CM, AUO X AO, TS, CM, AUO X X X AO, CM, AUO X X X X DCB, TS, CM, AUO X X X X DCB, AO, TS, CM, AUO, ATMSDM X X X X AOM, DCB, AO, TS, CM, AUO, ATMSDM Information aéronautique Chapitre 1. Initiatives du Plan mondial GPI 1-7 Composantes du concept opérationnel En route Région terminale Aérodrome Infrastructure de soutien X X X X AOM, DCB, AO, AUO X X X X AO, CM, AUO X X X X AO, TS, CM, AUO GPI-19 Systèmes météorologiques GPI-20 WGS-84 GPI-21 Systèmes de navigation GPI-22 Infrastructure des communications X X X X AO, TS, CM, AUO GPI-23 Spectre des radiofréquences aéronautiques X X X X AO, TS, CM, AUO, ATMSDM 1-8 Plan mondial de navigation aérienne (GPI-1) UTILISATION SOUPLE DE L’ESPACE AÉRIEN Énoncé : Utilisation optimisée et équitable de l’espace aérien entre usagers civils et militaires, facilitée par une coordination stratégique et une interaction dynamique. Composantes du concept opérationnel : AOM, AUO Description de la stratégie 1.20 L’utilisation de l’espace aérien pourrait être optimisée par l’interaction dynamique des services de la circulation aérienne civils et militaires, notamment par une coordination civile-militaire en temps réel de contrôleur à contrôleur. Cette optimisation exige le soutien du système, des procédures opérationnelles et des informations appropriées sur la position et les intentions du trafic civil. 1.21 Le concept d’utilisation souple de l’espace aérien (FUA) part du principe que l’espace aérien ne doit pas être divisé en civil ou militaire, mais être plutôt envisagé comme un continuum dans lequel il faut répondre le mieux possible aux besoins de tous les usagers. La FUA doit se traduire par la suppression de grandes étendues d’espace aérien désignées, de façon permanente ou temporaire, comme espace aérien réglementé ou espace aérien à usage spécial. 1.22 Dans le cas d’utilisations spécifiques qui bloquent un certain volume d’espace aérien, il faudrait que l’espace aérien nécessaire pour répondre aux besoins des usagers soit réservé de façon temporaire. Dès que les opérations exigeant la restriction sont terminées, l’espace aérien devrait être immédiatement libéré. 1.23 Une coopération entre les États, qui pourrait se traduire par des accords régionaux ou sous-régionaux, permettra d’obtenir des avantages encore plus grands de la FUA étant donné que l’espace aérien réservé est souvent établi le long de trajectoires de vol clés, aux frontières nationales. Chapitre 1. Initiatives du Plan mondial 1-9 (GPI-2) MINIMUM DE SÉPARATION VERTICALE RÉDUIT Énoncé : Optimisation de l’utilisation de l’espace aérien et amélioration des systèmes altimétriques des aéronefs. Composantes du concept opérationnel : AOM, CM Description de la stratégie 1.24 Le minimum de séparation verticale réduit (RVSM) porte la séparation verticale au-dessus du FL 290 à 300 m (1 000 ft), au lieu des 600 mètres (2 000 ft) actuels, mettant ainsi à disposition six niveaux de vol supplémentaires. Le Manuel sur la mise en œuvre d’un minimum de séparation verticale de 300 m (1 000 ft) entre les niveaux de vol 290 et 410 inclus (Doc 9574) fournit des éléments indicatifs sur la mise en œuvre du RVSM. 1.25 L’expérience acquise dans le domaine du RVSM est maintenant considérable et toutes les normes et pratiques recommandées (SARP) et éléments indicatifs nécessaires à sa mise en œuvre sont disponibles. 1-10 Plan mondial de navigation aérienne (GPI-3) HARMONISATION DES SYSTÈMES DE NIVEAUX DE VOL Énoncé : Adoption par tous les États du système de niveaux de vol en pieds (ft) défini à l’Appendice 3 de l’Annexe 2 — Règles de l’air. Composantes du concept opérationnel : AOM, CM, AUO Description de la stratégie 1.26 La plupart des États contractants de l’OACI utilisent le système de mesures anglo-saxonnes pour exprimer les altitudes et les niveaux, mais certains États continuent à employer le système métrique. Pour compliquer les choses, certains États utilisant le système métrique ont adopté des normes de séparation verticale différentes de celles qui sont spécifiées dans l’Annexe 2 — Règles de l’air de l’OACI. 1.27 Les aéronefs immatriculés dans les États qui emploient le système anglo-saxon sont équipés de systèmes altimétriques étalonnés en pieds tandis que ceux qui sont immatriculés dans les États utilisant le système métrique ont des altimètres étalonnés en mètres. Les aéronefs qui traversent l’espace aérien d’États utilisant des systèmes différents doivent être équipés d’altimètres supplémentaires ou utiliser des tables de conversion. Les contrôleurs de la circulation aérienne qui contrôlent ces vols doivent aussi utiliser des tables de conversion. 1.28 La mise en œuvre du RVSM à la frontière d’États utilisant des systèmes différents accentue les préoccupations de sécurité et entraîne la perte de plusieurs niveaux de vol, réduisant l’efficacité de l’exploitation des aéronefs et la capacité de l’espace aérien. En outre, certains États qui utilisent le système métrique n’ont pas mis à disposition certaines altitudes de croisière aux niveaux de vol élevés, imposant ainsi d’importantes restrictions à l’exploitation des aéronefs dans les secteurs long-courriers. 1.29 Il convient donc de poursuivre l’harmonisation des systèmes de niveaux de vol de façon que tous les États adoptent le système OACI de niveaux de vol exprimés en pieds. Chapitre 1. Initiatives du Plan mondial 1-11 (GPI-4) HARMONISATION DES CLASSIFICATIONS DE L’ESPACE AÉRIEN SUPÉRIEUR Énoncé : Harmonisation de l’espace aérien supérieur et des procédures connexes de prise en charge du trafic par l’instauration d’une classe d’espace aérien ATS OACI commune au-dessus d’un niveau de vol de démarcation convenu. Composantes du concept opérationnel : AOM, CM, AUO Description de la stratégie 1.30 Dans la mesure du possible, l’espace aérien doit former un continuum libre de discontinuités opérationnelles, d’incohérences et de règles et de procédures différentes. L’harmonisation des classifications de l’espace aérien peut aider à atteindre cet objectif. Elle permettrait l’introduction ou une meilleure utilisation des communications par liaison de données, des systèmes améliorés de traitement des plans de vol, des outils évolués de gestion coordonnée de l’espace aérien et des moyens d’échange de messages, facilitant ainsi l’avènement progressif d’une gestion plus souple et dynamique de l’espace aérien. Les classifications de l’espace aérien devraient être harmonisées à l’intérieur des régions et, dans la mesure du possible, entre plusieurs régions. 1.31 L’exploitation des aéronefs de transport et de la plupart des aéronefs d’affaires devrait être limitée aux espaces aériens dans lesquels tous les aéronefs peuvent bénéficier de services de contrôle intégral de la circulation aérienne (c’est-à-dire les classes A, B, C ou D). 1.32 L’ATM assurée dans divers volumes d’espace aérien devrait être fondée sur le système OACI de classification de l’espace aérien défini à l’Annexe 11 — Services de la circulation aérienne (classes A à G) ; cette classification devrait être appliquée après une évaluation de la sécurité et tenir compte de la nature et du volume de la circulation aérienne. 1-12 Plan mondial de navigation aérienne (GPI-5) RNAV ET RNP (NAVIGATION FONDÉE SUR LES PERFORMANCES) Énoncé : Incorporation de fonctions évoluées de navigation dans l’infrastructure du système de navigation aérienne. Composantes du concept opérationnel : AOM, AO, TS, CM, AUO Description de la stratégie 1.33 La mise en œuvre du concept de la navigation fondée sur les performances permettra, par l’application de minimums de séparation réduits, d’accroître la capacité et d’améliorer l’efficacité, apportant des avantages aux exploitants dont les aéronefs répondent aux spécifications de performance. La navigation fondée sur les performances améliorera aussi la sécurité, notamment pendant la phase d’approche grâce à une réduction des impacts sans perte de contrôle (CFIT). 1.34 Un nombre important d’aéronefs sont capables de prendre en charge la navigation de surface (RNAV) et la qualité de navigation requise (RNP). Lorsque la situation le justifie, ces capacités devraient être exploitées pour définir des routes et des trajectoires plus efficaces qui ne sont pas directement liées aux aides de navigation au sol. Certains aéronefs équipés RNAV sont aussi beaucoup plus capables de respecter les exigences de mise en séquence vers les pistes, notamment par l’emploi de la fonction « heure d’arrivée requise » dans le système de gestion de vol (FMS). 1.35 Selon le concept de navigation fondée sur les performances, qui comprend les opérations RNAV et RNP, les opérations doivent être désignées de façon à établir une distinction claire entre celles qui requièrent un système de bord autonome de contrôle des performances et d’alerte et celles qui ne l’exigent pas. 1.36 Conformément au concept de navigation fondée sur les performances, toutes les phases du vol sont prises en compte, y compris la phase en route (espace aérien océanique, isolé et continental), la phase en région terminale et la phase d’approche. Le concept, ses processus de mise en œuvre, les applications de navigation ainsi que les spécifications relatives à l’homologation opérationnelle et à la qualification des aéronefs sont décrits dans le manuel de la navigation fondée sur les performances, qui sera publié en tant que nouvelle édition de l’actuel Manuel sur la qualité de navigation requise (Doc 9613). Chapitre 1. Initiatives du Plan mondial 1-13 (GPI-6) GESTION DES COURANTS DE TRAFIC AÉRIEN Énoncé : Mise en œuvre de mesures stratégiques, tactiques et prétactiques visant à organiser et à gérer les courants de trafic pour que tout le trafic pris en charge à un moment quelconque ou dans un espace aérien ou un aérodrome donné soit compatible avec la capacité du système ATM. Composantes du concept opérationnel : AOM, AO, DCB, TS, CM, AUO Description de la stratégie 1.37 La mise en œuvre, dans les régions où cela est nécessaire, de mesures de gestion de la demande et de la capacité, habituellement appelée gestion des courants de trafic aérien (ATFM), aura pour effet d’accroître la capacité et d’améliorer l’efficacité opérationnelle. 1.38 Si la demande de trafic est systématiquement supérieure à la capacité, entraînant des retards fréquents, ou s’il est évident que la demande de trafic prévue dépassera la capacité disponible, les organismes ATM concernés, en consultation avec les exploitants, doivent prendre des mesures pour améliorer l’utilisation de la capacité actuelle du système et planifier l’accroissement de la capacité de manière à répondre à la demande réelle et prévue. Toute planification en vue d’accroître la capacité doit être effectuée de façon structurée et coopérative. 1.39 Au besoin, les États et les régions devraient adopter une approche collaborative de la gestion de la capacité. Le concept opérationnel d’ATM envisage une approche plus stratégique de l’ensemble de l’ATM et, grâce à un processus décisionnel conjoint, une réduction du recours à la gestion tactique des courants de trafic. Il faudra certainement toujours un certain degré d’intervention tactique dans la gestion des courants aériens, mais une coordination plus étroite entre les usagers de l’espace aérien et les fournisseurs de services ATM pourrait réduire le nombre d’interventions tactiques courantes qui perturbent souvent l’exploitation aérienne. 1-14 Plan mondial de navigation aérienne (GPI-7) GESTION DYNAMIQUE ET SOUPLE DES ROUTES ATS Énoncé : Établissement de systèmes de routes plus souples et plus dynamiques, fondés sur la RNP, permettant de prendre en charge les trajectoires de vol privilégiées par l’usager. Composantes du concept opérationnel : AOM, AUO Description de la stratégie 1.40 La mise en place de structures de routes des services de la circulation aérienne (ATS) permettant d’éviter les concentrations d’aéronefs en des points encombrés et la mise en œuvre d’un environnement de routes ATS qui permet aux usagers de l’espace aérien de suivre les trajectoires de vol dynamiques qu’ils privilégient accroîtront la capacité et augmenteront l’efficacité de l’exploitation des aéronefs. 1.41 Les routes RNAV ne sont pas limitées par l’emplacement des aides au sol et présentent des avantages pour les exploitants d’aéronefs et le système ATM. Tous les aéronefs modernes sont capables de prendre en charge la RNAV et il faudrait prendre à tâche de concevoir et de mettre en place des routes RNAV. 1.42 La gestion dynamique des routes tient compte des aéronefs pendant le processus de planification. Normalement, les demandes de changement de route sont produites par les fonctions de régulation des exploitants d’aéronefs, les fournisseurs ATS traitent et approuvent les demandes, et l’approbation du changement de route est transmise à l’aéronef. Dans des scénarios plus évolués, l’aéronef peut demander un changement de route directement aux fournisseurs ATS, qui traitent et modifient la demande au besoin, puis communiquent la route approuvée à l’aéronef ainsi qu’aux fournisseurs de service concernés le long de la route suivie par l’aéronef. 1.43 L’acheminement aléatoire établit stratégiquement ou prétactiquement les zones où aucune route fixe n’a été définie et où les aéronefs peuvent déterminer une route appropriée d’un point d’entrée jusqu’à un point de sortie. 1.44 Les routes privilégiées par l’usager utilisent la capacité des exploitants de déterminer les itinéraires optimaux d’après une série de paramètres de vol. Selon ce concept, les routes ATS ne suivent pas nécessairement des routes ou des points de cheminement prédéterminés, sauf lorsque cela est nécessaire à des fins de contrôle ; le personnel ATM aurait toutefois accès aux trajectoires. 1.45 Normalement, les demandes d’utilisation de routes privilégiées provenant des usagers de l’espace aérien ou de leurs fonctions de régulation sont soumises au fournisseur ATS, qui les approuve ou les renégocie en cas de conflit lors de leur transmission à l’aéronef. Dans des scénarios plus évolués, l’aéronef peut demander la route aux fournisseurs ATS, qui traitent et modifient la demande au besoin, puis communiquent la route approuvée à l’aéronef. Chapitre 1. Initiatives du Plan mondial 1-15 (GPI-8) CONCEPTION ET GESTION CONCERTÉES DE L’ESPACE AÉRIEN Énoncé : Application de principes uniformes d’organisation et de gestion de l’espace aérien à l’échelle mondiale, conduisant à une conception plus souple de l’espace aérien qui permet une prise en charge dynamique des courants de trafic. Composantes du concept opérationnel : AOM, AUO Description de la stratégie 1.46 La conception et la gestion concertées de l’espace aérien visent à organiser l’espace aérien en collaboration avec tous les usagers de façon à permettre la prise en charge des trajectoires privilégiées. Les États et les régions devraient tirer parti des capacités des aéronefs lorsqu’ils structurent l’espace aérien. Il faut également tenir compte, dans la conception et la mise en œuvre des changements à apporter à l’espace aérien, des capacités des flottes des usagers dans un espace aérien donné. En outre, la collaboration avec les usagers de l’espace aérien permettra de déterminer les procédures et/ou les solutions qui mettent à profit les capacités des aéronefs. 1.47 Certains éléments nouveaux comme la prise de décision en collaboration, la fonction d’« heure d’arrivée requise » du FMS, l’approbation du concept opérationnel d’ATM mondiale et la mise en œuvre d’applications de liaison de données amélioreront également la conception et la gestion de l’espace aérien. 1.48 Là où elle est susceptible d’apporter des avantages appréciables, la gestion dynamique de l’espace aérien devrait être appliquée de façon évolutive. Elle comprend la prise de décision intégrée, la capacité fondée sur la demande (voir la gestion des courants de trafic aérien, § 1.37) et les routes privilégiées par l’usager (voir la gestion dynamique et souple des routes ATS, § 1.40). 1.49 La prise de décision intégrée est un élargissement des principes d’utilisation souple de l’espace aérien ; elle fait participer les usagers en vol dans la prise de décisions concernant l’évaluation tactique de l’utilisation de l’espace aérien réservé et les spécifications relatives au temps de transit dans l’espace aérien à usage spécial. 1.50 Les FMS des aéronefs peuvent donner des informations sur le temps de route prévu pour les changements de route proposés. En outre, les communications contrôleur-pilote par liaison de données (CPDLC), qui permettent de transmettre les informations de planification des vols, peuvent aussi être utilisées pour mettre en œuvre la prise de décision intégrée. 1-16 Plan mondial de navigation aérienne (GPI-9) CONSCIENCE DE LA SITUATION Énoncé : Mise en œuvre opérationnelle de la surveillance par liaison de données. Mise en œuvre de dispositifs d’affichage des informations sur le trafic dans les aéronefs qui permettent la mise en œuvre de la prédiction des conflits et la collaboration entre l’équipage de conduite et le système ATM. Amélioration de la conscience de la situation dans le poste de pilotage par la mise à disposition de données électroniques de terrain et d’obstacles ayant la qualité requise. Composantes du concept opérationnel : AO, TS, CM, AUO Description de la stratégie 1.51 La mise en œuvre de techniques de surveillance enrichie (surveillance dépendante automatique en mode contrat [ADS-C] ou surveillance dépendante automatique en mode diffusion [ADS-B]) permettra de réduire les minimums de séparation, de renforcer la sécurité, d’accroître la capacité et d’améliorer l’efficacité des vols de façon économique et efficace. Ces améliorations peuvent être obtenues, lorsque les modèles coûts-avantages le justifient, en assurant la surveillance dans les régions qui ne sont desservies ni par le radar primaire ni par le radar secondaire. Dans les espaces aériens desservis par le radar, la surveillance enrichie peut permettre de réduire encore plus les minimums de séparation des aéronefs et, dans les zones à forte densité de trafic, améliorer la qualité des informations de surveillance, au sol comme à bord, augmentant ainsi les niveaux de sécurité. La mise en œuvre d’ensembles vérifiés de données électroniques de terrain et d’obstacles pour prendre en charge le dispositif avertisseur de proximité du sol à fonction d’évitement du relief explorant vers l’avant et le système d’avertissement d’altitude minimale de sécurité (MSAW) renforcera considérablement la sécurité. 1.52 La mise en œuvre des systèmes de surveillance des mouvements à la surface des aérodromes où les conditions météorologiques et la capacité le justifient améliorera aussi la sécurité et l’efficacité ; par ailleurs, la mise en œuvre de l’affichage des informations de trafic et des procédures connexes dans le poste de pilotage permettra au pilote de participer au système ATM et d’avoir une meilleure connaissance de la situation du trafic, améliorant ainsi la sécurité. 1.53 En ce qui concerne les espaces aériens isolés et océaniques où est utilisé l’ADS-C, les fonctionnalités FANS sont déjà installées dans de nombreux aéronefs de transport et pourraient être ajoutées aux aéronefs d’affaires. L’ADS-B peut être utilisée pour améliorer la surveillance du trafic dans l’espace aérien intérieur. Il convient de noter à ce propos que le squitter long 1090 est disponible et qu’il devrait être adopté mondialement pour la liaison de données ADS-B. 1.54 Dans les régions terminales et dans les aérodromes où le relief et les obstacles représentent des éléments importants, la disponibilité de bases de données de terrain et d’obstacles dont la qualité a été contrôlée et qui contiennent des ensembles numériques de données représentant la surface du terrain sous forme de valeurs d’altitude continues, ainsi que des ensembles numériques de données d’obstacles pour les entités ayant une signification verticale par rapport aux entités adjacentes et environnantes estimées dangereuses pour la navigation aérienne, améliorera la conscience de la situation et contribuera à réduire le nombre d’accidents CFIT. Chapitre 1. Initiatives du Plan mondial 1-17 (GPI-10) CONCEPTION ET GESTION DES RÉGIONS TERMINALES Énoncé : Optimisation des régions de contrôle terminales (TMA) par l’emploi de techniques améliorées de conception et de gestion. Composantes du concept opérationnel : AOM, AO, TS, CM, AUO Description de la stratégie 1.55 Une TMA bien conçue et bien gérée peut considérablement améliorer la sécurité, la capacité et l’efficacité. Toutes les TMA d’un État ou d’une région devraient être conçues de façon uniforme ; leur structure et leur organisation doivent procurer des avantages tout en réduisant au minimum les communications contrôleur-pilote et en optimisant la charge de travail des pilotes et des contrôleurs. Pour assurer une prise en charge optimale du trafic, la cadence d’acceptation des arrivées aux TMA doit être tactiquement fondée sur un processus décisionnel conjoint des secteurs tour, TMA et en route, et faire intervenir de façon stratégique les usagers de l’espace aérien. 1.56 L’amélioration de la gestion de la TMA comprend les étapes suivantes : 1) 2) 3) 4) Terminer la mise en œuvre du WGS-84 (voir WGS-84, § 1.89) ; Concevoir et mettre en œuvre des procédures optimisées d’arrivée et de départ RNAV et RNP [voir aussi RNAV et RNP (Navigation fondée sur les performances) (GPI-5)]; Concevoir et mettre en œuvre des procédures d’approche fondées sur la RNP (voir aussi Navigation fondée sur les performances, § 1.34) ; Améliorer la gestion du trafic et de la capacité. 1.57 La mise en œuvre de procédures de gestion dynamique de la TMA peut comprendre plusieurs éléments tels que la détection et la réduction dynamiques des turbulences de sillage ainsi que la gestion en collaboration de la capacité. 1.58 Lorsqu’une analyse de rentabilité justifie une mise en œuvre, il convient de mettre au point et d’utiliser des outils d’aide à la décision pour assurer une gestion plus structurée et plus efficace des courants de trafic d’arrivée et de départ, utiliser plus efficacement les pistes, adopter des trajectoires plus économiques et réduire le bruit. 1-18 Plan mondial de navigation aérienne (GPI-11) DÉPARTS NORMALISÉS AUX INSTRUMENTS (SID) ET ARRIVÉES NORMALISÉES AUX INSTRUMENTS (STAR) RNP ET RNAV Énoncé : Optimisation de la TMA par la mise en œuvre de structures de routes ATS améliorées fondées sur la RNP et la RNAV, avec une meilleure intégration de la phase en route et de l’approche finale grâce à des processus de coordination améliorés. Composantes du concept opérationnel : AOM, AO, TS, CM, AUO Description de la stratégie 1.59 L’optimisation des départs normalisés aux instruments (SID), des arrivées normalisées aux instruments (STAR), des procédures de vol aux instruments, des procédures d’attente, des procédures d’approche et des procédures connexes, en mettant à profit les capacités de navigation des aéronefs comme la RNP et la RNAV ainsi que les systèmes d’aide à la décision ATM, améliorera considérablement la capacité et l’efficacité. 1.60 L’emploi des SID et des STAR maximisera la capacité et la prévisibilité du système tout en réduisant les incidences environnementales, la consommation de carburant et la coordination ATS. Les États devraient tirer parti des caractéristiques de performance actuellement disponibles pour mettre au point ces structures de routes. L’application des critères RNP 1 et RNAV 2 et 1 à la conception des SID et des STAR procurera des avantages à court terme en optimisant l’espacement entre les routes, ce qui se traduira par une augmentation de la capacité et de l’efficacité (voir § 1.3.2). 1.61 Les SID et les STAR permettent aux aéronefs de passer efficacement de la piste au vol en croisière et vice versa ; ils permettent également de séparer le trafic de départ et le trafic d’arrivée pour assurer un espacement sûr entre les aéronefs, de maintenir les spécifications de franchissement des obstacles, de respecter les spécifications environnementales et de fournir une trajectoire de vol prévisible compatible avec les systèmes RNAV des aéronefs. Chapitre 1. Initiatives du Plan mondial 1-19 (GPI-12) INTÉGRATION FONCTIONNELLE DES SYSTÈMES SOL ET DES SYSTÈMES EMBARQUÉS Énoncé : Optimisation de la TMA pour assurer des opérations aériennes plus économiques en carburant par l’utilisation de procédures d’arrivée fondées sur le FMS et intégration fonctionnelle des systèmes sol et des systèmes embarqués. Composantes du concept opérationnel : AOM, AO, TS, CM, AUO Description de la stratégie 1.62 Plusieurs efforts ont été déployés au cours des dernières années pour mettre au point des procédures de vol qui maximisent l’efficacité de la trajectoire d’approche sur l’aérodrome de destination. Ces procédures permettent à l’aéronef de suivre une trajectoire de vol ininterrompue depuis le début de la descente jusqu’à ce qu’il soit stabilisé pour l’atterrissage. Il sera peut-être nécessaire, pour les travaux de conception, de mettre ces procédures en œuvre par étapes. 1.63 La conception des routes aériennes pour les phases en route et d’arrivée et des procédures qui s’y rattachent devrait favoriser l’emploi systématique de procédures de descente continue. La conception des procédures de départ devrait également favoriser l’utilisation systématique de procédures de montée sans restrictions. 1.64 Pour maximiser l’efficacité dans l’espace aérien des TMA, il est essentiel de tirer le meilleur parti possible de la conception améliorée des TMA et de l’automatisation. Les aéronefs pourront non seulement effectuer des descentes continues, mais ils seront de plus en plus dotés de l’équipement nécessaire pour calculer l’heure d’arrivée. L’intégration de cette fonction et du système sol automatisé fournira l’heure d’arrivée au-dessus des points de repère, ce qui facilitera l’établissement du processus de mise en séquence et permettra aux aéronefs de suivre de plus près leur trajectoire 4D préférée. 1-20 Plan mondial de navigation aérienne (GPI-13) CONCEPTION ET GESTION DES AÉRODROMES Énoncé : Mise en œuvre de stratégies de conception et de gestion pour améliorer l’utilisation des aires de mouvement. Composantes du concept opérationnel : AO, CM, AUO Description de la stratégie 1.65 L’amélioration des travaux de conception et de gestion des aérodromes, notamment la coordination et la collaboration entre les fournisseurs ATM, les exploitants de véhicules et les exploitants d’aéronefs, peut avoir d’importantes incidences sur la sécurité et la capacité des aérodromes. 1.66 Des processus locaux de prise de décision en collaboration devraient conduire au partage des données essentielles sur la programmation des horaires de vol, données qui permettraient à tous les participants (aérodrome, contrôle de la circulation aérienne [ATC], ATFM, exploitants d’aéronefs et services d’assistance en escale) d’avoir une meilleure connaissance de la situation des aéronefs tout au long du processus de reconditionnement entre les vols. Ces processus permettront d’appliquer un minimum de mesures ATFM avec précision et de mieux prévoir les horaires. Les avantages comprendraient une utilisation plus efficace des ressources des aérodromes et des services d’assistance en escale, une réduction des retards et une meilleure prévisibilité des horaires. 1.67 Partie intégrante du système de navigation aérienne, l’aérodrome fournit l’infrastructure sol requise (balisage lumineux, voies de circulation, pistes et sorties de piste, guidage au sol précis, etc.) pour améliorer la sécurité et maximiser la capacité, quelles que soient les conditions météorologiques. Le système ATM doit permettre d’employer efficacement la capacité de l’infrastructure côté piste de l’aérodrome. Pour optimiser l’utilisation des aérodromes, il faudrait : a) réduire le temps d’occupation des pistes là où cette mesure peut se traduire par une amélioration de la capacité et de l’efficacité ; b) pouvoir effectuer les déplacements en toute sécurité, quelles que soient les conditions météorologiques, tout en maintenant la capacité ; c) au besoin, avoir recours à un guidage au sol précis à destination et en provenance des pistes, ce qui améliorera la capacité et l’efficacité ; d) connaître la position (à un niveau de précision suffisant) et l’intention de tous les véhicules et aéronefs qui se déplacent sur les aires de mouvement et mettre ces renseignements à la disposition des membres appropriés de la communauté ATM aux aérodromes où les analyses coûts-avantages montrent qu’il serait possible d’obtenir des gains substantiels de capacité et d’efficacité. Chapitre 1. Initiatives du Plan mondial 1-21 (GPI-14) EXPLOITATION DES PISTES Énoncé : Maximiser la capacité des pistes. Composantes du concept opérationnel : AO, TS, CM, AUO Description de la stratégie 1.68 L’amélioration de l’exploitation des pistes commence par l’établissement de données de référence sur la capacité des pistes, exprimée en nombre de vols normalement pris en charge par un aérodrome en une heure pour des minimums météorologiques au-dessus de la catégorie I. Ces données de référence sont des estimés qui varient en fonction de la configuration des pistes et de la combinaison des types d’aéronefs. Il faudrait, au besoin, avoir comme objectif d’utiliser les capacités des aéronefs et les pistes disponibles de la meilleure façon possible pour que le nombre de vols pris en charge en exploitation tous temps se rapproche le plus possible du nombre de vols en régime de vol à vue. 1.69 L’optimisation de la capacité de chaque piste est une tâche complexe où interviennent de nombreux facteurs, tant tactiques que stratégiques. Pour bien gérer cette tâche, il est essentiel de mesurer les effets des changements opérationnels et de surveiller les performances des usagers de l’espace aérien et des fournisseurs ATM. Cette surveillance comprend l’analyse des performances du pilote et du contrôleur et doit prendre en compte la nécessité de maintenir la confiance des usagers et de fonctionner dans le cadre de la culture actuelle de la sécurité. Il convient de mettre au point un système d’indicateurs de performance qui constituera la base des mesures et des analyses. Les facteurs tactiques qui ont une incidence sur l’occupation des pistes comprennent l’exploitation aérienne et l’ATM. Les aspects relatifs à l’exploitation aérienne comprennent les performances des exploitants, les effets des procédures des compagnies, l’utilisation de l’infrastructure de l’aéroport et les performances des aéronefs. 1.70 Les facteurs qui limitent la capacité des pistes sont, notamment, les procédures, les caractéristiques physiques des pistes, les performances des aéronefs, les capacités de surveillance, l’espacement des aéronefs, les limitations météorologiques, les restrictions environnementales et les questions liées à la gestion de l’utilisation des terrains avoisinants. Les procédures améliorées pour réduire le plus possible l’espacement, comme les minimums de séparation sur piste réduits, la surveillance de précision des pistes (PRM) et les approches RNP pour les pistes parallèles peu espacées, optimiseront la capacité. 1-22 Plan mondial de navigation aérienne (GPI-15) CORRESPONDANCE ENTRE LA CAPACITÉ D’EXPLOITATION IMC ET VMC Énoncé : Améliorer la capacité des aéronefs de manœuvrer à la surface des aérodromes dans des conditions météorologiques défavorables. Composantes du concept opérationnel : AO, CM, AUO Description de la stratégie 1.71 Un des objectifs du système ATM devrait être d’utiliser au maximum les fonctions embarquées et les services offerts pour maintenir, dans toute la mesure possible, la capacité d’exploitation des conditions météorologiques de vol à vue (VMC) pendant les conditions météorologiques de vol aux instruments (IMC). Il faudrait tirer meilleur parti des capacités des systèmes embarqués et des systèmes sol modernes pour essayer d’atteindre cet objectif. Les voies de circulation et les capacités de guidage peuvent donc être conçues en fonction de ces conditions. 1.72 La mise en œuvre de l’A-SMGCS, d’outils d’aide à la décision et de procédures correspondantes constitue la meilleure solution pour permettre l’exploitation des aéronefs dans toutes les conditions météorologiques. Dans les endroits où les analyses coûts-avantages sont positives, le guidage et le contrôle améliorés des aéronefs et des véhicules circulant sur les aires de mouvement ainsi que les avertissements de conflit imminent pourraient être entièrement automatisés. 1.73 La visionique tout temps, fondée sur une carte détaillée de l’aérodrome, peut améliorer la conscience de la situation dans des conditions météorologiques défavorables qui peuvent voiler le balisage des pistes et des voies de circulation. Les dispositifs de visualisation tête haute et les systèmes de guidage peuvent synthétiser les données des capteurs de visionique tout temps, et les images synthétiques peuvent offrir une solution intégrée pour améliorer la conscience de la situation du trafic. 1.74 La détection améliorée des conflits et les techniques et procédures d’avertissement amélioreront le débit à la surface des aérodromes tout en respectant les niveaux de sécurité établis. Les contrôleurs devraient aussi avoir accès à des systèmes qui les aident à obtenir et à maintenir une meilleure connaissance de la situation de tout le trafic sur les aires de mouvement dans toutes les conditions météorologiques. Chapitre 1. Initiatives du Plan mondial 1-23 (GPI-16) SYSTÈMES D’AIDE À LA DÉCISION ET SYSTÈMES D’AVERTISSEMENT Énoncé : Mise en œuvre d’outils d’aide à la décision pour aider les contrôleurs de la circulation aérienne et les pilotes à détecter et à résoudre les conflits de la circulation aérienne et à améliorer le débit de la circulation. Composantes du concept opérationnel : DCB, TS, CM, AUO Description de la stratégie 1.75 Les systèmes d’aide à la décision accélèrent la résolution des conflits potentiels ; ils fournissent des niveaux d’exploration de base qui permettent d’optimiser les stratégies et de réduire la nécessité de passer aux mesures tactiques. Le rôle exécutif des contrôleurs est donc amélioré car ils peuvent ainsi gérer une plus grande quantité de trafic tout en ayant une charge de travail acceptable. 1.76 Il existe plusieurs outils qui permettent d’améliorer considérablement la sécurité, notamment les systèmes d’avertissement d’altitude minimale de conflit, les systèmes d’alerte de conflit à court terme et les dispositifs d’avertissement d’incursion sur piste. Les outils qui peuvent améliorer l’efficacité comprennent les systèmes de traitement automatique des données de vol, les outils de prévision des conflits et de mise en séquence à plus long terme et les systèmes d’échange des données en ligne. 1.77 Les outils de prévision des conflits s’appliquent à plusieurs secteurs et permettent d’améliorer la planification sectorielle, accélérant ainsi l’écoulement du trafic et réduisant le nombre de conflits potentiels dans le cadre des horaires d’arrivée établis. Les équipes sectorielles pourront fonctionner plus efficacement et les flux d’arrivée seront optimisés. 1.78 L’automatisation des tâches de coordination entre les secteurs adjacents améliore la qualité des informations sur le trafic qui traverse les secteurs et le rend plus prévisible, ce qui permet d’appliquer des minimums de séparation réduits, de réduire la charge de travail, d’augmenter la capacité et d’améliorer l’efficacité de l’exploitation aérienne. 1-24 Plan mondial de navigation aérienne (GPI-17) APPLICATIONS DE LIAISON DE DONNÉES Énoncé : Augmentation de l’utilisation des applications de liaison de données. Composantes du concept opérationnel : DCB, AO, TS, CM, AUO, ATMSDM Description de la stratégie 1.79 La mise en œuvre de services de liaison de données moins complexes (autorisations de prédépart, autorisation océanique, service automatique d’information de région terminale par liaison de données [D-ATIS], comptes rendus de position automatiques, etc.) peut apporter une amélioration immédiate de l’efficacité de la prestation des services ATS. La transition aux services de liaison de données pour les fonctions de sécurité plus complexes qui mettent à profit une grande variété de messages CPDLC, y compris les autorisations ATC, est déjà en cours et avance avec succès. 1.80 L’utilisation des CPDLC et d’autres applications de liaison de données par les contrôleurs et les pilotes offre des avantages considérables par rapport aux communications vocales, notamment sur le plan de la charge de travail et de la sécurité. Ces applications peuvent en particulier relier plus efficacement les systèmes sol et les systèmes embarqués, améliorer le traitement et le transfert des données, réduire l’encombrement des canaux, réduire les erreurs de communication, assurer l’interopérabilité des moyens de communication et réduire la charge de travail. Une réduction de la charge de travail pour chaque vol se traduit par une augmentation de la capacité et une amélioration de la sécurité. 1.81 Les technologies et les applications de communication et de surveillance par liaison de données devraient être choisies et harmonisées de manière à assurer la non-discontinuité et l’interopérabilité des opérations mondiales. L’ADS-C, l’ADS-B et les CPDLC sont en service dans plusieurs régions du monde mais ne sont pas harmonisées à l’échelle mondiale. Les initiatives régionales actuelles, y compris l’emploi d’ensembles uniques de messages et de procédures CPDLC, entravent le développement efficace de ces applications et leur acceptation pour les opérations aériennes mondiales. Les technologies actuelles et émergentes devraient être mises en œuvre à court terme, de façon harmonisée, pour appuyer les objectifs à long terme. L’harmonisation permettra de spécifier les besoins en équipement à l’échelle mondiale et de réduire au minimum les investissements des usagers. 1.82 Les applications FANS-1/A et ATN présentent des fonctionnalités semblables, mais exigent une avionique différente. De nombreux aéronefs effectuant des vols internationaux ont d’abord été équipés de l’avionique FANS-1/A pour tirer parti des services de liaison de données offerts dans certaines régions océaniques et isolées. L’installation de FANS-1/A sur certains avions d’affaires effectuant des vols internationaux est en cours et devrait augmenter. Chapitre 1. Initiatives du Plan mondial 1-25 (GPI-18) INFORMATION AÉRONAUTIQUE Énoncé : Mettre à disposition en temps réel des informations électroniques (aéronautiques, terrain et obstacles) répondant aux critères d’assurance qualité. Composantes du concept opérationnel : AOM, DCB, AO, TS, CM, AUO, ATMSDM Description de la stratégie 1.83 Les besoins de la RNAV, de la RNP, des systèmes de navigation informatisés et de l’ATM rendent nécessaires l’élaboration de nouvelles spécifications sur la qualité et la ponctualité des informations du service d’information aéronautique (AIS). Pour être à la hauteur, gérer la fourniture d’informations et répondre à ces nouveaux besoins, le service AIS doit abandonner son rôle traditionnel et devenir un service de gestion de l’information à l’échelle du système, ayant des tâches et des responsabilités différentes. Informations électroniques 1.84 Il est essentiel que des informations électroniques (aéronautiques, terrain et obstacles) dont la qualité a été vérifiée soient disponibles en temps réel pour faciliter la coordination, améliorer l’efficacité et la sécurité et faire en sorte que la communauté ATM utilise les mêmes informations lors d’une prise de décision en collaboration. En chargeant dans les systèmes de bord des ensembles de données géoréférencées contenant des informations sur la phase en route, la région terminale et l’aérodrome, le pilote aura une meilleure conscience de la situation du trafic en route, en région terminale et à l’aérodrome. Les mêmes renseignements peuvent être mis à la disposition de différents postes ATC, des groupes de préparation des vols, des services de planification des vols des compagnies aériennes ou des usagers de l’aviation privée/générale. Les informations électroniques peuvent être adaptées et formatées pour répondre aux besoins des usagers et des applications ATM. Des formats de données normalisés seront utilisés pour créer des bases de données d’information dans lesquelles seront ensuite versés des ensembles de données répondant aux critères d’assurance qualité. 