Commission historique du Nord. Bulletin de la Commission

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Commission historique du Nord. Bulletin de la Commission
Bulletin de la
Commission historique
du département du Nord
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Commission historique du Nord. Bulletin de la Commission historique du département du Nord. 1843.
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BULLETIN
DE
LA
COMMISSION
DU
HISTORIQUE
DU
DÉPARTEMENT
NORD.
Tome XII.
LILLE,
IMPRIMERIE
L. DANEL,
1873
RUE
NATIONALE.
EXTRAIT
DES PROCÈS-VERBAUX.
SÉANCE DU 30
Présidence
Le
de M. DE
Président
COUSSEMAKER.
en ouvrant
MARS
—
1871.
Secrétaire
, M. Ch. VINCENT.
la séance dit
des
que l'interruption
séances mensuelles de la Commission
depuis le mois de juillet
1870 a été motivée par les circonstances calamiteuses dont, le pays
a si cruellement souffert.
Il rappelle ensuite la mort prématurée, et à tous égards si regrettable, de M. ALEXANDREDESPLANQUEl'un des membres de la Commission les plus zélés et les plus érudits.
La Commission accueille avec les plus vifs regrets la nouvelle de
cette perle douloureuse.
Dans les paroles prononcées sur la tombe du défunt, M. DE
au nom du comité flamand de France, dont notre
COUSSEMAKER,
regretté confrère était l'un des secrétaires, a saisi cette circonstance pour rappeler les divers
bulletin. Voici ce qu'il a dit :
travaux
qu'il
a publiés
dans le
« Interprête de deux sociétés dont ALEXANDREDESPLANQUE
faisait
partie , je viens adresser un suprême adieu au confrère que la
mort enlève d'une mainère si prématurée à la science, à sa famille,
à ses amis. Il nous est ravi après une maladie qui, certes , nous
mais qui ne laissait pas prévoir une aussi
inspirait des craintes,
brusque issue.
» C'est toujours avec un sentiment de tristesse et de douleur qu'on
voit moissonnés, avant le terme ordinaire assigné par la nature,
— 2 —
des hommes qui étaient à la fois l'orgueil et l'appui de leur famille;
mais combien est plus frappante cette douleur, quand ceux que la
mort frappe ainsi, étaient destinés par leur intelligence à rendre
des services publics et à jeter un certain éclat sur leur pays.
» ALEXANDRE
était rangé parmi ces hommes d'élite
DESPLANQUE
auxquels l'avenir réservait une renommée solide et durable. Dès
sa jeunesse, il montrait une réelle vocation littéraire, mais chez lui
cette vocation avait pour objectif l'histoire de son pays. Son amour
pour l'histoire de la Flandre était si vif qu'il n'eut ni repos, ni
cesse, jusqu'à ce qu'il fût à même d'y donner libre et pleine
carrière.
» Quel ne fut pas son bonheur, lorsqu'il put s'installer, comme
archiviste du département, au milieu des innombrables chartes et
documents de l'ancienne Chambre des Comptes !
» Avec quelle ardeur il se mit à examiner et à classer une partie
de ces trésors historiques dont l'inventaire sommaire était désormais confié à ses soins et à sa direction.
» C'estainsi que ce qui était un devoir de ses fonctions devint une
mine inépuisable de découvertes et de renseignements pour les
travaux qu'il projetait.
» Mais ce n'était pas assez pour son activité. Le travail chez lui
était une passion. Comme s'il pressentait que le temps allait lui
faire défaut, il voulait connaître tout ce qui s'était publié sur l'histoire du pays ; pas un livre, pas un mémoire, pas une brochure
n'échappèrent à son attention infatigable. Ce ne fut qu'après avoir
exploré le terrain dans ses coins et recoins qu'il se mit lui même
à l'oeuvre.
»La Commission historique du département du Nord dont il était
un des membres les plus assidus et les plus actifs ne tarda pas à
recevoir quelques-unes de ses savantescommunications. Elle a inséré
dans son Bulletin « Mémoire sur la réunion par Louis XIV, à la
France, d'une partie de la Flandre et du Hainaut », et une « Introduction aux notices sur les archives départementales, communales
et hospitalières du département. »
— 3 —
» Ce fut encore la même ardeur pour les études histonques de la
Flandre qui le porta vers le Comité flamand de France dont les
publications avaient un véritable attrait pour son esprit avide de
recherches sur nos origines. Afin de mieux s'initier aux travaux de
celte compagnie, il n'hésita pas à en accepter les fonctions de
secrétaire.
» Là aussi, DESPLANQUE
présenta trois mémoires d'une incontestable valeur, tous basés sur la découverte de documents importants
que son investigation fit sortir du dépôt confié à sa garde et auxquels
son savoir donna la vie.
»Si l'on ajoute à ces travaux ceux dont il a enrichi les recueils de
plusieurs autres sociétés et revues, on est étonné qu'en un temps
aussi court il ait produit tant et de si bonnes choses. Mais, hélas !
C'est peut-être à ces productions accumulées autant qu'à sa constitution délicate qu'il faut attribuer la fatigue qui l'a conduit à une
fin aussi précipitée ; la plus riche nature s'épuise bientôt en prodiguant ses trésors.
» Tous les travaux de DESPLANQUE
sont marqués au coin dela
meilleure érudition. Dans tous ses écrits on trouve le savant consciencieux , l'investigateur scrupuleux de la vérité. Plume élégante
et facile, il sut donner de l'attrait aux matières les plus sèches et
les plus arides.
» A son amour de la science, DESPLANQUE
joignait un caractère
doux et bienveillant. On ne s'adresseait jamais en vain à son obligeance; ses confrères étaient ses amis, il les guidait avec la plus
cordiale sympathie dans les sentiers arides de la paléographie,
comme dans le labyrinthe des documents inédits dont il avait fait
son domaine pour mieux les mettre à la disposition de tous.
»Tels sont quelques-uns des traits qui caractérisaient le confrère
que nous pleurons. Nous allons nous séparer à jamais de ses
dépouilles mortelles, mais, de là-haut, sa demeure selon son espérance , il verra que son souvenir restera vivant dans nos coeurs.»
La Commission s'associe avec sympathie aux sentiments exprimés
par son Président.
— 4 Le Secrétaire lit ensuite le procès-verbal
1871 qui est adopté.
OUVRAGES
de la séance du 14 juillet
OFFERTS.
De la part de M. le Ministre de l'Instruction publique :
Revue des Sociétés savantes des départements,
mars, avril et mai 1870.
5e série, tome II,
De la part des Sociétés.
Annales du Comité
flamand
de France,
t. X, 1868-1869.
de France , t. V, N° 7, juillet,
août
de la Société pour la conservation des monuments
riques d'Alsace , 2e série , t. VII, 2 livraisons.
Rapport sur les travaux du Conseil central de salubrité
histo-
du Comité flamand
et septembre 1870.
Bulletin
Bulletin
conseils d'arrondissements
du département
et des
du Nord , N° XXVIII.
industrie , sciences, arts et
de la Société d'agriculture,
belles-lettres du département de la Loire, 3 livraisons, année 1869.
Annales
littéraire
et artistique,
Revue agricole , industrielle,
publiée par
mai
la Société d'agriculture,
sciences et arts de Valenciennes,
1870.
de l'agriculture
du nord de la France, publiées par le
Comice agricole de l'arrondissement
de Lille,
Nos 5 à 11 inclus,
Archives
année 1870.
Société
archéologique
pages 101 à 124.
Messager
bibliographie
de l'arrondissement
d'Avesnes,
fascicule,
des sciences historiques
ou Archives des arts et de la
de Belgique, année 1870, 3e et 4e livraisons.
De la part des auteurs :
historiques sur la Flandre maritime,
2 fascicules.
publiés par M. E. DE COUSSEMAKER,
Documents
recueillis
et
— 5 —
Etude sur le Portus Itius
(extrait
du Bulletin
de France), t. V, par C. de LAROIÈRE, extrait
du Comité flamand de Fance.
du Comité flamand
du tome X des Annales
et d'archéologie
Coussemaker, par A. DESPLANQUE, 1870.
Etude sur les travaux
d'histoire
de M. E. De
CORRESPONDANCE.
en date du 11 novembre
Communication
1870
de M. AUGUSTE
LEBEAU, avocat à Avesnes sur la découverte d'un nouveau milliaire
de
romain et de sépultures
à Godin, commune
gallo-romaines
Haut-Lieu.
décide que cette intéressante communication,
de l'auteur
sur l'emplacement
au premier travail
La Commission
se rattache
lu dans la séance
Duronum,
insérée au Bulletin (1).
du 16 juin
dernier,
qui
de
sera également
, des séances tenues par le sous-comité de Dunle 16 juillet 1870 et par le sous-comité de Douai le 17 jan-
Procès-verbaux
kerque,
vier , 21 mars , 11 avril, 20 juin et 18 juillet de la même année.
Ces procès-verbaux
auxquels sont annexées des notes sur plusieurs collégiales du Nord de la France — sur Condé — et son
chapitre de chanoines, ainsi qu'un tableau des patrons des anciennes
églises paroissiales de l'arrondissement
bulletin par extraits.
—
TRAVAUX.
Préfet sur les travaux
La Commission
approuve
(1) Voir tome XI,
(2)
Idem.
COMMUNICATIONS.
du rapport qui a été adressé à M. le
de la Commission pendant l'année 1869-70.
donne lecture
Le Secrétaire
de Douai seront insérés au
(2).
page 379.
page 313.
— 6 —
M. ED VAN HENDE annonce que les fouilles entreprises à Bouvines par M. H. RIGAUX fils , en 1869 et 1870, sont terminées et
qu'elles ont fait découvrir de nombreux objets, destinés à éclairer
les origines de notre pays. M. VAN HENDE se dit autorisé a faire;
connaître dès aujourd'hui
que quatre époques distinctes sont sorties
de terre. C'est d'abord l'époque gauloise représentée par de trèsmais qui ne manquent
nombreux fragments de poterie grossière,
On remarque sur ces poteries des
pas cependant
d'originalité.
ornements produits avec l'ongle ou le pouce, elles fourniront d'intéressants sujets d'étude pour la Céramique de cette époque.
gallo romaine est représentée par des quantités de
L'époque
en terre rouge avec
tuiles, de poteries brisées , quelques-unes
et par une fondation entourant un puits, dans le coin
personnages
de laquelle a été trouvé un petit pot renfermant 144 monnaies romaines de billon.
L'époque franque se trouve au-dessus.
Elle est représentée par un cimetière qui a fourni plus de cent
tombes , avec armes , poteries , verres , fibules , boucles ; etc
Malheureusement
ces tombes, à l'exception
de trois, avaient été
violées à une époque antérieure. L'une de ces trois , et c'était de
toutes la mieux garnie,
et avec son concours.
a été visitée en présence de M. VAN HENDE:
Vient enfin la quatrième
époque, représentée par un cimetière
dont rien n'a pu faire déterminer l'époque, mais qui est certainement assez récente. Beaucoup de sépultures franques ont été aussi
violées à l'époque
de ces dernières
inhumations.
Une autre
faite rue Solférino,
à Lille,
est due;
découverte,
à une tranchée creusée pour la conduite des eaux d'Emmerin.
De
nombreux
débris
gallo-romains
rejetés sur la chaussée, furent
observés le 15 mars dernier par M. H. RIGAUX, qui constata la
présence des objets suivants : une quantité de tuiles à rebords ou
recourbées, des fragments de poterie variés, dont l'un en jolie terre
rouge porte la trace de l'estampille du potier, des clous , des scories
de fer, du ciment, des pierres de construction;
en un mot, tous
— 7 —
les indices d'habitations
romaines dans un rayon rapproché , sous
l'emplacement de l'ancienne digue , à proximité de la fontaine del
Saulx. Les fouilles que M. RIGAUX se propose d'entreprendre
proil faut l'espérer,
un nouveau jour sur les
chainement, jetteront,
souvenirs qui se rattachent à un des lieux les plus célèbres et les
moins connus de notre histoire locale.
A ce sujet, M. CH. VINCENTrappelle que la Commission historique
à diverses reprises, notamment en 1842, en 1850 et en 1851, s'est
déjà occupée de la fontaine del Saulx ; il avait été question d'élever
un monument
sur l'emplacement
de cette fontaine,
mais il n'a
pas dépendu d'elle que ce projet, dont elle avait pris l'initiative,
fût mis à exécution.
La Commission remercie
faire :
M. VERLY des copies qu'il a bien voulu
1° Du plan figuratif des prêts-marais situés sur le parcours d'Haubourdin appartenant à noble et illustre seigneur Messire Charles
Claude
de Houchin,
d'Haubourdin,
chevalier,
etc.
d'Emmerin,
marquis
2° De la carte des seigneurs d'Haubourdin
Les originaux
communiqués,
la Commission,
de Longastre,
vicomte
et d'Emmerin
en 1731.
CARNEL qui les avait
et les copies ont été déposées dans les archives de
ont été remis à M. l'abbé
M. GOSSELETémet quelques obervations au sujet de la dénomination de certaines rues , places et jardins publics.
L'inventaire
archéologique sera continué. M. l'abbé CARNEL se
charge des recherches
dans les églises du canton d'Haubourdin.
M. DE COUSSEMAKER
rappelle que la Commission a aussi préparé
les éléments d'un travail sur les inscriptions
funéraires et monumentales , et que la publication
de ce travail intéressant pourra
commencer lorsque des circonstances plus favorables permettront
de trouver un éditeur.
s'occupe ensuite, sur la proposition du bureau de
de plusieurs personnes, qui en raison de la spécialité
La Commission
la candidature
— 8 —
de leurs études, sont susceptibles d'être associées aux travaux
Société.
de
présents : MM. DE COUSSEMAKER,
président, DE NORGUET,
, Ed. VAN HENDE, VERLY, DELA PHALECQUE
l'abbéDERVAux, GOSSELET
Étaient
l'abbé
CARNEL, CH. VINCENT, secrétaire.
SÉANCE
DU 25
Présidence de M. DE COUSSEMAKER.
Le procès-verbal
MAI
1871.
— Secrétaire,
M. Ch. VINCENT.
de la séance du 30 mars 1871 est lu et adopté.
OUVRAGES
OFFERTS.
De la part des Sociétés:
Messager des sciences historiques des archives des arts et de la
bibliographie de Belgique, année 1871, 1re livraison.
Archives
de l'agriculture
du nord de la France, publiées par le
Comice agricole de Lille , Nos 1, 2 et 3 , janvier, février et mars
1871.
de la Société des Antiquaires
1869 et 1870.
Bulletin
de Picardie,
Mémoires de la Société des sciences, de l'agriculture
Lille, année 1870, IIP série, 8e volume.
TRAVAUX.
—
M. Ed. VAN HENDE annonce
t. X,
1868 ,
et des arts de
COMMUNICATIONS.
que de nouvelles fouilles ont été
du 9 au 13 mai, sous la rue Solférino,
à Lille, par
entreprises
M. H.RIGAUX. Le terrain fouillé a environ 15 mètres de longueur
sur 2 mètres de largeur. Comme dans la tranchée ouverte au mois
— 9 —
de mars, de nombreux débris gallo-romains
Ce sont :
sont sortis de terre.
Plus de 400 grands fragments de tuiles plates ou recourbées ;
Beaucoup de débris de poterie en terre blanche, noire et
rouge. Plusieurs proviennent de grandes amphores ; quelques-uns sont en terre fine, marquées de l'estampille du
potier, dont une intacte , celle du potier Atticus, ATTICI.
Manu;
Un goulot de bouteille en verre bleu ;
Des pierres de construction ;
De nombreux restes de ciment mélangé de tuiles écrasées et
de silex ;
Des scories de fer provenant d'une forge ;
Deux pierres travaillées, dont l'une a probablement servi à
écraser des graines ;
Une petite monnaie de Tétricus, très-barbare.
MM. Benvignat, Gosselet, Van Hende ont visité plusieurs fois
les travaux et constaté par eux-mêmes cette découverte.
M. DAVIDdépose une note intitulée : « Ordre des obsecques de feu
noble homme Messire Jehan de Saint-Omer, en son vivant cher
seigneur de Morbecque et visconte d'Aire, gouverneur de la
ville et châtelenie d'Aire, capitaine d'une compagnie d'ordonnance, etc., faites en l'église collégiale de Saint-Pierre, audit
Aire, le 27e jour d'apvril, l'an de grâce 1580. »
Au sujet de la Fontaine del Saulx , dont il a été question dans la
demande s'il n'y aurait
précédente séance, M. Ch. VANDERSTRAETEN
pas opportunité de reprendre le projet d'érection d'un monument
sur l'emplacement de cette fontaine. Le moment pourrait être
d'autant plus favorable qu'une église devant être construite non
loin de là, les travaux qui seraient entrepris pourraient avoir pour
conséquence d'utiliser le terrain qui est encore disponible aujourd'hui.
La Commission s'associe à cette pensée et charge MM. Ed. VAN
— 10 —
HENDE et DE LA PHALECQUEde visiter les lieux afin de préciser le
véritable emplacement de la fontaine. — Sur leur rapport, une
proposition sera ensuite adressée , s'il y a lieu , à l'Administration
municipale de Lille.
, président; DAVID , VAN
présents : MM. DE COUSSEMAKER
DERSTRAETEN, l'abbé CARNEL, DE NORGUET,Ed. VAN HENDE , DE LA
PHALECQUE, Ch. VINCENT, secrétaire.
Étaient
SÉANCE
Présidence
de M. DE
Le procès-verbal
DU 6 JUILLET
—
COUSSEMAKER.
1871.
M.
Secrétaire,
de la séance du 25 mai 1871
Ch. VINCENT.
est lu et adopté.
M. LE PRÉSIDENTfait part à la Commission de la perte qu'elle
vient d'éprouver en la personne de M. Lucien DE ROSNY, membre
à Paris.
correspondant,
Un témoignage
de regret est donné à la mémoire de cet honorable confrère.
OUVRAGES
OFFERTS :
De la part de M. le Ministre de l'Instruction publique.
Revue des Sociétés savantes des départements ,
juin 1870 ; t. II, juillet 1870.
5e série , t. I,
De la part des Sociétés:
Bulletin
novembre
du Comité flamand
et décembre 1870.
de France,
t. V, N° 8,
octobre,
De la part de l'auteur.
Le Monastère
où ce monastère
M. Louis
de Steneland.
Étude sur le nom actuel
et ses nombreux
COUSIN, président
domaines
étaient
de la Société Dunkerquoise,
et le lieu
situés,
1870,
par
11 —
CORRESPONDANCE.
Conformément aux propositions de la Commission, M. le Préfet,
par arrêté du 16 juin, a nommé MM. CASATI, juge d'instruction,
et H. RIGAUX, archéologue, membres résidants.
Aux termes de l'arrêté, notification de la nomination sera faite
par les soins du Président à chacun des intéressés.
Lettre circulaire, en date du 25 juin 1871, par laquelle la Société
de Statistique de Marseille sollicite l'échange des
—
publications.
Cette proposition est accueillie.
M. Ed. VAN HENDE, qui a été chargé de rechercher le véritable
emplacement de la Fontaine del Saulx, lit le rapport ci-après.
« Avant d'exprimer le voeu dont il a été question dans la dernière séance, au sujet de l'érection d'un monument commémoratif
de la Fontaine del Saulx, la Commission historique a désiré que
l'emplacement de l'ancienne source fût bien déterminée et m'a
chargé de prendre, avec M. DE LA PHALECQUE
, les renseignements
nécessaires.
» Pour reconnaître cet emplacement, j'ai consulté, au bureau
de la voirie, le grand plan de Lille que M. Mongy m'a obligeamment communiqué et j'en ai corroboré les indications par le témoignage des habitants de la rue du Blanc-Ballot. J'ai constaté que
les quatre dernières maisons de la rue, du côté des numéros impairs, ont été démolies pour donner de la régularité à la nouvelle
place de Roubaix. Il en résulte que l'emplacement de l'antique
fontaine, où l'ont connue plusieurs de nos contemporains, se
trouve actuellement sur cette place, à dix ou douze mètres du pavé
de la rue Boileux et dans le prolongement de l'axe de l'ancien contour du Blanc-Ballot, aujourd'hui rue de la Fontaine del Saulx.
» La place étant la propriété de la ville, la Commission historique
n'a pas à solliciter de la Mairie l'acquisition du terrain sur lequel
pourrait être érigé le modeste monument destiné à rappeler l'her-
—
12 —
mite légendaire et la naissance du vainqueur de Phinaert. Mais par
une coïncidence, qui semble tenir de la prédestination,
c'est dans
le lieu célébré par nos chroniques,
c'est sur la place de Roubaix
l'église vouée par la reconque l'on se propose de construire
naissance des habitants de Lille à la protection divine qui a préservé leur territoire de l'invasion allemande. La façade de l'église
Vauban et le mur du
projetée serait tournée vers le boulevard
chevet devrait arriver à une distance de la fontaine qui sera presque
nulle ou n'excédera pas quelques mètres.
» La Commission historique jugera sans doute naturel de grouper
Il suffirait d'établir contre le mur
ces deux souvenirs historiques.
postérieur de la future église une fontaine avec inscription
explicative. Ce projet serait d'autant plus facile à exécuter que l'Administration
l'église d'un grillage
municipale est d'avis d'entourer
et de parterres entre lesquels serait ménagé l'accès de la fontaine
à ériger.
» Si la Commission historique jugeait convenable de tirer parti
elle pourrait prier M. le Maire de
de la coïncidence des projets,
donner des instructions
pour que, dans l'étude des plans de
l'église du Sacré-Coeur, il soit tenu compte du projet d'érection
d'une fontaine alimentée par les eaux d'Emmerin,
à placer contre
le mur du chevet avec une plaque portant inscription
commémorative. »
La Commission adopte ce rapport et charge son président d'appuyer vivement auprès de M. le Maire de Lille le voeu qui s'y trouve
exprimé.
M. l'abbé CARNELdépose la copie d'une épitaphe
dans le pavement du choeur de l'église du Maisnil.
qu'il a relevée
Cette épitaphe est celle de M. Jean de Croix, curé de cette commune , décédé en 1758.
La Commission
entend
ensuite
avec intérêt
la
lecture
d'un
mémoire rédigé par M. l'abbé DERVEAUX, pour servir à la revendication du coffret contenant les reliques de saint Chrysole, confié
— 13 —
en dépôt,
Donatien,
par les chanoines
de Bruges.
de Comines,
au chapitre
de Saint-
Étaient
, président; l'abbé DERprésents : MM. DE COUSSEMAKER
VEAUX, l'abbé CARNEL, CHON, Ed. VAN HENDE,GOSSELET,DENORGUET,
Ch. VINCENT, secrétaire.
SÉANCE
Présidence
de M.
DU
DE COUSSEMAKER
3 AOUT
1871.
— Secrétaire,
M. Ch. VINCENT
M. LE PRÉSIDENT,en ouvrant la séance, entretient la Commission
de la perte qu'elle vient d'éprouver
par la mort de M. VERLY,
depuis la fondation.
Cet excellent collègue attirail toutes les sympathies par l'aménité
de son caractère, son zèle à toute épreuve, son désir constant de se
membre titulaire
rendre utile.
La Commission
lui doit d'intéressantes
communications
sur
la
funéraires qu'il
numismatique et un grand nombre d'inscriptions
relevait avec une persévérance infatigable.
Son nom restera certainement attaché au recueil de ces inscriptions que la Commission
sera sans doute à même de publier un jour.
Sa collaboration a donc été très-utile à la Commission
qui perd
en lui l'un de ses membres les plus zélés.
La Commission
sident et décide
s'associe
aux sentiments
que l'expression
exprimés
de ses douloureux
par son préregrets sera
consignée au procès-verbal.
MM. CASATIet H. RIGAUX, nommés membres résidants par arrêté
de M. le Préfet, du 26 juin dernier, sont admis en cette qualité.
Le procès-verbal
de la séance du 6 juillet,
lu ensuite, est adopté.
— 14 —
OFFERTS.
OUVRAGES
De la part des sociétés.
Bulletin
de la Société des Antiquaires
de Picardie,
année 1870,
N°2.
du nord de la France, publiées par le
de l'Agriculture
Comice agricole, Nos 4, 5 et 6, avril, mai et juin 1871.
Archives
Messager des sciences historiques ou Archives des arts et de la
bibliographie de Belgique, année 1871, 2e livraison.
Répertoire des travaux de la Société de statistique de Marseille,
tome XXXIIe,
1re et 2e partie de la 7e série, 2 vol.
De la part des auteurs.
de la Céramique lilloise, précédée de documents inédits
constatant la fabrication de carreaux peints et émaillés en Flandre
3
et en Artois au XIV siècle, par J. HOUDOY.
Histoire
La Halle
échevinale de la ville
de Lille,
et documents
inédits
avec planches,
par J. HOUDOY.
comptes
torique,
maison-commune,
1235-1664 ; notice hisconcernant
l'ancienne
particuliers sont adressés à M. J. HOUDOYpour
le don de ses ouvrages dont la Commission apprécie toute la valeur.
Des remerciements
TRAVAUX.
—
COMMUNICATIONS.
le docteur DE SMYTTÈRE, membre correspondant,
séance, fait quelques communications.
M.
présent à la
Il met d'abord sous les yeux de la Commission un scel qu'il s'est
procuré d'Iolande de Flandre, comtesse de Bar et de Longueville,
dame de Cassel au XIVe siècle.
Il communique ensuite le traité passé en septembre
la construction du pont dit de Nieppe.
1764 pour
—
15 —
après avoir donné connaissance de divers documents
dont quelques-uns
concernent particulièrement
sa
épigraphiques,
Enfin,
famille, M. le docteur DE SMYTTEREentretient la Commission d'un
travail de longue haleine sur Cassel et la Flandre la plus occidentale.
Ce travail,
qui doit former deux volumes et qui sera accompagné
de planches héraldiques et sigillographiques,
comprendra l'histoire
de la contrée depuis les temps anté-historiqnes
jusqu'à la conquête
de la Flandre
par Louis XIV.
La Commission
M. le docteur
a entendu
avec intérêt
les développements
de
de Smyttère.
Sur des indications
fournies
M. H. RIGAUX
par M. Dujardin,
a constaté, en 1870, l'existence à Seclin,
près du canal, et à
proximité de la route des Postes, d'un champ rempli de débris
gallo-romains.
Des tuiles plates ou convexes, des fragments de vases rouges en
terre fine, un puits ; tels sont les indices certains de constructions
gallo-romaines.
Il existe à Seclin,
de fer en allant vers
à gauche du chemin
Douai une motte de terre dans le genre du mont des Tombes à
Sainghin. Est-ce un tumulus ? Il n'y a que des fouilles qui puissent
éclaircir
celte question.
Des ouvriers employés
à la tranchée
du chemin
de fer de Ber-
ont appris à M. RIGAUX que, près du
à Valenciennes,
Quesnoy, l'on avait découvert en 1870 et 1871 des squelettes,
laimont
parmi lesquels on aurait recueilli quelques objets et des vases. Ces
vases ont été donnés à un habitant du Quesnoy.
d'obIl n'a pas été possible à notre confrère jusqu'aujourd'hui
tenir sur ce fait intéressant
En classant les nombreux
de plus amples détails.
fragments de vases découverts
en mai
1871, rue Solférino à Lille , il en a remarqué plusieurs qui paraissent remonter à l'époque gauloise. Grossièrement
pétris et faits à
la main sans l'aide du tour, ils ressemblent à d'autres fragments
— 16 —
trouvés à Bouvines et qui sont certainement gaulois. Il est donc
probable que les habitations gallo-romaines de la rue Solférino, se
sont établies comme à Bouvines, sur un terrain précédemment
habité par les Gaulois.
M. RIGAUX a entrepris de nouvelles fouilles à Bouvines , au
mois de juin dernier. Elles ont fourni peu d'objets de collection:
toutefois elles n'ont pas été dépourvues d'intérêt puisqu'elles lui
ont permis de retrouver la continuation d'une tranchée gauloise,
et de reconnaître de ce côté la limite du cimetière mérovingien qui
a donné 5 sépultures dont trois de guerriers armés de leur sabre.
M. RIGAUXaprès avoir fourni ces renseignements intéressants met
sous les yeux de la Commission les objets ci-après provenant des
fouilles de Bouvines en 1870 : une coupe en verre sans pied; une
boucle de ceinturon avec plaque, ornée de verroteries rouges ; une
plaque de ceinturon également ornée de verroteries rouges et d'un
grenat.
Ces trois jolis objets mérovingiens proviennent de sépultures de
guerriers.
Une fibule portant l'inscription suivante gravée à la pointe : quod
vis egovolo. Il est rare de rencontrer des fibules avec inscriptions.
La Commission félicite vivement M. RIGAUXde ses précieuses
trouvailles et l'engage à continuer ses intelligentes investigations.
Le Secrétaire donne lecture de la lettre ci-après, qui a été écrite
à M. le Maire de Lille, le 27 juillet dernier, au sujet de la fontaine
del Saulx, suivant la décision prise par la Commission dans sa
séance du 6 du même mois:
« Monsieur le Maire, dès l'année 1842 la Commission historique, dans la crainte de voir disparaître les derniers vestiges de
la fontaine del Saulx, près de laquelle les traditions populaires placent le berceau du premier forestier de Flandre, avait émis le voeu
qu'une pierre commémorative fût placée à cet endroit.
» Elle fit alors des démarches auprès de M. le Maire de Wazemmes
pour obtenir la réalisation de ce voeu.
—
17 —
» Ce magistrat, désirant s'associer à la pensée de la Commission,
fit dresser divers projets qui, après des retards successifs occasionnés
par des questions d'achat de terrain et de ressources financières,
allaient aboutir, lorsque l'annexion de Wazemmes à Lille fut décidée.
» Par suite, l'affaire en resta là.
» Ayant appris, dans ces derniers
temps, qu'il était question
où était située la fontaine del Saulx,
d'ériger une église sur le terrain
à la ville de Lille , la Comlequel terrain appartient
aujourd'hui
mission historique a pensé que le moment était favorable pour réaliser le projet précédemment conçu de conserver ce souvenir si
populaire de notre histoire locale.
» Dans ses dernières réunions, la Commission s'est donc occupée
de nouveau de la question et j'ai l'honneur, Monsieur le Maire, de
vous adresser l'extrait du procès-verbal de notre séance du 6 juille
courant, qui reproduit le rapport de M. Ed. VAN HENDE.
» En adoptant les conclusions de ce rapport,
la Commission
avec prière de vous
chargé son président de vous le transmettre,
intéresser au voeu exprimé et de l'appuyer auprès du Conseil
municipal.
» J'ai l'honneur,
Monsieur
le Maire, de m'acquitter de ce soin
d'avance, ma sincère gratitude pour l'accueil
et de vous exprimer,
favorable que, j'en suis assuré, vous voudrez bien faire à la demande
dont je me félicite d'être l'interprète.
» Veuillez
agréer, etc.
Le président de la Commission,
» Signé
, DE COUSSEMAKER.
»
Le Président
fait savoir qu'il se propose de demander à M. le
Préfet de vouloir bien mettre à la disposition de la Commission un
certain nombre d'exemplaires
de la carte des chemins vicinaux
dressée par M. l'Agent-voyer
en chef du département.
Ces exemplaires
pourront être utilement répartis entre les souscomités et ceux des membres qui se livrent plus spécialement à
des recherches sur les anciennes voies gauloises et romaines.
Étaient
, président;
présents : MM. DE COCSSEMAKER
DAVID, C
-
18 —
MARTEAU, l'abbé DEHAISNE, Ed. VAN HENDE, l'abbé CARNEL, Th.
LEURIDAN, DE NORGUET, DE LA PHALECQUE, CASATI, H. RIGAUX,
le docteur DE SMYTTÈRE, Ch. VINCENT, secrétaire.
SÉANCE
DU
7 DÉCEMBRE
— Secrétaire,
Présidence de M. DE COUSSEMAKER.
Le procès-verbal
Le Secrétaire
Bulletin
1871.
M. Ch. VINCENT
de la séance du 3 août 1871 est lu et adopté.
distribue
aux
membres présents
le tome XI du
qui vient d'être publié.
OUVRAGES
OFFERTS.
De la part de M. le Ministre de l'Instruction publique.
Revue des Sociétés savantes des départements,
août et septembre 1871.
5e série,
t. II,
De la part des Sociétés:
Annales du cercle archéologique de Mons,
t. X, 1871.
Messager des sciences historiques ou Archives des arts et de la
bibliographie de Belgique, année 1871, 3e livraison.
Mémoires de l'Académie
de Gand, novembre
1868 et août 1869.
Mémoires de la Société académique d'archéologie,
du département de l'Oise, t. VII, 3e partie.
Bulletin
l'Yonne,
sciences et arts
de la Société des sciences historiques et naturelles
année 1870, 24e volume (3e de la 2e série).
de
de la Société d'agriculture,
industrie,
sciences, arts et
belles-lettres du département de la Loire, t. XIV, année 1870,
2e livraison.
Annales
Bulletin
de la Société des antiquaires
4e trimestre, 1869, l. V.
de Normandie,
10e année,
— 19——
de la Société des antiquaires de Normandie,
XXVIIe volume de la collection,
2e partie.
Mémoires
7e volume.
Idem
,3e série,
8e volume.
Séance publique
3e série,
du 21 décembre
1869.
Société d'agriculture,
ciennes.
sciences et arts de l'arrondissement
Revue agricole, industrielle, littéraire
août et septembre 1871.
1870 ; juillet,
et artistique,
de Valen-
juin et juillet
Archives de l'agriculture
Comice agricole de Lille,
8 et 9, juillet,
du nord de la France, publiées, par le
1
19e année , 20e dela collection;
Nos 7,
août et septembre 1871.
Rapport sur les travaux duConseil central de salubrité et des Conseils
d'arrondissements du département du Nord pendant l'année 1870.
Bulletin
du Comité flamand
de France, janvier,
février
et mars
1871.
Mémoires
de la
Société
d'émulation
de Cambrai,
t.. XXXL,
1re partie.
De la part des auteurs;
en
sur La Puysaye,
Supplément aux Recherches Historiques
Auxerrois ; ses seigneurs et dames et particulièrement
sur Iolande
de Flandre, comtesse de Bar, par le docteur P. J. L. DE SMYTTÈRE.
CORRESPONDANCE.
Lettre du 7 août 1871 par laquelle
M. le Ministre
publique informe qu'il a accordé à la Commission
allocation
de troiscents
La Commission
reçoit
gnage d'encouragement
de sa gratitude
de l'Instruction
une
historique
francs.
avec reconnaissance, ce nouveau témoipour ses travaux et décide que l'expression
sera consignée au procès-verbal.
Lettre
de M. le Préfet du 2 novembre,
transmettant copie de la
à
la Commisdélibération par laquelle le Conseil général a alloué
— 20 —
sion une subvention de 700 francs sur les fonds départementaux
de 1872.
M. le Préfet dit qu'il est heureux de transmettre les sentiments
de satisfaction qui sont exprimés dans cette délibération, en date
du 26 octobre, ainsi conçue :
» La Commission historique a poursuivi le cours de seslaborieuses
recherches. Elle vient de publier le 11e, volume de ses Mémoires
contenant de très-intéressanis renseignements sur les objets d'art
et d'archéologie existant dans plusieur, églises et établissements
hospitaliers du département. Un travail fort intéressant sur l'Intendance de la Flandre maritime à la fin du XVIIe siècle, sur la statistique féodale (châtellenie de Lille, limitée à l'arrondissement actuel), et sur les Francs des Cinq Offices de Feux aux XIIIe, XIVe
et XVe siècles, où l'on trouve l'origine de l'organisation de nos pompiers actuels. L'impression du 12e volume est commencée et contiendra dans sa première partie une notice intéressante sur l'institution dela Noble Famille, qui existait à Lille avant la Révolution
» En remerciant sonPrésident pour la savante direction qu'il imprime à la Société, M. le Secrétaire-Archiviste pour les soins
intelligents qu'il apporte à la publication des volumes, le troisième
bureau propose l'inscription au budget du secours ordinaire de
700 francs. »
La Commission exprime sa gratitude.
Accusé de réception avec remerciements de la part de M. le
Ministre de l'Instruction publique des exemplaires du Tome XI du
Bulletin qui lui ont été offerts.
M. le Préfet, par une lettre du 20 novembre , informe le Présisident que selon le désir qu'il lui a exprimé, il fait mettre à sa
disposition 15 exemplaires de la carte départementale des chemins
vicinaux.
Ces exemplaires seront répartis entre les Sous-Comités et ceux
des membres qui se livrent plus spécialement à des recherches sur
les voies gauloises et romaines.
— 21 —
Lettre circulaire en date du 16 septembre, par laquelle M. le
Préfet de police demande aux Sociétés savantes de lui adresser un
de
exemplaire de leurs publications pour reformer la bibliothèque
son administration détruite par l'incendie en mai dernier.
Il sera satisfait à cette demande dans la limite du possible.
Programme des questions mises au concours pour 1872 par la
Société d'émulation de Cambrai.
TRAVAUX.
—COMMUNICATIONS.
M. le Président
communique des documents qui lui ont élé
adressés par M. D. VAN DE CASTEELE,archiviste de l'ancien comté de
Flandre, à Gand :
1° Quelques annotations trouvés dans un petit registre in-4°,
relatif aux revenus des dépenses de l'ancien séminaire St-Pierre ,
à Lille (1630-1636) concernant maître JACQUES-JOCQUET,
auteur de
pièces théâtrales.
2° Trois pièces relatives aux Ghildes de Sainte-Barbe
àArras.Le premier de ces documents est remis pour
VAN HENDE. le second à M. l'abbé DEHAISNE.
à Douai et
examen à M. ED.
Procès-verbal
de la séance tenue par le sous-Comité de Dunkerque
le 29 juillet. 1872.
Il est principalement question dans ce procès-verbal
des biens
que possédait
l'ordre
des Templiers
dans
l'arrondissement
de
Dunkerque.
M. H. RIGAUX, comme suite à ses précédentes communications
donne les détails suivants sur la continuation
de ses fouilles à
Bouvines :
Tous les objets exhumés appartiennent
cette fois à l'époque
et il a pu interroger 43 nouvelles sépultures.
mérovingienne,
Dans le premier champ, toutes avaient été précédemment violées,
ici, elles n'ont pas été violées, mais abîmées par la culture. La
plupart,
en effet,
ne sont qu'à trente
centimètres
de prefondeur.
—
22 —
Cette circonstance est grandement regrettable à en juger par la
physionomie des fossesdemeuréesà peu près intactes. La preuve
en est fourniepar la 200e sépulture,
qui, marlgré son peu de profondeur (35 centimètres), a été en partie épargnée.
C'est une sépulture de femmme. Lecorps avait été renfermé dans
un
aretrouvé
les clous.
il
cercueil en bois dont
Près des dents, une monnaie des derniers temps de l'empire
romain, percée de deux trous pour la suspendre ;
Près des clavicules une grande épingle qui servait à rattacher le
lanière;
pour
boucle
petite
une
ceinture
la
à
Toujours
vêtement.;
la
A
ceinture une boucle en fer ornée de trois boutons en cuivre
et close bizarre, cette boucle en ferest accompagnée d'une plaque
et contre-plaque en bronze.
Sur l'os du bassin à gauche un anneau découpé à jour et représentant un serpent à plusieurs tetes. L'émail qui le recouvrait
n'existe plus : deux de ses attaches étaient déjà uséeslorsqu'il a été
déposé dans la fosse;
Près du fémur gauche un anneau et une chaînette en fer.
Le bras gauche se replie vers la ceinture, et les doigts qui sont
entre les fémurs donnent une bague en cuivre.
Près du genou gauche, M. RIGAUXa recueilli divers objets apparemment contenus dans une poche : une perle en ambre, une
boucle, un bout de lanière et un bouton en bronze; puis unebague
en bronze avec unchaton sur lequel est gravée une croix semblable
à celle que l'on voit sur les monnaies mérovingiennes. Quelques
signes gravés autour de la croix forment peut-être le nom du posla
bague n'a pas permis
sesseur. C'est ce que le mauvais
état
de
de vérifier.
Enfin au bout des pieds, un vase incliné vers la tête et dont un
côté a été brisé par la culture.
Notre confrère a recueilli dans les autres sépultures plusieurs
sabres, quelques lances et haches,des boucles de ceinturon enfer
et en cuivre, des épingles, un ou deux vases en terre, quelques
— 23 —
coupes en verre, brisées, et dont il avait déjà trouvé
intact qu'il mit sous les yeux de la Commission.
La Commission
remercie
un exemplaire
M. H. RIGAUX de son intéressante
com-
munication.
Elle l'engage à rédiger, sous forme de notice un compte-rendu
des fouilles qu'il a opérées jusqu'à ce jour et à y joindre quelques
dessins représentant les objets les plus curieux de ses découvertes.
Une place sera réservée dans le Bulletin à ce travail susceptible
de présenter un vériable
intérêt.
M. l'abbé CARNELdépose la copie de deux inscriptions funéraires
qu'il a relevées dans les églises de Fromelles et de Santés.
Remerciements
et dépôt au dossier spécial.
du bureau la Commission admet diverses canSur la proposition
didatures au titre de membres résidants et correspondants.
Etaient présents : MM. DE COUSSEMAKER,président, l'abbé DER, l'abbé DEHAISNE, CH. MARTEAU, ED.
VAUX, ROUSSEL-DEFONTAINE
VAN HENDE, H. RIGAUX , l'abbé CARNEL, A. DE NORGUET, J. DELIGNE
CHON , CH. VINCENT, secrétaire.
LA SAINTE ET NOBLE FAMILLE
DE
LILLE
(1686-1793)
FAMILLES
DE FLANDRE,
ARTOIS,
HAINAUT-FRANÇAIS
Par le Comte DE FONTAINE DE RESBECQ
Membre
de la Commission
Historique
du Nord,
etc.
AVANT-PROPOS.
En 1867 , je visitais pour la première fois les archives du
département du Nord avec mon regrettable ami Desplanques ,
lorsque le hasard porta mes yeux sur un carton placé bien haut
et que notre savant archiviste n'avait point encore ouvert. Le
carton portait cette inscription : Noble Famille.
Je ne sais
comment la pensée me vint de l'ouvrir et d'en examiner hâtivement le contenu.
Il ne renfermait
que quelques copies de
pièces , entre autres celle de l'acte de fondation de cette maison
et du règlement fait par Madame de Sepmeries. Néanmoins, il y
en avait assez pour m'apprendre qu'un établissement avait été
créé à Lille dans le but charitable et non politique, comme
celui de Saint-Cyr, d'élever des jeunes filles nobles et pauvres
d'Artois , de Flandre et de Hainaut-Français.
Quelques pièces
m'ayant fourni les noms de plusieurs jeunes filles appartenant aux
plus anciennes familles de notre pays, je conçus l'idée de retracer
— 26 —
l'histoire
Famille
de la Noble
la liste
de reconstituer
et
qui y furent élevées. Mes recherches
me
les
archives
communales
furent longtemps sans résultat,
fournissaient de précieux renseignements sur l'organisation de
la maison, ses directrices et ses administrateurs , mais elles
complète
des enfants
étaient muettes sur les élèves.
De
retour à Paris, je fis part dema découverte et de mes
déboires à M. le marquis de Godefroy-Ménilglaise , qui continue
si noblement la longue tradition de science que lui ont léguée
ses ancêtres. J'aillai lui demander de me servir de guide dans
mon entreprise et je trouvai dans sa précieuse collection,
oeuvre de plusieurs générations, un manuscrit donnant les
Lille,
n'avais
de
je
dont
Hospices
et
des
publie
je
archives
que
aux
originales
retrouve,
pièces
tard
des
plus
plupart
la
J'ai
noms des jeune
sa fondareçues
filles
dans la maison depuis
tion jusqu'à son dernier jour.
rencontré que des copies,
ainsi
que les preuves denoblesse
faites pour
fort sévèrement
l'admission des jeunes
filles.
M. Dotte, archiviste aussi modeste qu'instruit,
m'a puissamrendait
reconnais-
Lille
ma
de
exprimer
lui
éloignement
de
mon
que
permette
me
travail
qu'il
un
dans
aidé
difficiel,
fort
ment
alors
noms
les
donner
c'est
Godefroy,
de
M.
de
manuscrit
le
Publier
sance.
de la Noblesse de Flandre et d'Artois,
même la plus illustre, qui ne rougissait pas d'avouer qu'elle était
de chacuned'elle. Ce
était
qu'il
pensé
travail a été long et difficile,
actuel
l'état
possible,
familles, la date des conces
que
autant
d'indiquer,
et
titres
de
sions
bon de rappeler les armoiries des
J'ai
d'enfants.
riche
que
d'argent
pauvre
aussi
d'une grande partie
je l'ai fait
— 27 —
avec le soin le plus scrupuleux et j'y ai consacré, pendant
plusieurs années, les rares loisirs que me laissent mes fonctions
administratives.
Je tiens à remercier ici notre savant Président,
M. de Cous-
qui a bien voulu encourager mes études , ainsi que
notre confrère , M. le Chevalier Amédée Le Boucq de Ternas ,
si compétent sur toutes les questions nobiliaires de nos pays. Je
semacker,
ne puis oublier non plus M. le Comte Alfred d'Hauteclocque et
M. E. L. Liot de Nortbécourt qui m'ont si obligeamment fourni
leur concours pour tout ce qui concerne l'Artois.
Paris, 25 novembre 1872.
FONDATION
DE LA MAISON.
A Messieurs
Messieurs
Remontre
les Magistrats
humblement
de la Ville
de Lille (1)
de Sepmenes,
Dame
du Quesnoy,
veuve de noble
Dame Marie-Anne
dudit lieu et y demeurant,
prévôté
de Bacquehem,
homme Charles-Joseph
seigneur de
écuyer,
Baratte, de Santé, que dans la veue qu'elle a de faire une oeuvre
elle a fait choix de cette ville,
agréable à Dieu et util au publicq,
persuadée qu'elle y réuissiroit le mieux pour quoy il est nécessaire
surtout qu'elle y acquière une maison qu'elle veut bien acheter de
ses propres deniers,
spatieuse pour y
propre et suffisamment
et elever parmy les vertus et les bonnes moeurs une cominstruire,
munauté de jeunes filles nobles de père et de mère, déchus de
biens, qui sera fondée de deux mille florins au moins par an, pourveu que cette maison puisse être acquise exempte des droits de
cette ville, amortie gratuitement
et que cette communauté
de
jeunes nobles demoiselles puisse aussy jouir pleinement de toutes
libertés , franchises et exemptions à l'instar des Réguliers en cette
même ville, veu la gloire de Dieu, l'honneur du Roy et le bien
et élever saintement cette pauvre jeune
publicq, que d'alimenter
noblesse aux dépens d'âmes charitables qui paroistront de plus en
plus excitez par l'amour divin et par les beaux exemples des autres.
Ce considéré,
il vous plaise d'agréer cette noble
Messieurs,
communauté franche,
libre et exempte comme les Réguliers,
de
du registre aux résolutions
du Conclave eschevinal de la ville de
(1) Extrait
commencé le 5 mars 1683 et fini le dernier septembre 1684f.° 229 et
Lille,
arch. des Hospices de Lille
— 29 —
permettre pour elle l'achat d'une maison nécessaire en cette ville
sans payer aucun droit, de consentir à son amortissement,
et la
procure gratis pro Deo quoy faisant, etc. Signée Guidin.
Avis du Procureur
de cette ville :
Par avant procéder à l'avis demandé, la demoiselle Sepmeries
représentera au soussigné, procureur de cette ville, le projet de la
fondation qu'elle prétend faire pour ensuite faire ce qu'il appartiendra.
Fait, le 6 décembre 1683. Signé B. Herreng.
La dame de Sepmeries pour répondre à l'ordonnance de Monsieur
le Procureur syndicq de cette ville, marginée sur son placet du 6 de
ce mois de décembre 1683, représente, qu'il n'y a encore aucun projet de la fondation qu'elle prétend faire avec autre demoiselle pour
de jeunes demoiselles indéfiniment
du lieu de leur naissance de père
et mère nobles autant que les revenus pourront s'estendre qui seront
receus et administrez par mademoiselle de Noyelles pendant sa vie,
et de ladite
dame , sans en rendre compte, mais après leur trépas
l'administration en sera commise à une demoiselle noble de père et
de mère s'il s'en trouve, sinon issue de père noble. Laquelle sera
commise par les trois Proviseurs que lesdites dame de Sepmeries
et demoiselle de Noyelles
dénommeront
ensemble ou ladite
ou
demoiselle seulement,
auxquels proviseurs la gouvernante
régente successivement establie rendra compte, et elle ne pourra
rien entreprendre ny faire ny ordonner de considération que par
avis, consentement et ordre de Messieurs les proviseurs.
Tout ce qui presse à présent est l'achat que ladite dame prétend
faire d'une maison de dix mille florins (1), ou environ, pas plus, en
pleine ville que la demeure de M. de Warcoing.
Signé Guidin.
Nous permettons que la demoiselle de Sepmeries fasse l'acquisition de la maison mentionnée par la présente déclaration, à charge
(1)
12346 fr..
Le florin
valait
1 fr. 2346.
— 30 —
de donner un projet de la fondation qui soit agrée par nous sans
avoir égard au contenu de la présente déclaration. Fait en conclave
le 23 décembre 1683. SignéB. Herreng.
Projet
de la fondation
noble Demoiselle,
de la Dame de Sepmeries, et autre
d'une
communauté
de jeunes filles,
nobles de père et de mère, déchus, de biens, donné par
ladite Dame de Sepmeries,
de l'ordonen exécution
nance ci-dessus.
Les réflexions faites en conséquence
de Lille et les réponses de
par Messieurs les Magistrats
ladite
Dame de Sepmeries.
Prime. Qu'il y a aura présentement deux mille florins (1) de
revenus apperçeus outre la Maison verballement achetée.
2° Que la demoiselle de Noyelles en aura la régie, sa vie
durante, sans en rendre compte, avec tout pouvoir d'y recevoir
et eslever telles jeunes demoiselles, de père et de mère nobles,
dequel lieu elles soient que bon luy semblera.
3° Que la même demoiselle dénommera pour après sa mort
des proviseurs en tel nombre et aux conditions qu'il luy plaira.
DEMANDE.La demoiselle de Sepmeries déclarera qui seront
les proviseurs et les conditions sous lesquelles ils seront
établis.
La dame de Sepmeries et la demoiselle de Noyelles
RÉPONSE.
n'ont encore rien arresté à raison des proviseurs, que Messieurs
les magistrats pourront establir, si avant qu'elles , ou l'une
d'icelles n'y ait pourveu.
4° Que cette même demoiselle dénommera pour la première
régente, après son décès telle demoiselle y eslevée, ou autre
capable, qu'elle trouvera bon.
(1) Soit 2469 fr. 20
— 31 —
5° Que les proviseurs, avec la demoiselle régente, recevront
les jeunes demoiselles des ville et chastellenie de Lille, nobles de
père et de mère, déchus de biens de fortune seulement.
6° Que les proviseurs choisiront successivement la régente,
mais de lamaison, s'il se peut, sinon autre demoiselle des ville
et chastelenie de Lille, noble, si point de père et mère, du moins
de père , avec pouvoir de la remercier quand ils le jugeront à
propos pour le bien de la fondation, sans figure de procès et
indépendamment de qui que ce soit.
7° Qu'on y recevra autant de nobles jeunes demoiselles des
villes et chastelenie de Lille, que les biens en pourront souffrir
selon la prudence et discrétion des proviseurs et régente.
DEMANDE. Déclarera aussy à quel âge les demoiselles seront
receues et jusqu'à quel âge elles y resteront.
RÉPONSE. Les demoiselles y seront receues depuis sept
jusques à neuf ans achevez pour y être sept à huit ans seulement, à l'égard de celles qui seront jugées par les proviseurs et
régente capables de prendre état et pour les autres, encore un à
deux ans, à la discrétion des proviseurs et régente, et celles
approuvée du Saint-Siège,
qui feront profession en religion
auront trois cens florins (1) chacune pour leurs habits et autres
nécessités, mais s'ils en jugent quelque esprit utile à la maison,
pour y servir de régente , elle y pourra continuer aussy longtemps qu'il leur plaira.
8° Que les proviseurs permanents, à cause de leur dignité,
bénéfice ou office, pourront choisir autre en la place du prédécédé ou déporté, si avant qu'il y en auroit qui ne seroit ainsy
permanent.
9° Que la régente, à supputer depuis le trépas de demoiselle
de Noyelles, rendra compte de son administration, de deux ans
des proviseurs, pardevant Messieurs
en deux ans, à l'intervention
les magistrats de Lille.
(1) Soit 370 fr. 38 c.
—
32 —
Veu le présent projet, les réflexions par nous faites sur les articles
3 et 7, les solutions que la Dame de Sepmeries y a données, le
tout cy-dessus marginées ; ouy le rapport du Procureur
de cette
ville, et tout considéré, nous avons permis à ladite dame de faire la
fondation mentionnée au présent projet, à laquelle fondation nous
avons accordé les mêmes exemptions desquelles jouissent les maisons pieuses de cette ville, à charge pourtant que les proviseurs qui
se devront dénommer cy-après, comme il est respondu sur ledit article
soit à cause de
trois, seront gens sujets en tout à notre jurisdiction,
leur personne, ou du lieu de leur domicile ; et que les filles que les
proviseurs et régente estimeroient estre propres pour servir de régente
par la suite, ne pourront point être entretenues dans laditte maison en
plus grand nombre que de trois, et, en cette conformité, nous agréons
la réponse à la réflexion faite sur l'article sept dudit projet.
Fait en conclave le sept de février
Signé : B. Herreng.
mil-six-cens-quatre-vingt-quatre
les réflexions e
J'ay enregistré le projet de fondation cy-dessus,
solutions y données, au registre aux résolutions
de Messieurs les
commencé en mars 1683. F° 231.
magistrats de la ville de Lille,
Signé : P. A. Courouwanne (1).
REGLEMENT
DE
LA
FONDATION.
noble Dame Marie-Anne
de Sepmeries, Dame dudit
lieu, Wasquehal, etc., veuve de noble homme Charles-Robert de Bacquehem, escuier, seigneur de Baratte, fondatrice de la Sainte et Noble
Famille, en cette ville, et noble damoiselle Marie de Noyelles, fille non
Comparantes,
mariée, mais de libre condition,
de feu Antoine,
escuier, seigneur des
Archives
des Hospices
et Registres
aux Fondations
pieuses de Lille.
(1)
fut approuvée le 28 avril 1686, par Mgr. Gilbert
La fondation
de Choiseul
du Plessy-Praslin
des Hosp.)
, évêque de Tournai.
(Archives
— 33 —
Mottes, directrice de la même fondation, déclarèrent d'avoir
ordonnances et règlement d'icelle, es articles qui suivent :
1° Qu'on y recevra autant de nobles
pourront souffrir.
demoiselles
fait les
que les revenus
2° Qu'on les prendra depuis sept ans jusque à neuf ans, et y demeureront jusques à dix-huit
ans complets, à moins qu'on trouve une
bonne occasion pour les placer avantageusement
auparavant ; mais
si à dix-huit
ans elles ne sont jugées assez sages pour se bien goules proviseurs et régentes pourront outre passer un an ou
verner,
deux selon leur prudence et puis en recevoir d'autres
en leur place.
3.° Qu'on les eslevera dans la sainte crainte de Dieu et dans la
modeste civilité, à bien lire, escrire, compter, très-bien apprendre la
dentelle commune, puis les figures;
un an à coudre, ressarcir et
de la quelques mois à la tapisserie
propre pour être bonne économe et ménagère.
marquer;
et tout
ce qui est
4°. Qu'on establira pour régente ou maîtresse une vertueuse et
celles de la maison toujours préférées ;
capable noble demoiselle,
pour quoy lors qu'on y reconnoitra quelque esprit propre, à la discrètion des proviseurs et régente, ils en pourront retenir et conserver
jusques à deux, outre l'âge cy-dessus marqué, pour y être supports,
ou coadjutrices de la régente et pour lui succéder quand le bon
Dieu en disposera.
5°. Que la régente ou sous-régente couchera près d'elles pour les
éveiller en donnant leur coeur à Dieu et les faire ainsy lever :
heures et demie,
depuis les Pasques jusques à
la Saint-Remy, et l'hiver, à six heures, depuis la Saint-Remy jusques aux Pasques, et faire action de grâce avec leurs prières toutes
l'esté
à cinq
une heure après leur découcher,
elles
dans l'oratoire;
iront à la messe avec une personne discrète et prudente pour voir et
et même leur régente ou sousremarquer leurs comportemens
ensemble
régente quand il se pourra.
6°. Au retour de la messe, elles seront enseignées à lire et à écrire,
puis elles déjeuneront et de là elles seront appliquées à l'ouvrage
8
— 34 —
selon leur âge, les petites six heures par jour, les médiocres sept,
et les plus grandes huit,
disantes à toutes les heures, Pater, Ave et
on leur
le de Projundis
pour la fondatrice et autres bienfaiteurs,
fera aussi quelque lecture
le silence.
spirituelle
et elles observeront
en après
à midy , au Benedicite et
7°. Elles diront aussy le de Profundis
elles mangeront à la table de la
aux Grâces, pour leur fondatrice;
régente et elles y auront le même traitement,
excepté la boisson,
et on fera la lecture pendant le repas
8°. Après la réfection elles en rendront grâce à Dieu et elles prieront
et auront en après une demie
pour leur fondatrice et bienfaiteurs,
heure de divertissement.
9°. On leur enseignera la lecture deux fois par jour et elles travailleront avec le règlement du matin ; l'ouvrage fait, la maistresse
leur fera le cathéchisme tous les jours et les religieusx une fois la
semaine.
10°. Elles mangeront pour leur souper des tartines avec du fruit
jusques à ce qu'elles recevront, pour la première fois, le bon Dieu,
et souverain Rédempteur : mais quand elles seront
admises à manger le pain des anges, elles souperont, faisant leurs
devoirs, avec la régente.
notre Créateur
11°. On ne pourra loger qui que ce soit dans la maison ni y traitter
sinon que quelques bienfaitrices
le souhaiteroient
pareillement,
pour se récréer avec les nobles demoiselles.
12°. Au jour de la communion générale, elles seront obligez de
communier pour leur fondatrice et bienfaiteurs et leurs parents d'où
procèdent et procèderont les biens donnez à leur sainte et noble famille.
13°. Elles auront le temps de récréation après leur souper, puis elles
prieront avec l'examen de conscience qui ensuivra et toujours pour
leur fondatrice et bienfaiteurs. Elles coucheront à huit heures sans
bruit, en leur donnant quelque bonne pensée et leur faisant observer
le silence.
14° Après douze ans, ces nobles demoiselles ne pourront
aller chez
— 35 —
leurs parens, pour se divertir, sans être accompagnées d'une personne
prudente et honnête qui leur sera commise par les proviseurs, afin
de les obliger à se tenir toujours dans la modestie , et si quelques
parents, par opinion, les voudroient retirer avant qu'elles seroient
suffisamment formées, ils en seront empeschez et s'ils voudroient
user de force ils seront tenus de désintéresser
la maison de tout
le
temps qu'elles y auront demeurées.
15°. Les enfants auront chacun un patron et feront une prière particulière à lui, la veille de sonjour jeuneront, et le jour auront une petite
récréation, comme aussy les jours de la Sainte famille avec congé et
traitement
charitable, parce qu'ils sont enfans d'une si illustre famille.
16°. Si ayant achevé leur terme, elles souhaitent d'aller en quelque
religion approuvée du Saint-Siège, elles auront, de la Maison, trois
cens florins (1) à leur profession, si avant qu'elles ne peuvent rien avoir
de leurs parens véritablement
pauvres, mais en ce cas leur place
ne sera remplie jusques à trois ans complets après leur sortie, afin
que la fondation n'en soit intéressée, sous condition toute fois qu'il
n'y en aura jamais plus de deux à la fois pour ne rendre aussy la
maison déserte, et si l'une d'icelles sortirait du couvent par maladie
on pourra satisfaire pour la pension, pourveu qu'il n'y ait de sa faute.
selon leur
17°. Que les enfans seront revestus dans la modestie,
pour chacune, an pour an, vingt-six à
qualité en déboursant
trente florins (2) au plus en leur tendre âge, parce qu'on devra ménager pour lors qu'elles seront plus âgées ; à leur sortie on les
vestira tout de neuf avec douze chemises chacune ; elles auront
les habits selon l'état qu'elles prendront, et celles qui voudront
pourront estre récompensées par quelque
petit meuble, ou bien on leur donnera, pour tout accommodement,
soixante florins (3), et à l'esgard de celles qui auront outrepassé leur
vivre
dans le célibat
(1) 370 fr. 38.
(2) 32 fr. 09 à 37 fr. 03.
(3) 74 fr. 06.
— 36 —
terme, pour le profit de la maison, on leur donnera douze florins de
plus W. Défenses de prendre deux soeursà même temps, qu'on ne
pourra prendre que successivement, en sorte que l'une pourra
entrer dans la place de l'autre ; bien entendu aussy que les accomodemens qui se feront àleur sortie, seront pour celles qui y seront
entrées dès leur jeunesse et seront formées dans les longues années.
18°. Que si les enfants sont orphelins, on prendra égard à leurs
intérêts, et on leur rendra, à la sortie, tout le bien qu'ils auront, avec
les argenteries qu'ils y auront apportez.
19°. Tous les enfans seront nobles de père et de mère, de légitime
mariage, avertissant les proviseurs et régente qu'ils aient à recevoir les enfans les plus incommodez et en danger de leur salut ;
sçavoir, ceux qui n'auront la commodité de les faire instruire, ny
qui seront capable d'eux-mêmes de les instruire ; les plus anciens
nobles, en esgale nécessité, toujours préférables aux autres, mais surtout les parens des fondatrice et bienfaiteurs toujours préférables.
Le tout sous la faculté expresse que lesdites dame et demoiselle
se sont réservée, tant conjointement pendant leur vie commune,
que séparément par la survivance d'icelles, de révocquer ou altérer
le présent règlement, en tout ou en partie, comme elles estimeront
le plus utile, soit pour l'honneur et la gloire de Dieu, soit pour le
plus grand avantage ou utilité de la maison.
Ainsy fait et passé à Lille, le vingt-deux novembre mil-six-censquatre-vingt-quatre, pardevant moy François Willot, dit de Pernes,
notaire royal, y résident, soussigné, es présence du sieur Nicolas
Guidin, avocat, et de Jacques Hugo, fils de Guillaume, clercq à
moy notaire, demeurant audit Lille, témoins à ce requis et appellez
ayant lesdits comparans tesmoins et notoire signé l'original (2).
(1) Soit 88 fr. 87.
(2) Arch. des Hosp. de Lille. Il y en a une copie au registre des fondations
pieuses des Archives de la ville mais le paragraphe 6 manque.
— 37 —
du Roy
d'une
pour
il'establilssement
Lettres-patentes
Maison pieuse sous le tittre et communauté de la Sainte
et Noble Famille
de la ville de Lille.
Louis, par la grace de Dieu, Roy de France et de Navarre, à tous
présens et à venir, salut.
Nostre chère et bien amée Marie-Anne de Sepmeries, dame dudit
lieu,
et veuve de feu Charles-Robert
Barast,
demeurante
au
dit
de Bacquehem,
sieur de
Sepmeries , dans la prévosté du
près Valenciennes , nous a représenté que Dieu luy
elle auroit considéré qu'il y
ayant inspiré l'esprit de retraite,
avoit plusieurs familles de nobles extraction, dans nostre province
de Flandres,
dont la pauvreté étoit un obstacle à l'éducation
Quesnoy,
et que
de leurs enfans, tant au bien spirituel qu'au temporel,
dans le dessein de les secourir et les soulager, autant que le
peu de biens et facultez que Dieu luy a donné le luy pourroient permettre, elle auroit
nostre ville de Lille,
Noble Famille,
résolu
de
fonder
une maison
sous le titre de Communauté
pieuse dans
de la Sainte et
dans laquelle seroient receus les filles des pauvres
de la dite province, depuis l'âge de sept ans jusques
gentilshommes
à celuy qui est nécessaire pour qu'elles puissent se choisir un état,
soit d'être pourveues par mariage , ou d'estre receues à profession
religieuse ; dans laquelle maison il leur sera enseigné à bien
Dieu, et à faire les ouvrages convenables à leur jeunesse,
l'effet de laquelle fondation, qui ne tend qu'à la gloire de Dieu
soulagement de nos sujets, et n'intéresse ny le publicq, ny les
servir
pour
et au
particuliers de nostre ville de Lille, et qu'au contraire elle est fort désirée
par eux et les Magistrats d'icelle ainsi qu'il paroist par les actes de
consentement que le Seigneur Evesque de Tournay et le dit Magistrat en ont donné, la dite exposante a acquis dans la ditte ville
l'un de
de Lille, une grande maison et enclos du sieur Vollant,
ensemble une autre petite maison
nos ingénieurs et architectes,
joignant icelle, le tout se consistant à cinq ou six cens verges de
—
38 —
terre, ce qui, avec le secours qu'elle est sur le point de recevoir de
quelques autres personnes pieuses de son sexe (1), fera un fonds qui
produira trois milles florins de revenus par an (2),ou environ, outre
les aumosnesque des personnes charitables, à son exemple, pourront
y faire à l'avenir, jusques à la somme de trois milles autres florins,
toutes lesquelles sommes seront dédiées et affectées à la nourriture
et entretien desdittes pauvres demoiselles , mais comme cette
fondation et establissement ne peuvent être faits sans nostre permission expresse, la ditte exposante nousa très-humblement supplié
de la luy vouloir accorder, et d'amortir, en même temps, lessusdittes
maisons et enclos et rentes jusques à six mille florins.
A quoi ayant égard, et désirant favoriser un establissement si utile
au bien et àl'avantage desdittes pauvresfamilles nobles;sçavoir faisons
que pour cescauses et de nostre grâce spéciale, pleine puissanceet
authorité royale, après avoir veu les susdits actes du consentement
du seigneur Evesque de Tournay et dudit Magistrat de Lille, cyattachez sous le contre-scel de notre chancellerie , Nous avons par
ces présentes, signées de nostre main, permis et permettons, à la ditte
exposante, de fonder et establir, dans les dittes maisons qu'elle a
acquises dans notre ditte ville de Lille, une maison pieuse sous le
titre de Communauté de la Sainte et Noble Famille , dans laquelle
seront receues les filles des pauvres gentils'hommes, nos sujets de
nostre dite province de Flandres, depuis l'âge de sept ans jusques à
celuy nécessaire pour se choisir un état, soit de mariage ou de
profession religieuse, comme dit est, et dans laquelle maison il leur
sera enseigné à bien servir Dieu et à faire les ouvrages convenables
à leur jeunesse, pourveu toutes fois que ledit establissement ne fasse
aucun préjudice au public, ny aux particuliers de la ditte ville, et
qu'il ne soit reçeu dans la ditte maison que des filles de pauvres
gentilshommes, dont les pères et les mères soient, ou aient estez
nos sujets, et pour d'autant plus favoriser le dit establissement,
(1) V. p. 62.
(2) 3707 fr. 80.
— 39 —
Nous, de la mesme puissance et authorité que dessus, avons amorty
et amortissons, par ces dittes présentes les susdittes maisons et enclos
que la ditte exposante a acquis pour le susdit establissement, ensamble les trois mille florins de rentes y destinez et les aumosnes
que les autres personnes de piété y pourront faire, jusques à la
concurrence
de trois autres mille florins de rentes annuelles , pour
faire en tout six milles florins de revenus tous les ans (1), sans que la
ditte Communauté de la Sainte et Noble Famille puisse en wider
leurs mains pour quelque cause que ce soit, n'y estre tenus de nous
payer, ou à nos successeurs Roys, pour raison du dit amortissement,
aucune finance ou indemnité dont nous luy avons fait et faisons don et
remise par ces dittes présentes, pourveu toutesfois, que les choses ainsy
amorties ne relèvent en fief de Nous, et à la charge d'indemniser les particuliers ou communautés dont elles se trouvent mouvantes ; si donnons en mandement à nos amez et féaux les gens tenant notre cour de
Parlement de Tournay, que ces présentes ils ayent à faire enregistrer et
du contenu en icelles jouir et user la ditte exposante et Communauté de
la Sainte et Noble Famille pleinement, paisiblement
cessant et
faisans cesser tous troubles et empêchements et perpétuellement
au contraire, car tel est Nostre plaisir, et afin que ce soit chose ferme
et stable à toujours, Nous avons fait mettre notre scel à ces dites
présentes, sauf, en autre chose, nostre droit et l'autruy en tout.
Donné à Versailles, au mois de may , l'an de grâce mil six cent
et de Nostre règne le quarante troisième.
quatre-vingt-six
Signé : Louis.
Par le Roy : Letellier,
Visa : Boucherat, pour lettres d'establissement d'une ma son sous
le titre de la Sainte et Noble Famille de la ville de Lille.
(1) A la fin du XVIIIe
départementales,
siècle,
les revenus
de 9,646 florins,
étaient, d'après un état des Archives
soit 11,909 fr. 05.
— 40 —
Registrées au greffe de la cour de Parlement de Tournay , Ouy
le Procureur général du Roy, pour estre exécutées selon leur forme et
teneur, suivant l'arrest du onze décembre mil six cens quatre-six.
Signé N. Sourdeau (1).
NOMINATION
DE
DE
Melle DE
NOYELLES
EN
QUALITE
1re DIRECTRICE.
Nous Dame Marie-Anne
de Sepmeries, Dame dudit lieu, Wasde Bacquehem ,
quehal, Thélu , etc., veuve de Charles-Robert
demeurant dans notre château de
escuier, seigneur de Barate,
Sepmeries, nous confiant dans la preudhommie, dans la gouverne,
dans les bons sens et dans la capacité de damoiselle Marie de
fille libre de feu Antoine, escuier seigneur des Mottes ;
Noyelles,
résidente à Lille, que nous avons cy-devant commis pour administratrice
de notre fondation
de la Noble et Sainte Famille,
audit
telle pour toujours, avec pleine puissanc
Lille, nous la confirmons
et authorité de la gouverner,
comme nous pourrions nous-même,
faire continuant en vie, non-seulement sans rendre compte et être
indépendante de qui que ce soit, mais d'y recevoir autant et telles
demoiselles, qui ayent les qualités requises, que les revenus pouront
souffrir
et y faire tout ce qu'elle jugera couvenir pour le bien de
ladite fondation,
avec liberté aussi de substituer telle et telles
qu'elle trouvera bon être, et régler le tout selon nos volontés, que
(1) Arch. des hosp. Les lettres
même année, deux mois plus tard.
patentes
pour Saint-Cyr
sont de juille
dela
-
41 -
nous luy avons déclarées. Fait à Sepmeries, ce 12 may 1688. Signé
la Dame de Sepmeries (1) et Marie de Noyelles (2).
PAR Melle DE NOYELLES.
D'ADMINISTRATEURS
DESIGNATION
Nous Damoiselle Marie de Noyelles, fille de feu Antoine, écuiers,
commise par Dame Marie-Anne
seigneur des Mottes, administratrice
de Sepmeries, Dame dudit lieu, Wasquehal,
Thelu , etc., de la
(1) La
fut
maison
enterrée
thèque
dans
de Lille,
et la
la
furent
chapelle
Voici
chapelle.
dans
le registre
son
aux
IcY
en 1690 (a).
bâties
que j'ai
épitaphe
fondations
Madame
pieuses
trouvée
de Sepmeries
à la
biblio-
:
REPOSE LE CORPS
DE NOBLE DAME MARIE-ANNE
DE SEPMERIES
VEUVE DE NOBLE HOMME
CHARLES-ROBERT
ÊCUIER
SEIGNEUR
DE BAQUEHEM
DE
BARATTE
FONDATRICE
DE CETTE ILLUSTRE MAISON
DÉCÉDÉE LE 18 NOVEMBRE 1693.
PRIÉ
Ses quartiers
de noblesse
étaient
POUR SON AME.
:
Sepmeries.
Wasquehal.
Broignart.
Doutremant.
Baudain.
Engrand.
Habarcq
Wazières
(a) Au mois d'octobre 1695 fut construite la porte de la maison du côté de la rue de la Barre,
portant aujourd'hui le N° 78. La maison est occupée par le pensionnat des Dames de St.-Maur.
L'ancienne chapelle a été coupée en deux, dans sa hauteur.
La partie basse sert de salle de
récréation et la partie supérieure de chapelle. Il y a une quinzaine données les Dames de SaintMaur firent faire quelques travaux d'appropriation
et Madame la supérieure se rappelle que les
ouvriers la prévinrent qu'ils avaient reconnu les indices d'un caveau funéraire dans le fond do
la salle, à l'endroit où devait autrefois se trouver le sanctuaire. Un plancher a été posé dessus et
aucune recherche n'a été faite. Bien que dans son testament,
qui est aux Archives des hospices.
Madame de Sepmeries ait demande à être enterrée en l'église de Sepmeries,
il paraît probable
et nous croyons devoir appeler sur ce fait l'attention
qu'elle repose dans l'ancienne chapelle,
de MM. les Membres du Conseil des hospices de Lille,
de cette maison depuis
propriétaires
1789. La pension de M. Duriez , puis celles de Mesdames Comère et Mairesse, et plus tard de
Mlle. Brissy, y furent établies avant les Dames de Saint- Maur. Je dois ces derniers détails au
regretté M. C. Verly.
(2)
Arch
des Hosp.
—
42
—
faite par laditte Dame de la Noble et Sainte Famille, à Lille,
ensuite du pouvoir qui nous compète et que ladite Dame nous à
donné par acte sous sa signature,
le douze de may mil-six-cens
fondation
et conformément
aux volontés de ladite Dame,
quatre-vingt-huit,
qu'elle nous a déclarées avons substitué et commis en nostre place
pour en faire les fonctions après nostre trespas trois administrateurs
l'un, gentilhomme des parens de ladite Dame ou des nostres, aisé et
sans reproche ; le deuxième, un des ministres généraux de la Bourse
commune des pauvres de cette ville, et le troisième un homme
d'estude, sans postuler.
Dénommons pour les premiers
les fonctions après nostre trépas,
seigneur de Lassus, demeurant
de Sepmeries ; François Cardon,
ministres de la dite Bourse ;
et pour en faire
administrateurs,
Walter de Wasquehal,
escuier,
à Bondues, cousin à la dite Dame
seigneur de Bricogne , l'un des
du Grospré, escuier,
seiau lieu du sieur Michel Dubois, avocat, et pour un
gneur de Bruvelle,
quatrième, pour cette fois, Philippe Le Vaillant, escuier, seigneur de
Merlain, cousin à ladite Dame de Sepmeries et à moy,
que nous
jugeons util et profitable à la ditte fondation, à raison de sa demeure
au voisinage de la terre de Sepmeries et pour y veiller et à autres
biens aux environs ; lesquels administrateurs
seront, tenus de prester
serment(l),
à leur admission, par devant Messieurs du Magistrat dudit
de se bien acquitter de leur ministère,
de n'admettre aucune
demoiselle, ny fille, dans ladite maison, sans nécessité et non par
faveur.
Lille,
en sera
Que sitost après la mort de l'un des dits administrateurs,
ou les trois,
au cas que
choisy un autre par les deux restans,
le sieur de Merlain y soit encore, de la mesme qualité que le défunt.
Que les dits administrateurs devront estre présents aux comptes du
receveur de la ditte fondation, pour les biens de ladite fondation et
autres qui pourroient estre donnez à icelle, qui se devront rendre
(1) 11 août 1699.
— 43 —
tous les deux ans, pardevant les dits sieurs du Magistrat ou leurs
députez, ou plustot si les dits administrateurs le trouvent bon; lesquels administrateurs seront tenus d'intervenir en touttes les affaires
de la maison ; choisir une maistresse, vivante en célibat et sans re
proche, capable pour la bien régir et gouverner, en préférant toujours les filles qui y auront esté eslevées, qui seront trouvées les plus
capables, et que pour tout plus perfectionner celle qu'ils jugeront
la plus capable et la plus propre,
s'il seroit besoin de la mettre
quelque temps dans un couvent, les dits administrateurs le pourront
faire, et pendant ce temps y en establir une autre qu'ils jugeront plus
convenable, et de pouvoir les changer lorsqu'ils connoistront qu'elle
ne s'acquittera pas bien de son devoir, et d'obliger aussy ladite
maistresse à leur rendre compte.
Sans pouvoir par les dits administrateurs
et successeurs, faire
aucuns frais à laditte fondation,
non plus aux affaires particulières
qu'aux redditions de comptes , sinon les frais des auditeurs et de
désintéresser les dits administrateurs pour la reddition
des dits
comptes,
seulement
s'ils le désirent.
Lesquels administrateurs recevront et admettront les demoiselles,
avec les qualités requises conformément à la fondation en préférant
les parens, s'ils avoient besoint les plus pauvres et abandonnés de
secours humain et de leur salut, et spécialement celles de la campagne.
Les dits administrateurs
sont priez de prendre et avoir soin que
lesdits enfans soient eslevez dans l'esprit de Dieu, capables de toutes
choses, et d'empescher qu'on ne loge et qu'on ne traite qui que ce
maison, déclarant que ladite Dame de Sepmeries a
souhaité et nous a chargé de faire les réglements cy-dessus , avec
autres, que nous avons et qui se trouveront signez de notre main.
soit en ladite
Fait à Lille, ce 9 juin 1696. Signé, M. de Noyelles.
La soussignée aiant reveu l'acte cy-dessus , le ratifie en toute sa
les administrateurs, en leur
teneur, voulant de plus et authorisant
pouvoir d'admettre et establir le Receveur des biens de
maison, après la mort de François Lefebvre, à qu'y j'ay
donnant
ladite
— 44 —
accordé
et accorde
la recette de tous les biens de ladite fondation
sa vie durante, et après luy un de ses gendres, au cas que les administrateurs le trouvent capable, lequel receveur à establir, prestera
le vingtserment pardevant Messieurs du Magistrat. Fait à Lille,
quatre décembre mil six cens quatre-vingt-dix-sept.
Noyelles (1).
RÈGLEMENT
FAIT
PAR
MADEMOISELLE
DE
Signé,
M. de
NOYELLES.
1.
On ne devra recevoir
dans la Maison de la Sainte-Famille
que
des pauvres demoiselles de légitime mariage,
nées de père et de
mère nobles, qui produiront les titres de leur noblesse et un certificat
du baptème de leurs enfans (2).
2.
Il faut pour y être admises qu'elles
ou d'Artois
nie de Lille,
d'Haynaut
soient de la ville
ou chastele-
(3), car encore que selon le
(1) Arch. des Hosp. Copie aux reg. aux fond, pieuses. Arch. de Lille.
(2) La plupart des preuves de noblesse existent encore aux Archives des hospices de Lille.
(3) Qualitez requises à une Demoiselle pour entrer dans la Maison de la Noble
Famille à Lille :
Il faut qu'elle soit née dans la ville ou châtelenie de Lille, Douay ou Orchies ,
dans la province d'Artois , ou de Haynaut François,
de famille domiciliée et originaire du pays.
Qu'elle soit
âgée d'entre sept à neuf ans ; ce qui doit se vérifier par extrait
légalisé par la Justice Royale du chef-lieu du lieu de sa naissance.
baptistaire
Que les père et mère de la Demoiselle soient nez nobles ; ce qui pourra se justifier par titres autentiques , comme par contracts de mariage , testamens, partages
ou autres.
Il faut vérifier
aussi par témoignages , certificats, ou autrement , que les père
et mère sont dans la nécessité d'avoir recours à la fondation pour l'éducation de
leurs enfans.
Les père et mère en état de faire preuve desdites qualitez , commenceront par
une requeste qu'ils présenteront
à Messieurs
les Administrateurs
, pour faire
agréer celle des Demoiselles leurs filles , qu'ils souhaiteront d'y faire entrer. ( Archives du département
du Nord.)
— 45 —
projet que nous en avons donné aux Messieurs de Lille nous n'y
avons voulu admettre que celles de ladite ville et chastelenie, cependant comme notre fondation
est augmentée depuis nous avons
cru en devoir
faire profiter les demoiselles du pays d'Haynaut
et
d'Artois sans que les Messieurs contreviennent
en cecy ainsy que
nous croions à nos intentions que nous voulons être observez exactement (1).
3.
Que la maîtresse qu'ils choisiront, soit autant qu'il se poura faire,
une demoiselle de la maison qui ait du mérite et de la vertu , sans
se mettre en peine de la qualité de la noblesse qui peut-être pouroit
(1) Une seule exception fut faite pour Mademoiselle de Caldagues , d'une famille
admise par ordre du Roy en 1763. Plusieurs demandes furent basées
d'Auvergne,
sur ce précédent et furent rejetées. On en trouve la preuve dans une note des
en réponse à un mémoire présenté au Maréchal de Ligne par
administrateurs,
lieutenant de roi, à Bouchain , pour faire recevoir
Depitton de Tournefort,
une de ses filles !
« L'exemple de la fille de M. de Caldagues , dont M. de Tournefort
se pré» vaut est l'unique qu'on puisse citer, mais aussy n'y a-t-elle été reçue qu'en vertu
» d'un ordre du Roy avec promesse expresse qu'on n'en pourroit jamais tirer con» séquence , promesse que Sa Majesté a exactement accomplie toutes et quantes
» fois que le cas s'est présenté depuis lors.
» En 1769 , M. de Wasservas , major de Bapaume , s'étant adressé au Roy pour
entrer sa fille dans la maison de la Noble Famille n'ayant point toutes les
faire
» qualités requises , les administrateurs
firent leurs représentations et il fut écon« duit, quoique d'une famille illustre,
chargé de dix enfans avec peu de fortune et
» parent de la fondatrice.
« En 1777, M. Taffin d'Allianne,
lieutenant de Roy à Toul, se pourvut pareil» lement vers Sa Majesté , chargé d'une nombreuse famille dont six filles , pour
» en faire recevoir une dans ladite Noble Famille, prétendant y avoir droit du chef
» que sa femme et lui étoient originaires
et nés dans la province d'Artois , allé» guant que si sa fille était née à Toul, c'était purement casuellement à cause de la
» résidence que le père était obligé d'y faire pour le service du Roy. Il se prévalut
» aussi fortement de l'exemple de M. de Caldagues. Les administrateurs
ayant représenté que cette fondation requéroit que la prétendante fût elle-même spéciale» ment née dans une des trois provinces appellées , que la Demoiselle Taffin étant
» née à Toul, elle en était par conséquent excluse ; en conséquence la requête de
» M. Taffin fut
rejetée.
— 46 —
plus nuire par quantité de visites que profiter à la maison, i, à ma
mort, il n'y en avoit point de capable pour cette fonction, qu'on
tâche d'en trouver une d'ailleurs pour quelques années jusqu'à ce
qu'on en ait disposé une à cette charge.
Ladite maîtresse n'aura pour tous gages que cinquante florins
par an et si., après de longues années de service, elle tomboit dans
quelque infirmité d'âge ou de santé qui la rendît inutile,
nourie et entretenue aux frais de la maison.
elle sera
Les demoiselles pourront être entretenues dans ladite maison
jusqu'à l'âge de dix-huit à vingt ans, à moins qu'on ne jugeast né-
» Dans la même année, en 1777, M.le BonDelebecq (du Chambge), colonel en second
né à Lille, de famille noble originaire et domiciliée, se
» du régiment de Bouillon,
» pourvut vers M. le prince de Montbarey,
pour faire recevoir une de ses filles dans
» la maison de la Noble Famille, quoique née à Bitche où il étoit alors en garnison,
» par ordre du Roy, se prévalant aussy beaucoup de l'exemple de M. de Caldafirent usage des mêmes moiens qu'ils avoient em» gnes , les administrateurs
» ploies contre M. Taffin , et M. Delebeeq eut le même sort que lui.
chevalier de l'ordre militaire
» En 1178 , Madame la veuve de M. Campelle,
» de Saint-Louis
, mort au service de Sa Majesté , s'adressa aussi à M. le prince
» de Montbarey,
pour faire recevoir une de ses filles dans la maison de la Noble
» Famille, les administrateurs
ayant représenté à ce Ministre que cette jeune per» sonne n'avoit point les qualités requises pour cette fondation , elle n'y fut pas
» reçue...
» (Archives de Lille). Le mémoire ajoute :« que les ressources ne sont
il n'y a jamais: eu
» rien moins que suffisantes puisque dans les temps heureux,
» que vingt à vingt-quatre
demoiselles et que souvent elles ne furent que quinze,
c'est pourquoi il n'y a jamais de place vacante
puisqu'il (le nombre) dépend
» du bon ou du mauvais état des facultés de la fondation. »
cependant d'ajouter qu'aux termes d'une pièce authentique reposant
des hospices , datée du 11 septembre 1737, des places étaient réseraux Archives
vées à « cinq demoiselles nobles qui auront les qualités requises, nées nos sujettes
etc ) dans notre
(de l'empereur Charles VI, roi de Germanie, archiduc d'Autriche,
ville de Tournay, dans le Tournésis ou dans le pays et comté de Hainaut, de notre
et qu'ils y élèveront lesdites cinq demoiselles sur le même pied et de
domination,
la même manière que les autres nées sujettes de France. » En revanche l'empedans la châtelreur accordait des lettres d'amortissement
pour le fief d'Engrain,
fut évincée par arrêt du Parlenie de Lille (à Lesquin), fief dont la Noble-Famille
Il convient
lement de Flandre,
en date du 19 juillet
1775.
— 47 —
cessaire de les y entretenir d'avantage comme y estants très-utiles.
Quand elles viendront à en sortir, nous prions les Messieurs Administrateurs
de veiller à leur pouvoir donner quelque accommodemens, et à les mettre dans des lieux et avec des personnes dont
elles en puissent tirer du profit.
5.
Si aucunes se veuillent
faire religieuses on espère que ces Messieurs auront la bonté de leur procurer quelque place dans quelque
couvent fondé et, à leur profession, la maison sera obligée de leur
fournir trois cens florins une fois, si d'ailleurs elles n'ont aucune
assistance, et même, quatre cens florins quant il y aura de quoy.
Mais afin de ne pas trop charger la maison, qu'on ne permette
point plus qu'aune de s'establir ainsy chaque année.
6.
Si la maladie
ou quelque infirmité habituelle empeschoit leur
profession, les administrateurs pouront s'accomoder avec les religieuses pour le temps de leurs pensions et en présenter une autre
dans leur place. Il ne se faut pas mettre tant en peine de celles qui
ont leurs parens en crédit et en dignité,
veu qu'eux-mêmes
en
doivent prendre le soin.
7.
Celles qui témoigneront de l'inclination
au mariage seront remises es mains des parens le plutôt qu'il se pourra.
8.
Quand les demoiselles à l'âge de 18 ou 20 ans quitteront la maison , on pourra employer à les revestir dix à douze livres de gros,
pardessus quoy elles pourront remporter tout ce qu'elles ont apportez d'argenterie,
mais à condition
avis de leurs administrateurs,
premier accommodement.
qu'elles se conformeront aux bons
car autrement ils les pourront priver du
— 48 —
9.
Les plus pauvres seront avancées aux places qui viendront à
vaquer dans le béguinage et qu'on demandera au Roy et si la
maison est en état de donner le double de ce qui est accordé à celles
qui demeurent dans le célibat on permet de le faire afin de s'en
procurer des meubles et un petit accommodement, si d'ailleurs ou par
la mort de celles à qui elles succèderont elles n'en sont point pourveues, car autrement la maison en serait déchargée.
10.
Bien entendu toutes fois que celles qui leur succéderont à leur
mort devront être accommodés des petits ameublements qu'elles laisseront pour lors sans en pouvoir rien aliéner, non plus que de toute
à leur entrée
autre chose et argent monnoyée. Voilà pourquoy
dans la possession desdites prébendes, il faut avoir soin de leur
demander
par écrit leur consentement
jamais abandonner leur place, sinon
demoiselles.
là-dessus, ainsy que de ne
en faveur d'une desdites
11.
Si les demoiselles
venoient à hériter
quelques biens, les administrateurs en prendront soin pour le leur conserver. La fondation
jouira de ce qu'ils en auront receus jusqu'à leur sortie.
12.
Dans l'admission
des demoiselles
dans ladite
égard d'y préférer : 1° les plus pauvres ; 2°
demie orphelines ; 4° celles de la campagne
nous ne prétendons point d'en décharger les
ner occasion d'en faire plus de vanité ; il faut
fondation,
on aura
les orphelines ; 3° les
sans instruction ; car
parens pour leur don-
donc prendre garde à
la plus grande nécessité, mais les parens des fondatrices doivent
être préférez à toutes autres et après elles les plus pauvres et les
moins instruites et qui sont en danger de leur salut.
— 49—
13.
Deffenses aussy aux administrateurs
et maîtresses de recevoir aux
dmissions des demoiselles aucun présent quelque qu'il puisse être.
14.
Nous faisons présentement revestir les enfans avant leur entrée
dans la maison par les parens. Quand notre fondation sera mieux
establie nous voulons que cela se fasse aux frais de la maison et
qu'on les prenne ainsy qu'on les trouvera.
15.
Si les parents mal contens vouloient
retirer de la maison leurs
enfans avant que d'être suffisamment instruits, on en poura prétendre les interest de la pension pour le temps qu'on les aura nouries
dans ladite maison, ainsy que de tous leurs habits, mais non point
s'ils ont une juste raison de le faire,
comme pour les établir da
quelque couvent ou chapitre à quoy servira beaucoup de le leu
bien faire apprendre leur chant. Cecy se doit faire connoître aux
parens lorsqu'on y recevra leurs enfans et que le nombre de demoiselles qu'on admettra soit aussy grand que la capacité des biens de
la fondation le poura permettre.
16.
au projet de notre fondation que nous avons
donné à Messieurs de ville, nous souhaitons qu'on choisisse pour
maîttresse l'une des Demoiselles de la maison, aussy nous donnons
Si conformément
pouvoir aux administrateurs de la remercier lorsqu'elle ne s'acquittera point bien de son devoir, mais en matière d'importance et d'où
le règlement de la maison en seroit fort altéré : comme si elle n'élevoit point les enfans dans la crainte de Dieu , si elle dissipoit les
biens de la maison, si elle s'attiroit trop de visites, etc. Mais avant
que d'en venir là, il la faut avertir deux ou trois fois et conférer
à-dessus avec celuy qui aura soin du spirituel de la maison.
4
— 50 —
17.
Que toutes les demoiselles soient vestues modestement selon leur
qualité et qu'on n'y employé chaque année que vingt-six à trente
florins au plus , afin qu'ayant beaucoup ménagé ces frais pendant
leur demeure , on soit tant plus en état à leur sortie de les bien acet de pouvoir fournir à chacune douze chemises
et d'autres petits meubles ainsy que les administrateurs
jugeront à
propos. Leurs habits seront conformes à l'estat qu'elles auront résolu
de prendre et celles qui voudront vivre dans le célibat auront
commoder
d'habits
soixante florins une fois, mais celles qui auront demeurez dans ladite
fondation au-delà du terme de 18 à 20 ans pour le profit de la
florins à condition
maison recevront à leur sortie soixante-douze
pourtant que tous ces accommodemens et avantages ne seront que
pour celles qui seront entrées dans ladite maison de leur jeunesse
et qui au moins y auront demeurez 8 à 9 ans.
18.
Nous permettons à Messieurs les administrateurs
d'ajouter à ces
règlements ce qu'ils y trouveront de propre cy-après dans ceux des
Demoiselles de Saint-Cyr à Paris.
19.
Finalement
nous entendons
que toutes nos ordonnances soient
exactement observées et que tous les biens que nous délaisserons
soient uniquement employez à la nourriture et entretien des pauvres
tellement que si à l'avenir,
Demoiselles,
par je ne scais quel dessein, on vouloit divertir ailleurs l'usage de nos biens, ou s'en servir
à l'establissement
de quelque maison religieuse
ou chapitre de
nous révocquons la donnation desdits biens pour la
prédite fondation, et nous voulons qu'ils soient employez à la nouriture de jeunes gentilshommes dans un séminaire pour y faire leurs
études sous la conduite des R. R. P. P Jésuites, donnant
pouvoir
au R. Père Provincial de la
Compagnie de Jésus dans la Gallochenoinesses,
— 51 —
Belgique, d'en distribuer les bourses et d'en faire administrer les
dits biens à l'usage que dessus, ainsy que d'en faire rendre compte
pardevant Messieurs du Magistrat de la ville de Lille, tesmoin
signé : M. de Noyelles.
La soussignée ayant reveu les règlements cy-dessus déclare les
ratifier en tous leurs points, et à l'égard de l'article 7 pardessus ce
qu'il y est dit, en laisse la liberté aux sieurs administrateurs d'en
disposer selon qu'ils jugeront à propos pour le bien des enfans et
de la maison et au regard de ce qu'on doit préférer les pauvres
parens. Quand il y aura une place vacante afin que les parens
ayent le temps de se présenter, on différera un mois avant placer
la place vacante. Fait à Lille, le vingt-quatre de décembre mil six
cens quatre vingt dix-sept. Signé : M. de Noyelles (1).
LETTRES
DE MAINTENUE.
Louis, par la grâce de Dieu,
tous présents et à venir, salut.
roi de France et de Navarre, à
Nos chers et bien-aimés les administrateurs de la Noble-Famille,
établie à Lille, nous ont très-humblement fait exposer que l'utilité
de cette maison , dont l'objet est de procurer gratuitement l'éducation à un certain nombre déjeunes demoiselles, de qui la fortune
ne répond pas à la naissance, a déjà déterminé le feu Roi à confirmer son établissement, que la noblesse doit aux bienfaits de la
dame de Sepmeries, et qui remonte à l'année 1686 ; qu'elle jouissait paisiblement des biens qui forment sa dotation, lorsque par
notre déclaration du 9 juillet 1738 nous déclarâmes nulles toutes
(1) Archives des hospices de Lille et registre aux fondations pieuses de Lille.
— 52 —
les acquisitions d'immeubles que les gens de main-morte avaient
faites depuis 1681 ; que cette loi a servi de prétexte à des demandes
formées contre elle devant les tribunaux,
pour la dépouiller de
quelques-unes de ses possessions; que bien qu'ils eussent prononcé
en sa faveur, il était cependant à craindre pour elle que de
pareilles attaques ne se renouvellassent, et que les exposants
espéraient que nous daignerions l'en garantir pour toujours.
A quoi ayant égard, et voulant donner à un établissement aussi
utile à la noblesse de notre royaume un témoignage de notre protection.
A ces causes, et autres à ce nous mouvant, de l'avis de notre
conseil et de notre grâce spéciale, pleine puissance et autorité
royale, nous avons maintenu, et, par ces présentes signées de
notre main , maintenons ladite maison dans la propriété et possession de tous ses biens généralement quelconques, en quoi qu'ils
puissent consister. Voulons qu'elle ne puisse être troublée ni
inquiétée pour raison desdits biens, sous prétexte des dispositions,
tant de notre dite déclaration du 9 juillet 1738, et de notre édit
du mois d'août 17 \Q , concernant les gens de main-morte, que de
tous autres règlements qui pourraient être à ce contraires, de la
rigueur desquelles dispositions, nous avons, par ces dites présentes, expressément relevé et dispensé ladite maison, pour ce
regard seulement et sans tirer à conséquence.
Si donnons en mandement à nos amés et féaux les gens tenant
notre Cour de Parlement de Flandre, et à tous autres nos officiers
et justiciers qu'il appartiendra , que ces présentes ils aient à faire
registrer, et du contenu en icelles faire jouir et user ladite maison,
pleinement, paisiblement et perpétuellement, cessant et faisant
cesser tous troubles et empêchements, et nonobstant toutes choses
à ce contraires.
Car tel est Notre plaisir.
Et afin que ce soit chose ferme et stable, à toujours Nous avons
fait mettre notre scel à ces dites présentes.
— 53 —
Données à Versailles, au mois de juillet,
de notre règne le cinquante-sixième (1).
ÉVACUATION
DE
LA
MAISON
l'an de grâce 1771, et
Signé : Louis.
EN
1793.
Nous, représentants du peuple envoyés près l'armée du Nord.
Considérant qu'il existe en cette ville un établissement sous le
titre de la Maison de la ci-devant Noble-Famille, dont la conservation jusqu'à ce moment ne peut être considérée que comme un
abus et une injure aux lois constitutionnelles de la république
française.
Considérant que les enfants qui sont restés dans cette maison ne
peuvent plus y être conservés qu'au préjudice des droits! de la
Nation, à qui celte maison et toutes ses dépendances appartiennent.
Considérant que les parents desdits enfants qui ne les ont point
retirés de cette maison sont contrevenus aux lois constitutionelles,
et que la seule humanité, en faveur des enfants, réclame qu'ils ne
soient point abandonnés sans subsistance, mais que les lois de
l'égalité ne permettent pas de leur procurer d'autres secours que
ceux que la Nation accorde à tous les enfants abandonnés.
Arrêtons que la maison dite de la ci-devant Noble-Famille sera
évacuée, dans les vingt-quatre heures, de toutes les personnes
qui l'habitent ; que les enfants qui y sont restés seront conduits à
(1) Arch. des Hosp.
par M. Dotte.
de Lille.
Cette
pièce et les suivantes
m'ont été fournies
fut un des premiers corps de main-morte,
de la Noble-Famille
sur lequel Sa Majesté jette un regard favorable ; l'on a assuré aux administrateurs que, dès 1745, des lettres de maintenue
lui avaient été accordées, mais
dans le ministère avaient empêché qu'elles fussent scellées.
que des révolutions
La
fondation
contre M. le comte d'Erquelines
(Précis pour les administrateurs
tenta de les dépouiller de la partie principale de leurs possessions
Sepmeries et des mouvantes y réunies).
appelant, qui
de la terre de
— 54 —
l'Hôpital-Général de la Charité, pour y rester et y être entretenus
comme enfants trouvés, jusqu'à ce que leurs parents jugent à
propos de les en retirer.
Les enfants qui voudront se retirer chez des amis non suspects ,
pourront le faire, d'après l'avis du comité de surveillance, et pourront rester en ville pendant le délai que ce comité croira devoir
leur accorder.
Ladite maison et tous les biens en dépendant, seront mis, dans
les vingt-quatre heures, sous l'administration du district, pour en
user comme biens nationaux.
L'évacuation de ladite maison se fera à la diligence du procureur de la commune, qui est chargé de nous rendre compte de
l'exécution du présent arrêté.
et BENTABOLE.
Signé : LEVASSECR
16, septembre
1798.
du Registre aux délibérations
du Conseil général
de la commune de Lille, dpéartement du Nord.
Extrait
Séance du 16 septembre 1793.
Un membre fait lecture d'une réquisition des représentants du
peuple, datée de ce jour, portant que tous les enfants entretenus
dans la Maison ci-devant dite Noble-Famille, seront tenus d'en
sortir dans les vingt-quatre heures, le Conseil général, ouï le
procureur de la commune , arrête qu'il sera nommé une commis sion pour mettre la réquisition sus-énoncée à exécution.
Les citoyens Danel, officier municipal, et Leclercq, ayant été
désignés, ont accepté cette commission.
— 55 —
Décision du Ministre
an IV
des Finances,
de la république
en date du 22 prairial
française.
Conformément à la loi du 2 brumaire dernier, portant que les
hôpitaux, maisons de secours, hospices, bureaux des pauvres et
autres établissements de bienfaisance, sous quelque dénomination
qu'ils soient connus, jouiront provisoirement, comme par le passé,
des revenus qui leur avaient été affectés ; les administrateurs de
l'hospice de la charité générale de Lille, sont autorisés à rentrer dans
tous les biens dépendant de la ci-devant Maison de Sainte-Anne (1)
qui n'ont point été vendus, et à continuer de les administrer comme
par le passé ; à l'effet de quoi, les titres de propriété et autres
pièces et renseignements concernant lesdits biens, leur seront
remis par les préposés de la régie de l'enregistrement et des
domaines, et tous autres qui en seraient dépositaires
Signé : D. V. RAMEL.
Pour ampliation :
Le Directeur de la 1re division des Domaines,
Signé : Cyalis LAVAUX.
Registre
aux
résolutions
des Admmistrateurs
de la charité générale
du Bureau
de Lille.
4 germinal an IV. — Réunion projetée, à l'Hôpital-Général,
des biens de la maison supprimée, dite Sainte-Anne.
Pour aviser aux moyens de réunir à l'hôpital les biens de la
de Sepmeries.
Ce fut le jour de la fête de cette sainte
ce même jour,
que l'oeuvre commença à s'établir rue de la Barre et on célébrait,
la fête solennelle de la maison.
(1) Nom
de Madame
— 56 —
Noble-Famille, le Bureau a nommé une commission
composée des citoyens Leclercq, Artaud, Bernard et Charles
Desavary.
14 germinal an IV. — Le rapport de la commission dans l'asci-devant
semblée du 4 de ce mois, pour aviser aux moyens d'obtenir la
réunion des biens de la maison de Sainte-Anne à ceux de l'hôpital,
étant conforme aux vues du Bureau, l'on approuve un projet de
pétition à adresser au Ministre de l'Intérieur, et l'on en charge
aussi le citoyen Artaud.
Les Membres du Bureau de la Charité générale de Lille, département du Nord,
Au citoyen Ministre de l'Intérieur.
Citoyen,
Le Bureau pense qu'il est de son devoir de rappeler à leur véri^
table destination les biens qui étaient affectés au soulagement des
pauvres et qui n'en ont été détournés que par la nature des circonstances , tel est l'objet de la présente demande.
Il existait à Lille un établissement de charité connu sous le nom
de Maison de Sainte-Anne ; il était doté de plusieurs biens situés
tant à la ville qu'à la campagne ; il avait un chef-lieu dans l'enceinte de la commune de Lille; on y entretenait, nourrissait et
éduquait, jusqu'à l'âge de vingt ans, des enfants du sexe féminin ,
nés, il est vrai, dans l'indigence, mais néanmoins avec les prérogatives de la ci-devant noblesse. Le régime en avait été attribué,
par acte des fondateurs, en date du 9 juin 1696, au Bureau de la
charité générale de Lille, comme formant le point central de toutes
les institutions de bienfaisance, et il avait, pour coopérateurs, des
administrateurs particuliers, qui, de préférence, étaient choisis
parmi les parents des fondateurs.
Dès que notre législation eut rejetté toutes distinctions privilégiées entre les citoyens d'une même nation, les représentants de
peuple, en mission dans le département du Nord, s'empressèrent
— 57 —
de dissoudre cet établissement et prirent un arrêté qui ordonnait,
ou de rendre les enfants à leurs familles , ou de les distribuer dans
l'Hospice Général de Lille, qui existait sous des formes plus analogiques avec les principes de l'égalité : cet arrêté fut exécuté dans
toutes cesdifférentes dispositions. Depuis cette époque, et la cheflieu et les biens qui en formaient la dot, ont été employés à des
usages étrangers au but de la fondation; la maison d'éducation a
servi passagèrement de magasin pour les effets provenant de la
Belgique; aujourd'hui, elle est totalement évacuée et n'est plus
occupée que par un concierge qui la surveille.
Le Bureau voyant augmenter le nombre de ses charges, par la
nécessité d'admettre dans ses hospices ordinaires les élèves de la
fondation Sainte-Anne qui pourraient y être présentées, se disposait à prendre possession des biens de cette fondation et à les soumettre au même plan de régie que les autres biens d'institution
charitable, mais la loi du 23 messidor an Il est venue lui retirer
tous les moyens d'agir, en sorte que l'administration des biens de
la Maison de Sainte-Anne passa entre les mains du receveur des
domaines nationaux, sans avoir subi aucune novation dans sa
régie.
Lorsque la loi du 2 brumaire an IV est venue restituer aux administrations de charité la jouissance provisoire des revenus qui leur
étaient précédemment affectés, le Bureau de la charité générale a
été réintégré dans la jouissance de ses biens, mais on a laissé en
arrière ceux de la maison Sainte-Anne ; l'inaction du Bureau , le
défaut de prise de possession de ces biens dans un temps utile, et
qui n'avait d'autre cause que les dispositions de la loi du 23 messidor an II, fit perdre de vue la véritable nature de ces biens et en
a prolongé la régie dans les mains du receveur des domaines
nationaux.
Il vous paraîtra juste, citoyen Ministre, de relever le Bureau de
la charité générale d'un silence qui ne peut jamais nuire aux individus confiés à ses soins.
Les biens de la fondation Sainte-Anne sont de même nature que
— 58 —
les autres biens d'institution charitable, le Bureau en était légitime administrateur avant la loi du 23 messidor ; les rapports qui
déterminent la destination de ces biens ont, à la vérité , changé de
nuances, mais au fond, l'objet et les charges sont toujours les
mêmes, c'est le Bureau de la charité générale qui est dans le cas
de les supporter ; l'arrêté des représentants du peuple a préjugé
ses droits et a opéré la réunion de l'établissement à l'HôpitalGénéral, conséquemment c'est à lui qu'appartient la jouissance
des biens destinés à y subvenir, et la loi du 8 brumaire reçoit à cet
égard toute son application.
Il est d'autant plus juste de faire promptement jouir l'HospiceGénéral de ces revenus, que cet hospice contient plus de 2,000
individus, tant en enfants qu'en vieillards; que le nombre en
augmente tous les jours; qu'autrefois il avait, pour subsister, plus
de 250,000 livres en rentes et en droit d'octrois, et qu'il est aujourd'hui privé de ces immenses ressources.
Indépendamment de l'avantage que cette augmentation de
revenu procurera à l'Hospice-Général, il en résultera une diminution sensible de dépense pour le Trésor public ; au fur et à mesure
que l'Hospice-Général de Lille rentrera dans les biens qui formaient la dot, les administrateurs pourront y rétablir une abondance salutaire, et les demandes en secours sur le Trésor public ne
seront plus subsidiaires et par conséquent bien moins élevées.
Ce considéré, citoyen Ministre, il vous plaira, en exécution de
la loi du 2 brumaire an IV, et attendu que les biens de la fondation
Sainte-Anne sont de la même nature que ceux des autres institutions de charité ; que le Bureau général de Lille en était légitime
administrateur; que le silence par lui gardé jusqu'à présent ne
peut priver des individus confiés à ses soins des revenus qui leur
sont destinés, déclarer que le Bureau de la charité générale de
Lille sera rétabli dans la jouissance de tous les héritages, maisons,
rentes foncières et autres biens, de quelque nature qu'ils soient,
dépendant de la maison Sainte-Anne, et qui n'ont pas encore été
vendus : et qu'il continuera de les administrer, pour le revenu en
— 59 —
être appliqué à l'entretien
de l'Hospice-Général,
et, à cet effet,
ordonner que les titres de propriété et autres pièces et enseignements
concernant lesdits biens, seront remis incessamment entre les mains
des administrateurs dudit hospice, à ce faire tous gardiens et dépositaires d'iceux contraints
rités invitées à concourir,
l'autorisation
quoi faisant déchargés et toutes les autoen ce qui les concerne , à l'exécution de
à intervenir.
ADMINISTRATEURS
(1),
WALTER DE WASQUEHAL, écuyer, seigneur de Lassus, 1696.
Michel DUBOIS, avocat, 1696.
1696.
Philippe LE VAILLANT, seigneur de Merlain,
Adrien-Gilles DU GROSPRETZ,
écuyer, seigneur de Bruyelles, 1696,
1704 (2).
François CARDON, seigneur de Brigoigne,
1711.
Jacques-Philippe
BEUVET, chevalier,
licencié en droit,
seigneurie
1704,
la Vichte, 1711,
1715,1720,1722).
1715,
Jean-Baptiste CARDON, écuyer, seigneur du Fermont,
1720, 1722 (3), 1726, 1730, 1733, 1736, 1742.
PETITPAS, chevalier,
Pierre-Auguste
seigneur de la Mousserie ,
1722, 1726, 1730 et 1733.
Pierre-François-Séraphin
eourt, 1730.
HESPEL, écuyer,
seigneur
de Frémi-
administrateur
en présentaient un
mourait, les deux survivants
(1) Lorsqu'un
de la même qualité (v. p. 42) au Magistrat
qui le nommait et devant lequel il
prêtait serment.
de M. Dotte,
(2) Date des comptes d'après
lesquels,
grâce à l'obligeance
admila liste des directrices,
archiviste des Hospices de Lille, j'ai pu reconstituer
nistrateurs
et receveurs.
(8) A cette date, il prend le titre d'écuyer
plus dans le compte de 1742.
et de conseiller
du roi qu'il
ne porte
— 60 —
de WAIGNON, écuyer, seigneur de la Marlière, 1736, 1742, 1749, 1751, 1757.
de GILLEMAN, écuyer, seigneur de la
Philippe-Charles-Joseph
François-Guillaume
Barre, 1742, 1772, 1774, 1780, 1785, 1786.
BON FRUICT, seigneur du Biez, 1736.
DENIS, seigneur du Péage, succède en 1744 à
Jacques-François
M. de Gilleman,
1749, 1751, 1757, 1764, 1774,1780,
1785,
1786.
DE WARESQUEL, écuyer,
Nicolas-François
seigneur de Libersart, succède en 1741, à M. Cardon du Fermont, 1749 , 1751,
1757, 1764.
François Joseph de POUCQUES,écuyer, seigneur du Puich, succède en 1761, à M. de Waignon, 1764, 1772, 1774, 1780.
OBERT, écuyer, seigneur de Grévillers,
Aimable-Armand-Joseph
succède au précédent en 1785.
Les citoyens Leclercq et Sifflet paraissent comme administrateurs
dans le compte liquidatif
rendu par le citoyen André-Joseph
ci-devant
DUPONT, ci-devant receveur de la maison Sainte-Anne,
dite Noble Famille, 1789-1793.
RECEVEURS
(1).
François LEFEBVRE, 1696, 1704, 1711, 1715
Bauduin-Romain
CASTELLAIN, 1720, 1722, 1726,
1730,
1733,
1736, 1742, 1749 (2).
Ferdinand-Théodore-Dominique
1772, 1774, 1780.
Audré-Joseph
DUPONT, 1789,
DUPONT, 1751,
1757 , 1764,
1793.
(1) Je n'ai trouvé que ces noms. Le receveur, si j'en juge par une lettre (Arch.
avec les familles au sujet
dép. du Nord) adressée à M. Castellain,
correspondait
de la conduite des jeunes filles. Cette lettre est datée du 9 août 1791, et il faut
remarquer
que M. Castellain était décédé en 1749 ?
(2) Le compte final de sa gestion fut rendu par sa veuve,
le 22 février
1749,
— 61 —
DIRECTRICES
DE LA
MAISON.
Melles Marie DE NOTELLES, 12 mai 1688, décédée le 3 août 1699 (1).
DE BRIANT DE CROYVAL (2), 1699,
Jeanne-Marie-Catherine
décédée le 9 mai 1717
Jeanne-Isabelle
MEURISSE DU MONCHEAUX(3),
9 mai 1717,
décédée le 14 mai 1740.
Jeanne-Caroline
Marie-Florence
MEURISSE(4), soeur, 17 mai 1740.
LE VAILLANT (5).
FILLEY DE LÉTANG(6),
9 septembre 1770.
Marie-Anne
20 avril
décédée le
1745,
DE BUISSERET D'HELFAUT (7),
Caroline-Ferdinande-Josèphe
le 7 septembre
4 octobre 1770, se retire volontairement
1775.
Anne-Angélique
DE BEAULAINCOURT
(8),
23 février
1776 (9).
(1) Elle dut être enterrée dans la chapelle, car un compte du 29 novembre
1704 porte : à Etienne Bochart, sculpteur,
pour avoir fait la pierre sépulcrale de
en la chapelle de la Noble-Famille
ladite damoiselle,
mise sur son tombeau,
,
60 florins.
(2) V. p.
78, 93.
(3) Elle était 1re maîtresee et fut remplacée
2e maîtresse v. p. 73, 93, 112.
(4) V.
par Elisabeth-Jeanne
de Vicq,
p. 112.
(5) V. p. 120.
V. p. 120, 136.
(6)
(7) V. p. 122, 126, 136, 140.
(8) V. p. 118, 146.
Elisabeth-Jeanne
de Vicq,
MMelles O'Donnoghue,
(9) Parmi les maîtresses,
1, p. 119, MarieLe Vaillant,
p. 85, 93, 112, Deliot, p. 112, Marie-Florence
v. p.115, Isabelle-Eugènie-Charlotte
du Chastel, v. p 112.
Angelique Ternoy,
—
62 —
BIENFAITEURS
DE LA FONDATION.
avocat
HENNACHE, fille de feu Jean Wibaut,
donne à Mariede Noyelles, le 27 novembre 1681,
cents de terre à labour, à Salomé, pour lors en disposer,
Marie-Marguerite
au conseil d'Artois,
treize
par ladite demoiselle
en oeuvres pieuses.
de Noyelles,
avec autres parties de biens,
Antoine DE NOYELLES, prêtre, donne tous ses biens le 21 mars
1683, « que ledit comparant destine à servir aux entretien et nourriture des pauvres demoiselles d'extraction
noble, et joindre à ceux
sa soeur, et autres pourront
que Damoiselle Marie de Noyelles,
et à
pour en jouir sitost son trespas,
charge de trois cents florins de capital d'une rente que ledit sieur
comparant est chargé pour sa part, au cas qu'ils soient encore dus
donner
aux mesmes fins....
à son trespas. »
Michelle CAPPON, fille
de feu Pierre,
de
conseiller-pensionnaire
de Lille et de Philippine Deffontaine donne,
Messieurs du Magistrat
le 3 septembre 1783, 1° un lieu-manoir,
avec jardin, etc. comprenant
2° la moitié d'un autre
environ 17 bonniers , situé à Hooghlede;
lieu manoir contenant environ 14 bonniers, situé à Ghits,
châtel-
avec jardin,
etc. conted'Ypres ; 3° un autre lieu-manoir,
nant environ sept bonniers quatorze cents (verge de Menin), situé à
Gheluwe;
4° deux bonniers deux cents de terre à labour, audit
Gheluwe « pour lors en disposer avec autres parties de biens à y
lenie
joindre par ladite damoiselle de Noyelles, en oeuvre pieuse convenue
entre elles. » Il résulte d'un autre acte du 7 du même mois que le
des deux premières parties était destiné à « l'éducation,
des petites filles nobles dénuées de biens,
entretien et nourriture
de cette ville, s'il s'en trouve, jusques une eage de majorité
et
à l'advenant de cent florins par an pour chacune. » Le
compétent,
revenu
revenu des deux autres devait être employé à la célébration d'une
messe, chaque jour, dans la chapelle de la maison qu'on devait
établir pour lesdites petites filles.
— 63 —
le 10 du même mois,
tout un lieu manoir,
La même ajoute,
amassé de maison manable, etc., contenant six bonniers quatorze
cents ou environ, « gisans sur le dismage de Ronchin » et 12 cents
de terre à labour, « gisans au faubourg des malades,
lez cette ville, » tenant de la seigneurie du Billau (1), à la condition de payer « et fournir à perpétuité
à l'église paroissiale de
Saint-Maurice , vingt-quatre
flambeaux chacun an, vaillables trois
florins chacun , quy est deux par mois , pour estre consommés à
ou environ
l'honneur
du vénérable
les malades ,
lorsque l'on va administrer
de dix livres de gros, de six florins carolus
plus une renie viagére
chacun à sa servante (2).
Marie-Anne
DE SEPMERIESdéclare,
le 15 février 1684, qu'elle
paiera l'achat qu'elle a fait, le 24 décembre 1683, de dame MarieIsabelle Obert, veuve de Messire Charles-Jacques
de Wooghte,
chevalier, seigneur de Zonnebecq,
son, rue de la Barre.
etc., de toute
Ascq,
une mai-
Le 21 novembre, la même donne la maison achetée par Melle de
conseiller du roy
Noyelles à Simon Wollant,
ingénieur-architecte,
et trésorier de Lille et à dame Félicité Hacou sa compagne.
Marie DE NOYELLES donne,
le 21 novembre
1684,
tous les biens
qu'elle laissera à son trépas.
Michelle CAPPONdonne, le 27 avril
1685, un fonds d'héritage
situé en la nouvelle enceinte de Lille,
à front de la rue St-Pierre,
contenant environ 46 verges ; sur ce fonds était auparavant
bâtie
la taverne ayant pour enseigne le Repos.
Marie-Anne
DE SEPMERIESfait son testament
à Valenciennes « où
dame à cause de la guerre, » le 21
est à présent réfugiée laditte
juin 1690. Elle « ordonne que ses terres et seigneuries de Sepmeries et de Rombies,
en tout leur comprendement soient vendues
ensuite de déshéritance
(1) Melle Cappon vendit,
(2) Ces dons furent
Noble-Famille
faits,
qu'elle
en a fait,
de son vivant,
et les deniers
cette propriété,
comme on le voit,
en prove-
le 21 octobre 1692
avant et pour la fondation
de la
nant elle les donne à la maison de la Sainte et Noble Famille, à
Lille, qu'elle a fondée pour des honnêtes demoiselles, à charge de
faire célébrer une messe journalière, à perpétuité, pour le repos
de son âme et de celles de ses parents, dont le desserviteur aura
huit patards. »
Elle donne encore le marché gisant à Sepmeries qu'elle a acquis
de l'abbaye de Bonne-Espérance, « à charge de faire dire et célébrer six obits par an et à perpétuité, pour le repos des âmes du
seigneur de Quevelon, son père, le huitiesme de janvier; de la
dame, sa mère, trépassée le dix-huitiesme de novembre; du seigneur de Baratte, son mary, le troisiesme de décembre ; du sieur
Charles-Philippe de Sepmeries, son frère, le premier avril, et de
l'âme d'elle testatrice, à célébrer à la fin de l'an de son trépas... »
« Et le surplus de tous ses biens-meubles, actions meubiliaires et
tels réputez, de telle nature et condition qu'ils seront sceu et trouvez partout, rien excepté ni réservé, après l'exécution de son testament et ordonnance de volonté dernière entièrement accomplis,
elle le donne à titre d'institution d'héritier universel, à laditte
maison de la Sainte et Noble Famille, à Lille. »
Marie-Anne DE SEPMERIES
, le 13 juin 1693, déclare « donner
tous les biens qu'elle a à Beaulencourt, terroir et district de
Bapaume, » à charge de fournir une somme de 8,000 florins d'Artois aux demoiselles de dame Marguerite de Wazières , veuve de
Guislain Le Mercier, seigneur du Péage.
A la même date, elle donne « toutes ses terres et seigneuries de
leurs appendances, dépendances et
Wasquehal et Thélu,
annexes, (1) »
Antoine DE NOYELLES,prêtre, déclare donner, le 28 avril 1702 ,
« toutes les terres qu'il possède gisans à Nomain » qui lui viennent
de donation faite par Antoine-Robert de La Chapelle, écuyer, sei-
(1) Cette donation, d'après une note communiquée
un droit seigneurial
de 300 florins.
par M. de Godefroy,
acquitta
— 65 —
Il fait cette donation à charge d'un obit annuel
gneur de Milleville.
pour le repos des âmes de ses père et mère, « chanté ou dit par
les demoiselles de ladite fondation, » Par le même acte il confirme
la donation
sauf une pièce de deux cents
de terre, à Cappelle-en-Pévèle,
qu'il donne à l'église de Cappelle,
« à charge d'entretenir
les corporaux
et purificatoires
de laditt
de sa soeur et la sienne,
que les demoiselles de ladite fondation auront la bonté de
laver, à toujours, avecq les autres linges de leur chapelle. »
11 augmente ces dons, le 5 janvier 1705 , « de tous les biens
église,
immeubles, fiefs et héritages qu'il délaissera à son trespas, là où
ils soient situés et gisans, comme aussi tous les réputés meubles. »
DE NOYELLES(1), épouse de Messire PierreMarie-Anne-Françoise
Auguste Petilpas,
chevalier, seigneur de la Mousserie, la Broye,
etc. donne, le 1er juin 1708, « toute la cense et héritage qui luy
en contenu de 12 bonniers ou environ, y
appartient à Fournes...
compris quelques fiefs qu'on dit dépendant d'Artois, à elle dévolus,
à titre de fidei-commis
par le décès desdits sieur et damoiselle de
Noyelles. »
Marie-Dominique
tembre 1722, une
DU BOSQUEL,dame de Péruwelz
donation
dont
« à condition
fait, le 22 sepje n'ai pu constater l'étendue,
d'augmenter et recevoir, clans
, et non autrement,
laditte maison quatre demoiselles qui ayant les qualités requises,
selon et conformément
à laditte
et ainsy continuer
fondation,
à commencer dans
et à toujours,
pareil nombre à perpétuité
à
l'année que lesdits biens seront escheus à ladite Noble-Famille,
la nomination
baron de Bousbecques,
ses
de M... Le Vaillant,
enfants, et tant que sa famille masle subsistera, et en cas qu'elle
vienne à manquer,
aux du surnom Le Vaillant
(Donation confirmée le 24 septembre 1724).
PETITPAS, chevalier, seigneur
Pierre-Auguste
(1) Nièce de Melle et de l'abbé de Noyelles.
et descendants.
de la Mousserie,
»
— 66 —
donne après lui, le 15 février 1734, tout ce qu'il possède « à lui
provenu de la succession de M. du Brusle, son oncle, situé à la
Saulx, paroisse de Wazemmes, banlieue de Lille, consistant en
jardins... de plus l'arrentement qu'il a de la cure de Saint-André. »
La donation est faite à charge par la Noble-Famille de faire célébrer une seconde messe tous les dimanches et fêtes dans la chapelle, tant que la fondation durera ; on recommandera son âme et
celle de son épouse dans le memento.
, laboureur, et Marie-Catherine LUTUN, sa
Philippe DUMONT
femme, demeurant à Fournes, déclarent donner après eux , le 2
mai 1735, un bonnier de terre à labour situé à Fournes. Donation
ratifiée le 1er juillet 1735.
Acquisitions
faites
dans la maison.
29 juillet 1687. Une chocque de maison et héritage, consistant
tant en trois demeures, gisantes rue de la Barre, par une allée. —
750 florins.
20 octobre 1687. Une maison, même rue, tenant d'un côté et par
derrière à l'héritage de la fondation. — 3,600 florins.
14 février 1701. Une maison, même rue, en face des RR. PP.
Minimes, tenant par derrière à la fondation. — 1,600 florins.
L'achat fait par François Lefebvre, procureur, fut déclaré fait pour
la maison, le 10 février 1708.
10 dovembrv 1710. Une maison, même rue, vis-à-vis l'église des
Minimes, tenant par derrière à la Noble-Famille.
—1,232 florins.
Le command ne fut déclaré que le 28 février 1711.
Par surenchère, le 26 janvier 1737, on acheta une maison,
même rue, tenant d'un côté et par derrière à la fondation. Le command fut déclaré le 8 mars suivant.(1)
(1) Je n'ai trouvé aux archives départementales et des hospices de Lille que
sce acquisitions.
NOMS
DES DEMOISELLES
DANS
« Première.
LA
QUI
ONT
FONDATION
ESTÉ
ESLEVÉES
(1).
- Anne - Albertine
Marie
Delle
Rieulez) (3) fille au Baron de Boure
et Chanoinnesse à Mons. »
(2) ( de
DE NORQUERME
et de Dame DE LA TRAMERIE,
De la Tramerie, marquis du Foretz : De sable, au chevron d'or,
accompagné de trois merlettes du même. Famille éteinte. (Borel
d'Hauterive,
1857).
« Mademoiselle Alatrye
PERBOOMDE LA HAYE (4).
Delle Phélagie DE WIGNACOURT,fille au marquis et
Dame d'HOLIN (5). S'est rendue chartreuse à Gonay, près Béthune. »
Wignacourt : D'argent, à trois fleurs de lys de gueules, au pied
Deuxième.
nourri,
posées 2 et 1.
à
appartenant
(1) Les noms qui suivent sont publiés d'après le manuscrit
de Godefroy-Ménilglaise.
notre savant collègue, M. le marquis
Son arrière
grand'père avait mis en note sur la première page : « Ce volume n'a d'autre
de curiosité
que de connaître le noms des demoiselles admises dans la
fondée à Lille en 169.. par Mademoiselle de Sepmemaison de la Noble Famille,
ries. Il fallait être noble pour y être admise. Cette maison a été supprimée lors
»
de la révolution.
motif
des archives départementales du Nord et un autre des hos(2) Un manuscrit
Les
pices, qui contiennent les noms des premières élèves, portent de Noircarme.
étaient seigneurs
de Noircarme
encore,
Sainte-Aldegonde
qui existent
(commune de Zudausques) (Pas-de-Calais).
(3) D'une autre écriture.
(4) N'est pas dans le manuscrit
(5) Manuscrit
des archives
et est d'une écriture
des archives ; et dans le manuscritde
différente.
M. de Godefroy,
d'Holain.
— 68 —
est ainsi représentée :
1° Alof-Marie-Florent,
marquis de WIGNACOURT,(Grignicourt,
né le 6 mars 1813, marié le 9 août 1843 à
Ardennes),
comtesse de Mérode-Trélon, dont :
Marie-Théoduline-Ghislaine,
Cette
illustre
famille
Adrien-Marie-Ghislain
né le 13 octobre 1845,
Victurnienne de Beauvau.
comte de WIGNACOURT,
Balthazar,
marié en 1869 à Blanche-Marie-
Deux autres fils et une fille.
2° Polixène-Marie-Joséphine-Virginie,
Théodore-Amédée-Charles-Ferdinand,
Tonnerre.
mariée
marquis
en 1834 à
de Clermont-
née en 1811, célibataire.
4° Alix-Marie-Louise,
mariée, en 1845, à Héraclius,
de Montboissier-Beaufort-Canillac.
« Melle DU PAYAGE, mariée (1).
3° Pauline-Marie-Louise,
Melle LE MERCIER, soeur à la précédente,
baye des Prez, à Douay.
Melle DE VILLE , ursuline à Huy.
à l'Abbaye
Melle DE GAND, religieuse
(2) religieuse
de Messine,
comte
à l'Ab-
près
d'Ipre.
MelIe DE NEPPE.
de Messine,
Melle BERNEVILLE, religieuse
près d'Ipre.
Troizième.
Catherine
Marie-Joseph DE CROIX , fille de M. MALANOIE(3) et de
LE MERCHIER.(4) Est morte aiant fait voeux de religion
dans l'abbeis
De Croix
, près d'Arras.
: D'argent,
à la croix
comte-sénateur,
qui s'y mire,
d'Estrun
d'azur, au miroir
»
d'azur, au franc quartier de
d'or en pal, tortillé d'un serpent,
d'argent.
(1) Le Merchier du Péage, v. p. 87. Les six noms suivants sont d'une toute
autre écriture que les précédents et les suivants. A quelle époque ces élèves sontelles entrées dans la maison ?
Elles ne sont pas dans le manuscrit des archives.
(2) Est morte ayant fait voeu de religion dans l'abbaye d'Estrun
près d'Arras.
éteinte en 1756
(3) De Malanoye est le nom d'une branche de cette famille,
(manuscrit des Archives).
(4) V. p. 129.
— 69 —
1° Ernest-Charles-Eugène-Marie,
marquis D'HEUCHIN en 1691.
Marquis DE CROIX , chef actuel né le 27 août 1803 , ancien officier
de cavalerie et sénateur, marié le 28 octobre 1832, à Alexandrinede Piedfort,
dont :
a. Lidwine,
décédé.
Marie-Blanche
b. Marie-Marguerite-Alexandrine,
court.
veuve de M. de Caulain-
2° Charles-Edmond-Marie,
comte DE CROIX, né le 11 avril 1807,
marié à Marie-Amélie-Stéphanie
de Tournon-Simiane.
« Quatriesme. Dlle Marie-Françoise
DE CROIX , soeur à la deffunt,
s'est fait religieuse dans le mesme couvent. (1).
Melle DE WAGNON D'AUDEVILLE (2), religieuse dominiquaine
Lille.
Melle DE WAGNON D'AUDEVILLE , la cadete, mariée.
à
L'on a reçeu trois demoiselles TORNIELEY :
Melle VAN DERLINDE LE FRANÇOIS, mariée.
MelIe PROUVY, sortie assé jeune.
Melle BEAUFERMEZ, religieuse
Melle MARÉCHAL.
au Foretz,
près de Bruxelles.
Melle DE BRIAS (3).
Melle PRONVILLE.
Cinquiesme. Dlle Marie-Thérèse
faite religieuse à Sainte-Catherine
Sixième.
DE CROIX , soeur aux autres, s'est
dominicaine , à Saint-Omer.
DE CROIX, soeur aux autres,
s'est
Septième. Dlle Antonnette SANCHE. Son père este capitaine
mère dame DE BEAUFRESME
, à Herly, et béguine à Lille (4).
et sa
Dlle Marie-Catherine
faite religieuse à Estrun.
(1) V. p. 68.
(2) Les neuf noms suivants
de la note précédente
(3) De Bryas,
sont de la même écriture que ceux qui ont fait l'objet
et ne sont pas dans le manuscrit des archives dép.
famille
existant
en Artois,
titrée
marquis
(4) En note , d'une autre écriture : Depuis religieuse
Bassée où elle a fait profession le 20 de janvier 1704.
et comte.
aux Soeurs-Grises
de La
— 70 —
Huitième.
Et aussy Delle Marie-Anne
DELA CHAPELLEde Caselle ()
aussy béguine (2).
Neufviesme. Marie-Françoise PAIEN (3) fille de Maximilien, écuyer,
de la Chapelle. Sortie le...
seigneur Dessart et de Marie-Françoise
Dixiesme.
Marie-Catherine
du béghinage
de cette ville.
Eléonore
PAIEN, soeur de la susen la place de sadite
nomée, qui est entre en cette maison,
soeur sortie le
et a esté installée le dit jour dans une place
hirlandoit.
, mariée à M. O'Brien,
Melle BASCOURT
Melle D'HAYNIN (4) DEBERNIEUL,religieuse à l'Abbaye d'Avene,
près d'Arras (5).
Suit les noms des Dameellesqui estoient dans ladite maison et
de la Noble Famille,
au jour de trespas de
fondation
Damoiselle
Marie
de Noyelles,
advenu le 30 d'aoust
1699.
DE BUISSY,fille de messire Charles,
1693. Dlle Adrienne-Charlotte
chevalier, seigneur de Selomme, Estrez et autres lieux et de Damelle
(1) De Cassel, porte le manuscrit des archives dép.
(2) A Lille , ajoute le même manuscrit.
(3) V. p. 181.
(4) V. p. 72.
(5) Cesdeux derniers noms, d'une écriture différente, ne sont point indiqués dans
le manuscrit des archives.
— 71 —
Isabelle-Meigne
1693.
DE CARNIN(1). —Venue en la maison le 8 septembre
Ladite Damselle
de Buissy
1701. Morte non mariée. »
est sorty de la maison le 3 de may
lire DEBUCY, seigneur de Selonne ou Salonne, famille
Picarde, qui portait d'argent à 10 billettes de gueules, 4, 3, 2 et 1.
De Carnin ; De gueules, à 3 têtes de léopard arrachés d'or.
Il doit falloir
Maison éteinte qui eut le titre de comte en 1712.
« 1694. (2) Adrienne-Dominique
DE LA MOTTE-BARAF.— Venue le
19 mars 1694, sortie le 6 avril 1704, mariée. » (3).
: d'azur, à la bande de 5 fusées d'or.
De la Motte-Baraffe
« 1694. Anne-Barbe DE CROESER
, fille de Cornille-Dominique
,
seigneur d'Audenthun (4) et de dame Marie-Isabelle DE BERGHES(5).
Venue à la Ste-Anne 1694.
Elle a esté religieuse à l'Abbaye
d'Avesnes, où est morte. »
De Croeser : De sable, aux 3 chevrons d'argent et 3 besans d'argent, 2 en chef, 1 en pointe.
Cette famille est établie à Bruges. La seigneurie d'Audincthum
lui fut apportée au XVIe siècle, par Marie de Semillan.
« 1694. Cécile DE HAYNIN, fille de Charles, escuyer et de Dlle Marie
DE CARNIN, reçue en ladite fondation à la Sainte-Anne 1694. La
de Saint-Léger,
, chevalier , seigneur
(1) Elle était fille de Adrien-François
Rebreuve-sur-Canche
Fontaine , Gommecourt,
, qui fit son testament avec sa
et avait épousé
femme, le 25 juin 1679. Il fut député de la noblesse d'Artois
Jeanne de Berghes,
dame d'Escalvent-lès-Saint-Venant.
(2) Je supprimerai à l'avenir la qualité de Delle. afin d'abréger.
mourut
à Tournai,
âgée de 62 ans. Elle avait épousé, en 1721.
(3)Elle
lieutenant-colonel
de cavalerie
Pierre-Louis
d'Antoing,
seigneur de Rochefort,
au service de S. M
(4) Audincthun,
(5) V. p. 77.
très-catholique.
canton de Fauquembergue.
(Pas-de-Calais).
— 72 —
ditte Damelle d'Haynin est sortie le 6 de décembre 1702, et a esté
installé ledit jour dans une place de beghinage de cette ville (1). »
De Haynin : D'or, à la croix engrelée de gueules.
« 1695.
Marie-Josèphe DE HOVINE DE BOSSU(2).
Venue le 8 septembre 1695.
Delle est sortie le 30 de juillet 1703.
Religieuse aux Dames de Berlaymont de Bruxelles.
Ladite
1696. Dorotée SCOUTELAER.
Reçeue le 19 mars 1696.
Ladite Delle est sortie le 8 de juin 1707.
Elle est entrée dans une place du Béguinage de Lille. »
Ne serait-ce pas : Schuttelaere : D'argent, à un loup passant au
naturel, sur une terrasse de sinople.
« 1696.
DE LA FOSSE. Venue le 8 sep-
Marie-Charlotte-Joseph
tembre 1696.
Ladite Delle est sortye le 24 de juillet 1707.
Ladite Demoiselle a fait profession religieuse à Steenworde,
entre Poperinghe et Cassel, le 11 de décembre 1714. »
De la Fosse : D'or, à trois cors de chasse, liés de gueules et
crivolés
d'argent.
« 1697. Antoinette-Térèse-Françoise
Pentecoste 1697.
DE VERIMONT,(3) reçeue à la
Ladite Delle est sortye le 10e de septembre 1703.
Ursuline à Envers.
1697. Anne-Moniçque-Françoise
à la Pentecoste 1697.
DE HOVINE-BOSSU
(4) , venue aussy
(1) Le manuscrit des archives dép. ajoute : « Elle avoit esté baptisée à Baisieu.
le 27 de janvier 1685 , elle a pour parrain Jean-Baptiste d'Hainin et pour marraine
»
d'Hainin.
Anne-Marie
(2) J'ignore
(3)
Id.
(4)
Id.
ce qu'est cette famille
— 73 —
La ditte Damoiselle
d'Hovine
est sorti de celte maison le 10 de
février 1703, pour entrer en religion dans l'abaie de Flines. Depuis
à Bruxelles.
religieuse professe aux Dames de Berlaymont,
1697. Jeanne-Isabelle
MEURISSEDU MONCHEAUX,
venue àla Sainte-
Anne 1697.
La dite Demoiselle
est restée dans la maison pour la gouverner
en qualité de Directrice,
après la mort de Mademoiselle de Briant
de Croyval, arrivée le 9 may 1717. »
Meurisse de Moncheaux
: De sinople,
fretté d'or.
« 1697. Marie-Madeleine
DE BUISSY(1), soeur à la susdite de
Buissy, entrée à la dite fondation à la Sainte-Anne 1697. Sortie le
21 juillet 1700 en eschange avec Delle sa soeur entrée ledit jour
comme il se voit cy-après.
Elle est religieuse aux Chartreuses
de Gonnay.
Elle est morte
dans le tems de la cocluche.
1697. Jeanne-Isabelle
DE ZAUTFORT,(2) entrée à la Sainte-Anne
1697.
Ladite Delle est sortie de ceste maison le 18 d'aoust 1703.
Elle est religieuse à Sainte-Agnès,
dans la ville de Gand , où
elle y est morte. »
DE VELARD, seigneur de Zantford : D'or, à la fasce d'argent,
compagnée de 3 hures de sanglier de sable.
« 1697.
Anne
O'DONNOGHUE. Entrée le 8 septembre
Ladite Delle marié (3). »
ac-
1697.
à l'épée d'argent,
O'Donnoghue : De sinople,
garnie d'or,
accolée d'un bisse d'argent et accostée de deux renards rampants
affrontés d'or, à la bordure d'argent.
(1) V. p. 71.
(2) Le manuscrit
des archives dit : de Velard
Zantvoords.
(3) Le manuscrit des archives des hospices porte qu'elle était fille de noble
homme Jean O'Donnoghue,
irlandais , lieutenant
aux gardes du roy d'Angle
terre et de Dame Marguerite
O'Hea.
