Isolation par l`extérieur

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Isolation par l`extérieur
Isolation par l’extérieur
Appellée aussi ITE (Isolation Thermique par l’Extérieur)
Partie théorique
Introduction :
Isoler pourquoi ?
Isoler comment ?
Isoler par l’extérieur
Comprendre la globalité du bâtiment
1- Importance de la conception
a) Orientation
b) Compacité
2- Température et vapeur d’eau
a) Le bâtiment au cours des saisons
b) La condensation
c) Les 3 modes de propagation de la chaleur
d) Les ponts thermiques
e) L’étanchéité à l’air
f) La température ressentie
Connaître les matériaux
1- Les supports
a) À forte inertie b) À faible inertie c) Le pare vapeur
2- Les isolants
a) Conductivité thermique b) Capacité thermique c) Résistance à la
diffusion de la vapeur d’eau d) Energie grise
A P L O M B - Maison des associations - 9 Rue du Colombier - 38160 Saint Marcellin - 06 80 77 85 02
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Introduction
Pourquoi isoler ?
Le point de vue de l’habitant
Il pourra minimiser sa facture de chauffage. C’est donc un investissement que l’on fait au
départ et qui permettra de faire des économies sur de nombreuses années. La durabilité
du matériau isolant est donc une variable très importante pour juger de l’intérêt de
l’isolation.
Le point de vue de la collectivité
A l’échelle mondiale, la consommation d’énergie a augmenté beaucoup plus vite depuis
60 ans. Or nos ressources en énergie ne sont pas inépuisables. Les réserves en pétrole,
uranium, et même en charbon (présent sur terre en plus grande quantité) se réduisent
d’année en année. Voir graphiques page précédente.
Il est donc indispensable de réduire notre consommation.
En France le secteur du bâtiment brûle 45% de l’énergie totale. Cette consommation a
augmenté de 30% ces 30 dernière années. En tant que professionnels nous pouvons
contribuer à freiner cette évolution.
Le label BBC 2005, monté à partir des travaux de l’association effinergie, donne une
consommation maximum pour une maison individuelle, en construction neuve, de 50
kWhep/m² par an. Atteindre cette consommation, permet de toucher des subventions
de l’Etat.
ep signifie énergie primaire, il faut savoir que l’électricité fournie par EDF arrive chez
vous après avoir subi une déperdition impressionnante : énergie EDF = ep x 2,58
Comment isoler ?
Isolation par l’intérieur :
Si la maison n’est pas occupée en permanence (elle doit être chauffée rapidement)
Si les travaux ne peuvent se faire que par tranches pour des raisons de budget
(pièces par pièces)
Dans l’épaisseur des murs :
Bâtiments à ossature bois
Murs porteurs isolant (briques monomurs, béton celullaire, madriers…)
Isolation par l’extérieur :
Pour l’amélioration de la performance énergétique des maisons individuelles
lorsque la maison est utilisée de manière continue.
Pour l’isolation des immeubles en béton de grande hauteur
Pour la construction neuve
Les avantages de l’isolation par l’extérieur
Eviter la plupart des ponts thermiques
Protéger les murs du gel
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Améliorer le confort thermique, en augmentant l’inertie
Réduire la consommation d’énergie
Pas de modifications des surfaces habitables
Durée de vie plus importante
Les questions à se poser avant d’isoler
Utilisation continue ou discontinue
Contraintes
Techniques (fixations, finition, dimensions …)
Administratives (autorisations en mairie, respect du DTU…)
Esthétiques (en rapport avec le client et les règlements d’urbanisme)
Budgétaires
Sources d’inconfort :
Température de l’air
Température des parois
Mouvement de l’air
Humidité
Chapitre 1 : Comprendre la globalité du bâtiment
1. L’importance de la conception
Les objectifs à atteindre dans une maison bien conçue sont :
- Récupérer un maximum de chaleur solaire et de lumière l’hiver et de s’en
protéger l’été.
- Limiter les déperditions thermiques l’hiver ou les apports superflus l’été.
a) Orientation :
L’été le soleil se « lève » au nord-est et se couche au nord-ouest. En plan il parcourt
plus de 180°. Il éclaire, et chauffe généreusement les façades est et ouest, il éclaire peu
la façade sud car vers midi (heure solaire), lorsqu’il est au sud, le soleil est très haut dans
le ciel, et il suffit d’une passée de toit pour maintenir la façade sud à l’ombre en totalité
ou partiellement.
