Samedi 21 novembre Forum Musiques paysannes et musiques
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Samedi 21 novembre Forum Musiques paysannes et musiques tsiganes en Hongrie Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr Forum Musiques paysannes et musiques tsiganes en Hongrie | Samedi 21 novembre Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général Cycle Identités hongroises On ne hait jamais aussi bien que lorsqu’on a beaucoup aimé. Voilà qui pourrait résumer le revirement radical qu’efectua Béla Bartók, en 1904-1905, par rapport à la musique tsigane. Depuis trois ans, la ièvre nationaliste avait gagné le jeune étudiant en musique et, pour échapper au germanisme qui dominait la musique hongroise, il s’était jeté dans ce qui passait, alors, pour l’authentique folklore magyar : le verbunkos. Au XVIIIe siècle, les orchestres tsiganes avaient enivré les recrues de l’armée impériale au son de cette musique mêlant traditions hongroises et turques (Werbung signiie « recrutement » en allemand) avant de la propager, sous un visage plus policé, dans les grandes villes du royaume. Reconnaissable à ses instruments fétiches (violon solo, cymbalum, clarinette), à sa gamme spéciique (mineure avec deux secondes augmentées), à sa structure binaire (un mouvement lent et fantasque, un autre vif et rythmé), à ses rythmes pointés, ses mélismes langoureux, ses formules cadentielles ornementées, le verbunkos avait un cachet sauvage qui renvoyait au plus profond de l’âme magyare, et cela le désigna comme étendard d’une nation hongroise en pleine renaissance. Il séduisit Liszt (Rhapsodies hongroises) autant que Brahms (Danses hongroises). Bartók y succomba à son tour dans les Quatre Mélodies sur des textes de Lajos Pósa (1902), le poème symphonique Kossuth (1903), le Quintette avec piano ou la Rhapsodie pour piano op. 1 (1904). Et puis il y eut, cet été 1904, la découverte du chant paysan ancestral, dans la bouche d’une jeune servante sicule. Le choc fut immense. Bartók conia à sa sœur, Elza : « À présent, j’ai un nouveau projet : je collecte les plus beaux chants populaires hongrois et, grâce au plus bel accompagnement pianistique possible, je les élève au niveau de la mélodie savante. Un tel recueil permettrait de faire connaître la musique populaire hongroise à l’étranger. Ce n’est évidemment pas destiné à nos bons Hongrois ! […] Ils préfèrent de loin la soupe habituelle dans le goût tsigane, devant laquelle tout musicien et tout étranger cultivé prend les jambes à son cou. » La rencontre avec Zoltán Kodály, son cadet d’un an, le conforta dans la quête de ce chant ancestral. Tous deux allaient battre la campagne sans relâche pour le répertorier et l’étudier. Dès la publication commune de vingt arrangements pour voix et piano en 1906 (Chants populaires hongrois), Bartók et Kodály font la part entre les chants ancestraux et le népies mûdal (« chanson d’auteur d’apparence populaire »), rengaines issues du verbunkos qui n’ont avec le chant populaire qu’un rapport lointain. Leur rejet de ce style est aussi radical que la mutation stylistique induite chez Bartók par la découverte des échelles particulières de la musique populaire : « L’étude de toute cette musique paysanne fut pour moi d’une importance capitale, car elle m’amena à comprendre comment je pouvais me libérer totalement de la tyrannie du système majeur-mineur qui avait eu cours jusque-là. […] Ce traitement de la gamme diatonique eut […] un efet libérateur, avec pour conséquence inale la disposition entièrement libre de chaque son de notre gamme chromatique de douze sons. » (Autobiographie de 1923) En 1911, dans l’article « Sur la musique hongroise », Bartók attaque violemment la musique tsigane. Il renouvelle l’exercice en 1931, dans « Musique tsigane ? Musique hongroise ? ». Mais ce qu’il fustige alors, ce sont les avatars les plus récents du verbunkos : la csárdás, et surtout ce népies mûdal qu’une publication vient de confondre avec le chant populaire hongrois et qui masque une autre tradition tout aussi valable : le chant traditionnel en langue rom, le vrai folklore des Tsiganes. Entre-temps, Bartók et Kodály ont reconnu, auprès de traditions instrumentales hongroises et roumaines fort honorables, une source du verbunkos. En 1925, Kodály en vante les mérites dans une conférence intitulée « Danses hongroises anciennes » ; il s’y souvient des danses entendues sous les archets tsiganes dans son enfance à Galánta. L’année suivante, Háry János résonne d’accents de verbunkos. Bartók s’en empare à son tour dans ses deux Rhapsodies pour violon et piano (ou orchestre) de 1927. La même année, Ervin Major découvre dans une bibliothèque un recueil de danses tsiganes anciennes originaires de Galánta ; Kodály les magniie dans ses Danses de Galánta pour orchestre (1933). Puis Bartók intitule Verbunkos le premier mouvement des Contrastes pour violon, clarinette et piano (1938) et envisage le titre de « Tempo di verbunkos » pour celui du Concerto pour violon contemporain. Jusqu’au Troisième Concerto pour piano, laissé inachevé par sa mort, le verbunkos s’immiscera dans ses compositions, à visage découvert ou dans des strates plus souterraines. Belle revanche pour ce style un temps haï, parce qu’il avait trop plu. Claire Delamarche DU DIMANCHE 15 AU DIMANCHE 22 NOVEMBRE DIMANCHE 15 NOVEMBRE – 16H30 Béla Bartók Deux Images op. 10 György Kurtág Nouveaux Messages op.34a (création) Mark Andre …auf… Triptyque pour grand orchestre SWR Sinfonieorchester Baden-Baden und Freiburg Experimentalstudio des SWR Sylvain Cambreling, direction