— 74 —
« 1698.
Ladite
Marie-Catherine
LIOT. Venue à la Sainte-Anne
1698.
Delle est sortie de cette maison le 27 d'aoust 1705.
»
de Saint-Omer.
Religieuse à Sainte-Catherine,
Liot : D'argent,
de gueules.
aux trois quintefeuilles
Cette famille
par trois branches.
est encore représentée
Branche de Guzelinghem.
Les représentants
actuels de la branche aînée sont aujourd'hui
Ils sont petitsdisséminés à Tournehem , Alquines et Saint-Omer.
marié
Liot de Guzelinghem,
enfants de Nicolas-Ferdinand-Joseph
à Marie-Françoise-Adrienne
Branche
de Dixmude.
de Nortbécourt.
ancien employé supérieur
LIOT DE NORTBÊCOURT,
marié à Reine-Marie-Camille
Pol, de Dunkerque,
1° Edmond-Louis
des domaines,
d'où une fille,
Emma ;
mariée
2° Clémence,
à François
à Cassel ;
Frohart
supérieur en retraite,
3° Marie, veuve d'Alphonse Hémart
4° Lucie, non mariée, à St-Omer ;
de Lamette,
du Neufpré,
officier
à St-Omer;
à Bailleul ;
5° Aglaé, mariée à Charles Cortyl de Wythshove,
maire de Mentque- Nortbécourt (1),
6° Pierre-François-Augustin,
d'où cinq enfants dont deux fils.
marié à Marie de Cardevacque,
Branche d'Eglegatte.
Elle doit encore exister à Tournai.
« 1699.
Jeanne-Isabelle
Elle est religieuse
2 décembre 1700. »
DE LA CORHUZE(2), entrée en may 1699.
le
de N.-D. à Tournay,
professe à l'hospital
De Cornehuse: De gueules,
d'or.
à la face bretessée et contrebretessée
(1) Pas-de-Calais.
(2) Le manuscrit des archives porte de la Cornihuze,
Cornhux Cornehuse-sous-Cassel.
et celui des hospices
— 75—
Noms
des Damelles
les administrateurs,
reçues
à la fondation
depuis le trespas
par Messieurs
de ladite
Delle de
Noyelles.
« 18 juillet 1700. Est entrée en ceste maison, Louise-Jeanne DE
BUISSY(1), soeur aux susdites de mesme nom, laquelle fut baptisée à
le 25 juillet 1691, laquelle avait esté acceptée
en échange de sa susdite
par ladite feue Damoiselle de Noyelles,
soeur corne est dit cy-devant. Elle est morte non mariée.
Estrée-lez-
Au jour de la feste de Sainte-Anne 1700. Claire-Bonne-Alexandrine DE CARONDELET,fille de Messire Alexandre, baron de Noyelles,
et de dame Marie-Bonne DE BACQUEHEM.
(2) Baptisée audit Noyelles,
le 23 d'octobre
1692.
Chanoinesse à Mousquet (3). »
De Carondelet : d'azur, à la bande, accompagnée de six besans
d'or. Chaque branche avait en outre un signe distinctif : Solre,
avant d'être la branche aînée,
portait la bande simple, Pottelles,
la portait chargée en chef d'une merlette de sable ; Noyelle, d'un
d'une étoile à gueules ; Dechault,
croissant d'azur; d'Haerlebeck,
d'un sautoir d'azur.
Fort ancienne maison, originaire de la Bresse, établie dans les
Pays-Bas à la fin du XVe siècle. Les représentants
actuels sont :
(l) V. p. 71.
(2) V. p. 115.
(3) Une généalogie de la famille dit Moustier, au comté de Namur. Elle épousa
lé baron de Néverlée, lieutenant-gouverneur
de Namur.
76
Branche des seigneurs de Beaudegnies et Capelle, près Le Quesnoy.
1° Aline de Carondelet, mariée en premières noces au contreamiral baron de Mignard de la Farge, et en secondes, au vicomte
de Biville,
ancien garde du corps ;
2° Alphonse-Antoine-Joseph,
démissionnaire, marié à Zéphirine
baron
de Carondelet,
officier
de St-Pol, d'où une fille : Jeannede Carondelet,
mariée au comte Gilbert
de
Marie-Charlotte
Douhet ;
3° Henry-Louis
de Carondelet, général de division commandant
en Corse, décédé en mars 1869, en Corse ;
4° Cécile de Carondelet, mariée au baron Guy de Taradel, capi-
taine de vaisseau.
Branche de Noyelles.
Elle existe encore en Espagne ; elle porte les titres de baron de
duc de Baylen, marquis de Portugalette.
Carondelet,
1700. Ledit jour 26 juillet 1700 est entrée (1) IsebergeFrançoise DE CROESER(2), soeur à Delle Anne-Barbe cy-devant nommée, baptisée en l'église paroissialle de Sainte-Marguerite,
en la
« 26 Juillet
ville
de Saint-Omer,
le 23 septembre 1692; Ceste Damelle a esté
reçeue ensuitte de la présentation faite par le Réverend Père Jacques Chuffart, de la Compagnie de Jésus, suivant le pouvoir à luy
donnez par ladite Demoiselle de Noyelles. Ledit billet signé de sa
main, le 23 mars 1697, qui luy donne le droit de conserver deux
places dans ceste maison sa vie durante.
Elle est religieuse dans l'abbaye de Flines.
26 Juillet
DE CALONNE, fille de
Maximilien-François-Dominique,
seigneur de Beaufez
escuyer,
et de noble Dame Marie - Catherine - Thérèse
D'HERBAIS(3),
(1) J'éviterai
orthographe.
(2) V.
(3)
p. 71.
V p.
97.
1700.
à l'avenir
Ernestine-Adolphine
cette répétition
, en conservant
d'ailleurs
le texte et son
— 77 —
baptisée
5 janvier
de Sainte-Marie-Madeleine,
en l'église
1693.
est sortie de cette maison,
le 13 d'aoust 1708.
Elle
à Tournay,
le
au sujet du siège de cette ville,
Elle est religieuse annonciade à Douay. »
De Calonne : D'hermine,
au léopard passant de gueules.
DE LA PORTE, Fille de Françoise
1701. Marie-Françoise
LAMORAL, escuyer, seigneur de Waulx et de Dame Marie-Madeleine
26 Juillet
DE PISSELEDX. Baptisée
Waulx,
en l'église
le 30 juillet
paroissiale
1692.
de Saint-Martin
de
pays d'Artois,
Elle est sortie de ceste maison, le 13 d'aoust 1708 , à cause du
siège de la ville par les Alliés. Non mariée.
De la Porte : d'or, à une bande d'azur.
De Pisseleu: d'argent,
à trois lions
éteinte.
Picardie,
8 Décembre
1702.
de messire
Philippe,
dame Marie-Madeleine
de gueules.—Famille
de
DE BERGUE, fille
Marie-Philippe-Françoise
et de noble
seigneur et viscomte d'Arleux
DE VIGNACOURT
(1); baptisée à Arleux,
le 8 juin
1695.
Cette demoiselle est aussy sortie pour
Elle est chanoinesse à Maubeuge. »
le siége le 13 d'aoust 1708.
De Berghes : d'or, au lion de gueules, armé et lampassé d'azur.
La branche des seigneurs de Boubers, barons de Zetrud, comtes de
Rache, a été élevée au rang de prince par Charles II, roi d'Espagne , le 30 décembre 1681. Louis XIV unit la terre de Boubers au
comté de Rache pour les ériger en principauté en avril 1701. (Seule
collation régulière du titre de prince par les rois de France).
Alphonse, père du chef actuel, fut appelé à la pairie, sous le titre
de duc , par Charles X, le 5 novembre 1827. La branche des vicomtes d'Arleux était une deuxième branche :
Eugène-Joseph,
(1)
V. p. 67.
prince et duc de Berghes , né le 11 août 1822,
— 78 —
marié en 1844 , à Gabrielle-Françoise-Camille
baron, d'où :
Sellière,
fille
du
1° Eugène-Marie-Pierre,
né le 7 juillet 1846, officier d'ordonnance du général Lebrun,
décédé à Bruxelles, des suites
de ses blessures à Sedan.
né le 23 mai 1849,
2° Ghislain-Richard-François-Marie,
sous-lieutenant au 7e chasseurs.
Oncle et tante :
1° Eugène-Louis-Ghislain,
ancien
de Berghes,
prince
officier de carabiniers, veuf de Josèphe-Claire-Marie-Mathilde
de Marin.
2° Marie-Louise-Amélie,
née le 1er octobre 1789.
princesse de Berghes, chanoinesse,
« 8 Décembre 1702. Marie-Michelle
D'HAYNIN (1), fille de Jean-
Baptiste, chevalier, seigneur de Breuse et de dame Christine D'HAYNIN,
baptisée à l'église de Saint-André, à Lille, le 8 de décembre 1693.
26 Juillet
1703. Jacqueline-Florence DEBLONDEL(2),fille d'Antoine,
seigneur de Beauregard et de dame Marguerite LE MER-
escuyer,
CHIER(3), baptisée à Saint-Jacques de Douai, le 14 décembre 1694.
Ladite damlle est morte en cette maison, le 24 août 1706 et fut
enterrée dans la chapelle.
26 Juillet
1703. Marie-Catherine
FOURNEL, fille de Charles ,
baron de Courcelle et de dame Louise D'AUMALLE, baptisée à Outrebois , le 22 septembre 1695.
Elle est sortie de la maison le 21 mars 1714.
Elle a fait profession religieuse dans le couvent
de Saint-Dominique
à Lille, le 22 avril 1715. »
Fournel : de gueules, à un maillet d'or.
Aumale : d'argent,
à la bande de gueules,
(1)V. p. 72.
(2) V. p. 92.
(8) V. p. 87.
des religieuses
chargée de trois
— 79 —
besans d'or. Elle appartenait à la branche de Buigny et d'Yvrencheux, qui compte encore des descendants à Abbeville.
« 26 Juillet
1703. Marie-Austreberte-Benoîte
DE LAURETAN, fille
(1), et de dame Louise-Benoîste DE
VICQ (2), baptisée à Audruicque, le 7 de septembre 1694.
Elle est morte non mariée, chez ses parents , estant sortie pour
»
se guérir, le 17 d'aoust 1710
de
, sieur
de Bavincove
De Lauretan : d'or, à trois quintefeuilles d'azur, rangées en fasce ;
d'or posées deux et une.
coupé d'azur à trois quintefeuilles
est éteinte dans les mâles. Elle est d'origine Vénitienne. Une branche vint s'établir dans les Pays-Bas,
à la suite
Cette famille
On voit au palais
III,
d'Allemagne.
empereur
Loredano de Venise (aujourd'hui la municipalité) les armes de cette
maison qui a compté plusieurs doges.
de
Frédéric
La dernière survivante
tave d'Artois,
est Joséphine de Lauretan, mariée à Gusau château de Cocove (canton d'Ardres. — Pas-de-
Calais).
« 26 Juillet
LE VASSEUR, fille de
1704. Anne-Thérèse-Philippine
escuier, seigneur de Bambecque (3) et de dame
Robert-Joseph,
Marie-Claire-Victoire
de Saint-Denis
DE BASSELERS,baptissé en l'église paroissialle
à Saint-Omer,
le 3 de may 1697.
n'y est restée qu'un an. »
Le Vasseur : d'or, à la rose double de gueules aux cinq pointes
de sinople et au coeur de même.
Cette demoiselle...
Cette famille est ainsi représentée
1° Victor-Joseph
:
le Vasseur de Bambecque-Mazinghem,
de 1776), marié, le 7 février 1831,
(lettres patentes
Aimée Warnier de Wailly,
chevalier
à Pauline-
d'où :
héréditaire
de la ville d'Audruicq
grand bailli
(1) Édouard-Baltazar,
décédé à Audruicq,
le 25 septembre 1726.
pays de Brédenarde,
(2) V.
p. 85.
(3) Commune
de Racquinghem
(P.-de-C.)
et du
— 80 —
(a) Henri-Auguste-Joseph,
wige de Roussel de Préville,
(b) Des filles, mariées.
marié le 4 avril
dont trois filles.
1864 à Hed-
Frère
2° Régis-Joseph, chevalier, marié : le 1er octobre 1839, à AnneGabrielle de Beugny d'Hagerue, d'où :
« (à) Robert-Marie
, marié le 12 août 1867, à Claire-MarieZoé de Renty, dont une fille.
(b) Des filles, mariées.
De Basselers : d'azur, aux trois cannelles d'argent,
de gueules, 2 en chef, 1 en pointe.
becs et pattes
Cette famille est éteinte.
« 26 Juillet
1704. Marie-Térèse-Françoise
DE BERTOUL, fille de
François-Louis-Adrien,
escuyer, seigneur d'Hauteclosque et de
DE FRENAUX(1) ; baptissée
dame Marie-Françoise-Antoinette-Léocade
de la ville d'Arras,
en l'église paroissialle de Notre-Dame-au-Jardin
le 3 décembre
1696.
Elle est sortie de la maison le 6 may 1715.
Elle est religieuse à l'abbaye du Saulchoir, près de Tournay. »
De Bertoult : de gueules, à la fasce d'or, accompagnée en chef de
trois coquilles d'or et en pointe d'un lion léopardé du même.
1° Louis-Georges, marquis de Bertoult (mis d'oeufs en 1766), né le
de Colbert,
31 mai 1834, marié, le 11 mai 1859, à Adeline-Julienne
d'où :
née à Saint-Omer,
en 1860
née à Saint-Omer,
(a) Marguerite,
de Bertoult.
(6) N . . .
2° Louise-Valentine,
née en 1831 , mariée , le 10 février 1852, à
de Gestas de Lespéroux.
Marie-Jean-Gaston
Mère :
N
de Bertoult d'Hulluch
« Le même jour,
, mise de Bertoult.
1704. Marie-Térèse-Joseph
(1) Le manuscrit des archives du Nord porte Franault.
DE COUPIGNY, fille de
— 81 —
Charles-Constant-François,
seigneur de Foucquier et de MarieJoseph DU PONT, baptisée audit Foucquier, le 9 juillet 1696.
Elle est sortie en août 1713. Elle a fait profession religieuse dans
l'abbaye de Messine, le 21 avril 1715. »
De Coupigny : d'azur, à l'écusson d'or, qui est de Coupigny, au
chef de gueules, chargé de trois fermeaux d'or, 2 et 1, qui est de
Malet.
Cette famille
est ainsi représentée
:
Branche de Lebargue (ainée).
1° Gustave-François-Marie,
comte de Malet de Coupigny , né à
Cambrai, le 20 novembre 1827, marié, en 1849, à Jeanne-MarieHenriette Jourdain de Thieulloy, demeurant au château de Louverval (Nord), ancien comté (1765) de sa famille. Il a cinq enfants :
née en 1851 ; Marie-Thérèse-Pauline,
née
Marie-Valentine,
né le 7 juin 1855; Marieen 1852; Marie-Henri-Robert,
née en 1857;
Antoinette-Jeanne,
Baptiste, né le 4 décembre 1861.
2° Marie-Fanny-Hubertine,
villers.
3° Eugène-Marie,
mariée à Octave de Bernes de Long-
décédé.
4° Éléonore-Marie-Ambroisine,
d'Assy.
Stanislas-Marie-Jean-
Branche
mariée
à Georges
Geoffroy
de Noyelle (1).
marquis de Malet de Coupigny,
Georges-Hubert-Amédée,
en 1825, à Mlle de Sommyèvres , d'où :
1° Paul, non marié.
marié
marié à Mlle Van Pradel de Palmaërt, d'où un fils (?).
3° Fortuné , marié à N . . .
4° Georgina, mariée à Emmanuel du Hays, sans postérité.
Du Pont de Tayneville : de gueules à trois glands d'or, 2 et 1.
2° Albert,
(1) Cette maison comptait encore quatre autres branches : de Fouquière, éteinte
dans les mâles il y a quelques années ; d'Hénu ; de Berlette et d'Hocron, éteintes.
— 82 —
« 2 Février
D'IDEGHEM, fille de Charles
1705. Eugène-Elisabeth
DE BLONDEL(1) ;
Jules, comte de Watou et de dame Marie-Florence
baptisée le 19 novembre 1697. Elle est sortie de la maison le
aoust 1713.
Elle a fait profession
21 avril 1715. »
D'Ydeghem : d'or,
« 26 Juillet
à l'abbaye
religieuse
de Messines,
le
à deux fasces de sable.
1705, Nicole-Geneviève
DESPIENNES, fille de messire
de le Val (2) et de dame Antoi-
chevalier,
seigneur
Jean-Baptiste,
nette DE LANDAS, (3) baptisée au Quesnoy, le 7 mai 1698.
Elle est religieuse carmélite à Bruxelles. »
Despiennes ; d'argent,
trèfles de sinople (4).
Celte famille
au chevron de sable,
accompagné
de trois
marié à Françoise
Ruyant
existe encore en Belgique.
1° Gabriel-Louis-Joseph
de Cambron, d'où :
d'Espiennes,
Un fils , célibataire en 1849.
Une fille, mariée au vicomte de Latre de la Hutte.
mariée à Charles-Eugène
du Sart.
2° Eugénie-Albertine,
mariée à Louis-Emmanuel3° Marie-Charlotte-Amélie-Josèphe,
décédé en 1847.
Joseph du Puis de Watremont,
mariée
à Charles
4° Isabelle - Joséphine - Sophie,
d'Estouilly.
5° Joseph-Gabriel-Ghislain,
Desmanet de Boutonville.
Le même jour,
1705.
comte d'Espiennes,
(Goethals,
Bouzier
marié à Eulalie
1849).
Marie-Marguerite-Louise-Robertine
DOST-
(1) V. p. 92.
(2) Il fut créé chevalier par lettres patentes du 1erseptembre 1690. Mademoiselle
de Landas était sa seconde femme,
(3) V. p. 111.
(4) Les armoiries de cette famille, surmontées d'une couronne de comte, existaient encore, en 1868, à la façade du clocher de Romeries (arrondissement de
Cambrai). Un chevalier de ce nom est enterré dans le choeur. (Soc. d'ém. de
Cambrai, t. XXX,2e part. p. 371).
— 83 —
RELLE, fille de Messire Robert-Lamoral,
chevalier, baron de Flers
et de dame Marguerite BOUQUEL, baptisée à Celles-en-Hainault,
le 20 décembre 1697.
Elle est religieuse
D'Ostrel : d'azur,
à Guilinghien (1).»
à trois dragons d'or,
2 et 1, couronnés de
même, lampassés de gueules, jetant du feu de même. — Cette famille
existe encore.
De Boucqusl: de gueules,
à une fasce d'or.
à un écusson d'argent,
écartelé,
d'azur,
Le même jour,
de
1705 (2) Marie-Anne-Françoise-Barbe
LIOT (3), fille
(4), escuier,
seigneur de Guzelinghem et de dame
LEMAIRE, baptisée à Moringhem (5), le 20 d'août 1696.
Elle est religieuse aux Chartreuses à Gonay.
Le même jour, 1705. Marie - Antoinette - Charlotte DE GARGAN,
fille de Julien, escuier, seigneur de Rolepot et de dame FrançoiseLouise DE COUPIGNY
(6), baptissée à Fervent (7), le 23 d'avril 1697.
Cette demoiselle est sortie, pour le siége de la ville, le 13 août
1712. Morte, non mariée, en 1719. »
De Gargan : d'argent,
à deux bandes de gueules.
1° François-Marie-Théodore
, baron de Gargan, chef actuel, né
à Metz, le 11 avril 1827, marié à N. Espivent de la Villesboinet.
2° Marie-Joséphine,
Edouard de l'Espée.
née à Hayange
(Moselle),
mariée au baron
(1) Abbaye noble dont elle devint prieure.
(2) Le manuscrit des archives dép. porte : le jour de Sainte-Anne
1705.
(3) V. p. 74.
Cependant d'après une
(4) Le manuscrit des archives dép. porte Louis-Clément.
je croirais
généalogie qui m'a été communiquée par M. Liot de Nortbêcourt,
et sa femme Jeanne-Anne-Barbe
, fille
plutôt qu'il se nommait Pierre-Ferdinand
du seigneur de Sommai.
(5) Le château de Guzelinghem
(6) V. p. 81.
(7) Paroisse de St-Vaast,
fait partie de cette paroisse. (Pas-de-Calais.
à Frévent
(P.-de-C),
(m. des Hosp.)
-
84 —
officier de cavalerie,
décédé.
3° François-Auguste,
né à Hayange, le 20 mars 1831.
4° Charles-Joseph,
né à Hayange, le 6 décembre 1832.
5° Marie-Paul,
6° Jeanne-Marie-Caroline,
décédée en bas-âge.
DE BOURGOGNE
,
fille de feu François, escuier, seigneur Derbamez et de Marie-Anne
le 15 juin 1700. Elle est proDE VELAERT, baptisée à Marquillies,
fesse à l'abbaye du Saulchoir ; elle elle morte après cinq ans de
« 26 Juillet
1707. Marie-Elisabelh-Alexandrine
profession. »
De Bourgogne : Ecartelé, aux 1 et 4 semé de France à la bordure composée d'argent et de gueules (qui est de Bourgogne moderne), aux 2 et 3 bandé d'or et d'azur, de six pièces, à la bordure de
gueules (qui est de Bourgogne ancien), et sur le tout d'or, au lion
de sable armé et lampassé de gueules, qui est de Flandre ; les
brisées d'une planie d'or à la pointe de l'écu (1).
écartelures
à Jean de Bourgogne,
bâtard de JeanSans-Peur , duc de Bourgogne et comte de Flandre, et de Agnès
de Croy.
Cette
famille
remonte
Elle n'est plus représentée que par M. Charles de Bourgogne,
demeurant au château d'Estainbourg,
marié
en
près Tournai,
1838 à Ehsa-Zénobie
de La Chaussée, sa cousine, d'où un fils,
et une fille, Mde de Marolles.
prêtre,
Velar : d'argent, à une mer de sinople,
boulle d'or.
dans laquelle flotte une
« 26 Juillet
1707. Jacqueline-Thérèse DERAULIN , fille de messire
escuier , seigneur de Belval (2) et de Dlle Julie DE LASCARIS
François,
DE VINGTIMIL , baptisée au Belval, le 31 octobre 1699.
Elle est sortie de la maison le 28 février 1715.
de 1697, François . sr d'Herbamez,
châtel
(1) A l'armoriai
(à Marquiilies,
leme de Lille ), prend pour armes : de gueules à une rencontre de boeuf d'or.
(2) P.-de-C.
— 85 —
Elle est religieuse à l'abbaye de Blandèque (1). »
De Raulin : Écartelé, aux 1 et 4 d'azur à 3 clefs d'or,
de gueules.
3 d'or à 3 quintefeuilles
aux 2 et
Ecartelé aux 1 et 4 de gueule, à l'aigle
Lascaris-Vintimille.
éployé d'or à 2 têtes couronnées de même (qui est de Lascaris,
empereur de Constantinople) ; aux 2 et 3 aussi de gueules, au chef
d'or (armes simples de la maison de Vintimille)
avec le bonnet
impérial.
Nice.
Une des plus anciennes et illustres
« 26 Juillet
1707. Elisabeth-Jeanne
famille du comté de
DE VICQ, fille de Maximilien-
DEVICQ,
escuier, et de dame Louise-Bernardine-Françoise
baptisé au village d'Illies (2), le 26 fébvrier 1699 (3).
De Vicq : De sable, à six besans d'or, trois, deux et un en pointe,
à la fleur de lys d'argent en chef.
Charles,
Cette famille est ainsi représentée en France :
1° Jules de Vicq, marié à Melle Taverne de Montd'hiver
2° Camille-Léon
à Agathe-Alexandrine
;
né en 1815 , demeurant à Lille,
d'où :
Quecq d'Henripret,
de Vicq,
marié
né en 1846,
Roland-Alexandre,
Elise-Adeline-Charlotte
, née en 1848,
décédé en 1861,
Henri-Marie-Jules,
né en 1852.
Fernand-Paul,
3° Emma, mariée à Melchior de Norguet.
Il y a une branche en Belgique.
(1) Près de St-Omer.
(2) Nord.
(3) Entre mademoiselle de Vicq et la suivante, mademoiselle de Partz, on trouve
cette note d'une écriture différente et plus récente :
« Sur les remontrances faites aux administrateurs
par la demoiselle de Croyval,
directrice
de la maison,
que depuis la sortie de mademoiselle O'Donnoghue,
seconde maîtresse, arrivée le 30 may 1715 : elle ne pouvoit pas suffire avec mademoiselle de Moncheaux,
des demoiselles , les
première maîtresse à l'instruction
administrateurs
ensuite
du bon rapport fait de la susdite mademoiselle de Vicq
»
l'ont admise en la place de ladite demoiselle O'Donnoghue
et ce par provision.
Elle épousa L. Jos. Coppieters, échevin-trésorier
de la ville de Courtray.
— 86
—
« 26 Juillet
1708. Anne-Marie DE PARTZ, fille de Louis-Joseph,
escuier, seigneur de Watoux et de dame Isabelle-Florence LE MERle 30
CHIER(1) dite du Péage, baptisée à Soignies ( en Haynault),
juin 1700.
Elle est religieuse
De Partz
au Berlaimont,
: D'argent,
à Bruxelles.
au léopard de sinople,
»
armé et vilené de
gueules.
existe encore, elle a pour chef M. le marquis
Partz de Pressy, député du Pas-de-Calais.
Cette maison
« 26 Juillet
de
DESSUS-LE-MOUSTIER
(2),fille de
escuier, seigneur de le Val et de Marguerite DE
Philippe-Arnoult,
LA WOSTYNE, baptissée le 16 mars 1701, au village de Gramey.
1708. Marie-Joseph
Elle est morte non mariée. »
De la Woestyne : De sable,
trois coquilles du même.
au chevron d'argent accompagné de
marquis de la Woestyne, sénateur, général
de la légion d'honneur,
de division, grand'croix
gouverneur des
Invalides, gendre du maréchal Gérard, décédé en mai 1870.
Alexandre-Charles,
Il a eu une fille mariée
Palais,
à M. de Valabrègue,
ancien préfet
qui a joint à son nom celui de la Woestyne.
Il y a une branche de cette famille
« 15 Janvier
du
en Belgique.
1711
—Marie-Louise DE SAINT-VAAST,fille de Claude
François,
escuier, seigneur de Rebelon et de la dame EmestineThérèse PAYEN (4),baptisée à Cambray, dans l'église paroissiale de
le 29 d'août 1701.
Sainte-Marie-Madeleine,
Elle est entrée, le 15 janvier 1711, jour du Saint-Nom
(1) V. p. 87.
fut érigée en marquisat,
(2) La terre d'Equire , au comté de Saint-Pol,
faveur de Joseph-François
de Partz, seigneur de Pressy en octobre 1712.
sur cette famille.
(8) Je n'ai aucun renseignement
(4) V.
p. 181
de
en
— 87 de feu M. de
testament
Jésus,
le
Religieuse à Marchiennes. »
De Saint-Vaast ; D'azur, à l'aigle
membrée et armée de gueules.
à deux têtes d'or,
ayant été desnommée par
Noyelles, bienfaiteur de la maison.
J'ai tout lieu de croire cette famille
sonne du baron de Saint-Vaast
« 25 Juillet
éteinte en 1828,
becquée ,
en la per-
(Goethals).
1711. Marie-Anne
DE COUPIGNY(1), fille de Charles-
Louis et de dame Anne LE MERCHIER, baptisée,
(2).
1703, à Esterpignies-en-Artois
le 3 novembre
Elle est religieuse à l'abbaye de Messine, près Ipre. »
Le Merchier:
à une bande d'azur,
chargée
D'argent,
coquilles d'or.
de 3
« 2 Août 1713 (3). Gertrude-Joseph
LE JOSNE, fille d'HyacintheCorneille, escuier, seigneur de Feuchy et de dame Marie-FrançoiseIsabelle DE GOSSON
(4), baptisée à Arras le 18 décembre 1701.
dont
ladite demoiselle,
Après avoir fait les preuves ordinaires,
l'entrée a esté différée quoy qu'appelée par feu M. de Noyelles
dans son testament, à cause des malheurs de la guerre. »
Le Josne-Contay : Aux 1er et 4, de. gueules, fretté d'argent,
aux 2 et 3
semé de fleurs de lys, de même dans les claires-voies,
sur le tout de
fascé d'argent et de gueules,
à la bordure d'azur,
gueules au créquier d'argent.
Cette famille,
de noble et ancienne extraction,
comptait des
membres au corps de la noblesse des Etats d'Artois. La terre de
(1) V. p. 81. Dite demoiselle
(2) On indique
(3) A partir
administrateurs
(4) V. p. 96.
ici le jour
du Hannoy,
de son entrée
elle mourut en 1767.
; j'évite les répétitions
inutiles.
jour de l'assemblée,
élève, le manuscrit porte : le...,
ont reçu dans cette maison.
(et souvent la directrice)
de cette
— 88 —
Lésvaque fut érigée en marquisat
1695.
par lettres patentes du 15 février
1° Léonce-Marie-Constant,
chevalier, marquis Le Josne-Contay
dernier du nom, né à Arras en 1803, marié en 1827 à Victorine
d'où sept enfants :
d'Aix,
a Louise, née le 20 février 1828.
b Claire, décédée.
c Anaïs, née en 1830.
d Valentine, née en 1832, mariée en 1856, à Pierre-Edmond
de Hauteclocque , chevalier, dont postérité.
e Marie, décédée.
f Georgine, née en 1845, mariée en 1867, à Antoine Bouillier de la Faye.
g Victor, décédé en 1866.
mariée à Marie-Joseph-Théodore,
comte
2° Marie-Camille-Désirée,
de Brandt de Galametz, d'où postérité.
« 12 Janvier 1714. Marie-Gabriele-Françoise
DECOUPIGNY(1), fille
de messire Charles-Louis,
chevalier,
seigneur de Fontaine-lezBoulan et de Marie-Anne-Philippine
LE MERCHIER(2), née à Esterle 16 mai 1705.
pigny-en-Artois,
Elle est morte non mariée (3).
12 Janvier
DEPARTZ(4), fille de
1714. Marie-Françoise-Josèphe
chevalier,
Louis-Joseph,
seigneur de Watou et de Isabelle-Florence LE MERCHIER(5), baptisée à Cérisy en Artois, le 17 décembre
1705.
Elle est religieuse
27 May 1714
à l'abbaye
de Marquette.
—Marie-Angélique
DECORENHUYSE
(6),fille d'Anselme,
(1) V. p. 81.
(2) V. p. 87.
(3) Soeur de la précédente
(4) V. p. 86.
(5) V. p 87.
(6) DE CORNEHUSE. V.
p. 74
demoiselle
de Coupigny,
p. 87.
— 89 —
etc., et de dame Jacqueline DE LA
escuyer, seigneur de Neufville,
WOOSTYNE(1), baptisée à Grandmetz en Hainaut, le 11 may 1707.
Elle est religieuse Carmélite à Tournai.
14
Juillet
1714.
Magdeleine-Adrienne-Françoise
VAN DER
GRACHT, fille d'Antoine-Ignace,
escuier, seigneur de Fretin et de
dame Elisabeth-Françoise
BERNARDet du Bois (2), baptisée à Tournay,
le 16 de septembre 1704.
Laquelle n'avait pu entrer dans la dite maison un
quoy qu'acceptée, à cause du mauvais estat où l'avaient
an plustot
réduite les
malheurs
de la guerre.
Elle est religieuse à l'abbaye de Messines, près d'ipre.
»
Van der Gracht : écartelé au 1 et 4, d'argent, au chevron
de
accompagné de trois merlettes de sable, qui est Van der
émanau 2 et 3, de gueules, à deux épées d'argent
Gracht,
chées d'or, posées en sautoir, les points en bas qui est Romersevael.
gueules,
La branche de Romerswael
comptait
encore en 1849, des repré-
sentants en Belgique.
Celle d'Eeghem avait pour chef, Idesbalde-Marie-Louis-Joseph,
référendaire
de 1re classe, de S. A. le Roi des Pays-Bas,
qui
Van
avait épousé, à Gand , le 11 janvier 1822, Hortense-Ghislaine
der Bruggen d'où, Marie-Albine.
Du Bois: de gueules, à une épée d'argent, garnie d'or, posée en
pal, la pointe en bas, accostée en face de deux étoiles d'or, écartelé d'azur,
à trois faces d'or.
« 26 Juillet
comte
1714. Marie-Philippe
Toloméi et de dame Agnès
TOLOMÉI, fille de messire Paul,
de Jonglet (3), baptisée à Wail,
(1) V. p. 86
(2) Le manuscrit
des archives dép. ajoute de Grand Rieu.
et Jongletz.
La famille Thomoléi
(3) Le manuscrit des archives dit Tholomei
était une des principales de Sienne (Toscane) et avait le titre de Patrice romain.
Dame , dans l'acte de naissance de sa
Agnès de Jonglet est qualifiée d'illustre
fille. (Preuves de noblesse).
— 90 —
le 6 décembre (1), 1704.
de Boulogne,
Laquelle n'avait pu entrer dans ladite maison un an plus tôt, quoy
qu'acceptée à cause du mauvais état de la fondation arrivé par les
pays
d'Artois
et diocèse
malheurs de la guerre.
Ladite demoiselle fut reçue dans la maison, en vertu de la collation
faite par le père Chuffart, jésuite,
qui avait droit de deux places,
comme se voit par l'acte de Mademoiselle de
sa vie durante,
Noyelles.
Ursuline professe à Lille.
LE GILLON , fille d'Ur
1714. Marie-Anne-Françoise
et de dame Françoise-Louise
bain, escuier, seigneur d'Hagrinsart
LE FRANÇOIS, baptisée à Fromelles chatelenie de Lille, le 19 février
26 Juillet
1707. »
à deux lions adossés, leurs queues
: De gueules,
passées trois fois en sautoir d'or, lampassés d'azur.
de cette famille à Bruges.
Il y a encore des représentants
Le Gillon, a épousé en 1856, Marie Van den
M. Charles-Léopold
Le Gillon
Wicle, d'où postérité.
La branche aînée reçut le titre de baron en 1771.
Le François : D'azur, à une croix
dentelée du même.
ancrée d'or et une
bordure
« 19 Mars 1715. Isabelle-Françoise-Marie
DE HAYNIN (2), fille de
et de dame Marie-Rose DE LA
messire Joseph , baron de Haynin,
PORTE(3), baptisée à Lille (4), le 27 juin 1707.
Elle est morte,
19 Mars
1715.
non mariée,
âgée de 20 ans.
Marie-Angélique-Aldegonde
LE PRÉVOST: fille
(1) 16 d'après le manuscrit des archives dép.
(2) V.p. 72.
77.
(3) V.p.
(4) Le manuscrit des archives indiqué l'église de là Madeleine.
— 91 —
de Louis,
et de Dame
escuier, seigneur de Franlieu
D'AIX, baptisée à (1) Arras, le 28 août 1706.
Elle est religieuse à la congrégation de Saint-Antoine,
Françoise
de Cam-
bray , elle y morte dans la semaine sainte de l'année 1736. »
Le Prevost : De gueules à 3 hures de sanglier d'or.
Aix : D'argent à 3 merlettes,
de gueules, alias de sable.
« 14 Avril
1715. Josephe-Charlotte-Rosalie
DERAULIN (2), fille de
escuier, seigneur de Belval et de dame Julie DE LASCARISDE
François,
VINTIMIGLE (3), baptisée au village de Belval,
en Artois, le 27 de
juin 1706.
Elle est religieuse à l'abbaye de St-Michel,
de Douvlens (1).
21 Novembre
1715. Marie - Françoise DE BAYNAST , fille de
messire Maximilien-Bernard,
de Villersplouich
et de dame Marie-Madeleine-Dorothée
PAYEN(5); baptisée à St-Vaastde-Comble, Artois, le 4 novembre 1706. Comme parente de la Delle
de Noyelles. Elle est béguine à Lille, morte le 19 janvier 1778. »
De Baynast : D'or,
trois fasces demême.
La famille
d'Abbeville,
généalogie,
fontaines :
chevalier,
au chevron
seigneur
abaissé de gueules,
de Baynast,
originaire
dont Laine et St-Alais
n'est plus représentée
surmonté
de
aux environs
Baynast,
ont si inexactement dressé la
de
que par
la branche
de Sept-
des Essars, veuve de Albert-Alexandredécédé à Béthune
Honoré, marquis de Baynast de Septfontaines,
le 15 décembre 1867 , d'où :
Marie-Andrée-Willhelmine
1° Joseph-Edouard-Adalbert,
marquis de Baynast de Septné à Béthune,
le 4 août 1842, marié en 1871,
fontaines,
à Melle Lespagnol de Grimbry,
d'où :
né à Lille,
le 18 août 1872.
(1) Le manuscrit
(2) V. p. 85.
Id.
(3)
des archives indique l'église
(4) Elle était soeur de Jacqueline-Thérèse,
(5) V. p. 181.
Saint-Aubert.
p 84.
,
— 92 —
décédé à Béthune, le 27 mars 1863.
2° Henri-Marie,
né à Béthune, le 20 août 1850.
3° Raoul-Adolphe-Charles,
« 24 décembre 1715.
Marie-Thérèse
DE LATTRE, fille de messire
Florent, escuier, seigneurie Feignies et de dame Anne-Maximilienne
DE SCHELLART, (de Schellart) ? Baptisée au village de Feignies,
le 3 janvier 1707. »
prévôté de Maubeuge, du Haynaut-Français,
: D'or,
à 2 écussons d'azur au franc
gueules, chargé d'une molette d'éperon d'or.
Cette famille existe encore à Mons :
De Lattre
quartier
de
de Lattre de Bosqueau, marié, à Mons, à PauCharles-Hyppolyte
line du Pré, décédée, d'où :
1° Clémence, mariée au baron de Moracin ;
2° Eugène.
« 26 Juillet
1716. — Geneviève
DE BLONDEL(1), fille d'Antoine,
et de dame Anne-Marguerite
LE
de Beauregard
le 23 janvier 1708 (3), comme
MERCIER(2), baptisée à Douay,
parente de Madame de Sepmeries, fondatrice de cette maison.
escuier, seigneur
Elle est religieuse conceptioniste à Paris. »
De Blondel : de sable , à la bande d'or. Cette famille
compte
Le titre de
encore des représentants en Belgique et en Hollande.
baron lui a été concédé par le roi des Pays-Bas, en 1856.
porte les noms de Blondel de Beauregard de Viane.
Elle
« 2 Février 1717. Marguerite-Maximilienne
DÉLIOT, fille d'Hippoescuier, seigneur des Landes (4) et de dame Albertinelyte-Joseph,
Françoise OBERT(5),baptisée au village de Loos, chatellenie de Lille,
le 12 février 1708. »
Déliot : D'azur, à deux haches adossées d'argent,
d'or.
(1) Soeur de la précédente.
(2)
les manches
V. p. 76.
V. p. 87,
(3) Ses père et mère furent
de Douai.
tous deux inhumés
(4) Le man. des arch. dép. porte d'Esclanes.
(5) V. p. 104
au choeur de l'église
St-Jacques
— 93 —
n'est plus représentée que par M. Hippolyte-Adolcomte Déliot de la Croix, veuf, sans enfants,
de
phe-Joseph,
Mairesse de Pronville (Lille).
Sophie-Amande-Constance
Cette famille
s'estant assemblés extraordi« Le 9 may 1717, les administrateurs
nairement à cause de la mort de demoiselle Jeanne-Marie-Catherine
directrice de la maison, arrivée le mesme
de Briant de Croyval,
jour à huit heures du matin, ont choisy et dénommé pour luy succéder
dans cet employ, demoiselle Jeanne-Isabelle Meurisse du Moncheaux,
de
première maittresse, et en sa place demoiselle Elisabeth-Jeanne
Vicq, seconde maittresse. Après quoy la déclaration en a esté faite
aux demoiselles de la maison et ensuite ladite demoiselle du Moncheaux, installée
dans la classe, etc.
DE LAURETTEN(1), fille de Léoescuier (2), et de Isabelle-Thérèse DE MOUCHERON,
nard-Balthazard,
(3)
de la comprise
( Pays de Bredenarde
baptisée à Zutquerque
de la province d'Artois), le 14 juillet 1708 (4). »
De Moucheron : D'argent,
à la fleur de lys d'azur , séparée par
le milieu et détachée de toutes parts. Maison éteinte.
20 Juin
1717.
« 26 Juillet
Charlotte-Albertine
1717.
Antoinette-Françoise
de SAINT-VAAST (5), fille
de Revelon et de dame
de Claude-François,
escuier, seigneur
Ernestine-Thérèse PAYEN (6), baptisée à Cambray,
le
(1) V. p. 79.
(2) Frère de Edouard-Balthazar
V. p. 79.
était un petit pays du
Le pays de Bredenarde
(P. de C).
(3) Con d'Audruicq
Nortquerque,
comprenant les quatre paroisses d'Audruicq,
baillage de Saint-Omer,
Polincove et Zutquerque.
1789.
Il a conservé son organisation jusqu'en
(4) Elle épousa Jean-Baptiste
union que descendent les d'Artois
(5) V. p. 87.
(6) V. p. 131.
d'Artois
de Valvalon
actuels , ses arrière
, en 1728 ; c'est de cette
petit-fils.
-
94-
Nota qu'elle y a esté reçue quoique née hors des provinces,
appelées à cause de sa parenté avec Demoiselle Marie de Noyelles,
l'une des fondatrices , et en remplacement de sa soeur (1), qui avoit
esté appellée dans la fondation
sur le testament de feu Monsieur de
Noyelles, frère de la dite fondatrice et bienfaiteur de la maison.
Elle est religieuse à Marchienne,
avec son autre soeur qui a
demeuré dans cette fondation.
21 Novembre 1718. —Albertine-Françoise-Pélagie
DEBAYNAST(2),
fille de messire Maximilien-Bernard,
chevalier,
seigneur de Villersplouich et de Marie-Madeleine-Dorothée
la paroisse de St-Vaast de Comble (Artois),
PAYEN(3), baptisée en
le 3 janvier 1710.
Nota qu'elle y a esté reçue y ayant déjà une soeur, à cause de sa
l'une des fondatrices,
parenté avec Damoiselle Marie de Noyelles,
et des services rendus à la maison par M. son père au sujet de la
ferme de Beaulencourt,
près de Bapaumes.
Elle est carmélite à Courtray. »
Elle et sa soeur appartiennent à la branche des Mazures, supprimée
par Laine, dans son nobiliaire.
« 22 Novembre 1718.
—Marie-Agnès LE VAILLANT(4), fille d'OctaveFrançois, escuier, seigneur du Til et de dame Marie-Jeanne TRICOT,
baptizée en la paroisse de Bavay,
province d'Haynaut français, le
11 décembre 1709.
Elle est religieuse à l'abbaye du Saulchoir, près de Tournay (5). »
Tricot: d'azur, à trois trèfles d'or, 2 et 1 ; cette famille qui a
compté des prévôts de Bavay, n'était pas noble ; les charges que
plusieurs de ses membres avaient
considérer comme telle. (Preuves).
remplies
(1) Le manuscrit des archives dép. indique qu'elle
pas soumise à la règle.
(2) Soeur de la précédente
(3) V.p.
V. p. 91
131.
(4) V. p. 149.
(5) Ici s'arrête le manuscrit
des archives départ.
la firent
dut sortir
néanmoins
parce qu'elle n'était
— 95 —
« 9 Mai
1719.
Marie-Louise
DE LANNOY , fille de feu Pierrede Fretin et de Marie-Florence-Joseph
Allard,
escuier, seigneur
DE LA HAYE, baptisée dans l'église
de juin 1710.
de Ste-Catherine
de Lille,
le 13
Elle religieuse religieuse à l'Hôpital
Comtesse, à Lille. »
De Lannoy : D'argent, à trois lions de sinople, couronnés d'or,
armés et lampassés de gueules. Comtes en 1526.
Cette maison compte encore plusieurs branches en France,
en
titrée prince.
Belgique et, en Prusse, celle de Rheina-Wolbeck,
De la Haye : De sable, à trois étoiles d'or, 2 et 1, accompagnés
de 3 étoiles à 6 raies de même ,
deux cantons de la pointe.
1 en coeur et les deux autres aux
« 15 Octobre 1719. Jacqueline-Hélène-Françoise
DE COUPIGNY(1),
fille de feu messire Charles-Louis,
chevalier, seigneur de Fontaineles-Boulan
et de dame Marie-Anne-Philippine
baptisée en l'église paroissiale de St-Georges,
octobre 1710.
LE MERCHIER(2),
à Cambray,
le 30
Comme parente à la fondatrice de cette maison.
Elle est religieuse à l'abbaye d'Avène,
près d'Arras (3).
25 Octobre
1719.
Marie-Rose-Françoise
DE PARTZ(4), fille
de
messire Louis-Joseph, chevalier, seigneur de Watou et de IsabelleFlorence LE MERCHIER
en
(5), baptisée le 3 janvier 1711 à Cerisy,
Artois.
Comme parente à la dame fondatrice de cette maison.
19 Mars
1720. Marie-Elisabeth-Charlotte
LIOT (6), fille de Jac-
(1) V.
p. 81.
(2) V. p. 87
(3) Soeur des précédentes
la branche de Lebargue.
(4) V. p. 86.
(5) V. p. 87.
(6) V. p. 74.
demoiselles
de Coupigny,
p. 87 et 88. Elles
étaient de
— 96 —
seigneur de Guzelinghem et de
ques-Philippe Joseph, escuier,
DE SAINT-VAAST(1), baptisée dans l'église
dame Elisabeth-Christine
le 28 janvier 1712.
à Saint-Omer,
paroissiale de Sainte-Marguerite
Elle est religieuse
conceptioniste
à Saint-Omer.
LE JOSNE-CONTAY(2),
30 septembre 1721. Thérèse-Louise-Charlotte
escuier , seigneur de Capelle et de dame
fille de Robert-Ignace,
DE DION (3), baptisée à Capelle, en Artois, le 19
Charlotte-Isbergue
aoust 1714.
Elle est sortie le 25 juillet
1733 (4).
LE MERCHIER(5),
Austreberte-Thérèse-Joseph
fille de Jean-Baptiste,
escuier, seigneur de Lannoy et de Dame
Anne-Françoise DE CONTES, baptisée à Blaringhem en Artois, le 21
26 Juillet
1722.
d'aoust 1713.
Elle est sortie en juillet 1732. »
De Contes : d'or, au créquier de gueules.
Cette maison existe encore en Artois, M. le baron (6) de Contes
habite le château de Planques,
près Fruges
(Pas-de-Calais).
« 2 Mars 1723. Antoinette-Joseph
DE GOSSON
, fille de François,
et de Dame Anne-Thérèse DE
escuier, seigneur de Rumenville
CONTES(7), baptisée à Blingel en Artois, le 19 janvier 1715. »
De Gosson : écartelé, aux 1 et 4 de gueules,
fretté d'or : aux
2 et 3 d'argent, à quatre burelles de gueules, au sautoir de sable
brochant
sur le tout.
(1) V. p. 87.
(2) V.
p. 87.
(8) V. p. 109.
(4) Elle épousa, le 6 mars 1745, Louis-Julien-G-ervais
taine au régiment de Lowendal,
Elle était grande-tante
(5)V.
, capi-
du chef actuel.
p. 87.
(6) La terre des Granges
1762.
(7)
de la Vieilleville
V. p. 96
fut érigée
en Baronnie
par lettres-patentes
de juillet
— 97 —
Cette famille qui a siégé
représentée :
1° Jean-Jacques
bataire.
aux
Etats d'Artois,
Gosson de Rionval,
2° Justin Joseph, écuyer, architecte
marié à Joséphine Minne, dont :
écuyer,
est
encore
ainsi
né en 1800 , céli-
à Hazebrouck,
né en 1802,
a. Elisabeth-Justine-Joséphine,
née en 1829, mariée à
Charles-Louis Taverne de Tersud, écuyer, avoué à Hazebrouck.
b. Aline-Charlotte,
née en 1832, mariée à Adolphe Borel.
3° Jean-Baptiste,
écuyer,
architecte
« 17 Mars 1723. Marie-Catherine
que , escuier , et de Dame
baptisée à Thun-Saint-Martin
, né en 1808.
DE CALONNE(1), fille de Domini-
Marie-Anne
Scolastique D'HERBAIS (2),
en Cambrèsis, le 25 novembre 1714,
comme parente à mademoiselle
Elle est religieuse à l'abbaye
26 Juillet
à Hazebrouck
de Noyelles.
du Foretz, près de Bruxelles.
1723.
D'HERBAIS , fille d'EustacheMarie-Françoise
DE CALONNE(3);
Joseph, escuier, et de Dame Maximilienne-Polixène
à Cambrésis, le 20 juin 1715, comme
baptisée en Thun-Saint-Martin
parente à Mademoiselle de Noyelles.
au Berlaimont,
pour se faire religieuse
Bruxelles, elle a fait sa profession en octobre 1732. »
au lion de gueules, couronné d'or,
D'Herbais.
d'argent,
compagné d'un ourlet de huit coquilles d'azur.
Elle
est sortie
Cette maison est divisée en trois branches
à
ac-
:
Branche de Lalaing.
1° Louis-Romain
Phalecque,
d'Herbais,
marié,
d'où deux fils décédés.
à Douai,
à Melle Imbert
de la
(1) V.p. 77.
(2) V. p. 97.
(3) De Beaufait,
fille
de Louis-Philippe
et d'Adolphine
de Tenremonde
7
— 98 —
2° Placide-Eugène-Joseph,
Et plusieurs soeurs mariées.
veuf sans enfants,
à Lalaing
(Nord).
Branche de Thun.
de Thun et de
vicomte
d'Herbais,
Antoine-Henri-Joseph
Cambrai, né à Thun, le 30 octobre 1786 , ancien sous-officier des
chevalier de la Légiongardes du corps de S. M. Louis XVIII,
d'Honneur, marié, le 18 décembre 1818, à Marie-Françoise-Louise
Desbleumortiers de Mauville, d'où :
1° Henri-Alphonse-Alexandre,
né à Cambrai, le 9 décembre
de Robaulx
Félicie
vicomte
de Thun et de Cambrai,
le 7 février 1860, à
marié,
1819,
de Beaurieux, d'où :
née en 1861, à Thun.
a. Marie-Louise-Henriette,
né en 1862, à Beaurieux.
b. Marie-Charles-Auguste,
marié à Melle Deledeuil, à Haubourdin (Nord),
2° Léon-Hubert,
sans postérité.
3° Céline, décédée.
4° Clémence, non mariée.
5° Charles-Henri,
marié, le 16 mars 1863, à Pharaïl de Dubois,
habitant Soignies (Belgique) , d'où :
a. Marie.
b. Fanny.
c. Un fils.
6° Marie-Antoinette-Camille,
mariée à Anvers.
Branche de Davigne.
Eugène
Kerautun,
d'Herbais-Davigne,
d'où :
marié
à MeIle de Kermerchou
de
Eugène , marié à N . . ., à Roscoff (Finistère).
« 26 Juillet
Fille
de messire
d'Happlincourt,
1724. Thérèse-Charlotte-Susanne
DE WASSERVAS,
baron de Marche, seigneur
Ignace, chevalier,
etc., et de Dame Suzanne DE COURSAILLEDESAUBERT.
— 99 —
( De
Saubert
de Coursaille
)?
Baptisée
à Happlincourt
pays
le 19 août 1715.
d'Artois,
Comme parente à Melle de Sepmeries, la fondatrice de la maison. »
De Wasservas : d'azur, à trois aiguières antiques d'or, 2 et 1,
« 26 Juillet
1724. Marie-Josèphe-Hugues
DE BRETEL, Fille
d'An-
toine , escuier,
et de Dame Charlotte
d'Hiermont,
seigneur
le 10 mars 1716.
GODARD (1); baptisée à Hesdin pays d'Artois,
Elle
est sortie
en juin 1734,
elle a fait profession
le 23 de septembre 1736. »
à l'abbaye
de Flines,
De Bretel. Il y avait une famille de ce nom , établie à Douai, Valenciennes et dans le Brabant. Alexandre Butkens donne, dans son
livre depreuves, une copie de sa main des lettres de chevalerie de cette
famille où l'on décrit ses armoiries : d'or,
au chevron de gueules ,
chargé d'une fleur de lis d'argent et accompagné de trois merlettes
au chef de mesme, chargée d'une colleuvre ou givre d'argent. Un autre titre
plus ancien et aussi inédit donne quelà un chevron d'azur,
ques variantes : d'or,
chargé d'une fleur
de lis d'or en chef, accompagné de trois trèfles d'azur, au chef
d'azur,
cousu
d'or, chargé
mise en fasce.
« 26 Juillet
au milieu
d'une
colleuvre
tortillante
d'azur,
DE CACHELEUX, fille de
Catherine-Françoise
Joseph, escuier, seigneur en partie de Noeux, et de dame Angélique
DU BOURDIN,baptisée à Noeux, province d'Artois, le 14 mars 1716.»
1724.
De Cacheleu: d'azur, à trois pattes de loup d'or.
La famille de Louvel,
a obtenu l'autorisation
d'ajouter
ce nom
au sien.
De Bourdin
« 26 Juillet
d'azur,
1724.
à trois têtes
de daims
d'or.
Marie-Marguerite-Alexandrine
Picardie.
DU BOIS DE
et
HOVES, fille de Philippe-Marie,
escuier,
seigneur d'Hérignies,
DE GILLEMAN ; baptisée à Lille, le 20 mars
de Dame Marie-Ignace
1717.
(1) Je ne sais rien sur cette famille.
—
100 —
à Douay. »
Du Bois de Hoves : d'azur, à trois coquilles d'or,
Cette maison est ainsi représentée (1) :
Ladite
est morte carmélite
1° Marie-Nicolas-Benoit
du Bois
de Hoves
de Fosseux, né à
le 23 mai 1842, à Alexandrine
en 1807, marié à Amiens,
au château de Fosseux
Beaucousin,
Amiens,
mariage
2 et 1.
( Pas-de-Calais
) ; de son
:
a. Marie-Benoit-Victor-Ferdinand,
mars 1843.
b. Marie-Alexandrine-Félicité,
né
à Amiens,
née à Amiens,
le
10
le 6 janvier
1847.
2° Marie-Antoine-Eugène,
né à Amiens,
d'où quatre
en 1854, à N. . . . Villette,
Verneuil-sous-Coucy
(Aisne).
3° Marie-Augustin-Aimé
, né à Amiens
marié
à Compiègne ,
enfants. Château de
en 1819 , marié à Paris,
(Oise). Il a pour enfants ;
le 3 juillet 1855. Château de Macquelines
a. Marie-Jeanne-Louise,
née à Macquelines près Betz (Oise),
le 28 octobre 1856.
né à Paris, le 2 novembre 1858.
b. Marie-Eugène-Raoul,
4° Marie-Céline-Félicité-Ferdinande,
d'où postérité.
Pinelais,
mariée
: d'azur à la fasce ondée d'argent,
d'or, 2 en chef, 1 en pointe.
De Gilleman
3 croissants
Cette famille
XVIIIe
à M. Saulnier
originaire
de St.-Omer
a dû
de la
accompagnée
s'éteindre
de
à la fin du
siècle.
« 16 Juillet
1725. Adrienne-Françoise
PAYEN(2),
fille
de Chris-
et de Dame Françoiseescuier, seigneur d'Essart,
tophe-François,
Claudine DE CARONDELET(3) ; baptisée à Vendegies-sur-Escaillon
( Hainaut-François
), le 10 février 1718.
me
(1) M. B. de Fosseux qui a bien voulu me transmettre ces renseignements
fait remarquer que la branche dont il est le chef ne serait que la cadette dans le cas
où celle des seigneurs d'Hérignies
ne serait pas éteinte, ce qu'il ignore.
(2) V. p. 131.
(3) V. p. 75.
— 101 —
8 Septembre 1726.
Anne-Marie-Elisabeth-Joseph
de Jacques-Onuphre-Eloy,
escuier, seigneur de la
de Dame Marie-Isabelle
AUVRAY (1) , baptisée
le 9 décembre 1718.
telenie de Lille),
Ladite est morte en célibat.
DU HOT , fille
Caullerie,
à Prémesque
et
(chas-
»
Du Hot : d'azur, à un entrelas d'or. On ne ne connaît que deux
fils de ce mariage,
le dernier mourut,
en 1784, sans enfants
comme son frère.
« 15 Octobre 1726.
Marie-Louise
DE BAYNAST(2), fille de messise
Charles- François,
chevalier,
seigneur de Septfontaines , et de
Benoite-Thérèse ACCARYDE MANINGHEN, baptisée à Vandonne pays
d'Artois, le 9 mars 1718 (3). »
Son
le titre
père, l'un
de marquis
des
ascendants
du
marquis
dans l'acte
de Septfontaines
en 1753, épousa Louise-Jeanne
actuel , porta
de mariage de
de Trécesson. Il fut
son fils qui,
chevalier de Saint-Louis, capitaine aux carabiniers du roi et mayeur
de la ville d'Aire en 1746, 47 et 48. 11 mourut à l'abbaye de
le 28 novembre
ordre de Citeaux, près Boulogne,
Longvillers,
1765 et y fut inhumé.
Acary : écartelé aux 1 et 4 d'or ; à l'aigle éployée de sable, aux
2 d'azur, à la croix ancrée d'or ; au 3 de gueules, au lion d'azur.
Cette famille s'est éteinte, il y a quelques années, dans la personne de M. Charles-Antoine
ACARY DE LA RIVIERE.
« 21 Novembre 1726. Anne-Jeanne-Françoise
DE LA FORGE, fille
escuier , seigneur de Raquind'Antoine-François-Louis-Joseph,
DE BASSELERS(5) ;
ghem (4), et de Marie-Françoise-Isabelle-Joseph
baptisée à Racquinghem,
(1) V.
pays d'Artois,
le 31 octobre 1718
p. 126.
(2) V. p. 91.
et vivait encore en 1780. Un de ses frères fut
(3) Elle fut dame de Beauroy
le 4 juillet 1725.
chevalier de Malte et une de ses soeurs fut reçue à Saint-Cyr,
(4) Con d'Aire
(5) V. p. 80.
(P.-de-C).
— 102 —
De la Forge : de gueules , à trois
Cette famille existe encore :
M. Anatole
de la Forge,
marié
trèfles
d'or....
à Melle Elmire de Beaulaincourt,
sans enfants.
« 1er Mars
1728.
DU CHASTEL, fille
Isabelle-Eugène-Charlotte
de messire . . . ., chevalier, comte de Petrieux (1), et de Dame
DE HOUCHIN,baptisée à Houplin-lez-Seclin
chastelenie (2), le 16 novembre 1720. »
Du Chastel : d'azur,
au chevron d'or,
croix recroisettées au pied fiché de même.
De Houchin
: Mis de Longastre
accompagné
de trois
à trois losanges de
; d'argent,
sable.
« 25 Juillet
1729.
DESMAIZIÈRES
, fille
et de Dame Marie-
Marie-Catherine-Joseph
de Jacques-Léonard-Louis-Joseph,
RASOIR (3) ; baptisée
Louise-Joseph
escuier,
à Trith, province de Haynautle 21 novembre 1720 (4). »
Français),
Des Maizières
: d'argent,
gueules et couronné d'or.
« 25
Juillet
1729.
au lion de sable,
armé, lampassé de
Clotilde-Marie-Anne-Victoire-Alexandrine-
, fille d'Antoine-François,
escuier, et de
Angélique DE LA HOUSSOYE
Dame Louise-Françoise-Angélique
DE LA HOUSSOYE,née à Gouylez-Saint-André,
province d'Artois , le 2 Juin 1722. »
De la Houssoye : d'argent,
coupé d'azur, et sur le tout un lion
passant de gueules, lampassé et couronné d'or.
Cette famille a compté des Prévost de Valenciennes; une demoiselle de ce nom habitait encore cette ville il y a quelques années.
« 15 Novembre 1729. Marie-Charlotte-Guislaine
(1) La branche des Comtes de Blangerval
vers le milieu du XVIIIe
siècle.
, ainée
DE CUNCHY, fille
des Petrieux,
s'est éteinte
(2) De Lille.
(3) Sa soeur fut l'avant-dernière
(4) Elle épousa Charles-Antoine
de Mallerie.
abbesse de Denain
V.
de Rémont, chevalier,
p. 118.
seigneur
d'Arsilmont
et
— 103 —
et de Dame Marie-Phide François, escuier, seigneur de Fleury,
lippe DE LA PORTE (1), née le 13 juin 1721, à Fleury, province
d'Artois (2).
De Cunchy : de gueules à la fasce, vivrée d'argent.
par Louis XVI, en septembre 1779.
Cette famille admise aux Etats d'Artois existe encore :
Comte,
1° Auguste-Guislain-Marie,
Comte de Cunchy, maire de Bayenné en 1828, marié à mademoiselle Vattier d'où :
ghem (P.-de-C.),
Edmond-Charles-Guislain-Marie,
2° Ferdinand-Hilarion-Marie,
obtenu du roi Léopold
province de Namur).
3
né en 1867.
né en 1830, naturalisé belge, a
le titre de Comte en 1871,(Villers-sur-Lesse,
Félix-Honoré-Guislain,
né en 1833, id.
« 20 Avril
1730. Aimable-Reine-Joseph
VAN RHEMEN(?), fille de
Philippe-Marie, escuier, et de Dame Thérèse-Hyacinthe XIMENES(?),
née en la paroisse de Saint-Vaast,
à Rebreuves-sur-Canche,
en
Artois,
le 9 février
1723.
DE NELLE, fille de
Pâques de 1731. Marie-Magdeleine-Charlotte
escuier, seigneur de Lozenghien, et de Dame
Georges-François,
D'ANTIN , née le 16 février 1724, audit village de
Lozenghien, province d'Artois. En marge, on lit : par collation de
M. le baron de Bousbecque du 17 novembre 1730. »
Ernestine-Pélagie
De Nelle : de gueules,
mêmes brochants.
D'Antin
: d'azur,
semé de trèfles d'or,
au chevron
d'or,
à 2 bars adossés de
accompagné de 3 crois-
sants d'argents.
« 29 Septembre 1731.Marguerite-Françoise-Joseph
LE VASSEUR
(3),
fille de Philippe-Robert-Joseph,
escuier, seigneur de Bambecque, et
(1) V. p. 77.
(2) Sortie, en 1731, par suite de maladie.
(8) V. p. 79.
-
104 —
de Dame
1724,
DE CROESER(1),
Marguerite-Isabelle
en la paroisse de Racquinghem,
province
1er Mars
1732
milièn-François,
née le 20 juillet
d'Artois.
OBERT , fille de MaxiMarie-Françoise-Josèphe
et de Marieescuier, seigneur de Courtembus,
Françoise D'ANGRE, née le 1er décembre
mentières chastelenie de Lille.
1723,
à la Chapelle d'Ar-
Elle est sortie
pour aller prendre l'air natal à cause de quelque
où elle y est morte au mois d'aoust 1733. »
incommodité
Cette famille n'existe plus qu'en Belgique:
Obert : d'azur, au chevron d'or,
accompagné
liers de même.
Branche
M. N
(Lille),
.
. . Obert
de trois
chande-
ainée (Lille).
de Grévillers,
veuf
sans enfants
décédé à
en juin 1872.
Branche de Belgique.
(2)
Ghislain, vicomte Obert de Thieusies,
Étienne-Eugène-Joseph
par arrêté du roi Guillaume Ier, du 4 octobre 1823, auditeur au
Conseil d'État sous le premier empire, chambellan de Guillaume Ier,
né à Mons,
le 3 août
1790, marié,
Marin de Thieusies,
le 29 mai
1811,
à Marie-
d'où :
Joséphine-Désirée
1° Félicie-Augustine-Aldegonde-Antoinette,
marié
née à Mons en 1817,
en 1839 à Marie-Ambroise-Augustin-Bauduin,
marquis de
Lameth.
2° Camille-Antoine-Désiré,
né à Mons,
en 1850, à Marie de la Coste, d'où :
le 26 avril
1821,
marié
a. Aldegonde.
b. Emmanuel.
c. Amaury.
(1) V. p. 71.
(2) Séparée
1859.
Belge,
du
rameau
principal
au
commencement
du
17e siècle.
Ann°
—
105 —
écartelé, au 1 d'azur à un aigle d'or; aux 2 et 3, de
d'or,
gueules, à une étoile d'or et au 4 d'azur à trois merlettes
rangés en fasce. Maison éteinte. (Picardie).
Hangre:
« 25 Juillet
1733.
Jeanne-Marie-Charlotte
de messire Eugène-François,
D'ASSIGNIES, fille
marquis de Werquin (1), et de Dame
DU CHASTEL DE BLANGELVAL (2), née
Marie-Philippine-Albérique
le 18 octobre 1725, à Hennequin
juin 1743 (3). »
, province
d'Artois.
Sortie
le 8
D'Assignies : fascé de gueules et de vair de six pièces. La
branche de Tournay-d'Assignies
: d'or,
à trois lions naissants
de gueules,
armés et lampassés d'argent.
« 8 Septembre 1733. Marie-Louise-Joseph
OBERT(4), fille de Maximilien-François,
écuyer, seigneur de Courtembus, et de Dame MarieFrançoise D'ANGRE , née le 16 avril
d'Armentiéres châtelenie de Lille (5).
Mai
1726,
à la Chapelle
près
DE ROISIN , fille
de
messire Bauldry-François-Nicolas,
chevalier, baron de Selle, et de
DESMAIZIÈRES(6), née le 4 août 1723, à
Marie-Anne-Françoise
1734.
Jeanne-Françoise-Josèphe
chastelenie de Lille P).
Templeuve-en-Dossemez
Ladite Demoiselle
à cause de
pu entrer auparavant
n'ayant
quelques difficultés
quoy qu'elle eut esté admise dez l'année milce qui ne doit pas servir d'exemple. »
sept-cens-trente-un,
De Roisin : bandé d'argent et de gueules de six pièces.
(1) Lettres patentes
d'octobre
1676.
(2) V. p. 102.
(3) Lachesnaye des Bois qui donne trois enfants
(4) Soeur de la précédente. Voir p. 104
au Mis, n'indique
pas celle-ci.
(5) Elle épousa, le 17 mai 1759, Philippe-Antoine
Chauvenet, écuyer, seigneur
de Lesdain, chevalier de Saint-Louis, capitaine au régiment de Cambis-Infanterie.
(6) V. p. 102.
(7) Elle devint prieure
22 janvier 1766.
des dames de Notre-Dame
à Tournay
et y mourut,
le
—
Cette maison
106 —
encore représentée , dans les mâles, par M.
à
Ferdinand, Baron de Roisin, au château de Morbèque (Nord),marié
Zoé-Henriette
le Clément de Taintegnies,
d'où 3 filles.
est
Il a des cousines de son nom, Mes la comtesse de Rouvrée
baronne Sollemacker
et la baronne Van der Straten-Waillet,
Belgique.
Selon Goethals,
cette
tants en Belgique (1849).
famille
comptait
encore
, la
en
des représen-
« 8 Septembre 1734. Marie-Caroline-Françoise
DE MALINÉE, fille de
vicomte de Zutpeen (1), et de Dame Marie-HenrietteCharles-Pierre,
DESWAZIERS, née le 3 décembre
paroisse Saint-André.
Françoise
1725,
dans la ville de
Lille,
Ladite
»
est mariée à M. Mortier, lieutenant de roy à St-Omer.
Van Male dit Malinez : d'argent, à la tour crénelée de sable, portillée d'argent et surmontée de trois corneilles de sable volantes en
ont écartelé aux 1 et 4 d'or, à la croix ancrée
aux 2 et 3 d'azur, au chevron d'or, accompagné de 3
bande. Les Malinez
de gueules,
coquilles d'argent.
Des Waziéres: d'or, à un aigle à deux têtes de gueules ; écartelé
d'or, à un ours de sable rampant contre un billot,
péri en quart de
cercle de gueules.
Cette
Flandre
famille
compte
et en Artois.
encore
de nombreux
« 7 Octobre 1734.
Marie-Joseph-Thérèse
de
escuier,
seigneur
Jacques-Philippe,
représentants
en
DE SERVIN (2), fille de
et de Dame
Lannay,
DE WIGNACOURT(3). née le 9 octobre
Marie-Catherine-Magdeleine
1725, à Saint-Pol,
province d'Artois
21 Novembre
(1) Grand
1734.
forestier
(2) V. p. 152.
(3) V. p, 67.
(4) V. p. 144.
Marie-Gabrielle-Joseph
de Brabant
et colonel
de cavalerie.
HANMER (4), fille de
—
107 —
et de
escuier, seigneur de Bethencourt,
François-Albert-Joseph,
Dame Marie-Joseph LUYTENS, née le 22 octobre 1727, dans la ville
de Valenciennes, paroisse de Saint-Jacques (Haynaut). »
Luytens: écartelé aux 1 et 4 d'azur à trois fasces d'argent,
2 et 4 d'azur à 3 fasces d'or.
Famille éteinte au commencement
et aux
de ce siècle, anoblie en 1627
par le roi d'Espagne.
« 19 Mai
1735. Anne-Bernardine-Alexandrine
fille de Philippe-Joseph,
VANOUTZHOORN
,
escuier, seigneur de Lassus, et de Dame
WALLEYNS, née le 7 octobre 1727, en la
Marie-Françoise-Claudine
ville d'Aire, paroisse de Saint-Pierre
26 Juillet
en Artois (1).
DU BOIS DE HOVES(2), fille de
1735. Marie-Philippine
escuier, seigneur d'Hérignies, et de Dame MariePhilippe-Marie,
chasIgnace DE GILLEMAN(3), née le 4 juillet 1728, à Attiches,
telenie de Lille.
Elle a épousé le Sr Demoncheaux,
26
Juillet
à Bruxelles.
DE POUCQUES
, fille
de Philippe-Louis,
escuier, seigneur de Jayer, et de Dame IsabelleThérèse DE POUCQUES
(4) ; née le 7 juillet 1728, à Seclin, chastelenie
de Lille.
1735.
Marie-Thérèse-Claudine
»
De Poucques : d'or,
et éclairé de gueules.
au lion léopardé
de sable,
armé,
lampassé
Cette famille, originaire du village-baronnie
de Poucques,
Bruges et Gand, compte encore trois branches :
entre
Branche Française.
1° Louis-Marie-Omer,
baron de Poucques d'Herbinghem , né à
Boulogne, le 17 octobre 1791, ancien officier de cavalerie, officier
(1) Je n'ai rien pu trouver sur les familles
ière fournit des échevins à Saint-Omer.
(2) V. p. 100.
(3)
Id.
(4) Sa cousine germaine.
Vanoutzhoorn
et Walleyns
, la pre-
— 108 —
marié
maire de Licques (Pas-de-Calais),
de la Légion-d'Honneur,
de Bournonville,
le 30 avril 1817, à Albertine-Louise-Adélaïde
d'où:
née à Guines, en 1818 ,
a. Thérèse-Albertine-Hermance,
non mariée.
b. Amédée-Louis-René,
né à Guines, le 11 avril 1822,
marié le 30 octobre 1855, à
ancien officier de cavalerie,
de Brimont,
d'où quatre
Ruinart
Marie-Appoline-Antonia
filles.
2° Amédée, né le 12 août 1801, non marié, ancien Conseiller
Cour d'appel d'Amiens, chevahe de la Légion-d'Honneur.
née en 1802, non mariée.
3° Marie-Antoinette-Hermine,
à la
née en 1803 , décédée en 1861.
4° Louise-Aimée,
5° Joseph-Eugène,
né à Beberguès,
le 11 février 1807, vicede la Légion-d'Honneur,
marié le 5 octobre
amiral , grand-officier
1866, à Amélie-Annette Delavau, veuve Rousseau, sans enfants.
Branche de Belgique.
Paul-François-Hubert,
non marié et six soeurs (Bruxelles).
Branche de Luxembourg.
né le 27 octobre 1830, marié à Demoiselle Blavier.
né le 5 décembre
1832, marié
Jean-Baptiste-Alexandre,
Léopold,
à
Demoiselle Blavier.
D'où postérité
« 26 Juillet
des deux sexes.
1735. Ruffine-Marguerite
DE DION DEWANDONE, fille
de Messire Louis-François-Tranquillin-Isidore,
de Wandone, et de Dame Bonne-Marie-Claire
chevalier, seigneur
D'OSTREEL(1), née le 2
juillet 1728, à Wandone (2), province d'Artois.
Le 12 may 1740, ladite Demoiselle est sortie de la
maison
(1) V. p. 83.
fut érigé en baronnie
(2) Wandone (P.-de-C.)
1761. Marquis de Malfiance en 1787.
par lettres
patentes de février
— 109 —
avant son temps achevé avec le consentement des administrateurs
et de la directrice pour se rendre religieuse à Bourbourg. »
De Dion: d'argent, à l'aigle éployée de sable, becquée et membrée
d'or, chargé d'un écusson de sable,
bordé d'une engrelure de même.
surchargé
Voici quel était l'état de cette maison
habitent Paris, Reims et la Bretagne.
d'un lion d'or et
en 1854 ; ses membres
Branche de Malfiance.
1° Philippe-Louis-Joseph
de Dion, baron de Wandonne,
1796 , ancien officier, marié en 1823, à Elisabeth Bicknell,
a. Albert-Guillaume-Louis-Joseph,
né en 1824.
b. Evariste-Constantin-Fréderic,
officier de cavalerie,
né en
d'où :
né en
1825.
2° Charles-Édouard-Joseph,
marquis de Dion, marié en 1828,
à Fanny Dubois, fille de l'ancien Préfet de police, d'où :
a. Arthur-Charles-Félix
, né en 1831.
b. Emma, madame Eugène Champion de Nansouty.
c. Hortense, madame Charles Champion de Nansouty.
d. Élisa.
e Laure.
f.
Fanny.
3° Henri-Tranquillain-Joseph
, marquis de Dion, né en 1798,
marié en 1827, à Lélia Dubois , soeur de la précédente, dont :
a. Edgard, né en 1830.
b. Eugène, né en 1832.
c. Alphonse, né en 1836
d. Louise.
e. Henriette.
f.
Alice.
4° Sophie, née en 1800, mariée à M. d'Avaux
garde du corps.
de Brueil,
ancien
— 110 —
Branche de Ricquebourg (1).
Isidore de Dion, baron de Ricquebourg,
1° Charles-François
d'où :
en 1803, marié en 1844, à Henriette de Beaufort,
né
a. Stéphanie.
b. Marie.
née en 1806,
2° Henriette-Delphine,
non mariée.
Branche de Dion.
1° Louis-Charles,
comte de Dion , l'abbé de Dion,
né en 1798.
D'un second lit :
2° François-Jules-Augustin,
en 1845, à Jeanne Maccarty,
comte de Dion,
née Gardner.
né en 1809, marié
né en 1823.
3° Joseph-Louis-Adolphe,
né en 1828.
4° Joseph-Louis-Henri,
5° Marie-Louise-Stéphanie,
6° Marie-Caroline-Félicité,
7° Marie-Élisabeth-Louise,
née en 1810.
née en 1824.
née en 1827.
« 29 septembre 1735. Marie-Elisabeth-Françoise
DE CROEZER(2),
fille de Messire Charles-Dominique,
chevalier,
seigneur d'Audincthun (3) et de Dame Marie-Elisabeth
DE ROUSSEL(4), née le 27 novembre 1727, à Audinctun,
25 Décembre 1735.
secours de Wandone, province d'Artois.
DE HASNON(5), fille
seigneur de La Chapelle et de
Anne-Françoise-Joseph
de Jean-Baptiste-François,
escuier,
entra dans la famille par le testament de Bonne
(1) La baronnie de Ricquebourg
d'Ostrel.
troisième femme de Louis de Dion, père de l'auteur de cette branche.
(2) V.
p. 71.
(3) Canton
de Fauquembergue
(P.-de-C.)
(4) Je n'ai rien sur cette famille à moins qu'il ne s'agisse
Préville , actuellement existante à Boulogne-sur-Mer.
(5) Je crois qu'il faut lire DE HANON, v. p. 131.
de celle de Roussel
de
— 111 —
Agnès-Joseph LOWAIN (1), née le 1er septembre 1728,
Werquin, province d'Artois.
à Remilly-
En marge : Ladite Delle a sortie de ladite maison avant son temps
à cause de ses incommodités,
sans avoir pût récupérer une santé
qui l'ait mis en état d'y rentrer, ainsi qu'il a apparut par le certificat
de médecin du 9 octobre 1742.
1er Janvier
1737. — Renée-Emilie-Charlotte
DE BRIOIS, fille
seigneur d'Hul-
de Messire Robert-Hyacinthe-Joseph
, chevalier,
luch (2) et de Dame Marie-Gabrielle DECOUPIGNY(3), née le 1er octobre
1728 dans la ville d'Arras. »
De Briois : De gueules,
et une bordure de même,
à trois gerbes de blé d'or, posées 2 et 1
chargée de huit tourteaux de gueules.
Cette famille existe encore.
« 26 Juillet
DE LANDAS
Marie-Anne-Francoise-Joseph
MORTAIGNE
, fille de Messire feu Robert-Charles-Joseph,
seigneur
de Landas et de Dame Anne-Joseph DE TOURNAY-D'ASSIGNIES
(4), née
1737.
le 14 avril 1729, à Landas, chastelenie de Lille. »
De Landas: Coupé, emmanché d'argent et de gueules de dix
pièces. Maison éteinte.
« 5 Novembre 1737.
Marie-Jeanne-Nathalie
D'HERBAIS(5), fille
DE CALONNE(6), née
d'Euslache, escuier et de Dame Maximilienne
à Lalaing, province de Haynaut françois, le 25 octobre 1730 (7).
Le 1er de mars 1738, les administrateurs
estant à leur assemblée
du
ordinaire ont choisy et dénommé Mlle Isabelle-Eugène-Charlotte
(1) J'ignore quelle est cette famille Lowain
gneur des Plancques , de Saint-Omer.
(2) Député à la cour par la noblesse d'Artois
ou Lauvin
en 1748.
(3) V. p. 81.
(4) V. p. 105.
(5) V.p.
(6)V.
97.
p. 77.
(7) Elle fut religieuse
au noble hôpital
à Audenarde
; peut-être
Laurin,
sei-
—
112 —
Chastel, pour remplacer en qualité de maittresse Mademoiselle
Elisabeth-Jeanne
de Vicq, sortie de la maison pour avoir esté
remerciée par les dits administrateurs à sa réquisition , après quoy
la déclaration en a esté faite aux demoiselles de la maison, et ensuite la dite Demoiselle
du Chastel
installée
dans la classe, en
de Mademoiselle Déliot,
qualité de seconde maittresse au lieu
devenue première par la retraite de la dite demoiselle de Vicq.
19
Mars
1739.
Marie-Guislaine
DE HAMEL, fille de Louiset de Dame Marie-Madeleine
Benoît , escuier, seigneur de Manin
DESMAIZIÈRES
W, née au village de Manin , province
mai 1730 ».
De Hamel
: D'argent,
à une croix
de gueules,
d'Artois,
le 25
chargée de cinq
boucles d'or.
1er Avril
1739.
DE LA FORGE(2), fille d'AnRobertine-Joseph
escuier, et de Dame Marie-Françoise
toine-François-Louis,
Joseph
DE BASSELERS(3), née au village de Racquinghem, province d'Artois,
le 10 juin 1732.
Le 17 may mil sept cens quarante,
les administrateurs
s'estant
assemblés extraordinairement
à cause de la mort de Demoiselle
Jeanne-Isabelle
arrivée le quatorze
Moncheaux,
du mesme mois à une heure de relevée, ont choisy et dénommé
pour luy succéder dans cet employ, Demoiselle Jeanne-Caroline
Meurisse
du
Meurisse, sa soeur ainée. Après quoy la déclaration en a esté faite aux
Demoiselles de la maison, et ensuite ladite Demoiselle Meurisse
installée dans la classe, etc.
(1) V. p.
(2)
102.
Id.
(3) V. p. 80.
— 113 —
1740. Claire -Rosalie-Hubertine
DE DION-WANDONE(1),
et de Dame Bonne DE FLERS(2), née le
fille de messire Tranquillain
15 may 1732, et baptisée en la paroisse St-Pierre-en-Wandonne
diocèse Boulogne-sur-Mer
en Artois (3).
2 Novembre
,
DUCHAMBGE
Marie-Françoise
, fille de LouisJoseph, escuier, seigneur de Noyelles et de Dame Isabelle-Pétronille
DE CORTE. Baptisée à la paroisse de St-Etienne à Lille, le 8 mai
1738.
1733. Pour y entrer après son âge de sept ans accomplis , ensuite
de collation de M. le Vaillant,
baron de Bousbecque, à une des
quatre places qu'il a droit de conférer, en conséquence du testament de DelleMarie-Dominique
du Bosquel de Perûez. Ladite collation en datte du 17 juin 1738.
Mariée au Sr de Sainte-Marie,
bonnais. »
capitaine
au régiment
de Bour-
Du Chambge : d'argent,
au chevron de gueules, accompagné en
chef de deux merlettes de sable . et en pointe d'un trèfle de sinople.
Cette famille est ainsi représentée :
Branche d'Elbhecq.
Du Chambge, veuve de M. Benjamin-Pierre
d'où deux fils.
Bos, chevalier de Malte, officier d'état-major,
Marie-Clémence
Du
Branche de Noyelles.
1° Pierre-Clément-Joseph-Emile,
baron du Chambge de Noyelles (4),
né à Amiens, le 14 mai 1825, marié sans enfants.
2° Joseph-Antoine-Hyacinthe,
né à Verdun, le 6 janvier 1830,
capitaine d'infanterie, marié à Constance Cousin, d'où une fille.
(1) V. p. 109.
(2) D'Ostrel,
V. p. 83.
(3) Elle était soeur de la précédente (p.
où elle mourut en 1780.
(4) Noyelles
fut érigée en baronnie
108 ) et fut aussi chanoinesse de Bourbourg
en mai 1722.
8
—
114 —
née à Nancy,
3° Marie-Claudine-Elisabeth-Alphonsine,
juillet 1826 , non mariée.
4° Marie-Euphrosine-Caroline,
non mariée.
Branche
née au Mans , le 19 janvier
le
1828,
de Liessart.
baron du Chambge de Liessart,
décédé,
Louis-Philippe-Albéric,
non marié, le 13 septembre 1872 , à Douai.
De Carte : De gueules, au chevron d'argent, accompagné en chef,
à dextre d'un croissant, à senestre d'une étoile, et en pointe d'une
vis, le tout d'argent.
Famille de Bruges éteinte (1).
« 28 Juin
1740. Marie -Henriette
DE BRIOIS (2), fille de Charles(3) et de Marie-Thérèse-Lamo-
Joseph , escuier, seigneur d'Angre
raldine LERICQUE(4), baptisée en la paroisse
le 16 juillet 1733.
d'Artois,
Entrée
à la Sainte-Anne
1er Avril
de Wimy,
province
de ladite année.
BACQUEHEM, fille de MesPhilippine-Victoire
sire Antoine-Philippe
(5) et de Dame Marie-Charlotte-Lucrèce
LERICQUEW, baptisée en la paroisse de Notre-Dame de la Chaussée,
1740.
à Valenciennes,
le 23 décembre 1733 (7).
Entrée dans ladite maison à la Saint-Joseph
de 1741. »
(1) Ainsi qu'il résulte de l'épitaphe de Mr Du Chambge, à Noyelles-les-Seclin.
et noble dame » , était la dernière de son nom.
Cette « très-illustre
(2) V. p. 111.
(3) Officier au régiment
de Bourbon.
(4) V. p. 142. Mlle de Briois
seigneur de Marquais.
Angre
(Pas-de-Calais).
épousa Louis-Lamoral-Benoit
Le Ricque,
écuyer,
la Vallée, la Haye,
(5) Chevalier, seigneur du Haut et Bas Liez, Pont-à-Beuvry,
Il fut inhumé en
la Hovardrie,
etc., membre de la noblesse des États d'Artois.
1785 dans l'église de Brebières.
(6) V. p. 142.
(7) Elle épousa , à Douai, paroisse Saint- Jacques, le 18 février 1754, Jacques
Théodore-Ernest-Joseph
Payen, comte de la Bucquière , seigneur de Brebières,
entre autres, une fille qui fut aussi élevée à la Noble Famille.
d'où,
V. p. 131.
—
115 —
De Bacquehem : D'or, fretté de gueules,
au franc
sinople à la fasce d'argent chargée de trois merlettes
Cette famille
est ainsi représentée
EN
de
quartier
de sable.
:
FRANCE.
veuve de Jean-Baptiste
Melle Eugénie de Bacquehem,
chevalier de la Légion d'Honneur,
capitaine d'infanterie,
rant à Douai.
Derolin,
demeu-
EN AUTRICHE(branche qui y est passée depuis la révolution).
marquis de Bacquehem, preChrétien-Pierre-Philippe-Ghislain,
mier lieutenant au régiment des hulans de Saxe-Cobourg-Gotha,
marié
comtesse de Rindsmawl,
chanoinesse au chaClotilde-Antoinette,
pitre impérial
et royal
de Prague,
d'où :
1° Astérie, née le 12 juillet 1846 ;
né le 25 août 1847.
2e Olivier-Philippe-Marie,
« Les administrateurs
assemblés extraordinairement
ont choisy et
native de Tournay,
pour
Marie-Angélique
Ternoy,
rester en qualité de maîtresse sous Melle Meurisse, directrice.
dénommée
y
31 Décembre 1741. — Marie-Catherine-Renée
DE MAUGE, fille
DE COUPIGNY(1), née le
de messire Renée et de dame Marie-Angélique
22 novembre 1734 et baptisée le 25 du même mois, à Liévin (2) pays
d'Artois.
Sortie le 20 septembre
(1) V. p. 81.
J'ignore
1752.
les armoiries
de la famille
de Mauge.
à M. le chevalier
(2) Le château de Liévin qui appartient aujourd'hui
Romblay, fut acheté à la famille de Mauge par Gilles-Xavier-Casimir
Aronio de
de Fon-
Liévin (P. de C.), Santes
chevalier,
seigneur vicomtier d'Oréaulmont,
de l'auteur de cette notice.
Ce fut lui qui,
(Nord) , etc., arrière grand-oncle
avec son frère qui suit, fit viser, en 1769, tous les titres de la famine, depuis
taine,
— 116 —
DE HANON(1)-FRO14 Novembre 1742. Marie-Thérèse-Albertine
MONT, fille de Jean-Baptiste-François,
écuier,
seigneur de la
et
Chapelle et de Dame Agnès-Joseph LAURIN, née à Saint-Omer,
audit Saintbaptisée dans l'église paroissiale de Sainte-Aldegonde,
Omer,
le 10 novembre
17 Juin
1743.
Philibert-Antoine,
Caroline-Michelle
1735 (2).
DE COLINS, fille de messire
Marie-Angélique
seigneur de Quieverchin et de Dame GasparineDE COLINS(3), née le 21 juin 1734 et baptisée
»
Quiéverchin,
Haynaut-François.
De Colins : D'argent
à la bande de gueules, accompagnée de
six tourteaux de même, mis en orle. Barons en 1693. Ils ont aussi
audit
porté les titres de comte et de vicomte.
Melle Caroline de Colins de Ham, habitant Paris, est, croyonsnous , la seule représentante en France de cette famille.
Son père, le baron,
ancien chef d'escadron,
décédé , à Paris,
« 19 Juin
né en Belgique,
le 24 décembre 1783,
aide-de-camp du maréchal Excelmans, est
le 12 novembre 1859 , à 76 ans.
1743. Pauline-Jéromette
François, écuyer,
vier 1736 (4).
DENELLE, fille de Georgeet de Ernestine-Pélagie
D'ANTIN , née le 25 jan-
Jean de Fontaine, écuyer, mari de Demoiselle Anne Hooftmans , ainsi que tous
les documents antérieurs,
à partir de Pierre, seigneur de Fontaine-lez-Gobert,
vivant en 1229. (Extrait du
puiné des comtes de Walincourt,
pairs de Hainaut,
Reg. intitulé Prince, folio 628. Greffe de la gouvernance et baillage de Lille).
Son frère, Augustin-Jérôme-Joseph,
chevalier, seigneur de Resbecq, de Thieffries,
dans les mâles,
etc., est l'auteur de la branche qui représente seule aujourd'hui
cette famille qui quitta le Cambrésis à la fin du XVIe siècle, époque à laquelle
de
Jérôme de Fontaine,
écuyer, fils d'Andrieu,
écuyer, inhumé à Saint-Martin,
Cambrai (arch. de famille), vint s'établir à Lille, dont il devint échevin en 1615
(1)V.
p. 131.
Josèphe , p 110.
(2) Soeur de Anne-Françoise
(3) Ils étaient cousins issus de germains,
(4) Soeur de la précédente,
v. p. 103
— 117 —
A la place de Marianne-Sabine,
sa soeur, laquelle ne put entrer
en ladite maison à cause de ses incomodités atestez par certificat de
médecin (1).
Le 31 octobre 1743, les administrateurs ont choisit et dénommé
pour des maîtresses de cette maison Melle Marie-Florence Le Vaillant,
fille de François-Octave,
écuyer, et de Marie-Jeanne Tricot.
DELATTRE(2), fille
31 Décembre 1743. Isabelle-Florence-Joseph
de messire Florent, seigneur de Feignies et de Dame Alexandrine
LE VAILLANT (3), née le 10 de septembre 1735 et baptisée au village
de Feignies (4) le même jour.
30 Avril 1744. Marie - Thérèse - Dorothé DE SOTOMAJOR(5),
fille de messire Jean-Baptiste,
seigneur d'Hurionville
Anne-Claire DE SOTOMAJOR,née le 7 de février 1737,
et de Mariebaptisé ledit
jour à Lillers.
—
DE CARONDELET
Marie-Françoise-Parfaite
(6),
25Septembre 1744.
fille de messire Jean-Louis, chevalier, baron seigneur DE NOYELLE(7)
le 15
et de Dame Marie-Angélique-Bernarde
RAZOIRE, baptisée,
août 1737, à Noyelle-sur-Selle
(1) Celle qui fat admise précédemment
noms.
(2>V.
p. 92
(3) V.
p. 151.
(4) Art.
d'Avesnes
(8). »
(p.1081,ne
porte cependant
pas ces mêmes
(Nord).
évidemment
d'origine espagnole ; mais les
(5) J'ignore quelle est cette famille,
preuves de noblesse des arch. des hosp. constatent sa noble origine. Elle descensa bisaïeule.
dait par les femmes d'une Dame de Melun,
(6) V.
p. 75.
par arrêté
(7) Il fut confirmé dans les qualités de chevalier et baron de Noyelles
du bureau des finances de LiUe du 30 avril 1755. Il épousa les deux soeurs dont il
eut 23 enfants. Son fils fut fait marquis par l'empereur en 1784.
(8) Elle fut religieuse
à l'abbaye
noble d'Estrun-lez-Arras.
— 118 —
: D'azur,
pointes en haut.
Famille éteinte.
De Razoir
« 31 Aoust
1745.
d'or
à trois flèches
mises en bande, les
DE BEAULINCOURT
, fille de
et de noble
seigneur de Bellenville
Anne-Angélique
messire Léon-Ange , chevalier,
Dame Alexandrine-Valentine-
BOUDARTP), baptisé à
Beuvry, diocèse d'Arras, le24 septembre 1736 (2).
Aux conditions expresses portés par les statuts de la maison de
a maison de ne pouvoir la retirer avant 18 ans sans notre consentement , sinon d'en
sortie. »
Françoise
depuis son entrée jusqu'à sa
payer la pension
à deux lions d'or léopardés , adossés
et accroupis , leurs queues passées en double sautoir et soutenant
une couronne d'or prise des anciennes armes d'Angleterre.
Cette noble maison est encore ainsi représentée :
De Beaulaincourt
: D'azur,
Branche aînée.
de
comte (3) de Beaulaincourt
1° Ehguerrand-Louis-Ange,
chevalier
de la LégionMaries, chef d'escadron de cavalerie,
d'Honneur , né en 1826 , non marié.
mariée
2° Elmire-Alexandrine-Catherine,
Forge.
3° Emma-Caroline-Angélique,
4° Céline-Henriette-Silvie,
à M. Anatole
de la
sans alliance.
mariée à Eugène Pastré.
Cousine-germaine.
Marie-Albertine-Joséphine,
tribunal d'Abbeville.
mariée
à M. Guichard,
juge
au
(1) V. p. 127.
(2) Elle fut la dernière
Directrice
de comte de Maries,
(3) Titre
tous les hoirs en légitime mariage
de la Noble Famille.
accordé
par
du premier
lettres
patentes de février
comte, leur ancêtre.
1696,
— 119 —
Cousins.
Joséphine-Charlotte,
Et autres.
mariée à M. de la Charrie.
Deuxième branche (1).
Henri, comte de Beaulaincourt de Maries, né en 1798, ancien
officier de cavalerie, deux fois marié (Fournes-Nord).
Il a trois
filles de son second mariage et des petits-enfants de son fils, ses
enfants sont:
a.
b.
c.
d.
Louis, sans alliance, à Herly.
Henri, allié à N., d'où un fils Henri.
Célestine, non mariée.
Henriette,
religieuse.
Troisième branche.
Nièces d'Anne-Angélique, dernière Directrice de la Noble Famille.
1° Charlotte Honorée, mariée en premières noces à LouisFrançois Tillette d'Eaucourt, en secondes noces, à Théodore dela
Porte de Remaisnil, d'où un fils.
2° Alexandrine, mariée à François, baron d'Aiguirande.
Petits-neveux.
1° Gustave-Adolphe-Charles-Ange,
comte de Beaulaincourt de
Maries, chef d'escadron d'artillerie en retraite, chevalier de la
Légion-d'Honneur, né en 1803 , marié à Clémence-Julie-Justine
Macquart, sans enfants, à Vaudricourt (P. de C.)
2° Ange-Edouard-Hercule-Enguerrand,
comte de Beaulaincourt
de Maries, ancien officier de cavalerie, né en 1807, marié à Marie
Louvet d'Herponay, à Maries (P. de C.), d'où :
a. Jules-Louis-Marie-Ange , né en 1848.
b. Marie-Alise-Pharaïlde , née en 1836.
de Philippe-Alexandre-Joseph
(1) Descendants
marié, le 5 juin 1781, à Elisabeth-Françoise-Thérèse
oncle des précédents
Lejay, v. p. 135.
, grand
— 120 —
c. Louise-Marie-Marguerite,
Saint-Sacrement, à Arras.
d. Marie-Cécile-Anne-Hélène,
née en 1840 , religieuse du
née en 1841.
comte de Beaulaincourt de Maries, né
3° Louis-Charles-Ange,
de Beaulaincourt, à Aixen 1806, marié à Marie-Charlotte-Elise
Noulette (P. de C.), d'où :
Léon-Albert-Ange,
né en 1840.
Petites nièces.
1° Marie-Charlotte-Elise
qui précède.
2° Angéline-Joseph, marié à Aimé-Charles-Augustin
de Gournay.
3° Pharaïlde-Charlotte-Angélique,
Titelouze
non-mariée.
Neveux desprécédents.
1° Georges, né vers 1840.
2° Auguste, né vers 1868.
Habitant aux Roches de Louvigné (Mayenne).
Arrière
petite
nièce.
Angèle,née vers 1844, fille d'Élise de Hamel-Bellenglise,
mariée à Houvain-Houvigneul (P. de C).
non
«
1745. Messieurs les administrateurs ont choisis et dénommé pour succéder nans cet employé Damoiselle Marie-AnneFilley de Létang, en place de Delle Marie-Florence Le Vaillant et
de DeUeJeanne-Caroline Meurisse, et entrée le 20 d'aoust 1745.
Ladite DeUede Létang est décédée le 9 septembre 1770.
(1), fille de messire LéonAnne-Angélique DEBEAULINCOURT
(l)Sceurde
Marie-Guislaine,
p. 184.
—
Ange, chevalier,
de Bellenville
seigneur
Valentine-Françoise
121 —
et de Dame Alexandrine-
BOUDART,née le 23 septembre 1736 M.
DE HAMEL, fille de Louis9 Mars 1746. Lucie-Joseph-Guillaine
Benoît , escuier, seigneur de Manin et de Dame Marie-Madeleine
née le 9 mars 1737. Entrée le 9 mars 1746 (2).
DE MAISIÈRES,
DE VITRY ,
18 May 1746. Marie-Catherme-Françoise-Félicienne
fille de messire Philippe-Hippolyte-Joseph,
escuier , seigneur de
DE POUCQUES
(3),
Malfiance et de Dame Marie-Louise-Françoise
à St-Omer, le 9 juin 1738. Entrée le
baptisée à St-Jean-Baptiste
18 mai 1746 (4). »
De Vitry : D'or, à trois roses de gueules, boutonnées d'or, pointées de sinople, et posées deux en chef et une en pointe ; ou : d'or,
à trois roses de gueules, pointées de sinople, deux en chef et une
en pointe (5).
Famille éteinte.
«30 Juillet
1746. Marie-Thérèse-Eugène
DE LENCGUESAINS
, fille
du sieur
Dominique-Jean-Jacques , écuier, seigneur de La Prée,
du Marest, etc., et de Dame Marie-Joseph-Eugène
DU
Faiver,
PUICH. Batisé à St-Denis de St-Omer,
le 4 de juillet 1738. »
De Lencquesaing : D'azur, fretté d'or, au chef d'azur,
deux étoiles d'or.
Cette famille est actuellement
ainsi représentée
de Lencquesaing,
Louis-Dominique-Arthur
(1) Ce doit être la même que la précédente
(2) Soeur de la précédente,
(3) V.
v.
chargé de
:
écuyer,
au château
, v. p. 118).
p. 112.
p. 107.
(4) Elle était la cousine germaine de l'aïeul des MM. de Poucques, de France ,
actuels. Ils eurent trois filles : la comtesse de Wazières , la comtesse de Sandelin
et madame de Vicq.
(5) La Sie de Noeu et le fief de la Barre furent érigés
par lettres patentes de janvier 1756. Famille éteinte.
en baronnie
de Vitry,
— 122 —
de la Prée (Pas-de-Calais), marié à Marie-Mélanie-Joseph
Cruice de Waziers, d'où :
Van der
dame du Sacré-Coeur, à Paris;
1° Marie-Louise-Clotilde,
2° Marie-Eugénie-Marcella,
mariée à Ethelbert Lallart de
Le Bucquière,
décédée au château de Montières
(Somme),
le 1er novembre 1869;
mariée à Alphonse Fouache d'Halloy ;
3° Marie-Albertine,
mariée à Jacques Fouache d'Halloy ;
4° Hélène-Louise,
étudiant en droit,
5° Albéric-Louis,
Cousins germains.
1° Alphonse-Marie,
prêtre, doyen de Calais.
2° Mathilde, mariée à M. Tillette de Buigny ;
3° Laure, mariée à M. Anatole de Madre de Norguet ;
4° Noémie, mariée à M. Van Zeller d'Osthoove.
Du Puich : de sinople,
à une fasce d'argent, surmontée d'un
croissant de même.
« 30 Aoust 1746. Louise-Bonne-Françoise-Thérèse
fille de messire Jean-Emmanuel,
écuier, seigneur
et de Dame Marthe-Thérèse
d'Arras,
DE CHERRENG
(2).
DE GOSSON
(1),
du Petit
Baptisée
Pred
à St-Géry
le 25 octobre 1738.
1747.
Ferdinande-Caroline-Josèphe
de messire Charles-François-Joseph,
seigneur
BUISSERET,fille
de Kelfaux (3) et
DUMONT, née à Mons, le 13 de novembre
La
1739, à six heures du soir, baptisée le 14 à St-Germain.
ville de Mons étant alors soumise à la France. »
Dame Marie-Madeleine
De Buisseret : d'azur, à un chevron d'or,
étoiles du même , 2 en chef, 1 en pointe.
(1)
accompagné
de trois
V. p. 96.
(2) De Cheyron?
Il était capitaine-commandant
(3) d'Helfaut.
au service de la reine de Hongrie.
de bataillon
au régiment
de ligne,
— 123 —
et est représentée par les branches
Cette famille existe encore,
de Blaringhien et de Steenbecque, à Bruxelles et à Versailles (1).
« 31 Juillet
1748.
DEBRIOIS (2),
Marie-Victoire-Renée-Joséphe
fille de messire Charles-Maximilien-Joseph
, chevalier, seigneur de
Carnin et de Dame Marie-Madeleine
DE LA RIVIÈRE , né le 8 de
juillet 1741. Baptisté le 25 à Salomé, diocèse d'Arras.
De La Rivière ?
Il y avait plusieurs familles
»
de ce nom.
« 4Septembre 1749. Marie-Louise-Geneviève-Barbe
DE LAURETAN,
fille de feu messire Léonard-Balthazard
(3), chevalier de l'ordre milide St-Louis,
d'Alembo,
29
seigneur de Bavincove et des vicomtes de Cauchy et
etc., et de Dame Marie-Barbe DE GUELQUE(4), batissée.
Février
1752.
DE
Albertine-Philippine-Caroline
COLINS(5), fille de messire Philibert-Antoine,
seigneur de Quieverchin,
DE COLINS, née en la
etc., et de Dame Gasparine-Caroline-Michelle
paroisse de Saint-Jacques, diocèse d'Arras, à Valenciennes, dez
Marie-
le 13 d'aoust 1748.
30 Avril
1752. Isabelle-Ruphine-Josèphe
DION(6), fille de haut
et puissant seigneur messire Louis-François-Tranquillain-Isidor,
chevalier, baron de Wandonne, seigneur de Coupelle et autres lieux,
etc., et de Dame Claire-Bonne-Josèphe
D'OSTREL
(7), née en la paau village de Wandonne , diocèse
roisse de Saint-Pierre,
le 27 janvier 1745.
(1) Les terres
comté en 1745.
(2) V.
de Thiennes,
Steenbecque
et Blaringhien,
érigés
en
p. 111.
(3) Fils de Léonard-Balthazard
, v. p. 79 et 93.
(4) Je crois que cette famille existe encore à Saint-Omer,
aucun renseignement sur elle.
(5) V.
furent
p. 116.
(6) V. p.
109.
(7) V. p. 83.
mais je n'ai pu obtenir
— 124 —
fille légitime de messire Roger-Florent
Eulalie-Josèphe,
LE
DE LATTRE(1), seigneur de Feignies, et de Dame Alexandrine
VAILLANT (2), ses père et mère baptisé en la paroisse de Feignies,
terre de Maubeuge, le 2 mars 1745...
1752.
fille
1753.
Rose-Aimée-Josèphe,
et
François , chevalier Dion,
BOULE(3) née à Valenciennes,
de messire
Nicolas-Joseph-
de Dame Marie-Catherine-Ignace
baptisée à la paroisse de Saint-
le 19 octobre 1745.
Géry,
1753. Jeanne-Françoise
LEGROS(4), fille de messire
Charles-Vincent,
écuier, seigneur de Fléron, et de Dame Thérèse28 Avril
au
DE WASSEUVAS(5), née en la paroisse d'Happlincourt,
le 25 juillet 1746.
pays d'Artois,
Charlotte
1754
VOLANT DE BELLEVILLE, fille
Aimable-Louise-Delphine
de
messire Louis-Frans,
marquis de Libourg (6), et de dame DE FAIRà Arras, le 18 de
MIGNIACQ
(7), née en la paroisse de Saint-Jean,
juin 1746. »
Voilant de Berville
: D'argent,
3 croix,
pâtés d'or,
2 en chef, 1 en pointe.
«.
à une fasce d'azur, chargé de
accompagnées de 3 mollettes de sable,
. . .
DE
1754. Marie-Suzanne-Françoise-Louise-Josèphe
et de Dame MarieSAISSEVAL,fille de messire Jean-François-Claude
DE LA MOTTE. »
Anne-Thérèse-Françoise-Chrestienne
De Saisseval
(1)
: d'azur,
à deux
bars
adossés d'argent.
V. p. 92.
(2) V.
p. 151.
(3) J'ignore
quelle peut-être
cette famille
(4) Peut-être : d'azur à un chevron
d'or, et en pointe d'un lion de même.
Boulé ? de Dion,
d'or, accompagné
v. p. 109.
en chef de deux
besans
(5) V. p. 99.
en Artois, fut érigé en marquisat, par lettres patentes de septem(6) Lisbourg,
bre 1694, en faveur de Jean-François
Vollant de Berville.
(1) Les preuves portent de Fermignac,
cavalerie au régiment de Gênes.
fille
d'Antoine
écuyer,
capitaine
de
— 125
—
Cette famille
Saisseval,
enfants.
n'est plus représentée que par M. le marquis de
ancien président du Tribunal
de Reims, marié, sans
De la Motte, née en la paroisse de Saint-Vast-en-Frévent,
d'Amiens, le 25 juillet 1747.
«.
diocèse
. . . 1755. Marie-Louise-Bernard
de messire Jean-Louis,
DE CARONDELET
(1), fille
baron de Noyelles, seigneur de Haine, et de
DE RAZOIR (2), née à La Chapelle-
Marie-Angélique-Bernard
Castrale (3), diocèse de Cambrai,
le 2 février
Reine-Louise-Fraoçoise
1746 (4).
VANOUTSHOORN
, fille de
de Lassus et de la Malassise,
écuier,
Antoine-François,
seigneur
et de Dame Marie-Thérèse-Joseph
WALENS(5), née le 2 avril 1748.
DE WANSIN, fille du Sr PierreMarie-Josèphe-Julie
et de Dame Marie-IsabelleFrançois, écuier, seigneur de Wilquin,
Eugène DE BERNASTRE
(6), née à Saint-Omer , le 20 de juin 1748. »
De Wansin : de sable, à deux forces ouvertes en forme de chevron d'argent,
et 1 en poiute et un
posées 1 au 2e quartier
franc quartier, d'argent, chargé d'une rose de gueules, pointée de
sinople et boutonnée
d'or.
« 1756. Marie-Anne-Josèphe
LE BOUCQ,dite DECARNIN,fille de Louiset de Dame Marieseigneur de Carnin,
, écuier,
Anne-Josèphe DE HAYNIN (7), née à Blandeain,
Entrée le 3 de may 1756. »
François-Joseph
V. p. 15
(2) V. p. 118. La Bne de Noyelles
Briastre(son
père en était seigneur),
le 11 février
1749.
(1)
de Cambrai.
T.XXX
fut enterrée dans le caveau des Seigneurs
du
en 1778. Voir son épitaphe : Soc, d'ému!
p. 340.
(8) Ce doit être la chapelle du château de Briastre.
aux Dames de Menin.
(4) Elle fut, dit une généalogie , religieuse
et Waleyns.
quelles sont les familles Van Outshoorn
(5) J'ignore
P. H. Van Outshoorn était écheidn de St-Omer.
éeuyer, Seigneur du Blocus (Preuves).
(6) Je n'ai pu trouver
(1) V. p. 12.
aucun document
Son grand
sur cette famille.
Son parain
était
père Waleyns
— 126 —
Le Boucq de Carnin
......
: de gueules,
à un lion d'argent.
DELADRETAN(1),
Marie-Louise-Philippine-Catherine
fille de messire Léonard-Balthazard,
écuier, seigneur de Bavincove,
DE GUELQCE(2), née à
etc., et de Dame Marie-Barbe-Geneviève
diocèse
en la ville d'Audruicq,
l'église paroissiale de Saint-Martin,
le 25 novembre 1748.
de Saint-Omer,
1757. Marie-Françoise-Procope-Désirée
....
DE CONTES(3),
baron des Granges,
fille de messire Marie-François-Antoine-Joseph,
seigneur de Bucamps, Planeque et autres lieux etc., née à Dazincourt,
diocesse de Boulogne, pays d'Artois, le 18 juin 1749.
de
Mademoiselle
dernier
de février
Buisseret
1758,
rentrée
en qualité de maistresse le
après avoir été élevée dans cette fonda-
tion.
....
fille du sieur
Jeanne-Marie-Louise-PerpétueMENCHE,
Charles-Joseph , écuier, seigneur du Vermeil et de Dame Eugénie
diocèse d'Arras,
le 7 mai 1751. »
AUVRAY(4). Née à Richebourg,
Menche: D'azur, à un chevron d'or, accompagné en chef de deux
étoiles du même, et en pointe d'un croissant d'or. — Cette famille,
qu'on trouve en Artois et en Picardie au seizième siècle et qui vient
est actuellement ainsi représentée :
d'Allemagne,
Melle Louise - Emérance
soeur de Ghislain - Gustave
Menche,
ancien magistrat,
décédé maire d'Haubourdin
Menche,
(Nord),
le 30 mai 1864- Morte célibataire.
Elle était grande-tante de MM
Menche de Loisne actuels.
(1) V. p. 19.
(2)
V. p. 123.
(3)
V. p. 96
(4) Je
n'ai
pu
trouver
les armoiries
seigneur de Loisne, chevalier
Auvray,
le Roulx.
Bresso, et de Marie-Agnès
des Auvray.
de Saint-Louis,
Elle
était
capitaine
fille
de Pierre
au régiment
de
— 127 —
Cousins germains.
1° Charles-Louis-Constant
Menche
de Loisne, chevalier de la
de l'Instruction
publique, etc., ancien
officier
Légion-d'Honneur,
officier au 2e hussards , ancien
Préfet
nique. Il a épousé Elise Jeannet,
Mathilde,
Rigaudie,
et Gouverneur
de la Marti-
dont :
mariée en novembre
Sous-Préfet.
1869,
à M. Philippe
de La
2° Henri-Marie-Joseph
Menche de Loisne, chevalier de la Légion
à Lille. Il a
d'Honneur, Ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées
épousé Louise Quenson , fille de Augustin Quenson, juge à Hazebrouck , et de Eugénie Maniez de La Hennerie, dont :
Auguste-Charles-Henri
1853.
Menche de Loisne,
né le 23 juillet
«.
. . . 1758. Marie-Louise-Josèphe
ROBERT,fille de feu messire
baron DE SAINT-SIMPHORIEN
(1), et de MarieCharles-Pierre-Joseph,
Louise , née comtesse de Saingenois. »
De Saint-Génois : De gueules, au sautoir d'azur, bordé d'argent,
et chargé de cinq vases de même. — Cette famille ancienne du
Hainaut,
doit exister encore en Belgique.
« 14 Mars 1759. Philippine-Henriette
DE LA FORGE(2), fille de
Louis - Marie - Hipolite,
écuier,
seigneur de Racquinghem et de
LE JOSNE-CAMBRAY(3), née à Saint-Omer,
le
Clotilde-Aldegonde
28 janvier 1752 et baptisée à la paroisse de Saint-Denis. Ledit sieur
de La Forge, fils d'Antoine-François-Louis
et de dame FrançoiseIsabelle de Basselers, et la dame fille d'Ignace et de dame
de Dion.
Charlotte-Joseph-Isbergue
( 1) Je n'ai pu trouver les armes de cette famille
le 19 août 1150. (Preuve ).
Sainte-Catherine,
(2)
V. p. 102.
(3) V. p. 81.
Elle
tait née à Lille,
paroisse
— 128 —
DE BELVALET.
29 Octobre 1759. Ghislaine-Françoise-Éléonore
Fille de messire Jacques-Onuphe-François,
chevalier,
seigneur
DE FLÉCHIN. Née
et de dame Charlotte-Éléonore
d'Humeroeille
en la paroisse de Saint-Vast,
1751. »
diocèse de Boulogne, le 1er septembre
: D'argent,
au lion de gueules.
Cette famille
est éteinte dans les mâles , la veuve du dernier marquis habite le
De son
château d'Humeroeil (1), près Saint-Pol (Pas-de-Calais).
mariage il n'y a que deux filles.
De Belvalet
De Fléchin : fascé d'or
qui portait
et desable de six pièces. Cette famille,
le titre de marquis, concédé en 1705, est éteinte.
« 30 Avril
1760. Claire-Charlotte-Josèphe
DEBRIOIS (2), fille de
messire Pierre- Dominique , écuier, seigneur de La Mairie et autres
LE VASSEUR
lieux (3) et de noble dame Marguerite-Françoise-Josèphe
(4),
au village de
née en la paroisse de Notre-Dame de l'Assomption,
Racquinghem, province d'Artois,
Omer, le 18 avril 1760.
diocèse et bailliage
royal deSaint-
28 Février 1761. Marie-Flavie
DES LYONS,fille de Louis-JosephD'ARTOIS.
Cornil et de noble dame Jeanne-Marie-Françoise-Ursule
diocèse du
Née en la paroisse de Saint-Denis à Saint-Omer,
même nom , le 16 janvier 1754. »
Deslions : D'argent,
à quatre lions de sable, armés et lampassés
de gueules.
Cette famille n'est plus représentée que par :
1° Léonie Deslions de Noircame, madame Violette ;
2° Laure, madame Delplanque ;
3° Athénaïs,
madame Decoq.
(1) La terre d'Humeroeil
fut érigée en marquisat,
en 1166.
(2) V. p. 111.
(8) Chevalier , capitaine au régiment
noblesse d'Artois en 1168. Il appartenait
(4) V. p. 19.
d'Eu-Infanterie
, l'un
à la branche d'Angre.
des députés
de la
— 129 —
D'Artois
: D'azur,
semé de fleurs de lys d'or,
Mme de gueules , chargé d'une bande d'or.
Cette maison existe encore :
1° Hubert-Charles-Marie-Edmond
d'Artois,
à l'écusson en
né en 1809,
non
marié;
2° Hubert-Marie-Gustave,
marié en 1839, à sa cousine José
phine de Lauretan, (Château de Cocove , Pas-de-Calais), d'où :
Marie, née en 1840,
Eugénie , née en 1843.
3° Hubert-Marie-César-Alfred
, né en 1812,
non marié.
Cousine Germaine.
Charlotte, mariée au comte Victor
cendant de cette maison, décédé.
de Tenremonde
dernier des-
« . . . . 1762. Albertine-Ghislaine-Josèphe
DE MORTAIGNE(1),
fille de messire Eustache-Joseph-Amaury,
baron de Landas et de
dame Marie-Dorothée
DE CROIX (2), née le 10 février
1755 à la
paroisse de Landas.
1763. Thérèse-Aldegonde-Félicité
QUARRÉDU REPAIRE.
Fille de messire Philippe-Marie-Joseph,
chevalier, seigneur de
et de dame Aldegonde - Julie DU BOIS DE
Lespault-Hermaville
3)
»
HOVES( , née à Arras, dans la paroisse de Saint-Aubert.
....
Quarré du Repaire : D'azur, au chevron d'argent,
chargé sur
la pointe de 2 merlettes affrontés de sable, et accompagné de 3
besans d'or, 2 en chef, 1 en pointe.
« . . . .
DE CALDAGUES. Fille légiMarie-Françoise
time de Jean-André,
capitaine au régiment de Bourbonnais et
chevalier de l'ordre militaire de Saint-Louis,
seigneur de Ferval et
(1) V.
(2)
p. 111.
V p. 68.
(3) V. p. 100
1763.
— 130 —
la ville
de Josèphe-Martine
D'ARGIMONT. Née dans
14 de septembre 1754 (1). »
De Caldaguès : D'or, à l'arbre de sinople,
d'Aurillac
;
terrassé du même ; au
colleté du champ , brochant sur le fût de
lévrier passant d'argent,
—
au chef d'azur,
l'arbre;
chargé de troisé toiles d'argent.
Famille d'Auvergne.
« .
. .
. 1763.
CARONMarie-Albertine-Catherine-Josephe
DELET(2) , fille légitime de Jean-Ferry-Antoine,
seigneur dû château de
Thumeries, etc., et de dame Marie-Catherine-Louise
DE PARISOT
(3). »
De Parisot:
de gueules , à 1 lion d'or,
de Léopard d'or ; et sur le tout de gueules,
le pied dextre levé.
écartelé
d'azur,
à un perroquet
à 1 tête
d'argent,
1763.
«....
BOUDART
Marie-Françoise-Catherine-Charlotte
de Charles-Joseph,
DE COUTURELLE. Fille
légitime
chevalier,
(4) et de dame Catherine-Charlotte
DE
seigneur de Couturelle
WIGNACOURT(5), née dans la paroisse de Saint-Thomas
au lieu de Couturelle,
le 2 d'août 1756. »
Boudart
de Cantorbérie,
de Couturelle
: D'azur, à un croissant montant d'or,
de trois coquilles de même, posées deux en chef et
accompagné
un en pointe.
Famille
éteinte.
«
time
1764.
PAYEN. Fille
Marie-Josephe-Romain
légi, comte de La
de messire Jacques-Théodore-Ernest-Joseph
(1) Cette jeune
fille fut admise,
par
ordre du Roi,
bien
que née en dehors
des provinces fixées. Elle fut, du reste, la seule. Son père était lieutenant
le Roi et commandant
à Bergues ; sa mère, mademoiselle
d'Argimont
était de Valenciennes.
d'Arzilmont
p. 43.
(Preuves).V.
(2)
pour
bu
V. p 15.
(3) Elle est morte , non mariée, en 1183. Son père s'était marié trois fois ; il
avait épousé, en troisièmes noces , en 1150, mademoiselle de Parisot.
(4) La terre de Couturelle
(5)
V. p. 61.
fut érigée en marquisat,
en mars 1159.
— 131
—
comtesse DE
Bucquière (1) et de noble dame Philippine-Victoire
BACQUEHEM(2), née dans la paroisse de Brebières diocèsse d'Arras,
le 10 août 1757.»
Payen : D'or, à l'aigle de sinople, becqué et membre de gueules
et un franc quartier bandé de gueules et de vair de six pièces. L'une
des plus anciennes familles d'Arras, qui s'est éteinte en 1844; l'un
de ses membres
fut mayeur
« . . . . 1765.
d'Arras
de 1654 à 1660.
Marie-Josèphe-Adelaïde
DE LENCQUESAING(3),
escuier, ancien capitaine
fille légitime de Charles-Louis-François,
au régiment royal walon, chevalier de l'ordre
Saint-Louis
et de dame Marie-Louise-Josèphe
née dans la ville d'Aire,
1757.
royal et militaire de
DE LENCQUESAING
diocèse de Saint-Omer, le 22 de septembre
DE HANON. Fille
Antoinette-Eugénie-Françoise
et de dame Anne-Françoise
légitime de messire Antoine-Joseph
Secourt
Josèphe DE HANON, née dans la paroisse de Vaudringhem,
diocèse de Boulogne-sur-Mer,
le 3 de
de Nielles-les-Boulonnois,
juin 1757 , religieuse à l'abbaye d'Avesnes. »
....
1765.
De Hanon : De gueules, à 3 coquilles de Saint-Jacques d'argent,
2 et 1. Celte famille a eu des mayeurs de Saint-Omer : Antoine,
seigneur de Cahem, en 1565, 67, 69, 71, 73 et François, seigneur
de Bavincove,
en 1614, 17, 20 et 23.
«...
1766. Védastine-Valentine-Victoire
DE HAUTECLOQUE.
Fille légitime
de messire Charles-François,
chevalier,
seigneur
de Wail (4), Quatrevaux,
etc., et de dame Marie-Yolente-Josèphe
etc. Il était fils de Maximilien
(1) Chevalier, seigneur de Brebières , Beaumont,
, comte de la Buequière , baron de Lallaeu, seigneur de
Joseph-Onulphe-François
en partie, de Brebières,
Beaumont,
etc., et de Florence-Théodore
Joseph de
La terre de la Bucquière
fut érigée en comté, en novembre
Langhe d'Oflande.
1122, pour Maximilien-Charles
Payen.
(2) V. p. 115.
(3) V. p. 121.
(4) Canton du Parcq (P.-de-C).
appartenait à la famille, dès 1550.
Cette seigneurie
de Wail
et de Quatrevau
— 132 —
de la
LE CARON. Née en la paroisse de Saint-Jean-en-Ronville
ville d'Arras, le 22 juillet 1758.
De Hauteclocque : d'argent, à la croix de gueules , chargée de
cinq coquilles d'or. Cette maison, l'une des plus anciennes et des
plus illustres d'Artois, l'habite encore aujourd'hui. Elle possédait
la seigneurie d'Hauteclocque, au comté de Saint-Pol, dès le XIIe
siècle. Trois membres, Guy, surnommé le Moine, Wauthier et
Pierron se rendirent aux croisades et leurs armes se voient au
Musée de Versailles. Le roi Louis XV lui accorda des lettres
patentes de chevalerie héréditaire avec permission de placer sur
ses armes une couronne de comte en décembre 1752. Léopoldle 14 mai
Valentin-François, fut créé baron par Louis XVIII,
1822. En 1856, le Pape Pie IX a conféré à un autre membre de
la famille le titre héréditaire de comte.
Voici l'état actuel des quatre branches de cette famille, qui toutes,
descendent de François-Louis-Joseph , frère de celle qui fut élevée
à la Noble Famille (ils furent sept enfants). Il épousa en première
noces Reine-Amélie de Lassus, et, en secondes noces, CatherineJulie de Monet de Lamarck.
Branche ainée.
1° Ludovic-Stanislas-François, chevalier, baron de Hauteclocque,
né à Arras , le 24 août 1822 , maire de Royon (1), chef de la famille
dont il forme le XXIIIe degré, épousa à Lille, le 15 juin 1868,
Marie-Adojphine d'Hespel de Flencques, dont :
Bauduin-Stanislas-François, né à Lille, le 30 mars 1869.
2° Raoul-Stanislas, chevalier, né à Royon, le 20 juillet 1825,
décédé au château de la Cressonnière (2), le 8 décembre 1868. Il
avait épousé à Lille, en 1860, Alice de Renty, dont un fils décédé
et quatre filles.
3° Marie-Gabrielle-Julie, née à Arras, en 1823, non mariée.
Canton de Fruges (P.-de-C).
(2) Fief et château, commune de Nielles-les-Ardres
(l)
(P.-de
C ).
— 133 —
Deuxième branche.
César-Louis-François-Joseph de Hauteclocque, chevalier, né à
Arras, le 24 août 1787, officier supérieur de la Garde-Impériale,
chevalier de Saint-Louis et de la Légion-d'Honneur. Il avait épousé
Eugénie du Bois de Bellejames, dontil a :
1°Edouard-François-Jean, chevalier, né en 1824, chevalier du
Saint-Sépulcre, non marié.
2° Elise-Louise-Madeleine, née en 1820 , mariée à Théodore des.
Chères, dont une fille.
Troisième branche.
Constantin-Gabriel de Hauteclocque, chevalier, comte héréditaire romain par bref de mars 1856, né à Arras, le 9 août 1788.
Commissaire-adjoint des guerres lors de la campagne de Russie,
M. de Hauteclocque fut Conseiller de Préfecture du Pas-de-Calais et
donna sa démission en 1830. Chevalier de la Légion-d'Honneur. Il
a épousé, en 1822, Filicité-Élisabeth de Rouvroy de Libessart,
décédéele 1er juillet 1872. dont :
1° Alfred-François-Marie , chevalier, né à Arras, le 19 décembre 1832, administrateur des hospices d'Abbeville , marié le 17
juin 1857, à Marie-Fanny Douville de Maillefeu, d'où cinq
enfants :
Victor, Léon, Charles, décédé , Thérèse et Gabrielle.
2° Gustave-François-Marie-Joseph , chevalier, né à Arras, le 25
juin 1829, maire de Bermicourt ( Pas-de-Calais ) , marié en mai
1859, à Marie-Henriette de Morgan-Frondeville , d'où trois fils :
Henri, Adrien, Wallerand.
Quatrième branche.
Alphonse-François-Philippe de Hauteclocque, chevalier, né en
1796, gendarme dans la maison du roi Louis XVIII,
puis officier
de chasseursà cheval. Il épousa à Abbeviile, en 1825, Marie-Sidonie
Le Febvre du Hodent, d'où :
— 134 —
1° Edmond-Pierre-François,
chevalier, né en 1826, marié à
Arras, en 1856, à Valentine-Marie Lejosne-Contay, d'où :
Fernand, Yolande , Marie-Antoinette,
2° Arthur-François-Alphonse,
chevalier, né en 1829 , marié à
Saint-Omer, en 1864 , à Marie-Philomène de Colbert Castle-Hill,
décédée en 1865, d'où : un fils Guy.
3° Mathilde-Marie, née en 1825 , mariée à Hesdin,
Jules-César-Alfred de Locher.
en 1848, à
née en 1833 à Abbeville, mariée, en 1866, à
Marie-Alphonse Langlois de Septenville.
Le Caron : Écartelé, aux 1 et 4 d'argent, à deux fasces de sable,
aux 2 et 4 de gueules, à trois coquilles d'argent.
Edouard-Anatole le Caron de Canettemont, écuyer , né à Arras,
4° Mathilde-Marie,
en 1805, marié à Boulogne, en 1832, à Mademoiselle Hermine du
Blaisel , d'où :
1° Charles-Octave, né à Arras, en 1834, veuf de Marie-Albérique
de Brandt d'Havernas d'où une fille décédée.
2° Léontine , née en 1835, mariée en 1855, à Octave du Croquet
de Guyancourt, d'où un fils Robert.
3° Marie, née en 1836, mariée en 1861, à Gustave de Fresnoye,
dont deux filles.
4° Adrienne, née en 1839.
5° Henry, né en 1853.
Soeur.
Clémence-Charlotte Le Caron de Canettemont, né à Arras, en
1803, mariée en 1833 , à Louis-Joseph Baron Bonaert, décédé
sans postérité, en 1867.
«. . . . 1766 Louise-Valentine-Adélaïde LE JAY , fille légitime
de Pierre François-Marie,
écuier, seigneur de Massuere, et de
dame Marie-Louise-Gabriele BOISTEL
(1) , née en la paroisse de
Sainte-Croix, à Arras, le 24 de juillet 1757. »
(1) V. p. 149.
—
135 —
ay : d'or, à 3 têtes de gaie, arrachés d'azur, Famille éteinte.
«. . . . 1766.
DE WANSIN (1), fille légitime de
escuier, seigneur de Werquin (2), et de dame MarieDE BERNASTRE(3), née en la paroisse du Saint-
Pierre-François,
Reine-Filicité
Isabelle-Eugène
Sépulchre, en la ville de Saint-Omer,
31 Août
le 6 de janvier
1759.
1768.
DE BOURGOGNE
Jeanne-Ruphine-Françoise
(4),fille
de messire François-Albert
et de dame Marie-Cécile-Françoise
LALLART. Baptisée en la paroisse de Marquillies,
le 20 février
1760 (5).»
: d'or, au chevron de gueules, accompagné
en pointe
d'un croissant d'azur, au chef d'or, chargé de 3 étoiles d'azur.
Cette famille existe encore, elle comptait trois branches : de
Lallart
Gommecourt, qui a eu le titre de baron,
et de Berles.
Branche
en 1827, de Le Buequière
de Gommecourt.
Lallart Baron de Gommecourt,
Bon-Adalbert-Joseph
1861 à mademoiselle de Morgan, d'où :
1° Marie-Félicité-Caroline.
marié en
2° Marie-Estève-Louise.
Branche
de Le Buequière.
1° Bon-Albert-Benoit-Louis
Lallart
de Le Buequière,
à Marie Blin de Bourdon, d'où :
marié, en 1828,
1° Ethelbert, veuf sans enfants de Marcella
2° Edivige,
mariée à Adalbert
écuyer
de Lencquesaing.
de Franqueville.
(1) V. p. 125.
(2) Arrondissement
de Béthune
(P.-de-C).
(3) V. p. 125.
(4) V. p. 84.
(5) Elle n'est point indiquée
n'aurait eu qu'un fils Jean.
dans La Chesnaye
des Bois.
Selon
lui,
son père
—
136 —
mariée à Albert Boistel de Belloy.
non marié.
3° Edwige,
4° Edgard,
J'ignore si la branche de Berles existe encore.
« Le 4 octobre 1770, Messieurs
ont choisi
les Administrateurs
de Buisseret d'Helfaut
Caroline-Ferdinand-Joseph
pour Directrice de cette Maison en place de Demoiselle Marie-Anne
de Letang,
décédée le 9 septembre 1770, laquelle après
Filley
serment par elle prêté en nos mains a été par nous installée ledit
Mademoiselle
jour.
6 Avril
1771.
Elisabeth-Charlotte-Honoré-Justine
COUUT(1), fille légitime
seigneur de Bellenville,
DE BEAULIN-
de messire
chevalier,
Philippe-Alexandre,
et de Marie-Charlotte
PAPIN, baptisée en: la
en la ville de Béthune, diocèse d'Arras,
paroisse de Sainte-Croix,
avait été admise par apostille du
le 29 mars 1764. Laquelle
28 février 1771. Couchée sur la requeste en notre assemblée dudit
jour. »
à trois pommes de pin d'or.
Papin /d'azur,
Famille de Picardie,
éteinte.
« 1er Mars
LEJAY (2), fille
escuier, seigneur de Massucre,
légitime de Pierre-François-Marie,
et de Marie-Louise-Gabriel
BOISTEL (3), baptisée en la paroisse de
, à Arras,
Sainte-Croix
7 Juin
1773.
Elisabeth-Françoise-Thérèse
le 8 novembre
1763.
1773.
LE COUVREUR, fille légiMarie-Josèphe-Sophie
time de Louis-Joseph,
écuyer (4), et de dame Augustine-Charlotte
(1) V. p 118.
(2) Soeur de la précédente.
V. p.
135.
(3) V. p. 149.
(4) Sieur
de François
de Decker,
d'Orifontaine
Couvreur
à Gand.
, reward et mayeur
, né dans la chatellenie
de Lille.
d'Ath
Cette famille
descendrai
, venant de la noble maison
—
137 —
ARONIODE ROMBLAY,baptisée en la paroisse de Saint-André, en cette
ville de Lille , le 3 février 1766. »
Le Couvreur : d'azur,
à trois épées d'argent,
les gardes et les
poignées d'or, posées en bandes, la pointe en bas.
Aronio de Romblay : de sinople, au lion rampant d'argent, couronné et armé d'or, lampassé de gueules, et à la bande partie d'azur
et de gueules, brochant sur le tout.
Cette famille inscrite au livre d'or de la noblesse de Gênes, dont
elle est originaire, vint s'établir à Lille,
à la fin du XVIe siècle ;
elle est actuellement
ainsi représentée :
de Godefroy,
Eugénie-Josèphine-Louise
douairière
de Messire
Marie-Albert
Aronio de Romblay, chevalier, ancien adjoint au maire
de Lille, décédée à Lille, le 9 septembre 1872, d'où :
1° Marie-Joseph
Clémence, mariée à M. du Soulier, de Boulognesur-Mer,
décédée, d'où postérité.
2° Marie-Cécile-Eugénie, mariée au colonel de Jouenne d'Esgrigny,
d'où postérité.
3° Jérôme-Marie-Théodore
de Bomblay,
chevalier, né le
15 octobre 1815, à Lille, marié le 20 novembre 1839, à MathildeMarie de Lafonteyne de Villers,
et de sa
fille d'Auguste-Joseph
1re femme Henriette-Joseph
de Fontaine de Santés (1), d'où :
1° Ulmar-Jérôme-Marie
Aronio
, né
à Lille , le 6 juin 1841 , marié
Béatrix Touzet du Vigier, petite fille du chevalier Macquart, d'où :
a. Pierre, né le 14 avril 1868 , à Lille.
b. Marie, née le 14 septembre 1869 , à Lille,
c. Jean, décédé.
d. Maurice, né en mars 1872, à Lille.
2° Marie-Virginie-Albertine,
mariée à Charles
membre de la Chambre
d'Yddewalle,
gique , d'où postérité.
van
des représentants,
Outryve
en Bel-
de rappeler que son grand père était
(1) Sera t-il permis à l'auteur
de Fontaine de Santes.
germain et beau-frère de Mademoiselle
cousin-
— 138 —
religieuse carmélite à Lille.
Dame du Sacré-Coeur à Lille.
3° Jeanne-Marie-Eugénie,
4° Marthe-Cécile-Marie,
décédée en décembre
5° Aline-Clémence-Marie,
Marie.
6° Albert, Luglien,
1871.
7° Louise.
« 31 Mars 1774. Marie-Amélie
MENCHE(1), fille légitime du sieur
écuier (2), seigneur de Ladrière,
Pierre-François-Bonaventure,
Haisnes, baptisée en la paroisse Sainte-Croix,
le 25 de septembre 1764 (3).
en la ville de Béthune,
VANOUSTSHOORN
, fille légiClaire-Eugénie
time de Philippe-François
, écuier M, et de Marie-AntoinetteJoseph DESWAZIERS(5), baptisée à Tattinghem (6), le 21 octobre 1776.
25 Juillet
1774.
le 29 juillet
1774 et sortie le 15 juillet 1783 pour
entrer comme religieuse à l'abbaye d'Avesnes, et a été remise en
mains de Madame de Roncq avec autorisation de ses père et mère.
Entrée
1775. — Marie-Ferdinande-Lidine-Joséphine-Colcomte de
lette DE LANNOY(7), fille légitime de Charles-François,
31
Janvier
Lannoy, seigneur de Wattignies et d'Alexandrine-Charlotte-Mairie
le 12 de novembre 1765.
D'HANGOUWART, baptisée à Wattignies,
Entrée le 7 de février 1775, sortie le 2 juin 1782 pour être chanoinesse à Denin (8). »
: De sable,
D'Hangouwart
(1) Nièce
de la précédente.
V.
à l'aigle
(4) Van Outshoorn
(5) Des Vazières,
(6) Près
(1)
de le Helle
le Ricque.
d'Affreux
, sieur de Lassus,
seigneur
membre
d'or.
p. 126.
(2) Il épousa Marie-Catherine-Joseph
(3) Elle épousa M.
rité à Arras.
d'argent,
(V.
, capitaine
p. 142).
de cavalerie,
dont posté-
v. p. 101.
de Mussem,
v. p. 106.
Saint-Omer.
V. p. 95.
du château de Wattignies
(8) M. le comte Gustave du Maisniel,
propriétaire
est son petit fils. Elle épousa le 1er septembre 1194 , Charles-Joseph,
près Lille,
comte du Maisniel.
— 139 —
Famille
éteinte dans la personne
d'Amédée,
tué à la bataille
d'Austerlitz.
« 29 Avril
1775.
OBERT(1) , fille de
seigneur de Grévillers,
Virginie-Augustine-Joseph
messire Aimable-Armand-Joseph,
écuier,
de Courtembus et de Marie-Augustine-Joseph
DÉLIOT (2), née le 14
janvier 1768. En qualité de parente à la Delle de Noyelles, bienfaitrice de cette maison. Comme descendant de messire Louis-François
Obert, écuier, seigneur de Grévillers et de dame Hélène-Florence
De Lannoy, son épouse, ladite dame Hélène-Florence,
fille de
messire Guilbert de Lannoy,
écuier, seigneur de Courtembus et
de dame Catherine
De la Motte, son épouse, led. messire Guilet
bert , fils de François de Lannoy, écuier, seigneur d'lnglemaret
de dame Marie de Fatrissart,
son épouse, ladite dame, fille de
Nicolas de Fatrissart, écuier , seigneur de Sassignies et de dame
Catherine de La Chapelle, son épouse, lad. dame, fille de Jacet de dame
ques de La Chapelle, écuier, seigneur de Courtembus
son épouse, led.
Catherine de Haudion,
dite de Gheberchies,
Jacques, fils de Jean, écuier,
seigneur Duroseau et de dame
Jeanne Dubacq , son épouse, fille de Louis, écuier, seigneur de
led. Jacques de La Chapelle,
Courtembus,
seigneur de Courtembus , frère cousanguin de Bauduin de La Chapelle,
descendu ladite Delle Marie de Noyelles (3).
31 Mai
1775.
d'Antoine-Joseph,
Antoinette-Eugénie-Françoise
écuier , seigneur de La
Françoise-Josèphe
de HANON, née le 18 d'avril
29 Juillet
(1)
1775.
Alexis-Sophie
d'où est
DE HANON (4), fille
Motte
et de dame
1766.
DE WANSIN(5) , fille
légitime
de
V. p. 104.
(2) V. p. 92.
, le 26 juillet 1848. Elle avait épousé , en cette
(3) Elle mourut à Armentières
ville, le 19 Floréal, an II (8 mai 1194), Pierre Walckers,
capitaine au 5e bataillontirailleurs
, d'où postérite
(4) V. p. 1.81.
(5) V. p. 125.
— 140 —
écuier, seigneur de Werquin et de dame MarieDEBERNASTRE(1), née le 25 novembre 1766, pour
Isabelle-Eugénie
y être nourrie et entretenue jusqu'à l'âge de 18 ans, conformément
Pierre-François,
sans pouvoir être retirée par les
fondation,
parents avant l'âge susdit, à paril de payer la pension sur le pied
de 400 florins (soit 483 fr 84 ) par an, du temps qu'elle y auroit
restée. A quoi les parents noussignés ont consentis et acquisses le
aux statuts
de lad.
jour de la réception.
