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MERCREDI 22 AVRIL 2015 19H MAISON DE LA RADIO – STUDIO 104 EXPRESSO CONCERT CAFÉ ZIMMERMANN KATHARINA ANDRES HAUTBOIS PABLO VALETTI et MAURO LOPES VIOLONS PATRICIA GAGNON ALTO BALAZS MATE VIOLONCELLE CÉLINE FRISCH CLAVECIN PROGRAMME Johann Sebastian Bach Concerto italien pour clavecin en fa majeur BWV 971 1. Allegro 2. Andante 3. Presto Carl Philipp Emanuel Bach Sonate pour hautbois et basse continue en sol mineur H 549 1. Adagio 2. Allegro 3. Vivace Johann Christian Bach Quatuor pour clavecin, violon, alto et violoncelle en sol majeur Wb66 1. Allegro 2. Rondo - Allegro Johann Sebastian Bach Concerto pour clavecin et cordes en ré majeur BWV 1054 1. Allegro 2. Adagio e piano sempre 3. Allegro › Ce concert sera diffusé ultérieurement sur France Musique. Il sera également disponible à l’écoute sur francemusique.fr › Consultez le site sur maisondelaradio.fr rubrique concerts. JOHANN SEBASTIAN BACH 1685-1750 CONCERTO ITALIEN POUR CLAVECIN EDITÉ PAR CHRISTIAN WEIGEL LE JEUNE À NUREMBERG EN 1735 DANS LE DEUXIÈME VOLUME DE LA CLAVIER-ÜBUNG / 13 minutes environ Seule une part infime des œuvres de Johann Sébastian Bach ont été imprimées de son vivant. Parmi elles figurent les quatre volumes de la Clavier-Übung (Pratique du clavier), parus à l’apogée de sa carrière entre 1731 et 1741. Quoique d’ambition tout autre, la dimension didactique de cette publication fait écho aux deux Clavierbüchlein (Petit livre pour clavier) constitués par J.-S. Bach et ses proches pour un usage privé et familial. Destiné à son fils aîné Wilhelm Friedemann, le premier Clavierbüchlein servit également à l’instruction des trois autres fils musiciens de Johann Sebastian : Carl Philipp Emanuel, Johann Christoph Friedrich et Johann Christian. Le premier volume de la Clavier-Übung contient six partitas, tandis que les monumentales Variations Goldberg occupent à elles seules le quatrième. Quant au deuxième, il réunit deux partitions jumelles : le Concerto dans le goût italien (dit Concerto italien) et l’Ouverture dans le style français. L’intitulé de ces œuvres les assimile à de la musique orchestrale (concerto, ouverture), le compositeur y jouant des possibilités offertes par le clavecin à deux claviers, instrument pour lequel elles sont expressément écrites. Bach n’en est pas à un coup d’essai en ce domaine, ayant déjà réalisé vingt ans plus tôt des transcriptions pour clavecin seul de concertos pour violon et orchestre à cordes de Vivaldi. Il adopte pour son Concerto italien la même coupe en trois mouvements. Deux mouvements vifs encadrent un morceau lent et méditatif dont la ligne mélodique sinueuse est soutenue par un accompagnement subtilement dépouillé. Le musicien a recours, de manière assez exceptionnelle, aux indications de nuances forte et piano (fort et doux) pour donner l’illusion d’une alternance entre tutti et soli dans les mouvements extrêmes, et d’une relation soliste/accompagnement d’orchestre dans l’Andante central. Ces années-là : 1735 : Publication des trois derniers livres de l’Histoire de Gil Blas de Santillane, roman picaresque d’Alain-René Lesage. 1736 : 17 mars, mort à Pozzuoli (près de Naples) du compositeur italien Giovanni Battista Pergolèse, à l’âge de vingt-six ans, peu après avoir terminé son Stabat Mater. Pour en savoir plus : - Gilles Cantagrel, Le Moulin et la rivière, air et variations sur Bach, Fayard, 1998. Très bel essai sur la pensée musicale de J.-S. Bach, qui s’appuie sur l’analyse des œuvres et sur une connaissance intime du contexte intellectuel et musical de l’époque. CARL PHILIPP EMANUEL BACH 1714-1788 SONATE POUR HAUTBOIS ET BASSE CONTINUE EN SOL MINEUR H 549 COMPOSÉE PROBABLEMENT AVANT OU EN 1735 / PUBLIÉE CHEZ BREITKOPF & HÄRTEL À LEIPZIG EN 1953 / 12 minutes environ La carrière de Carl Philipp Emanuel, deuxième fils de J.