1-26 Plan mondial de navigation aérienne (GPI-19) SYSTÈMES MÉTÉOROLOGIQUES Énoncé : Améliorer la disponibilité des renseignements météorologiques exigés par un système ATM mondial sans discontinuité. Composantes du concept opérationnel : AOM, DCB, AO, AUO Description de la stratégie 1.85 L’ATM devra avoir un accès immédiat à des renseignements météorologiques d’exploitation (OPMET) mondiaux en temps réel pour l’aider à prendre des décisions tactiques dans le cadre de la surveillance des aéronefs, de la gestion des courants de trafic aérien et de l’acheminement flexible/dynamique des aéronefs, ce qui contribuera à optimiser l’utilisation de l’espace aérien. Une exigence aussi rigoureuse signifie que la plupart des systèmes météorologiques devront être automatisés et que l’assistance météorologique à la navigation aérienne internationale devra être complètement intégrée et faire appel à des systèmes mondiaux tels que le système mondial de prévisions de zone (SMPZ), la veille des volcans le long des voies aériennes internationales (IAVW) et le système d’avertissement de cyclone tropical de l’OACI. 1.86 Afin de faciliter l’optimisation de l’utilisation de l’espace aérien, il faudra perfectionner l’IAVW et le système d’avertissement de cyclone tropical de l’OACI de manière à améliorer la précision, l’actualité et l’utilité des prévisions publiées. 1.87 Une plus grande utilisation de la liaison de données pour transmettre les renseignements météorologiques en liaison montante et descendante (au moyen de systèmes comme D-ATIS et D-VOLMET) aidera à effectuer la mise en séquence automatique des aéronefs en approche et contribuera à maximiser la capacité. La mise au point de systèmes météorologiques automatiques basés au sol pour les opérations en région terminale permettra de fournir des renseignements OPMET (tels que des avertissements automatiques de cisaillement du vent dans les basses couches) et des comptes rendus automatiques de turbulence de sillage sur les pistes. Les renseignements OPMET transmis par les systèmes automatiques aideront aussi à communiquer rapidement les prévisions et les avertissements de conditions météorologiques dangereuses. Ces prévisions et ces avertissements, conjugués aux renseignements OPMET automatisés, contribueront à maximiser la capacité des pistes. Chapitre 1. Initiatives du Plan mondial 1-27 (GPI-20) WGS-84 Énoncé : Mise en œuvre du système WGS-84 par tous les États. Composantes du concept opérationnel : AO, CM, AUO Description de la stratégie 1.88 Les coordonnées géographiques utilisées dans plusieurs États du monde pour déterminer la position des pistes, des obstacles, des aérodromes, des aides de navigation et des routes ATS sont fondées sur une vaste gamme de systèmes de référence géodésique locaux. Avec l’introduction de la RNAV, le problème des coordonnées géographiques basées sur un référentiel géodésique local s’est accentué et a clairement démontré la nécessité de disposer d’un système de référence géodésique universel. Pour régler ce problème, l’OACI a adopté, en 1994, le système géodésique mondial — 1984 (WGS-84) comme système de référence géodésique horizontal commun pour la er navigation aérienne, en fixant la date d’application du système au 1 janvier 1998. 1.89 L’emploi d’un système de référence géographique commun est essentiel à la mise en œuvre du GNSS. Le système de référence adopté par l’OACI est le WGS-84 et de nombreux États ont mis, ou sont en train de mettre, ce système en œuvre. La non-mise en œuvre de ce système ou une décision d’utiliser un autre système de référence créera une discontinuité dans le service ATM et retardera la pleine réalisation des avantages du GNSS. L’achèvement de la mise en œuvre du WGS-84 est une condition préalable à la réalisation de plusieurs améliorations de l’ATM, y compris le GNSS. 1-28 Plan mondial de navigation aérienne (GPI-21) SYSTÈMES DE NAVIGATION Énoncé : Permettre l’introduction et l’évolution de la navigation fondée sur les performances, appuyée par une infrastructure de navigation robuste capable de fournir la position des aéronefs, à l’échelle mondiale, de façon précise, fiable et sans discontinuité. Composantes du concept opérationnel : AO, TS, CM, AUO Description de la stratégie 1.90 Les utilisateurs de l’espace aérien ont besoin d’une infrastructure de navigation interopérable à l’échelle mondiale, qui renforce la sécurité et améliore l’efficacité et la capacité. La navigation aérienne devrait être simple et assurer le plus haut degré de précision que peut offrir l’infrastructure. 1.91 Pour répondre à ces besoins, l’introduction progressive de la navigation fondée sur les performances doit être appuyée par une infrastructure de navigation appropriée comprenant une combinaison judicieuse de systèmes GNSS, de systèmes de navigation autonomes (système de navigation par inertie) et d’aides de navigation au sol classiques. 1.92 Le GNSS fournit des données de position normalisées aux systèmes embarqués pour assurer une navigation précise dans le monde entier. Un système de navigation mondial aidera à normaliser les procédures ainsi que les affichages dans le poste de pilotage tout en réduisant au minimum les besoins en avionique, en maintenance et en formation. Même si l’objectif final visé est de passer au GNSS et d’éliminer la nécessité d’utiliser les aides de navigation au sol, la vulnérabilité du GNSS au brouillage exigera peut-être de conserver quelques-unes de ces aides dans certaines régions. 1.93 La navigation fondée sur les performances et le GNSS permet d’assurer un service de navigation sans discontinuité, harmonisé, économique et efficace du départ jusqu’à l’approche finale, qui améliorera la sécurité, l’efficacité et la capacité. 1.94 Le GNSS sera mis en œuvre de façon évolutive afin que les améliorations du système puissent être introduites graduellement. Les applications à court terme du GNSS visent à permettre l’introduction rapide de la navigation de surface par satellite sans investissements d’infrastructure, en utilisant les constellations satellitaires de base existantes et les systèmes embarqués de capteurs intégrés. L’emploi de ces systèmes permet déjà d’augmenter la fiabilité des approches classiques à certains aéroports. 1.95 Les applications à moyen ou à plus long terme utiliseront les systèmes actuels et futurs de navigation par satellite avec le renforcement ou la combinaison de renforcements requis pour une phase de vol donnée. Chapitre 1. Initiatives du Plan mondial 1-29 (GPI-22) INFRASTRUCTURE DES COMMUNICATIONS Énoncé : Développer l’infrastructure des communications des services mobile et fixe aéronautiques, pour les communications vocales comme pour les communications de données, en prenant en charge de nouvelles fonctions ainsi qu’en fournissant la capacité et la qualité de service nécessaires pour répondre aux besoins de l’ATM. Composantes du concept opérationnel : AO, TS, CM, AUO Description de la stratégie 1.96 La prise de décisions éclairées dans le domaine de l’ATM dépend de plus en plus largement de la disponibilité d’informations en temps réel ou quasi réel, pertinentes, précises, approuvées et de qualité contrôlée. Pour répondre aux besoins de l’ATM et pour fournir la capacité et la qualité de service requises, il est essentiel que les fonctionnalités de communication (voix et données) des services mobile et fixe aéronautiques soient disponibles au moment où elles sont nécessaires. L’infrastructure du réseau de communication aéronautique doit répondre au besoin croissant de collecter et d’échanger des informations à l’intérieur d’un réseau transparent où toutes les parties prenantes peuvent participer. 1.97 L’introduction graduelle de SARP fondées sur les performances, de spécifications de niveau système et de spécifications fonctionnelles permettra d’augmenter l’utilisation des technologies et services de communication voix et données disponibles sur le marché. Dans le cadre de cette stratégie, les États devraient, dans la mesure du possible, tirer parti des technologies, des services et des produits appropriés offerts par le secteur des télécommunications. 1.98 Vu le rôle fondamental d’outil habilitant que jouent les communications dans le domaine de l’aviation, l’objectif commun est de chercher le réseau de communication le plus efficace capable d’offrir, aux coûts les plus bas, les services souhaités avec les performances et l’interopérabilité requises pour assurer les niveaux de sécurité de l’aviation. 1-30 Plan mondial de navigation aérienne (GPI-23) SPECTRE DES RADIOFRÉQUENCES AÉRONAUTIQUES Énoncé : Disponibilité continue des radiofréquences appropriées, à l’échelle mondiale, pour assurer des services de navigation aérienne viables (communication, navigation et surveillance). Composantes du concept opérationnel : AO, TS, CM, AUO, ATMSDM Description de la stratégie 1.99 Les États doivent s’occuper de tous les aspects réglementaires des questions aéronautiques inscrites à l’ordre du jour des conférences mondiales des radiocommunications (CMR) de l’Union internationale des télécommunications (UIT). Il faut notamment accorder une attention particulière à la nécessité de conserver les attributions de fréquences déjà faites aux services aéronautiques. 1.100 Le spectre radioélectrique est une ressource naturelle peu abondante et limitée qui fait l’objet d’une demande sans cesse croissante de la part de tous les usagers (aéronautiques et non aéronautiques). La stratégie de l’OACI en matière de radiofréquences aéronautiques vise la protection à long terme de fréquences aéronautiques adéquates pour tous les systèmes de communication, de surveillance et de navigation utilisant les radiofréquences. Le processus de coordination internationale qui a lieu à l’UIT oblige tous les usagers du spectre radioélectrique (c’est-à-dire les usagers aéronautiques et non aéronautiques) à défendre et à justifier continuellement leurs besoins en fréquences. L’expansion des activités de l’aviation civile à l’échelle mondiale augmente la pression sur le spectre aéronautique disponible, déjà limité et très sollicité. 1.101 Cette initiative requiert des États qu’ils appuient et diffusent les énoncés de politique de l’OACI concernant les besoins quantifiés et qualifiés en radiofréquences aéronautiques qui font l’objet des points de l’ordre du jour des CMR de l’UIT. Ces mesures sont nécessaires pour conserver les attributions de fréquences actuelles aux services aéronautiques, s’assurer que les radiofréquences aéronautiques nécessaires resteront disponibles et garantir la viabilité à l’échelle mondiale des services de navigation aérienne actuels et nouveaux. Chapitre 2 UN SYSTÈME FONDÉ SUR LES PERFORMANCES QUI RÉPOND AUX ATTENTES DES USAGERS INTRODUCTION 2.1 Le système de navigation aérienne est de plus en plus envisagé du point de vue des performances, la transformation des entreprises publiques en sociétés et un environnement réglementaire plus structuré exerçant une pression croissante sur la responsabilité. Le présent chapitre du Plan mondial examine la nécessité d’orienter la conception, la planification, la mise en œuvre et l’exploitation des systèmes ATM vers les performances. Cette nécessité fait écho au Chapitre 1 vu que chacune des initiatives du Plan mondial exige la définition d’objectifs de performance qui doivent être réalisés et suivis de près. 2.2 Les performances peuvent être envisagées sous plusieurs angles. Aux niveaux les plus élevés, elles se rapportent aux attentes d’ordre politique et socio-économique de la société et/ou de la communauté aéronautique. Les mesures à prendre pour combler ces attentes devraient régir la conception du système. Ces attentes générales se rapportent à l’efficacité du fonctionnement du système ATM et concernent notamment les domaines suivants : sécurité, sûreté, environnement, efficacité, rapport coût-efficacité, capacité, accès et équité, souplesse, prévisibilité, interopérabilité mondiale et participation de l’ensemble de la communauté aéronautique. 2.3 Les attentes sont souvent en concurrence les unes avec les autres. Certains membres de la communauté aéronautique (voir le Concept opérationnel d’ATM mondiale [Doc 9854]) ont des attentes précises en matière d’économie, d’autres en matière d’efficacité et de prévisibilité, d’autres encore sont préoccupés par l’accès et l’équité, mais tous ont des attentes en matière de sécurité. Pour optimiser les performances du système de navigation aérienne, toutes ces attentes, parfois rivales, doivent être équilibrées. Il est fort probable que, dans un système intégré, les changements apportés aux attentes dans un domaine auront des incidences sur d’autres domaines. Il faut donc, lorsqu’un changement est prévu dans un domaine en particulier, évaluer les incidences qu’il pourrait avoir sur l’ensemble du système, ce qui exigera peut-être de faire des compromis dans les performances. Ces compromis sont en général acceptables, sauf dans le cas de la sécurité où les niveaux de sécurité acceptables doivent obligatoirement être réalisés. 2.4 La sécurité est l’attente la plus cruciale ; conformément aux prescriptions de l’OACI relatives à la mise en œuvre de programmes de gestion de la sécurité par les États, exigeant des fournisseurs de services de navigation aérienne, des exploitants d’aéronefs et des exploitants d’aérodromes qu’ils établissent des systèmes de gestion de la sécurité, tout changement important apporté au système de navigation aérienne dans le domaine de la sécurité, y compris la mise en œuvre d’un minimum de séparation réduit ou d’une nouvelle procédure, ne pourra être effectué qu’après qu’une évaluation de la sécurité aura démontré qu’un niveau de sécurité acceptable peut être réalisé et après consultation des usagers. Au besoin, l’autorité responsable veillera à ce que les mesures nécessaires soient prises pour assurer un suivi après mise en œuvre afin de vérifier que le niveau de sécurité défini continue à être respecté. 2.5 Pendant de nombreuses années, les membres de la communauté aéronautique ont examiné les attentes relatives au système mondial de navigation aérienne de façon générale. Les 11 attentes énumérées au § 2.2 ont été e adoptées et incorporées dans le concept opérationnel (Doc 9854), qui a été approuvé par la 11 Conférence e de navigation aérienne (Montréal, 22 septembre – 3 octobre 2003). À sa 35 session, par sa Résolution A35-15, Appendice B, l’Assemblée de l’OACI (28 septembre – 8 octobre 2004) a demandé aux États, aux PIRG et à l’industrie 2-1 2-2 Plan mondial de navigation aérienne aérienne d’utiliser le concept opérationnel d’ATM mondiale de l’OACI comme cadre commun pour orienter la planification et la mise en œuvre et de focaliser tout ce travail de développement sur ce concept. L’Assemblée a également prié instamment le Conseil de l’OACI de prendre les dispositions nécessaires pour que le futur système mondial de navigation aérienne soit axé sur les performances et que les objectifs et cibles de performance pour le futur système soient élaborés en temps utile. Répondre aux attentes des usagers 2.6 L’OACI continue à définir des indicateurs de performance clés (KPI) pour chacune des 11 attentes dans le cadre de ses travaux sur le modèle hiérarchique des performances, qui comprend les notions de performances requises de l’ensemble du système (RTSP) et de performances requises du système ATM (RASP) (Rapport de la Conférence AN-Conf/11 [Doc 9828], point 3 de l’ordre du jour). Tant que la définition des KPI ne sera pas terminée, et pour mieux aider à décrire la transition vers un système fondé sur les performances, tout changement apporté au système de navigation aérienne doit être dicté par les quatre attentes opérationnelles de sécurité, capacité, efficacité et prévisibilité, modulées par le rapport coût-efficacité et l’environnement. Ces attentes correspondent aux principaux objectifs de performance du système de navigation aérienne et, dans le cadre de performance défini dans le concept opérationnel, elles représentent le niveau RASP. Sécurité : aucun changement apporté au système de navigation aérienne ne doit avoir d’effets préjudiciables sur les niveaux de sécurité acceptables. Capacité : tout changement apporté au système de navigation aérienne doit avoir pour but d’optimiser la capacité de manière à répondre à la demande actuelle et prévue tout en réduisant les retards au minimum. Le système doit être conçu en collaboration, notamment par la mise en équilibre de la demande et de la capacité, afin de perturber le moins possible le système. Efficacité : tout changement apporté au système de navigation aérienne doit avoir pour but de répondre aux besoins des usagers en matière d’efficacité d’exploitation. Prévisibilité : tout changement apporté au système de navigation aérienne doit être conçu de façon à améliorer la prévisibilité et, donc, à renforcer la confiance des usagers et des fournisseurs de services. Chapitre 3 FACTEURS CONDITIONNANT LES CHANGEMENTS INTRODUCTION 3.1 Les initiatives du Plan mondial doivent être mises en œuvre en tenant compte des aspects techniques et opérationnels des améliorations apportées à l’exploitation, ainsi que des facteurs qui influent sur l’efficacité et la pertinence économique de la mise en œuvre. Il est essentiel pour l’évolution du système ATM mondial de reconnaître, lors de l’examen des facteurs qui conditionnent les changements, que les deux éléments clés de ce système sont les aéronefs et le système ATM au sol. Les fournisseurs ATM doivent donc élaborer des plans sur lesquels les exploitants d’aéronefs puissent s’appuyer et fonder leurs décisions, en ayant l’assurance que les améliorations opérationnelles seront réalisées et qu’ils pourront bénéficier des avantages qui en découlent. Une fois le plan de transition approuvé par la communauté ATM, il faut pouvoir compter sur le fait qu’il sera suivi jusqu’à la fin et que les aéronefs seront mis à niveau. Coordination 3.2 L’établissement d’une coordination et d’une coopération efficaces dès l’étape de la planification de la mise en œuvre entre les membres de la communauté ATM, notamment entre les fournisseurs ATM et les exploitants d’aéronefs, réduit la prolifération des spécifications d’équipement des aéronefs, facilite le développement économique et efficace de l’infrastructure ATM (systèmes de communication, de navigation et de surveillance, organismes ATC, etc.), augmente les niveaux d’interopérabilité et de non-discontinuité et améliore la sécurité. Transition 3.3 Il faut assurer une transition judicieuse au système ATM défini dans le concept opérationnel pour obtenir les améliorations opérationnelles escomptées de la mise en œuvre des initiatives du Plan mondial et assurer l’interopérabilité et la non-discontinuité. Ces initiatives devraient être intégrées en un processus continu d’évolution des systèmes embarqués et des systèmes sol qui tient compte de la compatibilité amont et aval. Cette approche permettrait de progresser de façon constante vers le système ATM envisagé dans le concept opérationnel tout en apportant des avantages à court et à moyen terme. Systèmes embarqués Durée de vie 3.4 Les avionneurs doivent prendre, en collaboration avec leurs clients, des décisions d’ordre commercial dictées par les besoins futurs de l’ATM de manière à incorporer économiquement et efficacement dans les aéronefs les fonctionnalités nécessaires pour répondre à ces besoins. Le cycle de production d’un modèle d’aéronef peut s’échelonner sur de nombreuses années. En outre, les aéronefs ont un faible taux de retrait du service, en particulier les avions d’affaires, dont la durée de vie est encore plus longue que celle des aéronefs commerciaux. Ces facteurs doivent être pris en compte dans la planification des changements à apporter au système ATM, et la collaboration étroite entre les fournisseurs ATM, les avionneurs, les équipementiers et les exploitants doit faire partie intégrante du processus de planification. 3-1 3-2 Plan mondial de navigation aérienne Installation à l’avance ou en rattrapage 3.5 La conception d’un aéronef peut être modifiée pendant son cycle de production pour y apporter des améliorations ou y ajouter des fonctionnalités. Les flottes d’aéronefs sont modifiées de deux façons principales. Pendant la production, les modifications sont faites à l’avance. En même temps, l’avionneur publie un bulletin de service (SB) qui décrit les changements à apporter pour mettre à niveau les aéronefs déjà livrés. Il s’agit alors d’installations en rattrapage destinées à assurer l’unité de la flotte. Ces éléments sont importants du point de vue de la formation et des facteurs humains, car la complexité croissante du poste de pilotage des aéronefs augmente le temps de formation de l’équipage de conduite, ce qui, en plus d’accroître les coûts, réduit la disponibilité de l’équipage pour les opérations aériennes. Pour éviter ces coûts et ces contraintes supplémentaires, il est important pour le fournisseur de rechercher d’abord les solutions ATM qui n’exigent pas de modifications majeures des aéronefs ou de l’avionique. Il faut également planifier la mise en œuvre des changements pour le long terme afin d’assurer la prévisibilité et la stabilité de l’exploitation technique des aéronefs. Lorsque les systèmes des aéronefs doivent être modifiés, il est plus efficace pour les exploitants que les changements à apporter aux aéronefs soient coordonnés à l’échelle mondiale de façon qu’ils s’appliquent à tous les scénarios mondiaux probables. Coût du temps d’indisponibilité non prévu 3.6 Les exploitants prévoient les temps d’immobilisation des aéronefs de façon très rigoureuse, et selon l’importance des travaux de rattrapage ou de modification, il peut être nécessaire de reporter d’autres travaux de maintenance. Il est donc essentiel, qu’une fois qu’elles auront été approuvées, les initiatives ATM exigeant des mises à niveau importantes des aéronefs soient appliquées en respectant les calendriers convenus. Observations complémentaires 3.7 Les décisions qui concernent l’équipement des aéronefs sont fondées sur le rendement des investissements ou, dans le cas des aéronefs d’affaires, sur le maintien de l’accès à l’espace aérien. En outre, les exploitants, les avionneurs et les équipementiers ne peuvent pas se permettre que l’équipement soit en roulement constant pour être modifié. Des programmes structurés de mise à jour sont donc nécessaires. Systèmes ATM au sol Incidences des changements 3.8 Les modifications importantes du système ATM peuvent être des processus lourds, qui exigent d’investir considérablement dans de nouveaux éléments d’infrastructure, d’assurer une formation poussée du personnel ATM et des équipages de conduite et de redéfinir les procédures. Les incidences des changements sur l’exploitation des aéronefs peuvent varier, quelle que soit l’importance du changement du point de vue de l’ATM. Par exemple, le remplacement d’un système d’atterrissage aux instruments (ILS) par un ILS de même catégorie ou l’installation d’un centre de contrôle régional (ACC) complètement nouveau peuvent n’avoir que peu ou pas d’incidences sur l’exploitation des aéronefs, même si le fournisseur ATM doit réaliser des investissements considérables. Par contre, une restructuration des routes ATS fondée sur la RNP et la RNAV ou l’introduction d’un RVSM, qui ne représentent peut-être que de faibles investissements pour le fournisseur ATM, peuvent imposer d’importantes mises à niveau des aéronefs ou de l’avionique. De même, le retrait des aides de navigation au sol en même temps que l’introduction de procédures GNSS peut exiger la modification des aéronefs et la formation des équipages de conduite. 3.9 Il est donc essentiel de donner des avis de changement suffisamment à l’avance et d’assurer une coordination appropriée pour répondre ponctuellement, efficacement et économiquement aux besoins d’exploitation des aéronefs dans plusieurs États et régions. Ce type de coordination se traduit aussi par un rendement positif des investissements effectués par les exploitants qui équipent rapidement leurs aéronefs pour répondre aux nouveaux besoins ATM. Les Chapitre 3. Facteurs conditionnant les changements 3-3 fournisseurs ATM devraient en outre envisager d’adopter des systèmes faciles à mettre à niveau sur le long terme et capables de recevoir des fonctionnalités de pointe qui sont à la limite ou dépassent même la limite de l’évolution prévue au moment de la conception du nouveau système. Il serait donc plus efficace, pour la mise à niveau des capacités de l’ATM, de spécifier des systèmes ouverts qui permettent, sur des périodes de temps assez longues, d’intégrer des composants provenant de sources diverses. Long terme 3.10 La mise au point de nouveaux composants du système ATM peut être coûteuse et exiger au moins un client important. Celui-ci doit toutefois avoir l’assurance que le système sera livré à temps et qu’il aura des possibilités de mise à niveau à long terme. Le fournisseur ATM devrait donc examiner les initiatives à mettre en œuvre en fonction du long terme et en limiter le nombre pour n’introduire que celles qui sont économiquement avantageuses et qui ont une haute probabilité de succès. Évolution 3.11 Il est possible d’utiliser un produit générique pour desservir certains secteurs du marché ATM, mais il est rarement possible de procéder ainsi dans le cas de grands systèmes. Le développement de nouveaux composants doit donc tenir compte des besoins en matière de mise à niveau et de réutilisation qui peuvent exercer des pressions économiques supplémentaires sur le développement d’un système donné. La mise au point de procédures opérationnelles et d’initiatives harmonisées dans les États et les régions conduira à une mise en œuvre économique et efficace du système ATM mondial. Appendice A ÉVOLUTION DU PROCESSUS DE PLANIFICATION INTRODUCTION 1.1 Le présent appendice rappelle brièvement l’évolution des systèmes CNS/ATM jusqu’à l’étape de la planification de la mise en œuvre d’un système ATM mondial, et fait ressortir quelques-uns des avantages que pourrait apporter un processus continu de mise en œuvre. Il fournit également aux planificateurs de l’ATM des renseignements généraux sur plusieurs éléments qui doivent être pris en compte dans la planification d’un système ATM mondial, notamment les besoins de formation et de développement des ressources humaines, les questions juridiques, l’organisation et la coopération internationale, les coûts-avantages et l’impact économique, les aspects financiers, les besoins en assistance et la coopération technique et les avantages environnementaux de l’ATM mondiale. HISTORIQUE Le Comité spécial des futurs systèmes de navigation aérienne (FANS) 1.2 Constatant la croissance régulière de l’aviation civile internationale avant 1983, informé des prévisions de croissance du trafic et conscient de ce que de nouvelles technologies apparaissaient à l’horizon, le Conseil de l’OACI se pencha à cette époque sur les besoins futurs de la communauté de l’aviation civile. Sa réflexion l’amena à conclure qu’il fallait engager une analyse et une réévaluation approfondies des méthodes et des techniques qui avaient si bien servi l’aviation civile internationale pendant des années. Voyant que les systèmes et les procédures employés par l’aviation civile avaient atteint leurs limites, le Conseil prit une importante décision à un moment clé, celle de créer le Comité FANS, qui fut chargé d’étudier, de reconnaître et d’évaluer de nouvelles techniques, dont l’utilisation des satellites, et de faire des recommandations en vue du développement de la navigation aérienne à l’intention de l’aviation civile pour une période de l’ordre de 25 ans. 1.3 Le Comité FANS constata qu’il serait nécessaire de mettre au point des systèmes nouveaux pour s’affranchir des limites des systèmes classiques et pour permettre de développer l’ATM à l’échelle mondiale. Les futurs systèmes devaient pouvoir évoluer, de façon à coller davantage aux besoins des usagers, dont la santé économique allait être directement liée à l’efficacité des systèmes. Le Comité FANS conclut que la technologie reposant sur les satellites offrait une solution viable pour remédier aux carences des systèmes classiques à base de stations sol et pour répondre aux futurs besoins de la communauté de l’aviation civile internationale. 1.4 Le Comité FANS jugea en outre que, du fait que ses nombreux éléments sont étroitement liés et interdépendants, l’évolution de l’ATM à l’échelle mondiale faisant appel à ces nouveaux systèmes exigerait une approche multidisciplinaire. Conscient que les nouveaux concepts pourraient un jour soulever des questions de coordination et des questions institutionnelles et se rendant compte qu’il faudrait une planification au niveau mondial, le Comité FANS recommanda au Conseil de l’OACI, dans son rapport final, de créer un nouveau comité qui donnerait des avis sur le contrôle, la coordination de la mise au point et la planification de la transition à l’échelle mondiale. Ainsi, on pourrait mettre en œuvre les futurs systèmes CNS/ATM de façon rentable et équilibrée dans le monde entier, tout en tenant compte des systèmes de navigation aérienne et des zones géographiques. 1.5 En juillet 1989, donnant suite à la recommandation du Comité FANS, le Conseil de l’OACI institua le Comité spécial chargé de surveiller et de coordonner le développement du futur système de navigation aérienne et la planification de la transition (FANS Phase II). App A-1 App A-2 Plan mondial de navigation aérienne 1.6 Le Comité FANS Phase II acheva ses travaux en octobre 1993. Il reconnut que la mise en œuvre des technologies connexes et les bénéfices escomptés ne se produiraient pas du jour au lendemain, mais s’étaleraient sur un certain temps, selon les infrastructures aéronautiques dont étaient dotés les divers États et régions et selon les besoins d’ensemble de la communauté aéronautique. 1.7 Le Comité FANS Phase II convint en outre que, pour l’essentiel, les technologies auxquelles il songeait devenaient accessibles et qu’il fallait commencer par rassembler de l’information et, lorsque c’était possible, par tirer rapidement parti des technologies disponibles. Le concept des systèmes de communication, navigation et surveillance et de gestion du trafic aérien (CNS/ATM) e 1.8 En 1991, la 10 Conférence de navigation aérienne a adopté le concept d’un futur système de navigation aérienne élaboré par les Comités FANS, qui devait répondre aux besoins de la communauté de l’aviation civile jusque bien au-delà du tournant du siècle. Le concept FANS, connu aujourd’hui sous la désignation de systèmes CNS/ATM, faisait intervenir un ensemble complexe de technologies connexes qui reposaient largement sur les satellites. C’était la vision élaborée par l’OACI avec l’entière coopération de tous les secteurs de la communauté aéronautique pour répondre aux besoins futurs du transport aérien international. 1.9 La Conférence a produit une série de recommandations acceptées de façon universelle et couvrant l’éventail complet des activités CNS/ATM, qui continue à guider et à orienter la communauté de l’aviation civile internationale dans ses travaux de planification et de mise en œuvre des aspects techniques et opérationnels des systèmes CNS/ATM. e 1.10 Cet entérinement des systèmes CNS/ATM à la 10 Conférence de navigation aérienne a marqué le début d’une ère nouvelle pour l’aviation civile internationale et il a ouvert la voie à de multiples activités relatives à la planification et à l’implantation des nouveaux systèmes tout autour du monde. 1.11 À la suite de cette conférence, le Conseil de l’OACI souligna à nouveau l’importance du rôle des régions et des États dans la planification et la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM ainsi que dans la transition à ces systèmes et il réaffirma la nécessité d’une participation active des bureaux régionaux de l’OACI dans ces domaines. e 1.12 Donnant suite aux travaux et aux recommandations du Conseil, l’Assemblée de l’OACI, à sa 29 session a adopté deux résolutions, qu’elle a regroupées au cours de ses sessions suivantes. Par ces résolutions, l’Assemblée a approuvé et appuyé la mise en œuvre rapide des systèmes CNS/ATM. Le concept opérationnel d’ATM mondiale 1.13 Pour faire progresser le concept opérationnel d’ATM et axer les travaux sur la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM, il fallait atteindre un consensus sur plusieurs questions. En 1998, la Commission de navigation aérienne a créé le Groupe d’experts sur le concept opérationnel de gestion du trafic aérien (ATMCP) en vue, notamment, d’élaborer et de décrire un concept opérationnel de gestion du trafic aérien qui faciliterait la mise en œuvre évolutive d’un système ATM mondial sans discontinuité. Ce concept devait être visionnaire par son envergure, ne pas être limité par le niveau actuel de la technologie et conduire à la réalisation des avantages escomptés des systèmes CNS/ATM. En 2002, le Groupe a élaboré un projet de Concept opérationnel d’ATM mondiale (Doc 9854), qui a été approuvé par la e e 11 Conférence de navigation aérienne. À sa 35 session (28 septembre – 8 octobre 2004), l’Assemblée a approuvé le concept opérationnel dans le cadre de sa Résolution A35-15, qui demandait aux États, aux PIRG et à l’industrie aérienne d’utiliser le concept opérationnel d’ATM mondiale de l’OACI comme cadre commun pour orienter la planification et la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM, et de focaliser tout le travail de développement sur le concept opérationnel d’ATM mondiale. Appendice A. Évolution du processus de planification App A-3 PLANIFICATION MONDIALE ATM mondiale 1.14 Le concept opérationnel d’ATM mondiale sert de fondement à la définition des besoins opérationnels, des objectifs et des avantages de l’ATM et constitue la base de l’élaboration des plans de mise en œuvre régionaux et nationaux de l’ATM. L’OACI est la seule organisation internationale en mesure de coordonner efficacement les activités mondiales de mise en œuvre conduisant à la réalisation d’un système ATM mondial, que l’on peut décrire comme un système qui assure l’interopérabilité et la continuité entre les régions du globe pour tous les usagers durant toutes les phases de vol et qui offre les niveaux de sécurité convenus, permet une économie optimale des vols, est compatible avec l’environnement et respecte les impératifs de sécurité nationale. Planification mondiale 1.15 Pour faire progresser la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM, il fallait un plan d’action. Le premier pas sur cette voie a été la rédaction du Plan mondial coordonné de transition aux systèmes CNS/ATM de l’OACI, qui constituait un appendice au Rapport de la quatrième réunion du Comité spécial chargé de surveiller et de coordonner le développement du futur système de navigation aérienne et la planification de la transition (FANS Phase II) (Doc 9623). En 1996, le Conseil de l’OACI a jugé que ce plan avait bien joué son rôle et qu’il avait contribué de façon significative à la concrétisation de la vision des Comités FANS, tout en sensibilisant la communauté internationale aux systèmes CNS/ATM et aux questions connexes de mise en œuvre. Il a conclu toutefois que les systèmes CNS/ATM avaient acquis une certaine maturité et qu’il fallait donc un plan plus concret, qui englobe tous les faits nouveaux et qui soit axé sur la mise en œuvre au niveau régional. 1.16 Le Conseil a donc demandé au Secrétariat de l’OACI de revoir le Plan mondial coordonné et d’en faire un document évolutif, composé d’éléments techniques, opérationnels, économiques, financiers, juridiques et institutionnels, offrant des indications pratiques et des conseils aux groupes régionaux et aux États sur les stratégies de mise en œuvre et de financement, et traitant aussi des aspects relatifs à la coopération technique. Ces aspects des systèmes CNS/ATM ont été traités dans l’édition révisée du Plan mondial coordonné, intitulée Plan mondial de navigation aérienne pour les systèmes CNS/ATM (Doc 9750). e 1.17 La 11 Conférence de navigation aérienne (Montréal, 22 septembre – 3 octobre 2003) a examiné le rôle et la fonction du Plan mondial et est convenue que ce plan représentait un élément important de la planification régionale et nationale et que, conjugué au concept opérationnel d’ATM, qui avait été approuvé par la Conférence, il permettait de structurer efficacement la mise en œuvre d’un système mondial fondé sur le concept opérationnel d’ATM. 1.18 Comme suite à la Conférence, la Commission de navigation aérienne et l’industrie ont tenu à Montréal, les 18 e et 19 mai 2004, une 6 réunion de consultation sur les mesures à prendre pour favoriser la mise en œuvre des recommandations de la Conférence. La réunion a notamment analysé le sujet « L’ATM mondiale — du concept à la réalité » et a formulé une conclusion encourageant les partenaires de l’industrie à travailler ensemble à l’élaboration de feuilles de route/plans d’action mondiaux communs (feuilles de route) qui seraient soumis à la Commission de navigation aérienne et examinés en vue de leur incorporation dans le Plan mondial. Deux feuilles de route pour la mise en œuvre des systèmes ATM ont ainsi été élaborées par deux équipes de projet créées spécialement par l’industrie dans ce but. La Commission a ensuite demandé au Secrétariat d’élaborer une proposition d’amendement du Plan mondial en vue d’y incorporer les éléments pertinents des feuilles de route et de la soumettre à la Commission pour examen. 1.19 Ce deuxième amendement du Plan mondial a donc été élaboré sur la base des recommandations de la e 11 Conférence de navigation aérienne et des séries logiques d’initiatives opérationnelles extraites des feuilles de route. Les initiatives opérationnelles élaborées par l’industrie ont été harmonisées, en étroite collaboration avec celle-ci, pour qu’elles puissent s’intégrer facilement dans le cadre de planification bien établi des PIRG. Ces initiatives, appelées initiatives du Plan mondial, ou simplement « initiatives », sont décrites au Chapitre 1 ; elles sont une progression logique App A-4 Plan mondial de navigation aérienne des travaux évolutifs déjà réalisés par les PIRG et seront intégrées au cadre de planification actuel, le but étant la mise e en œuvre d’un système ATM mondial harmonisé. Elles reprennent les « objectifs ATM » qui figurent dans la 2 édition du Plan mondial et que les PIRG ont mis en œuvre à différents degrés. De plus, les zones ATM homogènes et les grands courants de trafic/zones d’acheminement restent valides et doivent servir de base à la mise en œuvre. L’objectif premier de l’industrie est que le meilleur parti possible soit tiré des capacités actuelles des aéronefs à court et à moyen terme. À long terme, les stratégies de transition élaborées à partir du concept opérationnel d’ATM mondiale seront incorporées dans le Plan mondial, qui fournira des éléments indicatifs complets sur la transition au système ATM mondial prévu dans le concept opérationnel. AVANTAGES D’UN SYSTÈME ATM MONDIAL 1.20 Un système ATM mondial permettra d’accroître la capacité de l’espace aérien, et par le fait même l’efficacité, sans avoir d’incidences négatives sur les niveaux de sécurité établis. Il améliorera aussi le traitement et la transmission de l’information, augmentera les capacités de surveillance et améliorera la navigation, ce qui conduira notamment à une réduction de la séparation entre les aéronefs et, en conséquence, à un accroissement de la capacité de l’espace aérien. Avantages pour les exploitants d’aéronefs 1.21 L’ATM mondiale s’accompagnera d’une augmentation de la mise en œuvre de systèmes automatisés pour faire face à la croissance du trafic. La communauté ATM en bénéficiera puisque cela permettra d’améliorer la détection et la résolution des conflits grâce à un traitement intelligent, de produire et d’envoyer automatiquement des autorisations de vol exemptes de conflit et de s’adapter rapidement aux exigences changeantes du trafic. Le système ATM sera ainsi mieux en mesure de respecter les profils de vol privilégiés par l’usager, ce qui aidera les exploitants d’aéronefs à réduire leurs coûts d’exploitation et de diminuer le nombre de retards. Un autre objectif important de l’ATM mondiale est de permettre aux exploitants d’équiper leurs aéronefs internationaux d’un ensemble minimal d’avionique utilisable partout. 