Mademoiselle
de Buisseret
d'Helfaut
s'est
ment de cette maison, le 7 septembre 1775.
Messieurs les administrateurs
ont choisi
de cette maison, Delle Anne-Angélique
en place de Delle de Buisseret.
Laquelle est entrée le 23 février 1776.
directrice
22 Mai
1776.
Anne-Thérèse-Félicité
time du sieur Antoine-Joseph
dame Anne-Françoise-Joseph
retirée
et
volontaire-
dénommé
pour
de Beaulincourt,
DE HANNON(2), fille
légi, écuier , seigneur de la Motte et de
DE HANNON, née à Vaudringhem,
le
1er may 1768.
Ensuitte la nomination
faite par messire Guillaume-Françoisde
Antoine-Joseph Le Vaillant de Boussebecque, chanoine-prêtre
en vertu de la fondation faite le
l'église cathédrale de Tournay,
du Bosquel,
24 septembre 1724, par Delle Marie-Dominique
de Peruwez, sa parente, en datte du 1er mai 1776.
31
VANISHOON(3), fille
Julie-Joseph-Dominique
de Charles-François
et de dame Marie-Antoinette-Joseph
Juillet
1776.
légitime
DES WAZIERS (4), née à Tatinghem,
(1) V. p.
daine
135.
V. p. 181.
(3) Il faut lire Vanoutshoorn.
(2)
(4) V. p. 106.
V. p. 101.
en Artois,
le 17 juillet
1763.
— 141 —
Sortie le 19 juin 1782, pour estre religieuse à Avesne. (Nomination
de M. Le Vaillant de Bousbecq, du 2 avril 1776.)
10 Septembre 1776. Justine-Josèphe OBERT(1), fille légitime de
messire Aimable-Amand-Joseph,
écuier,
seigneur de Grevilers,
de Courtembus, etc., et de dame Marie-Augustine-Joseph
DÉLIOT (2),
née à la Chapelle d'Armentières,
le 3 septembre 1769. (Nommée
par M. Le Vaillant
20 Octobre
de Bousbecq.)
1776.
(3).
Thérèse-Louise-Hubertine
DE BERTRANDY(4),
et de noble dame Marie-Thérèse-
fille de Charles-François-César
Perine KERRET(5), née en la paroisse de Saint-Denis,
le 10 d'octobre 1765. (Nommée par M Le Vaillant
à Saint-Omer,
de Bousbecq).
avant son temps, attendu la
Elle est sortie le 11 juillet
1783,
maladie dangereuse de son père, et n'a pas eu de trousseau parcequ'elle est sortie malgré nous.
TESTART, fille légitime de
messire Charles-François,
écuier,
seigneur de Campagne et de
dame Anne-Françoise-Joseph
D'ARTOIS(6), née en la paroisse de
diocèse de Boulogne, pays d'Artois, bailliage
Saint-Vaast-au-Biez,
. . . 1776 Anne-Charlotte-Ursule
d'Hesdin.
»
Testart : Écartelé, aux 1 et 4 d'hermines et aux 2 et 3 vairé.
Il ne reste plus qu'une seule personne de cette famille, M. Testart de la Neuville, marié, sans enfants.
« 13 Décembre 1776. — Marie-Henriette-Mélannie
(1)
QUARRÉ DU
V. p. 104.
(2) V.
p, 92.
(3) Elle était nièce de celles admises en 1132 , p. 104 , et en 1133 , p. 105
est morte non mariée, à Armentières
, le 11 février 1819.
chevalier
de Saint-Louis,
(4) M. de Bertrandy,
était fils de François-Maurice
Lionnois
(infanterie),
et de Marie - Jeanne - Hubertine
Languedoc,
aint-Omer
(5) Famille
(6) V.
au régiment
écuyer d'Azamon
capitaine
Ier,
Tembeyman
,
originaire
(preuves).
noble de Bretagne
p. 129.
qui compte encore des représentants.
Elle
de
, en
de
— 142 —
REPAIRE(1), fille légitime de Philippe-Marie-Joseph,
chevalier, et de
dame Aldegonde-Julie
DU BLOISDE HOVE(2), née en la paroisse de
en la ville d'Arras,
St-Aubert,
1er Avril
1777.
le 2 octobre 1769.
Marie-Jeanne
CHOLLET, fille
écuier, seigneur de La Brayelle
légitime de Guislain-Frans-Joseph,
et de dame Marie-Louise
DE GAYA , née le 31 mai 1768, en la
»
paroisse de Saint-Laurent-les-Arras.
Josèphe-Charlotte
Chollet : d'azur, à la gerbe d'or et au chef de gueules chargé de
3 étoiles d'argent.
De Gaya de Treville
d'une merleTte de...
« 28 Février
: d'argent,
à l'arbre
de sinople surmonté
DE DION (3), fille légitime de
chevalier, seigneur de Risquebourg,
1778. Marie-Jérômette
de Antoine-Joseph-Tranquillin,
et de dame Joseph-Ulphe-Pélagie
Rixquebourg en Artois),
De Brunel : d'argent,
BRUNEL, née en la paroisse de
le 10 mai 1770 (4). »
à trois
merlettes
« 30 Mai 1778. Louise-Rosalie-Joséphine
de sable.
MENCHE
(5), fille légitime
écuier, seigneur de Saint-
de Pierre-François-Bonaventure-Joseph,
Michel, Loisne, et de dame Marie-Catherine-Joseph
LE RICQUE,
en la ville de Béthune (6) »
née en la paroisse de Sainte-Croix,
Le Ricque : d'argent, au chevron de gueules , chargé de trois
roses d'argent.
Cette famille est ainsi représentée :
Adolphe le Ricque de Monchy ( à Montpellier
moiselle Le Bon (de Lille),
d'où une fille.
(1)
),
marié à Made-
V. p. 129.
(2) V. p
100.
(3) V. p. 109.
(4) Elle
Wandone,
épousa, le 1er février
son cousin-germain.
1196 , Louis-Constant-Joseph,
baron de Dion
(5) V. p. 126.
(6) Soeur de la précédente
, v. p. 138. Elle mourut
sans alliance
en 1795.
—
143 —
Octave le Ricque de Rocourt de Ruitz
Charlotte du Fresne de Beaumetz (d'Arras),
marié
à Mademoiselle,
sans postérité.
DE LANZIN(1) , fille
et de Marie-Louise-
« 30 Mai 1778. Reine-Ferdinande-Eugénie
légitime de messire Charles-Louis-François
Joseph DE LANZIN(2), née en la paroisse de Saint-Pierre
d'Aire, le 22 mai 1771.
31 Décembre
de la ville
Marie-Joseph-Victoire
D'HANOTEL(3), fille
, écuier , seigneur de Cauchy à
légitime de François-Bonne-Joseph
DE LA FOLLY(?) , née au
Le Tour (4), et de dame Gabrielle-Victoire
village de Cauchy à Le Tour en Artois , le 10 janvier 1770
18 Juillet
1778.
1779.
Guislaine - Alexandrine
Claire-
-
Joseph
DE
de messire Philippe-François-Joseph,
GENEVIÈRE, fille légitime
comte de Genevière (5), et de dame Marie-Charlotte DEBAULINCOURT
(6),
née le 15 mai 1772, à Vaudricourt
(diocèse d'Arras ). »
De Genevières : d'or, au chevron
hures de sanglier de sable.
d'azur,
accompagné
de trois
Cette famille est ainsi représentée :
Adolphe, comte de Genevières, marié à Mademoiselle
le château de Vielfort,
habitant
près Béthune.
Il
Flamand,
n'a point d'en-
fants.
Soeurs.
Aglaé,
mariée à M. de la Maronnière.
Charlotte,
religieuse
Adélaïde, décédée,
d'où postérité.
(1) Il
faut lire
à Nantes.
au Saint-Sacrement
d'Arras.
mariée à M. Félix
d'Hespel
de Lencquesaing,
d'après
les preuves,
de Flencques,
v. p. 121.
(2) Idem
(3) Cette famille,
encore en Artois.
dont je n'ai
(4) Gauchie-à-la-Tour,
canton
(5) Il fut créé comte par lettres
(6) V. p. 118.
pu avoir
les armoiries,
de Norrent-Fontes
patentes
de juillet
existe,
m'assure-t-on,
(Pas-de-Calais).
1780.
— 144 —
« 1er Décembre
1779.
Marie-Alexandrine-Charlotte-Angélique
DE BAULAINCOURT
chevalier, capi(1), fille de Charles-Louis-Ange,
taine au régiment de Languedoc et de dame Jeanne-Marie-Marguerite SEGON, née le 8 décembre 1770 et baptisée le 9, en l'église
paroissiale de Saint-Vaast de La Bassée (2). »
Segon : de gueules,
à trois croix ancrées d'argent.
Famille éteinte.
« 21 Mars 1780.
DESPIENNES(3), fille légitime
Eugénie-Albertine
et de dame Agnès DE HANMER-CLAYd'Eugène-François-Joseph
BROCKE,née le 28 février
1773,
à Hawant (?) »
de Claybrocke: d'argent à la croix pâtée de gueules.
Cette famille existe encore à Péronne.
Hanmer
« 20 Juin
1780.
DE CARONCharlotte-Françoise-Alexandrine
DELET(4), fille légitime de messire Charles et de dame Marie-LouiseFrançoise MONTAIGLE, née le 13 décembre 1771.»
De Madrid
de Montaigle : de gueules , au château d'or sommé,
de 3 tours, maçonné de sable, fermé d'azur qui est de Madrid et surmonté d'une aigle naissante éployée de sable qui est de Montaigle.
Cette famille, originaire
a pour chef, M. Etienned'Espagne,
marié à Augus, comte de Madrid de Montaigle,
Auguste-Edouard
de ia Tour-du-Pin-Chambly
de la Charce,
tine-Marie-Georgette
au château de la Hérie (Aisne).
Le titre de comte commença à être porté dans cette maison
vers 1775.
« 31 Octobre 1783. Louise-Françoise-Emelie
de Nicolas-Ferdinand-Joseph,
écuier,
LIOT (5), fille légitime
seigneur de Guzelinghem,
(1) V. p. 118.
(2) Entre
Menilglaise
cette élève et la suivante, le manuscrit
de M. le marquis
, porte le mot vacat sur une page blanche.
(3) V. p.
82.
(4) V.
15.
(5)
p.
V. p. 14.
de Godefroy-
— 145 —
de la Wattine, et de dame Marie-Françoise-Adrienne
ou DIXEMUDE, née le 17 novembre 1774. »
Dixmude
: burelé d'or et d'azur,
DE DISQUEMUE
au franc quartier
de gueules au
lion d'argent.
A part le franc quartier,
ce sont les mêmes armes que celles de
l'ancienne maison de Dixmude en Flandre ; branche établie depuis
quatre cents ans dans le Boulonnais
et ainsi représentée
:
Branche de Montbrun.
Léon,
comte de Dixmude-Montbrun,
près Montreuil
(Pas-de-Calais),
demeurant
au château de
qui n'a qu'une fille,
Recque,
vicomtesse de Boisguion.
la
Branche de Hame.
Madame la vicomtesse de Rochemore
d'Aigremont
, née de Dixcanton de Lumbres (Pas-de-
mude , au château de Bouvelinghen,
Calais), dont la fille unique a épousé le vicomte de Melun.
« 31 Janvier
1782 (sans doute 1784). Sophie-Adélaïde-Françoise DE MUYSSART,fille légitime de messire Marie-Antoine-Joseph,
écuier (1), seigneur des Obeaux, et de Louise-Alexandrine-Henriette
DE FAY, née en la ville de Lille, le 26 décembre 1776 (2).»
De Muyssart: d'azur, à trois coquilles de Saint-Jacques,
d'or,
posés 2 et 1.
Cette famille est encore ainsi représentée :
Branche
ainée.
de Muyssart,
Flore-Sophie-Aglaé
1789, décédée en juin 1872.
(1) Il avait épousé en premières
(2) Morte,
non mariée à Crépy
née à Lille,
noces , Jacqueline-Geneviève
(Oise),
le 2 janvier
le 1er décembre
le Pelletier
1830.
10
—
146 —
Branche cadette, dite des Obeaux.
Anne-Marie
douairière
Foltz,
des Obeaux (frère
de Marc-Antoine-César-Sébastien
des deux jeunes filles élèves à la
de Muyssart
Noble Famille ), mère de :
de Muyssart des Obeaux , avocat à la Cour d'appel
Paul-Louis
de Douai, né à Marenne,
le 3 mai 1837, habitant Montignies
(Nord), marié le 15 décembre 1864,
dont :
des Courtils de Merlemont,
à Jeanne-Françoise
de Paule
1° Marie-Louise,
née le 15 octobre 1865.
2° Catherine-Félicie,
née le 15 septembre 1868.
De Fay : seigneur de la Saratte, de Méharicourt, etc. (Picardie?).
Le mariage eut lieu à Saint-Montain
de la Fère, diocèse de Laon, le
23 novembre 1773.
« 2 Septembre 1785. Amarante-Françoise-Victoire-Zoé-Cornélie
DU CHAMBGE(1), fille légitime de Pierre-Joseph,
baron d'Elbhecq
(2),
et de dame Marie-Anne DUBUCQ (Du Bucq ?). Née en la paroisse de
(diocèse de Liège), le 27 avril 1778. Ladite a été
Sainte-Eutrope
reçue, par ordre de la cour, après de fortes oppositions de la part
des administrateurs.
(3).
31 Janvier
1785 (4). Antoinelle-Procope
de messire Procope-François-Placide,
légitime
court (5) et de dame
Thérèse-Ghilaine
Fontaine-lez-Boulan,
en Artois,
DE BASSECOURT,fille
Marquis de Basse-
DUPIRE , née et baptisée à
le 11 novembre 1778. »
(1) V. p.113.
chevalier de Saint-Louis , député de la noblesse de la
(2) Lieutenant-général,
Flandre-Walonne
, en 1182, et député de la noblesse de Lille aux Etats-Généraux
de 1189.
(3) Parce qu'elle était née hors des provinces.
(4) Je crois qu'il faut 1186.
(5) Grigny, Marconelle, etc furent
Bassecourt, en octobre 1705.
érigés en marquisat
pour Jean-Baptiste
— 147 —
De Bassecourt : d'azur, à la bande
flanchis écotés de gueules.
État
d'argent,
chargée de trois
actuel.
Emmanuel-Procope,
marquis de Bassecourt, à Divion (Pas-deCalais), veuf de Emma le Clerc de Bussy, d'où :
1° Joseph-Procope,
ancien zouave pontifical,
marié à N. de
Cardevacque.
2° Sosthène-Procope,
quart.
3° Marie-Procope,
marié le 4 décembre 1869,
à Alix Mac-
mariée à Gabriel Menars de Rochecave.
Cousin.
Jean-Baptiste,
d'André, dont :
à Lugny
Georges.
Du Pire : d'azur,
(Saône-et-Loire),
à une fleur
étoiles de même, au chef d'or
d'Hinges). Famille éteinte.
« 29 Avril
marié
à Françoise
de lis d'or, surmontée de deux
chargé d'une étoile d'azur (barons
DE VICQ , (1) fille légitime
Séraphine-Joseph
écuier, seigneur de la Motte, et de dame Séraphine-
1786.
d'André-Joseph,
Joseph DE MAULDE, née à Lille, le 7 janvier 1779 (2).
De Maulde : d'or, à la bande de sable , frettée d'argent.
Cette famille existe encore à Lille et est ainsi représentée
:
1° Joseph-Auguste de Maulde de la Tourelle, chef actuel, né en
de Forest de
1784, marié en 1814, à Claire-Fortunée-Joséphine
Quardeville, d'où :
a. Louis-Marie-Auguste,
né en 1822, marié en 1851, à
Albertine Baillieu d'Avrincourt.
(1) V. p. 85.
(2) Elle épousa Procope Payen, comte de la Bucquière , chevalier de Saint-Louis
et mourut en 1862.
—
148 —
b. Charles-Adrien-Joseph
, né en 1825, marié en 1847,
Léonie de Navigheer d'où :
Robert, né en 1851,
René , né en 1852,
et trois filles : Eulalie, Berthe et Marguerite.
à
c. Sidonie, mariée à Léon de Rosny.
d. Augusta, mariée à Théophile Denis du Péage.
2° Maria, veuve de Théodore de Valenzi.
DE BOURGOGNE
(1), fille
Sophie-Joséphine
et de dame Marie-Magdelainelégitime de messire Léon-Balthazard
Séraphine HUTIN, née le 2 de janvier 1775, baptisée en l'église de la
« 31
Octobre
1786.
Elle a été reçue en vertu
en la ville de Lille
Magdelaine
de la lettre de M. le maréchal
de Ségur, en date du 19 septembre 1786. »
: de gueules, a un chevron d'or, accompagné en chef de
2 trèfles d'argent,
et en pointe d'une gerbe d'or, et un chef de
même, chargé de 3 merlettes de sable.
Hutin
Valentine - Yolente - Clotilde - Buphine
DE
et de dame MarieBOURGOGNE(2), fille légitime de Léon-Balthazard
de la
HUTIN, née et baptisée en l'église
Magdelaine-Séraphine
« 31 Octobre
1786.
le 8 août 1780.
d'Arras,
Elle a été reçue en vertu
de la
citadelle
Ségur,
en date du 19 septembre
lettre
de M. le maréchal
de
1786 (3).
(1) V. p. 84.
Id.
(2)
(3) V. p. 220. Leur mère, Mlle Hutin, n'était pas noble et le maréchal de Ségur
dut invoquer l'illustration
de la famille de leur père, descendant d'un fils naturel
duc de Bourgogne. Les Hutin n'avaient qu'une noblesse perde Jean-Sans-Peur,
sonnelle , depuis trois générations,
par la charge de lieutenant général de la
gouvernance de Douai. Le maréchal ajoutait : « Sa Majesté ne veut pas que cette
grâce, uniquement déterminée par la naissance distinguée
tirer à conséquence. »
D'après son acte de baptême elle est née le 8 avril.
de leur père, ne puisse
—
30 Novembre
BOISTEL, fille légitime de
écuier, seigneur du Cardonnois et de dame
Louis-Ghislain-Joseph,
HUVINO. Née le 1er janvier 1780. Entrée le 22
Françoise-Gabrielle
janvier 1787 (1). »
Boistel
originaire
Huvino
1786.
149 —
Marie-Caroline
: D'azur, à trois coqs
de Senlis, est éteinte.
d'argent
,2
et 1. Cette famille,
: D'or, à 3 têtes de lion de sable, languées et couronnées
de gueules, 2 et 1. Cette famille a eu des mayeurs de Lille.
« 31 May 1786. Catherine-Charlotte-Louise
DESFONTAINES
, fille
légitime de Josse-Marie-Amé,
de dame Antoinette-Aldegonde
écuier, seigneur de La Barre (2) et
DE PROLI (3), née le 22 novembre
1779.» (4)
une tour
Desfontaines : D'azur, à trois pals d'or,
brochante en abîme.
maçonnée d'argent,
De Proli : Coupé, au 1 de gueules,
au 2 palé d'or
« 1er Avril
de sable,
et d'azur.
1788.
DE BRANDT, fille
Marie-Claire-Joseph-Julie
et de dame Marie-Josephlégitime de François-Joseph-Marie-César
Julie LE VAILLANT, née en la paroisse Saint-Nicolas,
à Arras,
le
26 février 1781. (5) (Nomination
faite par le chanoine Le Vaillant
de Bousbecque,
le 28 février 1787. ) »
De Brandt : D'azur, à trois flammes d'or,
ombrées de gueules.
le 11 décembre 1822, Charles-François-Louis
de
(1) Elle épousa, à Souchez,
Servins d'Héricourt,
chevalier
de Malte de Minorité,
père du comte Achmet
d'Héricourt.
Elle est morte à Arras , le 20 janvier 1858 , sans postérité.
de noblesse (arch. des Hosp.) il portait le titre de comte.
(3) Ils eurent quatre enfants , trois filles et un fils, né à Lille , le 9 novembre
à Cadix,
1182, consul de Danemarck,
dont il eut
Barron,
qui épousa Kitty
si elles se sont mariées et s'il existe
quatre filles, deux mortes au berceau. J'ignore
d'autres branches de cette famille.
(2) D'après
(4) Elle
mouturie.
les preuves
épousa le chevalier
Louis-Charlemagne-Joseph
Lévèque
de la Basse-
de Bourgogne,
ancien premier page de
(5) Elle épousa , le chevalier Philippe
Louis XVI ; elle est morte en couches , le 15 février 1810. — Les Bourgogne
actuels sont ses descendants
V. p. 84.
— 150 —
Titre de Comtes Palatins en 1734. Le Roi Louis XV, en mars 1758,
érigea en comté l'union des terres de Marconne et de Galametz et
le quint
d'Orville,
sous le nom
d'Alexandre-François-Ignace,
cité et gouvernance d'Arras,
de comté
grand
etc.,
bailli
pour
lui
de Brandt,
héréditaire
au profit
des ville,
et l'aîné
de ses des-
cendants.
Cette maison est aujourd'hui
représentée
Branche
par deux branches
:
aînée.
1° Adolphe-Marie-Théodore,
comte de Brandt de Galametz, né en
marié le 2 juillet 1861, à Marie1828, demeurant à Abbeville,
Adèle du Passage. Chef actuel. Sans postérité.
2° Edouard-Marie-Alexandre,
vicomte, au château d'Ecoivres,
en 1829, marié le 20 juillet 1858, à Delphine-Augustine-Dolorosa
Hau de Staplande, décédée, d'où :
de
1859,
à
né en 1831, non marié ;
née en 1832, mariée en 1859,
4° Clotilde-Marie-Félicité,
d'où trois fils
Anatole-Marie-Charles
Van Cappel de Prémont,
à
Jeanne-Marie-Pauline-Edith,
Amiens.
née le 29 juillet
né
3° Albéric-Marie,
deux filles;
5° Marie-Gabrielle-Honorine,
6° Noémie-Marie-Eugénie,
Amédée Titelouze de Gournay,
religieuse du Sacré-Coeur ;
née en 1838, mariée en 1864,
sans enfants.
et
à
Mère.
le Josne-Contay,
veuve en 1849,
de
vicomte de Brandt de Galametz, maréThéodore-Marie-Joseph,
chal des logis à la 1re compagnie des gardes du corps, chevalier de
la Légion d'Honneur,
etc. au château d'Ecoivres-Mont-St-Eloy
Marie-Camille-Désirée
(P. de C.)
— 151 —
Tantes.
Marie-Clotilde.
Marie-Honorine-Félicité.
non mariées,
à Arras.
Marie-Eugénie.
Branche cadette.
1° Charles-Marie-René,
vicomte de Brandt de Galametz,
né
au château d'Havernas (Somme),
en 1839, marié en 1867, à
Aimée-Eugénie-Gabrielle
Delegorgue de Rosny, d'où : Louise, née
en 1868.
2° Clément-Marie-Raoul,
3° Marie-Charlotte-Aimée,
né en 1850, officier.
soeur de la Charité.
Grande-tante.
Adèle-Henriette-Fortunée
Marie-Alexandre-Joseph
de
veuve
Rabaudy,
de Brandt, d'où :
en 1859,
de
1° Charles-Michel-Alexandre,
né en 1812, prêtre ;
2° Paul, marié en 1846 à Marie-Elisabeth-Caroline
Daveluy,
dont :
Albert, Aimé, Gabriel.
3° Francisque-Marie-Ignace,
de Brétignères,
marié
en 1852,
dont :
Joseph, Marie, Marthe, Thérèse.
mariée en 1840,
4° Rose-Blanche,
d'Augy, d'où un fils et une fille.
5° N
Le Vaillant
à Ernestine
, mariée à N
Delahaye,
à Adolphe-Marie
sans enfants.
de gueules, au soleil d'or M.
(1) La branche des barons de Bousbecques , écartelait d'or, à deux lions
adossées, leurs queues passées deux fois en sautoir, de gueules lampasses
et armés d'azur (d'Hozier).
— 152 —
est représentée dans les mâles par :
1° Ferdinand Le Vaillant de Jollain, marié à Louise Tivaut,
n'a que des filles ;
Cette famille
2° Alexandre,
son frère,
Céline-Augustine-Françoise
qui
demeurant
à Bersée (Nord), mariée
Isebrant de Lendoncq, dont un fils.
DE SERVINS,fille
« 31 Aoust 1786.—Thérèse-Françoise-Josèphe
de Servins
de dame Eugène-Louis-Joseph,
marquis
légitime
DE BELDaubremet et de dame Marie-Thérèse-Charlotte-Flavie
VALET (1), née à Héricourt, le 17 aoust 1780. »
De Servins
: D'azur,
un croissant d'or.
d'Héricourt
coeur surmontant
à 5 étoiles d'argent, celle en
Marquis en août 1779.
Voici l'état actuel :
Branche
Le marquis
actuel ;
François
aînée.
à Doulens,
de Servins d'Héricourt,
Le comte Jules , percepteur à Falaise ;
Le comte Emile, marié à Melle Agathe Macquart,
1869, d'où : Mathilde et Adèle.
chef
décédé en mai
Branche cadette.
Le comte Achmet, maire de Souchez (Pas-de-Calais), chevalier de
la Légion d'Honneur,
etc., décédé en 1871, marié à Joséphine
d'où :
Doresmieulx de Fouquières,
Charles,
docteur en droit,
attaché
aux affaires étrangères ;
Marie, religieuse;
Léontine.
« 30 Juin
RAULIN (2), fille de
Marie-Augustine-Adélaide
messire Auguste-Louis
et de dame Marie-Magdeleine-Philippine
1788.
Adelaïde THÉRY (3),née à Arras,
le 10 janvier
1780.
(1) V. p. 128.
(2) V. p. 85. Son père était seigneur de la Vasserie et chevalier de l'ordre royal,
du Mont-Carmel
et de St-Lazare.
de N.-D.
militaire
et hospitalier
et conseiller-secrétaire
du Roi, en sa châtellenie
(3) Son père était ecuyer
et supérieur
provincial
actuels sont, je crois, de cette famille.
établie
près
le conseil
d'Artois.
Les Théry
de Gricour,
— 153 —
31 Décembre 1788. Ferdinande-Félicité-Marie-Louise
DEGHISTELLE,
née le 13 juillet 1778, fille légitime de messire Ferdinand-Isabelle
,
et de dame Louise - Félicité - Adélaïde
marquis Deghistelles
D'AMFREVILLE(1).»
De Ghistelles : De
gueules,
au chevron
d'hermine.
Maison
éteinte.
D'Amfreville
?
« 29 Février 1789.
—Christine-Sophie
DE BÉHAGUE, fille
légitime
de Louis-François , écuier, seigneur Dubois Delelos vulgairement
nommé la Malassise (2), et de dame Reine-Louise-Françoise-Joseph
(3) née le 28 janvier 1781. »
VANOUTSHOORN
De Béhague : Parti,
au 1er d'or, à 3 épis de blé de sinople,
chacun soutenu par une petite terrasse de sable ; au 2e coupé de
arrachés d'argent et d'azur , à une fleur
sinople à 3 têtes d'aigle,
de lis d'or , avec un chef d'argent,
chargé d'une rose de gueules.
Cette famille existe encore en Artois
: Michel-Ernest
de Béhague,
de la garde
capitaine
écuyer, ancien maire de Ternas (P.-de-C),
mobile, né à Béthune le 23 juin 1815, marié, à Fouffline-Récametz,
le 15 avril 1845, à Arsène-Flavie-Sophie
Locquet, d'où :
Georges-Philippe-Arsène-Michel,
1861.
né à Ternas,
le 4
décembre
« 16 Juin 1789. Marie-Alexandrine-Joseph
LE VAILLANT (4), fille
et de dame
légitime de messire Alexandre-François-André-Joseph
DE BRANDT(5) baptisée à Arras, le 26 le 24
Marie-Catherine-Agnès
1782 , née le 24 dudit mois. ( Nomination
Le Vaillant de Bousbecque, le 30 mai 1789 ).
avril
faite par messire
, il fallut un ordre du Roi donné par
(1 ) Son admission souleva des difficultés
de cavale maréchal de Ségur. On dut constater que son père, mestre-de-camp
lerie, etc. était artésien et qu'il était à Paris pour le service civil du Roi lorsqu'elle
y naquit.
(P. de C.)
(2) Cne. de Longuenesse
(3) V. p. 107. M. de Ternas pense qu'il
(4) V. p. 151.
(5) V. p. 149.
faut lire Van
Oulstow
?
— 154 —
de
BOISTEL(1), fille légitime
, écuier, seigneur du Cardonnois et de dame
Louis-Ghislain-Joseph
Françoise-Gabrielle-HUVINO (2), baptisée à Souchez, diocèse d'Arras
31 Mai
1790.
Marie-Louise
le 21 aoust 1781 (3).
(4)
Françoise-Éléonore-Christine
DEBÉHAGUE,
de Louis-François, écuier, seigneur du Bois de Lelos et
30 Novembre 1790.
fille légitime
Dame Reine-Louise-FrançoiseSt-Omer,
VANOUTSHOORN
, née à
Josèphe
le 13 novembre 1783 (5).
31 Janvier
1791.
Marie -Antoinette-
DU
Françoise -Ernestine
(7), chevalier de l'Ordre
CHAMBGE(6), fille de Pierre-Ernest-Joseph
royal et militaire de St-Louis et de dame Marie-Catherine-SophiePaule DE MORTIER, née en la paroisse d'Annoeullin (8) le 24 juillet
1783 (9). »
De Mortier
de St-Paul
« 31 Janvier
1791.
?
Aimée-Louise-Antoinette-Charlotte
MUYSSART
(10), fille légitime de Marc-Antoine-Joseph
camp et de dame Marie-Louise-Alexandrine-Henriette
DE
, maréchal de
DEFAY (11),
(1) V. p. 149.
(2) V. p. 149.
(3) La dernière de sa famille
1869 , à l'âge de 87 ans.
(4) V p. 153.
(5) Soeur de la précédente,
, elle est morte
V. p.
non mariée , à Arras
, le 14 février
153 et 101.
(6) V. p 113.
(7) Baron de Noyelles , capitaine au régiment de Picardie,
giment de l'Etat-major
provincial de Lille. Mort en émigration
puis major au 3e réà Bruges , l'an X.
(8) Conde Seclin (Nord).
(9) Morte en 1848 , sans enfants. Elle avait épousé en premières noces J. J. baron van Zuylen van Neyveld de Gasbecke et en secondes noces Joseph-Jacques
officier belge.
Kesteloot,
(10) V. p. 149. Son père était directeur
(11) V.
p. 146.
de l'artillerie
au département
du Hainaut.
— 155 —
née en la paroisse de Chevresis (1), le 21 may 1784 (2)
10 Février 1791. — Louise-Joseph-Geneviève DE WARENGHIEN
,
fille légitime de Louis-Joseph, Procureur-général du département
du Nord (3) et de Anne-Barbe PIEFFORT
, née en la paroisse de
St-Albin, à Douai, le 4 septembre 1783. »
De Warenghien : D'azur, au chevron d'or, accompagné de 3 besans
de même, avant la révolution ; et actuellement : parti d'or et d'azur,
le 1er chargé de 3 léopards superposés de sable, le 2e d'un chevron accompagné de 3 besans de même ; ou simplement : d'or
à 3 léopards superposés de sable.
La famille est ainsi représentée
1° Charles-Florimond, baron de Warenghien, président honoraire à la Cour d'appel de Douai, chevalier de la Légion-d'Honneur , confirmé dans le titre de baron de son grand père, le premier
président, en janvier 1861. Marié à Marie-Sylvie-Eléonore Bonné
d'où :
a Amaury-Philippe ;
b Marie-Caroline-Amélie;
c Edmond-Lamoral.
2° Amélie de Warenghien, mariée à Charles-Florent-JosephJoly de Sailly, écuyer, dont huit enfants.
3° Jules-Lamoral de Warenghien, écuyer, président du tribunal
de Valenciennes, chevalier de la Légion d'Honneur et de l'Ordre
de Léopold de Belgique, décédé en 1868, marié à Émélie Ewbanck,
décédée aussi en 1868, d'où :
a Marie, mariée à Charles-Michel Vasse ;
b Louis-Florent, avocat à Caen ;
(1) Cherésis-Notre-Dame
hors les provinces , souleva
(Diocèse
quelques
(2) Elle épousa, le 18 juillet
de Laon).
difficultés.
1820, Louis-Antoine
Sa naissance dans ce village
le Dieu de Ville,
,
né à Radoin
près Épernay.
au parlement
(3) Chevalier, Sgr. de Flory, etc, conseiller
plus tard premier président à la cour impériale de Douai,
qualité.
de Flandre
créé baron
en 1165 :
en cette
— 156 —
de Warenghien , mariée à M.
4° Adèle-Françoise-Thérèse
Derbigny, conseiller de préfecture à Lille. D'où plusieurs enfants.
Pieffort : D'azur à 2 lions affrontés, armés et lampassés d'argent,
au chef de gueules, chargé de 3 trèfles de sinople. — Cette famille
est éteinte.
« 3 Mars 1791. Emilie-Julie
DETARDIVYDE THORENC
, fille légitime
DE RICHOUFFTZ, née à Aire ; le
de Joseph (1) et de Julie-Félicité
18 juin 1782 (2).
les armoiries
De Tardioy de Thorenc : Je n'ai pu trouver
de cette
actuel.
J'ignore son état
qui paraît être de Provence.
eut trois frères;
M. de Richoufftz
Thorenc
m'a assuré qu'ils se dispersèrent ; deux moururent pro-
famille,
Melle de
de Manin
le troisième devint officier supérieur
à l'étranger,
Danemarck,
où, avant 1815, il occupait le grade de colonel,
celui équivalent.
bablement
en
ou
De Richoufftz de Manin : D'azur,
chargé de 3 massacres de
cerf d'or, 2 et 1. — Ancienne famille d'origine allemande. En 1515,
au service de
Erich fut mis par son oncle, le duc de Gueldre,
François Ier. Il était enseigne de trois cents lansquenets à Marignan.
Il y fut blessé, et fit sur le champ de bataille son testament en
la traduction de même époque, a été publiée dans les
allemand;
mémoires des Sociétés des Antiquaires de la Morinie et de la Picardie.
Guéri de ses blessures, il s'établit en France où ses descendants
de l'artillerie
à Aire,
chevalier de
(1) Il était né à Grasse. Il fut commandant
il fut traduit,
Le 23 juin 1194 (5 messidor, an III),
Saint-Louis.
par ordre de
d'Arras.
L'accusation
Lebon , au tribunal révolutionnaire
porte qu'il avait dit que
les batteries du rempart étaient assez bien placées pour ce à quoi elles devaient
la ville lui serait livrée sur-le-champ
servir;
et
que si l'ennemi paraissait,
autres propos dont Lebon reparle dans les actes qu'il dictait aux accusateurs publics.
Condamné
à mort,
il fut exécuté,
le même jour
, avec neuf
autres habitants
d'Aire.
pour sa fille , Madame de Thorenc écrivait
(2) Dans la demande d'admission
« Mes ancêtres ont sacrifié depuis trois siècles leur fortune et leur vie au service ;
il en est encore huit de ma maison enactivité. « (Archives
EmilieHép. du Nord).—
Julie est morte à Paris , non mariée.
—
sont restés. — La
157 —
de Manin fut apportée dans la famille par
de Claude-François
de Richoufftz,
maréchal de camp
la femme
terre
commandeur
d'artillerie,
de St-Louis.
La famille est ainsi représentée
Frédéric-François-Victor
en 1805, ancien Membre
:
de Richoufftz
du Conseil
de Manin,
général du
(1848-1867), maire de Manin, marié en 1829,
Henriette Boussemart de Thiennes, d'où :
né
chevalier,
Pas-de-Calais
à Aimée-Charlotte-
1° Ludovic-Aimé-Victor,
docteur en droit,
né en 1831,
marié en 1858, à Lélia de Coussemacker, d'où :
a Jules-Erich-Marie,
né en 1861;
b Jeanne-Louise-Françoise
; née en 1866.
2° Jeanne, décédée en 1857,
3° Jules-Frédéric,
décédé en 1861,
de marine.
Il existe d'autres
branches
sur lesquelles
lieutenant
d'infanterie
je n'ai pu avoir
des
renseignements.
« 5 Mars
1791. Anne-Joachime
François et de Marie-Philippe
Gohelle, Artois, le 26 juillet
DE LONGUEVAL, fille d'AdrienLAIGLE(Laigle ?). Née à Givenchy-en-
1783.
»
De Longueval : Bandé de vair et de gueules de six pièces. —
Comtes de Bucquoy et prince du saint Empire.
Cette famille existe encore à Liévin ( Pas-de-Calais ) ; à Paris ,
dans le Maine et en Autriche.
« 14 Mars 1791. Ursule-Brigitte-Marie
MERLIN , fille légitime de
et de Brigitte-Jeanne-Joseph
DUMONCEAUX.Née
Philippe-Antoine,
à Douai, le 25 septembre 1782. — M. le chevalier Amédée Le
Boucq de Ternas, m'a assuré avoir vu une note dans laquelle on
disait ; Reçue en mars 1791,
Noble Famille
Merlin
en pal-,
Merlin,
de Lille,
par
: D'argent ou or,
la queue en haut
lorsqu'il
pour être relevé à la fondation de la
ordre de l'Assemblée nationale (sic).
à la grappe de raisin de
posée
, (d'après un cachet de
était secrétaire du Roi), et depuis la révolution ;
sans feuilles
— 158 —
D'hermine,
d'État.
mantelé d'azur au franc quartier
de comte, conseiller
Merlin, le fameux jurisconsulte était le fils d'un petit cultivateur
d'Arleux (Nord). Il fut avocat au Parlement, conseiller secrétaire du Roi en la chancellerie du Parlement de Flandre, le 20
novembre 1782 (charge qui donnait la noblesse à la postérité du
titulaire, après vingt années d'exercice, ou s'il était mort dans
ses fonctions). Il fut ensuite député à la Convention, membre
de l'Institut, conseiller d'État, procureur général à la cour de cassation. Rapporteur de la loi des suspects qui fil tant de mal
à la noblesse, il se fit créer comte par lettres patentes du 20
mars 1812. Les grands rôles de la Révolution ne redoutèrent pas
plus que lui les hochets nobiliaires. Qu'il me soit permis d'en citer
un curieux exemple : Pendant la révolution, Fouché eut un fils
auquel il donna les prénoms de Jean-Liberté. Au décès de ce fils
arrivé il y a quelques années, on inscrivit sur l'acte de l'état-civil :
Jeann-Liberté Fouché, duc d'Otrante. Ceci est à soi seul tout un
commentaire. Merlin mourut à Paris, le 26 décembre 1838. Aucun
de ses enfants n'a laissé de postérité
Melle Dumonceaux était fille de François-Joseph , tanneur, et de
Jeanne-Françoise-Ursule Gorliez.
MelleMerlin épousa, en 1801, le comte Alexandre-Florent-Joseph
d'Haubersart, qui fut Pair de France.
« 31 Mars 1781. Marie Catherine-Louise BERNARD
, fille légitime
de Marie-Louis-Joseph, chevalier, seigneur de Calonne et de dame
Marie-Louise-Charlotte-Adélaïde
RAULIN(1), née le 20 novembre
1783. »
De Bernard, seigneur de Calonne : De gueules, à l'épée d'argent,
garnie d'or, la pointe en bas, accostée de deux étoiles d'or.
La famille de Calonne existe encore.
(1) V. p. 10
— 159 —
FROMENTIN,fille légitime
« 31 Mars 1791. Gabrielle-Amélie-Marthe
de Benoît-François-Ignace
et de dame Angélique-Félicitée-Désirée
VERDEVOY
, née le 23 novembre 1784. »
Fromentin
de Sartel.,
famille
: de sinople semé
sur le tout, au chef
d'Hesdin
orig.
au lion du même, brochant
de gueules.
d'argent chargé de trois quinte-feuilles
cette famille fut mayeur d'Arras.
de roses d'argent,
Un membre de
Verdevoy ?
« 31 Mai
LE RICQUE(1), fille légitime
et de Catherine-Geneviève
RONCHIN, née le
1791. Henriette-Charlotte
de Ferdinand-Joseph
21 juillet 1784. »
Ronchin ?
FENIS, fille
« 31 Octobre 1791. Marie-Louise-Thérèse-Josèphe
légitime de Bernard, chevalier de La Combe, chevalier de St-Louis
et de dame Marie-Anne-Emestine
DUBESSAY(ou DUBELLAY)(2), née le
26 décembre
1783,
à St-Jean Rouville,
actuellement
St-Géry,
à
Arras.
30 Novembre 1791. Alexandrine-Constance-Josèphe
DEGOSSON
(3),
fille légitime de M. Alexandre et de dame Florence-Elisabeth-Joseph
CLINQUEMAILLE.Née le 6 août 1784. »
Clinquemaille ?
La maison de la sainte et noble Famille
trente-cinq
avait
reçu
jeunes filles dans l'espace de deux siècles.
(1) V. p. 142.
(2) Je n'ai rien trouvé sur ces familles
Fenis
(3) V. p. 96.
FIN
et Dubessay
?
deux
cent
TABLE
DES NOMS
A
Acary, 401.
d'Aix, 88, 94.
153.
d'Amfreville,
d'André, 147.
d'Antin, 103, 146.
130.
d'Argimont,
Aronio de Romblay, 137.
Artaud, 56.
d'Artois, 128,129,141.
d'Assignies, 405,414.
d'Augy, 151.
d'Aumale, 78.
CITES.
64, 402, 448, 449,
de Beaulaincourt,
420, 436, 143, 444.
de Beauvau, 68.
de Béhague, 453, 454.
de Belvalet, 428, 452.
de Berghes, 74, 77, 78.
Bernard, 86.
Bernard de Calonne, 458.
de Bernastre, 425, 435, 440.
de Bernes de Longvillers,
84.
de Berneville, 68.
de Bertoult, 80.
de Bertrandy, 141.
de Beugny d'Hagerue, 80
de Bacquehem, 28, 32, 37, 40, 44, 75,
444, 415, 431.
Baillieu d'Avrincourt,
447.
Barron, 449.
de Bassecourt, 70, 446, 447.
de Basselers, 79, 80,101,112,127.
Baudain, 41.
de Baynast, 93, 94, 401.
Beaucousin, 400.
Beaufermez, 69.
de Beaufort, 110.
Beuvet, 59.
Bicknell, 409.
de Biville, 76.
du Blaisel, 134.
Blavier, 4 08.
Blin de Bourdon, 435.
de Blondel, 78, 82, 92.
du Bois, 89.
du Bois de Bellejames , 133.
du Bois de Hoves, 99, 100,407, 129, 142
de Boisguion, 445.
Boistel, 434, 436, 449, 454.
Boistel de Belloy, 436.
le Bon, 442.
Bonaert, 434.
Bonne, 435.
Borel, 97.
de Beaufresme,
du Bos, 113.
Auvray, 101, 426.
d'Avaux de Brueil, 109.
B
61.
— 161 —
C
de Cacheleu, 99.
de Caldaguês, 45, 46,129,130.
de Calonne, 76, 77, 97, 444.
Campelle, 46.
Cappon, 62, 63.
de Cardevacque, 74, 447.
Cardon, 42.
de Carnin, 59.
le Caron, 432, 434.
de Carondelet, 75, 76, 100, 447, 425,
430, 444.
Castellain, 59.
112.
109.
154.
de Caulaincourt, 69.
du Chambge, 43,113, 146,
Champion de Nansouty,
de la Chapelle, 63, 70, 139.
de la Charrie, 119.
du Chastel, 102, 105,
de la Chaussée, 84.
Chauvenel, 405.
des Chères, 433.
Chollet, 442.
Chuffart, 76, 90.
le Clément de Taintegnies, 406.
le Clercq de Bussy, 447.
de Clermont Tonnerre, 68.
459.
Clinquemaille,
de Colbert, 80, 434.
de Colins, 446, 423.
de Contes, 96,
de Cornehuse, 74.
de Corte, 113.
Cortyl de Wythshove, 74.
de la Coste, 104.
de Coupigny, 80, 84, 83, 87, 88, 97,
111, 115.
des Courtils de Merlemont,
Cousin, 114.
de Coussemacker, 457.
le Couvreur, 136, 437.
de Croeser, 71, 76, 104, 110.
de Croix, 68, 69, 129.
du Croquet de Guyancourt,
134.
de Cunchy, 102, 103
146.
126.
134.
157.
108.
du Bosquel, 65, 443, 440
le Boucq de Carnin, 425, 426.
de Boucquel, 83.
Boudart, 448,430.
Bomllier de la Faye, 88.
Boulé, 424.
de Bourdin, 99.
de Boure, 67.
de Bourgogne, 84, 435, 448, 449.
de Bournonville,
de Bousbecque ( Le Vaillant ), 103.
Boussemart de Thiennes,
Bouzier d'Estouilly, 82.
de Brandt de Galametz, 88,149,150,
151, 153.
de Brandt d'Havernas ,
de Bretel, 99.
de Brétignères, 451.
de Briant de Croyval, 64, 73, 93.
de Briois, 441, 114, 123, 428.
Broignart, 44.
de Brunel, 442.
du Brusle, 66.
de Bryas, 69.
du Bucq, 146.
de Buisseret, 64, 422, 436.
de Buissy ou Bucy, 70, 74, 73, 75.
D
Danel, 64.
Daveluy, 454.
Decoq, 428.
Deffontaine, 64.
Delahaye,454.
Delavau,408.
Deledeuil, 98.
11
— 162—
159.
145.
Delegorgue de Rosny, 451.
Deliot, 92, 93, 442, 439, 444.
Delplanque, 128.
Demoncheaux, 407.
Denis du Péage, 59, 148.
Depitton deTournefort, 45.
Derolin,445.
Desavary, 56.
Des bleumortiers de Mauville, 98.
Desfontaines, 149.
Deslions, 428.
Dessus-le-Moustier, 86.
de Dion, 96, 408, 409, 440, 443, 423,
424, 427, 442.
de Dixmude, 74,
de Douhet, 76.
Doutremant, 41.
Doresmieulx de Foucquières, 452.
Douville de Maillefeu, 133.
Dubacq, 139.
Dubessay,
Dubois, 42, 58, 98, 409.
Dumonceaux, 457, 458.
Dumont, 65, 422.
Dupont, 59.
E
Engrand, 44.
d'Erquelines, 62.
de l'Espée, 83.
d'Espiennes, 82, 444.
des Essars, 94.
Ewbanck, 456.
F
de Fairminiacq, 124.
de Fritrissart, 439.
de Fay, 45, 146, 154.
le Febvre du Hodent, 133.
Fenis, 459.
Filley de Létang, 60, 420, 436.
Flamand, 443.
de Fléchin, 428.
de la Folly, 143.
Foltz, 146.
de Fontaine de Resbecq, 115,116, 137.
de Forest de Quardeville,
147.
de la Forge, 404, 402, 442, 448, 427.
de la Fosse, 72.
Fouache d'Halloy, 122.
Fournel, 78.
le François, 90.
de Franqueville, 135.
de Frenaux, 80.
du Fresne de Beaumetz, 143.
de Fresnoye, 434.
Frohart de Lamette, 74.
Fromentin, 459.
Fruict, 60.
G
de Gand, 68.
Gardner ,440.
de Gargan, 83.
de Gaya, 442.
de Genevières, 443.
Geoffroy d'Assy, 81.
Gérard, 86.
de Gestas de Lespéroux, 80.
de Ghistelles, 153.
de Gilleman, 60, 99, 400, 407.
le Gillon, 90.
Godard, 99.
de Godefroy, 137.
de Gosson, 87, 96, 97, 122.
du Grosprez, 42, 58.
de Guelque, 42, 126.
Guichard, 448.
—
163 —
H
J
131,
132,
133.
de Hanon, 410, 116, 434, 439, 440.
d'Hanotel, 443.
de Haude Staplande, 450.
d'Haubersart, 158.
de Haudion, 439.
de Hauteclocque, 88,
de la Haye, 95.
de Haynin, 70,74, 72, 78, 90, 425.
du Hays, 84.
de le Helle d'Afroux, 438.
Hémart du Neufpré, 74.
Hennacne, 62.
d'Herbais, 76, 97, 98, 444.
d'Hespel, 59, 432, 443.
d'Holin,67.
Hooftmans, 116.
du Hot, 404.
de Houchin, 402.
de la Houssoye, 402.
de Hovine Bossu, 72, 73.
Hutin, 448.
Huvino, 149, 454.
I
Imbert de la Phalecque, 97.
Isebrant deLendoncq, 452.
le Jay 134, 135, 436.
Jeannet, 427.
Joly de Sailly, 455.
de Jonglet, 89.
le Josne-Contay, 87,88, 95, 427, 434,
450.
de Jouenne d'Esgrigny, 437.
Jourdain de Thieulloy, 84.
K
de Kermerchou de Kerautun,
de Kerret, 444.
98.
L
de Lafonteyne de Villers, 437.
Laigle, 437.
Lallart, 422, 435.
de Lameth, 404.
de Landas, 82, 444, 429.
134.
LangloisdeSeptenville,
de Lannoy, 95, 439.
de Lascaris-Vintimille, 84, 85, 91.
Le Lassus, 132.
de Latre de la Hutte, 82.
de Lattre, 92, 417, 448.
de Lauretan , 79,93, 123,126, 129.
Leclercq, 54, 56, 60.
Lefebvre, 43, 60,66.
Legros, 424.
Lemaire, 83.
de Lencquesaing,
131,135, 143.
Lespagnol de Grimbry, 91.
Lévèque de la Bassemouterie, 149.
Liot, 74, 83, 95, 444.
de Locher, 134.
124,
106,
d'Hangre, 104, 405.
Hammer de Claybroocke,
144.
Habarcq, 44.
Hacou, 63.
de Hamel, 442, 424.
de Hamel-Bellenglise, 420.
d'Hangouwart, 438.
— 164 —
Locquet, 453.
de Longueval, 167.
de Louvel, 99.
Louvet d'Herponay, 119.
Lowain, 111, 116.
Lutun, 66,
Luytens, 107.
M
de Navigheer, 148.
de Nelle, 103, 446.
de Neppe, 68.
de Néverlée,75.
de Noircarme, 67.
de Noyelles, 29, 30, 34, 32, 40, 44,
43, 44, 51, 61, 62, 63, 64, 65, 71, 76,
77, 87,
O
102,
105,
144.
Macquart, 449,437, 447, 152.
de Madre de Morguet, 85, 422.
de Madrid-Montaigle,
Mairesse de Pronville, 93.
du Maisniel, 438.
des Maizières,
112.
Maniez de la Hennerie, 127.
Maréchal, 69.
de Marin, 78.
Marin de Thieusies, 104.
de Marolles, 84.
dela Maronnière, 443.
de Mauge, 415.
de Maulde, 447.
de Melun, 445.
Menars de Rochecave, 447.
N
133,135.
142,
Menche, 426,127, 138, 142.
le Merchier, 64, 68, 78, 86, 87, 88, 92,
95, 96.
Merlin, 457, 458.
de Mérode-Trélon, 68.
Meurisse, 64,73,85, 93,
445, 120.
de Mignard de la Farge, 76.
Minne, 97.
de Monet de Lamarcq, 134.
de Montboissier-Canillac, 68.
de Moracin, 92.
de Morgan,
Mortier, 106.
139.
de la Motte, 424, 425,
de la Motte-Baraffe, 74.
de Moucheron, 93.
de Muyssart, 445, 446, 454.
Obert, 60, 63, 92, 104,105, 139, 144.
O'Brien, 70.
O'Donnoghue, 61, 73, 85.
O'Hea, 73.
d'Ostrel, 83, 409, 140, 443, 423.
P
Papin, 436.
de Parisot, 430.
de Partz, 86, 88, 95.
du Passage, 450.
Pastré,448.
Payen, 70, 86, 94, 93, 94, 400, 130,
434, 447.
le Pelletier, 445.
Perboom de la Haye, 67.
Petitpas, 59, 65.
de Piedfort, 69.
Pieffort, 455, 456.
du Pire, 146, 447.
de Pisseleu, 77.
Pol, 74.
du Pont de Tayneville, 81.
de la Porte, 77, 90, 403, 419.
de Poucques, 59, 407, 423.
du Pré, 92.
— 165 —
le Prévost, 90, 91.
de Proli, 448.
de Saint-Vaast, 86, 87, 93, 95.
de Sainte-Aldegonde, 67.
de Sainte-Marie, 443.
de Saisseval, 124, 425.
Sanche, 69.
Pronville,69.
Prouvy, 69.
du Puich, 424, 422.
du Puis de Watremont, 82.
Q
142.
144.
141,
Quarré du Repaire, 129,
Quecq d'Henripret, 85.
Quenso, 427.
R
102,
125.
de Rabaudy, 451.
de Rasoir,
117, 118,
de Raulin, 84, 85, 452.
de Rémont, 403.
de Renty, 80, 432.
de Richoufftz de Manin, 156, 157.
le Ricque, 444, 438, 442, 443, 459.
de la Rigaudie, 427.
de Rindsmawl, 445.
de la Rivière, 423.
de Robaulx de Beaurieux, 98.
Robert, 427.
de Rochemore d'Aigremont,
de Roisin, 405.
Ronchin, 459.
de Roncq, 138.
de Rosny, 448.
le Roulx, 426.
de Roussel de Préville, 80,
de Rouvrèe, 106.
Ruinart de Brimout, 108.
Ruyant deCambron, 82.
S
de Saint-Genois, 427.
de Saint-Pol, 76.
du Sart, 82.
de Sandelin, 121.
de Saubert de Coursaille, 98, 99.
Saulnier de la Pinelais, 100.
Scoutelaer, 72.
Segon,
Selliere, 78.
de Semillan, 74.
de Sepmeries, 28, 29, 30, 32, 37, 40, 44,
42, 43, 51, 63, 64, 67, 92, 69.
de Servins, 406, 449, 152.
Sifflet, 59.
Sollemacker, 406.
de Sommyèvres, 84
deSotamajor, 447.
du Soulier, 437.
445.
T
Taffln d'Allianne, 45, 46.
de Taradel, 76.
de Tardivy de Thorenc,
156.
Taverne de Montd'hiver, 85.
Taverne de Tersud , 97.
de Tenremonde, 429.
Ternoy, 64, 115.
Testart, 444.
110.
Tillette de Buigny, 422
TiIlette d'Eaucourt, 119.
Titelouze de Gournay, 420, 450.
Tivaut, 452.
Tolomei, 89.
Tornieley, 69.
de la Tour du Pin, 144.
de Tournon-Simiane, 74.
Touzet du Vigier, 437.
de la Tramerie, 67.
— 166 —
de Vitry, 424.
Yollant de Berville,
deTrécesson, 104.
Tricot, 94, 147.
V
424
Y
130.
106,
121,
107,
106.
le Vaillant, 42, 59, 64, 65, 94, 443,
d'Ydeghem, 82.
447, 420, 423, 444, 449, 454, 452, 463.
de Valenzi, 148.
W
Van Cappel de Prémont, 450.
Vandenwicle,
90.
Van der Cruice, 422.
de Wagnon d'Audeville, 69.
Van der Gracht, 89.
de Waignon, 60.
106.
Van der Straeten-Waillet,
439.
Walckers,
Van der linde-le-François, 69.
de Walincourt, 446.
Van Male dit Malinez,
Walleyns, 407, 425.
Van Outryve d'Yddewalle, 137.
de Wansin, 425, 135, 439.
Van Rhemen, 103.
de Warcoing, 29.
125, 138, 140, 153,
Vanoutshoorn,
de Warenghien, 455, 456.
154.
de Waresquel, 60.
Van Pradel de Palmaert, 81.
Warnier de Wailly, 79.
Van Zeller d'Osthoove, 122.
de Wasquehal, 44, 42, 59.
Vasse, 155.
de Wasservas, 45, 98, 99, 424.
le Vasseur, 79, 103, 128.
Wattier, 403.
de Velar, 84.
138, 140.
de Wazières, 44,64, 106,
de Velard-Zantford, 73.
Wibaut, 62.
Verdevoy, 463,
de Wignacourt, 67,68,
de Vérimont, 72.
de la Woestyne, 86, 89.
de Vicq,79, 85, 83, 442, 424, 447.
Wollant, 63.
de Ville, 68
de Woogthe, 63.
Violette, 428.
TABLE
DES MATIERES.
Pages.
Avant-propos
25
Fondation de la Maison
28
Règlement
32
Lettres-Patentes
37
Nomination de Mellede Noyelles
40
Désignation d'administrateurs
44
Règlement
44
Lettres de maintenue
84
Évacuation ee la Maison, en 4793
,63
Administrateurs
89
Receveurs
60
Directrices
64
Bienfaiteurs
62
.
66
Noms des jeunes filles élevées dans la Maison
67
Acquisitions
FÉODALE
STATISTIQUE
DU
DEPARTEMENT
PREMIÈRE
LA
DU
PARTIE
NORD
:
DE
CHATELLENIE
LILLE
Par M. TH. LEURIDAN,
Membre
II.
—
titulaire,
à Roubaix.
CAREMBAUT.
Les localités du Carembaut sont, dans l'ordre alphabétique :
Allennes-les-Marais,
Annoeullin , Bauvin , Camphin , Carnin,
,
Chemy , Gondecourt , Herrin , La Neuville-en-Phalempin
Phalempin,
Provin.
chef-lieu de la châtellenie héréditaire
de Lille,
et
ALLENNES-LES-MARAIS,
Fief et noble ténement, mouvant de la baronnie de Cysoing en
toute justice, haute, moyenne et basse , avec droit de senne ; —
comprenant 24 bonniers, des rentes sur 132 bonniers 15 cents,
12
— 170 —
dues par 50 à 60 hôtes et plusieurs tenants; droit de mesure sur les
weddes, droit de tonlieu sur la vente des bestiaux, dîme sur 84
bonniers, 28 corvées de 6 gros. — Hommages : Cysoing,
Beaufort, Beaumont, La Fosse-au-Mortier. Le Ménage, à Allennes;
Ennequin, La Haye d'Énnequin, à Loos; Haillies, à Chemy; le
Camp-Royé,à Lambersart; le Petit-Espaing, à Lesquin; Bossu
et Villers, à Wahagnies, et 27 fiefs innommés.
Famille du nom d'Allennes, du XIe au XIVe siècle. (Voir
Carpentier). — Anselme d'Allennes, 1237. (Warnkoenig, Hist.
de Flaud.) — Hugues, seigneur de Neuville et d'Allennes, 1389 ;
— Hugues de Neuville, seigneur d'Allennes, mort à la bataille
d'Azincourt. — Au mois de janvier 1499. Jean de Neuville, seigneur de Boubers-sur-Canche , fit rapport de la terre d'Allennes.
Il était fils de Jean, qui laissa son nom et ses armes d'Ocoche, pour
prendre ceux de Neuville, famille d'où venait son aïeule. —
Jeanne de Neuville, soeur de Jean, épousa en premières noces le
seigneur de Belleforière, et en secondes noces Guillebert de
— Leur fille,
Lannoy, seigneur de Willerval, mort en 1556.
Bonne de Lannoy, héritière de Willerval, Allennes, etc., épouse
de François d'Ognies, chevalier, seigneur de Beaurepaire. —
Leur fils, Adrien d'Oignies, seigneur de Willerval, Allennes, etc.,
marié à Jeanne de Rosembois, d'où vint Robert d'Oignies , chevalier, seigneur de Willerval, Filomez, Allennes, épouse d'Éléonore
de Bailleul ; — leur fils, Jean d'Oignies, comte de Willerval,
seigneur de Filomez, Allennes, mort sans génération; — EléonoreHippolyte d'Oignies, soeur et héritière de Jean, alliée à CharlesPhilippe d'Oignies, seigneur d'Estrées. — En 1672, Pierre-Félix
de Croix , baron d'Heuchin, reprit la terre d'Allennes, par retrait
lignager en action de sa femme Anne-Éléonore de Sainte-Aldegonde, fille du comte de Genech. Cette terre avait été achetée
54,000 florins par Henri Jacobs, seigneur d'Hailly, riche banquier
de Lille. Pierre-Félix de Croix mourut le 9 mars 1677 et fut inhumé
à Allennes, où il a sa pierre tumulaire. — Son fils, AlexandreFrançois de Croix, chevalier, marquis d'Heuchin, seigneur de
— 171 —
Erelinghien, Allennes, les Prévôtés, etc., époux de MadeleineFrançoise de Fiennes, mort en 1699. — Alexandre-MaximilienFrançois de Croix , marquis d'Heuchin , seigneur de Frelinghien,
Verlinghem, les Prévôtés, époux, en 1724, d'Isabelle-ClaireEugénie de Houchin.
fief vicomtier tenu d'Allennes à 10 livres de
Beaumont,
relief; — 3 bonniers et demi à usage de prairies.
Nicolas Bridoul, fils et héritier de Jeanne Du Gardin ; — Gilles
Bridoul, mort en 1655 ; — Antoine Bridoul, son fils ; — Françoise
Bridoul, veuve de Michel Du Mortier, par achat d'Antoine Bridoul,
fils de Gilles, le 23 avril 1664; — M. le conseiller Fruict, à cause
de N. Du Mortier, sa femme , fille et héritière de ladite Françoise,
morte en 1669.
à Allennes, fief vicomtier tenu d'Allennes,
Chisoin,
Cysoing,
13 bonniers et demi, — 10 livres de relief.
Mathias de Le Cambe, dit Gantois; — Jean Allegambe, fils
de Quentin et de Marie de Le Cambe, dite Gantois ; — Louis
— les
Allegambe, frère de Jean, mort au mois d'août 1617 ;
successeurs de celui-ci, seigneurs de Bazinghien. (Voir ce fief à
Esquernies.)
La Fosse-au-Mortier,
à Allennes, tenu dudit Allennes à une
— Un
paire de blaucs gants de relief.
quarteron de terre.
Guillaume Triel,
fils de Jacques.
JLe Ménage, à Allennes, tenu dudit Allennes à 100 sous de
relief. — 2 bonniers 10 cents de pré.
Simon Huret en action de sa femme, Marguerite Cocquel, 1661.
ANNOEULLIN.
A l'abbaye de Saint-Vaast,
d'Arras. Le châtelain de Lille était
—
172 —
en cette qualité, certains
de cette abbaye et percevait,
droits détaillés dans l'article : Châtellenie héréditaire de Lille ou fief
l'avoué
du Châtelain,
§ VII.
un accord au sujet de ce village,
Voir, sous la date de 1220
et le châtelain de Lille. (Inventaire
entre l'abbaye de Saint-Vaast
analytique et chronologique des archives de la Chambre des Comptes,
à Lille,
édité par la Société des Sciences,
p. 152.)
BAUVIN
— Le châtelain de Lille
A l'abbaye de Saint-Vaast,
d'Arras.
était l'avoué de cette abbaye et percevait, en cette qualité certains
: Châtellenie héréditaire de Lille ou
droits détaillés
dans l'article
fief du châtelain , § VII.
Voir, sous la date de 1220 , un accord , au sujet de ce village,
entre l'abbaye de Saint-Vaast et le châtelain de Lille. (Inventaire
analytique et chronologique des archives de la Chambre des Comptes,
à Lille,
page 152.)
CAMPHIN-EN-CAREMBAUT
le 17 juin 962 , avec l'église , les serfs et les biens qui
en dépendaient,
à l'abbaye de Saint-Pierre
au mont Blandin à
Donné,
par le comte
Gand
l'abbé de Saint-Pierre
Arneul-le-Vieux.
(Van Lokeren, chartes de
à Gand, N° 31) — le châtelain de Lille en
était l'avoué et en celle qualité y jouissait de divers droits détaillés dans l'article : Phalempin ou fief du châtelain de Lille, § VII.)
— L'abbaye y avait un maire. En 1169 ,
Segard de Camphin ,
Camfin , donne à Saint Pierre son fils Arnaud pour le service du
Seigneur, ad serviendum Domino , et en même temps tout le fief
ou l'office
qu'il tenait de l'abbé à Camphin et pour lequel ,l'avait
déjaà reçu 32 marcs. (Van Lokeren, N° 314.) Les maires subsistèrent
— 173 —
néanmoins ; on
suivants.
les rencontre
dans les actes
des quatre
siècles
Le 9 mars 1222, Gautier, évêque de Tournai,
dans un procès
qui s'était élevé entre l'abbaye et le châtelain de Lille,
décide
que la haute justice à Camphin, Canfinio, Canphinio , appartient
— En 1225
à l'abbé à l'exclusion
de tout autre (Ibid.,
, un
470)
accord entre l'abbé et ce châtelain
règle leurs droits
respectifs
à
Confins. (Ibid., 478)
En 1227, l'abbé accorde
en bail à Jean, maire de Camphin,
la métairie,
de Camphin pour cent muids de froment par
curte,
an, mesure de Lille. (Ibid. , 493) — Un autre bail est passé en
1260 à Jean Blienket. au prix de
280 livres, 10 deniers parisis
par an , en sus de diverses charges et redevances. (Ibid., 493.)
— Pendant le cours du XIVe siècle
, cette cense est affermée à la
famille Le Huon (Ibid.) — Les terres du ténement de Saint-Pierre,
à Camphin, comprenaient,
suivant un arpentage du milieu du
XIIIe siècle, 117 bonniers un quartier et 50 verges; 400 verges
pour le bonnier de 21 pieds la verge, 21 bonniers à Camphin
— On
169
bonniers
à
624)
Gand.
y comptait
valant 22
(Ibid.,
censitaires. (Ibid., 896.)
En 1267, l'abbé de Saint-Pierre
et le châtelain de Lille déterles poursuites à intenter contre les débiteurs à Camphin :
« Li chartre des deteurs et de clameurs de Canfin. » (Ibid.,797.)
—
D'après cette coutume
Camphin avait sa coutume particulière.
« fors une pièce d'argent, » n'était
locale, aucun droit seigneurial,
dû à la vente,
don ou transport des héritages tenus de ladite
de la Gouvernance de Lille
seigneurie. En 1535, un jugement
décidait que le bailli de la Salle de Lille et ses officiers ne pouvaient instrumenter , sous quelque prétexte que ce fût, dans la
de Saint-Pierre,
seigneurie de Camphin,
appartenant à l'abbaye
(Ibid., N° 2140.)
Il paraîtrait que cette terre de Camphin fut plus tard érigée en
principauté en faveur des abbés de Saint-Pierre de Gand. (Manusminent
crit
de Muyssart
,
aux
archives départementales.)
— 174 —
Anacurt 1183, dépendance de Camphin apparAnecourt,
tenant à l'abbaye de Saint-Pierre de Gand qui y avait un maire.
— Par acte passé, le 3 février 1375, par devant le bailli et les
hommes de fief de Camphin, Carvin, Harnes, Wingles et Wendin,
Jean de Buillon, dit Le Camus , renonce en faveur de l'abbaye au
fief de la mairie d'Anecourt, qui était de sa mouvance et qui lui
était échu «n partage par la mort de sa mère Maroie Havebotte ,
pour icelui fief être réincorporé et réuni au corps de la dite église.
(Van Lokeren , chartes de l'abb. de Saint-Pierre à Gand, N° 1291.)
La
Lacherie,
de Gand.
à Camphin , tenu de l'abbaye de Saint-Pierre
Jean du Bosquiel, seigneur de Lobbe, bailli de Camphin en
Carembaut, fit en 1538, dénombrement de ce fief que les habitants
du village nomment La Gacherie.
CARNIN
Du domaine du châtelain de Lille qui y percevait des rentes en
argent, en froment dont trois muids avaient été donnés à la chapelle du Plouich; en avoine, en pains, en chapons et gelines sur
189 mesures et 3 cents d'héritage. — Marie de Luxembourg ,
châtelaine de Lille, veuve de son second mari en 1495, faisant
partage entre ses enfants Charles de Bourbon, duc de Vendôme
et François de Bourbon, comte de Saint-Pol, assigne à celui-ci le
comté de Herlies, la ville de la Bassée, les terres de Carnin et de
Transloy, le surplus du fief du châtelain restant à Charles,
son aîné.
François de Bourbon épousa Adrienne d'Estouteville dont il eut
Marie, duchesse d'Estouteville qui épousa en troisièmes noces
Léonor d'Orléans, duc de Longueville. Ceux-ci vendirent le comté
de Herlies avec les seigneuries de la Bassée, de Carnin et de
Transloy y réunies, à Philippe de Sainte-Aldegonde,
chevalier,
— 175 —
sieur de Noircarmes; mais par remit lignager, ce domaine revint
à Anne Palant comtesse douairière de Chaumont, veuve de
Philippe de Stavele, chevalier de la Toison d'Or, baron de
Chaumont, seigneur de Glajon et d'Eslaires. Anne de Palant fit
— Son fils Floris de
rapport et dénombrement du comté en 1594
Stavele, comte de Herlies, baron de Chaumant, mourut sans
génération de sa femme Madeleine d'Egmont, fille de Lamoral,
prince de Gavre , et de Sabine de Bavière. Le comté de Herlies
échut à Philippe Lamaral de Hornes, comte de Hautekerke , petit
neveu de Madeleine d'Egmont ; celui-ci eu sépara la seigneurie
de Carnin , village à clocher, avec haute, moyenne et bassejustice,
et la vendit le 26 avril 1632 à Sasbout de Varick, sieur de Niverdonck, bailli de Lille.
Sasbout de Varick, mort le 1er juin 1650.— Son fils Cyprien de
Varicq, écuyer seigneur de Carnin et de Dieval en Artois, aussi bailli
de Lille, créé chevalier le 29 mai 1652. — Jacqueline de Varick,
épouse de Jacques-François Le Cocq, créé comte de Humbeck,
mart le 24 décembre 1724. — Leur fils Charles-Bauduin LeCocq,
comte de Humbeck, seigneur de Dieval, mort le 19 septembre
1762. — Dame Louise-Clémentine-Joseph Dudeman figure comme
dîme de Carnin parmi la noblesse du bailliage de Lille, qui
prit part à l'élection des députés aux Etats généraux de 1739.
fief vicomtier tenu du châtelain de
La Mairie de Carnin,
Lille, de sacour et halle de Phalempin, à 10 livres de relief, comprenant un manoir avec 10 cents de terre , 5 bonniers 14 cents
de terre ahanable, des rentes sur un hôte et plusieurs tenants,
des rentes que le châtelain lui doit pour l'exercice de la mairie et
de la justice et en retour desquelles il est tenu de poursuivre
par la loi de Carnin le paiement des renies dues audit châtelain
dans sa terre de Carnin.
Jean d'Oignies , dit Richard , écuyer, 1389. — Bauduin
1456. — Nicolas
d'Oignies, chevalier, gouverneur de Lille,
d'Oignies, seigneur d'Estrées, époux de Jacqueline de Rubempré;
— leur fils François d'Oignies, seigneur de Beaurepaire, 1506 ;
— 176 —
— Adrien
d'Oignies, fils de François, chevalier, seigneur de
Villerval, Allennes, Acheulles , Pérenchies, Helleville, mairie de
Carnin, grand bailli des bois et forêts du roi en son pays de
Hainaut.
Carnin
en Carnin, fief et noble ténement tenu du châtelain
de Lille de sa cour et halle de Phalempin en justice de vicomte
et à 10 livres de relief, comprenant un demi-bonnier de terre
à labour et des rentes.
On trouve un Michel de Carnin en 1302 (Kervyn Hist. de FI.
T. II.)
Gilles Malebranque, 1389; — Robert Malebranque , 1456; —
Jeanne Malebranque, veuve de Tassart de Lorme, 1509. —
Mahieu Van Hoy ; — son fils François Van Hoy Queslot.
à Carnir , fiel vicomtier tenu du châterain de Lille,
Esteulles,
de sa cour et halle de Phalempin à 10 livres de relief; comprenant
4 bonniers d'héritages, des rentes et deux hommages.
Jacques d'Esteules, 1389; —Christophe d'Esteules ; — Mariette ?
d'Esteules. —Gérard de Noyelle, 1456; — Jean de Noyrlle, écuyer,
fils de Gérard, 1493. —Jean Baillet; —Jeanne Baillet, sa fille, veuve
de M. Baude Muyssart, en son vivant licencié ès lois, 1560, —
Toussaint Muyssart, maïeur de la ville de Lille, fils de Baude.
à Carnin, fief vicomtier tenu du châtelain de Lille,
Helleville,
de sacour et halle de Phalempin, à 10 livres de relief ; comprenant
un bonnier d'héritage au Mez de Lassus , dix bonniers de terre
ahanable, une dîme, des renies et quatre hommages.
Bauduin d'Oignies, chevalier, gouverneur de Lille, 1456; —
Nicolas, d'Oignies, chevalier, seigneur d'Estrées , époux de
Jacqueline de Rubempré; — leur fils François d'Oignies, 1506. —
Adrien d'Oignies, fils de François, chevalier, seigneur de Villerval,
Allennes, Acheulles, Pérenchies, Helleville, Mairie de Carnin, grand
bailli des bois et forets du Roi en son pays de Hainaut.
-
177 —
Le Paiage ou Péage, à Carnin, deux fiefs vicomtiers tenus du
châtelain de Lille, de sa cour et halle de Phalempin, à 10 livres de
relief chacun, comprenant l'un quatre bonniers onzecents d'héritage
et des rentes, l'autre trois cents et demi d'héritage et des rentes.
Guillebert de Carnin, écuyer, 1389; — Jean de Carnin, 1456.
— Antoine du
Paiage; — son fils Guy du Paiage. — Jean de
Courcelle, marchand à Lille, par achat de Guy du Paiage, 1502.
— Wallerand Deliot; — ses fils Hubert et Maximilien Deliot, 1560.
François Van Hoy Queslot, par retrait lignager à la vente faite par
Maximilien Deliot. — Jacques-François Denis, écuyer, seigneur de
Péage, figure parmi la noblesse du baillage de Lille qui prit part
à l'élection des députés aux États généraux en 1789.
Le Huitième,
à Carnin, tenu de la baronnie de Cysoing à
10 livres de relief ; consistant en rentes et en terrages.
Philippe d'Oignies, chevalier, seigneur dudit lieu, 1595.
CHEMY
Ce village est connu , sous le nom de Wachemy, depuis la fondation de la collégiale de Saint-Pierre de Lille.
Marie-Albertine de Wasselin, dame de Chemy, fille d'AntoinePhilippe, chevalier, seigneur de Proville, Lannoy, Mauchicourt, etc,
gouverneur de La Gorgue, et de Marguerite-Françoise de Pally ,
1608.
à Chemy, fief vicomtier tenu d'Allennes. — Douze
Haillies,
bonniers et demi, — trois plaids généraux.
Marie Poulain d'Hénin-Liétard, épouse d'Alard Le Preud'homme,
morte sans génération. — Philippote Poulain d'Hénin-Liétard,
soeur de Marie, et dame héritière d'Haillies , épouse de Jean Le
Preud'homme , neveu d'Allard et échanson de Philippe Le Bon en
1458. — Leur fils Jean II Le Preud'homme, chevalier, seigneur
— 178-
d'Haillies, Halluin, Lupecourt, maire d'Annappes, grand écuyer de la
reine de Çastille, chancelier et chambellan de Charles, roi d'Espagne,
futur empereur d'Allemagne ; allié par contrat de l'an 1505 à Anne
de Thouars, et mort en 1533. — Leur fils Charles, chevalier, maire
héréditaire et ensuite seigneur d'Annappes, époux de Barbe Le
Blancq et mort en 1561.—Leur fils Jean III, seigneur d'Annappes,
mort sans postérité en 1588. — Haillies fut vendu à Antoine Le
Mieuvre, bourgeois et marchand de Lille, mais retrait par Jean de
Beaufort, à titre de proximité lignagère. — En 1595 à François de
Beauffremez dont la secondefemme Madeleine de Bercus était nièce
— Leur
en
1609.
morte
sa
mère
de
Jean
III
dé
Preud'homme,
par
fils Jean de Beauffremez, chevalier, grand bailli du Cambrésis,
vendit la seigneurie d'Haillies et acheta celle d'Esnes.
Le Paradis,
à Chemy, tenu de la Salle de Lille à 10 livres de
relief, contenant dix cents de terre près de la Justice de Phalempin,
sur le fosséde La Naive.
Jean de Beauffremez, chevalier, seigneur d'Haillies, d'Esne; —
Gilles Maerten, par achat du précédent le 14 mai 1611.
GONDECOURT
Fief vicomtier tenu de la baronnie de Cysoing à 10 livres de
relief, comprenant vingt-six bonniers, cent vingt-cinq verges, des
rentes sur trente bonniers, six cent cinquante verges, un terrage
du neuf gerbes du cent sur quatorze bonniers, trente hommages
parmi lesquels le Pré, le Bois, le Quint du Bois, Carnin, Prouville,
Bapaume, Péronne et le Has à Gondecourt,
Collart de Gondecourt, 1155. —Robert de Gondecourt, 1166 (cart.
de Marchiennes f° 134). — Bugo de Gundecurt, 1183. (Van Lokeren, Saint-Pierre de Gand, 334. — Eloi et Alard de Gondecourt,
frères, 1184. (Acte de l'abb. de Phalempin). — Hellin de Gondecourt, 1209. Robert de Gondecpurt, chevalier, 1231. (Arch. de
— 179 —
l'abb. de Loos, 102). — Jean de Gondecourt, 1288. — Werin de
Gondecourt, (Souvenirs de la fl. wall. T. 10, p. 23). —En 1324.
celte terre appartenait à Isabeau d'Antoing, vicomtesse de Melun,
qui la donna en 1342 à son neveu Gérard d'Antoing, chevalier,
seigneur de Has, mort en 1356, époux en secondes noces d'Isabeau
d'Auberchicourt, fille aînée de Bauduin, chevalier, seigneur
d'Estaimbourg. — Leur fille Isabeau d'Antoing, dame de Gondecourt, alliée au sieur de Sainte-Aldegonde. — Leur fils Jean de
Sainte-Aldegonde, mort sans génération. — Isabeau de SainteAldegonde , soeur héritière de Jean, épouse de Jacques Bethe
d'Hollehain, seigneur de Bouvignies, Estaimbeourg, etc. — Leur
fils Jacques d'Hollehain, seigneur d'Estaimbourg,
Bouvignies,
Has, etc, mort en 1483, époux de Marguerite d'Halluin. — Leur
fils Wallerand d'Hollehain, seigneur de Gondecourt qui passa celte
seigneurie à son neveu Guillaume, père de Robert et de Françoise
d'Hollehain. — Robert vendit la seigneurie à Guillaume Le Blancq
seigneur d'Houchin ; Françoise qui avait épousé Gauthier de La
— Jean de La Broye,
à
la
titre
de
proximité
lignagère.
Broye,
reprit
leur fils, seigneur de Gondecourt et d'Estaimbourg, épousa Anne
de Binast qui lui donna deux fils: l'aîné mourut seigneur d'Estaimbourg et de Gondecourt, le cadet Guillebert et de La Broye,
héritier de son frère, épousa en 1590 Hélène de La Pierre. — Leur
fils Antoine de La Broye, seigneur de Gondecourt, mort en 1641.
— Jean de La Broye, père d'Antoine, chevalier, seigneur d'Estaimbourg et de Gondecourt, mort en 1676, époux de ClaudineAnne-Marguerite de La Pierre, morte en 1686. — La seigneurie
de Gondecourt fut vendue à Henri de Broide, seigneur de Bauffremez
— Sa
conseiller
de
la
ville
de
Lille
en
1694.
,
etc,
Escobecques
fille Florence de Broide, héritière de Gondecourt, épousa JérômeAlexis Robert, seigneur de Choisys — Leurs enfants. — Robert,
baron de Saint-Symphorien, seigneur de Gondecourt, fit défaut à
l'assemblée de la noblesse appelée à élire des députés aux États
généraux en 1789.
— 180 —
Le Bols,
decourt.
à Gondecourt,
hommage de la Seigneurie de Gon-
Huiot, seigneur du Bois, époux de Jacqueline de Bouyerie.
— Leur fille, Marguerite du Bois, épouse de Jean de la Broyé,
—
elle
Jean II de La Broyé, leur fils,
vivait
en
1431.
écuyer;
seigneur du Bois, qui d'Isabeau de Vlieghe laissa cinq enfants :
Gauthier, l'aîné, épousaFrançoise d'Hollehain, dame de Gondecourt;
Jean, le cadet, seigneur du Bois, mourut le 27 janvier 1574,
— Leur
ayant épousé Vincente Le Sénéchal, dame de Vieusailly.
fils, Antoine de La Broye, seigneur du Bois, de Prouville, de
Vieusailly, mort le 25 février 1622, ayant été marié à Jeanne
Bernard, qui le fit père de Florent, capucin, sous le nom de Père
Quentin.
Le Quint
du Bois
A Germain Petipas,
1595.
Prouville,
à Gondecourt, hommage de Gondecourt.
seigneur de Marcoing et de la Mousserie,
à Gondecourt, hommage de Gondecourt.
A Antoine de La Broye, mort le 25 février 1622.
Bapaume,
à Gondecourt, hommage de Gondecourt
A Adrien d'Oignies,
Péronne,
seigneur de Villerval,
1595.
à Gondecourt, hommage de Gondecourt.
A Jean Berthier, 1595.
Le Has, à Gondecourt,
chemin de Has à Avelin.
hommage de Gondecourt,
sur le
A Bauduin de Croix, écuyer, seigneur de Wayembourg , 1595
Le Pré, à Gondecourt, fief vicomtier tenu de Gondecourt à
10 livres de relief.
Mahieu Castelain, seigneur du Becquerel et de Wattignies, 1585,
— 181 —
— Jeanne Castelain, soeur et héritière de Mahieu et veuve de
Charles d'Appelteren, 1620. — Madeleine d'Appelteren, leur fille,
épouse de Philippe de Kessel, chevalier, seigneur de Milleville,
1622. — Michel de Kessel, fils de Philippe, 1671. — PhilippeAlbert de Kessel, fils de Michel, comte de Wattignies, seigneur
de Fiers, Lesquin , etc., mort le 9 avril 1742. — Philippe-Charles
de Kessel, mort sans postérité en 1747. — Son cousin, PhilippeAndré de Baudequin , écuyer, seigneur de Sainghin. — PhilippeJoseph de Baudequin, petit-fils de Philippe-André, mort sans
alliance en février 1765. — Marie-Claire-Joseph du Baudequin,
soeur et héritière universelle de Philippe-Joseph,
épouse de
comte de Diesbach, baron du
François-Philippe-Nicolas-Ladislas,
Saint-Empire, officier-major au régiment des gardes suisses en
France, 1775.
La Mairie
de Gondecourt, tenue en justice vicomtière du
chapitre de Saint-Piat de Seclin.— 4 bonniers 7 cents, et 25 cents
composant la seigneurie de Mezedon, à Gondecourt, tenue en
justice vicomtière du Châtelain de Lille à 7 sous 6 deniers de
relief; renies diverses.
Marie Warin, dame de la Mairie de Gondecourt, veuve en 1453
de Barthélémy de Hangouart, écuyer, seigneur de Molin; —leur
fils Barthelémy Hangouart, écuyer, maire de Gondecourt, prévôt
de Lille, roi de l'Épinette en 1453, époux de Jeanne de Landas ,
qui était veuve en 1476. — Leur fils Baudouin, maire de Gondecourt, qui se fit chanoine de Phalempin; — Guillaume Hangouart, son frère , écuyer, seigneur de Molin, maire de Gondecourt,
marié le 23 novembre 1489 à Jeanne Des Plancques, dame de Pommereau et de Piettre, morte 6 mai 1525 et inhumée dans l'église de
Saint-Étienne à Lille; —leur fils Guillaume II, chevalier, seigneur
de Piettre et de Pommereau , conseiller de l'empereur CharlesQuint et président du Conseil provincial d'Artois, mort à Arras le
28 février 1546 et inhumé dans l'église de Saint-Étienne à Lille;
il avait épousé, le 11 septembre 1515, Catherine Le Cocq, fille de
— 182 —
Hugues.— Leur fils Guillaume III, écuyer, seigneur de Pommereau,
et de Molin, mort le 19 décembre 1600 et inhumé à Saint-Étienne
de Lille; il avait épousé Antoinette de Croix, dite de Drumez, fille
de Pierre de Croix, seigneur de La Fresnoy, et de Marguerite
Ruwel, dame d'Elcourt et de la Vigne. —Leur fils Barthelémy Hangouart, seigneur d'Elcourt, de Piettre, de Pommereau et du Ploich,
créé chevalier le 26 février 1611, époux de Marie de Pressy, morte
le 1erfévrier 1616 et enterrée à Saint-Etienne à Lille.— Leur fils,
Michel de Hangouart, seigneur de Ransard, Piettre, Ploich,
Pommereau , fait chevalier le 10 mai 1640, seigneur d'Elcourt par
la mort de son frère aîné, et depuis des villages d'Avelin et de La
Madeleine dont il fit l'acquisition ; mort en 1699, époux d'AnneMarie Le Preud'homme d'Haillies, inhumée ainsi que son mari aux
Collectines de Lille dont ils étaient les fondateurs. — Leur fils ,
de Hangouart,
baron d'Avelin ,
Barthelémy-François-Joseph
seigneur du Ploich, Seclin, Marcq, etc., mort en 1710, époux de
Françoise-Isabelle de La Vichte, inhumée comme son mari aux
Collectines de Lille.—
Leur fils, Charles-Philippe,
comte de
de Seclin, Marcq,
chevalier, seigneur d'Avelin,
Attiches, La Madeleine, etc., mort le 19 novembre
1749, époux de Marie-Charlotte Snoy, baronne d'Oppuers, morte
à Lille et inhumée aux Collectines de cette ville. — Leur fils,
Hangouart,
Autreuille,
de Hangouart, seigneur d'Avelin,
Antoine-François-Joseph
Seclin, Marcq, Autreuille,
Attiches, La Madeleine, maire
Gondecourt, marié le 13 avril 1737 à Marie-Anne-Françoise
Preud'homme d'Haillies,
vicomtesse de Nieuport; — leur
François-Augustin-Anne-Hubert
1747.
Collette, né à Gand,
de
de
Le
fils
le 11 avril
HERRIN
Fief vicomtier tenu du Châtelain de Lille en pairie du château de
Plouich ; comprenant en cinq fiefs un manoir sur motte entourée
— 183 —
d'eau, 17 bonniers 6 cents de terre ahanable,
30 hôtes et 40 tenants, 14 hommages.
des rentes sut
Le Châtelain de Lille percevait à Herrin un droit sur les bêtes
qu'on menait paître au marais et un droit sur les habitants qui y
allaient faire tourbes.
Seigneurs de Herrin : — Gonter de Herrin, 1231 (Arch. de l'abb.
de Loos, N° 102). — Jean, seigneur de Herrin, chevalier, 1279
(cart. de S. Pierre de Lille, N° 433). — Gauthier de Herrin, fils
de Jean de Carnin, 1295 ; — Jean , sire de Herrin, 1302. — Jean
de Herrin, écuyer, fils de messire Ansel, 1389. — Robert, seigneur de Herrin et de La Broye, époux de Marguerite de Rosembois, 1423, 1456. — Leur fils Antoine, seigneur de Herrin,
de Breusse et de l'Espesse, époux de Jeanne de Roisin , 1511. —
Leur fils Antoine II, seigneur de Herrin et de Breusse, époux
d'Antoinette Hesmeron. — Leur fils Antoine III, chevalier, seigneur
de Herrin et de Breusse, époux de Françoise de La Fosse de
— Leur fille Françoise de Herrin, dame de Herrin et
Givenchy.
de Breusse, épouse de Renom de Longueval, seigneur d'Escoivres,
mort le 20 janvier 1564. — Leur fils Louis de Longueval, seigneur
d'Escoivres et de Herrin, mort le 2 novembre 1590. — Son fils
Louis de Longueval, seigneur d'Escoivres, mort le 21 décembre
1611 au Collége du Roi à Douai.
à Herrin, fief demi-lige tenu de la Seigneurie de
Rouvroy
Herrin, contenant un manoir et 9 rasières de terre tenant au lieu
seigneurial de Herrin.
Guillaume Laschier, 1504. — Jeanne Laschier, veuve de Guillaume Castelain; — Agnès Du Gardin , nièce et héritière de Jeanne
Laschier, et épouse de Robert Lamict.
LA
NEUVILLE-EN-PHALEMPIN
Domaine du châtelain de Lille
qui y percevait des rentes en
— 184
—
argent, en blé, avoine, oies, chapons, agneaux, etc. — 6 muids
de blé avaient été donnés à la chapelle de Neuville, édifiée et
fondée, en 1336, sous le vocable de Sainte-Catherine, par Guyote
de Ligny, châtelaine de Lille. Les hôtes et tenants de ce lieu ne
devaient ni relief au trépas, ni droit seigneurial à la vente, don ou
transport. Et était ladite ville, ville de loi et d'arrêt, c'est-à-dire
que le châtelain y commettait et renouvelait 7 échevins et que
l'arrêt de corps pour dettes et actions personnelles y avait lieu. La
Neuville avait ses coutumes locales et particulières.
PHALEMPIN
Domaine du châtelain de Lille, comprenant une grande place en
laquelle était une halle aux plaids, des prisons et des fourches
patibulaires; un moulin à Wedde, sur la place au Marais , 24 bonniers de terre abanable, trois viviers , un petit bois d'un bonnier,
des rejets et flégards, des rentes en argent, en froment, avoine,
chapons, gélines, etc. ; un marais commun. — Coutume locale.
— Sous Louis XIV, la terre de
Phalempin était engagée à M. de
Roussereau. (Voyez : Châtellenie héréditaire de Lille, § IX).
Phalempin était le chef-lieu de la châtellenie héréditaire
Lille ou fief du châtelain, dont suit la description :
CHATELLENIE
HÉRÉDITAIRE
COUR
ET
DE LILLE
HALLE
DE
OU FIEF
de
DU CHATELAIN;
PHALEMPIN.
1. Origine
des châtelains
et de la châtellenie
de
— Sous les Francs, l'administration était
Lille.
organisée en
comtés. Les comtes étaient des officiers, proceres, investis du
triple pouvoir judiciaire, administratif et militaire, dans un ressort
personnel que le roi leur assignait à son gré. Des lieutenants nommés par eux les suppléaient, sous le titre de vicaires, dans les
— 185 —
différents
districts
ou vicairies
du comté.
C'est de ces vicaires
et
que naquirent les châtelains et les châtellenies.
de son office ou honneur,
Avec l'investiture
honor, l'officier
recevait, non en propriété , mais à litre d'usufruit et sous l'obliune concession de terres appelée
gation d'assistance et de fidélité,
vicairies
bénéfice , beneficium. Sous les faibles successeurs de Charlemagne,
ces bénéfices et honneurs jusques-là
devinrent
amovibles,
par
de véritables fiefs. Charles-Iegradation héréditaires, c'est-à-dire
Chauve, en promettant aux grands,
qui étaient ses hommes ou
féaux , la survivance de leurs bénéfices et honneurs , les chargea
envers leurs
par le capitulaire de Quierzy d'en agir pareillement
conservare studeant. Dans notre
hommes, hominibus suis similiter
pays, l'intérêt public fit une obligation
rigoureuse de cette réciprocité. Baudoin Bras-de-Fer,
qui avait reçu en bénéfice dotal
la Somme et l'Océan, à
toute la région comprise entre l'Escaut,
charge de la défendre contre les invasions sans cesse renaissantes
des Normands, devait nécessairement ménager et s'attacher tous
les chefs des Flamands ; ni lui, ni ses successeurs ne purent refuser
leur assurait d'ailà leurs hommes ou féaux ce que le capitulaire
leurs. De même aussitôt que Hugues Capet eut rendu héréditaires,
à charge de foi et hommage, les bénéfices des comtes avec la juridiction qu'ils exerçaient, les officiers qui les suivaient hiérarchiquement, et ainsi les vicaires, se crurent fondés à exiger pareillement, et à même charge de foi et hommage, l'hérédité des bénéfices
qu'ils tenaient d'eux avec la juridiction
qu'ils exerçaient.
Les grands gouvernements en devenant héréditaires
reçurent
successivement une délimitation
déterminée et un titre analogue à
comme duché,
titulaire,
marquisat,
ainsi de leurs divisions. Le ressort d'une vicairie
celui
du
comté ; il en fut
ou lieutenance
dont le siége était établi dans un château , in castro, prit le nom
des Norde châtelienie. Au IXe siècle, à l'époque de l'invasion
mands , la Flandre, jusques-là désarmée et accessible , se couvrit
de forteresses qui devinrent autant de siéges de vicairies et dans
chacune desquelles fut constitué
un officier chargé de conserver
18
la
— 186 —
d'alentour.
On
les populations
place elle-même et de protéger
si on n'était
trouverait là le berceau de la châtellenie de Lille,
porté à la considérer
encore.
Castrum,
comme la tradition
Castellum,
d'une vicairie plus ancienne
d'où
castel,
chastel,
château,
désigne
chez nos plus vieux chroniqueurs une forteresse placée d'ordinaire
sur une éminence ou motte, au bord d'un rivière , et destinée nonseulement à défendre le bourg aggloméré
peu à peu sous son
mais encore à protéger le pays environnant dans un certain
rayon. Tel devait être le château Du Buc qui, de sa position au
milieu des eaux de la Deûle, dont il était entouré , reçut le nom
ombre,
Isla nomine, Castrum Islense, Castellum Insulense, nom qu'on rencontre pour la première fois dans
et sous lequel il faut sans doute comprendre ,
un acte de 958-961,
de château de Lille,
outre le château
Castrum
lui-même,
une enceinte
fortifiée
du genre
de
celles qu'on appelait burg.
Les traditions assignent au château Du Buc une haute antiquité.
Bâti, selon les uns, lors de la conquête des Gaules par Jules
César, ou suivant une chronique anonyme sous le règne d'Alexandre
Sévère, ce château aurait été la demeure des gouverneurs subalternes que les Romains eurent dans le pays jusqu'à l'invasion des
Francs. Un officier des rois mérovingiens aurait, après les Romains,
établi son siége au château Du Buc où se seraient succédé plusieurs
personnages de la même famille , remplacés ensuite par Phinaert,
et sous Clotaire II, Lyderic, premier forestier de Flandre,
vainqueur du tyran Phinaert, aurait fixé sou séjour dans cette forteresse, dont il retint le nom et autour de laquelle les populations
voisines, trouvant toute sécurité , auraient groupé leurs habitations
et ainsi donné naissance à la ville de Lille. Lydéric Du Buc est le
héros d'une légende répétée partout.
On s'est peut-être trop hâté de repousser absolument ces traditions et ces légendes qui, sous leur voile peu transparent,
sans
doute , peuvent néanmoins cacher quelques vérités historiques
obscurcies
et altérées
par les siècles. Pour moi,
je suis disposé à
—
181 —
sinon l'origine
romaine du château du Buc, du moins
admettre,
son existence sous les deux premières races et à y voir le siége
d'un vicaire ou lieutenant
des officiers royaux qui,
forestiers,
marquis ou comtes , ont gouverné le pays jusqu'à l'avénement du
en 909, divisé en
régime féodal. Le Pagus Tornacensis
était,
vicairies : In pago vel comitatu Tornacensi,
in vicaria Tornaico
Documents inédits,
super ripam Scaldi fluminis.
( Champollion,
Recherches sur le Hainaut,
codex XX) ;
1, 478. — Duvivier,
est-ce aller trop loin dans le champ des conjectures que de placer
in Castro Islense le siége de l'une d'elles dont l'institution
remonterait
même à quelques siècles de là? A partir de 958, le fait
paraît hors de doute , le castrum existant suppose la présence de
gouverneurs qui ne pouvaient être alors que des vicaires prédécesseurs des châtelains.
C'est probablement
dans la seconde moitié
du XIe siècle que les vicairies se sont converties en châtellenies ;
on ne rencontre guère avant cette époque les dénominations
de
et de châtelain,
et il y a tout lieu de croire
cette transformation
en office féodal et héréditaire
châtellenie
Lille,
achevée sous Roger l'Ancien.
II. Acceptions
diverses
(Mes Châtelains
du
mot
qu'à
s'est
de Lille).
Châtellenie.
— La
de Lille, qui, dans son sens propre ,
au ressort personnel légué par le vicaire au
originel,
s'appliquait
châtelain, et qui par extension désignait l'office même dont le
a pris plusieurs acceptions
siége était le château de Lille,
qu'il
dénomination
de Châtellenie
convient
de dégager. Dans le sens le plus général et le plus étendu
elle s'appliqua à la contrée considérée comme division du comté
de Flandre.
A ce titre,
la châtellenie
de Lille
fut, dans l'organifiefs dominants dont
sation du régime nouveau, l'un des grands
relevèrent les domaines particuliers
compris dans leur circonscription , l'un des ressorts où s'exercèrent
l'autorité et la juridiction
suzeraines réservées au comte comme seigneur de tout le pays. Par
extension aussi la châtellenie désignait cette juridiction
même, et
car certaines
cette distinction
est nécessaire,
terres, bien que
— 188 —
situées territorialement
dans la châtellenie
de Lille,
étaient dites
n'en pas faire partie parce qu'elles ne ressortissaient pas à la juridiction du comte. Le siége de celte cour féodale dont le châtelain
fut le chef en sa qualité de représentant du suzerain , fut établie en
seigneurial que Bauduin V fit bâtir près du château du
Buc et qu'il décora du nom de Palais de la Salle. Le châtelain de
Lille et tous les vassaux du comte dans le même ressort tinrent
un manoir
leurs fiefs en hommage de la salle de Lille.
qu'on lui conserve ici, le
particulier
châtelain appelait sa châtellenie ou son fief de la châtellenie de Lille,
son office et le
son bénéfice et honneur héréditaire , c'est-à-dire
domaine propre qui y était attaché, reconnaissant tenir l'un et
Mais dans un sens tout
l'autre
en foi et hommage du comte de Flandre.
III.
tions
Office
Lille
des
judiciaires
de Lille,
châtelains
et administratives.
et dans la châtellenie
de l'autorité
(Ibidem).
leurs
attribu—
Représentants à
suzeraine
du comte de
les châtelains y exercèrent, jusques dans le XIIIe siècle,
Flandre,
toute sa juridiction , non directement par eux-mêmes, mais par les
pairs de la châtellenie et par les échevins du bourg, lesquels pairs
et échevins rendaient
la justice sous leur direction. Mais plusieurs
causes vinrent dés lors restreindre successivement cette juridiction
primitive des châtelains que le prince et les populations semblaient
ne plus supporter qu'avec impatience.
D'abord , la création du Bailliage de Lille dont le siége fut établi
dans ce Palais de la Salle bâti par Bauduin V Là furent désormais
d'un bailli et par les hommes de fief du
jugées au conjurement
toutes les causes qui intéressaient les vassaux dans la châcauses distraites
du
tellenie,
par conséquent des attributions
châtelain.
— Il y avait dans la châtellenie de Lille, comme ailleurs,
un certain nombre de terres allodiales qui, bien qu'elles ne reconcomte
nussent
pas de seigneurs suzerains directs, relevaient néanmoins
de la salle de Lille et étaient soumises à la juridiction
souveraine
du comte exercée par son représentant le châtelain. Celui-ci, pour
— 189 —
les causes qui intéressaient cette classe de domaines particuliers,
tenait une cour spéciale , Timallum,
assisté d'échevins désignés
sous le nom d'échevins du Timall,
Scabini de Timallo,
ou des
Timaux, car cette cour se tenait
bailli fut substitué au châtelain.
D'un
autre
côté,
l'érection
naissance à la fin du XIIe
trois fois par an.
de la commune
Ici
encore le
de Lille
prit
du
la prédominance
châtelain dans la ville. La part qu'il avait conservée dans l'administration de la justice fut dévolue au prévôt, et sauf quelques
droits qui rappelèrent son pouvoir éteint, il n'y eut plus entre lui
et la commune que des devoirs réciproques et régies. — En 1218 ,
la comtesse Jeanne accorda à ses bourgeois de Seclin les mêmes
siècle,
anéantit
qui
dont jouissaient ses bourgeois de Lille ; ce
du châtelain dans
aussi l'importance
qui atténua singulièrement
Halluin ,
celte ville. — Quatre autres terres dans la châtellenie,
et Prémesque,
faisaient partie du patriAnnappes , Frelinghien
moine des comtes de Flandre. Ceux-ci y exerçaient leur autorité et
loi,
liberté et coutumes
leurs droits par le châtelain de Lille, par des maires et des prévôts,
et par des échevins établis dans chacune de ces localités. Là encore
le bailli de Lille fut substitué
au châtelain.
Enfin, le dernier coup porté au pouvoir judiciaire du châtelain ,
fut l'établissement à Lille , au XIVe siècle, quand cette ville passa
chef du
d'un gouverneur,
sous la domination de Philippe-le-Bel,
royal ou souverain Bailliage de Lille dont la juridiction
Il ne resta au
sur tous les villages de la châtellenie.
châtelain de Lille de ses anciennes attributions judiciaires et admi-
Bailliage
s'étendit
nistratives , et comme souvenir de sa première puissance,
certaine participation à l'exécution des sentences criminelles
qu'une
et aux
amendes prononcées par devant les officiers qu'on lui avait substitués successivement.
Encore, cette part dans les amendes lui
du
pour les cas royaux dont la gouvernance
souverain Bailliage tendit sans cesse à étendre le cercle, et pour
la portion qui excédait le taux coutumier de 60 livres. — Il garda
néanmoins une sorte de suzeraineté sur les pairies héréditaires de
fut-elle
contestée
— 190 —
la châtellenie, sur les sept offices des sergents dela Baillie de Lille,
et le droit de haute justice sur les terres du patrimoine attaché à
son titre droit qui lui fit place aux États de la province comme
premier des quatre hauts-justiciers qui, par leurs baillis, y représentèrent la châtellenie de Lille. (Ibidem).
de Lille.
des châtelains
militaires
IV. Attributions
— Les châtelains de Lille ne conservèrent guère plus longtemps
dans leur intégrité les attributions militaires dont ils étaient investis.
A l'origine, ils durent commander tous les vassaux du comte dans
la châtellenie ; mais le comte de Flandre, comme les autres princes,
intéressé à s'attacher de nombreux barons et à stimuler leur dévouement, fut amené à attribuer successivement à ceux-ci des honneurs
et des dignités qui distrayaient les titulaires et leurs vassaux du
commandement des châtelains, de telle sorte que le ressort militaire
de ces derniers fut de bonne heure circonscrit dans Lille et Seclin,
dans les pairies qui les reconnaissaient pour suzerains, dans lès
possessions allodiales des abbayes dont ils étaient les avoués et
dans les terres héréditaires attachées à leur titre.
Le châtelain de Lille prenait les armes non-seulement au nom du
comte, mais encore au nom de la ville dont il commandait les troupes
comme chevalier banneret, signifer. C'était la première obligation
de sa charge et il ne la déclinait que dans le cas d'empêchement
sérieux Il fut ainsi le défenseur né de la cité tant qu'elle resta
soumise à ses anciens seigneurs ; mais lorsqu'au commencement du
XIVe siècle, elle passa sous la domination de Philippe-le-Bel qui,
outre les gouverneurs, y établit des commandants militaires, le
rôle du châtelain, devenu secondaire, fut borné au commandement
de la milice communale dans certains cas déterminés. En 1369 , la
Flandre wallonne changea de maître ; les villes de Lille , Douai et
Orchies, furent rendues à Louis de Mâle ; mais le châtelain féodal,
déjà mis à l'écart sous le rapport judiciaire et administratif, ne
reprit point davantage sa prépondérance militaire. Il conservait
bien le commandement particulier de la milice bourgeoise quand
— 191 —
mais l'insouciance elle
elle était requise pour un service extérieur;
dédain pour des fonctions devenues inférieures à son rang social,
le rachat de l'obligation
du service militaire,
et enfin l'usage des
troupes réglées finirent par éteindre aussi ce souvenir des hautes
attributions sur lesquelles avaient reposé sa première fortune et sa
puissance comme officier.
Dans ses querelles privées tous les hommes de son ressort lui
devaient assistance quand il les requérait.
Toutefois le service
d'ost et de chevauchée
du châtelain
dans l'intérêt
particulier
consignées au XIIIe siècle dans les lois
des avoueries et dans le serment
des magistrats de Lille. L'ex-
subit certaines restrictions
une
progressive des guerres privées finit par annihiler
de Lille redoutable
qui avait pu rendre le châtelain
prérogative
tinction
à ses ennemis dans un temps où la société était placée en quelque
sorte sur un pied de guerre continuelle et où l'on n'avait pour ainsi
dire que la force à opposer à la force. (Ibidem.)
V. Devoirs
— Suivant
du châtelain
le serment
qu'il
envers
prêtait
la commune
à la commune,
de Lille.
le châtelain
aux bourgeois de cette ville;
protection
gardien vigilant de leurs droits et de leurs franchises, il devait
les défendre envers et contre tous, même contre le bailli de Lille,
de Lille
devait
aide
et
seigneur de la terre , ne
Eu ce cas il était tenu d'aller par trois fois s'il
était nécessaire et à ses frais, vers ledit seigneur, le prier et le
faire prier par ses amis de gouverner la ville suivant ses lois.
était arrêté dans la châtellenie
pour
Quand un bourgeois
à moins qu'un
l'en empêchai.
ordre formel
du comte,
cause que ce fût, le châtelain était requis de le délivrer
ses forces à celles de la commune pour le secourir lors— Si un
biens.
ou
dans
ses
dans
son
était
en
corps
qu'il
péril
bourgeois était battu , navré ou tué par un forain ayant une maison
quelque
et d'unir
, tous les bourgeois et les manants allaient faire
connue sous
la vengeance de la ville. Celte vindicte communale,
le nom de droit d'Arsin, consistait à brûler et à raser entièrement
dans la châtellenie
— 192 —
la maison du coupable qui ne se soumettait pas au jugement des
échevins. Le châtelain devait, par lui même ou par un personnage suffisant, conduire la commune et la ramener sauve quand
tout était accompli.
Le ban qui appelait aux armes hors des murs les bourgeois et
les manants était publié à Lille au nom du châtelain comme en
celui du prince. Le ban et l'arrière-ban étant criés, le châtelain
devait se rendre à Lille avec ses vassaux et les hommes de ses
avoueries, pour les réunir à la commune. Il prenait en personne
le commandement de ces troupes et les conduisait bannières déployées rejoindre l'armée. S'il avait quelque excuse légitime pour
ne pas remplir lui-même cette obligation, il devait envoyer à sa
place un chevalier capable de conduire, commander et ramener
la commune avec ses bannières jusques dans la ville. — Quand il
s'agissait de défendre la place elle-même, le châtelain, à la
réquisition des échevins, était tenu de se rendre à Lille à ses frais
avec ses pairs du château. (Voir Roisin.)
de la commune
de Lille
envers le châVI. Devoirs
telain.
— Par réciprocité, si le châtelain avait besoin du secours
de la ville , elle devait l'aider à sauver son corps et sa terre dans
toute l'étendue de la châtellenie, et la commune était tenue d'y
aller en armes ; mais les expéditions entreprises pour la défense
du châtelain ne devaient pas durer plus d'un jour : « Ensi que de
» solel luisant doit yssir de le ville et de solel luisant doit rentrer
» en li ville. » Si le châtelain avait besoin d'armes qui fussent
en la possession de quelques bourgeois, on devait les lui livrer
pourvu qu'il en restât assez au bourgeois pour son corps et celui
des hommes de sa maison selon leur état. — Si en temps de guerre,
le châtelain s'enfermait dans la ville avec ses hommes, on devait
lui procurer de bonnes et loyales denrées pour lui et pour sa troupe.
— Le châtelain avait le droit d'entrer dans la ville et d'en sortir à
volonté, et défense était faite de prêter ni armes ni chevaux à ses
en emis et de leur faire amitié tant qu'ils étaient en guerre avec lui
— 193 —
Et si le seigneur de la terre voulait agir illégalement contre le
châtelain , la ville devait envoyer à ses frais prier le dit seigneur
de n'en rien faire. — Il était bien entendu que la ville devait
secourir le châtelain contre tous excepté contre le seigneur de la
terre, c'est-à-dire contre le comte de Flandre. — La ville jurait
d'accomplir toutes ces choses envers le châtelain , après qu'elle
avait reçu de celui-ci le même serment pour ce qui le concernait.
Le châtelain jouissait à Lille d'une franchise qui lui permettait
de revendiquer sa juridiction sur ses vassaux attraits en justice,
en le déclarant non justiciables des échevins, comme tenant fief
de lui, et en se portant garant pour eux , sauf à les faire juger
par ses hommes. Toutefois, pour être ainsi garanti par les officiers
du châtelain , il fallait tenir de lui immédiatement un fief qui valût
au moins cent sous de revenu. (Voir Roisin.)
de Lille.
châtelains
Quand des
agrandissements successifs, des acquisitions territoriales nombreuses et surtout des libéralités considérables eurent élevé les
congrégations religieuses à un degré de prospérité capable d'exciter la jalouse cupidité de leurs voisins , elles sentirent la nécessité de recourir à la protection d'un seigneur séculier dont la puissanceleur offrit contre les agressions du dehors une garantie que
leur caractère de sainteté ne suffisait pas pour leur assurer. Ce fut
l'origine des avoués, advocati, dénomination qui désignait de hauts
personnageschargés de défendre et de protéger les communautés
ecclésiastiques, de conduire leurs hommes à la guerre et porter
leurs bannières, et d'assurer l'exécution des sentences de leurs
VII. Avoueries
des
juges.
Les seigneurs qui fondaient chez eux des monastères, s'en constituaient souvent eux-mêmes les protecteurs ; mais pour les communautés ecclésiastiques qui possédaient des domaines considérables loin de leur siége principal et loin de la résidence de leur
haut-avoué, naissait l'obligation d'y établir des sous-avoués.
Généralement cette charge était dévolue aux châtelains dans la
— 194 —
circonscription desquels ces domaines étaient situés, et qui par
leurs attributions judiciaires et militaires étaient les mieux posés
pour la remplir. C'est ainsi que le châtelain de Lille était en cette
qualité l'avoué de l'abbaye de Saint-Vaast d'Arras , pour les trois
villages d'Annoeullin, de Bauvin et de Mons-en-Pévèle ; de l'abbaye
de Saint-Trond en Hesbaye, pour le village de Provin en Carembaut ; de l'abbaye de Saint-Pierre de Gand, pour les villages de
Camphin en Carembaut et d'Ennetières en Weppes; de l'abbaye
de Saint-Quentin en l'Isle pour les terres qu'elle possédait à
Sanghin en Mélantois ; de l'abbaye de Saint-Bertin à Saint-Omer,
pour les biens qu'elle possédait à Salomé ; de l'abbaye de SaintPierre de Gorze pour sa maison de Heurtevent.
Deux accords passés l'un en 1220, avec l'abbaye de SaintVaast, l'autre en 1225 , avec l'abbaye de Saint-Pierre, réglaient
les attributions et les droits du châtelain dans ses avoueries principales. Chacune d'elles devait livrer au châtelain de Lille des
hommes, des chars et des chevaux toutes les fois qu'il allait à la
guerre en chevauchée du roi ou du comte. Dans ses guerres privées , tous les hommes de ses avoueries, sous peine d'une amende
de 20 sous , lui devaient service, mais, dit l'accord de 1220, dans
sa châtellenie seulement, jusqu'à Ostricourt et non plus loin.
Au châtelain appartenait dans ces avoueries, la connaissance
quant à l'exécution seulement, du meurtre, du rapt, de l'incendie
et du vol de grand chemin. — Quand un coupable, au dire des
échevins et hommes de fief des avoueries , avait mérité la mort, le
jugement et l'exécution devait se parfaire par le bail i et les hommes du châtelain. Les biens meubles du supplicié appartenaient
audit châtelain, les immeubles au seigneur foncier. — Si après
jugement des échevins et hommes de fief les parties en appelaient
au combat singulier, le châtelain faisait juger l'appel par seshommes et disposait du corps et des meubles du vaincu. — Si
quelques fieffés des avoueries dans la châtellenie de Lille se provoquaient en champ clos pour meurtre, rapt, incendie, vol ou
rapine, ils étaient jugés par leurs pairs ou hommes fieffés des
avoueries ; mais dès que les combattants étaient entrés en lice,
— 195 toute juridiction sur eux appartenait au châtelain qui pouvait s'emparer du corps et des meubles du vaincu.
Le châtelain intervenait dans la déposition, le renouvellement
et la réception des échevins des avoueries. Les lois, chartes et ordonnances qui régissaient ces avoueries étaient concertées entre
lui et les abbés. Les bans de police étaient publiés en son nom
comme en celui des abbés. Il percevait généralement la moitié des
amendes prononcées par les échevins pour délits et forfaits et
dans les successions ; il prélevait également la moitié des rentes
foncières qui excédaient trois sous. Moyennant ces droits généraux
et quelques droits spéciaux énoncés dans les accords, le châtelain
devait en bon avoué défendre les abbayes, les habitants des
avoueries et leurs biens.
Les progrès de la puissance souveraine avaient rendu , dès la
fin du XIVesiècle , les avoués à peu près inutiles ; mais peu renoncèrent aux bénéfices d'une charge dont les obligations n'étaient
plus que nominales. Les droits et revenus que le châtelain retint
de ses avoueries se retrouvent énumérés dans les aveux et dénombrements successifs de son fief à partir de 1389.
Chacune de ses avoueries devait livrer au châtelain un char à
quatre chevaux toutes fois qu'il allait en ost et chevauchée du roi ou
du comte et non autrement. Il n'est plus fait mention d'aide à lui
prêter dans ses guerres privées, ni de son intervention dans la
nomination des échevins, dans la promulgation des lois, chartes et
ordonnances et dans la publication des bans de police. Audit
châtelain appartenait en toutes ses avoueries , l'exécution des jugements criminels avec les biens meubles des suppliciés, la connaissance des gages de bataille avec le corps et les meubles du
vaincu.
Dans les trois villes de Saint-Vaast, le châtelain avait la moitié
des amendes prononcées par les échevins ou par les hommes de fief.
Il recevait pour son droit d'avouerie, à Annoeullin 40 sous, à
Bauvin un demi-marc ou 15 sous 8 deniers, à Mons-en-Pévèle 60 sous
— 196 —
douisiens ou 20 sous parisis; sommes assises en taille sur les
habitants. Les neufs hameaux de Mons-en-Pévèle : Le Pret, le
Hem, Mons-en-Pévèle, Asseuequimont, le Bois, le Hamel, Martinval, Deuville et Loffrehem, lui devaient pour chaque feu, un
poussin à la Saint-Christophe, une geline le jour des Quaresmiaux,
4 oeufsaux Pâques, un demi-agneau à l'Ascension. Le hameau de
Loffrehem lui devait en plus, pour chaque maison, 6 havots
d'avoine à la Saint-Remi. Tous ceux qui à Mons-en-Pévèle nourrissaient des pourceaux devaient deux deniers de pennage. Les
renies de ce village et des hameaux se nommaient le Heldebault ;
elles étaient perçues avant même l'accord de 1220 qui les indique.
Dans les deux villes de Saint-Pierre de Gand , le châtelain avait
la moitié des amendes prononcées par les échevins excepté des
amendes foncières de trois sous; la moitié à l'encontre des religieux
de l'avoir de bâtard, de l'épave et de l'estrayer; la moitié des
rejets et flégards. Il recevait pour son droit d'avouerie, à Camphinen-Carembaut 60sous, à Ennetières-en-Weppes 50 sous 10 deniers
assis en taille sous le nom de Cappe. Ou lui payait à Camphin une
rente de 60 gelines le jour des Quaresmiaux ; tous ceux qui y
avaient des chevaux lui devaient chacun une corvée pour charier
les fiens hors de la cour du Piouich. Le hameau d'Ennecourt à
Camphin lui devait, pour chaque feu , une auwe ( oie, avis), une
geline, 4 oeufs , un fromage sec ou un denier. Ennetièrès lui devait
40 auwes, 23 rasières et trois quarts d'avoine.
A Provin, ville de Saint-Trond, le châtelain avait toute justice
haute, moyenne et basse, et toutes amendes, sauf celles qui naissaient du fonds. Il recevait un demi-marc d'avouerie ou 15 sous
8 deniers; on lui payait 12 auwes à la Saint-Remi, et cent sous
assis en taille sous le nom de racat des Quieus (quieus, chieus,
quievaus, chievaus, chevaux ; rachat des corvées avec chevaux
comme on les devait à Camphin.)
A Sainghin-en-Mélantois
où l'Abbaye de Saint-Quentin en
l'Isle possédait des terres, le châtelain avait la moitié de toutes les
amendes prononcées par les échevins hormis desamendes foncières
— 197 —
pour son escu (servitium scuti), service
militaire) à cause de 24 courtils et estoquages aux campz, 40 sous
4 deniers, 24 agneaux de 14 deniers et 24 corvées de pied.
de 3 sous. On lui
A Salomé,
devait
ville
de Saint-Bertin,
le châtelain avait comme à
Phalempin, toutes les amendes, excepté celles qui naissaient du
fonds et de la propriété des héritages des religieux et de leurs
sujets.
A Heurtevent,
terre de l'Abbaye de Saint-Pierre
de Gorze,
le châtelain recevait 10 sous de rente à la Saint-Remi.
(Mes
Châtelains de Lille.)
VIII.
Les Châtelains
— Fondateurs
de
Lille
et
de
l'Abbaye
Pha-
de l'Abbaye de Phalempin , où plusieurs
lempin.
eurent leur sépulture, les châtelains de Lille en étaient les avouésnés. Ils laissèrent pendant près de deux siècles l'Abbaye
jouir
librement
des héritages
Robert-le-Frison,
toute servitude,
qu'elle tenait de leurs libéralités et que
avait déclarés libres de
marquis des Flamands,
de toute coutume,
de toute exaction ; mais en
du Plouich méconnut leurs franchises et voulut
1234, Willaume
soumettre leurs biens et leurs hôtes à sa juridiction.
A la suite de
compétitions où, au dire de Piétin, ce châtelain se montra assez
, un accord intervint par lequel furent réglés les droits
qu'il exigeait et qu'on ne put lui refuser.
Cet accord de 1234, calqué sur les traités de 1220 et de 1235 qui
rigoureux
déterminaient
les attributions, les droits et les devoirs du châtelain
dans ses autres avoueries, semblait devoir tomber en dessuétude
dans le siècle suivant en raison même de la décadence
du ministère
des avoués ; mais ceux-ci furent loin
toutes les prérogatives qui leur étaient attribuées
progressive
de renoncer à
par ces actes
d'un autre temps ou qu'ils s'étaient arrogées depuis. Le dénombrement de 1389 résume ainsi les droits retenus alors par les avoués
de l'Abbaye et de son temporel à Phalempin,
à Pont-à-Marque,
au Mesnil, vers La Bassée, à Marquillies et à Benifontaine. Appartenaient au châtelain
toutes les amendes prononcées par les juges
— 198 —
de ladite église, excepté celles qui naissaient du fonds et de la
propriété des héritages des religieux et de leurs sujets. Lui appartenaient encore, comme dans sesautres avoueries, l'exécution des
sentences criminelles avec les biens meubles des suppliciés, la
connaissance des gages de bataille, le corps et les meubles du
vaincu. Les services dus par l'Abbaye se bornaient à la seule
obligation, commune aussi aux autres avoueries, de livrer au châtelain un char à quatre chevaux pour l'ost et chevauchée du roi ou
du comte et non autrement. Le châtelain avait sanseffort abandonné
le droit caduc de requérir en tout temps l'assistance armée des hôtes
dans ses guerres privées.
L'exécution des sentences criminelles, la juridiction des combats
judiciaires et l'aide du chariot de guerre pouvaient être considérées
comme anciens droits d'avouerie ; mais l'usurpation de la haute
justice et même de la justice vicomtière était consommée. On ne
laissait à l'Abbaye que la simple justice foncière. Non que les
religieux n'essayassent en toute occasion de protester contre cette
spoliation et de ressaisir l'exercice de leurs droits ; mais ces timides
essais, bien vite réprimés, n'eurent d'autres résultats que de faire
sanctionner, pour ainsi dire, la ruine de leur juridiction. (Ibidem.)
XI.
Le fief de la châtellenie
de Lille.
Le fief de la
châtellenie de Lille, tenu de la Salle de Lille en toute justice haute,
moyenne et basse, comprenait un domaine ou gros du fief; des
tenures censières ; des droits, des prérogatives et des charges. —
Il comprenait aussi des pairies qui semblent se rattacher plus
spécialement à l'office du châtelain, et des hommages ou arrièrefiefs qui relevaient de son domaine.
Le domaine qui était considérable et faisait du châtelain de
Lille l'un des plus puissants seigneurs de la contrée, renfermait
au XIVe siècle les villages et hameaux de Phalempin, du Plouich,
de la Neuville, d'Attiche, de Drumez et de la Tennardrie à Thumeries, de Wattines et de Théluch, de Carnin , d'Ennetières en
Mélantois, du Transloy à Illies, et d'Ostricourt ; le comté d'Herlies,
— 199 —
la ville de La Bassée, la Motte du châtelain à Lille et quelques
dépendances de l'ancien château, huit bonniers de pâturage dans
le Marais de Fretin, des rejets à Loos sur la crête de la rivière
d'Haubourdin à Lille, le tiers à l'encontre du comte de tous les
plantis et rejets des flégards et voies de Seclin.
Si le château de Lille ou du Buc étail le siége de l'office du châtelain, Phalempin était le chef-lieu de son fief. Tous les vassaux
du châtelain tenaient leurs fiefs en hommage de la cour et halle
de Phalempin. Comme seigneur de cette terre le châtelain était
l'un des quatre seigneurs hauts-justiciers de la châtellenie de Lille.
Par transaction du 15 mai 1558, Antoine, duc de Vendôme, roi
de Navarre, châtelain de Lille, remit à Marie, duchesse d'Estouteville, pour lui tenir lieu de certaine part qui lui revenait dans la
succession de la châtelaine Marie de Luxembourg, le comté de
Herlies, la ville de la Bassée et les terres de Carnin et du Transloy
qui furent ainsi séparés du fief de la châtellenie. Le reste de ce
fief fut transmis par le roi de Navarre à Henri IV et par celui-ci
aux rois de France qui en aliénèrent quelques parties. (Voyez :
Phalempin, Attiches, Le Plouich, Ostricourt).
Du domaine du châtelain dépendaient en outre de nombreuses
tenures censières sur lesquelles il percevait des rentes, en avoine,
en agneaux, oies, chapons, gelines et poussins, en fromage, en
cervoise, en corvées, à Fretin, à Lesquin, à Meurchin, Engrin-enMélantois et Enchemont, hameau de Lesquin; au Maresquel,
hameau d'Ennevelin ; à Seclin, à Wattiessart, hameau de Seclin;
à Marcq-en-Pévèle, à Ferrière-en-Mélantois, hameau de Wattignies;
au Pont-à-Marquette, à Wachemy, hameau de Chemy; au Plouichen-Weppes, hameau d'Aubers; au val de Fromelles , à Mouchin, à
Lille, a Mons-en-Pévèle sur neuf hameaux, à Provin-en-Carembaut,
à Camphin-en-Carembaut,
et autres lieux.
à Ennetières-en-Weppes,
à Vendeville
Au fief et à l'office du châtelain étaient attachés des droits,
des obligations et des franchises : Le châtelain avait juri-
— 200 —
diction sur tout le cours de la Marque depuis son origine au
hameau de Wasquehal, sous Mons-en-Pévèle, jusqu'au pont de
l'Épinoy et de là à la Deûle; juridiction sur une certaine étendue
de terres le long de cette rivière à Pont-à-Marq ; — il percevait des
droits de fouage sur les quatre ponts de Mélantois, à Marcq, à
Bouvines, à Tressin, a Lampenpont; des droits sur les bêtes qu'on
faisait paître au marais d'Herrin, de Noyelles, de Wattignies , de
Barghes, de Fléquières et d'Emmerin. A Lille, le châtelain percevait
de chaque tavernier vendant vin à la fête, le tiers de vingt sous à
l'encontre du seigneur-comte ; deux paires de souliers par an sur
chaque étal de cordonnier vendant en la halle de Lille, quatre
deniers de ceux qui vendaient cuirs, deux deniers chaque mercredi
des potiers vendant pots de terre ; il avait le droit de prendre la
meilleure pièce des buires, pots de terre ou futailles amenés en
ville, la meilleure pièce de vaisselle après celle que la marchande
voulait retirer; il pouvait faire ouvrir à telle heure qu'il lui plaisait
les paniers de poissons amenés au marché et prendre à prix raisonnable la provision nécessaire à son hôtel. Le châtelain possédait
près de la Motte une maison à usage de prisons, nommées les
prisons Pigon où devaient être amenés tous les prisonniers arrêtés
dans le baillage et châtellenie de Lille, par les sept sergents du
bailliage, lesquels tenaient leur office en fief dudit châtelain, et ceux
qui étaient condamnés à mort au conjurement du prévôt de la ville,
pour de là être conduits au supplice par le bailli ou son lieutenant.
La chevance soit d'argent soit d'habits des condamnés à mort
appartenait au châtelain ou à son officier le pendeur; la nourriture
était aux frais du comte; le chepier du châtelain prenait son
chepage des prisonniers. Pour les exécutions, le châtelain était
tenu de fournir outre l'exécuteur, les cordes si le condamné devait
être pendu, l'épée s'il devait être décapité, la chaudière seulement
s'il devait être bouilli, le bois s'il devait être brûlé, le couteau s'il
devait avoir l'oreille coupée ; il fournissait les échelles que les sept
sergents héréditaires devaient porter ou faire porter au lieu du
supplice et rapporter ensuite ; le comte livrait le surplus des choses
— 201 —
nécessaires à l'exécution.
Si le gibet de Lille tombait, on devait le
reconstruire aux frais du comte, le châtelain n'étant tenu
qu'à
fournir le bois. — Au châtelain appartenaient le tiers des amendes
prononcées en la Salle et au baillage de Lille par les hommes du
comte
au conjurement de son bailli, le tiers des amendes prononcées
par les échevins de la ville à la semonce du prévôt, le tiers des
deux tiers des amendes pour bans enfreints ; le
prévôt devait faire
serment de garder
ne pouvait faire
les droits dudit châtelain.
aucun
En la ville de Lille, on
ban au nom du comte qu'il ne fût fait
également au nom du châtelain en l'y mentionnant en cette qualité,
Le pendeur que le châtelain livrait au comte avait le droit d'avoir à
Lille une femme folle, et s'ils commettaient quelque malséance, on
ne les pouvait arrêter sinon pour crime. Ledit pendeur avait le
droit de tenir par toute la ville et baillie
et handute et breleng
nommé jeu de dés.
En tous les échevinages créés par le comte de Flandre hors de la
ville de Lille, savoir à Seclin, Halluin,
et
Annappes , Frelinghien
Prémesque le châtelaiu, à cause de son fief, avait le tiers de toutes
les amendes prononcées en la Salle de Lille par les échevins des
Timaux. — Il avait quatre bareaux à mesurer les vveddes qu'on
vendait dans la châtellenie, l'une à Phalempin, les autres à Carnin,
à Provin, à Ferrière ; il les affermait à ses officiers. — Le châtelain
avait
une voie
du Plouich à Lille par
pour aller de son hôtel
le hameau de Ferrière,
où il devait pouvoir passer en
une lance droite ; s'il trouvait
de bois
empêchement
derrière
portant
celui qui était en faute encourait l'amende de 60 sous
jugée par son bailli et ses hommes de Phalempin qui y pouvaient
faire visite quand bon leur semblait (Ibidem.— Dénombrement du fief
du châtelain.)
croissants,
du châtelain
X. Pairies
tenues
de Lille
et hom— Du châtelain de Lille,
mages du fief de la châtellenie.
de sa cour
pairies
et halle
de Phalempin
les cinq grosses
relevaient
à Faches,
de la châtellenie : le royaume des Timaux,
14
— 202 —
à Lomme; Les Mottes, à
à Wattignies ; Madringhem,
Barghes,
La Gorgue et Gamans, à Lesquin, dont les tenants devaient au
comte le dixième denier à la vente desdites pairies, et au châtelain le service de guerre et de chevauchée avec chevaux et armes,
le relief, qui était le revenu d'une année, la meilleure de trois, et
le service en cour ; — 3 fiefs qui devaient au comte les droits
— les
à
la
vente
et
le
;
quatre pairies du chastel
werp
seigneuriaux
Herrin et le fief de l'abbaye de
du Plouich : Hérignies,
Attiches,
— et un nombre considérable
d'autre fiefs ou hom;
Phalempin
mages, parmi lesquels : La Cessoye, La Coquelerie, Le Fresnel, La
Haye, Lannoy, Les Masures , La Pêcherie, Les Roblets, Wallers,
Le Hem, à Aubers; — Le Pré de
à Attiches;
— Les Cotelleries,
Fretin , à Avelin ; — Beaupuis, la Navie d'Escoives, à La Bassée;
— Touart,
la Mairie de Carnin, Carnin,
à La Capelle-en-Pévèle;—
le Payage, à Carnin; — Winars, a Comines;
Esteules, Helleville,
— Werquin , à Deûlémont ; — Riencourt,
Lassus , à Englos; —
Maillard
dit Fazon , Le Petit-Marêts , à
— Bierbaix,
—
:
à
à
Ennevelin
;
Ennetières-en-Weppes
Carnin,
— Escobecques, terre à clocher,
—L'Anglée,
Erquinghem-le-Sec;
—
— Riomez,
à Esquermes;
La Pêcherie
Briffoeul, à Flers ;
— Berlemont,
à Fretin;
à
Warin,
Fourmestraux,
Saint-Pol,
Chantrain,
Le Burgh,
Fromelles;
— le fief du châtelain , à Hallennes-lez-Haubourdin;
— Le Bas— Duremont, à Halluin ; — La Bricogne , à
Hantay ;
—
terre à clocher, le Court, CoquemWally, à Herlies ;
Houplin,
à Houplines;
terre à
— Werquin,
— Illies,
plus, à Houplin,
clocher, Gamans, Le Hus , Leauwe, Willy et Gavelin , à Illies ; —
Le Becque, La Cessoye, à Lambersart ; — Lesquin, terre à clocher,
, Heddenghes , Merchin,
Coquepaille, Le Petit-Engrin
Meurchin,
La Motte, Waregny,
à Lesquin;—
La Halloterie,
Damiette,
Wastines , à
Malpart,
Rabodenghes , à Lille ; — Les Chaingles,
Le Marais, à
Linselles; — Les Fresnes, Les deux Basinghiens,
Loos; — Le Pré, à La Madeleine ; — Le Becquerel, à Marquette;
— Le Gardin,
terres à clocher;
Les
Mérignies,
Marquillies,
Bruyères,
Wasquehal,
à Mons-en-Pévêle
; — Mouchin,
terre
à
— 203 —
— Bercus,
Le Terrage,
La Taille,
Les
Willemain,
terre à clocher,
Marêts, audit Mouchin ; — Neuville-en-Ferrain,
La Hamaide, audit Neuville ; — Le Bois d'Auby, La Hamedde , à
Ostricourt ; — Pérenchies, terre à clocher, Le Court ou Pérenchi-
clocher,
court, Le Fresnel, Le Gardin , Le Cappel, Reisson , audit Pérenchies ; — La Motte de Saint-Pol,
à Péronne ; — La Marquette , à
— Le Bois, Fretin , Hellin, La Motte, La MottePont-à-Marcq ;
Madame , à Phalempin ; — Le Bois, Les Pâtures, Le Touquet— Les Tombes, à
; —
Loque, à Prémesque;
Quesnoy-sur-Deûle
—
Hollebecque, Bar, Douai, L'Écliche de la Consoye, à Roncq ;
La Vallée , Le Fief du
, Chantraine,
Châtelain, à Radinghem ; — Le Wattier, à Ronchin ; — La Brunerie, La Cessoye, à Saint-André ; — Salomé , terre à clocher, Le
Quint de Salomé, — Les deux Burgault, Les deux Maillard, Saint
Pierbaix,
Le Petit-Pierbaix
à Seclin; — Sequedin, terre à clocher; — Le
Éloi, Wattiessart,
Grand et le Petit Bellincamp,
Hélisien, à Thumeries ; — Hesselinière, les Warlez , à Tourmignies ; — Les Frémaux, à Verlinghem ;
—
—Wahagnies , terre à clocher; — Cliquenois, à Wambrechies;
Les deux Barghes, à Wattignies ; — Beaufremez, à Wazemmes ,
— et un
grand nombre de fiefs innommés.
Les dénombrements, dont le plus ancien remonte à 1389, divisent
du relief
ces hommages par catégories basées sur l'importance
auquel ils étaient assujettis. A la mort du vassal, une nouvelle
concession de la part du seigneur devenait nécessaire, ainsi qu'un
nouvel engagement de foi et hommage de la part de l'héritier ; le
fief était tombé, il fallait le relever, et, pour prix de celle nouvelle
l'héritier payait le relief, la reliévon. Cette reconnaisinvestiture,
sance était de dix livres pour les fiefs liges , de cent sous pour les
fiefs demi-liges , moindre encore et réduite parfois à quelques sous
pour les fiefs simples. En 1456 , on comptait 119 hommages à 10
livres de relief, 22 à cent sous, 20 à 60 sous et à 40 sous, 126 à
30 sous, parmi lesquels les sept sergenteries du bailliage de Lille ;
55 à relief moindre, soit en argent, soit en nature. Dans ce dernier
cas, c'est une blanche lance à fer ou sans fer, une paire de blancs
gants, une paire d'éperons dorés, un voirre (verre), une paire de
— 204 —
un ou deux blancs estoefs (éteux, balles du jeu
doubles voirres,
de paume, de stupa? étoupe); ensemble 342 fiefs dont les détenteurs reconnaissaient le châtelain de Lille pour suzerain immédiat.
(Dénombrement.)
XI. Châtelains
La filiation
de la première
des châtelains
Maison
de la Maison de Lille,
de
Lille.
—
que l'ont
suivie ceux qui
telle
et telle que l'ont
et Vander Haer,
ont dû y recourir, telle enfin qu'elle s'impose comme base de tout
travail sur ce sujet, tant elle a acquis d'autorité , présente des difet se heurte à chaque instant contre des
ficultés insurmontables
établie Piétin
matérielles et des contradictions
palpables. L'abanimpossibilités
donner quand elle est en opposition formelle avec les titres est un
devoir tout tracé ; mais pour la rectifier les documents font presque
toujours défaut et ne laissent souvent d'autre ressource que la voie
des conjectures en rapport avec les dates. — 1. Saswalon, fondateur de l'abbaye de Phalempin,
1039. — 2. Robert 1er, vers
1050; donné comme fils de Saswalon dans des actes que Buzelin
dit avoir vus. Ces deux personnages ne sont qnalifiés châtelains
dans aucun titre. — 5. Gérard Du Buc, 1071, nommé châtelain
de Lille dans une chronique du XIIe siècle. (Corpus Chron. Fland.)
— 4.
soit qu'il ait reçu cette
Après lui vient Roger l'Ancien,
charge de sa femme Ogive, descendante de Saswalon, lequel en ce
premier cas aurait été châtelain ; soit que lui-même fils de châtelain,
du fondateur de Phalempin , lequel en ce
il ait épousé l'héritière
second cas n'aurait pas été châtelain de Lille. (Voir mes Châtelains
de Lille). Roger l'Ancien,
époux d'Ogive,
parait dans les actes de
1087 à 1096, accompagne Robert de Jérusalem à la première croisade
et périt en juin 1098, au siége du fort d'Antioche (d'Achery, Spicil.,
III, 432. ) C'est donc à tort que Van der Haer le fait vivre jusqu'en
— 5. Roger le
1111. Sa veuve restaura l'abbaye de Phalempin.
Jeune, dit, par Piétin et Van der Haer, fils de Roger l'Ancien,
ce qui n'est établi, ni infirmé directement par aucun titre. Il ligure
dans les actes de 1101 à 1128. — 6. Renaud 1er. Ce châtelain,
— 205 —
inconnu
de tous,
du mois de juillet
dans un acte
figure sous le nom de Reinboldus,
1129 ; mais on ne peut citer que sous toute
réserve cette charte imprimée dans Carpentier et interpolée,
au
dire de Wauters,
dans le but d'offrir
une longue liste de personnes nobles. Un acte de l'abbaye de Saint-Pierre
de Gand , en
1133, a pour témoin Renaud , châtelain de Lille, Reinaldus, Reinbaldus, Remalchus. (Du Chesne, Guines , preuves , p. 70 et 209.