MERCREDI 18 NOVEMBRE – 15H JEUDI 19 NOVEMBRE – 10H ET 14H30 CONCERT JEUNE PUBLIC Musiques de Hongrie Œuvres de Béla Bartók, Zoltán Kodály, György Ligeti, György Kurtág Quatuor Satie JEUDI 19 NOVEMBRE – 20H LUNDI 16 NOVEMBRE – 20H SALLE PLEYEL Béla Bartók Quatre Pièces op. 12 Concerto pour piano n° 2 Le Mandarin merveilleux Orchestra Filarmonica della Scala Pierre Boulez, direction Maurizio Pollini, piano Márton Illés Torso III György Ligeti Concerto pour violon Peter Eötvös Séquences du vent György Kurtág Quatre Caprices op. 9 Ensemble intercontemporain Susanna Mälkki, direction Diégo Tosi, violon Natalia Zagorinskaya, soprano 17H30 : Concert György Kurtág Signes, jeux et messages (extraits) Béla Bartók Improvisations sur des chants paysans hongrois 44 Duos pour violons (extraits) György Kurtág Hommage à Robert Schumann op. 15d Béla Bartók Contrastes Solistes de l’Ensemble intercontemporain SAMEDI 21 NOVEMBRE – 20H Tsiganes : chants et danses roms Ensemble Amare Save (village Nyírmihálydi, région de SzabolcsSzatmár-Bereg, Hongrie) Szászcsávás Band (village de Csávás, région de Transylvanie centrale, Roumanie) DIMANCHE 22 NOVEMBRE – 16H30 MARDI 17 NOVEMBRE – 20 H Béla Bartók Suite de danses Franz Liszt Concerto pour piano n° 1 Zoltán Kodály Danses de Galánta Franz Liszt Hungaria Orchestre du Conservatoire de Paris Jean Deroyer, direction Jean-Elam Bavouzet, piano SAMEDI 21 NOVEMBRE – 15H Tsiganes : csárdás Forum Musiques paysannes et musiques tsiganes en Hongrie Ensemble Pipás (village Fehérgyarmat, région de SzabolcsSzatmár-Bereg, Hongrie) Ensemble Sentimento Gipsy Paganini (Budapest, Hongrie) Gyuszia Horváth, direction 15H : Table ronde Animée par Grégoire Tosser, musicologue Avec la participation de Jean-François Boukobza et Corinne Schneider, musicologues © Jean-Pierre Magnier SAMEDI 21 NOVEMBRE – DE 15H À 19H Amphithéâtre Forum Musiques paysannes et musiques tsiganes en Hongrie Présents en Hongrie depuis la in du XIVe siècle, musiciens des cours royales et impériales européennes au cours des siècles suivants, tantôt adulés, tantôt mis au ban de la société, les Tsiganes sont toujours présentés comme des instrumentistes hors pair et des maîtres de l’improvisation. Leur art, associé au chant et à la danse, d’une virtuosité exceptionnelle, se confond avec la musique populaire hongroise, qu’ils contribuèrent à difuser et qui fut une grande source d’inspiration pour les Romantiques. Remarquées par Liszt dans un ouvrage polémique au milieu du XIXe siècle, puis étudiées par Bartók et Kodály, la musique tsigane et la musique paysanne de Hongrie nourrissent les traditions musicales savantes et fascinent encore les compositeurs et chercheurs contemporains. 15H TABLE RONDE Animée par Grégoire Tosser, musicologue Avec la participation de Jean-François Boukobza et Corinne Schneider, musicologues I Identités 1 Un peu d’histoire… 2 L’éveil des Nations, le sentiment patriotique 3 Des Bohémiens et de leur musique en Hongrie II Représentations 1 Le style « all’ ungarese » 2 Le verbunkos et la csárdás III Stylisations 1 Recherches ethnomusicologiques de Kodály et Bartók 2 Après Bartók 3 Un exemple d’idiome sonore : le cymbalum 5 17H30 CONCERT György Kurtág Signes, Jeux et Messages – extrait Az hit Béla Bartók 44 Duos – extraits 44. Danse transylvaine (Ardeleana) (« Erdélyi » tánc) 28. Chagrin (Bánkódás) 35. Danse ruthène (Rutén kolomejka) 19. Conte (Mese) 22. Danse des moustiques (Szúnyogtánc) György Kurtág Signes, Jeux et Messages – extraits Ombres Sumimaia à B.P. Mondasinak Jelek I et Jelek II Hommage à Tristan Gruss an Elisabeth und Kasper Weber Alto Doloroso Béla Bartók Improvisations sur des chants paysans hongrois György Kurtág Hommage à R. Sch, op.15d Béla Bartók 44 Duos – extraits 43. Pizzicato 11. Berceuse (Gyermekrengetéskor) 16. Burlesque (Burleszk) 32. Chanson à danser (Máramarosi tánc) 42. Chant arabe (Arab dal) 6 György Kurtág Signes, Jeux et Messages – extraits Ombres Cadenza Jig Rozsnyai Ilona in memoriam János Pilinsky, Gérard de Nerval Béla Bartók Contrastes Solistes de l’Ensemble intercontemporain : Didier Pateau, hautbois Alain Billard, clarinette Sébastien Vichard, piano Jeanne-Marie Conquer, violon Diégo Tosi, violon Odile Auboin, alto Eric-Maria Couturier, violoncelle Coproduction Cité de la musique, Ensemble intercontemporain. 7 György Kurtág (1926) Signes, Jeux et Messages – extraits Az hit – pour hautbois (et pédale de piano) Durée : environ 2 minutes. Ombres – pour violoncelle Sumimaia à B.P. Mondasinak – pour cor anglais et clarinette basse Jelek I et Jelek II – pour violoncelle Hommage à Tristan – pour alto et clarinette Gruss an Elisabeth und Kasper Weber – pour alto et clarinette Alto Doloroso – pour alto Durée : environ 7 minutes. Ombres – pour clarinette contrebasse et piano droit Cadenza Jig – pour violon Rozsnyai Ilona in memoriam – pour cor anglais et clarinette basse János Pilinsky, Gérard de Nerval – pour violoncelle Durée : environ 5 minutes. Composition : 1996-2005. Efectif : solos, duos et trios. Éditeur : Editio Musica Budapest Signes, Jeux, Messages est un ensemble d’œuvres pour solos, duos, trios, issues de Jelek, Jat Messages. Figure solitaire, exigeante et inquiète, György Kurtág a développé son œuvre à l’écart des grands mouvements de son époque. Citoyen de cet « autre » monde qu’a été, pendant plus de quarante ans, l’Europe de l’Est, il fut découvert tardivement dans le nôtre. Il y apparut comme un étranger, un marginal volontaire, qui ne respectait pas les totems et les tabous de nos diférentes tribus. Sa musique n’était pas