Lettre du Conservatoire n°8 - Le conservatoire du Larzac templiers

Transcription

Lettre du Conservatoire n°8 - Le conservatoire du Larzac templiers
Au jour le jour
Demain
Le Programme des Thématiques des Sites
Définitivement affiné et approuvé par le Comité Syndical
et en cours d’adoption par chacune des communes du Larzac
Templier et Hospitalier, ce programme va entrer dans sa phase
de réalisation très rapidement, probablement avant même la fin
de l’année à Saint-Jean Saint-Paul.
Sur ce site c’est l’œuvre de l’abbé Coste qui va être
présentée dans les lieux où il a vécu alors qu’il rédigeait son
ouvrage “La flore de France“. En effet le rez-de-chaussée du
presbytère sera réaménagé de manière à présenter au public de
façon pédagogique et ludique la vie et l’œuvre de ce grand
botaniste. Autour du presbytère des jardins seront paysagés
afin de compléter l’information. Enfin un parcours découverte
est prévu le long des berges de La Noue pour se familiariser in
situ avec la flore locale qui est d’une grande variété.
Cet espace devrait pouvoir être ouvert au public en Juillet 2002.
La commanderie de Sainte-Eulalie de Cernon qui
poursuit les travaux de restauration des parties les plus
récemment acquises devrait être en mesure d’agrandir, dès 2002
son espace accueil du public et de présenter une grande
maquette de la commanderie et une visite virtuelle.
La scénographie de la thématique qui doit évoquer “La vie de la
commanderie au temps des Templiers et des Hospitaliers “ ne
pourra être mise en place qu’au cours des années 2003-2004.
La Couvertoirade qui impressionne toujours les visiteurs
par la majesté de ses remparts et de sa porte d’entrée, devrait les
accueillir à l’intérieur dans l’espace réaménagé de la Maison de
La Scipione, dès 2002. L’information sur l’offre de La
Couvertoirade se fera dans cet espace où diverses propositions
de parcours seront possibles : visite des remparts, visite guidée
accompagnée, visite audio-guidée et plus tard visite de
l’exposition thématique “Les défenses du Larzac“. Les écuries à
l’extérieur des remparts et proches du château doivent devenir
l’espace d’exposition consacré aux moyens de défense en usage
sur le Larzac au Moyen-Age. A l’aide de maquettes et de
grandes reconstitutions le visiteur pourra être à la fois
l’attaquant et l’assiégé et trouver sur place les moyens de se
défendre efficacement.
Au Viala du Pas de Jaux la tour dont la restauration est en
cours d’achèvement, sera l’objet d’un traitement spécial, dans la
mesure où seulement des groupes de moins de 20 personnes
accompagnées pourront être accueillis. C’est donc la visite
guidée traditionnelle qui sera privilégiée et poursuivie, mais au
dernier étage sera proposé une mise en scène de l’utilisation de
la tour par les habitants comme refuge au moment des périodes
d’insécurité et grenier.
L’aménagement du logis en espace thématique dédié à “l’agropastoralisme“ ne se fera
qu’ultérieurement,
notamment quand la maîtrise
CONSERVATOIRE LARZAC de l’immobilier sera
TEMPLIER et HOSPITALIER complète.
Afin d’expliquer au public
Juillet 2001
l’inter-relation qui existe
entre le patrimoine et le
Place Bion Marlavagne
paysage, des parcours
12100 MILLAU
extérieurs seront mis en place
Tél. : 05 65 59 12 22
dès 2002 pour découvrir
Fax : 05 65 60 63 24
l’agro-pastoralisme et les
[email protected]
constructions qui y sont
Rédaction :
spécifiquement rattachées.
D. Lapeyre, J. Miquel
La Cavalerie qui
accueillera sur son territoire
Impression :
la construction du Centre
Imprimerie des Chênes Verts
d’Interprétation, ne sera pas
Photothèque : CLTH
dotée d’une thématique. Elle
va progressivement achever
la restauration de ses
remparts qui, à l’avenir
seront sa fierté et son attrait.