1.22 Les appareils de l’aviation générale et les aéronefs à vocation utilitaire pourront accéder de plus en plus facilement à une avionique qui leur permettra d’évoluer dans des conditions de vol qui leur seraient normalement interdites ainsi que de décoller et d’atterrir dans des aéroports qu’ils ne pourraient normalement pas utiliser en raison des coûts et des autres impératifs que cela suppose. Avantages pour les États qui fournissent l’infrastructure mondiale de navigation aérienne 1.23 Pour ce qui est des États qui fournissent et assurent le fonctionnement d’importantes infrastructures au sol, on escompte une réduction des frais de fonctionnement et d’entretien des installations, à mesure que les systèmes sol traditionnels deviendront dépassés et feront de plus en plus place à la technologie des satellites. 1.24 L’ATM mondiale fournit aux États en développement une occasion tout à fait opportune de renforcer leurs infrastructures de façon à faire face au surcroît de trafic moyennant un investissement minimal. Nombre de ces États disposent d’un vaste espace aérien sous-utilisé, surtout à cause des dépenses que représentent l’achat, le fonctionnement et l’entretien des infrastructures au sol nécessaires. Les systèmes CNS/ATM leur apporteront la possibilité d’opérer une modernisation à moindres frais, ce qui comprend l’exécution d’approches classiques et d’approches de précision. Avantages environnementaux 1.25 L’incidence du trafic aérien sur l’atmosphère de la planète devient de plus en plus importante à mesure que croît l’industrie du transport aérien, et elle s’ajoute aux effets locaux concernant le bruit et la qualité de l’air. Les efforts Appendice A. Évolution du processus de planification App A-5 déployés pour limiter ou réduire l’incidence du trafic aérien sur l’environnement ont permis de dégager plusieurs options qui pourraient peut-être diminuer l’impact des émissions des moteurs d’aviation. On escompte en particulier qu’en optimisant les niveaux et les routes de croisière et en appliquant les arrivées et les approches en descente continue, les améliorations de l’ATM contribueront à réduire la consommation de carburant et, par le fait même, à atténuer les incidences de l’accroissement du trafic sur les émissions des moteurs d’aviation à l’échelle mondiale. Les méthodologies et les outils qui permettent d’estimer les émissions et la consommation de carburant à l’échelle mondiale afin d’évaluer les incidences des diverses initiatives du plan mondial existent déjà : ils sont décrits à l’Appendice H. Autres avantages 1.26 Outre ces avantages directs, on compte de nombreux autres avantages, notamment : ● abaissement des tarifs ; ● gains de temps pour les passagers ; ● transferts de compétences technologiques ; ● gains de productivité et restructuration de l’industrie ; ● stimulation des industries connexes ; ● augmentation des possibilités d’échanges commerciaux ; ● développement de l’emploi. PLANIFICATION DE L’ATM MONDIALE — STRUCTURE PRÉVUE PAR L’OACI 1.27 L’objectif de la communauté de l’aviation civile internationale et de l’OACI est de réaliser un système ATM mondial sans discontinuité par la mise en œuvre d’installations et de services de navigation aérienne de manière progressive, économique, efficace et concertée. Pour faciliter la réalisation de cet objectif, l’OACI a élaboré des éléments pour la planification et la mise en œuvre de systèmes de navigation aérienne à l’échelon mondial, régional, sous-régional et national. Bien que la mise en œuvre de systèmes pour la prise en charge de l’ATM mondiale soit bien engagée, le défi principal pour l’OACI est de guider le développement évolutif et la transition vers un système ATM mondial fluide qui permettra aux exploitants d’aéronefs de respecter leurs heures prévues d’arrivée et de départ et de suivre avec un minimum de contraintes les profils de vol qu’ils préfèrent. La Figure A-1 montre l’avancement des travaux de l’OACI vers un système ATM mondial ainsi que le lien qui existe entre les divers membres de la communauté ATM. Le processus de planification régionale 1.28 Le processus de planification régionale constitue le moteur principal des activités de planification et de mise en œuvre de l’OACI. C’est dans ce cadre que la démarche descendante, qui prévoit des éléments d’orientation d’application mondiale et des mesures d’harmonisation à l’échelle régionale, recoupe la démarche ascendante qui part des États et des exploitants d’aéronefs, pour tenir compte de leurs propositions quant aux options de mise en œuvre. La formulation des plans régionaux des systèmes de navigation aérienne, y compris les systèmes CNS/ATM, est entreprise par les PIRG de l’OACI avec l’assistance de ses bureaux régionaux, situés dans les villes de Bangkok, Dakar, Le Caire, Lima, Mexico, Nairobi et Paris, et en coordination avec le personnel du siège de l’Organisation. Les sept PIRG sont : le Groupe régional Asie/Pacifique de planification et de mise en œuvre de la navigation aérienne (APANPIRG), le Groupe régional Afrique-Océan Indien de planification et de mise en œuvre (APIRG), le Groupe européen de planification de la App A-6 Plan mondial de navigation aérienne navigation aérienne (GEPNA), le Groupe régional Caraïbes/Amérique du Sud de planification et de mise en œuvre (GREPECAS), le Groupe régional Moyen-Orient de planification et de mise en œuvre de la navigation aérienne (MIDANPIRG), le Groupe de planification Amérique du Nord (NAMPG) et le Groupe de planification coordonnée Atlantique Nord (NAT SPG). La Figure A-2 montre en détail le processus de planification à l’échelle régionale. 1.29 Le processus de planification régionale devrait au minimum produire des listes des installations et services de navigation aérienne nécessaires pour la mise en œuvre, en précisant des délais de réalisation. Ces listes figurent dans les plans de navigation aérienne, qui sont produits et tenus à jour par les PIRG avec l’aide des bureaux régionaux de l’OACI. 1.30 Les prévisions de trafic jouent un rôle particulier dans la planification et la mise en œuvre. Elles reflètent la demande en ce qui concerne l’ATM future. Les PIRG doivent donc fonder leurs travaux sur des prévisions de densité de trafic bien préparées. Les plans élaborés à partir de ces travaux spécifient alors l’infrastructure et les arrangements qui permettront de fournir le niveau d’ATM requis. L’OACI a adopté une stratégie uniforme pour la préparation des prévisions de trafic à l’appui du processus de planification régionale. Le processus de planification nationale 1.31 L’OACI s’est occupée d’établir la stratégie de planification à l’échelle mondiale et régionale, laissant aux États contractants la responsabilité de structurer les plans nationaux. Il faut, pour que la planification nationale soit harmonisée avec celle des autres niveaux, qu’il y ait un processus d’intégration et de rationalisation. Les plans nationaux sont nécessaires pour améliorer l’efficacité et la capacité globales de l’infrastructure de l’espace aérien des États et pour répondre aux besoins créés par la croissance du trafic aérien international et intérieur. La planification nationale, établie par chaque État, doit cadrer avec les besoins régionaux et respecter les directives de mise en œuvre. Chaque État doit maintenir un dialogue constant avec les États voisins, le groupe de planification régionale et les groupes sous-régionaux afin d’assurer l’harmonisation et l’interopérabilité. Le Plan mondial aidera donc les États à élaborer leurs plans nationaux. Le plan national ainsi structuré orientera le programme de travail national afin d’assurer une mise en œuvre progressive, concertée, économique et efficace. La Figure A-3 explique le lien entre le plan mondial, les plans régionaux et les plans nationaux. 1.32 Alors que la formulation de plans régionaux, sous-régionaux et nationaux relatifs aux systèmes CNS/ATM mûrit progressivement et que les États et les exploitants d’aéronefs acquièrent les technologies clés qui leur permettront d’en tirer promptement les bienfaits, il devient nécessaire de prendre d’autres mesures pour relever le défi de l’intégration, l’interopérabilité et l’harmonisation des systèmes et des procédures. Pour appuyer ce processus, le mécanisme régional actuel a été élargi afin d’y inclure les processus de coordination interrégionaux tels que les réunions des directeurs régionaux de l’OACI et les réunions ciblées d’États voisins appartenant à deux ou plusieurs régions. Ce type de processus de coordination conduit à la mise en œuvre de systèmes et de procédures dans des zones ATM homogènes et des grands courants de trafic couvrant plusieurs régions. Ce type de coordination deviendra de plus en plus crucial au moment de la planification de la mise en œuvre des initiatives décrites au Chapitre 1 du Plan mondial. L’OACI appuiera et développera les mécanismes et la structure de soutien pour assurer la coopération et la coordination interrégionales. Appendice A. Évolution du processus de planification Navigation aérienne App A-7 • Besoins de l’usager • Besoins de l’exploitant • Besoins du fournisseur ATS • EUROCAE • RTCA Commission de navigation aérienne Groupe d’experts de la Commission CONCEPT OPÉRATIONNEL D’ATM Besoins de l’usager ¿ ¿ ¿ ¿ Navigation aérienne mondiale Normes et pratiques recommandées Procédures et services de navigation aérienne Manuels et circulaires Besoins de l’ATM Validation Prévisions de trafic aérien Besoins du système ATM Planification régionale Plans régionaux de navigation aérienne APANPIRG (ASIA/PAC) APIRG (AFI) GEPNA (EUR) GREPECAS (CAR/SAM) ¿ ¿ ¿ ¿ MIDANPIRG (MID) ¿ NAMPG (NAM) NATSPG (NAT) ¿ ¿ Planification nationale Plans nationaux Besoins de l’ATM Architecture nationale Architecture nationale Architecture nationale Architecture nationale ¿ ¿ ¿ ¿ ¿ = plan régional de navigation aérienne Besoins de l’ATM PROCESSUS DE PLANIFICATION DE L’ATM DE L’OACI CONCEPT OPÉRATIONNEL D’ATM Figure A-1. Cadre de travail pour la réalisation d’un système ATM mondial CONCEPT OPÉRATIONNEL D’ATM CONCEPT OPÉRATIONNEL D’ATM Planification mondiale App A-8 Plan mondial de navigation aérienne ÉLÉMENTS INDICATIFS Plan mondial OUTILS Méthodologie de planification nationale Méthodologie de planification régionale Méthodologie d’analyse coûts-avantages Politique OACI d’ATM mondiale Concept OACI d’ATM mondiale PROCESSUS DE PLANIFICATION RÉGIONALE PLANS Plans nationaux Plans sous-régionaux Plans axés sur les besoins des usagers Calendrier des SARP Plan régional pour les initiatives du Plan mondial Processus régional de planification des systèmes de l’ATM mondiale Figure A-2. Processus de planification régionale Siège de l’OACI PLAN MONDIAL Concept opérationnel et principes généraux de planification Lien entre le Plan mondial, les plans régionaux de navigation aérienne et les plans nationaux Outil de planification interactif PLAN RÉGIONAL Plans nationaux Document de mise en œuvre des installations et des services Besoins opérationnels de base et critères de planification Action Contribution Harmonisation Figure A-3. PIRG ÉTATS BR Lien entre le plan mondial, les plans régionaux et les plans nationaux Appendice B BESOINS DE FORMATION ET DE DÉVELOPPEMENT DES RESSOURCES HUMAINES RÉFÉRENCE Rapport de la Conférence mondiale sur la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM (Doc 9719) INTRODUCTION 1.1 Un objectif majeur des systèmes CNS/ATM est de créer un système de navigation aérienne mondial sans discontinuité, ce qui nécessitera une équipe internationale préparée à exercer ses fonctions dans un tel environnement. Pour y parvenir, il est indispensable que les personnels qui constitueront cette équipe reçoivent une formation d’un niveau de qualité uniforme dans le monde entier. 1.2 Par le passé, l’évolution des technologies aéronautiques a été progressive et, la plupart du temps, les formateurs ont été en mesure de relever les défis associés au changement même s’ils ne disposaient pas toujours de méthodes et d’outils de formation perfectionnés. Les systèmes CNS/ATM, par contre, sont basés sur beaucoup de concepts nouveaux et leur mise en œuvre pose un plus grand défi aux formateurs. 1.3 On peut classer les besoins en matière de formation pour les systèmes CNS/ATM en trois grandes catégories : a) Enseignement fondamental. Il est nécessaire de dispenser sans tarder un enseignement portant sur les fondements de l’automatisation, des communications de données numériques, des communications par satellite et des réseaux informatiques, afin que tous les personnels de l’aviation civile possèdent les compétences préalables requises avant de recevoir une formation professionnelle spécifique ; b) Formation pour les responsables de la planification de la mise en œuvre. Une formation doit être dispensée au niveau des cadres supérieurs, afin de donner aux décideurs les connaissances de base qui leur sont nécessaires pour planifier la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM. Ce type de formation devra être dispensé aux cadres appelés à planifier la mise en œuvre des systèmes ATM, ainsi qu’à ceux qui seront responsables de la planification des systèmes CNS de soutien ; c) Formation professionnelle. La troisième catégorie de formation à assurer est celle dont le personnel aura besoin pour assurer en permanence la gestion, le fonctionnement et la maintenance des systèmes. C’est cette catégorie qui représente la majeure partie de la formation nécessaire, et aussi la plus complexe à concevoir, à élaborer et à mettre en œuvre. C’est pourquoi l’OACI a mis au point une stratégie de conception des programmes d’instruction, décrite dans le présent chapitre. App B-1 App B-2 Plan mondial de navigation aérienne 1.4 Les deux premières de ces catégories de formation devraient être mises en œuvre dès que possible ; elles sont décrites de façon plus détaillée ci-après. Une stratégie à long terme pour la conception des formations professionnelles nécessaires pour assurer de façon continue la gestion, le fonctionnement et la maintenance des systèmes CNS/ATM est également exposée ci-après. ENSEIGNEMENT FONDAMENTAL 1.5 En plus des matières habituellement enseignées dans les centres de formation de l’aviation civile, un enseignement fondamental ou préalable additionnel devra être dispensé. Il assurera que tout le personnel appelé à intervenir dans la planification, la mise en œuvre, la gestion, le fonctionnement et la maintenance des nouveaux systèmes possède un bagage approprié portant sur les concepts et technologies de base. Cet enseignement fondamental devrait être conçu de manière à répondre aux besoins spécifiques des responsables de la planification technique et opérationnelle, ainsi que de tous les personnels qui seront appelés en définitive à assurer le fonctionnement, la maintenance et la gestion des nouveaux systèmes. Les besoins en la matière portent sur les domaines généraux suivants : a) le concept opérationnel d’ATM mondiale, y compris les systèmes CNS/ATM de soutien ; b) communications de données numériques ; c) éléments d’informatique ; d) communications entre ordinateurs, comprenant les réseaux locaux et les réseaux à grande distance ; e) modèle de référence OSI de l’ISO ; f) systèmes de communication par satellite utilisés pour les applications du service fixe et du service mobile ; g) systèmes de navigation par satellite ; h) questions d’automatisation ; i) fondements de la gestion du trafic aérien ; j) bases de données aéronautiques. PLANIFICATION DE LA MISE EN ŒUVRE DES SYSTÈMES CNS — BESOINS DE FORMATION 1.6 La plupart des systèmes de communication, de navigation et de surveillance existants ont été planifiés, mis en œuvre et exploités par des États individuellement. Les nouveaux systèmes CNS/ATM par contre, étant de nature mondiale, doivent être planifiés et mis en œuvre à l’échelon régional ou mondial. Une mise en œuvre régionale peut être assurée par des entités régionales collectives ou par des fournisseurs de services commerciaux. De nombreux États pourront donc simplement acheter des services CNS avec un minimum de mise en œuvre locale des systèmes. 1.7 Étant donné les modalités de mise en œuvre des systèmes techniques, il sera nécessaire que les cadres techniques des administrations de l’aviation civile (CAA) se familiarisent avec les grandes fonctions et caractéristiques des systèmes CNS, et connaissent les options disponibles de mise en œuvre, de location ou d’achat. Il faudra ensuite que ces cadres examinent les diverses options avec leurs collègues ATM et qu’ils décident collectivement de leur Appendice B. Besoins de formation et de développement des ressources humaines App B-3 stratégie de transition. À cet égard, il convient de dispenser à l’intention des cadres techniques supérieurs une formation donnant un aperçu des systèmes CNS suivants : a) concept opérationnel d’ATM mondiale ; b) communications : SMAS, liaison numérique VHF (VDL), liaison de données SSR mode S, liaison de données HF et ATN ; c) navigation : GNSS, y compris les systèmes de renforcement normalisés ; d) surveillance : SSR modes A, C et S, ADS, ADS-B et ASAS ; e) questions pertinentes concernant les aspects organisationnels, économiques, de certification et opérationnels. PLANIFICATION DE LA MISE EN ŒUVRE OPÉRATIONNELLE DE L’ATM — BESOINS DE FORMATION 1.8 Les cadres supérieurs d’exploitation appelés à s’occuper de la planification de la transition aux nouveaux systèmes auront besoin d’un aperçu général sur les thèmes énumérés ci-dessus. Ils devraient en outre recevoir une formation dans les domaines suivants : a) prévisions de trafic et techniques d’analyse coûts-avantages ; b) gestion du trafic aérien : 1) planification de l’espace aérien ; 2) systèmes et procédures de l’ATFM ; 3) systèmes et procédures des services ATS ; 4) aspects de l’exploitation des vols liés à l’ATM. c) planification des projets de transition et de mise en œuvre CNS/ATM ; d) questions de planification et de formation des ressources humaines ; e) questions relatives à l’emploi accru de l’automatisation dans les nouveaux systèmes ; f) questions opérationnelles et de contrôle de qualité associées aux bases de données aéronautiques. 1.9 L’introduction des systèmes CNS/ATM conduira à un plus grand usage de l’automatisation dans beaucoup des fonctions du contrôle de la circulation aérienne, auparavant effectuées manuellement. De ce fait, les interactions entre contrôleurs et équipages de conduite prendront une dimension différente. Il est donc important que les responsables de la planification opérationnelle reçoivent assez tôt une formation sur ces questions, et notamment sur toutes les incidences de l’automatisation, ainsi que sur les procédures de secours à employer en cas de dysfonctionnement du système. Ce domaine de formation sera également important lors de la formation professionnelle spécifique pour quiconque sera appelé à jouer un rôle dans le fonctionnement des systèmes CNS/ATM. App B-4 Plan mondial de navigation aérienne STRATÉGIE À LONG TERME POUR LES FORMATIONS PROFESSIONNELLES CNS/ATM 1.10 La politique permanente de l’OACI en matière de formation aéronautique, énoncée dans la Résolution A31-5 de l’Assemblée, Appendice H, constitue la base de la stratégie à long terme de formation CNS/ATM. Trois principes fondamentaux régissent cette politique de l’OACI. En premier lieu, la responsabilité de l’enseignement aéronautique incombe aux États contractants. En deuxième lieu, le programme d’enseignement aéronautique de l’OACI encourage l’assistance mutuelle entre les États contractants en ce qui concerne la formation du personnel aéronautique. En troisième lieu, l’Organisation ne participe pas directement au fonctionnement quotidien des organismes de formation, mais encourage les États contractants qui gèrent ces organismes et leur donne des avis. 1.11 Beaucoup d’avancées ont été réalisées dans la mise en place et le développement constant des centres de formation de l’aviation civile nationaux et régionaux. Pourtant, des insuffisances dans la planification et la formation des ressources humaines sont encore fréquemment citées comme raisons importantes de la non-mise en œuvre des plans de navigation aérienne régionaux. Il est à prévoir que ce problème risque d’être exacerbé avec la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM. 1.12 Par le passé, les programmes de formation pour les systèmes de navigation aérienne existants étaient en majeure partie conçus et mis en œuvre de façon indépendante par l’établissement d’enseignement de l’aviation civile de chaque État. Étant donné l’ampleur des changements dans les emplois de l’aviation civile et les besoins de formation qu’ils exigeront, il est à prévoir que les institutions de formation en aviation civile ne seront pas en mesure de concevoir tous les programmes d’enseignement nécessaires pour que les systèmes CNS/ATM puissent être mis en œuvre en temps utile. Par ailleurs, l’élaboration indépendante des matériels de cours CNS/ATM aurait tendance à aller à l’encontre de l’objectif d’uniformisation des programmes, des méthodes d’enseignement et des contenus des cours que poursuit l’OACI. Une approche coordonnée et coopérative de la conception des formations CNS/ATM aiderait à atteindre à la fois les buts qui consistent à élaborer ces formations sans retard et à les uniformiser ; elle serait également plus efficace, en permettant d’éviter que certaines activités fassent double emploi, comme cela s’est produit dans le passé. La stratégie esquissée ci-dessous, articulée selon deux grands axes, est conçue pour faciliter la coopération internationale dans l’élaboration des matériels didactiques CNS/ATM. a) Détermination sans retard des besoins et des priorités en matière de formations CNS/ATM. Étant donné le volume considérable de formations qu’il sera nécessaire de concevoir pour les nouveaux systèmes et la nécessité de les uniformiser, il est impératif d’établir un plan pour l’élaboration coopérative des matériels de cours nécessaires. Cependant, c’est seulement une fois que les besoins et les priorités en matière de formation CNS/ATM auront été clairement déterminés qu’un plan efficace et économique pourra être formulé à cette fin. Comme dans toute approche systématique de gestion de projet, il faut d’abord définir les tâches et déterminer leur rang de priorité avant de les attribuer effectivement aux entités qui effectueront le travail ; b) Coordination et planification de la conception des formations CNS/ATM au niveau régional. Il convient que la planification et la coordination effectives de la conception des matériels de cours CNS/ATM soient réalisées à l’échelon régional. Il existe dans les régions des structures qui conviendraient à ce type de coordination. De plus, on a déjà acquis de l’expérience de cette approche, qui est employée dans une certaine mesure dans plusieurs régions de l’OACI. Les efforts coordonnés qui sont déployés à l’échelon régional ont permis d’améliorer la planification et la coordination de la formation des ressources humaines, mais il existe toujours des insuffisances dans ce domaine. Un niveau élevé de coordination et de planification à l’échelon régional est particulièrement important lorsqu’il s’agit de mettre au point des cours spécialisés pour lesquels le nombre de stagiaires ne justifierait pas l’organisation de cours dans le centre de formation national de chaque pays. Appendice B. Besoins de formation et de développement des ressources humaines App B-5 DÉVELOPPEMENT DE LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES PENDANT LA TRANSITION 1.13 La gestion des ressources humaines est un domaine qui revêt une importance particulière lorsque l’on envisage la transition aux systèmes CNS/ATM. Sa principale fonction est d’aider les organisations à relever les défis posés par le changement, à s’adapter aux nouvelles exigences et à parvenir aux niveaux nécessaires de performance humaine. La transition aux systèmes CNS/ATM représente un changement considérable, qui va obliger les responsables des ressources humaines à réexaminer les structures organisationnelles, à planifier les ressources humaines nécessaires, à revoir les critères de sélection du personnel nouveau et à planifier l’élaboration de nouveaux programmes de formation. 1.14 En tant que partie intégrante du processus de planification de la transition, chaque fournisseur de services devrait procéder à un examen de sa propre structure organisationnelle. Étant par nature des systèmes mondiaux, les systèmes CNS/ATM sont généralement planifiés et mis en œuvre à l’échelon régional ou mondial, dans certains cas par des entités régionales collectives ou par des fournisseurs de services commerciaux. Cela peut signifier que des modifications de la structure organisationnelle du fournisseur de services d’un État pourront être nécessaires pour s’adapter à ces conditions. Les modifications des profils de postes, l’élimination de certains types de postes et la création de nouveaux postes résultant des nouvelles technologies entraîneront aussi des changements qu’il faudra peut-être prendre en compte dans les structures organisationnelles. 1.15 Le but de la planification des ressources humaines est de faire en sorte que les organisations opérationnelles puissent disposer des effectifs voulus, en temps utile et avec les compétences appropriées. En raison des changements technologiques et des délais de formation du personnel, la planification des ressources humaines est un des grands défis auxquels sont confrontés les gestionnaires de l’aviation civile. Elle a des incidences directes au niveau de la formation, un de ses produits étant une prévision de la demande de formation. Cette prévision est un élément essentiel de la planification des ressources en formation nécessaires pour répondre à la demande en ressources humaines compétentes. Elle fournit une estimation du nombre de personnes à former et des grands types de formation nécessaires. 1.16 Les planificateurs devront tenir compte des facteurs suivants dans la planification des ressources humaines : a) une fois qu’un État aura entièrement mis en œuvre les nouveaux systèmes, plusieurs disciplines professionnelles ne seront plus nécessaires ; b) de nouvelles disciplines professionnelles vont apparaître du fait de la mise en œuvre des nouveaux systèmes ; c) la plupart des emplois existants exigeront une formation supplémentaire portant sur les nouveaux systèmes ; d) il y aura une période de coexistence des anciens et des nouveaux systèmes ; e) la majeure partie de la formation portera sur des domaines comportant un usage accru de l’automatisation. 1.17 Normalement, les plans de ressources humaines devraient établir une projection des besoins sur une période de trois à cinq ans. Cette période est normalement requise afin de donner suffisamment de temps pour redéployer le personnel et recruter du personnel nouveau pour d’autres emplois s’il y a lieu, ainsi que pour préparer la formation nécessaire. L’OACI est en train d’élaborer un manuel pour aider les États à planifier les ressources humaines. Ce manuel les aidera aussi à établir les prévisions de leurs besoins de ressources humaines pour les nouvelles technologies et les technologies existantes. 1.18 Les besoins en matière de ressources humaines et de formation pendant la période de transition devraient être au centre de l’attention des responsables de la planification de la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM. Du point de App B-6 Plan mondial de navigation aérienne vue de la planification des ressources humaines, les facteurs énumérés ci-dessus peuvent créer un problème complexe de planification. En particulier, la nécessité de faire fonctionner les anciens et les nouveaux systèmes en parallèle, conjuguée à une transition évolutive au cours de laquelle certaines disciplines professionnelles seront éliminées tandis que d’autres seront créées, exigera une soigneuse planification. 1.19 Au cours de la période de transition, le personnel existant prendra part à beaucoup des activités de formation, ce qui aura de profonds effets sur les plans de ressources humaines. Il convient de tenir compte également du temps que ce personnel passera en formation. Une partie de cette formation pourra être acquise en recourant aux techniques d’enseignement à distance, mais il restera un volume considérable d’instruction à dispenser en centre de formation. Il est à prévoir que le volume de formation atteindra un sommet pendant la période de transition. Normalement, il faudra ajuster la dotation en personnel pendant cette période pour tenir compte du personnel en formation, ainsi que du personnel d’exploitation auquel il pourra être nécessaire de faire appel pour dispenser l’instruction en centre de formation et assurer la formation en cours d’emploi dans les conditions réelles. 1.20 Il est recommandé que les États entreprennent dès que possible le processus de planification des ressources humaines et de la formation qu’exigera la mise en œuvre des nouveaux systèmes. Cette planification dépendra en grande partie des plans de mise en œuvre régionaux et nationaux des systèmes CNS/ATM. Les États auront cependant la possibilité de procéder à une étude préliminaire qui pourra servir de base à une planification des ressources humaines pour la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM. Un audit des besoins actuels de personnel, et une projection des postes du tableau des effectifs pour les trois à cinq prochaines années sont des éléments de base importants pour établir les futurs plans de ressources humaines. La plupart des États effectuent déjà régulièrement des analyses de ce type. S’il n’a pas été procédé récemment à une telle analyse, il est fortement recommandé qu’elle soit entreprise le plus tôt possible. En général, l’analyse commence par un audit des niveaux actuels de dotation en personnel. On effectue ensuite une projection des besoins de dotation en personnel pour toutes les catégories d’emploi actuelles, sur la base du déficit ou de l’excédent actuel de personnel, des retraites prévues et de la perte ou de l’érosion des effectifs sur une période de cinq ans. L’érosion est définie comme représentant les pertes de personnel qui résultent d’éventuelles réductions d’effectifs, des départs en retraite prématurés, des démissions et des décès. Elle est en général exprimée sous la forme d’un pourcentage, que l’on calcule en analysant les données du passé pour chaque catégorie d’emploi. À défaut de telles données, un taux d’érosion moyen de 3 % par an peut être employé. 1.21 Dans le cadre de la planification de chaque État pour la transition aux nouveaux systèmes, les critères de sélection de personnel nouveau devraient être réexaminés pour tous les postes. L’introduction de nouvelles technologies, spécialement celles qui font appel à des niveaux élevés d’automatisation, exigera de nouveaux ensembles de compétences. Pour faire en sorte que la majorité des employés nouvellement recrutés puissent réussir leur formation et, en définitive, exercer leur emploi d’une façon sûre et efficace, il sera important de les recruter avec les aptitudes, les habiletés et l’éducation préalable appropriées. Si les critères de sélection ne sont pas ajustés pour répondre à l’évolution des besoins du milieu de travail, c’est la formation qui deviendra le premier moyen de sélection. Or, les stagiaires qui ne possèdent pas les aptitudes requises et qui ne réussissent pas pendant leur formation sont éliminés. Cette démarche peut parvenir au même résultat qu’une sélection, mais elle est extrêmement coûteuse. Elle risque aussi de rendre fort problématique la satisfaction en temps utile de la demande de personnel qualifié. 1.22 Il est plus difficile de concevoir des formations pour les systèmes automatisés que pour les systèmes non automatisés. Un des principaux défis que cela comporte est de déterminer ce qu’un stagiaire devrait connaître des technologies de base pour être en mesure d’utiliser les systèmes automatisés d’une façon sûre et efficace. Il est recommandé d’employer des techniques d’analyse des tâches comme base de la conception de formations axées sur les compétences dans le domaine des systèmes automatisés. L’élaboration de cours qui se fonde sur une analyse des tâches prend peut-être un peu plus de temps que les techniques classiques, mais la formation qui en résulte a généralement tendance à être plus efficace et, en définitive, plus économique. 1.23 Comme il a été mentionné ci-dessus, on pourrait recourir aux techniques de téléenseignement pour une partie de la formation relative aux nouveaux systèmes. La mise en œuvre de ce type de formation peut se révéler plus efficiente, car elle réduit le temps à passer dans un centre de formation centralisé. Les technologies d’enseignement à distance ont connu ces dernières années des améliorations spectaculaires. L’enseignement assisté par ordinateur et la Appendice B. Besoins de formation et de développement des ressources humaines App B-7 formation par Internet (formation web) sont également devenus plus efficaces et plus économiques. L’enseignement fondamental visant à donner à tous les personnels d’aviation civile les connaissances préalables qu’exigera leur formation professionnelle spécifique est un domaine dans lequel le téléenseignement pourrait être employé fort efficacement. Le personnel pourrait suivre ce type de formation sans quitter son lieu de travail et le temps à passer en centre de formation s’en trouverait réduit. 1.24 Les responsables de la planification devraient savoir aussi que la mise en œuvre d’un niveau plus élevé d’automatisation représente un changement considérable pour beaucoup de personnels de l’aviation civile. Il convient d’entreprendre le plus tôt possible la formation nécessaire pour introduire ce changement, en donnant des bases en informatique et en automatisation. Il arrive souvent qu’un personnel expérimenté qui apprend de nouveaux concepts en matière d’automatisation résiste à ce type de changement. Appendice C QUESTIONS JURIDIQUES RÉFÉRENCES e Rapport de la 29 session du Comité juridique (Montréal, 4-15 juillet 1994) (Doc 9630) INTRODUCTION 1.1 Il est généralement admis qu’il n’y a pas d’obstacle juridique à la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM et qu’il n’y a rien d’inhérent aux systèmes CNS/ATM qui soit incompatible avec la Convention de Chicago. Il y a aussi consensus sur le fait que le GNSS doit être compatible avec la Convention de Chicago, ses Annexes et d’autres principes de droit international. 1.2 Actuellement, les aspects juridiques des systèmes CNS/ATM concernent principalement des questions liées au GNSS, qui est un élément clé des systèmes CNS/ATM de l’OACI. 1.3 Depuis un certain temps, le Conseil examine la question d’un cadre juridique du GNSS, sous forme d’un nouvel instrument juridique, ou de plusieurs instruments de différents types, avec l’aide du Comité juridique, d’un Groupe d’experts juridiques et techniques et d’un Groupe d’étude du Secrétariat. Bien qu’il n’y ait pas de consensus sur la forme d’un nouvel instrument, il y a eu de nombreux débats sur ses caractéristiques éventuelles. La question juridique principale dont on estime qu’elle exige une nouvelle législation concerne la façon de garantir l’accessibilité et la continuité des services GNSS. Correspondant à cette question, les aspects institutionnels ont trait principalement aux structures opérationnelles futures du GNSS. L’attention a été consacrée à la fois aux considérations juridiques relatives aux systèmes existants et à la création d’un cadre juridique plus complet et durable pour le long terme. 1.4 Les arrangements transitoires concernant les systèmes de navigation par satellite existants sont régis par la Convention de Chicago et par les SARP pertinentes. En outre, les aspects relatifs à la fourniture du signal électromagnétique GNSS font l’objet des lettres échangées entre l’OACI et les États-Unis les 14 et 27 octobre 1994, et entre l’OACI et la Fédération de Russie les 4 juin et 29 juillet 1996. 1.5 Le Conseil de l’OACI a institué, le 6 décembre 1995, le Groupe d’experts juridiques et techniques sur la création d’un cadre juridique pour le GNSS (LTEP), auquel il a donné comme mandat, entre autres, d’examiner les différents types et formes du cadre juridique à long terme du GNSS et d’élaborer le cadre juridique qui répondrait à certains principes fondamentaux. L’examen du cadre juridique a mené à un consensus sur le texte d’un projet de Charte e sur les droits et obligations des États concernant les services GNSS, que l’Assemblée a adopté à sa 32 session (22 septembre – 2 octobre 1998) dans sa Résolution A32-19 (la « Charte », reproduite au Supplément 1 au présent appendice). L’examen d’autres questions juridiques a conduit à 16 recommandations (voir le Supplément 2 au présent appendice). Le présent appendice vise à aider les États à définir les questions juridiques pertinentes qu’ils peuvent rencontrer dans la planification et la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM. App C-1 App C-2 Plan mondial de navigation aérienne PRINCIPES FONDAMENTAUX DU CADRE JURIDIQUE DU GNSS 1.6 La Charte énonce certains principes fondamentaux applicables à la mise en œuvre et à l’exploitation du GNSS. Certains de ces principes émanent de l’Énoncé de politique sur la mise en œuvre et l’exploitation des systèmes CNS/ATM, adopté par le Conseil le 9 mars 1994 (l’ « Énoncé adopté par le Conseil en 1994 »), ainsi que des lettres échangées entre l’OACI et les États-Unis et entre l’OACI et la Fédération de Russie. Certains autres reproduisent et développent essentiellement les dispositions de la Convention de Chicago. La sécurité de l’aviation civile internationale 1.7 La sécurité de l’aviation civile internationale est un principe primordial figurant dans le préambule et à l’article 44, alinéa h), de la Convention de Chicago. La Charte évoquée plus haut renvoie expressément à ce principe à son § 1 : « Les États reconnaissent que, dans la fourniture et l’utilisation des services GNSS, la sécurité de l’aviation civile internationale est le principe primordial. » En conséquence, la sécurité de l’aviation civile internationale doit être entièrement préservée à tout moment de l’exploitation du GNSS, y compris lors de la modification du système. Accessibilité universelle sans discrimination 1.8 Le principe de l’accessibilité universelle sans discrimination, qui apparaît aussi dans la Convention de Chicago et dans les usages de l’OACI, est d’une importance particulière pour les satellites de navigation par comparaison aux satellites de communication. Dans le cas de ces derniers, l’existence de multiples fournisseurs et de la concurrence commerciale fournira une base naturelle à la garantie d’accessibilité. En cas d’impossibilité d’accéder aux services d’un fournisseur, les utilisateurs se tourneront tout simplement vers un autre fournisseur. En outre, les grands fournisseurs commerciaux de services de communication par satellite (par exemple Inmarsat) donneront dans leurs instruments constitutionnels les garanties juridiques d’accessibilité aux services sans discrimination. 1.9 Le cas des satellites de navigation est quelque peu différent. Dans certains cas, les exploitants d’aéronefs et les fournisseurs de services de la circulation aérienne ont fait appel à des signaux de navigation émis par des aides de navigation situées en dehors de leur territoire et ne relevant pas de leur contrôle direct (par exemple Loran, Omega ou aides de navigation à moindre portée). Le GNSS intensifiera ce recours à des systèmes étrangers. Pour la majorité des États utilisateurs, les installations GNSS existantes sont contrôlées et exploitées par un ou plusieurs États. Pour le moment, il n’y a pas dans ce domaine de multiplicité des fournisseurs de systèmes ni de concurrence commerciale. D’aucuns estiment que les systèmes existants n’exigent pas un cadre juridique distinct, mais certains utilisateurs civils potentiels du GNSS et certains États ont exprimé des inquiétudes en ce qui concerne la garantie d’accès à ces services et la continuité de ces services. En conséquence, l’Énoncé adopté par le Conseil en 1994 affirme explicitement que le principe de l’accessibilité universelle sans discrimination régira la fourniture de tous les services de navigation aérienne par les systèmes CNS/ATM. Ce principe, qui réénonce et développe des principes figurant déjà dans la Convention de Chicago, a également été incorporé dans les lettres échangées entre l’OACI et les États-Unis et entre l’OACI et la Fédération de Russie concernant la fourniture du GPS et du GLONASS. 1.10 La Charte mentionnée ci-dessus prévoit que chaque État et les aéronefs de tous les États ont accès, sans discrimination et dans des conditions uniformes, à l’utilisation des services GNSS, y compris les systèmes de renforcement régionaux à usage aéronautique, à l’intérieur de la zone de couverture de ces systèmes. On a inclus le terme « aéronefs » pour faire en sorte que cet accès soit garanti aux aéronefs de tous les États. 