sérielle, néo, minimale, réaliste, ou aléatoire… Elle forme un monde miniature, où l’on retrouve la trace des formules contemporaines, mais aussi la mémoire de toutes les musiques du passé, de l’histoire, du folklore, et de sa propre vie, comme condensés. Réduits à un geste, à une note. Son œuvre nous plonge aussi dans l’inini de la mémoire et de l’invention. Aphoristique, elle échappe à toute idée de construction, à toute dimension narrative ou psychologique, au concept même de la forme en soi : les fragments sont reliés par des ils intérieurs et mystérieux, protégeant une force indomptée et fragile tout à la fois. La violence du geste est inscrite à l’intérieur d’un artisanat minutieux, comme le plaisir enfantin du jeu dans le 8 travail compositionnel le plus élaboré. Rien, dans la musique de Kurtág, ne se plie aux règles et aux schémas préétablis, à l’idée d’une musique agréable et consolatrice. Ses diférents moments, emboîtés les uns dans les autres, ne s’inscrivent pas dans un jeu de perspectives, mais créent leur propre espace. On s’y déplace comme dans un labyrinthe : l’écoute est notre seule boussole. Les images sonores, éphémères, y sont des apparitions, mélange de merveilleux et d’efroi. L’œuvre, en nous perdant, nous révèle à nous-mêmes, et à l’histoire présente. Depuis peu, Kurtág compose ses concerts comme un rituel où les œuvres singulières, qui reposent sur des mouvements brefs, sont elles-mêmes fragments d’un ensemble plus vaste. Le concert n’a plus rien, dès lors, de culinaire ou de mondain, il ne renvoie plus à une « logique » de programmation, mais invite à cheminer : voyage imaginaire, épreuve initiatique, il incite à partager l’aventure intérieure et la recherche existentielle qui fondent toute l’œuvre du compositeur. Philippe Albèra 9 Béla Bartók (1881-1945) 44 Duos – extraits 44. Danse de Transylvanie (Ardeleana) (« Erdélyi » tánc) 28. Chagrin (Bánkódás) 35. Danse ruthène (Rutén kolomejka) 19. Conte (Mese) 22. Danse des moustiques (Szúnyogtánc) Durée : environ 7 minutes. 43. Pizzicato 11. Berceuse (Gyermekrengetéskor) 16. Burlesque (Burleszk) 32. Chanson à danser (Máramarosi tánc) 42. Chant arabe (Arab dal) Durée : environ 5 minutes. Composition : 1931. Éditeur : Universal Edition. Infatigable collecteur et observateur du folklore musical hongrois, en compagnie de son ami Zoltán Kodály, Bartók réalisa de multiples harmonisations de chants populaires. Ces pages souvent méconnues forment un pan indispensable à la compréhension de son œuvre. Souvent, elles avaient vocation pédagogique. Tel fut le cas de Pour les enfants et des Mikrokosmos pour piano, ou des Quarante-quatre Duos pour deux violons (1931), qui arrangent à l’intention des apprentis violonistes airs hongrois, mais également slovaques, roumains, ruthènes, serbes, ukrainiens et même arabes. Car telle est une diférence fondamentale avec Kodály : tandis que l’auteur du Psalmus hungaricus passa sa vie à promouvoir la musique populaire hongroise, Bartók diversiia rapidement ses sources d’approvisionnement, pour élargir son champ d’expériences sonores et faire progresser son propre langage, mais aussi dans la quête idéale d’une musique universelle et dans l’espoir d’une fraternisation entre les peuples. Les Duos naquirent à la demande d’un pédagogue allemand, Erich Dolein. Les jeunes violonistes y découvrent tout un éventail d’expériences et d’émotions – pièces oniriques, complaintes, danses enlevées ou jeux de chenapans. Comme les autres recueils pédagogiques de Bartók, les Duos dépassent largement leur but avoué. Les deux derniers morceaux du recueil, « Pizzicato » et « Danse de Transylvanie », réclament même une aisance de professionnel : sans atteindre la diiculté des dernières pièces de Mikrokosmos, ces pages sont dignes de igurer au répertoire de n’importe quel concertiste. Claire Delamarche 10 Improvisations sur des chants paysans hongrois, pour piano Composition : 1920. Création : 27 février 1921 à Budapest par Béla Bartók. Efectif : piano solo. Éditeur : Universal Edition. Durée : environ 13 minutes Profondément marqué par les recherches de l’ethnomusicologie, sans qu’il soit toujours possible de diférencier ce qui relève, dans son œuvre, du savant ou du populaire, Béla Bartók s’abreuvait à cette « source d’inspiration toute fraîche, toute nouvelle, qu’était la musique paysanne authentique, complètement inconnue jusqu’alors. » Au point de considérer que le compositeur peut en citer ou réinventer les mélodies, ne conserver d’elles que l’essence du style, ou apprendre le langage des paysans jusqu’à le manier comme le poète manie sa langue maternelle. Ainsi les Danses roumaines (1915), sorte de petit catalogue de mélodies recueillies dans diférents « comitats » de Transylvanie, ou les Huit improvisations sur des chants paysans hongrois, empruntant leur matériau à des chants recueillis par Bartók lui-même dans le district de Tolan en 1907, et à quelques transcriptions réalisées par Béla Vikár, Ákos Garay et László Lajtha. Si la septième improvisation fut conçue comme un hommage, devant initialement participer, aux côtés de pièces de Stravinski, de Dukas, de Falla et de Roussel, à l’édiication d’un Grand Tombeau de Claude Debussy, les Huit Improvisations ne forment qu’une seule œuvre, sorte de fantaisie relevant, au contact de la tradition, le déi de la nouvelle musique. « L’étude de la musique paysanne a été pour moi d’une importance capitale, car elle m’a permis de me libérer de l’hégémonie du système des modes majeur et mineur », écrivait Bartók… L’idée d’improvisation se rapporte autant à