Le programme s’échelonnera
Ce document a été édité avec le soutien
du Conseil Général de l’Aveyron.
jusqu’à l’ouverture du Centre
d’Interprétation, prévue à
La Lettre n° 8 du
Autour des remparts
La Cavalerie
Dans la mairie de La Cavalerie l’on conserve une magnifique clef de
voûte représentant un écu, du même modèle que celui de la chapelle
de l’abbesse de Nonenque dans l’église de Saint-Jean d’Alcas, mais
orné ici d’une croix pattée qui annonce la croix de Malte. Sur l’ensemble des sites du circuit Templier et Hospitalier, cette clef de voûte
est la seule qui montre la croix des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Elle provient d’un ancien bâtiment détruit vers 1960 et qui se
trouvait à l’arrière de la mairie et sur l’emplacement d’une partie de
la cour de l’école publique actuelle. On l’identifie à l’hôpital (ou à
une léproserie plus récemment), normalement situé à l’extérieur des
murailles à cause des maladies contagieuses. Au siècle dernier, ce
bâtiment appartenait à la commune et figure sous la dénomination
d’hôpital sur un plan de 1850. Il sera vendu quelques années plus
tard et l’argent affecté à la construction de la nouvelle mairie-école.
Sur une photo aérienne l’on distingue ce bâtiment de plan rectangulaire, en rez-de-chaussée uniquement, couvert d’une toiture de lauzes
semble t-il avec sa porte en arc plein cintre. Nous n’avons trouvé
pour l’instant aucune mention de celui-ci dans les archives. Mais
peut-être que certains Cavalériens en ont des photographies, ou
possèdent d’autres renseignements sur ce bâtiment qui reste encore
assez mystérieux.
La Couvertoirade
Les habitants de La Couvertoirade, contrairement à la plupart
des touristes, connaissent la pierre gravée d’une croix de Malte qui se
trouve à la base du mur de l’enceinte, à gauche du portail du bas, et
qui est en partie masquée par les hautes herbes au printemps. Cette
pierre différente du calcaire utilisé au XVe siècle pour la construction
des murailles n’est pas à sa place originelle, mais elle est en réemploi.
La forme très caractéristique de la croix de Malte constituée de
segments rectilignes date du début du XVIe siècle (on la trouve dès
1515 au château Saint-Pierre, construit par les chevaliers de Rhodes à
Bodrum, en Turquie). Sur les photos de la porte sud (écroulée en
1912) on ne voit pas cette pierre ni son éventuel emplacement, au
dessus de la porte par exemple comme c’est le cas pour la porte du
haut.
La niche au-dessus de la porte nord pourrait correspondre à cette
pierre. Par contre, il n’est pas impossible qu’elle vienne du château de
La Couvertoirade. La visite de 1613 décrit avec précision le château et
l’on apprend que la porte de la basse-cour (improprement appelée
actuellement barbacane) était précédée d’un ouvrage fortifié auquel
l’on accédait par une porte plein cintre au dessus de laquelle se trouvait “la croix de l’ordre à huit pointes“. S’il s’agit bien de cette croix,
celle-ci daterait donc du début du XVIIe siècle et, après la destruction
des fortifications du château, aurait été replacée au bas de la muraille
à une époque indéterminée.
ettre aux
habitants des
cantons de Nant
et de Cornus
Saint-Jean d’Alcas
Comme c’est souvent le cas, les églises ont été construites en plusieurs
fois. A Saint-Jean d’Alcas, la nef date du XIIe siècle, le chœur sûrement du XIVe siècle, la chapelle de droite au sud probablement du
XIXe siècle et la chapelle de gauche lui faisant face de la fin du XVe
siècle. Celle-ci offre la particularité assez exceptionnelle d’avoir une
chapelle haute au dessus de celle du rez-de-chaussée. Les deux
chapelles construites en même temps sont voûtées de croisées
d’ogives, dont les moulures caractéristiques correspondent au
gothique flamboyant (XVe - XVIe siècle). Cette chapelle n’est accessible que par un passage percé au niveau de la voûte romane de la
nef. Un simple escalier de bois plaqué contre le mur nord de la nef,
ou bien une galerie partant de la tribune située au fond de l’église,
permettait d’atteindre cette chapelle. Contrairement à une idée
répandue mais inexacte, il n’y a aucun autre accès. Dans le mur Est il
n’y a pas de mystérieuse porte mais un autel. Toutefois, la question la
plus énigmatique n’est pas
l’accès à la chapelle, mais
l’identification du blason figurant sur la clef de voûte de la
croisée d’ogive. Celui-ci
paraissant bien postérieur à
l’époque de la chapelle. Peutêtre qu’un lecteur pourra nous
éclairer sur cette question ? En
attendant, il paraît assez
évident que cette chapelle
haute était réservée à l’usage
de l’abbesse de Nonenque
lorsqu’elle se trouvait à SaintJean d’Alcas, soit pour assister
à l’office célébré au maîtreautel, ou bien à l’usage de
chapelle particulière, la
maison qu’elle occupait ne
Blason de la chapelle haute
devant pas avoir de lieu de
de Saint-Jean d’Alcas
culte privatif.