1.11 On peut conclure que le principe de l’accessibilité universelle sans discrimination est maintenant bien accepté. Il reste à savoir comment le rendre généralement applicable. Les États qui sont en train de planifier et de mettre en Appendice C. Questions juridiques App C-3 œuvre des systèmes CNS/ATM pourraient, si nécessaire, donner des assurances supplémentaires par le biais d’accords bilatéraux ou d’autres arrangements pour sauvegarder leur accessibilité. Continuité des services 1.12 La question de la continuité des services est étroitement liée à celle de l’accès sans discrimination. Lorsque le GNSS deviendra le moyen principal de navigation aérienne et que les installations de terre traditionnelles pour la navigation aérienne seront dépassées, le retrait des services GNSS, s’il est décidé unilatéralement par l’État fournisseur, pourrait en théorie obliger les utilisateurs à faire appel à des systèmes redondants et de secours qui risquent de ne pas convenir ou de ne pas être économiques pendant une période prolongée. La fourniture de services GNSS suivra toujours le principe de la redondance. Le GNSS consistera en un menu d’options. Ces options vont du passage automatique à un système de secours en « attente », qui fera partie des arrangements institutionnels, à une garantie institutionnelle donnée par une organisation internationale qui pourrait rendre disponibles des services de rechange. Dans les lettres qu’ils ont échangées avec l’OACI, les États-Unis et la Fédération de Russie se sont engagés à prendre toutes les mesures nécessaires pour maintenir l’intégrité et la fiabilité des services, et chacun de ces pays s’attend à pouvoir donner un préavis d’au moins six ans pour la cessation de ses services. 1.13 La Charte prévoit que chaque État qui assure des services GNSS garantit la continuité, la disponibilité, l’intégrité, la précision et la fiabilité de ces services, et prévoit des arrangements effectifs pour limiter au minimum les conséquences opérationnelles d’un défaut de fonctionnement ou d’une panne et assurer le rétablissement rapide des services en pareil cas. Cet État garantit que les services sont conformes aux normes de l’OACI. Les États fournissent en temps utile des renseignements aéronautiques sur toute modification des services GNSS qui risque de toucher la fourniture des services. 1.14 Le concept de la continuité peut être compris au sens technique ou au sens juridique. Au sens technique plus étroit, la continuité peut faire entrer en jeu des arrangements effectifs pour limiter au minimum les conséquences opérationnelles de dysfonctionnements ou de pannes inévitables du système et assurer le rétablissement rapide du service. Au sens juridique plus large, la continuité peut également signifier le principe selon lequel il ne faut pas interrompre ou modifier les services ni y mettre fin pour des raisons militaires ou budgétaires ou pour d’autres raisons non techniques. Il est recommandé que les États prévoient des sauvegardes appropriées pour le principe de la continuité au sens juridique et technique dans la mise en œuvre et l’exploitation des systèmes CNS/ATM. 1.15 La Convention de Chicago et ses Annexes prévoient déjà des normes sur l’intégrité et la fiabilité des services de la circulation aérienne, y compris les aides de navigation, et d’autres SARP sur le GNSS sont en préparation. Respect de la souveraineté des États 1.16 Le principe de la souveraineté complète et exclusive des États sur l’espace aérien situé au-dessus de leur territoire est une pierre angulaire du droit aérien international coutumier, qui a été reconnu par la Convention de Chicago de 1944. L’Énoncé adopté par le Conseil en 1994 affirme que la mise en œuvre et l’exploitation des systèmes CNS/ATM, que les États se sont engagés à fournir conformément à l’article 28 de la Convention, n’empiéteront pas sur la souveraineté, l’autorité ou la responsabilité des États ni n’en restreindront l’exercice en ce qui concerne le contrôle de la navigation aérienne ainsi que la promulgation et l’application des règlements relatifs à la sécurité. Le même principe a été réitéré dans les lettres échangées entre l’OACI et les États-Unis et entre l’OACI et la Fédération de Russie. En fournissant les signaux GPS et GLONASS à d’autres États et à leurs exploitants, les États-Unis et la Fédération de Russie n’accompliront pas de fonctions au titre de l’article 28 de la Convention de Chicago, mais ne feront que fournir des signaux de navigation à utiliser pour la localisation des aéronefs. 1.17 La mise en œuvre des systèmes CNS/ATM favorisera le concept de l’« espace aérien sans discontinuité » par opposition à l’espace aérien divisé par des limites de FIR ou par des frontières nationales. Par exemple, une installation ATM peut couvrir une région entière, remplaçant le travail de nombreuses installations existantes. D’un point de vue App C-4 Plan mondial de navigation aérienne pragmatique, la mise en œuvre du GNSS exige la réalisation d’un équilibre entre la nécessité de respecter la souveraineté des États et la nécessité de promouvoir l’utilisation d’une technologie avancée de navigation aérienne et de gestion du trafic aérien. Un compromis nécessaire supposera peut-être une certaine souplesse dans l’exercice de certains droits souverains, en particulier en confiant les tâches de la fourniture et du renforcement des signaux à des États étrangers ou à des agences ou structures d’exploitation conjointes, en échange d’avantages supplémentaires découlant des services d’utilité publique du GNSS. Des arrangements régionaux de gestion du trafic aérien fonctionnent déjà, ou sont en préparation, à plusieurs endroits, et ils fonctionnent bien. Compatibilité des arrangements régionaux avec la planification et la mise en œuvre mondiales 1.18 La planification et la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM constituent un processus complexe, progressif et présentant de nombreuses facettes, qu’il faut soigneusement suivre et coordonner au niveau international. Un tel processus de planification et de mise en œuvre ne peut aboutir sans coordination mondiale. La responsabilité de l’OACI à cet égard a été affirmée dans l’Énoncé adopté par le Conseil en 1994. 1.19 Le § 5, alinéa 2, de la Charte prévoit que les États font en sorte que les arrangements régionaux ou sousrégionaux soient compatibles avec les principes et règles exposés dans la Charte et avec le processus de planification et de mise en œuvre mondiales du GNSS. La mise en œuvre des systèmes CNS/ATM étant un projet complexe et de grande envergure, elle exigera que deux conditions primaires soient remplies. La première consiste à concevoir et à mettre en œuvre les systèmes en fonction d’un plan très bien préparé, et la seconde consiste à ce que tous les membres de la communauté mondiale coopèrent pleinement à sa réalisation. Les ressources financières sont limitées et l’idéal serait qu’elles soient utilisées pour obtenir des résultats optimaux. Les doubles emplois doivent être réduits au minimum et les interférences mutuelles devraient être évitées. Des arrangements régionaux ou sous-régionaux devraient par conséquent favoriser l’intégration mondiale du système. Coopération et assistance mutuelle 1.20 Le § 7 de la Charte prévoit qu’en vue de faciliter la planification et la mise en œuvre mondiales du GNSS, les États sont guidés par le principe de la coopération et de l’assistance mutuelle. Le § 8 prévoit que chaque État mène ses activités GNSS en tenant dûment compte des intérêts d’autres États. 1.21 Ces grands principes proposés semblent nécessaires vu l’objectif de l’OACI visant à réaliser un système CNS/ATM unique, intégré et mondial. Étant donné que le système mondial sera un système sans cloisonnement dont les limites d’espace aérien seront transparentes pour les utilisateurs, il exigera un niveau sans précédent de coopération entre les organisations internationales, les États, les fournisseurs de services et les utilisateurs à tous les niveaux : local, national, régional et mondial. 1.22 En cas de panne ou dysfonctionnement technique des secteurs spatiaux du GNSS, il se peut que le propriétaire des secteurs ou l’entité qui les contrôle reçoive la coopération et l’assistance d’autres États. L’OACI a souligné à plusieurs reprises que les États devraient être guidés par le principe de la coopération et de l’assistance mutuelle. 1.23 Pour les raisons ci-dessus, la coopération et l’assistance mutuelle sont essentielles dans la planification, la mise en œuvre et l’exploitation des systèmes CNS/ATM. Les formes de coopération peuvent varier, selon la situation dans des régions ou États particuliers. AUTRES QUESTIONS JURIDIQUES 1.24 Outre les principes fondamentaux incorporés dans la Charte, d’autres questions juridiques sont à l’examen, comme les suivantes : Appendice C. Questions juridiques App C-5 a) certification ; b) responsabilité ; c) administration, financement et recouvrement des coûts ; d) structures opérationnelles futures. Au sujet de ces questions, le LTEP a formulé 16 recommandations (voir le Supplément 2 au présent appendice) qui, e avec le rapport sur les travaux du Groupe, ont été soumises à la 32 session de l’Assemblée de l’OACI, par l’entremise de la Commission juridique, pour qu’elle donne des orientations. Cela a conduit l’Assemblée à adopter sa Résolution e A32-20 (voir le Supplément 3 au présent appendice). À sa 35 session, l’Assemblée a adopté la Résolution A35-3 (voir le Supplément 4 au présent appendice). Certification 1.25 Le GNSS, comme tous les autres moyens de navigation aérienne, doit être certifié par les autorités compétentes pour faire en sorte qu’il respecte les normes relatives à la sécurité de l’aviation civile internationale. Les Recommandations 1 à 8 du LTEP portent sur des questions relatives à la certification (voir le Supplément 2 au présent appendice). Responsabilité 1.26 Tout comme les moyens terrestres de navigation aérienne, le GNSS peut, à cause d’une panne technique, d’une imprécision ou pour d’autres raisons, causer un dommage à des aéronefs, à des personnes ou à des biens au sol ou en vol. Les questions relatives à la responsabilité ont fait l’objet de délibérations approfondies au LTEP, qui leur a consacré ses Recommandations 9 à 11. Administration, financement et recouvrement des coûts 1.27 Les Recommandations 12 à 14 du LTEP portent sur les aspects juridiques de l’administration, du financement et du recouvrement des coûts des services GNSS. Entre autres choses, ces recommandations font état des services GNSS comme constituant un service international à usage public, énoncent les options qui s’offrent quant aux mécanismes administratifs pour le GNSS et énumèrent un certain nombre de méthodes possibles pour financer le GNSS. Structures opérationnelles futures du GNSS 1.28 L’expression « structures opérationnelles futures » concerne le GNSS à long terme plutôt que les systèmes existants. L’OACI a pour politique que le GNSS devrait être mis en œuvre dans le cadre d’une progression évolutive des systèmes mondiaux de navigation par satellite existants, y compris le GPS des États-Unis et le GLONASS de la Fédération de Russie, pour arriver à un GNSS intégré sur lequel les États contractants exercent un niveau de contrôle suffisant en ce qui concerne les aspects liés à son utilisation par l’aviation civile. Les Recommandations 15 et 16 du LTEP traitent de ces structures et dégagent un certain nombre de domaines d’action internationale possibles. — — — — — — — — App C-6 Plan mondial de navigation aérienne Supplément 1 à l’Appendice C A32-19 : CHARTE SUR LES DROITS ET OBLIGATIONS DES ÉTATS CONCERNANT LES SERVICES GNSS L’Assemblée, Considérant que l’article 44 de la Convention relative à l’aviation civile internationale, signée le 7 décembre 1944 (la « Convention de Chicago »), donne à l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) le mandat d’élaborer les principes et les techniques de la navigation aérienne internationale et de promouvoir la planification et le développement du transport aérien international, Considérant que le concept des systèmes de communications, navigation et surveillance/gestion du trafic aérien (CNS/ATM) de l’OACI utilisant la technologie satellitaire a été adopté par les États et les organisations internationales à e la dixième Conférence de navigation aérienne de l’OACI, et approuvé par l’Assemblée (29 session) en tant que systèmes CNS/ATM de l’OACI, Considérant que le système mondial de navigation par satellite (GNSS), élément important des systèmes CNS/ATM, vise à assurer une couverture mondiale et doit être utilisé pour la navigation des aéronefs, Considérant que le GNSS doit être compatible avec le droit international, y compris la Convention de Chicago, ses Annexes et les règles pertinentes applicables aux activités dans l’espace extra-atmosphérique, Considérant qu’il est approprié, compte tenu de la pratique courante des États, d’établir et d’affirmer les principes juridiques fondamentaux régissant le GNSS, Considérant que l’intégrité de tout cadre juridique pour la mise en œuvre et l’exploitation du GNSS exige l’observation de principes fondamentaux, qui devraient être établis dans une charte, Déclare solennellement que les principes suivants de la présente Charte sur les droits et obligations des États concernant les services GNSS s’appliquent dans la mise en œuvre et l’exploitation du GNSS : 1. Les États reconnaissent que, dans la fourniture et l’utilisation des services GNSS, la sécurité de l’aviation civile internationale est le principe primordial. 2. Chaque État et les aéronefs de tous les États ont accès, sans discrimination et dans des conditions uniformes, à l’utilisation des services GNSS, y compris les systèmes de renforcement régionaux à usage aéronautique, à l’intérieur de la zone de couverture de ces systèmes. 3. a) Chaque État conserve son autorité et sa responsabilité de contrôler l’exploitation des aéronefs et de faire respecter les règlements sur la sécurité et autres règlements dans son espace aérien souverain. b) La mise en œuvre et l’exploitation des systèmes GNSS n’empiètent pas sur la souveraineté, l’autorité ou la responsabilité des États ni n’en restreignent l’exercice en ce qui concerne le contrôle de la navigation aérienne ainsi que la promulgation et l’application des règlements relatifs à la sécurité. L’autorité des États est aussi préservée en ce qui a trait à la coordination et au contrôle des communications et au renforcement, selon les besoins, des services de navigation aérienne par satellite. 4. Chaque État qui assure des services GNSS, y compris des signaux, ou État sous la juridiction duquel ces services sont assurés, garantit la continuité, la disponibilité, l’intégrité, la précision et la fiabilité de ces services, et Appendice C. Questions juridiques App C-7 prévoit des arrangements effectifs pour limiter au minimum les conséquences opérationnelles d’un défaut de fonctionnement ou d’une panne et assurer le rétablissement rapide des services en pareil cas. Cet État garantit que les services sont conformes aux normes de l’OACI. Les États fournissent en temps utile des renseignements aéronautiques sur toute modification des services GNSS qui risque de toucher la fourniture des services. 5. Les États coopèrent pour obtenir le plus possible d’uniformité dans la fourniture et l’exploitation des services GNSS. Les États font en sorte que les arrangements régionaux ou sous-régionaux soient compatibles avec les principes et règles exposés dans la présente Charte et avec le processus de planification et de mise en œuvre mondiales du GNSS. 6. Les États reconnaissent que toute redevance relative aux services GNSS est conforme à l’article 15 de la Convention. 7. En vue de faciliter la planification et la mise en œuvre mondiales du GNSS, les États sont guidés par le principe de la coopération et de l’assistance mutuelle, sur une base bilatérale ou multilatérale. 8. Chaque État mène ses activités GNSS en tenant dûment compte des intérêts d’autres États. 9. Aucune des dispositions de la présente Charte n’empêche deux ou plusieurs États d’assurer conjointement des services GNSS. — — — — — — — — App C-8 Plan mondial de navigation aérienne Supplément 2 à l’Appendice C RECOMMANDATIONS DU LTEP CERTIFICATION Recommandation 1 Les SARP de l’OACI sur le GNSS devraient porter sur les critères de performance des systèmes des composantes satellitaires pertinentes, du signal électromagnétique, de l’avionique, des installations et services au sol, des exigences en matière de formation et de licences, ainsi que du système dans son ensemble. Ces SARP de l’OACI devraient contenir des renseignements suffisants sur les performances et les modes de panne pour permettre aux États de déterminer raisonnablement les incidences au niveau de la sécurité sur leurs services de la circulation aérienne. Recommandation 2 Dans le cas de toutes les SARP de l’OACI sur le GNSS, les États fournisseurs et les organisations internationales fournisseurs de signaux électromagnétiques devraient intervenir dans le processus OACI proposé de vérification et de validation de façon que les SARP et les documents OACI qui les appuient soient d’une intégrité élevée. Recommandation 3 Les États fournisseurs de signaux électromagnétiques, ou sous la juridiction desquels ces signaux sont fournis, certifient le signal électromagnétique en attestant sa conformité avec les SARP. L’État compétent en vertu de la Convention de Chicago devrait s’assurer que l’avionique, les installations et services au sol ainsi que les exigences en matière de formation et de délivrance de licences sont conformes aux SARP de l’OACI. Recommandation 4 Les États fournisseurs de signaux électromagnétiques, ou sous la juridiction desquels ces signaux sont fournis, devraient garantir l’application de procédés permanents de gestion de la sécurité qui témoignent d’une conformité soutenue avec les SARP sur les signaux électromagnétiques. Recommandation 5 Les États fournisseurs de signaux électromagnétiques, ou sous la juridiction desquels ces signaux sont fournis, devraient produire un document sur les systèmes de gestion de la sécurité en utilisant le forum de l’OACI dont il est question dans la Recommandation 8 ci-dessous. Dans la mesure du possible, ce document devrait être cohérent quant à sa présentation et à son contenu. L’OACI devrait distribuer ce document sur les systèmes de gestion de la sécurité du signal électromagnétique. Appendice C. Questions juridiques App C-9 Recommandation 6 Chaque État devrait définir et garantir l’application des règlements de sécurité en vue de l’utilisation du signal électromagnétique dans le cadre de ses services de la circulation aérienne dans son propre espace aérien. Recommandation 7 Aux fins de l’autorisation par un État de l’utilisation du signal électromagnétique dans son espace aérien, les renseignements supplémentaires qui peuvent être requis en vue de ladite autorisation devraient être mis à disposition et diffusés par l’intermédiaire de l’OACI. Comme autres sources de diffusion de ces renseignements, on peut citer, entre autres, les suivantes : arrangements bilatéraux et multilatéraux, dossier de sécurité, NOTAM. Recommandation 8 Les États reconnaissent le rôle central de l’OACI dans la coordination de la mise en œuvre mondiale du GNSS, et en particulier : a) l’établissement de normes, pratiques recommandées et procédures appropriées conformément à l’article 37 de la Convention de Chicago dans la mise en œuvre et l’exploitation du GNSS ; b) la coordination et la surveillance de la mise en œuvre du GNSS à l’échelle mondiale, conformément aux plans régionaux de navigation aérienne et au plan mondial coordonné des systèmes CNS/ATM de l’OACI ; c) la facilitation de la fourniture d’assistance aux États pour les aspects de la mise en œuvre du GNSS concernant les questions techniques, financières, juridiques, de gestion et de coopération ; d) la coordination avec les autres organisations dans toute question relative au GNSS, y compris l’utilisation des bandes de fréquences dans lesquelles des éléments constituants du GNSS sont exploités à l’appui de l’aviation civile internationale ; e) l’accomplissement de toute autre fonction liée au GNSS dans le cadre de la Convention de Chicago, ce qui comprend les fonctions prévues au Chapitre XV de la Convention. Plus particulièrement, le forum OACI pour l’échange d’informations sur le GNSS pourrait avoir les fonctions suivantes : a) assurer la liaison entre les fournisseurs ATS des États, les autorités de réglementation et les fournisseurs de signaux électromagnétiques ; b) assurer la liaison entre les fournisseurs de signaux électromagnétiques et d’autres États pour ce qui est de la teneur et de la présentation des documents sur les systèmes de gestion de la sécurité ; c) établir les modes de panne du signal électromagnétique et leur incidence sur la sécurité des services de la circulation aérienne à l’échelle nationale, et les communiquer à un organe approprié déterminé par le Conseil ; d) déterminer ce que les États utilisateurs exigent des fournisseurs de signaux électromagnétiques pour avoir la certitude que les performances et les risques liés au signal électromagnétique soient convenablement gérés sur la durée de vie du système ; e) faciliter le partage de renseignements entre États fournisseurs de signaux électromagnétiques et autres États, quant au maintien de la conformité avec les SARP pertinentes, pour maintenir la confiance dans la fiabilité du système. App C-10 Plan mondial de navigation aérienne RESPONSABILITÉ Recommandation 9 Les concepts ci-après, entre autres choses, devraient être examinés en rapport avec le régime de responsabilité pour le GNSS, qu’il conviendrait d’étudier plus avant : a) dédommagement juste, rapide et suffisant ; b) clause de non-responsabilité ; c) immunité souveraine de juridiction ; d) dommages corporels, pertes économiques et lésions psychiques ; e) responsabilité conjointe et solidaire ; f) mécanisme d’action en recours ; g) canalisation de la responsabilité ; h) création d’un fonds international (comme possibilité ou option supplémentaire) ; i) le concept des deux niveaux, à savoir la responsabilité stricte à concurrence d’une limite à définir, et la responsabilité basée sur la faute au-dessus de ce plafond sans limite numérique. Recommandation 10 En ce qui concerne la partie de la responsabilité basée sur la faute, les signaux devraient être enregistrés aux fins de la constitution de preuves, conformément aux SARP de l’OACI. Recommandation 11 Dans la réalisation des études sur le régime de responsabilité du GNSS mentionnées dans la Recommandation 9, il faudrait tenir compte, entre autres, des questions suivantes : a) la manière dont les dispositions sur la responsabilité concernant l’exploitation, la fourniture et l’utilisation des services GNSS devraient garantir que les dommages découlant de ces services seront indemnisés de façon équitable ; b) le rôle vital du signal transmis par les satellites de navigation pour la sécurité de l’aviation civile internationale conduit à se demander si des clauses de non-responsabilité seraient appropriées dans le cas des satellites de navigation, particulièrement en cas de mort ou lésion accidentelles ; c) compte dûment tenu des Principes 3 et 4 du Projet de Charte sur les droits et obligations des États concernant les services GNSS, la doctrine de l’immunité souveraine devrait-elle être exclue dans le cas de demandes de dédommagement relatives au GNSS, de façon à assurer une répartition adéquate de la responsabilité? d) l’expérience pratique acquise dans la commercialisation des services GNSS ; Appendice C. Questions juridiques App C-11 e) des méthodes appropriées de couverture des risques devraient être utilisées de façon à éviter que les demandes légitimes de dédommagement ne soient contrecarrées ; f) question de savoir si, et dans quelle mesure, les dispositions sur la responsabilité devraient refléter la responsabilité conjointe de toutes les parties qui participent à l’exploitation, à la fourniture et à l’utilisation des services GNSS ; g) les dispositions sur la responsabilité devraient tenir dûment compte des principes et des règles actuels du droit international, y compris le droit aérien et spatial, et les compléter s’il y a lieu. ADMINISTRATION, FINANCEMENT ET RECOUVREMENT DES COÛTS Recommandation 12 Les services GNSS devraient être considérés comme un service international à usage public avec des garanties d’accessibilité, de continuité et de qualité des services. Le principe de la coopération et de l’assistance mutuelle énoncé dans le Projet de Charte sur les droits et obligations des États concernant les services GNSS devrait être applicable, a fortiori, au recouvrement des coûts du GNSS. Recommandation 13 En l’absence d’un environnement concurrentiel concernant la fourniture de services GNSS, il faudrait envisager l’élaboration éventuelle de mécanismes visant à prévenir l’abus de pouvoir monopolistique de la part des fournisseurs desdits services. Les mécanismes administratifs pour le GNSS devraient être établis au niveau multilatéral, régional et national. Les accords de financement collectif conclus avec le Danemark et avec l’Islande pourraient servir de modèle mais cela n’exclurait pas l’utilisation d’autres types de mécanismes, y compris des arrangements régionaux existants. Les plans éventuels de recouvrement des coûts devraient garantir une répartition raisonnable des coûts entre les utilisateurs aéronautiques civils eux-mêmes et entre ces derniers et les autres utilisateurs du système. Recommandation 14 Les redevances d’usage qui peuvent être utilisées pour financer le GNSS comprennent les types particuliers de redevances ci-après : a) redevances d’abonnement annuel par exploitant utilisateur ; b) redevances d’abonnement annuel par aéronef utilisateur ; c) droits de licence annuels/mensuels ; d) redevances par vol ; e) redevances selon les diverses phases de vol ; f) redevances basées sur le total des passagers-kilomètres et des tonnes-kilomètres ; App C-12 Plan mondial de navigation aérienne g) redevances ordinaires en route ; h) ou une combinaison des éléments ci-dessus. Il faudrait également tenir compte des principes recommandés dans le rapport ANSEP et dans les lignes directrices de l’OACI. STRUCTURES OPÉRATIONNELLES FUTURES Recommandation 15 Les structures opérationnelles futures devraient prévoir un rôle de coordination pour l’OACI concernant le système fournissant les signaux électromagnétiques primaires de navigation. Le GNSS futur devrait être contrôlé au niveau civil, les États utilisateurs exerçant un niveau approprié de contrôle sur l’administration et la réglementation des aspects qui ont trait à l’aviation civile. Dans la mesure du possible, les systèmes futurs devraient faire une utilisation optimale des structures organisationnelles existantes, modifiées au besoin, et devraient être exploités conformément aux arrangements institutionnels et aux règlements légaux existants. Recommandation 16 Des structures opérationnelles nationales et/ou régionales devraient être élaborées au départ pour le GNSS. Une structure opérationnelle centralisée ne semble pas nécessaire à ce stade mais peut faire l’objet d’une étude future. Une coordination internationale peut être réalisée par le biais d’organisations régionales sous l’égide de l’OACI. Domaines possibles d’action internationale : a) vérification internationale ; b) contrôle d’un réseau GNSS mondial sans solution de continuité et universellement accessible ; c) contrôle de la disponibilité stable des signaux électromagnétiques GNSS internationaux ; d) contrôle de la disponibilité, de la continuité, de la précision et de l’intégrité des signaux électromagnétiques GNSS. Texte d’une recommandation 3 bis∗ Le groupe d’experts recommande au Conseil : a) d’encourager l’étude de la notion d’examen de la question de la responsabilité par le biais d’une chaîne de contrats entre les intervenants GNSS, en tant qu’approche, particulièrement au niveau régional ; ∗ Ce texte a fait l’objet d’un vote indicatif à la troisième réunion du LTEP, vote dont le résultat a été 14 voix pour, 7 contre et 1 abstention. Appendice C. Questions juridiques App C-13 b) qu’un modèle d’arrangements contractuels futurs devrait contenir les résultats des travaux effectués suite à l’application des Recommandations 9 et 11 ; c) que soient amorcées l’étude et l’élaboration, par l’instance OACI appropriée, d’un instrument de droit international dans le contexte du cadre juridique et institutionnel à long terme du GNSS. — — — — — — — — App C-14 Plan mondial de navigation aérienne Supplément 3 à l’Appendice C A32-20 : DÉFINITION ET ÉTABLISSEMENT D’UN CADRE JURIDIQUE APPROPRIÉ À LONG TERME RÉGISSANT LA MISE EN ŒUVRE DU GNSS L’Assemblée, Considérant que le Système mondial de navigation par satellite (GNSS), élément important des systèmes CNS/ATM de l’OACI, devrait assurer une couverture mondiale de services essentiels pour la sécurité de la navigation aérienne, Considérant que le GNSS doit être compatible avec le droit international, y compris la Convention de Chicago, ses Annexes et les règles pertinentes applicables aux activités dans l’espace extra-atmosphérique, Considérant que les aspects juridiques complexes de la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM, notamment le GNSS, exigent un complément d’activités, de la part de l’OACI, pour instaurer et développer des liens mutuels de confiance entre les États en ce qui concerne les systèmes CNS/ATM, ainsi que pour appuyer la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM par les États contractants, Considérant que la Conférence mondiale sur la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM, tenue à Rio de Janeiro en mai 1998, a recommandé l’élaboration, pour le GNSS, d’un cadre juridique portant sur le long terme, notamment l’établissement d’une convention internationale, tout en reconnaissant que des dispositifs régionaux pourraient contribuer au développement d’un tel cadre juridique, Considérant que les recommandations adoptées par la Conférence mondiale sur la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM, tenue à Rio de Janeiro en mai 1998, ainsi que les recommandations formulées par le Groupe d’experts juridiques et techniques sur le GNSS (LTEP) constituent d’importantes lignes directrices à l’appui de l’élaboration et de la mise en œuvre d’un cadre juridique mondial pour les systèmes CNS/ATM et, en particulier, pour le GNSS, 1. Reconnaît l’importance des initiatives régionales dans la perspective du développement des aspects juridiques et institutionnels du GNSS ; 2. Constate la nécessité d’arrêter d’urgence, à l’échelon tant régional que mondial, les principes juridiques fondamentaux qui devraient régir la fourniture des services GNSS ; 3. Constate la nécessité de mettre en place un cadre juridique approprié pour le long terme qui régisse la mise en œuvre du GNSS ; 4. Reconnaît la décision du Conseil en date du 10 juin 1998 autorisant le Secrétaire général à constituer un groupe d’étude sur les aspects juridiques des systèmes CNS/ATM ; 5. Charge le Conseil et le Secrétaire général, dans les limites de leurs compétences respectives, et en commençant par un groupe d’étude du Secrétariat : a) de donner suite, sans délai, aux recommandations de la Conférence mondiale sur la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM ainsi qu’aux recommandations formulées par le LTEP, notamment en ce qui concerne les questions institutionnelles et de responsabilité ; b) d’étudier la mise en place d’un cadre juridique approprié pour le long terme, propre à régir l’exploitation des systèmes GNSS, notamment sous la forme d’une Convention internationale, et de présenter des propositions dans ce sens en temps utile pour qu’elles soient examinées à la prochaine session ordinaire de l’Assemblée. — — — — — — — — Appendice C. Questions juridiques App C-15 Supplément 4 à l’Appendice C A35-3 : UNE FAÇON PRATIQUE DE FAIRE AVANCER LES ASPECTS JURIDIQUES ET INSTITUTIONNELS DES SYSTÈMES DE COMMUNICATIONS, NAVIGATION ET SURVEILLANCE ET DE GESTION DU TRAFIC AÉRIEN (CNS/ATM) L’Assemblée, Considérant que la mise en œuvre mondiale des systèmes de communications, navigation et surveillance et de gestion du trafic aérien (CNS/ATM), qui a notamment pour but de fournir des services essentiels pour la sécurité de la navigation aérienne, a bien avancé depuis la création de ces systèmes à la dixième Conférence de navigation aérienne, en 1991, et qu’elle a reçu une adhésion enthousiaste à la onzième Conférence de navigation aérienne, en 2003, Considérant que le cadre juridique actuel des systèmes CNS/ATM, à savoir la Convention de Chicago, ses Annexes, les résolutions de l’Assemblée (en particulier la Charte sur les droits et obligations concernant les services GNSS) et les orientations OACI connexes (en particulier l’Énoncé de politique de l’OACI sur la mise en œuvre et l’exploitation des systèmes CNS/ATM), les plans régionaux de navigation et les échanges de lettres entre l’OACI et les États exploitant des systèmes de navigation par satellite, a permis le degré de mise en œuvre technique atteint jusqu’ici, Considérant que l’OACI a consacré des ressources considérables à l’étude des aspects juridiques et institutionnels des systèmes CNS/ATM dans le cadre de travaux de l’Assemblée, du Conseil, du Comité juridique, d’un groupe d’experts juridiques et techniques et d’un groupe d’étude, produisant un dossier détaillé des questions, enjeux et préoccupations auxquels la communauté mondiale est confrontée et permettant de les comprendre, Considérant qu’il est nécessaire d’envisager de faire appel à des initiatives régionales pour établir des mesures répondant aux questions d’ordre juridique et institutionnel qui pourraient faire obstacle à la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM dans la région, tout en veillant à ce que ces mécanismes soient compatibles avec la Convention de Chicago, 1. Reconnaît l’importance du premier point du programme général des travaux du Comité juridique, intitulé « Examen, en ce qui concerne les systèmes CNS/ATM, y compris les systèmes mondiaux de navigation par satellite (GNSS), de la création d’un cadre juridique », ainsi que des résolutions et des décisions de l’Assemblée et du Conseil à ce sujet ; 2. Réaffirme qu’il n’est pas nécessaire d’amender la Convention de Chicago pour cette raison ; 3. Invite les États contractants à envisager aussi de faire appel aux organismes régionaux pour créer les mécanismes qui permettront de prendre en compte les questions juridiques ou institutionnelles qui pourraient faire obstacle à la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM dans la région, tout en veillant à ce que ces mécanismes soient compatibles avec la Convention de Chicago et le droit international public ; 4. Encourage la facilitation de l’assistance technique par l’OACI, les organismes régionaux et l’industrie pour la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM ; 5. Invite les États contractants, les organismes multilatéraux et les financiers privés à envisager de créer des sources supplémentaires de financement pour aider les États et les groupes régionaux à mettre en œuvre les systèmes CNS/ATM ; 6. Demande au Secrétaire général de veiller et, s’il y a lieu, d’apporter son concours à l’élaboration de cadres contractuels auxquels les parties puissent adhérer, fondés notamment sur la structure et le modèle proposés par les App C-16 Plan mondial de navigation aérienne membres de la Conférence européenne de l’aviation civile (CEAC) et les autres commissions régionales d’aviation civile, et sur le droit international ; 7. Invite les États membres à communiquer les initiatives régionales au Conseil ; 8. Charge le Conseil d’enregistrer ces initiatives régionales, de les évaluer et de les rendre publiques aussitôt que possible (conformément aux articles 54, 55 et 83 de la Convention de Chicago). Appendice D ORGANISATION ET COOPÉRATION INTERNATIONALE RÉFÉRENCES Politique de l’OACI sur les redevances d’aéroport et de services de navigation aérienne (Doc 9082) Manuel sur l’économie des services de navigation aérienne (Doc 9161) Rapport sur les aspects financiers ainsi que les aspects organisationnels et gestionnels connexes liés à la fourniture et à l’exploitation du système mondial de navigation par satellite (GNSS) (Doc 9660) INTRODUCTION 1.1 Les grandes composantes des systèmes CNS/ATM ont deux caractéristiques importantes : leur capacité de servir à un grand nombre d’États, et même à des régions du monde, et les investissements majeurs nécessaires à leur mise en œuvre. Cela a des incidences organisationnelles car les États devront coopérer pour tirer parti de l’efficacité que procurent les systèmes CNS/ATM. La structure de l’effort de coopération internationale nécessaire variera selon l’option de mise en œuvre choisie pour une composante donnée du système et selon les États concernés. Au niveau national, la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM sera facilitée dans les cas où des organismes financièrement autonomes auront été établis pour l’exploitation de services de navigation aérienne. Ces organismes pourront aussi exploiter des aéroports ou prendre la forme d’autorités autonomes d’aviation civile. Que ce soit au niveau national ou au niveau international, le financement de composantes de systèmes CNS/ATM et d’autres infrastructures des services de navigation aérienne sera amélioré dans les cas où ces organismes autonomes seront responsables de la mise en œuvre et de l’exploitation de l’infrastructure. FORMES D’ORGANISATION AU NIVEAU NATIONAL 1.2 Il existe essentiellement trois formes d’organisation pour la fourniture de services de navigation aérienne au niveau national, à savoir : a) le service compétent de l’administration nationale, qui est assujetti aux règles de la comptabilité et de la trésorerie publiques ; les traitements et conditions d’emploi de son personnel sont ceux de la fonction publique ; b) l’organisme public autonome, qui est distinct de l’appareil gouvernemental, mais dont les pouvoirs publics détiennent l’entière propriété ; App D-1 App D-2 Plan mondial de navigation aérienne c) l’organisme privé, soit entièrement aux mains d’intérêts privés, soit dans lequel les pouvoirs publics détiennent une part minoritaire. 1.3 Les décisions que prendra chaque État en ce qui concerne la forme d’organisation au niveau national qui régira le fonctionnement de ses services de navigation aérienne dépendront de la situation propre à l’État concerné, de l’organisation de l’espace aérien et du fait que la fourniture de ces services soit déléguée ou non à d’autres États, ou encore déléguée selon un autre mode organisationnel. Ces décisions seront souvent fortement influencées par les grandes orientations définies par les pouvoirs publics, mais chaque État devra éventuellement tenir compte des facteurs ci-après : a) le cadre global de l’appareil gouvernemental et du système d’administration adopté par l’État ; b) les arrangements juridiques et administratifs visant à faire en sorte que l’État s’acquitte des responsabilités qui lui incombent en vertu des articles pertinents de la Convention de Chicago ; c) les activités prévues du secteur du transport aérien ; d) les sources et les coûts des fonds nécessaires aux immobilisations dans l’infrastructure connexe ; e) la nécessité pour l’industrie aéronautique, qu’il s’agisse des services internationaux ou des services intérieurs, de favoriser une plus grande efficacité de ses activités grâce à la fourniture de services sûrs et efficaces de navigation aérienne ; f) l’importance que revêt l’aviation civile pour les objectifs économiques et sociaux de l’État et la mesure dans laquelle l’aviation civile s’est développée pour répondre à ses besoins. 