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Quel équilibre des pouvoirs? Les révolutions anglaises du XVIIe siècle Par Thomas Berthod A propos de DUCHEIN, Michel, ͻͶ ƒ±‡• “—‹ ±„”ƒŽ°”‡– Žǯ‰Ž‡–‡””‡Ǥ ‡• †‡—š ”±˜‘Ž—–‹‘• †—
XVIIe siècle, Paris, Fayard, 2010, 500 pages. Depuis de nombreuses an±‡• †±Œ ‹…Š‡Ž —…Š‡‹ ±…”‹– •—” Žǯ‰Ž‡–‡””‡
moderne. Depuis sa thèse sur Ja cques Ier il a publié des livres qui sont pour la plupart des biographies, telles que Marie Stuart, Elisabeth Ire, Charles Ier, Le Duc de Buckingham et enfin Les Derniers Stuarts, qui raconte les vies des représentants de la dynastie de Charles II à Charles-­‐†‘—ƒ”†ǡ Ž‡ †‡”‹‡” ’”±–‡†ƒ–Ǥ Ž •ǯ‹•…”‹– †ƒ• Žƒ Ž‹‰±‡ †‡•
historiens ayant fait partie des Archives nationales, comme Jean Favier1 ou Etienne Taillemite2, qui ont réalisé des ouvrages sérieux et indispensables, aux problématiques cependant limitées. ǯ‡•–†‘…—„‘…‘ƒ‹••‡—”†‡• ‡ ‡–‡ •‹°…Ž‡•ƒ‰Žƒ‹•ǡ˜‘‹”‡ —±”—†‹–
qui nous présente ici une somme en français sur les révolutions anglaises du XVIIe siècle. ǯƒ—–‡—” ’”‘ˆ‹–‡ †— ˆƒ‹– “—‡ Žƒ Ž‹––±”ƒ–—”‡ •—” Žǯ‰Ž‡–‡””‡ ‘†‡”‡ •‘‹– –”°• ’‡—
†±˜‡Ž‘’’±‡Ǥ—”Ž‡•—Œ‡–‡–…‘‡‘—˜”ƒ‰‡•ƒ……‡••‹„Ž‡•‡ˆ”ƒ­ƒ‹•ǡ‹Žǯ‡š‹•–‡‰—°”‡“—‡
des biographies ou des recueils de documents commentés3. Les travaux de synthèse sont †‘… ƒ••‡œ ”ƒ”‡• ‡– †ǯƒ—–”‡• •‘– ’Ž—• †‹ˆˆ‹…‹Ž‡• †ǯƒ……°•ǡ “—‹ ‡ •‘– ’ƒ• †ƒ• Žƒ
bibliographie de Michel Duchein Ȃ pourtant assez complète pour ce qui concerne les différents événements4Ǥ  ’‡—– ±ƒ‘‹• †±’Ž‘”‡” Žǯƒ„•‡…‡ …‘’Ž°–‡ †ǯƒ”–‹…Ž‡• †‡
réf±”‡…‡ “—‹ ƒ—”ƒ‹‡– ’‡”‹• †ǯ‹•—ˆˆŽ‡” †‡• ”±ˆŽ‡š‹‘• ’Ž—• Žƒ”‰‡•  — ‘—˜”ƒ‰‡ “—‹ Ȃ disons-­‐le tout de suite Ȃ ‡•– –”°• ’ƒ—˜”‡ †‡ …‡ ’‘‹– †‡ ˜—‡Ǥ ǯ‡•– Žǯ‡…±’ŠƒŽ‘‰”ƒ‡
plat. 1
Celui-ci a publié de multiples ouvrages comme Les Plantagenêts, Charlemagne, La Guerre de Cent Ans, Paris«
TAILLEMITE, Etienne, La F ayette, Paris, Fayard, 1989.
