Sellal aujourd`hui devant la commission paritaire APN

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Sellal aujourd`hui devant la commission paritaire APN
Bouteflika reçoit le ministre saoudien de l'Intérieur
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Quotidien national d'information
N° 6293 Prix 10 DA France 1 C
Jeudi 4 février 2016
POUR LA PRÉSENTATION DU PROJET DE LOI DE RÉVISION DE LA CONSTITUTION
Sellal aujourd’hui devant
la commission paritaire APN-Sénat
Par
C’EST aujourd’hui que le
Premier ministre, Abdelmalek
Sellal, présentera le projet de révision de la Constitution devant les
membres de la commission paritaire (APN et Sénat) installée hier.
En sa qualité de président du
Parlement, Abdelkader Bensalah, a
annoncé hier le travail à venir de la
commission jusqu’à dimanche prochain, 7 février, date du vote du
texte. Le 7 février, le texte sera voté
dans sa globalité et ne sera pas
débattu. Raison pour laquelle la
commission paritaire travaillera à la
finalisation du texte, avec les amendements qui lui seraient apportés
sur proposition des groupes parlementaires, aujourd’hui et les jours
qui suivront jusqu’à la veille du
7 février. Bensalah, dans une déclaration faite hier, reprise par l’APS,
a indiqué que «le Premier ministre
présentera le texte de ce projet de
révision constitutionnelle et
répondra aux préoccupations des
parlementaires et débattra avec eux
des amendements proposés». Pour
leur part, poursuivra-t-il, «les chefs
des groupes parlementaires auront
l’occasion d’intervenir lors de la
Photo : S. Zoheir
Karima Mokrani
séance plénière du Parlement
consacrée au vote du projet de révision constitutionnelle, pendant dix
LES NOUVELLES DISPOSITIONS PUBLIÉES
AU JOURNAL OFFICIEL N° 71
(10) minutes, et ce dans le cadre de
l’élargissement du cercle de la pratique parlementaire». Abdelkader
Bensalah a tenu à la précision suivante: «Le texte sera soumis au
vote dans sa globalité et ne peut
ACTUALITÉ
RÉUNIS AVEC SES CADRES DE TIZI OUZOU,
BOUIRA ET BOUMERDÈS
Hamel s’enquiert des conditions
socioprofessionnelles des policiers
Facilitations pour la création
de Sociétés à responsabilité limitée
EMPLOI
„ La formation
professionnelle
facilite l'employabilité
des jeunes ........................p2
De notre correspondant
à Tizi Ouzou
Malik Boumati
Photo : DR
Photo : DR
LE DIRECTEUR général
de la Sûreté nationale,
Abdelghani Hamel, a profité
de sa présence à Tizi Ouzou, à
une cérémonie de remise des
décisions de cession des logements de fonction et des aides
aux policiers souscripteurs
aux formules de logements
pour réunir, à huis clos, des
dizaines de cadres de la Sûreté nationale des wilayas de Tizi Ouzou,
Bouira et Boumerdès en vue d’engager un dialogue avec eux et s’enquérir
de leur situation socioprofessionnelle.
Suite en page 3
Par
Smaïl Boughazi
LES NOUVELLES dispositions
relatives aux Sociétés à responsabilité limitée (Sarl), contenues dans
l’ordonnance portant code de commerce modifiée et complétée, ont
été publiées dans le Journal Officiel
N° 71 du 30 décembre 2015. Les
amendements apportés à l’ancien
texte prévoient des avancées susceptibles de booster la création d’entreprises et de contribuer à la lutte
contre l’économie informelle.
Suite en page 2
Supplément Culture
Une belle perspective
s'ouvre pour l'artisanat ?
Lire pp 11 à 15
être débattu». C’est la même procédure, dira-t-il, que celle adoptée
lors des sessions précédentes.
Donc, «pas de confusion à faire».
Et Bensalah de préciser, rapporte
encore l’APS, «la seule différence
est qu’habituellement les réunions
de concertation (entre les bureaux
des deux chambres) se tiennent
avant la tenue de la session. Cette
fois-ci, elles ont lieu durant la session ouverte consacrée à ce projet
de révision de la Constitution».
Bensalah soutient que «le travail de la commission installée est
très important, dans la mesure où il
permettra la concrétisation d’un
projet historique pour l’avenir du
pays, à travers l’adoption d’une
nouvelle Constitution qui ouvre une
perspective prometteuse pour le
pays». Voilà donc le processus
entamé en janvier 2011 arrivé à sa
fin avec le vote du texte de la nouvelle loi fondamentale du pays,
dimanche prochain.
Le projet de loi de révision de la
Constitution a été validé par le chef
de l’Etat le 28 décembre dernier et
rendu public par son chef de
cabinet, Ahmed Ouyahia, début
janvier de cette année.
Suite en page 24
SANTÉ
„ Plan anticancer
2015-2019 : les objectifs
atteints en partie..............p5
MONDE
„ Guerre en Syrie,
enlisement à Genève ....p17
2
L ’ É V É N E M E N T
Jeudi 4 février 2016
LE MINISTRE DE LA FORMATION ET DE L’ENSEIGNEMENT PROFESSIONNELS :
«La formation professionnelle facilite
l’employabilité des jeunes»
Par
Abdallah Kaddour
e ministre de la Formation
et de l’enseignement
professionnels, Mohammed
Mebarki, a affirmé, hier, sur les
ondes de la Radio nationale que
«la formation professionnelle facilite l’employabilité des jeunes»,
ajoutant que cette dernière «leur
permet de décrocher un travail
beaucoup plus facilement que ceux
qui ne sont pas formés à un
métier». Citant l’exemple des techniciens supérieurs, il dira que ces
derniers «sont recrutés automatiquement. Certains sont recrutés
avant même de terminer leurs formation» et qu’«un jeune diplômé
de la formation professionnelle
trouve un emploi au bout de trois
ou quatre mois après avoir terminé
sa formation». Il a également
indiqué que «la formation professionnelle est l’alternative pour
l’embauche dans un concept qui
s’appelle l’emploi par la formation, un concept qui existe en
Europe notamment». Le ministre a
affirmé que son département est en
train d’étudier l’éventuelle introduction de ce concept en Algérie,
expliquant que «l’ouverture des
formations et des spécialités se fait
en concertation avec les secteurs
utilisateurs et les entreprises, dans
le cadre des commissions de partenariat au niveau des wilayas, et
Photo : Archives
L
dans le cadre du Conseil national
de partenariat». D’autre part, il
soulignera que «la formation
professionnelle répond aux besoins
du marché. Toutes les formations
que nous ouvrons répondent à un
besoin précis qui est exprimé par
les entreprises économiques».
Sans donner de chiffre précis sur
l’employabilité des jeunes
diplômés de la formation
professionnelle il informera que
son département signera «une
convention avec le ministère du
Travail pour étudier cette question,
car ce dernier à plus d’informations». Concernant la possibilité
d’introduire de nouvelles
spécialités prochainement il dira
que l’objectif «est d’adapter au
maximum nos formations aux
besoins du développement économiques, dans le cadre de la politique du gouvernement qui, suite à
la chute des prix du pétrole, a
décidé de réorienter la stratégie
économique du pays vers des
secteurs comme l’agriculture, le
tourisme et l’industrie, qui sont
considérés comme des secteurs
prioritaires capables de réduire les
effets de la chute des cours du
pétrole, et dans le but aussi de
diversifier l’économie algérienne».
M. Mebarki a souligné que «des
organismes internationaux ont
estimé que le frein du développement économique en Algérie réside
dans l’insuffisance de ressources
humaines qualifiées, et c’est ce que
nous attelons à améliorer».
Répondant à une question sur
l’idée que la formation professionnelle sert de réceptacle à l’échec
scolaire il dira que «les mentalités
sont en train de changer, de plus
en plus de bacheliers et de licenciés viennent y suivre des stages
destinés à les intégrer dans des
métiers porteurs». Le premier
responsable du secteur annonce,
par ailleurs, qu’en plus des cycles
de formation dispensés dans les
1 200 établissements répartis à travers le pays, un plus large intérêt
est accordé à la formation par
l’apprentissage au sein des
entreprises et au niveau des
artisans.
Il s’agit, dit-il, d’un mode de
formation particulièrement privilégié dans les pays les plus
avancés, auquel son ministère
accorde une place particulière,
d’autant, précisera-t-il, qu’en plus
de n’exiger aucune infrastructure
particulière, il suscite l’adhésion
des agents économiques.
A. K.
Facilitations pour la création de Sociétés à responsabilité limitée
Suite de la page 1
Il convient de signaler que parmi les
nouveautés apportées à l’ordonnance en
question, figure la suppression de l’exigence d’un capital minimum pour la création d’une Sarl. Ainsi, l’article 566 du
code de commerce, modifié et complété,
stipule que «le capital minimum pour la
création de la Sarl est fixé librement par
les associés dans les statuts de la société.
Le capital social doit être mentionné dans
tous les documents de la société».
En d’autres termes, le texte consacre la
non-limitation préalable du capital
minimum, puisque les associés pourront
déterminer, eux-mêmes et librement, le
minimum du capital social. Quant aux
apports pour une Sarl, les articles 567 bis
et 567 bis1, introduits dans le code de
commerce, prévoient que «l’apport en
société à responsabilité limitée peut être
en industrie. L’évaluation de sa valeur et
la fixation de la part qu’il génère dans les
bénéfices sont fixées dans les statuts de la
société. Cet apport n’entre pas dans la
composition du capital de la société». «Si
la société n’est pas constituée dans un
délai de 6 mois à compter du dépôt des
fonds, tout associé peut demander au
notaire la restitution du montant de son
apport», stipule l’article 567 bis1. Sur ce
point le législateur juge que la valeur de la
société est évaluée à travers sa capacité
d’investir et non selon le montant de son
capital social, et les associés peuvent
recourir à d’autres moyens de financement, notamment les crédits bancaires.
La deuxième nouvelle disposition a
trait au nombre des associés. Sur ce point,
l’article 590 été modifié dans le sens où
«le nombre des associés d’une Sarl ne
peut être supérieur à cinquante (50)»,
sachant que le nombre maximal des associés d’une Sarl était fixé, auparavant, à
20 personnes. L’augmentation du nombre
des associés à 50 associés (contre
20 auparavant), est justifiée par les législateurs par le fait que cela évitera la trans-
formation de la Sarl en une société par
actions, et permettra ainsi aux associés de
continuer à exercer leur activité
sous forme de Sarl dans le cas où le
nombre d’associés venait à connaître une
augmentation supérieure au seuil légal
existant auparavant.
Outre l’objectif d’encourager à la création d’entreprises, les nouvelles dispositions visent également à inciter les
porteurs de projets à privilégier des entreprises sous forme de personnes morales. Il
convient de souligner dans ce sens que le
gros du tissu économique privé national
est constitué à hauteur de plus 90% de
personnes physiques.
S. B.
zzz AU FIL DES JOURS
L’inévitable et vitale réforme de notre système financier
Par
Noureddine Khelassi
C’EST ÉVIDENT, la crise financière ne peut
être combattue par des mesures homéopathiques ou des rustines. Plutôt que d’être
perçue comme un drame, elle doit être
vécue comme une opportunité divine de
transformation économique radicale. Une
œuvre de réforme profonde qui nécessite de
changer les paradigmes, les hommes et les
méthodes de travail. Surtout de lancer
la réforme, avec un grand «R», celle du
système financier, notamment du secteur
bancaire dont la nature et le fonctionnement représentent un risque majeur pour la
sécurité financière, la sûreté économique et
la stabilité politique. Cette urgente réforme
est celle du financement de l’économie. Il
est absolument anormal qu’un pays à
revenus intermédiaires comme le nôtre,
presque totalement dépendant de la rente
pétrolière, ait pris un si grand retard dans la
modernisation de son secteur bancaire et
financier. Là aussi le statu quo est mortifère.
La réforme est donc nécessaire pour
créer ce choc de confiance pour garantir
l’adhésion de tous les acteurs économiques
et de la population. Faut-il le répéter
encore, nos banques publiques fonctionnent
comme un oligopole sclérosé qui recycle les
dépôts issus des revenus pétroliers et n’accorde des financements qu’aux entreprises
publiques et à un pool réduit d’entreprises
privées triées sur le volet. Les PME-PMI, qui
représentent près de 95% du tissu économique et qui sont le vrai moteur de la croissance et de l’emploi, peinent à obtenir des
financements. Le marché interbancaire ou
ce qui en tient lieu ne fonctionne pas comme
il le devrait. Les banques publiques ne
coopèrent pas du tout avec les banques
privées qui sont toutes à capitaux étrangers.
Après la liquidation de la Khalifa Bank,
l’Algérie se place dans la catégorie peu
enviable des rares pays au monde à ne pas
disposer de banques à capitaux privés
nationaux. En outre, et c’est encore déplorable, une grande partie de la liquidité
monétaire échappe au système bancaire. Les
raisons sont connues : défiance vis-à-vis des
banques et absence de supports de placement et d’épargne assez attractifs. S’ajoute
aussi le faible développement de la monétique et les retards dans la mise en œuvre
du paiement électronique. Reste la question
de la Bourse. Son développement est fortement pénalisé par l’absence de professionnels en nombre et en qualité pour animer le
marché. Notamment pour encourager les
entreprises publiques et privées à émettre
des titres de dette ou des actions. Il faudrait
donc repenser la notion même de
patriotisme économique ou de souverainisme financier.
Le patriotisme économique, le vrai, a pour
seule philosophie la performance de
l’économie et son pouvoir de création de
richesses et d’emplois. Le protectionnisme
ne doit pas signifier la perpétuation
des logiques rentières et de l’économie
administrée. Seul compte le souci permanent d’élever la productivité, de stimuler
l’innovation et de créer les emplois
nécessaires pour assurer la stabilité politique et sociale. Une telle transformation,
œuvre nationale majeure, si elle est lancée
et menée à son terme, aura une incidence
profonde sur la place de l’Etat dans
l’économie.
La dépense publique ne serait plus alors le
moteur principal de l’économie, mais le
stabilisateur et le soutien à des activités
à «externalités positives» comme la
recherche-développement. Cette inévitable
et vitale entreprise de transformation
nécessite de s’appuyer sur des hommes et
des femmes ad hoc. A commencer par le
gouvernement. Car le gouvernement de la
dépense et de l’opulence, ne peut pas être
celui de l’austérité et du dinar bien placé.
N. K.
L ’ É V É N E M E N T
Jeudi 4 février 2016
LA STRUCTURE EST
OPÉRATIONNELLE DEPUIS FIN 2015
POUR RENFORCER LE RESPECT DES DROITS DE LA DÉFENSE
AU NIVEAU DES SIÈGES DE LA SÛRETÉ NATIONALE
Une unité de
criminalistique
au CHU d’Oran
Dotation des salles de garde
à vue d’un système intelligent
Par
Chahira Cheref
e directeur général de la
Sûreté nationale
(Dgsn), le généralmajor Abdelghani Hamel, a
affirmé mardi à Tipasa que
ses services entendent généraliser les salles de garde à vue
au niveau de tous les sièges
de la Sûreté nationale et de les
doter d’un système intelligent
afin de permettre à l’avocat
de rencontrer son client
incarcéré, et ce, conformément au nouveau Code de
procédure pénale. En inspectant la salle de garde à vue au
niveau du siège de sûreté
urbaine de Koléa qu’il a inauguré en compagnie du wali de
Tipasa, Abdelkader Kadi, le
général-major Hamel a insisté
sur la dotation de ces espaces
de tous les équipements
nécessaires afin de renforcer
les droits de défense, avant de
préciser que la police algérienne à mobilisé tous les
moyens pour consolider les
droits de l’Homme et veiller à
la sécurité et la protection du
citoyen.
Le général qui inaugurait
un siège de sûreté urbaine à
Fouka, a fait savoir que l’opération lancée en décembre
dernier, à travers six wilayas
pilotes, se poursuit toujours
avec pour objectif la consolidation de la notion du respect
des droits de l’Homme à
l’intérieur des sièges de la
Sûreté nationale. pour sa part,
le directeur des moyens techniques à la Dgsn, le contrôleur de police, Maâkouf Zine
Eddine, a précisé que cette
opération s’inscrit dans le
cadre du programme ambitieux lancé par la police nationale dans le but de
Photo : Archives
L
matérialiser davantage sur le
terrain les principes de respect
des droits de l’Homme. Au
cours d’une conférence de
presse animée, au nom du
général major Hamel, il a souligné que le système intelligent permet aux responsables
centraux de la Sûreté nationale ainsi qu’aux instances
judiciaires de s’enquérir des
circonstances d’arrestation du
prévenu par le biais de
signaux émis vers un centre
d’opérations à Alger, et ce, au
moment de son arrestation
jusqu’à sa présentation devant
le parquet. Outre le fait qu’il
permet les visites du médecin
et de l’avocat aux personnes
en garde à vue, il a soutenu
que le système intelligent
permet également de prendre
connaissance de l’état de
santé de la personne arrêtée
ainsi que celle des autres personnes se trouvant dans une
situation semblable dans une
même salle. Il a également
fait remarquer que ce système
a été mis au point à 100% par
des compétences algériennes
et qu’il est opérationnel sur
les réseaux internes du corps
de la police.
Au cours de sa visite à la
wilaya citée, le général-major
Hamel a procédé à l’inauguration d’un siège de sûreté
urbaine à Koléa, d’une unité
de maintien de l’ordre à
Fouka, de même qu’il a
procédé à la pose de la première pierre pour la réalisation d’un siège de la Sûreté
nationale à Tipasa, clôturant
sa visite par la remise
d’ordres de paiement au profit
d’un certain nombre d’éléments de la police ayant béné-
ficié de logements dans le
cadre du programme locationvente. Les ordres de paiement
en question ont trait au programme Aadl de l’année 2013
dont les bénéficiaires sont au
nombre de 2 800 et qui exercent dans les wilayas de
Tipasa, Blida et Boumerdès.
Saisissant l’opportunité de la
visite du directeur général de
la Sûreté nationale, le wali de
Tipasa, Abdelkader Kadi, a
procédé à la remise des décisions de désistement sur des
logements de fonction au
profit de retraités du corps de
la police, mettant l’accent sur
la détermination des autorités
de la wilaya à accompagner la
Sûreté nationale dans la
consolidation de son programme visant la prise en
charge de l’aspect social de
ses éléments.
C. C. /APS
Hamel s’enquiert des conditions
socioprofessionnelles des policiers
Suite de la page 1
Selon des indiscrétions, le patron de la
police nationale s’est enquis auprès de
ses subordonnés exerçant dans ces trois
wilayas de leurs conditions de travail,
dans cette région qui compte parmi les
plus difficiles pour les éléments de la
Sûreté nationale. Les chefs de sûretés
urbaines, de daïras et différents responsables des trois sûretés de wilaya prenaient part à cette réunion de travail.
La mission des policiers dans la
région est des plus compliquées, notamment en raison de toute sorte de manipulations des foules auxquelles ils font face
assez régulièrement. «Les actions de rue
sont trop fréquentes ces derniers temps
et certaines ne sont pas vraiment spontanées», nous assure un policier rencontré devant la Maison de la culture
Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou où se
sont déroulées la cérémonie et la réunion
de travail présidées par Abdelghani
Hamel. Notre interlocuteur vise particulièrement l’action de protestation menée
par des étudiants dans la soirée de lundi
dernier qui ont tenté de rallier la résidence du wali de Tizi Ouzou. On se rappelle qu’une action similaire a eu lieu par
le passé, et qui a valu des sanctions
contre les responsables locaux de la
Sûreté nationale. Mais qui a aussi provoqué la venue précipitée de l’exministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia
accompagné du Dgsn, Abdelghani
Hamel.
Le chef de la police saisira certainement l’occasion de sa présence parmi les
policiers de la région pour les appeler à
la vigilance dans ce genre de situations.
3
Mais il en profitera aussi pour les écouter
exposer leurs doléances, notamment en
ce qui concerne leurs conditions de vie et
de travail. Hamel semble vouloir anticiper sur une éventuelle grogne de la
police, notamment en cette période où les
rumeurs les plus folles sont distillées à
grandes «vagues».
Enfin, la cérémonie a permis à
2 600 éléments de la Sûreté nationale,
retraités ou en fonction, d’obtenir leurs
décisions de cession des logements de
fonction, situés en dehors des enceintes
de ce corps de sécurité, mais aussi des
aides destinées aux souscripteurs à l’obtention de logements Aadl et LPA (exLSP). Parmi les bénéficiaires, se
trouvaient également les ayants-droit de
policiers décédés.