— Van Lokeren,
N° 213.) Il pourrait être ainsi que les deux suivants fils de Roger le Jeune. — 7. Robert II, 1136-1143 , également inconnu des auteurs. — 8. Roger III,
confondu avec Roger
le Jeune par Piétin et Van der Haer. Il ne paraît que dans un acte
de 1145. — 9. Robert III paraît dans un acte de 1146. Ce châtelain serait le fils aîné de Roger III ; se disposant en 1147 à
il aurait laissé la
accompagner le comte Thierri en Terre-Sainte,
châtellenie
de Lille à son frère qui suit. —10. Renaud II,
second fils de Roger III, figure pour la première fois, comme châtelain
de Lille, dans un acte de 1152; il avait épousé Adelis de Guines,
héréditaire
et mourut en 1163-1166,
laissant la châtellenie à son frère qui
suit. — 11. Hugues,
troisième fils de Roger III, figure comme
châtelain de Lille, le 16 février 1166 , dans une charte de Thierri
sa femme,
d'Alsace ; il était mort en 1177, laissant d'Ermentrude,
était châtelain
Jean, qui suit. — 12. Jean 1er, fils du précédent,
de Lille dès le début de l'année 1177, et paraît en cette qualité
dans de nombreux
actes jusqu'au
traité
de Péronne,
du mois de
selon le nouveau style. Van der Haer lui
janvier 1199 ou 1200,
dame de Pontrohart;
donne pour épouse Mahaud de Béthune,
mais il est évident qu'il confond ici Jean 1er avec Jean II, fils du
châtelain de Péronne. — 13. Le fils aîné de Jean Ier mourut
avant son père, laissant un fils mineur ; sa veuve se remaria au
sire de Bourghelles,
qui, pendant la minorité du fils de sa
Ce fils mourut
femme, exerça la charge de châtelain de Lille.
jeune, laissant son héritage à ses oncles: Roger et Willaume,
qui
qui furent successivement châtelains de Lille, et Nicolas,
était chanoine de Tournai en 1230. Sa tante, nommée Elisabeth,
— 206 —
et fut mère de Jean II,
de
châtelain
le
Péronne,
épousa
—
Lille.
châtelains
branche
des
de
d'une
nouvelle
auteur
14. Roger IV, mort sans génération, en 1230, se révèle
dans une série de ses propres actes, restés pour la plupart
inédits. Plusieurs de ces actes sont encore munis de leurs sceaux,
où se voient : Trois lions, deux en chef et l'autre en pointe.
Telles étaient les armes de la première maison des châtelains de
— 15.
le
de
avec
s'éteindre
successeur
va
Roger.
Lille, qui
Willaume du Plouich. Par la mort de Roger IV, la châtellenie de
Lille passait aux mains de son frère Willaume du Plouich, prévôt
de la collégiale de Saint-Pierre de Lille, qui pour l'exercice d'une
charge peu compatible avec la robe du religieux, s'associa son
neveu et héritier, Jean, châtelain de Péronne. Willaume mourut
en 1236. Avec lui finit la première maison de Lille qui, durant
deux siècles, brilla de tout son éclat. Les événements qui
amoindrirent successivement le pouvoir judiciaire et militaire
de ces. officiers féodaux , mais qui n'atteignirent que leur charge,
ne commencent qu'avec la seconde série.
de
Maison
de Péronne
ou seconde
XII. Maison
Lille. — 16. Jean II, neveu des deux derniers châtelains, fils de
leur soeur Elisabeth de Lille, commence en 1237 une nouvelle
dynastie. Héritier par la mort de son père de la châtellenie de
Péronne, il n'en conserva pas moins le nom de sa mère qu'il transmit à ses descendants ; mais il garda les armes de sa famille: de
gueulesau chef d'or. Jean, châtelain de Lille et de Péronne, épousa
Mahaut de Béthune, héritière présomptive de Pontrohart, de
Meulebecke et de Blarenghem , fille de Guillaume de Béthune et
d'Isabelle de Pontrohart, riche héritière du pays de Bergues. Il
mourut en 1244. Sa veuve se remaria presqu'aussitôt avec Robert
de Wavrin, qui exerça la charge de châtelain de Lille pendant la
minorité du fils aîné du défunt. — 17. Jean III était, dès l'année
1255, selon toute apparence, majeur et marié ; il avait épousé
— 207 —
fille d'Arnoul,
sire de Mortagne,
châtelain de Tournai et
seigneur
d'Iolente de Crucy. Ce fut Jean III, châtelain de Lille,
d'Haubourdin
et d'Emmerin,
de Blarenghem
et de Sainghin-enMahaut,
de canaliser la Haute-Deûle
entreprit
jusqu'à Don, et de joindre Don à La Bassée par un autre canal.
Jean III, mort en 1276, et Mahaut de Mortagne eurent ensemble
Weppes,
qui,
en 1271,
enfants, entre autres Jean qui suit ; Thomas de Lille,
seigneur de Fresne et de Blarenghem, auteur de la branche cadette
—
de la Maison de Lille ; et Roger de Lille , sire de Pontrohart.
18. Jean IV. Les actes de ce châtelain sont plus nombreux qu'intéquatorze
ressants. Il avait promis, paraît-il,
au comte Gui d'aller hors du
pays au service de son fils Philippe de Flandre, marié en Italie et
comte de Chieti. Jean revint-il
de l'Abbruzze,
périt-il devant Casfut fait prisonnier?
On ne sait.
tellamare où Philippe lui-même
Toujours est-il qu'il était mort en 1292. Il avait épousé avant 1279
Béatrix de Clermont, dite de Nesle, fille de Simon , l'un des régents
du royaume pendant l'absence de saint Louis;
soeur de Raoul,
connétable de France, de Gui, maréchal de France,
d'Amaury ,
de Lille , et de Simon , évêque et comte de
prévôt de Saint-Pierre
Beauvais. Il en avait eu Jean V et Guyotte de Lille , héritière de
— 19. Jean V. Voici encore un
la châtellenie
son
frère.
après
châtelain de Lille que ni Piétin ni Van der Haer n'ont connu. Son
existence
ne saurait être mise en doute. En mars 1293,
pourtant
Béatrix de Nesle est dite veuve, elle tient certaine terre de Jean ,
châtelain de Lille son fils. Il est vrai que ce Jean , cinquième du
nom , ne s'est guère révélé à l'histoire que par sa mort. Il périt en
1302 avec la noblesse de France, à la bataille de Courtrai, où avec
plus d'honneur combattaient dans les rangs des Flamands ses oncles
Roger et Thomas de Lille. Peu après la bataille de Courtrai eut lieu
la cession de la Flandre gallicane , et c'est ainsi que la châtellenie
de Lille fit, jusqu'en 1383, partie intégrante du royaume de France.
En même temps, la maison des châtelains de Lille,
tombée en
quenouille dans la personne de dame Guyotte , entrait dans la famille princière de Luxembourg. La châtellenie héréditaire retrouvait
— 208 —
ainsi en illustration
sous la nouvelle
ce qu'elle allait perdre en pouvoir et en influence
domination.
— 20.
Luxembourg-Ligny.
Guyotte,
et Emmerin, de Sainghin,
châtelaine de Lille, dame d'Haubourdin
sire de
de Luxembourg,
etc., épousa, avant 1307 , Wallerand
etc. La maison de Luxembourg,
Ligny, de Roussy, de Beaurevoir
XIII.
Maison
de
a lait pendant plus de huit siècles, la gloire de l'Allemagne,
de la
Hongrie, de la Bohême, de la Pologne, des Pays-Bas ; elle a donné
à ces différentes
contrées des empereurs, des rois , des gouverneurs , et des reines à la France. Depuis Sigefroi, premier comte
cette
de Luxembourg et père de Sainte-Cunegronde,
impératrice,
tige s'est constamment signalée par les alliances les plus distinguées. La
Wallerand
dont
dite de Luxembourg-Ligny,
cadette,
était alors le chef, a donné également une foule de
branche
héros célèbres,
portait
ronné
de princes et de princesses illustres. Luxembourg
d'argent au lion de gueules, armé, lampassé d'azur et coula queue fourchée et passée en sautoir. En 1336,
d'or,
Guyotte
Neuville
fondait et dotait
à La
la chapelle de Sainte-Catherine
qui fut érigée en paroisse particulière.
en Phalempin,
où elle
Elle avait aussi fondé la chapelle de Saint-Jean-Évangéliste
fut inhumé en 1337. Elle laissait la châtellenie à son fils Jean de
de Luxembourg , on
Quant à son mari , Wallerand
Luxembourg.
— 21. Jean de Luxembourg
, sire de
ignore l'année de sa mort.
Roussy, châtelain de Lille, avait épousé par contrat du 10 juillet
1330, Aelis de de Flandre, dame de Richebourg et d'Erquinghem,
fille de Guy de Flandre , petit-fils de Guy de Dampierre. Elle
mourut en 1346. Jean se remaria , dit-on,
à Jeanne Bacon, dame
de Molay, dont il n'eut point d'enfants et avec laquelle il vivait
encore à la fin de l'année 1360, lorsque sur le point de partir en
comme ôtage du roi de France, il fit son testament.
Angleterre
Il
mourut
le 17
mai
1364, et fut inhumé à Phalempin. Outre
son fils Guy, compagnon de sa captivité et qui lui succéda , il
laissait de sa première femme, six ou sept enfants légitimes que
— 209 —
les généalogistes mentionnent suffisamment, et, si Piétin ne s'est
pas trompé, deux enfants naturels auxquels son testament assurait
quelque legs. Jean de Luxembourg paraît avoir été doué d'un
esprit fort conciliant. — 22. Guy de Luxembourg, sire de Roussy ,
de Beaurevoir, de Richebourg , d'Erquinghem, d'Haubourdin ,
avait épousé en 1360, Mahaut de Châtillon, comtesse deSaint-Pol,
dame de Bohain et de Dourleus ; il en eut sept ou huit enfants parmi
lesquels Wallerand , son successeur; Jean de Luxembourg, sire de
Beaurevoir et de Richebourg, dont le fils ainé Pierre de Luxembourg
succédera aux petits fils de Wallerand, morts sans postérité ; le
bienheureux Pierre de Luxembourg, mort cardinal à Avignon, le
2 juillet 1387 ; André de Luxembourg, évêque de Cambrai en 1390.
Il laissait aussi deux enfants naturels dont Jean de Luxembourg ,
dit Caulusou bâtard de Ligny, chevalier , seigneur de Forest et de
Bruay ; — 23. Wallerand II de Luxembourg, comte de Ligny et
de Saint-Pol, seigneur de Fiennes et de Bohain, né en 1355 , fait
chevalier à l'âge de 15 ans, avait accompagné son père à la bataille de Basveiler où il le vit mourir les armes à la main. Fait prisonnier des Anglais étant au service de France, il épousa à
Londres en 1379, Mahaut de Reus, fille de Thomas de Hollanl,
comte de Kent, et soeur utérine de Richard II, roi d'Angleterre.
Il obtint alors sa liberté moyennant une rançon de soixante mille
francs. Il emprunte au comte de Flandre une partie de cette somme
et , pour s'acquitter, il lui remit la mairie ou ammencep de
Courtrai. Mais en 1382, il devait encore au comte et a ses chevaliers plusieurs sommes en garantie desquelles le suzerain fit saisir
le fief de la châtellenie de Lille. Dans les motifs de celte rigueur
entrait un autre grief : le châtelain ou plutôt ses officiers avaient
laissé échapper de ses prisons de Lille, deux prisonniers ennemis
du comte et conspirateurs, lesquels, à cause de son fief, il était
tenu de garder ou faire garder à ses périls et aventure. Il fallut
bien, s'il voulut conserver sa châtellenie, qu'il payât ses dettes et
donnât satisfaction au comte. Wallerand, veuf depuis 1392, se
remaria en 1400 à Bonne de Bar, dame de Nogent, de Gravelines
— 210 —
fille puînée de Robert, duc de Bar, et de Marie de
et de Nantueil,
France. De son premier mariage était née Jeanne de Luxembourg,
mariée le 24 avril 1402 à Antoine de Bourgogne, comte de Rethel,
second
fils
Wallerand
de Philippe le Hardi et de Marguerite
de Flandre.
donnait en dot à sa fille le fief de la châtellenie de
Lille
qui passa ainsi, mais pour peu de temps dans la maison de
Wallerand
mourut le 6 avril 1417, laissant deux
Bourgogne.
enfants naturels
: Jean dit Hennequin , le fameux bâtard de SaintPol , à qui il remit par son testament la seigneurie d'Haubourdin
;
et Simon de Luxembourg
qui fut prévôt de l'église de Saint-Omer.
de Bourgogne.—
24. Jeanne de Luxembourg,
XIV . Maison
châtelaine de Lille, eut d'Antoine de Bourgogne, duc deBrabant,
deux fils; Jean de Bourgogne, duc de Brabant en 1415, époux de
Jacqueline de Bavière en 1417, mort le 17 avril 1427, sans postéde Bourgogne qui suit. Jeanne mourut le 12 août
rité; Philippe
1407; Antoine de Bourgogne, remarié à Elisabeth de Luxembourg,
fille du duc de Gorlitz, mourut à la bataille d'Azincourt,
le 25 octobre
1415. — 25. Philippe de Bourgogne, né le 25 juillet 1404 , héritait
des comtes de Saint-Pol et de Ligny ainsi que, de la châtellenie de
par la mort de sa mère en 1407. Il fit son entrée solennelle à
Lille le 17 novembre 1422 , et prêta comme châtelain le serment
accoutumé. Il mourut à Louvain,
le 4 août 1430. Par sa mort,
les biens qu'il tenait de sa mère retournèrent dans la maison de
Lille
aux enfants de Jean, sire de Beaurevoir, second fils
Luxembourg,
du châtelain Guy, comte de Ligny. La châtellenie de Lille échut à
l'aîné Pierre de Luxembourg,
qui devint ainsi la souche des comtes
de Saint-Pol.
Antoine,
XV
Philippe de Bourgogne
Philippe et Isabeau.
Maison
de
Luxembourg
1er du nom, comte
de Luxembourg,
Lille, avait épousé,
laissait trois enfants naturels,
Saint-Pol.
de Saint-Pol,
—
26. Pierre
châtelain
au mois de mai 1405, Marguerite
fille aînée de François, duc d'Andria,
qui lui survécut.
de
des Baux,
Il mourut
— 211 —
de la peste à Rambures, le 31 août 1433, laissant : Louis de
Luxembourg, comte de Saint-Pol, qui suit ; Thibaut, auteur de la
branche des seigneurs de Frennes; Jacques, seigneur de Richebourg , époux d'Isabeau, dame de Roubaix ; Jacqueline de Luxembourg , épouse de Jean, duc de Bedford , régent du royaume de
France sous Henri VI d'Angleterre. Elle se remaria à Richard
d'Oudeville, sire de Riviers et eneut une fille qui épousa Edouard,
roi d'Angleterre ; Isabelle, mariée à Charles d'Anjou , comte du
Maine; Catherine qui épousa Artus,duc de Bretagne; et un fils
naturel, Pierre de Luxembourg. — 27. Louis de Luxembourg.,
comte de Saint-Pol, de Brienne de Conversan , né en 1418, avait
15 ans, lorsqu'il succéda à son père : C'est ce fameux connétable
de Saint-Pol, qui eut la tête tranchée en place de Grève, le 19
décembre 1475. Il avait épousé en premières noces, le 16 juillet
1435, Jeanne de Bar, comtesse de Marie et de Soissons, vicomtesse de Maux, dame d'Oisy , de Dunkerque, de Bourbourg, de
Gravelines, etc. , morte en 1462 , lui laissant sept enfants parmi
lesquels Pierre II de Luxembourg, son successeur.Marie de Savoie,
belle soeur de Louis XI, était sa seconde femme et l'avait précédé
de quelques mois dans la tombe, lui laissant un fils et une fille.
Enfin , le connétable de Saint-Pol, aussi dissolu dans ses moeurs
qu'ingrat et perfide dans sa vie politique, n'eut pas moins de huit
bâtards, dont les noms se trouvent partout. — 28. Pierre de Luxembourg, 2e du nom, fut réintégré eu 1477 dans les possessions et
litres de sa famille par la duchesse Marie de Bourgogne. Le 26
juillet 1481, il prêtait serment comme châtelain de Lille. Pierre II
mourut le 25 octobre 1482 et fut inhumé dans l'abbaye de Cercamp.
Il avait épousé Marguerite de Savoie, veuve de Jean Paléologue,
marquis de Montferrat, soeur aînée de sa belle mère et de la reine
de France. De cette alliance étaient nés trois fils, qui moururent
sans postérité, et deux filles dont l'une, Marie de Luxembourg
succéda à son père. — 29. Marie de Luxembourg, restée la principale héritière de Pierre II, lui succéda à l'âge de 13 ans. Elle
épousa en premières noces Jacques de Savoie, son oncle mater-
— 212 —
nel et son parrain, oncle aussi du roi de France Charles VIII.
Le 14 janvier 1484 (N. S.) Jacques de Savoie faisait sa première
entrée à Lille et prêtait serment comme châtelain. Il ne laissa
qu'une fille qui épousa Henri, comte de Nassau et Vianden , dont
elle n'eut point d'enfants. Marie se remaria par traité passé au
château de Ham , le 8 septembre 1487 à François de Bourbon,
comte de Vendôme, à qui elle porta les titres et domaines de la
maison de Luxembourg qui lui avaient été rendus par une déclaration du roi Charles VIII. François de Bourbon avait alors
17 ans, étant né en 1470 ; il était marié depuis huit ans , lorsqu'il alla rejoindre Charles VIII dans son expédition d'Italie. Il y
combattit vaillamment à la journée de Fornoue et mourut de maladie à Verceil, le 3 octobre 1495. Leur union avait été féconde
et leur avait donné six enfants, quatre fils et deux filles. Charles de
Bourbon, l'aîné, à qui revenait le fief de la châtellenie de Lille,
mourut avant sa mère le 27 mars 1537. Il avait épousé, en 1513,
Françoise, duchesse d'Alençon veuve de François 1er d'Orléans,
et en avait eu treize enfants, dont l'aîné des survivants, Antoine
de Bourbon, fut châtelain de Lille.
— 30. Antoine de Bourbon,
XVI- Maison de Bourbon.
duc de Vendôme, châtelain de Lille , épousa, le 20 octobre 1548,
Jeanne d'Albret, fille d'Antoine, roi de Navarre, et de Marguerite
de Valois. Après la mort de son beau-père, en 1555, il porta le
titre de roi de Navarre. Il mourut le 17 novembre 1562, laissant à
son fils Henri, le futur roi de France, la châtellenie héréditaire de
Lille dont il avait fait le rapport et dénombrement l'année précédente. — 31-35. Henri de Bourbon et les rois de France. Henri de
Bourbon, châtelain de Lille en 1562 , roi de Navarre en 1572»
parvint à la couronne de France sous le nom de Henri IV en 1589.
Redevable envers deux colonels suissesd'une somme de 19,600 écus,
il assigna en garantie de cette dette la châtellenie héréditaire dp.
Lille que les créanciers firent saisir sous son successeur et dont ils
annoncèrent la vente, en vertu d'un arrêt de la Cour de Malines,
— 213 —
du 20 janvier 1630. A cette nonvelle, Louis XIII fit assembler son
conseil ; quelques-uns des membres étaient d'avis de tirer raison de
cet attentat par les voies extraordinaires ; mais par égard pour
l'infante Isabelle, alors notre souveraine, Louis XIII ne voulut pas
recourir à la force et envoya consigner la somme due. Entre temps,
vers 1620, Louis XIII servait encore, comme châtelain de Lille,
le rapport et dénombrement de son fief aux archiducs Albert et
Isabelle. Définitivement acquise à la France par la conquête de la
Flandre en 1667, la châtellenie héréditaire de Lille conserva néanmoins sa constitution féodale : de sorte que Louis XIV et ses successeurs , Louis XV et Louis XVI, furent aussi châtelains de Lille.
La dignité huit fois séculaire s'est éteinte avec eux ; l'éclat du trône
où elle était parvenue ne l'a point sauvée. On voit bien Louis XVIII,
pendant son exil, se faire appeler le Comte de Lille, mais je
n'oserais affirmer qu'il y eût là un souvenir, du moins intentionnel,
du titre de châtelain de Lille que ses prédécesseurs avaient porté.
Le Ploufch,
à Phalempin, domaine du châtelain de Lille ,
comprenant un manoir et château-fort, résidence du châtelain ;
quatre jardins en dehors du pont, 59 bonniers 7 cents et un quar
teron de pré et terre à labour ; 475 bonniers de bois et des renies
en argent, en froment, en avoine et en chapons.
Le château du Plouich a été vendu par engagère à la famille
Imbert de Fromé. Madame de Saint-Martin,
dernière de cette
branche d'Imbert, eut pour héritier le sieur Bruneau, Président
au Parlement de Flandre, dont l'aïeule était N. Imbert.
Phalempin
(Fief de l'abbaye de). Les biens de l'abbaye de
Phalempin constituaient un fief vicomtier sans relief ni service, et
l'une des quatre prairies du château du Plouich.
à Phalempin, fief vicomtier tenu du châtelain de
Bois,
Lille de sa cour et halle de Phalempin, à 10 livres de relief ;
Le
-214
—
comprenant un manoir appelé la Mottelette à Lannel, avec 42
bonniers de terre, des rentes et cinq hommages. — A cause de
son fief, le seigneur du Bois a la « cache des tailles de ses bois
en toute la châtellenie, par le moyen dés forestiers du châtelain. »
Colle de Luxembourg, dame du Bois, fille de Bauduin, mort
en 1288, et d'Alix de Wavrin, épousa Robert de Fiennes, chevalier, seigneur de Helchin ; — leur fils, Henri de Fiennes, chevalier,
seigneur du Bois, quitta le nom de Fiennes et prit celui du Bois;
il épousa Marie de Saint-Venant dont il eut : Henri du Bois ; chevalier, qui épousa Jacqueline de Boffermont, — leur fils, Sohier du
Bois, chevalier, allié à Marie d'Azincourt, — leur fils, Jean du; Bois,
baron d'Esnes, époux de Jeanne de Lens, fille de Bauduin, seigneur
d'Ennequin, gouverneur de Lille, 1389 ; — Jean du Bois, leur fils,
seigneur de Vermeille, époux de Catherine de Poix, dont il eut :
— Philippe du Bois, seigneur d'Ennequin, qui releva le fief du
Bois sous bénéfice d'inventaire ; il épousa Jeanne de la Trémouille ;
—leur fils, Jean du Bois, chevalier, 1456, époux en premières noces
de Catherine, dame de Beaumesnil, dont il eut : — Jean du Bois,
chevalier, seigneur d'Esquer de, 1511. — Isabeau de Beauffremez,
fille de messire Jean de Boulogne, 1610
à Phalempin, tenu du châtelain de Lille, de sa cour
Fretin,
et halle de Phalempin à cent sous de relief; contenant 6 bonniers
2 cents sur le grand chemin de Seclin à Arras et sur e ruisseau de
la Naive.
— Pierre de
Christophe Desteule, 1389. — Jean de Piennes.
Fretin, qui a laissé son nom au fief , 1456; — Jean de Fretin. —
Jean de La Broyé, écuyer, par achat de Jean de Fretin, 1506. —
Antoine Domessent, écuyer, seigneur des Goutières; — Antoinette
de Haynin, fille de messire Guislain, en son vivant, chevalier,
seigneur du Broeucq, veuve Claude de Warennes, écuyer, nièce
et héritière d'Antoine Domessant, mort en 1590.
— 215
—
à Phalempin, fief vicomtier tenu du châtelain de
Hellin,
Lille, de sa cour et halle de Phalempin, à 30 sous de relief,
comprenant 2 bonniers 4 cents de terre à labour, près du fief de
La Cauchie.
Jacques de Hellin et Georges, son frère. — Guillaume de Le
Cauchie, écuyer, 1389. — Regnaut de Warwane; — Regnaut de
Hellin, écuyer, 1456. — Jennet d'Altiches, fils de Pierre, seigneur de Le Cauchie, 1500. — Germain Petipas, seigneur de
Warcoing, mort en juin 1597; — Jeanne Petipas, sa fille.
La Motte à Phalempin, fief tenu du châtelain de Lille de sa
cour et halle de Phalempin ; contenant un manoir sur motte avec
9 bonniers 10 cents d'héritage.
Daniel Thieulaine, 1456 ; — Jean Thieulaine ; — Jeanne Thieulaine, fille de Jean , épouse de Jacques d'Aire ; — Ernould d'Aire,
leur fils; — Guy Guilbaut; — Pierre Guilbaut, 1505. — Alard
de Lannoy, époux de Barbe Herlin ; — leur fille N... de Lannoy,
épouse d'Alard de Fourmestraux ; — leur fille Marguerite de Fourmestraux par relief de 1603.
La
Hotte-Madame
à Phalempin , fief tenu du châtelain de
Lille, de sa cour et halle de Phalempin, à une paire d'éperons
dorés de relief; — comprenant une motte nommée la Motte-Madame,
et 4 bonniers 3 cents d'héritage, tenant au chemin du Plouich à
Wattiessart.
Morelet d'Allennes, 1456. — François d'Allennes, écuyer, fils
de Morelet, seigneur de Lannoy en Tournaisis, 1505 ; — Adrienne
d 'Allennes , épouse d'Adrien de Dyon ; — Adrien de Dyon, leur
fils, seigneur de Cantin, mort en 1583, époux d'Anne de Lens;
— leur fils Gilles de
Dyon, seigneur de Cantin.
La Cauchie
à Phalempin, tenue du seigneur de Faigneules.
Guillaume de La Cauchie, écuyer, 1389. — Jennet d'Attiches,
fils de Pierre, 1500.
— 216 —
Jean de Muissart, avocat, seigneur d'Altiches et de La Cauchie
à Phalempin, marié à Barbe de Saint-Venant, fils de Jacques de
Muissart, écuyer, seigneur du Marez et de Marie, dame d'Atliches.
PROVIN-EN-CAREMBAUT
A l'abbaye de Saint-Trond en Hesbaie qui avait reçu ce village
en don du comte Arnoul et qui fut confirmée dans cette possession
par Thierri, comte de Flandre, en 1146. (Piot, cartulaire de
l'abb. de St.-Trond, 1. 70). — L'abbaye possédait le fonds ; le
châtelain de Lille qui était l'avoué, y avait toute justice haute,
moyenne et basse, et des droits rapportes à l'article : Châtellenie
héréditaire de Lille ou fief du châtelain, § VII..
217 —
EXTRAIT
SÉANCE
DES PROCÈS-VERBAUX.
18
DU
JANVIER
1872.
Présidencede M. DE COUSSEMAKER.
M. LE PRÉSIDENTfait savoir que M. Ch. VINCENT,dont l'absence
est motivée par un deuil de famille , a été appelé depuis le 1er janvier, aux fonctions de chef de la 1re division de la Préfecture.
Il se fait l'interprète du sentiment de satisfaction de la Commission pour cette promotion si justement méritée , qui permettra à
son secrétaire-archiviste,
chargé désormais du service des sociétés
savantes, de lui prêter un concours sinon plus dévoué , du moins
encore plus utile.
Le procès-verbal
de la séance du 2 décembre
1871 est lu et
adopté.
M. LE PRÉSIDENTrappelle ensuite que, conformément à l'article
6 du règlement, le bureau aurait dû être renouvelé l'année dernière.
Cette opération, par suite des événements désastreux qui ont interrompu les séances, ayant été ajournée, il invite la Commission à y
procéder aujourd'hui.
Sont réélus à l'unanimité
:
Président : M. LE COOSSEMAKER.
Vice-Président
: M. le Comte DE MELUN.
Secrétaire-Général
: M. CHON.
Secrétaire-Archiviste-Trésorier
: M. Ch. VINCENT.
15
-
OUVRAGES
218 —
OFFERTS :
Dela part de M. le Ministre de l'Instruction publique:
Revue des Sociétés savantes des départements,
octobre, novembre et décembre 1870.
5e série,
t. II,
De la part des Sociétés:
de la Société académique du Var,
Bulletin
t. IV.
analytique des travaux de l'Académie des sciences,
lettres et arts de Rouen, pendant l'année 1869-70.
Précis
Mémoires de l'académie de Stanislas,
belles-
1869. Nancy.
Tables alphabétiques des matières et des noms d'auteurs contenus
dans les trois premières séries des mémoires de l'académie de Stanislas.
1750-1866.
Bulletin
l'Yonne,
de la Société des sciences historiques et naturelles
année 1870, 24e volume, — 1871, 25e volume.
du département
Mémoires de la Commission des antiquités
Côte-d'Or, 1re liv. du t. VIII.
Annales
Thierry,
de la Société historique
année 1869.
et archéologique
de la
de Château-
littéraire et artistique,
Revue agricole, industrielle,
publiée
sciences et arts de l'arrondissement
la Société d'agriculture,
Valenciennes,
octobre et novembre
du Comité flamand
et juin 1871.
Bulletin
de
par
de
1871.
de France,
t. V, n° 10 , avril,
mai
De la part des auteurs :
La Bibliothèque
dit FABER.
Ordinaire
Valenciennes.
communale
de Cambrai,
par C. A. LEFEBVRE
de la Prouvende del hostelerie du Castiel St-Jehan
Anzin MCCCCLVI
en
— 219
CORRESPONDANCE.
Des remerciements
seront adressés à M. FROMENTIN
particuliers
pour son travail sur le Castiel St-Jean à Valenciennes.
Lettre de remerciement
de M. Pierre LEGRAND,ancien préfet du
Nord, pour l'exemplaire du tome XI du Bulletin qui lui a été offert,
en souvenir de son père, décédé président de la Commission.
Lettres
semblables de MM. les Sous-Préfets
de Douai
et d'Ha-
zebrouck à qui le volume a été adressé.
M. le Préfet de Seine-et-Oise, par une lettre du 15janvier dernier,
adressée à son collègue du Nord, et que M. le baron Séguier
transmise, demande des renseignements sur la composition, l'organisation et les travaux
de la Commission.
Les renseignements demandés seront fournis et l'on y joindra
exemplaire des dernières publications.
Lettre
du président de la Commission
relative à l'envoi de ses mémoires
circulaire
de la Côte-d'Or,
rendu des travaux
Lettre de M.
archéologique
et du compte-
de la Compagnie.
PREUX annonçant
évêques de Cambrai
Lettre
un
l'envoi
de son travail
sur les
et leurs armoiries.
DEHAISNES, archiviste du Nord,
du premier volume du Cartulaire du Nord
circulaire
de M. l'abbé
relative
à la publication
qu'avait entreprise M. A, DESPLANQUE,son prédécesseur.
La Commission historique s'estime heureuse, en maintenant sa
souscription, d'affirmer la sympathie qu'elle avait témoignée à son
collègue, lorsque, en 1863, il lui soumit le plan de son travail qui
comprend toutes les chartes antérieures à l'an 1101.
M. le Maire de Lille, par une lettre du 4 janvier 1872, expose qu'en
vue de satisfaire au voeu exprimé par la Commission relativement à
l'érection
ditions
d'une
destinée à marquer l'endroit
placent le berceau du premier
fontaine
populaires
où les traforestier
de
— 220 —
des dispositions auraient pu être prises si l'église du
Sacré-Coeur, au chevet de laquelle on proposait d'adosser la pierre
oommémorative, se construisait sur la place de Roubaix; mais il ne
doit pas en être ainsi, un autre emplacement a été donné au moFlandre,
nument religieux et dès lors il n'est plus possible de l'utiliser pour
l'exécution du plan de la Commission historique.
La Commission, sans abandonner la pensée de rappeler le souvenir de la fontaine Delsaux, réserve la question.
TRAVAUX.—
COMMUNICATIONS.
fait le rapport suivant :
M. l'abbé DEHAISNES
« Dans sa dernière séance, la Commission a bien voulu confier à
mon examen la copie de trois documents conservés dans les archives de l'État à Gand, qui lui a été envoyée en date du 25 octobre
1871, par M. Van de Casteele, attaché au service de ces archives.
» Ces documents sont relatifs à l'octroi des lots de vin gratuits,
demandés par les canonniers des milices communales de Douai et
d'Arras. Le premier est une lettre des membres du Conseil de
Sa Majesté, en date du 21 août 1584, renvoyant au Roi, avec
un accueil favorable, la demande de la Confrérie de Dieu et
Madame Sainte-Barbe en Douay, qui désirent obtenir au lieu de
trois patars neuf deniers qu'ils reçoivent d'ancienneté, deux lots de
vin chaque dimanche et un lot aux autres jours de fête, en nature et
en franchise de tous droits. Le second de ces documents, daté du
8 avril 1585 , est une requête adressée au Président du Conseil à
Gand, par laquelle la même confrérie demande le renouvellement
des lettres lui accordant des octrois de vin, qui sont perdues ou
égarées. Le troisième, un privilège octroyant la même faveur aux
canonniers sédentaires d'Arras, en date du 23 octobre 1581 et rappelant qu'elle avait été concédée en 1497.
» Ces documents ont leur intérêt ; ils méritent d'être conservés
dans les archives de la Commission et indiqués dans les procèsverbaux. Mais je ne crois pas qu'ils doivent être insérés in-extenso
— 221 —
dans le Bulletin : ils sont d'une date relativement récente et d'une
époque où déjà le perfectionnement des armes et le développement
des compagnies soldées avaient enlevé aux milices communales l'importance dont elles jouissaient aux XIVe et XVe siècles. D'un autre
côté, elles n'apprennent rien de nouveau : un nombre très-considérable de lettres d'octroi de la même nature sont entérinées dans
les registres des Chartes de la Chambre des Comptes, et celles qui
concernent Douai et Arras sont indiquées dans les inventaires des
archives de ces villes et mentionnées par des écrivains qui se sont
occupés d'histoire locale. »
La Commission, conformément à la proposition du rapporteur
décide que mention de ces docucuments sera faite au procès-verbal
M. Ed. VANHENDE,
chargé également d'examiner un document
communiqué par M. Van de Casteele, concernant certain maître
auteur de pièces théâtrales représentées par les
Jacques JOCQUET,
élèves du séminaire Saint Pierre de Lille, de 1630 à 1636, fait à son
tour le rapport ci-après :
« C'est un extrait du registre de dépenses, service extraordinaire, tenu au XVIIe siècle, au séminaire de Saint-Pierre de Lille.
On sait que le chapitre faisait donner, deux fois l'an, des représentations théâtrales, par les élèves du séminaire.
» Or, les annotations de cet extrait relatent le nom d'un poète
qui, de 1630 à 1636 , a procuré au séminaire quatre actions, deux
comédies, les abrégés (sic) d'une comédie, une requête et deux
petites actions. Ces productions donnaient lieu à une allocation
de fonds à la Saint-Remy et aux caresmaux, parce que l'auteur
devait fournir des pièces de circonstance. On eut encore recours
à sa verve pour une action représentée à la venue du Prévôt.
» Ce poète si fécond à point nommé s'appelle maître Jacques
Jocquet. Nous ne l'avons point vu mentionné dans le chapitre
consacré aux poètes lillois par M. Henri Pajot, dans ses notes
bibliographiques ; malgré cela, il y aurait peut-être plus de témérité à lui dénier tout mérite qu'à le revendiquer comme une illustration lilloise.
— 222 —
» Quoiqu'il en soit, la calligraphie était également dans son
domaine : il reçut VII livres X sols pour un vers écrit en parchemin
présenté au Révérendissime de Namur, V livres pour quelque
emblême à l'arrivée du] gouverneur, et à diverses reprises il fut
chargé de transcrire les sommaires de l'action que l'on devait jouer.
» A défaut de notion sur la valeur poétique des oeuvres de
Me Jocquet, on peut rechercher le motif du choix qui fut fait de sa
personne pour organiser les fêtes scéniques du séminaire : je crois
l'avoir trouvé dans les termes d'une annotation de la troisième
année.
» Après une allocation de XIV livres à MeJacques Jocquet pour
le contenu de sa requeste dattée du XXVe d'octobre 1632, il est
ajouté : AUDITRÉGENT
pour une petite action faicte aux caresmeaux,
1633, XII livres.
» Jacques Jocquet était donc régent au séminaire de St-Pierre (1),
et à ce titre nous remarquons qu'il est remboursé chaque fois, des
dépenses faites pour la représentation et pour les élèves acteurs.
» Par exception, les dépenses du vin se payaient directement au
vinier. Or, c'était du vin d'Ay que l'on buvait le soir de l'aclion.
On en consommait huit lots à 28 s. les jours de grande représentation et quatre lots aux petites représentations.
» J'aurais désiré vivement pouvoir étayer sur quelque document sérieux la réputation de l'auteur signalé à la Commission
historique; mais à l'aveu de mon impuissance je ne puis m'empêcher
d'ajouter une réflexion.
» Quelques notes inscrites par le comptable, sur le verso du
dernier feuillet du registre, permettent de constater que le cumul
des fonctions exercées par Jacques Jocquet, ne lui avait assuré
ni aisance ni crédit, du moins dans les premières années qui nous
sont connues de son existence.
» Le 8 avril 1631, le trésorier lui fit une avance de 66 livres sur
faite sur les registres,
(1) Vérification
n'a jamais été bourgeois de Lille.
par M. l'archiviste
Paeile, Jacques Jocquet
— 223 —
ses gages, puis après avoir répondu pour lui, il paya pour son
compte 24 livres, entre les mains de l'hôtesse des Trois-Rois. Enfin,
près de deux ans après, il lui avança une somme de 60 livres,
en janvier
pour payer beau ventre sur les trois mois commençant
1633.
" Maintenant
nous possédons quelques détails sur la vie
privée de notre inconnu, il serait désirable de savoir un jour si ses
oeuvres valaient celles de certains poètes dont le trépas fut hâté par
la misère.
que
» En conséquence vu le peu d'étendue du document communiqué par l'archiviste Gantois et les souvenirs locaux qu'il rappelle,
je propose à la Commission de voter des remerciements à M. de Van
de Casteele et l'insertion
La Commission
remerciements
de sa note dans le Bulletin.»
décide
l'inserlion
au Bulletin
(1) et vote
à M. VAN DE CASTEELE, pour ses communications
des
in-
intéressantes.
M. RIGAUX, après avoir remercié la Commission d'avoir bien voulu
lui confier un exemplaire de la carte des chemins vicinaux pour servir à ses recherches archéologiques,
montre deux fibules émaillées
en construisant
et une perle gallo-romaine
le
trouvées à Lille,
marché de la place IX ; des objets analogues sont dessinés dans
le t. V des Annales du cercle archéologique
de Mons qui lui a été
remis en communication
à la séance précédente.
Il établit qu'on ne pourrait pas conclure de la mention
dans le récent travail
sur les sigles
de M. SCHUERMANS
de Lille,
figulins,
que ces objets et les débris trouvés, au mois de mai, rue Solférino,
exhumés
ne sont pas les premiers de l'époque gallo-romaine
a été faite ,
à Lille, puisque la trouvaille citée par M. SCHUERMANS
en 1730, à trois lieues de Lille, au château d'Egremont.
M. VAN HENDE rappelle qu'en effet, dans une séance de l'an
dernier,
la note de M. SCHUERMANS
avait
sens que repousse
M. RIGAUX.
(1) Voir ci-après, p. 858.
été interprétée
dans la
— 224 —
M. LE PRÉSIDENTcroit qu'il serait bon de faire la demande, au
Comité de topographie des Gaules, des numéros parus de son dictionnaire topographique.
M. RIGAUX termine
l'examen
du volume du cercle
archéologique
de Mons , en faisant remarquer
que ce volume contient un travail
de M. l'abbé BONIFACE, dont la Commission avait voté l'imprestion
dans sa séance du 12 mai 1870. Ce travail est intitulé : les pierres
de fiefs d'Ostergnies,
de Recquignies,
d'Avesnelles
et de Marpent.
M. GOSSELETqui a vu récemment ces pierres, et qui avait consenti à se charger d'en faire prendre les dessins, en donne la
il ajoute qu'il en a retrouvé une semblable à Givet.
description;
M. l'abbé DEHAISNESfait observer qu'elles ne diffèrent point sensiblement des pierres romaines de Bavai, exposées au musée de
Douai
La
, et qui sont considérées
comme les bornes du cirque.
que les dessins de ces pierres seront
M. le PRÉSIDENTprie M. GOSSELET
volume;
Commission
décide
joints à son prochain
de demander à M. l'abbé BONIFACE s'il ne pourrait
point fournir
quelques aperçus nouveaux que l'on joindrait à cette planche.
M. CASATI demande
que la Commission historique entreprenne
la publication des étymologies
des villes et communes du département. Il fait valoir l'intérêt
cette publication,
que présenterait
comme complément
de la Statistique
archéologique.
M. LE PRÉSIDENTrépond que cette question avait déjà été soulevée lors de la publication de la statistique,
mais que la Commission avait reculé devant la difficulté
de ce travail,
qui ne peut s'ap-
puyer bien souvent que sur des hypothèses.
À la suite d'observations
échangées à ce sujet entre plusieurs
membres, M. LE PRÉSIDENTpropose d'étudier de nouveau la question et de la mettre à l'ordre du jour de la prochaine séance.
, président ; PAEILE, DE
présents : MM. de COUSSEMAKER
NORGUET,DAVID, l'abbé CARNEL, l'abbé DEHAISNES, DECAULAINCOURT,
Étaient
DE
LA
PHALECQUE
, GOSSELET,
RIGAUX.
— 225 —
SÉANCE
Présidence
de M. DE
Le procès-verbal
DU
15
FÉVRIER
1872.
— Secrétaire
GOUSSEMAKER.
de la séance du 18 janvier
OUVRAGES
, M. Ch. VINCENT
est lu et adopté.
OFFERTS .
De la part de M. le Ministre de l'Instruction publique :
Dictionnaire
archéologique de la Gaule , époque celtique, publié
par la. Commission historique instituée au Ministère de l'Instruction
1er et 2e fascicules , avec cartes.
publique,
De la part des Sociétés :
Messager des sciences historiques ou Archives des arts et de la
bibliographie de Belgique, année 1871, 4e livraison.
Archives de l'agriculture
Comice agricole de Lille,
du nord de la France,
1871,
publiées par le
n°s 10, 11 et 12 ; octobre, no-
vembre et décembre 1872.
Mémoires de la Société d'agriculture,
Douai, t. X, 1867-1869.
Revue de Belgique,
1re livraison,
de sciences et d'arts,
15 janvier
séant à
1872.
De la part des Auteurs :
Tablettes
chronologiques et historiques de la succession des seidressées sur
gneurs de Laval, de Mayenne et de Château-Gonthier,
les documents les plus authentiques , par Léon MAÎTRE, conservateur-adjoint
des archives de la Loire-Inférieure,
Le Maine sous l'ancien
régime ; administration,
1870.
justice, finances,
par le même.
pendant les assemblées provinciales de 1787,
et de la convocation des députés aux États-Généraux
, par le même,
Tableau du Maine
— 226 —
CORRESPONDANCE.
Lettre
du 10 février
de M. le Secrétaire de la Commission
de la
des Gaules, faisant connaître que, conformément au
topographie
des
un exemplaire
voeu exprimé par la Commission historique,
fascicules parus du dictionnaire
d'archéologie celtique est mis à sa
disposition.
M. le Secrétaire
que la Commission voudra
exprime l'espoir
bien signaler toutes les rectifications et omissions qui seront constatées et, en outre, donner pour le travail qui suivra sa collaboration active.
sont votés pour le don de cet important
Des remerciements
ouvrage qui sera remis avec la carte qui l'accompagne à une souscommission pour faire un rapport.
La sous-commission nommée se compose de MM. l'abbé DEHAISNES,
CARNEL, GOSSELETet H. RIGAUX.
il est décidé qu'on solliSur la proposition de M. le Président,
citera de la libéralité de M. le Ministre de l'Instruction
publique ,
de M. Ernest DESJARDINSsur la carte
un exemplaire de l'ouvrage
l'abbé
de Peutinger.
Lettre du 20 janvier 1872, par laquelle M. Louis AUDRIAL , bibliothécaire à Sens, après avoir fait connaître que l'incendie allumé
par la guerre a détruit les riches collections que celte ville possédait , sollicite
perte douloureuse,
historique.
Cet appel
confraternité,
pour atténuer cette
un exemplaire des publications de la Commission
à titre de bonne
et le bureau est
empressement
autorisé à faire, dans la limite du possible, l'envoi réclamé, auquel
des membres de la
être joints les dons particuliers
pourront
Commission.
est accueilli
TRAVAUX.
avec
—
fait un rapport sur la situation
énonce une situation satisfaisante. La Com-
Le Secrétaire-archiviste-trésorier
financière
; ce rapport
COMMUNICATIONS.
— 227 —
mission y donne son approbation
, et décide qu'il
sera inséré
au
procès-verbal.
du jour appelle le travail
et des communes du département.
L'ordre
sur les étymologies
des villes
M. CASATI, auteur de la proposition , développe ses vues à ce
et l'utilité de ce travail
sujet et s'attache à démontrer
l'importance
au point de vue usuel et historique.
Après quelques observations
présentées par M. l'abbé CARNEL,
d'une
le Président résume la discussion et propose la nomination
sous-commission
qui sera chargée d'examiner
La sous-commission
nommée
CARNEL, l'abbé DEHAISNES.
La mort ayant fait des vides
la question.
se compose de MM. CASATI, l'abbé
dans la sous-commission
en 1864 , M. Th. LEURIDAN sera prié
CARNELet DE LA PHALECQUE.
de s'adjoindre
nommée
à MM. l'abbé
Le travail
de l'épigraphie,
inscriptions funéraires et monumentales que la Commission avait résolu d'entreprendre
et pour lequel
de nombreux documents ont été déjà recueillis, n'a pu recevoir encore un commencement
Des difficultés
d'exécution.
présentées pour cette publication qui, en raison des planches dont elle doit être accompagnée,
est susceptible d'occasionner des frais élevés.
Il conviendra donc d'examiner de nouveau les voies et moyens, et
matérielles
se sont
la Commission
charge de ce soin la sous-commission nommée antérieurement et qui se compose de MM. le comte DE MELUN , DE LA
PHALECQUE. M. l'abbé DEHAISNES est appelé à en faire partie en
remplacement
de M. DESPLANQUEdécédé.
des renseiCARNEL, tout en reconnaissant
l'utilité
gnements que peut fournir la carte des chemins vicinaux dont M. le
Préfet a bien voulu faire mettre un certain nombre d'exemplaires à
M.
l'abbé
fait remarquer que cette carte est
trop compliquée pour y placer les indications archéologiques.
Une carte présentant seulement la configuration topographique
la disposition
de la Commission,
— 228 —
du département avec les cours d'eau, les hauteurs et les anciens
chemins atteindrait mieux le but proposé.
M. l'abbé CARNEL s'offre
d'établir
celte
carte ; la Commission
accepte cette offre avec empressement.
M. DE LA PHALECQUEsignale une pierre avec inscription du XVe
à Lille, et qui se trouve
siècle, existant dans l'église Saint-Sauveur,
en péril de disparaître.
A
ce sujet,
des observations
sont présentées par plusieurs
membres sur les dispositions qu'il y aurait lieu de provoquer de la
des
part de l'autorité
compétente,
pour assurer la conservation
monuments
et des objets d'art et d'archéologie
qu'ils renferment.
Divers moyens sont indiqués, notamment ceux qui sont employés
en Belgique,
mais comme il n'existe pas d'analogie entre l'organisation des Sociétés de ce pays et celle de la Commission historique,
ces moyens ne peuvent être utilisés.
La Commission
se rangeant à l'avis exprimé par M. Ch. VINCENT
pense que ce qu'il y a de mieux à faire pour assurer la conservation
des objets précieux que renferment les églises, c'est d'abord de hâter
autant que possible le travail de l'Inventaire
de ces objets, dont une
première partie a été publiée dans le tome XI du Bulletin, et ensuite
de faire
rappeler
l'autorité
à MM.
les Maires, les recommandations
que
sur la demande de la Commission , leur a
préfectorale,
adressées à ce sujet par une circulaire
au recueil des actes administratifs
Bulletin
de la Commission,
Des dispositions
du 18 juin 1864, insérée
et reproduite dans le tome VIII du
p. 167.
seront prises dans ce sens.
Etaient présents : MM. DE COUSSEMAKER,
président, DAVID, l'abbé
DERVAUX, l'abbé DEHAISNES, l'abbé CARNEL, DE NORGUET, DE LA
PHALECQUE,Ch. VAN DER STRAETEN, H. RIGAUX, CASATI, DE CAULAINCOUET,Ch. VINCENT, secrétaire.
229
SÉANCE
DU 7 MARS
1872.
— Secrétaire. M. Ch. VINCENT
Présidence de M. DE COUSSEMAKER.
est lu et adopté.
de la séance du 15 février
Le procès-verbal
OUVRAGES
OFFERTS
De la part des Sociétés
de la Société des Antiquaires
et 76e livraisons (3 fascicules).
Bulletin
73, 74,75
de la
Bulletin
Béziers
(Hérault).
botanique,
Répertoire des travaux de la Société de Statistique
t. XXXIIIe
(3e de la V série), 1872.
Bulletin
livraisons
de la Société académique de Brest,
; année 1871, 1re livraison.
Archives de l'agriculture
du nord
Comice agricole de l'arrondissement
Bulletin
août et septembre
flamand
1871.
de
de Marseille,
année 1870, 1re et 2e
de la France,
de Lille,
de France,
du Comité
71, 72,
scientifique et littéraire
1re liv. 1871.
Société archéologique,
Catalogue
de la Morinie,
publiées
n°1,
janv.
t. V, n° 11,
par le
1872.
juillet,
De la part de l'auteur:
L'Algérie
(revue historique
année 1872,
illustrée),
1re liv.
CORRESPONDANCE.
assister à la séance, et
M. Th. LEURIDAN s'excuse de ne pouvoir
fait savoir qu'il tient à la disposition de la Commission la suite de
son travail
Circulaire
sur la statistique
de M.
féodale
le Ministre
comprenant
le Carembaut.
de l'Instruction
du 23
publique
des Sociétés savantes, qui
1872, relative à la 10e session
aura lieu à la Sorbonne les 1, 2 et 3 avril prochain.
février
La Commission
sera représentée
DEHAISNESet par M. H. RIGAUX.
à celte solennité,
par M. l'abbé
— 230 —
TRAVAUX.
—
COMMUNICATIONS.
sur la proposition de
fait un rapport-verbal
M. DE COUSSEMAKER
M. CASATI relative aux étymologies des villes et des communes du
dont l'examen
département
nommée dans la précédente
a été renvoyé
séance
à la sous-commission
après avoir discuté l'avantage, les inconvénients et les difficultés d'un travail
étymologique comme celui
aux étymologies
qui est proposé, a pensé qu'en le restreignant
presque certaines et en écartant tout ce qui est de nature à proce travail présenterait une
voquer des doutes et des controverses,
La sous-commission
Pendant cette discussion, M. DE COUSSEMAKER
n'a
pu s'empêcher de faire remarquer que le dictionnaire proposé par
M. CASATI aurait une utilité plus grande s'il se trouvait rattaché à un
véritable
utilité.
travail d'ensemble ; et, à ce propos, il s'est demandé si ce ne serait
pas pour la Commission historique, une occasion de préparer, sous
ses auspices, le dictionnaire topographique du département du Nord
sur le plan des dictionnaires de cette série publiés par le Comité des
travaux historiques à Paris. Il serait facile, selon M. DECOUSSEMAKER,
d'inscrire
dans ce dictionnaire
et sans s'écarter du plan adopté,
les étymologies proposées par M. CASATI. La sous-commission s'est
montrée très-favorable
à cette proposition,
mais elle a pensé
qu'avant d'y donner suite, il y aurait lieu de s'assurer si la publication de ces dictionnaires sera continuée. En cas d'affirmative
la
sous-commission
proposée.
Le rapporteur
est toute disposée à donner son concours à l'oeuvre
eût été
qu'un travail aussi considérable
difficile à entreprendre.et long à mettre à exécution s'il s'était agi de
le faire en 1856, lorsque le Comité des travaux historiques en a conçu
à certains
l'idée, mais aujourd'hui
que des travaux particuliers
arrondissements ont été publiés ou sont préparés', la chose est
ajoute
devenue plus facile. Les cartulaires, les inventaires de chartes, les
tables de noms placés à la suite de plusieurs publications historiques
sont autant de matériaux qui pourraient venir en aide aux membres
qui s'occuperont
de ce travail.
— 231 —
La sous-commission
est donc d'avis
phique du département soit entrepris
la Commission historique.
que le dictionnaire
topograet publié sous les auspices de
Après une discussion engagée sur les divers points de ce rapport,
la Commission en adopte en principe les conclusions.
M. DE LA PHALECQUEdemande où en est le travail promis par
M. TAILLIAR sur les mesures agraires. — Il fait ressortir son utilité et demande que de nouvelles instances
cet honorable collègue, pour que ce travail
Bulletin.
soient
faites
auprès de
puisse paraître dans le
M. DAVID fait
des renseignements
remarquer
qu'on trouverait
dans les relevés du cadastre , du moins en ce qui con-
précieux
cerne les mesures
anciennes
encore
en usage, et dont les équivalents avec les mesures métriques s'y trouvent indiqués.
M. DECOUSSEMAKER
pense qu'une carte sur laquelle on indiquerait
les localités où ces
par des teintes, des lignes ou des pointillés,
diverses mesures sont encore en usage , donnerait plus
au point de vue pratique,
au travail dont il s'agit.
de valeur,
Il propose donc de faire dresser une carte de ce genre , si elle
ne doit pas occasionner des frais en dehors des ressources de la
Commission.
M. DELA PHALECQUEfait remarquer qu'il est quelquefois question
dans la statistique féodale, des quartiers généalogiques de certains
les différentes
seigneurs ; il est peut-être intéressant d'expliquer
manières dont on s'y prenait pour les établir.
M. de La Phalecque est prié de rédiger une note sur cet objet (1).
M. LE PRÉSIDENTavant de lever la séance annonce que le bureau
soumettra
résidants
à la Commission,
des candidatures
et correspondants.'
au titre de membres
: MM.
DE COUSSEMAKER
, président , l'abbé
DEHAISNES,DAVID, DE NORGUET, Ed. VANHENDE, VAN DER STRAETEN,
Étaient
présents
l'abbé
CARNEL, DE CAULAINCOURT, DE LA PHALECQUE,H. RIGAUX,
CASATI . Ch. VINCENT , secrétaire.
(1) Voir
ci-après
p.
232
SÉANCE DU 25 AVRIL
1872.
En l'absence de M. DE COUSSEMAKER
empêché, M. DE LA PHALECQUE
, secrétaire.
préside la séance; M. CH. VINCENT
Le procès-verbal
de la séance du 7 mars est lu et adopté.
OUVRAGES
OFFERTS
:
De la part des Sociétés :
Société archéologique
t. I, 2e liv.
de Rambouillet
( mémoires
et documents),
de Picardie,
de la Société des Antiquaires
année 1871.
du nord de la France, publiées par le
Archives de l'Agriculture
Comice agricole de Lille, n°s 2 et 3, février et mars 1872.
Bulletin
TRAVAUX.
M. l'abbé
—
COMMUNICATIONS.
DEHAISNESdonne lecture
adressée à tous les membres
d'une
de la Commission
circulaire
qui serait
et aux sous-comités
ainsi qu'aux sociétés savantes et aux érudits de la contrée, pour les
prier de donner leur concours à la publication du dictionnaire topographique du département.
A la suite de cette communication,
plusieurs membres prennent
la parole. Le texte de la circulaire est adopté, mais il est décidé
qu'elle ne serait envoyée qu'aux membres de la Commission ou
et à quelques érudits qui auraient fait des études
M. DEHAISNES est prié de vouloir bien ajouter à cette
le spécimen d'un article offrant la description d'une
des sous-comités
spéciales.
circulaire,
commune tel qu'il sera inséré dans le dictionnaire.
Après quelques observations sur le temps que demandera
la
et sur le détriment
publication de ce dictionnaire
qui pourrait en
résulter pour une nouvelle édition de la statistique archéologique,
les membres présents décident que cette question sera renvoyée à
la prochaine séance.
Etaient présents : MM. DELA PHALECQUE,DAVID, DECAULAINCOURT,
Ed. VAN HENDE, DE NORGUET,CASATI, VAN DERSTRAETEN,H. RIGAUX,
Ch. VINCENT, secrétaire.
— 233 —
SÉANCE
DU 9 JUILLET
Présidencede M. DE COUSSEMAKER.
Le procès-verbal
1872.
— Secrétaire, M. Ch. VINCENT
de la séance du 25 avril est lu et adopté.
OUVRAGES
OFFERTS
:
De la part de M. le Ministre de l'Instruction publique:
Revue des Sociétés savantes des départements
1872.
De la part des Sociétés:
, janvier,
février
ou Archives des arts et de la
Messager des sciences historiques
bibliographie de Belgique, année 1872, 1re liv.
Bulletin de la Commission des antiquités de la Seine-Inférieure,
année 1870, t.XI,
1re livr.
Bulletin
de la Société des sciences historiques
année 1871, 25e volume.
et naturelles
de
l'Yonne,
Archives
de l'agriculture
du nord de la France, publiées par le
Comice agricole de Lille , N°s 5, avril et mai 1872.
Bulletin
du Comité flamand de France , t. VI, n° t, janvier, fémars et avril
1872.
sciences et
académique d'archéologie,
1re partie.
arts du département de l'Oise, t. VIII,
Précis analytique des travaux de l'académie des sciences, belleslettres et arts de Rouen, pendant l'année 1870-71.
Mémoires de la Société des sciences naturelles et historiques , des
Mémoires
de la Société
lettres et des beaux-arts
2e vol.,
de Cannes et de l'arrondissement
de Grasse,
1872.
de la Société d'agriculture,
industrie,
sciences, arts et
belles-lettres du département de la Loire, t. XV, année 1871.
Mémoires de la société Eduenne, nouvelle série, t.1er, 1872.
Annales
Mémoires de la Société des sciences, de l'agriculture
Lille, année 1871, IIIe série, 9e volume.
et des arts de
46
— 234 —
CORRESPONDANCE.
en date du 31 mai par laquelle MM. Adrien
de Longpérier, Ch. Robert, Anatole de Barthélémy et autres mem
bres de la Société des antiquaires de France sollicitent la Commission
de s'associer aux demandes faites auprès du gouvernement et de
l'Assemblée nationale afin d'assurer au pays la possession du magnifique médaillier gaulois, formé par M. de Saulcy, en dépôt à
Lettre circulaire
Londres depuis le commencement des malheurs de la France, et
que le gouvernement anglais serait disposé à acquérir.
M. le Président fait connaître qu'en raison de l'urgence il a cru
devoir satisfaire sans retard au voeu exprimé et il donne lecture de
la pétition
historique
17 juin :
ci-après reproduite, adressée au nom de la Commission
au Président de l'Assemblée nationale, à la date du
« La Commission historique du Nord est justement émue du
projet attribué au gouvernement anglais de faire l'acquisition du
riche médaillier de M. de Saulcy. Elle vient vous prier , Messieurs
les Députés, de conjurer ce qu'elle regarderait comme un malheur
pour le pays et pour la science.
» La collection spéciale faite par le premier numismate des Gaules,
ne doit pas être perdue pour la France. Aucune autre ne pourrait la
remplacer. Depuis plus de trente ans, chacune de nos anciennes
contrées a contribué, pour sa part, à l'enrichir en procurant au
plus capable de classer les pièces inconnues des chefs gaulois, celles
que le soc de la charrue et les trouvailles dues au hasard ont exhumées du sol des Pagi, autrefois dépendant de leur autorité. Quelle
serait la consternation des amateurs qui, par patriotisme,
se
sont séparés de tous ces documents , de les voir passer aux
mains de l'étranger !
» La Commission historique renferme dans son sein des membres qui ont apporté leur concours à cette oeuvre d'unification. Elle
était fière de voir un enfant de la ville où elle siége, un savant illustre
— 235 inscrit au nombre de ses associés, faire de nobles et persévérants
efforts pour reconstituer l'histoire de nos aïeux.
» Tels sont les motifs qui la portent à mêler sa voix à de plus
autorisées que la sienne. Elle est convaincue que l'appel fait aux
sentiments patriotiques de l'Assemblée nationale amènera la solution
désirée unanimement par les coeurs attachés à toutes lés gloires de
la France, c'est-à-dire l'acquisition des médailles gauloises rassemblées et classées par M. de Saulcy, au prix de longues études , de
savants travaux et de généreux sacrifices. »
Lettre en date du 28 avril 1872, par laquelle M. le bibliothécaire de Saintes sollicite l'envoi des publications de la Commission
pour reconstituer la bibliothèque de cette ville-détruite par l'incendie : il sera satisfait à cette demande dans la limite possible.
M. CAVERNE,
par une lettre du 6 juin, fait connaître les dispositions
prises par le sous-comité d'Avesnes qu'il préside au sujet des
divers travaux réclamés, notamment de ceux de la statistique féodale et de l'inventaire des objets d'art et d'archéologie existant
dans les églises.
La même lettre annonce la mort de M. l'abbé Boniface, curé de
Marpent, membre correspondant.
La Commission exprime les douloureux regrets que lui inspire la
perte d'un collaborateur aussi distingué.
TRAVAUX.-
COMMUNICATIONS.
Le bureau soumet à la Commission la liste des candidats proposés
au titre de membres résidants et correspondants.
Cette liste est adoptée à l'unanimité ; elle comprend : un membre
résidant, un correspondant à Douai, un correspondant à Dunkerque, quatre pour l'arrondissement d'Hazebrouck.
D'après les explications fournies par M. le Président, il est décidé
que pour faciliter le fonctionnement du sous-comité de l'arrondissement d'Hazebrouck, le siége en sera transféré à Bailleul.
— 236 —
du jour appelle la question du dictionnaire topographique
M. l'abbé DEHAISNESlit le projet de circulaire qui serait adressée à
toutes les personnes susceptibles de fournir d'utiles indications.
L'ordre
Une discussion s'engage ensuite sur la question de savoir s'il ne
conviendrait
pas de réserver tout ce qui concerne la topographie
pour prendre place dans une seconde édition de la Statistique
qui pourra être publiée ultérieurement.
opinions sont échangées à ce sujet et la solution est
ajournée à une prochaine séance ; toutefois le travail du dictionnaire topographique
est admis en principe.
archéologique
Différentes
M; DE LA PHALECQUEfait
été dit dans la Statistique
que c'est par erreur qu'il a
archéologique
qu'il n'existait
pas de
coutume d'Haubourdin.
Cette coutume existe ; elle a été imprimée à
la suite des coutumes de Lille (édition de 1723, p. 79).
remarquer
Le même membre fait encore observer
que c'est à tort que dans
l'inventaire
des établissements
de Lille (XIe volume
hospitaliers
du Bulletin,
p. 240), on a attribué les tapisseries de l'hôpital SaintSauveur à la manufacture des Gobelins : ce sont des tapisseries
lilloises
du XVIIme siècle,
de Vernier.
M. l'abbé
CARNEL dépose le relevé des objets d'art
logie existant dans l'église d'Haubourdin.
et d'archéo-
Etaient présents: MM. DECOUSSEMAKER,
président, l'abbé DEHAISNES,
DE LA PHALECQUE, DE NORGUET, H. RIGAUX , Ch. MARTEAU, l'abbé
CARNEL, Ed. VAN HENDE , Ch. VINCENT, secrétaire.
SÉANCE
DU 28
NOVEMBRE
Présidence de M. DE COUSSEMAKER.
Le procès-verbal
1872.
— Secrétaire, M. Ch. VINCENT
de la séance du 9 juillet
1872 est lu et
adopté.
M. LE PRÉSIDENTdonne
lecture
de l'arrêté
de M. le Préfet
en
— 337 —
date du 19 juillet,
rique savoir :
qui nomme membres
1° Au titre
titre
de la Société
des sciences et des
de membres correspondants
M. LE PREUX (JULES), archiviste
Douai.
bibliothécaire
M. ROURDONpère, ancien magistrat,
la Commission historique,
à Bailleul.
M. CORTYL (Eugène)
M. TERNANT, agent-voyer
de la
de
ancien membre résidant
de
conseiller
municipal
en droit à Bailleul;
licencié
docteur
:
ville
M. DE COUSSEMAKER
(Ignace-Henri-Justin),
à Bailleul.
M. DE SWARTE(Ernest),
histo-
de membre résidant :
M. HOUDOT(JULES), membre
arts de Lille.
2° Au
de le Commission
en droit à Bailleul;
principal
à Dunkerque.
M. LE PRÉSIDENTdéclare
M. Jules HOUDOT, présent à la séance,
de membre résidant.
installé en sa qualité
La Commission
s'applaudit
de le compter
au nombre de ses col-
laborateurs.
En remerciant
la Commission
le nouveau
membre
promet
de
prêter son concours à ses travaux.
LE PRÉSIDENTfait part à la Commission de la perte douloureuse
qu'elle vient d'éprouver par la mort de M. COUSIN, Président du
sous-comité
de Dunkerque.
M. DE COUSSEMAKERn'ayant
pu, par suite d'une indisposition ,
assister aux funérailles de notre savant confrère, et prononcer sur
et de regret, a prosa tombe quelques paroles de sympathie
posé d'insérer
M. Cousin.
dans
La Commission,
le
bulletin
une
notice
biographique
s'associant de coeur aux sentiments
sur
manifestés par
— 238 —
son Président,
à ses travaux
pour la mémoire d'un confrère qui a toujours prêté
un concours si dévoué, adopte avec empressement
cette proposition.
qu'en raison de son âge avancé il ne
active
au sous-comité à Douai la direction
M. TAILLIAR a fait connaître
pouvait plus donner
qu'il lui avait imprimée jusqu'à ce jour.
d'accepter sa démission de Président.
Il a prié la Commission
Malgré les instances faites par le bureau, M.TAILLIAR ayant
la Commission a accepté avec regret
persisté dans sa résolution,
cette démission. Elle décide que ce savant confrère, dont elle ne peut
se résigner à se séparer complètement en raison des services
qu'il a rendus, sera proposé à la nomination
le titre de membre honoraire.
La Commission
Douai,
nomme
ensuite
M. PREUX, avocat-général,
Président
de M. le Préfet pour
du Sous-comité
de
membre correspondant.
M. DE COUSSEMAKER,informe la Commission
que conformément
à la décision qu'elle a prise dans sa séance du 9 juillet dernier, le
Sous-comité de l'arrondissement
d'Hazebrouck,
complété par les
nouveaux
Bailleul
membres
ci-dessus
où il aura désormais
désignés,
vient
d'être
installé
à
son siége.
M. Hercule
BOURDON,juge honoraire et ancien membre résidant
de la Commission , en a accepté la présidence.
M. DE COUSSEMAKER
ajoute qu'il a reçu la visite officielle des
nouveaux membres de Bailleul,
qui sont venu remercier le Président de leur nomination et l'assurer que leur concours est acquis à
la Commission.
OUVRAGES
OFFERTS :
De la part de M. le Ministre de l'Instruction publique:
Revus des Sociétés savantes des départements.
— 239 —
De la part des Sociétés :
Messager des sciences historiques, des archives, des arts et de la
bibliographie de Belgique, année 1872, 2e et 3° livraisons.
Archives de l'agriculture du Nord de la France,
Comice agricole de Lille, 21e vol. n°s 6, 7, 8 et 9.
publiées par le
Revue agricole, industrielle,
littéraire
et artistique,
publiée par
la Société d'agriculture,
sciences et arts de Valenciennes,
24e
année, mars, avril, mai, juin, juillet et septembre 1872.
Bulletin
de la Société des sciences historiques
l'Yonne, 26e vol., année 1872.
et naturelles
Mémoires de la Société académique de l'arrondissement
t. II, 1866-67, 2e partie.
logne-sur-Mer,
Bulletin
de la Société académique de Boulogne,
de
de Bou-
année 1869.
Bulletin
historique de la Société des Antiquaires de la Morinie,
77, 78, 79 et 80e livraisons de juillet à décembre 1872.
Bulletin
de la Société des antiquaires
de Picardie,
année 1870,
n°s 1 et 2.
Société des sciences et arts de Vitry-le-Français,
7 juillet 1870.
Mémoires de l'Académie
du Gard,
t. V, août 1869,
novembre 1869 et août 1870.
Tables décennales.
Bépertoire des travaux
t. 34e, 4e de la 7° série.
de la Société de statistique
de Marseille,
Rapport sur les travaux du Conseil central de salubrité du département du Nord, n° XXX, 1872.
Mémoires
de la
Société d'émulation
de Cambrai,
t.
XXXI,
2e partie.
Bulletin
Mémoires
de la Société des antiquaires
de l'académie
IIe série, t. IV.
de l'Ouest,
t. II,
des sciences , lettres et arts
1870.
d'Arras,
— 240 —
de la Société archéologique , scientifique et littéraire
Béziers, 2e série, t. VI, 11e livraison.
Bulletin
de
De la part des auteurs :
depuis sa fondation,
1872.
de l'académie d'Arras
Histoire
chanoine E. VANDRIVAL. Arras,
par
M. le
complètes du trouvère Adam de la Halle ( poésies et
musique), publiées sous les auspices de la Société des sciences, de
et des arts de Lille,
, corresl'agriculture
par E. DE COUSSEMAKER
OEuvres
pondant
de l'Institut.
CORRESPONDANCE.
Lettre
du 14 novembre
délibération
Conseil
suivante
par laquelle M. le Préfet transmet la
, prise à la date du 19 avril dernier par le
général.
" La Commission
publie en ce moment le XIIe volume
de ses bulletins. Une épreuve en a été envoyée. Comme les précédents , le volume contient d'utiles et intéressants renseignements
historique
pour l'histoire du pays.
» Le Conseil général, heureux de rendre témoignage du zèle
et laborieux dont sont animés les membres de cette
intelligent
Société, vote l'inscription
de 700 fr. »
au budget de 1873,
La Commission exprime sa gratitude
de sympathie pour ses travaux.
A cette occasion
le secrétaire
du crédit ordinaire
pour ce nouveau témoignage
donne lecture
du rapport
annuel
qui a été adressé à M. le Préfet.
La Commission
Lettre
circulaire
décide l'impression
de ce rapport.
(1)
des membres du Conseil de l'Association
çaise, pour l'avancement
(1) Voir ci-après page 257.
des sciences,
faisant connaître
fran-
que cette
— 241 —
Association
tiendra
sa première session à Bordeaux , du 5 au 12
et d'entretenir
des
et exprimant le désir d'inaugurer
septembre
relations confraternelles
vent un but
analogue
avec les Sociétés
savantes
qui poursui-
au sien.
de la Société historique
exprimant le désir d'entrer
Lettre du Secrétaire
cemment constituée,
Commission et d'échanger ses publications.
Celte offre est acceptée.
de Compiègne réen relations avec la
Programme des concours ouverts pendant l'année 1872-1873,
de
des lettres,
sciences, arts et agriculture
par l'Académie
Metz.
TRAVAUX.
—
COMMUNICATIONS.
Il est donné lecture du procès-verbal
de la première séance tenue
à Bailleul par le sous-comité de l'arrondissement
d'Hazebrouck.
Extrait
de ce procès-verbal
dans le bulletin.
Le sous-comité
sera reproduit,
comme d'usage,
a choisi pour son secrétaire M. DE SWARTE.
Sur la demande du Président M. BOURDON,réclamation sera faite à
M. DESCHODT, conseiller à Douai,
de mettre à la disposition du
nouveau bureau de Bailleul, la collection du bulletin
qui étaieut à Hazebrouck pendant sa présidence
et les archives
M. DE COUSSEMAKER
informe la Commission qu'au mois d'août dernier il a reçu une lettre de M. le marquis DE CALIGNY, correspondant
de l'Institut,
dans laquelle il lui fait part qu'il possède un mémoire
sur la Flandre Flamingante
ayant pour auteur Jean-Antoine DE
de la Flandre maritime
sous Louis XIV,
et
CALIGNY, ingénieur
témoigne le désir que ce document puisse être publié
Sociétés du département du Nord.
par l'une des
Sur la demande de M. DE COUSSEMAKER,
le manuscrit du mémoire
lui ayant été envoyé, il a reconnu immédiatement qu'il faisait double
emploi avec le mémoire
des intendants
sur la Flandre
maritime,
— 242 —
publié dans le Bulletin de la Commission, tome XI, page 251 par
M. A. DESPLANQUE,sous le nom de DEMADRYS.
M. DECOUSSEMAKER
s'est dès lors empressé de faire connaître cette
circonstance à M. le marquis de CALIGNY,en l'invitant à lui envoyer,
le cas échéant, les documents de nature à établir que le mémoire
dont il s'agit a bien pour auteur Jean-Antoine DE CALIGNT.
M. DE CALIGNY s'est empressé d'adresser les documents
fient cette revendication.
qui justi-
Sur la proposition du Président, il est décidé qu'une note, accomsera insérée dans le Bulletin. (1)
pagnée de pièces justificatives,
M. l'abbé DEHAISNES,au nom de M. LAHOUSSOIS
, donne communication d'une note de renseignements demandés le 9 avril 1766,
selon les ordres du contrôleur
subgénéral, par M. D'HAFFRENGUES,
délégué de l'Intendant de Flandre et d'Artois , aux échevins d'Orchies sur l'état de juridiction de cette ville.
En raison de l'intérêt
que présente ce document,
décide qu'il sera inséré dans le Bulletin.
(2)
la Commission
Le Secrétaire
fait remarquer que la livraison de mai-juin 1872
de la revue des Sociétés savantes contient un rapport de M. C. DE BAR
THÉLEMYsur les tomes X et XI du Bulletin de la Commission.
l'inventaire du trésor de
signale particulièrement
l'église collégiale de St-Pierre à Lille, par M. BRUN-LAVAINNE ; le
travail de M. Ed. VAN HENDE sur les nouvelles découvertes de
Le rapporteur
numismatique lilloise; la mention par le sous-comité de Cambrai
d'une grande voie romaine reconnue généralement comme reliant
Cambrai à Tournai ; les inventaires d'objets d'art et d'archéologie
par MM. l'abbé DEHAISNES, l'abbé CARNELet ROUSSEL-DEFONTAINE
;
la découverte
découverte
de deux milliaires
romains par M. LEBEAU, enfin la
de sépultures gallo-romaines
à Ronchin par M. RIGAUX.
A propos de l'inventaire
(1) Veir. ci-après p. 368.
(2) Voir ci-après p.261.
du trésor de la collégiale
de St-Pierre
— 243 —
que le manus-
dont il vient d'être parlé, M. J HOUDOYfait remarquer
crit n'existe plus dans les archives.
Le même membre
sition
un travail
offre à la Commission
sur les objets
d'art
de mettre
de l'ancienne
à sa dispoabbaye de
Marquette.
Cette offre est acceptée avec empressement.
M. RIGAUX fait passer sous les yeux de la Commission des bijoux
mérovingiens qu'il a nouvellement trouvés à Bouvines et signale des
fondations romaines qu'il a découvertes rue Solférino à Lille.
la note de ses découvertes
M. RIGAUX est prié de joindre
travail d'ensemble qu'il a promis sur les découvertes antérieures.
au
la discussion sur
pour entreprendre
il est décidé que cette question sera
misé à l'ordre du jour de la prochaine séance qui aura lieu à 2 heures
au lieu de 3 heures.
étant trop avancée
le dictionnaire topographique,
L'heure
Les membres avant de se retirer
ont visité le local
attenant
à la
salle des séances et mis à la disposition de la Commission pour y
a été reconnue très-conCette installation
installer la bibliothèque.
venable.
Étaient
présents
: MM.
DE COUSSEMAKER,président,
DAVID,
CARNEL, Ch. MARTEAU, RIGAUX, l'abbé
DE LA PHALECQUE, l'abbé
DERVEAUX, Ed. VAN HENDE, Jules HOUDOY, Ch. VINCENT, secrétaire.
M. VAN DER STRAETEN s'est excusé de ne pouvoir
réunion.
SÉANCE
DU
19
DÉCEMBRE
Présidencede M. DE COUSSEMAKER.
Le
adopté.
procès-verbal
assister
à la
1872.
— Secrétaire, M. Ch. VINCENT.
de la séance du 28 novembre
1872 est lu et
— 244 —
OUVRAGES
OFFERTS
:
De la part des Sociétés:
du Comité flamand
et août.
Bulletin
uillet
Archives
de l'agriculture
Comice agricole
de France , t. VI,
n° 3, mai, juin ,
du Nord
de la France,
n° 10, octobre 1872.
de Lille,
publiées par le
littéraire
et artistique,
Revue agricole, industrielle,
publiée par
sciences et arts de Valenciennes,
octobre
la Société d'agriculture,
1872.
Bulletin
historique
81e et 82e livraisons,
Bulletin
de la Société des antiquaires
janvier à juin 1872.
de la Société des antiquaires
de Picardie,
de la Morinie,
année 1872,
N°3.
De la part des auteurs :
La Sainte et Noble Famille
Artois,
Flandre,
de Lille
Hainaut
DE RESBECQ. ( Extrait
— Familles de
(1686-1793) :
par le comte DE FONTAINE
français,
du tome XII du Bulletin
de la Commission
historique).
Les Tapisseries de Haute-Lisse, histoire de la fabrication
lilloise
du XIVe au XVIIIe
siècle et documents inédits concernant l'histoire
des tapisseries de Flandre,
par Jules HOUDOY, 1871.
Chapitres de l'histoire de Lille : le Livre Roisin,
les Comptes de la ville de Lille,
Non-Confiscation,
ments inédits,
le Privilège
titres
de
et docu-
par Jules HOUDOY, 1872.
CORRESPONDANCE.
Lettre
de M. le Ministre
de l'Instruction
publique
en date du 13
annonçant qu'il a attribué à la Commission, à titre d'encouragement pour ses travaux , une allocation de 300 fr.
décembre,
La Commission
reçoit
avec reconnaissance
ce nouveau tentai-
— 245 —
intérêt et décide
gnage de bienveillant
gratitude sera consignée au procès-verbal.
que l'expression
de sa
Lettre
du 13 octobre par laquelle M. TERNANT,agent-voyer principal à Dunkerque , récemment nommé membre correspondant,
accuse réception de sa nomination avec remerciements.
M. A. LEBEAU envoie
d'un
cimetière
un travail
ayant pour titre : Découverte
sur l'ancien
territoire
d'Avesnes.
Gallo-Romain
Origine de cette ville.
L'envoi
Lettre
de M. LEBEAU est remis à M. H. RIGAUX pour examen.
du Sous-Comité
DESCHODT, ancien Président
faisant connaître,
en réponse à la réclamation qui
que les volumes et autres documents envoyés au
de M.
d'Hazebrouck,
lui a été faite,
Sous-Comité sont probablement entre les mains de M. VERHEYLEWEGEN, l'un des correspondants de cette résidence.
Ces documents lui seront réclamés.
M. l'abbé DEHAISNEScommunique une lettre de M. l'abbé DESILVE,
curé de Basuel, sur une découverte d'objets romains qu'il a faite
à Wallers.
Voici comment s'exprime l'auteur de cette découverte :
On voit dans la petite commune de Wallers-en-Fagne,
située
au N.-E. de Trélon, sur la ruisseau de Walsterum, les ruines d'une
qui a donné son nom à ce village, concurremment avec le ruisseau, car les deux mots celtiques Wal et Ers se
vieille
forteresse
l'un par forteresse et l'autre par ruisseau. J'ai visité dernièrement ces ruines. Au milieu d'une grande quantité de morceaux
de tuiles (Tegula et Imbrex),
de fragments de pierre, et de ciment,
traduisent
j'ai remarqué le fût d'une colonne et deux énormes pierres tumulaires parfaitement taillées, sur lesquelles j'ai lu ces mots :
1°
D.
M.
PROBI
2°
TIBERI.
D.
LATINIANI.
M.
(Dîs Manibus).
— 246 —
L'attention du Sous-Comité d'Avesnes sera appelée sur cette
découverte.
A ce sujet, M. le Président informe la Commission que M. SEYBOUX,membre du.Conseil général, l'a entretenu de découvertes
du même genre faites dans l'arrondissement de Cambrai et que son
collègue s'est montré disposé à donner des indications plus précises
à celui des membres de la Commission qui voudrait se rendre sur
les lieux.
Il est décidé qu'on écrira au Sous-Comité de Cambrai pour le
prier de se mettre en relation pour cet objet avec M. SEYDOUX.
TRAVAUX.
—
COMMUNICATIONS.
lit son travail sur les objets d'art de l'ancienne
M. Jules HOUDOY
abbaye de Marquette, comprenant les acquisitions les plus importantes à partir de 1428 jusqu'à la fin du XVIe siècle.
La Commission décide l'insertion dans son Bulletin de cet intéressant document.
M. DE NORGUETdemande si la Commission, qui a déjà publié
les mémoires des Intendants, ne ferait pas bien de continuer à
donner de temps en temps dans son Bulletin des documents du
même genre.
M. J. HOUDOT
appelle l'attention de la Commission sur un manuscrit qui contient une relation de l'entrée à Lille d'Albert et
d'Isabelle, comme offrant un grand intérêt.
Après quelques observations relatives aux moyens d'exécution
des dessins qui accompagnent ce manuscrit et qui devraient être
reproduits, la Commission, tout en reconnaissant l'intérêt que cette
publication présenterait, pense qu'avant tout il y a lieu d'examiner
si ses ressources financières permettraient de l'entreprendre.
M. l'abbé CARNELsignale un petit livre fort rare, imprimé à Lille
et intitulé : l'année sainte. Il croit que quelques extraits de ce
— 247 —
petit volume seraient de nature à intéresser
locale
les amateurs
Le même membre
recueillies
L'ordre
dépose des notes topographiques
sur les cantons de Bailleul.
du jour appelle la discussion sur le dictionnaire
d'histoire
qu'il
a re-
topogra
phique du département.
prennent part MM. DE COUSDEHAISNES, DE NORGUET, l'abbé CARNEL,
GOSSELET, Ch. VINCENT, il a été décidé qu'une Sous-Commission
composée de MM. l'abbé DEHAISNES, CASATI et GOSSELETserait
chargée de faire un rapport pour la prochaine séance.
Après des observations
SEMAKER
, CASATI , l'abbé
auxquelles
Étaient présents : MM. DE COUSSEMAKER
, président; DE NORGUET,
l'abbé DERVAUX,l'abbé DEHAISNES, RIGAUX, DELA PHALECQUE,l'abbé
CARNEL, J. HOUDOY, CASATI, DAVID, GOSSELET, Ch. VINCENT,
secrétaire.
M. VANDER STRAETEN,retenu pour un service administratif,
excusé de ne pouvoir assister à la séance.
s'es
-
SOUS-COMITÉS
EXTRAIT
248 —
D'ARRONDISSEMENT:
DES
ANNÉE
PROCÈS-VERBAUX.
4870(1).
DUNKERQUE.
SÉANCE DU 29 JUILLET
1871.
Le dernier procès-verbal est du 16 juillet 1870.
Les travaux du Sous-Comité ont été interrompus par les malheurs de la guerre. M. le Président, après avoir reçu la lettre du
25 mars dernier, de M. le Président de la Commission historique,
avait adressé des convocations pour le 29 avril, mais deux membres seulement s'étant trouvés à la réunion, il a cru devoir remettre
à ce jour la séance du Sous-Comité.
Il espérait donner communication d'un manuscrit qui lui a été
adressé par M. Mannier, membre correspondant de la Société
dunkerquoise, concernant les Templiers et la commanderie des
Caestres , manuscrit lu en partie à la dernière réunion de la Société
dunkerquoise , et qu'il a été impossible de retrouver pour la réunion de ce jour. Il ajoute qu'il a appelé l'attention de M. Mannier
sur les biens de l'ordre du Temple, dans l'arrondissement de
Dunkerque, et dont il n'est pas mention dans son travail ; il cite
Zeggers-Cappel.
dit qu'on trouve le souvenir des Templiers sur
M. BONVARLET
plusieurs points de l'arrondissement, et qu'il est permis de croire
qu'ils ont possédé des biens à Cappellebrouck, où suivant la tradition une porte de l'église servait d'accès aux Templiers, à Pitgam,
à Spycker.
— 249 —
M. COUSINespère que M.Mannier complètera son intéressant
travail.
Dans un voyage récent à Bruxelles, M. Cousin a été chez les
Bollandistes qui possèdent des documents concernant l'ancienne
abbaye de Bergues. Il cite :
1° Un manuscrit : Catalogue des Abbés, continué jusqu'à l'émigration des moines en 1791. avec des renseignements sur ceux
qui ont émigré, qui sont morts à l'étranger ou qui sont rentrés en
France au commencement du XIXe siècle;
2° Un in-folio, contenant des diplômes relatifs à l'abbaye de
Bergues et des extraits des différents registres qu'il y avait à cette
abbaye ; une partie est en flamand.
Toutes ces pièces sont intéressantes pour l'histoire de l'abbaye.
dit qu'il possède tout un carton de documents relaM. BONVARLET
tifs à la même abbaye, entr'autres une chronique de l'abbaye,
au siècle dernier, rédigée par un moine ; les lettres de prêtrise, de
nomination, de décès du dernier abbé ; des sermonnaires manuscrits ; une bannière de soie représentant une scène de dévotion.
Il a pris note, dans tous les ouvrages qu'il a lus, de tout ce qui
peut concerner l'abbaye de Bergues ; il est, du reste, chargé par
le Comité flamand de colliger les renseignements sur toutes les
abbayes du pays.
DOUAI.
SÉANCE DU 15 JANVIER 1872.
Il est donné lecture de la lettre du président de la Commission
historique, en date du 21 décembre dernier, qui annonce que nos
collègues de Lille viennent de reprendre leurs séances mensuelles et
que le XIe vol. du Bulletin a été distribué. — M. TAILLIARa bien
voulu remettre à ses collègues les volumes à eux destinés ; il a reçu
aussi l'exemplaire du Sous-Comité. A l'égard des procès-verbaux de
nos séances, le secrétaire a envoyé celui du 18 juillet 1870 ; nous
ne nous sommes point réunis depuis lors, à cause des événements.
17
— 250 —
La même lettre
nous apprend
du département,
encore : 1° que M. DEHAISNES,
sera remplacé , dans le sein du
nommé archiviste
Sous-Comité,
par M. DESCHODT, conseiller à la Cour. — Une convocation pour celte séance lui a été adressée ;
2° Que le Sous-Comité est invité à faire une présentation , en
de M. CAHIER , décédé. En conséquence, le Sousremplacement
Comité propose M. Jules LE PREUX , archiviste et sous-bibliolhécaire de la ville, successeur de M. l'abbé DEHAISNES ;
3° Qu'un exemplaire de la carte des chemins vicinaux
tement est mis à notre
disposition.
cette offre gracieuse.
empressement
Enfin les travaux
se livrer
M.
Le Sous-Comité
d'ensemble
ou particuliers
seront toujours accueillis
nos collègues
TAILLIAR communique
des
extraits
du déparaccepte avec
auxquels pourront
avec bienveillance.
des
manuscrits
du
P. Ignace , reposant à la Bibliothèque
d'Arras , en ce qui concerne
notre antique collégiale de Saint-Amé.
Le Comité remarque que
tout
ce qui touche les temps anciens n'offre aucun intérêt ; le
P. Ignace était aussi triste historien que critique
inhabile. Pour
les choses de son époque (XVIIIe siècle), il est plus intéressant ;
ainsi il y a quelques anecdotes à relever ; ce qu'il dit de l'église,
en tant que monument historique,
a été publié dans le Mémoire de
M. l'abbé DANCOISNE,T. IX des Mémoires de la société de Douai.
M. DE TERNAS,qui a eu communication
des archives de l'ancienne
seigneurie
de rédiger
de Flers-lez-Douai
ou Flers-en-Escrebieu,
se propose
une notice sur ce village ; il a dressé une liste des sei-
gneurs depuis la fin du XIVe siècle jusqu'en 1789 ; il fait remarconstamment apportée en mariage par
quer que cette seigneurie,
les filles des maisons seigneuriales,
passe sans cesse dans une
famille
nouvelle.
Elle paraît avoir été d'un assez médiocre revenu ;
un manoir seigneurial
ou château y a existé anciennement,
mais
il a été vite converti en ferme ou censé. Celte terre ayant presque
toujours
appartenu à des familles étrangères
histoire était fort peu connue chez nous.
M. LE PRÉSIDENTremercie
communication.
à notre ville,
M. DE TERNASde celte
son
intéressante
— 251 —
SÉANCE
DU 18
MARS 1872.
Le procès-verbal de la séance du 15 janvier 1872 est lu et adopté.
M. DE TERNASdépose sur le bureau une note contenant des additions et des rectifications
au travail
si curieux de M. LEURIDANsur
la châtellenie
de Douai. M. BRASSARTy ajoute également un renseignement sur une seigneurie à Seclin. Ces notes seront annexées
au présent procès-verbal.
M. le président TAILLIAR , à propos de la question si controversée
du vicus Helena, localité citée dans le récit poétique de Sidoine
à Allennes, à quatre
Apollinaire et qu'on a placée au Vieil-Hesdin,
et à Lens ou tout près
kilomètres de Péronne, à Evin-Malmaison
de Lens, rappelle que dans la séance du 20 décembre 1869, le
Sous-Comité s'est occupé de la voie romaine d'Arras à Tournai,
et
et peut-être jusqu'au pont
qu'il l'a suivie jusqu'à Hénin-Liétard
de Dourges. Il serait intéressant de pouvoir la continuer jusqu'à
Tournai ; nos collègues de Lille pourraient sans doute nous donner
certaines
indications
de l'arrondissement
recueillies
topographiques
et qui nous permettraient
dans des villages
peut-être de la
retrouver
au-delà de la Deûle, dans le pays de Pévèle.
M. BRASSART
lit une note qu'il a ajoutée à son Mémoire sur l'établissement de Saint-Amé à Douai (voir séances des 2 mars et 18
mai 1868, et du 19 avril 1869) ; il y répond à divers arguments
produits contre son opinion, qui place au Xe siècle ce fait important ; pour établir que celui-ci se serait produit au IXe siècle, vers
870, certains manuscrits, des chroniques d'époque incertaine, des
compilations modernes ont été invoqués. Selon M. BRASSART,ces
documents, qui d'ailleurs fourmillent d'erreurs, ne peuvent détruire
les assertions positives des diplômes du XIe siècle. Au surplus
son Mémoire en ce
le secrétaire du Sous-Comité fait imprimer
moment même ; il a pris soin d'y reproduire les textes pour ou
contre son opinion ; les amis des études relatives à l'histoire locale
pourront juger eux-mêmes en connaissance de cause.
M. LE PRÉSIDENTremercie M. BRASSARTde cette communication
il rappelle que le Sous-Comité a apprécié l'importance
ches auxquelles M. BRASSARTs'est livré pour élucider
;
des rechercette ques-
— 252 —
tion difficile, et qu'il lui a semblé que les conclusions de ce travail
devaient être adoptées.
HASEEBROUCK.
SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1872,
A BAILLEUL.
M. BOURDON,
président, après avoir donné lecture d'une lettre de
M. Verhalweghe, qui s'excuse de ne pouvoir assister à la séance,
procède en quelques mots à l'installation du Sous-Comité :
» Nous sommes, vous et moi, dit-il,
très-reconnaissants d'une
distinction inattendue. dont la Commission historique a voulu nous
accorder la faveur. — Souffrez que je signale ce qui me frappe le
plus dans notre désignation en commun. Elle est à mes yeux une
application de ce principe de plus en plus en crédit qui fait que la
France se décentralise. Pourquoi en effet ne pas s'affranchir des
répartitions administratives, cadre un peu usé ? Pourquoi ne pas
étendre aux choses de l'esprit les procédés heureux qui créèrent
la prospérité industrielle, je veux dire la division du travail ; elle
sert de prélude à la combinaison des efforts , et tous les progrès
en résultent. Telle ville du Midi aura pour son lot la navigation
et le négoce, tandis que sa voisine aura le culte de la législation
ou celui des lettres. Aix et Marseille sont ainsi, elles rivalisent de
celte manière, et l'émulation dont il s'agit la France en profite.
Eh bien! de même, Hazebrouck et Bailleul se différencient; le
chef-lieu d'arrondissement devient un puissant milieu d'activité matérielle, et dans notre canton qui en dépend, on aime à se préoccuper d'intérêts non moins importants, quoique d'un autre ordre :
ils sont assurément favorisés par le calme parfait, l'atmosphère
paisible, la tranquilité de notre ville. — Je ne vous promettrai point pour ma part de m'unir à aucun de vos labeurs , c'est
tout au plus si, comme on m'y invite, je tenterai parfois de les
diriger; mais soyez surs que j'apprécierai ce qui vous en reviendra
de mérite ou de louange; pour en ressentir la satisfaction, je
retrouverai la jeunesse; si vous travaillez de coeur , j'applaudirai
bien de coeuraussi. »
— 253 —
M. LE PRÉSIDENTremet au Comité
un
travail
d'histoire
offert à
la Commission
Un canal de
par M. Victor de Swarte, et intitulé:
Bailleul à la Lys 1631-1781.
M. Cortyl en fera l'objet d'un rapport à la prochaine séance.
M Ignace DE COCSSEMAKER
signale d'après les inventaires des
Archives nationales et des Archives départementales
du Nord, des
documents qui intéressent Baillcul et l'arrondissement,
et indique
notamment comme reposant aux Archives du Nord,
du bailliage et les comptes du domaine de Bailleul,
les comptes
ainsi que 26
des ville et châtellenie
registres aux résolutions de l'administration
de Bailleul. Le Comité émet l'opinion que ces 26 derniers registres
ont été déposés à Lille , par erreur, il y a vingt ou trente ans; que
leur
intérêt
de Bailleul.
étant local, leur place est aux Archives communales
s'il n'y a pas lieu
Il prie la Commission d'examiner
de cette ville à formuler
d'engager la municipalité
tendant à les réintégrer dans son dépôt.
SÉANCE DU 26
Le procès-verbal
une demande
DÉCEMBRE 1872.
de la séance précédente
est lu et adopté.
M. CORTYLdonne lecture d'un
rapport sur le travail offert par
M. Victor de Swarte : Un canal de Bailleul à la Lys. Ce travail, ditil , « n'éclaire pas seulement un coin de l'histoire de Bailleul,
il
fournit aussi, ce me semble, de précieuses lumières sur les moeurs
administratives
de l'ancien
régime. Bailleul, qui fut au XVe et au
XVIe siècle un des principaux centres de production des draps de
alors si renommés , vit, comme Ypres , Bruges et tant
et le commerce la déserter, dès que
villes, l'industrie
l'Angleterre et le pays de Liège eurent enlevé à la Flandre le moFlandre,
d'autres
ne
nopole de la draperie. Sans chaussée, sans canal, Bailleul
put demander à une autre industrie de lui rendre son importance
commerciale. Aussi le Magistrat, dès 1635, adresse-t-il une requête
à Philippe IV, lui demandant au nom de la ville,
de faire les fonds nécessaires à la canalisation d'un
de la Lys (la Becque), qui
servait
depuis
longtemps
la permission
petit affluent
à de petits
— 254 —
— En
transports.
l'Intendant
répondant à une lettre de
des moyens de relever
qui s'enquerrait
de
mit en première ligne la canalisation
1685 , le Magistrat
de Madrys,
l'industrie
Bailleuloise,
le canal
la Becque. — En 1780, la ville, désespérant d'obtenir
du roi, résolut de faire le travail de ses propres deniers. Plusieurs
travail de
projets furent étudiés , plusieurs devis furent arrêtés ; le
M. de Swarte nous en donne les plus curieux détails. Mais, hélas,
le canal resta comme devant à l'état de projet et le courant d'eau
que l'on se proposait de canaliser ne put même plus, faute d'entretien , servir aux plus petits transports. »
M. Ignace DE COCSSEMAKERremet au Comité : 1° une note de
relatifs
à l'histoire
ou de l'arrondissement,
aux Archives nationales , aux Archives du Nord ,
qui se trouvent
aux Archives de Bruxelles,
aux Archives de Mons ; 2° l'indication
documents
de Bailleul
de plusieurs passages , intéressants
annales de Flandre
d'Oudegherst,
au même point de vue, des
de l'histoire
de Flandre de
de Lettenhove, et des Annales de la Société d'Émulation de
— 3° une note sur les cloches du beffroi et de
Bruges ;
l'église St— 4° une
Vaast, avec les inscriptions qu'elles présentent ;
copie
et une traduction en français d'un testament, en date de 1635, inséré
dans le registre aux résolutions du Magistrat de la ville de BailKervyn
leul , t. I, fol. 16. Ce testament contient plusieurs legs, l'un d'eux
est fait « pour l'avancement
et l'avantage
de l'école pour les
pauvres en cette ville, qui sera établie pour l'entretien des enfants
légitimes des bourgeois habitant la ville. »
M. Ernest DE SWARTEremet une copie de textes législatifs,
en
partie inédits , pour servir à l'Histoire des Priviléges de la ville de
Bailleul
: Confirmations
en 1348, 1384, 1517 , 1585
administratives
du Magistrat
différents
moyens de l'acquérir,
de priviléges
et attributions
et 1727 ; organisation
et des notables ; Bourgeoisie,
quelques-unes des prérogatives attachées à la qualité de Bourgeois
de Bailleul,
droits d'issue ; Gauwedinghe ; Justice échevinale ,
juridictions de la Chambre, des mandements, des arrêts, de la Vierschare ; Ghyselbanc ; Tonlieu et droits d'octroi ; foires et marchés.
A
RAPPORT
SUR
LES
TRAVAUX
M
LA
DE
LE
PRÉFET
COMMISSIO*N
HISTORIQUE
Pendant l'année 1870-1871.
Monsieur le Préfet,
sous vos yeux le Tome XI du Bulletin
de la Commission historique, dont la publication commencée l'année
dernière, vient d'être terminée.
J'ai l'honneur
de mettre
Le XIIe volume, dont l'impression est commencée, comprendra
la suite de la Statistique féodale, de l'inventaire
des objets d'art et
d'archéologie contenus dans les églises ;
Une notice sur l'institution
Lille
de la Noble-Famille,
qui existait
à
avant
la première révolution,
etc., etc,
La Commission historique ose espérer, Monsieur
le Préfet, que
l'examen de ces documents vous fera reconnaître qu'elle continue de
remplir sa mission avec zèle, et que ses travaux, dont l'utilité a été
constamment appréciée par vos prédécesseurs et par le Conseil
Général, sont dignes de l'appui qu'elle vous prie de lui accorder
pour l'obtention, en 1872, du subside de 700 fr., qui lui est annuellement accordé
et qui lui est indispensable
pour, subvenir
aux frais
de ses publications.
Veuillez
agréer,
ments respectueux
Monsieur
le Préfet,
l'hommage
de mes senti-
et dévoués.
Le Président de la Commission historique,
DE COUSSEMAKER.
RAPPORT A M. LE PRÉFET
SUR
LES
DE
TRAVAUX
LA
COMMISSION
HISTORIQUE
Pendant l'année 1871-1872.
Monsieur le Préfet,
La Commission
XII
a commencé
historique
la publication
du tope
de son Bulletin.
de mettre sous vos yeux un exemplaire
de ce volume, qui contient;
J'ai l'honneur
mière partie
de la pre-
des séances tenues
1° L'analyse détaillée des procès-verbaux
en 1871. Diverses questions qui y sont traitées présentent
à votre attention
un intérêt réel. Je signale particulièrement
les renseignements
fournis sur les nouvelles découvertes
des époques Franque,
Romaine et Galloarchéologiques
Romaine, faites par M. RIGAUX à Bouvines et à Lille. Les
objets recueillis par notre zélé et intelligent
collègue sont
très-précieux et ils enrichissent le musée de Lille. Ils seront
l'objet d'une notice spéciale à laquelle une place est réservée
dans notre Bulletin.
2° La notice de M. le Comte
rapport
de l'année
Famille,
fondée à Lille
travail
important
nombre de familles
ne peut manquer
toire du pays.
dernière
DE RESBECQ,annoncée dans le
sur l'institution
de la Noble-
en 1686, à l'instar de Saint-Cyr.
Cet
sur la généalogie d'un grand
renferme,
nobles, des renseignements dont l'intérêt
d'être apprécié au point de vue de l'his-
— 257 —
La seconde partie du volume, qui est sous presse, continuera la suite
de la statistique féodale comprenant le Carembaut, le second des
cinq quartiers dont était formée la châtellenie de Lille au XIe siècle.
Viendront
ensuite les autres quartiers,
le Pevêle, le Ferrain
et
le Weppes.
Nous espérons être à même de publier un nouvel inventaire des
objets précieux conservés dans les églises et établissements hospitaliers.
La Commission historique,
vous le voyez, Monsieur
s'efforce par son zèle, de justifier la bienveillance
dont
le Préfet,
elle a été
de la part du Conseil Général, qui dans
jusqu'à présent l'objet
sa session de 1871, a bien voulu lui donner un témoignage trèsflatteur
de sympathie. Elle ose donc espérer que vous voudrez bien
lui prêter votre appui pour obtenir la continuation,
en 1873, du
subside de 700 fr. qui lui est attribué annuellement.
Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, l'hommage
respectueux et dévoués.
de mes sentiments
Le Président de la Commission historique
DE COUSSEMAKER.
,
ANNOTATIONS
CONCERNANT CERTAIN MAITRE JACQUES JOCQUET,
Auteur de pièces théâtrales représentéespar les élèves du
Séminaire de St-Pierre de Lille, de 1630 à 4636.
Mises extraordinaires
pour
le Séminaire.
Le premier de septembre, à Me Jacques Jocquet, pour
récompense de l'action faicte et exhibée pour la St. .
Remy 1630, par ordonnance de Messeigneurs
LXI.
Pour vin lots de vin d'Ay consommés au soir du jour
de l'action, àXXVIII S., font
xil.
Au régent,
Audit,
pour
pour despens faicts à l'action
exemplaires
de l'abrégé
S.
1. VII S.
XXXII
de l'action.
IIII
.
XVI 1.
Au régent, pour son billet contenant la somme des
pris donnez à l'action qu'on a exhibée à la SaintRemy 1630
LXIXI.VIII
A Me Jacques Jocquet, pour la comédie faicte aux
caresmaux 1631 et aultres debvoirs
XXIIII
Audit,
pour quelque
verneur
Pour
emblême
les abrégés d'une comédie
1631
à l'arrivée
1.
du gouv 1.
exhibée en février
vil.
S.
— 259 —
Mises extraordinaires pour la Saint-Jehan
commençant 1631.
Au régent, pour les pris donnés à la St-Remy 1631.
Audit, pour les pris et despens faicts à l'action exhibée
à l'entrée de nostre prévost
.
LXIX1. V S.
XXV1.IIII
A Me Jacques Jacquesius, pour l'action rerpésentée
à la venue du prévost, par ordonnance de Messeigneurs
XVIII
Pour les despens d'un vers escript en parchemin, présenté au Remede Namur
VII
Au vinier, pour quatre lots de vin à
s. le lot,
consummée au jour de la petite représentation
faicte avant la Saint-Remy 1632
Pour les prix donnés en septembre 1632
S.
l.
1. XIIs.
vl. XII S.
LVII I. 7 S.
Idem 1632.
A Me Jacques Jocquet, pour le contenu de sa requeste
dattée du XXVed'octobre 1632
Audit, pour une petite
meaux 1633.
action faicte
XIIII l.
aux caresXII 1.
Idem 1633.
A Me Jaquetius, pour ses labeurs de l'action exhibée
à la Saint-Remy 1633
LXXII I
Au vinier pour huict lots de vin à cause de l'action
de Saint-Remy 1633, à XXVIII s. Je lot .....
XI L.IIII
Au régent, pour des despens faits à l'action exhibée
à la Saint-Remy 1633
l,
Au régent, pour les prix de l'action faicte à la Saint...
Remy 1633
pour le sommaire de ladite action faicte en
français.
s.
XIIs.
LXXV1.
Audit,
Audit (régent) pour les despens de l'action exhibée
aux caresmeaux 1634.
XVI
X 1.
l. XVI S.
— 260 —
Idem
1634
pour des débourses faictes à l'action
Saint-Remy 1634
de la
Au régent,
Au régent, pour les prix donnez à l'action
Remy 1634
Audit,
pour les exemplaires
Au vinier,
le lot
pour XII
de ladite
de la SaintLXXVI. IIII S.
action.
lots de vin au prix
XLII l. xs
...
X 1.
de XXXVI s.
XXI 1. XII s.
Au régent, pour les prix donnez aux enfans à la StRemy 1635
IIII 11
A Me Jacques Jocquet,
Au vinier,
Idem
A Me Jacques
composées
LXXII 1.
pour don gratuit
pour huict lots de vin de l'action
vl. II s.
1634
l. VIII s.
XIIII
1635.
Jocquet, pour deux petites actions
aux caresmeaux et septembre 1635.
XXIII l.
Au vinier, pour VIII lots de vin d'Ay donnés au régent
et aux maistres après la petite action de la SeintXVI l.
Remy 1635
Au verso du dernier feuillet de ce cahier on lit :
Mémoires.
Advancé
à Me Jacques Jocquet,
VIII d'avril 1631 . .
sour ses gages,
le
LXVI l.
Respondu pour lui et payé à l'hôtesse des Trois-Rois
Advancé
à Me Jacques Jocquet,
pour payer
ventre sur les trois mois commonçant janvier
XXIIII
l.
beau
1633
LX I.
(Cahier dts revenus et dépenses du Séminaire
St-Pierre , à Lille, 1630 à 1636. N° 169 de
l'Inventaire
aux
provisoire des registres
archives
de l'ancien
à Gand ).
Conseil
de Flandre.
RENSEIGNEMENTS
DEMANDÉS
SELON
LES
ORDRES
DU
CONTROLEUR-GÉNÉRAL,
PAR M. D'HAFFRENGUES
Subdélégué de M. l'Intendant de Flandre et d'Artois,
AUX
ÉCHEVINS
Sur l'état de juridiction
D'ORCHIES,
de cette ville. — 8 avril 1766. (1)
DEMANDES.
1° Lieu
tant
où il y a siége de justice,
c'est-à-dire
toutes les justices
hautes que vicomtières dans l'étendue de votre ressort ou
district.
RÉPONSES.
1° Les échevins de la ville
d'Orchies
exercent
la justice haute,
audit Orchies et
moyenne et basse, tant au civil qu'au criminel
territoire dans lequel il y a trois seigneuries, vicomtières
relevant
telles qu'Aulnois,
et Bobé ; le fief du
d'Artois,
Picquaine-le-Roy
châtelain est aussi vicomtier.
Au même territoire,
il y a une cour féodale du roi conduite par
un bailli et des hommes de fiefs ; cette cour féodale se nomme
La Motte et château du roi, de laquelle relèvent les fiefs du Châet
Adé, le Jardin et la mairie de Cocquignies
telain,
Hochet,
tous enclavés dans l'échevinage dudit Orchies,
Monchicourt,
par
des hommes cottiers.
(1) Ces documents ont été communiqués à la Commission par M. Lahoussois,
d'Orchies, qui a fait sur l'histoire de sa ville natale les recherches les plus patientes
et les plus sérieuses.
— 262 —
2° Nom et compétence du siége.
de
à la
vont en appel
Douai ; au civil et au criminel au Parlement
2° La ville
et territoire
gouvernance
de Flandre.
3e Ressort du siége comprenant nom par nom tous les lieux, grands
de chaque lieu, le
et petits qui renferment,
avec la population
des impositions,
aussi de chaque lieu relevant dudit
montant
siége et la quantité
de mesures de terre qui lui appartiennent,
et,
il faudra rapporter : 1° Le nombre des habi-
pour y répondre,
tants, en distinguant
les communiants
avceles non-communiants;
et impositions des lieux en distinguant les
espèces, soit générales , soit particulières ; 3° le nombre des bônen observant séparément
niers qui composent votre communauté,
2° les contributions
les enclavements qui pourraient
lieu d'où ils dépendent.
se trouver avec leur grandeur et
3° Il y a plusieurs hameaux et faubourgs,
compris la ville , qui
contiennent 1,774 communiants
et 908 non-communiants,
et, on
repète encore ici, que la ville et les fiefs enclavés dans son territoire , vont en appel à la gouvernance
pour le civil et le criminel.
Il ne se fait
3,500 florins.
Le. territoire
qu'une
de cette
gros du fief Aulnois,
bonniers 14 cents.
Le
fief
seule
se montant,
imposition
par
an,
à
ville contient
appartenant
Piquaine-le-Roy,
de Douai et au Parlement
500 bonniers y compris le
à Mme Vauzelles , contenant onze
appartenan
t à
M.
Fauvel,
con
tient 400.
Le fief
Bobé,
contient
1 bonnier
1200,
d'Artois,
appartenant à M. Desmazières.
Le fief Hochet,
appartenant à M. Francquet,
niers 400.
sous la juridiction
contenant
6 bon-
Le fief Adé, appartient à M. Remy, contenant 5 bonniers.
Le fief du Jardin,
contenant 6 bonniers,
appartient à divers
particuliers.
— 263 —
à l'abbaye de Flines.
à l'hôpital
royal Notreappartient
à lui donné par Gilles de Monchicourt,
par
Dame-de-Théomolin,
acte du mois de mars 1259.
La Mairie de Cocquignies,
Le fief de Monchicourt
appartient
appartient à la ville d'Orchies , à l'exception des fiefs ci-dessus nommés et sur lesquels elle n'a aucune
Le fief du châtelain
juridiction.
4° Les justices seigneuriales dépendant de la vôtre et celles y enclasur quoi vous pouvez cependant
vées qui ressortent d'ailleurs,
vous dispenser de rapporter
mouvance.
4° La ville d'Orchies
les arrière-fiefs
n'a aucun fief relevant
qui
n'ont point
de
d'elle.
d'où ressortent vos différentes justices,
elles mouvantes ?
5° Les tribunaux
d'où sont-
ressortent,
que la ville et son territoire
de la gouvernance et
le civil que pour le criminel,
de Douai, les autres fiefs y enclavés en dépendent aussi
5° Il est dit ci-devant
tant pour
Parlement
et les trois autres fiefs vicomtiers,
de la juridiction
d'Artois.
ou justice ,
6° Quantité des officiers qui composent votre tribunal
les officiers pringens de lois ou hommes de fiefs , en distinguant
sergents inclusivement.
paux d'avec les accessoires jusqu'aux
6° Il y a un bailli pour le roi qui exerce avec les hommes de
fiefs la justice de la cour féodale ; ce même bailli est demandeur
et il
en cause criminelle
et de police dans la ville et territoire,
jouit de son office par provision et moyennant finances.
Il y a sept échevins et sept descendants qui composent le Conseil et exercent la justice dans ladite ville et territoire , tant au
civil qu'au criminel.
Il y a aussi un procureur
un
syndic , un greffier, un trésorier,
de bailli,
trois sergents à
au greffe , un lieutenant
commis-juré
de la ville.
verge et quatre autres pour le bailliage
— 264 —
7° Finances et supplément de chaque office, emplois ou commissions.
7° Il n'y a en ladite ville que l'office de bailli qui soit héréditaire
et pourvu de provision.
Quant aux échevins, procureur-syndic,
greffier et trésorier,
ils n'ont à présent ni l'un ni l'autre aucunes finances, et tous ces
offices appartiennent à la ville au moyen du rachat qu'elle a fait
du roi par abonnement avec la province et les a réunis à ses
corps et communauté.
Les sept échevins perçoivent par le compte de la ville pour
honoraires des informations, pour tenir les plaids deux fois par
semaine, pour veiller aux ouvrages, pour être présent aux publications des édits et ordonnances du roi, pour porter les robes aux
solennités publiques, étant obligés de faire l'achat de leurs robes
avec leurs propres deniers ; pour faire la visite des fours , cheminées , coulants et mongards , assises des impositions compris la
reddition des comptes d'icelles , 490 florins pour eux sept.
Les sept échevins perçoivent encore un droit de XXe denier
annuellement par l'adjudication des fermes et impôts qui varie,
chaque année, et sur ce qui leur revient, ils sont tenus à un repas
aux fermiers modernes et ceux qui ont fait valoir les fermes, il
leur revient à chacun d'eux 48 florins.
Les sept échevins du Conseil perçoivent aussi, par an, pour
devoirs extraordinaires, leur présence aux impositions et redditions de comptes d'icelle ville pour eux sept, 76 florins.
8° Émoluments et gages ainsi que devoirs extraordinaires attachés
à chaque office, emplois ou commissions.
8° Le procureur-syndic perçoit aussi tant pour gages, pour sa
robe , présence aux impositions , reddition des comptes d'icelle
que sa présence à l'adjudication des fermes, 118 florins.
Le greffier perçoit aussi tant pour les impositions, vacations
extraordinaires, robe, formation de toutes les impositions que
redditions des comptes, 437 florins.
— 265 —
Le commis-juré reçoit,
apostille, 47 florins.
pour devoirs
extraordinaires
, gages et
Le trésorier parçoit
aussi pour gages, robe, voyages ordinaires,
extraordinaires,
pour payer les aides et subsides , réception des
cautions, fermes et impôts , recette de la capitation et tous autres
deniers, 365 florins 5 patars.
Le bailli perçoit aussi pour formation des plaintes et poursuites,
à l'encontre des délinquants , pour sa présence au renouvellement
à la reddition des
de la loi, vins d'honneur comme commissaire
comptes et pour sa présence à la reddition des fermes, 122 florins.
Le lieutenaut de bailli reçoit pour gages.
71 florins.
»
Les trois sergents à verges
100
12 patars.
»
»
Les quatre autres
18
174
9° Capitation
des officiers.
9° Le bailli paie de capitation 4 florins 12 patars et les 4 sols
pour livre, et les échevins, greffier, etc., 4 florins 16 patars, et
les 4 sols pour livre.
10°
Noms
des notaires
ou tabellions
établis
ou résidant
à
Orchies.
10° Il y a en cette ville trois notaires dont les actes se déposent
au tabellion de la gouvernance de Douai, et quant aux actes qui
se passent pardevant
les échevins,
ils sont déposés au greffe
comme tabellion.
11° Observations
sur l'époque de l'établissement de votre siége ou
justice , les variations qu'il a essuyées et les priviléges qui lui
ont été accordés.
11° Ladite ville
de temps immémorial,
a toujours
d'Orchies,
exercé la haute, moyenne et basse justice sur les habitants, tant au
civil qu'au criminel, et on ne saurait citer l'époque de cet établissement qui existe depuis la recherche des siècles les plus reculés ,
sans que rien ait jamais varié et les priviléges
à cette
accordés
18
— 266 —
ville par les souverains, tant par les comtes de Flandre,
rois de France, d'Espagne et empereurs,
Bourgogne,
recherchés et trouvés depuis l'an 1100.
ducs de
qu'on
a
12° Offices exercés en vertu de commission et ceux exercés en vertu
d'acquisition.
12° On l'a
dit ci-devant,
qu'il n'y
possédé en vertu de finance
a à Orchies
aucun office
et provision. Les échevins
municipal
se font par élection et les officiers permanents exercent leur office
en vertu de commission des magistrats à cause de la réunion deset le baili exerce son office en vertu de
dits offices par abonnement
finance et de provision.
13° Caisse sur laquelle sont attribués les gages et autres émoluments,
sous quelques dénominations que ce soit des officiers, soit en titre
ou par commission.
13° Sur la caisse de la ville.
14° Époque de la création
des officiers et leurs variations.
comme on
de la ville d'Orchies,
14° Les offices municipaux
l'a dit ci-devant,
ont été réunis à la ville moyennant finances
que la province a fait au roi par abonnement conjointement avec
les villes et châtellenies de Lille,
Douai et Orchies, en observant
les échevins se faisaient par élection et les
permanents par commission des échevins, mais après
l'année 1694,
et trésorier,
les procureur-syndic,
ont
greffier
acquis leurs offices en vertu de l'édit de 1693, portant création
desdites charges , lesquelles ont été réunies aux corps et commuqu'avant
officiers
l'année 1694,
nauté de ladite
Lille,
ville par
Douai et Orchies,
fait au roi par les états de
et en vertu de cet abonnement,
lesdits
abonnement
procureur-cyndic,
greffier et trésorier ont continué les exercices de
leurs offices par commission des magistrats jusqu'à l'édit de nouvelle
création en 1733, qui a obligé lesdits magistrats,
procureursyndic , greffier
et trésorier,
de prendre
des provisions
pour la
— 267 —
continuation
de leur office, lesquels,
après un abonnement tait
avec le roi pour la suppression de l'édit fait par lesdits états et
Douai et Orchies,
les titulaires ont été
châtellenies
de Lille,
remboursés
de leurs
finances et ont
continué
l'exercice
de leur
office comme ci-devant
tant des priviléges fondés sur les édits, déclaraou autres titres formels que de ceux qui n'ont d'autres
15° De la taille,
tions
ceux qui sont en vigueur
fondements que l'usage, en distinguant
de ceux qui, en différents temps, ont été abrogés.
15° Les usages de rendre la justice en la ville d'Orchies, n'ont
jamais été interrompus et aucun n'a été abrogé dans aucun temps,
et ils ont toujours continué de même pour les priviléges
cités
ci-devant.
Le Greffe
d'Orchies
régi par des personnes
par commission.
n'a jamais été affermé et a toujours
en vertu de provision et de finance,
été
ou
J.-A. HUE DE CALIGNY
ACTEUR DU MÉMOIRE SUR L'INTENDANCE DE LA
Publié dans le tome XIe du Bulletin
savant
Notre
et regretté
de la
plus
de la Commission historique.
M.
collègue,
du 13 janvier
dans la séance
FLANDRE MARITIME ,
Desplanque,
un Mémoire
sur
1870,
a déposé,
l'intendance
à M. de Barentin.
flamingante,
qu'il attribuait
dans le tome XIe du Bulletin,
publié ce mémoire
Flandre
tard,
le titre
Aucune
a
sous
de l'Intendant
de Madrys sur la Flandre
le motif pour lequel le nom de
suivant : Mémoire
maritime.
Il
note
n'indique
a été substitué à celui
de l'intendant
Il
Barentin.
M. de Madrys
semble qui si notre érudit collègue avait trouvé des renseignements
il nous l'aurait fait connaître dans
précis au sujet de ce travail,
note, et nous aurait dit au moins la raison que lui a fait
à M. de Madrys l'oeuvre qu'il
avait d'abord attribuée à
attribuer
M. Barentin. Les mémoires publiés par M. Desplanque ayant été
une
faits
travail
il aura donné pour
des intendants,
à la Flandre maritime,
l'administrateur
sur l'ordre
relatif
la tête de la province
été rédigé.
à l'époque
Au mois de juillet 1872,
de l'Institut,
respondant
Président de la Commission
auteur
au
qui était à
où il a supposé que cet écrit a
M. le marquis de Caligny, membre cora envoyé en communication
à M. le
historique un exemplaire manuscrit du
même mémoire, qu'il attribue
à Jean-Anténor
de Caligny, ingénieur du roi, en le priant de le faire paraître,
s'il le jugeait utile,
dans les publications d'une Société savante du Nord de la Franec.
— 269 —
M. le Président ayant répondu que ce travail avait été imprimé
dans le Bulletin
de la Commission historique sous le nom de
M. de Madrys, M. de Caligny lui envoya des lettres et des documents qui établissent
ancêtres.
que ce mémoire
a été rédigé par un de ses
Voici les preuves données en faveur de cette assertion. Dans la
bibliothèque du duc de Gênes se trouve un manuscrit qui a pour
titre : Mémoire de la Flandre flamingante ou occidentale 1697 , et
sur lequel il est écrit de la main qui a corrigé le travail : Fait par
M. de Caligny, directeur des fortifications
d'Ypres. Ce manuscrit
de la bibliothèque
de M. Louis de Villesavin,
porte l'étiquette
dont la famille était alliée à celle du maréchal de Vauban. Comme
de Caligny , ainsi que nous le prouvons plus loin ,
avait envoyé son mémoire à Vauban on doit supposer que l'exemdu duc de Gênes provient du maréchal,
plaire de la bibliothèque
ce qui donne encore plus d'autorité à la note relative à l'auteur du
Jean-Anténor
mémoire. (1) Sur l'exemplaire de la bibliothèque nationale de Paris
se trouve, il est vrai, ces mots par M. de Madrys; mais ces mots
ne sont pas de la main qui a copié le manuscrit, et M. ChampollionFigeac , l'un des directeurs de la section des manuscrits, après avoir
pris connaissance des preuves produites par la famille de Caligny ,
de ce mémoire à M. de
n'a pas hésité à reconnaître que l'attribution
Madrys est erronée et a placé le nom de Jean-Anténor
sur cet exemplaire (2).
de Caligny
D'un autre côté, une étude attentive des documents que possède
la famille de Caligny ne peut laisser le moindre doute à ce sujet.
M. le lieutenant-colonel
du
a publié dans sa
génie Augoyot
notice historique sur les ingénieurs Hüe de Caligny , une lettre de
de Caligny , datée du 9 mars 1699,
Vauban à Jean-Anténor
(1) M. A. RIPA DE MEANA. Mémoires inédits de Jean-Anthénor
Turin 1868. Avant-Propos
, p. III et IV.
(2) Bibliothèque nationale
manuscrit n° 2041.
de Paris
, n° 103 de la collection
Hüe de Caligny.
Mortemart,
ancien
— 270 —
dans laquelle il le félicite du mémoire si sensé et si bien recherché
qu'il lui a envoyé et l'engage à y ajouter tout ce qui pourrait
manquer. En comparant les détails de cette lettre avec le mémoire
publié dans le Bulletin de la Commission historique
M. de Madrys, on acquiert la certitude de l'identité
avec celui dont Vauban parle à M. de Caligny.
sous le nom de
de ce mémoire
lettres,
échangées entre Le Peletier de Souzy, directeur
et M. de Caligny, font arriver à la même
général des fortifications,
conclusion. Dans la première de ces lettres, datée du 26 mars 1700,
Cinq
M. de Caligny rappelle à Le Peletier qu'il lui avait adressé un mémoire sur la Flandre Occidentale en janvier 1698, par l'entremise
de M. de Madrys qui s'était chargé d'en faire faire une copie. Il
» s'étonne de ce que ce mémoire n'a pas été remis ; « il n'aurait,
» dit-il,
demandé à M. de Madrys,
pour toute récompense de la
» peine qu'il a eue pendant six mois à faire ce mémoire,
que
» d'en faire un peu sa cour à M. Le Peletier. » Dans la réponse de
M. Le Peletier, datée du 1er avril 1700, nous voyons que M. de
Madrys avait donné copie de ce mémoire en disant qu'il avait
eu recours à M. de Caligny et en avait tiré beaucoup de secours
pour la composition de ce travail ; mais qu'il avait laissé ignorer
qu'il fût tout entier de M. de Caligny. M. Le Peletier ajoute qu'il
est fort aise de voir MM. les Ingénieurs s'appliquer à s'instruire de
tout ce qui regarde le pays où ils servent. Dans une autre lettre,
en date du 7 mars 1700, M. de Caligny dit à M. Le Peletier que
M. de Vauban n'ayant pas trouvé qu'il eût assez expliqué la culture
il a fait sur ce sujet un mémoire qui est achevé depuis
jours et qu'il le lui envoie. M. Le Peletier lui adresse
des terres,
quelques
ses remerciements
pour cet envoi comme il l'avait déjà fait, le 25
avril 1700, pour une carte de la contrée entre la Lys et la mer,
que M. de Caligny avait dressée afin de compléter son mémoire (1).
(1) Ces détails sont extraits
de la famille de Caligny.
de lettres
originales
conservées
dans
les archives
— 271
—
Après avoir pris connaissance de ces lettres, on ne peut plus
douter que l'auteur du mémoire sur la Flandre Maritime ne soit
Jean-Anténor
comprendre
de l'auteur;
de Caligny.
Cette correspondance nous fait aussi
comment M. Desplanque
a pu se tromper sur le nom
il paraît évident que M. de Madrys, qui avait demandé ce travail à M. de Caligny,
s'en était en partie attribué
le mérite.
Nous croyons devoir compléter cette note par quelques détails
biographiques sur l'auteur de ce mémoire ; le récit de sa vie et de
ses travaux n'est pas sans intérêt au point de vue de notre histoire
des corps du génie. Né à
locale et au point de vue de l'histoire
Caen, en 1657, de M. Hüe de Caligny, directeur des fortifications du
de Caligny
Dauphiné , et de Madeleine de Vauquelin, Jean-Anténor
portait le mousquet, à l'âge de vingt ans, dans le régiment de
Navarre ; ingénieur volontaire aux siéges de Valenciennes et de
au nombre des ingénieurs en
Fribourg , il fut admis définitivement
et, en 1683 , chargé de la direction du siége de Courtrai.
Envoyé ensuite à Ypres pour mener à bonne fin les ouvrages projetés
1680,
par Vauban, qui avait pour lui la plus grande estime, il montra
comment il est possible d'obvier aux inconvénients
du terrain et
de tirer parti d'un petit cours d'eau pour la défense d'une place.
de Vauban et bien plus encore les services
M. de Caligny, en date du 8 mars 1688,
en chef à Ypres et au fort de Knocque. Il eut assez de
(1) Les recommandations
rendus, firent nommer
ingénieur
force pour résister aux volontés absolues de Louvois , qui se décida ,
sur les instances de Vauban, à augmenter ses modiques appointements et à lui donner le titre de directeur. M. le duc de Boufflers
en chef des armées du Roi, l'employèrent à plusieurs reprises : il était en janvier 1691 , à l'attaque de
Plaskendal, et sur la fin de 1692, au siège de Furnes, en qualité
de sous-brigadier;
en 1693, M. Le Peletier ajouta Calais, Dunkerque,
et les autres commandants
1) BÉLIDOR,
Architecture
hydraulique,
t IV,
p. 252.
Paris,
1737-1753.
— 272 —
Gravelines et Mardick, aux villes dont il était déjà chargé. Il
s'empresse de fortifier ces places, et contribue puissamment à
faire échouer les attaques de la flotte Anglo-Hollandaise à Dunkerque et à Calais, en 1694. En 1695, les troupes de Guillaume
d'Orange qui menacent à la fois Menin, Ypres et le fort de
Knocque, sont repoussées avec perte à l'attaque de ce dernier
dont la défense ainsi que le disent les documents contemporains, roula sur M. de Caligny; au mois de juillet de la même
année, il s'occupe, comme brigadier, du siège de Dixmude.
Lorsque Calais, Dunkerque et les ports situés entre ces villes
eurent été mis à l'abri des attaques du côté de la mer, le comfort,
mandement de cette direction fut séparé des attributions de M. de
Caligny; mais il fut chargé des places de Nieuporf, Ostende,
Bruges, Gand, Damme et Dixmude. La paix de Ryswick lui
donna le loisir d'écrire quelques ouvrages, parmi lesquels nous
pouvons citer un Mémoire sur la milice desRomains, un Mémoire
historique de la milice française, et le Mémoire de la Flandre
flamingante, auquel il ajouta, à la demande de Vauban, une
carte et un mémoire spécial sur l'agriculture dans la même contrée. La guerre de la succession au trône d'Espagne lui fournit
de nouvelles occasions de se distinguer ; en 1704, il quitta les ouvrages de Furnes qui exigeaient tous ses soins, pour assister à la
funeste bataille d'Hochstedt ; en 1706 , il empêcha que l'armée
française n'abandonnât Furnes, et décida M. de la Motthe à faire
opérer l'inondation
qui couvrit tout le Camerlinc-Ambacht,
exemple de désintéressement puisque les propriétés qu'il possédait en ce pays devaient rester improductives pendant plusieurs
années. Il rédigea ensuite le Journal de la défensede Menin; et,
en 1708 , au moment où les ennemis se réjouissaient de la prise
de Lille, il s'empara de l'importante forteresse de Leffringhe ,
dont la prise coupait leurs communications avec la mer. Son
était toujours à Ypres. Ainsi qu'il l'écrivait à
quartier-général
Le Peletier : « J'ai toute la défense de cette place digérée par
» écrit, par quelqu'endroit qu'on l'attaque, avec des plans et des
— 273 —
» dessins relatifs.
Cela m'a coûté un long travail,
bien des médi» tations et quantité de questions que M. le maréchal de Vauban
» a bien
voulu
essuyer
» chacun
et accompagner
d'instructions.
Comme
la mienne,
est la défense
Monsieur,
à sa marotte,
» d'Ypres,
dans laquelle je ne me soucie pas de périr pourvu
» que j'y fasse le personnage que je dois. »
fit son quartier-général
Plusieurs fois, l'armée française
de
cette petite forteresse, qui ne fut pas attaquée durant la guerre.
elle fut, avec Furnes et le fort de Knocque,
à la maison d'Autriche;
et M. de Caligny,
nommé
Par le traité d'Utrecht,
abandonnée
directeur
des fortifications
de la
Bourgogne et de la Francheoù il mourut le 12 juin
1731
Comté, se rendit à Besançon,
Durant la guerre de la succession au trône d'Autriche,
lorsque
les événements lui donnaient quelques loisirs dans son commandement , il n'avait jamais cessé de s'occuper de travaux particuliers
sur l'attaque
et la défense des places ; en 1706, il inventa un
les assiégés des projectiles,
dont le
parapierre
pour garantir
modèle et la description ont été publiés dans
fense des places de Vauban ; sa galerie roulante
le Traité
pour
de la dé-
mettre à cou-
vert de la bombe est une invention
non moins ingénieuse ; sa lettre
à M. Le Peletier de Soucy sur la manière de former les ingénieurs,
devrait même aujourd'hui
être sérieusement
méditée ; en février
1709 , après la prise de Lille , dans un mémoire qui a pour titre :
Visite des lignes de Comines,
il proposa de former un camp retranché sous les murs d'Ypres ; la même année, il fit exécuter
des épreuves pour constater la possibilité
de faire usage de feux
de mousqueterie de l'intérieur des ouvrages qui ont un chemin couà l'époque où l'ennemi l'attaque. Lorsqu'à la suite du traité
il fallut raser les fortifications,
combler le port et déd'Utrecht,
truire les écluses de Dunkerque,
la ville et les environs étaient
vert,
menacés d'une
inondation
qui devait
les ruiner
pour longtemps ;
les moyens mis en oeuvre pour empêcher ce désastre furent sugdont on a fait honneur à
gérés par un mémoire de M. de Caligny,
M. de Moyenneville,
mais qui est certainement
du directeur
des for-
— 274
—
comme le prouve le manuscrit
original cond'Ypres,
avec deux copies de la main de
servé au dépôt des fortifications
Dans les fonctions qu'il exerça en quittant la
M. de Moyenneville.
tifications
M. de Caligny s'occupa encore de travaux
d'utilité
Gauthey prouve
publique ; un passage de l'ingénieur
sur la dépense d'eau des écluses
qu'il émit des idées très-justes
Flandre-Maritime,
contigues à construire dans le canal de Bourgogne. Il avait même
écrit quelques ouvrages qui concernent l'histoire de France : sur
il avait
le désir de Vauban,
par qui il se laissa souvent diriger,
rédigé une histoire des guerres causées par le partage de la mosuscités par les princes du sang, tant
légitimes que naturels , jusqu'en 1703 , et aussi un Mémoire historique des maux causés au royaume de France par les reines ou les
maîtresses des rois, jusqu'en 1643 (1).
narchie
et des troubles
Nous compléterons cette notice en la faisant suivre de la coravec Le Peletier de Soucy,
respondance inédite de M. de Caligny,
de sa lettre sur la manière de former des ingénieurs , et aussi de la
sur la manière de faire
lettre de M. de Vauban à M. de Caligny,
un ingédes statistiques. Ces documents permettront
d'apprécier
nieur dont le nom mérite d'être connu dans le nord de la France.
ont été empruntés à la Notice historique sur les
Hüe de Caligny,
Augoyat,
publiée dans
par M. le lieutenant-colonel
ingénieurs
le Journal des armes spéciales, 1840, t. VII, à la préface mise en tête des Mémoires
sur la milice des Romains et celle des Français,
inédits de M. de Caligny
par
1868 , et aux documents inédits conservés dans
M. A. Ripa de Meana,
Turin,
(1)
Les éléments
la famille
de Caligny.
de cette notice
JUSTIFICATIVES.
PIÈCES
I.
M. DE CALIGNY A M. LE PELETIER
A Ypres , le 26 mars 1700.
Monsieur,
J'ay eu l'honneur de vous adresser, vers le mois de janvier 1698, le
mémoire ci-joint sur la Flandre occidentale , par feu M. Demadrys , qui
s'estoit chargé de vous en faire faire une copie à Paris, où il estoit pour lors,
parce que je n'ay qu'un mauvais scribe; j'ay apris depuis peu de jours
que vous n'aviez point ledit mémoire, ce qui m'a fort surpris, car je n'aurais demandé à M. Demadrys , pour toute récompense de la peine que
j'ay eue pendant six mois à le faire, que de vous en faire un peu ma cour ;
puisque donc, Monsieur, il ne vous l'a pas donné, je prends la liberté
de vous l'envoyer, vous suppliant très-humblement de l'avoir pour
agréable quoy qu'il ait perdu la grâce de la nouveauté. J'ay eu l'honneur de vous envoyer, en 1698, une carte de la Flandre, entre la Lys
et la mer, qui est relative au mémoire, lequel estoit fait sur un pays qui
vous est parfaitement connu. J'ose espérer que vous n'aurez pas regret
à trois ou quatre heures de temps pour le lire. Je suis, etc.
— 276 —
M. LE PELETIER A M. DE CALIGNY
A Paris,
le 1er avril
1100.
J'ay reçu la lettre que vous avez pris la peine de m'escrire le 26 du
mois passé. Feu M. Demadrys a eu la bonté de me donner copie du
mémoire qu'il présenta à Monseigneur le duc de Bourgogne pour
l'instruire
de ce qui regardait son département ; il me dit bien qu'il
avait eu recours à vous et qu'il en avait tiré beaucoup de secours pour
la composition de ce mémoire, mais je ne sçavais pas qu'il fût tout entier
de vous, ny que vous l'eussiez prié de m'en donner une copie. Cette
seconde ne sera pas perdue ; je vous prie de trouver bon que je la donne à
mon fils pour son instruction. Je tascheray aussy à trouver du temps
pour la lire , et je vous en manderay ensuite mon sentiment. Je suis fort
ayse de voir que MM. les Ingénieurs s'appliquent à s'instruire de tout
se qui regarde les pays où ils servent, supposant que ce sera toujours
sans se détourner du soin qu'ils doivent aux ouvrages qui doivent estre
toujours leur principale occupation.
Je suis, Monsieur, entièrement à vous.
J'ay déjà lu environ le tiers de votre mémoire qui me paraît remply de
toutes les notions nécessaires pour donner une parfaite intelligence de
l'estat du pays ; j'en achèveray la lecture avec plaisir.
Signé : LE PELETIER.
M. LE PELETIER A M. DE CALIGNY
A Paris,
le 25 avril
1700.
J'ay reçu la lettre que vous avez pris la peine de m'escrire le 23 de
ce mois ; je vous suis très-obligé de la carte que vous avez eu la bonté
de m'envoyer pour mon fils , pour joindre au mémoire que avez fait sur
la Flandre occidentale ; je ne doute pas qu'il ne vous remercie de son côté.
Je suis, Monsieur, entièrement à vous.
Signé : LE PELETIER.
— 772 —
M. DE CALIGNY A M. LE PELETIER
A
Ypres,
le 7 may 1100.
Monsieur,
M. de Vauban n'ayant pas trouvé que j'eusse assez expliqué la culture des terres dans le mémoire sur la Flandre occidentale, il m'a obligé
d'en faire un en particulier sur ce sujet, que je n'ay achevé que depuis
peu de jours. Je prends la liberté de vous l'envoyer et seray plus hardi
dorénavant à vous faire part de mes petits amusements que je ne l'ay esté
jusqu'à présent, non-seulement M. de Vauban m'ayant assuré que vous
le trouveriez bon, mais mesme grondé de ce que je ne l'avais pas fait
plus tost.
M. LE PELETIER A M. DE CALIGNY
J'ay reçu la lettre que vous avez pris la peine de m'escrire le 7e de
ce mois ; je vous remercie très-humblement du mémoire que vous m'en
voyez , que je ne manqueray pas de lire au premier loisir que je pourray
trouver ; vous me ferez plaisir de continuer à me donner part de ces sortes
d'ouvrages quand vous en ferez.
Signé : LE PELETIER.
M. Champolion-Figeac a rétabli le nom de M. de Caligny sur l'exemplaire du mémoire qui est à la Bibliothèque nationale, N° 103 de la
collection de Mortemart, et qui, à l'époque où M. Angoyat, colonel du
génie , publia sa notice sur les Ingénieurs , Hüe de Caligny était classé
sous le N° 2241. M. Champolion-Figeac a joint à ce manuscrit les copies
ci-dessus , en déclarant, dans la note signée par lui, que les originaux
lui ont été communiqués. La lettre de Vauban, du 8 mars 1698, à
M. de Caligny, a pour objet le même mémoire.
— 278 —
II.