L’hiver le soleil se lève sud-est et se couche sud-ouest. Il parcourt moins de 180°. Il
éclaire peu les façades est et ouest mais il éclaire bien la façade sud car il reste bas même
vers midi. Nous allons dons essayer de récupérer au maximum la lumière et la chaleur
diffusée par le soleil en hiver au sud.
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Coté sud
Il faut
-un maximum d’ouvertures pour
faire entrer la lumière et la chaleur
l’hiver.
-une bonne passée de toiture ou des
pare-soleil
horizontaux
pour
protéger du soleil de midi au début
et à la fin de l’été.
Parcours du soleil l’hiver
»
Coté est et ouest
L’idéal serait d’avoir un minimum d’ouverture mais il faut bien éclairer l’intérieur des
pièces. On ouvrira avec précaution. Aussi il est intéressant de placer des pare-soleil
extérieurs à lames verticales ou des volets pour bloquer le rayonnement solaire d’été a
partir d’une certaine heure de la journée coté est et jusqu'à une certaine heure côté ouest.
Les masques
Dans le cas où un bâtiment est caché du soleil au sud par une colline, un autre bâtiment
ou de la végétation, il faudra réduire la taille des ouvertures au sud ou utiliser des vitrages
plus isolants.
Le vent
Le vent crée une surpression du coté ou il arrive et une dépression sur le mur opposé. Ce
phénomène augmente les courants d’air à l’intérieur de la maison et fait baisser la
température ou augmenter la consommation d’énergie. C’est pourquoi les maisons
anciennes sont protégées du vent par différents dispositifs. Remblais, appentis,
végétation etc.…
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Se protéger des vents
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Se servir du soleil
b) La compacité
Définition ou objectif : Avoir un minimum de surface de mur et toiture pour un
maximum de volume habitable.
Le coefficient de compacité est le rapport du nombre de m² de paroi en contact avec
l’extérieur par la surface habitable
Calculer le coefficient de compacité des exemples ci-dessous.
Quelles conclusions en tirez vous ?
Maison de 120 m² de pleins pieds , hauteur 3 m, combles non chauffés
Maison de 120 m² à trois niveaux de 40 m² chacun, hauteur totale : 9 m combles non
chauffés
156 m² +120 =276m²
252+40=292
2. Température et vapeur d’eau
a) Le bâtiment au cours des saisons.
Situation en été
L’air extérieur est plus chaud que l’air intérieur (si la maison est bien conçue). L’air chaud
se dilate, il est plus léger alors que l’air froid qui se contracte. L’air extérieur va donc
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exercer une pression sur la maison et pénétrer par les grilles d’aérations ainsi que par les
trous non voulus.
Plus l’air est chaud plus il est susceptible de contenir de l’humidité.
Pour résumer, l’été le bâtiment est en dépression, l’air chaud de l’extérieur qui est
généralement humide va entrer dans les maisons.
Situation en hiver
L’air intérieur est plus chaud que l’air extérieur il est donc capable de stocker la vapeur
d’eau produite par les utilisateurs du bâtiment.
Cet air est en surpression il va avoir tendance à sortir du bâtiment.
En matière d’humidité de l’air (hygrométrie), il faut, pour atteindre un certain
confort, que l’air ait un taux d’humidité compris entre 50 et 70%. On mesure ce taux à
l’aide d’un hygromètre, c’est un appareil que l’on trouve généralement sur les baromètres.
Si la circulation d’air est trop importante c'est-à-dire si elle dépasse les 4 à 5 volumes par
heure, le taux de l’humidité de l’air intérieur se rapprochera du taux de l’humidité de l’air
extérieur. Il sera donc trop sec l’hiver et trop humide l’été.
Un air trop sec provoque des inflammations des voies respiratoires, un dessèchement de
la peau, fait sécher le pain ou d’autres aliments.