l’accompagnement, extrêmement libre de façon à ne pas « couvrir et dépasser la mélodie folklorique », qu’à l’inspiration thématique et à la façon dont la forme naît de la métamorphose des motifs. Ce que conirmait le compositeur en précisant : « Ces pièces – bien qu’elles utilisent pour thèmes des mélodies populaires hongroises – sont d’un style plutôt audacieux : du reste, la mélodie populaire employée ne doit être considérée que comme un motif sur lequel une musique pour ainsi dire autonome a été créée. On peut donc y voir des compositions originales plutôt que des transcriptions. » François-Gildas Tual 11 György Kurtág (1926) Hommage à R. Sch, op.15d, pour clarinette, alto et piano 1. Merkwürdige Pirouetten des Kapellmeister Johannes Kreisler – Vivo 2. E.: Der Begrenzte Kreis... – Molto semplice, piano e legato 3. … und Wieder Zuckt es Schmerzlich F. um die Lippen… – Feroce, agitato 4. Felhövalék, mársütanap… (Töredék-Töredék) – Calmo, scorrevole 5. In der Nacht – Presto 6. Abschied (Meister Raro entdeckt Guillaume de Machaut) – Adagio, poco andante Composition : 1990. Création : 8 octobre 1990 à Budapest par Gellért Tihanyi (clarinette), Zoltán Gál (alto), Márta Kurtág (piano). Efectif : clarinette, alto et piano. Éditeur : Editio Musica Budapest. Durée : environ 8 minutes. Composée en 1990, cette œuvre a une instrumentation similaire à celle des Märchenerzählungen op. 132 de Robert Schumann et fut créée le 8 octobre 1990, dans le cadre du Festival de musique contemporaine de Budapest. Elle trouve ses racines dans les œuvres groupées autour de l’Opus 15 : une suite de pièces pour guitare, comprenant La Pincette op. 15b pour piccolo, trombone et guitare, ainsi que Grabstein für Stefan op. 15c pour guitare et ensemble instrumental. « Il y a des moments dans la vie, dit György Kurtág, où l’on se sent indigne d’écouter la musique de Béla Bartók, et il y a aussi des instants où l’on peut s’identiier à la musique d’un autre compositeur. On invente un titre pour une œuvre née de cette façon, et il est tout à fait possible que la musique n’en soit pas le relet. Néanmoins, les pensées qui m’habitent pendant que je compose correspondent au titre ». Dans Hommage à R. Sch. György Kurtág met en scène les igures familières de Robert Schumann – l’œuvre commence par un geste typique du compositeur. Pendant longtemps, elle semblait devoir rester à l’état d’ébauche, puis des parties nouvelles sont venues s’ajouter aux premiers fragments. Le dernier mouvement, qui est de loin le plus ample, fait appel à l’isorythmie (c’est-à-dire la construction du discours musical sur une seule et même structure rythmique), une des caractéristiques de la musique de Guillaume de Machaut. La structure s’enrichit alors, comme dans un cahier de dessins, par l’ajout incessant de nouvelles couleurs. D’après Bàlint András Varga 12 Béla Bartók Contrastes, pour clarinette, violon et piano Verbunkos (Danse de recrutement) Pihenö (Repos) Sebes (Vif ) Composition : 1938. Commande : Benny Goodman. Création : 9 janvier 1939 à New York, par Benny Goodman, clarinette, Joseph Szigeti, violon et Béla Bartók, piano. Dédicace : à Benny Goodman et Joseph Szigeti. Efectif : clarinette en si bémol/clarinette en la, violon et piano. Éditeur : Boosey & Hawkes Durée : environ 16 minutes. C’est à la demande du clarinettiste et chef d’orchestre de jazz Benny Goodman que Béla Bartók composa en 1938, soit peu avant son installation déinitive aux États-Unis, ses Contrastes pour clarinette, violon et piano. La création fut assurée par le commanditaire, le compositeur au piano et son compatriote et ami Joseph Szigeti au violon. Bartók lui avait déjà dédicacé dix ans auparavant sa Première Rhapsodie. Les trois « créateurs » ont enregistré l’œuvre l’année suivante. Il n’est pas étonnant que Benny Goodman, dont on sait qu’il se sentait autant à l’aise dans l’univers du jazz que dans celui des répertoires classique et contemporain (il a enregistré par exemple le Concerto pour clarinette de Mozart), ait été attiré par la musique de Bartók et son travail de synthèse entre une écriture modale inspirée de la musique populaire d’Europe de l’Est et la notion de forme, héritée de la tradition classique. Contrastes, dont le titre fait certainement allusion à l’hétérogénéité de la formation, d’ailleurs soigneusement accusée par le compositeur, réunit deux instruments qu’il connaît à la perfection – le piano et le violon – et la clarinette (qu’il n’a jamais utilisée en soliste), donnant une œuvre détendue, pour le plaisir, comme en témoignent les cadences pour la clarinette et le violon, et caractérisée par un esprit de liberté formelle. Le premier mouvement (« Danse de recrutement ») est construit autour d’un thème souple de la clarinette, se déroulant sur un accompagnement en accords pizzicato plein d’humour du violon, basé sur un mode que Bartók apprécie particulièrement et qui porte d’ailleurs son nom en Hongrie (do-ré-mi-fa-sol-la-si bémol). On le retrouve par exemple pour le thème du xylophone ouvrant le inale de la Sonate pour deux pianos et percussion (1937). Une partie centrale plus rythmique précède un développement sur le thème initial laissant place à une cadence de la clarinette que conclut un rappel du début du mouvement. 