1.4 Suivant l’article 28 de la Convention de Chicago, c’est l’État qui est en fin de compte responsable de la fourniture et de la mise en œuvre des services de navigation aérienne, quelle que soit la forme d’organisation retenue. Dans le cas où des entités autonomes assurent des services de navigation aérienne, il est recommandé (voir la Politique de l’OACI sur les redevances, Doc 9082/7, § 15) que les États établissent un mécanisme indépendant pour la réglementation économique des services. L’État devrait, selon les besoins, stipuler comme condition de son approbation d’une nouvelle entité ou d’un nouvel organisme autonomes, que cette entité ou cet organisme se conforme à toutes les obligations pertinentes des États énoncées dans la Convention relative à l’aviation civile internationale et dans ses Annexes, ainsi qu’aux autres politiques et pratiques de l’OACI, telles que la politique sur les redevances. Cette politique comprend des recommandations visant à ce que les États encouragent leurs fournisseurs de services de navigation aérienne à définir et à appliquer des paramètres de performances afin d’améliorer la qualité des services fournis et l’application des principes des meilleures pratiques commerciales afin de promouvoir la transparence, l’efficacité et l’efficience économique. ASPECTS SPÉCIFIQUES D’EXPLOITATION ET D’ORGANISATION TECHNIQUE Généralités 1.5 La mise en œuvre des systèmes CNS/ATM exigera des investissements considérables dans le secteur de la gestion du trafic aérien (par exemple systèmes d’automatisation et de soutien) ainsi que dans l’infrastructure des télécommunications et de la navigation. Cette infrastructure se compose des éléments du secteur spatial ainsi que des éléments au sol connexes (satellites ou transpondeurs de satellites, stations terriennes au sol, etc.). L’importance des investissements en jeu et la capacité qui sera fournie sont souvent telles qu’il n’est pas possible ou pratique pour un État de mettre ces systèmes en œuvre pour son usage exclusif. Appendice D. Organisation et coopération internationale App D-3 1.6 Dans les cas où les systèmes CNS/ATM seront mis en œuvre à l’échelle mondiale, les États seront beaucoup moins appelés à mettre en place et à exploiter des systèmes classiques de communication, navigation et surveillance. Les plans régionaux de navigation aérienne devraient donner un échéancier pour le retrait des installations qui deviennent redondantes par suite de la mise en œuvre de services de systèmes CNS/ATM. Du point de vue organisationnel, cela signifie que certains personnels actuellement nécessaires pour faire fonctionner les systèmes classiques deviendront redondants, même si certains pourront être réaffectés à des travaux concernant la mise en œuvre des nouveaux services liés aux systèmes CNS/ATM. L’ampleur de la redondance dépendra aussi de la solution technique et de l’option de mise en œuvre choisies (voir plus bas). Dans la plupart des États, la centralisation inhérente à l’exploitation des services par satellite créerait une redondance de personnels et d’installations auparavant affectés aux services de communication aéronautiques ; cette redondance est un problème qu’il faudrait résoudre pour réaliser les économies que procurent les systèmes par satellite. Services de communication par satellite — mise en œuvre et options 1.7 Le système par satellite destiné aux communications des systèmes CNS/ATM exigera un vaste réseau d’installations au sol, notamment des stations terriennes au sol (GES) et les liaisons de communications connexes avec les services de la circulation aérienne. Étant donné qu’il existe différents moyens d’accès au système, les États pourront choisir parmi différentes options de mise en œuvre. Selon les besoins et les circonstances, tel ou tel État ou groupe d’États pourra choisir différentes options. Interviendront dans le choix d’une option de mise en œuvre et de la structure organisationnelle correspondante des facteurs économiques tels que les économies d’échelle réalisables, le contexte de la concurrence et les impératifs de réglementation économique. Il faut toutefois souligner que le cadre spécifique que choisira un État ou groupe d’États ne pourra être établi (et que l’instrument juridique approprié relatif à son établissement ne pourra être écrit) tant que les États concernés n’auront pas eux-mêmes déterminé l’approche qui répond le mieux à leurs besoins. 1.8 Certains États pourront exploiter eux-mêmes certains éléments des installations au sol (par exemple, stations terriennes au sol), mais l’accès aux services par satellite se fera principalement à travers des prestataires de services qui fourniront l’accès directement ou qui agiront à titre de coordonnateurs pour des exploitants de satellites. Sur le plan organisationnel, cependant, un État pourra choisir parmi un certain nombre d’options de mise en œuvre, ou choisir une combinaison d’options. Il y a un large éventail d’options, selon lesquelles un État pourra : a) conclure un contrat avec des prestataires de services certifiés ; b) charger des organisations gouvernementales multilatérales existantes telles que l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA), la Corporation des services de navigation aérienne d’Amérique centrale (COCESNA) et l’Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne (Eurocontrol) de le représenter dans les relations avec les prestataires de services ; c) se joindre à d’autres États pour former un groupe d’États ou une nouvelle organisation internationale ayant la charge de négocier les modalités de prestation du service ; d) recourir à un mécanisme de l’OACI (par exemple accord de financement collectif) pour représenter des États dans leurs relations avec des prestataires de services. 1.9 Les organismes autonomes d’aviation civile pourront préférer instaurer des relations techniques et commerciales directes avec des prestataires de services par satellite, lorsque ce sera possible et faisable. 1.10 En plus de ce qui précède, le choix de l’option de mise en œuvre qu’un État pourrait appliquer sera vraisemblablement influencé fortement par au moins deux facteurs : l’efficacité et l’économie des options, et la mesure dans laquelle l’État concerné conservera le contrôle qu’il exerce sur la mise en œuvre de services au bénéfice de l’aviation civile. Ce dernier facteur comprend aussi la mesure dans laquelle les installations et personnels existants continueront d’être utilisés dans la mise en œuvre de services des systèmes CNS/ATM ou, au contraire, seront rendus redondants par la ou les options de mise en œuvre choisies. App D-4 Plan mondial de navigation aérienne Système mondial de navigation par satellite (GNSS) 1.11 Le GNSS sera au début constitué des systèmes à satellites qui assurent le service de localisation standard et le renforcement des systèmes, qui peut être à couverture étendue ou à couverture locale. Le renforcement des systèmes est nécessaire pour satisfaire à certaines performances. Les signaux de localisation sont offerts gratuitement par les deux États fournisseurs : la Fédération de Russie (système GLONASS) au moins jusqu’en 2010 et les États-Unis (système GPS) pour l’avenir prévisible, tout changement de politique étant soumis dans ce deuxième cas à un préavis de six ans. Ces deux systèmes sont au départ des systèmes militaires mis à la disposition de la communauté civile. À moins qu’ils soient remplacés par des systèmes (civils) qui exigent des engagements financiers de la communauté civile à l’échelle mondiale, la fourniture (par opposition à l’utilisation) du service de localisation standard ne semble pas dépendre de questions organisationnelles qui doivent être traitées par des États autres que les États fournisseurs. La constellation satellitaire de base Galileo, actuellement mise au point par les États membres de l’Union européenne, est un système qui sera géré et exploité par des civils et qui est conçu pour répondre aux besoins de divers usagers, notamment ceux de l’aviation civile. Comme le GPS et le GLONASS, le Service ouvert Galileo assurera à l’aviation un service de localisation sans redevances d’usage. 1.12 Le renforcement des systèmes donne lieu à des considérations quelque peu différentes. Par exemple, un système de renforcement satellitaire (SBAS) pourrait être fourni par les mêmes États ou organismes qui exploitent une constellation satellitaire de base fournissant le service de localisation standard. Un groupe d’États ou une organisation régionale pourrait aussi décider d’exploiter le service de renforcement par satellite nécessaire, soit directement, soit en confiant cette tâche à une société commerciale ou publique qui agirait en son nom. Les types d’options décrits pour les services de communication par satellite s’appliquent donc aussi. Dans chacun de ces cas, il y aurait des dépenses qu’il faudrait vraisemblablement récupérer. Du point de vue organisationnel, pareil renforcement serait en fait une installation ou un service multinational auquel les éléments indicatifs sur la fourniture et le fonctionnement des installations et services multinationaux, qui seront traités plus tard, pourraient s’appliquer si le renforcement en question était destiné uniquement ou principalement à l’aviation civile. Par ailleurs, si l’aviation civile n’est qu’un usager minoritaire des services de renforcement fournis, et si le même organisme offre des services de renforcement dans le monde entier, la meilleure solution serait peut-être que l’aviation civile soit représentée dans ses relations avec le fournisseur de services par un porte-parole unique, qui pourrait être l’OACI, une association régionale de fournisseurs de services de navigation aérienne ou une association d’usagers de l’aviation internationale. 1.13 Un renforcement à couverture locale ne nécessiterait probablement pas de participation internationale, à condition que l’installation soit conforme aux spécifications et aux normes voulues pour être considérée comme une installation de l’aviation civile internationale. L’installation proprement dite pourrait être fournie par un gouvernement, par une administration locale ou par une société commerciale, en vertu d’un contrat. Gestion du trafic aérien (ATM) 1.14 Pour ce qui est des aspects organisationnels, la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM a une importance spéciale pour l’ATM. Il en est ainsi parce que la technologie de pointe utilisée pour les communications, la navigation et la surveillance permet d’accroître la capacité des services de la circulation aérienne dans de nombreuses parties du monde et particulièrement en haute mer. Il sera ainsi possible, ainsi que techniquement et économiquement faisable, d’assurer l’ATM sur des étendues plus grandes dans ce que l’on pourrait appeler des régions ATM, et ainsi de réduire le nombre des installations des services de la circulation aérienne. Il faut toutefois admettre que la décision de tel ou tel État de procéder ou non de cette façon serait prise non seulement pour des motifs techniques ou économiques mais dépendrait aussi d’autres questions, qui dans l’État concerné seraient souvent fortement influencées par la politique gouvernementale. 1.15 Il conviendrait d’ajouter que, même sans installations ou services de la circulation aérienne, l’État devra peut-être supporter les coûts associés à la fourniture des services CNS/ATM et d’autres services de navigation aérienne fournis au trafic de survol et au trafic de route en provenance et à destination de son territoire (par exemple coûts de participation aux systèmes de renforcement du GNSS, liaisons du service fixe aéronautique [SFA] avec un ou plusieurs Appendice D. Organisation et coopération internationale App D-5 centres de contrôle régional et coûts de services météorologiques). Cet État pourrait alors continuer à récupérer ces coûts ainsi que les coûts de fermeture d’un service de la circulation aérienne, ce qui exigerait une collaboration ou un accord entre l’État et l’exploitant du service de la région ATM couvrant cet État. Cet exploitant pourrait être un organisme international ou régional, un groupement de quelques États travaillant conjointement, ou un autre État. Selon cet accord ou arrangement, tous les coûts supportés par l’État qui aurait fermé une installation et imputables à la fourniture des services de navigation aérienne au trafic de route seraient essentiellement inclus dans l’assiette des redevances et récupérés au moyen des redevances perçues par l’installation qui dessert la région ATM étendue. Les coûts CNS/ATM imputables aux services offerts pendant la phase d’approche et/ou de départ pourraient, comme les coûts d’autres services de navigation aérienne afférents à cette phase des opérations, être récupérés au moyen de redevances de contrôle d’approche et d’aérodrome. COOPÉRATION INTERNATIONALE Généralités 1.16 Les initiatives de coopération internationale pour la fourniture de services de navigation aérienne sont normalement très rentables pour les États fournisseurs comme pour les usagers et, dans certains cas, elles constituent la seule façon de mettre en œuvre des installations et services coûteux offrant une capacité qui dépasse les besoins des États pris individuellement. En coopérant à la fourniture de ces installations ou services, les États concernés ont pu fournir des services plus efficaces et moins coûteux que s’ils avaient dû financer eux-mêmes les installations en question. La politique de l’OACI sur les redevances (Doc 9082/7) encourage également la coopération internationale dans la fourniture et l’exploitation des services de navigation aérienne, lorsque cela est dans l’intérêt des fournisseurs et des usagers concernés. 1.17 Conformément à la Résolution A35-14, Appendice X, il est escompté que les États envisageront une approche coopérative pour introduire plus d’efficacité dans la gestion de l’espace aérien, en particulier dans la gestion de l’espace aérien supérieur, vu la nécessité de mettre en œuvre et d’exploiter des systèmes CNS/ATM de façon efficace et rentable. Les États contractants devraient envisager, s’il y a lieu, d’établir conjointement une autorité ATS unique qui serait chargée de mettre en œuvre des services de la circulation aérienne dans les espaces aériens ATS situés au-dessus de deux ou plusieurs États ou au-dessus de la haute mer. Les organismes d’exploitation sont également visés par les Résolutions de l’Assemblée A22-19 « Assistance et conseils pour la mise en œuvre des plans régionaux » et A16-10 « Aspects économiques, financiers et de financement collectif de la mise en œuvre ». 1.18 La coopération internationale peut prendre différentes formes. Dans sa forme la plus simple, il y a un processus de coordination et d’harmonisation qui commence comme une activité sous-régionale entre un petit nombre d’États. Il y a d’importantes synergies à créer et des économies appréciables à réaliser par la coordination de la planification, de la mise en œuvre et de l’exploitation de systèmes et de services de navigation aérienne, au-delà des frontières, avec des États voisins. L’Organisation de la FIR Roberts en Afrique et de la FIR Piarco dans les Caraïbes orientales sont des exemples de ces activités sous-régionales. L’initiative en matière de coopération dans les services SAR en Afrique est un exemple d’activité régionale. Un mécanisme de coopération plus formel peut être instauré sous la forme d’une installation ou d’un service multinational, d’un organisme international d’exploitation, d’un organisme conjoint de perception des redevances ou d’un arrangement OACI de financement collectif. En ce qui concerne la Résolution A35-14 de l’Assemblée, une coopération politique, appelée « ciel unique européen », a été forgée dans le cadre du Traité sur l’Union européenne. L’installation ou le service multinational dans le contexte de la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM 1.19 Une installation ou un service multinational de navigation aérienne est défini comme une installation ou un service inscrit dans un plan régional de navigation aérienne OACI pour servir à la navigation aérienne internationale App D-6 Plan mondial de navigation aérienne dans un espace aérien s’étendant au-delà de celui dont un seul État fournit les services conformément à ce plan régional. 1.20 Les systèmes CNS/ATM ou des éléments de ces systèmes sont probablement les installations et services multinationaux les plus importants auxquels la communauté de l’aviation aura accès dans l’avenir immédiat. Cela vaut à la fois pour le potentiel de service des systèmes et pour les coûts. Lorsqu’un élément des systèmes CNS/ATM doit être mis en œuvre comme installation ou service multinational, les États participants devraient formaliser dans un accord les conditions de la mise en œuvre de cet élément ou installation ou service multinational. Un des principaux objectifs de l’accord serait d’assurer que les coûts soient répartis entre les États participants d’une façon juste et équitable. Il convient d’ajouter que tout État partageant les coûts d’exploitation d’une installation ou d’un service multinational de navigation aérienne peut inclure les coûts pertinents dans l’assiette des redevances qu’il perçoit, par exemple les redevances de services de navigation aérienne. Incidences pour les États et les organes de planification technique de l’OACI 1.21 À cause des incidences à prévoir sur le plan financier et sur le plan de la gestion, on peut s’attendre à ce que l’approche adoptée par les organes de planification technique à l’égard de la mise en œuvre éventuelle d’installations et services multinationaux soit différente de celle qui s’applique aux installations ou services mis en œuvre par un seul État. Dans ce dernier cas, les organes de planification technique s’attachent essentiellement aux aspects techniques des installations et services que l’État en cause doit mettre en œuvre pour s’acquitter de ses obligations dans le cadre du plan régional de navigation aérienne considéré, afin de desservir le trafic international dans l’espace aérien dont il est seul responsable. Pourvu que ces installations ou services répondent aux normes internationales établies, les aspects relatifs à leur financement et à leur gestion restent une question interne pour cet État. 1.22 Une approche différente est toutefois nécessaire dans le cas des installations multinationales car la raison essentielle de leur mise en œuvre est de permettre à plusieurs États de fournir les services dont chacun a accepté la responsabilité dans le cadre du plan régional d’une façon plus rentable que chacun d’eux ne pourrait le faire de son côté. Il faut donc s’attendre à ce que les États concernés tiennent à évaluer, au moins grosso modo, les aspects financiers de ces installations avant de convenir de les intégrer dans le plan régional et de s’engager à les utiliser. 1.23 Les groupes de planification technique devront donc examiner les incidences financières fondamentales dès le stade de leurs délibérations où il semble que la meilleure solution d’un problème, voire la seule, exige que soit recommandée la réalisation d’une installation ou d’un service multinational. Laisser de côté les incidences financières fondamentales jusqu’au moment où ces groupes auraient mis la dernière main à leurs recommandations pourrait entraîner des retards, si un ou plusieurs États appelés à participer à l’exploitation de l’installation multinationale considérée élevaient des objections (par exemple à leur participation financière). De tels retards dans la mise en œuvre des solutions techniques risqueraient de compromettre la sécurité ou l’efficacité dans la région concernée pendant la recherche de nouvelles solutions acceptables pour tous les États concernés. Aspects relatifs à l’équité 1.24 Il importe que le partage des coûts d’une installation ou d’un service multinational ainsi que la récupération de ces coûts par des redevances d’usage soient équitables. En effet, l’exploitation d’une installation multinationale par un État pour assurer des services utilisés par deux ou plusieurs autres États, à un coût de beaucoup supérieur à celui que cet État exploitant devrait assumer pour répondre uniquement à ses propres besoins, risque de donner lieu à une certaine iniquité s’il n’existe pas un arrangement de partage des coûts. Cette iniquité peut se manifester à deux niveaux. D’abord, l’État qui fournit et exploite l’installation multinationale doit absorber des dépenses en immobilisations et des dépenses d’exploitation supérieures à ce qu’il aurait assumé pour répondre uniquement à ses besoins. Ensuite, si cet État veut récupérer ses coûts par des redevances d’usage, il demandera aux usagers de l’espace aérien relevant de sa juridiction de payer les frais de services qui ne leur seraient pas à juste titre imputables. En fait, ces usagers subventionneraient des services fournis à un autre trafic par un autre État. Cela serait contraire à la politique de l’OACI. Appendice D. Organisation et coopération internationale App D-7 Dispositions de base 1.25 Les dispositions de base relatives à la mise en œuvre d’installations ou services multinationaux qu’il convient normalement de prévoir dans un accord sont exposées en détail dans les Orientations générales pour la réalisation et la mise à disposition d’un moyen ou d’un service EUR multinational de navigation aérienne OACI, qui font partie de l’Introduction au Plan de navigation aérienne — Région Europe (Doc 7754) (elles sont aussi reproduites dans l’Appendice 3 du Manuel sur l’économie des services de navigation aérienne [Doc 9161]). Le Conseil de l’OACI a décidé que ces orientations seraient développées et insérées dans tous les autres plans régionaux de navigation aérienne de l’OACI. Les orientations élaborées par l’OACI ne constituent pas un projet d’accord ou de clauses types, car il peut y avoir des variations considérables dans les circonstances de la planification, de la mise en œuvre et de l’exploitation d’installations et services multinationaux. Approche globale du recouvrement des coûts des agences de surveillance régionale 1.26 Une application pratique du concept d’installations/services multinationaux est le mécanisme mis au point par l’OACI pour recouvrer les coûts de l’infrastructure des agences de surveillance régionales (RMA) requises pour l’application des RVSM. Dans les directives aux PIRG de l’OACI, il est recommandé que les RMA soient mises en œuvre comme « installations/services (OACI) multinationaux de navigation aérienne » lorsque les circonstances s’y prêtent, en suivant les étapes ci-après : a) définir, à une réunion de PIRG, la fonction de contrôle du RVSM en tant qu’installation ou service de navigation aérienne OACI multinational, conformément aux lignes directrices sur la création et la fourniture d’une installation ou d’un service de navigation aérienne OACI multinational qui figurent dans le plan régional de navigation aérienne pertinent ; b) convenir d’un arrangement de partage des coûts fondé, par exemple, sur la distance parcourue ou sur le nombre de vols à l’intérieur de l’espace aérien dont chacun des États concernés a assumé la responsabilité, étant entendu que la distance parcourue peut se révéler plus précise mais que l’imputation fondée sur le nombre de vols est plus simple à administrer ; c) rechercher un État ou une organisation ou agence existante qui se chargera de créer et de faire fonctionner la RMA (responsabilité du PIRG) ; d) élaborer et établir une entente administrative pour réglementer la création et le fonctionnement de la RMA, y compris l’arrangement de partage des coûts et les procédures de perception des contributions auprès des États participants (responsabilité du PIRG, avec l’assistance du bureau régional de l’OACI) ; e) signer l’entente administrative (responsabilité des DGAC ou de toute autre personne autorisée des États participants) ; f) créer et faire fonctionner la RMA en tant que service de navigation aérienne OACI multinational, conformément à l’entente administrative (responsabilité de l’exploitant désigné) ; g) recouvrer les contributions au financement de la RMA au moyen de suppléments à l’assiette des redevances de route et virer les montants recouvrés à l’exploitant de la RMA (responsabilité de chaque État). Organismes internationaux d’exploitation 1.27 Un organisme international d’exploitation est une entité distincte chargée de fournir des services de navigation aérienne, principalement des installations et services de route, dans une région définie, au nom de deux États souverains ou davantage. Les services assurés par cet organisme relèvent habituellement des catégories des services de la circulation aérienne, des télécommunications aéronautiques, des recherches et du sauvetage (centres de App D-8 Plan mondial de navigation aérienne coordination de sauvetage essentiellement) et des services d’information aéronautique, mais ils peuvent aussi s’étendre à l’assistance météorologique à la navigation aérienne. Ces organismes sont aussi responsables du fonctionnement des systèmes de perception des redevances pour les services assurés. L’ASECNA, qui exploite des services de navigation aérienne, mais aussi des aéroports, la COCESNA et Eurocontrol sont des exemples de pareils organismes. Organismes conjoints de perception des redevances 1.28 Les États peuvent également tirer parti de la coopération internationale dans la fourniture de services de navigation aérienne d’une façon plus limitée, mais néanmoins efficace, en participant à un organisme de perception des redevances. En effet, les États qui exploitent individuellement des installations et services de route et qui imposent des redevances pour les services fournis sont appelés à se charger d’une comptabilité très lourde et peuvent aussi éprouver des difficultés à percevoir les redevances lorsqu’il y a un fort volume de trafic de survol. Dans de telles conditions, il pourrait être très utile pour un groupe d’États voisins d’instituer un organisme conjoint pour percevoir les redevances. 1.29 Cet organisme percevrait les redevances d’usage des installations et services de route au nom de tous les États participants, notamment de ceux qui sont survolés. Comme la plupart des aéronefs atterrissent probablement sur le territoire d’au moins un des États participants, cela permettra de percevoir sans difficulté la plupart des redevances de route. L’organisme transférerait alors à chaque État participant les recettes des redevances ainsi perçues pour son compte. À chacune des redevances perçues pour chaque État s’ajouterait un faible montant, ou pourcentage, correspondant à la part des frais de fonctionnement de l’organisme de perception. Un organisme conjoint de perception des redevances serait également avantageux pour les usagers parce que la part des coûts de perception imputable à chaque État participant serait inférieure aux frais qu’il aurait autrement à supporter pour recouvrer ses redevances auprès des usagers. Considérant que les redevances de route sont une source essentielle de recettes, il est important que les États eux-mêmes, individuellement ou collectivement, gardent pleinement la maîtrise de la fonction de perception des redevances. Il y aurait aussi la perspective d’autres économies qui pourraient être réalisées grâce à l’emploi d’un personnel plus compétent et de méthodes améliorées. 1.30 Le Conseil de l’OACI recommande que les États ou leurs fournisseurs de services délégués envisagent de participer à des organismes conjoints de perception des redevances lorsque c’est avantageux (Politique de l’OACI sur les redevances d’aéroport et de services de navigation aérienne, Doc 9082/7, § 18). Arrangements de financement collectif 1.31 Les arrangements de financement collectif peuvent très bien se prêter à la mise en œuvre d’un certain nombre d’éléments des systèmes CNS/ATM lorsque, par exemple, il serait très coûteux pour un État d’agir seul ou lorsqu’une organisation régionale existante (ASECNA, COCESNA, Eurocontrol, etc.) n’agit pas pour le compte de cet État. L’OACI administre pour le compte des États contractants concernés des accords relatifs au financement collectif d’installations et services de navigation aérienne. La participation de l’OACI à ces accords est prévue au Chapitre XV de la Convention de Chicago où sont exposés les principes fondamentaux de l’« aide collective ». 1.32 En vertu d’un accord de financement collectif, la fourniture et l’exploitation proprement dites des éléments CNS/ATM en cause pourraient être assurées par un État au nom des autres États participants ou être confiées, par contrat, à un exploitant ou fournisseur de services commercial. Autre possibilité, un groupe d’États pourrait exploiter et fournir en commun les installations et services en cause. Dans les deux premiers cas, le rôle de l’OACI pour ce qui est du financement collectif serait similaire à celui qu’elle joue en vertu des Accords de financement collectif avec le Danemark et avec l’Islande. Si un groupe d’États exploitait conjointement l’installation, le rôle de l’OACI pourrait toutefois être étendu, en particulier au cours de la phase de mise en œuvre, de manière à comprendre, par exemple, l’organisation du recrutement du personnel, la planification des travaux de construction requis et diverses autres activités connexes. Quels que soient les fournisseurs et les exploitants des installations ou services en cause, les États participants exerceraient toujours un contrôle complet par l’intermédiaire d’un comité directeur de type financement collectif, auquel rendrait compte le secrétariat du financement collectif de l’OACI. Appendice D. Organisation et coopération internationale App D-9 1.33 En vertu des Accords de financement collectif avec le Danemark et l’Islande, des services de navigation aérienne sont mis en œuvre par le Danemark et l’Islande et sont utilisés par plus de 80 États. Les arrangements sont sous la forme d’accords multilatéraux qui régissent l’exploitation, l’administration, le financement et les aspects connexes de soutien des services de navigation aérienne à mettre en œuvre en vertu du programme d’aide collective. L’administration des accords est confiée à une section spéciale du Secrétariat de l’OACI, qui fait rapport au Conseil de l’OACI et à son Comité de l’aide collective. Elle a son propre budget distinct du budget général de l’OACI. Ce type d’arrangement assure les conditions nécessaires de neutralité, de continuité et de connaissances en relation avec l’aviation, tout en laissant la souplesse nécessaire pour l’exploitation de pareils services publics internationaux. 1.34 On peut donner comme autre exemple d’arrangement de financement collectif le Mécanisme d’imputation et de recouvrement du coût du Système de diffusion par satellite d’informations relatives à la navigation aérienne (SADIS) (SCAR), mécanisme qu’a conçu l’OACI et qui fournit aussi, à la demande des gouvernements concernés, des services administratifs au Groupe administratif de recouvrement du coût du SADIS. Ce groupe vérifie le coût du service du SADIS et fixe la contribution annuelle de chaque État participant au programme. Le SADIS sert à diffuser certaines données météorologiques aéronautiques. L’exploitation du SADIS est assurée par le Royaume-Uni, et le système est actuellement financé par les États qui en reçoivent le service. Ce service est reçu par plus de 90 États d’Europe, d’Afrique, du Moyen-Orient et de l’Asie de l’Ouest. Appendice E COÛTS-AVANTAGES ET IMPACT ÉCONOMIQUE RÉFÉRENCE Aspects économiques des services de navigation aérienne par satellite — Lignes directrices pour l’analyse coûts-avantages des systèmes de communications, navigation et surveillance et de gestion du trafic aérien (CNS/ATM) (Circulaire 257) GÉNÉRALITÉS 1.1 La décision des États sur l’opportunité de contracter les engagements financiers nécessaires pour mettre en œuvre les systèmes CNS/ATM dans les FIR où ils ont la responsabilité d’exercer l’ATM devrait être précédée d’une analyse coûts-avantages, compte tenu de l’impact économique sur les prestataires des services, les exploitants d’aéronefs, les passagers et les expéditeurs de fret. Les raisons d’une analyse coûts-avantages ont été examinées brièvement au Chapitre 1. Il y a lieu d’encourager la participation des usagers à l’analyse coûts-avantages. En outre, chaque prestataire d’un service ou exploitant pourra effectuer ses propres études de rentabilité ou évaluations financières, qui seront en rapport étroit avec l’étude coûts-avantages. Enfin, une bonne compréhension des incidences économiques plus larges des nouveaux systèmes pourra être utile dans la préparation de leur mise en œuvre. MÉTHODOLOGIE COÛTS-AVANTAGES 1.2 L’analyse coûts-avantages sert à évaluer la viabilité économique d’un projet d’investissement qui est envisagé, c’est-à-dire la mesure dans laquelle les avantages totaux à retirer de l’investissement dépassent son coût total. Les systèmes CNS/ATM sont complexes et nécessitent un ensemble d’investissements. Les indices de la viabilité de l’ensemble d’investissements nouveaux (le cas de projet) sont fondés sur une comparaison avec les systèmes existants (le cas de base). Les systèmes existants s’entendent comme comprenant leur entretien normal et prévu et un développement éventuel sur l’horizon de planification. Les moyens nouveaux remplacent les moyens existants, qui sont ensuite retirés du service ; la réduction des coûts qui en découle peut être considérée comme un avantage procuré par l’installation des nouveaux systèmes. Les avantages les plus importants des systèmes CNS/ATM sont les économies dues à une exploitation plus efficace des vols et à la réduction des temps de vol, qui devraient se manifester à mesure que les systèmes CNS/ATM seront mis en œuvre. 1.3 Une approche rigoureuse pour établir un indice de la performance économique attendue d’un projet d’investissement est celle de la valeur actualisée nette (VAN) ou approche du cycle de vie utile, qui est axée sur les flux annuels de coûts et avantages (mouvements de trésorerie) en relation avec le projet. Les coûts et les avantages en termes de mouvements de trésorerie ne se répartissent pas d’une façon régulière sur les périodes de temps. Typiquement, il y a de grandes dépenses en capital dans les premières années d’un nouveau projet, qui sont suivies de App E-1 App E-2 Plan mondial de navigation aérienne nombreuses années d’avantages et aussi de coûts de fonctionnement et d’entretien. Il pourrait y avoir des coûts appréciables au cours de la période de transition des systèmes existants aux nouveaux systèmes, et il faut les inclure dans l’analyse. Les avantages prendront normalement la forme de réductions des coûts. L’avantage net au cours de chaque année est égal à la somme de tous les éléments d’avantages moins la somme de tous les éléments de coûts attendus au cours de cette année-là. La VAN (c’est-à-dire la valeur capitalisée de l’année en cours) du flux d’avantages nets (mouvements nets de trésorerie) peut se déterminer par un processus d’actualisation des futurs mouvements de trésorerie. Le processus prend en compte l’effet du taux d’intérêt sur la valeur présente de chaque futur mouvement de trésorerie. 1.4 L’estimation des futurs flux de coûts et avantages, et ainsi de la VAN correspondant à la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM dans un espace aérien, fait intervenir de nombreuses hypothèses sur les prix et quantités des équipements et services de communications, navigation et surveillance ainsi que sur les montants qui pourront être économisés dans les coûts d’exploitation des aéronefs. Il y a donc un élément d’incertitude et de risque dans les résultats de VAN. On peut apprécier les risques financiers en étudiant les effets de l’estimation de VAN résultant de changements dans les hypothèses. Une hypothèse particulièrement importante est que la transition aux systèmes CNS/ATM par les prestataires d’ATM et les exploitants d’aéronefs se réalise d’une façon coordonnée de nature à maximaliser les avantages nets. 1.5 Des indications détaillées pour aider les États à exécuter les études coûts-avantages de la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM dans leur propre espace aérien sont données dans les Aspects économiques des services de navigation aérienne par satellite — Lignes directrices pour l’analyse coûts-avantages des systèmes de communications, navigation et surveillance et de gestion du trafic aérien (CNS/ATM) (Circulaire 257). Cette circulaire est axée sur la méthode de la VAN, qui est largement reconnue et utilisée par les institutions financières du genre de celles qui pourraient participer au financement de systèmes CNS/ATM. INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS DE COÛTS-AVANTAGES 1.6 Le taux d’intérêt utilisé pour l’actualisation des futurs mouvements de trésorerie devrait être le taux minimal de rendement souhaité de l’investissement dans le projet de systèmes CNS/ATM. Si l’on utilisait un taux (réel) de 7 % par an, tout résultat de VAN au-dessus de zéro correspondrait à une prévision de taux de rendement réel supérieur à 7 % par an sur le projet d’investissement. Plus précisément, le projet procurerait un taux de rendement réel de 7 % par an plus un excédent égal à la valeur de VAN. 1.7 On peut répéter les calculs de VAN pour différents plans de mise en œuvre possibles en vue de déterminer quel plan est le plus efficace au regard des coûts. Par exemple, la VAN d’une mise en œuvre avec radar secondaire de surveillance (SSR) modes A/C et liaison de données VHF (VDL) pour la surveillance et les communications de données pourra être comparée avec la VAN d’un plan de mise en œuvre avec mode S aussi bien pour la surveillance que pour les données. Autre exemple : on pourra évaluer d’une façon similaire les conséquences économiques d’une prolongation ou d’une réduction de la période au cours de laquelle les services seront assurés à la fois (en parallèle) par les systèmes de technologie existante et les systèmes de technologie nouvelle. 1.8 Une analyse coûts-avantages peut s’effectuer sur l’espace aérien d’un État ou d’un groupe d’États. Il est recommandé d’effectuer des analyses coûts-avantages distinctes pour le prestataire d’ATM ou l’autorité compétente de l’État et pour les exploitants d’aéronefs. Il est alors possible que les pouvoirs publics ne constatent qu’un avantage net modeste (VAN), ou peut-être même un coût financier net, dans la mise en œuvre de systèmes CNS/ATM. Tout avantage net ou coût net constaté par un prestataire de services devrait être accompagné d’ajustements dans les redevances de navigation aérienne, de sorte que l’organisme obtienne un rendement raisonnable du capital investi. Il faut s’attendre à ce que l’analyse coûts-avantages pour les compagnies aériennes aboutisse à une forte VAN positive, selon les régions et les caractéristiques du trafic. Même si une partie de cet avantage net devait être utilisée pour rémunérer le prestataire du service, grâce à une augmentation des redevances de route, il devrait normalement y avoir un excédent global. Appendice E. Coûts-avantages et impact économique App E-3 1.9 Il faut examiner les effets qui en résultent sur l’avantage financier net retiré par les compagnies aériennes par suite de la mise en œuvre de systèmes CNS/ATM dans une région ou un État. 1.10 Les forces de la concurrence sur le marché devraient assurer que l’avantage net pour les compagnies aériennes, qui reste après la rémunération des prestataires de services, sera transmis par les compagnies aériennes aux passagers, tant ressortissants que visiteurs, et aux expéditeurs de fret, y compris exportateurs et importateurs, sous la forme de tarifs de transport plus bas en termes réels. Cela est la contribution principale des systèmes CNS/ATM à l’économie des États. Avec le temps, des tarifs de transport plus bas devraient augmenter la demande de voyages aériens et de tourisme, et des tarifs de fret plus bas devraient améliorer la structure des coûts des entreprises et augmenter les échanges commerciaux. Les avantages liés à cette demande supplémentaire devraient normalement être beaucoup plus faibles que les avantages procurés au trafic aérien existant, et sont plus difficiles à mesurer. RISQUES POUR LES ÉTATS 1.11 Il pourrait y avoir un risque financier pour certains États, lié au déroutement de vols internationaux hors de leur espace aérien par suite de la mise en œuvre régionale de systèmes CNS/ATM. Dans l’optique régionale, une redistribution des courants de trafic due aux systèmes CNS/ATM devrait contribuer aux avantages économiques globaux des nouveaux systèmes. Toutefois, dans l’optique d’un seul et même État, l’impact de la redistribution pourrait être assez complexe, avec des conséquences soit positives soit négatives. Par exemple, si la répartition géographique du trafic était telle que le réalignement des itinéraires de vol réduisait le trafic dans l’espace aérien de l’État, celui-ci recevrait moins de recettes. La perte de recettes pourrait être encore plus grande si l’État ne passait pas aux nouveaux systèmes. 