Un air trop humide provoque des dégâts sur le bâtiment, moisissures, champignons
surtout s’il rencontre des parois froides et étanches.
b) La condensation
L’air intérieur circule, il part de la source de chaleur, il monte, passe contre le plafond,
puis contre les murs et le sol où il se refroidit avant de rejoindre la source de chaleur. Si,
au cours de son parcours, il rencontre une surface trop froide il va y avoir condensation.
Lorsque la température va subitement s’abaisser, l’air va lâcher l’eau qu’il contient. Ce
phénomène est ce qui arrive de pire lorsqu’une isolation thermique est mal conçue ou
mal réalisée. C’est ce phénomène qui provoque les moisissures, champignons etc
c) Les trois modes de diffusion de la chaleur
Convection
Conduction
Rayonnement
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d) Les ponts thermiques :
On appelle pont thermique les parties du bâtiment qui sont directement en contact à la
fois avec l’intérieur et l’extérieur, elles forment un pont qui transmet le chaleur produite
à l’intérieur vers l’extérieur. Ce qui est inutile et coûteux. Les ponts thermiques sont
généralement causés par les dalles béton (dans le cas d’une isolation par l’intérieur ou pas
d’isolation), les balcons en béton, les appuis de fenêtres saillants, et les menuiseries
métalliques
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e) Les fuites d’air
Chaque trou percé dans le gros œuvre (exemple : réservation dans une dalle pour laisser
passer une arrivée d’eau) devra être bouché pour éviter les appels d’air.
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Fuites d’air et enduits
L’enduit extérieur ne peut en aucun cas servir d’étanchéité à l’air, il subit les
intempéries et ne peut pas assurer de continuité.
En revanche les enduits intérieurs, plâtre, chaux ou terre, permettent une bonne
continuité de l’étanchéité à l’air
Fuite d’air et matériel électrique
Les boîtiers électriques utilisés sur les doublages en cloisons sèches sont de vraies
passoires, ils créent des courants d’air entre l’intérieur et l’espace isolé ou entre pièces. Le
pare vapeur sert alors aussi d’étanchéité à l’air, c’est pourquoi il doit être mis en œuvre de
manière irréprochable, pour que l’air ne circule qu’en zone chaude, et sans pouvoir
condenser.
Si le coffret de répartition électrique est en zone froide, il faut limiter les courants d’air
dans les gaines avec des dispositifs appropriés (boucher les gaine après le passage des
fils)
Pour évaluer ces fuites d’air il suffit de promener sa main mouillée aux abords des
ouvertures, des interrupteurs, des trappes, des prises et des plinthes, pour sentir l’air
passer.
Le label BBC 2005 autorise un renouvellement d’air de 0,6m 3/h.m², pour une maison
individuelle, ce qui équivaut à la taille d’un disque 33 tours de passage d’air pour toute
une maison. Cela parait beaucoup, mais c’est vite atteint.
f) La température ressentie
La température ressentie à obtenir varie suivant l’utilisation du local : dans une
chambre ou un atelier entre 16 et 19°C, dans un salon ou un bureau entre 19 et 22°C
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Une maison est agréable à vivre lorsque sont maîtrisées
les 4 données suivantes
-la température de l’air
-la température des murs
-la quantité de vapeur d’eau dans l’air
-le déplacement de l’air
Exemples
Exemple 1
Prenons le cas d’une maison récente construite en briques creuses avec drainage
périphérique et barrière mécanique contre les remontées d’humidité en pied de mur et
sous les chapes du rez-de-chaussée Il n’y a donc pas d’humidité qui arrive par le sol ou
par les murs Un isolant thermique est placé à l’extérieur des murs.
Situation en été
L’air extérieur, humide, rentre par les grilles d’aérations ou par la V. M. C. et par les
fuites, les habitants produisent en plus de la vapeur d’eau (respiration, transpiration,
cuisine) le taux d’humidité monte donc. Une bonne ventilation est indispensable pour
rester à un taux d’humidité correct. Il y a peu de risque de condensation car les murs ne
sont pas suffisamment froids pour que l’air « lâche» l’eau qu’il contient sous forme de
vapeur. Nous ne sommes pas dans une situation à risque.
Situation en hiver
La maison est chauffée, elle est donc en surpression.