13 Biographies des intervenants analyses portant essentiellement sur Biographies des compositeurs des opéras des XIXe et XXe siècles Grégoire Tosser (Wagner, Dukas, Puccini, Janáček, György Kurtág Agrégé de musique, docteur en Stravinski, De Falla, Britten, Né en Roumanie en 1926, György musicologie, Grégoire Tosser enseigne Dallapiccola, Eötvös, Boesmans, etc.). Kurtág étudie le piano à partir de à la fois dans le second degré (Rennes) 1940 avec Magda Kardos et la et à l’université (Nantes). Ses publications Corinne Schneider composition avec Max Eisikovits. portent principalement sur la musique Corinne Schneider a soutenu une Il s’installe à Budapest en 1946 et américaine, russe et hongroise des XXe thèse de 3e cycle à l’Université de étudie à l’Académie de musique et XXIe siècles, notamment Dmitri Tours (2002) : « Le Weber français du Franz-Liszt, la composition auprès de Chostakovitch (Les dernières œuvres de Théâtre-Lyrique (1855-1868) ; Enjeux Sándor Veress et Ferenc Farkas, le Dimitri Chostakovitch : une esthétique et modalités de la réception de l’opéra piano auprès de Pál Kadosa et la musicale de la mort (1969-1975), allemand traduit sous le Second musique de chambre auprès de Leò L’Harmattan, 2000) et György Kurtág Empire ». Ses recherches actuelles Weiner. Il acquiert la nationalité (ouvrage collectif Ligatures : la pensée portent sur deux domaines : les hongroise en 1948. En 1957-1958, musicale de György Kurtág, Presses échanges musicaux et les transferts il réside à Paris où il est élève de Universitaires de Rennes, 2009). culturels entre la France et l’Allemagne Marianne Stein. Il suit également les au XIXe siècle d’une part, et la création cours d’Olivier Messiaen et de Darius Jean-François Boukobza musicale française contemporaine, Milhaud. À ces inluences s’ajoutent Né en 1965, Jean-François Boukobza d’autre part. Depuis sa participation celles des concerts du Domaine enseigne la culture musicale au sein du au Congrès International « Ferenc Liszt musical dirigé par Pierre Boulez où il Conservatoire National de Région 2000 » à Budapest, elle contribue s’initie aux techniques de l’École de d’Aubervilliers-La Courneuve et ponctuellement aux recherches Vienne. Ce séjour à Paris marque l’analyse au sein du Conservatoire lisztiennes. Elle est l’auteur d’une profondément ses idées sur la National Supérieur de Musique et de monographie de Carl Maria von Weber composition. La première œuvre qu’il Danse de Paris (Département des (Gisserot, 1998), d’un ouvrage sur la signe de retour à Budapest, le Quatuor élèves instrumentistes et Formation réception de l’œuvre de Franz Schubert à cordes, est qualiiée d’opus 1. Supérieure des Métiers du Son). (Relets schubertiens, Fayard/Mirare, 2008) Professeur de piano, puis de musique Titulaire des certiicats d’aptitude de et d’un ouvrage sur L’Enseignement de de chambre à l’Académie de Budapest professeur de culture musicale et de la culture musicale dans les Conservatoires de 1967 à sa retraite en 1986, il y professeur chargé de direction, ainsi (Cité de la musique, 2000). Titulaire du poursuit sa tâche de pédagogue que du diplôme d’état de professeur de Certiicat d’aptitude de culture musicale jusqu’en 1993. La plus grande partie piano, il coordonne le département (Ministère de la culture) et des premiers Écriture/Érudition au sein du prix d’histoire de la musique, d’esthétique numéros d’opus) est dévolue à la de ses œuvres (environ quarante Conservatoire à Rayonnement Régional et de musicologie du Conservatoire de petite forme, et en particulier à la d’Aubervilliers-la Courneuve. Il est Paris, elle enseigne l’histoire de la voix, en laquelle il voit un instrument l’auteur d’ouvrages sur Haydn et sur musique au Conservatoire à aux possibilités nouvelles qui dépasse Bartók, et participe actuellement à un Rayonnement Régional de Paris. son rôle narratif habituel ou guide des formes musicales à paraître Depuis septembre 2008, Corinne opératique. Parmi ses œuvres, on peut chez Harmonia Mundi. Ancien Schneider est également productrice citer : Huit Duos pour violon et producteur à Radio Classique, il collabore sur France Musique de l’émission cymbalum, op. 4 (1960-1961), Les Dits à la revue L’Avant-Scène Opéra, pour de Péter Bornemisza, op. 7 (concerto « Le Matin des musiciens ». laquelle il a rédigé de nombreuses pour soprano et piano, 1963-1968), 14 Douze Microludes pour quatuor à Béla Bartók et à donner de nombreux concerts à cordes (1977), Grabstein für Stephan, Né en 1881 à Nagyszentmiklos, Béla travers le monde. Il efectue une op.15c pour guitare et orchestre Bartók entreprend des études de grande tournée aux États-Unis en (1978-1979, rév. 1989), Messages de musique à l’Académie Royale de 1927-1928, joue en Union Soviétique feu demoiselle R.V. Troussova pour Budapest auprès de István Thomán en 1929, reçoit en 1930 la Légion soprano et ensemble (1976-1980), (piano) et János Koessler (composition). d’honneur et donne des concerts en Scènes d’un roman (15 mélodies pour Parallèlement à son activité de Suisse, en Espagne et en Autriche. soprano, violon, contrebasse et compositeur, il commence à enquêter Il démissionne en 1934 de son poste à cymbalum, 1981-1982), Oicium breve de manière systématique sur le l’Académie de Budapest mais poursuit in memoriam Andreae Szervánszky, folklore hongrois avec son ami Zoltán ses recherches en vue d’un Corpus pour quatuor à cordes (1989), Songs Kodály (1905-1906), posant ainsi les Musicae Popularis Hungaricae, travail of Despair and Sorrow (chœur et fondements de l’ethnomusicologie. de recensement des musiques ensemble, 1980-1994) et Stèle, op. 33 Il y découvre, outre l’échelle folkloriques, jusqu’à ce que la montée pour grand orchestre (1994). György pentatonique, des combinaisons du nazisme et la déclaration de guerre Kurtág reçoit de très nombreux prix et polyrythmiques non symétriques qu’il en Europe le poussent à