Sainte-Eulalie de Cernon
Viala du Pas de Jaux
Dans les années 1970 l’église de Sainte-Eulalie a été entièrement
débarrassée de l’enduit qui recouvrait ses murs et qui datait de la
deuxième moitié du XIXe siècle. C’est à cette époque que l’on
construisit, ou reconstruisit, cinq chapelles latérales. Lors des travaux
des années 1970 l’on mit à jour deux objets qui jusqu’à présent se
trouvaient dans l’église dans des vitrines. Celles-ci ayant été enlevées
à l’occasion du rejointoyage général de l’édifice, ces deux objets ont
été placés dans le dortoir de la commanderie où ils sont plus en sécurité désormais.
Le premier est un vase dont il manque le col et qui a été identifié
comme un vase acoustique du XIIe siècle. Jean Pujol a étudié celui-ci
et en accord avec d’autres archéologues du département pense qu’il
s’agit bien d’un vase acoustique (mais l’on aurait dû en trouver
d’autres ?) qui date du XVIIe siècle, dernier point sur lequel tous les
archéologues sont d’accord.
Le deuxième objet qui avait été découvert posé dans une niche située
en hauteur dans une des chapelles du XIXe siècle, est une pierre de
section quadrangulaire, cassée à sa partie inférieure et ornée de deux
croix différentes sur deux faces et de motifs géométriques sur les
petits côtés.
Au Viala du Pas de Jaux une tranchée pratiquée pour faire passer en
souterrain des cables électriques à la base du mur sud de la tour, a
permis de dégager un orifice rectangulaire qui était jusque là caché
par les terres. Il s’agit du conduit extérieur d’évacuation des latrines
du 1er et du 2ème étages. Au delà de l’orifice rectangulaire les deux
conduits aboutissaient dans un espace intérieur assez vaste, voûté
comme un petit four. Pendant les guerres de religion du XVIe siècle,
craignant que l’on n’utilise ce conduit pour y placer des explosifs et
détruire la tour, celui-ci fut entièrement bouché avec des pierres et du
mortier. En faisant disparaître ce bouchon de pierre et de mortier, l’on
a trouvé des ossements d’animaux, des tessons de poterie, des
éléments métalliques et les vestiges d’un probable atelier de faux
monnayeurs. Parmi les déchets métalliques, l’on a trouvé quelques
monnaies mal coupées qui ont été abandonnées par nos faux monnayeurs
qui ont apparemment exercé leur coupable fabrication en ce lieu ou à
proximité. Celles-ci sont en cours de restauration. Apparemment il
s’agirait d’une petite monnaie de cuivre très mince, appelée le hardi et
frappée sous le règne de Louis XII, donc entre 1497 et 1515 et valant trois
deniers. Après restauration et étude, les vestiges de l’atelier de faux
monnayeurs retourneront au Viala où il seront présentés au public.
Hier
Il y a peu de temps nous avons refermé le grand
livre du XXe siècle avec un peu de nostalgie. C’est
avec enthousiasme que nous commençons à écrire
les premières pages du XXIe siècle qui sont
consacrées au Larzac Templier et Hospitalier.
En effet, nous savons que nous devons inscrire dans
les années qui viennent d’importantes réalisations
qui laisseront leurs marques au creux des Remparts
légués par les Ordres Militaires.
Ces projets se préparent et se mûrissent au cœur de
chacun des bourgs concernés, avec l’aide des
Cabinets d’Etudes et des spécialistes engagés pour
mener à terme la réflexion sur la mise en œuvre
globale du Centre d’Interprétation, en relation avec
le fonctionnement des sites. Le Syndicat Mixte du
Conservatoire Larzac Templier et Hospitalier suit
avec attention chacune des étapes franchies et
participe à l’élaboration du projet point par point.