M. B.
LE CENTRE hospitalo-universitaire
d’Oran (Chuo) a ouvert fin 2015 une
unité de criminalistique destinée surtout
à l’introduction de l’empreinte génétique, l’expertise et l’origine de paternité, et à aider les enquêteurs à élucider
les affaires criminelles, a indiqué, hier, le
chef de service de la médecine légale de
cette structure sanitaire. Cette unité a été
ouverte sur une décision interministérielle cosignée par les ministères de
l’Enseignement supérieur et de la
Recherche scientifique, et de la Santé et
de la Réforme hospitalière. Cette structure travaille en étroite collaboration
avec le laboratoire de police scientifique
et la brigade criminelle et l’identité judiciaire pour aider les enquêteurs à élucider les affaires criminelles, entre
autres. L’unité est chargée de déterminer
l’origine de la paternité et faire les
expertises et les contre-expertises, a
indiqué à l’APS le Dr Boumeslout Salim,
en marge d’un atelier régional de la formation post-graduée de médecine légale
organisé au Chuo. Le même responsable
a expliqué que la création d’une telle
unité était impérative, du fait du développement de la spécialité de médecine
légale à travers le monde et de la disponibilité des moyens aussi bien humains
que matériels. Dans le cadre du développement de cette spécialité, une autre
unité d’imagerie médico-légale est en
perspective, ajoute le D r Boumeslout,
précisant que «le projet a été soumis au
président du conseil scientifique pour
être adopté auprès par la direction générale du CHU afin de nous doter de
moyens techniques en radiologie qui
vont perfectionner le travail et l’activité
du médecin légiste». Cette unité s’occupera des gens souffrant de lourdes fractures ou de traumatismes dus aux
accidents sur la voie publique, aux
agressions et aux coups et blessures
volontaires, a-t-il soutenu. De son côté,
le Pr Abdelmadjid Aboubakeur, chef de
service de médecine légale à l’Etablissement hospitalo-universitaire (EHU) 1erNovembre d’Oran, a annoncé l’ouverture
prochaine, au niveau de cette structure,
d’une unité de génétique médico-légale
devant, entre autres, effectuer des tests
ADN et de toxicologies médico-légales.
«Cette unité est en phase d’équipement.
Nous avons reçu l’aval du ministère, par
un arrêté interministériel. Les moyens
humains existent et nous attendons la
dotation en équipements. La structure
sera opérationnelle, dès finalisation de
son équipement», a-t-il précisé.
L’atelier régional de formation postgraduée de médecine légale a été organisé par le Chuo, en collaboration avec
le comité pédagogique régional de la
médecine légale, au profit des étudiants
résidents dans le cadre de la formation
continue. Cinq services de médecine
légale d’Oran et trois facultés de médecine (Oran, Saïda, Sidi Bel Abbes) ont
participé à cette rencontre de formation.
Dans le cadre de cet atelier, un vibrant
hommage a été rendu à deux grandes
figures de la médecine légale à Oran, les
bâtisseurs du service de médecine légale
du CHU, les défunts professeurs
Hannouz Mourad et Hakem Ahmed
Réda.
L ’ É V É N E M E N T
Jeudi 4 février 2016
5
SELON LE PROFESSEUR MESSAOUD ZITOUNI
Plan anticancer 2015-2019 : les objectifs
atteints en partie
Par
Fatiha Ouidir
es objectifs du programme du plan anticancer 2015-2019
ont été atteints en partie dès la
première année de son lancement», a indiqué à l’APS le
chargé de la coordination du
suivi et de l’évaluation de ce
plan, le P r Messaoud Zitouni.
Mieux, ajoutera le professeur,
une partie des objectifs du plan
anticancer initié par le président
de la République, Abdelaziz
Bouteflika, et qui repose sur
8 axes stratégiques, a été atteinte
en une année grâce aux efforts
des équipes médicales qui s’emploient à sa mise en œuvre. Le
Pr Zitouni a souligné que l’étape
actuelle était «cruciale» pour
son succès.
Evaluant la première étape du
plan, le spécialiste a fait état
d’un certains nombre de réalisations, notamment en matière de
lutte contre les facteurs de risque
des maladies non transmissibles
telles que le cancer, citant le
Plan national de lutte contre
le tabagisme. Il a également
évoqué l’installation d’une commission sur le dépistage de tous
les cancers, notamment le cancer
du sein qui est le plus fréquent
chez la femme avec près de
12 000 nouveaux cas chaque
année.
Le Pr Zitouni a rappelé le lancement de la formation des
médecins généralistes eu égard à
leur rôle majeur dans la prise en
charge médicale de proximité,
déplorant le déficit enregistré en
la matière, notamment pour le
diagnostic du cancer, ce qui
réduit les chances de guérison,
a-t-il dit. Pour y remédier, le
Photo : Archives
«L
plan a mis en place un réseau
médical prévoyant une hiérarchisation pyramidale à partir du
médecin généraliste jusqu’aux
CHU et autres Centres anticancer en passant par le spécialiste, a-t-il fait savoir, affirmant
que ce type de prise en charge
de proximité était la «meilleure
méthode de soins» connue dans
le monde. Précisant que la prochaine étape sera celle de l’évaluation, le Pr Zitouni a insisté sur
la nécessité d’une méthode de
travail logique et coordonnée en
fonction des objectifs fixés. Il
importe d’évaluer les succès réalisés et de tirer des enseignements des échecs pour corriger
ce qu’il y a lieu de corriger et
améliorer la situation. Le
Pr Zitouni a relevé par ailleurs la
difficulté de la tâche quant à la
réduction de l’incidence du
cancer, d’autant plus que les
maladies cancéreuses sont liées
à l’âge et au développement économique et technologique citant
les efforts vains des pays développés dans ce sens à l’excep-
tion des pays scandinaves
notamment la Suède et la
Norvège qui sont parvenus à stabiliser la prévalence grâce à un
système de santé basé sur la
prévention. Il a rappelé que
l’Algérie qui est venue à bout
«des maladies infectieuses»,
dévastatrices qui ont sévi au len-
demain de l’indépendance, grâce
aux campagnes de vaccination,
subit aujourd’hui «le poids»
d’autres maladies non transmissibles dont le cancer qui reste
«un phénomène social incurable» contre lequel il n’existe
jusqu’à présent ni vaccin ni traitement miracle. Pour le P r
Zitouni, la lutte contre le cancer
«nécessite beaucoup de temps et
un travail de prévention sur le
long terme. Le Plan national
anticancer a mobilisé plusieurs
compétences nationales en la
matière qui ont travaillé sans
relâche durant deux ans pour
que ce projet se concrétise. Le
plan s’articule autour de la prévention, le diagnostic précoce, la
formation et les aspects financiers.
Le Pr Zitouni a enfin rappelé
que le plan était le fruit d’une
série de mesures dont l’adoption
des axes stratégiques de ce
document par le Conseil des
ministres en mai 2015 et la
mobilisation des fonds nécessaires estimés à 180 milliards de
dinars. Parmi ces mesures aussi,
l’installation par le Premier
ministre Abdelmalek Sellal du
Comité national de suivi et d’évaluation, présidé par le ministre
de la Santé, de la Population et
de la Réforme hospitalière,
Abdelmalek Boudiaf. F. O./APS
5 types de cancer à forte prévalence en Algérie à prendre en charge
La nécessaire prise en charge des cinq types de cancer à forte
prévalence en Algérie, au titre du plan national anticancer
2015-2019 a été soulignée, hier à Alger, par le P r Kamel
Bouzid, Chef du service oncologie médicale au CPMC. «Il
existe cinq types de cancer à forte prévalence en Algérie», a-t-il
déclaré en se référant aux données avancées par les centres
anti-cancer de Sétif et Oran qui révèlent un taux de 52%
chez les sujets hommes et 68% chez les femmes, insistant
sur «la prise en charge urgente» de la maladie dans le cadre du
plan national. «Le cancer des poumons vient en tête des cancers qui affectent les hommes (16,5%), suivi de ceux du
colon et du rectum (12%), de la prostate (10%) et la vessie
(9,8 %) et de l’appareil digestif (8%), a souligné le Pr Bouzid,
également président de la Société algérienne d’oncologie
médicale. Les types de cancer qui touchent notamment les
femmes sont le cancer du sein (54%), le cancer colorectal
(près de 12%), le cancer du col de l’utérus (11,6%) et des
ovaires (7,5%).
SEPT STATIONS SUSCEPTIBLES DE GÉNÉRER DE L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE SONT IDENTIFIÉES
Fabrication de l’électricité à partir des boues des stations d’épuration dès 2018
Par
Bahia Aliouche
«LES BOUES générées par
le traitement des eaux usées
dans certaines stations d’épuration contiennent du méthane qui
est un biogaz à partir duquel
nous pouvons produire de la
chaleur et de l’électricité.»
C’est ce qu’a indiqué le directeur de l’Office national d’assainissement (ONA) pour la zone
de Tizi Ouzou, Farid Ladjel.
Rencontré au 12e Salon international des équipements, des
technologies et des services de
l’eau et de l’environnement,
Siee-Pollutec 2016, qui se tient
du 1er au 4 février aux Palais
des expositions (Pins maritimes), M. Ladjel a expliqué à
l’APS que l’ONA a entrepris les
premières démarches dans ce
sens pour commencer à produire
ces énergies selon cette méthode
dans deux à trois ans.
Dans un premier temps, les
énergies produites selon ce
procédé seront exploitées pour
faire fonctionner les stations
d’épuration elles-mêmes, avant
d’être fournies aux petites localités voisines au bout de trois
années. Rappelons, à ce titre,
que le ministère des Ressources
en eau a lancé un inventaire des
stations d’épuration qui pourraient utiliser ce procédé innovant de fabrication d’énergie
respectueux du développement
durable.
Lancée en 2012 en partenariat avec l’Union européenne,
cette étude a fait ressortir qu’il
existe un potentiel significatif
de production d’énergie par
cogénération à partir des boues
de stations d’épuration algériennes et que cette filière
industrielle pourrait donc -à
terme- être développée. L’étude
a permis d’identifier les stations
d’épuration susceptibles de
générer de l’énergie dans le
cadre du processus de valorisation des boues issues du traitement des eaux usées. Il s’agit
des stations de Baraki (Alger),
d’Annaba, d’El Karma (Oran),
de Batna, de Djelfa, de Sétif et
de Bordj Bou Arréridj.
«Au niveau des stations
d’Alger et de Batna, nous avons
déjà installé des digesteurs, qui
sont des machines permettant de
générer des biogaz à partir des
boues récupérées. Nous faisons
le nécessaire pour accélérer la
cadence au niveau des autres
stations», explique M. Ladjel.
En outre, les boues produites au
niveau des stations d’épuration
peuvent également être utilisées
dans le secteur agricole du fait
qu’elles constituent d’excellents
fertilisants. «Nous avons déjà
commencé à fournir aux agriculteurs de la région de Tizi
Ouzou des engrais générés par
la valorisation des boues, et
nous souhaitons élargir cette
expérience à d’autres régions
du pays», poursuit-il.
A rappeler que l’ONA a
récemment engagé une procédure auprès de l’Institut national
de normalisation (Ianor) en vue
de mettre en place un cadre
réglementaire pour le recyclage
des boues dans le secteur
agricole.
Il existe aujourd’hui en
Algérie 68 stations d’épuration
de type «boues activées», une
soixantaine sera construite dans
les prochaines années. Cette
évolution entraînera mécaniquement une hausse de la production de boues.
B. A./APS
Mobilis triple les volumes Internet
Promesse tenue ! Mobilis, premier et seul opérateur à couvrir les 48 wilayas avec son réseau 3G++, revient avec ses promotions exceptionnelles, pour faire profiter tous les Algériens, à l’occasion de la couverture des neuf
wilayas complémentaires, à savoir Mila, Mostaganem, Mascara, El Bayadh, Tindouf, Naâma, Aïn Témouchent, Saïda et Tissemsilt. A compter d’aujourd’hui, Mobilis offre le meilleur de la 3G++ avec cette méga promotion
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I D É E S
Jeudi 4 février 2016
ÉDITORIAL
Un Donald, ça Trump énormément
Par
A. Lemili
REMPORTER le caucus de l’Iowa n’assure pas forcément le vainqueur d’investir le bureau ovale. Loin s’en faut, sauf que passer à la
place du meilleur dans cet Etat entretient le rêve le plus fou d’y parvenir
en raison de l’idée que l’Iowa sert d’indicateur précoce à tout candidat.
Ce qui, quelque part, explique la joie délirante d’Hillary Clinton et la
perte d’entrain habituel de Donald Trump, victime d’une véritable
douche écossaise tant il était persuadé, au vu de la déferlante médiatique qui accompagnait ses sorties, qu’il était aux cimes de la popularité.
Au caucus de l’Iowa où il était donné largement favori, il a été finalement dépassé par Ted Cruse, un conservateur pur et dur, création du
Tea Party. En ce qui concerne Trump, l’arrogant milliardaire a sans
doute payé par un échec son… arrogance d’autant plus qu’il s’est d’autorité affiché supérieur à ses concurrents en ne se rendant pas à un
débat donné juste quarante huit heures avant l’entame des élections. Or,
nul n’ignore que la politique de la chaise vide n’arrange nullement
celui qui y recourt d’autant plus que, l’occasion faisant le larron, les
autres prétendants s’en sont donné à cœur joie sur leur concurrent
lequel, considérant plus efficace d’être auprès de ses fans, a préféré
animer un meeting. Bien entendu, il ne s’agit là que d’une première
bataille sachant qu’il en reste quatorze autres, sauf que le caucus de
l’Iowa donnerait un peu plus d’avantage au vainqueur de chaque camp
politique. Ceci étant, si pour la candidate démocrate la cause pourrait
s’avérer entendue en raison d’une opposition interne limitée, la suite
des évènements a toutefois peu de chances de s’avérer facile face à ses
adversaires, non seulement pour ce qui lui est reproché à elle-même en
tant que responsable politique, elle était à l’époque secrétaire d’Etat
chargée de la diplomatie, et l’usage de messagerie personnelle pour évoquer à travers 22 mails des informations classées «Secret d’Etat», mais
également par rapport aux bilans des deux mandats de Barack Obama
et des résultats qui restent bien loin des espérances véhiculées lors des
campagnes l’ayant mené à deux reprises à la présidence des Etats-Unis.
Si les Républicains ne font pas dans la dentelle histoire de tailler des
croupières à une candidature sérieuse, Bernie Sanders son autre adversaire du même camp a fait dans l’élégance considérant que remettre sur
le tapis cette affaire relèverait plus de la politique politicienne. L’âpreté
de la lutte ne peut donc que rester dans le camp des Républicains, et
pour cause, de nombreux candidats sont prêts à pactiser avec le diable
pour s’éliminer les uns les autres. Entre Donald Trump, Ted Cruz et
Marco Rubio, qui vient en troisième position juste après le milliardaire,
c’est à qui ferait plus dans la provocation et la surenchère. Ironisant sur
l’absence du milliardaire au caucus, Jeb Bush autre candidat dira «En
quelque sorte, Donald Trump me manque. C’était pour moi un bon
nounours», alors que le vainqueur (Ted Cruz), tout en accusant au passage Marco Rubio «…d’avoir soutenu un projet de régularisations
massives d’Hispaniques et Latinos au Sénat en 2013», achève l’œuvre
du cadet des Bush : «Je tiens à remercier chacun ici pour avoir
montré aux hommes et aux femmes de l’Iowa le respect qui consiste à
venir expliquer pourquoi chacun d’entre nous pense qu’il ferait le
meilleur commandant en chef.» D’ici qu’arrivent les conventions
nationales de l’un et l’autre parti autant dire que les joutes orales vont
être implacables au sein de la formation républicaine sur les quatorze
caucus restants et à moins que Cruz, Rubio ou Trump ne décident de
sortir de la course, ce ne seront pas les déclarations féroces et les coups
au dessous de la ceinture qui feront défaut.
A. L.
Quotidien national d’information
Edité par la SARL Omnium maghrébin de presse
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réclamation, sauf accord préalable avec la direction.
La Chine et la grande
évasion des capitaux
Photo : DR
6
Par
Kenneth Rogoff*
epuis le début de l’année, la perspective d’une
dévaluation massive du yuan plane sur les
marchés mondiaux telle une épée de
Damoclès. Aucune autre forme d’incertitude liée à un
choix politique n’est aussi déstabilisante. La plupart
des observateurs estiment que la Chine devra laisser
son taux de change flotter librement au cours de la
prochaine décennie. Du fait de la contradiction entre
les impératifs politiques et économiques chinois, la
question est de savoir quelle va être la gravité des problèmes qui vont se manifester dans l’intervalle.
Il peut sembler étrange qu’un pays qui connaissait
un excédent commercial de plus de 600 milliards de
dollars en 2015 doive se préoccuper de la faiblesse de
sa monnaie. Mais une combinaison de facteurs notamment le ralentissement de la croissance et la
levée progressive des restrictions sur les investissements à l’étranger- a libéré un torrent de capitaux qui
fuient le pays.
Les Chinois peuvent désormais transférer à l’étranger 50 000 dollars par an. Si seulement 5% des
Chinois profitaient de cette autorisation, les réserves
en devises étrangères de la Chine fondraient comme
neige au soleil. Quant aux entreprises chinoises qui
disposent d’importantes liquidités, elles utilisent
toutes sortes de stratagèmes pour les faire sortir du
pays. Une méthode parfaitement légale consiste à
faire un prêt en yuan et à se faire rembourser en
devises étrangères.
Une méthode qui l’est beaucoup moins consiste à
émettre de fausses factures ou des factures artificiellement élevées -une sorte de blanchiment de l’argent.
Ainsi un exportateur chinois peut déclarer aux autorités un prix inférieur à la réalité pour une vente réalisée auprès d’un importateur américain et placer
discrètement dans une banque américaine la différence en dollars (qu’il pourra utiliser pour acheter un
Picasso).
Maintenant que les entreprises chinoises rachètent
en grand nombre des entreprises américaines et
européennes, le blanchiment des capitaux peut même
se faire au sein même de l’entreprise. Ce ne sont pas
les Chinois qui ont trouvé cette idée. Après la
Deuxième Guerre mondiale, alors que le contrôle des
changes étouffait une Europe ruinée, les flux de capitaux illégaux qui s’échappaient du continent représentaient 10% du montant des échanges, voire davantage.
En tant que grande puissance commerciale, il est pratiquement impossible à la Chine de stopper la fuite
des capitaux quand l’incitation à les transférer à l’étranger devient trop forte.
Malgré un gigantesque excédent commercial, la
Banque populaire de Chine a été contrainte d’intervenir pour pousser à la hausse le taux de change -au
point que les réserves en devises étrangères ont
diminué de 500 milliards de dollars en 2015. Avec un
contrôle des capitaux aussi inefficace, le trésor de
guerre chinois, 3 000 milliards de dollars, ne sera pas
suffisant pour soutenir l’économie ad aeternam. En
réalité, plus les gens s’inquiètent de la chute du taux
de change, plus ils veulent sur le champ faire sortir
leurs capitaux du pays. Et leur inquiétude à son tour
pousse la Bourse chinoise à la baisse. Dans les
milieux boursiers, on spécule beaucoup autour de
D
l’idée que les Chinois pourraient décider d’une dévaluation unique et brutale (de 10% par exemple) pour
affaiblir suffisamment le yuan de manière à diminuer
la pression à la baisse sur le taux de change. Mais audelà de fournir de l’eau au moulin de Donald Trump
et de ceux qui pensent comme lui que la Chine est un
partenaire commercial mal intentionné, ce serait une
stratégie dangereuse pour un gouvernement qui n’a
pas la confiance des marchés financiers. Le principal
risque est de voir une dévaluation massive interprétée
comme le signe d’un ralentissement de l’économie
chinoise bien plus marqué que ce que l’on croit, ce qui
encouragerait encore davantage la fuite des capitaux.
Il ne sera pas facile à la Chine d’améliorer sa communication avec les marchés si elle ne parvient pas à
produire des données économiques crédibles. On a
fait toute une affaire de l’annonce par la Chine d’un
taux de croissance du PIB de 6,9% en 2015, une
valeur proche de l’objectif officiel de 7%. Cette différence aurait dû apparaître comme négligeable, mais
les investisseurs ont considéré qu’elle était d’une
importance cruciale : ils ont pensé que la situation
devait être catastrophique si le gouvernement ne parvient pas à truquer suffisamment les chiffres pour
qu’ils reflètent les objectifs annoncés.
Les autorités pourraient commencer par établir une
commission d’économistes chargée de dresser un historique plus réaliste de la valeur du PIB, ouvrant ainsi
la voie à des statistiques plus crédibles dans l’avenir.
Au lieu de cela, pour diminuer la pression sur le taux
de change du yuan, la première idée du gouvernement
a été de l’arrimer à un panier de 13 devises en lieu et
place du dollar. Théoriquement l’idée est bonne, mais
en pratique il y a souvent un problème de transparence
avec les paniers de devises.