1.12 La perspective d’une nouvelle répartition des vols fait ressortir l’importance de la coopération internationale, non seulement pour ménager les routes les plus efficaces, mais aussi pour réaliser une répartition acceptable des avantages et pour réduire les risques financiers pour les différents États. Les études coûts-avantages de groupements régionaux d’États ont un rôle important à jouer dans la planification régionale des systèmes CNS/ATM. L’impact économique net pourrait se mesurer plus exactement au niveau régional ou sous-régional, car c’est à ce niveau plutôt qu’au niveau des États que certains des coûts seront engagés et que les avantages seront retirés. Comme les études portent sur une longue période de temps, il pourra aussi être nécessaire de mettre à jour la validation, par exemple après cinq années d’exploitation des nouveaux systèmes. Évaluation de stratégie commerciale 1.13 L’élaboration d’un cas de stratégie commerciale pour la mise en œuvre de systèmes CNS/ATM par un prestataire de services ou un exploitant pousse un peu plus loin l’analyse financière de coûts-avantages. En particulier, l’évolution des recettes résultant de changements dans le prix du produit vendu doit être prise en compte. On s’attend d’une façon générale à ce que les systèmes CNS/ATM permettent d’abaisser les coûts d’exploitation et le prix du service fourni. Du point de vue de tel ou tel organisme, l’évaluation de l’impact financier net, en termes de valeur actualisée, doit comprendre non seulement le coût de la mise en œuvre et les économies dans les coûts d’exploitation, qui sont inclus dans l’analyse coûts-avantages, mais aussi les changements corrélatifs dans les recettes. 1.14 Pour un prestataire de services, une évaluation de stratégie commerciale doit comprendre l’impact sur les recettes des changements de redevances de route liés à la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM. À supposer qu’un prestataire de services ATM soit un organisme autonome fonctionnant sur une base commerciale et qu’il couvre actuellement ses coûts avec les systèmes de technologie existante, la question fondamentale, pour le prestataire de services, c’est de s’assurer que les changements de recettes attendus des changements prévus dans les redevances de route correspondront bien au changement net dans les coûts, selon les indications de l’analyse coûts-avantages. Toutefois, si l’on ne fait pas un suivi de la relation entre coûts et recettes (par exemple si les coûts sont imputés au budget de l’État et si les recettes sont traitées indépendamment comme recettes générales de l’État), alors les services App E-4 Plan mondial de navigation aérienne ATM ne sont pas mis en œuvre sur une base commerciale. Même dans ces circonstances, il est recommandé de procéder à une évaluation de stratégie commerciale afin d’évaluer l’impact financier des nouveaux systèmes sur le prestataire de services. 1.15 Dans le cas d’une compagnie aérienne, une évaluation du cas de stratégie commerciale comprendrait, entre autres facteurs, des hypothèses relatives à l’impact sur ses coûts des changements attendus dans les redevances de route et à l’impact sur les recettes de changements dans les tarifs de transport pratiqués par la compagnie aérienne, dans les cas où ces changements sont liés à la mise en œuvre de systèmes CNS/ATM. Ces genres d’impacts viennent en sus des coûts d’investissement directs et des économies de coûts d’exploitation attribuables aux nouveaux systèmes et identifiés dans l’analyse coûts-avantages décrite plus haut. L’impact des redevances de route dépendra de l’aboutissement des politiques et évaluations des prestataires de services. Les hypothèses relatives aux tarifs de transport aérien traduiront les pressions concurrentielles dans les marchés des voyages aériens et du fret aérien. Autres effets économiques de la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM 1.16 Les États s’intéresseront peut-être à l’impact plus large, économique et social, des systèmes CNS/ATM autant qu’à la viabilité financière des nouveaux systèmes. Par exemple, la mise en œuvre des nouveaux systèmes devrait procurer des économies de temps aux passagers, améliorer la sécurité, apporter des avantages environnementaux et peut-être aussi conduire à une certaine restructuration de l’industrie et à des changements dans les compétences requises. 1.17 Les améliorations de CNS, qui procurent des avantages dans l’ATM, par exemple des itinéraires de vol plus directs et moins de retards dus à la saturation de l’espace aérien, réduiront les temps de voyage des passagers. Si les passagers apprécient ces économies de temps, il s’agit là d’un avantage additionnel. L’évaluation de cet avantage est présentée dans la Circulaire 257. 1.18 On attend des systèmes CNS/ATM des avantages environnementaux à cause des réductions d’émissions d’oxydes d’azote et de carbone dues à des itinéraires de vol plus directs. Ces avantages seront procurés à la communauté mondiale dans son ensemble et ne seront pas limités à ceux qui participent à l’industrie du transport aérien. Reconnaître ces avantages donne une raison de subventionner les investissements dans les systèmes CNS/ATM. L’automatisation intensifiée de l’ATM, le retrait de certaines aides de navigation basées au sol et la relocalisation possible de certains moyens ATM dans un plus petit nombre d’emplacements centralisés devraient aboutir à des améliorations de la productivité de la main-d’œuvre et par conséquent à des réductions des coûts unitaires, sur le long terme. La main-d’œuvre dégagée de cette façon devrait, dans la plupart des régions, être absorbée par l’augmentation des services à fournir pour de plus grands volumes de trafic générés par la croissance économique générale. Il pourra toutefois y avoir des situations où s’imposera un redéploiement de la main-d’œuvre vers d’autres secteurs économiques, avec certaines conséquences économiques et sociales. 1.19 Les coûts plus bas et le prix réduit du transport aérien rendus possibles par les systèmes CNS/ATM, ainsi que l’augmentation corrélative de la demande de trafic aérien, pourraient rehausser la viabilité de l’investissement dans des activités en relation étroite avec le transport aérien, non seulement l’hébergement et le tourisme, mais aussi les industries manufacturières et agricoles qui expédient des matériaux et des produits par la voie aérienne. Ces avantages indirects font partie d’un processus dynamique de croissance économique et ne devraient pas être attribués entièrement aux systèmes CNS/ATM. Ils ne pourront être entièrement exploités que moyennant un investissement complémentaire dans les industries correspondantes. 1.20 Une bonne compréhension de la contribution du transport aérien à l’activité économique générale pourra augmenter l’engagement politique dans le processus de transition aux systèmes CNS/ATM. On pourra utiliser les comptes nationaux et les enquêtes sur l’industrie et l’emploi pour déterminer la part du transport aérien dans l’activité économique totale et son importance à titre d’employeur. Les tableaux d’intrants et de produits qui se trouvent dans les comptes nationaux pourront illustrer les interrelations entre les différents éléments de l’industrie du transport aérien et d’autres industries et secteurs économiques. D’autres industries achètent des services de transport aérien ou Appendice E. Coûts-avantages et impact économique App E-5 fournissent des produits et services à l’industrie du transport aérien. Dans l’optique de la planification économique nationale ou régionale, il est particulièrement important de bien comprendre le rôle du transport aérien en tant que générateur d’emplois et de revenus et de support d’autres activités économiques extra-aéronautiques. Cela placera dans la bonne perspective la valeur d’un appui et d’un investissement pour des moyens modernes de transport aérien national et régional. RÉSUMÉ DES EFFETS ÉCONOMIQUES DU CNS/ATM — — — — — — — Avantages financiers et tarifs de transport aérien plus bas Amélioration de la sécurité Économies de temps pour les passagers Avantages environnementaux Transfert de compétences en haute technologie Gains de productivité et restructuration de l’industrie Trafic accru et stimulation d’industries Appendice F ASPECTS FINANCIERS RÉFÉRENCES Politique de l’OACI sur les redevances d’aéroport et de services de navigation aérienne (Doc 9082) Manuel sur l’économie des services de navigation aérienne (Doc 9161) Rapport sur les aspects financiers ainsi que les aspects organisationnels et gestionnels connexes liés à la fourniture et à l’exploitation du système mondial de navigation par satellite (GNSS) (Doc 9660) Manuel de prévision du trafic aérien (Doc 8991) INTRODUCTION 1.1 Le financement d’éléments des systèmes CNS/ATM, en particulier au niveau national, sera normalement abordé d’une manière analogue à celui des systèmes conventionnels de navigation aérienne. Il y a toutefois une caractéristique de la plupart des éléments de systèmes CNS/ATM qui les distingue de la plupart des systèmes conventionnels de navigation aérienne, c’est leur dimension multinationale. En conséquence, et à cause de l’ampleur des investissements en jeu, le financement d’éléments de base des systèmes pourra, dans bien des cas, nécessiter un effort conjoint des États concernés, au niveau régional ou mondial. RECOUVREMENT DES COÛTS Politique de l’OACI 1.2 Quelle que soit l’approche adoptée par un État ou un groupe d’États collectivement pour fournir des services CNS/ATM dans l’espace aérien dont ils ont accepté d’être responsables, le recouvrement des dépenses au moyen de redevances doit se faire conformément à la politique fondamentale de l’OACI sur les redevances d’aéroport et de services de navigation aérienne. Cette politique est énoncée dans l’article 15 de la Convention de Chicago et est complétée dans la Politique de l’OACI sur les redevances d’aéroport et de services de navigation aérienne (Doc 9082/7). La mise en œuvre des systèmes CNS/ATM ne devrait pas nécessiter de changement fondamental de cette politique. 1.3 L’Énoncé de politique de l’OACI sur la mise en œuvre et l’exploitation des systèmes CNS/ATM, approuvé par le Conseil en mars 1994, aborde la question du recouvrement des coûts de la façon suivante : « Afin d’obtenir une répartition raisonnable des coûts entre tous les usagers, le recouvrement des coûts qu’implique la fourniture des services CNS/ATM sera conforme à l’article 15 de la Convention et sera basé sur App F-1 App F-2 Plan mondial de navigation aérienne les principes exposés dans la Politique de l’OACI sur les redevances d’aéroport et de services de navigation aérienne (Doc 9082), y compris le principe que ce recouvrement n’empêchera ni ne découragera l’utilisation des services par satellite intéressant la sécurité. La coopération entre États dans le recouvrement des coûts est vivement recommandée. » 1.4 Dans la politique de l’OACI énoncée dans le Doc 9082, il convient de noter particulièrement les quatre principes généraux ci-après applicables aux systèmes CNS/ATM : a) au § 36 : « ... à titre de principe général, lorsque des services de navigation aérienne sont mis à la disposition des vols internationaux, les fournisseurs peuvent demander aux usagers de supporter leur part des coûts y afférents ; en même temps, l’aviation civile internationale ne devrait pas être appelée à supporter les charges qui ne lui sont pas imputables à juste titre. » ; b) au § 38, alinéa 1) : « Le coût à partager comprend la totalité des dépenses que représente la fourniture des services de navigation aérienne, y compris les coûts du capital et l’amortissement des immobilisations, ainsi que les frais d’entretien, d’exploitation, de gestion et d’administration. » ; c) au § 38, alinéa 2) : « Les coûts à prendre en compte devraient être les coûts évalués en fonction des installations et services, y compris les services par satellite, prévus et mis en œuvre dans le cadre du ou des plans régionaux de navigation aérienne de l’OACI. » ; d) et au § 47 : « ... les fournisseurs de services de navigation aérienne à usage international peuvent demander à tous les usagers d’en supporter une partie du coût, que l’usage ait lieu au-dessus du territoire de l’État fournisseur ou ailleurs... ». 1.5 Il convient aussi d’accorder une attention particulière au principe suivant énoncé au § 41, alinéa 3, du Doc 9082 : « Les redevances devraient être déterminées sur la base de principes comptables rationnels et pourraient tenir compte, s’il y a lieu, d’autres principes économiques, à condition que ceux-ci soient en conformité avec l’article 15 de la Convention relative à l’aviation civile internationale et d’autres principes figurant dans le présent document. L’application de principes économiques pour fixer des redevances qui soient cohérentes avec la politique de l’OACI devrait donner la priorité à la nécessité de recouvrer les coûts d’une manière efficace et équitable pour les usagers des services de navigation aérienne. Dans un contexte économique, les redevances devraient être fixées de manière qu’elles permettent de recouvrer les coûts, d’assurer un rendement raisonnable de l’investissement, lorsqu’il y a lieu, et de pourvoir à une capacité supplémentaire lorsque cela se justifie. » 1.6 Dans les cas où l’exploitation du système se situe hors de l’État prestataire du service, il faut que cet État approuve néanmoins l’utilisation du service dans l’espace aérien dont il a accepté la responsabilité. Il doit aussi veiller à ce que le service respecte les spécifications de l’OACI. De plus, si les services donnent lieu à la perception de redevances, les pratiques relatives aux redevances doivent être conformes à la politique et aux pratiques recommandées par l’OACI au sujet du recouvrement des coûts. 1.7 Dans la politique de l’OACI sur les redevances, le préfinancement des projets est considéré comme une source possible de financement, et les éléments d’orientation suivants figurent au § 42 du Doc 9082 : « ... en dépit du principe de la relation entre les coûts et les redevances, et du principe de la protection des usagers contre l’imposition de redevances pour des installations et des services qui n’existent pas ou qui ne sont pas fournis (actuellement ou à l’avenir), on peut, après avoir pris en compte les contributions des recettes extra-aéronautiques, accepter le préfinancement des projets dans certaines circonstances particulières, lorsqu’il constitue le moyen le plus approprié de financer un investissement à long terme et à grande échelle, à condition que des mesures strictes de précaution soient mises en place, incluant les éléments suivants : Appendice F. Aspects financiers App F-3 1) réglementation économique efficace et transparente pour les redevances d’usage et la prestation connexe des services, y compris l’audit des résultats obtenus et la comparaison avec les critères de productivité d’autres entreprises semblables ; 2) comptabilité exhaustive et transparente garantissant que toutes les redevances d’usage dans le domaine de l’aviation sont et demeureront réservées aux services ou projets intéressant l’aviation civile ; 3) consultations préalables, approfondies et transparentes par les fournisseurs, et, dans toute la mesure possible, entente avec les usagers en ce qui concerne les projets importants ; 4) application pour une période limitée, les usagers bénéficiant de redevances moins élevées et d’une transition plus facile aux nouvelles redevances que cela n’aurait été le cas autrement, une fois que les nouvelles installations ou infrastructures sont en place. » DÉTERMINATION DES COÛTS Pertinence des plans régionaux de navigation aérienne de l’OACI dans le contexte du recouvrement des coûts du CNS/ATM 1.8 Comme on l’a vu plus haut, des redevances pour les services CNS/ATM ne devraient être perçues que si ces services sont véritablement fournis et mentionnés dans les plans régionaux de navigation aérienne concernés. En conséquence, il est extrêmement important d’amender promptement les plans régionaux afin d’y inscrire les éléments pertinents du CNS/ATM une fois que les États en cause auront convenu que ces éléments doivent faire partie des plans concernés. 1.9 De plus, les plans régionaux de navigation aérienne doivent prévoir un calendrier de retrait progressif des installations et services devenus superflus du fait de la mise en œuvre de systèmes CNS/ATM. Ceci est également très important car on ne pourra réaliser des avantages financiers significatifs de la mise en œuvre de systèmes CNS/ATM si les installations et services qu’elle rend superflus continuent de figurer dans les plans régionaux et de faire l’objet de redevances. 1.10 À mesure que des éléments de systèmes CNS/ATM seront mis en œuvre, les États devraient intégrer les coûts y afférents dans l’assiette des redevances de services de navigation aérienne. Les États qui partagent les coûts d’une installation ou d’un service de navigation aérienne multinational pourront inclure les coûts en cause dans leur assiette de redevances. Les essais des systèmes CNS/ATM et les importants travaux de recherche et développement pourront être inscrits au compte du capital investi, dont l’amortissement annuel ultérieur pourra ensuite être inclus dans l’assiette des redevances de services de navigation aérienne. Détermination des coûts des systèmes CNS/ATM 1.11 Les coûts des services procurés par les systèmes CNS/ATM et attribuables à l’utilisation en route pourraient être inclus avec les coûts des autres services de navigation aérienne de route dans l’assiette des redevances de navigation aérienne de route et recouvrés au moyen des redevances perçues par l’État en cause sur ces services. Toutefois, la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM offre la possibilité de réduire les coûts en fusionnant de nombreuses FIR et en réduisant d’autant le nombre des moyens ATM. Néanmoins, même en l’absence d’un moyen ATM de route tel qu’un centre de contrôle régional (ACC), un État aurait toujours à supporter des coûts associés à la fourniture des services des systèmes CNS/ATM ainsi que des autres services de navigation aérienne durant la phase de route d’un vol, par exemple les coûts relatifs à la participation au renforcement du GNSS ou à sa fourniture, à la fourniture des liaisons du SFA avec un ou plusieurs moyens ATM, aux services MET, etc. Le recouvrement des coûts App F-4 Plan mondial de navigation aérienne en question nécessite coopération ou entente entre l’État en cause et l’organisme qui exploite le moyen qui dessert le trafic dans la région ATM étendue à l’intérieur de laquelle l’État en cause serait situé. Le but d’une telle approche est d’inclure les coûts des services de navigation aérienne de route de l’État en question en tant qu’élément identifiable dans l’assiette des redevances perçues par le moyen qui dessert la région ATM étendue et de les recouvrer au moyen de ces redevances. La part des redevances que représentent ces coûts serait ensuite remise à l’État sur réception des sommes payées par les usagers. 1.12 Les coûts des services de navigation aérienne fournis pendant la phase de contrôle d’approche et d’aérodrome de l’exploitation des aéronefs devraient être présentés séparément et pourraient être inclus dans d’éventuelles redevances de contrôle d’approche et d’aérodrome visant le trafic aux aéroports concernés, ou encore être inclus dans les coûts de contrôle d’approche et/ou d’aérodrome qui seraient facturés par le fournisseur de services ATM desservant l’un ou l’autre de ces aéroports. Dans ce dernier cas, chaque aéroport pourrait ensuite inscrire ces coûts dans l’assiette avec les autres coûts de services de navigation aérienne, et les recouvrer au moyen de redevances d’atterrissage ou de redevances analogues. 1.13 Du point de vue organisationnel, il est important, pour ce qui est du recouvrement des coûts, que lorsqu’il y a lieu de recouvrer des coûts de services de navigation aérienne, l’État concerné confie à un seul et même organisme la responsabilité de veiller à ce que les coûts attribuables à la mise en œuvre de services de navigation aérienne par les différents organismes de l’État soient inclus dans l’assiette du programme ou mécanisme de recouvrement des coûts. Imputation des coûts des systèmes CNS/ATM (GNSS) à des usagers autres que l’aviation civile 1.14 L’aviation civile ne représente qu’une part mineure des utilisateurs des satellites de navigation. Ce qui importe plus que l’ampleur, en termes relatifs, de l’usage que l’aviation civile en fait, c’est qu’elle ne devrait pas payer plus que sa juste part des coûts de la fourniture du GNSS. La répartition des coûts de renforcement des systèmes ou d’autres coûts de prestation du service GNSS imputables aux utilisateurs autres que l’aviation civile, ainsi qu’à l’aviation civile, doit donc précéder tout recouvrement des coûts auprès de l’aviation civile. Répartition des coûts des systèmes CNS/ATM imputables à l’aviation civile entre les États utilisateurs 1.15 Les coûts que représentent les versements faits à un prestataire de services qui fournit les services de systèmes CNS/ATM à plusieurs États devront être répartis entre ces divers États. Il faut pour cela une entente entre les parties quant aux modalités de répartition. Pour un niveau de service uniforme, cette répartition pourrait être fondée sur la distance parcourue ou sur le nombre de vols dans l’espace aérien dont chaque État a accepté d’être responsable. Ces deux façons de faire sont valables. Le critère de la distance parcourue est plus précis, tandis que la méthode du nombre de vols est plus simple à administrer. Répartition, au niveau de l’État, des coûts des systèmes CNS/ATM imputables à l’aviation civile 1.16 Une fois que l’on aura déterminé les coûts imputables à l’aviation civile et que l’on voudra les recouvrer auprès des usagers, il faudra envisager leur ventilation entre l’utilisation des services de route et celle des services d’approche et d’aérodrome. Cela permettra de déterminer la mesure dans laquelle les redevances de services de navigation aérienne de route seront affectées, par distinction avec les redevances de contrôle d’approche et d’aérodrome. Ne pas tenir compte de ces considérations lorsqu’il s’agit de faire payer les usagers directement aboutirait à fausser le principe d’équité devant les redevances, étant donné que le trafic en survol pourrait subventionner le trafic qui atterrit, ou l’inverse, selon l’exactitude de l’imputation des coûts. Appendice F. Aspects financiers App F-5 Recouvrement des coûts dans les phases de développement et de mise en œuvre 1.17 Une question qui doit être examinée en particulier dans le cadre de la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM est le traitement des coûts et de leur recouvrement au cours des trois phases de la mise en œuvre des systèmes, à savoir développement, transition et utilisation des systèmes CNS/ATM comme seuls systèmes. Le Rapport sur les aspects financiers ainsi que les aspects organisationnels et gestionnels connexes liés à la fourniture et à l’exploitation du système mondial de navigation par satellite (GNSS) (Doc 9660) traite de cette question particulière dans le contexte spécifique du GNSS (§ 3.8). 1.18 La mise en œuvre d’éléments des systèmes CNS/ATM conduira, dans de nombreux cas, au retrait d’installations au sol existantes, avant la fin de leur durée de vie utile. Dans ces cas, le solde de la partie non amortie des installations concernées pourrait être inclus dans l’assiette des redevances. Une méthode identique pourrait être appliquée aux coûts éventuellement imputables à la mise à la retraite prématurée ou au recyclage du personnel rendu superflu par la mise en œuvre des nouveaux systèmes. Toutefois, ces coûts devraient être limités au règlement des résiliations de contrats, aux coûts attribuables aux retraites anticipées et aux dépenses relatives au recyclage et/ou à la délocalisation du personnel. Ils pourraient être capitalisés et ensuite passés graduellement par pertes et profits, la portion correspondant à chaque année étant incluse dans l’assiette des redevances de services de navigation aérienne. Ces facteurs devront être pris en compte dans toute analyse coûts-avantages ou de rentabilité connexe. Dédommagements dans les cas où les recettes générées par des installations redondantes excèdent les coûts 1.19 Par suite de la mise en œuvre de systèmes CNS/ATM, certains États pourraient subir une perte nette de recettes. Un dédommagement pour ce qui est en réalité une baisse des profits devrait être considéré avec une extrême prudence, car il y a les avantages socioéconomiques plus larges qui sont générés par l’ouverture de services aériens nouveaux et améliorés. De plus, pareils dédommagements, s’ils étaient inclus dans l’assiette des redevances, pourraient être considérés comme des versements de « royalties », ce qui serait contraire à l’esprit de l’article 15 de la Convention de Chicago. Consultation des usagers 1.20 Il convient d’appeler particulièrement l’attention sur les § 49 à 51 du Doc 9082 et sur l’importance de consulter les usagers au sujet de l’imposition de redevances nouvelles, ou d’un montant plus élevé, pour les services de navigation aérienne, et de les consulter aussi, dès que possible, lorsque des projets d’importants services de navigation aérienne sont envisagés. Cela signifie que les usagers doivent être consultés lorsque l’on projette la mise en œuvre d’éléments de systèmes CNS/ATM, que ce soit au niveau mondial, régional ou national. FINANCEMENT Généralités 1.21 Les étapes fondamentales du financement comprennent les prévisions de trafic aérien, l’analyse financière et économique, le plan de financement et les sources de financement. 1.22 Le financement direct de nombreuses composantes de base peut se faire sans aucune intervention du secteur aéronautique, surtout lorsque ce dernier n’est qu’un usager relativement mineur (même s’il est important) d’un certain système, par exemple de navigation par satellite. En pareil cas, le financement peut être organisé par l’exploitant du App F-6 Plan mondial de navigation aérienne système, le secteur aéronautique payant alors l’accès sous la forme de loyers ou de redevances, avec un élément pour le recouvrement des coûts de financement et le remboursement du capital. Prévisions de trafic aérien 1.23 On ne saurait envisager un projet d’expansion de l’infrastructure des services de navigation aérienne et son financement sans s’appuyer sur de solides prévisions de trafic. Le principal objet de ces prévisions est la détermination de l’évolution du trafic et l’établissement des besoins de capacité correspondants de l’installation ou du service de navigation aérienne en cause. Les prévisions sont importantes aussi pour les analyses économiques et financières ainsi que pour les prévisions de recettes de redevances payables par le trafic aérien. Pour des éléments indicatifs sur la préparation de prévisions de trafic, il convient de consulter le Manuel de prévision du trafic aérien (Doc 8991) de l’OACI. Analyses financières et économiques 1.24 Toutes les décisions importantes que prend un prestataire de services devraient être fondées sur des analyses visant à démontrer les coûts et les avantages pour les prestataires de services, les usagers et, le cas échéant, la communauté plus large. Ces analyses sont importantes lorsqu’il s’agit de choisir entre des options de mise en œuvre de systèmes CNS/ATM et de chercher à obtenir un financement public ou privé. Quatre types d’analyses peuvent être intéressantes : 1) l’évaluation financière, qui porte sur les coûts directs, les recettes et les sources de crédit, et se focalise sur les comptes financiers et les mouvements de trésorerie en vue de montrer à un bailleur de fonds que les obligations relatives à un emprunt pourront être respectées ; 2) l’analyse coûts-avantages, visant à montrer la viabilité financière et à identifier l’option d’investissement qui répond le mieux à l’objectif économique de maximaliser les avantages nets ; 3) l’analyse de rentabilité, qui est un exposé documenté sur une proposition de projet, de politique ou de programme exigeant une affectation de ressources et/ou un investissement, impliquant souvent un engagement financier. Elle comprend une évaluation complète des avantages, des coûts, des risques et des incidences financières liés à la proposition. 4) l’étude d’impact économique, visant à évaluer la contribution des services de navigation aérienne à l’économie. Note.— Les analyses financières et économiques sont examinées plus en détail à l’Appendice E. Plan de financement 1.25 Le plan de financement a pour objet de procurer les informations de base ci-après : a) prévisions des différents coûts (main-d’œuvre, matériel, équipement, etc.) de chaque partie distincte du projet ; b) sommes nécessaires pour faire face aux débours prévus au cours des différentes phases de la mise en œuvre du projet ; c) devises dans lesquelles les paiements devront être faits ; d) provenance des fonds : Appendice F. Aspects financiers App F-7 1) exploitation des services de navigation aérienne par l’entité qui les fournit (comprenant essentiellement les redevances d’usage et peut-être les bénéfices non distribués ainsi que, dans certains cas, des paiements contractuels) ; 2) autres sources et conditions applicables (taux d’intérêt, échéances de remboursement, etc.). 1.26 Il convient également de souligner qu’il importe de disposer de données qui renseignent sur la situation financière du fournisseur de services de navigation aérienne au cours des dernières années ainsi que sur son évolution prévue au cours de la période de remboursement de l’emprunt. À cet égard, l’inscription des recettes et des dépenses par principaux postes revêt une importance particulière. Les prévisions relatives à l’évolution future de la situation financière se dégagent des budgets et des plans financiers à long terme. Sans ces données financières, il sera beaucoup plus difficile de décider si le prêt ou les arrangements de financement demandés peuvent être accordés et, dans l’affirmative, selon quelles modalités. Sources de financement Généralités 1.27 Il convient d’entreprendre le plus tôt possible au cours du processus de planification une étude des sources éventuelles de financement et de déterminer celles auxquelles il faudrait s’adresser. Les sources éventuelles de financement varient beaucoup d’un projet à l’autre et d’un État à l’autre et il faut les étudier dans chaque cas particulier pour déterminer celles auxquelles on pourra s’adresser. Les sources peuvent être groupées comme suit : contributions directes d’un ou de plusieurs gouvernements, prêts ou financement par emprunt, ressources internes, financement par capitaux propres et location en crédit-bail. Contributions directes des gouvernements 1.28 La mesure dans laquelle les gouvernements seront appelés à contribuer de façon directe dépend d’un certain nombre de facteurs. Le principal facteur est la forme organisationnelle sous laquelle seront fournis les services des systèmes CNS/ATM. Il faut en effet savoir si les gouvernements auront une part active, soit à titre individuel, soit dans le cadre d’un effort commun mené conjointement avec d’autres gouvernements, ou s’il s’agira principalement d’une entreprise commerciale. Un autre facteur concerne le type de composante des systèmes CNS/ATM dont il s’agit, par exemple le financement sera-t-il nécessaire pour des éléments orbitaux ou pour des moyens « nationaux » basés au sol? Un troisième facteur est celui de savoir si le volume de trafic dans l’espace aérien concerné est suffisant pour couvrir la composante des systèmes CNS/ATM en termes financiers, y compris pour ce qui est du service de la dette. Si le trafic n’est pas suffisant, comme dans le cas où, par exemple, une unité de renforcement à couverture locale desservirait un ou plusieurs aéroports à très faible trafic, l’apport de contributions directes de la part du gouvernement pourrait être la seule option réaliste. 1.29 Pour la plupart des États, et particulièrement pour les États en développement, les sources de financement étrangères sont principalement publiques. On peut parfois obtenir un financement auprès de gouvernements étrangers, sous la forme de prêts négociés directement avec le gouvernement du pays bénéficiaire. Ce genre de financement peut également être facilité par les différents organismes publics qui ont été institués dans le but premier de promouvoir les exportations du pays. Les banques et fonds internationaux qui ont été créés pour aider à financer et à exécuter les projets visant à promouvoir le développement économique national sont sans doute les sources de financement étrangères les plus importantes auxquelles les États en développement peuvent s’adresser. 1.30 Les coûts du projet qui doivent être payés en devises étrangères obligent à puiser dans les réserves de devises de l’État et, à ce titre, leur financement doit habituellement se faire par l’entremise des autorités gouvernementales compétentes ou avec leur approbation. Il demeure néanmoins toujours utile d’étudier les sources étrangères car les conditions qu’elles offrent sont quelquefois plus favorables que celles que l’on peut obtenir auprès App F-8 Plan mondial de navigation aérienne des établissements nationaux (taux d’intérêt plus bas, remboursements plus échelonnés, etc.). Toutefois, les emprunts à l’étranger sont soumis aux risques liés aux fluctuations monétaires, taux de change, etc. Financement par emprunt 1.31 La faisabilité du financement par emprunt dépendra de la réponse à la question de savoir si le trafic qui serait desservi par les composantes des systèmes CNS/ATM financées de cette façon présente une importance et un volume suffisants pour assurer le service de la dette, y compris le paiement des intérêts et le remboursement du capital. Lorsqu’une agence internationale ou une entité commerciale est appelée à fournir les services CNS/ATM de base, les coûts de financement de ces derniers pourraient être réduits si les États qui bénéficient des services de base garantissaient le service et le remboursement des emprunts en cause. Il en résulterait une réduction des coûts à recouvrer auprès de ces États usagers. Ressources internes 1.32 L’amortissement et les bénéfices non distribués provenant de l’exploitation des services de navigation aérienne peuvent devenir une source supplémentaire de financement de moyens CNS/ATM. Toutefois, en ce qui concerne les bénéfices, une importante chose à rappeler dans de telles circonstances est le principe énoncé dans le Doc 9082, au § 38 : « Les services de navigation aérienne peuvent réaliser des recettes qui excèdent la totalité des coûts d’exploitation directs et indirects, et assurent ainsi un rendement raisonnable des actifs (avant impôts et coûts du capital) pour contribuer aux immobilisations nécessaires. » On se reportera aussi au § 1.7 du présent appendice relatif au préfinancement des projets. Financement par capitaux propres 1.33 Dans certains cas, le financement par capitaux propres peut être une option viable. Par exemple, si les services d’une composante des systèmes CNS/ATM ont été acquis par contrat auprès d’une entreprise commerciale, celle-ci pourrait financer l’investissement nécessaire, en tout ou en partie, par une augmentation des capitaux propres. Crédit-bail 1.34 La location en crédit-bail plutôt que la propriété directe pourrait devenir une importante option dans la mise en œuvre de composantes des systèmes CNS/ATM, par exemple dans le cas du contrôle d’intégrité du GNSS et du renforcement à couverture étendue, où l’accès peut s’effectuer en moins de temps et avec moins de capitaux que si les États concernés devaient exploiter ces moyens eux-mêmes. On pourra aussi étudier la possibilité de recourir au créditbail pour la location d’unités de renforcement à couverture locale, en créant éventuellement des sociétés de location qui fonctionneraient de façon analogue à celles qui achètent et donnent en location, par exemple des systèmes informatiques, des systèmes de communication et/ou des aéronefs en vertu de baux à long terme. Appendice G BESOINS EN ASSISTANCE ET COOPÉRATION TECHNIQUE RÉFÉRENCES Objectifs stratégiques de l’OACI Énoncé de politique de l’OACI sur la mise en œuvre et l’exploitation des systèmes CNS/ATM, Conseil de l’OACI, 1994 Critères régissant la mise en œuvre de la coopération technique, Conseil de l’OACI, 1984 Résolution A35-20 : Actualisation de la nouvelle politique de coopération technique Résolution A35-21 : Élargissement des activités de coopération technique de l’OACI Résolution A27-18 : Financement des activités d’assistance technique INTRODUCTION 1.1 La planification et la mise en œuvre de systèmes CNS/ATM exigent la coopération entre tous les partenaires concernés par la réussite de ces systèmes. Il faut s’occuper notamment des besoins en assistance des États en développement. La coopération technique et financière des communautés de l’aviation et du financement du développement, en coordination avec l’OACI, sera nécessaire à l’échelle mondiale pour assurer l’harmonisation et la sécurité de la mise en œuvre dans le monde. BESOINS EN ASSISTANCE DES ÉTATS CONTRACTANTS DE L’OACI EN DÉVELOPPEMENT POUR LA PLANIFICATION ET LA MISE EN ŒUVRE DES SYSTÈMES CNS/ATM 1.2 En 1994 et 1997, pour le compte de l’Équipe spéciale pour la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM (CASITAF), la Direction de la coopération technique a fait une première enquête sur les besoins des États en matière d’assistance pour la planification et la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM, au moyen d’un questionnaire pour lequel on a fait appel à la participation des bureaux régionaux de l’OACI. Les résultats des enquêtes de l’OACI ont confirmé que certains États étaient en mesure d’élaborer et de mettre en œuvre leur plan national de systèmes CNS/ATM en utilisant leurs propres ressources, mais que la plupart des États, pour la plupart des États en développement, avaient besoin d’une assistance extérieure dans les domaines suivants : ● évaluation des besoins et développement de projets ; ● mobilisation de donateurs et arrangements de financement ; App G-1 App G-2 Plan mondial de navigation aérienne ● séminaires et ateliers spécialisés ou de familiarisation ; ● planification de la transition, y compris analyses des coûts et avantages et de recouvrement des coûts ; ● planification des systèmes, spécifications, acquisition de systèmes, installation et mise en service ; ● planification et développement des ressources humaines. 1.3 L’expérience acquise au fil des ans dans les projets de coopération technique de l’OACI et le nombre croissant de demandes des États pour obtenir une assistance dans ce domaine dans le cadre du Programme de coopération technique montrent que cette situation ne s’est pas modifiée. SOURCES D’ASSISTANCE ET DE FINANCEMENT 1.4 Répondre aux besoins des États en développement, non seulement pour ce qui est du transfert des connaissances, mais aussi pour le financement externe, constitue une tâche majeure pour la communauté de financement internationale et les partenaires de développement. 1.5 La mise en œuvre de l’ATM à l’échelle mondiale exige une infrastructure régionale et nationale et des ressources humaines. Certains États sont en mesure de développer leurs systèmes CNS/ATM grâce à leurs propres ressources, mais la grande majorité des États en développement ont besoin d’une assistance extérieure pour obtenir l’infrastructure et les ressources humaines qualifiées nécessaires. Pour réaliser une mise en œuvre harmonisée dans le monde entier et profiter rapidement des avantages des nouveaux systèmes, comme l’a demandé l’Assemblée de l’OACI, l’aviation internationale et les communautés de financement du développement devront prendre à tâche de mettre en place l’infrastructure régionale et nationale nécessaire et les ressources humaines correspondantes, et obtenir le financement voulu. 