3
COTTRET, Bernard, Cromwell , Paris, Fayard, 1992 ; COTTRET, Bernard, /D *ORULHXVH 5pYROXWLRQG¶$QJOHWHUUH ,
Paris, Gallimard, collection Archives, 1988 ; LUTAUD, Olivier, Cromwell, les Niveleurs et la République , Paris, Aubier,
1967, réed 1978 ; LUTAUD, Olivier, Les GHX[UpYROXWLRQVG¶$QJOHWHUUH, Paris, Aubier-Montaigne, 1974 ; POUSSOU, JeanPierre, 2OLYHU&URPZHOOOD5pYROXWLRQG¶$QJOHWHUUHHWODJXHUUHFLYLOH, Paris PUF, Que Sais-Je, 1993 ; TUTTLE, Elizabeth,
Religion et idéologie dans la révolution anglaise , Paris/¶+DUPDWWDQ
4
JETTOT, Stéphane, Représenter le Roi ou la Nation : les membres de la Cha mbre des Communes et la diplomatie anglaise
(1660-1702), Atelier national de reproduction des thèses, 2008.
2
1
‹…Š‡Ž—…Š‡‹‘—•†‘‡˜‘‹”—‘—˜”ƒ‰‡“—‡Ž“—‡’‡—•…Š‹œ‘’Š”°‡Ǥǯ‡•–‡n ‡ˆˆ‡–—ƒ—‡Ž“—‹‡•ǯƒ••—‡’ƒ•Ǥ‘—•–‡‘•‡–”‡Ž‡•ƒ‹•—Ž‹˜”‡†‘–Ž‡•—Œ‡–
est divisé en dix-­‐neuf chapitres assez courts, de quinze à trente pages, découpés en sous-­‐
…Šƒ’‹–”‡•ƒˆ‹“—‡Žƒƒ–‹°”‡ƒ„‘”†±‡•‘‹–Žƒ’Ž—•…Žƒ‹”‡’‘••‹„Ž‡Ǥǯ‡•–ƒ—ssi un ouvrage qui traite le sujet de manière très politique, ceci afin de poser le cadre événementiel et †ǯƒ±Ž‹‘”‡”Žƒ…‘’”±Š‡•‹‘†—Ž‡…–‡—”±‘’Š›–‡Ǥ‡’‡—–“—ǯ‡²–”‡‰”±‹…Š‡Ž
Duchein qui est ici bien plus clair que Bernard Cottret dans sa biographie de Cromwell Ȃ mais les visées ne sont pas les mêmes. ‡ Ž‹˜”‡ ‡•– ƒ—••‹ — ƒ—‡Ž †ƒ• Ž‡ •‡• ‘î ‹Ž ǯ› ƒ ƒ—…—‡ †±‘•–”ƒ–‹‘ǡ
aucune problématique, aucune prise de recul véritable par rapport aux événements. Les événements qui « causent » la première révolution de 1640 sont juxtaposés les uns aux autres sans véritable recherche de sens ou de hiérarchie entre eux. Il faut attendre la ’ƒ‰‡ͺͲ’‘—””‡–”‡”†ƒ•Ž‡˜‹ˆ†—•—Œ‡–ƒ˜‡…Žƒ–‡–ƒ–‹˜‡†ǯ‹’‘•‹–‹‘†— Prayer Book anglais aux presbytériens écossais. Tout ce qui est écrit avant, censé être le prélude à la révolution est bien plutôt une biographie