L’arrimage à un panier de devises pose sensiblement les mêmes problèmes que l’arrimage exclusif au
dollar. Il est vrai que l’euro et le yen ont chuté par
rapport au dollar au cours des deux dernières années.
Néanmoins si le dollar baisse cette année, le recours
au panier de devises se traduira par une hausse du
taux de change yuan-dollar, ce qui pourrait être
contre-productif. Par ailleurs, le gouvernement a aussi
indiqué son intention de renforcer la lutte contre les
flux de capitaux illégaux, mais il ne sera pas facile de
faire rentrer le mauvais génie dans sa bouteille.
La vie serait bien plus facile aujourd’hui si la
Chine avait adopté un taux de change beaucoup plus
flexible quand la situation était bonne -ce que certains
d’entre nous avaient suggéré il y a plus de 10 ans.
Peut-être les autorités y parviendront-elles en 2016,
mais il est fort probable que le yuan continuera à traverser des hauts et des bas -entraînant derrière lui les
marchés mondiaux.
K. R.
(traduit de l’anglais par Patrice Horovitz)
*Professeur d’économie et de politique publique
à l’université Harvard et lauréat du Prix de la
Deutsche Bank 2011 à l’économie financière. Il a
été l’économiste en chef du Fonds monétaire
international de 2001 à 2003.
In project-syndicate.org
R É G I O N S
Jeudi 4 février 2016
7
LE COMPLEXE COMMERCIAL EST PRÉSENTÉ COMME LE PLUS GRAND
DU PAYS
Park Mall, la nouvelle vitrine
du commerce à Sétif
Par
Algérie presse service
isible à des kilomètres à
la ronde lorsqu’apparaissent, au loin, les
contours encore vagues
de la ville de Sétif, l’ensemble
des tours El-Ali, baptisé
Park Mall, s’impose incontestablement, de par son côté monumental, comme la vitrine de la
capitale des Hauts-Plateaux.
Les deux énormes tours de plus
de 85 m de haut, restées à l’état
d’affreuses carcasses grises
pendant de nombreuses années,
sont aujourd’hui de véritables
bijoux architecturaux, tout en
vitres et en aluminium rutilant,
semblant trôner avec majesté au
cœur d’une base formée d’un
ensemble bâti de quatre étages
faisant penser à un écrin.
Présenté comme le plus
grand complexe commercial et
de loisirs du pays, le Park Mall
de Sétif, situé en plein centre de
la ville, comprend, entre autres,
un gigantesque centre commercial avec une multitude
de boutiques pour le shopping,
s’étendant sur plus de
4 1 0 0 0 m 2, u n h ô t e l d e l a
grande chaîne internationale
Marriott, un ensemble de
bureaux sur près de 14 000 m2,
une salle de congrès d’un
millier de places, en plus de
restaurants panoramiques, d’un
bowling et -ce qui est inéditd’une patinoire de 400 m.
Au départ, au milieu des
années 1990, le projet retenu
pour ce site occupant un endroit
éminemment stratégique juste à
côté du parc d’attractions, entre
le siège de la wilaya, le musée
national archéologique et la
porte de la Citadelle, consistait
Photo : DR
V
à réaliser 156 logements
promotionnels et un grand
centre commercial avec
des parkings en sous-sol. Une
fois le gros œuvre achevé,
l’ébauche du projet, d’où ne se
détachaient que les carcasses
hideuses des deux tours, se mit
à faire couler beaucoup plus
d’encre et de salive que de
béton ! D’autant que la
situation perdura durant plus
d’une décennie. Jusqu’à ce que
son propriétaire, la Cnep en
l’occurrence, le mette en vente.
Acquis en 2008 par une
entreprise privée dirigée par le
promoteur Rachid Khenfri,
patron de la société PromBâti,
l’ensemble, confié à une
entreprise turque, commença
par prendre sa forme actuelle il
y a juste 5 ou 6 ans. Et c’est
aujourd’hui un authentique
acquis pour la ville de Sétif qui
se voit ainsi confortée dans son
statut de grand pôle régional,
au cœur d’un bassin de plus de
5 millions d’habitants.
Rencontré par l’APS, le
directeur général du centre
commercial et de loisirs,
Kamal Jean Rizk, précisant
que l’inauguration aujourd’hui
du Park Mall ne sera que
partielle (50% des boutiques
seront ouvertes, ainsi qu’un
hypermarché Uno), a souligné
que cette réalisation, «la plus
importante du genre en Algérie,
va modifier foncièrement les
comportements en matière de
shopping et de loisirs», et
«ouvrira davantage Sétif sur le
monde». Le Park Mall de
Sétif, ce qui ne gâte rien,
semble satisfaire et recueillir
l’assentiment de tous les
Sétifiens, y compris des
commerçants du centre-ville.
Quelques-uns parmi ces derniers, même s’ils redoutent
(sans l’avouer ouvertement)
l’impact du projet sur leur
chiffre d’affaires, estiment, à
l’image des frères Bourouba
qui tiennent depuis 24 ans
un grand magasin d’alimentation générale avenue du
1er Novembre, que leur clientèle
qui vient acheter «des sachets
de lait, du yaourt ou de la limonade» ne les «abandonnera
pas».
De son côté, un citoyen de
Sétif, Amar Kidia (35 ans),
considère que «ce n’est pas
plus mal de sortir de la routine
en faisant ses emplettes dans un
espace agréable, avec les
enfants qui y trouveront
aussi leur compte grâce
aux innombrables loisirs
proposés».
Nouvel atout touristique
pour la cité d’Ain Fouara, le
Park Mall de Sétif aura bien
entendu ses «adeptes» mais
aussi ses détracteurs, dont
certains évoquent déjà un «lieu
élitiste» et se gaussent de la
présence (et des prix) des
enseignes prestigieuses qui y
éliront domicile (articles de
fantaisie, bijoux, parfums et
habits, notamment). Mais tous
les Sétifiens mesurent aussi
l’impact économique de
cette réalisation grandiose. Ne
serait-ce qu’en raison des
2 000 emplois qui y seront
créés lorsque le Park Mall sera
entièrement fonctionnel «dans
6 à 8 mois», selon le propriétaire des lieux, Rachid Khenfri.
APS
SELON LE DIRECTEUR DE WILAYA DU COMMERCE
Le marché informel en extension à Aïn Defla en 2015
LE COMMERCE informel
a connu une hausse dans la
wilaya de Aïn Defla durant
l’année 2015, a indiqué, hier, le
directeur local du commerce.
«Au total, 13 marchés informels
ont été recensés sur le territoire
de la wilaya de Aïn Defla durant
l’année 2015, alors que ces
espaces de vente anarchique
étaient au nombre de neuf en
2014», a précisé Aïssa Adjabi,
lors des travaux de la session
ordinaire de l’assemblée
populaire de wilaya (APW).
L’apparition de nouveaux
points où est exercé le commerce informel et la non-entrée
en activité des marchés couverts
au nombre de neuf sur le territoire de la wilaya expliquent
cette recrudescence, a signalé
M. Adjabi. Le refus de certains
commerçants d’activer au sein
des structures réglementaires en
dépit du fait qu’ils y disposent
de locaux commerciaux et le
recours du commerce informel à
une main-d’œuvre à laquelle
d’autres secteurs ont refusé de
recourir constituent les autres
causes à l’origine de cette
situation, a-t-il ajouté. Selon lui,
si certains marchés de proximité
sont, il est vrai, implantés dans
des zones urbaines, ils sont
toutefois dépourvus de valeur
commerciale, contredisant
l’instruction ministérielle
n° 2233 datée de 2012 relative à
l’absorption du commerce
informel. Les points noirs sont
présents, a-t-il fait savoir,
dans les communes de
Aïn Defla (5), Khémis Miliana
(3), Aïn Soltane (1), Bir Ould
Khélifa (1), Djendel et El Attaf
(2 points chacune), ce qui
exacerbe ce phénomène.
Le wali de Aïn Defla, Kamel
Abas, a déclaré, à cet effet, que
la lutte contre le commerce
informel «n’est pas du ressort
exclusif d’une direction donnée,
mais doit constituer une
priorité pour la société tout
entière».
Il a, à ce propos, fait état de
la vente au niveau des marchés
informels de produits contrefaits, périmés, non facturés et
dont l’origine n’est pas connue,
«d’où l’absence de tout contrôle
au niveau de ces marchés».
APS
20 projets d’investissement avalisés à Aïn Témouchent
LA CELLULE locale de
l’investissement de la wilaya de
Aïn Témouchent a approuvé,
depuis décembre dernier à ce
jour, 20 projets qui seront
implantés dans la nouvelle zone
industrielle de Tamazoura, à
54 km du chef-lieu de wilaya.
Ces dossiers d’investissement
ont été avalisés sur un total de
73 demandes, reçues par la
cellule qui a tenu, durant la
même période, cinq réunions à
l’issue desquelles les 20 projets
ont reçu l’accord favorable de
cette nouvelle institution. Ces
projets concernent les secteurs
de la chimie, du plastique, du
bâtiment, travaux publics et
hydraulique (Btph), industrie
automobile, bois et papier,
notamment. Ils devront générer,
pas moins de 4 299 postes
d’emploi, à court et moyen
termes. Les présentations des
projets se déroulent en présence
du bureau d’étude Urbor
d’Oran qui a implanté neuf de
ces projets, et des promoteurs
qui soutiennent leurs investissement par le biais de data-show,
en répondant à toutes les
questions des membres de la
cellule locale. Une fois les
projets avalisés, les opérateurs
recevront leurs permis
de construire dans un délai
n’excédant pas les dix jours.
Par ailleurs, quatre investisseurs ont, durant cette période,
décidé de retirer leurs projets
précédemment implantés à
Tamazoura. Ils ont été remplacés par d’autres opérateurs.
8
C O N J O N C T U R E
Jeudi 4 février 2016
LE BRÉSIL SERA-T-IL AU RENDEZ-VOUS PLANÉTAIRE DE L’OLYMPISME ?
A six mois des JO, Zika et la crise freinent
Rio dans son sprint final
Par
Pierre Ausseill
e devait être un sprint
final sans obstacles. Ce
sera un 110 mètres haies :
l’alerte au virus Zika et la crise
économique perturbent les
derniers préparatifs des jeux
Olympiques de Rio, qui
débuteront dans six mois.
Le 5 août, la flamme
olympique s’allumera dans le
légendaire stade Maracana,
marquant le coup d’envoi des
premiers Jeux olympiques de
l’histoire en Amérique du Sud.
Et les 10 500 meilleurs athlètes
de la planète rivaliseront pendant
deux semaines en quête de
records et de médailles dans un
décor naturel de cinéma.
L’homme le plus rapide du
monde, le Jamaïcain Usain Bolt,
jaillira des starting-blocks sous
la statue du Christ Rédempteur.
Les régates de voile partiront à
l’ombre du Pain de sucre. La
plage de Copacabana, en plus
des tournois de beach-volley,
verra défiler cyclistes sur route,
marathoniens et triathlètes.
Ce sera «une fête inoubliable», promet Mario Andrada,
porte-parole du Comité d’organisation Rio-2016, alors que
l’auto-proclamée «Ville
merveilleuse» se prépare depuis
2009 pour accueillir le plus
grand événement sportif mondial
avec le Mondial de football.
Des années d’interminables
chantiers qui ont souvent rendu
cauchemardesque le quotidien
des Cariocas.
Certes, les autorités ont
manqué leur pari de dépolluer la
somptueuse baie de Guanabara,
où les égouts de cette ville de
6,5 millions d’habitants
déversent toujours des rivières
d’excréments et d’ordures. Des
barrages flottants seront, faute de
mieux, installés autour des zones
Photo : DR
C
de régate pour contenir les
détritus. Mais Rio-2016 jure que
la santé des athlètes ne craint
rien, malgré des rapports
inquiétants sur les bactéries en
tous genres qui y pullulent.
Hormis cet échec cuisant, les
organisateurs ont rendu une
copie propre, aux antipodes de la
préparation chaotique du
Mondial-2014 de football, avec
ses stades très en retard et
surfacturés.
Le Parc et le village
olympique du quartier de Barra
da Tijuca (ouest) sont prêts à
97%, le reste des enceintes
sportives à plus de 70%.
Les nouvelles infrastructures
de transport, principal héritage
des Jeux pour les Cariocas,
avancent dans les délais. Et les
budgets sont respectés.
A défaut d’engouement
palpable, les JO ne suscitent pas
de rejet populaire comparable à
celui qui s’était déchaîné un an
avant le Mondial, lors des
grandes manifestations de juin
2013. Tout irait bien ou presque
donc, si le virus Zika et la pire
récession économique depuis les
années 1930 ne s’étaient invitées
à la fête à la dernière minute.
Le Brésil est à l’épicentre
d’une flambée continentale de
virus Zika, transmis par le
moustique Aedes aegypti et
fortement soupçonné d’être
responsable de l’explosion de
naissances de bébés microcéphales.
L’OMS vient de décréter une
«urgence de santé publique
mondiale». Et comme plusieurs
pays dont les Etats-Unis, le
gouvernement brésilien a
recommandé aux femmes
enceintes d’éviter de se rendre au
Brésil.
«Nous sommes inquiets mais
sûrs de gagner cette bataille. Le
virus n’affectera pas les Jeux», a
assuré mardi Mario Andrada.
«En août, le nombre de
moustiques diminue drastiquement et le nombre de cas de
virus Zika suivra cette chute», a
plaidé le chef des services
médicaux du Comité, Joao
Grangeiro. Athlètes et touristes
recevront des conseils de prévention, comme porter des manches
longues et s’enduire de répulsifs
anti-moustiques.
D’ici là, les autorités vont
s’atteler à éradiquer les foyers de
prolifération des moustiques
dans les zones olympiques.
«Nous avons le budget pour
cela», a assuré M. Andrada,
malgré les difficultés financières
de Rio-2016.
Les JO de Rio coûteront au
total 39,1 milliards de réais
(9,8 mds de dollars au cours
actuel), soit un quart du coût des
Jeux de Pékin en 2008.
Si la construction des
enceintes sportives et des
infrastructures de transport,
financées de longue date, ne sont
pas affectées par la crise, en
revanche Rio-2016 a dû tailler
jusqu’à 20% dans son budget
opérationnel de 1,8 md USD.
Sa trésorerie dépend, en effet,
des contributions de partenaires
locaux frappés de plein fouet par
la crise. Mais aussi de la vente
des billets : or seules 50% des
places réservées aux Brésiliens
ont été vendues.
Du coup, les athlètes seront
privés de télévision dans leurs
chambres. Et les VIP seront mis
au régime populaire brésilien :
riz-haricots noirs.
Le nombre de volontaires a
été réduit de 70 000 à 50 000. Un
projet de tribune provisoire pour
assister aux compétitions
d’aviron a été abandonné.
«Si l’on songe aux circonstances dans lesquelles doivent
travailler nos amis brésiliens, on
doit lever notre chapeau et
apprécier tout le travail qu’ils
font pour les JO», a salué la
semaine dernière à Athènes le
président du Comité olympique
international, Thomas Bach.
Pas question en revanche de
lésiner sur la sécurité à Rio, ville
aux indices de criminalité très
élevés où le combat contre les
trafiquants de drogue subit des
revers.
En outre, depuis les attentats
meurtriers de Paris en 2015, les
forces de sécurité se préparent
pour «le pire scénario», même si
le Brésil n’a jamais connu d’acte
terroriste.
Un dispositif massif de
85 000 policiers et militaires - le
double de Londres-2012 - fera de
Rio «la ville la plus sûre du
monde pendant les JO», promet
M. Andrada. Sur le front de
l’organisation, le principal motif
d’inquiétude porte sur la nouvelle ligne 4 du métro, qui reliera
en 13 minutes les plages touristiques au quartier olympique de
Barra de Tijuca (ouest).
Stratégique dans le plan de
mobilité des Jeux, elle est prête à
83% et doit être inaugurée début
juillet. Un délai serré sans
aucune marge d’erreur.
AFP
SOUPÇONNÉ DE PROVOQUER DES MALFORMATIONS CONGÉNITALES
SANOFI PASTEUR, la
division vaccins du groupe
pharmaceutique français Sanofi,
a annoncé mardi qu’il se lançait
dans la recherche d’un vaccin
contre le virus Zika, transmis par
des moustiques et soupçonné de
provoquer des malformations
congénitales.
Sanofi explique dans un
communiqué vouloir s’appuyer
«sur les succès obtenus dans le
développement de vaccins contre
des virus similaires», comme son
vaccin contre la dengue, Dengvaxia, enregistré récemment.
L’Organisation mondiale de
la Santé (OMS) a qualifié lundi
d’«urgence de santé publique de
portée mondiale» l’épidémie du
virus Zika. Le Brésil a déconseillé dans la foulée aux femmes
enceintes de venir aux JO cet été.
«Sanofi Pasteur répond à l’appel
mondial pour le développement
d’un vaccin contre le virus Zika,
justifié par la rapidité de la
propagation de la maladie et les
risques de complications
médicales», a indiqué Nicholas
Jackson, directeur de la
Recherche de Sanofi Pasteur, qui
sera chargé du nouveau projet de
vaccin.
«Par ailleurs, des recherches
sont en cours pour évaluer la
possibilité d’une autre
association entre l’infection à
virus Zika et un trouble
neurologique grave, qui
viendrait s’ajouter à la suspicion
forte de malformations
congénitales associées à
l’infection», poursuit le docteur.
Il n’existe à ce jour aucun vaccin
ni traitement spécifique contre
l’infection à virus Zika.
L’OMS a averti la semaine
dernière que le virus se propageait «de manière explosive»
dans la région des Amériques,
avec 3 à 4 millions de cas
attendus en 2016.
Zika est également soupçonné
d’être lié au syndrome
neurologique de Guillain-Barré
(SGB).
Le virus Zika est étroitement
apparenté au virus de la dengue.
Il appartient à la même famille
des Flavivirus, qui compte
également le chikungunya,
et il est transmis par des
moustiques appartenant à la
même espèce.
La production d’un vaccin
contre le virus Zika pourrait
prendre des années, a estimé
la semaine dernière le directeur
de l’Institut américain des allergies et maladies infectieuses
(Niaid), le Dr Anthony Fauci,
tout en jugeant prometteuses les
approches de recherche.
AFP
Photo : DR
Sanofi se lance dans la recherche d’un vaccin contre le virus Zika
C O N J O N C T U R E
Jeudi 4 février 2016
9
LA BULLE INTERNET FAIT RAGE
Alphabet ravit à Apple le trône de première
capitalisation boursière
Par
Agence France presse
a maison mère de Google,
Alphabet, a détrôné son
grand rival Apple en
devenant mardi la première
capitalisation boursière mondiale, une victoire symbolique
qui vient aussi consacrer la
nouvelle stratégie du groupe.
Cela faisait quatre ans
presque jour pour jour que le
groupe à la pomme dominait de
manière quasi permanente le
Dow Jones : le 25 janvier 2012,
il s’était emparé de la «pole
position» en dépassant la major
pétrolière ExxonMobil,
marquant un changement d’ère
et la montée en puissance de
l’économie numérique.
Confirmant la tendance
dessinée dans les échanges
électroniques lundi soir,
Alphabet lui a damé le pion en
totalisant en fin de séance
quelque 531 milliards de dollars
de capitalisation boursière à
New York, devant Apple et ses
523,9 milliards de dollars.
Nul ne sait combien de temps
ce nouveau règne durera. La
capitalisation boursière d’une
entreprise, qui équivaut au
nombre d’actions en circulation
multiplié par leur prix, est par
nature sujette à des variations
constantes qui dépendent du
cours du titre.
Mais cette alternance vient
valider, au moins symboliquement, la nouvelle stratégie
adoptée en 2015 par Google pour
faire œuvre de transparence et de
pédagogie auprès des
Photo : DR
L
investisseurs. Avec la création
d’Alphabet, Google et son coeur
de métier (la recherche et la
publicité en ligne, mais aussi les
activités de vidéo avec YouTube
ou mobiles avec Android) sont
devenus une filiale d’une holding qui coiffe également les
paris sur le futur du groupe de
Mountain View (Californie).
Voitures autonomes sans
chauffeur, relais-internet
embarqués dans des
montgolfières ou des drones,
compteurs connectés, initiatives
dans la santé... Ces paris sur le
long terme n’ont aucune garantie
de succès et engloutissent pour le
moment beaucoup d’argent.
Ces pertes n’ont toutefois pas
nui aux performances globales
d’Alphabet. Pour ses premiers
résultats publiés lundi soir, la
holding a dégagé un bénéfice net
de 15,8 milliards de dollars l’an
dernier, en hausse de 12% sur un
an, dépassant les attentes des
marchés.