s’expatrier récompenses pour ses compositions. utilise dans ses premières œuvres Il est nommé Oicier des Arts et des pour piano comme dans les Six Danses sa mort, survenue des suites d’une aux États-Unis, où il demeure jusqu’à Lettres par le Gouvernement français bulgares de Mikrokosmos. Ce recueil leucémie, le 26 septembre 1945. en 1985 et reçoit une distinction de pièces se veut une méthode Bartók est nommé Dr. Phil. honoris accordée par l’État autrichien en 1998 d’initiation pour débutants aux causa à la Columbia University, il y (Österreichisches Ehrnzeichnen). combinaisons tonales et rythmiques poursuit ses recherches sur le chant La même année, il reçoit le Grand Prix inhabituelles, et s’inscrit dans un populaire en tant qu’assistant invité. de la Musique de la Fondation Ernst projet éducatif auquel Bartók tenait Modeste durant son existence, le von Siemens à Munich. En 1999, il est beaucoup. Cet aspect de sa recherche, succès de sa musique ne tarda pas invité par l’Ensemble intercontemporain, ainsi que ses études analytiques des après sa mort, de même que les le Conservatoire de Paris, la Cité de la mélodies populaires, constituait pour honneurs oiciels de la part de son musique et le Festival d’Automne lui le pan le plus important de sa pays d’origine. On compte aujourd’hui pour une résidence de deux ans à carrière et sa véritable contribution à en Hongrie (où repose sa dépouille, Paris et reçoit l’Ordre du mérite des la musique. Peu avant 1914, il donne transférée des États-Unis en 1988) de Sciences et des Arts de Berlin. de nombreuses pièces, dont Allegro nombreux lieux de mémoire dédiés Membre honoraire de l’American barbaro pour piano (1911), dont les au compositeur. Academy of Arts and Letters et Prix de rythmes martelés et les contours la Ville et de l’université de Tübingen émaciés, l’équilibre de l’élément (Allemagne) en 2001, il reçoit en 2006 magyar et de la nouvelle grammaire, le Grawemeyer Award in Music marquent l’avènement d’un style Composition de l’Université de neuf. Il poursuit sa lancée avec un Didier Pateau Louisville. Parmi ses œuvres les plus opéra, Le Château de Barbe-Bleue Didier Pateau remporte un premier récentes, citons : Varga Bálint Ligaturája (1914-1917), puis avec le ballet Biographies des interprètes prix de hautbois au Conservatoire de pour violon, violoncelle et piano droit Le Mandarin merveilleux (1918-1919), Paris (CNSMDP) en 1978 et intègre (2007), Jelek, játékok és üzenetek où se révèle l’inluence du Sacre du l’Ensemble intercontemporain la même vonóshangszerekre pour alto (1998- printemps. Il continue à composer année. Son répertoire inclut de 2005), et Mélodies sur des poèmes (concertos pour piano, sonates pour nombreuses pièces solistes du XXe siècle, d’Anna Akhmatova (1997-2008). violon et piano, quatuors à cordes…) de compositeurs tels que Luciano 15 Berio, Heinz Holliger, Gilbert Amy ou intercontemporain, où il occupe le Brian Ferneyhough, dont il a créé poste de clarinette basse (jouant aussi correspondances entre la musique Algebrah (pour hautbois et ensemble clarinette, cor de basset et clarinette d’hier et celle d’aujourd’hui, Alain à cordes) sous la direction de David contrebasse). Des rencontres avec de Billard crée le Trio Modulations aux Robertson. Didier Pateau a enregistré nombreux compositeurs majeurs côtés d’Odile Auboin (alto) et de Congruences de Michael Jarrell (pour jalonnent son parcours musical : Hidéki Nagano (piano). Marco Stroppa, contemporain et d’établir des lûte, hautbois et petit ensemble) sous Pierre Boulez, Luciano Berio, Karlheinz Bruno Mantovani ou Philippe Schoeller la direction de Peter Eötvös, Five Stockhausen, György Ligeti, Franco comptent parmi les compositeurs qui Distances de Harrison Birtwistle, Donatoni, Peter Eötvös ou encore ont déjà écrit et dédié des œuvres à Quatre Nocturnes de Nicolas Bacri et, Philippe Manoury, Michaël Jarrell, cette jeune formation. Passionné par avec le Quintette à vent Nielsen, un Pascal Dusapin, Bruno Mantovani et la transmission, Alain Billard participe programme éclectique conviant Berio, Yann Robin. En contact avec des très activement aux actions éducatives Mozart, Reich et Bizet. Didier Pateau que l’Ensemble intercontemporain musiciens d’horizons divers, il étofe se consacre également à la pédagogie. son expérience et sa palette mène en direction du jeune public et Outre son enseignement à l’École instrumentale et apprend le tuba, le des futurs professionnels de la musique. Nationale de Musique d’Aulnay-sous- saxophone et la guitare basse. Bois, il participe régulièrement à des Régulièrement invité comme soliste Sébastien Vichard rencontres avec des étudiants par des orchestres nationaux et Né en 1979, Sébastien Vichard a compositeurs, par exemple ceux de la internationaux, Alain Billard crée (et étudié au Conservatoire de Paris classe de Michael Jarrell à la (CNSMDP) dans les classes de Michel enregistre) de nombreuses œuvres Musikhochschule de Vienne, et donne pour son instrument, parmi lesquelles Bérof (piano), Jean Koerner des master-classes à Oslo, Halifax ou Machine for Contacting the Dead (accompagnement), Patrick Cohen Santiago du Chili. (2001) de Lisa Lim, pour clarinette (pianoforte), Pierre-Laurent Aimard contrebasse, violoncelle et ensemble (musique de chambre). C’est au sein Alain Billard avec l’Ensemble intercontemporain et des ensembles Alternance (Jean-Luc Né en 1971, Alain Billard débute la Jonathan Nott ; Génération (2002), Menet) et Court-circuit (Philippe Hurel clarinette à l’âge de 5 ans avec Nino triple concerto pour trois clarinettes