LETTRE DE M. DE CALIGNY (JEAN-ANTÉNOR)
A.
M.
DE SOUSY
LEPELLETIER
Sur la manière de former les Ingénieurs.
A
Ypres , ce 2 décembre
706.
Puisque vous m'ordonnez de vous mander ce que je pense sur le relâchement de la plupart des ingénieurs et à quoi j'en attribue la cause ,
je vous obéirai ; je me suis souvent entretenu de cette matière avec des
gens de notre métier, de fort bon esprit, qui pensaient à peu près la
même chose que moi là-dessus.
Je crois donc, Monsieur, premièrement qu'il s'est fourré de tout
temps dans notre corps des gens qui n'y étaient point du tout propres,
mais qu'il s'y en admet présentement plus que jamais , et voici comment : vous avez remarqué, Monsieur, que du temps de feu M. de Louvois,
parmi plusieurs bons ingénieurs qu'il a reçus dans notre corps , il en a
fait aussi quantité d'un génie médiocre et assez ignorants aux mathématiques et au dessin, et sur cela vous avez établi avec beaucoup de raison
et de prudence que les candidats subiraient l'examen. Mais, Monsieur,
permettez-moi de vous dire qu'il ne s'en fallait pas tenir là , parce qu'il
n'est pas vrai, comme on croit communément, que les mathématiques
soient le fondement de notre métier ; elles n'en sont que la clé , dont il
n'y a que le bon esprit qui puisse se servir , et le bon esprit avec une certaine élévation d'entendement en est le véritable fondement : et cela est
si vrai que nous avons vu feu M. de La Lande et feu M. Richer, grands
mathématiciens et gens appliqués , être fort mauvais ingénieurs. Je conhomme de très petit génie et nullement
peut, en très peu de temps , apprendre assez de
et ainsi le
mathématiques et de dessin pour être reçu par l'examinateur,
clus donc, Monsieur,
propre à notre métier
qu'un
— 279 —
voilà reçu ingénieur
sans talent, et, par conséquent, en possession d'un
emploi quoiqu'il n'y soit point propre , tant qu'il ne malversera pas. Je
crois , Monsieur, que le remède à cela serait de mettre les prétendants
qui auraient subi l'examen sur l'état à 50 francs par mois , mais avec le
nom d'inspecteur seulement, et les faire servir en cette qualité pendant
trois ans, au bout desquels il faudrait faire ingénieurs, avec 900 francs
d'appointement par an , ceux qui s'en trouveraient capables , et renvoyer
les autres qui ne seraient pas propres au métier ; et, afin qu'on ne pût pas
vous en faire accroire, il faudrait les employer pendant ces trois années
dans les' places où il y a du travail sous trois directeurs différents qui
vous rendraient compte de leur capacité et application , à moins que vous
n'en eussiez quelques-uns à la sincérité et au jugement desquels vous
ayez plus de confiance qu'aux autres ; vous pouvez juger, Monsieur, si
ces inspecteurs emploieraient bien leurs trois ans pour avoir une qualité
qui leur donnerait cent écus d'augmentation et un emploi fixe. Cenx qui
ne se sentiraient point de talent pour notre métier , balanceraient à
s'y
offrir dans l'incertitude d'être renvoyés au bout de trois ans , ou même
plus tôt si on jugeait qu'absolument ils n'y fussent pas propres. Ceux
qui auraient rempli ce noviciat de trois ans auraient acquis une habitude
au travail
et à supporter le poids de la chaleur et l'injure du temps. Je
dois encore, Monsieur, remarquer une chose au sujet des nouveaux
ingénieurs , qui est, qu'il me paraît qu'il ne faudrait point se faire une
loi si étroite de ne recevoir que des gentilshommes , qu'on ne la rompît
quand il s'agirait de quelque bon esprit et connu pour tel, de cette
façon , Monsieur, vous n'auriez que de bons sujets
A l'égard des ingénieurs , qui sont sur l'état depuis plusieurs années,
j'en connais de fort capables et d'autres que j'ai perdus de vue, qui
m'ont paru avoir les qualités nécessaires pour devenir de fort habiles
gens ; mais ce qui décourage entièrement ceux qui surpassent les autres
en application et en capacité, c'est la lenteur avec laquelle ils parviennent
aux gros appointements : ils voient que la capacité ne suffit pas pour
les obtenir , mais qu il faut de l'ancienneté ainsi que pour les directions,
ce qui fait qu'ils se contentent de couler le temps en faisant simplement
leur devoir, au lieu qu'un ingénieur devrait toujours chercher à entasser
— 280 —
connaissance sur connaissance , et ne point mettre de bornes à son envie
de savoir.
Je crois , Monsieur, que si le roi répandait les grâces que vous obtenez
de lui tous les ans sur un plus petit nombre de gens, cela ferait revenir
l'émulation , et chacun à l'envi s'efforcerait de les mériter ; feu M. de
Louvois était dans cette maxime ; le traitement des ingénieurs à prendre
le corps en total n'était assurément point si bon qu'il l'est à présent,
mais comme il tirait pour ainsi dire du néant en fort peu d'années ceux
qu'il connaissait pour bons ingénieurs ou en passe de le devenir , vous ne
sauriez croire , Monsieur, combien il s'en est formé et en peu de temps
par cette méthode ; véritablement beaucoup sont morts ou aux siéges,
ou par mort naturelle,
ou ont quitté pour la religion.
III.
LETTRE DE M. DE VAUBAN A M. DE CALIGNY (JEAN-ANTÉNOR)
Sur la manière de faire des Statistiques.
A
NOTA.
Les observations
placées
en marge de cette
lettre
sont de la
main de Vauban.
Fait.
Paris
, le 9 mars
1698.
Ce mémoire que vous m'avez envoyé est si sensé et si bien recherché
que cela même nous doit obliger à lui donner toute la perfection possible :
c'est ce qui me fait vous le renvoyer pour vous prier d'y ajouter tout ce
qui pourrait lui manquer, espérant que vous aurez le loisir de le rendre
parfait au point que je le demande , entre cy et la fin d'août qui sera
à peu près le temps que je passerai, s'il plaît à Dieu, à Ypres. La première chose qu'il y faudra donc ajouter est une carte du pays qu'il
faudrait prendre sur la moins mauvaise des plus récentes qui en ont été
gravées , et y marquer par des lignes ponctuées toutes les divisions de
pays dont il est parlé dans le mémoire, qu'il faudrait tout enluminer de
différentes
cartes.
couleurs,
comme on fait
d'ordinaire
à toutes les autres
— 281 —
Cela fait, parcourir toute la description générale ancienne et moderne,
pour voir s'il y a des fautes à corriger et s'il n'y a rien de remarquable
à ajouter à la marge, aux endroits qui en auront besoin, soit par des
dates, des nombres, ou par des suppléments de raisons abrégées , qui
aident extrêmement à la lettre quand elles sont bien placées.
Examiner si dans l'énumération des dépendances il n'y a point de paroisses oubliées, ou quelque lieu considérable , et expliquer à la marge
ce que c'est que branche, si ce sont des hameaux ou annexes ou des
fermes.
Fait la plus
grande partie.
Je n'entends pas
bien ce que c'est
que branche.
Ce que contient la mesure de terre de ce pays-là, par rapport à
l'arpent plus commun de France qui est de 100 perches , la perche de
22 pieds de roi de long , et de 484 carrés de superficie, avec une petite
proportion géométrique de l'un à l'autre. Parler du rapport commun
de terres et endroits de chaque châtellenie, savoir ce que la mesure ou
l'arpent, rend par commune année de rasière de blé , pois, fèves, colza,
etc., les semences remplacées ; quel rapport les mesures à blé , à vin et
à bière de ces pays-là ont avec celles de Paris : si les terres de ce payslà ont besoin d'être fumées, et comment on les réchauffe avec de la
chaux , et dire comment cela se fait ; combien de façon on leur donne,
et quelle semence fait le plus de profit, la quantité de mesures de
terre en friche , et ce qui cause cet abandon ; s'il y a des maisons en
ruine ou abandonnées dans les villes et principaux lieux, et a quoi va la
diminution des peuples de chaque lieu , en faire des notes à la marge,
si cela se peut par dénombrement, sinon par estimation.
Les eaux et les rivières sont bien décrites ; mais il faudrait parler des
sas du pays et dire même leur chute et l'ouverture de chacun. Le sas
de Bousinghe mériterait que l'on joignît au plan un profil de long et
un de travers à ces mémoires , de même que le Guindal de la Fintelle,
et enfin les pentes des eaux du pays et les côtés de leurs écoulement autant
Fait.
C'est ce qu'il
faudra expliquer.
En grains ou en
argent.
Cela est aisé.
La plus grande
partie est expliquée.
Cela est aisé à
savoir.
Cette diminution de peuple serait bonne à savoir.
A faire.
Bon.
Bon.
qu'on le peut connaître.
Nous pourrions, par les suites , y joindre les plans des places fortiOn pourra
fiées , réduit sur l'échelle commune que nous nous sommes faite, même passer
des principaux lieux ; en passant en ce pays-là,
j'en demanderai aux
19
s'en
— 282 —
Je me chérgerai
cela si vous n'en
avez point.
J'en ferai une
partie dans mes
visites.
Bon, cela sera
bien aisé ; en tous
cas je le ferai.
ingénieurs de chaque place pour les joindre au mémoire qui pourra
devenir une rareté singulière , si vous voulez bien vous attacher à sa
perfection. A l'égard de la fortification et propriétés des plans, quoique
ce que vous en dites soit fort bon , je ne laisserai point d'y ajouter encore quelque chose.
Il faut dire le nombre et la force des garnisons ordinaires en temps
de paix ou du moins fort approchant.
Bon à savoir.
Bon.
Le nombre des ecclésiastiques distingués, suivant leur espèce et les
revenus des bénéfices, depuis l'évêché jusqu'aux plus petites cures. Idem,
des abbayes, prieurés , commanderies de toutes espèces , couvents rentés et non rentés : car rentés ou non , il faut que tous vivent, et tels
mendiants il y a qui font meilleure chère que des religieux rentés.
A faire en partie
faut de même nombrer la noblesse grande et petite , et nommer
par leurs noms et ce qu'ils possèdent ; vous l'avez déjà fait, et les revenus qu'ils ont dans le pays seulement et non ailleurs, si vous connaissez
Il
d'autres exempts les nommer aussi.
A faire
aussi tous les gens de robe et de pratique du pays , nonseulement à chaque châtellenie, mais encore au bout de la table des
Nombrer
dénombrements. Dire autant que vous pourrez ce que les charges valent
de revenu, ce qu'elles ont été vendues ; idem les gens de finance.
Bon, c'est-à-dire
sur les denrées du
pays.
Si vous pouvez dire quelque chose de certain sur le commerce , faitesle aussi, après que vous aurez bien repassé tout ce que vous en aurez
écrit.
Elles sont épouvantables.
Bon.
Faites aussi l'énumération
dans le pays , et marquez
manquez pas de dire votre avis à part et sur un cahier détaché sur les
réparations du pays dont vous seriez d'avis, mais de manière que le
roi y puisse trouver véritablement son compte , et toujours en comparant
le passé, le présent et l'avenir, le possible, sans être trop à charge, avec
qui détruit tout, et toujours dans la vue de repeupler le
pays , qui est le plus grand bien qui puisse revenir au roi, attendu que
princes sans sujets ne sont que des particuliers incommodes.
l'impossible
Bon.
de toutes les différentes levées qui se font
bien leur excès et leur entretaillement. Ne
— 283 —
Après que vous aurez bien recherché votre caboche sur tout cela,
vous verrez si vous ne pouvez pas dire quelque chose de plus sur les
bestiaux , et notamment sur la volaille dont vous n'avez point parlé; elle
ne laisse cependant pas de faire un profit considérable tout le long d'une
année. Il faut prendre le parti de mettre la plus grande partie on marge
par apostilles , notes et énumérations. Ceux qui auront besoin de plus
Bon.
grande étendue , vous pourrez en faire des feuilles à part; surtout je vous
prie de rapporter à la fin de la table de dénombrement toutes les remarques suivantes en abrégé à la fin, comme par exemple :
Il y a dans le pays 757
d'hommes.
femmes veuves et mariées plus
que
Bon.
1431 filles à marier plus que de garçons.
341 petites filles plus que de petits garçons.
734 servantes plus que de valets.
La même chose des religieux ou religieuses.
En tout 3363 femmes et filles plus que d'hommes et de garçons.
A faire.
faut dire aussi ce qu'il y a dans le pays ... d'ecclésiastiques,
savoir : un évêque, tant de chapitres composés de tant de chanoines.
Il
Tant de paroisses et tant de curés et de prêtres pour les desservir.
Tant d'abbés , tant de prieurs, tant de moines de l'ordre de SaintBernard , tant de l'ordre de Saint-Augustin , tant de primautés, etc. .
et ainsi de tous les autres , tant de couvents de récollets, tant de religieux,
tant de couvents de carmes et tant de religieux, tant de couvents de
capucins et tant de religieux, et ainsi des autres , tant de maisons de
Bon à faire.
jésuites qui contiennent tant.
Faire la même chose des couvents de femmes et de tous les autres or-
Bon à faire.
dres et maisons pieuses , avec le total au bas.
Après cela , mettre l'abrégé de la noblesse dans la même table et celui
de leur famille, celui des exempts par charge , même par industrie.
Celui-là expédié , venir à l'abrégé des gens de robe, de pratique et
de finances , celui des matelots , des chariots. S'il est possible , et des
moulins à vent, à eau , et ce qu'ils peuvent faire de farine en un jour ,
les usines et autres moulins à huile et fouloirs à drap et tout ce qu'il y
aura de remarquable dans le pays.
A faire.
— 284 —
le compte que
u fond du méoire on veut aouter tout l'extrait à la table.
Bon.
Tout ce que vous rapporterez dans la marge se pourra répéter dans la
table, et si vous poussez cette recherche aussi loin qu'elle peut aller,
vous verrez que nous saurons parfaitement
où vous êtes.
le fort et le faible du pays
pas, s'il vous plaît, la quantité d'arpents de bois dans
chaque pays ; et nous dire comment on a fait les coupes et en quel temps.
Si vous pouvez satisfaire à ces demandes comme je n'en doute pas,
vous aurez fait le plus bel ouvrage en ce genre-là qui se puisse faire, et
N'oubliez
vous promet de lui donner tout le lustre possible, de mettre votre nom
à la tête et de vous en faire tout l'honneur. Peut-être servira-t-il de modèle pour de plus grands. N'oubliez rien de ce que je viens de vous dire,
et ne craignez pas d'y ajouter du vôtre tout ce qui vous viendra dans
l'esprit. Souvenez-vous que vous avez cinq bons mois pour faire cela,
et que quand il y faudrait en mettre six , je ne les plaindrais pas. Faitesmoi , s'il vous plaît, réponse à ce mémoire , et que ceci demenre entre
vous et moi.
Je suis , etc.
Cette fin , qui
est en entier de
l'écriture de Vauban , est reproduite en fac-similé dans la notice.
Dépensez-y une cinquantaine de pistoles ou 200 écus, je vous les
rendrai incessamment, et cela pour employer quelque personne intelligente à qui vous donnerez l'extrait de ce que vous voudrez apprendre.
J'ai trouvé les premiers dénombrements de Dunkerque , qui sont très
beaux et très bien faits et par rue , il y a même une énumération à la
fin de toutes les conditions de cette ville qui fait plaisir à lire pour en
voir tous les côtés des métiers qui sont dans cette ville.
Je pars demain pour Paris, adieu , monsieur, je suis parfaitement à
vous. Cette lettre contient la copie de celle que vous m'avez envoyée.
Je vous conjure de travailler quand vous le pourrez à l'achèvement de
cet ouvrage. — Je me réjouis de ce que madame de Caligny est accouchée heureusement.
VAUBAN.
— 285 —
EXTRAIT
DES PROCÈS-VERBAUX.
SÉANCE
DU
16
JANVIER
Présidencede M. DE COUSSEMAKER.
Le procès-verbal
1873.
— Secrétaire , M. Ch. VINCENT.
de la séance du 19 décembre
1872 est lu et
adopté.
OUVRAGES
OFFERTS:
De la part de M. le Ministre de l'Instruction publique :
Revue des Sociétés savantes des départements,
1872.
t. IV, juillet
- août
De la part des Sociétés :
de la
Répertoire des travaux
t. XXVIII,
1er fascicule.
Société de statistique
Archives
de Marseille,
de l'agriculture
du Nord de la France,
publiées
Comice agricole de Lille, n° Xl, novembre 1872.
par le
De la part de l'auteur.
Les deux Soeurs, dialogue,
par M. Brun-Lavainne.
CORRESPONDANCE.
Circulaire
du 30 décembre 1872 de M. le Ministre de l'Instruction
publique relative à la 11e réunion des Sociétés savantes qui aura lieu
à la Sorbonne du 16 au 19 avril prochain.
La Commission
par plusieurs
historique
de ses membres
se fera représenter à cette solennité
désignés.
qui seront ultérieurement
— 286 —
circulaire
Lettre
relative
14 janvier,
truction
publique,
de fournir,
part,
instruction
de M. l'Inspecteur
en date du
d'Académie,
à l'organisation,
par M. le Ministre de l'Insd'un musée scolaire, dont le but doit être, d'une
à l'étude de ceux qui se préoccupent de notre
primaire, un spécimen de tous les objets mobiliers et classiques qui sont actuellement en usage dans les écoles françaises et
étrangères, d'autre part, de recueillir tous les documents, imprimés
ou manuscrits, pouvant
toire de ses progrès.
Pour satisfaire
servir
à tracer
bibliographiquement
l'his-
de M. le Ministre, M. H. RIGAUX
de vouloir bien établir la liste des ouvrages de la
à l'instruction
de la Commission qui se rapporteraient
est chargé
bibliothèque
à la demande
primaire.
circulaire, datée de Caen, 3 décembre 1872, du bureau
de la Société française d'archéologie pour la conservation des modu Bulletin Monuments historiques, et relative à la continuation
Lettre
numental,
publié jusqu'à
ce jour
par M. DE CAUMONT.
des Séances tenues par le Sous-Comité de Dunle 16 mars 1872, et par le Sous-Comité de Bailleul le 26
Procès-verbaux
kerque
décembre.
le Bulletin
Ces procès-verbaux
de la Commission.
seront
reproduits
par extraits
Lettre par laquelle M. LEPREUX adresse ses remerciements
son admission au titre de Membre correspondant à Douai.
TRAVAUX.
—
dans
pour
COMMUNICATIONS.
DEHAISNESlit, au nom de la sous-commission nommée
dans la deuxième séance, un rapport sur le projet d'un dictionnaire
du département du Nord.
topographique
M. l'abbé
La Commission
décide l'insertion
au procès-verbal
de ce rapport
dont elle adopte les conclusions, et, pour y donner suite, elle charge
la même sous-commission de préparer un programme.
— 287 —
Dans sa dernière
séance, la Commission historique a chargé
les questions suiMM. CASATI, GOSSELETet DEHAISNESd'examiner
à l'aide des documents et des ouvrages
vantes : Est-il possible,
aujourd'hui publiés, de rédiger un Dictionnaire
topographique du département du Nord, pouvant entrer dans la collection des dictionnaires
déjà mis au jour par le Ministre de l'Inshistoriques
truction
En cas de possibilité,
publique?
quels sont les moyens à
prendre pour arriver à opérer cette publication?
Au sujet de la première question,
les membres de la SousCommission
sont d'avis que, vu le nombre considérable de documents et de cartulaires encore inédits et non dépouillés,
il est et
il sera, avant un grand
dans notre département,
nombre
de publier
un travail qui réponde complètement aux
vues des rédacteurs du projet du Dictionnaire.
Ce projet demande,
en effet, qu'à chaque mot soit ajouté un exemple de toutes les
formes latines, romanes ou étrangères de ce mot d'après les monud'années,
impossible
ments les plus anciens et les plus authentiques ; or, beaucoup de ces
monuments n'ont pas encore été consultés et sont privés de tables ;
celui qui voudrait
rédiger le dictionnaire devrait passer quelques
du Nord.
années dans le seul dépôt des Archives du département
La sous-commission
croit qu'il n'est point possible de faire
rédiger actuellement un Dictionnaire
topographique
complet, mais
elle est d'avis
qu'il y a moyen,
à l'aide
de la statistique
archéodes travaux d'hishistoriques,
logique , des grandes publications
toire locale et des répertoires conservés
de publier
un Dictionnaire
dans les archives du Nord,
topographique , qui, tout incomplet
sans trop d'infériorité,
rang,
prendrait
parmi les
déjà mis au jour par le ministère et serait consulté
M. Delisle, dans son rapport
avec fruit par les travailleurs.
sur le
dictionnaire topographique,
prévoit d'ailleurs le cas où il y aurait,
qu'il serait,
dictionnaires
en certains pays, des travaux incomplets.
La sous-commission propose donc la publication du Dictionnaire
à l'aide de la statistique archéologique , des travaux déjà publiés
et des répertoires des archives du Nord.
— 288 —
La possibilité du dictionnaire topographique étant admise, quels
sont les moyens d'exécution? Un seul membre de la Commission
ne peut exécuter ce travail, qui lui demanderait des années. Le
concours de tous est indispensable Voici le moyen que propose la
sous-commission.
Un certain nombre de membres de la Commission historique se
diviseraient par arrondissements les 950 pages de la statistique
archéologique et feraient, d'après le modèle donné par le ministère,
un bulletin isolé, une fiche pour chaque nom devant faire un
article. D'autres membres se chargeraient de dépouiller, l'un toutes
es tables du Recueil de Dom Bouquet, l'autre celles des Acta
sanctorum des Bollandistes, un troisième celles du Cameracum
christianum, du Thesaurus Anecdotorum et de l'Amplissima collectio;
un quatrième les Opera diplomatica d'Aubert le Mire, qui n'ont pas
de table. M. l'abbé Dehaisnes s'engagerait à faire le dépouillement
de toutes les tables et répertoires des archives du département du
Nord et de celles de plusieurs cartulaires ou ouvrages spéciaux qui
se trouvent dans la bibliothèque du même dépôt. Il ferait aussi
l'introduction, et se chargerait de la correction des épreuves.
Pour les noms des lieux-dits encore aujourd'hui usités, on prierait M. le Préfet ou M. l'Inspecteur d'Académie de vouloir bien
adresser à tous les instituteurs une circulaire qu'ils devraient remplir; il serait nécessaire de consulter les états de population, des
chemins, des rivières et canaux qui sont conservés à la Préfecture.
M. Grimon, inspecteur, pourrait être prié de se charger de ce
travail.
Aucun membre de la Commission ne serait exempt d'apporter sa
part de coopération; tous les travaux seraient soumis à la Commission. Les noms de tous les membres qui ont pris part au travail
seraient désignés nominalement à la suite du titre.
Quand tous les dépouillements particuliers auront été opérés, il
faudra reporter sur les bulletins isolés les indications provenant de
Dom Bouquet, des Acta Sanctorum de Bollandistes, des archives
départementales, etc. etc., et faire une table générale. Ce sera un
— 289 —
long et fastidieux
être fait,
aux frais de la
travail,
qui pourrait
Commission, par un employé actif et intelligent.
Quant à la réimpression de la Statistique archéologique, question
qui a été soulevée en même temps que celle du Dictionnaire topographique,
Dictionnaire,
en y joignant
la sous-commission
est d'avis qu'après la publication du
on pourra faire une nouvelle édition la statistique de
tous les renseignements publiés dans le Dictionnaire,
et aussi des indications
étymologiques.
M. J. HOUDOYdonne lecture de l'introduction
tulé : La joyeuse entrée d'Albert
La Commission
de son travail
et d'Isabelle à Lille le 5 février
inti1600.
décide que ce travail intéressant sera publié dans
son Bulletin.
M.
DE COUSSEMAKER
donne lecture d'une notice sur un manuscrit
de sa bibliothèque,
de Sienne à Douai,
ayant appartenu au couvent de Sainte-Catherine
contenant des peintures à l'huile par Vaast Bel-
gambe et Bon Lenglet.
La Commission
décide également
que cette notice
sera insérée
dans son Bulletin.
Au moment de clore la séance, M. ED. VANHENDEdit à M. le PRÉSIDENTque, venant d'apprendre
sa nomination
au grade d'officier
il est l'interprète
des félicitations
de la Commission
qui se réjouit de lui voir attribuée cette distinction si légitimement
méritée par ses éminents travaux.
d'Académie,
M. DE COUSSEMAKER
remercie
veulent bien lui exprimer
ses collègues des sentiments
en cette circonstance.
qu'ils
La séance est levée.
Étaient présents : MM. DE COUSSEMAKER,
Président ; DE NORGUET;
DAVID; DE CAULAINCOURT
; BRUN-LAVAINNE ; RIGAUX; VANHENDE;
GOSSELET
; J HOUDOY; l'abbé DEHAISNES; DELA PHALECQUE; CASATI ;
et CH. VINCENT, Secrétaire.
— 290 —
SÉANCE
Présidence
de M. DE
Le procès-verbal
DU 6
MARS
1873.
— Secrétaire , M. Ch. VINCENT.
COUSSEMAKER.
de la séance du 16 janvier
OUVRAGES
1873 est lu et adopté.
OFFERTS:
De la part de M. le Ministre de l'Instruction publique :
Revue des Sociétés savantes des départements,
juin 1872.
5e série, t. III, mai-
De la part des Sociétés ;
des sciences historiques
et archives des arts
bibliographie de Belgique, année 1872, 4e livraison.
Messager
Bulletin
de la société académique du Var, t. V, 1872.
Bulletin
des antiquités
2e livraison.
Mémoires
Saône,
et de la
de la Seine-Inférieure,
de la société d'histoire
année 1871,
et d'archéologie
t. XI,
de Châlon-sur-
t. V,1re partie.
Mémoires
de la société des sciences naturelles et historiques, des lettres
et des beaux-arts de Cannes, 5e année, t. III, 1873, n° 1.
Société d'agriculture
, sciences et arts de l'arrondissement
ciennes : Revue agricole et industrielle
octobre, 1872.
de Valen-
de l'agriculture
du Nord de la France, publiées par le
Comice agricole de Lille , n° 12, décembre 1872 ; n° 1, janvier
1873.
Archives
Mémoires
Lille,
de la société des sciences,
année 1872.
de l'agriculture
et des arts de
De la part de l'auteur.
Journal
de Henri
Messer, juin
J. THILLOY. Metz, 1870.
1712, publié
par A. BONVARLETet
291
CORRESPONDANCE.
donne lecture de la séance tenue par le Sous-Comité
le 4 février 1873.
Le Secrétaire
de Bailleul,
Ce procès-verbal, qui témoigne du zèle soutenu du Sous-Comité,
sera inséré au Bulletin.
Une note qui y est jointe sur les
armoiries
de la ville de Bailleul,
par M. Ignace de COUSSEMAKER,
sera également publiée.
Le Président
dépose une lettre de M. Th. LACHEZ, architecte à
Paris, par laquelle il fait hommage à la Commission d'un exemdu monument de la porte de
plaire d'un projet de restauration
à la conservation duquel la Commission historique
Paris, à Lille,
s'est toujours vivement intéressée.
En vue de satisfaire
au désir
de l'auteur
du projet,
la Commission nomme une sous-commission
composée de MM. BENVIGNAT,
MARTEAUet J. HOUDOY, pour donner son avis.
Lettre
en
date du 11
par laquelle M. l'Inspecteur
d'Académie demande, de la part de M. le Recteur, en vue de l'exposition de Vienne, les dernières publications de la Commission.
février,
Le Secrétaire
s'est empressé de satisfaire à cette demande.
Lettres circulaires de l'Académie Stanislas, de Nancy , de l'Académie de Metz, de l'Académie des sciences et belles lettres de Dijon,
de la Société archéologique
TRAVAUX.
de Sens, relatives
—
M. DE COUSSEMAKERdépose
aux publications.
COMMUNICATIONS.
sa notice
sur le manuscrit
de Sienne,
dont il a été question
séance et qui doit être inséré au Bulletin.
Catherine
Le même membre informe
Commission
dans la dernière
qu'il s'est élevé dernièrement une discussion au sujet des armoiries
anciennes de la
entre M. PIOT, chef de section aux archives du royaume
Flandre,
a Bruxelles et M. Edmond DE BUSSCHER
de
, membre de l'Académie
Belgique.
la
de Ste-
— 292 —
M. DE BUSSCHERa résumé cette discussion dans une brochure.
historique s'est
que la Commission
et prie M. de la
déjà occupée de cette question intéressante
PHALECQUEde vouloir bien prendre connaissance de la brochure dont
il s'agit, pour en rendre compte dans une prochaine séance.
M. DE COUSSEMAKER
rappelle
M. DE COUSSEMAKERajoute que les armoiries considérées comme
de
ont été adoptées par l'abbaye
les plus anciennes de Flandre,
, fondée par Robert de Jérusalem et Clémence, sa
Bourbourg
femme, et qu'elles se trouvaient encore peintes, au XVIe siècle, sur
le tombeau
d'Alsace
de Robert le Frison
à Cassel, et sur celui de Thierry
à Watten.
M. DE LAPHALECQUEdemande à faire une observation au sujet de
la croix de Ste Catherine dont M. J. Houdoy a parlé dans son livre
et d'Isahelle à Lille, lu dans
intitulé : La joyeuse entrée d'Albert
une des dernières
séances.
comme d'autres du même genre, qui
Il pense que cette croix,
étaient placées à divers endroits, tant à l'intérieur
qu'à l'extérieur
des villes, avaient principalement
pour objet de servir d'indication
aux voyageurs et aux personnes peu familières avec la direction des
chemins. Il reconnaît pourtant
qu'il y en avait dont le but était
seulement de rappeler un fait ou un événement. Il se demande donc
n'avait pas le double but qu'il vient
si la croix de Ste-Catherine
d'indiquer.
M. J. HOUDOY rappelle que les termes des documents qu'il a
invoqués sont trop formels pour qu'il puisse y avoir du doute au
Selon lui, cette croix a été
sujet de la croix de Ste-Catherine.
élevée uniquement pour
conserver la mémoire.
rappeler
un événement
dont
on voulait
M. l'abbé CARNEL, sans vouloir discuter le fait spécial en quesdu
de l'introduction
tion , fait remarquer que dès le commencement
christianisme
de la foi ont
les propagateurs
contrée,
et que pour arriver plus
les anciennes superstitions,
dans
notre
tenu à extirper
facilement à leur but,
ils plaçaient
dans les carrefours
où avaient
—
lieu
193 —
les cérémonies
tantôt des croix,
tantôt des
superstitieuses,
chapelles de la Vierge pour faire oublier les anciennes pratiques
et substituer la foi à l'idolâtrie.
M. l'abbé DEHAISNES, tout en partageant l'opinion de son confrère,
fait remarquer, de son côté , que de tout temps des croix ont été
placées pour rappeler un fait ou un événement malheureux.
M. l'abbé DERVAUX dépose sa Notice sur le coffret renfermant les
Ce travail qui a déjà fixé l'attention de la
reliques de St-Chrysole.
Commission et que sou auteur vient de compléter, sera publié dans
le Bulletin. Le même membre dépose une copie de l'épitaphe
d'Antoine Van Erpe,
relevée dans l'église
M. H. RIGAUX entretient
vertes
de Comines.
la Commission
de ses nouvelles
décou-
dans les fouilles
territoire
d'Esqu'il opère sur l'ancien
quermes , et dépose sur le bureau un certain nombre d'objets
provenant de sépultures par incinération de l'époque gallo-romaine.
M. Ed. VAN HENDE croit devoir
faire remarquer à la Commission
que, dans un récent voyage à Paris, M. RIGAUX a été appelé à faire
à
part des découvertes qu'il a faites à Lille et dans les environs,
la Société des Antiquaires
de France,
qui s'est empressée de
avec une note explicative,
objets mis sous ses yeux.
publier,
le dessin de quelques-uns
des
La valeur
de ces objets a fait désirer à M. le
archéologique
Conservateur du musée de Saint-Germain,
de les voir enrichir ce
dépôt ; mais M. RIGAUX avait déjà pensé que leur place était maret la Commission ne peut que l'en
quée dans le Musée de Lille,
féliciter.
L'ordre
du jour étant épuisé, la séance est levée. Etaient
présents: MM. DE COUSSEMAKER,Président, BENVIGNAT; J. DELIGNE;
DAVID; l'abbé DERVAUX; Ed. VAN HENDE; H. RIGAUX; DE NORGUET;
DE LA PHALECQUE; J. HOUDOY; VAN DER STRAETEN; l'abbé CARNEL;
l'abbé DEHAISNESet CH. VINCENT , secrétaire.
— 294 —
SÉANCE
DU 3 AVRIL
Présidence de M. DE COUSSEMAKER.
1873.
— Secrétaire, M. Ch. VINCENT.
de la séance du 6 mars 1873 est lu et adopté.
Le procès-verbal
OFFERTS.
OUVRAGES
De la part des Sociétés:
Bulletin
du comité flamand
de France,
t. III et IV.
du nord de la France,
de l'agriculture
N° 2, février 1873.
Comice agricole,
Archives
Bulletin
de la société académique de Boulogne,
Bulletin
de la société des antiquaires
publiées,
années 1870 et 1872.
de l'Ouest, 4e trimestre
de 1872.
de la Côte-d'Or,
2e livr.
Voies romaines du département de la Côte-d'Or et répertoire
logique des arrondissements de Dijon et de Beaune.
archéo-
de la commission
Mémoires
des antiquités
par le
du tome VIIIe.
Inscriptions
orientale,
de la province de la Flandre
61e, 62e, 63e, 64e, 65e, 66e, 67e, 68e et 69e livraisons,
funéraires
et monumentales
(5 cahiers).
CORRESPONDANCE.
M. LEBEAU écrit
à M. le Président
pour lui donner quelques
aux découvertes archéologiques
sur son travail relatif
explications
qu'il a faites à Avesnes. La publicité que ce mémoire a reçue n'étant
pas de nature à en empêcher l'insertion dans le Bulletin , la Commission
décide qu'il
Programme
Dunkerquoise
des arts.
y sera publié.
des sujets mis au concours en 1873 par la Société
des sciences, des lettres et
pour l'encouragement
— 295 —
—
TRAVAUX.
M. DE COUSSEMAKERdonne
sur M. COUSIN, président
COMMUNICATIONS.
lecture
d'une
du Sous-Comité
Celte notice sera publiée
notice
nécrologique
de Dunkerque.
dans le Bulletin.
La Commission
historique ayant appris que la question de la
conservation de l'ancienne porte de Paris, à Lille, avait été portée
de nouveau devant le Conseil municipal de cette ville,
croit de son
devoir de renouveler sa protestation
contre la démolition
de ce
monument
considéré
chef-d'oeuvre,
surtout pour
par tous les gens de l'art, sinon comme un
du moins comme un des plus remarquables du
temps,
notre ville qui en possède si peu. La Commission
ne peut qu'exprimer
conservation.
avec une nouvelle
ardeur
son voeu pour sa
M. l'abbé DEHAISNESfait connaître, d'après M. Léopold Delisle,
le plan à suivre pour la publication
du Dictionnaire
topographique
du département.
Voici
la teneur de ce rapport
Dictionnaire
:
topographique
du département
du Nord.
Le Dictionnaire
doit contenir,
dans une seule
topographique
série alphabétique : 1° les noms fournis par la géographie physique:
montagnes, vallées , forêts, cours d'eau, étangs, ports , dunes ;
2° les noms des lieux habités : communes et dépendances
de
communes
telles que villages, hameaux, écarts, fermes, moulins,
à la géographie
noms
etc.; 3° les noms se rapportant
historique:
de peuples et d'anciennes circonscriptions
religieuses,
politiques
et administratives,
vieux
chemins,
bayes,
camps,
prieurés , commanderies,
hôpitaux,
Chaque nom sera suivi d'une indication
naître la nature
et la situation.
ou d'arrondissement,
châteaux,
fiefs,
ab-
chapelles.
propre à en faire con-
Pour un chef-lieu
de département
on mettra ch. l. de dépt. ou d'arrt.;
pour un
— 296
—
on indiquera l'arrondissement dont il fait
partie (arrt. de.,), pour une commune, le canton (conde..) ; pour
une dépendance de commune, la commune (cne de..), en faisant
précéder cette indication d'une note abrégée qui fasse bien distinguer les différentes espèces de lieux et d'établissements dont il
s'agit, par exemple ham. pour hameau, éc. pour écart, f. pour
ferme, min pour moulin, l-d. pour lieu-dit.
Les noms appartenant à la géographie physique seront suivis
d'abord d'un mot qui en détermine la nature (montagne, vallée,
étang, etc.), puis d'une indication qui permette de recourir à la
carte géographique. La position descours d'eau sera déterminée par
la source, les principales localités qu'ils arrosent et l'embouchure.
Les noms fournis par la géographie historique seront expliqués
d'après le même système. D'abord la nature et la situation ; puis
les noms anciens qui correspondent au nom moderne, en choisissant pour chaque forme les textes les plus anciens et les plus
anthentiques ; la source d'où chaque texte est tiré, et, autant que
possible, l'année ou le siècle auquel il remonte. Les formes en
langue vulgaire doivent venir à la suite des formes latines. Si la
localité a été le siége d'une juridiction religieuse, administrative
ou judiciaire , on s'attachera à tracer les limites de cette juridiction,
ou du moins les localités qui faisaient partie de la circonscription.
— A la fin de chaque article, quelques mots sur l'étymologie du
chef-lieu de canton,
nom de lieu.
L'orthographe officielle sera respectée ; toutefois, quand elle
sera évidemment fautive, il faudra en faire la remarque, indiquer
la forme régulière, l'inscrire à son rang dans la série alphabétique
et de là renvoyer à la forme administrative. Dans le rangement
des noms, on ne tiendra compte ni des articles ni des adjectifs:
on inscrira le Quesnoy sous la rubrique Quesnoy (Le); les mots
saint et sainte seront considérés comme partie intégrante des noms
et détermineront le placement à la lettre S.
— 297 —
Ouvrages à consulter
:
Statistique archéologique du département, travail
base au Dictionnaire topographique ;
qui doit servir de
Cameracum
à la suite duquel se trouvent un appenChristianum,
dice des divisions ecclésiastiques,
un pouillé et une table
des noms de lieu ;
topographique de l'arrondissement
rondissement de Valenciennes.
Dictionnaire
Histoire
de Cambrai, de l'ar-
des localités
du département : Histoire
de Roubaix, par
M. Leuridan ; de Dunkerque, par M. Derode; de Comines,
par M. Rousselpar M. l'abbé Dervaux ; de Tourcoing,
Defontaine,
etc., etc.
Miroeus, Opera diplomatica.
Acta Sanctorum Belgii
Les tables géographiques
de D. Bouquet.
et Acta Sanctorum.
des Historiens
des Gaules et de France
Étymologie : Études étymologiques, par M. Mannier.
Études étymologiques sur les noms du Cambrésis ,
M. l'abbé Boniface.
Etymologies
du Hainaut,
par
par M. Chotin.
BULLETINS.— Les membres chargés de la rédaction du Dictiondevront se servir de bulletins qui leur seront
naire topographique
donnés par M. le Secrétaire de la Commission. Chaque nom différent devra être écrit sur un bulletin isolé. Entre chaque partie d'un
article, il sera nécessaire de laisser une ou deux lignes en blanc
pour intercaler ce qui sera trouvé dans les documents originaux.
— N'écrire que sur le recto du bulletin. — Si un seul bulletin ne
suffit pas, on achèvera l'article sur un ou plusieurs bulletins qui
seront numérotés et rattachés à l'aide d'un fil.— Les bulletins doivent être rédigés d'après les modèles ci-contre
DOUAI, ch.-I.
d'arrt.
—
Oppidum
quoddam
nomine
:
Duagium,
930;
20
—
— 298 —
—
Duagium castellum, 941 (chron. de Flodoard).
Doacense castellum, 976
— Duwaicum
(titres de l'abbaye de Marchiennes).
castellum, Duacum, vers
— Duacum,
1076 (titres de Saint-Amé). — Id.,
4030 (chron. de Baldéric).
1108 (chron. de Saint-André du Câteau). — Doai, Duai, Douway, Douay
(arch. municip. de Douai).
Diocèse d'Arras. Siége d'un décanat de chrétienté auquel étaient soumises
les six paroisses de Saint-Pierre,
Notre-Dame
Saint-Nicolas,
Saint-Jacques,
et Saint-Amé. — Université érigée en 4562.
Tribunal
de la Gouvernance institué,
au XIVe siècle, par les rois de France,
pour juger tous les cas royaux, civils et criminels, à Flines, Ligny, Marquette,
etc.
Hargerie, Coutiches, Auchy, Raimbeaucourt,
Juridiction
échevinale,
qui s'exerçait
sur la ville et la banlieue.
Cour du bailliage, juridiction
féodale du souverain, composée d'hommes de
fief, siégeant au château sous la présidence du bailli. Elle s'étendait sur Cantin,
Hamel, Lécluse , etc.
Parlement fondé en 1714.
Douai fut chef-lieu
Etymologie
:.
du département
du 1er août 1790 au 48 septembre 1804.
..
MARCHIENNES( la ville de), arrt. de Douai. — Coenobium Marchianas nun—
cupatum, 817 (Miroeus).
Villa Marcenioe , vers 4030 (Chron. de Baldéric).
— Villa
1046, 4076, 1246 (Miroeus). — Marceniense monasMarchianensis,
1123 (Le Glay). — Marchianoe, 1246 (Miroeus).
terium,
Diocèse d'Arras.
Bruille,
Aines.
Siége d'un décanat comprenant les paroisses de Bouvignies,
Pecquencourt,
Villers-Campeau,
Vred, Wandignies , Warlaing et
Gouvernance de Douai.
Abbaye fondée vers 633. L'abbé était seigneur de Marchiennes.
Étymologie
: Marck,
SENSÉE , rivière
qui
Aubencheul-au-Bac,
l'Escaut à Bouchain.
frontière.
prend sa source à Haulcourt (Pas-de-Calais), passe à
Paillencourt
Fressies, Hem-Lenglet,
et se jette dans
— Le Senset (chron. du XV siécle).
La Commission décide que la direction du travail de chaque
arrondissement sera confiée aux membres ci-après désignés :
— 299 —
Arrondissement
—
de Lille
: MM. ED. VAN HENDEet DE NORGUET.
Avesnes : M. GOSSELET.
: M. J. HOUDOY.
—
Cambrai
—
Douai
—
Dunkerque
—
Hazebrouck
—
Valenciennes
: M CASATI.
: M. DE COUSSEMAKER.
: M. l'abbé CARNEL.
: M. H. RIGAUX.
Le travail
de chaque arrondissement
sera remis à M. l'abbé
DEHAISNES, qui veut bien se charger de coordonner l'ensemble.
M. H. RIGAUX met sous les yeux de la Commission plusieurs
objets qu'il vient de découvrir dans les fouilles , près de la porte
de Béthune, ancien territoire
d'Esquermes
remarque une pointe de flêche en silex.
, et parmi
lesquels on
La séance est levée.
Etaient
présents : MM. DE COUSSEMAKER,président;
DAVID,
l'abbé CARNEL, DE NORGUET, comte de CAULAINCOURT
, H. RIGAUX ,
Ed. VAN HENDE, CASATI, l'abbé DEHAISNES, Ch. VINCENT, secrétaire.
M. GOSSELETs'est excusé de ne pouvoir
assister à la réunion.
—
300
D'ARRONDISSEMENT.
SOUS-COMITÉS
DUNKERQUE.
SÉANCE
Lecture
du procès-verbal
DU
16
MARS 1873.
de la séance du 29 juillet
1871.
M. LE PRÉSIDENTannonce que MM. DE LAROIÈRE et MORDACQlui
ont écrit pour s'excuser de ne pouvoir se rendre à la séance.
M.
BONVARLET croit
Commission
historique
Ce vestige considérable
contrée sert, pense-t-il,
un état de délabrement
sérieuse de la
appeler l'attention
sur la tour de l'ancienne prévôté de Watten.
devoir
d'un des plus importants monastères de la
d'amer pour les navigateurs ; il est dans un
qui exige de promptes réparations.
M. COUSIN dit que M. BAZY, ancien professeur à la faculté des
habite la maison de campagne qui comprend
lettres de Clermont,
de l'ancien monastère. Il
dans ses dépendances l'emplacement
ajoute que M. BAZY a fait espérer qu'il commencerait bientôt des
fouilles sur ce terrain où l'on peut rencontrer plus d'un objet précieux.
M. BONVARLETfait observer que, dans sa notice sur Watten, Alexandre HERMANDa signalé comme servant de seuil à une porte de
qui précède la tour et qui conduit aux prairies,
la remarquable pierre tombale du prévôt Robert de la Madeleine.
de Watten,
Déjà, au temps où écrivait l'historien
l'inscription
sortie de l'avant-cour
de cet
intéressant
monument
lapidaire était en grande partie
effacée. Lors de sa visite aux ruines de l'abbaye, en septembre 1871,
M. BONVARLETa vainement cherché la pierre sépulcrale du prévôt;
placée sur le passage constant
des gens de la ferme et peut-être
— 301 —
même des bestiaux, elle a sans doute été usée au point d'échapper
à l'oeil des antiquaires.
M. BONVARLETajoute que, dans le Bulletin
de la Société des
de la Morinie, t. I., p. 20, M. COURTOISa donné de
Antiquaires
curieux détails sur Robert-le-Pelé dit de la Madeleine, dont le nom
manque dans la courte et incompléte nomenclature du Cameracum.
Ce prévôt, qui gouverna le monastère de 1462 à 1478, était normand ; les Archives du Nord, d'Arthur DINAUX (3e livraison de
1849), parlent également de lui et selon MALBRANCQ( t. II, p. 808
et 892), cité par Alexandre HERMAND, on lui aurait dédié un manuscrit sur l'histoire de la prévôté. Il y a une quinzaine d'années,
M. BONVARLETa donné à M. DE COUSSEMAKER
le catalogue d'une vente
de livres tenue, croit-il,
à Saint-Omer
ou à Lille, dans la seconde
moitié du siècle passé ; il se rappelle y avoir rencontré la mention
d'un manuscrit également dédié au prévôt R. de la Madeleine,
M. BONVARLETdemande que si, contre sa supposition, la dalle
était encore en assez bon état pour offrir de l'intérêt, l'on prît des
mesures destinées à la mettre désormais à l'abri des dégradations;
il termine
en disant
que l'on pourrait la placer dans l'église de
Watten et que dans le t. X ( 1re partie), p. 41, des mémoires de la
Société de Saint-Omer, M. H. DE LAPLANE annonce que l'image de
de cette pierre, de grandeur naturelle, est conservée par M. DEBIDAS,
ce qui permettrait de la restaurer. Pour mieux préciser l'importance
M. BONVARLETse résume en
de tout ce qu'il vient de développer,
citant
l'opinion du savant historien de Saint-Bertin,
que cette dalle est une des plus belles qu'il ait jamais
Le Sous-Comité
suffisante
qui déclare
rencontrées.
de Dunkerque émet le voeu qu'une allocation
à M. BAZY, d'effectuer des fouilles sur un ter-
permette
rain aussi éminemment propre à amener d'intéressantes découvertes;
il demande aussi que des dispositions soient prises, s'il en est temps
encore, pour sauvegarder la pierre funéraire de Robert-le-Pelé.
M. COUSINdit avoir demandé à M. HERREWYN, membre de la société Dunkerquoise, une note des objets qui auraient été trouvés
—
302
—
dans les villages traversés par le Loo-wegh et par le chemin du
au Sous-Comité le résumé de
Vliet; il s'empresse de communiquer
la réponse qu'il a reçue de cet amateur dont le beau cabinet
bien connu des érudits.
est
M. HERREWYNpossède chez lui les objets suivants trouvés à :
Cappelle Brouck : un vase en terre noire et une soucoupe en
terre rouge vernissée, revêtues du nom du potier. Ces ustensiles ont été recueillis avec quatre autres du même genre
dans un coffre en chêne que l'on a découvert en creusant un
fossé.
une urne cinéraire en bronze, très-rare; on n'en
Drincham:
connaît que trois autres semblables, a-t-on dit au musée des
Antiques. Elle était remplie d'ossements calcinés et contenant
quatre médailles en argent : une d'Antonin-le-Pieux,
de Marc-Aurèle
et deux de Faustine.
une
Crochte : plusieurs monnaies Gauloises en or ( des Morins,
Nerviens, Atrébates et une attribuée aux Cénomans).
Hoymille ; un vase en terre grise, à anse, parfaitement conservé.
Il reposait sur un lit de charbon de bois qui avait été allumé
sous lui. M. RIOCREUX,mort récemment, directeur du musée
céramique de Sèvres, a dit qu'il remontait
à plus de 3000 ans.
Warhem : une médaille en or de Tibère, trouvée dans un champ
longeant la voie romaine (Steenstraete), au delà du pont de
Beentjes-Meulen.
Killem
: une médaille en or de l'empereur
SÉANCE
DU
19
AVRIL
Honorius.
1873.
du procès-verbal de la réunion du
16 mars 1872, puis de la lettre du 27 janvier 1873 par laquelle
M. le Président de la Commission historique du Nord, l'informe
M. BONVARLETdonne lecture
—
303
—
comme Président du Souspour remplacer,
M. COUSIN. Désireux de répondre aux différents
il dit qu'il possède de nombreux
points indiqués par cette lettre,
de
l'arrondissement
féodale concernant
documents de statistique
il a
Dunkerque , et qu'il espère pouvoir un jour les coordonner ;
des objets
relatif à l'inventaire
un travail
aussi, en préparation,
d'art et d'archéologie dans les églises de Dunkerque. Le Sous-Comité
qu'il a été désigné
le regretté
Comité,
attendra
les instructions
promises,
avant de se livrer
à un travail
du département. M. BONtopographique
ayant trait au dictionnaire
documents
VARLET croit encore que parmi les nombreux
qu'il a
Il
travail.
il trouvera des éléments pour cet important
réunis,
du Sous-Comité ont été interajoute que les séances régulières
rompues par la mort de l'honorable
M. COUSIN.
M. MORDACQ exprime le désir que quelques
adjoints à ceux qui forment le Sous-Comité.
membres
soien
ensuite les magnifiques albums qu'il
M. BONVARLETcommunique
a fait exécuter avec le plus grand soin par un peintre dessinateur de
Bollezeele, M. Dezitter, et qui renferme les principaux monuments
de l'ancienne
Flandre
maritime,
c'est-à-dire
des arrondissements
de Dunkerque et d'Hazebrouck,
principalement
les églises, se rattache aux questions artistiques
tout ce qui, dans
et archéologiques :
vues, pierres tombales,
verrières,
ornements,
etc., etc. Cette inà consulter pour tous"
téressante collection , sera très-précieuse
et
ceux qui voudront avoir une idée exacte de l'art architectural
décoratif
à diverses
époques,
dans cette partie
du département
du Nord.
M. MORDACQregrette qu'à Crochte on n'ait pas encore donné une
place convenable à la pierre tombale qui se trouve toujours à l'entrée du jardin du presbytère, et qui lui semble mériter l'attention
Il regrette aussi
par la pureté du dessin et l'état de conservation.
à la suite de la déde n'avoir pu recueillir aucun renseignement
où
molition de la plus ancienne église du pays, celle de Ghyvelde,
une pierre portant une date reassure-t-on
pourtant se trouvait,
— 304 —
culée.
Il
nouvelle
a appris que, dans les fouilles pour fondation de la
église, on a trouvé d'assez nombreux cadavres décapités
dont les têtes avaient
à part. S'il avait été possible
remontaient ces débris humains,
été inhumées
de déterminer
l'époque à laquelle
on aurait pu savoir s'il s'agit, par exemple, d'une exécution militaire lors du camp de Ghyvelde, en 1793, ou si ces décapités sont
d'une époque plus reculée.
il
à Ghyvelde;
M. BONVARLETcompte se rendre prochainement
des renseignements
assez heureux pour obtenir
sera peut-être
précis. Cela lui donne l'occasion de renouveler les voeux émis, en
août 1860, au congrès archéologique de France, dans la 27e session
tenue à Dunkerque ; il serait utile, selon lui, de rappeler les propoaux curés de ne faire
sitions admises, surtout la recommandation
de l'Evêque;
dans les églises aucun changement sans l'autorisation
on éviterait peut-être ainsi les restaurations intempestives des édifices religieux. Le même membre signale la présence à la Bibliothèque de Rouen, dans le fonds Leber, d'un manuscrit à miniatures
concernant les rois de l'Epinette. Il a servi à M. Paul LACROIX, pour
son ouvrage sur les moeurs au moyen-âge et à la renaissance. Paris
1871, p. 538-539.
HAZEBROUCK.
SÉANCE
Le procès-verbal
DU 4
FÉVRIER
1873,
A BAILLEUL.
de la séance du 26 décembre
1872, est lu et
adopté.
M. le PRÉSIDENTdonne lecture :
lettre en date du 37 janvier 1873 , qui lui a été adressée
La Commission
par M. le Président de la Commission historique.
appelle l'attention du Sous-Comité et l'engage à diriger ses travaux
sur
sur la statistique féodale de l'arrondissement
d'Hazebrouck,
des objets d'art et d'archéologie.
l'inventaire
Elle enverra des
1° d'une
instructions
afin
que
le Sous-Comité
puisse
prendre
part
à la
— 305 —
du département,
topographique
le plan adopté par le Ministre de l'Instruction
publique.
confection
du Dictionnaire
d'après
et DESWARTE, sont désignés pour travailler,
MM. DE COUSSEMAKER
des objets d'art et d'archiologie.
s'il y a lieu, à l'inventaire
de M. ARNOULD DETOURNAY, qui, en témoignant
son regret de ne pouvoir assister à la séance, fait savoir qu'il, compte
aux travaux du Sous-Comité.
bien prendre part ultérieurement
3° D'une lettre de M. Victor DE SWARTE, envoyant un travail
2° D'une lettre
1789locale, intitulé : La Garde bourgeoise à Bailleul
1791. M. le PRÉSIDENTveut bien se charger d'en faire l'objet d'un
d'histoire
rapport à la prochaine
séance.
M. DE COUSSEMAKER
donne lecture d'un travail
les armoiries
intitulé
: Notes sur
de la ville de Bailleul.
La ville de Bailleul, dit-il,
Aux Archives nationales
trouve
un scel communal
porte : de gueules à une croix de vair.
(carton J. 585 , p. 59 , n° 5509), se
de cette ville, datant de janvier 1237. Ce
scel en cire jaune et du diamètre
de 70 millimètres était appendu
par double queue de parchemin à une promesse des échevins et conseillers de la ville de Bailleul, faite au roi St-Louis, de suivre son
parti, si le comte Thomas venait à enfreindre les traités passés
entre la Flandre et la France. Il représente
dans le champ du
cachet, un écu en forme de coeur, chargé d'une croix vairée et
contre vairée. Sa légende porte : f Sigill.
scabinorum de Bella.
Un contre scel de 36 millimètres de diamètre l'accompagne portant
une fleur de lys avec la légende : Secretum.
Un autre scel en cire
verte
et de 67 millimètres
de diamètre
existe aux mêmes Archives (carton J. 545, p. 5) ; il est attaché par
une double queue de parchemin à un acte de mars 1304, par
de Bailleul
nomment
lequel les Avoué, Echevins et Conseillers
des commissaires ou procureurs pour aller traiter avec le Roi. Le
nouveau scel ne porte qu'une croix vairée , la légende est la même
qu'au scel de 1237 , le contre scel est pareil au précédent.
Ces armoiries sont restées, à très-peu de choses près, les mêmes
—
306 —
jusqu'en 1697, puisqu'à cette date d'Hozier dans son armorial,
bureau d'Ypres, p. 204 n° 24 et p. 138, n° 4, les enregistre comme
suit : Bailleul porte : de gueules à une croix de vair.
Sanderus dans son ouvrage : Flandria illustrata, T. II, publié
en 1641-1644 donne dans le frontispice de son article consacré à
la ville de Bailleul des armoiries identiquement semblables.
Lorsqu'en 1868 on restaura la façade principale de l'hôtel deville de Bailleul, on y découvrit des armoiries , non pas peintes,
mais enchassées dans la muraille ; elles doivent par conséquent
dater de la construction de ce monument. Ces armoiries s'analysent comme suit : d'argent à une croix de vair.
En terme de blason qu'est ce que le vair ? Le marquis de Magny,
dans son traité de la parfaite science des armoiries le définit
ainsi : le vair est une sorte de fourrure qui était composée de petites peaux blanches et de marte noire azurée, découpées en forme
de verres à boire ou de cloches. Le vair proprement dit est figuré
en armoiries par l'argent et l'azur posés alternativement, et il est
indiqué sur les écussons gravés par les signes convenus pour ces
deux couleurs.
Sur la face du perron de l'hôtel-de-ville de Bailleul se trouvent
gravées en relief les armoiries de la dite ville. Elles sont : d'argent à une croix chargée de petites cloches. Ce travail a été fait en
1826. Ces armoiries sont tout à fait fautives, elles ne représentent
ni le blason de la ville, ni celui des seigneurs de Bailleul, la
famille de Bailleul-Douxlieu.
Gaillard dans son ouvrage intitulé : l'ancienne noblessede la trèshaute , tres-noble et très-puissante contée de Flandre, réédité à
Bruxelles en 1866 , mentionne ces armoiries , qui sont, dit-il, de
gueules au sautoir de vair.
Le Roux , dans ses quartiers généalogiques, page 72, mentionne
l'alliance d'Anne de Bailleul, dame de Douxlieu, avec Adrien
d'Estourmel et lui donne pour blason : de gueules au sautoir ( ou
croix de St-André) de vair.
Carpentier dans son histoire généalogique des Pays-Bas, 1er vo-
-
307
—
lume page 150, mentionne également la famille de Bailleul. Sous
les ducs de Bourgogne, Josse de Bailleul, sieur de Douxlieu,
chevalier, fut conseiller de l'empereur Maximilien et grand Bailli
de Gand en 1478 , son frère Jean de Bailleul fut grand queux du
duc de Bourgogne et mis à mort par les Gantois avec le chancelier
Hugonet et le sieur d'Imbercourt en 1476. Leurs armes étaient :
de gueules au sautoir de vair.
D'après Carpentier précité et M. Lambin dans ses recherches
sur les châtelains d'Ypres, Gérard, châtelain de Bailleul, fils de
Baudouin et de Jeanne de St-Omer, eut un fils du nom de Baudouin,
châtelain de Bailleul,
qui lui succéda en 1143 et qui s'intitulait : parla grâce de Dieu châtelain d'Ypres et de Bailleul. Il
avait épousé Agnès d'Ypres, fille d'Anselme, châtelain d'Ypres
1117-1124. Il eut un fils de nom de Baudouin, châtelain de
Bailleul, qui succéda à son père et qui en 1187 épousa Mabille
de Bourbourg, fille d'Henri Ier, châtelain de Bourbourg.
Dans le blason de la ville d'Ypres qui est : d'argent àla double
croix de vair, figure celui de Bailleul ; faut-il en faire remonter
l'origine à l'alliance contractée entre ces deux maisons, celles
d'Ypres et de Bailleul ? Tout le fait supposer, à tel point que l'Espinoy,
dans son ouvrage sur la noblesse de Flandre, donne aux châtelains
d'Ypres , le blason de la ville de Bailleul.
Gaillard, dans son ouvrage : Bruges et la France , supplément
page 198 , mentionne également la famille de Bailleul-Douxlieu
et donne pour armes : de gueules à la croix de vair.
Une autre branche de la famille de Bailleul ou Van Belle, d'après
les portefeuilles généalogiques reposant aux archives du département du Nord, portait d'argent à six cloches d'azur , à battant
de gueules, posées 3,2 et 1. Actuellement il existe à Ypres un
hospice nommé vulgairement de Belle, qui doit son origine et sa
création à la générosité de cette famille.
Comme on peut le voir par ce qui précède, on ne rencontre nulle
part le blason de Bailleul décrit de la manière dont nous le voyons
gravé sur le perron de l'hôtel-de-ville. Tout porte à croire que tel
— 308 —
Deux causes différentes peun'est pas le vrai blason de Bailleul.
la resvent avoir contribué à commettre cette erreur, d'abord,
semblance
même du vair
frappante existant, d'après la définition
donnée ci-dessus,
où le dessin offre une
du blason, définition
grande analogie avec celle d'une petite cloche, puis la coïncidence
entre le mot de Bailleul qui, en flamand se prononce Belle, et qui
dans le langage usuel signifie cloche-clochette , de celte façon on
véritable
a fait une armoirie parlante au détriment de l'armoirie
et réelle.
sera enLe Comité décide que le travail de M. DE COUSSEMAKER
voyé à la Commission avec le procès-verbal de la présente séance.
M. Ernest DE SWARTEdonne lecture d'un travail
intitulé
: Projet
d'une histoire de Bailleul, indiquant, comme cadre de cette histoire,
la division en cinq périodes, des temps antérieurs à 1790 : 1° depuis
de la ville ; 2° de l'affranles origines, jusqu'à l'affranchissement
de l'ambacht ; 3° de l'afchissement de la ville à l'affranchissement
franchissement de l'ambacht à l'incendie de 1436; 4° de 1436 à
1678 ; 5° de l'annexion
française à la révolution.
Il est décidé que dorénavant les séances auront lieu périodiquement le premier mardi des mois de février,
avril, juin, août,
octobre, décembre.
MANUSCRIT
DU
DE
COUVENT
Ste-CATHERINE
DE
SIENNE
DE DOUAI.
DESCRIPTIVE
NOTICE
PAR E. DE COUSSEMAKER,
Membre
correspondant
I. —
de l'Institut.
PRÉLIMINAIRE.
L'HISTOIREdes beaux-arts
dans notre Flandre ne pourra se
faire d'une manière sérieuse et complète que lorsqu'on connaîles
tra tous les éléments qui doivent y servir, c'est-à-dire
monuments eux-mêmes et les documents qui s'y rapportent. Ce
ne sont pas seulement les musées et les dépôts publics qui
doivent être examinés et consultés ; les collections particulières , les cabinets d'amateurs , renferment aussi de nombreux
d'utiles renseignements qui ne sauraient être
objets d'art,
négligés. Le département du Nord a dans son sein beaucoup
de collectionneurs qui possèdent de véritables richesses artistiques. Il serait à désirer qu'il en fût fait un catalogue raisonné
21
— 310 —
Nous n'avons pas la prétention de nous placer au nombre de
ces heureux possesseurs. Toutefois, nous ne croyons pas devoir
négliger d'apporter, dans ce fonds commun de renseignements,
notre contingent, quelque modeste qu'il soit. C'est à ce titre
que nous allons faire connaître un manuscrit qui est considéré
par ceux qui l'ont vu , comme ayant un certain intérêt pour
l'histoire artistique de notre pays, bien que la date de son
exécution ne remonte pas plus haut que le premier tiers du
dix-septième siècle.
Voici comment s'exprimait sur ce manuscrit, en 4 842 , un
célèbre bibliophile,
M. G. Duplessis, alors recteur de l'académie de Douai (1)
« Le troisième manuscrit de M. de Coussemaker, beaucoup
» moins ancien que les deux précédents, nous paraît toutefois
» bien autrement précieux,
puisqu'on peut le considérer
» comme un monument unique dans son genre. Ce volume,
» in-folio,
exécuté sur vélin , vers le milieu du dix-septième
» siècle, comprend les archives historiques et religieuses du
» couvent
de Sienne, de l'ordre de Stà Douai, et renferme une suite considérable de
de Ste-Catherine
» Dominique,
» peintures exécutées par des artistes habiles , entr'autres par
» Vaast Bellegambe, qui était de Douai, et que l'on croit
» avoir étudié sous Rubens. Ces peintures offrent la suite à peu
» près complète des ascendants et dés descendants de Saint
» Dominique, une série d'emblêmes applicables à l'histoire de
sur les établissements littéraires
dé la ville de Douai,
(1) Essai historique
une notice sur la bibliodepuis, le XVIe siècle jusqu'à nos jours, comprenant
thèque publique et sur les principales bibliothèques
particulières de cette ville. —
Douai, 1842.
— 311 —
» ce saint, et la représentation de tout ce que le couvent de
» Sainte-Catherine de Sienne offrait de remarquable en tout
» genre. Un pareil volume mériterait une
description détaillée
»
qui ne saurait trouver place ici ; mais nous dirons que
» nous ne connaissons que bien peu de manuscrits aussi
» précieux et aussi remarquables que celui-ci, et que nous le
» considérons comme un véritable trésor pour son heureux
» possesseur. »
cette description
que nous allons tenter. Faisons
remarquer toutefois qu'une description,
quelque complète et
quelque détaillée qu'elle soit, ne peut jamais donner qu'une
C'est
idée très-imparfaite
des peintures qui décorent le volume.
Sur la première page du manuscrit est inscrite la note suivante, qui en fait connaître sommairement le contenu :
» Ce libvre,
contenant
les figures de la généalogie spiri» tuelle et temporelle de N. P. S. Dominique. Item des vertus
» convenables à l'Institut
de notre Sainte Religion , comme
» aussy celles d'aucuns ouvrages faicts du temps que le R. P.
» Philippes Petit, prédicateur-général,
fust deux fois prieur :
» Après lesquelles figures se lisent aussy les fondations et
» remarques des couvens des FF. Prescheurs et de Ste» Catherine de Sienne , etc. Ce livre, dis-je, ainsy dépeint,
» escript et orné, a cousté cent quarante florins et douze soulz.
» Les
peintres soubsignez, c'est à sçavoir M. Vaast Bellegambe
» et Bon-Lenglet , son beau-frère , ont receu pour leur part
»
florins et six patars (du depuis ils ont eu
quatre-vingt-sept
» encore quinze
florins). Monsr Balthazar Bellere, imprimeur
» et libraire,
pour les parchemins et la ligature, dix-sept
» florins et six
à sçavoir
patars. Celuy qui l'at escript,
— 312 —
» M. Balduin de Briancourt, natif de frontière de Bourgoigne,
» at receu dix florins.
Ainsy ces trois sommes joinctes
» ensemble font cent quarante florins et douze patars qui est la
» somme susdicte. »
Tesmoins
BON-LENGLET.
4639.
VAAST-BELLEGAMBE,
4 638.
B. DE BRIANCOURT,
BALTHAZARBELLERE.(1)
II. — A QUELLE OCCASIONLE MANUSCRIT A ÉTÉ EXÉCUTÉ.
Le 40 mai 4634 fut célébré
dans le couvent des Frères
le quatrième Chapitre provincial.
Le
lendemain eut lieu une procession solennelle à laquelle assista
un clergé nombreux et où fut déployée une pompe extraordinaire. Les beaux-arts furent appelés à donner leur concours
Prêcheurs,
à Douai,
à cette cérémonie. Plus de cent tableaux, dont les sujets et les
auteurs seront désignés plus loin , ont été exposés aux regards
de la foule accourue pour contempler la magnificence de
cette fête.
Le promoteur de cette solennité fut le P. Philippe Petit, alors
du couvent des FF. Prêcheurs de Douai.
prédicateur-général
Il fut d'ailleurs
activement
Notre manuscrit
secondé par les RR. PP. Jésuites.
contient la copie de tous les tableaux et des
allégories qui ont figuré dans cette procession.
s'exprime, à cet égard, le manuscrit, f° 6, r° :
Voici comment
« Les images suivantes , figures et aultres enrichissemens,
(1) Voir
le fac simile
de cette page,
planche
1.
— 313 —
» sont semblables à celles
quy parurent parmy les rues pendant
» la susdicte procession. Après les armes du P. Général,
« celles de Monseigneur de Marchiennes
quy officia au cha»
pitre, et aultres. Après une fontaine artificielle de laquelle
» l'eau ruisselait continuellement de
quatre cottez, figurante
» les
quatre parties de la Somme de S. Thomas. Après lin
» très-beau perspectif faict à l'honneur de S. Dominique, la
» généalogie
spirituelle dudict S. Dominique est représentée ;
« puis les vertus convenables à l'institut de l'ordre ; et finale» ment on void la généalogie
temporelle du susdict P. Domi» nique, commenchant à son ave et descendant
jusques au
» fils de nostre Roy
Philippe-Dominique-Victor.
» Notés toutteffois
qu'à la perfection de ces généalogies
» avons fait adjouter plusieurs figures,
lesquelles ne furent
» veues avecq les aultres
pendant la procession généralle.
»
Le P. Ph. Petit voulant conserver un souvenir de cette solennité, chargea les peintres Vaast Bellegambe et Bon Lenglet,
maîtres peintres à Douai, de reproduire ces peintures. A la
suite de ces reproductions, il fit copier l'histoire religieuse des
couvents des Dominicains et de Ste-Catherine de Sienne, dont il
le précieux volume aux religieuses
de S'e-Catherine de Sienne(1), où il y fut conservé jusqu'à
la Révolution. Il est entre nos mains depuis 4 842 , après avoir
était l'auteur.
Puis il offrit
passé par celles d'une religieuse, à qui il fut sans doute remis
lors de la fermeture du cloître, en 4 792, et qui l'a laissé dans
sa famille. (2)
(1) On trouve la preuve de ces faits dans l'Annexe
(2) Le manuscrit
ont déclaré qu'elles
n'existait
plus
ne possédaient
Les religieuses
en 1193
ni manuscrit.
Voir l'Annexe
X.
dans le couvent
ni médailles
V.
— 314 —
III. — DESCRIPTION DU MANUSCRIT.
Ce manuscrit est encore dans le même état qu'en sortant
des mains du relieur Balthazar Bellère. La reliure est en veau
fauve, marquée sur le plat de fers gaufrés. Le dos est pourvu
en haut et en bas de deux bandes de peau de chevreau, garnies
chacune de cinq clous en cuivre pour protéger le volume
contre les accidents ; il est muni en outre de fermoirs
et de
coins en cuivre.
Le manuscrit
mesure en hauteur
0,33 c,
et en largeur
0,22 c.
Il se compose de 4 89 feuillets , non compris deux feuillets
qui ne sont pas numérotés. Sur la garde intérieure collée sur
le plat de la reliure, on lit : « Ce livre appartient au couvent
» de Ste-Catherine de Sienne,
érigé en la ville de Douai.
»
En tête du premier feuillet, on lit : « Ce livre appartient
» au couvent des religieuses de Ste-Catherine de Siennes, en
» Douay. » Au bas du même feuillet est écrit : «Fondations
» d'aucunes
remarques du couvent des FF. Precheurs de
» Douay et de celuy de Ste-Catherine de Sienne, recueillies
»
par le R. P. Philippe Petit, prieur du premier couvent et
» confesseur du susdict second couvent, l'an 4 637. »
Cette
date n'est
pas exclusive; les peintures n'ont été
achevées qu'en 4 639, c'est la date ajoutée par Vaast Bellegambe à sa signature. Des additions ont été faites à diverses
époques postérieures,
Le manuscrit se compose de deux parties tout-à-fait
distinctes ; l'une comprend une centaine de peintures à l'huile;
— 315 —
des textes se rapportant à l'histoire des couvents
FF. Prêcheurs et de Ste-Catherine de Sienne.
l'autre,
des
Les peintures peuvent se subdiviser en quatre séries représentant : la première, les principaux saints de l'ordre ; elle est
désignée par l'auteur sous le nom de Généalogie spirituelle de
St Dominique;
la seconde, les allégories qui ont figuré dans
la processsion du 44 mai 4 631; la troisième, la généalogie
de St Dominique,
et la quatrième,
objets artistiques ou précieux que possédait
Ste-Catherine de Sienne.
temporelle
les principaux
le couvent de
Avant de nous occuper des peintures, nous allons parler des
textes, dont quelques-uns fournissent des renseignements in
téressants pour l'histoire de l'art. Plusieurs de ces documents
ont été publiés
titre :
par le P. Philippe
» Fondations du couvent
Petit,
en 4 653,
sous ce
du collége de
de
de Ste-Catherine
de la Sainte-Croix,
» St-Thomas
d'Aquin , du monastère
» Sienne, tous trois de l'ordre des FF. Prescheurs en la ville
» et université de Douay, ensemble les applaudissements faicts
» en icelle ville, à la venue du Révérendissime 56e Général de
» l'ordre,
P. Thomas Turcus,
recueillies par le P. Philippe
» Petit, Présenté en la S. Théologie, et prédicateur général du
» couvent des FF. Prescheurs en Douay. — A Douay,
» de
au Phoenix,
de la vesve Marc Wion,
l'imprimerie
» MDLIII.
»
D'autres sont restés inédits.
que nous allons faire des textes qui sont
contenus dans notre manuscrit, nous aurons soin de distinguer
Dans l'énumération
ceux qui sont imprimés de ceux qui sont encore inédits.
— 316 —
En voici la liste :
IV. — DOCUMENTS HISTORIQUES.
1° F. 3. — « Relation de la procession qui eut lieu le 11 mai 1631
» à Douai, à l'occasion de l'assemblée provinciale tenue dans
» le couvent des Frères-Prêcheurs. » — Ce document est
imprimé dans l'ouvrage précité.
2° F. 6.— Indication des peintures de notre manuscrit. Elle est
inédite; comme elle contient des renseignements intéressants,
nous la donnons plus loin.
3° F. 104. — « Fondation , antiquité et aucunes remarques du
» couvent des Frères Prêcheurs de Douai. » C'est l'histoire
religieuse de ce couvent, qui est imprimée dans l'ouvrage du
Père Petit dont on a donné le titre plus haut.
4° F. 132. — « Les ouvrages commencez et achevez au premier
» prioré du R. P. Petit, Prédicateur général, et Présenté
» en la Théologie, les années 1629, 30, 31 et 1632, le 19
» février. » Ceci est inédit. C'est une sorte d'état des travaux
d'architecture, d'ornementation et surtout de peinture, exécutés
pour le couvent. On y trouve les attestations et les signatures
de ceux qui ont concuru à ces travaux. Toutes les] peintures
et ornementations ont été faites par Vaast Bellegambe et
Bon Lenglet, son beau-frère. On y voit leur signature et
une quittance entière de la main de Vaast Bellegambe. Cet
état inédit est d'un grand intérêt historique. Voir Annexe I.
5° F. 144. — « S'ensuivent les noms des bienfaiteurs et des RR.
» Pères religieux de cette maison qu'ils ont procurez et donnez
«des aumosnes pour les bastimens, peintures et ouvrages
» susmentionnés, lesquels le R. P. Philippe Petit a procurés
et receues, estant prieur ez années susdites (est à scavoir
»
» 1629, 4630 et 1631). — Annexe II.
— 317 —
6° F. 149. — « S'ensuivent les noms et le prix des livres que le
» R. P. Philippe Petit a achepté et procuré pour la biblio» thèque commune des FF. Prescheurs de Douay du temps
» qu'il estoit sous-prieur, prieur et encore après son priorat,
» es années 1628, 1629, 1630, 1631, 1632, 1633 et 1634, etc. »
7° F. 154 — « Les ouvrages commmencez et achevez au grand
» prioré du P. Philippe Petit, prieur et prédicateur général,
» es années 1635, 1636, 1637, 1638 » Il y a là aussi des
renseignements intéressants au point de vue de l'art. —
Annexe III.
8° F. 160. — « Fondation et aucunes remarques du couvent de
« Sainte-Catherine de Siennes encommencé en la ville de
« Douay, l'an 1622, le 18e de novembre. » Cette notice , qui
a pour auteur le R. P. Ph. Petit, est imprimée en partie dans
le volume sus-mentionné (1). Comme dans notre manuscrit,
les renseignements y sont plus complets, principalement les
passages qui se rapportent aux oeuvres d'art, nous la reproduisons en entier. — Annexe IV.
9° F. 170. — « S'ensuivent les noms des religieuses du couvent
» de Sainte-Catherine de Siennes de Douay, encommencé le
» 18 novembre 1622. » Cette liste est publiée dans l'ouvrage
du P. Petit, mais, naturellement, elle s'arrête à la date de
l'impression de son livre. Celle du manuscrit ne va que jusqu'au
2 juillet 1764. A partir de cette époque nous donnons les
noms des religieuses jusqu'en 1789, d'après les « Registres
» contenant les vêtures,
novitiats,
professions des filles
» religieuses du couvent de Sainte-Catherine de Sienne, »
déposés à la bibliothèque de Douai, mais on n'y trouve que
leurs noms de religieuses et non ceux de leur famille (2).
M. l'abbé Dehaisnes, archiviste du département du Nord a bien
(1) Voir
plus haut,
page 315.
nous ont été obligeamment
(2) Ces renseignements
communiqués
l'abbé Hautecoeur,
de Douai,
aumônier
des Dames de Flines,
par
M.
— 318 —
voulu nous communiquer un dossier de pièces relatives au même
couvent, lors de sa suppression en 1792. On y trouve : 1° l'inventaire du mobilier et des titres de cette maison ; 2° une liasse
contenant le cartulaire de tous les bois, terres, maisons,
rentes, etc., l'état des dettes actives et passives; 3° la liste
des religieuses qui étaient au couvent à cette époque ; 4° une
autre liasse contenant des lettres, un compte estimatif des
biens, des comptes, des observations, et des lettres émanant
desdites religieuses. Nous avons placé sous les Annexes IX et
X : 1° la liste des religieuses; 2° l'inventaire du mobilier.
de la
Parmi les religieuses , on remarque « Marie-Marthe
Nativité ditte BELLEGAMBE
, de Douay, » comme étant entrée
au couvent en 1631, à l'âge de 21 ans, et décédée le 30 octobre
1679 (1). — Annexe VII.
10° F. 176, — « S'ensuivent les noms de toutes les soeursconverses
« du couvent de Sainte-Catherine de Siennes de la ville de
» Douai, encommencé le 18e de novembre 1622. » Nous la
» publions aussi. — Annexe VIII.
11° F. 178. — « Prieures de ce couvent encommencé le 18 no« vembre 1622. » La liste va jusqu'au 17 septembre 1764.
Les autres sont données d'après les Registres de vêture, etc.
de la bibliothèque de Douai. — Annexe V.
12° F. 179. — « Soupprieures de couvent. » La liste va jusqu'au
30 janvier 1737. Les autres sont aussi données d'aprês les
mêmes Registres de vêture. — Annexe VI.
13° F. 180. — « Aulcunes remarques omises cy dessus. » Nous
n'y avons rien trouvé pour le sujet dont nous nous occupons.
14° F. 181. — Auto-biographie
était fille de Vaast Bellegambe
et de N. Lenglet;
elle fut baptisée
à
de Douai,
sous le prénom de Marthe,
le 22 mai 1610:
Parrain,
de la Couture,
Lucas.
et maraine, Antoinette
(1) Elle
St.-Pierre
Sgr.
du R. P. Philippe Petit.
— 319 —
15° F.
»
»
»
187. — « S'ensuit la copie d'une lettre de Monseigneur le
R. Prélat de Marchiennes, de Jean du Joncquoy, applaudissant à la solennité qu'avons fais à l'honneur du B. Albert
Le Grand. »
Ainsi qu'on peut s'en faire une idée par cette simple nomenclature , il y a là des documents très-intéressants au point
de vue de l'histoire des arts dans notre pays. Il en est d'autres
qui ne le sont pas moins pour l'histoire
de ces deux maisons
religieuses.
V. — PEINTURES.
nous l'avons dit plus haut, peuvent se
Les peintures,
diviser en quatre séries distinctes, représentant : la première,
la généologie spirituelle
la seconde, les
de St-Dominique;
allégories qui ont figuré à la procession du 4 4 mai 4634; la
troisième, la généalogie temporelle de St-Dominique, et enfin,
la troisième, les objets artistiques que possédait le couvent de
Ste-Catherine
de Sienne.
les
de ces quatre séries déterminées,
Indépendamment
premiers feuillets du manuscrit contiennent quelques peintures
que nous allons mentionner :
F. 1. — Les six martirs de Tholosa (Toulouse). — C'est la copie
d'un des cinq tableaux qui furent faits en 1629, 1630 et 1631,
et qui furent pendus au-dessus du grand lambris de l'église des
Frères Prêcheurs. Ces tableaux mesuraient 14 pieds de hauteur sur 11 de largeur. Chacun d'eux a coûté cent vingt florins.
Le R. P. Lottin a donné 120 fr. pour ce tableau. —
Annexe II.
— 320 —
F. 7. Les armoiries
du Père-Général,
qui sont: coupé eu fasce, 1,
d'argent, au chien naturel tenant en
de sable à un demi-losange
gueule le flambeau de la foi, a dextre une palme de sinople, à
senestre une branche avec deux lis, et en chef une étoile de
sable ; 2, de sinople, à un rocher d'or avec une couronne de
même à deux palmes de sinople enlacées et une barre sur le tout.
Sur la banderolle on lit : Insignia Rmi P. Nicolai Rodolfii
Mgri ord. 55, et au-dessus : Regebut ordinem. A° 1631.
F. 8. Armoiries
de Monseigneur de Marchiennes, qui sont : écartelé,
au 1 et 4 de gueules, à 3 roues d'argent; au 2 et 3, d'argent,
à deux losanges de gueules posées un en chef à senestre et
un eu pointe ; au canton de 4 fasces d'or et de sable. Devise :
Omnia suaviter.
R. D. Abbatis
On lit au bas : Insignia
de Jois du Joncquoy qui in caplo Pli Duaci
Machianensis
celebrato 1631 sacra faciebat.
F. 9. Armoiries
du P. Philippe Petit. Elles sont : Gironné d'argent
et de sable, à une croix ancrée de sable et d'argent l'un
dans l'autre,
et une étoile également de sable et d'argent
l'un dans l'autre, et sur le tout, de gueule à une tour d'or. Au
bas on lit : Insignia R. P. Philippo Petit conventus Duac.
bina vice Prioris,
Collegii S. Thom. Proesidis, in comitiis
sunctimonial
conventus,
plibus duaci celebratis diffinitoris
Catha. Senen. pluries confessarii QUI HUNC LIBRUMDEPINGIET
SCRIBICURAVIT, ANNO 1631, et subsequantibus. — Orate pro
P. Philippo
Petit. proedicatore generali.
F. 10. Encadrement
du tableau suivant des martyrs du Japon, qui
était placé au-dessus de la porte d'entrée du couvent des
Frères Prêcheurs. Ce qui semble indiquer que le Magistrat
de la ville
de Bouchain
avait
donné
ce tableau.
Sur la frise
sont placées les armes de la ville dé Bouchain.
Au milieu
on lit : « In frontispicio portoe majoris conventus Triumphus
» Martyrum
lento igne anno 1622 obierant,
qui in Japonia
» in simili
margine deaurata;
» 17 includebatur. »
alitudine
10 pedum,
longitudine
— 321 —
F. 11. Triomphe des Martyrs du Japon. Ce tableau, mesurant dix
pieds de hauteur sur dix-sept de largeur, semble avoir été
donné par la ville de Bouchain dont les armoiries, ainsi qu'on
vient de le voir, étaient sculptées sur l'encadrement du
tableau. Au bas du tableau on lit : Triumphus PP. Proed.
Provincioe SS. Rosarii Philippinarum quorum aliqui post inclusionem 45 mentium in carcere longo non amplius palmis 24;
lato 16, alto 12. In Japonia obierunt lento igne 1622.
F. 13. Fontaine jaillissante. — Cette fontaine artificielle fut faite
expressément pour la procession du 11 mai 1631.
F. 14. Tableau représentant la maison de Saint-Dominique.
1re série.
— Généalogie
spirituelle
Saint-Dominique.
de
Avec le folio 47 commencent les peintures réprésentant la
généalogie spirituelle de St Dominique (1). Le P. Philippe
Petit en a donné la liste dans son ouvrage précité, p. 459 et
suivantes. Nous la reproduisons ici, d'une part, parce que l'ouvrage du P. Petit n'est pas commun, et ensuite parce que notre
manuscrit contient quelques peintures dont le vénérable prieur
n'a pas fait mention. Ces peintures étaient placées dans des
arcades dont le manuscrit reproduit un modèle au folio 46.
Dans le vide que devait remplir chaque tableau, on lit :
« Cuilibet imagini arcus similis coorespondebat : in quo
» compendiose
sanctorum
ordinis
FF.
Proedicatorum
de l'église des
(1) Déjà, en 1613, sous le priorat de Louis Prouvens, le choeur
la Sainte-Vierge
Dominicains
était orné de statues représentant Notre-Seigneur,
la généalogie
et de deux tableaux représentant
et les quatre Évangélistes,
— Ph Petit, Fondations,
etc. p. 77.
spirituelle de St.-Dominique.
— 322 —
» virtutes,
» rabantur.
actionesque
»
heroicoe describebantur
Au-dessous : « Hic arcus et similes alti singuli
» lati 4 2. »
ac enarpedes 4 6,
Les peintures de cette série ne sont pas des compositions qui
ont été faites exclusivement pour la cérémonie du 4 4 mai. Ce
sont, la plupart, des copies de tableaux exécutés antérieurement par les mêmes peintres, pour l'église des FF. Prêcheurs.
Ces copies offrent un grand intérêt, en ce qu'elles nous donnent
une idée des tableaux originaux qui ont été détruits en 4775,
lors de l'incendie de l'église des Dominicains.
F. 17. Saint Dominique, debout, ayant une étoile au front ; à ses
pieds est un chien tenant dans sa gueule un flambeau dont la
lumière éclaire le monde (1).
F. 18. Le Pape Pie V. — Ce tableau fut donné par le R. P. Calve.
— Annexe II.
F. 19. Le Cardinal Hugues.
F. 20. Anthonin, archevêquede Florence.
Un autre tableau, représentant S. Anthonin, natif de Bouchain,
a été donné par le Magistrat de la ville. Il a coûté 150 florins.
— Annexe I.
Albert Le Grand. — « Magno deiparo virginis cultori,
capacissimo scientiarum omnium receptaculo, B. Alberto
Magno, omnium magistrorum, maximi magistri B. Thomae
Aquinatis magistro, ob prodigiosa vitae faciniora, in BB.
Album relato. Offert F. Philippus Petit. » — Cette inscription, qui diffère de celle que donne le P. Petit dansson ouvrage
F. 21.
»
»
»
»
latine résu(1) Sous cette peinture et les suivantes se trouve une inscription
de chaque personnage. Ces inscriptions
mant le mérite particulier
sont reproduites
dans l'ouvrage du P. Ph. Petit, p. 150
— 323 —
qu'elle nous fait cennaître le
précité, offre cela d'intéressant
nom du donateur, Philippe Petit lui-même (1). On y mentionne
aussi qu'à l'occasion de la béatification
d'AIbert-le-Grand
eurent lieu, le 29 septembre 1635, des solennités où l'on fit
usage des mêmes appareils artistiques qu'en 1631 (2).
F. 22. Saint Thomas d'Aquin. — Le donateur de ce tableau était
encore le P. Ph. Petit. Au-dessous on lit : « Humilis
cliens
» appendit F. Philippus Petit. »
Thomas d'Aquin foulant aux pieds les grandeurs terrestres. Au-dessous on lit : « Despectus terrenorum , Christus
» utique (qui non faltitur)
elegii quod carni molestius est. Id
» ergo melius, id utilius,
id potius, eligendum. » Cette peinture n'est pas mentionnée par le P. Petit.
F. 23. Saint
F. 24. Saint
— Ce tableau a été donné
martyr.
par le P.
Il a coûté 120 florins. — Annexe I.
Pierre
Noeufvirelles.
tenant de la main droite un rosaire
martyr
et présentant de la main gauche une torche à des serpents à
terre. Cette peinture n'est pas mentionnée par le P. Petit.
F. 25. Saint
Pierre
Ce tableau fut donné par la mère de
Vincent Fouet, frère dominicain à Douai. Il coûta 150 florins.
— Annexe I.
F. 26. Saint
F. 27.
Saint
Vincent Ferrier.
Vincent
Ferrier.
Il est représenté jetant
un amour
dans un puits , pour rappeler qu'il a vigoureusement
attaqué
le désordre dans les moeurs. Au-dessous on lit : « Moriatur
» caro nostra, ut in ea omnis culpa moriatur
et quasy ex
» mortuis viventes, novis resurgamus operibus. » — Cette
peinture n'est pas mentionnée dans l'ouvrage du P. Ph Petit.
Albert-le-Grand.
( 1 ) Il a dû y avoir deux tableaux représentant
l'Annexe I, le R. P. Thomas est signalé comme donateur de 120 florins
un tableau du B. Albert-le-Grand.
(3) Voir l'abrégé de la vie du Bienheureux,
à Douai.
Petit, chez Bardoult,
imprimeur
Dans
, pour
publiée en 1631 par le R. P. Ph.
— 324 —
F. 28. Saint Hyacinthe. Ce tableau a été donné par Mlle Lamelin.
Il a coûté 150 florins. — Annexe I.
F. 29. Saint Raymond de Pennafort. Après la suscription on lit :
« Hoc votum offert Fr. Philippus Petit, ordinis proedicato» rum. » Le frère et la soeur du R. P. de La Fosse ont donné
au couvent des FF. Prêcheurs un tableau représentant saint
Celui-ci
Raymond et ayant coûté 150 florins. (Annexe II.)
est le tableau qui ornait l'église des Dominicains, tandis que
celui qui a été offert par le P. Petit était le tableau figurant
à la procession,
F. 30. Saint Louis-Bertrand. Le donateur de ce tableau était le
pasteur de Fersin. — Annexe II.
F. 31. Saint Jacques-Salomon.
F. 32. Saint Ambroise-Sansedoine.
F. 33. Sainte Catherine deSienne. — Dans la liste des bienfaiteurs
(Annexe II), on trouve deux tableaux de sainte Catherine
offerts en don : l'un, par le R. P. Lacéré, sous-prieur, et
l'autre, par le R. P. Pamelle. On trouve aussi dans la liste
des bienfaiteurs (Annexe II), qu'un tableau, représentant sainte
Catherine, a été donné par le receveur Taine.
F. 34 La B. Agnès du mont Politien. Ce tableau, qui a coûté
150 florins, a été donné par les soeurs du R. P. Vermeille,
docteur en théologie. — Annexe II.
F. 35. Sainte Marguerite de Hongrie. — On lit au-dessous du
tableau : « Orate pro P. Philippo Petit, conventusDuacensis. »
Ce qui semble indiquer que ce R. P. en était le donateur.
F. 36. Ce feuillet n'existe plus. D'après la liste donnée par le R P.
Petit (Fondation, etc., p. 182), il devait contenir le portrait de
la B. Colombe de Rietti, béatifiée par le Pape Pie V. Elle
mourut l'an 1501.
— 325 —
F. 37. Béatrice de Ferrière. Elle est représentée recevant la couronne des bienheureuses des mains de sainte Catherine.
F. 29. « La VableS. Jeanne de S. Catherine de Sienne, parut plu» sieurs fois en ceste façon glorieuse à S. Madeleine de St
» Alexis. Elle mourut en Douay, au couvent de S.-Catherine
« de Sienne, l'an 1625, âgée de 33 ans. » — Le manuscrit ne
donne aucun renseignement sur ce tableau. Le R. P. Petit,
dans son histoire du couvent de Ste-Catherine de Sienne (1)
dit que la vie de S. Jeanne de Ste-Catherine de Sienne a été
imprimée à Douai en 1647, mais il n'y fait pas connaître qu'il
en est l'auteur. Il est possible que ce ne soit que la réimpression d'une biographie de la même Bienheureuse, éditée à Paris
en 1635, sous le titre de : « Les vies et actions mémorables
» des Saintes et Bienheureuses, tant du premier que du tiers
» ordre du glorieux Père et Patriarche S. Dominique, par le
» P. Jan de Sainte-Marie-Thérèse. » — Paris, Sébastien
Huré, rue St.-Jacques, 1635, 2 vol. in-4°.
La vie de S. Jeanne de Ste.-Catherine de Sienne se trouve
au tome II, page 67.
Elle est précédée d'une belle gravure dont voici le sujet :
Le milieu, et la plus grande partie de la composition, est
occupée par la B. Jeanne, portée sur une nuée. Elle tient de
la main droite un rameau fleuri et ale visage tourné vers une
autre religieuse (sans doute soeur Madeleine de St-Alexis)
placée au-dessus, dans l'angle à droite, au bas de la gravure,
à genoux et les mains croisées sur la poitrine. Dans l'angle
supérieur, à gauche , on voit un petit St. Tabernacle soutenu
par deux anges, et d'où s'échappent de nombreux rayons qui
illuminent la B. Jeanne. Au-dessus de la Bienheureuse , et à
droite de la gravure, se tiennent quatre anges portant d'une
main une couronne et de l'autre une palme. Les deux premiers
(1) Voir Annexe
V.
— 326 —
tiennent la palme de la main gauche et la couronne de la
droite, et les deux autres, la palme de la main droite et la
couronne de la gauche.
Au bas
» Jeanne
» Sienne,
de la gravure
de S. Catherine,
à Douay.
on lit
ces mots
professe
» Suivis
: « La vénérable
du mon.
soeur
de S. Catherine
des six alexandrins
suivants
de
:
Je monte au Ciel, ma soeur, en cet état de gloire ;
Jésus m'a pris pour soy, je m'en vay l'embrasser
Après l'avoir aymé sans jamais l'offenser.
Je porteray à jamais ces marques de victoires,
Mais rien ne me plait tant, ô mon Jésus, que vous ;
Ce thrône et ces couronnes me déplaisent sans vous.
Au-dessous de ces vers se trouve le nom du graveur, ainsi
désigné : Huret invenit et fecit. Cette description se rapporte
complètement à la peinture de Vaast Bellegambe ; il est donc
à croire qu'il l'aura copiée (1)
F. 39. Tableau représentant la Sainte Vierge avec l'Enfant Jésus,
et à ses cotés saint Dominique et saint Ignace.
de Douai
des
possède : Les vies et actions religieuses
(1) La bibliothèque
soeurs Sr Janne de Ste. Catherine
et de Sr Dominique
de la Croix,
vénérables
de Sienne, à Douay. Sixième édition,
pvofesses du monastère de Ste.- Catherine
et B. H. de l'Ordre
tiréee du 1er et 2e volumes des vies des Saintes
des
« par le R. Père Jean de S. Marie,
Historieu
Général de son
Précherrs
» A Douay,
de Michel
à la Salamandre» ordre.
de l'imprimerie
Mairesse,
1704. En tête, dédicace : « Au glorieux
de l'Ordre
patriarche
Couronnée,
» Signé « Soeur Mariede Gusman,
» sacré des FF. Prescheurs , S. Dominique
FF.
» Claire
du monastère
de l'Incarnation,
Prieure
indigne
» de Sienne, à Douay, au nom de toutes ses filles. » In-12
de Sainte-Catherine
de VIII-121
pp.
Outre les deux vies annoncées dans le titre, le volume contient,
p. 116-121,
un « Abrége des actions vertueuses de la vénérable Sr Catherine de l'Annonciation,
» dit (sic) Bachy, natifve de Tournay.
»
— 327 —
2e Série.
— Allégories
du
11 mai
de la procession
1631.
Les peintures de cette série n'ont pas le même caractère que
celles dont nous venons de parler. Ce ne sont pas des copies
de tableaux, mais la reproduction, par le pinceau, de scènes
qui furent représentées par de jeunes étudiants, sur un théâtre
dressé devant l'église des PP. Jésuites.
Ces reproductions,
au contraire des autres peintures, sont
des croquis ou esquisses accusant néanmoins une grande
vigueur. Les sujets, tels qu'on les avait conçus , prêtaient à la
main d'un artiste familier avec le style de Rubens. On était
alors en pleine Renaissance, et les Jésuites ne se faisaient
faute d'emprunter à la Mythologie les sujets qui, par de légères
transformations, étaient de nature à donner plus d'éclat à leurs
représentations religieuses. C'est ainsi qu'on voit l'éloquence
chrétienne sous la forme de Mercure; la Sagesse sous les traits
de Diane, la Prudence sous les traits de Jupiter tonnant, etc.
Voici maintenant la liste descriptive de ces peintures; nous
l'empruntons au R. P. Ph. Petit (1), en laissant les vers latins
placés au bas de chaque peinture.
« Le premier jeune estudiant estant assis et ayant une couronne
d'or fermée à la Royalle sur sa teste, à la main droite un sceptre
de pareille estoffe ; à la gauche , un flambeau ardant, et sur la
poitrine un Soleil : représentoit la Doctrine. »
« Le second estudiant, estant droit et couvert à la modestie, de
violet et de noire, ayant sa main droitte sur un reschaud plein de
feu, et dans sa gauche un Crucifix , exprimoit la Saincteté. »
(1) Ouvrage
cité , p. 163.
— 328 —
« Le troisiesme habilié de verd et de rouge , ayant un croisant
sur sa teste et tenant en sa droitte une lance, en sa gauche, un
cornet, et un cocq à ses pieds, estoit le symbole de l'oraison
de nuict. »
« Le quatriesme accommodé et adjusté comme un Indois, avoit
deux aisles aux pieds, deux aux mains et deux à la teste, laquelle
une couronne de laurier environnoit, et tenoit en sa main droitte
un caducé ; à côté estoit une ruche à miel, et ces mots au-dessus
d'icelle : mellea acculea. Il représentoit l'Eloquence. »
« Le cinquiesme estudiant, presque eslevé en l'aire, avec une
Aigle à costé, sa teste entourrée des rayons d'un soleil, ayant en
sa main gauche un arc, exprimoit la Sapience. »
« Le sixiesme paraissoit en posture d'un affreux soldat, la
casquette avec un plumat en teste, et tout armé de pied en cap,
l'espée à costé, tenant en sa droitte une massue toutte pointue;
et c'estoit le symbole de la Force. »
« Le septiesme, qui estoit de couleur bazané, estant assiz,
presque tout nud sur une grande aigle, qu'elle eslargissoit fort
ses aisles, ayant en main des dards tout enflambez, représentait la
Prudence. »
« Le huictiesme. C'estoit l'image de la mortification, tenant en
sa droitte une faux et en sa gauche une dure discipline. Il figuroit
la Patience. »
« Le neufviesme estoit fort venerable, la barbe longue, toutte
chenue, avec ses cheveux; couvert d'une robbe longue de pourpre;
à sa ceinture estoit attachée une faux, sur sa teste et en ses mains,
trois Mondes, à ses pieds, une clepsydre. Il exprimoit la religieuse
fécondité. »
« Le dixiesme. Toutjeune couronné d'une couronne d'or enflambée, en sa droitte un serpent en forme de cercle, représentant
l'Eternité, et en sa gauche un flambeau ardant; son corps estoit
environné d'un zodiaque : estoit le symbole de la Charité. »
— 329 —
« Le onziesme. Fort aggréable et gracieux à la veuë, avoit
l'habit tout parsemé de belles fleurs, la teste couverte d'icelles,
avec une balance pendantte sur icelle, soubz son bras gauche
estoit un cornet d'abondance, hors duquel sortoient toutte sorte
de fruict, comme Grenades , Citrons, Oranges , Raisins, Cerises,
etc. en sa main droitte un couteau. Une gerbe de bled avec ses
grains, luy servoit de chaiere : et tout cela représentoit la Perennité de l'ordre. »
« Le douziesme. Ayant un plumat sur sa teste ; bien adjusté par
tout le corps et paré à l'advantage : avec ses mains monstroit un
monde tout enflambé, qui sortoit du bout de la torche du chien
de S. Dominique, assiz sur one table. Il désignoit la Perpétuité de
nostre Religion. »
« Le treiziesme. Le circuit de sa teste toutte ornée de fleurs; en
une de ses mains eslevée, estoit une couppe d'argent dorée, toute
pleine de fruicts, et en l'autre une bouteille de mesme estoffe. A
ses pieds, dans une corbeille ou panier dosier, grand nombre de
fleurs et fruicts recréoient ceux qui les regardoient. C'estoit le
symbole de l'Abondance de fruicts que produisoit l'Ordre sacré des
Frères Prescheurs. »
« Le dernier. Fort vénérable et courbé pour son grand aage,
avoit la teste couverte d'un bonnet, comme aussi le corps et les
mains, d'une robbe longue et mancheron, et le tout fourré et
doublé de peaux de Renard. A un de ses costez une lanterne
ardante, à l'autre, une palme ; contre laquelle Eolus envoyoit son
souffle et ses vents. »
3e série.
—
Généalogie
temporelle
Saint
Dominique.
de
Les peintures comprises sous cette rubrique forment une
série de tableaux qui ont été faits expressément pour la
pro-
— 330 —
Ce ne sont pas de simples esquisses,
ce sont des tableaux complets et achevés. Il est facile de voir
cession du 11 mai 1631.
que la plupart sont des portraits historiques. Le dessin en est
correct; les poses sont généralement gracieuses et naturelles;
les figures expressives; le coloris,
celui de l'école de Rubens.
F. 60.— « Don Rodrigues Nugues Gusman, aïeul de saint Dominique.
F. 61. — D. Félix Gusman, père de saint Dominique; il eut trois
fils : Antoine. Manès et Dominique.
F. 62. — Jeanne de Aça ou Daça, mère de saint Dominique.
F. 63. Antoine Gusman, frère de saint Dominique, se fit prêtre et
se consacra à la médecine.
F. 64. Manes Guzman, autre frère de saint Dominique. Il se fit
frère prêcheur. Il est peint les bras enlacés dans ceux de son
frère Dominique.
F. 65. D. Alvarès-Rodrigues Guzman, oncle de saint Dominique.
F. 66. Don Pierre Ruis Guzman, fils d'Alvarès.
F. 67. D. Guillaume Perès Guzman, fils de Pierre Ruis.
F. 68. D, Pierre Nuguez Guzman, fils de Guillaume Perès.
F. 69. D. Alvarès Perès Guzman, fils de Pierre Nuguez.
F. 70. D. Pierre Nugues Guzman, fils d'Alvarez Perès.
F. 71. D. Léonore Guzman, fille de Pierre Nuguez,
Alphonse, roi de Castille.
mariée à
F. 72. Henri II, roi de Castille, fils de Léonore et d'Alphonse XI,
roi de Castille.
F. 73. Jean Ier, roi de Castille, fils d'Henri II, dont deux fils,
Henri III, roi de Castille, et Ferdinand, roi d'Aragon. De
celui-ci est né Jean II, roi d'Aragon. Celui-ci donna naissance à Ferdinand-le-Catbolique, marié ensuite à Isabelle-laCatholique.
— 331 —
F. 74. Henri III,
roi de Castille,
fils aîné de Jean Ier.
F. 75. Jean II, roi de Castille, fils de Henri III.
F. 76. La reine Isabelle-la-Catholique,
Ferdinand, roi catholique.
fille de Jean II,
F. 77. La reine Jeanne. mère de Charles-Quint
Ferdinand, fille d'Isabelle et de Ferdinand.
mariée à
et de l'empereur
F. 78. Charles-Quint, empereur, né à Gand en 1500, fils de
Jeanne de Castille et de Philippe, archiduc d'Autriche.
F. 79 Philippe II, roi d'Espagne, fils de Charles-Quint et d'Isabelle
de Portugal. Il procréa Isabelle et Philippe III.
F. 80. Philippe III, roi d'Espagne, fils de Philippe II et d'AnneMarie d'Autriche, sa cousine.
F. 81. Philippe IV, roi d'Espagne, fils de Philippe III et de Mar
guerite d'Autriche.
F. 82. Balthazar, Luc-Dominique-Victor, fils de Philippe IV, né à
Madrid en 1629.
4e série.
— Objets
d'art du couvent
de Sienne.
Catherine
de Sainte-
F. 87. — « Suivent les figures d'aucuns ouvrages spécifiez par
escript sur icelles. ».
Sous ce titre sont compris les dessins de tous les objets
d'art qui ornaient l'église du couvent de Sainte-Catherine de
Sienne, et dont nous allons reproduire
la description
qui
accompagne chaque objet.
F. 88. — « Model du ciboire d'argent doré, faict en Douay, l'an
» 1637, pesant soixante-dix onces et demie. Il est d'haulteur
» d'un pied et huict poulces, et sa rondeur est de pied et
» demy. »
— 332 —
F. 89. « Un calice d'argent doré; il pèse 25 onces d'argent, il
» couste 125 florins, sa haulteur est d'un pied, un poulce
» moins. »
F. 90. Une croix.— « Ceste croix est enrichie de 48onces d'argent,
« elle couste avecq l'esbenne 204 florins et 6 patars. Elle est
« haulte de 9 pieds et demy. »
F. 91. Un balustre. — « Ce balus est d'haulteur de 5 pieds et
« demy. »
F: 92. « Les bans de l'église. — Sont de haulteur de sept pieds
« et cincq poulces, la largeur est proportionnée. »
F. 92 v°. Un tableau représentant le mariage spirituel de SteCatherine de Sienne. Sur le fronton est inscrusté un écusson
portant pour armoiries : d'azur, à une lune d'or à dextre et
une jambe de même à senestre, sous un chef d'or avec un
V. Ce sont les armoiries de Vaast Bellegambe (1).
F. 93. Un confessionnal en bois sculpté. — « La haulteur d'une
« chaière confessionnaire 10 pieds et deux poulces, la largeur
« 7 pieds et demy. »
F. 93 v°. « Statue en marbre blanc de saint Dominique placée dans
» une niche avec fronton et cul-de-lampe. »
F. 94. Un tableau posé au-dessus d'un confessionnal et représentant St Thomas-d'Aquin mettant en fuite une femme qui est
venue pour le tenter, et, dans le bas du tableau, les anges
pressant les reins du saint docteur, afin qu'il soit désormais à
l'abri de toute tentation. Le fronton est décoré d'un écusson
dont les armoiries sont : de sable, à une quinte feuille d'or. A
droite et à gauche de l'encadrement sont les quartiers du
personnage dont les armes sont au fronton. Sur la bordure
dextre, en partant du haut, se trouvent les armoiries suivantes :
(1) Voir
le fac similé
pl. 1 et le scel de Georges
Bellegambe
pl. 2, page 29.
— 333 —
1° de sable, à une quinte feuille d'or ; 2° d'argent, à une croix
de sable chargée de cinq coquilles de même ; 3° de sable, à
deux os posés en sautoir d'argent, accompagné de trois têtes
de mort de même; 4° de sable, à deux
d'argent posés, un
en chef à senestre et un en pointe, à un canton dextre d'argent,
à la croix de gueule; 5° écartelé 1 et 4 (armes
précédentes),
2 et 3 d'azur, au chevron d'or, accompagné de trois ... de
même ; 6° d'argent, à trois étoiles de sable ; 7° d'argent (effacé);
8° écartelé, 1 et 4 de gueule au lambel d'argent,
2 et 3 de
six bandes d'argent et de sable. Au bas on lit : Hoec tabella
et alioe similes quoe apparet super sedes confessionales ecclesioe
est alta octo pedum, et lata quatuor cum medio.
F. 94 v°. Un tableau représentant St. Dominique. Sur le fronton
est un écu portant : de sable, à un chevron d'or, accompagné
de deux croix de même en chef, et une tête de mort d'argent
en pointe.
F. 95. « La chaière (la chaire) prédicatoire a d'haulteur
7 pieds
» et un poulce de largeur 4 pieds La dossiere a de haulteur
» 3 pieds et demy. »
F. 95 v°. Une chasse de Sainte-Catherine de Siennes. Sur le socle
se voit un écu portant : d'azur à trois fleurs de lys
au
1er canton d'azur, au croissant d'or.
F. 96. Chapiteau de la chaire. — « La haulteur du chapiteau de
» la chaière prédicatoire
unze pieds, la largeur 6 pieds e
» demy. » Au fronton on voit les armes du donateur, qui
sont : de gueule, à la croix vairée. Ces armes sont celles de
Le Pippre, chanoine de Saint-Omer.
F. 96 v°. Chasse de Pie V. — On lit sur le piédestal : Pius V
ord. Pred. Au bas est écrit : « Elle couste cinquante florins. »
François de Toulouse. Au-dessus
lambry, d'aulteur de 8 pieds. Le
» donateur était Jean du Jonquoy. » Ses armes sont au bas
F. 97. Un tableau représentant
on lit : « Image du grand
du tableau.
— 334 —
F. 97 v°. « Branchage de fer doré. Il couste 45 florins. » ( Annexe
IV.)
F. 98. Tableau représentant sainte Hélène de Hongrie , donné par
le R. P. Philippe Petit ; ses armes sont placées au bas du
tableau ; on y lit : « Image du petit lambri, d'aulteur de
» 5 pieds. »
F. 98 v°. Lampe suspendue. — « Ceste lampe est large de trois
« pieds, laquelle est de pourcelaine. Elle pende les jours
» fériaulx devant le grand autel de nostre couvent de Sainte» Catherine avec deux autres de semblable matière. »
F. 99. Un treillis ou balustre, pour regarder le choeur des religieuses de Sainte-Catherine de Siennes sur l'autel, hauteur 16
pieds et demi, largeur onze pieds moins un pouce. Ce tableau
a été fait en mémoire des « vénérables Mères, la mère Marie
» de Guignon , première prieure , et de la mère Marguerite
» de Berny, première sous-prieure. » Sur le fronton est peinte
sainte Ursule étendant les mains sur les vierges qui l'entourent.
Au-dessus sont les armes du donateur, monseigneur le Pippere,
chanoine de la collégiale de Saint-Amé. (Annexe IV.)
F. 99 v°. Deux chasses. (Annexe IV.)
F. 100. Tableau représentant le Christ sur la croix ; au pied un
religieux de l'ordre de Saint-Dominique recevant dans un vase
le sang de Notre Seigneur. Ce religieux est StThomas-d'Aquin.
Les armes du R. P. Petit sont peintes sur le fronton du tableau. Au bas on lit : « Ce tableau, que j'ai mis l'an 1640
» dans le réfectoire du collége, est de haulteur de 10 pieds et
» de largeur de six pieds. Il couste 80 florins. J'en ay mis
» presque un semblable, l'an 1630, dans le réfectoire du
» couvent, d'aulteur de 12 pieds et de largeur de 8. Il a
» couste 100 florins »
F. 100 v°. Lampe.— « Ceste lampe d'argent fut faicte pour le cou» vent de Sainte-Catherine de Siennes, en Douay, l'an 1644.
— 335 —
» Elle couste six cent soixante-quattre
» cent soixante-six onces d'argent. »
florins,
et elle peise
F. 101. Chandeliers d'argent, hauteur deux pieds et demi. — « Ces
» deux chadeliers d'argent, faits pour le couvent de Sainte» Catherine de Siennes, l'an 1647, coustent cinq cents flourins.
» Ils peisent 134 onces d'argent. L'once d'argent vaille 55
» patars et demy, et pour la mettre en oeuvre on a payé 17
» patars. » — « Elles ont encore deux chandeliers d'argent
» de la mesme façon, couttans 422 flourins et 12 patars. »
F. 101 v°. Tapis d'autel. — « Ce patron des tapis et sept autres
» est long de 37 pieds et large de 4. C'est pour mettre dans
» l'église de Sainte-Catherine. Ils ont couste tous ensemble 150
» flourins.
» Ces patrons ont été faits par Vaast Bellegambe.
(Annexe IV.)
F. 102. « C'est la figure du marchepied de l'autel du couvent de
» Sainte-Catherine de Siennes, lequel est très-beau. Faict l'an
» 1642. Il a cousté 36 flourins. » (Voir Annexe IV.)
avec les
d'argent. — « Ceste croix d'argent,
de fleurs de lys dorées contenante deux très» belles parcelles de la vraye croix, appartenante au couvent
» de Sainte-Catherine
de Siennes, a cousté 42 florins l'an
F. 102 ve. Croix
» extrémités
» 1642. » (Annexe IV.)
F. 103. Chandelier. — « Ce chandelier a esté faict l'an 1642, et
» sert pour y attacher des chandelles aux principales solen» nités de Sainte-Catherine
F. 103 v°. « Fierte contenant
de Siennes. »
la teste de une des 1100 vierges, a
» esté faicte pour le couvent de Sainte-Catherine
de Siennes,
» en Douay, l'an 1642 Elle couste 50 florins ; et l'an 1640
» a encore esté faite une autre toute semblable, et mesme
» pris. »
— 336 —
VI. — PEINTRES
: VAAST
BELLEGAMBE
ET BON LENGLET.
de notre manuscrit
Toutes les peintures
par Vaast Bellegambe
ont été exécutées
son beau-frère. Cela
et Bon-Lenglet,
résulte clairement de la note écrite en tête du volume (1). Ces
semblent être
d'autant
sont
qu'elles
plus
précieuses
peintures
les seuls fragments connus de leurs oeuvres nombreuses et importantes qui décoraient plusieurs églises de Douai, et spécialement
les églises des FF. Prêcheurs et de Ste-Catherine de Sienne.
Vaast Bellegambe appartenait à une ancienne famille de
peintres douaisiens( 2) Il est aujourd'hui authentiquement démontré que le magnifique polyptyque qui était autrefois le plus
bel ornement de l'abbaye d'Anchin, et qui est aujourd'hui le
à
plus magnifique joyau du trésor de l'église Notre-Dame
Douai, a pour auteur Jean Bellegambe, né à Douai à la fin du
XVe siècle , et florissant pendant le premier tiers du XVIe (8).
Son père s'appelait Georges Bellegambe. « Il exerçait la pro» fession de mannelier, boisselier, tourneur et fabricant de
» chaises, et les mentions fréquentes qui sont faites de son
» nom dans les comptes de la ville de Douai et dans ceux de
« Saint-Amé, indiquent un commerce étendu et important.
» Comme ses ancêtres , il avait une assez belle position de for(1)
Voir
plus
haut,
page
5.
(2) M. l'abbé DEHAISNE et M. ASSELIN en ont trouvé
— Mémoires
dans les archives
de Douai.
municipales
en 1864.
logie)
(3) A.
d'Anchin
du retable
des traces
lus
à la date de 1389,
à la Sorbonnne
(archéo-
du tableau polyptyque
de Douai, le peintre
WAUTERS.— Jean Bellegambe,
de Douai,
1862. — A PREUX , Jehan Bellegambe,
, Bruxelles,
peintre
d'Anchin
, Douai,
1862.
pl.
1494
Scel
de
George
Bellegambe
2
— 337 —
» tune, puisque plusieurs actes nous le montrent possesseur de
» deux maisons (1) et fermier de la ville pour le droit de futaille,
» Il apparaît même à nes yeux avec des goûts artistiques. Une
» pièce originale très-curieuse
nous apprend que, comme
» joueur de cordes, il avait été élu plusieurs fois maire ou
» président de la confrérie de Notre-Dame du Joyel, associa» tion musicale qui se réunissait
en la chapelle de la Halle.( 2)
MM. Asselin et l'abbé Dehaisnes, dans le mémoire cité, mentionnent les tableaux de Jean Bellegambe qui existent encore à
Douai et à Arras ; ils sont peu nombreux, mais ce n'est là qu'une
faible partie de l'oeuvre de l'illustre maître des couleurs.
la collégiale de St.-Amé,
le couvent
L'abbaye d'Anchin,
des Dominicains et d'autres établissements,
possédaient un
grand nombre de ses produits , considérés comme des chefsVoici de quelle manière
par ses contemporains.
s'exprime le P. Petit en parlant d'un tableau d'autel exécuté
par J. Bellegambe pour une chapelle que fit élever au couvent
d'oeuvre
était homme de fief de Philippe Contuy,
seigneur de
(1) Georges Bellegambe
On le voit en cette qualité concourir à nn acte de vente
Forest et de Raimbaucourt.
à Guillaume
de Bacquehem,
faite par Toussaint
écuyer, seigneur de Lyez,
d'une pièce de terre sise à Lyez et faisant
d'Ostrel, abbé de St.-Sauveur
d'Anchin,
de Forest.
partie du fief que ledit Toussaint de Bacquehem tenait du seigneur
1494. Elle était munie de quatre
Cette charte porte la date du 18 septembre
sceaux ; celui de Georges Bellegambe est le seul qui soit conservé. Ce scel est
très-curieux ; l'écu porte à senestre une jambe et à dextre une lune (Belle en patois
ce qui signifie Jorge Bellegambe.
douaisien) ; sous un chef où est écrit Jorge,
Ces armes parlantes semblent avoir été adoptées par la famille ; elles l'ont été du
moins par Vaast Bellegambe,
ainsi qu'on le verra plus loin, et par Bauduin
Bellegambe. La planche 2 ci-contre
Archives du Nord , fonds d'Anchin.
Flandre.
(2) Asselin
XVe et XVIe
et l'abbé Dehaisnes.—
siècles. Mémoire
représente le scel de Georges Bellegambe.—
— G. DEMAY. Inventaire
des sceaux de la
Recherches
lu à la Sorbonne
sur l'art,
en 1863.
à Douai,
aux XIVe,
— 338
—
femme de Thomas de
Oudart,
Marguerite
Pappoire, seigneur de Pipeux, maître des requêtes et conseiller
de Charles-Quint,
qui, après sa mort, fut enterré au pied de
cet autel : « La peinture de cette table, dit-il, représente la
des Dominicains
» mort de N. P. St Dominique,
est très-excellente pour estre
» un chef-d'oeuvre
de main de M. Jean Bellegambe, douai» sien, peintre autant estimé que fut aucun en toutes ces dix» sept provinces, nommé communément le maistre de couleurs.
» Encor aujourd'huy,
la moindre pièce sortie de son pinceau
» est grandement recherchée. » (1)
Jean Bellegambe a laissé toute une génération d'artistes,
jaloux sans doute de perpétuer d'aussi honorables traditions.
Vaast Bellegambe vivait encore en 4639. En rapprochant
les dates, il semble qu'il a dû être l'arrière-petit-fils
du maître
des couleurs.
(2)
Vaast Bellegambe avait deux frères, Jehan et Bauduin, tous
deux peintres comme lui. Leur père Jehan, peintre aussi, était
mort en 1610. (3)
des renseignements puisés aux archives de Douai,
et qu'ont bien voulu nous communiquer M. l'abbé Dehaisnes et
M. Asselin , le père de ce Jehan aurait été Martin Bellegambe.
D'après
Si l'on en juge par les travaux importants qui furent confiés
à Vaast, et dont nous allons parler, sa réputation et son mérite
ont dû dépasser de beaucoup ceux de ses frères.
Les peintures de notre manuscrit donnent à penser que Vaast
Bellegambe a dû faire des études artistiques dans quelque
(1) Fondations
du couvent des Dominicains,
(2) A. PREUX. Notice
(3)
Id.
citée.
Ibid.
etc., p. 142.
— 339 —
grande école flamande. Plusieurs de ces peintures accusent de
la manière la moins équivoque le style de Rubens. Elles indiquent en même temps un maître d'un vrai mérite, et si la
fécondité est ordinairement la compagne ou un des attributs du
génie, on peut dire qu'il en a fait preuve.
Quant à Bon Lenglet, dont le nom se sépare rarement de
celui de Vaast Bellegambe, on n'a d'antres renseignements
que ceux qui se trouvent dans un testament d'Isabeau Lamelin,
qui fut mariée en premières noces avec Hilaire Lenglet, père
de Bon Lenglet. On y voit aussi que Vaast Bellegambe avait
épousé la soeur de Bon Lenglet. (1) Il paraît avoir joui d'une
réputation qui n'était pas inférieure à celle de son beau-frère.
Était-il
Rien
de la même école, ou son style était-il
ne nous autorise positivement à l'affirmer.
différent?
Toutefois
l'examen de notre manuscrit
donne à supposer que celui qui
a peint les allégories que nous avons rangées plus haut sous
la troisième série (2), n'est pas le même que le peintre de
la généalogie spirituelle
et de la généalogie temporelle de
de l'église de Ste-Catherine de
Sienne, reproduit au f° 92 v°, du manuscrit, indique le même
style que ceux qui représentent les généalogies. Or, ce tableau
est dû au pinceau de Vaast Bellegambe.
Ce qui permet
St-Dominique.
Un tableau
de croire qu'il est l'auteur des généalogies. Les allégories,
dont la touche est peut-être plus hardie et plus vigoureuse,
mais qui laisse à désirer au point de vue du dessin, sont probablement de Bon Lenglet.
(1) Nous devons cette communication
exprimons tous nos remerciements.
(2) Voir page 329.
à M. A
PREUX , de Douai,
à qui nous
—
340 —
d'un dessin plus
Les peintures de Vaast Bellegambe sont
correct ; les figurés sont d'une touche fine et délicate qu'on ne
rencontre que dans les oeuvres des maîtres.
Quoi qu'il en soit,
était considérable.
De 4 629
l'oeuvre de ces deux célèbres peintres
à 4 631 ils ont fait,
pour le couvent des frères
prêcheurs :
1e Huit
tableaux de 10 pieds de hauteur
sur 17 pieds de
largeur ;
2° Cinq tableaux de 14 pieds de hauteur sur 10 de largeur;
3° Quarante-quatre tableaux de 4 pieds 4/2 de hauteur sur
3 pieds 1/2 de largeur ;
4° Six autres de 15 pieds de hauteur sur 8 de largeur ;
5°
de 6 pieds 1/2
— Ensemble, 72.
Quatre
largeur.
de hauteur sur 4 pieds 1/2 de
Vaast Bellegambe a fait, pour le couvent de Ste.-Catherine
;
1° Vingt-trois tableaux ovales représentant des saints et des
saintes de l'ordre ;
2° Quatre grands tableaux. — Annexe V.
Les mêmes peintres ont été chargés de faire les dessins de
huit tapis représentant la vie de Ste.-Catherine. — Annexe V.
On lira plus loin, à l'Annexe N° I, le sujet de chaque
tableau et le prix qu'ils ont coûté; l'acquit
porte la signature
de Vaast Bellegambe et de Bon Lenglet. La quittance qu'on
— 341 —
lit dans l'Annexe II est de la main même de Vaast Bellegambe.
Tous ces tableaux, richement encadrés, faisant le plus bel
ornement de l'église des Dominicains, disparurent dans l'incendie du 25 mars 1775. Quelques peintures de la généalogie
spirituelle de St-Dominique, qui sont des copies de ces tableaux,
sont les seuls souvenirs qui en restent.
Parmi les objets d'art, dépeints dans la 4e série, se trouvent
aussi six tableaux que possédait l'église de Ste- Catherine de
Sienne. On ne sait ce qu'ils sont devenus lors de la fermeture
du couvent, en 4792.
On pense que les mêmes peintres ont fait aussi quelques
toiles pour l'église collégiale de St.-Amé.
23
— 342 -
ANNEXES.
I
Les ouvrages commencez et achevez au premier prioré du
R. P. Petit, prédicateur général, et présenté en la Sainte
Théologie, ès années 1629, 1630, 1631 et 1632, le 19
febvrier.
Nous, frère Philippe Petit, prieur du couvent des FF. Prescheurs
de la ville de Douay, F. Andrée Laceré, soubprieur et aultres Pères
du mesme couvent soubzseignez (1).
De plus les mesmes Pères soubzseignez,
avecq maistre VAAST
BELLEGAMBEet maistre BON LENGLET, beau-frère audict Vaast, touts
deux maistres peintres de ceste ville de Douay, certifient et délarent
aussi à touts qu'il appartiendrai
que par la diligence dudict R. P.
Prieur, P. Philippe Petit et des Pères cy-après spécifiez, ont estez
et images suivanttes : 1° huict longues tableaux
posées soubz les petittes arculles de l'église,
de dix pieds et de longueur de dix-sept ; c'est asçavoir
faictes les peintures
des SS. de l'ordre,
d'hauteur
celuy des SS. Anthonin,
ritte,
Hiacinthe,
Vincent, Agnès, des martires
(1) Ce qui suit étant exclusivement
nous l'omettons.
Catherine, Raymunde, Marguedu Japon, morts en l'an 1622 ;
relatif
à la construction
des bâtiments
-
343 -
chascun desquels tableaux coustoit cent cincquante flourins ; dont
tous ensamble coustent douze cents flourins ; dans la mesme église
au mesme temps, asçavoir ès années
1629, 1630, 1631, furent aussy
pendues fort hault, proche du grand lambri (duquel encontinent
nous parlerons), cincq haults tableaux asçavoir des six martirs de
Tholose,
du B. Alberte-le-Grand,
du B. Pius V. de S. Pierre le
de S. Louis Beltrand. Ils sont d'auteur de 14 pieds et large
Martir,
de 10; chascun vailloit
vailloient
cent vingt
six cents flourins.
flourins,
donc touts ensamble
Aussi es mesmes années quarante-quatre tableaux de l'ordre ont
estées procurées. Ils estoient d'hauteur de quatre pieds et demy, de
largeur trois pieds et demy, chascun vailloit dix flourins, hormis
quatorze qu'ils ne coustoient que sept flourins et demy parce que
leur mollures ne sont encore dorées, donc touts ensamble vailloient
quatre cens et cincq flourins. (28 de ces tableaux sont posez dans
la bibliotecque commune, 10 dans le coeur, 4 dans le parloir et les
deux aultres dans quelque cambre) (1).
A ces quarante-quatre tableaux faut adjouter cinq aultres qu'ils
furent faicts ensamble, c'est à asçavoir les crucifix du réfectoir haut
de quinze pieds et large de huict, S. Dominique de Sorian, S. Catherine, S. Agnès, qu'ils sont au parloir, et B. Henri Suso qui est
en la bibliotecque, touts quatre hauts de six pieds et demy et larges
de quatre pieds et demy. Le
premier coustoit soixante-dix flourins
et les quattres aultres dix-huict
flourins chascun, donc touts ensamble vailloient cent et quarante-deux flourins
Il
faut encore conter
treize
flourins
pour deux escriteaux en
lettre d'or, le premier dict Collegium U. J. Bacchalaureorum ; le
deuxième dict Laudare, benedicere et proedicare, lequel est posé sur
la grande porte costé de l'église, et au-dessus de ce second escriteau
est le portraict de S. Dominicque au naturel sur bois, entourré d'un
fil d'or. Aussi à la petitte porte d'entré du couvent
sont despeints
(1) Ce qui est ici entre parenthèse a été écrit par une main plus moderne.
— 344
—
à l'huile deux colonnes de couleur de jaspe avec leurs ornemens et
tinpanne qu'ils font un petit porge d'entrée couverts d'escailles.
Toutes ces tableaux et peintures susdictes encommancez et
achevez es années 1629, 1630 et 1631, portent tout ensamble à la
somme de deux mil trois cens et soixante florins, dont lesdicts
maistres s'en tiennent entièrement satisfaicts, et en affirmation de
tout ce que dessus , les soubzsignez ont posé leur noms et seignes
accoustumez.
Bon Lenglet.
Vaast Bellegambe.
A ces ouvrages et peintures susmentionnées il faut encore adjouster deux cens cinquante florins au moins, et c'est pour avoir faict
blanchire six divers escaliers, les cloistres, les dortoirs bas et haults,
les peindre comme celuy proche de la bibliotecque, peindre aussi
toutes les portes des religieux,
chapitre, chambres d'hostes,
galleries et autres places, toutes ces choses n'ayant jamais estées
faictes, et pour avoir aussi payé la façon de dix couches dans les
chambres des hostes.
Toutes ces choses portent à la somme susdicte, à cette somme
faut adjoindre 45 florins pour trois verrières larges de six pieds et
haultes de douze pieds, procurées ès mesmes années ; deux de ces
verrières sont au réfectoire données par MM. monsieur damp Pierre
Moreau, grenetier et senior de la célèbre abbaye d'Anchin, et
monsieur damp Jacque Houlez, docteur en la Saincte Théologie de
Douay, religieux de la mesme abbaye d'Anchin.
Et la troisiesme verrière, laquelle est dans le chapitre, a esté
donnée par monsieur damp Nicolas de Cuvillon, prieur d'Esquercin,
religieux de la mesme abbaye. Toutes ces deux sommes portent
ensamble deux cens nonant cincq flourins ; deux calices d'argent
doré furent faicts en mesme temps, pesants 50 onces. Ils ont cousiez
250 flourins.
Les soubzsignez pères, maistres peintres et autres marchands certifient et déclarent à tous qu'il appartiendra que le grand et petit
— 345 —
lambry du coeur et de l'église des FF. Prescheurs de
lesdictes coeur et église 209 pieds de longueur et
pieds , ont esté procurez et faicts ès années 1629 et
diligence du R. P. Jacques Boulet, religieux-prestre
Douay ayans
de largeur 50
1630, par la
et procureur
du mesme convent, estant pour lors prieur le R. P. F. Philippe
Petit, dont le grand lambry qui paroist au-dessus la grande neffe
est embellie de 55 images de l'Ordre, lesquelles images sont haultes
de sept pieds. Les armes des donateurs au-dessous d'icelles sont
de cincq pieds et les noms de ces images qui sont an-dessus
portent quatre pieds. Deux samblables images avec leur noms et
armes des donateurs sont dépeintes en deux arcules correspondantes à l'une l'autre, dont chacune d'icelle arculle est haute de
22 pieds et large de 8. Elles sont au nombre de 55 séparées l'une
de l'autre par des maistresses courbes, et le tout est faict et composé
de bois et de feullet.
Le petit lambry, qui est seulement dans l'église et qui paroist
au-dessus des petittes neffes à costé, est embellie de 48 images de
l'Ordre; elles sont dans un compartiment haultes de 5 pieds, les
armes des donateurs aussi dans un petit compartiment, peintes audessous de ces images, sont de deux pieds d'hauteur, comme aussi
les noms d'icelles images au-dessus de deux pieds. Les arculles
sont au nombre de 48, haulte de 12 pieds et large de 6, en chacune
d'icelle est dépeinte une image telle comme il est dict.
Les maistres peintres c'est assavoir M. VAASTBELLEGAMBE
et M. BON
LENGLET,pour chaque image du grand lambry ont receu 10 florins
et pour une image du petit lambry 6 florins dont la somme totale
qu'ils ont receu, y comprenant 25 florins pour avoir peint de couleur
de jaspes toutes les colonnes de l'église, porte 863 florins. Notez
que les peintres n'estoient obleigez à escrire les noms des saincts, ny
à faire la dentelle à l'entour des maistresses courbes et entrebaux
ny à jaunir les arculles maistresses courbes et sommiers, ny à faire
de couleur de jaspes les entrebaux, mais seulement ils livraient les
couleurs à F. Pierre Hatron, natif de Cambray et religieux convers
de ceste maison, profez seulement de deux ans et mourut si tost
— 346 —
qu'il eut achevé de peindre les dictes ouvrages, dortoirs et autres
menutées.
La marchande de bois demeurant à Mons, nommée Jeanne Vuanier, a receu 772 florins et un solz pour avoir livré et vendu tous
les foeulletz comme il se voit par son compte.
Les menugiers, Michel de Bauchamps et son frère Louys, pour la
façon du lambry du coeur, ont receu 87 florins et 11 solz; De plus
ils ont esteznourris dans le couvent presque un an dont cest nourriture vaille cent florins.
Le marchand de cloux demeurant au village de Fontaine, nommé
Jean Darmy, a receu 46 florins pour tous les cloux qu'il a livré.
Fotin, couvreur d'escailles, demeurant en Douay, pour accomoder
l'ourdage et desfaire, déposer et poser quelques nouvelles armoiries, a receu 64 florins et 2 solz. Nota que tous les bois nécessaires
pour faire l'ourdage tant pour le grand que pour le petit
lambry si comme quesne au cloies, etc. (hormis deux grands
sommiers et encore peu de chose), Messieurs les six hommes de
ceste ville gratuitement les ont accomodé et presté, autrement ce
hourdage eut bien cousté 200 florins au jugement des gens de
cognoissance. Deux frères convers, religieux de ceste maison, c'est
à sçavoir F. Mathieu d'Oby et F. Pierre Hatron, chacun d'iceux a
eu une robe de drap coustant les deux ensamble 52 florins et
10 solz, et c'est parce que le premier a faict le lambry de l'église
pour estre bon menusier et le second l'assistoit et despeignot, ce à
quoy M. Vaast Bellegambe, peintre, n'estoit obligez comme il est
dict cy dessus.
Pour autres menutées convenables et nécessaires, si comme pour
les voyages qu'il a convenu de faire afin d'obtenir de l'argent à
ceux qu'ils avoient permis de mettre leurs armes aux lambrys, pour
achepter les foeullets susdicts à Mons, pour les amener par batteaux
et du rivaige, pour changer aucunes armoiries et en faire des nouvelles, pour des ferrails, outils, pour le louage et voiture de deux
grands sommiers nécessaires au ourdage, comme aussy pour la
voiture d'une très-grande eschelle pour blanchir l'église et pour
— 347 —
avoir blanchy toute ladicte église et coeur, pour le vin qu'on a beu
à divers marchez portent tout ensamble 250 florins.
La somme totale qu'a cousté le grand et le petit lambry tant aux
peintres qu'aux autres marchands et ouvriers porte 2,435 florine et
4 solz. De toutes ces parties cy dessus mentionnées les soubsignez
certifient estre véritable pour en avoir une ample cognoissance,
avoir assité à divers marchez, avoir veu et leu divers comptes et
avoir esté présens aux ouvrages faictes. En affirmation de ceste
vérité ont posez leurs noms accoustumez. Déclarent aussi que tous
les bastimens, tableaux, pintures et ouvrages susdictes ont estez
faictes et achevez des pures aumosnes emandiez par la diligence du
P. Prieur et aultres Pères, en sorte que le couvent na esté nullement
intéressé des ouvrages ou ouvriers, voire autre les rentes acquises
et le grand embellissement de la maison, les debtes ont estés diminuées jusques à 460 livres 13 gros et 2 deniers, ainsi qu'il a esté
monstré et vérifié dans la reddition de l'estat de la maison rendu
en présence du R. P. Provincial et des Pères, le 14 de febvrier
1632, et depuis ; c'est à sçavoir deux ans après confirmé dans le
conseil des mesmes Pères, le 8 d'aoust 1634.
Tesmoignent ceste vérité les soubsignez Pères du conseil du convent de Douay avecq le maistre peintre confessant avoir receu son
argent.
F. Philippe Petit, prieur et prédicateur généra.
Fr. André Lacéré, soubprieur.
Fr. Raymond Pamelle.
Fr. Jacque Boulet, procureur
Fr. Jacque Richart, sacristain.
Fr. Dominique Ruin.
Frère Jordain Coppin.
Frère Pier le Vaillant.
F. Thomas Remy, docteur en théologie.
« Le soubseigné certifie avoir receu la somme de huict cens
— 348
—
pour les pinturs du grand et petite
» comme est icy devant mentionné. Tesmoing (1). »
» soisante-trois
florins
lambris
Vaast Bellegambe.
1631.
Bon Lenglet.
II.
et des RR. Pères
les noms des bienfaicteurs
religieux de ceste maison qu'ils ont precurez et donnez
des ausmones pour les bastimens, peintures et ouvrages
S'ensuivent
sus-mentionnées,
lesquelles le R. P. Philippe Petit a
procurés et receues estant prieur ès années susdittes, c'est
à sçavoir 1629, 1630 et 1631.
Monsigneur le Prélat de Marchiennes,
damp Jean du Joncquoy,
licentié en la sainte théologie, a donné 50 florins, pour le bastiment
de la porte et 100 fl. pour deux arculles du lambry.
Monsieur damp Robert Patinier, religieux et prévost de la célèbre
abbaye d'Anchin, a donné 48 florins.
Monsieur damp Jacques Bourlez, docteur en théologie, de Douay,
religieux d'Anchin , pour lors maistre des bois, a donné trois sommiers quils sont dans le parloir prisez soixante flourins.
Monsieur damp Maximilien de Bassecourt, religieux
et président
du collége d'Anchin en Douay, a donné 25 florins pour le bastiment
de la porte et pour une arculle du lambry.
La mesme abbaye d'Anchin,
pour deux arculles du lambry où
sont despeintes les armes de la maison et du prélat damp Jean de
Meere pour lors à raison de la grande vieillesse fort indisposé,
a
donné cent florins.
Monsieur
le Prélat
de Wilbecque
en Louvain,
(1) Cette quittance est de la main de Vaast Bellegambe.
damp
Pierre
—
349 —
Scribes, pour un long tableau de l'église représentant la mort de
nos Pères Indois, a donné seulement 100 florins ; le tableau coustoit 150.
Monsieur le baron de Noielles,
gouverneur
de Bouchain,
George
Carondelet, a donné 300 florins.
Monsieur le baron de Quincy a donné 104 florins.
Messieurs du Magistrat de la ville de Douay en donné 50 florins.
ont donné vingt
muid de chaux et payé la chaussée devant l'église et dans le convent, tout est prisé à 60 florins.
Messieurs les Six-Hommes
Madame la baronne
de la mesme ville
de Rosin
a donné un chesne prisé vingt
florins.
Nostre père Cavrel a donné 20 florins.
le Maire, a donné 25 florins.
Nostre oncle...,
Nostre marchand de vin, Anthoine Laude, à donné 25 florins.