bis de Charles Ier. Ceci est tout à fait commun †ƒ• Ž‡• ƒ—‡Ž• †‡ •ǯƒ––ƒ…Š‡” ƒ—š Ǽ grands personnages » et aux événements de surface. Ce livre est aussi assez déséquilibré. Le sous-­‐titre « les deux révolutions †ǯ‰Ž‡–‡””‡ » est inopérant. Sur 430 pages, 40 seulement sont consacrées à la période 1660-­‐1701. On peut toujours alléguer que les « événements » sont moins nombreux et que les jalons le•’Ž—•‹’‘”–ƒ–•‘–±–±’‘•±•ƒ—’ƒ”ƒ˜ƒ–†ƒ•Žǯ‘—˜”ƒ‰‡ Ǣ‹Žǯ‡”‡•–‡
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les équilibres politiques qui se forment au cours de la période, sur les évolutions de la ’‡•±‡ǡ †‡• ‡–ƒŽ‹–±•ǥ ƒ—‡Ž ‡’›• ‡– •‘ ’”±…‹‡—š Journal ǯƒ’’ƒ”ƒ‹••‡– “—ǯ—‡
•‡—Ž‡ˆ‘‹•Ž‘”•†‡Žǯƒ””‹˜±‡†‡Šƒ”Ž‡•‘†”‡•ƒŽ‘”•“—ǯ‹Ž›ƒ–‡ŽŽ‡‡–†ǯ±Ž±‡–• à en extraire ! De même, comme cet ouvrage est un manuel, le dernier chapitre consacré aux Ž‡‰•†‡Žƒ”±˜‘Ž—–‹‘”‡••‡„Ž‡—‡†‹••‡”–ƒ–‹‘‡–”‘‹•’ƒ”–‹‡•‘îŽǯƒ—–‡—”‘—•ˆƒ‹–
part des héritages politiques et institutionnels, puis religieux avant dǯƒ„‘”†‡” Žǯƒ•’‡…–
2
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penseurs de Hobbes à Locke en passant par Winstanley, dont la biographie est déroulée Š‘”• …‘–‡š–‡Ǥ  ƒ Žǯ‹’”‡••‹‘ †‡ Ž‹”‡ Žƒ ˆ‹…Š‡ „‹‘‰”ƒ’Š‹“—‡ †ǯ— “—‡Ž…‘“—‡
dictionnaire. Cette manière de tout séparer et catégoriser font aussi oublier la synthèse derrière les différents événements et analyses. Ces dix-­‐‡—ˆ …Šƒ’‹–”‡• “—‹ …‘’‘•‡– Žǯ‘—˜”ƒ‰‡ ’‡—˜‡– •‡ †±…‘—’‡” ‡ “—ƒ–”‡
parties chronologiques très distinctes. La première partie regroupe les chapitres I à IV et se consacre aux « causes » de la ”±˜‘Ž—–‹‘ ƒ‰Žƒ‹•‡•ǡ Œ—•“—ǯ‡ ͳ͸͵͹Ǥ ‡ŽŽ‡•-­‐ci sont surtout analysées à travers les politiques de Jacques Ier et de son fils Charles Ier. Michel Duchein nous fait part des difficultés que les deux Stuarts connaissent avec le Parlement. Entre le roi et le ƒ”Ž‡‡–ǡ …ǯ‡•– — …‘„ƒ– “—‹ …‘‡…‡ ’‘—” •ƒ˜‘‹” “—‹ †‡ Žǯ— ‘— †‡ Žǯƒ—–”‡ ˜ƒ