Surtout, cet accès de
transparence, qui contraste avec
le secret entretenu par Apple sur
ses activités novatrices, a semblé
rassurer les investisseurs qui
s’inquiétaient depuis longtemps
des sommes englouties par les
projets novateurs de Google.
«La plus grande transparence
liée à la création d’Alphabet est
un pas positif pour mieux
comprendre la rentabilité du
coeur de métier de Google et les
pertes générées par ses projets
d’investissements», assurent les
analystes de Morgan Stanley
dans une note.
Selon Roger Kay, analyste
chez Endpoint Technologies
Associates, le changement de
hiérarchie entre les géants du net
tient toutefois plus au déclin
d’Apple qu’à l’émergence
d’Alphabet. «Apple engrange
encore des montants colossaux
mais les iPhone arrivent à
maturité et la question est de
savoir ce qui vient après», dit-il
à l’AFP.
Le PDG d’Apple Tim Cook
n’a pas été capable de «faire
sortir un lapin de son chapeau»,
ajoute-t-il.
Face à la baisse prévue des
ventes de l’iPhone, le groupe
informatique américain cherche
à se relancer en se réorientant sur
les services mais il pourrait avoir
atteint son pic de croissance.
Alphabet et sa filiale Google,
créée en 1998 dans la Silicon
Valley, ne sont toutefois, eux
non plus, pas à l’abri de certaines
turbulences.
Si le groupe peut compter sur
les 100 milliards de requêtes
mensuelles sur Google et le
milliard d’utilisateurs de la
messagerie Gmail, il devra aussi
faire face au ralentissement de la
publicité dans certains marchés
matures comme les Etats-Unis et
la Grande-Bretagne, notent les
analystes de Morgan Stanley.
Google, dirigé par Sundar
Pichai, est par ailleurs sous
pression en Europe où il est visé
par une enquête des services de
la concurrence et où ses
techniques d’optimisation
fiscales sont de plus en plus
critiquées.
Fin janvier, Google a ainsi
annoncé qu’il devrait payer
130 millions de livres
(172 millions d’euros) d’arriérés
d’impôts au Royaume-Uni après
une enquête du fisc britannique.
AFP
GRAND MÉNAGE CHEZ LE GÉANT CALIFORNIEN
Yahoo! supprime 15% de ses effectifs dans ses activités
restructuration annoncé mardi
pour tenter de se relancer. Sur la
base des effectifs à fin septembre
- les derniers communiqués par
le groupe - et en prenant en
compte les seuls salariés à temps
plein ou les contractuels, les
coupes représenteraient entre
1 500 et 1 700 postes. Le groupe
indique que la majorité seront
réalisées au premier trimestre,
mais se fixe l’objectif d’arriver
d’ici la fin de l’année à
9 000 salariés à temps plein et
Photo : DR
LE GROUPE internet
américain Yahoo! va supprimer
15% de ses effectifs, fermer
certaines activités et explorer
«des alternatives stratégiques»,
y compris des cessions d’actifs,
dans le cadre d’un plan de
moins de 1 000 contractuels.
Fin septembre, il comptait
10 700 salariés à temps plein et
presque 800 contractuels.
Globalement, le groupe dit
vouloir concentrer ses produits
grands publics sur trois grandes
plateformes -Yahoo Search,
Yahoo Mail et Tumblr - et
sur quatre grands thèmes l’actualité, le sport, la finance et
les styles de vie - en mettant la
priorité sur des marchés en
croissance comme les
Etats-Unis, le Canada, le
Royaume-Uni, l’Allemagne,
Hong Kong et Taiwan.
Yahoo! dit en particulier
avoir l’intention de fermer ses
bureaux à Dubai, Mexico,
Buenos Aires, Madrid et Milan.
Il va arrêter des activités,
consolidant notamment certains
de ses magazines en ligne et en
arrêtant d’autres. Il dit aussi
avoir commencé à explorer les
possibilités de cessions d’actifs
non stratégiques et immobiliers.
Toutes ces mesures sont
censées permettre de réduire les
coûts d’exploitation de plus de
400 millions de dollars d’ici la
fin de l’année, d’améliorer la
rentabilité et d’enfin relancer la
croissance du groupe, en panne
depuis des années.
C’est un peu l’opération de la
dernière chance pour la patronne
Marissa Mayer, arrivée aux
commandes à l’été 2012 avec la
mission de redonner son lustre
d’antan à l’ex-fleuron d’internet.
Les résultats se font toutefois
toujours attendre.
Yahoo! affiche un chiffre
d’affaires en hausse de 7,6% à
presque 5 milliards de dollars sur
l’ensemble de l’année dernière
mais une fois déduits les revenus
reversés à des partenaires, il est
en recul.
Le groupe est en outre lourdement tombé dans le rouge, avec
une perte nette de 4,4 milliards
de dollars sur l’ensemble de
l’année 2015 contre un bénéfice
de 7,5 milliards en 2014. La
perte est due presque en
intégralité à une charge pour
dépréciation d’actifs.
Dans les échanges
électroniques suivant la clôture
de la Bourse de New York,
l’action Yahoo! reculait de
1,75% à 28,55 dollars
AFP
10
F O C U S
Jeudi 4 février 2016
LA QUATRIÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE ET LES DÉFIS DE L’HEURE
Des robots et des réfugiés
Par
Anne-Marie Slaughter*
a réunion de cette année
du Forum économique
mondial (WEF) à Davos
avait pour thème la Quatrième
révolution industrielle. Elle
aurait du avoir pour sous-titre :
«Robots et réfugiés». Si la majorité des sessions a mis l’accent
sur les merveilles technologiques
de demain, d’autres ont souligné
l’incapacité de la communauté
internationale à résoudre l’un des
plus anciens problèmes de l’humanité : comment nourrir, loger
et venir en aide à des populations
entières, chassées de leur pays et
de leur foyer par les conflits.
La Première révolution industrielle a été engendrée par l’invention de la machine à vapeur et
la production mécanique ; la
seconde a été définie par l’électricité et la production de masse ;
et la troisième fut la révolution
numérique, entamée dans les
années 1960 avec l’invention des
ordinateurs, des semi-conducteurs et de l’internet.
Selon le président du WEF
Klaus Schwab, la Quatrième
révolution industrielle est en
train de se produire aujourd’hui
et «est caractérisée par un
internet beaucoup plus mobile et
omniprésent, des capteurs plus
petits, plus puissants et aussi
moins chers, et par l’intelligence
artificielle et l’apprentissage
automatique». Elle marque le
début d’une nouvelle ère dans
laquelle les systèmes physiques
et virtuels sont imbriqués, dans la
production, les services et le
corps humain même.
Le programme du WEF a
compris des sessions sur la robotique, la biotechnologie, la nanotechnologie et les voyages
spatiaux. La rencontre annuelle
présentait également une exposition interactive, This Time
Tomorrow (Demain à la même
heure) développée en collaboration avec le Victoria and Albert
Photo : DR
L
de faire une expérience plus
réelle et d’être traité, après avoir
revêtu un foulard, comme une
réfugiée pendant 75 minutes et
être confrontée à des choix
déchirants au moyen d’une simulation. La grande majorité des
réfugiés viennent d’un monde à
peine sorti de la Seconde révolution industrielle. Ils s’entassent
dans des bateaux qui prennent
l’eau, à la merci des vagues, ou
dorment sur le sol des gares.
Et pourtant, la majorité du
million de réfugiés qui ont afflué
en Europe cet été – principalement en provenance de la Syrie –
ont accès à cet élément de la
Quatrième révolution industrielle
qu’est «l’internet mobile omniprésent». Nombre d’entre eux
ont reçu des conseils en temps
Photo : DR
Museum, comprenant six scénarios d’avenir, dont un monde où
des moulages en trois dimensions
de visages humains ont été
obtenus à partir d’un seul brin
d’ADN, où les immeubles sont
recouverts d’une pellicule
capable de réaliser la photosynthèse, capturant le dioxyde
de carbone et relâchant de
l’oxygène, et où l’on pouvait
vaincre la mort en ressuscitant
ceux qui avaient choisi d’être
cryogénisés.
D’autres expositions ont toutefois mis l’accent sur des problèmes plus immédiats. Il était
par exemple possible de faire
l’expérience de ce qu’est la vie
d’un réfugié au moyen d’un
casque de réalité virtuelle. La
fondation Crossroads proposait
réel via les médias sociaux disponibles sur leur smartphone.
Selon Michel Bauwens, fondateur de la fondation P2P (de
pair-à-pair), 2015 a été l’année
où des millions de réfugiés ont
été organisés par les médias
sociaux (plus spécifiquement par
le biais de groupes Facebook
secrets) et où de nombreux
citoyens se sont organisés en
réseaux de pair-à-pair pour leur
venir en aide. Ces «réfugiés
Facebook», comme les médias
n’ont pas tardé à les appeler, ont
non seulement utilisé cette application pour coordonner leurs
déplacements avec les passeurs,
mais également pour s’entraider.
La coordonnatrice des opérations du HCR pour la Grèce,
Alessandra Morelli, a indiqué
que les dizaines de milliers de
réfugiés syriens arrivant sur l’île
grecque de Lesbos «savent exactement où aller, à qui parler. Ils
savent ce qu’il faut acheter». Les
messages postés sur Facebook
leur disent quel genre de tente
acheter, les itinéraires et les tactiques à suivre, comme lacérer
les bateaux pneumatiques sur lesquels ils arrivent pour éviter
d’être repoussés en mer par les
autorités grecques.
La question se pose toutefois
de savoir si des robots, le
séquençage génétique ou de
mini-capteurs peuvent aider les
réfugiés à s’intégrer dans des
sociétés européennes qui leur
sont de plus en plus hostiles, ou
les aider à retourner chez eux. Il
est facile d’imaginer différents
moyens permettant de marquer et
de suivre ces réfugiés. Après
tout, l’Autorité indienne d’identification unique (UIAI) a déjà inscrit près d’un milliard d’Indiens
dans son fichier d’identification
biométrique, qui repose notamment sur un scan de l’iris des
participants. Si l’on associait par
exemple l’identification de l’iris
à de nouveaux téléphones (déjà
vendus par Microsoft) qui utilisent cette technologie pour
reconnaître le propriétaire de
l’appareil, tout réfugié qui utiliserait son smartphone pour se
connecter aux médias sociaux
pour savoir où aller dévoilerait
simultanément sa localisation
aux gardes-frontières. Et alors
que l’UE tente de sécuriser ses
frontières pour préserver la
liberté de circulation de ses
citoyens, marquer et trouver les
réfugiés et les migrants économiques avant qu’ils arrivent sur
le territoire européen deviendrait
rapidement une priorité.
Mais en sus de l’atteinte aux
libertés civiles qu’implique ce
procédé, aucune technologie
n’est capable de résoudre le problème sous-jacent : les conflits
que fuient des millions de personnes. Au cours de l’histoire,
l’être humain a fait preuve d’une
plus grande ingéniosité pour
concevoir des technologies mortelles que des technologies protectrices.
Au début de la guerre civile
en Syrie, lorsque le gouvernement du président Bachar elAssad avait affirmé que les
photos des atrocités postées sur
les réseaux sociaux par l’opposition étaient des montages, il
aurait été possible de mettre sur
pied un programme des Nations
unies comprenant des procédures
de vérification de l’authenticité
des photos et des vidéos postées.
Mais une fois encore, aucune
technologie ne peut compenser
l’absence de volonté politique
ayant pour objectif de demander
à des gouvernements de rendre
des comptes.
De même, aucune technologie
ne peut obliger des belligérants à
négocier la paix. Même la bombe
atomique, qui a mis fin à la
Seconde guerre mondiale en
forçant le Japon à capituler,
dépendait de la volonté du président Harry Truman de l’utiliser.
Le roman Ghost Fleet, de
Peter Warren Singer et August
Cole, qui imagine une guerre
future entre la Chine et les ÉtatsUnis, est remarquable en ce sens
qu’il décrit toutes les technologies étonnantes utilisées par les
deux camps, en se fondant sur les
informations rendues publiques
par les sources militaires américaines et chinoises (microdrones, robots et hologrammes à
foison). Mais l’issue de la guerre
est quand même déterminée par
le courage, la volonté et la détermination d’êtres humains, les
mêmes qualités qui sont en tout
temps nécessaires pour mettre fin
à la souffrance humaine. A-M. S.
(traduit de l’anglais par
Julia Gallin)
*Professeur émérite de science
politique et des affaires internationales à l’université de
Princeton, présidente et chef de
la direction du groupe de
réflexion New America.
Ancienne directrice de la planification politique au Département d’État des États-Unis
(2009-2011)
In project-syndicate.org
SUPPLÉMENT
HEBDOMADAIRE
P12
P13
Déclarés adjuvants du tourisme
à Constantine
Constantine
Activité artisanale
et tourisme culturel,
l'indissociable équation
Les métiers
traditionnels face
aux délires officiels
L’INFRASTRUCTURE TOURISTIQUE SE DÉVELOPPE ET SE MODERNISE
ARRET SUR IMAGE
Aujourd’hui, partout à travers le pays, les familles aménagent des
salons traditionnels. Même en matière de construction, les gens
aisées font aussi, de plus en plus, appel aux artisans pour
imprimer un cachet coutumier à leurs maisons. On assiste à une
heureuse résurgence de la culture et du savoir-vivre local. Le
ministère délégué chargé de l’Artisanat, à travers des Chambres
professionnelles réparties sur tout le territoire national, soutient
et accompagne cette dynamique prometteuse. Un fonds national
de soutien au tourisme et à l’artisanat a été créé dans cet objectif.
Des encouragements, des aides et des subventions diverses sont
prodigués aux artisans. Certains créateurs ont même réussi à
exporter leurs produits typiques vers l’Europe et le Moyen-Orient.
Mais cette incursion sur les marchés extérieurs reste très timide.
Au point où on est en ce moment, l’artisanat algérien doit
focaliser son attention dans cette direction pour se donner une
plus grande marge de développement. Il s’agit de franchir une
autre étape pour trouver de nouveaux débouchés et gagner les
faveurs des amateurs et des passionnés étrangers. Dans cette
perspective, le secteur du tourisme a un grand rôle à jouer pour
faire découvrir, promouvoir et vendre cet artisanat. La relance du
secteur des voyages, notamment le tourisme culturel, est
indispensable pour permettre à ce précieux secteur de l’artisanat
de maintenir sa dynamique de croissance
Photo : S. Zoheir
Une belle perspective s’ouvre pour l’artisanat ?
Par
Kamel Amghar
artisanat algérien reprend des couleurs,
après un effacement qui aura duré
longtemps. Remis au goût du jour, les
poteries, les objets décoratifs, les ustensiles, les
L’
vêtements, les meubles et les bijoux traditionnels, se
vendent bien. Dopés par une demande interne
constante, les vieux ouvrages font «tendance».
Des magasins spécialisés ont été ouverts un peu
partout et proposent un large éventail de choix.
Suite en page 15
Rue Ben Mhidi, le pur-sang de l’Émir a le blues !
Par
Noureddine Khelassi
RUE LARBI-BEN MHIDI , ex-rue d’Isly. Et la
Place Bugeaud qui perd le nom de baptême
initial pour celui de l’Emir-Abdelkader. Les
Galeries-de-France qui deviennent algériennes.
Ici, dans cette artère urbaine, naguère une vraie
veine culturelle d’Alger, l’Histoire se télescope et
la culture, hors Mama et Cinémathèque, n’a plus
ses quartiers de noblesse. Avec l’outrage du
temps qui passe, la pression démographique, la
dictature de l’automobile et la main de l’Algérien
qui dégrade, le vaisseau convivial qu’elle fut est
désormais un souvenir. Rue Ben Mhidi, le cheval
sur lequel trône en sa place l’Emir Abdelkader
s’ennuie. Il a même le spleen baudelairien.
Comme les Algérois qui y ont connu la fête, le
plaisir de la citronnade ou du malt en mousse, la
jouissance du gourmet, la joie du cinéphile et le
bonheur du bouquineur. Aujourd’hui, de bout en
bout, sur un kilomètre de bitume et de trottoirs
défoncés, la malbouffe algérienne et la
contrefaçon chinoise ont gangréné l’espace. Rue
Ben Mhidi, c’est tous les jours embouteillages,
grouillement et tumulte. Ici, tout n’est plus luxe,
calme et volupté. Juste ciel, qu’elle fut belle la
rue d’Isly ! Au départ, en 1844, juste une vaste
trouée. Quelques constructions, de l’actuelle
Grande Poste jusqu’au début des rues Patrice
Lumumba et Ali Boumendjel, naguère Henri
Martin et Dumont d’Urville. On y érigea d’abord,
à l’endroit même où sera inaugurée la Grande
Poste en 1930, une statue pour le buste du
bien-nommé docteur François Clément-Maillot,
dont l’hôpital de Bab El Oued a longtemps porté
le nom. Puis, la colonisation avançant, on y
plantera une statue pour le maréchal Thomas
Robert Bugeaud, Duc d’Isly et surtout adversaire
implacable de l’Emir Abdelkader. Ancien des
guerres impériales napoléoniennes, il avait défait
le sultan du Maroc, allié initial de l’Emir algérien,
après la mémorable bataille d’Isly. Cette voie
d’eau à la frontière algéro -marocaine qui
donnera son titre de gloire au maréchal et son
premier nom à la rue éponyme. Bien plus tard,
l’Emir et son cheval, qu’on lui a changé une fois,
remplaceront l’ennemi sanguinaire d’hier. Et
toujours l’Histoire qui offrira à la rue un autre
joyau d’architecture néo-mauresque. Au numéro
23 où sera érigé le bâtiment des Galeries de
France qui deviendront algériennes avant
d’abriter le MAMA, récent musée d’art moderne
algérien. Mais la rue d’Isly, ce n’est pas seulement
la confrontation historique entre Algériens et
Français. C’est aussi le théâtre d’une tragédie
franco-française. Le 26 mars 1962, l’armée
coloniale mitraille des Français qui manifestaient
pour le maintien de l’Algérie dans la France
impérialiste. 46 morts. Plus tard, avec le nom du
grand héros de la Révolution algérienne qu’elle
porte toujours, elle sera deux décennies durant,
un pays de Cocagne culturel. La Mecque
algérienne du chic et du bon goût. Dans des
ruelles adjacentes, des restaurants aux noms
roboratifs comme le Baçour et l’Alhambra haut
perché sur le toit du Bon Marché, de nos jours
tristement désaffecté. Et, pour des marivaudages
culinaires et bachiques, il y avait le Marivaux
surplombant un cinéma de même nom qui
n’existe plus aussi. Sans oublier, heureusement, le
Normand toujours ouvert comme une invitation
permanente pour une assiette gourmande. Rue
d’Isly-Larbi Ben Mhidi, c’était aussi six librairies,
dont une grande Maison des livres et une autre
plus vaste, la Croix du Sud sur laquelle on a mis
depuis belle lurette une croix définitive. Rue
d’Isly, c’était surtout le cinoche en fête où les
cinéphiles étaient souvent à la fête. Ah ces noms
de voyages oniriques ! Le Casino pour le cinéma
et la musique, l’Olympia pour les films du Caire
et de Bombay, le Marivaux, le Club érigé en
Cinémathèque, le Monaco, le Régent, le Paris ou
Hollywood en face du Normand, ce «ciné»
gastronomique ! Et, caméras d’or sur le gâteau
cinématographique, deux salles jumelles, le
Midi-Minuit et le Lux où y aller n’était pas un
luxe ! Bien après, ces salles obscures auront des
noms locaux qui, au fil du temps qui lasse, ne
faisaient plus rêver, avant de sombrer dans la
vraie obscurité. C’était déjà avant leur mort
inexorable. Avant même de voir le contrefait
chinois et la lipidique chawarma «bouffer» les
cinémas et les librairies. Rue d’Isly, le cheval de
l’Emir est triste et fatigué.
N. K.
12
Jeudi 4 février 2016
DOSSIER
DOSSIER
DÉCLARÉS ADJUVANTS DU TOURISME À CONSTANTINE
Jeudi 4 février 2016
13
CONSTANTINE
Les métiers traditionnels
face aux délires officiels
Photo : S. Zoheir
Activité artisanale et tourisme
culturel, l’indissociable équation
A
A. Lemili
la question d’un artisan évoquant
le manque d’espace pour l’exercice du métier dans de bonnes
conditions, il n’était nul besoin d’être
devin pour anticiper la réponse de la
ministre déléguée chargée du Tourisme et
de l’Artisanat lors de sa visite à
Constantine. La voici, cette réponse :
«C’est la raison pour laquelle il va y
avoir un projet du village de l’art et de
l’artisanat à Aïn El Bey à proximité du
Zénith, en plus, certains locaux fermés au
niveau de la ville Ali Mendjeli seront distribués pour les artisans, tel les dinandiers dans le but de diminuer ce manque.»