Nostre père, maistre Mathieu Remy, a donné 24 flourins.
Le rechepveur de la ville, André Taine, a donné 6 flourins et un
tableau long, représentant l'épousement de sainte Catherine mentionné, coustant 150 flourins.
Barbe de Moncheau, femme à Jean Du Mont, a donné 10 florins.
Philippe Mini a donné 10 florins.
Jean-Baptiste Vaillant
Nostre père Heriguier
Claude Maillot
a donné 10 florins.
a donné 5 fl.
a donné 5 fl.
M. le pasteur d'Oby a donné 4 fl.
Valentin Caron a donné 4 fl.
Monsieur de Marquet, demeurant à Prouville, à la requeste des
RR. Pères soubs-prieur Lacere et Leçon, a donné plusieurs pierres
blanches prisées avecq voitures 24 florins.
Monsieur
le vicont
d'Arleux
a donné plusieurs grez prisez avec
voilures 50 fl.
Les voitures des pierres blanches d'Avennes, des grez de Lovarde,
celles du sablon de Vitry, Gueulzin, Lovard et
pour la gallerie,
d'Hercin et de plusieurs aultres villages voires mesme assés ésloi-
— 350 —
gnez de la ville de Douay, dont les habitans passées longues années
sont affectionnez à nostre couvent et religieux dudict Douay, obtenues par la grande diligence des RR. PP. Ruin st Coppin et autres,
toutes les voytures prisées avec le sable portent 350 florins.
Les voitures des tuiles et du chesne mentionné, procurées par le
R. P. de la Fosse, prisées à 20 florins.
Nota qu'il a esté trouvé dans le couvent plusieurs vielles matières
de briques, de bois, ferrails,
plomb , escailles , tuilles ; le tout a
esté mis à plus grand profit et a esté prisé à 400 florins.
A ces 400 florins faut adjouster encore 100 fl. que certaines personnes ont données, cogneues seulement au R. P. Prieur.
Le R. P. Cave, jubilé et senior de la maison, a procuré 900 florins pour les bastiment et 120 florins pour un hault tableau du B.
Pius V, et 168 flor. pour deux benoistiers mentionnez, avec 10 flor.
pour un tableau d'aulteur de 4 piedt et demy cy dessus mentionné ;
portent ensamble 1198 florins.
Le R. P. Robert Lotin a procuré 300 florins pour les bastimens,
de Tolose, portent
120 pour un hault
tableau des six Martirs
ensamble 420 florins.
a procuré
en théologie,
100 florins pour les bastimens , et 120 pour un hault tableau du
B. Albert-le-Grand,
et 150 pour un long tableau de S. Vincent,
Le R. P. Thomas
Planchon,
docteur
pour un
tableau d'haulteur de 4 pieds et demy, portent ensamble 380 florins.
a procuré beaucoup signament
Le R. P. Laceré,
soubprieur,
et de S. Catherine ;
deux long tableaux à sçavoir de S. Margueritte
obtenu de la mère de F Vincent
Fouet,
avec 10 florins
le prix du dernier est compté entre les aumosnes de monsr le receil coustoit comme
veur Taine; le premier a donné Melle Lalart,
les autres cent cinquante florins, avec vingt florins pour deux petits
tableaux
d'haulteur
de 4 pieds et demy,
portent
tout ensamble 170
florins.
Le R. P. Desplancques a procuré 100 florins pour les bastimens
avec sept florins et demy pour un petit tableau non doré d'haulteur
de 4 pieds et demy, portent tout ensamble 107 florins et demy.
—
351 —
Le R. P. Boulet, procureuF, a procuré 30 flor. pour les bastimens
et 150 fl. à mademoiselle Lamelin, pour un tableau de S. Hyacinthe
pour un tableau
tout ensemble 190 florins.
avec 10 florins
Le R. P. Noeufvirelle
a procuré
de quatre pieds et demy, portent
un hault
tableau
de S. Pierre-
coustant 120 florins,
et un autre petit d'haulteur de 4
le-Martir,
pieds et demy qui coustoit sept florins et demy, portent tout ensamble
117 florins et demy.
a procuré 39 florins pour les bastimens et
donné
120 florins pour un hault tableau de saint Louy Bertrand,
en partie par Monsieur le Pasteur de Fersin, et encor 10 florins
pour un autre petit tableau d'haulteur de 4 pieds et demy, portent
Le R. P. Richart
tout ensamble 169 florins.
Le R. P. Pamelle
a procuré une image de N.-D.
représentant
trois sainets ensambles : 1° la Vierge;
2° sainte Catherine de
Sienne; 3° le P. Raymond de Capad, son confesseur, et le mesme
assisté et les peintres et autres ouvriers tant
père a grandement
d'invention
qu'autrement.
Le R. P. de la Fosse a obtenu de Mr son frère et Madelle sa soeur
un long tableau de S. Raymond,
coustant 150 florins, comme aussi
de 4 pieds et demy et
quinze florins pour deux tableaux d'haulteur
de largeur 3 pieds et demy, porient 160 florins.
Le R. P. Vermeille,
docteur en théologie,
a procuré de ses
soeurs un long tableau de sainete Agnès, coustant 150 florins.
du Magistrat
Anthonin,
natif, coustant 150 florins.
un autre
long tableau de Sainct
de la ville de Bouchain de laquelle il est
Comme aussi le R. P. Prieur
De 44 petits tableaux,
22 ont esté procy dessus mentionnez,
curez 10 par les Pères susnommez et les autres 12 par les religieux
suivants à sçavoir par le P. Gardel, par le P. Voitturier,
par le
P. Faber, par le P. Willart,
par le P. Ruin, par le P. Vaillant, par
le P. Masclet, par le P. Gallois,
par le P. Docteur Remy, par le
P. Le Simon, par le P. Derache, parle P. Grand.
Pour ces douze tableaux,
maintenant
ont esté receu
alléguez,
— 352 —
cent et dix florins parce que quatre d'iceux n'ont les mollures
dorées.
De 44 tableaux reste à 22, que le R. P. Prieur a deu obtenir de
divers portant deux cens et dix florins, à cause que les molures de
quattre ne sont dorées, autrement la somme porteroit 220 florins
prenans chaque tableau à 10 florins.
La somme totalle de ces receptes porte cincq mil cinq cens
nonante-six florins et celle des mises faictes pour toue les susdicts
ouvraiges porte 11,828 florins et 17 patars y adjoustans la somme
totalle de trois cens septante et un florins et dix patars de rente
annuelle acquise ès mesmes années, laquelle somme porte en
argent 7,820 florins. Ces deux sommes jointes par ensemble font
19,656 florins et 17 patars, par où appert que les mises excèdent
les receptes de quattorze mil soixante florins et dix-sept patars.
III.
Les ouvrages comencez et achevez au second prioré du R.
P. Philippe Petit, prieur et prédicateur général, ès
années 1635, 1636, 1637, 1638. Ledict prioré ayant
commencéle 17e d'aoust de l'an 1635 et finy pareil jour
l'an 1638.
Nota que pendant ces années il y avoit une guerre très-cruelle
entre le Roy d'Espaigne et celuy de Franne, guerre publiée en
France au mois de juillet et en Espaigne en celuy d'aoust l'an
1635. Elle dura jusques à l'an
On ne sçauroit seullement
penser les misères qu'elle a causés.
Nonobstant par la grâce de Dieu suivent les ouvrages faicts pendant ce temps :
1° Fust encommencé et achevé la grande ciboire d'argent doré,
pesante en blanc 68 onces un sixain moins et toutte dorée 70 onces
et demye et un estrelin, l'once d'argent pour lors valloit 55 patars
et demy et l'orphèvre, nommé maistre Balthazar Hattu, douysien,
— 353 —
avoit 3 florins 13 patars pour l'once ouvré et doré. On luy livroit
l'or. Ce ciboire a esté achevé la veille du Noël 1636 , coustant en
argent 352 florins 14 patars.
2° La veille de St. Dominicque, 1637, maistre François Vraux,
le jeune, orphoevre de la ville de Lille, a livré audit Prieur et PP.
du convent la bonne croix d'esbenne toutte enrichie d'argent, le
baston d'esbenne de ladicte croix
a cousté 36 florins
et l'argent,
a cousté 168 florins et
duquel le baston et la croix sont enrichis,
6 patars dont tout ensamble couste 204 florins
et 6 patars. L'orphoevre, pour la façon, avoit 12 patars de l'once, la croix pesoit
48 onces d'argent qu'y porte en argent 132 florins.
3° La veille de la Nativité Notre-Dame, 1637, maistre Guillaume
Ladmiral,
douysien, a livré deux chandeliers de pur laitan, toute
saudée d'argent pour le prix de 60 florins. Les accolites s'en servent
tous les jours en leurs offices. Ils sont faits de la mesme façon que
sont ordinairement
ceulx d'argent,
haults de trois pieds.
1836 et 37 furent comencez et
4° Es années dudict prioré,
achevez : 1° la chaière prédicatoire jugée de tous très-belle. M. Pipre,
la
licentié ès-lois et chanoine de l'église collégiale de Saint-Amé,
donna et en paya 500 florins ; 2° Les chaières confessionnaires
furent faictes, chacune a cousté 25 florins, elles sont huit en
en a
nombre. M. Pipre susdit,
oultre la chaière prédicatoire,
donné une. M. Barbeaux , chanoine de la mesme église de SaintAmé, en a donné aussi une; monsr Silvius, docteur en théologie,
et doyen de la susdicte église, en a donné pareillement
une; les
trois damoiselles d'Oizies, filles de noble seigneur sire Antoine de
etc., ont donné la 4me ; Monsr damp
Tournay, Sr de Noyelles,
maistre d'hostel et relligieux
de l'abbaye
Charles de Happiotte,
d'Anchin, en a aussy donné une ; Madelle Margueritte de Roucourt,
vefve des feus maistre Antoine Du Mont, Bauduin Lallart et de
le Maire, a donné la sixiesme ; les soeurs du P
en
Vermeille, docteur en théologie, Marie et Claire de Vermeille,
ont donné encore une; et la 8me fust procurée par les Pères.
maistre Robert
-
354 -
Toutes ces chaières, prédicatoires et confessionnaires,
touttes ensamble quatorze cens soixante florins.
coustent
3° Furent comencez et achevez les bancqz quy environnent toutte
l'église Ils sont de grand prix et très-beaux. Chacque peneau (dict
vulgairement pied de bancq), coustoit 23 florins. Il y avoit 68 peneaux ou pieds de bancq, dont tout ensamble portoit en argent
1540 florins. Touttes ces chaières et bancqz portent par ensamble
en argent 3,000 florins.
4° Furent faicts et dépeinds les tableaux au-dessus des dix
chaières confessionnaires. Monsr d'Ausquins , licentié en théologie
et chanoine en l'église cathédralle de Tournay, en donna un où les
anges ceindoient saint Thomas d'une ceincture de chasteté; sur le
mesme subject auparavant il avoit faict son oraison latine le jour
dudict S. Thomas : le tableau luy a cousté 55 florins. Mr Barbeau,
chanoine susdict, en a donné nn aultre, au-dessus de la chaière
confessionnaire qu'il avoit donné où est représenté le martir
St.-Pierre-le-Martir
; il luy a aussy cousté 55 âorins.
de
5° La veille du Noël de l'an 1637, le susdict maistre orphoevre
Balthazart Hattu, douysien, a livré au P. Prieur, le P. Petit, deux
calices d'urgent doré selon le marché faict entre eux, le 19med'aoust
1636 ; l'un pesoit 25 onces d'orgent et l'aultre aultant d'onces ;
pour l'once d'argent mise eh oeuvre et doré l'orphoeuvre avoit 14
souls. On estoit obleigé de lui livrer l'or. Le mesme marché fust
faict entre luy et le mesme Prieur l'an 1631, dont ledit orphoeuvre
pour lors livra deux calices d'argent doré; un chacun d'iceux
pesoit 25 onces d'argent et valoit en argent 125 florins.
6° Messieurs les Six-Hommes de la ville, à la requeste dudict
Prieur, ont fait rehausser de 4 pieds avecq des bricques une murraille de nostre jardin longue de 138. Le masson, par son marché
faict avecq ces Messieurs estoit aussy obleigé de faire amener
grande quantité d'ordure adhérante à la muraille du costé de la
rue ; il receu pour son sallaire 50 florins.
7° Ledict Prieur,
par la diligence des PP. de la Fosse, Hoero-
— 355 —
guier, Pinteau, Le Douq, Bar, Hériguier, a faict faire et achepter
trois nouveaux services de nappes pour couvrir trois diverses fois
quattre tables du Refectoire. Ces tables sont longues de 26 pieds
comme il at esté dict cy-dessus ; ces nappes ont coustées 75 florins,
elles ont esté faictes l'an 1638, la veille de Pasques.
8° La veille de saint Thomas d'Acquin, 1638, furent achevez les
pourtraietz de deux évesques,c'est à sçavoir de Salubrie , suffragant d'Arras, et du premier de Namur, appelé Antoine Havetius,
relligieux d'Arras ; celuy de Salubrie estoit nommé Simon de Laude,
du convent de Douay. Ces pourtraicts sont haults de six pieds et
larges de quatre et demy, tous semblables à celui de l'évesque de
Bois-le-Duc, peind en Anvers l'année auparavant. Il se nommoit
Michael Ophonius, religieux du couvent d'Arras. Chacun a cousté
18 fl., dent les trois ensemble portent 54 florins.
Au mesme temps fust faicte une petitte boette d'argent pour y
mectre les huilles sainctes, vaillable de 14 florins.
Comme aussy un pupiltre tournoïant pour le presbiter, faict à
Marchiennes, semblable à celuy du choeur de l'abbaye, il a cousté
12 florins.
En ceste mesme année, par la diligence du P. Pinteau, le jardin
du cloistre fust fermé et environné avecq la double fente, laquelle
par après at esté peinte à l'huille pour estre mieux conservée contre
la putréfaction, cest ouvrage cousta 133 florins.
Le reste des pulpitres de la librairie fust achevé. Frère Mathieu
Doby, convers, les fist, et les planches avecq aultres bois,
coustèrent 82 florins.
etc.,
On bastit et accommoda au mesme temps la porte derrière du
convent tenante à la grange scituée dans le jardin ; le tout at vallu
54 florins 4 patars. Ainsy touttes les 5 susdictes sommes portent
ensemble 295 fl. 4 pat.
La somme totalle des susdictes ouvrages comencez et achevez au
second prioré du R. P. Philippe Petit, prédicateur général, porte
toutte ensamble 4,710 fl. et 18 pat. Somme (encore que notable et
acquise en temps de guerre), laquelle provient des pures aulmones
— 356 —
esmandiées par la diligence du P. Prieur et aultres Pères, en sorte
que le convent n'at esté nullement intéressé, au contraire, oultre
ces ouvrages et grand embellissement, les debtes de la maison ont
esté diminuées jusques à 15,771 livres 7 gros 3 deniers moins,
ainsy qu'il at esté monstré et vériffié dans la rendition de l'estat
de ladicte maison rendu en présence de tous les PP. du Conseil,
le 5e d'aoust 1638, et signé d'iceulx. Voires encore depuis, à sçavoir
le 12medu mesme mois, le mesme estat at encore esté confirmé et
signé d'iceulx. Tesmoignent ceste vérité les soubsignez qu'ils ont
veu l'originel.
Fr. Jacque Boullet, procureur.
F. Thomas Remy, S. Théol , magister.
F. Ludovicus-Bertrandus Loth, S. Theol., licentiatus
et collegii Sti Thomae Aquinatis regens.
L'an 1638, qui est l'année susdite, le Ve de juin et les jours suivans, le mesme P. Petit, prédicateur général, fict enthièrement
accomoder la chambre attenante au pignion dessus la rue proche
du pont du rivaige, appelé le Pont-des-Prescheurs, pont quy conduit pour aller à St.-Amé, le susdit Père paya à divers ouvriers et
marchands, comme l'a montré par leurs propres quictances, la
somme de 397 fl. et 5 pat. Sur les verrières d'icelle chambre sont
despeints les armes de Monsr le Prélat de Marchiennes, D. Jan Du
Joncquoy, avecq celles de son monastère ; de Monsr le Prélat
d'Anchin, D. Jan Du Vaucel, avecq celles de son monastère; de
Monsr le Prélat de St.-Aubert, en Cambrai, sire Hiérosme Milot,
avecq celles de son monastère; de Monsr N. maistre Sylvius, docteur en théologie, doyen de St.-Amé, etc., et de plusieurs aultres.
Ces verrières sont au nombre de 21.
Il a esté obmis cy-dessus que deux chassubles de verd satin
floragé ont cousté 92 fl., les deux chassubles acheptée en l'an
1637. Comme un peu auparavant deux rouges escharpes et une
blanche ont esté procurées, toutes trois d'armoisin, avecq dentelles
d'or servantes pour porter le Vénér. St.-Sacrement. Les deux
rouges valoient 80 fl. et la blanche 10. Ces deux sommes portent
ensemble 182 florins.
— 357 —
IV
Fondation
et aucunes remarques du couvent de Ste.Catherine de Sienne, encommancé en la ville de Douay,
l'an 1622, le 18e de novembre.
Le
couvent
des religieuses de Ste- Catherine de Sienne fust
1622, le 18 de novembre, par le R. P. Jean des Loix,
estably l'an
docteur en la Saincte Théologie, et Provincial de l'ordre des Frères
Prescheurs au Pays-Bas.
de
(Il fust faict par après inquisiteur
Besanchon ) lequel, accompaigné du R. P. Prieur de Douay, amena
le susdict jour du célèbre monastère de la Thieulloy lez-Arras (1),
deux religieusee pour ériger ledit couvent, c'est à sçavoir, soeur
MARIE DE QUIGNON,première Prieure, et soeur MARGUERITEDE BERNY,
Le 29e du mois, le P. Provincial
célébra
première Soub-Prieure.
la première messe dans la place quy, pour aujourd'huy,
sert de
réfectoire. Ledict couvent at esté basty et fondé par l'admirable
Providence
de Dieu,
des dotes des filles
qui s'y sont rangées. La
de feu Monsr Vanderpietre,
maison fust acheptée des héritiers
docteur en droict et professeur ordinaire,
pour le prix de douze
cens florins, y comprenant les droictz seigneuriaux.
L'église s'acheva de bastir quatre ans après. C'est à sçavoir l'an
fust posé avecq grande solennité
1626, et le Très-Sainct-Sacrement
mils et trois
le 22e d'aoust, jour de l'octave de l'Assomption de Nostre-Dame,
auquel jour ces religieuses solennisent la feste de Nostre-Dame de
(Le R.P. Philippe Petit, leur confesseur, l'an 1630,
pour augmenter la dévotion de la feste susdicte, a obtenu de Rome
indulgence plénière pour ceste solennité.) Le R. Prélat de l'abbaye
de Hénin-Liétart,
nommé Robert Malbrancque,
y officia.
Ceste église, l'année suivante, 1627, fust consacrée par le Rme
Réconfort.
évesque d'Arras,
appellé Paul Boudot,
(1) Ce monastère a esté destruit
le 9 d'aoust.
d'Arras,
l'an
le 19e de juillet.
1640, lorsque
les Franchois
Le cloistre
prirent
la ville
24
— 358 —
rust faict la même année, et le réfectoire, l'ouvroire et aultres
officinnes de la maison s'achevèrent deux ans après, c'est à sçavoir
l'an 1629, estante encore Prieure la vénérable Mère Marie de
Quignon et Soub-Prieure la vénérable Mère Marguerite de Berny,
lesquelles Prieure et Soub-Prieure furent continuées par les PP.
Provinciaux dans leurs offices pour le bien et proufict spirituel et
temporel de la maison, depuis la fondation jusques à l'an 1642
Lors la susditte Soub-Prieure fut faicte Prieure parce que l'autre
avait achevé vingt ans de son office.
Ce n'a point esté peu de gloire pour le couvent qu'en son
commencement, c'est à sçavoir l'an 1625, le 8e de juin est décédée
en icelluy la vénérable soeur Jeanne de Ste-Catherine de Sienne,
ditte Vast, avecq opinion de sainteté. Elle a révêlé depuis sa mort
la gloire qu'elle possédait dans le ciel. Sa vie est imprimée à Douay,
1647, et à Paris dans le second tome desVies des Bienheureuses
de l'ordre, l'an 1635. Son image est gravée avecq sa vie en telle
posture qu'elle parust sept fois glorieuse après sa mort à soeur
ditte Raymond. (Voir plus haut,
Magdelaine de Saint-Alexis,
page 13.)
Voyez la vie et vous admirerés aussy la mort précieuse de ceste
soeur Magdelaine, de soeur Dominique de la Croix et de soeur
Aymée de Jésus, toutes trois professes de ce mesme couvent. Vous
y admirerés encore la praticque d'une solide vie spirituelle que
meinent et ont meiné jusques à présent les religieuses de ce
monastère, vivantes parfaitement dans l'observance régulière. A
vrai dire ces âmes religieuses jusques aujourd'huy ont vescu dans
une parfaicte communaulté et sy saincte charité et union, que
sainctement elles se peuvent attribuer les parolles de la Reigle :
« Est nobis cor unum, et anima una in Domino. » Et le plus grand
bonheur qu'on leur sçaurait souhaiter, c'est la persévérance.
Aussy la bénédiction temporelle s'en est ensuivy, attendu qu'en
moins de 15 ans, elles furent sy proprement et religieusement
accommodées, qu'on les jugeoit basties et placées en Douay passées
longues années. Dès lors leur église estait richement décorée comme
— 359 —
il se dira incontinent. Elles avaient des grands tableaux d'argent,
les molures d'esbenne touttes enrichies pareillement d'argent. Ils ont
esté faicts en Douay par Mr Balthazart Hattu et ont coutté 371
florins. La très-belle ciboire et remonstrance d'argent doré qu'elles
avaient aussy dès-lors, coustait 374 florins 14patars, et leurs deux
chandeliers d'argent valaient 422 florins et 12 patars.
Leur encensoir pareillement
d'argent estait très-beau,
coustant
132 florins.
Nous venons de dire que leur église estait richement décorée, ce
qui fust faict ès années 1635, 1636 et 1637, ladicte église ayant
esté embellie tant en son lambry comme en ses murailles ; les
susdictes religieuses estoient supérieures et le R. P. Philippes
Petit, prieur des Frères Prescheurs, confesseur dudict monastère.
Avant d'escrire les particularités,
fault noter que les bastimens de
l'église et du cloistre et l'achapt des petittes maisons scituées dans
le jardin, appartenoient à un bourgeois nommé Blottacq. Touttes
ces choses ont coustez par ensemble 17,246 florins
comprenant 6 belles verrières.
et 8 patars,
y
Nota 2° qne dans ceste église le 4e d'octobre l'an 1654, le R. P.
Jean de Azarias Sabonisius célébra en langue arménienne la Sainte
Messe comme il avait faict les jours auparavant dans l'église des
Pères. ( Voyez les Remarques du couvent desdicts Pères, fol. 123.)
Nota 3° les particularités
de l'embellissement de l'église de ce
monastère :
pour lors confesseur et religieux du
couvent de Douay, l'an 1629, donna et procura la table d'autel
avecque deux piliers de jaspe ; coustèrent par ensemble 400 florins.
Le lambry de ceste église (1) enrichy de 23 images des saincts et
Le R. P. Robert
Lotin,
sainctes de l'ordre; lesquels images estantes en ovale sont d'hauteur
de six pieds et demy et de largeur de cinq pieds. Les armes des
donateurs au-dessoubs d'icelles, sont haultes de trois pieds et larges
de deux pieds et demy. Chacune image est séparée l'une de l'aultre
(1) Largeur
de ceste église 38 pieds. Sa longueur, 86 pieds.
— 360 —
fil d'or, large de deux
de l'église et
poulces, et les entre-baux qu'ilz rendissent allentour
sur lesquels les susdictes images reposent, sont pareillement dorées
d'un double fil d'or de la largeur comme cy-nessus; les sommiers
par des
courbes
maîtresses
dorées
d'un
estant couvers de divers points de
ont le mesme enrichissement,
desfeuilles
de persils et des armes de Monseigneur de
diamants,
D. Jan Du Joncquoy. Pour lesdits six sommiers le
Marchiennes
peintre a reçeu 20 florins
150 florins.
et le tailleur
10 florins,
coustent ensemble
Le peintre maistre VAASTBELLEGAMBE,pour chacune image, recevoit
dix florins; on luy livrait l'or pour dorer ce que dessur. Le mesme
peintre a receu pour encor quatre grands tableaux, 320 florins. Le
Il estait
pour chacune image, recevait cincq florins.
obligé de livrer les foeuillets et de les clouer.
Le susdict R. P. Phililippes
Petit, confesseur, oultre ce lambry
qu'il a procuré une grande partie et en sa direction,
pour l'embelmenuisier,
lissement
de l'église
supérieures et filles
de ce couvent
et l'affection
qu'il portait aux
at encore procuré les choses
de la maison,
pour toutte récompense
suivantes, espérant
pant des sainctes prières de la Communaulté
d'estre rendu partici:
1° Il a pourchassé un grand tableau quy sert de treille pour
regarder du choeur des religieuses sur l'autel. Ce tableau a esté faict
en mémoire des vénérables mères, la mère Marie de Quignon,
et de la mère Marguerite
de Berny, première
prieure,
soub-prieure ; il cousta au peintre et au menuisier tout ensemble,
156 florins. Le nom et les armes de Monsr Pippre, licentié ès droictz
première
et chanoine de l'église
pour les avoir donné.
collégialle
de St.-Amé
y sont posez, méritant
deux images de pierres blanches, touttes enrichies
et désalbatrées(1). Ces images sont St-Dominique
et Ste-Catherine
de Sienne posées aux deux costez de la table d'autel et données par
2° Il a procuré
(1)
Du
Marguerite
depuis deux
de Hongrie,
semblables,
sçavoir : celles de St.-Thomas
au mesme pris ont été faictes.
et de Ste.-
— 361
—
D. Pierre
et l'ancien de la célèbre abbaye
Moreau,
granetier,
d'Anchin et D. Michel le Bailly,
religieux de la mesme abbaye,
prieur et thrésorier d'Esquerchin : les deux images ont coustées
100 florins.
3° Il a contribué
la somme de 100 florins
pour encommancer
le
Paradis dépeinct soubs le choeur des religieuses.
4° Il a faict faire le tableau qui est entre les deux fenestres soubs
ledict Paradis.
Ce tableau sert pour mectre au milieu d'icelluy
touttes les images des Saincts de l'ordre
florins.
et aultres ; il a cousté 66
a procuré un tableau où il est
en Cambray, la représenavecq son frère, religieux de St.-Aubert,
tation de son Ange gardien y est; le tableau est de valeur de 100
5° Le mesme Père confesseur
florins. De mesme valeur est encor un semblable tableau représentant
donné par les religieuses.
Albert-le-Grand,
une grande partie des images du lambry
curé de divers signament de Messieurs les Religieux
6° Oultre
qu'il a prode l'abbaye
Il a aussy, pour sa part, contribué quarante florins pour
deux, au-dessoubs desquelles sont despeinctes ses armes ; armes composées de celles de l'ordre avecq une tour au milieu quy sont les
d'Anchin.
armes de la ville de Bouchain,
est Petit à Petit.
7° Il a faict accommoder
d'où ledict Père est natif;
sa devise
et tailler
huict croix de pierres blanches
relevées en bosses touttes dorées; lesquelles sont attachées à la
muraille de ladicte église ; elles vaillent touttes ensamble 30 florins.
8° Pour ce mesme couvent
et église il a obtenu deux tableaux,
et l'aultre
de Ste-Hyacinthe;
les
l'un de St-Thomas
d'Acquin
molures desquels sont d'esbenne ondés. L'ouvrier
de Lille avec le
peintre
en ont receu trente florins.
9° Le beau missel romain
fust donné à sa requeste,
vaillable
de
18 florins.
10° Il a faict poser trois images, deux de pierre et une de bois,
contre la muraille de la sacristie,
c'est à
du costé des séculiers,
—
362 —
sçavoir : N.-Dame du Rosaire, Ste-Agnès du Mont Polician, et
B. Catherine Ragonisy; elles ont cousté au tailleur 24 florins. Les
religieuses de la maison les ont enrichies. Finalement le mesme
Père, en divers aultres rencontres, a contribué tout ce qui estoit
en son pouvoir pour l'accroissement du bien spirituel et temporel
de ce monastère, esmeu de la bonne et sainte vie des religieuses
d'icelluy, et touttes ces choses mentionnées lurent procurées ès
années susdictes, pendant que ledict Père estait confesseur de ces
filles, l'ayant esté six ans routiers et continuels, c'est à sçavoir
depuis le 19e de janvier 1633 jusques au pareil jour de l'an 1639;
nonobstant qu'il fusse, les dernières années, prieur pour la seconde
fois de son couvent de Douay. Priez Dieu pour luy, il vous en
prie, (1)
Il est à noter que le R. P. Provincial, le P. Jean Boucquetins,
désirait de continuer encore, oultre les six ans, le R. P. Petit en
l'office de confesseur, comme il at esté veu et recognu par trois
diverses lettres dudict P. Provincial. Néantmoins, pour certaines
considérations, le susdict P. Petit s'excusa de ceste continuation,
acceptant encore cette charge six septmaines oultre les six ans, c'est
à sçavoir jusqu'au dernier de febvrier. Alors il alla prescher pour la
quatrième fois le Caresme à Marchiennes.
de ce couvent et des relligieuses
au
(1) Voyés les particularités
d'icelluy,
composez par le R. Jean de Ste.premier et second tomes des BBses de l'Ordre,
Marie.
T. 1er, 659 jusq. 664. T. II, fol. 67. Le P. Raymond de La Dessou en sa
Rose misticque, fol. 721 ; — Les actes du chapitre général de Rome tenus l'an
en la Vie des Saints de la province de Lille,
1629, fol. 85; — Le P. L'Hermitle,
Donay et Orchies , fol 625 à 627. Voies encore Sanderus et le R. P. Petit, dans
la Fondation de ce couvent,
à Douay l'an 1653 ; — et la lettre du
imprimée
P. Guillaume Courtet,
adressante à la Mère Prieure de ce couvent pour l'induire
à ne manger jamais de la chair. Ceste lettre est digne d'estre leue, et est réservée
dans l'archive de ceste maison précieusement,
comme aussi un petit livre qu'il a
donné et a escrit son nom dessus. Dans les mesmes archives est aussi une lettre
du P. de Lemos, d'heureuse mémoire. Ce P. (Guillaume
Courtet), François de
nation
l'en 1628, at esté en ce couvent et y a dit la Saincte Messe ; et l'an 1637,
le 29 de septembre, au Jappon , en la ville de Nangasachi,
il a souffert un trèscruelle et inaudit martire.
— 363 —
Pendant ces six septmaines de continuation, oultre les ouvrages
ci-dessus escriptes,
voulant faire paroistre en la fin comme au
commencement la sainte affection qu'il portoit à ces âmes vrayment
relligieuses, il pourchassa encore pour elles ce qui s'enssuyt :
1° Il obtint 66 florins pour le tableau qui sert pour mectre au
millieu
les images des Saincts
de l'ordre et
aultres (duquel tableau nous avons parlé plus haut.) Monsieur
nostre maistre D. Archange Michael, relligieux de Marchiennes,
d'icelluy
touttes
docteur
en Théologie,
régent du collége dudict Marchiennes,
président des cas de conscience au séminaine d'Hainin, confesseur
des relligieuses de dévot monastère de Paix, en Douay, très-libéralement
a donné ceste somme, y adjoustant mesme de sa franche
volonté 9 florins pour poser au milieu de ce tableau l'image du Dr
Angélicque de St-Thomas. (Du depuis ledict donateur at esté faict
abbé d'Hasnon l'an 1640 , le 10 de febvrier.) Priez Dieu pour luy,
il vous en prie. Ces deux sommes portent 75 florins.
2° Le susdict Père Petit a paié à maistre VAASTBELLEGAMBEet à
son beau-frère maistre BON-LENGLET, maistres peintres, la somme de
130 florins, afin de peindre huict patrons, pour faire des tapis quy
doibvent embellir les murailles
de l'église. Ces patrons, bien faicts,
sont longs de
représentants les histoires de la Vie de Ste-Catherine,
neuf pieds et larges de cinq. Il paya encore 6 florins aux mesmes,
pour réparer aucunes images de l'église. Ces deux sommes portent
156 florins.
3° Les frises dessus les cortines et rideaux furent artistement
taillées et richement enrichies avec les armes de Monsr nostre maistre
en Théologie,
professeur royal et ordinaire,
doyen de Sainct-Amé,
amy et singulier bienfaicteur de l'Ordre.
Le R. P. Petit at obtenu de luy la somme de 66 florins et 16
Sylvius,
docteur
patars.
4° En ce mesme temps fust posée dans la sacristie une épitaphe
de marbre poly avecq ses enrichissemens allentour, vaillable de
50 florins. Il contenait ces mots : « En mémoire du R. P. Philippes
» Petit, confesseur de céans, prédicateur-général,
président du
— 364 —
et deux fois prieur de son couvent de
de St-Thomas,
pour l'âme duquel on célèbre en ceste maison , tous les
un obyt solennel le 3e de juillet (1). Monsr damp Michel
» collége
» Douay,
» ans,
» Le Bailly,
prieur et thrésorier
relligieux de l'abbaye d'Anchin,
» d'Esquerchin,
a faict poser ce marbre l'an 1639. (2) Estants la
» R. M.Marie de Guignon, première prieure, et la R. M. Margueritte
»
» de Berny, première soub-prieure.
5° Deux de nos filles de confessions, Marie et Claire de Verdocteur
en
de Vermeilles,
meilles , soeurs du R. P. François
ma sortie de
le 25 de febvrier, un peu auparavant
de Soriano une lampe d'argen
paternité, offrirent à St.-Dominicque
et ç'a été en action de grâce parce que leur
vaillable de 50 florins,
Théologie,
frère
susdict
avoit
miraculeusement,
esté guéry d'une très-dangereuse
comme l'on croit pieusement.
maladie,
6° Il a donné aux relligieuses de ce couvent et faict accommoder
sans estimer
le présent livre, vaillable de 140 florins 12 souls,
beaucoup d'aultres petittes choses qu'at cousté cedict livre.
ouvrages encomencez et
achevez du temps que le susdict père estait confesseur des relliavec les ouvrages
gieuses de ce couvent, porte toutte ensamble,
c'est à sçavoir : 1° le tableau de sainct Philippe Néry,
suivants,
La somme totalle
de tous les susdicts
de 7 pieds et large de 6 pieds, vaillable 22 florins ; 2° un
crucifix de buis avecq son piédement et croix bien enrichie, d'haulteur
3° une mollure de bois toutte trade 4pieds, vaillable 30 florins;
haut
d'or, pour mettre en bas du drap d'autel, vaillable
de 6 florins;
4° deux petittes images de pierre touttes enrichies; elles
de Saint-Domicoustent 18 florins.
Ces images sont les pourtraicts
vaillée et enrichie
(1) Ces lettres de fondation de ceste obyt, faict avec permission
etc., sont dans la ferme. (Note du manuscrit.)
des supérieurs,
et Quetif,
le P. Petit serait
Foppens et les PP. Echard
(2) Selon Paquot,
c'est qu'il vivait encore après
mort le 14 avril 1661. Ce qu'il y a de certain,
1639. Cette dernière date est donc érronée , à moins de supposer que ce monument n'ait été élevé du vivant du P. Petit, et comme marque anticipée du
sonvenir qu'on voulait lui consacrer.
— 365 —
5° les images de l'Ordre pour les mettre
nicque et Sainte-Catherine;
le Prélat
en leurs jours dans le tableau qu'a donné Monsieur
d'Hasnon; elles coustent 5 florins la pièce et sont au nombre de 17;
constent ensemble 85 florins.
Item , j'ai pourchassé et faict faire, l'an 1642, deux fiertes pour
le jubilé de la R. M. Prieure (duquel jubilé voyez les particularitez
plus loin). Ces fiertes sont longues de deux pieds et demy et
haute de un pied et demy. Touttes couvertes de quatre aulnes de
velouge, brodées des noms de Jésus et Maria avèque leurs compartiments. Elles sont entourrées de seize colonnes composites, de leurs
frises et dentelles taillées, le tout couvert de bon or. Elles
coustent 120 florins, (voyez le fol. 99 du manuscrit, plus, page 56.)
de MarPour le mesme subject, ayant obtenu de Monseigneur
chiennes D. Jean du Jonquoy, une teste des compaignes de Ste.
molures,
Pour poser laditte teste j'ay faict accommoder une trèsbelle façon de croix aveques quatres compartiments,
feuilles de
Ceste croix couste en tout cincquante
persin et frutailles d'argent.
florins. Voyez le modelle fol. 203, verso (1). Au mesme temps, le
Ursule.
marchepied de l'autel
le modèle fol. 102.
fust faict;
il a cousté trente-six
En ce temps, soubs les frises de la voûte de l'église,
estés posées.
florins.
Voyez
des cuires ont
Mère Prieure susdicte avait
que la Révérende
apporté de son couvent de la Thieulloy, une lampe d'argent vaillable
de 80 florins, laquelle elles possèdent maintenant, comme un crucifix
Il
est à noter
d'argent qui couste 100 florins. Elles ont trois calices ; l'un de 155
l'autre de 80 florins , le 3e, de 200 florins. Leur benoistier
florins,
faict à Lille l'an 1639, est très-beau, pour lequel il a
d'argent,
esté paié 117 florins.
Pour complément de tous les ouvrages,
et pour mémoire éternelle, la susdicte Révérende Mère Prieure, Soeur Marie de Quignon,
célébrant son Jubilé de religion ( les particularitez
duquel vous les
(1) L'an 1644 , encor une semblable croix a esté faicte au mesme prix.
—
366 —
lirez
deux chandeliers
fit faire pour iceluy Jubilé,
incontinent)
d'argent sur lesquels estaient gravés ces mots : « Furent faicts pour
» le Jubilé de la R. M. 1re Prieure,
Marie de Quignon, célébré le
» 1er de septembre 1641. » Lesdits chandeliers ont cousté 500
florins,
d'argent.
27, f° 105.
(Voïez fol. 162).
page
Elles
avoient
encor
deux
chandeliers
D. Jean du Joncquoy, chanta la
Monseigneur de Marchiennes,
et prit la peine de faire touttes les
grande messe in pontificalibus
les cérémonies. Il donna pour aumosne audit couvent de SainteL'église estoit richement ornée,
et la musicque aveque les instruments récréoient les assistants elles
incitaient à la dévotion.
Catherine
de Sienne,
60 florins.
Un peu après laditte mère prieure ayant receu deux pièces de la
fit faire une
Vraye Croix avecque les approbations
autentiques,
croix d'argent doré pour y poser ceste Saincte Croix. Vide fol. 102,
aussi voyez fol. 103 (plus
haut page 27), où est dépeint le modelle d'un chandelier de fer pour
aux principales
solemnités.
Il a esté
y attacher des chandeillettes
in-verso,
où est le modelle,
comme
faict l'an
Il
1642 pour ce mesme couvent de Sainte-Catherinne.
couste 12 flourins 4 patars et la croix d'argent 43 flourins, porte
ensamble 55 flourins 4 patars.
Nota que le 18 de novembre 1642, la R. M. Marie de Quignon
et religieusement
son
ayant achevé fort heureusement
Jubilée,
office de prieure l'espace de vingt ans depuis la fondation du
fut unanimecouvent, la R. M. Marguerite de Berny, souprieure,
ment choisye et confirmée prieuré,
et soeur Rose de S. Marie dite
Fremicourt
fut instituée
Du
soub-prieure.
des Sainctes
furent
depuis aucunes
Relicques suivantes
le R. P. Paul
envoyées à la susdicte Mère Jubilée, par son frère,
de St-Paul,
et par autres. C'est à sçavoir:
définiteur
capucin,
deux pièces de la Vraye Croix, cinq os entières et encore autres os
des martyr Thébéens, etc.; une teste entière d'une des compaignes de
saincte Ursule, donnée par M. le Prélat de Marchiennes,
D. Jean
Du Joncquoy,
et plusieurs
autres,
comme il se voit dans les lettres
— 367 —
encor que bien approuvées,
lesquelles relicques,
d'approbation,
ont estés de nouveau approuvées par Messsieurs les Vicaires du
Siège vacant d'Arras, comme il apert par trois diverses lettres en
parchemin posées dans le ferme du couvent et fiertes où reposent
lesdittes Sainctes Relicques dont le 25 de mars, jour de l'Annonciation de la Vierge, l'an 1643, elles ont estés portées honorableCe mesme jour, dès
ment par la ville en procession solennelle.
le matin, on porta en secret la Saincte Croix, les fiertes et la teste,
ornées de leurs enrichissements,
au couvent des Pères et furent posées au milieu de la nef de l'église , où une infinité de peuple les
jusques à deux heures après disner. Le sermon estant là
achevé, la procession solennelle commença et les Sainctes Relicques
se portèrent publicquement
par six Pères revestus avecque des
aubes et estolles, environnés d'un grand nombre de vierges, au-
honora
cunnes portantes
divers escriteaux,
les autres
des palmes et couronnes de laurier,
d'autres des torches ardentes. Diverses estendars
portés par des coavaillers représentants les mystères de nostre Foy,
ceste procession , et plusieurs autres choses qui
accompaignaient
ravissaient les coeurs des assistants et les attiraient
puissamment à
on est
Aiant passé plusieurs rues processionnellement,
entré dans l'église de ce couvent de Ste - Catherine, où les Sainctes
Relicques ont été transportées et à présent reposent ; la prédication
la dévotion.
le peuple qui estoit
entendue et le Te Deum chanté musycalement,
bénissoit la divine bonté, qui non contente de
presque infiny,
sur le ciel, les faict ainsi glorieusement
conronner ses serviteurs
triompher en terre. Les larmes d'un si tendre resentiment
tion dura une neuvaine entière.
de dévo-
de la teste et des fiertes, fol. 99,
Voyés les modèles de la croix,
101 et 102. ( Plus haut pages 26 et 27.)
Pour ceste mesme solemnité fut pendu devant le grand autel un
branchage de fer doré pour y suspendre trois lampes d'argent,
que chacun admirait avecque le reste des riches ornements
ce
de
l'église. Ce branchage a cousté 46 florins. Voyez le modelle fol. 97.
Par après j'ay faict faire des boittes de bois, touttes peintes,
— 368 —
pour couvrir les susdictes fiertes. Ces boittes coustent 18 florins.
En la susditte procession on y porta un tableau contenant les noms
escriptz en lettres d'or, des Sainctes Relicques, dans lesquelles
estaient représentées en peinture les modèles de la croix, de la
teste, fiertes, etc., mentionnées Ce tableau à cousté 24 florins.
L'an 1644, j'ay donné à ce mesme couvent la mesure de soye
jaune, de l'image miraculeuse de St.-Dominique en Soriane,
laquelle, le Révérendissime P. Nicolas-Rodolphe, Général, a faict
toucher de ses mains, immédiatement,
l'image originelle prodigieuse , ce qui ne se fait que rarement.
La mesme année, pour la feste de Ste-Catherioe de Sienne, fut
faicte wne très-belle et extraordinaire
lampe d'argent ( ça esté la
première qu'on vit de cette façon en ce pays). Cette lampe at en
hauteur deux aulnes ei demye et en rondeur aulne et demye. Elle
pèse 166 onces d'argent et couste en tout six cent soixante-quattre
flourins. Voyez le modelle folio 100 in-verso. Mathieu Pinguet,
bailly et recepveur des terres et seigneuries de Ribeaucourt, et
Magdeleine Du Bus, sa compaigne, père et mère de Pierre et de
S. Marie-Magdelaine de S.-Hyacinthe, religieuse de ce couvent,
ont donné ceste lampe. Priez Dieu pour eux tous et pour moi.
Nota que la R. M. Prieure S. Marguerite de Berny, ayant achevé
heureusement et religieusement trois ans de son premier prieuré,
le P. Général permit qu'on la pouroit rélire et rechoisir : ce qui fut
fait et a esté confirmé le 15 de janvier 1646.
Nota encore que S. Rose de Ste-Marie, dite Frémicourt, ayant
achevé son sous-prieuré de deux ans , S. Catherine de l'Annonciation dit de Bachy, fut instituée souprieure le 13 de janvier 1645,
après laquelle, a été instituée le 14 de janvier 1047, soeur Jenne
de la Trinité dit Bridoul.
Celle-ci aïant achevé ces deux ans, soeur Rose susditte fut de
rechef instituée soubprieure le 1er de febvrier 1649 : pour ses maladies continuelles dont elle en mourut le 13e de febvrier 1650, elle
fit des grandes instances de s'en déposer, ce qu'estant accepté des
— 369 —
supérieurs le 28 d'octobre 1640, S. Marie-Catherine
de Tous-lesSaints ditte Muissart, fut choisy et instituée soubprieure.
Nota que la susditte R M. Marguerite
de Berny aïant encor
religieusement achevé trois ans de son second prieuré, le P. Général
ce que les
donna de rechef permission de la pouvoir rechoisir,
religieuses firent, et fut confirmé pour la troisième fois le 29 de
janvier 1649.
Une semblable teste représentante
esté faicte du depuis en 1649.
celle de St. Thomas at encor
Item, j'ay pourchassé des courtines pour mestre sur les testes et
fiertes. Elles coustent 22 florins 2 patars.
Pour mectre les frises des courtines, j'ay fait faire, l'an 1645,
une teste de bois avec son piedtement toute dorée et enrichie en
relief,
représentante au naturel
celle du B. Puis V. Elle
couste 50
florins.
A ma requeste, Melle de Leau a donné un tableau nommé communément Ecce Homo. Le fond est d'or brunty gravé. Il couste
20 florins.
d'Arras,
Ayant recouvert quelque pièce de la Sainte-Chandelle
comme il appeert par les lettres autenthiques qu'ilz sont dans
si tôt on en a fait une chandelle entière,
l'archive du couvent,
laquelle a esté mise dans quelque beau enrichissement qui couste
20 florins ; un semblable enrichissement
at encor esté faict l'an
20
1647 pour correspondre au précédent ; il couste pareillement
florins.
Un autel d'escaille de mer (lesquelles j'ay rapporté de Dunkerque),
est très-beau. Il a esté accommodé par les religieuses l'an 1646.
La mesme année, pour deux figures de pierre de S. Caterine,
martire et S. Magdeleine,
avec des festons, grenades et armes de
M. de Hasnon et de son abbayée ont esté payé 84 florins;
le tout
est posé anx soubassements des six verrières de l'église.
J'ay faict faire, l'an 1667, deux tableaux représentons un corbeau
d'Inde et un pairoquet entourez de fleurs et d'oiseaux; ils coustent
20 florins.
— 370 —
que le 19 de may 1646, veille de la Pentecoste,
Père Général
les 5 heures du soir, le Révérendissime
Turcus nous est venu visiter, etc.
Nota
environ
Thomas
J'ay procuré une chaïère grande à bras pour y asseoir le prestre
célébrant ; elle a cousté 10 florins sans la tapisserie à point cousue.
En la mesme année, je fis faire deux lampes pour suspendre au
branchage mentionné f° 168, coustantes 26 florins. Les religieuses
ont payé les chaînes de cuivre argenté acheté dans Paris
2 grands pots de bois à fleur relevez en bosse. Ils coustent
12 florins sans la dourure.
Item, 2 tableaux en ovale; ils coustent
18 florins sans la dourure. Item , un tableau de N.-D. de Pitié. Il
Item,
comte 10 florins,
V.
Prieures
de ce couvent,
encommencé le 18 de novembre 1622.
1 La V. Mère Marie de Quignon fut la première Prieure et exerça
ceste office l'espace de vingt ans, fort honnorablement
et
religieusement.
2 La V. Mère Marguerite de Berny fut la seconde, en l'an 1642,
et exerça ceste office religieusement
l'espace de neuf ans
aïante esté choisye et confirmée trois fois de
continuels,
suitte Prieure.
ditte de la Trinité,
3 La V. Mère Jeanne Bridoul,
en l'an 1652, le 10 de febvrier.
fut la troisième,
dite Catherine de Touts les Saincts,
4 La V. Mère Marie Muissart,
fut la quatriesme, en l'an 1655, le 2 de mars.
5 La V. Mère Marguerite de Berny
l'en 1658, le 15 de mars.
fut encore la cinquiesme,
6 La V. Mère Margueritte
du St.-Esprit,
sixiesme, en l'an 1661, le 30 de mars.
dit
Desarts,
fut
en
la
— 371 —
de Tous les Saints, fut encore la
en l'an 1664, le 8 d'apvril.
7 La V. Mère Marie-Catherine
septième,
8 La V. Mère Jeanne de la Trinité a esté encore la 8me, en l'an
1667, et à raison de son infirmité s'est fait descharger par le
n'aïant esté que 18 mois.
R. P. Provincial,
9 La V. Mère Margueritte du St-Esprit fnt encore la 9me, en l'an
1668, en l'octave de Tous les Saincts.
de l'Incarnation
10 La V. Mère Marie-Claire
fut la 10me, en l'an
1669, le 1er de décembre.
de Tous-les-Saincts
11 La V. M. Marie-Catherine
fut encore
la
11me, en l'an 1672, le 16 de décembre.
de St-Joseph
12 La V. M. Marie-Dominique
1675, le 31 de décembre.
13 La V. M. Marie-Agnès
le 6 de janvier.
de St-Jean
fut la 13me, en l'an 1679,
de St-Hyacinthe
14 La V. M. Marie-Magdelaine
l'an 1682, 10 janvier.
15 La V. M. Marie-Antoinette
fut la 12me, en l'an
de l'Assomption
fut la 14me, en
fut la 15me, en l'an
1685, le 17 de janvier.
16 La V. M. Marie-Agnès de St-Jean
1688, le 27 de janvier.
fut encore la 16me, en l'an
17 La V. M. Marie-Antoinette
de l'Assomption
en l'an 1691, le 3 de febvrier.
18 La V. M. Anne de St-Joseph
5 febvrier.
19 La V. M. Marie-Antoinette
fut encore la 17me,
fut la 18me en l'an
de l'Assomption
1694,
le
fut encore la 19me,
en l'an 1697, le 8 febvrier
20 La V. M. Marie-Isabelle
de la Passion fut la 20me, en l'an 1700,
le 11 febvrier.
de l'Assomption fut encore la 21me,
en l'an 1703 , le 1er de mars ; est décédée le 24 d'octobre
1704, âgée de 60 ans, professe de 39.
21 La V. M. Marie-Antoinette
— 372 —
22 La V. M.
ditte
de St-Alexis,
Marie-Louise
Remond,
fut la
22me, en 1704, le 31 octobre.
ditte la Champagne,
de St-Joseph,
23 La V. M. Marie-Dominique
fut la 23me, en l'an 1707, le 9 novembre.
de St-Joseph, ditte de Warenghien,
24 La V. M. Marie-Angélique
fut la 24me, en l'an 1710 , le 12 novembre.
de St-Alexis
25 La V. M. Marie-Louise
fut encore la 25me, en l'an
1713, le 16 novembre.
de la Nativité,
26 La V. M. Marie-Hyacinthe
26me, en l'an 1716 , le 21 de novembre.
ditte Gaguer,
fut la
de St-Joseph,
ditte la Champagne,
27 La V. M. Marie-Dominique
fut encore la 27me, en l'an 1719 , le 6 de décembre.
de Jésus, ditte
28 La V. M. Marie-Agnès
l'an 1722, le décembre,
en
du Brulle,
de St- Dominique
29me, en l'an 1725, le 21 décembre.
29 La V. M. Marie-Cécile
de St-Joseph,
le 22 décembre.
31 La V. M. Marie-Dominique,
en l'an 1731, le 9 janvier
32 La V. M. Marie Catherine
la 32me, le .. janvier
33 La V. M. Marie-Agnès
janvier 1738.
ditte La Champagne,
1738.
de St-Joseph
1735.
de Jésus,
Mehay, fut la
ditte Becquet,
30 La V. M. Marie-Catherine
30me, en l'an 1728,
; ditte
fut la 28me,
Becquet,
fut la
fut la 31me,
de Douay,
fut
fut la 33me, le ..
Dubrulle,
34 La V. M. Marie-Michelle
Legay fut la 24me, le .. janvier
et mourut six mois après son élection.
1741,
35 La V. M. Marie-Florence
fut la
de St- Dominique,
Bruyelle,
35me, le 10 août 1741.
36 La V. M. Marie-Augusline
le
août 1744,
37
La V. M. Marie-Florence
37me, le 24 août 1747.
de St-Michel,
de St-Dominique,
Le Roy, fut la 36me,
Bruyelle,
fut
la
-
373 —
38 La V. M. Marie-Térèse de l'Enfant-Jésus,
le .. août 1750.
Le Grue, fuT la 38me,
39 La V. M. Marie-Augustine de St-Michel,
la 39me, le .. août 1753.
Le Roy, fut encore
40 La V. M. Marie-Térèse de l'Enfant-Jésus , Le Grue, fut encore
la 40me, le .. septembre 1756.
41 La V. M. Marie de Jésus de St-Joseph , Descornaix, fut la 41me,
le .. septembre 1759.
42 La V. M. Marie Augustine de St-Michel,
la 42me, le 16 septembre 1762.
Le Roy, fut encore
43 La V. Mère Marie-Angélique de St-Joseph,
43me,le 17 septembre 1765.
Ici s'arrête
la liste de notre manuscrit.
d'Offegnies, fut la
Les noms suivants
sont extraits des registres de vêture, etc., de celte maison qui
sont conservés dans la bibliothèque communale de Douai. Cette
liste complémentaire des prieures,
ainsi que celles des sousnous ont été obligeamment comprieures et des religieuses,
muniquées par M. l'abbé Hautecoeur, aumônier des Dames-deFlines, à Douai.
1767. S. Marie-Angélique de St-Joseph.
1772. S. Marie-Ursule-Joseph de Ste-Rosalie,
1774. S. Marie-Angélique de St-Joseph.
1782. S. Marie-Cécile de St-Paul.
1786. S. Marie-Marguerite de St-Mathias.
1787. S. Marie-Agnèse de S. Jésus (1).
(I)
Dans
le calendrier
de la Flandre,
En 1792, ainsi
année
indiquée comme prieure.
qu'on
c'était soeur Julie PILATE, en religion
S. Julie
et Cécile Gravelle qui était sous-prieure.
es
1181, S. Cécile Gravelle
le verra plus loin , annexe IX ,
de St-Antoine,
qui était prieure
25
— 374 —
VI
Soupprieures
de ce couvent.
de Berny fut la première
Mère Marguerite
exerça avec diligence ceste office l'espace de vingt ans.
ditte de Ste-Marie,
fut
2 La V. M. Rose de Frémicourt,
1 La Vénérable
seconde,
V.
M.
la
en l'an 1642.
3 La V. M. Catherine
3me, l'an 1645.
4 La
et
Jenne
de Bachy, dilte de l'Annuntiation,
Bridoul,
ditte
de la Trinité,
fut la
fut la 4me,
l'an 1647.
5 La Y. M. Rose susdicte fut la 5me, l'an 1649.
6 La V M. Marie Muissart, ditte Catherine de Tous les Saincts,
fut la 6me, en l'an 1649. Celle qui la précéda mourut s'élant
déportée.
7 La V. M. Jenne susdicte fut la 7me, en 1651.
8 La V. M. Marguerite de Berny,
la 8me, eu l'an 1652.
qui fut la première,
fut encore
9 La V. M. Marie Muissart, dicte Catherine de Tous les Saincts,
qui fut la 6me, at encore esté la 9me, en l'an 1654.
10 La V. M. Marguerite
l'an 1655.
de Berny susdicte
fut encore la 10me, en
11 La V. M. Jenne Bridoul
susdicte fut encore la 11me, l'an 1657.
12 La V. M. Marie-Catherine
de Tous les Saincts, Muissart, fut
encor la 12me, l'an 1659.
13 La V. M. Jenne de la Trinité,
l'an 1661.
14 La V. M. Marie-Catherine
Bridoul,
fut encore la 13me,
de Tous les Saincts,
fut encor la
14me, l'an 1663.
15 La V. M. Jenne de la Trinité
16 La V.
M.
Marie-Magdelaine
l'an 1666.
fut encor la 15me, l'an 1664.
de Ste-Hiacinte
fut
la
16me,
— 375
17 La V. M. Marie - Margueritte
l'an 1668.
du St-Esprit
a esté la 17me
18 La V. M. Marie-Agnès de St-Jean a esté la 18me, l'an 1668.
19 La V. M. Marie-Catherine
de Tous les Saincts fut encore la
19me, l'an 1670.
20 La V. M. Marie-Magdelaine
l'an 1672.
de Ste-Hiacinte
fut encore la 20me,
21 La V. M. Anne de Jésus a esté la 21me, l'an
décembre.
22 La Y. M. Marie-Catherine
22me, l'an 1676,
1674, le 21 de
de Tous les Saincts fut encore la
le 23 de décembre.
de St-Jean
23 La V. M. Marie-Agnès
1678, le 16 de juin.
fut encore
la 23me, l'an
24 La V. M. Anne de Jésus fut encore la 24me, l'an 1679,
le 9 de
janvier.
25 La V. M.
de S'-Hyacinthe
fut encore la
Marie-Magdeleine
25me, l'an 1681, le 10 janvier.
26 La V. M. Marie-Claire
de l'Incarnation
fut la 26me, en l'an
1682, le 12 janvier.
27 La V. M. Marie-Agnès
1684, le 13 janvier.
de St-Jean
fut encore la 27me, en l'an
de S'-Hyacinthe
fut encore la
28 La Y. M. Marie-Magdeleine
28me, en l'an 1686, le 15 janvier.
de Ste-Catherine fut la 29me, en l'an
29 La Y. M. Marie-Augustine
1686, le 2 de juillet.
30 La V. M. Marie-Anne
de St-Joseph
fut la 30me, en l'an 1689,
le 4 de juillet.
de Ste-Calherine
31 La V. M. Marie-Augustine
en l'an 1691, le 5 de juillet.
32 La V. M. Marie-Anne
de St-Joseph
1693, le 9 de juillet.
33 La V. M. Marie-Antoinetle
1694,
le 8 febvrier.
fut encore la 31me,
fut encore la 32me, en l'an
de l'Assomption
fut la 33me, en l'an
— 376 —
de Ste-Catherine
34 La V. M. Marie-Augustine
en l'an 1696, le 10 febvrier.
fut encore la 34me,
de Jésus fut la 35me, en l'an 1698, le 13
35 La V. M. Marie-Alexis
febvrier.
de Ste-Catherine
36 La V. M. Marie-Augustine
en l'an 1700, le 15 febvrier.
fut la 37me, en l'an 1702,
de St-AIexis
37 La V. M. Marie-Louise
fut encore la 36me,
le 17 febvrier.
38 La V. M. Marie-Alexis
de Jésus fut encore la 38me, en l'an 1704,
le 18 febvrier.
39 La V. M. Marie-Anne
1706,
fut encore la 39me, en l'an
de S-Joseph
le 20 febvrier.
40 La V.M. Marie-Alexis
le 8 d'avril.
de Jésus fut encore la 40me, en l'an 1708,
41 La V. M. Marie-Anne de St-Joseph
1709, le 20 de juillet.
42 La V. M. Marie-Louise
1711, le 23 de juillet.
43 La V. M. Marie-Agathe
18 de novembre.
fut
de St-Alexis
encore la 41me, en l'an
fut encore la 42me, l'an
de la Croix fut la 43me, en l'an 1713, le
de la Nativité,
44 La V. M. Marie-Hyacinthe
44me, en l'an 1715, le 19 de novembre.
de St-Alexis,
45 La V.M. Marie-Louise
l'an 1316, le 24 de novembre.
dilte
Gaquer,
fut la
fut encore la 45me, en
de St-Joseph, ditte
Marie-Dominique
fut la 46me, en l'an 1708, le 28 novembre.
46 La V.M.
ditte
47 La V. M. Marie-Aldegonde
du St-Esprit,
la 47me, en l'an 1719 , le 9 de décembre.
la Champagne,
Parmentier,
fut
de St-Alexis,
ditte Raymond,
encore la 58me, en l'an 1721, le 11 décembre.
fut
ditte Parmentier,
49 La Y. M. Marie-Aldegonde
du St-Esprit,
encore la 49me, en l'an 1723, le 13 décembre.
fut
48 La V. M.
Marie-Louise
— 377 —
50 La V. M Marie-Louise de St-Alexis, ditte Ray ond,
encore la 50me, en l'an 1725, le 24 décembre.
51 La V. M. Marie-Catherine de St-Joseph , ditte Becquet, fut la
51me,en l'an 1728 , le 3 janvier.
52 La V. M. Marie-Aldegonde du St-Esprit, ditte Parmentier, fut
encore la 52me,en l'an 1730.
53 La V.M Marie-Ursule de Ste-Térése, ditte de Fontaine, fut la
53me, en l'an 1731, le 39 juillet.
54 La V. M. Marie-Catherine de St-Joseph,
54me,en l'an 1733, le 21 juillet.
ditte Becquet, fut la
55 La V. M. Marie du St-Esprit, ditte d'Argenlieu, fut la 55me,
en. l'an 1735, le 28 janvier.
56 La V. M. Marie-Agnès de Jésus fut la 56mn en l'an 1737, le 30
janvier.
Ici finit la liste dans notre manuscrit.
Les noms suivants sont
tirés des registres de vêture dont il vient d'être parlé.
1745. S. Marie-Antoinette
de St-Bernard.
1747. S. Marie-Agnès de Jésus.
1753. S. Marie-Catherine de St-Joseph.
1757. S. Marie-Jésus de St-Joseph.
1762. S. Marie-Augustine de St-Michel (1).
1767. S. Marie-Augustine de St-Michel.
1773. S. Marie-Norbertine de la Passion.
1779. S. Marie-Hyacinthe de St-Bernard.
1789 S. Marie-Hyacinthe de St-Bernard
1792. S. Marie-Cécile de S'tPaul, Gravelle. (Annexe IX.)
(1) Du 16 septembre 1762 au
(Voir plus haut, p. 373.)
17 septembre
1765,
cette soeur a été prieure.
378
VII
S'ensuivent les noms des religieuses du couvent de
Ste-Catherine de Siennes, en Douay, encommancé
le 18 de novembre 1622.
« La datte de l'année dénotte l'année qu'elles sont entrées dans
le couvent. »
1 La Révérende Mère Prieure soeur Marie de Quignon, religieuse
du couvent de la Thieulloie, natife d'Arras, âgée de 42 ans.
1622. Obiit 1656, 13 décembre.
2 La Révérende Mère Soubprieure S. Margueritte de Berny,
religieuse du couvent susdict, natife de Paris, âgée de 25
ans. 1622. Obiit 1673, 22 de janvier.
3 S. Marie de S. Dominicque, dilte Warnot, de Mons, âgée de
28 ans, vestue l'an 1622. C'est la première fille vestue en
Douay. Obiit 1655, 18 februarii.
4 S. Jeanne de S. Catherine de Sienne, ditte Vast, de Lillers,
âgée de 31 ans. 1623. Obiit 1625, 8 junii.
5 S. Isabeau de S. Thomas-d'Acquin, dicte Courouble , de Lille,
âgée de 36 ans. 1623. Obiit 1657, 12 aprilis.
6 S. Hiacinthe de St-Vincent-Ferrier, ditte Caperon, de St-Omer,
âgée de 27 ans. 1623. Obiit 1680, 28 novembre.
7 S. Hélaine de S. Ambroise de Sienne, ditte Coquilan, de StOrner, âgée de 21 ans. 1623. 1626 obiit, 7 januarii.
8 S. Josfine de S. Agnès du Mont-Politian, ditte Duval, de St.Omer, âgée de 19 ans. 1623. Obiit 1623 , 18 martii.
9 S. Chrestienne de S. Margueritte d'Hongrie, ditte Plonquet,
de Lille, âgée de 17 ans. 1623. Obiit 1626, 14 januarii.
10. S. Marie de S. Jacques de Venise, ditte Heren, de St.-Omer,
âgée de 17 ans. 1623. Obiit 1654, 30 décembre.
— 379 —
il
S. Catherine de l'Annonciation,
ditte de Bachy, de Tournay,
âgée de 20 ans. 1623. Obiit, 1647, 26 novembre.
12 S.Anne du S. Sacrement, ditte Marcadez, de Lens, âgée de
17 ans. 1623. Obiit 1679, 9 febvrier.
13 S. Dominicque de la Croix, ditte Mille,
de 20 ans. 1723. Obiit 1628, 3 maii.
de St.-Omer, âgée de
14 S. Colombe de S. Anthonin, ditte Pollet, de Lille,
ans. 1624. Obiit 1663, 26 maii.
âgée de 15
15 S. Françoise du S. Esprit, dilte Des Mons, de St.-Omer, âgée
de 13 ans. 1624. Obiit 1635, 31 janvier.
16 S. Rose de S. Marie, dite Fremicourt, d'Arras, âgée de 23 ans.
1625. Obiit 1650, 15 februari.
17 S. Magdelaine de S. Alexis, ditte Raymond, de Querne-lezOmer, âgée de 16 ans. 1626. Obiit 1631, 23 januar.
18 S. Jeanne de la Trinité, ditte Bridoul, de Lille, âgée de 35 ans.
1627. Obiit 1660, 13 decembr.
19 S. Aymée de Jésus , ditte Des Barbieux, de Lille, âgée de 23
Bns. 1627. Obiit 1633 , 8 augusti.
20 S. Angélique-Séraphine, dilte Hénor, de Lille, âgée de 19 ans.
1627. Obiit 1658, 29 octobris.
21 S. Anne-Thérèse de S. Joseph, ditte Malapert, de Mons, âgée
de 21 ans. 1627. Obiit 1631, 57 junii.
22 S. Merie-Catherine de Tous les Saints, ditte Muissart, de Lille,
âgée de 16 ans. 1627. Obiit 1677,14 junii.
23 S. Hélaine de St-Omer, ditte Carré, de St-Omer, âgée de 20
ans. 1628. Obiit 1665, 22 mars.
24 S. Agnès de Ste. Marguerite d'Hongrie, dilte Des Barbieux,de
Lille, âgée de 18 ans. 1628. Obiit 1631, 27 februari.
25 S. Dominicque de S. Catherine de Sienne, ditte Fache, de
Lille, âgée de 25 ans. 1628, Obiit 1654, 6 febr.
26 S. Anthoinette-Françoise du Rosaire, ditte Villain, de Douay,
âgée de 15 ans. 1628. Obiit 1643, 15 decembr.
—
380
—
27 S.Marie-Michelle
Des Anges, dilte Monfort, de Venegi-surles-Caleaux, àgée de 15 ans. 1629. Obiit 1661,16 martii.
28 S. Marie-Anne de la Croix , ditte Descamps, de Lille, âgée de
17 ans. 1631. Obiit 1659, 31 julii.
29 S. Marie-Jeanne de l'Enfant de Jésus, dilte Des Molins,
Mons, âgée de 21 ans. 1631. Obiit 1636, 8 februari.
de
30 S. Marie-Marthe de la Nativité, ditte Bellegambe, de Douay,
âgée de 21 ans. 1631. Obiit 1679, 30 octobre.
31 S. Magdelaine de S. Hiacinthe, ditte Piogué, de Rebaucourt,
âgée de 17 ans. 1633. Obiit 1687, 29 juillet.
32 S. Marie-Thérèse de Jésus, ditte Gosselin, de Capelle, prévostée du Quesnoy, âgée de 20 ans. 1634. Obiit 1670,
6 janvier.
33 S. Marie-Agnès de S. Jean, ditte Gosselin, de Capelle,
prévostée du Quesnoy, âgée de 18 ans. 1634. Obiit 1699,
10 avril.
34 S. Marie-Maxellende de S. Albert, ditte Anne de Bua, âgée
de 23 ans. 1634. Obiit 1684, 14 avril.
35 S. Marie-Birgitte de Saint-Jean-l'Evangéliste, ditte Vignoble,
d'Arras , âgée de 17 ans. 1635. Obiit 1665, 11 mars.
36 S. Marie-Elizabeth
de S. Norberth, dicte Le Blancq, de
Bailleux sir Bertoux, âgée de 18 ans. 1637. Obiit 1679,
4 septembre.
37 S. Marie-Florence de S. François, dicte Leblancq, de Baillieux
sir Bertoux, filles du seigneur, âgée de 15 ans. 1637.
Obiit 1693, 16 juin.
38 S.Anne-Jésus, dicte Langlart, natilve d'Arras, laquelle, après
que le Roy de France eut conquesté la ville d'Arras, le 9e
d'aoust l'an 1640, est sortie de la ThieuIIoye, eagée de 30
ans, professe de 14. Obiit 1695, 1erjuin.
39 S.Marie-Margueritte du St-Esprit, dicte de Sars, de Benicourt,
âgée de 36 ans. 1642, Obiit 1689, 29 octobre.
— 381 —
40 S. Marie-Claire de l'Incarnation, ditte Herlin d'Arras, âgée de
18 ans. 1643. Obiit 1688, 20 janvier.
41 S. Marie-Augustine de S. Catherine, ditte Corduan, de Douay,
âgée de 19 ans. 1648. Obiit 1716, 13 novembre.
42 S. Marie-Éléonor de S. Joseph , dilte Herlin,
19 ans. 1648. Obiit 1673 , 18 novembre.
d'Arras,
âgée de
43. S. Marie-Barbe de la Croix, ditte Drumet, de Douay, âgée
de 20 ans. 1648. Obiit 1693, 28 décembre.
44 S. Marie-Hiacinte de S.Raymond, ditte du Gardin, de Tournay,
âgée de 16 ans. 1648. Obiit 1677, 11 mars.
45 S. Marie Dominique de S. Joseph, ditte Anne-Éléonore de
Fiennes, d'Hestru, bailliage d'Hesdin ; âgée de 36 ans.
1656. Obiit 1684, 4 d'août. Fille de messire Gilles, seigneur
de Regnaville, Hestru , La Capelle, etc., et de dame Anne
de Bryas, dame d'Héricourt, fille de messire Jacques, etc.,
et de dame Adrienne de Nédonchel, dame de Morlinghem.
46 S. Marie-Joseph de l'Enfant-Jésus, ditte Marie-Anne Enlart,
d'Arras, âgée de 22 ans. 1656.
ditte Marie-Antoinette
47 S. Marie-Antoinette de l'Assomption,
Cornu , de Quinchy, âgée de 20 ans et demy. 1664.
de S. Joseph, dite Marie-Anne Le Febvre, de
Douay, âgée de 22 ans. 1666.
49 S. Marie-Alexis de Jésus, ditte Marie-Barbe Mas, de Douay,
âgée de 17 ans. 1666.
48 S. Marie-Anne
50 S. Marie de la Trinité, ditte Marie-Anne Lippense, de Lille ,
âgée de 22 ans. 1667. Obiit 1692. 7 d'apvril.
51 S. Marie du St-Esprit,
ditte Anne-Françoise Caudron,
de
Douay, âgée de 15 ans. 1667. Obiit 1707, 1 d'aoust.
52 S. Marie-Louise de S. Alexis, ditte Marie-Alexis Remond, de
Saint-Omer, âgée de 16 ans. 1671.
53 S. Marie de la Croix, dilte Marie-Madeleine Cardon, de Douay;
âgée de 17 ans. 1673. Obiit 1710, 7 de mars.
—
382 —
ditte Marie - Madeleine
de St-Joseph,
54 S. Marie-Angélique
Warenghien , de Douay, âgée de 15 ans. 1674.
ditte Anne-Magdelaine
55 S. Marie-Thérèse du St-Sacrement,
Caude, de Douay, âgée de 17 ans. 1674. Obiit 1687, 24
octobre.
56 S. Marie-Agathe de fa Croix,
âgée de 28 ans. 1676.
ditte Wallie,
de Valenciennes,
57 S. Marie-Héleine
de Ste-Thérèse, dite Héleine-Térèse Becquet,
de Douay, âgée de 21 ans. 1676. Obiit 1710, le 22 décembre.
de
58 S. Marie-Isabelle de la Passion, ditte Isabelle-Charlotte
Fiennes, de Hestru, âgée de 17 ans. 1677. Obiit 1703,
14 juillet.
59 S. Marie-Rose de S. Albert-le-Grand,
ditte Marie-Jeanne
Cuvillier, de Douay, âgée de 16 ans. 1677.
60 S. Marie-Hyacinthe de la Nativité, ditte Claire-Térèse Gaguer,
de Douay, âgée de 17 ans. 1681.
61 S. Marie de Jésus, ditte Françoise-Claire de Sailly, de Méricour
lez-Lens , âgée de 19 ans 1682. Obiit 1716. 2 décembre.
62 S. Marie-Françoise de St-Joseph, ditte Turlur,
de Douay,
âgée de 15 ans, 1682.
63 S. Marie-Albertine
de St-Dominique,
ditte Marie-Anne Marissal, de Tournay, âgée de 33 ans. 1684. Obiit 1717, 12
novembre.
64 S. Marie-Aldegonde du St-Esprit, ditte Aldegonde Parmentier.
de Lille, âgée de 21 ans. 1687.
de St.-Joseph, ditte Marie-Joseph la
65 S. Marie-Dominicque
Champagne, de Pecquencour, âgée de 23 ans. 1687.
66 S. Marie-Magdeleine de St-Alexis, ditte Marie-Magdelaine
Gaquer, de Bouay, âgée de 17 ans et demy. 1690.
67 S. Marie-Agnes de Jésus, ditte Du Brulle, de Brebière, âgée de
16 ans. 1691.
68 S. Marie-Térèsé de la Nativité, ditte Gardel, de Douay, âgée de
17 ans et demy. 1692.
—
383 —
ditte Marie-Margueritte
69 S. Marie-Cécile de St-Dominique,
Mehay, de Bapaume. âgée de 17 ans, 1693.
70 S. Marie-Catherine de St-Joseph, ditte Marie-Joseph Becquet,
de Douay, âgée de 19 ans. 1693.
71 S. Marie-Félix de St-Pierre,
dilte Marie-Joseph Havet,
Douay, âgée de 18 ans et demy. 1693.
de
72 S. Marie-Ursule de Ste-Térèse, ditte Françoise-Térèse Fontaine, de Douay, âgée de 19 ans. 1693.
73 Marie du St-Esprit, ditte Jeanne-Françoise Thiéry, de Douay,
âgée de 17 ans. 1696.
de la Résurrection,
ditte Thiéry, de
74 S. Marie-Margueriite
Douay, âgée de 17 ans. 1703.
75 S. Marie-Ignace de St-Luc,
ditte Marie-Barbe Leuvacq,
d'Inchy, âgée de 19 ans. 1703.
des Anges, ditte Marie-Térése
76 S. Marie-Catherine-Joseph
Muyssart, de Lille, âgée de 45 ans. 1705; entrée le 4 avril.
Obiit 1715, Haoust.
77 S. Marie-Joseph de S. Dominique, ditte de Rantre, de Douay,
âgée de 20 ans. 1706 ; entrée le 11 avril.
78 S. Marie-Philippe-Térèse de l'Assomption, ditte Marie-Magdede Douay, âgée de 19 ans.
leine-Thérèse de Warenghien,
1706 ; entrée le 2 juillet.
79 S. Marie-Michelle de St-Joheph , ditte
de 16 ans et 4 mois. 1711.
le Gay, de Seclin, âgée
80 S. Marie-Birgitte de Ste-Ursule , ditte Philippo, religieuse du
monastère de I'Abiette à Lille, a esté asfiliée à nostre couvent
l'an 1713, avec la permission de nostre Révérendissime Père
Général, ce 30 avril.
81 S. Marie-Antoinette de St Bernard, ditte Marie-Jeanne Brunel,
d'Hénin-Liétard,
âgée de 24 ans et 6 mois. 1715 ; entrée le
25 novembre.
de la Passion, ditte Marie-Fran82 S. Marie-Norbertine-Françoise
çoise Bry, de Douay, âgée de 20 ans. 1717.
—
384
—
83 S. Marie-Anne-Catherine de St-Gérard, ditte Marie-Magdeleine Prévost, d'Oby-lez-Douay, âgée de 21 ans. 1717.
84 S. Marie-Augustine de St-Michel, ditte Marie-Margueritte Le
Roy, de Ligny, âgée de 22 ans. 1717 ; entrée le 10 septemb.
ditte Margueritte-Fran85 S. Marie-Florence de St-Dominique,
çoise-Joseph Gruyelle, de Dourges, âgée de 21 ans. 1719;
entrée le 29 avril.
86 S. Marie-Isabelle de Tous-les-Saints, ditte Clavié, de Douay,
âgée de 16 ans. 1722 ; entrée le 29 septembre.
87 S. Marie-Béalrix-Joseph des Anges, ditte Rousel, de Lille, âgée
de 22 ans. 1723 ; entrée le 8 novembre 1722.
88 S. Marie-Jésus de St-Joseph, ditte d'Escornaix, de Valenciennes, âgée de 19 ans. 1725 ; entrée le 13 août.
89 S. Marie Claire-Thérèse de St-Joseph, ditte Le Grand, de
Courrières, âgée de 18 ans. 1726; entrée le 21 novembre
1726.
90 S. Marie-Thérèse-Joseph-Dominique de l'Enfant-Jésus, ditte
Gru, de Douay, âgée de 20 ans. 1727; entrée le 21 novembre 1727.
91. S. Marie-Bernadine de St-François, ditte Fonsson, de Douay,
âgée de 16 ans. 1728 ; entrée le 30 avril 1728.
92 S. Marie-Rose de l'Enfant-Jésus, ditte Monvoisin , de Douay,
âgée de 20 ans et 6 mois ; entrée le 15 avril 1729.
93 S. Marie-Françoise-Joseph de Ste-Thérèse, ditte Gaquer, de
Douay, âgée de 17 ans. 1731 ; entrée en avril 1731.
94 S. Marie-Rosalie de St-André, ditte Le Grou , de Douay, âgée
de 16 ans. 1731 ; entrée le 2 juillet 1731.
95 S. Marie-Angéline de St-Joseph, de Valenciennes, âgée de
19 ans. 1732; entrée le 19 mars 1732.
96 S. Marie-Anne-Térèse de St-Louis, de Douay, ditte le Grou,
âgée de 18 ans ; entrée le 3 août 1732.
97 S. Marie-Ursule de Sainte-Rosalie, Martinet, de Condé; est
entrée le 16 juillet 1741, âgée de 18 ans.
— 385 —
98 S. Marie-Hiacinthe du St-Bernard, Martin,
entrée le 11 février 1742, âgée de 17 ans.
de Douay ; est
99 S. Marie-Dominique de Saint-Bruno, Tourtois, de Douay ; est
entrée le 24 février 1742, âgée de 28 ans.
100 S. Marie-Victoire de St-Joseph, Vollet, de Douay; est entrée
le 1eravril 1745, âgée de 21 ans.
101 S. Marie-Félicité de Saint-François, Gauliez, de Douay; est
entrée le 25 novembre 1745, âgée de 19 ans.
102 S. Marie-Cécile de Saint-Paul, Gavrel, de Douay ; est entrée
le 8 décembre 1746, âgée de 16 ans.
103 S. Marie-Louise de St-Etienne, Francquerelle, de Raimbaucourt, est entrée le 9 décembre 1746, âgée de 18 ans.
104 S. Marie-Anne de St-Dominique, Davril, de Raimbaucourt,
est entrée le 2 nov. 1748, âgée de 21 ans.
105 S. Marie-Madeleine de S'-AIexis, Collet, d'Hénin-Liétard,
est entrée le 18 may 1749, âgée de 18 ans.
106 S Marie-Agnés de Jésus, Pollart,
21 sept. 1750, âgée de 18 ans.
de Rouvroy, est entrée le
107 S. Marie-Emmanuel de St-Florence, Béghin, d'Emerchicourt,
est entrée le 2 juin 1753, âgée de 16 ans.
108 S. Marie-Margueritle de St-Mathias, Evrard , de Douay, est
entrée le 2 février 1754, âgée de 19 ans.
109 S. Marie-Julie de St-Antoine, Pilate, de Brebière, est entrée
le 31 décembre 1759, ôgée de 19 ans.
110 S. Marie-Vedastine de Saint-Philippe, Legentil, de Wancquetin, est entrée le 2 juillet 1762, âgée de 27 ans.
111 S. Marie-Amélie des Anges, Vervoort, de Douay, est entrée le
2 juillet 1764, âgée de 19 ans.
386
VIII
Sensuivent
les noms
de
toutes
les soeurs converses du
de Siennes, de la ville de Douay,
encomencé le 18e de novembre 1622. F°.
couvent de S. Catherine
dite Chrestien, d'Arras,
1 S. Raymonde de St-Pierre-le-Martir,
âgée de 21 ans. 1623. Obiit 1684, 24 décembre.
2 S. Louyse de St-Augustin, ditte Paix-de-St.-Guislain, âgée de
29 ans. 1623. Obiit 1664, 5 juin.
3 S. Marie-Hiacinthe de l'Assomption, ditte Lannoy, de Lille, âgée
de 22 ans. 1629. Obiit 1633, 31 augusti,
4 S. Marie de Ste-Anne, ditte Fourdrin, de Marquoin, âgée de
30 ans, 1634. Obiit 1678, 13 novembre.
5 S. Marie-Philippes de Ste-Magdelaine, ditte le Maire de Douay,
âgée de 22 ans. 1635. Obiit 1677, 9 novembre.
6 S. Marie-Françoise du Rosaire, ditte de la Rue, de Douay, âgée
de 20 ans. 1648. Obiit 1690, 20 janvier.
7 S. Marie-Jenne de la Visitation, ditte Du Bois, de Thuin, âgée
de 25 ans. 1650. Obiit, 1697, 5 janvier.
8 S. Rose de Ste-Marie, ditte Hévy, âgée de 25 ans. 1671. Obiit
1715, 5 février.
9 S. Marie-Margueritte de St-Charle, dicte le Maire, d'Onhain,
âgée de 34 ans. 1672. Obiit 1705, 24 janvier.
10 S. Marie-Suzanne de St-Jean, ditte Pinquet, de Ro, âgée de
23 ans. 1680. Obiit 1715. 18 janvier.
11 S. Marie-Jeanne de St-Michel,
âgée de 26 ans. 1699.
ditte Du Hem, de Rihaucourt,
12 S. Marie-Barbe du St-Rosaire, ditte Marie-Agnès Willerval,
de Buissy de Baralle, âgée de 23 ans. 1702.
13 S. Marie-Augustine de St-Joseph, ditte Largiller de Lagnicourt,
âgée de 25 ans 1710.
— 387 —
14 S. Made-Théodore de St-Pie, ditte Marie-Augustine Leuvacq,
de Baratte, âgée de 22 ans. 1716.
15. S. Rose de Ste-Marie, ditte Anne-Joseph du Feuil, de Cagnicourt, âgée de 20 ans. 1717.
16 S. Marie-Alexis de St-Pierre, Blondeau, de Tainier-sur-Hon,
est entrée le 28 octobre 1751, âgée de 27 ans.
17 S. Marie du Saint-Esprit, Bernard, de Lesquin , est entrée le
10 septembre 1754, âgée de 32 ans.
18 S. Marie-Barbe de St-Joseph, de Saint, d'Emerchicourt, est
entrée le 9 décembre 1755, âgée de 21 ans.
19 S. Marie-Christine de St-Philippe, du Pont,
de Maries,
est
entrée le 23 décembre 1761.
Ici encore s'arrêtent, dans notre manuscrit, la liste des religieuses et celle des soeurs converses. La liste suivante est
tirée des registres de vêture, et c'est aussi à l'obligeance
M. l'abbé Hautecoeur que nous en sommes redevable.
de
Julie-Joseph Pilate, de Brebières, nov. de choeur, 30 mars
1760, professe le 1er avril 1761 sous le nom de soeur Marie-JulieJoseph de Saint-Antoine.
Marie-Elisabeth Christine, de Maries, diocèse de Boulogne,
nov., converse le 12 avril 1762, soeur Marie-Augustine de SaintMichel étant prieure , prof, le 13 avril 1763 sous le nom de MarieChristine-Joseph de Saint-Philippe.
Marie-Thérèse Legentil, de Wancquetain , dioc. d'Arras, nov.
de choeur le 5 septembre 1762, prof, le 8 septembre 1763 sous le
nom de Marie-Védastine-Joseph de Saint-Philippe.
S. Marie-Amélie des Anges, ci-devant Madeleine-Rose-Amélie
Vervoort, de Douai, rel. de choeur le 10 septembre 1765.
Catherine-Ernestine-Joseph Courtin, de Monceau, dioc. de
Cambrai, nov. de choeur le 9 octobre 1768, prof. le 15 octobre
1769, sous le nom de S. Marie-Catherine de Sainte-Françoise,
—
388 —
Marie-Joseph Cauliez, de Douai, nov. de choeur le 5 août 1771,
prof, le 5 août 1771 (1), sous le rom de soeurMarie-Joseph de
Saint-Alexandre.
Catherine-Joseph Pecqueur, de Fiers, dioc. d'Arras, nov.de
choeur le 17 mai 1772, prof. le 23 mai 1773, sous le nom de MarieHenriette-Joseph de St-Antoine.
Anne-Albertine-Joseph Fondus, de Maubeuge, nov. de choeur le
2 juillet 1774, sortie le 16 avril 1775.
Marie-Anne Delecroix, de Taisnières-sur-Hon,
nov. le 9 oct.
1774, prof. le 10 octobre 1775.
Adelaïde.-Joseph-Adrienne Fondu, de Maubeuge, nov. de choeur
le 15 janvier 1775, prof. le 16 janvier 1776, sous le nom de S.
Marie-Gabriel de St-Joseph.
Hyacinthe-Joseph Chatelin, d'Hénin-Liétard , nov. de choeur le
10 octobre 1779, prof, le 11 oct. 1780, sous le nom de S. MarieDominique de St-Jean Baptiste.
Marie-Blanche-Joseph Leturger, d'Honvignoeud., dioc. de Boulogne, nov. de choeur le 28 janvier 1781, prof, le 29 janvier 1782
sous le nom Marie-Albertine-Françoise de St-Eustache.
Catherine-Joseph Blondeaux, de Hon-Hergie, dioc. de Cambrai,
nov. de choeur le 26 nov. 1783, prof, le 29 nov. 1784, sous le nom
de Marie-Augustine de St-Michel.
de Douai, nov. de choeur le 1er mai
Marie-Françoise-Vinois,
1785, prof. le 3 mai 1786 sous le nom de soeur Marie-Sophie de
Sf-Jean-Baptiste.
Marie-Thérèse Lefebvre, de Lille, nov. de choeur le 17 oct.
1784, sortie depuis sans faire profession
Marie-Joseph Deregnaucourt, de Coutiches, nov.-converse le
5 avril 1786, prof, le 9 avril 1787 sous le nom de Marie-Rose de
St-Etienne.
(1) L'une des dates est nécessairement erronée.
— 389 —
le
nov.-converse
Catherine Vandengucht, de Halle-en-Hainaut,
24 déc. 1786, prof le 26 déc. 1787 sous le nom de Marie-Françoise
de l'Ange-Gardien.
nov. de choeur le
Penin, de Lewarde,
Catherine-Rosalie-Joseph
13 avril 1788, prof, le 14 avril 1789 sous le nom de Marie-Nathalie
de S'e-Rosalie.
Michel-Albertine
Lefebvre,
choeur le 11 oct. 1789.
d'Esnes , dioc. de Cambrai,
nov. de
IX
Liste des noms de famille, de religion et âges des religieuses
du couvent de Ste-Catherine de Siennes, dressée le 4 janvier 1792, par le district de Douai.
Jeanne-Julie
en religion
Pilate,
Sr Julie de St-Antoine,
prieure,
50 ans.
en religion Marie-Cécile
de St Paul,
(Marie-Cécile),
sous-prieure, 60 ans.
en religion Marie-Hyacinthe
de St-Bernard,
Martin (Hyacinthe),
dépositaire, 50 ans.
Gavrelle
Vollet
( Marie-Victoire
discrète, 65 ans.
Caulier
discrète,
(Marianne),
en religion
Victoire
de Ste-Thérèse,
Félicité
de St-François,
en religion
(Marie-Félicilé),
67 ans.
Franquenelle (Louise),
63 ans.
Davril
),
en religion Louise de St-Etienne,
en religion
Anne de St-Dominique,
discrète,
discrète,
63 ans.
Caullet (Marie-Magdeleine),
discrète, 59 ans.
en religion
Madeleine de St-Denis,
— 390 —
Pollart
(Marie-Agnès),
en religion
Agnès de Jésus, discrète,
58 ans.
en religion Marguerite de St-Ma(Marie-Marguerite),
thias, procuratrice, 55 ans.
Vervost ( Amélie), en religion Amélie-Rose des Anges, 45 ans.
Evrart
en religion Catherine de Ste-Fran(Marie-Catherine),
çoise, 42 ans.
en religion
de St-Charles,
Olivier (Joséphine),
Joséphine
51 ans.
Courtin
Caulier
41 ans.
(Marie-Joseph),
Pecqueur
37 ans.
( Henriette ),
en religion
en religion
Joseph de St-Alexandre,
Henriette
Catelain, alias Chatelain (Marie-Dominique),
brielle de St-Joseph, 36 ans.
Blondeau
(Augustine),
en religion
Augustine
de St-Antoine
en religion
de
,
Ga-
St-Michel,
29 ans.
Leturgié
(Albertine),
32 ans.
(Gabrielle),
Eustache,
Vinois (Sophie),
Fondu
Penin
en religion
Albertine-Françoise
de St-
22ans.
en religion Sophie de St-Jean-Baptiste,
en religion Gabrielle de St-Joseph, 36 ans.
(Natalie ), en religion
SOEURS
Natalie de Ste-Rosalie, 26 ans.
CONVERSES.
Desaint (Marie-Barbe),
57 ans.
Dupont (Christine), 58 ans.
Delcroix
38 ans.
(Marie-Théodore),
Deregnaucourt (ROSP) 32 ans.
Van Heddeghem (Marie-Françoise),
35 ans.
Lange (François de), gardien, 24 ans.
Elles ont toutes déclaré opter pour continuer la vie religieuse,
— 391 —
X.
Inventaire du Mobilier fait en 1790.
le quinze du mois, deux
L'an mil sept cent quatre-vingt-dix,
heures de relevée, nous, Antoine Delval, président de l'administration du District de Douai, commissaire dénommé à l'effet de
procéder à l'inventaire des meubles , titres, papiers, etc.; dans les
maisons et abbaye de Sin, de la Paix, de Ste-Catherine de Siennes,
des Brigitines, de Ste-Agnès, des Annonciades, de St.-Thomas,
des Soeursde la Charité, des Soeurs de la Providence et des chapitre et église de St-Pierre situés en cette ville de Douai, et ce
en vertu de la délibération du Directoire dudit District, du premier
septembre dernier et en exécution des lettres patentes du vingt-six
mars dernier, publiées le quatorze avril suivant, de l'article douze
des lettres patentes du vingt-deux avril dernier, publiées le quatorze mai suivant, et de l'article huit des lettres patentes du vingttrois juin dernier, publiées le. . .
sommes
transportés en la maison et couvent de Sainte-Catherine de Siennes,
et y avons procédé en présence de plusieurs religieuses et spécialement de soeurJulie Pilatte, supérieure, soeurMarie-Cécile Gravrelle,
sous-prieure, soeur Marie-Hyacinthe Martin, dépositaire, soeur
Marie-Victoire Vollet, soeur Marie-Félicité Caulier, soeur MarieLouise Franquenelle, soeur Marie-Anne Davril, soeur Marie-Magdelaine Caullet et de soeur Marie-Marguerite Evrard, tant à l'inventaire du mabilier qu'aux autres opérations prescrites par lesdites
lettres patentes ainsi qu'il suit :
Dans la sacristrie :
1° Deux dalmatiques, une chasupe et une chappe d'étoffe de la
Dauphiné gallonnée en or.
2° Une chasupe et une chappe de gros de tour, rebrodsée,
galonnée en or.
— 392 —
Une chasuppe fond blanc, tissne en or.
Une autre chasuppe de damas rouge, brodée en or.
Une chappe, idem.
Deux dalmatique et une chasuppe de brocalain.
Une chasupe de damas blanc.
Une chasupe, une chappe et une antipanne de damas violet,
excepté la chappe qui est camelot.
9° Une chasupe, une chappe et une antipanne de damas vert et
accessoir.
10° Une chasupe de satin blanc, galonnée d'or faux et accessoirs.
11° Une chasuppe de satin bleue et accessoirs.
12° Une chasuppe de satin fond blanc, rebrochée, gallonnée en
soye et accessoirs.
13° Deux dalmatiques, deux chasupes, une chappe, antipannes
et accessoirs de soye noire.
14° Neuf chasupes de soie de différentes couleurs, galonnées en
soye, à l'usage de tous les jours.
15° Une chappe de satin, rebrochée, fond blanc, tissu eu
or faux.
16° Une chappe de satin, rebrochée, fond blanc
17° Deux antipannes de salin, fond blanc, brodées en or et soie.
18° Une antipanne de satin blanc brodée.
19° Une antipanne de sicilienne, fond blanc.
20° Une autre fond blanc, tissue en or.
21° Une autre fond blanc, en soie, fleuragée en or
22° Une autre de damas bleue, avec pailliettes.
23° Une autre de damas, fond rouge, fleuragée en or.
24° Une autre de satin rouge.
25° Une folette jeaune, tissue en argent.
26° Une valence fond blanc, à fleur d'or.
27° Une autre de satin rouge, rebrochée,galonnée en or.
28° Un pupitre de satin bleue, brodée et un autre de satin rouge,
rebrochée.
29° Deux rideaux de satin, rayés.
3°
4°
5°
6°
7°
8°
— 393 —
30° Deux rideaux
de taffetas bleu.
31° Deux autres de taffetas rouge.
32° Deux gradins de satin, fond blanc, brodés en or.
33° Deux autres gradins de satin rouge.
34° Vingt aubes, tant bonnes que mauvaises.
35° Six supplis, idem.
36° Deux douzaines d'assiettes,
idem.
37° Deux douzaines de lavabos,
38° Six nappes, idem.
idem.
39° Sept tableaux.
40° Quatre armoires.
41° Deux prie-Dieu.
Dans l'église
:
42° Un orgue.
43° Dix-huit tableaux.
44° Une lampe de cuivre.
45° Une chaise de vérité.
46° Un fauteuil et deux tabourets.
47° Un christ d'argent.
48° Six chandeliers de cuivre.
49° Dans le tabernacle un ciboire , une boîte aux Saintes Huilles
d'argent, et un cercle en or, le tout suivant la déclaration desdites
religieuses.
Au clocher
:
50° Une clocle.
Dans l'oratoire
:
51° Trois missels.
52° Vingt-quatre
tableaux tant grands que petits.
53° Deux lampes de cuivre.
54° Deux autres et un bénitiers
Dans le corridor
de cuivre.
:
55° Une pendule et deux lampes de cuivre.
— 394 —
Dans le chapitre :
56° Trois armoires et une petite lampe de cuivre
Dans le réfectoire :
57° Un chandelier à quatre branches de cuivr
58° Une chaise.
59° Douze tableaux tant grands que petits.
XL
Note biographique sur le P. Philippe Petit,
D'après ce qui précède, on peut voir que si le R. P. Petit n'était
pas très-lettré, il avait un goût artistique très-prononcé auquel on
doit d'abord le manuscrit qui a fait l'objet de la présente notice,
puis un grand nombre de tableaux et objets d'art, dont la plupart
sont regardés comme perdus, mais dont quelques-uns se retrouveront peut-être un jour, grâce aux renseignements que contiennent
documents que nous publions. A ce titre le R. P. Petit mérite
ici une mention biographique. Il a, en quelque sorte, voulu épargner
des recherches à ceux qui s'occuperaient de lui, en donnant lui
même, dans notre manuscrit, son auto-biographie. Nous ne la
reproduisons pas, parce qu'en 1861 le R. P. Possoz l'a fait imprimer d'après une copie de notre manuscrit que nous lui avons
fournie, (1)
Nous allons nous borner à résumer succinctement les principaux
faits de la vie du laborieux dominicain.
Philippe Petit naquit à Bouchain en 1598 ; il y fut baptisé le
3 juillet. En 1605, il entra dans l'ordre des FF. Prêcheurs de Douai,
(1) Histoire de Bouchain , par le P. Petit, nouvelle édition , avec appendice,
plan et portrait. Douai, 1861. - La notice sur le P. Petit se trouve a la page.
823 et suivantes.
— 395 —
où il fit ses premières études. De là il alla faire sa théologie à
Louvain. Il lut reçu prêtre à Anvers, et chanta sa première messe
à Douai, le 18 octobre 1621, à l'âge de 21 ans. Après y avoir
enseigné la philosophie et la théologie pendant quelque temps , il
en 1629, puis président du
fut nommé prieur des Dominicains
collège de St-Thomas d'Acquin, à Douai, et presque en même temps
présenté en la sainte théologie. Il est mort le 14 avril 1661.
du collége de St-Thomas-d'Acquin
qui
fut érigé à Douai, en 1629. Il prit également part à l'établissement
du couvent de Ste-Catherine de Siennes qui eut lieu eu 1622.
Il fut l'un des fondateurs
Nous nous bornons à rappeler ces faits et ces dates ; les divers
documents que nous avons publiés plus haut contiennent les détails
de ce zélé religieux. On y voit
propres à montrer toute l'activité
surtout ce qu'il a fait pour donner de l'éclat aux couvents de son
ordre, à Douai. Les véritables somptuosités artistiques dont il les a
dotés prouvent une fois de plus que là, comme ailleurs, les monastères avaient à coeur de répandre le goût des arts aussi bien que
celui des sciences et des lettres.
Le P. Petit a laissé divers ouvrages,
nous avons cité plus haut :
de la Sainte-Croix,
du collége de Saint-Thomas,
du monastère de Ste-Catherinc de Siennes, etc. Douay, veuve Marc
Wion, 1653. (Voir plus haut, p. 315.)
1° Fondation
2° Les vies et actions religieuses des vénérables soeurs S. Jeanne
de Ste-Catherine de Siennes, etc. (Voir plus haut, p.326.)
Ses autres ouvrages sont :
3° Abrégé de la vie du B. Albert Le Grand,
bonne. Douay, Bart. Bardou, 1625, in-4°.
évêque de Rabs-
4° Le même ouvrage, augmenté des sermons faits à Douay en la
solennité de l'octave de sa béatification.
Bruxelles, Godef. Schrewarts, 1637, in-12, et Douay, Bart. Bardou, 1637, in-12. Dédié à
Jean du Joncquoy,
5° Abrégé
abbé de Marchiennes.
de la vie et des actions
mémorables
du B. P. saiut
— 396 —
Dominique de Gusman, fondateur de l'ordre des FF. Prêcheurs.
Douay, vefve Marc Wyon, 1655, in-12, 312 pages.
6° Histoire de la ville de Bouchain, 1659, in-12 de 336 pages.
— 2e éd., Douai, De Christé, 1861.
Marc
Ve
Wyon.
Douay,
D'après Paquot, on conservait en manuscrit,
Douai :
au couvent de
1° De l'ange gardien ;
2° Abrégé de toutes les vies des saints et des bienheureuses de
l'ordre des FF. Prêcheurs
— 397
TABLE.
I Préliminaire
II. A quel occasion le manuscrit
309
a été exécuté.
. .
312
III. Description du manuscrit
IV. Documents historiques
V. Peintures
1re Série. — Généalogie spirituelle de saint Dominique
2e Série. — Allégories de la procession du 11 mai 1631 ....
3e Série. — Généalogie temporelle de saint Dominique ....
4° Série. — Objets d'art du couvent de Ste-Catherine de Sienne .
VI. Peintres : Vaast Bellegambe et Bon Lenglet
314
316
319
321
327
329
331
336
ANNEXES.
I. Ouvrages commencés et terminés pendant
R. P.Philippe Petit, 1629 à 1632
n. Noms des bienfaiteurs et des donateurs
le premier
prieuré
du
III.. Ouvrages faits pendant le second prieuré du R. P. Philippe Petit,
1635-1638
IV. Fondation et aucunes remarques du couvent de Ste-Catherine de
Sienne
V. Liste des Prieures.
VI. Liste des Sons-Prieures
VII. Liste des Religieuses.
VIII. Liste des Soeurs-converses.
IX. Listes des religieuses en 1792
X. Inventaire du mobilier du couvent en 1790
XI. Note biographique sur le R. P. Philippe Petit
342
348
352
357
370
374
378
386
389
391
394
LA
JOYEUSE
ENTREE
DES
ALTESSESSERENISSIMESALBERT ET ISABELLE.
FÉVRIER
LILLE
AU
1600.
XVIe
SIÈCLE.
PAR M. HOUDOY.
suivant l'usage immémorial,
LES COMTESde Flandre,
de leur, avénement,
vinces
placées sous leur
ment des munici
toucher
avaient
coutume de parcourir
domination
, pour
d'orfèvrerie
les pro-
recevoir
palités et un peu aussi, croyons-nous,
le don de joyeux avénement qui consistait
, en riche vaisselle
d'or ou d'argent
lors
le serpour
en pièces
et même en
bonnes espèces monnayées.
Ces joyeuses
entrées
étaient
pour les villes riches de la
— 400 —
une occasion de fêtes
Flandre
plus
importantes
et de réjouissances,
cités rivalisaient
et les
entre elles à qui surpas-
serait ses voisines en luxe décoratif et en inventions
ingénieuses
et bizarres.
la métropole
Anvers,
Flandres
du commerce
aux XVe et XVIe siècles,
magnifiques dans ce genre,
et des arts dans les
réalisa les fêtes les plus
grâce à la richesse
de ses habi-
tants et au concours de ses innombrables artistes; et les Plantin
nous ont laissé, dans les in-folio
souvenir et la description
sortis
de la plupart
de leurs presses, le
de ces entrées triom-
phales.
Dans les premières
années du XVIIe siècle , Rubens
même et les nombreux élèves qui se formaient
dédaignaient
lui-
à son école, ne
pas de peindre les compositions qui devaient dé-
corer les arcs triomphaux dressés pour un seul jour,
et le Musée
de Lille est fier de posséder deux grandes figures décoratives,
la Providence et l'Abondance (1 ), qui portent la marque indiscutable
de son génie et qui
à Anvers de l'archiduc
ont été brossées pour
Ferdinand.
Bien que plus modestes que celles
ceptions
que Lille
l'entrée
fît à ses princes
d'Anvers,
certaines ré-
ne sont pas indignes
de
souvenir, et nous avons trouvé dans nos archives des documents
sont
1869. Ces deux figures
(1) Musée de Lille , Nos 313-314 du catalogue.
sorti des presses de Plantin,
intitulé
: Pompa introitus,
gravées dans l'ouvrage
Ferdinandi
N° 2460,
Austriaci,
page 108. Arcus Ferdinandi,
pars posterior,
catalogue
de la bibliothèque
de Lille.
— 401 —
curieux sur la première entrée de Charles-le-Téméraire et sur
celles de Charles-Quint et de Philippe II (1). Mais la réception
et Isabelle dépassa
et nous possédons sur ces
faite dans nos murs aux archiducs
Albert
toutes les autres en magnificence,
fêtes locales de nombreux renseignements.
Ils nous permettront
de raconter cette entrée avec la précision qui fait le mérite de
ce genre de récits. Ce sera de plus une occasion toute naturelle
de dire ce qu'était Lille à la fin du XVIe siècle, et de jeter un
coup-d'oei
sur les moeurs et les habitudes de l'époque.
Millin, dans son ouvrage sur les antiquités
nationales (2), à
que
propos d'un manuscrit de la bibliothèque de St.-Pierre,
de la Ville (3), a conla
actuellement
bibliothèque
possède
sacré un article à l'entrée d'Albert et d'Isabelle ; il a même
reproduit
la plupart
des nombreuses
inscriptions
et il a donné la gravure
les arcs de triomphe,
unes des gouaches que renferme
lequel nous nous expliquerons
le manuscrit
qui ornaient
de quelquesprécité , sur
plus loin.
Nous n'aurions pas, après lui, repris ce sujet, si les archives
(1) Apropos de cette dernière, on lit dans le compte de la Ville, année 1598-1599
« A Allard van Hove, clerc besongnant au greffe eschevinal,
pour avoir, avec
en franchois
de certain livre en
l'aide de Jehan le Pippre,
tiré et translaté
langue espagnole intitulé : le Voyage de Philippe, fils de Charles Ve, le triomphe
qui se fist en ceste ville à la venue dudit Philippe qui fut notre bon roi et prince,
a offert dernièrement
de Lille une relation
à la bibliothèque
XVIII1. « M. Ruggieri
de cette entrée qui est une copie , sinon l'oeuvre originale
van Hove et Jehan le Pippre.
manuscrite
(2) Paris
an VII.
— t. V.
(3) N° 246 du catalogue
des manuscrits
de la bibliothèque
de Lille.
de Albard
— 402 —
municipales ne nous avaient livré une foule de documents inédits qui complètent le travail insuffisant de Millin. Nous citerons en première
ligne le compte spécial des dépenses occaque nous repro-
sionnées par cette entrée princiere ; compte
duisons presque in extenso,
comme pièce justificative.
Plus complet et surtout plus sincère que toutes les narrations,
ce document présente un tableau fidèle , que nulle analyse ne
pourrait
de l'état
suppléer,
Quelques
de notre ville à cette époque.
mots maintenant
dans lequel Millin
sur le manuscrit de St.-Pierre,
a puisé ses citations.
Le compte dont nous parlons ci-dessus
pense de cent livres
par
le Magistrat
pour prix
enregistre
d'une fillette
à Gilles Lebouck,
une dé-
de vin,
licencié ès-lois
offerte
et con-
pensionnaire de la Ville , pour le récompenser d'avoir
et autres choses
composé « un certain livre des triomphes
seiller
» notables,
faites
à la venue de leurs Altèzes
et une seconde dépense de quatre-vingts
ment de pareille
» plusieurs
" gistrat
somme payée par
peinctures
et portées
faites
en certain
Sérénissimes",
livres pour rembourseGilles Lebouck, « pour
par charge de MM.
livre par
du Ma-
lui compilé.
» Le
manuscrit de la bibliothèque est-il le livre de Gilles Lebouck ?
— Nous n'hésitons
pas à répondre négativement à cette question. Voici nos raisons : le manuscrit
de la bibliothèque
compte
361 pages, et le récit de l'entrée d'Albert
et d'Isabelle
à la page 129 ; les pages complémentaires
, écrites de la même
main , sont une espèce de mémorial
s'arrête
de tous les faits plus ou
— 403 —
à Lille
moins curieux qui se sont produits
le tout enrichi de portraits
pour le Magistrat.
Gilles Lebouck, qui
à 1662,
, de gravures, de plans ramassés de
différents côtés. Ce n'est donc point
par Lebouck
de 1601
là le livre spécial écrit
Nous ajouterons
aussi que
était déjà, en 1600 , conseiller pension-
naire de la Ville, avait été reçu bourgeois le 16 mars 1 592 (1 ) ;
il avait donc au moins trente ans à l'époque où il écrivit son
livre,
et il est peu probable qu'il vécût encore en 1662.
Le manuscrit
de la bibliothèque
ne renferme
donc qu'une
copie, et une copie selon nous altérée, du texte original ; quant
aux gouaches qui décorent ce manuscrit , il est très-possible
qu'elles soient, elles sont même probablement
naux qui illustraient
de celui-ci
le livre
de Lebouck,
les dessins origi-
et qui furent enlevés
pour une cause que nous ne pouvons préciser.
Ce qui établit pour nous d'une façon certaine que le texte du
livre de la bibliothèque
nous avons retrouvé,
n'est pas ie texte original,
dans l'un des intéressants manuscrits de
Tesson (2), une relation,
de la joyeuse entrée d'Albert
d'Isabelle, qui diffère essentiellement
de la bibliothèque.
(1) Registre
(2) Livre
L'auteur
aux bourgeois,
E, archives
c'est que
et
de la version modernisée
anonyme (3) ne s'est même pas
t. V, folio 48 recto.
municipales
de Lille.
de Lille : Collection d'auteurs nés
(3) Le manuscrit N° 241 de la bibliothèque
à Lille , est de la même main que celui renfermant
l'entrée d'Albert
et d'Isabelle et provient également de la bibliothèque
Saint Pierre ; tous deux sont trèsprobablement
l'oeuvre
d'un ehanoine
de la collégiale
— 404 —
contenté de réviser le style de G. Lebouck,
il a enrichi le texte
de citations grecques et latines, puisées dans son érudition personnelle (1). — Quant aux gouaches rapportées, qui représentent les arcs de triomphe
et les théâtres,
elles ont une
franchise de facture qui ne permet pas de supposer qu'elles soient
des copies, et elles pourraient
originale
bien , selon nous , être l'oeuvre
de Philippe de Vincq ou de Philippe Mesque, les deux
peintres principaux
qui travaillèrent
à la décoration
ordonnée
par la Ville (2).
Conçus dans le style de la Renaissance
tous les
Flamande,
arcs de triomphe qu' elles reproduisent rappellent l'architecture
de la façade de la nouvelle Halle Échevinale que Jehan Fayet
venait de construire , et dont la gravure
sur pierre, jointe à la
de ce monument (3) que nous avons publiée , a
monographie
donné l'élévation.
Ces dessins du temps ont le mérite de nous fournir
seignements
authentiques
la bourgeoisie
consacré
sur les costumes que le Magistrat,
et les différents
du récit
en langue
au voyage d'Albert
et d'Isabelle,
et inaugurationis
SS. P. Alberti
fectionis
S. P. Q. A. a secretis.
(2) Ces gouaches,
(8) La Halle
Antuerpioe
découpées
Echevinale,
ordres
religieux
des textes nous a démontré
(1) Un examen comparatif
est la traduction
bibliothèque
Lille
des ren-
à
de la
que le manuscrit
que renferme l'ouvrage
: Historica Narratio
proet Isabelloe. Auctore Joanni
Bochio.
J. Moretus
et intitulé
ex officina
sans soin du livre
, 1870.
latine
portaient
primitif,
Plantiniana
clolacn.
ont beaucoup
souffert.
— 405 —
cette époque ; nous aurions
voulu les faire connaître avec plus
d'exactitude que ne l'a fait Millin, mais nous avons été arrêté
par là difficulté
et la dépense considérable
d'un
semblable
travail.
C'est la leçon du manuscrit
de Tesson que nous allons re-
produire (1) ; mais avant de donner le récit du chroniqueur, il
convient d'esquisser en quelques pages la physionomie de la
ville de Lille à cette époque (février 1600).
Depuis longtemps, dès le commencement du XVIe siècle, Lille
étouffait dans son enceinte ; en 1541,
Jehan Pasquier , maître
des oeuvres de la Ville , s'était occupé d'un projet d'agrandissement, et la Ville lui paya soixante livres « pour avoir par deux
» fois faict et pourtraict
le quarte et figure de la Ville pour
» mieulx comprendre l'étendue dicelle au
petit pied pour advi» ser au ragrandissement dicelle,
» paine et travail.
en quoy faisant il a eu grosse
»
Quelques années plus
oeuvres de la Ville,
(2) , le maître des
sous la direction de Sébastien Van Noyel ,
ingénieur du roi Philippe II,
tard, en 1556
et avec l'aide de Martin de Haute
Claie, maître des ouvrages de Aire et de Hesdin , et de maître
Dupont de Béthune, avait dressé les plans définitifs de l'agrandissement qu'un mandement royal, signé en 1555 , avait au-
t. III, contient aussi une relation
(1) Le manuscrit N° 295 de la bibliothèque,
de cette entrée qui nous a permis de corriger quelques fautes de la copie que
nous reproduisons.
(2) Comptes
de la Ville,
37
— 406 —
torisé et approuvé (1), mais les troubles religieux , les exactions du duc d'Albe, qui ruinèrent la province, et, plus tard
encore, la guerre des Malcontents , arrêtèrent l'exécution de
ces projets.
En 1566 , un recensement
général de la population avait
constaté que Lille possédait, à cette date, quarante mille habitants environ , répartis dans trois mille huit cent quatre-vingtdix maisons , qui se divisaient comme suit :
Mille trente étaient situées sur la paroisse St.-Sauveur.
Mille soixante sur celle de St.-Maurice.
Onze cents sur celle de St.-Etienne.
Quatre cents sur celle de Ste.-Catherine.
Et trois cents seulement sur celle de St.-Pierre
(2).
En 1577 , pour mettre la Ville à l'abri d'un coup de main ,
Carolo Thety, ingénieur italien attaché à l'archiduc Mathias ,
était venu à Lille diriger la restauration d'une partie des fortifications anciennes qui tombaient en ruines,
par cette raison
que l'on avait depuis longtemps, dans la prévision d'un agrandissement sans cesse ajourné, cessé de les entretenir. Ce fut
par suite de ces travaux que le couvent des Dominicains,
en dehors de la porte Saint-Pierre,
furent
religieux
autorisés
dut être démoli,
à s'installer
(1) Arch.
mun. c. aff. gén.,
(2) Arch.
mun
(3) Registre
caoton 10, dossier 3.
, c. aff. gén. 241, dossier 3.
aux titres,
B. folio
193 verso,
et que ces
dans l'intérieur
la Ville (3).
arch. mun.
situé
de
— 407 Le Magistrat
soins qu'il
offrit
donna
à l'ingénieur,
à ce travail
en reconnaissance
de restauration,
une
chaîne d'or de la valeur de trois cent soixante-huit
il chargea
verrier,
un nommé
Pierre Deleforterie,
domicilié à Lille,
dressé par Carolo Thety;
des
riche
florins,
peintre
et
et maître
de dessiner et de peindre
le plan
ce plan a malheureusement
disparu
de nos archives.
En attendant l'agrandissement de l'enceinte, le Magistrat profita d'une circonstance que les événements politiques avaient fait
naître,
pour réunir à la Ville le château dit de Courtrai
avait fait construire
Philippe-le-Bel
loger une garnison
afin d'y
destinée à tenir en respect les Flamands ,
impatients de la domination française.
avait fait retour à la Flandre,
lippe-le-Bel,
en l'année 1300,
que
Depuis que la province
cette citadelle,
bâtie par Phi-
était devenue la demeure du châtelain
de Lille
et de certains officiers et soldats de la Gouvernance.
Le Magistrat
cette forteresse
avait toujours
féodale,
dont
l'obéissance directe de l'autorité
à sa juridiction.
Cette acquisition
vu avec dépit
les
habitants,
l'existence
placés
de
sous
souveraine,
échappaient ainsi
présentait
par conséquent un
double avantage : elle supprimait une cause incessante de
conflits , et elle donnait à la Ville une extension importante en
lui livrant les vastes terrains qu'occupait le château et qui
étaient entourés par le canal encore existant (dit du Pont de
Flandre). Ce canal, partant du pont Saint-Jacques, longe les
derrières des maisons de la rue des Tours et de la rue de
— 408 —
, et vient se jeter,
Thionville
à angle droit,
dans la Basse-
Deùle, un peu au-dessus de la rue Saint-Joseph.
tant désirée fut réalisée :
Voici comment cette acquisition
Après
la mort de Louis de Requesens, les Etats-Généraux
avaient
pris la direction
des affaires;
des rixes sanglantes qui avaient
à Anvers,
principalement
ils avaient
habitants,
indignés
éclaté en différentes villes et
espagnole et les
décrété le démantèlement de certains
entre la garnison
pour la partie des fortifi-
du moins
châteaux et citadelles,
cations tournées vers l'intérieur
des villes (1 ).
le Magistrat
S'appuyant sur cette décision,
requête
justement
aux États-Généraux
pour
de Lille.
appliquée
au château
demande,
sous la seule condition
que
Ceux-ci
cette
adressa une
mesure
accueillirent
que la Ville
la décision
des États-Généraux
cette
s'engagerait
« par acte compétent » à maintenir la religion catholique,
rester sous l'obéissance de Sa Majesté Philippe II.
(1) Voici
fut
et à
:
ès années passées, non sans
que on a trouvé par expérience
intérêt de notre poivre et désolée patrie,
que les châteaux et
grandissime
citadelles non estans aux places frontières ont donné occasion aux capitaines et
Considérant
espagnols , italiens et autres leurs adhérents de piller et saccager les
violer et forcer les femmes et filles, brusler maibonnes villes de Sa Majesté,
sons , rançonner les subjets de Sa Majesté ainsi que avons veu par le pitoyable
saccagement de la ville d'Anvers et d'autres, avons résolu que les dits châteaux
soldats
et citadelles
seraient
démantelés
des lez et costé des villes
...
veu et considéré
les raisons pertinentes contenues en certaine requeste que depuis naguères nous
a esté présentée par les eschevins et conseil de la ville de Lille , consentons et
le dit château moiennant
démanteler
accordons aux dits de Lille de pouvoir
acte de promesse de maintenir la religion catholique et obéissance à Sa Majesté,
25 septembre 1517. Reg. aux titres R, folio 287.
Bruxelles,
— 409 —
Le Magistrat
s'empressa de signer cette promesse (1), et, fort
de l'assentiment des Etats-Généraux, il fit procéder sans retard
au démantèlement, Afin que la démolition
cutée , il prescrivit,
fût rapidement exé-
par une ordonnance en date du 31 octobre
1577 (2) : que tous les habitants de Lille , « fut-ce gens de lois
ou privilégiés,
seraient obligés d'aller personnellement
travailler
au démantèlement,
ou bien à payer quatre patards par chaque
jour où ils désireraient se faire remplacer. » Avec de tels
moyens l'oeuvre fut rapidement menée à bonne fin. Le travail
terminé,
profitant de la détresse du domaine royal,
trat fit faire des propositions
le Magis-
à Philippe II,
d'achat
et après
expertise et avis motivé de la Chambre des Comptes , Philippe II
signa , le 17 mai 1578 , l'acte de vente et de cession (3).
La Ville entra en possession du château ; les ouvrages extérieurs furent conservés ; quelques-unes
lisées comme arsenal
et
des tours
furent
comme prisons ; quelques
furent données en loyer ; quant aux terrains
uti-
autres
intérieurs,
ils'
furent successivement vendus ou arrentés.
L'ancienne
chapelle
qui avait été embellie et
Saint-Vital,
décorée par les gouverneurs successifs , fut respectée et devint
l'église du nouveau quartier ; quelques constructions furent
aussi conservées et servirent
lorsqu'à
même d'asile à la municipalité,
la fin du siècle elle dut abandonner,
(1) Le 28 septembre
(2) Arch.
mun.,
(3) Arch.
mun.
1511. Reg.
aux titres.
R. f. 190.
reg. aux bans de police.
reg. aux titres,
R. folio. 197.
pour quelque
— 410 —
temps, la Halle échevinale, lors de sa reconstruction.
l'emplacement
de cette Halle temporaire
construit le bâtiment du Mont-de-Piété,
que fut,
C'est sur
en 1610,
fondé par Bartholomé
Masurel.
Mais cet agrandissement
intérieur
dérable pour faire renoncer
En 1597 et en 1598,
n'était
pas assez consi-
aux projets de reculer l'enceinte.
Mathieu Bollin,
ingénieur du roi d' Es-
pagne , vint s'établir à Lille et dressa de nouveaux plans qu'on
ne tarda pas à mettre à exécution. Les circonstances étaient
cette fois favorables ; la paix venait d'être
pagne et la France,
signée entre l'Es-
et la ville de Lille avait fait une réception
enthousiaste à Charles de Gontaud , duc de Biron,
deur de Henri IV, lorsqu'il passa à Lille(1)
de l'archiduc
d'observer
Albert,
pour recevoir
ambassa-
en se rendant près
de celui-ci
le serment
la paix de Vervins.
Philippe II avait laissé les Pays-Bas à sa fille Isabelle,
les avait apportés en dot à l'archiduc
ère de prospérité semblait s'ouvrir
Albert
qui
, et une nouvelle
pour les industrieuses cités
de la Flandre.
A l'époque dont nous nous occupons , le chiffre de la population de la Ville était moins élevé qu'en 1566 ; les guerres de
religion , l'émigration , la disette et la peste l'avaient sensiblement réduit ; mais aussitôt la paix rétablie, l'industrie prit un
(1) Le Magistral lui offrit dans l'hôtel-de-ville
trois mille livres. (Comptes de la Ville).
on banquet qui coûta plus de
— 411 —
et l'on dut s'occuper de réaliser les
développement prodigieux,
projets d'agrandissement.
Voici quel était, dans les dernières années du XVIe siècle ,
le périmètre de la Ville :
Les portes des Malades
, de Saint-Sauveur
et de Fives,
(ces deux dernières fermées depuis), occupaient leur emplacement définitif ; mais à partir de la porte de Fives, le mur du
rempart venait,
le couvent de l'Abiette,
en longeant
aboutir
située contre la place de ce nom , à
à la porte des Reignaulx,
l'entrée de la rue actuelle du Vieux-Faubourg. De cette porte
il se reliait,
en suivant le fossé qui coupe la rue des Fleurs , et
a formé le passage Jeanélevée alors à
, à la porte de Courtrai,
dont la partie récemment
couverte
Baptiste Lestiboudois
l'extrémité du pont Saint-Jacques.
porte de Courtrai,
Philippe-le-Bel
les fortifications
formaient
l'enceinte
Au-delà
de cette ancienne
du château de
extérieures
de la ville et se ratta-
chaient, par le Gard (1), aux défenses de la porte Saint-Pierre.
L'une des deux tours
massives de cette dernière
pectée lors de l'agrandissement
qu'à l'époque
sous Louis XIV,
de la construction
porte, res-
n'a été démolie
du bâtiment
des archives
départementales, qui fut élevé en partie sur cet emplacement.
le rempart venait
En partant de la porte Saint-Pierre,
couper la rue d'Angleterre
le ceilier Saint-Paul,
à l'angle
principal
(1) On appelait ainsi une langue
Basse-Deûle et le fossé d'enceinte.
de la rue Marais,
contre
dépôt des vins de la Ville;
de terre
comprise
entre
le rivage
à
de la
— 412 —
partir de là , il suivait le tracé actuel de la rue d'Angleterre
se dirigeait
en droite
Sainte-Catherine
ligne,
en
s'appuyant
, vers la porte de la Barre.
contre
et
l'église
Au-delà
de cette
porte (récemment démolie) l'enceinte formait un angle saillant
qui venait aboutir à la place de l'Arbalète , actuellement place
de l'Arsenal ; elle suivait ensuite le tracé actuel de la rue de
l'Hôpital—Militaire
du palais de Rihour
jusqu'à
contournait
l'abreuvoir,
et venait se rattacher à la porte du Molinel
située dans la rue de ce nom , entre l'endroit
rue de l'ABC et la rue d'Amiens.
reliait à la porte des Malades
quatre agrandissements
premiers
XVIIe siècle ; l'un,
Molinel
où débouche
Enfin la porte du Molinel
la
se
par une ligne à peu près droite.
Lille avait encore, pour atteindre
Les deux
les jardins
son développement
actuel,
à opérer.
eurent
lieu
dès le commencement
du
exécuté en 1604 (1), supprima la porte du
et la remplaça
par la porte Notre-Dame
(porte
de
Béthune) et enferma dans l'enceinte nouvelle tous les terrains qui
formèrent
le côté Sud de la rue des Jésuites, ainsi nommée parce
que ce fut dans les terrains
fit construire
nouvellement
à ses frais, de 1605 à 1618,
englobés que la Ville
le nouveau collége,
le couvent et la chapelle des Pères de la Société de Jésus (2).
arch. mun. aff. gén., carton 10, d. 5.
(1) Voir le plan de cet agrandissement,
Pour les agrandissements
dé Lille,
consulter l'atlas de M. Brun-Lavainne.
par ses boiseries , ses sculptures et ses
(2) Cette chapelle , très-remarquable
fut brûlée en 1140. (Nous lui consacrerons une notice). Rebâtie après
vitraux,
cet incendie,
cette chapelle devint l'église paroissiale Saint-Etienne,
après que
les boulets autrichiens
la place du Marché.
eurent
brûlé
l'antique
église
Saint-Etienne,
située
sur
— 413 —
L'autre
exécuté de 1617 à 1624.
et rebâtie à l'extrémité
nom,
dit du côté
agrandissement,
de la rue Saint-Maurice
fut reportée
Jacques sur son emplacement
rues furent
Pierre
du
pont
Saint-
de
de Vauban ; il ajouta à la Ville
tirées en cordeau , et il remplaça
par la porte Saint-André
plus important
dont elle prit le
et celui de la rue Royale dont les
Saint-André
, qui
fut
fut abattue
fut opéré après la conquête
sous la direction
Enfin le dernier
(1),
actuel.
Le troisième agrandissement
tout le quartier
Flandre
La porte des Reigneaux
et la porte de Courtrai,
Louis XIV,
de
la porte Saint-
(porte d'Ypres).
de s'exécuter
vient
sous nos yeux,
à lui seul que les trois que nous avons men-
tionnés , a fait de la ville de Lille une des plus importantes
et
des plus populeuses cités de la France.
Antérieurement
en l'année
à ces divers
1600 , date de la joyeuse
belle, la surface de la ville de
de l'étendue que devaient
opérés pendant le XVIIe
d'être
agrandissements
Lille
entrée d'Albert
et d'Isa-
avait donc à peine la moitié
lui donner les trois agrandissements
siècle,
triplée par l'agrandissement
enceinte resserrée,
, c'est-à-dire
la population
étendue qui vient
de 1860.
elle-même
Mais dans cette
était bien plus dense qu'elle
de cet agrandissement
furent dressés par maître
(1) Les plans définitifs
Pierre Camp, ingénieur de la ville d'Arras, et Jehan Lemesre, géomètre sermentéelles furent exécutées par Albert
Quant aux sculptures de la porte de Courtrai,
1619 à 1621. Voir
Le Pot. (Compte dés fortifications,
aff. gén , carton 10, dossier 10).
plan de l'agrandissement,
Dubrusle
et Nicolas
le
ne l'est aujourd'hui,
414 -
et même qu'elle ne l'était en 1860 , alors
que le dernier agrandissement fut reconnu indispensable (1), et
lé Ville renfermait plus de monuments remarquables que nous
n'en comptons aujourd'hui.
Dans le quartier
alors comme actuellement le
St.-Sauveur,
plus pauvre de la Ville, et où était presque entièrement concentrée l'industrie
des tisseurs d'étoffes,
saïeteurs et bourgetteurs,
nous avons à citer l'église St -Sauveur
et sa tour, surmontée
d'une flèche de pierre qu'a détruite le siége de 1792.
s'élevait l'hôpital Saint-Sauveur,
A côté
fondé au XIIIe siècle. Dans la
rue de l'Abiette
existaient l'antique couvent qui avait donné son
nom à la rue, et l'hôtel de Santes, que le Magistrat avait pris à
loyer de la veuve de M. S. d'Oignies, et qu'il fit décorer à ses
frais.
C'est là qu'après la démolition
l'habitation
du château fut installée
du Gouverneur.
Cet immeuble fut un peu plus tard
acheté par la Ville et servit également de logement, après la con-
quête française, au maréchal d'Humières et au duc de Boufflers.
Sur la paroisse St.-Maurice
venait
de s'élever le couvent des
Capucins (2), et dans la rue de Paris existaient
le refuge de
(1) En comparant la surface de la ville actuelle à celle de Lille en 1566, lors
du dénombrement
la population,
si
qui donna le chiffre de 40,000 habitants,
elle s'était augmentée dans la même proportion , devrait être de 250,000 habitants; elle s'est que de 158,000 environ.
demeurant à Lille, pour avoir
(2) 1595. A Jehan de Sains, tailleur d'images,
de cette Chambre (la Chambre des Comptes),
taillé les
par charge de MM.
armes de Sa Majesté, de pleine bosche, avec trois beaulmes et ung grand compar-
— 415 —
l'abbaye de Phalempin, celui de l'abbaye de Cysoing, le cloître
de Ste.-Claire , le collége des Jésuites , l'hôpital St.-Jehan et
n'avaient
l'hôpital St.-Nicaise, dont les constructions primitives
noupas encore été défigurées , et enfin l'église St.-Maurice,
vellement restaurée et agrandie , qui portait son léger campade la nef centrale et du transept, et dont
le porche était surmonté d'une haute tour de pierre , où le
Magistrat allait faire placer les grosses cloches descendues du
nile à l'intersection
beffroi de la Ville , qui dut être démoli.
Quant
aux
monuments
de la paroisse
St.-Etienne
qui
étaient concentrés autour du grand marché , nous y reviendrons
; mais nous mentionnerons le couvent des Récol-
tout-à-l'heure
lets, situé dans la rue de ce nom (1 ), et celui que les Dominicains,
venaient de faire construire dans la Basse-Rue,
timent
à lentour,
sur l'emplace-
bien eslevé et fort enrichi, pour estre mis au cloistre
Arch. départ., compte des annotations.
des Capu-
chins, XXXI.
1595. A Jehan
de Sains pour avoir fait et livré une pierre blunche où sont
taillées les armoiries de ceste ville tenues par ung lyon que MM. de la Loy ont
fait
présent
de la Ville.
pour mettre
à la maison
des Pères Capuchins.
XXIII1
. Comptes
qui fut élevée avec le concours des
chapelle du couvent des Capucins,
au
archiducs et de la Ville, contenait
quatre tableaux de Rubens , aujourd'hui
musée de la Ville.
Nous n'avons pu jusqu'ici,
malgré toutes nos recherches,
La
la célèbre descente de
apprendre à quelle date ces oeuvres , et principalement
croix , vinrent décorer cette chapelle. Nous ferons la même observation
pour le
nous parlons
magnifique Van Dyck qui ornait la chapelle des Récollets dont
plus loin.
sur l'emplacement
(1) A l'angle de la rue des Arts et de la rue des Fleurs,
actuel du lycée; la chapelle de ce couvent fut longtemps le musée de la Ville.
— 416 —
ment de l'ancien hôpital des Grimarets (1), avec une élégante
chapelle décorée d'une façade dans le style de la Renaissance.
Près de là, et contre le canal, était situé l'hôtel de Roubaix, vaste
et somptueux édifice qui avait reçu sous Philippe-le-Bon
de personnages de distinction , et qui , reconstruit
tant
au
XVIIIe siècle, devint l'hôtel du Gouverneur, M. de Soubise.Dans
la rue Esquermoise
était placé le palais de la Chambre des
Comptes. Lors de sa fondation, celle-ci avait été établie dans
le palais de la Salle, mais elle avait été transférée, en 1413, dans
l'hôtel de la Poterne, ancienne propriété de l'évêque de Tournai,
située à l'angle du pont de Weppes et qui s'étendait jusqu'à
la place de l'Arbalête
Cet hôtel avait été rebâti avec un grand
luxe, au XVe siècle, et on avait, en 1521, construit un pertique
sculpté qui s'ouvrait
sur la rue Esquermoise.
Un peu plus loin
actuel
des Comptes , au point d'intersection
de la rue Esquermoise, de la rue de la Barre et de la rue Royale,
que la Chambre
s'élevait,
au centre d'un carrefour,
rine, monument commémoratif
la Croix
de Ste.-Cathe-
élevé en 1456, en remplacement
d'une croix plus ancienne, construite à une époque indéterminée,
(1) Cet hôpital
dut sa fondation
à une cause assez singulière:
avait épousé Marie de Pontrewarl,
sa parente , sans dispense
d'être forcés de divorcer,
les époux adressèrent
préalable sans doute. Craignant
au Saint-Père
une supplique
pour être autorisés à « demourer ansamble » et
Lotard
offrirent
Canard
de faire
bâtir
Cette offre fut agréée,
sa femme , fondèrent
Basse-Rue
Registre
une chapelle et de fonder un hôpital pour les passants.
et en l'an 1344, Lotard Canard et Marie de Pontrewart,
un hôpital de vingt quatre lits, dans leur maison de la
aux titres
A , folio
92.
— 417 —
pour conserver le souvenir d'un
annales ; aussi laissons-nous
fait que ne racontent pas nos
la parole
au comptable
de la
Ville:
( 1456-1457
, à Ghilles Carlier , Ghisselin
de Vheghe et
aultres pour et au nom de tous les manans et habitans de la
paroisse Ste-Catherine pour et en advanchement de la fachon
de une notable croix
par eulx faire faire où lieu et en la place
de une aultre anchienne croix qui estre souloit au quarfour de
leur dite paroisse en souvenance et mémoire de une anchienne
conquête jadis faite par les manans sur une manière de gens
appelés bidans (1) qui par grâce estoient entrés en ceste ville
par sy que ce fut sans meffaire à aultruy, et les quels, ce
non obstant, commenchièrent à rober la dite ville, tellement
que fu forche aux dits manans de les rebouter, comme ils firent,
jusque au lieu ou la dite croix est assise et illecq en faire exécution, lequel lieu n'estoit point pour lors en l'enclozure
dite ville (2)
.
.
....
La croix a disparu , mais le nom est resté,
.
de la
.
XVII
et sert actuel-
lement d'enseigne à un magasin de quincaillerie.
Sur la paroisse St.-Pierre,
le palais de la Salle n'existait plus;
c'est dans cette première résidence des comtes de Flandre dont
on attribue la construction à Bauduin,
(1) Voir
qu'avait eu lieu le célèbre
Du Cange : Bidaldi.
et le canal formèrent la clôture
(2) Le Pont-de-Weppes
au XIIIe siècle , le fait est donc antérieur à cette époque.
de la Ville
jusques
repas du Faisan, et non, comme l'ont dit les chroniqueurs, qui se
sont copiés tous, dans le palais de Rihour ; ce palais n'était pas
encore bâti en 1453.
Magistrat,
rivage;
qui l'avait
mais
de la Salle avait été acheté par le
L'hôtel
fait démolir
en 1528 , pour agrandir
Comtesse,
l'hôpital
qui avait
été élevé,
le
au
XIIIe siècle, sur les dépendances de ce palais de la Salle et dont
une
en 1659, offrait encore aux
partie devait être reconstruite
regards presque toutes ses constructions
l'élégant
ainsi que
campanile qui dut être démoli, il a quelques années.
Près de là s'élevait la chapelle
l'église
primitives,
St.-Pierre
et les importantes
giale dont nous écrirons
C'est principalement
la cérémonie
du
le Puits Doré (I),
St.-Michel,
dépendances de la collé-
une monographie
spéciale.
le grand marché où devait avoir lieu
serment,
qui mérite
une description
plus
détaillée.
A cette époque , la Grand'Place
la Place du Théâtre,
formaient
Marché ; quelques boutiques
regard, construit
actuelle , la Petite Place et
ce que l'on
appelait le Grand
de changeurs et l'hôtel
du Beau-
en 1425 pour le Prévost, et qui devait son
titre à Philippe-le-Bon
lui-même,
qui l'avait
ainsi nommé (2),
et Prince des Oignons en advan(1) Aux maître de la plaice de peu d'argent
chement
de ce que pourra couster
le puich qu'on appelle le puich doré contre
l'atre
de nouveau,
et orné des armoiries
Saint-Pierre
quils ont fait construire
de Sa Majesté. XV 1. Arch
départ.,
compte des annotations
, 1595.
(2) « Le jour de la procession de Lille, l'an 1426 , fut donné par M. S., au dit
au lieu de Gamet. " Registre
de la chambre des
hostel, nom de Beauregard
en marge).
comptes, année 1425. (Note inscrite
— 419 —
étaient les seules constructions
les maisons
aujourd'hui
qu'occupent
qui forment,
de
la rue des Septet celles
des Trois-Couronnes
du Petit-Paon,
Agaches,
qui existassent sur les terrains
sur la Petite Place, le rang auquel est resté le nom
de Beauregard.
La Bourse
alors n'était
pas bâtie,
et au
milieu de l'emplacement qu'elle occupe était creusée la Fontaine au Chambge (1), entourée d'une balustrade de fer
Notre-Dame
des Ardens (2), qui, au XIIIe siècle, portait le nom
Près de là, et également isolé, se dressait
de N.-D. du Joyel.
le pilori,
à
de la Halle s'élevait une petite chapelle dédié
forgé.Vis-à-vis
décoré avec un luxe de sculpture
et de peinture
(3)
Le quinzième jour de juillet
Quinze cent quatorze fut faict
sans entrer en fange,
La jauge,
Pour vray de la fontaine au chambge
(1)
Et contient,
le puis ,
approuver
Deux cents, avec ce, onze muys
Il ne s'en faut ne quart ni tiers
encoires
Sinon
La
Science
Portant
huit
setters,
est vraiment
subtille
en mesure
de Lille,
Ce sont en lots , tout
mil deux
Vingt
bien réduict,
cent quatre
huit.
vingt
W.Tesson,
(2) Cette chapelle fut démolie
furent
que la Sainte-Chandelle,
pelle de Lorette
(3) A Jacques
près
l'église
en
1650 , et l'image
transportées
Saint-Etienne.
tailleur
livre
de N.-D.