Le renouvellement des Conseils municipaux en
mars dernier a provoqué des changements dans les
représentations des communes et du Conseil
Général au sein de cet organisme. C’est donc avec
une nouvelle équipe solidement ancrée sur le
territoire que les objectifs fixés seront poursuivis et
concrétisés :
- ouvrir sur les sites les thématiques, c’est à dire
présenter au public au cœur du patrimoine
architectural restauré, l’histoire locale des Templiers
et des Hospitaliers sous un angle différent à chaque
endroit, de façon à mettre en relief l’aspect le plus
intéressant, le tout recomposant l’histoire
particulière de ce territoire du XIIe au XVIIIe siècle.
- créer le Centre d’Interprétation et en faire
un lieu unique en Europe présentant, sous
les formes les plus accessibles à tous les
publics, l’histoire générale des Ordres
Militaires. Une place privilégiée sera
réservée aux Templiers et Hospitaliers, mais
tous les autres ordres qui ont essaimé en
Europe y trouveront aussi leur place et leur
histoire spécifique y sera évoquée.
- animer ces lieux historiques au rythme des
Estivales pendant la haute saison et des
Rencontres en basse saison. Etre à l’écoute
du terrain afin de l’aider à s’adapter aux
changements. Etre réceptif aux attentes du
public pour lui faire découvrir les multiples
facettes des Remparts du Larzac.
Transmettre à chacun les résultats des
patientes recherches historiques qui
éclairent d’un jour nouveau la connaissance
du patrimoine.
Ce programme ambitieux est celui que nous
poursuivons sans relâche et auquel vous
avez jusqu’à maintenant apporté votre
adhésion et votre participation aux
manifestations locales, aux travaux, aux
voyages qui vous ont été proposés. Nous en
peaufinons les détails afin que vos souhaits
se trouvent réalisés au mieux. Nous vous
remercions de votre soutien qui ne faiblit
pas et qui nous aide à transformer le présent
en un avenir plein de promesses à partager. @
Le Président
Aujourd’hui
Les Réunions du Comité Syndical
Le château de La Couvertoirade en 1613
Le château de La Couvertoirade
construit par les Templiers
autour des années 1200 a
encore belle allure sur son
rocher. C’est un véritable
château avec donjon, logis,
enceinte et basse cour. La visite
de 1491 ne décrit pas les bâtiments et donne l’inventaire du
mobilier et de l’armement. Il
faut attendre 1613 pour avoir
une description très précise du
château que le commandeur de
Modierne, quelques années
auparavant, avait mis en état de
défense, suite aux désastreuses
guerres de Religion qui avaient
grandement affecté les biens et
les bâtiments de la commanderie. A ce jour cette description
du château de La Couvertoirade
est la plus détaillée que nous
ayons.
En gravissant la pente douce qui
conduit à la basse cour (l’espace
entre l’église et le château) l’on
trouvait un premier ouvrage
fortifié appelé ravelin, en avant
de la porte de la basse cour. Au
dessus de la porte de celui-ci, il
y avait une pierre portant la
croix de l’ordre à huit pointes.
La porte de la basse cour était
précédée d’un pont-levis situé
donc dans le ravelin. L’on arrivait ensuite à la porte du
château, la porte actuelle. En
arrière de celle-ci, le commandeur Modierne avait construit
un autre ravelin et c’est lui qui
avait fait bâtir la voûte que l’on
peut y voir encore. Ce ravelin
était formé d’un mur qui avait
pour fonction d’arrêter les
assaillants qui auraient réussi à
franchir la porte, il constituait
une souricière pour l’ennemi
pris sous le tir des mousquets.
Passé la porte voûtée en arc
plein cintre du ravelin, l’on se
trouvait alors dans une petite
basse cour qui existe toujours.
Sur le côté droit de celle-ci, au
sud, du côté du village, l’on
voyait à l’époque un grand
corps de logis entièrement
détruit actuellement.
Le rez-de-chaussée partiellement conservé présentait de
droite à gauche une petite
pièce, la vieille écurie au
dessous de laquelle se trouvaient les prisons accessibles
seulement par une trappe, le
tout voûté. A côté, l’on voyait
une grande étable servant à
entreposer le bois à cette
époque.