et Pierre-André Valade) qu’il découvre Chiarelli à l’École de musique de de Jean-Louis Agobet, avec Michel la musique d’aujourd’hui. Il s’associe Chartres. Il poursuit ses études auprès Portal, Paul Meyer et l’Orchestre au collectif Multilatérale (jeunes de Richard Vieille au Conservatoire National de Strasbourg dirigé créateurs) et à l’ensemble Quarendo National de Région de Paris (CNR), François-Xavier Roth ; Mit Ausdruck Invenietis, et intègre en 2006 puis au Conservatoire National (2003), concerto pour clarinette basse l’Ensemble intercontemporain. Supérieur de Musique de Lyon, et et orchestre de Bruno Mantovani avec Il enseigne la lecture à vue et la obtient le diplôme d’études supérieures Jonathan Nott et le Bamberger dans la classe de Jacques Di Donato. Symphoniker ; Art of Metal III (2008) musique de chambre au Conservatoire de Paris (CNSMDP). Il rejoint le Quintette à vent Nocturne, pour clarinette contrebasse, ensemble avec lequel il obtient un premier prix et électronique de Yann Robin. Jeanne-Marie Conquer de musique de chambre au Conservatoire Alain Billard explore les possibilités de Née en 1965, Jeanne-Marie Conquer de Lyon, le deuxième prix du Concours son instrument ain de développer de obtient à l’âge de 15 ans le Premier international de l’ARD de Munich et le nouvelles techniques de jeu et travaille Prix de violon au Conservatoire de prix de musique de chambre d’Osaka en étroite collaboration avec l’Ircam et Paris (CNSMDP) et suit le cycle de (Japon). Depuis 1995, Alain Billard est la manufacture instrumentale Selmer. perfectionnement dans les classes de membre de l’Ensemble Ain d’élargir le répertoire Pierre Amoyal (violon) et Jean Hubeau 16 (musique de chambre). Elle devient supérieur avec mention très bien à Odile Auboin membre de l’Ensemble l’unanimité. Il suit également les Odile Auboin obtient deux premiers intercontemporain en 1985. Elle a master-classes d’Alexandre Benderski prix au Conservatoire de Paris également été membre du Quatuor avant d’aller se perfectionner aux (CNSMDP) – alto et musique de intercontemporain. Jeanne-Marie États-Unis grâce à une Bourse Lavoisier. chambre – en 1991. Elle reçoit une Conquer développe des relations Il suit alors les cours de Miriam Fried à bourse de recherche Lavoisier du artistiques attentives avec les l’Université de Bloomington et obtient ministère des afaires étrangères ainsi compositeurs d’aujourd’hui. Elle a en le performer diploma. Il remporte particulier travaillé avec György successivement un 2e prix au Concours du ministère de la culture puis part Kurtág, György Ligeti (pour le Trio International de Barcelone Germans étudier sous la direction de Jesse avec cor et le Concerto pour violon), Claret, un 3e prix au Concours Levine à l’Université de Yale et se Peter Eötvös (pour son opéra International des Jeunes Solistes de perfectionne avec Bruno Giuranna à qu’une bourse de perfectionnement Le Balcon) et Ivan Fedele. Ses nombreuses Wattrelos, un 1er prix au Concours la Fondation Staufer de Crémone. tournées sous la direction de Pierre International de Canet, un 1er prix au Odile Auboin est lauréate du Boulez, David Robertson ou Jonathan Concours International de Moscou. Concours international de Rome Nott l’ont menée de l’Australie aux Après deux ans aux États-Unis, Diégo (Bucchi). Elle entre à l’Ensemble États-Unis, de l’Argentine à la Finlande. Tosi réintègre le CNSMDP en cycle de intercontemporain en 1995. Elle a gravé pour Deutsche Grammophon perfectionnement et remporte, en Passionnée par le traitement la Sequenza VIII pour violon seul de électronique des instruments, elle 2004, le Concours des Avant-scènes. Luciano Berio, Pierrot lunaire et l’Ode à Dernièrement, il a été lauréat de crée L’Orizzonte di Elettra pour alto et Napoléon de Schönberg. Jeanne-Marie grands concours internationaux – ensemble d’Ivan Fedele et, en 2005, Conquer a également été la soliste Joachim Rodrigo de Madrid et Traces II, pour alto et électronique en d’Anthèmes II de Pierre Boulez au Paganini de Gênes – et a obtenu le temps réel, de Martin Matalon, œuvre Festival de Lucerne en 2002 et du premier prix de violon au Concours composée sur le ilm de Luis Buñuel Concerto pour violon de Ligeti à la Cité International Valentino Bucchi de Las Hurdes. Parmi les autres œuvres de la musique en 2003. qu’elle crée igurent les concertos Rome. Au plan discographique, il participe en 2001 à l’enregistrement pour alto et ensemble de Martin Diégo Tosi d’un disque consacré à Édith Canat de Matalon et Walter Feldmann, … Some Né en 1981, Diégo Tosi étudie le piano Chizy. Il réalise en 2003 un CD en leaves II… de Michael Jarrell et Little et le violon dès l’âge de 5 ans. Italy de Bruno Mantovani pour alto soliste avec la Camerata de France sur Il poursuit ses études au Conservatoire Pablo de Sarasate (R de la revue seul. Très impliquée dans le domaine d’Aulnay sous Bois et au CNR de Répertoire, 4 étoiles du Monde de la Perpignan dans les master-classes de musique), en 2005, un CD avec des les premières exécutions des trios de Jean Lénert. Il y obtient le diplôme œuvres de Boulez, Berio, Canat de Marco Stroppa et de Bruno Mantovani. d’études musicales, mention très bien Chizy, Xenakis, Ballif (5 Diapasons de Elle joue sur un alto Stephan von Baehr. à l’unanimité. À 13 ans, il se présente la revue du même nom, 4 étoiles du au CNR de Paris où il obtient un Monde de la musique) et, en 2006, un Éric-Maria Couturier premier prix avec mention très bien à CD consacré à l’œuvre pour violon de Né en 1972, Éric-Maria Couturier l’unanimité et, l’année suivante, un Maurice Ravel. En 2007, il a enregistré remporte deux Premiers Prix à prix de perfectionnement. En 1998, un CD dédié à l’œuvre pour violon de l’unanimité au Conservatoire de Paris il entre au Conservatoire de Paris Giacinto Scelsi. Diégo Tosi est membre (CNSMDP) – violoncelle et musique de la musique de chambre, elle donne (CNSMDP) dans la classe de Jean-Jacques de l’Ensemble intercontemporain de chambre –, se distingue dans Kantorow et obtient son diplôme plusieurs compétitions depuis octobre 2006. 