INVENTION DE LA PHOTO : Nicphore NIEPCE

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INVENTION DE LA PHOTO : Nicphore NIEPCE
INVENTION DE LA PHOTO :
Nicéphore NIEPCE (1765 – 1833)
En 1816, Nicéphore NIEPCE est obsédé par l’idée de fixer sur une substance, les images reçues au fond des
chambres obscures. Jusqu’alors, ces boîtes percées d’un trou muni d’une lentille projetant sur le fond, l'image
renversée de la vue extérieure, n’avaient été utilisées que comme instrument à dessiner.
Le premier négatif au monde (non fixé).
Pour ses premières expériences, Nicéphore Niépce dispose au fond d’une chambre obscure des feuilles de
papier enduites de sels d'argent, connus pour noircir sous l'action de la lumière. Il obtient alors en mai 1816, la
première reproduction d’une image de la nature : une vue depuis sa fenêtre. Il s’agit d’un négatif et l’image ne
reste pas fixée car, en pleine lumière, le papier continue de se noircir complètement. Il appelle ces images des
"rétines".
Mars 1817. Niépce, obstiné, utilise la résine de Gaïac extraite d’un résineux. Sous l’action de la lumière, cette
résine jaune devient verte, et perd sa solubilité dans l’alcool. Il comprend que grâce à cela on pourra faire
visuellement la différence entre la résine transformée et celle restée intacte, et donc fixer l’image. Après avoir
obtenu de bons résultats en faisant les expériences directement sous la lumière du soleil, il échoue en ce qui
concerne les images de la chambre obscure. Il ne savait pas que seuls agissent sur cette résine, les rayons
ultra-violets malheureusement filtrés par la lentille de sa chambre obscure.
Après la résine de Gaïac, Niépce emploie une autre résine d’origine minérale : l’asphalte ou bitume de Judée. Il
montre que sous l’action de la lumière cette résine devient insoluble dans ses solvants habituels. A partir de
1822, il réussit à reproduire des dessins placés en contact avec des supports enduits de bitume (plaques de
verre, pierres calcaires puis plaques de cuivre ou d’étain), ce que nous appelons maintenant le tirage contact. Il
expliqua clairement qu’il vernissait le dos d’une gravure afin de rendre le papier translucide et qu’une fois
séchée, il appliquait cette gravure directement en contact sur la plaque de cuivre ou d’étain recouverte du
vernis au bitume. Il exposait le tout en plein soleil pendant trois à quatre heures puis il rinçait la plaque dans de
l’essence de lavande diluée dans de l’huile de pétrole blanche. Le bitume qui avait été préservé de l’action de la
lumière sous les traits du dessin, se dissolvait et laissait apparaître le métal à nu. En revanche, la lumière
transmise au travers du papier translucide avait rendu le bitume insoluble qui demeurait sur la plaque après le
rinçage à l’essence de lavande. L’image au bitume était le négatif du dessin : le fond était de la couleur brune
du bitume et les traits étaient représentés par le métal mis à nu.
C’est alors que Niépce imagina un traitement qui permettrait d’obtenir le dessin gravé dans le métal. Le principe
était simple et bien connu puisqu'il s'agissait de celui des eaux-fortes. La plaque portant l'image au bitume de
Judée était plongée dans un bain d'acide qui attaquait le métal aux endroits où il était découvert, c'est à dire
ceux correspondant aux traits du dessin. En effet, le vernis au bitume est imperméable à l'acide qu’il empêche
de pénétrer jusqu’au support. Une fois les traits gravés dans le métal, l’inventeur éliminait de la plaque le
vernis au bitume pour ne garder que la plaque métallique portant le dessin gravé.
En 1824, il place des pierres lithographiques recouvertes de bitume, au fond d’une chambre obscure et obtient
pour la première fois au monde, l'image fixée d’un paysage. Il faut un temps de pose extrêmement long de
plusieurs jours en plein soleil. A partir de 1825, il utilise le cuivre comme support puis l’étain
En 1828, il approfondit sa méthode, ce qui conduit à des images d’une qualité supérieure avec des demiteintes. En prenant comme support de l'argent poli et en faisant agir des vapeurs d'iode sur l'image au bitume, il
obtient de véritables photographies en noir et blanc sur le métal. La précision des images est étonnante pour
l'époque. Le temps de pose est toujours de plusieurs jours en plein soleil.