Or, ce que semble superbement ignorer
Aïcha Tagabou, c’est que ce ne sont certainement pas les espaces qui manquent
ou ont manqué à Constantine, la wilaya
disposant déjà de deux cités des artisans,
l’une à proximité de la zone industrielle
Rhumel et l’autre sur les hauteurs de la
ville en plus de celles nées spontanément
du temps de gloire des différents métiers
artisanaux… par la grâce d’authentiques
hommes de métiers aux connaissances et
la maîtrise de l’art gagnés de père en fils.
La première cité, au motif de désertion
des lieux en raison des méfaits du terrorisme, n’a été que très partiellement
investi par les artisans, la plus grande
partie ayant vendu les locaux obtenus à de
tierces personnes qui en feront des
espaces de stockage (journaux invendus
compte tenu de la proximité de la maison
de la presse et destinés à la revente) et
pour ceux qui feront le choix du commerce (débits de boissons alcoolisées,
taxiphones, salon de beauté, atelier de
soudure, boîte de communication…). La
cession se faisant sous blanc-seing sans
que personne ne soit inquiété et forcément
avec la complicité des services concernés
de l’administration locale. Quant à la
deuxième cité, elle ne sera jamais
attribuée et n’ouvrira donc jamais sauf
que les différents box deviendront au fur
Photo : DR
De notre correspondant à Constantine
et à mesure des lieux de débauche pour
tomber ensuite graduellement en ruines.
La déclaration de la ministre s’est-elle
donc faite juste dans le cadre des envolées
populistes habituelles de tout cadre nouvellement bénéficiaire d’un maroquin au
gouvernement, une réalité et si tant est
qu’elle le soit il devient alors plus que
probable que le projet soit remis aux
calendes grecques en raison de la conjoncture économique peu favorable. Enfin, il
est certain que celui-ci (son engagement)
confirme qu’il n’existe pas de continuité
dans la gestion des portefeuilles et une
méconnaissance flagrante des situations
qui ne peut que corroborer l’inutilité et la
faillite de la communication chez les collaborateurs directs et autres mains du
ministre concerné.
Alors de là à dire, et surtout à faire
croire, que les métiers artisanaux vont
aider à booster le tourisme local, c’est,
chez les rares et vrais artisans lesquels au
demeurant ne sont plus en exercice, une
promesse sur laquelle il est plus que peu
probable qu’ils auraient osé s’engager.
Par ailleurs, y a-t-il nécessité de rappeler cette fameuse instruction donnée par
le président de la République lors de l’une
de ses visites à Constantine où il était
question d’inclure dans les programmes
de formation professionnel et apprentissage l’enseignement des métiers traditionnels en voie de disparition, une instruction
qui a été appliquée à l’avenant sur le terrain pour ensuite disparaître définitivement. Pourtant, plusieurs gens du métier
(luthiers, selliers, cuisiniers, pâtissiers(res)
ont été recrutés pour être ensuite placés
dans une voie de garage, leur rémunération rognée jusqu’au point où certains
opteront pour la voie judiciaire pour
recouvrer leurs droits. En vain, faut-il le
souligner.
Pour l’anecdote, centres et instituts
n’étaient pas arrivés à constituer une seule
classe dans leur établissement face au
refus des élèves et apprentis de suivre les
nouvelles filières proposées. Ceux qui
y iront le seront contre leur volonté parce
que désignés d’office. C’est dire, de
manière globale et sans fard, l’état des
lieux de l’artisanat et des métiers
traditionnels, leur pérennisation et leur
préservation.
A. L.
Photo : DR
Le développement
du tourisme, une urgence A
pour des milliers d’artisans
De notre correspondant à Constantine
Par
L
Malik Boumati
es artisans algériens vont bien. Ils vont bien dans le sens où ils sont encore capables de fabriquer
des merveilles qui éblouiraient n’importe quel touriste. Mais l’artisanat ne va pas bien parce que
les artisans ne vont pas bien sur le plan socioéconomique. Du point de vue commercial. Malgré
toute la bonne volonté de Aïcha Tagabou, la ministre-déléguée chargée de l’Artisanat, et ses efforts
pour la promotion de cette activité, les artisans, toutes activités confondues, ne voient toujours pas la
solution venir à leurs soucis. Eux qui souffrent énormément du problème de l’écoulement difficile de
leurs produits, en raison notamment de la cherté des matières premières ou de la concurrence déloyale,
n’arrivent plus à vivre de leur activité. Ce qui les pousse assez souvent d’ailleurs à aller vers l’informel
pour réduire les charges qui pèsent sur eux.
Certains d’entre eux ont tout simplement trouvé un autre travail pour faire vivre les leurs, en gardant l’activité artisanale comme une source d’appui à leur budget familial. Les pouvoirs publics ont
pris des mesures, il y a quelques années, pour amener les artisans, notamment les bijoutiers, à se
remettre sur le circuit légal, mais ces derniers ont vite déchanté, après avoir obtenu leurs cartes d’artisans. La cherté de l’argent et la rareté du corail ont mis les artisans bijoutiers, notamment ceux
d’At Yanni dans une extrême difficulté qui les a menés droit vers l’activité informelle. Les mesures
prises en leur faveur ont certes atténué la crise mais la concurrence de ceux qui font dans la contrefaçon a vite remis les difficultés au goût du jour. Les artisans potiers trouvent toutes les difficultés à
écouler leurs produits, en raison aussi de la concurrence déloyale, notamment des importateurs qui
introduisent de la poterie bas de gamme et à bas prix.
Il faut dire que pratiquement tous les artisans sont touchés par le problème de la commercialisation,
que ce soient les bijoutiers, les potiers, les vanniers, les tisserands, les sculpteurs et autres. Et ils se
rendent à l’évidence que seul le tourisme peut être salvateur pour leur activité, parce que justement
seul le touriste, particulièrement étranger, saura préférer le produit du terroir à celui contrefait et produit industriellement. Et pour le tourisme, c’est, semble-t-il, demain la veille, le retard accusé dans ce
secteur ayant atteint une ampleur immense. En d’autres termes, Aïcha Tagabou peut faire ce qu’elle
veut dans son département de l’artisanat si son collègue et néanmoins supérieur en charge du tourisme,
Amar Ghoul, ne fait pas le nécessaire pour développer un tourisme moribond. Au point où beaucoup
d’Algériens dont des artisans soupçonnent les pouvoirs publics de bloquer délibérément ce secteur,
susceptible d’engranger des milliards de dollars d’entrées. Sinon, comment expliquer le non lancement
de dizaines de projets de zones d’extension touristiques inscrits à l’indicatif de dizaines de wilayas du
pays.
Il est effectivement temps de développer le tourisme dans toutes ses facettes, sites, circuits et surtout hébergement. L’Algérie a des potentialités touristiques extraordinaires, ce qui rend le développement du secteur du tourisme très facile, notamment dans le grand Sud où la nature facilite la mission à
tous ceux engagés dans cette œuvre. Et entre les sites historiques et archéologiques, le tourisme culturel pourra pallier au tourisme balnéaire qui semble impossible aujourd’hui, sans les grosses dépenses
nécessaires à sa réalisation et surtout sans un changement profond dans la mentalité de la société algérienne. Des villages traditionnels de la région de Kabylie aux sites témoignant de la présence sur notre
sol de civilisations comme celles des Romains, des Byzantins et des Phéniciens, en passant par l’occupation française, de nombreux sites sont susceptibles d’intéresser les touristes étrangers qui ne sont pas
tous attirés uniquement par le soleil et la mer. Ce sont ces touristes là qui boosteront la vente des produits artisanaux et développent réellement l’artisanat pur et traditionnel. Ce sont eux qui feront la
différence entre le produit du terroir et la contrefaçon dont les auteurs n’ont qu’une seule priorité : le
gain facile. C’est pour cela que sans le tourisme, l’artisanat, le vrai, risque de mourir à petit feu.
M. B.
Nasser Hannachi
ïcha Tagabou, la ministre-déléguée
chargée de l’Artisanat, ne cesse de
multiplier les tournées pour
promouvoir les produits du terroir. De
salon en salon, d’une région à l’autre, elle
sillonne le pays et essaye de persuader les
artisans à ne pas lâcher prise, car, selon
son département, le créneau reste une
valeur sûre pour l’économie du pays. Ce
qui est plus que compréhensible dans la
mesure où les pouvoirs publics, face à
l’effritement des rentes pétrolières, tentent
d’exploiter la moindre niche susceptible
de produire de la richesse. Les divers ateliers de dinanderie, poterie, sellerie, vannerie, tissage… en sont une. Mais le pari
de leur exploitation optimale n’est pas
encore gagné. La plupart des professionnels à Constantine ou ailleurs peinent à
écouler leurs produits faute d’un espace
commercial adéquat et, surtout, de chalands.
Millénaire, rompue à l’exercice d’artisanat, la ville du Vieux rocher devait avoir
surpassé cette problématique à laquelle les
quelque 10 000 artisans activant dans les
12 municipalités sont en bute. Les changements opérés à la tête des offices en
charge n’ont rien apporté de nouveau si ce
n’est des salons conjoncturels voués au
métier lesquels s’éteignent au dernier passage des officiels. La Chambre des arts et
des métiers (CAM) de wilaya forme
chaque année de jeunes qualifiés qui une
fois sur terrain ils reviennent à l’évidence.
Où exposer les articles confectionnés ? Et
la seconde préoccupation demeure attachée à l’inexistence d’acquéreurs potentiels. Des visiteurs nationaux ou étrangers
se manifestent rarement dans une cité
souffrant de son incapacité à asseoir une
stratégie de tourisme apte à fructifier son
terroir. Le hall de la salle du Zénith qui
accueille périodiquement des semaines
culturelles des wilayas dans le cadre de la
méga manifestation culturelle
«Constantine, Capitale de la culture
arabe 205» (CCCA-2015), en aura vu
passer des artisans qui ont montré cette
diversité d’œuvres que recèlent les
régions, mais la dimension commerciale
est restée vierge. Les différentes expositions se sont caractérisées par une faible
affluence du public. «On n’a pas d’aires
spécifiques appropriées pour exercer
notre métier», déplorent des dinandiers de
Constantine. A vrai dire, les expériences
antérieures menées par les collectivités
locales pour dégager un espace destiné à
l’activité n’ont pas apporté l’effet
escompté dès lors que les lieux ne
répondaient pas aux critères et aspirations
de la majorité des artisans. Et la énième
promesse des décideurs de consacrer une
superficie est dans le tuyau. Le village de
l’artisanat à Zouaghi demeure une
alternative pour aplanir la situation, avait
estimé Mme Tagabou lors de son dernier
passage à Constantine. Sur papier, le
ministère étudie et tente de redresser le
tourisme sous ses multiples facettes. Dans
ce cadre, on accorde à l’artisanat de
l’intérêt. Formations prodiguées aux
jeunes, recyclages, enregistrement des
artisans dans un fichier national… sont
quelques-unes des initiatives visant la
promotion de ce secteur.
Mais, selon certains experts, ce
paramètre d’espace de vente n’est pas le
seul frein. Ils renvoient la faiblesse du
secteur à un manque flagrant de touristes.
«Sans les touristes, locaux et étrangers,
l’artisanat ne parviendra pas à décoller»,
soutiennent-ils. «Il est nécessaire de
revoir la copie de tourisme culturel via
des réseaux et offices professionnels.
C’est une condition préalable à l’essor et
à l’équilibre de la profession», ajouterontils. Cirta dispose de tous les atouts pour
attirer un nombre impressionnant de touristes, par ses vestiges et reliefs naturels,
et par ce gisement de savoir-faire en
matière de confection de produits artisanaux. Il reste à matérialiser ce deuxième
paramètre qu’est le tourisme. Pour participer au PIB, comme le veulent les responsables, l’artisanat ne doit être valorisé
occasionnellement, lors d’une journée ou
d’un salon qui lui est dédié. Au contraire,
on l’enfermant dans le conjoncturel et la
promotion par le discours, il ne ferait que
peser sur les caisses de l’Etat ! La véritable promotion de l’artisanat est un travail permanent et qui doit impliquer toutes
les compétences et institutions concernées.
L’artisanat se doit d’avoir un espace de
vente, c’est une évidence, mais sans
tourisme, culturel de préférence, les
bijoux, les plateaux de cuivre, les tenues
traditionnelles… continueront à embellir
les vitrines, sans les quitter… jusqu’à
quand !?
N. H.
Photo : S. Zoheir
Photo : DR
L’ACTIVITÉ ARTISANALE MEURT À PETIT FEU
DOSSIER
Jeudi 4 février 2016
15
SECTEURS CULTUREL ET TOURISTIQUE SONT INTERDÉPENDANTS
Terroir, artisanat et tourisme,
le triptyque gagnant
Par
Mohamed Rahmani
e terroir a toujours été le lieu de pèlerinage privilégié pour tous ceux qui
veulent retrouver leur identité, leur
culture, leur origine, leurs racines, et, à partir
de là, forts de ce retour aux sources, de ce
ressourcement, on en sort «bien dans sa
peau», ragaillardi, conforté et bien armé
pour aller de l’avant face à l’adversité. Le
patrimoine culturel est là, dans cet air qu’on
respire, dans ces habitations modestes sur un
hameau, dans cette «déchra», cette mechta,
dans ce «way of life» simple et sans artifice,
dans ces habits traditionnels, dans ces bijoux
qu’on fabrique à l’ancienne, dans ces haïks
et m’layas, dans ces burnous et ces gilets,
dans ces ustensiles en terre cuite, dans ces
poteries décorées, dans ces malles aux couleurs chatoyantes toutes bariolées. Et ces
plats du terroir, ces plats qu’on a dégustés
avec plaisir et qu’on déguste encore sans
jamais s’en lasser. «Rien ne vaut un plat
bien de chez nous : un bon couscous garni
avec des légumes et une belle part de viande
de mouton, le tout arrosé avec cette sauce
que seule «el h’rayer» bien de chez nous
savent faire», nous disait un ami avec lequel
nous étions attablé dans un restaurant
gastronomique. C’est dire cet attachement,
ce cordon ombilical, que l’Algérien a avec
sa culture qui, et c’est bien dommage,
commence à disparaître tant cette modernité
stérile et insipide est venue sur tout.
Nos artisans et nos artistes essayent avec
le peu de moyens dont ils disposent de
«sauver les meubles» comme on dit. Chacun
s’évertue à s’inspirer de ce patrimoine
incommensurable pour créer, innover et
inventer, tout en gardant et en conservant
cette originalité, cette authenticité que tous
recherchent et qu’on chérit jalousement. Les
artisans qui, pour certains, ont hérité cet art
de leurs parents, dinandiers qui façonnent le
cuivre avec des gravures représentant des
scènes du terroir, plats circulaires, ovales ou
rectangulaires avec des théières et des
coupes tout en cuivre étincelant, n’ont à
Photo : DR
L
aucun moment abandonné ce métier et continuent à produire même si les ventes ont
quelque peu baissé. «Nous maintenons
malgré tout la tradition, nous la perpétuons
parce que c’est tout ce qui nous reste de nos
ancêtres. On ne gagne pas assez mais on
n’abandonne pas car nous savons que
l’Algérien reviendra à la tradition et que ce
ne sont là que des errements passagers. Il
éprouvera tôt ou tard le besoin de revenir à
ses origines et nous, nous devons d’être là
pour les lui rappeler, l’inviter à toucher du
doigt son authenticité, son identité. Nous
demandons seulement à ce qu’on soit aidés,
ne serait-ce que par l’organisation périodique de foires ou d’expositions-vente exclusivement réservées à l’artisanat, cela nous
permettra de vendre nos produits et ainsi
relancer cette activité qui peut beaucoup
apporter à l’économie locale et nationale.
Ce serait mieux si des touristes étrangers
affluaient, nous saurons les intéresser à nos
produits, des produits authentiques réalisés
par des artisans locaux avec des matériaux
locaux, je suis sûr que cela leur plaira. Mais
à ce jour, rares sont les touristes qui
arrivent chez nous et on attend toujours
cette relance du secteur touristique qui
boostera certainement notre activité», nous
dit le vieil Ahmed, un artisan tenant une
boutique d’articles en cuivre.
Un autre spécialisé dans la poterie nous
dira que ses ventes augmentent sensiblement
pendant le Ramadhan car les ménagères raffolent de ces produits qu’elles aiment utiliser
pour leur cuisine.«Sinon, pour les autres
mois, ajoute-t-il, les ventes baissent et il y a
des jours où l’on ne vend absolument rien.
La relance du tourisme serait une bonne
chose pour nous car l’artisanat est
étroitement lié à ce secteur qui est le
premier pourvoyeur de clients, l’artisanat se
porterait mieux et les jeunes s’y intéresseront et seront capables d’introduire des
innovations qui pourront améliorer la
qualité et le design, tout en conservant ces
caractéristiques spécifiques qui font que l’on
reconnaît tout de suite l’origine de l’article
exposé ou vendu.» Le ministre du Tourisme
et de l’Artisanat, Amar Ghoul, qui a pris son
bâton de pèlerin faisant des tournées dans les
wilayas du pays, prenant des initiatives,
essaye de relancer le secteur mais ce n’est
pas tant le déficit en infrastructures ou en
formation des personnels qui font défaut, ce
sont plutôt les touristes qui manquent
cruellement. Et donc ces touristes, il faudra
aller les chercher là où ils sont, c’est-à-dire
de l’autre côté des mers et des océans et
nous avons les atouts pour les convaincre, il
faut seulement tirer nos représentations
diplomatiques de leur léthargie et les
instruire de cela, tout en établissant une sorte
de contrat de performance pour ceux qui
seront chargés d’intéresser ces touristes tout
en leur donnant les moyens de séduire et de
convaincre les tour-operators. La destination
Algérie sera alors inscrite et fera partie de la
liste des pays les plus prisés en matière de
tourisme. Et là, l’artisanat volera de ses
propres ailes.
M. R.
Une belle perspective s’ouvre pour l’artisanat ?
Photo : DR
Suite de la page 11
Les grandes surfaces consacrent des rayons à cet effet
avec la même diversité de l’offre. Les foires, les semaines
culturelles et les brocantes, organisées çà et là, notamment
durant la saison estivale, rencontrent le même succès.
Chaque région du pays étale fièrement ses trésors et son
savoir-faire propres. Pour l’acquisition d’un bijou
traditionnel, par exemple, on a le choix entre plusieurs
joailleries typiques : kabyle, targuie, aurésienne, mozabite…
etc. On peut en dire autant pour la poterie, la maroquinerie,
la vannerie, la dinanderie, le tissage et la sculpture sur bois.
L’intérêt grandissant des commerçants pour les produits de
l’artisanat témoigne d’une tendance profonde du consommateur pour le produit local typique, comme il dépeint aussi
une espèce d’attachement commun aux repères culturels
ancestraux. Aujourd’hui, partout à travers le pays, les
familles aménagent des salons traditionnels pour y recevoir
leurs hôtes, y donner des fêtes ou réunir la famille lors des
grandes occasions. Même en matière de construction, les
gens aisées font aussi, de plus en plus, appel aux artisans
pour imprimer un cachet coutumier à la maison familiale.
On assiste à une heureuse résurgence de la culture et du
savoir-vivre local.
Le ministère délégué chargé de l’Artisanat, à travers des
Chambres professionnelles réparties sur tout le territoire
national, soutient et accompagne cette dynamique
prometteuse. Un fonds national de soutien au tourisme et à
l’artisanat a été créé dans cet objectif. Des encouragements,
des aides et des subventions diverses sont prodigués aux
artisans. Certains créateurs ont même réussi à exporter leurs
produits typiques vers l’Europe et le Moyen-Orient. Cette
incursion sur les marchés extérieurs reste, il est vrai, très
timide. Au point où on est en ce moment, l’artisanat algérien
doit focaliser son attention dans cette direction pour se
donner une plus grande marge de développement. Il s’agit de
franchir une autre étape pour trouver de nouveaux
débouchés et gagner les faveurs des amateurs et des
passionnés étrangers.
Dans cette perspective, le secteur du tourisme a un grand
rôle à jouer pour faire découvrir, promouvoir et vendre cet
artisanat. La relance du secteur des voyages, notamment le
tourisme culturel, est indispensable pour permettre à ce
précieux secteur de l’artisanat de maintenir sa dynamique de
croissance. Dans les hôtels et autres complexes touristiques
une place particulière est accordée à cet aspect dans la
décoration des lieux ainsi que la création d’espaces,
d’exposition et de vente, réservés aux produits de l’artisanat.