gouverner le royaume de manière effective. Jacques Ier connaît les premiers soubresauts, Charles Ier doit lui naviguer en pleine tempête. Le roi ne peut lever des •—„•‹†‡• •ƒ• Žǯƒ……‘”† †‡• †‡—š …Šƒ„”‡•Ǥ ǯ‰Ž‡–‡””‡ ‡•– ƒŽ‘”• ‡ ‰—‡””‡ …‘–”‡
Žǯ•’ƒ‰‡‡–Ž‡•ˆ‘†••ǯ±’—‹•‡–Ǥ‘—”›”‡±†‹‡”ǡŠƒ”Ž‡•‡”…‘˜‘“—‡†‡•ƒ”Ž‡‡nts en 1625, 1626 et 1628. Les parlementaires refusent de voter la levée de nouvelles taxes ’‘—”’‘—”•—‹˜”‡—‡‰—‡””‡“—‹•ǯƒ‘…‡…‘‡’‡”†—‡ǤŽ•˜‘–’Ž—•Ž‘‹‡ͳ͸ʹͺǡ‘î
les premiers « puritains », tel Edward Coke, conditionnent le vote du tonnage and poundage Ȃ –ƒš‡’”‹•‡•—”Ž‡•±…Šƒ‰‡• …‘‡”…‹ƒ—šǡ Žƒ•‹‰ƒ–—”‡ †ǯ—‡±–‹–‹‘†‡•
Droits, qui doit assurer le respect des libertés anglaises dans le royaume. Après la session de 1629, Charles Ier gouverne sans Parlement, et trouve des ressources financières en ressuscitant des lois médiévales. Mais au cours de ces années, après Žǯƒ••ƒ••‹ƒ–†—†—…†‡—…‹‰Šƒǡ‹ŽŽ‹ƒƒ—†ǡŽǯ‹•’‹”ƒ–‡—”†‡Žƒ’‘Ž‹–‹“—‡”‡Ž‹‰‹‡—•‡
†‡ Šƒ”Ž‡• ‡” ‡– Š‘ƒ• ‡–™‘”–Š •ǯƒˆˆ‹”‡– …‘‡ Ž‡• Š‘‡• ˆ‘”–• †—
gouvernemen–Ǥ ǯ‡•– ƒŽ‘”• “—‡ Šƒ”Ž‡• ‡” ‡– ‹ŽŽ‹ƒ ƒ—† ˜‡—Ž‡– ‹–‡”˜‡‹” †ƒ• Ž‡•
ƒˆˆƒ‹”‡•”‡Ž‹‰‹‡—•‡•†—”‘›ƒ—‡†ǯ…‘••‡Ǥ Šƒ”Ž‡• ‡” ‡•– ”‘‹ †ǯ‰Ž‡–‡””‡ǡ †ǯ…‘••‡ǡ †ǯ”Žƒ†‡ ‡– †‡ ”ƒ…‡ǡ ƒ‹• …ǯ‡•–
pourtant dans le royaume de ses origines que Charles doit subir la première déflagration. Les chapitres V à XI traitent de la première partie de la révolution, de 1637 3
à 1649, soit de la première « guerre des évêques ǽ  Žǯ‡š±…—–‹‘ †‡ Šƒ”Ž‡• ‡”Ǥ ‹…Š‡Ž
Duchein nous raconte les innombrables événements qui ont eu lieu. La défaite contre les ƒ”±‡•±…‘••ƒ‹•‡•…‘•–‹–—‡Ž‡’”‡‹‡”†ǯ‡–”‡‡—šǤ‡”‘‹†‘‹–…‘˜‘“—‡”—ƒ”Ž‡‡–
“—‹ •‡ ”±˜°Ž‡ –”°• ‹†‘…‹Ž‡ ‡– Ž‡ ”‡˜‘‹‡ ƒ— „‘—– †ǯ— ‘‹•  ’‡‹‡ ȋCourt Parliament). Devant les difficultés qui se poursuivent, le souve”ƒ‹ ‡•– …‘–”ƒ‹– †ǯ‡ …‘˜‘“—‡” —