Les historiens et archéologues contactés sont unanimes pour dire qu’il
s’agit d’une pierre marquant une sépulture et qui doit être datée entre
le XIIe et le début du XIVe siècle. Il pourrait donc bien s’agir d’une
croix, de l’époque des Templiers, qui, selon toute vraisemblance, se
serait trouvé dans le cimetière de ceux-ci, sur l’actuelle place de
Sainte-Eulalie. Au XIXe siècle, oubliée peut-être dans quelque coin,
elle a été mise dans l’église à un endroit inaccessible et ainsi sauvegardée.
CONSERVATOIRE
LARZAC
TEMPLIER
et HOSPITALIER
A l’étage, au dessus des écuries
se trouvaient la cuisine, puis la
salle avec une cheminée carrée,
une fenêtre “à l’antique“ côté
cour, et des fenêtres à demimeneau avec des grilles côté
extérieur. A l’extrémité de la
salle, se trouvaient une chambre
avec une cheminée de pierre de
taille et une fenêtre à demi
croisée et à la suite une autre
chambre au dessous de laquelle
il y avait encore une prison
voûtée, accessible par une
trappe couverte d’une pierre. Ce
logis possédait un toit à deux
pentes avec grenier, et une
échauguette ronde en assurait
avec des mâchicoulis la défense
côté village et la
surveillance de
l’accès à la porte
de la basse cour. A
un endroit que
nous n’avons pu
localiser, il y avait
un
pigeonnier
rond.
En sortant de ce
logis pour se
retrouver dans la
petite basse cour, les visiteurs de
1613 constatent que l’extrémité
sud du château ne possédait pas
de constructions, c’était comme
actuellement un espace délimité
par des rochers et des murailles
et appelé “cortil“ et “aire“.
Sur le côté nord de cette étroite
basse cour, un petit escalier
permettait d’atteindre une autre
basse cour plus haute que la
précédente et où se trouvait un
bâtiment appelé le petit donjon.
On voit encore la partie basse
de ce petit donjon qui sert
actuellement de soubassement à
une terrasse. Le rez-de-chaussée
était occupé par une citerne et
une cave abritait un four. A
l’étage, il y avait trois chambres
en enfilade dont deux avec une
cheminée, accessibles depuis
une petite galerie de bois extérieure en mauvais état à
l’époque. Au niveau de la
toiture à deux pentes, le
commandeur de Modierne avait
construit un ouvrage défensif
appelé gabion (une sorte
d’échauguette).
En ressortant de ce bâtiment
situé au nord la visite s’achève
par l’ouvrage magistral que
constituait “le grand donjon“.
Au XVIIIe siècle, ce dernier a
fait l’objet d’une destruction
importante pour n’en conserver
que la cave et la salle du
premier étage, couverte d’une
toiture de lauze posée à même
l’extrados de la voûte. Cette
“tour fortifiée“ ou “ grand
donjon “ comprenait une cave
dont la voûte était neuve, avec
une porte neuve où se trouvait
également la croix de l’ordre.
Par un escalier extérieur neuf à
l’époque et qui existe toujours,
l’on accédait au premier étage
qui était un grenier, son plafond
de bois venait d’être refait. Par
un escalier construit dans la
muraille et toujours visible l’on
arrivait à un deuxième grenier
dont la voûte était neuve. Un
autre escalier ménagé dans la
muraille conduisait au troisième
grenier également voûté et enfin
toujours par le même type d’escalier l’on arrivait au “corps de
garde“, l’ultime étage. Comme
pour le dortoir de la commanderie de Sainte-Eulalie, la toiture
de charpente et de lauze était
soutenue par 4 grands arcs, avec
probablement un parapet ou
mâchicoulis tout autour, le tout
neuf. Le donjon de La Couvertoirade était constitué par une
cave, trois étages de greniers et
un comble aménagé en corps de
garde, soit cinq niveaux alors
qu’il n’en a plus que deux, le
tout sur un rocher élevé. Il
constituait une tour impressionnante, construite par les
Templiers et qu’il faut rapprocher de celle tout aussi imposante du Viala du Pas de Jaux,
construite par les Hospitaliers en
1430, et dont on peut se
demander s’ils n’ont pas voulu
rivaliser en superficie et en
hauteur avec le donjon des
Templiers de La Couvertoirade.
Plan du château
Abécédaire
PASTOUREAUX :
Les croisades des pastoureaux se produisent en 1212, 1251 et 1320.