1.6 Il est escompté qu’une assistance bilatérale, par le biais de subventions ou de mécanismes de prêt, sera de plus en plus mise à la disposition des États en développement qui ont besoin d’une modernisation majeure de leurs équipements d’aviation civile. Le transfert de connaissances techniques spécialisées dans le domaine des systèmes CNS/ATM et le développement des ressources humaines nécessitent la participation de l’industrie aéronautique, de partenaires de développement et de la communauté de financement internationale, particulièrement de donateurs multilatéraux. Les efforts de coopération interrégionale et sous-régionale pour la planification et la mise en œuvre pourraient facilement attirer un soutien financier de partenaires du financement du développement mondial, par exemple certaines institutions de Bretton Woods, des organisations et associations régionales, des banques de développement, le secteur privé, l’industrie aéronautique et des prestataires de services. Mécanisme de financement de la mise en œuvre des objectifs de l’OACI 1.7 Le Mécanisme de financement de la mise en œuvre des objectifs de l’OACI a été établi par l’Assemblée de l’OACI en 1995 dans le cadre d’une nouvelle politique de coopération technique, dont les objectifs privilégiant la mise en œuvre dans le monde des SARP et des plans de navigation aérienne, et notamment des systèmes CNS/ATM. L’Assemblée a encouragé les États contractants à recourir au Programme de coopération technique de l’OACI et à contribuer au nouveau mécanisme de financement, qui vise à regrouper tous les autres arrangements de financement. La première réunion du Groupe consultatif ALLPIRG, tenue en avril 1997, a conclu que tous les membres d’ALLPIRG devraient, pour assurer la mise en œuvre à temps et de façon coordonnée des systèmes CNS/ATM, soutenir l’OACI et les États dans la mobilisation de fonds pour le Mécanisme de financement de la mise en œuvre des objectifs de l’OACI. Il est possible que les partenaires de développement, et les États eux-mêmes, trouvent que ce mécanisme est un bon moyen d’apporter l’appui dont ont besoin les États dans la transition aux systèmes CNS/ATM. 1.8 Le Mécanisme de financement de la mise en œuvre des objectifs de l’OACI a pour objectifs d’obtenir pour l’Organisation des ressources additionnelles lui permettant de poursuivre les activités de son Programme ordinaire, Appendice G. Besoins en assistance et coopération technique App G-3 ressources qui pourraient être appliquées à des projets de coopération technique estimés nécessaires pour assurer la mise en œuvre des SARP et des installations et services énumérés dans les plans de navigation aérienne. Ce mécanisme est lié aux Objectifs stratégiques et aux activités prioritaires de l’Organisation pour la mise en œuvre des SARP et des plans de navigation aérienne, y compris la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM. 1.9 Le Mécanisme donne priorité et appui aux activités de coopération technique dans les domaines de l’application des SARP et des plans de navigation aérienne, des systèmes CNS/ATM, de la supervision de la sécurité, de la sûreté de l’aviation, des plans-cadres d’aviation civile, de la restructuration des autorités et départements d’aviation civile ainsi que du développement des ressources humaines. 1.10 Le Mécanisme prévoit une variété de modalités de financement susceptibles de convenir aux impératifs des différents donateurs, fournissant un cadre à des arrangements flexibles pour la mise en œuvre de projets. Des dons sont aussi souhaités sous la forme de contributions volontaires, y compris en nature, par exemple bourses d’études ou de perfectionnement, équipements de formation et fonds pour la formation venant d’États et d’autres sources publiques ou privées. 1.11 Le financement et le fonctionnement du Mécanisme sont fondés sur une ou plusieurs des méthodes suivantes : a) Fonds général. Des États ou des donateurs déposent des fonds dans un compte spécial ouvert pour le mécanisme. Ces fonds sont utilisés exclusivement pour la mise en œuvre de projets de coopération technique approuvés par l’OACI. Les fonds ne sont pas liés à des projets concernant un domaine ou un besoin particulier et ne doivent pas nécessairement être utilisés pour l’achat de matériel dans le pays donateur ou pour l’emploi de ses ressortissants, etc. b) Projet particulier de l’OACI. Les États ou les donateurs font savoir qu’ils souhaitent participer au mécanisme et donnent une indication du montant du don que l’on peut attendre d’eux pour l’année. Périodiquement au cours de l’année, l’OACI diffuse des descriptifs des projets pour lesquels des fonds sont nécessaires et les États ou donateurs indiquent s’ils sont disposés à financer, totalement ou partiellement, un projet déterminé. Lorsque l’OACI fait part de son intention de s’engager dans un projet, les fonds sont déposés dans le compte établi à cet effet. c) Projet particulier d’un État. Les États ou les donateurs avisent l’OACI de leur intention de voir mettre en œuvre une amélioration ou un aménagement précis et de leur intention de financer le projet dans le cadre du mécanisme de coopération technique. L’OACI calcule alors le coût du projet et soumet un budget préliminaire aux États ou donateurs. Une fois ce budget préliminaire approuvé, un descriptif de projet complet est élaboré pour signature par l’État bénéficiaire, le donateur et l’OACI. Les fonds nécessaires sont alors déposés auprès de l’OACI dans un compte établi pour ce projet. d) Problème général mais défini. Une variante de la méthode exposée à l’alinéa c) est qu’un État ou un donateur rend des fonds disponibles pour un problème particulier, mais laisse l’OACI décider des modalités d’utilisation de ces fonds. Les fonds peuvent par exemple servir à l’octroi de bourses ou à faire avancer une question technique spécifique comme le CNS/ATM. LA COOPÉRATION TECHNIQUE DE L’OACI DANS LA MISE EN ŒUVRE CNS/ATM Mandat, objectifs et rôle 1.12 L’OACI offre une coopération technique dans le domaine de l’aviation civile par l’intermédiaire de sa Direction de la coopération technique, créée en 1952. Cette direction exécute des projets financés par des États en développement eux-mêmes ou par différentes institutions de financement bilatérales et multilatérales, ainsi que, notamment, par des organisations régionales, l’industrie et les prestataires de services. App G-4 Plan mondial de navigation aérienne 1.13 Les critères qui régissent la mise en œuvre de la coopération technique, approuvés par le Conseil de l’OACI en 1984, définissent comme suit les objectifs de la coopération technique de l’OACI : « L’OACI collaborera avec les gouvernements en participant au développement de l’aviation civile dans un secteur quelconque, international ou national, lorsque ce développement favorisera la croissance économique ou sociale du pays concerné, ou renforcera la sécurité et l’efficacité de l’aviation civile ainsi que la mise en œuvre du plan régional de navigation aérienne. » 1.14 Les Objectifs stratégiques de l’Organisation pour 2005-2010 préconisent notamment que l’OACI élabore, coordonne et mette en œuvre des plans de navigation aérienne qui réduisent les coûts d’exploitation unitaires, facilitent la croissance du trafic et optimisent l’utilisation des technologies existantes et émergentes, et qu’elle aide les États à améliorer l’efficacité des activités aéronautiques grâce à des programmes de coopération technique. 1.15 En ce qui concerne plus particulièrement les systèmes CNS/ATM, le Conseil de l’OACI a reconnu en 1994 « qu’en vue d’une mise en œuvre harmonieuse, coordonnée à l’échelle mondiale, et de permettre aux États, aux usagers et aux fournisseurs de tirer rapidement profit des systèmes CNS/ATM, [il fallait] une coopération technique dans la mise en œuvre et l’exploitation efficace de ces systèmes ». Il a décidé ce qui suit : « À cette fin, l’OACI jouera son rôle central dans la coordination des arrangements de coopération technique concernant la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM. Elle invite aussi les États qui sont en mesure de le faire à fournir une assistance pour les aspects de la mise en œuvre concernant les questions techniques, financières, juridiques, de gestion et de coopération... En outre, l’OACI facilitera la fourniture d’assistance aux États pour les aspects de la mise en œuvre concernant les questions techniques, financières, juridiques, de gestion et de coopération. » 1.16 Lorsqu’il a défini la politique de l’OACI relative à la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM, le Conseil a souligné la nécessité, dans le Programme de coopération technique de l’OACI, d’aider les États dans la transition aux systèmes CNS/ATM et a déclaré « que de façon prioritaire l’OACI s’occuperait activement d’encourager la conclusion d’accords multilatéraux et bilatéraux et/ou d’obtenir les fonds nécessaires à la réalisation de programmes de coopération technique ..., et encouragerait les États et les diverses parties prenantes à mettre gratuitement du personnel ou d’autres moyens à la disposition de l’OACI ... » 1.17 L’Assemblée a réaffirmé que le Programme de coopération technique est une activité prioritaire permanente de l’OACI, qui complète le rôle du Programme ordinaire en apportant aux États un appui pour la mise en œuvre effective des SARP et des plans de navigation aérienne ainsi que pour le perfectionnement de l’infrastructure et des ressources humaines de leur administration de l’aviation civile (Résolution A35-20 de l’Assemblée). 1.18 Le Programme de coopération technique est mis en œuvre par des projets qui généralement fournissent une assistance à l’administration bénéficiaire pour le recrutement d’experts dans divers domaines, experts qui ont pour tâche, soit individuellement soit par l’intermédiaire de cabinets de consultants sous-traitants, de fournir des avis techniques et d’assurer le transfert des connaissances, d’octroyer des bourses au personnel national pour la formation à l’étranger, de préparer des spécifications techniques, de lancer des appels d’offres et d’acheter, d’installer et de mettre en service des équipements. ASPECTS SPÉCIAUX DE LA COOPÉRATION TECHNIQUE DE L’OACI États bénéficiaires de la coopération technique 1.19 L’Assemblée de l’OACI a prié instamment « les États contractants d’accorder un rang de priorité élevé au développement de l’aviation civile et, lorsqu’ils sollicitent une assistance extérieure à cette fin, de préciser aux Appendice G. Besoins en assistance et coopération technique App G-5 organisations de financement, au niveau gouvernemental approprié, qu’ils désirent que l’OACI soit associée comme agent d’exécution aux projets d’aviation civile qui pourraient être financés » (Résolution A27-18 de l’Assemblée). 1.20 L’OACI étant une institution spécialisée des Nations Unies, les autorités de l’aviation civile peuvent avoir droit à d’importants privilèges lorsqu’elles achètent des équipements par l’intermédiaire de l’OACI conformément à l’accord d’assistance de base du PNUD, en place dans la plupart des États bénéficiaires lorsque le financement relève d’un projet du PNUD. 1.21 L’OACI peut aider les gouvernements dont les ressources financières sont insuffisantes dans la recherche de donateurs pour leurs projets et dans les négociations avec ces donateurs sur des arrangements de financement, qui pourront inclure des prêts destinés à financer des apports de coopération technique. Cela est compatible avec la politique établie par l’OACI, à savoir que les coûts d’améliorations d’installations et de services d’aviation civile dans des États en développement, dont bénéficient d’abord les usagers de ces installations et services, peuvent être inclus dans l’assiette des redevances après l’achèvement de la mise en œuvre. Par conséquent, des redevances d’usage peuvent être appliquées au service de prêts (c’est-à-dire au remboursement du capital et de l’intérêt) destinés à financer des installations et services mis en place et mis en œuvre en vertu des plans régionaux de navigation aérienne de l’OACI. Donateurs et organismes de financement 1.22 L’Assemblée de l’OACI a recommandé « aux États contractants qui exécutent des programmes d’aide bilatéraux ou autres programmes d’aide patronnés par les gouvernements de considérer l’intérêt que présente le recours au Programme de coopération technique de l’OACI pour les aider à exécuter leur programme d’assistance à l’aviation civile ». Elle a aussi recommandé « aux organisations de financement ci-dessus, chaque fois que cela est approprié, d’accorder la préférence à l’OACI pour la détermination, l’élaboration, l’analyse, la mise en œuvre et l’évaluation des projets d’aviation civile dans le domaine de l’assistance technique » (Résolution A27-18 de l’Assemblée). 1.23 L’OACI peut aider les gouvernements à choisir des équipements, des fabricants d’équipements (par des appels d’offres sur le plan international), des experts internationaux et des cabinets de consultants ainsi que des établissements de formation, pour réaliser les objectifs du projet de la façon la plus efficace et la plus économique. La neutralité de l’OACI permet de choisir au besoin des fournisseurs n’importe où dans le monde. 1.24 Sauf si les donateurs et les organismes de financement demandent expressément à l’OACI de s’en abstenir, les pays bénéficiaires seront informés des sources de financement afin de réaliser la visibilité pour le donateur/ organisme de financement. De plus, les contributions reçues pourront, dans certains cas, être publiées dans le Journal de l’OACI pour diffusion dans le monde entier. Les fonds ne sont donc pas anonymes, à moins que le donateur/ organisme de financement souhaite prendre des dispositions à cet effet. 1.25 L’OACI mettra en œuvre les projets en étroite coordination avec les donateurs et organismes de financement, et conformément aux conditions prédéfinies pour l’utilisation des fonds rendus disponibles, par exemple limitation de la zone géographique des achats d’équipements, de la sélection des experts et de l’utilisation des établissements de formation. D’autre part, l’OACI prendra la responsabilité d’une mise en œuvre des projets qui soit juridiquement acceptable, techniquement satisfaisante et efficace au regard des coûts, par des mesures très complètes de suivi, de soutien, d’évaluation et de compte rendu des projets. 1.26 Les organismes de financement, par exemple les banques de développement régional et interrégional, ont la responsabilité des investissements les plus efficaces et économiques des fonds qui leur sont confiés. Il est donc dans l’intérêt des organismes de financement de confier la mise en œuvre des projets d’aviation civile à l’OACI, ou à tout le moins de consulter l’Organisation ou de demander son concours avant d’investir dans des projets. Cela garantira la compatibilité avec les normes, pratiques recommandées et procédures mondiales de l’aviation civile et assurera un rendement adéquat de l’investissement, tant pour les contribuants que pour les États bénéficiaires. App G-6 Plan mondial de navigation aérienne Élargissement du Programme de coopération technique 1.27 Afin de promouvoir les objectifs de l’OACI, l’Assemblée, par sa Résolution A35-20, a élargi la fourniture d’assistance dans le cadre de la coopération technique aux entités non étatiques (publiques ou privées) qui s’occupent directement d’aviation civile. Cette résolution a pour but d’englober les activités qui étaient traditionnellement du ressort des administrations nationales de l’aviation civile et qui sont déléguées à des tiers, par le biais de la privatisation ou d’autres formes d’organisation, en tenant compte du fait que, selon la Convention de Chicago, l’État qui délègue reste néanmoins responsable de la qualité des services fournis et de leur conformité avec les SARP de l’OACI. 1.28 L’Assemblée a également décidé (Résolution A35-21) d’élargir, sur demande, la prestation de services de coopération technique aux entités non étatiques (publiques et privées) qui exécutent, dans des États contractants, des projets d’aviation civile visant à améliorer la sécurité, la sûreté et l’efficacité du transport aérien international. Stratégies de coopération technique de l’OACI dans la mise en œuvre CNS/ATM 1.29 Une assistance initiale en CNS/ATM a été fournie à plusieurs États à partir de sources multilatérales et bilatérales comprenant l’OACI, surtout dans les domaines de la familiarisation, de la planification initiale de la transition et de la mise sur pied de projets pilotes. Depuis, certains États et groupes d’États ont entrepris la planification et la mise en œuvre des systèmes ou des composantes des systèmes au niveau national ou régional. 1.30 Des projets de familiarisation CNS/ATM ont été mis en œuvre par l’OACI dans les Régions Asie/Pacifique et Amérique latine en 1995 et 1996 ; ils ont confirmé les besoins et les attentes des États en matière d’assistance et de soutien par l’intermédiaire de l’OACI dans la planification de la transition aux systèmes CNS/ATM, la planification de la mise en œuvre et la mise en œuvre proprement dite. D’autres séminaires de familiarisation CNS/ATM ont été organisés par l’OACI, soit sur une base sous-régionale, soit à la demande de certains États. Des États ont été assistés par l’OACI dans l’exécution d’analyses coûts-avantages pour la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM à l’échelle nationale, sur la base des lignes directrices de l’OACI sur les analyses coûts-avantages. Les plans-cadres nationaux de l’aviation civile, établis par l’OACI pour de nombreux États, portent désormais régulièrement sur la mise en œuvre échelonnée des systèmes CNS/ATM et les besoins en formation. 1.31 Actuellement, l’assistance de l’OACI vise surtout à aider les États et les usagers à retirer les premiers avantages des systèmes CNS/ATM grâce à la planification et à l’application immédiate de systèmes par satellite, y compris la formation approfondie du personnel national et l’achat d’équipement pour mettre en place l’infrastructure de base nécessaire à la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM. Les projets de coopération technique nationale, sousrégionale et régionale actuellement mis en œuvre par l’OACI dans plusieurs pays continuent à appuyer avec succès le processus de planification et de mise en œuvre des systèmes CNS/ATM. Des plans nationaux ont été élaborés par la plupart de ces États avec l’aide de l’OACI, ou sont en voie d’examen et d’approbation par les autorités respectives, assurant la conformité avec les SARP applicables et l’harmonisation avec les plans régionaux. Grâce à ces projets, les administrations de l’aviation civile chargées de la transition aux systèmes CNS/ATM ont pu se familiariser avec les outils de planification institutionnelle et développer l’expérience nécessaire, renforçant ainsi la coordination au niveau régional. 1.32 Les besoins en développement des ressources humaines, à la mesure de la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM, sont pris en compte au niveau national aussi bien qu’au niveau régional grâce aux efforts d’introduction ou d’expansion de cours de formation en relation avec le CNS/ATM dans les centres de formation de l’aviation civile. Le réseau d’échange de ressources de formation TRAINAIR de l’OACI est proposé comme méthode et véhicule d’une formation normalisée basée sur les besoins et les programmes d’études dans les centres de formation de l’aviation civile, une formation plus fondamentale étant donnée dans des cours de formation à caractère national et dans une formation avancée envisagée sous la forme de cours de formation régionaux dans les centres de formation de l’aviation civile à vocation régionale. Les sujets hautement techniques, gestionnels, institutionnels, organisationnels, juridiques et financiers continueront d’être traités dans des séminaires régionaux ou nationaux menés par du personnel spécialisé de l’OACI. La formation du personnel national par les fabricants et les fournisseurs est de plus en plus réalisée dans le cadre de l’élément acquisition des projets de coopération technique de l’OACI. Appendice G. Besoins en assistance et coopération technique App G-7 1.33 Des arrangements régionaux ou sous-régionaux de coopération entre États, gérés par l’OACI, concernant une zone ATM homogène ou un grand courant de trafic international permettront aux États participants de collaborer étroitement dans la planification, l’acquisition et la mise en œuvre de systèmes ainsi que dans la formation. Ces arrangements de coopération se révèlent être des modalités adéquates d’arrangements de partage des coûts, de nature à intéresser des États aussi bien qu’une variété de donateurs, des organismes de financement et l’industrie de l’aviation. Il est estimé qu’ils pourraient être appliqués largement aux systèmes CNS/ATM dans les cas où la coopération entre États est indispensable à une mise en œuvre efficace, économique et harmonieuse. De plus, les projets de coopération sont un bon moyen d’augmenter la coopération technique Sud-Sud et de développer la capacité régionale. 1.34 Le Programme de coopération technique de l’OACI a traditionnellement aidé les États contractants à mettre en place ou à améliorer les installations et les services d’aviation civile conformément à leurs besoins et aux plans régionaux de navigation aérienne. Afin de contribuer efficacement à la réalisation des Objectifs stratégiques de l’OACI, le Programme de coopération technique met davantage l’accent sur la mise en œuvre des SARP de l’OACI au degré maximal dans le monde entier et a joué un rôle de plus en plus grand dans la mise en œuvre de ces nouveaux systèmes de navigation aérienne, y compris la planification et le développement des installations, services et ressources humaines à cet effet. 1.35 Afin d’être mieux en mesure de répondre aux besoins des États et des usagers, le Programme de coopération technique de l’OACI, qui a traditionnellement aidé les États en développement par le biais de projets financés par les gouvernements eux-mêmes, a entrepris de développer sa base de ressources en s’orientant vers des partenaires de développement et des sources de financement non traditionnels, notamment des banques de développement et institutions financières interrégionales et régionales, des organisations et associations régionales, le secteur privé, l’industrie aéronautique et les prestataires de services. 1.36 Par l’intermédiaire de son Programme de coopération technique, l’OACI continuera à présenter aux partenaires du développement et du financement ses capacités et son expérience dans la mise en œuvre de projets d’aviation civile dans le monde. L’Organisation mettra en particulier l’accent sur les valeurs très spéciales qu’elle peut apporter aux projets d’amélioration des installations et des services d’aviation civile dans le cadre de la planification de la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM dans le monde. La mobilisation des ressources va donc continuer à être une des grandes activités de la Direction de la coopération technique. Des sources de financement telles que les institutions de Bretton Woods, les banques de développement régional et l’industrie continueront à être sollicitées pour le financement des projets CNS/ATM. 1.37 Les résultats de projets exécutés avec des partenaires du développement et du financement non traditionnels sont encourageants, car ils mettent en relief de grands domaines d’intérêts communs où l’OACI est en excellente position pour apporter les connaissances spécialisées et l’expérience technique et de gestion nécessaires, d’une façon objective, ce qui garantit des avis équilibrés, dans l’intérêt ultime des États bénéficiaires. De plus, l’OACI étant un partenaire de développement sans but lucratif, elle est en mesure de fournir des services efficaces et économiques et ainsi d’aider les partenaires du financement et les bénéficiaires à économiser des ressources précieuses. Ces projets initiaux soulignent aussi toutefois la nécessité d’un financement suffisant pour permettre d’exécuter, par l’intermédiaire du Programme de coopération technique de l’OACI, les activités de développement des projets qu’attendent les États. 1.38 Comme l’objectif le plus manifeste de l’OACI est d’apporter aux États contractants une assistance dans la mise en œuvre des normes et pratiques recommandées dans le monde, le Programme de coopération technique de l’OACI continuera à s’associer au plus grand nombre possible d’activités de développement de l’aviation civile en rapport avec le CNS/ATM, dans l’intérêt ultime des États. Il continuera ainsi à contribuer à une mise en œuvre harmonisée et techniquement acceptable. Le financement d’un Programme de coopération technique de l’OACI sain, pertinent et efficace, particulièrement pour le CNS/ATM, est donc dans l’intérêt de tous les États contractants, dans la mesure où une mise en œuvre CNS/ATM harmonisée et conforme avec les normes et pratiques recommandées aboutira à améliorer nettement la sécurité et l’efficacité de l’aviation civile dans le monde, en permettant en fin de compte aux prestataires de services, à l’industrie de l’aviation et aux usagers d’économiser des milliards de dollars. Appendice H AVANTAGES ENVIRONNEMENTAUX DE LA MISE EN ŒUVRE DES SYSTÈMES CNS/ATM CONTEXTE L’aviation et l’environnement 1.1 Devant les préoccupations croissantes que suscite l’incidence des émissions des moteurs d’aviation sur l’environnement, l’OACI a étudié les mesures que la communauté aéronautique internationale pourrait prendre pour réduire ces émissions. 1.2 Les moteurs d’aviation brûlent du carburant, produisant des émissions analogues à celles qui proviennent de la combustion de combustibles fossiles. Même si, par rapport à toutes les autres sources d’émissions, la contribution directe de l’aviation aux émissions de gaz à effet de serre (GES) n’est que relativement faible, elle appelle l’attention en raison du rythme de croissance que le transport aérien a connu jusqu’à maintenant et de sa croissance prévue pour les années à venir. De plus, comme la plupart des émissions de l’aviation se produisent à des altitudes élevées (10-12 km), leur contribution relative au changement climatique est proportionnellement plus grande à cause des effets radiatifs qui résultent, par exemple, des traînées de condensation et de l’augmentation des nuages cirrus. Les répercussions de ces émissions à l’échelle mondiale et leur incidence sur la qualité de l’air local soulèvent d’importantes questions environnementales. 1.3 Les inquiétudes sur le rôle de l’aviation dans les changements climatiques et la qualité de l’air local au cours des années à venir s’expliquent largement par la croissance soutenue qui est prévue dans ce secteur. Même si les améliorations technologiques apportées dans le passé ont réduit le taux d’augmentation des émissions et même si, comme on le prévoit, cette baisse se maintient à l’avenir, les émissions totales continueront à augmenter. Le rapport spécial (1999) du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), intitulé L’Aviation et l’atmosphère planétaire, par exemple, prévoit que le secteur connaîtra une croissance de 5 % par an entre 1990 et 2015, les émissions de CO2 augmentant de 3 % par an pendant la même période. 1.4 Sur le plan mondial, le principal motif d’inquiétude est la contribution de l’aviation aux changements climatiques. Le Protocole de Kyoto à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) demande aux pays développés de réduire leurs émissions collectives de gaz à effet de serre d’environ 5 % par rapport au niveau de 1990 d’ici la période 2008-2012. Ces objectifs ne s’appliquent pas aux émissions provenant de l’aviation internationale. L’article 2, § 2, du Protocole de Kyoto stipule en fait que la responsabilité de limiter ou de réduire les émissions provenant de l’aviation internationale incombe aux Parties à la CCNUCC, par l’intermédiaire de l’OACI. CAEP 1.5 Le Comité de la protection de l’environnement en aviation (CAEP), un comité technique du Conseil de l’OACI, est un forum international d’experts pour l’étude et l’élaboration de propositions visant à réduire au minimum les e incidences de l’aviation sur l’environnement. La 35 Assemblée a déclaré que « l’OACI a conscience des effets néfastes App H-1 App H-2 Plan mondial de navigation aérienne que l’activité de l’aviation civile peut exercer sur l’environnement, qu’elle continuera d’en tenir compte… Dans l’exercice de ses responsabilités, l’OACI s’efforcera… de limiter ou de réduire l’incidence des émissions de gaz à effet de serre de l’aviation sur le climat mondial. » Elle a également demandé au Conseil « d’évaluer régulièrement les incidences actuelles et futures du bruit des aéronefs et des émissions des moteurs d’aviation… » et de « diffuser de l’information sur les incidences actuelles et futures du bruit et des émissions de moteurs d’aviation… ». En ce qui concerne les systèmes CNS/ATM notamment, l’Assemblée a reconnu que « de substantielles économies de carburant et réductions d’émissions peuvent être réalisées grâce à des améliorations de la gestion du trafic aérien (ATM) » et a demandé au Conseil « de continuer à étudier des options de politique pour limiter ou réduire les incidences environnementales des émissions des moteurs d’aviation, de formuler des propositions concrètes…, en mettant en particulier l’accent sur l’utilisation de solutions techniques… » (Résolution A35-5 de l’Assemblée). 1.6 Le CAEP se guide sur les principes suivants pour déterminer les mesures à prendre afin de remédier aux problèmes liés aux émissions des moteurs d’aviation : a) ces mesures doivent tenir compte des effets positifs sur l’environnement, de la faisabilité technique et de la rationalité économique ; b) elles doivent également tenir compte des répercussions éventuelles sur la sécurité, qui ne doit pas être compromise, et sur le bruit des aéronefs. Les mesures qui visent un type d’émission particulier (par exemple le CO2) ou un problème particulier lié aux émissions (par exemple le changement climatique) doivent tenir compte des incidences qu’elles pourraient avoir sur d’autres types d’émissions ou sur d’autres problèmes liés aux émissions ; c) elles doivent, dans la mesure du possible, être harmonisées à l’échelle mondiale. 1.7 Le CAEP a étudié des moyens susceptibles de réduire les émissions des moteurs d’aviation, que ce soit par la réduction à la source, des mesures opérationnelles ou le recours à des options fondées sur le marché. Réduction du carburant brûlé grâce à l’amélioration des mesures opérationnelles 1.8 La mise en œuvre des systèmes CNS/ATM dans le cadre du Plan mondial présentera généralement des avantages dans trois secteurs : amélioration de la capacité aéroportuaire, d’où réduction des retards aux aéroports encombrés, raccourcissement des temps de vol en croisière grâce à l’utilisation de routes plus directes, et plus de temps de circulation libre au sol. Ces avantages ont la possibilité d’apporter des améliorations telles qu’une meilleure qualité de l’air locale. Une gestion plus efficace des vols pendant la phase en route réduit les besoins en carburant cale, ce qui peut signifier un réglage de poussée plus bas au décollage. L’efficacité en route se traduit dans les aéroports par une meilleure régulation, moins d’attente et une meilleure gestion des portes et des aires de trafic. Ensemble, ces améliorations réduisent la consommation de carburant et les niveaux de polluants. 1.9 Les coûts du carburant sont, après ceux de la main-d’œuvre, les plus élevés des activités des transporteurs aériens. Une manière efficace de réduire ces coûts est d’utiliser moins de carburant, ce qui a aussi un effet bénéfique sur l’environnement. Les réductions d’émissions dans le cadre de l’exploitation des aéronefs viennent des améliorations apportées à la gestion du trafic aérien et à d’autres procédures opérationnelles. La grande majorité de ces réductions sont dues à la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM, qui permettent d’établir des routes plus directes et d’augmenter l’efficacité des vols par l’utilisation d’altitudes et de vitesses optimales. La consommation de carburant et les émissions peuvent être réduites par l’amélioration des routes, l’optimisation de l’altitude permettant d’appliquer des RVSM, l’efficacité de porte à porte dans la gestion sol-air, les procédures d’approche et de départ et d’autres facteurs. Ces mesures ont été expliquées dans le cadre d’ateliers et dans la Circulaire 303 de l’OACI — Possibilités opérationnelles de tenir la consommation de carburant au minimum et de réduire les émissions. Appendice H. Avantages environnementaux de la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM App H-3 1 1.10 Un calcul théorique élémentaire a été fait (ICCAIA , février 2006) à partir de la Circulaire 303 pour comparer grosso modo des améliorations de l’ATM applicables à tout le parc aérien avec des améliorations techniques applicables à une partie seulement du parc aérien. Les résultats de l’analyse montrent que le délai de mise en œuvre plus court des améliorations de l’ATM et leur application plus rapide à toutes les opérations donnent un avantage certain aux améliorations du système ATM. Pour un même pourcentage (purement hypothétique) de réduction de la consommation de carburant appliqué aux mesures ATM et aux améliorations techniques des aéronefs, l’étude révèle une différence importante dans l’effet cumulatif de la consommation du carburant entre une amélioration technique donnée et une amélioration du même ordre de l’ATM en raison de la possibilité d’appliquer les améliorations plus rapidement dans le cas de l’ATM (facteur supérieur à 3 selon l’ICCAIA [février 2006] à la suite d’une simulation très élémentaire). Cette analyse n’avait pas pour but de diminuer l’importance des améliorations techniques des aéronefs, mais plutôt de mieux faire comprendre la question et d’encourager l’adoption des approches systémiques les plus efficaces qui favorisent un développement homogène et cohérent des capacités de l’ATM, des aéronefs, des systèmes sol et des systèmes embarqués. CALCUL DES ÉMISSIONS 1.11 Le calcul des émissions des moteurs d’aviation dépend du nombre et du type d’opérations aériennes, du type de moteurs et de leur efficacité, du type de carburant utilisé, de la durée du vol et de chaque étape du vol, et de l’altitude à laquelle sont émis les gaz d’échappement. Pour analyser les avantages des systèmes CNS/ATM, il est nécessaire d’avoir des données qui puissent rendre compte des changements opérationnels. 1.12 Différents niveaux d’analyse peuvent être effectués selon les besoins : ordre de grandeur, simple détermination du CO2 à partir de la consommation de carburant, modélisation détaillée de tous les paramètres d’émission et autres éléments intermédiaires. Cependant, les méthodes de calcul des émissions et de la consommation de carburant n’ont pas toutes la spécificité nécessaire pour calculer les avantages des changements appliqués aux systèmes ATM. La section qui suit examine les différentes options d’analyse et leur utilité éventuelle dans l’évaluation des avantages de la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM. Comme dans toute évaluation il est nécessaire, avant de pouvoir utiliser les résultats avec fiabilité, d’examiner les données d’entrée, les hypothèses et la méthodologie documentées. 1.13 Plusieurs organismes ont analysé les incidences de la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM sur la réduction des émissions à partir d’une évaluation d’un ordre de grandeur. Ce type d’évaluation part d’hypothèses sur l’ampleur des améliorations qui découleraient de l’application de changements particuliers au système ATM. Le rapport du NLR (novembre 2000) à l’IATA « Operational measures to improve aircraft fuel efficiency and reduce emissions » (NLR-CR2000-332) donne un exemple de ce genre d’analyse. La validité de ce type d’évaluation dépend de la qualité des données et des hypothèses de départ ainsi que de la manière dont les résultats seront utilisés. Si les données de base sont exactes et que les hypothèses sont bien analysées, l’évaluation par ordre de grandeur peut donner des résultats suffisants pour fournir des renseignements généraux. Étude initiale des systèmes CNS/ATM 1.14 En 1999, le CAEP a entrepris une analyse paramétrique pour évaluer les avantages de la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM dans la réduction des émissions. Le modèle paramétrique utilisé dans l’étude initiale a pris en compte plusieurs types d’améliorations des systèmes CNS/ATM, notamment l’optimisation du réseau de routes par la réduction des séparations, la gestion de l’espace aérien et la coordination entre civils et militaires, la planification des vols et les réacheminements en collaboration, la gestion stratégique de la capacité, les RVSM et les routes directes optimisées en fonction des vents pour réduire les temps de vol en croisière. 1. Conseil international de coordination des associations d’industries aérospatiales (ICCAIA). App H-4 Plan mondial de navigation aérienne 1.15 L’étude portait sur un scénario de référence et sur des scénarios optimisés pour les années 1999, 2007, 2010 et 2015. Le scénario de référence ne contenait pas d’initiatives CNS/ATM, mais tenait compte de mesures non-CNS/ATM telles qu’une piste supplémentaire ou des améliorations des moteurs d’aviation. Un scénario optimisé, comportant à la fois les mesures CNS/ATM prévues et les mesures non-CNS/ATM comprises dans le scénario de référence, a ensuite été établi. On trouvera d’autres renseignements sur cette étude dans la note CAEP/5-WP/18 ainsi que dans le document http://www.faa.gov/opsresearch/Emissions/Emissions_121800_Main.pdf. Constatations de l’étude initiale 1.16 Selon le Groupe de soutien sur les prévisions et l’analyse économique (FESG), le trafic aérien mondial devrait augmenter d’environ 61 % pendant la période étudiée (1999-2015). Pendant la même période, la consommation de carburant et les émissions de CO2 ne devraient augmenter que de 37 %. Le carburant consommé et les émissions de CO2 augmentent moins vite que le trafic à cause des progrès de la technique des moteurs, du retrait d’aéronefs et de l’expansion du parc aérien. Cela traduit l’engagement déjà fort de l’industrie aéronautique envers la conservation du carburant et les réductions concomitantes des émissions. 1.17 Les résultats de l’étude initiale indiquent que, d’ici 2015, il y aura un gain supplémentaire d’environ 5 % sur le carburant consommé et les émissions de CO2 grâce à l’application des mesures planifiées de mise en œuvre des systèmes CNS/ATM aux États-Unis et en Europe. Le tableau ci-dessous indique les gains annuels sur le carburant et le CO2 réalisés en 2015 à partir des améliorations des systèmes CNS/ATM tant aux États-Unis continentaux (CONUS) que dans les États de la Conférence européenne de l’aviation civile (CEAC) de la Région Europe. Les résultats sont donnés par segment de vol. Segment de vol CONUS CEAC Au-dessus de 3 000 ft (914,4 m) 15 % 4% Au-dessous de 3 000 ft (914,4 m) 15 % 7% Surface 11 % 3% Ensemble du vol 15 % 5% 1.18 Les résultats préliminaires indiquent des gains du même ordre de grandeur sur les oxydes d’azote (NOx), les hydrocarbures (HC) non brûlés et le monoxyde de carbone (CO), mais les travaux doivent encore être analysés, vérifiés et validés. 1.19 Faute de financement, aucune autre analyse régionale des systèmes CNS/ATM n’a été effectuée au moyen du modèle paramétrique, mais le CAEP a axé ses travaux sur la collecte de données et sur une évaluation plus poussée des possibilités de modélisation. En 2003, le CAEP a publié la lettre AN 1/17-03/86 sur la collecte de données pour une étude sur les avantages environnementaux des initiatives CNS/ATM, en vue de recueillir des informations sur les initiatives CNS/ATM dans d’autres régions du monde pour élargir la modélisation et représenter un résultat mondial. Malheureusement, cette demande n’a permis d’obtenir que très peu de données et l’analyse mondiale prévue n’a pu être réalisée. ACTIVITÉS ACTUELLES 1.20 Le CAEP étudie l’emploi de modèles plus perfectionnés pour calculer les émissions des moteurs d’aviation tout au long de la trajectoire de vol, à l’échelle mondiale et régionale. Ces modèles calculent le carburant pour toute la trajectoire de vol, mais tous ne permettent pas d’évaluer la réduction des émissions attribuable à la mise en œuvre des systèmes Appendice H. Avantages environnementaux de la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM App H-5 CNS/ATM. Leur utilité dans une analyse CNS/ATM dépend de leur capacité de tenir compte de la différence entre les trajectoires de vol avant et après la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM. Le CAEP a retenu trois modèles : le Modèle évolué d’émissions (AEM) d’Eurocontrol, l’AERO2K adopté par la Commission européenne et le système SAGE (Système d’évaluation des émissions de l’aviation à l’échelle mondiale) de la FAA des États-Unis. À partir des données appropriées, chacun de ces modèles est capable d’analyser la réduction des émissions découlant de la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM. 1.21 Le CAEP procède actuellement à certains travaux pour s’assurer que les modèles qu’il utilise, aussi bien les modèles existants que les modèles en développement, sont capables d’analyser les compromis entre les diverses incidences environnementales des mesures techniques, des mesures opérationnelles et des options fondées sur le marché, et qu’ils englobent plus complètement toutes les régions du monde. La Figure H-1 définit les étapes nécessaires pour effectuer le calcul détaillé des émissions de GES en vue de son éventuelle utilisation dans les analyses CNS/ATM. 1.22 Le CAEP effectuera les évaluations selon la disponibilité des données et des ressources. Il continuera à accepter les données opérationnelles nécessaires pour évaluer les avantages environnementaux des systèmes CNS/ATM dans toutes les régions de l’OACI et utilisera les outils de modélisation, les ensembles de données harmonisés et les méthodologies disponibles. 