ƒ—–”‡’‘—”Žƒˆ‹†‡Žǯƒ±‡ͳ͸ͶͲǤ‡Ž—‹-­‐ci, de manière officielle, va siéger vingt ans. Dès les premiers jours, les parlementaires remettent en cause la politique de Charles dans tous les domaines et votent des lois da• Ž‡ „—– †ǯƒ„ƒ‹••‡” •ƒ ’”±”‘‰ƒ–‹˜‡ ”‘›ƒŽ‡Ǥ 
ͳ͸Ͷʹǡ “—ƒ† Ž‡ ”‘‹ ’”‡† Ž‡• ƒ”‡•ǡ ‹Ž ǯ‡•– ’Ž—• ‰—°”‡ “—ǯ— ”‘‹ ˆƒ–‘…Š‡ †ƒ• Ž‡•
‘—˜‡ŽŽ‡• ‹•–‹–—–‹‘•Ǥ ƒ ‰—‡””‡ •‡ ’”‘ˆ‹Ž‡ ‡– Žǯ‹••—‡ ‡•– –”°• ‹…‡”–ƒ‹‡Ǥ ‡ •‘– Ž‡•
victoires parlementaires de Marston Moor et Naseby qui déterminent le sort du souverain, qui devient captif du parlement. Entre temps, Oliver Cromwell, parlementaire ƒ••‡œ…‘—‡ͳ͸ͶͲǡ•ǯ‡•–”±˜±Ž±²–”‡—˜±”‹–ƒ„Ž‡…Š‡ˆ†‡‰—‡””‡‡–’”‡†—‡’ƒ”–†‡
plus en plus importante dans les déci•‹‘• ’ƒ”Ž‡‡–ƒ‹”‡•Ǥǯƒ”±‡ …”‘™‡ŽŽ‹‡‡ ‡•–
aussi un foyer de dissidence religieuse et politique que Cromwell, malgré tout son prestige, aura le plus grand mal à éteindre le moment venu. Après une seconde guerre civile de courte durée provoquée par la fuite du roi, celui-­‐…‹‡•–”‡’”‹•ƒ˜ƒ–†ǯ²–”‡Œ—‰±
et exécuté le 30 janvier 1648 (calendrier julien). La troisième partie, des chapitres XII à XVI, relate les événements qui se sont déroulés de 1649 à 1660, avec la mise en place de la République, puis du Protectorat de ”‘™‡ŽŽ  ’ƒ”–‹” †‡ ͳ͸ͷ͵Ǥ ǯ‡•– ”‘™‡ŽŽ “—‹ ’”‡† †±•‘”ƒ‹• –‘—–‡ Žǯƒ––‡–‹‘ †‡
Žǯƒ—–‡—”Ǥ‡”±‰‹‡Ž—‹‡•–‹–”‹•°“—‡‡–Ž‹±Œ—•“—ǯ•‘†±…°•‡ͳ͸ͷͺǤ‡…Šƒ’‹–”‡
propose même de faire un bilan des seules années Cromwell pour peser le bon et le moins bon de son action. Le général est actif dès la mise en place de la République, et †‘‹–’ƒ…‹ˆ‹‡”Žǯ”Žƒ†‡‡–Žǯ…‘••‡ƒ˜ƒ–†‡”‡˜‡‹”‘†”‡•‡–ƒ–“—‡–”‹‘’Šƒ–‡—”Ǥƒ
République échoue dans sa tentative de stabilisation. Il apparaît de plus en plus ±…‡••ƒ‹”‡†ǯƒ˜‘‹”—Š‘‡ˆ‘”–Žƒ–²–‡†‡•‹•–‹–—–‹‘•Ǥ‘—•Ž‡•”‡‰ƒ”†••‘––‘—”±•
vers le premier des Anglais, qui accepte le titre de Protector et refuse celui de roi. ǯà—˜”‡ ’”‹…‹’ƒŽ‡ †— ”‘–‡…–‡—” ƒ ±–± †‡ ”‡‡––”‡ Žǯ‰Ž‡–‡””‡ ƒ— …à—” †‡• ”‡Žƒ–‹‘•