-S. Bach, ressemble beaucoup à celle de son père, qui fut son unique professeur. Resté pendant trente ans au service de l’héritier du trône de Prusse devenu empereur en 1740 sous le nom de Frédéric II, il succède ensuite à son parrain Georg Philipp Telemann comme Director Musices de la ville de Hambourg. Aussi sédentaire que son père, il ne quitte guère l’Allemagne, ce qui n’empêche pas ses œuvres de se répandre et de susciter l’admiration de maîtres tels que Haydn, Gluck, Mozart, Beethoven. Célèbre pour son abondante production de sonates pour clavecin, Carl Philipp Emanuel Bach est aussi l’auteur de nombreuses sonates pour instruments divers, dont les premières datent de ses ultimes années passées au foyer paternel et de sa toute fraîche indépendance. Le jeune homme quitte en effet Leipzig en 1735 pour Francfort-sur-l’Oder où il réside jusqu’en 1738. À ces sonates de jeunesse, s’adjoindront plus tard d’autres sonates pour violoncelle, viole de gambe et harpe. Mais c’est la flûte qui se taille la part du lion dans ce domaine, sans doute parce que son maître l’empereur était flûtiste amateur. Le Solo (ou Sonate) pour hautbois et basse continue (clavecin et violoncelle) est écrit dans la tonalité mélancolique de sol mineur, particulièrement mise en valeur par le timbre plaintif de l’instrument soliste. Représentant idéal de ce courant du milieu du XVIIIe siècle appelé Empfindsamkeit (« âge de la sensibilité »), C. P. E. Bach déclare à la fin de sa brève autobiographie : « Il me semble que la musique devrait avant tout émouvoir le cœur. » Sa personnalité n’est certes pas encore pleinement affirmée dans cette œuvre de jeunesse, et l’influence du père est sensible, notamment dans le bref Adagio initial. Il y a cependant beaucoup de délicatesse et d’émotion contenue dans ces trois mouvements qui observent une gradation de tempo courante à l’époque, du plus lent au plus rapide, le dernier morceau adoptant l’allure d’un menuet suivi de trois variations. Ces années-là : 1734 ou 1735 : création à Leipzig de la Cantate BWV 211 de JeanSébastien Bach, dite « Cantate du café », probablement exécutée au célèbre Café Zimmermann. 1735 : Le jardin du château de l’Ermitage à Bayreuth commence à être aménagé par la margravine Wilhelmine, sœur du futur empereur Frédéric II de Prusse. Pour en savoir plus : - Gilles Cantagrel, Carl Philipp Emanuel Bach et l’âge de la sensibilité, Genève, Papillon, coll. « mélophiles », 2013. Ce bel ouvrage permet de se familiariser avec un musicien qui reste encore trop peu connu et joué en France. JOHANN CHRISTIAN BACH 1735-1782 QUATUOR POUR CLAVECIN, VIOLON, ALTO ET VIOLONCELLE EN SOL MAJEUR PREMIÈRE AUDITION ATTESTÉE LE 4 MARS 1779 À LONDRES, CARLISLE HOUSE, SOHO SQUARE / ÉDITÉ PAR JOHANN ANDRÉ À OFFENBACH-SUR-LE-MAIN EN 1783 ET PAR JOHN CHRISTIAN LUTHER À LONDRES EN 1785 / 16 minutes environ Né du second mariage de Johann Sébastian Bach, avec Anna Magdalena Wilcke, Johann Christian fut élève entre autres de son père, de son demi-frère Carl Philipp Emanuel et de son cousin Johann Elias. Il est le seul fils Bach à avoir fait carrière à l’étranger, en Italie et en Angleterre. Attiré par la scène lyrique – il compose des opéras pour Turin, Naples et Londres, mais aussi pour Mannheim et Paris –, Johann Christian Bach laisse une riche œuvre instrumentale (sonates, trios, quatuors, symphonies, concertos...). Loin de l’effusion intime qui caractérise l’œuvre de son aîné Carl Philipp Emanuel, le style de Johann Christian est beaucoup plus exubérant et relève de l’esthétique galante à la mode dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Terminant sa carrière à Londres comme maître de musique de la reine Charlotte, il y fonde en 1764 avec un autre musicien d’origine allemande, Carl Friedrich Abel, les « Bach-Abel Concerts », réunissant autour de lui l’élite des musiciens du temps. Le Quatuor en sol majeur fait vraisemblablement partie des dernières œuvres de J. C. Bach, bien qu’on n’en connaisse pas avec certitude la date de composition. On a tout lieu de croire que la création fut assurée par le compositeur lui-même au clavier, en compagnie de Wilhelm Cramer au violon et des violoncellistes John Crosdill et James Cervetto. La version avec deux violoncelles, publiée en Allemagne en 1783, est modifiée lors de la seconde édition à Londres deux ans plus tard, où le premier violoncelle est remplacé par l’alto. Le clavecin bénéficie d’un traitement particulier. Son entrée dans le premier mouvement, après l’exposition du premier thème par les trois instruments à cordes, évoque le rapport soliste-orchestre du style concertant. C’est le clavecin qui entame au contraire le second mouvement, dont un des couplets module en sol mineur. Ces années-là : 1779 : 14 décembre, création à l’Académie royale de musique de Paris de la tragédie lyrique Amadis de Gaule, dernière œuvre lyrique de Jean-Chrétien Bach, d’après un livret écrit par Philippe Quinault pour Jean-Baptiste Lully (1684). 