1) Hygrométrie et confort
Soit le renouvellement d’air est maîtrisé, l’air intérieur est renouvelé (naturellement ou
mécaniquement) de 1 à 3 volumes par heure et l’humidité produite par les habitants
suffit pour conserver une hygrométrie correcte, soit l’air fuit plus que nécessaire et l’air
extérieur rentre trop vite, le taux d’humidité baisse jusqu'à stagner aux alentours des 20 à
40% ce qui provoque des irritations des voies respiratoires, et une surconsommation
d’énergie pour le chauffage. C’est qu’il faut revoir l’étanchéité à l’air
2) Condensation
L’air passe à travers le revêtement intérieur s’il n’est pas étanche (exemple placoplâtre
avec boites électriques standard) puis passe au travers de la maçonnerie qui n’est jamais
étanche et vient condenser dans l’isolant ( c’est ce qu’on appelle le point de rosée) ce qui
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nuit à son efficacité dans un premier temps puis qui provoque son vieillissement accéléré
dans un deuxième temps.
Pour remédier à ces fuites, le doublage peut être remplacé par un enduit plâtre, chaux ou
terre ou réalisé avec des boites électriques étanches et surtout l’artisan isolateur va placer
un film pare vapeur entre le mur (coté extérieur du mur) et l’isolant pour le protéger de
l’humidité intérieure
3) Protection de l’isolant.
L’isolant n’a pas besoin de protection contre l’humidité du sol en revanche il doit être
protégé de l’humidité produite par les habitants par la pose d’un pare vapeur entre le mur
et l’isolant. Nous n’avons pas besoin de considérer la perméabilité à la vapeur d’eau de
l’isolant.
Le pare vapeur doit être posé avec soin, les lais doivent être raccordées avec un ruban
adhésif spécifique (marques distribuées dans la région Eco Coll et Pro clima), les gaines
électriques ou les autres fluides qui passent au travers du pare vapeur doivent être munis
d’un système d’étanchéité : On perce d’abord le film, ensuite on y appose une membrane
caoutchouteuse percée au diamètre de la gaine à passer.
Exemple 2
Prenons le cas d’une maison construite à la fin du XIXe siècle en pierres sans drainage
périphérique ni barrière mécanique contre les remontées d’humidité en pied de mur. Il y
a donc de l’humidité qui arrive par le sol ou par les murs Un isolant thermique est placé
à l’extérieur des murs.
Situation en été
L’air extérieur, humide, rentre par les grilles d’aérations ou par la V. M. C. (ventilation
mécanique contrôlée) et par les fuites, les habitants produisent en plus de la vapeur
d’eau, les murs peuvent absorber une petite partie de ce surplus s’ils ne sont pas
recouverts d’un revêtement étanche, le taux d’humidité monte donc.
Une bonne ventilation est indispensable pour rester à un taux d’humidité correct. Il y a
peu de risque de condensation car les murs ne sont pas suffisamment froids pour que
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l’air « lâche» l’eau qu’il contient sous forme de vapeur. Nous ne sommes pas dans une
situation à risque.
Situation en hiver
La maison est chauffée, elle est donc en surpression.
1) Hygrométrie et confort
Soit le renouvellement d’air est maîtrisé, l’air intérieur est renouvelé (naturellement ou
mécaniquement) de 1 à 3 volumes par heure et l’humidité produite par les habitants
permet de conserver une hygrométrie correcte, soit l’air fuit plus que nécessaire et l’air
extérieur rentre trop vite, le taux d’humidité baisse jusqu'à stagner aux alentours des 20 à
40% ce qui provoque des irritations des voies respiratoires, et une surconsommation
d’énergie pour le chauffage. Il faut donc améliorer l’étanchéité à l’air.
2) Condensation
L’air passe à travers le revêtement intérieur s’il n’est pas étanche (exemple placoplâtre
avec boites électriques standard) puis passe au travers de la maçonnerie qui n’est jamais
étanche et vient condenser dans l’isolant (point de rosée) ce qui nuit à son efficacité dans
un premier temps puis qui provoque son vieillissement accéléré dans un deuxième
temps.