diplomatiques européennes, couronnée par le succès sur les Espagnols à la bataille des —‡•‡ͳ͸ͷͺ‡–Žƒ”‡‹•‡†‡—‡”“—‡’ƒ”Ž‡•”ƒ­ƒ‹•Ǥ‡…Šƒ’‹–”‡•ǯ‹–±”‡••‡
aux années 1658-­‐ͳ͸͸Ͳ ‡–  Žǯ±…Š‡… †‡ Žƒ ‹•‡ ‡ ’Žƒ…‡ †ǯ—‡ ‘—˜‡ŽŽ‡ †›ƒ•–‹‡Ǥ
4
ǯƒƒ”…Š‹‡ ’‡”‡–ƒ—‰±±”ƒŽ‘…†ǯ‡–”‡” ‡…‘–ƒ…–ƒ˜‡…Šƒ”Ž‡•‡–ˆ‹‹–’ƒ”Ž—‹
‘—˜”‹”Žƒ˜‘‹‡†ǯ—‡”‡•–ƒ—”ƒ–‹‘Ǥ Enfin, les derniers chapitres sont consacrés à la Restauration et à la Glorieuse ±˜‘Ž—–‹‘Ǥǯƒ—–‡—”’ƒ•se très vite sur les crises politiques que Charles II gère en pliant face au vent, mais en ne rompant jamais. Il parvient à imposer au Parlement que ce soit son frère Jacques II qui lui succède. En 1685, celui-­‐ci monte sur le trône à la mort de son frère et mène une politique favorable aux Catholiques. Il donne ainsi du grain à moudre à ses ennemis, mais la véritable étincelle est la naissance de son fils, « Jacques III », qui va Ȃ tous les Anglais en sont persuadés Ȃ perpétuer le catholicisme à la tête de Žǯ–ƒ–Ǥ‡
ƒ”Ž‡‡–‡Žǯƒ……‡’–‡‡ƒ—…—…ƒ•‡–…‡”–ƒ‹•†‡•‡•‡„”‡•ˆ‘–ƒ’’‡Ž
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†ǯ”ƒ‰‡ǡ–ƒ–Š‘—†‡”†‡‘ŽŽƒ†‡ǡ’‘—””‡’Žƒ…‡”ƒ…“—‡••—”Ž‡–”ؐ‡Ǥ‡‘—˜‡ƒ—”‘‹
’ƒ”˜‹‡–  •ǯ‹’‘•‡” ‹Ž‹–ƒ‹”‡‡– ˆƒ…‡  ƒ…“—‡• ‡ ͳ͸ͻͲ ‡ ”Žƒ†‡ǡ ƒ‹• …ǯ‡•– ‡
†±ˆ‹‹–‹˜‡ Ž‡ ƒ”Ž‡‡– “—‹ ƒ””‹˜‡  ’”‡†”‡ Žǯ‹‹–‹ƒ–‹˜‡ •—” Ž‡ ”‘‹Ǥ ‡ •‘—˜‡”ƒ‹
†ǯ‰Ž‡–‡””‡ ‡•– †±•‘”ƒ‹• …‘”•‡–± ˆƒ…‡ ƒ—š ‘—‡• ‡– ƒ—š ‘”†• “—ǯ‹Ž †‘‹–
convoquer régulièrement, suivant le Triennal Act de 1694. « Le texte de 1694 précise “—ǯƒ—…— ƒ”Ž‡‡– ‡ ’‡—– †—”‡” ’Ž—• †‡ –”‘‹• ƒ• ; que le Parlement doit siéger au moins une fois par an Ǣ “—ǯ‡ …ƒ• †‡ †‹••‘Ž—–‹‘ ’ƒ” Ž‡ ”‘‹ǡ —‘—˜‡ƒ— ƒ”Ž‡‡– †‘‹–
²–”‡ …‘˜‘“—± †ƒ•Ž‡†±Žƒ‹ †ǯ— ƒ » [p. 411-­‐412]. Enfin, la loi de Succession de 1701 règle définitivement le sort de la dynastie Stuart en laissant aux Hanovre le soin de •—……±†‡”