On doit souligner, à ce même propos, que le l’infrastructure
touristique a connu, elle aussi, un grand développement au
cours des dernières années.
Des chaînes mondiales se lancent, désormais, sur le
marché algérien. Mariott, Radisson, Accor, Best Western,
Golden Tulip, entre autres groupes puissants, sont déjà
présents en Algérie. Des dizaines de projets d’équipements
sont en cours de réalisation à travers toutes les régions du
pays. Rien que pour le Grand Alger, 140 nouveaux hôtels
seront réceptionnés d’ici 2017, annoncent les responsables
du secteur. De grandes cités comme Oran, Tlemcen,
Constantine et Annaba affichent des ambitions similaires.
Les villes moyennes (Tipasa, Béjaïa, Mostaganem,
Boumerdès…) développent aussi leur potentiel. Le grand
sud (Ghardaïa, Biskra, Tamanrasset, El Oued, Adrar…)
n’est pas en reste et propose des services élaborés à
l’attention d’une clientèle étrangère exigeante.
Cette dynamique, somme toute récente, du secteur
touristique et hôtelier aura certainement un impact positif sur
l’artisanat et les artisans. La modernisation des infrastructures d’accueil et la mise à niveau des prestations offertes
auront certainement une bonne incidence sur la fréquentation
du pays par les touristes étrangers. L’implication directe de
grands groupes spécialisés offre une espèce de gage dans ce
sens. En somme, une belle perspective se dégage pour le
secteur de l’artisanat, pourvu que l’on persévère encore dans
cette voie. Par-dessus tout, c’est à l’artisan de faire montre
de créativité et d’innovation, car la bonne facture de l’article
est l’argument qui compte le plus dans tout cela.
K. A.
16
C U L T U R E
Jeudi 4 février 2016
6E ÉDITION DU RENDEZ-VOUS CINÉMATOGRAPHIQUE DE LA CAPITALE
Une vingtaine de films algériens aux JCA-2016
Les lauréats seront sélectionnés par un jury présidé par le comédien et réalisateur Mustapha Djadjam et
composé du cinéaste Larbi Benchiha, la critique égyptienne Ilhem Seif Edine, la comédienne marocaine
Jihane Benabid, le réalisateur français Jean Asselmayer, le critique et écrivain tunisien Abdelkrim Gabous
et le formateur en cinéma Didier Boujard
Par
Sihem Bounabi
e coup d’envoi de la
6 e édition des Journées
cinématographiques
d’Alger (JCA) sera donné
aujourd’hui, à la cinémathèque
d’Alger, avec la projection, à
19h 30mn, du film d’ouverture
Un métier bien de Farid
Bentoumi. Les JCA sont organisées par l’association des réalisateurs indépendants «A nous les
écrans», avec le soutien du
ministère de la Culture, en partenariat avec le Centre algérien du
développement du cinéma
(Cadc) et en collaboration avec
l’Office national des droits
d’auteurs (Onda). Dans la
présentation de l’événement, les
organisateurs soulignent que le
comité de sélection des JCA a
reçu plus de 134 films pour cette
édition, 32 productions en
l’occurrence 17 documentaires et
14 court métrages ont été
sélectionnés issus de dix pays :
La France, la Tunisie, le Maroc,
le Qatar, l’Egypte, le Liban, la
Suisse, l’Italie, la Belgique et les
Etats-Unis. Lors de cette sixième
édition dix-huit œuvres
algériennes sont à l’affiche, dont
une dizaine de coproductions.
Comme chaque année, la
compétition sera axée sur le
court métrage national et le
documentaire international.
Les lauréats seront
sélectionnés par un jury présidé
par le comédien et réalisateur
Mustapha Djadjam et composé
Photo : DR
L
du cinéaste Larbi Benchiha, la
critique égyptienne Ilhem Seif
Edine, la comédienne marocaine
Jihane Benabid, le réalisateur
français Jean Asselmayer, le
critique et écrivain tunisien
Abdelkrim Gabous et le
formateur en cinéma Didier
Boujard.
Le 6 février prochain, il est
prévu à 10h30, au niveau de la
cinémathèque d’Alger une
conférence sur la critique
cinématographique avec Ahmed
Bedjaoui, Mohamed Bensalah,
Neamet Allah Hussein d’Egypte,
et Tahar Houchi de Suisse.
Cette journée sera également
consacrée à la compétition
nationale du court métrage
algérien dès 14h avec à l’affiche
Fa-Mi-Solo de Faouzi
Boudjemai, Douce révolte de
Fella Bouredji, Hier, je
reviendrai de Badra Hafiane,
Bounif de Mourad Khan, Koceila
de Tahar Houchi, Chaabano de
Mourad Bouamrane, La voix du
silence de Slimane Boubekeur,
Nsibi de Hassan Belaid, Exterminator d’Abderghani Raoui,
Papillon de Kamel Iaiche et
Maktoub de Lamia Brahimi.
Après les projections, il est
prévu à 19h, un débat sur le
court métrage algérien qui sera
suivi
de
la
projection, à 20h, du long
métrage Un film algérien de
Rani Bitar. La journée du
7 février prochain sera consacrée
à la compétition du meilleur film
pour le Prix de l’Union arabe des
associations de cinéma avec une
douzaine d’œuvre en
compétitions à l’instar de
«Noun» d’Aida Shalpfer,
«Warda la passion de la vie» de
Mahmoud Jemni, «Le souffle» de
Cynthia Kasparian, «Du l’eau et
du sang» d’Abdelilah Eljaouhary
et «la vie d’un jour» d’ Adel
Foul et «Akher Kalam» de
Mohamed Zaoui. La soirée
sera marquée par la projection
à 20 heures de «Ni vu ni connu»
de Lyes Salem suivi d’un débat
avec le réalisateur et son comédien Salim Fontaine.
Lunid prochain sera une
journée consacrée à une carte
blanche au Fifog (Festival du
film oriental de Genève) avec, à
partir de 14heures, des courts
métrages du Fifog. D’autres
œuvres seront également à
l’affiche, lors de cette journée
avec «Racontard» de Yazid
Arab, «Cheikh Hasnaoui»
d’Abderrazak Larbi-Cherif et
«Rêveries de l’acteur solitaire»
de Hamid Benamra.
Le palmarès de cette sixième
édition sera dévoilé, lors de cette
journée, à partir de 19h lors de la
cérémonie de clôture des
JCA-2016. Cette ultime journée
sera également marquée par un
hommage au cinéaste italien
disparu Ettore Scola avec la
projection d’un de ses chefs
d’œuvre, Le Bal.
Cette édition sera également
marquée par un hommage à un
grand nom de la critique
cinématographique, Abdou B,
qui avait dirigé la revue Les
2 écrans et qui fut la première
revue francophone consacrée au
septième art et à la télévision
lancée en Afrique et dans le
monde arabe. A cette occasion,
les JCA ont instauré un prix de la
critique cinématographique qui
sera décerné chaque année à la
meilleure critique sur un film
durant les JCA.
S. B.
COLLOQUE INTERNATIONAL SUR L'ONOMASTIQUE À CONSTANTINE
Pour une normalisation de la toponymie fondée
sur des critères scientifique
Rédaction Culturelle
AU DEUXIEME jour des
travaux du colloque international
sur l’Onomastique dans le
monde arabe et les pays du Sahel
organisé par le département
Colloques de la manifestation
«Constantine, capitale 2015 de
la culture arabe», la problématique de la toponymie au Mali a
été traitée par Mahamadi Saloum
Toure.
Le conférencier a ainsi
détaillé, mardi passé les efforts
consentis dans son pays pour
l’élaboration d’une toponymie
fiable et harmonieuse reflétant
réellement les langues et les dialectes du Mali.
Leïla Belkaim, de l’université
de Tiaret, a abordé, quant à elle,
les noms propres dans des
œuvres de Yasmina Khadra
comme «Chants cannibales»,
«Les agneaux du seigneur»,
«L’écrivain» et «Ce que le jour
doit à la nuit».Par ailleurs, en
marge des conférences, Ouardia
Yermeche, docteur en sciences
du langage à l’unité de
recherches sur les systèmes de
dénomination en Algérie
(Rasyd), a souligné à l’APS que
«les sciences de l’onomastique
connaissent une véritable
dynamique en Algérie»
Plusieurs équipes de
chercheurs, chapeautées par le
Centre national d’anthropologie
sociale et culturelle (Crasc) et
l’unité Rasyd ont été créées dans
les domaines de la toponymie et
de l’anthroponymie, et œuvre à
présenter des études sur les
systèmes de dénomination en
Algérie, a-t-elle précisé.
Elle a ajouté, dans ce
contexte, que les différentes
recherches inscrites dans la cadre
de cette dynamique concernent
la recherche du patrimoine
onomastique algérien, des noms
géographiques, des noms propres
dans toutes leurs composantes et
leurs pluralités, aussi bien au
niveau structurel que linguis-
tique. Affirmant que ces
démarches visent à «valoriser un
immense héritage immatériel et
à souligner toutes les spécificités, ainsi qu’à relever les
dysfonctionnements», l’universitaire a précisé que ces mêmes
recherches mettent en avant
l’algérianité de ce patrimoine.
Ces recherches sont en mesure,
de proposer une politique de
normalisation fondée sur des
critères de choix de toponymes
et de règles précises d’écritures,
indispensables à leur officialisation. Pour rappel, des universitaires et des experts algériens et
étrangers, venus notamment
d’Arabie saoudite, d’Egypte, du
Mali, du Sénégal, du Niger et du
Tchad présente durant trois jours
sur les expériences de toponymie
dans ces pays, et dresseront un
état des lieux de la romanisation
à travers le monde pour aborder,
ensuite, la toponymie dans la
littérature.
R. C.
Photo : DR
Par
17
M O N D E
Jeudi 4 février 2016
LAVROV EXCLUT TOUT ARRÊT DES FRAPPES RUSSES
Guerre en Syrie, enlisement à Genève
Alors que les pourparlers de paix se déroulant à Genève s’enlisent, la Russie a annoncé qu’elle
ne cesserait pas son intervention militaire en Syrie avant d’y avoir «réellement vaincu les
groupes terroristes». «Les frappes aériennes ne s’arrêteront pas tant que nous n’aurons pas
réellement vaincu les organisations État islamique et le Front Al-Nosra», a déclaré le chef de
la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, et le chef de la
diplomatie française, Laurent Fabius, font étrangement une fixation sur l’activité aérienne de
la Russie en Syrie au lieu de pousser vers le déblocage de la situation
Par
Moumene Belghoul
lors que les pourparlers
de paix se déroulant à
Genève s’enlisent, la
Russie a annoncé qu’elle ne
cesserait pas son intervention
militaire en Syrie avant d’y
avoir «réellement vaincu les
groupes terroristes». «Les
frappes aériennes ne s’arrêteront pas tant que nous n’aurons
pas réellement vaincu les organisations État islamique et le
Front Al-Nosra», a déclaré le
chef de la diplomatie russe,
Sergueï Lavrov. L’armée russe
mène depuis le 30 septembre
une intense campagne de
frappes aériennes suite à la
demande de l’armée syrienne.
«Espérer que des conditions
formulées sous la forme d’ultimatums aident à régler les problèmes constituent une
politique à courte vue et sans
avenir», a souligné Lavrov. La
coalition de l’opposition et de
groupes armés, posent en effet
des préalables depuis l’ouverture lundi à Genève de négociations sous l’égide de l’ONU. Le
secrétaire d’Etat américain,
John Kerry, et le chef de la
diplomatie française, Laurent
Fabius, font étrangement une
fixation sur l’activité aérienne
de la Russie en Syrie au lieu de
pousser vers le déblocage de la
situation. «Des gens capricieux
sont apparus et commencent à
avoir des exigences qui n’ont
rien à voir avec les principes
devant régir les pourparlers», a
d’ailleurs souligné le chef de la
diplomatie russe. Lavrov a par
Photo : DR
A
ailleurs estimé qu’un cessez-lefeu en Syrie passait d’abord par
un «arrêt de la contrebande à
travers la frontière turcosyrienne», qui «ravitaille les
combattants». Le chef de la
diplomatie russe s’est en outre
interrogé sur les «buts réels» de
la coalition menée par les ÉtatsUnis en Syrie. «Nos partenaires
continuent de fuir le dialogue
pragmatique que nous proposons depuis le tout début. C’est
suspect et suscite des questions
sur les buts réels de la coalition», a-t-il déclaré. L’émissaire
de l’ONU, Staffan de Mistura,
tente de ranimer les discussions
menacées par la posture
instable de l’opposition particulièrement hétéroclite au régime
syrien. Les pourparlers, laborieusement mis en place par l’émissaire de l’ONU, sous forte
pression internationale, n’ont
toujours pas décollé depuis six
jours. Les discussions indirectes entre régime et opposition sont censées enclencher un
processus politique pour mettre
fin à une tragédie qui a fait plus
de 260 000 morts et des
millions de réfugiés en cinq
ans. «L’échec est toujours possible», a déclaré De Mistura
«mais s’il y a un échec cette
fois-ci, il n’y aura plus d’espoir», a-t-il mis en garde. En
février 2014, déjà en Suisse,
une première tentative de discussions entre les deux belligérants s’était soldée par
un échec. Damas a toujours
considéré ne pas avoir d’interlocuteur sérieux pour entrer
dans les discussions indirectes.
«Nous attendons toujours de
savoir avec qui nous allons
négocier et sur quel ordre du
jour», avait déclaré le chef de la
délégation gouvernementale,
l’ambassadeur syrien à l’ONU
Bachar al-Jaafari. De l’autre
côté, l’opposition, qui regroupe
des politiques et des militaires,
est dans une position très délicate, écartelée entre sa volonté
de ne pas apparaître comme
celle qui ferait échouer un processus de paix, et son refus
d’entrer dans une négociation
alors que la guerre ne connaît
aucun répit.
M. B./Agences
SÉOUL DEMANDE À PYONGYANG D’ABANDONNER SON PROJET
La Corée du Nord annonce le lancement d’une fusée
Par
La Rédaction Internationale
QUELQUES semaines
après avoir mené son quatrième
essai nucléaire, la Corée du
Nord a averti trois agences de
l’ONU de son intention de
lancer entre les 8 et 25 février
une fusée transportant un satellite. La Corée du Nord assure
que son programme spatial a
des visées purement scientifiques, mais les Etats-Unis et
leurs alliés voient ses essais de
fusées comme une couverture à
son programme de développement de missiles balistiques
intercontinentaux (Icbm). L’utilisation de la technologie balistique constitue «une violation
des résolutions de l’ONU»,
a rappelé le gouvernement
sud-coréen, avertissant que
Pyongyang aurait à «payer le
prix fort» s’il menait à bien ses
projets. Le Premier ministre
japonais Shinzo Abe a qualifié
ce projet de «sérieuse provocation». Son ministère de la
Défense a ordonné la destruction d’un tel missile «s’il se
confirmait qu’il tombe sur le
territoire japonais». L’annonce
nord-coréenne survient après
des rumeurs ces derniers jours
sur la préparation par
Pyongyang d’un test de missile
balistique. Elle constitue une
surenchère de Pyongyang face
aux occidentaux qui tentent de
durcir les sanctions contre
Pyongyang après son annonce
le 6 janvier d’un quatrième test
de bombe nucléaire. A la pointe
des efforts diplomatiques
pour alourdir les sanctions
du Conseil de sécurité, les
Etats-Unis ont réagi dès mardi
soir. Ce serait «un argument
encore plus fort en faveur d’une
action du Conseil de sécurité
des Nations unies (...) pour
imposer de réelles conséquences (...) et de dures sanctions supplémentaires», a
déclaré dans un entretien aux
trois agences de presse mondiales AP, Reuters et AFP le
secrétaire d’Etat adjoint pour
l’Asie, Daniel Russel. L’Organisation maritime internationale
(OMI) avait expliqué avoir été
avertie par Pyongyang de son
intention de lancer un satellite
entre les 8 et 25 février. Ces
dates laissent penser que la
Corée du Nord souhaiterait le
faire pour l’anniversaire le
16 février du dirigeant défunt
Kim Jong-Il, père de Kim
Jong-Un. En décembre 2012, la
Corée du Nord avait placé un
satellite sur orbite au moyen
d’une fusée Unha-3, une opéra-
tion assimilée par Washington à
un tir de missile balistique. Elle
affirme que ses missiles sont
capables d’atteindre les
Etats-Unis. Un nouveau lancement pourrait accroître la pression sur Pékin, principal allié de
Pyongyang, qui semble résister
aux demandes américaines d’un
alourdissement de ces sanctions.
L’entêtement nucléaire nordcoréen contrarie vraisemblablement la Chine. Mais l’idée que
le renversement de Kim JongUn permette l’avènement, à sa
frontière, d’une Corée réunifiée
alignée sur les Etats-Unis lui est
plus intolérable encore. Le
secrétaire d’Etat John Kerry à
Pékin la semaine dernière n’est
parvenu qu’à s’entendre à
minima avec les autorités chinoises pour «accélérer l’effort»
dans la quête d’une nouvelle
résolution.
R. I.
Egypte : annulation
de la peine de mort
pour 149 islamistes
présumés
Par
Agences
LA COUR de cassation en
Egypte a annulé, hier, la peine de
mort pour 149 personnes accusées
du meurtre de 13 policiers en 2013,
le jour même où les forces de
l’ordre tuaient des centaines de
manifestants réclamant le retour de
Mohamed Morsi destitué par
l’armée. La haute juridiction a
ordonné que les accusés soient
rejugés par un autre tribunal que
celui qui les avait condamnés en
première instance il y a un an, mais
il n’est pas possible de connaître les
motivations de cet arrêt de la Cour
de cassation tant qu’il n’est pas
rendu public, ont indiqué des responsables de la Justice. Depuis que
l’armée a destitué le 3 juillet 2013 le
premier président élu démocratiquement en Egypte, des tribunaux ont
condamné à mort en première instance des centaines de Frères
musulmans dont Morsi en personne,
au cours de procès de masse expéditifs vivement critiqués par l’ONU
qui les a qualifiés de «sans précédent dans l’Histoire récente» du
monde. Le 3 juillet 2013, le chef de
l’armée d’alors, le général Abdel
Fattah al-Sissi -qui sera élu président en 2014 en l’absence de toute
opposition-, destituait et faisait
arrêter le président Mohamed
Morsi, membre des Frères musulmans. Cette confrérie avait remporté toutes les élections depuis la
chute de Hosni Moubarak, début
2011, à l’issue d’une révolte populaire dans la lignée des printemps
arabes. Dans les mois qui avaient
suivi, policiers et soldats avaient tué
des centaines de manifestants proMorsi et emprisonné des milliers de
sympathisants, dont la quasi-totalité
des cadres des Frères musulmans.
Le 14 août 2013, quelque 700 manifestants pro-Morsi avaient été tués
en quelques heures au centre du
Caire, un «possible crime contre
l’Humanité», selon l’organisation
de défense des droits de l’Homme
Human Rights Watch. Le soir
même, 13 policiers étaient massacrés par une foule en colère dans
l’attaque d’un commissariat d’un
quartier du Caire, Kerdassa. Le
3 février 2015, un tribunal condamnait à mort 149 personnes pour ces
meurtres, un procès de masse
expédié en quelques minutes,
comme plusieurs autres au cours
desquels des centaines de partisans
présumés des Frères musulmans ont
été condamnés à la peine capitale,
dont Morsi et la plupart des
caciques de la confrérie. Depuis, la
Cour de cassation a annulé des centaines de peines capitales et ordonné
de rejuger les accusés de ces procès
de masse qui avaient déclenché de
vives critiques parmi les ONG internationales. Depuis la destitution de
Morsi, le pouvoir dirigé par Sissi a
violemment réprimé toute opposition. Aujourd’hui, le président Sissi
est accusé par les organisations
internationales de défense des droits
de l’Homme d’avoir éliminé toute
voix dissidente et d’avoir instauré
un pouvoir encore plus répressif que
celui de Moubarak.
Agences
18
S P O R T S
Jeudi 4 février 2016
CHAMPIONNAT ARABE
2016 DE CROSS-COUNTRY
FIFA
Peu de réponses aux vrais enjeux
mais une élection «très ouverte»
L’Algérie
avec 24 athlètes
à Hammamet (Tunisie)
A moins d’un mois de la désignation du successeur de Joseph Blatter, les cinq
candidats à la présidence de la Fifa, de peur de s’aliéner certains électeurs,
ne répondent pas aux véritables enjeux, selon des experts qui jugent l’élection
très ouverte, pour la première fois depuis longtemps
Par
Eric Bernaudeau
e 26 février, qui succédera à
Sepp Blatter, président
démissionnaire et suspendu ?