E,
folio
91.
du Joyau, ainsi
dans la cha-
processionnellement
(Comptes.de la Ville,
1650-1651).
d'images, pour avoir taillié au pilory plusieurs
et autres menus ouvraje,
XIIII
l.
visages, bestes,
A Anthoine
de Montigny
pour avoir livré au dit pilory pour furnir les XIII
revestier les croisées , pour le lyon et les rays du soleil IIIm VIe VII 1
faurains,
Derpin,
oiseaux
— 420 _
qui cadrait mal avec les trop nombreuses
dont il
au XVIe siècle.
fut le théâtre
Cette vaste place dont l'irrégularité
ajoutait
encore à l'aspect
était entourée de monuments : c'était
pittoresque.,
Halle
exécutions
Echevinale
tout récemment
la
d'abord
(ancienne halle et café Lalubie) reconstruite
par Me. Jehan Fayet, et qui offrait aux regards
sa façade nouvelle, enluminée de peintures et étincelante de doà gauche s'alignaient les Prisons et le Poids Public,
construits en 1524; sur l'emplacement du marché St.-Nicolas
rures;
s'élevaient
les Nouvelles
Boucheries
remontait à l'année 1550 (1).La
dont
la construction
façade était composée de trois
1 de
de plomb estamées de fin estain , ci IIs. IIIe
LXI1 IIIIs pour XIIIe
plomb
comme pour crestes et fuelles
estamé de fin estain tant pour les lionceaux,
1
assavoir aux testes estans
ci IIs CXXX1
pour IIIe I mis encore au dit pilory,
eu de lampes estant autour XXX 1 IIs ; sont
des croisées et plusieurs
autour
en tout
Ve XXI
A Henri
rains,
1 VIs.
Hennecart,
lion
ung
tous
estant
les faux
pour avoir paint de fin or au pilori
le gros pomles heuzes, les rais de soleil,
et marmousets,
VIII
rons estans autour du dit pillory
paintre,
en hauct,
les boucquets
avec les reprinses et plusieurs
meau,
pièces LXXV1.
(Arch.
mun , comptes
de la Ville,
année 1525-1526).
(1) A Jean Desains, tailleur
au pignon des halles nouvelles
d'images,
VII 1.
pour
avoir
taillié
deux médailles
mises
et Pasquier de Gand , tailleurs
de blancs,
pour V
enrichissements
des fenestres , cleres voyes ,
chambrans,
grans tabernacles,
1.
plates bendes, trepied du lyon, etc., etc. V1 LXXIII
A Jean Desains pour avoir taillé une image de la Vierge XX 1.
A maistres
Jean Richard
pour avoir painct la dite image Cs.
ung lion mis sur le pignon
Desains pour avoir taillé
et une fleur de lys XVI 1.
A Jehan Prévost
A Jean
saulvaiges
le dit lyon
pour avoir doré la bannière,
1. (Comptes de la Ville,
1550-1551).
A Jehan Prévost
saulvaiges
XVI
, deux
hommes
et les deux hommes
— 421 —
pignons à escaliers, reliés entre eux par une claire-voie
cette façade, dont
sculptée :
le dessin était l'oeuvre de Jacques
Caron,
était décorée de tabernacles qui abritaient des statues : au milieu était celle de la Vierge, des deux côtés celles de St.-Pierre
et de St.-Paul,
oeuvres de Gilles Capitaine (1). Ces statues et
les tabernacles
avaient été, en 1596 , repeints
et dorés
par
Philippe Mesque, l'artiste lillois qui avait aussi décoré la Halle
Sur le sommet du pignon central, plus élevé que les deux autres , le lion de Flandre accosté de « deux hommes saulvaiges, »
et taillé en ronde bosse, était assis tenant dans ses griffes une
haute bannière de laiton où étaient peintes les armes de la Ville :
la fleur de lys d'argent sur champ de gueules.
C'est à l'étage
de ce monument que fut transférée en 1585 l'Ecole
cale, installée d'abord sur le boulevard du Molinel.
Domini« En consi-
» dération
que de la bonne instruction de la jeunesse résulte
» prouffict à la chose publique » le Magistrat avait déclaré cette
école obligatoire,
et par une ordonnance datée du 28 septembre
1585 (2), il avait frappé d'une amende et, au besoin de punition
corporelle,
les parents et même les maîtres qui n'enverraient
pas à celte école les enfants
pas lire ou écrire(3).
on apercevait
mun. reg.
ne sachant
A droite, au fond de la place de Rihour ,
la façade principale
(1) Ces deux dernières
(2) Arch.
et les domestiques
statues
aux extraits
(3) Voir notre brochure intitulée
le XVIe siècle. Lille, 1813.
ne furent
du palais de Philippe-le-
placées
qu'en
1596.
de bans 1584-1592.
: l'Instruction
gratuite
et obligatoire
depuis
28
— 422 —
Bon , avec ses tourelles octogones et la claire-voie sculptée qui
couronnait la galerie reliant les deux grands bâtiments des ailes.
Une porte richement sculptée et décorée de peinture, s'ouvrait
au milieu de la galerie et donnait accès dans la cour du palais.
de la façade, et pour séparer le palais de la voie pu-
Vis-à-vis
blique,
régnait une balustrade,
coupée de distance en distance
par onze lions ou griffons dorés , qui tenaient dans leurs griffes
des bannières de métal (1). Sur le Grand Marché, en face des
et au-dessus des maisons récemment
boucheries
construites
qui entouraient le cimetière , apparaissait l'église St.-Etienne,
avec ses nouvelles chapelles et sa tour carrée où furent placés
et le carillon
l'horloge
démoli.
célèbre
Contre l'église,
chapelle dédiée à N.-D.
Lambersart,
avait richement
A
provenaient
du
beffroi
mais isolée
de celle-ci , s'élevait la
de Lorette,
que Jehan Ruffaut S. de
trésorier de Charles V, avait fait bâtir dans le cime-
tière St.-Etienne
(1)
qui
au-dessus de la tombe de ses ancêtres, et qu'il
dotée en 1535 et en 1538 (2).
, tailleur
Jacques
l'église Saint-Pierre,
pour avoir
de dessoubz IIIIxx
IX 1 Vs.
( maréchal ) pour avoir faict unze verghes
en leurs graux les dits lyons et
de fer rondes de VI pieds demy qui tiennent
griffons sur les quelles les bannières sont mises pr ensemble VIxx X 1. XII1.
de Respin pour avoir faict de leiton les unze bannières XXIIII
A Watier
1.
A Me Simon
A
Tomas
du Molin
demeurant
d'images,
auprès de l'atre de
taillé les onze lyons que griffons et les piliers
Tournemine
les dits
gros febvre
, painctre , pour avoir painct les unze pilliers , doré
et les dites unze bannières IIIIxx
XV 1. (Arch. départ.
lyons et griffons
Comptes de la gouvernance,
(2) Registre
le 29 novembre
aux titres
1546, avait
1524-1525).
AA
, folio 268 v°. Arch. mun. Jehan
son épitaphe dans cette chapelle
Ruffaut,
mort
— 423 —
Au milieu du parvis de l'église, dans la rue Esquerm
était plantée une colonne
sant face à la taverne de Tenremonde,
de granit dont la partie supérieure,
ise, fai-
taillée en forme de fleur de
lis, était surmontée d'un crucifix de bronze ; sur les faces de la
colonne on avait incrusté deux bas-reliefs
représentant
l'un le Bon
Pasteur,
« en pierre doulce »
l'autre
le Lapidement
de St.-Etienne
(1).
De hautes maisons à pignons , les unes encore gothiques , à
étages surplombant, avec leurs fenêtres à croisillons de pierre,
dont l'ancienne
imprimerie
Danel nous a conservé
le type ;
les autres datant de l'époque de la Renaissance , construites en
pierres blanches et superposant sur leurs façades tous les ordres de l'architecture
(2), complétaient la décoration du GrandMarché, qui, sous les comtes de Flandre et surtout sous les ducs
de Bourgogne, avait été le théâtre des fêtes de l'Espinette
de tant de joûtes et de tournois.
et
Les rues de Lille où devait se dérouler
le cortége , offraient
les briques rouges cuites au bois
le même aspect pittoresque,
s'alliaient à merveille avec les pierres blanches sculptées qui
formaient les encadrements des fenêtres et dessinaient les
pilastres et les corniches.
(1) Arch.
mun. comptes
Sur les antiques façades de bois des
de la Ville,
1598-1598.
sur
Belle-Vue
(2) La façade de l'estaminet
, qui vient d'être démolie , était,
la Place, le dernier type des maisons construites
ainsi à Lille. Le bâtiment situé
dans la cour de la maison N° 6 de la rue Saint-Etienne
, et qui faisait partie de
l'ancien hôtel de Beaurepaire
est peut-être
le dernier
spécimen de la belle
architecture
de la Renaissance
flamande
à Lille.
-
421 -
l'art avait mis aussi son empreinte
des sculptures naïves ou bouffonnes.
quartiers
populaires,
L'aspect extérieur
parmi
de la Ville n'était pas moins curieux ; les
vieilles fortifications
encore debout étaient coupées, de distance
en distance , par des tours à machicoulis , souvenir de l'époque
féodale (1); et les portes anciennes , sortes de forteresses,
vraient leurs baies entre deux tours massives,
toits aigus que surmontaient
la dorure d'or fin reluisait
au-dessus des arcs des portes,
reproduisaient,
couronnées de
dont
des heuzes en fer ouvragé
au soleil.
Entre ces deux
s'étalaient
ou-
tours,
des sculptures
qui
soit les armes de Flandre ou de Bourgogne, soit
des sujets de piété, que le pinceau des peintres avait avivés d'or,
d'azur et de vermillon
(2).
» un certain nombre de ces
(1) A la suite d'une visite « par gens compélens,
de terre
tours avaient été abaissées jusqu'au
et remplies
niveau du rempart
de nouvelles batteries. Reg. aux titres, R. F 132.
pour permettre l'établissement
(2) 1524 , à Hennicot
pour avoir doré ung soleil où sont les armes de l'empereur assis sur la porte de Fives.
1534 , à Pasqueir de Gard pour avoir taillé une custode à la porte de Fives
pour mestre une ymage Notre-Dame.
1552 , à Philippe
Mesque pour avoir painct la figure de Mg. Saint-Pierre
estant entre deux portes Saint- Pierre
de toutes sortes de couleurs
à lhuille
contre les pluies , ensemble plusieurs
autres belles painctures.
pour résister
IIe III 1IIs.
1595,
N.-S.
à Philippe
en croix,
de Jehan,
taillé
Mesque,
painctre,
avec deux autres
pour
images,
avoir
de
painct la ressemblance
assavoir : de la Vierge Marie et
en la porte des Malades , lesquelles sont painctes de bonne et belle
paincture et d'or fin ; pour avoir painct aussi trois images semblables à la porte
du Molinel,
de bonne paincture
et dorure. LX 1. (Comptes de la Ville, archives
municipales).
— 425 —
Après avoir esquissé l'aspect des lieux , il convient de dire
quelques mots des longs préparatifs
préoccupé le Magistrat
de la fête qui avait
et le peuple,
à l'annonce
tant
de la visite
de leurs nouveaux souverains.
Il ne suffisait pas de décréter des fêtes, il fallait avant tout
pourvoir
aux moyens d'en
solder les frais. Wallerand
ghouard , Reward de la Ville,
accompagnés de Pierre
transportèrent
Dubois , échevin,
Wallerand
de Mons, conseiller
à Bruxelles
pour obtenir
Han-
pensionnaire,
par l'entremise
se
de
Richardot, président du Conseil d'Etat et du Conseil privé, une
lettre d'octroi qui permît à la Ville de lever de l'argent en
émettant des titres de rente, qui devaient être amortis par la
création d'impôts spéciaux. C'était ce qu'on appelait alors; une
crue d'assis.
à percevoir,
Ils obtinrent celte permission, et furent autorisés
pendant six ans : une taxe supplémentaire de deux
patards sur chaque tonneau de petite bière , de un patard sur
chaque lot (double-litre) de vin consommé dans la Ville, et de
quatre patards sur la livre de gros de tout l'indigo qui entrerait
à Lille (1). La lettre d'octroi fut signée le 20 janvier 1600 par
Albert et Isabelle ; et ce litre
reproduit,
dans ses considérants :
» que le Magistrat
aurait résolu de représenter
estiment nous seront agréables. »
Muni de cette autorisation,
riches habitants de la Ville,
le Magistrat
des choses qu'ils
fit un appel
et, en quelques jours,
aux
trente-sept
il) La livre de gros valant 120 patards, c'était un impôt de 2 1/2 pour cent.
— 420 —
préteurs eurent versé dans la caisse municipale
une somme de
cent mille livres environ , en échange de titres de rentes.
Du 27 janvier
au 4 février , de nombreuses ordonnances
police , publiées à la bretesque , prescrivirent
manants:
de nettoyer les rues,
de tentures
et de tapisseries,
contre les incendies,
pour recevoir
d'orner
de
aux bourgeois et
les façades des maisons
de prendre
toutes précautions
et de tenir prêtes leurs écuries
et étables
les chevaux et mulets de Leurs Altesses et des
gens de leur suite. On engageait en même temps les habitants
à faire
provision
de bois et de goudron
pour les feux de joie
à allumer
tant au devant de leurs maisons qu'aux lieux accoutumés (1), à l'heure où la grosse cloche de chaque paroisse st
mettrait en branle, « ce qui sera environ les huit heures du
soir.
» On surexcitait
même l'émulation
prix qui seraient distribués
en promettant
quinze
aux auteurs des quinze plus beaux
feux.
En même temps , l'échevinage
la rédaction du programme
de longues délibérations,
par messire Floris
se préoccupait
et de l'organisation
activement de
de la fête ; après
il fut résolu de suivre le plan proposé
Van der Haer, trésorier et chanoine de la
collégiale de Saint-Pierre.
Ce plan consistait à représenter
des théâtres dressés ad hoc, les principaux
sur
épisodes de l'his-
toire de Lille..
Le Magistrat
confia en conséquence à Van der Haer la haute
(1) Registre aux bans de police , arch, mun.
— 427 —
direction
de la fête, en lui adjoignant
Jehan Mahieu , l'un des
quinze capitaines des compagnies bourgeoises.
Jehan Fayet, maître des oeuvres de la Ville,
diriger les constructions
habiles,
parmi
; sous ses ordres les peintres
nous citerons
lesquels
Philippe Mesque et Jaspart Marcq,
les tableaux,
ainsi
Ville
parla
propres à représenter
les
ceux qui leur
Vincq ,
les armoiries,
orner les
qui devaient
; ils dessinèrent
les plus
de
Philippe
exécutèrent
que les peintures
théâtres et les arcs triomphaux
et cherchèrent
fut chargé de
les costumes,
les plus
parurent
personnages historiques qu'il s'agis-
sait de mettre en scène.
Pendant
ces préparatifs,
d'école de Saint-Pierre,
de Jésus, Maximilien
Van der Haer , Boniface , maître
Jehan Herreng,
procureur
fiscal (1 ),
les compliments,
de la Société
docteur en médecine,
Montaigne,
de Hellin , Hubert Leclercq
recteur
, Jehan Lefel , Hypolite
lèrent sur les arcs triomphaux
Petitpas ,
les vers latins
et français , :
et vers numéraux
qui, s'éta-
composèrent
chronogrammes
Salatier
, d'après des modèles transcrits
de la belle main de Pierre Lemonnier
(2).
Petit-Pas figure dans le manuscrit N° 247 de la bibliothèque
de
(1) Hippolyte
Lille, parmi les écrivains nés à Lille. On le cite comme poète, et l'auteur inconnu
de ce recueil dit en parlant de lui : cum is a teneris annis operam litteris dedisset,
miro quodam impetu ad vinciendas
poeticis res numeris
l'auteur des nombreux chronogrammes
très-probablement
qui figurent
parmi
les inscriptions
Il est donc
ferebatur.
et des vers numéraux
que nous reproduisons.
(2) Pierre Lemonnier,
qui attend une biographie, était lui-même auteur. Nous
connaissons une longue liste de ses ouvrages. C'était de plus un calligraphe,
et c'est par lui que le Magistrat
fit exécuter les deux copies officielles du Roisin
qui existent à la bibliothèque
et aux archives.
— 428 —
Ces vers, ces inscriptions,
ces compliments
sont curieux à lire; c'est l'histoire
hyperboliques
abrégée de Lille,
écrite par
ses poètes ; on y sent avant tout la satisfaction avec laquelle,
la paix avait
après un demi-siècle de troubles et de guerres,
été accueillie, et la joie profonde de voir rétablies , avec la
France , les relations si profitables au commerce et à l'industrie
lilloise.
La maison d'Autriche
est exaltée et portée aux nues, mais
si l'on proclame que sa gloire:
Est de la Deule avant jusqu'au Gange estendue
si l'en compare Albert et Isabelle au soleil et à la lune, on a gardé
mémoire des libertés et des franchises que la Ville a dues à la
maison de Flandre, et les poètes mettent volontiers
Charles-Quint,
empereur d'Occident,
en parallèle
et Bauduin , empereur
parfois originale, elle
laisse souvent à désirer ; mais en 1600 Malherbe était à peine
de Gonstantinople.
Quant à la forme,
venu, et il y avait loin alors de Paris à Lille !
La Ville était, à cette époque , divisée en un certain nombre
qui avaient chacun leur administration spéciale
choisie parmi les bourgeois, pour veiller à la police et à l'entretien des rues. Chaque quartier était désigné par un sobriquet qui avait pour origine les jeux ou mystères que chacun
de quartiers
de ces quartiers représentait autrefois à la procession de Lille.
Il y avait entre autres, l'Empire de jeunesse , le comte
Lydéric,
le Petit Frais, etc., etc.
— 429 —
Le maître de chacune de ces places ou quartiers fut chargé de
veiller à l'installation des décorations dans les rues placées sous
sa juridiction
, et de tenir
note des dépenses dont on verra
le détail consigné dans le compte que nous publions.
De leur côté,
les tailleurs,
les costumiers,
les brodeurs
se mirent à l'oeuvre et taillèrent les costumes dans le damas,
le velours et le drap d'or. L'échevinage , les serviteurs
Ville,
ries,
les sergents de la Prévôté,
le héraut de l'Espinette
parés de costumes magnifiques
de la
les connétables des confré-
furent,
pour la circonstance,
dont nous verrons plus loin la
description.
Le récit qui va suivre
est assez complet pour que nous
n'ayons pas à insister sur l'originalité artistique de la fête dont
notre Ville fut le théâtre,
et qui laisse bien loin derrière
elle ,
comme splendeur et comme caractère , nos cortéges modernes
et nos cérémonies officielles.
Il faut même reconnaître
les conditions
où il était
coutume traditionnelle,
que la solennité du serment,
prêté par les princes,
dans
suivant la
avait une grande signification , et était
de nature à impressionner
profondément
les masses populaires,
toujours si faciles à émouvoir.
semblé subordonnaient
Le Magistrat et le peuple rasleur obéissance et leur foi à la recon-
naissance préalable, jurée par le prince, des usages et des coutumes , et la promesse de ne gouverner la Ville qu'en suivant
la loi reconnue et par l'entremise de l'échevinage. Ce n'était
donc point le pouvoir imposé, mais un véritable contrat synal-
— 430 —
lagmatique , qui semblait laisser au peuple la liberté entière de
son acquiescement.
A la fin du XVIIe siècle , ne voulût-on
voir dans cette céré-
monie qu'une formalité un peu théâtrale, elle était encore de
nature à flatter le sentiment d'indépendance qui était chez nous
un héritage et une tradition.
Le compte spécial, que nous reproduisons comme appendice,
du chroniqueur
complétera les descriptions
contemporain,
en
donnant les noms de tous ceux qui prêtèrent
leur concours
pour réaliser les splendeurs
de cette joyeuse
entrée. On y
trouvera le prix de chacun des arcs de triomphe
et des détails
du théâtre sur lequel eut lieu l'im-
précis sur la construction
portante cérémonie du serment, ainsi que la liste des bourgeois
récompensés pour avoir organisé les plus beaux feux de joie.
La partie de ce compte la plus instructive
est peut-être
celle
qui contient la nomenclature des libéralités plus ou moins obligatoires que le Magistrat
eut à faire solder par la caisse muni-
cipale.
Les archiducs
qui, en sus des six coupes d'or valant environ
vingt-quatre mille livres, reçurent encore des Etats une somme
de trente mille florins, ne furent pas les seuls à profiter de ces
dons gracieux. Les présents durent s'étendre
des Altesses
Conseil d'Etat,
voyageuses,
depuis
Richardot,
à toute la suite
président
du
qui loucha quinze cents florins pour sa part,
jusqu'aux douze laquais qui eurent ensemble deux cents livres.
-
431 -
En résumé, la Ville eut à distribuer
aux officiers,
dames et
chambrières , une somme de plus de dix mille livres.
Puis , après les cadeaux en espèces sonnantes , viennent les
présents de vin. M. de Bill y , gouverneur, reçut pour sa part
quatre fillettes
de vin,
bassadeur d'Angleterre,
d'Aragon , le prince
furent
gratifiés
du prix de quatre cents florins. L'aml'ambassadeur
d'Orange,
d'Espagne,
le duc d'Aumale,
l'amiral
etc.,
etc.,
quennes de vin. Les
chacun de vingt-quatre
quennes étaient de larges pots d'étain, aux armes de la Ville,
destinés à ces présents, et qui faisaient partie du mobilier de la
halle échevinale (I).
Le Magistrat n'oublia dans ses libéralités,
ni les organisateurs
de la fête, ni les poètes qui avaient chanté la gloire des princes
et les fastes de la Ville ; et généreux non à demi, il fit solder
chez tous les hôteliers et cabaretiers de la ville la dépense des
seigneurs et des gens de la suite des Altesses Sérénissimes.
L'on voit en effet défiler dans les comptes le nom des hôtes
de toutes les hôtelleries, dont les enseignes, après trois siècles,
s'étalent
encore, pour la plupart
du moins, dans nos rues
actuelles. Quelle leçon de philosophie!
Voir survivre
seignes de cabaret à l'empire de Charles-Quint
des en-
et à la monar-
chie de Philippe II.
Albert et Isabelle ne furent pas ingrats envers les organisa-
(1) La ville
hôtel-de-ville
possède encore dans le musée de son remarquable
des pots de celte nature.
d'Audenaerde
— 432 —
teurs de la fête. Si le peuple eut pour sa part quelques poignées
d'or jetées à la foule, en reconnaissance de ses vivat, le reward
Wallerand
Hanghouart , les échevins
Jehan de le Vichte , le voir-juré
chevaliers,
Wallerand
Michel
Gomer,
Dubois
et
furent créés
sur le théâtre même où le serment réciproque avait
été prononcé.
Les quatre nouveaux chevaliers
bourgeoisie lilloise.
appartenaient
Ces anoblissements
à la vieille
sont l'indice
d'une
situation
nouvelle (1) ; à partir de cette époque, c'est presque
uniquement parmi les personnes titrées que les commissaires
au renouvellement
de la loi choisiront
l'échevinage.
En effet, un mandement des archiducs , daté du 28 octobre
1614 et adressé au gouverneur , lui ordonne d'avertir
commissaires
chargés , conjointement
avec lui,
les trois
d'élire
les
membres de l'échevinage, qu'ils aient à choisir la Loy de la Ville
« parmi les gentilshommes lettrés , rentiers et
gens qualifiés,
dont il ny a faulte dans la ville de Lille, les préférant aux inférieurs en qualité, et de ny admettre aucuns bouticliers , sinon
un ou deux marchands au plus, des plus entendus, honorables et
capables. » (2) Comme cette exclusion était une innovation,
(1) De 1600 à 1651 les archiducs et Charles II donnèrent des titres de noblesse
à une soixantaine de bourgeois de la ville. On trouvera la liste de ces anoblissements dans lé manuscrit de la bibliothèque
, N° 272 , intitulé : Mémoires historiques.
(2) Registre
rouge,
pièce N° 397.
—
433
—
les archiducs donnaient mission au gouverneur d'insister
forte-
ment de leur part auprès des commis-aires.
L'année suivante , pareille lettre fut adressée de nouveau au
les
gouverneur. On le chargeait, en même temps, d'avertir
quatre curés, qui avaient tous les ans le privilège de nommer
les huit hommes, que le Prince les engageait à porter également
leur choix sur des personnes titrées.
bien des noms bourgeois
Malgré ces recommandations,
figurent encore dans « les papiers de la loy ; » mais les charges
de Reward et de Mayeur furent exclusivement réservées à la
noblesse.
Après
la conquête française,
suivis , les minisires
tendirent à limiter
du roi,
les mêmes errements furent
par l'entremise des intendants,
de plus en plus l'initiative
tives de l'hôtel de ville,
et les préroga-
et ce ne fut qu'à la chute de la mo-
narchie absolue , à la date de 1789 , que la bourgeoisie rentra
en maîtresse , et cette fois par le vote
dans les conseils
direct
des citoyens ,
de la commune.
Nous laissons maintenant la parole au chroniqueur
porain.
contem-
LA JOYEUSE
ENTRÉE
DES
ALTESSES
SÉRÉNISSIMES
FEVRIER
ALBERT
ET ISABELLE.
1600.
Jehan de Robles, chevalier, comte d'Annappes, baron de
MESSIRE
Billy, gouverneur et capitaine des villes de Lille, Douai et Orchies,
convoqua les seigneurs et gentilshommes demeurant sous son
commandement, pour raccompagner, et aller recepvoir leurs altezes
ès limites de sa juridiction.
Tellement, que accompagné des députés, des ecclésiastiques et
nobles, des baillis des quattre haultz justiciers, et grand nombre de
nobles, tant de la ville que de la châtellenie, de ses lieutenans,
ensemble des bailly et prevost de Lille, suivis de leurs sergens
accoustrés si comme : ceulx du baillage d'habits de couleur violet
passementés de soye blanche, et ceulx de la prevoté de mesme
couleur à passements d'argent, se acheminèrent, tous montés à
— 435 —
cheval, le samedy cinquièsme de febvrier vers Halluin, distant de
la ville, trois lieuwes.
Auquel lieu avait le dit Sr gouverneur fait venir, des bourgs et
plus prochains villaiges, hommes montés d'armes, jusques à cinq à
six mil, lesquels il avait mis en ordre selon qu'il avait jugé convenir.
Environ le midi viendrent de Courtray par Menin, L. A. au dit
Halluwin, tirés en coche de six chevaulx blancqs, et après que le
dit Sr Gouverneur eut fait les compliments et congratulations, firent
les dits paysans retentir l'air de coups d'arquebusades.
Les quatres confraries Saint-Georges, Saint-Sébastien, SainteBarbe et Saint-Michel (1) étoient allé jusques à Bondues et près de
la chapelle des Obeaux, rengés en ordre, tous en bon équipage,
estans les quattre grands connestables accoustrés demesmes habits,
assavoir de velour noir, largement passementés d'or, qui, joincment avec six compagnies bourgeoises que le sort avait choisy,
donnèrent diverses belles salves et suyvirent leurs altèzes jusques
en la ville.
Le Magistrat monté à cheval et tous accoustrés si comme : Le
Reward et Mayeur de manteaux loings de velours, les unze eschevins
de robes ou manteaux loings de satin ; ceux du conseil, argentier,
huit-hommes, procureur et deux greffiers et le clerc de la hanse,
de robes de cafat de Naples, ( excepté le premier conseillier pensionnaire qui estoit revestu de robe de damas), et toutes à fentes de
velours ; le tout noir, et faict aux dépens de la ville. Marchant
au devant d'eulx, le herault de l'Espinette (2), vestu de robe d'armoisin à fentes de satin, avec sa cotte de héraut, armoyé des armes
de la ville, ayant en main son caducée, les quattre sergans d'eschevius, le maître des oeuvres, le premier messagier et le premier
(1) Tireurs
d'armes.
eût été abolie depuis longtemps
(2) Bien que la fête de l'Espinette
de l'Espinette
était resté comme un souvenir.
, le héraut
— 436 —
clerc des ouvrages, tous aians robes d'eslamette rouge cramoisy,
à fentes d'armoisin violet, partirent de la ville environ une heure
et demie l'après disner.
Lesquels descendirent en ung jardin qui est au devant la croix
des Poissonniers, sur la fin du riez de la Magdelaine, et après avoir,
par quelque espace de temps, attendu la venue de L. A. s'étant mis
à pied les reçeurent, et le Rewart, dans un bassin d'argent, présenta
à L. A. les clefs de la ville liées dune couroye de velours cramoisy
à clouans d'argent, et Me Denis le Guillebert, licentié es droits,
premier conseillier pensionnaire, porta la parole et dit: que les
Rewart, Mayeur, Eschevins, conseil et Huit Hommes de la ville de
Lille représentans tout le peuple et la communauté d'icelle, estoient
venus au-devant de L. A. pour, en toute humilité et révérence, leur
baiser les mains et professer qu'ils sont et seront à jamais les
très-affectionnés , très-fidèles et très-obéissants
très-humbles,
subjets de leurs seigneurs souverains et princes naturels, les
remerciant infiniment des peines et des travaux qu'elles avoient
prins de venir en ceste ville, les asseurant de la joye incroyable
qu'en auroit tout le peuple, lequel en toute allégresse les attendoit,
puis se retournant vers le Rewart dit que le Rewart, par bénéfice de
leurs nobles prédécesseurs, avoit toujours eu la garde des clefs de la
ville, qu'il les présentoit à leurs Altèzes, priant croire que comme du
passé, ceulx de Lille, par la grâce divine, avoient tousjours fidèlement et courageusementgardé la ville pour leurs princes et seigneurs;
ainsy à l'advenir, moyennant la mesme grâce, ils espéroient la
garder pour leurs altesses, et que pour le service d'icelles ils emploieront leurs biens, moyens , personnes et vies.
Laquelle harangue achevée, chacun remontit à cheval en tel
ordre que dessus, et marchèrent devant L. A. en prendant leur
chemin par le faulxbourg de la Magdelaine, de là, par-devant les
portes de Courtray, d'Areigneaux, Fives et Saint-Sauveur, par
chemins précédemment accomodés, parviendrenl à la porte des Malades.
Néantmoings peu au-paravant,
L. A. se mirent hors de leur
— 437 —
carosse, comme aussy plusieurs seigneurs et dames, et entrèrent en
la maison de la censé faisant le coing, à la main droict du chemin
menant à Ronchin, au-devant la porte Saint-Sauveur. Auquel lieu,
à raison qu'il faisait extrêmement froid et gellée , se chauffèrent
par l'espace d'environ cinq quarts d'heure, et se rafreschirent de
quelque collation de succades et vins doux qu'on avait auparavant
apporté.
Ce fait, montèrent leurs dites A. seigneurs et dames et damoiselles
à cheval, et L. A. montées sur deux chevaux blancqs richement
accoustrés et parés, l'infante tenant le dessus ; estant le Magistrat,
leur reng entre les seigneurs, qui, partie les précédoient, partie les
suyvoient, entrèrent en la ville par la porte des Mallades.
En faisant lequel chemin virent L. A. les ramparts de la ville,
depuis le faubourg de Courtray jusques à la porte, couverts de
compaignies bourgeoises armées tous de bonnes armes, lesquelles
chacun à son tour, donnèrent diverses salves, et le son des canons,
chambrées, harquebouses, tambours et trompettes rendirent une
armonie estrange.
Entrées quelles furent, à la première porte peurent veoir leurs
armes pointes richement en ung grand tableau, que l'on avoit posé
en dessusles armes de feu S. M. Catholique.
Après la première porte, trouvèrent douze gentilshommes choisis
de la ville et châtellenie, tous accoustrés de damas de même parure,
qui se présentèrent à L. A. tenant les six, le baldaquin ou poisle
de damas des couleurs des armes de la ville, rouge et blancq.
Souls lequel baldaquin se mirent L. A. puis se présentèrent soixante
bourgeois, tous accoustrés de leurs robes fourrées de noir, tenant
chacun une hache ardente ès mains, qui continuellement marchèrent
devant.
Toutes les rues ou L. A. debvoient passer estoient ornées de
tapisseries , painctures et aultrement, et sy, estoient plantées des
asselles peintes en forme de termes, auxquelles estoient attachiées
torses ardantes, de cinq en cinq pieds, aux deux côtés des rues,
qui ensemble faisoient le nombre de neuf cents.
29
—
—
438
Assez proche de la porte des Mallades au-devant du refuge de
Phalempin y avoit ung théâtre ou estoient représentés trois personnaiges, tels que feu de glorieuse mémoire Le Roy Philippe
deuxième, Isabel, fille de France, sa femme, assis en égale haulteur,
et au milieu l'Infante, leur fille, quelque peu plus bas, et au frontispice
estoit en grosses lettres escript :
PHILIPPO
REGI
CATHOLICO.
generi humano
francico pacem Octavianam
sanorbem terrarum , ducentorum annorum bellis,
procurarit,
Isabellam fructum ejus pacis
guine , incendio fumigantem pacarit,
ad spem retinendoe pacis,
optimam filiam constantissime dilexerit
Quod
Belgarum
tnatrimonio
principem
destinarit,
Magistratus
Insulensis
immortales
gratias.
ISABELLA
INFANS
AUSTRIAE
HISPANIARUM,
, COMES
ARCHIDUX
FLANDRE.
et christianissiSerenissimoe Isabelloe D. N. regum catholicorum
morum , totius orbis universi supremorum principum sacroe soboli,
ad religionis
catholicoe tutelam, ad orbis quietem, ad principum
concordiam, ad subditorum salutem, natoe, educatoe ad Belgici postremo imperii culmen, ab optimo parente delectoe.
ISABELLA
FRANCICA.
Quod tibi filia (quoe nasci, nisi pace orbi restituta non potuisti) ex
sententia eveniat, quod tibi felix , orbi christiano salutare existat,
te gallioe; Belgicoe, principem voveo, regum concordia, quoeparentum
matrimonio coaluit, tuis nuptiis restituta, in eternum duret,
tu filia specie tua et pulchritudine
tua, intende, prospere, procede, et
tuorum
régna.
Au-dessus
desdits
escriptaux
estoient posées les armoiries
— 439 —
d'Espaigne et de France entrelascées de quelque noeud d'amour en
escussons séparés.
Les trois personnages furent choisis par toute la ville, qui, de
corps et de face, au plus près représentoient les représentés,
accoustrés d'habits de drap de soye faicts à propos et à la façon que
les peintures et médailles les renseignent, comme en tous aultres
théâtres, le même s'est observé le plus curieusement que s'est peu
faire.
Plus avant, en la même rue des Mallades et au devant du refuge
de Cysoing, avoit ung arc triomphal dédié aux archiducs conjointement, lequel comprendoit entièrement la largeur de la rue, avec
trois portes ; celle du milieu haulte et large pour y passer des chariots
et les deux aultres moindres, la première estoit de l'ordre de
Corinthe et la seconde de l'ordre composite, large de quarante-huit
pieds, et haulte, comprinse la pyramide en dessus le second compartiment, de soixante-six pieds. Estoient en chef-lieu L. A.
représentéesau vif en leur grandeur, à costé les armes de Flandres
et de Lille et partout parsemé de fleurs de lys et chiffres de L. A.
et servoient les dits areqs à congratulation que le Magistrat faict
aux princes à l'entrée de la ville.
Sur la couronne estoit en grandes lettres en ung tableau escript :
INSULA.
Flandrioe gallicanoe metropolis, origo flandrioe principatus, multis
principum suorum domiciliis cohonestata, laudatoein eos fidei et
observantioe.
SERENISSIMIS
ALBERTO
DOMINIS
ET
SUIS.
ISABELLAE.
En le place vide entre les portraits de L. A.
ALBERTO
ET
ISABELLAE,
ARCHIDUCIBUS
AUSTRIAE.
— 440 —
rege firmata,
Quodpace cum Henrico Quarto Galliarum
gravissimi belli servitute liberarint.
provincias
En ung autre tableau :
quod bellum ad Rhenum inimperii moderatione, virtute sustulerint, optimis
principibus boni subditi Insulani.
Quod maximos
choatum prudentia,
Germanioe motus,
claire voye au bas des portraits
En la première
ces vers :
de L. A. estoient
Quid ligno viridante tot hic modo lilia surgunt,
Heroes clari ! num vestroe loeta juventoe
Tempora ! num stirpis decus immortale figurant ?
Unde ortus duxisse datum est felicibus astris.
En la seconde claire voye :
Quid candor, superare nives qui possit, et omnem
Cygneoe speciemplumoe ! num candida signat
Pectora, queis foedam vitiorum
aspergere labem
Virtute insigneis exosa nequivit
Erinnys.
En la troisième claire voye :
Sed quid odor suavis nares qui manat in imas
Dulce ferens animo pondus ! blandumne severoe
Justitioe
immixtum
Dum regitis
Au-dessus
candorem, Belgica frena
minime ignaris concredita dextris,
le pourtraict
de l'Infante
et près ses armoiries
Aethereo transmissa polo tria lilia quondam .
Hesperioe ut regno dignum, perlustre parentis,
Ornavere tuum caput,
Augustissima
Princeps,
— 441 —
Sic patere ex multis unum, decus urbis avitoe,
Consimiles inter flores, tua tempora cingat.
Au dessus le pourtraict de son altèze près de ses armoiries.
Sacra tui generis series licet ordine longo,
Armigeras Jovis ostendet, jactetque volucres ,
Tu ne sperne tamen hoec lilia,
Quoe proavis
soeperecordans (1)
atavisque tuis, Dux alme, fuere.
Au premier compartiment mis sur les columnes :
Ergo agite, his enata locis quoe lilia dotes
Vestris designant meritis, vanescere in auras
Ne sinite incassum, potius quin insula vestri
Patris opes patrioe, nullis que assueta periclis,
Nec quam vis soevo Mavortis sanguine frangi,
Principibus
jurata
suis ut sacra resolvat.
Au second :
Speratos capiat fructus, dudum que fruatur
Coelituum (2) et vestro jam parta in pace favore
sacrata propago
Ac tu, presertimgeneris
Alberte, Augusti laudes exoequet avitas.
tua per seros et fama nepotes
tuo rerum gestarum compleat orbem.
Fac virtus
Marte
Au troisième :
vero tam claris
Insula
foelix
Terque quaterque sinu quos excipis omine loeto
Principibus
(1) Le manuscrit
de la bibliothèque
écrit : soepe decori.
(2) Le manuscrit
de la bibliothèque
écrit : coelicolum.
— 442 —
Plaude tibi, gratare illis, effunde triumphos
Letitioe testes, imo quoepectore gestis.
Compita cuncta sonent plausus, per mare ferantur,
Atque aures passim feriant pia vota, Philippus
Ille diu foelix summusque monarcha perennis.
Au quatrième
:
Quos voluit Flandroe genti, sacris hymenoeis
Quos junxit, pace allata, Mavorte que pulso,
Qui pridem soevovastabat cuncta tumultu,
Gressibus accedant faustis, ac secla reducant
Aurea, et insigni (coelo cumulante favores)
Prole brevi genita, nullis de cursibus oevi
Claudendum imperium Belgis, per secula firment.
En dessoubs les armoiries
de Flandre
:
Qui proavis Comes alma tuis sua subdidit
Ille tibi presto est, subdere terga Leo,
En dessoubs les armoiries
ora
de la ville.
Quoe Flandrum comitum multos diadema per annos
Lilia ditarunt et tibi serta vovent.
Ce que dessus estoit représenté du costé regardant vers le marchié et au costé vers la porte estoit aux mesmes endroicts et correspondance en françois ce qui sensuyt :
LILLE.
Ville
métropolitaine de la Flandre Gallicane, origine de la principauté de Flandres, embellie de plusieurs palais de ses princes, de fidélité
et obéissance remarcable vers iceulx.
A
SES
SÉRÉNISSIMES
ALBERT
SEIGNEURS
ET ISABEL.
— 443 —
En la place vide entre les portraits
de L. A. :
Aux archiducs d'Austrice Albert et Isabel, pour par iceulx les provinces
des Pays-Bas avoir esté délivrées de la servitude d'une grande guerre,
et la paix faite avec Henri IIIIe roy de France.
En aultre tableau :
A leurs très-bons princes , pour, par la prudence , bon gouvernement
et vertu d'iceulx,
très-grandes émotions de l'Allemaigne et la guerre
encommenchée près du Rhin avoir esté assopie.
Les bons subjects Lilloys.
En la première claire voye au bas des portraits de L. A. :
Que veullent tous ces lys dont l'argent radieux
Nous faict voir en yver ung printemps gratieux ?
Prince c'est vostre apvril qui l'hyver même efface,
Et l'éternel printemps dont fleurit votre race.
En la seconde claire voye :
Que veult cette blancheur de qui n'approche pas
La neige ny l'oiseau qui chante son trespas ?
Ha ! cest de vos vertus la pureté si pure ,
Qui du vice n'admet voir la moindre souilleure.
En la troisième claire voye :
Mais que veult ce parfum dont la souesve odeur
Agrave ung peu l'esprit, parmy tant de douceur ?
C'est la douce rigueur d'une sainte justice
Qui les bons garantit, en punissant le vice.
— 444 —
Au-dessus
le pourtraict
de l'infante
et près ses armoiries :
Corne le lys du ciel à la France donné,
Jadis de votre mère a le front entouré ,
Ainsy, Princesse, ainsy, souffrez que la couronne
Du Lys de vos Lilloys le chief vous environne.
Au-dessous
le pourtraict
de son Alteze :
Encor que vos ayeulx , fils aisnés de la guerre
Se bravent de l'oyseau qui porte le tonnerre ,
Grand duc, ne dédaigniez ces beaux lys ; autrefois
Es n'ont servy de honte aux plus grands de vos roys.
Au premier
compartiment
mis sur les colonnes :
Princes donc ne souffrez que l'espéré présaige
De ces lys, de vos coeurs le parfait tesmoingnaige,
En fumée se perde, ainchois que vos vassaulx
En recueillent les fruicts après tant de travaulx ;
Que votre Lille en paix , à jamais bien heureuse ,
Ne congnoisse plus Mars ny sa soeur impiteuse.
Lille qui pour garder son debvoir consigné,
Es mains de vos ayeulx , a cent fois desdaigné ,
Comme un roc immobile au milieu de l'oraige ,
Du felon Tyracien
la plus sanglante raige.
Au second :
Mais toi, prince invaincu , race de tant de roys
Qui la terre et la mer ont soubmis à leurs loys.
Grand de biens, grand de rang et plus grand de vaillance,
Poursuis leur beau sentier par le fer et la lance,
Fay que ton los guerrier par le monde espandu
Soit de la Deusle avant jusqu'au
Gange estendu.
— 445 —
Au troisième:
Et toi, Lille , à ce coup de joye impatiente
Saoulle-toi du doux fruict de ta si longue attente ,
Dresse mille trophés et mille arcs triomphans
Bienviennant dignement des princes les plus grands.
Au quatrième :
Prince, que ce grand Phles à ton bien si propice,
Phles, des cieulx amis, le soin et le délice,
Ta cognu , te donnant et sa fille et la paix ,
Que puisse-tu jouir soubs leur règne à jamais,
Transmis de père en fils d'une immortelle race ,
D'un heur qui l'aige d'or en heur mesme surpasse.
Au-dessoubs
des armoiries
de Flandre :
Ce brave lion qui sa teste
A sous vos pères adoucy,.
Voyez, Princesse , il vous appreste
Et la teste et le dos aussy.
En dessous les armoiries
de Lille :
Ce lys qui des contes Flamens
Orna loingtemps le diadème
Souffrez qu'entre vos ornemens ,
Grand duc ! il vous serve de mesme.
Se veoyt dressé au devant la rue Saint-Nicaise en la mesme rue,
aultre théâtre embelly de plusieurs peintures,
et le capiteau orné
en chef-lieu des armes de Hierusalem,
de Flandres et de Lille,
auquel estoit représenté par personnes vives le conte Théry d'Elsace
— 446 —
sa femme Sybille, fille de Foucault (1) roy de Hierusalem et
Saint-Bernard
; ès trois tableaux estoient les vers suivants signifiants que le dit Conte avoit esté maintenu en son droict par la
entre
fidélité
assistance de ceulx de Lille, et faisant mention
voyaiges qu'il at faicts oultre mer.
et principalle
des quattre
Allendroit
ou estoit Sybille,
SYBILLA
estoit escript :
REGIS HYEROSOLIMITANI
FILIA.
Fulconis Solymorum regis, et uxor
Flandorum comitis Theodori extrema mariti,
Filia
Vela sequens, sprevi reditum, fastumque reliqui
Devotamque Deo clausere monastica septa,
Talibus
hoeroes factis,
sibi nomina condunt;
Hoec vos Austriadoe pietas accendat avita.
Le second tableau
contenoit
:
THEODORICUSELSATIUS FLANDRIAECOMES.
me comitem Flandrorum
Insula,
prima recepit
mei dedit essepotentem,
Legitimum, jurisque
Cum pacata meas accepit Flandria leges
Consiliis, Bernarde, tuis, Solymea petivi
Regna quater, consorte mea comitante Sybilla,
Sic Deus oeternus Solymes det sede beatos.
Au troisième
:
D. BERNARDUS.
Per mea dicta comes Solymoe dux fortis in oras
Elsatius, , fidei et soceri succensus amore
(1) Foulques
d'Anjou.
Auxilium
447 —
et victor,
votoque solutus,
Vixit pergratus populis, coelo que locatus,
Ut reliqui quibus alma fides et numina curoe,
Pro studio., remanent vos coelica premia tali.
tulit,
Au-devant
la rue du Dragon estoit dressé aultre théâtre ou estoit
représenté, comme dessus, Philippe d'Elsace, armé d'armes riches à
l'antique,
lequel ayant soubs ses pieds Nobilion roy d'Albanie,
luy estorquoit les armes : à lion de sable, et quictoit les anchiennes
gironnées d'or et d'azur de dix pieches ou douze; à son costé estoit
représentée Mehault, sa femme, fille du roy de Portugal, et les vers
suyvans estoient escripts au fronteau du théâtre :
Au costé droict :
PHILIPPUS
ALSATIUS
FLANDRIAE
ET VEROMANDIAE
COMES.
Per pelagi vastoeque exhausta pericula terroe
In Solymea gradum converti moenia, crudum
me fulmineis expertus in armis :
Nobilion
Nigrantem
palmoe in pretium, ac insigne leonem
fremitu terrentur cuncta leonis ;
Arripui,
Vis invicta
eadem vobis, belloque, togaque.
PHILIPPES D'ELSACE CONTEDE FLANDRES.
La piété , la foi, l'honneur de ma patrie,
Aux lieux saincts m'ont transmis , ou j'ottay,
glorieux,
L'escu au lion noir du turcq audacieux.
Lion, (dont les plus forts redoutent la furie),
Orne à tous jours, hardy, de mes braves nepveux
Les armes, à l'envv des princes généreux.
— 448 —
A gauche ;
REGINA
Letitia
LUSITANIAE
FL.
COMES.
te, Clara Isabella, Philippus
thalamos ego sum sortita Philippi
exulto,
Progenuit,
Se nobis tellus hispanica jactat alumnis.
Tu regis imperio Belgas, me Flandria quondam
Accepit Dominam, longevaque secula vixi :
Hoec eadem maneant pulchra
te prole beatam.
MEHAULT ROYGNE DE PORTUGAL,
CONTESSEDE FLANDRES.
Dame je mésjouys de notre conférence
Tu as Philippe à père (ung monarque chéry
Autant que redoubté), moi j'ai Phles à mary,
Et d'Espagne ambedeux tenons notre naissance.
Jadis Flandre ai régy , province généreuse ,
A toy la Belge entière incline le genoux,
Vis, corne ay fait loingtemps , chez Albert ton époux,
Et sois de trois bessons (1) trois fois mère joyeuse !
y avoit ung théâtre dressé, entièrement composé comme ung monastère ou abbaye avec clochier,
le devant estoit party de trois nices et en chacune estoit représenté
noms de l'infante ; en
les sainctes Elisabette,
Clare, Eugénie,
dessoubs la couronne du clochier estoit en vers :
Devant
le cloistre Sainte-Clare
Tres sumus atque unum colimus, sic nomine trino
Sub nostro, sola est quoe queritur Isabella,
Hanc nobis sociam, Belgas cum rexerit urbes
Optamus, paribus
(1) Jumeaux,
bis.
meritis par gloria cedat.
— 449 —
Au costé dextre estoit représentée Sainte-Elisabette
:
SANCTA ELISABETTA.
Hungarioe regina, sacrum quoe sustulis alto
Jam coelo caput, hanc magnam tu protege nostram
Elisabeth,
Juncta tibi,
quoe, sanguine, nomine, regno
similem gestat sub pectore mentem.
parili
Au milieu :
SANCTA CLARA.
tuum nomen, claro hoc festoque triumpho
Clara Isabella rogat, tu fac clarescere vota
Clara,
Sicut ab Assisii est depulsus moenibus hostis,
Imperio nostroe sic cedant omnia Claroe.
A senestre ;
SANCTA EUGENIA.
Eugenia hoec ista est mater, virgoque Philippi
Filia, tutricem dubitet quis nota Philippi
Hanc tibi, cum puro sis sanguine, nomine, vita,
Eugenia, Eugenios
multos dent tempora partus.
Devant la maison des Pères de la société de Jésus, sur ung
théâtre bien enrichy de peintures, estoit selon l'invention et ordonnance des Pères, représenté ce qui sensuyt :
Premiers y avoit sept vertus , trois théologales , savoir . Foy , Espérance , Charité , sur un passé plus éminent, et quattre cardinalles plus
bas , savoir : Prudence , Tempérance, Justice et Force.
vertus estoient jectés par terre les ennemys de la Foy.
Icy estoient appropriés ces versets du psal, 44,
Soubs ces
— 450 —
Intende, prospère, procède et régna, propter veritatem et mansuetudextra tua; sagittoe tua
et deducet te mirabiliter
dinem et justitiam;
acutoe, populi sub te cadent, in corda inimicorum tuorum.
La Foy disoit en son escripteau : intende. L'Espérance : prospère
La Prudence : et
procède. La Charité : et régna propter virtutem.
La Justice : et deducet
mansuetudinem. La Tempérance : et justitiam.
te mirabiliter
dextra tua. La Force ( au-dessoubs de laquelle estoient
jectés par terre les ennemys ) avoit ce verset : sagittoe tuoe acutoepopuli
tuorum.
sub te cadent in corda inimicorum
deux costés du théâtre avoit deux pyramides,
l'aultre à Albert; autour de la piramyde
à l'Infante,
Aux
l'une dédiée
de l'Infante
estoit ung livre avecq diverses figures d'animaux hyéroglyphicques
les vertus de la princesse, au milieu estoit ce
qui représentoient
dictum :
Hac stante virebo ;
Au soubassement
estoit cette inscription
:
SERENISSIMAE
HISPANIARUMINFANTI
ISABELLE ,
PROVINIARUM
BELGICARUM
PRINCIPI
Et au costé droict
,
CLEMENTISSIMAE.
ces vers :
hederoe, ceu pyramidi mordacius hoerent
Dum sua stet virtus nunquam, Isabella, cades,
Stanti
Au costé gauche :
Belgarum ut patriis fulcis virtutibus orbem
Et solidum columen, stas, Isabella, tibi.
Allentour
de la pyramide
de l'archiducq
y
avoit
ung
laurier
— 451 —
entremeslé de diverses armes, si comme : escussons, lances rompues
et aultres, au milieu estoit escript :
Vel tota hinc fulmina
lemnam.
Et au soubassement :
Serenissinio ALBERTOBelgarum provinciarum
Au costé droict
principi
clementissimo.
ces vers :
Invidioe et sortis, lauro auctus, fulmina temnes
Postquam, Alberte, hostis fixeris arma solo.
A gauche :
Viderat Albertum parvo Mars corpore, at ille
Vel capite hoc tanto plurima laurus erit.
Au
sommet
du théâtre
y avait ung emblesme
archiducqs, et au dessoubs ès la mollure, ces vers :
servant
aux
Fors fuit,
ut tenebroe velarint, Belgia, campos
Soepe tuos, cum Mars omnia corripuit.
Jam tenebras semper, jam noxia nubila rinces;
Sol erit Albertus,
Luna Isabella tibi.
Cet emblesme estoit ung anneau avecq ung diamant au dedens
duquel estoient le soleil et la lune, avecq la palme d'un costé et
l'ollive de l'aultre, et estoit escript à deux costés :
Et simul et semper.
Tout
au plus
haut estoit
ung nom de JÉSUS en lettres d'or.
de ce théâtre y avait six nices eslevées environ de
Oultre l'appareil
dix à douze pieds de terre et dressées par certain interval
parmy les
— 452 —
unes, pour autant de heraultz. Le premier portait les armoiries de
L. A., le deuxième d'Austrice, le troisième d'Espaigne,
le quatrième
de Bourgongne,
de dernier de Lille, et
le cinquième de Flandres,
les casaques , desquelles ils estoient revestus , respondoient
aux
armoiries, et avoient le laurier sur la teste, et en la main gauche de
chacun d'iceulx chantoit son triomphe.
Le premier
:
Vivite felices ambo Alberte Elisabetha !
Elisabetha,
Alberte, ter alto a sanguine creti.
Io
Triumphe,
Io
Triumphe
Belgium.
G
Le deuxième :
Austriadum
serva genus, 0 Deus oetheris alti.
Io triumphe,
Le troisième
Io Austria.
:
Hispanioe
fidei vigeat laus vecta per orbem.
Io triumphe,
Le quatrième
:
Ne trépides tantis
ducibus
Triumphe,
Le cinquième
Flandria
Hispania.
Burgundia
foelix.
Io Burgundia.
:
sume animos
Io triumphe
tam grato
Flandria.
afflata
favore.
— 453 —
Le sixième :
Hoc spiramine
tam suavis auroe
Flores pandito, lilium
Io triumphe
Insuloe.
lilium.
Trois à quattre maisons plus bas, estoit tirée hors d'une fenestre
une planche sur laquelle marchoit une poupée, laquelle, quant L. A.
viendrent
à passer au dessous, espandit sur leurs chefs quantité
de
fleurs.
Au pont de Fin, du costé du marché au filet, (lequel pont on
dit avoir pris nom de Fin, parceque Finart tyran y fus mis à fin
par le premier forestier de Flandres Liderich), estoit dressé ung
assez ample
théâtre
auquel estoit représenté Liderich,
lequel
prendoit congié de Liderich hermite, son père putatif, qui l'exhorte
de prendre vengeance de Finart,
luy donnant à entendre par
certain
escripteau, qu'il avoit en sa main, la mort de son père, sa
miraculeuse naissance et son éducation et l'emprisonnement
de sa
mère Emergale, détenue en la prison du Buc, et la cruauté du dit
Finart ; comment il se présentoit au roy Dagobert, demandant duel
quy luy est accordé, lequel exécuté en présence du dit Roy et sa
court, ledit Finart fut mis à mort, Emergale délivrée de prison, les
brigans et volleurs furent chassés du château du Buc, et convertis
les spéloncques (1) des larrons en temples et monastères.
Au fronteau dudit théâtre estoient les vers suivants:
Hic crudescentis rabiem proedasque tyranni
Compressi, ferrum adverso sub pectore condens;
Hic patria profugum spoliavit lumine patrem,
Et matrem tristi damnavit sorte cathenoe;
Indolui, et poenam scelerato ex sanguine sumpsi,
Et deserta dedi justis
(1) Spelanca
habitanda
colonis;
, caverne.
30
— 454 Latronumque domos, Divorum in lumina verti.
Vos eadem seri perslringat cura nepotes.
Vertu, noble vertu que grandes sont tes forces
Quant un coeur est espris de tes vives amorces !
Tu fays que Lideric, ce magnanime prince,
L'honneur de ceste ville , aussi de la province,
Met vaillament à mort, d'un très-généreux dard,
Sur ce pont, dit de fin, le grand volleur Finart.
Tu fays que le désert, qui de brigands fremille (1),
Par ce tien champion se convertit en ville,
Que de ces meurtriers les tanières bien amples
Par sa grand piété se changent en beaux temples.
Sur la fin de la dite rue des Mallades et à l'embouchure du
marchié, on avait dressé ung aultre arc triomphal qui contenait la
largeur de la rue, mais point si grand ny hault à beaucoup près que
le précédent. Contenant au milieu, tant d'un costé que d'aultre,
deux grands tableaux bien enrichys, esquels on avait escript les vers
qui ci-après se représentent ; et au dessuset sommet du dit arc, y
avoit les armes de L. A. et à costé, hault élevé, les figures de
Phebus et Diana s'entregardans l'un l'aultre.
Du costé de la porte:
ARCHIDUCIBUS
AUSTRIAE
OPT.
ALBERTO
ET ISABELLE
P P : D. D.
Ut soli et lunoe stirps una Hyperione cretis,
Stirps una Austriaco semine principibus
Sol coelum et radio collustrat
Sic regna Austriacis
(1) Fourmille.
principe
Luna,
Belgica principibus
— 455 —
Sol una, et terram fecundat luce Diana
Una est conjugio gloria principibus
Ambit ut oeterna sol mundum et luce Diana
Gliscat et oeternis gloria
principibus.
Du lèz du beau regard :
Les deux astres premiers ont pris même origine ,
Nos princes sont surgeons d'une même racine.
L'un est flambeau du jour et l'autre de la nuit,
Et de nos archiducs la vertu ci-bas luit,
Comme des clers soleils esclairans leurs provinces
De prudence et d'amour, vrais rayons de bons princes.
Ces deux lampes du ciel nous fécondent tous biens.
Leurs Altesses feront, par soy et par les siens,
Le belge bienheurer à jamais, d'ambedeux
S'y voyons quelque jour des fleurons généreux.
Descendant de la dite rue ainsy que le marchié commence, estoit
tiré ung théâtre loing de 160 pieds, qui s'estendoit jusques à la
maison de Guillaume de Bapasmes , coing du Beau-Regard,
tout
enrichy de peintures,
porté sur
composé de l'ordre doricque,
subassement à cul de lampe,
enrichy d'entavlement,
portant
cornice et feston, contenant onze nices séparées de termes , et en
chacune estoit représenté l'ung des dix derniers empereurs ; contenant , le feston de chacune, la devise et l'emblème de l'Empereur;
représentes tous accoustrés de robes de drap d'or, ornés de leurs
couronnes et diadèmes, tous choisis, quy de face , représentoient
les peintures des dits Empereurs.
Au milieu dudit théâtre estoit
élevée une haulte pyramide avec l'aigle au-dessus et au milieu
d'icelle les armes d'Austrice avec inscription : Beauregard.
En la première
nice était représentée :
RODOLFUS.
— 456 —
Et au-dessus, sa devise :
Utrum libet.
En la seconde:
ALBERTUS
RODOLFI
FILIUS
,
Fugam Victoria nescit.
La troisième :
FREDERICUS
PULCHER
ALBERTI
Stat adhuc.
La quatrième :
ALBERTUS
QUINTUS
,
Tolle moras.
La cinquième :
FREDERICUS
Sic regit ille tuetur.
La sixième:
MAXILIANUS
Post tot
,
discrimina,
La septième :
CAROLUS,
Plus
ultra.
La huitième :
FERDINANDUS
Christo
duce.
La neuvième :
MAXIMILIANUS,
ominus providebit
FILIUS
,
— 457 —
La dixième :
RODOLPHUS,(présentement régnant).
Da victoriam
populo tuo, Deus.
La onzième estoit vide saulf de siège, le feston orné du chiffre
de L. A. voulant donner par ce à entendre que S. A. poldroit avecq
le temps acquérir, par sa vertu, la dite place.
Estoient en divers
distinctement
tableaux escripts les vers suyvans collocqués
eslieux ad ce accomodés.
Pulchrum
videre est, mane micans jubar
Phoebi et Dianoe nocte nitens caput,
Ludos et hymnos seculares
Virgineo recitare plausu.
Hic jubilei tempore, principum
Vultus serenos cernere , quos Deus
Ad instar
astrorum
salutis
Conspicuos dedit esse mundo.
Tanto coruscos, sanguine, (pulchrius
Qui tnasculina stirpe decem tulit
Orbis monarchas occidentis
Pace pios, gladio feroces).
Pulchrum sed isto, cum diademate
Sceptro, togis, ac ense, aquilis,
Ornatus, o Alberte sedem
globo ,
Quam video vacuam replebis.
Tunc pacis artes carmine prosequar,
Fortemque dextram , quam timet occidens
Eous et septentriones,
Atque plaga pluvialis
En aultres trois tableaux
Austri.
estoient
aussi ces vers françois :
Heureux ce Beauregard de voir ces princes grands
Reluire sous le ciel en gloire triomphans,
— 458 —
Ainsy qu'au firmament, d'une vertu divine
L'on voit le clair Phebus et Diane argentine.
D'abondant ce second , plus excellent surpasse
La beauté du premier, veu que dix de la race
De ces princes prudens , par leurs actes divers
Ont bien sceu gouverner tout ce grand univers.
Mais ce regard sera en parfaite excellence
Lorsque vous, prince Albert, par sublime puissance,
Ce grand siége vaccant, reservé des haults cieulx,
par vos faicts généreux.
Remplirez à notre heur,
la maison où pend
Plus avant sur le Beauregard,
au-devant,
pour enseigne la Main Bleuwe, estoit dressé ung aultre théâtre, sur
en
lequel estoit représenté Baulduin, empereur de Constantinople,
habits riches , à la fachon des habits des empereurs de la Grèce, le
et
dessus estoit eslevé des armes des empereurs de Constantinople,
en desoubz trois tables séparées avec les versés suivans :
Hos occidentis stemmate masculo
Vidisse reges, num satis! en cui
Sceptrum dedit Byzantiorum
Urbs duplici
imperio
superba.
BAAAOYN02
EN
En la seconde :
IIIET02
BA2IAEY2
POMALUN
En la troisiesme
XPISTil
KAI
©Eu
ATTOKPATaP
0 *AANAPIEY2.
:
Dix empereurs sont veus de ligne paternelle
Qui ont heureusement gouverné l'Occident,
Voyez ce Bauduin de ligne maternelle
Eleu pour sa valeur empereur d'Orient.
— 459 —
de la grande chaussée, au devant de l'enseigne du
Bras d'or, estoit dressé ung aultre arc triomphal,
dédié particulièrement à l'Infante,
loing de 35 pieds et hault de 65, à trois
estaiges, ayant une porte seule. Le premier estaige d'ouvraige et
à chasque costé de la dite porte, en deux nices
ordre doricque;
A l'entrée
Charles IXe,
estoient représentés du costé de l'église Saint-Pierre,
sa femme. Au second estaige
roi de France, et Elisabeth d'Autrice,
et au milieu estoit un grand et ample tableau, et à chacung costé,
du roi Ferdinand
et
nices, les représentations
Elisabette sa femme. Estoit le dit estaige d'ouvraige ionique et au
faict en forme de
troisième estaige qui estoit d'ouvraige corinthe,
temple, estoit représenté en son naturel l'Infante ; l'aultre costé
en aultres
deux
estoit de même, sauf que au premier estaige estoit en pareilles
d'Aunices Phes IIIe, présentement roy d'Espaigne , et Marguerit
et Blanche, fille
trisce, sa femme, et au second estaige Saint-Loys,
du roy de Castille, sa nièce.
Estoit escript au dessus le roy Charles :
CAROLUS
IX
REX
FRANCORUM
Et en dessus sa femme :
ELISABETHA
Dessus le roy Ferdinand
CAROLI
IX
UXOR
:
a Christi vicario divina
providentia
presagione nobilissimum nomen est attributum ut catholici
reges primi diceremini.
Quod vobis supremi
futurorum
AUSTRIACA
numinis
Dessus sa femme :
armis in
christianoe restituto,
Quod regno Granatioe relligioni
novo orbe, novo mari
translatis,
feliciter
Africoe Mahumetanos
catholici
nominis,
auspicio coelo, terraque aperto, hanc vobis,
posterisque vestris oeternam laudem
comparastis.
— 460 —
Au grand tableau du milieu
en grandes lettres :
Serenissimoe Augustoe principi
Dominoe nostroe
ELISABETHAE
CLARAEEUGENIE.
Catholic
Christianissim
Regum catholicorum et christianissimorum
Filioe nepti, pronepti et quod ultra est,
Infanti
archiduci
Hispaniarum,
Duci Burgundioe
Comiti Flandrioe.
Et dessus la représentation
de l'Infante
Austrioe,
:
Una est dilecta mea.
L'aultre
côté regardant
du roy Philippe IIIe.
le Beauregard,
Ille
oeterno vos foedere contineat
catholica fide firmavit.
Dessus l'effigie
Magni
Dessus l'effigie
Nullis
de Marguerite
et dessus la représentation
qui veram pacem sola cruce
sa femme :
spes altera regni.
de Saint-Loys
:
oequanda triumphis
gloria.
Dessus celle de Bianca :
Et hine salva etsancta gloria.
in
—
-461
Et au grand tableau du milieu :
Très haulte sérénissime princesse et dame
ISABELLA
CLARA
EUGENIA
des roys catholiques et très-chrestiens
très-heureux
et desiré
surgeon,
Infante
des Espaignes.
archiducesse d'Autrice
ducesse de Bourgoigne,
confesse de Flandre.
aultre théâtre ou
Au coing de la basse rue, près le Daulphin,
fille de Bauduin,
estoit représentée la contesse Marguerite,
empereur , ensamble les fondations qu'elle a fait à Lille en grands
tableaux,
et au milieu d'une
MARGUERITE
claire
voye estoit escript :
CONTESSE
DE FLANDRE
Dieu qui voit ce grand tout de sa voulte azurée ,
Princes tant généreux, bienheure vostre entrée ,
Et suyvant les saincts pas de mon père empereur
Sois, ô mon grand Albert, de tes hayneurs vainqueur,
Et toi, chere Isabel, trop prudente Minerve ,
Ainsy que tes ayeux ces provinces gouverne ,
Afin que l'Eternel, par sa toute bonté,
Face croistre à jamais vostre prospérité.
Puis en la bordure
doit,
dudit théâtre,
estoient ces vers arrengés
aussi avant que icelle
par distics :
De Flandres fut Marguerite contesse
De lieux pieux, pieuse fondateresse.
s'exten-
— 462 —
A Bauduin , de Byzance empereur,
Fille elle fut, laquelle en grand honneur
De ceste ville eslargit, libéralle,
Grand privilége et grace espéciale.
en aultre théâtre estoit représenté le
En la place St.-Martin,
conte Guy, lequel at ordonné le serment que le prince faict à la
ville (1), et aux costés d'icelluy estoient les douze eschevins accoustrés comme ordinairement
qui d'icelluy
rechoipvent
teau escript :
les eschevins sont en leurs siéges en halle,
le serment par escript ; et estoit au fron-
GUY CONTEDE FLANDRE, MARQUISDE
NAMUR, SIREDE DAMPIERRE
ET DE SAINT-DISIER
Bien que ce grand guerrier de Bourbon l'anchien
Ayt souffert les efforts du rude Tracien,
Paisible, touteffois il délivra sa terre
Du péril éminent d'une sanglante guerre.
Ennemy des combats , amy de ses vassaux ,
Que francq, il enrichit de droits privés nouveaux,
Et premier s'est comprins de garder ceste ville ;
Vous voirez les projects du serment faict à Lille.
En la place au devant du jadis chasteau aultre théâtre auquel
estoit représenté le Cte Beauduin duc de Lille avecq Adelle fille de
des chanoisnes de
Robert, roy de France, sa femme, fondateur
St. Pierre à Lille. Lequel théâtre fut ordonné et mis au dit lieu, après
que les chanoines d'icelle église eussent déclaré qu'ils se départoient, crainte des frais (2), de faire la représentation au devant
leur chimentière,
comme ils s'estoient comprins de faire, au lieu
(1) C'est Guy qui avait donné
qu'après avoir reçu celui du prince.
(2) Petite
malice à l'adresse
à la ville
le privilége
de ne prêter serment
C'est de ce privilége qu'il est ici question.
des chanoines
de Saint-Pierre.
— 463 —
de quoi on s'estoit arresté de représenter Robert le Frison le jeusne ;
et contenoit le frontispice dudit théâtre ce qui s'en suyt :
BALDUINUSFLANDRENSIUMCOMES, MARCHIO
PHILIPPI
FRANCORUM REGIS EJUSQUE REGNI
PROCURATORET BAIULUS.
laudet
Quis
pro
! quis
dignitate
collocavit,
fossâ que communivit,
ecclesiam Deo in memoria
mortuoque
sibi
muro,
primus
Messinis
dedicavit,
Principis
apostolorum
de suis uxorisque
elemosinis
elegit,
et in
Scaldim
(1) in castro de Derham
ea quietem
ultra
amplissima
monasteria
in
ccnstruxit,
diligat
pro merito ! hanc urbem
hic sibi liberis
que domicilium
Regnum
Gallioe
tutor
Henrici,
post Philippi
atque fide summo Imperio
summa prudentia.
regis Francioe morte,
Phiea lege ad regni gubernationem
vocatus, ut pupillo
procuravit;
Rex francioe existeret.
Guillelmo
duci
sine liberis defuncto,
lippo
Flandrioe
Comitibus
Normandioe
Anglioe acquisivit,
genero regnum
annuo
idem
regnum
tributo
ultra
Schaldim
justis
armis
Hannoniam
filio
dilatavit,
trencentarum
contra
procuravit
marcarum
Henricum 4 imperatorem
obstrinxit,
ditionem
(2).
(1) L'Escaut.
intitulé : Généalogie,
qui renferme aussi
(2) Le manuscrit de la bibliothèque
une relation de cette joyeuse entrée , porte les vers suivants que ne donne pas
Tesson.
comte plein de clémence,
Ce Bauduin,
Fut débonnaire et de nom et de faict,
Nommé de Lille , à cause qu'il l'a faict
Ceindre de murs et fossés de défense.
Il a fondé l'église de Saint-Pierre
Et l'a de dons largement
enrichy
Ne désirant, en autre lieu qu'icy,
Quelque tombeau ses pales os enserre.
A son beau-fils fit compagnie en guerre
Ayant de France deux fois esté régent
Jusques à tant que courageusement
Son dit beau-fils
devint
roy d'Angleterre.
,
— 464Magno suo tnerito
Pius, felix,
Insulanus.
Au devant l'hospital Contesse entre la rue St.-Pierre du costé de
la rivière y avait aultre théâtre à deux estaiges dont le dessus
estoit rempli des relligieuses de l'abbaye de Marquette et des hospitaulx Contesse et St.-Saulveur.
Auquel, et sur le bas, estoit représentée Jehenne fille aînée de Beaulduin empereur de Constantinople
qui at en la ville de Lille fondé les dits hospitaux, et près d'icelle, la
dite abbaye, et Ferdinand de Portugal et Thomas de Savoye ses
maris.
Entre
les deux estaiges y avoit
estoit escript :
une large
bordure
et en icelle
FERRANDUS
Ille ego Ferrandus, cui Lusitana superbum
Nobilitas nomen dedit, arva paterna relinquens
Dotales regi Flandros, succedere Iberis
Advectam terris Dominam, cui Belgia paret
Gaudeo, te superi longum Belgasque secundent
Marqueti
Domus ossa tegit signata sepulchro.
JOANNABALDUINI CONSTANTINOPOLIS
FILIA
Magnos ut titulos genitor mihi fecerit olim
Trachia quod tenuit sceptra superba manu;
Auxerit.
ut titulos geminus mihi laude maritus,
Quem Lusitana et terra Sabauda dedit.
Ne mihi ne prima hinc mihi fingite nomina Belgoe
Nobilius
pietas dat mihi ferre decus.
Hac rutilo, cedens quod egenis atria feci
Hospitium populi,
quod fuerat Dominoe.
— 465 —
JEHENNE
FILLE
DE BAUDUIN
COMTESSE
EMPEREUR
DE
DE CONSTANTINOPLE
FLANDRES.
Jehenne suis de nom, comtesse de sang noble,
Fille de Beaulduin, qui de Constantinoble
Fut le prince honoré ; mes marys ont esté
Ceux-cy que vous voyez d'ung et d'aultre costé :
Ferdinand portugay et Thomas de Savoye.
Ce lieu fut mon palais, car les biens que j'avoye
Je les ay convertys en la fondation
De ce grand hospital, propre habitation
Des pauvres souffreteux ; aussi de mon acqueste
J'ai fondé et doté l'abbaye de Marquette ;
Ces dames que voyez estre cy-dessus moy
Sont pleiges de mon dire et tesmoings de ma foy.
THOMAS SABAUDUS.
Sum Thomas, ducens genus alta a stirpe Sabaudi,
Se mea progenies et avo patrique Philippo
Prima tenens junxit comitem, dum bella vocabant ;
Est Germana
tibi toedas ingressa jugales
Allobrogûm,
pertentant gaudia pectus ;
Principis
Austriadum genus aspiciam quod sanguine nostro
Commistum, terras que pari ditione tenere
Albertus faciat pulchra te prole parentem ;
Felices videat series vos longa nepotum.
Par lesquels lieux L. A. ayant marché, avecq apparence qu'elles
prendroient le tout à gré, parvindrent au devant le cymentière de
l'église St.-Pierre ou elles descendirent de cheval. Les chanoines et
tout le collège les attendoient rengés en ordre depuis l'entrée de
leur juridiction jusques au portai de l'église. Quelques deux ou trois
pas en dedans l'église y avoit un tapis velu avec deux coussins; le
— 466 —
doyen revestu d'une chappe, ayant à son costé ung chappelain tenant
les reliques de la vraye Ste.-Croix et ung clercq tenant l'eau bénite;
il bailla l'eau béniste aux Princes, lesquels se mettant à genoux
baisèrent la sainte relicque, et de là s'en allèrent au choeur, se mettre
à genoux devant le grand autel, où, ayant esté par quelque espace de
temps, durant que les chantres chantoient Benedictus, avec les
orghes, et que le doyen, quy se tenoit au coing de l'autel, chantoit
quelques antiphones et versets et que le tout fut conclud d'une
collecte propre ; le dit sieur doyen Guilelmius Giffordus (1) docteur
en théologie se tournant vers les princes leur fit ceste harangue :
Adveneritis felicissime (Serenissimi principes) et dum sacra hoec
tecta a gloriosissimis vestrispredecessoribus Divo Petro apostolorum
sacros
principi, summa religione dicata, religiosissime intratis
en 1554, mais d'origine française,
Gifford , né en Angleterre
(1) Guillaume
étudia la philosophie à Louvain et la théologie en Sorbonne, et fut créé docteur
il continua ses études à Rome sous G. Alan
de l'université
de Pont-à-Mousson;
qui fut
Charles
Saintplus tard archevêque de Malines et cardinal ; il accompagna
Borromée dans la visite de son diocèse , et fut nommé par ce dernier
de la cathédrale de Milan.
Clément VIII
théologal
l'envoya comme délégat
auprès de Jacques Ier. Après son retour il fut chanoine, puis doyen de la colléà Lille ; en 1608 , il se démit de cette dignité et embrassa
giale de Saint-Pierre
dans l'abbaye de
la vie monastique sous le nom de Gabriel de Sainte-Marie,
de Reims ; il se consacra à la prédication
et fonda un monastère
Saint-Remy,
En 1617, il fut nommé supérieur général de
des Bénédictins , puis co-adjuteur
de Louis de
la congrégation
anglo-française
Lorraine,
archevêque de Reims, et enfin en 1623, archevêque de Reims. Il
mourut en 1629. D'après la Gallia Christiana
(T. IX col. 159 ), il écrivit un
traité : De Proedestinatione et auctoritate Sacroe Scripturoe, imprimé à Saint-Malo
à Saint-Malo
et un autre à Paris.
en 1614.
latine des sermons pour l'Avent préchés par lui en français à
La traduction
Paris ont été imprimés en 1625 Il mit de plus la dernière main à l'ouvrage
de
G Reginald qui a pour titre : Calvinus Turcismus.
D'après un manuscrit de la bibliothèque de Lille N° 247, cat. Leglay. G. Gifforo
prononça à Lille, en 1597, l'oraison funèbre de Max. Manare, prevost de SaintPierre; elle a été imprimé à Douai chez Bogard en 1598.
Ce manuscrit lui attribue également un ouvrage intitulé : Epistolas ad reve
rendum Vitum, mais ne dit pas s'il a été imprimé.
— 467 eorumdem
cineres veneraturi,
annuat vobis benignissimus
Deus
(quod nos humiles capellani vestrarum Celsitudinum a Deo Optimo
Maximo per fumantem in sacris altaribus Christi sanguinem exposcimus et omnibus votis
conamur ), ut per
bellorum tumultibus
lachrimis impetrare
atque frequentioribus
vos et in
vobis instaurentur
quoe soevis his
(proh dolor)
cum communi
gemitu
collapsa in
hoc vestro Belgio deploravimus,
ut scilicet Religio pura, justitia
inviolata conserventur, ut suum cuique reddatur, optimis scilicet :
principibus prompta obedientia, et adjutrices amantissimi populi ad
magna patranda manus, ut clero ad divinum cultum exequendum
liberum a tributis
soecularibus otium, populo pax et diu optata
tranquillitas
prestentur.
Et sane haud mediocrem
accipimus cum erumnosis
his atque deploratis temporibus quibus immensis motibus jugiter
hoec vestra hoereditas cum multoe proagitatur
atque concutitur
consolationem
vincioe a reliquo corpore divisoe hoeresibus tenentur implicitoe,
cum
acerrimi defensores juris divini et regii, gravijugo oppressi,
plurimi
sub vicino rebelli gladio ingemiscunt,
cum religio avita,
magna
ex parte, conculcata jacet, ex insperato nobis Deus sitscitavit principes
secundum cor suum, qui hinc ex catholicis, inde ex christianissimis
regibus orti, et in se virtutem utriusque familioe, tanquam hereditaria
derivantes
exemplis
et
insignibus
pietatis,
eam hactenus exprimentes
prudentioe
atque
, nobis promittunt,
clementioe
non solum
antiquum religionis splendorem longo post liminio reddendum, verum
etiam hereditatem hanc securam, constantem, firmamque redditam
illusmajoribus in dies accessionibus auctam,
atque splendoribus
tratam
nec ullo unquam tempore in discrimen adducendam ;
pulsa scilicet, qua hactenus labefecta fuit hoeretica perfidia, reddita,
provinciis,
optata pace et sero licet intelligente Batavo. Hunc a
iri,
Deo optimo maximo
Alberto et Isabelloe post tot
principibus
frustra quadraginta fere annorum spatio, tentata remedia honorem
reservatum, uî illis regnantibus , omnes Belgii populi unanimes et
uno corde secundum Deum, et ecclesiam catholicam veros et legitimos
Principes
inclitis
agnoscant et venerentur, ut devii eo unde exciderunt,
revo-
— 468 —
centur et super immobilem fideipetram
honorifice collocati, magna
claritudine toto orbe refulgeant.
Merito sane (Clementissimi Principes) hoc vobis debuit reservari qui
tot Cesaribus inclyta , prodiistis,
ex augustissima Austriaca familia
cui his nostris calamitosissimis
temporibus, preclaro divino munere.
ut per eam, tanquam per alterum Josue perconcessum admiramur,
videatur,
quo sol
quodamodo instaurari
quo scilicet religio catholica quoe in fmitimis Germania
in occidentem lapsa tenebrosoe, post se hereticoe noctis
provinciis
reliquit horrorem prohibetur, penitus deorsum labi, sed super populum
grande illud
stare jubetur,
miraculum
lucens, firma et immobilis
jubetur constistere. Cujus
augustoe familioe, eum nobilissima sitis germina et ejusdem preclare
genus, hinc in Lusitanioe atque Belgioe regimine inde in maximoe
austriacum
partis Europoe communibus cum ter maximo rege Philippo consiliis
sub ingenti curarum mole, in vobis ipsis ad vivum
administratione
expresseritis , a vobis merito populus universus expectat, ut in hoc
ipso, qui nunc agitur, anno sacerrimo, quo omnia quoe in coelis et quoe
in terra sunt, pacificantur,
quo binas quinquagenarius qui numerus
semper paci fuit sacer, in unum coalescans pacem spondet ; pacem
illam Belgio reddatis , quam immortalis
memorioe parens , vester
rex ultimo quinquagenario
Philippus
expleto discedens, populo
amantissimo reliquit;
quamque moriens vicinis principibus
quasi
testamento legavit, quam etiam hic populus vester ab eo fere tempore
continuo sub gravi bellorum
onere ingemiscens supplex postulat,
terque, quaquam denique in nominum vestrorum characteribus
terque, non sine misterio , et numine , repetitis,
cernimus.
quasi promissam
Id unum
cum omnes aptent catholici Belgoe, petant que vicini
fideles universi ad id que anhelet moerens, et omni fere destituta
solatio, fides, quoe in distractis provinciis reliqua est nos devotissimi
Celsitudinum
vestrarum
servi,
repetitis
quotidie
acrificiis,
postu-
lamus et votis omnibus exposcimus.
Utinam quod omnes cupimus ex optato placidus aspiret Auster et
ex hac meridie alterum nobis excitet Philippum
bonum, cujus ortu
— 469 —
diu depressum consurgat Betgarum regnum, et ut olim florentissimum rursum appareat,
vicissitudine
sicque meliorum
rerum,
secundum predictionem
pro cinere coronam accipiat,
propheticam,
oleum gaudii pro luctu, pro spiritu
moeroris, palmam Laudis, et
rursum vocentur in eo fortes justitioe,
plantatio Domini ad glorificandum, sicque oedificetis deserta, erigahs ruinas antiquas, civitates
etprovincias dissipatas instauretis : et qui alieni facti erant, reversi
consistant :
Hanc propheticam
largiatur
Deus,
benedictionem
qui in
Vobis et per Vos populis vestris
vobis frigidum
septentrionem cum calente
Germaniam
torridoe jungens hispanioe
qui algentem
ut populi illi tot annis foedo relligionis
futurum nobis promittit,
dissidio, a se mutuo disjuncti et in mutua viscera armati , iterum in
unum ecclesioe catholicoe sinum evalescant, et loetantes in Domino,
meridie,
oeternum vestrarum
celsitudinum
nomen concelebrent.
Nos vero (Serenissimi Principes) quod reverentia monet, magnitudo
vestroe dignitatis postulat, implorat
denique virtus et religio vestra,
omnem exhibentes vestroe amplitudini
observantiam,
impendentes
et persolventes debitum,
nos ipsos
obsequium pendentes tributum,
et ecclesiam
nostram
omni
animi
demissione vestroe serenitati
enixe postulantes, ut quoe clarissimoe et eternoe memorioe
predecessores vestri Christo , et nobis summa munificentia donarunt,
offerimus,
eaper vos augeantur, ut eo post longam et felicem vitam, post multiplicem et beatam prolem, post frequentem de hostibus vestris victoriam, post pacatum et dilatum vestrum Belgium, tendatis quo adjuventibus predecessorum nostrorum proecibus et sacrificis,
predecessoresvestri proecesserunt ! quod Christus concedat, qui inscrutabili
tua providcntia
hoc acerbo et turbulentissimo
tempore, sui Belgii
voluit vos essePrincipes et Proefectos.
Dixi
Laquelle harenghe achevée, l'archiduc répondit en latin, qu'il
avoit ouy fort volontiers la bonne et entière affection des Doyens et
chapitre, et qu'il faisoit estat d'y correspondre de tout son pouvoir,
31
— 470
-
puissent jouir de l'effect de leur espérance ; et puis se
partirent de l'église vers la rue d'Angleterre.
A l'embouchure de la quelle rue estoit dressée une porte, ornée de
afin qu'ils
et du costé de l'église estoient représentées les armoiries
et deleurs Altezes, chacunes à part, et soubs, cet escripteau :
peinture,
d'Àutrice
Ingredere,
es et bona nuntians.
costé estoient les armoiries de L. A et de la Ville et cet
De l'autre
escripteau
quia fortis
:
Possideat semen tuum portas inimicorum
tuorum.
à l'embouchure de la ruelle allant sur les
En la rue d'Angleterre,
remparts y avait aultre théâtre, auquel estoit représenté le conte
Loys de Male avecq sa femme Marguerite ducesse de Brabant,
le fronteau
duquel portoit les vers suivans, renseignans que le dit
Conte a eu sa résidence à Lille pour la seureté de sa vie et repos de
son corps, et qu'il at trouvé moyen de ravoir Lille, Douai et Orchies
hors des mains des François :
LUDOVICUSMALANUSCOMESFLANDRIAE, Dux BRABANTIAE
COMESNIVERNENSISET REGISTETENSIS.
Flandria
nec Gallos dominos, nec Gallia
Flandros
Ferre pares poterat, sic duris omnia bellis
Divexata diu, proavis miseratus egenos
Insulidas
cessit Francis,
pacemque redemit.
Ast ego sic sortem conspexi voluere fata
Instabilem, ut socerum magnis me Gallia votis
Optaret, dotisque daret pro munere Lillam
Sex denis annis, quam proditione tenebat.
Et tu, Lilla,
mihi tanto pro munere grates
Reddideras magnas vivo, magnasque sepulto.
Sic vos principibus fidos pax alma beatos
— 471 —
nec vos turbet fortuna nepotes
Austriadas, invicta manent virtusque, decus que.
Efficiat,
Trois maisons oultre, estoit mise hors une fenestre une planche
sur la quelle se pourmenoit une poupée accoustrée ainsy que l'on
dépeint ordinairement Ste.-Clare avecq la cyboire, laquelle quand
L. A. furent parvenues au devant, leur fist une grande révérence.
Les murs depuis le cellier St.-Paul
jusques à la glatière pour
monter au rampart, estoient couverts de draps noir et jaulne et azure
et jaulne, coulleurs de Flandres et Bourgogne, et du coing d'iceulx
en grands tableaux pendaient les armes des dix-sept provinces , et
au milieu ung ample tableau portant les armes de L. A. et les vers
suivans :
Archiduces gemini, genus ambo a sanguine Divum
Ambo florentes oetatibus, ambo screni
Clementes ambo, cultores numinis ambo,
Nec minus optati patrioe, quam patriam amantes.
Ite pii patriis subhonoribus, ite per annos
Nestoreos, et qui clypeo duo signa sub uno.
Felici nexu geritis concordibus armis ,
Felici nexu, concordes jungite Belgas,
Quos rapit in geminas preces discordia partes.
Au devant de laquelleglatière,
aultre théâtre auquel estoit représenté le duc Jehan de Bourgongne, lequel autreffois s'estoit sauvé à
Lille du danger de France avecq sa femme de Bavière ; en quelque
compartiment estoit escript :
JOANNESBURGUNDIADUXFLANDRIABUMCOMES
MARGUARETA
BAVARA COMITATUSHONNONIAE
HAERES.
Post varios casus, post mille pericula
Quoe Parisiaca victor in urbe tuli,
viloe,
Exceptura mihi gratam dedit Insula sedem.
— 472 —
Insula proesidiis officioso meis :
In qua si resides habitare diutius annos,
At non dura sequi bella fuisset amor ;
Viva diu non victa cito, mea vita fuisset,
Aut si victa cito, non cito rapta foret.
Sed quis proecaveat rigidoe fera spicula mortis?
Certa sub incerto tempore, quemque necat.
Vos modo paciferi longum prestate nepotes
Et quoe non vixi
tempora, vivite vos.
de la chapelle de la Conception y avoit ung eschaufault sur lequel les pauvres filles orphelines estoient mises en ordre,
lesquelles bien humblement saluèrent L. A. comme avoient failt sur
Au devant
pareil eschauffault les orphelins
leur maison.
que l'on dit de la Grange au devant
de la rue de la Barre,
y avoit ung théâtre auquel estoit représenté le duc Charles de
sa femme et le
avec madame Isabelle de Bourgongne
Bourgongne
fronteau contenait ces vers :
Près la Croix Ste.-Catherine
à l'embouchure
CAROLUSBELLICOSUS.
animis rigidi Mavortis ad arma
Intrepidis
Natus eram, Gallos stravi primoribus annis,
Inde rebellentes Eburones Marte coegi
Subdere colla Duci, nudavi moenibus urbem,
Poene et capta meas urbs sensit Nutia (1) vires.
Militioe
poteram summos superare triumphos
Invida me nisisors, acie dum versor in ipsa
Mersisset celeri fato, ac crudelibus umbris.
Alberte atque Isabella, istas felicius oras
Vobis continget tranquilla pace tueri.
(1) La ville de Nuits.
— 473 —
Au devant de la Chambre
des comptes sur la basse rue, aultre
théâtre auquel estoient représentés le duc Philippe-le
Hardy avecq sa
femme Marguerite de Flandres et estoit l'inscription
au fronteau du
dit théâtre tel que s'en suyt, qui signifioit que le dit duc avoit confié
toutes ses finances et les titres de son revenu en la ville de Lille, en
y dressant sa Chambre des comptes, mesme servant pour la duché de
Bourgongne
et tout son pays :
PHILIPPUS
ET MARGARETA
REG.
F. ET PH.
LUD.
F.
MAL.
DUC.
DUC. BURGUNDIAE
BRAB.
COM. FLAND.
ARTH.
ETC.
Unita per nos Insula Flandrioe
Et facta magni Curia consilii
est,
Sedesque quoestorum, sub oequa
Discutiens trutina libellos.
A l'embouchure
du marchié
près l'église
Saint-Etienne
y avoit
Albert
dédié particulièrement
à l'archiduc
arcq triumphal
sans la pyramide,
de 33 p., d'ouvraige
loing de 48 p. et hault,
dorique et contenant trois portes en arcures ; celle du milieu estoit
occupée par certaine haulte colomne de pierre sur laquelle y avoit
ung
une fleur de lys ample et large de pierre de grez au bout de laquelle
yssoit un crucifix de bronze ; au milieu du pied de la dicte fleur de
lys y avoit escript du costé du marchié ces vers :
De Iesse ChrIstVs
fLos VIrens
Vt Inter LILIVM
CVstodIIt, sIC Integras
SpInas
VobIs fIdeLeIs
Et sur le chapiteau
InsVLas
(1).
de la dite colonne
(1) Chronogramme de l'an 1600.
estoit
taillé
en pierre
—474—
Saint-Estienne
douche,
lapidé,
et allentour
de la frize
estoit
escript en lettres d'or ;
Vivite atavi,
Et de l'aultre
longos princeps, feliciter
annos.
lez :
Pange Jovis lauri
ramum quem porrigit
ales.
L'autre
lez du costé léglise estoit orné de statues de Nostre
Seigneur faisant oeuvres de bon pasteur allentour de ses brebis et
s'opposant aux loups avecq cet escripteau :
Ma couleur argentine monstre ma charité ,
En la vermeille plaine est ma fidélité.
Les deux aultres arcures estoient
chariots,
amples portes pour y passer les
le dessus estoit en forme de gallerie, sur laquelle estoient
plusieurs jeusnes hommes et des plus belles filles de la ville tous
accoustrés en pastureaux tenans leurs chiens et moutons, lesquels
à l'abordée de L. A. comenchèrent, après avoir faict la révérence, à
danser en signe d'allégresse, sur le chant mélodieux de chansons
rustiques accommodées à la musique.
Estoit le dit arcq triumphal dédié à l'archiduc dont sa peinture
en grand tableau estoit au piédestal de la pyramide (qui s'élevoit
sur la dite galerie) le sommet de laquelle occupoit un aigle tenant
en ses griffes rameaux d'olive, palmier et citronnier et à deux costés
en dessus des dites deux portes estoient aussy en grands tableaux
les pourtraicts de Maximilien, empereur et de Marie de Bourgongne
sa femme, et près leurs pourtraicts.
MAXIMILIANUS
CAESAR.
Me pater archiducem genuit, Germania regem
Elegit, virtus sceptra decusque dedit.
— 475 —
Hinc quas sexcentos Comites auxere per annos
Obtulit has uxor, nomine dotis, opes
Quas inter dilecta mihi fuit Insula, partes
Rebus in ambiguis fida secuta meas.
HanC hlLarIs
VIdI CaroLVS qVe et VterqVe phILIppVs
et Vos CernIte MIte genVs.
AspICIent:
Près le pourtraict
de Marie :
Arthesios flores cum regia jungere Galli
Lilia, cepissent vique, doloque suis
Virtutis flos hic, aliis imitanda relinquens
Symbola, Coesareoefidus adhesif avi.
Hinc remo ata fuit fraus, et victoria regis
Signa, sed auspiciis AEmiliane tuis.
lez du costé de léglise estoient en mesme endroit les
représentations du dit archiduc et de Philippe roi de Castille et de
A l'autre
la reyne Jehenne sa compaigne
avecq ces vers :
Senliaci solide stabilita
pace Philippus
Optatum posui finem civilibus armis
Belgarum, pacem colui per tempora vitoe
Cuncta meoe, charus populis, charusqueper
orbem
Regibus, ab omni laudum cumulatus honore
Et quiapacificus, pacis Deus auctor, amator.
Et princepsdedit imperium sine fine tenendum,
Europoe, Libies, Asioe, Americoeque per omnes
Anfractus, pelagique sinus, multis que beavit
Prolibus ex tantis dotata heroide regnis.
Vos eadem fortuna
Près le pourtraict
manet dilecta propago.
de Jehenne, royne d'Espaigne
Vigenti Hesperioe regnis opulenta Philippo
Archiduci conjuncta fui, dilecta marito
:
-
476 —
[Et mihi dilectus) genitrix fecunda duorum
quorum de sanguine iunctos
Imperatorum,
nexu video , mea cura, nepotes,
Multplici
Bisque duas etiam virtutibus Heroinas
variis genui, quas teda jugalis
Quinque per Europem sociavit regibus, unde
Tantorum felix regum communis origo
Illustrei
Dicar, et id cultus meruit pietatis in omnes
Sic simili videant vos secula sorte beatos
Sur les pilastres et arcures dudit arcq triumphal estoient dépeintes
quatorze fleurs de lys composées en cette forme :
Assavoir que la branche du costé droict
avec ses fruits,
celle du milieu de palmes
estoit d'olivier
debout
cour
aussi avec ses
fruits, celle du costé gauche de branches de cytronnier courbées,
aussi avec ses fruits, et la ligature de laurier avecq ses bacques
rouges, myrthe et chesne, le tout fort verd. En dessus lesquelles
:
fleurs estoit en certain escripteau
Au
Justifia
Charitas
Clementia
Prudentia
Miserieordia
Victoria
Fortitudo
Abundantia
Triumphus
Temperentia
Fecunditas
Constantia
Concordia
marchié,
au devant
de la maison
AEternitas
portant
pour enseigne
le Lion rouge, aultre théâtre hault eslevé, composé et rempli de
quattre grandes peintures vives en couleur ès quelles estoient représentées les quattre parties du monde : Europe, Asie, Afrique et
et au milieu, en nice (niche), un personnaige en face
Amérique,
et compartimens fort ressemblant
Charles Ve, accoustré d'habits
au dessus en ung compartiment bien faict selon l'ouimpériaux,
vraige estoient les vers suivants
:
— 477 —
IMPERATOR
CESAR
GERMANICUS,
CAROLUS
ITALICUS,
P.
F.
QUINTUS
FRANCICUS
,
TURCICUS
AFRICANUS,
AUGUSTUS.
Me terra Eoo tremuit porrecta sub orbe
Me tellusdominum
Phoebo supposta cadenti
Agnovit,
Africa
terrensque mei fera fulmina Martis
persensit, me dives America late
Regnantem aspexit, permensus inhospita saxa
Herculeas ultra penetravi classe columnas.
Sed cum terra meum non exsaluraret
Le
Ulterius
tandem coelo vcstigia fixi.
Vos nati
accedat nostroe virtutis
milieu
du
théâtre
occupoit
amorem
imago.
la devise du dit
rolleau, entre deux colomnes, plus ultra,
devise :
empereur en
et en dessoubs de la dite
Jadis ce mien ayeul, de ma tritave père,
Détacha le lien qui tenoit en sa terre
Soubs un prince voisin , Lille, l'affranchissant
De tant de durs traveils qui t'alloient offensant,
Depuis que ton grand Conte , Empereur de la Grèce
Eschangea par sa mort tes joyes en tristesse.
Mais moy, pour ne laisser ton bonheur imparfait
Jay la paix avec France en ma victoire faict,
Te délivrant du tout de ma main souveraine ,
T'unissant à jamais à ton anchien domaine
Pour ce m'avez chery ; dont la fin de mes voeux
C'est que portez le mesme amour à mes nepveux.
— 478 —
Te IVre soLVI
gaLLICO
et arMISKaroLVS
PaCtIsqVe
Vt IVgIter nepotIbVs
Esses Vldenda Libera
(i),
(2).
Plus avant au dit marchié au devant de l'hostellerie
de l'Esguierre
auquel estoit représenté Philippes second, roy des
au milieu duquel estoient mises ses armoiries et sa
Espaignes,
devise : nec spe nec metu, et celuy qui représentoit le dit roy estoit
environné
de plusieurs personnaiges accoustrés à la façon des
aultre théâtre
Indois
tant orientaux
que occidentaux
du dit théâtre ce qui s'ensieult :
; il estoit escript au fronteau
Quas oriens, quas occiduus sol lampade terras
nostra vidit ditione teneri :
Perlustrat,
quoe Macedum nunquam patuere sarissis
Regna, vel Ausoniis nunquam spoliata tropheis
Me primum, qui vos genui, novere monarcham
Indica
Te mea progenies felicia
fata sequantur.
Chers enffans , mais plustôt la moitié de mon âme
Si de vos bons vassaux le soucy vous entame ,
Favorisez ce peuple à quy j'ai, de ma main
Par escript, témoigné le zèle très-certain (3)
Qu'il at en s'opposant à ces fureurs mutines ,
Méprisant pour sa foy aussi mille ruynes ;
Et mesme en mon absence , oncq ne fut diverty
De suyvre de son Dieu et son roy le party ;
Ainsy , tard pour leur bien , le ciel d'eulx vous retire,
Et vos fils comme vous accroissent leur empire.
(1) Ces deux vers donnent la date de 1525 , où après Pavie,
féodal qui rattachait
la Flandre
à la couronne de France.
(2) Ces deux derniers
vers,
aux lettres
(3) Allusion
le remercier
de sa fidélité
avec les précédents
écrites
par Philippe
II
, donnent
fut brisé
le lien
la date de 1600.
au Magistrat
de
Lille
pour
— 479 —
Par dessuslés dits vers en deux grands tableaux estoient escripts
les vers numéraux suyvans (1) :
•y
ConspICIor
\$
An non VICtoreM
a te
oedltVs,
geMInIs fVLgentlbVs
QVInte Cesar CaroLe.
CanCer speCtaVIt
ad oran
Cedente rege ALgerloe.
H
SVCCVbVIt
?p
FranCICVs
eXVtVs
IsabeLLa
O
PInôn
InaCCesso a MaVrIs
TVrCICa
reX,
nata In VIrgIne
Tropheoe LIbroe
III
CastrIs
de CIpro
eCCe
terMIVs,
pVgnaX GraVeLIngIs
Id torrIdVs VIdIt Leo.
SoMona
VICtVs;
est.
In CoLLe reCepI
InsIgnIa.
redlens
Depressa CLassIs,
qVoe terrVIt
orbeM
SCorpIo.
Au second tableau :
t£^
AngLIa Papa Les Leges Chlrone
CoaCta non a MarIa.
Hp
ACCIpIVnt
+}
CernIto
"fc>
OMnIa
ww
SCande ArIes
proCeres, sVblgata Llsboa In eLVa
RegeM LVbenter sVb Capro.
Iane blfrons, Consors IsabeLLa
Mater IsabeLLoe prlnCIpIs.
faVsta patrI PIsCes.
EdICta paCis pVbLICoe.
HIspanIoe
)(
reCepIt,
CoeLos IaM
est
qVe tVLere
BeLgls
nasCItVr
PhILIppo
VnICVs
hoeres
aC orbIs noVI.
PaX CoeLo deLapsa redVX et FranCICa
Desponsa, nVM TaVre Id Vides.
ConIVX
de ces douze distiques renferme le nom de l'un des douze signes
du Zodiaque, (qui indique le mois), et porte en même temps la date du fait histoles lettres numérales imprimées en capitales.
rique qu'il rappelle, en additionnant
(1) Chacun
— 480 —
Au devant du marchie à cheval et près des montées du corps de
garde aultre théâtre, auquel estoient représentés le bon duc Philippe
et les quatre premiers officiers de l'ordre du thoison d'or accoustrés
de pareils habits qu'ils estoient lorsque le duc tint le premier chapitre
du dit thoison d'or à Lille ; le dessus du dit théâtre tenoit les armes
du dit duc environnées du thoison d'or, et tous les armoiries de
ceulx qui furent à la dite assemblée estoient mises en ordre et fermoient le dessusdu dit théâtre (1), au dessus desquelles armes du duc
estoient les vers suyvans :
(1) Voici la liste
le théâtre :
des chevaliers
de la Thoison
de Vienne,
dont les armes figuraient
de Saint-Georgos
et de Sainte-
1. Messire
Croix.
Guillaume
2. Messire
4. Messire
Regnier de Pot, seigneur de Prigne et de la Roche-Nolay.
Jehan de Roubaix, seigneur de Herselles.
Roland d'Utkerke,
seigneur de Hemsrode.
5. Messire
Anthoine
6. Messire
David
8. Messire
7. Messire
8. Messire
9. Messire
10. Messire
11. Messire
de Vergy,
de Brimeu,
Hues de Lannoy,
seigneur
seigneur
seigneur
de Champlite
de Ligny.
seigneur de Sautes.
de Comines.
Jean, seigneur
Anthoine de Toulonjon,
de Luxembourg,
Jehan de la Trimouille,
Pierre
seigneur de Traves
comte de Saint-Pol.
seigneur
14. Messire
15. Messire
Anthoine
13. Messire
Guillebert
et de la Bastye.
de Jombelle.
seigneur de Villerval.
Jehan de Luxembourg
, comte de Ligney.
Jehan de Villers,
seigneur de l'Isle-Adam.
12. Messire
de Lannoy,
16. Messire
de Croy, seigneur de Renty.
de Brimeu,
Florimond
seigneur de Massincourt.
17. Messire
Robert,
19. Messire
seigneur de Masmines.
Jacques de Brimeu,
seigneur de Grigny.
Bauduin de Lannoy, dit le Bègue , seigneur
20. Messire
Pierre
21. Messire
seigneur
Philippe de Ternant,
Jehan de Croy, seigneur de Tour-sur-Marne.
Jehan, seigneur de Crequy et de Canaples.
18. Messire
22. Messire
23. Messire
sur
de Beffroimont,
seigneur
(Bibl.de
de Molenbais.
de Harny.
de la Motte.
Lille. — Manuscrit
généalogique).
— 481 —
PHILIPPEPARLA GRACEDEDIEU DUCDE BOURGOGNE
DELOTTIERDEBRABANT ETDE LUXEMBOURGCOMTE
DE FLANDRES:
Perdomitis
tauris,
vigilique
Dracone sopito
Emensis pelagique periclis;
Tessaliam Esonides lecti que heroës in Argo ;
Et vicina Colchide Iberis
rutilans, retulerunt vellus in auro,
Id pretium non vile laborum.
SIC deCVs heroVM, statVens ego danda PhILIppVs
NobILIbVs
Condlgna trophoea (1) :
Phryxeum
Qui virtutis iter bello tenuere, loga que
Velleris hac collaria in urbe
Distribui
aurati quoe conjuge vecta ab Iberis
spcctarat ocellis.
At sociam thalami nostris ditionibus
Dotatam referens Isabellam ;
Bruga prius
amplis
In nostram vobis hanc quam construximus
Occiduis, Alberte, ab Iberis
tu certe verus Iason
Proemia virtutum,
Aurea
vellera
aulam.
vere tulisti.
Lille vous chérissant, j'ay tenu dans Saint-Pierre
Le chapitre premier de la noble thoison,
Qu'à Bruges auparavant, en imitant Jason,
Aux nopces de Madame avoit mis en lumière.
lict de justice ,
Quel honneur ô grand Duc , d'estre
Temoing de ce grand voeu qu'au faisan avez faict (2),
Lieu où avez basty ce beau palais parfaict,
Y dressé votre court et hostel de police.
(1) 1488, date du premier chapitre tenu à Lille.
(2) Allusion au repas du faisan qui eut lieu à Lille,
— 482 —
Finablement
au dessus de la porte de la court de leurs Altèzes y
estoit ung grand tableau soustenu d'ung angle, contenant et en
grandes lettres escript :
SURGE
AGE
UXOR
IN
REQUIEM
TUAM
DlLECTIONIS
TU
ET
TUAE.
S, S. ARCHID.
O nimium
dilecta Deo celestis origo
: vobis (nuper quos pacis honestoe
Austriadum
Vervina (1) authores vidit), ter maximus ille
Tollere civiles, intestinos que tumultus
Posse dabit, sobolem sobolis que in sera nepotes
Secula, qui Belgas proavi virtute tenebunt,
Atque calent reges, populi,
Et metuent hostes, inimica
Linget
comites que, duces que,
que turba prophana
humum. Sic est laurus gestanda triumphans
A l'autre costé de la porte ces sonnets :
Vous qui, sages, goustez la sacrée ambroisie
Degoustant ici-bas du Mont Olympien ,
Et qui sautant le bal du Mont Parnassien ,
Recevez d'Apollon la sainte poésie.
Hé ! ne savez-vous pas que l'infante chérie
De son peuple Belgeois est par un lien saint
Liée au grand Albert, qui plantera le bien,
Avec l'aide de Dieu, en ceste Germanie.
Chantez, doncque chantez des archiducs l'honneur ,
Emmielez vos chansons d'une doulce doulceur
Pour entonner l'honneur qu'on leur a faict à Lille.
(1) Vervins, paix entre la France et l'Espagne.
— 483 —
Faites bruire partout leur renom excellent,
Afin que nos nepveux sachent certainement
Le debvoir de Messieurs et bourgeois de la ville.
Lille, resjouis-toi, ton prince et ta princesse
Sont venus visiter de ton front la beauté ,
Emperle tes cheveux, ton teint soit argenté,
Et espans sur ton chef un onguent de liesse.
Si tes yeux ont versé un torrent de tristesse,
Par les assaults cruels de Mars ensanglanté.
Ce jour tu recevras le cours de ta santé
Et doreras ton front d'une mer de richesse.
Puisque tu as perceu les aiglons glorieux
Du grand aigle d'Austriche à tes yeux amoureux.
Tu dois joyeuse avoir une joye nouvelle,
Sentant le doux repos que tu prétens avoir
Dore en avant, Lillois , faisant votre debvoir ,
Chantez l'honneur d'Albert et de son Isabelle (1 ).
Ayant L. A. faict le dit circuit entrèrent en leur palais entre six
les
à sept heures du soir qui estoit obscur, ou MM. du Magistrat
laissèrent à la garde des confréries et viendrent lesdits du Magistrat
soupper en la maison de ville en compagnie des seigneurs chevaliers
de l'ordre, contes et barons quy, en particulier
et précédemment
avoient esté invités, ou le tout se passa en allégresse et quasy toute la
nuits en esbatement et feux de joye et artificiels sans aucun désordre.
Le Dim. VI
du dit mois de febvrier, le Magistrat accoustrés de
leurs robes comme le jour précédent, se trouvèrent à la cour et palais
de L. A. qui avoient aux despens de la ville, avec ceulx de leur hotel
esté réfectionnés en divers endroits à grand frais.
n'ont reproduit ces vers que
(1) Ni Tesson , ni le manuscrit de la bibliothèque
donne seul le manuscrit : N° 295, Généalogie, t. 3, dont nous avons parlé. Peutêtre les auteurs ont-ils pensé qu'ils n'étaient pas dignes de passer à là
postérité?
— 484 —
Au départ de L. A. le dit Magistrat se mit en ordre marchant à
pied au devant entre les seigneurs de la court, et conduierent L. A.
leur chemin par la Chambre des
à l'église St.-Pierre,
prendant
comptes où et partout leur chemin, elles peurent veoir tous les
théâtres ornés et parés comme le jour précédent (si qu'elles avoient
déclarè désirer veoir), en pareil ordre.
En laquelle église St.-Pierre estans arrivés sans que les chanoines
se bougeassent de leurs sièges, fut la messe célébrée au choeur par
le révérend père en Dieu Pierre Carpentier, abbé de Los in pontificalibus ; icelle achevée les Srs Doyen et Trésorier, s'avanchèrent
vers la crédence qui estoit dressé du costé de l'autel et illecq leur fut
mis en main
à chacun
un moyen pain enveloppé de serviette de
damas et à l'escolattre Leduc, et au plus ancien chanoine Bidault,
fut donné à chacun ung flacon d'argent,
l'ung de vin claret et
de vin blancq et lors les deux premiers
l'oratoire des princes suivys des deux aultres.
Le doyen dict :
l'aultre
Serenissimi
nos servulos
marchèrent
vers
Principes, cum Vestroe Celsitudines sua sacrapresentia
suos et officium
divinum plurimum
honoraverint,
humiliter
ut liceat nobis vestras serenitates participes
rogamus,
facere earum distributionum,
quas solebant predecessores nostri predecessoribus vestris in sua inauguratione
presentare ; quibus cum
vita
humana proecipue sustentetur his ipsis distributionibus
panis
et vini,
totum vitoe nostroe cursum serenitatibus vestris offerimus
et consecramus Deum Opt. Max. rogantes ut, sicut in pane et vino
ex multis granis et racemis unum corpus coalescere videmus, ita
divina opitulante gratia Optimi Principes, cum obedientissimis subditis in perpetua pace et sancta unione viventes ad illud sempiternum
convivium perveniant quod Crhistus per panem et vinum in ultima
voluit : — L'archiduc respondit : — Munus
sua coena significatum
est nobis
gratissimum propter significationem quam exposuisti, y
ajoutant encore autres paroles, puis l'Infante print le pain du Doyen,
du trésorier Vanderhaer ; L'Infante print le vin de l'Esl'Archiduc,
colatre et l'Archiduc,
du chanoine Bidaut.
— 485 —
achevée, les Princes s'avanchèrent vers le grand
ne vestris screnitatibus juraaultel où le doyen leur dit: placet
mentum solitum
huic ecclesioe a serenissimis
prestari
predeccs
Cette cérémonie
soribus vestris : L'archiduc
répondit
Puis le doyen leut le serment
Nos Albertus
et Isabella
: Placet.
tel qui s'ensuyt :
Archiduces
Duces Burgundioe,
Comites Flandrioe, promittimus et juramus quod jura, libertates immutates ecclesioe Sti.-Petri
Insulensis
et privilegia
ejusdem fideliter
Austrioe,
observabimus ita nos Deus adjuvet, et omnes Sancti ejus, et pour faire
le dit serment, le Doyen leur présenta ung missel sur lequel ils
mirent la main et le baisèrent, et puis L. A. se partirent de l'église et
le Magistrat en pareil ordre que devant, et allèrent par la grande
chaussée vers la maison Eschevinalle,
maisons voisines du costé du marchié,
au devant de laquelle et les
estoit érigé ung beau et grand
théâtre d'ouvraige et ordre corinthe,
les frizes richement parées et
toutes aultres parties, loing de 80 p. et profond de 25p. et hault de
60 p. sur le devant, compris frize, architrave,
couroncornice,
soutenues de colonnes proportionnées
nemens et piramides,
selon
les ordres de Corinthe.
ès dits couronnements,
Le dessus estoit orné de sept pyramides,
et déesses portant lances avec bannières de
caffa rouge semées de fleurs de lys d'argent ; lequel théâtre estoit
tout tendu de drap rouge cramoisy parsemé de fleurs de lys d'argent, chose magnifique et belle à veoir, si que les officiers de L. A.,
ainsi veu préparé, jugèrent qu'il n'estoit besoin d'y ajouter
quelque ornement, ains ayant dressé seulement le dosserel, se coneussent grande
envie de desplier les
tentèrent,
jasoit
qu'ils
l'ayant
tapis et aultres tentures de L. A. (comme ils avaient faict et depuis
firent en aultres lieux) afin d'en retirer salaire plus grand.
Le Magistrat monta premier sur le dit théâtre et luy fut assigné
l'ung des quatre
place au costé gauche, par le conte d'Issenghien,
les Seigs tels que Don
puis suivirent
le
Baltazar de Cuniga, ambassadeur d'Espagne, le duc d'Aumale,
prince d'Orenge, chevalierde l'ordre de la thoison d'or, du conseil
maistres
d'hostel
de L. A.,
— 486 —
d'Estat; don Francisco de Mendoça et Cordon , a marquis de Guadaleste, admirai d'Aragon, du conseil d'Estat, grand escuyer ; le
comte de Solre, gouverneur et bailly de Tournay et du Tournesis ;
le conte de Ligne, prince d'Espignoy, chevalier de l'ordre de la
thoison d'or, gentilhomme de la chambre; Messire Jehan Richardot
chevalier, seigneur de Barly, chief Président du Conseil d'estat, et
plusieurs aultres seigneurs et gentilshommes qui se rangèrent du
costé droict, ( excepté le dit conte de Solre et le Pr Richardot qui
se mirent à costé gauche de L. A.) Puis suyvirent L. A. qui
prindrent leurs siéges mys et préparés au milieu du théatre sur
un passé eslevé à trois apas, l'Infante tenant le chief lieu ; au devant
desquels fut mis un bancque couvert d'un drap de velours rouge
et deux coussins de mesme, sur lequel le Rd Père Carpentier, abbé
de Los, mit et ouvrit les StesEvangiles.
Lequel conte de Solre, gd escuyer, avec son collier de la Thoison
d'Or, (ayant lors aussy S. A. le sien comme aussi le prince d'Orange
et le conte dé Ligne), estoit à chief nud, ayant l'espée nue près de
la dite Altesse, ayant aussi ainsy marchié le dit jour.
Le Sr Président Richardot estant debout à teste nue, ayant eu
le signal de L. A. de parler, et après silence imposé au peuple qui
assistoit en très grand nombre, occupant toutes fenestres, toits,
nocqueres des maisons, et entièrement le Beauregard et marchié,
aussi avant que le dit théâtre se pouvoit voir, après une grande
révérence à L. A. jusques à mettre le genoul en terre, commença à
discourir d'une gravité et par ung parler coulant, du chambgement
des estats, empires et royaulmes, disant que quasi de siècle en
siècle, on en avoit veu des plus remarquables ; discourant de la
cheute des monarchies des Perses, Assyriens, Romains et aultres,
exposa les louables coutumes des festes introduictes et consacrées
aux fondateurs des empires, royaulmes et estats, et bonne inauguration des princes; que c'estoit bien faict de voir le peuple assemblé et esjouy de tenir feste de la bien venue de L. A. lesquels
avoient. quitté leur patrie, leur repos, et toutes leurs délices pour
venir en ces pays-bas qui, sans leur arrivée estoient apparans de
— 487 —
faire une cheute totale. De ce, discourant sur la ruyne des Estats,
villes et républiques,
et de la forme, exposa que aucunes estoient,
d'un estrange et lamentable accident, tombées en une finalle ruyne,
sans qu'elles se ayent peu relever , aultres plus lentement s'estoient
perdues, et aultres sans notable disgrace aucunement affaiblies, non
sans espoir de encoire se pooir mettre sus. Que la ville de Lille
depuis qu'elle estoit bastie s'avoi t toujours augmenté et estoit arrivée,
par la grace de Dieu et faveurs qu'elle avait receu du conte Baulduin le débonnaire ou bien de Lille, et notamment du bon duc
Philippes, que nonobstant les ruynes de plusieurs villes de ces
ceste ville avoit esté le moings
pays-bas, altération d'aultres,
offensée, de quoy on debvoit regracier le Tout Puissant et par
honnestes comportements
tration d'allégresse.
ce jour, s'esjouyr,
faire feste cl démons-
Ce faict Wallerand
Hangouart Escuier seurde Laurie, Rewart de
l'amitié (1) se mectant sur un genoul prononça à haulte voix le
serment suivant :
Très haults
et très puissants Princes, chy jurés que vous, la
Ville de Lille , le Loy , et la Franchyse de la Ville, les usaiges et les
coustumes et les corps et les catheux des Bourgeois de Lille garderez et
mènerez par loy et par Eschevinage , et ainsy le jurez sur les sainctes
évangilles et sur les sainctes paroles qui cy sont escriptes que vous le
tiendrez bien et loyaument. Puis se levèrent L. A. et eulx mectans à
les sainctes Evangilles et les
baisèrent, et estans remis en leurs siéges, lesdits Rewart, Mayeur,
Procureurs et
Eschevins, Conseil et huit hommes, Pensionnaires,
Greffiers allèrent successivement, après avoir fait trois grandes régenoux,
de la main droicte touchèrent
vérences, baiser les mains à L. A. et chacung retourné en son lieu le
dit Rewart leva la main, comme aussy le Magistrat et tout le peuple,
acommencha :
Très haults et très puissants Princes, nous fianchons vostre corps et
(1
Respector
amicitioe
— 488 —
vostre héritaige de la conté de Flandres à garder et ainsy nous le
jurons à tenir bien et loyaument à nos sens et nos pooirs.
peuple qui fut adverty de crier: Vivent les Princes! Vivent
Leurs Altesses, par ung bruict multiplié d'innumérables
voix, cria par
diverses fois le mesme, puis donnèrent les trompettes de haultbois
Le
de divers endroicts.
Les quatre héraulx de L. A. accoustrés de leurs cottes d'armes se
divisans en deux parties et prendrans deux grandes aulmonières,
ruèrent au peuple plusieurs poignées d'or et d'argent,
jusques
à ce qu'elles furent entièrement espuisées.
encoire sur le théâtre, S. A. créat publiquement
Dubois
chevaliers tels que le dit Sr Rewrart, Wallerand
Estant
quattre
escuyer,
escuyer Senr de
le Sr de Beauffremez
eschevin, Jehan de La Vichle
aussi eschevin , et Michel Gommer escuyer, Seur de
Nieuwenhove,
trois coups de l'espée nue
voir juré, en frappant
Schonvelde,
et leur baillant à
(qu'il print dudit grand escuyer) sur l'espaulle,
baiser la croisure.
Toutes cérémonies
le Magistrat convoya L. A. jusques
en leurs chambres
à table, estant une
qui peu après se mirent
heure apres midy, et firent cet honneur, aux dits du Magistrat seuls,
de les veoir manger tout durant leur repas.
achevées,
L'apres midi les écoliers des R. P. Jésuites presentèrent
salle de L. A. une églogue ou bucolique.
dans la
Le
dit jour de dimanche,
environ
quatre heures après midi,
Baulduin
de Croy, escuyer Sr Doyembourg,
pour et au nom de
Msr le chastellain de Lille,
son
premier seigneur hault justicier,
maistre, de Monsieur le conte de Ligne en qualité de baron de Cysoing,
Philippes du Chastel, escuyer, seigneur de Beauvolers, pour Monsieur le baron de Wavrin, et Jehan Van Halle, chevalier, seigneur de
Heurnes, au nom de Monsieur le baron de Comines aussi hault justicier de la chastellenie
de Lille , Claude de Lannoy Sr du Mollin,
et Pierre
tellenie
de Croix escuyer, Sr du Bus, deputés de la ville et chasdu dit Lille, Douai et Orchies, se sont
présentés à L. A. S.
-
480 -
en leur hostel au dit Lille, auxquels ils ont déclaré par la bouche
du dit Sr de Oyembourg ce qui s'ensuyt :
MADAME ,
MONSEIGNEUR ,
Nous venons au nom des quattre haults justiciers, et des nobles représentans vos manans, non ecclésiastiques, des chastellenies de Lille, Douai
et Orchies, nous jecter aux pieds de vos Altezes Sérénissimes pour les
remerchier très-humblement de ce qui leur a pleu honorer ceste province
de leur présence, qui nous at causé à tous une joye et contentement
indicible et donné une ferme espoir que, par la prudence de vos Altezes,
ces pays ne seront seulement délivrés de tant de calamités qu'ils ont
enduré, mais davantaige, que les voirons reprendre la splendeur qu'ils
ont eu du temps de nos pères, auxquels a toujours esté cognue une
affection et fidélité remarcable au service de leurs princes ; et ne dégénérans et à leur imitation , nous avons ( durant les troubles et altérations qui ont si longtemps duré en ces pays ), fidèlement servy feu
d'éternelle mémoire Sa Majesté Catholique, père de votre Al., Madame.
Nous pouvons dire sans jactance que avons , autant et plus de volonté
que jamais, d'exposer nos biens et nos corps, fut jusques a la dernière
goutte de notre sang, pour rendre très-prompt et très-humble service
à V. A. S. Or , comme nos princes , illustres prédécesseurs de V. A.
en recongnoissance de ceste fidélité et service , ont bénéficié ces chatellènies de divers privilèges, lesquels feue S. M. Cath. a promis et juré
d'entretenir à sa joyeuse entrée en ceste province , ce que V. A. M. S.
at aussy juré en l'assemblée des Etats-Généraux, tenue en la ville de
Bruxelles, au mois d'aoust 1598, nous supplions très-humblement que
V. A. soient fermes de, à ceste leur joyeuse entrée, aussy jurer l'entretenement des dits priviléges, du moins nous faire espérer acte pertinent
qu'ils seront maintenus et gardés (1), aussy nous tenir au rang de leurs
très-humbles , très-fidels et très-obéissans serviteurs et vassaux.
(1) C'était une allusion au privilége de non confiscation alors contesté. L'édit
de la ville et de la chatellenie
et d'Isabelle
d'Albert
qui reconnut le privilége
de Lille).
ne fut signé qu'en 1613, le 24 janvier. (Voir, Chapitres de l'Histoire
— 490 —
Et suyvant ce, fut dict par le dit Sr de Oyembourg à son Altesse
la SmeInfante, que les dits Sr haults justiciers luy supplioient très
humblement qu'il luy pleust accepter de bonne part le présent qu'il
lui faisait, pour les dites chastellenies, de la somme de trente mil
florins.
Le lundy VII du dit mois, entre huit et neuf heures du matin, le
Magistrat en pareil ordre et habits que les jours précédents setrouverent à la court et demandèrent audience, laquelle leur estant
accordée, le conseiller Guillebert s'advancha, et après avoir fait la
révérence comme pareillement tout le Magistrat, commencha à
discourir dela grande joye que tous ceulx de la ville avoient conceu
d'avoir chez eulx leurs seigneurs naturels, et que pour en partie
donner ouverture, avoient esté dressés les théâtres et arcqs triomphans et aultres appareils tels qu'elles avions (1) peu veoir en
passans ; qu'ils prioyent prendre en bonne part, ensemble toutes
leurs bonnes intentions, comme aviont faict leurs prédécesseurs et
notamment Sa Majesté catholique leur père, lequel par ses lettres
données à Madrid, avoit déclaré qu'il avoit pour agréables les bons
debvoirs qu'ils avoient faicts ès derniers troubles, pour la manutention de notre saincte foy catholique, apostolique et romaine et pour
son service ; que depuis cinquante ans, ains que Sa Majesté catholique avoit faict sa première et joyeuse entrée en ceste ville, ils
n'avoient eu ceste heure de la revoir, fors que une, fois encoires en
passant seulement, quant tout triumphant elle retourna de SaintQuintin où elle avoit emporté ceste tant mémorable victoire ; et que
depuis s'estant retirée en Espaigne, ils n'avoient eu, non obstant
plusieurs prières, le bien dela revoir; que leur venue en ceste ville
leur estoit de tant plus recommandable qu'elle avoit en son enclos
ses princes , cause de la paix qui leur estoit plus que nécessaire :
laquelle il disoit avoir esté procurée par la bonne volonté et mérites
de l'infante ; qu'ils espèroient que par son bon esprit et dextérité,
lilloise. Le narrateur
maltraite
(1). Locution
le discours du conseiller Le Guillebert.
étrangement
dans son analyse
— 491 —
elle leur procureroit aussi la paix avecq Angleterre, Hollande et
leurs adhérents. Discourant de la piété et zèle à n° Relligion,
clémence et prudence d'icelle, bien heureux ils se pouvoient dire de
veoir aussy celluy qui par ses vertus avoit rencontré cette alliance ;
que aussy loing temps qu'ils auraient tels princes, ne leur pooit
arriver que tout bien et félicité, leur souhaitans longue et heureuse
vie ; puis vint à remercier leurs altesses de ce quelles aviont faict
le jour précédent le serment accoustumé et benignement receu le
leur. Finablement dict que ensuyvant la louable coustume de leurs
devanchiers, ils ne les poviont laisser partir de la ville sans leur
présenter quelque gratuit qui estoit de six couppes d'or fin, lesquelles
ils prioyent recepvoir de bonne part et prendre leur bonne volonté
et affection pour suppléer au deffault.
Quant le dit conseiller eust mis fin à sa haranghe, leurs altesses,
l'infante la première, déclairèrent en langue espaignolle, quelles
avoient pour agréable ce qu'elles avoient trouvé faict pour leur
joyeuse entrée.
Puis le Hérault de l'Espinette, les quattre sergents d'eschevins et
le premier messagier, accoustrés de leurs robes, firent monstre des
dites six couppes , lesquelles valloyent ensemble onze à douze mil
florins, qu'ils portèrent au devant de L. A. et puis les délivrèrent
aux officiers d'icelles.
Le dit jour environ les sept heures du soir, Bauduin de Croix,
escuyer Sr d'Oyembourg, bailly général du chastellain de Lille
premier Sr hault justicier de la chatellenie, et Claude de Lannoy
escuyer Sr du Molin pour lors députés des nobles de la province,
furent faicts chevaliers par les mains de S. A. en son palais, en
la présence de l'infante accompaignée de ses dames et de plusieurs
seigneurs.
Mais pour mestre les tiltres à la main pour faire apparoir du
serment faict par feue Sa Mté Cath. pour le maintenement des priviléges des chatellenies Lille, Douai et Orchies, le serment cidessus requis ne fut faict par L. A., mais sur requeste depuis présentée à L. A. estans retournées à Bruxelles tendant à ce qu'il leur
— 492 —
pleust à la première occasion ou assemblée des Estats de la dite
province, jurer leurs dits priviléges, obtynrent acte du XIX de
mars 1600, signé de leurs Altesses et de Verreykem, contenant au
dispositif: L. A. ce que dessus considéré, ont déclaré et déclarent
par la présente qu'elles feront le mesme serment qu'on trouvera,
feue Sa Majesté Royalle avoir faict, et cependant garderont les priviléges des dites chatellenies de Lille, Douai et Orchies comme aux
autres leurs subjects et pays.
Le VII jour de febvrier Leurs Altesses furent saluer Nostre Dame
des Graces (1) et visitèrent l'abbaye de Los.
Le mardi VIII du dit mois entre dix et unze heures, L. A. montèrent en coche tirée de six chevaux bays, et s'acheminèrent par la
rue des Mallades, vers Tournay.
Vers numéraux :
EXCIpIt
ArChIdVCes
Vos InsVLa
Vestra trIVMphIs
o Chara IsabeLLa nonIs febrVarII
vel sic
EXCIpIt
(l)
La chepelle
ArChldVCes hoeC InsuLa Loeta trI
qVInta dIe LaVdanda febrVarII.
de Loes avait-éte
bâtis
en 1591.
MphIs
— 493 —
APPENDICE.
Passage fait en halle par devant Eschevins,
Conseillers
et
huict-hommes de la ville de Lille pour ce assemblés en nombre
compétent le ve jour de septembre 1601, de la despense faicte
et soustenue par la dite ville à raison de la bienvenue et joyeuse
entrée de Leurs Altezes Sérénissimes en icelle ville comme il
sensuit :
Différentes semaines aux ouvriers chartons et
cauchieux pour applanir et réparer les chemins
depuis la porte des Reigneaulx jusques à la porte
de Fives, afin de radouchir et accommoder iceux. XVIe
XII XIIIe VIIId
A Boniface de Naière escraignier pour avoir fait
et raccommodé ung théâtre au devant de la
maison Eschevinale sur lequel Leurs Al. S. ont
fait et prêté serment — Sept coulombes de trente-
—
494 -
deux pieds de hault avec pied d'estalle de trois
pieds ( deux pouches moins), carrés, et les dites
coulombes de deux pieds de grosseur en diamètre,
avec chapiteaulx chorintes, de deux pieds et demy
de hault, fait les mollures de la frise de trente-deux
pieds de tour. Item fait six escuchons ainsi que le
peintre a baillé pourtrait, et généralement accommodé le dit théâtre selon la remarque dudit
. . .' . . . . . . .
peintre
livres.
IIIIe
A Jehan Castel Me carpentier, pour avoir par
marché fait et érigé un théâtre en ourdaige sur le
marché, au devant de la maison Eschevinalle, de
quatre vingt pieds de long, de vingt-cinq pieds de
large, le parrois du devanture de quarante pieds de
haut et ce jusques à la panne, le parrois de derrière de* vingt-trois pieds de hault, sans avoir
compris dans la hauteur, les termes, piramides et
autres gaillardises qui estoient par dessus les dites
.:........
pannes
IIm VIIIel-
Au dit Jehan Castel pour avoir livré neuf cents
termes pour les rues ou auroient passé les Altesses,
ensemble neuf cent quatre retz, les planter et
attacher et livrer les cloux
Im IIIIXXl
A Gaspard Marcq, Philippe Vincq et Guillaume
Marcq paintres, tant pour les ouvrages de peintures
pour le théâtre du serment que pour le tableau avec
armoiries à la porte des malades
VIIIe
IIIIXX XVIl.
A Jehan Leroy Me détailleur de draps pour avoir
fait tendre haut et bas, de lais de draps rouges en
paranche, le théâtre au devant de la maison Eschevinalle, ayant à ces fins convenu livrer le nombre
de VIIIIe aulnes de drapperie, et le tout couldre
.........
ensemble. . . .
...
IIIIel.
— 495 —
À Jehan Lebouck naguère eschevin pour remboursement des frais de l'érection
d'un théâtre
devant l'hôpital Comtesse qui est sous la principauté
de peu d'argent, ornements et painctures, ensemble
pour les accoustrements des comtes et comtesses
de Flandre et autres personnes représentées..
. .
1
LXX
VIIe
XIIIs.
A Jehan Dubiron
le théâtre
du conseil de ceste ville, pour
à l'entrée de la rue du Dragon,
fait
de l'abbé de fau vin,
sur lequel estoient
par personnaiges représentés Mehault Csseet le roi
Sarrazin Nobilion et aultres
IIIIe
quartier
A Sebastien
Pruvost
XLIIl IIIS.
Sr du Marison
escuyer,
du théâtre du Cte Louis de
pour les déboursements
Malle, à une porte de la place de peu d'argent en la
. IIIE LXXIIIIlIIs VId.
paroisse St.-Pierre
A Michel Duretz Me de la place St.-Nicaise
le théâtre devant la rue St.-Nicaise
IIIIe
pour
XXXIX1IIIIs IIIId.
A Loys Descamps, GmeMullier et Michel Pecourt
maistres de l'Empire
de jeunesse pour le coust du
théâtre et agensure des dix empereurs représentés
sur le Beauregard
IIm
IIe LXXVI1XVIII 5.
A Loys Descamps et Loys le Mesre maistres de
la place de l'Empire de jeunesse pour l'érection du
théâtre devant la cour de Tenremonde
VIeXIXl IIs VIdA Jacques de Le Cambre Eschevin pour le théâtre
du Cte Beaudoin
de Constantinoble
Empereur
devant la bleu main près du marché aux Vil—
lettes
VeIIIIxx XVIIIl VIIs.
A Pierre de Becques Me de la place du roy des
Anistaux pour le théâtre ou est représenté le roy
ve XIVl IXs VId.
Philippe d'Espaigne avecq huict Indiens
A Anthoine
Duhot
du conseil
pour le théâtre
— 496 —
là ou fut représenté le
près la croix Ste.-Catherine,
duc Charles de Bourgogne, la duchesse sa femme
accoustrées
par personnes vives magnifiquement
et armées.
. . . .
IIIIe
XXVIlivres.
A Jehan Poutrain
Me de la plache de l'Abbé tart
créé pour le théâtre au devant du refuge de Phaet pour y avoir fait représenter par perlempin,
sonnes vives les personnes du roi d'Espagne, de la
reine et de l'infante
IIIIe
XXIIIl VIIIs.
A Me Nicolas de Hennin
licentié
XVs.
LXIIIIl
lle
Cysoing...................................IIm
A Me Maximilien Montaigne du conseil pour le
coust de l'arcq triomphal à l'endroit du refuge de
es droits, Sr du
Try Eschevin et Antoine de Sailly huit-homme, pour
le coust des bocailles plantés du long des murs depuis
le cellier St.-Paul jusques à la glatière du rempart,
du costé de la rue de la Conception, pour revestir
les dits murs de draps des couleurs de Flandre et
de Bourgogne,
ensemble ung théâtre près la dite
glatière ou fut représenté le duc Jehan de Bourgogne et sa femme, à la sus dite joyeuse entrée. VIIIeIIIIxx XIIl VIIIe VId.
A Pierre Cambier, huit-homme pour l'érection de
deux théâtres, ou sont été représentés si corne : en
en l'ung le comte Guy son schapellain,
douze
Eschevins
et conseillers, et en l'aultre le comte
Beauduin de Lille et sa femme, qui furent posés si
comme : l'ung en la plache St.-Martin
et l'autre
au devant du jadis chasteau. . ......
VIIIe
IIIIxx XIIl VIIsVId.
A Pierre Lefort Me de la plache du Cte Liedricq
. .
pour l'érection d'un théâtre suivie pont de Fin sur
lequel at été représenté par personnes vives l'histoire du comte Liedricq et de Finart, ensemble une
porte triomphale aussi dressée à l'entrée de la rue
de la Cordonnerie du côté du marché
VIIIe
LXXl XIIIIs.
— 497—
A Jehan de Courouble
du conseil
pour les frais
par lui faits et les maîtres de la plache de la Pilatrie, à l'érection d'un théâtre près le Daulphin ou fut
représenté la comtesse Marguerite
IIIIxx XVIIl Xs.
VIIe
À Hugues de Lobel Me de la plache de la Sottetresque pour le théâtre sur le marché près le corps
de garde, ou estoit représenté le bon duc Philippe
VIeXXXIII 1 Xs
et aultres chevaliers de l'ordre
A Guillaume
et ornements
Lescouffe du conseil pour l'érection
de deux théâtres en la rue des
Malades, l'ung au devant du couvent madame
Ste.-Claire et l'autre au devant de la maison des
Im XIVI1IIIIs.
Pères de la société de Jhesus
A Robert Gilles Me de la plache du Petit Frais
dressé devant la chambre des
pour le théâtre
Comptes , ou estoit représenté le duc Philippe-leIIIe
Hardy et sa femme
A lui pour l'arcq triomphal
maison de la veufve Herlin,
LVIIl IIIIs.
fait au devant de la
ensemble de la fleur
de lys de pierre (1) .
IImVIIIe IIIIxx XVIIIlXIIs VId.
A Jehan Bridoul docteur en médecine pour l'arcq
triomphal érigé au devant de la maison du Bras
d'or
Im IXeXXXIIl XVIIIs.
A François Constant,
carpentier,
pour l'érection de plusieurs ponts et feux de joyc (2). . . IIIe
(1) Vis-à-vis
le portail
de l'église
IIIIl
XIIs.
Saint-Etienne.
(2) En voici la liste :
Un devant la halle , un en la place du Dragon sur le beffroy, huit au Grandun à la Bleue-Fontaine,
un au Louche, un à la Croix de l'Abiette,
Marché,
un place des Reigneaux . un à la fontaine de la Sottrecque , un place des Patiun à la Chambre
niers, un place Saint-Martin
, un à la Crois Sainte-Catherine,
un devant la Bourse des
des Comptes , un au Dauphin , un au Pont-de-Fin,
Hollandais
. un devant le Molinel,
un devant le Bancq-de-Wede,
A Jehan Lebon détailleur
de draps, pour XIII aul.
II quarts de fine estamette rouge cramoisy
à
1 XVIs l'a.
pour faire robes aux quatre sergeants
VIII
des oeuvres, clercq des
. IIIe
ouvrages, concierge de la maison Eschevinalle.
d'Eschevins,
maistres
LXXIIIlivres
XVIII
A Nicolas Imbert Balthazart Brueters et Gerard
Lemieuvre
Md de draps de soye a Lille pour
CIIIIxx
aulnes et demie de velours noir à XVIIl—
item XIIII au. d'armoysin de Gennes à IX1 l'a. —
item CIIIIxx II au. de satin au prix si comme : CXII a.
à X1et demie et LXX a XI1, — item IIIIe XVI a, demie
decaffa de Naples gros grains au prix de VIIIl et XX a.
et I quart de damas à IXl VIs l'aulne, le tout em. . VIIIm IXe IIIIxx IIIl XVIsVId.
ployé aux robes de MM. du Magistrat.