Par trois fois, des enfants accompagnés de pasteurs et de pauvres se
mirent en mouvement pour sauver la Terre Sainte après l’échec des
croisades. Cet appel pour se rendre en Terre Sainte se produisit
dans les populations du Nord de la France et s’inscrit dans le cadre
général de la croisade lancée par l’église. Aucune d’elles ne parvint
en Terre Sainte. Encadrés par des chefs charismatiques, ils s’acheminaient en longues processions en chantant des cantiques. Les
croisades des pastoureaux reposent sur l’idée que seuls des enfants
innocents et des pasteurs, comme pour la nativité, peuvent jouer un
rôle primordial pour la sauvegarde de Jérusalem et que leur mission
est d’essence divine. Ils croyaient que cela leur permettrait de voir
le roi, d’avoir le pouvoir de guérison, de traverser comme Moïse la
mer à pied et de trouver sur leur route toutes les victuailles nécessaires pendant leur mission. Il s’agit d’un mouvement religieux qui
s’inscrit dans la fin des temps où les enfants innocents et les
pasteurs ont un rôle essentiel à jouer. La croisade des pastoureaux
de 1251 avait pour but d’aller délivrer Saint-Louis alors prisonnier
en Egypte et de sauver la Terre Sainte. Elle n’ira pas plus loin que
Beaucaire.
P
QURUNTUL JEBEL (Mont des Tentations)
Le Mont des Tentations domine Jéricho, à l’est de Jérusalem et de
son sommet l’on y découvre la Mer Morte et les tours du Mont des
Oliviers à l’ouest. C’est à l’époque des croisades, au XIIe siècle,
qu’avide de retrouver et de vénérer les lieux où le christ passa ou
vécut, que l’on identifia cet endroit comme celui de la montagne où
le Christ, d’après Mathieu, subit la première et la troisième tentations. L’on se hâta d’y édifier deux églises, l’une à mi-hauteur dans
une grotte et l’autre tout au sommet. Après le départ des Francs, en
1291, les deux édifices non entretenus tombèrent en ruine dès le
XIVe siècle. Le monastère actuel construit à la fin du XIXème siècle
englobe la grotte, où, selon la tradition, le Christ jeûna et l’on y
montre la pierre sur laquelle il aurait été assis. La deuxième église,
celle du sommet, a commencé d’être reconstruite en 1874 mais n’a
pas été achevée.
Q
- le 20 avril 2001 à Millau
Le Comité Syndical a procédé à l’élection du Président et
des membres du Bureau :
Monsieur Jean PUECH : Président
Monsieur Robert MURET : Vice-Président (La Cavalerie)
Madame N. CHAUDESAYGUES : Vice-Présidente
(Viala du Pas de Jaux)
Monsieur Jean GENIEZ : Membre (Conseiller Général)
Monsieur René QUATREFAGES : Membre (Conseiller Général)
Madame Léa BERNARD : Déléguée (Ste-Eulalie de Cernon)
Monsieur Jean-Luc CALLIONI : Délégué (La Couvertoirade)
Madame M.-Thérèse FOULQUIER : Déléguée (St-Jean-St-Paul)
Monsieur Jean Marie SIRGUE :Délégué (Conseiller Général)
Madame Danièle VERGONNIER : Déléguée (Conseiller Général)
de candidature.
Les Sites en chiffres
En 2000 : 275 000 visiteurs ont pénétré dans les Points
Accueils existants et sur le site de La Couvertoirade.
Au cours de la même année ce sont 15 850 personnes qui
ont participé à des visites guidées proposées sur l’ensemble
des sites.
On note une légère augmentation par rapport à 1999 ce qui
est remarquable compte-tenu d’une offre touristique plus
forte dans notre secteur en l’an 2000, avec l’ouverture de
Noria et de Micropolis.
Les enfants suivent Hugues
Il a été établi une Convention de Partenariat avec les Sites
de Micropolis et de Noria autorisant les porteurs d’un billet
de visite plein tarif de l’un de ces deux sites à faire valoir un
droit de réduction sur le site de son choix du circuit Larzac
Templier et Hospitalier pour une visite guidée et réciproquement.