Deux favoris se détachent :
l’Italo-Suisse Gianni Infantino,
secrétaire général de la puissante
UEFA, et le Cheikh bahreïni
Salman, patron de la Confédération
asiatique, qui vient de signer un
accord de coopération avec la
Confédération africaine (CAF).
Trois outsiders ont plus de mal
à exister, le Prince jordanien Ali,
candidat malheureux en mai face à
Blatter, le Français Jérôme
Champagne, ancien secrétaire
général adjoint de la Fifa, et
l’homme d’affaires sud-africain
Tokyo Sexwale.
L
Si la plupart des postulants ont
présenté des programmes détaillés,
Infantino ayant même dévoilé
lundi à Wembley le plan des 90
premiers jours de sa présidence,
«les candidats ne peuvent aller
trop loin de peur d’aliéner certains
grands électeurs, comme pour les
candidats à la présidence française
ou américaine», analyse Jean-Loup
Chappelet, professeur de management public à l’Université de
Lausanne et spécialiste des organisations sportives. «Il est bien de
faire connaître son programme
mais il s’agit aussi d’élire une personnalité capable de mettre en
œuvre des réformes rapidement et
qui est crédible», juge encore M.
Chappelet, pour qui «un bon dossier est nécessaire, mais pas suffisant, comme pour une ville
candidate aux Jeux olympiques».
L’Anglais Patrick Nally, l’un
des pionniers du marketing sportif,
est plus radical : «Malheureusement aucun des candidats ne s’attaque aux vrais problèmes (de la
Fifa) et ne répond aux vraies questions. (...) C’est une campagne
ennuyeuse et très décevante, sans
aucun leader charismatique»,
juge-t-il encore, estimant que les
candidats «livrent ce que les fédérations membres veulent entendre
et évitent à tout prix la controverse».
Parmi les propositions, des
réformes de la gouvernance, largement inspirées des recommandations de la commission des
réformes de la Fifa, la poursuite ou
l’accroissement des aides au développement du foot et «un engagement à plus de transparence, ce qui
ne peut être qu’une bonne chose»,
souligne le juriste britannique
Sean Cottrell.
Autre mesure phare, défendue
par Infantino mais repoussée
notamment par Champagne, le passage à un Mondial à 40 équipes,
contre 32 aujourd’hui.
«L’augmentation du nombre
d’équipes est une vieille revendication des fédérations, rappelle
Photo : DR
«Aucun candidat
ne s’attaque aux vrais
problèmes»
M. Chappelet. Qui risque de
réduire le nombre de candidatures
dans la mesure où il faut plus de
stades, à moins de l’organiser
sur plusieurs pays comme
l’Euro-2020. Mais il faut d’autres
réformes, que l’on peut qualifier de
gouvernance ou pas».
Une élection
«très ouverte»
Pour M. Nally, la répartition
des voix et le poids élevé des
confédérations asiatique et africaine ont «un impact sur l’approche des candidats, la plupart
continuant à faire des promesses
de riches plutôt que de s’attaquer
aux vrais et inquiétants défis aux-
quels la Fifa doit faire face pour
survivre». A l’origine du premier
grand contrat de parrainage entre
Coca Cola et la Fifa en 1974,
M. Nally estime encore que «les
réformes devront venir des partenaires extérieurs». «Il y a une
grosse différence entre identifier
un problème et proposer une solution», renchérit M. Cottrell.
Mais avant même de se pencher
sur l’après-élection, les experts
plaident aussi pour une campagne
plus équitable, avec un meilleur
contrôle des dépenses, voire un
retrait temporaire de leur mandat
pour les candidats en poste, ce qui
s’appliquerait à Infantino et
Salman. «Ce serait une bonne
réforme à édicter par la
commission d’éthique, estime
M. Chappelet, qui souligne cependant que «même en Suisse le financement des partis et des élections
n’est pas transparent».
«La transparence devrait être
la priorité dans une telle élection»,
insiste M. Cottrell.
Pour autant, en l’absence forcée
de Blatter, réélu quatre fois depuis
1998, M. Chappelet juge cette élection «très ouverte, pour la première
fois depuis longtemps».
«Si le cheikh Salman arrive à
convaincre Infantino de collaborer
sur un ticket commun, c’est dans
la poche pour eux, pronostique
Patrick Nally. Si Infantino veut y
aller seul, cela se réduira à un duel
face à Salman.»
AFP
VINGT-QUATRE athlètes
(messieurs, dames) représenteront
l’Algérie au championnat arabe
2016 de cross-country (juniors,
seniors), prévu le 14 février sur le
parcours de golf de Hammamet Yasmine (Tunisie), a appris l’APS
hier auprès la Fédération
algérienne d’athlétisme (FAA).
Chez les seniors (messieurs),
l’Algérie a engagé : Mounir
Miout, Khoudir Aggoun, Nadir
Gouasmia, Issam Zeghdane,
Miloud Madoui et Mohamed
Zorkane, tandis que Nawel Yahi,
Nabila Sifi, Rihane Sennani,
Kenza Dahmani, Hedda Souadia et
Rima Chenah qui représenteront
chez les dames.
En juniors, la FAA a engagé
chez les garçons Souhil Hanssour,
Salah Kremia, Si-Youcef Hassani,
Abdelatif Taoui, Mohamed
Bouaziza et Toufik Bouziane, ainsi
qu’Abir Refas, Katia Belabbes,
Yasmina Houssaini, Amira Bordji,
Wiam Kharoubi et Souhila Zentar.
«Kharoubi et Zentar sont
encore cadettes, mais pour les
encourager après les bons
résultats qu’elles ont réussi
jusqu’ici, la Fédération a décidé
de les engager avec les juniors,
pour participer à ce championnat
arabe», a précisé la cellule de
communication de l’instance. «La
liste des 24 représentants algériens en Tunisie a été arrêtée
après et suivant les résultats du
dernier challenge de cross
country, disputé il y a une semaine
à Sétif», a-t-on encore précisé de
même source. Les clubs étaient
avertis «un mois à l’avance» que
le challenge de Sétif allait être
«qualificatif aux championnat
arabe de Tunis».
Les athlètes de la sélection
algérienne effectueront un regroupement de 3 à 4 jours avant de se
rendre en Tunisie. Au total, près
de 400 athlètes, de 18 pays arabes,
devraient prendre part à cette
compétition, comprenant quatre
courses, à savoir : le cross
masculin (12 km), le cross féminin
(8 km), le cross pour jeunes
garçons (8 km) et le cross pour
jeunes filles (6 km).
APS
EQUIPE NATIONALE DE FOOTBALL
Feghouli appelle Benzia et Ounas à opter pour les Verts
LE MILIEU International
algérien du FC Valence (Liga
espagnole de football) Sofiane
Feghouli a appelé les deux joueurs
franco-algériens Yacine Benzia et
Adam Ounas, toujours indécis sur
leur avenir sportif, à opter au profit
de l’équipe nationale algerienne.
«Si j’ai un conseil à donner à
ces nouveaux jeunes c’est de ne
pas hésiter d’opter pour le pays de
leurs parents, c’est un principe à
ne pas discuter. Il ne faut pas
oublier l’histoire entre la France et
l’Algérie, où il y a eu des choses
très graves qui se sont produites
par le passé. Juste pour ça, je leur
demande de jouer pour l’Algérie»,
a indiqué Feghouli au site
spécialisé La Gazette du Fennec.
Lors d’un point de presse tenu
le 9 janvier dernier, le président de
la Fédération algérienne de football
(FAF) Mohamed Raouraoua a
annoncé la prochaine arrivée chez
les Verts de Yacine Benzia
(Lille/France) d’Adam Ounas
(Bordeaux/France) et celle
également de Sofiane Hanni
(FC Malines/Belgique).
Si la venue de Hanni ne pose
pas de problème, celle de Benzia et
Ounas a alimenté la presse
française qui s’est tournée vers
l’avenir sportive de ces deux
joueurs. «Je me donne le temps de
la réflexion», avait expliqué
récemment Benzia au quotidien
L’Equipe, ajoutant qu’il se
consacre d’«abord» à son club.
Pour sa part, l’attaquant bordelais a
précisé qu’il préférait donner la
priorité à la sélection française des
moins de 20 ans, d’après le
quotidien sportif dans son édition
du 11 janvier.
APS
Premier league anglaise/Watford : Belkalem
non retenu dans l’effectif de la phase retour
LE DÉFENSEUR international algérien Essaid Belkalem ne
figure pas dans l’effectif de
Watford (Premier league anglaise
de football) en vue de la seconde
partie de la saison, selon la liste
des joueurs publiée sur le site
officiel du club.
Belkalem ne fait pas partie des
23 éléments retenus par l’entraîneur espagnol Quique Sanchez
Flores, ni des autres joueurs de
complément, éligibles pour joueur
avec l’équipe des U21 (réserve),
précise la même source.
L’Algérien n’a pris part à aucun
match lors de la phase aller ce qui
confirme qu’il n’entre pas dans les
plans de son coach.
Il ne reste désormais plus que
peu de perspectives à Belkalem
pour relancer sa carrière d’autant
que le mercato d’hiver a pris fin
dans la plupart des championnats
européens. Certains pays de l’Est
peuvent toujours transférer.
Belkalem (27 ans) avait réintégré
les rangs de Watford l’été dernier
après la fin de son prêt au club turc
de Trabzonspor.
L’ancien joueur de la JS
Kabylie (Ligue 1/Algérie) sans
temps de jeu en club, n’est plus
convoqué en équipe nationale
depuis presque une année.
Sa situation actuelle pourrait
ainsi prolonger son absence des
Verts.
APS
S P O R T S
Jeudi 4 février 2016
19
19E JOURNÉE DE CHAMPIONNAT DE FOOTBALL LIGUE 1 MOBILIS
Le Mouloudia d’Oran en difficulté
Autre classico de la journée de vendredi, celui mettant aux prises Kabyles et Belouizdadis : des Canaris qui n’arrêtent
pas de douter, et des Belouizdadis qui ont le vent en poupe même, s’il leur arrive de toussoter de temps à autre
Par
A. Lemili
es week-ends sportifs
s’enchaînent et se
ressemblent régulièrement
derbys et/ou classico. Demain, il
sera question de deux du genre
classico avec notamment un
MCA-USMB qui se jouera
malheureusement à huis clos en
raison de la suspension de la
formation mouloudéenne pour
deux rencontres consécutives et
deux autres demeurant pendantes
au cas où…
Ces derniers temps, la guigne
semble accompagner les
protégés de Meziane Ighil qui
accumulent des échecs en plus
d’avoir perdu un élément majeur
à hauteur du compartiment
offensif sans pour autant toutefois que sa situation n’en souffre
trop au classement général où ils
continuent d’occuper la
quatrième place. En ce qui
concerne leur adversaire, les
choses ne sont pas au mieux
dans la mesure où les représentants de la ville des Roses occupent la peu reluisante place du
potentiellement relégable même
s’ils restent à bonne distance des
clubs parmi les plus menacés
comme ils peuvent également se
mettre plus qu’à l’abri s’ils
arrivent à enchaîner les bons
résultats et un bon résultat face
au Mouloudia ne pourrait qu’être
porteur pour la suite.
Que peut-il se passer quand
deux équipes arborant les mêmes
couleurs (vert et noir) ont à
s’affronter ? Logiquement,
chacune cherchera surtout à
gagner, ce qui a peu de chances
de s’avérer facile pour les
poulains d’Amrani qui se déplacent à Constantine pour donner
la réplique aux clubistes du CS
Constantine. Des Constantinois
Photo : DR
L
revigorés pour avoir battu l’ogre
sétifien la semaine écoulée sauf
qu’il s’est agi d’une victoire qui
n’a rien changé à leur situation
d’où l’obligation de mettre à
profit l’opportunité qui leur est
offerte de recevoir deux fois
consécutivement et de démentir
l’idée consacrée selon laquelle
un club qui reçoit à deux reprises
réalise à chaque fois deux
résultats contradictoires.
Bien entendu, en face les
Béjaouis ne vont pas se contenter
de spéculations hasardeuses pour
faire le choix d’attaquer pour
être sûrs de mieux défendre.
Soulignons quand même que les
déplacements à Constantine ne
l’ont que rarement profité. Et
donc une autre vérité qu’ils
devront démentir. La formation
drivée par Fouad Bouali risque
d’être encore une fois à la peine
ce vendredi sachant qu’elle ne
reçoit pas une équipe de
cul-de-jatte, et qu’il s’agit des
enfants de Soustara qui ont réappris à gagner. Pourtant, pour les
Oranais, il ne devrait être en
aucun cas question de ne pas
prendre les trois points de la
rencontre sinon le risque de se
retrouver parmi les clubs
menacés de relégation se multiplie alors que paradoxalement
une victoire les propulserait dans
le premier tiers du classement
général. S’il n’a pas gagné
beaucoup de matches (5), le
Mouloudia d’Oran en a perdu
néanmoins plus (6) et a été
contraint au partage des points
7 fois notamment sur son terrain.
Les deux derniers nuls à Bouakel
ayant été successifs (ESS et
CSC). Autre classico de la
journée, celui mettant aux prises
Kabyles et Belouizdadis. Des
Canaris qui n’arrêtent pas de
douter et des Belouizdadis qui
ont le vent en poupe même s’il
leur arrive de toussoter de temps
à autre comme cela a été le cas
lors de leur face-à-face avec le
Nasria, la semaine écoulée. Rial
et les siens doivent pourtant
assurer ce week-end pour deux
raisons : pour atténuer la tension
entretenue par ce qui est
qualifiée d’opposition à Moh
Hannachi et qui porte beaucoup
plus préjudice au moral des
troupes qu’au concerné, ensuite
parce qu’un mauvais résultat
n’arrangerait rien pour en plus
précipiter le club un peu plus
dans les profondeurs du classement général. Comme parfois les
difficultés voyagent en
escadrille, les Canaris seront
privés d’un joueur en l’occurrence, Bithetque mais également
de leur driver, celui-ci ayant été
pénalisé sans doute à la suite des
propos qu’il a tenus sur
l’arbitrage à la fin de la rencontre ayant opposé son équipe à
l’USM Alger et perdu par deux
buts à zéro. Néanmoins, il y a
lieu de concéder que s’agissant
de l’arbitrage, l’entraîneur avait
dit la vérité et rien que la vérité,
son équipe ayant été victime
d’erreur de jugement du juge
central.
Enfin, l’Entente de Sétif qui
fait une saison très moyenne
pourrait entamer sa rencontre de
demain toute en confiance sauf
qu’il ne faudrait pas également
vendre la peau de l’ours avant
d’avoir eu raison de lui. En effet,
la rencontre qui l’opposera au
RC Relizane est le prototype
même du match piège où les
Ententistes ont pour habitude de
s’emmêler les pinceaux et passer
totalement à côté des attentes du
public, un public par ailleurs
moins empreint de ferveur pour
son équipe et plus que les
saisons précédentes plutôt agressives dés lors où les coéquipiers
de Khedairia donnent l’impression de peiner. Pour les
Relizanais, il n’y a d’autre issue
que d’essayer de contenir leur
adversaire en tentant de lui
imposer au minimum le partage
des points. Ce qui est plus facile
à dire qu’à faire. En fait, la
solution est entre les seules
mainsæ de leur coach et du choix
de sa tactique. Mais autant dire
que le choix de défendre à
outrance ne serait que préjudiciable aux Relizanais.
A. L.
Programme de la 19e journée du championnat
prévue vendredi et samedi :
Vendredi 5 février :
Alger (Omar-Hamadi) :
MC Alger - USM Blida (16h00) huis clos
Constantine :
CS Constantine - MO Béjaia (16h00)
Oran (Ahmed-Zabana):
MC Oran - USM Alger
(16h00)
Tizi-Ouzou :
JS Kabylie - CR Belouizdad
(15h00)
Sétif :
ES Sétif - RC Relizane (16h00) huis clos
Samedi 6 février :
Tadjenanet :
DRB Tadjenanet - ASM Oran (15h00)
Larbaâ :
RC Arbaâ - JS Saoura
(15h00)
Alger (5-Juillet) :
NA Hussein Dey - USM Harrach(16h00)
FOOT/ LIGUE 2 MOBILIS (19E JOURNÉE)
Vers un week-end tranquille pour l’O Médéa
LES RENCONTRES
Paradou AC-CA Batna et
MC El Eulma-ASO Chlef seront
à l’affiche de la 19e journée de la
Ligue 2 Mobilis de football,
prévue vendredi, au moment où
le leader, l’Olympique Médéa,
partira avec les faveurs des
pronostics en accueillant l’actuel
9e du classement, le MC Saïda.
Avantagée par le terrain et le
soutien du public, l’OM, qui
reste sur une importante victoire
(1-0) chez le 8e, le CA Bordj Bou
Arréridj, abordera cette
19 e journée dans la peau du
Programme de la 19e journée du championnat,
prévue vendredi à 15h :
A Oran :
OM Arzew - CA Bordj Bou Arréridj
A Médéa :
Olympique Médéa - MC Saïda
A Skikda :
JSM Skikda - US Chaouia
A Aïn Fekroun :
CRB Aïn Fekroun - USM Bel-Abbès
A Alger (Dar El Beïda) :
Paradou AC - CA Batna
A Boussaâda :
Amel Boussaâda - JSM Béjaïa
A El Eulma :
MC El Eulma - ASO Chlef
A Hadjout :
USMM Hadjout - AS Khroub
favori pour conserver son
leadership, alors que la majorité
des autres rencontres seront
ouvertes sur différentes
probabilités.
Le niveau des autres
antagonistes est, en effet, assez
proche, comme en témoigne leur
classement très serré, particulièrement entre le MCEE et l’ASO,
respectivement 7e et 6e, rendant
le pronostic des plus difficiles.
L’ASO fera cependant le
déplacement à El-Eulma sans
entraîneur en chef, après le
départ du Français Jean-Guy
Wallemme suite à la défaite à
domicile le week-end dernier
face à l’Amel Boussaâda
(1-0). Le chaud duel entre le
P A C ( 4 e) e t l e C A B ( 2 e)
s’annonce tout aussi indécis, car
mettant aux prises deux des
candidats à l’accession, soucieux
de poursuive leur moisson de
points, pour rester au contact du
leader. Bien malin aussi celui qui
pourra avancer le résultat des
confrontations CRB Aïn
Fekroun-USM Bel-Abbès et
OM Arzew-CA Bordj Bou
Aarréridj, soit entre clubs
relégables qui accueillent des
candidats à l’accession, car
même si les objectifs sont diamétralement opposés, l’enjeu reste
important pour les uns comme
pour les autres clubs. La lutte
s’annonce tout aussi acharnée
dans le bas du tableau,
Ooredoo encourage les escrimeuses algériennes
notamment entre la lanterne
rouge, l’USMM Hadjout, qui
accueille l’AS Khroub (11e). Un
match à «six points» dans lequel
le faux pas sera interdit pour les
deux équipes.
Sans victoire depuis trois
journées, la JSM Béjaïa (5e) dont
les dirigeants viennent de
renouveler leur confiance à
l’entraîneur Saïd Hammouche,
sera en péril à Boussaâda, au
moment où la JSM Skikda
accueille l’US Chaouia qui
partage avec elle et l’ASK la
11 e place. Tous les matches
débuteront à 15h, en présence du
public, suivant la programmation
de la Ligue de football
professionnel.
APS
Particulièrement attaché à son engagement pour le sport national, Ooredoo, sponsor officiel de la Fédération algérienne d’escrime (FAE) et de l’Equipe nationale d’escrime, encourage les escrimeuses algériennes qui
prennent part à la 29e édition de la Coupe du monde de fleuret féminin (senior) prévue du 5 au 7 février à Alger. Cette 29e édition de la Coupe du monde de fleuret féminin senior, regroupe 128 escrimeuses représentant
35 nations venues des quatre coins du monde qui sont mises en compétition en individuel et par équipe dans l’espoir de décrocher une qualification aux Jeux olympiques 2016, de Rio de Janeiro (Brésil). Pour rappel,
Ooredoo a signé, en août 2014, un contrat de sponsoring avec la FAE en vertu duquel il jouit du statut de sponsor officiel et principal de l’équipe nationale et de l’instance sportive, s’engage à leur apporter son soutien et à
les accompagner dans les grandes compétitions nationales, régionales et internationales. La promotion du sport occupe une place de choix pour Ooredoo qui poursuit son accompagnement des sportifs algériens et adresse
ses encouragements à l’équipe algérienne féminine dans cette compétition mondiale.