A Grard Lemieuvre
employées
tant
grossier pour les grosseries
autour du baldaquin faict pour
porter par dessus leurs altesses, qu'aux custodes
des coupes d'or à eulx présentées et aux robes des
sergents d'eschevins.VIIe
XXXVIIIl XVIIIs.
A Pierre Decroix
escuier S. de la Fresnoye et à
douze aultres gentilshommes
ayant porté le baldaquin au dessus de leurs altesses en advanchement
des accoustrements qu'ils ont fait faire.
.....
XIIel.
A Jehan
Lecocq chirier
torses et hache de chirre
pour la livraison
des
XIeIIIIxx XVI.
A Henri
Robert Delattre et Jehan
Smeurpont,
Duthoit orpheuvres de Lille,
la somme de vingt
mille livres pour être employée aux six couppes
tasses d'or pour présenter à leur Al. S
XXml.
A eulx pour le restant du coust des dites couppes. IIm Ie XXIIIIl IIIIs.
A Mahieu Meurice Me de la plache de la Housse
pour premier et maître prix accordé à la dite plache
— 499 —
comme ayant fait le plus beau et artificieulx,
la joyeuse entrée. .
A Franchois
Damiette
Me de la plache
feu à
L livres.
Saint-
Martin pour le deuxième prix
XLVIl.
A Beauduin
Herrencg Me de la plache SainteCatherine pour le troisième prix
XLIIl.
A Bettremieux Garibaldy (1) Me de la plache au
devant du Daulphin pour le quatrième prix. . . . XXXVIIIl.
A Etienne Herreng Mede la plache Saint-Genois
pour le cinquième prix
XXXIIIIl.
A Loys le Mesre Me de la plache de l'Empire pour
le sixième prix
XXXl.
A Hercule Levasseur
pour le septième prix
XXVIl.
Me de la plache du Dragon
A Jehan Lefebvre Me de la plache des Reigneaulx
pour le huitième prix
XXIIl.
A Gilles Leroy Me de la plache de l'Abiette
le neuvième prix
pour
XVIIIl.
A Me Gaspard
Legay prestre et coustre de
l'Église paroissialle de Sainte-Catherine
pour avoir
fait sonner les grosses cloches
XXIIIl.
A Mathis Bonnart, marchand de bois pour trois
cent de bois d'escartelaige de chesne à XVIl le cent
pour le feu faict sur le marché de cette ville. . . XLVIIIl.
A Charles - Leblon, Georges Baillet, Maurice
Caulier et Georges Lerouge joueurs d'instruments
pour par eulx avoir, avec hautbois, joué en divers
endroicts et sur le théâtre
A sire Augustin
Turlure
prestre
et coustre
(1) Natif d'Anvers, reçu bourgeois le 7 juillet
XXXl.
de
1589. Reg. 5, folio 17,
— 500 —
Saint-Maurisse
cloches
pour avoir fait sonner les grosses
XXIIIIlivres
A sire Jehan Thibaut prestre et coustre de SaintSauveur pour pareille cause que dessus
XXIIII
1.
Au secrétaire de M. S. le baron de Billy, gouverneur de cette province, pour certains soins . . XV1.
A Loys Gaillot pour plusieurs parties de soye
pour en faire franges au baldacquin
Ie
LXXVIIl IIs.
A Estienne Dugardin,
Baillet,
Georges
Rogier Carpentier, Jehan
Jehan et Georges
Caullier,
Lerouge, Jacques Dubois, Maurice Caullier, joueurs
d'instruments et Rogier Dupont, chantres, à chacun
1
XXX
d'eux,
pour avoir joué en divers endroicts ,
ensemble à toutes les assiettes des repas faicts par
L. A. et à la maison Eschevinalle
aux assiettes des
repas faicts par L. A. et Messieurs du Magistrat..
IIeLXXl.
A Jehan Hustin fournier
pour les bourrées pour
cuire le pain pour la provision de L. A.. .....
VIIIl.
A Jehan Marchand, au-dessus des quatre livres
à lui accordées, pour faire marcher sur une planche
boutée hors d'une fenestre d'une maison confrontée
sur la rue des Malades au-devant
Saint-Laurent,
une poupée avec deux aultres plus petiles en forme
de servantes qui auraient fait tomber les fleurs sur
les testes de L. A., vu que moiennant les dites
quatres livres il estoit fort intéressé
XXIIIIl.
A Jehan Descamps orpheuvre pour bloucques
dorré mis aux custodes des coupes..
A Boniface
de Nayere escregnier pour
d'argent
tableaux ou sont peints les armoiries
A Philippe
VIIIIe termes
de Vincq paintre
de L. A.
. . LXXl XVs.
les
. . IIIIe XXl.
pour avoir paint
.
IIeLXXl.
— 501 —
de Mons, conseillier pentionnaire,
qu'il a payé aux clercs de M. S. le président
Richardot, à eux présentés par MM. de la Loy . . XVIIIlivresA Me Pierre
Audit pour s'être transporté de cheval à Bruxelles
à l'effet de y négotier plusieurs points grandement
touchant ceste ville et la joyeuse entrée, et à ce
fut vasque XXIIII jours à VIII fl. prendant esgard à la
saison fort incommode et pénible et pour XXIIII fl.
VIIII pat. déboursé à Bruxelles
A Nicollas
clerc besognant
Dubois
au greffe
XXl.
pour plusieurs besongnes
A Andrieu
feux
IIIIe XXXIIlXVIIIs
Hennocq pour CXVIl de poye pour les
XXIIIl
IIIIs.
Au sieur de La Laurie, Rewart et au sieur de
Beauffremez eschevins pour eulx avoir comme
députés transporté de cheval à Bruxelles à l'effect
de négotier illecq affaires importantes touchant la
joyeuse entrée
IIIIe
XXIIIl Xs.
A sieur de la Laurie pour la dépêche des lettres
patentes obtenues à l'effect de mettre sus impôts
pour furnir aux mises qu'il conviendrait payer pour
la dite entrée
XXIIIl.
A Hugues de le Ruyelle pour six lanches servant
au grand théâtre devant le beffroy
XVl.
A Noël ven Velour
et IIII siens compaignons
joueurs d'instruments venu exprès en ceste ville,
comprises leur venue et retour IIII jours
Ie
XXXIIl
A Hans Vandenbroucq et trois autres compaignons pour avoir trompé en divers endroicts de
ceste ville
XXIIIIl.
A Messire Wallerand
Hangouard,
chevalier sieur
88
— 502 —
de la Laurie Rewart pour payer II halbardiers
à la suite dudit Rewart
XXlivres.
comis
pour les bourrées employées
XIXl Xs.
au feu de joye sur le marché
A Oste Notre-Dame
pour la fabrique et érection
d'ung feu sur le hault du belfroy. .
IIIIxxVlVs.
A Josse Lambert
de la marche, batteleur pour avoir
pendant IIII jours pour révérer de tant plus la joyeuse
entrée, battelé et joué au belfroy .......
XIIl.
A Jehan
A Jehan Lespentier,
Collet trompettes
A Jerosme Theffries,
pour divers voiages
Loys Coullenoir
et Hubert
XIIl.
messaiger
de ceste ville
XLIIl.
A Jacques Goubes, huissier de MM. des Estats
pour achats de plusieurs vivres pour distribuer aux
quennonniers que l'on présupposoit faire faire guet
et garde en l'abbaye de Marquette, ou que l'on
estimoit que L. A. devoient prendre ghite et repos XXIXlXVIs.
A Anthoine Destailleurs, fils mineur pour l'intérêt
de l'abat d'une sienne haye pour donner passaige à
L. A
XIIl.
A Jehan Delobel pour avoir faict ung pont pour
avoir accès sur la batterie de la porte des Malades,
LXXIIl.
A Sire Piat Maulgré Me des choraux de l'église
Saint-Pierre et aultres chantres d'icelle église, pour
avoir
chanté des chaussons de musique durant le
banquet que MM. de la loy auront fait aux plus
grans et signalés seigneurs de la suyte de L. A. à la
maison eschevinalle
XXXl.
A Allart
Gery prevost de Lille et au XII sergeants
de la prévosté si corne : au dit XXXVI livres pour la
— 503 —
valeur de XII quennes de vin et aux sergents VI florins
pour les bons devoirs par eulx faist pour maintenir
le peuple en paix et éviter dissentions,
désordres
et débats, joint aussi qu'ils s'étoient tous racoutrés
d'une livrée pour de tant plus honorer L. A. . . IIeXXXVIlivres.
A Flourent Decroix, coffretier à Lille pour le prix
de six custhodes de cuir dorré et bouly par lui faites
.
. CVIIIl.
pour enclorre les six couppes tasses d'or..
A Vinchent Delmotte
pour bois pour le feu du
XLVIIIl XVIs.
marché
A Me Pierre Lemonnier pour avoir escript plusieurs
grands billets et escripteaux contenant vers latins,
franchois et proses pour orner les arcqs triumphaux
théâtres et aultres pièces :
CLl.
A Pierre du Feu sonneur et Jehan Soupplet battheleur de l'église Saint-Etienne,
pour avoir avec
l'assistance des x hommes prins à leur aide, sonné
par chacun jour trois heures la cloche Emanuel.
A Adrien
. XLVIIl.
pour avoir dressé
deux espèces de batteaux de guerre avecq les soldats
semblables, lesquels viendrent escarmoucher allenGoivart
fustailleur
contre de quelques chevaux par lui pareillement
dressés, le tout marchant sur cordes ad ces fin tendues joindant l'arcq triumphal de la bergerie pour
la récréation de leurs Al. ceux de leur suyte et de
XXl.
MM. de la loy
À la VeDubois pour VI thonneaux enterqués pour
les feux de joye
XIIl.
A Jehan Boniface Me descolle de MM. de SaintPierre pour avoir composé
pour décorer les théâtres
plusieurs
vers latins
XXl.
— 504- —
A Anthoine Douchet pour un thonneau plein de
tercq pour le feu du marché
XXIIlivres.
Au Sr de la Laurie et au Sr de Beauffremey pour
. . . XVIl.
voiage à Annapes vers M.S. le gouverneur
A Jacques Delattre bourgeois de Lille pour avoir
fait et composé diverses fusées de feux artificiels
qui seraient
été jettées
A Jehan Duver pour
Cl.
pareille
cause
XLl.
a raison du
Descamps carpentier
natif habat et emport du grand théâtre sur
A Gabriel
prompt
le marché ou avaient
reurs
esté représentés
CVIIIl.
les empe-
pour avoir livré un hommeau et six
obeaulx si comme : le dit homeau pour le bourdon
d'ung engien et les obeaux pour dresser les feux
Au
de joye
dit
au marchié
CLXXl.
A Jehan Fayet maîtres des oeuvres de ceste ville
pour plusieurs grands devoirs à faire préparer les
solliciter aux
chemins, faire ponts sur rivières,
feux de joye, marquer les lieux pour planter
les
termes ou plat pillastres et torses et autres diligences
XXXVIl.
A Philippe Van Mesch pour par lui avoir paint
et formé une robe pour l'ung des empereurs qui
ne at neant moings servi, d'autant
qu'elle estoit
et que les dits empefaite par forme d'espreuve,
reurs se sont servis de cappes d'Eglise
XVIIIl.
A Antoinette
serBroye et Michelle Philippe
concierge de la maison esche. . XXX1.
vinale, pour leurs grandes paines et travaulx
A Philippe Mesque paintre pour avoir doré et
vantes à Audenarde
painct le crucefix croix et traille de la fleur de lys
. . IIIIxxIIIIl.
posée au devant de la maison de la Ve Herlin
— 505 —
A Jacques Delehaye,
Buffetier,
demt en une
maison joindant à la maison eschevinale, en récompense des intérêts supportés par lui, à raison
que par l'érection du grand théâtre du serment, sa
dite maison aurait esté couverte et offusquée,
mesme son bouticle rendue inutile, pour quoi il
pu faire prouffict durant l'espace de sept
sepmaines que l'on auroit esté empesché à l'érection et démolition du dit théâtre
Clivres.
n'aurait
es droits qu'il a payé
de M. L. Van der Haer pour avoir
A Jehan Levasseur licentié
aux serviteurs
escrit et mis au net plusieurs escrits faits
XIIl
IIIIs
A Jehan Lamy sayeteur de son stil, pour avoir
mis au devant de la maison de la dame de Sapiou
gnies une poupée en forme de religieuse
Ste Clare avecq
deux anges à deux costés de la
XX1.
porte
A Lievin
Detros , Andrieu Blauwet, Jehan de
Housdain, Guillaume Wecque, Me Jehan Fayet,
Philippe Caron, Guillaume d'Audernarde et Jehan
Duhamel tous serviteurs
de la ville
pour le louage
de chascun ung cheval pour suyvre MM. du Magistrat allant au devant de leurs Al
XXVlIXs
A Me Piat Mouton licentie-ès-lois, greffier civil et
à Jehan Miroul procureur de la dite ville pour la
fachon des lettres de rente des deniers levés pour
furnir aux frais de la dite venue
IIIIxxXl.
A ceux de la loy qui ont esté présent à l'ouverture et clôture de la tresorie pour avoir le grand
scel pour sceller les dites lettres
XLVl.
A Andrieu
amLeblanc et Philippe Froishardy
bedeux clercs Jehan Miroul, pour avoir assisté MM.
de la loi à sceller les dites lettres
Xl.
— 506 —
A Jehan le batteur poure honneste homme chergié de femme et quatre petyts enffants pour ce
qu'il auroit logié en son hosterie du Chapeau vert
en
une partie du train de MS. de Fromensart,
nombre de XIII à XIIII personnes et cincq chevaux,
qu'il aurait supporté de leur despense XXI florins
restant, nantmoings partis sans en avoir fait le
à grand interest
paiement, ce quy lui retournait
attendu sa poureté et qu'il avoit au dit logis
VIIIe livres de louaige
XXXliresA Mahieu Sohier ayant représenté le duc Charles
sur le théâtre près la croix Ste-Catherine....
VIIl Xs.
Lequien verriereur pour avoir reffectionné les verrieres de la cour de L. A. . . . IIIIxx VIl XIVs
A Maximilien
A Jacques Cardon carpentier pour avoir livré le
bois et taillé ung angéle et ung grand tableau,
mis dessus la porte de l'hostel de L. A
XIIl.
A Jehan Lecocq pour XVIl de chandelles de sieu. VIIII.
A M. S. Richardot
président des consaux d'estat
et privé, que MM. lui ont fait présent pour le reconnaître des paines et travaux qu'il a emprins pour
les affaires de la ville . .
IIIml
A Monsieur l'audiencier
pour pareille
cause.
. XIIel
A Gilles le Roy fourrier major de la maison de
L. A. pour le droit qu'il disait avoir au bois du
théâtre où L. A. ont fait serment . . . ...
. IIel
A Bernard Cornelis de la maison de leurs altesses , pour et au nom de Madame la chambrière
major de Son Al., de la confesse d'Alcedo , et de
la béate, la somme de XVIIIe florins si comme : les
les VIe.fl. pour ladite
XIIe fl. pour la chambrière
confesse et le surplus pour la béate.. .....
. IIIm VIIIel
— 507 —
Aux archiers de L. A
IIIe
livres.
Au chief roy d'armes pour son droict qu'il lui
compète et luy est attribué par le chapitre tenu
à Utrecht l'an XVeXLIIII comme ayant présidé en la
dite qualité
à l'inauguration
de L. A
Au tapissier major en rédemption
du théâtre du serment
VIe
Aux huissiers de L. A . .
l
IIe
de la parure
l
IIIel
. . . . . IIe l
Aux douze lasquais
LXl.
Aux cochiers de L. A
Aux quatre héraulx de L. A. pour avoir servi en
la dite qualité
II1.
A Anthoine
Selin
et Ph. Piettre
hallebardiers
au nom des autres hallebardiers
A Jeromme Roy à l'advanchement
des chevaux de L. A
IIIIe
IeXXl.
de la despense
l
Aux clercs de l'audience
LXI.
Aux neuf trompettes
C1.
de L. A
A Jehan Douchet receveur
du célier de la ville
pour XXIIII quennes de vin à XLsle lot qu'il a livré à
M. S. l'ambassadeur d'Engleterre,
auquel les dites
quennes ont été portées par MM. de la loy . . . LXXIIl.
A lui pour XXIIII quennes à XXXVIIIs le lot à MS
LXVIIIlVIIIs.
Ladmirauté d'Aragon
A Loys de Landas Sr de Wanehaincg pour et au
nom de M S. le comte de Ligne XXIIII quennes de
vin faisant XXXVI lots
LXXIIl.
A M S. Mancidor
secretaire du Roi d'Espaigne
XVIII quennes à XX pat. le los
A M S. le secrétaire Frias XVIII quennes.
LIIIl.
. LIIIIl.
— 508 —
A
d'Aumalle
de M S. le duc
Me d'hostel
M. de Maucren
XXIIII quennes
LXXIIlivres.
A M S. le baron de Billy gouv. de Lille Douai et
Orchies la somme de CCCCfl. carolus pour quatre
piéches devin
VIIIe
A Michel
Lambert
despensier
d'Orenges XXIIII quennes de vin
A Gme Scot Me dhostel
d'Espaigne
de M. S. le prince
LXXII 1.
de M.S. l'ambassadeur
XXIIII quennes
A Don Jeronimo
l
LXXIIl.
Walter
Sapata
L. A. pour XVIII quennes
Me dhostel
de
LIIIIl.
A M. Vanderhaer
trésorier et chanoine de l'église
de Saint-Pierre
pour et au nom de M S.
collégiale
don Gaston
de la ducé de
Spinola, gouverneur
et escuier de L. A. XXIIII quennes.
. . LXXIIl.
Limbourg
Au dit pour M.S. le comte de Solres
A Me Jehan
docteur
Bridoul
en médecine
LXXIIl.
et
Jehan Leboucq Eschevins pour une pièce de vin à
eux présentée pour avoir fait plusieurs devoirs. . IIcl.
A
Charles
compte
Vandermette
d'Izenghien
pour II
présentées
A Anthoine
receveur
de M. S. le
pièces
de vin à lui
IIcl.
Lemieuvre
et Jehan Leroy du conseil pour II pièces de vin d'Aï contenant IIIIxx IIII lots
pour en partie les récompenser d'avoir fait accommoder apprester et furnir de meubles la maison et
court de L. A
IIeIXVIIIlXVIs.
Au sieur de Lambersart,
bailly du dit Lille pour
XVIII quennes de vin présentées à M. S. de Moriensart
son frère. . . . .
.....
A Mr Maximilien
Montaigne
docteur en médecine
LIIIIl.
— 509 pour VI quennes de vin pour avoir composé plusieurs
vers latins pour servir aux arcs triomphaux et
•
théâtres
XVIIIlivres.
A messire Salatier de Helin pour IIII quennes de
vin pour avoir composé vers ayant servy à la décoration des théâtres
XIII.
A M. Hubert Leclercq IIII quennes pour pareille
. XIIl.
cause
A M. Hyppolite Petitpas, Sr de la Walle licentié
ès-droits et advocat fiscal en la gouvernance,
X quennes pour pareille cause
XXXl.
A Jehan Lefel licencié ès-droits, Sr des Oursins
VI quennes pour pareille cause
XIVlXIIIs.
A Jehan Mahieu,
capitaine d'une compagnie
bourgeoise une pieche vin pour avoir soigneusement vacque au dressement et accomodement des
théâtres, arcqs triomphaux
comme surintendant d'iceulx
et aultres
ouvrages
Ie XXl.
A M. Van der Haer pour en partie de ses peines
IeXXl.
et travaux
Aux six capitaines des compagnies bourgeoises
à Jehan Mahieu, Hubert Deliot, Gérard de Lannoy
Anthoine Hovine, Mathis Cardon et Me Martin du
Vinaige, ayant sorty au devant de L. A. à chacun
XII quennes
IIeXVIl.
Aux neuf autres capitaines des compagnies bourgeoises, tels que Clément Bouet, Jehan Levasseur, le
Sr de Marison, Jehan Lebouck, Nicolas Imbert.
Pierre et Claude Tesson, Me Loys le Brassait et
Jacques Fasse ayant tous esté en armes sur le rempart et aultres endroicts,
à chacun VIII quennes
. IIeXVIl.
— 510 —
A Hipolite Petitpas licencié ès-droits, connectable
des arcqbalestriers XII quennes
A M. le conte de Pontenaulx
XVIII quennes.
XXXVIlivres.
. . LIIIIl.
A Jehan Herreneg père, recteur de la société de
Jhésus, X quennes pour avoir composé plusieurs
...
XXXl
vers
A Hubert
Wicart,
cause
IIII
XIIl.
quennes
A M. S. le baron d'Achicourt
pour pareille
pour XVIII quennes.
A M. S. le baron de Harcourt pour XVIII quennes.
A Laurent
Bovine
hoste du logis
à porté la despense faicte,
nages de la suite de L. A
quoy
du Faisant
LIIIIl.
LIIII 1.
à
par huit personXXXl.
A Jacques Bourguignon, hoste du logis du Brabant, pour logement du cuisinier de L. A
XIIl.
A Anthoine
Delattre
hôte du
logis ayant pour
enseigne Coullongue, pour frais du logis de M. le
XLI.
secrétaire Blaze et ses serviteurs.
Poutrain, hostellain de la Teste d'or,
pour despense de IIII hommes et II mulets.....
A Andrieu
XVI1.
A Jacques de Venduille conchierge du refuge de
Phalempin pour le desjeuner des XII gentishommes
.
XXIIIIl
ayant porté le baldaquin.
IIs.
A Jehan Potteau, hoste des Trois Rois pour la
despense du baron de Premorin et autres fouriers
de L. A..
. . »
CLXl.
censier ès faulbourg
Salembier,
Philippe
St-Saulveur,
pour et en recompence de ce qu'il a
reçu en sa maison L. A. et faict feu en diverses
chambres de la maison
• • . • . . . XIIl.
A
— 511 —
A Guillaume
Mullier
IX mulets de L. A
pour avoir été chargé de
XVIIIlivres.
A Jehan Hustin,
hoste de la maison qui at pour
enseigne Audenarde, pour la dépense deVIII halbardiers
XLI.
A Mathias Duprez, hoste de la Teste d'Argent.
pour la dépense de IIII hallebardiers
XX1.
A Léon Delebeulke
hoste de la Gallère pour la
XXX1.
despense de VIII hallebardiers
A Jacque Blanquart
hoste du Cheval Blancq
pour la despence de VIII personnaiges et XII chevaulx de la suyte de L. A
XLl.
A Andrieux
Schelwart
hoste de la Teste Noire
pour la despense de VIII hallebardiers
XLl.
A Pasquier Vanhove hoste de Dunkerque pour
la même cause
XLl.
A Pierre Bendon hoste de La
Bassée pour
la
même cause
A Anthonie
XVI1.
Pardon hoste du Lion
Rouge pour
XVI1.
la despense de IIII cuisiniers
A Martin
Nanante hoste de la Fauchille,
pour
aucuns gentilshommes en nombre de six. . . . XX1.
A Charles Noel hoste du Pourchelet
personnaiges de la suyte de L. A.
pour VIII
Ll.
.......
A Clément Willoquez hoste de la Couronne pour
les messaigiers de l'écurie, six personnes et deux
chevaulx
. XXVIl.
A Jehan Gillet hoste de la Cloche pour les muletiers,
XVlXVIIs.
A Jehan Gillet
hoste de la Teste d'Or
pour la
— 512 —
despense de x personnaiges
suyte..
et X chevaux
de la
LXXIIlivres.
A Guillaume
Decloef
hoste
du Saumon
pour
XXXl.
VI hallebardiers.
A Anthoine Duquesne hoste de l'Empereur
XXVIII personnes et XXV chevaulx
A Guillaume
Eschevinalle,
fait
bancquet
pour
Ll.
Daudenarde concierge de la maison
à quoy a porté la despense faicte du
seigneurs chevaliers de la
Thoison, le samedi jour que L. A. S. ont fait leur
ensemble la despence des diners du
entrée,
dimensche et lundy, et donné quelques récréations
aux
aux capitaines bourgeois ayant esté en armes les
dits jours
IIm
VIIeIIIIxx XIVl.
Au dit pour les despences faites par le baron de
et ses fourriers,
Premorin
grand mareschal
Mes Jehan Bridoul et Jehan Lebouck eschevins. . Ie LXXVIl XVIIIs.
A Mathieu
Raoul
boullenghier
pour quatre
cents pains de VIII deniers chacung portés à l'abbaye
de Marquette
XIIIl VIs VIIId.
A Lievin
Detros sergeant à verghes d'eschevins
pour accomoder et furnir de toutes choses nécessaires la court des A. S. et le grand théâtre pour
prêter le serment
A Guillaume
IIIm
VIIIe LIXl VIIsIIII.
pour avoir fait inventaire des accoustrements, ornements et des parties
de quennevache et bois qui luy ont esté mis en
mains, procédans des théâtres et arcq triomphaux
et pour renclore et mettre en lieu seur les dites
parties
Dandenarde
XXIIIIl.
A Gilles Lebouck licencié ès lois, conseillier pentionnaire pour pareille somme par lui déboursée
— 513 —
pour plusieurs painctures faictes par charge de
MM. du Magistrat
portées en certain livre par lui
compilé des triomphes et aultres choses notables
faites à la bienvenue de L. A. S
IIIIxx livres.
Au dit sieur Lebouck pour le prix d'une fillette
de vin que MM. luy ont faict présent pour avoir
Cl.
formé le livre susdit
A Auguste Petitpas connestable de la confrarie
M. S. St.-Michel
pour XII quennes de vin pour
avoir, avec les suppots de sa confrarie, sorty ceste
. XXVI1.
ville au-devant de L. A
greffier criminel pour avoir à
grand paine et travail, minutté et grosse ce présent
et excédant les pascompte qui est extraordinaire
A Jehan Cuvillon
saiges qui se font annuellement
pour
de C. V. attendu que la besongne
laborieuse.
...
.
XXIIIIl.
Aux
Eschevins
le domaine
a esté fort
conseil et huict hommes , avoir
vasque à l'examen et audition de ce présent passage à chacun V livres, icy au nombre de huit . . XLl.
MEMOIRE
POUR
SERVIR
A
LA
LES
DE
CONFIÉ
EN DÉPÔT
SAINT-DONATIEN,
REVENDICATION
PRINCIPALES
SAINT
PAR
LES
COFFRET
RENFERMANT
RELIQUES
CHRYSOLE
CHANOINES
AUJOURD'HUI
DU
DE
DE
COMINES
SAINT-SAUVEUR
AU
CHAPITRE
DE
DE BRUGES
PAR M. L'ABRÉ DERVEAUX.
La question de l'origine du christianisme en France et dans le
nord des Gaules est étudiée avec soin depuis plus d'un demi siècle.
L'influence protestante et philosophique du XVIIe et du XVIIIe siècle
avait lait table rase des traditions les plus authentiques. Une critique sévère, éclose d'une école sceptique, avait rejeté comme
apocryphes les pieuses légendes adoptées jusques là dans nos églises.
Il s'opère aujourd'hui dans le monde savant une réaction en faveur
des croyances primitives relativement à l'époque du christianisme
dans nos contrées et de ses premiers prédicateurs.
« Lorsqu'il s'agit d'un apôtre, dit Augustin Thierry, la tradition
locale prévaut contre l'histoire. » Grâce à cette disposition favorable
nous regarderons de près ce qui a rapport à Saint-Chrysole ,
apôtre de Comines, comme preuve dela revendication que pourrait
faire valoir l'église de Comines, devers le chapitre de SaintDonatien, de Bruges, aujourd'hui de Saint-Sauveur, actuellement
possesseur non légitime, je crois, des principales reliques du saint.
— 515 —
I.
D'après une tradition fidèle et très-ancienne que les historiens
constatent, Saint-Chrysole, évêque ou archevêque d'une des villes
de l'Asie mineure, persécuté lors du règne de Dioclétien, vint à
Rome auprès du pape Marcellus, pour lui demander une mission
Avant de l'envoyer dans les Gaules avec d'autres missionnaires ,
le Saint-Père lui confia une boîte en argent, qui avait autrefois servi
à saint Pierre, pour administrer la sainte Eucharistie; c'est ce
qu'on appelle à Comines la canole de saint Chrysole, que deux
témoins, encore existant aujourd'hui (1854), se rappellent fort bien
avoir vue et touchée. Les vieilles gravures représentent le Saint
tenant suspendue au cou cette précieuse canole, qui disparut lors de
la grande révolution française. Saint Chrysole prêcha pendant 19 ans
aux habitants de Comines et des environs. Sa résidence habituelle
était à Comines. Martyrisé à Verliughem , où jaillit une fontaine
qui porte son nom , il vint miraculeusement mourir à Comines.
C'est sur le même emplacement de l'église d'aujourd'hui, autrefois
temple de Saturne, qu'il rendit son âme à Dieu. Il fut enterré au
côté droit dela chapelle de la Très-Sainte-Trinité,
mystère dont il
avait été l'apôtre. « Itaque piis cantibus, ac hymnis gloriosi
martyris corpus exanime prosecuti , illud terrae mandarunt ad
dexterum latus sanctissimae Trinitatis : quod ibi usque ad tempora
Beati Eligii populorum veneralioue cullum permansit (ex vitâ).
II.
Saint Éloi, évêque de Noyon et de Tournai, visitait avec soin ces
deux diocèses. Ce grand évêque, au milieu de ses courses apostoliques, se délassait en levant de terre les corps des Saints pour les
placer avec honneur dans des châsses précieuses, il y avait 353 ans
— 516 —
que le corps du glorieux patron reposait au côté droit de l'autel de
la Sainte-Trinité,
lorsque saint Éloi vint à Comines. Après avoir
constaté les miracles opérés par l'intercession du saint, il leva de
terre ces restes si chers aux Cominois , avec toute la pompe et la
solennité que demande une pareille cérémonie. Il plaça le saint
ornée d'or
corps dans une chasse d'argent artistement travaillée,
et de pierres précieuses, et autorisa le culte de saint Chrysole, avec
éclat. Cette glorification eut lieu le 7 février 656. C'est encore le
7 février que l'on célèbre à Comines, la fête du saint et un office
fort solennel s'y fait avec octave.
« Beatus Eligius Noviomensis et Tornacensis episcopus trecentos et quinquaginta circiter annos a passione Saint-Chrysolii,
famâ miraculorum permotus, quoe per ejusdem beatissimi martyris
merita dignabatur divina majestas operari, Cominium veniens, illius
sacra ossa levavit,
et in feretro atgenteo auro et gemmis a se
exornato honorifice exornavit, quibus tum beati Chysolii, tum
principis
apostolorum canold , Cominiensis ecclesia, multisque
miraculis quoein eâ fiebant, inclaruit (ex vitâ).
Saint Éloi établit des prêtres pour chanter les louanges de Dieu
et pour honorer Saint-Chrysole, comme l'un des premiers apôtres
du pays. Cet établissement devint plus tard la collégiale de SaintPierre. On croit avec raison que saint Eloi, qui puisait à pleines
mains dans les trésors de Dagobert, a doté lui-même celte communauté de prêtres, comme il avait fait à Seclin en faveur des
ecclésiastiques préposés à la garde du corps de saint Piat.
La collégiale de Saint-Pierre, de Comines, qui subsista jusqu'à
la grande révolution française était extrêmement ancienne ; nous
lisons en tête de l'office de Saint Chrysole, imprimé chez JeanBaptiste Moitemont, à Lille, en 1696, officium Sainti-Chrysolii
et pontificis,
nec non apostoli et patroni oppidi Comimartyris
niensis ; quod celebratur ritu duplicis classis cum octavâ VII idus
in antiquissimà
in oppido Comi
februarii
collegiatâ Sainti-Petri
niensi diocesis Tornacensis.
317
III.
En l'année 1066 eut lieu la dédicace de la collégiale de SaintPierre, de Lille , fondée par Bauduin le Pieux. Cette cérémonie si
importante et si solennelle avait rassemblé non-seulement tout ce
que le clergé avait de vénérable, tout ce que la chevalerie avait
de brillant, mais encore tout ce que la terre de Flandre comptait
de saint et d'illustre ; là paraissaient en effet, dans dés châsses
magnifiques, les reliques de Saint Piat, de Saint Eubert, de
Saint Chysole. Il parait évident qu'à celte époque les restes vénérés
du Saint Patron reposaient encore à Comines.
IV.
A défaut de documents, il est difficile de déterminer l'époque où
les reliques de Saint Chrysole furent transportées à Bruges. Dans
les années 1197, 1198, 1199 et surtout en l'année 1214 date de la
bataille de Bouvines, la Flandre fut ravagée en tous sens. Les
divisions des seigneurs achevèrent de mettre le pays aux abois.
Le pillage de Comines , en 1382, les précédentes batailles de
Groeninghe , de Mons-en-Pévèle , de Cassel , en 1328, nous disent
assezcombien Comines et ses environs furent souvent exposés aux
incursions et aux dilapidations des vainqueurs et des vaincus.
Ces guerres, qui se renouvelèrent si souvent, déterminèrent les
chanoines de Comines à transporter la châsse contenant les reliques
de leur saint patron à Bruges , qui était alors une ville forte et
sure, et oh les comtes de Flandre faisaient habituellement leur
résidence. Les guerres et les révolutions enlevèrent inopinément à
Comines les dépouilles sacrées du saint patron, son palladium depuis
bien des siècles.
V.
Après les guerres de religion, époque de bouleversements dans
une grande partie de l'Europe, qui firent tant de ravages dans nos
contrées, notamment à Comines, on songea à revendiquer les
34
— 518 —
reliques de Saint Chrysole. Les chanoines de Comines, croyant
qu'ils pouvaient sans danger, replacer les saints ossements au lieu
où Saint Éloi les avait élevés, les réclamèrent au chapitre de
Saint-Donatien , de Bruges. M. Philippe Triest, doyen de la collégiale de Comines, pendant quarante ans , fit d'incessantes
démarches qui d'abord restèrent sans effet. Les titres qui prouvaient
que les reliques de Saint Chrysole appartenaient à l'église de
Comines avaient été perdus.
Nous lisons dansla préface de l'office imprimé de Saint-Chrysole :
animi gratitudo in tam pium patrem (Chrysolium) et fidelissimum
custodem quoe majores vestros pridem incitaverat, ut pretiosos
cineres ob soevissimas calamitates ad tutiorem locum deportari
curaverint, eademhoc soeculoR. admodum D. Philippum Triest per
40 annos ecclesioevestroe decanum impulit ad repetendum a Brugensibus tam sacrum pignus, quod oblivioni fere datum ob Cominii
devastationem et incendia.
M. le doyen Triest n'obtenant rien , les habitants de Comines,
manifestaient leur mécontentement et leur désolation. Dans le cours
de l'année 1611, ils reçurent de la cathédrale de Tournai, une
partie assez considérable d'une côte que cette église elle-même
avait obtenue des chanoines de Bruges, mais ce n'était qu'un
bien petit dédommagement de la perte qu'ils avaient faite , leurs
vives réclamations ne cessèrent point.
A la prière de Maximilien de Gand à Vilain , évêque de Tournai,
'évêque de Bruges , Servais Quinckère, obtint des chanoines de
Saint-Donatien, un os entier de la cuisse avec deux parties notables
des côtes. L'évêque de Tournai apporta lui-même ces précieuses
reliques depuis le château de Quesnoy jusqu'à Comines. C'était le
même chemin qu'avait suivi le saint lorsqu'il vint de Verlinghem,
portant la partie supérieure de la tête dans ses mains comme le
rapporte la légende. Un chronographe qui ornait un arc de triomphe
dressé pour cette cérémonie en rappelait le souvenir.
ea ipsâ reDUCItUr
VIâ qVâ VenIt
Vt MartIr oblret. (1636).
— 519 —
Cette translation d'une partie des reliques de Saint-Chrysole fut
un véritable triomphe. L'anniversaire de cette solennité se célèbre
tous les ans, le dimanche avant la fête de Saint Simon et de Saint
Jude. La
châsse renfermant celte partie des reliques, magnifiquement ornée, fut placée dans un habitacle au milieu du maitreautel. Lors du prolongement du choeur en 1767, le chapitre fît
faire un élégant piédestal, objet d'art, qu'on voit encore aujourd'hui et sur lequel elle est placée durant la neuvaine qui commence
le 7 février. La procession qui termine cette neuvaine réunit en
faisceau la population cominoise, et attire une foule immense
d'étrangers que ne sauraient
rigoureux de la saison.
arrêter ni les pluies ni les froids
CONCLUSION.
De ce que nous venons de dire il résulte que d'après une tradition constante :
1° Saint-Chrysole a été l'apôtre de Comines où il faisait habituellement sa résidence ;
2° Qu'il mourut eu 303 sur l'emplacement
d'aujourd'hui ;
qu'occupe l'église
3° Qu'en l'année 656, 7 février, saint Eloi, évêque de Tournai,
après avoir levé de terre les ossements du saint, les plaça dans
une châsse magnifiquement ornée et qu'il autorisa son culte ;
4° Qu'en l'année 1066, à l'occasion de la bénédiction de la collégiale de Saint-Pierre de Lille, les reliques de saint Chrysole
apparaissent avec éclat. Elles avaient été transférées de Comines à
Lille pour le jour de l'importante cérémonie ;
5° Que c'est à cause des guerres et des incendies, ob soevissimas
bellorum calamitates et incendia, que les chanoines de Comines
confièrent leurs précieuses reliques au chapitre de Saint-Donatien
de Bruges. Ce n'est qu'à titre de dépôt que le coffret fut laissé en
lieu sûr ;
— 520 —
6° Qu'aussitôt les guerres passées, les chanoines de Comines
voulurent replacer les reliques du Saint Patron où saint Eloi les
avait élevées. On fit beaucoup de démarches pendant longues
années sans obtenir de résultat. Le chapitre de Saint-Donatien
pouvait-il, dans ces circonstances, invoquer la prescription ? Les
titres pour la revendication des saintes reliques avaient été: perdus,
il est vrai; mais l'histoire et la tradition ne suffisent-elles point
alors, ne suffisent-elles point aujourd'hui pour démontrer la justice
des réclamations si souvent renouvelées des Cominois ?
7° Que l'on méconnaisse le droit de revendication, on constatera
toujours que les reliques de Saint-Chrysole seraient bien mieux
honorées à Comines qu'à Bruges. Le précieux coffret actuellement
serait placé à
relégué dans une sacristie de Saint-Donatien,
Comines aussi glorieusement que possible et entouré de la vénération la plus filiale inspirée par la foi et la reconnaissance.
« Puissance merveilleuse d'une foi antique. ! s'écrie le savant archiviste du Nord, M. Le Glay, Comines est célèbre pour avoir vu naître
le fameux historien de Louis XI, et Auger de Bousbecques, illustre
négociateur du seizième siècle. Hé bien , à Comines , le peuple se
souvient à peine de l'habile chroniqueur et du grand diplomate,
mais il garde fidèle mémoire de saint Chrysole qu'il honore, d'un
culte toujours vivace ; et les familles se plaisent à perpétuer son
nom vénéré en l'imposant comme un signe de bénédiction aux
enfants nouveau-nés. »
APPENDICE.
Le 9 février 1855, à la demande de M. l'abbé Derveaux, vicaire
à Comines , Monseigneur Malou, évêque de Bruges, permit que
l'on transportât de la cathédrale au palais épiscopal, le coffret
renfermant les reliques de saint Chrysole pour constater ce qui
restait de cet apôtre du IIIe siècle, si célèbre et si vénéré à Comines.
Ce coffret, en chêne , paraît très-vieux. On voit sur le couvercle
— 521 —
d'anciens sceaux épiscopaux : les armoiries de la famille de Ghistelles, dont une damoiselle a épousé Jean de Comines, vers le
milieu du XVe siècle, indiqueraient la date, à peu près précise, du
transfert du coffret. Les panneaux de l'intérieur sont revêtus de
soie autrefois rouge et maintenant tout-à-fait décolorée. Un tissu
de fleurs d'argent est attaché à cette soie. Sur de la ouate sont
placés deux voiles, l'un de soie rouge et l'autre garni de larges
dentelles ; sur ces voiles sont déposés les reliques de saint
Chrysole: deux hanches, quelques parcelles des côtes, une dent, et
quelques osselets. Le crâne, relique principale, est en entier depuis
le front jusqu'à l'occiput. Les coups de l'instrument qui servit à
donner la mort au saint martyr se remarquent au front du chef
dont l'inspection indique que Chrysole était vieux. Après que tous
les ossements eurent été visités avec soin et respect, que les
chartes eurent été lues par Monseigneur Malou, tout fut replacé
dans le même état qu'auparavant;
l'auguste prélat rédigea luimême le procès-verbal, y inscrivit les noms des témoins de celte
solennelle visite, et le plaça dans le coffret qui fut refermé du
sceau épiscopal.
CHARTES ECRITES EN LATIN
TROUVEES DANS LE COFFRET
DE SAINT CHRYSOLE.
De reliquiis Sancti Chrysolii pont-mart. ap. com, hae reliquiae
visitatae fuerunt per Rmum Rodoan anno 1612 die 7 februarii, cum
avitum religio huic civitati Brugensi, Dei beneficio, cessante calamitatum furore, restituta foret, ac inter alia hujus nostrae cathedralis ecclesiae sanctorum pignora etiam reperta fuissent calvaria
cum aliquot ossibus notabilibus Sancti Chrysolii episc. et marty.
prout constatur et adjacente iisdem pergamena scedula , nec non
antiquo registro capitulari catalogum omnium reliquiarum dictae
ecclesiaecontinente proedictas reliquias visitalas et purgatas debitâ
cum veneratione praesenti capsae includendas duximus et indu-
— 522 —
dimus. — Haec reverendissimus
datis 7 feb. 1612 quoe habentur
Anno 1636
de Rodoan
in suis litteris
in actis cap. registro
die 10 oct. Rmns Servatius Quinckerus
desuper
M. M. p. 130.
easdem
reli-
quias visitavit nempe calvarium et diversa notabilia ossa cum pluribus particulis costarum,
ossium articulorum , et unius dentis —
et ad instantem
et capituli
requisitionem
episcopi Tornacensis
ecclesiatae collegiatae Cominiensis,
ex eodem feretro extraxit os
dexteri femoris cum duabus particulis costarum,
tradendum prodictae ecclesiae cominiensis cujus sanctus Chrysolius est patronus.
Tandem ultima
visitatio
facta fuit anno 1698, die 7 februarii, p.
Rmnm Guillelmun
constat in actis cap: MM. p.
Bosserey prout
128 et seq. Sancta nostra conculcata fuerunt furiente Gallorum
hae reliquiae pietati fidelium
deinde
impietate,
non amplius fuerunt visitatae ab anno 1698.
restitutae ; tamen
DÉCOUVERTE
D'UN
CIMETIÈRE
SUR L'ANCIEN
TERRITOIRE
GALLO-ROMAIN
D'AVESNES
; ORIGINE
DE CETTE
VILLE
,
PAR M. LEBEAU.
Le hasard vient d'amener une découverte des plus intéressantes
et fort importante, au point de vue de l'histoire locale, pour notre
ville, en ce qu'elle nous révélerait sur son origine des indices inconnus
jusqu'ici et qui feraient remonter de six ou huit siècles plus loin
l'époque ordinairement assignée à sa fondation.
Sus le versant oriental de la colline rocheuse où s'élève la ville
d'Avesnes, à 525 mètres de ses remparts, s'étend une assez vaste
prairie, bordée dans sa partie haute par un ancien chemin désert,
et dont la pente s'incline d'un côté jusqu'à la chaussée d'Avesnelles,
pour descendre de l'autre vers le ruisseau du village. Cette prairie,
formant une sorte de grand carré clos de haies, et dépourvue de
toute espèce d'arbres, offrait un aspect triste et sévère au milieu
des riants jardins et des pâtures de son voisinage parées de leurs
pommiers en fleurs. Comprise aujourd'hui dans le périmètre du
village d'Avesnelles, cette prairie dépendait anciennement du territoire de la ville d'Avesnes, comme le prouve la charte de février 1201
qui, déterminant les limites de cette commune, déclare qu'elle s'étendait à l'est jusqu'au « rieu (ruisseau) d'Avenelles ». Cette charte,
donnée par Wautier, seigneur de la terre et pairie d'Avesnes, ne
faisait du reste que confirmer un état préexistant. Ce ne fut que
— 524 —
plus de trois siècles après que des traités seigneuriaux vinrent modifier sur ce point cette circonscription territoriale. On va voir
qu'il était essentiel de bien préciser d'abord la situation primitive
des lieux.
Le 16 avril dernier, un ouvrier, pour extraire de l'argile à faire
des briques, fouillait le sol de cette prairie, sur son point le plus
élevé, vers l'extrémité et à une dizaine de mètres de la haie ouest
longeant le vieux chemin, à 35 mètres de la haie nord. Il fut étonné
de voir rouler sur le fer de sa bêche des fragments d'un ancien vase
en terre cuite qu'il venait d'atteindre et de briser. Continuant son
travail, il rencontra bientôt une assez grande quantité d'autres
vasesde diverses formes et dimensions. Malheureusement ces vieilles
poteries ne lui offrant pas grand intérêt, il s'en soucia peu, ne prit
aucunes précautions ni mesures pour en assurer la conservation et
les extraire en entier ; ce qui d'ordinaire exige beaucoup de soins
minutieux. Travaillant pour son pain et non pour la science, il
poursuivit ses fouilles sans les ralentir, ni perdre son temps, et tout
fut brisé, rompu, écrasé sous les coups de la pioche, et jeté pêlemêle sur le bord de l'excavation.
Informé de cette découverte seulement quelques jours après, je
me rendis à la hâte sur le terrain, pour examiner ces débris, les
étudier et en apprécier le caractère ou la valeur artistique. Je trouvai , à mon grand regret, un gros amas de fragments et d'argile
décomposée, de la contenance d'environ deux tombereaux, le tout
offrant le plus inextricable mélange et la plus rebutante confusion.
Ayant reconnu de suite des produits de l'époque gallo-romaine,
je sentis naître en moi la patience avec le désir de débrouiller ce
chaos et l'espoir d'en retirer, d'y recueillir quelques renseignements
utiles pour l'histoire du pays.
Je pensais que la continuation des travaux me viendrait en aide,
en me permettant, me facilitant la vue, l'examen et peut-être la
conservation de quelques nouveaux objets. Mais ces fouilles qui
n'avaient nullement pour but des recherches historiques ou archéologiques, loin d'être poursuivies, furent abondonnées et cessèrent
— 525 —
au moment où cette découverte les rendait intéressantes. La limite
du terrain fixée pour extraire l'argile était atteinte ; on ne creusa
pas davantage. Ajoutez à cela que l'ouvrier n'ayant entamé le sol
que jusqu'à un mètre de profondeur, beaucoup d'objets restèrent
nécessairement cachés, ensevelis, dans les couches inférieures ; et
même parmi les débris de vases ramenés à la surface, d'autres de
leurs portions durent aussi demeurer enfouies. En effet quelques
essais de sonde me firent rencontrer encore des débris à 30 centimètres plus bas ; toutes ces poteries du reste avaient été trouvées
dans un petit espace de sept mètres de long sur trois de large, ce
qui semblait promettre pour la suite. Malgré ces circonstances fâcheuses et regrettables, je n'en crus pas moins devoir me livrer aux
investigations les plus minutieuses pour tâcher de parvenir à quelque résultat utile et fructueux.
Bientôt la nature, le genre, la forme de ces fragments de poterie
et les accessoires s'y rattachant me donnèrent la certitude qu'un
cimetière gallo-romain était ouvert devant mes yeux et qu'il me
proposait les mystères de ses tombes. Un grand nombre de ces vases
offraient des traces d'anciennes cassures, comme s'ils eussent été
brisés, soit lors de leur enfouissement, soit par suite de vétusté ou
de la pression des terres, ou des influences atmosphériques ou des
travaux de la culture ; d'autant plus qu'on en rencontrait parfois à
la faible profondeur de 30 à 35 centimètres. Beaucoup de ces vases
funéraires étaient encore placés perpendiculairement, d'aplomb sur
leur fond, comme les avait là déposésjadis la pieuse affection des
parents ou des amis. Dans presque tous ces vases nous avons trouvé
des fragments de charbons de bois très bien conservés ; des parcelles
de charbon mêlées avec l'argile se voyaient aussi adhérentes à leurs
parois extérieures. Au fond de ces vases nous avons remarqué une
terre grasse, visqueuse, noirâtre, résultant soit de la dissolution de
la potasse des cendres y renfermées, soit aussi des liquides onctueux
ou oléagineux qu'on y avait jadis versés. Nous avons même recueilli
des parcelles de cendres d'ossements brûlés, dont on apercevait
encore assezbien les pores, malgré leur incinération. Beaucoup de
— 526 —
ces vases, notamment les urnes cinéraires, paraissaient avoir subi
l'action du feu et de la fumée, comme l'indiquaient leurs parois
noircies; ils avaient sans doute été mis près du bûcher dont les
flammes consumaient les corps.
II est toujours intéressant de suivre la marche, les progrès ou la
décadence des arts et de l'industrie aux temps antiques : sous ce
rapport encore, outre leur caractère historique, ces fragments de
poterie méritaient bien d'attirer notre attention et de fournir un sujet
d'étude. Ce qui me frappa d'abord c'est que je trouvai ici des fermes
de vases, des éléments et des procédés de fabrication que je n'avais
point rencontrés lors de mes fouilles dans les localités gallo-romaines
de Duronum (La Pairée-Etroeungt), de Fisciau (Saint-Hilaire) et de
Godin (Haut-Lieu).
Au point de vue de la céramique, en observant attentivement ces
poteries, leur forme, leur travail et leur pâte, on peut se convaincre
qu'elles sont, en très-grande partie, le produit de la fabrication des
indigènes. L'ouvrier gaulois, abandonnant les vieilles formes celtiques, subit l'influence de son vainqueur plus intelligent, plus
poli, plus avancé en fait d'art. On y reconnaît bien une imitation
de la forme romaine, moins l'élégance, la délicatesse et le fini. Le
style en est plus rude, plus grossier, comme les éléments de la
matière et la manipulation de la pâte. Ici pas un seul échantillon
de cette belle et riche terre de Samos des fabriques romaines de
Frontin, comme on en trouve à Bavai, à Fisciau ; pas même une
imitation tentée, nulle trace non plus de fine poterie ; ni de ces rinceaux, de ces ornements en relief, si correctement dessinés. Ici rien
que de la terre commune, fortement cuite et d'une pâte épaisse;
les espèces d'ornements qui décorent ces vasessont de la plus grande
simplicité et d'un dessin qui révèle des éléments primitifs.
La composition de la pâte varie quelquefois , l'argile se trouvant
mélangée, combinée avec d'autres substances. Le grès entre même
assez souvent dans la fabrication de ces poteries : la surface de
quelques unes était rugueuse, semée de petits points brillants de
spath mêlés et pétris avec l'argile. Nous avons recueilli la gorge
— 527 —
d'un grand vase qui dénote tout à fait l'enfance de l'art et qui
pourrait remonter à l'époque celtique ; le rebord de l'orifice qui
s'épanouit est orné de petits creux faits avec le bout du doigt. La
base du fond de quelques uns de ces vases offre des festons et des
cannelures naïvement produits par la pression du pouce de l'ouvrier
sur l'argile. Une autre différence avec les procédés romains, c'est
qu'on ne voit sur ces poteries ni estampille, ni marque , ni signe,
ni aucun nom de potier ou de fabrique.
Ici, l'on ne rencontre dans ces tombes ni ces larges plats, ni ces
gracieuses assiettes à pied, ni ces jolies soucoupes, ni ces élégantes
fioles à parfums, ni ce luxe, ni celte profusion de vases en usage
chez les Romains pour leurs funérailles. C'est qu'il s'agit d'un autre
peuple, d'une autre religion et d'autres moeurs qui, pour avoir subi
des modifications sous la domination étrangère , n'en conservaient
pas moins, comme différence, un caractère propre et particulier.
On peut rapporter à quatre espèces principales les poteries
trouvées dans ce cimetière : 1° Des restes de grands vases, à en
juger par l'ampleur, la force des anses et l'épaisseur des parois,
sans pouvoir déterminer leur forme réelle, ni l'usage auquel ils
ont pu servir. Serait-ce à en renfermer d'autres, petits ou précieux ?
Des fragments d'un vase en terre brune, d'une très-grande dimension , épais de 12 millim. donnaient par leur courbure , une circonférence d'un mètre 36 centim. La panse était ornée de rubans ondulés , descendant obliquement du bord : c'était peut-être un
dolium. Le bord d'un autre vase en terre grisâtre, espèce degrés,
présentait une circonférence d'un mètre 8 centim., avec des parois
d'une épaisseur de 7 millim. : ce vase, très-large , devait avoir la
forme d'un grand bassin de médiocre profondeur.
2° Les urnes cinéraires : elles sont de grandeurs diverses ; les
unes mesurent 14 centim. de haut sur 11 de diamètre à l'orifice ,
bord compris ; d'autres 16 centim. sur 13, ou 18 sur 15 et 20
sur 17. Cette dernière est la plus grande que j'ai pu vérifier exactement. Ces urnes, dont le col imite la façon romaine, ont cependant
conservé, pour la plupart, la forme presque sphérique des vases
— 528 —
funéraires des Celtes, avec une dépression légère au bas pour
pour l'assiette du fond ; tandis qu'en général l'urne des Romains
affecte la forme turnèpe. Bon nombre aussi de ces urnes , au lieu
de finir comme chez les Romains, par une douce gradation, en
tronc de cône renversé, offrant à la base un petit cercle, se terminent ici platement en large fond de chaudron ou de marmite,
comme les vases gaulois. Elles sont de couleur brune, rousse ,
jaunâtre, gris-ardoise ou noire. Les gorges formant l'orifice
présentent beaucoup de variétés de dessin et de moulures.
En général les panses des urnes sont nues ou seulement garnies dé bandes ou côtes horizontales et parallèles. Cependant
quelques unes sont ornées de rubans ondulés descendant de
la gorge, et parfois de lignes ondulées ou d'un simple feston
horizontal. Nous en avons remarqué une qui portait de chaque
côté le dessin d'une suite d'anneanx pendant en chaînette. Nous
avons constaté ici des fragments de plus de cent urnes différentes :
nous sommes parvenus à en rétablir quelques unes de manière à
pouvoir bien apprécier leur forme. Ces simples dessins de lignes et
de rubans ondulés, ce genre d'ornement continué et répété sur
beaucoup de ces vases, semblent indiquer un système , une
époque, une sorte de mode du temps, si l'on veut. Il était donc
utile, à ce titre, de les signaler comme renseignement.
3° De petits pois à large ventre, munis d'une anse et resserrés
en haut par une gorge formant un orifice à bord évasé : en général,
hauteur 14 centim.; diam. de l'orifice 11 centim. et demi. Quelques uns étaient d'une dimension un peu plus grande. On y remarque un court et petit goulot cylindrique, long de 3 centim. ,
obliquement placé sur le haut du ventre où ne se voit en général
aucun ornement : nous n'en avons vu qu'un seul garni de trois
rangs de lignes ondulées. L'anse est parfois décorée d'un ruban
ondulé ou de deux cannelures. Ils sont assez grossièrement faits
en terre ou en grès ; la couleur en est bruue ou gris-ardoise :
nous en avons compté sur place des fragments de plus de quarante. Nous ayons recueilli un morceau d'un de ces vases qui était
529 —
enterre blanche, plus mignon, mieux façonné et qui nous a pari
de fabrique romaine; il était muni de deux anses dont l'une dissimulait le polit goulot caché en dessous. Ces pots avaient servi
peut-être à contenir de l'eau lustrale répandue sur les corps.
4° Des cruchons en terre et en grès , de couleur bistre, jaunâtre,
noire ou gris-ardoise, de forme élégante, à col légèrement épanoui
à l'orifice et muni d'une anse. En général on y voit pour ornement sur la panse et le col quatre cordons eu relief, parallèlement
distancés, entre lesquels serpentent des ondes formées, d'une
simple, d'une double ou d'une triple et même d'une quadruple
ligne. Quelquefois ces ondes sont remplacées par une suite de
petites moulures horizontales. L'un de ces vases, sans autre ornement du reste, montre tout uniment ses quatre cordons entaillés
chacun, de distance en distance, de petites découpures ovales
qui laissent voir un mince filet passant à travers : cette simplicité
d'assezbon goût est d'un joli effet. Nous avons retrouvé des fragments de trente sept de ces cruchons variant de grandeurs et
offrant quelques différences dans le style des cols et des orifices;
chez les uns l'orifice est tout-à-fait circulaire , chez d'autres il est
évasé sur un point, en forme de léger bec, pour faciliter l'écoulement du liquide. En général le col est gracieux; mais la panse
large, déprimée, et le fond sont lourds : peut-être cette forme
était-elle adoptée pour donner à ces vases plus d'aplomb sur les
tables, parfois quelque peu agitées, de nos ancêtres. Hauteur 22
à 24 centim. ; largeur du col à l'orifice 11 centim. ; plus grand
diam. de la panse 18 à 20 centim.
C'est ici la partie de la poterie la mieux soignée, la plus jolie
et la mieux travaillée. Ces vases n'étaient pas précisément funéraires de leur nature ; ils avaient servi d'abord aux vivants. Les
Nerviens, nos ancêtres, originaires de la Germanie, aimaient bien
à boire : (ce goût, faut-il le dire, s'est transmis et conservé dans
le pays où il règne encore). Les descendants de ces peuples ne
croyaient pouvoir mieux faire que de placer près des morts les
vases destinés aux boissons, qui, dans leur vie, leur avaient
— 530 —
procuré des moments si gais et si doux. De là, peut-être aussi la
cause de l'élégance relative et du fini de cesvasesaimés qui appartenaient sans doute ici à des sépultures de personnes riches ou de
haut rang. Il se pourrait même que ces vases eussent été brisés
sur les tombes en signé de deuil, comme ne devant plus servir à
leurs maîtres.
L'historien Tacite, dans son tableau des moeurs de ces peuples,
parlant de leur intempérance : « Il s'en faut; dit-il, qu'ils ne boivent que pour la soif, [adversùs sitim non temperentia ).» Les festins , les grands repas (epuloe) étaient chose essentielle chez les
Nerviens. C'est là que se délibéraient les affaires importantes :
c'est au milieu des repas qu'ils traitaient de l'élection des chefs,
des alliances de la guerre et de la paix, [de principibus, de pace ac
bello in conviviis consultant). Mais on ne décidait, avec raison, que
le lendemain. Le temps qu'ils n'employaient pas à la chasse ou
aux expéditions guerrières, les Nerviens le consacraient aux plaisirs de la table. Dans le Vahalla, ce Paradis des peuples du Nord,
les héros échangeaient avec les dieux des coupes d'or écumantes
de bière et d'hydromel.
En attendant, les guerriers, successeurs des Nerviens se servaient sur terre de ces cruchons privilégiés de l'art à cette époque
et chers au travail de l'ouvrier. Les petits fils de ces potiers galloromains, notons-le en passant, continuèrent à se distinguer dans
la facture de ce genre de vases ; les cruchons de Flandre, au
moyen-âge, sont très-remarquables de style et très-recherchés
encore de nos jours par les amateurs de céramique ancienne.
Après avoir décrit, passé en revue les vases qu'il renfermait,
cherchons maintenant à déterminer l'époque, la date de ce cimetière , autant que possible. Aucune monnaie, paraît-il,
n'a été
trouvée jusqu'ici dans ces fouilles : cela nous eût fort aidé pour
résoudre la question. Malgré l'absence de ce renseignement précieux, il est certain que ce cimetière est bien antérieur aux invasions franques du Ve siècle, même à celle de 438 : il n'en apparaît
ici nulle trace ; pas d'armes, pas de vases, ni d'objets de parure
— 531 —
mérovingiens. Ce n'est pas ici qu'il faut les chercher, ni espérer
les voir. Tout en face de ces tombes gallo-romaines, de l'autre côté
du ruisseau d'Avesnelles qui traverse un frais vallon, sur le penchant d'un autre coteau, couronné au sommet par l'église du village, c'est là que reposent fièrement, munis encore de toutes leurs
armes, ces guerriers Franks-Mérovingiens, vainqueurs des légions
impériales , libérateurs de nos contrées dans leurs brillantes expéditions de 438 et 445. Leurs tombes , après bien des siècles , ont
été retrouvées par hasard en 1861, et nous avons alors signalé
cette découverte heureuse.
Le cimetière qui nous occupe aujourd'hui doit remonter au
IIe ou IIIe siècle ; car on n'y a rencontré que des urnes contenant
des cendres, avec des charbons ; pas de squelettes, pas un seul,
pas d'ossements humains. C'était donc un cimetière à ustion sans
aucun doute : on sait d'ailleurs que la crémation ou l'incinération
des corps cessa du IIIe au IVe siècle ; elle fut remplacée alors par
l'inhumation avec ou sans cercueil. On sait aussi que les Nerviens
brûlaient leurs morts, (corpora cremantur). Ce cimetière a dû servir
longtemps , car on y observe quelquefois une grande quantité de
débris de vases, par couches assez épaisses ; comme il arrive lorsque le sol est fouillé, remué, durant une succession de nombreuses
années. Ce n'était pas sans une certaine émotion mêlée de tristesse que nos mains touchaient ces fragments de vases maculés de
cendres humaines et insoucieusement jetés du bout de sa bêche
par un pauvre ouvrier, comme de mauvais tessons. Un peu d'argile , un peu de poussière ; voilà tout ce qui restait de l'existence
passée d'une population qui animait ces lieux seize cents années
auparavant, et dont il n'apparaissait plus aucun souvenir, aucune
trace, ni dans la tradition orale, ni dans les documents de l'histoire. Pourra-t-on jamais rétablir un jour ces pages effacées des
siècles perdus dans les ténèbres de l'oubli ? Nous allons tâcher
d'apporter ici notre humble travail pour aider un peu à cette oeuvre
difficile. Heureux, si nous pouvons faire revivre quelque chose de
ce passé inconnu de l'histoire, ou seulement jeter une faible lumière
au milieu de ces obscures époques.
— 532 —
Un cimetière suppose nécessairement un centre d'habitations,
une collection d'individus réunis en société. Les sépultures galloromaines, situées dans le voisinage des lieux d'habitation, peuvent
fournir d'utiles renseignements sur la position géographique de
villes ou bourgades. La découverte d'un cimetière peut conduire
à retrouver les traces d'une ville , d'une bourgade à la population
de laquelle on en doit rétablissement, et dont l'existence était
complètement oubliée. Or, ici quelle était celte bourgade dont la
population est allée s'évanouir peu-à-peu dans ces tombes antiques
que l'on vient de découvrir? Ce ne peut-être qu'Avesnes élevé sur
les roches du coteau voisin. Rappelons-nous que, d'après la loi
romaine, (mortuum in urbe ne sepelito), les cimetières devaient être
situés au dehors et à une certaine distance de l'enceinte des villes
ou bourgades ; contrairement au moyen-âge où la religion chrétienne inhuma les morts autour et dans l'intérieur des églises , ce
qui était plus touchant, mais moins salubre au point de vue de
l'hygiène. Or, rien de plus près de ce cimetière qu'Avesnes : on
ne trouve, si rapproché de ce point, aucun centre de population,
aucune localité habitée, aucuns vestiges de constructions ou de
ruines d'une ancienne bourgade disparue. On ne peut supposer
que ce cimetière ait appartenu à Avesnelles ; nous avons déjà
établi que la prairie où il est situé dépendait anciennement du
territoire d'Avesnes (1). En outre Avesnelles est évidemment postérieur à Avesnes, puisque c'est un diminutif formé du nom de
cette ville, à cause de son voisinage : le dérivé ne peut précéder le
mot générateur.
De ce qu'Avesnes n'est cité ni par les auteurs, ni par les historiens , ni dans les documents qui nous restent de l'état des Gaules
resserré entre les terres labourables
et le
, aujourd'hui
d'Avesnes , pourjardin Marit,
partant du champ de manoeuvres de la garnison
rait bien être un reste de l'ancienne voie menant à ce cimetière ; car il se poursuit
aboutir
devant cette portion de la prairie. On le
pour
prasque en ligne droite
(1)
Un vieux
retrouvé
chemin
sur un ancien
plan dressé , vers 1670 , sous la direction de Vauban pour
modifier
les fortifications.
Ce chemin avait alors dix mètres de large ; venant de
la ville,
bordé d'une allée d'arbres , il traversait
le terrain converti depuis en
glacis et en champ d'exercices.
— 533 —
sous la domination romaine, on n'en peut nullement induire que
cette localité n'existait pas alors. Si Duronum (Etroeungt) est mentionné dans l'Itinéraire d'Antonin, c'est par hasard, c'est parce
qu'il se trouvait sur le parcours de la chaussée de Bavai à Reims et
qu'il servait de station aux légions romaines. Nous comptons tant
de lieux habités à ces époques antiques et dont il n'est fait mention nulle part. Ainsi, en choisissant dans nos environs, dans notre
voisinage, nous en trouvons une preuve évidente. Fisciacum (Fisciau)
n'est mentionné par aucun auteur, n'est pas indiqué, (quoiqu'on
l'ait dit par erreur), ni sur la carte de Peutïnger, ni dans l'Itinéraire d'Antonin. Toutefois, d'après les découvertes faites en 1867
lors des fouilles du chemin de fer, il est incontestable aujourd'hui
que Fisciau fut une bourgade romaine, puis un village frank-mérovingien. Et cependant les plus anciens actes ou écrits qui nous
restent, ne nous parlent de ce village qu'au XIe siècle ; il faut
remonter à la légende traditionnelle de St-Ethon pour avoir une idée
vague de l'existence de Fisciau au VIIe siècle. Mais les découvertes
ci-dessus rappelées établissent que ce lieu était déjà habité quatre
ou cinq siècles auparavant.
La circonstance même qui nous fait voir Avesnes constitué, au
moyen-âge, en une des pairies du comté de Hainaut, semble venir
encore à l'appui de notre opinion. Avesnes a été choisi en ces temps
lointains comme un des chefs-lieux du comté, sans doute parce
que des traditions, déjà anciennes alors, montraient ce lieu comme
ayant joui de quelque importance dans le pays aux époques
romaines ou mérovingiennes (1). En effet, les Romains lors de la
conquête des Gaules, ne modifièrent pas essentiellement les circonscriptions territoriales ; ils ne déplacèrent pas les centres d'habitation , ils respectèrent les bourgades nerviennes : les GalloRomains s'y établirent et se mêlèrent à la population indigène par
la suite.
La position fortifiée du Câtelet, à peine à deux kilomètres de
(1) Des considérations
petite ville en chef-lieu
de ce genre n'ont-elles
pas contribué à faire ériger
d'arrondissement
et de sous-préfecture.
notre
38
— 534 —
notre ville, tout en servant à repousser des invasions étrangères,
suppose avec évidence qu'il existait aux environs de ce camp des
centres de populations qu'il fallait surveiller et maintenir frémissantes
sous le joug des Romains. Ils se souvenaient que les armées nerviennes avaient plus d'une fois mis en péril la fortune de César. A
cette époque existait, dans nos environs, Solre avec ses peulvans ou
son lichaven ; la colonie de Laetes nerviens ( d'où Loetioe, Liessies ) ;
Sains, au milieu de sesgrands bois druidiques ; Duronum (Etroeungt) ;
la colonie romaine de Godin, (au XIIe siècle et naguère encore territoire d'Avesnes) ; Fisciacum (Fisciau, Saint-Hilaire) ; cestrois derniers
sur la belle chaussée de Bavai à Reims. Il faut ajouter à ces localités
la bourgade d'Avesnes, puisque nous venons de retrouver son champ
de sépulture avec les vases renfermant les cendres de ses générations celtiques et gallo-romaines confondues.
Ce n'est pas du reste la première fois qu'il ait été question des
Romains au sujet de notre ville. Ainsi l'on retrouve comme un vague
souvenir, un reflet obscurci des traditions historiques dans les récits
fabuleux du chroniqueur Jacques de Guise. Il rapporte, d'après des
poëtes et des romanciers inconnus aujourd'hui, tombés en oubli,
ayant
que Servius Tullius, roi des Romains, (577-533 av. J.-C),
passé la Meuse avec les Huns, et soumis tout le pays depuis la
Haine et l'Escaut jusqu'à l'Océan, résolut d'entreprendre le siège
de Bavai ; qu'il construisit alors plusieurs forteresses écartées pour
servir de refuge en cas de nécessité et pour diriger de là de fréquentes attaques contre cette puissante ville, afin d'en fatiguer et
affaiblir la garnison. « L'une de ces positions ou forteresses choisies
pour faire le siège de Bavai, ajoute-t-il, porte aujourd'hui le nom
d'Avesnes qu'elle doit aux étrangers (ab advenis) qui y furent placés
sous la conduite de Hépron, leur chef, dont le nom resta à la rivière d'Hêpre. »
Inutile de discuter ces rêveries, réminiscences altérées d'un passé
lointain. Tout le monde sait que Jules César est le premier chef
romain qui pénétra dans ces contrées avec ses vaillantes légions,
l'an 57 avant J.-C. ; dans ses Commentaires il ne dit mot de Bava
— 535 —
Ce qui seul apparaît de réel dans ces fables, c'est la présence, le séjour
des Romains sur le sol d'Avesnes à une époque indéterminée. Ce
qui sert à le démontrer encore, c'est la découverte d'un vase galloromain de forme celtique et d'une urne romaine (1), trouvés, le 8 mai
1852, en creusant les fondations d'une maison, N°72, de la GrandeRue, c'est-à-dire le long de la chaussée qui forme encore aujourd'hui
le pavé de cette rue et qui traverse la ville. Les Romains plaçaient
souvent les urnes cinéraires de leurs morts le long des grandes routes,
et ces vases avaient été là déposés sans doute avant l'existence du
cimetière à l'orient, qui nous occupe.
D'après tout ce qui précède, il est donc certain qu'au IIe ou
IIIe siècle il existait une bourgade sur les rochers de la colline où
s'élevèrent ensuite, au commencement du XIIe siècle, les remparts
et les tours de l'enceinte fortifiée de notre ville.
Ce que l'on peut avancer aussi, d'après les présomptions les plus
vraisemblables, c'est que ce lieu, il y a seize ou dix-sept cents ans,
devait déjà porter le nom d'Avenues.
Pour bien juger d'un nom, il faut remonter à son origine le plus
loin possible, à des temps où il est moins altéré par la prononciation
et l'écriture. Qui penserait, par exemple, que le nom barbarisé
d'Etroeungt vient de Stratum (chaussée), par abréviation ou contraction Strum, d'où Estrum, puis Estroen, enfin, surchargée encore
un peu plus, la forme actuelle. Le nom de notre ville a subi également quelques altérations; les principales ont produit Advesnes,
Avethnes, Avênes, pour revenir à Avesnes, employé déjà au moyenâge
Mais, en consultant des actes très-anciens où le texte nous semble plus correct, plus pur, on trouve , écrit plus simplement et
plus en harmonie avec la prononciation moderne : Avenna, en
1095 , dans un acte de Gaucher, évêque de Cambrai ; — de même
en 1103 , dans un acte de Manassès, évêque de ce siège. Avenues,
ces deux
moi-même
(1) J'ai recueilli
l'urne romaine assez bien conservée.
vases et j'ai
donné
au musée de la ville
— 536 —
en 1157, acte de Baudouin, comte de Hainaut; — de même en
1186, acte d'Aimon, maître de l'Ordre du Temple avec Robert,
abbé d'Hautmont. Le savant Baudouin d'Avesnes, seigneur de
Beaumont, fils du célèbre Bouchard et de Marguerite de Flandre,
descendant des seigneurs de notre ville, dans sa précieuse chronique rédigée en 1285, écrit Avenues, Avennoe, villa Avennensis.
Enfin on lit encore Avenues dans un pouillé de Mons, manuscrit
du XIVe siècle.
Ce nom, d'où s'est-il formé ? Il ne vient pas du latin; il ne dérive pas de l'occupation romaine : il a son origine dans la langue
vulgaire du pays, dans le celtique. Le nom de notre ville semble
devoir être tiré du mot vaen qui signifie pierre et par extension
rocher, montagne ; ce qui s'accorde très-bien avec sa position sur
un rocher et avec la nature du sol abondant partout en masses
calcaires. Le mot vaen se retrouve dans les noms de deux espèces
de monuments celtiques; le peulvan, pilier de pierre, longue
pierre plantée verticalement, et le lichaven, assemblage de trois
pierres en forme de porte ; deux verticales supportent la troisième
horizontalement posée. Parmi les noms d'origine celtique, remarquez ceux terminés en van, ven, veine et venne, d'où nous sont venues les dénominations du Morvan, pays de montagnes du Nivernais ;
— des Cévennes , chaîne de montagnes en France; — de Morven,
chaîne de montagnes d'Ecosse sur le bord de la mer , célèbres par
les poésies galliques du barde Ossian; — d'Avène (Hérault), avecun établissement thermal, entouré de montagnes escarpées. On
pourrait citer encore bien d'autres lieux. D'après ces principes, le
nom d'Avenues chez les anciens habitants du pays opuvait correspondre à celui de la Pierre, le Mont, la Roche (1).
(1) Dans ma jeunesse , il y a trente sept ans, j'avais vu avec peine que pluidée d'attrisieurs érudits de la contrée n'avaient pas reculé devant la singulière
à la ville d'Avesnes , en la faisant
buer une éîymolologie
ridicule
passablement
cette opinion peu acceptable,
combattre
du mot avena , avoine. Voulant
et
avec le sol, avec l'histoire
j'avais cherché une autre origine plus en harmonie
à Avesnes,
le
les traditions du pays. Je m'étais arrêté à donner pour étymologie
dériver
— 537 —
Ainsi
donc
concorde avec
l'étymologie
de notre ville. Mais si l'antiquité
les faits, pour établir
d'Avesnes et son exis-
l'origine
tence au temps de la domination romaine se trouvent aujourd'hui
bien constatées par suite de ces récentes découvertes,
rien n'est
mot adrena,
les étrangers (1), ce qui s'accorderait
avec le récit de nos vieux
annalistes , d'après lesquels des étrangers,
sous la conduite de Werric-le-Barbu
,
étaient venus de Leuse s'établir sur notre territoire.
J'avais été séduit encore
par la légende de l'ancien sceau de la commune d'Avesnes au XVe siècle portant :
«
Sigillum majoris et juratorum de Advesnis. » Mais nos bons aïeux, en orthographiant ainsi le nom de notre ville , avaient été sans doute égarés par les récits
assez souvent chimérique du chroniqueur
De Guise, leur contemporain.
Aujourd'hui , mûri par l'âge , éclairé surtout par une déconverte aussi heureuse qu'imcédé à une conviction
bien rondée, en faisant dériver le nom
prévue , j'ai
se
d'Avesnes de la langue celtique , en attribuant
à cette ville une etymologie
à sa situation , à la nature du sol, et concordant
rapportant à son ancienneté,
avec une foule d'autres noms géographiques
analogues.
C'est ainsi
que beaucoup d'endroits , en France et ailleurs , villes , bourgs ,
les uns riches en carrières , les autres situés au pied ou bien au sommet
villages
d'un rocher, d'une montagne, ont dû à cette circonstance leur nom primitif,
auquel
on a ajouté ensuite un complément,
une qualification
pour les distinguer d'autres
lieux homonymes. Souvent même l'appellation
moderne n'est que la traduction de
l'ancien nom latin. Nous ne prétendons pas citer ici tous ces lieux ; l'énumération
en serait trop longue : en voici quelques-uns.
— PierreLa Petite-Pierre,
petite ville d'Alsace, bâtie sur un rocher escarpé,
— Pierreabondant en carrières,
fort, — Pierre-Châtel,
— Pierre (Meurthe),
Encise (Petra incisa), forteresse de Lyon sur un rocher, — Pierre-Fontaine
, —
—
— Pierre-Buffière
Pierre-Feu
, — Pierre, — Pierrelongue,
Pierrefonts,
Pertuis (à cause d'un passage taillé dans le roc), — Pierrefitte , etc.
— La Rochelle
La Roche (Rupes Ardennoe), — La Roche-sur-Yon
,
(Rupella),
— La
Rochefort (sept autres du même nom), — Roche-Chouart
(Rupes Cavardi),
— La
Roche-Derrien
,
, — Les Roches , — La Roche-Blanche
,
Roche-Guyon
— La Rochelle
— La Roche-Chalair,
, — La Roche, — La Roche-Bernard
— La Roche-Canillac
Beaucourt,
, etc.
—
La Roque (Rupes). — La Roque— d'Olme , — Roquebrune , — Roquefort,
—
—
Roquemaure
(Rupes maura) ,
(Râpes caria),
Pey-la-Roque,
Roquevaire
—
— La
etc.
Roque-sur-Pernes,
, — La Roque-Timbaut,
Roque d'Antheron
Beaumont (commun à beaucoup d'endroits en France et en Belgique , — Mons,
— Haulmont,
—
— Mont— Jeumont,
— Montcornet,
Berlaimont,
— Dimont,
— Chaumont,
— Montfort,—
Dourlers , — Montigny,
Montmédy,
— Clermont,
at une foule d'autres de même formation.
Montauban, — Montbéliard,
Montaigu,
(1) V. Archiva du Nord, t.IV,
p. 557. Valencienoes, 1836.
— 538 —
présent quelle fut la destinée de notre
et carlovingienne.
On en est
ville sous les dynasties mérovingienne
réduit.aux conjectures à cet égard. Cependant la présence et l'étavenu
nous révéler
jusqu'à
sur le sol d'Avnelleses, prouvés
des Franks-Mérovingiens
par les découvertes de 1861, pourraient bien faire présumer aussi
l'existence continuée d'Avesnes à cette même époque.
blissement
comme tant d'auAvesnes fut peut-être dévasté , sinon détruit,
tres bourgades, au commencement du Ve siècle, en 407, époque
des Vandales ; ou plus tard,
de la ruine de Bavai par l'invasion
soit en 882, soit en 954, lors des ravages des Normands. Avesnes
ne
peut-être ne se releva qu'au moyen-âge ? Aucun document
celte bournous est même parvenu pour nous montrer ce qu'était
gade, lorsque, vers le milieu du XIe siècle, Werric-le-Barbu
y vint
du château
bâtir une tour, une sorte de donjon qui fut l'origine
seigneurial. On y voyait déjà alors une vieille église, ce qui indique
une certaine population,
puisque Théoderic son fils, sur la fin du
même siècle, en construisit une nouvelle à la place de l'ancienne,
cédant en cela aux prières de sa femme, (inslantiâ uxoris ecclesiam
novam apud Avesnas fundavit : manuscrit de Liessies ; Guise, lib.
XV, cap. 26). Werric ne fut donc pas le fondateur d'Avesnes qui
existait bien avant lui ; mais il contribua à son agrandissement : il
en fit surtout
le berceau d'une famille
puissante qui brilla du plus
et qui s'unit alors par alliances
grand éclat pendant le moyen-âge
aux maisons souveraines d'Allemagne,
de France et d'Angleterre.
de nouveaux éclaircissements,
dûs
Espérons , avec l'avenir,
encore à l'un de ces hasards qui sont pour la science comme un
trait de lumière dans une nuit sombre. Ainsi quelques fragments de
poteries, exhumés d'un coin de terre oublié depuis des siècles,
viennent
comme de mystérieux témoins , déposer du
aujourd'hui,
milieu des tombes en faveur de l'histoire.
Notons, en finissant, que,
par un étrange contraste des choses de ce monde, au silence de cet
fiéantique champ de repos , vont succéder le bruit et l'activité
vreuse d'une usine à filer la laine , dont les murailles naissantes se
dessinent déjà sur l'herbe et sur le fond vert des haies
de la prairie.
— 539 —
P.-S. — Un dernier fait, non moins décisif, est venu récemment
confirmer ce que nous avons rapporté de la découverte d'un cimetière gallo-romain. La portion actuellement fouillée de ce cimetière mesure une étendue de 22 mètres de long du sud au nord,
sur 12 mètres de large de l'est à l'ouest : mais il est certain qu'il
se prolonge encore au nord et à l'est sous le sol non entamé de la
prairie.
Au mois de septembre, en sondant le terrain à gauche de l'entrée de ce cimetière, à 5 mètres de la haie ouest bordant le vieux
chemin et à 28 mètres de la haie nord, nous avons retrouvé , à 80
centimètres de profondeur , l'emplacement sinistre nommé par les
Romains ustrinum et que nous pourrions dire le brûloir, (de urere,
ustumf brûler). C'était le lieu où s'élevait et était allumé le bûcher
qui brûlait le corps des défunts. L'ustrinum d'Avesnes était formé
d'une grosse couche d'argile battue,
comme de la brique, sur une épaisseur
dessus offrait une surface unie, comme
d'une sorte de dur ciment gris-cendré
cuite et rougie par le feu,
de 12 à 15 centimètres : le
une aire de grange, revêtue
qui lui donnait l'aspect et
l'apparence d'une longue et large dalle en pierre d'une seule pièce.
La partie que nous avons pu vérifier avait encore un mètre et demi
de large sur près de deux mètres de long : le tout pouvait avoir
au moins trois mètres de long sur deux de largeur. Mais nous ne
pouvons préciser exactement les dimensions de l'ustrinum, d'abord
parce que les ouvriers briqueteurs, ayant creusé le sol sur ce point
à la profondeur d'un mètre, avaient déjà fait disparaître une portion notable de l'aire funèbre ; ensuite, quant à la longueur, elle
m'a paru s'étendre encore sous la partie non fouillée de la prairie.
Nous avons là trouvé beaucoup de débris de charbons de bois et
trois fragments d'os calcinés : Nous avons détaché du sol, comme
souvenir, un morceau de la dalle consacrée. La découverte et les
traces d'ustrinum sont assez rares, le peuple et le clergé, lors de
l'établissement du Christianisme, ayant détruit tout ce qui pouvait
avoir servi aux cérémonies du paganisme gaulois et romain, ou
— 540 —
seulement en rappeler le souvenir. C'est ce qui m'a engagé à
signaler ce fait.
Veuillez m'excuser, M. le Président, si, dans l'intérêt de l'histoire et de l'étude de nos moeurs anciennes, je vous ai entretenu
d'un sujet peu gai. Sans doute pour la plupart le mot cimetière
éveille aujourd'hui des idées tristes ou lugubres ; mais il n'en était
pas de même anciennement. Ainsi, chez les premiers Chrétiens,
inventeurs de ce mot, il apparaissait embelli par une douce espérance ; il avait un cachet de poésie qui ne manquait ni de charme,
ni de grâce même. Dernier et suprême asile où l'homme va se
reposer après les agitations de cette vie terrestre, le cimetière
avait été ainsi appelé par les Chrétiens du mot grec xoift-nriptov,
qui signifie dortoir, dérivé lui-même de swf«o>,dormir (1). C'est
le lieu où l'on dort, en attendant le glorieux réveil promis à l'immortalité de l'âme.
mors non est mors, sed
(1) In Christianis
chez
dormitio et somnus appellatur;
les Chrétiens la mort n'est point la mort;
on l'appelle repos et sommeil. (Stint
Jérôme,
ép. 29 )
Saint Paul,
ch. IV, v. 12, pariant des morts , se sert des
ép. I, auxThess.,
expressions dormientes, qui dorment, les endormis , ceux qui dorment.
NOTICE
NECROLOGIQUE
SUR M. Louis
COUSIN,
Président du Sous-Comité Historique
Par
Membre correspondant
E.
de Dunkerque,
DE COUSSEMAKER,
de l'Institut,
Président de la Commlstion
du département du Nord.
historique
En septembre 1872, est mort à Wormhoudt M. Louis Cousin ,
ancien magistrat, président du sous-comité de la Commission historique du déparlement du Nord , à Dunkerque. La Commission ne
pouvait rester insensible à la perte d'un collaborateur qui lui a
toujours donné des preuves de son zèle et de son dévouement.
Aussi dans sa séance de rentrée, en novembre dernier, s'est-elle
empressée de témoigner les regrets sympathiques que lui inspirait
ce douloureux événement. Outre la mention spéciale qui en a été
faite dans le procès-verbal de cette séance, le Président a été prié
de rédiger une notice nécrologique.
C'est de cette tâche que je viens m'acquitter, tâche bien douce
pour moi qui, après avoir vécu, pendant plusieurs années, dans
l'intimité de notre regretté confrère, suis resté avec lui dans les
relations de la meilleure et de la plus étroite amitié.
En venant remplir cette mission, mon intention n'est pas de sortir
du cercle qui me semble tracé ici. Il serait difficile pourtant de ne
— 542 —
pas dire quelques mots dela carrière publique, fort courte d'ailleurs,
de M. Cousin, de son noble caractère et des belles qualités de coeur
qui lui avaient donné dans l'opinion publique une place, pour ainsi
dire à part, d'estime et de considération.
M.L. Cousin naquit à Boulogne-sur-Mer, d'une très-honorable
famille du pays. Après avoir fait ses premières études chez M. Haffringues, il se rendit à Paris où il se prépara, par de sérieuses
études de droit, à la carrière de magistrat qu'il avait à coeur d'embrasser.
L'avenir s'annonçait à lui sous les plus favorables auspices. A
peine licencié en droit, il fut nommé substitut près le tribunal
d'Avesnes ; à 25 ans il fut installé procureur du roi près le même
siège. Il occupait ce poste depuis près de deux ans, quand éclata
la révolution de 1830 qui brisa sa carrière pour toujours.
Doué d'une grande force d'âme et n'écoutant que l'inspiration de
sa conscience, il n'hésita pas à donner sa démission et à quitter
des fonctions qu'il aimait et où il s'était fait aimer. Il rentra à Boulogne où il prit rang dans le barreau.
En 1843, il s'allia à l'une des anciennes familles de Dunkerque,
dont il fit sa ville adoptive, sans oublier toutefois son pays natal.
Le barreau de Dunkerque l'accueillit avec la plus bienveillante
sympathie, je dirai même avec une sorte de déférence pour son.
caractère public et privé ; aussi s'est-il empressé de déposer sur sa
tombe l'expression de ses meilleurs sentiments de confraternité.
Mais M. Cousin n'était pas seulement homme public, homme de
bien surtout, imbu des sentiments les plus exquis de générosité et
de dévouement, inébranlable dans ses convictions politiques et religieuses, il était en même temps un érudit consciencieux, un patient
archéologue, auteur de travaux pleins de savantes recherches.
C'est à ce point de vue surtout qu'il nous appartient.
M. Cousin a débuté, dans la carrière historique, par de curieuses
études sur l'emplacement de Quentovic. Les mémoires qu'il y a
consacrés lui ont valu de la part de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres une appréciation favorable et flatteuse, en même temps
— 543 —
qu'ils attirèrent l'attention des savants qui travaillent à l'élucidation de l'histoire des localités dont le sol a été foulé par les
compagnons de César (1).
L'étude des voies romaines et des anciens chemins dans le Nord
dela France paraît avoir eu pour M. Cousin un attrait particulier.
Il s'est livré à cet égard aux investigations les plus minutieuses,
tant dans les chartes et les vieux documents, que sur les lieux
mêmes , investigations qu'il poursuivait avec une rare patience et
un zèle persévérant, qui ont été quelquefois couronnés de résultats sinon toujours concluants, du moins propres à jeter la
lumière surcertains points obscurs de la topographie.
Dans cet ordre d'idées, il a publié deux mémoires qui lui font
grand honneur (2).
On a de lui aussi une notice sur les anciens Seigneurs de Cappel
(en West-Cappel, arrondissement de Dunkerque). Il y retrace le
rôle qu'ont joué dans l'histoire de la Flandre plusieurs personnages
parmi lesquels on remarque Robert de Cappel et Denis de Morbecque. Ce travail, établi sur les documents authentiques, est un des
meilleurs qui soient sortis de sa plume (3).
Les savants auteurs de la topographie de la Gaule ont trouvé en
M., Cousin un collaborateur qui leur a fourni des indications
utiles (4).
de Quentovic
(1) a. Emplacement
la Morinie , t. IX , 1851 , p. 253.)
b. Nouveaux
éclaircissements
(Mémoires
de la Société des Antiquaires
sur remplacement
Société Dunkerquoise
, années 1862-1864.)
c. Derniers éclaircissements
sur remplacement
1868-1869.
de Quentovic.
( Mémoires
de Quentovic.
(Ibid
de
de la
, années
(2) a. Trois voies romaines dans le Boulonnais.
b Un itinéraire du Xe siècle. « Etude sur les chemins suivis en 944 , dans un
à Gand (Belgique)
et sur les localités où
voyage de Boulogne-sur-Mer
(France)
ils passaient » Dunkerque
et Anvers,
1812.
a été publié dans les Mémoires
(3) Ce travail
de la Société
Dunkerquoise,
années 1856-1857.
(4) Observations snr le projet de carte itinéraire
du Ve siècle. Caen, 1868
de la Gaule,
au commencement
— 544 —
Un de ses plus savants mémoires est sans contredit celui qui porte
le titre de: Une étudesur le Monastère de Steenland (1). L'auteur y
donne sur toutes les localités des renseignements très-intéressants
et puisés aux meilleures sources.
Les antiquités celtiques et gallo-romaines ont été aussi l'objetde
ses recherches. Il a ensuite écrit des notices intéressantes sur la
commune de Saint-Ingelvert et les châteaux de Tingry et de Monthulin dans le Boulonnais. (2)
Il ne nous est pas possible, sans dépasser les limites où nous
devons rester, d'entrer dans plus de détails sur les divers travaux
de notre savant confrère, bien qu'ils le méritent à tous égards.
M. Cousin a été élu plusieurs fois Président de la Société Dunkerquoise dont il était l'un des fondateurs. Il avait pour cette association une prédilection marquée, qui sereflète dans plusieurs discours
qu'il a prononcés dans son sein.
Il a été nommé correspondant de la Commission historique en 1859.
C'était un correspondant sérieux dont on trouve les communications dans nos bulletins. Après la mort de M. Derode, arrivée en
1867, la présidence du Sous-Comité de Dunkerque fut dévolue à
M. Cousin. Sous sa direction, le Sous-Comité de Dunkerque s'est
signalé comme un des plus laborieux du département. C'est le
meilleur témoignage de sympathie qu'a cru pouvoir nous donner
ce savant confrère. A son tour, la Commission historique ne saurait
décerner à sa mémoire de meilleure marque de souvenir que d'inscrire son nom parmi ses collaborateurs les plus éclairés et les plus
actifs.
(1) Etude sur le Monastère de Steenland et le nom actuel des communes ou ce
monastère et ses nombreux domaines étaient situés. (Mémoires
de la Société
de Belgique
, t. XV. — Annales de l'Académie
Dunkerquoise
,
d'Archéologie
1871.
du Nord de la France.
(2) a Notice sur les Antiquités celtiques et gallo-romaines
1866.
Dunkerque,
b. Rapports sur des fouilles et excursions archéologiques en Flandre
et dans la
Boulonnais.
Ibid.
— 545 —
TABLEAU DES SOCIÉTÉS ET DES ASSOCIATIONS DE FRANCE
ET DE L'ÉTRANGER
AVEC LESQUELLES CORRESPOND
LA COMMISSION HISTORIQUE.
1er août 1873.
ABBEVILLE.
Société d'émulation.
AMIENS.
Société des antiquaires de Picardie.
ANVERS.
Académie- d'archéologie de Belgique.
ARRAS.
Académie
des sciences, lettres et arts.
Commission des antiquités
de-Calais.
départementales du Pas-
AUTUN.
Société éduenne.
AUXERRE.
Société des
l'Yonne.
AVESNES.
Société archéologique.
BEAUVAIS.
Société académique d'archéologie,
l'Oise.
BÉZIERS.
Société archéologique,
BORDEAUX.
Commission des monuments et documents
ques de la Gironde.
BOULOGNES/MER.
Société académique.
BOURGES.
Société historique, littéraire
Commission historique).
La Commission
envoie ses publications
ainsi qu'aux bibliothèques
sciences historiques
aux Archives
et
naturelles
de
sciences et arts de
scientifique et littéraire.
et artistique
histori-
(ancienne
départementales du Nord, an Cercle du
Nord , à Lille,
communales de Lille, Roubaix, Armentières, Tourcoing,
Avesnes, Maubeuge, Cambrai, Le Câteau, Douai, Dunkerque, Bergues, Bourbourg,
Esquclbecq ,
Bailleul, Valenciennes et Saint-Arnaud.
— 546 —
BREST.
Société académique.
BRUXELLES.
Académie de Belgique. — Commission royale d'Histoire
CAEN,
Société des antiquaires
CAMBRAI.
Société d'émulation.
CANNES
Société des sciences naturelles
CASTRES.
Société littéraire
et scientifique.
CHALON-S/SAONE.
Société d'histoire
et d'archéologie.
CHATEAU-THIERRY
Société historique
COMPIÈGNE.
Société historique.
COLMAR.
Société d'histoire
DIJON.
Académie des sciences,
Commission
de Normandie.
et historiques.
et archéologique.
naturelle.
arts et belles-lettres.
des antiquités
de la Côte-d'Or.
DOUAI.
Société centrale d'agriculture,
sciences et arts.
DUNKERQUE.
Société pour
et arts.
GAND.
Comité central de publication des Inscriptions funéraires et monumentales de la province de la FlandreOrientale.
l'encouragement
des sciences,
lettres
Messager des sciences historiques.
LILLE.
de
la France
flamand de France (Siège à Lille
et à Dun-
Archives
de l'agriculture
du
Nord
(Comice agricole).
Comité
kerque).
Conseil central de salubrité.
Société des architectes du département du Nord.
Société centrale de médecine du département
Société des sciences,
MARSEILLE.
Société de statistique.
MAYENNE.
Société d'archéologie,
METZ.
Académie.
MONS.
Cercle archéologique.
NAMUR.
Société archéologique.
NANCY.
Académie de Stanislas.
de l'agriculture
du Nord
et des arts.
sciences et arts de la Mayenne.
— 547 —
des sciences , lettres et arts.
NEVERS
Société nivernaise
NICE.
Société
NIMES.
Académie du Gard.
ORLÉANS.
Société archéologique
PARIS.
Académie des Inscriptions
des lettres,
maritimes.
Comité
sciences et arts,
des
Alpes-
de l'Orléanais.
des travaux
et belles-leltres.
et des
historiques
sociétés
savantes.
Commission de la topographie
des Gaules,
de France.
Société de l'histoire
Société française de numismatique
et d'archéologie.
POITIERS.
Société des antiquaires
de l'Ouest.
RAMBOUILLET.
Société archéologique.
ROUBAIX.
Société d'émulation.
ROUEN.
Académie des sciences, belles-lettres
Commissiondes antiquités
SAINT-ETIENNE.
Société d'agriculture,
S-JEAN
Société historique
D'ANGELY.
et arts.
de la Seine-Inférieure.
sciences et arts de la Loire.
et scientifique
de la Morinie.
SAINT-OMER.
Société des antiquaires
SAINT-QUENTIN.
Société académique
SENS.
Société archéologique.
BOISSONS.
Société archéologique,
STRASBOURG.
Société pour la conservation des monuments
ques d'Alsace.
TOULON.
Société académique du Var.
TOURNAI.
Société historique et littéraire.
VALENCIENNES.
Société d'agriculture,
VERDUN.
Société philomatique.
VITRY-LE-FRANÇS.
Société des sciences et arts.
YPRE8.
Société historique
Flandre.
des sciences, belles-lettres
historique
et arts.
et scientifique.
histori-
sciences et arts.
et archéologique de l'ancienne
West-
— 543 —
4e S U P P L É M E N T.
Liste
des membres
résidants
et correspondants
de la Commission
historique.
générale
( 1er août
tomes
(Voir
DATES
DESARRÊTÉS
de
Nomination.
»
NOMS ,
DES
PRENOMS
VIII,
ET QUALITES
1873.
)
IX
, X,
DOMICLE.
XI.)
TITRE.
MUTATIONS.
MEMBRES.
RECTIFICATIONS.
1841
DE ROSNY,
Lucien
Paris.
Correspond1.
Décèdé.
Lille.
Résidant.
Décédé.
22 septem.
1851
4 août.
1866
....
BLANQUART-ÉVRARD
L'abbé
BONIFACE
Marpent.
Correspond
1. Décédé.
5 juin.
1849
27 décem.
CAHIER,
1839
15 nov
TAILLIAR,
général
.
.
.
Douai.
Id.
Décédé.
Douai.
Id.
A donné sa démission
de président
du sous-comité.
Actuellement
membre honoraire.
Douai.
Id.
Délégué pour préside
Dunkerque.
Id.
Délégué
pour préside
le sous-comité
de
Dunkerque.
-Auxerre.
Id.
Actuellement
le
avocat
à la Cour.
Décédé.
décem.
PREUX,
conseiller
à le Cour..
Id.
Dunkerque.
Douai
15
1856
conseiller
.
d
30 juillet.
du
COUSIN,
Louis,
président
sous-comité
de Dunkerque.
sous-comité
1859
1859
30
juillet
30 juillet.
1847
25 octobre.
BONVARLET
DE
SMYTTÈRE
fils
membre résidant
— 540 —
DATES
NOMS,
DES ARRÊTÉS
de
nomination.
PRENOMS
ET QUALITÉS
DES MEMBRES,
MEMBRES
1812
TITRE.
MUTATIONS.
NOUVEAUX
Lille.
Jules
HOUDOY,
DOMICILE.
Résidant.
19 juillet.
Id.
Id.
Id.
Id.
LE PREUX, Jules, bibliothécaire.
archiviste de la ville
TERNANT,
agent-voyer
. .
cipal.
BOURDON ,
magistral
Id.
DE SWARTE
en droit
CORTYL
droit
Dunkerque.
Id.
Baillevd.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
ancien
Hercule,
....
municipal
, Ernest,
, Eugène,
Correspondt.
prin-
DE COUSSEMAKER , Ignace ,
conseiller
Id.
Douai.
licencié
docteur
en
Ancien membre résidant. Délégué pour
présider la souscomité de l'arrondissement d'Hazebrouck.
-
550
LISTE
des Membres
la Commission
composant
an 1er août 1873.
MEMBRES
historique
HONORAIRES.
MM. DE SAINT-AIGNAN * , ancien
dateur de la Commission.
préfet
du Nord,
à Paris,
fon-
DE SADLCY, * , membre de l'Institut.
PAILLIARD , * , ancien préfet du Pas-de-Calais.
L'abbé COCHET, * , correspondant de l'Institut.
TAILLIAR , * , conseiller à la Cour de Douai.
Bureau.
MM
DE COUSSEMAKER
, * , >%>,(A Q), correspondant de l'Institut,
président.
Le comte de MELUN , * , *$*, membre de l'Assemblée nationale , vice-président.
CHON , *, (I. O), secrétaire-général.
CH. VINCENT, (A. <y>), chef de la 1re division de la Préfecture,
secrétaire-archiviste.
MEMBRES
MM.
RÉSIDANTS.
BENVIGNAT, architecte.
CASATI, >î<, juge.
COLAS, directeur de l'École de peinture.
DAVID, ancien magistrat.
— 551 —
Le comte DE CAULAINCOURT
, propriétaire.
L'abbé DEHAISSES, (A. Q), archiviste
DELIGNE, Jules, professeur.
du département.
DE LA PHALECQUE, propriétaire.
DE NORGUET, propriétaire.
DE SMYITÈRE, (I. <£), propriétaire.
GOSSELET, (A. y),
professeur de géologie
sciences.
à la Faculté
GRIMON, # , (A. Q), inspecteur de l'instruction
HOUDOY, Jules, archéologue.
MARTEAD, Charles, architecte du département.
des
primaire.
de la ville de Lille.
PAKILE, >J«, bibliothécaire-archiviste
RIGAUX , Henri, archéologue et numismate.
VAS DERSTRATEN-DESCAT
, •$>, (A. Q), vice-consul d'Espagne.
VAS HENDE, Edouard
numismate.
MEMRRES
MM.
(A. O),
NON
TITULAIRES
BRUN-LAVAINNE, secrétaire
ancien
chef
d'institution
et
RÉSIDANTS.
en chef de la mairie
de Roubaix,
ancien membre résidant.
L'abbé CARNEL, curé de Sequedin , ancien membre
L'abbé DANCOISNE.
L'abbé DERVEAUX, curé à Comines.
Th. LEURIDAN , bibliothécaire-archiviste
Roubaix.
ROUSSEL-DEFONTAINE,*
Sous-Comité
MM
de
la
résidant.
ville
de
, *$>, maire de Tourcoing.
de l'arrondissement
d'AVesnes.
CAVERNE, Éliacin , à Avesnes, président.
DE LA TORRE (baron), maire de Saint-Vaast.
FIÉVET , architecte
à Avesnes.
MICHAUX, ancien secrétaire
de la sous-préfecture
d'Avesnes.
de l'arrondissement
sous-Comité
MM.
de cambral.
de la Société
WILBERT, (A. $»,
président
président.
A. DURIEUX , professeur de dessin, secrétaire.
d'émulation,
TRUYELLE, propriétaire.
DE BARALLE, architecte.
DELATTRE, receveur municipal.
LEFEBVREdit FABER, bibliothécaire-archiviste
Cambrai.
Sons-Comité
de l'arrondissement
de la ville de
de Donai.
MM. PREUX , #, avocat général à la Cour
BRASSART, Félix, avocat, secrétaire.
d'appel,
président.
ASSELIN, & , ancien maire de Douai.
DESCHODT
, conseiller à la Cour d'appel.
DE BOUTEVILLE(baron), à Hornaing.
FAVIER , propriétaire
à Cantin.
LE BOUCQ DE TERNAS, propriétaire
Le PREUX, bibliothécaire-archiviste
Sous-Comité
MM.
de l'arrondissement
BONVARLET, fils, président.
BERGEROT,maire d'Esquelbecq,
à Douai.
de la ville de Douai.
de Dunkerque.
secrétaire.
DE LA ROIÈRE, ancien maire de Bergues.
DEMEUNYNCK, ft, docteur en médecine, maire de Bourbourg.
DEVELLE , architecte à Dunkerque.
MORDACQ, (A. t*.),
Dunkerque.
OUTERS, architecte
inspecteur
de
l'instruction
primaire,
à Bergues.
TERNANT, agent-voyer principal,
à Dunkerque.
VERCOCSTRE
à Bourbourg.
, conducteur des Waeteringues,
à
— 553 —
Sous-Comlté
de l'arrondissement
SIÈGE
MM.
A
d'Hazebrouck.
BAILLEUL.
BOURDON, Hercule,
ancien magistrat,
président.
CORTYL, Eugène , docteur en droit, à Railleul.
à Noordpeene.
DE BACKER, propriétaire,
DE COUSSEMAKER,Ignace, conseiller municipal, à Bailleul.
DE SWARTE, Ernest, licencié en droit, à Bailleul.
DE SMYTTÈRE, *, maire de Cassel.
DETOURNAI, Arnould , propriétaire,
à Estaires.
VERHEYLEWEGEN
, Gustave,
Sous-Comité
MM.
secrétaire
de l'arrondissement
GRAR, Edouard, *, président
Valenciennes, président.
secrétaire.
MARTIN, Adolphe,
de la sous-préfecture.
de Valenciennes.
de la Société
d'agriculture,
CAFFIAUX, bibliothécaire-archiviste
de la ville de Valenciennes.
CELLIER , membre de la Commission des archives, à Valenciennes.
GRIMAULT, architecte, à Valenciennes.
LEJEAL, docteur en médecine , à Valenciennes.
LELIÈVRE, *,
ancien capitaine
CORRESPONDANTS
MM.
HORS
du génie,
à Valenciennes.
DU DÉPARTEMENT.
BEAUSSIRE, professeur à la Faculté des lettres de Poitiers,
ancien membre résidant, membre de l'Assembléenationale.
BOCA, Louis, archiviste,
à Amiens,
BOLLAERT, *, ingénieur des mines, à Lens,
ancien membre résidant.
BOULY , Eugène, homme de lettres, à Paris.
CARLIER , ancien agent de change, à Paris.
DANCOISNE,propriétaire, à Hénin-Liétard.
(Pas-de-Calais),
à
— 554 —
DE BOYERDESAINTESUZANNE,&, ancien préfet, à Paris.
COURMACEUL
, homme de lettres, à Nantes.
DE
DE FONTENAY, président de la société Éduenne, à Autun.
DE LA FRÉMOIRE, *,
des ponts
ingénieur
et chaussées,
à
Saint-Quentin.
DE GIRARDOT (baron),
*, à Nantes.
DE GODEFROYDE MENILGLAISE, *, propriétaire
à Paris.
DE LINAS , * i propriétaire
à Arras.
DE RESBECQ(comte), *, (A. Q), chef de bureau au ministère
de l'instruction
publique.
GUTHLIN , Philippe,
LE GLAY, Edward,
professeur au lycée d'Évreux.
à Paris,
*, ancien sous-préfet,
inspecteur principal des Douanes,
LHÔTE, Edouard,
L'abbé LOTH , à Rouen.
ROBERT, C, *, intendant
L'abbé
militaire
VANDRIVAL, chanoine,
CORRESPONDANTS
MM.
À L'ÉTRANGER.
à Bonn,
DON CASTELLANOS
DE LOSADA, président
de Madrid.
L'abbé
président
PRUVOST, Alexandre,
à Paris.
général,
à Arras.
DE ROISIN (baron ), propriétaire
résidant.
DEVILLERS, Léopold,
Mons (Belgique).
à Cette.
ancien
de l'Institut
du cercle
membre
historique
archéologique
à Arlon (Belgique).
de
555
TABLE
ANALYTIQUE
DES
PROCÈS-VERBAUX
LA
DE
COMMISSIONHISTORIQUE & DES SOUSCOMITÉS D'ARRONDISSEMENT.
XIIe
VOLUME.
A
Armoiries anciennesdela Flandre ; p. 291.
Avesnes.Cimetière gallo-romain; p. 245, 294-
B
Note sur les armoiries de cette ville ; p. 305.
—
Comptes du baillage ; p.252.
Canal de Bailleul à la Lys ; p. 253.
Documents divers ; p, 253.
Bergues. Catalogue des abbés ; p. 249.
Diplômes relatifs à l'abbaye ; p. 249.
Bailleul.
Sommet.
Documents divers ; p. 249.
Antiquités gauloises et gallo-romaines, sépultures franques ; p. 6,16, 21, 243.
556 —
C
Cappellebrouck. Objets romains ; p. 302.
Carte des chemins vicinaux du département ; p. 17, 20.
Carte muette du département ; p. 227.
du Nord ; p. 219.
Catalogue des Inscriptions funéraires et monumentales du département; p. 7, 227.
Catalogue des mesures agraires du département ; p. 231.
Chemins anciens. Voir au mot Voies.
Cartulaire
VAN ERPE; p. 293.
Commission historique. Interruption et reprise des séances; p. 1
Renouvellement du bureau ; p. 217.
Comines.
Pierre
tumulaire
d'Antoine
Rapports annuels à M. le Préfet ; p. 255,256.
Allocations de subsides ; p. 19, 20, 240, 244.
Situation financière ; p. 228.
Nominations
et démission;
p. 11, 23, 237, 238, 303.
237, 250.
Décès; p. 1,10, 13,235,
Nomination de M. E. DE COUSSEMAKER
, président, au
grade d'Officier d'Académie; p. 289.
— Nomination de M. Ch. VINCENT, secrétaire-archiviste,
aux fonctions de chef de la 1re division de la préfecture du Nord ; p. 217.
18,
Ouvrages offerts à la Commission ; p. 4, 8,10,14,
218, 225, 229, 232, 233,239,244,
285, 290, 294Bibliothèque de la Commission ; p. 245.
Sous-Comité
de
de l'arrondissement
de Douai. Extraits
des procès-verbaux; p. 249 — M. PREUX, *, avocat
général à la Cour d'appel, nommé président en remplacement de M. TAILLIAR, démissionnaire; p. 238.
de Dunkerque. ExSous-Comité de l'arrondissement
— M.
traits des procès-verbaux;
p. 248, 300
BONVARLET, est nommé président en remplacement
M. COUSIN, décédé ; p. 303.
Sous-Comité de l'arrondissement
d'Hazebrouck. Trans-
— 557 —
féré à Bailleul ; p. 235, 238 — Extraits des procès-verbaux ; p. 252, 253 , 304. — M. Hercule
BOURDON, est nommé président en remplacement de
M. DESCHODT,nommé conseiller à la Cour d'appel
de Douai; p. 238.
Monnaies gauloises en or; p. 302.
Crochte.
Pierre
tumulaire
; p. 303.
D
— Voir Avesnes, Bouvines , CappelleDécouvertes d'antiquités.
brouck , Crochte, Drincham, Esquermes, Hoymille,
Killem , Le Quesnoy , Lille , Seclin, Wallers enFagne.
Dictionnaire
étymologique des noms des villes et communes du département; p. 224, 227, 230.
Dictionnaire
topographique du département; p. 230, 232, 236, 247.
Douai.
Rapport sur le projet de dictionnaire;
Plan à suivre; p. 295.
Collégiale de Saint-Amé ; p. 250, 251.
p. 286.
Ghildes
de Sainte-Barbe;
p. 21, 220.
Monnaies et vase romain en bronze ; p. 302.
Drincham.
E
Emmerin.
Voir Haubourdin.
Esquermes
Flêche en silex et sépultures gallo-romaines;
p. 293,299
de Vienne. Envoi des derniers volumes publiés par la
Commission historique ; p. 291.
Exposition
F
Fontaine
del saulx. Voir Lille.
moFlandre maritime.
Album renfermant des vues des principaux
numents et des objets précieux conservés dans les
églises; p. 303.
Notice sur sa seigneurie ; p. 250.
Flers-lez-Douai.
Fromelles.
Pierre tumulaire
; p. 23.
— 558 —
G
Découverte
Ghyvelde.
Pierre
Givet.
Pierre
de squelettes
décapités ; p. 304.
tumulaire;
p. 303.
de fief;
p. 224.
H
Haubourdin.
Hoymille.
et d'Emmerin ;
Carte des seigneuries d'Haubourdin
p. 236.
à la staCoutume de cette ville, p. 236 (Rectification
tistique archéologique).
Inventaire des objets précieux conservés dans l'église
de cette ville ; p. 236.
situés sur le parcours
Plan figuratif des prêts-marais
à Messire Charlesd'Haubourdin,
appartenant
Claude de Houchin ; p. 7.
Vase antique ; p. 302.
I
des objets d'art et d'archéologie conservés dans les églises
et les établissements hospitaliers ; p. 228.
Inventaire
—
Voir Haubourdin,
Lille.
K
Killem.
; p. 302.
Monnaie d'or d'Honorius
L
Le Maisnil.
Pierre
Le Quesnoy.
Squelettes
de Jean DE CROIX ; p. 12.
et vases anciens; p. 15.
tumulaire
Lille.
559 —
Rue Solferino,
près de la fontaine del saulx , fondations et
débris gallo-romains;
p. 6, 9, 15,223, 243.
Place IX, dite Gentil-Muiron,
objets gallo-romains;
p. 223.
Fontaine del saulx — Projet de monument;
p. 7,
9,11,16,219.
offert par
Porte de Paris. — Plan de restauration
M. LACHEZ; p. 291. — Voeu pour sa conservation;
p. 295.
— Inventaire du trésor de
de Saint-Pierre.
Collégiale
cette église au XIVe siècle ; p. 242.
— Pièces théâtrales ;
Séminaire Saint-Pierre.
p. 21,
220, 258.
— Pierre tumulaire;
Église Saint-Sauveur.
p. 228.
—
Tapisseries lilloises de Vernier :
Hôpital St-Sauveur.
p. 236 (Rectification à l'inventaire des objets d'art).
Manuscrit concernant
p. 246.
Manuscrit concernant
l'entrée
d'Albert
et d'Isabelle
les rois de l'Epinette
Croix dite de Sainte-Catherine
; p. 292.
;
; p. 304.
M
Voir Bergues, Lille.
sur la Flandre Flamingante,
tendant de Madrys,
Manuscrits.
Mémoire
publié
restitué
sous le nom de l'inà Jean Anténor de
Caligny ; p. 241, 268.
Mottes. Voir Seclin.
de
Musée scolaire. Renseignements
demandés par M. le Ministre
l'Instruction
relativement à l'organisapublique,
tion de ce musée ; p. 286.
N
Numismatique
gauloise. Collection de M. DE SAULCY. Voeu formulé
; p. 234.
par la Commission historique
— 560 —
O
Renseignements demandés par M. le subdélégué de l'Inet d'Artois , aux échevins
tendant
de Flandre
de cette ville;
d'Orchies, sur l'état de juridiction
p. 242,261.
Ordre des obsecques de Messire Jehan de Saint-Omer,
seigneur de
Morbecque et visconte d'Aire; p. 9.
Orchies.
P
tumulaires. — Voir Comines , Fromelles,
Ghyvelde
Wallers.
Maisnil, Lille, Santes, Watten,
Porte de Paris. Voir Lille.
Pierres
, Le
S
; p. 23.
Seclin. Débris romains ; p. 15
Motte; p. 15.
Sociétés savantes. Réunion à la Sorbonne;
Santés. Pierre tumulaire
Statistique
féodale.
Rectifications
p. 229,
235.
; p. 251.
T
Templiers.
Biens
qu'ils possédaient
Dunkerque;
p. 248.
dans
l'arrondissement
V
Voies et chemins anciens. Le Looweg ; p. 302.
Chemin du Vliet ; p. 302.
——
Voie romaine d'Arras
à Tournai ; p, 251.
W
Pierres tumulaires romaines ; p. 245.
Wallers-en-Fagne.
Watten. Pierre tumulaire de Robert LE PELÉ ; p. 300.
Tour de la Prévôté; p. 300.
de
—
561
TABLE
DES MATIÈRES
DANS
CONTENUES
LE XIIe VOLUME.
pages.
Procès-verbaux
1871
des séances
de la Commission
1
La Sainte et Noble Famille de Lille
DE FONTAINE-DE-RESBECQ
(1686-1793),
féodale du département
Statistique
M. Th. LEURIDAN . . .
du Nord.
Procès-verbaux
1872
Procès-verbaux
pendant
l'année
par M. le Comte
25
Le Carembaut,
par
169
des séances de la Commission
pendant
l'année
217
des séances
248
des Sous-Comités
Rapport à M. le Préfet sur les travaux
l'année 1870-1871
de la Commission
Rapport à M. le Préfet sur les travaux
l'année 1871-1872
de la Commission
pendant
255
pendant
256
auteur
certain maître Jacques Jocquet,
Annotations
concernant
au séminaire Saint Pierre
de pièces théâtrales
représentées
de la
de Lille, de 1630 à 1636 (annexe au procès-verbal
séance du 18 janvier
1872)
Renseignements demandés par M. D'HAFFRINGUES, subdélégué de
aux échevins d'Orchies,
de Flandre et d'Artois,
l'Intendant
de cette ville,
sur l'état de juridiction
1766,
(annexe au
de la séance du 28 novembre 1872)....
procès-verbal
261
de la
J. A. HUE DE CALIGNY, auteur du Mémoire sur l'Intendance
de la séance du
Flandre
maritime (annexe au procès-verbal
28 novembre 1872).
. . .
268
Procès-verbaux
des séances de la Commission
1873 . . .
pendant
258
l'année
285
— 562 —
Procès-verbaux
des séances
des Sous-Comités
300
de Sienne de Douai.
Manuscrit du couvent de Sainte-Catherine
Notice descriptive,
par M. E. DE COUSSEMAKER
La Joyeuse Entrée des Altesses Sérénissimes Albert et Isabelle
Lille au XVIe siècle, par M. .T. HOUDOY
(1600).
les
du coffret renfermant
pour servir à la revendication
principales reliques de saint Chrysole, par M. l'abbé DERVEAUX.
à Avesnes. Origine de
d'un cimetière gallo-romain
Découverte
cette ville, par M. LEBEAU
309
399
Mémoire
Notice
nécrologique
MAKER
sur M. Louis
COUSIN, par M. E.
des Sociétés avec lesquelles
correspond
historique
des
à la liste générale
supplément
Quatrième
. . . .
Commission
Table
Table
composant
la Commission
analytique des procès-verbaux
d'arrondissement
Sous-Comités
des matières
523
DE COUSSE541
Tableau
Liste des membres
514
la
Commission
545
membres
de la
548
au 1er août 1873.
de la Commission
550
et des
555
561
Lille-lmp.L Danel.
TABLE DES NOMS CITES.
A
Acary,
d'Aix,
d'Amfreville,
d'André,
d'Antin,
d'Argimont,
Aronio de Romblay,
Artaud,
d'Artois,
d'Assignies,
d'Augy,
d'Aumale,
Auvray,
d'Avaux de Brueil,
B
de Bacquehem,
Baillieu d'Avrincourt,
Barron,
de Bassecourt,
de Basselers,
Baudain,
de Baynast,
Beaucousin,
Beaufermez,
de Beaufort,
de Beaufresme,
de Beaulaincourt,
de Beauvau,
de Béhague,
de Belvalet,
de Berghes,
Bernard,
Bernard de Calonne,
de Bernastre,
de Bernes de Longvillers,
de Berneville,
de Bertoult,
de Bertrandy,
de Beugny d'Hagerue,
Beuvet,
Bicknell,
de Biville,
du Blaisel,
Blavier,
Blin de Bourdon,
de Blondel,
du Bois,
du Bois de Bellejames,
du Bois de Hoves,
de Boisguion,
Boistel,
Boistel de Belloy,
le Bon,
Bonaert,
Bonné,
Borel,
du Bos,
du Bosquel,
le Boucq de Carnin,
de Boucquel,
Boudart,
Bouillier de la Faye,
Boulé,
de Bourdin,
de Boure,
de Bourgogne,
de Bournonville,
de Bousbecque (Le Vaillant),
Boussemart de Thiennes,
Bouzier d'Estouilly,
de Brandt de Galametz,
de Brandt d'Havernas,
de Bretel,
de Brétignères,
de Briant de Croyval,
de Briois,
Broignart,
de Brunel,
du Brusle,
de Bryas,
du Bucq,
de Buisseret,
de Buissy ou Bucy,
C
de Cacheleu,
de Caldaguês,
de Calonne,
Campelle,
Cappon,
de Cardevacque,
Cardon,
de Carnin,
le Caron,
de Carondelet,
Castellain,
de Caulaincourt,
du Chambge,
Champion de Nansouty,
de la Chapelle,
de la Charrie,
du Chastel,
de la Chaussée,
Chauvenet,
des Chères,
Chollet,
Chuffart,
le Clément de Taintegnies,
le Clercq de Bussy,
de Clermont Tonnerre,
Clinquemaille,
de Colbert,
de Colins,
de Contes,
de Cornehuse,
de Corte,
Cortyl de Wythshove,
de la Coste,
de Coupigny,
des Courtils de Merlemont,
Cousin,
de Coussemacker,
le Couvreur,
de Croeser,
de Croix,
du Croquet de Guyancourt,
de Cunchy,
D
Danel,
Daveluy,
Decoq,
Deffontaine,
Delahaye,
Delavau,
Deledeuil,
Delegorgue de Rosny,
Deliot,
Delplanque,
Demoncheaux,
Denis du Péage,
Depitton de Tournefort,
Derolin,
Desavary,
Desbleumortiers de Mauville,
Desfontaines,
Deslions,
Dessus-le-Moustier,
de Dion,
de Dixmude,
de Douhet,
Doutremant,
Doresmieulx de Foucquières,
Douville de Maillefeu,
Dubacq,
Dubessay,
Dubois,
Dumonceaux,
Dumont,
Dupont,
E
Engrand,
d'Erquelines,
de l'Espée.
d'Espiennes,
des Essars,
Ewbanck,
F
de Fairminiacq,
de F
trissart,
de Fay,
le Febvre du Hodent,
Fenis,
Filley de Létang,
Flamand,
de Fléchin,
de la Folly,
Foltz,
de Fontaine de Resbecq,
de Forest de Quardeville,
de la Forge,
de la Fosse,
Fouache d'Halloy,
Fournel,
le François,
de Franqueviile,
de Frenaux,
du Fresne de Beaumetz,
de Fresnoye,
Frohart de Lamette,
Fromentin,
Fruict,
G
de Gand,
Gardner,
de Gargan,
de Gaya,
de Genevières,
Geoffroy d'Assy,
Gérard,
de Gestas de Lespéroux,
de Ghistelles,
de Gilleman,
le Gillon,
Godard,
de Godefroy,
de Gosson,
du Grosprez,
de Guelque,
Guichard,
H
Habarcq,
Hacou,
de Hamel,
de Hamel-Bellenglise,
d'Hangouwart,
d'Hangre,
Hammer de Claybroocke,
de Hanon,
d'Hanotel,
de Hau de Staplande,
d'Haubersart,
de Haudion,
de Hauteclocque,
de la Haye,
de Haynin,
du Hays,
de le Helle d'Afroux,
Hémart du Neufpré,
Hennache,
d'Herbais,
d'Hespel,
d'Holin,
Hooftmans,
du Hot,
de Houchin,
de la Houssoye,
de Hovine Bossu,
Hutin,
Huvino,
I
Imbert de la Phalecque,
Isebrant de Lendoncq,
J
le Jay,
Jeannet,
Joly de Sailly,
de Jonglet,
le Josne-Contay,
de Jouenne d'Esgrigny,
Jourdain de Thieulloy,
K
de Kermerchou de Kerautun,
de Kerret,
L
de Lafonteyne de Villers,
Laigle,
Lallart,
de Lameth,
de Landas,
Langlois de Septenville,
de Lannoy,
de Lascaris-Vintimille,
Le Lassus,
de Latre de la Hutte,
de Lattre,
de Lauretan,
Leclercq,
Lefebvre,
Legros,
Lemaire,
de Lencquesaing,
Lespagnol de Grimbry,
Lévèque de la Bassemouterie,
Liot,
de Locher,
Locquet,
de Longueval,
de Louvel,
Louvet d'Herponay,
Lowain,
Lutun,
Luytens,
M
Macquart,
de Madre de Morguet,
de Madrid-Montaigle,
Mairesse de Pronville,
du Maisniel,
des Maizières,
Maniez de la Hennerie,
Maréchal,
de Marin,
Marin de Thieusies,
de Marolles,
e la Maronnière,
de Mauge,
de Maulde,
de Melun,
Menars de Rochecave,
Menche,
le Merchier,
Merlin,
de Mérode-Trélon,
Meurisse,
de Mignard de la Farge,
Minne,
de Monet de Lamarcq,
de Montboissier-Canillac,
de Moracin,
de Morgan,
Mortier,
de la Motte,
de la Motte-Baraffe,
de Moucheron,
de Muyssart,
N
de Navigheer,
de Nelle,
de Neppe,
de Néverlée,
de Noircarme,
de Noyelles,
O
Obert,
O'Brien,
O'Donnoghue,
O'Hea,
d'Ostrel,
P
Papin,
de Parisot,
de Partz,
du Passage,
Pastré,
Payen,
le Pelletier,
Perboom de la Haye,
Petitpas,
de Piedfort,
Pieffort,
du Pire,
de Pisseleu,
Pol,
du Pont de Tayneville,
de la Porte,
de Poucques,
du Pré,
le Prévost,
de Proli,
Pronville,
Prouvy,
du Puich,
du Puis de Watremont,
Q
Quarré du Repaire,
Quecq d'Henripret,
Quenso,
R
de Rabaudy,
de Rasoir,
de Raulin,
de Rémont,
de Renty,
de Richoufftz de Manin,
le Ricque,
de la Rigaudie,
de Rindsmawl,
de la Rivière,
de Robaulx de Beaurieux,
Robert,
de Rochemore d'Aigremont,
de Roisin,
Ronchin,
de Roncq,
de Rosny,
le Roulx,
de Roussel de Préville,
de Rouvrée,
Ruinart de Brimont,
Ruyant de Cambron,
S
de Saint-Genois,
de Saint-Pol,
de Saint-Vaast,
de Sainte-Aldegonde,
de Sainte-Marie,
de Saisseval,
Sanche,
du Sart,
de Sandelin,
de Saubert de Coursaille,
Saulnier de la Pinelais,
Scoutelaer,
Segon,
Selliere,
de Semillan,
de Sepmeries,
de Servins,
Sifflet,
Sollemacker,
de Sommyèvres,
de Sotamajor,
du Soulier,
T
Taffin d'Allianne,
de Taradel,
de Tardivy de Thorenc,
Taverne de Montd'hiver,
Taverne de Tersud,
de Tenremonde,
Ternoy,
Testart,
Tillette de Buigny,
Tillette d'Eaucourt,
Titelouze de Gournay,
Tivaut,
Tolomei,
Tornieley,
de la Tour du Pin,
de Tournon-Simiane,
Touzet du Vigier,
de la Tramerie,
de Trécesson,
Tricot,
V
le Vaillant,
de Valenzi,
Van Cappel de Prémont,
Van den Wicle,
Van der Cruice,
Van der Gracht,
Van der Straeten-Waillet,
Van der Linde-le-François,
Van Male dit Malinez,
Van Outryve d'Yddewalle,
Van Rhemen,
Vanoutshoorn,
Van Pradel de Palmaert,
Van Zeller d'Osthoove,
Vasse,
le Vasseur,
de Velar,
de Velard-Zantford,
Verdevoy,
de Vérimont,
de Vicq,
de Ville,
Violette,
de Vitry,
Vollant de Berville,
Y
d'Ydeghem,
W
de Wagnon d'Audeville,
de Waignon,
Walckers,
de Walincourt,
Walleyns,
de Wansin,
de Warcoing,
de Warenghien,
de Waresquel,
Warnier de Wailly,
de Wasquehal,
de Wasservas,
Wattier,
de Wazières,
Wibaut,
de Wignacourt,
de la Woestyne,
Wollant,
de Woogthe,
TABLE DES MATIERES.
Avant-propos
Fondation de la Maison
Règlement
Lettres-Patentes
Nomination de Melle de Noyelles
Désignation d'administrateurs
Règlement
Lettres de maintenue
Evacuation ee la Maison, en 1793
Administrateurs
Receveurs
Directrices
Bienfaiteurs
Acquisitions
Noms des jeunes filles élevées dans la Maison
TABLE.
I Préliminaire
II. A quel occasion le manuscrit a été exécuté
III. Description du manuscrit
IV. Documents historiques
V. Peintures
1re Série. - Généalogie spirituelle de saint Dominique
2e Série. - Allégories de la procession du 11 mai 1631
3e Série. - Généalogie temporelle de saint Dominique
4e Série. - Objets d'art du couvent de Ste-Catherine de Sienne
VI. Peintres: Vaast Bellegambe et Bon Lenglet
ANNEXES.
I. Ouvrages commencés et terminés pendant le premier prieuré du R. P. Philippe Petit, 1629 à 1632
II. Noms des bienfaiteurs et des donateurs
III. Ouvrages faits pendant le second prieuré du R. P. Philippe Petit, 1635-1638
IV. Fondation et aucunes remarques du couvent de Ste-Catherine de Sienne
V. Liste des Prieures
VI. Liste des Sous-Prieures
VII. Liste des Religieuses
VIII. Liste des Soeurs-converses
IX. Listes des religieuses en 1792
X. Inventaire du mobilier du couvent en 1790
XI. Note biographique sur le R. P. Philippe Petit
TABLE ANALYTIQUE DES PROCES-VERBAUX DE LA COMMISSION HISTORIQUE & DES SOUS-COMITES D'ARRONDISSEMENT. XII<SUP>e</SUP> VOLUME.
A
Armoiries anciennes de la Flandre; p.
Avesnes. Cimetière gallo-romain; p.
B
Bailleul. Note sur les armoiries de cette ville; p.
Bailleul. Comptes du baillage; p.
Bailleul. Canal de Bailleul à la Lys; p.
Bailleul. Documents divers; p.
Bergues. Catalogue des abbés; p.
Bergues. Diplômes relatifs à l'abbaye; p.
Bergues. Documents divers; p.
Bouvines. Antiquités gauloises et gallo-romaines, sépultures franques; p.
C
Cappellebrouck. Objets romains; p.
Carte des chemins vicinaux du département; p.
Carte muette du département; p.
Cartulaire du Nord; p.
Catalogue des Inscriptions funéraires et monumentales du département; p.
Catalogue des mesures agraires du département; p.
Chemins anciens. Voir au mot Voies.
Comines. Pierre tumulaire d'Antoine VAN ERPE; p.
Commission historique. Interruption et reprise des séances; p.
Commission historique. Renouvellement du bureau; p.
Commission historique. Rapports annuels à M. le Préfet; p.
Commission historique. Allocations de subsides; p.
Commission historique. Situation financière; p.
Commission historique. Nominations et démission; p.
Commission historique. Décès; p.
Commission historique. Nomination de M. E. DE COUSSEMAKER, président, au grade d'Officier d'Académie; p.
Commission historique. Nomination de M. Ch. VINCENT, secrétaire-archiviste, aux fonctions de chef de la 1re division de la préfecture du Nord; p.
Commission historique. Ouvrages offerts à la Commission; p.
Commission historique. Bibliothèque de la Commission; p.
Commission historique. Sous-Comité de l'arrondissement de Douai. Extraits des procès-verbaux; p.
Commission historique. M. PREUX,
, avocat général à la Cour d'appel, nommé président en remplacement de M. TAILLIAR, démissionnaire; p.
Commission historique. Sous-Comité de l'arrondissement de Dunkerque. Extraits des procès-verbaux; p.
Commission historique. M. BONVARLET, est nommé président en remplacement de M. COUSIN, décédé; p.
Commission historique. Sous-Comité de l'arrondissement d'Hazebrouck. Transféré à Bailleul; p.
Commission historique. Extraits des procès-verbaux; p.
Commission historique. M. Hercule BOURDON, est nommé président en remplacement de M. DESCHODT, nommé conseiller à la Cour d'appel de Douai; p.
Crochte. Monnaies gauloises en or; p.
Crochte. Pierre tumulaire; p.
D
Découvertes d'antiquités. - Voir Avesnes, Bouvines, Cappellebrouck, Crochte, Drincham, Esquermes, Hoymille, Killem, Le Quesnoy, Lille, Seclin, Wallers en-Fagne.
Dictionnaire étymologique des noms des villes et communes du département; p.
Dictionnaire topographique du département; p.
Dictionnaire topographique du département; Rapport sur le projet de dictionnaire; p.
Dictionnaire topographique du département; Plan à suivre; p.
Douai. Collégiale de Saint-Amé; p.
Douai. Ghildes de Sainte-Barbe; p.
Drincham. Monnaies et vase romain en bronze; p.
E
Emmerin. Voir Haubourdin.
Esquermes. Flêche en silex et sépultures gallo-romaines; p.
Exposition de Vienne. Envoi des derniers volumes publiés par la Commission historique; p.
F
Fontaine del saulx. Voir Lille.
Flandre maritime. Album renfermant des vues des principaux monuments et des objets précieux conservés dans les églises; p.
Flers-lez-Douai. Notice sur sa seigneurie; p.
Fromelles. Pierre tumulaire; p.
G
Ghyvelde. Découverte des squelettes décapités; p.
Ghyvelde. Pierre tumulaire; p.
Givet. Pierre de fief; p.
H
Haubourdin. Carte des seigneuries d'Haubourdin et d'Emmerin; p.
Haubourdin. Coutume de cette ville, p.
Haubourdin. Inventaire des objets précieux conservés dans l'église de cette ville; p.
Haubourdin. Plan figuratif des prêts-marais situés sur le parcours d'Haubourdin, appartenant à Messire Charles-Claude de Houchin; p.
Hoymille. Vase antique; p.
I
Inventaire des objets d'art et d'archéologie conservés dans les églises et les établissements hospitaliers; p.
Inventaire des objets d'art et d'archéologie conservés dans les églises et les établissements hospitaliers; Voir Haubourdin, Lille.
K
Killem. Monnaie d'or d'Honorius; p.
L
Le Maisnil. Pierre tumulaire de Jean DE CROIX; p.
Le Quesnoy. Squelettes et vases anciens; p.
Lille. Rue Solferino, près de la fontaine del saulx, fondations et débris gallo-romains; p.
Lille. Place IX, dite Gentil-Muiron, objets gallo-romains; p.
Lille. Fontaine del saulx - Projet de monument; p.
Lille. Porte de Paris. - Plan de restauration offert par M. LACHEZ; p.
Lille. Voeu pour sa conservation; p.
Lille. Collégiale de Saint-Pierre. - Inventaire du trésor de cette église au XIVe siècle; p.
Lille. Séminaire Saint-Pierre. - Pièces théâtrales; p.
Lille. Eglise Saint-Sauveur. - Pierre tumulaire; p.
Lille. Hôpital St-Sauveur. - Tapisseries lilloises de Vernier; p.
Lille. Manuscrit concernant l'entrée d'Albert et d'Isabelle; p.
Lille. Manuscrit concernant les rois de l'Epinette; p.
Lille. Croix dite de Sainte-Catherine; p.
M
Manuscrits. Voir Bergues, Lille.
Mémoire sur la Flandre Flamingante, publié sous le nom de l'intendant de Madrys, restitué à Jean Anténor de Caligny; p.
Mottes. Voir Seclin.
Musée scolaire. Renseignements demandés par M. le Ministre de l'Instruction publique, relativement à l'organisation de ce musée; p.
N
Numismatique gauloise. Collection de M. DE SAULCY. Voeu formulé par la Commission historique; p.
O
Orchies. Renseignements demandés par M. le subdélégué de l'Intendant de Flandre et d'Artois, aux échevins d'Orchies, sur l'état de juridiction de cette ville; p.
Ordre des obsecques de Messire Jehan de Saint-Omer, seigneur de Morbecque et visconte d'Aire; p.
P
Pierres tumulaires. - Voir Comines, Fromelles, Ghyvelde, Le Maisnil, Lille, Santes, Watten, Wallers.
Porte de Paris. Voir Lille.
S
Santes. Pierre tumulaire; p.
Seclin. Débris romains; p.
Seclin. Motte; p.
Sociétés savantes. Réunion à la Sorbonne; p.
Statistique féodale. Rectifications; p.
T
Templiers. Biens qu'ils possédaient dans l'arrondissement de Dunkerque; p.
V
Voies et chemins anciens. Le Looweg; p.
Voies et chemins anciens. Chemin du Vliet; p.
Voies et chemins anciens. Voie romaine d'Arras à Tournai; p,
W
Wallers-en-Fagne. Pierres tumulaires romaines; p.
Watten. Pierre tumulaire de Robert LE PELE; p.
Watten. Tour de la Prévôté; p.
TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS LE XII<SUP>e</SUP> VOLUME.
Procès-verbaux des séances de la Commission pendant l'année 1871
La Sainte et Noble Famille de Lille (1686-1793), par M. le Comte DE FONTAINE-DE-RESBECQ
Statistique féodale du département du Nord. Le Carembaut, par M. Th. LEURIDAN
Procès-verbaux des séances de la Commission pendant l'année 1872
Procès-verbaux des séances des Sous-Comités
Rapport à M. le Préfet sur les travaux de la Commission pendant l'année 1870-1871
Rapport à M. le Préfet sur les travaux de la Commission pendant l'année 1871-1872
Annotations concernant certain maître Jacques Jocquet, auteur de pièces théâtrales représentées au séminaire Saint Pierre de Lille, de 1630 à 1636 (annexe au procèsverbal de la séance du 18 janvier 1872)
Renseignements demandés par M. D'HAFFRINGUES, subdélégué de l'Intendant de Flandre et d'Artois, aux échevins d'Orchies, sur l'état de juridiction de cette ville, 1766,
(annexe au procès-verbal de la séance du 28 novembre 1872)
J. A. HUE DE CALIGNY, auteur du Mémoire sur l'Intendance de la Flandre maritime (annexe au procès-verbal de la séance du 28 novembre 1872)
Procès-verbaux des séances de la Commission pendant l'année 1873
Procès-verbaux des séances des Sous-Comités
Manuscrit du couvent de Sainte-Catherine de Sienne de Douai. Notice descriptive, par M. E. DE COUSSEMAKER
La Joyeuse Entrée des Altesses Sérénissimes Albert et Isabelle (1600). Lille au XVIe siècle, par M. J. HOUDOY
Mémoire pour servir à la revendication du coffret renfermant les principales reliques de saint Chrysole, par M. l'abbé DERVEAUX
Découverte d'un cimetière gallo-romain à Avesnes. Origine de cette ville, par M. LEBEAU
Notice nécrologique sur M. Louis COUSIN, par M. E. DE COUSSEMAKER
Tableau des Sociétés avec lesquelles correspond la Commission historique
Quatrième supplément à la liste générale des membres de la Commission
Liste des membres composant la Commission au 1er août 1873
Table analytique des procès-verbaux de la Commission et des Sous-Comités d'arrondissement
Table des matières