Le succès remporté par le jeu Hugues “Chevalier du
Larzac“ auprès du jeune public a incité le Conservatoire à
proposer une nouvelle aventure. Les enfants ont aujourd’hui le choix pour faire le circuit du Larzac Templier et
Hospitalier avec leur parents de mettre leurs pas dans ceux
d’Hugues ou de “partir en Croisade“.
Les jeux sont gratuits et disponibles dans tous les Points
Accueil. Les enfants sont toujours gagnants et heureux de
rejoindre le “Club des Chevaliers du Larzac“
L’achat des terrains pour le Centre d’Interprétation situé sur
la commune de La Cavalerie a été décidé. Le Comité
Syndical enclenchera les procédures légales pour cela.
Un Site Internet a été créé pour tout connaître sur le
Conservatoire Larzac Templier et Hospitalier :
- le 21 juin 2001 à Rodez
Le Comité Syndical a invité en outre à cette réunion le
Président du Conseil Scientifique, le Professeur Léon Pressouyre et l’Architecte des Bâtiments de France, Louis
Causse afin de recueillir leur avis sur les programmes
détaillés des thématiques des Sites qui étaient présentés par
J.P. Vacher du Cabinet Abaque, et qui ont été adoptés après
consultation de chaque commune.
Le Comité Syndical a approuvé le compte administratif et
de gestion de l’année 2000 et il a délibéré sur la mise en
œuvre des Estivales 2001 et les modalités du Spectacle
“Evrard des Barres“.
Il a largement débattu des implications de la nouvelle Loi
Solidarité et Renouvellement Urbain dite SRU dans ses
modalités de réalisation d’un Schéma de Cohérence Territorial appelé SCOT. L’ensemble des communes du Larzac
Templier et Hospitalier adhère à l’élaboration d’un SCOT
Templier et Hospitalier porté par le Syndicat Mixte et
souhaite, le moment venu, qu’un contact soit pris avec la
Communauté de Communes de Millau.
Le Syndicat Mixte décide de mettre ses statuts en conformité avec ses objectifs et adopte les modifications lui
donnant la maîtrise d’ouvrage pour les Thématiques et le
Centre d’Interprétation, et la compétence pour l’élaboration
d’un SCOT.
Il a constitué la
Commission
d’Appel d’offre
et accepté en
qualité
de
membres du
Comité de Suivi
les Communes
de Lugan et de
l’Hospitalet qui
avaient fait acte
http //www. conservatoire-larzac.fr
Les Estivales du Larzac
Le Conservatoire Larzac a été le concepteur et le réalisateur
du premier grand spectacle historique donné sur l’ensemble
des sites , “Evrard des Barres, Maître du Temple“. Cette
animation culturelle est consacrée à l’épopée des Ordres
Militaires. C’est le premier volet d’une grande fresque qui
doit dérouler, au cours des années à venir, les moments
forts de l’histoire de ces hommes qui, hors du temps et des
normes, ont forgé l’histoire et restent toujours vivants dans
l’imaginaire collectif, huit siècles après leur disparition.
Avec la participation de bénévoles du plateau et le soutien
de la technique moderne, l’histoire revient hanter des lieux
qui lui sont familiers pour le plus grand plaisir des spectateurs.
Centre d’Interprétation et Dossier
Unesco pour le Patrimoine Mondial
Ce sont deux dossiers au cœur des préoccupations majeures du
Conservatoire Larzac.
Ils occupent depuis déjà plusieurs mois le calendrier de travail
du Conseil Scientifique, du Conservatoire et des Cabinets
d’Etudes. Ils demandent toujours plus de recherches et de
compétences : le pré-programme du contenu du Centre
d’Interprétation qui sera soumis au cours de l’été aux membres
du Conseil Scientifique afin de recueillir leurs commentaires
sera enrichi et complété afin d’être arrêté pour la fin de l’année
2001.
Le dossier du Patrimoine Mondial “Grands Causses et
Cévennes” est en cours de rédaction afin d’être remis aux
instances internationales dans les meilleurs délais pour
examen au cours de l’année prochaine. Ce dossier est classé par
l’Unesco dans la catégorie des “biens mixtes” c’est à dire qu’il
présente à la fois des biens uniques pour leur valeur naturelle
mais aussi uniques pour leur valeur culturelle. Cette double
appartenance rend la rédaction du dossier particulièrement
complexe et demande de nombreux ajustements qui
nécessitent une élaboration forcément plus longue.