—‹ŽŽƒ—‡†ǯ”ƒ‰‡‡–‡–—ƒ”–•‹…‡ŽŽ‡•‡”‡–”‘—˜‡•ƒ•†‡•…‡†ƒ…‡Ǥ Voici résumée la partie « manuel ǽ†‡Žǯ‘—˜”ƒ‰‡ǡ†ǯ—‹˜‡ƒ—–‘—–ˆƒ‹–Š‘norable ‡– ƒ••‡œ ±”—†‹–‡Ǥ ‡’‡†ƒ–ǡ ‹…Š‡Ž —…Š‡‹ ǯƒ••—‡ ’ƒ• †ǯƒ˜‘‹” ”±ƒŽ‹•± — •‹’Ž‡
ƒ—‡ŽǤ°•Žǯ‹–”‘†—…–‹‘ǡŽǯƒ—–‡—”‘—•ˆƒ‹–’ƒ”–†‡•ƒ…‘…‡’–‹‘†‡ŽǯŠ‹•–‘‹”‡ : « Ž‡ ”±…‹– ‡– ŽǯƒƒŽ›•‡ », tels sont en effet les deux aspects de cet ouvrage. Des centaines †ǯ±–—†‡•‘–±–±…‘•ƒ…”±‡•ǡ†‡’—‹•ƒ—‘‹•†‡—š•‹°…Ž‡•ǡŽǯƒƒŽ›•‡’‘Ž‹–‹“—‡ǡ±…‘‘‹“—‡ǡ•‘…‹ƒŽ‡ǡ
religieuse, juridique des révolutions britanniques de 1638 à 1689. Mais la mode est heureusement ’ƒ••±‡ †ǯ—‡ ‹•–‘‹”‡ “—‹ •‡ ˜‘—Žƒ‹–ǡ ˜‘‹…‹ …‹“—ƒ–‡ ‘— •‘‹šƒ–‡ ƒ•ǡ †±–ƒ…Š±‡ †‡ ǮŽǯ±˜±‡‡–‹‡ŽǯǤ
‹‡ǡ †ƒ• Ž‡• ƒˆˆƒ‹”‡• Š—ƒ‹‡•ǡ ǯ‡•– ±…ƒ‹“—‡ ‡– ‹±Ž—…–ƒ„Ž‡Ǥ ‡• ’‡”•‘ƒŽ‹–±• Œ‘—‡– — ”ØŽ‡
essentiel : les caractères de Charles Ier, Laud, Pym, Cromwell, Monck, Charles II, Jacques II, Guillaume †ǯ”ƒ‰‡ǡ•‘–Žƒ…Ž±†‡’”‡•“—‡–‘—–…‡“—‹•ǯ‡•–’ƒ••±‡‰Ž‡–‡””‡ǡ‡…‘••‡‡–‡”Žƒ†‡’‡†ƒ–
5
ce demi-­‐•‹°…Ž‡Ǥƒ‹•’ƒ”–†‘‹–²–”‡ˆƒ‹–‡ƒ—••‹ƒ—…‘–‹‰‡–ǡŽǯƒŽ±ƒ–‘‹”‡ǡ†‹•‘•Ž‡‘– : au hasard. » (p. 11) ‘‹…‹†‡•‘–•“—‡ǯƒ—”ƒ‹– ’ƒ•”‡‹±•”‡•–ƒ˜‹••‡ǤǯŠ‹•–‘‹”‡„ƒ–ƒ‹ŽŽ‡ǡŽǯŠ‹•–‘‹”‡
±˜±‡‡–ǡ Ÿ–‹± †‡• …ƒ”ƒ…–°”‡• †‡• ’‡”•‘ƒ‰‡•ǡ –‡ŽŽ‡ ‡•– ŽǯŠ‹•–‘‹”‡ †‘– ‹…Š‡Ž
—…Š‡‹‘—•ˆƒ‹–’ƒ”–ǤŽŽ‡ƒ•ƒ’Žƒ…‡…‘‡’”‘’±†‡—–‹“—‡†ǯƒ—–”‡•’”‘„Ž±ƒ–‹“—‡• ; mais elle ne doit certainement pas être une exclusive, surtout quand on voit à quel point la « neutralité » et « Žǯ‘„Œ‡…–‹˜‹–± » fait perdre toute sa flamme au récit. ‡––‡ …‘…‡’–‹‘ †‡ ŽǯŠ‹•–‘‹”‡ ˆƒ‹– “—‡ ’Ž—•‹‡—”• †‡• ƒƒŽ›•‡• ’”‘’‘•±‡• ’ƒ”
Žǯƒ—–‡—”‡ˆ‘–±–ƒ–“—‡†‡Žƒ•—”ˆƒ…‡†‡•…Š‘•‡•Ǥ‹…Š‡Ž—…Š‡‹ƒˆˆ‹”‡“—ǯƒ—…‘—”•†—
Parlement de 1625 « la question religieuse faisait irruption dans la politique de Charles Ier ǣ ‡ŽŽ‡ ‡ †‡˜ƒ‹– ’Ž—• ‡ •‘”–‹” Œ—•“—ǯ Žǯ‹••—‡ ˆƒ–ƒŽ‡ » (p. 43). Cette phrase pleine de tragique est tout à fait exacte. Mais en quoi cela diffère-­‐t-­‐il des règnes de Henri VIII, Edouard VI, Marie Tudor, Elisabeth et Jacques Ier (et même Jacques VI en tant que roi †ǯ…‘••‡Ȍ ? Tous les souverains ses prédécesseurs, depuis les réformes menées par Henri VIII ont e—Ž‡—”Ž‘–†‡“—‡•–‹‘•”‡Ž‹‰‹‡—•‡•ǡƒ—••‹†±„ƒ––—‡•‡ƒ”Ž‡‡–Ǥǯ‡•–…‡