De l’humidité remonte dans les murs par capillarité, elle peut parfois s’évaporer à
l’intérieur de la maison mais surtout il va falloir qu’elle s’évapore au travers de l’isolant
extérieur et de son revêtement. Il va falloir choisir un isolant à forte perméance et un
revêtement extérieur plus perméant encore.
Pour remédier à ces fuites le doublage peut être remplacé par un enduit plâtre, chaux ou
terre ou réalisé avec des boites électriques étanches. Dans le cas d’un mur ancien il n’est
pas possible de placer un film pare vapeur entre le mur et l’isolant car le mur ne pourrait
plus évacuer son humidité en propre. Il faut donc que l’humidité puisse s’évaporer via
l’isolant.
3) Choix de l’isolant
Vu que l’isolant doit être perméable à la vapeur d’eau, nous considérerons avant tout
son coefficient µ ou Sd voir chapitre 2. Nous le choisirons également en fonction de ces
qualités thermiques, mécaniques, des revêtements qu’il peut recevoir, de ses
performances été/hiver.
Chapitre 2 : Connaissances des matériaux
C’est le matériau support qui va orienter le choix de l’isolant dans un premier temps.
Ensuite nous regarderons les demandes du client pour ce qui concerne le revêtement
extérieur ainsi que la performance énergétique.
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1) Les supports
a) Murs à forte inertie : Pisé, pierres, galets, blocs de béton pleins.
Ce type de murs est appelé murs à fort déphasage il permet de conserver une
température relativement constante à l’intérieur lorsqu’il y a des pics à l’extérieur. Ces
murs n’ont généralement pas de barrière contre les remontées d’humidité : On ne peut
donc pas leur appliquer un par vapeur sous peine d’enfermer l’humidité dans le mur. Il
faut donc leur appliquer des revêtements et isolants extérieurs qui laissent passer la
vapeur d’eau. On choisira plutôt une laine de bois  2 à 5 plutôt qu’un panneau de
polyuréthane  30 à 100.
Ces murs n’ont généralement pas une surface suffisamment plane pour accueillir un
panneau isolant. Suivant les cas, suivant la dureté des pierres ou du pisé et suivant la
meilleur rentabilité (cout/ éfficacité) on choisira l’une ou l’autre des solutions suivante
Solution 1
Finition enduite avec couche de dressage sur le mur
Il faudra donc réaliser une couche d’enduit de dressage pour rattraper un minimum de
planéité. Cette couche d’enduit ne devra pas être plus étanche au passage de la vapeur
d’eau que le mur. Sur un mur en pisé il faudra donc réaliser une couche de dressage avec
un mélange terre/sable. Sur un mur de pierres il faudra faire deux couches d’enduit à la
chaux (gobetis + dressage), sur un mur de galets idem avec un gobetis plus épais.
Ensuite on fixe les panneaux d’isolant (fibre de bois 130/140 kg/m3) avec les chevilles
préconisées par le fabriquant. On réalise ensuite un enduit 3 couches avec une résille
dans la première. La législation française commence à tolérer l’enduit sur isolant, les
législations suisse, allemande autrichienne l’autorise depuis plusieurs dizaines d’années.
Solution 2
Finition enduite avec ossature bois rapportée
Le coût des enduits de dressage étant important, il est possible d’envisager une autre
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approche. Il faut placer des tasseaux verticaux à l’aide d’équerres vissées dans la
maçonnerie. Ensuite remplir entre les tasseaux avec de la ouate de cellulose floquée
humide et finir par une couche de fibre de bois haute densité fixée sur les tasseaux et
enfin enduire la laine de bois Comme décrit dans le paragraphe ci-dessus.
Solution 3
Finition bardage bois sur ossature bois rapportée
Le coût des enduits de dressage étant important, il est possible d’envisager une autre
approche. Il faut placer tasseaux verticaux à l’aide d’équerres vissées dans la maçonnerie.
Ensuite remplir entre les tasseaux avec de la ouate de cellulose floquée humide et finir
par un bardage bois éventuellement précédé d’un film pare pluie.
Les murs de béton banché
Ce sont plutôt des murs à forte inertie (même s’ils sont deux à trois fois plus légers que
des murs en pierres) qui doivent être traités comme des murs en agglos creux du fait de
leurs qualités mécaniques
b) Murs à faible inertie ( Blocs agglomérés de béton creux, briques creuse etc.)