1.23 L’OACI est en train d’examiner les étapes nécessaires pour inclure les considérations environnementales dans les études de rentabilité (voir Appendice E). Il faut effectuer les calculs des changements de poids pendant le vol. Exige aussi des hypothèses sur la détérioration, les vents, etc. Pour chaque phase de vol Mouvement du trafic aérien Poussée Modèle de performances des aéronefs p. ex., BADA, Piano, (modèles de fabricants) Modèle de performances des moteurs p. ex., BADA, Piano, (modèles de fabricants) Données sur les mouvements de trafic p. ex., trajectoire radar, horaire FESG (trafic actuel ou prévu) plus mesures ATM Débit carburant Émissions Calcul des émissions en altitude p. ex., méthodes de débit carburant BM2, DLR (P3T3, modèles de fabricants) Type d’aéronef ou de moteur (actuel ou futur) Base de données du CAEP sur le bruit/les émissions (actuelle ou future) Hypothèses sur le poids et la trajectoire (p. ex., montée par paliers) Figure H-1. Méthodologie de calcul des GES Émissions totales ou sur grille Méthode de totalisation des émissions Feuille de calcul ou partie de l’inventaire, p. ex., SAGE, AERO2k, AEM App H-6 Plan mondial de navigation aérienne 1.24 Il est probable qu’en raison de la croissance du trafic, le public exercera de plus en plus de pressions au cours des prochaines années pour réduire la quantité de CO2 produit par l’aviation. L’OACI doit jouer un rôle de premier plan pour favoriser la mise en œuvre de mesures destinées à réduire au minimum l’impact des émissions de l’aviation sur le changement climatique et veiller à ce que toutes les mesures prises pour améliorer l’efficacité du transport aérien soient suivies de près et qu’elles rendent compte des économies environnementales. L’OACI a pris les dispositions nécessaires pour faciliter le compte rendu des mesures volontaires de réduction des émissions de l’aviation. 1.25 Depuis le début des années 1970, l’augmentation des volumes de trafic et la série de pénuries mondiales de carburant, conjuguée à la rapide escalade des prix du carburant qui en a résulté, a éveillé l’intérêt pour les améliorations de l’espace aérien et les mesures de réduction des minimums de séparation, y compris le RVSM. La séparation verticale minimale de 2 000 ft limitait le nombre de niveaux de vol (FL) disponibles. Les FL 310, 330, 350, 370 et 390 sont les niveaux auxquels les aéronefs fonctionnent le plus économiquement. La croissance du trafic aérien réduisait considérablement la possibilité pour les aéronefs d’emprunter les niveaux de vol et les routes les plus efficaces du point de vue temps et carburant. Pendant les périodes de pointe notamment, ces niveaux de vol étaient encombrés. Dans les régions à forte densité de trafic, les fournisseurs de services de navigation aérienne doivent parfois appliquer des restrictions qui peuvent entraîner des retards et des pénalisations en consommation de carburant. 1.26 En réponse à l’augmentation annuelle des volumes de trafic aérien, les planificateurs de l’espace aérien, en coordination avec leurs homologues internationaux, ont mis en place des programmes de mise en œuvre du RVSM pour améliorer la gestion du trafic aérien et l’efficacité des opérations. La mise en œuvre du RVSM a sensiblement augmenté au cours des dernières années et est appliqué graduellement à un nombre de plus en plus grand d’espaces aériens océaniques et continentaux. En 2006, le RVSM était en vigueur dans les espaces aériens de l’Australie, de l’Europe, de l’Amérique du Nord, de l’Atlantique Nord et du Système de routes Atlantique Ouest (WATRS) de la FIR New York Oceanic, de l’Atlantique Sud, de l’océan Pacifique, y compris la mer de Chine méridionale, du Moyen-Orient et du sud de l’Himalaya, facilitant l’accès aux routes en provenance et à destination de l’Asie, du Moyen-Orient et de l’Europe. e 2 1.27 Conformément à la conclusion de la 5 réunion du Groupe consultatif ALLPIRG , tenue les 23 et 24 mars 2006, l’OACI étudie les avantages environnementaux de l’application du RVSM en sollicitant l’appui des fournisseurs de services de navigation aérienne qui ont évalué les avantages environnementaux du RVSM à l’aide d’instruments de planification stratégique ou d’évaluations post-mise en œuvre. Considérations relatives à la planification régionale 1.28 Il est demandé aux groupes régionaux de planification de tenir compte des facteurs environnementaux dans l’élaboration des plans de mise en œuvre des systèmes CNS/ATM. Les résultats de l’analyse environnementale peuvent servir à fournir aux décideurs nationaux des diverses régions les informations qui leur permettent de fonder leurs décisions relatives à l’architecture de l’espace aérien, de même qu’à fournir des renseignements sur les mesures que l’industrie aéronautique prend aujourd’hui pour protéger l’environnement de demain. 1.29 Les représentants des PIRG sont invités à se mettre en rapport avec le Secrétariat de l’OACI pour obtenir des indications supplémentaires sur l’évaluation des avantages environnementaux apportés par les améliorations prévues des systèmes CNS/ATM. Après ce premier contact avec le Secrétariat, des dispositions seront prises pour réunir les données de modélisation pour la région considérée afin d’amorcer le travail de modélisation. Les données indiquées plus haut peuvent provenir de bases de données existantes, d’entretiens directs entre des représentants des groupes régionaux de planification et les modéliseurs, ou de l’établissement d’hypothèses propres à la région. 2. Les conclusions de la réunion figurent dans la lettre M 7/1-06/62 du 18 août 2006. Appendice H. Avantages environnementaux de la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM App H-7 Renseignements pratiques pour les États évaluant les avantages 1.30 À la demande des PIRG, des règles générales simples ont été élaborées à l’intention des États pour les aider à estimer les avantages de la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM pour la réduction des émissions. La méthode à utiliser dépendra du détail et de la précision exigés dans les résultats et de la nature des données d’entrée. 1.31 Conversion carburant — émissions. Lorsqu’il existe des données sur la consommation de carburant qui montrent les changements entre le scénario de référence et la situation après la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM, la façon la plus directe d’estimer les émissions de GES est d’utiliser le facteur de conversion ci-après, soit 3,16 kg de CO2 par kg de carburant : Émissions de CO2 = carburant d’aviation consommé • 3,16 Vu la nature mondiale de l’industrie aéronautique et les spécifications rigoureuses qui s’appliquent aux carburants utilisés, ce facteur s’applique partout dans le monde et est la base de la méthode de niveau 1 (basée sur la quantité totale de carburant vendu) utilisée par le GIEC. L’exactitude des résultats de cette méthode dépend presque entièrement de l’exactitude des données sur la consommation de carburant. 1.32 Règles générales. Pour obtenir une estimation du premier ordre des avantages environnementaux des changements CNS/ATM éventuels afin de déterminer quelles options devraient être appliquées, une méthode élémentaire, moins précise, pourrait peut-être suffire. Les statistiques relatives à la consommation de carburant et aux émissions dépendent essentiellement des types d’aéronefs et de moteurs, des procédures opérationnelles, des restrictions imposées à la gestion du trafic aérien, du fret et des passagers transportés, des procédures de maintenance, de l’utilisation du parc aérien et d’autres facteurs. Sans analyse plus détaillée, il est impossible de donner plus de précisions sur la performance d’un aéronef ou d’un transporteur aérien en particulier. La méthode d’approximation du premier ordre utilisée ne vise donc qu’à fournir des renseignements généraux pour une planification et une évaluation très générales. Les trois estimations générales ci-dessous sont fondées sur des statistiques et des hypothèses communes et ont été fournies par 3 l’IATA/ICCAIA. Elles peuvent être utilisées pour obtenir un ordre de grandeur : Consommation moyenne de carburant par minute de vol = 49 kg Consommation moyenne de carburant par mille marin (NM) de vol = 11 kg Consommation additionnelle moyenne de carburant pour un changement de niveau de vol : voir le Tableau 1, Supplément 1. 1.33 Modélisation détaillée. Cette méthode est préférable lorsqu’il est nécessaire d’obtenir des données exactes, mais elle exige beaucoup de ressources et est relativement complexe. Elle calcule la consommation de carburant et les émissions pendant toute la trajectoire de chaque segment de vol en utilisant des données sur les performances aérodynamiques des aéronefs et des moteurs. La méthode de niveau 3B exige l’emploi de modèles informatiques complexes pour prendre en compte toutes les variables et tous les calculs relatifs à l’équipement, aux performances et à la trajectoire pour tous les vols au cours d’une année donnée. Les modèles du niveau 3B peuvent généralement établir les résultats en fonction des aéronefs, des moteurs, des aéroports, des régions et calculer les totaux mondiaux en fonction de la latitude, de la longitude, de l’altitude et de la durée pour la consommation de carburant ainsi que pour les émissions de dioxyde de carbone (CO2), de monoxyde de carbone (CO), d’hydrocarbures non brûlés (HC), d’oxydes d’azote (NOx), d’eau (H2O) et d’oxydes de soufre (SOx calculé comme dioxyde de soufre, SO2). Le § 1.20 donne des exemples des modèles utilisés. 3. Voir le Supplément 1 pour plus de renseignements sur le calcul de ces estimations. App H-8 Plan mondial de navigation aérienne SUPPLÉMENT 1 CALCULS DES ESTIMATIONS DU PREMIER ORDRE SPÉCIFIÉS AU § 1.32 1. Consommation moyenne de carburant par minute de vol = 49 kg Cette valeur est obtenue en divisant la consommation totale de JET A1 (55 milliards de gallons US) par le nombre total de minutes de vol (3,4 milliards) de tous les transporteurs aériens (vols réguliers et non réguliers), selon les statistiques 4 de l’IATA pour 2005 . Le facteur utilisé pour la conversion des gallons US en kg est 3,0265 (3,7831 * 0,8). 2. Consommation moyenne de carburant par mille marin (NM) de vol = 11 kg Cette valeur est obtenue en divisant la consommation totale de JET A1 (55 milliards de gallons US) par le nombre total de kilomètres de vol (27,9 milliards) de toutes les compagnies aériennes (vols réguliers et non réguliers), selon les statistiques de l’IATA pour 2005. La valeur utilisée pour la conversion des NM en km est : 1 NM = 1,852 km. 3. 3.1 Consommation additionnelle moyenne de carburant pour un changement de niveau de vol (FL) Méthode générale utilisée Les pénalisations en carburant découlant des écarts par rapport à une altitude optimale hypothétique sont fondées sur les estimations de pénalisations en distance spécifiques effectuées par Airbus et par Boeing, complétées par une courte étude de l’ICCAIA (ICCAIA, mars 2006). Les valeurs originales figurent dans le document d’Airbus Getting to grips with e fuel economy, 3 édition, juillet 2004 (page 39) et le document de Boeing Fuel Conservation, novembre 2004 (page 41). Le principe de l’étude de l’ICCAIA est résumé dans les deux paragraphes qui suivent. Les résultats sont donnés au Tableau H-1 et dans les Figures H-2, H-3 et H-4. Il est important de noter que toutes les estimations utilisées et toutes les corrections faites pour calculer les pénalisations en consommation de carburant sont fondées sur des données applicables à la phase de croisière et appliquées ensuite à la moyenne globale de carburant consommé pendant tout le vol, ce qui n’est valable que pour une approximation du premier ordre, la phase de croisière étant la phase la plus importante pour ce qui est de la consommation de carburant. 3.2 Calcul de la pénalisation en consommation de carburant à partir d’une pénalisation en distance spécifique Par définition, la distance spécifique est : S = D/F (D = distance en NM, F = consommation de carburant en kg) Pour le cas de l’altitude optimale : So = D/Fo donc Fo = D/So Pour le cas pénalisé (altitude non optimale) : Sp = D/Fp donc Fp = D/Sp La pénalisation en carburant en % est : ΔF/F = 100*(Fp-Fo)/Fo = 100*(D/Sp – D/So)*So/D ΔF/F = 100*(So – Sp)/Sp Par définition, la pénalisation en distance spécifique est : ΔS/S = 100*(So – Sp)/So (valeur de calcul tirée des données de référence de Boeing et d’Airbus) en % 4. Les statistiques de l’IATA sont normalement établies à partir d’analyses internes complétées par des données de l’OACI, de l’OAG, de l’IEA, d’Eurocontrol, de la FAA, de Boeing, d’Airbus et d’autres organismes. Appendice H. Avantages environnementaux de la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM App H-9 Donc : ΔF/F = 100*(ΔS/S)/(100-ΔS/S) correctement exprimé en termes algébriques : ΔF/F = −100*(ΔS/S)/(100+ΔS/S) la pénalisation étant ΔS<0. ce qui explique que : ⎪ΔF /F⎪>⎪ΔS/S⎪ Exemple : Écart d’altitude −6000 ft ΔS/S = −9,07 (%) correction de temps : 49*60*0,0997 = 293 kg 3.3 ΔF/F = +9,97 (%) pénalisation en carburant par heure, sans Correction de temps/vitesse pour un écart d’altitude La variation de temps Δt/t peut facilement être calculée à partir de la variation de vitesse, en prenant pour base v = D/t ou t = D/v. On obtient : Δt/t = –100 (Δv/v)/(100+(Δv/v)) en % (1) avec Δv/v en % La pénalisation en carburant corrigée en kg/heure est calculée comme suit : ΔF’ = ΔF * t/tc où ΔF est la pénalisation en carburant non corrigée et tc le temps corrigé tc = t * (1+(Δt/t)/100) ΔF’ = ΔF/(1+(Δt/t)/100) (2) avec Δt/t en % (3) avec Δv/v en % En combinant (1) et (2), on obtient : ΔF’ = ΔF*(1+(Δv/v)/100) (Toutes les formules ci-dessus doivent être utilisées algébriquement) La variation (Δv) de vitesse (v) correspondant au changement de la température statique ambiante (Tamb), de Tamb1 à Tamb2, associé à un changement d’altitude Z, de Z1 à Z2, est calculée comme suit : -1 Par définition, la vitesse vraie = v = Mn√ (gam*R*Tamb) en m.s où : Mn = nombre de Mach (supposé constant dans l’estimation de l’effet du changement de niveau de vol) : gam et R sont des constantes thermodynamiques (gam = 1,4 ; R = 287,053 en unités SI) Δv/v = 100 (v2-v1)/v1 = 100 (√ (gam*R*Tamb2 − √ (gam*R*Tamb1) )/ √ (gam*R*Tamb1) (en %) Δv/v = 100 (√(288,15 − 1,9812*Z2 )/(288,15 − 1,9812*Z1)) –1 si Z est l’altitude en kft (atmosphère type, Z<11 000 m ou Z<36 089 ft) Exemple : — En supposant un écart d’altitude de −2000 ft par rapport à un niveau de vol optimal hypothétique de FL 330 (33 000 ft) à FL 310 (31 000 ft) : Pour Z1 = 33 kft : Tamb1 = 222,77 °K (atmosphère type) et pour Z2 = 31 kft : Tamb2 = 226,73 °K (atmosphère type). App H-10 Plan mondial de navigation aérienne Δv/v ~ 0,885 % pour un changement de −2000 ft ΔF’ = ΔF*(1,008 85) = 45*1,008 85 = 45 kg (pas de changement appréciable) — Pour un changement de −6 000 ft de FL 330 à FL 270 : Tamb2 = 234,66 °K Δv/v = 100 √(Tamb2/Tamb1) –1 = 2,63 % ΔF’ = ΔF*(1,0263) = 293*1,0263 = 301 kg Donc : Pour que la consommation de carburant soit minimale, le vol doit être effectué à l’altitude optimale. En réalité, l’altitude optimale change durant le vol. Dans le tableau ci-après, le niveau de vol change par rapport à l’altitude optimale (0 dans 5 le tableau). L’augmentation moyenne de consommation de carburant mentionnée dans la Circulaire 303 de l’OACI correspond en général aux pourcentages estimés dans le Tableau H-1. À noter que les valeurs indiquées dans le Tableau H-1 sont fondées sur l’hypothèse approximative que, pour le calcul de la pénalisation en consommation de carburant, la phase de croisière du vol représente en moyenne l’ensemble du vol. Tableau H-1. Estimation du premier ordre des pénalisations moyennes en consommation de carburant pour des changements de niveau de vol par rapport à une altitude optimale hypothétique Changement de FL DS moyenne* pénalité Pénalité moyenne en carburant Pénalité moyenne en carburant par heure** Pénalité moyenne en carburant par 100 NM ft % % kg kg –6 000 9,1 10,0 301 110 –5 000 6,5 17,0 209 77 –4 000 4,5 14,7 141 52 –3 000 3,0 13,1 92 34 –2 000 1,5 11,5 45 17 –1 000 0,5 10,5 15 6 0 0,0 10,0 0 0 1 000 0,5 10,5 15 6 2 000 1,6 11,6 47 18 *DS = distance spécifique (distance de vol par unité de poids de carburant consommé) 5. Page 87, § 10.4. ** avec correction de temps Appendice H. Avantages environnementaux de la mise en œuvre des systèmes CNS/ATM AIRBUS % Pénalisation DS moyenne % App H-11 BOEING % Pénalisation moyenne en consommation de carburant 12 pénalisation delta (%) 10,0 10 9,1 8 7,0 6,5 6 4,7 4,5 3,0 1,5 1,5 0,5 0,5 –7 000 –6 000 –5 000 –4 000 Approximation du premier ordre 4 3,1 –3 000 –2 000 –1 000 2 0,0 0,5 0,0 0 0,5 1 000 1,6 1,6 2 000 3 000 Écart par rapport à l’altitude optimale (ft) Figure H-2. Pénalisation en distance spécifique et en consommation de carburant pour une altitude non optimale 301 320 pénalisation en carburant (kg) 280 240 209 200 141 120 92 80 45 15 –7 000 –6 000 –5 000 –4 000 Approximation du premier ordre 160 –3 000 –2 000 –1 000 47 40 0 0 15 0 1 000 2 000 Écart par rapport à l’altitude optimale (ft) Figure H-3. Pénalisation moyenne en consommation de carburant/h (kg) 3 000 4 000 App H-12 Plan mondial de navigation aérienne 120 110 pénalisation en carburant (kg) 100 77 Approximation du premier ordre 80 60 52 34 40 17 18 20 6 6 0 –7 000 –6 000 –5 000 –4 000 –3 000 –2 000 –1 000 0 0 1 000 2 000 3 000 Écart par rapport à l’altitude optimale (ft) Figure H-4. Pénalisation moyenne en consommation de carburant/100 NM (kg) Appendice I ZONES ATM HOMOGÈNES ET GRANDS COURANTS DE TRAFIC/ZONES D’ACHEMINEMENT Zones (AR) Zones ATM homogènes et grands courants de trafic/ zones d’acheminement FIR intéressées Type de région couverte Observations Région Afrique-Océan Indien (AFI) AR1 Europe — Amérique du Sud (EUR/SAM) (océanique) AR2 Atlantico 1, Canarias, Casablanca, Dakar, Oceanic, Recife, Sal Oceanic Océanique en route faible densité dans la partie sud et océanique forte densité dans la partie nord Grand courant de trafic EUR/SAM Interface entre les Régions AFI, Accra, Dakar, NAT et SAM au-dessus de Johannesburg Oceanic, l’océan Atlantique Luanda, Sal Océanique en route faible densité Zone ATM homogène AFI/NAT/SAM AR3 Routes entre l’Europe et l’Afrique de l’Est, y compris l’océan Indien Addis Ababa, Antananarivo, Asmara, Cairo, Dar es-Salaam, Entebbe, Khartoum, Mauritius, Mogadishu, Nairobi, Seychelles, Tripoli Continentale en route/ océanique faible densité Grand courant de trafic AFI/EUR AR4 Europe vers l’Afrique australe Algiers, Beira, Brazzaville, Cape Town, Gaborone, Harare, Johannesburg, Kano, Kinshasa, Lilongwe, Luanda, Lusaka, N’Djamena, Niamey, Tripoli, Tunis, Windhoek Continentale en route faible densité Grand courant de trafic AFI/EUR AR5 Afrique occidentale continentale Accra, Dakar, Kano, y compris les zones côtières N’Djamena, Niamey, Roberts Continentale/océanique faible densité Zone homogène AFI AR6 Zone traversant l’océan Indien Antananarivo, Bombay1, Johannesburg Oceanic, Male1, Mauritius, Melbourne1, Seychelles Océanique forte densité Zone ATM homogène AFI/ASIA Bangkok, Chennai, Colombo, Jakarta, Kuala Lumpur, Malé, Melbourne, Mumbai, Singapore, Yangon, [et FIR/UIR africaines] Océanique faible densité Grand courant de trafic AFI/ASIA/MID Régions Asie et Pacifique (ASIA/PAC) AR1 Asie/Australie et Afrique App I-1 App I-2 Zones (AR) Plan mondial de navigation aérienne Zones ATM homogènes et grands courants de trafic/ zones d’acheminement FIR intéressées Type de région couverte Océanique forte densité Observations Grand courant de trafic ASIA/PAC AR2 Asie (Indonésie au nord vers la Chine, le Japon et la République de Corée), Australie/Nouvelle-Zélande Auckland, Bangkok, Beijing, Brisbane, Fukuoka, Guangzhou, Hanoi, Ho-ChiMinh, Hong Kong, Honiara, Incheon, Jakarta, Kota Kinabulu, Kuala Lumpur, Manila, Melbourne, Nadi, Nauru, Oakland, Phnom-Penh, Port Moresby, Shanghai, Singapore, Taibei, Ujung Pandang, Vientiane, Wuhan, Yangon AR3 Asie et Europe (par le nord de l’Himalaya) Continentale forte Almaty, Bangkok, Beijing, densité/continentale faible Fukuoka, Guangzhou, Hanoi, densité Ho-Chi-Minh, Hong Kong, Incheon, Kathmandu, Kunming, Lanzhou, Phnom-Penh, Pyongyang, Shanghai, Shenyang, Taibei, Ulaanbaatar, Urumqi, Vientiane, Wuhan, Yangon, [FIR de la Fédération de Russie et FIR européennes] AR4 Asie et Europe (par le sud de l’Himalaya) Bangkok, Colombo, Delhi, Dhaka, Hanoi, Ho-Chi-Minh, Hong Kong, Jakarta, Karachi, Kathmandu, Kota Kinabulu, Kolkata, Kuala Lumpur, Kunming, Lahore,Chennai Manila, Mumbai, Phnom-Penh, Singapore, Ujung Pandang, Vientiane, Yangon, [et FIR/UIR Moyen-Orient/ européennes] Continentale forte densité/océanique faible densité Grand courant de trafic ASIA/EUR/MID AR5 Asie et Amérique du Nord par l’extrême-orient russe et par les routes polaires au-dessus de l’océan Arctique et de la Sibérie Anchorage, Beijing, FIR canadiennes, Fukuoka, Guangzhou, Hong Kong, Incheon, Pyongyang, extrêmeorient russe à l’est de 80 °E, Shanghai, Shenyang, Wuhan et Ulaanbaatar Continentale faible densité/continentale forte densité Grand courant de trafic ASIA/EUR/NAM/NAT AR6 Asie et Amérique du Nord (y compris Hawaii) par le Pacifique central et le Pacifique Nord Anchorage, Fukuoka, Hong Kong et Manila, Oakland (sur la ligne LAX-HNL-GuamMNL et au nord de cette ligne), Taibei, Vancouver Océanique faible densité Grand courant de trafic ASIA/NAM/PAC AR7 Nouvelle-Zélande/Australie et Amérique du Sud Auckland, Brisbane, Nadi, Tahiti, [et FIR/UIR d’Amérique du Sud] Océanique faible densité Grand courant de trafic ASIA/PAC/SAM AR8 Australie/Nouvelle-Zélande, îles du Pacifique Sud et Amérique du Nord Auckland, Brisbane et Port Moresby, Honiara, Nadi, Nauru, Oakland (région australe), Tahiti Océanique faible densité Grand courant de trafic ASIA/NAM/PAC Grand courant de trafic ASIA/EUR/MID Appendice I. Zones (AR) AR9 Zones ATM homogènes et grands courants de trafic/zones d’acheminement Zones ATM homogènes et grands courants de trafic/ zones d’acheminement Asie du Sud-Est et Chine, République de Corée, et Japon FIR intéressées Type de région couverte Océanique forte densité Bangkok, Beijing, Fukuoka, Guangzhou, Hanoi, Ho-ChiMinh, Hong Kong, Jakarta, Kota Kinabulu, Kuala Lumpur, Kunming, Manila, Phnom-Penh, Pyongyang, Shanghai, Shenyang, Singapore, Singapore, Incheon, Taibei, Ujung Pandang, Vientiane, Wuhan, Yangon App I-3 Observations Grand courant de trafic ASIA Régions Caraïbes et Amérique du Sud (CAR/SAM) AR1 AR2 AR3 AR4 Buenos Aires — Santiago de Chile Ezeiza, Mendoza, Santiago Continentale faible densité Grand courant de trafic intrarégional SAM Buenos Aires — São Paulo/ Rio de Janeiro Ezeiza, Montevideo, Curitiba, Brasilia Continentale faible densité Grand courant de trafic intrarégional SAM Santiago de Chile — São Paulo/ Santiago, Mendoza, Cordoba, Continentale faible densité Rio de Janeiro Resistencia, Asunción, Curitiba, Brasilia Grand courant de trafic intrarégional SAM São Paulo/Rio de Janeiro — Europe Brasilia, Recife Continentale/océanique faible densité Grand courant de trafic interrégional SAM/AFI/ EUR São Paulo/Rio de Janeiro — Miami Brasilia, Manaus, Maiquetía, Curaçao, Kingston, Santo Domingo, Port-au-Prince, Havana, Miami Continentale/océanique faible densité Grand courant de trafic inter et intrarégional CAR/SAM/NAM São Paulo/Rio de Janeiro — New York Brasilia, Belem, Paramaribo, Georgetown, Piarco, Rochambeau, San Juan (New York) Continentale/océanique faible densité Grand courant de trafic inter et intrarégional CAR/SAM/NAM/NAT São Paulo/Rio de Janeiro — Lima Brasilia, Curitiba, La Paz, Lima Continentale faible densité Grand courant de trafic intrarégional SAM São Paulo/Rio de Janeiro — Los Angeles Brasilia, Porto Velho, Bogotá, Barranquilla, Panama, Central America, México, Mazatlan (Los Angeles) Continentale faible densité Grand courant de trafic inter et intrarégional CAR/SAM/NAM Mexique — Amérique du Nord México, Houston, Miami Continentale/océanique forte densité Grand courant de trafic interrégional CAR/NAM Santiago — Lima — Miami Ezeza, Resistencia, Cordoba, Continentale/océanique La Paz, Porto Velho, Bogotá, faible densité Barranquilla, Kingston, Havana, Miami Grand courant de trafic inter et intrarégional CAR/SAM/NAM Buenos Aires — New York Ezeiza, Resistencia, Asunción, La Paz, Porto Velho, Manaus, Maiquetía, Curaçao, Santo Domingo, Miami (New York) Continentale/océanique faible densité Grand courant de trafic inter et intrarégional CAR/SAM/NAM/NAT Buenos Aires — Miami Ezeza, Resistencia, Cordoba, Continentale/océanique La Paz, Porto Velho, Bogotá, faible densité Barranquilla, Kingston, Havana, Miami Grand courant de trafic intra et interrégional CAR/SAM/NAM App I-4 Zones (AR) Plan mondial de navigation aérienne Zones ATM homogènes et grands courants de trafic/ zones d’acheminement FIR intéressées Type de région couverte Observations AR5 Nord de l’Amérique du Sud — Europe Guayaquil, Bogotá, Maiquetía, Piarco (NAT-EUR) Continentale/océanique faible densité Grand courant de trafic interrégional SAM/NAT/EUR AR6 Mexique — Europe México, Havana, Miami (NAT-EUR) Continentale/océanique forte densité Grand courant de trafic interrégional CAR/NAM/NAT/EUR Amérique centrale — Europe Central America, Panama, Kingston, Port-au-Prince, Curaçao, Santo Domingo, San Juan (EUR) Océanique forte densité Grand courant de trafic intra et interrégional CAR/NAT/EUR AR7 Santiago — Lima — Los Angeles Santiago, Antofagasta, Lima, Guayaquil, Central America, México, Mazatlan Océanique faible densité Grand courant de trafic intra et interrégional CAR/SAM/NAM AR8 Amérique du Sud — Afrique du Sud Ezeiza, Montevideo, Brasilia, Johannesburg (AFI) Océanique faible densité Grand courant de trafic interrégional SAM/AFI Santiago de Chile — Île de Pâques — Papeete (PAC) Santiago, Easter, Tahiti Océanique faible densité Grand courant de trafic interrégional SAM/PAC Région Europe (EUR) AR1 À l’intérieur de l’Europe occidentale Wien, Bruxelles, Paris, Continentale très forte Marseille, Reims, Bremen, densité Dusseldorf, Frankfurt, München, Milano, Genève, Zurich, London, Amsterdam Zone névralgique, zone ATM homogène EUR AR2 Europe occidentale et centrale États de la CEAC Continentale forte densité Zone ATM homogène AR2 Europe vers l’Amérique du Nord Europe (à déterminer), Royaume-Uni (London, Scottish), Irlande (Shannon), France (Paris, Reims, Brest) Continentale forte densité Grand courant de trafic reliant l’Europe à l’Amérique du Nord via l’Atlantique Nord AR3 Europe occidentale vers l’Extrême-Orient par les routes de transit transpolaires Zone névralgique, Norvège (Bodø, Oslo, Stavenger, Trondheim), Finlande (Tampere, Rovaniemi), Fédération de Russie (à déterminer), Japon Continentale forte densité/continentale faible densité Grand courant de trafic par la route ATS A333 et toutes les routes situées au nord de cette route AR4 Europe occidentale vers l’Extrême-Orient par les routes de transit transsibériennes Continentale forte Zone névralgique, Pologne densité/continentale (Warszawa), États de la mer Baltique (Tallinn, Riga, Vilnius), faible densité Finlande (Tampere, Rovaniemi), Fédération de Russie (à déterminer), Japon Grand courant de trafic par les routes ATS au sud de la route A333 (exclusivement), jusqu’à la route ATS R211 (inclusivement) AR5 Amérique du Nord vers l’Europe Danemark (Søndrestrøm), orientale et l’Asie par les routes Fédération de Russie de transit transpolaires (à déterminer), États-Unis, Canada, Mongolie, Chine Continentale faible densité/océanique faible densité Grand courant de trafic par les routes ATS reliant l’Amérique du Nord à l’Europe orientale et l’Asie via l’espace aérien de la Fédération de Russie à l’est des routes ATS G476 et A74 jusqu’à la route ATS A218 (exclusivement) Appendice I. Zones (AR) Zones ATM homogènes et grands courants de trafic/zones d’acheminement Zones ATM homogènes et grands courants de trafic/ zones d’acheminement FIR intéressées Type de région couverte Continentale faible densité/océanique faible densité App I-5 Observations AR6 Amérique du Nord vers l’Asie du Sud-Est par les routes de transit transorientales Fédération de Russie (à déterminer), États-Unis, Canada, Chine Grand courant de trafic par les routes ATS reliant l’Amérique du Nord à l’Asie du Sud-Est via l’espace aérien de la Fédération de Russie, y compris la route ATS A218 et toutes les routes situées à l’est de cette route AR7 Europe vers l’Asie centrale et l’Asie du Sud-Est par les routes de transit transasiatiques Continentale faible densité États de la mer Baltique (Tallinn, Riga, Vilnius), Finlande (Tampere, Rovaniemi), Kazakhstan (à déterminer), Fédération de Russie (à déterminer), Mongolie, Chine Grand courant de trafic par les routes ATS reliant les États européens à l’Asie centrale et à l’Asie du Sud-Est, aligné au sud des routes ATS B159, A222, B200 et A310, y compris la route ATS G3 AR8 Europe vers l’Asie centrale par les routes de transit asiatiques Ukraine (à déterminer), Turkménistan (à déterminer), Kazakhstan (à déterminer), Turquie, Arménie (Yerevan), Géorgie (Tbilisi, Sukhumi), Azerbaïdjan (Baku), Ouzbékistan (Samarkand, Tashkent, Nukus), Fédération de Russie (à déterminer), Iran, Afghanistan Continentale faible densité Grand courant de trafic par les routes ATS reliant les États européens à l’Asie centrale, au sud de la route ATS G3 Région Atlantique Nord (NAT) ARx Amérique du Nord — Europe occidentale/centrale Bodø, Gander, New York, Reykjavik, Santa Maria, Shanwick, Søndrestrøm Océanique forte densité/continentale forte densité Grand courant de trafic EUR/NAM/NAT Espace aérien à MNPS ARx Amérique du Nord — Caraïbes New York Océanique forte densité Grand courant de trafic Réseau de routes de l’Atlantique Ouest Amman, Baghdad, Bahrain, Beirut, Cairo, Damascus, Emirates, Jeddah, Kuwait, Muscat, Tel Aviv Continentale forte densité Grand courant de trafic surtout intrarégional et MID à destination/en provenance des Régions ASIA et EUR. Un peu de survol EUR/ASIA Région Moyen-Orient (MID) AR1 Asie et Europe, Asie et Moyen-Orient, Europe et Moyen-Orient, via le nord de la péninsule arabique et l’est de la Méditerranée App I-6 Zones (AR) Plan mondial de navigation aérienne Zones ATM homogènes et grands courants de trafic/ zones d’acheminement FIR intéressées Type de région couverte Observations AR2 Égypte et sud de la péninsule arabique, à destination/en provenance de l’Europe, de l’Afrique et de l’Asie Cairo, Bahrain, Emirates, Jeddah, Muscat, Sana’a Continentale éloignée et océanique faible densité (mais haute densité, en saison) Grand courant de trafic surtout à destination et au départ de la Région MID. Un peu de trafic EUR/AFI. Vols pèlerins (saisonnier) à destination et en provenance de l’Afrique, de l’Asie centrale, de l’Asie du Sud et de l’Asie du Sud-Est AR3 Asie et Europe, Asie et Moyen-Orient, Europe et Moyen-Orient, nord du Golfe Teheran, Kabul Continentale forte densité Grand courant de trafic ASIA/EUR Région Amérique du Nord (NAM) NA-14 Amérique du Nord/routes polaires FIR intérieures des États-Unis Continentale/ océanique faible densité (Chicago, Seattle, Cleveland, New York, Boston, Minneapolis, Grand courant de trafic Salt Lake), FIR du Canada (Montreal, Toronto, Winnipeg, Edmonton, Vancouver), Anchorage, Arctic, Anchorage Continental, Beijing, Guangzhou, Hong Kong, Pyongyang, FIR de l’extrême-orient russe, Shanghai, Shenyang, Taegu, Tokyo, Wuhan et Ulaanbaatar Courant unidirectionnel ASIA/EUR/NAM/NAT NA-15 Toronto — Cleveland, Chicago Toronto, Cleveland, Chicago Continentale forte densité Grand courant de trafic Route est-ouest CAN-US Toronto — New York, Philadelphie, Washington Toronto, Cleveland, New York, Washington Continentale forte densité Grand courant de trafic Route nord-sud CAN-US Montréal — New York Montreal, Boston, New York Continentale forte densité Grand courant de trafic Route nord-sud CAN-US Anchorage, Vancouver — Anchorage, Vancouver, Seattle, Continentale forte densité Seattle — San Francisco — Los Oakland, Los Angeles Grand courant de trafic Angeles Route nord-sud CAN-US NA-16 Toronto — Winnipeg — Calgary Winnipeg, Edmonton, Canada — Regina — Vancouver Vancouver courants est-ouest Continentale forte densité Grand courant de trafic Grands courants de trafic dans l’espace aérien intérieur sud du Canada Toronto — Ottawa — Montréal — Halifax Toronto, Montreal, Moncton Continentale forte densité Grand courant de trafic Grands courants de trafic dans l’espace aérien intérieur sud du Canada Vancouver — Edmonton Vancouver, Edmonton Continentale forte densité Grand courant de trafic Grands courants de trafic dans l’espace aérien intérieur sud du Canada Edmonton — Calgary Edmonton Continentale forte densité Grand courant de trafic Grands courants de trafic dans l’espace aérien intérieur sud du Canada Appendice I. Zones (AR) Zones ATM homogènes et grands courants de trafic/zones d’acheminement Zones ATM homogènes et grands courants de trafic/ zones d’acheminement Winnipeg — Regina FIR intéressées Type de région couverte App I-7 Observations Winnipeg Continentale forte densité Grand courant de trafic Grands courants de trafic dans l’espace aérien intérieur sud du Canada Boston, New York, Cleveland, Indianapolis, Chicago, Minneapolis, Salt Lake, Seattle Continentale forte densité Grand courant de trafic Grands courants de trafic dans l’espace aérien intérieur sud des États-Unis Boston/New York/Washington DC/Denver — San Francisco Boston, New York, Cleveland, Indianapolis, Chicago, Kansas City, Salt Lake, Oakland Continentale forte densité Grand courant de trafic Grands courants de trafic dans l’espace aérien intérieur sud des États-Unis Boston/New York/Washington DC/Denver — Los Angeles Boston, New York, Cleveland, Continentale forte densité Indianapolis, Chicago, Kansas Grand courant de trafic City, Albuquerque, Los Angeles Grands courants de trafic dans l’espace aérien intérieur sud des États-Unis Atlanta/Dallas/Phoenix — Los Angeles Atlanta, Memphis, Fort Worth, Albuquerque, Los Angeles Continentale forte densité Grand courant de trafic Grands courants de trafic dans l’espace aérien intérieur sud des États-Unis Atlanta, Memphis, Fort Worth, Albuquerque, Los Angeles Continentale forte densité Grand courant de trafic Grands courants de trafic dans l’espace aérien intérieur sud des États-Unis Miami/Houston/Dallas/Phoenix — San Diego Miami, Houston, Fort Worth, Albuquerque, Los Angeles Continentale forte densité Grand courant de trafic Grands courants de trafic dans l’espace aérien intérieur sud des États-Unis Miami/Houston/Dallas/Phoenix — Los Angeles Miami, Houston, Dallas, Albuquerque, Los Angeles Continentale forte densité Grand courant de trafic Grands courants de trafic dans l’espace aérien intérieur sud des États-Unis GM-1 Mexique — Amérique du Nord Mexico, Houston, Miami, Mexico, Albuquerque, Mexico, Los Angeles Continentale/ océanique forte densité Grand courant de trafic Courant de trafic interrégional CAR/NAM GM-2 Mexique — Europe Mexico, Havana, Miami (NAT-EUR) Continentale/ océanique forte densité Grand courant de trafic Courant de trafic interrégional CAR/NAM/NAT/EUR NA-17 Boston/New York/Chicago — États-Unis Seattle courants est-ouest NA-17 Atlanta/Dallas/Phoenix — États-Unis San Diego courants est-ouest — FIN — Page blanche PUBLICATIONS TECHNIQUES DE L’OACI Le résumé ci-après précise le caractère des diverses séries de publications techniques de l’Organisation de l’aviation civile internationale et décrit, en termes généraux, la teneur de ces publications. Il n’est pas fait mention des publications spéciales qui ne font pas partie d’une série: Catalogue des cartes aéronautiques ou Tableaux météorologiques pour la navigation aérienne internationale, par exemple. Les Normes et pratiques recommandées internationales sont adoptées par le Conseil en vertu des dispositions des articles 54, 37 et 90 de la Convention relative à l’aviation civile internationale, et constituent les Annexes à la Convention. Sont classées comme normes internationales les spécifications dont l’application uniforme par les États contractants est reconnue nécessaire à la sécurité ou à la régularité de la navigation aérienne internationale; les spécifications dont l’application uniforme est reconnue souhaitable dans l’intérêt de la sécurité, de la régularité ou de l’efficacité de la navigation aérienne internationale sont classées comme pratiques recommandées. La connaissance de toute différence entre les règlements ou usages d’un État et les dispositions d’une norme internationale est essentielle à la sécurité ou à la régularité de la navigation aérienne internationale. Aux termes de l’article 38 de la Convention, un État qui ne se conforme pas aux dispositions d’une norme internationale est tenu de notifier toute différence au Conseil de l’OACI. La connaissance des différences par rapport aux pratiques recommandées peut aussi présenter de l’importance pour la sécurité de la navigation aérienne; bien que la Convention n’impose pas d’obligation à cet égard, le Conseil a invité les États contractants à notifier ces différences en plus des différences par rapport aux normes internationales. Les Procédures pour les services de navigation aérienne (PANS) sont approuvées par le Conseil pour être mises en application dans le monde entier. Elles comprennent surtout des procédures d’exploitation qui ne paraissent pas avoir atteint un stade de maturité suffisant pour être adoptées comme normes et pratiques recommandées internationales, ainsi que des dispositions présentant un caractère plus définitif, mais trop détaillées pour être incorporées à une Annexe, ou susceptibles d’être amendées fréquemment, et pour lesquelles la méthode prévue dans la Convention serait inutilement compliquée. Les Procédures complémentaires régionales (SUPPS) ont un caractère analogue à celui des procédures pour les services de navigation aérienne, car elles ont été aussi approuvées par le Conseil, mais elles ne sont applicables que dans certaines régions. Elles sont établies sous forme de recueil, car certaines d’entre elles s’appliquent à des régions qui se chevauchent, ou sont communes à plusieurs régions. Les publications ci-après sont établies sous l’autorité du Secrétaire général, conformément aux principes approuvés par le Conseil. Les Manuels techniques donnent des indications et renseignements qui développent les dispositions des normes, pratiques recommandées et procédures internationales; ils sont destinés à faciliter la mise en application de ces dispositions. Les Plans de navigation aérienne présentent sous une forme concise les plans OACI de mise en oeuvre des installations et services destinés à la navigation aérienne internationale dans les diverses régions de navigation aérienne de l’OACI. Ils sont établis, par décision du Secrétaire général, d’après les recommandations des réunions régionales de navigation aérienne et les décisions du Conseil au sujet de ces recommandations. Les plans sont amendés périodiquement pour tenir compte des changements survenus dans les installations et services nécessaires et de l’état d’avancement de la mise en application. Les Circulaires permettent de communiquer aux États contractants des renseignements pouvant les intéresser dans le cadre de diverses spécialités. Elles comprennent des études sur des questions techniques. © OACI 2007 9/07, F/P1/300 N o de commande 9750 Imprimé à l’OACI