17 internationales (il est lauréat des dans les statuts de l’Ensemble. Placés concours Rostropovitch, de Trapani, sous la direction musicale de Susanna de Trieste, de Florence) et reçoit le Mälkki, ils collaborent, au côté des soutien des fondations Natexis et compositeurs, à l’exploration des Pendleton. Il intègre l’Orchestre de techniques instrumentales ainsi qu’à Paris puis devient violoncelle solo de des projets associant musique, danse, l’Orchestre National de Bordeaux- théâtre, cinéma, vidéo et arts plastiques. Aquitaine avant de rejoindre Chaque année, l’Ensemble commande l’Ensemble intercontemporain en 2002. et joue de nouvelles œuvres, qui Il partage sa quête d’expressions viennent enrichir son répertoire et nouvelles avec des ensembles tels s’ajouter aux chefs-d’œuvre du XXe que Arcema, Carpediem, Multilatérale. siècle. Les spectacles musicaux pour Éric-Maria Couturier se produit en le jeune public, les activités de musique de chambre aux côtés de formation des jeunes instrumentistes, Tabea Zimmermann, Pierre-Laurent chefs d’orchestre et compositeurs Aimard, Jean-Claude Pennetier, ainsi que les nombreuses actions de Christian Ivaldi, Gérard Caussé, Régis sensibilisation des publics traduisent Pasquier et Jean-Guihen Queyras. Ses un engagement profond et rencontres avec Pierre Boulez, internationalement reconnu au Wolfgang Sawallish, Carlo Maria service de la transmission et de Giulini, György Kurtág, Peter Eötvös, l’éducation musicale. En résidence à la ainsi que son travail sur l’œuvre de Cité de la musique depuis 1995, Iannis Xenakis, Luciano Berio, Franco l’Ensemble se produit et enregistre en Donatoni, marquent profondément France et à l’étranger où il est invité son évolution. Son étude de la musique par de grands festivals internationaux. indienne avec Patrick Moutal le Financé par le ministère de la Culture et conduit à une rélexion sur le rapport de la Communication, l’Ensemble ente création musicale contemporaine intercontemporain reçoit également le et improvisation. Ses recherches dans soutien de la Ville de Paris. Pour ses le domaine musical s’étendent projets de création en 2009, l’Ensemble également à celui du cirque. intercontemporain bénéicie du soutien de la Fondation d’entreprise Hermès Ensemble intercontemporain Créé par Pierre Boulez en 1976 avec l’appui de Michel Guy, alors secrétaire d’État à la Culture, et la collaboration de Nicholas Snowman, l’Ensemble intercontemporain réunit 31 solistes partageant une même passion pour la musique du XXe siècle à aujourd’hui. Constitués en groupe permanent, ils participent aux missions de difusion, de transmission et de création ixées 18 Et aussi… > CONCERTS SAMEDI 23 JANVIER, 20H > SALLE PLEYEL JEUDI 3 DÉCEMBRE, 20H Bruno Mantovani Le sette chiese Pierre Boulez Rituel in memoriam Bruno Maderna VENDREDI 22 JANVIER, 20H Ensemble intercontemporain Ensemble vocal Exaudi Susanna Mälkki, direction Omar Ebrahim, baryton Anne Quirijnen, vidéo Ensemble intercontemporain Orchestre du Conservatoire de Paris Pascal Rophé, direction VENDREDI 15 JANVIER, 19H Modeste Moussorgski Introduction de la Kovantchina Franz Liszt Concerto pour piano n° 2 Nikolaï Rimski-Korsakov Shéhérazade Georges Aperghis Œuvre nouvelle (commande de Wittener Tage für neue Musik, création française) James Dillon Quatuor n° 5 (création française) Olga Neuwirth Œuvre nouvelle (commande de la Cité de la musique, création mondiale) György Ligeti Quatuor à cordes n° 2 DIMANCHE 31 JANVIER, 16H30 La Chambre Philharmonique Emmanuel Krivine, direction Alexei Lubimov, piano Alexander Janiczek, violon SAMEDI 17 AVRIL, 20H Quatuor Arditti SAMEDI 16 JANVIER, 17H Pascal Dusapin Quatuor n° 7 (commande de la Cité de la musique, création mondiale) Quatuor Arditti György Kurtág Douze Microludes Ludwig van Beethoven Quatuor à cordes n° 16 Quatuor Hagen György Ligeti Concert Românesc Sergueï Prokoiev Concerto pour violon n° 1 Robert Schumann Symphonie n° 3 Chamber Orchestra of Europe Sakari Oramo, direction Lisa Batiashvili, violon Béla Bartók Divertimento pour cordes Ludwig van Beethoven Concerto pour piano n° 3 Béla Bartók Le Mandarin merveilleux Orchestre Philharmonique de Radio France Philippe Jordan, direction François-Frédéric Guy, piano > MUSÉE Des visites-ateliers sont proposées tous les jours pendant les vacances pour les 4/11 ans. > ÉDITIONS Musique et mondialisation Collectif • 135 pages • 2009 • 19 € Bartók et le folklore imaginaire par Jean-François Boukobza • 144 pages • 2005 • 20 € Musique, iliations et ruptures Collectif • 138 pages • 2005 • 19 € > CONCERT ÉDUCATIF SAMEDI 23 JANVIER, 11H Abramaderna ! Ensemble intercontemporain Orchestre du Conservatoire de Paris Pascal Rophé, direction Pour les enfants à partir de 10 ans Éditeur : Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef : Pascal Huynh | Rédactrices : Gaëlle Plasseraud - Véronique Brindeau | Maquette : Elza Gibus | Stagiaires : Laure Lalo - Nicolas Deshoulières Imprimeur FOT | Imprimeur BAF | Licences no 1014849, 1013248, 1013252 Enno Poppe Interzone : Lieder und Bilder