dernier qui entérine les différents actes de Suprématie, la confiscation des biens des ‘ƒ•–°”‡•ǡŽƒ†±ˆ‹‹–‹‘†‡Žǯ‰Ž‹•‡†ǯ‰Ž‡–‡””‡ǡǥ‘—”“—‘‹…‡Žƒƒ—”ƒ‹–-­‐il été différent avec Charles Ier ǫǯƒ—–‡—”ǡ•ǯ‹Ž‡ƒ•ƒ•†‘—–‡Ž—‹-­‐même conscience, ne replace pas les problèmes religieux sur un terme assez long et vient brouiller son analyse. Ž—•†±”ƒ‰‡ƒ–ǡŽǯƒ—–‡—”‡•–•‘—˜‡–†ƒ•Ž‡Œ—‰‡‡–†‡•ƒ…–‡•†‡•’‡”•‘ƒ‰‡•
historiques. Ceux-­‐ci sont classés selon un mode binaire bien/mal selon le mode de ’‡•±‡…‘–‡’‘”ƒ‹Ǥǯ‡•–—Š‹•–‘”‹‡Œ—‰‡“—‹’ƒ”Ž‡ : « Žǯ‰Ž‡–‡””‡ †—  Šƒ”Ž‡• ‡” †ǯ±…Šƒ’’‡”  Žǯ‡‰ƒ‰‡‡– †ƒ• Žƒ •ƒ‰Žƒ–‡ ‰—‡””‡ †‡ ”‡–‡
Ans à partir de 1630. Cela, au ‘‹•ǡ†‘‹–²–”‡‹•Žǯƒ…–‹ˆ†—Ǽ gouvernement personnel », même si les ‰Žƒ‹•†—–‡’•ǯ‡±–ƒ‹‡–‰—°”‡…‘•…‹‡–• » (p. 69) ‡…‹ƒŽ‘”•“—ǯ‹Ž˜‹‡–†‡‘—•‡š’Ž‹“—‡”“—‡…ǯ‡•–ˆƒ—–‡†‡‘›‡•ˆ‹ƒ…‹‡”•“—‡
Charles Ier ne peut participer à cette guerre grâce à laquelle il voudrait rétablir son beau-­‐frère Frédéric V dans le Palatinat. 6
‘—– ƒ—••‹ •›’–‘ƒ–‹“—‡ †‡ Žǯ±…”‹–—”‡ †‡ ‹…Š‡Ž —…Š‡‹ •‘– Ž‡• ’‘…‹ˆ•
Š‹•–‘”‹“—‡• “—ǯ‹Ž …‘–”‹„—‡  ˆƒ‹”‡ …‹”…—Ž‡” : « Charles II est décrit, dans les brochures dǯ‹•’‹”ƒ–‹‘ …”‘™‡ŽŽ‹‡‡ …‘‡ †±„ƒ—…Š±ǡ Œ‘—‡—”ǡ …‘–”ƒ†‹…–‘‹”‡‡– ƒ–Š±‡ ‘—
catholique ǽȋ’ǤʹͻͲȌǤŽǯ‡•–“—‡†‡Ž‹”‡—…‹‡‡„˜”‡’‘—”…‘’”‡†”‡“—‡Ž‡•–‡”‡•
athée et catholique ne sont pas des antonymes mais des synonymes dans la bouche des prot‡•–ƒ–•Ǥ‡•ƒ–Š‘Ž‹“—‡••‘–†‡•ˆ‹†°Ž‡•†—’ƒ’‡ǡ‹…ƒ”ƒ–‹‘†‡Žǯ–±…Š”‹•–Ǥ  ’‡— ’Ž—• Ž‘‹ǡ  ’”‘’‘• †‡ Žǯ±’‘’±‡ †‡ ƒ‡• ƒ›Ž‡” “—‹ •‡ ’”‡ƒ‹– ’‘—” Ž‡
Š”‹•–ǡŽǯƒ—–‡—”±…”‹––‘—–†‡‰‘ : « Au moyen Age, tout se serait terminé sur un bûcher. Mais Žǯ±’‘“—‡†‡ƒ•…ƒŽ‡–†‡‘…‡ǡ“—‡
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