Ce type de murs est appelé murs à faible déphasage. Ces murs ont généralement une
barrière contre les remontées d’humidité on peut donc leur appliquer des revêtements et
isolants extérieurs qui laissent peu passer la vapeur d’eau. On choisira aussi bien une
laine de bois ( 2 à 5) qu’un panneau de polyuréthane ( 30 à 100) sans oublier que ce
dernier consomme 100 fois plus d’énergie grise.
Murs à faible déphasage
Solution 1 : Finition enduite
Ces murs ont une surface suffisamment plane pour accueillir un panneau isolant.
On fixera d’abord un film pare vapeur puis les panneaux avec les chevilles préconisées
par le fabriquant de l’isolant. Il s’agit généralement de cheville en matière plastique qui
limitent les ponts thermiques. On réalise ensuite un enduit 3 couches avec une résille
dans la première. La législation française commence à tolérer l’enduit sur isolant, les
législations suisse, allemande autrichienne etc l’autorisent depuis plusieurs dizaines
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d’années.
Il en existe deux types d’enduit:
Les « prêt à l’emploi » (attention la perméance est rarement indiquée)
Les enduits à préparer sur chantier. Ces derniers doivent être réalisés suivant les
règles de l’art et le plus fin possible afin de ne pas peser sur les chevilles qui supportent
les panneaux d’isolants.
Solution 2 : Finition avec bardage
On fixera d’abord un film pare vapeur ensuite on procédera comme sur un mur ancien :
fixation de tasseau bois à l’aide d’équerres métal, on place les panneaux entre les
chevrons puis on fixe un film pare pluie avec lame d’air puis le bardage.
c) Mise en œuvre du film pare vapeur.
Le film pare vapeur doit être parfaitement posé, toute fuite peut occasionner des points
de condensation dans l’isolant et sa destruction (d’où une augmentation de la
consommation d’énergie)
Le pare vapeur doit être fixé avec des chevilles plastiques spécifiques et chaque cheville
doit être recouverte de ruban adhésif. Les marques fabriquant ces produits sont Pro
Climat, Siga etc. Il est parfois nécessaire de coller le film sur du béton généralement
autour des fenêtres. Il faut soit utiliser du ruban adhésif après avoir passé avant une
primaire d’accrochage ou un cordon de colle (type Siga ou pro climat) directement sur le
béton sec et dépoussiéré
Les raccords entre les lais de pare vapeur doivent être collés avec du ruban adhésif
spécifique.
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2) Les isolants
Quelques exemples…
Panneau de fibre de bois densité 130 kg /m3 à enduire
Panneau de ouate de cellulose
Panneau de liège expansé
Ouate à insuffler en vrac
Panneau de mousse de polyuréthane
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a) La conductivité thermique, c’est le coefficient lambda 
Plus le chiffre est petit plus le matériaux est isolant. Il s’exprime en w/m°C, c’est la
quantité de chaleur qui passe en une seconde au travers de 1 m² d’une couche de
matériau homogène de 1 m d’épaisseur. Elle est donnée par le fabricant
C’est cette caractéristique qui nous permet de calculer la résistance thermique d’une
paroi selon la formule
R = e/
R, la résistance thermique s’exprime en m²°C/W
e, l’épaisseur de la paroi en mètre
, la conductivité thermique en w/m°C
Exemple : Calculons le R d’un panneau de 10 cm de fibre de bois à enduire masse
volumique 130 Kg/m3
e = 0,1m,  = 0,038,
R = 0,1/0,038 = 2,63m²°C/W
Le R est la valeur que votre client va vous demander d’atteindre.
Pour les menuiseries la valeur prise en compte est U, soit la déperdition surfacique en
W/m².°C. Il s’agit de l’inverse de R, soit U = 1/R
Lorsqu’une paroi est composée de plusieurs couches différente les R s’additionnent
Exemple : Calculons le R d’une paroi verticale en contact avec l’extérieur, composée de
1 cm de d’enduit plâtre, de 16 cm de béton armé, de 10 cm de liège et d’une lame d’air
ventilé puis d’un bardage bois.
