Zola - plan détaillé - Le blog de Jocelyne Vilmin
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Zola - plan détaillé - Le blog de Jocelyne Vilmin
Texte 3 - Zola, La Curée (1871), chapitre II, extrait (photocopie) Quelles visions de Paris et quel portrait de Saccard se dégagent du passage ? Introduction : - Zola : l’auteur engagé, le chef de file du naturalisme, le projet des Rougon-Maquart - Présentation du passage : thème du roman, les personnages en présence, les circonstances de la description Lecture - Reprise de la question et reprise du plan : À travers ce passage et grâce aux différents points de vue se dégagent plusieurs aspects de la capitale : nous verrons dans un premier temps que la description offre une vision extrêmement méliorative de la ville, puis que, par le point de vue de Saccard, nous découvrons un Paris, proie des parvenus. Enfin, nous analyserons le portrait du héros qui se dessine dans cet extrait. I - un Paris magnifié, un « spectacle » a) vu dans son immensité : métaphore filée de l’océan « océan de maisons », « flots pressés », « mer vivante » / l’hyperbole « immense horizon »/ « espace », « grand ciel » b) vu comme un tableau impressionniste : la description s’organise comme un tableau dont on découvre au premier plan : « les toits de Paris », au second, le « ciel » ; les couleurs sont celles des tableaux impressionnistes et jouent sur le clair-obscur : « le grand ciel pâle », « gris doux et tendre »/ « verdures sombres » que le « rouge d’un nuage » vient éveiller. Les lignes du tableau sont suggérées : lignes droites des « fenêtres », des « toits », courbes des « feuilles de nénuphar », de « l’horizon » ; lignes verticales des bâtiments « la Madeleine », la colonne Vendôme », lignes horizontales de « la rive droite ». c) vu comme un paysage merveilleux : référence aux « Mille et une Nuits », atmosphère de conte. La ville se pare d’aspects merveilleux comme une ville de légende : la métaphore de l’or, le terme « enchanté », la métamorphose du décor grâce à l’énumération « aux arbres d’émeraude, aux toits de saphir, aux girouettes de rubis ». La ville devient alors comparable à un trésor tel celui des cavernes des contes orientaux. Cependant la métaphore de l’or va permettre le glissement vers un autre aspect de la ville : la ville est la proie des prédateurs qui s’enrichissent grâce à elle. II - Le Paris des parvenus a) Paris personnifié dans le discours de Saccard: un personnage ingénu lexique de la naïveté : « Ce grand innocent de Paris », « c’est bêtes, ces grandes villes », « il ne se doute guère » b) Paris, source de richesse : Paris se mue en matériau dont certains s’enrichissent. La métamorphose se situe à la fin du deuxième paragraphe : « les maisons semblèrent flamber et se fondre comme un lingot d’or dans un creuset ». À partir de là, l’aspect merveilleux de l’or laisse place à son aspect concret, il n’est plus synonyme de lumière mais de profit, de fortune comme l’indiquent les références au « lingot », aux « pièces d’or ». lexique de la transformation de l’or les termes qui renvoient à la transformation du minerai en objet de valeur « se fondre », « fondre », , « l’alambic », « chaufferont et remueront la cuve » c) Paris, victime des grands travaux haussmanniens: le lexique de la destruction, de la violence et de la mort parcourt le discours de Saccard - la ville est vue comme un champ de bataille : personnification guerrière : « l’armée de pioches », « attaquera » // Paris « l », « certains hôtels » - lexique de la violence : « coupé », « coutelas », « trouera » - lexique de la blessure : « entaille » répété plusieurs fois. - lexique de la mort : « agoniseront », « haché à coup de sabre », « les veines ouvertes » cette vision de Paris est celle d’un de ses prédateurs, Saccard qui profitera des métamorphoses de Paris pour construire sa fortune III - Saccard, figure du Parisien parvenu du Second Empire a) un homme d’action : rôle dans le dialogue, verbes d’action, attitude b) un homme d’argent, sans scrupules : lexique de l’argent, du profit, sa joie en évoquant le Paris qu’il compte bien exploiter c) un visionnaire : les futurs et le registre épique, l’annonce du futur Paris Conclusion : Cette scène, mi-récit, mi-description est caractéristique de l'art de Zola. Les circonstances du récit, un dimanche en banlieue, offre l’occasion d’une description panoramique de la ville, comparable à un tableau impressionniste. C’est aussi l’occasion d’évoquer le Paris du Second Empire, les travaux haussmanniens ainsi qu’un aspect de la société : celui des parvenus qui édifieront des fortunes colossales à cette époque. - Paris, dans ce texte, apparaît tout à la fois merveilleux et victime, tout à tour personnifié et animalisé. Par sa complexité, le lieu est traité comme un personnage à la personnalité aux multiples facettes et par cela, ce texte peut être rapproché de celui de Balzac où la capitale revêt aussi un aspect multiforme.