M A G A Z I N E
Jeudi 4 février 2016
21
LE VIRUS ZIKA S’ÉTEND EN AMÉRIQUE LATINE ET AU-DELÀ
Probable cas de transmission par voie
sexuelle au Texas
Par
Jean-Louis Santini de l’AFP
es autorités sanitaires
américaines (CDC) ont
confirmé mardi un cas aux
Etats-Unis de transmission du
virus Zika par voie sexuelle,
intensifiant les craintes d’une
propagation rapide de la maladie
soupçonnée de provoquer des
malformations cérébrales chez les
foetus.
Les ministres de la Santé du
Mercosur, le marché commun du
continent sud-américain, le plus
touché, devait se réunir hier en
Uruguay pour évoquer l’épidémie
dans la région. L’objectif de la
rencontre est d’«évaluer la
situation épidémiologique, en
relation avec les maladies
transmises par le (moustique)
Aedes Aegypti», vecteur du Zika,
a indiqué mardi le ministère
uruguayen de la Santé.
La Croix-Rouge a de son côté
lancé un appel urgent aux dons
pour lutter contre l’épidémie
potentiellement dangereuse pour
les femmes enceintes et en pleine
expansion en Amérique latine,
avec des cas également signalés
en Afrique et en Asie.
«La seule manière de stopper
le virus Zika est de contrôler les
moustiques vecteurs (de la
maladie) ou d’interrompre
totalement leur contact avec les
humains, en accompagnant cela
de mesures pour réduire la
pauvreté», a plaidé dans un
communiqué Walter Cotte,
directeur pour les Amériques de
la Fédération internationale des
sociétés de la Croix-Rouge et du
Croissant-Rouge (IFRC).
Alors que l’Organisation
mondiale de la santé (OMS) a
qualifié lundi d’«urgence de
Photo : DR
L
santé publique de portée
mondiale» cette épidémie,
l’Amérique latine n’est plus la
seule touchée par des cas
domestiques.
Un homme a contracté le virus
Zika en Thaïlande, ont annoncé
mardi les autorités sanitaires du
royaume. Dimanche, un institut
de recherche indonésien avait
déjà annoncé un cas positif sur
l’île de Sumatra. D’autres
patients, contaminés localement,
ont été signalés au large du
continent africain, au Cap-Vert.
En Europe et en Amérique du
Nord, des dizaines de cas ont été
rapportés chez des personnes
revenant de voyages dans les
pays touchés, mais avec les
températures froides qui
empêchent la survie des
moustiques, ils suscitent moins
d’inquiétude. Le Dr Tom Frieden,
directeur des Centres fédéraux
américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) a
confirmé plus tard mardi dans un
courriel une contamination par
voie sexuelle au Texas, annoncée
plutôt par les autorités de santé
publique du comté de Dallas.
«Un voyageur qui s’était
rendu au Venezuela est rentré
aux Etats-Unis et a développé des
symptômes d’infection par le
virus du Zika tout comme la
personne avec laquelle il a eu des
relations sexuelles et qui n’a pas
elle quitté le territoire
américain», écrit-il.
Ce «premier cas d’infection
domestique a été confirmé par
des tests de laboratoire», précise
le D r Frieden sur Twitter. Les
CDC avaient indiqué la semaine
dernière qu’on leur avait déjà
signalé un cas de transmission
sexuelle du virus Zika aux
Etats-Unis. Il s’agit d’un
biologiste américain qui avait été
infecté au Sénégal en 2008 lors
d’une mission et avait de toute
évidence transmis le virus par
voie sexuelle à son épouse. Les
CDC ont également mentionné le
cas du collègue de ce scientifique
dont le sperme contenait des virus
vivant du Zika plusieurs semaines
après avoir guéri, dont le sang
n’avait plus aucune trace de ce
pathogène.
La Dr Anne Schuchat,
directrice adjointe des CDC avait
alors insisté sur le fait que «le
virus Zika se transmet essentiellement par la piqûre d’un
moustique infecté». Pour l’OMS,
un lien entre ce virus et une
explosion en Amérique du Sud du
nombre de cas de microcéphalie,
malformation congénitale dont
souffrent les enfants nés avec un
cerveau anormalement petit, est
«fortement suspecté, bien que non
prouvé scientifiquement».
Le Zika est également
soupçonné d’être lié au syndrome
neurologique de Guillain-Barré
(SGB), pouvant entraîner jusqu’à
une paralysie irréversible.
Le Brésil, pays le plus touché
avec près de 1,5 million de cas,
selon l’OMS, a formellement
déconseillé lundi aux femmes
enceintes de venir dans le pays où
sont prévus les Jeux olympiques
en août et où 404 cas de
microcéphalie ont été confirmés
et 3 670 cas suspects sont en
cours d’examen.
Le comité organisateur des JO
de Rio s’est dit mardi «inquiet»
face au virus, mais confiant dans
une chute du nombre de cas pour
le début des compétitions en août,
en plein hiver austral.
«Nous avons travaillé avec les
autorités locales pour augmenter
les inspections» des potentiels
foyers de moustiques, a affirmé
Mario Andrada, porte-parole de
Rio-2016.
La présidente brésilienne
Dilma Rousseff a d’ailleurs fait
de la lutte contre le Zika une des
priorités du pays pour 2016,
mardi dans son message de début
d’année au Congrès.
En réaction, le laboratoire
Sanofi Pasteur, a annoncé mardi
se lancer dans la recherche d’un
vaccin, voulant s’appuyer «sur
les succès obtenus dans le
développement de vaccins contre
des virus similaires», comme
celui contre la dengue.
AFP
TOUCHÉE À SON TOUR PAR L'ÉPIDÉMIE
L’Asie est vulnérable au virus Zika, préviennent les spécialistes
Par
Peter Hutchison de l’AFP
AVEC ses bidonvilles
densément peuplés et ses
moustiques à foison, l’Asie est
particulièrement vulnérable au
virus Zika, une maladie potentiellement dangereuse pour les
femmes enceintes qui représente
un grand défi pour la région,
estiment les experts.
La Thaïlande a confirmé
mardi son premier cas de Zika,
soupçonné de provoquer des
malformations cérébrales chez le
foetus. Dimanche, un institut de
recherche indonésien avait déjà
annoncé un cas positif.
En Inde, les autorités
sanitaires craignent d’être les
prochaines sur la liste, relevant
que le moustique Aedes Aegypti
vecteur de ce virus comme de la
dengue prospère dans ses villes
surpeuplées, où le réseau sanitaire
laisse souvent à désirer.
«En Inde en particulier, le
risque est grand de voir le virus
Zika se propager rapidement,
compte tenu de la présence des
Aedes et d’un environnement
favorable», explique Om
Shrivastav, spécialiste des
maladies infectieuses.
«Cela va sans aucun doute
représenter un gros défi pour
l’Asie d’être en mesure de
contrôler la propagation (...)
compte tenu des niveaux démographiques», ajoute ce spécialiste
basé à Bombay, où se trouve le
plus grand bidonville d’Asie,
Dharavi.
Plus de la moitié des
20 millions d’habitants de
Bombay vivent entassés dans des
bidonvilles.
Pendant la mousson d’été, des
pluies abondantes déferlent sur
Bombay pendant quatre mois,
provoquant un énorme pic de
maladies tropicales. Le labyrinthe
des allées des bidonvilles, noyées
sous l’eau, se transforment en
paradis pour la reproduction des
moustiques.
Il ne faut pas s’affoler, mais la
récente augmentation mondiale
des cas de dengue invite à la
vigilance, souligne Soumya
Swaminathan, directeur général
du Conseil indien de la recherche
médicale. «Il y a un potentiel
pour la propagation du virus
Zika», a-t-elle dit à la télévision
indienne NDTV. «Nous devons
être prêts (...) même s’il n’y a pas
lieu de paniquer».
Le virus Zika, qui tire son
nom d’une forêt en Ouganda où il
a été repéré pour la première fois
en 1947, se manifeste par des
symptômes de type grippal mais
est souvent asymptomatique.
Les scientifiques estiment
qu’il y a un lien «hautement
probable» entre ce virus et les
microcéphalies (cerveau anormalement petits) constatées en
Amérique latine et dans les
Caraïbes chez des bébés.
Le Brésil est le pays le plus
touché avec près de 1,5 million
de cas, selon l’Organisation
mondiale de la santé (OMS).
Celle-ci a décrété l’état
«d’urgence de santé publique de
portée internationale» et créé une
«unité de réponse globale» pour
lutter contre le virus. Anthony
Costello, pédiatre et expert de
l’organisation, a souligné qu’il
n’y avait aucune raison de penser
que la crise allait rester cantonnée
à l’Amérique du Sud, où 25 pays
ont jusqu’à présent été touchés
par le virus.
«Nous savons que les
moustiques porteurs du virus
Zika (...) sont présents dans la
majeure partie de l’Afrique, dans
des pays d’Europe du Sud et dans
beaucoup de régions d’Asie, en
particulier en Asie», a-t-il dit.
Eloi Yao, porte-parole de
l’OMS à Manille, estime lui aussi
«vraisemblable» le risque de
propagation en Asie. Mais «nous
ne voulons pas aggraver les
niveaux d’angoisse», a-t-il dit à
l’AFP, estimant que le risque
immédiat est «faible», les
gouvernements asiatiques ne sont
pas étrangers aux épidémies
virales.
En 2003, l’épidémie de Sras
(Syndrome respiratoire aigu
sévère) avait fait des centaines de
morts, principalement en Chine et
dans l’ancienne colonie
britannique de Hong Kong.
Le virologue Makik Peiris, qui
est basé à Hong Kong, pense
qu’il y «a un danger» de
confusion entre Zika, la dengue et
d’autres maladies propagées par
le moustique. «Le virus pourrait
arriver et passer inaperçu
jusqu’à ce s’il se soit étendu
à un rythme alarmant», dit-il à
l’AFP.
En 2015, la Corée du Sud
avait connu une épidémie
meurtrière du coronavirus Mers,
qui avait fait 36 morts en
quelques semaines.
Le Zika s’est déjà manifesté
dans la région, au Cambodge en
2010 et aux Philippines en 2012,
d’après l’OMS, les autorités
thaïlandaises ont dit elles qu’elles
avaient recensé un premier cas en
2012, et se sont voulues
rassurantes. «Depuis lors, nous
n’avons pas en moyenne plus de
cinq cas par an», a déclaré
Amnuay Gajeena, du ministère
thaïlandais de la Santé.
Mais M. Shrivastar a mis en
garde contre la tentation de
prendre les choses à la légère :
«Nous devons être très prudents
et devons prendre des mesures de
prévention».
AFP
www.latribunedz.com
Jeudi 4 février 2016
GAÏD SALAH ÉVOQUANT L’ACTION DE DÉFENSE DE L’ANP : MÉTÉO
«Une opération de grande envergure
pour sécuriser toutes nos frontières»
Centre Max. 16° Peu
Min 02° Nuageux
Ouest
Max. 19 Peu
Min 06°Nuageux
Est
Max. 09° Peu
Min 00° Nuageux
Sud
Max. 23° Plutôt
Min 06° ensoleillé
Source
http://fr.weather.yahoo.com
Horaires des prières
Fadjr...........06.12
Echourouk ...08.06
Dohr...........13.02
Assar ..........15.54
Maghreb ....18.21
Icha ............19.42
Photo : DR
„ Un terroriste se rend à Bordj Badji Mokhtar
Par
Reda Cadi
e vice-ministre de la
Défense nationale et
chef d’état-major de
l’Armée nationale populaire
(ANP), le général de corps
d’armée Ahmed Gaïd Salah, a
souligné, hier à Constantine, les
mesures préventives prises par
le commandement de l’ANP
afin de «sécuriser toutes les
frontières», a rapporté, hier, un
communiqué du ministère de la
Défense nationale. «Nous avons
entrepris, depuis des années,
une opération de grande envergure pour pouvoir sécuriser
toutes nos frontières, notamment celles du Sud et du
Sud-est et nos eaux territoriales
en engageant des potentiels
adéquats capables de faire face
à toute éventuelle menace»,
dira-t-il dans une allocution à
l’adresse des cadres de la
5 e Région militaire (RM) à
Constantine, où il effectuait une
visite d’inspection.
Cette visite dans la 5e RM,
entamée hier, est inscrite au
programme des tournées d’inspection du vice-ministre de la
Défense nationale sur le terrain
au niveau des régions militaires
en vue de superviser de près les
projets inscrits dans le plan de
développement des forces
armées et de s’enquérir de
l’exécution du programme de
L
préparation au combat militaire,
précise le communiqué. Au
cours de la journée d’hier,
accompagné du général-major
Ammar Athamnia, Commandant de la 5 e RM, M. Gaïd
Salah a rencontré les cadres de
la Région et les représentants
des différents services de sécurité, ajoute la même source.
Dans une allocution d’orientation, suivie par visioconférence
par l’ensemble des éléments
des unités de la Région, le chef
d’état-major de l’ANP a tenu à
rappeler «l’importance de cette
rencontre qui s’inscrit dans
le contexte de l’intérêt
suprême qu’accorde le Haut
Commandement à la
préparation au combat des
forces armées, et aux efforts
résolus et continuels pour un
accomplissement irréprochable
des missions, visant à préserver
la sécurité de l’Algérie, sa stabilité, son indépendance, sa
souveraineté et son unité
territoriale et populaire». Ces
visites de travail et d’inspection
sur le terrain «que je tiens à
mener périodiquement et continuellement à toutes les unités et
établissements militaires,
déployés à travers les régions
militaires s’inscrivent dans le
cadre du contact direct avec
nos personnels militaires,
mobilisés dans tous les recoins,
défendant la sécurité de
l’Algérie, ses frontières et la
souveraineté de son territoire
national», ajoutera le viceministre. Elles ont également
pour objectif de «s’enquérir de
près des conditions de travail et
de vie de nos personnels, auxquelles nous portons un grand
intérêt et veillons continuellement […] à renforcer et à
améliorer, afin de garantir les
meilleures conditions de travail
aux éléments de l’ANP […]
ainsi qu’aux différents corps de
sécurité, qui sont appelés à
maintenir la vigilance à son
plus haut niveau, en toutes
circonstances», a-t-il précisé.
Lors d’une seconde
rencontre réunissant le
commandement et l’état-major
de la Région ainsi que les commandants de secteurs et les
responsables des services de
sécurité relevant du secteur de
compétence, M. Gaïd Salah a
suivi un exposé de l’adjoint au
Commandant de la 5e RM, qui a
abordé la situation générale de
la Région et des unités et leur
permanente disponibilité opérationnelle. Le vice-ministre a
ensuite «donné des instructions
opérationnelles et des orientations générales portant
sur l’optimisation des performances et sur la nécessité de
poursuivre la lutte contre les
résidus terroristes jusqu’à
éradication de ce fléau». R. C.
Sellal aujourd’hui devant la commission
paritaire APN-Sénat
Suite de la page 1
A la même période, le même texte a été
adopté par le Conseil des ministres. Suivra
la saisine par le chef de l’Etat du Conseil
constitutionnel qui a déclaré la conformité du
texte avec les principes fondamentaux qui gèrent
la société algérienne. Une fois que le Conseil
constitutionnel a donné son avis «motivé» le président Bouteflika a convoqué le Parlement, avec
ses deux chambres réunies, afin de voter le texte.
L’option du référendum populaire a été écartée.
Ce 7 février, le Parlement votera le texte et ce
sera officiellement la nouvelle Constitution du
pays. Le texte promet notamment l’officialisation de tamazight et la limitation des mandats
présidentiels à deux, ainsi que l’élargissement
des prérogatives du Parlement et de l’opposition
parlementaire. La nouvelle Constitution adoptée,
le gouvernement devra s’atteler à l’élaboration
des textes devant accompagner les changements
induits par la nouvelle loi fondamentale.
K. M.
Un terroriste s’est rendu, mardi dernier, à Bordj Badji Mokhtar, en possession d’un
pistolet-mitrailleur de type Kalachnikov et d’une quantité de munitions, a indiqué, hier, le
ministère de la Défense nationale dans un communiqué. Par ailleurs, un détachement du
secteur opérationnel de Chlef a découvert et détruit une mine de confection artisanale et
quatre casemates aménagées qui servaient de refuges pour les terroristes. Par ailleurs, à
Oran, des éléments de la Gendarmerie nationale ont arrêté un narcotrafiquant à bord d’un
véhicule utilitaire chargé d’un kilogramme de cocaïne et de 10 090 comprimés
psychotropes.
„ 55 morts et 475 blessés sur les routes en une semaine
55 personnes ont trouvé la mort tandis que 259 autres ont été blessées, entre le
26 janvier et le 1er février, a indiqué, hier, un bilan des services de la Gendarmerie
nationale. La wilaya de Biskra vient en tête des wilayas ayant enregistré le plus grand
nombre d’accidents (16) suivie d’Alger et Bouira avec 15 accidents chacune puis la wilaya
de Djelfa. En plus du comportement des piétons, de l’environnement et l’état des routes et
des véhicules, le facteur humain reste la principale cause des accidents de la circulation à
hauteur de 88,80%.
„ Fermeture vendredi des agences Actel
Les agences commerciales des télécoms (Actel) seront fermées demain, en raison d’une
opération de maintenance, a annoncé, hier, Algérie Télécom (AT) dans un communiqué.
«Algérie Télécom informe son aimable clientèle que toute les agences commerciales des
télécoms (Actel) seront exceptionnellement fermées la journée du vendredi 5 février 2016, en
raison d’une opération de maintenance visant à moderniser son système d’information», précise
AT.
„ 9 blessés dans un accident de la route à Médéa
Neuf personnes ont été blessées, dont certaines grièvement, lors d’une collision entre un
autobus et un véhicule touristique, survenue hier dans la commune de Mihoub, à
100 km au nord-est de Médéa. L’accident, qui s’est produit au lieu-dit Al-Aghariche, sur la
route nationale N°8, est dû à un dépassement dangereux sur cet axe routier au trafic très
dense, reliant la ville de Tablat aux communes du nord-est de la wilaya. Les blessés les plus
graves ont été transférés d’urgence vers l’hôpital de Tablat, alors que les autres passagers
ont été pris en charge au niveau des structures sanitaires de la commune de Mihoub.
„ Des habitants de Souika seront relogés l’été prochain
Quelques 700 familles du vieux quartier Souika de Constantine, dont les habitations sont
vétustes au point de menacer ruine, seront relogées «à partir de juin prochain», a indiqué,
hier, la daïra. Le recensement des bénéficiaires a été «déjà effectué par les commissions
compétentes». Les familles concernées seront relogées dans des habitations neuves situées
à la nouvelle ville Ali-Mendjeli. Le relogement de familles occupant d’autres sites menaçant
ruine à Constantine (Aouinet El Foul, rue de Bienfait et Casbah) aura lieu «dans une phase
ultérieure». Avec cette dernière opération, Constantine évacuera définitivement le
problème de l’habitat précaire.
„ Convention entre la SAA et Renault-Algérie
La Société nationale d’assurance (SAA) et Renault-Algérie ont signé une convention de
partenariat qui permet la prise en charge directe des réparations de véhicules sinistrés pour
les clients assurés chez la SAA, a indiqué, hier, la société d’assurance. Le P-dg de la SAA,
Nacer Sais, a précisé que cette convention «est la première étape du programme d’action de
la société pour valoriser et promouvoir les services proposés aux clients selon les normes
internationales en vigueur en matière d’assurance». La SAA, qui couvre 32% du marché
algérien de l’assurance automobile, compte bientôt signer des conventions similaires avec
des ateliers de réparation et des concessionnaires agréés de toutes les marques de
véhicules vendus en Algérie. Ce partenariat s’étendra aux artisans et aux petits ateliers. Le
partenariat permet la prise en charge directe des réparations de véhicules pour les clients
ayant souscrit une police «Tous risques».
„ Un laboratoire indien affirme mettre au point un vaccin contre Zika
Un laboratoire indien a annoncé, hier, être en train de mettre au point le premier vaccin au
monde contre le virus Zika après que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ait déclaré
un état d’urgence planétaire pour stopper ce virus qui s’étend rapidement. Bharat Biotech,
un fabricant de médicaments de Hyderabad, une ville du sud de l’Inde, a déclaré que deux
vaccins contre ce virus étaient en gestation depuis un an et étaient désormais prêts à être
testés sur des animaux. «Nous sommes les premiers au monde à demander une licence pour un
vaccin contre le virus Zika», a déclaré Rajarshi Dasgupta, chef du service de la propriété
intellectuelle du laboratoire, précisant que la demande de licence avait été faite il y a un an.
Il n’existe jusqu’ici aucun vaccin probant contre le virus Zika dont les moustiques sont le
vecteur.
Le président Bouteflika reçoit le ministre saoudien de l’Intérieur
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a reçu, hier à Alger, le prince
héritier d’Arabie saoudite, l’Emir Mohammed Ben Nayef Ben Abdelaziz Al-Saoud,
vice-président du Conseil des ministres et ministre de l’Intérieur.