Pour ce calcul on considère les e et les  de la paroi et on y ajoute les résistances
superficielles de la paroi qui varient en fonction de l’inclinaison de la paroi et de la nature
du local qui est derrière.
1/hi résistance superficielle de la paroi intérieure
1/he résistance superficielle de la paroi extérieure
Ces valeurs sont données une fois pour toutes dans le tableau ci-dessous
Paroi en
Parois Angle formé
avec
l’horizontale
Sens du
flux
1/hi
Verticale
Horizontale
Sup à 60°
Inf à 60°
Horizontal
Ascendant
contact
L’extérieur
Un local ouvert
Un passage
couvert
0,11
0,09
1/he
0,06
0,05
1/hi+1/he
0,17
0,14
avec
Un local
Un
Un vide
chauffé
comble
sanitaire
ou non
1/hi
1/he
1/hi+1/
he
0,22
0,18
0,11
0,09
0,11
0,09
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descendant
0,17
0,05
0,22
0,17
0,17
0,34
R = (0,01/1,15) + (0,16/1,75)+(0,1/0,045) +(1/hi+1/he)
R = (0,0086) + (0,091) + (2,22) + (0,17)
R = 2,32 + 0,17
R = 2,49 m²°C/W
Une lame d’air ventilé n’est pas isolante (des mouvements de convections y refroidissent
l’air en permanence : pour être isolant, l’air doit être immobile) un bardage bois placé
après cette lame n’est pas isolant non plus
b) La capacité thermique (S) : c’est la quantité de chaleur que peut emmagasiner un
matériaux par rapport à son volume. Elle s’exprime en Wh/m3°C. (On obtient la
capacité thermique en multipliant la chaleur massique par la masse volumique)
C’est cette notion qui va évaluer les performances été/hiver : Comme on peut le voir
dans le tableau ci-dessous, seul les isolants ayant une capacité thermique supérieure à 30
ou 40 Wh/m3°C sont performant l’été.
Le tableau ci-dessous donne les  et les capacités thermiques de la plupart des isolants
ainsi que de quelques matériaux de construction. Dans les deux colonnes de droite vous
avez l’épaisseur nécessaire en hiver puis en été pour obtenir un R de 4,5 m²°C/W
environ.
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Isolation par l’extérieur
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c) Le coefficient de résistance à la diffusion de la vapeur d’eau  (mu)
Il est précisé pour chaque matériau par le fabricant. Les isolants sont plus ou moins
étanches au passage de la vapeur d’eau. Placé contre un mur qui est isolé contre les
remontées capillaires, un isolant n’a pas besoin d’être perméable à la vapeur d’eau par
contre sur un mur en pierres, en pisé ou autre technique ancienne il est capital que le
mur puisse continuer à évaporer l’eau qui remonte par capillarité.
Sd = e . 
Sd coefficient de résistance à la diffusion de la vapeur d’eau en mètre équivalent lame
d’air. Plus il est élevé plus la résistance est grande
e épaisseur du matériau en mètre
 n'a pas d'unité, plus il est élevé plus la résistance est grande
Pour éviter tout risque de condensation dans une paroi complexe la paroi extérieure doit
être 5 fois plus perméable que la paroi intérieure (Il n’y a pas de norme française
aujourd’hui nous nous référons à la norme britannique BS 5250)
Exemple un mur en agglos creux de 20 cm,  agglo creux =10
Sd = 0,2m x 10= 2m équivalent lame d’air
Exemple un mur en béton plein de 20 cm,  béton courrant =80
Sd = 0,2 x 80=16 m équivalent lame d’air
d) L’énergie grise est l’énergie nécessaire à l’extraction, à la fabrication au transport et
à l’élimination du matériaux, elle est souvent donnée en tonne équivalent pétrole (tep),
ou en kWh/tonne. Elle relativise les performances du béton cellulaire ou du polystyrène
expansé, et montre l’intérêt des matériaux d’origine végétale.
Aluminium première fusion
Polystyrène expansé
Plastique (moyenne)
Polyuréthane
Laine de verre, laine de roche
Ferrailles à béton
Ciment
Briques cuites et tuiles
Bois
Béton
Bloc de terre stabilisé
kWh/tonne
34000
23000
21000
18000
14000
9000
1700
900
50
400
200
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