Sources : http://www.niepce.com
Formatage, ajouts, retraits : Philippe Dufner – Sept 2005
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A. Principe et technique de l ' HELIOGRAPHIE à la chambre obscure.
Le produit photo sensible est le bitume de Judée. C’est une sorte de goudron naturel, connu depuis l’antiquité.
Les anciens le récupéraient à la surface de la mer morte (en grec lac Asphaltite) où il remonte continuellement
du fond des eaux. On s’en servait pour embaumer les momies chez les égyptiens, pour calfater les navires ou
encore pour faire des terrassements à Babylone. Au XIXe siècle, on savait déjà l’extraire des roches
bitumineuses si bien que le bitume utilisé par Niépce ne venait pas de Judée.
1 - Obtention de l'image au bitume de Judée
> Niépce dissolvait le bitume de Judée en poudre dans de l'essence de
lavande.
> Il étalait ensuite cette solution en couche mince sur le support (verre,
pierre, cuivre, étain, argent).
> Par séchage à chaud, il obtenait un vernis brillant de couleur vermeil.
> Il exposait la plaque ainsi enduite dans la chambre obscure (ici, projection
d'une diapositive) .
> Après exposition, aucune image n'était visible. Niépce plongeait la plaque
dans un bain d'essence de lavande diluée qui dissolvait les parties n'ayant
pas, ou peu, vu la lumière.
> L’image obtenue, regardée en incidence normale, était négative.
Le temps de pose en chambre obscure était de plusieurs jours en plein soleil.
Sources : http://www.niepce.com
Formatage, ajouts, retraits : Philippe Dufner – Sept 2005
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2 - Utilisation de l'image au bitume de Judée :
> Pour obtenir un positif, Niépce exploita cette image de deux façons :
Sans traitement ultérieur, à condition de l'avoir réalisée avec un vernis
excessivement mince soumis à une légère sous-exposition (à partir de 1827).
Dans ce cas, le vernis était mat et par réflexion, sous un éclairage rasant et
dans un endroit sombre, l'image apparaissait en positif .
> En l’attaquant par des vapeurs d’iode pour obtenir une image positive sur
argent (de 1828 à 1831). Niépce plaçait la plaque dans une boite contenant
des cristaux d'iode qui s'évaporaient spontanément.
> En quelques minutes les vapeurs d'iode oxydaient l'argent insuffisamment
protégé par le vernis. Il se formait à la surface du métal une couche d'iodure
d'argent qui, une fois le vernis éliminé, noircissait sous l'action de la lumière.
> Il obtenait alors une image parfaitement positive.
Au cours de son voyage vers l’Angleterre, Niépce avait fait la rencontre, à Paris, de Louis Jacques Mandé
Daguerre, peintre et décorateur de théâtre qui passait pour un spécialiste de la chambre obscure.
Espérant raccourcir le temps de pose de son procédé, Niépce décide, en 1829, d'associer Daguerre à ses
travaux pour qu'il lui construise une chambre obscure donnant des images plus lumineuses.
Cette association n'apporte pas de progrès notables au procédé au bitume, en revanche, les deux associés
mettent au point de nouveaux procédés photographiques avec pour produits photosensibles, des résines
d'arbres et le résidu de la distillation de l'essence de lavande. Le temps de pose est alors abaissé à environ 8
heures de soleil.
Après la mort de Niepce c’est son fils Isidore qui lui succède dans la société formée avec Daguerre. Mais
Isidore n’est pas Nicéphore. Il est incapable de reproduire les procédés de son père. Daguerre exploite cette
faiblesse. Laissant Isidore accumuler les échecs, il se lance secrètement dans la mise au point d’un nouveau
procédé qui deviendra quelques années plus tard le daguerréotype…
Nicéphore NIEPCE Vue d’une fenêtre en 1826
Sources : http://www.niepce.com
Formatage, ajouts, retraits : Philippe Dufner – Sept 2005
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