1780 : 29 août, naissance à Montauban du peintre Jean-Auguste-Dominique Ingres (mort en 1867). Pour en savoir plus : - Marc Vignal, Les fils Bach, Paris, Fayard, 1997. Un long chapitre de ce livre consacré aux quatre fils Bach concerne la carrière de Johann Christian Bach. Il est complété par un catalogue de ses œuvres. JOHANN SEBASTIAN BACH 1685-1750 CONCERTO POUR CLAVECIN ET CORDES BWV 1054 COMPOSÉ À LEIPZIG VERS 1738 / ÉDITÉ PAR PETERS À LEIPZIG EN 1851 15 minutes environ Jean-Sébastien Bach n’a pas seulement transcrit nombre d’œuvres de ses contemporains : il a aussi été son propre transcripteur. En témoignent ses concertos pour un, deux, trois et quatre clavecins et orchestre à cordes. Bien peu sont des œuvres originales, et la plupart sont des adaptations de ses concertos pour d’autres instruments, ou de concertos d’autres compositeurs. Le concerto pour clavecin et cordes en fa majeur BWV 1057 est par exemple une transcription du 4e Concerto brandebourgeois pour violon, deux flûtes à bec et cordes, celui pour quatre clavecins et cordes BWV 1065 est un arrangement d’un concerto pour quatre violons de Vivaldi. Le présent concerto est en réalité une transcription du Concerto pour violon et cordes en mi majeur BWV 1042. Comme nombre d’œuvres de ce type composées par Bach à Leipzig, il a probablement été donné pour la première fois dans cette version au Café Zimmermann, où se produisait le collegium musicum de la ville dont le compositeur assuma un temps la direction. Ses premier et troisième mouvements reposent sur l’alternance entre tutti des cordes et soli du clavecin, et le mouvement central, en si mineur, est fondé sur un rythme obstiné. On retrouve là les principes mêmes qui présidaient au Concerto italien, à la différence qu’ici le relief de la partie soliste est accusé par la présence effective du quatuor à cordes accompagnant. François-Xavier SZYMCZAK Ces années-là : 1737 : Jean-Marie Leclair publie à Paris son opus 7, Six Concertos pour violon et orchestre. 1739 : Nicolas Chédeville publie sous le titre Le Printemps, ou Les Saisons amusantes six arrangements pour musette, violon, flûte et basse continue de concertos de Vivaldi. Pour en savoir plus : - John Eliot Gardiner, Musique au château du ciel : un portrait de Jean-Sébastien Bach, Flammarion, 2014. Le grand chef d’orchestre britannique livre sa vision d’un compositeur dont il a dirigé la quasi-totalité de l’œuvre. CAFÉ ZIMMERMANN 1999 : création de l’ensemble. Sous la conduite de Pablo Valetti et Céline Frisch, réunit des solistes qui s’attachent à faire revivre l’émulation artistique portée par l’établissement de Gottfried Zimmermann dans la Leipzig du XVIIIe siècle. S’est produit à la Cité de la musique, à la Salle Gaveau, au Théâtre de la Ville, au Festival Bach de Leipzig, au Festival d’Innsbruck, à la bibliothèque du Congrès à Washington, en tournée internationale aux États-Unis, au Japon, en Chine, en Amérique du Sud… Promeut la musique du XVIIIe siècle auprès de nouveaux publics grâce à un programme d’actions de sensibilisation inventives. Ses enregistrements consacrés à la musique concertante de J.S. Bach ont été récompensés par plusieurs Diapasons d’or de l’année. Depuis 2011 : résidence au Grand Théâtre de Provence. 2013 : parution du dernier disque, consacré à l’Estro Armonico de Vivaldi (Alpha productions). MUSIQUE DE CHAMBRE LES MERCREDIS 19H MAISON DE RADIO FRANCE - STUDIO 104 6 MAI 2015 Musique au temps de Shakespeare William Lawes - Orlando Gibbons - Nicholas Lanier - John Jenkins - Thomas Morley Johannette Zomer soprano Siebe Henstra virginal The Locke Consort 17 JUIN 2015 Onslow - Fauré Quatuor Danel Claire Désert piano Renseignements et réservations : 01 56 40 15 16 - maisondelaradio.fr Tarif unique : 15 € (placement libre) Directeur de la publication Directeur de la musique de Radio France : Jean-Pierre ROUSSEAU Programmation Corinne DELAFONS, Bruno BERENGUER Assistante de production Agathe LE BAIL Administration Martine BÉZIMENSKI Assistante Caroline de SAINT LÉON Régie Vincent LECOCQ Chargé de production Bruno BERENGUER Bibliothèque d’orchestres Maud ROLLAND et Bénédicte BEZAULT Ce concert est présenté par François-Xavier SZYMCZAK Programme de salle Coordinatrice Sophie FAGET Réalisation, mise en page Philippe LOUMIET Couverture (réalisation) Hind MEZIANE-MAVOUNGOU Impression Reprographie Radio France